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 Mao Tsé-toung, Kessel, dialectique et unité

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Xuan
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   Posté le 29-09-2012 à 23:47:19   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Dans leur Contribution à la question d'une nouvelle internationale, Patrick KESSEL & le COLLECTIF du Bulletin International (que je l’appellerai par la suite « le groupe K. » ) critiquent les positions de Ludo Mertens et du PTB sur l’unité des marxistes-léninistes.

Au passage la critique égratigne la conception matérialiste dialectique de Mao Tsé-toung, exposée dans son essai philosophique de la contradiction. Mais là c’est un peu l’ascension d’un glacier avec des tongues.

Le but ici n’est pas de prendre la défense de Ludo Mertens, mais de reprendre certains débats qui touchent à la fois à la définition de la dialectique matérialiste et à l’unité des marxistes-léninistes.


Contradiction antagonique et non antagonique


Concernant la lutte idéologique contre le révisionnisme moderne, le groupe K. oppose une conception héritée de Mao Tsé-toung sur les « contradictions au sein du peuple » :

« L'ombre de Mao Tsé-toung plane encore ici. Si Ludo Martens pense effectivement que la contradiction entre révisionnisme et marxisme-léninisme est une « contradiction au sein du peuple », et doit être réglée comme telle, il n'y a certes rien à ajouter. » [Chapitre IV – Bruxelles : une politique de conciliation]

Et la définition de cette contradiction comme antagonique :

« Faut-il encore qu'il le dise clairement. S'il s'agit d'antagonisme, il est évident pour nous qu'il doit y avoir destruction de l'un des deux termes, le révisionnisme. »

On observera que le groupe K. n’opère aucune distinction entre les dirigeants révisionnistes et l’immense majorité des ouvriers abusés par les illusions réformistes et électoralistes. Or l’expérience a montré que les dirigeants révisionnistes sont indécrottables et qu’il ne s’agit nullement de considérer qu’entre eux et nous les contradictions soient au sein du peuple.
A l’inverse nous devons faire tous nos efforts pour « arracher la classe ouvrière au révisionnisme moderne » , c’est-à-dire l’organiser dans un nouveau parti communiste.

Mais la question soulevée par le groupe K. porte sur un autre sujet, la thèse exprimée par Mao Tsé-toung sur la possibilité qu’une contradiction antagonique se transforme en contradiction non antagonique.
« Suivant le développement concret des choses et des phénomènes, certaines contradictions primitivement non antagonistes se développent en contradictions antagonistes, alors que d'autres, primitivement antagonistes, se développent en contradictions non antagonistes. » [De la contradiction]

Le groupe K. écrit : « De fait Mao Tsé-toung met en avant la possibilité de la transformation de contradictions non antagoniques en contradictions antagoniques dans l'histoire des partis communistes. Ce qui est clair. Que certaines contradictions antagoniques avant la Révolution deviennent non antagoniques après celle-ci, implique cependant que l'un des termes de la contradiction ait détruit l'autre, ce qui amène à une nouvelle contradiction qui elle, effectivement, si elle peut devenir antagonique, ne l'est pas ouvertement au départ. »

Ce qui amène une nouvelle constatation : le groupe K. a survolé le texte de Mao Tsé-toung ou le déforme volontairement.
Mao Tsé-toung distingue tout d’abord les différents types de contradictions, dont celles de type antagonique, puis il réserve un court chapitre à la fin intitulé « La place de l’antagonisme dans la contradiction ».

« Dans le problème de la lutte des contraires est incluse la question de savoir ce qu'est l'antagonisme. A cette question, nous répondons que l'antagonisme est l'une des formes et non l'unique forme de la lutte des contraires .
Dans l'histoire de l'humanité, l'antagonisme entre les classes existe en tant qu'expression particulière de la lutte des contraires. Considérons la contradiction entre la classe des exploiteurs et celle des exploités: Ces deux classes en contradiction coexistent pendant une période prolongée dans la même société, qu'elle soit esclavagiste, féodale ou capitaliste, et elles luttent entre elles; mais c'est seulement lorsque la contradiction entre les deux classes a atteint un certain stade de son développement qu'elle prend la forme d'un antagonisme ouvert et aboutit à la révolution . Il en va de même de la transformation de la paix en guerre dans la société de classes. »
[De la contradiction]

Il est clair que ce type de contradiction ne peut aboutir qu’à une situation nouvelle révolutionnaire, où la classe opprimée remplace la classe oppresseuse.

Il apparaît aussi que l’antagonisme ne caractérise pas seulement un type de contradiction mais concerne une phase particulière – violente - de la contradiction.
Il s’agit toujours de la même contradiction mais dans des circonstances différentes.
Ainsi la bourgeoisie utilise la violence armée pour défendre son pouvoir, mais lorsqu’elle est battue militairement elle s’adapte et cherche d’autres moyens de reprendre le pouvoir.
Depuis l’avènement de la Chine Nouvelle, l’attitude des féodaux et compradores tibétains a donné plusieurs illustrations des phases antagoniques et non antagoniques de leur contradiction irréductible avec le peuple tibétain et la République Populaire de Chine.
Mais depuis leur défaite en 1959 et leur exil, la forme violente de la contradiction n’a pas dépassé le seuil des troubles comme en 2008 ou de la propagande. La raison en est que les contradictions de classes internes au Tibet se sont transformées, et que la contradiction principale oppose désormais la Chine aux tentatives de subversion de l’impérialisme US.

