Sujet :

anti-complotisme et défiance populaire

Xuan
   Posté le 09-09-2015 à 19:14:48   

C'est ce soir sur radio galère

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L’anti-complotisme est à la mode chez les bien-pensants !


Il est vrai que les complotistes qui voient dans tous les évènements contemporains la main de tel ou tel groupe clandestin sont une cible facile, d’autant plus facile qu’ils ont souvent trouvé un unique chef d’orchestre souterrain qui tire toutes les ficelles mais qui varie d’un cercle complotiste à un autre ce qui en diminue beaucoup la pertinence.
Mais l’anticomplotisme ne saurait se contenter d’une victoire si anodine sur d’aussi pauvres adversaires qui ne leur donnerait accès à aucun média officiel, qui les priverait de la satisfaction d’une audience multipliée par la densité du réseau informatif contemporain et peut-être dans certains cas de ressources.

>Il trouve un nouvel essor car les classes dirigeantes ont aujourd’hui une conscience de plus en plus nette que les classes dirigées manifestent un scepticisme de plus en plus prononcé par rapport à leur discours. Force est de constater que ce scepticisme a de quoi s’alimenter : après « le charnier » de Timisoara, les « armes de destruction massive » de Saddam Hussein, la « mission accomplie » de Bush en Juin 2003, et tant d’autres fabrications, une lassitude certaine s’empare des populations face aux versions officielles des évènements , aux « narratives » et autres « story tellings » du pouvoir, et au travail des « communicants » voués d’ailleurs aux gémonies par ceux là-même qui les payent quand ils déclarent après un échec patent « notre politique était la bonne mais nous avons mal communiqué ». En clair nos vessies n’ont pas été prises pour des lanternes ! Conclusion : changeons de fournisseur de vessies !
L’anti complotisme a donc pour fonction de mettre à l’index (version vaticane traditionnelle) d’ostraciser (version athénienne V° avant notre ère) de diaboliser et d’exclure du champ médiatique tous ceux qui émettent des doutes sur la version officielle d’un évènement car ils sapent ce fameux consensus, forme sociologiquement proprette de l’apathie populaire recherchée. La caravane du pouvoir voudrait désormais passer sans même que les chiens aboient.

Mais cette activité ne s’exerce pas que sur l’actualité. Elle s’étend et elle a même fait ses classes en histoire contemporaine (selon le découpage académique reconnu « l’Histoire Contemporaine » couvre la période qui va de la révolution française à nos jours).

Dans un entretien exclusif sur son métier et ses travaux, l’historienne Annie Lacroix-Riz nous explique les difficultés actuelles du travail de l’historien qui fait des recherches sur les actions de la classe dirigeante contemporaine et qui se convainc très vite quand il accède aux sources documentaires que sous le discours public officiel se cachent d’autres projets, d’autres stratégies et qu’entre le secret d’Etat, le confidentiel et le complot, la distance n’est pas si grande.


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> MERCREDI 9 SEPTEMBRE DE 20H A 21H30