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Xuan
un extrait de la déclaration des devoirs et des droits de la presse libre, adoptée par la Fédération nationale de la presse en 1945, c’est-à-dire, par les patrons de presse : "La presse n’est pas un instrument de profit commercial, c’est un instrument de culture, sa mission est de donner des informations exactes, de défendre des idées, de servir la cause du progrès humain. La presse ne peut remplir cette mission que dans la liberté et par la liberté. La presse est libre lorsqu’elle ne dépend ni du gouvernement ni des puissances d’argent mais de la seule conscience des journalistes et des lecteurs."

On comprend que le rappel des objectifs énoncés au lendemain de la libération mette en relief la rapports quasi familiaux entre le capital et les médias.
Mais c'est une utopie de présenter cette déclaration comme un objectif réalisable, voire réalisé au lendemain de la guerre.
La mainmise de la classe bourgeoise sur les médias n'est pas une nouveauté, tout au plus peut-on dire qu'elle s'est accentuée.

La preuve en images, sans remonter bien loin :




___________________



"Il faut repolitiser le débat sur les médias, c’est la seule solution. Il faut que des cadres soient mis en place, que des lois soient votées. Il faut se réunir. "

Il y a une certaine naïveté à laisser entendre que des lois ou des cadres pourraient rendre aux médias une indépendance virginale dans le système capitaliste, et mensonger de laisser entendre que cette indépendance virginale ait existé à quelque moment de notre histoire.
Le pouvoir de la bourgeoisie monopoliste sur les médias est un aspect de sa dictature sur la classe ouvrière. Il prend naissance avec sa victoire sur le féodalisme et disparaît avec la révolution prolétarienne, pour être remplacé par le pouvoir de la classe ouvrière sur les médias, jusqu'à la disparition des classes.

Le propos de Balbastre est proprement réformiste, et de la même nature que les prétentions des révisionnistes à trouver des "solutions à la crise" dans le cadre du capitalisme.


Edité le 12-01-2012 à 23:46:17 par Xuan


Finimore
Lu dans l'Humanité du 11 janvier 2012

http://www.humanite.fr/medias/gilles-balbastre-%C2%AB-notre-critique-est-une-critique-de-classe-%C2%BB-487453
Médias

Gilles Balbastre « Notre critique est une critique de classe »

Gilles Balbastre a réalisé avec Yannick Kergoat les Nouveaux Chiens de garde. Il revient sur le fonctionnement aberrant des grands médias et suggère à la gauche « politique et syndicale » de se saisir du débat.
Le film que vous cosignez avec Yannick Kergoat dénonce le formatage de l’information. Quel était votre objectif ?
Gilles Balbastre. Nous posons la question politique des médias. Dans quel univers médiatique nous trouvons-nous, et pourquoi ? Il y a eu dérégulation du marché des médias et de la presse, comme il y a eu dérégulation du marché de l’éducation, de la santé, des transports… Depuis trente ans, le seuil de concentration des médias s’est élevé et, dans le même temps, les journalistes ont perdu leur statut de résistance et n’ont plus vraiment les moyens de s’opposer à leur hiérarchie. Ce documentaire est un premier constat cinématographique. C’est intéressant de voir le nombre de grands médias qui nous sollicitent depuis la fin du film. Ils nous invitent pour en parler sur les plateaux télé alors qu’ils sont pris la main dans le sac. J’avoue que je trouve ça suspect en termes de récupération. En tout cas, nous avons tenté, avec ce film, de faire en sorte que les initiés ne s’ennuient pas, et qu’il soit pédagogique et ouvert aux troupes citoyennes qui n’ont pas encore tous les éléments pour avoir un avis complet là-dessus. Nous voulons dépasser le noyau dur de la critique des médias. On a de la chance, ce film sort au bon moment, à quelques semaines de l’élection présidentielle.

