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ossip
En fait c'est pas connolly, mais un dénommé zombie qui a craqué le compte du ....
armenak
Je viens d'être interdit pendant 99 jours d'accès au FUC par Connolly
Surrrrrrrrrrrprise car je n'y ai plus posté depuis mon exclusion, comme quoi on reste suivi à la trace
Armenak
Finimore
Voici 2 éléments que j'avais placés sur le FUC. Il s'agit de:

- Editorial - LUTTES DE CLASSE AU Portugal N°1- décembre 1974-
- LE M.R.P.P.. MOUVEMENT POUR LA RECONSTRUCTION DU PARTI DU PROLETARIAT (LUTTES DE CLASSE AU Portugal N°1- décembre 1974-)

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Editorial - LUTTES DE CLASSE AU Portugal N°1- décembre 1974-
LA SITUATION POLITIQUE ACTUELLE AU PORTUGAL

Un coup d'Etat militaire, reposant sur de larges secteurs de l'armée portugaise, sous la direction du Mouvement des Forces Armées {M.F.A.) éclatait le 25 avril 1974 à l'aube, au Portugal.
En l'espace de quelques heures, ce mouvement a pu prendre la tête de l'appareil d'Etat bourgeois, destituant les hommes politiques fascistes de la bourgeoisie, et les remplaçant par une Junte de Salut nationa1 (J.S.N.), composée de militaires.

Luttes armées des peuples d'Angola, Mozambique, Guinée-Cap Vert d'une part, grèves étudiantes, grèves ouvrières au Portugal même d'autre part, voilà les raisons profondes de ce renversement du fascisme dont le Mouvement des Forces Armées se fait le 25 avril 1974 le brusque artisan.
Le fascisme portugais jeté bas, c'est une formidable illustration toute récente de la force que représente l'alliance internationaliste du peuple du pays oppresseur et des peuples opprimés des colonies, en lutte pour leur indépendance, se soutenant réciproquement pour abattre leur ennemi commun.

Chasser le fascisme, ce sont les masses qui avaient mis cette question à l'ordre du jour, en particulier le prolétariat portugais, mobilisé depuis la fin 1973 dans de dures grèves faisant feu contre la domination fasciste et la guerre coloniale, et contre leurs conséquences pour l'ensemble du peuple. Car même lorsque c'est la bourgeoisie fasciste qui est au pouvoir, ce sont les masses qui font l'Histoire, et c'est sur les questions ouvertes par les masses que la bourgeoisie est amenée à prendre position.

AVEC LE M.F.A. QUI VIENT AU POUVOIR, QUI DIRIGE ?
Avec le M.F.A., c'était la bourgeoisie qui prenait l'initiative et la direction d'ensemble du coup d'Etat contre la forme fasciste de sa propre dictature: dès le 25 avril, dès le déroulement du coup d'Etat, en effet, il est clair que le M.F.A. est une force politique et sociale distincte du prolétariat et du peuple portugais. Le M.F.A., c'est -prise dans la double conviction progressive que toute victoire militaire se faisait impossible en Afrique, et que le peuple portugais se rapprochait à grands pas du projet de renverser le régime en place- toute une partie de l'armée qui nourrit le dessein de devancer cette échéance en procédant elle-même à ce renversement.
Comme le M.F.A. le déclarera par la suite: " La substitution du système politique en vigueur devra s'opérer sans convulsions internes qui affecteraient la paix, le progrès, et le bien-être de la Nation. "
Aussi, loin de mobiliser les larges masses dans l'assaut contre le fascisme, le M.F.A., prenant la parole au nom de la « Nation ", cherche à tenir les masses en dehors de la lutte contre le fascisme et pour le pouvoir d'Etat. Ses communiqués exhortent le peuple portugais à rester chez lui sans bouger.

Dès le 25 avril, aussi, il est clair qu'à l'exception de la fraction fasciste de la bourgeoisie, dont les représentants viennent d'être chassés, le M.F.A. rassemble ou rallie autour de son initiative toutes les fractions de la bourgeoisie portugaise, unifiées face à la crise sur le projet de remplacer la voie fasciste par une voie libérale moderniste, nécessaire au développement de l'industrie et du capita1isme portugais, et pour passer du colonialisme au néo-colonialisme en Afrique l'à où cela sera possible.

