Sujet :

sur les attentats terroristes à Paris

Xuan
   Posté le 15-11-2015 à 11:20:39   

UIQP 59/62" <fuiqp6259@gmail.com>


Le FUIQP (Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires) apporte ses condoléances à toutes les victimes des attentats qui se sont déroulés à Paris hier.

Quelques soient les acteurs et/ou commanditaires de ces assassinats ces actes sont le résultat d'un monde gouverné par la seule règle du profit et de la domination suscitant une paupérisation sans précédent et de nouvelles guerres coloniales à répétition dont une des conséquences est l'émergence d'idéologie meurtrières, elles mêmes instrumentalisées pour le nouveau partage du monde entre grandes puissances qui s'appelle mondialisation.

Nous aurons l'occasion prochainement de développer plus profond ment notre analyse mais nous tenons alerter contre les dangers d'une instrumentalisation islamophobe et sécuritaire de la douleur et du deuil qui nous touche tous. Dans ce contexte alarmant nous appelons l'ensemble des militantes et militants et au-delà tous ceux et toutes celles qui aspirent à un monde de justice et de paix à se mobiliser contre toute tentative d'instrumentalisation raciste de ces attentats.

http://www.facebook.com/FUIQP-206225166232156/timeline?ref=page_internal


Edité le 15-11-2015 à 11:21:11 par Xuan


Xuan
   Posté le 15-11-2015 à 11:24:08   

Sur les attaques en région parisienne


drapeau rouge
De nouvelles attaques ont touché la région parisienne. Cette fois-ci d'une ampleur impressionnante, avec une coordination et des modes opératoires multiples, allant jusqu'à l'attentat suicide.

Les cibles étaient elles aussi multiples. Contrairement à l'attaque contre Charlie Hebdo et l'Hypercacher de janvier, les cibles étaient moins symboliques, plus générales et voulaient frapper l'ensemble de la population, à l'exception du Stade de France où la cible aurait pu être François Hollande.

L'attaque est revendiquée par Daech.

Nous condamnons ces attaques, comme nous avions condamné les attaques de janvier.

Mais nous ne crierons pas non plus avec les loups, pas plus que nous l'avions fait en janvier.

Nous nous plaçons encore une fois du côté du peuple, victime d'attaques dont les responsables sont avant tout les impérialistes.

Les différentes puissances impérialistes pillent le monde, sèment la misère, provoquent les conflits entre les peuples en utilisant les différences ethniques, religieuses, culturelles, etc. entre les peuples. Elles interviennent militairement, directement ou indirectement, ouvertement et secrètement. Tout cela, elles le font pour le pillage des ressources premières, l'exploitation de la main d’œuvre « bon marché », la mise en place de chiens de gardes locaux et le contrôle de zones stratégiques.

Depuis quelques années, l’État français fait partie des impérialistes très agressifs, avec plusieurs interventions extérieures de différentes nature : Afghanistan, Irak, Mali (transformée en opération militaire allant du Tchad à la Mauritanie dans la région du Sahel), Côte d'Ivoire, Centrafrique, Libye, Syrie,…

C'est la France qui a armé les pires réactionnaires se revendiquant de l'Islam en Syrie ! N'oublions pas la propagande d'Etat menée par le Parti Socialiste contre Bachar Al Assad, bourgeois compradore à la solde des impérialistes russes et chinois. La France a armé l'Armée Syrienne Libre pour le renverser. L'ALS était un vivier des pires réactionnaires religieux, notamment du Front Al Nosra, un des pires bourreau des peuples de Syrie. Ces armes ont fini entre les mains de Daech avec celles récupérées en Irak principalement fournies par les États-Unis et en Libye par la France ! D'autre part, les impérialistes s'enrichissent à travers d'importantes ventes d'armes à travers le monde, armes qui finissent par se retrouver entre les mains de groupes tels que Daech dans les pays que les impérialistes ont déstabilisé.

Ces interventions se font toutes au nom de la « démocratie », des « droits de l'Homme », etc. Mais à chaque fois, c'est surtout pour défendre les intérêts de l'impérialisme français.

Ces interventions ont armé, directement ou indirectement, des groupes djihadistes affiliés à Al-Qaida ou Daech (plus récemment). Et ensuite, la déstabilisation provoquée par l'ingérence et les interventions impérialistes servent elles-mêmes comme prétexte à d'autres ingérences et interventions.

Les impérialistes sont des pompiers pyromanes ! Ils se brûlent les doigts avec l'incendie qu'ils ont eux-mêmes allumé ! Et comme toujours, ce sont les peuples du monde qui paient la facture.

Ce sont eux les responsables de ces attaques ! Daech et les autres groupes réactionnaires n'existeraient pas si les impérialistes ne semaient pas le chaos à travers la planète !

Maintenant, Hollande a déclaré l’État d'Urgence et a appelé l'armée en renfort. La France est en guerre, entend-on. Oui, la France est en guerre, et ce n'est pas nouveau ! Trop de peuples à travers le monde le savent à leurs dépens.

Nos craintes suite à ces attaques sont plusieurs.

Tout d'abord, nous craignons que le climat anti-immigrés et particulièrement anti-musulmans et anti-réfugiés ne se renforce. Les fascistes de tous bords s'appuyant sur une simplification extrême de la réalité et cachant l'oppression et l'exploitation impérialiste vont encore pousser plus loin leur propagande et leurs attaques. La division au sein du prolétariat et des masses populaires risque de se renforcer. Cela renforce les possibilités de mobilisations de masse réactionnaires, ciblant une partie de la population comme boucs-émissaires.

Ensuite, nous craignons que l’État d'Urgence permette à l’État de restreindre durablement les libertés démocratiques, telles que le droit de rassemblement et de manifestation. C'est d'ailleurs déjà le cas en région parisienne. Nous craignons ainsi un renforcement de l’État policier, sous la rengaine « C'est pour votre sécurité ».

Enfin, en conséquence, nous craignons que ces phénomènes facilitent l'accès au pouvoir d'une frange encore plus réactionnaire, voire fasciste, de la bourgeoisie. C'est une possibilité beaucoup plus dangereuse que celle de nouvelles attaques.

Nous devons voir clair les dynamiques qui se déroulent derrière ces attaques. Nous devons désigner les impérialistes qui cherchent à se repartager le monde comme étant les responsables de ces attaques.

La seule réponse que nous devons développer est celle de la lutte révolutionnaire pour abattre ce système qui sème la misère, la guerre, la barbarie, la mort tout autour de la planète !

Comme en janvier dernier, nous affirmons :

Pas d'union nationale derrière la république des bourgeois fauteurs de guerres et de misère !

Ne cédons pas à la propagande fasciste qui instrumentalise la barbarie pour faire le compte du patronat !

Dénonçons les réactionnaires religieux criminels qui servent à affaiblir nos luttes, à diviser le peuple et à propager des idées féodales dangereuses dans les masses populaires !

Solidarité avec les masses populaires musulmanes qui vont de nouveau subir une vague islamophobe après ces attaques !

Serrons les rangs autour de la classe ouvrière, dernier rempart contre le fascisme !


Bloc Rouge (Unification des maoïstes)

(Voir notre déclaration de janvier dernier : Tuerie à Charlie Hebdo : face à tous les réactionnaires, unité révolutionnaire ! )
Xuan
   Posté le 15-11-2015 à 11:47:22   

Assad: la politique française a contribué à "l’expansion du terrorisme"

L’équipe du site Al Manar

La politique française au Moyen-Orient a contribué à "l'expansion du terrorisme" a affirmé samedi le président syrien Bachar al-Assad, en réaction aux attentats revendiqués par le groupe wahhabite-takfiris Etat islamique (EI) qui ont fait au moins 128 morts à Paris.

"Les politiques erronées adoptées par les pays occidentaux, notamment la France dans la région ont contribué à l'expansion du terrorisme" , a dit M. Assad cité par l'agence officielle syrienne Sana.

Selon l'agence, le président Assad a fait cette déclaration en recevant une délégation française dirigée par le député Thierry Mariani (Les Républicains, opposition).

"Les attaques terroristes qui ont visé la capitale française ne peuvent pas être dissociées de ce qui s'est produit dernièrement à Beyrouth ni de ce qui se passe depuis cinq ans en Syrie" a dit M. Assad en référence à l'attentat de l'EI commis jeudi dans un fief du Hezbollah dans la capitale libanaise et qui a fait 44 morts.

"La France a connu hier ce que nous vivons en Syrie depuis 5 ans" , a-t-il répété.

"On avait averti sur ce qui allait se passer en Europe il y a 3 ans, on avait dit ne prenez pas ce qui se passe en Syrie à la légère. Malheureusement les responsables européens n'ont pas écouté" , a-t-il dit par ailleurs sur Europe 1.

"Faire seulement des déclarations contre le terrorisme ne sert à rien, il faut le combattre" , a-t-il ajouté.

Au sujet d'une possible collaboration avec la France dans la lutte antiterroriste, le président syrien a estimé que le gouvernement français n'était "pas sérieux" .

"Nous sommes prêts à combattre le terrorisme avec ceux qui le veulent vraiment et jusqu'ici le gouvernement français n'est pas sérieux" , a-t-il dit.

Et pour M. Assad, "on ne peut pas faire de la coopération des services
secrets sans faire de la coopération politique"
.
Xuan
   Posté le 15-11-2015 à 11:54:15   

Xinhua a publié un article

Les attentats de Paris pourraient pousser la France à modifier sa politique sur la crise syrienne


Publié le 2015-11-15 à 04:05 - french.xinhuanet.com

DAMAS, 14 novembre (Xinhua) -- Les attaques terroristes survenues vendredi soir à Paris et qui a fait au moins 129 morts et 352 blessés pourraient pousser le gouvernement français à donner la priorité à la lutte contre le terrorisme, au lieu de demander un changement du système politique en Syrie, estiment des analystes syriens.

Plus tôt ce mois, la présidence française a indiqué dans une déclaration que Paris soutient une transition politique en Syrie, dans laquelle le président Bachar el-Assad ne doit avoir de place.

Pour Ezz Aldein Qassem, analyste politique, les Français vont reconnaître tôt ou tard que le terrorisme est un phénomène mondial et que ce phénomène ne peut être contenu dans les pays du Moyen-Orient ou dans le monde islamique.

"Je pense que nous allons entendre des voix dans l'administration française qui appellent à reporter les négociations en vue d'un changement du régime politique en Syrie, afin de se concentrer sur la lutte contre les groupes terroristes" , a-t-il affirmé.

Osama Danura, un autre analyste, a indiqué le gouvernement français allaient certainement intensifier ses actions militaires contre l'Etat islamique (EI), qui a revendiqué les attaques de vendredi.

"Les Français ont explicitement indiqué qu'ils allaient combattre l'EI chez eux et à l'étranger. Cela pourrait signifier une augmentation de la pression militaire sur l'EI prochainement" , a déclaré à Xinhua M. Danura.

Pour lui, les Français doivent modifier leur politique sur la Syrie pour gagner la guerre contre le terrorisme, disant que l'Occident doit rejoindre les Russes pour mener de réelles frappes contre les groupes terroristes sans distinction.

Expliquant les différences entre les Russes et les Occidentaux sur la crise syrienne, M. Danura a affirmé que l'Occident désigne l'EI comme groupe terroriste qui doit être frapper tout en exigeant un changement de régime en Syrie.

Quant à la Russie, elle estime que plusieurs groupes rebelles en Syrie sont similiaires à l'EI et qu'ils doivent aussi être frappés, et que seule le peuple syrien a le droit de déterminer l'avenir de ses leaders.

Les Occidentaux " doivent reconnaître qu'il avaient eu un coup de main dans l'autonomisation des rebelles syriens ", a indiqué M. Danura, faisant allusion à des groupes rebelles "modérés".

Sinon, " le terrorisme pourrait se déplacer librement et frapper partout ", a-t-il averti.

Anas Joudeh, opposant syrien, estime que les attaques de Paris "auront certainement de grands impacts sur le conflit et l'alliance ".

Ce développement va renforcer la coalition internationale contre le terrorisme et pourrait pousser l'Occident à accélérer les démarches pour trouver une solution politique à la crise syrienne.

Il a indiqué que les attaques de Paris pourraient permettre de combler le fossé entre les positions des Occidentaux et des Russes sur la prochaine phase. "Nous pourrions voir une certaine détente sur la scène internationale quant à la crise syrienne", a-t-il relevé.

M. Joudeh a déclaré que les attaques de Paris pourraient permettre de rapprocher les opinions de l'Occident et de la Russie dans les pourparlers de Vienne.

Le président syrien Bachar el-Assad a condamné les attentats terroristes de Paris, tout en indiquant que la politique extérieure française favorise l'expansion du terrorisme jusqu'en Europe.

" Les mauvaises politiques de l'Occdient, incluant la France, dans la région arabe ont contribué à l'expansion du terrorisme ", a indiqué M. Assad.

" Nous ne pouvons pas parler de coopération dans les renseignements pour combattre les groupes terroristes, et le gouvernement français soutient encore les terroristes" , a-t-il dit.

Le président syrien s'est déclaré prêt à coopérer avec toutes les parties pour combattre le terrorisme, disant que le gouvernement français n'est pas sérieux jusqu'ici ".

Selon le président Assad, les attaques de Paris ne peuvent pas être séparées des attentats de Beyrouth survenus jeudi et qui ont tué plus de 40 personnes, et du conflit syrien.

Il a souligné l'importance d'adopter de nouvelles politiques qui coupent le soutien logistique et politique aux groupes terroristes.
Xuan
   Posté le 15-11-2015 à 11:55:10   

Les attentats à Paris sont une violation flagrante de la civilisation : Quotidien du Peuple


Publié le 2015-11-15 à 15:05

BEIJING, 15 novembre (Xinhua) -- Le Quotidien du Peuple de la Chine a condamné les attentats de Paris dans un commentaire publié ce dimanche, indiquant que les attaques terroristes contre les civils constituaient une violation flagrante et extrême des droits fondamentaux de l'homme et de la civilisation.

L'extrémisme et le terrorisme sont répandus dans le monde, et les attaques terroristes causant une perte importante de civils sont devenues plus fréquentes et représentent un défi grave auquel fait face le monde entier, a indiqué le commentaire.

La paix demeurera compliquée tant que les déséquilibres du développement et les instabilités politiques régionales ne sont pas efficacement résolues, selon le journal.

La solution fondamentale à ce problème est de rendre prioritaire le développement, d'aider les pays pauvres à progresser, et d'aider des régions instables à restaurer l'ordre de manière autonome.

Toute forme de radicalisme est dangereuse, a noté l'article, ajoutant que seules les lumières de la paix, du développement et du progrès peuvent disperser le nuage du terrorisme.

Le commentaire a appelé la communauté internationale à renforcer sa détermination et sa confiance dans la lutte contre toute forme de terrorisme et dans le renforcement de la coopération pour sauvegarder la sécurité des vies de part le monde.
Xuan
   Posté le 15-11-2015 à 11:58:54   

Poutine appelle à conjuguer les efforts pour vaincre le terrorisme


Sputnik. Sergei Guneev

11:29 15.11.2015

Selon le président russe, la communauté internationale doit s’unir pour faire face au terrorisme et aider les réfugiés.

"Nous sommes parfaitement conscients qu'il faut conjuguer les efforts de la communauté internationale afin de venir à bout de la menace terroriste et d'aider les millions de personnes privées de logement" , a déclaré M.Poutine lors d'une réunion avec les dirigeants des BRICS, peu avant le début du sommet du G20 dans la station balnéaire d'Antalya.

Néanmoins, le président russe a précisé qu'" il est nécessaire d'agir en stricte conformité avec la Charte des Nations unies, sur la base des normes internationales et en respectant les droits souverains et les intérêts légitimes de chaque Etat" .

Vladimir Poutine a également indiqué que ces dispositions fondamentales étaient reflétées dans la Déclaration de BRICS adoptée cette année à Oufa.

Un sommet informel des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), sous la présidence de Vladimir Poutine, a débuté ce dimanche en Turquie. Il se tient en marge du sommet du G20 à Antalya, qui devrait être largement consacré à la lutte antiterroriste.
Xuan
   Posté le 15-11-2015 à 12:05:27   

Après la bain de sang, à quoi la France devra-t-elle encore faire face?


Publié le 2015-11-14 à 21:25 - french.xinhuanet.com

BEIJING, 14 novembre (Xinhua) -- Six attaques simultanées et explosions qui ont eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi à Paris ont coûté la vie à au moins 120 personnes, à un peu plus de deux semaines de la 21e Conférence des Nations Unies sur le climat (COP21).

Cette série d'attaques d'une ampleur sans précédent s'est produite seulement dix mois après que des hommes armés de l'Etat islamique (EI) ont ouvert le feu au siège de Charlie Hebdo à Paris.

Bien que le président français François Hollande ait déclaré l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire français et rétabli les contrôles aux frontières pour empêcher la fuite des assaillants, la France a subi une fois de plus de lourdes pertes humaines dans des attentats. L'AFP a indiqué que les terroristes avaient "placé la capitale française dans un état de sidération" .

Le 13 novembre n'est pas un choix aléatoire, mais significatif, selon Zhang Jinling, vice-directeur de la section des études sociales et culturelles de la faculté européenne de l'Académie chinoise des sciences sociales.

En effet, le président Hollande avait annoncé le 13 novembre 2012 que la France "[reconnaissait] la Coalition nationale syrienne comme seule représentante du peuple syrien, et donc comme futur gouvernement provisoire de la Syrie démocratique pour en finir avec Bachar Al-Assad" . L'interventionnisme adopté par la France à l'égard de la Syrie a incité des organisations extrémistes telles que l'EI à se venger. Le slogan "Pour la Syrie" a d'ailleurs été entendu au cours des attaques.

Les attaques terroristes pourraient avoir de multiples conséquences en France.

En premier lieu, les attaques terroristes ont révélé la faiblesse de la capacité de la France à faire face à des menaces de sécurité non traditionnelles croissantes. Bien que le plan Vigipirate soit à son niveau maximal en Ile-de-France depuis les attentats de janvier, les attaques meurtrières ont mis en évidence les lacunes de la France dans la lutte contre le terrorisme.

En plus de "djihadistes importés", la France métropolitaine est également menacée par un certain nombre de terroristes locaux, ce qui a compliqué la situation sécuritaire. Selon M. Zhang, le moment est venu pour le gouvernement français d'examiner les lacunes de son action de lutte contre le terrorisme.

Deuxièmement, suite aux attaques terroristes, le sens d'insécurité sociale se répandra en France, ce qui renforcera le nationalisme et le racisme et consolidera l'extrême-droite, et la cote de popularité du Parti socialiste (PS) et du gouvernement de M. Hollande baisseront encore davantage.

M. Zhang a rappelé que le PS avait subi quatre défaites électorales consécutives lors des élections municipales, des élections du Parlement européen, des élections sénatoriales et des élections départementales. Après ces attaques terroristes, les perspectives du PS aux élections régionales ne seront pas meilleures.

Par ailleurs, le renforcement des contrôles aux frontières, mesure adoptée à la suite des attentats, entravera certainement la circulation des personnes, des biens et des capitaux. Selon M. Zhang, à court terme, les marchés de Noël et les soldes de fin d'année seront certainement touchées, ce qui portera atteinte à la distribution et au tourisme en France. À long terme, la situation de sécurité volatile affectera la confiance des investisseurs en France, ce qui compromettra le rétablissement économique du pays.

Enfin, les attaques terroristes affecteront directement l'influence de la France dans la gestion des affaires internationales. François Hollande a déjà annulé son déplacement pour le sommet du G20 en Turquie.

Quant à la COP21 qui aura lieu prochainement, la France, dont l'image a été ternie par les actes terroristes, devra prouver qu'elle est en mesure d'obtenir des résultats satisfaisants lorsque 195 délégations officielles et des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement se rendront dans le pays, ce dont beaucoup doutent, selon M. Zhang.


Edité le 15-11-2015 à 12:49:26 par Xuan


Xuan
   Posté le 15-11-2015 à 12:30:47   

La bourgeoisie française est divisée sur la question syrienne et les attentats accentuent cette division.


Valeurs actuelles rapporte l’entretien entre son directeur de rédaction et Bachar el Assad.

Yves de Kerdrel : Comment réagissez-vous aux attaques terroristes qui ont frappé la France cette nuit?
Bachar el-Assad : Ce qui se passe est terrible. La France ne pourra pas lutter contre le terrorisme tant qu'elle sera alliée au Qatar ou à l'Arabie saoudite.
Yves de Kerdrel : La question de votre départ, demandée par certains, est-elle encore d'actualité?
Bachar el-Assad : La question de mon départ n’a pas à être posée dans des conférences internationales. La question de mon départ dépend uniquement de la volonté du peuple et du parlement syrien. Ceux qui veulent détruire la Syrie veulent surtout détruire le dernier état laïc de la région. La laïcité c’est notre identité. Elle est essentielle pour le Proche Orient.
Yves de Kerdrel : La Turquie joue un rôle trouble dans la guerre que vous menez contre le terrorisme...
Bachar el-Assad : C'est surtout l’Occident qui est aveugle sur ce qui se passe en Turquie. Les Turcs soutiennent Al-Nosra et Daech et ils vous envoient des migrants par millions. Vous devriez vous interroger davatange sur les arrières pensées de M. Erdogan. Quand je regarde l’état du monde je comprends que Vladimir Poutine est le seul défenseur de la civilisation chrétienne, sur lequel on peut s’appuyer.
http://youtu.be/R0E6aNASgWA

Sur le Point :
Nicolas Sarkozy : Nous avons besoin des Russes pour exterminer Daesh
Nicolas Sarkozy s'est exprimé après s'être entretenu avec François Hollande. Répétant à souhait que la France était en guerre, l'ancien président de la République a indiqué avoir demandé à François Hollande d'apporter des « réponses adaptées » à la situation que traverse la France.
Nicolas Sarkozy a notamment appelé à une « inflexion de la politique étrangère » française en Syrie.
« Nous avons besoin des Russes pour exterminer Daesh » , a souligné le président des Républicains.
« Il ne peut pas y avoir deux coalitions en Syrie. »
Sur la question des migrants, l'ex-président a réclamé à l'Europe une « nouvelle politique de l'immigration » afin de « maîtriser l'ensemble de la vague migratoire syrienne » .
Enfin, sur le plan intérieur, Nicolas Sarkozy a appelé François Hollande à « tirer des conséquences des failles » sécuritaires. « Nous devons adapter notre dispositif sur tous ceux qui consultent des sites djihadistes », a-t-il précisé, avant de rappeler : « La seule question qui compte est la sécurité (…) Aujourd'hui, les Français ne se sentent pas en sécurité. »

Ajoutées aux visites successives de députés en Syrie et dénoncées avec vigueur par le gouvernement français, ces dernières prises de position indiquent que Hollande et Fabius sont de plus en plus isolés, que leur position n'est plus tenable, et que la bourgeoisie devra reconsidérer sa politique étrangère.

Le Figaro liste les prises de position favorables et les retournements de veste sur la politique étrangère : http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2015/11/14/25002-20151114ARTFIG00215-l-executif-somme-de-revoir-sa-politique-etrangere-de-la-droite-jusqu-au-ps.php


Edité le 15-11-2015 à 12:46:27 par Xuan


Xuan
   Posté le 15-11-2015 à 12:48:37   

Dans l'Humanité :
Jean Ortiz
Samedi, 14 Novembre, 2015 - 16:12

OUI, L’HORREUR


Des fascistes ont frappé en plein cœur de Paris des dizaines d’innocents et notre République. A Paris, le Paris des Lumières, de la Révolution française et de sa devise, si belle. Des fous, des criminels, des monstres, ont semé la mort, l’inexcusable, la bestialité, la tragédie absolue.

Au nom de Qui ? Au nom de Quoi ? Aucune « cause » ne saurait justifier ce déchaînement aveugle de haine de l’autre, de brutalité inouïe. Ce vendredi 13 novembre restera marqué dans l’histoire par ce que l’on peut qualifier de crimes contre l’humanité.

On a assisté à la négation des principes élémentaires de la vie, de la vie en commun. Des corps sans vie, des blessés, des scènes insoutenables, qui imprègneront à jamais la mémoire de notre peuple. Ces fascistes servent la pire des causes : la dépréciation de la vie.

La stratégie de ces tueurs vise à horrifier, tétaniser, les peuples afin qu’ils acceptent l’inacceptable. Le traumatisme créé aura des conséquences politiques et sociales lourdes et durables. Il attise l’intolérance, la haine, la xénophobie, le fanatisme. Il recherche la limitation des libertés, l’étouffement de la raison, l’impossibilité de l’esprit critique.

Nombreux sont ceux qui disent : « Ça devait arriver ! » En effet, la politique interventionniste de la France, en Syrie, en Irak, en Libye, etc. ses liens avec des pays, des pétromonarchies qui financent le terrorisme, cette politique ne peut que renforcer « la haine de l’occident ». La France, chacun le sait, a des amitiés douteuses avec l’Arabie Saoudite, le Qatar ; elle a financé, armé des djihadistes... Cela ne justifie en rien les actes barbares, mais permet d’en situer le ferment et la genèse.

Les problèmes essentiels de la vie quotidienne risquent désormais d’être relégués derrière une psychose sécuritaire, un climat compréhensible de peur. Et que dire de l’intervention du président Obama, avant même celle de François Hollande, se posant en chef de coalition, en patron de l’OTAN et du « monde libre ». A l’horreur s’ajoutait l’abaissement national. Oui, la compassion, la douleur, le recueillement, sont de mise. Ils ne sauraient cependant empêcher la nécessaire réflexion politique sur la diplomatie de la France et ses conséquences.

L’appel à « l’union sacrée », comme en 1914-18, est le piège que nous tendent tous ceux qui veulent enterrer l’humain, la question sociale, et la solution politique des conflits dans le respect de la souveraineté des peuples. La limitation des libertés, une politique sécuritaire à outrance, la militarisation, l’état d’urgence, ne peuvent être les seules réponses ; ils ne peuvent constituer que des instruments transitoires, à double tranchant. Pour l’heure, nous pleurons avec les familles des victimes, nous avons tous mal à la France, pas forcément pour les mêmes raisons. Oui, très mal. Et il faudra pourtant s’en relever rapidement.


Edité le 15-11-2015 à 12:49:54 par Xuan


Xuan
   Posté le 15-11-2015 à 23:56:57   

L'interview de Bachar el Assad sous titrée : http://youtu.be/pxzk3H7vewI
DUROC
   Posté le 16-11-2015 à 09:38:44   

Je ne vois pas le sous-titrage.
Xuan
   Posté le 16-11-2015 à 19:04:16   

?
Xuan
   Posté le 16-11-2015 à 19:13:22   

La déclaration de Pierre Laurent.
Xuan
   Posté le 16-11-2015 à 22:46:07   

Le blog oùvalacgt publie la déclaration de l'UD 75,
ainsi que la déclaration des militants de Voie Prolétarienne qui animent ce blog.


_____________________

Lundi 16 novembre 2015
Attentats de Paris : la déclaration de l'UD 75


Les attentats de Paris et de Seine Saint-Denis ont répandu la peur et l’effroi, suscité l’émotion partout autour de nous. Le blog "Où va la CGT ?" n’est bien sûr pas indifférent, et participe de ce large mouvement populaire de rejet du fascisme, qu’il s’agisse des terroristes de Daech ou des misérables tentatives de récupération des provocateurs associés au FN.
Pour notre part, nous saluons la mémoire de Patricia San Martin, responsable des communaux CGT à Sevran (93), tuée au Bataclan avec sa fille.

Mais c’est bien au-delà de ce rejet qu’il nous faut construire cette unité populaire (voir encadré ci-contre).

Nous publions ci-dessous la déclaration de l’UD de Paris, largement diffusée dans les syndicats de la région parisienne.

Elle est décevante, il faut le dire, peut-être faite trop vite sous le couvert de l’émotion.
> Pas un mot sur les responsabilités gouvernementales dans les attentats après des années d’interventions en Afghanistan, Afrique, Irak ou Syrie.
> Un appel à la communauté internationale à ne pas céder à la pression des sociétés multinationales qui est assez stupéfiant, dans la mesure où chacun sait que les gouvernements ne font que gérer le capitalisme mondialisé qui impose ses règles que sont la concurrence, le marché, la productivité, les délocalisations, le profit, le pillage le tout dans le sang et la sueur des travailleurs du Monde entier…
> La vision du progrès qui est ici proposée n’est au final que celle d’un capitalisme humanisé, de paix, de coopération, progrès économique et social comme si le capitalisme et l’exploitation pouvait porter ce projet… Qui en appelle à une « réorientation politique » sans jamais critiquer le gouvernement Hollande/Valls/Cazeneuve… celui qui après les lois Macron/Rebsamen, après les lois sur le renseignement, va réformer le Code du Travail et mettre en place une nouvelle loi encore plus réactionnaire sur le droit d’asile…

On attendait mieux de l’UD de Paris qui sur ce terrain ne se démarque pas des positions confédérales qu’elle sait parfois justement critiquer…
La déclaration en appelle par contre au maintien du droit de réunion et de manifestation, ce qui est particulièrement juste et sensible dans la période actuelle :

> La défense des camarades d’Air France prévue le 19/11
> La manifestation contre les violences faites aux femmes le 21/11
> La manifestation de solidarité avec les migrants le 22/11

Il faudrait rajouter les manifestations à venir très prochainement contre la COP21

Alors peut-être une déclaration trop rapide, mais encore de gros efforts pour construire une véritable unité populaire, de classe et anti-impérialiste, en réponse à l’Union Nationale dans laquelle Hollande et les autres veulent nous entraîner…



_____________________





Leurs guerres, nos mortEs ici comme ailleurs ! Leur unité nationale, notre unité populaire !


Après les attentats à Beyrouth et contre les kurdes en Turquie, plus de 100 morts à Paris, c’est le pire massacre dans la capitale depuis celui du 17 octobre 1961 lors d’une manifestation d’Algériens pour l’indépendance, assassinés par la police française. Les terroristes de Daech ont tiré à l’aveugle, à l’occasion d’un match de foot, sur des terrasses de café, dans un concert… Ces crimes horribles suscitent l’effroi, la peur et la stupéfaction. Certains d’entre nous pleurent des collègues, des amis, morts ou blessés, nous sommes choqués. C’est toute la population de Paris et de sa région qui était visée. Ce sont des attentats fascistes contre le peuple, porteurs d’une idéologie de mort et de domination par la terreur.

Le rejet est unanime face à la tuerie aveugle, tout le monde veut serrer les rangs contre Daech. Qu’on ne s’y trompe pas : l’unité affichée contre les criminels n’est pas le signe d’un ralliement derrière Hollande ou d’un quelconque camp réactionnaire. C’est l’expression spontanée d’une solidarité démocratique et antifasciste de base, positive, humaniste. Une aspiration légitime qu’il faut faire grandir comme une vraie résistance populaire, en ne laissant pas la bourgeoisie l’enfermer dans le drapeau de « l’union nationale ».

C’est la guerre entend-on partout autour de nous. C’est vrai. Mais cette guerre n’est pas la nôtre, nous n’en sommes que les victimes. Sans oublier ceux qui sont en première ligne, l’ensemble des peuples du Moyen-Orient et d’Afrique. Les terroristes de Daech sont les fruits des interventions impérialistes depuis des dizaines d’années, la Russie, les USA, la France et les pays européens en Afghanistan, en Irak, en Afrique, en Syrie ou ailleurs… Les premiers responsables de ce carnage, ce sont nos gouvernements ! Nous dénonçons les alliances françaises et européennes avec la Turquie et l’Arabie Saoudite qui sont les soutiens de Daech. Nous exigeons l’arrêt de toutes les interventions, le retrait des troupes françaises, la fermeture des bases militaires !

Le gouvernement annonce l’état d’urgence, la fermeture des frontières, de nouvelles lois et mesures répressives, c’est la surenchère avec Sarkozy et Le Pen… Après les massacres de Charlie Hebdo et de l’Hyper-Cacher, après les tueries de Mohammed Merah, après des dizaines d’autres lois similaires, ils n’ont pourtant pas pu empêcher ce nouveau massacre.
Mais ce dont on peut être sûrs, c’est que ces lois serviront contre les migrants, contre nos camarades travailleurs sans-papiers, contre tous les militants syndicaux, associatifs, écologistes...

Le gouvernement mène sa guerre, nous pleurons nos morts ici comme ailleurs. La peur est présente partout, sourde et lancinante. Mais il ne faut pas se résoudre à laisser notre sécurité dans les mains de nos exploiteurs et gouvernants. On veut nous faire croire que nous sommes impuissants, nous ne le sommes pas.
Dans la guerre contre Daech, notre soutien va au camp progressiste comme les combattants kurdes à Kobané et ailleurs. Nous devons faire vivre la solidarité avec tous ces réfugiés qui arrivent chassés par le chaos.
Dans nos quartiers, c’est la solidarité et le soutien, organiser le rejet de tous ceux qui nous entraînent au désastre et veulent nous diviser.
Partout, c’est notre guerre que nous devons mener avec courage, la guerre de classe, celle des sans-papiers pour leurs droits, celle des travailleurs d’Air France ou d’ailleurs contre les licenciements et l’exploitation, celle de la solidarité avec les migrants, la guerre de tous les prolétaires contre les gouvernements impérialistes…

Contre Hollande, la réaction et l’union nationale : unité populaire !
Régularisation sans condition de tous les sans-papiers, liberté de circulation !
Retrait des organisations progressistes et révolutionnaires de la liste des organisations terroristes !
Arrêt de toutes les interventions impérialistes à l’étranger, retrait des troupes !

Le 15 novembre 2015
Xuan
   Posté le 16-11-2015 à 22:51:47   

Un nouvel article du blog oùvalacgt
On notera que la Filpac reprend la thèse de Bachar-responsable-du terrorisme-avec-l'appui-de-la-Russie-et-de-l'Iran, thèse propagée par Fabius avec une récente mise en sourdine.
Dommage de reprendre ainsi la propagande de l'Elysée, sans s'interroger sur les ingérences et les responsabilités françaises manifestes dans le soutien au terrorisme à des fins de subversion.



Lundi 16 novembre 2015

FILPAC-CGT : du deuil à la guerre ?


Après la déclaration décevante de l'UD 75 (voir notre article ici), nous reproduisons ci-dessous un texte, beaucoup plus intéressant, trouvé sur le site de la FILPAC-CGT.
Les camarades ne traitent pas de l'ensemble des questions soulevées par les attentats, mais ont choisi d'insister sur un point trop souvent laissé de côté, le rôle de la France impérialiste, les guerres qu'elle mène, les ventes d'armes... Et sans langue de bois, c'est l'impérialisme français qui est ici dénoncé.
Un sujet qui fâche, c'est le moins qu'on puisse dire, mais c'est bien le moment de poser la question...






Edité le 16-11-2015 à 23:33:47 par Xuan


Xuan
   Posté le 16-11-2015 à 23:22:34   

Une intéressante réflexion de notre camarade Saïd Bouamama :

Un monde immonde engendre des actes immondes : Ne pas renoncer à penser face à l’horreur


Publié le 15 novembre 2015 par bouamamas
Bouamama Saïd

15 novembre 2015

A l’heure où nous écrivons le bilan des tueries parisiennes est de 128 morts et de 300 blessés. L’horreur de cette violence injustifiable est absolue. La condamnation doit l’être tout autant, sans aucune restriction et/ou nuance. Les acteurs et/ou commanditaires de ces meurtres aveugles ne peuvent invoquer aucune raison légitime pour justifier ces actes immondes. La tragédie que nous vivons débouchera sur une prise de conscience collective des dangers qui nous menacent ou au contraire sur un processus de reproduction dramatique, en fonction de notre capacité collective à tirer les leçons de la situation qui engendre un tel résultat. L’émotion est légitime et nécessaire mais ne peut pas être la seule réponse. La réponse uniquement sécuritaire est également impuissante. C’est justement dans ces moments marqués par l’émotion collective que nous ne devons pas renoncer à la compréhension, à la recherche des causes et à la lucidité face aux instrumentalisations de l’horreur .




Les postures face à notre tragédie

En quelques heures toute la panoplie des postures possibles face à la tragédie s’est exprimée. Il n’est pas inutile de s’arrêter sur chacune d’entre elles. La première se contente de dénoncer Daesh et à exiger cette dénonciation de manière pressante de nos concitoyens musulmans réels ou supposés. Le projet politique de Daesh et les actes qui en découlent ont déjà été dénoncés par la très grande partie des habitants de notre pays, populations issues de l’immigration incluses.

