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Xuan
Sur le site "faire vivre", le compte-rendu d'une interview de P. Laurent à ... Valeurs Actuelles . Apparemment la fraction "front de Gauche" a du plomb dans l'aile :

EXCLUSIF – Pierre Laurent confie ses projets pour 2017


Samedi 16 avril 2016, par lepcf.fr


Quand la direction du PCF a engagé le débat sur les primaires au conseil national, elle n’a pas réussi à le faire valider... aucune décision n’avait été prise. Pïerre Laurent a quand même décidé de s’y engager, et d’engager le PCF avec lui...

Et alors que tout indique que le sujet met les communistes en colère, qu’ils refusent de se voir appeler à voter socialiste au premier tour des présidentielles, fut-ce pour un socialiste dit "de gauche", Pierre Laurent continue et va encore plus loin avec cette interview dans Valeurs Actuelles. Et c’est dans ce le journal issu de "l’information boursière" (sic !) [1] qu’il annonce qu’il est inutile d’avoir un candidat du PCF !

Pam

Coulisses. Le secrétaire général du Parti Communiste a reçu Valeurs Actuelles dans son bureau, au siège historique du parti, place du Colonel Fabien dans le XIXème arrondissement de Paris. Quelques jours après la sortie de 99% (Ed. du Cherche midi), Pierre Laurent a dévoilé les principales orientations du parti pour l’année à venir, et ses ambitions pour 2017. Récit.


« Nuit Debout va aller grandissant »




C’est un homme déterminé qui reçoit Valeurs Actuelles ce mercredi matin. Le potentiel candidat à l’élection présidentielle, qui s’est déjà déclaré favorable à l’idée d’une primaire, regarde avec intérêt l’actualité du mouvement "Nuit Debout" :

« je crois qu’il y a un tel divorce entre la politique (…) et la très grande masse des citoyens que la situation est devenue insupportable du point de vue démocratique »

dénonce le communiste, qui prévoit que « ce mouvement va aller grandissant (…) il y a des millions de gens qui ne se reconnaissent pas dans le scénario politique qu’on tente de leur imposer et qui ne souhaitent pas se trouver avec Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen et François Hollande. De millions de gens cherchent une autre voie » ajoute-t-il.

Prêt à s’allier avec les frondeurs du PS… avec qui il « travaille déjà en permanence »


Le secrétaire général du PCF a révélé à Valeurs Actuelles qu’il ne serait pas contre construire une nouvelle alliance avec… les frondeurs du PS :
« Il y a dans toutes les familles de la gauche aujourd’hui des gens qui ne se reconnaissent plus dans la politique gouvernementale actuelle » explique Pierre Laurent, qui ajoute :
« je considère ces forces socialistes qui s’élèvent contre la politique de François Hollande comme des partenaires potentiels avec lesquels je veux reconstruire une gauche nouvelle. »
Et lorsque sont évoqués les noms de la sénatrice de Paris, Marie-Noëlle Lienemann, ou Gérard Filoche, deux figures emblématiques de la "gauche de la gauche" du PS, la réponse est claire :
« ceux-là font partie des personnalités avec lesquelles je discute beaucoup et avec lesquelles je travaille en permanence » explique Pierre Laurent, qui concède que « nous sommes nombreux dans cet espace politique-là. Si nous ne voulons pas nous-même tomber dans la force des égos, nous devons trouver la force de privilégier dans un premier temps la construction d’un projet commun. »

Vers une alliance PCF/PS ?


Un "projet commun" ? Le leader du PCF estime que « nous aurons à décider avec les citoyens, que nous pourrions impliquer dans une primaire citoyenne, lequel d’entre nous est le mieux à même d’incarner cette démarche » .
Réponse plus surprenante :
Pierre Laurent ne privilégie pas une candidature communiste ! « L’option que nous privilégions n’est pas la candidature communiste… ça ne veut pas dire qu’un communiste ne pourrait pas concourir dans une primaire citoyenne ! Mais si les communistes proposaient le nom d’un communiste, ce serait pour être au service d’une construction commune et plus large que le seul PCF. » .

La "consultation citoyenne" des communistes


Pour comprendre les aspirations et revendications des citoyens, le PCF compte « lancer une grande consultation citoyenne à l’aide d’un questionnaire » dont l’objectif est « qu’elle soit remplie par 500.000 personnes. C’est une conversation politique populaire d’une ampleur inégalée. On proposera un questionnaire sur les marchés, en porte à porte, dans des assemblées publiques, individuellement. Ce questionnaire comportera des questions ouvertes et fermées. »

Jean-Luc Mélenchon, à couteaux tirés


« J’ai regretté la décision de Jean-Luc Mélenchon de déclarer une candidature en solitaire » commente pudiquement Pierre Laurent à propos de son principal challenger à l’extrême-gauche, qui ajoute que « la logique présidentialiste pousse à ce type de démarches. Il faut faire de 2017 une élection au service d’une construction majoritaire, qui ne peut pas s’incarner sur un mode ultra-personnalisé. » . Pierre Laurent lance également un appel :
« j’invite Jean-Luc Mélenchon à revenir avec nous dans le travail de construction d’une candidature citoyenne portée par un socle de forces larges et diversifiées. » .

Le divorce est consommé avec le chef de l’État et le Premier ministre


Entre les communistes et le chef de l’État, la rupture semble définitivement actée. Lorsqu’on demande au secrétaire général du PCF son sentiment après les cinq années de quinquennat Hollande, il répond sans fioritures :
« je ressens de la colère devant le gâchis des énergies populaires et citoyennes qui s’étaient mobilisées (…) c’est un sentiment de colère devant le discrédit que ce quinquennat vient de jeter aux yeux de millions de gens sur la gauche. » .
La charge est frontale aussi contre le Premier ministre :
« Manuel Valls privilégie le débat identitaire sur le débat social. Cela favorise la progression des idées d’extrême-droite » .
Quant à la prestation de François Hollande demain soir 14 avril sur France 2, Pierre Laurent n’est guère optimiste :
« l’émission présidentielle va une nouvelle fois ressemble à cet exercice de pédagogie ratée du Président de la République » et Pierre Laurent de conclure :
« l’Elysée ne mesure pas à quel point la rupture qui s’est créée est maintenant devenue irréversible. François Hollande est isolé, c’est un homme seul sans soutien populaire (…) Le pouvoir présidentiel est nu et va à la défaite assurée. » .

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[1] Valeurs Actuelles se situe à droite sur l’échiquier politique, avec une ligne éditoriale généralement libérale-conservatrice , dixit wikipedia... C’est celui qu’a donc choisi Pierre Laurent pour faire un bras d’honneur aux communistes.
Xuan
L’abandon du projet de loi sur la déchéance de nationalité démontre que l’Union Sacrée a échoué.
Malgré la synchronisation des élections législatives sur les présidentielles, la bourgeoisie se prend encore les pieds dans le tapis et reste divisée.
Encore une fois des députés souverainistes, des LR et du Front National sont allés rendre visite à Bachar Al Assad, Fabius est au placard, et Sarkozy a réitéré sa volonté de se rapprocher de la Russie.
Ceci reflète les contradictions internes de la bourgeoisie sur le conflit USA vs émergents et sur la défense des intérêts internationaux des monopoles français.
A n’en pas douter, dès lors que cette contradiction sera résolue, la bourgeoisie se verra dans l’obligation de modifier ses institutions afin de resserrer les rangs, étouffer ses opposants internes et se doter d’un Etat et d’une « représentation démocratique » disciplinés.

