Sujet :

une nouvelle monnaie pour le monde ?

Xuan
   Posté le 02-06-2009 à 00:04:38   

Plusieurs articles ont déjà été publiés sur le sujet, en particulier à propos de la crise économique mondiale, reprenant les propositions chinoises au G20 ou signalant la distance prise progressivement par la Chine envers le dollar.
https://humaniterouge.alloforum.com/nouvelle-crise-financiere-mondiale-t2552-2.html

Ci-dessous un article publié par Danielle Bleitrach dans Changement de société
http://socio13.wordpress.com/2009/04/07/une-nouvelle-monnaie-pour-le-monde-cest-une-necessite-la-questioncomment-et-par-qui-sera-t-elle-construite/


Une Nouvelle monnaie pour le monde ? C’est une nécessité, la question:comment et pour qui sera-t-elle construite.


Publié 7 avril 2009

Commencent à surgir un certain nombre de discours sur l’inutilité d’une monnaie universelle, sur le fait que ce serait une manière de dominer le monde, qu’il faut faire table rase.Et s’intéresser essentiellement à la menace climatique, ce qui n’est pas faux, changer nos manières de vivre, ce qui est vrai. Bien! Mais je partage totalement à ce propos la remarque de contreinfo sur le propos du Vert Besset, chantre de cette table rase :
“une société privée du jour au lendemain de ce service public qu’est la monnaie, bien imprudemment concédé en des mains peu fiables, serait dans la situation catastrophique de n’avoir d’autre recours que le troc, et verrait s’arrêter du jour au lendemain l’ensemble de l’activité, chacun se trouvant privé de revenu, pratiquement devenu incapable de se nourrir, faute de monnaie en circulation en quantité suffisante. Quel serait le coût social et humain si une situation du type que celle que l’Argentine a connu se propageait dans des dizaines de pays ? S’il est certain que l’urgence climatique et écologique requièrent une action rapide et résolue, celle-ci ne peut être menée avec quelques chances de succès qu’avec une machine économique en état de marche, pas au milieu des ruines, du désespoir et de la désagrégation des sociétés. Contre Info. “
En attendant les verts s’apprêtent derrière Cohn Bendit à nous faire nous engouffrer dans l’Union Européenne. Mieux cette vision de la table rase fait étrangement songer aux illusions que depuis le début de cette crise (août 2007) je rencontre autour de moi. Le véritable obstacle à la prise de conscience, à l’intervention, était que tout le monde était convaincu qu’il s’agissait d’une crise financière donc sans effet sur une économie “réelle” (comme le disait madame Lagarde en nous expliquant que celle-ci était saine), et que les seule victimes seraient ceux qui avaient des avoirs, des actions. Mais personne n’envisageaient les effets immanquables sur l’économie de la thrombose financière.
Jusqu’au moment où l’on voit aujourd’hui gonfler les chiffres du chômage et nous n’en sommes qu’au début, à moins de croire que le socialisme ce sont les crèpes sur un feu de bois, ou la fin de la rareté et de la loi de la valeur, ignorer le rôle de l’équivalent monétaire est très grave dans ses conséquences. Il est vrai que dans ce domaine les partis, leurs dirigeants, les élites, ont fait fort, très fort en n’expliquant rien (comprenaient-ils eux-mêmes je l’ignore ou alors c’était pour techniciser au lieu de mobiliser). Et voici que l’on voit ressurgir les mêmes ignorances: le système capitaliste s’effondre tant mieux, on va pas le sauver et ceux qui aujourd’hui se battent pour créer des pontages régionaux, voir pour tenter de trouver des liens d’échange internationaux sont confondus avec les puissances dominantes. la proposition de la Chine, celle de la Russie, celle de Chavez tous dans le même sac que ceux qui veulent maintenir l’hégémonie de Wall street. Ce genre d’”analyse” est celle des black bloke de l’économie. Et pour ajouter à la confusion générale, on affirme que la Chine est devenue la première puissance coloniale, tous cela est stupide et criminel parce qu’il faut conscientiser les masses au lieu de les aliéner. Alors voici deux textes pour nous aider à réfléchir:

1) celui par lequel récemment notre ami Luoge parlait du rôle de la Chine au G 20, en particulier par rapport aux pays en développement et sa stratégie en général.

2) Ensuite la réflexion de l’ambassadeur du Venezuela en Uruguay, Franklin González

Analyse de Luoge sur le rôle de la Chine

A propos du G20, je crois comme vous que la Chine, en se posant en défenseur résolu et sans compromis des intérêts des pays dits « en développement » a mis sur la table – paisiblement mais fermement, à la manière chinoise que l’on peine tant à comprendre chez nous – les questions essentielles. Les rapports de force étant ce qu’ils sont, Hu Jintao n’a certes pas eu gain de cause mais j’ai l’impression qu’il ne se faisait aucune illusion, qu’il savait que ce sommet déboucherait comme d’habitude sur un « consensus » aussi tapageur que vide de substance, de tout engagement concret.
Mais les questions sont maintenant sur la table et, si les gouvernants du monde occidental s’obstinent à faire la sourde oreille aux analyses et aux propositions chinoises pour tendre vers un monde « stable et harmonieux » , il ne me paraît pas exclu qu’ils doivent alors faire face bientôt à une sorte de stratégie de contournement: les mécanismes de régulation et de contrôle (économiques, financiers, monétaires), dont le capitalisme européen et états-unien ne veut à aucun prix, pourraient être mis en place régionalement; il y a déjà des amorces de cette tendance en Asie, en Amérique latine et même en Afrique.
La délégation chinoise à Londres semble d’ailleurs avoir profité de l’occasion pour engager une multitude de contacts bilatéraux, en particulier avec le Brésil et l’Inde. Le journal télévisé de la TV chinoise (CCTV4) accordait significativement une très grande place à ces contacts. Ce que la Chine demande, c’est une monnaie qui soit définitivement déconnectée de la spéculation, c’est aussi un système financier fortement amaigri, c’est-à-dire épuré de ses activités parasitaires et spéculatives. On ne peut pas comprendre autrement les concepts d ’ « harmonie » et de « stabilité ».
A cet égard, il est intéressant de prendre connaissance du passage suivant d’un article du Quotidien du Peuple (01/04/2009) que je me permets de traduire du chinois:

« Le système financier international a besoin de s’appuyer sur des règles et des institutions qui s’en portent garantes comme il y a aussi la nécessité de créer simultanément un climat de confiance. En effet, en un temps éclair, la loi de la jungle, l’égoïsme extrême, l’esprit de clan ont donné le ton aux rapports internationaux; le monde financier a été voué à se transformer en une sorte de jeu morcelé dominé par une logique glaciale de course au profit. Il a fini par y perdre sa santé et sa stabilité pour ne plus laisser d’espace à un développement soutenable. »

N’est-ce pas, de façon très claire, une manière de poser la question de la compatibilité des logiques capitalistes avec la revendication d’un développement stable et harmonieux de l ’économie mondiale ? La réponse est du côté du camp occidental. On la connaît: il n’est question que d’une « moralisation » , au demeurant illusoire; dans la pratique, on fait marcher la planche à billets pour injecter des fonds dans un secteur financier en perdition avec pour seule perspective la poursuite à grande échelle d’activités spéculatives funestes.
Dans ce contexte il est significatif de relever l’état de santé insolent des banques chinoises (sur lesquelles l’État exerce un contrôle strict et dont les cadres dirigeants sont nommés par le Parti communiste!) qui ont eu la bonne idée de ne pas se livrer aux jeux pervers des banques occidentales. Pour 2008, les trois plus grosses banques chinoises ont réalisé un excédent de près de 30 milliards d’euros qui pourront être réinjectés dans l’économie du pays. Donc pas besoin en Chine de racheter des actifs toxiques aux frais de la population…

Une Nouvelle monnaie pour le monde ? par Franklin González


Le jeudi 2 de ce mois s’est réuni le G-20 à Londres et il adopté, entre autres mesures, un plan au moyen du quel sera injecté à l’économie mondiale en crise un billion de dollars, de la même manière il a approuvé l’imposition de sanctions aux paradis fiscaux, qui refusent de communiquer de l’information sur les présumés coupables d’évasion fiscales.

Nous soulignons à cause de leur importance deux déclarations faites au cours de cette réunion. D’abord celle du chef du gouvernement britannique, Gordon Brown, il est allé jusqu’à affirmer que “Le vieux consensus du sommet de Washington est terminé” et de l’autre, et devant l’optimisme généralisé sur les résultats du G-20, le président Barack Obama a dit” que personne ne savait” si ces mesures seraient suffisantes” pour sortir le monde de cette profonde crise.
Pendant ce temps, parallèlement et face à la nécessité de créer des alternatives qui permettraient que l’économie du monde dépasse la crise et ouvre le chemin pour une plus grande croissance financière stable et de confiance, en provenance de divers lieux de la planète, des voix et des propositions ont surgi, non seulement en déniant la capacité du dollar à être une monnaie solide et universelle, mais en proposant la création d’une devise internationale se qui substitue à la monnaie nord-américaine et crée un nouveau système monétaire.

En ce sens, les autorités Russes ont commencé à parler d’implanter un régime commercial d’argent indépendant internationalement.

Après, depuis la Chine il fut question d’adopter une nouvelle monnaie de réserve internationale pour remplacer le dollar, stabiliser le climat monétaire mondial et protéger leur gigantesque réserve de change.

Le président du Brésil, Lula Da Silva, a dit que “c’était une initiative trés importante qui meriterait d’être débattue” et le président Chávez a commenté que “le Venezuela modestement appuyait cette idée” et il a ajouté: “là-dessus il faut jouer fort; il y en assez de la tyrannie et de la dictature du dollar”.

En l’Amérique latine et aux Caraïbes des alternatives différentes au dollar sont également cherchées et des propositions sont faites pour réussir à faire des échanges directs entre les pays de la région. L’utilisation de monnaies locales pour le paiement des opérations de commerce extérieur entre l’Argentine et le Brésil est déjà un fait. Le Système Unitaire de Compensation Régionale (le Sucre), une proposition qui est discuté au sein des pays de l’ALBA, plus l’Équateur, signifie la création d’une zone monétaire, une Chambre de Compensation de Paiements, un fond de stabilisation et de réserves avec apports des pays membres, afin de financer politiques de réponse ouverte à la demande pour affronter la crise et pour soutenir une politique d’investissements pour le développement d’activités économiques complémentaires.

La création d’une monnaie régionale latinoaméricaine réussira à générer de plus grandes opportunités pour l’économie et a des éléments communs qui permettent que les échanges commerciaux se fassent de manière directe, sans avoir à passe par l’aire du dollar.

Dans le même contexte, l’Association latinoaméricaine d’Intégration (Aladi)a fait à Montevideo, le 22 mars un séminaire, dans lequel des propositions pour dynamiser la convention des paiements et crédits réciproques dans l’usage des paiements en monnaies locales,dans le but d’élaborer la construction progressive d’une architecture financière régionale et subrégionale.

L’existence d’une monnaie solide qui mette un terme au joug du dollar permettra que les pays qui jusqu’à présent ont été désavantagés se remettent à flot. Sa circulation mondiale apportera comme bénéfices que les récurrentes crises des monnaies qui interviennent dans un lieu quelconque n’éclaboussent pas les autres, la crise des monnaies lesquelles on vit dans n’importe quel lieu n’éclaboussent pas les autres,comme cela se voit avec la crise actuelle dont l’épicentre se trouve aux Etats-Unis mais que grâce à l’universalité de sa monnaie, ils ont fini par réussir en convertir en un tsunami financier avec des effets négatifs pour le reste du monde.

Publicado en el diario La República (Montevideo). 05/04/2009
traduit Par danielle bleitrach pour changement de société

*Embajador de la República Bolivariana de Venezuela en Uruguay


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Edité le 02-06-2009 à 20:50:54 par Xuan


Xuan
   Posté le 07-06-2009 à 18:16:36   

MOSCOU, 3 juin (Xinhua) -- Le président russe, Dmitri Medvedev, a déclaré mercredi que son pays n'a pas écarté la possibilité de créer une monnaie de réserve supranationale à l'avenir.

M. Medvedev a qualifié l'idée de créer une devise supranationale de "très productive" dans l'extrait d'une interview accordée à la chaîne de télévision américaine, CNBC, diffusée mercredi par le Kremlin.

"La situation actuelle elle-même suggère qu'il devrait y avoir plus de devises de réserve", a-t-il fait remarquer, et d'ajouter : "Cela permettra d'avoir des options pour réagir si un problème devait survenir dans n'importe quelle économie".

" Des instruments déjà utilisés par le Fonds monétaire international, comme le droit de tirage spécial, représentent en fait un prototype d'une telle monnaie supranationale ", a-t-il expliqué.

Le président russe a également ajouté que le rouble devient un des fonds de réserve régional, tout d'abord dans la Communauté des Etats indépendants.
Xuan
   Posté le 27-06-2009 à 23:13:00   

Stiglitz à la Conférence des Nations Unies :


La Chine sur la bonne voie pour réformer le système monétaire mondial


La Chine se trouve sur la bonne voie menant à ses réformes du système monétaire mondial, a indiqué jeudi Joseph E. Stiglitz, Prix Nobel d'économie.

"Je pense que ce que la Chine fait constitue une déclaration claire concernant le fait que le dollar ne sera plus la seule base de la monnaie de réserve", a déclaré M. Stiglitz à Xinhua en marge de la Conférence des Nations Unies sur la crise financière et économique mondiale et ses impacts sur le développement, tenue au siège de l'ONU à New York.

Pour la première fois en plus d'un an, la Chine a réduit le volume des bons du trésor américains qu'elle détient, ce qui, selon des experts, a reflété les inquiétudes de la Chine sur la sécurité de ses avoirs accrochés au dollar.

"Le monde se débarrasse du système de réserve en dollars (...) Et ce dont nous avons besoin dans une économie mondiale est un système de réserve mondial. Se débarrasser donc du dollar en constitue la première étape", a indiqué M. Stiglitz.

La Chine, plus imporant détenteur de bons du trésor américains, n'est pas le seul pays à avoir restructuré en avril dernier le volume de ses réserves en bons du trésor américains. Le Japon, la Russie et le Brésil ont fait la même chose.

"Maintenant nous devons travailler à l'établissement d'un système mondial plus systémique en ce qui concerne le système de réserve mondial. Et je pense que le soutien que la Chine apporte à cette idée par le biais de divers moyens est très important", a conclu M. Stiglitz.


Source: xinhua Mise à jour 26.06.2009
Xuan
   Posté le 12-07-2009 à 22:19:41   

La Russie et la Chine proposent une monnaie commune globale


À l’occasion du G9 de L’Aquila (Italie), la Chine et la Russie ont réitéré leur demande d’abandon du dollar comme monnaie de réserve et son remplacement par un panier de devises. Il s’agirait d’une monnaie commune (et non unique) comparable à l’écu (et non à l’euro).

Lors du sommet, le président russe Dmitry Medvedev a sorti de sa poche une pièce prototype pour illustrer sa proposition.

Frappée en Belgique, elle porte sur la face les portraits des huit chefs d’État du G8 et sur le revers la devise "Unité dans la diversité".

[info http://www.voltairenet.org/article160992.html]
Xuan
   Posté le 20-08-2009 à 00:11:13   


Chine : diminution sensible de la détention des bons du Trésor américain


Selon les données publiées le 17 août par le Département du Trésor des Etats-Unis, jusqu'à fin juin dernier, le montant des dettes publiques américaines détenues par la Chine se chiffre à 776,4 milliards de dollars US, soit 25,1 milliards de moins par rapport au mois précédent (mai 2009) au cours duquel la Chine en détenait 801,5 milliards et une baisse de détention dépassant 3%. C'est la première fois depuis une année que la détention par la Chine de bons du Trésor américain diminue d'une telle ampleur.

Ce qui mérite d'être noté c'est qu'au moment où les emprunts publics américains détenus par la Chine diminuent, le Japon, deuxième pays du monde détenteur de ces emprunts, a augmenté dans de fortes proportions les dettes publiques américaines qu'il détient, lesquelles ont atteint 711,8 milliards de dollars US, soit une croissance de 34,6 milliards de dollars US. Avec la ‘diminution chinoise' et l’augmentation japonaise', l'écart de détention entre les deux pays est réduit une fois de plus. Quant à la Grande-Bretagne, troisième pays du monde détenteur de ce genre d'emprunts publics, les dettes publiques américaines qu'elle détient sont passées de 163,8 milliards en mai dernier à 214,0 milliards de dollars en fin juin dernier, soit une hausse de 50,2 milliards de dollars US et un accroissement de proportion de plus de 30,6%. Déjà au mois d'avril dernier, les emprunts d'Etat américains détenus par la Chine ont connu une faible baisse de 4,4 milliards de dollars US.


Source: le Quotidien du Peuple en ligne_le 18.08.2009
Xuan
   Posté le 09-10-2009 à 23:36:37   

Beijing Information le 09/10/2009

Achat de 50 milliards de dollars de titres du FMI par la Chine
— Quelles conséquences aura-t-il ?



Zhang Bin, chercheur à l'Académie des sciences sociales de Chine

Le 4 septembre, le Fonds monétaire international (FMI) a confirmé que la Chine achèterait 32 milliards de DTS (Droits de tirage spéciaux) émis par l'institution internationale, équivalant à 50 milliards de dollars américains ou 341,2 milliards de yuans chinois. Cet achat sera réglé en yuans chinois.
La Chine contribuera de cette façon au financement du FMI, dont l'une des tâches est de soulager les difficultés liées au déséquilibre de la balance des paiements internationaux des pays en développement et des marchés émergents.

Bien que les principales économies mondiales se soient plus ou moins ressaisies en cette période de sortie de crise financière, les défauts structurels perturbant l'économie globale demeurent inchangés. Le chemin vers la croissance ne sera sans doute pas sans vicissitudes. Les pays en voie de développement et les marchés émergents, dont la capacité de financement à l'extérieur demeure faible, auront sans doute du mal à rééquilibrer leur balance des paiements internationaux. Dans un tel contexte, l'accord entre la Chine et le FMI participe au redressement de l'économie mondiale ainsi qu'à la stabilité du marché financier international.

S'il est un peu tôt pour analyser toutes les conséquences de cet achat, on peut imaginer au maximum quatre cas de figure, dont la variable sera l'utilisation faite par le FMI des 341,2 milliards de yuans payés par la Chine. En tout état de cause, dans le bilan de la Banque Populaire de Chine, 32 milliards de DTS seront inscrits dans la colonne de l'actif, et 341,2 milliards de yuans figureront au passif.

Possibilité I
Si le FMI utilise les yuans versés par la Chine pour racheter des dollars auprès de cette dernière, la Banque centrale chinoise constatera une soustraction de 50 milliards de dollars dans la colonne de l'actif, mais un rajout d'une valeur équivalente en DTS. Quant à son passif, les 341,2 milliards de yuans chinois qu'elle aurait dû verser au FMI lui reviendront. Dans ce cas, la réserve en devises étrangères de la Chine sera plus diversifiée. La substitution d'une partie des dollars qu'elle détient par les DTS permet à la Chine d'éviter les pertes causées par la dévaluation du dollar américain.

Possibilité II
Si le FMI utilise les yuans que la Chine lui a versés pour acheter de la dette nationale américaine auprès d'autres institutions financières que la Banque centrale de Chine, cela permettra de soutenir les taux de rendement des emprunts publics américains et maintiendra parallèlement un taux d'intérêt du dollar à un niveau assez bas. A court terme, une telle opération permettrait de stabiliser la valeur nominale de la réserve en dollars de la Chine, et stimulerait légèrement la relance de l'économie américaine et mondiale. A long terme, cette opération exercera probablement une influence négative sur la capacité d'achat réelle de l'actif chinois en dollars, du fait du risque d'un retour de l'inflation et de la hausse du prix des marchandises de gros associé au niveau très bas du taux d'intérêt du dollar.

Possibilité III
Si le FMI ne procède qu'à un simple change des yuans chinois en dollars, et prête ces dollars directement aux pays en voie de développement, cela créera une demande de dollars et permettra, comme dans la deuxième possibilité évoquée, de maintenir le taux d'intérêt de la devise américaine. Toutefois, l'effet sera moins évident que dans le cas d'un financement de la dette américaine.

Possibilité IV

Si le FMI garde les yuans et les distribue directement sous la forme de prêts aux pays en développement, les conséquences seront complexes et dépendront de la façon dont seront employés ces yuans par les pays bénéficiaires.
Si ces derniers vendent les prêts en yuans pour acheter des dollars et résoudre ainsi le déséquilibre de leur balance des paiements internationaux, l'effet sera le même que dans le troisième cas de figure. Si les pays gardent les yuans dans leur réserve de devises étrangères et réduisent la part du dollar, cela signifierait dans une certaine mesure que le yuan remplace le dollar dans son rôle de monnaie de réserve internationale. Dans ce cas-là, l'internationalisation du yuan recevrait une forte impulsion tandis que la demande internationale de dollars s'en trouverait significativement diminuée. Il faut noter cependant qu'en conservant les yuans chinois, les pays concernés risquent de subir des pertes d'intérêts, à moins qu'ils ne parviennent à transformer ces prêts en yuans en capitaux rentables.
Xuan
   Posté le 11-10-2009 à 13:42:18   

Vers la fin du dollar en tant que monnaie d'échanges du pétrole?


7.10.2009


Le statut du billet vert en tant que monnaie d'échanges internationales est de nouveau remis en cause après que le journal The Independent n'ait révélé, mardi 6 octobre, que les états arabes ont lancé des négociations secrètes avec la Chine, la Russie et la France dans le but d'abandonner la devise américaine comme monnaie d'échange pour le commerce du pétrole.


Selon le journal, les ministres des finances et gouverneurs des banques centrales des pays concernés se sont réunis à plusieurs reprises pour mettre en place un panier de devises comprenant le yuan, le yen, l'euro, l'or et une monnaie commune aux pays du Golfe qui devrait être créée en 2010.
"La monnaie de transition pourrait bien être l'or, selon des sources de banques chinoises" , a encore indiqué le journal.

Toutefois, selon l'AFP, ce projet a été démenti par les pays cités. "Il s'agit de pures spéculations, il n'y a aucun fondement derrière ces rumeurs" , a indiqué à l'AFP le ministère français de l'économie.

Si la concrétisation d'un tel projet semble pour le moment fort éloigné, il s'agit d'une nouvelle alerte pour le billet alors que la Chine et d'autres pays émergents ont remis plusieurs fois en cause le statut de devise internationale du dollar. le billet vert, très instable depuis le début de la crise financière, a déjà connu récemment des cours très bas sur le marché des changes en raison de l'ampleur de la dette américaine, mais aussi des spéculations sur la perte de son rôle de monnaie de réserve.

Le mois dernier, Pékin avait vendu des bons du trésor en yuan à des étrangers. Ce fait a été interprété par plusieurs analystes comme un signe de l'émergence du yuan comme monnaie globale et totalement flexible. Mais jusqu'à présent, la Chine semble ne pas réellement désirer se détacher de son système de change fixé sur le cours du dollar, d'autant plus que Pékin est le premier détenteur de bons du Trésor américain au monde.

Pourtant, pour Jane Foley, économiste chez Forex.com, "il n'y a pas de fumée sans feu" , et "l'intérêt des Chinois pour les échanges commerciaux bilatéraux et pour des participations chez des producteurs d'énergie et de matières premières, montre clairement que la Chine a déjà avancé sur le chemin d'une diversification" de ses réserves au détriment du dollar, a-t-elle indiqué à l'AFP.

"Quelques pays émergents ont déjà entrepris des démarches bilatérales pour faire du commerce dans des devises locales, plutôt qu'en dollars. Mais instaurer une nouvelle unité de changes pour les marchés des matières premières serait beaucoup plus décisif" , observe Adarsh Sinha, analyste à la Barclay's Capital, qui estime toutefois que "l'article du Independent le fait sembler plus imminent qu'il ne l'est réellement” .

Suite à la publication de l'article du The Independent, le cours du dollar a été directement affecté. En fin de journée, à la bourse de New York, l'euro s'échangeait à 1,4715 dollar contre 1,4648 en début de journée.

source : radio86.com
Xuan
   Posté le 18-10-2009 à 20:46:13   

Pour "éliminer la dépendance du dollar" : l’ALBA lance le SUCRE


Réunis à Cochabamba (Bolivie), les membres de Alliance Bolivarienne por les Amériques (ALBA) ont donné le coup d’envoi au Système Unitaire de Compensation Régionale (SUCRE), "devise virtuelle" destinée à contrer la suprématie du dollar dans la région.

L’objectif est clairement affiché dans la déclaration finale signée par les représentants d’Antigua et Barbuda, le Venezuela, Cuba, la Bolivie, la Dominique, l’Équateur, le Nicaragua, le Honduras et Saint-Vincent-et-les-Grenadines, : le SUCRE naît pour devenir un "instrument pour conquérir la souveraineté monétaire et financière, l’élimination de la dépendance du dollar US dans le commerce régional, la réduction des asymétries et la consolidation progressive d’une zone de développement partagé".


Le "photo de famille" du VII Sommet

Annoncée à plusieurs reprises, cette intégration monétaire fait écho à la création récente de la Banque du Sud dont l’un des objectifs est aussi l’obtention d’une plus grande autonomie financière du sous-continent.

C’est dans le cadre de son VIIè Sommet que l’Alliance Bolivarienne por les Amériques (ALBA) a décidé de donner le coup d’envoi au rêve qui, pour les plus optimistes, devrait donner naissance à terme à une véritable monnaie unique. Le principe du sucre - nommé ainsi en hommage au héros de l’indépendance sud-américaine Jose Antonio Sucre (1795-1830) - avait été adopté lors d’un précédent sommet de l’Alba réalisé au Venezuela.
Xuan
   Posté le 22-10-2009 à 20:17:22   

article paru sur le blog Atlas alternatifle vendredi 16 octobre 2009 :


Vers la fin du dollar comme monnaie d'échange

Selon un article récent de Robert Fisk, les pays arabes ont lancé des initiatives secrètes conjointement à la Chine, à la Russie et à la France, qui visent à cesser d’utiliser la monnaie américaine pour le commerce du pétrole.

En septembre, l’Iran a annoncé que ses réserves de devises étrangères seraient, dorénavant, libellées en euros, et non pas en dollars. Les pays arabes du Golfe sont en train de préparer – avec la Chine, la Russie, le Japon et la France – la cessation du recours au dollar pour les transactions pétrolières, au profit d’un panier de devises comportant le yen japonais, le yuan chinois, l’euro, l’or et une nouvelle devise unifiée préparée par les pays membres du Conseil de Coopération du Golfe, qui regroupe notamment l’Arabie saoudite, Abu Dhabi, le Koweït et le Qatar. Des réunions secrètes ont d’ores et déjà été tenues entre ministres des finances et gouverneurs des banques centrales, en Russie, en Chine, au Japon et au Brésil, afin de travailler à ce projet, qui aura pour effet que le pétrole ne sera désormais plus échangé contre des dollars.

Cette évolution pourraît intensifier la guerre économique entre les Etats-Unis et la Chine, pour la conquête du pétrole moyen-oriental – transformant, de surcroît, les conflits endémiques de cette région en une bataille pour la suprématie de la première puissance mondiale. La Chine consomme plus de pétrole que les Etats-Unis, et elle en consomme de plus en plus, sa croissance économique étant moins efficace énergétiquement. La monnaie de transition, dans le mouvement prévu d’abandon du dollar, pourrait fort bien être l’or, laissent entendre certaines sources des milieux bancaires chinois.

Selon le président de la Banque Mondiale, Robert Zoellick : « Un des legs de cette crise sera sans doute la prise de conscience d’un bouleversement total dans les relations entre puissances économiques »

Par ailleurs on apprenait cette semaine que, à plus petite échelle, les membres de l'Alternative bolivarienne pour les Amériques - ALBA (Equateur, Venezuela, Cuba, Bolivie, Nicaragua, Honduras, Dominique, Saint Vicent et Grenadines, et Antigua et Barbuda) ont décidé de remplacer le dollar comme monnaie de leur commerce extérieur extérieur entre eux par le sucre dès 2010, cette monnaie pouvant devenir à terme commune à ces pays pour l'ensemble de leurs transactions.


Edité le 22-10-2009 à 20:42:44 par Xuan


Xuan
   Posté le 26-10-2009 à 19:42:04   


La Russie fera du renminbi chinois une de leurs monnaies de réserve



Alexeï Koudrine, vice-premier ministre et ministre russe des Finances, a laissé entendre la semaine dernière qu'à moyen terme, le dollar américain et l'euro continueront d'être les principales monnaies de réserve de la Russie, mais le renminbi chinois sera une nouvelle monnaie de réserve de notre pays.
A l'heure actuelle, la part du dollar dans la réserve en devises de Russie est diminuée à 49%, mais la part de l'euro a augmenté à 41% . Le reste, soit 10%, est occupé par la livre sterling et d'autres monnaies.
Au cours de sa récente visite en Chine, le Premier ministre russe Vladimir Poutine a dit que le renminbi arrivera à Moscou plus vite que les experts pensent.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne le 26.10.2009
Xuan
   Posté le 30-11-2010 à 18:57:54   

Algérie-focus publie un article détaillé sur ce nouvel épisode du déclin de l'hégémonisme du dollar :

La Russie et la Chine abandonnent le dollar



[ Poste par faycal le 29 nov 2010 ]

La Chine et la Russie ont décidé d’abandonner le dollar US et se résouent à utiliser leurs propres monnaies pour le commerce bilatéral, comme l’ont annoncé le Premier ministre Wen Jiabao et son homologue Russe Vladimir Poutine ce mardi.

Les experts Chinois ont affirmé que cette manœuvre est le reflet de relations plus étroites entre Pékin et Moscou et que le but n’est pas de défier le dollar, mais de protéger leurs économies nationales. « En ce qui concerne les accords de commerce, nous avons décidé d’utiliser nos propres monnaies » , a dit Poutine à une conférence de presse conjointe avec Wen à Saint-Pétersbourg.
Les deux pays étaient habitués à utiliser d’autres monnaies, particulièrement le dollar, pour le commerce bilatéral. Depuis la crise financière, cependant, des officiels haut placés des deux pays ont commencé à explorer d’autres possibilités.

Le yuan a maintenant commencé à s’échanger contre le rouble Russe au marché interbancaire Chinois, tandis que le renminbi sera bientôt autorisé à être échangé contre le rouble en Russie, a affirmé Poutine.
« C’est une étape importante dans le commerce bilatéral et c’est le résultat des systèmes financiers consolidés des pays du monde » , a-t-il dit.
Poutine a fait ses remarques suite à une rencontre avec Wen. Ils ont également présidé une cérémonie de signature de 12 documents, comprenant une coopération énergétique.
Les documents comprenaient la coopération aéronautique, la construction de chemins de fer, les droits de douane, la protection de la propriété intellectuelle, la culture et un communiqué commun. Les détails des documents doivent encore être publiés.
Poutine a affirmé que l’un des accords entre les deux pays concerne l’achat de deux réacteurs nucléaires à la Russie par la centrale nucléaire Chinoise de Tianwan, le complexe nucléaire le plus avancé de Chine.

Poutine a appelé à la hausse des ventes de ressources naturelles – la principale exportation Russe – à la Chine, mais le prix s’est avéré être un point de désaccord.
Igor Sechin, l’adjoint au Premier ministre Russe, qui domine le secteur de l’énergie Russe, a dit à la suite d’une réunion avec les représentants Chinois que Moscou et Pékin vont probablement se mettre d’accord sur le prix d’approvisionnement en gaz Russe vers la Chine avant le milieu de l’année prochaine.
La Russie cherche à ce que la Chine paye des prix semblables à ceux que le géant gazier Russe Gazprom facture à ses clients Européens, mais Pékin souhaite une réduction. La semaine dernière, les deux parties parlaient de 100$ pour 1000 mètres cube, selon des officiels Chinois.

Le voyage de Wen fait suite à une visite de trois jours du Président Russe Dmitry Medvedev en Chine en septembre, durant laquelle lui et le Président Hu Jintao ont inauguré un oléoduc transfrontalier reliant le plus grand producteur mondial d’énergie à la plus grande consommatrice en énergie.
Wen a affirmé lors d’une conférence de presse que les partenariats entre Pékin et Moscou ont « atteint un niveau sans précédent » et a juré que les deux pays ne « deviendront jamais ennemis » .
L’année passée, « notre partenariat coopératif stratégique a supporté des tests difficiles et atteint un niveau sans précédent » , a déclaré Wen, ajoutant que les deux nations sont maintenant plus confiantes et déterminées à défendre leurs intérêts mutuels.
« La Chine suivra fermement le chemin du développement pacifique et soutiendra la renaissance de la Russie en tant que grande puissance » , a-t-il dit.
« La modernisation de la Chine n’affectera pas les intérêts d’autres pays, tandis qu’une relation Sino-Russe forte et solide est en accord avec les intérêts fondamentaux des deux pays » .
Wen a affirmé que Pékin est prêt à donner un coup de fouet à la coopération entre Moscou et l’Asie du Nord-Est, l’Asie Centrale et la région de l’Asie-Pacifique, aussi bien que dans des organisations internationales majeures et sur les mécanismes à la poursuite d’un « nouvel ordre juste et raisonnable » en économie et politique internationales.

Sun Zhuangzhi, un chercheur en études sur l’Asie Centrale à l’Académie Chinoise des Sciences Sociales, a dit que le nouveau mode d’accord commercial entre la Chine et la Russie fait suite à une tendance mondiale après que la crise financière ait exposée les défauts d’un système financier mondial dominé par le dollar .

Pang Zhongying, spécialisé en politique internationale à l’Université Chinoise de Renmin, affirme que la proposition ne défie pas le dollar, mais vise à éviter les risques que le dollar représente.

Wen est arrivé dans la ville Russe ce lundi soir pour une réunion habituelle entre les chefs des gouvernements Russe et Chinois.
Il a quitté Saint-Pétersbourg pour Moscou mardi et devait rencontrer le Président Russe Dmitry Medvedev ce mercredi.


sos-crise.over-blog.com
Traduit au français par sos-crise.over-blog.com
Xuan
   Posté le 24-04-2011 à 11:39:46   

Afrik.com commente la dernière réunion des émergents du BRICS :

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SAMEDI 23 AVRIL 2011 / PAR VICTOR GUILBERT



Les Brics - Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud - Se sont réunis la semaine dernière en Chine.
Les cinq plus gros pays émergents défendent la refonte du système monétaire mondial qui mettra fin à la toute puissance du dollar dans les échanges internationaux.
Les Brics - Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud - semblent être à l’économie ce que les Non-alignés étaient à la politique dans les années 60. La requête d’un « nouvel ordre mondial » est devenue celle d’un nouvel ordre monétaire, en d’autres termes « la refonte du système monétaire international » .

Les dirigeants des cinq plus grands pays émergents étaient réunis la semaine dernière sur l’île chinoise de Hainan pour signer un accord de coopération. Ils ont souligné dans leur communiqué final de leur accord « les déficiences du système monétaire international existant » .
Ils souhaitent par conséquent le voir remanier.
Premier pas : l’accord liant les Brics prévoit l’ouverture de lignes de crédit dans les monnaies nationales pour les transactions commerciales entre ces pays.
Le poids des BRIC dans la croissance mondiale était de 20 % en 2003 et devrait passer à 40 % en 2025. En outre, les Brics représentent à eux cinq 40 % de la population mondiale et 18 % du PIB mondial.

A bas le dollar !

Objectif inavoué de ces puissances émergentes : mettre fin au règne du dollar dans les transactions internationales en ouvrant la voie à une monnaie alternative. Une priorité pour les Brics dont la croissance économique est basée sur les échanges commerciaux et non sur leurs marchés intérieurs. Ce processus permettrait également de baisser les risques d’inflation en diversifiant les devises en circulation sur le marché international.

Dans ce nouveau concert de monnaies, le yuan devrait jouer une partition importante. La devise chinoise est la plus forte des Brics.
Suite à l’accord de la semaine dernière, la banque de développement russe Vnesheconombank (VEB) pourra émettre l’équivalent de 500 millions de dollars d’obligations libellés en yuans pour une durée de 5 ans.

Autre piste pour remplacer le dollar : les BRICS ont proposé de réviser la composition des Droits de Tirages Spéciaux (DTS), une réserve monétaire du Fonds monétaire international (FMI), basée actuellement sur quatre devises, et de l’élargir à leurs monnaies nationales.
Une réforme envisageable d’autant que le prochain directeur du FMI pourrait être indien ou chinois.
Xuan
   Posté le 17-05-2011 à 21:45:07   

Le Quotidien du Peuple publie un article sur la réforme du système financier dans le cadre de la contradiction mondiale entre pays impérialistes et pays en développement.


La réforme du système financier et le réajustement des intérêts de la division internationale du travail


La crise monétaire internationale a dévoilé les maux du système financier mondial. Maintenant, à notre époque d'après-crise, la réforme de ce système est devenue un consensus dans la communauté internationale.

Cette réforme s'effectue sur deux plans. Sur le plan macro-économique, on entame une réforme du système financier international basé sur le dollar, et sur le plan micro-économique, a lieu une réforme du système relatif aux opérations et au contrôle financiers.
A ce jour, des progrès remarquables ont été obtenus : la part des nouveaux pays ayant adopté l'économie de marché dans le Fonds monétaire international (FMI) a augmenté ; en 2010, le Congrès américain a approuvé un projet de réforme du contrôle financier et Basell II a également été adopté.

Cependant, des problèmes demeurent :
le droit de véto que détiennent les Etats-Unis dans le FMI n'a nullement changé. Tant que cette situation ne changera pas, il sera difficile de faire des droits de tirage spéciaux une monnaie mondiale au sens propre du terme.

Sur le plan micro-économique, bien que le projet américain de la réforme du contrôle financier soit considéré comme la plus importante reforme depuis la crise, le problème de l'institution financière, la plus critiquée pendant la période de crise, n'a pas été abordé.
Basell II n'a pas abordé non plus ce problème.

A l'heure actuelle, le système financier international est dominé par les pays développés. Aux yeux de ces pays, cette domination est intouchable. La position du dollar américain, en tant que monnaie mondiale, n'a pas été ébranlée, malgré les importants changements du système financier international depuis la Seconde Guerre mondiale. Ce qui a apporté de grands bénéfices aux Etats-Unis.


Pendant un certain temps avant la crise monétaire internationale, les Etats-Unis ont appliqué une politique d'endettement pour la consommation. Après l'éclatement de la crise, le gouvernement américain a réalisé « la nationalisation des dettes individuelles » , à travers l'aide accordée aux institutions financières.
Et maintenant, il cherche à appliquer une politique monétaire d'assouplissement quantitatif pour promouvoir la dévaluation du dollar. Et cela pour atteindre son objectif de « mondialisation de ses dettes nationales » .
Il cherche par là à rejeter les dettes sur les pays créanciers.


Au cours de la compétition financière mondiale, les pays développés occupent une position favorable dans leur ensemble.
Le secteur financier est le secteur pilier hautement rentable des pays développés.
La rentabilité élevée du secteur financier de ces pays a été acquise sur les marchés mondiaux.

Par exemple, en 1980, les actifs nets des Etats-Unis à l'étranger étaient de 365 milliards de dollars et la rentabilité provenant de leurs investissements étaient de 30 milliards de dollars.
En 2004, les actifs nets américains à l'étranger représentaient une valeur négative de 2 500 milliards de dollars, alors que leur rentabilité nette provenant de leurs investissements étaient toujours de 30 milliards de dollars.


Pour les pays développés, la réforme du système financier mondial ne pourra s'effectuer, qu'à la condition qu'elle ne porte pas atteinte à leurs intérêts essentiels.
Pour les pays en voie de développement, il faudra réformer le système financier mondial actuel.
Evidemment, dans cette époque d'après-crise, le processus de réforme du système financier mondial dépend des rivalités entre les pays en développement et les pays développés.
Les pays en développement devront faire des efforts pour promouvoir la réforme du système monétaire mondial d'une part et augmenter d'autre part la compétitivité de leur secteur financier sur le plan international. Ceci, pour obtenir les intérêts de la division internationale du travail correspondant à leur puissance nationale réelle.


[Source: le Quotidien du Peuple en ligne du 13/05/2011]
Xuan
   Posté le 28-05-2011 à 14:11:39   

Sur la direction du FMI


F. Baroin – qui ne craint plus de se ridiculiser - déclarait dans les colonnes du Figaro que la Chine soutenait C. Lagarde au poste de directeur du FMI.
La Chine, comme toutes les économies émergentes est opposée à toute forme de candidature européenne, et avance ses propres candidats, avec le Brésil et l’Afrique du Sud.

Le Quotidien du Peuple apporte quelques indications sur le sujet :

"La dispute pour le poste de directeur général du FMI et la réforme de l'ordre financier international


La démission de Dominique Strauss Kahn accusé d'agression sexuelle a provoqué une course pour le poste de directeur général du Fonds monétaire international (FMI). Le 15 mai, l'Europe a proposé une candidate de son continent et le 24, le Brics s'est prononcé en faveur d'un candidat venant d'une nouvelle économie. En 10 jours seulement, les principales économies du monde sont impliquées dans cette course.

Quelle est la cause de ce phénomène ? Le déplacement du centre de gravité de l'économie mondiale. D'une part, le rapport entre le montant global des économies américaine et européenne et celui des nouvelles économies a changé nettement et la part des nouvelles économies ne cesse d'augmenter. D'autre part, les voix pour une réforme de l'ordre financier international se font de plus en plus vives, que ce soit au Sommet de Londres ou au Sommet de Pittsburgh du G20 de 2009. Aujourd'hui, cette réforme est devenue un objectif non astreignant.

Cette réforme comprend la réforme de la monnaie de réserve et la monnaie de facturation dans le monde et encore la restructuration de la plate-forme de l'ordre financier international. Puisqu'en 2009, le FMI a été reconnu encore une fois en tant que superviseur de l'ordre financier international et le créditeur le plus important, avoir dans son équipe dirigeante un porte-parole venant d'un continent autre que l'Europe et l'Amérique du Nord parait très important. Si sa direction demeure toujours dans les mains des Européens ou des Américains, cela signifie que le consensus de vues obtenu au cours de la crise financière pour élire ses responsables de manière transparente et réformer l'ordre financier international sera abandonné."
[…]
Xuan
   Posté le 31-05-2011 à 00:29:06   

Dans le Quotidien du Peuple un appel pour un nouveau FMI :


Plutôt créer un autre FMI que de se disputer le poste de directeur général de l'actuel FMI


Récemment, le problème du candidat au poste de directeur général du Fonds monétaire international (FMI) a suscité un vif débat au sein de l'opinion publique mondiale. L'Europe a rapidement proposé deux candidats à ce poste, alors que les pays du Brics ont déclaré le 24 mai qu'il faudrait rejeter le concept de nationalité dans l'élection du nouveau directeur général. La dispute est à son comble.

Cependant, selon une règle du FMI, le pays dont le droit de vote dépasse 15% peut opposer son veto à tout sujet de discussion. A l'heure actuelle, seul le droit de vote des Etats-Unis dépasse 15%, à 17,407%. Viennent ensuite les droits de vote du Japon et de la Chine, soit respectivement 6,464% et 6,394%. C'est pourquoi dans le FMI, seuls les Etats-Unis possèdent le droit de veto.

Ainsi, pour le FMI, ce droit de veto revêt la plus grande valeur. Bien que le poste de son directeur général soit aux mains des Européens, les Etats-Unis sont le « patron » réel de cet organisme. Certes, le directeur général du FMI possède un pouvoir important. Mais si important qu'il soit, il doit être exercé dans le cadre établi par les Etats-Unis. C'est le cas actuellement, d'autant plus que les Européens et les Américains sont les alliés. Si les nouvelles économies réussissent à gagner ce poste, à quoi pourra servir ce poste pour ces pays. Les nouveaux pays montants devraient réfléchir sur ce point.

Et encore, ce qui rend le FMI attirant, est qu'il peut fournir un soutien financier à ses pays membres. Depuis 2009, les fonds que possède le FMI ont augmenté, passant de 250 milliards de dollars à 900 milliards de dollars. Pour vous donner une idée concrète de ces 900 milliards de dollars, les réserves en devises de la Chine ont déjà dépassé 3 000 milliards de dollars, soit plus du triple. D'ailleurs, les fonds du FMI, qui ont subitement augmenté, ont un caractère de bulle, du fait qu'ils sont liés à la politique monétaire souple de la réserve fédérale américaine. Ainsi à l'heure actuelle, le rôle du FMI est très limité pour sauver l'Europe de la crise de la dette, bien qu'il soit aux mains des Européens. Quel résultat y aura-t-il pour les nouveaux pays montants, si un candidat venant de ces pays émergents est élu directeur général du FMI ?

J'estime que si les pays en développement n'arrivent pas à augmenter leur part dans le FMI, ils devront établir un FMI qui leur appartiendra, ceci pour obtenir la justice et la transparence en terme de doit de vote au sens propre du terme.

A l'heure actuelle, les conditions sont déjà réunies pour la création de cet organisme. Avant la crise financière, les fonds possédés par le FMI n'étaient pas très importants. A l'heure actuelle, les forces réelles des nouvelles économies ont dépassé de loin les fonds du FMI. Selon une étude du journal britannique « Financial Times », les prêts accordés par deux banques nationales de la Chine à des pays en développement ont déjà dépassé ceux de la Banque mondiale.

Sur ce problème, les pays en développement doivent avoir confiance en eux-même. Cette confiance ne doit pas provenir de leurs importantes réserves en dollars, mais de la monnaie de leur propre pays. Retenons qu'on ne doit pas dépendre du dollar que les émissions incessantes rendront toujours plus nombreux. En comptant sur leurs dollars, les Etats-Unis pourraient toujours obtenir un droit de veto, quelle que soit leur part dans le nouveau FMI et même s'ils n'y participent pas directement. C'est une raison importante pour laquelle le Japon, qui possédait d'énormes réserves en dollars à l'époque, était incapable de lancer un « système monétaire japonais et européen » avec les pays d'Europe occidentale. Aujourd'hui, la Chine et les autres pays montants ont toutes les conditions pour établir un « système monétaire des nouveaux pays montants ».

(L'auteur de cet article est Zhou Shumu, chercheur adjoint du Centre d'échange économique international de Chine)
Source: le Quotidien du Peuple en ligne
Xuan
   Posté le 20-06-2011 à 21:18:50   

Le Quotidien du Peuple insiste sur la nécessité de donner aux pays émergents en à la Chine la place qu'ils méritent dans le FMI.

Des experts soulignent le poids économique de la Chine au sein du FMI


Le Fonds Monétaire International (FMI) aura un nouveau directeur général dans les prochains jours en remplacement de Dominique Strauss Khan (DSK) qui a démissionné en mai 2011 suite au scandale d'agression sexuelle contre une femme de chambre de Novotel de New York.

Pour un grand nombre d'observateurs, la succession de DSK à la tête du FMI doit aussi être l'occasion d'apporter de profondes réformes au sein de cette institution de Bretton Woods.

Dans un éditorial, le journal l'Observateur de la RD Congo souligne que le FMI doit devenir une institution plus représentatif avec une place de choix accordée aux pays émergeants, en l'occurence la Chine, le Brésil, l'Inde, l'Afrique du sud.

"Aujourd'hui, le poids économique de la Chine sur l'échiquier international est tellement important que ce pays doit avoir la place qui lui revient au sein des intitutions de Brettons Woods, en particulier au sein Fonds Monétaire International" , indique l'Observateur.

L'avenir de l'économie mondiale se trouve du côté de l'Asie, notamment du côté de la Chine, estime ce journal.

"C'est la raison pour laquelle d'ailleurs que tous les candidats au poste du directeur général du FMI passe par Pékin, New Delhi, Brasilia pour faire passer leur message et surtout pour solliciter le soutien de ces pays pour cette élection" , conclut l'Observateur.

De son côté, le Père jésuite Léon de Saint Moulin, démographe et historien belge de l'Université Catholique de Kinshasa, a souligné que la crise financière internationale de 2008 a démontré que le système économique mondial a atteint ses limites.

"On ne peut pas aujourd'hui, au 21ème siècle, diriger l'économie mondiale avec un système dont les méthodes sont celles du 20ème siècle c'est-à-dire de l'après deuxième guerre mondiale. Il faut à tout prix répenser le système économique mondial, en tenant compte de poids de pays émergeants tels que la Chine, l'Inde, le Brésil, mais aussi des pays en voie de développement en Afrique" , déclare de Saint Moulin.

Pour le Dr Emmanuel Kabongo Malu, professeur en philosophie de l'histoire, le Fons Monétaire International (FMI) est un instument du capitalisme qui a plus appauvri les pays en voie de développement, en l'occurence les pays africains.

"Aujourd'hui, la Chine qui fait office de locomotive des pays émergeants influent avec force sur l'échiquier économique mondial. Son poids économique, sa forte réserve en devise font que il faut désormais compter avec elle (la Chine) pour la bonne marche de l'économie mondiale. Il en est de même pour d'autres pays émergeants comme l'Inde, la Corée du sud, le Brésil, l'Afrique du Sud" , affirme Kabongo Malu.

Le professeur Henry Kokolo de l'école de journalisme Ifasic souligne quant à lui que la Chine jouera à coup sûr un rôle de premier plan dans l'environnement économique à venir.

"C'est la raison pour la quelle la Chine est de plus en plus mise à contribution pour résoudre certaines crises économiques notamment celle qui touche l'Espagne et la Grèce" , explique le professeur en relations Internationales à l'Ecole de journalisme IFASIC.

Pour le profeseur Henry Kokolo, le futur directeur général du FMI doit tenir compte des réformes profondes que bon nombre de spécialistes demandent pour que le FMI redevienne vraiment une institution porteuse de developpement et de bien-être économique et social pour la planète.
Source: xinhua 20.06.2011
Xuan
   Posté le 30-07-2011 à 21:34:22   

Les échanges monétaires entre la Chine et le Kazakhstan s'effectuent désormais en yuan :

Les banques centrales de Chine et de Kazakhstan vont ouvrir des comptes spéciaux sur l'échange de devises


Les banques centrales du Kazakhstan et de Chine ont convenu d'ouvrir des comptes spéciaux, en vertu d'un accord d'échange entre le Yuan et le Tenge.
L'accord a été conclu lors de la septième réunion du sous-comité sino-Kazakh pour la coopération financière, qui s'est tenue lundi à Astana.
Les deux parties ont noté lors de la réunion que les échanges commerciaux entre les deux pays connaissaient une croissance stable, ce qui signifie que les deux pays peuvent utiliser leurs monnaies nationales pour les paiements.
Le Kazakhstan et la Chine se sont également mis d'accord pour renforcer leur partenariat sur les paiements en monnaies nationales et étrangères, pour améliorer le mécanisme de paiement entre des banques et pour envisager la possibilité de créer et d'améliorer le système de compensation en monnaies nationales.

Agence de presse Xinhua 2011/07/26
Xuan
   Posté le 11-08-2011 à 00:10:39   

Ahmadinejad appelle à un nouveau système financier mondial


Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a appelé la communauté internationale à mettre en place un nouveau système financier mondial.

Lors de la cérémonie de l’entrée en fonction du nouveau ministre du pétrole iranien Roustom Qassemi, Ahmadinejad a insisté sur l’importance d’établir des marchés financiers parallèles pour frapper la domination des Etats-Unis sur le système financier mondial.

« Tant que nous ne prenons pas de mesures adéquates dans ce domaine, les revenus du pétrole iront directement aux poches des Américains, comme c’est le cas au niveau de la domination du dollar américain sur les marchés internationaux » , a-t-il annoncé.
Et d’ajouter que seuls les facteurs politiques fixent les prix du pétrole et non pas l’offre et la demande, appelant à la création d’une bourse concurrente pour le pétrole afin de mettre fin à la domination du dollar.
[...]

Source Al Manar
Xuan
   Posté le 31-08-2011 à 22:40:13   

La guerre en Libye et le dinar d'or :


Une vidéo indique que le pétrole n'est pas le seul enjeu de la guerre en Libye : http://www.youtube.com/watch?v=FA2OxRJ_SRo&feature=player_embedded
zorba
   Posté le 01-09-2011 à 05:12:01   

L'impérialisme fait toujours la guerre aux peuples qui lui opposent une résistance. Et tous les moyens sont bons,
- en inventant Hitler pour écraser le mouvement communiste en Europe, surtout en URSS,
- en manipulant l'ONU pour piller la Corée, faire peur (sans réussir) aux chinois de Mao,
- avec les sionistes israéliens pour protéger les inéêts pétroliers du Moyen Orient
et avec les fantoches de l'Union européenne, Sarkozy, Cameron et les socialistes pour attaquer la Lybie et se préparer à la suite en Syrie.

Seule la dictature du prolétariat peut donner le moyen aux peuples de résister à ces agressions, pas les discussions stériles amenant le révisionnisme et l'abandon de l'objectif final, le renversement de l'ordre capitaliste.
Xuan
   Posté le 23-01-2012 à 00:11:48   

Le site d’information libanais Almanar publie le 22 janvier :

L’Iran et la Russie suppriment le dollar de leurs échanges commerciaux



L'ambassadeur iranien, à Moscou, a fait part de la suppression du dollar, dans les échanges commerciaux entre l’Iran et la Russie. Le Rial et le Rouble remplaceront désormais le dollar dans ces échanges, conformément à un accord conclu entre les deux parties, a déclaré Seyed Mahmoud-Reza Sajjadi.

Les actes de Téhéran sont avant tout une réponse aux nouvelles sanctions américaines imposées contre l'Iran.

Dans ce contexte M.Sajjadi explique: "Du point de vue de la Russie les sanctions contre la Banque centrale de l'Iran ne sont pas légitimes. Par sa démarche Moscou veut assurer que le problème avec le programme nucléaire iranien ne peut être résolu qu'à travers les négociations" .

De son côté, l’expert russe Leonid Poliakov estime que ce n’est pas seulement la politique, mais aussi les intérêts économiques qui expliquent la démarche russe.
"L'apparition d'un acteur tel que l'Iran c'est une nouvelle motivation pour l'économie russe", déclare pour sa part l'expert russe Dmitri Alexandrov.

Rappelons que début janvier le président américain Barack Obama a promulgué une loi de financement du Pentagone qui renforce les sanctions contre le secteur financier de l'Iran. Les nouvelles mesures prévoient d'autoriser Obama à geler les avoirs de toute institution financière étrangère qui commercerait avec la Banque centrale iranienne dans le secteur du pétrole.
zorba
   Posté le 23-01-2012 à 04:45:26   

La Russie de Poutine n'étant pas à un retournement de veste près, il y a lieu d'être prudent avec ce genre de déclaration.

Les iraniens ne doivent pas oublier que la Russie, et la Chine, ont laissé faire l'ONU, c'est à dire l'OTAN, en Lybie pour se contenter de jouer les pleureuses une fois les bombardements du pays réalisés et khadafi assassiné.
Xuan
   Posté le 24-02-2012 à 23:26:23   

Source : latribune.fr avec Reuters
24/02/2012

à l'occasion du G20 ce week end,

Les Brics veulent créer leur banque


Des responsables de grand marchés émergents discuteront de la création d'une banque multilatérale pour financer des projets dans les pays en développement lors de la prochaine réunion du G20 ce week-end, a annoncé jeudi un haut responsable du gouvernement brésilien.
Les délégués du Brésil, de la Chine, de la Russie et de l'Inde, qui font partie des grands pays émergents (Brics), se réuniront samedi matin en marge de la réunion des ministres des Finances du G20.

"Ce sera discuté durant la réunion des Brics samedi" , a déclaré le responsable interrogé sur le projet de banque multilatérale. "L'idée est que les Brics offrent le capital de cette banque, mais nous devons encore discuter pour savoir si cette banque servira à octroyer des prêts à d'autres pays émergents" , a déclaré le responsable. "L'idée n'en est qu'à ses débuts" et les pays ne devraient pas à priori parvenir à une décision ce week-end, a-t-il précisé en ajoutant : "Le ministre (Guido Mantega) est bien disposé envers cette idée" .