Tous ceux qui, au lendemain du 25 avril, se sont mis à faire l'éloge du M.F.A., « libérateur" du peuple portugais, ont donc confondu -sciemment pour certains- les deux phénomènes : ils ont fait comme si le M.F.A. pouvait être l'expression politique du prolétariat et du peuple portugais, alors que le M.F.A. est le moyen politique, dans les conditions particulières de la situation portugaise, du renouvellement de la dictature de la bourgeoisie contre le mouvement des masses ouvrières et populaires.

LE PARTI "COMMUNISTE" PORTUGAIS : AMI OU ENNEMI DU PROLETARIAT ET DU PEUPLE PORTUGAIS ?
En imposant la chute du fascisme, le prolétariat portugais a bien pris position, au premier plan, comme force autonome indépendante des forces bourgeoises, parce que capable d'imposer à la bourgeoisie la liquidation politique d'une de ses propres fractions, mais cela ne voulait pas dire qu'il avait d'emblée la direction d'ensemble du processus.
Depuis le 25 avril, au lieu d'une seule fraction de la bourgeoisie (la bourgeoisie fasciste), ce sont toutes les classes de la société portugaise qui sont mêlées à la question du pouvoir et de l'Etat. Dans cette situation, le prolétariat portugais développe son expérience de la bourgeoisie et de la contre-révolution, progresse sur la question de qui sont ses amis, qui sont ses ennemis, parce que désormais, l'ensemble des forces de la bourgeoisie se révèlent et se démasquent, liguées contre lui, dans leur dispute pour le pouvoir d'Etat,

Il en est ainsi du Parti " communiste " portugais (P.C.P.) et du Parti socialiste portugais (P.S.P.) qui ont été parmi les plus zélés propagateurs de l'idée : " Forces Armées + Peuple = Portugal libre ». Avec les libéraux et certains secteurs catholiques, ils ont constitué tout de suite après le 25 avril, le principal appui politique du M.F.A., chargés d'organiser (en échange de leur participation au gouvernement), un soutien de masse à la politique " libérale " et " nationale " des Forces Armées. Loin de dénoncer le M.F,A. comme le continuateur de la dictature bourgeoise sur le prolétariat et le peuple portugais, ils ont donc fait tous les efforts pour essayer de dissimuler la vraie nature de classe du coup d'Etat et pour rallier le prolétariat et le peuple portugais à la politique bourgeoise. Pour cela, ils agitent l'épouvantail du " retour du fascisme " et brandissent l'exemple chilien contre le soi-disant " aventurisme " des masses et des révolutionnaires.
Mais depuis quand le peuple et le prolétariat, face à la contre-révolution, trouvent-ils leur force dans l'obéissance et l'alignement sur les plans de la bourgeoisie ? Depuis quand, -lorsque le prolétariat et le peuple ont été assez forts pour imposer à la bourgeoisie l'éviction de sa fraction fasciste -, depuis quand l'étape suivante est-elle pour le prolétariat et le peuple, de remettre son sort aux mains de cette même bourgeoisie qui se trouve sur la défensive et affaiblie, et non de consolider pas à pas son indépendance, c'est-à-dire son propre projet d'Etat, sa capacité à prendre la direction de couches du peuple de plus en plus larges, dans la lutte contre la bourgeoisie pour le pouvoir d'Etat ?
Le P.C.P. révèle au Portugal sa vraie nature contre-révolutionnaire de parti bourgeois. Car c'est vendre le prolétariat et le peuple à la bourgeoisie aujourd'hui au Portugal que de prêcher leur ralliement au projet politique du M.F.A.
Depuis le 25 avril, le P.C.P. a un pied dans l'étrier du pouvoir et il entend ne pas le lâcher: convoqué au gouvernement tout exprès pour être l'agent de la répression du mouvement de masse, il cherche désormais à s'allier le plus grand nombre d'éléments au sein des Forces Armées, et à créer dans le pays une base de masse favorable au social-impérialisme soviétique. Car dans la conjoncture internationale actuelle, les partis communistes européens traditionnels représentent la bourgeoisie pro-U.R.S.S. et sont les agents actifs de ce nouvel impérialisme. Leur politique à l'égard de l'Etat bourgeois sur les voies et les moyens d'arriver au pouvoir est commandée par cela. Et c'est aussi en tant qu'agents de ce projet-là qu'ils répriment les aspirations révolutionnaires des masses. Deux exemples que nous développons dans la revue :
.Sur l'épuration des fascistes: Le prolétariat portugais s'est mobilisé au cours de récentes grèves politiques pour l'épuration des fascistes dans les entreprises. " Démocratie pour les ouvriers, répression pour les réactionnaires, mort à la PIDE ! ", tels étaient leurs mots d'ordre principaux. A ces grèves, le P.C.P. a riposté par la violence social-fasciste, essayant par tous les moyens de briser la détermination des ouvriers sous le prétexte que la lutte contre le fascisme était devenue " secondaire ". Mais le 28 septembre, ce sont les camarades ouvriers de la T.A.P. et de la Lisnave qui étaient aux premiers rangs contre la manifestation de la " majorité silencieuse ", aux premiers rangs de la riposte populaire à la tentative de réaction fasciste.
.Sur les grèves pour l'augmentation des salaires : Le P.C.P. n'a cessé de prôner " la modération des revendications " au nom du danger de voir s'instaurer le " chaos économique ", dont " profiterait la droite ». A cela, les camarades ouvriers de la T.A.P. ont répondu: " Les difficultés économiques de ceux qui exploitent n'intéressent pas les travailleurs. Si l'économie capitaliste ne supporte pas les revendications des travailleurs, voilà une raison de plus pour lutter pour une nouvelle société, où nous puissions nous-mêmes avoir pouvoir sur toute l'économie et la vie sociale. " (27-9-74).
Faire appel à des capitaux étrangers, développer le tourisme, c'est-à-dire développer la main-mise de l'impérialisme, et du social-impérialisme sur le Portugal, voilà la ligne que proposent les révisionnistes du Parti communiste portugais.
A cette conception-là, le prolétariat oppose son propre point de vue de classe : le capitalisme et l'impérialisme sont malades, qu'ils crèvent ! pour développer notre pays, prenons nos affaires en mains, la classe ouvrière doit diriger en tout !

