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Xuan
6 000 milliards d'euros à 0,001 %


L’agence de presse Bloomberg a révélé qu’entre 2007 et 2008 la FED a prêté aux banques 7 770 milliards de dollars à des taux extrêmement avantageux – jusqu’à 0,01% - et dans l’opacité la plus totale .

Cela représente la moitié du PIB US, soit aussi 11 fois plus que le Plan Paulson de 500 milliards d’euros de 2008, qui avait été rendu public.

Apprenant cette nouvelle, le socialiste Rocard n’a pas manqué de sauter sur l’occasion pour dénoncer ce racket historique sur l’argent du peuple américain... ?
absolument pas : pour suggérer que la BCE en fasse autant !
L’Expansion du 4 janvier s’interroge lui-aussi, non pas sur la légitimité de cette escroquerie évidemment, mais sur son efficacité.

Le système impérialiste est parvenu à un tel degré de décomposition que le vol institutionnalisé sur le dos du peuple, appliqué à tout un continent et pour des sommes jamais atteintes dans l’histoire, ne pourrait même plus rassasier les appétits du capital financier.
Xuan
L’économie US et européenne de nouveau proches de la récession.


Comme on pouvait s'en douter, aucune des causes de la crise de 2008 n'ayant été résolue, la crise est de nouveau à nos portes mais ce n'est plus un raz-de-marée, c'est un tsunami.

Activité manufacturière en baisse, chômage persistant, marché immobilier toujours en baisse aux USA, menace sur les 550 000 employés de la poste US et les 7 millions d'auxiliaires et sous-traitants à la fin du mois.
Plusieurs banques sont de nouveau sur la sellette :
Bank of America son unité de Merrill Lynch, Barclays Citigroup et Nomura Holdings
Ally Financial (anciennement GMAC), Countrywide Financial , Credit Suisse , Deutsche Bank , First Horizon National ,General Electric , Goldman Sachs , HSBC North America , JPMorgan Chase , Morgan Stanley , The Royal Bank of Scotland Group et la Société Générale.
60 000 licenciements sont prévus dans le secteur bancaire.

Christine Lagarde a appelé les banques à se recapitaliser .
Voir aussi : L'économie mondiale est dans "une nouvelle phase dangereuse" (Lagarde) sur le site du Quotidien du Peuple.

Par ailleurs le marché du crédit se tarit, ce qui augmente les taux et accroît les dettes. Celle de la Grèce atteindrait 1/4 de son PIB.
Le rachat des dettes par la BCE accroît son propre endettement.
L'Europe est conduite inéluctablement vers une plus grande intégration, c'est-à-dire une domination franco-allemande de plus en plus implacable.

Enfin, les pays émergents ont commencé à réorienter leur économie vers la consommation intérieure et réduit leur taux de croissance. Il en résulte que leur rôle de "locomotive" peut en être réduit.

L’atterrissage risque d’être beaucoup plus périlleux qu’en 2008.


Edité le 03-09-2011 à 23:54:31 par Xuan


Xuan
L'agence chinoise de notation Dagong dégrade la note des USA et des pays européens :



source

les 3 agences traditionnelles américaines sont : Fitch, Moody’s, Standard & Poor’s

La première observation qui vient à l'esprit est que les pays capitalistes avaient résolu la crise de 2008 en recapitalisant les banques avec l'argent public.
Mais si la crise du capitalisme était apparemment d'origine financière, elle repose en réalité sur l'appauvrissement des peuples, auquel aucun remède n'a été apporté. De sorte que la crise économique de surproduction s'est approfondie.
La différence avec 2008 est que la dette est désormais souveraine et qu'aucun financier ne peut ni ne veut repêcher les Etats endettés.

Cette crise mondiale intervient au moment où la dette contractée par les USA - particulièrement depuis que le dollar a été détaché de la valeur or - ne peut plus être remboursée.

A présent l'Europe et les BRICS n'ont pas d'autre issue que de mettre en place une nouvelle monnaie internationale.
Le dollar qui ne vaut même plus sa valeur en papier est condamné à une dévaluation drastique et à disparaître en tant que monnaie d'échange universelle.


Edité le 30-07-2011 à 22:48:31 par Xuan


Xuan
Xinhua publie aujourd'hui un article sur la dette US :

Les Etats-Unis dans l'impasse sur le plafond de la dette sur fond de croissance anémique


WASHINGTON, 30 juillet (Xinhua) -- La Chambre des représentants américaines a adopté un plan sur le plafond de la dette dans un vote vendredi soir, mais le plan a été rapidement rejeté par le Sénat, ce qui a encore amenuisé l'espoir d'aboutir à un accord bipartite avant la date butoir du 2 août.

Le Parti républicain a réussi à envoyer la mesure au Sénat, en dépit de l'avertissement de la Maison Blanche qui avait annoncé qu'elle allait opposer son veto à celle-ci, et de la forte opposition de la chambre haute.

Dans le cadre du nouveau plan en deux étapes présenté par le président républicain de la Chambre John Boehner, le Congrès relèverait immédiatement le plafond de la dette du gouvernement fédéral de 900 milliards de dollars jusqu'au début de l'année prochaine et réduirait les dépenses de 917 milliards sur une décennie.

D'après le plan modifié dans la nuit de jeudi à vendredi, un deuxième relèvement du plafond de la dette l'année prochaine devrait être assujetti à l'approbation par le Congrès d'un amendement constitutionnel au budget équilibré et à son envoi dans les Etats pour ratification.

Le Sénat dominé par les démocrates a rejeté le plan de Boehner deux heures seulement après son adoption par la Chambre basse.
Le plan de la Chambre est "défectueux", a estimé vendredi le président démocrate du Sénat Harry Reid, avant d'ajouter que l'économie américaine ne pourrait pas supporter ce genre d'incertitude plus longtemps.

"La Chambre des représentants continue d'essayer de faire adopter un projet de loi, alors que la majorité des républicains et des démocrates du Sénat ont déjà annoncé qu'ils ne le voteront pas" , a expliqué le président américain Barack Obama quelques heures avant le vote de la chambre basse.

Un plan de compromis sur le plafond de la dette permettant d'éviter un défaut de paiement sans précédent devrait être bipartite pour obtenir l'adhésion des deux partis, a souligné vendredi matin M. Obama lors d'une conférence de presse.

