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armenak
Appel aux forces et partis marxistes dans le monde arabe
jeudi 28 septembre 2006.
Des représentants de partis et des personnalités marxistes, signataires de cet appel, se sont rencontrés et ont étudié la situation désastreuse qui prévaut dans la région arabe.
Cette situation est le résultat de la domination impérialiste - et à sa tête l’impérialisme américain- qui vise, à travers ses divers projets (Grand Moyen-Orient ou nouveau Moyen-Orient) à s’approprier les richesses de la région et à la soumettre politiquement et militairement au diktat impérialo-sioniste. Ceci a conduit à l’occupation de l’Irak et aux tentatives de liquidation de la cause palestinienne, qui constitue le centre de la bataille entre le projet de libération arabe et le projet de domination coloniale ; ceci a conduit également à la dernière agression criminelle et destructrice contre le Liban ; ainsi les pays arabes dans leur ensemble, se trouvent ou dans un état d’occupation directe ou dans un état d’assujettissement, à des degrés divers et sous des formes variées.
Cette domination impérialiste vise à diviser toujours plus la région et à la démanteler sur des bases ethniques ou confessionnelles réactionnaires.La mise en ouvre de ce projet impérialiste se fait avec la complicité des classes réactionnaires au pouvoir dans les différents pays arabes, dont les intérêts sont étroitement liés à ceux de l’impérialisme. Elle se fait aussi grâce aux régimes dictatoriaux et corrompus qui pillent, qui perpétuent et renforcent des structures arriérées dans les domaines économique, social et culturel, qui maintiennent et accentuent les divisions, favorisant ainsi la domination impéralo-sioniste.
Les participants ont relevé avec amertume le reflux de nombreuses forces marxistes et communistes : nombre d’entre elles se sont retrouvées marginalisées et souffrent de crises complexes à la suite de campagnes de répression continuelles ; d’autres, à la suite d’erreurs théoriques et pratiques, ont choisi de composer.
Enfin certains groupes, -ou certains de leurs membres,- dans un revirement complet, ont rejoint les positions libérales et accepté de s’accommoder de la mondialisation capitaliste, sous prétexte qu’elle porte le projet de " la liberté, la démocratie, la prospérité " et jouent un rôle décisif dans la défense des " réformes démocratiques " dans les pays arabes. En séparant la question démocratique de la question nationale , ces forces se placent aux côtés de l’impérialisme, ce qui entraîne l’affaiblissement du rôle de la gauche, l’abandon des principes qui fondent son rôle d’avant-garde dans la lutte
émancipatrice et progressiste contre l’impérialisme et pour la création d’un monde alternatif , alternative exprimant les intérêts de la classe ouvrière et des peuples et reposant sur la libération nationale, l’égalité, le droit à l’autodétermination, la garantie des droits à la différence, à la pluralité, à la justice, à l’égalité sociale et la démocratie.L’offensive impérialiste a eu également pour effet, sur le plan international, de porter gravement atteinte au projet socialiste internationaliste, et sur le plan arabe, de se doubler du reflux de certaines expressions nationalistes. Ceci a laissé la voie libre aux courants fondamentalistes islamistes qui portent un projet hostile à la libération, au rationalisme et au progrès ; projet qui rejoint les orientations du libéralisme sauvage prévalant au sein de la
mondialisation impérialiste. Ces forces fondamentalistes rendent un précieux service aux impérialistes en présentant la lutte nationale et la lutte des classes comme une lutte religieuse et confessionnelle ; ils rejoignent les ultra-conservateurs, théoriciens de l’impérialisme qui propagent le choc des civilisations et des religions.
Si certains courants de l’Islam politique sont engagés positivement dans la résistance à l’occupation, d’autres courants sont devenus, sous prétexte qu’ils sont des courants " politiques modérés ", les vecteurs de la réalisation des projets impérialistes (projet du Grand-Moyen Orient et d’Afrique du Nord et projet du Nouveau Grand Moyen-Orient). De la sorte, les forces dominantes dans le monde arabe se composent désormais des régimes réactionnaires assujettis et
dictatoriaux, des forces fondamentalistes et de certains groupes et partis libéraux, qui sont des forces intégrées ou en voie d’intégration au mode capitaliste international, alliées ou en voie d’alliance stratégique avec les forces impérialistes ; ces forces ne peuvent donc apporter que la soumission, l’arriération, le pillage, l’appauvrissement, le renforcement du morcellement et la dislocation confessionnelle .
Tout cela impose la recherche d’une véritable alternative exprimant les intérêts des ouvriers, des paysans pauvres et des classes et couches populaires ; alternative qui porte leur projet de libération, d’indépendance et de développement économique et social ; alternative patriotique, démocratique et populaire ; projet d’espoir et d’avenir, qui renforce le mouvement social, le rôle des syndicats et des associations civiles indépendantes et toutes les composantes de la lutte populaire ; projet qui prépare la fondation des forces
capables de vaincre le plan impérialiste américain en particulier, et le projet capitaliste en général, capables de s’opposer à tous leurs plans de rechange et qui réalise un changement véritable devenu urgent.Tenant compte de tout cela, les partis et personnalités signataires considèrent qu’il est nécessaire et urgent de coordonner leurs activités sur le plan arabe et dans chaque pays, afin d’élaborer un programme politique, économique et social basé sur leurs convergences, permettant de mener la lutte en commun, et sous toutes ses formes, selon les spécificités de chaque pays, ce qui doit
renforcer le courant marxiste arabe dans son ensemble et chacune de ses composantes dans chaque pays. Cela afin que le mouvement marxiste arabe devienne une force effective, en tant qu’expression de la classe ouvrière, des paysans pauvres et de toutes les classes et couches populaires et en tant que porteur des valeurs de progrès, de démocratie - devenue une revendication urgente- et de justice dans une perspective socialiste.
Les personnalités et partis présents considèrent que leur rencontre est une rencontre préparatoire qui vise à organiser une réunion plus large regroupant tous les partis et intellectuels marxistes en accord avec les orientations de ce texte. Cette réunion devra débattre afin de fonder une alliance autour d’un programme commun fixant les orientations politiques, économiques et sociales, les actions concrètes communes ainsi que les premiers pas nécessaires pour élaborer une vision idéologique commune qui les rapproche, renforce leur lutte
et leurs liens avec la classe ouvrière, les masses laborieuses et avec les causes et les préoccupations du monde arabe .
Les signataires lancent cet appel à toutes les forces et partis marxistes intéressés par ce projet et décident de créer un comité de suivi chargé d’engager des consultations, de préparer la prochaine rencontre élargie et les thèmes nécessaires à la réussite de cette rencontre dans le but d’élaborer un programme commun exprimant les point d’accord et de mettre sur pied les modalités de coordination.
Liste des participants :
Salameh Kaileh, marxiste indépendant (Syrie)
Adib Dimitri, Parti du Peuple Socialiste et Démocratique (Egypte)
Brahma Elmostafa, vice-secrétaire national de la Voie Démocratique (Maroc)
Abderrazak Hammami, Président du Comité Constitutif du Parti du Travail Patriotique et Démocratique (Tunisie)
Abdellatif Benelhassan, membre du Comité Central du Parti d’Avant-Garde Démocratique et Socialiste (Maroc)
Hamma Hamami, porte-parole du Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie (Tunisie)
Youcef Abdelki, Parti d’Action Communiste (Syrie)
El Hassan Ahmed Salah, Parti Communiste Soudanais (Soudan)
Saadallah Mazraani, secrétaire général adjoint du Parti Communiste Libanais (Liban)
Jamalat Abuyusef, marxiste indépendante (Palestine)
Nahad Badaouieh, marxiste indépendante (Syrie)
Kamel Badaoui, marxiste indépendant (Algérie)