LUTTES DE CLASSE DEPUIS LE 25 AVRIL : LA POLITIQUE REVOLUTIONNAIRE
EST A L'ORDRE DU JOUR
L'histoire de toutes les luttes de classe depuis le 25 avril montre comment ce point de vue est vivant et a progressé. Trois grands mouvements de luttes ouvrières et populaires ont eu lieu: le premier, du mois de mai, renforçait la lutte ouvrière sur la question des salaires, contre la misère; elle vit entrer en lutte des masses très larges du prolétariat et du peuple portugais; pas une entreprise qui ne connaisse la grève, certaines pour la première fois depuis longtemps. Confrontées à la démagogie du PCP., qui prêche la patience, la prudence et de ne pas attaquer les patrons, à la fois, les masses se laissent duper, et font l'expérience et le bilan de cette duperie. La bourgeoisie surmonte cette crise sans trop de difficultés : le gouvernement provisoire reste en place.
Mais, la lutte reprend de plus belle dès juillet-août : d'une part, la crise économique, l'inflation se poursuivent, le " salaire minimum ", obtenu par les bons soins des révisionnistes, est mangé par la hausse des prix; d'autre part, la fin de la guerre coloniale se fait attendre, la bourgeoisie poursuivant la lutte armée dans les colonies tandis que Soarès et Spinola tiennent de multiples discours temporisateurs sur la paix et je droit à l'indépendance. Le mouvement anticolonial reprend donc une nouvelle force, mobilisée autour de la question de la paix dans les colonies et contre les déclarations démagogiques du gouvernement ; de nombreuses manifestations regroupant des milliers de personnes se tiennent à nouveau dans tout le pays. Les grèves reprennent aussi: au cours des plus importantes (la C.T.T., les boulangers de Libonne, la Carris) les masses vont faire une nouvelle expérience, elles vont voir se dresser contre elles, y compris matraques à la main, le P. « C. " P. qui appelle par tous les moyens la population à se lever contre le mouvement gréviste. Que ne ferait-il pas pour garder sa place au pouvoir ? Sur la manière de mettre un terme à cette crise, la bourgeoisie se divise: la fraction réactionnaire doit céder du terrain au bénéfice de la fraction révisionniste; Palma Carlos doit démissionner, le Premier ministre qui le remplace au deuxième gouvernement provisoire est un homme dont les sympathies pour le P. « C " P. sont notoires.
la classe ouvrière commence à comprendre, dès ce moment-là, que pour en finir avec le fascisme, il faut abattre le pouvoir des monopoles et de l'impérialisme.
Août et septembre voient se lever un large mouvement démocratique antifasciste en même temps que le mouvement paysan dans les campagnes. Les grèves ouvrières deviennent directement politiques: Lisnave, T.A.P., Journal du commerce, centrées sur l'épuration des fascistes.
A nouveau, sur la manière de résoudre cette crise, les luttes internes à la bourgeoisie s'aiguisent : la tentative de manifestation de « la majorité silencieuse », organisée par Spinola, est battue en brèche par les masses ouvrières et populaires, les révolutionnaires étant à leur tête. Or cet échec est suivi d'une sorte de « contre-coup » révisionniste, le P. « C ».P gagne encore du terrain dans l'appareil d'Etat.
Ainsi, face à la force politique du mouvement ouvrier et populaire, la bourgeoisie traverse des crises de plus en plus aigües qui ébranlent chaque fois plus son pouvoir.
Ainsi, sur des questions fondamentales, au travers de ses vigoureuses luttes de classe, le prolétariat portugais forge, dans l'expérience, son propre point de vue de classe.
Ce point de vue possède au Portugal un point d'appui organisé, qui lui a permis et lui permet de se constituer et de se développer vigoureusement: cet appui, c'est le mouvement révolutionnaire marxiste-léniniste portugais, sa liaison aux masses commencée sous le fascisme, et qui grandit depuis le 25 avril, son programme et sa stratégie.
Suivre le développement de la lutte des classes au Portugal demande qu'on ait les yeux fixés sur les deux lignes en présence au sein du mouvement prolétarien portugais: d'un côté la ligne du P.C.P ., de l'autre la ligne du mouvement révolutionnaire marxiste-léniniste, représentée en l'état actuel des choses par le M.R.P.P. (Mouvement pour la Réorganisation du Parti du Prolétariat).