On remarque aussi la préparation accélérée des présidentielles par le FN. Mais d’ici là il lui faudra quand même l’aval du MEDEF.


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Marine Le Pen pourrait créer un "gouvernement fantôme" en vue de 2017

Par Jérôme Karlen, publié le 01 avril 2016 à 14h59
matins.fr

La présidente du Front National souhaiterait créer un "shadow cabinet", un "gouvernement fantôme" donc, en vue de la Présidentielle 2017. De quoi, en quelque sorte, être prête en cas de victoire finale.
L'information émane de France Info. Jeudi, la radio affirmait que Marine Le Pen envisageait de créer un gouvernement parallèle, ou "shadow cabinet" en anglais, afin de préparer l'échéance présidentielle de 2017.

Au FN, "On est tenté par un shadow cabinet"

Pour un responsable FN cité par la radio nationale, la chose semble plus qu'une simple hypothèse : "On est tenté par un shadow cabinet ", affirme-t-il. Selon lui, il s'agirait là, logiquement, de l'enchaînement du processus de dédiabolisation commencé il y a déjà quelques années.

Cependant, l'information était démentie dans la journée par un autre cadre du parti frontiste aux journalistes du Scan de BFMTV :
"Nous ne sommes pas le MoDem, nous ne faisons pas de shadow cabinet" . Cependant, un autre responsable ne balaie pas complètement l'idée :
"Il se peut bien que ce soit au menu des réflexions menées actuellement. Cette piste avait été abordée lors du séminaire d'Étiolles, mais aucune décision définitive n'a encore été prise à ce sujet" .

Qui pour former ce "gouvernement fantôme" ?

Quoi qu'il en soit, qui pourrait entrer dans ce gouvernement chargé de travailler sur de vrais dossiers ?
Sans qu'il soit question d'alliance avec un quelconque autre parti, le FN pourrait se montrer enclin à dévoyer quelques personnalités de la droite dite républicaine. Il y a quelques jours, Marion Maréchal-Le Pen n'évoquait-elle pas une telle ouverture ? "Je souhaite qu'un certain nombre de personnalités politiques aillent au bout de leur cohérence idéologique. Henri Guaino, Alain Marsaud, Jacques Myard, Thierry Mariani, Éric Ciotti ou encore Nicolas Dupont Aignan et Philippe De Villiers devraient pouvoir nous rejoindre dans un gouvernement futur" , déclarait-elle alors au magazine en ligne France.

Selon l'un des dirigeants du parti, cette liste ne doit pas grand chose au hasard : "Elle fait ça pour parler directement à ceux qui sont "compatibles" avec le parti, "et surtout pour parler à leurs électeurs qui sont rarement rebutés par ce type alliance".
Xuan
La tour de Pise penche du côté où elle va tomber


Communiqué laconique de l'Humanité :

Jean-Luc Mélenchon annonce sa candidature pour la présidentielle de 2017


FABRICE SAVEL AVEC AFP
MERCREDI, 10 FÉVRIER, 2016
HUMANITE.FR


Invité du 20h de TF1, ce mercredi soir, Jean-Luc Mélenchon a annoncé sa candidature pour 2017.

Le porte-voix du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a annoncé ce mercredi soir, sur le plateau de TF1, sa candidature à la présidentielle de 2017, pour "incarner la France insoumise et fière de l'être" . Il confirme ainsi qu'il ne participera pas à une éventuelle primaire à gauche. Jean-Luc Mélenchon a estimé que "l'intérêt général doit prévaloir aujourd'hui" . Le député européen a également abordé la réforme constitutionnelle voulue par François Hollande et votée au Parlement mercrei après-midi. "Je demande que cette réforme soit abandonnée (...) c'est le mieux qui puisse nous arriver" a-t-il déclaré..


Pierre Laurent encaisse donc la candidature unilatérale et non concertée de Mélenchon, l'enterrement de son projet de primaires et avec lui, celui d'un Front Commun des gauches (sauf Hollande) en ordre du n'importe qui pour n'importe quoi.

Mélenchon reproduit avec le PCF la tactique éprouvée du PS : le mépris.
Il aurait tort de s'en priver, au royaume des foies tendres il avance ses pions comme dans du beurre.
Mais en fait cette candidature audacieuse n'est rien d'autre qu'un réveil précipité après celle de Marine Le Pen, qui n'avait pourtant rien d'un scoop, de sorte que Mélenchon lui-même se fait promener.

De quel " intérêt général " s'agit-il ?
A voir la précipitation de Mélenchon à courir derrière Marine Le Pen, anticipant quelque futur barrage Républicain , peut-il alors exister un " intérêt général " entre Gattaz et les masses populaires ?

Gageons que le prochain congrès du PCF verra certains dirigeants se faire remonter les bretelles. Souhaitons que les communistes pourront y faire entendre leur voix.



Edité le 11-02-2016 à 00:32:42 par Xuan


Xuan
Primaire à gauche ou le syndrome tour de Pise !


Publié le 18 janvier 2016 par guillaumesayon

Nous y voilà … Comme un cheveu sur la soupe, comme l’ultime râle d’une vieille dame à l’agonie, le parti annonce qu’il est prêt à répondre à l’appel des primaires à gauche, ne sachant plus quel chemin prendre pour sauver les quelques meubles que nous n’avons pas encore bradés dans les allées sinueuses des brocantes électorales. Signée de révolutionnaires en col blanc à l’image d’un Cohn-Bendit ou d’un Rosanvallon (qui soutenait avec la CFDT une partie des réformes de Juppé en 1995!), c’est dans une tribune collective publiée dans les colonnes de Libération que cette brillante idée lumineuse apparaît aux yeux du grand public. Très vite a fleuri l’enthousiasme d’une partie de nos cadres pour cette vulgate creuse et insipide, pour cette prose résolument réformiste. Nous n’aurions, semble t-il, d’autre choix que de nous engager dans un vaste processus d’uniformisation. Bref nous ne proposons rien d’autre que de mettre à disposition notre réseau, nos bras et nos bijoux de famille pour un candidat unique d’où qu’il vienne. On met quand même un préalable : ni Hollande, ni Valls ! Ouf on peut être rassuré. On a beau se défendre chez les hérauts de la liquidation (qui sont à la manœuvre et qui ont droit au tapis rouge dans le journal des communistes), qu’il doit être question d’un projet avant le casting, avouons que cette question va être centrale et va conditionner l’engagement de nos troupes dans l’hypothétique campagne de l’auberge espagnole de la gauche de la gauche …

Je n’invente rien et ne fais pas ici de la petite agitation trotskiste. J’ai bien trop de respect pour mon parti, pour celles et ceux qui m’ont éduqué politiquement, héritiers modestes et discrets de Marx et de Lénine. Les choses sont clairement annoncées dans l’Humanité de ce lundi 18 janvier. Voici un extrait, relaté dans ce dernier, du rapport introductif de Pierre Laurent lors du CN de ce week end : « tout est fait et pensé pour verrouiller la présidentielle autour de trois possibilités et seulement trois : Marine Le Pen, un candidat de droite et François Hollande. C’est inacceptable, c’est la disparition de la gauche et de toutes perspectives de transformation sociale » . Il affirme plus loin être donc ouvert pour « une candidature de gauche » . Bref l’équation est simplifiée au possible au point de devenir erronée. L’idée même d’une candidature communiste semble de fait être totalement proscrite. Ou même d’une non candidature sur la base d’une lutte radicale contre la république bourgeoise qui embastille les travailleurs et qui donne vie à une forme de moins en moins abstraite de fascisme. Je vous épargne ici la reproduction des propos de Marie-Pierre Vieu que l’Huma cite tranquillement. Elle la liquidatrice, elle qui se bat depuis des années pour la disparition du parti. Y aurait-il une guerre interne à la direction du parti et une perte de terrain des camarades opposés à la liquidation ? Difficile de savoir.

