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Xuan
La mère de Betancourt accuse Uribe

"Yolanda Pulecio, mère de l'otage franco-colombienne détenue par la guérilla des Farc Ingrid Betancourt, a accusé ce soir le président colombien Alvaro Uribe de mettre en danger la vie des otages en ayant ordonné à l'armée d'encercler les zones où ils se trouvent.
"Ces propos montrent qu'Uribe se moque de la vie des otages, qu'il n'a pas de scrupules à mettre en danger la vie de toutes les personnes détenues", a déclaré à l'AFP Mme Pulecio.

Elle a souligné craindre un épisode similaire à la mort en juin dernier de 11 anciens députés otages des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie). Selon la guérilla, ils ont été tués dans une attaque déclenchée par un groupe militaire non identifié alors que le gouvernement affirme qu'ils ont été exécutés par les rebelles."


[Source: AFP - cité dans le Figaro]
Finimore
lu sur le site
http://www.michelcollon.info:80/articles.php?dateaccess=2008-01-25%2017:04:39&log=invites

Rodrigo Granda - Les FARC répondent aux questions et aux critiques
"Narco-trafiquants" ? "Terroristes" ? "Staliniens" ? "Fanatisés" ? "Sans coeur" ?

Les FARC répondent aux questions et aux critiques
Rodrigo Granda Envoyer à un(e) ami(e) Imprimer

Le 24 juillet dernier, à la Havane, le journal solidarités a obtenu un entretien exclusif avec Rodrigo Granda, membre de la Commission internationale des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie- Armée du Peuple (FARC-EP), enlevé au Venezuela par la police secrète colombienne, incarcéré, puis sorti de prison à la demande de Nicolas Sarkozy. Il permet de mieux comprendre les positions de ce mouvement politico-militaire très controversé qui combat le régime de l’oligarchie colombienne, soutenu par les Etats-Unis, depuis 43 ans.

— Les FARC se considèrent comme un mouvement politico-militaire qui mène une guerre sociale insurrectionnelle contre l’Etat colombien. A ce titre, elles capturent des policiers, des soldats, des officiers et des mercenaires. Elles ont également décidé de séquestrer des personnalités civiles représentatives de l’appareil d’Etat colombien. Enfin, elles ont enlevé aussi des civils dont la libération a été conditionnée au payement d’une rançon. Si personne ne peut contester qu’une armée emprisonne des combattants adverses, comment les FARC peuvent-elles justifier l’incarcération de civils ? Ne pensent-elles pas que de telles pratiques tendent à les isoler de larges secteurs de l’opinion publique colombienne opposés au gouvernement ?

Effectivement, les FARC-EP sont un mouvement politico-militaire usant du juste droit à la rébellion contre un Etat qui pratique une démocratie de façade. Nous répondons à une guerre qui nous a été imposée par les hautes sphères du pouvoir colombien. Durant des décennies, le terrorisme d’Etat a été utilisé comme méthode d’extermination contre nous et notre peuple. Dès lors, et tout le monde le sait bien, une telle guerre a besoin de financement. Ce conflit nous a été imposé par les riches de Colombie : ils doivent donc financer cette guerre qu’ils ont eux-mêmes déclenchée. C’est pour cela que les FARC capturent des personnes, libérées en échange d’une somme d’argent qui est de fait un impôt. Cet argent est destiné au financement de l’appareil de guerre du peuple.

Comme vous le savez, nous parlons de la construction d’un nouveau pouvoir et d’un nouvel Etat. En Suisse, en France, ou aux Etats-Unis, si quelqu’un ne paie pas ses impôts, il va nécessairement en prison. Le nouvel Etat que nous sommes en train de forger a décidé le paiement d’un impôt pour la paix. Cela signifie que toute personne physique ou morale, de même que les entreprises étrangères qui sont établies en Colombie et réalisent des bénéfices supérieurs à un million de dollars par an, doivent s’acquitter d’un impôt pour la paix représentant 10% de leurs gains. Les débiteurs sont informés qu’ils doivent entrer en discussion avec les responsables financiers des FARC et acquitter cette somme. Si ces personnes ne le font pas, elles sont alors arrêtées et emprisonnées jusqu’à ce qu’elles aient effectué leur paiement, avec lequel nous assumons les charges du nouvel Etat, construit et dirigé par les FARC, agissant comme armée du peuple.

Evidemment, au cours des opérations militaires, les FARC capturent des officiers, des sous-officiers, des policiers et des soldats - actuellement détenus comme prisonniers de guerre. Dans ces affrontements, il arrive aussi que l’ennemi capture des prisonniers de notre bord qui, après des jugements sommaires et truqués, purgent des condamnations très lourdes dans les différentes prisons du pays. Malheureusement, cela est normal dans le contexte de la guerre. Quoi qu’il en soit, dans un conflit aussi aigu que celui de la Colombie, il est possible que certaines détentions de civils ne soient pas bien vues par la population de manière générale. Néanmoins, nous considérons qu’en ayant publié la loi 002, selon laquelle certaines personnes et entités économiquement puissantes doivent payer l’impôt pour la paix, nous les avons dûment avisées et qu’elles peuvent entrer en discussion et régler leur situation dans les délais impartis. Si nous obtenons cela, il est indubitable que les arrestations diminueront.

Quant au fait que cela nous éloigne de la population civile, cela se peut, mais ne va sûrement pas être déterminant, parce que de larges secteurs de la population colombienne savent parfaitement que généralement, les FARC-EP ne détiennent que des personnes économiquement solvables. Il ne s’agit, en aucune manière, de détenir des gens au hasard. Concernant les prisonniers de guerre, nous les gardons en prévision d’un échange humanitaire, que nous espérons très proche. Nous n’oublions pas de tenir compte du fait, qu’en Colombie, la justice et les juges spéciaux imposent de fortes condamnations à de nombreux guérilleros et guérilleras arrêtés – qui ont eu la chance de ne pas être assassinés lors de leur capture – : ces condamnations équivalent pratiquement à des emprisonnements à vie. Car, dans notre pays, la justice est une justice de classe et s’applique comme telle : ceux qui font usage du juste droit à la rébellion sont condamnés comme " terroristes " ou " auteurs de séquestration " : les sentences contre les révolutionnaires oscillent entre 40 et 80 années de prison. Ainsi, l’impôt est une nécessité dictée par la situation actuelle de guerre que vit la Colombie. Nous voudrions ne détenir aucune personne, ni civile – même issues des sommets de l’oligarchie -, ni militaire... Mais la confrontation quotidienne dans notre pays impose que les choses se passent de cette manière, et non comme nous le souhaiterions.

— Le financement de la lutte armée dépend en large partie de l’impôt révolutionnaire prélevé sur la culture de la feuille de coca et sur la production de pâte base, et dans une certaine mesure aussi des enlèvements contre rançon. Si un processus de paix débutait, la guérilla pourrait-elle se passer de ces sources de financement sans mettre en péril son autonomie politique et organisationnelle ? En d’autres termes, n’existe-t-il pas à l’intérieur de votre mouvement des forces qui tendent à défendre le statu quo par crainte que la démobilisation prive les FARC de sources de revenus décisives et que cela conduise à leur marginalisation ?

Premièrement, il faut dire que les FARC-EP ont toujours été un mouvement autarcique, c’est-à-dire qu’elles ont vécu de leurs propres ressources et n’ont jamais dépendu – ni hier ni aujourd’hui – et ne dépendront jamais d’aucun financement d’origine étrangère. Comme FARC-EP, nous avons réussi à développer initialement une économie de subsistance avant de développer des facteurs de production qui permettent le maintien de notre mouvement. Les FARC-EP existaient en Colombie bien avant le développement du narcotrafic ou la mise en oeuvre d’une politique logistique de capture systématique de personnes, qui sont des choses conjoncturelles. Avec les années, les FARC-EP ont diversifié leur financement grâce à des investissements de tous ordres : dans des opérations financières à l’intérieur et à l’extérieur du pays, dans la production agricole, l’élevage, la mine, le transport et bien d’autres secteurs productifs.

Il est indéniable que la Colombie a été transfigurée par des politiques néolibérales imposées par la terreur, qui ont ruiné les campagnes, dans un pays producteur de feuilles de coca pour l’élaboration de la cocaïne, et cela a obligé des milliers et des milliers de familles paysannes pauvres à tirer leur subsistance de cette économie pour ne pas mourir de faim face à la destruction de leurs cultures traditionnelles de café, de maïs, de bananes, de sorgho, de coton, etc.

Les FARC-EP sont un mouvement principalement rural et nous sommes en contact direct avec cette réalité, mais nous n’avons pas les moyens d’obliger les gens à abandonner ces plantations dites illicites sans leur donner une alternative. Lors du dialogue de el Caguán (1999-2002) [1], le gouvernement de M. Pastrana, à l’initiative de notre organisation, avait organisé la première conférence publique internationale pour le remplacement des cultures dites " illicites " et la protection de l’environnement. L’Union européenne, le Japon, le Canada, ainsi que l’ONU, le Groupe des pays amis du processus de paix en Colombie et les pays accompagnateurs de ce dialogue ont participé à ces rencontres. Les Etats-Unis avaient été conviés, mais ils ont décliné cette invitation. A cette occasion, les FARC ont présenté un projet viable pour l’éradication des plantations de feuilles de coca dans les municipes de Cartagena del Chairá et du Caquetá, qui vouaient alors quelques 8 000 hectares à cette activité.

Nous aurions voulu obtenir que la communauté internationale s’engage en faveur d’une alternative à la répression et qu’on réalise des investissements sociaux dans cette région afin d’y développer un " laboratoire expérimental " en vue de la recherche de solutions pour supprimer ces cultures, qui auraient pu être étendues ensuite à d’autres zones du pays, et si possible du continent : en Equateur, au Pérou, en Bolivie. Cette proposition est toujours valable. Nous croyons aussi que la légalisation de la drogue contribuerait à la solution du problème. Des économistes comme Friedman et une revue aussi prestigieuse que The Economist le reconnaissent d’ailleurs. Il y a des raisons à cela : comme il s’agit d’un commerce clandestin, la rotation du capital est impressionnante. Actuellement, on calcule que le produit mondial du narcotrafic représente 680 milliards de dollars et il n’est pas de crime qui ne soit pas commis pour s’approprier cette énorme quantité d’argent.

