Sujet :

Aux armes historiens !

Finimore
   Posté le 23-09-2012 à 07:27:09   

Sur le site de l'émission "La bas si j'y suis" (de D Mermet) vous pouvez écouter cette émission sur Eric Hobsbawm.
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2538

Nous pouvons lire en présentation :
"La Révolution n’a pas changé grand-chose"...
"La Révolution, mère des totalitarismes du XXe siècle"...

Contre ces affirmations, l’historien britannique Eric Hobsbawm répond qu’il s’agit "d’un événement extraordinaire qui a bouleversé le monde".

Dans son ouvrage, paru en 2007 aux éditions de La Découverte, l’objectif de Hobsbawm est de répondre aux historiens "révisionnistes" en les restituant dans la longue succession des débats et des interprétations suscités par la Révolution française.

Il montre clairement comment les libéraux de la première moitié du XIXe siècle ont su utiliser son souvenir pour imposer leur programme politique. Ce sont bien les jeunes libéraux de la Restauration, et non les historiens marxistes ultérieurs, qui ont façonné l’interprétation de la Révolution comme aboutissement de l’ascension séculaire de la bourgeoisie.

Au cours des chapitres, Eric Hobsbawm examine surtout comment certains ont cherché à "dépasser la révolution bourgeoise" en utilisant la mémoire de la Révolution pour aller au-delà du libéralisme.

Avec la constitution de la Ve République, les mutations du capitalisme mondial, le triomphe du libéralisme anticommuniste, ainsi que les anciennes croyances, et en premier celle en la Révolution, ont ainsi peu à peu été abandonnées par la plupart des historiens. "

Et ce commentaire :
Les entretiens avec Eric Hobsbauwm soulèvent en filigrane nombres de questions y compris sur certaines idées d’Hobsbauwm lui-même. Il faut bien comprendre pourquoi et quel intérêts idéologiques et politiques il y a eu en 1989 pour la bourgeoisie et la classe capitaliste de mettre en avant François Furet pour la commémoration du bi-centenaire de la Révolution Française. Ce n’est pas un hasard si Furet est non seulement un élément très important dans ce que Michael Christofferson appelle l’idéologie antitotalitaire dans son livre « Les intellectuels contre la gauche (Agone 2009) ». Furet fut abondamment mis en avant en 1997 lors de la sortie du « Livre noir du communisme » qu’il devait préfacer mais Furet est mort avant la sortie de ce livre et c’est finalement Stéphane Courtois qui en assurera la préface. C’est sous la photo de François Furet que s’ouvre le mercredi 03.12.1997 l’émission de FR3 « LA MARCHE DU SIECLE » (dont le thème autour de la sortie du livre préfacer par Courtois était « 85 millions de morts : la sombre histoire du communisme » Jean-Marie Cavada rend un hommage appuyé à François Furet. Il y a bien une logique qui n’est pas nouvelle mais qui était déjà en vigueur en 1977 lors de la médiatisation des « nouveaux philosophes » est la sortie du livre de Bernard-Henri Lévy « La barbarie à visage humain ». La cible de ce « courant philosophique » dont la majorité (mis à part De Benoist qui est d’extrême-droite) vient de la gauche (PCF, maoïstes) c’est bien à travers le rejet de toute forme de révolution, l’épisode de l’expérience soviétique et la Grande Révolution Socialiste d’Octobre 1917.