Il faut vraiment être coupés de nos concitoyens musulmans réels ou supposés pour en douter. Ces concitoyens français ou étrangers vivant en France sont les premiers à souffrir de cette instrumentalisation de leur foi à des fins politiques, réactionnaires et meurtrières. « Qu’est-ce qu’on va encore prendre » est la réaction la plus fréquente qui suit l’émotion face à ces meurtres, conscients qu’ils sont des instrumentalisations de l’émotion à des fins islamophobes qui ne manquerons pas. Il ne s’agit pas d’une paranoïa mais de l’expérience tirée du passé et en particulier des attentats du début de l’année. Dans ce contexte les injonctions à la dénonciation sont ressenties comme une suspicion de complicité ou d’approbation. Une nouvelle fois ce qui est ressenti c’est une accusation d’illégitimité de présence chez soi. Voici ce qu’en disait Rokhaya Diallo dans une émission radio à la suite des attentats de janvier :

« Quand j’entends dire que l’on somme les musulmans de se désolidariser d’un acte qui n’a rien d’humain, oui, effectivement, je me sens visée. J’ai le sentiment que toute ma famille et tous mes amis musulmans sont mis sur le banc des accusés. Est-ce que vous osez me dire, ici, que je suis solidaire ? Vous avez vraiment besoin que je verbalise ? Donc, moi, je suis la seule autour de la table à devoir dire que je n’ai rien à voir avec ça (1). »

La seconde posture est l’essentialisme et le culturalisme. Les actes barbares que nous vivons auraient une explication simple : ils sont en germe dans la religion musulmane elle-même qui à la différence des autres, porterait une violence congénitale, une barbarie consubstantielle et une irrationalité dans son essence. Cette religion à la différence des autres religions monothéiste serait allergique à la raison et inapte à la vie dans une société démocratique. De cette représentation de la religion découle la représentation de ses adeptes. Les musulmans seraient, contrairement aux autres croyants, une entité homogène partageant tous le même rapport au monde, à la société et aux autres. Une telle posture conduit inévitablement à l’idée d’une éradication, l’islam apparaissant comme incompatible avec la république, la laïcité, le droit des femmes, etc. Résultat de plusieurs décennies de diffusion politique et médiatique de la théorie du « choc des civilisations », cette posture s’exprime dans des formes plus ou moins nuancées mais est malheureusement bien ancrée dans notre société (2).

La troisième posture est celle de la relativisation de la gravité des tueries. Celles-ci ne seraient que le résultat d’une folie individuelle contre laquelle on ne pourrait rien si ce n’est de repérer le plus tôt possible les signes annonciateurs dans les comportements individuels. Nous ne serions qu’en présence d’accidents dans les trajectoires individuelles sans aucune base sociale, matérielle, politique. Une telle posture de « psychologisation » occulte que les individus ne vivent pas hors-sol et que leur mal-être prend telle ou telle forme en rencontrant un contexte social précis. C’est à ce niveau que se rencontre l’individu et sa société, la trajectoire individuelle et son contexte social, la fragilisation et les offres sociales et politiques qui la captent pour l’orienter. Il est évident que les candidats « djihadistes » sont issus de trajectoires fragilisées mais cela ne suffit pas à expliquer le basculement vers cette forme précise qu’est la violence nihiliste (3).

La quatrième posture s’exprime sous la forme de la théorie du complot. Les tueries seraient le fait d’un vaste complot ayant des objectifs précis : complot juif mondial, « illuminati », actes des services secrets, etc. Elle conduit à un aveuglement face au réel et à l’abandon de l’effort de compréhension du monde et des drames qui le secouent. Elle suscite une dépolitisation se masquant derrière une apparente sur-politisation : dépolitisation car il serait vain de rechercher dans l’économique, le social, le politique, etc., les causes de ce que nous vivons et sur-politisation car tout serait issu d’une cause politique occulte portée par un petit groupe secret. Elle est entretenue par la négation dominante de la conflictualité sociale, des oppositions d’intérêts et des stratégies des classes dominantes pour orienter l’opinion dans le sens de ses intérêts matériels. A ce niveau l’accusation de « confusionnisme » de toute dénonciation des stratégies des classes dominantes conduit consciemment ou non à entretenir la théorie du complot. Certains « anti-confusionnistes » de bonne foi ou non entretiennent en effet boomerang le « complotisme ». Ce faisant, certains « anti-confusionnistes » entretiennent la confusion (4).

La cinquième posture est l’explication en terme du « virus externe ». Notre société serait victime d’une contamination venant uniquement de l’extérieur contre laquelle il faudrait désormais se prémunir. Elle débouche sur une logique de guerre à l’externe et sur une logique sécuritaire à l’interne. Elle est créatrice d’une spirale où la peur et le discours sur la menace externe suscite une demande d’interventions militaires à l’extérieur et de limitation des libertés à l’interne. Susciter une demande pour ensuite y répondre est un mécanisme classique des périodes historiques réactionnaires. L’absence de mouvement anti-guerre dans notre société est le signe que cette posture est largement répandue. Or comme la précédente, elle conduit d’une part à l’abandon de la recherche des causes et d’autre part au sentiment d’impuissance (5).

Il reste la posture matérialiste ne renonçant pas à comprendre le monde et encore plus quand il prend des orientations régressives et meurtrières. Minoritaire dans le contexte actuel, cette posture est pourtant la seule susceptible d’une reprise de l’initiative progressiste. Elle suppose de recontextualiser les événements (et encore plus lorsqu’ils prennent des formes dramatiques) dans les enjeux économiques, politiques et sociaux. Elle nécessite la prise en compte des intérêts matériels qui s’affrontent pour orienter notre demande et qui produisent des conséquences précises. Elle inscrit les comportements individuels comme étant des résultats sociaux et non des essences en action. Elle prend l’histoire longue et immédiate comme un des facteurs du présent. Elle peut certes se tromper en occultant par méconnaissance une causalité ou en la sous-estimant, mais elle est la seule à permettre une réelle action sur ce monde.

Dans un monde marqué par la violence croissante sous toutes ses formes, le renoncement à la pensée nous condamne pour le mieux à une posture de l’impuissance et pour le pire à la recherche de boucs-émissaires à sacrifier sur l’autel d’une réassurance aléatoire.

Une offre de « djihadisme » qui rencontre une demande

Il existe une offre de « djihadisme » à l’échelle mondiale et nationale. Elle n’est ni nouvelle, ni inexplicable. Elle a ses espaces de théorisations et ses Etats financeurs. L’Arabie Saoudite et le Qatar entre autres, pourtant alliés des Etats-Unis et de la France, en sont les principaux (6).

Ces pétromonarchies appuient et financent depuis de nombreuses années des déstabilisations régionales dont elles ont besoin pour maintenir et/ou conquérir leur mainmise sur les richesses du sol et du sous-sol du Moyen-Orient. Cette base matérielle est complétée par un besoin idéologique. Elles ont besoin de diffuser une certaine vision de l’Islam pour éviter l’émergence et le développement d’autres visions de l’Islam progressistes et/ou révolutionnaire qui menaceraient l’hégémonie idéologique qu’elles veulent conquérir. Plus largement les pétromonarchies sont menacées par toutes les théorisations politiques qui remettent en cause leur rapport aux grandes puissances qui dominent notre planète : nationalisme, anti-impérialisme, progressisme dans ses différentes variantes, communisme, théologie de la libération, etc.

C’est à ce double niveaux matériel et idéologique que s’opère la jonction avec la « réal-politique » des puissances impérialistes. Elles aussi ont un intérêt matériel à la déstabilisation de régions entières pour s’accaparer les richesses du sol et du sous-sol, pour justifier de nouvelles guerres coloniales en Afrique et au Moyen-Orient, pour supplanter leurs concurrents, pour contrôler les espaces géostratégiques et pour balkaniser des Etats afin de mieux les maîtriser. Elles aussi ont un besoin idéologique de masquer les causes réelles du chaos du monde c’est-à-dire la mondialisation ultralibérale actuelle. Il n’y a aucune amitié particulière entre les classes dominantes occidentales et les pétromonarchies et/ou les « djihadistes », mais une convergence relative d’intérêts matériels et idéologiques. Comme le soulignait De Gaulle pour décrire la réal-politique : « Les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ». C’est cette réal-politique qui a conduit dans le passé à présenter les « djihadistes » en Afghanistan comme des combattants de la liberté et qui conduit un Fabius à dire aujourd’hui : « El Nosra fait du bon boulot ».

Mais se limiter à l’offre ne permet pas de comprendre l’efficacité actuelle du phénomène. Encore faut-il expliquer le fait que cette offre rencontre une « demande ». Nous disions plus haut que cette offre n’est pas nouvelle. Nous l’avons-nous même rencontrée dans les quartiers populaires, il y a plus de trois décennies. Simplement à l’époque, elle ne rencontrait aucune « demande ». Nous pensions à vivre, à nous amuser, à militer et à aimer et regardions ces prédicateurs comme des allumés. C’est la raison pour laquelle il faut se pencher sur les processus d’émergence et de développement de cette demande « made in France ». A ce niveau force est de faire le lien avec les processus de paupérisation et de précarisation massive qui touchent les classes populaires. L’existence avérée de candidats « djihadistes » non issus de familles musulmanes souligne que c’est bien l’ensemble des classes populaires qui sont concernés par ces processus conduisant les plus fragilisés de leurs membres à sombrer dans des comportements nihilistes. Force également est de faire le lien avec les discriminations racistes systémiques et institutionnelle qui abîment des vies pour nos concitoyens noirs, arabes et musulmans. Force enfin est de prendre en compte dans l’analyse les effets des discours et pratiques islamophobes qui se sont répandus dans la société française et qu’il de bon ton de relativiser, d’euphémiser, voir de nier. Ce sont l’ensemble de ces processus qui conduisent à l’émergence du nihilisme contemporain.

Enfin la vision méprisante des habitants des quartiers populaires comme « sous-prolétariat » incapable de penser politiquement conduit à sous-estimer le besoin du politique dans les classes populaires en général et dans leurs composantes issues de l’immigration post-coloniale en particulier. Ces citoyennes et citoyens observent le monde et tentent de le comprendre avec les grilles disponibles dans une séquence historique donnée. Ils et Elles ne peuvent que constater que des guerres se multiplient et que l’on trouve des financements pour le faire alors qu’on leur serine que les caisses sont vides. Elles et ils ne peuvent qu’interroger la soi-disant nécessité urgente d’intervenir en Irak, en Afghanistan, en Syrie, en Lybie, en Côte d’Ivoire, au Mali, etc. et à l’inverse la soi-disant nécessité urgente à soutenir l’Etat d’Israël en dépit de ses manquements à toutes les résolutions des Nations-Unies. Tous ces facteurs conduisent pour la majorité à une révolte qui cherche un canal d’expression et pour une extrême minorité à l’orientation nihiliste.

A ne pas vouloir comprendre qu’un monde immonde conduit à des actes immondes, on constitue le terreau de la rencontre entre l’offre et la demande de nihilisme.

Notes :

1) http://www.atlasinfo.fr/Charlie-Hebdo-Ivan-Rioufol-somme-les-musulmans-de-se-desolidariser-de-l-attentat-Rokhaya-Diallo-en-larmes_a58395.html

2) Voir sur ce sujet : Jocelyne Cesari, l’Islam à l’épreuve de l’Occident, La Découverte, Paris, 2004.

3) Sur la rencontre entre le contexte social et effets fragilisant sur les trajectoires individuelles voir Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, Le Seuil, 1952.

4) Luc Boltanski, Enigmes et complots. Une enquête à propos d’enquêtes, Gallimard, Paris, 2012.

5) Voir notre article avec Yvon Fotia « Discrimination systémique » , Dictionnaire des dominations de sexe, de race, de classe, Syllepse, Paris, 2012.

6) David Benichou, Farhad Khosrokhavar, Philippe Migaux, Le jihadisme, comprendre pour mieux combattre, Plon, Paris, 2015. Et Richard Labévière, Les dollars de la terreur, Les Etats-Unis et l’islamisme, Grasset, Paris, 1999.
Xuan
   Posté le 16-11-2015 à 23:28:49   

La position de Communistes :

Notre Parti s’incline devant les victimes du lâche attentat perpétré le 13 novembre. Nous partageons le deuil des familles si durement éprouvées et celui de leurs proches.
Nous condamnons cet attentat contre le peuple. Les coupables doivent être rapidement identifiés, jugés et condamnés.
La France vit aujourd’hui une tragédie qui frappe tout notre peuple.
Une fois de plus Hollande appelle tous les partis politiques à une « Union Natio-nale ». Du PS aux Républicains, du Front National aux Verts et du Front de Gauche, tous sont d’accord pour renforcer la participation de la France aux interventions militaires en Syrie et au Moyen-Orient aux côtés des Etats-Unis, de l’Europe. Dans cette guerre, les USA, la France, l’Europe, la Russie et des pays de la Région comme Israël, la Turquie, L’Iran, le Qatar, les pays du Golfe, s’affrontent pour la domination de cette région.
L’objectif de ces interventions est d’assurer le partage et la domination de toute la région. Il n’y a aucune place pour l’émancipation des peuples.
Cette politique conduit inévitablement à l’aggravation de la guerre dans cette région avec ses destructions massives et ses populations chassées de leur pays. Elle conduit à l’aggravation de l’insécurité dans le nôtre. Une telle situation est utilisée pour renforcer encore les mesures liberticides. Ce n’est pas en muselant les libertés démocrati¬ques que l’on assure la sécurité.
La seule issue positive pour la France, c’est qu’elle joue le rôle qui devrait être le sien, pour établir la paix au Moyen-Orient en permettant aux peuples de cette région de décider de leur avenir.
Nous dénonçons « l’Union Sacrée » qui veut rassembler les exploiteurs, les grands industriels et financiers, le gouvernement et les partis à leur service et celles et ceux qu’ils exploitent : les travailleurs et le peuple. Cette démarche vise à camoufler les vraies responsabilités. Dans le capitalisme, il ne peut pas y avoir d’union entre les exploiteurs et les exploités. Les multinationales dans la course effrénée aux profits, dans la conquête de richesses nouvelles aidées en cela par les gouvernements successifs sont les premiers responsables de la situation en France et dans les pays agressés.
Nous appelons les travailleurs et le peuple à développer la lutte pour imposer la paix au Moyen-Orient. Il y a urgence.
Paris le 16 novembre 2015
Xuan
   Posté le 16-11-2015 à 23:45:51   

La situation évolue rapidement avec la révision de la Constitution pour créer "un régime civil d'état de crise" .
La lutte contre le terrorisme sert de prétexte car l'intervention militaire de la France vise avant tout à chasser Bachar et renverser le régime sans demander l'avis du peuple syrien, comme les bombardements qui se font au mépris du droit international.

En France la lutte contre le terrorisme sert à quadriller les rues tout en faisant mine de rechercher des armes dans les caves des barres d'immeuble. Avec 168 perquisitions la police n'a trouvé que 31 armes et procédé à 28 interpellations. On se doute que des terroristes ne vont pas planquer des armes dans un quartier sensible au lendemain d'attentats.
En fait ce sont les libertés individuelles, le droit de réunion qui sont menacés.

On notera que pour la première fois s'est exprimée devant le congrès la proposition de travailler "avec les gouvernements".

Sur les attentats proprement dits on observe que celui du stade de France est un échec puisque les terroristes n'ont pas pu pénétrer à l'intérieur du stade, ni même intervenir au moment de l'ouverture, lorsque le public était nombreux.
Par ailleurs les attentats présentent une différence importante avec celui de Charlie Hebdo, puisque les cibles n'avaient pas de signification politique à l'exception du Bataclan.
Le déchaînement de violence de Daech à l'étranger correspond à une déstabilisation sur le terrain et n'a pas d'écho de sympathie.


Edité le 17-11-2015 à 00:02:19 par Xuan


gorki
   Posté le 17-11-2015 à 09:45:29   

une image à faire circuler...

Xuan
   Posté le 18-11-2015 à 00:21:07   

Merci pour ta contribution Gorki.
Xuan
   Posté le 18-11-2015 à 00:25:44   

UNe contribution de Gilbert Remond et plusieurs courriers :


Les jours passent et" l'ébriété guerrière" loin de retomber, nous engage encore d'avantage dans l'état de guerre.
Guerre avec une partie du monde que l'empire nous désigne sous l'espèce des états terroristes (l'empire romain naguère disait "les barbares" pour mieux les disqualifier) guerre intérieures, où nous retrouvons encore les signes monstrueux de l’hydre a têtes multiples sous nos propres fenêtres, dans nos quartiers, dans nos familles peut être? . Nous sommes mis de force sous la perfusion de l’émotionnel.
Tout un armada de commentateurs a revêtu la blouse des soignants pour nous prescrire les bonnes thérapies, celle du choc qu'évoquait Noamie Klein dans ces lignes " Un traumatisme collectif, un coup d'état, une catastrophe naturelle, une attaque terroriste, plonge tout un chacun dans un état de choc. c'est ainsi qu'après le choc, tel un prisonnier dans un interrogatoire, nous redevenons des enfants désormais plus enclin à suivre les leader qui prétendent nus protéger.
Milton Freidman, le prix Nobel d'économie de 1976 aux théories ultra-libérales, comprit très tôt ce phénomène et conseilla aux hommes politiques proches de ses idées d'imposer immédiatement après une crise des réformes douloureuses et impopulaires ( privatisations effrénées de l’école à la santé avant que les gens n'aient le temps de se ressaisir.
Il qualifiait cette méthode de traitement de choc, c'est-a-dire préparer le terrain a des réformes radicale de libération des marcher", nous prescrire ce qu'il faut dire ce qu'il faut lire, ce qu'il faut penser. Marcon la coqueluche des parisiens bon chic bon genre auto désignés par la communication élyséenne, son premier ministre libéral autoritaire et leur président va-t'en guerre, ne pouvaient pas mieux rêver. Depuis quelques jours cependant la résistance intellectuelle a ce déferlement de propagande partisane s'organise sur internet et un peu partout dans les organisations .

Je vous donne dans ce courrier un échantillon d'articles et de communiqués qui permettent de donner le change et de penser l'évènement.

Du monde diplo en passant par les blogs amis, nous pouvons disposer de tout un matériel. Il est conséquent. L'envoie est sans doute un peu lourd mais je n'ai toujours pas compris comment faire les liens avec windows 8. Vous voudrez bien m'en excuser. Cela dit nous voyons qu'existe un arc possible pour un rassemblement .
Tous ne le disent pas de la même manière, les analyses prennent le chemin des histoires politiques propre a chacun, mais elles ont en ordonnée suffisamment de variantes commune pour ne pas décourager des interprétations convergentes. Elles doivent nous encourager a poursuivre le débat et a rechercher des actions pour notre unité. je vous souhaite bonne réception et bonne lecture.

Amicalement

Gilbert Rémond


____________________________



Le texte qui suit a été publié par Pierre Alain Millet sur le site faire vivre le PCF au lendemain des attentats. Il a donc été écrit à chaud à partir toute fois d'une documentation que je lui avais fait parvenir, la même que celle que je vous avais adressé il y a deux jours. J'ai pour ma part dit clairement je que je pensais hier de l'union nationale et de ses caractéristiques de tables gigognes ou de poupée russe si l'on préfère, à savoir" Il faut condamner avec fermeté ces fascistes, ne pas tomber dans le piège qu'ils nous tendent, celui de la haine communautaire et de la guerre civile, mais il faut le faire en prenant garde de ne pas nous faire embarquer dans les amalgames commodes, les appels à l'unité national gigognes et l’obtention de blanc seing pour continuer les politiques d'interventions coloniales que mène la France dans le sillage de l'OTAN". Malgré cela, les mythes ont la vie dure chez nos camarades en particulier celui qui concerne l'union anti fasciste porté par le conseil national de la résistance et son programme.

Il y a cependant dans ce texte des éléments d'analyses qui sont positifs en particulier sur les responsabilités qui ont conduits à ce carnage. Il faut s'appuyer sur eux pour tirer les camarades vers des jugements qui s'inscrivent dans la réalité de la lutte de classes d'aujourd'hui, car nous comprenons bien que lorsque certains au parti socialiste veulent nous refaire le coup de Chirac contre Le Pen et que comme dans le cas de Valls ils avaient déjà été approchés pour être les ministres d'ouverture de Sarko que nous nous trouvons dans une perspective dont les lignes de fuite nous préparent a nous mettre sous le patronage politique des forces du grand capital.

Ce qu'il vient de se passer est une occasion bien trop tenante pour qu'ils ne la laisse pas passer. Je ne crois pas comme PAM que nous pourrons compter sur les forces de l'appareil d'état pour mener une lutte déterminé contre le fascisme, mais c'est déjà un acte politique important de pouvoir désigner les auteurs de l'attentat comme étant des adversaires fascistes. Il faut pouvoir qualifier une situation a sa juste mesure pour pouvoir ensuite organiser la défense . Il faut surtout bien l'identifier pour lutter contre les divisions dans la classe ouvrière et dans les catégories populaires que nos adversaire de tout temps essaient de provoquer pour assurer leur domination. Les identitaire ont tout de suite pris la relève, et ont su mettre le doigt ou la faille pouvait s'élargir.

L'islamisme est le faux nez de l'impérialisme, dans son expression concrète ceux qui l'utilise fonctionnent comme les fascistes de tous les temps,raison de plus pour ne pas semer la confusion et ne pas leur donner la possibilité d'étendre leur idéologie malgré eux, à tous ceux qui se réclame de l'islam et que le terme islamiste désigne mécaniquement dans son enveloppe sémantique.
j'entends ici de la" ce texte n'est pas de mon camp".( il s'agit dans ce prédicat de désigner celui de la classe ouvrière). Il ne fait pas apparaitre la dimension de classe. Je pense qu'en effet il n'ouvre pas la perspective qu'attendent les impatiens et pures et dure du marxisme léninisme, en tous cas pas, du point de vu des objectifs immédiats qu'il se donne pour tache de régler. Cela ne veut pas dire qu'il n'est pas de ce camp. Il l'est de manière plus subtile, parce qu'il procède d'une démarche a plusieurs coups qui engage des alliances et des priorités, dans des moments différenciées, sans abattre d'un coup toute les cartes. Mais Je pense aussi que la manière dont ces moments sont esquissés, soulignent une méthode et une culture politique, qui restent liée a une époque et a une démarche.

Il s'agit de celle du CNR revisité par celle du programme commun. La critique n'en est toujours pas faite quand au fond. Nous restons d'une certaine manière encore embarrassés par le manque de questionnement sur ces périodes de notre histoire et sur les impasses où elles nous ont laissé. Nous n'avancerons pas tant qu'une réflexion ne sera pas engagée sérieusement sur ces deux périodes et que nous ne sortirons pas de la fausse perspective donnée en forme d'excuse, des acquis q'elles nous ont permis d'obtenir, comme s'ils avaient été en soit leur propre fin. Il nous faudrait pour regarder cette période, la reprendre du point de vu de la stratégie a laquelle leurs démarches présidaient, à savoir, à celle de la prise du pouvoir par les classes populaires et leurs organisations.

En même temps puisque nous sommes convié par certaines des critiques adressé a ce texte sur ma page facebook, il nous reste a définir ce que sont les intérêts de" la classe" et de leur donner un contenu dicible et entendable. Marx dans le manifeste du parti communiste ne les présentait pas comme ceux relevant d'une chasse gardé qui exprimeraient un point de vu égoïste. Il présentait la classe ouvrière comme la classe universaliste. Celle dont les intérêts ne lèsent personne et dans lesquels les autres classes devaient pouvoir se reconnaitre de sorte a dégager des alliances. C'est a mon avis ce point de vu qui travaille le texte de Pierre Alain mais qu'il ne parvient a exprimer que du point de vu national, sans prendre en compte de manière explicite la nature de l'état bourgeois et de sa fonction répressive au service de la classe dominante.

C'est a mon avis de ce point de vu que quelque chose devrait être à reprendre. Althusser avait commencé a poser ce problème dans ses textes sur les appareils d'état et les appareils idéologiques d'état. Sa réflexion qui rencontrait un écho important dans le parti et en dehors a été stoppé avec l'abandon de la dictature du prolétariat. Comme il l’annonçait dans son texte "qu'est-ce qui ne peut plus duré dans le parti", nous voyons bien qu'alors quelque chose d'essentiel nous coupait de la démarche qui avait conduit a création au congrès de Tours d'un parti communiste. Le cordon ombilicale était coupé pour une mue qui allait immanquablement nous conduire vers une défaite profonde du mouvement populaire, une défaite dont nous pourrons nous relever que si nous reprenons l'ouvrage là ou il a été laissé, en relevant les concepts abandonnés et les problématiques qu'ils habillaient .

La question de l'état est essentielle. Elle se rappelle à nous sous l'espèce de "l'état d'urgence" aujourd'hui. Oui le politique est entièrement déterminé par ce réel et nous mesurons avec ce qui nous arrive, que la démocratie en est complètement dépendante. L'état dans certaines circonstances peut la suspendre. Il en a d'ailleurs les moyens institutionnels et constitutionnels. Il ne doit alors de compte qu'a lui même. Questionner ce point qui nous en amène a un autre que Marx et Engels avaient pourtant abordé parce qu'ils le considéraient incontournable:" le rôle de la violence dans l'histoire".

Gilbert Rémond
Xuan
   Posté le 18-11-2015 à 00:37:05   

Un crime de guerre, une guerre contre le fascisme
7 janvier (Paris), 18 Aout (Nigeria), 10 octobre (Ankara), 1 novembre (avion russe), 12 novembre (Beyrouth), 14 novembre (Paris)

Comme des millions de Français, regardant la fin du match, j’ai découvert stupéfait l’horreur de ce qui n’est plus un attentat, mais bien un acte de guerre, et même un crime de guerre, car dans la guerre, la tuerie de civils est un crime. Comme des millions de Français, j’ai cherché à avoir des nouvelles de mes proches habitant en Ile de France, et passé une partie de la nuit à suivre les informations qui décrivaient une véritable tuerie.

Il faut dire d’abord la stupeur et l’émotion, les pensées pour les victimes et leurs proches, et ce constat douloureux que ces crimes de guerres ne sont pas au loin, dans des pays "dangereux", mais bien désormais chez nous et partout...

Rappelons-nous cette année commencée par 16 morts à Paris le 7 janvier, 50 morts au Nigeria le 18 Aout, 120 morts à Ankara le 10 octobre, 224 morts dans l’avion russe le 1er novembre, 43 morts à Beyrouth le 12 novembre, et en permanence, en Syrie, en Irak, au Yemen, au Koweit, en Lybie et ailleurs, la même horreur.

Oui, il s’agit d’une guerre, et il faut donc désigner clairement l’ennemi, celui qui choisit la guerre, et le pire de la guerre. Parler de terrorisme est insuffisant. Parler d’islamisme ou d’intégrisme est une erreur. Car partout au moyen-orient, ce sont des musulmans qui sont victimes, dont de nombreux pratiquants qui pourraient être qualifiés d’intégristes. Et on sait que des occidentaux élevés dans le système scolaire européen jouent un rôle clé dans l’état islamique ou Al Qaida. Pour désigner des forces politiques qui choisissent la violence contre les civils comme mode d’action, il existe une histoire et un mot sans ambiguïté. Ce sont des fascistes ! Et face au fascisme, il faut organiser le rassemblement le plus large, et donc lever tous les amalgames, toutes les confusions qui créent les conditions des divisions, du repli communautaire.

Oui, il s’agit d’une guerre, mais les guerres ne prennent jamais la forme que prévoyaient les militaires. Cette guerre est une guerre mondialisée, une guerre sur tous les terrains, et comme toute guerre, elle suppose une logistique particulière, adaptée aux réseaux qui doivent être financés, approvisionnés, non pas à travers des terrains conquis, mais à travers le monde entier. Plus que jamais, la première arme de défense est le renseignement pour identifier ces réseaux et leurs financements. Et quoi que chacun pense des politiques étrangères occidentales ou du rôle de l’OTAN, les Français peuvent exiger tous ensemble que l’état impose la rupture de tout financement des terroristes à nos "partenaires" du golfe, de tout échange économique, notamment de pétrole avec Daech. C’est le seul sens et c’est la condition de cette "unité nationale" qui est demandée par le gouvernement. Oui, nous devons être unis pour gagner cette guerre contre ces fascistes.

Nous devons aussi être unis au plan international. Il n’y a pas de "bons" terroristes quand ils attaquent le pouvoir syrien et de "mauvais" terroristes quand ils nous attaquent. Il n’y a pas de bombardements des bases terroristes justes quand ils sont le fait de l’OTAN, et mauvais quand ils sont le fait des russes ! La guerre contre le fascisme terroriste ne peut être gagnée que dans une logique internationale mobilisant l’ONU, combinant en permanence action militaire et de renseignement, avec l’action politique dans le respect des souverainetés nationales, avec enfin l’action pour le développement et le recul des inégalités. Cela suppose de sortir de la logique d’affrontement contre la Russie et les Brics, affrontement tant recherché par certains à l’Ouest. Cela suppose aussi de limiter la puissance des multinationales et de leurs intérêts propres dans les relations internationales

Sur tous ces sujets, la France doit montrer l’exemple, travailler réellement avec toutes les forces qui combattent le fascisme de Daech, sortir de toute politique militariste et atlantiste et reconnaitre le droit aux souverainetés nationales, retrouver le sens d’une France universelle, dans le sens du mouvement des non alignés pour sortir d’une logique d’affrontement des blocs, agir pour un monde réellement multi-polaire.
Devant les milliers de réfugiés morts en méditerranée ou parqués un peu partout de Grèce à Calais, ces attentats fascistes nous montrent ce que fuient ces familles qui se pressent vers l’Europe. Et la France comme les USA ont une responsabilité particulière sur ces réseaux que nous avons utilisés dans un jeu géopolitique qui se révèle meurtrier. Non, ils ne faisaient pas "du bon boulot sur le terrain en Syrie".

Avant que ne se construise l’unité dans le combat anti-fasciste des années 30, il y a eu beaucoup de débat sur ce qu’était le fascisme, de ceux qui préféraient Hitler au Front Populaire à ceux qui pensaient que le fascisme n’était rien d’autre que le capitalisme, ceux qui considéraient le nazisme moins important que l’affrontement avec l’URSS, et ceux qui attendaient son engagement. Mais nous avons l’expérience. Le diable se retourne toujours contre ses créateurs. Hitler mis au pouvoir par le système capitaliste face à la menace rouge a mis en cause le monde entier. C’est la même chose pour Daech.

C’est pourquoi il faut appeler à l’union la plus large contre le fascisme, dans la transparence sur les seuls objectifs de guerre légitimes. Faire cesser les attentats, isoler et réduire les réseaux terroristes, en commençant par les priver de tout soutien et financement.
Pierre Alain Millet" faire vivre le PCF"

__________________



Parti Communiste Français Section de Paris 15ème
Atroces attentats de Paris : non au terrorisme, non à la guerre, ici et là-bas !


http://pcf-paris15.over-blog.com/2015/11/atroces-attentats-de-paris-non-au-terrorisme-non-a-la-guerre-ici-et-la-bas.html

EDT pour Vivelepcf, 15 novembre 2015
Comme tout le monde ou presque, après les horribles attentats du 13 novembre à Paris, communistes, nous avons eu peur que certains de nos proches se trouvent parmi les victimes. Notre première pensée est allée aux blessés, aux familles des tués auxquelles nous adressons nos condoléances.
Comme tout le monde ou presque, nous condamnons formellement ces actes odieux et cruels qui nous révulsent d’autant plus qu’ils sont lâches et aveugles, revendiqués par un discours obscurantiste de haine.
Comme tout le monde ou presque, nous saluons l’efficacité de l’ensemble des services publics, notamment des hôpitaux publics, et le dévouement des personnels.
S’il peut y avoir un consensus politique dans le pays après ces attentats, pour nous, il s’arrête là, au deuil national.
Nous n’acceptons pas que le développement d’un climat de peur soit utilisé pour étouffer le débat public indispensable sur plusieurs questions.
Nous dénonçons d’abord tous les politiciens qui récupérèrent le drame pour attiser les peurs, les divisions et les haines. Les propos venimeux des Vauquiez, Le Pen ou De Villiers, en particulier, suscitent notre écœurement dans ces circonstances. Nous ne les laisserons pas associer scandaleusement et insidieusement une partie de la population de France aux criminels et montrer du doigt les réfugiés. Ces derniers fuient justement le terrorisme quotidien de la guerre.
L’émotion ne nous conduira pas non plus – tout au contraire – à nous ranger, sous quelque appel à « l’union sacrée », derrière la politique guerrière poursuivie par le gouvernement français.

Le premier ministre Valls ne cesse d’asséner depuis des semaines que la France est en guerre, de justifier les bombardements en Irak et en Syrie et leurs terribles effets collatéraux au nom de la « légitime défense » devant les attentats terroristes sur le sol national. On ne peut pas faire plus incendiaire pour nourrir l’engrenage de la violence et fournir aux terroristes une justification politique de leurs actes.

La politique extérieure guerrière de la France, surtout depuis 2007, porte une lourde responsabilité dans le développement de forces politiques et militaires obscurantistes et terroristes. Avant 2007 – on se souvient du refus de Chirac de suivre les Etats-Unis dans la destruction de l’Irak - l’impérialisme français semblait plutôt en retrait sur l’agressivité de l’OTAN et de l’impérialisme américain. Depuis l’avènement de Sarkozy, puis sous Holllande, il semble en être devenu le poisson pilote. Personne ne peut nier que la liquidation de l’Etat libyen, soutenu par une bonne partie de la « gauche », a fait le nid de « l’islamisme » prétendument combattu. Depuis, l’armée française a été engagée à nouveau en Afrique. La diplomatie de Hollande et de Fabius s’est acharnée sur la Syrie.

Nous posons aujourd’hui, à nouveau, la question des intérêts économiques qui ont amené à ce changement dans la politique de l’impérialisme français, notamment celle des ventes d’armes aux dictatures du Golfe.
C’est maintenant évident aux yeux de tous : en bombardant en Irak et en Syrie, l’intervention des impérialismes américain et européens ne recherche pas un règlement des conflits. Elle a rééquilibré les forces des belligérants et perpétué la guerre. Elle s’inscrit maintenant dans le cadre d’une lutte d’influence avec la Russie plus que jamais sur fond de concurrence pour le contrôle des richesses énergétiques. Il est avéré qu’ils soutiennent tantôt l’une, tantôt l’autre des milices « islamistes ». Leurs alliés, les dictatures obscurantistes du Golfe, ou l’impérialisme turc se cachent à peine de soutenir Al Qaïda ou Daech.

Au lendemain des attentats de Paris, nous appelons plus que jamais à l’arrêt de la participation de la France à la guerre en Irak et en Syrie, à la cessation des bombardements français. Nous appelons aussi à une condamnation internationale par la France des Etats complices d’Al Qaïda et Daech, à des pressions et des sanctions sur l’Arabie Saoudite, le Qatar, autre sur la Turquie, pour assécher leur alimentation militaire et financière. Le règlement politique du conflit syrien passe notamment par la fin de toutes ces interventions extérieures.

MM. Hollande et Valls, vous n’arriverez pas à faire défiler une deuxième fois le peuple de Paris, choqué et outragé, derrière les dirigeants de dizaines d’Etats fauteurs de guerre et de dictatures !
Notamment depuis le 11 septembre 2001, les stratèges américains appliquent la théorie de la guerre permanente, la logique du développement de grandes peurs collectives, pour écraser la contestation politique et sociale du système capitaliste par un renforcement de l’appareil répressif, par un embrigadement idéologique des peuples. Nous appelons les travailleurs et l’ensemble du peuple de France à ne pas se laisser manipuler.

Bien évidemment, nous voulons que les auteurs du crime soient identifiés, retrouvés si certains ne se sont pas suicidés, que leurs commanditaires et complices soient aussi retrouvés, jugés et condamnés. Par définition, nous ne pouvons pas savoir si les services de renseignements français, services secrets, travaillent efficacement ou non.

C’est du ressort du gouvernement, comme l’organisation des moyens de police. Mais nous refusons que les derniers soient à nouveau le prétexte à la généralisation de mesures d’exception attentatoires aux libertés publiques sans lien réel avec la sécurité intérieure. Nous demandons la levée de « l’état d’urgence » décrété par le Président Hollande. Nous n’accepterons pas que soient interdites ou restreintes les manifestations sociales – comme celles qui étaient prévues cette semaine dans les hôpitaux parisiens, aux finances publiques et à Air-France notamment -, les réunions politiques. La justice sociale est aussi un facteur de paix, un des plus importants.

Pour la justice sociale, contre les logiques de division et de haine, contre l’engrenage de la guerre impérialiste, qui nourrit le terrorisme là-bas et ici, pour la solidarité internationaliste, pour la paix, communistes, nous réaffirmons notre engagement total, l’entière disponibilité de nos organisations pour les travailleurs et les populations.

_______________________


Attentats de Paris : la responsabilité écrasante de l’exécutif français


http://www.les-crises.fr/attentats-de-paris-la-responsabilite-ecrasante-de-lexecutif-francais/

Arrêt sur info.ch, le 14 novembre 2015.

La vague d’attentats sans précédent qui a touché Paris hier soir et qui aurait fait, selon un premier bilan, au moins 127 morts, est la conséquence directe de la politique étrangère menée par la France en Syrie et qui vise moins la lutte contre le terrorisme salafiste que la destruction de ce pays et le renversement du président Bachar-al-Assad.

Si plusieurs auteurs du carnage perpétré dans la salle de concert du Bataclan auraient déclaré, selon des témoins : « C’est la faute de Hollande, c’est la faute de votre président, il n’a pas à intervenir en Syrie » , il faut ici rappeler quelle a été la réalité de la politique française dans ce pays depuis le début du conflit en 2011.

La république française, comme le révèle le président François Hollande dans un entretien avec le journaliste Xavier Panon, a en effet fourni des armes aux « rebelles » syriens dés 2012. Par l’intermédiaire de la DGSE, ce sont des canons de 20 mm, mitrailleuses, lance-roquettes, missiles anti-chars qui auraient été livrés aux rebelles dits « modérés », en violation de l’embargo mis en place l’été 2011 par l’Union Européenne.

