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 la méthode Trump

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Xuan
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   Posté le 03-02-2017 à 23:17:23   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La méthode Trump


Nous avons vu que dès son investiture, Trump mettait fin au TPP le 27 janvier et annonçait une taxation des importations et un protectionnisme accru.
Ce qui ne met pas fin à l'interventionnisme ni aux risques de guerre, mais il n'est pas certain que ces mesures soient profitables à l'impérialisme US alors que les BRICS étendent leurs rapports inter régionaux. Des contradictions sont aussi apparues avec les monopoles de la silicon valley qui s'appuient beaucoup sur l'exportation et la délocalisation.

Un nouveau volet qui ne surprendra guère concerne la réglementation financière mise en place après la crise de 2008.

Il faut comprendre ces mesures comme une conséquence de la fin de l'hégémonisme US, qui n'est plus la première économie mondiale.
Aujourd'hui même, le Quotidien du Peuple annonce que "les banques chinoises dépassent pour la première fois les établissements américains" (cf article plus bas).
Ceci implique un traitement de choc de la part du capitalisme financier US pour accroître ses profits en prenant davantage de risques.
Dans la foulée, les pays qui dépendent des USA s'en inquiètent.

Plusieurs articles de la presse économique en ont fait leurs gros titres, dont :

Etats Unis : les banquiers saluent le détricotage financier - l'Express

Trump lance la dérégulation de Wall Street - Les Echos

Trump veut réduire la régulation bancaire - La presse

etc.

Ci-dessous dans :

le Figaro :


Donald Trump lance sa réforme pour soulager les banques
Par Pierre-Yves Dugua
Mis à jour le 03/02/2017

Le président américain a signé deux décrets visant à détricoter les règles qui ont encadré la finance après la crise de 2008. Les lobbys bancaires ont salué cette décision.
De notre correspondant à Washington

Donald Trump continue de tenir ses promesses. Sans attendre que le Sénat, où les démocrates, bien que minoritaires, pratiquent une obstruction sans précédent, confirme entre autres son choix de secrétaire au Trésor, le nouveau président américain multiplie les réunions à la Maison-Blanche avec les dirigeants d'entreprises. Le bouillonnant chef d'État est avide d'écouter leurs recommandations pour stimuler l'investissement, l'innovation, la place des femmes dans l'entreprise, l'éducation et la création d'emplois.
Pour certains patrons qui avaient déjà rencontré le président Trump, leur présence régulière aux côtés du nouveau locataire de la Maison-Blanche pose un problème politique. Elon Musk, patron de Tesla, a dû émettre un tweet en vue de corriger l'impression qu'il cautionnait toutes les initiatives du nouveau président.
Après avoir reçu et questionné les dirigeants de géants comme Walmart, General Motors, IBM, Tesla, JP Morgan Chase, Blackstone Group et PepsiCo, Donald Trump a signé de nouveaux décrets vendredi.

«Les trois choses qui limitent notre croissance sont nos réglementations, notre système de taxation et notre infrastructure. Nous nous attaquons à ces trois problèmes simultanément» [Gary Cohn, ancien numéro deux de la banque Goldman Sachs]

L'un ordonne au département du Trésor de revoir la manière dont la réforme bancaire de 2010 doit être appliquée. Baptisée «Dodd-Frank» du nom des législateurs qui l'ont rédigée, cette loi a renforcé la surveillance des banques dans leurs prises de risque, imposé de nouvelles normes prudentielles et crée un Bureau de protection financière du consommateur (CFPB). L'association bancaire ABA a salué une initiative qui «devrait permettre de libérer le pouvoir de l'industrie bancaire» , tandis que le Financial Services Roundtable, le lobby des grandes banques, va travailler avec la nouvelle administration sur des réformes «constructives» .
Sa mission: mieux défendre les droits des particuliers qui empruntent auprès d'établissements financiers après la crise des subprimes. Or ces derniers affirment que le CFPB freine l'offre de crédit, argument repris par les républicains. «“Dodd-Frank” est un désastre, résume l'ancien promoteur immobilier devenu président, dans son style direct. Il est devenu presque impossible de créer une entreprise et pratiquement impossible de développer une entreprise à cause des réglementations en place.»

Inquiétude en Europe

L'offensive contre «Dodd-Frank» est défendue par Gary Cohn, ancien numéro deux de la banque Goldman Sachs, recruté par Donald Trump comme principal conseiller économique.
«Les trois choses qui limitent notre croissance sont nos réglementations, notre système de taxation et notre infrastructure. Nous nous attaquons à ces trois problèmes simultanément» , résumait vendredi Gary Cohn.

Pour l'heure, les détails de l'allégement des restrictions à l'activité bancaire et financière ne sont pas connus. Mais celle-ci sera surveillée de près, de l'autre côté de l'Atlantique, par les banquiers européens, inquiets du déséquilibre que pourrait provoquer une réglementation plus favorable aux établissements financiers américains.

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Il n'y a là aucune surprise puisque le même site signalait la volonté de Trump d'abroger la loi Dodd-Franck dans un article du mois de novembre dernier La réglementation financière dans le collimateur de Trump :

Par Lefigaro.fr avec AFP
Mis à jour le 15/11/2016
Donald Trump promet d'abroger une loi emblématique votée après la crise financière de 2008 mais Wall Street elle-même reste circonspecte sur les intentions du nouveau président républicain. Si Trump affirme vouloir en finir avec le Dodd-Frank Act et dit travailler à le "remplacer par de nouvelles politiques pour encourager la croissance économique et la création d'emplois" , il reste cependant avare de détails sur la manière dont il entend procéder.
La loi Dodd-Frank, réponse de 848 pages de l'administration Obama à la crise financière, régule l'ensemble du secteur financier et a pour objectifs d'éviter une répétition des errements ayant conduit à la banqueroute de la banque Lehman Brothers et de mettre fin au "Too big to fail" (banques trop grosses pour faire faillite).

D'après une source bancaire proche de Donald Trump, le nouveau président envisage de réduire les pouvoirs de l'agence de protection des consommateurs (CFPB), créée par la loi, et affranchir les banques régionales du carcan réglementaire. Il entend également modifier la qualification de SIFI (Systemically Important Financial Institution), attribuée aux établissements posant un risque à l'ensemble du système financier.
Contesté par le secteur pour son manque de transparence, le label SIFI soumet une institution financière à une surveillance accrue et à des minima de capitaux propres importants. Le changement le plus symbolique dans les tuyaux est la disparition, selon cette source, de la règle Volcker, qui limite la spéculation pour compte propre et force les grandes banques à se délester de certains produits financiers spéculatifs mais lucratifs. Depuis sa mise en place, la loi Dodd-Frank a été dénoncée par le secteur financier, qui estime qu'elle l'asphyxie, l'empêche de créer des emplois et de financer l'économie réelle.

Présentée jusqu'à maintenant comme une garantie contre les excès du secteur financier, la loi suscite généralement le soutien de l'opinion publique.
"Changer de discours sur Dodd-Frank ne sera pas simple" , prévient Christopher Whalen, expert chez KBRA. "Il (Trump) sera très prudent en démantelant une loi qui a des côtés positifs pour la protection du système financier et des consommateurs. Ce qu'il a montré jusqu'à maintenant c'est qu'il écoute sa base électorale" , souscrit Gregori Volokhine chez Meeschaert. Pour Richard Bové chez Rafferty, "tout changement de règles doit commencer par la Réserve fédérale. Les individus associés à l'élaboration de ces règles à la Fed doivent partir" .

En attendant, le vent de la dérégulation a conforté en Bourse les actions des banques, déjà dopées par les espoirs d'une remontée des taux d'intérêt. L'indice KBW a gagné 7,5% depuis le 9 novembre, au lendemain de l'élection. A Wall Street, le consensus semble plutôt s'orienter vers une modification de la loi et non son abrogation.
"Il faut un équilibre: Nous ne sommes pas contre la régulation mais nous ne voulons pas qu'elle aille trop loin" , déclare sous couvert d'anonymat à l'AFP un grand banquier. La dizaine de grands banquiers interrogés par l'AFP s'accordent pour dire que la loi Dodd-Frank a permis aux banques américaines d'assainir leurs bilans et d'être plus solides.

"Ce serait approprié de songer à abroger" certains pans de Dodd-Frank "mais pas la loi dans sa totalité" , a déclaré la semaine dernière Lloyd Blankfein, le PDG de Goldman Sachs. Outre le coût d'un abandon de la loi, puisque les banques ont investi des milliards de dollars pour se conformer à la gestion des risques imposée par Dodd-Frank, les grands banquiers américains font valoir que les établissements resteront soumis aux règles internationales telles Bâle 3. Ils veulent également juger sur pièces la nouvelle administration:
"Il ne faut pas oublier que les républicains sont ceux dont le projet en août prévoyait le rétablissement du +Glass Steagall act+" , avertit un grand banquier.
Cette autre loi emblématique des années 1930 a imposé jusque dans les années 1990 la séparation des banques de dépôts et d'investissement.
Elle avait été abrogée par le président démocrate Bill Clinton. Le nouveau président va aussi pouvoir agir sur la réglementation financière par le biais du remplacement de la direction de la SEC, le gendarme de la Bourse américaine. Son actuelle présidente, Mary Jo White, a annoncé lundi qu'elle ne resterait pas à son poste au-delà de la fin du mandat du président Obama

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Sur la Tribune, également en novembre :


Trump, Wall Street et les banques : vers une dérégulation massive
Par Delphine Cuny 09/11/2016


Donald Trump avec le gérant de hedge fund John Paulson au club économique de New York, en septembre dernier. (Crédits : Reuters)

C’est un des rares points sur lesquels il s’est montré constant : le futur président américain veut abolir la loi Dodd-Frank de stabilité financière votée par les Démocrates après la crise des subprimes. Derrière son discours offensif contre Wall Street, le milliardaire est proche des hedge funds.
Hillary Clinton était la candidate préférée du monde de la finance, rassuré par sa personnalité connue et prévisible. Mais pour le vainqueur Donald Trump, la finance n'est pas vraiment son ennemie, même si son discours a pu être ambivalent vis-à-vis de Wall Street, cible de certaines de ses attaques populistes. S'il est un rare point sur lequel il s'est montré constant, c'est son intention de déréguler massivement le secteur bancaire, en bon libéral républicain : il a déclaré à plusieurs reprises son intention de revenir sur la loi Dodd-Frank votée en 2010 par les Démocrates pour préserver la stabilité financière et éviter une nouvelle crise à la Lehman. Il avait ainsi lancé sur Fox News il y a un an :
« Il faut se débarrasser de Dodd-Frank. Les banques ne prêtent plus d'argent à ceux qui en ont besoin. A moi, elles m'en prêtent, je n'en ai pas besoin. Mais si vous avez besoin d'argent pour créer de l'emploi, construire un immeuble ou monter une entreprise, les banques ne sont pas là. Ce sont les régulateurs qui dirigent les banques » .
[ "Ne cassons pas les banques, débarrassons-nous de Dodd-Frank" sur Fox News en octobre 2015, à 4'30]

"Supprimer la réglementation anti-croissance"

Cette loi a créé de nouvelles agences de contrôle, limité les activités spéculatives des banques (à hauteur de 3% des fonds propres) et encadré les produits dérivés (à l'origine de la crise des subprimes). Les banques seraient entravées par la régulation et ce serait une des causes de la faible croissance américaine selon Donald Trump. Son programme économique, peu détaillé, met d'ailleurs l'accent sur la suppression "massive" de la "réglementation anti-croissance" et la mise en place d'un "nouveau cadre réglementaire moderne" . Il a été plus explicite dans une interview à l'agence Reuters au mois de mai dernier.
"Dodd-Frank empêche les banques de fonctionner [...], il faut que ça cesse", a-t-il dit, confiant qu'il serait en faveur de "quelque chose proche d'un démantèlement de Dodd-Frank" .
Le programme officiel adopté par le parti républicain cet été reprenait le principe classique de la dérégulation à la Reagan et l'idée d'une abrogation de la loi Dodd-Frank, en particulier la suppression de la commission de protection des consommateurs créée dans ce cadre.
Le chef de la stratégie de marchés de Natixis Global Asset Management, David Lafferty, indique d'ailleurs dans une note ce mercredi qu'il envisage un assouplissement de la réglementation bancaire, citant la loi Dodd-Frank.

Wall Street, je t'aime, moi, non plus

En revanche, avec Wall Street, les rapports sont plus ambigus et le discours de campagne du candidat républicain a été plus ambivalent. Il a beaucoup critiqué les liens de sa rivale "possédée par Wall Street" avec les grandes banques de la place, qui l'ont grassement payée pour des conférences (675.000 dollars pour trois discours chez Goldman Sachs). En campagne dans l'Iowa, Donald Trump avait déclaré en janvier :
"Je connais Wall Street. Je connais les gens de Wall Street. Nous allons avoir les meilleurs négociateurs au monde, mais en même temps je ne vais pas laisser Wall Street s'en tirer en toute impunité. Wall Street nous a causé d'énormes problèmes. On va taxer Wall Street".
Et le milliardaire de l'immobilier d'assurer qu'il ne se souciait "pas des gars de Wall Street. Je n'accepte pas leur argent" .