De la ligne et de la voie révolutionnaires, nous avons le projet de parler, car pour nous, la situation de la lutte des classes au Portugal aujourd'hui exige plus qu'un soutien " aux luttes" du peuple portugais.

Ce qui est en jeu, c'est la question, pour tous les progressistes et les révolutionnaires: qui soutenir au Portugal, quelle voie, quelle ligne soutenir dans la lutte des classes pour le pouvoir d'Etat qui se déroule là-bas ?
Tout le monde parle de l'"espoir " ouvert par le printemps portugais. Mais pour nous, ce qui importe, c'est d'y voir clair sur ce qui est espoir véritable pour le prolétariat et le peuple portugais; sur la ligne, la stratégie, le programme, qui peuvent le conduire progressivement à la victoire, et sur ce qui est illusion et duperie, le menant à l'écrasement par la contre- révolution, d'où qu'elle vienne.
Nous voulons soutenir la force authentiquement indépendante du prolétariat portugais, celle qui se forge au sein des luttes de classe contre la bourgeoisie et contre la cinquième colonne bourgeoise infiltrée dans le peuple: le révisionnisme portugais.

LA SITUATION PORTUGAISE NOUS ASSIGNE DES TACHES URGENTES
La situation au Portugal aujourd'hui nous fixe des tâches urgentes, parce que la situation au Portugal aujourd'hui est une situation de crise, de crise du pouvoir d'Etat.
Comme l'analyse un texte récent du M.R.P.P. : " La bourgeoisie n'est plus en état de gouverner, mais le prolétariat et les forces populaires n'ont pas encore les moyens de le faire. "
Que la bourgeoisie n'est plus en état de gouverner, c'est ce que l'ensemble des événements, depuis le 25 avril, a montré: deux crises politiques ont déjà eu lieu et une troisième se prépare. La première, tentative de "coup d'Etat constitutionnel", manoeuvre de la fraction " libérale " pour faire plébisciter Spinola, s'achevait le 9 juillet par la démission du Premier ministre Palma Carlos, à qui le Conseil d'Etat refusait 1'avancement de la date des élections présidentielles et l'extension de ses pouvoirs.
Le 28 septembre, l'éviction de Spinola marquait l'échec de la deuxième manoeuvre : celle qui consistait, pour la fraction la plus réactionnaire de la bourgeoisie, à s'allier avec tout ce qui pouvait être regroupé des anciens appuis fascistes, parmi les secteurs les plus arriérés du pays, encadrés par les restes d'appareil fasciste non désagrégés. C'était l'appel à " la majorité silencieuse ", sur laquelle cette fraction de la bourgeoisie comptait pour encercler et briser le mouvement de masse prolétarien, mobilisé depuis la fin août dans de nouvelles grèves, grèves politiques antifascistes et anticapitalistes. Cette deuxième crise a révélé que les contradictions internes à la bourgeoisie portugaise rendait chacune des fractions au pouvoir incapable d'évincer l'autre: ainsi Spinola, qui prétendait à la fois étrangler le mouvement ouvrier et gouverner sans la fraction P.C.-P.S., a dû démissionner.

