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 La Société Générale et "l'économie réelle"

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Xuan
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   Posté le 15-02-2008 à 01:05:03   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Après avoir blanchi la Société Générale dès l’annonce de ses « mauvaises affaires » , Christine Lagarde persistait dans son rapport du 4 février au premier ministre, reprenant sans guère la modifier la thèse du président Bouton, en conseillant simplement de renforcer les contrôles.

Arrêtons-nous un instant sur la personnalité de ce Bouton :
Inspecteur des finances, il devient en 1980 conseiller technique au Budget de Maurice Papon.
Puis directeur de cabinet d’Alain Juppé 86 à 88, il reste au budget durant la cohabitation jusqu’en 91.
PDG de la Société Générale, il est l’auteur en 2002 du très optimiste rapport « Pour un meilleur gouvernement des entreprises cotées ».
Membre avec Jospin, Fabius, July, Bébéar, Breton, Cotta, Notat, Raffarin, de Rotschild, Sarkozy, Strauss-Khan, et j’en passe du club « le Siècle », administrateur de Total, Veolia, Schneider et autres jetons, Bouton a vu son salaire fixe augmenter de 25% en 2006, ce qui met la barre à 1,250 millions d’euros. La part variable de son traitement le met à 3,3 millions. Avec les stock-options, il touche 10,8 millions en 2006. Soit en France le second revenu des PDG.
On comprend donc que pour Lagarde, élue en 2006 30e femme la plus puissante du monde par le magazine Forbes, la parole de Bouton est d’or.

Sans sourciller, elle relève ainsi :
“L’opérateur aurait effectué des opérations irrégulières dès 2005[…] à partir de 2007, les positions nettes se seraient accrues très fortement pour atteindre dans le courant de l’année un montant notionnel de l’ordre de 30 milliards € ;
en novembre 2007, la chambre de compensation Eurex aurait interrogé la Société Générale sur la stratégie suivie par l’opérateur en cause ;
début janvier 2008, les positions réelles ont atteint jusqu’à 50 milliards € de montant brut sur les indices futures EUROSTOXX (30 milliards €), DAX (18 milliards € et FTSE (2 milliards €).

[…]
le vendredi 18 janvier, une opération anormalement élevée avec un courtier mise à jour par le middle-office dans les jours précédents apparaît suffisamment douteuse pour que la hiérarchie directe de l’opérateur concerné puis la direction de la banque soient prévenues »

En réalité, plusieurs alertes avaient été données : l'autorité de régulation allemande (BaFin) a confirmé avoir averti, dès novembre 2007, les autorités des marchés françaises et la Générale des mouvements du jeune trader sur l'Eurex, le marché à terme électronique allemand.
Ce fait est cité, on l’a vu, dans le rapport Lagarde.
D'autre part la rumeur d’une débâcle de la Société Générale courait dès le 18 janvier dans les milieux d’affaire comme le relate l’article de l’agence Reuters :
http://www.reuters.com/article/bankingFinancial/idUSL1884640720080118
Cet article pointait une chute de 11.5 pour cent dans le bénéfice net du troisième trimestre et avançait déjà le chiffre de 2 milliards d’euros de pertes au titre des subprimes.

En clair, et en faisant abstraction de ses contrôles internes, la Société Générale était avertie et parfaitement en mesure dès novembre de mettre fin à cette pseudo escroquerie, mais elle a attendu le 20 janvier pour intervenir car sa situation devenait de plus en plus critique et il n’aurait plus été possible de dissimuler davantage.

A l’évidence la hiérarchie de Kerviel fermait bien les yeux voire l’encourageait à pomper des profits par effet de levier suivant l’adage « on ne prête qu’aux riches », jusqu’à ce que l’opération devienne trop encombrante et visible. Moralité, à trop se retenir on finit par chier dans ses brailles.

