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Finimore
Dans le livre d’Aurélien Bernier en 2014 au Seuil « La gauche radicale et ses tabous : Pourquoi le Front de Gauche échoue face au Front National » de nombreuses infos sur le contexte du passage du PCF à la ligne « euroconstructive » et « altereuropeiste » (et la responsabilité de Robert Hue sur le sujet en cédant au chantage du PS).
Dans son livre, Aurélien Bernier cite un article de l’Humanité Dimanche du 21 mars 1996 « Monnaie unique : rien d’irréversible » signé de Pierre Zarka « La monnaie unique, avec la Banque centrale européenne, constituerait l’élément essentiel d’un système de domination à travers lequel les marchés financiers pourraient imposer à chaque pays européen sa politique économique et sociale (…) Dans ces conditions, on comprend le caractère illusoire des déclarations des dirigeants socialistes affirmant que rien n’est plus urgent que d’ajouter à Maastricht un volet social », écrit le directeur de l’Humanité Pierre Zarka en mars 1996. ».
Xuan
Sur la dislocation du POI, lire http://humaniterouge.alloforum.com/pensez-vous-4eme-international-t3985-1.html

Inévitablement l'humiliation subie par Syriza a des conséquences sur tous les courants réformistes. Sous ce fatras déversé depuis des décennies, la question qui émerge est :

dictature des capitalistes ou dictature prolétarienne?



Edité le 17-07-2015 à 11:49:49 par Xuan


Finimore
Le Monde

Dernière heure, mercredi 15 juillet 2015, p. 26

France | chronique

La dislocation des gauches

par michel noblecourt

Sur la microplanète trotskiste, c'est un séisme. Le Parti ouvrier indépendant (POI), héritier du Parti des travailleurs de Pierre Lambert, un groupuscule qui revendique 4 000 membres et dispose de solides relais syndicaux, notamment à Force ouvrière, est au bord de l'explosion. Ceux qui privilégient « la construction du parti » affrontent les partisans de l'entrisme syndical. Son secrétaire national, Daniel Gluckstein, a été mis en minorité. Les frères ennemis du Nouveau Parti anticapitaliste versent des larmes de crocodile en pointant dans cette crise « la mort du lambertisme ... L'événement est « picrocholin . Mais il est significatif de l'état des gauches en France. L'heure n'est plus à l'union mais à la dislocation.

La crise grecque a provoqué un semblant d'union sacrée de la gauche. Communistes et écologistes ont joint leurs voix à celle des socialistes pour saluer le rôle de François Hollande dans la conclusion de l'accord de Bruxelles. Seul Jean-Luc Mélenchon s'est, une fois de plus, démarqué en jugeant qu'Alexis Tsipras a dû accepter un armistice « un revolver sur latempe » , le président français jouant le rôle de « l'assesseur » d'Angela Merkel « du côté desbourreaux » . Mais cette éphémère union n'aura aucune traduction électorale. Aux élections régionales de décembre, alors que la grande majorité des exécutifs sortants sont gérés par la « gauche plurielle », le Front de gauche et les écologistes ne feront aucune liste commune avec le Parti socialiste, même dans les régions qui, comme Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) ou Nord - Pas-de-Calais - Picardie, sont menacées par le Front national.

Un projet mort-né

Au congrès de Poitiers du PS, le 7 juin, Jean-Christophe Cambadélis avait jeté les bases, en vue d'un « dépassement » de son parti, d' « une alliance populaire, plus mouvement de citoyens que cartel d'organisations » . Pour y parvenir, le premier secrétaire du PS a même fait revenir au sein de sa direction Julien Dray, « chargé de l'alliance populaire » . Il a engagé des discussions avec tous ses partenaires - à l'exception du Parti de gauche (PG) de M. Mélenchon qui a décliné l'invitation - afin d'organiser, en novembre 2016, à quelques mois de l'élection présidentielle, « une grande convention de l'alliance populaire » . Mais à peine annoncé, le projet semble déjà mort-né. Car ce n'est pas seulement la gauche dans son ensemble qui est en voie de dislocation mais, à l'image des trotskistes du POI, chacune de ses composantes. Ou presque.

Seuls les plus vieux partis tiennent encore le coup, non sans fractures internes. Au congrès de Poitiers, M. Cambadélis l'a emporté avec une large majorité de 60 %. Les « frondeurs » en sont sortis affaiblis mais n'ont pas dit leur dernier mot. Jusqu'au bout du marathon parlementaire, Manuel Valls a dû recourir au 49-3 pour faire adopter la loi Macron. Et si M. Hollande ne donne pas de signes dans le budget 2016 sur la redistribution qui doit marquer la fin de son quinquennat, il y aura de la grogne dans les rangs. Le PCF, en chute libre électorale, tente de survivre et de démentir Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, qui, histoire de mettre de l'huile dans les rouages, a prédit que les communistes « ne fêteront pas leur centenaire » (en 2020)... En 2013, au dernier congrès du PCF, son secrétaire national, Pierre Laurent, a réduit à moins de 27 % le poids de ses opposants. Mais ces derniers, pour la plupart orthodoxes, pèsent dans certaines régions, notamment dans les relations avec le PS.

Du souci pour M. Hollande

Le Front de gauche est menacé de dislocation. Le PCF a eu beau donner des gages de son opposition au PS, en votant par deux fois la censure contre le gouvernement Valls, il est toujours soupçonné par le PG de ne pas aller jusqu'à la rupture pour ménager ses intérêts électoraux. M. Mélenchon refuse de « combiner avec le PS » et voit dans le Front de gauche un « cartel de partis sans ancrage de masse ni volonté d'en avoir » . Il prône son « dépassement » - comme M. Cambadélis... - à travers « un mouvement citoyen » . En clair, il rêve d'un Syriza ou d'un Podemos à la française, tout en reconnaissant que l'objectif est quasiment inatteignable. M. Mélenchon envisage déjà d'être candidat en 2017, même « sans riendemander à personne » , c'est-à-dire sans l'aval de ses alliés communistes, justement de moins en moins désireux de l'adouber.

Le Parti de gauche connaît aussi des turbulences internes. Lors de son dernier congrès, du 4 au 6 juillet à Villejuif (Val-de-Marne), il a présenté un bulletin de santé qui ne témoigne pas d'une belle vitalité. Il revendique 8 000 adhérents (contre 12 000 en 2013), mais seuls 1 700 militants ont voté. Des critiques se sont fait entendre sur le mode de gouvernance de M. Mélenchon - qui n'appartient plus à l'exécutif du PG -, décrivant un parti bâti autour de « l'aura d'un seul homme » . Et un texte concurrent à celui de la direction, plaidant pour une sortie de l'euro et de l'Union européenne, a recueilli 45 % des suffrages...

A Europe Ecologie-Les Verts, le risque de dislocation persiste. Le parti est coupé en deux entre ceux qui, comme Cécile Duflot, rompent des lances avec le PS et les partisans, comme Jean-Vincent Placé, d'une alliance. Si elle refuse d'être « la gauchiste anti-PS » et a mis fin à sa courte idylle avec M. Mélenchon, l'ancienne ministre de M. Hollande revendique l'autonomie de l'écologie. A la tête d'un parti au bord de l'implosion, Emmanuelle Cosse joue les équilibristes et récuse toute « guerre des gauches » . Seul, au milieu de ces forces en voie de dislocation, le petit Parti radical de gauche résiste en apparence. Mais s'il est le seul allié des socialistes en 2017, le président a bien du souci à se faire.

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Numéro de document : news·20150715·LM·161064
 
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