Sujet :

G7 2019 : une pantalonnade stérile

Xuan
   Posté le 28-08-2019 à 13:32:14   

A l'occasion du G7 à domicile, Macron espérait s'afficher comme le leader de l'Europe voire un leader mondial porteur de la démocratie libérale et de la liberté bourgeoise, face aux "populistes" et autres engeances.

C'est un échec sur quasiment toute la ligne, à l'exception peut-être du leadership européen, si tant est qu'on puisse parler de leadership.
Et sur ce point, la direction des affaires n'est pas due à ses efforts personnels mais au forfait allemand.

L'entrevue avec Poutine n'a rien donné de visible et rien n'a avancé sur la question de la Crimée.
Poutine et Macron se sont mutuellement reproché leurs dénis de démocratie.
Le retour de Poutine dans le G7 n'est pas à l'ordre du jour du prochain G7, Poutine lui-même a déclaré "il n'y a plus de G8" .
En fait ce club ne lui servirait à rien.

Sur le Brexit rien de nouveau.

L'incendie au Brésil devait le désigner comme l'écologiste n° 1 à l'échelle de la planète. En fait il s'est fait bâcher par Bolsonaro, traiter de colonialiste, et les écologistes ont pointé du doigt l'exploitation française des ressources amazoniennes.
Ses négociations privées avec Trump n'ont débouché sur rien concernant les GAFA.
La reprise des discussions avec l'Iran a été évoquée, mais Trump n'a pas manqué de relever que Macron ne représentait que lui-même.
Et pour finir Trump a tourné les talons en déclarant que ça pouvait bien attendre.

Le G7 a donné la mesure des épaules de Macron, celles d'un gandin impuissant qui ne pèse rien.
Mais aussi tous les pays et tous les peuples du monde ont pu observer que le G7, ancien rassemblement des plus grands puissances impérialistes, est traversé de contradictions insolubles et ne peut prendre aucune décision.


Edité le 28-08-2019 à 20:37:31 par Xuan


Xuan
   Posté le 28-08-2019 à 13:41:46   

Sur l'incendie au Brésil :

Le président brésilien veut des excuses d'Emmanuel Macron avant d'envisager l'aide du G7


http://french.xinhuanet.com/2019-08/28/c_138343398.htm

RIO DE JANEIRO, 27 août (Xinhua) -- Le président brésilien Jair Bolsonaro a demandé mardi au président français Emmanuel Macron de s'excuser en guise de préalable à toute discussion sur l'offre d'aide financière qui a été faite au Brésil pour lutter contre les incendies qui ravagent la forêt amazonienne.
"En premier lieu, M. Macron doit retirer ses insultes envers moi. Il m'a d'abord traité de 'menteur', après quoi - selon les informations que j'ai reçues - il a déclaré que notre souveraineté sur l'Amazonie était une question ouverte", a déclaré M. Bolsonaro à la presse en quittant son domicile à Brasilia.
"S'il veut que nous discutions ou acceptions quoi que ce soit de la France (...), il devra retirer ces paroles avant que nous puissions parler"
, a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron, dont le pays a hébergé le sommet du G7 ce week-end, a proposé que les principales économies mondiales agissent ensemble pour éteindre les incendies qui dévastent de vastes étendues de forêt amazonienne, notamment au moyen d'une aide de 20 millions de dollars américains.
M. Macron avait précédemment décrit ces incendies comme une crise mondiale, et avait invité le G7 à débattre de la question.
Lundi, M. Macron a également lancé l'idée de donner à l'Amazonie, considérée comme le poumon de la planète, une forme de statut international.
Ces propos ont alarmé M. Bolsonaro, qui considère le regard insistant de la communauté internationale comme une menace pour la souveraineté du Brésil sur la région.
Son chef de cabinet, Onyx Lorenzoni, a déclaré lundi soir que le gouvernement brésilien allait décliner cette offre d'aide.