Le Brésil, en forte croissance, cherche depuis des années à accroître son influence à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international. Guido Mantega a appelé à une élection transparente pour le remplacement de Robert Zoellick à la présidence de la Banque mondiale. Celui-ci doit quitter son poste en juin.



Sur le blog Actu Forex G20 : Les BRICS militent pour la création d’une nouvelle « banque mondiale » :

[...]Est ce le moyen de faire pression sur les pays occidentaux et particulièrement sur les États-Unis qui sont maitre du FMI et de la banque mondiale ? (de son vrai nom la banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD))
Certainement, étant donné qu’il est de rigueur que cela soit un Européen au poste de président du FMI et un américain à la tête de la banque mondiale depuis leurs créations…[...]



Edité le 24-02-2012 à 23:36:11 par Xuan


zorba
   Posté le 25-02-2012 à 11:16:00   

Quels faits nouveaux permettent d'avancer cette issue? QUi me réjouira,si elle se réalise assez rapidement.
Xuan
   Posté le 25-02-2012 à 14:22:05   

On en saura davantage à la fin du week end.
Xuan
   Posté le 31-05-2012 à 00:06:40   

Deux événement plus récents confirment cette orientation. Elle progresse au rythme des rapports multilatéraux entre les BRICS, mais aussi entre d'autres états, avec une apparente lenteur.
Mais celle-ci est rendue nécessaire par les conséquences considérables, inédites et irréversibles de ces transformations.

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Le 2 avril le site Afrique démocratie titrait :

Les BRICS lâchent le dollar


Les pays du bloc des BRICS regroupant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, ne devraient plus utiliser le dollar américain dans leurs échanges bilatéraux.

C’est ce qui a été décidé au terme 4e sommet des dirigeants de ces cinq pays, jeudi dernier dans la capitale indienne. Un document intitulé Déclaration de Delhi a été adopté par les BRICS dont les banques centrales ont signé, rapporte l’agence de presse Xinhua, «un accord-cadre sur les facilités de crédit entre les monnaies des cinq pays et une convention multilatérale de confirmation des facilités de crédit au sein des BRICS» .


Selon la même source, les deux accords consacrent le principe d’une coopération bilatérale dans un cadre multilatéral, afin de promouvoir les activités liées au commerce, aux services et aux investissements dans les monnaies nationales des cinq pays membres à l’intérieur de leurs frontières. Les BRICS peuvent ainsi utiliser leur propre monnaie dans le cadre des échanges commerciaux, des investissements bilatéraux et des activités de financement, ce qui pourrait, à terme, leur permettre de réduire leur dépendance par rapport au dollar américain, d’éviter les risques liés à la fluctuation des devises internationales et de réduire leurs frais commerciaux.

Dans la Déclaration de Delhi adoptée par ce sommet, les cinq pays membres ont exprimé, en outre, leur volonté d’étudier la faisabilité d’une banque de développement qui viserait à mettre les ressources des cinq pays en commun afin d’apporter un soutien financier aux projets d’infrastructure et de développement durable des BRICS, ainsi qu’à d’autres pays émergents ou en développement. Les experts estiment que l’approfondissement de la coopération financière entre les BRICS contribuera à la construction d’un système globalement plus équilibré pour ce qui est du commerce mondial, des devises et des prix des produits, exerçant ainsi une influence profonde sur l’économie mondiale.

Les pays du BRICS, qui connaissent une forte croissance économique, représentent près de 20% du total mondial du produit intérieur brut, plus de 15% de son volume des échanges et environ 75% des devises étrangères. Leur contribution à la croissance économique mondiale dépasse maintenant les 50%. Le bloc était au départ un concept commercial visant à offrir aux entreprises multinationales d’importants indices économiques pour profiter des chances commerciales dans les marchés émergents. Depuis, il évolué en un mécanisme de consultations multilatérales et de coopération entre les économies émergentes, avec la montée des pays en développement et avec la coopération Sud-Sud en plein essor au cours de la dernière décennie.

Quant à la décision d’abandonner le dollar, les experts estiment que cela devrait provoquer «un véritable basculement du monde» . Si à moyen terme, aucune monnaie, pas même l’euro, ne semble pouvoir remplacer le billet vert dans son statut de monnaie internationale hégémonique, un scénario de fragmentation de l’espace monétaire mondial n’est pas à écarter, rendant plus que jamais nécessaire un haut degré de coopération monétaire internationale


Lyes Mechti
Source: elwatan.com

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Hier, Le Figaro titrait La Chine et le Japon court-circuitent le dollar

Le site iranien IRNA reprenait le même titre : La Chine et le Japon court-circuitent le dollar

Téhéran.Irna. 29 Mai 2012.
Economie. Chine.
La Chine et le Japon vont démarrer dès vendredi un échange direct de leurs devises sans passer par l’intermédiaire du dollar américain, ont annoncé les deux pays ce mardi.
Pékin et Tokyo ont conclu un accord bilatéral qui permettra pour la première fois d’échanger directement entre le yuan et le yen vice-versa sans passer par le billet vert.

Cet accord sans précédent vise à dynamiser les échanges commerciaux et les investissements entre la deuxième et troisième économie de la planète à l’heure où les perspectives de la croissance mondiale sont en berne.

Jusqu'à présent, le yuan et le yen s'échangeaient via le dollar qui sert de pivot dans la détermination du taux de change. Ce système, peu pratique, fait que 60% des transactions bilatérales sont actuellement effectuées en dollar.

C'est la première fois que Pékin accepte de tels échanges directs avec une autre monnaie majeure.

"En évitant de passer par une tierce devise, nous allons rendre plus aisé l'usage des deux monnaies, limiter les risques de perte pour les banques, réduire le coût des transactions et stimuler le marché de Tokyo" , a expliqué mardi le ministre nippon des Finances, Jun Azumi.

La Banque populaire de Chine (BPC, banque centrale) a salué un "pas important" qui va "faciliter l'usage du renminbi (nom officiel du yuan) et du yen dans le commerce et l'investissement bilatéral, promouvoir la coopération financière et améliorer les liens économiques et financiers entre les deux pays" .

A Shanghai, à l'instar du système prévalant pour la fixation de la parité yuan/dollar, le taux de change yuan/yen sera décidé par la BPC et non par la loi de l'offre et de la demande.

Chaque matin avant l'ouverture des cotations, la banque centrale chinoise se renseignera sur les prix auprès des acteurs du marché, puis annoncera le cours central du yuan vis-à-vis du yen pour la journée à Shanghai, a expliqué la BPC, de la même manière qu'elle procède pour fixer le taux yuan/dollar.

Cette décision sino-japonaise intervient dans le cadre d'une série d'accords bilatéraux conclus fin décembre, destinés à faciliter et renforcer le commerce et les investissements bilatéraux entre la Chine et son voisin le Japon, respectivement deuxième et troisième puissances économiques mondiales.



Le site IRIB(Iran French Radio) va plus loin Chine-Japon : transactions, en monnaie nationale, fin du dollar!

IRIB- La Chine et le Japon, en tant que deuxième et troisième géants économiques du monde, commenceront l'échange direct de leurs devises, le yen et le yuan, à partir du 1er juin.

Le lundi 28 mai, les médias pékinois ont annoncé que la Chine et le Japon allaient démarrer un échange direct de leur devise, le Yen et le Yuan, sur le marché de Tokyo. Cette décision a été prise, dans le sillage d'un accord, conclu, en décembre dernier, lors de la visite du Premier ministre japonais, à Pékin.

Toujours, selon cet accord, le Japon pourra, désormais, acheter les bons de trésor publiés par le gouvernement chinois. Les experts sont d'avis que, vu le grand volume d'échanges commerciaux sino-japonaise, ce récent accord constitue le plus important accord concernant les coopérations financières entre ces deux pays.

A noter que le volume des échanges commerciaux entre la Chine et le Japon a atteint 358 milliards de dollars, en 2011. L'échange direct yen - yuan apportera quelques avantages, pour tous les deux pays; d'abord, les fluctuations de dollars n'auraient plus d'impact sur leurs échanges commerciaux, dont les mécanismes seraient, désormais, plus faciles. Jusque-là, les monnaies nippone et chinoise s'échangeaient, via un système incorporant le dollar comme pivot dans la détermination du taux de change, mais, désormais, les hommes d'affaires, les investisseurs et les patrons d'usines des deux pays pourront, tout simplement, utiliser la monnaie d'autrui, pour mener leurs transactions.

A l'heure actuelle, moins d'un pourcent des échanges commerciaux sino-japonais s'effectue, via le yuan, tandis que le Japon constitue le plus grand partenaire commercial de la Chine.

Pour d'aucun, cet échange direct sera dans l'intérêt de Pékin, plutôt que dans celui de Tokyo, car cela représente le premier pas, dans la transformation du yuan en une devise interchangeable international, ce qui favorisera les activités de la Chine, dans les marchés financiers du monde.

En effet, cet accord signifie que la Chine cherche à accéder à un pouvoir juste, au niveau de son poids économique, sur l'échiquier mondial.

A présent, le dollar américain, l'euro, le franc suisse, la livre britannique et le yen nippon s'affirment, en tant que cinq devises crédibles de plusieurs pays, du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, alors que la récente démarche de la Chine et du Japon pourra transformer le yuan en une des devises crédibles.
D'autre part, cette décision du Japon fait preuve de la confiance qu'il a dans l'économie chinoise et la méfiance qu'il éprouve envers l'économie des Etats-Unis et de l'Europe. Cet accord se fera, donc, en quelque sorte, au détriment de l'économie américaine et de l'euro, et pourra se traduire par une réduction des cours de ces devises, face aux autres devises.


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Comme on peut l'observer, ces événements - conséquence de la crise des subprimes et des dérèglements induits dans le commerce international - évoluent à l'échelle de plusieurs années. Mais leur progression est irréversible.
Ils traduisent tous deux la fin du dollar comme monnaie universelle d’échange international. .
Le dollar monnaie universelle constituait jusqu'ici, avec la puissance militaire qui l'accompagne, le pilier de l'hégémonie US.
Et la puissance militaire des USA repose elle-même sur la suprématie du dollar.
Xuan
   Posté le 02-06-2012 à 00:21:47   

Dans les Echos JM Vittori interprète cet événement à sa juste mesure.
Il en déduit que le yuan lui-même remplacera le dollar, ce qui ne tient pas compte d'autres aspects que j'ai souligné comme l'émergence financière des BRICS.
Dans tous les cas, le remplacement du dollar ne saurait attendre "au moins deux décennies de travail" , de sorte que le concurrent du dollar ne peut être exclusivement chinois.
Je publie quand même ce texte qui contient quelques infos intéressantes.

Quand la Chine prépare le concurrent du dollar


Par Jean-Marc Vittori | 01/06

C'est sans doute la plus vieille loi économique : la mauvaise monnaie chasse la bonne. Appelée loi de Gresham, du nom d'un commerçant anglais du XVI e siècle, elle était déjà exposée dans « Les Grenouilles », pièce du poète grec Aristophane écrite au V e siècle avant notre ère. Aujourd'hui, cette loi n'est plus seulement économique, mais aussi médiatique. La mauvaise monnaie chasse la bonne dans les portefeuilles... et dans l'information. Les malheurs de l'euro et de sa zone saturent les journaux tandis que la montée en puissance du yuan chinois se fait discrètement à l'autre bout du monde, pistée par quelques rares experts.

Cette ascension annonce pourtant un basculement majeur de la finance mondiale, comme il s'en produit une fois par siècle. Et les indices du changement se multiplient. A partir d'aujour-d'hui, il sera possible d'échanger des yuans chinois en yens japonais sans passer par le dollar américain. En mars-avril, les experts de la Société Générale ont recensé... 17 signes d'ouverture financière en Chine, de l'accroissement des marges de fluctuation du yuan face au dollar jusqu'à l'autorisation donnée aux banques chinoises de détenir des positions en devises à court terme en passant par l'achat de dette publique chinoise par le Japon et l'annonce du lancement de produits dérivés en yuans à Hong Kong. En septembre dernier, Air liquide a été le premier groupe français à emprunter en yuans, comme l'avaient fait peu avant Caterpillar ou Volkswagen. Pour Louis Gave, cofondateur du centre d'analyse économique Gavekal, la création d'un marché obligataire en yuans à Hong Kong restera dans l'histoire comme « l'événement financier le plus important de l'année 2011 » .

Jusqu'à présent, la « monnaie du peuple », ou renminbi, passait pour devise négligeable. Si la Chine est devenue un géant commercial et l'un des grands de ce monde économique, elle était considérée comme un nain monétaire. Pour Pékin, le contrôle strict de la monnaie et de la finance était une priorité absolue. Pas question de les laisser aux mains du marché ! Un taux de change largement sous-évalué était indispensable pour emmener le pays sur la route d'une croissance débridée, tirée par les exportations. Et il n'était pas question de reproduire les erreurs du Japon, où l'ouverture de la finance dans les années 1980 est soupçonnée d'avoir contribué au gonflement d'une formidable bulle spéculative et au marasme qui a suivi l'explosion de ladite bulle. Ni les errements des dragons d'Asie, qui ont libéralisé leurs finances dans les années 1990 juste avant de connaître à leur tour une grave crise en 1997-1998.

Mais le petit yuan est désormais rentré dans l'adolescence. C'est un choix politique, qui s'explique par deux raisons majeures. D'abord, la sous-évaluation du renminbi passait par un soutien au dollar de plus en plus insupportable. Au fil des ans, la Chine a stocké les plus formidables réserves de change de l'histoire, plus de 3.300 milliards de dollars à l'heure actuelle. En 2006, les trois quarts de ses réserves étaient investies en dollars. Or les Etats-Unis ne peuvent plus être considérés comme le pays de la certitude absolue. Ces dernières années, son déficit budgétaire a été largement financé par de l'argent fabriqué par la Réserve fédérale. Pékin a donc cherché à diversifier ses réserves, où le billet vert ne pèse désormais qu'un peu plus de la moitié du total. Au-delà, le but est clair : cesser d'accumuler de l'argent américain. Quitte à laisser enfin le yuan grandir.

C'est ici que commence la seconde raison : les dirigeants chinois ont décidé de changer le moteur de la croissance chinoise. La consommation et non plus l'exportation doit tirer l'activité. Les salaires doivent donc augmenter. L'an dernier par exemple, ils ont monté de 15 à 20 %. Du coup, les exportations ralentissent tandis que les importations accélèrent. L'excédent des échanges courants chinois, qui avait culminé à 10 % du PIB en 2007, est revenu à 5 % en 2009-2010 et pourrait dépasser à peine 2 % cette année. Dans ses dernières prévisions publiées fin avril, le FMI estime que l'excédent ne remontera pas au-delà de 4 % à moyen terme, alors qu'il prévoyait auparavant un surplus moitié plus grand. Dans le jargon du FMI, le message est clair : avec la flambée des salaires en Chine et son appréciation de 20 % face au dollar depuis 2005, le yuan n'est plus sous-évalué. Dès lors, il devient beaucoup plus facile d'abaisser les barrières qui empêchent les capitaux d'entrer et de sortir de Chine car les investisseurs n'auront plus la tentation d'y investir massivement pour spéculer sur la hausse du yuan. Dans un essai éclairant (1), l'économiste Shahin Vallée montre aussi comment la Chine développe offshore des marchés financiers en yuans, aujourd'hui à Hong Kong et bientôt Londres (où une obligation en yuans est cotée depuis début mai), pour développer le rôle du yuan à l'international sans bousculer les banques en Chine, à la santé fragile.

Bien sûr, la route est longue pour faire du yuan une grande monnaie internationale. Ouverture accrue de la Chine aux mouvements de capitaux, refonte du système bancaire et financier, émission massive d'obligations solides pour que d'autres pays puissent constituer des réserves en yuans, renforcement du cadre légal... Il y en a pour au moins deux décennies de travail. Il faudra aussi prendre toute une série de décisions dans un jeu politique qui se complique. Mais les Chinois ont prouvé leur capacité à agir à long terme. Et surtout, contrairement aux Japonais et aux Allemands dans les années 1980, ils semblent avoir envie de faire de leur monnaie une grande devise internationale, avec les responsabilités qui vont avec. L'euro n'est pas devenu assez puissant pour contester le dollar. Le yuan pourrait constituer le premier vrai rival de la monnaie américaine, qui domine le monde financier depuis près d'un siècle.

(1) « The Internationalisation Path of the Renminbi », Working Paper 2012/05, Bruegel, mars 2012.
Xuan
   Posté le 15-06-2012 à 13:54:43   

Le Quotidien du Peuple publie un nouvel article sur la nécessité de rompre avec la domination du dollar et sur le commerce direct Yen/Yuan :

Pour échapper au piège du Dollar


Les transactions directes Yen-Yuan sont une nouvelle étape que prend la Chine pour tenter de se dégager de la dépendance excessive envers la monnaie américaine.

Dans le cadre des efforts visant à stimuler le commerce et les investissements bilatéraux, la Chine et le Japon ont débuté l'échange direct de leurs monnaies à Shanghai et à Tokyo le 1er juin dernier.

Permettre au Yuan de procéder directement à des échanges avec une autre monnaie majeure autre que le Dollar américain aidera la Chine dans ses efforts pour acquérir une plus grande puissance financière et de négociation.

La plus grande leçon que la Chine a tiré de la crise financière mondiale, c'est qu'elle devrait faire pression pour réformer le système monétaire international et accélérer l'internationalisation du Yuan. Il est aussi devenu de plus en plus évident que le système monétaire mondial dominé par le Dollar a non seulement brisé le mécanisme de croissance économique normale du monde, mais aussi causé le chaos économique et financier dans le monde entier. Ce «piège du Dollar», on peut le trouver dans tous les coins du monde.

L'émergence de « l'ère du Dollar » au cours de la seconde moitié du 20e siècle a été dans une large mesure une conséquence du rôle décisif des États-Unis dans l'élaboration des règles du marché et des institutions mondiales. Le Dollar américain est ainsi devenu le centre du système monétaire du monde tandis que les autres pays, dépendant envers les exportations ou les ressources, ont dû rattacher leurs monnaies au dollar, affaiblissant ainsi l'indépendance de leurs politiques monétaires.

Un tel déséquilibre a donné lieu à « un renchérissement par rapport au Dollar, mais à une dépréciation à la maison » pour certaines devises et aggravé les déséquilibres du commerce mondial. Dans ce contexte, comment désindexer progressivement leurs monnaies du Dollar et renforcer leur indépendance monétaire est devenue une préoccupation urgente pour certains pays.

Pendant longtemps, la Chine n'a autorisée l'échange direct du Yuan qu'avec le Dollar, et toutes les transactions avec d'autres monnaies devaient se faire via le billet vert. En conséquence, la valeur du Yuan et son émission ont été influencés par les politiques monétaires des États-Unis. Ce qui a rendu difficile la mise en place d'un taux de change réel du Yuan.

L'internationalisation du Yuan s'est accélérée depuis 2010, surtout avec l'émission cette année-là d'obligations en Yuan par HSBC à Londres en avril, un mouvement qui a amorcé la mise en place d'un autre centre financier offshore en Yuans en dehors de Hong Kong, et l'accord conclu entre la Banque Mondiale et la Banque Centrale de Chine pour les investissements accrédités sur le marché interbancaire chinois des titres.

La Chine reste le plus important partenaire commercial du Japon. En 2011, le volume du commerce bilatéral a atteint un niveau record de 344,9 millions de Dollars US, soit une augmentation de 14,3 % d'une année sur l'autre. Toutefois, 60 % du volume du commerce bilatéral entre les deux pays est réglé en Dollars, ce qui a fait augmenter les coûts de transaction et les risques de règlement pour les deux pays et les a contraint à augmenter le taux de règlements commerciaux par le biais de leurs propres monnaies.

Il y a une grande motivation au Japon pour échanger directement le Yen avec le Yuan. Le vieillissement accéléré de la population et de l'industrie du Japon au cours de la dernière décennie a été un facteur-clé dans son incapacité à sortir d'une récession persistante. Pour atténuer l'impact du renchérissement du Yen sur son économie, le Japon a commencé à déplacer son axe de croissance économique vers l'étranger dans les années 1980. Dans le cadre d'une stratégie de ce type, certaines entreprises japonaises qui ont perdu des avantages sur leur territoire ont déplacé leurs établissements de fabrication et de fonctionnement vers l'étranger à la poursuite de plus gros profits.

Depuis le tremblement de terre catastrophique et le tsunami qui a suivi en mars de l'année dernière, le Japon a accéléré le déplacement de son développement industriel et de ses investissements vers d'autres pays, notamment vers la Chine. Dans ce contexte, la négociation directe Yuan-Yen sans recourir au Dollar américain ne fera pas seulement offrir davantage d'opportunités à la croissance industrielle et commerciale du Japon, cela permettra également de promouvoir une meilleure intégration économique asiatique.

Les pratiques passées montrent que si une monnaie est en passe de devenir une monnaie internationale de premier plan, cela commence à partir de l'acquisition d'une position de tarification et de règlement dans le commerce international de marchandises en vrac, en particulier les sources d'énergie, comme le montre l'établissement de l'hégémonie du Dollar dans le commerce mondial de l'énergie au cours des dernières décennies. La formation du cycle d'un « Dollar, Dollar du pétrole, et Dollar des produits de base », un cycle fermé de circulation des capitaux mondiaux, a dans une large mesure décidé de la distribution de la richesse mondiale.

Un élément clé pour juger si la monnaie d'un pays est une monnaie internationale dominante est sa part dans les réserves mondiales étrangères. Selon le Fonds monétaire international, plus de 60 % des réserves mondiales de l'étranger étaient constituées de Dollars américains à la fin du troisième trimestre de 2011. Derrière le Dollar figurent l'Euro, la Livre sterling et le Yen, le Yuan n'étant acceptée que par quelques pays en tant que monnaie de réserve.

Bien que confronté à un chemin tortueux avant son internationalisation, les transactions directes entre le Yuan et le Yen marquent une étape importante en avant dans le souhait de la Chine de se dégager de la dépendance excessive envers le Dollar américain. La désindexation du Yuan face au Dollar facilitera son processus de convertibilité gratuite avec les autres monnaies et lui fera jouer un rôle plus important dans la redistribution de la richesse mondiale.

L'auteur, Zhang Monan, est chercheur en économie au Centre d'Information de l'Etat.
Source: le Quotidien du Peuple en ligne
Xuan
   Posté le 20-09-2012 à 23:31:39   

Développement du commerce bilatéral sino-allemand en euros et en yuans


source : Reuters
30 août 2012

L'Allemagne et la Chine ont l'intention de procéder à une quantité croissante de leurs échanges commerciaux en euros et en yuans , est-il dit dans une déclaration commune issue des entretiens entre la chancelière Angela Merkel et le Premier ministre chinois Wen Jiabao à Pékin jeudi.

"Les deux parties ont l'intention de soutenir les institutions financières et les entreprises des deux pays dans l'utilisation du renminbi et l'euro dans le commerce bilatéral et les investissements" , a déclaré le texte de la déclaration.


Ce n'est pas une nouveauté que les relations commerciales progressent entre la Chine et l'Allemagne. Par contre l'utilisation de l'euro et du yuan dans les relations commerciales confirme une tendance :
> Le dollar n'est plus la monnaie d'échange universelle et les relations commerciales internationales existent indépendamment de lui
> L'Euro est une monnaie d'échange internationale
> Le yuan accède au rang de monnaie d'échange internationale
> Dans ces relations bilatérales il n'y a pas de monnaie dominante
> Ces relations bilatérales débordent du cadre sud-sud

De telles relations se sont succédées et accélérées depuis la crise.

Entre la Chine et la Russie ChinaDaily du 21/11/2010
La Chine et la Russie ont décidé de renoncer au dollar américain et de recourir à leurs propres devises pour le commerce bilatéral, ont annoncé mardi soir le Premier ministre Wen Jiabao et son homologue russe Vladimir Poutine[…]
"A propos de règlement des opérations, nous avons décidé d'utiliser nos propres monnaies» , a déclaré M. Poutine lors d'une conférence de nouvelles commune avec Wen à Saint-Pétersbourg.
Les deux pays ont l'habitude d'utiliser d'autres devises, notamment le dollar, le commerce bilatéral. Depuis la crise financière, cependant, de hauts fonctionnaires des deux côtés ont commencé à explorer d'autres possibilités.


Entre la Chine et le Brésil BBC news 22 juin 2012
"La motivation est d'être moins dépendant du dollar américain » , a déclaré à la BBC Sean Callow, chef stratège en devises chez Westpac.
"Nous verrons les entreprises des deux pays régler leurs comptes en monnaies locales» , a-t-il ajouté.


Entre la Chine et l’Australie
THe Financial Express vendredi 23 mars 2012
« l'accord avec l'Australie suit des accords similaires avec les pays dont la Corée du Sud, la Turquie et le Kazakhstan. La Chine est le partenaire commercial le plus important de l'Australie et représente environ un quart des ventes de marchandises de la nation à l'étranger. »

Entre l'Inde et le Japon
Reuters 28 déc 2011
(Reuters) - L'Inde et le Japon ont convenu d'une ligne de 15 milliards de dollars currency swap en roupies …

Entre l'Iran et la Russie
7 Jan 2012 Bloomberg : L'Iran et la Russie ont remplacé le dollar US par leurs monnaies nationales dans le commerce bilatéral, l'Iran gérée par l'Etat agence de nouvelles Fars, citant Seyed Reza Sajjadi, l'ambassadeur iranien à Moscou.
La proposition de passer au rouble et du rial a été soulevée par le président russe Dmitri Medvedev lors d'une réunion avec son homologue iranien, Mahmoud Ahmadinejad, à Astana, au Kazakhstan, de l'Organisation de coopération de Shanghai, a dit l'ambassadeur.


Entre la Chine et le Chili le 26 juin

etc.

La succession des accords bilatéraux de ce type prépare la transformation qualitative de la monnaie universelle, le remplacement du dollar par un panier de monnaies.


Edité le 21-09-2012 à 00:12:56 par Xuan


Xuan
   Posté le 07-10-2012 à 23:30:20   

La Chine veut augmenter ses réserves d'or grâce au Venezuela


La Chine se prépare à effectuer une révolution sur le marché mondial de l’or. Elle a obtenu l’accès à l’une des plus grandes mines du monde, Las Krestinas au Venezuela. Le groupe China International Trust and Investment Corp a signé un accord approprié. Précédemment, Pékin a annoncé son intention de devenir le deuxième pays au monde pour le volume de ses réserves d'or.


Aucun détail de la transaction n’a été divulgué. Lors d'un point de presse, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Hong Lei n’a même pas donné le nom de la banque qui a investi dans le projet.
Hong Lei a également jugé infondées et rejeté les allégations selon lesquelles Pékin échangerait ses investissements financiers au Venezuela contre des avantages politiques.
Précédemment, ces mines étaient sous le contrôle du groupe canadien Crystallex International Corp.
En 2008, le gouvernement vénézuélien a révoqué sa licence. Aujourd'hui, les Canadiens tentent d’obtenir une compensation de 3,8 milliards de dollars par le moyen de l'arbitrage international.

En termes d'investissements au Venezuela, la Chine se montre très généreuse. Il y a deux ans, l’Empire du Milieu a déboursé 20 milliards de dollars dans des projets d’infrastructure. Ainsi, en mars 2011, 4 milliards de dollars ont été investis dans le développement de nouveaux gisements de pétrole.

La Chine est prête à financer n’importe quel « projet en or », désirant devenir le deuxième pays au monde en termes de réserves d’or. Son désir est tout à fait compréhensible, explique l’expert de l'Institut de l'Extrême-Orient Iakov Berger.

«La crise financière a aggravé la situation des monnaies de réserve mondiales, et en particulier celle du dollar. Les actifs en dollars sont évidemment menacés, et cela est également valable pour les avoirs chinois en monnaie américaine. C’est pourquoi la Chine est à la recherche des solutions pour renforcer ses réserves, et la conversion de la monnaie papier en or semple être une solution» .

Actuellement la Chine est le sixième pays au monde pour le volume des réserves d’or. Pour se retrouver derrière les Etats-Unis, il lui faudra acheter 6.000 tonnes d'or. Même en quelques années, cela ne sera pas si facile, car il s’agit du double de la production annuelle d'or dans le monde.

L’Afghanistan aidera la Chine à remplir ses réserves. Le pays a récemment admis les entreprises chinoises dans ses mines. Par ailleurs, la Chine va acheter 2 tonnes d’or à la Corée du Nord.

De toute évidence, cette ruée vers l’or de la Chine portera un nouveau coup au dollar, et le marché de l'or fera face à une nouvelle redistribution, estime le chef du Centre d'études politiques Andreï Vinogradov.

«La Chine est intéressée par le contrôle du marché de l’or. Cela va affecter la fiabilité du dollar, et la perception du dollar comme principale monnaie de réserve. Le fait même qu'ils achètent des ressources aurifères dans différentes usines est le reflet d’une tendance générale - le dollar n'est plus associé à une monnaie mondiale forte» .

La Chine regarde avec méfiance le déficit géant de l’économie américaine et la crise de la dette dans l'Union européenne. Il y a une méfiance croissante par rapport au dollar et à l'euro, et par conséquent - une réorientation vers l'or comme unité de réserve.

L'or est perçu comme l'alternative la plus viable aux monnaies occidentales. Les Etats-Unis restent pour l’instant la première économie du monde, et le premier pays en termes de réserves d'or. Mais la Chine pourrait bien inverser cette situation en devenant le plus grand détenteur du métal jaune de la planète.

V. Fedorov

Source cameron voice
Xuan
   Posté le 19-10-2012 à 23:48:23   

Fin de l'hégémonie du pétrodollar pour la Chine


Le site examiner.com relève qu'à dater du 6 septembre la Chine achète et vend du pétrole avec sa propre monnaie le yuan :

« Pour la première fois depuis les années 1970, quand Henry Kissinger a forgé un accord commercial avec la maison royale des Saoud de vendre du pétrole en utilisant uniquement des dollars américains, la Chine a annoncé son intention de contourner le dollar pour les clients mondiaux du pétrole et a commencé à vendre la marchandise en utilisant sa propre monnaie. »

Dès le lendemain la Russie lui a emboîté le pas en annonçant qu'elle pourrait vendre du pétrole à la Chine en grandes quantités.




Cela signifie que le monopole de la vente du pétrole en dollars est désormais brisé.
Xuan
   Posté le 31-05-2013 à 22:42:58   

Les impérialistes européens cherchent une issue…du côté des banques chinoises


Cet article publié par Bloomberg marque en filigrane la défiance des capitalistes européens envers le dollar.


La Banque de France cherche un contrat de liquidité en Yuan pour la zone euro


Par Mark Deen - 29 mai 2013 - Bloomberg

Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer annonce qu'il a demandé l'accord des banques centrales de la zone euro sur les moyens de fournir un soutien de liquidité en yuan chinois pour favoriser les affaires de ces pays dans la concurrence.
« L'essentiel est un renfort de liquidités, qu’elles soient publiques ou privées» , a déclaré Noyer hier dans une interview au Bloomberg News à Paris. «Nous sommes en cours de recherche dans le domaine public. Nous parlons de la façon dont nous pouvons avoir un filet de sécurité publique avec un accord de swap (*) dans le système de l'euro » .

Paris est en concurrence avec Londres et Zurich pour devenir le centre du négoce en yuan en Europe, du fait que la monnaie chinoise est la plus largement utilisée dans le monde entier. Un accord de swap permettrait aux banques centrales de fournir des yuans aux banques commerciales dont les clients peuvent avoir besoin. La Banque d'Angleterre a déclaré en Février qu'elle envisageait de signer prochainement un accord de swap en devises sur trois ans.

Un système privé d'arrangement en liquidité est déjà mis en place, dit Noyer.
«Nous avons travaillé avec les autorités de Hong Kong, les banques chinoises » , a déclaré Christian Noyer. « Le système est actuellement mis en place. Les banques chinoises sont très intéressées et les grandes banques internationales aussi. »


Pour contacter le journaliste sur cet article: Mark Deen à Paris markdeen@bloomberg.net
Pour contacter l'éditeur : Craig Stirling à cstirling1@bloomberg.net


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(*) Le swap de devises (ou swap de taux d’intérêt et de devises) est un accord conclu entre deux parties qui s’échangent un montant déterminé de devises étrangères et s’engagent mutuellement à effectuer régulièrement des paiements correspondant aux intérêts ainsi qu’à se rendre le montant échangé à une échéance déterminée.
Xuan
   Posté le 16-05-2014 à 23:49:26   

source La Voix de la Russie
14 mai, 11:56

Moscou-Occident : des tensions bénéfiques pour le BRICS



WASHINGTON, 14 mai - RIA Novosti/La Voix de la Russie Les tensions envenimant ces derniers temps les relations entre la Russie et l'Occident peuvent encourager le développement de la coopération au sein des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), considère Dmitri Beskournikov, de la Chambre de commerce et d'industrie de Russie.

"La situation peut accélérer la création d'une banque des BRICS ou d'une zone de libre-échange" , a indiqué mardi à Washington M.Beskournikov, qui prenait part à une conférence intitulée "Business avec les pays des BRICS" .

"A mon avis, non seulement les BRICS, mais aussi beaucoup d'autres pays en développement se pencheront sur l'idée qu'un Etat n'a pas le droit de décréter à sa guise des sanctions capables de se répercuter sur leur économie, d'où la nécessité d'élaborer des mesures de protection" , a poursuivi le responsable.

Selon ce dernier, les sanctions américaines et européennes à leur stade actuel peuvent "discipliner" la Russie et favoriser la réorganisation de son économie. A titre d'exemple, il a cité le projet de la création d'un système de paiement national.
"Il me semble que toutes les sanctions décrétées à ce jour renforcent l'économie russe, ce qui se passera demain sera une autre histoire" , a conclu M.Beskournikov.

Suite au rattachement le 18 mars dernier de l'ex-république ukrainienne de Crimée et de la ville de Sébastopol à la Fédération de Russie, dénoncé comme une annexion par les autorités de Kiev, les Etats-Unis, le Canada, le Japon et l'UE ont entrepris une série de mesures politiques et économiques visant la Russie.

Les pays du G7 ont également menacé de décréter des sanctions sectorielles contre plusieurs secteurs de l'économie russe en cas d'escalade de la situation autour de l'Ukraine.

Lundi, l'Union européenne et le Canada ont élargi leur liste des sanctions ciblées en raison de l'absence de détente en Ukraine.
Xuan
   Posté le 29-09-2014 à 16:05:21   

Internationalisation du yuan :

La Chine lance les transactions directes yuan-euro




French.china.org.cn - Mis à jour le 29-09-2014

La banque centrale chinoise a autorisé le China Foreign Exchange Trading System d'effectuer les transactions directes du yuan vers l'euro, a-t-elle annoncé lundi.
"Les transactions directes yuan-euro sont favorables pour ... réduire les coûts de change pour les acteurs du marché" , a indiqué la Banque populaire de Chine (BPC) dans un communiqué publié sur son site Internet.

La banque centrale s'est engagée à offrir un "soutien actif" pour les transactions directes yuan-euro, indiquant que cela aiderait à approfondir les relations économiques et financières bilatérales.

Plus tôt cette année, la Chine a permis les transactions nationales directes vers la livre sterling anglaise et le dollar néo-zélandais pour encourager de telles transactions afin d'internationaliser la monnaie chinoise.
Xuan
   Posté le 30-09-2014 à 08:41:02   

Chine: début mardi de la conversion directe entre le yuan et l'euro


http://www.20minutes.fr/economie/1451413-20140929-chine-debut-mardi-conversion-directe-entre-yuan-euro

Il sera possible à partir de mardi d'échanger directement le yuan et l'euro, a annoncé lundi une autorité chinoise en charge des échanges de devises, alors que Pékin cherche à intensifier l'internationalisation de sa monnaie.
L'euro et le yuan pourront désormais être échangés de façon directe, et non plus en passant par l'intermédiaire du dollar pour calculer le taux de conversion comme c'est actuellement le cas, a indiqué l'opérateur du China Foreign Exchange Trade System (CFETS).

Cette mesure «permettra d'abaisser les frais de conversion, de soutenir les échanges commerciaux bilatéraux» tout en facilitant «l'usage du renminbi (nom officiel du yuan, NDLR) pour des investissements» et en dopant les «relations financières entre Chine et Union européenne», a estimé la banque centrale chinoise dans un communiqué.
En juin, la Chine --qui encadre encore très étroitement les échanges de sa devise-- avait déjà autorisé les transactions directes entre le yuan et la livre britannique.
Pékin permet depuis longtemps une conversion directe entre le renminbi et le dollar américain et, depuis quelques années, avec le yen japonais, les dollars australien et néo-zélandais, ou encore le ringgit malaisien.

De son côté, la banque HSBC a indiqué avoir reçu l'approbation des autorités pour opérer des échanges directs yuans/euros sur le marché interbancaire chinois.
«Autoriser une conversion directe entre le renminbi et la deuxième monnaie la plus utilisée dans le monde représente une étape importante de l'internationalisation du yuan» , a souligné Ryan Song, responsable des activités de marché en Chine pour HSBC, pointant le caractère «plus commode» des transactions entre deux économies majeures.

En dépit de multiples contentieux, l'UE est le principal partenaire commercial de la Chine --avec 559 milliards de dollars d'échanges bilatéraux en 2013 selon les douanes chinoises--, tandis que la Chine constitue le deuxième partenaire de l'Union.

Et l'Europe représente désormais 10% de l'ensemble des transactions libellées en yuans, selon la société financière Swift -- la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et le Luxembourg se situant même dans le top 10 des pays utilisant la monnaie chinoise (hors Chine continentale et Hong Kong).

Sur un an, la Grande-Bretagne a vu ses paiements en yuan grimper de 124%, l'Allemagne de 116%, la France de 44% et le Luxembourg de 42%, avait précisé Swift fin août, expliquant ces bonds par la conclusion d'accords bilatéraux de compensation entre la Chine et ces pays européens.

De fait, Pékin promeut activement l'utilisation du renminbi (ou «monnaie du peuple» ) hors des frontières chinoises, multipliant les coopérations avec les grandes banques centrales et les accords permettant des investissements directs en yuans.

La banque centrale a par ailleurs élargi en mars la fourchette journalière au sein de laquelle le yuan est autorisé à fluctuer par rapport au dollar, même si l'on est encore loin d'une convertibilité totale du yuan, Pékin redoutant des flux de capitaux incontrôlés.
La monnaie chinoise se situe au septième rang des devises les plus utilisées pour des paiements internationaux, avec une part de 1,57% en août, selon le rapport de Swift.
Xuan
   Posté le 10-10-2014 à 20:00:49   

Le Royaume-Uni lance le processus d'émission du premier emprunt d'Etat en renminbi hors de Chine


Publié le 2014-10-09 à 21:26 french.xinhuanet.com

LONDRES, 9 octobre (Xinhua) -- Le Trésor britannique a annoncé jeudi avoir commencé le processus d'émission du premier emprunt d'Etat en devise chinoise, le renminbi (RMB), hors de la Chine.

Trois grandes banques, dont la Banque de Chine, la HSBC et Standard Chartered, ont été désignées par le gouvernement britannique, a indiqué le Trésor dans un communiqué. Les recettes de ces obligations seront utilisées pour financer les réserves du pays.

L'émission de l'emprunt d'Etat britannique en renminbi montre le potentiel du RMB comme devise de réserve future, a expliqué le Trésor. Actuellement, le Royaume-Uni possède des réserves en dollars américains, en euros, en yens et en dollars canadiens.

Cette annonce représente "une mesure décisive" vers l'émission du premier emprunt d'Etat en RMB par un pays occidental, et fait suite à l'annonce faite par le ministre britannique des Finances George Osborne lors du récent sommet économique annuel entre le Royaume-Uni et la Chine à Londres, a indiqué le Trésor.

Annoncé lors d'une conférence de presse après le Sixième Dialogue économique et financier sino-britannique, George Osborne a dévoilé l'intention du gouvernement britannique d'émettre un emprunt d'Etat en RMB et d'utiliser les recettes comme réserves de devises étrangères.
Xuan
   Posté le 14-03-2015 à 08:46:17   

La Chine poursuit l'édification d'un Front Uni mondial contre l'hégémonie US.
Ses relations avec les pays du second monde vont dans le même sens.
Il s'agit de pays impérialistes dominés par la superpuissance US. Leurs intérêts impérialistes les conduisent à s'opposer à des degrés divers à l'hégémonie du $.

Ci-dessous un article des Echos :


Cette nuit en Asie : la docilité britannique face à la Chine insupporte Washington



La décision de Londres de rejoindre les rangs d’une banque multilatérale créée par Pékin pour concurrencer la Banque mondiale et le Banque asiatique de développement est vertement critiquée par Washington - Shutterstock

La décision de Londres de rejoindre les rangs d’une banque multilatérale créée par Pékin pour concurrencer la Banque mondiale et le Banque asiatique de développement passe mal outre-Atlantique.

Jusqu’où peut-on se rapprocher de la Chine sans courroucer les Etats-Unis ? A en croire le «Financial Times», le Royaume-Uni est en train d’aller trop loin sur cette trajectoire. Le quotidien des affaires britannique cite une source au sein de l’administration américaine qui ne mâche pas ses mots au sujet de la décision de Londres de rejoindre les rangs d’une banque multilatérale créée par Pékin pour concurrencer la Banque mondiale et le Banque asiatique de développement. Alors que la Banque asiatique d’infrastructures apparaît de toute évidence comme un projet chinois visant à reprendre la main dans une activité jusque-là menée par des institutions sous domination américaine ou japonaise, elle s’est lancée, à l’origine, sans la participation de pays comme le Japon, la Corée du Sud ou l’Australie – réticents, notamment, à l’idée de froisser Washington. Mais la Grande-Bretagne s’apprêterait à rejoindre la vingtaine de pays qui se sont engagés à abonder cette banque de développement. A en croire la source citée par le «Financial Times», il n’y aurait eu, sur ce sujet «aucune consultation avec les Etats-Unis».

A Washington, cette attitude est perçue comme contraire à la «relation spéciale» censée unir la première puissance mondiale à la Grande-Bretagne. «Nous sommes vigilants devant une tendance à être systématiquement accommodant vis-à-vis de la Chine, qui n’est pas le meilleur moyen de se positionner face à une puissance émergente », a commenté l’officiel américain. Déjà, les Etats-Unis reprochent actuellement à la Grande-Bretagne une tendance au désengagement militaire, avec des budgets de la Défense qui risquent de passer bientôt sous les 2% du PIB, un pourcentage défini comme un plancher dans les règles de l’OTAN.

Au vu de l’attitude de Londres face à Pékin, l’agacement de Washington est compréhensible. Après avoir reçu le Dalai-lama, et été cloué au pilori par la diplomatie et la presse chinoises, le Premier ministre britannique, David Cameron, a totalement changé d’attitude vis-à-vis de Pékin et multiplié les preuves d’allégeance face à un pays dont il veut capter une partie de la puissance économique et financière. La place financière de Londres, notamment, livre une intense campagne de lobbying pour devenir le principal centre offshore européen pour la devise chinoise, le yuan – elle est concurrencée notamment par Paris, tout aussi dynamique en la matière.

Au plan politique, une controverse a d’ailleurs secoué la classe politique britannique ces derniers mois : les autorités gouvernementales ont été d’une grande docilité après que Pékin eut refusé d’accorder des visas à une délégation de parlementaires souhaitant se rendre à Hong Kong pour y dresser un diagnostic de la situation politique. En pleine montée des tensions sur la question de la démocratie dans l’ancienne colonie britannique, Londres s’illustre actuellement par son silence.
Xuan
   Posté le 13-06-2015 à 10:40:43   

L'internalisation du Yuan revient sur le tapis, ci-dessous un article paru sur le réseau Voltaire le 12 avril, après l'opposition des USA début avril :


Incorporer le yuan aux Droits de tirage spéciaux


par Ariel Noyola Rodríguez

Malgré l’opposition des États-Unis, la montée globale du yuan est devenue imparable. Dans le cadre des réunions du FMI, le gouvernement chinois cherche maintenant à obtenir l’intégration du yuan dans les Droits de tirage spéciaux, une étape décisive pour le faire devenir une monnaie de réserve mondiale.


Avec le yuan, la Chine est désormais prête à contrebalancer la domination du dollar dans le Système Monétaire International. En 2009, Zhou Xiachuan, gouverneur de la Banque populaire de Chine a appelé à une réforme du système mondial des réserves ; les fluctuations violentes du dollar obligeaient à donner plus de confiance et de stabilité à l’économie mondiale. En fin de compte, la Chine a refusé de prendre en charge les coûts de la crise que cela avait généré à la bourse de New York.

Dans cette même perspective, l’agence de presse Xinhua a lancé une polémique en octobre 2013 sur la désaméricanisation du monde : l’endettement irresponsable de la part du gouvernement de Barack Obama augmentait les ‘déséquilibres structurels’ et révélait ainsi l’urgente nécessité de diminuer le pouvoir et l’influence des États-Unis [1]. En mars 2015, Li Keqiang, Premier ministre de la Chine, a demandé au Fonds Monétaire International (FMI) l’ouverture de discussions sur l’incorporation du yuan dans les Droits de tirage spéciaux (DTS).

Les DTS sont une réserve internationale créée par le FMI dans les années 60 pour compléter les réserves des banques centrales et soutenir le système des parités fixes établi en 1944. Au début, les DTS étaient calculées sur la base d’une valeur équivalente à 0,888 grammes d’or. Cependant, une fois que le président nord-américain Richard Nixon eût mis fin aux accords de Bretton Woods, au début des années 1970, les DTS furent calculés sur la base d’un panier de devises.

En pratique, les pays membres du FMI achètent les DTS pour s’acquitter de leurs obligations. Dans d’autres cas, ils les vendent pour moduler la composition de leurs réserves internationales. Dans ce contexte, le FMI agit en qualité d’intermédiaire entre ses membres et les porteurs autorisés des DTS pour garantir les échanges en monnaies « convertibles ».

Tous les 5 ans, la révision des DTS par le FMI devrait théoriser l’importance de ses devises dans les systèmes financiers et commerciaux du monde. Cependant, et malgré le rôle de plus en plus important des pays émergents dans l’économie mondiale la composition des DTS est restée inchangée : le dollar américain conserve 42% du portefeuille, suivi par l’euro avec 37,4%, la livre sterling avec 11,3% et finalement le yen (Japon) avec 9,4%.

Comment est-il possible, malgré la baisse du dollar de 70 à 60% dans la composition des réserves des banques centrales dans les 15 dernières années, que les parts de pouvoir des États-Unis au FMI n’aient pas été modifiées un minimum ? Il est évident qu’une telle disproportion divise les leaders du Parti Communiste, qui soutiennent que le leadership de la Chine dans l’économie mondiale devrait donner lieu à une influence plus importante dans la prise de décisions au FMI, ainsi qu’à l’intégration du yuan dans les DTS.

Dans l’ensemble, il existe 2 critères à prendre en compte pour intégrer une monnaie aux DTS. Premièrement, l’économie en question doit participer fortement aux exportations mondiales ; la Chine répond pleinement à cette exigence. Deuxièmement, la monnaie doit être entièrement convertible. Cela veut dire que le pays émetteur ne doit pas fermer son compte de capital (qui inclue les crédits et les investissements de portefeuille) afin que les investisseurs du reste du monde puissent acheter et vendre des actifs financiers libellés dans la monnaie en question, et que ce soient « les forces libres du marché » qui déterminent leurs cours.

Dans le cas de la Chine, le deuxième aspect est le plus controversé. En 2010, dans le cadre du 41ème anniversaire des DTS, les fonctionnaires du FMI refusèrent l’intégration du yuan parce qu’ils considéraient qu’il était sujet à des contrôles de capital. De plus, ils ajoutèrent que seuls quelques pays libellaient des transactions dans cette monnaie. Enfin, ils déclarèrent que la Banque populaire de Chine sous-évaluait le taux de change et de ce fait, renforçait la suprématie manufacturière du géant asiatique sur le marché mondial.

Les autorités du FMI ne peuvent pas s’imaginer qu’à la différence d’autres pays émergents, le gouvernement chinois détermine les étapes de son ouverture. Les expériences de crises financières en Amérique latine et sur le continent asiatique pendant années 80 et 90 ont révélé au monde les terribles conséquences de l’adoption sans restriction des principes du Consensus de Washington.

Cependant, la Chine a bien retenu les leçons de l’histoire économique. Elle a évité avec succès de tomber dans les provocations du Département du Trésor et du système de la Réserve fédérale, institutions qui avec le président du FMI comme porte-parole mondial, l’accusent de manipuler le taux de change, et en conséquence, insistent pour qu’elle ouvre inconditionnellement son compte de capital.

Il ne fait aucun doute qu’en pleine précarité économique due à la crise des prêts hypothécaires (subprime), le gouvernement des États-Unis considère plus simple d’utiliser des boucs émissaire au lieu d’assumer ses propres responsabilités.

En fin de compte, les chinois concentrent leurs efforts à se focaliser sur eux-mêmes et petit à petit, mener à bien le processus de libéralisation financière. D’un côté, ils mettront en place plus de mesures incitatives pour participer au Programme chinois d’Investisseurs Institutionnels Étrangers en Renminbi (désigné en anglais par le sigle RQFII). En même temps, ils développeront le projet « Stock-Connect », mécanisme pilote qui depuis novembre 2014 permet d’acheter et de vendre des actions d’entreprises de la Chine continentale en passant par la place financière de Hong Kong.

S’il est bien vrai que les banques privées auront une meilleure gravitation dans les circuits de crédit, le gouvernement chinois a fait de l’administration des risques sa plus grande priorité : la tendance à la déflation (baisse des prix) menace de saper la croissance économique et la stabilité financière. Dans les prochains mois, la Chine mettra en place un système d’assurance dépôt. De cette façon, les banques paieront des primes d’assurance et un organisme central se chargera de gérer l’argent. En cas d’insolvabilité, une compensation maximum de 500 000 yuans (81 500 dollars) par dépôt devra être payée. Cette mesure est une condition nécessaire pour libéraliser les taux de dépôt et ultérieurement, les taux d’intérêt. L’objectif est de donner plus d’amplitude au yuan.

Par ailleurs, rappelons-nous qu’en 2005, le yuan a brisé son ancrage avec le dollar (8,28 yuans par dollar) et s’est placé dans une marge de fluctuation autour de 0,3%. A partir de ce moment-là, les limites de flottation de la monnaie ont augmenté à trois reprises. L’augmentation la plus récente s’est produite en mars 2014, quand les marges furent à 2%.

Pendant les cinq dernières années, même si le yuan a gagné plus de 10% par rapport à la devise nord-américaine, le muscle économique chinois s’est renforcé. La stratégie d’endiguement mise au point par le Département d’Etat et le Pentagone consistant à cloisonner géopolitiquement les mers du sud-est asiatique n’a pas fonctionné : la Chine augmente ses flux de commerce et d’investissement en Amérique latine et aux Caraïbes, dans les pays du Nord de l’Afrique, au Moyen-Orient, en Europe, etc...

Même avec les États-Unis, la Chine a vu augmenter ses liens en matière économique. Entre 2007 et 2014, le gouvernement chinois a multiplié par deux le montant de ses importations, passant de 62 à 124 milliards de dollars, selon le Bureau du Recensement des États-Unis. Quelles sont alors les terribles conséquences du « commerce déloyal » et de la « manipulation du change » provoqués contre les entreprises nord-américaines ?

Alors que les États-Unis agissent unilatéralement dans les domaines de la finance et de la géopolitique, la Chine se fraye un chemin par le biais de l’augmentation exorbitante de son commerce extérieur, qui soit dit en passant, constitue la force la plus importante de l’internationalisation du yuan. Quand la Chine est devenue la première puissance d’exportation devant les États-Unis en 2007, dans les échanges, le yuan a commencé à remplacer le dollar. Selon les projections élaborées par HSBC, dans les 5 prochaines années, la proportion du commerce chinois libellé en yuans passera de 25 à 50% [2].

En octobre 2013, le yuan a dépassé l’euro dans les monnaies les plus utilisées dans les opérations de financement commercial [3]. Avec la Chine, continentale, Hong Kong et Singapour comme principaux centres d’émission, les crédits commerciaux libellés en yuans ont enregistré une participation de 9,43% au début 2015, une augmentation de 30% par rapport à 2013 [4].

Selon le fournisseur mondial de services de messagerie financière sécurisés (en anglais désigné sous le sigle SWIFT), pour la première fois en janvier 2015, le yuan est devenu la 5ème monnaie la plus utilisée dans les transactions au niveau mondial, devant les dollars canadien et australien [5]. Il y a tout juste 4 ans, un petit groupe de 900 institutions bancaires réalisait des opérations en yuans. Fin 2014, ce chiffre atteignait 10 000 entités.

Selon Christine Lagarde, la présidente du FMI, l’intégration du yuan dans les DTS est un fait imminent. Cependant, celle-ci refuse de donner une date [6]. À l’instar de ce qui est en train de se produire avec le système de représentation du FMI, les États-Unis s’opposent à tout changement destiné à affaiblir le rôle du dollar.

Cependant, contrairement aux autres décisions qui demandent obligatoirement l’approbation de 85% des membres du FMI, le vote pour incorporer une devise aux DTS requiert seulement 70% de voix en faveur. Ainsi, le pouvoir de veto de Washington (17,69%) souffre d’un manque total d’importance.

Quelles seront donc les conséquences, dans le domaine des finances internationales, d’une éventuelle adhésion du yuan aux DTS ? Les réserves accumulées en yuan seront finalement reconnues par le FMI ; l’émission d’obligations et l’ouverture de comptes bancaires en yuans augmentera de façon significative. De surcroît, la diminution des frais de transaction développera l’expansion des entreprises chinoise outre-mer. Une fois incorporée dans les DTS, la monnaie chinoise dépassera les poids relatifs tant du yen (Japon) que de la livre sterling [7].

La montée du yuan est sans doute devenue imparable. Selon les estimations de Massimiliano Castelli, directeur de la stratégie des institutions souveraines de la banque UBS, en 2020, les banques centrales augmenteront leurs réserves libellées en « monnaie du peuple » (renminbi) pour atteindre 500 milliards de dollars [8].

Les débats autour de l’incorporation du yuan dans les DTS auront lieu à partir du mois de mai prochain. Au mois de novembre sera peut-être votée l’initiative présentée par la Chine et en janvier 2016, ces changements seront effectifs. Les États-Unis et leurs alliés réussiront-ils à faire basculer les membres du FMI contre l’internationalisation du yuan ?


Ariel Noyola Rodríguez

Traduction
Jean-François Rey
Traducteur professionnel. Master de traduction de l’Université d’Orléans. Maîtrise en civilisation hispano-américaine de l’Université de la Sorbonne.


Source
Russia Today (Russie)

[1] “Commentary : U.S. fiscal failure warrants a de-Americanized world”, Xinhua, October 13, 2013.

[2] “Half of China’s total trade to be settled in yuan by 2020 - HSBC CEO”, Michelle Chen, Reuters, March 26, 2015.

[3] “RMB now 2nd most used currency in trade finance, overtaking the Euro”, SWIFT, November 2013.

[4] “RMB strengthens its position as the second most used currency for documentary credit transactions”, SWIFT, February 2015.

[5] “RMB breaks into the top five as a world payments currency”, SWIFT, January 2015.

[6] “IMF’s Lagarde says inclusion of China’s yuan in SDR basket question of when”, Reuters, March 20, 2015.

[7] “Guest post : IMF decision could propel renminbi past sterling and yen”, Jukka Pihlman, The Financial Times, December 15, 2014.

