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 pays du tiers monde contre la "directive retour"

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Xuan
Grand classique (ou très bavard)
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   Posté le 26-06-2008 à 00:53:40   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le parlement européen a adopté mercredi 18 juin la « directive retour », qui permet aux gouvernements des 27 d'instaurer une durée limitée à la rétention, avant expulsion.

Son objectif est d’amener les étrangers vivant en situation irrégulière en Europe - entre 3 et 8 millions - à rentrer dans leur pays d'origine, ou dans un pays de transit avec lequel des accords ont été passés
Les mineurs non accompagnés et les familles avec mineurs pourront être placés en rétention «en dernier ressort». Le texte, derrière quelques formules creuses du genre garantir «l'accès à l'éducation» des enfants et prendre en compte «leur intérêt supérieur», autorise l'expulsion de mineurs non accompagnés vers des pays où ils n'ont ni tuteur ni famille, pourvu qu'il y ait sur place des «structures d'accueil adéquates».

Cette nouvelle directive s’inscrit dans l’attaque généralisée de l’impérialisme européen contre la classe ouvrière en Europe.
Cette directive n’a pas pour objectif de « moraliser » l’exploitation des immigrés, d'ailleurs ses dispositions crapuleuses ne laissent là-dessus aucun doute.
La fédération patronale de l'intérim a reconnu mardi avoir employé "énormément" de sans-papiers au cours de l’année écoulée. Cette organisation patronale s’est refusée à donner des chiffres précis mais rien qu’à Paris 10.000 faux papiers auraient été détectés.

En fait la « directive retour » est indissociable de « l’immigration choisie » visant à aiguiser davantage la concurrence entre salariés et piller les ressources intellectuelles des pays en voie de développement.

Les 19 juin, plusieurs pays du tiers monde réagissaient à la « directive de la honte ».
La "directive retour", nouvelle loi de l'Union européenne (UE) sur l'expulsion des sans-papiers, suscite un profond sentiment d'injustice et de colère en Amérique latine, qui a reçu pendant des siècles des vagues d'immigrés venus du Vieux Continent. L’agence Xinhua s’en fait largement l’écho le 20 juin.

Jeudi, le président vénézuélien Hugo Chavez a réagi avec indignation à la nouvelle loi de l'UE et menacé de réduire le ravitaillement en pétrole de son pays vers les pays européens si la nouvelle loi était appliquée. De la même façon que les pays européens décideront de renvoyer des immigrants sans papiers vers leur pays d'origine, les pays d'Amérique latine pourront de leur côté décider "le retour des investissements européens" .
Il a demandé aux pays latino-américains de s'unir contre cette loi qu'il qualifiait de "confusion" et d"inacceptable".
En outre, le ministère argentin des Affaires étrangères a fait part de sa désapprobation quant à la nouvelle loi de l'UE, indiquant que le gouvernement argentin "regrettait les termes de la Directive de Retour approuvée par le Parlement européen".
"La question migratoire ne pourra être résolue de manière efficace que si elle est abordée en respect total des droits de l'homme" .

Le ministère brésilien des Affaires étrangères a également publié un communiqué, estimant que la décision de l'UE de durcir les mesures sur les immigrants illégaux "n'allait pas dans le bon sens ".
Les ministères des Affaires étrangères du Pérou, de Bolivie, d'Equateur et de Colombie ont aussi exprimé jeudi leurs préoccupations sur la loi de l'UE :
Au Pérou, le chef de la diplomatie José Garcia Belaunde a dénoncé une loi "discriminatoire" qui "ne cadre pas avec la tradition européenne".
Un leader du Parlement péruvien a indiqué que la loi de l'UE constituait une entorse à l'accord entre l'UE et l'Amérique Latine sur la protection des immigrants, qui a été signé en mai au cours du 5e Sommet de l'Amérique Latine, des Caraïbes et de l'UE (ALCUE).
En Bolivie, Evo Morales, a proposé jeudi à l'Afrique de se joindre à ce combat pour obtenir le retrait d'une loi qui "porte atteinte à la vie et aux droits des personnes". "Nous allons mener une campagne internationale afin de retourner la situation. Que les députés européens qui ont approuvé cette directive retour se mettent la main sur le coeur" .
Le président équatorien Rafael Correa a déclaré : "Nous espérons donner une réponse commune avec les différents pays d'Amérique latine. Cette directive n'est pas la directive retour, mais la directive de la honte " , ajoutant avoir pris des "contacts" au niveau régional pour faire face à cette "agression".
Le vice-ministre guatémaltèque des Affaires étrangères Miguel Angel Ibarra a souligné que la loi de l'UE affectait beaucoup de pays dans la région, qui travailleront ensemble pour demander à l'UE de reconsidérer sa décision.
Le vice-ministre hondurien des Affaires étrangères Eduardo Enrique Reina a noté que la décision de l'UE était "inquiétante".
En Uruguay, dont plus de la moitié de la population est d'origine européenne, le Sénat a même voté une motion rejetant un texte qui "constitue une violation des droits de l'homme, notamment le droit à la libre circulation internationale" .