Armenak
Finimore
DECLARATION COMMUNE DES PARTIS COMMUNISTES MAOISTES ITALIEN ET FRANCAIS SUR LE LIBAN


Le PCmI (Parti Communiste maoïste d'Italie) et le PCmF (Parti Comuniste maoiste de France) saluent la victoire de la résistance du peuple libanais et de ses organisations populaires (Hezbollah et autres organisations) contre l'agression sioniste appuyée par l'impérialisme américain.
La guerre "antiterroriste sans limites" a subi un coup dur.
Nous saluons aujourd'hui la résistance des peuples sur les autres fronts, Palestine, Irak, Afghanistan, contre les projets d'imposer un ordre nouveau au Moyen Orient (le Grand Moyen-Orient) et en Asie centrale.
Le PCmI et le PCmF dénoncent les résolutions de l'ONU (1554 et 1701) comme une tentative, à travers " la FINUL" renforcée, en réalité des troupes auxiliares de l'OTAN (avec en tête la Turquie) afin d'obtenir ce que l'armée israélienne n'a pas obtenu sur le terrain : la destruction de la résistance libanaise et palestinienne.
Le PCmI et le PCmF dénoncent le rôle de l'ONU, instrument de l'OTAN et état-major de la politique impérialiste qui organise l'occupation militaire du Liban. Les gouvernements impérialistes français et italien dirigent cette occupation militaire comme fer de lance de l'UE dans la région.
L'envoi de troupes impérialistes au Liban montre comment le gouvernement de la droite française et le gouvernememt de centre-gauche italien servent les intérêts impérialistes contre la résistance des peuples.Les forces qui soutiennent l'intervention de l'ONU ont démontré leur "faux pacifisme" au service des plans de guerre de l'impérialisme.Les partis réformistes français et italien avec l'appui de l'ONU ont montré leur caractère social-impérialiste dans les faits.
Le PCmI et le PCmF font appel aux prolétaires, à la jeunesse, et aux mouvements contre la guerre impérialiste, à une forte mobilisation pour dire :

TROUPES IMPERIALISTES HORS DU MOYEN-ORIENT ET DE L'AFGHANISTAN
RETRAIT IMMEDIAT DES TROUPES FRANCAISES, ITALIENNES ET AUTRES DU LIBAN
SOUTENONS LA RESISTANCE LIBANAISE ET PALESTINIENNE CONTRE L'ETAT NAZI-SIONISTE D'ISRAEL APPUYE PAR LES USA
DROIT D'AUTODETERMINATION NATIONALE ET SOCIALE DES PEUPLES LIBANAIS ET PALESTINIEN


Août 2006
Brejnev Leonid
Interview exclusive de Hassan Nasrallah
1 commentaire(s).

Interview exclusive de Hassan Nasrallah par le quotidien turc de gauche "Evrensel"