Un conseiller de l’Elysée admet également auprès de Xavier Panon :
« Oui, nous fournissons ce dont ils ont besoin, mais dans la limite de nos moyens et en fonction de notre évaluation de la situation. Dans la clandestinité, vous ne pouvez agir qu’à petite échelle. À moyens limités, objectifs limités. »

La France aurait également envoyé des forces spéciales sur le terrain destinées à la formation et au soutien opérationnel des combattants.

En mars 2012, treize officiers français ont ainsi été capturés par l’armée syrienne lors de la reprise du califat islamique instauré dans le quartier de Baba Amr à Homs par la brigade Al-Farsouq et Al-Waleed. Cette dernière a ensuite rejoint les rangs de l’Etat Islamique.

Le président Hollande, cité par le journal Le Monde a encore confié en août 2014 :
« Nous ne devons pas relâcher le soutien que nous avions accordé à ces rebelles qui sont les seuls à participer à l’esprit démocratique. »

Alors que le président Syrien Bachar-al-Assad a déclaré à plusieurs reprises qu’il n’y avait pas de rebelles « modérés » sur le terrain, on peut s’interroger sur la véritable nature des groupes rebelles soutenus et armés par l’état français depuis 2012. Le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius a déclaré à ce propos en 2012 que le Front Al-nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, « faisait du bon boulot »
Une plainte de victimes syriennes des groupes rebelles a d’ailleurs été déposé à l’encontre du ministre français à ce sujet auprès du tribunal administratif de Paris pour « les fautes personnelles commises par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, dans ses fonctions. »

Dans un rapport de 2012 l’agence de renseignement militaire américaine (DIA) avançait déjà que le soutien aux rebelles dits « modérés » profitait en réalité essentiellement à l’Etat Islamique.
Selon le directeur de l’agence, le général Flynn le soutien indirect des USA et de la coalition occidentale à l’Etat Islamique « était une décision intentionnelle ». Dans un précédent article sur le rôle trouble de la coalition occidentale en Irak et en Syrie, j’avais également pointé différents éléments factuels qui montraient le soutien et la collaboration opérationnelle de la Turquie, des états-unis et d’Israël avec différents groupes djihadistes.

Ces différents éléments montrent assez clairement que la coalition occidentale, dont fait partie la France, a mené une politique de soutien à divers groupes djihadistes en Syrie dans l’objectif de renverser le président Bachar-al-Assad, sous couvert de la fiction de l’aide apportée à des groupes fictifs de rebelles « modérés ».
La véritable nature de ces prétendus groupes rebelles a été récemment mise en lumière par l’intervention russe qui a entraîné un déchaînement de protestations de la part des chancelleries occidentales au motif que les frappes aériennes auraient visé les rebelles soutenus par l’Occident. Or, les groupes frappés par l’aviation russe appartenaient à l‘Armée de la Conquête, qui regroupe notamment le Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda et des groupes islamistes comme Ahrar al-Cham.

Il est malheureusement fort peu probable que le soutien de l’exécutif français aux groupes djihadistes en Syrie soit dénoncé à la lumière de cette vague d’attentats sans précédents, qui constitue pourtant son aboutissement logique et prévisible. Le chaos auquel a été réduite la Syrie et la prolifération des groupes djihadistes sont en effet le résultat direct de la politique étrangère française au Proche et Moyen-Orient.

Alors que lors des précédents attentats de janvier dernier, l’exécutif avait érigé le réseau Internet, qui aurait favorisé« l’auto-radicalisation » des terroristes, présentés à l’époque de manière mensongère comme des « loups solitaires », en boucs émissaires censés masquer les lacunes et les incompétences des services de renseignement et de sécurité français, et instauré des dispositifs de surveillance de masse des citoyens, cette politique visant essentiellement les libertés individuelles, a montré aujourd’hui son inanité. Il est pour autant fort peu probable que les responsables des services de sécurité, dont le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve – qui ont une fois de plus failli à leur mission – aient à rendre des comptes. Le gouvernement et la classe politique, à quelques exceptions près, se retranchent une fois de plus derrière l’émotion et l’injonction à « l’unité nationale ».

Pourtant, les mêmes qui aujourd’hui ont décrété l’état d’urgence et le rétablissement des contrôles aux frontières s’engageaient il y a quelques semaines à peine à participer à l’accueil des migrants syriens, au nom de principes humanitaires, et ce malgré les réserves de l’agence de coopération européenne Eurojust qui affirmait que le trafic clandestin entretenait des liens étroits avec les organisations terroristes en Syrie :

« C’est une situation alarmante parce que nous voyons clairement que le trafic est destiné à financer le terrorisme et que les passeurs sont utilisés parfois pour mener des infiltrations par les membres de l’Etat Islamique. »

Si comme le dit le président François Hollande, la France est « en guerre » aujourd’hui, elle le doit donc pour l’essentiel aux incompétences de l’exécutif et aux incohérences criminelles de la politique étrangère française qui a soutenu et armé les groupes djihadistes ayant plongé la Syrie dans le chaos…

Guillaume Borel
14 nov 2015

__________________________


“Les États occidentaux ne peuvent combattre le jihadisme en soutenant ses parrains pétromonarchiques !”, par Maxime Chaix

Source : Maxime Chaix – qui a durement travaillé ces dernières années pour nous alerter sur les graves dérives pro-islamistes de nos dirigeants…

http://www.les-crises.fr/les-etats-occidentaux-ne-peuvent-combattre-le-jihadisme-en-soutenant-ses-parrains-petromonarchiques-par-maxime-chaix/

Maxime Chaix, 13/11/2015 – Source : maximechaix.info
En deuil et en colère.
Depuis plusieurs années, j’ai pu comprendre, étayer et documenter le fait que les réseaux jihadistes sont non seulement des ennemis mortels des peuples à travers le monde, mais qu’ils sont aussi des forces clandestinement utilisées par les États occidentaux et leurs alliés du golfe Persique dans la satisfaction d’intérêts profonds inavouables. En mars dernier, dans un important article intitulé « L’État islamique, cancer du capitalisme moderne », Nafeez Ahmed avait résumé cette instrumentalisation récurrente de milices jihadistes par les principales puissances de l’OTAN et leurs partenaires afin de déstabiliser l’Afghanistan, la Bosnie, le Kosovo, la Libye puis la Syrie. Comme l’a souligné le journaliste Marc de Miramon dans L’Humanité en juillet 2015, « [p]our Alain Chouet, ancien chef du service de renseignements de sécurité à la DGSE, la “guerre de civilisation” et celle contre le “terrorisme” brandies par le gouvernement [français] comme par l’opposition de droite constituent une imposture qui en masque une autre, celle de l’alliance militaire entre les pays occidentaux et les parrains financiers du djihad. » Dans le contexte de cette interview, Alain Chouet désignait les pétromonarchies wahhabites, essentiellement l’Arabie saoudite et le Qatar, auxquelles la France vend des armements sophistiqués malgré leur soutien notoire aux principaux réseaux jihadistes – et pas seulement en Syrie. Soulignons-le : Monsieur Chouet est un ancien officier de renseignement qui a travaillé de nombreuses années en tant que chef du contre-terrorisme à la DGSE, les services secrets extérieurs français. Cet homme plus que tout autre sait de quoi il parle lorsqu’il affirme que nos « alliés » du Golfe sont « les parrains financiers du djihad ». Ainsi, son constat est aussi alarmant que révoltant en ce funeste 13-Novembre, dans notre France déjà meurtrie par les attentats de Charlie Hebdo, de l’Hyper Cacher et de Montrouge.
En janvier 2015, à la suite de ces attentats abominables, j’avais écrit dans un élan de rage et de tristesse que « notre actuel ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a ouvertement soutenu en décembre 2012 le Front al-Nosra – c’est-à-dire la branche “syrienne” d’al-Qaïda. [À cette époque, cette organisation incluait Daech, ces deux factions s’étant séparées en avril 2013]. (…) [S]elon les informations du journal Le Monde, “la décision des États-Unis de placer Jabhat Al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes, a été vivement critiquée par des soutiens de l’opposition [en Syrie]. M. Fabius a ainsi estimé, mercredi, que “tous les Arabes étaient vent debout” contre la position américaine, “parce que, sur le terrain, ils font un bon boulot”. “C’était très net, et le président de la Coalition était aussi sur cette ligne”, a ajouté le ministre.” (…) Plus grave encore : en août 2014, le journal Le Monde a révélé que le Président Hollande avait ordonné aux services spéciaux français de livrer clandestinement des armes de guerre à des rebelles “modérés” en Syrie – ce qui est contraire à la Charte des Nations Unies [et à l’embargo sur les armes alors en vigueur]. Malheureusement, il s’est avéré [que, selon le Canard Enchaîné du 21 janvier 2015, la plupart] des armements livrés par les services français sont – d’une manière ou d’une autre – tombés entre les mains de groupes jihadistes, qui se réjouissent aujourd’hui de la vague d’attentats qui déstabilise la France en profondeur. » Et l’État français n’est pas le seul fautif dans ce fiasco syrien. Selon l’expert Joshua Landis, « entre 60 et 80 % des armes que les États-Unis ont introduites en Syrie [depuis 2011] sont allées à al-Qaïda et les groupes qui lui sont affiliés ».
À partir de l’année 2014, deux parlementaires de l’opposition ont successivement dénoncé le rôle trouble des services spéciaux français dans ce conflit, l’un d’entre eux ayant même déclaré en juin 2015 sur La Chaîne Parlementaire que « la France soutient al-Qaïda en Syrie ». En effet, d’après le député Claude Goasguen, « la France [appuie] des rebelles syriens, qui sont soi-disant des rebelles démocrates. (…) Qui a récupéré les rebelles syriens démocrates ? [Le Front] al-Nosra. Qu’est-ce que c’est qu’al-Nosra, al-Nosra c’est pas al-Qaïda ? (…) [C]ertains rebelles ont été récupérés par al-Qaïda avec des armes françaises[.] (…) Monsieur [le député (PS) Olivier Dussopt], nous continuons à fournir des armes à al-Nosra, par l’intermédiaire des rebelles syriens ! Je le dis, je l’ai dit à Monsieur le Drian en Commission de la Défense, je l’ai dit à Monsieur Fabius, comme tous les autres députés [sic]. Il va falloir éclairer tout ça ! L’attitude de la France en Syrie n’est pas nette ! » Comme je l’avais souligné à l’époque, ces révélations fracassantes du député Goasguen ont été quasiment ignorées par les médias français. J’avais également relevé le fait que ce « député LR accus[ait] l’actuel gouvernement de soutenir al-Qaïda en Syrie (Front al-Nosra), alors que la majorité précédente, dont il est issu, s’était accommodée du fait qu’al-Qaïda en Libye (GICL) avait été intégrée aux opérations de l’OTAN ! Voila à quel niveau notre État s’est abaissé, depuis quelques années, dans sa post-“politique arabe de la France”. Néanmoins, même en cas de changement de majorité, le prochain gouvernement continuera certainement de vendre des armements sophistiqués au Qatar et à l’Arabie saoudite – qui restent les principaux soutiens du jihadisme à travers le monde. »
Plus globalement, depuis le 11-Septembre, les intérêts profonds évoqués au début de cet article représentent un nombre inestimable de milliards de dollars de bénéfices pour différentes entreprises privées, principalement générés par la soi-disant « guerre “contre” le terrorisme ». Financées à perte par les contribuables occidentaux, ces interventions militaires catastrophiques et meurtrières ont engendré d’immenses profits pour les multinationales impliquées dans ce désastre mondial – tout en déstabilisant le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et l’Asie centrale au point que les groupes extrémistes qui y sévissent aujourd’hui semblent inarrêtables. La catastrophe qu’a constitué jusqu’à présent cette soi-disant « guerre “contre” le terrorisme » est sans précédent : elle aurait tué au moins 1,3 millions de civils rien qu’en Irak et en « AfPak » depuis 2001, les foyers jihadistes se sont multipliés à travers le monde, et tant Daech qu’al-Qaïda semblent plus menaçants, fanatiques et enracinés que jamais. Affirmons-le clairement : dans le monde occidental, ce fléau jihadiste justifie des guerres à la légalité, à l’efficacité et à la légitimité douteuses, tout en accélérant un basculement autoritaire de nos États – ce qui s’est notamment traduit en France par la dangereuse « loi Renseignement ». À l’heure où j’écris ces lignes, le Président Hollande vient de décréter l’état d’urgence national, et nul doute qu’un durcissement sécuritaire majeur est en vue – sans parler d’une escalade militaire qui aggravera certainement ces conflits trop lointains et complexes pour que les citoyens s’y opposent. Au vu de l’échec retentissant de la « guerre globale “contre” le terrorisme », il serait peut-être temps de réfléchir collectivement à son utilité, au lieu de céder à la tentation de répondre à la violence par la violence.
Néanmoins, ces guerres auto-génératrices ne doivent plus masquer une réalité aussi cruelle que scandaleuse : depuis la fin des années 1970, des puissances occidentales majeures et leurs alliés du Golfe ont soutenu l’essor des principaux réseaux islamistes à travers le monde, que ce soit de manière directe ou non selon les circonstances et les acteurs concernés. En octobre 2015, après qu’une parlementaire états-unienne ait dénoncé sur CNN le soutien d’al-Qaïda par la CIA pour renverser Bachar el-Assad, un ancien officier de la CIA spécialisé dans le contreterrorisme m’a confirmé la collaboration de l’Agence avec cette nébuleuse terroriste pour faire tomber le gouvernement syrien. Récemment, j’ai étudié en profondeur l’implication massive et clandestinedes services spéciaux occidentaux et moyen-orientaux dans le soutien de réseaux jihadistes combattant le régime el-Assad, dont la branche « syrienne » d’al-Qaïda. Insistons sur ce point : cet engagement clandestin de l’Agence et de ses alliés contre le gouvernement syrien implique militairement la France. En effet, en la comparant à la guerre secrète de la CIA en Afghanistan, l’éditorialiste du Point Michel Colomès a récemment écrit que les « Américains et [les] Français, depuis l’entrée de la Russie dans la guerre syrienne, fournissent des armes à des islamistes réputés fréquentables. Ils ont la mémoire courte ». D’autres « islamistes réputés fréquentables » qui seraient revenus de Syrie sont-ils à l’origine de ces terribles attentats du 13-Novembre ? Il est encore trop tôt pour répondre à cette question, mais il est clair que ces terroristes ont agi de façon coordonnée selon un mode opératoire clairement militarisé et jihadiste – deux, voire trois kamikazes ayant actionné leurs bombes devant notre Stade de France, symbole de l’unité, de la liesse populaire et du rassemblement.
Dans notre pays meurtri par ce funeste 13-Novembre, le fait que le gouvernement français soutienne des jihadistes à l’étranger, et qu’il commerce sereinement avec leurs principaux parrains étatiques est grave, dangereux et inacceptable ! Aucune raison d’État, aucun intérêt supérieur, aucun impératif économique, diplomatique ou géopolitique ne peuvent le justifier. Ce constat doit susciter la mobilisation générale de tous les citoyens français. Nous devons faire pression sur notre gouvernement afin qu’il cesse d’armer et de soutenir les États qui répandent le fléau jihadiste à travers le monde depuis des décennies, au premier rang desquels l’Arabie saoudite et le Qatar. En effet, comme l’avait déclaré Alain Chouet dans l’interview citée au début de cet article, « ce que nous appelons “salafisme”, en arabe, cela s’appelle “wahhabisme”. Et là nous sommes à contre-emploi de manière systématique et dans toutes les situations d’affrontement militaire, puisqu’au Moyen-Orient, au Sahel, en Somalie, au Nigeria, etc., nous sommes alliés avec ceux qui sponsorisent depuis trente ans le phénomène terroriste. »
Mes chers compatriotes, je vous remercie d’envoyer massivement cet article au Président de notreRépublique, à nos élus et à votre entourage, puisque l’État français et ses alliés occidentaux ne peuvent combattre le fléau jihadiste en soutenant ses parrains du golfe Persique. Ils ne pourront pas non plus lutter efficacement contre le terrorisme s’ils appuient clandestinement des réseaux islamistes pour renverser des gouvernements étrangers, comme en Libye puis en Syrie. Mobilisons-nous pour mettre en échec ces politiques profondes dangereuses et inacceptables !
Maxime Chaix, 13/11/2015 – Source : maximechaix.info
15
nov
2015

____________________________


Les blogs du « Diplo » > La Valise diplomatique
http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/
Après les attentats du 13 novembre
Ébriété guerrière
17 novembre 2015


Ébriété guerrière

« Etoiles » (un marché à Damas, en Syrie)
cc Christophe
Le 13 novembre 2015, une série de fusillades et d’explosions ont endeuillé Paris et Saint-Denis, provoquant la mort d’au moins 130 personnes. Les auteurs de ces attentats, souvent des jeunes Français musulmans, ont motivé leur acte en invoquant l’intervention militaire de leur pays en Syrie contre l’Organisation de l’Etat islamique (OEI, Daech en arabe). Deux jours plus tard, Paris a procédé à de nouveaux bombardements contre les positions de l’OEI en Syrie, principalement dans la « capitale » de l’organisation, à Rakka. Et, dorénavant, le gouvernement français comme l’opposition de droite s’accordent sur la nécessité de multiplier les « frappes » en Syrie. L’urgence de mener sur le front intérieur une « guerre » implacable ne les distingue pas davantage.
La seule question qui semble faire débat entre eux tient à la composition de la coalition internationale combattant l’OEI. Avec ou sans la Russie ? Avec ou sans l’Iran ? Avec ou sans le gouvernement syrien ? La politique étrangère française, dont le crédit a été largement atteint par une succession d’hypocrisies et de maladresses, paraît à présent se rallier à l’idée d’une alliance aussi large que possible. Une telle position est déjà celle que défendent l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, l’ancien premier ministre François Fillon et l’ancien ministre des affaires étrangères Alain Juppé. Tous exigeaient il y a encore quelques mois, ou quelques semaines, le départ préalable du président syrien Bachar Al-Assad ; tous y ont dorénavant renoncé.
Décidée de manière solitaire, sans débat public, sans participation autre que purement décorative du Parlement, dans un alignement médiatique conforme aux habitudes du journalisme de guerre, l’intervention militaire française soulève néanmoins plusieurs questions de fond.
L’existence d’une « coalition », tout d’abord : celle-ci est d’autant plus large que les buts de guerre de ses principaux membres diffèrent, parfois très sensiblement. Certains participants (Russie, Iran, Hezbollah libanais, etc.) veulent avant tout maintenir au pouvoir le régime de M. Al-Assad, bien que celui-ci soit détesté par une large partie de la population. D’autres (Turquie et Arabie saoudite en particulier), qui ont manifesté de la complaisance envers l’OEI jusqu’à ce que celle-ci se retourne contre eux, aimeraient s’assurer que M. Al-Assad va tomber. Comment imaginer que ce malentendu fondamental ne débouche pas sur de nouvelles convulsions dans l’hypothèse d’une victoire des alliés de circonstance contre l’OEI ? Faudra-t-il alors imaginer une nouvelle intervention pour séparer (ou pour détruire) certains des ex-coalisés ? Les atrocités de l’OEI sont largement documentées, y compris par l’organisation elle-même. Malgré cela, elle a été bien accueillie dans des régions sunnites d’Irak et de Syrie dont les habitants avaient été exploités ou tyrannisés par des milices chiites. Aussi éprouvés soient-ils par la férule qu’ils subissent en ce moment, ces habitants ne se sentiront pas forcément libérés par leurs anciens persécuteurs.
L’autre question fondamentale tient à la légitimité et à l’efficacité des interventions militaires occidentales par rapport même aux buts qu’elles s’assignent. L’OEI n’est que l’avatar un peu plus sanglant d’un salafisme djihadiste encouragé par le wahabbisme d’Arabie saoudite, une monarchie obscurantiste que les capitales occidentales n’ont cessé de dorloter. Au demeurant, à moins d’imaginer que l’objectif que visent à présent les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, etc., soit simplement de s’assurer que le Proche-Orient et les monarchies obscurantistes du Golfe demeureront un marché dynamique pour leurs industries de l’armement, comment ne pas avoir à l’esprit le bilan proprement calamiteux des dernières expéditions militaires auxquelles Washington, Paris, Londres, etc. ont participé, ou que ces capitales ont appuyées ?
Entre 1980 et 1988, lors de la guerre entre l’Iran et l’Irak, les pays du Golfe et les puissances occidentales ont largement aidé le régime de Saddam Hussein, en espérant ainsi affaiblir l’Iran. Objectif atteint au prix d’un million de victimes. Quinze ans plus tard, en 2003, une coalition emmenée par les Etats-Unis et le Royaume-Uni (mais sans la France) détruisait l’Irak de Saddam Hussein. Résultat, ce pays, ou ce qu’il en reste, est devenu un allié très proche… de l’Iran. Et plusieurs centaines de milliers de ses habitants ont péri, principalement des suites d’affrontements confessionnels entre sunnites et chiites. Pour que le désastre soit tout à fait complet, l’OEI contrôle une partie du territoire irakien.
Même scénario en 2011 quand, outrepassant le mandat d’une résolution de l’Organisation des Nations unies, les Occidentaux ont provoqué la chute de Mouammar Kadhafi. Ils prétendaient ainsi rétablir la démocratie en Libye, comme si ce souci avait jamais déterminé la conduite de leur politique étrangère dans la région. Aujourd’hui, la Libye n’est plus un pays, mais un territoire où s’affrontent militairement deux gouvernements. Elle sert d’arsenal, de refuge aux groupes terroristes les plus divers, dont l’OEI, et de facteur de déstabilisation régionale. Serait-il insolent de réfléchir quelques secondes — voire davantage — au bilan de ces dernières interventions occidentales avant d’en engager une nouvelle, dans l’enthousiasme général évidemment ? L’année dernière, à West Point, le président américain Barack Obama admettait lui-même : « Depuis la seconde guerre mondiale, quelques-unes de nos erreurs les plus coûteuses sont venues non pas de notre retenue, mais de notre tendance à nous précipiter dans des aventures militaires, sans réfléchir à leurs conséquences. »
Comme toujours, le discours de « guerre » se double d’un dispositif sécuritaire et policier renforcé. On sait à quels excès cela a donné lieu aux Etats-Unis. En France, il est déjà question de rétablissement des contrôles aux frontières, de déchéances de nationalité et de modification de la Constitution afin, comme vient de l’expliquer le président de la République, de « permettre aux pouvoirs publics d’agir contre le terrorisme de guerre ».
A l’évidence, nul ne saurait nier la nécessité d’une protection des lieux publics contre des actes de terreur, d’autant que les attentats coordonnés du 13 novembre viennent de témoigner d’une défaillance évidente des services de sécurité. Doit-on pour autant bricoler dans la hâte un nouvel arsenal de restriction des libertés individuelles, alors même que des lois « antiterroristes » n’ont cessé de se succéder, souvent durcies avant même d’entrer en application ? L’actuel climat d’affolement et de surenchère sécuritaire favorise par ailleurs les suggestions les plus inquiétantes. Ainsi celle d’incarcérer les « suspects » de djihadisme, ou de radicalisation, ce qui reviendrait à confier à la police et à l’administration le droit de rendre la justice, y compris pour décider unilatéralement des mesures privatives de liberté.
Après une série de crimes prémédités ciblant des lieux de loisirs et de sociabilité un vendredi soir, l’émotion de la population française est compréhensible. Mais les responsables politiques ont pour responsabilité de réfléchir aux motivations de leurs adversaires et aux dynamiques qu’ils engagent plutôt que d’enchaîner les rodomontades dans l’espoir éphémère de conforter leur popularité flageolante.
On en est loin.


Edité le 19-11-2015 à 23:23:14 par Xuan


marquetalia
   Posté le 18-11-2015 à 07:50:09   

Le plus grand gagnant dans la question de Daech sera au final Vladimir Poutine,qui va bientôt obtenir l élimination des 4000 combattants tchétchènes presents parmi les djihadistes,qui ne reviendront plus au Nord Caucase.reste a savoir si la Russie est prête à sacrifier Assad en échange.
Xuan
   Posté le 18-11-2015 à 11:56:39   

Qu'attendons-nous pour couper l'oxygène à l'Etat islamique, son approvisionnement en argent et en armes ?


Peter Mertens Président du PTB
http://www.levif.be/actualite/international/qu-attendons-nous-pour-couper-l-oxygene-a-l-etat-islamique-son-approvisionnement-en-argent-et-en-armes/article-opinion-434067.html

Le groupe terroriste Etat islamique ne dispose pas de fabrique d'armes. Quant à son pétrole, il doit bien le vendre à quelqu'un. Qu'attendons-nous pour couper l'oxygène à l'EI ? En fermant le robinet d'arrivée d'argent et d'armes, et en mettant fin aux liens avec l'Arabie saoudite. Tant que nous ne ferons pas cela, cette situation schizophrénique se poursuivra.



Oui, vendredi soir, je regardais le football. Je regardais des talents comme Kevin De Bruyne et Radja Nainggolan, issu du quartier anversois du Luchtbal. Je regardais le magicien du ballon Yannick Ferreira-Carrasco et son assist à Michy Batshuayi. C'était la planète Diables rouges, diverse et colorée, à l'image de notre pays. Et puis, avec l'incroyable nouvelle de Paris, ce fut un retour brutal sur la planète Terre. D'abord, on n'arrive pas à y croire. Ensuite, peu à peu, l'épouvantable réalité s'impose.

Ne laissons pas la haine et le terrorisme nous diviser

Stéphane Albertini, Jorge Alonso de Celada, Élodie Breuil, Ciprian Calciu, Manuel Colaco Dias, Patricia San Martin Nunez, Asta Diakite, Elif Dogan, Fabrice Dubois, Mathias Dymarski, Djamila Houd, Milko Jozic, Kheireddine Sahbi, Halima Saadi, Estelle Rouat et 114 autres jeunes et moins jeunes ont eu la vie arrachée par des fous déchaînés. Ces victimes sont Paris. Comme l'indiquent leurs noms, ils sont originaires d'Algérie, de Belgique, du Brésil, du Chili, de France, de Grande-Bretagne, du Maroc, du Mexique, du Portugal, de Roumanie, d'Espagne, de Tunisie, de Suède, de Suisse... Tous victimes de la même folie.

C'est au Stade de France, durant le match amical France-Allemagne, qu'ont retenti les premières explosions. Au début, on a cru à des pétards. Puis, ce fut le doute. Sur le terrain, dans l'équipe française, il y avait Lassana Diarra, coéquipier de Michy Batshuayi à l'Olympique Marseille. Pendant qu'il jouait au sein des "Bleus", sa cousine, Asta Diakite, a été assassinée par des lâches. "Asta Diakite a été pour moi un repère, un soutien, une grande soeur. Dans ce climat de terreur, il est important (...) de rester unis face à une horreur qui n'a ni couleur ni religion" a twitté le lendemain le footballeur international. Oui, les victimes de Paris représentent toute l'humanité, dans sa diversité. Ne laissons pas la haine et le terrorisme nous diviser. Car c'est précisément ce que veulent obtenir les organisations terroristes.

La récupération des attentats par l'extrême droite ne profite qu'à l'Etat islamique

La veille de l'horreur à Paris, les fanatiques de l'Etat islamique (EI) commettaient un attentat tout près de l'hôpital de Bourj al-Barajneh à Beyrouth, la capitale du Liban, faisant 37 morts et 200 blessés. A Beyrouth et à Paris, en à peine deux jours, il y a eu 168 morts et 550 blessés. Non, l'EI n'est pas seulement en guerre contre "l'Occident". Les fanatiques déments de l'EI sont convaincus que le combat final pour leur Etat sacré est proche. Ils sont en guerre contre chaque personne qui ne se plie pas à leur absurde doctrine. Les premières victimes de leur barbarie ont été des citoyens irakiens. Des chiites, alévis, Kurdes et yézidis ont été massacrés sur l'autel des salafistes djihadistes, après la déstabilisation de toute la région par la guerre illégale menée par les Etats-Unis en Irak. Et après que les troupes américaines du général Petraeus ont attisé pendant des années une sale guerre entre escadrons de la mort sectaires afin de diviser et d'affaiblir la résistance irakienne.

Des dizaines de milliers de personnes fuient la violence de l'EI. Ils fuient une région qui a été entièrement déstabilisée par les interventions étrangères et par une violence sectaire extrême. A quel degré de cynisme en est arrivée l'extrême droite pour rejeter la responsabilité de la violence commise ici par l'EI sur des gens qui ont fui la même violence de l'EI dans leur pays ? Celui qui rejette aujourd'hui la responsabilité du terrorisme sur "les réfugiés", celui qui attise encore davantage le feu de la haine et de la division joue précisément le jeu voulu par les barbares. La récupération des attentats par l'extrême droite profite en effet uniquement à l'EI : plus de division, plus d'exclusion, plus de radicalisation, moins de vivre-ensemble.

Mettre l'EI financièrement à sec

Le succès de l'organisation terroriste EI tient en grande partie à sa force financière. L'EI contrôle un territoire qui peut produire chaque jour 350.000 tonnes de pétrole brut. On estime que sa capacité de production est de 20.000 à maximum 50.000 barils. Mais ce pétrole doit bien évidemment être vendu. Et l'EI ne le vend pas à la planète Mars. Déjà en 2014, Jana Hybá¨ková, l'ambassadrice de l'Union européenne en Irak, signalait que certains pays européens achetaient de manière indirecte du pétrole provenant des champs pétroliers occupés par l'EI. Ce pétrole arrivait en Europe clandestinement en passant entre autres par la frontière turque. Et l'argent du pétrole constitue l'artère vitale de l'EI pour se fournir en armes, financer des camps d'entraînement, acheter la "loyauté" et - ce n'est pas sans importance - payer de hauts salaires. Car, religion ou pas, l'argent reste bel et bien l'argent. Durant l'été 2014, une partie des combattants d'Al-Nosra est ainsi passée à l'EI en raison des "hauts salaires". La vente de pétrole rapporterait à l'Etat islamique 360.000 dollars à 2 millions de dollars par jour.

Via des pays du Golfe persique comme l'Arabie saoudite, le Qatar, Les Emirats Arabes Unis et le Koweït, tous des alliés proches de nos gouvernements, il y a toujours beaucoup d'argent qui va aux groupes terroristes. Depuis le Qatar - pays qui a en plus été gratifié de l'organisation de la Coupe du monde de football -, les milliardaires du pétrole versent des sommes énormes aux salafistes djihadistes. En juin dernier, le Wall Street Journal écrivait : "Il est difficile pour les fonctionnaires occidentaux de faire en sorte que le Koweït et d'autres alliés du Golfe arrêtent leurs dons privés aux groupes djihadistes. Ces dons ont souvent offert un capital de départ à des groupes comme l'Etat islamique, encore avant que ceux-ci soient devenus suffisamment grands pour pouvoir contrôler des morceaux de territoire." Il y a quelques mois, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, déclarait : "Si on coupe l'oxygène, c'est-à-dire l'approvisionnement en argent et en armes, les parties belligérantes devront bien s'asseoir autour d'une table." Que ceci ne se soit pas encore produit défie toute imagination. En son temps, c'est sans problème que l'Iran avait été exclu du réseau de traitement d'opérations bancaires internationales SWIFT, basé dans notre pays. Les banques contrôlées par l'EI ont cependant continué à fonctionner pendant des mois sans aucun problème; et, même aujourd'hui, les flux d'argent formels et informels ne sont toujours pas entièrement stoppés (http://uk.businessinsider.com/heres-how-isis-keeps-up-its-access-to-the-global-financial-system-2015-3?r=US&IR=T).

Couper les liens avec l'Arabie saoudite

En mai dernier, avec toute la direction de l'entreprise portuaire d'Anvers, le bourgmestre Bart De Wever ne se tenait plus de joie et saluait en termes presque lyriques l'arrivée des Saoudiens dans le port de la métropole. Les Saoudiens déclarent en effet vouloir construire une usine de déchets de 3,7 milliards d'euros sur le dock Delwaide. Ils enverront quotidiennement à Anvers quatre bateaux chargés de déchets industriels d'Arabie saoudite afin de les transformer en ammoniaque et en urée. C'est un sale boulot, mais quelqu'un doit bien le faire, n'est-ce pas ? Que précisément l'Arabie saoudite soit depuis des années le plus grand financeur du djihadisme salafiste, le bourgmestre et la direction du port s'en contrefichent. Par ailleurs, le roi Philippe s'est encore rendu en janvier dernier en Arabie saoudite pour rendre hommage au défunt souverain Abdullah et serrer la main au nouveau roi Salman. François Hollande y était également, tout comme David Cameron.

" L'Arabie saoudite a continué à soutenir, à payer, à propager les prêcheurs de haine les plus extrémistes. Qu'y a-t-on fait ? Et qu'y fait-on aujourd'hui ? Rien. Les Etats-Unis et presque tous les gouvernements européens ont continué à soutenir l'Arabie saoudite envers et contre tout. Le pétrole, vous savez bien... Pour le pétrole, tous les principes tombent ", avais-je écrit en janvier dans un article d'opinion sur knack.be. (http://www.knack.be/nieuws/belgie/dubbele-moraal-ons-leger-zit-in-antwerpen-onze-armes-in-saoedi-arabie/article-opinion-526483.html). C'est bien connu, l'argent n'a pas d'odeur. Officiellement, l'Arabie saoudite lutte contre l'EI et ce pays soutient le programme antiterroriste des Nation unies. Mais ce n'est rien de plus qu'une façade. Tous les rapports continuent à montrer que les salafistes les plus radicaux continuent à recevoir du soutien idéologique et matériel du royaume saoudien. D'après un mémo d'Hillary Clinton publié par Wikileaks, les donateurs saoudiens constituent "la source la plus importante de soutien financier pour les groupes terroristes sunnites dans le monde" (sic). Il est plus que jamais important que les Etats-Unis et les pays européens, le nôtre compris, cessent cette politique de deux poids deux mesures et coupent leurs liens financiers et militaires avec l'Arabie saoudite. Maintenant.

Arrêter les livraisons d'armes

Dernièrement, la Suède a décidé de ne plus livrer d'armes à l'Arabie saoudite. Dans notre pays, la situation est totalement différente. Pendant la période de 1998 à 2012, la Belgique a livré des armes au royaume saoudien pour plus de 2 milliards d'euros. C'est ce qui ressort de la liste des licences d'exportation européennes. L'Arabie saoudite achète en moyenne un sixième de tout l'armement belge et est ainsi, après les Etats-Unis, le plus gros client de la Belgique. Il s'agit des armes produites par la FN en Wallonie, mais aussi des composants de haute technologie pour de plus grands systèmes d'armement produits en Flandre. En février dernier, des entreprises belges ont encore participé à un salon de l'armement à Abu Dhabi, la capitale des Émirats Arabes Unis, pour y recommander leurs marchandises aux acteurs de la région. Ces armes trouvent souvent le chemin de l'EI et d'autres organisations terroristes.

Le groupe terroriste EI ne possède aucune fabrique d'armes, et il doit donc bien aller chercher ses armes quelque part. Les djihadistes salafistes ont pu s'approprier énormément d'armes américaines en Irak. Mais ce n'est pas tout. Déjà en 2012, le New York Times faisait remarquer que les armes fournies par l'Occident aux rebelles syriens se retrouvaient surtout dans les mains de terroristes. Depuis, la situation s'est aggravée. En septembre dernier, les "rebelles modérés" formés par les Américains remettaient tout simplement leurs armes à la branche syrienne d'Al-Qaïda. Le 9 octobre dernier, la vice-ministre américaine de La Défense, Christine Wormuth, déclarait que les Etats-Unis ne vérifiaient même plus si les groupements qu'ils équipent en armements comptent des terroristes dans leurs rangs. Ils ne contrôlent que l'arrière-plan des dirigeants de ces groupes... Cela suffit ! Il n'y a aucune raison de ne pas décréter immédiatement une interdiction d'exporter des armes vers la région.

Réunissons enfin toutes les forces anti-EI

La soi-disant "lutte contre le terrorisme" proclamée par Bush remonte déjà à 14 ans, mais quelle personne sensée oserait parler de succès ? Les droits civiques ont été bafoués, l'armée est dans les rues (aucun attentat à Paris n'a d'ailleurs pu être empêché), nous avons été abreuvés de généralisations sur les musulmans, l'extrême droite a de nouveau le vent en poupe partout en Europe, nous avons assisté à une intervention après l'autre et des dizaines de milliers de gens sont en errance à cause de la guerre et de la violence. Et le résultat de tout cela n'a pas rendu le monde plus sûr. Pourquoi alors s'obstiner à maintenir une politique étrangère qui ne fonctionne pas ?

"La seule solution durable pour cette crise en Syrie passe par un processus politique inclusif dirigé par et avec les Syriens" : tel était le constat du Conseil de sécurité de l'ONU du 17 août. Cette prise de conscience devrait aussi devenir le fil rouge de notre politique étrangère. Il n'existe évidemment pas de formule magique pour anéantir l'EI. Après plus de quatre ans de guerre en Syrie, toutes les parties combattantes ont énormément de sang sur les mains. Mais, pour vaincre les djihadistes salafistes de l'EI, il est nécessaire de dialoguer avec tous les acteurs locaux. Il est absurde de ne pas avoir invité de Syriens aux discussions sur la Syrie à Vienne. Les Nations unies travaillent depuis des mois à une conférence pour la paix incluant les acteurs régionaux. Notre pays peut soutenir activement ce processus.

