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|  Posté le 24-06-2010 à 21:04:27   
| CNT a écrit :
Retraites : la "réforme" est une escroquerie !
Cinq bonnes raisons de lutter contre cette nouvelle "réforme" des retraites :
1. Parce qu’elle parle de tout sauf de la redistribution des richesses.
Tout est envisagé pour sauver le navire, tout sauf… de prendre de l’argent à ceux qui en ont le plus : les patrons, les actionnaires… L’augmentation des cotisations patronales et la taxation des revenus financiers sont les grands absents des solutions pour résoudre le financement des retraites. A titre d'exemple, le bénéfice des seules entreprises françaises du CAC 40 c'est 212 milliards d'euros pour 2007-2009...
2. Parce que le "déficit" annoncé est un mensonge.
Le "déficit" des caisses de retraite est estimé à 7,7 milliards d’euros alors que les cadeaux aux patrons à travers les exonérations de cotisations s’élèvent à près de 30 milliards d’euros. N'oublions pas d'ailleurs que ces cotisations ne sont pas des "charges" mais bien une partie de nos salaires mis en commun pour financer la "protection sociale". Réduire ces cotisations pour les entreprises, c'est réduire nos salaires !
3. Parce que derrière la réforme, ce sont les fonds de pensions qui guettent.
En affaiblissant le régime général, l’État encouragera la capitalisation. Cela permettra au patronat des assurances de mettre la main sur les colossaux volumes d’argent que représentera le "marché des retraites".
4. Parce qu’elle est aussi parfaitement idéologique.
Il s’agit, pour la classe dirigeante, de renforcer sa domination sur la population. En détruisant le régime de retraites par répartition, elles veulent aussi mettre à bas le principe de la solidarité collective. Que chacun se débrouille pour sa retraite : les riches paieront des assurances privés ; les pauvres travailleront plus vieux, ou devront se contenter de minima sociaux.
5. Parce que le capitalisme n’est plus supportable.
L’État veut faire payer aux salariés une crise capitaliste dans laquelle ils n’ont aucune responsabilité. Il est temps de mettre un terme à la casse sociale et de construire un mouvement qui renverse la vapeur. Il faut en finir avec ce capitalisme criminel qui conduit la société - et la planète - à sa perte !
Si le gouvernement a un vrai plan de bataille pour briser le service public et les systèmes de solidarité, force est de constater que ce n’est pas notre cas. Les journées d’action espacées ne nous permettent pas de construire le rapport de force nécessaire à renverser la vapeur : la stratégie des grandes centrales syndicales nous mène à la défaite. Il est important que nous puissions tous nous retrouver afin de faire converger nos forces et de construire, en assemblées générales, un vrai mouvement social. Seul un mouvement de grève reconductible et déterminé nous permettra d'imposer :
- Retour aux 37,5 annuités (public/privé !
- Pas de pension inférieure au SMIC ! (à ce propos, la CNT rappelle qu'elle ne satisfait pas du SMIC actuel et qu'elle lutte pour l'augmentation des revenus les plus bas avec pour objectif l’abolition de toutes les hiérarchies de revenus par la construction d'une société fondée sur la répartition égalitaire des richesses)
- Indexation des pensions sur les salaires et refus des retraites par capitalisation !
- Garantie d’un taux de remplacement de 75% du salaire brut ! (calcul sur la base des 6 meilleurs mois)
Finalité révolutionnaire de la CNT :
Licenciements, chômage, misère et exploitation ne pourront être abolis que par l’abolition du capitalisme. Aussi, nous réaffirmons que la finalité de notre syndicalisme est la révolution sociale : expropriation des capitalistes, gestion des entreprises et de la société par les travailleurs eux-mêmes, socialisation des moyens de production, partage égalitaire des richesses selon le principe « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins », etc. Bref, construire une autre société, communiste et libertaire, où le travailleur ne sera plus l’esclave salarié du capital, mais enfin maître de sa destinée, gérant la production et les services, non plus pour augmenter les profits d’une minorité, mais pour répondre aux besoins de l’humanité.
Le 14 juin 2010 |
Toute la première partie, l’ « argumentaire » anti-réforme de la CNT suinte le réformisme.
Ainsi le premier argument est la redistribution de la richesse sous entendu « équitablement » entre patrons et salariés.
Nulle part il n’est question de la nature du capitalisme de l’antagonisme entre la classe ouvrière et la bourgeoisie.
D’ailleurs pour la CNT la lutte des classes se résume à une opposition entre salariés et patrons oubliant bien facilement la division du travail.
On attend de voir ce que dira la CNT quand le « camarade » salarié DRH viendra annoncer des licenciements…
Mais sur ce texte il ya bien d’autres choses à dire.
Ainsi les paragraphes 2 et 3 qui se concentrent sur des aspects économiques sont révélateurs des conceptions de ce « syndicats ».
On peut donc voir que ce qui parait juste pour la CNT c’est que les « travailleurs » financent équitablement les retraites avec les patrons…
Que ces derniers s’approprient la plus-value créée par la classe ouvrière en se servant si nécessaire de travailleurs « non productifs » n’est pas une raison suffisante pour arracher à la bourgeoisie de financer avec le fruit de ses larcins la fin de vie des travailleurs…
Pour la CNT les ouvriers ne sont donc pas suffisamment exploités, il faut en plus prendre sur un salaire, qui suffit à peine à couvrir les besoins journaliers, pour payer une partie des retraites de nos camarades qui sont trop usés pour être assez productifs pour les bourgeois.
