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2024 université d'été du PCF

Xuan
   Posté le 26-08-2024 à 20:46:44   

Franck Marsal : ce qu’ont voté les communistes à propos de la guerre en Ukraine…
26 août 2024

https://histoireetsociete.com/2024/08/26/franck-marsal-ce-quont-vote-les-communistes-a-propos-de-la-guerre-en-ukraine/

Voici l’intervention de Franck lors de l’université d’été du PCF après l’étonnante prestation de Vincent Boulet le responsable du secteur international dont je vous décris par ailleurs la “méthode” d’enfumage et d’autres réflexions, impressions sur ces journées. Mais pour revenir à l’intervention de Franck Marsal, il faut voir le rôle très important qu’elle a joué et en quoi elle a fait consensus : les communistes, je ne crains pas de l’affirmer, à 80% minimum veulent que l’on respecte les positions du Congrès et ils ont eu l’impression que sur le plan de l’international en particulier ces positions n’étaient pas respectées et que cela nuisait à leur propre activité durant la campagne électorale ou plutôt les campagnes électorales depuis les européennes jusqu’à la dissolution et les législatives. D’où la force qu’avait pris ce rappel des positions internationales face à la dérive systématique de tout ce qui avait trait à ce secteur dans l’ensemble de la vie du parti. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)



Ce qu’ont voté les communistes à propos de la guerre en Ukraine

La guerre fait rage en Ukraine depuis 30 mois. Elle ne cesse de s’étendre, gagnant désormais le territoire russe, de s’approfondir, avec de nouvelles armes, et de s’approcher d’une guerre totale entre la Russie et l’OTAN, avec le risque d’escalade nucléaire. L’Ukraine n’est pas officiellement admise dans l’OTAN, mais les principaux pays dirigeant cette organisation ont signé avec le gouvernement de Kiev des pactes militaires bilatéraux, dont les détails ne sont d’ailleurs pas complètement connus. Des armes de l’OTAN, des financements de l’OTAN, des mercenaires et conseillers militaires de l’OTAN alimentent quotidiennement la guerre, y compris sur le territoire russe.

Face à cette situation, les mobilisations pour la paix sont faibles. Contrairement à ce qui a pu se produire par le passé, à la longue tradition de résistance à la guerre, en particulier en France, bien peu d’actions sont organisées. Les prises de positions sont parfois confuses, parfois même alignées sur le discours de l’OTAN dans une forme nouvelle d'”union sacrée”, semblable à celle qui avait emportée les consciences durant les premières années de la 1ère guerre mondiale, avant que les horreurs des guerres de tranchées et l’absurdité de cette guerre impérialiste ne soit exposée au grand jour.

Dans ces circonstances, il est important de se pencher sur les positions prises par le parti qui, dans la violente histoire du 20ème siècle a joué ce rôle de conscience irremplaçable, le Parti Communiste Français. Né de l’opposition à la guerre, le PCF n’a jamais hésité à dénoncer les guerres et l’impérialisme. Un épisode en particulier nous ramène directement dans la région du Donbass, de la Crimée et du sud de l’Ukraine : Dès novembre 1918, Clémenceau donne l’ordre d’une intervention en Russie du Sud, contre la révolution. Une escadre est envoyée en mer noire et débarque à Odessa le 18 décembre, puis à Sébastopol le 26. Une escadre britannique participe aussi à l’intervention, ainsi que quelques troupes polonaises, tchèques et roumaines, ce qui permet de lui donner maintenant une coloration plus « alliée ». Il faut attendre janvier pour occuper Kherson, et ce n’est que le 31 que Nikolaïev (centre de construction navale russe), et Kertch sont atteints. L’accueil de la population locale est hostile et les troupes ne comprennent pas le sens de cette intervention. L’armée rouge, l’armée de la révolution combat les troupes “blanches” et progresse vers le Donbass. le 14 mars, Mikolaëv, important port de construction navale sur la mer noire est pris. Le 30 mars, c’est Marioupol et le 7 avril Odessa. L’Armée française tente de garder le contrôle de la Crimée et du port stratégique de Sébastopol. C’est alors qu’une large vague de mutinerie gagne la flotte française. Sur un large nombre de navires, on hisse le drapeau rouge, on chante l’internationale, on élit même parfois des soviets ou des comités de soldats et on refuse les ordres. Deux futurs dirigeants communistes participent à ces mutineries : André Marty et Charles Tillon. Face aux avancées de l’armée rouge et au risque révolutionnaire en son sein, l’armée française se retire.