Est-ce qu’un des termes de la contradiction a été détruit comme l’affirme le groupe K. ?
Non, c’est sa position dominante qui a été détruite, ainsi que son organisation en tant que classe dans le pays socialiste (avec ses partis, sa presse, son Etat, etc.), tandis que la classe ouvrière l’a remplacée dans sa position dominante.
Mais la classe renversée n’a pas été détruite et ne peut l’être définitivement qu’avec son contraire, la classe prolétarienne, dans la société communiste.

Mao Tsé-toung poursuit sur les contradictions entre communistes, qui ne reposent pas a priori sur des contradictions de classe :
« Quant aux contradictions dans le Parti communiste il n’en va pas nécessairement ainsi :
Actuellement, les contradictions entre les conceptions justes et les conceptions erronées, au sein de notre Parti, n'ont pas pris une forme antagoniste, elles n'iront pas jusqu'à l'antagonisme si les camarades qui ont commis des erreurs savent les corriger. C'est pourquoi le Parti doit, d'une part, mener une lutte sérieuse contre les conceptions erronées, mais, d'autre part, donner pleine possibilité aux camarades qui ont commis des erreurs d'en prendre conscience. Dans ces circonstances, une lutte poussée à l'excès est évidemment inadéquate. Toutefois, si ceux qui ont commis des erreurs persistent dans leur attitude et les aggravent, ces contradictions peuvent devenir antagonistes.»
[De la contradiction]

Est-ce que ce type de contradiction peut redevenir non antagonique ? Mao Tsé-toung n’en parle pas, mais il est aisé d’en déduire que oui, à condition que les camarades qui se sont obstinés dans une position antagonique et hostile reconnaissent leur erreur et la corrigent. Le PCC a rencontré ces différents cas de figure dans son histoire.
Cette conception qui vise l’unité des communistes sur la base des principes, va à l’encontre du scissionnisme et de la liquidation du parti de la classe ouvrière.

Lutte de classe et lutte nationale – la contradiction principale et l’aspect principal de la contradiction


Dans le chapitre II - lutte antagonique ou unité entre révisionnisme, maoïsme et marxisme-léninisme ? et au § 3. Anti-impérialisme avant tout ? , le groupe K. s’interroge sur la place qui revient au combat anti impérialiste dans le cadre de la révolution prolétarienne mondiale, et se contente de nager là où il a pied :
« Quitte à rabâcher, faut-il redire encore une fois que le meilleur soutien à la lutte des peuples soumis aux impérialismes est de faire la révolution dans son propre pays impérialiste »
Mais il ne parvient pas à digérer la position de Mao Tsé-toung :
« Peu importe, chez les peuples opprimés, quelles classes, quels partis ou individus participent à la révolution, et peu importe qu'ils soient conscients ou non de ce que nous venons d'exposer, qu'ils le comprennent ou non, il suffit qu'ils s'opposent à l'impérialisme pour que leur révolution devienne une partie de la révolution mondiale socialiste prolétarienne et qu'ils en soient les alliés. » [De la démocratie Nouvelle]
Et la commente ainsi :
De quel type de « révolution » peut-il s'agir pour ces différentes classes, partis et individus ! De ce point de vue on comprend bien entendu les positions du Parti Communiste Chinois et de la Chine quant au soutien de l'Unita en Angola, de Pol Pott et des Khmers rouges au Cambodge, etc.

Or il suffit de remonter cinq lignes plus haut dans le texte de Mao Tsé-toung pour s’apercevoir que se position se fonde sur celles de Lénine et de Staline :
« Il serait ridicule de ne pas voir que, depuis, la situation internationale s'est transformée radicalement ; que la guerre, d'une part, et la Révolution d'Octobre en Russie, de l'autre, ont transformé la question nationale, de fragment de la révolution démocratique bourgeoise en fragment de la révolution socialiste prolétarienne. Déjà en octobre 1916, dans son article " Le bilan de la discussion sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ", Lénine disait que le point essentiel de la question nationale relatif au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes a cessé d'être une partie du mouvement démocratique général, qu'il est déjà devenu partie intégrante de la révolution prolétarienne générale socialiste.»
[J. V. Staline : Encore une fois sur la question nationale ] (p 114 dans la version numérique de communisme-bolchévisme)

Il est aisé de comprendre que la lutte nationale des pays opprimés affaiblit l’impérialisme.