Quand au paragraphe 3 spécifiquement ce que l’on retient c’est que ce qui gène c’est que ce soit des fonds privés qui gèrent l’argent des retraites…
Si c’est public tout va bien donc…
Curieux pour de prétendus anarcho-syndicalistes de voir dans une gestion étatique le paradis des retraites…
Mais bon l’anarcho-syndicalisme prétendu ou réel n’en est pas à sa première contradiction…
Passons maintenant au paragraphe 4.
Certes cette réforme est profondément idéologique mais en aucun cas dans le sens que croit comprendre la CNT.
Cette attaque est principalement dirigée contre la classe ouvrière parce que la place qu’elle occupe dans les rapports de production est la plus dure et la plus violente et que les ouvriers sont ceux qui auront le plus de difficultés notamment physiques à « occuper » un emploi plusieurs années de plus.
Le fond du sac c’est que la bourgeoisie refuse d’ « entretenir » un ouvrier qui ne produit plus et peut grâce à cette réforme jeter dans la misère noire celui qui n’est plus assez rentable du point de vue productivité par un simple licenciement se lavant, comme toujours, les mains du sort qui l’attend !
Le paragraphe 5 n’a aucun intérêt il est là pour décorer et rappeler qu’en principe la CNT est anticapitaliste…
Passons maintenant à la stratégie et aux revendications.
Encore une fois on retrouve la « défense des services publics » élevés comme un drapeau, aucune différences donc avec les centrales syndicales que dénonce la CNT…
Quand à la stratégie de grève reconductible encore faut il pour ça qu’elle soit préparée…
Mais pas pour la CNT…Pour eux la grève reconductible c’est comme la grève générale…un fantasme qui les réveille la nuit et les fait rêver le jour.
C’est surtout un bon moyen d’échapper à toute critique de sa pratique, puisqu’on dit qu’on veut la grève générale tout le monde doit comprendre que c’est ce pourquoi on milite même et surtout si toutes les actions vont dans le sens inverse…
Pour ce qui est des revendications :
Le retour aux 37,5 annuités pour tous c’est typiquement la revendication de la petite bourgeoisie salariée, celle qui est le mieux placée dans la division du travail, celle à qui l’exploitation capitaliste n’a jamais fait vraiment mal aux trippes principalement parce qu’elle ne la subit pas ou très peu !
Et c’est surtout un joli dédain de nos camarades les plus exploités.
Quand on est ouvrier déjà usé par les tâches pénibles on sait que 37,5 années on n’arrivera pas au bout.
Quand on est un jeune qui ne trouve pas d’emploi et qui sait déjà qu’il va connaitre de nombreuses périodes de chômages suite à des licenciements économiques ou autres, 37,5 ans c’est un horizon qu’on ne verra jamais…
Quand on est un immigré qui va subir le travail clandestin et peu importe qu’on ait bossé pendant 20 ans avant d’arriver ça ne sera pas pris en compte, 37,5 années c’est souvent plus que l’espérance de vie qu’on a en arrivant.
A cette revendication puante de réformisme et de condescendance petite bourgeoise les ouvriers communistes opposent celle-ci :
Retraite à 55 ans pour tous, 50 ans pour les travaux pénibles.
Avec maintien intégral du meilleur salaire sans tenir compte des années d’activités.
Le reste des revendications de la CNT est du même ordre et traduit la nature petite bourgeoise de cette organisation.
Et la différence avec la revendication révolutionnaire ouvrière sur cette question économique est assez claire sur le caractère réformiste des mots d’ordre de la CNT.
Voyons maintenant le dernier paragraphe :
La « finalité » de la CNT est révolutionnaire, puisqu’ils le disent il faut les croire n’est-ce-pas ?
Qu’importe les actes seuls les écrit et les vœux pieux restent…
Tout ce passage montre qu’au dernier moment la CNT s’est rappelée qu’elle est censée être anarcho-syndicaliste alors vite, vite il faut bricoler quelque chose qui maintienne l’illusion.
Mais surtout il ne faut pas trop s’étendre, ne rien dire de concret ni aborder la question de la nature de classe du système parce que les incohérences seraient trop révélatrices…
La CNT, anarcho-syndicaliste en parole, réformiste dans les faits , contre-révolutionnaire en tout, voilà la seule conclusion à tirer !
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| |  Posté le 30-06-2010 à 14:06:56
| En même temps, et sans vouloir prendre la défense des anarchistes mais dans le souci de rester objectif, peut-on considérer la CNT-Vignolles comme une organisation anarcho-syndicaliste?
Combien d'anars sur les membres de la CNT-Vignolles que j'ai pu croiser? A mon avis c'est de l'ordre de 1 sur 10...
La grande majorité d'entre eux sont fonctionnaires, beaucoup de profs, vivent grassement du système, et n'ont absolument pas envie d'une révolution. |
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| Posté le 30-06-2010 à 22:12:39
| Oui c'est d'ailleurs un peu le sens de la dernière phrase...
Mais bon fallait bien que je trouve un titre 
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