L'impasse pourrait amener les Etats-Unis à voir leur note de dette souveraine de premier ordre dégradée, a mis en garde le président Obama.
Une dégradation de cette note pourrait conduire à une "augmentation des taxes" qui pèsent sur les Américains sous la forme d'une augmentation des intérêts sur leurs prêts hypothécaires, leurs prêts automobiles et leurs cartes de crédit, selon M. Obama.

"Les dirigeants doivent commencer à travailler ensemble immédiatement pour parvenir à un compromis qui évite un défaut de paiement et pose les bases d'une réduction équilibrée du déficit" , a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué après le vote de la chambre basse.
"La proposition du sénateur Reid est une base pour ce compromis. Non seulement elle réalise une plus grande réduction du déficit que le projet de loi adopté par la Chambre des représentants aujourd'hui et met un processus en place pour réaliser encore plus d'économies, mais elle élimine également les incertitudes entourant le risque de défaut de paiement" , note le communiqué.

Le plan de Reid prévoit un prolongement suffisant de la capacité d'emprunt du gouvernement fédéral pour tenir jusqu'à la fin de 2012, quand l'élection présidentielle se terminera, et une réduction de 2 400 milliards de dollars des dépenses du gouvernement sur dix ans.

La dette du gouvernement fédéral américain a atteint à la mi-mai sa limite fixée par la loi de 14 290 milliards de dollars. Le département du Trésor a averti que la nation connaîtrait un défaut de paiement le 2 août sans un accord sur le relèvement du plafond de la dette.

Le temps venant à manquer, les décideurs n'ont pas encore trouvé un moyen de sortir le pays de l'impasse actuelle, en dépit d'une faible croissance économique au premier semestre de l'année.

Le taux de croissance américain a connu un ralentissement pour passer à 1,3% au cours du second trimestre 2011, loin de la prévision des attentes des marchés à hauteur de 1,7%, une nouvelle preuve d'une économie plus faible, a indiqué vendredi le département du Commerce américain.

Le département a également révisé grandement le taux de croissance au premier trimestre passé de 1,9% à seulement 0,4%, le taux le plus bas depuis la fin de la récession il y a deux ans, alors que la consommation basse des ménages et les coupures dans les dépenses du gouvernement fédéral et des gouvernementaux locaux ont fragilisé la reprise économique.

"En ce jour qui nous a rappelé la fragilité de l'économie, c'est un fardeau dont nous pouvons nous débarrasser de nous-mêmes. Nous pouvons y mettre fin avec un simple vote, un vote que les démocrates et républicains effectuent depuis des dizaines d'années, un vote que les dirigeants du Congrès effectuent depuis des dizaines d'années" , a souligné M. Obama lors de la conférence de presse.
Xuan
Cet article annonce l'imminence d'un rebond de la crise économique aux USA. En effet le redémarrage de l'économie ne s'est pas produit, les salaires n'ont pas augmenté, le chômage ne diminue pas.
Les causes fondamentales de la crise de surproduction capitaliste n'ont pas été résolues.
Par contre la "solidarité" qui s'est manifestée entre les pays capitalistes en 2008 et 2009 risque de laisser la place au protectionnisme, compte tenu des dégâts enregistrés et de l'exacerbation de la concurrence.

_____________________



Plus de 14.000 milliards de dollars de dettes : le Trésor US est dans le rouge cramoisi. Mais avec l'importance du dollar, c'est aussi toute la finance mondiale qui retient son souffle.

PAR FRANÇOIS LECLERC & PAUL JORION LE 6 JUIN 2011


N’ayant pu obtenir du Congrès qu’il augmente ce maximum actuellement fixé à 14.294 milliards de dollars, le Trésor US avait auparavant annoncé être en mesure de jouer les prolongations jusqu’au 2 août prochain, dernier délai, en stoppant certaines opérations afin de pouvoir poursuivre ses émissions obligataires sans augmenter le déficit net.
Histoire de permettre aux élus démocrates et républicains, qui s’opposent très durement sur ce sujet, de parvenir à un compromis sur un ensemble de mesures permettant une réduction du déficit. En les adjurant même d’y parvenir, en raison des conséquences incalculables qu’un défaut de l’État fédéral sur sa dette pourrait avoir. à cet effet, une commission « bipartisane » de parlementaires siège sous la présidence de Joe Biden, le vice-président américain. Ce qui était ces dernières années pure routine – une négociation au finish assortie à chaque fois d’un accord de dernière minute – n’est cependant pas garanti d’être renouvelé dans le contexte actuel.

Les républicains à l’offensive
Le décor ne serait en effet pas entièrement planté sans la toile de fond des prochaines élections présidentielles, en novembre 2012 prochain. Suite aux élections de mi-mandat de novembre dernier (les “midterms”), les républicains sont en effet devenus majoritaires à la Chambre des représentants et entendent désormais pousser leur avantage afin d’empêcher à tout prix Barack Obama d’accomplir un second mandat. La bataille politique est féroce, dans le contexte d’une crise sociale rampante. La polarisation est extrême, certaines composantes de l’opposition républicaine s’exprimant avec une rare violence verbale, avec pour celle-ci le handicap de ne pas pouvoir rassembler pour l’instant pour les primaires du parti républicain une liste crédible de candidats potentiels à la présidence.
Réduire le déficit, mais comment dans ce contexte de surenchères républicaines ? Ces derniers n’y vont pas par quatre chemins et, fidèles à leur credo de toujours, réclament que l’État poursuive sa cure d’amaigrissement, en coupant dans le programme Medicare d’assurance-santé des plus âgées et démunis, et en diminuant les impôts. Recette magique garantissant selon eux une amélioration des affaires, et donc de l’emploi. De leur côté, les démocrates n’entendent pas toucher à Medicare et considèrent que couper dans les dépenses ne réglera pas le problème si les recettes fiscales ne sont pas également augmentées. Ils proposent de supprimer les plafonnements d’impôts pour les revenus les plus élevés institués sous l’administration Bush, et revenir sur les avantages fiscaux accordés aux compagnies pétrolières qui croulent sous les bénéfices.

Il s’agit en effet de trouver rien moins que 2.400 milliards de dollars minimum d’économie afin de tenir jusqu’à la fin 2012 si l’on ne veut pas augmenter la dette, le déficit devant atteindre 1.600 milliards de dollars cette année. Les positions en présence sont diamétralement opposées et rendent difficile de prédire une issue à des négociations qui se poursuivent à un rythme très soutenu. Le 1er juin dernier, Barack Obama recevait des dizaines de parlementaires républicains à la Maison-Blanche, dans une mise en scène destinée à montrer sa bonne volonté et son écoute. Il avait auparavant mis en garde, au cas où un accord ne pourrait pas être trouvé :
Nous pourrions subir une récession encore plus grave que celle que nous venons de traverser. Une crise financière mondiale plus grave encore.
Peut-on être certain que cet alarmisme n’était fait que de calcul ?