Concernant le « débouclage de ses positions » du 21 au 23 janvier c'est-à-dire la revente précipitée de 50 milliards d’euros d’acquisitions incertaines, soit de quoi reboucher presque cinq fois le trou de la sécu, évidemment tout s’est déroulé dans le plus grand « secret », secret couvert par la Banque de France, le secrétariat général de la Commission bancaire et l’AMF.
Lagarde conclut : « Concernant les positions en cause ouvertes à la Société Générale, la gestion des règles d’information a été rigoureuse et effectuée dans le souci de protection des marchés. »

Dans le rapport Lagarde, on ne trouve non plus aucune allusion aux opérations financières de début janvier réalisées par Robert Day. Elles ont été soigneusement éludées.
Robert A. Day, classé à la 754e place des personnes les plus riches du monde, est un proche du Parti républicain, l’homme, qui se présente comme un philanthrope, a participé au financement des campagnes de Georges W. Bush en 2000 et 2004. Il a également soutenu le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger, dont il a par ailleurs été le conseiller économique.
Bref, il a vendu pour 85,7 millions d'euros d'actions le 9 janvier, la Robert A. Day Foundation et la Kelly Day Foundation respectivement pour 8,63 millions et près de 960.000 euros d'actions le 10 janvier. Or R.Day, un des quinze administrateurs de la Société Générale, ne pouvait pas ignorer qu’elle dissimulait au moins quelques milliards de subprimes dans son placard.
Mais à peine évoqué, le soupçon d’un délit d’initié avait été rapidement écarté par l’Autorité des Marchés Financiers.

De surcroît la perte de 2 milliards d’euros au titre des subprimes passait ainsi comme une lettre à la poste.
N’oublions pas que ces crédits « à risque » n’étaient rien d’autre qu’une gigantesque escroquerie destinée à extorquer les derniers cents des américains pauvres, en les menant à la ruine et à l’expropriation, et que cette escroquerie n’était pas le fait d’usuriers clandestins mais des plus grandes banques de la planète, notamment américaines et européennes.

Mais le cynisme du capital financier ne connaît pas de limite et la page Kerviel était à peine tournée que Christine Lagarde s’inquiétait de rembourser le « trop perçu » d’impôt sur la Société Générale. Celle-ci ayant imputé ses pertes sur l’exercice 2007 et alors que la vente précipitée s’est effectuée mi-janvier, l’opération fait passer ses bénéfices avant impôt de 5,5 milliards à 600 ou 800 millions d’euros. La Société Générale récupèrerait ainsi un peu plus d’un milliard d’euros au titre du trop-perçu d’impôt.

Lénine écrivait dans l’Etat et la Révolution :
« La domination de nos grandes banques sur la Bourse... […] l'ancien capitalisme, le capitalisme de la libre concurrence, avec ce régulateur absolument indispensable qu'était pour lui la Bourse, disparaît à jamais. Un nouveau capitalisme lui succède, qui comporte des éléments manifestes de transition, une sorte de mélange entre la libre concurrence et le monopole. Une question se pose d'elle-même : vers quoi tend cette “ transition ” que constitue le capitalisme moderne ? Mais cette question, les savants bourgeois ont peur de la poser. »

« Riesser, Schulze-Gævernitz, Liefmann, etc., sont tous des apologistes de l'impérialisme et du capital financier. Loin de dévoiler le “ mécanisme ” de la formation de cette oligarchie, ses procédés, l'ampleur de ses revenus “licites et illicites”, ses attaches avec les Parlements, etc., etc., ils s'efforcent de les estomper, de les enjoliver. Ces “ questions maudites ”, ils les éludent par des phrases grandiloquentes autant que vagues, par des appels au “ sentiment de responsabilité ” des directeurs de banques, par l'éloge du “ sentiment du devoir ” des fonctionnaires prussiens, par l'analyse doctorale des futilités qu'on trouve dans les ridicules projets de loi de “ surveillance ” et de “ réglementation ”

En écho, Raymond Soubie, conseiller social de Nicolas Sarkozy, ressasse les mêmes âneries : "Je crois que ça relève d'abord des autorités monétaires, ce n'est pas en première ligne l'affaire des gouvernements" . Le gouvernement n'a pas été "spécialement informé de cette affaire". "Ce qu'on doit retenir de tout ça, c'est qu'il y a des sommes énormes qui transitent dans le monde et tous ces mouvements de capitaux, ils exigent quand même plus de transparence, ils exigent plus de contrôles, y compris de contrôles internes" . Cela pose "un problème de moralisation financière du capitalisme, au-delà même du cas ponctuel, particulier, de la Société Générale" .