Roza Cigdem Erdogan et Mutlu Sahin, Evrensel, le 12 août 2006
Traduit du turc par Bahar Kimyongür
En ce jour où l’humanité observe avec stupéfaction et admiration la victoire retentissante de la résistance libanaise face à la quatrième puissance militaire mondiale, cette interview exclusive du secrétaire général du Hezbollah réalisée le 12 août dernier a l’avantage et le mérite de passer au crible des traits surprenants de celui que les médias progressistes arabes saluent aujourd’hui comme le "nouveau Nasser" mais que les grands médias occidentaux continuent de diaboliser afin d’entretenir parmi leur opinion publique l’image effrayante du "terroriste islamiste sanguinaire fanatisé".
Cette inerview permet en l’occurrence de mieux connaître la philosophie et l’éthique politiques de Hassan Nasrallah, son point de vue sur l’internationalisme, le projet du Grand Moyen Orient défendu par l’administration Bush, les organisations islamistes qui nuisent à la résistance en Irak ou encore le mouvement révolutionnaire de Turquie. Bonne lecture.
Bahar Kimyongür
Un seul front contre l’impérialisme !
Evrensel : Dès les premiers jours de l’occupation du Liban, Israël a déclaré que son but était de "détruire le Hezbollah" . Cependant, l’Etat hébreux s’est vu confronté à une résistance qu’il n’attendait pas et aujourd’hui, il semble avoir abandonné ses ambitions initiales. Au cours d’affrontements violents, l’armée d’occupation a essuyé de lourdes pertes. Cependant, dans les médias, cette réalité est très nuancée voire carrément dissimulée. Pourriez vous nous donner des indications sur la situation actuelle de la Résistance?
Hasan Nasrallah : Les bandes sionistes qui agissent en sous-traitance pour le compte de l’impérialisme US utilisent brillamment les médias. Les médias occidentaux et en particulier, les médias américains sont détenus par les capitalistes juifs. Ils prétendent avoir bombardé et détruit les positions du Hezbollah et espèrent ainsi duper les peuples. Ce n’est que pur mensonge. Vous avez pu constater par vous-même qu’ils mentent ! Ils martyrisent les civils innocents. Ils assassinent lâchement femmes et enfants. Mais là où nous les croisons, nous leur faisons subir la déroute. Contrairement à l’ennemi sioniste, nous agissons avec précaution et discernement. Nous ne tirons absolument pas sur les civils. Ils mentent lorsqu’ils affirment que nous le faisons. Nous tirons des missiles sur des objectifs militaires que nous avons préalablement localisé. Mais il faut savoir que les Sionistes poussent délibérément les Arabes israéliens vers la frontière. Ils utilisent ces derniers comme des cibles. Nous, nous refusons de tomber dans la provocation et la discorde (avec les Arabes d’Israël, NDT). Nos cibles ne sont pas les civils mais les forces militaires sionistes. Nos combattants imposent de lourdes pertes aux Sionistes sur le champ de bataille et ce, alors que nous n’avons pas encore utilisé nos armes les plus performantes. Les Sionistes réalisent aujourd’hui qu’ils ne pourront nous évincer ; c’est pour cela qu’ils détruisent nos routes et assassinent nos femmes et nos enfants. Ils croient pouvoir nous pousser ainsi à la capitulation. Nous ne nous inclinerons jamais ! Nous n’accepterons aucune solution en dehors de la liberté de notre patrie. Pour cela, nous résisterons et combattrons jusqu’au bout. L’impérialisme et sa bande de supplétifs locaux savent que nous les attendons sur chaque colline, dans chaque vallée, sur chaque route et sur chaque poignée de terre de notre patrie. Notre résistance est condamnée à la victoire. Car nous n’avons ni n’accepterons d’autre alternative. Cette guerre aboutira à la victoire de tous les opprimés et de tous les Musulmans du monde.
Evrensel : Est-il à craindre que le Liban se retrouve devant un danger de guerre civile?
Hassan Nasrallah : Le régime sioniste espère créer une confrontation ethnique et religieuse dans la région, en fomentant des tensions intercommunautaires. Mais le Hezbollah a brisé ce plan. Dans notre pays ainsi que dans tout le Proche-Orient, les peuples opprimés ont défendu le Hezbollah et lui ont apporté leur soutien. Y compris les socialistes et les Chrétiens. Certes, l’impérialisme a créé des organisations islamistes collaboratrices qui ont non seulement semé la haine parmi les communautés mais qui en plus, ont combattu les forces révolutionnaires. A présent, les conditions ont changé. Pour citer un autre exemple : avant de renverser Saddam Hussein, les Etats Unis d’Amérique l’ont utilisé pour combattre l’Iran, les Kurdes et nous. Diverses organisations à la solde de l’impérialisme ont servi à ces conflits intercommunautaires. Nous sommmes parfaitement conscients de cette stratégie. Nous l’avons bien réalisée et durant notre histoire, nous avons scrupuleusement évité de tomber dans ce piège.
Evrensel : Malgré l’agression de la Palestine et du Liban, les gouvernements arabes se taisent. Quelle est la raison de ce silence?
Hasan Nasrallah : La plupart de ces gouvernements arabes collaborent avec l’ennemi. L’Arabie saoudite a, par exemple, lancé des fatwas à notre encontre. Ces fatwas sont bien ridicules. Personne n’y a cru, pas même leur propre peuple. Ces fatwas sont politiques. Elles ont été préparées dans l’intérêt des Etats-Unis. Il arrive de temps en temps que ce genre de décrets soient édictés. Nous ne les prenons pas au sérieux. Car pour nous, une chose est bien claire : nous ne permettrons jamais qu’une guerre de religion éclate sur nos terres. Ces fatwas servent précisément à semer des divisions interconfessionnelles. En Irak, ce piège a fonctionné mais aujourd’hui, le peuple irakien s’en rend compte.
Evrensel : Puisque nous abordons la question irakienne, nous aimerions vous poser une question à ce propos : nous constatons effectivement qu’une guerre interconfessionnelle est, en quelque sorte, fabriquée dans ce pays occupé. Ces derniers jours, certains généraux américains ont même mis en garde contre une guerre civile imminente en Irak. Quel est votre point de vue à ce sujet?
Hasan Nasrallah : Lorsque les impérialistes ne parviennent pas à vaincre un peuple par les armes, ils créent de toute pièce des organisations intérieures prétendûment résistantes afin de fomenter des guerres civiles. Cela permet aux impérialistes de se présenter en sauveurs et en vainqueurs. Mais quoiqu’ils fassent, ils ne parviennent pas à leurs fins. Ce jeu a été utilisé en Irak contre les Chiites et les Kurdes. Les impérialistes persistent actuellement avec la même stratégie. Aujourd’hui, Saddam n’est plus au pouvoir mais il y a des centaines de Saddam potentiels. Nous veillons à ce que notre peuple, nos peuples, restent vigilants face aux menaces de guerres fratricides.
Evrensel : Comment considérez-vous l’attitude du gouvernement turc?
Hasan Nasrallah : Le gouvernement turc a adressé des messages de condamnation envers Israël. Mes ces messages sont restées des paroles. Nous savons notamment que les bombes larguées sur notre pays ont circulé par la Turquie. Par ailleurs, d’après vos informations, de nombreux députés turcs sont membres d’un groupe d’amitié israélo-turc. Nous attendons de la Turquie des réactions concrètes. Le gouvernement turc est encore et toujours l’un des plus fidèles alliés de la bande de sous-traitants sionistes !
Evrensel : A quel degré entretenez-vous des relations avec le mouvement socialiste?
Hasan Nasrallah : Cela faisait un certain temps que le mouvement socialiste a pris ses distances de la lutte internationale. Aujourd’hui, par contre, il commence enfin à nous redonner du moral. L’exemple le plus concret est le soutien apporté par le président du Venezuela, Hugo Chavez. Le rappel de son ambassadeur en mission en Israël est un acte que bien des Etats musulmans n’ont pas osé poser. En outre, Chavez a fait part de son soutien à notre résistance de manière explicite. Cette déclaration de Chavez nous a formidablement encouragé . Nous avons pu constater la même attitude de la part du mouvement révolutionnaire de Turquie. Durant les années 1960, des frères socialistes de Turquie s’étaient rendus en Palestine pour combattre Israël. L’un d’entre eux continue de vivre dans ma mémoire et dans mon coeur, c’est Deniz Gezmis ! (*)
Evrensel : Quelle est l’importance de Deniz pour vous?
Hasan Nasrallah : Nous souhaiterions voir de nouveaux Deniz parmi nous. Nos rangs auront toujours de la place pour accueillir de nouveaux Deniz. Deniz vivra à jamais dans le coeur de la Palestine et du Liban. Personne ne doit en douter. Malheureusement, nous devons constater que la fraternité d’antan qui existait entre ceux qui combattaient l’ennemi commun n’est plus aussi vivace. Nous aurions souhaité pouvoir combattre l’impérialisme et le sionisme, côte à côte, avec nos frères socialistes libanais. Car cette guerre n’est pas seulement la nôtre. C’est un combat commun à tous les opprimés du monde. N’oubliez pas que si la Palestine et le Liban venaient à perdre cette guerre, ce serait une défaite pour tous les peuples exploités. Dans notre lutte contre l’impérialisme, les révolutionnaires doivent prendre des responsabilités et doivent redevenir des "Deniz" dans le coeur des peuples libanais et palestinien.
Evrensel : Dans les rues libanaises, les posters du Che, de Chavez, d’Ahmadinejad et du Hezbollah se côtoient. Est-ce le signe de l’émergeance d’un pôle nouveau?
Hasan Nasrallah : Nous tenons à saluer les peuples d’Amérique latine et leurs dirigeants. Ils ont toujours résisté aux brigands du Nord de manière héroïque. Leur lutte constitue une source d’espoir pour nous. Ils montrent à tous les peuples opprimés la voie à suivre. Allez donc parcourir nos rues ; vous verrez que notre peuple porte Chavez et Ernesto Che Guevera dans son coeur. A nos amis socialistes qui souhaitent se battre avec nous pour la fraternité et la liberté, nous leur disons que si c’est pour nous dire que, “la religion est l’opium du peuple”, ce n’est pas la peine qu’ils viennent. Nous récusons de telles conceptions. Cependant, au-delà de nos différences, nous tenons pour preuve de notre entente, les photos de Chavez, du Che, de Sadr et de Hameney brandies côte à côte. Ces leaders saluent ensemble notre peuple. Si nous respectons vos opinions et vous, les nôtres, aucune puissance impérialiste ne pourra nous vaincre !
Evrensel : Parmi les autres dangers qui guettent la région, il y a le "changement de régime" que les gouvernements occidentaux planifient et dans cette perspective, les pressions que ceux-ci exercent sur Damas et Téhéran. Certaines sources prévoient que l’agression contre le Liban va déborder sur la Syrie. Pensez-vous qu’une guerre régionale puisse avoir lieu?
Hasan Nasrallah : Les puissances impérialistes déclarent sans détours vouloir assujettir les peuples de la région et remodeler le Moyen Orient en installant des gouvernement serviles. C’est contre cela que nous résistons aux côtés de la Syrie et de l’Iran. La provocation de l’attentat contre l’ex-premier ministre libanais Rafik Hariri leur avait servi à obtenir la retraite des troupes syriennes du Liban. Mais ces lâches n’ont pas voulu se contenter de cela. A présent, ils veulent attaquer militairement Téhéran et Damas, toujours avec le même genre de prétextes. La Syrie, l’Iran et le Hezbollah résisteront sans limite. Nous combattrons pour notre patrie et notre liberté. Nous résisterons au moins par refus de nous mettre à genoux. Les impérialistes occidentaux espèrent faire du Liban et de notre région un deuxième Kossovo, en attisant des tensions entre les communautés. Nous ne marchons pas dans ce jeu. Dans nos rues, tous les Libanais, qu’ils soient Chrétiens, Sunnites ou Chiites brandissent les drapeau du Hezbollah. Désormais, leur monde "monopolaire" fait partie du passé. Face à eux, il y a nous, l’Iran, la Syrie, le Venezuela, Cuba et la Corée du Nord. Il y a la résistance en Palestine, en Irak et en Afghanistan ! Tant que l’impérialisme et ses guerres d’occupation existeront, les peuples poursuivront leur résistance. Les impérialistes peuvent oublier la paix. S’ils la veulent, ils doivent d’abord respecter la liberté des peuples et éliminer leurs hordes de supplétifs. Grâce à Dieu, la victoire sera nôtre. Nous ne les laisserons pas faire de notre pays un nouveau Kossovo. Notre peuple est conscient et vigilant. En cas d’agresssion, nous n’abandonnerons jamais l’Iran ni la Syrie. Pour notre liberté, croyez-nous, nous combattrons jusqu’à notre dernière goutte de sang. Nos ennemis s’en prennent à l’Iran parce que ce pays disposerait d’armes nucléaires alors que les Etats-Unis et leur sbires israéliens en détiennent les plus grands stocks. La possession d’armes nucléaire n’est qu’un prétexte pour justifier la mise en place de régimes fantoches.
Evrensel : Certains prétendent que le Hezbollah est téléguidé depuis l’Iran. Que répondez-vous à cette accusation ?
Hasan Nasrallah : Ce n’est que pur mensonge. Nous sommes une organisation libanaise indépendante. Nous n’acceptons de directives de personne. Mais cela ne signifie pas pour autant que nous ne coopérons pas. Je le répète, nous sommes partisans. Nous prenons le parti de l’Iran et de la Syrie. Ce sont nos frères. La moindre attaque visant Téhéran ou Damas, nous la ressentirions comme une agression contre nous. Nous sommes prêts à les défendre jusqu’à notre dernier souffle. Nous prônons la résistance globale au terrorisme impérialiste global.
Evrensel : Souhaiteriez-vous ajouter quelque chose?
Hasan Nasrallah : La paix n’est jamais l’oeuvre d’une seule partie. Il est impossible d’instaurer une paix durable dans un monde dominé par l’impérialisme. La paix ne peut que naître de la lutte pour l’émancipation. Par conséquent, elle ne peut être atteinte tant que des pays comme l’Irak, l’Afghanistan ou la Palestine subiront l’occupation.
NDT : (*) Deniz Gezmis, figure légendaire du "mai 68" turc, fut successivement l’un des dirigeants du mouvement étudiant turc des Jeunesses révolutionnaires (Dev Genç) et celui de l’Armée de libération populaire de Turquie (THKO). En 1969, il rejoint le maquis de l’OLP en Palestine où il s’entraînera pendant trois mois. Le 4 mars 1971, il participe à l’enlèvement de quatre militaires américains dans la quartier de Balgat à Ankara. Capturé à Sarkisla, dans les montagnes de Sivas, il sera jugé en vertu de l’art. 146/1 pour "tentative de renversement de l’ordre constitutionnel turc" et condamné à mort le 16 juillet 1971, de même que ses camarades Yusuf Aslan et Hüseyin Inan. Pour entamer un échange de prisonniers avec le gouvernement turc et ainsi empêcher l’exécution de Deniz et de ses camarades, des combattants du THKP-C, le Parti-Front de libération populaire de la Turquie et son dirigeant Mahir Cayan qui en mai 1971 se firent connaître par l’exécution de l’ambassadeur d’Israël à Ankara Efraim Elrom, organisent le 27 mars 1972 l’enlèvement de trois agents britanniques de la base de l’OTAN située à Ünye. Le 30 mars 1972, les combattants du THKP-C échouent dans cette tentative de négociation et sont exécutés par l’armée gouvernementale dans le village de Kizildere. Le 6 mai 1972, Deniz Gezmis et ses deux compagnons meurent en héros sous la potence, après avoir défié leurs bourreaux en appelant les peuples turcs et kurdes à l’insurrection.
http://www.evrensel.net/06/08/12/du...