Il s’agit tout d’abord d’un problème économique, puis politique, et aussi éthique, mais si les énormes profits disparaissaient, l’incitation fondamentale que sont les gains sur investissements disparaîtrait et les Etats pourraient contrôler ce marché. Quelque chose de semblable à ce qui est arrivé, toutes proportions gardées, avec la fin de la prohibition aux Etats-Unis à l’époque de la mafia d’Al Capone et Cie, dans les années 20. Il doit être clair – et nous l’avons démontré face à notre nation et à la communauté internationale – que les FARC-EP ne sont en aucune manière des narcotrafiquants et qu’elles ne sont mêlées ni à la production, ni au transport, ni à la commercialisation, ni à l’exportation de narcotiques. Au contraire, nous sommes disposés à travailler avec la communauté internationale et même avec le gouvernement des Etats-Unis à la solution de ce grave problème.
Notre organisation a imposé le prélèvement d’un impôt aux acheteurs de pâte de coca qui doivent pénétrer dans les zones où ces cultures existent et où nous sommes présents ; et cet impôt représente une forme de contrôle par rapport aux abus commis à l’encontre des paysans cultivateurs. Ensuite, nous n’exerçons pas de fonctions de police. C’est à l’Etat colombien de contrôler ces zones et, jusqu’à présent, il a été incapable de le faire en dépit des milliers de millions de dollars investis par le gouvernement des Etats-Unis pour en finir avec ce trafic qui affecte le monde.

De plus, il faut tenir compte du fait que les revenus générés par cet impôt représentent une fraction infime des coûts de l’appareil militaire des FARC-EP. En ce qui concerne la détention de personnes, il faut dire que leur produit aide aussi au maintien économique des FARC, mais ce n’est pas décisif. L’objectif ultime des FARC-EP n’est pas le " confort " de son personnel dirigeant, de sa hiérarchie ou de ses combattant-e-s. Pour nous, l’argent est un moyen, quelque chose qui peut contribuer à la concrétisation du but politique et stratégique des FARC-EP, soit la prise du pouvoir pour effectuer des changements politiques, économiques, sociaux, écologiques et de tout ordre, dont le pays a besoin et qu’il réclame. Le financement est donc un moyen pour arriver à de telles fins. Personne des FARC-EP n’aspire à devenir multimillionnaire ; c’est l’une de nos grandes différences avec les narcotrafiquants et les paramilitaires qui cherchent à s’enrichir personnellement et à " mener la grande vie ".
Quant à une possible démobilisation - à laquelle vous faites allusion -, cela n’entre pas dans les calculs immédiats des FARC-EP. Imaginez-vous que nous n’avons plus aucun contact avec le gouvernement Uribe. Si nous parvenions à une hypothétique situation d’arrêt de la guerre et devions passer à un autre type d’actions, les FARC-EP disposent d’un " plan B ". Mais nous parlons ici de suppositions, alors que la réalité est bien différente.

Enfin, les FARC-EP ne font pas la guerre par plaisir. Nous avons dit que si le cadre politique ambiant change et que les conditions pour mener une politique large, légale, sans crainte de représailles ou d’assassinats existent, si la voie est ouverte à une démocratie réelle, nous pourrions alors penser à changer la forme actuelle de confrontation militaire pour répondre à la nouvelle donne. Durant tout le mandat présidentiel de M. Uribe, et bien avant, les FARC-EP ont dû faire une opposition politique et militaire au régime, parce qu’il n’existait aucune autre manière de pouvoir exprimer notre pensée. La bourgeoisie colombienne est une bourgeoisie sanguinaire, rétrograde, qui ne comprend que le langage des armes. Si nous n’avions pas répondu à l’agression, elle nous aurait déjà marqués au fer rouge et enchaînés, comme à l’époque de l’esclavage...

— Les récentes mobilisations de masse contre la violence et les séquestrations ont fait porter la responsabilité aussi bien sur le gouvernement que sur les insurgés. Ces mobilisations ne représentent-elles pas un revers pour la gauche, dans la mesure où Alvaro Uribe a su en tirer parti pour détourner l’attention du public par rapport à son implication dans les scandales de la parapolitique ?

Comme vous le dites vous-même, ces mobilisations ont le sens d’un rejet de la violence, et plus particulièrement de la violence officielle et paramilitaire. Le peuple colombien est bien sûr fatigué de l’affrontement militaire, mais quel peuple ne le serait pas après 40 ans de guerre imposés par le régime en place. M. Alvaro Uribe a essayé de capitaliser un mouvement auquel ont pris part des secteurs populaires très proches des FARC-EP, et même des membres de notre organisation. On pouvait voir dans ces mobilisations des pancartes exigeant l’échange humanitaire des prisonniers, la recherche du dialogue pour une issue politique au conflit social et armé que vit le pays. Si vous analysez les bulletins de la presse, de la radio ou de la télévision, vous constaterez que la plus grande part des éditorialistes du pays ont critiqué l’opportunisme politique du gouvernement. Il faut en outre rappeler que dans la ville de Cali, il y a eu un affrontement public entre le ministre de l’Intérieur et l’un des parents des 11 députés tués lors de la tentative manquée de sauvetage militaire, ordonnée par le gouvernement, le 18 juin 2007. Enfin, il n’est pas certain que le président Uribe ait capitalisé ces mobilisations. Au contraire, les derniers sondages d’opinion effectués après cet événement montrent que l’image de M. Uribe est usée et " en chute libre ", et ceci pour la première fois depuis son accession à la présidence [2002].

Quant au problème de la parapolitique [2], il a été dénoncé depuis plus de vingt ans par le journal Voz, l’organe du Parti communiste de Colombie, par les FARC-EP et par des démocrates de tout le pays. Néanmoins, l’Etat colombien a toujours ignoré ces dénonciations. Il y a un an et demi, j’ai eu l’occasion de parler - dans la prison de haute sécurité de Combita, où j’étais alors détenu - avec le responsable pour la paix du gouvernement Uribe, le docteur Luis Carlos Restrepo. Durant cette conversation, nous avons abordé plusieurs thèmes : j’ai pu entre autres lui démontrer que la politique de " sécurité démocratique " imposée par le président et le Plan Colombie avaient échoué. Il m’a répondu : " Ecoutez Monsieur Granda, l’Etat colombien vous a certainement combattus avec des méthodes non orthodoxes... ". Ces méthodes dont parlait Restrepo sont précisément la parapolitique et le paramilitarisme, parce que cette manière de faire a été froidement calculée pour la Colombie. C’est l’une des formes d’expression du fascisme, grâce auxquelles les monopoles financiers, le secteur industriel et les grands propriétaires terriens ont bénéficié de l’ensemble de la recomposition économique du pays, provoquée par la globalisation et les privatisations qui l’accompagne. Les affaires et les gains effectués par ces secteurs ont été extraordinaires. Ce qui reste à privatiser en ce moment est réduit, ce qui nous indique que la période de mise en œuvre la plus brutale du projet néolibéral en Colombie est, dans une certaine mesure, déjà derrière nous, puisqu’il ne reste aucune entreprise publique d’importance à vendre aux transnationales. C’est pour cette raison qu’ils tentent maintenant de démonter ces appareils de mort qu’ils avaient mis en place comme appui militaire à leur projet fascisant d’imposition du néolibéralisme.

Dans ce sens, nous pourrions faire une comparaison avec le Chili du général Pinochet. Rappelez-vous que les politiques néolibérales ont commencé à être imposées au continent après le coup d’Etat de 1973 au Chili. Ce coup d’Etat a pratiquement liquidé la résistance populaire de la classe ouvrière, des classes moyennes et de la paysannerie ; il a imposé la discipline sociale des monopoles, c’est-à-dire le fascisme au service du néolibéralisme, qui a utilisé la terreur dans notre Amérique pour imposer son projet économique et son idéologie politique. Maintenant, en Colombie, l’establishment est secoué, parce que les institutions et les hommes qui les composent, sont impliqués dans la crise à laquelle ils ont conduit la nation. La Colombie est l’un des pays avec le plus haut niveau de corruption à l’échelle mondiale. On dirait que les institutions colombiennes on été créées pour protéger toutes les formes de corruption. C’est pour cette raison que l’establishment, pour imposer ses politiques néolibérales, a jeté par-dessus bord tout sens éthique en politique, et maintenant il reçoit et paye la facture de son " mariage " avec un narco-paramilitarisme créé pour éliminer la gauche révolutionnaire à n’importe quel prix. Ce modèle et ce projet fascistes pour la Colombie ont échoué. Lorsque déferle la marée des dénonciations, le président tente évidemment d’éviter tout débat public et crée des écrans de fumée : la réélection, le référendum, la coupe du monde de football, etc., afin de distraire l’opinion publique nationale. Mais les scandales et la corruption régnante en Colombie sont d’une telle ampleur, qu’aucun de ces shows publicitaires ne réussira à détourner l’attention de l’aspect fondamental : la corruption imposée par la mafia, le paramilitarisme et le narcotrafic - qui sont la même chose – en faveur d’un gouvernement qui est un gouvernement mafieux qui pratiquent une narco-démocratie.

— L’Armée de libération nationale (ELN, Ejército de Liberación Nacional) a décidé récemment de déposer les armes. Dans quelle mesure, cette décision affaiblit-elle la lutte armée des FARC, vu que désormais l’Etat colombien, le paramilitarisme et les Etats-Unis pourront concentrer tous leurs efforts pour vous combattre ?

