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 la question kurde en Syrie

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Xuan
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   Posté le 27-01-2018 à 11:28:43   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le site presstv annonce un recul de l'armée turque :

En Syrie, les forces de l'armée turque et les éléments de l'Armée syrienne libre (ASL) ont reculé de certaines localités qu'ils avaient auparavant occupées, malgré la couverture aérienne et d'artillerie dont ils bénéficiaient dans le Nord.

Au septième jour de l'opération militaire de l'armée turque "Rameau d'olivier", des affrontements se sont poursuivis le vendredi 26 janvier dans les régions, contrôlées par les Kurdes à Afrin.

Afrin n'a connu aucune évolution majeure pendant les 48 dernières heures et les forces de l'armée turque et les éléments de l'Armée syrienne libre (ASL) ont reculé de certaines localités qu'ils avaient auparavant occupées. Les miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) ont repoussé les soldats turcs, appuyés par les terroristes de l'ASL, du mont Barsaya, à l'issue d'intenses affrontements ayant duré une journée entière.

En banlieue nord-est de Bulbul, les miliciens kurdes ont réussi à récupérer le village de Qorné. Cette opération a coûté la vie à plusieurs soldats de l'armée turque, laissant également des blessés.

À la périphérie ouest d'Afrin, les affrontements se poursuivent et deux villages, en banlieue ouest de Rajo, ont été occupés par les soldats turcs et les éléments de l'ASL qui se sont également emparés du village d'al-Hamam. Le village de Chenegal reste le théâtre des affrontements entre Kurdes et Turcs qui tentent de prendre le contrôle du village.

Par ailleurs, les avions de combat de l'aviation turque continuent à bombarder les différentes régions d'Afrin, dans le nord de la province d'Alep, causant les dégâts matériels et les pertes en vie chez les habitants et les miliciens kurdes.

Une quarantaine de civils kurdes ont perdu la vie pendant les 11 derniers jours et environ 120 autres ont été blessés lors des bombardements et des attaques d'artillerie de l'armée turque contre les différentes régions d'Afrin.

Parmi les éléments des Unités de protection du peuple (YPG), 102 personnes ont jusqu'ici été tuées et 143 autres blessées .



À al-Tabqa et Tell Abyad, des centaines de citoyens kurdes se sont rassemblés afin de crier leur soutien aux miliciens kurdes et de dénoncer les attaques de l'armée turque contre Afrin.

Par ailleurs, la Turquie continue d'envoyer des convois militaires vers les régions situées à la frontière turco-syrienne. Dans la foulée, un convoi militaire composé de six véhicules blindés est arrivé à al-Eis, dans le sud-ouest de la province d'Alep.

Selon une source syrienne, la Turquie entend installer ses équipements militaires dans l'ouest du district d'al-Hadher, sous prétexte de vouloir repousser les miliciens kurdes, dans le vrai objectif de déployer ses forces à Alep et Idlib afin de rehausser le moral des terroristes du Front Fatah al-Cham (ex-Front al-Nosra) qui ont accumulé des échecs face à l'armée syrienne et ses forces coalisées.


Edité le 27-01-2018 à 11:28:57 par Xuan




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marquetalia
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   Posté le 27-01-2018 à 13:18:13   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

Non,sur le Honduras.

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Xuan
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   Posté le 27-01-2018 à 20:20:48   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le Monde Diplomatique avait publié en septembre 2017 "Une utopie au cœur du chaos syrien - L’expérience libertaire du Rojava à l’épreuve de la guerre".

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   Posté le 27-01-2018 à 20:46:45   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

la revue communiste libertaire Alternative Libertaire publie dans tous ses numéros des articles sur Rojava,et a même participe à une campagne pour avoir des fonds à envoyer à l insurrection kurde de Syrie.

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marquetalia
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   Posté le 27-01-2018 à 23:06:18   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

Efrin est la nouvelle Guernica.

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Xuan
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   Posté le 27-01-2018 à 23:35:41   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Ci-dessous l'article du Diplo cité plus haut :


L’expérience libertaire du Rojava à l’épreuve de la guerre
Une utopie au cœur du chaos syrien



Fers de lance de la bataille de Rakka contre l’Organisation de l’État islamique, les Kurdes du nord de la Syrie tentent de mettre en place au Proche-Orient un projet politique original. Mais leur « confédéralisme démocratique » se construit sur un champ de ruines, dans un contexte d’affrontements ethnicoreligieux et d’alliances avec les grandes puissances qui hypothèque son avenir.

par Mireille Court & Chris Den Hond



Jonas Staal. — Les artistes Ahmed Shamdin (à g.) et Abdullah Abdul (à dr.) peignent les toiles qui formeront le toit du Parlement à Derik, dans la région autonome du Rojava (2015)
New World Summit.


Malgré la nuit, une chaleur suffocante pèse encore sur Kamechliyé. Vite sortis du petit aéroport toujours contrôlé par quelques dizaines de policiers et de soldats du régime de M. Bachar Al-Assad, nous entrons immédiatement sur le territoire de la Fédération démocratique de Syrie du Nord, souvent appelée Rojava (« ouest » en kurde). Le long de la frontière turque, entre l’Euphrate et l’Irak, au moins deux millions de personnes (dont 60 % de Kurdes) résident sur ces terres reprises par les armes aux djihadistes de l’Organisation de l’État islamique (OEI). Depuis 2014, ces Syriens vivent une expérience politique inspirée par M. Abdullah Öcalan, le fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), détenu en Turquie depuis 1999. Abandonnant le marxisme-léninisme, le PKK et son allié syrien du Parti de l’union démocratique (PYD) se réfèrent depuis les années 2000 au communalisme libertaire de l’écologiste américain Murray Bookchin (1921-2006) (1). Adopté en 2014, leur texte fondamental, le Contrat social de la Fédération démocratique de Syrie du Nord, rejette le nationalisme et prône une société égalitaire, paritaire, respectueuse des droits des minorités.

Le Rojava est autonome de facto (2). Excepté les enclaves de Hassaké et de l’aéroport de Kamechliyé, sous l’autorité de Damas, la région est contrôlée par les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui regroupent les combattantes et combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG en kurde), des Unités de protection des femmes (YPJ) ainsi que des contingents de milices arabes sunnites, yézidies et chrétiennes.


Conquêtes kurdes dans le nord de la Syrie
Cécile Marin


D’immenses drapeaux des YPG flottent sur les nombreux barrages de Kamechliyé, où la police du gouvernement autonome inspecte avec minutie les véhicules. Les attentats-suicides perpétrés par des djihadistes représentent une menace permanente. Tout le monde garde en mémoire celui du 27 juillet 2016, qui a fait quarante-quatre morts et cent quarante blessés. L’obscurité des rues contraste avec les illuminations de Nusaybin et Mardin, deux villes situées par-delà la frontière turque. Dans une région qui regorge de ressources, la question de l’énergie illustre les défis du nouveau pouvoir. À Rumeilan, à cent kilomètres de Kamechliyé, sur la route de l’Irak, de longues files d’attente se forment devant les stations-service. Avant le début de la guerre, en 2011, cette région fournissait 380 000 barils de brut par jour, le tiers de la production du pays. Avec les combats, l’extraction a chuté de 70 %, et l’essence manque cruellement. Faute de raffineries, le gouvernement autonome se voit contraint de vendre une partie du pétrole brut à l’administration syrienne, qui lui livre ensuite le carburant au prix fort : 80 centimes d’euro le litre.

Répartir le pouvoir entre les régions

Une multitude de petites raffineries artisanales locales commercialisent par ailleurs une essence à 20 centimes d’euro le litre, mais leur impact sur l’environnement devient préoccupant. Les fumées noircissent le paysage ; les maladies de peau et les problèmes respiratoires se multiplient. « Nous n’avons pas d’autre solution pour le moment, admet Mme Samer Hussein, directrice adjointe de la commission de l’énergie — dont le siège est à Rumeilan. Dès que nous le pourrons, nous construirons des raffineries modernes et nous nettoierons la région. Et, bien sûr, nous embaucherons tous ces travailleurs dans les nouvelles usines. »

Dans d’autres régions du Rojava, comme Manbidj, l’interdiction des raffineries artisanales a déplu à une partie de la population, déjà rationnée en électricité malgré la prise des trois principaux barrages sur l’Euphrate par les FDS. Selon les accords internationaux, la Turquie, qui domestique le fleuve en amont, doit garantir le passage de six cents mètres cubes d’eau par seconde. « Quand ces barrages étaient sous le contrôle de l’OEI, la Turquie laissait couler un volume supérieur, affirme M. Ziad Rustem, ingénieur et directeur adjoint de la commission de l’énergie du canton de Cezire. Mais, lorsque les Forces démocratiques syriennes les ont libérés, elle a commencé à diminuer le volume d’eau. Aujourd’hui, le débit est inférieur à deux cents mètres cubes par seconde. »

Journaliste de la chaîne kurde Ronahi TV à Kamechliyé, Sherwan Youssef témoigne du mécontentement populaire : « Quelques centaines de personnes ont manifesté à Kamechliyé. Elles blâment le gouvernement autonome, mais pas la Turquie. Je trouve ces manifestations tout de même justifiées. La guerre ne peut pas toujours être une excuse pour le manque de services fournis. » Si la protection de l’environnement figure en bonne place dans le Contrat social, d’autres interlocuteurs insistent sur le contexte qui empêche la construction de raffineries, la modernisation des barrages ou le développement des énergies renouvelables : la Turquie impose un blocus de la région, tout comme ses alliés du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), qui tiennent le nord de l’Irak et voient d’un mauvais œil les succès du PKK et du PYD (3).