De : Bahar Kimyongür
mardi 15 août 2006
armenak
Nouvel exemple de la politique social-chauvine et pro-impérialiste des révisos du P"c"F.

La paix, oui la Paix!
Par Jean Paul Boré
Membre du conseil national du PCF

La paix au Proche-Orient a besoin du soutien international mais aussi de l’ensemble des organisations qui se réclament de l’humanisme.
Depuis l’annonce du cessez le feu adopté par le Liban et Israël, certains oiseaux de mauvaise augure, venant de tous cotés, ne cessent de mettre l’accent sur sa fragilité.
La dernière poule qui a trouvé un couteau sait bien que la situation est fragile. Belle découverte ! Ce qui importe, la vraie question, c’est de savoir ce que nous faisons au plan international pour transformer la cessation des hostilités en paix durable.
Pour cela, il me semble indispensable d’observer en tout premier lieu ce que disent et font ceux qui s’engagent au Liban et en Israël dans cette voie.
Pour l’immense majorité des Libanais, dont tous les ministres du gouvernement (ceux du Hezbollah compris), la résolution 1701 est considérée, malgré les remarques faites, comme étant la meilleure dans les conditions actuelles. Le retour chez elles dès l’annonce du cessez le feu, à l’appel du président du parlement, des centaines de milliers de familles déplacées durant le conflit, constitue, il faut bien le
voir une réaction extrêmement politique et porteuse d’une seule volonté : Faire la paix !
Le sentiment partagé est que le peuple Libanais en a plus qu’assez que leur pays soit le terrain de conflits dont les scénarios se décident
ailleurs et sans lui.
La résolution est à quelques nuances près est identique à celle proposée par la France dès les premiers jours de la guerre et ceci en accord avec le gouvernement Libanais. On peut alors se poser mille questions sur les raisons du gâchis humain. Des comptes seront à rendre. Il est désormais d’évidence que l’invasion, les bombardements aveugles israéliens étaient programmés et planifiés de longue date avec l’aide des Etats Unis. Plus personne ne nie cette évidence. Pourquoi a-t-on froidement décidé de détruire le Liban alors qu’il était en cours de reconstruction et apte à nouveau à accueillir de
dizaines de milliers de touristes, ce qui est le gage d’un pays stable et sûr qui veut vivre en paix avec ses voisins ? Pourquoi avoir détruit toutes les infrastructures de ce pays croulant
déjà sous la dette et obligé de faire appel aux capitaux extérieurs pour sa reconstruction ? On évoque plus de 20 milliards € de dette pour un pays de 3,5 millions d’habitants soit une somme de plus de 6000 € de dette par habitant. Laissons pour un moment nos émotions bien légitimes de côté pour aller au fond des choses.

Une stratégie délibérée.
En vérité, nous assistons à une nouvelle étape dans la stratégie des Etats-Unis pour devenir définitivement, plus que les « gendarmes du
monde », comme nous disions dans le temps, mais les dominateurs sans partage au nom d’une conception de l’humanité qui est étrangère à tout humaniste de droite ou de gauche .
La volonté impériale des Etats Unis d’imposer une force de l’OTAN, à laquelle il est proposé à Israël d’adhérer, n’est-elle pas la marque de
cette volonté de s’implanter définitivement au Proche-Orient après les Balkans, l’Arabie saoudite, la Turquie et l’Irak et l’Afghanistan ?
Est-ce une insulte à nos amis de la communauté juive de France que de dire que le gouvernement Israélien actuel vient de jouer le bras armée de cette sale besogne comme d'autres dans le monde sont sommés de le faire au nom d’intérêts inavoués ? La vérité n’est jamais insulte, fût-elle difficile à entendre. Et c’est
précisément parce que je pense personnellement que le peuple Israélien a le droit comme tous les autres de vivre en paix et en sécurité dans des frontières reconnues de tous
, de Palestine à l’Iran en passant pas la Syrie, que je crois nécessaire de dire que le peuple israélien doit refuser de se laisser embarquer lui aussi dans
une aventure pour laquelle on met en avant ces – ses – droits imprescriptibles.
Pour moi c’est clair, quoi qu’il m’en coûte de remarques désobligeantes venant même de mes amis. Une vie égale une vie. La liberté pour les peuples ne se sélectionne pas au regard de ce que font leurs dirigeants. Faute de quoi peu de pays Européens auraient droit à cette liberté tant nous en avons sur la conscience.
J’ai le même raisonnement pour toute intervention extérieure au Liban par force interposée telle le Hezbollah au demeurant très actif sur le terrain de la résistance jusque 2000 et sur le terrain social dans une partie du pays délaissé de facto par le gouvernement Libanais après le retrait israélien . Il est très instructif de ce point de vue de lire trois articles parus dans « l’Orient Le Jour le 19
août sous les plumes conjointes de Michel Hajjl Georgiou et Michel Touma (http://www.lorientlejour.com) qui éclairent sur les raisons de l’émergence du Hezbollah dans la société libanaise et les rapports entre communautés musulmanes.

