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Xuan
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   Posté le 24-03-2017 à 17:55:03   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Une infamie : le drapeau des Versaillais arboré par Mélenchon le 18 mars :


Ci-dessous un courrier de Gilbert Remond que je reprends pour sa plus grande partie, en rajoutant des intertitres sur la nébuleuse néo fasciste et sur la révolution bolchévique toujours d'actualité:

« Le 18 mars nous en connaissions l'augure pour des lendemains qui chantent: les communards partaient a l'assaut du ciel et proclamaient la commune universelle. Deux mois plus tard les Versaillais, drapés de bleu blanc rouge exécutaient la république sociale et trente milles de ses défenseurs. Le sang des travailleurs rougissait les pentes de Montmartre, le Sacré Cœur nouveau totem des classes dominantes s'en gorgeait pour dresser son architecture massive et significative. Il y a des blancheurs qui masquent bien des douleurs.
Samedi deux manifestations se sont réclamé de ces évènements. L'une se rendait au mur des fédérés, l'autre a la République. Elles avaient des destinations différentes tant du point de vu topographique que du point de vu politique. Aux actualités du soir, je n'ai rien vu de la première, par contre j'ai connu comme un effrois lorsque j'ai vu le compte rendu télévisé de la seconde devant le spectacle d'une marée de drapeaux tricolore, au point que je me suis demandé s'il ne s'agissait pas d'une erreur de casting, bfmtv diffusant des images du Trocadéro en place de celles de la marche pour la 6è république!

Les versaillais était ils de retour? Eh bien non j'étais bien au bon endroit! Quelque drapeau rouge avec le sigle du PCF venaient rompre l'uniformité bleu blanc rouge et du coup je compris mieux le sens de la polémique sur l'absence de drapeau partisans exigée quelques jour plutôt par les organisateurs. Ce n'était donc pas pour laisser place a une marrée de drapeaux au couleurs du mouvement insoumis mais pour faire en sorte comme tous, de droite a gauche dorénavant, faire peuple de France.

Finalement, le lendemain, le meeting du PS gardait plus d'originalité et c'est un comble, paraissait moins droitier. Bon tout ça pour vous dire que quelque chose glisse vers des pentes souveraines qui républicaines ou non respirent un nationalisme inquiétant. La commune nous le savons a donné des interprétations très différentes, mais jusqu’à présent le nationalisme n'était pas venu disputer ses orientations internationalistes. j'ai depuis hier un doute supplémentaire. Se donner Malraux comme référence après avoir adopté celles du keynésianismes n'est pas le plus sur moyen de se sortir du capitalisme même en se donnant le CNR pour projet de départ.

Comme je le disais, il y a une pente et sa logique, elle ne tend pas vers le socialisme mais s'en éloigne comme l'histoire nous l'a déjà cruellement prouvé. D'autres vont encore plus loin, l'anti européisme prend des atours si étranges qu'il en devient parfois plus que trouble [...].

Sur la nébuleuse néo fasciste :

Nous avons déjà […]eu a polémiquer autour des orientations du Comité Valmy. Il nous semble plus que jamais nécessaire de faire la clarté sur de telles orientations. Nous ne pouvons céder en quoi que ce soit a toute tentative de confusionnisme. La droite ne peut être la gauche et aucune alliance n'est envisageable dans le contexte actuelle avec tout ou parti de ceux qui mettent en avant la contradiction principale entre Nation et Europe.

Nous ne somme pas contre l'union européenne parce que nous sommes opposé a la collaboration entre les peuples où parce que nous voudrions privilégier un replis sur nos frontières, mais parce que l'union européenne est un instrument issu de nos états pour rendre impossible tout changement de politique dans le cadre qu'elle impose. Elle est un instrument de pouvoir du capital qui lui permet de contourné les conquêtes populaires et citoyennes des peuples, dont celle de leur souveraineté obtenu de haute lutte avec le suffrage universel.

La contradiction principale reste plus que jamais celle qui existe entre le capital et le travail et plus que jamais nous devons lui opposer le mot d'ordre de l'international communiste:" prolétaire de tous les pays unissez vous". Asselineau et consort ne sont pas de notre culture ni de nos traditions.
[...]