Le rapport entre la lutte nationale et la révolution prolétarienne dans les pays opprimés est plus complexe.
Le marxisme léninisme et la pensée maotsétoung considèrent que la lutte nationale doit être subordonnée à la révolution prolétarienne, mais en tenant compte des conditions spécifiques, comme par exemple une agression armée impérialiste.
Mao Tsé-toung détaille dans De la contradiction au § IV. La contradiction principale et l'aspect principal de la contradiction les relations complexes entre les contradictions de classes et l’oppression impérialiste dans un pays semi-colonial :

« dans la société capitaliste, les deux forces en contradiction, le prolétariat et la bourgeoisie, forment la contradiction principale; les autres contradictions, comme par exemple la contradiction entre les restes de la classe féodale et la bourgeoisie, la contradiction entre la petite bourgeoisie paysanne et la bourgeoisie, la contradiction entre le prolétariat et la petite bourgeoisie paysanne, la contradiction entre la bourgeoisie libérale et la bourgeoisie monopoliste, la contradiction entre la démocratie et le fascisme au sein de la bourgeoisie, les contradictions entre les pays capitalistes et les contradictions entre l'impérialisme et les colonies, sont toutes déterminées par la contradiction principale ou soumises à son action.
Dans un pays semi-colonial tel que la Chine, la relation entre la contradiction principale et les contradictions secondaires forme un tableau complexe.

Quand l'impérialisme lance une guerre d'agression contre un tel pays, les diverses classes de ce pays, à l'exception d'un petit nombre de traîtres à la nation, peuvent s'unir temporairement dans une guerre nationale contre l'impérialisme.
La contradiction entre l'impérialisme et le pays considéré devient alors la contradiction principale et toutes les contradictions entre les diverses classes à l'intérieur du pays (y compris la contradiction, qui était la principale, entre le régime féodal et les masses populaires) passent temporairement au second plan et à une position subordonnée. Tel est le cas en Chine dans la Guerre de l'Opium de 1840 (23), la Guerre sino-japonaise de 1894 (24), la Guerre des Yihotouan en 1900 et l'actuelle guerre sino-japonaise.

Néanmoins, dans d'autres circonstances, les contradictions se déplacent. Lorsque l'impérialisme n'a pas recours à la guerre comme moyen d'oppression, mais utilise dans les domaines politique, économique et culturel des formes d'oppression plus modérées, la classe dominante du pays semi-colonial capitule devant l'impérialisme; il se forme alors entre eux une alliance pour opprimer ensemble les masses populaires.
A ce moment, les masses populaires recourent le plus souvent à la guerre civile pour lutter contre l'alliance des impérialistes et de la classe féodale; quant à l'impérialisme, au lieu d'avoir recours à une action directe, il use souvent de moyens détournés en aidant les réactionnaires du pays semi-colonial à opprimer le peuple, d'où l'acuité particulière des contradictions internes. »


L’ère des luttes pour l’indépendance nationale s’est pratiquement achevée et la phase militaire de ces luttes contre l'impérialisme, leur forme antagonique ont pris fin dans la plupart des pays.
Mais l’impérialisme n’a pas disparu et a conservé sa position dominante.
Les luttes de libération contre l’impérialisme occidental ont pris la forme de la lutte pour l’indépendance et le développement économique afin de rattraper un retard immense, et se déroulent sur le terrain agricole, industriel, commercial, médical et pharmaceutique, scientifique et technologique, financier, juridique, idéologique, religieux, culturel et politique, diplomatique, au sein des instances régionales et internationales, etc.
Dans l’immense majorité de ces pays l’industrialisation et à peine engagée et « les rapports de production capitalistes » et a fortiori monopolistes ne concernent qu’une frange de l’économie et de la société.
De surcroît la partie industrialisée de l’économie se trouve fréquemment sous la domination de monopoles impérialistes.
La bourgeoisie au pouvoir entretient avec les puissances impérialistes des relations faites d’opposition, d’hostilité, de soumission, d’arrangements et de compromis qui varient dans le temps et les circonstances.
Les luttes prolétariennes se développent sur le terrain des nouvelles industries et s'opposent alors à l'exploitation capitaliste, qu'elles soient le fait des monopoles impérialistes ou des capitalistes nationaux.
L’ingérence, la corruption, la subversion, le financement d’agences humanitaires , les contras, le blocus économique, les mesures « anti-dumping » sont systématiquement pratiquées par les pays impérialistes pour entraver le développement indépendant des anciennes colonies et imposer leurs propres intérêts.
Et ces procédés qui n’excluent pas l’utilisation de la guerre civile comme les révolutions colorées ou le soutien à des groupes terroristes, peuvent aboutir à l’intervention armée directe, les bombardements et la guerre ouverte, afin de chasser le gouvernement en place, faire condamner les dirigeants ou les exécuter, et les remplacer par une équipe sélectionnée par les puissances impérialistes occidentales.

Aussi ces observations de Mao Tsé-toung, qui définissent la contradiction principale et ses transformations en fonction de conditions propres à la domination impérialiste, gardent une grande actualité.
Elles permettent de saisir le comportement des bourgeoisies nationales dans un grand nombre de pays du Tiers Monde.
Elles donnent aussi à partir de l’expérience du PCC de précieuses indications aux partis communistes de ces régions pour déterminer leur stratégie et leur tactique en fonction des particularités de leurs pays.