Il faut relativiser l’impact de la lutte contre-insurrectionnelle que nous vivons aujourd’hui, de la part du gouvernement colombien et des Etats-Unis. Pratiquement, depuis le début du Plan Colombie, les FARC-EP ont résisté seules à ces opérations. Il est indéniable que l’Etat colombien n’a jamais combattu militairement le paramilitarisme. Les opérations militaires dans des zones où opèrent les camarades de l’ELN ont été minimes ; dans une certaine mesure, la responsabilité et le poids fondamental des opérations menées par l’armée colombienne et les gringos ont été supportés par notre organisation. Vous devez vous souvenir qu’en ce moment, la Colombie est le troisième pays bénéficiaire de l’aide militaire nord-américaine, après Israël et l’Egypte. Dans la première étape du Plan Colombie, les États-Unis ont investi 7,5 milliards de dollars et l’Etat colombien a imposé un impôt de guerre de 12 % (qui a été majoré cette année de 8 %). Même ainsi, toutes les opérations du Plan Colombie et celle qui ont suivi ont échoué face à la résistance et à la contre-offensive des FARC-EP.

Il est donc très relatif de penser que l’ennemi puisse nous mettre en déroute, bien qu’il braque toutes ses batteries sur nous. Notre histoire le démontre depuis l’époque de notre naissance à Marquetalia (1964) : rappelons que 16 000 militaires furent déployés dans cette région contre le groupe fondateur des FARC, formé de quarante-six hommes et de deux femmes d’origine paysanne. A ce moment, il n’y avait aucun autre mouvement insurgé dans le pays. Le poids de cette offensive contre les zones d’autodéfense paysanne - dénommée " Opération LASO " [Latinoamerican Security Operation] - retomba naturellement sur les FARC-EP.

Nous croyons que dans cette nouvelle période, une limite a été atteinte dans les actions militaires des troupes gringas, mercenaires et de l’armée colombienne. Nous parlons actuellement de leur déclin. Il faut dire que dans les hautes sphères du gouvernement colombien et dans les couloirs du Pentagone, on parle de l’échec retentissant du Plan Colombie, du Plan Patriota [3], du Plan Consolidation et du Plan Victoria(2002-2007). Il est impossible pour les gringos et l’Etat colombien de remporter une victoire militaire sur un mouvement armé qui, comme le nôtre, mène la lutte depuis quarante-trois ans, et qui dispose d’une large expérience, tant au niveau de ses commandant-e-s que de ses combattant-e-s. Il faut dire qu’il s’agit d’une expérience quasi unique en Amérique latine et dans le monde. Vous pouvez constater qu’en ce moment, il n’y a aucun autre grand plan ou " opération militaire " dans l’hémisphère occidental, qui ait l’envergure et les caractéristiques des opérations menées dans le centre et le sud de la Colombie et pratiquement sur tout le territoire national.

Nous avons dû vraiment livrer une guerre seuls. Auparavant, il existait le " camp socialiste ", la solidarité internationale, et nous avons dû " danser avec la plus laide " (pour utiliser une expression populaire colombienne un peu machiste), mais nous avons vu que seuls, nous pouvions aussi affronter et vaincre l’ennemi. Pour nous, c’est une obligation et notre apport solidaire aux peuples opprimés du monde. La combinaison de toutes les formes de lutte de masses va nous assurer la victoire dans un futur proche. Il ne reste plus d’autre alternative à l’Etat colombien que d’accepter son incapacité à mettre en déroute les insurgé-e-s, ainsi que l’échec de son projet fasciste, qui a utilisé la terreur d’Etat comme arme fondamentale, et de chercher un accord pour que nous puissions entamer une discussion et trouver une issue politique négociée à ce long conflit social et armé que vit notre pays.

Quant au désarmement de l’ELN, je l’apprends... Car je sais que l’ELN n’a pas déposé les armes. Je ne peux pas me prononcer sur les décisions de l’ELN. C’est une organisation souveraine, une organisation de guérilla qui combat depuis des années et qui, d’après ce que je sais, n’a jusqu’ici pas livré une seule cartouche.

— Les FARC sont nées d’un mouvement de paysans pauvres, qui constituent toujours le noyau principal de leur base sociale. Les FARC ont-elles été capables depuis lors de repenser leur réorientation stratégique à la lumière de l’urbanisation extrêmement rapide de la Colombie ? En d’autres termes, comment les FARC s’adressent-elles aux masses urbaines paupérisées qui subissent les constantes attaques des paramilitaires, et la répression exercée par l’Etat colombien ?

Je vous disais à l’instant que les FARC-EP sont une organisation politico-militaire. La lutte que mènent les FARC-EP n’est pas un affrontement d’appareils, c’est-à-dire entre l’appareil militaire de l’Etat colombien et celui des FARC-EP proprement dit.
De manière générale, si on analyse l’évolution du comportement des Etats bourgeois, on observe que ceux-ci ont diverses manières de mettre en œuvre ce qu’ils appellent " la démocratie représentative ", et qu’ils combinent à peu près toutes les formes de lutte pour exploiter les peuples. Les gringos appellent cela " la carotte et le bâton ", qu’ils pratiquent de la manière suivante : s’ils considèrent que les masses sont dociles, ils les laissent développer certaines formes limitées de démocratie pendant un certain temps ; s’ils considèrent que ces masses se sont radicalisées, ils font descendre les troupes dans la rue et répriment. Mais s’ils constatent que ces mouvements de masse se radicalisent encore, ils recourent au terrorisme d’Etat et massacrent leurs opposant-e-s et exterminent des organisations de masse. C’est la terreur au niveau le plus effrayant, qu’ont connu tous les pays de notre Amérique dans le passé récent et qui perdure encore en Colombie.

De ce point de vue, il est légitime que les mouvements révolutionnaires de Colombie et du monde emploient toutes les formes de lutte de masse pour arriver aux changements révolutionnaires dont la société a besoin à un moment de son développement. Nous n’avons pas proclamé la lutte armée par décret. Elle ne peut d’ailleurs pas l’être, pas plus que par la volonté de tel ou tel personne ou parti. La lutte armée naît de la nécessité impérieuse de défendre des intérêts de classe à un moment donné, lorsque les Etats bourgeois ferment toute possibilité de démocratie et d’expression dont peuvent bénéficier les masses.

En Colombie, malheureusement, l’histoire a confirmé ce que je viens d’affirmer : les FARC-EP, à la recherche d’une réconciliation nationale en 1982, sont entrées en dialogue avec le président de l’époque Belisario Betancur. On est parvenu alors à signer les accords de La Uribe [1984]. Comme corollaire à ces accords a été fondé le large mouvement appelé Union patriotique (UP). Lorsque ce mouvement est apparu dans la vie politique nationale, il a bénéficié d’un sentiment de sympathie de la part des habitant-e-s de la campagne et des villes, des classes moyennes, des étudiant-e-s, etc. Autrement dit, c’était un mouvement qui rassemblait des secteurs très divers. Lorsque celui-ci a commencé à se développer, la bourgeoisie a paniqué et entamé son extermination planifiée et systématique : en premier lieu celle de ses dirigeant-e-s, ensuite de ses militant-e-s. Tout ceci a conduit au génocide politique le plus aberrant qu’ait connu l’Amérique latine. De cette expérience, mise en échec par le terrorisme d’Etat, les FARC-EP ont beaucoup appris ; elles ne sont pas disposées à répéter la même histoire.

Nous avons produit un effort important du fait de la création et du développement de mouvements et d’organisations populaires et politiques au niveau national. Nous faisons un effort considérable pour la construction du Parti communiste clandestin de Colombie, qui doit être clandestin parce que nous avons déjà fait l’expérience de plus de cinq mille morts avec l’UP. Nous construisons également le Mouvement bolivarien pour une nouvelle Colombie, auquel tout un chacun peut participer. Ce mouvement n’a pas de statuts, les gens peuvent se réunir en petits groupes pour éviter les coups de l’ennemi ; personne ne doit faire référence à son activisme politique, et ses formes d’expression sont clandestines. A travers ces structures organisationnelles, il est possible de participer au mouvement estudiantin, ouvrier, paysan, populaire… mais les FARC-EP construisent aussi les Milices bolivariennes, qui agissent dans les campagnes, aux alentours des grandes villes et à l’intérieur de ces dernières.

Les FARC-EP considèrent que la révolution en Colombie doit déboucher en partie sur des formes d’insurrection urbaine, peut-être analogues à celles qui se sont développées au Nicaragua à l’époque (que l’on se souvienne des batailles de Managua, Masaya, Estelí, León, pour n’en citer que quelques-unes), qui furent des actions de guérilla et d’insurrection populaire combinées qui, dans leur ensemble, ont fait tomber la dictature de Somoza.

Nous faisons un effort très important en direction du mouvement syndical, estudiantin, des classes moyennes urbaines, des travailleurs-euses informels, du mouvement communal, coopératif, des pères de famille. C’est-à-dire que nous essayons de tout ramener à des formes d’organisation simple, afin de favoriser du dehors la conscience politique et pratique de la nécessité des changements dont le pays a besoin, davantage encore dès lors que les conséquences désastreuses des politiques néolibérales non seulement radicalisent les masses urbaines, mais aussi, paradoxalement, les rapprochent et les allient dans la luttes.
En Colombie, les FARC-EP sont intéressées par la construction d’un nouveau gouvernement de réconciliation et de reconstruction nationales, large et démocratique, sans exclusives, auquel puissent participer tous les secteurs de la vie politique nationale qui souhaitent sortir le pays de l’abîme dans lequel il se trouve pour le mettre en situation d’affronter les défis du 21e siècle avec beaucoup d’espérance, d’optimisme et en nous plaçant à l’avant-garde des nations démocratiques et révolutionnaires du monde.

— Quels sont pour les FARC les mouvements sociaux urbains dont le développement paraît stratégiquement essentiel dans ce processus ?