Au centre de votre film, il y a ce triptyque dangereux journalistes-politiques-patrons, qui fonctionne comme une grande famille. Comment en est-on arrivé là ?
Gilles Balbastre. Je voudrais vous citer un extrait de la déclaration des devoirs et des droits de la presse libre, adoptée par la Fédération nationale de la presse en 1945, c’est-à-dire, par les patrons de presse: «La presse n’est pas un instrument de profit commercial, c’est un instrument de culture, sa mission est de donner des informations exactes, de défendre des idées, de servir la cause du progrès humain. La presse ne peut remplir cette mission que dans la liberté et par la liberté. La presse est libre lorsqu’elle ne dépend ni du gouvernement ni des puissances d’argent mais de la seule conscience des journalistes et des lecteurs.» À force d’avoir ouvert les vannes à l’appropriation et à la dérégulation du champ des médias, la concurrence s’est faite avec des gens comme Bouygues ou Bolloré. Tout s’est peu à peu effiloché et des journaux comme l’Humanité ou le Monde diplomatique se retrouvent écrasés par ce système. La presse française souffre principalement de propriétaires et de hiérarchies réactionnaires. Bourdieu disait qu’il ne sert à rien de mettre l’éthique des journalistes dans leurs mains s’il n’y a pas de cadres légaux qui les protègent.

Dans votre film, il est aussi question des «experts», «les moins critiques des fondements du système». Ne sont-ils pas les plus dangereux, finalement ?
Gilles Balbastre. Il y a un double processus avec ces «experts». D’abord, ils sont invités partout parce qu’ils colportent la pensée dominante de l’économie libérale et marchande. Ils vont dans le sens des Lagardère, des Bouygues, des Bolloré. Ils sont aussi dans la logique de temporalité effrénée de l’information. C’est-à-dire que tous les journalistes ont leurs numéros de portable et savent que sur n’importe quel sujet, ils peuvent leur téléphoner, ils sont toujours disponibles. On a tellement marchandisé l’information que ces gens-là répondent à tout. Ils ne sont experts de rien si ce n’est de la propagande libérale. Ils se plantent sur toutes leurs analyses mais représentent les intérêts financiers de ceux qui tiennent le système, ils sont pour la plupart dans les conseils d’administration des grandes banques. Élie Cohen, par exemple, est au conseil d’administration de Pages jaunes, du groupe Steria et d’EDF énergie nouvelle. Ses jetons de présence pour ses trois entreprises s’élèvent à 107 212 euros pour l’année 2010 ! Et tout ce petit monde se retrouve aux dîners du Siècle, les derniers mercredis de chaque mois. Ils sont tous copains.

Cette critique des médias est également portée par l’extrême droite. Ne croyez-vous pas que ce genre de documentaire alimente finalement le «tous pourris» ?
Gilles Balbastre. La ligne de ce documentaire est le marxisme. Notre critique est une critique de classe. La structure même de ce film contredit le «tous pourris». Le vrai problème, c’est que les représentants de la gauche, qu’elle soit politique ou syndicale, se sont éloignés de cette réflexion. Maintenant, un leader syndicaliste ne s’exprime plus dans les médias en pensant que ce sont des ennemis de classe. Pourtant c’est important de le savoir. L’arrogance, les mensonges, l’impunité de ces gens-là en font des ennemis de classe.

Vous finissez votre documentaire par cette citation de Nizan : «Tous ceux qui avaient la simplicité d’attendre leurs paroles commencent à se révolter, ou à rire.» Comment se révolter ? Peut-on encore en rire ?
Gilles Balbastre. À la sortie de nos projections, la majorité des gens ont la pêche. L’envie de dire: «Ce sont des bouffons.» «Finalement, ils nous ont volé l’espace public», a dit une magistrate après avoir vu le film. C’est exactement ça. Nous aussi, citoyens, nous avons des choses à dire, nous aussi nous sommes des experts. Ça donne envie de se révolter. C’est un phénomène qui, à des degrés divers, existe ou a existé aussi en Tunisie, en Égypte ou en Russie. Il faut repolitiser le débat sur les médias, c’est la seule solution. Il faut que des cadres soient mis en place, que des lois soient votées. Il faut se réunir.

Entretien réalisé par Marion d’Allard


Edité le 13-01-2012 à 09:18:37 par Finimore


 
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