Pas de solutions faciles

Je suis tout à fait conscient que la lutte contre le terrorisme doit être menée à différents niveaux, que c'est un processus complexe. Je l'écrivais déjà en janvier dans knack.be : "Il n'existe malheureusement pas "solutions faciles " dans la lutte contre le terrorisme, et celui qui prétend cela nous jette de la poudre aux yeux. Il faudra travailler sur plusieurs plans, mais il est clair que la politique étrangère devra faire partie de la stratégie contre la terreur." Il y a donc beaucoup de travail à effectuer.

"En Europe, nous parlons de fermer les frontières, de limiter l'asile, de renvoyer des gens. Mais nous rendons-nous compte que nous parlons seulement des symptômes du vrai problème ? Le vrai problème, c'est que nous avons fait trop peu de choses pour éviter le chaos dans le monde arabe, et que nous l'avons en partie attisé" , écrivait la journaliste Caroline de Gruyter samedi sur le site néerlandais NRC (http://was.nrc.nl/handelsblad/2015/11/14/de-hoge-prijs-van-regime-change-in-syrie-1556137). Nous pouvons cesser d'attiser ce feu en modifiant notre politique étrangère. D'une part, en adoptant une approche globale pour contrer la division et le racisme et en oeuvrant pour une conférence de paix avec les acteurs régionaux. D'autre part, en asphyxiant l'EI par la fermeture du robinet d'arrivée d'argent et d'armes, et en mettant fin aux liens avec l'Arabie saoudite. Qu'attendons-nous encore ?
Xuan
   Posté le 18-11-2015 à 12:08:33   

Rassemblement des Cercles Communistes

http://www.facebook.com/rassemblementcommuniste.org/?fref=nf

Ce sont les guerres impérialistes qui créent les fanatiques terroristes!


Le Rassemblement des Cercles Communistes (RCC) présente toutes ses condoléances aux familles des victimes de la tuerie barbare qui a ensanglanté notre pays. Il tient à les ASSURER ainsi que l'ensemble des populations de notre pays de tout son soutien et de toute sa solidarité fraternelle. Il associe à ses condoléances les victimes un jour avant de Beyrouth et celles quotidiennes des populations africaines, irakiennes et syriennes victimes aussi des mêmes fanatiques assassins.

L'horreur s'est donc abattue sur les quartiers populaires de Paris et Saint Denis un jour après Beyrouth. Le massacre est revendiqué par les terroristes assassins de DAESH qui font exactement au quotidien la même chose en Irak et en Syrie. L'abomination que viennent de subir nos compatriotes est le quotidien que fuient les migrants réfugiés qui arrivent chez nous.

Les multiples groupes de terroristes fanatiques en Irak et en Syrie et ceux qui sévissent en Afrique sous les noms de Boko Haram, Mujao, Ansardine, Al Qaïda, etc., sont en réalité les mêmes financés par les théocraties des pétro-dollars (Arabie Saoudite, Qatar, Koweit, Barhein, Emirats Arabes) et armés par le complexe militaro-industriel et les firmes transnationales pétrolières comme EXON, BP, SHELL des USA, de l'UE et TOTAL de la France.

Mais pour comprendre pourquoi ces monstres fanatisés se "vengent" en tuant aveuglément partout les populations, et notamment à Paris, il faut se souvenir de Hollande appelant à la guerre contre la Syrie avant d'être laissé au milieu du guet par le vote du parlement britannique et le congrès US saisi par Obama. Fabius, le ministre des affaires étrangères encensait les assassins d'Al Nosra, la branche syrienne d'Al Qaïda, comme des "combattants de la liberté".

Les chefs d'Etat de l'UE et des USA savaient déjà à l'époque pour ne pas dire plus que des milliers d'enfants et de jeunes "jihadistes" de nos quartiers populaires constituaient une part importante des "jihadistes" qui semaient la désolation et la mort en Syrie et en Irak. Et c'est seulement lorsque le projet israélien, turc et des impérialistes US, anglais et français de guerre contre la Syrie a été mis en échec par la Russie, la Chine, l'Iran et les pays anti-impérialistes d'Amérique du Sud que le discours des gouvernants PS et de la droite a commencé à se préoccuper des "plus de 3000 jeunes jihadistes français en Syrie".

Tant qu'il s'agissait d'en finir avec le pouvoir laïc panarabe de Syrie, tout comme ils l'ont fait pour la Libye sous l'égide de l'OTAN avec la résolution de "no fly zone" du Conseil de Sécurité de l'ONU, les "jihadistes" étaient les alliés de nos gouvernants de droite et du PS.

Apprentis sorciers, ils fabriquent ainsi les monstres terroristes qui assassinent de l'Afghanistan dans les années 80, à l'Algérie dans les années 90, en Libye, au Mali, au Nigéria, au Cameroun, en Syrie, en Irak, puis aujourd'hui au Liban et à Paris et demain... ailleurs.

La stratégie cynique consiste à utiliser le chaos, la peur et la haine pour se lancer dans la "croisade contre les barbares" au nom des "valeurs de la civilisation occidentale". C'est ainsi que notre impérialisme français est en guerre en Afghanistan, en Irak, en Syrie, au Mali, en Centrafrique, dans toute la bande sahelo-saharienne avec l'opération Barkhane qui signifie "dunes qui se déplacent au grè des vents", après l'avoir été en Côte d'Ivoire et en Libye.

Les jeunes fanatisés qui deviennent des meurtriers sont aussi produits par le laisser-faire dans nos quartiers populaires de l'embrigadement par l'argent des pétrodollars. Enrôlement facilité par le racisme islamophobe véhiculé à coups d'émissions télévisées, de discours racistes.

Ainsi, l'argent des salafistes, wahhabites, takfiristes des monarchies totalitaires du Moyen-Orient n'achète pas seulement les rafales, les Airbus, navires de guerres, le Paris Saint Germain, les stades de foot, mais sert maintenant à financer l'encadrement de la misère sociale et les victimes des discriminations racistes dans les quartiers populaires.
Les enfants du peuple sont ainsi condamnés à faire le circuit de la case ‘dealers’ puis de la case ‘prison’, ensuite pour certains de la case "jihadistes", avant de finir abattus ou explosés après avoir commis un carnage parmi les populations.

Cette décadence parasitaire guerrière de l'impérialisme US, de l'UE et de l'OTAN est bien entendu accompagnée d'une stratégie de la tension instrumentalisant à la fois l'émotion, la peur et le racisme islamophobe, rromophobe, négrophobe, arabophobe. C'est aussi le terreau politique qui propulse puis banalise l'extrême droite fasciste. C'est cela la fascisation à l'intérieur même des puissances impérialistes, lesquelles produisent aussi par leurs guerres extérieures le fascisme des terroristes fanatiques.

Cette stratégie guerrière de l'insécurité permanente n'a d'autre but que de diviser les travailleurs et les peuples confrontés à la régression sociale et à la broyeuse des conquêtes démocratiques. Les lois liberticides à l'instar du "patriot act" US servent ainsi à mâter toute résistance aux guerres coloniales et à la barbarie capitaliste-impérialiste.
Pour se débarrasser des monstres terroristes et des manipulateurs impérialistes et de leurs amis des pétrodollars, il faut l'unité du peuple pour battre les fascismes, stopper les guerres, faire échec à la régression sociale et renverser le capitalisme et l'impérialisme.

Le capitalisme en crise et son nouveau cycle de guerre impérialiste fabrique les deux faces d'une même médaille fasciste : les terroristes fanatiques religieux et les racistes islamophobes.
Xuan
   Posté le 18-11-2015 à 12:10:37   

Le blog de Loubna Mauro

Hier il fallait être Charlie et défiler derrière les trafiquants d'armes, les obscurantistes, tout le ban et l'arrière ban des chiens et faiseurs de guerres.

Aujourd'hui on me demande de mettre du bleu blanc rouge et puis quoi encore.

Je ne vais pas porter les mêmes couleurs que le Pen Sarkozy et Hollande ces fous de guerre, ceux là même qui pillent ont pillé et pilleront au nom des trois couleurs pour le seul confort de colons, de groupes industriels,d'actionnaires.

Pourquoi devrais je teinter ma douleur en bleu blanc et rouge quand elle est universelle.
Pourquoi devrais je porter trois couleurs en lieu et place de celle qui nous meurtrit aujourd'hui.

Le sang est rouge il est celui des martyrs de tous les temps, de Spartacus à Guy Môquet, de Rosa à Ben Bella.

Le sang n'a pas de patrie.

Non et non mes trois couleurs de ma nation ne se mêleront pas aux mêmes arborées par ceux là qui soufflent sur les braises, qui attisent les haines pour maintenir leur classe au pouvoir.

Mon drapeau est encore plus rouge aujourd'hui, s'y ajoute celui du sang versé hier.
Je saluerai les trois couleurs quand les coupables, ces gouvernements complices et donc ces présidents ex, actuel ou futur auront été jugés pour ce fait : complicité de crimes contre l'humanité.

Alors ma France, ma nation seront celles de ma classe, de cette classe que l'on fusille au petit matin .

Et le drapeau aux trois couleurs alors épousera celui de la Commune par la justice rendue à notre peuple.

À ma fille Leïla, à mon fils Nicolas et à mes petits enfants pardon pour ce monde là.

Avec mes moyens, mes défauts, comme tant et tant, nous continuons Le combat de l'indépendance du monde, il est cruel mais il n'y aura qu'une issue.

Socialisme ou barbarie.

Alain Girard.
Xuan
   Posté le 18-11-2015 à 12:11:52   

Samedi 14 devait se tenir a Vaulx -en- Velin ma commune, la fête de l'humanité en Rhône Alpe.
Elle a été annulée pour les raisons ci-dessous exposées.
Pas entièrement cependant, puisque que le banquet républicain qui l'ouvre chaque année a été maintenu donnant la possibilité aux communistes, venus nombreux, de partager ce moment fraternel, de discuter de la situation politique, des attentats de la veille mais aussi de la campagne électorale dans laquelle nous sommes engagés et de la politique que mène ce gouvernement, une politique qui est une politique de classe et se manifeste durement a l'égard des catégories populaires.
L'ambiance était bonne tranquille et chaleureuse.
Nous avons cependant été obligé d'écourter cette rencontre par décision de la municipalité (PS-Droite) qui a argué une mesure préfectorale.
Curieux, quand je me suis ensuite rendu en ville, je suis passé devant l'Astrobal salle de sport ou se déroule les matchs de basket de l'ASVEL. Les parkings étaient pleins, les voitures comme d'habitudes débordaient de partout, montrant une affluence importante.
Deux poids deux mesures?
Toutes les manifestations n'ont donc pas eu le même traitement! Pourtant sincèrement s'il avait du y avoir un lieu ciblé ce soir là n'aurait-ce pas été celui-ci? Sans doute que les enjeux financiers et politiques n'étaient pas les mêmes!


Gilbert Remond
Xuan
   Posté le 18-11-2015 à 12:13:37   

Un petit commentaire tout de même : la déclaration de Le Hyaric ne se distingue en rien de celles du gouvernement et de l'opposition bourgeoise.
Pas un mot sur l'impérialisme français. Il fait corps avec la bourgeoisie.


PCF Vaulx-en-Velin

Fête Humanité Rhône 2015

PAR RESPECT DES VICTIMES ET DE LEURS FAMILLES, DANS LE CADRE DE L'ETAT D'URGENCE, FACE AU DEUIL QUI NOUS FRAPPE TOUS, LA FÊTE 2015 à ETE ANNULEE POUR FAIRE PLACE A UN TEMPS D'ECHANGE ET DE RECUEILLEMENT:

"Solidaires face à la barbarie !
L’effroi nous saisit et la douleur nous étreint après la nouvelle agression terroriste d’une violence et d’une ampleur inédites, devant cet acte de guerre, commis par des fanatiques en plein Paris. Le peuple français ensanglanté pleure sa jeunesse, compte ses morts et partage son chagrin avec une remarquable dignité en multipliant les gestes de solidarité.
Nos pensées les plus émues et les plus solidaires vont aux familles et aux proches des si nombreuses victimes. Nous mesurons leur détresse, nous sommes et resterons à leurs côtés.

Ces actes barbares ont été commis par des forces organisées qui veulent porter la guerre, la violence et la haine au cœur de notre société en mitraillant indistinctement des innocents qui cherchent à vivre des moments heureux, dans des bars, au concert ou au stade.

Face à l’horreur, face à la barbarie infâme, les valeurs de la République doivent être défendues avec détermination et lucidité, dans la solidarité et le droit.
L’Etat doit prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité de tous nos concitoyens, aujourd’hui et demain. Les moyens de la justice, des forces de sécurité et des services de renseignement doivent être considérablement renforcés pour éradiquer les foyers du terrorisme fanatique.

Je rends hommage aux policiers, gendarmes, au personnel médical et aux fonctionnaires pour le dévouement dont ils ont fait preuve. Je salue la solidarité dont ont immédiatement témoigné les habitants et passants, témoins du carnage.

Les temps rudes qui s’annoncent appellent à la clairvoyance, au courage et à la raison pour que soit préservées les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité que ces criminels honnissent et cherchent à détruire"


Patrick Le Hyaric
Directeur de "l'Humanité


Edité le 23-11-2015 à 12:45:22 par Xuan


Xuan
   Posté le 18-11-2015 à 12:17:13   

A lire :

Lénine : le socialisme et la guerre


Les principes du socialisme et la guerre de 1914 1915


http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1915/08/vil19150800b.htm
Xuan
   Posté le 18-11-2015 à 12:22:53   

futur rouge

A bas l'intervention en Syrie, résistons aux plans guerriers de l'Etat français !


L’Organisation Communiste Futur Rouge présente toutes ses condoléances aux proches des victimes des attentats de Paris et Saint Denis. Le plan meurtrier de Daesh a été conduit avec précision. Ils ont focalisé les forces de police sur l'évacuation des supporters du stade de France en faisant sauter des bombes au milieu de la population de Saint Denis. Ils ont ciblé des quartiers centraux dans la vie collective des parisien-ne-s et proches banlieusard-e-s. Oui, ces victimes sont nos mort-e-s.

Daesh n’a rien visé de vraiment politique ou symbolique mais a seulement cherché à semer la terreur parmi la population. Ils y sont parvenus, prouvant du même coup que malgré tous les plans Vigipirate, une des meilleures polices du monde, l’Etat Français n’est pas capable d’apporter la protection aux personnes.

Ce qui n’empêchera pas le gouvernement de restreindre de nouvelles libertés, de multiplier les contrôles abusifs, de s’enfoncer dans l’arbitraire en prétendant lutter contre le « terrorisme ». Quand « l’état d’urgence » est décrété, les pires abus d’autorités sont possibles. Les discours officiels incitent à la communion, à l’unité nationale, et très logiquement bannissent implicitement toute réflexion remettant en cause la république sacrée.

La France est en guerre

Le drame, par son nombre de morts amène la guerre sur le sol de l’hexagone. Nicolas Sarkozy affirme « La France est en guerre », comme si c’était un scoop.
D’où vient l'abondance dans laquelle une partie des français-e-s vivent ?
Nous avons des centrales nucléaires qui nous fournissent de l’électricité à bas prix 24h/24 parce que les nigérien-ne-s crèvent dans les mines d’uranium pour le plus grand profit de l’entreprise française Areva.

Nos campagnes sont paisibles alors qu’en notre nom la France intervient en Côte d’Ivoire, en Lybie, en Centre-Afrique, au Mali, en Syrie, en Irak, en Afghanistan.
Lorsqu’elle n’envoie pas directement ses troupes, elle finance des groupes qui lui permettent de déstabiliser des états. Elle finance et arme Boko Aram. Elle finance et arme Al-Nosra et d’autres groupes religieux réactionnaires.
« C’est pour se défendre » entendra-t-on. Après la violence des attentats, cet argument est affirmé avec force et conviction. Mais comment peut-on parler de défense quand l’aviation française a bombardé régulièrement le Moyen-Orient depuis presque trente ans ? Comment peut-on parler de solidarité internationale quand on cherche à déstabiliser des pays, entraînant des guerres civiles meurtrières ?

C’est du pétrole et d’autres ressources souterraines que la France vient chercher et contrôler dans ces territoires, elle vient défendre sa place sur l’échiquier impérialiste, il n’y a pas de défense ni d’humanité, encore moins de solidarité dans ces guerres d’agressions.
Daesh, le rejeton monstrueux de la politique des impérialistes

Les jeux de billards à trois bandes des puissances impérialistes et régionales, qui toutes ont armé des groupes religieux réactionnaires, ont créé une situation de chaos de laquelle est né Daesh, autoproclamé Etat Islamique, ou E.I. Celui-ci est expansionniste et cherche à conquérir des territoires où il fait régner un ordre féodal brutal et mène une politique de génocide à l'encontre des chiites et des minorités religieuses (yezidi-e-s, alaouites, etc.) ou contre ceux qui lui résistent, comme les kurdes. Ils se sont attaqués au Hamas, il y a quelques jours au Hezbollah, curieusement il n'y a qu'Israël qui est épargné. Surtout Daesh tente de conquérir la Syrie convoitée par les forces impérialistes et les puissances régionales comme la Turquie.

L'escalade du conflit militaire syrien

Le conflit militaire autour de la Syrie, de façon générale, au lieu de s'apaiser, entraîne de plus en plus de belligérants. Du financement de groupes armés, on est passé à des bombardements, puis à l'envoi de troupes au sol. La situation pour la population civile n'a fait que s'aggraver, la population syrienne, déjà en pleine guerre civile, doit faire face à l'offensive militaire de Daesh qui prône le nettoyage ethnique et pousse des centaines de milliers de syrien-ne-s à l’exil.

Une conférence était prévue à Vienne ce week-end entre les puissances impérialistes et les puissances régionales impliquées dans le conflit pour décider du sort du territoire syrien tandis qu'une attaque de Raqqa, capitale de l'E.I, se profilait.

Ces attentats représentent une escalade dans un conflit militaire en train de s'aggraver dont la France est particulièrement responsable. L’Etat français a grandement participé à déstabiliser la Syrie pour justifier une intervention militaire que François Hollande réclamait contre Bachar Al Assad. L'Etat français a établi des plans stratégiques : depuis 2005, il a coopté des « opposant-e-s » pour former un futur régime. Devant leur échec à prendre la tête du peuple syrien à partir de 2011, il a financé et entraîné des groupes armés. Il a mené en 2013 une campagne internationale pour obtenir une intervention militaire. Il a envoyé des troupes cet été. Depuis dimanche elle bombarde Raqqa, capitale de l'E.I, où de nombreux civils pourraient être blessé-e-s ou mourir. L'offensive contre Raqqa a commencé.

L'Etat français et son gouvernement ont grâce à ces attentats un parfait casus belli pour entraîner encore une escalade du conflit, avec l'appui des autres pays impérialistes, mais en se taillant la part du lion.

En tant que communistes et anti-impérialistes, nous disons haut et fort que les bombardements de la France sont aussi horribles et meurtriers que les attentats de Daesh, et que, comme ces derniers, ils ne correspondent pas à défendre les intérêts des peuples.

Soutien à la résistance kurde et syrienne !

Ceux qui sur place nous donnent des perspectives de lutte, ce sont les forces de résistance et les forces progressistes de la région, palestiniennes, libanaises, kurdes.

Au Liban, l'Etat Islamique cherche à semer la guerre civile, sens de l'attentat contre le Hezbollah. Les milices liées à l'Iran combattent l'Etat Islamique en Irak.

Ils se sont attaqués au Hamas.
Les kurdes mènent un travail exemplaire : celui de construire une solidarité entre communautés religieuses et les peuples de la région et de s'opposer au saccage de la région par l'Etat Islamique et les impérialistes.

Les Forces Démocratiques de Syrie (constituées des forces kurdes et de leurs allié-e-s arabes et assyrien-ne-s) sont les seul-e-s à mettre en échec sur le terrain les milices réactionnaires (que ce soit l'Armée Syrienne libre, Jahbat al Nosra ou Daesh). C’est encore le soutien des troupes des FDS de Syrie et du PKK , qui vient de remporter une importante victoire en reprenant le village d'al-Hol, qui a permis de reprendre la ville de Sinjar des griffes de Daesh.

Ils ne sont bien entendus pas soutenus par l'Etat français.

Les intérêts stratégiques de l'Etat français font en effet écho à ceux de de la Turquie, qui revendique et cherche à conquérir du territoire en Syrie : le démantelement du territoire syrien.

La Turquie réprime violemment le mouvement de résistance kurde et les forces progressistes turques, au besoin en armant l'Etat Islamique contre eux.

Soutenons les forces de résistances locales. Soutenons les réfugié-e-s des guerres que l'Etat français mène. Ne croyons pas un seul instant François Hollande quand il tente de nous faire croire que son objectif c'est l'Etat Islamique. Son objectif et l'objectif de l'Etat français, dans la région, ce sont des bases militaires, du pétrole et des régimes à leur botte.

Solidarité avec les Forces Démocratiques de Syrie !
Soutien aux peuples kurdes, palestiniens et libanais qui résistent aux religieux réactionnaires et aux impérialistes !

Assez d’agressions de l’armée française ! Retrait des troupes engagées, arrêt des bombardements ! Halte aux lois liberticides en France !
Xuan
   Posté le 19-11-2015 à 12:53:43   

Bonjour
je vous propose une troisième série d'article sur les évènements de vendredi dernier. Vous trouverez: le communiqué du PDAS, un article de Nafeez Amed paru sur le site les crises.fr repris par Histoires et société et faire vivre le PCF, sur les soutiens dont bénéficie l'état islamique suivi de deux notes de lecture présentées sous forme d’entretien avec les auteurs de deux livres concernant l'histoire du mouvement ouvrier. Le premier est sur le fascisme et sa monté dans les années trente, l'autre est sur le mouvement pacifique et ses conséquences en 14/18 face à l'union sacrée.


Enfin, pour commencer, je vous propose deux articles qui concernent une campagne en cours assez perverse puisqu'elle vient prend sa source dans l'émotion suscitée ces dernires jours en s'appuyant sur l'élan de générosité et le besoin de solidarité qui s'expriment; pour les détourner vers des objectifs beaucoup moins louables. Je m'excuse auprès de tous ceux qui ont suivit la proposition de facebook pensant alors exprimer leur solidarité avec les victimes de la barbarie fasciste qui s'est abattue vendredi soir sur nos compatriotes et il faut bien le dire la jeunesse de France. Il ne s'agit aucunement de juger tous ceux qui nombreux ayant adopter cette proposition viennent me lire et avec qui s'est noué au fil des jours une relation d'amitié, mais il faut savoir garder raison et pouvoir interroger la signification des ses actes dans leurs conséquences.

Aujourd'hui cette raison postulée et exigée pourrait bien venir de "la perfide Albion" qui certes en la circonstance n'est pas frappée comme notre peuple vient de l'être et peut donc prendre du recule sur ce qui se passe au sujet des actes que l'on nous demande de poser . Je dirais cependant que nous sommes nombreux à ne pas avoir cédé ou à avoir repris en lieux et place des trois couleurs nationales, le logo "vos guerres nos morts". Il n'empêche cet article pose un problème qui mérite l'attention de chacun. Se draper de tricolore ne dis pas seulement la solidarité avec nos morts mais aussi d'autres symboliques. Il y a bien longtemps que ces couleurs ont pris une autre signification que celle de la révolution et de ses valeurs de liberté d'égalité et de fraternité.

Dans le contexte d'aujourd'hui c'est aussi celle de la politique étrangère de la France que nous approuvons en les portant, celle de l'union sacrée dans la quelle les classes dirigeantes ont a chaque fois qu'ils l' ont pu embarquer le peuple pour lui faire endosser ses mauvais coups.Comme l'écrit la journaliste anglaise nous a-t-on demandé de porter les couleurs du Liban du Kurdistan ou de la Russie lorsqu'ils ont été frappé par les mêmes malheurs? Quand a celui qui suit il est tout aussi pertinent puisqu'il nous explique avec clarté les tenants et les aboutissant de cette opération. Soulignons qu'il propose une capture d'écran sur le monde impératif et que la photo donnée en illustration est celle d’Alexandre de Macédoine le conquérant d'un empire qui s'étendait de l'occident au moyen orient. si les signification peuvent être multiples il n'en s'agit pas moins de fixer une orientation politique, sournoisement d'exiger une prise de position dans le style je suis Charlie, tout en évitant de commettre les maladresses de janvier dernier et leur contre performances.

Ainsi que l'écrivent les auteurs de l'article:"à l’heure où la société française cherche son unité et la réponse appropriée à l’agression qu’elle vient de subir, il est essentiel de rester lucide sur la manière dont l’opinion publique se construit et s’oriente au sein des réseaux sociaux, et donc sur Facebook".


Gilbert Rémond
Xuan
   Posté le 19-11-2015 à 13:12:05   

Poster un drapeau français sur votre profil Facebook, c'est (un peu) de l'ethnocentrisme

France | Repéré par Camille Belsoeur

publié le 17.11.2015 à 10 h 30

Pour une journaliste britannique, le drapeau tricolore qui s'affiche en solidarité des victimes des attentats du 13 novembre a des relents d'«impérialisme».
Comme nombre de mes «amis» Facebook qui sont aussi des proches dans la vie réelle, j’ai apposé un drapeau français sur ma photo de profil sur le réseau social. Sur le moment, après un court moment de réflexion sur le bien-fondé ou non de l’opération, j’ai décidé de cliquer sur l’option proposée par Facebook en solidarité aux victimes des attaques terroristes qui ont endeuillé Paris le 13 novembre.

Mais cet acte en apparence plein d’empathie, et au premier abord plutôt anodin, ne l’est peut-être –rien n’est définitif puisque l’on va rentrer dans un vif débat– pas tant que ça.

Paris-Beyrouth, deux poids et deux mesures

Dans une chronique très partagée sur les réseaux sociaux (plus de 38.000 partages à l’heure d’écrire ces lignes), le très sérieux média britannique The Independent remet en cause le bon sens de cette initiative proposée par Facebook.

Lulu Nunn, la journaliste auteur de la tribune, écrit ces lignes:

«J’espère juste que vous allez aussi changer votre photo de profil avec un drapeau d’un pays différent à chaque fois que des personnes seront tuées à tort en représailles d’un conflit international –par exemple, comme pour les attaques à Beyrouth au Liban la veille [de l’attaque de Paris].»

L’attentat, également revendiqué par l’État islamique, qui a causé la mort de quarante-trois personnes dans la capitale libanaise, «n’a pas suscité la même émotion que les attaques de Paris, vingt quatre heures plus tard. Pas de monuments illuminés avec un cèdre, pas de photos de profil barrées de noir sur les réseaux sociaux, pas de veillées à la bougie aux quatre coins du monde» , écrivait le site Rue89.

À LIRE AUSSI
Les Libanais se demandent où est leur «Safety check» sur Facebook
Lire

Ethnocentrisme occidental

Pour The Independent, la photo tricolore qui s’affiche sur nos photos de profil Facebook souligne l’ethnocentrisme occidental. Les Américains ou les Britanniques vont eux aussi partager –de manière inconsciente– le drapeau français, plutôt que le cèdre libanais.

Mais la critique du média britannique ne s’arrête pas là:

«Les drapeaux sont des symboles chargés d’un incroyable sens politique et historique –regardez juste l’infâme drapeau que porte haut l’État islamique lui-même–, qui représentent les États, leur influence, leur pouvoir, les frontières, l’identité, le nationalisme, qui sont quelques-unes des causes les plus courantes qui mènent à un conflit armé. C’est important, avant d’apposer un drapeau sur votre visage souriant, de penser à tout cela» , écrit Lulu Nunn.

Tourner le dos à l’impérialisme

La journaliste britannique va encore un peu plus loin en ajoutant que le parfum d’«impérialisme» qui peut se dégager du drapeau français ainsi partagé en masse sur Facebook peut servir la cause de l’État islamique, qui se sert lui-même à plein des réseaux sociaux pour diffuser sa propagande très élaborée.
À LIRE AUSSI
C’est aussi la faute des lecteurs si on a moins entendu parler des attentats de Beyrouth
Lire

Il y a aussi le deux poids, deux mesures mis en place par Facebook –qui est une entreprise américaine– et souligne de ce point de vue cet ethnocentrisme occidental. Comme pour le service Safety Check, un service mis en place par le réseau social pour indiquer à vos proches que vous êtes en sécurité après une catastrophe ou un attentat, Facebook a oublié Beyrouth.

Vendredi soir, les informations mises en ligne sur les réseaux sociaux dépassaient en cadence et parfois en pertinence celles offertes par les grands médias télévisuels et radiophoniques. Par le biais des échanges constants et des débats rendus possibles sur la Toile, « l’humanité connectée » est sans doute une humanité plus soudée et plus forte contre la peur.
A ce titre, il serait donc difficile de reprocher à Facebook d’avoir demandé avec insistance à chacun de ses utilisateurs parisiens et franciliens de se signaler en sécurité le soir du 13 novembre.

Cependant, l’engagement de Facebook est allé plus loin, puisqu’à cette fonctionnalité exceptionnelle s’en est ajoutée une seconde dont l’utilité civique et la portée sociétale posent autrement question.

_______________


« Changez votre photo »


Pour la première fois, les utilisateurs ont ainsi eu l’opportunité de superposer à leur photo de profil le drapeau d’une nation.

Déjà expérimentée au moment de l’adoption du mariage pour tous aux Etats-Unis avec le célèbre gay flag multicolore, cette fonctionnalité doit nous interpeller au-delà des divergences sur le sens politique, culturel et social associé au drapeau lui-même.
Le simple fait que Facebook propose de recouvrir nos photos d’une teinte bleu-blanc-rouge facilite grandement la décision de l’utilisateur d’adopter ce code couleur en réaction aux attentats de Paris.

Capture d’écran

Il est difficile de déterminer si ce choix entre en concurrence directe avec le recours à d’autres symboles, comme la devise de Paris « fluctuat nec mergitur » ou cette tour Eiffel noire sur fond blanc (évoquant l’emblème peace & love autrefois coloré). Il est en revanche clair que cette initiative renforce de facto la présence du drapeau français sur le réseau social.

Sur le plan linguistique, on constate que le message d’incitation utilise l’impératif (« Changez votre photo »), ce qui doit nous faire prendre conscience que la tragédie actuelle donne l’occasion à Facebook de tester l’adoption, par ses utilisateurs, de comportements suggérés par l’entreprise elle-même. Par ce biais, elle obtient une information précieuse quant à l’influence directe qu’elle peut espérer exercer sur tel ou tel utilisateur.

« Votre soutien à la France et aux Parisiens »

En outre, alors que la mise en ligne spontanée d’un drapeau de la France peut revêtir une multitude de significations (élan nationaliste, expression de solidarité, symbole de résistance, etc.), l’injonction de Facebook contribue en quelque sorte à fixer cette signification : il s’agit de « montrer votre soutien à la France et aux Parisiens ».
Bien qu’une majorité d’internautes adhère sans doute à cette interprétation, on ne peut ignorer qu’une fraction de la population attribue à ce même symbole une connotation guerrière ou un message politique particulier.

Sans spéculer sur les intentions de Facebook et sur l’utilisation effective de ces données, on peut néanmoins indiquer le potentiel que recèlent les données obtenues via cette fonctionnalité nouvelle.

Tout d’abord, et contrairement à ce qui est rendu possible par l’analyse automatisée d’images, Facebook récolte ici une donnée binaire extrêmement fiable.

21% de mes contacts l’ont fait

Un clic sur le bouton « Essayer » se traduit immédiatement par l’apparition d’un 1 dans une colonne quelconque de leur base de données. Etant dénuée de toute ambiguïté, cette information constitue donc un pivot utile pour l’exploration et l’analyse de l’énorme masse d’informations que Facebook recueille chaque jour à notre sujet (conversations, publications, contenus partagés, etc.).

Notons également qu’étant appliquée aux photos de profil – qui sont publiques – la même information peut simultanément être analysée par des tiers, gouvernementaux, commerciaux ou autres.

De plus, il faut tenir compte du fait que nos données ne sont pas seulement traitées à l’échelle individuelle. Certes, chaque utilisateur suit ou non la recommandation de Facebook en son for intérieur, et pour des raisons et des motivations qui lui sont propres. Mais les analyses effectuées ne se restreignent pas à l’individu lui-même : le plus souvent, c’est en réalité le réseau social des individus qui est analysé.
Ainsi, quel que soit notre choix, Facebook peut calculer très facilement la proportion de contacts ayant souscrit à cette option, et il y a tout autant d’informations – si ce n’est plus – dans cette proportion que dans nos choix individuels. Par exemple, si j’ai choisi de ne pas souscrire à cette option, 21% de mes contacts l’ont fait. Cela signifie probablement que je ne suis pas farouchement anti-France et encore moins pro-djihad.
Qui vous influence ?

Ce chiffre est une signature de mon milieu socioculturel ; une proportion de 70% suggèrerait un milieu social plus enclin au sentiment national voire au nationalisme politique, tandis qu’une proportion de 0% pourrait refléter l’appartenance à un milieu radicalisé… Une information finalement précieuse pour les dispositifs de surveillance automatisés récemment mis en place dans le cadre de la loi relative au renseignement.
Enfin, on relèvera que la souscription à cette option s’opère par le biais d’un clic au bas de la photo de profil d’un individu spécifique de notre liste de contacts. Par conséquent, en optant pour cette fonctionnalité, vous permettez à Facebook de savoir qui vous influence.

Avez-vous pris votre décision en constatant le choix de votre oncle, de votre meilleur ami, ou d’une connaissance du sexe opposé dont vous allez fréquemment consulter le profil ? Qui a le plus d’influence sur le réseau ?

A n’en pas douter, la décision de certaines personnes pèse plus que d’autres. Certains auront amené 30 personnes à se « convertir » au bleu-blanc-rouge, là où d’autres n’en auront amené que une ou deux. Ici encore, l’information recueillie est extrêmement fiable. Dans le futur, verrez-vous plus souvent les publications de la personne la plus apte à « convertir » les membres de son cercle social ?

Exiger une transparence des algorithmes

On sait depuis longtemps que Facebook filtre les publications qui s’affichent sur notre mur en fonction de nos affinités et de divers autres paramètres opaques, en dépit du contrôle proposé aux utilisateurs. Comment l’entreprise va-t-elle utiliser les nouvelles données ici discutées ?

Il est désormais avéré que la manipulation des contenus disponibles sur la Toile exerce une influence considérable sur les opinions et les intentions de vote des citoyens.
Une étude parue cette année dans la prestigieuse revue PNAS indique par exemple qu’en manipulant le référencement de sites d’information politique dans un moteur de recherche comme Google, il est possible de modifier jusqu’à 20% des intentions de vote.

Jusqu’à preuve du contraire, ni Facebook ni Google ne pratiquent ce type de manipulation volontaire et ciblée des sources d’information proposées à leurs utilisateurs, mais compte tenu de l’importance croissante de ces plateformes dans le débat public, il semblerait judicieux d’inciter nos gouvernants à exiger une transparence totale des algorithmes [PDF] de référencement et de « sélection intelligente » des contenus utilisés par ces entreprises.

Un peu plus patriotes qu’avant

Il est indéniable que les réseaux sociaux et plus généralement Internet peuvent avoir un impact positif sur le progrès politique et culturel de nos sociétés, en stimulant les débats directs entre citoyens et en leur offrant de nouveaux moyens d’expression. Cependant, les risques de dérive ne sont pas absents et l’opportunité offerte par Facebook de superposer en un clic le drapeau de la France à nos photos de profil présente ainsi un risque potentiel.
D’une part, en facilitant et en encourageant la décision d’arborer les couleurs bleu-blanc-rouge, cette fonctionnalité nouvelle amène de nombreux utilisateurs à effectuer un choix. Or, si un choix résulte évidemment de nos opinions préalables, on sait depuis plus de 50 ans que les êtres humains ajustent également a posteriori leur opinions, de manière à ce qu’elles soient plus en accord avec les choix effectués.

Ce phénomène s’appelle la résolution de dissonance cognitive et il implique que si l’on « force » (ou que l’on incite fortement) les individus à effectuer un choix, on les force également à justifier ce choix, pour eux-mêmes et vis-à-vis des autres ; de sorte qu’après avoir arboré les couleurs bleu-blanc-rouge, chacun aura tendance à être – en moyenne – un peu plus patriote qu’avant.

D’autre part, on sait aussi qu’aucun individu n’échappe aux pressions de conformité sociale : chacun se construit dans le rapport à l’autre. Des expériences célèbres ont même montré que deux lignes de grandeur manifestement différentes ont tendance à être jugées de taille égale si plusieurs personnes affirment qu’elles le sont (c’est l’expérience de Asch).

Rester lucide

Enfin, les travaux très influents de Zajonc ont clairement démontré que le simple fait d’être exposé répétitivement à une image donnée (telle que le drapeau français) a tendance à favoriser les sentiments positifs et à diminuer les sentiments négatifs que nous éprouvons à son égard.