Tout cela se fait naturellement sans même tirer le moindre bilan du Front de gauche, comme si cette aventure n’avait jamais existé, comme si elle n’était pas, après le fiasco des collectifs anti-libéraux (dont nous n’avons tiré aucun bilan non plus), une nouvelle pierre posée sur l’édifice de l’effacement de toute identité communiste et donc révolutionnaire de notre organisation. Non la révolution est has been et il nous faut, nous dit-on dans la suite du compte-rendu du CN de ce week-end, engager un processus de rénovation de notre organisation, nous adapter à une nouvelle réalité que l’on semble découvrir depuis peu. Comme si, par ailleurs, cette réalité nous n’avions pas contribué à l’édifier au fil de nos errements et autres renoncements. Il y a des raisons d’être inquiet. Je le suis comme de très nombreux camarades.

Ce qui me désole c’est le légitimisme mortifère qui pousse de trop nombreux camarades à se taire, à cautionner en silence. La direction a toujours raison … Sauf qu’en attendant c’est ni plus ni moins l’acte de décès du PCF qui est en train d’être signé. In fine, nous allons transformer notre organisation en une fraction d’un mastodonte qui ne sera rien d’autre qu’une formule déguisée de la gauche plurielle ressuscitée. Autant dire un échec assuré à l’image d’un Syriza qui n’aura que mollement résisté avant de devenir un simple exécuteur de la politique de répression populaire. Quelle belle perspective d’avenir vous en conviendrez. Je m’y opposerai de toutes mes forces !


Le syndrome tour de Pise

Au final c’est un scénario à l’italienne qui se profile. De l’autre côté des Alpes la gauche n’est plus qu’une vieille chimère. Le PCI, qui très tôt impulsa la mutation, a fini par se fondre dans des coalitions absurdes et aujourd’hui il n’existe plus que la droite alliée à l’extrême-droite et un centre gauche plus libéral que moi tu meurs ! C’est ce qui nous pend au nez dans l’hexagone. Car au-delà de l’enjeu de sauvegarder une organisation nationale communiste, c’est l’idée même du socialisme que l’on tente d’enterrer pour de bon. C’est donc l’abandon de la remise en cause du système capitaliste, de ses logiques et de ses normes pour promouvoir un projet réformiste. Bref dans l’élan d’une recomposition politique irréfutable et complète du moment, nous n’aspirons qu’à devenir de gentils sociaux-démocrates, à prendre la place laissée vacante par le PS.

Alors même que l’événement des Goodyear nous rappelle à quel point il est nécessaire de réactualiser une grille de lecture marxiste, avec un antagonisme des classes qui atteint son paroxysme, une concentration du capital qui tire le salaires vers le bas pour assurer une courbe ascendante du taux de profit, une classe dirigeante qui mène une guerre totale contre le syndicalisme et plus largement contre les travailleurs, nous rêvons simplement de devenir une sorte de médiateurs afin de pacifier les rapports, aménager l’exploitation pour qu’elle soit plus vivable. D’ailleurs avec des ecclésiastiques fanatiques de l’Europe (EELV) qui se refusent à remettre en cause ce carcan économique et idéologique, sans doute l’une des plus belles réalisations de l’impérialisme US (dixit Marie-France Garaud qui n’est pas une complotiste totalement aliénée). Nos aînés doivent vouloir revenir d’entre-les-morts pour nous coller une bonne paire de baffes plus que méritées ! Nous voilà donc repeints en fossoyeurs de l’espoir d’un autre monde, d’une autre société …

C’est ce que je nomme le syndrome tour de Pise avec une double référence. Une, déjà évoquée et qui concerne la destruction de la gauche italienne et une autre plus symbolique encore. En effet, s’engouffrer dans ce piège des primaires, dans cette petite tambouille électorale sans lendemain et sans perspective hormis celle du renoncement, c’est comme bâtir une immense structure sur des bases bien trop fragiles. Quels sont les points communs entre un communiste et un Cohn-Bendit ? L’édifice finira par pencher en menaçant même de s’écrouler. Ce qu’il faudra absolument éviter, c’est de confisquer ce débat aux communistes. Les premières voix qui se sont élevées pour contester la manœuvre ont eu droit aux banales invectives, aux attaques ad hominem. Il faudra pourtant continuer à porter la contradiction, à dissiper les écrans de fumée.

Rien ne serait pire que le simple opportunisme électoral comme on peut le lire dès les premières phrases pratiquement prophétiques dans l’État et la Révolution :
« l’opportunisme régnant éduque, dans le parti ouvrier, des représentants des travailleurs les mieux rétribués qui se détachent de la masse, qui « s’accommodent » assez bien du régime capitaliste et vendent pour un plat de lentilles leur droit d’aînesse, c’est-à-dire qu’ils abdiquent leur rôle de chefs révolutionnaires du peuple dans la lutte contre la bourgeoisie » .
Sans sombrer dans le travers des puristes, il me semble que c’est un enseignement digne d’intérêt, qui mérite au moins d’être médité.

G.S
Xuan
D'intéressantes réactions de communistes au sein du parti révisionniste, concernant les primaires à gauche.

Courrier transmis par Gilbert Remond avec ce commentaire :

"ce que rapporte l'orateur sur l'infiltration du FN est hélas déjà commencé depuis bien longtemps, pendant que la nouvelle politique du pcf fait mumuse avec le sociétale et l les marottes de la petite bourgeoisie intellectuelle, les travailleurs désespèrent. D'autres plus malin en profitent. Ils ont toujours été là pour cela mais là on leur donne un sacré coup de main en leur laissant tout loisir d'investir les domaines que nous avons abandonné, c'est pourquoi la suite de son exposé devrait retenir l'attention de tous. Le PCF a autre chose a faire que de servir de faire valoir aux nouveaux réac que sont les verts et les frondeurs. Il devrait revenir dans son milieux naturel et faire son travaille. Son intervention vise juste et dit juste, je la partage mais Emmanuel devrait comprendre ou apercevoir qu'il n'est pas seul dans sa position et que l'union fait la force.je le précise de la sorte car comme il le note l'heure est grave. Les travailleurs ont besoin d'un parti communiste, par ce qu'ils ont besoin de communisme .,Aujourd'hui plus que jamais où le capitalisme est prêt a nous faire vivre des régression historique y compris a recourir au fascisme pour sauver ses profits".


________________


CN du PCF – janvier 2016 – intervention d’Emmanuel DANG TRAN



Conseil national du PCF des 16 et 17 janvier 2016, intervention d’Emmanuel DANG TRAN, fédération de Paris


J’ai le plaisir (hum…) d’intervenir en dernier dans la discussion de ce Conseil national. Dans quelques minutes, Pierre Laurent, parti d’ici depuis 2 heures vers les studios, annoncera sur France 3 une position sur la question qu’il aura mise au centre de ce CN sans que ses membres n’aient rien pu trancher : la perspective de « primaires à gauche ».


Cela confirme la tenue à l’écart du CN des décisions principales, telle que d’autres l’ont dénoncée à leur façon ici. Dernièrement sur l’alignement sur « l’union nationale » et l’état d’urgence après les attentats, auparavant en juillet sur le soutien au plan Tsipras/EU etc.