Le quotidien d’Oran publie in extenso la déclaration d’Evo Morales Ayma Président de la République de Bolivie
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5105028
En voici un large extrait :
« Tel qu’il est le projet de directive viole clairement les articles 2, 3, 5, 6, 7, 8 et 9 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948. Et en particulier l’article 13 qui énonce :
«1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat.
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.»
Et, pire que tout, il existe la possibilité d’emprisonner des mères de familles et des mineurs, sans prendre en compte leur situation familiale ou scolaire, dans ces centres de rétention où nous savons que surviennent des dépressions, des grèves de la faim, des suicides. Comment pouvons-nous accepter sans réagir que soient concentrés dans ces camps nos compatriotes et frères latino-américains sans papier, dont l’immense majorité travaille et s’intègre depuis des années ? De quel côté est aujourd’hui le devoir d’ingérence humanitaire ?
Où est la «liberté de circuler», la protection contre les emprisonnements arbitraires ?

Parallèlement, l’Union européenne tente de convaincre la Communauté Andine des Nations (Bolivie, Colombie, Équateur, Pérou) de signer un «Accord d’association» qui inclue en son troisième pilier un traité de libre-échange, de même nature et contenu que ceux qu’imposent les États-Unis. Nous subissons une intense pression de la Commission européenne pour accepter des conditions de profonde libéralisation pour le commerce, les services financiers, la propriété intellectuelle ou nos services publics. De plus, au nom de la «protection juridique», on nous reproche notre processus de nationalisation de l’eau, du gaz et des télécommunications réalisés le Jour des travailleurs. Je demande, dans ce cas : où est la «sécurité juridique» pour nos femmes, adolescents, enfants et travailleurs qui recherchent un horizon meilleur en Europe ?
Promouvoir d’un côté la liberté de circulation des marchandises et des flux financiers, alors qu’en face nous voyons des emprisonnements sans jugement pour nos frères qui ont essayé de circuler librement... Ceci est nier les fondements de la liberté et des droits démocratiques.

Dans ces conditions, si cette «directive retour» devait être approuvée, nous serions dans l’impossibilité éthique d’approfondir les négociations avec l’Union européenne et nous nous réservons le droit d’imposer aux citoyens européens les mêmes obligations de visas qui sont nous ont été imposées le 1er avril 2007, selon le principe diplomatique de réciprocité.
Nous ne l’avions pas exercé jusqu’à maintenant, attendant justement des signaux positifs de l’UE:
Le monde, ses continents, ses océans, ses pôles, connaissent d’importantes difficultés globales : le réchauffement global, la pollution, la disparition lente mais sûre des ressources énergétiques et de la biodiversité alors qu’augmentent la faim et la misère dans tous les pays, fragilisant nos sociétés. Faire des migrants, qu’ils soient sans papier ou non, les boucs émissaires de ces problèmes globaux, n’est en rien une solution. Cela ne correspond à aucune réalité. Les problèmes de cohésion sociale dont souffre l’Europe ne sont pas la faute des migrants, sinon le résultat du modèle de développement imposé par le Nord, qui détruit la planète et démembre les sociétés des hommes. »


A l'évidence, la crise financière et la récession mondiale qui l'accompagne aiguisent les contradictions entre les pays du Tiers Monde et l'Occident impérialiste. Mais l'ère coloniale est aujourd'hui révolue.

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
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