__________________________


Dans le "vaillant petit économiste" Hseize écrit :

Une Amazonie bien pratique pour la politique idiote de Macron
par Hseize


Comme l’expliquent fort mal certains auteurs, il ne faut jamais perdre une bonne crise : avec l’Amazonie qui brûle, il aurait été dommage pour le président français de ne pas en profiter pour pousser son agenda personnel et de ne pas utiliser ce magnifique tremplin médiatique pour une nouvelle fois enfiler le costume (manifestement trop étroit) de héros des temps modernes, sauveur de la veuve, de l’orphelin, de l’air pur et des petits animaux mignons.
C’est ainsi qu’Emmanuel Macron s’est fendu d’un de ces petits tweets indispensables qui auront permis d’amplement modifier les relations internationales de la France avec le Brésil.
Découvrant que des feux de forêts étaient en cours en Amazonie, le président français a donc prestement exprimé son opinion avec toute la diplomatie dont il était capable. On admirera la dextérité de l’homme d’État dans le tweet suivant :

"Notre maison brûle. Littéralement. L'Amazonie...Membres du G7, rendez-vous dans deux jours pour parler de cette urgence..."

Eh oui, c’est troporrible, nous allons tous mourir et pour beaucoup (trop), ce tweet de Macron ressemblait à un cri de détresse et à l’affichage d’une conscience écologique du président français.

La réalité est évidemment très différente puisqu’il s’agit surtout d’un « signalement vertuel », destiné d’une part à pleurer dans le sens des larmes écolo-hystériques, d’autre part à donner le change de tous ceux – très nombreux – qui ne peuvent pas encaisser le dirigeant brésilien qui est directement visé par cette agitation cosmétique, et enfin à donner un semblant de raison solide pour rejeter ensuite toute possibilité d’un accord marchand international, ce qui sera fait dans la foulée quelques heures plus tard avec le rejet officiel de l’accord Union Européenne-Mercosur, pourtant âprement négocié pendant 20 ans.

Les petits intérêts politico-politiciens du président français, très soucieux de ne pas trop effaroucher son maigre électorat, passent donc avant l’avenir du pays (dont une partie dépendait de cet accord), quitte à raconter absolument n’importe quoi…

Parce qu’en observant l’information de base d’un peu plus près, on se rend surtout compte, encore une fois, de l’extraordinaire vacuité de l’agitation élyséenne. Outre la conception erronée de l’Amazonie en « poumon de la planète » (c’est faux), rien dans ce qui se passe actuellement au Brésil ne permet au chef de l’État français de décréter une situation de crise et d’illustrer son tweet d’une photo aussi spectaculaire qu’inexacte puisque vieille d’au moins 16 ans.

En effet, les incendies actuels d’Amazonie n’ont rien d’exceptionnel et ne méritent en rien ni l’hystérie qui s’est emparée des médias et des réseaux sociaux, ni de servir de prétexte aux rebuffades diplomatiques grossières de Macron : eh oui, l’Amazonie brûle régulièrement. Ce n’est certes pas souhaitable, mais c’est un fait qui dure depuis qu’on l’observe par satellite. Et justement, des photos sont disponibles qui montrent bien que les feux de 2019 sont un phénomène connu.

Pour illustrer, en voici quelques unes, de 2007, 2008, 2009 ou 2010, toutes ces années où Lula était au pouvoir au Brésil et où personne n’a semblé s’inquiéter plus que ça.

On en profitera pour noter que l’Amazonie n’est pas la seule zone concernée (Macron devrait d’ailleurs en profiter pour piquer une petite colère à l’encontre d’autres dirigeants politiques, tant qu’à distribuer des baffes). On attend qu’il rouspète un bon coup sur Evo Morales, dont une partie de la Bolivie crame aussi dans l’indifférence médiatique.

On notera en outre qu’en étudiant les données disponibles auprès de la Nasa ou ailleurs, pour noter aussi que 2019 n’est même pas une année record.

On notera enfin que, données récoltées et images analysées, tout indique de surcroît une diminution des zones brûlées sur Terre : depuis 2003, on estime que les surfaces incendiées ont diminué de 25%.

En somme, absolument rien dans le tweet ni dans les emportements de Macron ne peut se justifier réellement : on est dans le théâtre le plus pur. En revanche, le président français, en agissant de la sorte, montre une belle capacité à une forme d’ingérence maladroite, qui s’apparente presque à du colonialisme décontracté dans les affaires du Brésil dont la population n’a pas besoin de recevoir les leçons de morale françaises, pendant que, toujours en Amazonie mais du côté de la forêt guyanaise, les pollutions au mercure de l’industrie aurifère continuent de poser de graves problèmes locaux sans que Macron ne s’en préoccupe guère, le tartufe.