La fin programmée du rêve américain
L’affrontement politique tient le devant immédiat de la scène. Mais le pire se présente derrière, annonçant pour qui veut l’avouer la fin du « rêve américain », car un ressort et ciment de la société est brisé, quoi qu’il se passe le 2 août prochain. Une machine a été cassée, à la réparation improbable, qui permettait de suppléer par l’endettement la baisse des revenus des classes moyennes afin de préserver leur niveau de vie et mode de consommation. Les innombrables saisies des maisons et la persistance d’un niveau très élevé de chômage illustrent la nouvelle donne.
La longue audition de Robert Reich, ancien secrétaire d’État au Travail sous l’administration Clinton et professeur à l’université de Berkeley, qui eut lieu le 12 mai dernier devant la commission sur la santé, l’éducation et le travail du Sénat est à cet égard très éloquente. Revenant sur l’histoire du pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, il a montré comment s’est constitué puis a été ensuite brisé le cercle vertueux qui a durant une longue période assuré une croissance économique reposant sur le plein emploi et la rémunération des ouvriers d’un côté, l’augmentation de la production et de la consommation de l’autre. Le tout contribuant au développement d’une classe moyenne numériquement importante.

Il voit cette ère de grande prospérité prendre fin en 1977, suite à la détérioration progressive de la situation de la classe moyenne américaine. Attribuant celle-ci à la baisse de la rémunération du travail, amenant les femmes à travailler afin d’apporter un second salaire et voyant les horaires de travail augmenter, tandis que les crédits publics affectés à l’éducation, à la santé, à l’aide des chômeurs et à la protection sociale diminuaient, et l’endettement des ménages augmenter afin de maintenir un niveau de vie menacé. On connaît la suite.

Des précurseurs aux « indignés » européens
Les Américains en font quotidiennement l’expérience, qui constatent désormais que l’Amérique est un pays de pauvres où vit une petite minorité de très riches et une classe moyenne dont les moins favorisés sont en voie de paupérisation. Avant les Portugais, les Espagnols et les Grecs, ils ont eu leurs « indignés ». C’était en mars dernier, à Madison, capitale du Wisconsin. Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé durant des jours et des jours dans les rues, afin de s’opposer à un projet de loi du nouveau gouverneur républicain de l’État, qui voulait limiter les droits des syndicats des fonctionnaires, avec le projet de réduire leurs pensions pour diminuer le déficit de l’État. Car le problème du déficit public se pose aussi au niveau local, et dans certains cas de manière cruciale. Le marché des « munis », les obligations émises pour se financer par les différentes autorités locales américaines, dont les États, est également atteint.
Finalement adoptée le 10 mars dans des conditions rocambolesques par les représentants républicains de l’État barricadés dans le parlement, après que les démocrates eurent quitté l’État pour que le quorum ne soit pas atteint et furent recherchés par la police pour les ramener manu militari, la loi vient d’être annulée par un juge. Mais une démonstration de cette ampleur et avec une telle détermination, c’est du jamais vu dans l’histoire américaine récente ! L’affaire n’est pas finie, non seulement parce que le gouverneur a fait appel de la décision, mais parce que la situation financière des États américains, souvent désastreuse, va inévitablement aboutir à la mise en cause des pensions des employés de l’État, enseignants, personnels de santé, pompiers et policiers, etc.
Moins spectaculaire mais tout aussi parlant, une candidate démocrate vient d’être à sa grande surprise élue à la Chambre des représentants dans une circonscription de l’État de New York habituée à donner ses votes aux républicains. Pour y parvenir, Kathy Hochul a tout simplement fait campagne en faveur du maintien de Medicare et sur la nécessité de maintenir les protections destinées aux personnes âgées.

À nouveau, la stagnation économique menace
Rien dans la conjoncture économique américaine n’est source d’optimisme. Selon le Département du Commerce, la croissance américaine continue de décroître de trimestre en trimestre, passant de 3,1% au dernier trimestre 2010 à 1,8% au premier trimestre 2011. Est particulièrement en cause la baisse de la consommation des ménages, le moteur de la croissance américaine. En tenant compte de l’inflation, elle n’a progressé que de 0,1% en avril dernier, à l’identique de mars.
Plus mal vécu encore à Wall Street, les nouvelles inscriptions au chômage sont reparties à la hausse, selon le Département du Travail. Déjouant les prévisions, les embauches ont considérablement ralenti en mai, et le taux de chômage officiel est remonté de 0,1 point, progressant à 9,1%. Un taux considéré par de nombreux analystes comme très minoré par rapport celui du chômage réel. Avec un taux de croissance de 2,2% sur les quatre derniers trimestres, il ne peut en tout état de cause pas être résorbé.
Enfin, après avoir connu un plateau, le prix de l’immobilier est reparti à la baisse, pour retrouver aujourd’hui son niveau de 2002. Quant au marché immobilier commercial (grandes surfaces commerciales, hôtels, etc.), il rencontre également de grandes difficultés, annoncées pour s’aggraver l’an prochain. Le fonds d’investissement Whitehall, filiale de Goldman Sachs, vient ainsi de restructurer la dette d’un de ses plus gros portefeuilles hôteliers grâce à un apport de l’Abu Dhabi Investment Authority, le fonds souverain de l’Émirat. Ce n’est que le début d’une longue série de refinancements qui s’annonce.
Le spectre d’un « double dip » – une rechute de la croissance qui était repartie – avait été évacué, mais il réapparaît et la bourse en fait à nouveau les frais après avoir connu une embellie du à l’abondance des liquidités distribuées par la Federal Reserve.
Dans sa causerie hebdomadaire du samedi à la radio et à la télévision, Barack Obama a reconnu que l’économie devait affronter « de forts vents contraires » . dont l’origine serait selon lui à trouver dans le prix élevé de l’essence, le séisme au Japon et la situation financière européenne… N’ayant pas de remèdes à proposer pour les contrarier, il a faute de mieux terminé par une péroraison : « Nous sommes un peuple qui n’abandonne pas, nous faisons de grandes choses, nous façonnons nos destinées. Et je suis persuadé que si nous conservons cette état d’esprit, le meilleur est devant nous. »