L’identité dans la contradiction


Le groupe Kessel affirme que Mao Tsé-toung s’éloigne du léninisme sur la question de l’identité dans la contradiction :

Dans la dialectique mise en avant par Mao Tsé-toung il y a des interstices. Et des nouveautés. Mao Tsé-toung paraphrase Lénine quand il écrit :

« L'identité conditionnée et relative unie à la lutte inconditionnelle et absolue forme le mouvement contradictoire dans toute chose et phénomène. »

Mais il s'en éloigne en ajoutant immédiatement :

« Nous autres, Chinois, nous disons souvent : « Les choses s'opposent l'une à l'autre et se complètent l'une l'autre ». Cela veut dire qu'il y a identité entre les choses qui s'opposent. Ces paroles contiennent la dialectique ; elles contredisent la métaphysique. « Les choses s'opposent l'une à l'autre », cela signifie que les deux aspects contradictoires s'excluent l'un l'autre ou qu'ils luttent l'un contre l'autre ; elles « se complètent l'une l'autre », cela signifie que dans des conditions déterminées les deux aspects contradictoires s'unissent et réalisent l'identité. Et il y a lutte dans l'identité ; sans lutte, il n'y a pas d'identité » [De la contradiction]

Cette fusion de l'un et l'autre, ce « deux fusionnent en un », cela débouche sur la conciliation, le compromis.
Conclut le groupe K.

Prenez un point jaune sur un tableau de Seurat puis décrétez qu’il s’agit d’un monochrome jaune : le groupe K. est passé maître dans l’art du maquillage ou souffre d’un sévère daltonisme pour confondre la dialectique et l’art de la conciliation.

En fait Mao Tsé-toung ne paraphrase pas Lénine mais le cite dans cet extrait qui a dû échapper au regard acéré du groupe K. :
« La dialectique est la théorie qui montre comment les contraires peuvent être et sont habituellement (et deviennent) identiques - dans quelles conditions ils sont identiques en se convertissant l'un en l'autre -, pourquoi l'entendement humain ne doit pas prendre ces contraires pour morts, pétrifiés, mais pour vivants, conditionnés, mobiles, se convertissant l'un en l'autre » [ V. I. Lénine: Notes sur La Science de la logique de Hegel, livre premier, première section: ''La détermination (qualité)" dans "Résumé de La Science de la logique de Hegel".]

Cette petite phrase mérite quelques développements.

En quoi réside l’identité des contraires ?

Mao Tsé-toung explique très clairement ce que le groupe K. présente comme un « compromis » :
« Un processus simple ne renferme qu'une seule paire de contraires, alors qu'un processus complexe en contient davantage. Et ces paires de contraires, à leur tour, entrent en contradiction entre elles. C'est ainsi que sont constituées toutes les choses du monde objectif et toutes les pensées humaines, c'est ainsi qu'elles sont mises en mouvement.
Puisqu'il en est ainsi, les contraires sont loin d'être à l'état d'identité et d'unité; pourquoi parlons-nous alors de leur identité et de leur unité?
C'est que les aspects contradictoires ne peuvent exister isolément, l'un sans l'autre. Si l'un des deux aspects opposés, contradictoires, fait défaut, la condition d'existence de l'autre aspect disparaît aussi. »


C’est précisément ce qu’entend Marx dans « Travail salarié et capital » :
« Le capital suppose donc le travail salarié, le travail salarié suppose le capital. Ils sont la condition l'un de l'autre; ils se créent mutuellement. » , ou encore :
« Quand on dit: Les intérêts du capital et les intérêts des ouvriers sont les mêmes, cela signifie seulement que le capital et le travail salarié sont deux aspects d'un seul et même rapport. »

Ils se convertissent l’un en l’autre

[…] « La question ne se limite pas au fait que les deux aspects de la contradiction se conditionnent mutuellement; ce qui est encore plus important, c'est qu'ils se convertissent l'un en l'autre. Autrement dit, chacun des deux aspects contradictoires d'un phénomène tend à se transformer, dans des conditions déterminées, en son opposé, à prendre la position qu'occupé son contraire. Tel est le second sens de l'identité des contraires.» [Mao Tsé-toung - De la contradiction]

L’unité des contraires est définie de la même façon dans les Principes fondamentaux de philosophie de G.Politzer, (qui reprend d’ailleurs quelques extraits de Mao Tsé-toung) :
« Les contraires se combattent, mais ils sont inséparables. La bourgeoisie en soi n'existe pas. Il y eut d'abord, au sein de la société féodale, la bourgeoisie contre la classe féodale. Puis c'est, dans la société capitaliste (et déjà au sein de la société féodale), bourgeoisie contre prolétariat. On ne peut poser les contraires l'un sans l'autre, à part l'un de l'autre. Quand le prolétariat disparaît comme classe exploitée, c'est qu'alors la bourgeoisie disparaît comme classe exploiteuse.
[…]L'unité ou l'identité des aspects contradictoires d'un phénomène existant objectivement n'est jamais morte, figée, mais vivante, conditionnée, mobile, temporaire, relative ; tous les contraires, dans des conditions déterminées, se changent l'un en l'autre…»



Unité relative et contradiction absolue


Mao Tsé-toung cite encore Lénine pour analyser un dernier aspect de l’identité dans la contradiction :
« L'unité (coïncidence, identité, équipollence) des contraires est conditionnée, temporaire, passagère, relative. La lutte des contraires qui s'excluent mutuellement est absolue, de même que l'évolution, de même que le mouvement » [V. I. Lénine: "A propos de la dialectique".]