La révolution bolchévique est toujours d'actualité

La commune de Paris a donné des interprétations différentes, disais-je, parmi celle-ci nous connaissons la leçon qu'en avait tiré Lénine particulièrement le jour ou il dansait de joie après avoir dépassé la durée de vie de la commune. Il prédisait alors que le monde ne serait plus jamais comme avant quelque soit le sort de la révolution, puisque l'utopie devenait réalisation, prenait pied dans le réel. Je profite d'un compte rendu de grand soir sur le sujet suite a une émission d'arte pour mettre en perspective une autre possibilité que celle du recours aux frontières et a ses illusions identitaires celle de revisité ensemble cet évènement crucial dont nous approchons du centenaire.

Fraternellement
Gilbert Rémond



_____________________________________


L’invasion de drapeaux tricolores pour faire pièce à Le Pen a été remarquée même par des journalistes comme Elise Lucet. C’est choquant évidemment, comme une façon d’accaparer et de déformer les leçons de l’histoire, celles des massacrés de la Commune que célébrait Jules Jouy dans « le tombeau des fusillés » une émouvante chanson :

Ornant largement la muraille,
Vingt drapeaux rouges assemblés
Cachent les trous de la mitraille
Dont les vaincus furent criblés.
Bien plus belle que la sculpture
Des tombes que bâtit l'orgueil,
L'herbe couvre la sépulture
Des morts enterrés sans cercueil…



La Commune de Paris a d’abord défendu les canons de Montmartre, riposte des Parisiens à la décision du gouvernement d'Adolphe Thiers de leur retirer leurs armes et leurs canons.
Mais immédiatement le conflit patriotique est devenu un conflit de classe, dépassant le nationalisme bourgeois pour se porter à la hauteur de l’internationalisme prolétarien.
A telle enseigne que l’officier polonais Jaroslav Dombrowski, qui fit partie de ces milliers d’étrangers (Polonais, Italiens, Hongrois, Belges...) auxquels la Commune donna la citoyenneté, …

«… nommé le 11 « délégué civil à la guerre », par un décret ordonnant la mise en place de barricades en pierre. Le 22 mai, alors que la Semaine sanglante a commencé et que les versaillais sont déjà à l'Opéra et à l'Arc de Triomphe, il apparait, alors qu'on le croit mort, sur son cheval noir conduisant à travers la rue de Rivoli un bataillon qui chante le Chant du Départ et fonce au pas de course à l'ennemi depuis l'hôtel de ville. Ce bataillon surréaliste compte des femmes dont l'une porte au bras un bébé. Dombrowski reçoit le lendemain, 23 mai 1871, en fin d'après midi, au pied de la barricade de la rue Myrha, à l'est de Montmartre, défendue par son état major et une brigade cosmopolite, une balle mortelle alors qu'il se préparait à conduire une contre offensive et meurt quelques heures plus tard à l'hôtel de ville où il a été transporté inconscient. Il allait avoir trente-cinq ans et aura été général quarante-sept jours, dont douze en première ligne.
Il est enterré deux jours plus tard, le matin, alors que le canon proche se fait entendre, par son frère dans un linceul rouge au cimetière du Père-Lachaise après que Vermorel eut prononcé son éloge funèbre et que ses derniers compagnons survivants l'eurent salué sur son brancard dressé comme de son vivant pour livrer le surlendemain dans le cimetière même leur dernier combat ».
[wikipedia]

C’est un aspect de la Commune qui montre comment les contradictions nationale et de classe s’opposent et se transforment l’une en l’autre.
L’internationalisme prolétarien est à l’opposé du chauvinisme bourgeois visant à défendre les intérêts des monopoles, et qui débouche sur la guerre. Dans le monde actuel l’émergence et la multipolarité ruinent les ambitions impérialistes, qu’elles se tournent vers le libéralisme ou vers le protectionnisme, elles n’ont pas d’issue.

On entend « allez voir ce qui se passe dans les boites » . On sait ce qui s’y passe, le chauvinisme sert à monter les ouvriers les uns contre les autres dans le seul intérêt des monopoles capitalistes. On peut tourner le pot dans tous les sens ça reste un jules. La défense de l’entreprise ce n’est pas la défense des emplois.
Mais la majorité des ouvriers ne vote pas Le Pen, elle s’abstient.
Ni la fermeture des frontières ni les accords Schengen ne peuvent résoudre les rapports de domination en Europe, les inégalités de salaire, la concurrence capitaliste, la désindustrialisation, le chômage, les salaires agricoles à 3 € etc. Agiter le drapeau tricolore : pour quelle classe ?
Nous n’avons pas le choix, c’est le capitalisme qui doit sauter.


