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Xuan
Merci pour cette contribution, tu pouvais l'ajouter au sujet sur les attentats terroristes à Paris qui regroupe déjà de nombreuses contributions ou prises de position, dont la plupart naturellement s'opposent à l'Union Sacrée.

Nous la ferons suivre par ailleurs. Fraternellement


Edité le 19-11-2015 à 21:04:34 par Xuan


Abel Kelen
Camarades,

Vous trouverez ci dessous une analyse du groupe de débat : Cercle Maoïste de France sur les derniers attentats du 13 novembre.

Salutation rouge,

Abel Kelen





LA VAGUE RÉACTIONNAIRE ET LE DÉFI DES COMMUNISTES




Les attentats meurtriers du 13 novembre marquent un degré supplémentaire dans la conscience d’un défi de taille porté aux communistes. Ils obligent à une nécessaire prise en considération du danger du djihadisme et de son influence parmi des jeunes prolétaires. Mais ils nous mettent aussi en garde contre le renforcement de l’Etat policier de fait, et le renforcement des idées réactionnaires anti musulmans. Nous devons comprendre correctement ces problèmes car ils vont surement s’amplifier et devenir des éléments importants d’un cadre politique dans lequel les communistes révolutionnaires vont devoir évoluer.

Nous savons qu’il peut être difficile de défendre une analyse matérialiste devant les masses lorsqu’une telle tragédie arrive. L’émotion laissant parfois peu de recul et ne permettant pas de s’armer contre la propagande bourgeoise qui tourne les faits à son avantage.

Nous savons comme Engels que « Partout où le hasard semble jouer à la surface, il est toujours sous l'empire de lois internes cachées, et il ne s'agit que de les découvrir. » . Ainsi une contradiction apparente peut n’être que secondaire, et il nous faut le scalpel de l’idéologie pour mettre à jour les contradictions principales.

A entendre certains, il y a une guerre des Mondes, une guerre des civilisations, ou dans une formule plus naïve ou d’apparence progressiste, il y a « l’esprit Charlie » qui cimenterait une unité populaire de l’ordre d’un esprit de « front populaire ».

Cette analyse qui est relayée par le site les matérialistes sous le mot d’ordre « préserver l’esprit Charlie » repose entièrement sur l’idée que la contradiction entre l’esprit fasciste des djihadistes et l’esprit démocratique de la population française serait la contradiction motrice d’après laquelle les communistes doivent fonder leur action. Cette vision des choses est totalement erronée et revient à reléguer les communistes derrière le drapeau pseudo progressiste de la bourgeoisie impérialiste qui se présente comme le rempart de l’obscurantisme. C’est une adaptation pathétique au discours bourgeois sous couvert d’un peu de marxisme.

Les discours du pouvoir bourgeois relève toujours de la même soupe ; le grand totem c’est « l’unité nationale ». Elle exige une unité du peuple entier, et donc des prolétaires, qui devrait se matérialiser par un soutien à la police bourgeoise et aux interventions armées de l’impérialisme français dans les pays d’Afrique et du Moyen-Orient au nom de la « lutte contre le terrorisme ». Il n y aurait plus dans ces conditions de lutte principale entre le prolétariat et la bourgeoisie mais une guerre entre « la France » et le terrorisme islamiste.

La bourgeoisie feint de s’alarmer de l’enrôlement de jeunes français dans les rangs djihadistes. Elle prétend combattre ce fléau par l’éducation à ses valeurs républicaines. Mais en raison de son caractère de classe exploiteuse et précisément de ses valeurs républicaines hypocrites et trompeuses pour les masses, elle est incapable de combattre l’obscurantisme.

Le premier ministre Manuel Valls répète comme pour les attentats de janvier que la France est attaquée car elle représente la démocratie ; qu’elle est attaquée à cause de ses « valeurs républicaines ». Cette mystification totale des causes des attaques terroristes sur notre territoire doit être systématiquement dénoncée par les communistes. L’Etat bourgeois continu aujourd’hui de nier le rôle qu’ont joué ses guerres de rapine en Libye et en Syrie dans le développement du mouvement panislamiste. Peut-on détacher le développement de l’Etat Islamique de la stratégie de l’Etat français en Syrie ? N’a-t-il pas armé le Front Al Nosra parmi d’autres forces djihadistes ? Peut-on s’effrayer des armes dont dispose l’Etat Islamique sans préciser que l’Arabie Saoudite et le Qatar font parti des pays auxquels la France a vendue le plus d’armes depuis 2014 ?