La fraction " libérale " et la fraction révisionniste au pouvoir défendent chacune avec acharnement leur place; d'autant plus que ce qui est en jeu derrière elles, ce sont les rivalités inter-impérialistes des deux super-puissances, U.S.A. et U.R.S.S. L'économie portugaise est en effet depuis des années tributaire de l'impérialisme mondial, en particulier des capitaux U.S., et aujourd'hui, dans la situation de crise économique suraigüe, la coalition libérale-révisionniste proclame bien haut qu'elle compte sur les investissements étrangers pour s'en sortir.
Le récent voyage de Cunhal, chef du P.C.P., en U.R.S.S. avait pour but explicite de nouer des accords économiques avec le social-impérialisme russe, et la presse au Portugal lui a fait une large publicité; de même ,les " ambassades culturelles " soviétiques se succèdent en visite dans le pays. Ainsi, l',U.R.S.S. profite du moment pour s'implanter.

L'impérialisme américain, déjà installé, s'inquiète fort de la situation: on connaît les voyages de la C.I.A., le rappel de l'ambassadeur U.S. jugé trop mou et remplacé, et les déclarations américaines sur le danger pour .l'O.T.A.N. que représente la présence du P.C.P. au pouvoir, au Portugal. Il semble également que l'impérialisme U.S. ait exercé des pressions pour que soit évincée la fraction la plus libérale en Espagne, dans la perspective d'un éventuel encerclement du Portugal.
Mais pour l'instant l'état du rapport des forces en Europe est tel qu'aucun des deux impérialismes ne se risque à un pas décisif au Portugal. La bourgeoisie portugaise est en conséquence extrêmement prudente aussi, tant du côté des révisionnistes (Cunhal déclarant qu'il ne faut pas pour l'instant poser le problème de l'O.T.A.N.), que du côté des libéraux (Costa Gomez parlant des « conditions géo-politiques " qui rendent impossible « un coup chilien " au Portugal -en clair cela veut dire: nous sommes un peu plus loin de l'impérialisme U.S. et un peu plus près, de l'impérialisme russe). La fraction pro-U.S. et la fraction pro- U.R.S:S. ont donc entrepris, désormais d'étendre les bases de masse de leur politique, dans le pays, les « libéraux " via la C.D.S. (1) ; les révisionnistes via le M.D.P. (2). (La manifestation du M.R.P.P .contre le siège du C.D.S. prend tout son sens dans ce cadre : il s'agissait de dénoncer les liens entre le C.D.S. l'impérialisme U.S. et le vieux fascisme.)

Dans cette conjoncture, la bourgeoisie assigne au M.F.A. un rôle bien particulier: alors qu'il pensait lui-même être hors d'état de gouverner de façon prolongée (son projet était de passer la main aux partis politiques), la bourgeoisie le presse de se constituer en parti « autonome ». Or le M.F.A., c'est, pour une part, l'expression politique de la petite bourgeoisie portugaise (des « appelés " massivement recrutés souvent dans la jeunesse étudiante, au cours de la dernière période de la guerre coloniale). En tant que tel, il lui est bien impossible d'avoir un !projet d'Etat indépendant. Mais la bourgeoisie l'utilise de la manière suivante: les luttes prolongées au sein de la bourgeoisie pour prendre la direction de l'appareil d'Etat ont peu à peu pour effet de révéler l'appareil d'Etat pour ce qu'il est: l'instrument de la domination de la classe bourgeoise sur le prolétariat; or c'est cela qu'il s'agit fondamentalement de cacher aux masses. Le M.F.A. doit donc intervenir pour perpétuer l'idée que l'Etat est au-dessus des classes, que c'est l'affaire de la Nation tout entière. Pendant que les cliques de la bourgeoisie se disputent le pouvoir, le M.F.A. tend dignement, devant l'Etat le voile de l'unanimité nationale! Mais ce qui est de plus en plus clair, c'est que la fraction « libérale" et la fraction révisionniste se disputent âprement la direction du M.F.A. lui-même, cherchant à tout prix à se lier à lui, car il demeure le pilier du pouvoir d'Etat, étant sa force armée principale. Que des éléments hésitants du M.F.A., se rangent ici ou là dans telle ou telle conjoncture du côté du peuple ne change rien à la nature d'ensemble du M.F.A. ni au rôle qu'il remplit actuellement aux côtés de la bourgeoisie au pouvoir.
La panique dans laquelle se trouve la bourgeoisie portugaise confrontée aux progrès de l'organisation du prolétariat en force indépendante rend la situation politique extrêmement complexe. Nous devons nous mobiliser pour suivre avec attention tous ses développements.
-
(1) C.D.S. : Centre Démocratie et Socialisme. Apparu vers juin- juillet au Portugal Il se déclare centre droit, d'esprit démocratique, et défenseur de l'individu. Il avait apporté son soutien à la manifestation du 28 septembre, puis a fait marche arrière et l'a désavouée quand Spinola a démissionné.
(2) M.D.P. : Mouvement Démocratique Portugais. Parti politique créé de toutes pièces sur la base de l'ancien M.D.P.-C.D.E. par le P.CP., afin d'étendre son action à l'abri de ce déguisement. Son programme est " pour l'essentiel un programme d'action populaire pour établir, en alliance avec le mouvement des Forces Armées, un Etat largement démocratique ., " un Etat antimonopoliste .