Dans les villes, nous travaillons essentiellement en direction des secteurs industriels. Nous travaillons également au sein du mouvement coopératif, avec les collectifs d’action communale dans les quartiers, avec des associations de l’économie informelle, qui se sont multipliées au cours des dernières années en raison des politiques néolibérales. Nous accordons aussi beaucoup d’importance au problème des femmes et de la jeunesse en général. En conséquence, nous disposons d’une représentation dans tous ces secteurs. Nous agissons de manière consciencieuse pour leur donner un caractère organisationnel et les orienter vers la lutte politique. En même temps, ce travail nourrit, par ses expériences et ses formes d’affrontement avec la répression, notre propre action politique. Bien que les FARC soit nées comme un mouvement essentiellement paysan et que cette base sociale se maintienne dans sa composition actuelle, il est également vrai qu’il y a d’autres secteurs de la société qui nous accompagnent dans la lutte. Parmi les gens liés aux FARC-EP, on trouve des secteurs des classes moyennes et professionnelles, techniques et supérieures, mais aussi des professions libérales, des prêtres, des gens des milieux de la culture et de l’art populaire dans toutes ses expressions. C’est un changement qui s’est opéré au cours de ces dernières années. Nous soulignons la participation des femmes dans nos rangs : elles représentent aujourd’hui 43% des forces de la guérilla.

— On dit que les FARC ne se sont pas toujours montrées capables de permettre concrètement, dans les régions sous leur contrôle, le développement d’une société civile organisée de manière autonome en fonction des différents intérêts qui la traversent (coopératives, syndicats, associations diverses, minorités indigènes, etc.). Cette attitude ne révèle-t-elle pas un projet de société autoritaire fondé exclusivement sur les capacités et les compétences d’une sorte de parti-Etat ?

(Rires…) Je ne sais pas à quoi vous vous référez avec cette question. Je ne sais pas non plus quand nous avons eu sous notre contrôle une quelconque partie du territoire national. Ceci n’est encore jamais arrivé jusqu’à présent. En Colombie, nous ne menons pas une guerre de position. Nous sommes une armée de guérillas mobiles. Lorsque nous sommes pour un temps dans certaines régions, nous développons la démocratie directe d’une façon inédite. Plus encore, je crois que les FARC-EP sont beaucoup plus démocratiques que certains Etats ou démocraties. Nous disposons, comme organe de décision des FARC-EP, de la conférence nationale des guérilleros, qui se réunit tous les quatre ans (ou un peu plus, selon l’état de la guerre). Les postes de commandement, sans exception, sont décidés au vote de tous les guérilleros. Autrement dit, il n’y a pas de nomination par décret. C’est au travers du vote populaire, au travers du vote des membres des FARC-EP, que se vit la démocratie et que se règlent les questions de hiérarchie à l’intérieur du mouvement guérillero, en collaboration avec les communautés.
Le cas le plus significatif a été celui de San Vicente del Caguán, dans le centre-sud du pays, pendant la période du désengagement et du dialogue, entre 1999 et 2002. Là, nous nous sommes installés pendant trois ans, et nous avons oeuvré avec les communautés dans le cadre d’actions civiles et militaires. Ensemble, la population civile et le groupe de guérilleros, nous avons construit, en travaillant en commun, des ponts, des routes, des écoles, des hôpitaux, des chemins vicinaux, et plusieurs fleuves, rivières et ruisseaux fortement pollués ont pu être réhabilités. D’autre part, les FARC-EP ont émis des règlements en matière écologique (chasse, pêche, élagage et exploitation du bois, protection des arbres indigènes), et tout ceci s’est fait avec la participation de la communauté. Par exemple, pour la construction d’une route, 100 à 200 collectifs d’action communale de toute la région se sont réunis, et là, par votation populaire, ils ont déterminé qui allait travailler, comment, et avec quel appui économique et logistique. On faisait ensuite les comptes et on les présentait aux masses pour qu’elles analysent la finalité de chaque investissement. Ça, c’est la démocratie participative et ouverte, une vraie démocratie de masse comme n’en a jamais connu le pays. C’est l’expérience que nous avons faite.

L’autoritarisme ne fait pas partie des principes des FARC-EP. Certes, nous défendons des principes, et sur ces principes nous ne cédons pas. Nous avons notre propre vision de ce que doit être la démocratie. La démocratie doit être ouverte et la plus directe possible. C’est-à-dire une démocratie de masse comme forme permettant de définir et de débattre des grands problèmes. C’est très simple : si dans une communauté, il y a 100 personnes, pourquoi 10 devraient-elles décider ? Pour nous, ce sont ces 100 personnes qui ont le pouvoir de prendre la décision. On parle d’une démocratie représentative en Colombie, parce qu’il y a des élections, mais, en réalité, ces scélérats qui vont au Sénat ou à la Chambre des représentants ne sont en aucune manière des représentants authentiques des communautés. Ce sont des gens qui arrivent là du fait de leur richesse, par le clientélisme et les escroqueries auxquelles ils soumettent notre peuple. Par conséquent, comme vous le voyez, il est important de clarifier le type de démocratie dont on parle, ce que nous entendons, nous FARC-EP, par démocratie, et ce que vous entendez vous, en Europe, par ce terme. Je considère que les FARC-EP sont une organisation démocratique qui exerce la démocratie dans les domaines dans lesquels elle travaille. Nous sommes en faveur de la démocratie directe la plus large et la plus participative possible. Une démocratie exercée pour et par les majorités et non une démocratie de façade, une démocratie pour un groupe restreint de privilégiés. Ce type de " démocratie " ne nous plait pas et nous n’allons pas la pratiquer. Je vous ai dit que dans les FARC-EP nous préférions organiser les masses dans toutes sortes de collectifs qui leur permettent de défendre leurs intérêts. Ceci est le secret de la survie des FARC-EP au coeur d’un conflit aussi complexe que celui de la Colombie.

— Les FARC sont fréquemment critiquées, y compris par des forces de gauche, pour l’usage de méthodes " expéditives " en leur sein : c’est le cas des exécutions de déserteurs, de l’envoi de militant-e-s " démoralisé-e-s " pour accomplir des missions suicides, de l’obligation faite aux combattantes enceintes d’avorter, etc. Il n’y a pas de doutes que les FARC sont engagées dans une lutte armée très dure, mais de telles méthodes ou pratiques ne mettent-elles pas en question les droits individuels des combattants ou la liberté de discussion au sein de la guérilla, révélant ainsi une forme d’organisation politique très verticale dans la tradition stalinienne ?

Votre question montre que l’on sait très peu de choses sur les FARC-EP et qu’on se fait ainsi l’écho, peut-être inconsciemment, de la propagande du régime (le régime oligarchique colombien et son allié les Etats-Unis). C’est l’ennemi qui affirme que nous sommes organisés de manière verticale, que nous résolvons tous les problèmes d’une façon expéditive, comme vous l’évoquez dans votre question.

Nous utilisons des méthodes politiques pour résoudre tous les problèmes qui apparaissent à l’intérieur des FARC-EP. Initialement, les nouveaux combattant-e-s suivent une école de formation de six mois, où les documents qui sont étudiés sont essentiellement nos statuts, les normes de commandement et le régime de discipline. Si l’aspirant-e se rend compte qu’il ne peut pas, pour des raisons physiques ou morales, mettre en œuvre ces normes, il peut retourner chez lui sans problème, parce que jusqu’à ce moment, il ne connaît rien ni personne de plus que les gens qui, comme lui, ont assisté clandestinement au cours de formation initiale. Une fois passé ce niveau, la personne contracte un engagement, et lorsqu’on intègre les FARC-EP, c’est pour la vie, c’est-à-dire jusqu’au triomphe de la révolution et à la construction d’une nouvelle société.
Nous ne disposons pas d’un service militaire obligatoire, ni d’ailleurs volontaire. L’intégration aux FARC-EP suppose l’implication complète dans la formation politique et militaire sur la base d’une adhésion consciente. N’oublions pas que l’on trouve des gens pour manipuler des armes partout, mais des gens pour comprendre la politique, la lutte des classes et les changements sociaux, dans une société comme la nôtre, c’est bien plus difficile. Cet ensemble de capacités, dont le développement est dans notre intérêt, nécessite et exige une formation permanente et à long terme.

Il n’est pas vrai, par conséquent, que nous utilisions le peloton d’exécution ou que nous nous livrions à des exécutions extrajudiciaires. Nous n’avons pas à le faire, parce qu’il y a dans nos statuts bien des manières de sanctionner les ruptures de la discipline de notre organisation. L’exécution n’est envisagée que pour les traîtres et les infiltrés qui travaillent consciemment pour l’ennemi. C’est la mesure la plus grave qui s’applique dans les FARC-EP. Pour le reste, toute situation se résout par la critique et l’autocritique sur la base des principes du marxisme-léninisme qui sont partie intégrante de notre conception de la révolution.
Le reste, au même titre que ce qui est contenu dans votre question, relève d’une campagne diffamatoire qui cherche à transformer les FARC en un mouvement sans discipline, sans hiérarchie, sans mandats de commandement reconnus. Et, dans ces conditions, une organisation militaire ne peut pas subsister. Il y a un adage qui dit : " Soit la discipline est mise en œuvre, soit la milice disparaît ".

En ce sens, il serait absurde de penser que nous pourrions envoyer des personnes démoralisées, avec des problèmes psychiques, ou sans qualifications politico-militaires suffisantes, accomplir des missions. Il s’agit d’une guerre ! Qui pourrait commettre une telle erreur ? Bien au contraire, à l’intérieur des FARC-EP, la participation à des missions constitue une forme de reconnaissance du bon travail ; elle est un encouragement et un honneur pour les combattant-es. Dans les FARC-EP, on préconise une participation consciente et, pour cela, la valeur des combattant-e-s en mesure de participer à chacune des actions de guerre, ou aux missions spéciales que les FARC-EP décident, est étudiée à l’avance par les commandant-e-s.