Comment devons nous analyser les phénomènes du djihadisme et du projet panislamiste au Moyen Orient ? On ne peut pas détacher l’influence de ces mouvements des rapports de dominations existants entre les Etats et les peuples dans le système impérialiste mondial. Ainsi il est courant que soit portée une critique idéaliste de la religion devant de tels phénomènes. Portant uniquement sur la violence comme faisant partie intégrante des textes religieux, ou sur des débats inutiles sur ce qui est la bonne ou la mauvaise interprétation d’une religion. Nous pensons au contraire que ces mouvements ont émergés non de l’étude théologique pure, mais de causes politiques et économiques bien concrètes. Aussi lorsque des prédicateurs religieux du Pakistan en appel aux masses, ne commencent-ils pas leur discours par dire que si le Pakistan est pauvre c’est à cause de l’impérialisme ? De même lorsqu’un islamiste Nigérian tue en Angleterre un soldat et déclare « vous nous tuez chez nous, on vous tue chez vous », n’est-ce pas le reflet d’une réalité de l’impérialisme par laquelle l’islamisme peut convaincre les masses ? Le discours des prédicateurs religieux ne se construit pas exclusivement autour de la littérature coranique, mais autour des intérêts de classes dominantes de pays musulmans, opposés à tel ou tel concurrents économiques. Aussi nous pouvons voir l’importance qu’a pour un pays comme l’Arabie Saoudite de déstabiliser des pays tels que l’Irak et la Syrie, pour affaiblir un concurrent comme l’Iran. Les pays du Golf renforcent même leur influence religieuse en Afrique Noire. La bataille idéologique suit comme son ombre l’exportation des capitaux. De même la Turquie compte bien voir détruite la lutte des forces armées Kurdes pour un nouveau model de société au Moyen-Orient.

L’exploitation et l’humiliation des peuples musulmans par l’impérialisme et la soumission des classes possédantes des pays musulmans aux grandes puissances impérialistes, sont la cause fondamentale de l’influence du djihadisme, de la nécessité de la propagation de cette voie par les classes réactionnaires des pays musulmans. La religion sert de catalyseur. Elle sert à mobiliser des hommes et des femmes dans l’idée d’une lutte épique, réalisée au nom d’intérêts supérieurs ; le devoir suprême de servir Dieu et la finalité d’avoir mérité un monde meilleur dans l’au-delà. Toute la subtilité du discours des prédicateurs religieux consiste en ce qu’ils dénoncent une persécution de la communauté musulmane en générale à cause de sa religion, à cause d’une guerre entre « croisés » d’Occident et musulmans du monde entier, et non à cause de raisons économiques.

Nous savons qu’il y a des « communistes » qui confondent le projet panislamiste de l’Etat Islamique avec une lutte de libération nationale du peuple arabe, une lutte anti impérialiste. De pareilles positions ignorent totalement la nature de ce mouvement lorsqu’il le présente dans une perspective d’unité de la nation arabe. Présenter l’Etat Islamique comme un mouvement de lutte anti impérialiste de la nation arabe c’est tout simplement une confusion qui méprise les faits. C’est donner à l'Etat Islamique des ambitions qu'il n'a pas et n'a jamais prétendu avoir. La notion même de "nation" n'a pas de valeur du point de vue du panislamisme. Le panislamisme vise à unifier " l’Oumma " (communauté des croyants) et non "la nation", qui ne peut pas se définir seulement sur une base religieuse. Comment parler de la lutte de la nation arabe comme caractère premier de l'Etat Islamique, alors que l’ambition du Khalifat vise une étendue de territoires ou vivent Arabes, Berbères, Turcs, Kurdes, Perses, Tadjiks, et jusqu’aux musulmans du Caucase ? Comment parler sérieusement de "nation arabe" à l'échelle du Khalifat si ce n’ait une assimilation forcée des divers peuples du Moyen-Orient, et au-delà, à l'entité arabe. Le mouvement armé de l'Etat Islamique s'établit sur une base religieuse et non nationale. En témoigne leurs persécutions contre les chrétiens et les musulmans chiites arabes. Comment parler alors de constitution d'une nation arabe quand l'idéologie prédominante est la religion et que le seul drapeau arabe que l'Etat Islamique porte est la langue, parce que langue du Coran ?