Les besoins urgents et les combats n’ont pas empêché la mise en place du projet institutionnel de confédéralisme démocratique, fondé sur le principe d’autogouvernement local. Les communes sont regroupées en trois cantons — Cezire, Kobané et Afrin —, qui disposent chacun d’une assemblée législative et d’un gouvernement cantonal. Un Conseil démocratique syrien doit à terme coiffer les trois cantons, qui coordonnent déjà leurs politiques. Les premières élections ont eu lieu en mars 2015, et d’autres sont prévues pour la fin de l’année, tandis que les assemblées législatives doivent être élues début 2018. Les premiers scrutins ont été boycottés par les Kurdes syriens proches du PDK, comme Mme Narin Matini, membre de la direction du Mouvement de l’avenir kurde et du Conseil national kurde (CNK), dirigé par M. Massoud Barzani, le président du gouvernement régional du Kurdistan irakien. Elle accueille les journalistes dans sa maison du quartier populaire de Kamechliyé : « Notre projet est un projet national kurde, un Kurdistan indépendant, dit-elle. Nous n’adhérons pas à celui d’une Fédération démocratique de Syrie du Nord. Les autorités ont fermé nos bureaux et ont arrêté puis relâché nos dirigeants. Le gouvernement autonome nous dit qu’il faut nous enregistrer pour avoir l’autorisation de fonctionner. Mais cela signifierait que nous le cautionnons. »

L’Assemblée législative de Cezire siège à Amoudé, à une vingtaine de kilomètres de Kamechliyé. Le bâtiment qui l’abrite est très protégé, accessible uniquement à pied après fouille et vérification d’identité. Avec cent un membres, dont la moitié de femmes, cette instance réunit les représentants des partis politiques qui ont signé le Contrat social. Figurent aussi les représentants d’associations de la société civile, qui envoient deux membres, obligatoirement une femme et un homme. Ils sont proposés par leur communauté ou association, et validés par l’Assemblée législative. En outre, une dizaine d’organisations politiques kurdes ou arabes ont reçu l’autorisation et des moyens pour fonctionner sans pour autant siéger.

La fondation d’un État-nation kurde ne fait pas partie des objectifs fixés par M. Öcalan, qui présente son mouvement comme antinationaliste : « Il vise à accomplir le droit à l’autodéfense des peuples en contribuant à la progression de la démocratie dans toutes les parties du Kurdistan, sans toutefois remettre en cause les frontières politiques existantes » , écrit-il de sa prison (4). « Nous ne voulons pas être séparés des autres territoires syriens, précise Mme Siham Queryo, coprésidente du comité des affaires étrangères du gouvernement autonome du canton de Cezire. Les Kurdes, les Arabes et les Syriaques sont tombés d’accord en 2013 pour établir un gouvernement autonome. » Membre de la communauté chrétienne, qui englobe principalement les Syriaques, les Assyriens et les Chaldéens, elle rappelle au passage que la liberté de culte est garantie et qu’il n’y a pas de religion d’État.

Aux yeux de la Coalition nationale syrienne, censée fédérer l’opposition mais proche des Frères musulmans, le PYD et ses groupes militaires sont toujours des « organisations terroristes (5) » associées au PKK. De nombreuses personnalités de l’opposition syrienne l’accusent de faire le jeu du régime, qu’il ne combat pas sur le terrain (lire « Une force devenue indispensable » ). Mais d’autres ont changé de point de vue, à l’instar de M. Bassam Ishak, ancien directeur exécutif d’une organisation de défense des droits humains originaire de Hassaké. Il a d’abord rejoint le Conseil national syrien (CNS), partie prenante de la Coalition, qui siégeait à Istanbul, avant de gagner le Rojava : « Quand la révolution est passée des manifestations pacifiques à l’insurrection armée, il est devenu évident que le CNS avait un projet différent du mien. Cette opposition veut chasser Al-Assad et avoir le monopole du pouvoir. J’avais donc le choix entre le projet d’État religieux du Conseil national syrien, celui d’une Syrie arabe nationaliste et celui d’un État pluraliste. La meilleure façon d’éviter que nous ayons de nouveau un dictateur à Damas, c’est de répartir le pouvoir entre les régions. »

Allégations de recrutements forcés

À toutes nos haltes, de nombreux Kurdes dénoncent les accusations de collusion du Rojava avec Damas et reviennent sans cesse sur ce qu’ils considèrent comme les erreurs stratégiques de l’opposition. Enseignant, M. Muslim Nabo a étudié à l’université de Lattaquié. Ses amis et lui publiaient secrètement un magazine en kurde. Arrêtés en 2007 et transférés à Damas, ils ont été entassés dans une cellule minuscule et battus pendant trois mois. « Certains disent que nous soutenons le régime d’Al-Assad. C’est un mensonge » , affirme-t-il. Il a été relâché au bout d’un an et une semaine, le maximum pour une détention administrative sans procès. « Nous avons beaucoup souffert de ce régime, qui a torturé et tué certains de nos chefs politiques. En revanche, les partis kurdes ne voulaient pas d’une révolution militarisée qui dépende de la Turquie, de l’Arabie saoudite et du Qatar. Le soutien de ces pays aux groupes djihadistes a été catastrophique pour la révolution syrienne. »

Quant à l’aide américaine, « c’est un soutien militaire et pas politique ni économique » , affirme le commandant Nasrin Abdallah. Un accord « temporaire, transparent et tactique » , selon plusieurs responsables kurdes que nous avons rencontrés.

En 2014 puis en 2015, deux rapports internationaux ont jeté le trouble sur la politique réelle du PYD dans les zones reprises à l’OEI, notamment à Tell Abyad : « En détruisant délibérément les habitations de civils, dans certains cas en rasant et en incendiant des villages entiers, en déplaçant leurs habitants sans aucune justification militaire, l’administration autonome abuse de son autorité et bafoue de manière éhontée le droit international humanitaire, dans le cadre d’attentats constituant des crimes de guerre » , déclarait Mme Lama Fakih, conseillère pour les situations de crise à Amnesty International, en octobre 2015 (6). Un an plus tôt, un rapport de Human Rights Watch relatait des faits proches (7).

On ne peut pas parler de nettoyage ethnique des Arabes, se défend Mme Queryo : « Quand les batailles étaient imminentes, les YPG demandaient aux populations de quitter leurs maisons le temps des combats. J’ai moi-même visité après les batailles beaucoup de villages libérés autour de Tell Abyad ou de Rakka. Les gens m’ont tous expliqué que cela s’était passé ainsi. Au bout de quinze jours, ils sont rentrés chez eux. » Le rapport du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, publié en mars 2017, contredit les allégations de nettoyage ethnique : « La commission n’a trouvé aucune preuve étayant les accusations selon lesquelles les forces YPG ou FDS aient jamais ciblé les communautés arabes sur des bases ethniques, ni que les autorités cantonales YPG aient cherché systématiquement à modifier la composition démographique des territoires sous leur contrôle en visant un quelconque groupe ethnique (8). » Tout en notant que les bombes dissimulées par l’OEI justifiaient les déplacements, le Conseil critique le manque d’aide humanitaire « adéquate » apportée aux communautés déplacées et des « recrutements forcés » des YPG pour le service militaire.

Nous quittons Amoudé pour Kobané, dans l’ouest du Rojava. La route longe un mur interminable de cinq cents kilomètres, construit par la Turquie en empiétant sur le territoire syrien. Cet ouvrage en béton hérissé de barbelé renforce le sentiment d’isolement de ces terres qui ont toujours été le grenier à blé du pays. En ce début juillet, les immenses champs de céréales sont déjà moissonnés et les troupeaux de moutons y cherchent leur pitance. Les collines sont couvertes de jeunes oliviers bien alignés — une culture récente dans la région. Les ouvriers agricoles, souvent très jeunes, arrivent tôt pour finir le travail avant les grosses chaleurs. Près de Tell Abyad, la route passe au-dessus d’une rivière à fort débit. Ce n’était qu’un filet d’eau il y a peu, mais, en retenant l’eau de l’Euphrate, la Turquie dérive les précipitations vers des rivières secondaires, ce qui profite à l’irrigation…

À l’entrée de Kobané, les photos de « martyrs », dont beaucoup de femmes, jalonnent le terre-plein central. Le portrait de M. Öcalan est lui aussi omniprésent. En grande partie détruite il y a encore deux ans, la ville bouillonne d’énergie et d’activité. Les grues et les immeubles en construction voisinent avec les pâtés de maisons détruits par les missiles et les obus. « Nous voulons reconstruire le plus vite possible pour que les gens reviennent » , confie Mme Hawzin Azeez, qui travaille dans une association d’aménagement urbain. Selon elle, l’aide humanitaire n’est pas à la hauteur des attentes ni des promesses : « La reconstruction se fait surtout avec nos propres forces. »

La bataille de Kobané, qui s’est déroulée entre septembre 2014 et janvier 2015, a marqué un tournant décisif dans la lutte contre l’OEI. Après la prise de Mossoul en Irak et de Rakka en Syrie, l’expansion du « califat » a enregistré ici son premier coup d’arrêt. Cette bataille a également permis au monde de découvrir une autre place pour les femmes au Proche-Orient. Kongra Star est le nom donné à la maison des femmes de la ville. Dans une petite rue tranquille, ce vaste édifice accueille notamment celles qui viennent porter plainte pour violences conjugales. Une grande salle de réunion donne sur le jardin, avec au mur la reproduction d’un tableau peint par un artiste de Gaza : une jeune femme surgissant des ruines, symbole de l’avenir et de l’espoir. De part et d’autre de cette image, les murs sont couverts de portraits de femmes tuées pendant la bataille de Kobané. L’autre partie de la maison, dotée d’une entrée indépendante et discrète, permet de recevoir les femmes en détresse.