Pourtant, quelques mois plus tard, opérant à virage à 180 degrés, Donald Trump s'est rapproché de plusieurs grandes figures de la finance, de l'actionnaire activiste Carl Icahn au gérant de hedge fund John Paulson, qui a fait fortune grâce à l'effondrement du marché des prêts hypothécaires, en vendant à découvert des subprimes. Il a mis en sourdine ses diatribes anti-finance et aurait récolté plus de 5 millions de dollars de l'ensemble du secteur de la finance pour sa campagne, selon l'organisme non partisan Center for responsive politics, qui suit les donations sur son site OpenSecrets.org.


[Les principaux donateurs par secteur selon OpenSecrets.org]

Trump a cependant encore attaqué Hillary Clinton sur ce terrain en septembre, affirmant qu'elle avait touché "100 millions de dollars de Wall Street et des hedge funds ". Le chiffre est un peu gonflé : c'est en réalité 78 millions (mais 105 millions sur l'ensemble finance, assurance, immobilier).

Quant à la taxe sur les hedge funds qu'il a évoquée, sur la plus-value des fonds de capital investissement (carried interest, intéressement à la performance, dont le projet de taxation en France avait été à l'origine de la fronde des "pigeons" en 2012), il n'est pas certain qu'elle soit réellement appliquée, vu la philosophie générale de baisse d'impôts du président élu.

L'impact de Trump sur Wall Street, et l'ensemble des marchés financiers mondiaux, pourrait cependant concerner surtout les taux d'intérêts : il s'est montré très critique à l'égard de Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale, qu'il a dénoncée comme étant "plus politique que Clinton" et maintenant "des taux artificiellement bas" . Paradoxalement, l'incertitude qui s'ouvre d'ici à la prise de pouvoir effective en janvier remet en cause le scénario de la Fed d'une remontée graduelle de ses taux directeurs.

Les banques européennes pénalisées ?

Quid des banques européennes en revanche ? Feront-elles les frais du protectionnisme plaidé par le président élu ? Les marchés financiers s'en inquiètent ce mercredi.
Les négociations en cours sur l'amende de 14 milliards de dollars dont la justice américaine menace Deutsche Bank pourraient être pénalisées : l'action de la banque allemande perdait 3% mais a fini en nette hausse (+3,48%).

Les conséquences d'une présidence Trump sur l'économie mexicaine pourraient être très négatives pour la banque espagnole BBVA, qui y réalise 40% de ses bénéfices, soulignent les analystes de Jefferies, et dans une moindre mesure pour Santander : l'action BBVA a plongé de plus de 5%, Santander de 1,7% avant d'effacer ses pertes en fin de séance.

HSBC, première banque européenne, très exposée au commerce international, pourrait également pâtir de la politique de Donald Trump, qui reste encore assez floue en la matière, même si certains redoutent la remontée des droits de douane et, partant, des guerres commerciales. A court terme, la plupart des banques pourrait souffrir d'un attentisme généralisé sur les marchés et d'un report d'opérations financières.

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Secteur financier : leadership pour les banques chinoises


le Quotidien du Peuple en ligne 03.02.2017 16h43

Les banques chinoises prennent la tête du palmarès « Brand Finance Banking 500 » , non seulement par la base d'actifs mais aussi la valeur financière de la marque, devançant pour la première fois les établissements américains.

Selon un rapport publié mercredi par le cabinet de conseil en affaires basé à Londres, la Banque industrielle et commerciale de Chine (ICBC) s'empare de la première place avec une valeur de marque de 47,8 milliards de dollars, dans la liste des structures financières les plus précieuses, soit une croissance annuelle de 32%.

«Les banques chinoises trustent les premiers rangs à mesure qu'elles grandissent et s'intensifient sur le marché international. La facilitation des transactions internationales stimule les revenus en leur permettant de se bâtir une belle réputation auprès de clients potentiels à travers le monde» , a déclaré le PDG de Brand Finance, David Haigh.
La valeur financière de la marque se base sur les investissements en terme de marketing et crédibilité auprès des clients, du personnel et des actionnaires, font la performance d'une banque.

La valeur totale des établissements chinois représente 258 milliards de dollars, soit 24% de l'ensemble des 500 premières banques mondiales, 1% de plus que les banques américaines agrégées.

En plus de l'ICBC, on retrouve la China Construction Bank et la Banque de Chine avec une croissance respective de 17% et 13%. Harbin Bank a triplé ses revenus en 2016 pour atteindre 811 millions de dollars, devenant l'entité connaissant la progression la plus spectaculaire.

Les banques chinoises ont écrasé ses concurrentes américaines comme Wells Fargo, ancien numéro un mondial. La valeur de la marque entachée par le scandale du faux compte, condamnée à une amende en 2016, a baissé de 6% à 41,6 milliards de dollars.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Guangqi CUI)


Edité le 03-02-2017 à 23:55:36 par Xuan




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Division au sein de la bourgeoisie US - A noter Tesla ne figure pas dans la liste.

Apple, Google, Facebook et consorts attaquent le "décret Trump" en justice

06/02/2017 à 15h21
source http://bfmbusiness.bfmtv.com/monde/apple-google-facebook-et-consorts-attaquent-le-decret-trump-en-justice-1097422.html

Une dizaine d'entreprises de la high tech ont déposé un recours en justice contre le décret signé par le président des États-Unis pour bloquer l'entrée sur le territoire des ressortissants de sept pays majoritairement musulmans.

La Silicon Valley passe à l'offensive. Plusieurs dizaines d'entreprises de high-tech, dont Facebook, Google, Microsoft et Twitter ont déposé une requête en justice contre le décret de Donald Trump limitant l'immigration de pays considérés à risques par le président américain.

Ce document vient en soutien de la procédure en cours visant à contrecarrer l'application du décret du président américain. Signé le 27 janvier et suspendu depuis vendredi par la justice américaine en attendant l'examen d'une plainte des États de Washington et du Minnesota, le décret interdit l'entrée du territoire américain aux ressortissants de sept pays majoritairement musulmans (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie, Yémen).

Un décret accusé "d'infliger des dommages importants au commerce américain"

Déposé dans la nuit de dimanche à lundi devant une Cour d'appel fédérale, le mémoire de 97 signataires représentant des entreprises de high-tech accuse la mesure anti-immigration "d'infliger des dommages importants au commerce américain, à l'innovation et à la croissance" du secteur des affaires.
Le décret altère le recrutement et prive les industries de talents, menace les opérations commerciales et ampute la capacité des entreprises à attirer des investissements aux États-Unis, souligne le mémoire des plaignants dont des extraits ont été diffusés par les médias américains.

Berceau des entreprises de high-tech, la Silicon Valley emploie des milliers d'immigrants et se dit particulièrement touchée par la mesure anti-immigration. Parmi les autres signataires de la requête figurent AirBnb, Dropbox, eBay, Intel, Kickstarter, LinkedIn, Lyft, Mozilla, Netflix, PayPal, Uber et Yelp.

Au cours du week-end, la nouvelle administration républicaine avait fait appel devant la même Cour de la suspension de l'application de son décret, décidée vendredi. Depuis, ce tribunal croule sous des dizaines de requêtes, à l'instar de celle formulée par les patrons américains de la Silicon Valley qui avaient déjà critiqué dans le passé le décret de Donald Trump.
Parmi elles, figure celle d'un groupe de personnalités du parti démocrate aux États-Unis, dont les ex-secrétaires d'Etat John Kerry et Madeleine Albright. Il a demandé lundi à la Cour d'appel fédérale de poursuivre le blocage du décret migratoire du président Donald Trump.

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Les Etats-Unis et la Chine "ne peuvent pas se permettre un conflit"


le Parisien 08 février 2017


La Chine et les Etats-Unis auraient tous deux beaucoup à perdre d'un conflit mutuel, a déclaré mercredi Pékin, [le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, le 7 février 2017 à Canberra, lors d'une visite en Australie] à l'heure où Washington durcit ses avertissements sur les différends territoriaux en mer de Chine méridionale.

"Tous les responsables politiques sérieux reconnaissent clairement qu'il ne saurait y avoir un quelconque conflit entre la Chine et les Etats-Unis" , a martelé Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères, lors d'une visite en Australie.
"Les deux pays seraient perdants et ils ne peuvent certainement pas se permettre ça" , a-t-il ajouté, selon des propos rapportés par la télévision australienne ABC.
Pékin revendique la majeure partie de la mer de Chine méridionale, mais des nations riveraines (Philippines, Vietnam, Brunei, Malaisie) ont des prétentions concurrentes sur des îlots de cette zone, riche en ressources et couloir maritime stratégique du commerce mondial.

Pour affirmer sa souveraineté, la Chine mène des travaux de "remblaiement" pour agrandir des îlots qu'elle contrôle et y construire des ports, des phares et des pistes d'atterrissage.

Or la Maison Blanche, trois jours après l'investiture du nouveau président Donald Trump, a lancé de stridents avertissements à Pékin sur la mer de Chine, rappelant que les Etats-Unis "défendront les intérêts internationaux" .

Le nouveau secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a, lui, agité la menace d'un blocus pour empêcher l'accès de la Chine aux îles contestées. Ce qui pourrait, a dénoncé la presse chinoise, provoquer un "affrontement militaire" .

De même, lesecrétaire à la Défense de Donald Trump, James Mattis, a réaffirmé que le microscopique archipel des Senkaku en mer de Chine orientale, contrôlé par Tokyo mais revendiqué par Pékin, était couvert par l'alliance militaire entre les Etats-Unis et le Japon.

Pour autant, M. Wang a estimé que les relations sino-américaines avaient déjà "surmonté toutes sortes de difficultés" au cours des décennies.

Après un entretien avec son homologue chinois, la chef de la diplomatie australienne Julia Bishop a pour sa part appelé Pékin à "jouer un rôle responsable et à respecter l'ordre fondé sur le droit international" en mer de Chine méridionale, selon ABC.

Manille se montre plus pessimiste: le ministre philippin de la Défense, Delfin Lorenzana, a confié mardi à l'AFP redouter que Pékin n'édifie des constructions sur un récif proche des côtes philippines dans les eaux âprement disputées, ce qui serait selon les Philippines "inacceptable" .

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La Chine met en garde Trump contre une guerre en Asie


asyalist
La guerre entre les États-Unis et la Chine aura-t-elle lieu ? Ce n’est pas réaliste aux yeux de Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères, qui a tout de même pris la peine de le rappeler lors de sa visite en Australie.
Début février au Sénat, le secrétaire d’État américain Rex Tillerson avait agité la possibilité de « bloquer » l’accès de Pékin à ses propres îles poldérisées en mer de Chine méridionale. Depuis, les Chinois s’appliquent à minimiser les perspectives d’un conflit qui « mènerait à l’échec » . En espérant « faire entendre raison » à Donald Trump sur le respect des intérêts chinois. Réaliste ?

« Révisez vos cours d’histoire sur la Seconde Guerre mondiale ! » Ce mardi 7 février, c’est une leçon que Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères, a voulu adresser au mauvais élève Trump depuis Canberra où il est en visite officielle.
Précis, le diplomate a rappelé la Déclaration du Caire de 1943 et celle de Potsdam en 1945 : « le Japon doit retourner à la Chine tout le territoire qu’il lui a pris » , rapporte Channel News Asia
C’est que les Chinois n’ont toujours pas digéré les propos du secrétaire d’État américain Rex Tillerson. « Pékin ne devrait pas avoir accès aux îles qu’il a construites en mer de Chine du Sud » , avait déclaré l’ancien patron d’ExxonMobil lors de son audition de confirmation au Sénat le 1er février dernier. Sous-entendu : les États-Unis pourraient « bloquer » la Chine dans la zone, militairement s’il le faut.

Certes, les Chinois ont été sensibles aux dires du secrétaire américain à la Défense James Mattis, en visite à Tokyo samedi dernier : « La diplomatie est la priorité en mer de Chine méridionale. » Mais la Chine veut mettre les choses au clair le plus vite possible et minimiser toute perspective de guerre avec les Américains.
« Il ne peut pas y avoir de conflit entre la Chine et les États-Unis. Les deux parties ne peuvent pas se le permettre » , a ainsi prévenu Wang Yi, indique le Straits Times. Pour le diplomate, une telle éventualité serait un « échec » .

Cependant, la question obsédante pour la Chine est plus profonde : Trump accepte-t-il la réalité en Asie orientale ? C’est ce que demande le quotidien nationaliste Global Times dans un éditorial. Le milliardaire américain n’a pas encore de politique claire sur la Chine ni sur l’Asie de l’Est, reproche le journal. Et l’alliance forte de Washington avec le Japon et la Corée du Sud « n’aidera pas à faire face à une Chine montante » .