Il n'existe pas dans le monde seulement des conflits ou il y a les impérialistes d'un coté et les anti impérialistes de l'autre. C'est une vision métaphysique des choses. Il existe des conflits inter impérialistes avec leurs agents. C'est le cas en République Démocratique du Congo et au Soudan par exemple. Considérer l’Etat Islamique comme anti impérialiste n’a aucun sens. Dans ce cas il faudrait aussi considérer l'Etat Turc comme un soutien anti impérialiste étant donné la précieuse aide qu'il lui apporte. Il faudrait aussi fermer les yeux sur le fait que la constitution de ce nouvel Etat est un nouveau territoire pour l'exportation des capitaux, une lutte acharnée entre des impérialistes concurrents. De toute évidence, un mouvement de libération nationale ne peut se faire sans le peuple. Dans le cas de l’Etat Islamique en Irak et en Syrie, c’est une armée formée de mercenaires de plusieurs nationalités qui combattent, et qui n’ont la plupart aucunes connaissances ni de l’histoire, ni de la culture de ces pays.

Une autre erreur rencontrée est de décrire les djihadistes comme le résultat systématique d’une manipulation de nos jeunes. Cette erreur nie que l’adhésion à l’idéologie djihadiste et panislamiste chez des individus puissent être un acte consentant, reflet d’une compréhension du monde erronée certes, mais qui à germée avant tout du fait d’un divorce de la jeunesse avec les « valeurs » républicaines bourgeoises. Amedy Coulibaly et Omar Ismail Mostefai étaient des enfants d’immigrés des quartiers populaires, des prolétaires musulmans oui. Mais ils n’étaient pas des demeurés finis. La thèse du lumpen complètement ignorant à qui l’on peut faire croire n’importe quoi est une thèse qui écarte une compréhension correcte du phénomène djihadiste. Il ne suffit pas de condamner leurs actes et de les maudire. Il faut comprendre comment cette idéologie touche les jeunes de notre classe, et être capable de la combattre dans la pratique. Comment des jeunes avant tout victimes de l’exploitation et de la discrimination dans la société bourgeoise deviennent non pas des prolétaires conscients, luttant pour leurs intérêts de classe, mais se transforment en bourreaux des masses, en commis du féodalisme. Voilà qui est d’une grande importance à comprendre. Certes tous les jeunes musulmans de notre pays ne sont pas tiraillés entre le choix de rejoindre ou non le djihad. Mais on ne peut pas fermer les yeux sur l’influence des idées religieuses réactionnaires parmi la jeunesse prolétarienne. Car on se priverait alors de combattre ces idées dans la pratique. De même le racisme et l’influence d’idées fascistes ne sont pas hégémoniques dans notre classe mais nous devons également les combattre à cause du fait qu’elles scindent notre jeunesse dans des directions qui l’éloigne de la seule voie d’émancipation pour elle, et lui fait servir des intérêts contraire à ceux de la classe ; que cette jeunesse prolétarienne dans son ensemble ait conscience ou non de ces intérêts.

Si nous dressons un bref tableau de la réalité d’un enfant d’immigrés prolétaires dans notre pays, nous pouvons dire ceci ; il s’agit d’un cocktail d’exploitation et d’oppression. Dans un pays qui est d’une part marqué par son histoire et sa poursuite d’une politique coloniale, le déracinement contraint de familles entières d’Afrique Noire et du Maghreb du fait de l’exploitation semi coloniale des pays tels que l’Algérie, le Maroc, le Mali, le Sénégal etc., offrant parfois à ces familles une condition prolétarienne qu’elles n’avaient pas dans leurs pays d’origine. Enfants de parents exploités, occupants les emplois les plus durs et les plus précaires, fils et filles parfois de parents torturés par la police française pendant la guerre d’Algérie. Ils connaissent ici l’exploitation, la discrimination à l’embauche, le racisme, les violences policière etc. La frustration, l’humiliation subie depuis l’école, jusqu’à l’usine, aux entrepôts et sur les chantiers, dans un pays où l’on méprise et stigmatise leur culture, leur langue, leur religion, déracinés entre le pays de leurs parents et celui où ils ont grandit, où ils vivent opprimés. Les flics qui testent leurs nouveaux fusils LDB sur les musulmans sortant de la Mosquée d’Argenteuil cet été, blessant gravement un jeune garçon, les agressions de femmes voilées, le silence sur les nombreux actes de vandalisme sur les lieux de cultes musulmans survenus après les attentats du 11 janvier. Autant de faits récents qui viennent s’ajouter aux insultes quotidiennes des pantins médiatiques bourgeois pour qui les cas de délinquance des jeunes Noires et Maghrébines de France seraient écrits dans les gènes, dans leur culture propre et non dans les conditions d’existence imposées par la société. On ne peut oublier que la pourriture Chirac opposait « le travailleur français » aux familles immigrés réduites au « bruit et l’odeur » ; que Nadine Morano défendait récemment que « la France est un pays de race blanche ». Le racisme est un poison soigneusement entretenu et propagé par la bourgeoisie française pour diviser les travailleurs des différentes nationalités de notre pays.

