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 pourquoi la "gauche" est larguée

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Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18377 messages postés
   Posté le 03-12-2013 à 22:15:16   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Gilbert Remond propose une série d'articles du blog "républicain" El Diablo.
Sauf le premier qui confirme l'intox montée par le Front de Gauche à propos des manifestants de Quimper, les suivants qui sont des interviews de sociologues bourgeois mettent le doigt sur les formes actuelles de la lutte des classes, et par contraste sur la dérive idéologique de la "gauche" réformiste mais également radicale, qui se coupent des masses.
Ces analyses confirment la nécessité d'approfondir l'étude des classes en France, et en particulier les conséquences de la concurrence salariale mondiale et européenne et celles de la crise sur les différentes catégories sociales, dans l'objectif d'identifier les alliés de la classe ouvrière, les caractéristiques de la révolution prolétarienne en France et les mesures immédiates de la société socialiste à créer :


"Je vous propose une série d'articles sur la situation sociale du pays avec en premier lieu un article sur les bonnets rouges. Il dément la contruction produite par les médias que dominent le pouvoir et le capital tout comme l'argumentaire que l'on retrouve dans la gauche dite de gouvernement qui cherche a camoufler les réalités d'une crise politique explosive du faite des déchirures sociales induites. Les gens n'en peuvent plus, l'injustice fiscale est flagrante, le mépris des classes supérieures comme les écarts délirants des revenus de ceux-ci sont devenus insuportables, cela craque de tous les côtés.

Du coup il devient opportun de le faire suivre par les contributions de deux sociologues observateurs connus de la scène politique française qui nous exposent comment s'installe une coupure entre une partie importante de la population pour ne pas dire une grande majorité et cette gauche d'élite qui depuis trop longtemps à perdu de vu le peuple réel et les classes sociales qui le composent ".[...]


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Un « Pôle ouvrier » avec les Bonnets rouges



Ils ne supportent pas que le rassemblement des Bonnets rouges soit taxé de mouvement de patrons. « Nous sommes des salariés, des chômeurs, des précaires... » Qui veulent se faire entendre.

Ils sont salariés de Gad, Tilly-Sabco, Marine Harvest ... Non syndiqués. Hier, à Carhaix, ils ont annoncé la création d'un « Pôle ouvrier » soutenu par le comité pour le maintien de l'emploi en Centre-Bretagne.


« Il faut tordre le cou à cette idée véhiculée depuis plusieurs semaines qui veut faire penser que le mouvement des Bonnets rouges est manipulé par les grands patrons, les extrémistes de droite, les identitaires. C'est avant tout un mouvement de salariés, d'ouvriers, de chômeurs, de précaires, qui ont défilé le 2 novembre dernier à Quimper » , martèle Matthieu Guillemot, l'un des responsables du comité créé le 18 octobre dernier, à l'origine des Bonnets rouges.


Le but : « Faire converger toutes les luttes en cours en Centre-Bretagne. Celles des gens qui souffrent. Pour se faire entendre d'une même voix. » Et qui prône « l'interdiction des licenciements et la réquisition des usines » .


« Un mouvement de salariés »

Stéphane Renoux, employé chez Marine Harvest, l'usine de transformation de saumon qui va fermer le 31 mai prochain, confirme : « C'est un mouvement de salariés. »
Il ne digère pas la prochaine disparition de la pisciculture de Conval. Et met en cause ceux qui ont négocié les indemnités de licenciement alors qu'il aurait fallu d'abord « se battre pour le maintien de l'emploi » .
Avant d'annoncer qu'il appelle « les salariés et ouvriers de Marine Harvest, et uniquement eux » , à se mobiliser.

Stéphane Renoux en est même à envisager un voyage en Norvège, où se trouve le siège de Marine Harvest, histoire de « faire pression » et de médiatiser là-bas leur combat. « Pour une réindustrialisation du site. Ce n'est pas infaisable. »

Les instigateurs du « Pôle ouvrier » des Bonnets rouges ont reçu le soutien d'Olivier Le Bras, le délégué Force ouvrière de chez Gad :
« Le rassemblement de Quimper le 2 novembre a été un succès populaire. Et non populiste. Le monde ouvrier subit de plein fouet les différents plans sociaux. Et ce n'est pas fini. Il est important de rester unis. Nous n'avons toujours pas été entendus. Il faut continuer ce mouvement pour faire entendre notre voix. J'appelle tous les salariés à venir au rassemblement du 30 novembre. Notre point commun reste l'emploi. »


Source : Facebook
El Diablo

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Pourquoi la gauche est larguée - article de Jean Pierre Le Goff provenant de Marianne version papier.