Au CN du 10 juin dernier, la direction a fait voter une résolution très générale sur les régionales ouvrant à des alliances imprécises. J’ai voté contre ce texte, contre son contenu insuffisant et contre sa démarche prévisible [seule voix contre, sachant que plusieurs proches camarades du CN étaient excusés]. Cela n’a pas manqué, dans les semaines qui ont suivi, la direction du Parti s’est engagée dans une recherche d’alliances électorales contre-nature derrière les pro-européens d’EELV. On voit le résultat. On mesure aujourd’hui, à ce CN, à travers les interventions enthousiastes ou réticentes des camarades de la région pilote Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, la nature de la recomposition politique engagée avec la constitution d’un groupe commun dans le nouveau conseil régional avec les élus EELV.

Alors demain, dans la perspective de « primaires » pour les présidentielles, on continue à noyer le PCF dans un ensemble allant jusqu’à l’anticommuniste, européiste (giscardien !) Cohn-Bendit ?

J’ai conscience que je vais être un peu hors sujet en ne parlant pas que des primaires… le sujet imposé du jour
que pourtant le PCF pourrait et devrait purement et simplement ignorer…

Je veux exprimer mon inquiétude devant la tentative de pénétration du FN dans le monde du travail, qui devrait préoccuper le Parti en première ligne. Comme la camarade des Ardennes, je pense que nous devons analyser et démonter avec soin le brouillage qu’organise le patronat quand Gattaz appelle à s’opposer au FN.

Dans la Somme, cette semaine, il y a eu la provocation antisociale qu’ont représentée les condamnations des syndicalistes de Goodyear. Il y a eu aussi un meeting contre la fermeture programmée de l’usine SAPAG de Ham . SAPAG, racheté par le groupe américain Pentair, produit des valves notamment pour Areva et Total. L’intersyndicale avait invité des élus et représentants politiques de tous les partis, dont le PCF 80 et … le FN. Le président de séance FO a passé la parole au FN sans que personne ne bronche à l’exception de la délégation du PCF de la section de Saint-Quentin (ville de l’Aisne voisine où résident de nombreux ouvriers de SAPAG). Les camarades ont été poliment éconduits. En substance, les salariés leur ont expliqué que les politiques sont tous des pourris et qu’il n’y a pas lieu de faire une différence pour le FN. Voilà qui doit nous interroger fortement. La défiance vis-à-vis « des politiques » n’empêche pas que les salariés les invitent et comptent sur les institutions politiques et les élus pour sauver l’entreprise, sur le gouvernement PS et la région LR de Xavier Bertrand. Le FN s’infiltre, comme force « vierge », avec ses nouveaux élus interpelant les institutions sur des positions « nationales » qui paraissent plus offensives face à la multinationale US. Il profite du « tous pourris » et a obtenu des résultats électoraux énormes dans ce secteur. A la fois pour défendre l’entreprise et pour contrer la démagogie des pires ennemis des travailleurs, ce cas pose la question de l’intervention du Parti , non à la remorque de la « gauche » dans les institutions, mais dans la lutte et la mobilisation pour faire plier les capitalistes.

Je reviens aux « primaires ».

- Nous dénonçons les effets pervers de la présidentialisation de la démocratie déjà bourgeoise. Comment peut-on imaginer la reproduire en caricature nous-mêmes ?
Le problème n’est pas que les primaires ne seraient pas « dans notre « culture », comme a dit Pierre Laurent, c’est que nous devons continuer à rejeter cette mascarade politicienne à la façon US. Il n’est pas acceptable que l’on détourne l’attention et l’énergie du CN et des communistes sur un tel sujet.

- Nous sommes au début 2016, face à une violente politique antisociale : nous n’avons pas à rentrer dans le système politique qui renvoie tout changement éventuel à l’élection présidentielle une fois tous les cinq ans et qui laisse semer entre temps toutes les illusions électorales. A quoi même ont servi la campagne et le score de Mélenchon en 2012 (« voter pour lui comme pour moi-même » dixit Mélenchon dès le soir du 1er tour) sinon à rabattre sur Hollande avant d’alimenter de terribles désillusion et résignation ?

- Par ailleurs, personne ne peut être dupes ici des intentions politiciennes qui animent ceux qui appellent à la tenue de « primaires » (et vont multiplier les plus basses manœuvres). Il n’y aura pas de primaire avec Hollande, pas avec Mélenchon et sans doute pas du tout. Il s’agit en réalité de préparer une recomposition politique pour 2017 et surtout pour la suite, et de se disputer accessoirement le rôle et les places que telle ou telle personnalité ou formation pourra y tenir.

Une politique encore plus violemment antisociale encore, à la faveur d’une nouvelle crise financière – peut-être une « crise des émergents » – est à redouter. Le recul des acquis sociaux en France est encore loin d’atteindre la situation des pays d’Europe du sud ou même de la Grande-Bretagne. On imagine sans mal un Juppé ou un Valls assumer la période suivante, en s’appuyant d’ailleurs sur l’état d’urgence. Le Fn peut continuer à jouer son rôle de déversoir et de repoussoir. Mais le système peut avoir besoin dans notre pays, à l’image de Podemos ou de Syriza, d’une fausse opposition de « gauche » , plus ou moins « radicale » dans les mots, mais résolument réformiste et pro-européenne. Pour occuper ce créneau aux présidentielles puis ensuite, les socio-démocrates « frondeurs » ou l’ultralibéral européiste Cohn-Bendit se tiennent prêts. Trop marqué, Mélenchon n’y a pas sa place. Communistes, nous n’avons rien à faire avec ça, avec ce que la stratégie de la direction du PCF a commencé à préparer aux départementales et aux régionales en courtisant EELV !

- Au-delà de la tactique politicienne, c’est l’orientation politique de la « gauche » ou de la « gauche de la gauche » que les primaires tendent à imposer qui est inacceptable pour les communistes. Et cela même si d’aventure, il devait y avoir une candidature PCF de témoignage à la primaire, voire à l’élection même (celle de Pierre Laurent ?) dans ce cadre. Quelques affirmations anti-austérité, le refus de l’extension de la déchéance de nationalité (après avoir approuvé ensemble l’état d’urgence et la poursuite de la guerre !) constituent un plus petit dénominateur commun sans consistance. La résistance et la riposte que le PCF doit porter dans la lutte des classes sont incompatibles avec les positions pro-européennes des frondeurs ou d’EELV, avec la nostalgie du programme de Hollande 2012 !

J’appelle le CN et les communistes à refuser la combine et tout ce scénario pour 2017 et à engager une riposte nationale immédiatement en 2016.
Une fois de plus, cette réunion du CN n’aboutira à rien sur ce qui est le principal. Dans les fédérations, dans les sections, redoublons les campagnes contre le « pacte de responsabilité » et notamment contre le CICE. Nous ne pouvons pas considérer comme fait accompli (à aménager) le plus gros transfert d’argent socialisé vers le profit capitaliste.

Pour ne citer qu’une seule lutte concrète : mobilisons pour le service public nationalisé EDF, en nous appuyant sur les luttes contre les 4000 suppressions d’emploi programmées, les hausses de tarifs, la privatisation scandaleuse ordonnée par l’UE des barrages, première source d’électricité « propre ».