A l’heure où la société française cherche son unité et la réponse appropriée à l’agression qu’elle vient de subir, il est essentiel de rester lucide sur la manière dont l’opinion publique se construit et s’oriente au sein des réseaux sociaux, et donc sur Facebook.
Quand bien même le lecteur de la présente analyse serait certain de ne pas être personnellement impliqué par les faits ici évoqués, il est néanmoins utile de rappeler que ces derniers – parce qu’ils s’appliquent à l’échelle d’une population entière – joueront à n’en pas douter un rôle causal important dans les mois et les années qui viennent.

Cet article a bénéficié des commentaires précieux de Clio Coste et Guillaume Dezecache, également docteurs en sciences cognitives.
17 novembre 2015
Xuan
   Posté le 19-11-2015 à 13:16:26   

PARTI ALGERIEN POUR LA DEMOCRATIE ET LE SOCIALISME

Attentats criminels de Paris
Les communistes algériens dénoncent leurs auteurs et les conséquences de l'appui de l'impérialisme partout dans le monde aux hordes obscurantistes organisées sous le drapeau de la religion






Le peuple français subit à son tour la barbarie des hordes que ses dirigeants ont couvées partout où les intérêts de la bourgeoisie française sont en jeu. Il paye dans sa chair les conséquences des ingérences et des guerres d'agression menées par sa bourgeoisie impérialiste et ses dirigeants de droite ou socialistes en Afrique et au Moyen Orient, de leur soutien politique et militaire aux bandes qui opèrent en Syrie et dans le monde arabe et islamique sous des slogans religieux.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _



Des jeunes embrigadés dans les rangs de l'obscurantisme sous le couvert de l'Islam ont assassiné plus de 129 personnes et blessé quelque 300 autres dans des attaques lâches et ignobles qui ont ciblé des lieux populaires de divertissement à Paris dans la nuit du vendredi 13 novembre. L'organisation criminelle dite Daech, créée par la CIA pour abattre le régime syrien, morceler et dominer la Syrie et l'Irak, pour fournir des prétextes aux interventions extérieures sous le drapeau mensonger de la "liberté", a revendiqué le massacre.
Il importe peu de savoir si le monstre fabriqué dans les laboratoires des guerres de subversion de l'impérialisme a réellement échappé ou non au contrôle de ses créateurs.
Quelles que soient leurs multiples étiquettes, "Moudjahidine afghans", Talibans, al-Qaïda, Daech, Front en Nosra, Front islamique du Salut en Algérie, AIS, GIA, etc., tous ces mouvements moyenâgeux sont soutenus et instrumentalisés depuis des décennies par les Etats impérialistes pour soumettre à leur domination les peuples arabes et islamiques qui rejettent leur diktat, pour justifier leur "devoir d'ingérence" dans le monde sous les prétextes les plus divers, pour réprimer les mouvements révolutionnaires et les forces de progrès, pour s'emparer des richesses énergétiques des peuples de l'Afrique du nord et du Moyen Orient et amasser des profits astronomiques, pour susciter à l'échelle mondiale les divisions et les haines au sein des travailleurs et des peuples exploités par le système capitaliste, pour semer la psychose et la peur qui détournent les travailleurs de la résistance contre l'offensive de destruction des conquêtes sociales menée de façon ininterrompue depuis la disparition de l'URSS et du camp socialiste.
Les terrains occupés par ces mouvements sont gorgés de sang. Les peuples arabes et musulmans subissent chaque jour et massivement les sanglants forfaits perpétrés par les bandes obscurantistes.

Le peuple français subit à son tour la barbarie des hordes que ses dirigeants ont couvées partout où les intérêts de la bourgeoisie française sont en jeu. Il paye dans sa chair les conséquences des ingérences et des guerres d'agression menées par sa bourgeoisie impérialiste et ses dirigeants de droite ou socialistes en Afrique et au Moyen Orient, de leur soutien politique et militaire aux bandes qui opèrent en Syrie et dans le monde arabe et islamique sous des slogans religieux.

Tout en brandissant hypocritement l'étendard de la liberté et de la démocratie, la bourgeoisie impérialiste de France, des USA, d'Angleterre, d'Allemagne, apporte dans son ensemble son appui à tous les groupes fascistes dans le monde, quelles que soient leurs références politiques, de l'Ukraine au Venezuela, pour briser les mouvements populaires en lutte contre sa domination.

Elle tente de contrer la montée de nouveaux pays capitalistes rivaux dans le monde - Russie, Chine, Brésil- en prenant également appui sur des bandes fascistes et en exploitant les mécontentements sociaux internes suscités dans ces pays par les contradictions capitalistes.

Les manipulations impérialistes ont renforcé et enhardi les groupes obscurantistes en abattant ou en tentant d'abattre les régimes qui les ont combattus en Libye, en Irak, Syrie, en poussant d'autres régimes comme celui de l'Algérie à les laisser diffuser leur idéologie rétrograde qui prépare le terrain à de nouveaux assauts.

Les actions criminelles du 13 novembre sont une des conséquences-boomerang de l'intervention militaire en Libye en 2011 de la bourgeoisie impérialiste française et de ses politiciens, en concertation avec l'impérialisme US et son instrument de mort l'OTAN, en coordination avec l'insurrection militaire des nervis libyens affiliés à al-Qaïda. Le résultat de cette agression qui s'est achevée par le renversement par la force et l'assassinat de Kaddafi a été le massacre de plus de 150 000 Libyens sous les bombardements de l'aviation française, le basculement de tout un peuple, ainsi que de millions d'Africains que la Libye faisait vivre, dans le chaos, la misère absolue, la loi barbare des milices islamistes, la transformation de ce pays en terre d'exode et de vivier de mercenaires obscurantistes essaimant dans les pays voisins et partis en Syrie prêter main forte à leurs acolytes.

Enivrés par leurs succès et leur impunité, la bourgeoisie impérialiste française et ses politiciens tentent d'imposer leur loi en Syrie depuis 5 ans en compagnie de leurs alliés US, anglais, turcs et monarques du Golfe. Ils soutiennent, financent, arment et forment des dizaines de milliers de jeunes fanatisés ou déboussolés par leur marginalisation par le capitalisme, incités à affluer de 100 pays vers la Syrie réduite à l'état de pierres, massacrant ses ouvriers, ses intellectuels et ses savants, rêvant d'instaurer un Etat théocratique sur les décombres de l'Etat laïque combattu sans interruption depuis 35 ans par le mouvement des frères musulmans. Avec les USA, l'Angleterre et le monarque de la Jordanie, ils ont fait adopter par le Conseil de Sécurité de l'ONU le 14 avril dernier une résolution légitimant le bombardement du Yémen.
Une coalition de régimes monarchiques dirigée par l'Arabie Saoudite a entrepris 3 semaines avant d'écraser ce pays sous un tapis de bombes afin d'installer une marionnette à sa tête avec l'aide sur le terrain des spadassins d'al-Qaïda.

Tout en feignant de combattre Daech - alors qu'en fait l'axe de leurs bombardements vise les troupes de Daech qui s'attaquent aux agents des USA ou qui auraient tendance à oublier que leur cible prioritaire est et doit rester la Syrie - les impérialistes occidentaux appuient la terreur instaurée par leurs hommes de main sous le drapeau de l'islam.

Un des buts de leur soutien à tous ces mouvements est de morceler les peuples arabes pour casser leur capacité de résistance à l'expansionnisme colonialiste continu du sionisme israélien.
Afin d'assurer des marchés et des profits astronomiques à la bourgeoisie militaro-industrielle, afin aussi de préserver ses intérêts contre tout mouvement populaire anti-impérialiste, ils ont quadrillé les pays du Golfe de bases militaires et entretiennent des alliances étroites avec les régimes les plus rétrogrades des pays arabes et de la région, Arabie Saoudite, Qatar, Jordanie et Turquie notamment.

En vérité il n'y a aucune différence fondamentale au plan des objectifs, de la négation des droits démocratique les plus élémentaires, et des méthodes fondées sur la terreur entre l'organisation dite Daech et le régime monarchique de l'Arabie saoudite. Le royaume ouahhabite n'est rien d'autre que la version Daech institutionnelle originelle alliée indéfectible et "sage" des USA.
Il est hypocrite de prétendre combattre le terrorisme des hordes qui se revendiquent d'une conception rétrograde de l'Islam et de serrer la main du monarque saoudite en concluant avec lui un juteux marché de vente d'avions "Rafales", de fermer les yeux sur la condamnation à mort d'un jeune bloggeur anti-monarchiste, de cautionner la désignation de ce régime rétrograde, barbare et criminel, à la tête de la commission des droits de l'Homme de l'ONU.
Il est indécent de faire croire qu'il existe de bons terroristes, qualifiés de combattants islamistes "modérés", travestis en "démocrates" en lutte contre le "despotisme" du régime syrien et soutenus en réalité dans le seul but de renverser les régimes qui refusent le diktat impérialiste, et de mauvais terroristes, ceux qui portent leurs actions criminelles sur les territoires de leur parrains, mordant la main qui les nourrit.

La campagne "anti-terroriste" présentée en France comme une campagne de défense des prétendues valeurs républicaines françaises ne fera pas oublier au peuple algérien que la sociale-démocratie française a lourdement contribué à ses malheurs dans les années 1990. Rares étaient les forces en France qui soutenaient le peuple algérien dans sa résistance à la barbarie intégriste qui a fait quelque 150 000 morts sans compter les innombrables blessés.

Aucun Algérien n'a oublié que la sociale-démocratie française a joué le rôle de fer de lance dans les campagnes politiques qui présentaient sous un jour bienveillant les actions criminelles des hordes obscurantistes du Front Islamique du Salut sous prétexte que ce mouvement rétrograde avait été "privé" de sa victoire électorale par l'annulation du processus électoral en janvier 1992. Nul n'oublie que la campagne du "on ne sait qui tue qui" en Algérie a été orchestrée par les médias contrôlés par les socialistes et qu'elle a jeté la confusion dans l'opinion mondiale en faisant croire que les crimes de masse avaient été commis non par les hordes intégristes mais par l'armée.

La bourgeoise française, ses partis de droite et son aile sociale-démocrate camouflent toujours leurs vrais objectifs de conquête et d'asservissement des peuples sous un double langage.
Jusqu'à présent la pseudo-thèse des crimes de l'armée algérienne et de l'innocence du FIS continue à être régulièrement agitée. Maintenir une pression politique destinée à créer les conditions d'une ingérence en application du plan d'éclatement de l'Algérie qui devrait mettre le Sahara et ses ressources en hydrocarbures sous le contrôle des puissances impérialistes, tel est le but de cette opération.
Différentes affaires savamment fabriquées sont mises en avant à cette fin: affaire de l'assassinat des moines de Tibhirine, imputé au mépris de la vérité à l'armée algérienne, celle des deux frères de Nîmes poursuivis devant les tribunaux français par des "islamistes" - aidés par de soi-disant défenseurs des "droits de l'homme" - pour leur participation héroïque au combat contre les tueurs du FIS dans leur ville natale de Relizane en Algérie.

Les communistes algériens compatissent profondément avec la douleur des familles frappées par l'assassinat de leurs proches par ces hordes obscurantistes criminelles. Ils sont solidaires du combat de leurs camarades français contre le système capitaliste, source de maux, d'injustices insurmontables et de conflits meurtriers. Les défenseurs de l'ordre capitaliste encouragent ouvertement ou en sous-main toutes les formes de fascisme et de racisme pour dresser les unes contre les autres les victimes de sa crise économique profonde.
Il ne peut y avoir de succès durables contre les haines distillées par la bourgeoisie, il ne peut non plus être mis fin à ses tendances belliqueuses et aux dangers de guerres sans la mobilisation des travailleurs et des peuples contre l'exploitation capitaliste, sans le renversement du régime capitaliste qui engendre inévitablement les guerres, sans l'organisation et l'unification de leurs luttes politiques dans de puissants partis communistes résolus à remplacer ce régime par le pouvoir des travailleurs et de leurs alliés, par un régime socialiste qui abolit l'exploitation d'une classe par une autre, l'oppression d'une nation par une autre.

Il faut combattre les illusions démobilisatrices propagées par ceux qui font croire qu'il est possible d'empêcher l'impérialisme de mener des guerres sans détruire ses bases économiques capitalistes et son régime politique bourgeois . Il faut également combattre sans concession l'idée opportuniste et réactionnaire selon laquelle un régime impérialiste peut entreprendre sous la pression de son opinion nationale démocratique interne de bonnes actions internationales, des actions bénéfiques pour les peuples en lutte contre le pillage, les injustices, la dictature et l'arbitraire.

PADS, 15 NOVEMBRE 2015


Edité le 19-11-2015 à 13:20:38 par Xuan


Xuan
   Posté le 19-11-2015 à 13:27:26   

L’Etat islamique, cancer du capitalisme moderne, par Nafeez Ahmed


L’« État islamique » est un symptôme brutal de l’aggravation d’une crise de civilisation fondée sur la dépendance aux combustibles fossiles, qui porte atteinte à l’hégémonie occidentale et met à mal le pouvoir des États dans le monde musulman


Un groupe de combattants de l’Etat islamique (AFP PHOTO/HO/SITE INTELLIGENCE GROUP) .

Le débat sur les origines de l’État islamique a largement oscillé entre deux points de vue extrêmes. Certains accusent l’Occident : l’État islamique n’est rien de plus qu’une réaction prévisible à l’occupation de l’Irak, un autre contrecoup de la politique étrangère occidentale. D’autres attribuent purement et simplement l’émergence de l’État islamique à la barbarie historique ou culturelle du monde musulman, dont les croyances et les valeurs médiévales arriérées sont un incubateur naturel de ce type d’extrémisme violent.

Alors que ce débat banal se poursuit d’un ton monotone, la plus grosse évidence que personne ne veut voir concerne les infrastructures matérielles. Tout le monde peut nourrir des pensées mauvaises, horribles ou dégoûtantes. Mais elles restent de simples fantasmes à moins que l’on ne trouve un moyen de les manifester concrètement dans le monde qui nous entoure.

Ainsi, pour comprendre comment l’idéologie qui anime l’État islamique a réussi à rassembler les ressources matérielles nécessaires pour conquérir un espace plus grand que le Royaume-Uni, nous devons inspecter de plus près son contexte matériel.

Suivez l’argent

Les fondements de l’idéologie d’al-Qaïda sont nés dans les années 1970. Abdallah Azzam, mentor palestinien d’Oussama ben Laden, a alors formulé une nouvelle théorie justifiant la poursuite d’une guerre continue et de faible intensité par des cellules moudjahidines déployées en faveur d’un État panislamiste. Les doctrines islamistes violentes d’Abdallah Azzam ont été popularisées dans le contexte de l’invasion de l’Afghanistan par les Soviétiques.

Comme on le sait, les réseaux moudjahidines afghans ont été formés et financés sous la supervision de la CIA, du MI6 et du Pentagone. Les États du Golfe ont apporté des sommes d’argent considérables, tandis que l’Inter-Services Intelligence (ISI) pakistanais a assuré la liaison sur le terrain avec les réseaux militants coordonnés par Azzam, ben Laden et les autres.

L’administration Reagan a par exemple fourni 2 milliards de dollars aux moudjahidines afghans, complétés par un apport de 2 milliards de dollars de l’Arabie saoudite.
En Afghanistan, l’USAID a investi des millions de dollars pour fournir aux écoliers « des manuels remplis d’images violentes et d’enseignements islamiques militants » , d’après le Washington Post. La théologie justifiant le djihad violent était entrecoupée de « dessins de fusils, de balles, de soldats et de mines » . Les manuels vantaient même les récompenses divines offertes aux enfants qui « arracheraient les yeux de l’ennemi soviétique et lui couperaient les jambes » .

Selon la croyance populaire, cette configuration désastreuse d’une collaboration entre l’Occident et le monde musulman dans le financement des extrémistes islamistes aurait pris fin avec l’effondrement de l’Union soviétique. Comme je l’ai expliqué lors d’un témoignage au Congrès un an après la sortie du rapport de la Commission du 11 septembre, cette croyance populaire est erronée.

Le chantage de la protection

Un rapport classifié des services de renseignement américains, révélé par le journaliste Gerald Posner, a confirmé que les États-Unis étaient pleinement conscients du fait qu’un accord secret avait été conclu en avril 1991 entre l’Arabie saoudite et ben Laden, alors en résidence surveillée. Selon cet accord, ben Laden était autorisé à quitter le royaume avec ses financements et partisans et à continuer de recevoir un soutien financier de la famille royale saoudienne à la seule condition qu’il s’abstienne de cibler et de déstabiliser le royaume d’Arabie saoudite lui-même.

Loin d’être des observateurs distants de cet accord secret, les États-Unis et la Grande-Bretagne y ont participé activement.

L’approvisionnement massif de pétrole en provenance d’Arabie saoudite est au fondement de la santé et de la croissance de l’économie mondiale. Nous ne pouvions nous permettre d’être déstabilisés, et nous avons donc dû accepter ce compromis : pour protéger le royaume, il fallait le laisser financer ben Laden hors de ses frontières.

Comme l’historien britannique Mark Curtis le décrit minutieusement dans son livre sensationnel, Secret Affairs : Britain’s Collusion with Radical Islam, les gouvernements des États-Unis et du Royaume-Uni ont continué de soutenir secrètement des réseaux affiliés à al-Qaïda en Asie centrale et dans les Balkans après la guerre froide, et ce pour les mêmes raisons que précédemment, à savoir la lutte contre l’influence russe, et désormais chinoise, afin d’étendre l’hégémonie américaine sur l’économie capitaliste mondiale. L’Arabie saoudite, première plate-forme pétrolière du monde, est restée l’intermédiaire de cette stratégie anglo-américaine irréfléchie.

En Bosnie

Curtis relate qu’un an après l’attentat du World Trade Center de 1993, Oussama ben Laden a ouvert un bureau dans le quartier de Wembley, à Londres, sous le nom d’« Advice and Reformation Committee », depuis lequel il a coordonné des activités extrémistes dans le monde entier.

Vers la même époque, le Pentagone a acheminé par avion des milliers de moudjahidines d’al-Qaïda de l’Asie centrale vers la Bosnie, violant ainsi l’embargo sur les armes imposé par l’ONU, selon des fichiers des services de renseignement néerlandais. Ces combattants étaient accompagnés par les forces spéciales américaines. Le « cheikh aveugle » qui a été condamné pour l’attentat du World Trade Center était profondément impliqué dans le recrutement et l’envoi de combattants d’al-Qaïda en Bosnie.

En Afghanistan

A partir de 1994 environ et jusqu’au 11 septembre, les services de renseignement militaire américains ainsi que la Grande-Bretagne, l’Arabie saoudite et le Pakistan, ont secrètement fourni des armes et des fonds aux talibans, qui abritaient al-Qaïda.
En 1997, Amnesty International a déploré l’existence de « liens politiques étroits » entre la milice talibane en place, qui venait de conquérir Kaboul, et les États-Unis. Le groupe de défense des droits de l’homme a fait référence à des comptes-rendus crédibles « sur les madrasas (écoles religieuses) fréquentées par les talibans au Pakistan » , indiquant que « ces liens peuvent avoir été établis au commencement même du mouvement taliban ».

Amnesty a rapporté que ces comptes-rendus provenaient de Benazir Bhutto, alors Première ministre du Pakistan ; cette dernière, aujourd’hui décédée, avait « affirmé que les madrasas avaient été mises en place par la Grande-Bretagne, les États-Unis, l’Arabie saoudite et le Pakistan au cours du djihad, la résistance islamique contre l’occupation de l’Afghanistan par les Soviétiques » . Sous la tutelle américaine, l’Arabie saoudite continuait de financer ces madrasas.

Les manuels rédigés par le gouvernement américain afin d’endoctriner les enfants afghans avec l’idéologie du djihad violent pendant la guerre froide furent alors approuvés par les talibans. Ils furent intégrés au programme de base du système scolaire afghan et largement utilisés dans les madrasas militantes pakistanaises financées par l’Arabie saoudite et l’ISI pakistanaise avec le soutien des États-Unis.
Les administrations Clinton et Bush espéraient se servir des talibans pour établir un régime fantoche dans le pays, à la manière de leur bienfaiteur saoudien. L’espoir vain et manifestement infondé était qu’un gouvernement taliban assure la stabilité nécessaire pour installer un pipeline trans-afghan (TAPI) acheminant le gaz d’Asie centrale vers l’Asie du Sud, tout en longeant la Russie, la Chine et l’Iran.

Ces espoirs ont été anéantis trois mois avant le 11 septembre, lorsque les talibans ont rejeté les propositions américaines. Le projet TAPI a ensuite été bloqué en raison du contrôle intransigeant de Kandahar et Quetta par les talibans ; toutefois, ce projet est désormais en cours de finalisation sous la direction de l’administration Obama.

Au Kosovo

Mark Curtis indique que l’OTAN a continué de parrainer les réseaux affiliés à al-Qaïda au Kosovo à la fin des années 1990, lorsque les forces spéciales américaines et britanniques ont approvisionné en armes et formé les rebelles de l’Armée de libération du Kosovo (UÇK), parmi lesquels figuraient des recrues moudjahidines. Ces effectifs comptaient une cellule rebelle dirigée par Mohammed al-Zaouahiri, frère du bras droit de ben Laden, Ayman al-Zaouahiri, qui est désormais le leader d’al-Qaïda.

Dans la même période, Oussama ben Laden et Ayman al-Zaouahiri ont coordonné les attentats de 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie depuis le bureau de ben Laden à Londres.

Il y avait toutefois quelques bonnes nouvelles : les interventions de l’OTAN dans les Balkans, conjuguées à la désintégration de la Yougoslavie socialiste, ont ouvert la voie à l’intégration de la région dans l’Europe occidentale, à la privatisation des marchés locaux et à l’établissement de nouveaux régimes en faveur du projet de pipeline trans-Balkans, destiné à transporter le pétrole et le gaz d’Asie centrale vers l’Occident.

Une réorientation de la politique au Moyen-Orient

Même après les attentats du 11 septembre 2001 et du 7 juillet 2005, la dépendance des Américains et des Britanniques aux combustibles fossiles bon marché pour soutenir l’expansion capitaliste mondiale les a poussés à approfondir cette alliance avec les extrémistes.

Vers le milieu de la dernière décennie, les services de renseignement militaire anglo-américains ont commencé à superviser les financements apportés par les États du Golfe, menés une fois de plus par l’Arabie saoudite, aux réseaux extrémistes islamistes à travers le Moyen-Orient et l’Asie centrale pour contrer l’influence chiite iranienne dans la région. Parmi les bénéficiaires de cette entreprise figuraient des groupes militants et extrémistes affiliés à al-Qaïda de l’Irak au Liban en passant par la Syrie, soit un véritable arc du terrorisme islamiste.

Une fois de plus, les militants islamistes furent involontairement entretenus en tant qu’agents de l’hégémonie américaine face aux rivaux géopolitiques émergeants.
Comme Seymour Hersh l’a révélé dans le New Yorker en 2007, cette « réorientation » de la politique consistait à affaiblir non seulement l’Iran, mais aussi la Syrie, où les largesses des États-Unis et de l’Arabie saoudite ont contribué à soutenir les Frères musulmans syriens, entre autres groupes d’opposition. Evidemment, l’Iran et la Syrie étaient étroitement alignés avec la Russie et la Chine.

En Libye

En 2011, l’intervention militaire de l’OTAN pour renverser le régime de Kadhafi a emboîté le pas au soutien important apporté à des mercenaires libyens, qui étaient en fait des membres de la branche officielle d’al-Qaïda en Libye. La France se serait vu proposer le contrôle de 35 % des ressources pétrolières de la Libye en échange de son soutien aux insurgés.

Après l’intervention, les géants pétroliers européens, britanniques et américains étaient « parfaitement prêts à tirer profit » des « opportunités commerciales », d’après David Anderson, professeur à l’université d’Oxford. Les contrats juteux signés avec les membres de l’OTAN ont pu « libérer l’Europe occidentale de l’emprise des producteurs russes qui pratiquent des prix élevés et dominent actuellement leur approvisionnement en gaz ».

Des rapports secrets établis par les services de renseignement ont montré que les rebelles soutenus par l’OTAN entretenaient des liens étroits avec al-Qaïda. La CIA s’est également servie des militants islamistes en Libye pour acheminer des armes lourdes aux rebelles du pays.

Un rapport de 2009 des services de renseignement canadiens décrit le bastion rebelle de l’est de la Libye comme un « épicentre de l’extrémisme islamiste », à partir duquel « les cellules extrémistes » ont agi dans la région. Selon David Pugliese, dont les propos sont repris dans l’Ottawa Citizen, c’est cette même région qui était « défendue par une coalition de l’OTAN dirigée par le Canada ». D’après David Pugliese, le rapport des services de renseignement a confirmé que « plusieurs groupes d’insurgés islamistes » étaient basés dans l’est de la Libye et que beaucoup de ces groupes ont également « exhorté leurs partisans à combattre en Irak » . Les pilotes canadiens plaisantaient même en privé, se disant qu’ils faisaient partie de l’armée de l’air d’al-Qaïda « dans la mesure où leurs missions de bombardement ont contribué à ouvrir la voie aux rebelles alignés avec le groupe terroriste ».

Selon Pugliese, les spécialistes des services de renseignement canadiens ont envoyé un rapport prémonitoire à l’attention des officiers supérieurs de l’OTAN en date du 15 mars 2011, quelques jours seulement avant le début de l’intervention. « Il est de plus en plus possible que la situation en Libye se transforme en une guerre tribale/civile à long terme, était-il écrit. Cela est particulièrement probable si les forces d’opposition reçoivent une assistance militaire de la part d’armées étrangères. »
Comme nous le savons, l’intervention a quand même eu lieu.

En Syrie

Au cours des cinq dernières années au moins, l’Arabie saoudite, le Qatar, les Emirats arabes unis, la Jordanie et la Turquie ont tous apporté un soutien financier et militaire considérable à des réseaux militants islamistes liés à al-Qaïda qui ont engendré l’« État islamique » que nous connaissons aujourd’hui. Ce soutien a été apporté dans le cadre d’une campagne anti-Assad de plus en plus intense dirigée par les États-Unis.

La concurrence pour dominer les tracés potentiels des pipelines régionaux passant par la Syrie et contrôler les ressources inexploitées en combustibles fossiles en Syrie et en Méditerranée orientale (au détriment de la Russie et de la Chine) a fortement contribué à motiver cette stratégie.

Roland Dumas, ancien ministre français des Affaires étrangères, a révélé qu’en 2009 les responsables du ministère britannique des Affaires étrangères lui avaient indiqué que les forces britanniques étaient déjà actives en Syrie pour tenter de fomenter la rébellion.
L’opération qui se poursuit actuellement a été étroitement contrôlée dans le cadre d’un programme secret toujours en cours, coordonné conjointement par les services de renseignement militaire américains, britanniques, français et israéliens.
Des rapports publics confirment qu’à la fin de l’année 2014, le soutien apporté par les États-Unis aux combattants luttant contre Assad s’élevait, à lui seul, à environ 2 milliards de dollars.

Ce soutien aux extrémistes islamistes est communément considéré comme une erreur, et les faits parlent d’eux-mêmes. D’après des évaluations classifiées de la CIA, les services de renseignement américains savaient que le soutien apporté aux rebelles anti-Assad dirigé par les États-Unis à travers ses alliés au Moyen-Orient a toujours fini entre les mains des extrémistes les plus virulents. Toutefois, il a continué.

L’année précédant le lancement de la campagne de l’État islamique pour conquérir l’intérieur de l’Irak, les responsables du Pentagone étaient également conscients que la grande majorité des rebelles « modérés » de l’Armée syrienne libre (ASL) étaient en fait des militants islamistes. Ainsi que l’ont reconnu les responsables, il était de plus en plus impossible d’établir une frontière fixe entre les rebelles dits « modérés » et les extrémistes liés à al-Qaïda ou à l’État islamique en raison de la fluidité des interactions existant entre ces deux composantes.

De plus en plus, les combattants frustrés de l’ASL ont rejoint les rangs des militants islamistes en Syrie, non pas pour des raisons idéologiques mais simplement en raison de leur plus grande puissance militaire. Jusqu’à présent, la quasi-totalité des groupes rebelles « modérés » formés et récemment armés par les États-Unis sont en cours de dissolution et de défection, et leurs membres n’en finissent plus de passer du côté d’al-Qaïda et de l’État islamique dans la lutte contre Assad.

En Turquie

Grâce à un nouvel accord avec la Turquie, les États-Unis coordonnent actuellement l’approvisionnement continu en aide militaire aux rebelles « modérés » pour combattre l’État islamique. Pourtant, ce n’est un secret pour personne que pendant toute cette période, la Turquie a directement parrainé al-Qaïda et l’État islamique dans le cadre d’une manœuvre géopolitique destinée à écraser les groupes d’opposition kurdes et à faire tomber Assad.

On a fait grand cas des efforts « relâchés » de la Turquie pour empêcher la traversée de son territoire par les combattants étrangers souhaitant rejoindre l’État islamique en Syrie. Ankara a récemment répondu en annonçant avoir arrêté plusieurs milliers d’entre eux.

Ces affirmations sont imaginaires : la Turquie a délibérément abrité et acheminé le soutien apporté à l’État islamique et à al-Qaïda en Syrie.

L’été dernier, le journaliste turc Denis Kahraman a interviewé un combattant de l’État islamique recevant un traitement médical en Turquie ; ce dernier lui a dit : « La Turquie nous a ouvert la voie. Si la Turquie n’avait pas fait preuve d’autant de compréhension à notre égard, l’État islamique n’en serait pas là où il en est actuellement. Elle [La Turquie] a manifesté de l’affection à notre égard. Un grand nombre de nos moudjahidines [djihadistes] ont reçu un traitement médical en Turquie. »

Plus tôt cette année, des documents officiels de l’armée turque (le Commandement général de la gendarmerie) divulgués en ligne et authentifiés ont révélé que les services de renseignement turcs (MIT) avaient été surpris par des officiers militaires à Adana alors qu’ils étaient en train de transporter par camions des missiles, mortiers et munitions anti-aériennes « à destination de l’organisation terroriste al-Qaïda » en Syrie.

Les rebelles « modérés » de l’ASL sont impliqués dans le réseau de soutien turco-islamiste parrainé par le MIT. L’un d’eux a expliqué au Telegraph qu’il « gère désormais des refuges en Turquie hébergeant des combattants étrangers qui cherchent à rejoindre le Front al-Nosra et [l’État islamique] » .

Des responsables politiques ont cherché à attirer l’attention sur ce sujet, en vain. L’année dernière, Claudia Roth, vice-présidente du parlement allemand, a fait part de sa consternation face au fait que l’OTAN autorise la Turquie à abriter un camp de l’État islamique à Istanbul, à faciliter les transferts d’armes à destination de militants islamistes à travers ses frontières, et à soutenir tacitement les ventes de pétrole de l’État islamique. Rien ne s’est passé.

La coalition menée par les États-Unis contre l’État islamique finance l’État islamique

Les États-Unis et la Grande-Bretagne ne sont pas seulement restés étrangement silencieux face à la complicité de leur partenaire de coalition qui parraine l’ennemi. Au contraire, ils ont renforcé leur partenariat avec la Turquie et coopèrent âprement avec ce même État-mécène de l’État islamique pour former les rebelles « modérés » afin de lutter contre l’État islamique.

Ce n’est pas uniquement la Turquie qui est en cause. L’année dernière, le vice-président américain Joe Biden a indiqué lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche que l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Qatar et la Turquie, entre autres, fournissaient « des centaines de millions de dollars et des dizaines de milliers de tonnes d’armes » aux « éléments djihadistes extrémistes du Front al-Nosra et d’al-Qaïda » dans le cadre d’une « guerre par procuration entre sunnites et chiites ». Biden a ajouté qu’il était impossible, à tous égards, d’identifier les rebelles « modérés » en Syrie.
Rien n’indique que ce financement s’est épuisé. Pas plus tard qu’en septembre 2014, alors même que les États-Unis ont commencé à coordonner les frappes aériennes contre l’État islamique, les responsables du Pentagone ont révélé qu’ils savaient que leurs propres alliés de la coalition finançaient toujours l’État islamique.

Ce même mois, le général Martin Dempsey, chef d’État-major des armées des États-Unis, a été interrogé par le sénateur Lindsay Graham lors d’une audience du Comité des forces armées du Sénat. Quand ce dernier lui a demandé s’il connaissait « un allié majeur arabe qui embrasse l’idéologie de [l’État islamique] » , l’intéressé a répondu : « Je connais des alliés arabes majeurs qui les financent. »

Malgré cela, le gouvernement américain n’a pas seulement refusé de sanctionner les alliés en question, mais les a récompensés en les incluant dans la coalition qui est censée combattre cette même entité extrémiste qu’ils financent. Pire encore, ces mêmes alliés continuent de se voir accorder une grande marge de manœuvre dans la sélection des combattants appelés à être formés.

Des membres clés de notre coalition contre l’État islamique bombardent l’État islamique par la voie aérienne tout en parrainant le groupe en coulisses au vu et au su du Pentagone.

L’arc des États musulmans défaillants

En Irak et en Syrie, où l’État islamique est né, l’état de dévastation dans lequel la société se trouve suite à une situation de conflit prolongé ne peut être sous-estimé. L’invasion militaire et l’occupation de l’Irak par l’Occident, avec leur lot de torture et de violence aveugle, ont joué un rôle indéniable pour ouvrir la voie à l’émergence d’une politique réactionnaire extrême. Avant l’intervention occidentale, al-Qaïda était totalement absent du pays. En Syrie, la guerre brutale menée par Assad contre son propre peuple continue de justifier la présence de l’État islamique et d’attirer des combattants étrangers.

L’apport continu aux réseaux islamistes extrémistes d’importantes sommes d’argent et de ressources matérielles à hauteur de centaines de milliards de dollars (que personne n’a encore été en mesure de quantifier dans leur totalité), coordonné par cette même interconnexion entre gouvernements occidentaux et musulmans, a eu un impact profondément déstabilisant au cours du dernier demi-siècle. L’État islamique est l’aboutissement post-moderne surréaliste de cette histoire sordide.

La coalition occidentale contre l’État islamique dans le monde musulman se compose de régimes répressifs dont les politiques nationales ont creusé les inégalités, écrasé les dissensions légitimes, torturé des activistes politiques pacifiques et attisé des rancunes profondes. Ce sont ces mêmes alliés qui ont financé l’État islamique, et qui continuent de le faire, au vu et au su des services de renseignement occidentaux.

Ce, malgré l’escalade de crises convergentes qui sévissent dans la région depuis une décennie. Le professeur Bernard Haykel, de l’université de Princeton, s’est exprimé à ce sujet : « Je vois l’État islamique comme un symptôme d’un ensemble structurel de problèmes beaucoup plus profonds dans le monde arabe sunnite… [C’est] lié à la politique. A l’éducation et notamment au manque d’éducation. A l’autoritarisme. A l’intervention étrangère. Au fléau du pétrole… Je pense que même si l’État islamique venait à disparaître, les causes sous-jacentes qui sont à l’origine de l’État islamique ne disparaîtraient pas. Et ces causes devraient être abordées par des politiques, des réformes et des changements menés sur plusieurs décennies non seulement par l’Occident, mais aussi par les sociétés arabes. »

Pourtant, comme nous l’avons vu avec le Printemps arabe, ces problèmes structurels ont été exacerbés par une véritable tempête de crises politiques, économiques, énergétiques et environnementales interdépendantes, toutes couvées par l’aggravation de la crise du capitalisme mondial.
Dans une région en proie à des sécheresses prolongées, à une défaillance de l’agriculture, à une chute des revenus pétroliers due au pic pétrolier local, à la corruption et à une mauvaise gestion économique aggravées par l’austérité néolibérale, et ainsi de suite, les États locaux ont commencé à s’effondrer. De l’Irak à la Syrie, de l’Egypte au Yémen, c’est cette même interconnexion entre des crises climatiques, énergétiques et économiques qui défait les gouvernements en place.

L’aliénation en Occident

Bien que l’Occident soit beaucoup plus résistant à ces crises mondiales interconnectées, les inégalités persistantes aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Europe de l’Ouest, qui ont un effet disproportionné sur les minorités ethniques, les femmes et les enfants, s’aggravent.

En Grande-Bretagne, près de 70 % des musulmans issus d’ethnies d’Asie du Sud et près de deux tiers de leurs enfants vivent dans la pauvreté. Un peu moins de 30 % des jeunes musulmans britanniques âgés de 16 à 24 ans sont sans emploi. Selon Minority Rights Group International, la situation des musulmans britanniques en termes d’« accès à l’éducation, à l’emploi et au logement » s’est détériorée au cours des dernières années au lieu de s’être améliorée. Cette dégradation a été accompagnée d’une « augmentation inquiétante de l’hostilité ouverte » exprimée par les communautés non-musulmanes et d’une propension croissante des services de police et de sécurité à cibler de manière disproportionnée les musulmans en vertu de l’autorité qui leur est conférée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Les reportages constamment négatifs diffusés par les médias sur les musulmans, auxquels s’ajoutent les frustrations légitimes provoquées par une politique étrangère agressive et trompeuse dans le monde musulman, créent chez les musulmans britanniques un sentiment d’exclusion sociale associé à leur identité.