Pour ce qui est des femmes dans la guérilla, elles sont libres. Pour la première fois, une organisation de gauche et un mouvement révolutionnaire envisagent la femme comme une personne absolument libre et égale à l’homme, qui assume les mêmes responsabilités, les mêmes tâches et a les mêmes droits. Depuis sans doute l’époque du matriarcat, la guérilla est aujourd’hui le lieu où la femme commence à tenir le rôle qu’historiquement elle a perdu, ce qui fut la défaite la plus grande qu’ait subi le genre féminin dans l’histoire de l’humanité. A propos du problème de la grossesse dans les FARC-EP, les guérilleras savent d’avance que dans le contexte de guerre qu’elles vivent, elles ne peuvent tomber enceinte. A l’intérieur de notre organisation, nous avons mis en œuvre un travail éducatif de diffusion de l’information et de prévention pour que les femmes connaissent bien les mécanismes de la procréation, ainsi que les manières d’éviter la grossesse et/ou les maladies sexuellement transmissibles.

Parfois, par erreur ou accident, se produisent des cas involontaires de grossesse, mais compte tenu des normes et des conditions objectives de la vie dans un environnement combattant, la grossesse est interrompue, en général à la demande de la combattante elle-même. Dans ces cas, l’interruption s’effectue dans des conditions hygiéniques d’asepsie, avec des médecins qualifiés, et en prenant les mesures pour éviter tout risque pour leurs vies. Dans beaucoup de pays, l’interruption de la grossesse est légalisée et fait partie de certaines constitutions du monde, mais on nous a toujours reproché notre arbitraire supposé sur ce thème et on nous a diabolisés. N’y a-t-il pas ici une double morale ? Sachez que pour les FARC-EP, les valeurs familiales (très importantes pour la société colombienne) constituent un fondement de la conception de la nouvelle société que nous voulons construire. Mais nous vivons une étape qui ne facilite pas le développement de cette partie importante de la vie.

Il est révélateur que, malgré toute cette propagande contre notre organisation, la présence féminine dans les rangs des FARC-EP soit actuellement de l’ordre de 43%. Les guérilleras des FARC sont de vraies amazones dans la guerre, ou comme dirait Simon Bolivar en se référant à ces valeureuses guerrières romaines, elles sont de véritables " lumières ". Hors de la guerre, nos camarades femmes ont un comportement très féminin. Au combat, elles sont aussi aguerries que les hommes. Elles nous donnent des leçons d’honnêteté, d’abnégation, de sacrifice, de fraternité et d’héroïsme… Comment pourrions-nous maltraiter ces camarades, qui prennent une part fondamentale à la lutte pour le triomphe de la révolution…

— Qui est responsable de la mort des onze députés colombiens détenus par les FARC ? Comment est-il possible que ces onze otages se soient trouvés ensemble au même endroit ? Pensez-vous qu’il s’agisse d’une opération délibérée de l’Etat colombien pour lancer une vaste campagne politique contre la guérilla des FARC ?

Cela fait un certain temps que les FARC-EP avertissaient l’opinion publique nationale et internationale du fait que les opérations de sauvetage de prisonniers par l’armée étaient exagérément risquées pour la vie des otages qu’elles détenaient. C’est pour cela que les FARC-EP ont indiqué que la responsabilité de la mort des onze députés du Valle del Cauca, le 18 juin 2007, incombait essentiellement à ceux qui ont donné l’ordre et tenté de les libérer par la force. Le premier responsable est Monsieur Uribe.
Vous expliquer pourquoi ils étaient ensemble serait me livrer à des spéculations, parce que je me souviens qu’à cette date, je venais tout juste de quitter la prison de La Dorada. Concernant la mort des onze députés, il faut dire qu’indiscutablement, il s’agit d’un plan minutieusement préparé tant politiquement que militairement et sur le plan de la propagande. Le gouvernement de Uribe a démarré son plan en parlant de la possibilité de faire sortir de prison un certain nombre de prisonniers des FARC-EP, sur lesquels personne n’avait rien demandé. Nous avons toujours cherché à obtenir un échange humanitaire de prisonniers bilatéral FARC-EP/gouvernement. C’est alors que Uribe a relâché, de façon totalement unilatérale, certains combattants des FARC-EP. Cette action, à mon sens, était liée à la préparation en secret d’une action de plus grande envergure dans les montagnes colombiennes. Il s’agissait précisément du sauvetage des douze députés par un groupe de spécialistes composé d’agents de la CIA, de mercenaires anglais et israéliens et de commandos de l’armée colombienne.

Le projet était sans doute celui-ci : pendant que ce groupe apparaissait comme libérant avec succès les douze députés, Uribe remettrait en prison les prisonniers relâchés et commencerait un travail politique à l’intérieur et à l’extérieur du pays visant à démontrer que les interventions directes seraient dorénavant le moyen le plus indiqué pour obtenir la libération des personnes contrôlées par les FARC-EP, fermant ainsi tout espoir d’échange humanitaire et toute possibilité de dialogue. Le résultat de cette opération et d’autres opérations analogues nous conduit à penser que les tentatives de libération du type " Ambassade de Lima " [1996-1997] ou " Opération Entebbe " [1976] ne peuvent être menées à bien dans les forêts colombiennes. Ce qui s’impose inexorablement en Colombie, c’est l’échange humanitaire entre le gouvernement et les FARC-EP, comme préambule à une possibilité de dialogue ouvrant la voie à la paix et la justice sociale. Espérons que nombre de vos lecteurs, la communauté internationale, les Etats, les gouvernements, les partis, les organisations sociales, religieuses, humanistes et de gauche pourront contribuer à cette quête afin de permettre un échange humanitaire, et que cela sera utile pour établir une forme de dialogue en vue d’une issue au conflit social et armé que nous vivons en Colombie.

Questions posées par Jean Batou. Entretien mené par un envoyé spécial de la rédaction.

NOTES:
[1] [NDLR] Dialogues et processus de paix dans la zone démilitarisée de El Caguan.
[2] [NDLR] Consultez à ce propos le dossier " parapolitique et paramilitarisme " sur le site du RISAL : http://risal.collectifs.net/spip.ph....
[3] [NDLR] En plus des opérations de lutte contre la drogue du Plan Colombie, les militaires colombiens ont aussi mis en oeuvre le Plan Patriota soutenu par les Etats-Unis, une opération de grande envergure de contre- insurrection qui a pour but de prendre le contrôle des régions contrôlées par les FARC dans le Sud et l’Est de la Colombie.

Source : revue solidaritéS, (http://www.solidarites.ch/), Genève, août 2007.
Traduction : revue solidaritéS.
Membre désinscrit
Sonia a pris 17 ans!
Et les autres crevards qui sont là à pinailler avec une video qui date d'octobre...


FARC member ‘Sonia’ sentenced to 17 years
Colombian revolutionary proclaims innocence


Washington, D.C. - Anayibe Rojas Valderama, a member of the Revolutionary Armed Forces of Columbia (FARC) also know as ‘Sonia’, was sentenced here, July 2 by Judge James Robertson to nearly 17 years in federal prison on charges of shipping cocaine to the United States.

“What took place in this courtroom today was anything but justice. This is a frame-up, pure and simple,” stated Mick Kelly outside the D.C. courtroom. Kelly, who helps lead the defense work for another Colombian political prisoner, Ricardo Palmera, added, “In the course of the trial the prosecution called on a band of professional liars to testify. There was the $15,000-a month DEA informant, Rocio Alvarez. Then there were the tales of the retired Colombian National Police officer, Mauricio Moreno, who spoke of plots to sell cocaine to the paramilitaries and then steal it. And then there was ‘Juan Valdez’ whose testimony was a collection of lies.”

During the sentencing hearing, defense attorney Carmen Hernandez pressed for a new trial. She cited the fact that the testimony of ‘Juan Valdez’ was completely discredited and this amounted to new evidence. She also pointed out that her interviews with the jurors after Sonia’s conviction indicated that they were influenced by the ‘Juan Valdez’ testimony. Judge Robinson agreed that the ‘Juan Valdez’ testimony was dubious at best, but then he ruled against a new trial.

Outside the courtroom, defense attorney Hernandez told the press that the trial is not the way things are supposed to work under the constitution. Hernandez was not allowed to make needed investigations and the instructions to the jury were flawed.

Sonia speaks out

Before she was sentenced, Sonia, who was wearing an orange prison jumpsuit, told the court that she was innocent of the charges. She repeatedly proclaimed her innocence throughout her statement.
She related that she had been born to a poor farm family in an outlying area without a government presence. She only received two years of schooling and had to attend school barefoot because of her family’s poverty. She got her first pair of shoes at age 14. It was because of the conditions in her area that she joined the FARC guerillas.
She was arrested in February of 2004 on her brother’s farm and charged with rebellion. However, she was extradited to the United States 13 months later on charges of export of large amounts of cocaine to the United States - the charge she continues to deny.

She asked how it can be explained that, if she was a major drug dealer, her family continues to live in poverty and does not have enough to eat. She also said that family members of Colombians convicted on similar charges in the United States cannot visit because they are denied visas. Even if her family could get visas they could not afford airfare to visit her.

The Bush administration labeled her as a ‘terrorist’ because of her FARC membership. Because of that label, she was kept in solitary confinement for two years of her time here, in spite of never having been charged with infraction of prison rules. She was subjected to severe treatment, for instance being allowed to bathe only twice a week - and then only in handcuffs. Sonja described her solitary confinement as “psychological torture.”

Sonia noted that during a brief period she had been held in the general population of the District of Columbia jail and had been able to study and learn some English. She asked that the ‘terrorist’ label be lifted from her so that she not be held in maximum security and would be able to continue to study and learn.
“It is sad that a lie has become justice in this court because I have not done what they say I have,” said Sonja.