[8] “Yuan reserves set to rise by $500 billion over 5 years : banks”, Patrick Graham & John Geddie, Reuters, February 25, 2015.


Edité le 13-06-2015 à 10:43:34 par Xuan


Xuan
   Posté le 10-09-2015 à 22:06:37   

sur Sputnik

La Chine lance un nouveau contrat pétrolier coté en yuan



Les autorités chinoises ont prévu de lancer un nouveau contrat à terme de référence sur le pétrole brut pour tenter de rivaliser avec le Brent à Londres et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), annonce The Telegraph. Ce contrat sera un coup de plus sur le dollar américain, affirment les experts.

Le Brent sert toujours de référence mondiale sur la base de laquelle presque toutes les transactions peuvent être mesurées depuis la découverte du secteur dans les années 70. Depuis la signature du contrat en 1988, le Brent londonien est appelé à stabiliser les prix et à atténuer leur volatilité.

Pourtant, la deuxième économie mondiale est censée, elle aussi, influencer activement la formation des prix d'un produit étant la source principale d'énergie dans le pays. C'est pourquoi le Shanghai International Energy Exchange (INE) a décidé de lancer son contrat à terme coté en yuan.

La Chine est également le deuxième consommateur mondial de pétrole et son rôle dans la formation des prix sur l'or noir est déjà important. Ainsi, la vente de métaux sur la bourse chinoise est souvent plus élevée qu'à la City. De plus, 10 sur 20 contrats d'actifs de matières premières ont été signés sur le plateau chinois. C'est pourquoi les experts estiment que les "futures" chinois pourraient rivaliser avec le Brent londonien et les WTI américain.

Le lancement des "futures" sur le brut à Shanghai a obtenu l'an dernier le feu vert de l'Etat. Ce contrat prévu serait le premier permettant à des investisseurs internationaux d'intervenir directement sur le marché.

Les experts soulignent qu'il est encore tôt pour parler de la mort du Bent. Pour cela, il faudra du temps. Cependant, l'influence de ce contrat sur le marché mondial sera énorme et le recours au yuan aura significativement augmenté.
Xuan
   Posté le 10-10-2015 à 22:35:24   

Une information confirmée par ailleurs, lire dans "débâcle de la bourse à Shanghai" le post "La Chine se débarrasse de ses dollars".

La vente de "treasuries" atteint un record depuis plus de 35 ans.


Du jamais-vu depuis la fin des années 1970. Entre juillet 2014 et juillet 2015, les Banques centrales étrangères, Chine en tête, ont vendu beaucoup plus d’emprunts d’Etat américains qu’elles n’en ont acheté, dans des proportions inédites. Les ventes nettes de "treasuries" sur 12 mois glissants ont atteint 123 milliards de dollars. Certes, cela pourrait paraître peu au regard des 12.800 milliards de dollars que représente ce marché. Mais selon Deutsche Bank, qui a publié ces chiffres, il s’agit de la plus mauvaise performance enregistrée depuis qu’elle a initié son étude, en 1978 ! Un revirement brutal, alors que les titres d’Etat américains sont les plus prisés d’habitude par les banques centrales, pour leur sécurité et leur très grande liquidité.



Cette contre-performance est principalement le fait, selon le "Wall Street Journal", de quatre pays émergents, au premier rang desquels la Chine. Après leur décision de déprécier volontairement le yuan de 3 % en août, les autorités ont dû consacrer un montant important, prélevé sur leurs réserves de change, pour défendre leur monnaie. Rien qu’au mois d’août, la Chine aurait dépensé entre 120 et 130 milliards de dollars dans cette optique, en achetant des yuans et en vendant des dollars. A commencer par ses principaux actifs dans la devise américaine : les treasuries. Cherchant eux aussi à protéger leurs monnaies, la Russie, le Brésil et Taiwan auraient également vendu beaucoup de titres.

De quoi réveiller les craintes exprimées depuis longtemps, liées à une trop grande dépendance des Etats-Unis vis-à-vis des marchés émergents, et au premier rang la Chine, en matière de dette publique. Toutefois, les treasuries font plus que résister. Les taux à 10 ans américains n’ont pas flambé sous l’effet de ces ventes massives. Au contraire, leur rendement a même baissé, passant de 2,218 % fin août à 2,065 % jeudi.

Une situation qui s’explique par la grande aversion au risque qui s’est développée sur les marchés au cours des dernières semaines. Celle-ci pousse les investisseurs vers les actifs refuges que sont les treasuries. D’autant plus que la perspective de l’éloignement d’une hausse de la Réserve fédérale américaine augmente encore l’attractivité des emprunts d’Etat américains. Une tendance qui devrait permettre d'amortir quelque temps encore les mouvements baissiers.

Guillaume Benoit Les Echos

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Xuan
   Posté le 13-10-2015 à 00:10:43   

L'internationalisation du RMB, un essor économique pour le monde


Publié le 2015-10-12 à 20:41 french.xinhuanet.com

LIMA, 12 octobre (Xinhua) -- Cette semaine, des annonces majeures ont grandement fait avancer la cause de l'internationalisation de la monnaie chinoise, ce qui devrait bénéficier davantage au monde.

Jeudi, la première phase du système de paiement interbancaire international de Chine (CIPS) a été lancée à Shanghai, permettant aux institutions financières de profiter de services de compensation et de règlement pour les transactions transfrontalières en renminbi (RMB).

Vendredi, la présidente du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde a annoncé que le FMI avait bientôt fini d'évaluer si le RMB allait être inclus dans le panier monétaire des Droits de tirage spéciaux (DTS).

Ces annonces ont renforcé le statut du RMB en tant que monnaie mondiale, et l'internationalisation rapide du RMB a parallèlement eu un impact positif sur d'autres pays.

En mai dernier, lors de la visite du Premier ministre chinois Li Keqiang au Chili, les deux pays ont convenu sur un swap de devises d'une valeur de 22 milliards de yuans (3,5 milliards de dollars) dans les trois prochaines années, ce qui devrait promouvoir le commerce et les investissements bilatéraux.

La Chine a convenu d'accorder un quota de 50 milliards de yuans (8,1 milliards de dollars) aux investisseurs institutionnels étrangers qualifiés au Chili. La China Constuction Bank a été nommée en tant que banque en charge de la compensation du yuan pour le Chili, devenant la première de ce genre en Amérique Latine.

En janvier, l'Argentine a demandé le quatrième versement d'une valeur de 400 millions de dollars dans le cadre d'un swap de devises de 11 milliards de dollars signé en juillet 2014.

Ces accords ont également aidé l'Argentine a réduire une partie de sa dette, selon un rapport de la société de conseil argentine Ecolatina publié au mois d'août. Un autre rapport publié par la société de conseil argentine Econometrica a également révélé que ce swap avait "sauvé 2015" pour l'Argentine et "l'avait protégée de revers économiques internationaux" .

En septembre, la Banque populaire de Chine a nommée la banque chinoise ICBC (Industrial and Commercial Bank of China) en tant que banque en charge de la compensation du RMB en Argentine, facilitant le commerce et les investissements bilatéraux.

Ces actions ont aidé l'Argentine, comme le révèlent les efforts du gouverneur de la Banque centrale d'Argentine Alejandro Vanoli pour obtenir un second swap de devises cette semaine.

L'ambassadeur de Chine en Argentine, Yang Wanming, a confié à l'agence de presse argentine Noticias Argentinas fin septembre que "nous sommes actuellement en train d'examiner cette requête (pour un second swap), car nous accordons une grande importance à la coopération financière avec l'Argentine" .

Comme le démontrent les exemples du Chili et de l'Argentine, l'internationalisation du RMB aide les deux parties dans un moment de sévères restrictions financières. Le dollar américain montant en flèche vis-à-vis des devises latino-américaines, le RMB fournit une alternative puissante.

Avec les banques en charge de la compensation et les swaps de devises, les pays tels que l'Argentine et le Chili peuvent renforcer leurs réserves de change dans une nouvelle dénomination et promouvoir le commerce bilatéral avec l'un de leurs partenaires clés. Pour la Chine, cela fixe le RMB en tant qu'alternative viable face au dollar américain.

Bien que le RMB n'ait pas la présence de la monnaie américaine en terme de commerce mondial, il est maintenant plus logique pour les pays de l'utiliser pour le commerce avec la Chine ou des entreprises chinoises.

Le tant-attendu système de paiement international CIPS, lancé par la banque centrale de Chine, inclut 19 banques chinoises et étrangères en tant que participants directs. Les participants indirects incluent 38 banques chinoises et 138 banques étrangères, a indiqué la banque centrale dans un communiqué.

De telles actions aident également à soulager les critiques de longues dates selon lesquelles la Banque mondiale et le FMI sont les seules organisations internationales vers lesquelles les pays en développement puissent se tourner.

De nombreux pays, dont ceux qui soutiennent normalement la Banque mondiale, saluent la compétition dans la finance internationale, comme l'on peut également le voir dans la popularité de la Banque asiatique d'investissements pour les infrastructures (BAII) proposée par la Chine.

Les pays latino-américains saluent la coopération financière avec la Chine, car l'internationalisation du RMB a déjà bénéficié et continuera à bénéficier à la région.
Xuan
   Posté le 01-12-2015 à 00:19:21   

Le FMI décide d'inclure le yuan RMB dans le panier des DTS


Publié le 2015-12-01 à 02:50 french.xinhuanet.com

WASHINGTON, 30 novembre (Xinhua) -- Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé lundi l'inclusion de la monnaie chinoise, le yuan RMB, dans le panier des devises composants ses Droits de tirage spéciaux (DTS).

Cette décision apporte le yuan RMB dans un groupe exclusif de devises qui composent le panier des réserves en devises du FMI, qui comprend actuellement le dollar américain, l'euro, le livre sterling et le yen japonais.

L'inclusion du yuan RMB prendra effet le 1 octobre 2016, a déclaré le FMI dans un communiqué de presse.

Christine Lagarde, directrice générale du FMI, a déclaré que la décision du Conseil d'administration pour inclure le yuan dans le panier des DTS est "une étape importante dans l'intégration de l'économie chinoise dans le système financier mondial."

Il y a aussi une "reconnaissance des progrès que les autorités chinoises ont fait dans les dernières années dans la réforme des systèmes monétaires et financiers" , a-t-elle indiqué. Fin
Xuan
   Posté le 01-02-2016 à 23:53:40   

Sur Voltairenet

Le yuan sera la troisième monnaie la plus puissante dans le panier du FMI



par Ariel Noyola Rodríguez

En dépit de la forte opposition du Trésor des États-Unis, le FMI a finalement approuvé le 30 novembre l’inclusion du yuan dans les Droits de tirage spéciaux, un panier de devises qui a été créé en 1969 pour compléter les réserves officielles des membres de cette organisation multilatérale. Ainsi, la monnaie chinoise deviendra dès le 1er octobre 2016, le cinquième membre du panier du FMI. L’influence financière de la Chine continue à augmenter à l’échelle mondiale : le poids du yuan dans les droits de tirage spéciaux sera plus élevé que celui du yen japonais et de la livre sterling.

RÉSEAU VOLTAIRE - MEXICO (MEXIQUE) - 10 DÉCEMBRE 2015

Il y a un mois on percevait beaucoup de scepticisme quant à savoir si le Fonds monétaire international (FMI) allait intégrer ou non la « monnaie du peuple » de la Chine (renminbi) dans son panier de devises [1]. Enfin, les doutes ont été levés : en dépit de la forte opposition de la direction du Trésor des États-Unis, très bientôt, le yuan deviendra le cinquième élément du panier de devises du FMI [2].

Comment sommes-nous arrivés là ? Suite à la crise du système des taux de change fixes —qui avait été établi au cours de l’année 1944, à Bretton Woods— le FMI a créé, en 1969, une réserve d’actifs appelés Droits de tirage spéciaux (DTS). Comme le Système de la Réserve fédérale (FED) des États-Unis a été de plus en plus incapable d’honorer les échanges en or du montant de l’excédent de dollars que les banques centrales du reste du monde avaient accumulés, l’objectif des DTS a été de compléter les réserves officielles des pays participant au FMI.

Dans un premier temps, la valeur du DTS a été définie comme équivalent à 0,888671 grammes d’or fin. Puis, dans un deuxième temps, après l’effondrement des accords de Bretton Woods, la valeur du DTS a été établie par référence à un panier de monnaies des économies les plus importantes de l’époque : États-Unis, Allemagne, Japon, Royaume-Uni et France. À la fin de la décennie 1990, le panier du FMI était constitué par le dollar, l’euro, le yen japonais et la livre sterling.

Et, depuis ce moment là, rien n’a changé. Malgré les énormes transformations dans l’échiquier politique et économique mondial au cours des dernières décennies, la composition du panier du FMI est restée inchangée.

La détérioration de l’économie des États-Unis n’a pas empêché le dollar de maintenir sa domination : en 2011, ils représentaient près de 42% du portefeuille des DTS ; suivis de l’euro, avec 37,4% ; de la livre sterling, à 11,3% ; et du yen japonais, avec 9,4%. Cependant, après le 30 novembre, le conseil d’administration du FMI a décidé d’ajouter la monnaie chinoise, la composition du panier va changer [3].

De cette façon, le yuan sera la troisième monnaie dans les DTS, avec 10,92% du total, au-dessus du yen japonais (8,33%) et de la livre sterling (8,09%), bien que toujours derrière le dollar américain (41,73%) et l’euro (30,93%). Cette décision entrera en vigueur dans un délai de 11 mois, le 1er octobre 2016.

Selon la Banque populaire de Chine dans un communiqué de presse : « L’inclusion du yuan va augmenter la représentativité et l’attractivité des DTS, et permettra d’améliorer le système monétaire international en vigueur, une circonstance qui bénéficiera à la fois à la Chine et au reste du monde » [4].

En 2009, Pékin a déjà fait savoir qu’il espérait que le yuan serait une monnaie de réserve mondiale. Comme je l’ai mentionné dans mes articles précédents, l’internationalisation du yuan est basée sur le « gradualisme » et repose avant tout sur la force commerciale de la Chine.

Au cours des dernières années, la Banque populaire de Chine a signé des swaps de change avec plus de 40 banques centrales, dont certaines situées dans les pays de l’Asie-Pacifique, en Afrique, en Europe, au Chili et au Canada, fervents alliés des États-Unis. Il ne faut pas oublier non plus l’installation de banques étrangères de compensation afin de faciliter l’utilisation du renminbi, ainsi que l’octroi de quotas d’investissement pour participer au programme chinois Renminbi Qualified Foreign Institutional Investor Program (Programme pour les investisseurs institutionnels étrangers qualifiés en renminbi).

Toutefois, ces mesures étaient insuffisantes pour que le yuan entre dans les grandes ligues. Il manquait encore la reconnaissance par un établissement déterminant dans la gestion des finances, tel que le FMI. La Chine a commencé à gagner la bataille en août lors de la dévaluation du yuan. Immédiatement, Pékin a insisté sur le fait qu’il s’agissait d’une action temporaire ; qu’il n’y aurait pas de nouvelles dévaluations [5].

C’est alors que la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, est venue calmer les esprits des investisseurs, neutralisant ainsi la propagande américaine qui accusait la Chine de provoquer des turbulences économiques mondiales [6].

D’autre part, Pékin n’a pas renoncé à son programme de « réformes structurelles », au contraire, il est destiné à accélérer l’ouverture de son secteur financier. Tout pointe vers la libéralisation du taux de change et des taux d’intérêt, ainsi que du marché des capitaux. Après la connexion aux bourses de Shanghai et de Hong Kong à la mi-novembre 2014 [7], la Chine envisage d’établir une importante relation boursière avec Londres [8].

En conclusion, s’il est vrai que le yuan a encore un long chemin à parcourir pour être en mesure de rivaliser avec le dollar, il n’y a aucun doute que son intégration proche dans le panier de devises du FMI constitue un jalon dans l’histoire [9]. Le monde de la finance est en train de changer…

Ariel Noyola Rodríguez
Traduction

site : Le Saker Francophone
Source
Russia Today (Russie)



[1] « Incorporer le yuan aux Droits de tirage spéciaux », par Ariel Noyola Rodríguez, Traduction Jean-François Rey, Russia Today (Russie), Réseau Voltaire, 12 avril 2015.

[2] « El Fondo Monetario Internacional incluye el yuan en la cesta de sus divisas de reserva », Russia Today, 30 de noviembre de 2015.

[3] “IMF Agrees to Include China’s RMB in SDR Basket”, Zou Luxiao, People’s Daily, December 01, 2015.

[4] “PBC Welcomes IMF Executive Board`s Decision to Include the RMB into the SDR Currency Basket”, People’s Bank of China, Decembre 1, 2015.

[5] « La dévaluation du yuan teste la montée de la Chine comme puissance mondiale », par Ariel Noyola Rodríguez, Traduction JJ, Russia Today (Russie), Réseau Voltaire, 29 août 2015.

[6] « IMF’s Christine Lagarde Tries to Tamp Down China Panic, but Urges Vigilance », Ian Talley, The Wall Street Journal, September 1, 2015.

[7] « Shanghái y Hong Kong : la nueva dupla bursátil », por Ariel Noyola Rodríguez, Red Voltaire, 22 de noviembre de 2014.

[8] « Yuanisation mondiale grâce à la City de Londres », par Ariel Noyola Rodríguez, Traduction JJ, Russia Today (Russie), Réseau Voltaire, 5 novembre 2015.

[9] « Hito histórico : El FMI decide sobre la inclusión del yuan como moneda de reserva », Russia Today, 30 de noviembre de 2015.
Xuan
   Posté le 12-03-2016 à 23:53:16   

Sur le Blog finance :

Afrique : les banques centrales préparent la monnaie unique



Elisabeth Studer

Alors que l’Union Européenne s’effiloche quelque peu, menacée notamment par une sortie du Royaume-Uni (Brexit) et la crise des migrants, le monde de la finance du continent africainse rapproche chaque jour un peu plus.

Le bureau de l’Association des banques centrales africaines (ABCA) vient ainsi de se réunir cette semaine à Dakar, capitale sénégalaise, au siège de la Banque Centrale des États de l`Afrique de l`Ouest (BCEAO), en vue de se pencher sur l’état d’avancement du projet d’intégration monétaire de l’Afrique.

A cette occasion, Lucas Abaga Nchama, président de l’ABCA, par ailleurs gouverneur de la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC), a tenu à rappeler à l’ouverture des travaux que les chefs d’Etat avaient décidé en 1991 à Abuja de la création de trois principales institutions financières devant assurer l’intégration monétaire et financière du continent : à savoir le Fonds monétaire africain (FMA), la Banque centrale africaine (BCA) et la Banque africaine d’investissement (BAI).

Selon les acteurs du dossier, la coopération entre la commission de l’Union Africaine (UA), l’Association des banques centrales d’Afrique et les Etats membres de l’UA devrait permettre d’effectuer un travail de préparation et de pilotage du processus de réalisation des projets. Les Etats membres ont ainsi l’intention de signer et ratifier leur statut en vue de favoriser le développement et l’émancipation de l’Afrique.

Selon Lucas Abaga Nchama, la prochaine réunion du conseil des gouverneurs qui se tiendra à Abuja, doit être vue comme une opportunité pour avancer dans la mise en œuvre du programme de coopération monétaire en Afrique. « Ce programme constitue notre cadre de convergence pour construire l’intégration monétaire et financière du continent et préparer l’avènement de la monnaie unique » , soutient ainsi le président de l’ABCA, souhaitant ainsi insuffler une nouvelle énergie au projet. Une manière aussi d’inciter les Etats à résoudre leurs difficultés à satisfaire les critères de convergence, poussant le conseil des gouverneurs à proroger, en 2013 à Maurice, la période impartie à la phase III. Cette dernière prévoyant le respect du Ratio Déficit budgétaire / PIB inférieur à 3 %, l’élimination du crédit de la Banque Centrale à l’Etat, un taux d’inflation inférieur à 5 % et un Ratio Réserves extérieures / Importations supérieur à 6 mois.

Usant de diplomatie, le président de l’ABCA a toutefois ajouté que le caractère souvent « procyclique » des critères retenus et le manque d’harmonie quant à la façon de les calculer ne simplifiait pas les choses. De ce fait, des travaux seront réalisés en vue d’une révision, les conclusions qui en ressortiront devant être présentées lors du prochain conseil des gouverneurs à Abuja au Nigeria.

De son côté, le Dr Anthony Mothae Maruping, Commissaire pour les affaires économiques de la Commission de l’Union Africaine, s’est voulu encore plus insistant, exhortant les participants à la réunion à « accélérer la mise en place des pré-requis indispensables » à la mise en route du processus d’intégration financière en Afrique.
Pour le président de l’Association des Banques Centrales Africaine, le renforcement de l’intégration financière et la coopération bancaire à l’échelle régionale et continentale passera par « l’amélioration des échanges d’informations et la collaboration dans le domaine des activités bancaires transfrontalières » .

C’est dès le 25 mai 1963 que les chefs d’Etats des pays composants l’Organisation de l’unité africaine (OUA), ancêtre de l’Union Africaine (UA), demandaient la mise en place d’un comité économique en charge de produire des études sur les questions monétaires dans la perspective d’une monnaie unique africaine. Cette volonté des chefs d’Etats s’est traduite par la mise en place de l’Association des gouverneurs des banques centrales africaines (ABCA) et des comités sous régionaux de cette institution, laquelle compte à ce jour 39 Banques centrales.

Le 4 septembre 2002 l’ABCA définissait un programme de travail en vue de mettre en place la monnaie unique africaine. Un an plus tard, en aout 2003, l’ABCA avait annoncé qu’en 2021, l’Afrique sera dotée d’une monnaie unique et d’une banque centrale panafricaine.

En août 2015, Lucas Ababa Nchama avait déclaré que ce rêve pourrait devenir réalité d’ici une quinzaine d’année. « Nous sommes en train de travailler. On peut fixer un horizon. Peut-être 2030. Nous avons préféré adopter une approche graduelle. Constituer d’abord des sous-régions. Il y en a six », avait-il précisé. Le gouverneur de la BEAC avait également précisé qu’en vue de « rester conforme à la théorie économique, notamment celles des zones monétaires optimales où il faut d’abord un minimum de convergence macroéconomique au niveau de l’économie réelle avant de passer au monétaire » , la préférence avait été donnée à la « constitution de groupements sous-régionaux. »

Lucas Ababa Nchama avait alors également affirmé que le projet était réalisable malgré les conventions liant les pays de la zone Franc (CFA) à la France. « C’est comme l’intégration à l’intérieur de la Cémac [Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale]. Un Etat peut décider d’aller avec les autres, comme il peut décider de revenir » , avait-il ajouté, rappelant la souveraineté des Etats. Tout en soulignant : « nous ne sommes pas les otages des Français [mais]» des partenaires » . Précisant que les pays d’Afrique francophone avaient signé une convention monétaire avec le Trésor français juste pour la convertibilité extérieure, il avait au final affirmé : « nous sommes libres».

La création d’une monnaie unique qui constitue certes une utopie pour certains … mais que des pays comme la Chine suivent de près …

Selon l’Abca, la concrétisation du projet favorisera, entre autres, d’importants échanges inter-africains et une intégration politique projetée depuis un demi-siècle. « S’il y a une intégration africaine avec une population jeune, avec tout ce dont regorge le continent africain, nous sommes capables de rêver qu’avant 2050, comme la Chine l’a montré au monde, l’Afrique est capable de devenir une puissance économique mondiale. C’est dans cette perspective que nous travaillons », avait assuré en août 2015 le gouverneur de la BEAC.

Sources : APA, Xinhua, allafrica.com
Elisabeth Studer – 05 mars 2016 – leblogfinance.com


Edité le 12-03-2016 à 23:53:49 par Xuan


Xuan
   Posté le 22-06-2016 à 22:41:16   

La Chine ouvre sa première chambre de compensation en RMB en Amérique du Sud


French.china.org.cn - Mis à jour le 22-06-2016


La China Construction Bank (CCB) a annoncé mardi qu'elle avait ouvert sa première chambre de compensation en renminbi (RMB ou yuan) à Santiago du Chili, la première de son genre en Amérique du Sud.

Plus de 200 personnes ont assisté lundi soir à l'inauguration de cette succursale dans la capitale chilienne. Guo You, président du conseil de surveillance de la CCB, a salué le soutien que la banque avait reçu de la part des autorités locales.

La branche chilienne de la CCB, l'une des dix plus grandes banques du monde, n'aidera non seulement à dynamiser les échanges économiques, commerciaux et financiers, mais aussi à étendre les services de la banque vers toute l'Amérique latine, a-t-il dit.
En fournissant des services bancaires aux entreprises et en promouvant activement les transactions transfrontalières en RMB, elle aidera à faciliter le commerce, a poursuivi M. Guo.

"L'inauguration de cette banque au Chili est une étape fondamentale dans les liens entre nos deux pays", a salué pour sa part l'ancien président chilien Eduardo Frei lors de l'inauguration.

Lors de la visite du Premier ministre chinois Li Keqiang en mai 2015, les deux pays avaient signé un accord ouvrant la voie à l'implantation de la CCB, s'est-il souvenu en jugeant important d'avoir une entité bancaire capable de mener au Chili des transactions directes en RMB. Celle-ci permettra de supprimer de coûteuses opérations de change, profitant ainsi aux PME chinoises et chiliennes, selon lui.

Pour le ministre chilien de l'Economie, Luis Felipe Cespedes, l'arrivée de la CCB est le signe du bon climat des affaires dans son pays. La filiale "va permettre de resserrer et de renforcer les liens entre nos deux pays. Ceux-ci sont déjà forts car la Chine est notre premier partenaire commercial".

Le gouverneur de la banque centrale chilienne, Rodrigo Vergara, a souligné l'importance de l'accord de 2015 qui permet aussi, outre l'utilisation du RMB au Chili, aux Chiliens d'investir dans les marchés financiers chinois.

L'accord de l'an dernier a été signé alors que les deux fêtaient le 45e anniversaire de l'établissement de liens diplomatiques. Cette année marque le 10e anniversaire de leur accord de libre-échange. "Au cours de cette période, le commerce bilatéral s'est multiplié par quatre", s'est réjoui Li Baorong, ambassadeur de Chine au Chili.
Xuan
   Posté le 30-09-2016 à 22:21:27   

Le Matin

LE YUAN PARMI LES GRANDES MONNAIES MONDIALES


Le yuan chinois fait son entrée dans la cour des monnaies de référence aux côtés du dollar et de l'euro. Cette opération scelle une importante victoire des autorités de Pékin dans leur quête de reconnaissance sur la scène économique.

A partir de samedi, la devise chinoise fera officiellement partie intégrante de l'unité de compte du Fonds monétaire international, baptisée droits de tirage spéciaux (DTS). Elle rejoindra les monnaies américaine et européenne mais également la livre britannique et le yen japonais.

Concrètement, le changement ne devrait pas bousculer le rapport de forces sur le globe où le billet vert reste de loin le plus utilisé (41% des transactions mondiales) devant l'euro (30,8%) ou la livre (8,7%), selon la société financière Swift.

Le renminbi, autre nom de la devise chinoise, devrait toutefois en profiter pour poursuivre son internationalisation naissante et pourra désormais atterrir dans les caisses des pays placés sous assistance financière du FMI.

Puissance économique

Mais la charge symbolique est en revanche bien plus significative. Depuis plusieurs années, Pékin cherche à consolider son rang de deuxième puissance économique mondiale et ne ménage pas ses efforts pour faire du yuan une monnaie de réserve internationale sur fond d'ouverture graduelle de son marché.

Ce sont ainsi les autorités chinoises qui ont frappé à la porte du FMI pour soumettre l'inclusion du renminbi dans le panier de devises de l'institution.

Après un long examen, l'organe de direction du fonds, qui représente ses 189 Etats membres, a donné son feu vert en novembre 2015 en assurant que le yuan remplissait deux grands critères: être massivement présent dans les transactions internationales et être «librement utilisable».

L'institution s'était donnée près d'un an de délai, jusqu'à samedi, pour assurer une transition en douceur. La dernière modification de son panier de devises remontait à 2000 quand l'euro avait remplacé le franc et le deutsche mark.

Sur l'année écoulée, le renminbi a enregistré une forte dépréciation: en septembre 2015, il s'échangeait à 6,36 yuans pour un dollar. Il est désormais tombé à 6,68, des niveaux plus vus depuis six ans. (ats/nxp)

(Créé: 30.09.2016, 19h00)
Xuan
   Posté le 03-02-2019 à 09:19:59   

La dé-dollarisation est inévitable avec la montée du statut mondial du yuan


Source: Global Times Publié le: 2019/1/3 15:33:39
http://www.globaltimes.cn/content/1134432.shtml

L'économie mondiale et le système de gouvernance commerciale sont passés d'un ancien modèle selon lequel d'autres économies tournaient autour des États-Unis à une course à trois chevaux - les États-Unis, l'Union européenne et la Chine -, ce qui signifie que la dédollarisation est inévitable. L’arène mondiale du commerce, de la production et de la consommation est devenue une course à trois entre l’Asie, l’Europe et les États-Unis, mais le système monétaire international est longtemps dominé par le dollar américain, ce qui met en évidence un déséquilibre entre l’économie mondiale réelle et le système monétaire international.

Cette inadéquation s'est révélée être la contradiction majeure à laquelle sont confrontés l'économie mondiale et le système financier, alimentant le différend commercial sino-américain et entraînant des réformes du système de gouvernance économique mondial.

Depuis l'adhésion de la Chine à l'OMC en 2001, le pays a réalisé des progrès phénoménaux en termes de commerce. Il est passé de moins de 5% du commerce mondial en 2000 à environ 14,56% en 2017. La Chine est devenue l'une des trois principales puissances commerciales du monde, aux côtés des États-Unis et de l'Europe, qui détenaient une part combinée de 43,53% du total mondial. le commerce en 2017.

À plus grande échelle, l'Asie est centrée sur la Chine, qui détenait 27% du PIB mondial en 2017. Les 28 États membres de l'UE qui gravitent autour de l'Allemagne et de la France comptaient pour 15,6% et les trois signataires de l'Accord de libre-échange nord-américain. , avec les États-Unis au centre, détenait une part de 27,5%.

Toutefois, en ce qui concerne les monnaies des réserves mondiales de devises étrangères, le dollar américain occupe toujours une position dominante, suivie de l'euro. Le yuan, pour sa part, ne joue qu'un rôle mineur. Le statut mondial de la monnaie chinoise n'est pas conforme aux fondamentaux de la Chine et il est inévitable que la part du yuan dans les monnaies de réserve internationales augmente.

L'histoire montre que lorsque le dollar américain a remplacé la livre sterling, la taille de l'économie américaine avait déjà largement dépassé celle du Royaume-Uni. Le PIB de la Chine est toujours inférieur à celui des États-Unis, ce qui laisse penser que le yuan aura besoin de plus de temps pour dépasser le dollar américain. Mais à l’ère actuelle, avec des innovations telles que la technologie financière, la reconstruction du système monétaire mondial pourrait être plus rapide que prévu. La dollarisation et la diversification des monnaies internationales se produiront inévitablement.

Au milieu des tensions commerciales avec les États-Unis, la Chine devrait adhérer à l'Accord global et progressif pour le partenariat transpacifique (CPTPP), faire progresser les réformes de l'OMC et construire une communauté asiatique.

L'adhésion au PPCP pourrait permettre à la Chine de sortir de l'encerclement construit par les États-Unis, atténuant ainsi les tensions commerciales. Dans le même temps, cela pourrait donner à la Chine une position avantageuse dans le réseau de production mondial et dans l’établissement de règles pertinentes, de manière à donner un élan aux réformes entreprises par la Chine, entrées dans la zone des grands fonds.

En ce qui concerne les réformes de l’OMC, la Chine est censée jouer son rôle en rétablissant son rôle d’instance de négociation commerciale et en améliorant le mécanisme de règlement des différends commerciaux.

La Chine progresse également dans la chaîne de valeur mondiale, passant du secteur manufacturier aux produits de taille moyenne à élevée, tandis que les pays asiatiques récemment arrivés se positionnent dans les secteurs intermédiaire et aval, tandis que le Japon continue de dominer les industries haut de gamme.

Cela signale une chaîne de valeur complète dans la région. La mise en place d’une communauté asiatique à l’heure actuelle peut donc renforcer la complémentarité entre les économies asiatiques et leur capacité à faire face aux risques extérieurs.

Le mécanisme de coopération 10 + 3, faisant référence aux 10 États membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est ( ANASE ), ainsi qu’à la Chine, au Japon et à la Corée du Sud, pourrait constituer un choix idéal pour la communauté asiatique.

Après une période de transition d'environ deux ans, l'économie chinoise est bien placée pour assurer une croissance robuste à long terme. Bien que l'économie subisse actuellement des pressions à la baisse, de nombreuses mesures sont encore à prendre pour accélérer la croissance. Un consensus doit être atteint dès que possible: mobiliser toutes les ressources possibles pour stimuler la croissance.

L'article était basé sur un discours de Ju Jiandong, professeur à l'Université Tsinghua lors d'un séminaire tenu à la PBC School of Finance de l'Université Tsinghua en décembre. bizopinion@globaltimes.com.cn Titre de journal: La dollarisation du système monétaire mondial est inévitable du fait de la montée en puissance
du yuan
Xuan
   Posté le 03-02-2019 à 23:55:34   

Les avoirs du Trésor américain en Chine ont chuté à leur plus bas niveau en 18 mois, car ils diversifient leurs réserves

Par Zhang Hongpei Source: Global Times Publié le 2019/2/1 20:18:40

http://www.globaltimes.cn/content/1137849.shtml
Les avoirs chinois en titres du Trésor américain ont diminué pour un sixième mois consécutif en novembre, une tendance qui devrait se poursuivre alors que Beijing cherche à diversifier ses réserves de change et à réduire ses risques, ont annoncé vendredi des analystes.

Toutefois, les ventes d'obligations américaines seront modérées et limitées, ont-ils déclaré.

Les avoirs du Trésor américain en Chine sont tombés à 1,12 billion de dollars en novembre 2018, soit le sixième mois consécutif de ventes. C'était le niveau le plus bas depuis mai 2017, ont révélé jeudi les chiffres du département du Trésor américain.

Les avoirs ont chuté de 17,5 milliards de dollars par rapport au mois précédent.

Les statistiques du Trésor international Capital montrent que la Chine reste de loin le principal détenteur de titres du Trésor non américains.

Dong Dengxin, directeur du Financial Securities Institute de l'Université des sciences et technologies de Wuhan, a déclaré vendredi au Global Times que les avoirs en dette américaine continueraient de chuter, en raison des risques potentiels liés aux frictions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis. Gouvernement des États-Unis.

"Tandis que la Chine élargit sa coopération économique et ses investissements sur des marchés tels que l'UE, l'Afrique et les pays et régions situés le long des itinéraires de l' initiative Belt and Road , elle investira davantage dans des actifs non libellés en dollars", a ajouté M. Dong.

"Les réserves de change de la Chine nécessitent un ajustement structurel dans la mesure où environ 60 à 70% de ces réserves sont libellées en dollars, ce qui signifie qu'une éventuelle détérioration des relations bilatérales aurait un impact considérable sur la Chine", a déclaré Zhou Yu, directeur du Centre de recherche sur la finance internationale à Académie des sciences sociales de Shanghai.

Il y avait des signes positifs lorsque la dernière série de négociations commerciales de haut niveau entre la Chine et les États-Unis s'est terminée jeudi (heure américaine). Les responsables des deux plus grandes économies du monde ont réalisé des progrès importants et ont eu "des discussions franches, spécifiques et constructives", a rapporté l'agence de presse Xinhua vendredi.

"Tandis que les deux parties font des efforts pour atténuer les frictions commerciales et que le yuan augmente à mesure que le billet vert faiblit, les avoirs chinois en titres du Trésor américain vont probablement rebondir", a déclaré Zhou au journal Global Times.

Cependant, il a ajouté qu'à long terme, la tendance générale de la Chine à se débarrasser d'une forte dépendance à l'égard d'actifs libellés en dollars ne changerait pas.

La Banque populaire de Chine, la banque centrale, a fixé le taux de référence quotidien du yuan à 6,7081 pour un dollar vendredi matin, selon le système d'échange de change de la Chine. Au cours des deux derniers mois, le taux de change du yuan par rapport au dollar a augmenté de 4%, passant de 6,97 à environ 6,7.

Les chiffres publiés par le FMI au début du mois de janvier montraient qu'à la fin du troisième trimestre de l'année dernière, les réserves de change libellées en yuan représentaient 1,8% de celles du total mondial, atteignant presque le même niveau que le dollar canadien.

La part du dollar américain était de 61,9%, son plus bas niveau en cinq ans.

"Ce n'est pas seulement la Chine. D'autres grandes économies vendent également des obligations américaines, les investisseurs mondiaux s'inquiètant de plus en plus du protectionnisme des États-Unis", a souligné M. Zhou.

Outre les avoirs en devises, la Chine s'est associée à d'autres économies majeures pour l'achat d'or afin de prévenir les risques financiers.

Les médias étrangers ont laissé entendre que la Chine pourrait vendre les titres du Trésor américain à titre de représailles dans la bataille commerciale avec les États-Unis. Une telle mesure ferait baisser les prix des titres du Trésor américain et exercerait ainsi une pression énorme sur l'économie américaine.

Fang Xinghai, vice-président de la Commission de réglementation des valeurs chinoises, a précisé lors du Forum économique mondial de Davos , en Suisse, le 22 janvier, que la Chine ne sabrerait pas ses investissements sur le marché des obligations du gouvernement américain, a rapporté le site d'informations national ifeng.com.

"La Chine continuera d'être un pays excédent d'épargne pendant un certain temps, donc nous investirons à l'étranger, et le marché des obligations du gouvernement américain s'avère être un bon endroit pour investir", a déclaré Fang.

"L'affirmation de représailles commerciales en vendant des titres du Trésor américain est sans fondement. Nous pouvons voir que les ventes de la Chine se situent dans une fourchette modérée et sont basées sur des attentes de taux de rendement, un choix dicté par le marché et non une tactique politique", a déclaré Yu Fenghui, un professeur à l'Université des sciences et technologies de Huazhong.
Xuan
   Posté le 06-04-2019 à 13:31:24   

Sur le site souverainiste Voltaire, cette info :

Les banques chinoises et russes s’autonomisent face au système occidental


03_04_2019
https://www.voltairenet.org/article205912.html

Depuis cinq ans, la Chine et la Russie tentent de mettre en place un système alternatif à celui des échanges interbancaires SWIFT.
Le système SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication), basé à Bruxelles, est contrôlé par les États-Unis.

Le 18 septembre 2014, le Parlement européen, par sa résolution « sur la situation en Ukraine et l’état des relations UE-Russie » (Ref : 014/2841(RSP)), préconisait de déconnecter la Russie du système SWIFT.
En réponse, Moscou commençait à mettre en place un système alternatif pour ses échanges intérieurs, le SPFS. Celui-ci entrait en fonction, en décembre 2017. Plus de 500 banques russes y sont désormais connectées et certaines banques étrangères commencent à y être intégrées.
Le problème de la Chine est différent de celui de la Russie. Il ne s’agit pas de se prémunir contre des sanctions politiques et de créer un système de transferts bancaires indépendants, mais d’opérer des virements en yuans alors que cette monnaie n’est pas pleinement convertible sur les marchés des changes.
Depuis le 8 octobre 2015, Beijing développe un système pour les transferts de yuans à l’étranger, à la suite d’un accord avec SWIFT : le CIPS (d’abord Cross-Border Inter-Bank Payments System, puis China International Payments System).

Quoi qu’il en soit, selon la Banque centrale russe, le SPFS et le CIPS sont connectés l’un à l’autre depuis la semaine dernière.
Xuan
   Posté le 03-05-2019 à 00:00:16   

Sur https://www.les-crises.fr/les-banques-russes-rejoignent-le-systeme-mondial-chinois-de-paiements-alternatifs/


Les banques russes rejoignent le système mondial chinois de paiements alternatifs
Chine, Russie



Source : Sentinelles Saps, 13-04-2019 https://sentinellesaps.com/2019/04/13/les-banques-russes-rejoignent-le-systeme-mondial-chinois-de-paiements-alternatifs/

Alors que la Russie se débarrasse activement de ses dollars américains et achète de l’or au rythme le plus rapide depuis des décennies, il n’est pas difficile de déchiffrer ce qui est écrit sur le mur pour savoir ce que le Kremlin pense de la possibilité d’une détente dans les relations douloureuses entre les États-Unis et la Russie.

Et comme la Russie cherche maintenant clairement à mettre fin aux liens monétaires avec un « ouest » arrimé au dollar, il n’y a qu’une alternative : la Chine. C’est pourquoi il n’est probablement pas surprenant que plusieurs banques russes aient rejoint le système chinois de paiements internationaux (CIPS), également connu sous le nom de « SWIFT chinois », afin de faciliter les opérations entre les deux pays, selon un haut responsable de la Banque centrale de Russie (CBR).


En noir, or acheté par la Russie, en rouge or extrait en Russie

« En ce qui concerne la coopération sur les systèmes de paiement, plusieurs banques sont déjà connectées à CIPS, ce qui permet de faciliter la procédure d’acheminement des paiements », a déclaré Vladimir Shapovalov, directeur du département de la coopération internationale de la CBR, en début de semaine au forum international russo-chinois.

Dans le même temps, comme le note Russia Today, le régulateur espère que ses homologues chinois accorderont une plus grande attention à la solution proposée par la Russie qui a son propre SWIFT, le SFPS (Système de transfert des messages financiers), car il « peut stimuler davantage les échanges bilatéraux », a-t-il ajouté.


Les réserves russes (en vert les Bons du Trésor US , en jaune l’or)

Comme RT l’a écrit, la Russie a activement présenté son réseau SFPS, créé en 2014 en réponse aux menaces des États-Unis de déconnecter la Russie de SWIFT, à des partenaires étrangers, dont la Chine, après que sa version à l’exportation eu été prête l’an dernier. La première transaction du système, impliquant une entreprise non bancaire, a été réalisée par le grand groupe pétrolier russe Rosneft en décembre 2017. Environ 500 participants, parmi lesquels d’importantes institutions financières et sociétés russes, ont déjà adhéré. Alors que l’Europe envisage des alternatives à SWIFT, afin de continuer à financer le régime iranien – suite à son exclusion du système monétaire basé sur le dollar, après réimposition des sanctions iraniennes par Trump – le statut de réserve du dollar américain serait sérieusement compromis si Bruxelles rejoignait également l’alternative chinoise ou russe à l’utilisation du dollar, un processus provoqué par la diminution des allocations en dollars américains de la part des gestionnaires des réserves des banques centrales… qui est déjà en cours :


Les gestionnaires des réserves diminuent la part du dollar. 4eme trimester 2018

Source : Sentinelles Saps, 13-04-2019
Xuan
   Posté le 06-05-2019 à 23:58:22   

La Russie réduit drastiquement ses opérations en dollars

https://fr.sputniknews.com/russie/201905061041010706-russie-dollar-abandon/


06.05.2019
Les experts du réseau d'audit international FinExpertiza ont calculé qu'en cinq ans de sanctions la Russie avait réduit ses opérations internationales en dollars de presque 13%, tout en augmentant la part de l'euro et du rouble de 26% et de 14% respectivement. Dans quels secteurs le dollar se fera-t-il évincer le plus dans les années à venir?

En cinq ans, la part de la monnaie américaine dans les paiements russes dans le cadre de contrats étrangers a diminué jusqu'à 56% (388 milliards de dollars), alors qu'il y a cinq ans ce chiffre dépassait 80%, constatent les experts de FinExpertiza. Les experts indiquent que c'est les menaces des Etats-Unis de débrancher la Russie du système interbancaire SWIFT qui ont poussé Moscou à renoncer au dollar dans le commerce extérieur.

Le dollar est évincé par l'euro et le rouble — leur part dans l'ensemble des opérations étrangères a augmenté respectivement de 22% et de 20%.
«La tendance d'abandon du dollar au profit du rouble dans le commerce extérieur est flagrante. C'est un chemin vers une plus grande stabilité de l'économie russe, une protection contre les sanctions. Cela concerne avant tout les exportations, car la vente de marchandises moyennant la monnaie du pays vendeur est un ordre naturel des choses» , explique Elena Troubnikova, présidente du conseil d'administration de FinExpertiza.

En effet, la réduction des opérations en dollars est due en grande partie à une forte diminution des échanges entre Moscou et Washington. L'an dernier, cet indice n'a pas dépassé 25 milliards de dollars. A titre de comparaison: les échanges avec la Chine et l'UE s'élèvent respectivement à 108 et à 294 milliards de dollars. Par ailleurs, les analystes soulignent que la part du rouble dans les exportations avec la Chine a été multipliée par plus de cinq, et la part du yuan dans les importations — pratiquement par neuf.

La minimisation du risque de pertes économiques suite aux fluctuations du cours de change est un autre argument de poids au profit des paiements en monnaie nationale avec les plus grands partenaires commerciaux. Par exemple, en 2018, l'écart entre les indices minimaux et maximaux du dollar en Russie était de 20,5%, contre 16,6% pour l'euro et 14,4% pour le yuan.

A l'avant-garde

Les plus grandes compagnies d'exportation russes sont les principaux conducteurs des paiements en monnaies nationales. L'an dernier déjà, le directeur général adjoint de Severstal Alexeï Koulitchenko parlait dans une interview à l'agence Bloomberg de l'abandon des exportations en dollars car la moitié partait à destination de l'UE en échange des euros désormais.

La société Alrosa avait alors parlé de premiers succès. En août, les représentants de cette compagnie ont annoncé des contrats en roubles pour la fourniture de diamants en Chine et en Inde.

A noter que la part du rouble dans les importations indiennes de Russie a atteint 37% l'an dernier, sachant qu'au dernier trimestre ce chiffre a culminé à 53%. Un rôle important a été manifestement joué par le contrat en roubles pour la fourniture de systèmes antiaériens S-400 Triumph, qui a coûté à New Delhi, selon les estimations, 330 milliards de roubles (environ 5 milliards de dollars).

Les plus grands fournisseurs d'hydrocarbures ne restent pas non plus à l'écart. En mars, Gazprom export a annoncé le premier contrat de l'histoire en roubles pour la vente de 80 millions de mètres cubes de gaz au terminal allemand NCG via sa propre plateforme électronique.

Nombre d'analystes sont persuadés qu'à court terme les compagnies énergétiques russes deviendront les principales locomotives du passage aux paiements en monnaies nationales. Cela concerne avant tout Gazprom et son gazoduc Sila Sibiri (Force de la Sibérie), qui entrera en service à partir du 1er décembre. Le contrat en vigueur à hauteur de 400 milliards de dollars suppose une fourniture annuelle de 38 milliards de mètres cubes de gaz en Chine pendant 30 ans.
Cela remplira le marché de change russe avec des yuans et permettra de s'en servir pour l'achat de produits en provenance de Chine.

«Le cours de change du yuan est de facto contrôlé. Les risques liés à la volatilité sont minimes, même en comparaison avec l'euro. Des projets aussi importants que l'achat du gaz acheminé par Sila Sibiri pousseront Moscou et Pékin à accélérer le passage des transactions aux monnaies nationales» , suppose Pavel Gribov, maître de conférences à la chaire de sécurité économique à l'Académie russe de l'économie nationale et d'administration publique auprès du président de la Fédération de Russie.

Un fusil enrayé

Des tendances similaires sont également observées dans d'autres pays, sachant que l'argument le plus convainquant est la politique économique de Donald Trump. Dans ses tentatives de faire effondrer l'économie de l'un de ses principaux adversaires, l'Iran, l'an dernier déjà le locataire de la Maison-Blanche a interdit au monde entier d'acheter du pétrole iranien.

La Chine, l'Inde, la Corée du Sud et bien d'autres se sont retrouvés dans la zone à risques. Ce qui a servi de point de départ à un abandon massif du dollar.
«Plus le dollar est utilisé comme une arme contre certains pays, plus il est probable que ces mêmes pays recherchent une alternative à la monnaie américaine. Même si un certain temps sera nécessaire pour renverser le dollar de son trône, la politique actuelle des Etats-Unis accélérera son déclin» , écrit le journal britannique The Daily Telegraph.

Les consommateurs du pétrole iranien inventent de toute urgence des moyens permettant d'esquiver les sanctions américaines. L'Inde s'est entendue avec l'Iran sur les fournitures en roupies, et à son tour Téhéran s'en servira pour les importations indiennes.
L'UE, qui souhaite également commercer avec l'Iran, a mis au point un canal de liaison interbancaire spécial SPV, qui n'est pas soumis au contrôle des Etats-Unis. Et à en croire le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, l'Europe n'a certainement pas l'intention de l'utiliser pour les transferts en dollars.
«Il est absurde que l'Europe paie plus de 80% de sa facture énergétique, qui s'élève à 300 milliards d'euros par an, en dollars américains alors que 2% seulement de nos importations d'énergie viennent des Etats-Unis» , avait déclaré Jean-Claude Juncker lors de son allocution annuelle.
Xuan
   Posté le 16-05-2019 à 19:45:50   

La guerre US vs RPC se déroule sur le front commercial, technologique, financier (et y compris militaire sous forme de provocations en mer de Chine).

http://www.globaltimes.cn/content/1150205.shtml

Les mesures de rétorsion financières sont comme le reste à double tranchant. La Chine est en position de créancier vis à vis des avoirs US mais une action brutale serait définitive et elle ne veut pas utiliser ce procédé. Par contre son action se fait progressivement et vise la multilatéralité, pour diminuer le poids du dollar dans le monde.


Les avoirs du Trésor américain en Chine ont atteint leur plus bas niveau en deux ans

Par Shen Weiduo Source: Global Times Publié le: 2019/5/16 18:43:40

Le geste de Pékin reflète l'évitement des risques et le soutien au yuan

La Chine a ramené ses avoirs en obligations du Trésor américain en mars à leur plus bas niveau en près de deux ans, une tendance qui devrait se poursuivre alors que Pékin cherche à éviter les risques croissants tout en soutenant le yuan dans un climat d'incertitude croissante concernant les relations commerciales bilatérales, ont indiqué des experts.
Selon les données publiées mercredi par le département du Trésor américain, les avoirs de la Chine ont diminué pour la première fois en quatre mois en mars, tombant de 10,4 milliards de dollars en un mois à 1,12 billion de dollars. Il s'agissait du niveau le plus bas depuis mai 2017, lorsque les avoirs s'établissaient à 1 010 milliards de dollars.
C'était aussi la première fois que la Chine réduisait ses avoirs en dette américaine depuis novembre 2018. De juin à novembre dernier, elle réduisait ses avoirs en dette américaine chaque mois. En novembre 2018, elle a réduit ses avoirs de 17,5 milliards de dollars, soit la plus importante réduction en 14 mois.
Cette décision intervient alors que la Chine risquait de vendre certaines de ses positions au Trésor américain comme tactique de la guerre commerciale avec les États-Unis - une idée décrite par certains médias étrangers comme une "option nucléaire" qui pourrait nuire considérablement à l'économie américaine.

La Chine a réagi lundi contre les hausses tarifaires américaines de 200 milliards de dollars de marchandises chinoises, annonçant des droits de 5% à 25% sur plus de 5 100 produits en provenance des États-Unis d'une valeur de plusieurs dizaines de milliards de dollars.
Les experts ont toutefois déclaré que la réduction des avoirs du Trésor américain ne visait pas à contrer les États-Unis et que la Chine n’avait pas besoin de le faire à l’heure actuelle. Si les relations commerciales continuent à se détériorer, toutes les options seraient sur la table.
"Si la Chine libère la dette américaine, d'autres pays pourraient suivre, provoquant ainsi une hausse de ses taux d'intérêt qui affectera grandement l'économie américaine" , a déclaré Dong Dengxin, directeur du Finance and Securities Institute de l'Université des sciences et technologies de Wuhan, a déclaré au Global Times jeudi.
Malgré la réduction de mars, la Chine est restée le principal détenteur d'obligations du Trésor américain, suivie du Japon avec des avoirs de 1,08 billion de dollars.

Éviter les risques

Les experts ont déclaré que les principales raisons de la décision de la Chine étaient d'éviter les risques financiers, de réagir aux incertitudes de l'économie américaine et de disposer des liquidités nécessaires pour lutter contre la dépréciation du yuan.
La politique étrangère des États-Unis "America First" et ses caprices ont affecté ses relations avec les autres pays, y compris ses alliés, accroissant les incertitudes de son économie. Ainsi, la Chine doit diversifier ses réserves de change, principalement constituées d'actifs libellés en dollars américains, pour éviter les risques potentiels, a déclaré Dong.
Le principal vendeur de titres du Trésor américain en mars a été le Canada, qui a procédé à un dumping de la dette américaine pour une valeur de 12,5 milliards de dollars, la plus importante réduction depuis juillet 2011. La Chine était le deuxième vendeur en importance. L'Allemagne, la France et l'Australie ont également réduit leurs avoirs en mars.
"La guerre commerciale en cours avec les Etats-Unis a rendu la diversification plus urgente pour la Chine, mais les ventes devraient se faire à un rythme très modéré et dans une mesure limitée pour éviter les turbulences du marché mondial" , a déclaré Dong.
La diversification est également en ligne avec la politique financière globale de la Chine au cours de l'année écoulée, a noté Dong. "La Chine respectera sa politique d'ouverture financière, attirera les investissements étrangers et renforcera ses relations commerciales avec davantage de pays d'Europe et d'Asie afin de réduire sa dépendance à l'égard des États-Unis et du dollar" .
Zhou Yu, directeur du Centre de recherche sur les finances internationales à l'Académie des sciences sociales de Shanghai, a déclaré jeudi au Global Times que la Chine pourrait acheter davantage d'or et que les dettes publiques libellées en d'autres devises, telles que l'euro et le yen, seraient diversifiées et optimisées. réserves de change.
"Le mouvement vise également à stabiliser le taux de change du yuan, qui a été soumis à des pressions en raison de la guerre commerciale qui dure depuis plus d'un an" , a déclaré Zhou.

Lundi, le taux de change du yuan a atteint son plus bas niveau par rapport au dollar américain depuis le 24 décembre 2018. Le yuan s'est affaibli à 6,92 lundi et a légèrement rebondi à 6,91 jeudi à l'heure de la presse.
Xuan
   Posté le 20-06-2019 à 19:28:51   

La Russie, la Chine et le Venezuela s'efforcent de réduire leur dépendance à l'égard du dollar américain

18 Juin 2019

Caracas, 18 juin AVN

La politique économique internationale agressive de l'administration du président américain Donald Trump accroît la méfiance envers le dollar. La Russie, la Chine, l'Union européenne et le Venezuela travaillent sur des formules pour réduire leur dépendance vis-à-vis de la monnaie américaine.

Face aux sanctions croissantes des États-Unis contre plusieurs pays du monde, certains développent de nouveaux mécanismes de transaction dans lesquels la politique de Washington ne peut intervenir.

Le dollar, " en tant que monnaie de réserve mondiale, est devenu un outil de pression pour le pays qui a émis cette monnaie contre le reste du monde. La confiance dans le dollar est en baisse" , a déclaré le président russe Vladimir Poutine lors du Forum économique international à Saint-Pétersbourg au début du mois, admettant que ces changements nécessitent un réexamen du rôle de la monnaie américaine, selon Russia Today.

cet égard, la Russie est en train de mettre au point des systèmes d'échange de monnaies nationales avec ses deux principaux partenaires économiques : l'Union européenne et la Chine.

Le vice-premier ministre russe Antón Siluánov et le commissaire européen à l'énergie, Maros Sevcovic, sont convenus le 13 juin de créer un groupe de travail chargé de remplacer le dollar par les monnaies nationales dans les relations commerciales entre la Russie et l'UE.

Le 5 juin, lors de la visite du président chinois Xi Jinping en Russie, les dirigeants des deux pays ont signé un accord pour développer les paiements transfrontaliers en yuan et en roubles.