Du côté américain aussi, la politique chinoise de Trump inquiète, souligne le South China Morning Post. La crainte émane d’un rapport signé par d’anciens hauts-diplomates américains sous les administrations démocrates et républicaines. Avant son investiture, rappellent-ils, Donald Trump s’est montré « ouvert aux négociations » sur la « politique d’une seule Chine » .
Une décision qui pourrait « déstabiliser l’Asie-Pacifique » et rendre Taiwan « plus vulnérable » . Soucieux de faire pression sur Pékin pour réduire son excédent commercial avec Washington, Trump n’a pas pris conscience du « danger » d’abandonner la reconnaissance d’une seule Chine avec Pékin pour capitale, jamais remise en cause par Washington depuis 1979.
Ainsi, l’initiative de Trump pourrait porter atteinte à la position-même des États-Unis en Asie-Pacifique. Trump devrait donc « soutenir la diplomatie » en mer de Chine du Sud, tout en maintenant une double présence navale et aérienne active pour éviter une éventuelle offensive de Pékin.

Par Joana Hiu

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Trump écrit à Xi Jinping, dit espérer une "relation constructive"


09/02/2017 zonebourse

Donald Trump a écrit une lettre à son homologue chinois Xi Jinping, dans laquelle il dit vouloir développer avec lui une "relation constructive" qui profite aussi bien aux Etats-Unis qu'à la Chine, a annoncé mercredi la Maison blanche.

Le président américain a multiplié les attaques contre la Chine pendant la campagne électorale et depuis son arrivée à la Maison blanche, critiquant pêle-mêle la politique commerciale et monétaire de Pékin et ses ambitions territoriales en mer de Chine.

Dans sa lettre, Donald Trump remercie Xi Jinping pour sa lettre de félicitations le jour de son inauguration et souhaite au peuple chinois une Année du Coq prospère, précise la Maison blanche dans un communiqué. (Eric Walsh; Tangi Salaün pour le service français) )


Edité le 09-02-2017 à 07:19:35 par Xuan




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marquetalia
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Les Etats unis ne pourront pas endiguer la formidable et inexorable poussée de la Chine Population qui va installer une base navale en Namibie,à Walvis Bay

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Donald Trump reconnaît le principe de la "Chine unique" et apaise Pékin

10/02/2017 à 21h26


Après avoir agacé la république populaire de Chine en prenant contact avec Taïwan il y a deux mois, Donald Trump a rassuré le président Xi Jinping en reconnaissant le "principe de la Chine unique" lors d'un entretien téléphonique ce jeudi.

Deux mois après un coup de fil retentissant avec Taïwan, Donald Trump a apaisé la Chine en assurant à son homologue Xi Jinping qu'il respecterait le "principe de la Chine unique" interdisant tout contact diplomatique entre des pays étrangers et le frère ennemi taïwanais. Lors d'un entretien téléphonique, "les deux dirigeants ont discuté de nombreux sujets et le président Trump a accepté, à la demande du président Xi, de respecter le principe d' 'une seule Chine' " , a indiqué ce jeudi la Maison Blanche.

Cette conversation, la première entre les deux hommes depuis l'investiture de Donald Trump, a été "très très chaleureuse", a souligné ce vendredi le président américain lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe en visite à la Maison Blanche. "Nous sommes dans le processus de très bien nous entendre, et je pense que cela bénéficiera beaucoup au Japon", a déclaré le chef d'Etat américain.

La Chine assure que les "deux chefs d'Etat ont hâte de se rencontrer le plus tôt possible"

L'île de Taïwan est coupée politiquement du reste de la Chine depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Le territoire se gouverne seul mais n'est pas reconnu par l'ONU. La Chine interdit donc à tout pays avec lequel elle a des relations diplomatiques d'en avoir simultanément avec Taïwan: c'est le principe de la "Chine unique". Washington a ainsi coupé ses liens en 1979 avec Taïwan et reconnu le régime communiste de Chine continentale comme l'unique autorité légitime chinoise.

"Xi Jinping salue la réaffirmation par Donald Trump de l'adhésion du gouvernement américain au principe de la Chine unique" , a réagi vendredi le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué. "Les deux chefs d'Etat (...) ont hâte de se rencontrer le plus tôt possible" , a-t-il noté.

Donald Trump avait envoyé une lettre à Xi Jinping

Dans un entretien au quotidien Wall Street Journal en janvier, Donald Trump avait indiqué être prêt à remettre en cause le principe, estimant que "tout était sur la table, y compris la Chine unique" . Le principe n'est "pas négociable" , avait alors rétorqué Pékin. Après son élection, mais avant son investiture, Donald Trump avait également irrité la Chine en acceptant un appel téléphonique de la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen. La presse d'Etat chinoise avait alors dénoncé son "inexpérience".

Le ton a changé. La Maison Blanche avait annoncé ce mercredi que le chef de l'Etat américain avait envoyé à Xi Jinping, à l'occasion du Nouvel an chinois, une lettre dans laquelle il souhaitait une "relation constructive" entre les deux pays, après les accès de tension survenus depuis son élection.

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marquetalia
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   Posté le 13-02-2017 à 21:29:52   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

Les medias ont,pour Nouvel an,fait allusion aux voeux du président chinois au même rang que ses homologues américain,allemand ou russe,signe que Pékin ne compte plus pour du beurre et s est hissé au rang de superpuissance.a noter que la Chine Populaire installe une base à Sao Tome e Principe

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Xuan
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   Posté le 08-02-2018 à 20:52:31   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

L'obsession de Washington pour le protectionnisme lui fera perdra des guerres commerciales, selon un chercheur américain


Publié le 2018-02-07


BEIJING, 7 février (Xinhua) -- A cause de l'obsession de l'administration Trump pour le protectionnisme et ses mesures commerciales contre des pays tels que la Chine, les Etats-Unis passent à côté des causes profondes de leur déficit commercial et ne sortiront probablement pas vainqueurs des guerres commerciales, a récemment mis en garde l'économiste américain Stephen Roach.

Dans un article intitulé "Comment perdre une guerre commerciale" publié le 26 janvier, ce chercheur à l'université de Yale estime que l'approche protectionniste adoptée par les Etats-Unis "pourrait très bien déclencher des mesures de représailles qui ne feront qu'exacerber le calvaire des consommateurs aux abois de la classe moyenne américaine" .
"C'est exactement de cette façon que les guerres commerciales commencent" , souligne-t-il.

M. Roach note que la Chine est une cible claire. Le 23 janvier, Washington a annoncé une série de mesures douanières sur les importations de panneaux solaires et de lave-linge au nom de l'obsolète article 201 de la loi sur le commerce de 1974. Cette initiative vise principalement la Chine et la Corée du Sud.

Ces mesures pourraient toutefois entraîner la défaite des Etats-Unis dans une guerre commerciale, avertit l'économiste en énumérant trois raisons. Premièrement, les droits de douane sur les panneaux solaires et les lave-linge sont "totalement contraires aux changements en profondeur des chaînes d'approvisionnement mondiales des deux industries" , relève-t-il.
Deuxièmement, les politiques protectionnistes de M. Trump représentent une grave menace pour "les besoins de financements externes déjà colossaux de l'Amérique, faisant pression sur les taux d'intérêt américains, le taux de change du dollar, ou les deux" .
L'emphase de l'administration Trump sur le déséquilibre commercial avec la Chine fait "qu'il passe à côté des forces macroéconomiques bien plus larges qui ont donné naissance à un déficit commercial multilatéral américain avec 101 pays" , souligne M. Roach.

En plus de cela, les partenaires commerciaux de l'Amérique pourraient répondre en lançant des contre-mesures, qui mettraient "en danger la croissance économique américaine soutenue par les exportations" .

Il cite ainsi deux exemples. Etant donné que la Chine est le troisième plus grand marché à l'export des Etats-Unis, les droits de douane que pourrait imposer Beijing en représailles pourraient nuire aux principales exportations américaines vers la Chine, comme le soja, les avions, les machines et les pièces détachées automobiles. La Chine pourrait également réduire l'achat de bons du Trésor américain, ce qui affecterait sérieusement leur prix.

Les consommateurs américains sentent déjà l'impact. Le groupe sud-coréen LG Electronics, grand fournisseur étranger de lave-linge, a ainsi annoncé une augmentation de 50 dollars par unité en réponse à la hausse des droits de douane.
Les guerres commerciales sont toujours pour les perdants. C'est peut-être la plus grande ironie pour un président qui a promis de faire de l'Amérique "le grand gagnant" .

Des promesses tout aussi creuses avaient été formulées en 1930 par le sénateur Reed Smoot et le représentant Willis Hawley. Elles avaient conduit à une loi protectionniste qui a eu pour effet d'exacerber la Grande Dépression et de déstabiliser l'ordre international.

Hélas, l'une des leçons les plus douloureuses de l'histoire moderne semble avoir déjà été oubliée.

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Xuan
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   Posté le 23-04-2018 à 18:32:02   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Une manifestation des contradictions du système capitaliste ici, où la hausse des taux d'intérêt de la FED entrave le commerce extérieur par le renchérissement du dollar, et ceci au moment même où la balance commerciale US creuse son déficit.

http://www.atlantico.fr/decryptage/vers-perilleuse-bataille-entre-trump-et-fed-jean-paul-betbeze-3371565.html#Tz6AwjltevWwTPLc.99


Vers une périlleuse bataille entre Trump et la Fed ?


Trump contre Powell ? Du jamais vu, qui choquerait profondément les marchés, au risque de faire baisser le dollar et monter les taux longs ! Mais ce qui se passe aux États-Unis, depuis quelques mois, est déjà du jamais vu, dira-ton. Oui, mais cette fois c’est le dollar qui est en jeu.

Tout se prépare en effet pour que la Fed (la banque centrale américaine) monte ses taux le 2 mai, puis deux autres fois cette année, face à la force de la reprise américaine et à l’accélération en cours de l’inflation. Trois mesures de l’inflation confirment en effet la nouvelle. L’inflation sous-jacente, hors nourriture et énergie, monte de 2,9% sur les trois derniers mois (annualisés) et de 2,1% sur un an. Les prix à la production montent de 3% sur un an et de 3,5% sur les trois derniers mois (annualisés).
Les prix à la consommation augmentent de 2,4% sur un an (même si mars enregistre une baisse de 0,1%, pour des raisons liées alors au prix de l’énergie).

Au total, les taux courts américains, actuellement à 1,5-1,75% passeraient ainsi à 2,5% en fin d’année. Les marchés financiers commencent à se tendre, mais ils n’ont pas tout intégré, puisque les taux à deux ans sont encore à 2,4% et ceux à dix ans à 2,9%. « Normalement », ils devront monter, ce qui pèsera sur la bourse. Et s’ils ne montent pas, alors la courbe des taux se renversera, les taux longs étant plus bas que les taux courts, ce qui voudra dire que les investisseurs sont inquiets et voient une récession ! Ce qui pèsera encore plus sur la bourse.
Ajoutons que, pendant ce temps, les taux courts japonais resteraient à -0,1% et ceux de la zone euro à 0%. Jamais l’écart de rémunération ne sera aussi élevé, ce qui renforcera le dollar.

Mais c’est l’inverse de ce que veut Donald Trump : une croissance au-delà de 3% avec un taux de chômage qui irait vers 3,5%, grâce à des taux bas qui soutiendront la croissance et la bourse, et un dollar faible qui aidera les exportations et freinera les importations !

Trump contre Fed ? C’est inévitable, non seulement parce que Donald Trump n’aime pas qu’on lui résiste, pire qu’on soit indépendant de lui (ce qui est la nature du Poste de Président de la Fed, occupé actuellement par Jerome Powell), pire encore qu’on aille contre lui. Or c’est bien ce qui se passe entre la stratégie de soutien à la croissance qu’il mène et qui conduit à la surchauffe, et la politique de lutte contre l’inflation que mène la Fed. Son double mandat est impératif : le plus d’emploi possible compatible avec la stabilité des prix (autour de 2%). Le plus d’emploi, on y est ; la stabilité des prix, on s’en éloigne.

Donald Trump a commencé les hostilités par un tweet le 16 avril : « La Russie et la Chine jouent au jeu de la dévaluation alors que les États-Unis continuent à monter leurs taux d’intérêt ? Pas acceptable ! » Qu’est-ce donc qui n’est « pas acceptable » : la dévaluation du Rouble ou du Yuan, la montée des taux US, les deux ?
Déjà, Peter Navarro, le Conseiller commerce du Président Trump avait indiqué sur CNBC qu’il était « un peu troublé quand la Fed annonçait trois hausses de taux avant la fin de l’année » . En mars, Steven Mnuchin Secrétaire au Trésor avait précisé qu’il respectait l’indépendance de la Fed et « pensait » qu’elle était soucieuse de croissance… « donc » qu’elle ne la réduirait pas (en montant trop les taux) ! Avant sa prise de poste comme Economiste du Président, Larry Kudlow indiquait sur Fox News que, selon lui, plus de croissance ne causerait pas d’inflation, la courbe de Phillips, liant chômage à inflation n’existant pas, toujours selon lui.