More to come

According to U.S. Assistant Attorney General Fisher, “The prosecution of these FARC members, the first of its kind in the United States, was made possible because of the exceptional cooperation of Colombian authorities and the hard work and efforts of the DEA agents and federal prosecutors who, working together, were essential to the successful conclusion of this important case.”

Tom Burke of the National Committee to Free Ricardo Palmera responds: “This case demonstrates that the Bush administration will stop at nothing to criminalize the struggle for free and independent Colombia. Sonia is not a drug dealer. She is hero who is being made to suffer for her efforts to bring justice to Colombia. Her frame-up was made in the U.S.A. and was assisted by Colombia’s death-squad government.”
In a related case, the trial of FARC spokesman and peace negotiator Ricardo Palmera has moved to the jury phase.

Burke urges all progressive people to support the efforts to for the immediate release of Colombian political prisoners held in the U.S.
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Coup de tonnerre cette semaine au procès de Simon Trinidad. Il faut rappeler que c'est le second procès pour l'enlèvement des 3 Américains (un autre procès pour trafic de drogue est prévu en fin d'année)

Pinchao, l'officier de police qui avait réussi à s'évader et multipliait depuis les déclarations, s'était dans la foulée vu offrir pour lui et sa famille un voyage aux frais du gouvernement US pour venir apporter un témoignage accablant au procès.
Rappelons que Pinchao a toujours maintenu avoir fréquenté régulièrement durant leurs 4 ans de détention les 3 otages américains, et qu'il était encore avec eux le 28 avril, jour de son évasion.
Seul problème, quand le procureur l'a interrogé pour lui demander si au cours de ses 4 années, il avait vu Simon Trinidad, considéré comme le principal instigateur de l'enlèvement, Pinchao a déclaré sous serment qu'il ne l'avait jamais vu !!!
Etant présenté comme le principal témoin dans cette affaire, son témoignage devrait porter un coup fatal à l'accusation!

Concernant Sonia, la sentence relative à sa condamnation pour trafic de drogue devrait théoriquement être communiquée dans la semaine.

Membre désinscrit
Lettre de Raul Reyes diffusée par Anncol

Doctor Álvaro Leyva Durán
Doctora Fabiola Perdomo

Con la presente me permito certificar ante ustedes la veracidad de la información suministrada en el Comunicado firmado por el Comando conjunto de Occidente, fechado el pasado 23 de los corrientes, dando cuenta de la trágica muerte de los once diputados de la Asamblea del Valle.

Nosotros nos sumamos a las voces de condolencia para los familiares y amigos de los diputados por la infausta pérdida de sus seres queridos. Haremos los esfuerzos pertinentes para coordinar con el Comando Conjunto la pronta entrega de los despojos mortales a los dolientes, cuya concreción dependerá de la disminución de la confrontación militar en las zona donde sucedieron los hechos, que por estrictas razones de seguridad nos abstenemos de mencionar por ahora.

Los pueblos y gobiernos del mundo escuchan perplejos los permanentes gritos del Presidente Álvaro Uribe, instando con vehemencia a sus generales al inmediato rescate militar de los prisioneros, sin ninguna consideración por la vida de las personas retenidas, sin atender las súplicas por el intercambio humanitario de los familiares, del mismo doctor Álvaro Leyva, de los tres países facilitadores, de la Iglesia, entre muchos interesados en concertar con las FARC los acuerdos. Uribe prefiere obstinarse en las aventuras de su eterna guerra antes que pensar en salvar vidas.

Nosotros pese a lo sucedido, con independencia de la soberbia de Uribe, insistiremos con ustedes en la exigencia del despeje de los dos municipios como prerrequisito indispensable para dar inicio al encuentro de los voceros de las dos partes en el propósito de evitar nuevas fatalidades originadas en la política de los rescates a sangre y fuego ordenados por el Presidente”.

Atentamente

Raúl Reyes

Montañas de Colombia, junio 28 de 2007.


Traduction

Docteur Álvaro Leyva Durent
Docteur Fabiola Perdomo

Par la présente, je me permets de certifier devant vous la véracité de l'information fournie dans le communiqué signé par le commandement du Bloc Occidental, daté du 23 juin, rendant compte du décès tragique des 11 députés de l'Assemblée du Valle.

Nous nous joignons aux condoléances adressées aux parents et amis des députés pour la perte tragique de leurs êtres chers. Nous ferons tous les efforts nécessaires pour organiser en coordination avec le commandement du Bloc Occidental la remise des dépouilles mortelles à leurs familles, qui ne pourra se concrétiser qu'avec la diminution des opérations militaires dans la zone où ont eu lieu les évènements, que pour des raisons de sécurité évidentes nous nous abstenons de mentionner pour le moment.

Les peuples et gouvernements du monde écoutent perplexes les cris récurrents du Président Alvaro Uribe, incitant avec véhémence ses généraux à un sauvetage militaire immédiat des prisonniers, sans aucune considération pour la vie des personnes détenues, sans se préoccuper des volontés d'échange humanitaire exprimées par les familles, par le docteur Alvaro Leyva, par les 3 pays "facilitateurs" [France, Suisse, Espagne], par l'Eglise, et tous ceux intéresséspour une concertation avec les FARC en vue d'accords. Uribe préfère s'obstiner dans les aventures de sa guerre éternelle, plutôt que de penser à sauver des vies.

En dépit de ce qui est arrivé, indépendamment de la fierté d'Uribe, nous insisterons avec vous pour exiger le nettoyage des 2 municipalités comme préalable indispensable pour initier une rencontre entre les porte-parole des 2 camps, en vue d'éviter de nouvelles tragédies provoquées par la politique de sauvetage par la force ("par le sang et le feu" ) ordonnée par le Président.

Cordialement

Raúl Reyes

Montagnes de la Colombie, 28 juin 2007
Membre désinscrit
Communiqué des FARC diffusé sur ANNCOL

El Comando Conjunto de Occidente de las FARC informa que el día 18 del presente mes, 11 diputados de la Asamblea del Valle que retuvimos en abril de 2002, murieron en medio del fuego cruzado cuando un grupo militar sin identificar hasta el momento, atacó el campamento donde se encontraban.

Sobrevive el diputado Sigifredo López quien no estaba en ese instante junto a los demás retenidos.

Desde el momento en que se planificó el operativo de retención, así como durante su desarrollo y en el transcurso de estos 5 años, fue prioritario para nosotros mantener la integridad física de todos ellos en medio de los permanentes operativos de rescate y de otro ataque a los diputados por parte del ejército, en otro campamento, de donde habíamos logrado sacarlos sin novedad.

En el área de los acontecimientos se desarrollan desde hace varias semanas amplias operaciones conjuntas de militares y paramilitares lo que ha generado innumerables combates y creciente presencia de fuerzas oficiales.

A los familiares de los diputados fallecidos les manifestamos nuestro profundo pesar por la tragedia. Haremos lo que esté a nuestro alcance para que puedan recoger los despojos mortales lo más pronto posible.

La demencial intransigencia del presidente Uribe para llegar a un intercambio humanitario y su estrategia de rescate militar por encima de toda consideración conlleva a tragedias como la que estamos informando.

Comando Conjunto de occidente.

FARC-EP

Cordillera occidental, junio 23 de 2007


Traduction

Le commandement du Bloc Occidental des FARC informe que le 18 juin, 11 députés de l'Assemblée de Valle que nous détenions depuis avril 2002 ont été victimes de tirs croisés, quand un groupe militaire non identifié à cette heure a attaqué le campement où ils se trouvaient.

Seul le député Sigifredo Lopez qui n'était pas avec les autres détenus à ce moment-là a survécu à cette attaque.

Depuis le jour où la capture des députés a été programmée, et pendant ces 5 années, notre priorité a toujours été de maintenir l'intégrité physique de tous, au milieu des opérations de sauvetage successives, et d'une autre attaque envers les députés de la part de l'armée, dans un autre campement, dont nous avions réussi à les sortir "sans nouveauté" (?)

Dans le même secteur se sont déroulées depuis plusieurs semaines de vastes opérations conjointes entre militaires et paramilitaires, qui ont généré de nombreux combats et la présence grandissante des forces régulières.

Aux parents des députés décédés nous manifestons notre profond regret pour cette tragédie. Nous ferons ce qui est en notre pouvoir pour qu'ils puissent récupérer les dépouilles mortelles le plus rapidement possible.

L'intransigeance démente du président Uribe pour arriver à un échange humanitaire et sa stratégie de sauvetage par l'armée au-dessus de toute considération [pour la vie des otages] aboutit à des tragédies comme celle dont nous vous informons.

Commandement du Bloc Occidental

FARC-EP

Cordillère occidentale, 23 juin 2007
Membre désinscrit
Les FARC annoncent la mort de 11 députés provinciaux otages
28/06/2007 - Latin reporters, Le Temps, Liberation, Le Figaro, Le Journal du dimanche, Univision, AFP, France24, Reuters

"Onze députés de l'Assemblée [régionale du département] du Valle" séquestrés en avril 2002 par la guérilla des FARC "sont morts sous un feu croisé" annonce le commandement occidental des FARC dans un communiqué diffusé jeudi par l'agence ANNCOL. Comme la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, ces députés faisaient partie de la cinquantaine d'otages dits politiques de la guérilla.
Selon le communiqué des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie, marxistes), les tirs croisés dont auraient été victimes les députés se seraient produits le 18 juin "lorsqu'un groupe militaire non identifié attaqua le campement" où les rebelles retenaient les séquestrés.

Cette information dramatique va relancer les conjectures sur le sort d'Ingrid Betancourt. Elle est séquestrée par les FARC depuis le 23 février 2002. La dernière preuve incontestée de vie est une vidéo diffusée par une télévision colombienne le 30 août 2003. Réalisée par la guérilla, cette vidéo montre la Franco-Colombienne, ex-candidate à la présidence de la Colombie, monologuant durant 22 minutes. Elle invitait notamment le président colombien Alvaro Uribe à superviser personnellement les opérations militaires visant à libérer des otages, afin "d'en évaluer les possibilités de succès et donc la garantie que ceux qui sommes séquestrés allons être libérés, mais non en échange de notre mort".