C’est curieusement cette citation que reprend Kessel pour démontrer que
Pour Marx et pour Lénine le concept d'unité des contraires est diamétralement opposé à la conception mise en avant par ceux qui se réclament du « marxisme-léninisme et de la pensée de Mao Tsé-toung » [ chapitre III – Ludo Mertens, le P.T.B et la pensée de Mao Tsé-toung - point C – l’unité des contraires : relative ou absolue ? ]

Mao Tsé-toung explique que l’unité des contraires n’existe qu’à certaines conditions et durant la phase d’accumulation quantitative et qu’elle prend fin lors de la transformation qualitative de la contradiction. A l’inverse, la lutte des contraires n’est pas conditionnée mais « ininterrompue, elle se poursuit aussi bien pendant leur coexistence qu'au moment de leur conversion réciproque, où elle se manifeste avec une évidence particulière. » [De la contradiction]

Voilà donc dévoilés les mystères de la conciliation et du compromis

La pensée maotsétoung ne trahit en rien les conceptions matérialistes dialectiques exposées et utilisées par les théoriciens marxistes-léninistes.
Au contraire elle les enrichit de l’expérience de la révolution de Démocratie Nouvelle contre le féodalisme et la colonisation, et introduit l’important développement « de la juste solution des contradictions au sein du peuple » sous la dictature du prolétariat, à l’époque des subversions et des troubles de 1956 dans le camp socialiste.
Mao Tsé-toung développe à cette occasion les notions importantes du caractère spécifique d’une contradiction, de son aspect principal et secondaire, de la contradiction principale et des contradictions secondaires ainsi que leur résolution dans la pratique de la révolution chinoise.
Il a joué enfin un rôle leader dans la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien.
Sa contribution au marxisme-léninisme intitulée pensée maotsétoung est bien réelle.

La critique du groupe K. est absolument infondée. Elle dissimule certaines parties du texte de Mao Tsé-toung « De la contradiction » afin d’en gommer les aspérités et le présenter comme une Bible du compromis et de la conciliation avec le révisionnisme.
Il suffit de le relire pour constater que cette accusation ne tient pas.
A travers sa critique, le groupe K., développe une conception sommaire et réductrice de la dialectique marxiste-léniniste, dont la conséquence directe on le devine est l’isolement de la classe ouvrière.


Mais j’invite les camarades à lire ou relire ces deux textes fondamentaux de la théorie marxiste-léniniste : « De la pratique » et « De la contradiction », ainsi que « de la juste solution des contradictions au sein du peuple ».


Fermeté sur les principes et souplesse dans leur application


Le groupe K. étudie ce sujet dans le chapitre III - Ludo Martens, le P.T.B. et la pensée de Mao Tsé-Toung, au point C : l’unité des contraires : relative ou absolue ?


Le groupe K. cite ainsi un petit morceau extrait de l’intervention de Mao Tsé-toung, le 18 novembre 1957, à la Conférence des représentants des Partis Communistes et ouvriers tenue à Moscou en 1957 :

Mao Tsé-toung déclara en 1957 : « Le but de la lutte, c'est de maintenir les principes du marxisme, ce qui signifie fermeté sur les principes ; c'est là un aspect du problème. L'autre aspect, c'est de faire l'unité. L'unité a pour but d'offrir une issue à l'autre, de réaliser un compromis avec lui ; c'est ce qu'on appelle souplesse. L'union entre principe et souplesse est un principe marxiste-léniniste, elle constitue une unité des contraires »
[Mao Tsé-toung, Œuvres Choisies, Tome V, pp.558-560.]

Le groupe K. en conclut invariablement que Mao Tsé-toung aurait préconisé le compromis sur les principes marxistes-léninistes avec les révisionnistes soviétiques.


Tout d’abord cet extrait préconise à la fois la fermeté sur les principes et la souplesse, et non exclusivement la souplesse.
Comme on le verra dans la suite du texte les compromis ne portent pas sur les principes :
« à la condition de ne pas porter atteinte aux principes du marxisme-léninisme, on peut admettre quelques-unes des opinions acceptables des autres et renoncer à certaines vues susceptibles d'être abandonnées. » [Mao Tsé-toung Tsétoung, Œuvres Choisies, Tome V, pp.558-560.]