On le comprend : il ne s’agit pas du tout d’un problème environnemental, mais exclusivement politique.
Comme je l’expliquais en introduction, Macron joue ici à fond la carte du signalement vertuel destiné à montrer à tous à quel point il est un bon soldat du Camp du Bien, aussi ouvert d’esprit et progressiste que Bolsonaro serait populiste et vendu à la destruction de la planète, en commençant par la forêt et le climat.
En cela, le président Macron est aidé par une presse d’une servilité dégoulinante et trop heureuse d’enfin pouvoir cogner sur les méchants désignés, ceux qui n’ont pas l’heur de tomber du bon côté de la barrière sémantique du Camp du Bien.

Tout devra être fait pour tenter de broyer dans les polémiques montées de toutes pièces ceux qui refusent l’agenda progressiste. Il en a été ainsi avec Trump ou Orban, il en est ainsi avec Bolsonaro, Salvini ou même Boris Johnson qui bénéficie à son tour du même mécanisme minable.

On mettra par exemple en exergue une photo totalement sortie de son contexte pour mieux faire passer l’idée qu’il s’agit d’un lourdaud sans finesse et créer une belle polémique à peu de frais. La vidéo complète et le contexte qui n’ont (malheureusement pour la clique journaleuse) pas tardé à sortir donnent une explication différente et renvoient les polémistes à leurs petites manigances sur l’Amazonie.

Cependant, ne vous y trompez pas : que ce soit le climat, l’environnement, la gestion de l’immigration, du communautarisme ou des Gilets jaunes, le Camp du Bien est décidé à ne surtout pas se laisser faire. Sa vision du progrès n’est pas négociable.

Et s’il lui faut mentir, tordre les faits ou faire des crises d’hystérie, il le fera.


Hseize


Edité le 28-08-2019 à 18:24:24 par Xuan


Xuan
   Posté le 28-08-2019 à 13:42:44   

Sur la question iranienne Macron avait préparé son coup en imaginant se poser en négociateur incontournable.
Macron s'est fait rapidement recadrer. En Fait Trump se contrefout de lui et de sa médiation, déclarant en partant que la rencontre pouvait attendre.

De son côté le président iranien Rohani a déclaré qu'il ne voulait pas de "photo souvenir" et que Trump devait d'abord revenir sur ses sanctions.



______________________


L'impasse iranienne met en lumière un fossé croissant entre l'UE et les Etats-Unis


http://french.xinhuanet.com/2019-08/28/c_138343283.htm


VARSOVIE, 27 août (Xinhua) -- Le bras de fer entre les Etats-Unis et l'Europe au sujet du programme nucléaire iranien n'a montré aucun signe de relâchement après que le président iranien Hassan Rohani a rejeté une initiative française qui visait à lui faire rencontrer le président américain Donald Trump.

Mardi, à Téhéran, M. Rohani a souligné qu'aucun dialogue ne pourrait avoir lieu tant que Washington n'aurait pas levé ses sanctions contre l'Iran.
Ses propos ont fortement réduit l'éventualité d'un réchauffement des relations entre l'Iran et les Etats-Unis.

Lundi, après que le président français Emmanuel Macron a déclaré que d'intenses efforts diplomatiques avaient permis de réunir les conditions nécessaires à une rencontre entre les dirigeants des deux pays, le président Trump avait en effet déclaré qu'il était prêt à rencontrer M. Rohani.

Ce nouveau revers met une fois de plus en lumière une situation de plus en plus complexe, qui a généré de profondes divergences entre l'Europe et les Etats-Unis au sujet de l'Iran.

"En Occident, il existe de fait des approches très différentes au sujet de l'Iran. Ces différences existent depuis longtemps" , a indiqué Robert Czulda, professeur assistant spécialisé dans la politique du Moyen-Orient à l'Université de Lodz, en Pologne.
"Comme je l'ai déjà écrit à plusieurs reprises, l'accord sur le nucléaire qu'est le JCPOA (Plan d'action global conjoint) était censé être un des accomplissements phare de la politique étrangère commune de l'UE, ainsi qu'un symbole de la puissance croissante de l'Union" , a déclaré M. Czulda à Xinhua lors d'une interview.