Nos interlocutrices insistent sur l’égalité entre les sexes comme pilier central du Contrat social du Rojava. « Selon les nouvelles lois votées par le gouvernement autonome, un fils et une fille héritent à égalité de parts, alors que la loi islamique ne prévoit qu’une demi-part pour elle, explique à titre d’exemple Mme Sara Al-Khali, l’une des responsables de Kongra Star. Il n’est pas évident d’appliquer ces nouvelles dispositions dans une société traditionnelle. Mais, peu à peu, les gens commencent à l’accepter. » Le gouvernement autonome interdit aussi la polygamie, même s’il existe une exception à la règle. La « pénurie de jeunes hommes » pousse certaines femmes à vouloir épouser des hommes déjà mariés, raconte Mme Azeez : « Si toutes les parties concernées sont consentantes, le juge peut accorder exceptionnellement ce droit. »

Trois langues sur un pied d’égalité

« Dans cette région, il y a une coutume terrible : la vengeance, nous explique aussi Mme Al-Khali, fière de participer à l’éradication des « crimes d’honneur ». Si quelqu’un tue mon frère, ma famille doit se venger en tuant un membre de l’autre famille. Kongra Star a formé un comité pour obtenir une réconciliation par l’intermédiaire de représentants des deux familles afin d’éviter la vendetta. Lorsqu’un problème apparaît dans une commune de quartier, un comité de femmes intervient pour tenter de le résoudre. Quand elles n’y arrivent pas, elles viennent ici. Si la maison des femmes ne trouve pas de solution, le conflit est transféré à la cour de justice. »

On retrouve là l’application directe de principes inspirés du communalisme de Murray Bookchin. « Ici, chaque rue, chaque quartier peut créer une commune, confirme M. Ibrahim Moussa, habitant de Kobané. C’est comme un gouvernement de base, élu par les habitants et révocable. L’année dernière, 2 300 communes ont été enregistrées dans le canton de Kobané. Elles ont pu traiter 9 700 plaintes, et seulement 500 ont dû aller en justice. Autre exemple : les habitants vérifient que la loi antimonopole est bien respectée dans chaque quartier, afin que les commerçants ne profitent pas de l’embargo pour augmenter les prix. »

La situation à Kobané illustre aussi les défis posés par la cohabitation de plusieurs communautés unies pour combattre l’OEI, mais pas forcément d’accord sur le reste. Sous le régime de M. Al-Assad, l’éducation se faisait uniquement en arabe. Non sans difficulté, une réforme du système scolaire a permis de mettre à égalité les trois langues officielles, syriaque, arabe et kurde, comme l’explique M. Dildar Kobani, membre de la direction de l’éducation de ce canton : « Certains nous accusent de “kurdisation” : c’est absurde. La moitié de nos vingt mille enseignants sont arabes. À Kobané, la plus grande partie de l’administration est kurde, comme la population. Mais, à Tell Abyad, une région mixte, l’administration est moitié kurde, moitié arabe. »

De jeunes miliciennes yézidies partent au front

Notre avant-dernière étape est Manbidj, ville libérée en août 2016 de la férule de l’OEI par les FDS, au terme d’une violente bataille qui a vu celles-ci se battre aussi contre les troupes turques et contre une partie de l’Armée syrienne libre (ASL). Dans le souk, la diversité culturelle saute aux yeux. Des femmes couvertes du voile intégral font leurs courses à côté de femmes tête nue. Des Arabes vendent des fruits à côté de bouchers kurdes et de boulangers circassiens. Ahmed, un Turkmène, prépare des pizzas et balaie l’idée d’une intervention turque. « Nous vivons ici ensemble, comme des frères. La relation entre les communautés turkmène, kurde, arabe, tchétchène est très bonne. Il y a même des mariages mixtes. Alors qu’est-ce que la Turquie viendrait faire ici ? »

Mme Abeer Al-Aboud, qui porte le voile, appartient à la grande tribu arabe des Beni Sultan. Son nom est cité pour un siège au gouvernement civil de Manbidj, et elle aussi s’emporte contre les ambitions prêtées à la Turquie : « Nous contestons radicalement les allégations turques selon lesquelles les Kurdes domineraient les citoyens arabes, turkmènes, tchétchènes ou tcherkesses. Les cinq communautés sont représentées dans le grand conseil, et les Arabes sont majoritaires dans tous les autres. La Turquie essaie de salir notre réputation. Si elle veut se battre contre les Kurdes sous ce prétexte, nous, les Arabes, ferons corps avec eux pour défendre notre mosaïque de peuples. »

Non loin du marché, nous rencontrons M. Ali Hatem, un Arabe qui a travaillé toute sa vie comme chauffeur dans la construction. Maintenant, il vend des cigarettes, ce qui était passible de mort sous la coupe de l’OEI. « Quand l’Armée syrienne libre et le Front Al-Nosra sont venus ici, la situation est devenue très mauvaise. Ils intervenaient dans tous les aspects de la vie. En plus, ils nous volaient et se battaient entre eux. Avec l’OEI, c’était encore pire. On avait peur de parler, on pensait que les murs avaient des oreilles. Aujourd’hui, si nous avons un problème, nous avons un conseil de quartier. »

Les autorités locales doivent aussi composer avec le poids d’un passé récent dramatique et la nécessité d’empêcher de nouvelles haines. Membre du Conseil pour la réconciliation et l’intégration, Mme Abeer Mahmoud est sans nouvelles depuis trois ans de son mari, arrêté par l’OEI. Elle insiste pourtant sur les efforts à mener en matière de conciliation. « Quand Manbidj a été libérée, beaucoup de gens sont venus voir les FDS pour dénoncer les collaborateurs. Ces derniers ont été arrêtés par le conseil militaire pour empêcher qu’il y ait des vengeances sans procès. À la suite de notre travail de conciliation, 250 hommes qui n’avaient pas de sang sur les mains ont été libérés. La peine de mort n’existe pas ici. » Les djihadistes soupçonnés ou condamnés pour des crimes de sang sont détenus dans des prisons qui respecteraient la Convention de Genève, signée par les YPG.

Sur la route de Rakka, nous faisons halte à Ayn-Issa, le quartier général militaire des FDS. Un milicien est en train de peindre au pochoir sur un mur « Forces démocratiques syriennes » en arabe, en kurde et en syriaque. Le gouvernement autonome impose un service militaire de neuf mois. Mais, au front, l’immense majorité des combattants sont des volontaires, dont quelques étrangers, comme Robert Grodt, ancien militant d’Occupy Wall Street, mort le 6 juillet lors de l’entrée des YPG dans les faubourgs de Rakka. Des convois militaires de blindés légers américains circulent sur les petites routes du secteur. Après deux heures de route, à travers un paysage parsemé de bâtiments détruits et de voitures calcinées, la ville surgit. Les tireurs d’élite et les attentats djihadistes ralentissent la progression des FDS. À l’entrée de la ville, un poste de secours de fortune, installé dans un ancien garage, permet de soigner les blessés légers. Un peu plus loin, dans un autre immeuble, un groupe de jeunes miliciennes yézidies, une minorité religieuse kurde d’Irak, se prépare à partir au front. L’une d’elles affirme vouloir venger toutes les femmes victimes de l’OEI. « Peu m’importe si les femmes détenues sont yézidies, arabes ou turkmènes ; nous sommes venues ici pour les libérer. Après, nous rentrerons chez nous, parce que nous ne sommes pas une force d’occupation. »

De la terrasse de l’immeuble où les combattants viennent se restaurer et se reposer, la vue sur cette agglomération qui comptait autrefois 200 000 habitants est impressionnante. Entre les maisons détruites et celles qui sont encore debout, les rues sont vides. Tous les habitants du quartier ont été évacués par précaution ; on entend des tirs sporadiques et quelques explosions. À l’étage du dessous, des combattants partagent un grand plat de riz, de légumes et de poulet. Les insignes de leurs uniformes sont différents. Les uns sont arabes, les autres kurdes ou yézidis, mais tous écoutent attentivement les échanges par radio entre un membre du groupe et l’état-major des FDS, qui leur transmet les instructions. Leur pause est de courte durée. L’OEI résiste et, même si sa défaite est annoncée comme inéluctable, d’autres combats restent à mener pour que le nom du Rojava ou de la Fédération démocratique de la Syrie du Nord figure un jour sur les cartes.

Mireille Court & Chris Den Hond

Respectivement professeure d’anglais, membre de la coordination Solidarité Kurdistan, et journaliste. Tous deux ont coordonné (avec Stephen Bouquin) La Commune du Rojava. L’alternative kurde à l’État-nation, Critica-Syllepse, Bruxelles-Paris, 2017.
(1) Lire Benjamin Fernandez, « Murray Bookchin, écologie ou barbarie », juillet 2016.

(2) Le texte fondamental est disponible en français sur le site de la représentation du Rojava en France.

(3) Lire Allan Kaval, « Les Kurdes, combien de divisions ? », Le Monde diplomatique, novembre 2014.

(4) Abdullah Öcalan, « Le confédéralisme démocratique », dans Stephen Bouquin, Mireille Court et Chris Den Hond (sous la dir. de), La Commune du Rojava. L’alternative kurde à l’état-nation, Critica-Syllepse, Bruxelles-Paris, 2017.

(5) Communiqué du 31 juillet 2017.

(6) « Forced displacement and demolitions in northern Syria », Amnesty International, Londres, 13 octobre 2015.

(7) « Syria : Abuses in Kurdish-run enclaves », Human Rights Watch, New York, 18 juin 2014.

(8) « Human rights abuses and international humanitarian law violations in the Syrian Arab Republic, 21 July 2016 - 28 February 2017 », Conseil des droits de l’homme des Nations unies, commission d’enquête internationale indépendante sur la République arabe syrienne, Genève, 10 mars 2017.