Le spectre d’une seconde crise
Les milieux financiers américains ont publiquement fait part de leur profonde inquiétude à propos de la perspective d’un défaut sur la dette. Fait sans précédent, le Comité consultatif du Trésor pour les questions d’emprunt (TBAC), qui regroupe les dirigeants des principales mégabanques et fonds d’investissement intervenant sur le marché de la dette, a pris sa plume pour écrire à Tim Geithner, le secrétaire d’État au Trésor. « Les risques qu’un défaut de paiement ferait peser à long terme sont si élevés que tout retard dans le relèvement du plafond de la dette est susceptible d’avoir des conséquences négatives sur les marchés, bien avant que le dit défaut ne se produise réellement. » Précisant en mettant les points sur « i » que cela pourrait déclencher « une autre crise financière catastrophique, après celle de 2007-2009 dont le monde ne s’est pas encore remis. »
Avant même la date butoir redoutée du 2 août prochain, la fin du mois de juin est attendue par les analystes financiers américains. Vient en effet à cette date à échéance le programme de la Federal Reserve d’ « assouplissement quantitatif » , lui ayant permis par le biais d’une création monétaire intense (la planche à billet) d’acheter pour 600 milliards de dollars d’obligations publiques américaines et de maintenir les taux de celles-ci à un faible niveau.

Que va-t-il alors se passer sur le marché obligataire ? À quel taux le Trésor va-t-il placer ensuite ses émissions, leur principal acheteur faisant défaut, s’il ne relance pas un nouveau programme d’achat ? À l’occasion d’une audition devant le Sénat, Tim Geithner a affecté une sérénité toute professionnelle :
Le monde perçoit toujours les États-Unis et le système politique américain comme étant à la hauteur pour faire aboutir des réformes, renforcer l’économie et revenir à une situation budgétaire plus viable. Ajoutant, pour remporter l’adhésion : Si vous regardez le coût auquel nous empruntons aujourd’hui, vous voyez qu’il y a toujours une confiance énorme dans le monde dans la capacité de ce système politique.
Les analystes financiers, tout en reconnaissant l’absence de tension actuelle sur le marché, sont plus perplexes. L’arrêt des achats de la Federal Reserve et de la distribution abondante de liquidités pourrait créer des situations de retournement rapide sur les marchés des actions et des matières premières, et affecter également le crédit. Mais si, de surcroît, les acheteurs américains de la dette se mettaient à la bouder – comme le principal d’entre eux, le fonds d’investissement Pimco, a annoncé le faire – une augmentation des taux obligataires et du coût de la dette deviendrait inévitable. La conjonction d’une telle situation avec un défaut sur cette dernière, au cas où aucun accord ne serait possible au Congrès, pourrait créer un véritable séisme.
Dans l’immédiat, les investisseurs ont réagi différemment, prenant à contre-pied ceux qui ont cru devoir anticiper une hausse des taux obligataires et la baisse correspondante de leur valeur faciale. Réagissant au tir groupé d’exécrables nouvelles économiques qui vient d’intervenir, ils se sont malgré tout réfugiés sur le marché de la dette obligataire, aboutissant à son soutien. Entre deux maux, il faut choisir le moindre.
Les pressions sont fortes sur la Federal Reserve pour que ne soit pas lancé un nouveau programme d’« assouplissement quantitatif » avec pour objet de poursuivre les achats d’obligations du Trésor. La tentation est grande pour ses dirigeants de renvoyer la balle au gouvernement, à la manière de la Banque Centrale Européenne qui multiplie les pressions pour que les gouvernements multiplient les mesures de réduction des déficits publics. Ben Bernanke, son président, paraît même y avoir succombé, au nom de la lutte contre l’inflation qu’une relance de la planche à billet pourrait favoriser et dont les milieux d’affaire ne veulent à aucun prix, car elle éroderait leurs avoirs. Mais ce n’est peut-être que partie remise, si le ralentissement économique se confirme et se poursuit. Plus souterraine, une autre bataille non moins décisive se poursuit parallèlement à celle qui se déroule au Congrès.

Il n’y a plus d’échappatoire
Le relèvement in extremis du plafond de la dette, à la faveur d’un compromis sans lendemain entre les démocrates et les républicains, ainsi que l’attentisme de la Federal Reserve sont l’hypothèse la plus probable, car elle permettait de différer encore des choix douloureux de tous côtés. Pour définir sa ligne de conduite, la Federal Reserve est ballottée entre le risque de l’inflation et celui de la stagnation. Si les deux devaient intervenir simultanément, les États-Unis entreraient en stagflation, suivant en cela les Britanniques qui semblent s’y diriger.
Au-delà de la bataille permanente à propos de la réduction du déficit budgétaire qui va se poursuivre ces prochains mois, l’évolution de la structure de la dette est une donnée alarmante. La maturité moyenne de la dette se raccourcit, rendant celle-ci plus sensible à une augmentation des taux, car devant plus vite être « roulée », c’est-à-dire refinancée par de nouvelles émissions. Une rapide augmentation du service de la dette pourrait en résulter, pesant encore plus sur le budget de l’État alors qu’il faut déjà réduire son déficit.
Depuis le temps qu’il est annoncé que les États-Unis ne pourront pas éternellement accroître leur gigantesque dette publique, l’administration américaine est sans conteste arrivée au moment où elle ne peut plus désormais tergiverser indéfiniment. Ne pas réduire le déficit reviendra à prendre le risque d’accélérer brutalement une chute du dollar qui contribuerait à précipiter une réforme du système monétaire international que les États-Unis veulent repousser au plus tard possible, car elle sanctionnerait la fin du statut privilégié du dollar et la possibilité de financer à bas prix leur déficit. S’y résoudre, malgré la difficulté de l’exercice et le contexte politique qui ne s’y prête guère, ce sera reconnaître sans attendre et sans plus de manières la fin du rêve américain et sanctionner le déclin irréversible de la première puissance mondiale.
Il n’y a plus d’échappatoire. Aucun de ces deux choix possibles n’est exaltant, les deux sont porteurs d’une accentuation de la crise sociale et de la dégringolade des classes moyennes. Seule la Federal Reserve pourrait retarder ce choix en relançant la planche à billet, mais à quel prix ? L’inflation n’est plus une solution acceptable pour un monde financier qui en serait la première victime et en craint les effets, ni pour tous les détenteurs d’avoirs en dollars, car le pouvoir d’achat de ceux-ci seraient rogné.