D'autre part, les pays membres de Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) développent un système de paiement qui leur permettra d'utiliser leurs propres devises nationales pour les transactions transfrontalières au sein du bloc.

Le système Petro

En ce qui concerne le Venezuela, le gouvernement du président Nicolas Maduro a approuvé la création de la monnaie crypto Petro, pour réduire l'utilisation du dollar dans les opérations financières. Bien que la mesure ait été bloquée pour certains marchés, en raison de l'hégémonie américaine, Petro a une référence internationale dans les transactions commerciales avec des pays alliés comme la Russie et la Turquie, qui ont accepté la cryptomoneda comme élément d'échange.

Au cours de la période de pré-vente en octobre 2018, Petro a reçu des offres d'achat de 133 pays, et le chef de l'État vénézuélien a annoncé la mesure de vendre du pétrole dans des devises telles que le yuan chinois, le rouble russe et la roupie indienne, afin de réagir aux sanctions illégales de Washington contre Caracas.

Ce développement s'ajoute aux innombrables propositions des banques vénézuéliennes pour promouvoir leur propre plateforme de paiement et réduire leur dépendance vis-à-vis des franchises internationales telles que Visa et Mastercad.

Dans ce contexte, la Banque centrale du Venezuela (BCV) a récemment annoncé l'entrée en vigueur de trois nouveaux projets de billets : 10 000, 20 000 et 50 000 bolivars, afin de renforcer le cône monétaire actuel. La circulation de ces billets permettra de consolider les paiements et d'accélérer les transactions, contribuant ainsi à la stabilisation monétaire du pays, a déclaré l'économiste vénézuélien Tony Boza.

source : http://www.avn.info.ve/node/474288
Xuan
   Posté le 14-07-2019 à 22:53:10   

Un article de Suptnik sur ce projet chinois, à suivre...

Vers un «yuan numérique»: la Chine met les bouchées doubles quant à sa propre cryptomonnaie


https://fr.sputniknews.com/economie/201907141041655202-vers-un-yuan-numerique-la-chine-met-les-bouchees-doubles-quant-a-sa-propre-cryptomonnaie/

11:30 14.07.2019

La Banque centrale de Chine accélère l'élaboration de sa propre cryptomonnaie.

Selon le directeur du département d'études de la Banque populaire de Chine Wang Xin, qui a fait cette annonce pendant un séminaire à l'université de Pékin, le programme de développement du «yuan numérique» a déjà été approuvé par le Conseil d’État.

A son élaboration participent notamment des structures commerciales, afin que le nouveau produit soit compétitif sur le marché. Le responsable de la Banque centrale a noté que le régulateur financier suivait de près le développement de la cryptomonnaie mondiale Libra, dont la création a été récemment annoncée par Facebook.

Plus tôt, le directeur adjoint du département des paiements et des virements de la Banque de Chine Mu Changchun avait écrit dans sa rubrique de la revue financière Caixin que les cryptomonnaies, y compris Libra, devaient être régulées par les banques centrales.

C'est probablement la possibilité même de l'apparition d'un véritable moyen de paiement international qui a poussé les autorités chinoises à accélérer leur propre travail pour ne pas manquer l'opportunité de participer activement à la création d'un nouveau système financier mondial.

Yuan numérique

Cela fait déjà plusieurs années que les autorités chinoises planchent sur l'élaboration de leur propre cryptomonnaie. La Banque de Chine détient déjà 78 brevets dans le domaine des cryptomonnaies et encore 44 brevets liés à la technologie de chaîne de blocs [blockchain].

Plus tôt, le vice-président de la Banque centrale Fang Yifei notait que le yuan numérique devrait finalement remplacer l'appareil monétaire M0 [l'argent liquide en circulation]. L'abandon progressif de l'argent liquide est une tendance mondiale flagrante et particulièrement visible en Chine, où les paiements mobiles prévalent déjà dans les achats quotidiens de la population. Il est donc tout à fait plausible que les autorités chinoises veuillent créer un analogue à part entière au yuan fiduciaire.
Peu d'informations étaient disponibles jusqu'à présent sur les avancées du travail de création du crypto-yuan. Mais après la publication par Facebook du Livre blanc de Libra, les responsables chinois ont mis les bouchées doubles.

Quid des avantages de Libra?

Le fait est que la monnaie Libra annoncée par Facebook est très différente techniquement et conceptuellement des autres cryptomonnaies, notamment du Bitcoin. Libra sera contrôlée par un consortium de plusieurs dizaines de grandes compagnies financières et technologiques, notamment Visa, Mastercard, Paypal, eBay, Uber et Lift. Ce consortium sera également responsable du processus et de l'émission de la nouvelle cryptomonnaie. Libra est une «stable coin» qui sera garantie avec des actifs fiables: des dépôts et des titres de valeur de plusieurs pays avec des monnaies fiables.

Autrement dit, Libra est pensée comme un moyen de paiement supranational. Les DTS - droits de tirage spéciaux - en sont l'analogue le plus proche aujourd'hui. Mais contrairement à ces derniers, Libra doit être un moyen d'échange parfaitement liquide avec des paiements transfrontaliers accessibles à la grande majorité de la population de la planète, qui prendraient quelques secondes.

Après la crise de 2008 la Chine avait proposé de créer une nouvelle monnaie mondiale de réserve sur la base des DTS pour se débarrasser de la dépendance envers le dollar. C'est pourquoi le concept Libra plaît globalement à la Chine, explique à Sputnik Liu Dongmin, directeur du Centre des finances mondiales à l'Institut d'économie mondiale et des finances affilié à l'Académie des sciences sociales de Chine.

«Du point de vue du maintien de la stabilité du système monétaire international, les monnaies supranationales en tant que principal moyen de paiements internationaux sont une solution relativement bonne. Par rapport à une monnaie souveraine, cette monnaie garantira mieux la stabilité financière mondiale. Mais de tels projets n'ont pas encore été réalisés à ce jour» , ajoute l'expert.

L'hégémonie du dollar dans les paiements internationaux est critiquée par de nombreux pays, Chine y compris. Mais l'attachement des prix de différents produits et services à une seule monnaie, le dollar, était pratique dans le commerce international. Le concept Libra, d'une part, est juste, mais pourrait aussi créer de nombreux problèmes.
Par exemple, le Livre blanc indique que la monnaie Libra peut être facilement convertie en monnaies fiduciaires. Mais les acteurs du consortium de gestion sont des compagnies privées qui ne peuvent pas physiquement fournir une quantité suffisante de liquidités. Seules les banques centrales ont cette possibilité, c'est pourquoi Libra a besoin de régulateurs financiers pour fonctionner normalement, explique Liu Dongmin.

«Il faut que les banques centrales de différents pays mettent au point des mesures de régulation pour Libra. Qui plus est si cette cryptomonnaie était promue comme un moyen de paiement dans le monde entier. Parce que toute monnaie mondiale, quels que soient ses principes de base, exercera une certaine influence sur la souveraineté monétaire et la sécurité financière de certains pays. Par exemple, en ce qui concerne la souveraineté monétaire, une cryptomonnaie mondiale pourrait remplacer les monnaies faibles de certains pays pour les évincer progressivement. Les individus essaieront de payer avec la monnaie mondiale plus stable, ce qui exercera encore plus de pression sur le cours des monnaies nationales.»

Cryptomonnaies nationales

Il est possible de protéger bien plus efficacement la souveraineté de la monnaie nationale si on crée une monnaie numérique nationale répondant aux tendances actuelles du développement financier, indique l'expert. Si la Chine lançait le yuan numérique, ce serait la première cryptomonnaie nationale dans le monde garantie par une monnaie fiduciaire stable.

Des tentatives de créer des cryptomonnaies nationales ont déjà été entreprises. Par exemple, le Venezuela a lancé El Petro garantie avec des actifs pétroliers. Mais compte tenu de la situation économique du Venezuela, El Petro peut difficilement revendiquer le statut de moyen de paiement international.

La situation avec le yuan numérique est différente. Le crypto-yuan émis par la Banque centrale de Chine, disposant de tous les avantages techniques d'une cryptomonnaie, pourrait mériter la confiance sur les marchés mondiaux et accroître significativement le niveau d'internationalisation de la monnaie chinoise. Et si Libra ou une autre monnaie supranationale était lancée, la Chine, compte tenu de son expérience et de ses capacités, pourrait influer sur la mise en place des règles de fonctionnement du nouveau système financier international.


Lire aussi : Pour contourner les sanctions US, l’Iran lance sa propre cryptomonnaie basée sur l’or
Xuan
   Posté le 14-07-2019 à 23:20:13   

Les alliés des États-Unis se débarrassent eux aussi du dollar



https://fr.sputniknews.com/economie/201906201041481569-les-allies-des-etats-unis-se-debarrassent-eux-aussi-du-dollar/

20:00 20.06.2019URL courte16733
La part du dollar dans les réserves de change mondiales a atteint son minimum depuis le début du siècle. Jamais, en 20 ans, les banques centrales du monde n'avaient détenu aussi peu d'obligations américaines.

En avril, c'est l'un des alliés des Américains, le Royaume-Uni, qui est arrivé en tête des plus gros vendeurs de bons du Trésor US. Comment la dédollarisation s'est-elle répandue dans le monde entier?

Un minimum historique
En 2018, le dollar représentait 61,7% des réserves de change de différents pays: le taux le plus bas depuis vingt ans. Comme le note dans sa revue de juin la Banque centrale européenne (BCE), le dollar reste une monnaie de réserve mondiale, mais son leadership a significativement vacillé.

Depuis la crise financière mondiale de 2008, quand les banques centrales avaient stocké une quantité maximale de devise américaine, la part du dollar a diminué de 7 points.

En 2018, les pays émergents ont activement vendu leurs dollars et leurs obligations américaines. L'Argentine, la Chine, Hong Kong, l'Inde, l'Indonésie, la Thaïlande et la Turquie ont vendu des obligations pour près de 200 milliards de dollars. Certains ont eu besoin d'urgence de liquidités en dollars pour stabiliser leur propre monnaie, d'autres ont renoncé aux actifs américains à cause des conflits avec Washington.

«L'objectif de la plupart des pays consiste à réduire leur dépendance envers le dollar au vu des menaces de sanctions américaines. En Turquie, le portefeuille d'obligations du Trésor américain n'a jamais été aussi maigre. Ils ont pratiquement tout vendu» , indique le quotidien turc Sabah.

Par contre, le fait que des pays développés vendent leurs actifs américains, y compris les alliés traditionnels des États-Unis, est une tendance complètement nouvelle. Ainsi, en avril, le Royaume-Uni a vendu d'un coup 16,3 milliards de dollars d'obligations américaines.

Mais c'est la Chine, le plus grand détenteur étranger de dette américaine (1.100 milliards de dollars), qui est en tête. En raison de la guerre commerciale qui l'oppose à Washington, Pékin a vendu 60 milliards d'obligations en un an, et encore 20 milliards supplémentaires en avril 2019, réduisant ses réserves à leur minimum depuis deux ans. Le Japon, deuxième créancier des USA, ne se laisse pas non plus distancer : en avril, Tokyo a vendu 11,07 milliards de dollars d'actifs.

Les craintes se renforcent: la Chine aurait-elle l'intention de ne plus faire partie des principaux créanciers de l'Amérique? Les analystes affirment que ce scénario est peu plausible. La dévaluation inévitable des obligations dans ce cas serait plus nuisible pour les Chinois que pour les Américains, ainsi que pour toute l'économie mondiale.

Cependant, indique l'agence de presse Bloomberg, Pékin pourrait réduire à tout moment de plusieurs dizaines de milliards de dollars ses investissements dans ces actifs pour maintenir le cours du yuan.
«Si la Chine lançait la vente d'obligations américaines, cela serait moins lié aux nouvelles taxes qu'à la régulation de sa propre monnaie. Quand le reflux des capitaux se renforcera, Pékin devra protéger le yuan et vendre des obligations », a déclaré à Bloomberg Gene Tannuzzo, analyste de Columbia Threadneedle Investments.

Dédollarisation générale

La Russie est considérée comme l'un des vendeurs les plus actifs d'obligations américaines. En 2010 encore, les placements de la Banque de Russie dans les actifs américains dépassaient 176 milliards de dollars. A partir de 2014, à mesure que la pression des sanctions de Washington se durcissait, la Banque centrale réduisait son portefeuille d'obligations. Début 2019, il n'en restait plus que 14 milliards de dollars.

D'après le Trésor américain, en avril la Russie a vendu 1,6 milliard de dollars d'obligations américaines supplémentaires. A l'heure actuelle, la Banque centrale en détient 12,13 milliards de dollars - le minimum depuis 2007. Pratiquement toute la somme tirée de la vente des actifs américains par la Banque de Russie a été investie dans l'euro et le yuan.

«La part de l'euro dans les réserves de change de la Russie a augmenté jusqu'à 39%, celle du dollar a baissé jusqu'à 27% et celle du yuan a grandi jusqu'à 17%» , indique le récent rapport de la BCE.

Les banques centrales d'autres pays suivent le même chemin. Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment pointé la réduction continue de la signification du dollar parallèlement à une hausse de la part de l'euro, du yen et du yuan dans les réserves des banques centrales.
«A travers le monde, les banques continuent de diversifier leurs réserves et de les retirer du dollar», a constaté le FMI dans sa revue des tendances mondiales.

Un parachute doré
Tout en se débarrassant du dollar, les pays accumulent de l'or. Selon le Conseil mondial de l'or (WGC), le volume de ce métal précieux dans les coffres des banques centrales a augmenté de 651 tonnes en un an - la progression la plus forte depuis 1971, quand les États-Unis avaient renoncé à l'étalon-or. Presque la moitié de cet or a été achetée par la Banque de Russie.

«La Russie atteint rapidement des résultats dans sa tentative de diversifier la structure de ses réserves de change en réduisant la part des actifs américains» , indique Bloomberg.

Actuellement, la réserve d'or de la Banque centrale russe est estimée à 2.112 tonnes, soit près de 87 milliards de dollars - un record dans toute l'histoire postsoviétique. En dix ans, la part de l'or dans les réserves de change russe est passée de 3,5 à 18,6%.

«L'or est la devise la plus forte du monde. Soumise à une inflation naturelle minimale, elle est une bonne assurance contre les fluctuations du dollar. C'est une ressource très liquide, et les grandes réserves d'or renforcent la confiance des investisseurs envers le rouble» , souligne le quotidien Neue Zürcher Zeitung.

Le deuxième plus grand acheteur de ce métal précieux est la Chine, avec une réserve d'or de 1.853 tonnes pour 76 milliards de dollars. Fin 2018, après plus de deux ans d'interruption, Pékin a significativement accru ses achats, ce qui a entraîné une augmentation du prix de l'or à son maximum depuis six mois à 1.300 dollars l'once.

Les analystes expliquent que l'or est également une assurance contre un défaut de paiement des États-Unis. La Chine et la Russie sont parfaitement conscientes du fait que les USA auront énormément de mal à rembourser leur dette et qu'en fin de compte l'achat d'obligations est inutile. L'effondrement du marché américain de la dette est très probable, c'est pourquoi Moscou et Pékin préfèrent investir dans l'or.
Xuan
   Posté le 26-07-2019 à 17:45:16   

Comment la Russie appelle à s’émanciper de «l’étau du dollar», selon une revue autrichienne

CC0 / geralt
https://fr.sputniknews.com/international/201907261041798203-comment-la-russie-appelle-a-semanciper-de-letau-du-dollar-selon-une-revue-autrichienne/
16:56 26.07.2019

La Russie a annoncé son intention de rejoindre le mécanisme financier INSTEX, destiné à contourner les sanctions imposées par les États-Unis au commerce avec l’Iran. Elle a ainsi montré l’exemple à d’autres pays qui pourraient chercher à s’affranchir pareillement d’un système financier contrôlé et dominé par le dollar US, selon Contra Magazin.

Moscou a annoncé vouloir utiliser le mécanisme financier européen INSTEX qui sert à contourner les sanctions états-uniennes dans le commerce avec l’Iran, rapporte la revue autrichienne Contra Magazin.

Transformer la dépendance en indépendance
Le média indique qu’après cette annonce, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a appelé d’autres nations à suivre l’exemple de Moscou afin de s’affranchir de la domination du dollar et des systèmes financiers internationaux contrôlés par les États-Unis.
«Nous devons nous défendre contre les abus politiques réalisés par le biais du dollar et du système bancaire américain. Nous devons transformer notre dépendance dans ce domaine en indépendance. Devenons multipolaires dans le domaine des finances et de la monnaie» , a-t-il déclaré.

En tant qu’exemple de ces abus, M.Riabkov a cité le Venezuela. Contra Magazin rappelle à ce propos que Washington a frappé ce pays de sanctions, lui réduisant l’accès au marché pétrolier mondial et confisquant une partie de ses actifs en recourant à diverses institutions financières internationales et à l’aide de ses alliés en Amérique latine. Sans oublier, d’ailleurs, l’or vénézuélien valant 1,2 milliard de dollars et accaparé par Londres.

Une appropriation éhontée
M.Riabkov a ajouté que «l’appropriation éhontée» de la propriété d’autrui n’était qu’ «un exemple entre autres d’une politique plus large visant à provoquer des crises de façon volontaire afin d’obtenir le changement de gouvernement et de dirigeants légitimes par des protégés américains» .
INSTEX est en mesure de torpiller le statut du dollar en tant que monnaie de réserve internationale. Surtout si cet instrument est utilisé par la Russie, laquelle sert d’exemple à d’autres pays en les appelant à s’affranchir de «l’étau du dollar», conclut le média.
Xuan
   Posté le 29-07-2019 à 22:42:00   

Quand la Russie se débarrasse du dollar…

par xavier dupret son site
Association Culturelle Joseph Jacquemotte
dimanche 17 février 2019
https://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/quand-la-russie-se-debarrasse-du-212717?var_hasard=19173648545d3ebab6c59fc&fbclid=IwAR0zn3Fm_kgx4RE_qWrviOVZwIjLrAMHyYG0IDv07oVH6Qf-rSV7uLKZPUo

La nouvelle n’a pas fait le tour des rédactions économiques dans le monde. Pourtant, il s’agit d’un événement très important. La Russie se débarrasserait de ses réserves de change en dollars.
Ce mouvement récent s’explique indubitablement par les sanctions que les Etats-Unis ont adoptées à l’encontre de la Russie. La réponse du berger à la bergère ne s’est finalement pas fait attendre de la part de Moscou.

Clarification et description

Avant toute chose, procédons à un rapide exercice de clarification. Que sont les réserves de change ? Il s’agit des devises étrangères et de l’or que détiennent les banques centrales. Elles revêtent assez souvent la forme d’obligations du Trésor des autres Etats. De cette façon, ces réserves rapportent un intérêt. L’utilité des réserves de change pour une banque centrale consiste à disposer de devises permettant d’agir sur le taux de change de la monnaie nationale. Par exemple, si le dollar vient à s’apprécier par rapport à la monnaie d’un pays, la Banque centrale de cet Etat peut choisir de vendre des dollars qu’elle détient en réserves.

Les dollars dont il est question dans le cas russe proviennent des exportations pétrolières et gazières du pays. Ces dernières constituent le moteur de l’accumulation de devises dans le chef de la Russie. En 2016, le pétrole et le gaz représentaient la moitié des revenus d’exportation de la Fédération de Russie. Or, on observe que près de 28% des exportations de la Russie avaient, à cette époque, pour destination la zone euro et 11% se dirigeaient vers la Chine. Par ailleurs, les Etats-Unis ne représentaient que 4,6% des exportations et 3,8% des importations russes[1]. Pourtant, jusqu’au moment où la crise ukrainienne a éclaté en 2014, la Russie facturait en dollars le pétrole qu’elle vendait aux Européens et aux Chinois.

Cet état de choses s’explique par la centralité du dollar dans le commerce international. Nous reviendrons plus tard sur cette donnée. En tout état de cause, depuis 2014, la Russie se distancie des Etats-Unis. Il en résulte une utilisation plus retreinte qu’autrefois du dollar de la part de Moscou. Ce mouvement s’est accéléré puisqu’au cours du deuxième trimestre 2018, la Banque centrale de la Fédération de Russie a converti plus de 100 milliards de dollars de ses réserves en euros et en yuans. Cette décision fait suite à un durcissement des sanctions américaines décidé en avril de l’année dernière[2].

La recomposition des réserves de change de la Russie a pris les proportions suivantes.

Evolution des réserves de la Banque centrale de la Fédération de Russie entre le premier et le deuxième trimestre de l’année 2018 (en milliards de dollars)

Source : Banque centrale de la Fédération de Russie, janvier 2019.

Entre le premier et le second trimestre de l’année dernière, 200 milliards de dollars étaient enregistrés sur les comptes de la Fédération de Russie. Trois mois plus tard, l’importance du billet vert dans la comptabilité de la banque centrale de ce pays avait fondu de moitié (100,32 milliards de dollars). Du même coup, l’euro a supplanté la devise américaine. En effet, au 1er trimestre 2018, l’euro était comptabilisé dans les avoirs de la Banque centrale russe à hauteur de l’équivalent de 102 milliards de dollars. Au 30 juin 2018, ce montant était passé à 201,02 milliards de dollars. Cette progression spectaculaire, puisqu’il s’agit, mine de rien, d’un doublement est inférieure à l’évolution caractérisant le yuan. Ce dernier, au premier trimestre 2018, valait l’équivalent de 23 milliards de dollars dans les réserves de la Russie. Cette position a été triplée en l’espace d’un trimestre. Les yuans détenus par la Banque de la Fédération de Russie valaient à la fin du mois de juin 2018 l’équivalent de 67,34 milliards de dollars. Ces arbitrages de la part de la Russie sont impressionnants. Il est vrai qu’ils se positionnent à rebours de la centralité du dollar dans le commerce international.

King dollar

Pour rendre compte de cette importance du dollar, il suffit de faire part de l’étonnement de journalistes du site d’informations d’information états-unien Bloomberg tout à leur découverte de ce que des responsables européens désiraient promouvoir l’euro dans les échanges commerciaux sur le Vieux Continent[3]. Ces mêmes commentateurs ne manquaient pas de relever que la Chine avait revendu une fraction importante de ses actifs libellés en dollars en 2017. Le monde se dédollarise.

Il n’y a, dans le fond, que les commentateurs états-uniens pour s’en étonner. On peut les comprendre. Le dollar occupe une fonction de pivot du système monétaire international depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Les accords de Bretton Woods, signés le 23 août 1944 par les nations alliées, reposaient sur un système de parité fixe des monnaies par rapport au dollar. Ce dernier était défini par un poids en or. Une once d’or valait 35 dollars. Le rattachement du dollar à l’or suppose que les États-Unis ne pouvaient pas connaître de déséquilibres majeurs de leur balance des paiements afin de préserver la valeur en or de leur monnaie conçue comme pivot du système. Précisément, cette condition ne va plus être respectée au fil du temps.

Avec le recul, le dollar s’est avéré être un pivot bancal. Le stock d’or détenu par les États-Unis ne va, au fil des années, plus suffire à couvrir le volume des dollars circulant en dehors des USA. Or, le système de Bretton Woods laissait la possibilité à chaque pays, mais avec l’accord de tous ses partenaires dans le système, de procéder à des ajustements monétaires si nécessaire (dévaluation ou, au contraire, réévaluation). Tout pays partie prenante à la conférence de Bretton Woods, puisqu’il avait des réserves en dollars américains, pouvait décider de les changer contre l’or que les États-Unis possédaient. La situation du dollar a été bien caractérisée par un économiste belge, Robert Triffin (1919-1993)[4]. Le paradoxe que Triffin repère dans les relations monétaires entre nations occidentales est le suivant. A la sortie de la guerre mondiale, l’Europe et le Japon sont des terres ravagées en comparaison des États-Unis dont la production industrielle a doublé entre 1940 et 1945. Les États-Unis sont donc, à cette époque, clairement la nation qui accumulé un capital dont les autres nations sous parapluie américain ont besoin pour leur reconstruction. Le monde enfanté par les accords de Bretton Woods fonctionnait comme un système de financement de la croissance des exportations américaines en solvabilisant la demande du Japon et des pays d’Europe occidentale.

Donc, à l’époque, logiquement, le dollar est la monnaie qui inspire confiance. En basant le système monétaire international sur le dollar, l’attrait pour ce dernier est pleinement consacré. Ce qui a pour effet, paradoxalement, de le fragiliser, car fournir des liquidités au monde occidental en plein effort de reconstruction peut conduire à un déficit de la balance des paiements des États-Unis. Avec le temps, les émissions de dollars vont déstabiliser la politique monétaire de l’oncle Sam. Par ailleurs, les pays qui exportaient vers les États-Unis accumulaient des dollars qui étaient alors convertis dans les monnaies locales. Ce qui y alimentait l’inflation puisque la masse monétaire y augmentait en raison des taux de change fixes. L’Allemagne, traumatisée par l’hyperinflation de l’entre-deux-guerres, va alors vouloir commencer à faire rembourser ses dollars excédentaires en or. Comme les USA ne veulent pas entamer leurs réserves, ils ont suspendu la convertibilité-or de leur devise nationale le 15 août 1971. Les conséquences de l’adoption de taux flottants ont été importantes puisque les monnaies ont, à partir de ce moment-clé, pu varier entre elles de manière nettement moins contrôlée au gré des mouvements des capitaux.

Il n’en reste pas moins que le dollar continuera à partir de 1971 à occuper un rôle central dans le système monétaire international. Les autres pays de la planète vont alors financer les déficits américains qui avaient déjà été à la base du démantèlement du système de Bretton Woods. Si le dollar s’effondrait, le commerce international s’effondrait également. Depuis 1970, les Etats-Unis n’ont connu que quatre années de surplus budgétaire (1998, 1999, 2000 et 2001). Depuis 1977, les Etats-Unis sont en déficit commercial chronique. Si l’on élargit l’analyse à l’ensemble des rentrées que les Etats-Unis tirent de l’extérieur, il faut scruter ce que l’on appelle la balance des opérations courantes. Cette dernière n’a plus été positive qu’au cours de sept exercices depuis 1970 (1970, 1971, 1973, 1974, 1975, 1976, 1980, 1981, 1991)[5]. La place du dollar a donc bel et bien servi d’instrument de financement par l’extérieur des déficits américains. C’est cet élément central de la finance internationale qui est en train de se défaire progressivement sous nos yeux.

Renaissance chinoise

Il est toutefois clair que la recomposition de réserves de la Russie a tout à avoir avec le durcissement des sanctions contre Moscou. Certains chiffres le prouvent aisément. Les réserves de la Fédération de Russie comptent 15% de yuans (pour une moyenne mondiale de 1,5%). En ce qui concerne l’euro, sa récente et fulgurante progression au sein des réserves russes tranche avec le fait que la monnaie unique européenne est de plus en plus délaissée dans les réserves des banques centrales de par le vaste monde.

C’est ainsi que le poids de l’euro sur la scène internationale a rapidement augmenté entre 2001 et 2003. A cette époque, la part de la monnaie unique européenne dans les réserves des banques centrales est passée de près de 24% à plus de 27% avant de se stabiliser aux alentours de 26%. La crise financière de 2006-2007 a entraîné une chute rapide et constante avec un mouvement de stabilisation depuis la fin de l’année 2016 jusque 2018 à hauteur de 22% des réserves mondiales[6].

La Russie ne fait, pour autant, pas exception à un mouvement plus lent et plus imperceptible de montée du yuan. Cette dernière n’a en rien perdu de sa vigueur cette année en dépit de la dépréciation du yuan face au dollar. C’est ainsi que les banques centrales ont augmenté leurs actifs en yuans de 32,6 % au deuxième trimestre de l’année 2018. D’ici 2022, la part du yuan dans les réserves mondial devrait, d’après la banque d’affaires Goldman Sachs, doubler et passer à 3% des réserves des banques centrales. Deux monnaies seront victimes de cette modification. Il s’agit du dollar et du yen.

C’est d’ailleurs la devise nippone qui souffrirait le plus de cette réallocation des avoirs des banques centrales. La chute du yen dans les réserves devrait dépasser les 12%. Celle du dollar sera, pour sa part, plus modérée (4%). Sur le plus long terme, le déplacement du dollar en faveur du yuan devrait être davantage prononcé.

Les mouvements de modifications de réserves des banques centrales se produisent toujours avec un temps de décalage sur les évolutions économiques. Alors que la puissance américaine constituait un fait accompli au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, la livre sterling était toujours la première monnaie de réserve dans le monde jusque durant les années 50 du siècle dernier, époque à laquelle elle fut définitivement supplantée par le billet vert.

En 1950, 55% des réserves en devises des banques centrales dans le monde étaient libellées en livres. Dans les années 1960, cette part est passée à 30% avant de plonger en-dessous des 15% à partir de 1970[7].

De surcroît, la montée en gamme de l’économie chinoise va conférer à l’Empire du milieu un poids de plus en plus central dans l’économie internationale. Lancé en mai 2015, le plan intitulé « Made in China 2025 » se vise à la promotion de l’industrie manufacturière. « Ce premier plan d’action sur dix ans vise à transformer le géant manufacturier qu’est la Chine en une puissance mondiale manufacturière » [8].

Importante question

Dans la foulée, un enjeu majeur relatif à la montée du yuan a trait à la montée d’un modèle économique différent de celui des Etats-Unis. En effet, le yuan est une devise dont le cours est contrôlé par l’Etat alors que la valeur du dollar est déterminée librement par la confrontation de l’offre et de la demande sur les marchés. Il en résulte que la prédation du capital financier sur le travail et les processus productifs sortira affaiblie de la confrontation yuan-dollar au fur et à mesure de la progression de la devise chinoise dans les échanges internationaux.

La suite de cette analyse visera à faire le point sur les mécanismes permettant au yuan de ne pas être une monnaie aussi librement échangeable que l’euro ou le dollar. Nul doute, à ce propos, que la description de dispositions échappant à la logique du capitalisme néolibéral financiarisé pourra servir de points de repères en ces temps de crise profonde du capitalisme néolibéral occidental.

Lorsque l’on parle d’une monnaie dont le cours est administré, on fait référence à un mécanisme de fixation des prix. Le taux de change d’une monnaie, c’est son prix exprimé dans une autre monnaie. Le cours du yuan est administré en ce sens que l’administration, c’est-à-dire le politique, en fixe le prix face aux autres devises (on dit, dans ce cas, que le yuan n’est pas pleinement convertible).

Depuis 2005, ces devises sont principalement le dollar, le yen, l’euro et le won (la devise sud-coréenne). Le pilotage du yuan est effectué de façon souple puisque les autorités chinoises laissent évoluer leur devise à l’intérieur d’une bande de fluctuation. Concrètement, depuis le 17 mars 2014, le taux de change du renminbi est fixé chaque matin par la banque centrale et est autorisé à monter ou à baisser de 2% au jour le jour. Si le yuan évolue en dehors de cette bande, la banque centrale intervient en vendant des devises étrangères en cas de dépréciation trop marquée du yuan. En cas d’appréciation de ce dernier, la banque centrale va, au contraire, vendre des yuans.

En procédant de la sorte, la Chine utilise ses prodigieuses réserves, en fait, les plus importantes au monde, accumulées en devises (plus de 3.000 milliards de dollars) pour régler le taux de change de sa devise. Les autres pays du Sud font autrement. Sous la pression du FMI et de la Banque mondiale (qui ne sont jamais intervenus en Chine), les banques centrales du Tiers-monde travaillent essentiellement à partir de leurs taux d’intérêt. Lorsque leur monnaie se déprécie, ils augmentent les taux pour attirer les capitaux extérieurs. Et dans le cas où leur devise s’apprécierait trop, ces pays baissent leurs taux pour diminuer leur attractivité. Cette stratégie pourrait paraître attrayante de prime abord pour des pays qui disposent de moins de réserves que la Chine. Elle présente, cependant, un inconvénient majeur. En faisant dépendre leur destin de la finance occidentale, ces pays sont sujets à de fortes variations en ce qui concerne le taux d’investissement. Ces soubresauts sont à poser en lien avec la conjoncture économique du moment au sein des pays fournisseurs capitaux. Si une situation de crise y éclate, on va alors assister à un exode des capitaux au sein des pays émergents. C’est ainsi qu’entre 2008 et 2009, plus de 60 milliards de dollars ont quitté les pays émergents pour revenir vers leurs sièges sociaux au nord[9].

C’est ce schéma que la Chine a voulu éviter. Pour ce faire, elle a empêché que des mouvements trop brusques d’entrées et de sorties de capitaux ne nuise à la stabilité de son économie. Dans le jargon des économistes, on dit que la Chine n’a pas libéralisé son compte de capital. La fermeture du compte de capital du pays implique logiquement que sa devise ne puisse s’échanger de manière complètement libéralisée.

Internationalisation du yuan et force de l’Etat chinois

Pourtant, comme nous l’avons vu, la Chine est une puissance montante en pleine renaissance. Aussi désire-t-elle que sa monnaie soit davantage utilisée dans ses échanges commerciaux avec le reste du monde. Cet objectif, somme toute légitime, aurait pu entrer en contradiction avec la limitation de l’ouverture du compte de capital. En effet, l’usage international d’une monnaie est facilité par la généralisation des mouvements de capitaux qui la concernent.

Comment la Chine a-t-elle géré cette opposition ? Le gouvernement chinois a repéré, il y a déjà quelques années de cela, une demande croissante de yuans vu l’ampleur des échanges de tous les pays du monde avec la Chine. Les autorités chinoises ne devaient pas faire trop d’efforts pour séduire des partenaires internationaux. Il leur était donc loisible d’imposer leurs conditions au capitalisme financier international dans un rapport de forces bien compris. Cette disposition d’esprit est caractéristique de la méthode dont le yuan s’est diffusé dans le monde. Examinons cet aspect des choses d’un peu plus près. Nous verrons que jusqu’à présent, l’ouverture de la Chine aux investisseurs internationaux est le fait des Chinois eux-mêmes sans pression de l’extérieur.

Remettre le politique aux commandes au-dessus de l’économique suppose une certaine pratique de la planification. Cette dernière n’a rien d’évident pour des générations d’Européens habituées, depuis des décennies, à la libéralisation des marchés financiers. Voilà pourquoi il s’avère intéressant de décrire dans le concret les voies et moyens selon lesquels Pékin administre sa monnaie.

Il existe non pas un mais deux marchés de changes pour les yuans. On trouve, d’une part, le yuan onshore (désigné par l’abréviation CNY dans la presse économique) et d’autre part, le yuan offshore (CNH). Le yuan onshore ne circule qu’à l’intérieur des frontières de la Chine. Il forme la plus grande part de la masse monétaire chinoise. C’est ce yuan qui est strictement encadré par les autorités chinoises. En vertu de ces dispositions, il est impossible de spéculer contre le yuan et partant, de déstabiliser l’économie chinoise dans le chef des capitaux étrangers. Ces derniers peuvent se rabattre sur le yuan offshore. Ce dernier ne peut être acquis qu’en dehors des frontières de la Chine.

La création en 2004 du yuan offshore démontre un grand sens de la planification de la part du gouvernement chinois. La mise en avant de cette monnaie s’est faite de façon progressive. Au départ, il n’était possible de la trouver qu’à Hong Kong puis Singapour. L’arrivée du yuan offshore dans les pays occidentaux est plus récente. C’est en 2014, par exemple, que le yuan offshore est arrivé en France. C’est la Banque de Chine qui a fixé le montant de yuans offshore qui circulera dans chacun des pays partenaires de la Chine dans l’internationalisation du yuan.

De cette façon, l’Empire du Milieu ne risque pas de voir des montants trop importants de yuans circuler en dehors du pays. Si tel était le cas, les paiements et les investissements auxquels donnent lieu le yuan offshore pourraient finir par submerger l’économie chinoise. A l’été 2018, on trouvait 1.250 milliards de yuans offshore en dehors de la Chine. Par comparaison, la masse monétaire en circulation en Chine était, à la même époque, de 180.000 milliards de yuans[10]. On fera également remarquer que le yuan offshore s’échange sans problème selon la loi de l’offre et de la demande. Vu les faibles quantités en jeu, cette disposition n’entraîne aucune conséquence pour l’économique chinoise et le cours administré du yuan onshore. Voici la répartition exacte des yuans offshore à travers le monde

Répartition des comptes libellés en Yuans offshore dans le monde en 2018 (milliards)

Source : Banque des Règlements Internationaux, novembre 2018.

Pour garantir que l’opération d’internationalisation du yuan se passe sans encombre, ce sont des banques d’Etat chinoises qui en assurent la promotion directement auprès du public. En Belgique, c’est la Bank of China, propriété intégrale du gouvernement chinois, qui s’acquitte de cette mission[11]. Cet impressionnant réseau de banques publiques, puisque c’est lui qui a accès aux yuans émis en Chine, fait respecter les règles imposées par la partie chinoise dans les paiements en yuans. Pour éviter que des flux à caractère spéculatif ne soient organisés, les envois de yuans entre particuliers sont prohibés.

Donc monsieur X à Anvers ne peut envoyer de fonds à Monsieur Y à Shanghai, lequel ne pourra pas spéculer à la Bourse en Chine pour le compte de Monsieur X et renvoyer à ce dernier son capital ainsi que sa plus-value (éventuellement minorée d’une commission). De surcroît, les banques publiques désignées par le gouvernement chinois pour promouvoir le yuan imposent une série de conditions à leurs homologues occidentales avec lesquelles elles mettent en œuvre la politique d’internationalisation du yuan.

Les entreprises occidentales désirant effectuer des transactions en yuans sont soumises à des conditions drastiques. Elles doivent certifier qu’elles sont opérationnelles et entretiennent des relations commerciales effectives avec la Chine. Ce qui signifie que les paiements en yuans depuis et en direction de la Chine continentale ne seront effectués que dans la mesure où un véritable besoin d’affaires est prouvé auprès des banques d’Etat chinoises qui servent d’intermédiaires entre la Chine et l’Occident. L’idée est là encore de protéger l’économie chinoise de mouvements spéculatifs. Par contre, si le lien avec l’économie productive locale est établi, la partie chinoise acceptera volontiers ce paiement qui rend, en fin de compte, la Chine moins dépendante du dollar. Un véritable besoin d’affaires est censé exister ipso facto si un client occidental possède une filiale ou un partenaire commercial en Chine continentale.

Le moins que l’on puisse dire est que la façon de procéder des autorités chinoises constitue un franc succès. « Le RMB est la 5ième monnaie pour le règlement des transactions internationales. En 2013-2014, environ entre 14 et 16 % du commerce de la Chine étaient réglés en renminbi (presque 0 en 2009) »[12]. On notera que cette internationalisation s’est produite alors que la Chine s’est attelée à régler une crise financière interne qui aurait pu, faute de traitement adéquat, porter un sérieux coup aux finances publiques du pays.

Comme quoi, un solide réseau de banques publiques et un Etat limitant l’activité des marchés constituent d’évidence de bien meilleures méthodes que la libéralisation financière et la dérégulation. Cette leçon mérite d’être méditée alors qu’une nouvelle déflagration financière pointe à l’horizon en Europe et aux Etats-Unis…

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[1] Observatory of Economic Complexity, janvier 2019.
[2] Bloomberg, 9 janvier 2019.
[3] Bloomberg, ibid.
[4] Robert Triffin, Gold and the Dollar Crisis : The future of convertibility, Yale University Press, New Haven (Conecticut), 1960.
[5] Banque Mondiale, janvier 2019.
[6] Banque Centrale Européenne, juin 2018
[7] Catherine R. Schenk, The Retirement of Sterling as a Reserve Currency after 1945. Lessons for the US Dollar, University of Glasgow, pp.9-10.
[8] Chine Magazine, 19 mai 2015.
[9] Caixa Bank, monthly report, 2 septembre 2013.
Url : http://www.caixabankresearch.com/en/13im09_f1-es. Date de consultation : 30 janvier 2019. Calculs propres.
[10] Banque mondiale, China Money Supply M2, août 2018.
[11] L’Echo, 14 février 2011.
[12] Lahet, Delphine. « Le degré d’internationalisation du Renminbi. Un bilan d’étape fondé sur une revue de la littérature », Revue d'économie politique, vol. vol. 127, no. 5, 2017, pp. 761-811.
Xuan
   Posté le 02-08-2019 à 18:31:42   

La guerre des devises ne peut qu'entraîner l'effondrement du dollar américain


Par Hu Weijia Source: Global Times Publié le 2019/8/1 21:13:40
http://www.globaltimes.cn/content/1160042.shtml

La Réserve fédérale américaine a abaissé mercredi sa fourchette cible de taux des fonds fédéraux de 25 points de base, alors même que l'économie américaine connaissait la plus longue expansion jamais enregistrée. Cependant, le président américain Donald Trump peut difficilement se contenter d'une réduction de 25 points de base et il est susceptible de maintenir la pression sur la Fed pour obtenir quelque chose de plus substantiel.

Trump a tweeté en mai que "ce serait la fin de partie, nous gagnerions" si la Fed faisait un "match" pour réduire les taux d'intérêt. Ce n’est un secret pour personne que Trump veut injecter de l’argent dans le système financier pour soutenir l’économie américaine. Maintenant, Trump est sur le point de mener une guerre des devises et il semble que la Fed puisse difficilement l'arrêter.

Pékin est parfaitement préparé si Trump cherche une guerre des devises avec la Chine. Les baisses de taux d'intérêt ne sont pas les seuls outils à la disposition des décideurs américains pour affaiblir la devise américaine. En 1985, les États-Unis ont signé l'accord avec le Japon, l'Allemagne de l'Ouest, la France et la Grande-Bretagne afin de déprécier artificiellement sa monnaie face au yen. Cependant, une intervention monétaire de type Plaza Accord semble hautement improbable aujourd'hui. Une guerre monétaire est vouée à l'échec dans l'économie mondiale d'aujourd'hui.

Trump n'aime pas que les Etats-Unis aient des déficits commerciaux. Il est compréhensible qu'il prône une politique du dollar faible, car une dépréciation du dollar peut gonfler les exportations américaines et ainsi réduire le déficit commercial. Une guerre des devises pourrait aider Trump à atteindre l'objectif de réduction du déficit commercial américain à court terme,

La prédominance du dollar américain dans le système monétaire mondial a jeté une base solide pour l'intervention monétaire de Plaza Accord. Cependant, la situation a considérablement changé depuis ce temps, l’émergence de l’euro, du yen et du yuan comme monnaie de réserve mondiale ayant brisé la domination du dollar américain dans le système monétaire. Si Trump continue d'entraîner le dollar américain dans une guerre monétaire, une dépréciation rapide fera complètement perdre au dollar américain son rôle dominant créé par le système de Bretton Woods.

Le privilège exorbitant du dollar américain a longtemps été un levier extraordinaire pour l'économie américaine, mais maintenant, Trump semble vouloir renoncer à ce privilège en échange d'une réduction temporaire du déficit commercial. Une guerre des devises entraînera un effondrement du dollar américain. La Chine est disposée à prévenir les risques éventuels découlant de la guerre des devises.

L'auteur est journaliste au Global Times. bizopinion@globaltimes.com.cn
Xuan
   Posté le 23-08-2019 à 22:49:31   

La Chine doit être prête à faire face à la Balance face à l'internationalisation du yuan

Par Li Daokui Source: Global Times Publié le 2019/8/22 21:26:46

http://www.globaltimes.cn/content/1162358.shtml


Facebook a récemment publié un livre blanc sur la Balance, sa crypto-monnaie nouvellement créée, et a cofondé l'association Libra. Étant donné que Facebook compte déjà plus de 2 milliards d'utilisateurs mensuels, le lancement de Libra posera des problèmes au système monétaire actuel, à la gestion macroéconomique et à la supervision financière.

La Balance, contrairement aux autres crypto-monnaies, a une valeur monétaire stable et est pratique et sûre à utiliser dans les transactions transfrontalières. En fait, la Balance est à bien des égards identique à Alipay et à WeChat Pay. La différence est qu'Alipay et WeChat Pay sont directement rattachés au yuan - 1 yuan sur un compte Alipay ou WeChat Pay équivaut à 1 yuan de monnaie fiduciaire -, tandis que la Balance est indexée à un panier de monnaies. Cette différence indique que la Balance est une monnaie indépendante qui pourrait très bien devenir une importante monnaie super-souveraine.

La Balance est basée sur d’autres grandes monnaies dans le monde. Jusqu'à présent, les mouvements d'argent de Facebook n'ont pas déclenché l'hostilité des banques centrales, mais il est possible que la gestion de la Balance devienne un problème géopolitique complexe dans certaines circonstances.

Il est possible que, dans certains cas, des pays puissants forcent Facebook à intervenir dans les transactions d'autres pays, voire même à geler ou à confisquer les comptes Libra basés dans ces pays. Alternativement, compte tenu de la capacité actuelle de Facebook d'influencer l'opinion publique, le géant pourrait peut-être utiliser la Balance pour paralyser l'économie d'un pays.

Un autre problème à noter est qu’une fois que de plus en plus de sociétés financières commenceront à utiliser la Balance dans leurs transactions, les actifs financiers seront évalués en termes de Balance. Il n’est pas difficile d’imaginer que, lorsque les systèmes économique et financier mondiaux sont confrontés à des fluctuations, les grands pays du monde peuvent exiger que la Balance ajuste les règles de sa circulation et de ses transactions afin d’accroître ou de réduire l’émission de la crypto-monnaie. L'association Balance, dans ce cas, deviendrait une super banque centrale dotée de sa propre politique monétaire indépendante, et la Balance deviendrait une monnaie indépendante. Les banques centrales du monde entier savent bien que la Balance a ce potentiel.

Supposons que l'association Balance et la Balance fonctionnent comme une banque centrale et une monnaie indépendante. Qui va déterminer une politique monétaire? Quel sera l'objectif de cette politique monétaire? La situation économique de quel pays ou région sera la référence de la Balance?

La Balance a le plus grand potentiel de réussite dans deux domaines. Le premier concerne les pays aux économies fragiles, où les citoyens ne croient pas en leurs devises. Les habitants de ces pays peuvent utiliser la Balance pour épargner et pour mesurer leur valeur. La Balance devrait devenir une monnaie à usage quotidien dans ces pays.

Au contraire, dans les régions développées telles que l’UE et les États-Unis, il est peu probable que la Balance remplace les monnaies existantes. Cela tient au fait que la Balance ne représente pas une monnaie nationale équivalente et créera des problèmes pour les utilisateurs qui ont confiance en la valeur de la monnaie réglementée par leurs propres banques centrales et qui y font référence.

Le deuxième domaine dans lequel la Balance connaîtra probablement du succès est celui des transactions transfrontalières. La Balance a trouvé un moyen de sortir de la complexité actuelle de telles transactions via la commodité d’Internet. Pour cette raison, de nombreuses sociétés financières ont déposé des demandes d’adhésion à l’Association Libra. En ce sens, la Balance devrait être en mesure de faire progresser la mondialisation économique et financière.

Comme la naissance de monnaies super souveraines est à ce stade inévitable, la Chine devrait tirer parti de WeChat Pay et Alipay, entre autres innovations technologiques, pour accroître l'utilisation transfrontalière du yuan et accélérer son internationalisation. La nation devrait également jouer un rôle actif dans le fonctionnement et la gestion de la Balance, afin de prendre pied sur le futur champ de bataille monétaire international.

La Chine devrait s'en tenir au principe selon lequel l'utilisation de la Balance n'est pas autorisée dans le commerce intérieur, de manière à maintenir les positions inégalées des monnaies souveraines.

Les autorités de réglementation chinoises devraient également déclarer à l'avance que le commerce transfrontalier de la Balance peut être limité en cas d'urgence afin d'éviter la fuite des capitaux et les crises économiques.

En outre, en tant que grande puissance, la Chine doit envisager d'autoriser ses grandes entreprises à rejoindre l'organe directeur de la Balance. Au lieu de rejeter le potentiel de la Balance, la Chine pourrait tout aussi bien se joindre à elle et participer à l'établissement de ses règles.

Il est peu probable que la Balance évolue vers une nouvelle monnaie similaire aux droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI. Depuis que la Chine a joué un rôle actif dans les opérations du FMI et du DTS, pourquoi ne peut-elle pas rejoindre l'organe directeur de la Balance? Ils sont essentiellement les mêmes.

En outre, la Chine a surclassé les plateformes de réseaux sociaux et de commerce électronique, qui devraient être encouragées à promouvoir leurs propres outils de paiement numérique dans le cadre de leur campagne d’internationalisation, afin d’accroître le poids du yuan dans les échanges internationaux. Ce n’est que lorsque la monnaie nationale sera suffisamment forte que le pays sera capable de participer à l’émission future de devises internationales.

La Chine devrait rester sobre et se rendre compte que le yuan, quelle que soit sa globalisation, restera la monnaie souveraine, alors que la création de monnaies super souveraines est inévitable. Il y a peu de chances que les institutions financières et les entreprises locales chinoises lancent des monnaies super-souveraines, en tenant compte des restrictions imposées aux transactions en ligne et aux échanges transfrontaliers. Par conséquent, la Chine devrait faire face aux monnaies super-souveraines de manière active et pragmatique, dans le cadre de sa poussée en faveur de l'internationalisation du yuan.

L'auteur est directeur du Centre universitaire pour la pratique et la pensée économiques chinoises (ACCEPT) à l'Université Tsinghua et économiste en chef à la New Development Bank. bizopinion@globaltimes.com.cn
Xuan
   Posté le 22-09-2019 à 18:03:12   

Le conflit commercial incitera la Chine à développer un système monétaire plus indépendant


Par Wang Peng Source: Global Times Publié le 2019/8/14 20:48:40

http://www.globaltimes.cn/content/1161460.shtml


La guerre commerciale sino-américaine a débuté il y a plus d'un an. L'intimidation économique des États-Unis s'est depuis étendue aux secteurs financier et monétaire, les États-Unis ayant désigné la Chine comme un manipulateur de monnaie.

Ce n'est pas la première fois que les États-Unis mènent une guerre commerciale et la Chine n'en est pas la première victime. À travers l’histoire, les États-Unis ont toujours pris le dessus et laissé à leurs adversaires une "décennie perdue" ou des décennies. Dans cette histoire, il y a des leçons à tirer.

La Chine a la confiance et la capacité de transformer la guerre commerciale et financière, imposée par les États-Unis, en une opportunité de bâtir un système financier solide et un système monétaire indépendant, préservant ainsi sa souveraineté monétaire et sa sécurité financière. Ce faisant, la Chine peut se préparer à une concurrence durable entre la Chine et les États-Unis.

La Chine a toujours placé la sécurité économique et financière au centre de ses préoccupations. La guerre commerciale mènera à un scénario perdant-perdant. Toute "victoire" dans une guerre commerciale n'est rien d'autre qu'une démonstration de la capacité d'une partie à supporter davantage de pressions. Construire un système financier capable de supporter un tel stress est essentiel; il s'appuiera sur l'intégrité de la souveraineté monétaire d'un pays. La souveraineté monétaire est la base de la sécurité financière et nationale.

Cela signifie également qu'un pays est en mesure de créer un système indépendant d'émission de monnaie - les deux côtés du bilan de la banque centrale doivent être libellés en yuan.

Si les réserves de change absorbent la majorité de ses actifs alors que tout passif est en devise nationale, cela signifie que l'émission de monnaie du pays n'est pas indépendante. Sa masse monétaire dépend des réserves de change provenant de l'excédent commercial et des investissements directs étrangers. Les injections d'argent, les canaux et les méthodes de distribution sont tous limités par l'ampleur des réserves de change.

Si un pays dispose d'un système monétaire indépendant, sa banque centrale disposera de davantage d'outils pour contrer les risques systémiques. Malheureusement, la plupart des pays en développement ne disposent pas d'une souveraineté monétaire totalement intégrée.

Leurs mécanismes d'émission de monnaie sont indexés sur le dollar américain pour correspondre à leurs économies axées sur les exportations. S'ils injectent de l'argent dans leurs systèmes de circulation sans soutien du dollar américain, les capitaux internationaux le reconnaîtront comme invalide.

Tous les pays, y compris la Chine, doivent mettre en place un système d’émission de devises distinct des réserves de change et disposer de davantage de souplesse dans leurs politiques lorsque la croissance économique passera d’une croissance axée sur les exportations à une croissance tirée par la demande du marché.

Dans leurs tentatives de mettre en place des mécanismes indépendants d’émission de monnaie, de nombreux pays en développement sont tombés dans le piège et ont donc échoué. Que la Chine puisse ou non éviter les proverbiales fourches caudines met le pays à l'épreuve.

Cinq suggestions de politique sont proposées ici.

Premièrement, améliorer la budgétisation des opérations relatives aux actifs appartenant à l’État. La réalité est que les entreprises d'État joueront un rôle de premier plan dans l'économie chinoise à moyen et à long terme. Les entreprises d'État ont joué un rôle important dans la croissance économique de la Chine. Cependant, certaines ont connu des difficultés d’exploitation, se sont transformés en sociétés zombies ou sont même devenus des plates-formes de financement pour les gouvernements locaux. Elles ont occupé beaucoup de ressources sociales et de capital. Ces sociétés ont accumulé d’énormes actifs fixes sur leurs comptes sans générer de profit sur le marché. Cette situation, qui consume l’économie réelle et accumule des risques systémiques, doit changer.

Deuxièmement, mettre en place un contrôle plus strict des budgets budgétaires locaux. La situation fiscale des gouvernements locaux est optimiste. Les dettes de certaines administrations locales ont fait boule de neige jusqu'à 10 fois leurs recettes fiscales annuelles. Cela n'inclut pas le financement par emprunt via des entreprises d'État affiliées. Les problèmes de dette pourraient être cachés, mettant ainsi en péril la stabilité du yuan. Ils ont besoin de détermination pour reconstituer les recettes et les dépenses financières locales conformément au développement durable.

Troisièmement, rompre la garantie implicite dans les institutions financières. La garantie implicite encourage et chouchoute les institutions à accorder aveuglément des prêts et à se développer, créant ainsi des actifs inefficaces et finissant par nuire au mécanisme d’émission de devises.

Quatrièmement, établir un marché des capitaux à plusieurs niveaux. Le marché a confiance dans le dollar américain en raison non seulement de l'hégémonie militaire américaine, mais également de sa commodité et de sa sécurité. La Chine devrait apprendre des États-Unis et mieux faire circuler sa monnaie.

Cinquièmement, définir un objectif clair pour la politique monétaire. Les banques centrales dotées de systèmes monétaires indépendants disposeront d'un ensemble complet d'instruments de politique. La Banque populaire de Chine doit avoir un objectif clair, s'engageant à maintenir l'inflation à un certain niveau. Le marché aura ainsi des attentes plus certaines et renforcera la confiance dans l'efficacité de la politique de la banque centrale.

Cette année marque le 70e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine. Des générations de Chinois ont fait des efforts pour retrouver la fierté et la prospérité de la nation chinoise. Aujourd'hui, la guerre financière incitera la Chine à acquérir une souveraineté monétaire plus indépendante et à préserver la sécurité financière du pays.

L'auteur est chercheur associé à l'Institut d'études financières de Chongyang, Université Renmin de Chine. bizopinion@globaltimes.com.cn
Xuan
   Posté le 22-09-2019 à 18:04:36   

La diversification des réserves est la première étape du découplage


Par Hu Weijia Source: Global Times Publié le 2019/7/29 21:32:46
http://www.globaltimes.cn/content/1159627.shtml

Les réserves de change massives de la Chine ont attiré l'attention lorsque le pays a dévoilé pour la première fois son taux de rendement des investissements, ce qui suggère une diversification accrue de ses réserves.

L'Administration d'Etat des changes (SAFE) a déclaré dans un rapport publié dimanche sur son site Internet que les actifs en dollars autres que le dollar américain représentaient 42% du total des réserves de la Chine à la fin de 2014, ce qui est supérieur à la moyenne mondiale de 35%.