Edité le 27-01-2018 à 23:48:03 par Xuan




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   Posté le 28-01-2018 à 09:48:05   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Danielle Bleitrach reprend un article de Capital sur l'agression turque.
La Turquie fait toujours partie de l'OTAN mais les relations entre elle et les USA se dégradent.

En 2016 Fethullah Gülen accusé d'avoir fomenté un coup d'état avait trouvé refuge aux USA.
Le 13 septembre 2017 Ankara finalisait l'achat du système de défense antiaérienne russe S400.
On se souvient aussi qu'à la mi-décembre à propos de Jerusalem, Erdogan appelait "les pays qui défendent le droit international et la justice à reconnaître Jérusalem occupée comme capitale de la Palestine" .
Lors du mouvement de protestation qui a secoué l'Iran du 28 décembre au 1er janvier Erdogan ajoutait que "les Etats-Unis et Israël, s'immiscent dans les affaires internes de l'Iran et du Pakistan" .
Nous devons tenir compte du développement de cette contradiction tandis que l'agression turque contre Rojava s'oppose à l'intégrité territoriale de la Syrie et constitue une autre contradiction.




SYRIE: FERMETÉ D’ANKARA CONTRE WASHINGTON, APPEL DE GROUPES KURDES AU MONDE


28
JAN

Cet article de Capital peut être lu entre les lignes. Les Etats-Unis n’ont pas l’habitude de se laisser menacer ainsi, une conversation entre eux et les turcs a-t-elle de fait donné le feu vert. Les kurdes en appellent au monde indigné devant la manière dont leur lutte contre daech est payée. Notons que la partie du kurdistan qui est attaquée est celle où des expériences socialistes et écologistes sont mises en place. (note de danielle Bleitrach)


Syrie: fermeté d'Ankara contre Washington, appel de groupes kurdes au monde
La Turquie a sommé les Etats-Unis de se retirer d’une ville du nord de la Syrie qu’elle menace d’attaquer dans le cadre de son offensive contre une milice kurde, qui a exhorté la communauté internationale à faire pression sur Ankara.

« Il faut qu’ils (les Etats-Unis) se retirent immédiatement de Minbej » , une ville située à une centaine de kilomètres à l’est de la région d’Afrine où Ankara effectue son opération, a déclaré samedi le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu.

Au huitième jour de cette campagne aérienne et terrestre contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) qui préoccupe plusieurs pays occidentaux, le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est dit résolu à « écraser comme un rouleau compresseur » toute menace.

La Turquie mène depuis le 20 janvier une offensive dans la région d’Afrine (nord-ouest de la Syrie) contre les YPG. Si Ankara qualifie ce groupe de « terroriste », il est l’allié de la coalition antijihadistes qui combat le groupe Etat islamique (EI).

Plusieurs partis politiques kurdes syriens, dont le Parti de l’union démocratique (PYD), aile politique des YPG, ont appelé samedi « la communauté internationale » et « les forces nationales syriennes » à « faire pression par tous les moyens » pour stopper l’offensive d’Ankara.

Une semaine après son déclenchement, l’opération turque, baptisée « Rameau d’olivier », a renforcé les tensions déjà vives entre Ankara et Washington.

Vendredi, M. Erdogan avait menacé d’étendre à Minbej, et plus à l’est, jusqu’à la frontière irakienne, l’offensive actuelle d’Ankara en Syrie, au risque d’entrer en confrontation directe avec les forces américaines.

Dans ce contexte de tensions, la présidence turque a révélé samedi que le conseiller à la Sécurité nationale du président américain H.R. McMaster et le porte-parole de M. Erdogan, Ibrahim Kalin, s’étaient entretenus vendredi soir au téléphone.

– Relations empoisonnées –

D’après la présidence turque, M. McMaster a « confirmé » à M. Kalin que les Etats-Unis ne fourniraient plus d’armes aux YPG au cours de cet entretien qui s’est déroulé après une autre conversation téléphonique, mercredi, entre M. Erdogan et Donald Trump.

Cette question empoisonne depuis des mois les relations entre ces deux partenaires au sein de l’Otan, Ankara reprochant à Washington de soutenir ce groupe étroitement lié au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) qui est engagé dans une guérilla meurtrière en Turquie.


Signe du fossé qui s’élargit, les gouvernements turc et américain ont fait des comptes-rendus considérablement divergents de la conversation téléphonique entre MM. Erdogan et Trump mercredi.

Faisant fi des appels des Etats-Unis à la « retenue », M. Erdogan a déclaré samedi que son pays écraserait « comme un rouleau compresseur (…) toutes les organisations terroristes » .

Sur le terrain, les bombardements turcs ont repris samedi, « mais à un rythme moins intensif, en raison du mauvais temps » , a déclaré l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

A Azaz, ville située à 20 km à l’est d’Afrine et tenue par des rebelles syriens soutenus par Ankara, les détonations sporadiques de l’artillerie turque se font entendre, selon une correspondante de l’AFP.

– Coût humain –

Une semaine après son déclenchement, plusieurs milliers de personnes ont manifesté en France et en Allemagne pour dénoncer l’opération turque. A Cologne (ouest de l’Allemagne), la police a dispersé un rassemblement de près de 20.000 Kurdes après que des symboles du PKK ont été brandis.

Plusieurs petits affrontements » ont toutefois eu lieu « entre Turcs et Kurdes », sans que de « gros actes de violences » ne soient à déplorer, a indiqué un porte-parole de la police à l’agence de presse DPA.

En France aussi, des manifestations pro-kurdes, d’ampleur plus limitée, ont eu lieu samedi: 2.500 personnes ont défilé dans le centre de Paris derrière une banderole tenue par une demi-douzaine de femmes affirmant que « le fascisme truc d’Erdogan sera enterré à Afrin » .

A Marseille (sud), 2.000 personnes, selon la police, se sont rassemblées sans incident sur le Vieux-Port. « On a été trahis, on a vaincu Daech, et aujourd’hui la Turquie massacre notre peuple » , s’est indigné Sahil Azad, porte-parole du centre démocratique kurde de la ville.

D’après l’OSDH, les affrontements dans la région d’Afrine ont fait depuis samedi plus de 110 morts dans les deux camps et 38 civils ont été tués, pour la plupart dans des bombardements turcs.

L’armée turque, qui dément toute frappe contre des civils, a indiqué que deux de ses soldats avaient été tués samedi, portant le nombre de ses pertes à cinq morts et plus de 40 blessés en à peine une semaine.


Evoquée depuis plusieurs mois, l’intervention turque à Afrine a été précipitée par l’annonce de la création prochaine par la coalition luttant contre les jihadistes emmenée par Washington d’une « force frontalière » incluant notamment des YPG.

Plusieurs pays, dont l’Allemagne et la France, ainsi que l’Union européenne, ont exprimé leur préoccupation face à l’intervention turque qui complique davantage encore la situation en Syrie, où la guerre a fait plus de 340.000 morts depuis 2011.

burx-gkg/mf


Edité le 28-01-2018 à 10:10:00 par Xuan




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   Posté le 28-01-2018 à 15:07:18   Voir le profil de DUROC (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à DUROC   

Ni Washington ni Moscou n'ont intérêt à rompre avec le régime fasciste turc.
Erdogan en profite pour Attaquer Efrin et s'installer dans une autre partie du territoire syrien...

Duroc

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Xuan
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   Posté le 28-01-2018 à 19:19:51   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

> Si Erdogan veut s'y installer c'est un mauvais calcul. La Syrie peut laisser la Turquie intervenir contre les kurdes mais pas rester à demeure. Son représentant Bachar al-Jaafari a dénoncé la "tentative du quintette" (États-Unis, Grande-Bretagne, France, Arabie saoudite, Jordanie) qui "s’étaient rencontrés à Washington pour mettre au point, un projet de réformes constitutionnelles en Syrie."
avec pour objectif la "mise de la Syrie sous tutelle directe des Nations Unies, décentralisation masquant une partition, gouvernements locaux, constitution détaillée en rapport avec les buts recherchés"

> Selon des "informations", la Russie et la Syrie auraient proposé à Rojava de céder l'enclave à la Syrie moyennant une protection. Après son refus l'une et l'autre ont laissé intervenir la Turquie.

> Quant aux USA il sont aussi présents dans cette région et la contradiction avec la Turquie l'emporte sur l'unité :
http://fr.sputniknews.com/international/201801271034904744-turquie-usa-manbij-militaires/
Sur Global Times du 26 janvier :
"...Le président Recep Tayyip Erdogan a menacé vendredi d'étendre l'offensive de la Turquie en Syrie contre une milice kurde malgré les appels à la retenue de ses alliés occidentaux.
Le septième jour de l'opération contre la milice des Unités de Protection des Peuples Kurdes (YPG) syriennes, Erdogan a juré de "nettoyer" la ville syrienne de Manbij.
Les Etats-Unis ont exprimé leur inquiétude face à cette offensive meurtrière, et les analystes affirment qu'une confrontation militaire entre les deux puissances de l'OTAN est possible puisque les Etats-Unis ont une présence militaire à Manbij..."

Et le 28 janvier :
"La Turquie a exhorté samedi les Etats-Unis à retirer leur personnel d'une ville tenue par les Kurdes dans le nord de la Syrie après que Washington a déclaré à Ankara qu'il cesserait d'armer une milice kurde syrienne contre laquelle la Turquie se bat.
Alors que l'offensive turque en Syrie entrait dans sa deuxième semaine avec de nouvelles frappes aériennes et de l'artillerie, le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a déclaré qu'il était "nécessaire pour eux [les forces américaines] de se retirer immédiatement de Manbij"
.