Public et privé dans le même panier percé
Aux États-Unis comme en Europe, la crise de la dette publique rejoint celle de la dette privée. Les deux s’additionnent et ne font qu’une en raison de leur étroite interconnexion, expression d’un système au bout de son rouleau. L’accroissement brutal de la dette publique ayant comme principale origine les effets de sa crise, débutée en 2007 et dont il ne parvient pas à sortir. L’hypertrophie du système financier le condamne sans rémission, car cette dette gigantesque sur laquelle il est bâti n’est ni remboursable ni extensible à l’envi et crée une grande instabilité structurelle, telle une pyramide reposant sur sa pointe.
La Federal Reserve a acheté 2.000 milliards de dollars de bons du Trésor et d’obligations hypothécaires, sans compter celles dont Fannie Mae et Freddie Mac sont gorgées. Jusqu’où est-il possible de ne pas aller ? L’agence de notation Moody’s vient de frapper deux des trois coups. Dans un premier temps, elle a menacé d’abaisser la note des trois principales banques américaines – Citigroup, Bank of America et Wells Fargo – car elles risquent selon elle de ne plus bénéficier dans l’avenir d’un même soutien du gouvernement. Dans un second, elle a annoncé « placer la dette de l’État fédéral américain sous surveillance, en vue d’un éventuel abaissement en cas d’absence de progrès sur le relèvement du plafond de la dette dans les semaines à venir ». Les banques centrales, heureusement pour elles, ne sont pas soumises à la notation…
Ce qui est en cause aux États-Unis et déborde de ses frontières, c’est l’affaiblissement du dollar et des obligations d’État, car celles-ci sont l’actif refuge par excellence du système financier, le collatéral de dernier ressort. Ne plus pouvoir compter sur celles-ci comme pilier, c’est perdre un point d’appui que rien ne peut remplacer, aboutissant à déséquilibrer encore l’ensemble du système.
La crise de la dette US est américaine par ses causes, mondiale par ses effets.


Edité le 08-06-2011 à 23:38:40 par Xuan


Xuan
La dette US commence à inquiéter les économistes bourgeois.


Obama annonce un allègement du budget US de 1100 milliards de dollars pour 2012.
En janvier le déficit US s’est encore creusé de 49,80 milliards de dollars en janvier et il devrait atteindre 1500 milliards en septembre.
La dette fédérale atteignait 13 000 milliards de dollars au 1er juin 2010, soit environ 88 % du produit intérieur brut (PIB).
Le plafond de la limite légale d’endettement fédéral fixé à 14 290 milliards de dollars en février 2010 devrait être crevé vers mi-avril.

Le plus important détenteur de la dette américaine est le gouvernement fédéral, qui en détenait 37% au 31 décembre 2009.
Soit principalement les fonds de la Social Security et de Medicare.
Les autres niveaux gouvernementaux (états, municipalités, etc.) en possèdent 5,7%.
Les investisseurs américains (individus, sociétés, fonds communs, etc.) 27,7%.
Ce qui signifie que 70% de la dette américaine est détenue par des Américains.
Le reste est détenu par des étrangers : la Chine en tête avec 7,3%, le Japon avec 6,2%, le Royaume-Uni 1,5% etc.
Le rachat de dette US par la FED fin 2010 ne signifie donc rien d’autre que faire circuler les trous financiers d’une poche à l’autre.

Ceci montre au passage que la possibilité de la Chine de ruiner les USA en liquidant ses obligations n’est guère plus élevée que pour le Japon. Ces spéculations sont totalement infondées, même si les médias en font leurs choux gras en étalant uniquement les chiffres des détenteurs étrangers, afin d’agiter le spectre du péril jaune.

Ceci n’a pas empêché Ben Bernanke de s’en prendre à la « sous-évaluation » du yuan et d’ajouter qu’ « il serait dans l'intérêt à la fois des Chinois et du nôtre qu'ils réévaluent leur monnaie » et que « Cela les aiderait à résoudre leur problème d'inflation » .
On sait qu’une bonne partie du déficit US est dû à la délocalisation en Chine et dans les pays à bas coût de fabrication, tandis que les produits manufacturés sont réintroduits aux USA moyennant de substantiels profits.

Les analystes financiers en sont donc à se gratter la tête sur l’avenir économique de la première puissance économique et gendarme impérialiste du monde :
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jN54SSBxfTT6TTK0n5XVCEoFWyGQ?docId=CNG.7f57a551cc4298bab2e18f0541ed20f6.571
Xuan
Un épisode significatif de la guerre des devises



Prétextant de réduire le chômage et de relancer l’économie, Bernanke fait tourner la planche à billets pour remplir les poches des actionnaires.
Baptisée QE2 (Quantitative Easing ou assouplissement quantitatif) l’opération lancée le 3 novembre par la Réserve fédérale américaine (Fed) consiste à injecter 600 milliards de dollars (427 milliards d'euros) dans le système financier.
Les économistes américains s’inquiètent du risque d’inflation, mais les conséquences à l’échelle mondiale sont plus graves car la « guerre des devises » s’en trouve attisée.

Une nouvelle bulle financière


On lira ainsi dans l’édition en ligne du Monde:
« La Fed est notre banque centrale et votre problème » par Pierre-Antoine Delhommais.

«... le fameux "QE2", dont M. Bernanke a annoncé mercredi 3 novembre la mise en œuvre. Un nom de code mystérieux pour désigner le deuxième cycle de "Quantitative Easing", l'assouplissement monétaire quantitatif.
Ce qui n'est pas moins mystérieux. Le "QE", c'est pourtant simple. La Fed va imprimer des centaines de milliards de dollars pour acheter des obligations que le Trésor américain émet pour rembourser ses anciens emprunts.
Cela consiste, pour résumer les choses de façon un peu simplifiée, à faire de la cavalerie en utilisant de la monnaie de singe. Ou si l'on préfère encore, à mettre en place un schéma de Ponzi, comme Bernard Madoff, mais à la puissance 100 000, et en rémunérant de surcroît les clients avec de faux billets. »

« les dollars créés par la Fed ne vont pas rester aux Etats-Unis, mais émigrer vers les pays à forte croissance, où ils sont mieux rémunérés. Déjà, le Brésil, la Thaïlande, la Corée du Sud et l'Indonésie ont annoncé des mesures pour empêcher un afflux trop massif de capitaux chez eux. »


Levée de boucliers des pays émergents


Le Monde édition papier du 8 novembre détaille les réactions dans le monde à propos de l’opération de Bernanke, sous le titre « Vent de fronde contre le « QE2 » de M. Bernanke » .