La part des actifs en dollars américains est passée de 79% en 1995 à 58% en 2014.

Bien que le rapport SAFE ne fournisse pas de données plus récentes, on estime que ce chiffre a continué de chuter dans les années suivantes.

Un chiffre inférieur signifie que les réserves de la Chine comportent moins de risques, car les prix des actifs libellés en dollars américains fluctuent. En d'autres termes, les États-Unis auront moins d'influence sur ces actifs.

La diversification des réserves reflète les efforts de la Chine pour développer une plus grande endurance économique face aux attaques éventuelles des États-Unis.

La guerre commerciale en cours avec les États-Unis pousse la Chine à procéder à des ajustements stratégiques en vue d'un éventuel découplage de son économie des États-Unis.

Dans un monde de plus en plus interconnecté dans lequel la Chine et les États-Unis jouent un rôle important dans les chaînes d'approvisionnement mondiales, il est impossible de couper les liens économiques entre les deux pays, mais la Chine tente de réduire sa dépendance stratégique à l'égard de l'économie américaine. La question clé à l'ordre du jour est de réduire la présence américaine dans les secteurs stratégiques de l'économie chinoise et d'affaiblir le rôle irremplaçable des États-Unis dans certaines chaînes d'approvisionnement.

Le découplage affectera sans doute profondément l'économie mondiale dans un large éventail de secteurs tels que l'agriculture et les circuits intégrés. Le géant chinois des télécommunications Huawei a créé des "roues de secours" qui lui permettraient de survivre si les États-Unis coupaient leurs approvisionnements en composants et pièces clés.

De tels concepts devraient être adoptés dans d'autres industries afin de réduire la dépendance de la Chine à l'égard du capital, de la technologie, des produits et des talents américains.

Le découplage impliquera probablement de nombreux pays dans les segments en amont et en aval de différentes chaînes industrielles et d'innombrables sociétés.

Ce ne sera pas facile et ce sera une situation de perte à perte pour la Chine et les États-Unis de dissocier leurs économies l'une de l'autre. Mais la Chine doit être préparée à un scénario défavorable dans lequel les États-Unis utilisent tous les moyens possibles pour la contenir, y compris en coupant les liens avec les secteurs stratégiques de la Chine.

La diversification des avoirs en réserve de la Chine est une étape clé dans le processus. Il est encore trop tôt pour prévoir un résultat, mais la guerre commerciale souligne l'urgence d'accélérer le processus.

L'auteur est journaliste au Global Times. bizopinion@globaltimes.com.cn
Xuan
   Posté le 09-10-2019 à 08:46:22   

La Russie et la Turquie conviennent d'utiliser leurs devises nationales respectives dans les échanges commerciaux


http://french.xinhuanet.com/2019-10/09/c_138456820.htm
MOSCOU, 8 octobre (Xinhua) -- La Russie et la Turquie ont signé un accord visant à effectuer les règlements bilatéraux en devises nationales, a annoncé mardi le ministère russe des Finances.

L'accord a été signé par le premier vice-Premier ministre et ministre russe des Finances, Anton Siluanov, et le ministre turc des Finances et du Trésor, Berat Albayrak, a indiqué le ministère russe dans un communiqué.

L'objectif principal de l'accord est d'accroître et de passer progressivement à l'utilisation du rouble russe et de la livre turque pour les règlements bilatéraux, de créer une infrastructure de marché financier appropriée et d'améliorer l'attractivité des devises nationales pour le commerce, a-t-il déclaré.

L'accord prévoit également une extension de l'infrastructure de réception des cartes bancaires russes MIR en Turquie et la connexion des banques et entreprises turques au système de transfert de messages financiers de la Banque de Russie.

La Russie et la Turquie ont l'intention d'organiser l'interaction des systèmes nationaux de transmission de messages financiers avec la possibilité ultérieure de connecter d'autres pays à ces systèmes, poursuit le communiqué.

La semaine dernière, lors du forum de la Semaine russe de l'énergie, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que la Russie réduisait le commerce en dollars américains en raison des tentatives de Washington d'utiliser la devise américaine comme "arme politique".

Selon M. Poutine, ces tentatives obligent les pays à réduire leurs réserves en dollars américains ainsi que leurs transactions en dollars.
Xuan
   Posté le 18-08-2020 à 17:14:04   

La Banque de Chine a débuté l'essai du yuan numérique « dans quatre secteurs »


le Quotidien du Peuple en ligne 18.08.2020 15h38 http://french.peopledaily.com.cn/Economie/n3/2020/0818/c31355-9732974.html

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La Banque populaire de Chine (PBOC), la banque centrale, a commencé à tester sa monnaie numérique dans quatre secteurs et certains des sites des prochains Jeux olympiques d'hiver de 2022, mais n'a pas fixé de calendrier précis pour ses débuts officiels, a déclaré le 17 août au China Daily une source anonyme proche du dossier, notant que « Le programme pilote n'a pas encore été étendu à grande échelle » , et que le test est simplement « interne et fermé » .

À l'heure actuelle, les tests se déroulent à Shenzhen, Chengdu, Suzhou, Xiong'an et dans certaines zones où se dérouleront les Jeux olympiques d'hiver de 2022, a indiqué la source, ajoutant « Autant que je sache, le plan pilote reste inchangé jusqu'à présent » .

Selon les analystes, avant d'étendre le programme pilote à grande échelle, les autorités monétaires doivent encore résoudre certains problèmes clés, notamment les questions techniques et de promotion du marché, pour habituer davantage de personnes à l'utilisation de la monnaie numérique.

Actuellement, les tests incluent le paiement des salaires aux fonctionnaires, le paiement des services de transport public et le commerce de l'énergie et de la chaîne d'approvisionnement. « La plupart des applications sont conçues pour la consommation des consommateurs, et il faut encore du temps pour trouver le modèle approprié pour les utilisateurs professionnels » , a déclaré Yang Dong, directeur du centre de recherche sur la technologie financière et la blockchain de l'Institut de droit et de technologie de l'Université Renmin de Chine.

La monnaie numérique pourrait choisir des méthodes de paiement faisant appel à la technologie de « communication en champ proche » , ou NFC (« Near Field Communication »), ce qui signifie que la transaction peut être finalisée hors ligne tant que les deux appareils sont proches l'un de l'autre. Mais cela coûtera plus cher si cela implique d'utiliser de nouveaux terminaux ou équipements. « La banque centrale devrait envisager de coopérer avec les plate-formes de paiement tierces (pour réduire les coûts) » , a-t-il souligné.

Certains experts ont déclaré au China Daily qu'avant le lancement officiel de la monnaie numérique de la banque centrale, ou « DC/EP » (monnaie numérique et paiement électronique), des ajustements des plans initiaux sont possibles, car la situation est « très compliquée » , et on ne sait toujours pas si elle pourra faire ses débuts dans la seconde moitié de l'année.

Le 3 août, la PBOC a tenu une réunion pour accélérer les plans pour le second semestre de cette année, au cours de laquelle elle a déclaré qu'elle favoriserait « activement et régulièrement » la recherche et le développement de la DC/EP.

Le 14 août dernier, le ministère du Commerce a publié un document décrivant son intention de commencer les essais du yuan numérique dans certaines régions -la région Beijing-Tianjin-Hebei du nord de la Chine, le groupe de villes de la région du delta du Yangtsé, y compris Shanghai, la région de Greater Bay Area y compris Shenzhen, Hong Kong et Macao, et certaines zones développées du centre-ouest du pays.

(Rédacteurs :Yishuang Liu)
Xuan
   Posté le 24-08-2020 à 20:54:37   

Les recettes et paiements transfrontaliers en RMB ont atteint un niveau record l'année dernière
le Quotidien du Peuple en ligne 24.08.2020 16h07

http://french.peopledaily.com.cn/Economie/n3/2020/0824/c31355-9737886.html

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Chine: malgré la décroissance générale de l'économie mondiale la monnaie chinoise connait une croissance rapide

Selon le « Rapport sur l'internationalisation du RMB 2020 » récemment publié par la Banque populaire de Chine, la banque centrale, en 2019, l'utilisation transfrontalière du RMB a augmenté rapidement. Le montant total des recettes et des paiements transfrontaliers en RMB s'est élevé à 19 670 milliards de yuans, soit une augmentation de 24,1% d'une année sur l'autre. Sur la base de la croissance rapide de l'année dernière, le montant des encaissements et des paiements a atteint un niveau record. Le solde global des recettes et des dépenses transfrontalières en RMB a quant à lui enregistré un afflux net de 360,6 milliards de yuans. Les recettes et paiements transfrontaliers en RMB ont représenté 38,1% du montant total des recettes et des paiements transfrontaliers en devises nationales et étrangères au cours de la même période, un niveau record de 5,5 points de pourcentage de plus que l'année précédente.



L'interface de paiement en anglais d'Alipay (Source / Site officiel du groupe Ant)

« L'année dernière, l'échelle des reçus et des paiements transfrontaliers en RMB a atteint un niveau record, reflétant l'amélioration continue de la fonction de paiement international du RMB » , a souligné Ju Jiandong, directeur du Centre international de recherche financière et économique de l'Institut national des finances de l'Université Tsinghua, ajoutant que, dans l'ensemble, l'internationalisation du RMB sera stable et progressive en 2019. Par ailleurs, avec l'approfondissement de la réforme financière et de l'ouverture de la Chine, la position du RMB sur le marché financier mondial a été considérablement améliorée et la fonction monétaire internationale a été continuellement élargie et renforcée, soulignant l'attrait du marché de cette monnaie internationale émergente.

Selon le rapport, en 2019, le RMB se classait au cinquième rang dans la composition monétaire des avoirs de réserve détenus par les États membres du FMI, avec une part de marché de 1,95%, soit 0,88 point de pourcentage de plus que lorsque le RMB a rejoint le panier de DTS en 2016 ; la part de marché du RMB dans les échanges mondiaux de devises s'est élevée à 4,3%, soit 0,3% de plus qu'en 2016 ; enfin, selon les dernières données statistiques, la part de marché du RMB dans le commerce mondial des devises était de 4,3%, soit 0,3% de plus qu'en 2016. Il s'est classé au cinquième rang des principales devises de paiement internationales avec une part de marché de 1,76%.

Selon le rapport, en 2019, l'internationalisation du RMB a atteint un nouveau niveau, la fonction de monnaie de paiement en RMB a continué à se renforcer, sa fonction de monnaie d'investissement et de financement a continué à s'approfondir, sa fonction de monnaie de réserve est apparue progressivement, sa fonction de devise d'évaluation a permis de réaliser une percée supplémentaire, et le RMB a continué à maintenir sa position stable dans le système monétaire mondial.


Le 8 juillet 2018, à Kuala Lumpur, en Malaisie, les centres commerciaux locaux ont attirés des touristes chinois. De nombreux magasins et entreprises étaient connectés à Alipay. (Xu Kangping / Pic.people)

« À l'heure actuelle, la structure économique et financière internationale a subi des changements majeurs, et l'internationalisation du RMB fait à nouveau face à de nouvelles opportunités de développement » , a déclaré Tu Yonghong, directeur adjoint de l'Institut d'études monétaires internationales de l'Université Renmin de Chine, qui estime aussi qu'à l'heure actuelle, avec la propagation de l'épidémie au niveau international et la récession de l'économie mondiale, la Chine donne à nouveau du pouvoir à l'économie mondiale avec sa propre résilience et son potentiel. Cela renforce non seulement la confiance de la communauté internationale dans l'économie mondiale, mais renforce également la confiance de la communauté internationale dans la Chine et le RMB, et les fondements de l'internationalisation du RMB sont plus consolidés.

La proportion d'entités étrangères détenant des actifs en RMB a également augmenté. À la fin de l'année dernière, la taille des actions du marché obligataire chinois atteignait 99 000 milliards de yuans, et celle des entités étrangères était de 2 300 milliards de yuans, soit une augmentation de 26,7% ; la valeur marchande du marché boursier chinois a atteint 59 300 milliards de yuans et la valeur marchande des actions détenues par des entités étrangères a atteint 2 100 milliards de yuans, soit une augmentation de 82% sur la même période.

Au premier trimestre de cette année, la part du RMB dans les réserves mondiales de change s'est élevée à 2,02%, un niveau record.

Par Wu Qiuyu, journaliste au Quotidien du Peuple
Xuan
   Posté le 29-09-2020 à 11:12:16   

L'utilisation du Renminbi est très faible comparativement au dollar mais le développement économique de la Chine implique nécessairement que la représentation monétaire accompagne la part de l'échange des marchandises à l'échelle mondiale.
Parallèlement la poursuite effrénée aux USA des quantitative easy et d'une création monétaire désaccouplée de la production fragilise le dollar et déprécie sa valeur, c'est ce qu'on peut observer à travers la hausse ininterrompue du taux de l'or.
Lire aussi :
Le dollar pourrait perdre un tiers de sa valeur sous peu
Et notamment cette vidéo :
La baisse du dollar va-t-elle durer ?


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La Chine va supprimer de nouveaux obstacles à l'utilisation du renminbi

le Quotidien du Peuple en ligne | 28.09.2020 16h41

(Xinhua/Si Wei)

À lire aussi :
La banque centrale chinoise continue d'avancer sur la version numérique du yuan

Chine: malgré la décroissance générale de l'économie mondiale, la monnaie chinoise connait une croissance rapide

http://french.peopledaily.com.cn/Economie/n3/2020/0928/c31355-9765320.html

Les autorités monétaires chinoises vont supprimer de nouveaux obstacles à l'utilisation du renminbi sur les marchés nationaux et étrangers et renforcer la gestion macroprudentielle des flux de capitaux transfrontaliers, a annoncé le 27 septembre une haute responsable de la banque centrale.

Pour promouvoir davantage la réforme structurelle financière dans le cadre de sa nouvelle stratégie de développement de la « double circulation », a déclaré Zhang Xuechun, directrice générale adjointe du Bureau de recherche de la Banque populaire de Chine, la banque centrale, la Chine doit promouvoir la flexibilité du taux de change du renminbi et améliorer la convertibilité du compte de capital.

La Chine vise à créer des conditions équitables pour le renminbi et les autres principales devises convertibles, et à réduire les obstacles à la libre utilisation du renminbi sur les marchés onshore et offshore, a-t-elle déclaré lors d'un séminaire organisé par l'Académie chinoise de recherche macroéconomique, un groupe de réflexion dépendant de la Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR), le planificateur économique national. « Nous améliorons la réglementation de nos marchés financiers afin de nous intégrer au marché financier mondial », a-t-elle dit, ajoutant que les régulateurs financiers renforceront également la gestion macroprudentielle -qui protège contre les risques- des flux de capitaux transfrontaliers grâce à un suivi, une alerte précoce et des ajustements anticycliques.

D'autres réformes financières visant à développer la nouvelle stratégie économique du pays comprennent la création d'un marché des capitaux à plusieurs niveaux, la promotion de la finance verte et l'amélioration de l'inclusion financière pour soutenir les petites entreprises et les groupes vulnérables, a-t-elle encore noté.

Les experts présents à un séminaire qui a eu lieu le 27 septembre ont déclaré que la réforme financière était l'un des domaines clés du 14e Plan quinquennal de la Chine (2021-25). En outre, les réformes de la politique fiscale, énergétique et commerciale soutiendront le changement du modèle de croissance de la Chine, qui met l'accent sur le marché intérieur.
Selon Gao Peiyong, vice-président de l'Académie chinoise des sciences sociales, qui s'est exprimé lors du séminaire, les réformes fiscales, en particulier pour les réductions d'impôts et de frais, devraient se concentrer sur la sécurisation des entités du marché et la réduction de la charge fiscale des petites entreprises à long terme, pour stabiliser l'emploi.

Wang Zhongying, chef de l'Institut de recherche sur l'énergie de la CNDR, a de son côté annoncé que la Chine prendrait des mesures plus fortes et plus efficaces pour atteindre ses objectifs d'atteindre son pic d'émissions de CO2 avant 2030 et parvenir à la neutralité carbone avant 2060, objectif annoncé par le président Xi Jinping le 22 septembre à la réunion de haut niveau organisée pour le 75e anniversaire de l'Organisation des Nations Unies.
« Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de construire un système énergétique moderne pour résoudre le problème de la structure à haute teneur en carbone dans le système énergétique » , a-t-il déclaré.

Parmi toutes ces mesures de réforme, les responsables et experts chinois ont récemment longuement discuté de l'ouverture des comptes de capital et financiers.
L'ouverture du compte de capital s'inscrit dans le calendrier des réformes économiques globales du pays. Les autorités monétaires et les régulateurs financiers conçoivent les mesures clés pour promouvoir l'ouverture du compte de capital au cours des cinq prochaines années, a déclaré le 26 septembre Lu Lei, directeur adjoint de l'Administration d'État des changes, lors du Global Asset Management Forum à Shanghai.
L'ouverture du compte de capital de la Chine, selon les normes mondiales fixées par l'Organisation de coopération et de développement économiques, avait été réalisée aux deux tiers environ en juin, a ajouté M. Lu.

Un ensemble de priorités

Récemment, les décideurs financiers chinois sont parvenus à un consensus sur le fait que l'ouverture du marché financier aux institutions étrangères devrait primer sur la réforme du régime des taux de change, ont souligné des analystes, notant qu'un marché financier international et résilient pouvant fournir des produits et services financiers aux investisseurs mondiaux, peut former des volumes d'échanges massifs, ce qui est le mécanisme déterminant d'un taux de change flottant librement.

Parallèlement à l'ouverture financière, a déclaré Mme Zhang de la Banque centrale, la flexibilité du taux de change du renminbi devrait être améliorée au cours du processus d'ouverture.
« Indépendamment du fait que le taux de change du renminbi sera flottant à l'avenir, la réforme du régime de change orientée vers le marché a été fixée comme l'un des objectifs de développement économique de la Chine. Après que le taux de change du renminbi a franchi la barrière psychologique -7 pour 1 dollar américain- l'année dernière, la volatilité du taux de change a augmenté et on verra un renminbi plus flexible à l'avenir » , a pour sa part affirmé Guan Tao, économiste en chef de BOC International.

Depuis juillet 2019, l'ouverture financière s'est accélérée, les régulateurs financiers ayant abaissé les restrictions d'accès au marché des filiales de gestion de patrimoine des institutions financières étrangères, des sociétés de gestion de fonds de pension, des sociétés de courtage et des agences de notation.

(Rédacteurs : Yishuang Liu)


Edité le 29-09-2020 à 11:40:13 par Xuan


Xuan
   Posté le 08-10-2020 à 07:16:32   

Un article de Defend Democracy Press repris sur le blog de D. Bleitrach
Voir aussi https:
«Dévastatrice pour le monde», une violente crise du dollar est-elle proche?



Vers un nouvel étalon or? Ou une guerre des devises avec la Chine ?


DANIELLE BLEITRACH 7 OCTOBRE 2020

http://www.defenddemocracy.press/towards-a-new-gold-standard-or-a-currency-war-with-china/
https://histoireetsociete.com/2020/10/07/vers-un-nouvel-etalon-dor-ou-une-guerre-des-devises-avec-la-chine/

Ce qui se joue en dehors de l’hypothèse d’une guerre “chaude”, c’est une guerre des monnaies. Guerre mais dont il faut mesurer le contexte : la Chine sait qu’à court et moyen terme, elle ne dispose pas d’un système financier comparable au dollar qui demeure sans équivalent et qui donc est en quelque sorte condamné à jouer son rôle, mais qui n’a plus ni sur le plan économique et encore moins politique la capacité hégémonique qui correspond à ce rôle et l’utilisation délirante des sanctions, de l’extraterritorialité que lui confère ce pouvoir monétaire est la manifestation de son arbitraire. La baisse lente mais continue du dollar est-elle le fait qui révèle cette situation d’équilibre instable? Les effets de l’épidémie, la campagne électorale et ses gesticulations, illustrent ces incertitudes qui pèsent un peu plus sur la mondialisation capitaliste sans que l’on soit en état de faire autre chose qu’espérer une nouvelle construction et son amorce par la Chine. La mauvaise nouvelle c’est donc que la chute du dollar, dont on se demande pourquoi elle se fait seulement au ralenti, n’interviendra pas sans dégâts sur des économies déjà affaiblies faute d’un système de remplacement. La bonne nouvelle c’est que dans le futur, il ne s’agirait pas de remplacer le dollar par le yuan mais d’établir des pôles équilibrés régionaux de coopération, ce à quoi les Etats-Unis paraissent de plus en plus contraints, mais dans lesquels ils vont continuer à exiger une place privilégiée pour le dollar que ne revendique pas la Chine pour le yuan. Enfin, le plus important : ce remaniement des monnaies tiendrait compte des économies réelles et non simplement de la consommation et des services. La France a donc besoin d’une réorientation de grande ampleur (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société).
Des rumeurs courent selon lesquelles les mois restants de 2020 pourraient apporter des changements drastiques et explosifs dans le système financier mondial. Mais de telles rumeurs de « doomsday » ont flotté autour de chaque début de l’automne au cours des dernières années. Pourquoi? – Le dollar américain s’affaiblit de plus en plus. Il n’est pas tout à fait en chute libre, et reste encore une monnaie commerciale majeure et une monnaie de réserve mondiale clé. Et pour beaucoup d’économistes, c’est difficile à comprendre.

Cependant, il est peu probable que l’effondrement du dollar survienne d’un jour à l’autre. Ce ne serait pas bon pour l’économie mondiale, car encore trop de pays dépendent du dollar.

Les faits sont,

1 - Les réserves de change de la Chine viennent d’augmenter pour atteindre 3 112 billions de dollars EU équivalents, dont environ 1,3 billion de dollars eu égard aux dollars américains – et en général les réserves de change continuent de croître ;
2 - En bref, peut-être d’ici la fin de 2021, le yuan chinois, ou renminbi (RMB) pourrait devenir la troisième plus grande monnaie de réserve du monde, après le dollar américain et l’euro, dépassant le yen japonais et la livre sterling, rapporté par CNBC;
3 - Selon Morgan Stanley , au moins 10 régulateurs (c’est-à-dire les banques centrales et les institutions similaires de réglementation du forex) ont ajouté le yuan à leurs réserves en 2019, portant le total à 70 – et en hausse;
4 - Selon la FED, l’économie américaine pourrait perdre plus d’un tiers de son PIB jusqu’à la fin de 2020 ou la mi-2021, tandis que l’économie chinoise devrait croître de 1,3% (FMI) en 2020, et selon les propres estimations chinoises jusqu’à 3,5%.(1)

Compte tenu de l’effondrement de l’économie mondiale liée à la covide, et du fait que la Chine étant la seule grande économie devrait croître cette année, le nombre de détenteurs de réserves de yuans peut augmenter considérablement d’ici la fin de 2020 et surtout jusqu’en 2021, ce qui supposerait que les banques centrales du monde entier se rendent compte que, pour leur stabilité financière, ils doivent augmenter leurs avoirs en yuans de manière significative dans un avenir prévisible. Cela signifie l’élimination d’autres monnaies de réserve, comme le yen japonais, la livre sterling, mais surtout le dollar américain. Par exemple, la Russie a fait l’objet d’un dumping du dollar, réduisant de 96 % ses avoirs en dollars.

Le ministre russe du Commerce, Denis Manturov, a appelé ses collègues des BRICS à augmenter leurs échanges en monnaies locales au lieu de dollars américains. Le commerce dans des monnaies nationales est un aspect clé de la coopération de l’alliance de cinq pays qui comprend le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud et c’est un moyen efficace de dédollariser leurs économies.

La Chine et la Russie et de nombreux pays de la Coopération de Shanghai (OCS) négocient depuis de nombreuses années déjà dans leurs monnaies locales, ou en yuan, en particulier dans le commerce transfrontalier, mais ils encouragent également des accords d’échange de devises avec d’autres pays, désireux d’échapper à la poigne de fer des sanctions des États-Unis.

Dans une interview accordée à MarketWatch, Stephen Roach, senior fellow à l’Université De Yale et ancien président de Morgan Stanley Asia, affirme que le coronavirus pourrait provoquer une baisse spectaculaire du dollar américain dans un proche avenir – « Dans une ère Covide, tout se déroule à la vitesse de l’éclair. » Roach a également prédit une baisse jusqu’à 35% du dollar par rapport aux principales devises internationales. Il ajoute, compte tenu des perspectives économiques d’aujourd’hui, cela pourrait se produire assez rapidement.

En effet, alors que les économies occidentales peinent à se maintenir à flot, la Chine se prépare à lancer une nouvelle monnaie internationale, le numérique, adossé à l’or, peut-être crypto-RMB comme monnaie de paiement international et de réserve, complètement en dehors du système SWIFT dominé par le dollar. Le nouvel argent numérique RMB est actuellement testé dans plusieurs villes chinoises avec des résultats positifs.

La Banque populaire de Chine – la Banque centrale chinoise – a récemment révélé son intention de préparer sa monnaie numérique souveraine à temps pour les Jeux olympiques d’hiver de 2022. Le déploiement international pourrait en fait avoir lieu beaucoup plus tôt, peut-être en 2021, ou plus tôt si cela est justifié par des événements monétaires internationaux. Quoi qu’il en soit, la nouvelle monnaie commerciale pourrait très probablement avoir une attraction étonnante sur de nombreux pays désireux de dédollariser et de sortir de dessous la botte des menaces de sanctions de Washington.

Il est clair que tout argent ou appel d’offres légal qui deviendra une importante monnaie d’échange et de réserve internationale doit être soutenu par une économie forte. Le soutien d’une économie forte est entièrement proportionnel au yuan. L’économie chinoise d’aujourd’hui réelle – et solide – la production et la stabilité à long terme peuvent facilement être considérées comme les plus fortes du monde. Comparer par exemple le PIB chinois au PIB américain est comme le jour et la nuit : le PIB chinois se compose de plus des deux tiers de la production et de la construction tangibles et solides d’infrastructures, de logements, de transports, d’énergie, etc. ; alors que le PIB américain est presque l’inverse, plus de la moitié est fourni par la consommation et les industries de services. La plupart des productions lourdes sont externalisées. Cela distingue sans aucun doute le yuan ou le RMB des monnaies fiduciaires, tout comme le dollar et l’euro – qui ne sont soutenus par rien. Autrement dit, l’économie chinoise et sa monnaie attirent beaucoup de confiance au niveau international.

Malheureusement, ces différences ne sont pas (encore) reflétées par la comptabilité linéaire du PIB, mais elles sont reconnues par les observateurs économiques et les analystes internationaux, y compris les trésoriers des nations du monde entier.

Ce sont de bonnes raisons pour le nouveau RMB numérique ou yuan de croître rapidement favorisant un commerce primaire et des actifs de réserve pour de nombreux pays. Il sera très probablement largement en état de surclasser le Bitcoin, qui est souvent annoncé comme pouvant-être le « nouvel or », ou la monnaie de réserve.

Non seulement le nombre de pays détenant de la monnaie chinoise dans leurs coffres de réserve augmenterait rapidement, mais le montant total des réserves en yuans pourrait monter en flèche plus rapidement que ne l’attendent les analystes, signalant clairement la fin de l’hégémonie du dollar américain. Cela pourrait sans aucun doute changer l’équilibre mondial des pouvoirs économiques.

« En arrière-plan, des années plus tard, les deux événements historiques déterminants de 2020 seraient la pandémie de coronavirus, et l’autre serait la monnaie numérique [de la Chine] », a déclaré récemment Xu Yuan, chercheur principal au Digital Finance Research Centre de l’Université de Beijing, au South China Morning Post.

***

Ces développements ne sont pas ignorés par Washington. Les Etats-Unis ne renonceront pas si facilement à leur hégémonie dollar, ce qui signifie un contrôle en grande partie sur l’économie mondiale et les flux financiers. Bien que les temps de contrôle total du dollar de l’économie mondiale soient irrémédiablement révolus, Washington a l’intention de ralentir le changement de pouvoir le plus longtemps possible. Bien qu’une guerre chaude ne soit pas exclue, il est plus probable qu’on assiste à une guerre des monnaies.

Conformément à la Grande Réinitialisation annoncée par le Forum économique mondial (WEF) et, en parallèle, à la prédiction du FMI sur la Grande Transformation (voir ceci et ceci), une sorte de révolution monétaire pourrait être lancée, introduisant peut-être un instrument majeur pour le lancement de la Grande Réinitialisation, alias Transformation.

Comme hypothèse, Washington pourrait, par l’intermédiaire du FMI, revenir à une sorte d’étalon-or. Ce qui pourrait prendre la forme d’un panier de devises numérique de type DTS destiné à remplacer le dollar et le yuan/ RMB numérique émergent comme monnaie de négociation et de réserve. La composition actuelle du DTS contient les cinq principales devises internationales du forex, le dollar américain (41,73%), l’euro (30,93%), le yuan (10,92%), le yen (8,33%) et la livre sterling (8,09%).

Bien que le yuan soit largement sous-évalué, notamment par rapport au dollar américain et à l’euro, le yuan est enfin présent dans le panier depuis 2017 et est ainsi devenu un actif officiel de change et de réserve internationale. Les poids respectifs dans le panier de DTS ont été fixés pour la dernière fois en 2016 et sont valables pour 5 ans, ce qui signifie qu’ils sont en cours de renégociation et de réajustement en 2021.

Poursuivant l’hypothèse d’une nouvelle norme d’or, il se pourrait bien que, dans la nouvelle monnaie hypothétique de type DTS, l’or prenne un rôle de premier plan, qui éclipse la faiblesse du dollar américain. Toutefois, comme ce fut le cas avec l’étalon-or de 1944, Washington-Trésor-FED insisterait sur le fait que la valeur de l’or dans le panier serait liée au dollar – ce qui augmenterait de facto de manière disproportionnée le poids respectif du dollar dans le panier.

Si un tel accord hypothétique était accepté par la majorité des pays – les Etats-Unis ont toujours le seul droit de veto dans les deux institutions de Bretton Woods, le FMI et la Banque mondiale – l’hypothétique « DTS » à base d’or serait un concurrent sérieux pour le yuan numérique internationalisé émergent / RMB.

Pour éviter une telle situation, une éventuelle guerre des devises, la Chine, en tant que détenteur de grandes réserves d’or directes et indirectes, peut envisager d’établir un marché de « marchandises d’or » au prix du yuan / RMB – et inviter d’autres grands producteurs d’or, comme la Russie, le Venezuela, l’Afrique du Sud et d’autres pays non dans l’orbite américaine, à se joindre à une monnaie alternative, c’est-à-dire un marché de l’or libellé en yuans, ou une valeur moyenne pondérée de l’or, disons, les trois principaux acteurs du marché de l’or alternatif.

Cette monnaie alternative libellée en or serait renforcée par la puissance des économies respectives qui le soutiendraient.

En fin de compte – comme on l’a déjà démontré aujourd’hui – la confiance internationale dans les économies respectives et leurs monnaies – soutenues ou non par l’or – déterminera l’issue d’une éventuelle confrontation monétaire. La Chine, déjà engagée dans des échanges transfrontaliers de monnaies locales et l’expansion des accords de négociation du yuan à l’échelle internationale, par exemple, avec des mesures d’échange de devises en place avec la Russie, l’Iran et le Venezuela, serait bien placée pour briser l’hégémonie de la monnaie américaine.

Enfin, l’objectif n’est pas d’avoir une hégémonie pour remplacer une autre puissance dominatrice, mais d’établir un monde équilibré avec plusieurs pôles régionaux ou centres financiers qui favoriseraient un équilibre monétaire qui accompagnerait progressivement le progrès de l’Initiative de la ceinture et de la route (BRI), le pont qui enjambe le monde, avec un accès de plus en plus égal aux ressources vitales pour construire pacifiquement une communauté mondiale avec un avenir partagé pour l’humanité.

Peter Koenig est économiste et analyste géopolitique. Après avoir travaillé pendant plus de 30 ans à la Banque mondiale, il a écrit Implosion, un thriller économique, basé sur son expérience de première main. Exclusivement pour le magazine en ligne “New Eastern Outlook « .

(1) hier selon Global Times la Chine estimait le chiffre de l’ordre de 5% (note de DB)


Edité le 08-10-2020 à 10:09:11 par Xuan


Xuan
   Posté le 01-12-2020 à 18:36:43   

La Chine met un plan en place pour favoriser l'utilisation internationale du yuan

le Quotidien du Peuple en ligne | 01.12.2020 11h03
http://french.peopledaily.com.cn/Economie/n3/2020/1201/c31355-9794435.html


Selon un haut responsable, le régulateur chinois des changes a souligné l'objectif de libérer de manière générale les flux de capitaux transfrontaliers entrants et sortants à moyen et long terme, et de créer une base de gestion du capital pour les investissements personnels sur les marchés étrangers.

La libre circulation bidirectionnelle des capitaux transfrontaliers devrait empêcher la violation des règles de sécurité nationale et limiter les échanges à haut risque. Elle devrait aussi se conformer aux exigences relatives à la lutte contre le blanchiment d'argent, le financement du terrorisme et l'évasion fiscale, a déclaré le 28 novembre Zheng Wei, directrice adjointe de l'Administration d'État des changes, lors du Forum financier de Chine 2020.

« Nous allons également mettre en place un système de gestion des transactions en capital transfrontalières personnelles, qui répondra à des exigences raisonnables sur les investissements sortants des individus et leur utilisation des devises étrangères » , a déclaré Mme Zheng en précisant les tâches clés de l'Administration d'État des changes conformément au 14e Plan quinquennal de la Chine (2021-25).

Au cours de cette période, la Chine abolira ou assouplira les limites d'investissement et de financement transfrontaliers, élargira les programmes pilotes d'enregistrement de la dette étrangère et lancera un pool de capitaux unifié permettant aux entreprises multinationales d'utiliser le RMB et les devises étrangères pour investir, a-t-elle déclaré.

Les experts estiment que ce sera un pas important vers la réalisation du vœu des autorités chinoises d'assouplir progressivement le contrôle des investissements de capitaux transfrontaliers, qui est la base de la réalisation d'un taux de change flottant et orienté vers le marché pour le RMB.

Plus précisément, a indiqué Mme Zheng, la Chine lancera un cadre politique pour l'investissement transfrontalier des fonds de capital-investissement, en utilisant une liste négative pour gérer le financement à l'étranger des fonds.

Dans le même temps, a-t-elle déclaré, le régulateur émettra régulièrement des quotas à destination des investisseurs nationaux pour encourager leurs achats d'instruments financiers sur les marchés étrangers, dans le cadre de la procédure d'investisseur institutionnel domestique qualifié, et lancera des programmes pilotes pour les produits de gestion de patrimoine transfrontaliers.

Les décideurs politiques et les conseillers ont proposé d'adopter une « ouverture de haut niveau sur le monde extérieur » , impliquant une libéralisation du commerce et des investissements, dans le plan de développement pour les cinq prochaines années. L'idée est que l'ouverture du système financier aux entreprises étrangères introduira une concurrence qui pourrait favoriser une distribution plus efficace des capitaux étrangers et nationaux au sein de l'économie chinoise.

« Favoriser une demande réelle »

De son côté, Liu Guiping, vice-gouverneur de la Banque populaire de Chine -la banque centrale- s'est engagé à soutenir la libre utilisation du RMB dans le commerce et l'investissement mondiaux et d'encourager les investisseurs étrangers achetant des obligations et des actions onshore à utiliser le RMB grâce à des programmes de connexion plus sophistiqués entre les marchés onshore et offshore.

« L'internationalisation du RMB à l'avenir reposera sur la stimulation de la demande réelle de la monnaie à l'étranger, et le gouvernement encouragera son utilisation, en particulier en Asie de l'Est et dans les pays liés à l'initiative "la Ceinture et la Route" » , a déclaré Zhang Ming, directeur adjoint de la Institut de recherche financière de l'Académie chinoise des sciences sociales.

La signature du partenariat économique régional global, le plus grand pacte commercial au monde, fournira une nouvelle force motrice à l'internationalisation du RMB, en particulier dans les pays voisins, a-t-il ajouté.

Selon la Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication, en octobre, le RMB se classait au sixième rang des devises les plus actives pour les paiements mondiaux en valeur, avec une part de 1,66%, ajoutant qu'en termes de paiements internationaux, à l'exclusion de ceux de la zone euro, le RMB s'est classé huitième avec une part de 1,09% en octobre.
Xuan
   Posté le 31-12-2020 à 13:23:40   

Hycan devient la première entreprise automobile chinoise à accepter la monnaie numérique pour les achats de voitures: entreprise

Par Global Times
Publié: 31 déc.2020 13:13



Hycan, une marque lancée par les constructeurs automobiles chinois GAC Group et la start-up EV NIO Inc, a annoncé jeudi qu'elle serait la première entreprise automobile en Chine à accepter la monnaie numérique comme mode de paiement pour les achats de voitures.

La société avait précédemment déclaré sur son compte Weibo qu'elle accepterait Bitcoin, mais a ensuite clarifié et déclaré qu'elle accepterait la monnaie numérique au lieu de Bitcoin.

Alors que le Global Times a constaté que les deux déclarations étaient désormais supprimées au moment de la publication.

Le rapport intervient également alors que la Chine commence à faire pression pour le lancement de sa monnaie numérique officielle, qui est attendue depuis des mois. Divers tests de monnaie numérique dans différentes régions de Chine ont déjà commencé alors que le pays développe davantage d'applications pour le nouveau système monétaire.

Le Bitcoin a continué à innover récemment. Mercredi, Bitcoin a grimpé en flèche au-dessus de 28500 $ US. Le record absolu signifie que le bitcoin a bondi de 46% depuis début décembre, selon un rapport de Yahoo.com.

Les autorités chinoises continuent de sévir contre les crypto-monnaies, qui ont provoqué le chaos parmi les investisseurs et déstabilisé les marchés financiers

Global Times
Xuan
   Posté le 22-02-2021 à 22:37:38   

La thèse de crypto monnaies enterrant le dollar est un peu surprenante.
D'autre part à l'heure actuelle ces cryptomonnaies ne sont adossées à aucune monnaie nationale, excepté pour le yuan, le Petro au Venezuela et certains pays qui veulent échapper aux sanctions US .
Lire aussi :
https://www.journaldunet.com/economie/finance/1491587-bitcoin-une-protection-contre-l-inflation-en-2020/



CRYPTO-MONNAIE: LE COMPLOT MONDIAL CONTRE L’HÉGÉMONIE AMÉRICAINE ?



Publié par Chine Magazine - Fév 19, 2021 - OPINIONS, Tribunes

Par Amadou Keita – À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis se présentaient comme la puissance absolue au monde. Ils possédaient des réserves alimentaires et capitaux suffisantes, et une puissance militaire sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Dans ce contexte, leur intérêt national s’est mondialisé. Et le pays s’est mis a utilisé son leadership hégémonique pour façonner un nouvel ordre économique mondial pour répondre à ses intérêts nationaux.

Vu qu’après la Première Guerre mondiale des blocs économiques fermés ont été mis en place et ont, par la suite, provoqué la montée de l’extrémisme nationaliste, alors après la Seconde Guerre mondiale, en 1945, les élites de la politique étrangère américaine ont cherché à utiliser la nouvelle hégémonie américaine pour créer un ordre international fondé sur l’interdépendance économique, un multilatéralisme conditionnel et institutionnellement lié, et des réseaux d’alliances stratégiques sous leur direction. Ces réseaux leur permettaient d’empêcher militairement l’expansionnisme soviétique, mais aussi de ralentir la concurrence géopolitique d’autres puissances comme le Japon ou l’Europe occidentale. La promotion de l’ordre international libéral (OIL) a permis donc aux États-Unis, après la défaite du bloc soviétique (Est) en 1989, d’unipolariser les relations internationales sous leur commande et d’imposer le dollar américain comme monnaie d’échanges du système financier international.

Le dollar comme instrument de l’hégémonie coercitive américaine

En tant que protecteur, à travers leur monnaie, d’un marché international ouvert et intégré, l’État américain règne en maitre absolu dans les relations internationales. Le dollar comme monnaie d’échange du système financier international lui donne des avantages positionnels. Ce billet vert utilisé comme monnaie mondiale par défaut, permet à l’État américain d’accuser des déficits courants de plus en plus importants sans avoir à se soucier des réserves de change. Cela fait de facto la Réserve fédérale du pays la banque centrale du monde, ce qui lui donne le luxe de fixer unilatéralement les coûts d’emprunt pour le reste de l’économie mondiale. C’est cette forme d’hégémonie du dollar, et le privilège exorbitant qu’elle confère à l’État américain, qui a contribué à informer toute une série de chercheurs sur le déclin économique américain, notamment en ce qui concerne la montée en puissance de la Chine et l’internationalisation potentielle du renminbi chinois, mais aussi et surtout l’apparition d’une nouvelle version de monnaies ; la cryptomonnaie.

Selon ce récit décliniste, si le dollar perd son statut de monnaie de réserve internationale, d’autres aspects de l’hégémonie américaine, notamment sa primauté militaire mondiale, commenceront à s’effriter alors que d’autres monnaies se disputeront le leadership monétaire international. En bref, le rôle de monnaie de réserve du dollar est essentiel à la prééminence géopolitique de l’Amérique et si elle perd ce statut, l’hégémonie américaine sera littéralement inabordable.

L’hégémonie du dollar a également de profondes implications géopolitiques. Les États-Unis peuvent financer leurs opérations militaires à l’étranger avec des dollars fraîchement imprimés, en grande partie à volonté. Entre 2003 et 2008, par exemple, le plus grand transfert aérien de devises de l’histoire du monde a vu la Réserve fédérale américaine imprimer et expédier 40 milliards de dollars en espèces en Irak pour aider à financer la guerre contre Saddam Hussein.

Au cours des deux premières années seulement, les envois comprenaient plus de 281 millions de billets pesant au total 363 tonnes, selon le journal américain cairn. La domination du dollar a donc fait en sorte que les importations, les dettes et les opérations politico-militaires à l’étranger pourraient toutes être payées avec des billets verts produits par l’État américain, qui pourrait en même temps orienter sa gestion macroéconomique intérieure exclusivement sur les conditions qui prévalent aux États-Unis sans aucune contrainte extérieure significative.

Plus intéressant encore, la liquidité en dollars signifie que les investisseurs continuent à utiliser les régimes monétaires américains même dans le contexte d’une grande instabilité économique mondiale. Par exemple, lors de la crise financière mondiale de 2008, non seulement nous n’avons pas assisté à une fuite des régimes financiers et monétaires américains, mais nous avons en fait vu l’inverse : une fuite mondiale de capitaux vers les marchés de la dette américaine, au point que dans certains cas, les obligations du Trésor américain avaient des taux d’intérêt négatifs. En bref, l’hégémonie du dollar et ses privilèges permettent aux États-Unis d’externaliser les crises majeures grâce à leur capacité unilatérale à modifier leurs taux d’intérêt, à forcer d’autres États à s’adapter en conséquence et à financer l’hégémonie géopolitique à bon marché.

Mais l’avènement de la nouvelle technologie favorisant l’apparition des cryptomonnaies semble mettre un terme à cette suprématie américaine.

Fin de la suprématie monétaire américaine

Depuis 2008 le monde connait une évolution fulgurante dans le domaine de l’internet. Des nouveaux appareils intelligents font leur apparition sporadique. En même temps des spécialistes, dans tous les domaines, font parler leurs génies créatifs pour démocratiser tous les aspects de la vie sociale et économique. Les internationalistes politiques et économiques ne sont pas en marge de cette mutation du monde. C’est dans cette foulée qu’en 2009, le monde connait l’apparition de la première monnaie digitale, le Bitcoin.

Une cryptomonnaie gérée par une technologie appelée Chaine de Blocs, qui permet les échanges économiques de personne en personne, d’une manière vérifiable et sécurisée, sans la surveillance d’un État particulier et sans l’entremise d’aucune banque. Une révolution monétaire que, dans un premier temps, les grandes puissances et les services bancaires du monde vont condamner et s’opposer à son émergence. Car cette révolution fait perdre aux États et aux banques les taxes sur les transactions financières.

Effrayée par la puissance nuisible de cette innovation, en 2013 la Chine interdit l’utilisation de toutes les cryptomonnaies sur son territoire. Mais trois ans plus tard, après avoir réalisé l’importance de cette monnaie dans les échanges internationaux dirigés par une Amérique qui peut à tout moment utiliser sa monnaie pour imposer des sanctions internationales à un autre États, en 2016, la Chine annonce officiellement la création de sa cryptomonnaie nationale intégrée et gérée par sa banque centrale. Cette monnaie permettra alors à la Chine de commercer avec n’importe quel pays du monde sous sanctions internationales américaine.

Au même moment, en 2014, les États-Unis infligent des sanctions internationales à la Russie après son invasion de l’Ukraine. Conséquences, la Russie décide de rejoindre la Chine en digitalisant son Rouble, pour contourner les sanctions économiques américaines. L’objectif pour la Chine et la Russie est de détruire la suprématie américaine sur le monde garantie par son dollar. Cela envoie un message fort aux États sous sanctions américaines. A partir de cet instant-là, le problème de cryptomonnaie devient incontournable dans les questions géopolitiques internationales.

En décembre 2017, le Venezuela annonce la création de sa cryptomonnaie nationale, le Petro ce, avec l’appuis des techniciens Russes. Cette décision permettra au Venezuela aussi de commercialiser son pétrole qui, jusque-là sous sanctions internationales américaines.

Juste quelques mois plus tard, en mai 2018, l’Iran et la Russie annonce officiellement qu’ils vont désormais faire leurs échanges économiques en cryptomonnaie pour contourner les sanctions internationales. Cette déclaration officielle était une manière pour les deux pays de lancer un appel à tous les pays sous sanctions internationales américaines de se rallier à cette nouvelle technologie qui permettra de renverser les États-Unis sur la tête du système financier international. Et cet appel du président Russe et Iranien, ce n’est pas seulement les États classiques qui entendirent.

En janvier 2019, Facebook annonce la création de sa propre cryptomonnaie Libra, qui deviendra par la suite Le DIEM. Facebook permettra alors à ses 2 milliards d’abonnés de toutes les nationalités confondues de faire des échanges économiques sans frais de taxes de transaction bancaire. Cette implication des entreprises privées comme Facebook dans cette course est un signal fort pour les pays sous-développés.

Les pays pauvres face à leur destin

Les pays sous-développés avec leurs maigres moyens de sources de revenus payeront chers s’ils se laissent devancer par des entreprises privées comme Facebook dans la création de cette monnaie digitale. Prenons l’exemple d’un pays africain, comme la Guinée, qui a enregistré plus de 3 millions d’internautes entre 2011 et 2018, avec une croissance d’abonnés téléphoniques de 180% dans la même période. Si tous ces abonnés guinéens faisaient leurs transactions financières sur Facebook sans passer par un service bancaire national, cela ferait une perte énorme pour l’État guinéen.

Pour éviter donc ce scénario un pays comme la Guinée, qui a sa propre monnaie peut faire comme la Chine ; réunir ses éminents économistes, ingénieures et développeurs pour travailler sur les défis techniques, économiques et logistiques aboutissant à la digitalisation de sa monnaie. Cela permettra au pays de se préparer à cette révolution monétaire internationale et permettre aussi à sa population de faire des échanges économiques sans nécessairement avoir besoin d’un compte bancaire.

Cette nouvelle révolution vient bouleverser l’ordre mondial économique depuis là dirigé par les États-Unis d’Amérique. La Chine et la Russie sont plus que jamais déterminées à faire remplacer le dollar américain par les cryptomonnaies nationales dans le système financier international. Et cela semble être inévitable désormais. Conscients de ce fait, les États-Unis, à travers son secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin déclarait en février 2020 qu’ils sont prêts à accepter les cryptomonnaies, mais à condition qu’elles se soumettent aux mêmes règlementations bancaires.

Il revient désormais aux États moyens avancés de prendre cette actualité des relations internationales en considération et d’anticiper la protection de leurs intérêts avant qu’ils ne soient devancer par les nouveaux acteurs non étatiques, comme Facebook.

Amadou KEITA, diplômé en Relations Internationales, actuellement en fin de Master en Politiques Internationales à l’Université Shandong des Sciences Politiques et de l’Administration Publique de Qingdao
Xuan
   Posté le 03-03-2021 à 15:24:52   

Le yuan numérique commence à se mettre en place :
https://www.youtube.com/watch?v=Vz5tTRYToL8
Xuan
   Posté le 25-03-2021 à 15:12:54   

Les grandes banques publiques chinoises commencent à promouvoir les portefeuilles numériques en yuans
Xuan
   Posté le 02-05-2021 à 23:34:24   

Le sujet a été évoqué en 2009...c'est dire si les transformations de ce type sont à longue échéance. Cela dit elles se produisent bel et bien.
A noter que ceci ne concernent que les pays qui sont capables de s'extraire du monopole des dollars. Pour les autres c'est la noyade. Voir qui va payer l'ouverture des vannes ?


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La Russie réduit le règlement du dollar américain, la tendance mondiale à la dédollarisation se précise


02/05/2021 12:42:00
Date de la dernière mise à jour:02/05/2021 12:42
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La surémission continue du dollar érode la confiance mondiale dans le dollar. Selon les données publiées par la Banque centrale de Russie le 26 avril, la proportion de dollars américains dans les règlements d'exportation russes au quatrième trimestre de 2020 a enregistré 48,3%, ce qui est la première fois dans l'histoire à tomber en dessous de 50%. Les données montrent que la réduction substantielle de l'utilisation du dollar américain provient principalement des échanges entre la Russie et la Chine. À l'heure actuelle, plus de 80% des échanges entre la Russie et la Chine se font en euros.

Le maintien des sanctions imposées par les États-Unis à la Russie a permis à la Russie d'accélérer le rythme de la dédollarisation. Actuellement, la Russie construit un système de transmission d'informations financières (SPFS) pour contourner le système SWIFT, qui utilise principalement des dollars américains pour le règlement. La Chine et les pays européens construisent également leurs propres systèmes de règlement international pour réduire leur dépendance à l'égard de SWIFT contrôlé par les États-Unis.
En fait, avec la perte graduelle du crédit en dollars, il y a de plus en plus de signes que le monde est dé-dollarisation.

Dans le système de règlement international, le dollar américain occupe toujours une position dominante. (Reuters)

Premièrement, la part du dollar dans les réserves mondiales de change diminue. Les statistiques du Fonds monétaire international (FMI) montrent qu'à partir du quatrième trimestre de 2020, la part du dollar américain dans les réserves de change mondiales est passée d'environ 71% en 2000 à 59,02%, le niveau le plus bas depuis le début des records en 1995. .
Bien que personne ne puisse remplacer le statut du dollar américain dans le système monétaire international, certains pays continuent d'augmenter autant que possible leurs réserves en euros, en or et même en RMB pour se couvrir contre le risque de crédit du dollar américain. La hausse et la baisse du florin néerlandais et de la livre britannique prouvent qu'aucune monnaie ne peut toujours maintenir une position dominante dans le système monétaire international. Avec la relative faiblesse de la puissance nationale des États-Unis, le dollar américain descendra toujours sur l'autel.

Deuxièmement, la proportion de bons du Trésor américain détenus par des investisseurs étrangers est en baisse. L'émission de bons du Trésor est généralement approuvée par le crédit du gouvernement. Cependant, comme le budget américain n'a pas réussi à joindre les deux bouts pendant longtemps et que le volume des bons du Trésor s'est accru, l'attrait des bons du Trésor américain pour les investisseurs étrangers diminue. .
Les données de la Réserve fédérale (Fed) montrent que, bien que les investisseurs étrangers soient toujours les plus gros acheteurs de bons du Trésor américain, la proportion de bons du Trésor américain détenus par des pays étrangers diminue progressivement et est tombée par rapport au sommet historique (43,4%) du deuxième trimestre de 2011 à 28,9% en fin d'année 2020.
Depuis l'éclosion de la nouvelle pneumonie de la couronne (COVID-19), la Réserve fédérale a augmenté ses avoirs en bons du Trésor américain, et la tendance à la monétisation du déficit budgétaire américain est devenue de plus en plus évidente. La dévaluation est presque devenue le seul moyen aux États-Unis de réduire le fardeau de leur dette.

Ma Guangyuan, directeur adjoint de la Commission économique centrale de la China Democratic National Construction Association, estime que la possibilité d'un défaut substantiel aux États-Unis à l'avenir est de presque 100%. Le dollar étant toujours dans les réserves internationales, les États-Unis peuvent réduire le fardeau de la dette des États-Unis grâce à des mesures telles que la dépréciation du dollar et l'inflation. Ray Dalio, le fondateur de Bridgewater Associates, le plus grand fonds spéculatif du monde, estime que le manque de demande d'achat suffisante pour les bons du Trésor américain peut forcer la Fed à augmenter les taux d'intérêt ou à imprimer plus d'argent pour acheter de la dette, ce qui finira par conduire au dollar à se déprécier.

Par conséquent, lorsqu'il y a de meilleurs choix, les pays réduiront inévitablement l'allocation des actifs en dollars et favoriseront activement la dé-dollarisation.
Enfin, une partie de l’engouement du marché pour les monnaies numériques provient de la demande de dé-dollarisation. Après la crise financière mondiale de 2008, les crypto-monnaies telles que Bitcoin se sont multipliées. La monnaie numérique Libra lancée par Facebook en collaboration avec d'autres entreprises a même menacé le système international de règlement et de réserve en dollars.
La monnaie numérique décentralisée permet facilement d'effectuer des transactions et des transferts transfrontaliers. À certains égards, elle est meilleure que le système actuel de règlement en dollars américains et elle a pour effet de dédollariser. Dans le même temps, la sortie de la plupart des devises numériques est fixe, ce qui élimine la possibilité de spam, et la capacité à maintenir la valeur est meilleure que les devises de crédit telles que le dollar américain. On peut dire qu'une raison inhérente à l'émergence et à la croissance continues des crypto-monnaies est que la communauté internationale ne fait plus confiance aux monnaies de crédit telles que le dollar américain.

Les banques centrales ont également découvert que le développement des monnaies numériques peut se débarrasser de la dépendance au système de règlement en dollars américains, elles ont donc lancé les monnaies numériques de la banque centrale. À l'heure actuelle, la monnaie numérique de la banque centrale chinoise a commencé à mettre en œuvre des projets pilotes. Bien que Zhou Xiaochuan, l'ancien gouverneur de la Banque populaire de Chine, ait déclaré que "la motivation initiale du développement du renminbi numérique n'était pas de l'utiliser pour les paiements transfrontaliers", la monnaie numérique de la banque centrale aura sans aucun doute un effet de dé-dollarisation.
Xuan
   Posté le 19-05-2021 à 18:32:42   

A PROPOS DU YUAN NUMERIQUE



Une vidéo intéressante et très claire sur le yuan numérique et l'enjeu géopolitique par rapport à l'hégémonie du dollar

https://www.youtube.com/watch?v=43IB8MnI2A4
Xuan
   Posté le 04-06-2021 à 14:22:00   

La Russie met au point des solutions pour remédier à une éventuelle déconnexion du système


SWIFT© Sputnik . Service de presse de la diplomatie russe
https://fr.sputniknews.com/international/202105311045673208-la-russie-met-au-point-des-solutions-pour-remedier-a-une-eventuelle-deconnexion-du-systeme-swift/
17:04 31.05.2021
Par Anastasia Patts

Commentant la potentielle exclusion de la Russie du réseau SWIFT, Sergueï Lavrov a dit que les autorités russes devraient être engagées dans l’élaboration de solutions pour faire face à de telles représailles de la part de l’UE, et de l’Occident au sens large, qualifiés de «partenaires peu fiables» à l’origine de décisions «absolument illégales».
L’éventuelle déconnexion de la Russie du système bancaire international SWIFT, proposée par l’Union européenne en tant que sanction, ne serait pas une surprise pour le pays, a déclaré ce 31 mai le ministre russe des Affaires étrangères.
«Je suis convaincu que notre gouvernement et notre banque centrale ainsi que les autorités financières mettent au point des solutions possibles en cas de tentative de saborder notre capacité à assurer le libre-échange dans le cadre du système commercial multilatéral, en conformité avec les normes de l’Organisation mondiale du commerce (OMC)» , a annoncé Sergueï Lavrov.
Fin avril, en réaction à la résolution adoptée par le Parlement européen appelant à ces restrictions, le Kremlin avait affirmé pouvoir trouver rapidement des substituts à ce système.