Sociologue bourgeois, anarcho-situationniste repenti et anti-communiste, Le Goff analyse les mouvements sociaux récents.
Selon lui ils "sortent des schémas de lutte des classes" .
En réalité la gauche réformiste et révisionniste voire radicale parle de lutte des classes mais elle s'y oppose, et ses schémas de lutte des classes ignorent la réalité de la lutte des classes.

Le sociologue signale la concurrence des salaires à l'échelle mondiale et européenne qui détruit les emplois en France et n'a pas de solution politique sauf supprimer la protection sociale, et qui plonge les masses dans le désespoir.




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Un article extrait du courrier des maires :

60 % de la population de la France invisible aux yeux des élites ! [entretien avec Christophe Guilluy, géographe]


Christophe Guilluy, géographe : « La France périphérique représente 60% de la population, mais elle est invisible aux yeux des élites » entretien avec Agnès Thouvenot

Courrierdesmaires.fr Vous travaillez sur la géographie sociale et, en particulier les classes populaires. Quel est votre constat ? .

Christophe Guilluy . Pour la première fois de l’histoire, les classes populaires ne sont pas intégrées au projet économique et social des dirigeants. Contrairement à ce qui a prévalu jusque-là, elles ne résident plus dans les territoires où se crée la richesse, mais dans une France périphérique, à l’écart des grandes métropoles. Celle des territoires ruraux, des petites villes moyennes, et d’une partie du périurbain. Ouvriers, employés, les jeunes et les retraités issus de ces catégories, les petits paysans constituent ce qu’on peut appeler les nouvelles classes populaires. Elles habitent désormais dans des territoires éloignées du marché de l’emploi. La France périphérique représente 60 % de la population, mais elle est invisible aux yeux des élites.

Pourquoi cette invisibilité ?

C. G. Elles le sont d’une part parce qu’on a abandonné « la question sociale » dans les années 80, mais aussi parce que ces catégories vivent dans cette France périphérique éloignée des métropoles d’où proviennent les élites. Loin de Paris, mais aussi des grandes villes qui sont les premières bénéficiaires de l’économie mondialisée et d’une société ouverte. Mécaniquement, les politiques publiques se sont de plus en plus concentrées sur les grandes villes, qui rassemblent désormais 40 % de la population, en délaissant la nouvelle question sociale naissante dans la France périphérique.

Outre son invisibilité, quelles sont les caractéristiques de cette population ?

C. G . On ne peut pas dire qu’elle ait une conscience de classe. Mais cette France périphérique représente désormais un continuum socioculturel où les nouvelles classes populaires sont surreprésentées. Elles ont en commun d’être des victimes de la mondialisation. Elles habitent loin des territoires qui comptent et qui produisent le PIB national. Si les ouvriers étaient au cœur du système productif et donc dans les villes, aujourd’hui, les nouvelles classes populaires sont au cœur d’un système redistributif de moins en moins performant.

Dans vos travaux, vous parlez de France intégrée et de France fragile. La crise que traverse la Bretagne peut-elle s’expliquer à l’aune des deux France ?

C. G. Oui. Regardez, la crise en Bretagne ne se déroule pas à Rennes, Brest, ou Nantes, ce que j’appelle la France intégrée. Mais bien dans les périphéries, dans les petites villes, les zones rurales où se cumulent les effets de la récession mais aussi la raréfaction de l’argent public.

Cela aura-t-il des conséquences pour les élections municipales de mars 2014 ?

C. G. La défiance des classes populaires vis-à-vis des responsables politiques gagne maintenant les maires, qui sont considérés comme impuissants face au délitement du territoire et eux-mêmes victimes des décisions et des représentations portées par les élites. Politiquement, ces nouvelles classes populaires sont désormais très éloignées des grands partis, c’est pourquoi elles constituent l’essentiel des abstentionnistes et des électeurs du Front national.

Une partie de la France fragile vit également dans les métropoles, et notamment dans les banlieues. Vous écrivez que la société est « sur le chemin d’un modèle communautaire »…

C. G. Oui, bien que les élus refusent de l’admettre publiquement, les grandes métropoles sont les territoires les plus inégalitaires où cohabitent des classes populaires immigrées et des classes supérieures dominantes. La diversité culturelle participe au brouillage des différences entre classes. La lutte des classes pour l’égalité sociale laisse ainsi la place à un combat pour la diversité qui quelque part légitime les inégalités. La question sociale se déplace vers la question ethnoculturelle sans être toutefois assumée par les élus qui ont tendance à laisser aux fonctionnaires de terrain le soin de gérer les tensions communautaires.