Toute l’histoire du PCF sera ensuite marquée par ses positions courageuses, valant souvent la prison à ses militants ou à ses dirigeants contre les guerres et contre l’impérialisme : opposition à la guerre du Rif, à l’occupation de la Rhur, participation aux brigades internationales en Espagne, clandestinité et résistance durant la seconde guerre mondiale, engagement dans la décolonisation, lutte pour le désarmement (en particulier nucléaire) …

C’est pourquoi la position du PCF revêt un caractère important face à toute situation de guerre et lorsque se pose la question d’une mobilisation contre la guerre et contre l’impérialisme. La faiblesse de l’investissement du PCF dans la mobilisation pour la paix pose donc question, même s’il n’est pas le seul à se montrer pour le moins attentiste, voire parfois à relayer l’argumentation du gouvernement français et de l’OTAN. On peut citer notamment le vote par les députés de la résolution 390, engageant le soutien militaire de la France à l’Ukraine et fait apparaître le conflit comme sans autre cause que le bellicisme russe, laissant notamment de côté la politique d’extension de l’OTAN vers l’est, le coup d’état de Maïdan qui a déchiré l’Ukraine en 2014, la non-application des accords de Minsk.

En mars 2023, les communistes avaient l’occasion de s’exprimer en congrès sur cette situation et ont fait entendre un tout autre son de cloche. Pourtant, comme nous allons le voir, cette position prise démocratiquement et statutairement par les adhérents du parti ne se traduit que très partiellement et de manière déformée dans l’action concrète, encore aujourd’hui.

D’abord, sur les causes de la guerre : Si l’attaque de la Russie contre l’Ukraine est dénoncée (“L’invasion de l’Ukraine décidée par le régime russe de Vladimir Poutine est injustifiable et criminelle. Nous sommes solidaires du peuple ukrainien.”), les causes plus larges et plus profondes de l’affrontement global entre l’OTAN et la Russie sont rappelées et mise en exergue (“Elle fut aussi déclenchée dans le contexte de la politique d’expansion continue et de l’installation de bases militaires de l’Otan vers l’Est, en dépit des engagements étasuniens, et de la non-application par les gouvernements ukrainien et russe des Accords de Minsk, qui pouvaient mener à un règlement politique de la guerre civile en Ukraine et dont la France et l’Allemagne s’étaient portées garantes.“). Il a été depuis confirmé publiquement par François Hollande (alors président de la république française) et Angela Merkel (alors Chancelière de l’Allemagne) que les accords de Minsk n’avaient été, du point de vue de l’Ukraine et de l’OTAN qu’une tromperie, destinée à gagner du temps pour réarmer l’Ukraine, sans intention véritable de les appliquer, notamment sur leur volet politique accordant l’autonomie au Donbass). Plus généralement, le congrès du PCF a rappelé que “Pour le capital, la guerre et l’interventionnisme politique et militaire font partie des débouchés. On voit aussi une fraction du capital financier chercher un mode d’accumulation brutal et autoritaire, en s’appuyant voire en s’alliant avec l’extrême droite, ou en nourrissant l’autoritarisme. “. Il est noté que “ la guerre est utilisée par les États-Unis pour renforcer leur hégémonie en Europe, par les États et les industriels de l’armement pour relancer la course aux armements, et les classes dirigeantes l’utilisent pour imposer des politiques d’austérité et des sacrifices toujours plus
importants au monde du travail.”

Ensuite, sur la fourniture d’armes, les communistes ont jugé que “La fourniture d’armes lourdes et offensives ajoute de la guerre à la guerre.” Ce qui équivaut à condamner les transferts d’armes opérés par la France comme les chars, les véhicules blindés, les missiles SCALP … On peut constater également depuis que la distinction entre “armes offensives” et “défensives” n’a plus de sens et que le gouvernement de Kiev est dans une fuite en avant offensive généralisée. Plutôt que la guerre, le congrès du PCF a appelé à des négociations, et en premier lieu à un “cessez-le-feu” : “Tout doit être mis en œuvre pour trouver le chemin d’un règlement politique, sous l’égide de l’Onu, permettant de restaurer la souveraineté de l’Ukraine, d’établir des garanties de sécurité pour tous les pays de la région, pour l’Ukraine et pour la Russie, de réunir les conditions d’une paix juste et durable et d’une sécurité collective sur tout le continent européen, d’un désarmement global et multilatéral.”