Pour la jeunesse musulmane confrontée à tant d’oppression et de mépris, le seul repère apparaissant à la fois comme unificateur et gardien d’une identité propre - c'est-à-dire non imposée par la classe dominante française- c’est l’islam. Cette religion attire à elle même les jeunes noirs et blancs des quartiers populaires issus de familles chrétiennes ou laïques, car elle parait comme l’antagonisme des valeurs occidentales oppressives, des valeurs dominantes de la société française. Nous parlons en particulier de jeunes en rébellion contre ce système, des jeunes qui en général développent une mentalité d’insoumis aux valeurs hypocrites que la bourgeoisie française veut lui inculquer. Ces « valeurs » sont celles de la formule « Liberté Egalité Fraternité » en décalage avec une condition de prolétaire Noir ou Maghrébin. Il y a aussi l’influence des idées féodales présentent dans la famille, du fait de provenir de pays où les rapports de production féodaux subsistent toujours, et avec eux l’étroite unité entre la politique et les préceptes religieux. Nous savons que l’Etat bourgeois utilise la propagande anti islam principalement dans le but de servir de justification idéologique aux guerres dans le Moyen-Orient et en Afrique. Il se pare ainsi du masque humanitaire de l’Occident progressiste face au monde musulman obscurantiste. Certains disent que le gouvernement est contre l’Islam. C’est faux. Le gouvernement bourgeois s’accommode parfaitement de l’Islam de ses alliés Saoudiens et Qataris. Christine Lagarde à la tète du FMI s’est même permit de faire l’éloge de la « finance islamique » pour attirer les capitaux de financiers musulmans. De même que Manuel Valls s’accommode des cérémonies religieuses en son honneur organisées par les administrateurs locaux de la colonie de Mayotte. Cependant dans l’Etat français, la propagande anti musulmans organisée fait tout pour favoriser les clivages religieux et susciter une division des masses ainsi qu’une justification de ses guerres contre les pays musulmans. Le simple fait d’avoir traité les musulmans comme des réfractaires à l’école républicaine alors même qu’ils sont restés longtemps les seuls à ne pas disposer d’écoles spécialisées à l’inverse des catholiques, des protestants et des juifs et que leurs nombre aujourd’hui est bien inférieur aux autres écoles religieuses ; le fait que les mosquées soient pointées du doigt comme un problème social alors même que les membres du clergé catholique, protestant et juif d’Alsace-Lorraine sont payés par l’Etat ; Les polémiques antis musulmanes lancées par les idéologues de la bourgeoisie comme Eric Zemmour etc. Tous ces faits ne sont ils pas autant de justifications des paroles des prédicateurs djihadistes pour entraîner des jeunes musulmans de notre pays à mener une guerre au nom de la religion ?

Il y a donc des éléments de notre jeunesse prolétarienne qui sont plus influencés par le djihadisme que par le communisme. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Si une partie des jeunes qui sont en révolte contre l’Etat dirige leur révolte vers la voie du djihadisme c’est parce que la religion marque au fer rouge les jeunes Maliens, Marocains et autres depuis la naissance. De fait la nature de leur engagement social va suivre la principale conscience idéologique qu’ils ont put formée au cours de leur existence et s’exprimer dans la principale forme politique de cette idéologie. Une écrasante majorité d’entre eux ne connaissent même pas, ou à peine, l’histoire des luttes anti colonialistes de leurs pays d’origine. Ils ne connaissent pas plus les noms des révolutionnaires tels qu’Amilcar Cabral ou Omar Blondin Diop que les noms des plus grands savants de l’islam. Et pour cause, le recul dans notre pays des organisations communistes a laissé les quartiers populaires à l’ombre des idées révolutionnaires. Il a rendu la théorie du prolétariat obscur à une grande partie de cette jeunesse. A cause de l’éclatement de notre mouvement, et du fait l’absence d’une pratique révolutionnaire conséquente dans les quartiers, la jeunesse qui est confrontée aux flics des mairies dites « communistes » a toutes les raisons de perdre toute considération pour une alternative sociale.