Puis il ne préconise pas la souplesse avec les révisionnistes avérés mais avec les communistes dans l’erreur.

La Conférence de 1957 a été la dernière à déboucher sur un texte commun auquel le PCC s’est référé ultérieurement lors de la controverse au sein du mouvement communiste international.
Personne ne peut affirmer qu’en 1957 une ligne irréversiblement révisionniste au sein du PCUS avait été clairement identifiée.
Les désaccords entre le PCUS et le PCC existaient sur plusieurs sujets comme les événements de Hongrie, et le texte de Mao Tsé-toung « de la juste résolution des contradictions au sein du peuple » s’y référait clairement, mais il n’apparaissait nulle part qu’il fût alors question de contradictions irréconciliables au sein du mouvement communiste international.
La suite des événements, c’est-à-dire la scission irréconciliable entre le PCUS et le PCC a démontré que ce dernier a cherché jusqu’au bout à préserver l’unité en défendant les principes marxistes-léninistes et non à les « laisser au bord de la route » comme le prétend le groupe K., auquel cas il n’y aurait jamais eu de scission.

La déclaration de Mao Tsé-toung concerne donc la méthode de résolution des contradictions au sein des communistes, et non entre les communistes et leurs ennemis.

Cette déclaration au demeurant très utile pour notre propre objectif d’unité des marxistes-léninistes mérite une étude plus attentive :

« A propos de la question de l'unité, je voudrais dire quelques mots sur la méthode à appliquer, je pense que l'attitude qu'il faut adopter vis-à-vis de tous nos camarades, quels qu'ils soient, pourvu qu'il ne s'agisse pas d'éléments hostiles ou de saboteurs, c'est de faire l'unité avec eux. A leur égard, il importe d'utiliser la méthode dialectique et non métaphysique. En quoi consiste la méthode dialectique ? Elle consiste à tout analyser, à admettre que tout homme est faillible et à ne pas condamner en bloc une personne parce qu'elle est fautive.
[…]
Quelle est donc l'attitude à prendre vis-à-vis d'un camarade fautif ? Il faut procéder à une analyse, adopter une méthode dialectique et non métaphysique. La métaphysique — le dogmatisme — a prévalu pendant un temps dans notre Parti, ses tenants ont cherché à supprimer tous ceux qu'ils détestaient. Plus tard, nous avons réfuté le dogmatisme et assimilé progressivement un peu plus de dialectique. Le concept fondamental de la dialectique, c'est l'unité des contraires. Ce concept reconnu, que faut-il faire à l'égard d'un camarade fautif ? En premier lieu, il faut mener la lutte contre lui, de façon à le débarrasser de toutes ses idées erronées. En second lieu, il faut tout aussi bien l'aider. En bref, et la lutte et l'aide. Nous devons être animés de bonnes intentions et l'aider à se corriger pour qu'il s'en tire.
Cependant, à l'égard de gens d'une autre catégorie, notre attitude est différente. Envers des individus comme Trotski ou comme, en Chine, Tchen Tou-sieou, Tchang Kouo-tao et Kao Kang, il ne peut être question de les aider, car ils sont incorrigibles. Et de même des Hitler, des Tchiang Kaï-chek et des tsars : on ne peut faire autrement que de les abattre, car, eux et nous, nous nous excluons absolument. En ce sens, ils ne présentent qu'un seul aspect, et non deux. Il en va de même, en dernière analyse, pour les régimes impérialiste et capitaliste, qui seront inévitablement remplacés par le régime socialiste. Sur le plan de l'idéologie également, le matérialisme se substituera à l'idéalisme, et l'athéisme au déisme. Cela relève de nos objectifs stratégiques.»
[Mao Tsé-toung Tsétoung, Œuvres Choisies, Tome V, pp.558-560.]

Peut-on appeler les dirigeants révisionnistes des « camarades » ? Peut-on prétendre qu’ils ne sont pas hostiles et saboteurs, qu’ils ne sont pas des ennemis irréductibles de la révolution ?
Evidemment la souplesse ne s’applique pas à ces gens-là, mais uniquement aux militants sincères qui souhaitent réellement la révolution, aux ouvriers trompés par les illusions électoralistes sur le passage pacifique au socialisme, les scops, les banques publiques d’investissement, la gestion « de gauche », etc.

La contradiction entre nos ennemis et nous sera résolue par la victoire du socialisme sur le capitalisme.
La contradiction entre le marxisme-léninisme et le révisionnisme sera résolue par le discrédit et le démantèlement de l’ancien parti révisionniste, et le recrutement de ses militants honnêtes et révolutionnaires dans le nouveau parti communiste.
Les contradictions au sein de marxistes-léninistes ne peuvent être résolues que par le débat, en pratiquant à la fois la lutte et l’aide.
Il est nécessaire de débattre sur les principes et en même temps il est indispensable de pratiquer l’unité chaque fois que c’est possible.