En conséquence, les communistes ont décidé de lancer une vaste mobilisation pour la paix : “il y a besoin d’une mobilisation internationale exceptionnelle pour rompre l’engrenage guerrier en cours, l’escalade de la course aux armements, l’aiguisement des tensions et des conflits militaires, et le danger nucléaire.” “”Il y a donc urgence à mobiliser pour dire « stop à la guerre » et pour un cessez-le-feu. Le PCF prendra toutes les initiatives afin de mobiliser l’ensemble des forces de paix (associations et syndicats) pour faire advenir un nouvel ordre mondial de paix, de sécurité et de coopération. Nous appelons les pacifistes, humanistes et progressistes à engager dans tout le pays une grande campagne pour la paix.”

Plus de 18 mois après, alors que la guerre menace chaque jour d’embraser le monde, l’analyse opérée par le congrès du PCF garde tout son sens et la campagne proposée toute son urgence.


Edité le 26-08-2024 à 20:48:21 par Xuan


Xuan
   Posté le 26-08-2024 à 20:47:41   

Xuan 26 août 2024 at 13 h 33 min
C’est un grand pas en avant.
Frank s’appuie à la fois sur le passé révolutionnaire du PCF et sur la volonté de l’immense majorité pour isoler la fraction atlantiste.

Il nous faudra faire un second pas en avant, pour la paix.
Revenir sur une autre exigence affirmée par le PCF et Fabien Roussel avant les législatives de 2022 : « Rompre avec l’OTAN pour assurer la sécurité collective »
https://www.pcf.fr/rompre_avec_l_otan_pour_assurer_la_securit_collective
Cette déclaration, signée par Vincent Boulet en personne, revendiquait même sa dissolution !

Mais peu après l’agression russe en Ukraine, Fabien Roussel déclarait avec un opportunisme totalement incohérent vouloir à la fois sortir d’une « alliance de bloc contre bloc », et simultanément : « quitter l’OTAN n’est absolument pas le sujet », repoussant cette exigence à la fin du conflit.
https://www.dailymotion.com/video/x88r2gi
Peut-on encore vouloir « sortir de l’OTAN » ? Et ce slogan est-il réaliste ?
On pourrait penser qu’il est irréalisable dans le cadre du capitalisme, compte tenu de l’allégeance de la grande bourgeoisie.

Mais dans son intervention, Frank pose déjà les jalons de cette exigence :
L’OTAN est à l’origine du conflit en Ukraine, l’OTAN nourrit la poursuite du conflit quel qu’en soit le prix et les conséquences pour toute notre région.

L’OTAN est à l’origine du conflit parce que l’hégémonie des USA est incompatible avec le développement indépendant des autres nations, et qu’elle fomente partout la subversion, la division et la guerre.
C’est une alliance dont la finalité n’est pas la paix mais la guerre, non pas la sécurité mais la destruction des nations et le massacre des populations.
Et le scenario s’est reproduit au Moyen Orient, où les USA se sont opposés au cessez-le-feu et continuent de fournir des armes à Israël.
Maintenant la guerre économique avec la Chine Populaire peut virer au conflit militaire parce que les USA envoient encore des armes à Taïwan, au Japon, en Corée du sud, et poussent les Philippines à l’affrontement.

Il est absolument indispensable d’accompagner la défense de la paix en désignant l’hégémonisme US comme le fauteur de guerre n°1 et la première menace contre la paix mondiale.
Xuan
   Posté le 06-09-2024 à 20:57:27   

A propos de Vadim Kamenka

Les libéraux en fuite répètent le chemin des traîtres, par Dmitri Goubine


5 septembre 2024

https://histoireetsociete.com/2024/09/05/les-liberaux-en-fuite-repetent-le-chemin-des-traitres-par-dmitri-goubine/