Edité le 28-01-2018 à 23:55:37 par Xuan




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   Posté le 29-01-2018 à 14:21:40   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Une interview de Pierre Brabancey :

Les dessous de carte d'une intervention turque (vidéo de ~ 20')

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   Posté le 29-01-2018 à 20:52:35   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

L'agence Sputnik publie un long article sur l'intervention turque contre Rojava et défend naturellement la position russe :

Opération «Rameau d'olivier»: les premiers résultats de l'offensive turque à Afrine


17:45 29.01.2018

L'opération turque «Rameau d'olivier» a commencé il y a une semaine dans la ville syrienne d'Afrine. Tour d'horizon des motivations d'Ankara et premier bilan de l'offensive.

Qui combat la Turquie à Afrine

Le QG de l'armée turque a annoncé le 20 janvier le début de l'opération «Rameau d'olivier» contre les troupes kurdes dans la ville syrienne d'Afrine. Selon Ankara, l'aviation turque n'a fait que bombarder les positions des combattants kurdes mais côté kurde, on affirme que les frappes visaient essentiellement les habitations civiles. En une semaine d'opération, 59 civils ont été tués et 134 ont été blessés.

Le premier ministre turc Binali Yildirima annoncé le début de l'opération terrestre le 21 janvier. Selon le QG turc, l'opération vise «les organisations terroristes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), le parti kurde syrien Union démocratique et les Unités de protection du peuple (YPG)» pour «débarrasser la région des terroristes» .
Le PKK, parti d'Abdullah Öcalan, est considéré comme terroriste en Turquie où son leader purge une peine de prison à perpétuité depuis 1999. En 2003, des militants du PKK ont créé en Syrie le parti Union démocratique (PYD). Dans le contexte de la guerre, le PYD est devenu, de facto, le parti au pouvoir dans les régions kurdes de Syrie. Pour leur part, les YPG sont une milice créée par le PYD, qui devait protéger les Kurdes contre Daech et d'autres radicaux.
Cependant les YPG et le PYD sont considérés par la Turquie comme des filiales du PKK. Les Turcs affirment qu'ils combattent les «terroristes» à Afrine, et que la population civile n'a rien à craindre. D'après les déclarations des Kurdes, au contraire, les bombardements font surtout souffrir la population civile.
Dans le même temps, des combattants de l'Armée syrienne libre se sont joints aux Turcs dans la région d'Afrine.

L'enclave kurde encerclée par la Turquie et les forces pro-turques

Afrine est un territoire kurde au nord de la Syrie. Près de 450.000 personnes y vivaient avant la guerre, essentiellement des Kurdes. Après 2014, alors que Daech s'étendait rapidement au nord de la Syrie, Afrine est devenu un îlot de sécurité: les miliciens avaient réussi à organiser sa défense.
Des réfugiés ont alors afflué sur le territoire du canton depuis Idleb et Alep, et sa population a augmenté jusqu'à 1 million d'habitants.
Il existe une petite industrie dans la région, l'agriculture et l'élevage sont bien développés, ainsi que la production d'huile d'olive. Cela a probablement influencé le choix du nom de l'opération turque — «Rameau d'olivier» .
Au nord et à l'est de la Syrie, plusieurs autres territoires sont passés sous le contrôle des Kurdes après que ces derniers ont vaincu Daech. Mais Afrine, qui se trouve à l'écart des autres territoires kurdes, occupe une place particulière.
Pendant l'automne 2016, les Kurdes avançaient rapidement le long de la frontière turque, prenant à Daech un village après l'autre. A l'époque, les Kurdes promettaient d'unir Afrine avec les autres territoires kurdes du nord-est de la Syrie pour rassembler toutes leurs possessions.

De son côté, la Turquie était préoccupée par la perspective de création d'une enclave hostile le long de sa frontière sud. Les troupes turques et les combattants pro-turcs ont alors, depuis le sud de la Turquie, envahi les villes de Jarablus, d'Al-Bab et d'Azaz. Les territoires kurdes ont été scindés en deux et Afrine s'est retrouvée isolée.
A présent, Afrine est encerclée de tous les côtés par la Turquie hostile (au nord et à l'ouest) ainsi que par les combattants pro-turcs (au sud et à l'est). Le seul «corridor de survie» qu'il reste à Afrine est le sud-est.

Une «fédération» au lieu du Kurdistan syrien

Après les événements de l'automne 2016, confrontés à l'opposition de la Turquie, les Kurdes soutenus par les Américains ont commencé à progresser vers le sud — en direction de Raqqa et de Deir ez-Zor. Actuellement, les Forces démocratiques syriennes (FDS) composées principalement de troupes kurdes contrôlent la majeure partie de la Syrie à l'est de l'Euphrate.
En dépit des protestations des autorités syriennes, des bases américaines ont été déployées dans cette région. Selon les différentes informations, près de 2.000 soldats des forces spéciales et instructeurs américains s'y trouvent aujourd'hui. Les Kurdes ont proclamé la création de la «Fédération de Syrie du Nord (Rojava)» qui réunit de vastes territoires au nord et à l'est du pays. Damas n'a pas reconnu cette «fédération» , dont les plans sont flous — ses dirigeants veulent tantôt proclamer la création de l'autonomie kurde, tantôt étendre l'expérience de cette autonomie à toute la Syrie.

Quoi qu'il en soit, la «fédération» est sous forte influence américaine, ce qui suscite naturellement la méfiance de Damas et ses alliés. Malgré les protestations des autorités syriennes et en violation du droit international, les Américains y ont déployé leurs bases et camps d'entraînement.
Le président syrien Bachar al-Assad pense que la question de l'autonomie des Kurdes ne peut être réglée que sur la base d'un référendum national.
«Nous ne pouvons pas parler seulement avec une partie des Kurdes sans prendre en compte tous les Kurdes locaux, ainsi que tous les Arméniens, les Tchétchènes, les Turcs et les Arabes. La plupart des Kurdes ne demandent pas l'autonomie. Seulement une partie d'entre eux formulent cette requête» , a déclaré le dirigeant syrien au quotidien russe Komsomolskaïa Pravda.
«Je ne peux pas la leur donner. Le système politique de la Syrie ne m'appartient pas. Il faut un référendum populaire national qui dira oui ou non» , a souligné Bachar al-Assad.

Le rôle de la Russie et du Centre de réconciliation

Il y a seulement un an, la Russie a envoyé à Afrine un groupe du Centre de réconciliation des belligérants. Naturellement, les Kurdes ont considéré ce geste comme une sorte de garantie de sécurité mais le 20 janvier, pour des raisons de sécurité justement, les militaires russes ont été évacués de la ville d'Afrine vers l'extrémité sud-est de la province, dans la région de Tall Rifaat où passe la route en direction d'Alep. Les unités kurdes y ont vu une sorte de feu vert pour l'attaque turque.

De plus, quand le 20 janvier la Turquie a massivement bombardé Afrine, les promesses que la Syrie avait faites d'abattre les avions turcs n'ont pas été tenues. Les Kurdes sont également bien au courant de la présence de systèmes modernes de défense antiaérienne S-400 à la base russe de Hmeimim. Toutefois, cette fois également la Russie a répété ce qu'elle disait auparavant:
la défense antiaérienne russe est nécessaire en Syrie avant tout pour protéger les bases de Hmeimim et de Tartous. «Il est difficile d'imaginer un conflit entre la Russie et la Turquie. La Russie devait-elle abattre les avions turcs? C'est irréel» , a déclaré l'expert militaire Vladimir Evseev pendant une table ronde à l'agence Rossiya Segodnya.

Comme l'a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, Moscou appelle toutes les parties à la retenue et au respect de l'intégrité territoriale du pays.
Bachar al-Assad a été plus ferme dans ses propos concernant l'opération turque:
«La grossière attaque de la Turquie contre la ville syrienne d'Afrine ne peut pas être séparée de la politique menée par le régime turc depuis le premier jour de crise en Syrie, qui s'appuie essentiellement sur le soutien au terrorisme et aux groupes terroristes sous différents noms» .

Les dures accusations des Kurdes

Le commandant des YPG Sipan Hemo a accusé la Russie et déclaré que les Kurdes étaient déçus par sa position.
«Actuellement la Russie est un allié de l'État turc et se trouve au seuil d'une guerre avec nous. Nous avions des accords avec la Russie mais elle nous a trahis» , stipule son communiqué diffusé par les médias kurdes.
D'après Dmitri Peskov, porte-parole du président russe, le Kremlin suit très attentivement le déroulement de l'opération turque dans la ville syrienne d'Afrine, les représentants russes sont en contact aussi bien avec Damas qu'avec Ankara.

La Russie avait averti les Kurdes

La Russie n'est pourtant pas partie d'Afrine soudainement. Plusieurs sources indiquent que Moscou avait d'abord mené des négociations avec les Kurdes en leur proposant de transmettre le contrôle de leur sécurité aux autorités syriennes.
«Du côté de la Russie, nous avons reçu la proposition de rendre Afrine aux forces du régime (à Damas)… Nous n'avons pas pu l'accepter, nous avons choisi la voie de la défense» , a déclaré en conférence de presse Rodi Osman, porte-parole du Kurdistan syrien à Moscou.

Mais même après le refus des Kurdes, ils n'ont pas été abandonnés à leur propre sort. Le groupe russe du Centre de réconciliation de Tall Rifaat assure actuellement l'évacuation des réfugiés d'Afrine, ainsi que leur approvisionnement en nourriture et en eau.
Les sites d'info kurdes avaient également rapporté la visite du chef de l'opposition kurde Sipan Hemo pour des pourparlers à Moscou fin décembre. Les sources kurdes disaient également que quelques combattants des YPG grièvement blessés étaient actuellement en convalescence dans une clinique dans la région de Moscou. Les bureaux des organisations liées au PKK et même au Kurdistan syrien continuent de travailler à Moscou. Par conséquent, les relations entre la Russie et les Kurdes syriens sont en réalité meilleures qu'il ne pourrait sembler en se basant sur certaines déclarations.
Rapidement après le début de l'opération «Rameau d'olivier» , les Kurdes ont pu se convaincre de la justesse des propositions russes. Il a été annoncé jeudi que les autorités d'Afrine avaient appelé Damas à protéger les zones frontalières de la région contre l'offensive turque.