Les pays émergents aussi sont tombés à bras raccourcis sur les Etats-Unis. Le Brésil, la Corée du Sud et toute l'Asie du Sud-Est s'inquiètent de voir affluer les capitaux à la recherche de rendements plus attirants. Un raz-de-marée qui risque de faire grimper leurs devises et de pénaliser leurs exportations.
« Tout le monde veut que les Etats-Unis se redressent, mais cela ne fait de bien à personne de jeter des dollars par hélicoptère » , a fustigé le ministre des finances brésilien, Guido Mantega, celui-là même qui s'était inquiété d'une «guerre des monnaies » .
Dès lors, les économies émergentes n'hésitent pas à brandir la menace de représailles, entre contrôle de capitaux et intervention sur le marché des changes. Rien de tel en Europe, où la BCE semble même déterminée à poursuivre son cap monétaire, celui d'une normalisation progressive.


L’Europe courbe l’échine


Trichet a simplement commenté : «Je n'ai aucune raison de penser que la Réserve fédérale et le secrétaire au Trésor poursuivent une stratégie du dollar faible. »
Bruno Cavalier chef économiste chez Oddo ne s'est pas privé de l'habiller : «…la vérité, c'est que l'euro monte à cause du dollar et qu'il y a toujours des problèmes dans les pays périphériques de la zone. Et malgré cela, M. Trichet reste aux abonnés absents. »

Les capitalistes européens sont bien victimes de l’opération puisque l’Euro est monté à plus de 1,42 $ jeudi dernier.
Le ministre des finances allemand, Wolf gang Schàuble a déclaré «Je ne crois pas que les Américains vont résoudre leurs problèmes mais qu'ils vont poser des problèmes supplémentaires au monde » . Et Christine Lagarde de son côté : « l'euro porte le poids » de la décision de la Fed.


La Chine a dénoncé cette opération dans le Le Quotidien du Peuple du 6 novembre :

La Chine veut des explications sur la nouvelle politique monétaire américaine


« La politique monétaire d'assouplissement, adoptée par la Réserve fédérale américaine (Fed, NDLR) a suscité l'inquiétude de beaucoup de pays du monde. Les Etats-Unis doivent fournir des explications à ce sujet, pour éviter de porter atteinte à la confiance de la communauté internationale sur la reprise de l'économie mondiale. » C'est ce qu'a déclaré le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Cui Tiankai, ce vendredi 5 novembre à Beijing.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé mercredi qu'elle achèterait des bons du Trésor pour un montant de 600 milliards de dollars. Une opération ayant pour but de relancer l'économie.

Cui Tiankai a indiqué que les Etats-Unis doivent prendre leurs responsabilités sur ce sujet, en tant que principal émetteur de monnaie de réserve. Selon Cui Tiankai, le ministre des Finances d'un pays aurait indiqué que la distribution abusive de monnaie était synonyme de manipulation déguisée des taux de change. « Toutes les économies émergeantes et les pays en développement, dont la Chine, subissent l'influence des politiques macroéconomiques des principales économies mondiales » , a jugé Cui Tiankai.
« La Fed a le droit de prendre des décisions, a déclaré Cui Tiankai. Cependant, il faut que la Fed prenne en considération les impacts de ses décisions sur le monde, au lieu de penser uniquement à l'économie de son propre pays. »
Source: CRI
Xuan
La guerre monétaire entre l'impérialisme US et les économies émergentes :


Les Etats-Unis mènent une guerre monétaire


Le pays le plus endetté du monde utilise la domination du Dollar et ses dettes pour aspirer la richesse en provenance des économies émergentes.

Dans une guerre monétaire qu'ils ont déclenché eux-mêmes, et dans laquelle la Chine est considérée comme la cibl principale, les Etats-Unis ont encore une fois démontré leur volonté de redistibuer la richesse mondiale à leur propre avantage.

Une guerre monétaire est par essence une guerre financière, ou encore une guerre pour posséder davantage de richesses, guerre dans laquelle le pays qui peut parler le plus fort au sujet des problèmes monétaires du monde remportera la position la plus avantageuse dans la redistribution des richesses mondiales.

Les Etats-Unis mettent en oeuvre depuis longtemps, et avec dextérité, des politiques financières que l'on peut qualifier d'« égoïsme économique ». La seule superpuissance mondiale dépend des émissions surabondantes de Dollars et de sa dette nationale, qui sont les deux principaux moteurs qui soutiennent sa croissance économique. Avec pour résultat que le « Système de l'Etalon Dollar » a évolué en une sorte de « système étalon de la dette », à l'avantage des Etats-Unis.

Exemple typique, l'attitude de Washington envers sa dette fiscale croissante. Afin d'alléger sa dette gouvernementale financière, qui est astronomique, et qui est passée à 12 000 milliards de Dollars en 2009, soit 82,5% de son PIB la même année, la Réserve Fédérale américaine a adopté une Politique Monétaire d'Aisance Monétaire dans l'espoir d'étendre le bilan des comptes du pays et monétiser ses déficits fiscaux, afin de réduire le coût de la dette. En ce sens, l'inflation ne devrait causer aucun mouvement de panique chez les décideurs politiques américains. Au contraire même, il s'avèrera sans doute que Washington sera le plus grand gagnant de la guerre monétaire qu'elle a déclenchée.

La Chine et d'autres économies émergentes, cependant, seront les victimes de ce « petit jeu » bien mené par les Etats-Unis. En raison de leur reprise économique plus rapide au sein d'un ralentissement économique mondial, les capitaux internationaux disponibles ont envahi les économies émergentes sur une plus grande échelle et à une vitesse plus rapide qu'on ne l'avait connue avant la crise financière mondiale. On estime que, entre avril 2009 et la fin de juin 2010, la quantité de capitaux financiers internationaux qui se sont déversés dans les vingt principales économies émergentes du monde a atteint 575 milliards de Dollars US, et plus de la moitié est allée vers les marchés asiatiques émergents. L'afflux sur une grande échelle de capitaux liquides internationaux a augmenté la pression pour que les destinataires réévaluent leurs monnaies et a semé les graines de l'inflation. Les statistiques indiquent que presque deux-tiers de ces 20 économies émergentes souffrent maintenant d'un taux d'intérêt négatif et sont sous une pression énorme pour relever les prix.