Voici Ponomarev, en train d’agir à Koursk, il s’agit du chef de réseau de Vadim Kamenka, le responsable de la politique internationale de l’Humanité qui diffuse dans la presse communiste les informations de ce qui est en train de devenir une officine de terrorisme international avec l’évolution de la guerre en Ukraine. Mais le réseau a d’autres points d’appui. Ce qui s’est imposé à nous comme conclusion après l’université d’été du PCF, c’est la possibilité d’unité des communistes et donc au-delà de la gauche et du pays, même si les interprétations du passé voire de la géopolitique conservent des points de débats. En revanche, il existe au sein de ce parti un courant inféodé à l’impérialisme, à l’OTAN qui soutient de fait guerre, terrorisme, sur le modèle d’un Glucksmann et qui relaie ce type de réseau. Le choc qu’a été l’intervention de Clémentine Fauconnier, en fin d’université, sans possibilité de réelle contradiction, comme la lecture d’articles dans l’Humanité directement repris des moules de la CIA, est un véritable problème pour l’audience du PCF voire la gauche elle-même. Cela a en France comme partout la conséquence d’offrir un boulevard à l’extrême droite qui apparait comme plus pacifiste, plus “sécuritaire” que la gauche. Ou encore de laisser le champ libre à un gauchisme de division qui va dans le même sens et interdit tout rassemblement. Nous ne sommes pas aussi éloignés en constatant cela de la comédie qui se déroule au parlement français face à l’Élysée marionnette de l’impérialisme… (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

https://vz.ru/opinions/2024/8/31/1284513.html

Ceux qui, il n’y a pas si longtemps, se qualifiaient fièrement d’oppositionnels sont devenus non seulement des traîtres, mais aussi des épigones. L’histoire de la Russie en a déjà été témoin, et certains devront rafraîchir leurs connaissances.

L’« opposant » russe Ilya Ponomarev* (inscrit sur la liste des extrémistes et des terroristes de la Fédération de Russie) a demandé à Kiev de l’autoriser à diriger des autorités alternatives dans la région de Koursk, contrôlée par l’AFU. “Si l’Ukraine nous permettait de réaliser nos idées sur la création d’autorités, nous gagnerions automatiquement en subjectivité politique, et pas seulement à l’intérieur de la Russie. Personne ne pourrait plus nous ignorer, car le drapeau blanc-bleu-blanc flotterait sur les bâtiments de l’administration d’État dans la région de Koursk », a déclaré M. Ponomarev dans une interview accordée au journal polonais Rzeczpospolita.

Le journaliste Sergei Parkhomenko* (agent étranger) pense que l’attaque de l’AFU sur la région de Koursk « profitera » aux Russes.

– Sergueï, vous faites la fête ? Vous réjouissez-vous des succès de l’AFU, dites-moi franchement ? – a demandé l’agent étranger Farida Kurbangaleeva à Parkhomenko.

– Oui, oui. Pour être honnête, oui. Il me semble que c’est un bon point, un point important “, a-t-il répondu avec assurance. Selon M. Parkhomenko, les combattants de l’AFU effectuent désormais un « important travail d’éducation auprès de la population russe ».

Le célèbre ancien galeriste Marat Gelman (agent étranger) a également évoqué la possibilité de créer des autorités alternatives dans la Fédération de Russie si une partie de la région de Koursk reste sous le contrôle de l’AFU.

“Toutes les victoires de l’Ukraine sont pour le bien de la Russie. Je me réjouis des succès de l’AFU », a déclaré l’humoriste Viktor Shenderovich* (agent étranger) sur les ondes de la chaîne polonaise Belsat, orientée vers la Biélorussie.

Ils se réjouissent donc de l’occupation du territoire russe et sont prêts à y régner. Si, bien sûr, Zelensky le permet. Après tout, en leur temps, les nazis ont permis à des Voskoboynik et Kaminsky de diriger la « République de Lokot », organisée sous le contrôle des occupants nazis en 1941. Le district autonome de Lokot (1) était situé sur un territoire de 10 300 kilomètres carrés (plusieurs districts des régions actuelles de Briansk, d’Orel et de Koursk). C’est-à-dire à proximité des lieux où Ponomarev aimerait mener ses activités aujourd’hui. Cette autonomie, selon le plan des organisateurs et des conservateurs de Berlin, devait servir de terrain d’essai pour un éventuel gouvernement russe collaborationniste sous l’égide des SS.

Cependant, l’opinion du Führer sur l’avenir, ou plutôt l’absence d’avenir, du statut d’État de la Russie a été formulée plus tôt et n’a pas changé. Dès le 16 juillet 1941, lors de l’une des réunions, Hitler déclarait : « La création d’une puissance militaire à l’ouest de l’Oural ne devrait plus jamais être à l’ordre du jour, même si nous devions nous battre pendant cent ans pour cela. L’Empire ne sera en sécurité que s’il n’y a pas d’armée étrangère à l’ouest de l’Oural. La défense de cet espace contre tous les dangers possibles est assumée par l’Allemagne ».