Un seul mot aujourd’hui, pour finir, sur le congrès : pourquoi ne pas revenir au calendrier initial qui prévoyait une « Convention nationale sur le projet » ce printemps et la tenue du congrès cet automne ? Cela permettrait aux communistes de se prononcer en toute connaissance, au bon moment, sur la préparation – qui risque d’être structurante contre leur parti – de la campagne des présidentielles…
Finimore
Et c'est reparti comme en 14 !!!!
C'est bien gentil tout ça, mais à aucun moment la question de la pertinence de la référence à la gauche n'est posée.
C'est toujours la théories des gauches (les vraies et les fausses), mais jamais n'est envisagé que gauche et droite sont certes avec des différences (historiques, théoriques) qui aujourd'hui ne sont plus en vigueur, mais que gauche et droite sont les deux faces d'une même pièce. Il n'y a pas de vraie gauche ou de fausse gauche, tout simplement car la gauche c'est une deuxième droite, c'est à dire une fausse alternative. La supercherie c'est de faire croire en l'existence d'une gauche qui ferait autre-chose que la politique du capital.

Laissons le panier de crabes se déchirer sur les primaires avec ou sans le PS !

Reconstruisons plutôt une réponse aux attaques des uns et des autres sur la base d'un mouvement populaire pratiquant la lutte des classes, le parti communiste révolutionnaire, seul capable de s'opposer aux mesures prises aujourd'hui et demain par le pouvoir et la bourgeoisie.
Xuan
Le panier aux crabes commence à sentir l'eau bouillante.
Qu'est-ce qu'on peut faire pour eux ?

Je suggère d'ajouter :

5 carottes
1 poireau
1 branche de céleri
1 oignon
3-4 clous de girofle
30 cl de vin blanc sec
sel
5-6 grains de poivre noir
3 feuilles de laurier

Finimore
L'appel pour une primaire à gauche, publié dans Libération du 10/01/2016 suscite des débats. Cette appel est regroupe quelques résidus de la "deuxième gauche" sortis pour l'occasion (par exemple Rosanvallon), des néo-cons comme Raphaëlle Glucksmann, Romain Goupil, Dany Cohn-Bendit, des réformistes comme Piketty, des écolos ...

Tour ce petit monde inquiet que "Notre système politique est bloqué. Chaque jour, nos institutions, inadaptées et sclérosées, s’enfoncent un peu plus dans la crise."

"Nous refusons la passivité face à l’abstention, au vote Front national et à la droitisation de la société. Nous refusons les renoncements face aux inégalités sociales, à la dégradation environnementale, aux discriminations et à l’affaissement démocratique. Nous refusons la paralysie de nos institutions."

Abstention et vote FN, mis sur le même plan. Cet appel reproduit dans son fond les limites du raisonnement de ceux qui poursuivent la mystification de la gauche.

L'attitude du PCF est également intéressante à noter....
Tout cela n'est-il pas une réaction de peur face à la nécessité de définir la gauche comme des ennemis qui se cachent et non pas des amis qui se trompent ?

Libération a publié depuis le 10 plusieurs articles signés par Lilian Alemagna. Voici ces articles :

Libé 10/01/2016
http://www.liberation.fr/france/2016/01/10/pour-une-primaire-a-gauche_1425509

Appel pour une primaire à gauche

Thomas Piketty, Daniel Cohn-Bendit, Yannick Jadot, Marie Desplechin..., «Libération» se joint à eux pour demander l'organisation d'une grande primaire à gauche avant 2017.

«Nous refusons la passivité face à l’abstention, au vote Front national et à la droitisation de la société. Nous refusons les renoncements face aux inégalités sociales, à la dégradation environnementale, aux discriminations et à l’affaissement démocratique. Nous refusons la paralysie de nos institutions.

«Nous n’acceptons pas que la menace du FN, le risque terroriste et l’état d’urgence permanent servent de prétexte pour refuser de débattre des défis extraordinaires auxquels notre société est confrontée. Il n’y a pas de fatalité à l’impuissance politique. La France est riche de son énergie vitale et de ses talents qui aspirent à forger un avenir bienveillant. Nous voulons faire de la prochaine élection présidentielle la conclusion d’un débat approfondi qui est passionnément désiré et attendu dans le pays.

«Nous voulons du contenu, des idées, des échanges exigeants. Nous appelons à une grande primaire des gauches et des écologistes. Notre primaire est la condition sine qua non pour qu’un candidat représente ces forces à l’élection présidentielle en incarnant le projet positif dont la France a besoin pour sortir de l’impasse. Elle est l’opportunité de refonder notre démocratie. En signant cet appel, je m’engage à voter lors de la primaire des gauches et des écologistes. Je participerai dans la mesure du possible aux débats qui seront organisés pour la nourrir. Signez et faites signer, pour réanimer le débat politique, pour se réapproprier l’élection présidentielle, pour choisir notre candidat-e?!»

Initiateurs et premiers signataires. Julia Cagé, économiste; Daniel Cohn-Bendit, Européen; Mariette Darrigrand, sémiologue; Marie Desplechin, écrivaine; Guillaume Duval, journaliste; Romain Goupil, cinéaste; Yannick Jadot, député européen; Hervé Le Bras, historien et démographe; Dominique Méda, sociologue; Thomas Piketty, économiste; Michel Wieviorka, sociologue.

Pour signer et faire signer l'appel, rendez-vous sur le site notreprimaire.fr

Version LONGUE
Tribune
«Notre système politique est bloqué»


Par Daniel Cohn-Bendit, Européen , Mariette DARRIGRAND, Sémiologue , Marie DESPLECHIN, Ecrivaine , Guillaume Duval, Journaliste , Romain Goupil, Cinéaste , Yannick Jadot, Député européen , Hervé LE BRAS, Historien et démographe , Dominique Méda, Sociologue , Thomas Piketty, Economiste , Michel Wieviorka, Sociologue et Julia Cagé, Economiste — 10 janvier 2016 à 19:51

Ils sont élus, sociologues, intellectuels. «Libération» se joint à eux pour appeler à l’organisation d’une grande primaire à gauche avant 2017.

«Notre système politique est bloqué. Chaque jour, nos institutions, inadaptées et sclérosées, s’enfoncent un peu plus dans la crise. Faute de propositions satisfaisantes, de perspectives claires et de résultats tangibles, nos concitoyens sont nombreux à s’abstenir aux élections, quand ils ne s’abandonnent pas aux promesses insensées et au discours de haine du Front national. Trop souvent, nous nous contentons de voter "contre", pour éliminer l’"autre" candidat. Pire, nous ne votons pas, atterrés par la médiocrité de l’offre politique et son incapacité à se renouveler.

«Les efforts pour contrer le FN n’ont pas enrayé sa progression.
La société glisse vers le repli et la fermeture. Des pans entiers de la droite regardent vers l’extrême droite, et la confusion du reste de la droite et d’une partie croissante de la gauche est manifeste, au point de mettre en cause les valeurs humanistes et les droits humains qui fondent la République. Le projet de déchéance de la nationalité est injustifiable, et l’instrumentalisation de la Constitution à des fins tacticiennes constitue une rupture démocratique majeure. Les jeux politiques actuels ne masquent plus une réalité flagrante : aujourd’hui comme hier, les gouvernements s’arc-boutent sur des modèles destructeurs, plutôt que de lutter contre les inégalités sociales, les discriminations, la dégradation de l’environnement et l’affaissement de la démocratie.

«Sans surprise, les citoyens sont en état de légitime défiance
vis-à-vis de la politique. Son personnel devient synonyme de caste et d’oligarchie. Son action est perçue comme impuissante, voire comme corrompue et soumise à des intérêts corporatistes ou particuliers ; ses projets conjuguent sans cohérence le néolibéralisme du capitalisme financier, les régressions ethniques et racistes, et le recyclage nostalgique de l’étatisme des Trente Glorieuses et de l’Etat omnipotent. Dans un monde en plein bouleversement et en désordre, dans une Europe de plus en plus désunie où s’imposent les égoïsmes nationaux et s’érigent les barbelés, l’horizon se rabougrit, le débat démocratique régresse.