Or, dans une récente conférence, le 6 avril à Chicago, Jerome Powell a repris cette courbe de Phillips, qui est en fait la base de la politique monétaire de la Fed ! Et Robert Kaplan, Président de la Fed de Dallas, a précisé lundi 16 avril qu’il ignorerait d’éventuelles pressions.
De fait, la Fed est habituée aux critiques des politiques et du Congrès. Le Président l’influence en nommant ses responsables, qui doivent être approuvés par le Sénat. Actuellement, sur sept postes du Board, un seul vient de l’ancienne administration et est clairement démocrate (Mme Lael Brainard).

Jerome Powell préside, républicain modéré. Son vice-président chargé de la supervision financière est aussi un républicain modéré. Richard Clarida, économiste prévu au poste de vice-président, est aussi un républicain modéré, tout comme Michelle Bowman (régulatrice qui vient de la Fed du Kansas). Sur sept postes prévus au Board des Gouverneurs, cinq sont républicains, une démocrate et deux sont à pourvoir. Ce devrait suffire pour accompagner au mieux la politique de Donald Trump !

Sauf si Donald Trump en rajoute : nouvelles baisses d’impôts et dépenses publiques, autrement dit s’il cherche la bagarre. Il a, déjà, envoyé ses messagers et ses tweets : les risques de collision sont donc considérables, bien plus financiers que politiques.

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   Posté le 20-08-2018 à 22:35:18   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Etats-Unis: la guerre commerciale sera "défavorable" pour une majorité d'économistes US


Par Challenges.fr
http://www.challenges.fr/monde/etats-unis/etats-unis-la-guerre-commerciale-menee-par-donald-trump-face-a-la-chine-sera-defavorable-pour-une-majorite-d-economistes-us_607707

le 20.08.2018 à 07h55

L'administration Trump entend mettre en place dès jeudi 23 août une nouvelle vague de taxes sur les importations de produits chinois. Pour une écrasante majorité d'économistes du secteur privé aux Etats-Unis, cette politique commerciale agressive aura des conséquences "défavorables" pour l'économie du pays.

Une majorité d'économistes du secteur privé aux Etats-Unis estime que la guerre commerciale menée par l'administration Trump aura des répercussions défavorables pour l'économie américaine.
AFP - MANDEL NGAN

Une écrasante majorité d'économistes du secteur privé aux Etats-Unis estiment que l'actuelle politique commerciale qui fait grimper les tarifs douaniers a des conséquences défavorables pour l'économie américaine, selon une enquête réalisée par la National Association for Business Economics (NABE) et publiée lundi 20 août.
L'administration Trump entend mettre en place dès jeudi 23 des taxes douanières de 25% sur une deuxième tranche de 16 milliards de dollars de produits chinois après avoir déjà taxé début juillet pour 34 milliards de dollars d'importations venant de Chine.
Pékin entend infliger des représailles.
"Plus de 90% des personnes interrogées considèrent que les tarifs actuels et les menaces de nouveaux tarifs ont un impact défavorable pour l'économie américaine" , a indiqué le vice-président de la NABE Kevin Swift. Ils craignent aussi des dommages pour l'économie si les Etats-Unis devaient sortir du pacte de libre-échange Aléna, qui est actuellement en renégociation avec le Canada et le Mexique.

Le déficit budgétaire américain gonfle

Déjà le Livre beige de la Fed avait mi-juillet relevé l'inquiétude autour des taxes douanières qui se répandait parmi les industriels américains alors que plusieurs matériaux, comme l'acier, le bois, voient leurs prix augmenter. L'enquête bisannuelle de la NABE qui a interrogé 251 économistes montre par ailleurs que les acteurs économiques sont très partagés sur les effets de la relance budgétaire, provoquée par les réductions d'impôts et les augmentations de dépenses de l'administration Trump. "Sept économistes du secteur privé sur 10 pensent que la politique budgétaire est trop stimulante", a affirmé Jim Diffley, qui supervise l'enquête et qui est d'IHS Markit. Ils n'étaient que 52% à le penser en février.

Une large majorité, 80%, estime que la politique budgétaire devrait viser à réduire la part du déficit budgétaire par rapport au PIB. Les réductions d'impôts, qui ont fait notamment passer le taux de l'impôt sur les sociétés de 35% à 21%, et les augmentations de dépenses devraient faire gonfler le déficit budgétaire américain à mille milliards de dollars d'ici deux ans, soit plus de 5% du Produit intérieur brut (PIB), selon le Bureau du Budget du Congrès (CBO). Il prévoit pour 2018 un déficit de 804 milliards de dollars, soit 4,2% du Produit intérieur brut (PIB).
(Avec AFP)


Edité le 20-08-2018 à 22:35:56 par Xuan




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   Posté le 09-11-2018 à 22:49:35   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Sur le blog les Crises


La guerre financière asymétrique et l’effet de levier radical des États-Unis – Qu’est-ce que cela augure ? Par Alastair Crooke


Source : Strategic Culture, Alastair Crooke,


La guerre financière asymétrique et l’effet de levier radical des États-Unis – Qu’est-ce que cela augure ?

Il semble que les dirigeants chinois aient conclu que l’administration Trump est déterminée à utiliser tout son spectre d’influence radicale pour entraver la Chine en tant que rivale et raviver sa propre domination mondiale – Xi semble prévoir une longue lutte pour sa position dans l’avenir mondial : une lutte qui se jouera sur le plan géopolitique (dans la lutte dans la mer de Chine du Sud, en Corée du Nord, à Taïwan et en ce qui concerne la BRI [Belt and Road Initiative, ou la ceinture et la route, ou nouvelle route de la soie, NdT]), tout autant que sur le plan des relations internationales. Si tel est le cas, il existe un risque réel que la « bousculade » dégénère spontanément en affrontement militaire, limité et maîtrisé ou non.

Xi a fondamentalement raison. Jusqu’à récemment, Washington souscrivait à la conviction culturelle occidentale de l’itinéraire linéaire du « progrès » historique – c’est-à-dire que l’introduction du marché libéral économique à l’occidentale, sous Deng Xiaoping, faisait partie d’un inévitable voyage chinois vers une liberté économique et politique toujours plus grande (c’est-à-dire qu’ils deviendraient comme « nous »).

Mais Washington DC a eu son « point de basculement ». Il a glissé vers une compréhension très différente. En effet, les réformes économiques libérales de la Chine visaient à restaurer la primauté et le pouvoir économiques mondiaux de la Chine – et non pas à « émanciper l’individu » sur le mode occidental de pensée. Dans ce contexte, il était logique pour la Chine de rester docile et sage au sein de l’ordre mondial – tant qu’elle restait sur la bonne voie pour devenir le numéro un mondial, en 2049 (année du centenaire du Parti communiste chinois).

Mais, comme tous les convertis tardifs du « chemin de Damas » [expression tirée de la tradition chrétienne qui signifie : « Trouver sa voie », c’est-à-dire renoncer à ses anciennes idées et en adopter de nouvelles que l’on va défendre passionnément, NdT], les élites de la politique étrangère américaine sont devenues de fervents prosélytes de cette même « menace » chinoise. La question se pose donc : est-il plus logique pour la Chine de poursuivre sa politique instinctive de ne pas affronter les États-Unis, surtout si Trump est connu pour maintenir la pression, ne jamais reculer, et toujours doubler la mise ? Comment la Chine peut-elle, elle aussi, maintenir sa position « paisible » si Trump monte la pression dans la mer de Chine du Sud, ou en Corée du Nord, ou décide d’adopter Taïwan comme « cause démocratique » ? Xi ne le peut pas.

La Russie, d’autre part, voit un président américain dans une position extrêmement défensive – un partisan de longue date des bonnes relations avec la Russie, mais dont la vulnérabilité persistante à l’hystérie « russe » le pousse à affûter ses références anti-russes au point de devenir plus royaliste que le roi (plus « dur avec la Russie » que les russophobes), plus néocon, que les néoconservateurs. Avec des rafales de sanctions écrasantes à l’encontre de la Russie déjà en cours d’élaboration au Congrès (dont le président américain n’a guère la possibilité de limiter l’application), la Russie doit elle aussi se préparer à une longue période d’érosion économique. La profondeur de la crise américaine est telle que le président Poutine (comme tout le monde) ne peut pas deviner comment tout cela pourrait finir.

Pour l’Europe, l’Iran, la Turquie, le Pakistan et le Venezuela, les perspectives sont similaires : ce sera une période au cours de laquelle les États-Unis mobiliseront tous les moyens dont ils disposent pour rétablir la primauté mondiale américaine et pour aligner tout le monde sur leur programme général. Trump fait monter la pression – dans l’intention, semble-t-il, d’obtenir la première capitulation, ou fissure politique, d’ici novembre. Mais si ça n’arrive pas ?

Le « marché » (à quelques exceptions près) considère la victoire de l’Amérique dans la guerre commerciale comme certaine : les États-Unis sont de loin le marché de consommation dominant et, par conséquent, cela nuit d’autant plus aux partenaires commerciaux américains qui en sont exclus – ce qui signifie aussi que les taxes douanières de rétorsion imposées par les autres feront moins mal (car les exportations américaines vers les pays tiers sont dans la plupart des cas moindres).

Pour des États comme la Chine, ses exportations vers les États-Unis sont au moins le double en valeur des exportations américaines, et ce sont donc les États-Unis qui disposent d’un effet de levier (selon la Maison-Blanche), car les États-Unis ont deux fois plus de possibilités que la Chine d’imposer des droits à l’importation. En outre, les États-Unis utilisent l’hégémonie du dollar américain (c’est-à-dire la guerre des changes) pour créer un dollar artificiellement fort – ce qui affaiblit les marchés émergents et affaiblit en même temps leur effet de levier (à mesure que leurs dettes et intérêts libellés en dollars américains deviennent élevés par rapport à leur monnaie nationale).

Cette vision de la guerre commerciale par le « marché » est en quelque sorte le miroir de la vision militaire américaine du temps. Les États-Unis ont de loin la plus grande armée ; ils peuvent surpasser tout le monde (sauf la Russie), donc quiconque conteste les États-Unis est forcément un « perdant » (c’est ce qu’on suppose). En effet, les États-Unis peuvent commencer leurs guerres, et ils le font, par une démonstration habile de leur capacité de destruction qui frappe l’adversaire. Mais qu’est-ce qu’on fait alors ? Alors, l’armée américaine ne semble pas avoir de réponses aux phases suivantes : Il s’enlise, puis se retrouve perdant face à des représailles asymétriques. Sa seule réponse est la guerre « sans finé.

Alastair Macleod, du Mises Institute, laisse entendre qu’un tel optimisme du marché est une erreur :

« Les commentaires selon lesquels la Chine est en difficulté à cause des tarifs douaniers et qu’elle est minée par la force du dollar ne sont pas à la mesure du problème. La géopolitique domine ici. Les succès occasionnels de l’Amérique dans l’attaque du rouble et du yuan ne sont plus que des victoires à la Pyrrhus éphémères. Elle n’est pas en train de gagner la guerre des devises contre la Chine et la Russie. La Chine ne s’est pas détournée de ses objectifs stratégiques de devenir, en partenariat avec la Russie, la superpuissance eurasienne, hors de portée de l’hégémonie américaine. »

La Russie et la Chine sont déterminées à jouer – et à gagner – à long terme. Les deux États sont en train de sonder Washington (avant novembre) pour savoir si, selon les mots du porte-parole de Poutine, il y a « un terrain d’entente, et essayent de comprendre si c’est possible ou non – et si l’autre partie serait disposée ou non ». Pékin étudie également la question de savoir si Trump est prêt à transiger sur une sorte d’accord commercial de relations publiques qui sauverait la face – avant les élections de mi-novembre – ou non. Cette façon de « tâter le terrain » ne doit pas être interprétée à tort comme une faiblesse ou une volonté de capituler. Ces États font simplement preuve de la « diligence requise » avant que les événements ne les amènent à l’étape suivante du conflit, où les risques seront plus graves.

Ce qui est moins remarqué – parce qu’il n’y a pas eu de « cri d’alarme » – c’est à quel point les préparatifs pour la phase suivante se sont progressivement déroulés (depuis quelque temps). Des petits pas, peut-être, mais d’une grande importance. Parce que les plates-formes de lutte contre les brimades financières américaines se mettent en place à un rythme accéléré, en particulier depuis que Trump a commencé à sanctionner « le monde ».