Lénine poursuit “ Les Français, dit Lysis, sont les usuriers del'Europe. ” Toutes les conditions de la vie économique sont profondément modifiées par cette transformation du capitalisme. Même lorsque la population est stagnante, que l'industrie, le commerce et les transports maritimes sont frappés de marasme, le “ pays ” peut s'enrichir par l'usure. “ Cinquante personnes représentant un capital de 8 millions de francs peuvent disposer de deux milliards placés dans quatre banques. ”
Le système des “ participations ”, que nous connaissons déjà, amène au même résultat : la “ Société Générale ”, une des banques les plus puissantes, émet 64 000 obligations d'une filiale, les “ Raffineries d'Égypte ”. Le cours de l'émission étant à 150%, la banque gagne 50 centimes du franc. Les dividendes de cette société se sont révélés fictifs, le “ public ” a perdu de 90 à 100 millions de francs. “ Un des directeurs de la “ Société Générale ” faisait partie du Conseil d'administration des “ Raffineries d'Égypte ”. Rien d'étonnant si l'auteur est obligé de conclure : “ La République française est une monarchie financière ” ; “ l'omnipotence de nos grandes banques est absolue ; elles entraînent dans leur sillage le gouvernement, la presse. ”

Cette anecdote citée par Lénine, s’imposait naturellement, elle nous rappelle que les méfaits des capitalistes ne sont pas très nouveaux mais aussi qu’ils n’ont pas changé de nature.
De fait, l’épisode Kerviel illustre essentiellement que la recherche du taux de profit maximum est le moteur du capitalisme parvenu à son dernier stade.

La mise en place de « contrôles » ne peut engendrer que de nouvelles ruses destinées à les contourner ou à diluer les risques. Ainsi le procédé de la titrisation a permis aux banques de continuer à faire du profit sur des prêts chancelants simplement en refilant le bâton merdeux à autrui, fonds de pension par exemple qui se trouvent aujourd’hui à court de ressources.
Tant et si bien que depuis septembre 2007 personne ne sait qui cache un cadavre dans son placard.
A telle enseigne le FMI exhortait récemment chacun à abattre ses cartes. On peut rêver…

Sans s’attarder sur les homélies des socialistes ni sur les déclarations démagogiques de Sarkozy du style « les usines c’est mon truc » , il est instructif d’analyser les conclusions et les objectifs du parti révisionniste.
La tyrannie de la finance et "l'économie réelle"



Denoncer le coeur du système : L’argent pour l’argent
site du PCF
Mis en ligne : 6 février
[…]La crise financière suscite dans l’opinion une grande émotion. Et l’on voit déjà les défenseurs du capitalisme, le Président de la République en tête, qui cherchent des échappatoires, des excuses, qui tentent de séparer ces désordres de la façon dont l’économie, le social, les êtres humains sont traités. Voilà qu’ils proposent de « moraliser » le système, de mieux le « contrôler ». Bref, il y aurait un bon capitalisme, celui des « entrepreneurs », à promouvoir, et un mauvais capitalisme, celui des « flambeurs », à réprouver .

On s’attendrait à ce que le parti révisionniste appelle les masses à détruire ce système pour le remplacer par un système nouveau socialiste, poursuivons :