Un autre aspect de la Commune est qu’elle marque la fin de la révolution bourgeoise. Celle-ci s’était frayé un chemin contre les aspirations populaires de 93, contre les princes et les rois étrangers, contre la restauration. Mais moins de cent ans après son rôle révolutionnaire historique était devenu caduc face à la révolution prolétarienne. La révolution bourgeoise est devenue réactionnaire à ce moment-là. Mais à l’inverse, après la révolution bolchévique, les révolutions nationales démocratiques et antiféodales des pays opprimées deviennent une partie de la révolution prolétarienne parce qu’elles s’opposent à l’impérialisme. Nous sommes toujours dans cette situation mais les contradictions sont exacerbées.

La Commune comme disait Marx était l’antithèse de l’Empire , c’est-à-dire de toutes les républiques bourgeoises qui l’avaient précédées et de celles qui la suivront. La gauche radicale trompe les masses en prétendant qu’il faut remplacer un « féodalisme » par une 6e république. C’est la république bourgeoise qui doit être remplacée par une république socialiste.

La forme démocratique que fut cette première expérience de la dictature du prolétariat, est l’antithèse de la forme bourgeoise de la démocratie où le parlementarisme transpire la corruption et le népotisme, où l’expression populaire est confisquée par un petit nombre de politiciens représentants d’une infime minorité, dans un pays où la fortune des 39 milliardaires a bondi de 21 % par rapport à 2016.

Le commentaire de Lénine au texte ci-joint est d’une grande clarté et d’une éclatante actualité. Quel abîme sépare la Commune de tous les projets des candidats à cette élection !

« Un organisme « non parlementaire mais agissant » , voilà qui s'adresse on ne peut plus directement aux parlementaires modernes et aux « toutous » parlementaires de la social-démocratie Considérez n'importe quel pays parlementaire, depuis l'Amérique jusqu'à la Suisse, depuis la France jusqu'à l'Angleterre, la Norvège, etc., la véritable besogne d' « État » se fait dans la coulisse; elle est exécutée par les départements, les chancelleries, les états-majors.

Dans les parlements, on ne fait que bavarder, à seule fin de duper le « bon peuple ». Au parlementarisme vénal, pourri jusqu'à la moelle, de la société bourgeoise, la Commune substitue des organismes où la liberté d'opinion et de discussion ne dégénère pas en duperie, car les parlementaires doivent travailler eux-mêmes, appliquer eux-mêmes leurs lois, en vérifier eux-mêmes les effets, en répondre eux-mêmes directement devant leurs électeurs.

Les organismes représentatifs demeurent, mais le parlementarisme comme système spécial, comme division du travail législatif et exécutif, comme situation privilégiée pour les députés, n'est plus. il ne saurait être question de supprimer d'emblée, partout et complètement, le fonctionnarisme. C'est une utopie.

Mais briser d'emblée la vieille machine administrative pour commencer sans délai à en construire une nouvelle, permettant de supprimer graduellement tout fonctionnarisme, cela n'est pas une utopie, c'est l'expérience de la Commune, c'est la tâche urgente, immédiate, du prolétariat révolutionnaire. »
(LÉNINE : ouvrage cité, tome XXV, pp. 457-460.)


La Commune est aussi le peuple en armes. « Le premier décret de la Commune fut donc la suppression de l'armée permanente, et son remplacement par le peuple en armes » dit Marx. La Commune a échoué, mais elle avait fait trembler la bourgeoisie. Marx disait qu’ils étaient trop « bons garçons » parce que les communards n’avaient pas été dénicher les Versaillais pour en finir. C’est une leçon de l’histoire que la bourgeoisie n’a aucune mansuétude pour le peuple. Souhaiter la paix et le règlement pacifique est naturel et c’est un sentiment populaire légitime, mais le pacifisme élevé en principe n’aboutit qu’à la trahison ou au massacre.


Une dernière leçon nous vient de la Commune de Paris, et c’est encore Marx qui la tira :

la nécessité d’un parti communiste, d’une avant-garde de la classe révolutionnaire.

Il va sans dire que le pitoyable spectacle donné par la direction révisionniste du pcf, au cul de la caravane Mélenchon, mettant en berne son propre drapeau pour être autorisé à soutenir l’insoumis, en montre lui aussi, mais par l’absurde, la nécessité

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