Et ce vieil axiome est le premier point à saisir : « Chaque crise est aussi une opportunité ». Et le fait que Trump agace et sanctionne « le monde » est en train de catalyser un puissant rejet. Lorsque l’Amérique sanctionne « le monde », c’est une « affaire facile » pour la Chine et la Russie de pousser les autres à la dé-dollarisation et au commerce dans des devises locales (autres que le dollar). Et c’est ce qui se passe. C’est presque « fait » en ce qui concerne le pétrole. L’avènement de la Bourse des contrats à terme de Shanghaï a symboliquement marqué le début du renversement du monde de Bretton Woods (les États du Golfe étant susceptibles de succomber à l’inévitable, le moment venu).

Le « marché » considère la vente de la dette du gouvernement américain (bons du Trésor américain) par la BPC [Banque populaire de Chine, NdT] comme l’épée de Damoclès chinoise suspendue au-dessus des États-Unis ; mais en même temps, le « marché » croit que la Chine ne fera jamais une telle chose – car elle réduirait la valeur de ses avoirs. Ce serait contraire à l’intérêt de la Chine. (On ne se demande jamais, cependant, pourquoi la Chine devrait vouloir ces avoirs – au final – si la Chine se voit interdire, par les États-Unis, d’acheter des actifs libellés en dollars avec ses dollars américains).

La Chine a toujours hésité à perturber les marchés – c’est vrai. Mais, il se peut que le « marché » interprète mal le « plan de guerre » de la Chine. On pourrait s’attendre à ce que le seul recours de la Chine soit de vendre des bons du Trésor américain (comme la Russie vient de le faire). Mais, comme d’habitude, ce serait le « marché » qui se tournerait vers la vision à court terme des possibilités de la Chine. Cependant, la Chine est clairement en train de jouer le long terme. Rappelez-vous ce que le major-général Qiau Liang a dit en 2016 : « Les États-Unis ont besoin d’un important “rendement du capital” pour soutenir la vie quotidienne des Américains et l’économie américaine. Dans de telles circonstances, [toute nation qui] bloque le retour du capital aux États-Unis est l’ennemi des États-Unis. Pour contenir efficacement les États-Unis, les autres pays réfléchiront davantage à la façon de couper les flux de capitaux vers les États-Unis tout en formulant leurs stratégies. »

Et ce que la Chine peut faire – et ce qu’elle fait – avec ces actifs en dollars américains, c’est de les déployer d’une autre façon importante. Il ne s’agit pas de les vendre, mais plutôt de les utiliser – sans fanfare – pour soutenir ses principaux alliés, dont les monnaies font l’objet de raids périodiques et concertés de Wall Street : c’est-à-dire que la Chine soutient tranquillement la Turquie et l’Iran (plus par l’achat de son brut, dans ce dernier cas). Ainsi, la Chine subvertit discrètement, et sape la carte du dollar fort de Trump qui est destinée à forcer la Turquie et l’Iran à capituler. C’est une guerre financière asymétrique pour le long terme.

Ces deux États (avec le Pakistan) sont des plaques tournantes clés de l’initiative ‘Belt and Road’, mais plus encore, ils sont des éléments directement stratégiques importants pour la sécurité nationale de la Chine. La Chine est très préoccupée par les musulmans, les Turcs, les Ouïghours de la province du Xinjiang, dont des milliers se battent déjà comme djihadistes en Syrie. La Chine ne veut pas que ces derniers lui soient rendus et ne veut pas non plus que les musulmans se radicalisent en Chine ou dans les États situés à l’ouest de la Chine.

Le Président Erdogan a joué un rôle important dans leur radicalisation. Ils veulent qu’Erdogan arrête de jouer avec les populations turcophones, dans et près de la Chine, en échange de quoi, la Chine soutient la Livre. De même, l’économie chinoise est vulnérable face à la fermeture du détroit de Malacca par les États-Unis. Pour pallier cette vulnérabilité, la Chine a besoin du Pakistan et de son ‘corridor’ jusqu’au port de Gwadar. Et l’Iran est absolument essentiel à la sécurité nationale de la Chine et de la Russie.

Nous voyons donc la Chine et la Russie assembler discrètement le tissu d’une ceinture dé-dollarisée, dotée d’un système d’échange de devises et de crédit en Asie centrale – en opposition à la tentative des États-Unis de la briser. La Russie, qui a déjà largement dé-dollarisé son économie, a pour rôle particulier de veiller à ce que l’Europe ne soit pas perdue en tant que marché de la ceinture et de la route par les brimades de Trump, et que son objectif de reprendre la domination énergétique ne reste qu’une ‘aspiration’.

L’ensemble de ces mini-étapes quantitatives représente une diminution qualitativement significative de l’utilisation du dollar, en dehors de la sphère domestique américaine. Son étendue, au-delà de la patrie américaine, est en train d’être découpée en tranches de salami. Il ne faut pas sous-estimer l’importance de ce fait – les États-Unis jouissent du niveau de vie élevé qu’ils ont parce qu’ils peuvent acheter des biens bon marché, payés en papier (monnaie fiduciaire) sur la dette américaine, que d’autres sont obligés de détenir, afin de pouvoir négocier dans la monnaie de réserve mondiale. Le niveau de vie des Américains est en effet subventionné par le reste du monde.

Elle ne peut se permettre les moyens militaires dont elle dispose que parce qu’elle peut – contrairement à n’importe quel autre État – enregistrer des déficits budgétaires pour payer ses forces militaires surdimensionnées, de manière capricieuse et sans souci, puisque les étrangers (jusqu’à présent) continuent simplement à combler le déficit budgétaire.

L’Amérique dispose en ce moment d’un levier financier radical, précisément en raison de la « force du dollar ». Ne vous y trompez pas. Ce n’est pas seulement le résultat des taux de hausse de la Fed : Trump le comprend bien : « L’argent afflue dans notre cher DOLLAR comme jamais auparavant » a tweeté Donald le 16 août. Il s’agit, bien sûr, d’une question d’effet de levier.

Avec un dollar fort, les monnaies des partenaires commerciaux se dévaluent, leurs paiements d’intérêts et de capital explosent – et, traditionnellement, ils sont poussés vers le FMI pour une dose d’austérité et la vente de leurs actifs nationaux. C’est le « jeu » auquel la Russie et la Chine ont l’intention de mettre fin. Ils ont mis en place des alternatives à la Banque mondiale et au FMI auxquelles la Turquie peut avoir recours – au lieu d’être forcée à un programme du FMI.

Alasdair Macleod note l’opposition entre le « jeu à court terme » de Trump et le « jeu à long terme » de la Chine et de la Russie :

« Pour l’instant, et probablement seulement quelques mois avant les élections de mi-mandat américaines de novembre, le président Trump impose des difficultés monétaires à ses ennemis par des politiques commerciales agressives, y compris des sanctions, et en militarisant le dollar. C’est une astuce qui a été utilisée par les administrations américaines successives depuis longtemps…

« Les actions du Président Trump sur le commerce… éloignent les pays de sa sphère d’influence. En fin de compte, cela s’avérera contre-productif. Les spéculateurs qui croient au court terme de Trump et aux politiques de normalisation de la Fed poussent, pour l’instant, le dollar à la hausse… Il semble certain que cela entraînera la chute du dollar [à plus long terme].

« Le dollar ne s’apprécie que sur des considérations de court terme, poussé par rien de plus substantiel que des flux spéculatifs. Une fois que ces derniers auront diminué, les perspectives à long terme pour le dollar se réaffirmeront d’elles-mêmes, y compris l’escalade des déficits budgétaires et commerciaux… et la hausse des prix alimentée par une combinaison de l’expansion monétaire antérieure, et les taxes supplémentaires des droits de douane. »

Cela pourrait bien être le « jeu à long terme » de la Russie et de la Chine. Pour l’instant, la dollar fort (et la peur géopolitique), provoque une fuite vers des actifs américains facilement commercialisables. Le récent projet de loi fiscale américain a renforcé ce flux de dollars « revenant au pays » (grâce à son amnistie pour le retour au pays des liquidités détenues par les entreprises à l’étranger). Le levier financier appartient actuellement aux États-Unis. Tout semble bien se passer : le marché boursier est en hausse ; les traders pensent que la guerre commerciale sera une « victoire » facile ; et les indicateurs économiques, selon la Réserve fédérale, sont « forts ».

Mais la Russie et la Chine peuvent être patientes. Ces dollars d’outre-mer « qui affluent [vers l’Amérique], comme rarement auparavant » – aspirent l’oxygène (c.-à-d. la liquidité du dollar) de partout. Soit elle s’épuisera bientôt d’elle-même, soit elle entraînera une crise contagieuse du crédit (dont l’Europe sera probablement la première victime), déclenchée précisément par l’assèchement des liquidités conçu pour donner plus de leviers à Trump.

A ce stade, les forces relatives entre les États-Unis et la Russie et la Chine s’inversent, et l’effet de levier tourne en leur avantage.

Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 28-08-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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   Posté le 20-01-2019 à 22:44:03   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Un autre aspect de la contradiction entre les USA et la Chine est la profonde division de la société américaine. Le règlement de compte entre factions bourgeoise se manifeste par le shutdown.
Un article du Monde en analyse les conséquences désastreuses (même en tenant compte de sa ligne pro démocrate), mais surtout ce sont les employés qui sont victimes du lock out :

http://www.lemonde.fr/international/article/2019/01/18/aux-etats-unis-la-bataille-du-shutdown-pese-de-plus-en-plus-sur-l-economie_5410875_3210.html

Après un mois, le « shutdown » commence à affecter l’économie des Etats-Unis

Le gel d’une partie du gouvernement fédéral, qui inquiétait surtout Washington et les employés fédéraux, devient un sérieux problème.

Par Arnaud Leparmentier Publié le 18 janvier 2019 à 10h18, mis à jour hier à 02h47

Soudain, le ton a changé. Le « shutdown », qui n’inquiétait pas grand monde en dehors de Washington et des employés fédéraux, devient un sérieux problème. Le premier à s’alarmer vraiment a été le président de JPMorgan, Jamie Dimon. « Si cela dure tout le trimestre, cela pourrait réduire la croissance à zéro, s’est inquiété mardi 15 janvier le patron de la banque américaine. Il faut régler cela, c’est avant tout une question politique. »

La Maison Blanche a estimé que le « shutdown » coûtait 0,1 point de PIB toutes les deux semaines. Standard & Poor’s a évalué ce chiffre à 3,6 milliards de dollars (3,1 milliards d’euros) il y a une semaine, soit 0,02 % du PIB des Etats-Unis. En réalité, explique Thomas Julien, économiste chez Natixis, « L’impact du “shutdown” n’est pas linéaire – une semaine n’a quasiment aucun effet, car on rattrape le travail manqué la semaine suivante, tandis qu’au bout d’un mois, c’est toute la machine qui se grippe. »

L’influence de Washington, qui était positive sur l’économie depuis le début de mandat de Donald Trump – baisses d’impôts, dérégulation – devient négative, avec un gouvernement divisé. Le « shutdown » ne serait qu’un avant-goût de la fin de mandat de Trump et le chaos à Washington pèse sur la confiance des Américains, comme en atteste une enquête de la Réserve fédérale publiée mercredi 16 janvier. C’est d’autant plus dommageable qu’après la peur financière de décembre, les derniers chiffres macroéconomiques plaident pour un atterrissage en douceur de l’économie plutôt qu’une récession.


File d’attente à l’aéroport de Chicago, en raison de l’absentéisme des agents chargés de contrôler les passagers, le 11 janvier. NAM Y.HUH / AP

Absentéisme des agents
Un « shutdown » devient grave lorsqu’on ne peut plus prendre l’avion. C’est encore possible aujourd’hui, mais les files d’attente s’allongent dangereusement dans les aéroports d’Atlanta (Géorgie) ou du Texas, en raison de l’absentéisme des agents chargés de contrôler les passagers (Transportation Security Administration, TSA). Celui-ci a plus que doublé par rapport à l’an dernier, atteignant 7,6 % en début de semaine : les inspecteurs sont en théorie réquisitionnés sans être payés, mais, privés pour la première fois de fiche de paie le 11 janvier, ils cherchent d’autres sources de revenu.

Le patron de la TSA a trouvé le moyen de débloquer une aide de 500 dollars par personne pour éviter une paralysie croissante, alors que les aéroports fonctionnent normalement dans une grande partie du pays, notamment à New York. Un juge fédéral a, par ailleurs, rejeté une action en justice des syndicats de contrôleurs aériens qui exigeaient d’être payés lorsqu’ils sont réquisitionnés.

Actuellement, 380 000 fonctionnaires fédéraux sont priés de rester chez eux, tandis que 420 000 doivent travailler sans être payés – ils ont perdu en moyenne 5 000 dollars par personne en quatre semaines, le salaire annuel médian étant de 77 000 dollars.