«Nous appelons l'État syrien à remplir ses engagements souverains vis-à-vis d'Afrine et de protéger ses frontières avec la Turquie contre les attaques de l'occupant turc» , indique la déclaration des autorités kurdes. Le texte souligne que l'offensive de la Turquie menace l'unité territoriale de la Syrie parce que son objectif consiste à prendre puis à occuper les territoires en question.

La Turquie et la division de la Syrie

Il ne faut pas oublier non plus un autre point important pour comprendre les agissements de la Turquie: alors qu'elle a investi d'importantes ressources organisationnelles et politiques pour soutenir les opposants et les combattants syriens, elle n'a pratiquement rien reçu en retour. Les rebelles pro-turcs ont seulement obtenu la province d'Idleb et une petite enclave renfermant Jarablus, Al-Bab et Azaz. De son côté, la Turquie avait accepté de soutenir le format d'Astana, le Congrès de Sotchi, la mise en place des zones de désescalade et la sortie des islamistes d'Alep.
«Il est très important pour la Turquie de prendre Afrine parce qu'elle est en retard sur d'autres acteurs en termes d'influence en Syrie» , estime Kirill Semenov, chef du centre de recherches islamiques de l'institut du développement d'innovation, expert du Conseil russe pour les affaires internationales.
«Si Afrin était prise, cela créerait une assez grande zone de sécurité le long de la frontière turque. Ankara pourrait alors dire qu'il a rempli son rôle en Syrie en créant une entité territoriale stable» , pense l'expert.

Dans le même temps, d'importantes forces rebelles sont actuellement concentrées à Idleb. Tout au long de 2016, elles y avaient été amenées en bus depuis les quatre coins de la Syrie dans le cadre des accords avec le gouvernement syrien:
les combattants cessaient les combats à Alep ou dans la province de Homs, en échange de quoi les autorités leur garantissaient un «corridor» jusqu'à Idleb.

Selon les experts militaires, entre 50.000 et 100.000 combattants de différents groupes se sont progressivement rassemblés à Idleb. Et on peut prédire qu'à un certain moment toute cette immense force motivée et formée commencera à agir. La question est de savoir comment. Au nord-ouest, la province d'Idleb est frontalière avec la Turquie. Compte tenu de l'influence de cette dernière sur ces combattants et des forces de l'armée turque, il est impossible d'imaginer que ces combattants aient l'intention d'attaquer la Turquie. En sept ans de crise en Syrie, les rebelles syriens n'ont pratiquement jamais combattu la Turquie.

Au sud-ouest et au sud-est, Idleb est frontalière avec le territoire de l'armée syrienne. Et littéralement à 50 km de la province se trouve la base aérienne russe de Hmeimim.
Au nord, Idleb est précisément frontalière avec l'enclave kurde d'Afrine. En fait, la Russie et la Syrie avaient un choix: ne pas s'opposer à l'opération de la Turquie à Afrine ou craindre constamment que les combattants d'Idleb lancent une offensive contre Lattaquié, Alep ou Hama.

Quel intérêt pour la Syrie et la Russie

L'intérêt de la Russie et de la Syrie vient également du fait que l'opération «Rameau d'olivier» permettra d'éliminer un grand nombre d'islamistes et d'opposants syriens. Les experts ont également attiré l'attention sur la coïncidence du début de l'opération turque avec l'assaut de l'armée syrienne contre la base d'Abou Douhour à 50 km au sud-est de la ville d'Idleb. Le groupe rebelle Hayat Tahrir al-Cham (nouvelle appellation du Front al-Nosra), reconnaissant la perte de la base aérienne d'Abou Douhour, a déclaré que la cause principale de sa défaite était que les différents groupes alliés avaient quitté leurs positions près d'Abou Douhour pour partir à l'assaut du canton kurde d'Afrine.

Reste à savoir s'il s'agit d'une coïncidence, d'un échange d'Afrine contre Abou Douhour, ou simplement si les Syriens ont profité de la projection d'une partie des combattants de cette région à Afrine.
En dépit des déclarations belliqueuses du QG turc et du président Erdogan, les résultats de la première semaine d'opération ne sont pas brillants. En effet, les soldats turcs et les combattants pro-turcs n'ont réussi à prendre que quelques hauteurs et villages le long du périmètre du canton, pratiquement sans avancer en profondeur.
En ce qui concerne les pertes d'effectifs, les Turcs et les Kurdes avancent des informations contradictoires, exagérant manifestement les pertes de la partie adverse et diminuant les leurs.
Ainsi, les FDS ont annoncé l'élimination de 308 participants à l'opération de l'armée turque dans la région syrienne d'Afrine et la mort de 43 de leurs combattants, dont 8 femmes.
De son côté, le représentant du ministère turc de la Santé a déclaré vendredi que durant l'opération trois militaires turcs avaient été tués, ainsi que 16 blessés et hospitalisés. Selon le QG turc, les «terroristes» kurdes auraient perdu 394 hommes.
Pendant la table ronde à Rossiya Segodnya, l'expert militaire Vladimir Evseev, directeur adjoint de l'Institut des pays de la CEI, a fermement critiqué les résultats de la première semaine d'opérations. D'après lui, la Turquie a misé en vain sur les combattants syriens: quand il a fallu agir, ils ont montré qu'ils étaient une force non opérationnelle et désorganisée. Les Turcs tentent d'attaquer sur les routes au lieu de fouiller les zones de montagne.

«Quand un convoi ou un bataillon renforcé avance, il est très facile à bloquer sur la route: il suffit de faire exploser les véhicules à l'avant et à l'arrière du convoi. On ne peut pas lancer une offensive sur les routes, personne ne combat ainsi» , explique-t-il.

La Turquie a mal préparé l'opération et s'est enlisée, conclut l'expert.

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   Posté le 05-02-2018 à 08:57:22   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Danielle Bleitrach sur son blog :

Plaidoyer pour que soit repensée la question kurde..

05
FÉV


Si comme la plupart des gens ayant un minimum de conscience, la situation des Kurdes à Afrin me paraît une indignité, je trouve que les Kurdes jouent depuis le début le mauvais cheval et aujourd’hui poursuivent du moins pour certains dans la cécité la plus totale . Nos combats à leurs côtés pour indispensables qu’ils soient ne les aident pas toujours. La situation est complexe mais elle doit être pour cela repensée avec la volonté profonde de trouver une issue qui ne soit pas le baroud d’honneur.

les Kurdes ont accepté d’être la force combattante de « la coalition occidentale » contre daech, ils ont eu des garanties de la part des Etats-Unis quant à la possibilité d’obtenir territoire et Etat en récompense, mais ils ont également accepté la fiction mise ne place par Obama pour entretenir une telle alliance, à savoir la distinction entre les troupes combattantes kurdes et le PKK continué à être considéré officiellement comme un groupe terroriste comme le voulait la Turquie et l’OTAN. Mieux ou pire, ils se sont fondus dans le commandement de la coalition dont les buts n’étaient pas des plus clairs concernant la Syrie et le gouvernement de Bachar El Assad. Traditionnellement pourtant le territoire syrien était une sorte de sanctuaire pour les Kurdes face à l’hostilité et à la répression turque et même irakienne.

Quand la victoire contre daech étant pratiquement obtenu, on a vu se réaliser ce que chacun savait, la jonction entre « la rébelion syrienne », en fait des djiadistes plus ou moins liés à ,Al qaida et aux saoudiens et la Turquie pour crer les conditions de leur délogement de Afrinet plus si cela continue, ils ont tablé sur les promesses des alliés américains et français. mais qu’y a-t-il là derrière ?

Ces derniers sous la direction de Sarkozy et des socialistes ayant toujours oeuvré moins contre Daech que contre le gouvernement syrien et dans le prolongement il est logique aujourd’hui qu’ils continuent à instrumentaliser les faux libérateurs de la Syrie et vrais fondamentalistes y compris en abandonnant les Kurdes espérant une patrie.L’attitude de Macron prouve qu’il n’y a pas grand chose à en attendre.

Les Etats -Unis et les occidentaux, la france et l’OTAN à laquelle la Turquie appartient avaient fait une erreur de calcul sur la nature du pouvoir en Syrie. Non que Bachar el Assad n’ait soulevé une contestation légitime, mais entre lui et le fondamentalisme saoudien et quatari, la mosaïque confessionnelle et ethnique que constitue la Syrie a très vite fait son choix, l’attitude des chrétiens dans la zone en témoigne.Aidés par les russes l’armée syrienne a opéré une reconquête tout azimut et comme durant le même temps, un coup d’Etat plus ou moins mené par les Américains a avorté et a été suivi en Turquie d’une répression, cela a permis un rééquilibrage des relations turco-russes et l’avancée de l’idée de négociations régionales. Les Russes, qui a l’inverse des français (qui ont complètement abandonné leur politique arabe traditionnelle) ont continué une intervention armée doublée d’une activité diplomatique inspirée par celle de l’Union soviétique. le tout leur assurant une certaine crédibilité.

Les Américains qui ont pris pied dans le kurdistan syrien avec leur bases ont été pris entre le marteau et l’enclume. D’un côté, ils voulaient rester durablement dans la zone pour tenter d’endiguer si faire se pouvait l’emprise non seulement de l’armée syrienne et des russes, mais celle des iraniens et ils avaient besoin à la fois des kurdes et des turcs pour cela. Il s’est avéré que c’était plus des turcs que des kurdes et qu’ils les ont lâchés.