Dans le cadre hypothétique d'éventuels pourparlers avec le gouvernement colombien, la guérilla des FARC se dit depuis longtemps disposée à négocier la libération de ses otages politiques en échange de celle de centaines de rebelles emprisonnés. L'exigence des FARC d'une démilitarisation préalable de la zone de 800 km2 où ils proposent l'ouverture de cette négociation est jugée inacceptable par le président Uribe.
Les principaux otages politiques des FARC sont Ingrid Betancourt, trois Américains au service du gouvernement colombien et des élus nationaux et régionaux. Parmi ces derniers figuraient 12 députés du Valle, dont un seul aurait survécu.

John Frank Pinchao, sous-officier de la police colombienne qui a réussi au début du mois de mai dernier à s'échapper d'un camp des FARC où il était séquestré, affirme avoir vu en vie pour la dernière fois Ingrid Betancourt et les trois Américains le 28 avril [2007]. Son témoignage ne fait pas l'unanimité au sein de la famille Betancourt.

"Nous manifestons nos profondes condoléances pour cette tragédie aux familles des députés décédés. Nous ferons ce que nous pourrons pour qu'elles puissent recueillir les dépouilles mortelles le plus rapidement possible" dit le communiqué des FARC.

Visant à imputer la mort des onze députés au président colombien, la dernière phrase du communiqué affirme que "L'intransigeance démentielle du président Uribe à l'égard d'un échange humanitaire et sa stratégie de sauvetage militaire au-dessus de toute considération mènent à des tragédies comme celle que nous rapportons".

Tous les observateurs ont noté ces derniers mois que les FARC ont averti souvent qu'ils exécuteraient leurs otages si l'armée tentait de les libérer. Le décès des députés "sous un feu croisé" sera donc nécessairement une version controversée.

Trouble jeu

Attaque de l'armée, des paramilitaires, mise en scène des Farc qui ont annoncé qu'ils exécuteraient leurs otages si une tentative de libération par la force était lancée ? Les versions risquent de diverger selon les parties, laissant la place au doute et aux interprétations. Prudent, le Quai d'Orsay a rappelé que "l'usage de la force pour libérer les otages doit être absolument proscrit" et que les autorités française "poursuivent sans relâche leurs efforts pour aboutir dans les plus brefs délais à un accord humanitaire", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Jean-Baptiste Mattei.

La Fédération internationale des Comités Ingrid Betancourt (FICIB) s'est inquiétée après avoir pris connaissance du communiqué des Farc et a fait part de son émotion. "Nous souhaitons que les familles des députés sachent que nous sommes totalement solidaires de leur douleur, et que nous leur exprimons tout notre soutien. Devant la gravité des faits nous demandons aux pays "amis" - la Suisse, l'Espagne et la France, d'agir fermement auprès du président Uribe pour éviter à tout prix de nouvelles opérations militaires qui mettent en danger la vie des otages et pour souligner l'urgence de la mise en place de l'accord humanitaire", indique le communiqué.

Communiqué de Yolanda Pulecio, Astrid Betancourt et de la FICIB

Yolanda Pulecio , Astrid Betancourt et la Fédération Internationale des Comités Ingrid Betancourt ( FICIB) viennent de prendre connaissance via l’agence de presse ANNCOL et accrédité par le journal « EI TIEMPO » (mais non confirmé par le gouvernement colombien), du décès de 11 sur les 12 députés « de la Asamblea del Valle », otages des Farc depuis 2002, lors d’une opération militaire dite « de sauvetage »…

Les familles des députés disent ne pas avoir accepté d’opération « de sauvetage militaire » du gouvernement

Nous souhaitons que les familles des députés sachent que nous sommes totalement solidaires de leur douleur, et que nous leur exprimons tout notre soutien.

Devant la gravité des faits nous demandons aux pays "amis" - la Suisse, l’Espagne et la France, d'agir fermement auprès du Président Uribe pour éviter à tout prix de nouvelles opérations militaires qui mettent en danger la vie des otages et pour souligner l’urgence de la mise en place de l’accord humanitaire …

Nous demandons à nouveau aux Gouvernements des Pays Européens de marquer de manière ferme leur opposition totale aux opérations militaires quelles qu'elles soient ….

Nous demandons également à la communauté Internationale de s'impliquer plus directement, via Les Nations Unies, dans la résolution du problème des otages et la négociation d’un accord humanitaire qui passe obligatoirement par l’acceptation par le Gouvernement Colombien d’une zone démilitarisée .
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Dernières nouvelles au sujet des 2 camarades Sonia et Simon Trinidad extradés en toute illégalité aux USA.

Pour mémoire, Sonia avait été jugée coupable lors de son procès en février, on est toujours en attente de la peine qui lui sera infligée. Initialement prévue au 7 mai, la sentence est maintenant annoncée pour le 3 juillet. D'après l'avocate de Sonia, le juge aurait repoussé la sentence car il estimerait que le 1er procès n'avait pas respecté les droits de la défense... Ou alors les US attendent l'évolution de la situation en Colombie pour se prononcer? Il faut rappeler qu'elle risque un maximum de 29 ans.

Le (2nd) procès de Simon Trinidad a débuté le 4 juin et l'ouverture a été marquée par l'irruption dans la salle de membres du comité de défense US. Une autre conférence de presse a été organisée lundi 18 juin pour tenter d'alerter l'opinion publique

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Des nouvelles des défenseurs de la liberté de la presse...

Nouvelle vague d’agressions contre la presse : "Les FARC ne démentent pas leur réputation de prédateurs"

Reporters sans frontières s’alarme de la nouvelle vague d’agressions et de menaces envers des journalistes constatées au cours des mois de mai et juin, dont la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) est souvent à l’origine. L’organisation s’inquiète également du climat de violence contre les médias lors de récentes manifestations étudiantes, après l’annonce par l’État d’une diminution des moyens financiers octroyés aux universités publiques.

“Les FARC ne démentent pas leur réputation de prédateurs de la liberté de la presse dans les régions où elles restent actives. Leurs menaces sont de plus en plus ciblées et directes. Leurs méthodes odieuses n’ont rien à envier à celles des paramilitaires. Il est urgent que les plans de protection des journalistes qui lient le gouvernement à la Commission interaméricaine des droits de l’homme soient revus dans le sens d’une plus grande efficacité. Par ailleurs, nous condamnons sans réserve les agressions commises par certains manifestants étudiants, qui assimilent stupidement la presse à un pouvoir dirigé contre eux. Nous espérons que les plaintes des rédactions après ces événements aboutiront“, a déclaré Reporters sans frontières.

Journaliste indépendant, Afranio Franco a reçu, entre le 14 mai et le 6 juin 2007, quatre menaces téléphoniques attribuées aux FARC. Début mai, alors qu’il se trouvait à Planadas (département de Tolima, Centre), le journaliste a été réveillé dans la matinée par deux hommes armés dans sa chambre d’hôtel. Les deux individus lui ont intimé l’ordre de leur donner la caméra qu’il avait utilisée. Le journaliste leur a répondu qu’elle se trouvait dans la chambre de son cameraman, où les agresseurs ont séquestré les deux journalistes avant d’emporter leur matériel et leur équipement.

Le 20 mai, Rodrigo Callejas, de la station de radio Fresno Estéreo, a reçu l’appel téléphonique d’un certain Luis Alfonso, se revendiquant des FARC. Ce dernier l’a averti : “C’est sérieux, écoutez : vous êtes en train de vous mêler de nos affaires et c’est pour cela que vous allez mourir.” La veille, le journaliste avait couvert la visite du gouverneur de Tolima à la municipalité de Fresno et avait noté la présence d’un homme suspect qui se cachait le visage sous un chapeau. Luis Alfonso a également sommé le journaliste de “ne pas toucher à René Quitián”, du nom d’un individu récemment condamné à cinq ans de prison pour “rébellion”. Le journaliste s’est vu également reprocher ses liens avec un commerçant suspecté de collusion avec les paramilitaires des Autodéfenses unies de Colombie (AUC). Luis Alfonso a conclu ses menaces en prévenant le journaliste qu’il était sur écoutes et suivi.

Représailles étudiantes

Journaliste de la chaîne locale Telecafé et correspondant de Noticiero CM&, Juan Alberto Giraldo a été blessé d’un jet de pierre à la tête lors d’affrontements entre la police et des étudiants, le 8 juin, à Manizales (Ouest).
Le 13 juin, le quotidien El Nuevo Día, à Tolima, a eu recours à plus de soixante policiers face à la présence d’étudiants qui lançaient des pierres contre la rédaction et maculaient ses murs de graffiti. Cinq jours plus tôt, le journal avait publié des clichés montrant des débordements lors d’une manifestation étudiante.
Le 12 juin, la rédactrice Adriana Montealegre et le photographe Helmer Parra ont été menacés et sommés d’effacer leurs images alors qu’ils couvraient une assemblée générale à l’Université de Tolima. Sur d’autres campus, des manifestants cagoulés ont pris à partie des photographes et entravé leur travail durant la même période.

La police et l’armée ne sont pas en reste. Le 10 mai à Tulua (Sud-Ouest), des membres des forces armées ont repoussé, en tirant en l’air, une douzaine de journalistes locaux venus couvrir la mort de militaires après une attaque des FARC. Le surlendemain à Barranquilla (Nord), des policiers ont passé à tabac quatre journalistes sur la voie publique. Isis Beleño, du quotidien El Heraldo, a été blessée.

Damned, les étudiants croient que les journalistes sont de mèche avec le pouvoir mais où vont-ils chercher de telles inepties?
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Nouvelle polémique chez les Betancourt...
Tout commence par une interview accordée par Delloye au Parisien, le 14/06/2007, interview relayée par le comité IDF.