« Le gouvernement n’est pas fermé. Simplement, il ne paie pas »
L’administration Trump tente de limiter les effets du « shutdown », non pas pour les fonctionnaires, mais pour les usagers américains. La première mesure a concerné le fisc, l’Internal Revenue Service (IRS). La fermeture de cette administration comportait des risques financiers et politiques, notamment pour les Américains qui devaient recevoir début janvier le trop-perçu de l’impôt sur le revenu. L’administration a ordonné que les chèques soient émis. De même, les personnes devant obtenir un prêt hypothécaire avec garantie publique doivent produire un avis d’imposition de l’IRS : ils obtiendront le précieux sésame.


Les bureaux de l’IRS, le fisc américain, fermés en raison du « shutdown », le 16 janvier à Seattle. ELAINE THOMSON / APT

Ainsi, l’Etat fédéral cherche à débloquer discrètement certains services, les équipes Trump dénichant les fonds nécessaires. Environ 2 500 fonctionnaires du ministère de l’agriculture ont été rappelés pour trois jours, afin d’aider les fermiers dont les cas sont les plus urgents – en revanche, le ministère n’accordera pas de nouveaux prêts et ne versera pas les aides prévues pour compenser les conséquences des guerres commerciales initiées par M. Trump. Les fonctionnaires des affaires étrangères sont invités à reprendre le travail le 22 décembre, Donald Trump ayant signé un décret qui permet de les payer après coup. De ce fait, CNN en arrive à la conclusion suivante : « Le gouvernement n’est pas fermé. Simplement, il ne paie pas les gens. »

Ce fonctionnement apparent est relativement facile à obtenir en remettant en route les services Internet des sites fédéraux, principale interface entre l’Etat et les Américains. Pour l’instant, la sécurisation de nombreux sites gouvernementaux n’est pas assurée faute de maintenance, écrit le Washington Post. Surtout, le « shutdown » a des effets sur les entités qui dépendent de l’Etat fédéral.

Sous-traitants au chômage technique
Les petites villes qui dépendent des travailleurs fédéraux sont au ralenti, comme la ville d’Ogden, dans l’Utah, où le fisc emploie 5 000 salariés. Les sous-traitants de l’Etat sont au chômage technique. C’est le cas des entreprises qui collaborent avec la NASA, la conquête de l’espace étant de plus en plus confiée à des acteurs privés. En revanche, les sous-traitants et fournisseurs du ministère de la défense ne sont pas touchés, le budget militaire américain étant financé. Le « shutdown » menace aussi la saison des grands travaux de s’engager, en particulier les autoroutes américaines. Les PME n’obtiennent plus les prêts bonifiés de l’Etat fédéral même si les dossiers approuvés avant le 22 décembre 2018, date du « shutdown », semblent être traités.

Le « shutdown » conduit aussi le « gendarme » de la Bourse, la Securities and exchange commission, à tourner au ralenti. Elle n’est plus en mesure de donner son feu vert aux introductions en Bourse. Il n’y en aura sans doute aucune en janvier, explique le Wall Street Journal, qui cite trois entreprises de biotechnologies (Gossamer Bio, Alector, Alight Solutions) ayant dû repousser leur projet. Cet effet se cumule avec les turbulences de la Bourse en décembre 2018, qui avaient conduit certaines entreprises à reporter leurs projets à des jours meilleurs. Il leur faut désormais tenir, en espérant ne pas tomber à court de liquidités.

Arnaud Leparmentier (New York, correspondant)


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Trump annule le déplacement de la délégation américaine à Davos



WASHINGTON, 17 janvier (Xinhua) -- La Maison Blanche a annoncé jeudi que le président Donald Trump avait annulé le déplacement de sa délégation au Forum économique mondial (FEM) de Davos, en Suisse, en raison de la fermeture partielle du gouvernement fédéral.

"Par considération pour les 800.000 formidables travailleurs américains ne recevant pas de salaires et pour s'assurer que son équipe puisse l'assister en temps voulu, le président Trump a annulé le déplacement de sa délégation au Forum économique mondial de Davos, en Suisse", a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche Sarah Sanders dans un communiqué.

M. Trump avait annulé la semaine dernière son voyage prévu dans cette ville de montagne en raison de la fermeture partielle du gouvernement fédéral et demandé à une délégation menée par le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin d'assister au forum annuel à sa place.

Le shutdown a débuté le 22 décembre à cause d'une impasse budgétaire : M. Trump a demandé 5,7 milliards de dollars pour construire un mur le long de la frontière américano-mexicaine, ce qui a été rejeté par les Démocrates au Congrès américain.

La Maison Blanche et les dirigeants démocrates au Congrès ne semblent pas avoir rapproché leurs positions pour résoudre la question budgétaire, malgré plusieurs séries de négociations.

La présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a demandé à M. Trump de reporter son discours sur l'état de l'Union, affrimant que le président devrait attendre la fin de la fermeture partielle du gouvernement fédéral pour prononcer son discours au pays.

Parallèlement, M. Trump a reporté le voyage de Mme Pelosi à Bruxelles, en Egypte et en Afghanistan, lui demandant de rester à Washington pour négocier avec lui.

Le président n'a pas évoqué la requête de Mme Pelosi de reporter la date de son discours initialement programmé pour le 29 janvier.

Pour redémarrer son travail en tant que "service de sécurité national", le département d'Etat américain a déclaré jeudi qu'il était en train de rappeler les employés en congé pour reprendre leur travail avec rémunération la semaine prochaine.

"Le département espère pouvoir reprendre la plupart de ses activités et payer la plupart des salaires du personnel", a déclaré Bill Todd, sous-secrétaire adjoint en charge de la gestion du département, dans un communiqué posté sur le site du département.

Selon le communiqué, la plupart des employés reprendront le travail mardi.

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Un article de Boulevard Voltaire qui n'a pas pour spécialité l'économie loin s'en faut, et qui assène ici des banalités ou des âneries, mais aussi quelques fait intéressants sur la volatilité des bourses et l'ébranlement des règles européennes.


Les Bourses mondiales prises au piège dans un champ de mines



Les Bourses mondiales jouent au yo-yo depuis deux semaines, au gré des rebonds de la guerre commerciale sino-américaine, des inquiétudes sur la croissance, avec en toile de fond de nombreux fondamentaux économiques qui sont toujours aussi catastrophiques. En fait, les marchés financiers sont périodiquement rattrapés par les réalités et la peur gagne du terrain. Le VIX (Volatility Index), appelé aussi indice de la peur, qui mesure la volatilité à Wall Street a progressé de plus de 25 %, ces derniers jours.

Après l’échec des pourparlers sino-américains et les hausses de droits de douane, la Chine n’a pas hésité, à son tour, à taxer 60 milliards de dollars d’importations américaines. Le ton devient de plus en plus belliqueux et la Chine se dit prête à mener cette guerre. Un accord est toujours possible d’ici quelques mois entre Trump, qui est en position de force, suite au déséquilibre commercial USA/Chine de 383 milliards de dollars en 2018, et Xi Jinping, mais ce ne sera qu’un accord de façade.

La réalité, c’est que la guerre commerciale et technologique, avec comme enjeu la domination du monde, a été déclarée par Trump et que rien ne pourra plus l’arrêter. Trump vient de surenchérir en tentant de neutraliser la société Huawei, acteur incontournable des réseaux mobiles et de la 5G. Trump souhaite priver l’équipementier chinois de la technologie américaine afin de l’asphyxier.

La Chine dispose, cependant, de l’arme atomique pour faire plier Trump, en vendant son énorme portefeuille de bons du Trésor américain qui s’élève à 1.130 milliards de dollars, soit 17,7 % de la dette publique américaine, ce qui entraînerait l’effondrement du dollar, mais en même temps la revalorisation du yuan, ce qu’a toujours voulu éviter Pékin, en maintenant un taux de change bas du yuan afin de favoriser ses exportations. Il faudrait aussi que la Chine ait préalablement réduit sa dépendance au marché américain. De plus, Pékin se tirerait une balle dans le pied, suite à la perte de valeur de ses obligations en dollars toujours détenues. La vente en masse d’obligations américaines par la Chine correspondrait à une guerre économique totale et à la mise à mort de Wall Street.

Au cours des quatre premiers mois de l’année 2019, selon l’agence Bloomberg, les entreprises chinoises ont fait défaut sur leurs obligations nationales pour un montant de 5,2 milliards d’euros, soit un chiffre trois fois supérieur à celui de 2018. Un krach obligataire n’est donc pas exclu en Chine, même si l’État chinois fera tout pour l’éviter.

En Italie, les taux d’emprunt de l’État sont repartis à la hausse après les déclarations suicidaires de Salvini sur le déficit : « Dépasser la limite de 3 % ? Il est de mon devoir de nous affranchir de quelques contraintes européennes qui affament des millions d’Italiens. Non seulement de la limite du déficit à 3 % du PIB, mais aussi des 130-140 % de la dette publique. Ce n’est pas un droit, c’est un devoir. » Salvini a déjà menacé, il y a quelques mois, de prendre le contrôle des réserves d’or du pays. Le résultat a été immédiat : la différence entre les taux d’emprunt à dix ans de l’État italien avec ceux du Bund allemand est monté à 2,92 %, son plus haut niveau depuis décembre 2018, lors du bras de fer avec Bruxelles.

Avec 0,1 % de croissance en 2019, dans un pays où les banques sont très fragiles et où le PIB par habitant stagne depuis dix-huit ans, le déficit italien pourrait atteindre 2,5 % en 2019 et 3,5 % en 2020. Suite aux tensions entre la Ligue et le M5S, l’Italie pourrait se diriger tout droit vers la chute du gouvernement en juin et un retour aux urnes le 29 septembre au plus tard. À noter que la crise italienne n’est que la partie visible de l’iceberg européen. Des menaces pèsent aussi sur le Portugal, la Grèce, l’Espagne et la France. En Grèce, on n’a fait que reporter les dettes de dix ans.

La BCE, elle, ruine les épargnants avec des taux d’intérêt ridicules, paie les banques avec des taux d’intérêt négatifs pour qu’elles prêtent à une économie atone, masque l’insolvabilité des États déficitaires qui, comme la France de Macron ne contrôle plus les dépenses publiques, préserve de la faillite un grand nombre d’entreprises non rentables et prépare l’opinion à une fuite en avant vers la création monétaire, ce qui conduira à l’hyperinflation et à l’écroulement final.

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   Posté le 20-05-2019 à 13:00:46   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Sur les Echos :

https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/la-guerre-commerciale-a-deja-coute-plus-de-1000-milliards-a-wall-street-1019204

La guerre commerciale a déjà coûté plus de 1.000 milliards à Wall Street
Si les marchés boursiers ont repris quelques couleurs mardi, l'escalade des tensions entre Washington et Pékin a eu un impact spectaculaire sur Wall Street. En dix jours, plus de 1.000 milliards de capitalisation boursière ont été effacés....

A noter sur le même site le 16/05 :
La Chine vend 10 milliards de dollars de dette américaine
Sur fond de guerre commerciale entre Washington et Pékin, l'attitude de la Chine est scrutée. Le premier créancier des Etats-Unis a un stock de 1.120 milliards de dollars d'emprunts américains.

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Xuan a écrit :

Sur les Echos :

A noter sur le même site le 16/05 :
La Chine vend 10 milliards de dollars de dette américaine
Sur fond de guerre commerciale entre Washington et Pékin, l'attitude de la Chine est scrutée. Le premier créancier des Etats-Unis a un stock de 1.120 milliards de dollars d'emprunts américains.


10/1120=1% ce n'est pas vraiment significatif dans cette bataille de géants.
Plus dure sera la chute sans le conflit USA - Chine sur la 5G, conflit dans lequel Google vient de se lancer en contrant Huawei, en matière de logiciels, les chinois vont bientôt montrer l'étendue de leurs capacités et les américains auront gros à perdre, d'abord leur monopole, la suite viendra toute seule.