Les kurdes ont cru qu’il leur suffisait de faire appel à la conscience universelle pour qu’Américains et français les aident et quand les Russes leur ont conseillé de s’entendre avec Damas, ils ont bruyamment fait savoir dans un langage susceptible de plaire aux occidentaux qu’ils ne s’entendraient pas avec un « tyran ». les russes ont haussé les épaules et les ont laissé crier leur vertueuse protestation, mais ils avaient incontestablement ce faisant perdu un point d’appui qui jusque là avait toujours exigé qu’ils participent aux négociations finales (cela fait partie aussi de l’entente entre russes et israéliens).

Les kurdes se sont alors retrouvés devant la fiction qu’ils avaient accepté de la part d’Obama , à savoir la distinction entre kurdes combattant et le PKK qui continuait à être inscrit comme un groupe terroriste contre lequel le gouvernement turc avait tous les droits.

Le scénario qui se déroule sous nos yeux est le produit de ce piège dans lequel les kurdes, leur héroïsme, leur volonté utopique qui peut leur attirer toutes les sympathies se trouvent pris. Leurs pseudos amis les incitent à poursuivre leur protestation contre l’injustice qui les frappe mais en réservant paradoxalement leurs coups à la Russie pour tenter de continuer à se concilier américain et français qui pourtant démontrent qu’il n’y a rien à attendre d’eux. C’est une affaire aussi mal menée que celle de la résistance palestinienne et par les mêmes. Un espèce de camp pseudo idéaliste proche des démocratres, des socialistes à la française, et même quelques communistes et gauchistes d’autant plus amoureux des kurdes et des palestiniens qu’il n’y a pas grand chose à espérer dans le contexte de luttes inter-imperialiste qui est celui du Moyen-orient sinon de s’inventer des « justes causes » écrasées pour mieux laisser les choses en état.

Il serait temps de sortir de la story stelling et des images d’épinal de la marginalisation de peuples dont on fait des étendards pour mieux les laisser tomber quand le temps des promesses est passé. Il serait temps de penser en communistes c’est-à-dire certes dire son indignation devant de petits peuples abusés et abandonnés, amis il faut surtout considérer comment on se positionne sur le fond selon le principe international à la fois de respect des souverainetés des états reconnus, du droit à l’autodétermination de manière concrète, au cas par cas. Il faut dans le même temps privilégier non le rassemblement autour de telle ou telle solution correspondant à nos préférences mais bien l’ouverture des négociations régionales à partir de positions de droits international les plus solides possibles. Enfin il essentiel d’œuvrer pour un désarmement en particulier nucléaire dans cette poudrière. Il ne s’agit pas seulement de real politique mais bien au contraire de retrouver les principes d’une solidarité qui permettent les rassemblements les plus larges et néanmoins utilise la situation concrète.

Qui dans le contexte en pleine transformation au niveau mondial est le plus susceptible d’appuyer une politique de paix et de justice, qui est le plus opposé à celle-ci? bref où est la contradiction principale ou est la secondaire comme on aurait dit.

La question Kurde comme la question palestinienne et d’autres, fait partie de celles qui ne doivent pas être abandonnée mais nettement repensée si l’on veut qu’elles trouvent une solution qui ne soit pas celle du baroud d’honneur.

danielle bleitrach

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marquetalia
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   Posté le 05-02-2018 à 18:23:28   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

Il y a des Tchétchènes parmi les communautés vivant à Rojava;ce qui explique la réticence russe à soutenir les Kurdes de Syrie,qui pourraient appuyer par la suite une nouvelle sedition au Nord Caucase,dans le but de trouver un point d ancrage pour depecer le Fédération de Russie.


Edité le 05-02-2018 à 18:24:30 par marquetalia




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Xuan
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   Posté le 05-02-2018 à 19:10:44   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Les Tchétchènes constituent une petite minorité des 29 000 habitants de la population de Ras-al Ayn, alors comme "point d'ancrage" c'est court marquetalia.

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DUROC
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   Posté le 06-02-2018 à 13:05:48   Voir le profil de DUROC (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à DUROC   

T'es sûr, rigolo, que les russes interviennent en Syrie pour se protéger des tchétchènes ?

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Xuan
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   Posté le 06-02-2018 à 13:51:39   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Revenons au sujet :

Plusieurs titres sur l'intervention turque qui "marque le pas".

Pour Jeune Afrique il s'agit de contradictions internes entre "haute hiérarchie militaire et gouvernement islamo-conservateur"
le Figaro

l'Orient le jour
l'Expression.dz

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DUROC
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   Posté le 06-02-2018 à 17:27:18   Voir le profil de DUROC (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à DUROC   

je voudrais dire quelque chose sur le mot de Danielle Bleitrach. Cette pauvre ex dirigeante révisionniste se rend compte avant de mourir qu'elle s'est plantée.
Pour autant, elle ne fera jamais une autocritique sur son parcours au sein du PCF. Difficile, parce qu'elle a accompagné depuis le début la déchéance révisionniste de son cher parti.
Maintenant, elle se permet de critiquer sans base objective la lutte révolutionnaire du peuple kurde e(t des autres composantes ethniques de la Fédération Démocratique du Nord de la Syrie et se permet en plus de donner des leçons à ceux qui luttent les armes à la main contre leurs ennemis pour une société émancipée de différentes sortes d'oppression.
Qu'elle arrête de chialer !
Les combattant(e)s de ROJAVA savent pourquoi ils luttent et pourquoi ils prennent le risque de mourir. Ce qu'il souhaitent, c'est qu'on les soutienne.
A chacun de prendre position MAINTENANT! Et ça, pour beaucoup de "oui mais" ou de "non mais", c'est pas facile !

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marquetalia
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   Posté le 06-02-2018 à 18:14:27   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

Le Pcf est réticent à soutenir la Rojava,car celle ci a été armée par la France et les États Unis quand il s agissait de combattre Daech .de plus,la Rojava est proche idéologiquement de l Ezln au Chiapas,le symbole de l altermondialisme lié aux communistes libertaires représentés en France par Alternative Libertaire,pour qui la Russie et la Chine seraient "l impérialisme asiatique".


Edité le 07-02-2018 à 20:40:28 par marquetalia




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Xuan
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   Posté le 06-02-2018 à 18:44:04   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Je laisse à D. Bleitrach la réflexion sur l'orientation du PCF dans les années 60 et 70 et sur le rôle de G. Marchais dans les abandons successifs qui ont précédé le congrès de Martigues et Robert Hue.
Pour ce qui concerne la situation en Syrie, les observations qu'elle fait sont fondées.
Il est naturel de soutenir le peuple kurde contre l'agression turque.
Par contre passer en contrebande les "oppositions" diverses et variées qui ont servi et continuent de servir les intérêts impérialistes c'est hors de question, et sur ce point elle a entièrement raison.

Je relève cette manière de conclusion :
"Qui dans le contexte en pleine transformation au niveau mondial est le plus susceptible d’appuyer une politique de paix et de justice, qui est le plus opposé à celle-ci? bref où est la contradiction principale ou est la secondaire comme on aurait dit."

Il y a dans cette région un nœud de contradictions mais la principale oppose l'impérialisme occidental aux peuples et aux nations. Cette situation ne date pas de MAINTENANT mais de nombreuses années.
Et depuis de très nombreuses années une tendance erronée dans le mouvement communiste international noie le poisson et met dans le même sac impérialiste les agresseurs et les agressés. Cette position est réactionnaire.

La situation de Rojava ne transforme pas la contradiction principale. Il paraît que les combattants kurdes ne veulent pas constituer un territoire autonome en Syrie. Mais ils n'ont pas vraiment agi dans ce sens non plus.

Je cite ici une interview du Conseil démocratique kurde en France qui décrit la situation locale avec détail. La présence militaire et le rôle des USA n'y sont cités nulle part. Seul le gouvernement français est égratigné, en ajoutant "nous faisons appel à l’ONU et aux gouvernements, notamment français, dans l’espoir qu’ils puissent faire cesser les bombardements" . J'ai du mal à comprendre une telle naïveté, s'il s'agit de naïveté.

La volonté de l'impérialisme US et occidental, notamment français, dans cette région est la partition de la Syrie. Et j'en viens à me demander si l'intervention turque, qui piétine paraît-il n'a pas pour objet de parvenir précisément à cette partition.


Edité le 06-02-2018 à 18:53:17 par Xuan




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   Posté le 06-02-2018 à 20:52:55   Voir le profil de DUROC (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à DUROC   

Je ne répondrai pas à des crapules ou des hypocrites qui feignent "ne pas comprendre".
La 'réponse est du côté des peuples qui luttent les armes à la main pour leur liberté. Pas chez les commentateurs et donneurs de leçons derrière leur écran d'ordinateur. Au début de l'insurrection du peuple algérien, le P"C"F avait dénoncé les premiers patriotes algériens comme étant des agents de l'Allemagne hitlérienne. Vous êtes vous, les Xuan et les Bleitrach sur la même ligne.

Duroc

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Xuan
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   Posté le 06-02-2018 à 22:50:17   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Cette comparaison est entièrement fausse et tu gardes tes insultes encore une fois. Tu as toi-même expliqué que Rojava ne revendiquait pas l'indépendance nationale.

Je maintiens que la contradiction principale oppose les peuples et les nations de la région à l'impérialisme US et à l'impérialisme français.

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   Posté le 06-02-2018 à 23:18:46   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

Je pense que Duroc a raison,il faut soutenir la Rojava,l arc chiite Damas-Téhéran est réactionnaire -en Iran,les Kurdes sont pendus-et le Hezbollah est également djihadiste,mais pas du côté sunnite.si on apporte son appuie aux forces vives d Amérique Latine,il doit en être de même au Kurdistan.