Les relations entre Washington et l'Union européenne se sont refroidies l'an dernier après que Donald Trump a intensifié ses pressions sur le gouvernement iranien en décrétant des sanctions économiques sévères contre Téhéran. Ces sanctions ont également contribué à élargir le désaccord entre Washington et Bruxelles sur le JCPOA, un accord historique dont les Etats-Unis se sont retirés en mai 2018.
A l'époque, Washington avait accusé Téhéran de continuer à essayer de se doter de l'arme nucléaire - une accusation catégoriquement démentie par l'Iran. Le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France s'étaient quant à eux opposés M. Trump, et avaient promis de maintenir l'accord sur le nucléaire avec ou sans la participation des Etats-Unis.
Sans surprise, une telle situation empêche à présent l'Occident de se montrer cohérent sur plusieurs questions stratégiques, dont l'Iran, a indiqué M. Czulda.
"Bien qu'il existe de nombreuses différences de positions entre M. Macron et (la chancelière allemande) Angela Merkel, ils souhaitent tous les deux renforcer la position de l'Union européenne" , a-t-il souligné, ajoutant qu'un effondrement de l'accord sur le nucléaire iranien constituerait un revers majeur pour Paris et Berlin.


Edité le 28-08-2019 à 18:10:31 par Xuan


Xuan
   Posté le 28-08-2019 à 18:14:13   

Cet article fait un petit bilan du G7. Il en ressort une grande division entre les puissances impérialistes


L'inégalité une première parmi les pairs au sommet du G7

Source: Global Times Publié le 2019/8/27 18:38:40

http://www.globaltimes.cn/content/1162824.shtml

________________________________________


Le sommet du G7 s'est achevé lundi dans la station balnéaire française de Biarritz, avec la lutte contre les inégalités en tête de l'agenda. Depuis la crise financière internationale, les inégalités sociales sont devenues le problème le plus grave et le plus fondamental auquel le monde développé soit confronté.
Le courant contre la mondialisation et la montée du populisme ont été provoqués par les inégalités sociales et les écarts de richesse. Si ce problème n’est pas résolu, l’instabilité sociale dans les pays occidentaux en résultera.
En se concentrant sur les inégalités, le sommet du G7 en France a tenté de faire des efforts dans cette direction. Toutefois, cela a été tempéré par d’autres problèmes critiques et des conflits entre les économies du G7.

Le différend commercial entre la Chine et les États-Unis a été la principale source de divergence entre les membres du G7.
L'administration du président des États-Unis, Donald Trump, a lancé des guerres commerciales dans d'autres pays et insiste sur sa politique "America First", créant de l'incertitude dans le monde entier et conduisant à des replis dans plusieurs économies. Les économies des États européens, y compris des membres du G7, ont été touchées. Par conséquent, le sommet du G7 est devenu, dans une certaine mesure, un terrain de jeu entre les États-Unis et les six autres. Par exemple, le Premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré à Trump que "nous sommes favorables à la paix commerciale dans son ensemble" .

La question nucléaire iranienne est également un point central.

Cette question concerne les intérêts fondamentaux de l'Europe - les questions d'énergie et de sécurité. La gestion prudente de cette affaire a donc été une tâche essentielle pour les pays européens impliqués dans l’accord nucléaire iranien. Néanmoins, depuis que les États-Unis se sont retirés du pacte, les tensions se sont intensifiées dans la région du Golfe au cours des derniers mois.

Dans une initiative surprenante, le président français Emmanuel Macron a invité le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, à Biarritz, alors que le G7 se poursuivait. Macron avait voulu apaiser les tensions, mais le geste était déformé par la réponse laconique de "sans commentaire" de Trump après l'arrivée du ministre des Affaires étrangères iranien dans la ville française.

La Russie est un autre foyer de contradictions majeures.

Depuis la crise ukrainienneEn 2014, la Russie a été exclue de l'ancien groupe des huit, maintenant du G7, une initiative de l'Ouest visant à isoler la Russie. Mais après cinq ans, les membres européens du G7 ont commencé à prendre conscience de l'importance de Moscou. Sans le soutien de la Russie, il est difficile de résoudre des problèmes importants tels que la sécurité européenne, la stabilité stratégique et le problème nucléaire iranien.

Mais la Russie peut-elle être réadmise au groupe? Le moment semble prématuré car les membres du G7 ne sont pas parvenus à un accord sur la question. Trump a déclaré le 20 août: "Je pense qu'il est beaucoup plus approprié de faire entrer la Russie." Sa proposition a ensuite été soutenue par Macron. En revanche, les dirigeants allemands, britanniques et canadiens avaient un point de vue différent.