Le développement de systèmes SWIFT alternatifs, qui seront plus avancés et ne revendiqueront pas de monopole dans ce domaine, a également été évoqué début avril par le vice-ministre des Affaires étrangères Alexandre Pankine dans un entretien à Sputnik.

L’UE et l’Occident sont peu fiables
Le manque de fiabilité de Bruxelles et d’autres pays en tant que partenaires de Moscou a été pointé par le chef de la diplomatie russe.
«Nous comprenons que l’Union européenne et l’Occident se soient montrés à plusieurs reprises, dans des affaires concrètes, comme des partenaires peu fiables qui peuvent laisser se produire des situations dans lesquelles des décisions absolument illégales peuvent être prises sans aucun fondement.»
Cependant, le ministre a dit ignorer quelles décisions concrètes seront prises par les pays occidentaux et quels moyens de pression pourront être appliqués sur les propriétaires de SWIFT.
À l’issue de négociations menées avec Sergueï Lavrov, son homologue portugais a pointé le jour même la nécessité de tenir des discussions juridiques au sein de l’Union européenne.
«La décision de l’UE doit être prise dans le respect des règles correspondantes. C’est pourquoi si une mesure doit être adoptée, elle fera sans doute l’objet de larges discussions juridiques au sein de l’Union européenne», a précisé Augusto Santos Silva.
Selon lui, les relations entre la Russie et l’UE se trouvent à un de leurs points les plus bas.

Difficile à appliquer
L’exclusion de la Russie du système de paiement SWIFT figure parmi les sanctions proposées par les eurodéputés en cas de transformation du «déploiement militaire» russe près de la frontière ukrainienne en une «invasion» de l’Ukraine. En plus de cela, Bruxelles a appelé à appliquer des sanctions contre le Nord Stream 2, Rosatom (groupe public nucléaire russe) et certains «oligarques» russes.
Comme l’UE ne dispose pas des compétences nécessaires pour déconnecter la Russie de l’organisation privée internationale qu’est SWIFT, cette sanction n’est pas facile à mettre en œuvre, a mentionné Josep Borrell, haut représentant de l'Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.
Ce n’est pas la première fois que le Parlement européen lance un appel à déconnecter la Russie de ce système bancaire. En 2014, cette mesure avait été évoquée dans une résolution européenne adoptée après que la Crimée avait été rattachée à la Russie suite à un référendum lors duquel 96,77% des électeurs criméens et 95,6% des habitants de Sébastopol ont soutenu cette intégration.


Edité le 04-06-2021 à 14:22:13 par Xuan


Xuan
   Posté le 04-06-2021 à 14:25:38   

Vice-Premier ministre russe : la Russie pourrait être contrainte de cesser d'utiliser les dollars américains pour régler le pétrole brut


Écrit par : Hu Mu sur dnews
2021-06-04 14:29:00
Date de la dernière mise à jour :04/06/2021 14:29
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Le vice-Premier ministre russe Alexander Novak a déclaré jeudi 3 juin que si le gouvernement de Joe Biden continuait d'imposer des sanctions économiques ciblées, la Russie pourrait bientôt abandonner les sanctions libellées en dollars.
Le média chinois Sina Finance a rapporté le 4 juin que Novak avait déclaré aux journalistes du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF) : "Idéalement, nous ne voulons pas rester à l'écart du dollar américain car c'est une monnaie internationale utilisée pour le règlement. Mais si notre partenaire américain provoquait cette situation, nous n'aurions pas d'autre choix que de le faire progressivement."
Peu de temps avant ses remarques, la Russie a annoncé qu'elle retirerait complètement les actifs en dollars américains de son National Wealth Fund. Le ministre russe des Finances Anton Siluanov a déclaré jeudi à la même occasion que ces changements pourraient intervenir d'ici un mois. Le Fonds national de la richesse de la Russie accumule les revenus pétroliers et s'était initialement engagé à soutenir le système de retraite du pays.

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Poutine porte un coup au dollar, l’Europe doit payer le gaz de la Russie en euros selon lui


https://www.capital.fr/entreprises-marches/poutine-porte-un-coup-au-dollar-leurope-doit-payer-le-gaz-de-la-russie-en-euros-selon-lui-1405443

Alors que la Russie s'efforce de "dédollariser" son économie, Vladimir Poutine est favorable à ce que l'Europe règle le gaz russe en euros et pas en dollars.
Publié le 04/06/2021 à 16h17

Nouvelle offensive de la Russie contre le dollar. Alors que Vladimir Poutine cherche depuis longtemps à dédollariser progressivement l'économie du pays, il veut que les pays européens paient en euros le gaz russe, plutôt qu'en dollars. "Nous sommes prêts à envisager la possibilité de règlements en monnaies nationales (...) L'euro est tout à fait acceptable pour nous pour les paiements de gaz. Cela pourrait se faire et devrait probablement être fait" , a déclaré M. Poutine lors d'une discussion par vidéo-conférence avec le chancelier autrichien Sebastian Kurz au Forum économique de Saint-Pétersbourg.

Jeudi, le ministre des Finances Anton Silouanov a indiqué que le Fonds souverain russe (FNS), où sont notamment stockés les revenus des exportations de pétrole, allait liquider tous ses actifs en dollars d'ici un mois, sur fond de menace de nouvelles sanctions américaines. Selon plusieurs observateurs, cette déclaration aurait davantage une portée politique qu'économique avant le sommet qui doit réunir pour la première fois le 16 juin les présidents Joe Biden et Vladimir Poutine, sur fond de fortes tensions entre Washington et Moscou.

Le Kremlin s'efforce depuis des années de détacher l'économie russe de la monnaie américaine, incontournable dans le commerce mondial mais qui rend la Russie plus vulnérable aux sanctions de Washington.


Edité le 04-06-2021 à 23:29:15 par Xuan


Xuan
   Posté le 06-06-2021 à 22:44:17   

La Russie accélère la "dédollarisation", les fonds souverains effaceront les dollars américains


Six Yao
2021-06-06 18:58:00 - dnews

La Russie videra les actifs en dollars américains de son fonds souverain State Welfare Fund dans un délai d'un mois, réduira la part de la livre sterling et augmentera la part de l'euro et du renminbi dans le fonds, et inclura des actifs en or dans le fonds.

Selon un rapport de Guangming.com du 6 juin, le ministre russe des Finances Anton Siluanov a révélé aux médias lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg le 3 juin que le ministère russe des Finances et la Banque centrale avaient décidé d'ajouter des fonds au Fonds d'aide sociale de l'État.
La part des dollars américains a été réduite à zéro. Siluanov a déclaré qu'actuellement environ 35% du Fonds de protection de l'État est en dollars américains, il est maintenant décidé de se débarrasser complètement des actifs en dollars américains, se rendant compte que le dollar américain représentait 0%, l'euro représentait 40%, le renminbi représentait pour 30 %, l'or 20 %, la livre sterling et le yen, chacun 5 %. Siluanov a déclaré qu'il passera à une nouvelle structure de réserve dans un délai d'un mois.

Les relations américano-russes sont restées tendues ces dernières années. Les analystes estiment que la décision de la Russie de vendre le dollar américain découle de risques géopolitiques accrus et de l'intention de la Russie de réduire sa dépendance à l'égard du dollar américain. La partie russe espère utiliser cela pour minimiser les pertes causées par les sanctions américaines contre le secteur bancaire russe.

Le premier vice-Premier ministre russe Andrei Belousov a déclaré sans ambages que la raison de la décision de purger le dollar américain du Fonds national de protection sociale était la menace de sanctions de la part des dirigeants américains.

Selon des rapports, dès 2018, la Russie a commencé à réduire considérablement ses investissements dans les bons du Trésor américain. En avril de la même année, les investissements en obligations du Trésor américain sont passés de 96 milliards de dollars à 48,7 milliards de dollars, et en mai, ils sont tombés à 14,9 milliards de dollars. En août 2019, les investissements de la Russie dans les bons du Trésor américain s'élevaient à 9,3 milliards de dollars américains. En mars 2020, ce chiffre est tombé à 3,85 milliards de dollars américains. En avril 2020, en raison de l'achat d'obligations à court terme, l'investissement dans la dette américaine est passé à 6,85 milliards de dollars, mais en mai de la même année, ce chiffre a été réduit à 5,39 milliards de dollars.
Selon les données du département du Trésor américain, en 2021, l'investissement de la Russie dans les obligations du Trésor américain passera de 5,756 milliards de dollars en février à 3,98 milliards de dollars en mars.

Le président russe Vladimir Vladimirovitch Poutine a déclaré que l'utilisation par le gouvernement américain du dollar américain comme outil politique « a affaibli son rôle de monnaie de réserve mondiale » .
Poutine a souligné : « Nous envisageons la possibilité d'utiliser la monnaie locale pour le règlement. Nous n'avons pas l'intention d'utiliser la « dédollarisation » comme promoteur politique. Nous ne sommes pas disposés à le faire, mais la loi de développement du système économique mondial et le système monétaire mondial nous dit que les monnaies de réserve doivent être diversifiées."

Le ministère russe des Finances a publié un avis indiquant : "Il a été décidé d'utiliser le RMB, l'euro et l'or comme substituts des actifs en dollars américains. Le RMB et l'euro sont les devises des principaux partenaires économiques étrangers de la Russie, et l'or est un actif qui peut aider le Fonds de prévoyance de l'État pour résister au risque d'inflation. » Il a également déclaré : « Dans le contexte des récentes tendances macroéconomiques, géopolitiques et de la « dédollarisation » de l'économie russe, ces changements visent à protéger la sécurité des actifs de l'État Fonds de prévoyance."

RIA Novosti a indiqué que cette décision est logique car les États-Unis continueront d'imposer des sanctions à la Russie. En avril de cette année, l'administration Biden a averti que de nouvelles sanctions contre la Russie pourraient être introduites. RIA Novosti a souligné que d'un point de vue économique, les changements fondamentaux dans la structure du fonds souverain national russe sont également raisonnables, car la dépréciation du dollar le rend peu attrayant pour les investisseurs.
"Le Wall Street Journal" a publié un article disant que cette décision renforcera encore le rôle du renminbi en Russie. Cette décision a été prise à la fois pour transférer des actifs et pour envoyer un signal aux États-Unis : « Nous n'avons pas besoin des États-Unis, nous n'avons pas besoin de commercer en dollars américains, et nous ne serons pas affectés par davantage de sanctions américaines. »

Certains experts ont déclaré qu'il était sage pour la Russie d'augmenter la proportion des actifs en RMB des fonds souverains.
Xuan
   Posté le 06-06-2021 à 22:52:26   

Cette dédollarisation avait déjà été annoncée ici. Elle se déroule lentement mais le mandat de Trump l'a accéléré voir https://fr.sputniknews.com/russie/201905061041010706-russie-dollar-abandon/ en 2019.

On lit entre autres :

"sachant que l'argument le plus convainquant est la politique économique de Donald Trump. Dans ses tentatives de faire effondrer l'économie de l'un de ses principaux adversaires, l'Iran, l'an dernier déjà le locataire de la Maison-Blanche a interdit au monde entier d'acheter du pétrole iranien.

Morgan Stanley prévoit un renversement complet de la dynamique du dollar en 2019
La Chine, l'Inde, la Corée du Sud et bien d'autres se sont retrouvés dans la zone à risques. Ce qui a servi de point de départ à un abandon massif du dollar.

«Plus le dollar est utilisé comme une arme contre certains pays, plus il est probable que ces mêmes pays recherchent une alternative à la monnaie américaine. Même si un certain temps sera nécessaire pour renverser le dollar de son trône, la politique actuelle des Etats-Unis accélérera son déclin» , écrit le journal britannique The Daily Telegraph.

Les consommateurs du pétrole iranien inventent de toute urgence des moyens permettant d'esquiver les sanctions américaines. L'Inde s'est entendue avec l'Iran sur les fournitures en roupies, et à son tour Téhéran s'en servira pour les importations indiennes.

L'UE, qui souhaite également commercer avec l'Iran, a mis au point un canal de liaison interbancaire spécial SPV, qui n'est pas soumis au contrôle des Etats-Unis. Et à en croire le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, l'Europe n'a certainement pas l'intention de l'utiliser pour les transferts en dollars.
Xuan
   Posté le 09-06-2021 à 23:06:13   

La transition du dollar dans les règlements internationaux se fait naturellement, selon le ministère russe des Finances

09/06/2021

7 juin 2021
http://www.defenddemocracy.press/transition-from-dollar-in-intl-settlements-happens-naturally-russian-finance-ministry-says/

MOSCOU (Sputnik) – La transition du dollar au rouble et aux monnaies nationales dans les règlements internationaux se fait naturellement, des incitations sont créées pour faciliter le processus, mais aucune interdiction n'est introduite, a déclaré lundi le ministère russe des Finances.

« Le passage du dollar au rouble et aux monnaies nationales de nos partenaires commerciaux dans les règlements internationaux se fait naturellement. Les difficultés de règlement liées aux sanctions entraînent de toute façon une transition progressive vers d'autres devises, ce qui est confirmé par les statistiques des cinq dernières années. Le ministère russe des Finances soutient cette transition, notamment en créant des incitations réglementaires pertinentes. De toute évidence, ces incitations ne peuvent inclure aucune interdiction, uniquement des méthodes économiques » , a déclaré le ministère russe des Finances dans un communiqué.

Cela intervient après que Dmitry Timofeev, chef du département du contrôle des mesures restrictives externes du ministère russe des Finances, ait rétracté ses précédents commentaires concernant les préparatifs prétendument faits par le gouvernement russe pour transférer toutes les liquidités en devises du dollar vers l'euro, a annoncé le ministère des Finances du pays. le lundi.

Plus tôt ce mois-ci, le ministre russe des Finances Anton Siluanov a déclaré que les réserves en dollars du National Wealth Fund seraient réduites à zéro. Il a ajouté que les réserves de la livre sterling britannique seront réduites à 5 % tandis que les avoirs en euros et en yuans seront portés à 40 et 30 % respectivement.
Xuan
   Posté le 09-06-2021 à 23:58:53   

Le yuan numérique va prendre du temps, les chinois sont très prudents et réservés, ou bien ils préfèrent réserver la surprise.
Mais les choses se précisent, si on en juge par l'article au-dessus.
Une chose est sûre c'est que si le dollar perd son hégémonie, il devient impossible d'exporter la dette US ou du moins de la contrôler, ce qui remet sur le tapis tous les arrangements monétaires mis en place au seul profit des USA dans les années 70, après la rupture des accords de Bretton Wooods.
Du coup comme on dit, les crises financières US et les variations du dollar risquent de peser essentiellement sur l'économie américaine. Sale temps.


Comment le cyber-yuan va remodeler la finance internationale


DANIELLE BLEITRACH9 JUIN 2021
https://histoireetsociete.com/2021/06/09/comment-le-cyber-yuan-va-remodeler-la-finance-internationale/

On notera que quand les États-Unis sont prêts à mettre à feu et à sang la planète pour imposer l’hégémonie du dollar ils sont pour les “experts” occidentaux dans leur droit, mais quand la Chine défend sa souveraineté dans un tel contexte, elle est soupçonnée de “totalitarisme”. Mais en dehors de ce biais idéologique auquel on n’échappe pas sous nos climats, l’article apporte un certain nombre de descriptions utiles pour comprendre la stratégie chinoise. Notons que la traçabilité de la monnaie a moins de chance de gêner le citoyen ordinaire surtout dans un système socialiste où le consumérisme n’est pas le moteur des relations sociales, en revanche il est un instrument de contrôle du crime organisé et de son alter ego le blanchiment et les paradis fiscaux. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

OPINION. En annonçant la création d’un e-yuan, la Chine s’inscrit à son tour dans le développement des crypto-monnaies. Mais quelles seront les conséquences d’une telle émission et quelles sont les intentions des autorités de Pékin? (*) Par Jean-Jacques Handali, directeur et administrateur de Cosmopolis Conseil (Genève). Jean-Jacques Handali (*)08 Juin 2021, 12:09

Dans une conférence récente pour la Nixon Foundation, Peter Thiel affirmait que « le e-yuan n’est pas une crypto-monnaie, mais une mesure totalitaire. » Qu’en est-il ?
La Chine a inventé la poudre à canon quand le reste du monde ferraillait encore avec des lames, la musique quand il faisait encore du bruit, le papier monnaie quand il frappait encore des pièces métalliques. Aujourd’hui, le politburo de l’Empire du Milieu s’attaque à l’émission d’une monnaie numérique. Cette transformation de la devise légale en code informatique a le potentiel de remodeler l’ensemble du système financier et de bouleverser l’accès à notre épargne individuelle.

L’objectif du gouvernement chinois est quadruple :

– Saper l’un des piliers de la puissance américaine
– Contrôler l’économie et surveiller la population
– Enrayer la montée des crypto-monnaies
– Internationaliser sa devise.

Fuir le dollar avant qu’il ne s’effrite
Avec la prépondérance du dollar, les États-Unis contrôlent une large partie du circuit financier mondial. Ils peuvent ainsi sceller le sort économique d’une entreprise, d’une banque ou même d’un pays tout entier par simple décret. Leur hégémonie est telle qu’ils ne se satisfont pas d’interdire aux entreprises américaines de commercer avec le pays honni, mais empêchent toute entité, quelle que soit sa nationalité, d’utiliser des dollars dans les transactions avec ledit pays. Or, au lieu de réagir, la communauté internationale détourne le regard pour ne pas déranger ses principes, heureuse de ne pas être la cible de la colère américaine. Pour cette fois…

Plus spécifiquement, ces derniers mois ont témoigné d’une tension commerciale sino-américaine grandissante. Rappelons les sanctions économiques contre la Chine et Hong Kong en 2020, et la menace répétée d’exclusion du système de paiement en dollars US ; une attitude peu convenable pour une monnaie de réserve internationale. Outre ces menaces politiques, le niveau d’endettement économique des États-Unis pousse la Chine à réduire son assujettissement vis-à-vis du système SWIFT et de la devise américaine.

L’objectif consiste à établir un structure monétaire internationale capable d’exister en parallèle de la monnaie de réserve. Ainsi, biens et services pourront être échangés en dehors des circuits financiers traditionnels, et contourner la surveillance et les sanctions américaines. Tous les damnés de l’Oncle Sam (Iran, Corée du Nord, etc.) pourront alors utiliser ce moyen de paiement, mais pas seulement… il y aurait aussi tous ceux qui souhaitent se soustraire au contrôle américain et à l’impact de sa politique de gabegie économique sur sa propre monnaie (22.500 milliards de dollars de dettes attendus en 2021).

Nouvel outil à l’arsenal de la surveillance d’État
Après la reconnaissance faciale, voici venir le temps de la monnaie programmable…
La première caractéristique de cette cyber-monnaie sera sa traçabilité en temps réel. Chaque transaction effectuée par un consommateur chinois pourra ainsi être suivie à la trace par la banque centrale, qui en sera informée dans l’instant. À quand le contrôle des intentions d’achat ?
La deuxième caractéristique de la devise sera sa date d’expiration que les autorités auront loisir d’établir selon leur perspective économique. Une faiblesse passagère du PIB et vos yuans numériques seront caducs à partir du… 28 février prochain, par exemple. Une incitation à la dépense encore plus stimulante qu’une hyperinflation !
La troisième caractéristique de la monnaie virtuelle résidera dans sa disponibilité ou, plus précisément, celle que les autorités voudront bien concéder à ses récipiendaires. Elle sera considérée et distribuée tel un accessit : qui a droit d’en disposer, qui n’y a pas droit et qui devra attendre le bon vouloir du palais.
L’Occident songe également à introduire ses propres monnaies numériques (e-dollar et e-euro) fondées sur le même postulat que le e-yuan et renfermant le potentiel des mêmes dérapages…

L’anti-Bitcoin chinois
En lançant le e-yuan, la Chine n’émet pas une autre monnaie blockchain décentralisée, comme le ferait un protagoniste privé. Elle soutient le rôle des banques nationales en les gardant dans le circuit. En cela, elle n’opère pas une désintermédiation de leur fonction, mais au contraire, leur permet d’élargir et de compléter l’éventail de leurs prestations.
Le yuan numérique sera réglementé et « garanti » par l’état, ce qui n’est le cas d’aucune devise virtuelle.

Partant, la Chine a commencé à peser sur la circulation du Bitcoin et de ses semblables. Il n’est plus possible d’acheter quoi que ce soit en crypto-monnaie dans le pays. Le Bitcoin est toléré uniquement en tant que crypto-actif ; un actif non-échangeable en yuan ou futur e-yuan !

Les obligations d’État chinoises à la manœuvre
Cette dernière décennie, l’Empire du milieu s’est évertué à faire du yuan une valeur crédible. Il a maintenu sur les marchés une devise forte et stable et des taux réels positifs (nets d’inflation). Cette combinaison a permis à la Chine de générer les meilleurs rendements en matière de devises et en matière d’obligations, ajustées en fonction des devises. Le pays dispose de deux atouts décisifs : la taille de son marché intérieur (représentant le cinquième de l’humanité et la capacité de mobiliser sa population.

Durant la parenthèse Bretton Woods (1945 à 1971), les obligations d’État et l’or étaient les placements de prédilection. Les premières parce qu’elles offraient du rendement, le deuxième parce qu’il résistait aux dévaluations. Aujourd’hui, l’or a perdu un peu de son éclat en Occident, où les investisseurs lui préfèrent les crypto-monnaies. En tout cas, pour le moment. Toutefois, il est encore des pays très attachés à cette vieille relique (Russie, Arabie Saoudite, Inde, Malaisie, Indonésie…), des pays où précisément la Chine essaie de promouvoir sa devise.

L’idée de la Chine serait de combiner ces deux instruments : des obligations d’État adossées à des réserves d’or. Une sorte de retour à l’époque rigoriste de Bretton Woods qui offrirait une crédibilité au marché national chinois des taux fixes. Cette crédibilité était l’apanage des États-Unis jusqu’à ce que l’expansion monétaire et les politiques fiscales ne mettent le dollar face à un probable risque de dévaluation et une éventuelle poussée de l’inflation.

À force de faire tourner la planche à billets à vide, de gonfler le prix des actions sur de faibles taux de croissance, de museler les taux d’intérêt par désordre, les États-Unis risquent de rendre factice la valeur de leur dollar. Alors, le yuan numérique et les obligations chinoises ressembleront peut-être à des alternatives séduisantes, aux yeux des investisseurs du monde entier.

Jean-Jacques Handali (*)
Xuan
   Posté le 22-06-2021 à 00:12:44   

La Chine coupe l’électricité à des sociétés qui minent du bitcoin


https://www.numerama.com/tech/720862-la-chine-coupe-lelectricite-a-des-societes-qui-minent-du-bitcoin.html
Xuan
   Posté le 23-06-2021 à 08:30:27   

Le bitcoin plonge sous 30 000 dollars, coulé par les régulations chinoises
Xuan
   Posté le 26-06-2021 à 18:14:50   

Le minage de Bitcoin persona non grata en Iran – Vaste opération policière sur 50 sites
Xuan
   Posté le 28-06-2021 à 23:11:24   

La Banque de Russie dit “Niet !” à Bitcoin – Une gouverneure vent debout contre l’investissement crypto

Bitcoin ne passera pas les frontières russes – La Banque centrale de Russie rejoint les rangs des gouvernements qui mènent une lutte acharnée contre Bitcoin et ses cadets. Il n’est pas question de laisser le champ libre à leur expansion dans un pays encore attaché à sa monnaie fiat.

Un conseil d’investissement anti-crypto

Alors qu’un membre de la Douma d’Etat a accusé la Banque centrale russe de manquer de perspicacité concernant Bitcoin et les cryptomonnaies, la gouverneure de l’institution, Elvira Nabiullina a tenu à clarifier son avis dans une interview datant du 21 juin. Selon cette dernière, la banque campe toujours sur ses positions hostiles aux cryptomonnaies.
Nabiullina classe ces dernières dans la catégorie des investissements à haut risque, comme le marché des changes. Elle a notamment souligné qu’« il est beaucoup plus facile de perdre sur le marché des changes que de gagner » et que les « actifs cryptos spéculatifs » sont encore plus risqués.

La gouverneure a ressorti la critique classique qui porte sur la volatilité des cryptomonnaies, affirmant que « les pertes peuvent être énormes » . Elle est même allée jusqu’à faire une exception en reconnaissant que :
« La Banque centrale ne donne jamais de conseil d'investissement, mais dans ce cas particulier, la banque ne les recommande absolument pas. »

Le rouble numérique trouble Bitcoin

La gouverneure a également exprimé son désaccord concernant l’utilisation des cryptomonnaies comme moyens de paiement en Russie, traitant Bitcoin (BTC) et les altcoins de « fausses monnaies » . Ce discours sans ambiguïté, fermant les portes aux cryptomonnaies, contraste avec l’optimisme de Nabiullina concernant le projet de rouble numérique.
Elle avait d’ailleurs déclaré, en 2020, que cette monnaie numérique aiderait les entreprises en supprimant les intermédiaires financiers. Plus récemment, le président de la Commission des marchés financiers de la Douma, Anatoly Aksakov, a laissé entendre, lors d’une interview faite en mars 2021 par le média Russia Today, qu’un prototype de ce rouble numérique pourrait sortir d’ici la fin de l’année.

L’agence de presse Regnum avait communiqué, en mars dernier, les mesures mises en place par le Rosfinmonitoring, le régulateur financier russe, qui visent à renforcer le contrôler des transactions Bitcoin/rouble. Les banques implantées dans le pays sont amenées à signaler les échanges d’une cryptomonnaie contre la monnaie nationale.

La politique de la Russie concernant les cryptomonnaies est similaire à celle de sa voisine, la Chine, dont des provinces ont commencé à faire la chasse aux mineurs. Les déclarations de la gouverneure de la Banque centrale russe ne donnent, pour le moment, aucun espoir quant à un dégel des relations de l’institution avec Bitcoin et les cryptomonnaies.


Edité le 05-06-2022 à 12:56:33 par Xuan


Xuan
   Posté le 26-07-2021 à 07:45:41   

Le yuan devient la troisième devise mondiale : rapport


https://www.globaltimes.cn/page/202107/1229602.shtml
Une grande place est vue pour la croissance du trading financier
Par les reporters du GT
Publié: 25 juil. 2021 20:58


L'internationalisation du yuan chinois s'est accélérée en 2020 malgré la pandémie mondiale dévastatrice et la maîtrise de la croissance chinoise par le gouvernement américain. Les experts prédisent qu'il existe une grande place pour une plus grande internationalisation de la monnaie, appelant à des flux commodes du yuan et à l'expansion des avenues d'investissement transfrontalier.

L'indice d'internationalisation du yuan a atteint 5,02 à la fin de 2020, soit une forte augmentation de 54,2% par rapport à l'année précédente, ce qui en fait le numéro 3 des devises internationales. Le taux a dépassé les niveaux d'internationalisation du yen et de la livre, selon le rapport sur l'internationalisation du RMB 2021 publié samedi par l'Institut monétaire international (IMI) de l'Université Renmin de Chine.
La croissance a été principalement tirée par la reprise régulière de l'économie chinoise, l'ouverture du secteur financier, la politique monétaire stable et l'intensification de la coopération monétaire internationale, selon le rapport.

Depuis que les autorités chinoises ont autorisé l'accès du yuan à davantage d'institutions financières étrangères, les investisseurs étrangers se précipitent pour faire des incursions en Chine, à la recherche de rendements potentiellement plus élevés, selon les experts.
Après avoir supprimé les restrictions sur les quotas d'investissement via les programmes d'investisseur institutionnel étranger qualifié et d'investisseur institutionnel étranger qualifié libellés en yuan, les régulateurs financiers chinois ont encore abaissé les conditions d'entrée et élargi la portée de l'investissement de ces programmes pour faciliter l'investissement étranger.
En 2020, les actifs financiers libellés en yuans détenus par des institutions et des particuliers à l'étranger ont bondi de 40,11% en glissement annuel pour atteindre 8,98 billions de yuans (1,39 billions de dollars), selon le rapport.

Parallèlement, le rôle du yuan en tant que monnaie de réserve s'est également renforcé, les banques centrales de plus de 70 pays l'ayant dans leurs avoirs de réserve.
Fin 2020, la monnaie représentait 2,25% des avoirs en devises dans le monde, soit une augmentation de 14,8% en glissement annuel, selon le rapport.
Wang Fang, doyen adjoint de l'École des finances de l'Université Renmin de Chine et directeur adjoint de l'IMI, a déclaré que la mise en place du nouveau modèle de développement à « double circulation » offrirait une opportunité historique de porter l'internationalisation du yuan à un nouveau niveau. .
Elle a déclaré que le rôle de l'initiative "la Ceinture et la Route" (BRI) ainsi que les centres de transaction offshore du yuan devraient être pleinement exploités dans le renforcement de la circulation nationale et internationale dans le but de promouvoir l'utilisation mondiale du yuan.
À titre d'exemples, elle a mentionné la création d'une plate-forme de commerce de produits en vrac BRI avec des innovations et l'intégration de contrats à terme et de produits au comptant pour stimuler le commerce de produits en vrac et l'utilisation du yuan. En outre, le commerce numérique de la BRI devrait être encouragé pour avoir son mot à dire dans les règles mondiales du commerce numérique, selon Wang.

Xi Junyang, professeur à l'Université des finances et de l'économie de Shanghai, a déclaré au Global Times qu'il y avait encore une grande place pour l'utilisation internationale du yuan, en particulier dans le commerce financier et en tant qu'actif de réserve mondial.
Il a appelé à élargir davantage les canaux permettant aux investisseurs étrangers d'entrer sur le marché chinois et aux investisseurs nationaux d'émettre des produits financiers libellés en yuan à l'étranger.
"Nous pouvons envisager d'encourager les investissements étrangers sur le marché des capitaux chinois via le programme Shanghai-London Stock Connect ainsi que des connexions potentielles avec les bourses de Tokyo et de Singapour."

Tout en facilitant l'internationalisation du yuan, les experts ont déclaré que la technologie des mégadonnées devrait être adoptée pour renforcer les systèmes de surveillance et d'alerte précoce sur les flux transfrontaliers du yuan afin de prévenir les risques systémiques.
Xuan
   Posté le 27-07-2021 à 23:59:07   

La Chine prend de l’avance avec son yuan digital et veut l’internationaliser


20 juil. 2021, 18:26 © ALY SONG Source: Reuters

La banque centrale chinoise annonce que des transactions pour l’équivalent de 4,5 milliards d’euros dollars ont déjà été réalisées via sa monnaie digitale. Elle réfléchit aussi à des paiements transfrontaliers. Dans un communiqué d’une quinzaine de pages publié le 16 juillet sur son site, la Banque populaire de Chine (PBOC) annonce que, depuis sa mise en circulation en phase de test fin 2019, sa monnaie digitale, le e-CNY – le plus souvent appelée «yuan digital» –, a été utilisée dans près de 71 millions de transactions, pour une valeur totale de 34,5 milliards de yuans (4,5 milliards d’euros). Elle est d’ores et déjà présente dans les portefeuilles digitaux de plus de 20 millions de particuliers et de 3,5 millions d’entreprises.

A titre de comparaison, la Banque centrale européenne (BCE) n’a annoncé que le 14 juillet le lancement d’une phase d’étude et de conception pour un euro digital. Cette phase d’étude, qui doit durer deux ans, ne devrait pas aboutir à des tests grandeur réelle avant 2025.

En Chine, la phase d’étude correspondante remonte à la fin 2017, tandis que les premières études sur une monnaie numérique chinoise contrôlée par la PBOC datent de 2014.

Le e-CNY est une monnaie officielle, garantie par l'Etat, émise exclusivement par la Banque populaire de Chine et qui a la même valeur que les espèces. Tout comme le projet d’euro digital, le e-CNY est appelé à coexister avec les espèces. Mais en Chine, sous l’impulsion de géants des technologies financières comme le leader Alipay, les paiements électroniques du quotidien ont connu un développement exceptionnel : dès 2019, selon une étude réalisée par la POBC et mentionnée dans son communiqué, 66% des transactions et 59% de leur valeur totale étaient déjà réalisées via des applications sur téléphone mobile, contre 23 et 16% pour les espèces et 7 et 23% avec des cartes de paiement.

Les tests ont commencé dans les grands centres urbains de Shenzhen, Suzhou, Xiong'an, Chengdu et sur les futurs sites des Jeux olympiques d'hiver de 2022. Ils ont ensuite été progressivement étendus à six villes et provinces supplémentaires, incluant Shanghai, Hainan, Changsha, Xi'an, Qingdao et Dalian.

Le e-CNY est appelé à être utilisé par toutes les banques commerciales ou institutions financières et opérateurs de paiement remplissant un cahier des charges technique et légal.

Sans compte bancaire et accessible aux étrangers

Selon la banque centrale chinoise, la mise en place du e-CNY répond à trois objectifs.

> Le premier est de diversifier les formes d'argent offertes au public, de satisfaire la demande du public en monnaie numérique et de renforcer «l’inclusion» en fournissant des moyens de paiement, via des portefeuilles numériques, à des personnes qui ne disposent pas de compte bancaire.
La banque précise dans son communiqué que ce dernier point est valable pour des non-résidents se rendant en Chine de façon temporaire et ne disposant pas de compte bancaire dans le pays.
> Le second objectif est, selon les termes de la PBOC, de «soutenir une concurrence loyale, l'efficacité et la sécurité des paiements pour le commerce de détail». Sous ce libellé sibyllin se cache la volonté de ne pas laisser le contrôle des paiements numériques aux seuls opérateurs privés chinois.
> Enfin, le troisième objectif est de faire écho aux différentes initiatives internationales et d'explorer la possibilité d’utiliser le e-CNY pour des paiements transfrontaliers. Pour le moment, le yuan digital est limité à des paiements nationaux et son éventuelle utilisation par-delà les frontières chinoises dépend de nombreux facteurs liés à la convertibilité du yuan.

Vers l'internationalisation

Mais fin mars dernier, lors d’un séminaire de la Banque des règlements internationaux – qui rassemble dans son capital les 60 principales banques centrales – Mu Changchun, directeur général de l'institut de monnaie numérique de la PBOC, a fait des propositions afin de commencer à bâtir une architecture mondiale et des réglementations pour les monnaies digitales émises par les banques centrales. Il en avait profité pour proposer à ses collègues de réfléchir à la mise en place d’une «plateforme de change évolutive gérée par DLT [distributed ledger technology, nom générique en anglais des technologies de type "blockchain"] ou d'autres» .
La PBOC a en outre initié un projet d'étude de la question avec une unité de la Banque des règlements internationaux, ainsi que les Emirats arabes unis, la Thaïlande et l'autorité monétaire de Hong Kong. Dans son communiqué, la PBOC déclare qu’elle «répondra activement aux initiatives du G20 et [… que] sous réserve du respect mutuel de la souveraineté et de la conformité monétaires, [elle] explorera des programmes pilotes de paiement transfrontalier et travaillera avec les banques centrales et les autorités monétaires compétentes pour mettre en place des accords d'échange et des mécanismes de coopération réglementaire ».

https://francais.rt.com/economie/88902-chine-prend-avance-avec-son-yuan-digital-et-veut-internationaliser
Xuan
   Posté le 06-12-2021 à 21:26:30   

Le crash des cryptomonnaies et la Chine

DANIELLE BLEITRACH
5 DÉCEMBRE 2021ACTUALITÉ

https://histoireetsociete.com/2021/12/05/crash-des-cryptomonnaies-et-la-chine/

« J’aurais aimé qu’elles n’aient jamais été inventées »: le vice-président du conglomérat financier de Warren Buffett accuse les crypto-monnaies. Dernière minute en effet, les crypto-monnaies chutent et le bitcoin de 18%. Il y avait depuis pas mal de temps des signes avant-coureur qui montraient que la Chine s’attend dans ce domaine et bien d’autres à un crash. Comme dans le domaine de l’épidémie où selon Bloomberg, la Chine en jouant d’abord la santé a sauvé son économie, on mesure qu’il faudrait peut-être comme le découvrent les dirigeants capitalistes s’intéresser aux choix chinois (note et traduction de Danielle Bleitrach dans histoire et société).
Publié:4 déc 2021 18:20 GMT

Charlie Munger a déclaré qu’il « admirait » la Chine, qui a pris la décision de « simplement les interdire ».

« J’aurais aimé qu’ils n’aient jamais été inventés »: le vice-président du conglomérat financier de Warren Buffett accuse les crypto-monnaies
Charlie MungerJohannes Eisele / AFP
Charlie Munger, vice-président du conglomérat financier Berkshire Hathaway de Warren Buffett, a déclaré qu’il préférerait que les crypto-monnaies n’aient jamais été inventées et a félicité les autorités chinoises pour leur décision de les interdire.

Image illustrative
Les principales crypto-monnaies s’effondrent et le prix du bitcoin chute de plus de 18% en quelques heures

« J’aurais aimé qu’elles n’aient jamais été inventés », a déclaré Munger lors d’une conférence, organisée par la Sohn Conference Foundation, à Sydney.

« J’admire les Chinois, je pense qu’ils ont pris la bonne décision, qui était simplement d’interdire [les monnaies numériques] », a déclaré l’investisseur.

Munger critique constamment le Bitcoin pour son extrême volatilité. « C’est une sorte de substitut artificiel à l’or. Et comme je n’achète jamais d’or, je n’achète jamais de bitcoins », a-t-il déclaré en février 2020. « Bitcoin me rappelle ce qu’Oscar Wilde a dit à propos de la chasse au renard. Il a dit que c’était ‘l’innommable à la poursuite du non-comestible’ », a-t-il ajouté à l’époque.

Crash de la crypto-monnaie
Samedi, le prix du Bitcoin et des principales monnaies numériques a fortement chuté en quelques heures. Le prix du Bitcoin est tombé à 42 019 $ pour la première fois depuis septembre, lorsque l’impressionnant rallye a commencé qui a élevé son prix à de nouveaux sommets historiques. La situation de la principale monnaie numérique a entraîné une chute plus large des marchés de la crypto-monnaie. Ethereum s’est contracté de plus de 14%, Solana, Cardano et XPR ont perdu plus de 18%, et d’autres actifs plus de 20%.


Edité le 06-12-2021 à 21:27:07 par Xuan


Xuan
   Posté le 13-01-2022 à 00:06:18   

YUAN NUMÉRIQUE ET WECHAT PAY : VERS UNE MISE À L’ÉCHELLE DU DÉPLOIEMENT DE L’E-CNY ?


https://journalducoin.com/defi/yuan-numerique-wechat-guerre-monnaies/

Le 6 janvier 2022, Tencent annonce que la société commencera à accepter les paiements en yuan numérique par l’intermédiaire de son portefeuille mobile WeChat Pay. Selon Statista, WeChat compte plus d’un milliard d’utilisateurs actifs mensuels au troisième trimestre 2021. WeChat Pay peut non seulement servir de messagerie pour discuter, mais il sert également à payer les factures, les achats au quotidien.

La Chine est en avance sur le terrain des monnaies numériques d’Etat. Elle développe le yuan numérique depuis 2014, mais la Banque populaire de Chine n’a pour le moment réalisé des tests qu’à une échelle relativement petite. En octobre 2021, environ 140 millions de résidents chinois auraient créé un compte en yuan numérique. Le montant des transactions se sont élevés à 62 milliards de yuans, environ 9,7 milliards de dollars.

Cette intégration du yuan numérique à WeChat Pay devrait ainsi contribuer de manière importante à l’adoption de la monnaie numérique de banque centrale (MNBC) chinoise. Début janvier 2022, la Banque populaire de Chine publie une version pilote de son application de portefeuille pour le yuan numérique sur les stores chinois iOS et Android.

Xi Jiping déteste le Bitcoin, et la Chine aussi
Pour Linghao Bao, analyste au cabinet de conseil Trivium China, la banque centrale ne peut toutefois gagner la bataille de l’adoption de sa monnaie numérique, en agissant seule. Il est tout à fait logique selon lui « que la banque centrale s’associe à WeChat Pay et Alipay » compte tenu de l’attachement des consommateurs chinois à ces applications. Bao estime que compte tenu de cet attachement, « il n’est pas réaliste » de convaincre ces consommateurs « de passer à une nouvelle application de paiement mobile ».

Le yuan numérique parviendra-t-il à séduire les centaines de millions d’utilisateurs de WeChat Pay en Chine ? La Banque populaire de Chine continue ses efforts pour présenter sa monnaie numérique sous son meilleur jour, allant jusqu’à jouer la carte de la protection de la vie privée – ce qui en fera grimacer plus d’un.

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Lire aussi :
https://www.bfmtv.com/economie/international/le-yuan-numerique-nouvelle-arme-geopolitique-de-la-chine_AN-202112220024.html
Xuan
   Posté le 20-01-2022 à 15:34:36   

La part du renminbi dans les paiements internationaux atteint son plus haut niveau en six ans en décembre et se classe parmi les quatre principales devises mondiales

dnews
Le RMB est en train de devenir l'une des devises de paiement transfrontalier les plus populaires au monde d'ici la fin de 2021, et sa part dans les paiements internationaux en décembre 2021 est la quatrième plus élevée, dépassant le yen japonais en premier !

Selon l'agence de presse chinoise Cailian, le dernier rapport publié par la Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication (SWIFT) le 19 janvier montre que l'activité des transactions en RMB a atteint le deuxième niveau le plus élevé jamais enregistré en décembre, et que le RMB s'est échangé à l'échelle mondiale en La proportion des paiements est passée à 2,7 % contre 2,14 % le mois précédent.

La popularité du RMB en tant que monnaie internationale n'a cessé de croître au cours de la dernière décennie. Les fonds mondiaux ont augmenté leurs avoirs en obligations d'État chinoises à un niveau record le mois dernier, selon les données.

Dans le même temps, la stabilité du RMB en 2021 dans un contexte d'appréciation du dollar américain l'a également rendu de plus en plus recherché dans le pays et à l'étranger.Le RMB et la roupie russe sont les quelques devises qui s'apprécieront face aux États-Unis. dollars en 2021.

Ray Dalio, le fondateur de Bridgewater, le plus grand fonds spéculatif du monde, a déclaré récemment qu'il est prévu que le rôle du renminbi devienne de plus en plus important au cours des prochaines années.Les transactions seront réglées en RMB.

En octobre 2010, SWIFT, qui gère les messages de paiement transfrontaliers pour plus de 200 pays et régions et plus de 11 000 institutions financières, a commencé à suivre le renminbi.À cette époque, le renminbi ne se classait qu'au 35e rang des paiements internationaux.

Dans les statistiques de décembre, la part du dollar américain dans les paiements internationaux était toujours aussi élevée que 41 %, en tête de liste pour le septième mois consécutif. La part de marché de l'euro est tombée à 37 %, son plus bas niveau en huit mois, restant à la deuxième place.

La livre britannique est arrivée en troisième position, où elle se maintient depuis 2011, tandis que le yen japonais a été dépassé cette fois par le yuan chinois, ne se classant que dans les cinq premiers.
Xuan
   Posté le 15-03-2022 à 18:15:20   

Le conflit en Ukraine et les sanctions monétaires accentuent la dédollarisation


https://ria.ru/20220315/neft-1778298282.html
WASHINGTON, 15 mars - RIA Novosti. L'Arabie saoudite veut vendre du pétrole à la Chine en yuan, rapporte le Wall Street Journal, citant des sources.
L'Arabie saoudite négocie activement avec Pékin pour vendre une partie de son pétrole à la Chine en yuan.
On note que cela fait environ six ans, mais le dialogue s'est intensifié en 2022, Riyad étant mécontent des engagements sécuritaires de Washington .

Le journal a également précisé que la Chine achète plus de 25 % du pétrole exporté par l'Arabie saoudite.
Plus tôt, il a été signalé que la Russie et l'Inde exploraient la possibilité de passer à des règlements en roubles et en roupies avec l'implication du yuan chinois comme monnaie de base.
Xuan
   Posté le 15-03-2022 à 23:11:55   

Chine : victoire financière sans guerre militaire, la Chine peut soutenir toutes les économies sanctionnées

15 MARS 2022

https://histoireetsociete.com/2022/03/15/chine-victoire-financiere-sans-guerre-militaire-la-chine-peut-soutenir-toutes-les-economies-sanctionnees/

Voici un article de la TRIBUNE qui décrit la manière dont la monnaie chinoise supplante le yen, mais aussi comment désormais les déboires russes représentent à ce titre une opportunité pour la Chine qui met progressivement au service des consommateurs de ce pays des cartes de crédit et de débit émises par des banques chinoises dans un contexte où Visa, Mastercard et American Express ont suspendu en Russie leurs opérations. Cette intégration économique des deux nations se révèle être un véritable mouvement de fond qui, en réalité, a démarré dès 2014 et dès l’invasion de la Crimée qui a sonné le début des efforts conjugués des deux pays pour diminuer activement la part du dollar dans leur commerce bilatéral. Aujourd’hui, tandis que la part du billet vert a chuté à moins de 50% dans le commerce entre ces deux pays, des accords financiers ont également été signés entre leurs banques centrales respectives dont l’objectif frontal est de s’extirper de la dépendance vis-à-vis de l’Ouest. Le système des sanctions et l’exemple éloquent de la rudesse de celles tout récemment imposées à la Russie font déjà réfléchir très sérieusement des nations honnies comme l’Iran ou le Venezuela et les précipitera à court terme et à coup sûr corps et âme dans les bras de la Chine, de son système bancaire et de son réseau Cips. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)


CHRONIQUE. La devise chinoise vient de supplanter le jadis tout-puissant yen. Le système international de paiements SWIFT doit en effet désormais compter avec le Yuan dont les volumes sont devenus les quatrièmes plus importants après le dollar, l’euro et le franc suisse. Par Michel Santi, économiste (*)Michel Santi14 Mars 2022, 12:01




(Crédits : KIM KYUNG-HOON)
Longtemps considérée spéculative, la «renminbi» semble en pleine transfiguration puisque de tels volumes la rendent attractives pour investisseurs alternatifs en quête de valeurs refuges. De fait, alors que la tourmente du rouble et de l’économie russe provoque sur les marchés financiers des secousses majeures, la stabilité du yuan au même moment est fort révélatrice.

Cette résilience monétaire chinoise fait évidemment l’affaire des autorités de ce pays qui concentrent depuis plus de 20 ans leurs efforts pour encourager et pour pousser à ce que toujours davantage de transactions commerciales internationales soient libellées en yuan. La reconnaissance de leur devise semble désormais un fait acquis. Très ambitieuse, la Chine vise bien sûr à transcender SWIFT – dont la Russie vient d’être ostracisée – pour ne plus être dépendante de ce réseau contrôlé par l’Ouest, et n’avoir pas un jour à subir l’entreprise de démolition méthodique subie par l’économie russe. Voilà pourquoi elle travaille consciencieusement depuis de nombreuses années à installer et à améliorer son propre système concurrent de paiements internationaux libellé en renminbi – Cross-Border Interbank Payments System (Cips) – qui compte quand même aujourd’hui 1.200 établissements affiliés à travers 100 pays, et dont le volume des transactions a progressé de près de 25% en 2 ans pour atteindre 8.000 milliards de dollars environ. L’enjeu étant de casser la domination absolue américaine et européenne sur le trafic des paiements – vital pour toute économie – et où SWIFT reste le poids lourd absolu puisqu’il compte plus de 11.000 membres à travers le globe.

Les déboires russes représentent à ce titre une opportunité pour la Chine qui met progressivement au service des consommateurs de ce pays des cartes de crédit et de débit émises par des banques chinoises dans un contexte où Visa, Mastercard et American Express ont suspendu en Russie leurs opérations. Cette intégration économique des deux nations se révèle être un véritable mouvement de fond qui, en réalité, a démarré dès 2014 et dès l’invasion de la Crimée qui a sonné le début des efforts conjugués des deux pays pour diminuer activement la part du dollar dans leur commerce bilatéral. Aujourd’hui, tandis que la part du billet vert a chuté à moins de 50% dans le commerce entre ces deux pays, des accords financiers ont également été signés entre leurs banques centrales respectives dont l’objectif frontal est de s’extirper de la dépendance vis-à-vis de l’Ouest. Le système des sanctions et l’exemple éloquent de la rudesse de celles tout récemment imposées à la Russie font déjà réfléchir très sérieusement des nations honnies comme l’Iran ou le Venezuela et les précipitera à court terme et à coup sûr corps et âme dans les bras de la Chine, de son système bancaire et de son réseau Cips.

La Chine soutiendra de manière illimitée la Russie
Pour ce faire, leurs banques centrales sont en passe de détenir un part importante de Yuans dans leurs réserves, à l’image de la Russie dont près de 15% du trésor de guerre est exprimée en monnaie chinoise. Il va de soi que la Chine profite de sa position prédominante pour commercer, travailler et financer des nations sous embargo comme l’Iran et la Corée du Nord, ce sans nullement se soucier d’hypothétiques sanctions à son encontre qui ne se matérialiseront jamais pas, car les États-Unis ne franchiront jamais cette ligne rouge avec celle qui sera prochainement la première puissance économique mondiale. Le message de Pékin est donc limpide : la Chine soutiendra de manière illimitée la Russie, et par-delà apportera un certain réconfort matériel à toutes les nations qui seront mises au pas par les USA.closevolume_off
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Le système financier universel ne tourne aujourd’hui que par la grâce du dollar américain qui reste le combustible fondamental du moteur de la prospérité des économies du monde entier et du commerce global. L’abus de sanctions dont certaines vitrifient littéralement un pays, la confiscation inédite des réserves d’une banque centrale, l’exclusion unilatérale de cette même banque centrale de la Banque des Règlements internationaux pourtant censée être la banque centrale des banques centrales, la mise au ban de l’économie russe considérée pestiférée, sont autant de facteurs qui remettent en question la confiance accordée en ce système par nombre de nations affolées par sa transformation en terrible levier de rétorsions, voire d’annihilation financière. Pendant ce temps, la Chine rit sous cape, car elle devient d’autant plus attractive que les États-Unis et que l’Ouest abusent du système financier à leur merci et du dollar comme arme fatale.

______

(*) Michel Santi est macro-économiste, spécialiste des marchés financiers et des banques centrales. Il est fondateur et directeur général d’Art Trading & Finance.
Il vient de publier « Fauteuil 37 » préfacé par Edgar Morin. Il est également l’auteur d’un nouvel ouvrage : « Le testament d’un économiste désabusé ».
Sa page Facebook et son fil Twitter.
Xuan
   Posté le 17-03-2022 à 20:49:27   

Plus rapidement que prévu il y a quelques mois, la Chine et la Russie travaillent à contourner le système de transmission financière SWIFT


Écrit par : Nie Zhenyu
2022-03-17 14:14:00
dnews


Les États-Unis et l'Europe ont imposé des sanctions radicales, notamment en expulsant certaines banques russes du principal système de paiement mondial, la Société pour les télécommunications financières interbancaires mondiales (SWIFT). Des parlementaires russes ont révélé le 16 mars que la Russie et la Chine étudiaient comment connecter les systèmes de messagerie financière des deux pays directement sans SWIFT.

Selon un rapport de l'agence de presse satellite russe du 16 mars, Anatoly Aksakov, président de la commission des marchés financiers de la Douma d'État russe (chambre basse du parlement), a déclaré lors d'une conférence de presse le 16 mars que la Russie et la Chine travaillaient pour développer la coopération financière entre les deux pays Une communication directe est établie dans le cadre du système de messagerie pour contourner le système SWIFT.

Aksakov a déclaré: "Afin d'éliminer les risques associés aux services de circulation économique, il est nécessaire d'établir l'interaction du système de transmission d'informations financières russo-chinois. Je sais que des travaux sont en cours à cet égard. La banque centrale de mon pays coopère avec le Banque populaire de Chine, je pense que la situation actuelle conduira au processus correspondant."

En outre, Aksakov a révélé que " le rouble numérique, le yuan numérique et l'utilisation de ces deux monnaies pour assurer les services de circulation économique sont des événements récents, plus rapides que prévu il y a quelques mois" .
Xuan
   Posté le 27-03-2022 à 23:25:25   

La guerre en Ukraine et les sanctions US accélèrent la transition vers un nouveau système de transmission

Exclue du système SWIFT, la Russie se tourne vers la Chine, afin de finaliser le système d'échange commun.

D'autre part, les échanges se poursuivent hors USA :

"L’Inde envisage d’acheter du pétrole russe à des prix réduits et considère même le yuan chinois comme monnaie de référence dans un mécanisme de règlement des paiements entre l’Inde et la Russie, une décision qui, selon les analystes chinois, représente la frustration croissante des économies mondiales face aux sanctions imposées par les États-Unis contre la Russie qui ont ébranlé les marchés mondiaux.

Cela souligne une tendance des pays à chercher des alternatives aux mécanismes financiers mondiaux dominés par les États-Unis pour repousser les risques, car ils ont été utilisés à plusieurs reprises comme des armes par les Etats-Unis.

Le mécanisme commercial roupie-rouble permettrait aux exportateurs indiens d’être payés en roupies pour leurs exportations vers la Russie au lieu de dollars ou d’euros au milieu des sanctions contre Moscou. Cependant, il y a eu des préoccupations car ni les monnaies russes ni indiennes ne sont largement utilisées dans le commerce international.
Les responsables indiens envisagent l’utilisation du yuan en raison de la valeur stable de la monnaie et de son statut de quatrième monnaie la plus échangée au monde après le dollar américain, l’euro et la livre.

Pendant ce temps, « l’Arabie saoudite est en pourparlers actifs avec Pékin pour fixer le prix d’une partie de ses ventes de pétrole en yuan » au lieu du dollar américain, a rapporté mardi Dow Jones, citant des personnes proches du dossier."
R. D.

On lit dans la presse économique :

Achats de pétrole : la Chine et l'Arabie Saoudite veulent remplacer le roi dollar par le yuan

Pékin et Riyad travaillent sur des contrats pétroliers libellés en devise chinoise pour s'émanciper de "l'exorbitant privilège" du dollar. Les sanctions économiques imposées à la Russie accélèrent le mouvement chez les économies émergentes. Explications.
Robert Jules dans la Tribune
16 Mars 2022

"La guerre pourrait modifier fondamentalement l'ordre économique et géopolitique mondial, si le commerce de l'énergie se modifie, si les chaînes d'approvisionnement se reconfigurent, si les réseaux de paiement se fragmentent et si les pays repensent leurs réserves de devises" , avertissait mardi le Fonds monétaire international (FMI). Il ne croyait pas si bien dire.
Selon des informations du Wall Street Journal, la Chine et l'Arabie saoudite étudient la possibilité de payer en yuans l'achat du brut saoudien.
L'enjeu est loin d'être marginal et pourrait précipiter le mouvement. Quelque 25% des importations chinoises de pétrole sur un total de quelque 10,5 millions de barils par jour (mbj) (selon le dernier rapport mensuel de l'Opep) sont fournies par l'Arabie Saoudite, le reste étant principalement livré par la Russie, l'Irak et l'Angola.
Par ailleurs, le Royaume qui exporte en moyenne 6,2 millions de barils par jour (mbj) compte aussi parmi les principaux fournisseurs de brut du Japon et de l'Inde.

Ligne de fracture
Cette volonté ne date pas d'hier, mais elle prend une dimension nouvelle avec la guerre en Ukraine qui trace une ligne de fracture entre les pays occidentaux et les émergents. Car même s'ils n'approuvent pas l'invasion russe, les pays émergents rechignent à s'aligner sur la position des Etats-Unis et de l'Europe.