Références:
Chercheur auprès de collectivités et de bailleurs sociaux, Christophe Guilluy a publié « Fractures françaises » en 2010 (réédition en 2013 aux éditions Champs Flammarion). Il est l’auteur également de l’« Atlas des nouvelles fractures sociales en France » (Autrement, 2004).


source : http://www.courrierdesmaires.fr/

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" Enfin pour poursuivre sur cette voie associative, je vous propose une étude sur le vote Fn qui ramène à comprendre ce qu'a toujours été le vote fasciste: un vote de la petite bourgeoisie, un vote qui est l'expression de toutes ces catégories sociale qui ont un petit peu de biens et qui craignent de manquer. L'enquète nous prévient aussi d'autre chose: le véritable risque qui existe dans les banlieux, c'est l'abstention du fait des points expliqués plus haut!

fraternellement"


Gilbert


El Diablo

Pourquoi et comment les banlieues résistent-elles au Front National...


Un sondage IFOP pour JOL Press sur le climat politique à Argenteuil à cinq mois des élections municipales révélait cette semaine qu’avec 15% des intentions de voix, le Front national ne semblait pas se diriger vers une percée comparable à ce qui devrait se produire dans certaines communes du Sud de la France, mais aussi du Nord ou de l'Est. Ce résultat est-il surprenant ? Eléments de réponse avec Erwan Lecœur, sociologue et politologue spécialiste de l’extrême droite.



Assisterons-nous, dans la banlieue parisienne – l’ex-ceinture rouge – à cette poussée du Front national que, sur la base des scrutins partiels de ces derniers mois, nous promettent certains observateurs ? Lors de la présidentielle 2012, Marine Le Pen avait recueilli 14,8% des voix à Argenteuil et selon un sondage IFOP pour JOL Press, publié cette semaine, sur le climat politique à Argenteuil à cinq mois des élections municipales, le FN ne recueillerait que 15% des intentions de vote. Surprenant ? Pas vraiment, selon Erwan Lecœur, sociologue et politologue spécialiste de l’extrême droite. Entretien.

JOL Press : Selon un sondage que nous avons réalisé avec l'Ifop, cette semaine, le FN recueillerait 15% des voix, à Argenteuil. Cela vous surprend-il ?

Erwan Lecœur : Non pas vraiment. Le Front national a beaucoup varié dans l’ensemble des « banlieues française » mais le grand mouvement général c’est que le FN baisse plutôt dans les villes et dans les banlieues proches – Argenteuil peut être considérée comme une banlieue proche de Paris – mais commence à augmenter dans les banlieues très éloignées des villes, à plus de 30 kms, dans les zones qu’on appelle péri-urbaines.

Le FN croît dans les zones qui se sentent à l’écart, dans une France qui se sent abandonnée par les centre-ville, des villes où les habitants se perçoivent comme ce qu’on appelle des « petits blancs » en sociologie, des gens qui veulent rénover leur honneur ethnique ou retrouver une place dans l’échelle sociale et qui ont l’impression de ne plus avoir accès aux services publics. C’est cette France-là qui constitue le cœur de cible du FN mais aussi son électorat grandissant. Que les banlieues ne votent pas massivement pour le FN n’a donc rien d’étonnant.

JOL Press : Le FN n’a-t-il donc aucune ambition vis-à-vis des banlieues ? La précarité de ses habitants n’est-elle pas une cible idéale ?

Erwan Lecœur : On s’est beaucoup trompé sur le vote FN. Les électeurs du Front national ne sont pas des gens qui manquent d’argent, contrairement à ce que l’on pense. Le vote FN est le vote de ceux qui ont peur de manquer. La majorité de l’électorat FN n’est pas très riche, c’est vrai, mais manque surtout d’éléments d’analyse de ce qu’est la mondialisation et a peur de l’avenir.

Le vote que le FN veut conquérir c’est le vote des classes moyennes qui ont peur de perdre leur statut de classe moyenne. Et ce n’est pas dans les banlieues que se recrutent ces gens-là. C’était peut-être le cas il y a encore 20 ans quand on trouvait dans les banlieues de très beaux appartements. Mais ces habitants-là ont quitté la banlieue et se retrouvent, aujourd’hui, très éloignés des centre-ville, dans des villes pavillonnaires, où il n’y a pas de services publics et pas de transport. Ce sont ces classes moyennes, écartées des centres, qui sont les plus à même de voter FN.

Ce ne sont donc pas les banlieues, en tant que telles, qui sont les « terrains de jeux » pour le Front national. Les banlieues ont d’autres problèmes à régler que les problèmes d’identité. Le risque des banlieues c’est plutôt qu’elles ne votent pas.