«Nous refusons les renoncements.
Nous n’acceptons pas que la menace du FN, le risque terroriste et l’état d’urgence permanent servent de prétexte pour refuser de débattre des défis auxquels notre société est confrontée. Il n’y a pas de fatalité à l’impuissance politique. La France est riche de son énergie vitale et de talents qui aspirent à forger un avenir bienveillant. Ce sont eux qui doivent s’exprimer avant mai 2017 ! D’abord un grand débat, ensuite un candidat ! Nous ne changerons pas de République d’ici 2017, et tout reste suspendu à l’élection présidentielle-reine. Cet enjeu ne devrait pas être le seul mais, puisqu’il est incontournable aujourd’hui, nous voulons qu’il soit l’objet d’une réappropriation citoyenne, de sorte que la prochaine élection présidentielle soit la conclusion d’un débat approfondi.

«Nous appelons à une grande primaire des gauches et des écologistes.
En mai 2017, nous élirons un président ou une présidente et, dans les semaines qui suivront, nos représentants à l’Assemblée nationale. Pour que ce moment contribue vraiment à la sortie de la crise politique et ouvre enfin de nouvelles perspectives économiques, sociales, environnementales et démocratiques, il faut qu’aient été débattus et mis en lumière des choix et des alternatives claires sur les enjeux majeurs que sont les inégalités, la crise écologique, l’éducation, les discriminations, la réforme des institutions, les libertés, la justice, la sécurité, la fiscalité, les territoires, l’Europe, la mondialisation…

«Nous voulons du contenu, des idées, des échanges exigeants.
Et nous savons que nombreux sont les citoyens capables d’apporter leur contribution, et désireux de voir renaître intellectuellement et politiquement la gauche et l’écologie politique aujourd’hui à bout de souffle, inaudibles ou réduites à l’impuissance. Nous avons une certitude : l’arrivée au pouvoir du Front national serait une catastrophe et le retour de Les Républicains ne nous sortirait pas de l’impasse. Nous avons une conviction : la primaire des gauches et des écologistes est la condition sine qua non pour qu’un candidat représente ces forces à l’élection présidentielle en incarnant le projet porteur et bienveillant dont la France a besoin. En 2011, le Parti socialiste avait fait la démonstration qu’une primaire peut mobiliser au-delà des lignes partisanes, devenir le lieu du débat politique et générer un vote citoyen massif. Mais l’exercice devenu plébiscite a produit un super-candidat qui s’est affranchi de toute responsabilité envers les citoyens mobilisés derrière lui. La primaire de 2016 doit éviter ce risque de dérive. Nous n’avons pas vocation à l’organiser mais le dispositif doit permettre de former, sur la base des votes exprimés, une coalition de projet et un contrat de gouvernement. C’est sur ce socle politique partagé et cette légitimité ancrée dans une mobilisation élargie que se fera la campagne du candidat ou de la candidate lauréate et que, potentiellement, il ou elle construira une majorité parlementaire.

«En 2016, nous ne pouvons pas faire ce cadeau à la droite
de la laisser seule conduire un débat devant l’ensemble des Françaises et Français sur l’avenir de notre pays. Nous proposons que la primaire des gauches et des écologistes, notre primaire, se tienne au même moment et suivant le même calendrier que celle de la droite, apportant un souffle puissant au débat démocratique dans notre pays.

«Notre primaire tiendra ses promesses si elle est alimentée par des idées nées, en amont, de la confrontation et de l’enrichissement des points de vue et des expériences. Cela implique qu’une fois précisés les principaux enjeux politiques des batailles électorales à venir, s’organisent, au plus près des électeurs, là où ils vivent, des rencontres autorisant des délibérations ouvertes et sérieuses autour de ces enjeux. Cela suppose aussi la garantie que ce qui sortira de ces échanges nourrira ceux de la primaire. Des débats locaux sans perspective politique nationale seraient sans grande portée ; une primaire ne tenant pas compte des réflexions des citoyens serait source de frustrations et de déceptions. Notre primaire devra donc rendre à la politique deux sources qu’elle a perdues. La première est celle de l’expérience sociétale et des avancées concrètes dont les "professionnels de la profession" politique ont rarement connaissance (expérimentations, initiatives citoyennes et dans les entreprises, etc.). La seconde est celle de la créativité intellectuelle, du lien avec la pensée vivante qui se re-manifeste depuis peu en France. La préparation de la primaire devrait ainsi reposer sur des énergies venues aussi bien de la réflexion que de l’action. Toutes les idées, tous les témoignages, s’ils veulent améliorer les choses avec générosité et efficacité, doivent y trouver leur place. "Primaire" signifiera en cela "couleurs ravivées" de la gauche et de l’écologie, de cette partie de la société qui n’a pas renoncé à rendre le monde plus vivable. Ces couleurs varieront sur un spectre qui contiendra des désaccords qu’il s’agira pendant ces semaines de débats de rendre fertiles : l’objectif n’est pas d’être d’accord a minima, mais d’être créatifs de manière variée. Le contraire, en gros, des tactiques politiques qui nous plombent depuis vingt ans.

«Nous, signataires de ce texte, nous engageons à faire des propositions et à contribuer à alimenter le débat politique sur les territoires. Nous publierons, dans les semaines à venir, en plus de ce "Manifeste pour la primaire" et de notre appel, un premier ensemble de contributions qui ouvriront la discussion sur des thèmes clés pour l’avenir de la France et de l’Europe : les grandes orientations économiques ; l’emploi ; l’Europe ; la fiscalité ; l’environnement ; les différences culturelles ou religieuses dans un Etat laïc ; les libertés ; la constitution d’une nouvelle République ; la réforme de l’Etat… Cette liste n’est pas exhaustive. Nous préciserons également les modalités possibles d’organisation de la primaire des gauches et des écologistes ainsi que des rencontres dans plusieurs villes de France, chacune consacrée à un grand dossier.

«Nous voulons choisir collectivement notre candidat
et non pas qu’il nous soit imposé d’en haut, sans débat, sans préparation collective. Nous voulons redonner sens à la politique, permettre à tous les électeurs de gauche et écologistes d’être partie prenante active de leur avenir. Mobilisons-nous pour que 2017 soit non pas la dernière station avant le crash démocratique, mais l’opportunité de refonder notre démocratie. L’initiative de cet appel est prise par Julia Cagé, Dany Cohn-Bendit, Mariette Darrigrand, Marie Desplechin, Guillaume Duval, Romain Goupil, Yannick Jadot, Hervé Le Bras, Dominique Méda, Thomas Piketty et Michel Wieviorka. Nous sommes toutes et tous engagés dans la vie des idées et de la culture, et, pour certains, dans l’action politique. Il ne s’agit ni d’une simple pétition ni d’une nouvelle écurie présidentielle. Dans trois mois, nous ferons publiquement un état des lieux de la mobilisation et des débats tenus et déciderons collectivement des étapes politiques qui suivront.»

Signez et faites signer «l’Appel pour notre primaire» sur notreprimaire.fr, pour réanimer le débat politique, pour se réapproprier l’élection présidentielle, pour choisir notre candidat-e !