Voir https://insolentiae.com/nouvel-ordre-mondial-la-bataille-setend-et-samplifie-ledito-de-charles-sannat/


Edité le 27-03-2022 à 23:33:19 par Xuan


Xuan
   Posté le 03-04-2022 à 23:53:40   

Zhang Yugui : Le système des pétrodollars arrive-t-il à un moment critique ?


https://opinion.huanqiu.com/article/47HsGnABJel
Source : Global TimesAuteur : Zhang Yugui
2022-03-22 07:50


Selon de récents rapports publiés dans les médias étrangers, l'Arabie saoudite envisage d'utiliser le règlement en yuan pour ses transactions pétrolières avec la Chine et d'intégrer des contrats à terme libellés en yuan dans le système de tarification de Saudi Aramco. D'autre part, l'Inde, troisième importateur mondial de pétrole, profite de la forte baisse du prix du brut de l'Oural pour s'approvisionner en brut russe, jusqu'alors principalement destiné au marché européen. Et la RBI étudie avec la banque centrale russe la mise en place d'un mécanisme de paiement commercial "roupie-rouble". L'opinion occidentale estime généralement qu'elles pourraient conduire à un affaiblissement de la domination du dollar américain sur le marché mondial du pétrole.

Techniquement, il n'y a pas d'obstacle majeur à ce que l'Arabie saoudite exporte du pétrole vers la Chine en RMB, puisque l'Iran, le Venezuela et d'autres pays producteurs de pétrole importants ont déjà pris des dispositions en ce sens. D'autres devises, comme l'euro, sont depuis longtemps la monnaie de règlement de certains exportateurs de pétrole, bien que leur part ne soit pas comparable à celle du dollar. Mais pour Saudi Aramco, un méga-géant dont les revenus s'élèvent à plus de 350 milliards de dollars et dont le bénéfice net s'est élevé à 110 milliards de dollars l'année dernière, l'impact sur le marché mondial des matières premières serait considérable si elle utilisait le yuan au lieu du dollar dans ses échanges d'équivalent pétrole avec la Chine. Les rapports spéculatifs des médias occidentaux sont donc plutôt des tests de signaux préétablis.

Que ces spéculations se concrétisent ou non, il est tout à fait logique que la Chine, en tant que premier importateur mondial de pétrole et l'un des acteurs les plus importants des marchés monétaires et financiers mondiaux, utilise ou développe l'utilisation du RMB dans le système commercial bilatéral ou multilatéral, ne serait-ce qu'en termes d'évolution des tendances. Mais l'histoire des changements monétaires et financiers mondiaux montre qu'une fois qu'une monnaie a pénétré le système mondial d'échange et de règlement de l'économie réelle et virtuelle, et qu'elle est devenue la monnaie de réserve dominante, elle a une forte préférence pour être détenue et utilisée par les acteurs ordinaires du marché, les entreprises et même les banques centrales, créant ainsi un mécanisme de prestige international pour cette monnaie.

La livre sterling et le dollar américain ont joué ces rôles depuis le XIXe siècle, et en tant que superpuissances à différentes époques, le Royaume-Uni et les États-Unis ont pu maintenir l'hégémonie de leurs monnaies. Le Royaume-Uni et les États-Unis, en tant que superpuissances à différentes époques, ont pris grand soin de maintenir l'hégémonie de leurs monnaies.

Il a été dit que le cycle de la monnaie d'un pays agissant comme la monnaie internationale dominante est généralement d'environ 100 ans. Si la clairvoyance de ce point de vue est valable, il ne reste plus grand-chose du cycle hégémonique des dividendes du dollar américain depuis l'établissement du système de Bretton Woods en 1944. C'est probablement une partie de la raison pour laquelle les stratèges ou les autorités économiques américaines, notamment Brzezinski et Samuelson, s'inquiètent de la baisse de la position du dollar.

Bien sûr, dans le cas du pétrodollar, il semble y avoir un dividende à plus long terme. À proprement parler, l'idée du pétrodollar a vu le jour en 1973, lorsque le secrétaire américain au commerce de l'époque, M. Peterson, et l'économiste américain M. Orvis ont émis l'idée stratégique d'un "pétrodollar" dans le contexte d'une nouvelle crise pétrolière mondiale provoquée par la quatrième guerre du Moyen-Orient.

Après des pressions exercées par le secrétaire d'État américain de l'époque, M. Kissinger, l'Arabie saoudite, premier producteur de pétrole, a décidé d'utiliser le dollar américain comme seule monnaie de fixation du prix des exportations de pétrole, ce qui a conduit l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) à convenir à l'unanimité, en 1975, de fixer le prix des produits pétroliers en dollars américains et d'investir les recettes pétrolières dans des obligations d'État américaines en échange de la protection de la sécurité militaire des États-Unis. Le système des "pétrodollars" est également en place depuis cette époque.

En apparence, il semble que les États-Unis et les pays exportateurs de pétrole prennent chacun ce qu'ils veulent et profitent les uns des autres. Toutefois, du point de vue de l'économie politique internationale, en fournissant une protection militaire de sécurité, les États-Unis ont réussi à ancrer le dollar américain dans le nerf central du pétrole, la matière première la plus importante au monde, et disposent ainsi d'une "stratégie de domination" au sens économique, leur permettant de former un verrou stratégique politique, économique, financier et sécuritaire sur les principaux pays producteurs de pétrole du Moyen-Orient.
Cela a conduit à la formation d'un système d'hégémonie financière institutionnalisée à l'échelle mondiale, soutenu stratégiquement par le pétrodollar et le pouvoir de fixation des prix des actifs financiers. L'étendue des avantages explicites et implicites pour les États-Unis n'est, je le crains, claire que pour les principaux bureaucrates américains.

Mais tout système monétaire hégémonique doit s'effondrer un jour, et le dicton "une monnaie ne meurt que dans son propre lit" fait référence à la surutilisation du pouvoir de la monnaie elle-même, qui finira par entraîner un cycle irrésistible de métabolisme et de rééquilibrage du système monétaire mondial.

Pour le pétrodollar, le principal défi à court terme est le coût croissant du maintien du système existant aux États-Unis et la difficulté de lier en une seule fois les préférences des principaux pays producteurs de pétrole du Moyen-Orient en raison du déclin relatif de la puissance américaine.
À moyen terme, le principal défi est que le pétrole lui-même perdra progressivement sa position dominante en tant que source d'énergie fossile dans le contexte du " double carbone ", ce qui aura pour conséquence que le système du pétrodollar continuera d'exister sous une forme différente ou acceptera un remplacement partiel, bien que ce cycle soit susceptible de durer un certain temps.
À plus long terme, alors que les États-Unis cesseront probablement d'être l'économie la plus importante du monde d'ici le milieu du XXIe siècle et qu'un certain nombre de membres du G20 représentent plus de 10 % de l'économie mondiale, un nouveau centre de pouvoir monétaire est appelé à émerger. À ce moment-là, une parité monétaire trilatérale, voire multilatérale, a toutes les chances d'émerger.

(L'auteur est le doyen de l'école de finance et de commerce international de l'université des études internationales de Shanghai).
Rédacteur en chef : Zhao Jiandong


Edité le 05-06-2022 à 12:50:20 par Xuan


Xuan
   Posté le 19-04-2022 à 23:21:31   

Anice Lajnef : Dédollarisation "Poutine est entouré de joueurs d'échec."


Une interview sur le lien entre la guerre USA / Russie et la guerre des monnaies dans le monde.
https://www.youtube.com/watch?v=S6tLTBnijzQ


Edité le 19-04-2022 à 23:23:55 par Xuan


Xuan
   Posté le 21-05-2022 à 20:24:18   

Dans le fil de cette vidéo :

https://www.latribune.fr/economie/international/sanctions-la-chine-prepare-ses-arrieres-cnooc-le-geant-de-l-energie-chinois-solde-tous-ses-actifs-en-amerique-du-nord-914157.html

Sanctions : la Chine prépare ses arrières, CNOOC, le géant de l'énergie chinois, solde tous ses actifs en Amérique du Nord
Le premier producteur de pétrole et de gaz chinois se désengage du Canada, des Etats-Unis et du Royaume Uni, après avoir dû se retirer de la Bourse de New York. Il va redéployer son portefeuille vers l'Amérique du sud et l'Afrique. Ce changement intervient alors que les Etats-Unis menacent la Chine si elle achète le pétrole russe sous sanctions.

Mieux vaut prévenir que guérir! Pékin va réduire sa dépendance à l'Occident, comme l'illustre la démarche de CNOOC, le géant pétrolier et gazier chinois, qui va céder toutes ses participations en Grande-Bretagne, au Canada et aux États-Unis, révèle l'agence Reuters. Menacée à son tour de sanctions pour son soutien à la Russie, elle-même soumise à un embargo occidental depuis son invasion militaire en Ukraine, Pékin veut éviter que certains de ses actifs ne fassent l'objet d'une confiscation à l'étranger.

Non seulement la Chine a refusé de condamner l'opération russe mais entend entretenir des bonnes relations avec la Russie, dont les hydrocarbures et autres matières premières l'intéressent pour assurer son approvisionnement.

En acquérant le producteur canadien Nexen en 2012 pour 15,1 milliards de dollars, CNOOC, qui a le statut d'une entreprise d'Etat, s'était hissé parmi les grands producteurs mondiaux d'hydrocarbures.

220.000 barils équivalent pétrole par jour
Les actifs de l'ex-Nexen - le nom a disparu en 2019 pour être intégré à la marque CNOOC - comptent des participations dans des champs off shore en mer du Nord, dans le gaz de schiste du nord-est de la Colombie-Britannique, dans l'exploration d'hydrocarbures de schiste


Edité le 21-05-2022 à 20:31:45 par Xuan


Xuan
   Posté le 21-05-2022 à 20:42:07   

Sur GT aussi :

Les sanctions unilatérales ajoutent à la preuve qu'il n'est plus sûr de détenir des actifs aux États-Uni
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Par Hu Weijia
Publié : 20 mai 2022 23:41
https://www.globaltimes.cn/page/202205/1266185.shtml
La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a déclaré récemment qu'il « ne serait plus légal maintenant » que les États-Unis saisissent les actifs du gouvernement russe pour payer la reconstruction de l'Ukraine. Cependant, les paroles de Yellen ne sont peut-être pas la fin d'une controverse accrocheuse sur l'opportunité de saisir les actifs russes ; cela pourrait être le début d'une nouvelle discussion sur la manière de saisir légalement ces actifs.
Selon un rapport de Voice of America (VOA) du 29 avril, l'administration Biden demande au Congrès une autorité légale supplémentaire pour permettre au gouvernement américain de saisir plus facilement les actifs du gouvernement russe et de l'"oligarque" et de transférer le produit à l'Ukraine. La nouvelle est intervenue après que certains politiciens européens ont suggéré que leurs pays pourraient utiliser les actifs russes saisis pour reconstruire une Ukraine dévastée.
Yellen a déclaré qu'il était très naturel "nous nous tournerons vers la Russie pour aider à payer au moins une partie du prix", mais il ne semble pas qu'elle veuille que les actifs russes gelés jouent un rôle dans la reconstruction de l'Ukraine. Selon Reuters, les responsables du Trésor américain ont exprimé des inquiétudes quant à la création de précédents et à l'érosion de la confiance des autres pays dans la détention des actifs de leur banque centrale aux États-Unis. Nous pensons que Yellen est très consciente de la gravité du problème. Il semble qu'il y ait une stratégie délibérée de "bon flic, mauvais flic" en place - la Maison Blanche joue un rôle actif en appelant à la saisie des actifs russes, dans le but de réconforter ses alliés en Europe, tandis que Yellen tente de réconforter le marché avec un voix rationnelle qui aide à persuader les investisseurs qu'il est toujours sûr de détenir leurs actifs aux États-Unis.
Leur petite astuce est limpide pour les investisseurs internationaux et doit être condamnée. À la suite de sanctions unilatérales, les États-Unis ont gelé des dizaines de milliards d'actifs appartenant aux Russes et à leur gouvernement. Si les actifs étrangers - publics et privés - peuvent être gelés en une fraction de seconde par un pays à monnaie de réserve ayant des intérêts politiques égoïstes, les politiciens ne devraient même pas perdre leur temps à prétendre qu'il est sûr pour les gens de détenir leurs actifs dans le pays. La crédibilité des États-Unis dans le monde économique a été mise à mal par sa décision de geler les avoirs russes via des sanctions unilatérales. Même si les États-Unis transfèrent les bénéfices à l'Ukraine, le gel des avoirs a suffi à faire perdre confiance aux gens dans le pays.
Cela ajoute à la preuve que les États-Unis ne sont plus un endroit sûr pour stocker des réserves. Les États-Unis ont une hégémonie financière mondiale, mais cette hégémonie est à double sens. Les États-Unis doivent fournir des services au monde et dépendent du soutien du monde. Si les États-Unis abusent de leur position pour utiliser les sanctions comme outil géopolitique contre leurs rivaux, ce sera le glas de leur hégémonie financière. Les sanctions contre le système financier russe, telles que le gel des réserves de la banque centrale, deviendront probablement un tournant pour l'hégémonie financière américaine.
Une grande partie des obligations du Trésor américain sont détenues par des étrangers. Alors que de plus en plus de pays réduisent leurs avoirs en bons du Trésor américain, il est compréhensible que Yellen veuille apaiser les tensions causées par l'effondrement de la réputation des États-Unis, mais ses efforts sont voués à l'échec. Avec des sanctions unilatérales, les États-Unis ramènent le monde à l'ère d'une jungle sans loi. Aujourd'hui, de plus en plus de personnes s'inquiètent de la sécurité de leurs actifs aux États-Unis. Si les États-Unis vont plus loin dans la saisie des actifs étrangers, la crédibilité des États-Unis sera complètement brisée.
Il est difficile pour les États-Unis de proposer des sanctions unilatérales qui ne nuisent qu'à la Russie, ou nuisent davantage à la Russie qu'aux États-Unis. Ainsi, Washington doit réfléchir à ce qu'il faut faire ensuite. Le monde assiste également à un profond bouleversement de ses schémas traditionnels alors que les pays réfléchissent à la manière d'éviter les effets d'entraînement des sanctions unilatérales américaines.
L'auteur est journaliste au Global Times. bizopinion@globaltimes.com.cn


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Voir aussi :
https://histoireetsociete.com/2022/05/21/wall-street-plonge-alors-que-la-recession-mondiale-se-profile/?fbclid=IwAR2gl3K5Voru3YITouhftEWL2R8ihQg7U3uN0_a0pEwjwl5Z3PSjoF3DXTA
Xuan
   Posté le 05-06-2022 à 15:58:38   

5 JUIN 2022
VERS LA FIN DE L’HÉGÉMONIE DU DOLLAR ?


https://histoireetsociete.com/2022/06/05/vers-la-fin-de-lhegemonie-du-dollar/
Un article bien documenté sur un sujet essentiel.
Julien Chevalier
02 juin 2022

Depuis plus d’un demi-siècle, le dollar américain domine en tant que monnaie de réserve internationale. Cette hégémonie vigoureusement protégée permet aux États-Unis de soumettre nombre de pays à leur politique et à celle de leur Banque centrale. Mais plusieurs événements récents ont donné naissance à un mouvement de dédollarisation qui ne cesse de grandir, notamment depuis le conflit ukrainien. Vers quel nouveau système monétaire se dirige-t-on ? Si l’hégémonie du dollar n’est pas menacée à court terme, deux blocs distincts, celui de l’Occident et celui des partisans d’un autre système monétaire international, semblent en train d’émerger. Dans cet article, Julien Chevalier revient sur le rôle de la monnaie américaine et la stratégie de dédollarisation de nombreux pays.

Lors de la conférence de Bretton Woods aux États-Unis, en juillet 1944, les deux protagonistes John Maynard Keynes et Harry Dexter White, l’un britannique, l’autre américain, préparent la construction du système monétaire international. Alors que Keynes plaide pour la création d’une monnaie international – le bancor -, White défend lui l’idée d’un système étalon-or où toutes les monnaies sont indexées sur le dollar. Comme les États-Unis possèdent l’essentiel des réserves de métal jaune, ce système permet à l’Oncle Sam d’imposer la monnaie américaine comme monnaie de référence dans le monde. À l’issue de ce sommet, la proposition de White est retenue.

LA TOUTE-PUISSANCE DE LA MONNAIE AMÉRICAINE
En réussissant à imposer le dollar en tant que monnaie de réserve internationale, les États-Unis sont parvenus à astreindre une hégémonie monétaire et ainsi à s’endetter massivement, grâce au privilège d’avoir cette dette toujours rachetée par des investisseurs étrangers. En agissant ainsi, le pays peut donc se permettre de creuser son déficit continuellement, sans que sa monnaie ne se déprécie. Un avantage considérable qui contribue grandement à faire des États-Unis la première puissance économique mondiale.

Ce privilège fut difficile à maintenir dans le système étalon-or (1), car les États-Unis devaient augmenter sans cesse leur stock de métal jaune pour pouvoir s’endetter et ainsi financer entre autres le projet de « Grande Société » et la guerre du Vietnam. La fin des Accords de Bretton Woods en 1971, puis les Accords de la Jamaïque en 1976, leur permirent d’entretenir cette suprématie. Grâce à la suppression des limites à la création monétaire et l’élaboration des taux de changes flottants, les États-Unis peuvent poursuivre leur politique menée depuis 1945 et même l’intensifier. John Connally – alors secrétaire américain au Trésor sous l’administration Nixon – déclare ainsi : « Le dollar est notre monnaie, mais votre problème. » Depuis plus de 40 ans, malgré les plafonds établis par le Congrès, la dette américaine ne cesse d’augmenter. En 1971, elle était d’environ 450 milliards de dollars. De nos jours, elle atteint 30 trillions de dollars.

Il est devenu indispensable de disposer de dollars – donc de financer l’endettement américain – pour acquérir des ressources vitales telles que le pétrole.

Si le règne du dollar perdure, c’est aussi grâce à ce que l’on appelle le « pétrodollar. » Du fait de l’ignorance des Britanniques quant à la présence de pétrole dans les sous-sols arabes, mais aussi de la réticence des pays du golfe Persique face à l’ingérence du Royaume-Uni dans la région suite à la chute de l’Empire ottoman en 1922, les États-Unis réussissent à se rapprocher des pays du Golfe en signant notamment un accord stratégique avec l’Arabie Saoudite lors du pacte du Quincy le 14 février 1945. Le roi saoudien Ibn Saoud et le président américain Franklin D.Roosevelt s’entendent autour d’une alliance visant à ce que les États-Unis accèdent aux gisements pétroliers saoudiens en échange d’une protection militaire dans la région.

Mais en 1973 naît le premier choc pétrolier. Du fait du pic de production de pétrole aux États-Unis et de la dépréciation du dollar – sur lequel les prix du pétrole sont fixés –, les prix de l’or noir s’écroulent. Pour combler les pertes accumulées, les membres de l’OPEP s’accordent alors pour augmenter de 70% le prix du baril. En comprenant l’importance du pétrole comme première source d’énergie du monde dans une période où le déclin de production sur le territoire américain ne fit que commencer, le grand négociateur américain Henry Kessinger – alors secrétaire d’État sous la présidence Nixon – conclut avec l’Arabie Saoudite un nouvel accord s’appuyant sur les bases du Pacte de Quincy. Grâce à la promesse d’un dollar fort, d’une commercialisation permanente d’armes, et d’un soutien militaire renforcé dans la région du Golfe Persique, les États-Unis parviennent à ce que chaque baril de pétrole soit désormais échangé en dollars. Suite à cela, la majorité des échanges de matières premières se sont faits en devise américaine. Autrement dit, il est devenu indispensable de disposer de dollars – donc de financer l’endettement américain – pour acquérir ces ressources vitales.

APRÈS PLUSIEURS ERREURS STRATÉGIQUES, LE VENT TOURNE
L’intensification de l’utilisation de l’extraterritorialité du droit américain – notamment de la loi FCPA (Foreign Corrupt Practices Act) de 1977 – a inévitablement accru la réticence des pays étrangers envers les États-Unis. Le fait que la possession de dollar par une entreprise étrangère rende cette dernière immédiatement passible d’enquêtes lorsqu’elle enfreint le droit américain, a contribué à ce que la monnaie américaine ne soit plus uniquement un outil de domination monétaire, mais aussi un levier juridique de coercition mettant en danger la souveraineté de l’ensemble des agents économiques. De nombreuses entreprises françaises, chinoises, iraniennes… en ont payé le prix.

Est venu s’ajouter à cela la mise en place de nombreux embargos (Iran, Venezuela, Afghanistan…), mais aussi la menace d’une exclusion de certains pays du système de messagerie interbancaire SWIFT, outil géopolitique occidental désormais dominé par les Américains. En isolant une banque de ce réseau, le transfert d’ordres de paiement s’arrête, ce qui revient à rendre l’institution financière quasi-inerte. Les banques iraniennes en sont notamment exclues en 2012 au moment où le pays accélère le développement de son programme nucléaire. Deux ans plus tard, les États-Unis émettent la possibilité de suspendre les banques russes du réseau suite à l’annexion de la Crimée. Saisissant le danger d’une dépendance au système occidental, la Russie crée dans la foulée sa propre structure de messagerie bancaire russe nommée SPFS.

De son côté, la Chine établit, en 2015, un réseau local : le programme CIPS. Ce système offre des services de compensation et de règlement pour les échanges transfrontaliers en yuan. Quatre ans plus tard, les pays européens font de même grâce en instaurant le réseau INSTEX suite au retrait unilatéral des États-Unis de l’Accord de Vienne sur le nucléaire iranien. Mais très vite, le président Trump les rappelle à l’ordre et menace ceux qui l’utiliseraient de ne plus pouvoir commercer sur le sol américain.

Si le système européen n’est que très peu utilisé, les systèmes russes et chinois sont en plein essor. Au-delà d’attirer de nombreux partenaires comme l’Iran, l’Inde et la Turquie, ils réussissent surtout à entraîner une accélération du mouvement de dédollarisation qui se traduit notamment par une diminution des réserves de dollars dans le monde. Ainsi, alors que le dollar représentait 66% des réserves mondiales en 2014, il ne représente désormais plus que 58,8% des réserves, au profit de l’euro, du yuan et de l’or.

Si la guerre en Ukraine peut s’expliquer par de multiples raisons géopolitiques (énergie, élargissement de l’OTAN, conflits internes …), la longue stratégie de dédollarisation de la Russie reste une source importante de tensions entre les États-Unis et le Kremlin.

Bien que les leaders de ce mouvement restent les « rivaux stratégiques » des américains – c’est-à-dire la Chine et la Russie – plusieurs pays commencent à tourner le dos aux États-Unis et au dollar pour se rapprocher de la Chine et du yuan. C’est notamment le cas d’Israël, qui a récemment annoncé diminuer ses réserves en dollar (baisse de plus de 5%) pour y ajouter pour la première fois du yuan (dans une quantité encore très faible). C’est aussi le cas du Brésil qui a choisi de réduire ses réserves en dollars en 2021 (de 86,03% à 80,34%), au profit du yuan (part évoluant de 1,21% à 4,99%). D’autres pays comme le Nigéria, l’Iran, ont fait de même quelques années plus tôt.

Dans ce contexte, si la guerre en Ukraine peut s’expliquer par de multiples raisons géopolitiques (énergie, élargissement de l’OTAN, conflits internes …), la longue stratégie de dédollarisation de la Russie reste une source importante de tensions entre les États-Unis et le Kremlin. En 2013, 95% des ventes d’hydrocarbures de la Russie vers les BRICS s’échangeaient en monnaie américaine. En 2021, c’est moins de 10%. Un changement radical quand l’on sait que la Russie est un des principaux producteurs de pétrole dans le monde, que les matières premières contribuent à plus de la moitié des exportations du pays, mais qu’elles restent surtout pour les États-Unis le moyen d’entretenir leur suprématie monétaire.

Par ailleurs la banque centrale russe ne cesse de diminuer ses réserves en dollars depuis 2014. Aujourd’hui, la monnaie américaine représente seulement 16,4% de ses réserves. L’euro quant à lui constitue 32,3% des réserves, l’or 21,7% (porté notamment par l’achat de 40 milliards de dollars d’or ces 5 dernières années) et le yuan 13,1%. Une stratégie qui permet aujourd’hui de restreindre les effets des récentes sanctions économiques prises par l’Occident à l’égard de la Russie.

Si l’exclusion des banques russes du système SWIFT suite à l’invasion de la Russie en Ukraine était prévisible, le gel des avoirs de la banque centrale l’était beaucoup moins. Cette décision risque d’accroître la défiance des pays étrangers vis-à-vis de Washington, bien plus que de l’Europe qui ne dispose pas de l’hégémonie monétaire, mais qui n’a surtout pas pour coutume d’utiliser ce type de mesure. Selon Gita Gopinath, directrice générale du FMI – ces sanctions pourraient « venir compromettre la domination du dollar à l’avenir » et engendrer une « fragmentation plus forte du système monétaire international. » Elle explique notamment que cela se traduira par « des tendances à la baisse vers d’autres monnaies jouant un rôle plus important. »

LE DOLLAR DANS CETTE PÉRIODE CONTRASTÉE
Malgré les conflits sino-indiens aux frontières, l’alliance Russie-Chine-Inde, peuplé de 2,8 milliards d’habitants – soit plus d’un tiers de la population mondiale -, se renforce avec le conflit en Ukraine. Au-delà de l’intensification de leurs échanges depuis le début de la guerre, ces pays commencent à commercer certaines de leurs matières premières dans leur monnaie nationale. À l’idée de voir le yuan s’internationaliser, et dans une volonté d’affaiblir le dollar, la Chine a payé ses récentes livraisons de charbon à la Russie en yuan. Les vendeurs de pétroles russes proposent de faire de même. De son côté, l’Inde explore la possibilité de régler ses échanges avec la Russie en roupies.

En parallèle, certains pays profitent de cette situation pour faire du chantage aux américains. Suite aux récentes négociations avec l’Iran et les multiples déclarations du président Biden visant à mettre fin au soutien des États-Unis dans la guerre au Yémen, l’Arabie saoudite déclare qu’elle réfléchit à l’idée d’échanger avec la Chine son pétrole en yuan plutôt qu’en dollar. Comme Riyad joue un rôle majeur dans la puissance et la pérennité de la monnaie américaine, cette menace pourrait faire l’effet d’une bombe en cas d’adoption. Mais le prince saoudien n’est pas le seul à vouloir agir de la sorte. Le candidat et ex-président brésilien Lula da Silva, a récemment révélé qu’il instaurerait, s’il était élu en octobre prochain, une monnaie unique en Amérique latine dans le but d’être « libéré de la dépendance du dollar. »

Le fait de voir de nombreux pays et de grandes puissances comme l’Inde et la Chine accentuer leurs échanges avec la Russie – responsable de la guerre en Ukraine – dans leur monnaie nationale, témoigne non seulement d’une volonté marquée de ces pays à mettre fin à l’hégémonie du dollar, mais aussi et surtout de l’impuissance des États-Unis face à un mouvement désormais unifié. À cet égard, les récentes déclarations publiques de politiciens et de grandes banques marquent un changement de communication notable. S’il était rare d’en entendre parler auparavant, le sujet est de plus en plus abordé de nos jours. Alors que la démocratie et le système financier américain semblent être menacés, l’acquiescence des États-Unis face à cette situation nous invite donc à réfléchir aux perspectives qu’induirait la croissance continue de ce mouvement anti-dollar.

VERS L’ÉMERGENCE D’UN NOUVEAU SYSTÈME MONÉTAIRE ?
Dans un travail de recherche produit par Goldman Sachs, des analystes mettent en avant le fait que la devise américaine est actuellement confrontée à bon nombre de défis auxquels était la livre sterling au début du 20ème siècle, lorsqu’elle occupait le statut de monnaie de réserve internationale. En effet, la détérioration de la position nette des actifs étrangers, le développement de conflits géopolitiques potentiellement défavorables, et la faible part des volumes d’échanges mondiaux par rapport à la domination de la monnaie dans les paiements internationaux, sont des défis semblables à ceux du Royaume-Uni et de la livre sterling avant la crise de 1929. Si les années qui suivirent rebattirent les cartes d’un nouveau système monétaire international, tout laisse à croire que la décennie qui s’annonce pourrait être assez identique.

Bien que la devise américaine reste pour l’heure prédominante, son hégémonie est de plus en plus attaquée et le pouvoir de certains modes de paiements s’accentue. En plus de l’essor des crypto-monnaies donnant naissance aux monnaies numériques de banques centrales (Central Bank Digital Currency) – projets sérieusement étudiés par les institutions monétaires -, l’internationalisation du yuan et l’augmentation des réserves en or dans le monde sont le signe que plusieurs devises pourraient, à terme, concurrencer la place du dollar.

Au regard de la politique économique du pays ces dernières années, le développement du yuan suppose donc la mise en place de réformes structurelles.

Si la Chine a longtemps eu recours à la dévaluation monétaire pour soutenir ses exportations et poursuivre son expansion économique, l’augmentation de la part de la Chine dans le PIB mondial, son fort développement technologique, la puissance régionale du pays, la libéralisation de son régime de change, la mise en place du yuan numérique, le développement de son propre système de messagerie bancaire, l’augmentation de la part de la monnaie chinoise dans les DTS (2), et la création d’une instance de régulation financière unique, sont autant de facteurs qui permettent l’internationalisation du yuan. Toutefois, le prolongement de cette stratégie de long-terme implique certains sacrifices. La Chine doit investir massivement et devenir un exportateur net d’actifs ou un pays à déficit commercial. Les contrôles de capitaux doivent être abandonnés et l’accès au yuan dans le monde doit se faire en quantité illimitée. Au regard de la politique économique du pays ces dernières années, le développement du yuan suppose donc la mise en place de réformes structurelles.

De son côté, l’or reste un concurrent de taille. Le métal jaune est notamment très apprécié des pays qui souhaitent se dédollariser. Les banques centrales qui contournent le système de financement en dollars sont celles qui ont acheté le plus d’or au cours des vingt dernières années. La Chine et la Russie ont massivement investi dans l’or, tout comme la Turquie, l’Inde et le Kazakhstan. L’or constitue aujourd’hui un sixième des réserves mondiales des banques centrales, ce qui équivaut à près de 2000 milliards de dollars. L’accélération de la dédollarisation va donc inévitablement entraîner une augmentation de la demande en or.

Mais l’hypothèse d’un système monétaire multipolaire implique alors la diminution continue de la place du dollar et la montée en puissance de ces devises concurrentes. En admettant qu’un tel scénario advienne – ce qui nécessite plusieurs années ainsi que de nombreux changements – la situation financière américaine sera transformée. La réduction d’achats d’obligations américaines dans le monde entraînera inévitablement une dépréciation du dollar. Pour combler cette chute, les États-Unis n’auront d’autres solutions que d’augmenter leurs taux d’intérêts réels à des niveaux suffisamment élevés. Ce qui pourrait engendrer d’importants effets sur la consommation et la croissance du pays.

Si cette stratégie de dédollarisation se fait progressivement, c’est aussi et surtout car une dépréciation brutale de la monnaie américaine aurait des conséquences dévastatrices pour certains pays, notamment les principaux partenaires commerciaux des États-Unis. Dans le cadre de sa politique protectionniste, la Chine a massivement acheté du dollar ses dernières années. Le pays possède environ 1000 milliards de dollars d’obligations américaines et plus de 3000 milliards de dollars dans ses réserves. Une chute soudaine de la devise américaine entraînerait des pertes colossales pour l’Empire du Milieu. La Chine réduit donc graduellement ses achats de treasuries depuis 2014.

L’Europe quant à elle, et notamment l’Allemagne, poursuit ses achats de bons du Trésor américain et finance ainsi le déficit du pays. L’accélération de la dédollarisation pourrait donc fortement affecter la valeur des avoirs détenus par les pays européens. Un scénario qui produirait aussi de sérieuses conséquences chez certains pays émergents car ces derniers continuent d’être acheteur net d’obligations américaines en raison de leur vulnérabilité financière.

Si l’hégémonie du dollar perdure, l’accélération de la dédollarisation vient donc ajouter un nouveau défi à la banque centrale américaine, dans un contexte de forte inflation et de baisse des marchés financiers dans le pays. En parallèle, le ralentissement de la globalisation et la multiplication des rivalités économiques et géopolitiques témoignent d’une volonté – de nombreux pays – de changer de paradigme. Le souhait grandissant d’un recours à la souveraineté monétaire se manifeste alors par une libération progressive de l’utilisation du dollar au profit d’autres devises. À cet égard, et pour d’autres raisons, la guerre en Ukraine risque de créer une bipolarisation du monde qui s’additionne à nombre d’éléments de ruptures. Mais sous quelles conditions les États-Unis accepteraient-ils de voir la place du dollar s’éroder jusqu’à perdre leur domination et vivre en dessous de leurs moyens après plus d’un demi-siècle de privilège ? Au-delà de réfléchir à l’avenir du système monétaire international, ce changement d’ère pourrait être l’occasion de penser une nouvelle forme de création monétaire qui favoriserait la stabilité mondiale.

Article originellement publié sur or.fr et réédité sur Le Vent Se Lève.
J. Chevalier Étudiant en finance et rédacteur chez Le Vent Se Lève, Julien Chevalier s'est spécialisé sur les questions monétaires et le rôle des banques centrales.


NOTES :
[1] : L’étalon-or est un système monétaire dans lequel l’unité monétaire est définie en référence à un poids fixe d’or. La quantité de monnaie émise par la banque centrale est strictement limitée par ses réserves d’or. Étant donné que les réserves d’or ne sont pas infinies, les pays ne pouvaient, par le biais de leur banque centrale, se permettre de créer de la monnaie comme ils le souhaitaient.

[2] : Les DTS (droits de tirage spéciaux) représentent la monnaie que peut émettre le FMI. Ils répondent généralement à des besoins de liquidités dans le cas où un pays subirait une crise financière. Les DTS s’appuient sur cinq grandes monnaies internationales : le dollar, l’euro, le yen, la livre britannique et le yuan depuis 2016. Le Fonds Monétaire International « crée de la monnaie » en s’appuyant sur les banques centrales des pays émetteurs. Lorsqu’un pays décide d’emprunter au FMI des DTS, il obtient le moyen de convertir ses DTS dans une des monnaies acceptées par le FMI.


Edité le 05-06-2022 à 16:03:40 par Xuan


Xuan
   Posté le 05-06-2022 à 18:10:10   

Voir aussi https://or.fr/actualites/acceleration-dedollarisation-entrainera-augmentation-demande-or-2751
Xuan
   Posté le 20-07-2022 à 23:19:21   

Le règlement de la roupie indienne fait écho à la poussée mondiale de dédollarisation

ParWang Jiamei
Publié: 12 juil. 2022 22:03
https://www.globaltimes.cn/page/202207/1270365.shtml?fbclid=IwAR0CdJMsblIsUsnY2SKgMuz_7C4r_9p9XREdp78X-dlbtzEgpgX2tf6T3zg

La Reserve Bank of India (RBI), la banque centrale du pays, a annoncé lundi un accord permettant les règlements commerciaux entre l'Inde et d'autres pays en roupies, a rapporté mardi le média indien Business Standard.

Cette décision vise à promouvoir la croissance du commerce mondial en mettant l'accent sur les exportations de l'Inde et à soutenir les intérêts croissants de la communauté commerciale mondiale pour la roupie indienne, selon une notification publiée par la RBI.

Bien qu'il ne mentionne aucun pays, les observateurs pensent généralement que l'arrangement vise à faciliter le commerce avec la Russie et les pays qui font face à des sanctions occidentales en termes de règlement commercial international traditionnel.

Pourtant, il faut dire que le moment est en quelque sorte parfait pour l'Inde d'introduire un règlement commercial basé sur la roupie, qui coïncide avec l'appel des marchés émergents à la dé-dollarisation. À l'heure actuelle, les restrictions et les perturbations de l'Occident dans les chaînes d'approvisionnement mondiales par l'abus de l'hégémonie du dollar poussent l'économie mondiale à reconsidérer le rôle du dollar dans le système commercial international et à rechercher de nouvelles alternatives pour rétablir les échanges commerciaux comme d'habitude.

L'introduction par l'Inde du paiement en roupies pourrait marquer une nouvelle étape vers la dédollarisation. Étant donné que l'Inde n'est pas la seule économie asiatique à faire face à des difficultés ou à s'inquiéter de problèmes potentiels dans le règlement des échanges avec d'autres pays, sa solution cette fois pourrait même contribuer à renforcer le statut de la roupie dans le réseau commercial régional.

Il convient de noter que si l'utilisation de la roupie dans le commerce extérieur peut contribuer à réduire la pression sur les réserves de change, la roupie s'approchant d'un nouveau creux historique de 80 contre le dollar américain mardi, l'affaiblissement de la monnaie peut apporter de l'incertitude en ce qui concerne fonctionnement réel du paiement en roupies. Si la stabilité de la roupie par rapport aux autres principales devises ne peut être garantie, les pays qui acceptent le règlement en roupie seront exposés à un risque de change plus important, ce qui signifie qu'ils pourraient subir d'énormes pertes si la valeur de la roupie plongeait.

En ce sens, le système de règlement de la roupie indienne a encore beaucoup de travail à faire s'il veut gagner plus de reconnaissance au sein du système commercial mondial, comme maintenir la stabilité générale de la roupie et renforcer les pilotes de règlement avec les économies voisines.

D'autre part, l'introduction par l'Inde du règlement en roupies signifie également que la concurrence entre les monnaies de règlement mondiales deviendra de plus en plus féroce à l'avenir. Avec l'aggravation des crises alimentaires et énergétiques internationales, de plus en plus de pays doivent utiliser le rouble pour acheter de la nourriture, de l'énergie ou des engrais à la Russie. De plus, compte tenu des performances stables du yuan, des pays comme l'Arabie saoudite envisageraient d'accepter le yuan pour régler sa vente de pétrole avec la Chine. Les mineurs mondiaux auraient également adopté la vente de minerai de fer en yuans à la Chine.

Avec davantage de devises susceptibles de rejoindre le cercle de règlement commercial, que ce soit dans le cadre des BRICS ou du G20, il est temps de réfléchir à la manière d'établir un nouveau mécanisme pour les pays qui ont besoin d'un système alternatif de règlement commercial afin de renforcer la coopération et la coordination.

L'auteur est rédacteur au Global Times. bizopinion@globaltimes.com.cn
Xuan
   Posté le 18-02-2023 à 22:48:59   

GT Voice: La dette dans l'économie des USA signifie que d'autres nations doivent diversifier leurs réserves


Par Global Times
Publié: 16 févr. 2023 23:25
https://www.globaltimes.cn/page/202302/1285630.shtml

Les deux plus grands détenteurs étrangers de bons du Trésor américain au monde, le Japon et la Chine, ont continué à réduire leurs avoirs de dette américaine en décembre, ont montré des données du département du Trésor américain mercredi.
Les avoirs étrangers en bons du Trésor américain ont diminué en 2022. Les avoirs du Japon ont également chuté de 224,5 milliards de dollars en particulier, tandis que ceux de la Chine ont diminué de 173,2 milliards de dollars pour s'établir à 867,1 milliards de dollars, le plus bas depuis mai 2010.

Pendant longtemps, les changements dans les avoirs de la Chine sur la dette américaine ont été un sujet de grande préoccupation, ce qui est considéré par certains comme une mesure de l'état des relations sino-américaines. Pourtant, il n'est pas nécessaire de compliquer les relations sino-américaines avec la réduction des avoirs de la Chine en bons du Trésor américain. La réduction récente de la dette américaine par la Chine s'explique principalement par des considérations économiques, car les problèmes de l'économie américaine et les changements intervenus dans les relations économiques et commerciales bilatérales ont rendu plus nécessaire pour la Chine de diversifier ses réserves de change.

Pour être clair, bien que la Chine ait réduit ses avoirs en dette américaine, cela ne change rien au fait que les bons du Trésor américain restent une part importante des réserves de change de la Chine. La Chine est toujours le deuxième plus grand détenteur non américain de bons du Trésor américain au monde, car le dollar américain reste la plus importante monnaie mondiale pour le règlement des transactions commerciales et un refuge pour les investisseurs en quête de sécurité sur des marchés changeants. En outre, la dette souveraine des États-Unis a la cote de crédit la plus élevée et la plus stable.

Mais de nos jours, ces facteurs sont en train de changer. Pour commencer, la taille de la dette américaine continue d'atteindre de nouveaux sommets, augmentant la possibilité de défaut de paiement. Le Bureau du budget du Congrès a déclaré mercredi que le département du Trésor américain épuisera sa capacité à payer toutes ses factures entre juillet et septembre, à moins que le plafond actuel de 31,4 billions de dollars sur les emprunts soit relevé ou suspendu. Pourtant, l'impasse du bipartisme semble encore entraver les efforts visant à régler la question de la limite de la dette. Si le problème n'est pas résolu à temps, les États-Unis pourraient faire face à un défaut catastrophique de leur dette qui pourrait même se transformer en une crise financière mondiale.
Deuxièmement, la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine a également sapé dans une certaine mesure l'attrait des actifs en dollars. Après que l'impression d'argent de la Fed ait entraîné une inflation galopante, elle a adopté des hausses de taux agressives. Dans ce contexte, les coûts d'intérêt de la dette américaine augmentent rapidement, ce qui aggrave le risque d'effondrement du marché américain des obligations à haut rendement.

Troisièmement, la Chine dispose d'énormes réserves de change, qui atteignaient 3,18 billions de dollars à la fin du mois de janvier, selon les chiffres publiés par l'Administration d'État des changes (SAFE). Les actifs libellés en dollars constituent une part importante des réserves. La Chine aurait pu utiliser les dollars pour acheter de nombreux produits américains, y compris des pièces électroniques et des biens de haute technologie, ce qui pourrait également être un bon moyen d'équilibrer le commerce bilatéral et de réduire le déficit commercial du côté américain.

Mais maintenant, dans la poursuite de la soi-disant stratégie mondiale visant à faire monter la pression sur la Chine, les États-Unis ont imposé un réseau d'interdictions de plus en plus complexe sur les exportations de haute technologie vers la Chine. Ils ont encouragé de manière agressive le « découplage » technologique de la Chine non seulement en promulguant des interdictions dans le contrôle des exportations qui privent la Chine de certaines puces et technologies de semi-conducteurs, mais aussi en obligeant les Pays-Bas et le Japon à se joindre aux États-Unis pour limiter les exportations de matériel de fabrication de puces de pointe vers la Chine.

Comme le choix d'acheter des produits américains particulièrement de haute valeur et des produits de haute technologie reste limité, c'est aussi l'une des raisons pour lesquelles les titres du Trésor américain ont été considérés comme l'actif de réserve de change le plus détenu. Elle a également entraîné un déséquilibre dans les réserves de change de la Chine. Avec les risques croissants des bons du Trésor américain, un tel déséquilibre pourrait représenter une exposition importante aux risques des réserves de change de la Chine.

Par conséquent, dans la perspective d'améliorer la sécurité des actifs de la Chine à l'étranger, il est inévitable pour la Chine d'ajuster la structure de ses actifs à l'étranger dans le sens d'une allocation plus souple et diversifiée.
Xuan
   Posté le 30-03-2023 à 22:53:06   

GT Voice : la dédollarisation inévitable alors que l'utilisation d'autres devises s'accélère


Par Global Times
Publié: 30 mars 2023 22:08

https://www.globaltimes.cn/page/202303/1288311.shtml

La Chine et le Brésil ont conclu un accord pour échanger leurs devises, a rapporté l'AFP, citant le gouvernement brésilien mercredi.

L'accord permettra à la Chine et au Brésil d'effectuer des transactions commerciales et financières directement en yuan chinois ou en reais brésilien, au lieu d'utiliser le dollar américain comme intermédiaire. "On s'attend à ce que cela réduise les coûts (...) favorise un commerce bilatéral encore plus important et facilite les investissements", a déclaré l'Agence brésilienne de promotion du commerce et des investissements (ApexBrasil) dans un communiqué.

La Chine étant le premier partenaire commercial du Brésil, enregistrant un record de 150,5 milliards de dollars d'échanges bilatéraux en 2022, il va sans dire que l'accord découle de besoins liés à la forte dynamique des échanges bilatéraux entre les deux pays.

Mais plus important encore, du point de vue du système monétaire mondial, cette décision pourrait marquer un développement significatif de la tendance à la dédollarisation à travers le monde, alors que les pays tentent d'échanger des devises autres que le dollar et cherchent à diversifier leurs réserves de change. .

Avec le système de Bretton Woods et le système du pétrodollar, le dollar est passé d'un véhicule dominant de paiement, de règlement et d'investissement à un outil de chantage politique et de coercition. En armant leur hégémonie du dollar, les États-Unis peuvent non seulement imposer arbitrairement des sanctions unilatérales à d'autres pays, mais peuvent également récolter la richesse mondiale et exporter leurs propres risques vers le reste du monde par le biais de politiques monétaires irresponsables.

Mais chaque système monétaire hégémonique a son jour d'effondrement. Ce n'est pas la Russie, la Chine, l'Inde ou tout autre pays, mais les États-Unis eux-mêmes qui déclenchent la tendance inévitable à la fin de la domination du dollar, ce qui pourrait inquiéter de nombreux stratèges et experts économiques américains.

Les vastes sanctions américaines contre la Russie à la suite de la crise russo-ukrainienne, qui ont non seulement gelé les actifs à l'étranger des institutions financières russes, mais également coupé la connexion entre le système SWIFT et la plupart des banques russes, ont envoyé un avertissement au reste du le monde sur les risques que les États-Unis utilisent le dollar comme outil de gain géopolitique. Plus les États-Unis adoptent des moyens hégémoniques pour atteindre leurs objectifs, plus la communauté internationale sera désireuse de se débarrasser de la dépendance excessive au dollar. Craignant le risque d'être entraînés dans des sanctions similaires à l'avenir par l'hégémonie du dollar, les pays du monde entier ont cherché à remplacer le système SWIFT pour éviter la coercition monétaire américaine, et l'élan est devenu de plus en plus évident et fort.

Par exemple, lors d'une réunion officielle de tous les ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales de l'ASEAN qui a débuté mardi, l'ordre du jour était en tête des discussions visant à réduire la dépendance à l'égard du dollar américain, de l'euro, du yen et de la livre sterling vis-à-vis des transactions financières et à passer aux colonies. en monnaies locales, selon ASEAN Briefing.

En janvier, le ministre sud-africain des Affaires étrangères Naledi Pandor a déclaré dans une interview à Sputnik que les BRICS voulaient trouver un moyen de contourner le dollar pour créer un système de paiement plus équitable qui ne serait pas biaisé en faveur des pays les plus riches.

Le ministre saoudien des Finances, Mohammed Al-Jadaan, a également déclaré en janvier que son pays était ouvert à des discussions sur le règlement du commerce du pétrole dans des devises autres que le dollar américain.

En plus de ces signes de dédollarisation, l'Inde et la Russie ont fait un grand pas vers les transactions non libellées en dollars, ce qui peut être un encouragement pour les pays qui envisagent de le faire. Les clients indiens ont payé la plupart du pétrole russe dans des devises autres que le dollar, y compris le dirham des Émirats arabes unis et plus récemment le rouble russe, a rapporté Reuters en mars, citant de multiples sources bancaires et de négoce de pétrole. Les transactions des trois derniers mois totalisent l'équivalent de plusieurs centaines de millions de dollars.

Un autre signe important de l'accélération des efforts de dédollarisation est que des pays, dont certains alliés des États-Unis, ont réduit leurs avoirs en dette américaine afin de diversifier leurs réserves de change. Le poids du dollar dans les réserves de change est tombé à environ 60 %, un niveau relativement bas au cours des dernières décennies, selon les données du FMI sur la composition en devises des réserves de change pour le troisième trimestre 2022. Alors que le fait que le dollar reste le dollar le plus

fréquemment monnaie utilisée dans le monde ne changera pas dans un avenir prévisible, la tendance que de plus en plus de pays envisageront et piloteront le commerce des devises autres que le dollar est également immuable. L'histoire nous apprend que le déclin de l'hégémonie commence souvent par sa monnaie.
Xuan
   Posté le 02-04-2023 à 15:32:16   

Monnaies nationales vs dollar - Infos diverses
Érosion constante de la domination du dollar - Le Yuan n'est pas seul https://sputniknews.com/20230331/not-by-yuan-alone-whole-set-of-national-currencies-to-deep-six-us-dollar-dominance--1109012015.html

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Le Yuan n'est pas seul : Tout un ensemble de monnaies nationales pour saper la domination du dollar américain - 31 mars 2023

Le yuan chinois gagne du terrain à l'échelle mondiale, la Russie s'apprêtant à utiliser cette monnaie dans ses règlements avec d'autres économies mondiales, tandis que le Brésil et la Chine abandonnent le dollar dans leurs échanges bilatéraux. Quel est l'impact de cette tendance sur la prédominance du billet vert ?

"Cette tendance a un impact négatif sur l'hégémonie du dollar américain, tant dans le commerce extérieur que dans les transactions sur les marchés financiers, puisqu'une part croissante de ces dernières n'est pas libellée en dollars américains mais dans d'autres devises, notamment en yuans", a déclaré à Sputnik Sergio Rossi, professeur de macroéconomie et d'économie monétaire à l'université de Fribourg, en Suisse. "Cela affaiblit la position des États-Unis en ce qui concerne les activités financières mondiales, ainsi que l'influence des décisions de politique économique américaines - en particulier l'orientation de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine - sur l'ensemble de l'économie mondiale.

"Les pays asiatiques, et en partie aussi les pays africains, dépendent moins du dollar américain que dans un passé récent. L'économie américaine se trouve donc dans une position beaucoup plus faible qu'auparavant en ce qui concerne le déficit public américain et la possibilité de le financer par l'achat d'obligations du gouvernement américain par des institutions financières étrangères, telles que la Banque populaire de Chine. Les États-Unis perdent ainsi leur "soft power" dans l'économie mondiale et sur les marchés financiers, car il est clair que le monde devient multipolaire, ce qui rééquilibre ce "soft power" avec, entre autres, une sorte de régime monétaire international multidevises", a poursuivi M. Rossi.

La Chine et le Brésil portent un coup au dollar par le biais d'échanges bilatéraux

Érosion constante de la domination du dollar

Selon le Fonds monétaire international (FMI), la part des réserves de change libellées en dollars américains s'élevait à 59,8 % au troisième trimestre 2022, contre 72 % en 1999. Les acteurs internationaux continuent de délaisser le billet vert au profit d'autres monnaies pour leurs réserves, leur commerce extérieur et leurs services bancaires.

Par exemple, Moscou a non seulement adopté le yuan - également appelé renminbi - comme monnaie de réserve, mais s'est également engagé à utiliser le moyen de paiement chinois "entre la Russie et les pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine". La Chine et le Brésil ont conclu un accord pour effectuer des transactions commerciales et financières directement, en échangeant des yuans contre des reals.

Le yuan semble également prêt à détrôner le pétrodollar : l'année dernière, Pékin a appelé les dirigeants des pays du Golfe à régler en yuans leurs contrats de gaz et de pétrole avec la Chine. Les États-Unis et la Chine restent les deux plus gros consommateurs de pétrole brut au monde, avec respectivement 18,7 millions et 15,4 millions de barils par jour. Les accords énergétiques en yuans devraient porter un coup sévère au billet vert.

Afrique

Le Kenya achètera du pétrole en monnaie locale plutôt qu'en dollars américains - 24 mars 2023

En outre, en début de semaine, le géant énergétique national chinois CNOOC et le français TotalEnergies ont conclu leur premier contrat de gaz naturel liquéfié (GNL) réglé en yuans par l'intermédiaire de la Bourse du pétrole et du gaz naturel de Shanghai. De même, la RPC a déjà accepté de payer les produits énergétiques russes en roubles et en monnaie chinoise.

Selon M. Rossi, il y a deux bonnes raisons à la hausse du yuan. Tout d'abord, la Chine est en train de devenir un acteur majeur de l'économie mondiale. Par conséquent, une part croissante du commerce extérieur est libellée en yuan, en particulier en ce qui concerne les exportations chinoises ou les transactions commerciales impliquant des pays qui ont conclu des accords commerciaux avec la Chine, note l'expert.

Deuxièmement, "les sanctions occidentales qui ont récemment interdit à la Russie d'effectuer des paiements en dollars américains, en saisissant les dépôts russes en dollars américains dans les pays occidentaux, ont incité un nombre croissant d'acteurs à effectuer des transactions en yuans, remplaçant ainsi le dollar américain par le yuan", a souligné M. Rossi.

Afrique

Les règlements en yuan réduiront l'influence de l'Occident et stimuleront le commerce entre la Russie et l'Afrique, selon un expert - 23 mars 2023

Selon le professeur, les sanctions radicales prises par l'Occident contre la Russie ont réveillé un certain nombre de gouvernements qui sont "conscients des problèmes que la domination du dollar pose à leur économie nationale, notamment en ce qui concerne la stabilité financière, le financement des déficits publics et le développement économique".

La poussée de dédollarisation "est liée au fait que les États-Unis et, dans une certaine mesure, l'Union européenne utilisent leurs monnaies et le dollar américain comme une arme commerciale pour punir les pays qui ne suivent pas ce que les États-Unis veulent qu'ils fassent", a fait écho Chris Devonshire-Ellis, président de Dezan Shira & Associates, qui a une carrière de trente ans dans l'investissement et les affaires en Chine, en Russie et en Asie.

"La militarisation du dollar américain contre des monnaies et des gouvernements ciblés [avec lesquels] les États-Unis ne sont pas d'accord dure depuis un certain temps", a déclaré M. Devonshire-Ellis à Sputnik. "Il est à noter que la décision de geler les avoirs n'a pas été prise par une cour d'arbitrage internationale, elle a été imposée par le gouvernement des États-Unis. Or, lorsque les États-Unis se comportent de la sorte, les autres pays du monde entier hésitent à utiliser le dollar américain comme monnaie de base".

De nouvelles zones monétaires prennent forme au sein des BRICS alors que le système mondial du dollar s'effondre, selon un économiste - 28 janvier

Pourquoi il est peu probable que le yuan "remplace" le dollar

Selon Chris Devonshire-Ellis, cela ne signifie pas pour autant que le yuan va remplacer le dollar. Il y a des avantages évidents à utiliser non seulement le yuan, mais aussi les monnaies d'autres pays, selon lui.

"En ce qui concerne les perspectives de voir le yuan devenir une monnaie de réserve mondiale, je pense que ce sera un panier de devises qui atteindra ce statut", a-t-il déclaré. "Les ministres des finances des BRICS en ont discuté. Il ne s'agira pas seulement du renminbi chinois, mais aussi de la roupie indienne, du rouble russe, du real brésilien et du rand sud-africain.

Pour illustrer son propos, M. Devonshire-Ellis cite le récent accord conclu entre le Brésil et la Chine, qui prévoit l'utilisation de leurs deux monnaies dans les échanges bilatéraux. "Ces échanges représentent environ 163 milliards de dollars par an, ce qui est considérable", a-t-il fait remarquer.

"Les avantages de l'utilisation du renminbi et du real dans ce cas sont que ces transactions se font simplement entre la Chine et le Brésil - il n'est pas nécessaire de les convertir en dollars", a expliqué l'investisseur. "Il existe de nouveaux mécanismes financiers numériques qui leur permettent de le faire. Ils permettent de contourner le réseau bancaire SWIFT, le besoin de dollars américains, la nécessité d'avoir des banques secondaires américaines comme intermédiaires et tous les frais qui y sont liés. Si le commerce entre deux pays n'implique pas les États-Unis, il n'y a tout simplement aucune raison d'utiliser les États-Unis comme intermédiaire.