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LDCP n°1:
LE M.R.P.P.. MOUVEMENT POUR LA RECONSTRUCTION DU PARTI DU PROLETARIAT
Il a été fondé en septembre 1970 : considérant qu'il n'y a jamais eu de parti vraiment communiste au Portugal, et que les organisations se réclamant jusqu'alors du marxisme-léninisme (C.M.L.P. -1964, puis P.C.P.M.L. . 1970) sont enlisées dans le néo-révisionnisme, le M.R.P.P. se propose d'édifier de l'intérieur du pays dans la lutte contre le fascisme, et la liaison aux masses ouvrières et populaires une organisation qui sans être elle-même le Parti, se fixe pour cible la construction d'un authen- tique Parti communiste.

Pour appuyer ce travail, le M.R.P.P. fait paraître (fin décembre 1970) "Bandeira Vermelha " (Drapeau Rouge) organe théorique dans lequel il analyse la situation concrète et fixe les tâches du mouvement.

Les objectifs sont inscrits dans le processus de la lutte pour la révolution démocratique et populaire :
-lutte contre le capitalisme monopoliste ;
-lutte contre la domination impérialiste ;
-lutte contre la répression et le fascisme ;
-lutte contre la guerre coloniale impérialiste.

L'objectif principal, c'est la lutte pour la réorganisation du Parti révolutionnaire du prolétariat, contre le révisionnisme, le réformisme et tous les opportunistes.

Le M.R.P.P. est organisé clandestinement, et d'une discipline de fer sur la question des rapports au fascisme : qui est arrêté et qui parle est un traître, et traité comme tel.

En 1971, le M.R.P.P. publie le premier " Luta Popular ", journal marxiste-léniniste à destination des larges masses.

Dans le secteur étudiant, il édifie la F.E.M.L. (Fédération des étudiants marxistes-léninistes} dont un des militants, Ribeiro Santos, tombera sous les balles de la P.I.D.E., le 12 octobre 1972.

Il soutient le travail de la R.P.A.C. (Résistance Populaire Anti-Coloniale) qui organise la lutte dans les casernes contre la guerre aux colonies, et l'action des C.L.A.C.S. (Comités de Lutte Anti-Coloniale}, à l'initiative de manifestations anti-coloniales. La plateforme définie dans la directive: " Guerre du Peuple à la guerre coloniale impérialiste" se démarque des positions néo-colonialistes du P.C.P. et de la C.D.E., et sert de base au ralliement des C.L.A.C.S. en un puissant mouvement populaire anti-colonial (M.P.A.C.).

En 1973, il appelle avec le M.P.A.C. et la R.P.A.C. aux vigoureuses manifestations anticolonialistes de février; c'est aussi l'année des premières manifestations du 1er Mai, sous le fascisme, à son initiative.

En 1973, le M.R.P.P. est présent dans le mouvement gréviste qui se déclenche malgré la répression et la P.I.D.E. Le 9 février et le 21 février sont des journées de manifestations organisées par le M.P.A.C., la R.P.A.C. et le M.R.P.P. contre l'assassinat d'Amilcar Cabral, puis contre la guerre coloniale.