La suite de la déclaration de Mao Tsé-toung détaille cette question :

« Revenons maintenant aux rapports entre camarades. Je propose que des discussions soient engagées entre camarades quand il existe un désaccord.
D'aucuns s'imaginent que ceux qui sont entrés dans le parti communiste deviennent tous des saints, qu'il n'y a plus, entre eux, ni différends ni malentendus et que le parti ne peut plus faire l'objet d'une analyse ; en d'autres termes, qu'il est monolithique et uniforme, et que les discussions ne sont plus nécessaires.
C'est comme si, une fois entré dans le parti, on devenait nécessairement marxiste à cent pour cent. En réalité, il y a des marxistes de toutes sortes : marxistes à 100 pour cent, à 90 pour cent, à 80 pour cent, à 70 pour cent, à 60 pour cent, à 50 pour cent, et même à 10 ou 20 pour cent seulement.
Ne pourrions-nous engager des entretiens dans une petite salle entre deux ou quelques personnes ? Ne pourrions-nous le faire en partant du désir d'unité et dans un esprit d'entraide ? Il ne s'agit pas ici, bien entendu, de négociations avec les impérialistes (celles-ci sont d'ailleurs nécessaires), mais de pourparlers dans les rangs communistes.
Prenons un exemple : en ce moment même, ne sommes-nous pas douze pays à négocier ? Plus de soixante partis ne sont-ils pas en train de le faire ? En effet, les discussions sont en cours. Cela signifie qu'à la condition de ne pas porter atteinte aux principes du marxisme-léninisme, on peut admettre quelques-unes des opinions acceptables des autres et renoncer à certaines vues susceptibles d'être abandonnées. On pourra ainsi utiliser les deux mains à l'égard d'un camarade fautif : avec l'une, on luttera contre lui, avec l'autre, on fera l'unité avec lui.
Le but de cette lutte, c'est de maintenir les principes du marxisme, ce qui signifie fermeté sur les principes ; c'est là un aspect du problème. L'autre aspect, c'est de faire l'unité avec lui. L'unité a pour but de lui offrir une issue, de réaliser un compromis avec lui ; c'est ce qu'on appelle souplesse. L'union entre principes et souplesse est un principe marxiste-léniniste, elle constitue une unité des contraires.»
[Mao Tsé-toung Tsétoung, Œuvres Choisies, Tome V, pp.558-560.]

Pratiquer l’unité dans la lutte anti impérialiste


Par exemple, nous avons avec le camarade Bibeau des désaccords sur les questions internationales, mais nous sommes en même temps d’accord pour nous opposer à la guerre d’agression de l’impérialisme occidental - dont notre propre impérialisme – en Syrie.
La position de R. Bibeau ne doit pas être mise dans le même sac que celles des dirigeants révisionnistes, qui soutiennent l’ingérence impérialiste.
Il s’agit d’une part de contradictions entre communistes et d’autre part de contradictions avec nos ennemis.

Le groupe K. ne tient aucun compte du caractère spécifique des contradictions ni de leur transformation dans le temps et les ramène toutes à celle irréconciliable entre la bourgeoisie et le prolétariat :

« Laisser entendre que cette unité des contraires n'aboutira pas à la destruction de l'un des deux termes (révisionnisme ou marxisme-léninisme), c'est défendre le point de vue selon lequel il n'y a pas urgence à détruire le révisionnisme, c'est se placer hors du monde réel de la guerre entre le prolétariat et la bourgeoisie. C'est éterniser la contradiction qui alors tourne sur elle-même et se répète indéfiniment avec ses hauts et ses bas, la victoire alternée de l'un ou de l'autre sans que jamais l'un l'emporte sur l'autre. »

Nous avons déjà vu que la lutte des contraires n'aboutit pas à la destruction mais à l'inversion des pôles de la contradiction.
A fortiori, les contradictions au sein du peuple n’aboutissent pas à la destruction d’une partie de la population et les contradictions entre communistes n’ont pas pour but de faire taire tel ou tel, de l’exclure du forum, ou de lui mettre une balle dans la nuque, mais de parvenir à l’unité sur des positions justes, en nous appuyant sur celles qui existent déjà pour critiquer les conceptions erronées.
Par exemple, il nous paraît que la lutte contre l’impérialisme US et ses alliés de l’OTAN nous réunit.
Nous ne sommes pas unis sur la caractérisation de la Chine et de la Russie, mais dans la mesure où elles s’opposent toutes deux aux visées impérialistes de l’OTAN, nous pouvons éviter de tirer à boulets rouges sur ces deux pays comme le font les médias bourgeois.
En l’occurrence cela s’appelle défendre les principes sur le front de la lutte anti-impérialiste et faire preuve de souplesse sur nos points de désaccord.

Est-ce que la fin de l’hégémonie US signifiera la fin de l’impérialisme ?
Rien ne permet de l’affirmer. Il nous appartiendra dans cette situation nouvelle de définir l’ennemi principal des peuples du monde et notre ennemi principal en France, qui sera selon toute évidence la bourgeoisie française, si elle n’est pas renversée d’ici là.

Partons des faits.