Merrill Lynch, une des principales sociétés de gestion financière et consultants, estime que la Chine aura un taux d'inflation de 3,2% en 2010, l'Inde 7,9%, la Russie 6,1% et le Brésil 5,0%. Dans le même temps, l'afflux de capitaux internationaux a accentué la pression pour une réévaluation monétaire dans ces pays dont l'économie repose sur les exportations ou est dépendante des ressources.

Dans ses récents efforts ininterrompus pour faire monter la pression sur la Chine pour qu'elle réévalue le yuan, Washington espère atteindre plusieurs objectifs. Un yuan plus fort est censé aider à accroitre les exportations américaines, à favoriser une restructuration économique dont elle tant besoin et à aider son économie à récupérer plus rapidement à un moment où la demande intérieure demeure toujours molle. En outre, car la Chine est le plus grand créancier de la dette nationale des Etats-Unis, une réévaluation rapide de la devise chinoise ferait s'évaporer une partie de la dette des Etats-Unis libellée en Dollars et favoriserait la redistribution des richesses entre le créancier et le débiteur.

Au cours du demi-siècle passé, le système fermement établi de l'étalon dollar s'est avéré être un outil efficace qui a aidé les Etats-Unis, favorisant la circulation internationale de son énorme dette. Washington est également parvenu à augmenter sensiblement sa richesse nationale en monétisant sa dette nationale ou en dévaluant le Dollar.

Les statistiques montrent que 48% du commerce international courant et 83,6% des transactions financières internationales ont actuellement leur prix libellé en Dollars. Environ 61,3% des réserves mondiales en devises sont également libellées en Dollars. En tant qu'émetteur de la principale devise du monde, les Etats-Unis peuvent réduire leur dette nationale en augmentant les émissions de Dollar par sa dévaluation. De 2002 à 2006 seulement, une valeur d'environ 3 580 milliards de Dollars de la dettes des Etats-Unis a disparu de cette façon.

La Chine et d'autres créanciers de la dette nationale des Etats-Unis sont maintenant obligés d'entrer dans une guerre financière, car les Etats-Unis sont fortement tentés de déprécier le Dollar. Pour empêcher le Dollar de baisser, ce qui ferait diminuer la valeur de leurs capitaux libellés en Dollars, beaucoup de créanciers des Etats-Unis, particulièrement les économies émergentes, doivent continuer d'acheter du Dollar, mettant de ce fait leurs capitaux en danger d'être davantage dépréciés.

Cependant, fermer les yeux sur le renchérissement de leurs devises face au Dollar ferait également fortement souffrir leurs exportations et attirerait plus d'argent de l'étranger, faisant ainsi augmenter les prix de l'immobilier et alimentant les bulles économiques et l'inflation.

La Chine doit rester particulièrement vigilante face à l'insistance de Washington qui essaye de la forcer à réévaluer le yuan à un moment où le pays fait face déjà à des pressions inflationnistes énormes et quand les prix de l'immobilier ont atteint un niveau dangereux. La Chine devrait retenir l'amère leçon du Japon dans les années 1980, lorsque la réévaluation forcée du Yen dans sa guerre monétaire avec les Etats-Unis avait plongé une économie alors florissante dans une récession de dix ans.

En tant qu'économie émergente à croissance rapide dont la monnaie est sur le chemin de l'internationalisation, la Chine devrait prendre en considération ses intérêts à long terme et à court terme dans n'importe quelle « guerre des taux de change » avec les Etats-Unis et être psychologiquement équilibrée en vue d'une épreuve qui va durer.

L'auteur, Zhang Monan, est chercheur en économie au Centre d'Information de l'Etat.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne 21.10.2010]



Edité le 30-10-2010 à 13:33:25 par Xuan


Xuan
Guerre des devises


Selon le Financial Times le ministre brésilien des Finances Guido Mantega a lancé la formule d'une "guerre des devises" . L’expression a été reprise par toute la presse économique.

Pour la FED l'inflation permet de réduire le poids de la dette souveraine qui a dépassé les 13 000 milliards de dollars. C'est grâce à une inflation de 13% qu'en 1979 le pays a réussi à éliminer 100 milliards de dollars sur ses 830 milliards de dettes.
Mais « la Fed a beau avoir gonflé son bilan à 2300 milliards de dollars et inonder le marché de liquidités, l'inflation est restée en deçà de son objectif de 2%. La Fed peut injecter autant de liquidités qu'elle veut, tant que l'activité stagne et que le chômage explose, la demande des ménages est trop fragile pour tirer les prix à la hausse. » [l’Expansion 24/09/10].
Dans la foulée, le Congrès a approuvé un projet de loi prévoyant des mesures de rétorsion contre la Chine.
On peut d’ailleurs s’interroger sur le sens véritable de l’attribution du prix Nobel de la Paix à un dissident chinois, en sachant que les Droits de l’Homme sont le cadet des soucis des pays impérialistes.

Le Japon est intervenu directement sur le marché des changes et abaissé ses taux d'intérêt à zéro pour diminuer la valeur du Yen.

Les capitaux migrent vers les pays émergents où le taux de croissance est plus élevé. Cet afflux de capitaux provoque l'inflation.
La Corée du Sud menace de restreindre les transactions à terme. L’Inde et la Thaïlande envisagent ouvertement des mesures anti-spéculatives. Le Brésil a décidé de doubler la taxe sur les achats étrangers d'obligations d'Etat.
Le six octobre à Bruxelles, Wen Jia Bao a de nouveau refusé de surévaluer le yuan, il a aussi dénoncé, comme il le fait régulièrement, les tendances protectionnistes de l'UE, qui multiplie les taxes antidumping visant des produits chinois.

Or l’Euro est monté au-dessus de 1,39 dollar pour la première fois depuis huit mois, de sorte que c’est l’Europe qui fait les frais de la guerre économique entre les USA et les pays émergents.
Ceci accroit ses contradictions internes entre pays riches et pays pauvres, comme le soutien financier privilégié à l’agriculture française.
Ces contradictions sont accentuées par la faiblesse de la consommation en Allemagne, qui aboutit à ce qu’elle inonde les marchés du continent.