En résumé, bien que le G7 reste une organisation économique intergouvernementale importante, la séparation est plus qu'apparente. Avec diverses contradictions internes et la montée des puissances émergentes, l'influence globale du G7 dans son ensemble et de tous ses membres diminue rapidement.

Cet article a été rédigé par Yan Yunming, journaliste au Global Times, sur la base d'une interview de Feng Zhongping, vice-président des Instituts chinois de relations internationales contemporaines. opinion@globaltimes.com.cn
Xuan
   Posté le 28-08-2019 à 18:20:53   

Pour le Monde Y'a de la rumba dans l'air ! :

La « vanité du G7 », ou les « rites de l’ancien monde » vus par la presse étrangère


Le sommet entre les dirigeants des sept pays membres du club, dont le « sentiment d’importance » n’a d’égal que leur « impuissance », n’a donné lieu qu’à des « propos bien intentionnés », selon la presse anglo-saxonne.

Publié hier à 17h55

Quel bilan tirer du sommet du G7 ? En France, la presse salue globalement « une réussite » , admirant tour à tour « l’activisme », « le verbe inépuisable » et le « pari gagnant » d’Emmanuel Macron, loué pour être parvenu à créer les conditions d’une reprise du dialogue entre Washington et Téhéran. Les journaux étrangers, notamment anglophones, se montrent plus nuancés.

Le sommet de Biarritz a certes permis aux dirigeants d’ « aplanir certaines de leurs divergences » , note le service international de diffusion allemand Deutsche Welle. Il a aussi permis au chef de l’Etat français de « briller par son talent diplomatique » , estime la Süddeutsche Zeitung, mais guère plus.


« Dans l’ensemble, ce fut un week-end plutôt agréable à Biarritz, ironise le quotidien britannique The Guardian en attaquant son compte rendu du sommet. Certains dirigeants étaient peut-être un peu indifférents, et il est toujours déconcertant de se retrouver face à quelqu’un qui présente un trouble de la personnalité encore plus grand que le vôtre, mais globalement tout le monde s’est bien entendu. »

« Biarritz, c’est le glamour du vieux monde »
Dans une autre analyse intitulée « Derniers rites de l’ancien monde alors que le théâtre de Trump se profile l’an prochain » , le quotidien britannique souligne « la vanité du G7 » , ce « cirque » ou « club ou famille de nations partageant les mêmes idées » . Même le décor choisi pour l’occasion exhale, à ses yeux, « un parfum de fin d’époque » : « Biarritz, c’est le glamour du vieux monde, surplombant le golfe de Gascogne, avec de douces brises et une lumière dorée du soir sur ses plages. Il évoque une grandeur d’une autre époque où l’Europe était le centre du monde. »

Le quotidien enfonce le clou : « Le sentiment d’importance [des dirigeants participant au G7], combiné à leur impuissance évidente, rappelait les dynasties dirigeantes de l’Europe à la veille de la première guerre mondiale, complètement inconscientes du fait que leur monde allait s’achever » , sur fond de Brexit, de montée des populismes, d’affaiblissement des démocraties libérales et de crise environnementale.

Une déclaration « mince »
D’ailleurs, « peu de choses ont été accomplies » à l’issue du sommet. L’absence de communiqué final était stratégique, rappelle le Financial Times : il fallait à tout prix éviter de répéter le fiasco du G7 de 2018 au Canada, quand Donald Trump avait retiré son soutien au document.

Cette année, le pré sident français a donc eu « l’habileté de ne pas publier de communiqué final ». Or, « s’il n’y avait pas de document, il n’y avait rien à refuser de signer » . Rien à refuser de signer, mais, du même coup, « aucune obligation » ni engagement à tenir non plus.

La réunion n’a ainsi donné lieu, note le Guardian, qu’à une simple « “déclaration” […] plus mince que la page sur laquelle elle était imprimée », « des propos bien intentionnés sur la nécessité d’empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires » ou encore le « vœu de faire quelque chose contre l’Amazonie en flammes, avec un acompte de 20 millions d’euros » , soit une somme « nettement inférieure au coût du sommet, et particulièrement dérisoire au regard de ce qui était globalement considéré comme une menace existentielle pour la planète » . L’aide a finalement été refusée par le président brésilien, Jair Bolsonaro.