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marquetalia
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   Posté le 06-02-2018 à 23:25:52   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

Il faut également soutenir le Pkk en Turquie et en Iran-les fascistes comme Soral soutiennent la répression contre les Kurdes sous prétexte que Bhl soit pour le Kongra Gel et la libération d Abdullah Ocalan,"Apo".

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Xuan
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   Posté le 06-02-2018 à 23:33:42   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La résistance kurde à l'agression turque n'est pas le seul aspect de la situation.
Dans une interview de Jean-Yves Le Drian à Isabelle Lasserre parue dans le Figaro du 21 janvier, on apprend au sujet du « conflit qui est en train de muter » que la France s'active pour organiser des élections et rédiger une constitution.
Evidemment il s'agit de briser le processus de négociation entamé au sommet de Sotchi et de démanteler la Syrie suivant le modèle de la « partition ou solution fédérale » de la Libye.
A propos de ce sommet le Figaro se plaignait que Lavrov ait « accusé la France, les Etats-Unis, la Grande Bretagne, l’Arabie saoudite et la Jordanie, de conduire une activité dissimulatrice en menant des négociations parallèles à cinq susceptibles de porter préjudice au processus de paix » . Qui sont les hypocrites dans cette affaire ?
Et effectivement ces pays ont tout fait pour dissuader les opposants syriens d'y participer. Sauf les députés kurdes du parlement syrien, Rojava s'en est dispensé également.

Le Courrier du Vietnam indique à propos de Sotchi :
"Les pourparlers de Sotchi et le communiqué sur lequel ils ont débouché prouvent que le processus politique syrien ne pourra se faire que sous leadership syrien, sans intervention étrangère, a affirmé le ministère syrien des Affaires étrangères.
Il a souligné que le résultat des négociations constituaient une "base concrète" pour ouvrir des pourparlers ou un dialogue. Le ministère a également affirmé que le gouvernement syrien soutiendrait toute voie politique qui permettrait de sauver la Syrie et de mettre fin à l'effusion de sang, à condition qu'elle n'empiète pas sur la souveraineté syrienne.
Le Congrès de dialogue national syrien s'est tenu dans la ville balnéaire de Sotchi, au bord de la mer Noire, les 29 et 30 janvier. 1.600 délégués syriens ont été invités à la rencontre, le nombre le plus élevé jamais atteint au cours de pourparlers de paix intra-syriens.
Le congrès s'est achevé par une déclaration d'accord sur la formation d'un comité constitutionnel, qui réunira 150 représentants de l'opposition et du gouvernement, et aura pour but de discuter d'une révision de la Constitution syrienne actuelle, plutôt que d'en rédiger une nouvelle.
La déclaration souligne également l'unité indivisible du territoire syrien, mais n'a pas abordé la question de la présidence de Bachar al-Assad."


Depuis le début le conflit syrien a été instrumentalisé par l'impérialisme US et ses alliés afin de briser la Syrie comme la Libye. Très tôt le terrorisme islamiste a servi de supplétif dans cette opération.
La Syrie a eu pour alliés La Russie et l'Iran et ce combat était de nature anti-impérialiste.
A présent le terrorisme est vaincu et la Syrie a pour objectif de recouvrer l'ensemble de son territoire, mais les impérialistes lui dénient ce droit. Le "débat" sur le jugement "en France" des terroristes, mis à part le rideau de fumée humaniste ou les crises de nerfs du style "qu'ils crèvent là bas", dénie à la Syrie et aux pays de la région le droit de juger les terroristes qui ont assassiné leurs peuples.
La nature du conflit n'a donc pas changé de nature.

En ce qui concerne la Fédération Démocratique elle ne pourra pas se tenir à l'écart du conflit et ceci quelles que soient les manœuvres de la Turquie.


Edité le 07-02-2018 à 00:12:30 par Xuan




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   Posté le 07-02-2018 à 07:07:49   Voir le profil de Finimore (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Finimore   

Je précise que je répercute cet article pour l'info et le débat, mais pas par adhésion avec ce site.

Lu sur le site de l'Humanité

https://humanite.fr/appel-collectif-soutenons-le-rojava-et-afrin-contre-linvasion-turque-649408

EN DÉBAT
KURDISTAN SYRIEN TURQUIE
Appel collectif. Soutenons le Rojava et Afrin contre l'invasion turque

VENDREDI, 26 JANVIER, 2018

L'HUMANITÉ

Pour une protection du Kurdistan.


Le Rojava est le nom donné au Kurdistan syrien où se développe un projet social multi-ethnique, féministe, écologiste et démocratique. Aujourd’hui, il est menacé par une attaque sans précédent et unilatérale de la Turquie. L’attaque d’Afrin fait des morts civiles par dizaines, principalement des femmes et des enfants, dont beaucoup de réfugiés arabes d’Idlib. Ces bombardements détruisent également les infrastructures civiles d’une région jusqu’ici épargnée par la guerre. Afrin représentait l’un des derniers havres de paix en Syrie.

L’offensive du régime autoritaire d’Erdogan face à la démocratie kurde. Depuis le XIXe siècle, on ne compte plus les massacres et même les génocides à l’encontre de la communauté kurde. Le dernier remonte à moins de trente ans, tel que l’opération « Anfal » de Saddam Hussein, qui vit la mort de 180 000 Kurdes d’Irak en 1988. Il faut en finir avec cette politique de laisser-faire des dictatures de la région. Au Rojava sont défendues des valeurs de vie multi-ethniques, multiconfessionnelles, démocratiques et de droits humains, à l’opposé total de la Turquie qui, aujourd’hui, purge, bâillonne, emprisonne, torture et rase des villes entières pour la suprématie d’une identité turque islamique. Le président turc Erdogan se rêve en sultan à la tête d’un nouvel Empire ottoman. C’est sa principale motivation pour envahir la région d’Afrin et purger ce territoire de toute minorité contraire à ses velléités politiques et idéologiques. Dans cet élan, il s’appuie sur une frange de mercenaires islamistes, dont certains revendiquent l’extermination des Kurdes d’Afrin. Voilà le visage que veut donner le président turc à la révolution syrienne, en la transformant en instrument de sa volonté.

En première ligne contre Daech avec la coalition internationale. Dans le même temps, Daech en profite pour lancer une grande offensive contre les positions de la coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) dans la province de Deir ez-Zor, coordonnée à la perfection avec l’assaut donné par Erdogan contre les positions des FDS à Afrin. Cette offensive sert les desseins de Daech et des djihadistes en Syrie. Les FDS ont été envoyées à Raqqa sur demande de la coalition internationale contre Daech. Elles ont servi de chair à canon pour la défense des intérêts des grandes puissances occidentales. Non seulement, elles ont rempli leur contrat, mais elles ne demandent en retour qu’à vivre en paix.

Liberté, égalité, féminisme, écologie : des valeurs à défendre. Plusieurs pays se sont déclarés favorables à cette intervention, à commencer par la Grande-Bretagne. La Russie laisse faire et les États-Unis détournent le regard. L’ONU a appelé à de la « retenue » et ne s’oppose pas à l’invasion ! Il nous faut agir maintenant ! Nous appelons donc à se mobiliser contre ce projet du président turc, mais surtout à soutenir les idéaux de la révolution du Kurdistan syrien : la liberté, l’égalité, le féminisme, l’écologie. Il faut un soutien massif à leur projet démocratique, qui a tant d’ennemis au Moyen-Orient. Nous appelons à l’arrêt immédiat de l’invasion d’Afrin par la Turquie, ainsi qu’au retrait de ses troupes de Syrie, un soutien réel et concret pour protéger le Rojava des attaques des dictatures, une zone d’interdiction aérienne pour protéger Afrin des bombardements.


Parmi les signataires : Isabelle Attard, ex-députée écologiste ; Pierre Bance, docteur d’État en droit ; Julien Bayou, porte-parole EELV, conseiller régionale IDF ; Olivier Besancenot, ancien candidat à l'élection présidentielle ; Jacque Boutault, maire du deuxième arrondissement de Paris ; Mona Bras, Conseillère régionale de Bretagne ;Theo Brocart, militant associatif ; Lucie Cabiac, chargée de médiation culturelle ; Nil Caouissin, porte-parole de l'UDB (Union Démocratique Bretonne) ; Sergio Coronado, ex-député EELV ; Mireille Court, auteure ; Laurence De Cock, historienne ; Chris Den Hond, journaliste ; Jérome Gleizes, conseiller EELV de Paris ; Elie Guillou, artiste ; Christian Guyonvarc'h, ancien vice-président du Conseil régional de Bretagne ; Eva Joly, députée EELV au parlement européen ; Alain Kervern, traducteur et auteur ; Annie Lahmer, Conseillère Régionale IDF EELV ; Juliette Lancel, historienne ; Mathilde Larrère, historienne ; Raphael Lebrujah, journaliste ; Marie-Barbara Le Gonidec, ethnomusicologue ; René Louail, ancien conseiller régional de Bretagne ; Lena Louarn, vice-présidente du conseil régional de Bretagne ; Noël Mamère, ex-député ; Paul Molac, député de Bretagne et conseiller régional de Bretagne ; Corinne Morel Darleux, Conseillère régionale Auvergne Rhône Alpes ; Charlotte Marchandise, adjointe de la ville de Rennes ; Willy Pelletier, coordinateur général de la Fondation Copernic ; Nathalie Perrin-Gilbert, maire du 1er arrondissement de Lyon ; Gaëlle Vigouroux conseillère régionale de Bretagne ; Ana Sohier, Conseillère municipale de Rennes ; Tancrède Ramonet, réalisateur de documentaires.


Edité le 07-02-2018 à 07:49:56 par Finimore




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Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO)
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