Il est absolument impératif – c’est une question de principe – que les questions internes au Liban trouvent des réponses à l’intérieur du
Liban.
Il est tout autant impératif que soit trouvée une solution rapide pour les 400 000 réfugiés Palestiniens qui vivent au Liban et qui sont l’objet d’un enjeu imposé à ce pays depuis maintenant trop longtemps. Il y a urgence pour que les grands de ce monde qui vont tenir la Conférence des pays donateurs pour la reconstruction du Liban n’en restent pas à cette urgence humanitaire.
Il y a une urgence politique : aller au plus vite dans le sens de la convocation d’une Conférence internationale pour une solution globale au Proche Orient incluant évidemment le conflit Israélo-palestinien.
C’est à mon sens la seule issue pour la paix, une paix durable et bénéfique pour tous les peuples de la région. C’est à mon sens
l’exigence que tous les humanistes doivent avoir envers l’Union Européenne trop absente dans la recherche de solutions et d’initiatives de paix au Proche Orient. Le Liban doit trouver enfin le chemin de la souveraineté. On peut légitimement se demander
pourquoi, au moment où des solutions internes étaient en train d’être mise en œuvre sur l’ensemble des question, ainsi que le relevait le Conseil de sécurité de l’ONU juste avant la guerre, y compris sur la question de l’élaboration d’une Constitution sortant le pays du confessionnalisme, pourquoi donc cette guerre a été déclenchée ?
Il est d’évidence que les raisons dépassent, et de loin, le seul conflit territorial avec Israël. Ce conflit qui peut être résolu très rapidement sert de ferment permanent à une situation fragile.

Une situation complexe qui alimentent une stratégie interventionniste.
Que penser des déclarations belliqueuses de Ehud Olmert qui a du mal à accepter que la communauté internationale ait fini par aboutir à un peu de sagesse avec la résolution 1701 . Les violentes
critiques en Israël sur la gestion de la guerre poussent pour l’essentiel au crime. La violation du cessez le feu intervenue le 20 août par Israël en est illustration et une conséquence directe pour tenter de garder la main. Que pense de GW Bush qui met de l’huile sur le feu en plaçant délibérément le Hezbollah au rang des Taliban au moment où tous les efforts doivent converger au nom de la paix vers les « dépassions » Pour lui il y a trois fronts dans la guerre mondiale contre le terrorisme. Le Liban avec le Hezbollah, les Talibans et l’Irak sans compter l’Iran. On s’est créée un motif pour faire avaler « sa thèse ». Le prochain conflit mondial sera entre l’occident et le monde musulman. Pour l’instant on dit : terroriste musulman.
Mais que dire aussi des déclarations totalement inacceptables en retour de Mahmoud Ahmadinejad qui ne cesse d’en appeler à la destruction d’Israël et tente d’entraîner le Hezbollah et le peuple iranien dans sa folle stratégie?
Mais que dire aussi de l’interdiction à ce pays de développer ses équipements nucléaires, au titre qu’il est signataire du TNP (traité de
non-prolifération nucléaire) quand Israël (non-signataire du TNP) possède des centaines de bombes du pire embarquées sur ses centaines de F16 et ses sous-marins.
Que dire des propos pour le moins déplacés d’un Bachar El Assad voulant toujours affirmer sa présence dans un pays qui n’est pas le sien après l’avoir mainte fois entraîné dans des conflits pour son compte ? Je pense au Golan occupé par Israël et contre laquelle on entend jamais la Syrie protester .
Je pense au petit territoire dit des « fermes de Cheeba » propriété libanaise occupée par Israël parce que revendiquées par la Syrie .
Autant de conflits qui peuvent se résoudre si l’on exclut définitivement les arrières pensées et les intérêts de puissances hégémoniques
extérieures au Liban.
Au fond, c’est la paix qui est en jeu. Et pas seulement au Proche-Orient. La guerre ne sert qu’à faire grandir les extrémismes dont certains ont absolument besoin pour se trouver des ennemis afin de justifier leurs interventions.
Souvenons nous de l’armement de « frère Sadam », comme on l’appelait dans les arcanes du pouvoir américain, quand il s’agissait de faire la guerre à l’Iran de Khomeyni. Les Etats Unis n’ont jamais digérés la défaite de leur soutien local précédent le Shah d’Iran. Sans doute analyserons nous un jour notre soutien à la révolution islamique de Khomeyni au nom de son opposition aux USA. Les réponses binaires jouent toujours des tours. Nous sommes bien payés, nous les marxistes, pour ne pas y remettre le doigt. « Ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous et réciproquement » Pas si simple au regard de l’histoire. Souvenons nous de l’autorisation donnée par les USA au même « frère Sadam » d’entrer au Koweit pour ensuite s’implanter en protecteur en Arabie Saoudite.
Faut-il rappeler également que le Hezbollah fut créée en 1982 après le retrait de la résistance communiste au sud Liban et avec l’aide de
l’Iran. Mais qu’il serait vraiment de courte pensée de considérer ce parti comme étant étranger aux intérêts du Liban (voir les articles précédemment cités). Seuls les partisans des raccourcis simplistes peuvent soutenir cette thèse. S’il en fallait encore une preuve, les tracts Israélien appelant au rejet du Hezbollah durant la guerre qui vient de se dérouler n’ont eu aucune prise sur une population qui au contraire s’est sentie agressée toute entière. Le Hezbollah ne vient-il
pas de déclarer qu’il prenait en charge la location d’appartements durant un an plus l’achat de meubles pour les personnes dont la
maison a été détruite et pour lesquelles ses architectes sont déjà à l’œuvre pour leur reconstruction.

Souvenons aussi nous de l’armement des Talibans pour faire la guerre à L’URSS qui se sont ensuite pris au jeu pour instaurer un régime abominable contre les droits des femmes ? Quel adversaire de choix pour des Etats Unis en recherche de prétexte pour s’implanter dans un lieu où elle ne pouvait l’envisager sous l’ère soviétique, suite à l’horreur vécue par les Américains suite au terrible 11 septembre !

Les spécialistes doivent être en mesure d’allonger considérablement cette liste montrant la complexité de la situation à laquelle il faudrait ajouter les rapports inter Libanais et les alliances diverses et variées au grès du temps et des intérêts.
Le combat pour la paix peut faire reculer toutes les dominations
Saurons nous prendre la hauteur nécessaire pour ne pas rester le nez collé sur le pare brise de l’illusion et des apparences. Défi ou gageure ? Dans les deux cas il n’y a pas d’alternative à la recherche de la paix. Toute tentative de justifier la guerre ne sert au fond qu’un camp. Celui de la domination. Rechercher la paix ce n’est pas en rester à un simple mais honorable pacifisme. La paix est au cœur de la lutte des classes et Jean Jaurès l’avait bien perçu lui qui disait :
« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage »
.
Je me souviens des grandes manifestations dans les années 80 où nous scandions : « Ni Pershing, ni SS 20 ». Les SS 20 ne menacent plus mais les Pershing ou les petites sœurs de ces fusées, sont à l’œuvre impunément partout dans le monde.
Dans cette démarche, que je ne renie pas, n’en restions nous pas à l’idée que le désarmement suffirait à la paix ?En fait la paix implique autre chose au moment où la mondialisation est en marche de manière irréversible. C’est le refus de toute domination. Utopique ? Sans aucun doute. Qui donnera une solution alternative ? Eradiquer, anéantir, rompre, dépasser, en finir avec le capitalisme ou l’ultra libéralisme (on le désignera comme l’on voudra) passe par une autre conception du développement de l’humanité, une solution autre que celle basée sur le conflit .