Les premiers signataires
Claude Alphandéry (président d’honneur du labo de l’ESS), Ariane Ascaride (comédienne), Gérard Aschieri (syndicaliste), Jeanne Balibar (comédienne et chanteuse), Gaby Bonnand (ancien responsable syndical), Patrick Boucheron (historien), William Bourdon (avocat), Ofer Bronchtein (président du Forum international pour la paix), Gaël Brustier (politiste), Michel Chaumont (historien), Eve Chiapello (sociologue), Gaby Cohn-Bendit (intermittent politique), Amy Dahan (historienne), Vikash Dhorasoo (ex-footballeur), François Dubet (sociologue), Ezzedine El Mestiri (journaliste), Arlette Farge (historienne), Hicham Fassi-Fihri (producteur de films), Susan George (essayiste), Raphaël Glucksmann (essayiste), Jean-Claude Guillebaud (écrivain), Hervé Hamon (écrivain), Pierre Henry (dirigeant associatif), Florence Jany-Catrice (économiste), Daniel Kaplan (prospectiviste internet), Sonia Kronlund (documentariste), Dany Lang (enseignant-chercheur en économie), Bruno Latour (sociologue et philosophe), Pierre-Yves Madignier (responsable associatif), Yann Moulier-Boutang (économiste), Camille Peugny (sociologue), Thomas Porcher (économiste), Barbara Romagnan (députée), Pierre Rosanvallon (historien), Eros Sana (militant de la justice climatique), Louis-Georges Tin (président du Cran), Philippe Torreton (comédien), Antoine Vauchez (politiste), Frédéric Worms (philosophe).


Libé le 11/10/2016

PRÉSIDENTIELLE
Primaire à gauche : écologistes, communistes et une partie du PS prêts à y aller


Après l'appel lancé lundi dans «Libération», les principales formations progressistes sont pour l'instant divisées quant à l'organisation d'un tel scrutin.
Il y a ceux qui signent – près de 1140 signatures lundi à 17h30 – ceux qui «laissent la porte ouverte» et ceux qui se taisent. L’appel «pour une primaire à gauche» lancée dans Libération par des intellectuels et des responsables écologistes trouve surtout écho chez ceux, à gauche, qui n’ont pas encore complètement coupé les ponts avec le Parti socialiste mais sont très critiques de la politique actuelle menée par François Hollande et Manuel Valls. Passage en revue des réactions du jour.
PS : l’aile gauche y va, Cambadélis la juge «peu probable»
Dans la famille socialiste, les membres de l'aile gauche du parti sont les plus motivés. Depuis plusieurs mois déjà, ils expliquaient que François Hollande ne pourrait se soustraire à une primaire : d’abord parce que les statuts du PS sont censés l’y obliger, ensuite, parce que ce serait la seule manière pour lui de se «relégitimer»… ou de le faire tomber. Ainsi, l’appel a été signé dès le départ par la députée PS du Doubs, Barbara Romagnan ou bien relayé par d’autres de ses camarades dits «frondeurs», comme Laurent Baumel ou encore la sénatrice de Paris, Marie-Noëlle Lienemann, qui s’était déclaré «prête à être candidate» dès juin 2015. Autre candidat potentiel, l’ex-ministre Benoît Hamon avait assuré dimanche à Libération qu’il trouvait l’initiative «salutaire sur le plan démocratique» afin de «clarifier» les lignes à gauche.

Figure la plus à gauche du PS, Gérard Filoche a lui aussi revendiqué sur Twitter le souhait «d’une une primaire a toute la gauche, plateforme a gauche, primaires, candidat unique». Quant au dernier candidat de cette partie du PS à la tête du parti, Christian Paul, il annonce dans une interview au Point vouloir «répondre bientôt et collectivement» à cette «demande qui ne vient pas des appareils partisans», tout en ajoutant: «en 2016, tout est ouvert!»

Qu’en dit-on à Solférino ? Invité ce lundi matin sur France Info, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a jugé «positif […] tout ce qui permet d’unir la gauche et les écologistes». «Mais, franchement, a-t-il poursuivi, je trouve que cette primaire, elle n’est pas impossible, mais elle est peu probable». Pour Cambadélis cette primaire ne peut se faire que si «c’est la primaire de toute la gauche, on va dire de Macron à Mélenchon – c’est la seule qui fonctionne, celle qui permet de gagner l’élection», mais, souligne-t-il, «je ne suis pas sûr que tous les acteurs soient d’accord». Il faut dire que le scénario «primaire» n’est pas vraiment dans ses plans pour 2016. Cambadélis compte ainsi «travailler à l’union» de la gauche avant le premier tour, autour de François Hollande, au sein de son «alliance populaire», «stratégie de dépassement du Parti socialiste».

Ecologistes : la primaire à gauche, «une très bonne initiative»

Sans eux, c’est sûr, pas de primaire. Et pour l’instant, les dirigeants d’Europe Ecologie - Les Verts accueillent plutôt favorablement l’appel dont plusieurs d’entre eux (Daniel Cohn-Bendit, Yannick Jadot) sont à l’initiative. «C’est une très bonne initiative, explique David Cormand, numéro 2 d’EE-LV dans une interview sur le site de Public Sénat. Elle permet de sortir du piège qui semble nous être promis pour 2017, avec un choix de candidatures qui nous serait imposé, le trio promis étant Hollande, Sarkozy, Le Pen qui ont en commun d’être les trois personnalités politiques les moins aimées des Français, et avec comme challengers potentiels Juppé, Bayrou et Mélenchon.» Pour ce proche de Cécile Duflot – potentielle candidate à une telle primaire –, «ce qui est intéressant dans cet appel, c’est qu’il réfute l’idée que tout serait Hollande ou radical».

Promoteur depuis longtemps d’une «primaire de l’alternative», Julien Bayou, le porte-parole d’EE-LV, a accueilli cet appel comme une «très belle nouvelle». «D’autant plus que, quand il s’agit de quelques activistes, les principaux intéressés peuvent ne pas répondre, mais quand c’est ce type de signataires, c’est plus difficile», a-t-il expliqué à l’AFP. Le maire de Grenoble, Eric Piolle, s’est lui montré favorable à cette potentielle désignation.

Front de gauche : par question pour le PG, on réfléchit au PCF

Sans surprise, les différents acteurs du Front de gauche ne sont pas emballés par l’initiative. Au Parti de gauche, on compte rester à bonne distance du processus, jugeant, comme Eric Coquerel que «les primaires accentuent les tares de la Ve» République. Ou Raquel Garrido, qui fait remarquer, prenant l’exemple de Manuel Valls, qu'«un candidat ayant 6% à une primaire peut gouverner. N’a-t-on rien appris de 2012 ?»

Au Parti communiste, on n’est pas contre le principe de primaire mais à condition d’avoir un «véritable candidat de gauche». Or, pour eux, la politique menée actuellement par François Hollande et Manuel Valls n’étant pas de gauche, il est impensable de concourir dans une même compétition pré-présidentielle avec le président sortant ou le Premier ministre. Sauf si le chef de l’Etat donne un bon coup de barre à gauche d’ici la fin du quinquennat. «Il ne doit pas y avoir de préalable, explique Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF à Libération qui ajoute tout de même un codicille: «Si ce processus se traduit par une désignation de François Hollande sur ses orientations actuelles, nous n’en serons pas».

Mais avant de déclarer forfait, les communistes comptent bien participer à la constitution du «socle commun» sur lequel pourrait se construire une «vraie candidature de gauche». Pour Dartigolles, «tout cela va dans la bonne direction. Le contenu de cet appel et la qualité des signataires permet de ne pas perdre espoir pour la gauche dans ce pays. Les communistes se montreront disponibles». Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, devrait préciser la position de son parti lors de ses vœux prévus ce soir.