Lire aussi G7 : les Etats-Unis ne sont toujours pas prêts à s’engager sur une « charte pour un Internet sûr »

« Aucun progrès significatif »

Le Washington Post dresse le même constat : le sommet s’est achevé « sans qu’aucun progrès significatif n’ait été réalisé sur les questions les plus urgentes, mettant à nu le fossé grandissant entre les Etats-Unis et d’autres nations dans leur lutte pour résoudre des problèmes, comme le commerce et le changement climatique ».

Finalement, ce « sommet restera comme celui du storytelling, du récit politique » , tranche Politico ; chaque participant étant « libre de donner sa version de ce qui a été conclu » , et d’imposer sa propre « vérité », « sans que rien d’écrit noir sur blanc ne puisse les contredire » ....



________________________________________


Plus radical, également dans Global Times :

Pourquoi s'embêter avec le prochain sommet du G7? Il suffit d'y mettre un terme



Par Shi Tian Source: Global Times Publié le 2019/8/27 20:53:40
http://www.globaltimes.cn/content/1162846.shtml

________________________________________



Le monde a-t-il encore besoin de l'organisation du G7? À en juger par le sommet qui vient de s'achever en France, la réponse pourrait être "Non".

La réunion annuelle de trois jours des sept pays avancés s'est tenue samedi à Biarritz, en France, au milieu d'un ralentissement économique mondial et de tensions dans diverses régions du monde.

En essayant d'éviter une reprise de la débâcle de 2018 lorsque le président américain Donald Trump a rejeté les communiqués du sommet, le sommet de cette année semble avoir délibérément évité les questions brûlantes mais s'est concentré sur la lutte contre les inégalités. Malgré tout, les incohérences internes et l'influence décroissante du G7 ont été complètement démasquées.
Comme le disait Stewart Patrick du Council on Foreign Relations, "Plus vraisemblablement, la réunion exposera les lignes de fracture politique, économique et idéologique menaçant la solidarité occidentale et la coopération internationale" .

Ce sont les querelles entre les États participants sur les frictions commerciales, la situation au Moyen-Orient et la Russie qui ont dominé la majeure partie de l'actualité, mais le règlement des différends et la résolution des problèmes étaient à peine perceptibles. Le président Trump a même ignoré la réunion sur le changement climatique - l'un des défis majeurs du monde.

"Un défilé de mensonges" - C'est ce que Jim Sciutto, correspondant en chef de CNN pour la sécurité nationale, a appelé le rassemblement de cette année. Le sommet du G7 a progressivement perdu son intention initiale de résoudre des problèmes collectivement partagés,

Le G7 peut-il s'attaquer aux questions mondiales? En tant que groupe composé des nations les plus développées du monde, il possède probablement toute la force. Mais comme chaque membre place ses propres intérêts en premier, compromis et coordination sont de plus en plus hors de question.

Pire encore, dans de nombreux cas, ce sont les membres du G7 eux-mêmes qui ont mis la poussière à la pâte. La question nucléaire iranienne et les guerres commerciales lancées par les États-Unis en sont des exemples. Comment ces pays leaders peuvent-ils jouer un rôle substantiel dans les affaires internationales sans se prendre en charge?

Prenons le problème de Hong Kong. Les États-Unis n’ont pas ménagé leurs efforts pour utiliser Hong Kong comme monnaie de négociation dans les négociations commerciales avec la Chine, et il est largement soupçonné que Washington manipule les émeutes de Hong Kong dans les coulisses. London et Ottawa ont également tenté d'intervenir.

Mais à la fin du sommet, ces fauteurs de troubles ont versé des larmes de crocodile sur le malheur de la ville chinoise, se référant une nouvelle fois aux affaires intérieures de la Chine et affirmant que "le G7 réaffirme l'existence et l'importance de la déclaration commune sino-britannique de 1984 sur Hong Kong. et appelle à éviter la violence. "

Il a été rapporté que Trump avait suggéré d'accueillir le sommet du G7 de 2020 dans son complexe en Floride, mais on s'est vite moqué de lui parce qu'il tentait de tirer profit de la réunion intergouvernementale. De notre point de vue, les dirigeants n'ont pas besoin de s'embarrasser du lieu du prochain rassemblement; le simple fait d'y mettre fin peut être une bonne option. Après tout, à part attirer les visiteurs dans les villes hôtes, le sommet du G7 a peu de raisons d’être bénéfique.


Edité le 28-08-2019 à 23:34:43 par Xuan