C’est l’ensemble de ces facteurs qui a un effet destructeur sur la formation de l’identité, et non chacun de ces facteurs pris séparément. Observés seuls, la pauvreté, la discrimination, les reportages négatifs sur les musulmans, et ainsi de suite, ne permettent pas nécessairement de rendre une personne vulnérable à la radicalisation. Toutefois, conjointement, ces facteurs peuvent forger un attachement à une identité marquée par l’aliénation, la frustration et l’échec.

La persistance de ces problèmes et leur interaction peuvent contribuer à la façon dont les musulmans de Grande-Bretagne issus de divers horizons commencent à se voir en tant que tout. Dans certains cas, cela peut générer un sentiment ancré de séparation, d’aliénation et de désillusion par rapport à la société en général. L’effet de cette identité d’exclusion sur un individu dépendra de l’environnement spécifique, des expériences et des choix de l’individu en question.

Les crises sociales prolongées peuvent jeter les bases du développement d’idéologies destructrices et xénophobes. Ces crises ébranlent les mœurs traditionnelles de certitude et de stabilité enracinées dans les notions établies d’identité et d’appartenance.
Alors que les musulmans vulnérables pourraient se tourner vers la culture des gangs ou, pire, vers l’extrémisme islamiste, les non-musulmans vulnérables pourraient adopter leur propre identité d’exclusion liée à des groupes extrémistes comme la Ligue de défense anglaise, ou d’autres réseaux d’extrême-droite.

Chez les groupes d’élites plus puissants, le sentiment de crise peut enflammer les idéologies néoconservatrices militaristes qui épurent les structures du pouvoir en place, justifient le statu quo, défendent le système déficient qui soutient leur pouvoir, et diabolisent les mouvements progressistes et ceux des minorités.

Dans ce maelström, l’injection de milliards de dollars au sein de réseaux extrémistes islamistes ayant un penchant pour la violence au Moyen-Orient donne du pouvoir à des groupes qui, auparavant, ne disposaient pas de soutiens locaux.
Alors que plusieurs crises convergent et s’intensifient tout en compromettant la stabilité de l’État et en attisant de plus grandes frustrations, cet apport massif de ressources dont bénéficient les idéologues islamistes est susceptible d’attirer dans le vortex de l’extrémisme xénophobe les individus en colère, aliénés et vulnérables. Ce processus se conclue par la création de monstres.

Une déshumanisation

Tandis que ces facteurs ont élevé à un niveau critique cette vulnérabilité régionale, le rôle joué par les États-Unis et la Grande-Bretagne après le 11 septembre 2001 dans la coordination du financement secret fourni par les États du Golfe aux militants islamistes extrémistes à travers la région a jeté de l’huile sur le feu.

Les liens dont disposent ces réseaux islamistes en Occident signifient que les services de renseignement nationaux ont périodiquement fermé les yeux sur leurs disciples et infiltrés dans leur propre pays, ce qui a permis à ces derniers de croître, recruter et envoyer les candidats au djihad à l’étranger.

C’est pourquoi la composante occidentale de l’État islamique, bien que beaucoup plus petite que le contingent de combattants qui rallient le groupe depuis les pays voisins, reste largement imperméable à tout débat théologique significatif. Ils ne sont pas mus par la théologie, mais par l’insécurité d’une identité et d’un psychisme fracturés.

C’est ici, dans les méthodes de recrutement minutieusement calibrées de l’État islamique et des réseaux qui soutiennent l’organisation en Occident, que nous pouvons voir que le processus d’endoctrinement psychologique s’est affiné à travers les années grâce aux formations menées sous la tutelle des services de renseignement occidentaux. Ces services de renseignement ont en effet toujours été intimement impliqués dans l’élaboration d’outils violents d’endoctrinement islamiste.

Dans la plupart des cas, le recrutement de l’État islamique se fait en exposant les individus à des vidéos de propagande soigneusement élaborées, développées au moyen de méthodes de production avancées, et dont les plus efficaces sont remplies d’images réelles de massacres perpétrés par la puissance de feu occidentale contre les civils irakiens, afghans et palestiniens, ou par Assad contre les civils syriens.

L’exposition constante à ces scènes horribles d’atrocités perpétrées par l’Occident et la Syrie peut souvent avoir un effet similaire à ce qui pourrait arriver si ces scènes avaient été vécues directement, à savoir une forme de traumatisme psychologique qui peut même entraîner un stress post-traumatique.

Ces techniques de propagande sectaire contribuent à attiser des émotions accablantes de choc et de colère, qui à leur tour servent à anéantir la raison et à déshumaniser l’« Autre ». Le processus de déshumanisation est concrétisé à l’aide d’une théologie islamiste pervertie. Ce qui importe, ce n’est pas l’authenticité de cette théologie, mais sa simplicité. Cette théologie peut faire des merveilles sur un psychisme traumatisé par des visions de morts massives et dont la capacité à raisonner est immobilisée par la rage.

C’est pourquoi le recours à une littéralité poussée à l’extrême et à une décontextualisation complète est une caractéristique si commune aux enseignements islamistes extrémistes : en effet, pour un individu crédule ayant une faible connaissance de l’érudition islamique, à première vue tout cela semble vrai sur le plan littéral.
Basées sur des décennies d’interprétation erronée et sélective des textes islamiques par les idéologues militants, les sources sont soigneusement extraites et triées sur le volet pour justifier le programme politique du mouvement : un règne tyrannique, des massacres massifs et arbitraires, l’assujettissement et l’asservissement des femmes, et ainsi de suite ; des éléments qui deviennent tous partie intégrante de la survie et de l’expansion de l’« État ».

Etant donné que la fonction principale de l’introduction du raisonnement théologique islamiste extrême est de légitimer la violence et de sanctionner la guerre, celui-ci est conjugué à des vidéos de propagande qui promettent ce dont la recrue vulnérable semble manquer, à savoir la gloire, la fraternité, l’honneur et la promesse du salut éternel, peu importent les crimes ou délits pouvant avoir été commis par le passé.
Si vous ajoutez à cela la promesse du pouvoir (le pouvoir sur leurs ennemis, le pouvoir sur les institutions occidentales censées avoir éliminé leurs frères et sœurs musulmans, le pouvoir sur les femmes), ainsi qu’un habit religieux et des revendications de piété suffisamment convaincants, alors les sirènes de l’État islamique peuvent devenir irrésistibles.

Cela signifie que l’idéologie de l’État islamique n’est pas le facteur déterminant de son éclosion, de son existence et de son expansion, bien qu’il soit important de la comprendre et de la réfuter. L’idéologie est simplement l’opium du peuple dont il se nourrit et nourrit ses potentiels disciples.

En fin de compte, l’État islamique est un cancer du capitalisme industriel moderne en plein effondrement, un sous-produit fatal de notre dépendance inébranlable à l’or noir, un symptôme parasitaire de l’escalade des crises de civilisation qui secouent à la fois le monde musulman et le monde occidental. Tant que l’on ne s’attaque pas aux racines de ces crises, l’État islamique et ses semblables ne sont pas prêts de disparaître.
Voir en ligne : Source : Nafeez Ahmed, pour Middle East Eye, le 27 mars 2015. Source : Nafeez Ahmed, pour Middle East Eye, le 27 mars 2015.

Nafeez Ahmed est journaliste d’investigation et auteur à succès. Titulaire d’un doctorat, il s’est spécialisé dans les questions de sécurité internationale, examinant ce qu’il appelle les « crises de civilisation ». Il a obtenu une récompense de la part de l’organisation Project Censored dans la catégorie « Outstanding Investigative Journalism » (« journalisme d’investigation d’exception » pour un reportage d’investigation, publié par le journal The Guardian, sur l’intersection des crises globales de nature écologique, énergétique et économique et des conflits et géopolitiques régionales. Il a également écrit pour The Independent, Sydney Morning Herald, The Age, The Scotsman, Foreign Policy, The Atlantic, Quartz, Prospect, New Statesman, Le Monde diplomatique et New Internationalist. Son travail sur les causes profondes et les opérations secrètes liées au terrorisme international a officiellement contribué à l’établissement de la Commission nationale sur les attaques terroristes contre les Etats-Unis du 11 septembre 2001 et à l’enquête du Coroner sur les attentats du 7 juillet 2005 à Londres.
Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.



Traduction de l’anglais (original).
source


Edité le 19-11-2015 à 13:40:45 par Xuan


Xuan
   Posté le 19-11-2015 à 13:49:13   

Robert Mencherini. « Il y a d’abord eu des comités de vigilance »
le 15 novembre 2015

Spécialiste des années 1930-1940, l’historien fournit un éclairage sur la montée des fascismes en Europe. De quoi s’interroger sur la période de trouble actuelle.
Alors que les annulations d’événements se multipliaient hier à Marseille, le 24e Carré des écrivains s’est, quant à lui, tenu au Centre Bourse, comme prévu. Présent à cette occasion, Robert Mencherini fournit un éclairage qui invite à prendre du recul.

La Marseillaise . Étant donné votre connaissance de la période 1930-40, quelles ressemblances observez-vous entre les événements actuels et ceux des années trente ?

Robert Mencherini . L’historien se trompe toujours quand il essaie d’interpréter le présent. Nous vivons une période complètement différente. Toutefois, la montée des nationalismes et des extrêmes droites rappelle tout à fait les années trente. A cela s’ajoutent les crises morale et idéologique qui ont conduit au transfert de militants de tous les partis vers le parti populaire français (PPF). Il y a cependant des différences dans les situations nationale et internationale : on n’a jamais connu de tels intégrismes et une résurgence du religieux de la sorte.

La Marseillaise. Qu’en est-il du discours politique ?

Robert Mencherini. Contrairement à ce que l’on pense, durant les années 1930, on a assisté à de très fortes poussées des extrêmes droites en Europe. La France a fait exception avec le Front Populaire. Mais ça n’a pas duré. Cela s’explique par la tradition socialiste française. Et puis, en France, on était dans la position d’un pays vainqueur (contrairement à l’Italie et l’Allemagne). Cela dit, en France, l’extrême droite est aussi montée fortement. Cela s’est vu lors des élections partielles avec, ici à Marseille, la montée du PPF de Simon Sabiani. Celui-ci a été le premier élu communiste à rallier l’extrême droite. Son discours était très violent, proche du nazisme.

La Marseillaise . Comment la France a-t-elle pu, pendant un temps, faire exception face à la montée de l’extrême droite ?

Robert Mencherini . Il y a d’abord eu des comités de vigilance. Puis, les partis de gauche (PS et PCF) se sont alliés pour faire barrage au risque de coup d’État fasciste. C’est ainsi qu’est né le Front Populaire. Il y a aussi eu des appels à manifester par la CGT et la CGTU qui se sont alliées.

La Marseillaise . Comment les citoyens peuvent-ils prendre conscience du danger fasciste ?

Robert Mencherini . Aujourd’hui, on a des discours, mais pas de mouvement de masse. Il est très difficile de l’expliquer. C’est comme les grèves de 1947. Pourquoi ont-elles eu lieu ? C’est un état d’esprit. Les conditions économiques ont joué, mais ça ne suffit pas. C’est une question de « représentation », c’est-à-dire la manière dont on voit le monde. Si on estime qu’on peut faire quelque chose, on agit. Le fait d’être accablé économiquement ne suffit pas.
Propos recueillis par Marjolaine Dihl (La Marseillaise, le 15 novembre 2015)


Edité le 19-11-2015 à 13:49:44 par Xuan


Xuan
   Posté le 19-11-2015 à 13:58:16   

Gérard Leidet. Le pacifisme à l’épreuve de la Grande Guerre

le 12 novembre 2015

Le mouvement ouvrier dans le département entre Union sacrée, désir de paix et luttes sociales.
Belle affluence hier au cercle musical de Gréasque pour la présentation du Mouvement ouvrier provençal à l’épreuve de la Grande guerre. 1909-1919, un ouvrage collectif dirigé par Gérard Leidet, co-Président de Provence mémoire et monde ouvrier (Promémo). Entretien.


La Marseillaise . Quelle a été la force du pacifisme dans le Midi pendant la Grande Guerre ?

Gérard Leidet . Les ouvrages sur la Grande Guerre évoquent souvent les batailles, la stratégie, les responsabilités mais peu ont traité jusque-là de l’histoire sociale, de l’arrière, de la question des pacifismes notamment dans le mouvement ouvrier. Dans le département, le pacifisme s’est surtout articulé autour du syndicat des instituteurs avec deux figures marquantes, Ismaël Audoye et Louis Lafosse qui ont animé le combat pacifiste et permis en 1916 à l’Union départementale CGT de passer d’une majorité pour l’Union sacrée à une majorité pour le pacifisme. Certains instituteurs ont été blâmés pour propagande, parfois déplacés d’office par le Préfet, sept instituteurs dont cinq femmes ont même été révoqués.

La Marseillaise . En quoi la Première Guerre mondiale a été un point de rupture dans le mouvement ouvrier ?

Gérard Leidet . Elle a fait naître un clivage entre des militants favorables à la « Vieille maison » -la SFIO- qui ont continué à défendre l’Union sacrée de la République, de la Patrie contre l’Empire allemand et des militants pacifistes favorables à l’arbitrage international qui iront vers la création du Parti communiste français. Le même clivage s’observe dans le syndicalisme entre les pacifistes révolutionnaires qui vont faire scission avec une CGT réformiste pour créer une CGTU révolutionnaire. Marseille sera toujours à la pointe de ces idées. L’ouvrage montre son rapport à l’Union sacrée, observe les mouvements sociaux avec des grèves importantes surtout entre 1916 et 1918 dans les usines d’armement notamment.

La Marseillaise . Pourquoi revisitez-vous la légende noire du XVe Corps d’Armée ?

Gérard Leidet . Parce que ce régiment de Marseillais et de Méridionaux a été accusé par la rumeur et une campagne de presse parisienne de couardise et d’avoir fui devant l’ennemi. Ce mythe tenace a longtemps été occulté. Il matérialise bien au fond une vieille opposition préexistante entre le Nord et le Midi moqué pour sa paresse. Le temps de la réhabilitation est long et difficile. Regardez la question de la réhabilitation des 475 fusillés pour l’exemple. Seuls 43 ont été réhabilités aujourd’hui.

Propos recueillis par David Coquillé (La Marseillaise, le 12 novembre 2015)
Éditions Syllepse. 350p. 15 euros jusqu’au 30 nov. Chez Maupetit. Écrire à Gérard Leidet, 3, rue du Thym, 13850 Gréasque.
Xuan
   Posté le 19-11-2015 à 21:06:06   

Sur le même sujet l'analyse du cercle mao
Xuan
   Posté le 19-11-2015 à 21:13:24   

Jeudi 19 novembre 2015 oùvalacgt

Attentats de Paris : la déclaration du CCN


Le CCN vient de publier (hier) un communiqué autour des attentats qui mérite d’être diffusé, une fois n’est pas coutume. Bien au-delà des discours convenus et insipides comme ceux de l’UD de Paris (« la déclaration de l’UD de Paris »), c’est une déclaration qui tranche un peu avec tous le discours sur l’unité nationale, l’union sacrée etc. Nous la reproduisons ci-contre.



La déclaration revient justement sur l’origine réelle des attentats, l’engagement de la France impérialiste en Lybie, en Syrie, en Irak, sur les ventes d’armes, dont elle est le deuxième exportateur mondial (Rafales, missiles et autres porte-hélicoptères…). On aurait aimé voir citer l’Afrique, terrain de prédilection de la Françafrique, et aussi l’Afghanistan.
Mais peut-être ne faut-il pas trop rappeler l’intervention soviétique en Afghanistan entre 1979 et 1989 qui a contribué à créer les Talibans et autres chefs de guerre (à l’époque soutenus par les USA et la France), alors que dans nos rangs certains voudraient voir réhabiliter Poutine et la Russie, comme Bachar El Assad…

On aimerait aussi avoir le point de vue de la Confédération sur la production d’armes en France, sur une planète où la guerre économique mondialisée se transforme de plus en plus en guerre militaire… Mais, bon, ne faisons pas trop la fine bouche, la déclaration démarque correctement des positions guerrières et militaristes du consensus FN/LR/PS… Et fait justement le lien avec toutes les victimes des attentats, au Liban, en Turquie, en Russie ou ailleurs.

La déclaration reprend la défense des migrants, à l’heure où la réaction (sous toutes ses formes) veut renforcer la fermeture des frontières, et fait à juste titre le lien entre migrants de guerre et migrants économiques… refuse tout amalgame entre immigration et terrorisme. C’est important, cela semble une évidence, mais cela doit être rappelé à l’heure où une nouvelle digue peut céder face à au développement du racisme de la peur – et nous en voyons hélas les manifestations autour de nous, dans les entreprises et les quartiers.

Et la déclaration refuse tout alignement pour une quelconque paix sociale et revendique haut et fort la poursuite du travail syndical et revendicatif, contre les régressions patronales et gouvernementales. Il n’est pas le lieu ici de discuter la nature de la contestation de la CGT (tous les articles de ce blog sont là pour ça), mais il importe de souligner la déclaration de principe. Affirmer qu’il n’y aura pas de trêve dans l’action syndicale pour le progrès social, c’est important et ce doit être un point d’appui de notre travail.

Aujourd’hui, le gouvernement élargit l’état d’urgence par l’interdiction des manifestations en région parisienne :

> Interdiction de la manifestation contre les violences faites aux femmes le samedi 21 ;
> Interdiction de la manifestation en défense des migrants le dimanche 22 ;
> Interdiction des manifestations autour de la COP21, les 29/11 et 12/12.

Là, il faut que la Confédération prenne position plus clairement pour la défense du droit de manifestation et de réunion, ce qui n’est qu’esquissé dans la déclaration.

Mais par ailleurs, la Confédération maintient la journée d’action du 2 décembre, et pour ce qui est de la région parisienne, l’UD93 maintient son appel à soutenir les camarades d’Air France licenciés devant le tribunal de Bobigny, à partir de 12h (« Quatre licenciements pour faute lourde à Air France »).

En régions, il faut multiplier les initiatives comme la manifestation populaire prévue ce samedi à Toulouse, à l’appel de l’Intersyndicale, et qui promet déjà une forte mobilisation (voir ci-dessous l’appel à la manifestation, ainsi qu’un courrier aux syndiqués explicatif).

L’heure n’est pas à l’abattement et à la peur face aux fascistes de Daech, l’heure est à serrer les rangs et réagir collectivement pour réaffirmer l’unité populaire et de classe contre la réaction sous toutes ses formes !

Xuan
   Posté le 19-11-2015 à 22:56:42   

tribune ml lance une pétition :



Pour que la FRANCE réouvre son ambassade à Damas


http://tribunemlreypa.wordpress.com/2015/11/19/petition-pour-que-la-france-reouvre-son-ambassade-a-damas/
http://solydairinfo.wordpress.com/2015/11/19/petition-pour-que-la-france-reouvre-son-ambassade-a-damas/
http://frontdeslaics.wordpress.com/2015/11/19/petition-pour-que-la-france-reouvre-son-ambassade-a-damas/

Initialement reprise sur Agoravox:

http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/petition-pour-la-reouverture-de-174276

Monsieur le Président, monsieur le Ministre,

Depuis le 6 mars 2012, la France n'a plus de représentation diplomatique à Damas, capitale de l'Etat syrien. De nombreuses voix s'étaient élevées déjà à l'époque, sur l'entrave majeure à la collecte de renseignement, que constituait cette décision purement politique. Ces mêmes voix avaient d'ailleurs salué au passage les bonnes relations que nos services entretenaient avec leurs homologues syriens, et la qualité des renseignements qu'ils nous fournissaient.

Depuis les horribles attentats commis à Paris ce vendredi 13 novembre 2015, cette décision à caractère temporaire apparait de façon évidente impossible à proroger davantage. A l'écoute de vos déclarations récentes, qui appellent à la formation d'une coalition quasi universelle pour lutter contre le terrorisme islamiste sur le sol syrien au nom d'une fragile légitime défense mais de la solide nécessité d'assurer la protection et la sécurité du peuple français et de chacun de nos ressortissants, rétablir le contact avec les services de renseignement syriens apparait absolument vital et indispensable pour le succès des futures missions de cette coalition.

Vous avez décidé d'incarner la figure du rassembleur. Il vous faut à présent en tirer toutes les conséquences. La Syrie est un état souverain. L'élection présidentielle du 3 juin 2014 a confirmé ce que de nombreux sondages et enquêtes ont toujours montré malgré le déni médiatique occidental : que la popularité de son Président a toujours été supérieure à 52% des avis exprimés. Durement éprouvé par près de 5 années d'une guerre fratricide attisée par plusieurs puissances étrangères soucieuses de leurs intérêts géostratégiques notamment gaziers, le Gouvernement syrien a logiquement subordonné toute forme de collaboration avec ses forces régaliennes à l'existence officielle et effective de relations diplomatiques avec le pays demandeur.
Aussi tous les signataires de cette pétition et moi-même vous appelons solennellement, au nom de la protection du peuple français et du rétablissement de la paix en Syrie, à réouvrir notre ambassade à Damas, et à lui donner tous moyens nécessaires pour que son personnel puisse rétablir toutes activités utiles et nécessaires à la lutte contre le terrorisme islamiste sur le sol syrien en liaison avec les autorités compétentes de l'Etat syrien.

En mémoire des victimes innocentes tombées à Paris ce vendredi 13 novembre 2015, et dans l'immense attente qui rassemble tous les signataires,


Leo Bluerider
http://www.change.org/p/fran%C3%A7ois-hollande-laurent-fabius-pour-que-la-france-r%C3%A9ouvre-son-ambassade-%C3%A0-damas
marquetalia
   Posté le 19-11-2015 à 23:15:57   

Le crif va très certainement faire pression sur le quai d orsay contre le rétablissement de liens diplomatiques entre paris et damas,histoire de rester af vitam aeternae au plateau du Golan.
Xuan
   Posté le 20-11-2015 à 22:55:01   

Plusieurs articles sur solidarité international PCF :

Atroces attentats de Paris : non au terrorisme, non à la guerre, ici et là-bas !


Emmanuel Dang Tran pour Vivelepcf, 15 novembre 2015
source

Comme tout le monde ou presque, après les horribles attentats du 13 novembre à Paris, communistes, nous avons eu peur que certains de nos proches se trouvent parmi les victimes. Notre première pensée est allée aux blessés, aux familles des tués auxquelles nous adressons nos condoléances.
Comme tout le monde ou presque, nous condamnons formellement ces actes odieux et cruels qui nous révulsent d’autant plus qu’ils sont lâches et aveugles, revendiqués par un discours obscurantiste de haine.
Comme tout le monde ou presque, nous saluons l’efficacité de l’ensemble des services publics, notamment des hôpitaux publics, et le dévouement des personnels.

S’il peut y avoir un consensus politique dans le pays après ces attentats, pour nous, il s’arrête là, au deuil national.
Nous n’acceptons pas que le développement d’un climat de peur soit utilisé pour étouffer le débat public indispensable sur plusieurs questions.
Nous dénonçons d’abord tous les politiciens qui récupérèrent le drame pour attiser les peurs, les divisions et les haines. Les propos venimeux des Vauquiez, Le Pen ou De Villiers, en particulier, suscitent notre écœurement dans ces circonstances. Nous ne les laisserons pas associer scandaleusement et insidieusement une partie de la population de France aux criminels et montrer du doigt les réfugiés. Ces derniers fuient justement le terrorisme quotidien de la guerre.

L’émotion ne nous conduira pas non plus – tout au contraire – à nous ranger, sous quelque appel à « l’union sacrée », derrière la politique guerrière poursuivie par le gouvernement français.
Le premier ministre Valls ne cesse d’asséner depuis des semaines que la France est en guerre, de justifier les bombardements en Irak et en Syrie et leurs terribles effets collatéraux au nom de la « légitime défense » devant les attentats terroristes sur le sol national. On ne peut pas faire plus incendiaire pour nourrir l’engrenage de la violence et fournir aux terroristes une justification politique de leurs actes.

La politique extérieure guerrière de la France, surtout depuis 2007, porte une lourde responsabilité dans le développement de forces politiques et militaires obscurantistes et terroristes. Avant 2007 – on se souvient du refus de Chirac de suivre les Etats-Unis dans la destruction de l’Irak – l’impérialisme français semblait plutôt en retrait sur l’agressivité de l’OTAN et de l’impérialisme américain. Depuis l’avènement de Sarkozy, puis sous Holllande, il semble en être devenu le poisson pilote. Personne ne peut nier que la liquidation de l’Etat libyen, soutenu par une bonne partie de la « gauche », a fait le nid de « l’islamisme » prétendument combattu. Quel cynisme! Depuis, l’armée française a été engagée à nouveau en Afrique. La diplomatie de Hollande et de Fabius s’est acharnée sur la Syrie.

Nous posons aujourd’hui, à nouveau, la question des intérêts économiques qui ont amené à ce changement dans la politique de l’impérialisme français, notamment celle des ventes d’armes aux dictatures du Golfe.
C’est maintenant évident aux yeux de tous : en bombardant en Irak et en Syrie, l’intervention des impérialismes américain et européens ne recherche pas un règlement des conflits. Elle a rééquilibré les forces des belligérants et perpétué la guerre. Elle s’inscrit maintenant dans le cadre d’une lutte d’influence avec la Russie plus que jamais sur fond de concurrence pour le contrôle des richesses énergétiques. Il est avéré qu’ils soutiennent tantôt l’une, tantôt l’autre des milices « islamistes ». Leurs alliés, les dictatures obscurantistes du Golfe, ou l’impérialisme turc se cachent à peine de soutenir Al Qaïda ou Daech.

Au lendemain des attentats de Paris, nous appelons plus que jamais à l’arrêt de la participation de la France à la guerre en Irak et en Syrie , à la cessation des bombardements français. Nous appelons aussi à une condamnation internationale par la France des Etats complices d’Al Qaïda et Daech, à des pressions et des sanctions sur l’Arabie Saoudite, le Qatar, autre sur la Turquie, pour assécher leur alimentation militaire et financière. Le règlement politique du conflit syrien passe notamment par la fin de toutes ces interventions extérieures.

MM. Hollande et Valls, vous n’arriverez pas à faire défiler une deuxième fois le peuple de Paris, choqué et outragé, derrière les dirigeants de dizaines d’Etats fauteurs de guerre et de dictatures !
Notamment depuis le 11 septembre 2001, les stratèges américains appliquent la théorie de la guerre permanente, la logique du développement de grandes peurs collectives, pour écraser la contestation politique et sociale du système capitaliste
par un renforcement de l’appareil répressif, par un embrigadement idéologique des peuples. Nous appelons les travailleurs et l’ensemble du peuple de France à ne pas se laisser manipuler.

Bien évidemment, nous voulons que les auteurs du crime soient identifiés, retrouvés si certains ne se sont pas suicidés, que leurs commanditaires et complices soient aussi retrouvés, jugés et condamnés. Par définition, nous ne pouvons pas savoir si les services de renseignements français, services secrets, travaillent efficacement ou non. C’est du ressort du gouvernement, comme l’organisation des moyens de police. Mais nous refusons que les derniers soient à nouveau le prétexte à la généralisation de mesures d’exception attentatoires aux libertés publiques sans lien réel avec la sécurité intérieure. Nous demandons la levée de « l’état d’urgence » décrété par le Président Hollande. Nous n’accepterons pas que soient interdites ou restreintes les manifestations sociales – comme celles qui étaient prévues cette semaine dans les hôpitaux parisiens, aux finances publiques et à Air-France notamment -, les réunions politiques. La justice sociale est aussi un facteur de paix, un des plus importants.

Pour la justice sociale, contre les logiques de division et de haine, contre l’engrenage de la guerre impérialiste, qui nourrit le terrorisme là-bas et ici, pour la solidarité internationaliste, pour la paix, communistes, nous réaffirmons notre engagement total, l’entière disponibilité de nos organisations pour les travailleurs et les populations.

_____________________


Réaction des JC Paris 15 – attentats du 13 novembre – Après le choc, plus que jamais, combattons l’impérialisme et ses monstres
Refusons l’union sacrée de ceux qui hier soutenaient le terrorisme !
.

source
Paris, le 14 novembre 2015
Les jeunes communistes de Paris 15ème, réunis cet après-midi avec des camarades de province et des syndicats des services publics, ont discuté les événements graves de la nuit dernière.

Les attentats terroristes revendiqués par le groupe fasciste-islamiste Daesh ont d’après les bilans provisoires, coûté la vie à plus de 120 personnes et causé plus de 200 blessés. L’émotion et le choc sont nos premières réactions. Plusieurs d’entre-nous étaient hier soir dans des lieux festifs, non loin des événements. D’autres travaillaient, conducteurs de bus ou infirmières, et ont vécu de près les perturbations survenus dans toute la région parisienne. Certains d’entre-nous, enfin, connaissent de près ou de loin, des victimes de ces terribles actes de violences.

Dans la gravité, et pesant chacun de nos mots dans ces moments où la peur est grande et la tension vive, nous avons accueilli avec révolte les premières déclarations du gouvernement et du président Hollande. Depuis 2012, les gouvernements impérialistes va-t-en guerre de la France et des États-Unis soutiennent des opérations de déstabilisation de la Syrie. Guidés par des intérêts économiques, ils mettent à feu et à sang le Moyen-Orient et l’Afrique, ils n’ont pas hésité à soutenir les mouvements les plus obscurantistes et réactionnaires.
Les alliés de M. Hollande, les dictatures théocratique d’Arabie Saoudite et du Qatar ont apporté directement leur soutien aux groupes islamistes en Syrie : livraisons d’armes, de pick-ups, apports financiers. Hier, le monstre Daesh, créé par l’impérialisme, s’est retourné contre des populations civiles, à des milliers de kilomètres de la Syrie. Hier à Paris, des innocents de tous âges, travailleurs de toutes professions, ont payé de leur vie les actes de folie alimentés par les guerres impérialistes.

Dés hier soir, le président Hollande a annoncé un lot de mesures d’exception : état d’urgence, fermeture des frontières, interdiction des manifestations et rassemblements, droit de perquisition sans contrôle de la justice etc. Ces mesures, jamais vues depuis la guerre d’Algérie, nous inquiètent au premier plan pour le recul des libertés démocratiques et sociales qu’elles amènent.

Des manifestations syndicales majeures étaient prévues la semaine prochaine : contre la casse des congés à l’APHP (hôpitaux), contre la dégradation des conditions de travail à la RATP, contre la liquidation des restes de l’entreprise publique à Air-France, contre les fusions et suppressions de personnel aux finances publiques. Ces manifestations risquent aujourd’hui d’être annulées. Cédant aux sirènes de l’union nationale, manipulant la peur et l’émotion, des directions syndicales et politiques de collaboration appellent d’ores et déjà les travailleurs à courber le dos sans résistance, sous le coup des dernières attaques du patronat contre nos droits sociaux, à annuler toutes les grèves et luttes syndicales.
Militants politiques et syndicaux, nous refusons de céder à ce chantage : la supercherie de « l’esprit du 11 janvier » a vécu. Le capital, pendant ce temps-là, n’interrompt pas sa politique anti-sociale destructrice. Il n’interrompt pas ses guerres impérialistes.

Travailleurs, en France ou en Syrie, nous payons le prix de nos vies des guerres qui ne sont pas les nôtres. Depuis quelques heures, des militants relayent sur les réseaux sociaux les mots « Vos guerres, nos morts ». Imprécis et spontanés, ils résument la colère, la frustration ressentie par chacun d’entre-nous, victimes des conséquences d’une politique dénoncée sans relâche au quotidien, dans les lycées, à l’Université, dans les entreprises.

Jeunes communistes de Paris 15ème, plus que jamais, nous dénoncerons l’impérialisme et son miroir, le terrorisme complice et aveugle. Plus que jamais, nous nous élèverons contre la poursuite et l’aggravation des guerres impérialistes menées par nos gouvernements, pour la paix et la solidarité internationale. Dans tous les espaces d’expression qui existent, malgré les tentatives de museler le débat et la contestation, nous n’aurons qu’un seul cap : porter et défendre les revendications des travailleurs, en France, en Afrique, au Moyen-Orient, et dans le monde entier.

Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !



Edité le 20-11-2015 à 22:59:11 par Xuan


Xuan
   Posté le 20-11-2015 à 23:02:03   

La position de Communistes :

Après les lâches attentats perpétrés le 13 novembre, Hollande a appelé tous les dirigeants des partis politiques à une « Union sacrée » pour assurer a –t -il dit la défense du pays contre DAESH et l’armée islamique. Du Parti Socialiste au Front National en passant par les Républicains, l’UDI, les Ecologistes et le Front de Gauche, tous ont répondu présent.

Tous ont accepté d’engager la France dans une politique d’intensification de la guerre au Moyen-Orient avec tout ce que cela suppose de dangers croissants dans notre propre pays.

Notre Parti vient de souligner dans un communiqué qu’une telle politique conduit inévitablement à l’aggravation de la guerre dans toute cette région avec des destructions massives, des populations ravagées, chassées de leur pays. Elle conduit inévitablement à l’aggravation de l’insécurité dans le nôtre.

Les interventions qui s’enchaînent en Syrie n’ont qu’un seul but, celui d’assurer à ceux qui les mènent des positions leur permettant de de dominer la région. C’est ce qui s’est passé en Irak et en Libye où ils ont détruit les Etats, démantelé les pays et mis les populations sous la coupe de mercenaires au service des grands groupes capitalistes et de leurs Etats, qu’il s’agisse des Etats-Unis, de la France, de la Grande Bretagne, de l’Europe.

DAESH est une organisation terroriste née des interventions militaires des USA, de la France et des pays engagés à leurs côtés.

La seule issue positive pour la France c’est qu’elle agisse pour établir la paix au Moyen-Orient, c’est qu’elle défende les droits des peuples de cette région à décider de leur avenir. Si un pays comme la France jouait un tel rôle, on peut imaginer quelles en seraient les répercussions dans le monde et les résultats.
Luttons pour imposer une paix juste au Moyen Orient, il y a urgence.

« Nous sommes en guerre » s’est exclamé Hollande, soutenu par tous les partis de « l’union nationale ». Tous les français doivent être prêts à limiter leurs libertés, a – t –il déclaré en substance, soutenu bruyamment par tous les médias. La révision Constitutionnelle prévoit la suppression des libertés démocratiques mais pas seulement, pensons à tout ce qui a déjà été voté et ce que le gouvernement prévoit, la loi Macron, la mise en cause de tous les droits, de toutes les garanties sociales…

Vous voulez la paix, la sécurité dans notre pays, la démocratie, dites le aux élections régionales les 6 et 13 décembre, en votant pour le Parti révolutionnaire Communistes
Xuan
   Posté le 22-11-2015 à 17:21:13   

Trois articles publiés par la Jeunesse marxiste de Pau :

Editorial de la VDC de Novembre 2015 sur les attentats de Paris


source

La barbarie a encore semé la mort dans Paris. Tel est le constat que nous pouvons faire après le terrible attentat qui a tué tant d’innocents. La rédaction condamne cet acte inqualifiable, ses auteurs et leurs commanditaires. Elle compatit à la douleur des blessés et des familles endeuillées et partage l’émotion du peuple de France. Cependant notre émotion ne doit pas être un voile nous empêchant de comprendre le pourquoi des évènements. Les communistes ont le cœur chaud : ils sont sensibles aux injustices et à l’oppression. Ils ont la tête froide: ils veulent comprendre pourquoi il y a des injustices et des crimes, ce qui nécessite de replacer les événements dans leur contexte général et dans leur dynamique. Seule cette analyse peut nous permettre de nous positionner et d’agir. Voilà pourquoi nous ne pouvons être de l’unité nationale. Voilà pourquoi nous estimons que les responsables de cette situation, les gouvernements de l’impérialisme français, ne peuvent être la solution au terrorisme réactionnaire et barbare.
« La France est en guerre » dit Hollande. La guerre n’est-elle pas déclarée au Moyen Orient et en Afrique par la France depuis dix ans ? Les grandes puissances n’ont-elles pas mis cette région à feu et à sang ? Et pour quoi ?
Qui a créé le monstre DAESH ? Qui le finance ? Qui sont ses alliés ? Pourquoi l’a-t-on laissé prospérer ?

Est-ce que les guerres éclatent pour défendre des valeurs de liberté et de droits de l’Homme comme le prétend la France ? Alors pourquoi la France est-elle l’alliée du Qatar et de l’Arabie Saoudite, de la Turquie et d’Israël ?

La vérité, c’est que les guerres sont le résultat de la défense des intérêts des grands monopoles capitalistes par les Etats impérialistes USA, France, Allemagne, Angleterre, Russie… Et ces intérêts passent par le contrôle des routes stratégiques et des ressources de matières premières. Après l’Afghanistan, l’Irak, la Lybie, c’est la Syrie qui est devenue depuis plusieurs années le terrain où agissent les différents impérialismes.
Le terrorisme a été et est toujours soutenu et instrumentalisé pour déstabiliser et affaiblir les Etats qui résistent à leurs buts. Mais il arrive que la créature échappe au contrôle du créateur et se retourne contre lui !

Non, l’émotion ne doit pas faire oublier qui est responsable de la montée du terrorisme, et pourquoi.
Les communistes refusent l’union nationale autour de ceux qui ont allumé l’incendie et qui crient maintenant « au feu » quand les flammes les atteignent. Les pyromanes ne peuvent pas être de vrais sapeurs-pompiers !