Edité le 30-09-2012 à 16:07:38 par Xuan




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marquetalia
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   Posté le 15-10-2012 à 11:49:34   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

la bourgeoisie francaise à l étranger veut défendre ses interets,à commencer par les mines d uranium du niger,qui peuvent tomber entre les mains des moudjahidine maliens.

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   Posté le 05-11-2012 à 17:40:14   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

le problème de la contradiction entre lutte de classes et lutte nationale se pose(ra) en palestine,puisque les pays capitalistes musulmans comme le qatar et la turquie soutiennent le hamas,ce qui va contribuer à marginaliser le front populaire de libération de palestine,ce pays,une fois indépendant,passera sous l influence du qatar réactionnaire:et la palestine deviendra entièrement indépendante,démographiquement,les arabes seront bientot plus nombreux que les juifs en israel,le retour a l aliya se faisant rare;et ce n est pas mitt romney qui changera la donne.

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   Posté le 05-11-2012 à 17:56:23   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

mao tse toung,dans les oeuvres choisies,tome 5,pages 558-560,critique les troskystes;pourquoi alors la revue vp-partisan est elle trotskyste et maoiste à la fois?mao est bien l héritier de staline,je me trompe?


Edité le 05-11-2012 à 17:57:16 par marquetalia




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   Posté le 05-11-2012 à 18:15:25   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

la russie ne s oppose plus aux visées impérialistes de l alliance atlantique,les gazoducs northstream et southstream imbriquent les interets capitalistes russes avec les interets capitalistes allemands,francais,italiens,alors que l allemagne,la france et l italie sont les principaux contributeurs européens des troupes atlantistes en afghanistan.


Edit Xuan : encore une fois reste dans le sujet


Edité le 05-11-2012 à 23:29:15 par Xuan




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robertbibeau
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   Posté le 01-08-2013 à 20:40:26   Voir le profil de robertbibeau (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à robertbibeau   

Ce texte repiqué par XUAN mélangeant divers auteurs et sources révisionnistes (nouvelle formule) sur la pensée-Mao-Tsé-Toung est des plus intéressants.

Je vous invite tous à le relire attentivement afin de voir migré la Pensée MAO de l'idéalisme au sophisme - à l'éclectisme - que Xuan enrichit de ses remarques métaphysiques forts opportunes.
Si vous parvenez à déchiffres ce texte ou les termes classe ouvrière et masse populaire sont allègrement mélangé et interchangés vraiment du grand art difficile à démasquer - mais faites l'effort de le faire

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Xuan
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   Posté le 01-08-2013 à 23:25:32   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Affirmations gratuites Bibeau :

Aucun exemple, aucune citation, aucune preuve, aucun argument, aucune démonstration.
Il ne suffit pas de balancer "idéalisme", "sophisme", "éclectisme" et "métaphysique" sans se donner la peine de dire de quoi on parle.
Quant au texte il n'est repiqué à personne mais cite ses sources, ce qui est la moindre des choses.

Il n'y a aucune confusion entre la classe ouvrière et les masses populaires, ces dernières sont citées par Mao Tsé-toung dans le cadre de la contradiction qui les oppose au féodalisme et à l'impérialisme, tandis que la classe ouvrière s'oppose au capitalisme, comme il l'indique sans aucune ambigüité.
Il suffit simplement de faire l'effort de lire ce qui est écrit.

Pour ta gouverne Bibeau, et afin de te rappeler le B-A-BA du matérialisme dialectique, cela s'appelle des contradictions spécifiques .
C'est précisément dans leur caractère spécifique que se manifeste leur matérialité, et elles n'existent pas sans caractère spécifique.
Les contradictions de classes n'ont pas d'existence en dehors du mode de production de leur époque, comme le + et le - de la diode n'ont pas d'existence réelle en dehors du dopage du silicium et de la tension qui lui est appliquée.

Engels l'explique avec la plus grande clarté dans l'anti-Dühring :

"Chaque genre de choses a donc son genre original de négation de façon qu'il en sorte un développement, et de même chaque genre d'idées et de concepts.
Dans le calcul infinitésimal, on nie autrement que dans l'établissement de puissances positives à partir de racines négatives. Il faut apprendre cela, comme toute autre chose.
Si je sais simplement que le brin d'orge et le calcul infinitésimal relèvent de la négation de la négation, je ne puis réussir ni à cultiver l'orge avec succès, ni à différencier et intégrer, pas plus que je ne puis de prime abord jouer du violon en partant des simples lois de la détermination du son par la dimension des cordes."

[Anti Dühring - philosophie - XIII. Dialectique. Négation de la négation]

Il en découle que les contradictions spécifiques ne sont pas résolues de la même manière. On apprend à l'arpète à ne pas percer un parpaing avec un forêt à bois, on n'applique pas à une diode une tension qui pourrait la détruire, et on n'oppose pas la classe ouvrière seule face à l'impérialisme et au féodalisme quand ces derniers oppriment l'ensemble des masses populaires jusque et y compris la bourgeoisie nationale.


Edité le 01-08-2013 à 23:56:32 par Xuan




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