[…]Pour rompre cette logique, pour rendre l’argent utile, il va falloir à la fois de profonds changements politiques et une intervention forte des travailleurs et des citoyens. Les salariés devront conquérir un droit de regard sur la gestion de leur entreprise. Il faudra en finir avec les exonérations de cotisations sociales patronales, imposer une nouvelle politique du crédit, favorisant l’emploi, la formation et sanctionnant la spéculation, constituer un pôle public bancaire, avec l’appropriation sociale de grandes banques par la Nation.
A gauche, il y a débat. Certains, lorgnant du côté de l’idéologie libérale, lâcheraient la bride aux marchés financiers et se contenteraient d’apporter des correctifs sociaux aux logiques capitalistes. D’autres recommandent plutôt de s’émanciper de la tyrannie de la finance, proposent une autre utilisation de l’argent. C’est tout le sens de la campagne nationale sur l’argent qu’a décidé de lancer le PCF. La gauche doit avoir le courage de s’en prendre aux puissants de la finance. Scrutin local mais aussi premier test grandeur nature pour le sarkozysme, les élections municipales et cantonales donneront l’occasion aux citoyens de peser en ce sens."


Il n’en est rien, après « l’intervention forte » dont on ne saura rien de plus sinon qu’elle passe encore une fois par les élections, il restera pour les salariés à conquérir « un droit de regard sur la gestion de leur entreprise » . Ils seront donc au mieux associés à la gestion du profit réalisé sur leur dos car le système capitaliste sera toujours présent.
Du reste, « l’appropriation sociale de grandes banques par la Nation » a été expérimentée de longues années durant sans que le capitalisme n’ait en rien été menacé.

En contradiction avec le premier paragraphe cité, le parti révisionniste s’en prend exclusivement à la «la tyrannie de la finance ». Il n’en faut pas davantage pour remettre en selle le spectre rapiécé de l’économie réelle.
Ainsi dans l’Humanité du 29 janvier sous le titre « Finance : les rouages d’une dérive annoncée »
« Le divorce entre les intérêts des marchés financiers et ceux de l’économie réelle (et donc de l’emploi, de la satisfaction des besoins sociaux) apparaît sans cesse plus flagrant. »
« Si elle relance le débat sur les moyens de réguler la mondialisation financière, l’affaire de la Société générale souligne aussi le besoin, en France et en Europe, d’une autre politique du crédit, réellement dédiée au développement économique et de l’emploi, avec la création des instruments publics nécessaires. »

On notera le « divorce entre les intérêts des marchés financiers et ceux de l’économie réelle » , comme si cette « économie réelle » était au-dessus des classes et comme si le process de transformation du capital pouvait s’interrompre aux portes des banques.

C’est évidemment un non-sens : « l’économie réelle » n’est autre que l’économie capitaliste parvenue au stade impérialiste, dans laquelle le capital monopoliste et financier tient le haut du pavé.
Et la "campagne sur l'argent" lancée par le P"C"F vise tout sauf la disparition du capitalisme.


Edité le 15-02-2008 à 01:09:04 par Xuan




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   Posté le 19-02-2008 à 13:28:35   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

comment remettre une banque à flot


Le Monde de l'économie se fait l'écho des mésaventures de la Northern Rock en Angleterre.

« Le premier ministre britannique, Gordon Brown, laissait planer l'idée depuis des semaines. Son ministre des finances, Alistair Darling, s'est résolu à annoncer, dimanche 17 février, la nationalisation "temporaire" de la banque en grande difficulté Northern Rock, au risque de ternir encore sa propre image. Le titre Northern Rock devait être suspendu dès l'ouverture de la Bourse de Londres, lundi, et le projet de loi de nationalisation devait être présenté au Parlement quelques heures plus tard.» [LE MONDE | 18.02.08]

Cet exemple démontre une fois de plus à quel point la nationalisation dans le cadre du système capitaliste n'est pas le mariage de la carpe et du lapin, ni une"victoire du mouvement populaire".

Autre exemple, l'injection de 1,5 milliard d'euros par Berlin dans la banque allemande IKB démontre les liens de sang entre l'Etat capitaliste et le capital lui-même.