De même, nous ne devons pas faire le dos rond face au pouvoir des religieux quels qu’ils soient dans les affaires intérieures des Etats.
Cela n’est acceptable ni en Iran, qui se veut être ouvertement une république islamique ; ni en Israël, où l’on ne cesse de parler d’un Etat Juif ; ni au Liban qui justement cherche à abandonner la constitution confessionnelle héritée de la fin du mandat Français ; ni aux Etats Unis où le Président jure encore sur la bible, dont l’actuel fait partie d’une église protestante les plus conservatrices.

J’en reviens donc à ce qui me paraît essentiel : le combat pour la paix exige précisément le refus de toute domination. Que peut-il y avoir de plus antilibéral quant au fond ?
Or, je m’inquiète de ce point de vue de certaines déclarations qui font l’économie de l’effort à faire en ce sens. Oui bien sûr, et nous sommes de ce combat, il faut une solution globale pour régler durablement le conflit au Proche-Orient. Oui il faut impérativement faire appliquer les résolutions qui envisagent clairement un Etat Palestinien vivant en paix au coté d’un Etat Israélien.
Cette question fait débat parmi les organisations, les partis politique de gauche. On l’a vu durant les manifestations. Certains ont tenté des amalgames à la manière de la lutte contre le capital qui passerait uniquement par son abolition . Bien calé dans leur siège
d’opposants systématiques, certains refusaient de voir ce qui avançait dans la position française jusqu’à signer une pétition rédigée en Grande-Bretagne qui parlait de « complicité de nos gouvernants ». Un tel positionnement disqualifierait tout parti qui prétend gouverner car la réalité n’est pas celle là. Je m’inquiète de tels positionnements fixés en vérité sur des chimériques alliances électorales futures. On ne peut tout mélanger ni renier les principes au nom de quoi que ce soit.
La force précisément de la position communiste dans cette guerre aura été au fond d’être en phase avec la position Française mais aussi Libanaise. Cela n’a pas interdit que nous soyons exigeants envers notre gouvernement afin qu’il ne cède pas au diktat américain.
C’est dans cet esprit que nous devons appuyer la demande du gouvernement Libanais pour que la France joue les premiers rôles dans la FINUL.
Pourquoi la France, demandent certains ? Parce qu’elle a des responsabilités plus que d’autres au Liban, seul pays francophone du Moyen-Orient qu’elle a administré jusqu’en 1943.
Cela dépasse la question des affinités bien réelles qui existent au plus haut sommet de l’Etat.
La Paix au cœur de nos combats.
Pour autant il me paraît essentiel que la communauté internationale, l’Europe en premier lieu, participe immédiatement à la reconstruction pour éviter que parmi les populations du Sud le sentiment d’abandon prenne le pas comme après le retrait israélien en 2000. Il ne faudrait, dans ce cas, ne pas se plaindre ensuite de qui récupère.
Aider à stabiliser le Liban est donc urgent. Aucun autre calcul ne doit entrer en ligne de compte.
Tous les humanistes doivent poursuivre l’action pour la tenue d’une Conférence internationale avec à l’ordre du jour, le règlement définitif
du conflit Israélo-palestinienne qui au cœur de tout dans cette région. Mais il est évident que pour y parvenir, nous devons agir pour que cela devienne l’affaire des peuples au nom de la paix à construire. N’en faisons pas l’économie et surtout ne laissons pas ce terrain durant la campagne pour les prochaines échéance électorales en France. Pour prendre le contre pied de tous les va-t-en guerre tel Le Pen, Sarkozy, De Villers et consorts qui n’hésitent pas à utiliser le soi disant « axe du Mal », pour manipuler l’opinion, faisons de la paix un de nos combats majeurs parce que c’est un des combats qui participe directement à la mise en cause, à l’exclusion de toutes les dominations. Et aujourd’hui, en ces temps de « mondialisation » la « guerre économique » participe aussi de cette démarche. Au fond, n’est-ce pas cela le communisme des partis qui se réclament de son
idéal ? Ne sont-ils pas nés du refus de la guerre, de toutes les guerres, précisément ?


Jean Paul Boré
21 août 2006

Armenak
Jameul
pour la seconde partie :on est d'accord mais on s'est mal compris je crois...

il s'agit pas de dire que le Hezbollah est le successeur du PCL (je me suis mal exprimé et l'auteur ne le suggère pas) mais l'auteur estime que le hezbollah prend la place du PCL au près des populations... et je pense que c'est faire une abstraction de l'évolution des conflits et des victoirse du hezbollah


quand à l'implication de la Syrie et de l'Iran... oui l'argent vient de là bas il n'y a aucnu doute meme si il ne faut pas negliger l'apport de la diaspora. Si la diaspora est majoritairement chrétienne (et donc anti-hezbollah) la diaspora "africaine" (vous savez ces libnais qui font du commerce d'usurier en afrique de l'ouest et qui sont détestés par les populations locales) est majoritairement chiite
Xuan
"Par contre en Europe la « question palestinienne » provoque la division, produite par les confusions entretenues par l’idéologie sioniste, qui trouvent souvent des échos favorables."

Sur le plan idéologique, c'est vrai que l'Europe reste marquée par le souvenir des camps de concentration. Mais le refus de l’antisémitisme ne signifie pas le soutien au sionisme.
Ce n'est pas le lobby sioniste qui explique la position mitigée de ces pays mais plutôt leur situation de puissance impérialiste intermédiaire.

Jameul a écrit :

2) l'auteur voit le hezbollah comme le successeur du PCL... c'est une grand inexactitude qui relève presque de la falsification !!!

Ce n’est pas ce que j’ai compris en lisant le texte de Samir Amin:
« La Syrie a par ailleurs choisi soigneusement ses « alliés » parmi les « moins dangereux » au Liban. On sait que la résistance aux incursions israéliennes au Sud Liban (détournement des eaux inclus) avait été construite par le Parti Communiste libanais. Les pouvoirs syrien, libanais et iranien ont coopéré étroitement pour détruire cette « base dangereuse » et lui substituer celle du Hezbollah. »
On devine d'ailleurs que c’est avec de l’argent provenant de Syrie ou d’Iran que le Hezbollah promet de « reconstruire » le Liban.
Jameul
je vais pas revenir sur la courte intervention de Souha Bechara qui connaissait mon père et qui habite aujourd 'hui à geneve mais sur celles de Samir Amin

il y a deux points que je voulais relever :

son analyse de la percepetion d'Israel dans le Tiers-Monde et sur le rôle du Hezbollah

1) ce que je trouve intéressant c'est que pour un auteur marxiste (qui devrait donc se baser QUE sur des objectivités matérielles) il a des déviations :" Le peuple palestinien est, depuis la déclaration Balfour pendant la première guerre mondiale, la victime d'un projet de colonisation d'un peuplement étranger, qui lui réserve le sort des «Peaux Rouges », qu'on l'avoue ou qu'on feigne de l'ignorer. Ce projet a toujours été soutenu inconditionnellement par la puissance impérialiste dominante dans la région (hier la Grande Bretagne, aujourd'hui les Etats Unis), parce que l'Etat étranger à la région constitué de la sorte ne peut être que l'allié, à son tour inconditionnel, des interventions qu'exige la soumission du Moyen Orient arabe à la domination du capitalisme
impérialiste. Il s'agit là, pour tous les peuples d'Afrique et d'Asie, d'une évidence banale.
De ce fait, sur les deux continents, l'affirmation et la défense des droits du Peuple Palestinien unissent spontanément. Par contre en Europe la « question palestinienne » provoque la division, produite par les confusions entretenues par l'idéologie sioniste, qui trouvent souvent des échos favorables. "

toutefois il met le doigt sur qqch d'essentiel : la perception de la question palesitinienne en Europe... et justement sans clairement l'affirmer il parait évident que lui même lui donne un rôle essentiel. Ce rôle et comment il est apparu est compréhensible par une seule voie : le constuctivisme... et d'ailleurs sans lui même y faire directement allusion il reprend exactement la vision du monde constructiviste

il est évident que si aujourd hui il y a une telle divergence de vues sur la question entre l'Afrique (meme non-musulmane !) et l'Europe c'est la faute à une construction historique.(cf affaire Dieudonné sans avoir commis aucun acte répréhensible il a été attaqué très violemmment et personne n a pris sa défense de peur de passer pour un antisémite) C'est justement parceque les europèens ont été complice des crimes nazis qu'ils n'osent pas se montrer severe a l encontre d'Israel exactement à l'inverse des pays du tiers monde pour qui israel a été un criminel...