Et pourtant, l’influence d’une organisation révolutionnaire présente dans les quartiers, liée aux masses des différentes générations et nationalités, une organisation qui servirait les masses prolétariennes de ces quartiers sans trahir leurs intérêts contribuerait à saper les courants obscurantistes au profit de l’hégémonie culturelle du prolétariat. L’immense majorité des masses musulmanes n’aspirant qu’à vivre mieux dans ce pays et rejetant le djihadisme, elles peuvent certes combattre son influence sans les communistes. Mais ce combat ne peut être définitivement victorieux s’il ne s’organise pas autours d’un parti prolétarien dirigeant la classe vers des conquêtes réels pour l’amélioration des conditions de vie des masses. La conquête suprème (et tache centrale du parti prolétarien) ; celle du pouvoir d’Etat, est l’élément moteur qui permettra de détruire toutes les germes des idées réactionnaires et obscurantistes qui peuvent subsister chez les masses du fait de l’influence idéologique des classes exploiteuses. Toute l’exploitation et la tromperie auxquelles sont soumises les masses ne peuvent être combattues que par l’organisation de toute la classe autours du parti révolutionnaire. C’est pourquoi nous devons redoubler d’efforts pour résoudre le problème de l’éclatement des forces communistes révolutionnaires, et travailler sérieusement à la nécessité de l’unité politique entre les différents groupes. Créer une organisation solide de la classe. Avancer dans la construction d’un parti communiste. Un parti unique pour tout le pays, capable d’amener le prolétariat à résoudre la lutte qui l’oppose à ses exploiteurs par la révolution socialiste.

Aussi dans notre pratique nous devons mettre en garde contre une attitude qui consiste à rejeter la lutte des masses issues de l’immigration lorsqu’elles portent des revendications justes sous prétextes qu’il y a des éléments et des idées réactionnaires dans leurs manifestations. Quels genre de communistes sont ceux qui s’effrayent du moindre « Allah Akbar » qu’ils entendent dans un rassemblement, font aussitôt demi-tour et jurent qu’on ne les y reprendra plus ? Une attitude semblable revient à isoler les communistes des masses. A l’inverse les communistes bolcheviks de Russie dès lors qu’ils pouvaient toucher les prolétaires, n’ont-ils pas porté leur position politique même dans un rassemblement organisé par le prêtre Gapone, agent du Tsar ? Quels genres de « communistes » peuvent bien être ceux qui qualifient d’ « anti communiste » les luttes des masses contre les crimes policiers et contre le racisme, et qualifient de progressiste « l’esprit Charlie » ?

Conscients qu’il n’existe pas dans notre pays une contradiction fondamentale entre le féodalisme et « l’esprit démocratique » des masses, mais une contradiction fondamentale entre exploiteurs et exploités, notre priorité est d’attaquer le discours dominant et de refuser la démagogie populiste. Il n’existe pas d’esprit de front populaire, ni d’ « unité populaire » conséquente possible sans un parti communiste fort, capable de diriger un mouvement social progressiste organisé, de générer des organisations du parti, des relais etc.

Aussi les communistes rassemblés au sein du Cercle Maoïste de France adressent cette déclaration principalement aux forces communistes révolutionnaires, et insistent pour qu’il y ait des échanges plus fréquents et une étroite unité d’action concertée entre les forces communistes. Notamment en ce qui concerne l’opposition aux guerres impérialistes dirigées par l’Etat français.

La propagande bourgeoise qui a pour mot d’ordre de « donner les moyens » à la France de lutter contre le terrorisme laisse envisager des mesures de répression qui seront utilisées contre les luttes du prolétariat. Le Front National et les groupes fascistes profitent déjà des événements pour attiser la xénophobie anti musulmane et anti réfugiés. La déchéance de la nationalité, équivalent moderne du bannissement féodal est prônée par le front national, repris par les partis parlementaires et même proposé par le Parti Socialiste. Il n y a pas de doute que cette mesure ne peut être dans les faits qu’une loi d’exception pour les musulmans de France. Aujourd’hui l’impérialisme français peut justifier de plus en plus facilement ses guerres d’agression. C’est ensemble qu’il nous faut agir, et penser aux moyens de contrer une vague réactionnaire d’une telle ampleur.



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