En septembre 1941, après la retraite de l’Armée rouge, Konstantin Voskoboynik commence à créer un gouvernement local fidèle aux Allemands (2e armée de Panzer de Guderian) et des détachements de Polizai locaux. En janvier 1942, les partisans le tuent et le pouvoir passe à son adjoint Bronislaw Kaminski. Les détachements de traîtres armés sont reformés en « Armée populaire de libération de la Russie » au sein de la SS, et les propagandistes locaux prennent le nom de « Parti socialiste populaire de Russie ».

« La population était pillée par tous ceux qui le pouvaient, du simple policier à Kaminsky lui-même….. En général, lorsqu’on apprenait que tel ou tel villageois faisait partie d’une unité de partisans ou les aidait, sa famille était dévalisée, tout était pris : le bétail, la volaille, la nourriture et même les vêtements. Tout ce qui était volé à la population était stocké dans un entrepôt spécial chez Kaminski, qui le distribuait à ses copains », a raconté l’un des témoins aux enquêteurs.

Ils veulent forcer l’ours russe à casser du bois
Se réjouir de la mort et du chagrin de ses concitoyens est une entreprise pernicieuse.
Les agents étrangers échangés sont devenus des ennemis pour les leurs.
Après l’expulsion des occupants de ce territoire, Kaminski et sa bande s’installent dans le district de Lepel, dans la région de Vitebsk. Plus tard, ses hommes participent à la répression de l’insurrection de Varsovie et Kaminski lui-même, qui avait atteint le rang de Brigadenführer SS, est fusillé par les Allemands pour pillage.

Au total, sur le territoire de la RSFSR et de la BSSR en 1941-1943, la brigade de Kaminski a tué plus de 10 000 citoyens soviétiques et brûlé vif 203 personnes. Ces traîtres ont brûlé 24 villages et 7,3 milliers de foyers, détruit 767 institutions publiques et culturelles. Une certaine “mitrailleuse Tonka”, qui a personnellement abattu un millier et demi de personnes, est particulièrement célèbre.
Alors qu’Ilya Ponomarev pouvait parfaitement s’intégrer dans l’entourage de Kaminsky et Sergei Parkhomenko dans sa machine idéologique, Gelman et Shenderovich n’auraient pu fréquenter que Tonka la mitrailleuse, simplement en raison de leurs noms de famille. En matière d’antisémitisme, les gens de Lokot, comme tous les néophytes du nazisme, s’efforçaient de surpasser les Allemands eux-mêmes. Dans la ville de Dmitriev, région de Koursk, un ghetto est créé, dont les habitants sont utilisés pour le déminage, et ceux qui ne se font pas exploser sont fusillés.

Le sort de Kaminsky et de ses associés aurait dû alerter les agents étrangers, mais ceux-ci espèrent apparemment l’impunité. Ou du moins une vengeance tardive, car cette fameuse mitrailleuse, Antonina Makarova, n’a été démasquée et fusillée qu’en 1979.

Mais nous avons la mémoire longue.

* Reconnu dans la Fédération de Russie comme agent étranger

(1) république de Lokot, article détaillé sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique_de_Lokot
Xuan
   Posté le 06-09-2024 à 21:01:37   

Xuan : Nous avons un travail de mémoire pour rétablir la vérité historique du socialisme réel.
6 septembre 2024

Sur le blog Histoire et Société :
https://histoireetsociete.com/2024/09/06/xuan-nous-avons-un-travail-de-memoire-pour-retablie-la-verite-historique-du-socialisme-reel/

Nous avons un travail de mémoire pour rétablir la vérité historique du socialisme réel explique Xuan dans ce texte qui contribue au débat indispensable initié ici. L’expérience des communistes russes et des peuples qui ont vécu le socialisme est l’enseignement le plus précieux. Elle nous permet de faire la part des erreurs et des succès, pour tirer les leçons indispensables à notre propre projet de socialisme en France. Il est nécessaire d’écarter définitivement la propagande anticommuniste qui assimile le socialisme au nazisme, comme un « totalitarisme ». Si l’analyse que nous faisons par ailleurs dans ce blog sur la signification de la nomination de Michel Barnier comme premier ministre est bien l’avancée irrésistible de l’UE et du “monarque” de l’Élysée vers la fascisation et la guerre, il faut impérativement qu’il existe un parti communiste conscient des enjeux et se dégageant du simple cartel électoraliste pour mieux rassembler y compris à gauche et le peuple français. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)