Les classes populaires doivent s’unir et se mobiliser contre les guerres de conquêtes à l’extérieur et la guerre anti-ouvrière à l’intérieur. Car pour la bourgeoisie, l’union nationale va de pair avec l’exploitation et la répression patronale. Nos camarades d’Air France licenciés et trainés devant les tribunaux le savent.

La Voix des Communistes

________________________________



source

NON A L’UNITE NATIONALE ! UNITE POPULAIRE FACE AU TERRORISME ET AU CAPITALISME !


Ce vendredi 13 novembre 2015 dans la soirée, des individus armés ont semé la terreur par des explosifs et des tirs à différents endroits de Paris faisant à l’heure où nous écrivons 132 morts et 349 blessés. Le nombre de morts dépasse de loin ce qu’a pu connaitre la France depuis de très nombreuses années. Le Roc-ml partage la douleur qui touche les familles des disparu(e)s dans ces attentats tragiques. Il est terriblement pénible de perdre des proches de manière si brutale pour des raisons qui peuvent paraitre obscures ou qui nous semblent étrangères.

Malgré cela les masses populaires en France ne doivent pas céder aux alarmes mises en place par les forces politiques de la bourgeoisie, qui se servent de cet évènement à des fins de domination politique sur la classe laborieuse.

Ils se servent, comme à leur habitude, de la division, en alimentant des haines « raciales », le rejet de l’autre, pour au final acculer chaque individu au repli sur soi. Les réactionnaires de tous bords se sont directement mis en action en dégradant des mosquées et des boucheries hallal. On nous montre le « migrant » comme un terroriste infiltré. Les migrants fuient justement cette guerre barbare au Moyen-Orient. Au contraire, les terroristes sont recrutés directement en France ou dans les pays occidentaux et ne sont pas des migrants. Les propos sur les migrants sont une manipulation des forces réactionnaires. Le capitalisme se sert de cet outil politique pour créer des chimères d’identités nationales et religieuses et ainsi semer la division entre nous. Nous avons pourtant plus de points communs avec un travailleur syrien migrant qu’avec un patron français.

Les travailleurs, qui sont aujourd’hui dans l’émotion, après cette atrocité, doivent se relever et cibler non seulement les réactionnaires DAESH comme ennemi, mais cerner aussi le rôle de l’Etat français et de sa bourgeoisie comme principal fossoyeur de la paix dans le Monde.

Ne soyons pas dupes, quand Valls annonce que la France est en guerre depuis vendredi, il oublie que l’entrée en guerre de la France remonte à plusieurs années en arrière. Le gouvernement français et ses troupes sont intervenus en Centrafrique, au Mali, en Libye, en Syrie,… en amenant systématiquement la mort, la destruction et la déstabilisation de régions entières : tout cela dans un contexte mondial de nouveau partage des zones d’influences par les grandes puissances impérialistes de la Terre. La France n’est donc pas en guerre depuis le vendredi 13 novembre 2015. Le fait nouveau est que des actes de guerre se produisent maintenant à l’intérieur des frontières de la métropole.
Les communistes se sont, dans toute leur histoire, battus pour la paix. La guerre, conséquence du système impérialiste, fait toujours ses victimes dans les rangs des prolétaires. Pourtant la classe ouvrière ne trouve d’intérêt dans aucun conflit impérialiste.

Le ROC-ml appelle les travailleurs à s’unir pour combattre tout obscurantisme religieux en son sein ainsi que toutes les divisions qui sont créées par les partis politiques de la bourgeoisie. Il faut s’unir aussi pour combattre toutes les lois que met en place le gouvernement, des lois qui seront liberticides pour le prolétariat en France.

Effectivement, ces mesures de guerre utilisées par l’Etat français ont pour conséquence de vouloir museler les travailleurs dans leur lutte contre la bourgeoisie. Au nom de l’unité nationale, ils n’auraient pas le droit instaurer de rapport de force et devrait subir les attaques du capital. La bourgeoisie, elle, n’arrête pas ses attaques en temps de guerre, elle n’a pas lancé de trêve sociale, les organisations des travailleurs doivent donc poursuivre leur lutte de classe (la CGT a déjà lancé des appels en ce sens, voir p. suivante).

Les Etats impérialistes ne peuvent être la solution. Comment peuvent-ils arrêter la terreur alors qu’ils fonctionnent eux-mêmes par la terreur. L’Arabie Saoudite ou la Turquie utilisent des procédés de ce type contre leur peuple. De même, comment peut-on lutter contre DAECH et en même temps combattre le PKK comme le fait la Turquie. Le PKK est pourtant une force progressiste de résistance à DAESH !

Alors quelle alternative ?

Les travailleurs doivent comprendre que leurs intérêts immédiats ne sont pas dans l’union nationale aux côtés de leur propre impérialisme (la France) face à DAESH. Ils doivent compter sur leur propre force. Nous soutenons toutes les forces populaires qui combattent Daesh et les autres groupes djihadistes sur le terrain. Notre soutien va en priorité aux combattants et aux combattantes héroïques kurdes de ROJAVA qui sont en première ligne de ce combat. . Les peuples du Moyen-Orient sont la clé du problème. Le peuple syrien peut trouver la solution à DAESH sans que les puissances impérialistes s’en mêlent, elles qui n’ont fait jusqu’à présent que déstabiliser cette zone.
Le ROC-ml se ralliera à tous les appels à la paix et au retrait des troupes impérialistes françaises des pays d’Afrique et du Moyen-Orient.

En même temps, le ROCML soutiendra les travailleurs dans la poursuite et l’amplification de leurs luttes, à ne pas céder à l’émotion et accepter une union inacceptable. L’Etat peut bien prendre toutes les mesures de sécurité qu’il souhaite. Il est lui-même responsable par son action rapace et militaire au Moyen Orient et en Afrique de l’insécurité qui règne aujourd’hui jusque dans notre pays. Les travailleurs doivent avoir confiance en eux. La résistance kurde à DAESH montre que l’organisation de classe des travailleurs, des opprimés peut être une alternative réelle et une solution viable au système impérialiste

Les travailleurs doivent rejeter le piège de l’unité nationale
Vive l’unité populaire contre DAESH, le capitalisme et l’impérialisme !


Le ROCML, 18 novembre 2015

« Cet état restreint fortement les libertés publiques. Sont rendues possibles : l’instauration d’un couvre-feu, la réglementation de la circulation ou du séjour par les préfets, l’assignation à résidence par décision ministérielle, la fermeture de salles, de bars, l’interdiction de réunions, les perquisitions de jour comme de nuit sans passer par un juge, le contrôle de la presse et de la radio… » (Le Monde, 16/11/15)
Même si l’opération policière/militaire à Saint Denis se fait dans le cadre de l’Etat d’Urgence, comment peut-on être sûr que cela ne soit pas étendu aux manifestations ouvrières, aux réunions de révolutionnaires, qui, selon le choix arbitraire de l’Etat pourraient être considérées comme trouble à l’ordre public ?

Comment certifier que cet Etat d’Urgence ne se retournera pas contre le peuple ? Comment s’assurer que tous les lois liberticides adoptées en ce moment par l’Etat ne vont pas instaurer une situation de guerre contre la contestation sociale, les mouvements ouvriers et de ses organisations qui les représentent ?


http://img.over-blog-kiwi.com/1/39/97/54/20151122/ob_82818c_isis-oil-iraq-syria-middle-east-monito.gif

22 novembre 2015


________________________________


La Préfecture de Police de Paris interdit la manifestation en soutien des migrants


source

La Préfecture de Police de Paris interdit la manifestation en soutien des migrants, des réfugiés et des travailleurs sans papier du dimanche 22 novembre.
Le 18 novembre, dans le cadre de l’état d’urgence, la préfecture de police de Paris a prorogé l’interdiction de manifester sur la voie publique.

La situation dramatique vécue par la population, suite à ces attentats, devient un prétexte pour interdire l’expression démocratique sur la voie publique ; notamment pour celles et ceux qui contestent la politique anti-sociale, sécuritaire et guerrière de Hollande, de son gouvernement et de toutes celles et tous ceux qui, au nom de l’unité nationale, enfilent les rangers et expriment leur haine des étrangers.

Cette interdiction est un nouveau coup porté à l’expression démocratique.
L’Union départementale CGT de Paris est prête à braver cette interdiction inique. Elle a néanmoins fait le constat que les forces progressistes et démocratiques à Paris avaient encore besoin de réfléchir sur cet enjeu.

Un rapport de force progressiste d’un tout autre niveau est en effet nécessaire pour défendre les libertés démocratiques de ce pays.
Malgré cette interdiction, l’UD CGT de Paris ne lâchera rien sur ses revendications légitimes pour imposer un véritable pacte de progrès social, démocratique et écologiste dans ce pays.

La CGT à Paris reste disponible pour agir avec d’autres dans l’intérêt général.
Depuis 120 ans, la CGT a toujours assumé ses responsabilités et notamment dans les heures les plus noires de l’histoire du pays.

Paris, le 20 novembre 2015
Le Secrétariat de l’UD
Xuan
   Posté le 24-11-2015 à 00:05:38   

http://futur-rouge.overblog.com/2015/11/contre-le-racisme-l-isalmophobie-solidarite.html

Contre l'islamophobie, le racisme, solidarité!


Depuis les attaques du vendredi 13 à paris, les musulman-e-s font face à des représailles de grande envergure.
La mosquée d'aubervilliers a été saccagée, celle de Brest encerclée par la police, certaines sont montrées du doigt par les journalistes.
Nous nous opposons aux perquisitions administratives menées par le raid dans des lieux de culte et chez des musulman-e-s.
L'état français a toujours tenté de mettre sous sa coupe "l'islam de France". Le 'conseil français du culte musulman" créé par Sarkozy a envoyé un prêche unique pour le vendredi suivant les attentats.

Nous nous inquiétons pour les libertés religieuses.
Les musulman-e-s n'ont pas à accepter que le contenu des prêches soient définies par des institutions proches de l'état.
L'aspect principal de notre expérience, c'est la solidarité qu'apportent mosquées et associations musulman-e-s aux réfugié-e-s, mal logé-e-s.
Nos désaccords idéologiques avec les divers courants de l'islam, nous voulons les régler au sein du peuple et non pas par la répression étatique.

Contre les agressions islamophobes, solidarité !

Nous tenons à témoigner notre soutien aux musulman-e-s qui vivent dans la peur des agressions.
En effet, depuis les attentats les agressions islamophobes contre les personnes et les attaques contre les lieux de culte se multiplient.
Quel service Daech a rendu aux fascistes en se réfugiant à Saint Denis ! Quelle image les médias ont ils renvoyé des affrontements qui y ont eu lieu cette semaine à des français-e-s abreuvé-e-s de propagande raciste et islamophobe par les médias de nos quartiers populaires !
Les fascistes organisent des patrouilles. Nous ne devons pas les laisser se réorganiser et organiser des manifestations et des campagnes d'agressions.
Au quotidien, témoignons notre soutien aux musulman-e-s, ne laissons pas passer la moindre remarque islamophobe et opposons nous aux agressions.

Soutien aux réfugiés !

Les organisateurs des attentats de paris ont pris un soin particulier à faire croire qu'ils s' étaient fondu-e-s dans la masse des réfugié-e-s. Ils ont transporté le passeport d'un soldat mort de l'armée régulière syrienne de pays en pays avant de le laisser en évidence sous le nez des enquêteurs.
Ils ont poussé des centaines de milliers de personnes à fuir leur pays et ils tentent de les priver de tout refuge et de toute solidarité en nous faisant croire qu'il s'agit de terroristes. Plus que jamais nous devons être solidaires des réfugié-e-s syrien-ne-s que l'état réprime. Il les prive des lieux où ils ont l'habitude de se retrouver, les disperse, les enferme dans des camps d'internement.

Nos bombes vont en pousser toujours plus à la fuite ! Soyons prêt-e-s à les accueillir. Leur vie vaut autant que la nôtre !

Notre coeur souffre de voir également des algérien-ne-s ayant fuit le même type de violences obligé-e-s de se justifier aujourd'hui de ne pas soutenir les attentats.
Plus que jamais, nous sommes solidaires des musulman-e-s.

Daech, en commettant ces attentats, souhaitait sans doute jeter de l'huile sur le feu dans une société déjà fragilisée par des années de propagande raciste et islamophobe.
Cela démontre que tout ça n'a rien à voir avec la religion. Daech veut se tailler un état entre la Syrie et l'Irak et exploiter le pétrole qui s' y trouve et la France est une concurrente dans la guerre de rapine qui se livre actuellement.

Déjà les politiciens de différents bords se jettent dans la mêlée médiatique en pointant du doigt les migrant-e-s et en réclamant une fermeture durable et définitive des frontières de l'état français.

Dimanche 22 Novembre, les forces de l'ordre ont tenté d'empêcher la tenue d'une manifestation de soutien aux réfugiés à Paris. Avec l'état d'urgence, l'état Français essaye de bloquer toutes mobilisations de solidarité, mais ils n'y parviendront pas. Ils ne sont déjà pas parvenus à empêcher la manifestation entre Bastille et République.
Si le feu il doit il y avoir, cela ne doit pas être entre musulman-e-s et non musulman-e-s, mais contre ceux qui nous poussent à la guerre, nous privent de nos libertés démocratiques, nous licencient.
Nous serons là pour soutenir les musulman-e-s et les réfugiés et contrer la propagande qui est menée contre eux et elles.


Respect des libertés de culte des musulman-e-s !
Non à la répression de leurs pratiques religieuses !
Face aux agressions islamophobes, solidarité !
Xuan
   Posté le 24-11-2015 à 00:08:37   

Faire reculer l’impérialisme, c’est faire reculer le terrorisme


Les communistes fidèles au marxisme-léninisme sont unanimes à dénoncer dans l’impérialisme la cause fondamentale du terrorisme, et à rejeter l’Union Sacrée autour de la bourgeoisie.

C’est la superpuissance US et ses satellites de l’OTAN qui ont utilisé le fondamentalisme islamiste et le sionisme pour déstabiliser le moyen orient. Les liens entre Israël, les pétromonarchies, la Turquie et les djihadistes sont aussi bien établis.
Après la destruction de la Libye, la France est en bonne position dans le peloton des puissances bellicistes, responsables de l’ingérence, de la subversion et du terrorisme en Afrique, au Maghreb et au Moyen Orient, soit en l’armant et en le finançant directement, soit par l’entremise des théocraties régionales, d’Israël, de la Turquie.
Nous sommes tous conscients que l’impérialisme français vise avant tout à mettre un pied en Syrie. L’objectif ouvertement déclaré et régulièrement rappelé d’écarter Bachar-El-Assad n’a pas d’autre but.

D’autre part les groupes islamistes ne sont pas unis et se livrent de réels combats, comme dans une guerre de gangs. Afin de gagner les masses à leurs causes ils essaient de manipuler l’immense révolte des peuples arabes contre l’impérialisme et le sionisme, en tuant aussi des innocents dans les métropoles occidentales. Mais jusqu’ici ils n’ont pas frappé des intérêts vitaux occidentaux ou israéliens.
Les attentats terroristes à Paris reflètent ce double aspect. Sans les minimiser n’oublions pas qu’ils frappent essentiellement les peuples arabes, massacrant des villages entiers, imposant l’obscurantisme le plus sectaire et le plus sauvage.
Il ne s’agit en aucun cas d’une forme de lutte contre l’impérialisme mais d’un monstre issu de l’impérialisme lui-même.
C’est une dictature comparable à celle des nazis quant à la forme. Quant au fond elle ne représente pas les intérêts de monopoles nationaux mais étrangers, et vivant du pillage.
Comme Cerbère dans les récits de la mythologie, les manifestations hideuses de l’impérialisme ont plusieurs têtes. L’enfer dont il garde l’entrée c’est l’exploitation, l’oppression et les massacres.

L’intervention de la Russie a changé la donne. Elle menace non seulement Daech mais aussi d’autres groupes terroristes « amis de la France ». Elle oblige les puissances occidentales à combattre réellement Daech et met sur la touche les visées impérialistes françaises.
Les attentats terroristes à Paris ont donc précipité l’intervention française et l’envoi du porte-avion près des côtes. Hollande se gonfle d’orgueil et se présente maintenant en chef de guerre mondial contre Daech, mais les objectifs stratégiques n’ont pas fondamentalement changé.
La reprise et la multiplication de bombardements illégaux en Syrie visent en définitive le soutien à la subversion ou l’envoi de soldats sur place.

militarisation et fascisation

Passons sur les petits calculs électoraux.
La bourgeoisie essaie aussi d’utiliser le terrorisme pour justifier l’état d’urgence permanent, la révision de la Constitution, interdire les manifestations politiques et syndicales, et étouffer toute forme de critique sur notre territoire.
« 5 000 emplois supplémentaires de policiers et de gendarmes seront créés d’ici 2 ans afin de porter le total des créations d’emploi de sécurité à 10 000 sur le quinquennat. Cet effort qui est considérable et qu’assume le gouvernement dans le contexte budgétaire que chacun connait permettra simplement de restaurer le potentiel des forces de sécurité intérieure au niveau qu’elles connaissaient en 2007. » [Hollande au Congrès]

Des intellectuels à contre-courant comme le libertaire Michel Onfray font l’objet de cabales dans les médias officiels. Le nationalisme bourgeois est ravivé, bourrant le crâne des plus jeunes enfants dès qu’ils sont en âge de parler.
Dès le 29 avril le budget de la défense était annoncé maintenu à 31,4 milliards et augmenté de 3,8 milliards pour les quatre années à venir. Mais les attentats ont fait sauter le prétexte des déficits de l’Etat.

« Toutes ces décisions budgétaires seront prises dans le cadre de la loi de finances qui est en ce moment même en discussion pour 2016. Elles se traduiront nécessairement, et je l’assume devant vous, par un surcroît de dépenses mais dans ces circonstances, je considère que le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité. » [Id]
On remarquera qu’aucun pays européen n’a émis la moindre objection.

Depuis plusieurs mois les chaines publiques intensifient l’enrôlement des jeunes et des réservistes, les attentats sont aussi utilisés à cette fin et une large publicité est faite sur le recrutement militaire multiplié par trois.
Hollande a aussi annoncé vouloir « former une garde nationale encadrée et disponible avec des réservistes ».
La militarisation et la fascisation ont évidemment pour but de faire la guerre, parce que la bourgeoisie de notre pays ne voit pas d’autre issue à la crise.

Les différents clans de la bourgeoisie se sont unis comme un seul homme, oubliant leurs querelles électoralistes, et toute velléité de rétablir des relations avec la Syrie. La pitoyable déclaration de Le Hyaric à la fête de l’Humanité Rhône, absolument silencieux sur la responsabilité de la bourgeoisie, et à la gloire des « valeurs de la République », est une insulte aux communistes authentiques.

Il nous revient d’opposer à l’Union Sacrée de la classe dominante l’Union Populaire contre l’impérialisme et les monstres qu’il engendre, en particulier de tendre la main aux populations immigrées ou descendantes d’immigrés en désignant à tous notre ennemi commun.

Seule la lutte commune contre l’impérialisme peut unir les masses indépendamment de leurs religions et de leurs traditions

Seul le socialisme permettra de mettre fin aux crimes impérialistes, au terrorisme et aux guerres
Xuan
   Posté le 24-11-2015 à 00:14:18   

Suite à l'article :

Faire reculer le fascisme islamiste, c’est faire reculer le capitalisme.


source

Les dirigeants de l’OTAN voient leur créature se retourner contre eux. Qu’attendent-ils pour faire cesser son financement par nos "alliés" du golfe, travailler enfin avec ceux qui mènent la guerre sur le terrain, kurdes, syriens, iraniens, libanais, traquer ceux qui achètent du pétrole volé par les terroristes, dissoudre l’OTAN et se placer enfin sous l’autorité de l’ONU ... ?

En France, il est urgent

> de faire cesser le financement de l’intégrisme islamiste et les ingérences étrangères dans l’organisation de l’islam, d’aider l’immense majorité des musulmans qui veulent construire un islam de France dans la république.

> de réaffirmer l’ambition d’une république sociale qui ouvre une perspective de progrès à tous, un avenir autre que la guerre à notre jeunesse !
Oui, il faut une rupture avec les politiques étrangères et intérieures menées par la droite et le parti socialiste depuis des années ! Il faut sortir de l’OTAN, de l’UE, de l’euro, retrouver la souveraineté nationale et populaire pour une autre société.

_______________________




Faire reculer l’impérialisme, c’est faire reculer le terrorisme


Les communistes fidèles au marxisme-léninisme sont unanimes à dénoncer dans l’impérialisme la cause fondamentale du terrorisme, et à rejeter l’Union Sacrée autour de la bourgeoisie.

C’est la superpuissance US et ses satellites de l’OTAN qui ont utilisé le fondamentalisme islamiste et le sionisme pour déstabiliser le moyen orient. Les liens entre Israël, les pétromonarchies, la Turquie et les djihadistes sont aussi bien établis.
Après la destruction de la Libye, la France est en bonne position dans le peloton des puissances bellicistes, responsables de l’ingérence, de la subversion et du terrorisme en Afrique, au Maghreb et au Moyen Orient, soit en l’armant et en le finançant directement, soit par l’entremise des théocraties régionales, d’Israël, de la Turquie.
Nous sommes tous conscients que l’impérialisme français vise avant tout à mettre un pied en Syrie. L’objectif ouvertement déclaré et régulièrement rappelé d’écarter Bachar-El-Assad n’a pas d’autre but.

D’autre part les groupes islamistes ne sont pas unis et se livrent de réels combats, comme dans une guerre de gangs. Afin de gagner les masses à leurs causes ils essaient de manipuler l’immense révolte des peuples arabes contre l’impérialisme et le sionisme, en tuant aussi des innocents dans les métropoles occidentales. Mais jusqu’ici ils n’ont pas frappé des intérêts vitaux occidentaux ou israéliens.
Les attentats terroristes à Paris reflètent ce double aspect. Sans les minimiser n’oublions pas qu’ils frappent essentiellement les peuples arabes, massacrant des villages entiers, imposant l’obscurantisme le plus sectaire et le plus sauvage.
Il ne s’agit en aucun cas d’une forme de lutte contre l’impérialisme mais d’un monstre issu de l’impérialisme lui-même.
C’est une dictature comparable à celle des nazis quant à la forme. Quant au fond elle ne représente pas les intérêts de monopoles nationaux mais étrangers, et vivant du pillage.
Comme Cerbère dans les récits de la mythologie, les manifestations hideuses de l’impérialisme ont plusieurs têtes. L’enfer dont il garde l’entrée c’est l’exploitation, l’oppression et les massacres.

L’intervention de la Russie a changé la donne. Elle menace non seulement Daech mais aussi d’autres groupes terroristes « amis de la France ». Elle oblige les puissances occidentales à combattre réellement Daech et met sur la touche les visées impérialistes françaises.
Les attentats terroristes à Paris ont donc précipité l’intervention française et l’envoi du porte-avion près des côtes. Hollande se gonfle d’orgueil et se présente maintenant en chef de guerre mondial contre Daech, mais les objectifs stratégiques n’ont pas fondamentalement changé.
La reprise et la multiplication de bombardements illégaux en Syrie visent en définitive le soutien à la subversion ou l’envoi de soldats sur place.

militarisation et fascisation

Passons sur les petits calculs électoraux.
La bourgeoisie essaie aussi d’utiliser le terrorisme pour justifier l’état d’urgence permanent, la révision de la Constitution, interdire les manifestations politiques et syndicales, et étouffer toute forme de critique sur notre territoire.
« 5 000 emplois supplémentaires de policiers et de gendarmes seront créés d’ici 2 ans afin de porter le total des créations d’emploi de sécurité à 10 000 sur le quinquennat. Cet effort qui est considérable et qu’assume le gouvernement dans le contexte budgétaire que chacun connait permettra simplement de restaurer le potentiel des forces de sécurité intérieure au niveau qu’elles connaissaient en 2007. » [Hollande au Congrès]

Des intellectuels à contre-courant comme le libertaire Michel Onfray font l’objet de cabales dans les médias officiels. Le nationalisme bourgeois est ravivé, bourrant le crâne des plus jeunes enfants dès qu’ils sont en âge de parler.
Dès le 29 avril le budget de la défense était annoncé maintenu à 31,4 milliards et augmenté de 3,8 milliards pour les quatre années à venir. Mais les attentats ont fait sauter le prétexte des déficits de l’Etat.

« Toutes ces décisions budgétaires seront prises dans le cadre de la loi de finances qui est en ce moment même en discussion pour 2016. Elles se traduiront nécessairement, et je l’assume devant vous, par un surcroît de dépenses mais dans ces circonstances, je considère que le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité. » [Id]
On remarquera qu’aucun pays européen n’a émis la moindre objection.

Depuis plusieurs mois les chaines publiques intensifient l’enrôlement des jeunes et des réservistes, les attentats sont aussi utilisés à cette fin et une large publicité est faite sur le recrutement militaire multiplié par trois.
Hollande a aussi annoncé vouloir « former une garde nationale encadrée et disponible avec des réservistes ».
La militarisation et la fascisation ont évidemment pour but de faire la guerre, parce que la bourgeoisie de notre pays ne voit pas d’autre issue à la crise.

Les différents clans de la bourgeoisie se sont unis comme un seul homme, oubliant leurs querelles électoralistes, et toute velléité de rétablir des relations avec la Syrie. La pitoyable déclaration de Le Hyaric à la fête de l’Humanité Rhône, absolument silencieux sur la responsabilité de la bourgeoisie, et à la gloire des « valeurs de la République », est une insulte aux communistes authentiques.

Il nous revient d’opposer à l’Union Sacrée de la classe dominante l’Union Populaire contre l’impérialisme et les monstres qu’il engendre, en particulier de tendre la main aux populations immigrées ou descendantes d’immigrés en désignant à tous notre ennemi commun.

Seule la lutte commune contre l’impérialisme peut unir les masses indépendamment de leurs religions et de leurs traditions

Seul le socialisme permettra de mettre fin aux crimes impérialistes, au terrorisme et aux guerres.
[/citation]
Xuan
   Posté le 29-11-2015 à 21:31:54   

Suivant le site Revolution, plusieurs services étrangers avaient prévenu la DGSE :

http://mai68.org/spip/spip.php?article9519
Xuan
   Posté le 29-11-2015 à 23:20:06   

Tribune Emmanuel Dang Tran reprise par vivelepcf, 27 novembre 2015

Aujourd’hui, ne nous trompons pas de couleur, ne nous trompons pas de drapeau !


Si nous voulons exprimer notre deuil après les attentats du 13 novembre et nos condoléances aux proches des victimes, en France traditionnellement, la couleur appropriée, c’est le noir.
Si nous voulons appuyer la politique guerrière menée par les grandes puissances occidentales depuis des années, le drapeau le plus approprié serait celui des Etats-Unis ou plutôt celui de l’OTAN. Communiste français, je me bats pour que ce ne soit pas le drapeau bleu-blanc-rouge.


Ceux qui soutiennent la politique de Hollande doivent arborer ce drapeau là, celui de l'OTAN!
L’émotion collective et un certain élan de fraternité dans la population sont des réactions normales et saines devant l’horreur des crimes du 13. Le matraquage médiatique prépare leur récupération. Le pouvoir met tous ses moyens pour transformer la réaction populaire en soutien à sa politique de guerre, de répression et casse des acquis démocratiques et sociaux.

La manipulation de l’opinion dans ce but avec le drapeau – qu’aujourd’hui Hollande enjoint de déployer à sa fenêtre « en hommage aux victimes » – est aussi évidente que grossière. Il n’en est pas moins nécessaire de la dénoncer parce qu’elle prend et parce qu’elle fait peur.

L’idéologie dominante n’est jamais à cours d’inventivité dans ses outils de propagande. Les réseaux « sociaux » viennent d’en déployer de nouveaux, perfides et dangereusement efficaces. Le soir des attentats, une application « Facebook » permet à chacun de rassurer ses proches (connectés) en leur envoyant le message « en sécurité ». A priori, c’est bien intentionné. Mais le lendemain, une autre application « Facebook » – un simple clic – joue sur le réflexe conditionné pour inciter les « amis Facebook » à mettre un fond bleu-blanc-rouge derrière la photo de leur page d’accueil. Invitons nos amis psychologues et sociologues à démasquer les ressorts de l’opération ! En tout cas, même cela, ça fait peur.

Depuis 15 jours, la surenchère d’invocations tricolores et de déclamations patriotiques, parfois jusqu’à l’ineptie, entretient de confusions, des mensonges très dangereux, au service de la pire des politiques.

Non, les spectateurs du Bataclan et les clients des restaurants assassinés ne sont pas « morts pour la France ».

Justement, ce qui fait une part de l’atrocité du crime, c’est qu’elles ont été les victimes innocentes d’un acte lâche. Il n’y a pas de raison que l’hommage national ait lieu aux Invalides, site militaire, et non, par exemple, devant le Bataclan.

Non, les attentats n’ont pas visé notre mode de vie, notre culture nationale ! On pourrait presque rire en pensant au concert de hard rock américain et au restaurant cambodgien (même si l’identité culturelle de la France est diverse et heureusement). Pensons un instant à l’atteinte à leur mode de vie, qu’il soit occidental ou oriental, que subissent les habitants d’Alep, de Mossoul ou de Tripoli sous les bombes des impérialistes et des terroristes ! Cette rhétorique nationale identitaire, diffusée par les médias de masse, tend la perche aux racistes qui pointent du doigt les réfugiés ou certaines autres composantes de la population nationale, originaires de pays où la religion musulmane prédomine. C’est le résultat et le but probable de ce discours. Là aussi, ça fait peur.

Sur le même ton, de façon inédite « à gauche », Hollande a repris et développé les positions de la droite extrême et de l’extrême droite en demandant que certains criminels soient déchus de la nationalité française. C’est de l’incitation au racisme. On connaît le discours : il y aurait les bons et les mauvais Français (sans parler des étrangers) et surtout certains qui pourraient être présumés « moins bon Français ». Il n’est venu à l’idée de personne de déchoir de la nationalité française les terroristes de l’OAS ou les pires collabos fascistes, ou le docteur Petiot. Ceux qui nous parlent d’union nationale sous le drapeau insufflent la division dans le pays pour mieux faire passer leur politique. Là encore, ça fait peur.

Il y en a aussi assez d’entendre que les attentats ont frappé le « pays des Droits de l’Homme ». La France est certes le pays où la Déclaration des Droits de l’Homme a été rédigée mais l’Etat français n’en est pas l’incarnation parfaite ! Les terroristes « islamistes » ont frappé aussi l’Espagne, la Tunisie ou surtout la Syrie où n’a pas été rédigée la dite Déclaration ! Et le gouvernement vient d’informer le Conseil de l’Europe qu’avec l’état d’urgence, il allait « déroger à certains droits garantis par la Convention européenne des Droits de l’Homme ». C’est effrayant !

Il n’y a pas besoin d’être grand géo-stratège pour comprendre que la France est attaquée parce que les dirigeants français, depuis Sarkozy, sont devenus les premiers propagandistes, les fers de lance dans le monde – politiquement encore plus que militairement – des guerres qui ont semé la désolation et la mort notamment en Libye et en Syrie (tout en soutenant les guerres israéliennes). Et c’est précisément parmi les populations livrées au chaos par ces guerres que les terroristes islamistes veulent recruter et asseoir leur pouvoir. Et c’est parmi les populations du monde, qui identifient le plus facilement – à tort ou à raison – leurs malheurs à ceux de ces pays dévastés, que les terroristes islamistes espèrent trouver quelques paumés et autres fous en mal de dérive sectaire et de violence.

Je souhaite l’élimination de Daesh et tous les groupes monstrueux équivalents. C’est bien pourquoi je ne peut pas me ranger derrière le drapeau de ceux qui entendent intensifier la politique et les guerres qui ont fait le lit de ces groupes, qui les ont créés, financés et armés.
L’émotion, le matraquage, (l’opportunisme de misérables politiciens ralliés à l’Union sacrée avant les élections !), ne doivent pas nous rendre dupes du discours hypocrite et cynique des Hollande, Valls, Sarkozy et cie.
Malgré les attentats de Charlie, les aviations américaines et françaises ont largement ménagé Daesh, l’ont notamment laissé conquérir Palmyre pour affaiblir Assad.

On a pu lire dans la presse mercredi (25/11) que le prince saoudien al-Walid Ben Talal « finalisait un accord historique avec la Caisse des dépôts et huit grands groupes français » pour des centaines de millions d’euros d’investissement dans « les énergies renouvelables ». Le même prince Ben Talal reconnaissait, il y a un an, sur la chaîne américaine CNN, que l’Etat saoudien avait financé et armé Daesh et que des milliardaires saoudiens continuaient à le faire.

Peut-être que cette fois-ci, les Etats-Unis et leurs alliés vont réellement éliminer Daesh, pour que Poutine ne le fasse pas avant eux. Mais ce sera pour continuer la politique qui crée des Daech, peut-être même pour raviver Al Qaïda dont Laurent Fabius en 2014 a salué « le bon boulot sur le terrain » de la branche syrienne Al Nosra.

La phrase souvent reprise, mais si juste, me revient : « on croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels » (Anatole France).

Eliminer Daesh et ses clones à la racine, passe l’assèchement de leurs bases financières, militaires et idéologiques. Pour la France, cela passe par la rupture des relations avec les dictatures obscurantistes du Golfe – qui sont également chancres financiers –, par la dénonciation de la sale guerre saoudienne contre le Yémen, par une politique de pression sur la Turquie. Cela passe par l’arrêt de la participation de notre pays à la « guerre des civilisations », à la stratégie du chaos, à la politique de destruction des Etats du Moyen-Orient poursuivies sous la direction de l’impérialisme américain et de l’OTAN.

Le drapeau bleu-blanc-rouge est le symbole de notre nation, de son histoire, dans toutes leurs contradictions. Il a été souvent sali puis quelques fois lavé depuis 200 ans. Il n’est pas question pour moi de le renier, de la renier parce qu’elle existe, parce que c’est la mienne, parce que je souhaite contribuer à ce qu’elle prenne le chemin du progrès, du socialisme, de l’amitié internationaliste entre les peuples. Chaque usage du drapeau tricolore, ou de la Marseillaise, a un sens. J’admire le courage de ceux qui les ont arboré et chantée dans la lutte pour l’indépendance de notre peuple face à l’occupant allemand. Comme les autres, j’aurais bricolé des drapeaux soviétique, britannique, américain et français pour saluer les libérateurs de 1944. Mais en aucun cas, je n’aurais agité le drapeau tricolore en mai 1958 pour la poursuite du régime colonial en Algérie…

Aujourd’hui, le rassemblement derrière le drapeau voulu par Hollande, c’est l’enrôlement derrière la politique de guerre impérialisme, de répression des libertés, d’accroissement des injustices sociales en France dans l’intérêt des capitalistes.
C’est un combat important, immédiat de le faire comprendre. L’alignement de la direction du PCF sur Hollande, dans « l’Union sacrée », l’état d’urgence, sa capitulation devant la guerre impérialiste est d’autant plus inacceptable et grave.


Que ceux qui adhèrent à cette politique le montrent avec son vrai drapeau : celui de l’OTAN, s’ils le veulent avec ceux de l’Union européenne et des Etats-Unis !

Parce que je veux que mon pays œuvre à la paix, je laisse aujourd’hui mes drapeaux bleu-blanc-rouge au placard !
Xuan
   Posté le 03-12-2015 à 00:27:22   

La Chine critique le "double standard" d'une journaliste française sur le terrorisme


2015-12-02 23:52:42 xinhua

Le ministère chinois des Affaires étrangères a critiqué, mercredi, l'usage du "double standard" de la part d'une journaliste française, à la suite de spéculations émises selon lesquelles, la Chine refuserait actuellement de renouveller sa carte de presse après un reportage controversé.

Ursula Gauthier, qui travaille pour l'hebdomadaire magazine français L'Obs, a publié un article, le 18 novembre, critiquant la politique gouvernementale dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang à propos des attaques terroristes.

La porte-parole du ministère des Affaires étrangères Hua Chunying a fait savoir, au cours d'une conférence de presse régulière, que l'article avait fortement offensé le peuple chinois.

Elle a noté que sa publication intervenait quelques jours après les attaques de Paris, qui ont été couvertes de manière très différenciée par les médias français.

"Nous ne parvenons pas à comprendre pourquoi le terrorisme est accepté comme tel dans d'autres pays, mais relève d'un problème "ethnique" ou "religieux" quand il se produit en Chine" .

"Cette logique ridicule est typique du double standard en occident et d'un parti pris politique".

___________________


On rappelle que l'Obs appartient au groupe de presse proche du PS des magnats de la presse Xavier Niels, Pierre Bergé et Mathieu Pigasse, qui détiennent également le groupe Le Monde, Télérama, La Vie, Huffington Post, Courrier International, Rue 89, Le Plus...
Lors des désordres provoqués par le Dalaï Lama au Tibet, ce groupe de presse s'était distingué par ses attaques forcenées contre la Chine, visant aussi à saboter les JO de Pékin.

Le patron de Free, Xavier Niel, son allié le banquier Matthieu Pigasse et le producteur télé Pierre-Antoine Capton, ont créé en octobre un fonds qui réunira d'emblée 300 à 500 millions d'euros pour racheter des médias, selon Le Figaro.

