Forum Marxiste-Léniniste
Forum Marxiste-Léniniste
Administrateurs : Finimore, ossip, Xuan
 
 Forum Marxiste-Léniniste  Actualités  Actualités françaises 

 Le talon de fer franco-allemand

Nouveau sujet   Répondre
 
Bas de pagePages : 1  
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18377 messages postés
   Posté le 09-08-2011 à 23:33:52   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Les conditions du rachat de la dette italienne


Au rythme des coups de téléphone échangés entre chefs d’Etat ce week end, et à la faveur de la menace de krach mondial, l’Europe a franchi un pas dans « l’intégration économique et politique » , c’est-à-dire dans la domination franco-allemande sur l’Europe des PIIGS.

Les conditions léonines du rachat de la dette italienne par la BCE ont été révélées par Il Corriere della Sera :
Une lettre secrète, adressée à Berlusconi par Jean-Claude Trichet et son successeur Mario Draghi, réclame une libéralisation de l'économie et la privatisation des sociétés municipales qui, en Italie, gèrent souvent les transports publics, la collecte des déchets ou la distribution d'électricité et de gaz.
Selon Il Corriere , cette lettre constituerait un véritable programme de gouvernement et comprendrait, « le calendrier pour leur application et même les outils législatifs à utiliser » , en l'occurrence des décrets afin de gagner du temps.

La BCE demande également une réforme du marché du travail italien :
"Moins de rigidité sur les contrats à durée indéterminée, interventions sur l'emploi public, modification du modèle fondé sur l'extrême flexibilité des jeunes et précaires et la totale protection des autres, contrats de travail stimulant la productivité" ,
Selon ce journal, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, ont demandé à l'Italie par l’entremise de la BCE d'adopter les mesures annoncées "d'ici la fin septembre" .
Silvio Berlusconi et son ministre des finances, Giulio Tremonti, ont annoncé vendredi l'accélération de la cure d'austérité adoptée par le Parlement à la mi-juillet.

Le chef du Parti démocrate, Pierluigi Bersani, a fustigé la « mise sous tutelle » par les institutions internationales d'un gouvernement « impuissant et totalement discrédité » .
L'ex-commissaire européen Mario Monti, avait estimé dès dimanche que son pays était dirigé désormais par un « podestat étranger ».
Le site d'informations économiques Firstonline.info estime que « le gouvernement italien a été de facto mis sous tutelle par ceux qui comptent en Europe » .

Cette information confirme la nature impérialiste du « sauvetage » de la Grèce, permettant par le biais du rachat de la dette de maintenir les dividendes des banques française et allemandes, ainsi que la prolongation de cette rente sur 15 ans au lieu de 7.
On se rappelle aussi que le « sauvetage » présenté le 20 juin au parlement grec prévoyait également un plan d’austérité.
En toute logique les mêmes conditions ont été imposées à l’Espagne, où la BCE a étendu comme à l'Italie son programme d'achats d'emprunts d'Etat, avec un rendement obligataire inférieur à 6% sur 10 ans.

Les 24 et 25 mars, le Conseil européen mettait la dernière main au projet de « gouvernance économique européenne » , et le président de la Commission européenne commentait à propos de ce « bond en avant » : « les Etats-membres ont accepté – j’espère qu’ils ont bien compris ce que cela signifie, mais ils ont accepté – d’accorder de très importants pouvoirs supplémentaires aux institutions européennes en matière de surveillance et de contrôle strict des finances publiques ».
On en mesure donc les effets à la faveur du krach annoncé.



Sauver la poule aux œufs d’or


Cette solidarité européenne fait chaud au cœur, mais l’obstination de N. Sarkozy en particulier à mutualiser la dette des pays dans le besoin mérite qu’on s’y attarde.
Quelques graphiques donnent une idée de cette soudaine fibre européenne de la bourgeoisie française :



Il est très clair que la faillite de ces pays constituerait un sérieux manque à gagner pour les banques françaises.

Si on compare l’exposition relative de l’Allemagne et de la France aux dettes européennes, on obtient pour l’exposition allemande :
9% en Italie
10% en Espagne
2% en Grèce

Pour l’exposition française :
22% en Italie
8% en Espagne
3% en Grèce (assurances-vie notamment)

On devine à travers ces chiffres que la bourgeoisie française est particulièrement intéressée à préserver les PIIGS de la faillite.
Telle est la signification profonde de la philanthropie européenne manifestée par Nicolas Sarkozy :
maintenir ces pays sous perfusion au prix de leur mise sous tutelle, afin de permettre aux banques la prolongation de la saignée des classes populaires.

Tel est également le sens de l’Europe dite « supranationale » , définition asexuée destinée à dissimuler la véritable identité franco-allemande des esclavagistes de l’Europe et autorisant les courants nationalistes et chauvins comme le FN ou le PRCF à gémir après la pauvre nation française victime de l’hyperpuissance européenne .

Les communistes ne sauraient en aucun cas rallier la classe ouvrière à la cause des exploiteurs, mais ils doivent dénoncer les méfaits de leur impérialisme national, rejeter toute forme d’Union Sacrée ou de Règle d’Or au service du capital, défendre les intérêts de classe du prolétariat contre les plans d’austérité et pratiquer l’internationalisme prolétarien avec les peuples d’Europe, notamment ceux opprimés par nos capitalistes.


Edité le 09-08-2011 à 23:58:53 par Xuan




--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Haut de pagePages : 1  
 
 Forum Marxiste-Léniniste  Actualités  Actualités françaises  Le talon de fer franco-allemandNouveau sujet   Répondre
 
Identification rapide :         
 
Divers
Imprimer ce sujet
Aller à :   
 
créer forum