Edité le 20-02-2008 à 00:19:04 par Xuan




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   Posté le 20-02-2008 à 00:11:16   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

"l'économie réelle" est le coeur du profit capitaliste


Contrairement aux discours démagogiques sur "l'économie réelle" opposée à la spéculation financière, le profit capitaliste n'est pas le fruit des manoeuvres boursières.
Celles-ci ne permettent que de générer un surprofit sur la part financière de la plus-value des entreprises.
Marx expliquait très clairement ceci dans "salaires, prix et profits" :

"La plus-value , c'est-à-dire la partie de la valeur totale des marchandises dans laquelle est incorporé le surtravail , le travail impayé de l'ouvrier, je l'appelle le profit . Le profit n'est pas empoché tout entier par l'employeur capitaliste.
[…], le fait même que la possession des instruments de travail donne à l'employeur capitaliste la possibilité de produire une plus-value ou, ce qui revient au même, de s'approprier une certaine quantité de travail impayé , permet au possesseur des moyens de travail qui les prête en entier ou en partie à l'employeur capitaliste, en un mot, au capitaliste prêteur d'argent , de réclamer pour lui-même à titre d'intérêt une autre partie de cette plus-value, de sorte qu'il ne reste à l'employeur capitaliste comme tel que ce que l'on appelle le profit industriel ou commercial .
[…], Rente, taux d'intérêt et profit industriel ne sont que des noms différents des différentes parties de la plus-value de la marchandise, c'est-à-dire du travail non payé que celle-ci renferme , et ils ont tous la même source et rien que cette source ."


Autrement dit la source unique de l'"économie réelle" et de la spéculation financière n'est rien d'autre que l'extorsion de la plus-value sur le dos de la classe ouvrière. Sans elle, sans ce support matériel, les opérations boursières ne permettraient de réaliser aucune plus-value extra, ni perte ni profit.


les "solutions industrielles" et les "repreneurs voyous"

Marx poursuit :
" Pour l'ouvrier lui-même, il est d'une importance secondaire que cette plus-value, résultat de son surtravail, de son travail non payé, soit empochée exclusivement par l'employeur capitaliste, ou que ce dernier soit contraint d'en céder des parties sous le nom de rente et d'intérêt à des tiers . Supposons que l'employeur capitaliste utilise uniquement son propre capital et qu'il soit son propre propriétaire foncier, toute la plus-value affluerait alors dans sa poche.
C'est l'employeur capitaliste qui extrait directement de l'ouvrier cette plus-value, quelle que soit la part qu'il en puisse finalement garder lui-même. C'est par conséquent de ce rapport entre l'employeur capitaliste et l'ouvrier salarié que dépend tout le système du salariat et tout le système de production actuel."


Pour l'ouvrier, il est en effet d'une importance secondaire que le profit réalisé sur son travail soit essentiellement utilisé dans l'"économie réelle" ou qu'il remplisse les poches des banquiers.

On notera également qu' il est tout aussi indifférent que ce profit enrichisse un patron ou des fonds de pension , contrairement aux discours des révisionnistes, des réformistes et des chauvins de tous bords, sur les "solutions industrielles" qui maintiendraient les activités en visant un développement à long terme, par opposition aux "repreneurs voyous" qui ne songeraient qu'à s'enrichir rapidement.

En réalité, toutes les entreprises visent un taux de profit maximum, en fonction du taux de profit moyen de leur branche d'activité, et dans le minimum de temps que leur imposent le remboursement des dettes d'une part et la rotation accélérée du capital d'autre part.
Et elles reconnaissent toutes de la même façon un taux de profit minimum en-dessous duquel n'importe quelle société n'est plus profitable et doit être abandonnée, même si elle rapporte des bénéfices .

Cette loi fondamentale du capitalisme n'est pas une vieille rengaine marxiste dépassée par le événements.
Tout au contraire, elle se vérifie de plus en plus dans les faits, dans les décisions des conseils d'administration, tandis que les médias bourgeois feignent de découvrir avec stupeur et indignation ce nouveau fléau des temps modernes : une entreprise licencie ou met la clef sous la porte alors qu'elle est bénéficiaire !
Et la mondialisation ne fait que rendre cette loi de plus en plus implacable, de telle sorte que la moindre échoppe ne pourra plus y échapper.

Du point de vue marxiste, ce sont les thèses révisionnistes sur "l'économie réelle" qui plaident pour un impossible retour au passé.

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