Baptisé Media One, ce fonds d'un genre nouveau, un SPAC (Special Purpose Accurancy Company) devrait être côté en Bourse de Paris en novembre ou décembre, après avoir levé des fonds auprès d'investisseurs professionnels. Les trois fondateurs mettront quelques millions d'euros chacun et Pierre-Antoine Capton en prendra la direction opérationnelle, selon "Le Figaro".

Capton est le fondateur de Troisième Oeil productions, première société de production indépendante française ("C à vous"). Mais il suffit de regarder trois fois cette émission pour constater qu'elle est également inféodée au gouvernement socialo.
Xuan
   Posté le 03-01-2016 à 08:45:20   

De « l’esprit du 11 janvier » à la « déchéance de la nationalité » : chronique d’une année de régression culturaliste


Publié le 1 janvier 2016 par bouamamas

Said Bouamama

1er janvier 2016

Trois séries de faits ont marqués l’année 2015.
La première borne l’année par les attentats ignobles de janvier et de novembre.
La seconde est constituée des instrumentalisations de l’émotion publique, qu’ils ont suscités dans une logique froide de réal-politique gouvernementale : elle va de « l’esprit du 11 janvier » à la déchéance de la nationalité en passant par le double consensus pour la poursuite de la guerre et pour l’Etat d’urgence renouvelable.
La troisième est une conséquence logique de la précédente et se traduit par la banalisation des « abus » de l’Etat d’urgence, par la montée des actes islamophobes, par les résultats électoraux du Front National et par la manifestation raciste et islamophobe d’Ajaccio.
Le discours médiatique et politique dominant, en présentant les deux premières séries de faits comme reliées par un ordre de causalité, légitime l’Etat d’urgence et la guerre comme nécessités de la sécurité publique. Par le procédé exactement inverse c’est-à-dire en refusant d’interroger les interactions entre les deux dernières séries de faits, les mêmes discours masquent les responsabilités gouvernementales dans le développement rapide de rapports sociaux racistes dans notre société.



Une question de méthode
Comprendre une dynamique sociale et politique suppose la recherche des liens de causalités entre des faits sociaux et politiques. Séparer ce qui est relié, nier les relations de causalités entre les faits, est une première erreur méthodologique diffusée lorsqu’un dominant, individu ou groupe social, a intérêt à masquer les causes réelles de ses décisions et de ses pratiques.
Des causes générales et abstraites sont alors mises en avant pour masquer les causes matérielles réelles. Des mots lourds envahissent alors le champ lexical. C’est ainsi que nous serions en guerre pour lutter contre la « barbarie » en Syrie aujourd’hui ou pour défendre le « droit des femmes » en Afghanistan hier et non pour des raisons de contrôle des sources pétro-gazières de la région.
C’est de même pour défendre la « laïcité » que la loi interdisant le port du foulard à l’école a été votée en 2004 et non pour détourner l’attention des effets d’un libéralisme économique destructeur. La montée de l’islamophobie, les résultats électoraux du Front National et la manifestation islamophobe d’Ajaccio sont incompréhensibles en partant de causalités générales et abstraites.

Ces faits sont le résultat de causalités matérielles précises : les décisions économiques, militaires et policières internationales et nationales de l’Etat français. La politique de guerre là-bas, de dérégulation économique et de détournement des colères sociales ici, sont, selon nous, les causalités matérielles que masquent les causalités abstraites et générales mises en avant par le discours politique et médiatique.
La recherche des causalités ne peut en outre se réduire à une approche chronologique. Ce qui précède n’est pas automatiquement la cause de ce qui succède. De même que le jour n’a pas pour cause la nuit, le vote de l’Etat d’urgence n’a pas pour cause les attentats ignobles de novembre et la guerre en Syrie n’est pas la conséquence de l’existence de DAESH.
Deux procédés idéologiques des mécanismes de domination peuvent à ce niveau être repérés. Le premier consiste à confondre prétexte et cause. L’invasion du Koweït par l’Irak est ainsi un prétexte qui a médiatiquement et politiquement été construit comme cause pour justifier la guerre du golfe. Le second mécanisme classique des processus de domination est l’inversion de l’ordre des causes et des conséquences.

« L’esprit du 11 janvier », « l’unité nationale » et « l’état d’urgence » ne sont pas des conséquences logiques et inéluctables des attentats de janvier et décembre mais sont le résultat d’une instrumentalisation de l’émotion publique à des fins politiques et économiques libérales et guerrières.


Théorie du complot ou temporalités différenciées ?


Il est de bon ton aujourd’hui d’amalgamer l’effort de compréhension des stratégies des classes dominantes pour imposer une vision du monde conforme à leurs intérêts matériels d’une part et la « théorie du complot » d’autre part.
L’accusation de « conspirationnisme », de « complotisme » ou de « confusionnisme » est même devenue une étiquette infamante brandie face à chaque effort critique. De cette façon s’opère un désarmement idéologique des contestations sociales de l’ordre dominant. Il s’agit bien d’un amalgame au sens de la confusion réductrice entre deux phénomènes hétérogènes.
La théorie du complot présente les événements politiquement signifiants comme le résultat d’une conspiration globale orchestrée en secret par un groupe social plus ou moins important. L’approche stratégique c’est-à-dire matérialiste analyse l’histoire comme le résultat de la lutte entre les groupes dominés (classes, minorités nationale et/ou ethniques, nations, femmes, etc.) et les groupes dominants basée sur une divergence d’intérêt matériel.
La première approche explique la révolution française par un complot maçonnique et la seconde par la lutte entre les féodaux, les serfs et la bourgeoisie.
La première explique les luttes de libération nationale de la seconde moitié du vingtième siècle comme le résultat d’un complot communiste alors que la seconde recherche la causalité de ces luttes dans les changements du rapport des forces mondiales ouvrant de nouvelles possibilités de luttes aux colonisés.
La première explique l’histoire et ses événements par l’existence d’un complot juif mondial pour dominer le monde alors que la seconde recherche les déterminants historiques dans Les évolutions des rapports de forces entre dominants et dominés.
La première explique les guerres contemporaines par un complot de la société des illuminati de Bavière alors que la seconde analyse ces guerres comme conséquences de la lutte pour contrôler les sources des matières premières stratégiques.

Si l’histoire n’est donc pas faite de complots, il existe en revanche une histoire des théories du complot, des moments de leur émergence et de leur développement. Celles-ci fleurissent dans les séquences historiques de crises marquées par une crainte sur l’avenir lointain, une incertitude sur l’avenir proche, la peur du déclassement social, l’affaiblissement des facteurs de sécurités sociales et le relâchement des liens sociaux de solidarité.

Cette première série de facteurs ne suffit pas. Pour que se développe les théories du complot de manière conséquente, il faut de surcroît qu’aucune explication crédible ne soit suffisamment disponible pour expliquer cette première série de faits.
C’est à ce niveau qu’apparaît la responsabilité de Hollande et Valls pour ne parler que de la société française. La nécessité vitale pour eux de masquer les véritables raisons de leurs choix politiques et économiques les orientent vers une temporalité de court terme. Les grilles explicatives proposées sont en permanence conjoncturelles, de réaction à une situation, de mensonge sur les résultats logiques de leurs choix (qui eux sont bien structurels et inscrits dans la longue durée).

Expliquer les guerres par leur véritable cause c’est-à-dire les matières premières ou le contrôle d’espaces géostratégiques les rendraient impopulaires. Expliquer la régression sociale généralisée par sa véritable cause c’est-à-dire l’enrichissement d’une minorité la rendrait impossible.
La décrédibilisation de ces explications de court terme conduit à l’émergence du terreau des théories du complot comme elle conduit d’ailleurs à la construction de populations bouc-émissaires servant de base au développement des idées et groupes fascisants.

L’instrumentalisation de la réalité immédiate pour lui faire servir les choix économiques et politiques structurels de dérégulation globale devient dès lors un impératif de légitimation. Si « l’esprit du 11 janvier », « l’unité nationale » ou le consensus sur la guerre et l’Etat d’urgence ne sont pas le résultat d’un complot où l’ensemble des actes du scénario était prévu, ils sont en revanche le résultat de l’instrumentalisation des attentats et de l’émotion qu’ils ont suscités.


La lepénisation des esprits

La temporalité de court terme à des fins de légitimation de décisions illégitimes porte un autre effet important : l’emprunt au Front National de son vocabulaire, de ses logiques de raisonnement, de ses manières de problématiser la société. Il s’agit en effet de tenter de rassurer une angoisse sociale en ne s’attaquant pas à ses bases matérielles en attendant la prochaine échéance électorale. A ce jeu les explications univoques et simplistes du Front National restent les plus efficaces quitte à les nuancer à des fins de distinction. Ce processus décrit il y a bien longtemps par Pierre Tevanian et Sylvie Tissoti est en œuvre depuis plusieurs décennies c’est-à-dire depuis la contre-révolution libérale. D’emprunt en emprunt c’est progressivement l’ensemble du paysage idéologique français qui se trouve modifié.

Problématiser les faits et crises sociales à partir de logiques culturalistes, accepter même en les nuançant les théories faisant de l’Islam et des musulmans un problème (pour la démocratie, pour le droit des femmes, pour la laïcité, etc.), reprendre la thématique d’une « identité nationale » en danger par le défaut d’intégration d’une composante de notre société, expliquer les guerres au Sud de la planète par des facteurs uniquement religieux et/ou tribaux, présenter des groupes meurtriers comme DAESH comme surgissement inexplicable de la barbarie ou pire comme conséquence logique d’une religion meurtrière en essence, etc., voilà des décennies que l’hégémonie de cette vision du monde se renforce par emprunts successifs.

Le résultat est au rendez-vous : le développement des rapports sociaux racistes dans notre société. Loin d’être une situation isolée, la manifestation islamophobe d’Ajaccio reflète le développement bien réel de ces rapports sociaux sur l’ensemble du territoire. De telles manifestations existent en potentialité ailleurs. Bien sûr ni Sarkozy, ni Hollande ne souhaitent un tel résultat mais celui-ci reste la conséquence logique de décisions de court-terme prisent pour répondre aux besoins de légitimation immédiats de leurs projets de régression sociale.

La lepénisation des esprits est un processus c’est-à-dire qu’elle ne peut être stoppée que par la rupture franche et nette avec la logique qui la porte. Or une telle rupture n’est pas possible pour un parti socialiste qui a définitivement fait le choix de la mondialisation capitaliste et de ses nécessités que sont les guerres et la régression sociale généralisée. Elle débouche inévitablement sur une lepénisation des actes. Elle ouvre enfin pour le Front National à une logique de surenchère qui n’a aucune raison de s’arrêter.

La proposition du gouvernement d’instaurer une « déchéance de la nationalité » pour les « binationaux » condamnés pour terrorisme est, non seulement, approuvée par le Front National mais celui-ci propose de l’élargir à d’autres situations. « Une fois que le principe a été réhabilité par François Hollande, précise Florian Philippot, nous allons passer à l’étape numéro 2, c’est-à-dire faire pression pour que cette déchéance soit appliquée concrètement beaucoup plus largement (2). »

La même logique de surenchère est repérable sur de nombreuses autres questions : L’islamophobie qui se déploie de l’interdiction initiales de porter le foulard au sein de l’école publique à une demande d’extension dans les hôpitaux, les entreprises, la rue, etc. ; La sécurité qui se traduit par une demande d’armements plus conséquents des policiers puis s’étend à l’armement de la police municipale et pourquoi pas demain à la vente libre des armes comme aux Etats-Unis ; Les conditions exigées pour le regroupement familial qui ne cesse de croître depuis trente ans, etc. Sur toutes ces questions ce que le Front National propose devient ultérieurement une réalité mise en œuvre par la droite et/ou le parti socialiste.

L’acceptation d’un champ idéologique entraîne inévitablement les conséquences pratiques de ce champ. L’acceptation pour des raisons de légitimation de court-terme et/ou pour des raisons de détournement des colères sociales et/ou pour des raisons électorales du culturalisme comme grille de lecture du monde conduit inévitablement à un développement des rapports sociaux racistes concrets.




L’approche culturaliste de la nationalité et logique d’exception


Les processus culturalistes que nous décrivons s’inscrivent désormais dans la longue durée c’est-à-dire qu’ils se déploient depuis plusieurs décennies. Toutes les mesures culturalistes ne se valent cependant pas. Certaines d’entre-elles signifient des basculements qualitatifs au sens où elles marquent l’éclatement d’un verrou idéologique issu des luttes sociales passées et en particulier de la lutte contre le fascisme au mitan du vingtième siècle et des luttes anticolonialistes des décennies suivantes. Rendre possible la déchéance de la nationalité est une mesure signifiant une telle rupture qualitative.

La colonisation instaure un clivage légal entre d’une part des citoyens français et d’autre par des « sujets français ». Elle crée pour les indigènes selon le juriste Jacques Aumont-Thiéville une position « intermédiaire entre celle du citoyen français et celle de l’étranger puisqu’ils sont sujets français (3) » .

Ce faisant, elle fonde un droit d’exception s’appliquant à certains français et non à d’autres. Une fois la logique d’exception posée, elle s’étend inéluctablement comme en témoigne la distinction entre « français de papier » et « français de souche » qui date de l’époque coloniale. La hiérarchisation des « français » en fonction de leurs origines touche ainsi les « naturalisés » même européens :

« Compagnons de France ! A l’appel ! Martinez ! – Présent. Navarro ! – Présent. Esclapez ! – Présent. Napolitano ! Canelli ! Présent ! Présent ! ». Sur les places des villages et des villes d’Oranie, les dimanches matins du salut aux couleurs, le défilé des noms des « compagnons »’ lancés avec l’accent râpeux d’Oran donnait une bonne idée des origines de ceux que les Français « authentiques » appelèrent longtemps avec mépris les « néo-français », ou mieux encore « les Français à 2,75 F » (du prix du papier timbré sur lequel s’établissait la demande de naturalisation)

Le décret-loi du 22 juillet 1940 du maréchal Pétain prévoit pour sa part dans son article 1 « la révision de toutes les acquisitions de nationalité française ». Bien sûr nous n’en sommes pas là mais il s’agit bien d’autoriser une déchéance pour des personnes nées françaises sur le seul critère de l’origine. François Hollande le précise nettement le 16 novembre devant le congrès :

Nous devons pouvoir déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou un acte de terrorisme, même s’il est né Français, je dis bien même s’il est né Français, dès lors qu’il bénéficie d’une autre nationalité (4).

Quant à la veine idéologique d’une telle mesure, le ministre de la justice de Pétain Raphaël Alibert la précise en argumentant le décret-loi avec un vocabulaire que l’on pourrait croire contemporain : « les étrangers ne doivent pas oublier que la qualité de Français se mérite (5). »

Les réponses de Manuel Valls ont, bien entendu été une dénonciation offusquée de l’amalgame entre des situations incomparables. Son argumentaire ne peut cependant pas nous rassurer. Selon lui cette mesure n’est pas nécessaire pour des raisons d’efficacité dans la lutte contre le terrorisme. Elle est de nature symbolique :

« Oui, c’est une mesure symbolique ». Mais « quand des Français prennent les armes contre d’autres Français, prônant la haine de la France, brûlant d’ailleurs le passeport, reniant tout ce que nous sommes, l’Etat, la République peuvent être amenés à prendre un certain nombre de mesures, qui sont à la fois symboliques et concrètes (6). »

Si la mesure n’a aucune efficacité, si elle est entièrement de nature symbolique, c’est qu’il s’agit bien de faire éclater un verrou idéologique. Il ne faut jamais sous-estimer les effets d’un tel éclatement quand bien même celui-ci se limiterait à la sphère symbolique. La disparition d’un verrou idéologique libère et autorise, invite et incite, légitime et rend utilisable, des termes et des concepts, des logiques de pensées et des modes de raisonnement, jusque-là prohibés par l’état du rapport de forces. Ce qui est autorisé par l’éclatement de la nationalité homogène qu’instaure la déchéance de la nationalité se sont des pratiques d’exception jusque-là prohibées, ce sont des traitements inégalitaires légaux sur la seule base de l’origine.

Nous sommes bien en présence d’une politique de la race construite par en haut pour des raisons de légitimation de court-terme mais imprégnant désormais largement la société française comme en témoigne les derniers sondages comme la manifestation d’Ajaccio.

Le peuple de France (comme tous les autres peuples) n’est pas et n’a jamais été raciste par essence. En revanche, il le devient dans certaines périodes historiques, quand se conjuguent des discours culturalistes durables et des incertitudes sociales. Ce fut le cas à l’époque coloniale, telle est aussi notre situation actuelle. La seule réponse est le développement d’une autre explication du présent et d’une autre vision de l’avenir. Mais pour cela une première étape est nécessaire qui consiste à briser les consensus idéologiques que l’on tente de nous imposer. La lutte contre les guerres, l’Etat d’urgence et l’islamophobie revêt désormais le caractère d’une urgence sociale et politique.

________________________


Notes :

1) – Pierre Tevanian et Sylvie Tissot, Mots à Maux, Dictionnaire de la lepenisation des esprits, Dogorno, Paris, 1998.
2) – http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20151231.OBS2111/quand-le-fn-proposait-la-decheance-de-nationalite-pour-de-simples-faits-delictuels.html
3) – Jacques Aumont-Thiéville, Du régime de l’indigénat en Algérie, cité in Olivier Le Cour Grandmaison, La découverte, Paris, 2010, p 57.
4) - http://libertes.blog.lemonde.fr/2015/12/05/decheance-de-nationalite-le-precedent-de-vichy/
5)- Journal de débats du 24 juillet 1940.
6) – http://www.bfmtv.com/politique/pour-valls-la-decheance-de-nationalite-est-une-mesure-symbolique-936124.html
Xuan
   Posté le 19-01-2016 à 00:12:28   

Après les commémorations publicitaires, les défilés, les Marseillaises unanimement entonnées à l'Assemblée, les discours de fermeté, le quadrillage policier, les lois liberticides...les habitants de St Denis attendent un geste de l'Etat, dans leur taudis éventré par les explosions et la mitraille, et ouvert aux quatre vents en plein hiver.

Assaut de Saint-Denis : les sinistrés dénoncent le "mépris" de l'État



source le Dauphine Libéré


Sur les 43 ménages de l'immeuble assiégé, 29 n'ont toujours pas reçu de proposition de relogement, deux mois après les faits. Photo AFP

Une manifestation s'est déroulée ce lundi, à Saint-Denis. Elle a rassemblé plusieurs dizaines de personnes.

Sinistrées depuis l’assaut antiterroriste lancé après les attentats du 13 novembre, plusieurs dizaines de personnes ont manifesté ce lundi à Saint-Denis. Elle demandent unrelogement et dénoncent le « mépris » du gouvernement à leur égard. « L’angoisse a laissé place à la colère » , a déclaré N’Goran Ahoua, porte-parole de l’association des victimes du 48 rue de la République à Saint-Denis, qui demande un relogement plus rapide des sinistrés et la reconnaissance d’un statut de victimes de terrorisme.

« Cela fait déjà deux mois que ça s’est passé, c’est dur » , a-t-il confié. Sur les 43 ménages de l’immeuble désormais inhabitable qui abritait une cache des djihadistes, 29 ne se sont pas encore vu proposer de solution de relogement et sont hébergés en chambres d’hôtel ou foyers, selon la mairie. « Leur situation sociale et géographique joue une fois de plus contre eux » , a estimé le maire-adjoint (PCF) de Saint-Denis Stéphane Peu, pointant ce qu’il considère être de l’inertie étatique dans ce dossier.

Le cas épineux des sans-papiers

Quatorze propositions réelles de relogement ont en revanche été soumises par la Communauté d’agglomération Plaine Commune. Six ont été acceptées par des familles, a annoncé l’association Droit au logement (DAL), présente à la manifestation.

Restent les cas plus épineux des 17 ménages sans-papiers, dont certains font toujours l’objet d’une obligation de quitter le territoire. Parmi eux Mohamed Chikh, Marocain en situation irrégulière gravement blessé au bras lors de l’assaut et opéré prochainement. « Je suis à la rue » , a-t-il confié. « Parfois des connaissances m’hébergent. Mais je n’arrive plus à dormir » .

A lire aussi sur BFMTV "Après l’assaut de Saint-Denis, certaines familles attendent encore un logement: "C'est inadmissible""


Edité le 19-01-2016 à 00:25:31 par Xuan


Xuan
   Posté le 11-02-2016 à 09:24:39   

De « l’esprit du 11 janvier » à la « déchéance de la nationalité » : chronique d’une année de régression culturaliste


Publié le 1 janvier 2016par bouamamas

Said Bouamama
1er janvier 2016

Trois séries de faits ont marqués l’année 2015. La première borne l’année par les attentats ignobles de janvier et de novembre. La seconde est constituée des instrumentalisations de l’émotion publique, qu’ils ont suscités dans une logique froide de réal-politique gouvernementale : elle va de « l’esprit du 11 janvier » à la déchéance de la nationalité en passant par le double consensus pour la poursuite de la guerre et pour l’Etat d’urgence renouvelable. La troisième est une conséquence logique de la précédente et se traduit par la banalisation des « abus » de l’Etat d’urgence, par la montée des actes islamophobes, par les résultats électoraux du Front National et par la manifestation raciste et islamophobe d’Ajaccio. Le discours médiatique et politique dominant, en présentant les deux premières séries de faits comme reliées par un ordre de causalité, légitime l’Etat d’urgence et la guerre comme nécessités de la sécurité publique. Par le procédé exactement inverse c’est-à-dire en refusant d’interroger les interactions entre les deux dernières séries de faits, les mêmes discours masquent les responsabilités gouvernementales dans le développement rapide de rapports sociaux racistes dans notre société.



Une question de méthode


Comprendre une dynamique sociale et politique suppose la recherche des liens de causalités entre des faits sociaux et politiques. Séparer ce qui est relié, nier les relations de causalités entre les faits, est une première erreur méthodologique diffusée lorsqu’un dominant, individu ou groupe social, a intérêt à masquer les causes réelles de ses décisions et de ses pratiques.

Des causes générales et abstraites sont alors mises en avant pour masquer les causes matérielles réelles. Des mots lourds envahissent alors le champ lexical. C’est ainsi que nous serions en guerre pour lutter contre la « barbarie » en Syrie aujourd’hui ou pour défendre le « droit des femmes » en Afghanistan hier et non pour des raisons de contrôle des sources pétro-gazières de la région.
C’est de même pour défendre la « laïcité » que la loi interdisant le port du foulard à l’école a été votées en 2004 et non pour détourner l’attention des effets d’un libéralisme économique destructeur. La montée de l’islamophobie, les résultats électoraux du Front National et la manifestation islamophobe d’Ajaccio sont incompréhensibles en partant de causalités générales et abstraites.
Ces faits sont le résultat de causalités matérielles précises : les décisions économiques, militaires et policières internationales et nationales de l’Etat français. La politique de guerre là-bas, de dérégulation économique et de détournement des colères sociales ici, sont, selon nous, les causalités matérielles que masquent les causalités abstraites et générales mises en avant par le discours politique et médiatique.

La recherche des causalités ne peut en outre se réduire à une approche chronologique. Ce qui précède n’est pas automatiquement la cause de ce qui succède. De même que le jour n’a pas pour cause la nuit, le vote de l’Etat d’urgence n’a pas pour cause les attentats ignobles de novembre et la guerre en Syrie n’est pas la conséquence de l’existence de DAESH.

Deux procédés idéologiques des mécanismes de domination peuvent à ce niveau être repérés. Le premier consiste à confondre prétexte et cause. L’invasion du Koweït par l’Irak est ainsi un prétexte qui a médiatiquement et politiquement été construit comme cause pour justifier la guerre du golfe. Le second mécanisme classique des processus de domination est l’inversion de l’ordre des causes et des conséquences.

« L’esprit du 11 janvier », « l’unité nationale » et « l’état d’urgence » ne sont pas des conséquences logiques et inéluctables des attentats de janvier et novembre mais sont le résultat d’une instrumentalisation de l’émotion publique à des fins politiques et économiques libérales et guerrières.

Théorie du complot ou temporalités différenciées ?


Il est de bon ton aujourd’hui d’amalgamer l’effort de compréhension des stratégies des classes dominantes pour imposer une vision du monde conforme à leurs intérêts matériels d’une part et la « théorie du complot » d’autre part.

L’accusation de « conspirationnisme », de « complotisme » ou de « confusionnisme » est même devenue une étiquette infamante brandie face à chaque effort critique. De cette façon s’opère un désarmement idéologique des contestations sociales de l’ordre dominant. Il s’agit bien d’un amalgame au sens de la confusion réductrice entre deux phénomènes hétérogènes.

La théorie du complot présente les événements politiquement signifiants comme le résultat d’une conspiration globale orchestrée en secret par un groupe social plus ou moins important. L’approche stratégique c’est-à-dire matérialiste analyse l’histoire comme le résultat de la lutte entre les groupes dominés (classes, minorités nationale et/ou ethniques, nations, femmes, etc.) et les groupes dominants basée sur une divergence d’intérêt matériel.

La première approche explique la révolution française par un complot maçonnique et la seconde par la lutte entre les féodaux, les serfs et la bourgeoisie. La première explique les luttes de libération nationale de la seconde moitié du vingtième siècle comme le résultat d’un complot communiste alors que la seconde recherche la causalité de ces luttes dans les changements du rapport des forces mondiales ouvrant de nouvelles possibilités de luttes aux colonisés. La première explique l’histoire et ses événements par l’existence d’un complot juif mondial pour dominer le monde alors que la seconde recherche les déterminants historiques dans Les évolutions des rapports de forces entre dominants et dominés. La première explique les guerres contemporaines par un complot de la société des illuminati de Bavière alors que la seconde analyse ces guerres comme conséquences de la lutte pour contrôler les sources des matières premières stratégiques.

Si l’histoire n’est donc pas faite de complots, il existe en revanche une histoire des théories du complot, des moments de leur émergence et de leur développement. Celles-ci fleurissent dans les séquences historiques de crises marquées par une crainte sur l’avenir lointain, une incertitude sur l’avenir proche, la peur du déclassement social, l’affaiblissement des facteurs de sécurités sociales et le relâchement des liens sociaux de solidarité. Cette première série de facteurs ne suffit pas. Pour que se développe les théories du complot de manière conséquente, il faut de surcroît qu’aucune explication crédible ne soit suffisamment disponible pour expliquer cette première série de faits.

C’est à ce niveau qu’apparaît la responsabilité de Hollande et Valls pour ne parler que de la société française. La nécessité vitale pour eux de masquer les véritables raisons de leurs choix politiques et économiques les orientent vers une temporalité de court terme. Les grilles explicatives proposées sont en permanence conjoncturelles, de réaction à une situation, de mensonge sur les résultats logiques de leurs choix (qui eux sont bien structurels et inscrits dans la longue durée).

Expliquer les guerres par leur véritable cause c’est-à-dire les matières premières ou le contrôle d’espaces géostratégiques les rendraient impopulaires. Expliquer la régression sociale généralisée par sa véritable cause c’est-à-dire l’enrichissement d’une minorité la rendrait impossible. La décrédibilisation de ces explications de court terme conduit à l’émergence du terreau des théories du complot comme elle conduit d’ailleurs à la construction de populations bouc-émissaires servant de base au développement des idées et groupes fascisants.

L’instrumentalisation de la réalité immédiate pour lui faire servir les choix économiques et politiques structurels de dérégulation globale devient dès lors un impératif de légitimation. Si « l’esprit du 11 janvier », « l’unité nationale » ou le consensus sur la guerre et l’Etat d’urgence ne sont pas le résultat d’un complot où l’ensemble des actes du scénario était prévu, ils sont en revanche le résultat de l’instrumentalisation des attentats et de l’émotion qu’ils ont suscités.

La lepénisation des esprits


La temporalité de court terme à des fins de légitimation de décisions illégitimes porte un autre effet important : l’emprunt au Front National de son vocabulaire, de ses logiques de raisonnement, de ses manières de problématiser la société. Il s’agit en effet de tenter de rassurer une angoisse sociale en ne s’attaquant pas à ses bases matérielles en attendant la prochaine échéance électorale. A ce jeu les explications univoques et simplistes du Front National restent les plus efficaces quitte à les nuancer à des fins de distinction. Ce processus décrit il y a bien longtemps par Pierre Tevanian et Sylvie Tissoti est en œuvre depuis plusieurs décennies c’est-à-dire depuis la contre-révolution libérale. D’emprunt en emprunt c’est progressivement l’ensemble du paysage idéologique français qui se trouve modifié.

Problématiser les faits et crises sociales à partir de logiques culturalistes, accepter même en les nuançant les théories faisant de l’Islam et des musulmans un problème (pour la démocratie, pour le droit des femmes, pour la laïcité, etc.), reprendre la thématique d’une « identité nationale » en danger par le défaut d’intégration d’une composante de notre société, expliquer les guerres au Sud de la planète par des facteurs uniquement religieux et/ou tribaux, présenter des groupes meurtriers comme DAESH comme surgissement inexplicable de la barbarie ou pire comme conséquence logique d’une religion meurtrière en essence, etc., voilà des décennies que l’hégémonie de cette vision du monde se renforce par emprunts successifs.

Le résultat est au rendez-vous : le développement des rapports sociaux racistes dans notre société. Loin d’être une situation isolée, la manifestation islamophobe d’Ajaccio reflète le développement bien réel de ces rapports sociaux sur l’ensemble du territoire. De telles manifestations existent en potentialité ailleurs. Bien sûr ni Sarkozy, ni Hollande ne souhaitent un tel résultat mais celui-ci reste la conséquence logique de décisions de court-terme prisent pour répondre aux besoins de légitimation immédiats de leurs projets de régression sociale.
La lepénisation des esprits est un processus c’est-à-dire qu’elle ne peut être stoppée que par la rupture franche et nette avec la logique qui la porte. Or une telle rupture n’est pas possible pour un parti socialiste qui a définitivement fait le choix de la mondialisation capitaliste et de ses nécessités que sont les guerres et la régression sociale généralisée. Elle débouche inévitablement sur une lepénisation des actes. Elle ouvre enfin pour le Front National à une logique de surenchère qui n’a aucune raison de s’arrêter.

La proposition du gouvernement d’instaurer une « déchéance de la nationalité » pour les « binationaux » condamnés pour terrorisme est, non seulement, approuvée par le Front National mais celui-ci propose de l’élargir à d’autres situations. « Une fois que le principe a été réhabilité par François Hollande, précise Florian Philippot, nous allons passer à l’étape numéro 2, c’est-à-dire faire pression pour que cette déchéance soit appliquée concrètement beaucoup plus largement (2). »

La même logique de surenchère est repérable sur de nombreuses autres questions : L’islamophobie qui se déploie de l’interdiction initiales de porter le foulard au sein de l’école publique à une demande d’extension dans les hôpitaux, les entreprises, la rue, etc. ; La sécurité qui se traduit par une demande d’armements plus conséquents des policiers puis s’étend à l’armement de la police municipale et pourquoi pas demain à la vente libre des armes comme aux Etats-Unis ; Les conditions exigées pour le regroupement familial qui ne cesse de croître depuis trente ans, etc. Sur toutes ces questions ce que le Front National propose devient ultérieurement une réalité mise en œuvre par la droite et/ou le parti socialiste.

L’acceptation d’un champ idéologique entraîne inévitablement les conséquences pratiques de ce champ. L’acceptation pour des raisons de légitimation de court-terme et/ou pour des raisons de détournement des colères sociales et/ou pour des raisons électorales du culturalisme comme grille de lecture du monde conduit inévitablement à un développement des rapports sociaux racistes concrets.



L’approche culturaliste de la nationalité et logique d’exception


Les processus culturalistes que nous décrivons s’inscrivent désormais dans la longue durée c’est-à-dire qu’ils se déploient depuis plusieurs décennies. Toutes les mesures culturalistes ne se valent cependant pas. Certaines d’entre-elles signifient des basculements qualitatifs au sens où elles marquent l’éclatement d’un verrou idéologique issu des luttes sociales passées et en particulier de la lutte contre le fascisme au mitan du vingtième siècle et des luttes anticolonialistes des décennies suivantes. Rendre possible la déchéance de la nationalité est une mesure signifiant une telle rupture qualitative.

La colonisation instaure un clivage légal entre d’une part des citoyens français et d’autre par des « sujets français ». Elle crée pour les indigènes selon le juriste Jacques Aumont-Thiéville une position « intermédiaire entre celle du citoyen français et celle de l’étranger puisqu’ils sont sujets français (3) ».

Ce faisant, elle fonde un droit d’exception s’appliquant à certains français et non à d’autres. Une fois la logique d’exception posée, elle s’étend inéluctablement comme en témoigne la distinction entre « français de papier » et « français de souche » qui date de l’époque coloniale. La hiérarchisation des « français » en fonction de leurs origines touche ainsi les « naturalisés » même européens :

« Compagnons de France ! A l’appel ! Martinez ! – Présent. Navarro ! – Présent. Esclapez ! – Présent. Napolitano ! Canelli ! Présent ! Présent ! ». Sur les places des villages et des villes d’Oranie, les dimanches matins du salut aux couleurs, le défilé des noms des « compagnons »’ lancés avec l’accent râpeux d’Oran donnait une bonne idée des origines de ceux que les Français « authentiques » appelèrent longtemps avec mépris les « néo-français », ou mieux encore « les Français à 2,75 F » (du prix du papier timbré sur lequel s’établissait la demande de naturalisation)

Le décret-loi du 22 juillet 1940 du maréchal Pétain prévoit pour sa part dans son article 1 « la révision de toutes les acquisitions de nationalité française ». Bien sûr nous n’en sommes pas là mais il s’agit bien d’autoriser une déchéance pour des personnes nées françaises sur le seul critère de l’origine. François Hollande le précise nettement le 16 novembre devant le congrès :

Nous devons pouvoir déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou un acte de terrorisme, même s’il est né Français, je dis bien même s’il est né Français, dès lors qu’il bénéficie d’une autre nationalité (4).

Quant à la veine idéologique d’une telle mesure, le ministre de la justice de Pétain Raphaël Alibert la précise en argumentant le décret-loi avec un vocabulaire que l’on pourrait croire contemporain : « les étrangers ne doivent pas oublier que la qualité de Français se mérite (5). »

Les réponses de Manuel Valls ont, bien entendu été une dénonciation offusquée de l’amalgame entre des situations incomparables. Son argumentaire ne peut cependant pas nous rassurer. Selon lui cette mesure n’est pas nécessaire pour des raisons d’efficacité dans la lutte contre le terrorisme. Elle est de nature symbolique :

« Oui, c’est une mesure symbolique ». Mais « quand des Français prennent les armes contre d’autres Français, prônant la haine de la France, brûlant d’ailleurs le passeport, reniant tout ce que nous sommes, l’Etat, la République peuvent être amenés à prendre un certain nombre de mesures, qui sont à la fois symboliques et concrètes (6). »

Si la mesure n’a aucune efficacité, si elle est entièrement de nature symbolique, c’est qu’il s’agit bien de faire éclater un verrou idéologique. Il ne faut jamais sous-estimer les effets d’un tel éclatement quand bien même celui-ci se limiterait à la sphère symbolique. La disparition d’un verrou idéologique libère et autorise, invite et incite, légitime et rend utilisable, des termes et des concepts, des logiques de pensées et des modes de raisonnement, jusque-là prohibés par l’état du rapport de forces. Ce qui est autorisé par l’éclatement de la nationalité homogène qu’instaure la déchéance de la nationalité se sont des pratiques d’exception jusque-là prohibées, ce sont des traitements inégalitaires légaux sur la seule base de l’origine.

Nous sommes bien en présence d’une politique de la race construite par en haut pour des raisons de légitimation de court-terme mais imprégnant désormais largement la société française comme en témoigne les derniers sondages comme la manifestation d’Ajaccio.

Le peuple de France (comme tous les autres peuples) n’est pas et n’a jamais été raciste par essence. En revanche, il le devient dans certaines périodes historiques, quand se conjuguent des discours culturalistes durables et des incertitudes sociales. Ce fut le cas à l’époque coloniale, telle est aussi notre situation actuelle. La seule réponse est le développement d’une autre explication du présent et d’une autre vision de l’avenir. Mais pour cela une première étape est nécessaire qui consiste à briser les consensus idéologiques que l’on tente de nous imposer. La lutte contre les guerres, l’Etat d’urgence et l’islamophobie revêt désormais le caractère d’une urgence sociale et politique.

Notes :

1) – Pierre Tevanian et Sylvie Tissot, Mots à Maux, Dictionnaire de la lepenisation des esprits, Dogorno, Paris, 1998.
2) –http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20151231.OBS2111/quand-le-fn-proposait-la-decheance-de-nationalite-pour-de-simples-faits-delictuels.html
3) – Jacques Aumont-Thiéville, Du régime de l’indigénat en Algérie, cité in Olivier Le Cour Grandmaison, La découverte, Paris, 2010, p. 57.
4) – http://libertes.blog.lemonde.fr/2015/12/05/decheance-de-nationalite-le-precedent-de-vichy/
5)- Journal de débats du 24 juillet 1940.
6) – http://www.bfmtv.com/politique/pour-valls-la-decheance-de-nationalite-est-une-mesure-symbolique-936124.html