un marxiste othodoxe aurait renié cette manière de procédé (qui laisse une place aux idées !!!) mais lui non... j'attends donc vos réactions sur la question pour voire si je me trompe pas complètement et surtout si vous pouviez m'expliquer pourquoi devrait-on écarter les idées de cette analyse (qui si on les prends en comptent apporte bcp)


2) l'auteur voit le hezbollah comme le succeseur du PCL... c'est une grand inexactitude qui relève presque de la falsification !!!

je me permets ici de ne pas y allé de main morte puisque je connais particulièrement bien la situation ayant eu deux martyrs du parti communiste dans ma famille (mon père et un cousin)....

il existait déjà un courant religieux dans le sud : le Amal... et le PCL n'était pas de loin pas le leader de la résistance (faute de moyens et non de volonté)

si le PCL a perdu du terrain au profit du Hezbollah il s'agit avant tout de choix tactique. Alors que la guerilla mené par le PCL avancait lentement et était caractérisé par de nombreux morts sur le champ de bataille le Hezbollah arriva dans le conflit encore vierge d'erreurs et surtout avec une nouvelle vision du conflit. Le Hezbollah a été le premier a utilisé de manière constant et récurente les attentats suicides... (le PCL a toujorus refusé cette possibilité meme si certains attentats étaient organisé il n'était jamais suicide... mon cousin est mort torutré par les israeliens justement en se faisant prendre lors d'une opération)


il est clair que le Hezbollah a pu se reposer sur l'Iran et en parfois la Syrie (mais de loin pas tout le temps, ils ont été très proche des phalangistes à une époque).... mais ce n'est pas cela qui a eclipsé le PCL mais bien les victoires sur le terrain du Hezbollah...

de plus le PCL est le seul parti laique du Liban... alors que le Sud (ou il opérait sa résistance) était très très très largement chiite.. (les seuls chrétiens du sud étaient alors justement les communistes)

il faut etre clair : le PCL non pas qu'il ait "fauté" ou que ca soit de sa faute, mais le PCL ne pouvait pas espérer rester la 1ere formation politique au Sud Liban... à cause des conditions objectives.
Et ce n'est certainement ni à cause du Hezbollah ni à cause de l'Iran!!!


PS: ne voyez dans ce message aucune volonté de provocation mais pour le point 1 je pense réellement que cet aspect de l analyse est essentielle et autant pour le point 2 je me devais de rétablir la vérité.... c'eut été une trahison de l'histoire que de se taire
Jameul
je colle ici une partie de la dernière lettre d'information de l'association "Les Amis de la Fondation Culturelle Ghassan Kanafani" (AFCGK) (c'est l'association dont est membre Armenak et c'est lui même qui m'a ajouté aux destinataires de cette lettre d'information....

ous terminons enfin nos lettres d'informations par deux contributions, celle de Soha Béchara résistante communiste libanaise, et celle de Samir Amin, théoricien marxiste tiers-mondiste égyptien.

Que pensez-vous de la résolution de l'ONU demandant la « cessation des
hostilités » et l'envoi d'une force internationale au Sud-Liban?
Soha Bechara. Qu'il y a d'abord un fossé entre les « regrets » exprimés
par la communauté internationale après le massacre de Cana, les « regrets
» lors de l'attaque israélienne qui a coûté la vie à 4 soldats ONU (FINUL)
au Liban et « l'exigence » de la démilitarisation du Hezbollah.
Ensuite, vous devez savoir que les Israéliens ont cherché ces derniers
jours à brûler des zones entières du Sud Liban, à raser des villages
entiers. Ce n'est pas un hasard s'ils sont venus avec des bulldozers. Ils
voulaient imposer une force internationale avec des Européens qui fasse le
même travail que l'armée israélienne dans un Sud-Liban déserté.
Mais avec la résolution finale, les Israéliens n'iront pas très loin et
n'ont obtenu aucun de leurs buts de guerre. Le Hezbollah n'est pas et ne
sera pas démilitarisé. Les deux soldats israéliens ne seront pas rendus
sans un échange avec des prisonniers libanais. Et la zone tampon au
Sud-Liban avec des troupes ONU et l'armée libanaise ? On verra dans la
pratique. Mais nous les Libanais, nous reviendrons et nous reconstruirons
nos villages.
Avec cette résolution, la communauté internationale a juste offert une
porte de sortie aux Israéliens pour qu'ils sauvent la face. Et le
dirigeant du Hezbollah Nasrallah a pris une décision historique : il a
accepté cette résolution avec toutes les réserves, dans le but de réduire
les conséquences dramatiques de la crise humanitaire. Or le Hezbollah et
la résistance libanaise auraient pu continuer sur le terrain militaire.
Mais leur force n'est pas d'abord militaire aujourd'hui au Liban mais
populaire.