JOL Press : Une grande partie des banlieues nord ont été, pendant de nombreuses années, dirigées par des communistes. Cet électorat, anciennement communiste, pourrait-il se tourner vers Marine Le Pen ?

Erwan Lecœur : Sur ce phénomène, il y a eu beaucoup de raccourcis. Qu’un grand nombre d’électeurs anciennement communistes vote désormais Front national n’a jamais été démontré, sauf à la marge. En termes politologiques, ce n’est pas un phénomène massif. On a constaté, par contre, sociologiquement, que certains électeurs de gauche ont pu se tourner vers le FN. Mais c’est un vote logique, étant donné que les parents votaient à gauche et les enfants n’ont jamais voté, sauf une fois où ils ont choisi le FN. On prend des lieux, des espaces, et on en tire la conclusion que des gens ont changé de vote. Ce n’est pas vrai.

Les anciennes villes rouges ne sont plus rouges car ce ne sont plus les mêmes personnes qui y habitent. Les jeunes employés qui ont remplacé les ouvriers n’ont pas du tout la même trajectoire sociologique que les ouvriers. Ils n’ont jamais voté communistes. Mais c’est le même territoire. Il y a des endroits où, anciennement, le communisme municipal était fort et où, aujourd’hui, le vote Front national est fort. C’est aussi le passage d’une génération à une autre, ce ne sont pas que des anciens communistes qui votent Front national, c’est très rarement le cas. Les anciens communistes soit votent encore communiste ou Front de gauche, soit s’abstiennent.

Là où votre question est assez juste c’est que le FN essaie de faire croire qu’il va remplacer le communisme municipal. C’est leur stratégie. Le FN est le seul parti en France qui est construit exactement sur le modèle du Parti communiste des années 20. L’organisation extrêmement autoritaire de PC est une source d’inspiration pour le FN, alors que –faut-il le rappeler ? – le Front national était, dans les années 70 et 80 anti-communiste avant tout. Il y a dans cette haine du PC, une forme d’attirance phénoménale pour la réussite du communisme dans les années 50, en terme politique. Le rêve de Marine Le Pen c’est de réussir à s’implanter comme l’ont fait, à l’époque, les communistes, dans certaines municipalités.

JOL Press : Dans les banlieues, le FN va-t-il donc servir de variable d’ajustement ? Qui vote FN en banlieue aujourd’hui ?

Erwan Lecœur : Tout dépend de ce que l’on appelle les banlieues. Le terme générique ne convient pas parce qu’il existe différentes sortes d’espaces sociologiques et donc politiques. Ce que l’on peut voir, quand même, c’est que le Front national ne pourra absolument pas espérer emporter des villes de banlieue. Il est extrêmement minoritaire dans presque toutes les banlieues, sauf dans certains espaces péri-urbains.

Dans les banlieues plus traditionnelles, autour des grandes villes de France, ce que le FN peut espérer c’est non pas de jouer à la variable d’ajustement, mais de jouer un rôle de petit arbitre. En fonction des soutiens qu’il choisira de faire, au second tour, il pourra faire basculer certaines villes de banlieues à droite. Son principal objectif sera de peser de 10 à 15% dans les banlieues afin de pouvoir, après négociation, faire basculer la ville de la gauche vers la droite.

Enfin, il ne faut jamais oublier que le Front national peut bénéficier, au moment des municipales, de tous les troubles qui pourraient exister dans ces banlieues. Depuis quelques mois courent des rumeurs extrêmement préoccupantes, rumeurs selon lesquelles des maires auraient accueilli des populations noires venues de Seine-Saint-Denis en échange d'argent. Je n’ai aucun doute sur le fait que ces rumeurs aient été lancées par des proches ou des membres du FN, dans une stratégie de tensions extrêmes, pour faire monter le sentiment d’insécurité dans beaucoup de villes de France. S’il y avait des troubles dans les banlieues ces prochains mois, il ne faudrait pas oublier de regarder à qui profite le crime.

Propos recueillis par Marine Tertrais pour JOL Press
Erwan Lecœur est sociologue et politologue spécialiste de l’extrême-droite, notamment du Front national. Il est l’auteur d'une thèse et de nombreux ouvrages. Parmi eux : Face au FN (Le Passager Clandestin - 2013), Dictionnaire de l'extrême droite (Larousse – 2007) ou encore Un néo-populisme à la française : Trente ans de Front National (La Découverte - 2003).



Edité le 03-12-2013 à 22:30:01 par Xuan




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