Lilian Alemagna
http://www.liberation.fr/france/2016/01/11/primaire-a-gauche-ecologistes-communistes-et-une-partie-du-ps-prets-a-y-aller_1425648

Analyse
Le PCF ouvre la porte
Par Lilian Alemagna — 11 janvier 2016 à 20:31
http://www.liberation.fr/france/2016/01/11/le-pcf-ouvre-la-porte_1425741

Les communistes voient d’un bon œil cette primaire qui leur permettrait de relancer un débat sur «la vraie gauche».

Partants. Au Parti communiste, l’appel de Notreprimaire lancé lundi a été accueilli comme la «bonne surprise» de ce début d’année. «Tout cela va dans la bonne direction, explique à Libération Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF. Le contenu de cet appel et la qualité des signataires permet de ne pas perdre espoir pour la gauche dans ce pays. Les communistes se montreront disponibles.»

Lundi soir, lors de ses vœux présentés au siège de son parti, place du Colonel-Fabien à Paris, le secrétaire national des communistes, Pierre Laurent, a fait savoir que sa «porte [était] ouverte», proposant même un premier rendez-vous en mars : «On me dit primaire, ce n’est pas ma culture, mais je dis discutons, échangeons, construisons.»

«Socle commun»

Le parti se montre même prêt à voir François Hollande s’y présenter. «Il ne doit pas y avoir de préalable», dit Dartigolles, qui ajoute tout de même un codicille : «Si ce processus se traduit par une désignation de François Hollande sur ses orientations actuelles, nous n’en serons pas.» Pour eux, c’est au chef de l’Etat de revenir vers ceux qui l’ont élu en 2012. Sinon, il est hors-jeu.

Les communistes comptent ainsi peser sur les débats nationaux et locaux qui pourraient être organisés durant cette primaire pour prouver que le «cœur de la gauche», comme ils disent, n’est pas raccord avec les positions du gouvernement aujourd’hui. Grâce au «bouillonnement des idées à gauche», insiste Dartigolles, le PCF espère bâtir un «socle commun» des futurs candidats différent de la politique menée par Hollande et Valls.

Pierre Laurent avait d’ailleurs débuté l’année en actant le fait que le Président n’était plus «de gauche». «Son programme actuel, le programme qu’il met en œuvre tous les jours n’est pas un programme de gauche», avait tranché le patron du PCF la semaine dernière appelant déjà, sans avoir décidé du processus, à la désignation d’un «vrai candidat de gauche».

Terrain de jeu

Les communistes peuvent tirer un triple avantage de cette initiative. D’abord, cette primaire leur offre le terrain de jeu qu’ils espèrent depuis 2012 : celui d’un débat sur ce qu’est «la vraie gauche» pour être ensuite une des forces centrales de «l’union» et rassembler, autour de propositions communes, une partie du Front de gauche, des écologistes et des socialistes. Obliger ensuite Hollande - s’il est candidat à sa succession - à revenir auprès du camp qui l’a élu en 2012 et le pousser, dans les six prochains mois, à revoir son orientation.

Enfin, ne plus avoir pour seule et unique option pour 2017 le scénario d’un nouveau soutien à Jean-Luc Mélenchon. Lequel ne veut pas entendre parler de primaire (lire ci-contre) mais verrait d’un bien mauvais œil ses alliés s’y embarquer : s’il bénéficie d’une forte popularité auprès de la base communiste, le leader du Parti de gauche a besoin du soutien logistique et financier de l’appareil PCF et des signatures de ses élus. «Nous sommes dans une situation politique nouvelle. Il y a aujourd’hui une menace sur l’idée même de gauche dans ce pays, souligne Dartigolles. Si rien ne se passe dans le semestre qui vient, le débat politique sera préempté par la droite avec sa primaire. Pourquoi la gauche ne serait-elle pas capable elle aussi d’un grand bouillonnement d’idées ? On ne peut pas dire après les régionales que "tout doit changer" et laisser ensuite passer des opportunités pour faire du neuf !»
Lilian Alemagna

Libé 12/01/2016
http://www.liberation.fr/france/2016/01/12/melenchon-n-a-pas-l-intention-d-attendre-la-cathedrale-gothique-de-la-primaire_1425816

2017
Mélenchon n’a «pas l’intention d’attendre la cathédrale gothique» de la primaire

Par Lilian Alemagna — 12 janvier 2016 à 09:00

En marge des voeux du PCF, l’ex-candidat Front de gauche à la présidentielle a répété qu’il ne pourrait participer à une primaire avec François Hollande, expliquant que s’il y avait «deux lignes à trancher» à gauche, cela devait se faire au 1er tour de la présidentielle.

On entend encore «Let’s dance» de Bowie dans la salle futuriste signée Oscar Niemeyer du conseil national du Parti communiste français. L’hôte, Pierre Laurent, vient de terminer ses vœux en laissant la «porte ouverte» à l’idée de primaire des gauches et des écologistes lancée lundi dans Libération. «On me dit primaire. Ce n’est pas dans ma culture, mais je dis: discutons, échangeons, construisons ensemble», a-t-il lancé.

Seule personnalité politique de premier plan venue à ces vœux au siège du PCF, place du Colonel-Fabien, Jean-Luc Mélenchon est interrogé par quelques journalistes sur ce qu’il pense de cette idée de primaire. L’ex-candidat Front de gauche a toujours été contre une désignation qu’il voit comme une manière de choisir «le plus petit dénominateur commun» entre candidats. Le député européen n’a pas changé d’avis: pour lui, «contrairement aux apparences», la primaire est une «machine à contourner l’intervention populaire». Mélenchon ne croit pas à l’exercice proposé. En tout cas, «supposons» que François Hollande «y aille», explique-t-il, «dans ce cas, je n’y serais pas».

«Il y a deux lignes et il faut trancher»

Etonnant pour un homme qui veut en finir avec la Ve République et réclame une «révolution citoyenne» d’écarter si vite une initiative lancée par des intellectuels et des personnalités issues de la société civile et qui pourrait pourtant, sur le papier, le propulser candidat de toute la gauche. Mais Mélenchon n’en démord pas: à gauche «il y a deux lignes et il faut trancher. Et dans une démocratie, c’est le suffrage universel qui permet de trancher». Fort de ses 10-11% d’intentions de vote dans les sondages qui doivent, selon ses proches, finir d’imposer sa candidature à «l’autre gauche», c’est au premier tour de la présidentielle qu’il souhaite concourir. Pas avant.
C’est donc en «observateur gourmand» et «amusé» qu’il va observer socialistes, communistes et écologistes discuter de l’opportunité de cette éventuelle primaire dont il fait mine de «ne pas comprendre du tout comment ça marche…». Rappelant que le PCF et EE-LV ont des congrès prévus en juin, il souligne que «nous sommes tous dans un calendrier où chacun est contraint… sauf moi». «Je n’ai pas l’intention d’attendre que la cathédrale gothique soit terminée pour commencer mes bonnes actions», insiste-t-il. Sous-entendu: il se lancera dans la présidentielle selon le calendrier qu’il s’est choisi, sans attendre qu’une hypothétique primaire s’organise. Pour l’instant, ce sera donc sans lui. Mais si plusieurs milliers de personnes signent la pétition lancée par les initiateurs? S’il se crée une «implication populaire», comme il ne cesse de le vouloir, autour de propositions communes de la gauche issues de débats locaux et nationaux? Il sera alors difficile pour Jean-Luc Mélenchon de rester en dehors d’un tel processus démocratique. Impossible de citer les Espagnols de Podemos en exemple et rester, en France, hors d’une expérience qui pourrait lui ressembler.
Lilian Alemagna


Edité le 12-01-2016 à 10:02:07 par Finimore


 
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