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   Posté le 20-05-2019 à 18:32:06   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Exactement, la guerre de Trump pousse la Chine à compter sur ses propres forces et fait taire les modérés dans le PCC. Avec pour conséquence à terme, la construction d'une deuxième toile.
Exact aussi que 1 % n'est pas grand chose, mais assez pour mettre les bourses sur des chardons ardents, façon coucougnettes braisées, sans compter les divisions internes sur fond de guerre de la propreté :


Deutsche Bank accusée d’avoir ignoré des transactions suspectes impliquant des sociétés contrôlées par Donald Trump
La banque est accusée d’avoir une approche laxiste de la législation anticorruption, afin de protéger les relations avec ses clients influents.
Le Monde avec AFP et Reuters Publié aujourd’hui à 10h40, mis à jour à 14h36

Les dirigeants de Deutsche Bank ont refusé en 2016 et 2017 de saisir les services américains de lutte contre le blanchiment d’argent à propos de transactions suspectes impliquant des sociétés contrôlées par Donald Trump et son gendre Jared Kushner, a rapporté le New York Times, dimanche 19 mai.
Le quotidien cite cinq anciens et actuels employés de la banque et précise que certaines transactions, dont plusieurs concernant la fondation Trump aujourd’hui dissoute, ont provoqué des alertes du système informatique signalant des activités bancaires potentiellement illicites.
Des employés de Deutsche Bank ont alors examiné ces transactions et rédigé des rapports d’activités suspectes, pensant que ces signalements seraient adressés à une unité du département du Trésor, poursuit le quotidien.
Ces employés, note le New York Times, ont interprété ce refus de la direction de Deutsche Bank comme une approche laxiste de la législation anticorruption. Selon eux, une telle attitude était récurrente parmi les dirigeants de la banque afin de protéger les relations avec leurs clients influents.
Une employée qui a procédé à l’examen des transactions suspectes a déclaré avoir été licenciée l’an passé après avoir fait part de ses inquiétudes sur ces pratiques bancaires.

Des informations « catégoriquement fausses » pour la banque

Une porte-parole de Deutsche Bank a qualifié de « catégoriquement fausses » les informations suggérant que des employés ont été mutés ou licenciés afin d’étouffer des soupçons à l’égard de certains clients. Elle a ajouté que la banque avait accru ses efforts pour lutter contre la délinquance financière.
Deutsche Bank a prêté plusieurs milliards de dollars à des sociétés détenues par Donald Trump ou par son gendre Jared Kushner.
Une porte-parole de la Trump Organization a déclaré que cette « histoire était un non-sens absolu ». « Nous n’avons connaissance d’aucune transaction “suspecte” avec Deutsche Bank. En fait, nous n’avons aucun compte opérationnel avec Deutsche Bank », a-t-elle précisé. Une porte-parole de Kushner Companies a estimé que les informations du New York Times étaient « inventées et totalement fausses ».

Lire aussi Donald Trump veut empêcher une audition de la Deutsche Bank au Congrès américain

Le Congrès réclame des documents

Pourtant, à la fin du mois d’avril, Donald Trump et trois de ses enfants, Eric, Ivanka et Donald Jr., ont engagé une procédure judiciaire contre Deutsche Bank afin d’empêcher la banque de se soumettre à une assignation de la Chambre des représentants.
Donald Trump et sa famille ont justifié cette procédure ouverte auprès d’un tribunal de Manhattan en affirmant que les représentants démocrates majoritaires à la Chambre se livraient à un abus de pouvoir.
La commission du renseignement et celle des services financiers de la Chambre des représentants ont adressé à Deutsche Bank des assignations à comparaître afin de faire la lumière sur des prêts consentis par la banque à Donald Trump et aux membres de sa famille.
« Ces assignations visent à harceler le président Donald Trump (…) et à chercher tout élément qui pourrait être utilisé pour lui causer un tort politique » , affirme la plainte déposée par la famille Trump.

Lire aussi L’enquête sur l’ingérence russe se déplace vers les liens entre la famille Trump et la Deutsche Bank

Demandes de la justice de l’Etat de New York

Mi-mars, la procureure de l’Etat de New York Letitia James avait intimé à la banque allemande de lui fournir de nombreux documents liés à des demandes de prêts et lignes de crédit octroyées à la Trump Organization, holding chapeautant les actifs du magnat de l’immobilier et dont les rênes sont tenues par ses fils Eric et Donald Trump Jr. depuis son entrée à la Maison Blanche.
La procureure de New York souhaitait également obtenir des documents liés à la tentative avortée en 2014 de la Trump Organization de racheter le club de la Ligue nationale de football américain (NFL) les Buffalo Bills, a encore dit la source sous couvert d’anonymat.
Les services de la procureure de l’Etat de New York avaient décidé de demander des informations à Deutsche Bank sur ces différents projets liés à la famille Trump après le témoignage au Congrès de Michael Cohen, l’ancien avocat personnel de Donald Trump.
L’établissement allemand est l’une des seules grandes banques occidentales à avoir continué à prêter de l’argent à l’empire de M. Trump après la mise en faillite de plusieurs de ses casinos dans les années 1990, aboutissant à des créances aujourd’hui évaluées à 330 millions de dollars. Ce rôle lui vaut d’être au cœur de nombreuses enquêtes aux Etats-Unis.


Edité le 20-05-2019 à 18:32:46 par Xuan




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   Posté le 25-05-2019 à 23:15:37   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le protectionnisme des USA ne vise pas seulement la Chine. En visite au Japon Trump demande un commerce "plus juste"


https://www.boursorama.com/bourse/actualites/trump-demande-au-japon-un-commerce-plus-juste-au-debut-d-une-visite-d-etat-6abfeee5ef71ac17b9fa2d849f51303b

"Le Japon a eu un avantage considérable pendant de très nombreuses années mais c'est OK et c'est peut-être pour ça que vous nous aimez tant" , a lancé M. Trump au cours d'une réunion avec de grands patrons japonais, dont ceux du secteur automobile, organisée juste après son atterrissage en fin d'après-midi.
Mais cela va devenir "un peu plus juste", a-t-il ajouté, dans une allusion aux discussions en cours pour parvenir à un accord bilatéral entre les première et troisième économies du monde.
"Avec cet accord, nous espérons venir à bout du déséquilibre commercial, éliminer les entraves aux exportations américaines et assurer justice et réciprocité dans nos relations. Nous approchons". "Nous espérons faire plusieurs nouvelles annonces prochainement dont de très grosses dans les mois qui viennent" , a-t-il poursuivi.

En marge de cette visite, des discussions se sont tenues samedi soir entre le ministre japonais de l'Economie, Toshimitsu Motegi, et le représentant américain au Commerce Robert Lighthizer, à l'issue desquelles M. Motegi a constaté devant la presse "un approfondissement" de la compréhension mutuelle entre les deux parties "sans que cela signifie que leurs positions soient en parfaite harmonie" .
"Nous avons convenu qu'il nous fallait faire des efforts pour parvenir prochainement à un accord (...) mais je ne pense pas que nous le signerons le 27" , a ajouté le ministre japonais.

Si Donald Trump a reporté la semaine dernière de six mois l'imposition de droits de douane supplémentaires sur les importations de voitures japonaises et européennes, il a également déclaré que la dépendance des Etats-Unis envers l'industrie automobile étrangère représentait une menace pour la sécurité nationale américaine - ce qui n'a pas manqué d'irriter les géants comme Toyota.

[...]

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   Posté le 01-06-2019 à 14:32:42   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Les Etats-Unis ouvrent un nouveau conflit commercial, l'Inde dans l’œil du cyclone


Par latribune.fr - 01/06/2019, 12:30 https://www.latribune.fr/economie/international/les-etats-unis-ouvrent-un-nouveau-conflit-commercial-l-inde-dans-l-oeil-du-cyclone-819002.html


Le déficit commercial des Etats-Unis avec l'Inde s'est établi à 26,7 milliards de dollars sur l'année budgétaire 2017-2018 (Crédits : Eduardo Munoz)Les Etats-Unis vont suspendre le 5 juin le traitement commercial favorable dont bénéficie l'Inde. Cette mesure punitive vise à rééquilibrer les échanges commerciaux entre les deux pays.

Après la Chine, le Canada, le Mexique... Donald Trump s'attaque à l'Inde. Le président américain a annoncé vendredi soir dans un communiqué que les Etats-Unis allaient suspendre le 5 juin prochain le traitement commercial dont bénéficie l'Inde, une démarche visant à rééquilibrer les échanges commerciaux entre les deux pays. Le président, qui a régulièrement dénoncé les tarifs douaniers élevés que l'Inde impose aux produits américains, avait annoncé en mars dernier son intention de retirer l'accès de New Delhi au programme commercial Generalized System of Preference (GSP). Donald Trump s'est à nouveau plaint vendredi d'un accès insuffisant au marché indien de 1,3 milliard d'habitants pour les exportations américaines.

"J'ai conclu que l'Inde n'a pas assuré aux Etats-Unis (...) un accès équitable et raisonnable à ses marchés" , a affirmé Donald Trump. "En conséquence, il est approprié de mettre fin à la désignation de l'Inde comme pays en développement bénéficiaire à partir du 5 juin 2019" .
Ce programme, qui concerne plus d'une centaine de pays, vise à promouvoir le développement économique des bénéficiaires en éliminant les barrières commerciales sur des milliers de produits. L'Inde est actuellement le plus important bénéficiaire du GSP, mis en place dans les années 1970. Son retrait du programme constitue la plus importante mesure punitive prise par l'administration Trump à l'égard de New Delhi, en plus d'ouvrir la voie à un possible nouveau conflit commercial. Donald Trump, qui veut pourtant resserrer les liens diplomatiques avec son allié indien, avait annoncé en mars qu'il mettrait fin à ce régime préférentiel pour l'Inde et la Turquie, sans préciser de date.
Un coup dur pour l'Inde

En mettant fin aux avantages commerciaux sur les importations en provenance d'Inde à partir de mercredi, Donald Trump assène un nouveau coup dur économique pour son allié, le Premier ministre Narendra Modi. Le programme GSP a permis à l'Inde d'exporter pour 5,7 milliards de dollars de biens sans droits de douane en 2017, selon des chiffres du Congrès américain. Le déficit commercial des Etats-Unis avec l'Inde s'est établi à 26,7 milliards de dollars sur l'année budgétaire 2017-2018. Le gouvernement indien n'a pas réagi dans l'immédiat à l'initiative américaine.

Selon des informations de presse, New Delhi envisage d'augmenter les droits de douane sur plus de 20 produits d'importations américains dont des biens agricoles et chimiques. L'annonce de Donald Trump vient s'ajouter aux mauvaises nouvelles économiques qui marquent le début du deuxième mandat de cinq ans du Premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi. Selon des chiffres officiels publiés vendredi, la croissance indienne a fortement ralenti en janvier-mars, dernier trimestre de l'exercice budgétaire 2018-2019, à 5,8% sur un an, et le taux de chômage était de 6,1% en 2017-2018, au plus haut depuis 45 ans selon la presse indienne.

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   Posté le 01-06-2019 à 14:45:37   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Trump mettra fin au traitement commercial préférentiel accordé à l'Inde le 5 juin

Source: Xinhua Publié le: 2019/6/1 13:58:56

http://www.globaltimes.cn/content/1152680.shtml

Le président américain, Donald Trump, a annoncé vendredi qu'il mettrait fin au traitement commercial préférentiel accordé à l'Inde le 5 juin, qui exempte des milliards de dollars de ses produits des droits de douane américains en raison de son statut de pays en développement.

"J'ai déterminé que l'Inde n'avait pas assuré aux États-Unis que son pays fournirait un accès équitable et raisonnable à ses marchés. En conséquence, il convient de mettre fin à la désignation de l'Inde en tant que pays en développement bénéficiaire à compter du 5 juin 2019" , a déclaré Trump dans un discours blanc. Déclaration de la Chambre, citant la loi sur le commerce de 1974.
Début mars, le bureau du représentant américain au commerce (USTR) a annoncé que les États-Unis avaient l'intention de sortir l'Inde et la Turquie d'un programme prévoyant un traitement commercial préférentiel pour un groupe de pays en développement.
Le programme, appelé Système généralisé de préférences (SPG), a été créé pour aider les pays en développement à réduire la pauvreté grâce au commerce. L'Inde a été désignée comme pays en développement bénéficiaire par le programme dans un décret présidentiel de novembre 1975.
En 2017, les importations indiennes s'élevaient à environ 5,6 milliards de dollars américains et bénéficiaient d'un statut de franchise de droits conformément au SPG, ce qui en faisait le pays le plus important. bénéficiaire du programme, ont montré les données du bureau de l'USTR.

Dans sa déclaration, le président américain a également annoncé qu'il retirerait l'Inde de la liste des pays en développement membres de l'Organisation mondiale du commerce (OSMC) exemptés de droits de douane sur certains produits du type photovoltaïque au silicium cristallin (CSPV), notamment les modules, les stratifiés, les panneaux et les matériaux intégrés au bâtiment - - et grandes laveuses résidentielles.
Trump, qui s'est plaint du déficit commercial américain avec l'Inde, a publié l'an dernier une proclamation présidentielle supprimant 50 articles d'une liste de produits indiens assujettis au SPG, prenant effet le 1er novembre 2018. Le déficit commercial de Washington est de 21 milliards de dollars avec New Delhi en 2018, selon le US Census Bureau.

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   Posté le 01-06-2019 à 14:49:41   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Les USA proposent 5 types de sanctions contre les participants au Nord Stream 2


https://fr.sputniknews.com/international/201906011041304170-les-usa-proposent-5-types-de-sanctions-contre-les-participants-au-nord-stream-2/
01.06.2019 Sputnik

Un projet de loi imposant des sanctions contre les personnes morales ou physiques liées à la mise en œuvre du gazoduc russe Nord Stream 2 a été publié sur le site du Congrès américain. Cette loi concernerait entre autres l’assurance des navires impliqués dans la construction.