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Mais l’obstacle le plus grand à ce travail de mémoire n’est pas à l’extérieur de nos rangs, il est chez nous, parce que les forteresses se prennent de l’intérieur et que la contre-révolution russe est venue du parti communiste lui-même comme nous l’avons déjà étudié.
Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau sale de la trahison.

En France le désarroi a été grand, le parti communiste français avait toujours considéré le PCUS comme un « parti père » irréprochable, en écartant certaines polémiques, dans le mouvement communiste international, sur le coup d’état antistalinien de Khrouchtchev.
Et lorsque l’URSS s’est écroulée, c’est un coup de massue qui est tombée sur sa tête.

Il faut revoir le comportement de Robert Hue à « La marche du siècle », en décembre 1997, qui rampe littéralement à quatre pattes devant le faussaire Stéphane Courtois, notamment à 1’40’’ de la vidéo.
https://www.dailymotion.com/video/xcnwox


Stéphane Courtois – Monsieur Hue a condamné fermement le stalinisme et donc Staline. Je pose une question : Comment se fait-il que cet ouvrage (le livre de Ludo Martens « Un autre regard sur Staline » – éd. EPO), qui est une réhabilitation flamboyante de Staline, ait été vendu à la fête de l’Huma à la librairie…désolé je l’ai acheté là-bas au stand des EPO qui était sur la gauche à l’entrée…

Robert Hue – Monsieur Courtois…répétez-le pour que les Français l’entendent… c’est une manœuvre… écoutez je mets les Français juges ce soir Monsieur Courtois de mon engagement antistalinien jusqu’au bout des ongles, j’en apporte la preuve et la démonstration…

S.C. – Je le crois

R.H. – Vous le croyez

S.C. – Alors je vous pose la question il y a encore du travail à faire pour un petit peu nettoyer le parti communiste de ce néo stalinisme…


Robert Hue n’est plus là pour faire la carpette, mais la culpabilité sévit toujours.
Dans une interview pour l’Humanité en ligne, à l’occasion du centenaire du PCF, Guillaume Roubaud-Quashie déclarait que « L’image de l’URSS continue de jouer négativement, mais elle est moins significative pour les plus jeunes générations. » Peut-on compter sur l’oubli pour défendre notre projet de société ?
https://www.humanite.fr/politique/centenaire-du-pcf/guillaume-roubaud-quashie-une-rupture-possible-et-necessaire-698009

Dans une vidéo il répond à quelques questions sur le thème « Le congrès de Tours : la volonté d’une rupture forte au sein de la SFIO »
https://www.youtube.com/watch?v=bBhaH0XIco0
Il y décrit le congrès de Tours comme un moment de rupture « le point le plus incandescent de toute cette phase de recomposition du mouvement ouvrier où effectivement vont se séparer deux grandes familles qui étaient unies jusqu’à présent à l’intérieur de la SFIO » .

Si on parle de « recomposition du mouvement ouvrier » cela veut dire qu’avant et après ce congrès, le « mouvement ouvrier » existe toujours mais sous une autre forme, et que ses « deux grandes familles » en font partie.
De quelle rupture s’agit-il ? D’une rupture « familiale » ou bien de la rupture définitive entre la voie du socialisme et celle du réformisme bourgeois ?

Mais par extraordinaire il ne dit pas un mot de la boucherie de 14, et de la trahison des dirigeants socialistes, votant les crédits de guerre et l’état de siège le jour même de l’enterrement de Jaurès.
Pas un mot non plus de la révolution bolchévique, qui est à l’origine de la création de tous les partis communistes dans la IIIe internationale, et sans laquelle le congrès de Tours n’aurait jamais existé.

Jusqu’où peut aller l’image « négative » du socialisme ?
C’est au sein de la famille communiste que cette image doit d’abord être réhabilitée
Mengistu
   Posté le 09-09-2024 à 23:00:28   

les militants du PCF sont tombés dans le sectarisme social-fasciste en appuyant sans critique roussel alors qu'ils devraient dégager cette émule de robert hue si ils étaient réellement communistes
Xuan
   Posté le 11-09-2024 à 20:25:40   

Tu te trompes, les militants du PCF ne sont pas aussi unanimes que tu le dis, seulement ils ont tiré une leçon du huisme c'est la destruction de leur parti, une liquidation.