Samir AMIN, Août 2006
L' agression contre le Liban
L'agression d'Israël contre le peuple libanais, engagée le 11 juillet 2006, fait
partie intégrante du plan de Washington pour la région. La capture de deux
soldats israéliens sur le sol libanais et la demande légitime de leur échange
contre les citoyens libanais kidnappés par les Israéliens, eux sur le territoire
du Liban, n'a servi que de mauvais prétexte. Le déploiement de ce projet avait
été préparé par l'adoption d'une résolution de l'ONU exigeant le départ de
l'armée syrienne du Liban et le « désarmement » de Hizbollah, suite à
l'assassinat de Rafic el Hariri, sur lequel la lumière n'est pas faite. Les
Etats Unis et l'Europe répètent qu'ils exigent l'application intégrale de cette
résolution, mais se gardent de rappeler que les moyens de faire appliquer la
résolution 242 qui exigeait l'évacuation de la Palestine occupée depuis 1967,
n'ont jamais été mis en ouvre ! Et oublient évidemment d'exiger la restitution
du Golan à la Syrie ! Les ficelles sont grosses.
Le projet étatsunien vise exclusivement à placer l'ensemble de la région sous le
contrôle militaire de Washington (déguisé en exportation de la « démocratie » !)
et à y faire régner un ordre néo libéral à son profit exclusif par le pillage du
pétrole. Washington a également repris à son compte les fantasmes du sionisme :
l'éclatement de la région en micro Etats basés sur l'ethnie ou la confession
religieuse, l'exercice par Israël d'une sorte de « protectorat » sur ces Etats ,
dans le sillage de celui des Etats Unis.
La mise en ouvre du projet est avancée : la Palestine, l'Irak, l'Afghanistan
sont occupés et détruits, la Syrie et l'Iran ouvertement menacés après le Liban.
Mais la faillite du projet n'est pas moins visible : la résistance des peuples
ne faiblit pas, le peuple libanais donne une leçon d'unité dans la défense de
ses combattants, démentant par là même les attentes de Tel Aviv, de Washington, des Européens. La résistance libanaise donne, avec des moyens rudimentaires, du
fil à retordre aux armées ennemies suréquipées grâce au pont aérien établi à
partir de la base des Etats Unis de Diego Garcia (d'où l'utilité de ces bases
dans le projet mondial criminel de Washington).
La Palestine
Le peuple palestinien est, depuis la déclaration Balfour pendant la première
guerre mondiale, la victime d'un projet de colonisation d'un peuplement
étranger, qui lui réserve le sort des « Peaux Rouges », qu'on l'avoue ou qu'on
feigne de l'ignorer. Ce projet a toujours été soutenu inconditionnellement par
la puissance impérialiste dominante dans la région (hier la Grande Bretagne,
aujourd'hui les Etats Unis), parce que l'Etat étranger à la région constitué de
la sorte ne peut être que l'allié, à son tour inconditionnel, des interventions
qu'exige la soumission du Moyen Orient arabe à la domination du capitalisme
impérialiste.
Il s'agit là, pour tous les peuples d'Afrique et d'Asie, d'une évidence banale.
De ce fait, sur les deux continents, l'affirmation et la défense des droits du
Peuple Palestinien unissent spontanément. Par contre en Europe la « question
palestinienne » provoque la division, produite par les confusions entretenues
par l'idéologie sioniste, qui trouvent souvent des échos favorables.
Aujourd'hui plus que jamais, en conjonction avec le déploiement du projet
américain du « grand Moyen Orient », les droits du peuple palestinien ont été
abolis. Pourtant l'OLP avait accepté les plans d'Oslo et de Madrid et la feuille
de route rédigés par Washington. C'est Israël qui a ouvertement renié sa
signature, et mis en ouvre un plan d'expansion encore plus ambitieux ! L'OLP a
été fragilisé de ce fait : l'opinion peut lui reprocher à juste titre d'avoir
cru naïvement à la sincérité de ses adversaires. Le soutien apporté par les
autorités d'occupation à son adversaire islamiste (Hamas) - dans un premier
temps tout au moins - la progression de pratiques corrompues de l'administration
palestinienne (sur lesquelles les « bailleurs de fonds » - Banque Mondiale,
Europe, ONG - se taisent, s'ils ne sont pas parties prenantes) devaient conduire
- c'était prévisible (et probablement souhaité) - à la victoire électorale du
Hamas, prétexte supplémentaire immédiatement invoqué pour justifier l'alignement
inconditionnel sur les politiques d'Israël « quel qu'elles soient » !
Le projet colonial sioniste a toujours constitué une menace, au delà de la
Palestine, pour les peuples arabes voisins. Ses ambitions d'annexion du Sinaï
égyptien, son annexion effective du Golan syrien, sont là pour en témoigner.
Dans le projet du « grand Moyen Orient » une place particulière est donnée à
Israël, au monopole régional de son équipement militaire nucléaire et à son rôle
de « partenaire obligé » (sous le prétexte fallacieux qu'Israël disposerait de «
compétences technologiques » dont aucun peuple arabe n'est capable ! Racisme
oblige !).
Il n'est pas dans notre intention de proposer ici des analyses concernant les
interactions complexes entre les luttes de résistance à l'expansion coloniale
sioniste et les conflits et options politiques au Liban et en Syrie. Les régimes
du Baas en Syrie ont résisté à leur manière aux exigences des puissances
impérialistes et d'Israël. Que cette résistance ait également servi à légitimer
des ambitions plus discutables (le contrôle du Liban) n'est certainement pas
discutable. La Syrie a par ailleurs choisi soigneusement ses « alliés » parmi
les « moins dangereux » au Liban. On sait que la résistance aux incursions
israéliennes au Sud Liban (détournement des eaux inclus) avait été construite
par le Parti Communiste libanais. Les pouvoirs syrien, libanais et iranien ont
coopéré étroitement pour détruire cette « base dangereuse » et lui substituer
celle du Hezbollah. L'assassinat de Rafic el Hariri - sur lequel la lumière est
loin d'avoir été jetée- a évidemment donné l'occasion aux puissances
impérialistes (les Etats Unis en tête, la France derrière) d'une intervention
dont l'objectif est double : faire accepter par Damas un alignement définitif au
sein du groupe des Etats arabes vassalisés (Egypte, Arabie Saoudite) - ou, à
défaut, liquider les vestiges du pouvoir baasiste dégénéré - , démanteler ce qui
reste de capacité de résistance aux incursions israéliennes (en exigeant le «
désarmement » de Hezbollah). La rhétorique concernant la « démocratie » peut
être invoqué, dans ce cadre, si utile.
Aujourd'hui défendre les droits inaliénables du peuple palestinien est le devoir
impérieux de tous les démocrates du monde entier. La Palestine est au centre des
conflits majeurs de notre époque. Accepter le plan israélien qui est celui de la
destruction totale de la Palestine et de son peuple serait accepter la négation
des peuples à leur droit premier : celui d'exister. Accuser « d'antisémitisme »
ceux qui s'opposent au déploiement de ce projet est absolument inacceptable.
Xuan
l'agence xinhua publie le 14/08/06 :

Un conflit sans vainqueurs

Après une dizaine de jours de consultations pénibles, le Conseil de sécurité des Nations unies a fini par adopter la résolution 1701 appelant à une « cessation totale des hostilités » au Liban. Une lueur d'espoir pour une trêve s'entrevoit. Or, on ne saurait être soulagé vu les nombreuses incertitudes de la résolution.

Le cessez-le-feu ne peut être garanti, le désarmement du Hezbollah constitue un défi redoutable et le soi-disant « droit d'autodéfense » d'Israël pourrait également être l'objet d'abus. Les régions frontalières libanaises et israéliennes ont été durement touchées : un conflit sans gagnants qui a causé des pertes aux deux parties. Un grand nombre d'infrastructures du Parti d'Allah ont été complètement détruites et plus de 400 personnes armées ont perdu la vie. Plus de 1 100 civils libanais ont péri et près d'un million de personnes ont dû quitter leur pays natal. Des aéroports aux ports, des centrales électriques aux ponts, les soldats israéliens n'ont rien épargné. Le pays a rétrogradé de plusieurs dizaines d'années, si l'on reprend les termes du premier ministre libanais.

Or, Israël est loin d'être gagnant. Bien que beaucoup de ressources aient été mobilisées, le Tsahal n'a pu réaliser son objectif d'éliminer le Hezbollah. La couche dirigeante de ce dernier reste quasi intacte et même ses capacités de lancer des missiles sur le territoire israélien n'ont pas été complètement détruites. Pour réclamer le retour des deux soldats kidnappés, l'armée israélienne a payé le prix de la vie d'une centaine de soldats et d'une quarantaine de civils. Par ailleurs, plusieurs centaines de milliers de personnes vivent tous les jours dans des abris anti-aériens depuis un mois. Dans le même temps, les sentiments hostiles et la haine du monde arabe et des populations islamiques se sont accentués et les pressions de la part de la communauté internationale vont s'accroissant.

Washington a eu l'intention de réaliser, en profitant d'Israël, son rêve de modifier la donne du Moyen-Orient et de bâtir un nouveau Moyen-Orient. Du fait de son parti pris et de son aide pour Israël, Washington sert malgré soi de bouclier à celui-ci et est devenu l'objet de critiques générales. L'essentiel est que les actes de Washington au cours de ce conflit ont contredit et bouleversé dans une large mesure les grands objectifs qu'il avait formulés dans la « Feuille de route pour la paix au Moyen-Orient » et le « Plan démocratique au pan-Moyen-Orient et en Afrique du Nord ». Il lui faudra plusieurs années d'efforts pour guérir cette plaie.

Le rôle de l'ONU a également été gravement touché. Des scènes sanglantes se déploient tous les jours devant le monde depuis un mois. Kofi Annan s'est dit « profondément déçu » et « frustré » que le Conseil de sécurité n'ait pas agi « beaucoup plus tôt ». Cette lenteur, selon le secrétaire général de l'ONU, a « gravement porté atteinte à la confiance que le monde place dans son autorité et son intégrité ».


Source: le Quotidien du Peuple en ligne
Julien Lahaut
D'après ce que j'en ai vu et lu , il est clair que les Israëliens gardent la plupart des cartes en main. Israël ou Comment transformer un échec militaire en victoire politique...Mais la guerre n'est surement pas terminée !
 
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