Des sénateurs américains ont proposé d’imposer au moins cinq types de sanctions contre les participants au gazoduc Nord Stream 2, censé acheminer du gaz naturel russe vers l'Allemagne mais dont la construction est critiquée par les États-Unis.

Le projet de loi a été soumis au Congrès le 14 mai mais son texte intégral n’a été publié que le 31 mai.
«Le Président peut imposer 5 ou plusieurs des sanctions […] à l’égard d’une personne étrangère [morale ou physique] si le Président détermine que cette personne, à compter de la date de la promulgation de la présente loi, fournit sciemment des services de souscription, d’assurance ou de réassurance pour un navire […]» , indique le document.

Parmi les sanctions proposées figurent le refus d’octroyer une licence spécifique et d'accorder toute autre permission ou autorisation spécifique pour exporter des biens ou une technologie vers une personne étrangère. Il est aussi proposé d’interdire à toute personne morale ou physique résidant aux États-Unis d’investir ou d’acquérir pour un montant important des titres de participation ou de créance à une telle personne étrangère.

Le projet de loi propose également d’interdire l’entrée aux États-Unis et de geler les actifs de personnes physiques ou morales liées à la vente et à la location de navires destinés à construire le gazoduc russe à une profondeur de plus de 30 mètres.
Le document a été rédigé par les sénateurs Ted Cruz, Jeanne Shaheen, John Barrasso et Tom Cotton.

The Foreign Policy avait supposé que la loi pourrait affecter deux sociétés de construction, le suisse Allseas et l’italien Saipem, ainsi qu’impacter la réalisation de la partie maritime du Nord Stream 2.

Le projet Nord Stream 2 est mis au point par la société russe Gazprom, en coopération avec les entreprises européennes Engie, OMV, Shell, Uniper et Wintershall. Il prévoit la construction d’un gazoduc d’une capacité totale de 55 milliards de mètres cubes par an qui reliera le littoral russe à l’Allemagne via la mer Baltique. Les États-Unis s'y opposent fermement.

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Les tensions commerciales sur plusieurs fronts préparent le terrain à la récession économique américaine


Par Wang Jiamei Source: Global Times Publié le 2019/6/20 20:38:40

http://www.globaltimes.cn/content/1155077.shtml

Illustration: Luo Xuan / GT


Alors que l’économie américaine est sur le point de battre le record d’expansion économique la plus longue de son histoire, les prévisions de récession ont rapidement fait les gros titres ces derniers jours, alors que la guerre commerciale se poursuit et que l’économie mondiale faiblit.

Diverses institutions et professionnels de la finance ont rapidement averti que l’économie américaine était sur le point de s’aggraver. Par exemple, Oxford Economics a déclaré que les probabilités d’une récession au cours des six prochains mois étaient de 53%. Le PDG de DoubleLine Capital, Jeffrey Gundlach, a déclaré la semaine dernière que les chances d’une récession commençant dans les six prochains mois étaient passées à 40-45%, et à 65% au cours de la prochaine année. Selon un récent rapport de l'Association nationale pour l' économie d' entreprise, basée sur une enquête menée par 53 économistes, le risque d'une récession au sein de cette année est seulement 15 pour cent, mais augmentera fortement à 60 pour cent d' ici la fin de 2020. Les craintes de une récession économique américaine semble totalement justifiée, étant donné que les signaux de récession deviennent de plus en plus évidents de nos jours.

Pour commencer, les données économiques américaines continuent de se détériorer. Lorsque l'économie américaine entre en récession, l'emploi connaît généralement un ralentissement, ce qui indique que le marché du travail est en perte de vitesse face au ralentissement de la croissance économique. C'est exactement ce qui se passe maintenant. Selon le rapport ADP sur l'emploi, le secteur privé n'a créé que 27 000 emplois en mai, le nombre le plus bas enregistré depuis mars 2010. Au cours du même mois, l'emploi salarié non agricole a légèrement augmenté pour atteindre 75 000, un faible gain qui ne montre que le ralentissement de location. Dans le même temps, il existe d’autres données montrant une faible fabrication et une faible inflation.

Certains pourraient soutenir que, d’autres mesures, l’économie est plutôt saine avec un chômage faible et des salaires en hausse, une courbe de rendement inversée sur le marché obligataire peut constituer un avertissement plus direct d’une possible récession de l’économie américaine. À la fin du mois de mai, le rendement du Trésor à 3 mois a commencé à dépasser le rendement à 10 ans. L'inversion s'est poursuivie et s'est même prolongée jusqu'en juin. En règle générale, les investisseurs exigent des rendements plus élevés pour les obligations à long terme afin de compenser le risque plus élevé de bloquer leur argent plus longtemps. Toutefois, lorsque de plus en plus d'investisseurs souhaitent acheter des obligations à long terme en raison d'inquiétudes quant à l'évolution future de la conjoncture économique, le rendement à long terme diminuera, voire en dessous de celui à court terme. Historiquement, l’inversion de la courbe de rendement a généralement précédé les récessions américaines,

Il convient de souligner que le rendement à 3 mois a dépassé le taux à 10 ans une fois en mars, pour la première fois depuis la dernière récession. À cette époque, la plupart des investisseurs étaient toujours convaincus que l’économie américaine maintiendrait sa croissance régulière, mais face à l’escalade des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, les craintes d’une récession potentielle se sont considérablement aggravées.

En fait, les droits de douane croissants sur les produits chinois risquent de voir les consommateurs américains dépenser davantage pour les mêmes produits chinois. Plus les droits de douane imposés par les États-Unis sur les importations en provenance de Chine sont lourds, plus le fardeau imposé aux consommateurs nationaux sera lourd, ce qui constitue essentiellement une taxe importante pour les familles et les entreprises américaines. Cela va nuire à la confiance des entreprises et du marché, faisant ainsi dérailler l’économie américaine dans son ensemble. En outre, les contre-mesures que pourrait prendre la Chine, notamment la dépréciation du yuan et la réduction de ses avoirs en bons du Trésor américain, pourraient se révéler encore plus préjudiciables à l'économie américaine.

De plus, l'administration Trump s'attaque non seulement à la Chine, mais également à d'autres partenaires commerciaux importants tels que le Mexique et l'Inde. L'incertitude entourant la politique commerciale des États-Unis a rendu le climat des affaires encore plus incertain qu'auparavant, ce qui entraînera également de lourdes pertes pour l'économie américaine.

Du point de vue de la Réserve fédérale, des facteurs tels que les risques de guerre commerciale et le ralentissement de la croissance économique mondiale ont stimulé les spéculations sur les changements de politique monétaire, et même les responsables de la Fed ont commencé à faire allusion à de possibles réductions des taux d’intérêt si elles devenaient nécessaires. James Bullard, président de la Banque de réserve fédérale de Saint-Louis, a déclaré début juin qu'une baisse des taux d'intérêt pourrait être "justifiée bientôt". Le président de la Fed, Jerome Powell, a ensuite indiqué que la banque centrale était prête à agir pour soutenir l'expansion économique. Le vice-président de la Fed, Richard Clarida, a même proposé l’idée d’une réduction des taux d’intérêt de l’assurance qui pourrait éviter une récession.

Néanmoins, l'idée générale du marché est que tôt ou tard la Fed sera obligée de réduire les taux d'intérêt de manière significative et rapide, car les risques de récession deviendront de plus en plus évidents et inévitables. À l'heure actuelle, malgré les appels à une réduction en juin, la Fed devrait généralement réduire ses taux trois fois cette année, respectivement en juillet, septembre et décembre.

Une fois que la Fed aura réduit ses taux, cela marquera un tournant majeur pour sa politique monétaire. Dans une certaine mesure, cela confirmera également l’attente du marché selon laquelle l’économie américaine est maintenant vraiment en difficulté.

L'auteur est journaliste au Global Times. bizopinion@globaltimes.com.cn

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https://youtu.be/IfqkZJSakWw

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Les déclarations contradictoires des États-Unis montrent leur impréparation face une éventuelle épidémie de coronavirus

le Quotidien du Peuple en ligne | 28.02.2020 11h07


http://french.peopledaily.com.cn/Horizon/n3/2020/0228/c31362-9663017.html

Alors que la situation de la lutte contre l'épidémie de COVID-19 aux États-Unis se détériore, les déclarations incohérentes du gouvernement américain concernant le virus ont semé la confusion dans le public, illustrant son manque de capacité et de volonté de faire face à la menace.

Dans une déclaration publique faite le 25 février lors de sa visite en Inde, le président américain Donald Trump a affirmé que le coronavirus est tout à fait sous contrôle aux États-Unis, et que c'est un problème « qui va disparaître » . Le même jour, Larry Kudlow, le conseiller de la Maison Blanche, a également noté que les États-Unis avaient déjà contenu le virus.

Donald Trump a une fois de plus minimisé le risque lors d'un point de presse le lendemain, disant : « Quoi qu'il arrive, nous sommes totalement préparés » . Cependant, d'autres représentants du gouvernement ont adopté un point de vue différent, critiquant des commentaires qu'ils ont qualifié de « simplificateurs et induisant en erreur » . Alex Azar, le secrétaire à l'administration de la Santé et des Services sociaux, a pris un ton plus sérieux encore, déclarant au Congrès : « Nous ne pouvons pas fermer hermétiquement les États-Unis à un virus, et nous devons être réalistes à ce sujet » .

Cette divergence de vues entre les représentants du gouvernement concernant le contrôle du COVID-19 a atteint son paroxysme le 25 février, lorsque le sénateur John Kennedy a critiqué le secrétaire par intérim du département de la Sécurité intérieure, Chad Wolf, pour son ignorance du virus lors d'une séance de questions tendue sur la réponse des États-Unis à l'épidémie.

M. Wolf n'a pas répondu à la presque totalité des questions du sénateur Kennedy, y compris le nombre de personnes qui, selon lui, seraient infectées, le nombre de respirateurs et de masques disponibles et le nombre nécessaire pour une épidémie plus large. Pour aggraver les choses, il a affirmé au sénateur que la disponibilité d'un vaccin pourrait être seulement une question de mois, contredisant les témoignages d'un point de presse précédent du Congrès selon lequel cela pourrait prendre de 12 à 18 mois.

L'échec des États-Unis à prendre des mesures suffisantes pour contenir l'épidémie de H1N1 en 2009-2010 et la lenteur de leur réponse face aux catastrophes naturelles telles que l'ouragan Katrina ont mis en doute les capacités du système de réponse d'urgence du gouvernement américain.

« Je ne peux pas croire que notre responsable de la sécurité nationale puisse être si ignorant du coronavirus. En tant que citoyen ordinaire, je ne sais même pas qui je dois croire. Les résultats à peine satisfaisants des États-Unis dans la lutte contre la grippe porcine de 2009 semblent avoir fait peu de progrès une décennie plus tard » , a commenté un internaute du nom de Thomas Hudson.

D'autres épisodes similaires aussi grotesques ont eu lieu dans la politique américaine depuis le début de l'épidémie de coronavirus, montrant l'ignorance et l'incapacité du gouvernement américain à faire face à la crise. Au lieu de proposer un plan solide et détaillé, les politiciens américains passent leur temps à pointer du doigt la Chine, calomniant le Parti communiste chinois et le système politique chinois, qui ont pourtant mobilisé toute la nation dans la lutte contre le nouveau coronavirus.

Ironiquement, un mois après que certains responsables du gouvernement américain et plusieurs médias ont critiqué la Chine pour avoir isolé la ville de Wuhan, des responsables du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont émis la première ordonnance de mise en quarantaine fédérale américaine depuis l'épidémie de variole dans les années 1960. Près de 1 000 Américains ont été ou sont actuellement confrontés à des quarantaines obligatoires de 14 jours.

La situation de la lutte contre l'épidémie de coronavirus aux États-Unis est beaucoup moins flatteuse que celle décrite par le président Trump. Le secrétaire Alex Azar a noté que le pays dispose d'un stock de 30 millions de masques chirurgicaux N95, mais que 300 millions seraient nécessaires pour protéger les agents de santé en cas d'épidémie. Pire encore, le CDC a averti qu'une plus grande propagation du coronavirus COVID-19 aux États-Unis pourrait submerger les services d'urgence et provoquer des pénuries de fournitures médicales cruciales, en particulier lorsque la grippe saisonnière, avec plus de 26 millions de cas et de nombreux hôpitaux déjà utilisés au maximum, est à son apogée dans le pays.

« Ce n'est pas tant une question de savoir si cela ne se produira plus, mais plutôt une question de quand cela se produira, et combien de personnes dans ce pays auront une maladie grave » , a averti Nancy Messonnier, médecin du CDC.

(Rédacteurs :Yishuang Liu)

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