Cette liquidation menée conjointement par la clique social-démocrate et par des éléments pro Mélenchon avait été combattue lors de l'avant-dernier congrès.
Dans les deux cas il s'agissait de faire du PCF un parti de colleurs d'affiches soit pour les socialos soit pour LFI. Je rappelle que Mélenchon est lui aussi un social-démocrate et rien d'autre en dépit de ses manières radicales.

La conséquence a été pour la première fois une candidature indépendante de Roussel.
Pour les militants du PCF, même avec un résultat très faible c'est un grand pas en avant sinon leur parti n'existait plus.
Et la défense "sans critique" de Roussel est en fait non pas du social-fascisme mais la seule défense possible de leur parti contre sa liquidation. C'est cela qu'il faut comprendre

Il n'empêche que Roussel n'est vraiment pas fort sur le terrain théorique. Son seul mérite est de garder un point de vue de classe sur ce qui concerne les intérêts matériels du peuple, contrairement à tous les dirigeants bourgeois.
Donc ceci ne redresse pas une ligne atlantiste et réformiste comme toute la "gauche", mais préserve l'indépendance du PCF.
Puis progressivement la position du PCF sur l'Ukraine se rapproche du pacifisme alors qu'il avait appelé à envoyer des armes en Ukraine.
La campagne de Deffontaines va dans ce sens.
C'est une progression très lente. Il y a encore dans ce parti et particulièrement à l'Huma des dirigeants néo trotskistes ou social démocrates comme Kamenka ou Boulet. Mais je constate que le ton change dans ma région, par exemple.

L'article de Franck Marsal montre cette évolution très lente mais réelle.
C'est l'évolution des militants puis de la ligne du PCF qui compte, pas la présence de Roussel à la direction.
Et que les amis de Mélenchon se plaignent d'un "social-fascisme" n'a aucun signification. Mélenchon n'a qu'un but comme Mitterrand c'est de détruire le PCF, "la mort et le néant", et de promouvoir un parti "gazeux" c'est-à-dire la fin de toute forme d'organisation du prolétariat.


Edité le 11-09-2024 à 20:37:19 par Xuan


Mengistu
   Posté le 22-09-2024 à 07:01:22   

je m'inscris en opposition totale à cette vision
après oui le "parti gazeux" de LFI c'est de la fumisterie ça on est d'accord, et l'entrisme dans LFI n'est absolument pas la tâche des communistes anti-révisionnistes, j'ai pu le penser un très court instant et tenter de le réaliser dans ma ville, échec complet surtout à cause de la secte trotskiste du POI qui m'a neutralisé, isolé, agressé physiquement (et je me suis défendu leur causant moult blessures), tenté d'envoyer en détention..

mais le PCF est lui aussi une secte néfaste au prolétariat
il faudrait construire le Parti des Gilets Jaunes en tant qu'avant-garde révolutionnaire, léniniste dans les faits sans forcément abuser de proclamations esthétisantes mais être dans le travail concret
Xuan
   Posté le 12-10-2024 à 11:04:04   

Mengistu a écrit :

le PCF est lui aussi une secte néfaste au prolétariat
il faudrait construire le Parti des Gilets Jaunes en tant qu'avant-garde révolutionnaire, léniniste dans les faits sans forcément abuser de proclamations esthétisantes mais être dans le travail concret


C'est un point de vue unilatéral sur le PCF. Un parti "des gilets jaunes" ne peut pas être une avant garde marxiste-léniniste. Un parti communiste doit s'affirmer comme tel, et se référer ouvertement au marxisme-léninisme, ce n'est pas de l'esthétique c'est une question de principe.
Ce n'est pas un hasard si la "ligue communiste révolutionnaire" s'est transformée en "parti anti capitaliste". Cet abandon a un sens.
Comme la publication "Communiste !" devenue "Révolution !"
Puis "ce que nous voulons : tout !".
Comme les socialos infiltrés dans le PCMLF ont voulu changer son nom en Parti Anti capitaliste.
De même dans le PCF les liquidateurs voulaient abandonner le nom de parti communiste.