Jeudi 14 juin, la une du Parisien était composée du visage d’Ingrid Betancourt, accompagné d’une courte interrogation : « Vivante ? ». Tout un dossier était consacré à cette question, avec principalement, une interview de Fabrice Delloye, ex-mari d’Ingrid Betancourt et père de ses enfants, qui considère que sans preuves de vie de cette femme citoyenne franco-colombienne, sa famille sera obligée de la considérer comme morte. IngridBetancourt-idf.com vous restitue l’entretien dans son intégralité .

Question : Depuis la vidéo d’août 2003, on ne dispose que du « témoignage » d’un militaire colombien otage des FARC qui prétendait, en mai dernier, avoir rencontré votre ex-femme. Qu’en pensez-vous ?
Fabrice Delloye : Au départ, nous y avons cru. Désormais, je pense définitiement que le témoignage de ce militaire n’a pas apporté d’éléments probants que nous sommes en droit d’attendre. Je m’explique. Cet homme assure avoir passé deux ans et neuf mois avec Ingrid. Dans de telles conditions, les otages se disent tout entre eux. C’est l’un des moyens de tenter de surmonter leur épreuve. Or, ce militaire n’a jamais parlé dans son récit des enfants d’Ingrid, Mélanie, 21 ans, et Lorenzo, 18 ans. Ne pas évoquer les êtres aussi importants dans la vie de mon ex-femme m’a frappé ! Autre détail troublant : cet ancien otage prétend qu’Ingrid lui a donné des cours de français alors qu’il est en pein de dire ne serait-ce que deux ou trois mots... Je considère invraisemblable que les FARC aient pu regrouper de tels otages. Au final, c’est très étonnant, cet homme qui est resté plus de deux ans au côté d’Ingrid, n’aligne que des lieux communs.

Q. : Espérez-vous rencontrer ce « témoin » ?
F.D. : Cet homme devait venir en France à la fin du mois de juin. Or, il se trouve actuellement aux Etats-Unis et il semblerait que son arrivée en France soit reportée sine die.

Q. : Au fond de vous-même, croyez-vous Ingrid Betancourt toujours vivante ?
F.D. : Vous savez, jusqu’à notre dernier souffle, on garde l’espérance de la vie. Mais nous sommes extrêmement inquiets. Nous nous interrogeons : Ingrid est-elle vivante ? Si les preuves de vie ne nous sont pas apportées rapidement par les FARC, alors nous serons réduits à penser qu’Ingrid est décédée. Il n’y aurait plus de justifications à la croire vivante.

Q. : Qu’attendez-vous aujourd’hui ?
F.D. : Cela fait exactement quatre ans et un mois que l’on n’a pas eu de preuves de vie formelles d’Ingrid. C’est pourquoi nous demandons aux FARC de nous faire parvenir ces preuves irréfutables. Il s’agit de nous fournir les réponses d’Ingrid à des questions très précises et personnelles, des questions dont seule Ingrid connaît les réponses. Personne ne peut le faire à sa place, on ne peut pas tricher. Dans ce but, des émissaires sont partis. Il s’agit d’hommes identifiés par les FARC et qui les connaissent très bien. Je salue d’ailleurs le courage invraisemblable de ces hommes parmi lesquels figurent des Français et des Suisses.

Q. : Pourquoi ne pas avoir tenté cette solution plus tôt ?
F.D. : Nous l’avons fait. Cela fait des années que les émissaires font des tentatives auprès des FARC, mais les réponses parvenues n’ont jamais été satisfaisantes. Aujourd’hui, nous espérons un retour rapide des émissaires. J’estime que le contexte a changé. En France, il existe un véritable engagement politique incarné par M. Sarkozy. Les FARC sont du reste en accord sur ce point. Leur porte-parole l’a clairement dit, le président Sarkozy est à ses yeux l’homme décisif pour trouver une solution humanitaire à cette affaire.

Q. : Faut-il déduire que vous déplorez la gestion passée de ce dossier ?
F.D. : Oui, je suis extrêmement critique. L’épisode « amazonien », tenté en juillet 2003 pour faire libérer, a été regrettable parce qu’il a entraîné un arrêt des négociations. Ensuite, on n’a pas avancé d’un pouce. Ce qui nous a démoli le plus, mes enfants, le mari d’Ingrid et moi, c’est que jamais le pouvoir politique français n’a mis la pression nécessaire sur le président Uribe. Comme dit ma fille, Uribe pouvait changer d’idée comme de chemise sans que la France ne réagisse en lui disant, de manière brutale : « Maintenant, ça suffit ! ». Si Ingrid est morte depuis toutes ces années, ce serait un véritable tragédie.

Q. : Pensez-vous que les FARC collaboreront ?
F.D. : Il faut le répéter, les méthodes restent des méthodes criminelles, épouvantables, indignes d’une guérilla. Les FARC veulent-elles rater tous les trains ou bien rentrer dans un processus pour aller plus loin ? Ce que j’espère, c’est un miracle. Si jamais Ingrid était morte, ce serait encore plus abominable d’imaginer que, pendant tout ce temps, les FARC ne l’aient pas dit.

Lundi, le comité IDF en remet une couche en diffusant un communiqué.

Betancourt: le Comité de soutien exige des preuves de vie
AP - 18.06.2007

Le Comité de soutien à Ingrid Betancourt a exigé lundi des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) qu'elles fournissent des preuves de vie de l'otage franco-colombienne dont on reste sans nouvelles directes depuis plus de quatre ans. Son ex-époux Fabrice Delloye n'exclut pas que la candidate à l'élection présidentielle colombienne soit morte.

"Quand bien même les FARC ont répété, ce week-end, qu'elle était en vie et en bonne santé, cela ne nous suffit pas (...) Si nous n'avions pas (de nouvelles directes) dans les plus brefs délais, nous serions alors conduits à considérer qu'Ingrid Betancourt est morte", prévient le Comité dans un communiqué.

"Il y a un moment où on est légitimement en droit de s'interroger sur la pertinence de notre action (...) Si cela continue sans preuve de vie, on va poser un ultimatum: si on n'a pas de preuve de vie tout s'arrête", a expliqué Hervé Marro, porte-parole du Comité, dans un entretien téléphonique à l'Associated Press. "On continuera à agir pour les autres otages, mais certainement pas avec le même poids."

Le Comité de soutien à Ingrid Betancourt, proche de Mélanie Betancourt, qui a critiqué par le passé l'attitude du gouvernement français jugé insuffisamment ferme avec le président colombien Alvaro Uribe, sera reçu jeudi matin par le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner.

Réactions du camp adverse...!

A Paris, un soi-disant "Comité de soutien" exige des preuves de vie
19/06/2007 - AP

A Paris, un groupe de personnes se présentant comme "LE" comité de soutien a exigé lundi des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) qu'elles fournissent des preuves de vie de l'otage franco-colombienne dont on reste sans nouvelles directes depuis plus de quatre ans. Son ex-époux Fabrice Delloye n'exclut pas que la candidate à l'élection présidentielle colombienne soit morte.

Ce communiqué a profondément choqué la mère d'Ingrid Betancourt, Yolanda Pulecio, et Astrid Betancourt, sa soeur.

"Quand bien même les FARC ont répété, ce week-end, qu'elle était en vie et en bonne santé, cela ne nous suffit pas (...) Si nous n'avions pas (de nouvelles directes) dans les plus brefs délais, nous serions alors conduits à considérer qu'Ingrid Betancourt est morte", prévient le Comité dans un communiqué.

"Il y a un moment où on est légitimement en droit de s'interroger sur la pertinence de notre action (...) Si cela continue sans preuve de vie, on va poser un ultimatum: si on n'a pas de preuve de vie tout s'arrête", a expliqué Hervé Marro, porte-parole du Comité, dans un entretien téléphonique à l'Associated Press. "On continuera à agir pour les autres otages, mais certainement pas avec le même poids."

Cette réaction brutale du Comité de soutien a provoqué une vive émotion et de la colère de la part de la mère d'Ingrid Betancourt, Yolanda Pulecio, et d'Astrid Betancourt, la soeur de l'otage franco-colombienne, qui affirment dans un communiqué publié mardi matin très tôt qu'elles "ont toujours eu, et maintiennent, leur conviction qu'Ingrid est bien vivante". Les deux femmes se disent "choquées par les propos irresponsables de ceux qui laissent croire que cela pourrait ne pas être le cas".

S'inscrivant en faux contre les déclarations du Comité de soutien, elles affirment que "les actions de mobilisation et les négociations doivent continuer à tout prix" et ce jusqu'à "la libération d'Ingrid et des autres otages".

Dans la foulée, communiqué de la FICIB

18 juin 2007 : Ingrid est vivante !

La Fédération Internationale des comités Ingrid Betancourt (FICIB), regroupant plus de soixante comités en France et à l'étranger, joint sa voix à celle de Yolanda Pulecio, la maman d'Ingrid et d'Astrid Betancourt, sa soeur, qui ont toujours eu, et maintiennent, leur conviction qu'Ingrid est bien vivante. Yolanda et Astrid se disent choquées par les propos irresponsables de ceux qui laissent croire que cela pourrait ne pas être le cas.

Les actions de mobilisation et les négociations doivent continuer à tout prix. Le combat ne peut s'arrêter qu'à la libération d'Ingrid et des autres otages.

Plus que jamais tous les comités de la FICIB maintiendront et renforceront leur mobilisation, aux côtés des plus de 1.800 villes et communes qui ont décidé de nommer, à la demande des comités, Ingrid Betancourt citoyenne d'Honneur.

Au cours de la réunion de travail qu'ils ont tenue le 13 juin avec le ministre Bernard Kouchner et son staff, les responsables de la FICIB ont constaté que le Quai d'Orsay partageait leur analyse de la situation en Colombie, et ont discuté les détails d'actions futures destinées à accompagner les efforts du gouvernement français pour la libération d'Ingrid Betancourt et de tous les otages de Colombie.
 
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