Tous ces faits mis bout à bout rappellent les dévaluations et les batailles douanières des années 30, et le tarif Smoot Hawley imposé par les Etats-Unis : le 17 juin 1930 ils avaient augmenté les droits de douane de plus de 20 000 biens.
De nombreux pays, par mesure de rétorsion, avaient également augmenté leurs taxes à l'importation, et les échanges mondiaux ont fortement diminué.
Le krach de Wall Street s’est alors transformé en Grande Dépression.

Aujourd’hui il paraît difficile de rétablir une situation « saine » : d'après une récente étude de la Banque des règlements internationaux, les sommes échangées chaque jour sur les marchés mondiaux des devises atteignent l'équivalent de 4.000 milliards de dollars. Soit plus que le PIB annuel de l'Allemagne.

Un compromis fragile vient d’être établi au sein du FMI.
Tous les Etats sont convaincus que l’économie mondiale est menacée, mais la nature fondamentale de l’impérialisme c’est la guerre.
Xuan
Crise économique : 2e round ?


Les medias nous serinent depuis des mois que la reprise est à l’ordre du jour. Mais si on observe l’activité fébrile des financiers, on peut en douter.
Ce ne serait qu’à moitié étonnant étant donné que les causes de la crise de surproduction n’ont pas été éradiquées. Au contraire les Etats capitalistes ont injecté de l’argent dans les banques et les principales entreprises, et pressuré davantage les masses. Les conditions d’une nouvelle crise se sont donc accentuées.

Ralentissement économique aux USA

Aux USA, la crise immobilière n’est nullement résorbée. Mi-septembre les signes d’un ralentissement économique sont apparus.
L’indice « Empire State » est tombé à 4,14, son plus bas niveau depuis juillet 2009, contre 7,10 en août signalait l’agence Reuters.
La fin du mois a confirmé le ralentissement économique avec une croissance de 1,7 %, insuffisante pour diminuer le taux de chômage.
La demande intérieure a surtout profité aux importations et la balance commerciale a fait perdre 3,50 points de croissance au pays. Les importations américaines ayant connu leur plus grande augmentation depuis 1984, alors que les exportations ralentissaient par rapport au premier trimestre.

Selon le département du Travail – et contrairement aux prévisions –, l’économie a détruit en septembre 95.000 emplois de plus qu’elle n’en créait ce mois-là. Le nombre des emplois perdus a progressé de 67% par rapport à août.
Le secteur public a supprimé 159.000 emplois.
Depuis 17 mois consécutifs le chômage est supérieur ou égal à 9,4% (9,6% fin août), chiffres les plus élevés depuis 1948.

Mais la différence essentielle par rapport à 2008, c’est que la FED aurait bien du mal à rétablir dorénavant une situation que des mesures exceptionnelles n’ont déjà pas pu corriger :
taux d’intérêt à zéro, quantitative easing, soutien massif du marché des prêts immobiliers, soutiens massifs aux banques, etc.
[quantitative easing : la Fed achete des bons du Trésor et autres actifs sûrs afin d’en détourner les banques et les encourager à prêter aux particuliers et aux entreprises ]

Regain de protectionnisme
De surcroît, mais cela n’a rien pour nous surprendre, depuis quelques mois on assiste de la part des puissances impérialistes à des manœuvres protectionnistes, parallèlement à l’émergence du nationalisme et du chauvinisme ordinaire.
Or l’histoire de la crise de 29 enseigne que de telles réactions protectionnistes sont une cause essentielle de sa généralisation et de son approfondissement.
Les économistes capitalistes en sont bien conscients, mais d’un âne on ne fait pas un cheval de course. Lorsque les brigands sont acculés ils n’hésitent pas à s’entre-tuer.

Ci-dessous un compte-rendu de la TV chinoise du 8 octobre sur la rencontre bisannuelle de la Banque Mondiale et du FMI :


Source: CNTV.CN | 10-08-2010 09:19
« Le FMI tente de restaurer l’unité économique internationale

Le taux de change du yuan devrait être largement débattu lors de la rencontre bisannuelle de la Banque mondiale et du FMI ce week-end. La Banque mondiale appelle la communauté internationale à apaiser les tensions sur les taux de change pour éviter de répéter les erreurs commises durant la Grande Dépression.

Le directeur-général du FMI Dominique Strauss-Kahn a déclaré qu'il était regrettable que la crise financière ait déclenché un affaiblissement de l'esprit de coopération internationale. Il a ajouté qu'un ajustement des taux de change devait intervenir pour rééquilibrer l'économie mondiale.
« La reprise économique internationale apparait fragile et le rythme de croissance des économies émergentes n'est pas régulier. Il risque d'y avoir une guerre des devises.
Chacun doit garder à l'esprit le credo suivant: "Il n'y a pas de solution intérieure à une crise internationale". Dans une économie globale, dans un monde globalisé, il n'y a pas de solutions propres. Ce qui a été un succès au plus fort de la crise, à savoir la coordination, le consensus, la volonté de travailler ensemble, tout cela est maintenant menacé. Beaucoup parlent d'une guerre des devises. Pour ma part, j'utilise cette expression qui peut être un peu trop militaire. Il est cependant vrai de dire que beaucoup considèrent leur monnaie comme une arme et c'est certainement pas pour le plus grand bien de l'économie mondiale.
La lente reprise de l'économie a déjà eu des répercussions négatives sur les emplois, touchant des millions de personnes de par le monde. »


Le président de la Banque mondiale Robert Zoellick a déclaré que la croissance chinoise restait un moteur important de la reprise mondiale.
« En ce qui concerne la crise, l'économie mondiale est sur la voie de la reprise. Mais cette reprise va à un rythme trop lent pour que le chômage baisse de façon importante, notamment dans un certain nombre de pays développés. Là où vous avez un fort taux de chômage, vous avez des risques de tensions. Nous voyons cela dans les débats sur les devises. Les pays en développement prennent des mesures de politique monétaire souples, et certains pays développés la resserrent pour répondre à la croissance. Certains pays avec des excédents interviennent pour abaisser la valeur de leur monnaie pour encourager les exportations. Tout cela entraine des tensions internationales. »

Les pays émergents sont pris entre deux feux. Les investisseurs sont rebutés par les faibles rendements aux Etats-Unis et ailleurs et placent leurs fonds dans les économies à croissance rapide, ce qui conduit à la hausse des prix des actifs et favorise l'inflation.

Fu Yake, CCTV. Rédacteur: Hu Xiaoyan
 
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