Dans plusieurs villes, le M.R.P.P. organise les manifestations du 1er mai rouge qui rassemblent des milliers de personnes. Il mène campagne pendant toute la période des élections législatives, contre la directive révisionniste de participation aux élections fascistes.

" Ni fascistes, ni libéraux, ni révisionnistes, une République démocratique et populaire ", " le peuple vote dans la rue ", sont ses principaux mots d'ordre d'agitation. Fin 1973, il lance la campagne " En avant dans la lutte pour le pain ", dans laquelle s'intègrent les luttes de l'électronique.

En 1974, pour dénoncer la collusion du fascisme et de l'impérialisme U.S., il organise des manifestations contre la présence de Kissinger au Portugal et se tient aux côtés du nouveau mouvement gréviste qui touche cette fois l'ensemble des branches de l'industrie (métallurgie, chimie, verre, etc.).

Dès avant le 25 avril, il appelait à un grand 1er Mai rouge, à Lisbonne, Porto, Vila Franca de Xira, Marinha Grande et Coimbra. Depuis le 25 avril (qu'il analyse comme un simple changement de personnel bourgeois, l'éviction de la clique fasciste par une coalition libéralo révisionniste, sous la pression des luttes conjointes des peuples d'Afrique et du Portugal) il porte en avant le programme de la Révolution Démocratique et Populaire, résumé ainsi: " Pain, Paix, Terre, Liberté, Démocratie et l'Indépendance Nationale. ) La répression s'abat rapidement sur lui (arrestation d'un de ses dirigeants, Saldanha Sanches, et interdiction de son journal Luta Popular) parce qu'il est présent au coeur des successifs mouvements de grève, et mouvements de masse populaires, soutenant la lutte contre le révisionnisme, pour la clarification du programme révolutionnaire du prolétariat et du peuple, et l'édification de nouvelles organisations ouvrières et populaires.
Pour que la révolution démocratique et populaire soit dirigée par le prolétariat, il faut que celui-ci ait à sa tête son parti de classe, seul capable d'unir toute la classe ouvrière, de réaliser l'alliance ouvriers paysans, et sur cette base, celle de toutes les forces populaires en lutte pour la fin de l'exploitation de l'homme par l'homme.
Pour le M.R;P.P., la question de l'étape est donc celle de l'édification du nouveau Parti authentiquement communiste, dans le feu des luttes de classe au Portugal.

LUTTES DE CLASSE AU Portugal N°1- décembre 1974-
armenak
sur l'ancien FUC nous avions "débattu" avec Connolly de l'histoire de la révolution portugaise et du rôle contre-révolutionnaire du PCP et du MFA effectivement, mais comme à chaque fois le débat n'avait pas eu lieu, chacun campant sur ses positions, Connolly réaffirmant les mêmes contre-vérités historiques.
Le seul débat sur lequel il avait accepté de discuter était sur la période dite de la guerre civile grecque 1946-49. Le débat portait sur la lutte de lignes dans le KKE de l'époque sur la lutte armée, la politique étrangère de l'URSS en la matière etc... Pour des raisons personnelles et familiales Connolly avait voulu pousser le débat jusqu'au bout, en toute camaraderie (ce qui n'était pas son habitude), pour finir sur un constat de désaccord mais l'impression d'un enrichissement mutuel. Je n'ai pu garder trace de ces débats qu'il me semble nous avions pu remettre en ligne sur le FML1 du fait de l'extinction prématurée du FML1 sans avoir pu copier les fichiers. Dommage.
Armenak
Finimore
Je dois avoir quelques unes de mes interventions sur le sujet, je vais rechercher ça. Quoi qu'il en soit, il y a des différences entre le KKE et le PCP (P"C"P) de Cunhal, car celui-ci dans les années 75 a très clairement développé une politique social-fasciste et putschiste et fut un allié directe du pouvoir bourgeois issu du MFA.
Je ne dirai pas la même chose du KKE, ne connaissant pas bien son histoire (mais il me semble que Armenak avait pu débattre de ça sur le FUC).
Paria
En lisant divers sujets du F"UC" je tombe souvent sur des messages de connolly critiquant le point de vue ML sur le KKE et le PCP (portuguais).
Cependant je n'ai pas retrouvé les sujets qui en parle...

Certains d'entre vous les auraient-ils conservés?
 
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