En effet, la tendance à réduire la dépendance à l'égard du dollar et à passer à des moyens de paiement nationaux pour les règlements internationaux gagne du terrain. L'Inde et la Tanzanie ont récemment conclu un accord leur permettant d'utiliser leurs monnaies respectives dans leurs échanges bilatéraux.

L'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) est allée encore plus loin en cherchant à réduire sa dépendance non seulement à l'égard du billet vert, mais aussi à l'égard de l'euro, du yen et de la livre sterling dans les transactions financières. Le 28 mars, les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales de l'ASEAN se sont réunis en Indonésie pour discuter des moyens de passer à des règlements en monnaie locale en améliorant le système de paiement numérique transfrontalier de l'ASEAN. L'Indonésie, la Malaisie, Singapour, les Philippines et la Thaïlande ont initialement conclu un accord sur ce type de transactions en novembre 2022.

S'adressant à Sputnik en janvier 2023, l'économiste et chercheur russe Mikhaïl Khazin a prévu que la domination du dollar prendrait fin avec l'émergence de plusieurs zones monétaires alternatives, comprenant les régions d'Amérique latine, d'Eurasie, de Chine et d'Inde. Selon l'économiste, le processus est déjà en cours. M. Khazin estime également que "la création d'un système de paiement combinant les systèmes monétaires des zones eurasienne, chinoise, indienne et latino-américaine prend tout son sens".

"Il est nécessaire de créer un système de paiement indépendant du dollar", a insisté l'économiste.

Lavrov : les BRICS réfléchissent à leur propre monnaie

Que réserve l'avenir au dollar ? - - 25 janvier

Qu'adviendra-t-il alors du dollar ? À court terme, rien ne menace le statut de monnaie de réserve du dollar, selon M. Devonshire-Ellis : "Le commerce international ne représente que 25 % du PIB des États-Unis, le reste étant constitué de la richesse intérieure américaine", a-t-il déclaré. "Je ne pense pas que cela aura un impact significatif sur l'utilisation du dollar américain.

Il n'en reste pas moins que des questions seront posées sur la manière dont le dollar américain est évalué, a souligné l'investisseur.

"Le dollar américain est une monnaie basée sur la dette", a expliqué M. Devonshire-Ellis. "Si vous regardez la dette des États-Unis, elle est nettement plus élevée que leur PIB annuel. Cela va poser des problèmes quant à la manière d'évaluer le dollar américain lorsque l'on est confronté à une dette plus importante que notre propre production. Les États-Unis doivent beaucoup d'argent à de nombreux pays, et la viabilité et la durabilité de cette dette seront de plus en plus remises en question.

Il faut garder à l'esprit que les États-Unis n'abandonneront pas leur position dominante sans se battre, selon M. Rossi. Il s'attend à ce que Washington lance une monnaie numérique de banque centrale libellée en dollars américains, qui pourrait être une monnaie numérique de gros ou de détail émise par la Réserve fédérale américaine.

"Dans le premier cas, seules les institutions financières - qu'elles soient aux États-Unis ou ailleurs - pourraient avoir accès au dollar numérique", a déclaré l'expert. "Dans le second cas, en revanche, toutes les catégories d'acteurs pourraient utiliser ce dollar numérique pour leurs propres transactions dans l'économie mondiale, exacerbant ainsi la guerre des monnaies que l'administration américaine mène depuis les accords de Bretton Woods en juillet 1944."


Edité le 02-04-2023 à 15:34:35 par Xuan


Xuan
   Posté le 28-04-2023 à 19:38:32   

Initiée par la Russie et la Chine : La dédollarisation de l’économie mondiale en marche



27/04/2023 mis à jour: 18:27
Zhor Hadjam
https://elwatan-dz.com/initiee-par-la-russie-et-la-chine-la-dedollarisation-de-leconomie-mondiale-en-marche

Des nombreux pays cherchent des alternatives au billet vert pour réduire leur dépendance vis-à-vis du système financier us - Photo : D. R.
Alors que les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux imposaient des sanctions économiques à la Russie en réponse à la guerre en Ukraine, Moscou et le gouvernement chinois se sont associés pour réduire la dépendance au dollar et établir une coopération entre leurs systèmes financiers.

La dédollarisation de l’économie mondiale est-elle en marche ? Les événements liés aux échanges commerciaux et la sphère financière mondiale s’accélèrent en tout cas depuis quelques mois dans le sillage de la guerre en Ukraine et la série de représailles américaines et européennes contre la Russie.

Il s’agit notamment du blocage des transactions internationales via le système de paiements Swift, la confiscation d’actifs des citoyens russes, ainsi que le gel des réserves de change que la Russie avait accumulées depuis le début du siècle non seulement aux Etats-Unis mais aussi en Europe.

Aidée par la Chine et d’autres pays à travers le monde, la Russie lance, en riposte, une fronde contre le dollar et la domination de l’Amérique sur le système financier mondial, et sa propension à user de cette influence pour contrer les voix contraires en usant y compris de militarisation. Le recours à un système de paiements alternatif est depuis mis en branle et encourage beaucoup de pays à se défaire d’un ordre établi depuis des décennies, durant lesquelles le dollar américain a dominé le commerce mondial et les flux de capitaux.

De nombreux pays cherchent ainsi des alternatives au billet vert pour réduire leur dépendance vis-à-vis des Etats-Unis et du système financier américain. Comme le rappelle le site Oil Price, les Etats-Unis sont devenus, presque du jour au lendemain, la première puissance financière après la Première Guerre mondiale, et le dollar a commencé à remplacer la livre sterling en tant que monnaie de réserve internationale.

Le dollar a ensuite acquis un rôle plus important en 1944, lorsque 44 pays ont signé l’accord de Bretton Woods, créant un régime de change international collectif indexé sur le dollar américain, lui-même indexé sur le prix de l’or. A la fin des années 1960, les exportations européennes et japonaises sont devenues plus compétitives par rapport aux exportations américaines. Il y avait une grande quantité de dollars dans le monde, ce qui rendait difficile de soutenir des dollars avec de l’or.

Le président américain Nixon a mis fin à la convertibilité directe des dollars américains en or en 1971. Cela a mis fin à la fois à l’étalon-or et à la limite de la quantité de monnaie pouvant être imprimée. Bien qu’il soit resté la monnaie de réserve internationale, le dollar américain a depuis perdu de plus en plus de pouvoir d’achat.

Les pas de la Russie et de la Chine vers la dédollarisation

Préoccupées par la domination de l’Amérique sur le système financier mondial et la capacité du pays à le «militariser», d’autres nations ont testé des alternatives pour réduire l’hégémonie du dollar.

Alors que les Etats-Unis et des pays occidentaux imposaient des sanctions économiques à la Russie en réponse à son invasion de l’Ukraine, Moscou et le gouvernement chinois se sont associés pour réduire la dépendance au dollar et établir une coopération entre leurs systèmes financiers.

Depuis le déclenchement du conflit en Ukraine, en 2022, le commerce rouble-yuan a été plusieurs fois multiplié. La Russie vend son pétrole et son gaz en roupie à l’Inde, en yuan à la Chine. La Russie et l’Iran travaillent également ensemble pour lancer une cryptomonnaie adossée à l’or, selon l’agence de presse russe Vedmosti, citée par Oil Price. De plus, les banques centrales – en particulier celles de Russie et de Chine – ont acheté de l’or au rythme le plus rapide depuis 1967, alors que les pays s’efforcent de diversifier leurs réserves loin du dollar.

L’Amérique latine, l’Inde et les pays du golfe sont de la partie

Ces derniers mois, le Brésil et l’Argentine ont discuté de la création d’une monnaie commune pour les deux plus grandes économies d’Amérique du Sud. Lors d’une conférence à Singapour en janvier, plusieurs anciens responsables d’Asie du Sud-Est ont parlé des efforts de dédollarisation en cours.

Les Emirats arabes unis et l’Inde sont en pourparlers pour utiliser les roupies pour échanger des matières premières non pétrolières en s’éloignant du dollar, selon Reuters. Pour la première fois en 48 ans, l’Arabie Saoudite a déclaré que la nation, riche en pétrole, était ouverte aux échanges de devises autres que le dollar américain.

Malgré ces mouvements, les avis sur une dédollarisation imminente sont partagés. Les pronostics s’entrechoquent sur la question de la fin du statut souverain mondial du dollar. Actuellement, les banques centrales détiennent encore environ 60% de leurs réserves de change en dollars.

Si les analystes basés dans les pays occidentaux sont septiques et tournent même en dérision une telle possibilité, beaucoup d’observateurs du marché financier et du commerce mondial estiment que le monde est en train d’évoluer vers la dédollarisation, la guerre en Ukraine ayant réveillé les ressentiments contre la mainmise des Etats-Unis sur «les souverainetés nationales» en usant du privilège du dollar.

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Lire aussi :
Jean Claude Delaunay - le dollar encore et la monnaie commune


Edité le 28-04-2023 à 19:41:48 par Xuan


Xuan
   Posté le 28-04-2023 à 19:40:45   

L'Argentine va utiliser le yuan pour régler les importations chinoises dans un contexte de poussée mondiale de la dédollarisation



Par les journalistes du personnel de GT
Publié: 27 avril 2023 18:31 Mise à jour: 27 avril 2023 20:18

L'Argentine, mercredi (heure locale), aurait annoncé son intention d'utiliser la devise chinoise yuan pour payer les marchandises importées de Chine au milieu d'une vague émergente de dé-dollarisation poussée par les pays et les régions afin de diminuer la dépendance au dollar américain.
Le ministre argentin de l'Economie Sergio Massa a annoncé lors d'une conférence de presse que le pays sud-américain cessera d'utiliser les dollars américains pour payer les importations chinoises et utilisera plutôt le yuan pour la colonisation. L'ambassadeur chinois en Argentine Zou Xiaoli a été invité à assister à la conférence de presse, a rapporté jeudi le China Media Group (CMG).

L'Argentine utilisera le yuan pour payer des importations chinoises d'une valeur d'environ 1,04 milliard de dollars en avril. L'utilisation du yuan peut accélérer le rythme des importations chinoises au cours des prochains mois, tandis que l'efficacité des autorisations pertinentes sera plus élevée, a déclaré Massa.
Il est prévu qu'à partir de mai, l'Argentine utilisera le yuan pour payer des importations chinoises d'une valeur comprise entre 790 millions de dollars et 1 milliard de dollars par mois, a-t-il ajouté.
Selon les données de l'Administration générale des douanes chinoises, le commerce bilatéral entre la Chine et l'Argentine a enregistré 142,85 milliards de yuans (20,66 milliards de dollars) en 2022, en hausse de 24,2 pour cent en glissement annuel. Les exportations de la Chine vers l'Argentine ont atteint 84,8 milliards de yuans, en hausse de 23 pour cent.
En outre, Massa a souligné que l'utilisation du yuan peut stimuler les attentes des réserves nettes de change de l'Argentine et apporter une plus grande flexibilité.
La banque centrale argentine a annoncé en janvier que l'Argentine et la Chine ont officiellement élargi leur accord de swap de devises, ce qui renforcera les réserves de change existantes de l'Argentine de 130 milliards de yuans et activera 35 milliards de yuans de fonds disponibles, a rapporté CMG.

L'Argentine n'est pas le premier pays d'Amérique du Sud à élargir l'utilisation du yuan récemment, le Brésil a signé en février un mémorandum de coopération avec la Chine pour établir des arrangements de compensation en yuan au Brésil.
Les deux grands pays d'Amérique du Sud augmentant l'utilisation du yuan va générer un grand effet de démonstration pour les pays voisins et même des pays dans d'autres régions, Xi Junyang, un professeur à l'Université de finances et d'économie de Shanghai, a déclaré jeudi au Global Times.

Dong Dengxin, directeur de l'Institut des finances et des valeurs mobilières de l'Université des sciences et de la technologie de Wuhan, a fait écho qu'alors que les États-Unis « militent » leur monnaie et gèlent même arbitrairement les avoirs en dollars d'autres pays, De plus en plus de pays et de régions ont vu leur confiance affaiblie dans le dollar américain et ont pris conscience de l'importance de rechercher un système monétaire international plus diversifié.

Bien que la mondialisation d'une monnaie prenne une longue période de temps, parmi les principales devises non-dollar, le yuan chinois devrait voir une croissance plus rapide, les experts ont déclaré.
Pour commencer, la Chine reste le plus grand pays commercial du monde, ce qui générera une énorme demande de règlement en yuan. La nation a été l'expansion de l'ouverture de ses activités financières et les taux de change du yuan chinois ont été relativement stables par rapport à d'autres grandes devises, Xi a noté.

Pour la première fois, le yuan a dépassé le dollar américain en tant que monnaie transfrontalière la plus utilisée de la Chine en mars, avec son action atteignant un record à 48 pour cent, tandis que la part du billet vert dans les paiements transfrontaliers de la Chine et les recettes a diminué à 47 pour cent, Bloomberg a rapporté mercredi.
Outre le secteur des paiements, le rôle du yuan en tant que monnaie de financement est également devenu plus important dans le contexte du resserrement des liquidités des États-Unis et des pays européens, a déclaré Ming Ming, macroéconomiste en chef chez CITIC Securities, au Global Times.

Citant les données du fournisseur de données de marché Wind, Ming a noté que le stock total des obligations offshore libellées en yuan a atteint 521,28 milliards de yuans en date du 6 avril, soit une augmentation de 8,2 pour cent par rapport à la fin de 2022.
La Chine a été l'un des principaux moteurs de la croissance de l'économie mondiale. Avec un environnement politique stable, une chaîne industrielle solide et un marché de consommation en expansion continue, le marché chinois est devenu indispensable non seulement pour les commerçants mondiaux, mais aussi pour les investisseurs, a déclaré Dong, notant qu'il a formé une base solide pour la mondialisation yuan.

Les recettes et paiements transfrontaliers de la Chine réglés en yuans ont totalisé 42 trillions de yuans en 2022, soit une augmentation de 3,4 fois par rapport à 2017, selon les données publiées par la Banque populaire de Chine, la banque centrale du pays.
Le yuan est devenu la cinquième monnaie de paiement mondiale, la troisième monnaie de financement du commerce et la cinquième monnaie de réserve internationale. La part du yuan sur le marché mondial des changes a augmenté à 7 pour cent en 2022, ce qui en fait la monnaie ayant connu la croissance la plus rapide en près de trois ans.
Les banques centrales de Thaïlande et de Chine négocient sur l'expansion des règlements en monnaie locale pour le commerce bilatéral, visant à trouver les méthodes les plus attrayantes qui profitent aux entreprises des deux pays dans le contexte des fluctuations du dollar américain, ont rapporté jeudi les médias thaïlandais, citant le gouverneur de la banque centrale de Thaïlande.
Xuan
   Posté le 28-04-2023 à 20:03:23   

A lire en lien avec l'image monétaire de la production

https://histoireetsociete.com/2023/04/25/le-pib-russe-plus-faible-que-celui-de-lespagne/?fbclid=IwAR2y7b4dxknebwPPL4GKfDDkfjBPJGEg0zTyZtJ_a0caygO9SdtxHf83Heo
Xuan
   Posté le 28-04-2023 à 20:20:28   

Je renvoie à la crise de 2008 et ses suite, dans le fil nouvelle crise financière mondiale

Au printemps 2009, la Chine, la Russie et le Brésil étaient intervenues pour promouvoir une monnaie commune.

Dans le cadre de la préparation du G20, la Chine insiste pour la création d'une nouvelle monnaie internationale, où le dollar ne serait plus la seule monnaie internationale.
Le Brésil et la Russie ont soutenu cette initiative.


La Chine appelle à la restructuration complète du système financier

Le ministre chinois des Finances Xie Xuren a souligné mercredi l'importance de la réforme générale du système financier mondial pour diversifier les devises internationales, améliorer la réglementation et permettre aux pays en développement d'avoir une plus grande participation dans les décisions économiques.

La crise financière mondiale a révélé certains écueils du système financier actuel et a souligné l'urgence d'une action de révision efficace et à grande échelle, a affirmé Xie dans une déclaration sur le site web du ministère des finances mercredi soir.

Ses commentaires surviennent avant l'ouverture du sommet du groupe des 20 (G 20) qui doit se tenir à Londres la semaine prochaine. Lors de cette réunion, les dirigeants des 19 pays développés, avec notamment ceux de l'UE, et des pays en développement discuteront des solutions pour remédier à la crise.

Les mesures devraient être prises pour diversifier le système monétaire international et coordonner les politiques monétaires des différents pays pour maintenir la stabilité des taux de change des principales monnaies, a dit Xie.

Ses remarques surviennent après la proposition du gouverneur de la Banque centrale Zhou Xiaochuan concernant la création d'une monnaie de réserve internationale.

Lorsque la monnaie d'un pays est utilisée comme monnaie de réserve mondiale, il y a souvent des contradictions entre les objectifs de la politique monétaire de ce pays et les besoins des autres pays, a mentionné Zhou dans un article publié sur le site web de la Banque populaire de Chine.

Xie a dit que la réforme devrait en particulier renforcer la surveillance des politiques économiques et des marchés financiers des pays dont les devises sont les principales monnaies de réserve.

Il a également appelé à un meilleur suivi des flux mondiaux de capitaux et du règlement des institutions financières et les intermédiaires.

Par ailleurs, Xie a insisté que le calendrier des projets dans ce sens doit être mis en place dès que possible pour réformer le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Ainsi, les pays en développement auront une plus large participation dans ces institutions.

La Chine soutient les efforts du FMI et d'autres institutions financières internationales pour mobiliser des fonds plus importants, mais l'augmentation de la masse de financement doit trouver un bon équilibre entre les droits et les obligations, et être utilisée plus efficacement pour aider les pays en développement à faire face à la crise, a-t-il noté.

La gestion des institutions financières internationales devrait inclure une plus grande proportion de fonctionnaires des pays en développement, a dit Xie.

Il a appelé à avoir plus d'aide financière et technologique de la part des pays développés pour les régions frappées par la pauvreté afin d'atténuer l'impact qu'a eu la crise financière sur elles.

"La crise financière mondiale n'a pas encore atteint le point le plus bas... Elle a freiné l'économie mondiale et a fait plonger certains pays dans la récession, en lançant un grand défi à leur développement", a-t-il dit. "Les pays de la communauté internationale doivent se donner la main et augmenter leur confiance mutuelle pour faire face aux difficultés."

Source: le Quotidien du Peuple en ligne - Mise à jour 28.03.2009 13h02


On lira encore deux autres articles les 10 avril et 24 mai sur cette page.


Edité le 06-05-2023 à 13:31:07 par Xuan


Xuan
   Posté le 06-05-2023 à 13:41:29   

L’alternative au dollar et le rôle des BRICS


5 MAI 2023

https://histoireetsociete.com/2023/05/05/lalternative-au-dollar-et-aux-brics/

Voilà pourquoi le vote crétinissime, la tonalité générale du Congrès de Marseille m’a mise hors de moi, parce qu’elle témoigne de l’état réel et de l’opportunisme imbécile, du crétinisme parlementaire du “potentiel militant” non seulement de la gauche mais du peuple français. Toujours autour de la question de la dictature des marchés financiers ou de la résistance géopolitique possible, il n’y aura aucune résistance, aucune perspective simplement une manière de bêler “Front populaire, Front populaire, alors qu’on s’allie avec tous les nouveaux Franco qui passent derrière des USA en faillite et générant de l’inflation. L’ignorer et accepter de fait la guerre de l’OTAN, pour mieux concocter des “coalitions” de sommet avec des forces qui jouent le dollar et l’OTAN (c’est-à-dire la quasi totalité de la droite et de la gauche française) c’est prendre les Français pour des imbéciles et in fine les jeter dans le fascisme (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société
jeudi 4 mai 2023 par CEPRID

Claudia Fonseca Sosa

Débat sur Cuba

Alors que les experts débattent de l’instabilité du marché financier et de la monnaie américaine, d’autres alliances économiques et d’autres monnaies sont renforcées.

Le banquier le plus riche d’Asie et PDG de la banque indienne Kotak Mahindra, Uday Kotak, s’en est récemment pris au dollar américain, le qualifiant de « plus grand terroriste financier du monde » .

« Je crois sincèrement que le plus grand terroriste financier au monde est le dollar américain » , a-t-il déclaré, affirmant que « tout notre argent est dans des comptes nostro [ceux qu’une banque nationale a dans une banque d’un autre pays en devises étrangères] et quelqu’un aux États-Unis peut dire : « Vous ne pouvez pas le retirer à partir de demain matin » . Donc vous êtes pris au piège.

« C’est le pouvoir de la monnaie de réserve » , a averti Kotak, et en ce sens, il a affirmé que « nous sommes à un moment très crucial de l’histoire » , dans lequel le monde « cherche désespérément une monnaie de réserve alternative » .

Le banquier indien a déclaré que « ces changements se produisent une fois tous les cent ans » et a rappelé que, auparavant, la livre sterling était la principale monnaie de réserve mondiale, mais qu’elle avait été remplacée par le dollar.

« La question est de savoir quel pays dans le monde peut adopter cette position » maintenant, a déclaré Kotak, considéré comme un spécialiste renommé dans le monde de la finance, qui estime qu’il est peu probable que l’Europe, le Royaume-Uni et le Japon puissent le faire.

Cependant, alors que Kotak et d’autres experts débattent de l’instabilité du marché financier et de la monnaie américaine, d’autres alliances économiques et d’autres devises se renforcent.

Au cours de l’année écoulée, pour ne citer que quelques exemples, le yuan, la monnaie chinoise, a remplacé le dollar américain en tant que monnaie la plus échangée sur les marchés de la Fédération de Russie.

D’autres pays comme l’Argentine remplacent également le dollar par le yuan dans leur commerce bilatéral avec la Chine.

La Banque centrale d’Iran étudie la possibilité de créer, avec la Russie, un stablecoin adossé à l’or qui pourrait être accepté comme moyen de paiement dans les règlements de commerce extérieur au lieu du dollar iranien, du rouble et du rial.

Les Émirats arabes unis (EAU) et l’Inde discutent des moyens de stimuler le commerce non pétrolier en roupies et dirhams.

Même Washington admet déjà que les sanctions économiques contre la Russie et d’autres pays mettent en péril le statut du dollar américain en tant que monnaie mondiale.

« Il y a un risque, lorsque nous imposons des sanctions financières, qu’elles soient liées au rôle du dollar, ce qui, avec le temps, peut saper l’hégémonie du dollar », a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, à la mi-avril.

Le responsable a souligné que « pour d’autres pays, il ne sera pas facile de trouver une alternative avec les mêmes propriétés ».

Les défis du modèle de Bretton Woods

En juillet 1944, des représentants de plus de 40 pays se sont réunis dans un hôtel de Bretton Woods, dans le New Hampshire, aux États-Unis, pour concevoir un nouveau modèle de relations commerciales et financières entre ceux qui ont été érigés en puissances après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les accords issus de cette réunion ont eu une forte influence de la part des États-Unis, première puissance mondiale déjà établie.​C’est dans ces conditions que l’utilisation du dollar a été définie globalement, à condition que sa valeur soit adossée à l’or. En 1971, sous la présidence de Richard Nixon, cette relation a été rompue. Par conséquent, le dollar n’est plus basé sur l’or, mais exclusivement sur la confiance accordée par la société, consolidant à partir de là son plein caractère de monnaie fiduciaire.

Près de 80 ans se sont écoulés, mais les institutions nées lors de cette réunion de 1944 – le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale – ont continué à reproduire les mêmes schémas de domination, au profit exclusif du grand capital, entre les mains des puissances occidentales.

Il n’est pas rare que les prêts accordés par le FMI ou la Banque mondiale aient impliqué des « conditions léonines » pour les pays en développement et les pays critiques, avec des dépenses publiques réduites, des pouvoirs étatiques réduits et du chômage.

Cependant, chaque jour, des voix se font de plus en plus fortes pour réclamer la construction d’un système financier plus juste, avec une monnaie alternative au dollar.

Ainsi, en 2014, l’accord de réserve pour imprévus et la Banque de développement des BRICS ont été lancés, mécanismes par lesquels les économies émergentes telles que le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud ont décidé de commencer à changer l’ordre existant et de revendiquer leur rôle de plus en plus important dans l’économie internationale.

Mais la « rupture » du statu quo établi par les soi-disant « jumeaux de Bretton Woods » n’aurait pas seulement des implications pour ce groupe de cinq pays.

Comme l’a déclaré la présidente brésilienne de l’époque, Dilma Rousseff, hôte du VIe Sommet des BRICS, en 2014, la Banque de développement des BRICS naissante représenterait « une alternative aux besoins de financement des pays en développement » et « compenserait les déficits de crédit » qui existent dans les institutions financières multinationales.

En 2023, Dilma Rousseff a assumé la présidence de la Banque de développement des BRICS, qui, après plusieurs années de fonctionnement, est consolidée en tant que fonds destiné à accorder des prêts, des financements et une assistance technique pour des projets des membres du bloc économique et d’autres pays en développement.

Dilma terminera le mandat de cinq ans de son prédécesseur Marcos Troyjo, nommé par l’ancien président Jair Bolsonaro en 2020, et restera en fonction jusqu’au 6 juillet 2025.

Dans son discours d’ouverture, la nouvelle présidente de la Banque des BRICS a souligné l’importance du bloc composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud pour le développement mondial. « C’est le reflet du rôle de ses membres en tant que leaders mondiaux et de leur capacité à s’unir pour relever les défis les plus importants et les plus urgents d’aujourd’hui. Ensemble, les membres des BRICS sont plus forts et plus capables », a-t-elle déclaré.

Sur son activité à la tête de la banque BRICS, elle a annoncé : « Nous allons lever des fonds sur un large éventail de marchés mondiaux, dans différentes devises. » « Nous essaierons également de financer des projets en monnaies locales, en favorisant les marchés intérieurs et en réduisant l’exposition aux variations des taux de change » , a-t-elle déclaré.

Le président brésilien Luiz Inácio Lula Da Silva, qui a assisté à la cérémonie d’investiture de Rousseff à Shanghai, a souligné les raisons de la création de la nouvelle institution financière et son rôle dans le contexte mondial actuel.

« La Banque de développement apparaît comme un outil de réduction des inégalités entre les pays riches et émergents, ce qui se traduit par l’exclusion sociale, la faim, l’extrême pauvreté et la migration forcée », a-t-il déclaré.

« Le changement climatique, la pandémie de COVID-19 et les conflits armés ont un impact négatif sur les populations les plus vulnérables
», a-t-il ajouté.

« De nombreux pays en développement accumulent des dettes impayables (…) Aucun dirigeant ne peut travailler avec un couteau sous la gorge parce qu’il a une dette, les banques doivent être patientes et s’il était possible de renouveler les accords, mettre le mot tolérance à chaque renouvellement » , a déclaré le chef de l’Etat brésilien.

Il a souligné qu’ « il ne peut pas être que les banques étouffent l’économie des pays comme le Fonds monétaire international le fait maintenant avec l’Argentine, et comme elles l’ont fait avec le Brésil pendant si longtemps et avec tous les pays du tiers monde ».

« Je rêve que les BRICS puissent créer un outil de développement qui soit fort et prête de l’argent dans la perspective d’aider les pays et non d’étouffer les pays », a-t-il ajouté.

« Pourquoi une institution comme la banque des BRICS ne peut-elle pas avoir une monnaie pour financer les relations commerciales entre le Brésil et la Chine, entre le Brésil et tous les autres pays des BRICS ? »


Les BRICS, pilier d’un ordre mondial plus juste

Les experts rappellent que depuis 2009, date à laquelle s’est tenu le premier sommet du groupe BRIC, alors composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine, le monde a entamé la transition vers une forme d’intégration qui vise un véritable équilibre politique mondial.

Maintenant, en tant que BRICS, après l’incorporation de l’Afrique du Sud en 2010, ce groupe a généré de telles perspectives réelles que d’autres pays dotés d’une capacité de production et d’économies diversifiées ont déjà exprimé leur intérêt à le rejoindre, notamment l’Arabie saoudite, l’Algérie, l’Argentine, les Émirats arabes unis et le Mexique.

Les experts notent que l’influence économique des BRICS pourrait augmenter à court terme en raison du nombre croissant de pays exprimant leur intérêt à rejoindre le groupe.

Aujourd’hui, le groupe BRICS est l’un des piliers d’un ordre mondial plus juste et le gardien d’un véritable multilatéralisme, avec une importance croissante face au déclin de tout le système des relations économiques mondiales, avec les États-Unis et leurs politiques néocoloniales en tête.

Collectivement, les pays BRICS ont déjà dépassé le Groupe des Sept (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni et Union européenne), représentant une part plus importante du produit intérieur brut mondial.

Selon les données fournies, les BRICS contribuent désormais à 31,5% du PIB mondial, tandis que le G7 représente 30,7%.

Selon les prévisions, d’ici 2028, la part des BRICS passera à 33,6%, contre 31,6% en 2022, tandis que la part du G7 diminuera à 27,8% contre 30,4% l’année dernière.

À la fin de 2020, les chiffres étaient similaires, les deux groupes de pays contribuant chacun à hauteur de 31% à la croissance économique mondiale.

En outre, le FMI prévoit qu’entre 2023 et 2028, la contribution de la Chine à la croissance économique mondiale sera deux fois supérieure à celle des États-Unis.

L’indice de l’Inde dépassera également celui du pays nord-américain, constituant 12,9% contre 11,3% l’année dernière.

Les experts avertissent que les BRICS représentent maintenant près de la moitié de la population mondiale, un quart du PIB mondial. Le rejet du dollar par au moins certains de ces pays pourrait frapper le plus durement les États-Unis, qui achètent des biens dans le monde entier exclusivement avec leur monnaie.

Le principal attrait de la proposition faite par les BRICS est le manque de dépendance vis-à-vis des États-Unis et de l’Union européenne. L’utilisation de l’économie comme instrument de pression politique a miné la réputation de ces deux acteurs en tant que partenaires fiables dans le commerce international.

Pendant ce temps, on pense qu’une monnaie des pays BRICS pourrait devenir le rival le plus probable du dollar dans les années à venir.

L’introduction d’une monnaie collective BRICS dépend dans une large mesure de la volonté politique et de l’accord des pays membres du bloc d’utiliser un tel mécanisme dans le cadre de la mise en œuvre de la politique monétaire.

En tant qu’instrument de réserve ou de paiement dans l’activité économique et commerciale extérieure, il est bénéfique pour les pays BRICS eux-mêmes, car il augmenterait la stabilité de leurs systèmes financiers et renforcerait leur souveraineté.

Le CEPIRID
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Xuan
   Posté le 03-08-2023 à 16:15:04   

CHINE : diagnostic sur les perspectives économiques et politiques des USA après l’abaissement de la note Fitch



3 AOÛT 2023
https://histoireetsociete.com/2023/08/03/chine-diagnostic-sur-les-perspectives-economiques-et-politiques-des-usa-apres-labaissement-de-la-note-fitch/

La dégradation de la note de crédit des États-Unis ébranle sa domination mondiale. Une décision qui ne devrait pas déboucher sur le grand krach. Néanmoins, comme cela reflète l’élaboration de politiques irresponsables de Washington nuisibles à la planète, dans un contexte de “dédollarisation” c’est un pas de plus vers l’effondrement de l’hégémonie face à laquelle le monde se rebelle. De plus en plus de pays ont entamé le processus de dé-dollarisation et la dégradation de la note américaine par Fitch pourrait accélérer ce processus », a déclaré mercredi Ming Ming, économiste en chef chez CITIC Securities, au Global Times, ajoutant que de nombreux pays, y compris la Chine, pourraient également continuer à réduire leurs avoirs en dettes américaines. Ce qui est l’ultime flèche de ce diagnostic sévère : certes la Chine est confrontée à des problèmes mais à côté des Etats-Unis sa situation est prometteuse. Par Wang Cong, Song Lin et Xiong XinyiPublié: 02 août 2023 09:31


L’agence de notation Fitch Ratings a abaissé mardi la note de crédit la plus élevée du gouvernement américain, citant la détérioration budgétaire au cours des trois prochaines années et une détérioration constante de la gouvernance au cours des deux dernières décennies. Il n’y a eu que deux épisodes dans l’histoire des États-Unis où ils ont été dépouillés de leur note de crédit de premier plan. La dégradation a porté un coup sérieux à la réputation mondiale des États-Unis et à leur position dans un contexte de situation géoéconomique mondiale en évolution rapide.

La décision de l’agence de notation indépendante pourrait ajouter à la tourmente sur les marchés financiers mondiaux, néanmoins un tel impact direct devrait être limité et temporaire. Mais de tels mouvements, ainsi que l’aggravation sous-jacente du problème de l’économie et de la gouvernance américaines entraineront une réduction progressive de la domination économique des États-Unis et leur hégémonie du dollar, alors que la dé-dollarisation en cours continue de s’accélérer.

Cependant, la politique irresponsable de Washington, tant en termes de gouvernance économique intérieure que de liens économiques et commerciaux avec d’autres pays, a déjà gravement nui à d’autres économies, en particulier les pays en développement, alors qu’en revanche, les efforts robustes de la Chine pour assurer un développement économique stable continueront de faire de ce pays le plus grand contributeur à la croissance mondiale dans un avenir prévisible.

Fitch déclasse les États-Unis,

L’agence de notation a annoncé mardi avoir abaissé la note de défaut à long terme des émetteurs américains en devises étrangères de AAA à AA +. « La dégradation de la note des [États-Unis] reflète la détérioration budgétaire attendue au cours des trois prochaines années, un fardeau élevé et la croissance de la dette publique et l’érosion de la gouvernance par rapport aux pairs notés ‘AA’ et ‘AAA’ au cours des deux dernières décennies, qui s’est manifestée par des impasses répétées sur la limite de la dette et des résolutions de dernière minute », a déclaré l’agence de notation dans un communiqué de presse.

Plus que la détérioration budgétaire des États-Unis, Fitch a également formulé une critique cinglante de l’érosion de la gouvernance américaine au cours des dernières décennies. « De l’avis de Fitch, il y a eu une détérioration constante des normes de gouvernance au cours des 20 dernières années, y compris sur les questions fiscales et de dette », a-t-il déclaré, ajoutant que les impasses politiques répétées sur la limite de la dette et les résolutions de dernière minute ont érodé la confiance dans la gestion budgétaire, et que le gouvernement américain ne dispose pas d’un cadre budgétaire à moyen terme, contrairement à la plupart de ses pairs, et a un processus budgétaire complexe.

Cette décision est intervenue pour la deuxième fois dans l’histoire où la note de premier rang de la plus grande économie du monde a été abaissée. En 2011, au milieu d’une impasse sur le plafond de la dette du gouvernement américain entre les deux partis politiques américains, S&P Global Ratings a abaissé la note de crédit des États-Unis pour la première fois. En mai, au milieu d’une autre stratégie partisane de la corde raide sur la dette américaine qui a presque poussé les États-Unis à un défaut historique, Fitch a mis en observation la note de premier plan des États-Unis. Alors qu’un défaut de paiement a été évité après que les deux partis politiques américains soient parvenus à un accord temporaire, une autre crise se profile car les législateurs américains devront parvenir à un accord avant la fin du mois de septembre pour éviter une démission du gouvernement.

« À en juger par la tendance actuelle du développement, la possibilité que les États-Unis réduisent leur dette est presque nulle. Selon une telle prémisse, les emprunts supplémentaires doivent être soutenus par des activités économiques fortes. L’analyse de Fitch est conforme à la tendance actuelle et prouve que la situation économique ne soutient pas une forte solvabilité des États-Unis à l’avenir », a déclaré mercredi au Global Times Li Yong, chercheur principal à l’Association chinoise du commerce international. « Dans la situation actuelle où les États-Unis sont financièrement débridés et ignorent la nécessité de réformer, le fardeau de leur dette deviendra de plus en plus lourd sous leur niveau de gouvernance actuel. »

Fitch a déclaré que l’économie américaine pourrait tomber dans une légère récession au quatrième trimestre de 2023 et au premier trimestre de 2024 en raison du resserrement des conditions de crédit, de l’affaiblissement des investissements des entreprises et d’un ralentissement de la consommation. En outre, au cours de la prochaine décennie, la hausse des taux d’intérêt et l’augmentation de l’encours de la dette augmenteront le fardeau du service des intérêts, tandis que le vieillissement de la population et la hausse des coûts des soins de santé augmenteront les dépenses consacrées aux personnes âgées en l’absence de réformes de la politique budgétaire, a déclaré l’agence.

Implications profondes

La décision de Fitch mardi devrait avoir un impact direct limité et temporaire sur l’économie américaine et les marchés mondiaux, bien que des fluctuations à court terme des taux de change du dollar et des marchés mondiaux soient attendues, ont déclaré des analystes chinois. Cependant, les problèmes sous-jacents révélés par les baisses de notation de crédit ont souligné la gravité des problèmes budgétaires et de gouvernance aux États-Unis et leur politique irresponsable, ce qui, à long terme, pourrait avoir de profondes implications pour la position mondiale et la situation géoéconomique mondiale des États-Unis, ont noté les analystes.

« L’effet négatif de la politique monétaire américaine sur l’économie mondiale est très important (…) certains pays ont été gravement touchés par le resserrement monétaire américain, mais ils ne peuvent vraiment rien faire », en raison de la domination systémique du dollar américain, a déclaré mercredi Lian Ping, économiste en chef et directeur de l’Institut de recherche sur les investissements Zhixin, au Global Times, notant que sous l’énorme pression d’un dollar américain fort, de nombreuses économies ont failli s’effondrer.

Cependant, la bonne nouvelle est que le système d’hégémonie du dollar américain est en train de s’effondrer et que « la dégradation de la note de crédit de Fitch pourrait également faire partie du déclin progressif du système du dollar américain », a déclaré Lian.

Ébranlés par les effets négatifs des politiques intérieures irresponsables des États-Unis et de la militarisation incessante de la domination du dollar américain, de nombreux pays du monde, en particulier les pays en développement, se sont engagés dans une tendance à la dédollarisation. Pendant ce temps, grâce au développement économique stable de la Chine et à sa coopération croissante avec le reste du monde, de nombreux pays se sont tournés vers le yuan chinois pour tout, du règlement commercial au remboursement de la dette mondiale. En juin, la part du yuan dans les paiements mondiaux a atteint son deuxième niveau le plus élevé depuis le début du suivi en octobre 2010, selon la Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication.

« Au milieu de la situation géopolitique de plus en plus complexe aujourd’hui, de plus en plus de pays ont entamé le processus de dé-dollarisation et la dégradation de la note américaine par Fitch pourrait accélérer ce processus », a déclaré mercredi Ming Ming, économiste en chef chez CITIC Securities, au Global Times, ajoutant que de nombreux pays, y compris la Chine, pourraient également continuer à réduire leurs avoirs en dettes américaines.

Comparé aux problèmes économiques de plus en plus importants des États-Unis et à l’absence d’un plan concret de Washington pour y faire face, l’économie de la Chine reste sur une tendance positive à la hausse à long terme et restera le principal contributeur à la croissance mondiale dans un avenir prévisible malgré les pressions à la baisse, grâce à la bonne élaboration et à l’exécution des politiques du pays, ont déclaré les analystes.

« Bien que l’économie chinoise présente également des facteurs défavorables, tels qu’une demande insuffisante et une pression à la baisse, elle est toujours meilleure que la situation globale aux États-Unis », a déclaré mercredi Xi Junyang, professeur à l’Université des finances et de l’économie de Shanghai, au Global Times, notant qu’en plus du potentiel de croissance relativement plus important de la Chine, « le pays a également adopté une attitude plus responsable dans l’élaboration des politiques ».

Dans le dernier exemple, après qu’une réunion de haut niveau le 24 juillet a souligné les efforts visant à stabiliser la croissance face à de nouveaux défis, les autorités chinoises ont annoncé ces derniers jours une série de mesures visant à stimuler le développement dans divers domaines, y compris le secteur privé et la consommation intérieure, afin d’assurer une reprise économique régulière. Avec toutes les mesures en place, la Chine devrait atteindre son objectif de croissance annuelle, ce qui signifie qu’elle sera le plus grand contributeur à la croissance mondiale cette année, ont déclaré des analystes.

P.S de danielle Bleitrach pour histoireetsociete
Notez que la Chine à aucun moment n’anticipe sur des déclarations tonitruantes du type de celle de Robert Kiyosaki, le célèbre auteur du best-seller de finances personnelles Rich Dad Poor Dad, a réitéré son alerte sur les risques d’effondrement du dollar mercredi, affirme que le billet vert risque de disparaître alors qu’une coalition de nations s’apprête à lancer une nouvelle monnaie adossée à l’or.Il a déclaré que le dollar américain sera “grillé” après que les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) auront entamé des discussions sur le lancement de leur nouvelle monnaie lors d’une conférence qui se tiendra à Johannesburg ce mois-ci.”L’un des plus grands changements dans l’histoire du monde se produira le 22 août 2023. Les nations des BRICS organisent une conférence à Johannesburg pour créer leur propre monnaie en or. Qu’est-ce que cela signifie pour le dollar américain ?”, a-t-il en effet interrogé. Répondant lui-même à sa question, il a rappelé qu’”en 1944, le dollar américain est devenu la monnaie de réserve du monde, ce qui signifie que les banques centrales du monde entier ont des billions, pas des milliards, des billions de dollars dans leurs banques parce que c’est ce que signifie une monnaie de réserve – les banques du monde étaient censées détenir des dollars plutôt que de l’or dans leurs [coffres]”, ajoutant que “s’ils adoptent une crypto adossée à l’or, [mais] le dollar américain est grillé si j’ai raison”.mais ce type de déclaration sont souvent destinées à lancer des opérations speculatives ici le bitcoin qui a du mal à se faire accepter.
La Chine comme les autres pays des Brics n’attribuent pas une telle “rupture”au sommet des BRICS qui débutera le 15 août en Afrique du sud, mais s’intéressent plus à l’élargissement du blog en particulier vers le sud et en mettant en avant un processus de dédollarisation déjà entamé mais qui relève plus de l’autoprotection par rapport à l’effondrement menaçant du dollar et les pressions, sanctions, guerres qu’une telle monnaie “universelle =” entraîne sans pour autant prétendre à une autre monaie universelle.

Pour les USA le temps c’est de l’argent ce qui les rend avides et pressés, pour les Chinois il y a le temps long de leur propre histoire et s’ils ont manqué d’argent, ils n’ont jamais cédé sur la nécessité d’aller à la maturité des processus, dont ils notent cependant les étapes quand elles franchissent un seuil irreversible…
Xuan
   Posté le 05-08-2023 à 13:09:22   

Fitch rétrograde les États-Unis met en danger les 3 200 milliards de dollars de l'Asie
Il est clair que l'Asie est par essence piégée avec ses montagnes de dollars

Par WILLIAM PESEK
3 AOÛT 2023


https://asiatimes.com/2023/08/fitch-downgrading-us-puts-asias-3-2-trillion-at-risk/
C'est l'histoire de deux déclassements, et la réaction des marchés mondiaux ne pourrait pas être plus différente.

Lorsque S&P Global Ratings a retiré à Washington son statut AAA en août 2011, l'enfer s'est déchaîné sur les marchés mondiaux. La réaction en août 2023 à la dégradation par Fitch Ratings des États-Unis a été infiniment moins chaotique.


Mais pour l'Asie, la décision de Fitch – et la logique qui la sous-tend – est un casse-tête bien plus grave que ne le suggère l'absence de réaction des marchés obligataires et boursiers.

D'une part, cela nous rappelle que la confiance dans l'atout essentiel du système financier mondial s'amenuise. D'autre part, cette région pourrait être sur le point de brûler plus de 3,2 billions de dollars américains de richesse d'État alors que Washington joue du violon.

La référence ici est au stock titanesquement important de titres du Trésor américain détenus par les principales autorités asiatiques. Là aussi, la dynamique entourant ces serre-livres historiques est bien différente.

Il y a douze ans, la sagesse conventionnelle était que les banques centrales asiatiques avaient l'effet de levier. L'idée était que si Washington tenait ses principaux banquiers pour acquis, ils pourraient émettre l'appel de marge le plus spectaculaire de l'histoire. Cette semaine, force est de constater que l'Asie est désormais essentiellement piégée avec ses montagnes de dollars.

Ceci explique pourquoi ni le Japon , le premier détenteur de bons du Trésor américain avec 1,1 billion de dollars, ni la Chine, le deuxième plus grand avec 860 millions de dollars, n'ont abandonné d'énormes blocs de dette libellée en dollars. Il en va de même pour Taïwan (235 milliards de dollars), l'Inde (232 milliards de dollars), Hong Kong (227 milliards de dollars), Singapour (188 milliards de dollars) ou la Corée du Sud (106 milliards de dollars).

La moindre bouffée que les banquiers asiatiques de Washington renfloueraient sur le marché du Trésor américain déstabiliserait le système financier mondial.

Non pas que les États-Unis ne tentent pas les dirigeants asiatiques de faire exactement cela. Dans sa justification du déclassement de Washington, Fitch a souligné autant la politique chaotique que la trajectoire budgétaire de l'Amérique vers le niveau de la dette nationale de 33 000 milliards de dollars. La société de notation a cité les républicains jouant à des jeux avec le plafond de la dette.

"De l'avis de Fitch, il y a eu une détérioration constante des normes de gouvernance au cours des 20 dernières années, y compris en matière de fiscalité et de dette , malgré l'accord bipartisan de juin pour suspendre le plafond de la dette jusqu'en janvier 2025", a déclaré la société.

Fitch a souligné la "détérioration budgétaire attendue" grâce à un fardeau de la dette publique "élevé et croissant". Mais il a également déclaré que l'émeute du 6 janvier 2021 au Capitole américain était un facteur clé.

Comme Richard Francis, co-responsable de la division de notation souveraine des Amériques de Fitch, a déclaré à CNBC : « Nous avons constaté une détérioration assez constante de la gouvernance au cours des deux dernières décennies. Vous pouvez mettre en évidence quelques éléments clés. L'un serait le 6 janvier.

Le "timing a sûrement pris tout le monde au dépourvu", explique le stratège Edward Moya d'Oanda.

Le calme règne, jusqu'à présent
Pour l'instant, les marchés mondiaux réagissent nettement mieux à la dégradation de Fitch qu'à S&P en 2011.

"Alors que les investisseurs devraient prendre le déclassement dans leur foulée puisque l'Oncle Sam peut facilement faire face à ses paiements à court terme , l'action concentre toujours l'attention sur la viabilité de la dette alors que les déficits budgétaires américains se rapprochent de 6% du PIB pendant une période de boom", déclare l'analyste Tan Kai. Xian à Gavekal Dragonomics.

Tan ajoute que le marché du Trésor américain semble réagir avec un "haussement d'épaules décontracté" pour trois raisons.

Premièrement, Fitch avait signalé le risque d'une dégradation des notes en mai et avait maintenu les États-Unis sous « surveillance négative » même après l'accord de limitation de la dette entre le Congrès et le président américain Joe Biden en juin.

Deuxièmement, les investisseurs sont bien conscients des raisons de la dégradation, de sorte qu'une réévaluation agressive du marché n'était pas nécessaire.

Et troisièmement, il est peu probable que la dégradation affecte l'utilisation des bons du Trésor américain en tant qu'actif de base.

"Après tout", soutient Tan, "les bons du Trésor américain restent le premier choix de garantie de la Réserve fédérale pour ses facilités de prêt." Au cours des 17 prochains mois, dit Tan, les États-Unis peuvent confortablement effectuer des paiements car l'accord du Congrès suspend sa contrainte d'emprunt jusqu'en janvier 2025.

La vraie question à court terme est de savoir si les marchés mondiaux peuvent absorber la lourde émission de dette que le Trésor américain prévoit sans une forte augmentation des rendements, et avec elle, les coûts de financement de Washington.

Plus tôt cette semaine, le Trésor a déclaré que les nouvelles émissions de dette atteindraient 103 milliards de dollars lors de ses soi-disant enchères de remboursement trimestrielles la semaine prochaine, un peu plus que prévu par la plupart des concessionnaires.

"La question à partir d'ici est de savoir si les investisseurs seront prêts à acheter la baisse" ou "si la vente peut se prolonger" au milieu du débat sur la direction que prennent les rendements américains, déclare le stratège Benjamin Jeffery de BMO Capital Markets.

Du côté positif, l'équipe du président de la Fed, Jerome Powell, ne prévoit plus de récession. Cette semaine, Bank of America est devenue la première grande banque à abandonner ses prévisions de récession cette année .

"Les récentes données entrantes nous ont fait réévaluer notre point de vue antérieur selon lequel une légère récession en 2024 est le résultat le plus probable pour l'économie américaine", ont écrit les économistes de la BofA dans une note. "La croissance de l'activité économique au cours des trois derniers trimestres a été en moyenne de 2,3 %, le taux de chômage est resté proche de son plus bas niveau historique et les pressions sur les salaires et les prix évoluent dans la bonne direction, bien que progressivement."

Mercredi, ADP, le plus grand fournisseur de paie privé américain, a annoncé que les employeurs privés avaient créé 324 000 nouveaux emplois en juillet, dépassant de loin les 175 000 que de nombreux économistes attendaient.

"L'économie se porte mieux que prévu et un marché du travail sain continue de soutenir les dépenses des ménages", déclare l'économiste d'ADP Nela Richardson. "Nous continuons de constater un ralentissement de la croissance des salaires sans perte d'emploi généralisée."

En tant que tel, certains éminents économistes ont convenu avec la secrétaire au Trésor américaine Janet Yellen que l'idée derrière le déclassement de Fitch est « dépassée ». L'ancien secrétaire au Trésor Larry Summers a qualifié la décision de "bizarre et inepte". Mohamed El-Erian, conseiller économique en chef d'Allianz, était "perplexe" face au timing et aux arguments de Fitch.

Plus à venir?
Cependant, dans une perspective à plus long terme, certains craignent que la dégradation de Fitch ne soit la pointe de l'iceberg proverbial en ce qui concerne les États-Unis.

"La poursuite de l'expansion/des déficits budgétaires pourrait entraîner des dégradations supplémentaires de la part des agences de notation", déclare Lawrence Gillum, stratège en chef des titres à revenu fixe pour LPL Financial. "Ainsi, jusqu'à ce que le gouvernement américain mette de l'ordre dans ses finances, nous assisterons probablement à des déclassements supplémentaires."

C'est le dernier scénario que les principaux financiers de Washington en Asie veulent envisager. La flambée des coûts d'emprunt aux États-Unis réduirait à néant la capacité des consommateurs américains à alimenter les économies asiatiques axées sur les exportations. Et des billions de dollars de richesse de l'État sont en jeu.

C'est un scénario que les dirigeants chinois ont signalé dans le passé, un plus directement que Wen Jiabao, premier ministre de 2003 à 2013.

En 2009, au milieu des retombées de l'effondrement de Lehman Brothers en 2008, Wen a exhorté Washington à protéger son statut AAA. "Nous avons accordé une énorme quantité de prêts aux États-Unis", a-t-il déclaré. « Bien sûr, nous sommes préoccupés par la sécurité de nos actifs. Pour être honnête, je suis un peu inquiet. »

Washington, a souligné Wen, doit "honorer ses paroles, rester une nation crédible et assurer la sécurité des actifs chinois".

Près d'une décennie plus tard, en 2018, Cui Tiankai, alors ambassadeur de Chine aux États-Unis, a laissé entendre que Pékin pourrait un jour réduire ses avoirs en bons du Trésor en raison de craintes de pertes. "Nous examinons toutes les options", a-t-il déclaré.

Toujours en 2018, Fan Gang, l'un des principaux conseillers de la banque centrale chinoise, a parlé publiquement de se diversifier loin du dollar. "Nous sommes un pays à faible revenu, mais nous sommes un pays riche", a déclaré Fan. « Nous devrions faire un meilleur usage du capital . Plutôt que d'investir dans la dette du gouvernement américain, il est préférable d'investir dans des actifs réels. »

De-dollarization
Les nouvelles de Fitch ont démontré pourquoi les efforts s'intensifient pour déloger le dollar de son perchoir. Des efforts sont en cours par un groupement lâche dans des pays comme la Chine, la Russie, le Brésil, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et d'autres pour trouver une nouvelle monnaie de réserve.

Le Brésil, par exemple, a commencé cette année à faire du commerce dans d'autres devises telles que le yuan chinois et le rouble russe. En avril, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a apporté son soutien à la création d'une unité monétaire BRICS à utiliser par les membres Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud.

« Pourquoi une institution comme la banque BRICS ne peut-elle pas avoir une monnaie pour financer les relations commerciales entre le Brésil et la Chine, entre le Brésil et tous les autres pays BRICS ? a demandé Lula. « Qui a décidé que le dollar était la monnaie commerciale après la fin de la parité-or ?

Ou comme le dit le ministre des Finances de Lula, Fernando Haddad : « L'avantage est d'éviter le carcan imposé en faisant nécessairement régler les opérations commerciales dans la devise d'un pays non impliqué dans la transaction.

Le soutien de Lula est une musique aux oreilles de Xi Jinping à Pékin. Le dirigeant chinois intensifie régulièrement ses efforts pour élever le Sud global dans la prise de décision géopolitique. Dans ce troisième mandat de Xi, il donne la priorité à la transformation des pays en développement des régions allant de l'Amérique latine à l'Afrique en passant par l'Asie et l'Océanie en une plus grande force économique et diplomatique.

Cette année, le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim a déclaré que la Chine était prête à discuter de la création d'un Fonds monétaire asiatique, une décision qui réduirait l'influence de ce Fonds monétaire international dans la région.

Cela relancerait une proposition vieille de plusieurs décennies qui a fait son apparition à la fin des années 1990 au milieu de la crise financière asiatique. Lors de la réunion annuelle du FMI en septembre 1997, tenue à Hong Kong, les dirigeants asiatiques ont proposé un fonds de sauvetage. Cette idée a été écartée par les responsables du FMI et du Trésor américain. À l'époque, Anwar était ministre des Finances et vice-Premier ministre de la Malaisie.

Pourtant, la pression en faveur d'un fonds monétaire asiatique survient alors que la monnaie chinoise joue un rôle de plus en plus important dans le commerce et la finance mondiaux.

L'internationalisation du yuan s'accompagne d'une vague de nouveaux accords de change qui excluent le dollar : la France commence à effectuer certaines transactions en yuan ; La Chine et le Brésil conviennent de régler le commerce en yuan et en reais ; l'Inde et la Malaisie utilisent de plus en plus la roupie dans le commerce bilatéral ; Pékin et Moscou négocient en yuans et en roubles.

L'Association des nations de l'Asie du Sud-Est, composée de 10 membres, s'associe pour faire plus de commerce régional et d'investissement en devises locales, et non en dollars. L'Indonésie, la plus grande économie de l'ASEAN, travaille avec la Corée du Sud pour accélérer les transactions en roupies et en wons.

Le Pakistan envisage de commencer à payer la Russie pour ses importations de pétrole via le yuan. Les Émirats arabes unis sont en pourparlers avec l'Inde pour augmenter le commerce non pétrolier en roupies. L'Argentine a récemment doublé sa ligne de swap de devises avec la Chine à environ 10 milliards de dollars. Il parle de la montée du mouvement anti-dollar en Amérique du Sud.

Outre la trajectoire budgétaire de Washington, la décision de Biden de « militariser » le dollar pour punir la Russie au sujet de l'Ukraine a encore érodé la confiance dans le billet vert.

"Malgré l'opposition probable de l'Amérique, la dé-dollarisation persistera, car la plupart des pays non occidentaux veulent un système commercial qui ne les rend pas vulnérables à la militarisation du dollar . ", a déclaré Frank Giustra, coprésident d'International Crisis Group. "Ce n'est plus une question de si, mais de quand."

La dégradation de Fitch est une autre raison pour laquelle l'Asie s'inquiète pour le dollar – en plus des 3,2 billions de raisons qu'elle avait déjà.