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Xuan
Miguel Diaz-Canel, nouveau président de Cuba


(Xinhua/Irene Perez/CUBADEBATE)



LA HAVANE, 19 avril (Xinhua) -- Quelques heures seulement avant son 58ème anniversaire, Miguel Diaz-Canel est devenu jeudi nouveau président de Cuba. Il a été élu par la majorité des 604 législateurs qui composent l'Assemblée nationale du pouvoir populaire, le Parlement du pays.

Il devrait selon les prévisions poursuivre la mise en œuvre des réformes politiques et économiques initiées par son prédécesseur, Raul Castro, en 2011, dont certaines revêtent un caractère d'urgence pour le développement du pays.

L'élection de M. Diaz-Canel marque un transfert de pouvoir historique vers une nouvelle génération de dirigeants dans ce pays qui était auparavant dirigé par les Castro. Fidel Castro a mené à la victoire la révolution socialiste cubaine en 1959, puis il est resté à la tête de ce pays insulaire pendant près d'un demi-siècle.

Feu le dirigeant révolutionnaire a cédé le pouvoir à son jeune frère Raul en 2006 car la dégradation de son état de santé le rendait incapable de s'acquitter de ses obligations de dirigeants.

Issu des rangs modestes, M. Diaz-Canel a démontré, selon les termes de Raul Castro, "des capacités" et "une fermeté idéologique solide".

Le nouveau président est titulaire d'un diplôme en ingénierie en électronique de l'université de Las Villas obtenu en 1982. Il a été dirigeant de la Ligue de la jeunesse communiste de Cuba (UJC) dans sa province natale de Villa Clara, située à environ 290 km à l'est de La Havane, capitale de Cuba.

Il a également été premier secrétaire de deux comités provinciaux du Parti communiste cubain (PCC), tout d'abord à Villa Clara puis à Holguin, à environ 735 km au nord-est de La Havane.

En 2003, il a été élu membre du Comité central du PCC et du Bureau politique du parti.

Lorsque les Cubains ont connu les rigueurs de ce qu'on a appelé dans ce pays la "période spéciale" après la chute de l'Union soviétique, M. Diaz-Canel a gagné en popularité dans les localités qu'il dirigeait et un exemple pour les autres responsables.
À cette époque, on le voyait fréquemment se rendre aux réunions en vélo ou à pied, toujours prêt à écouter les problèmes de ses concitoyens et à y trouver des solutions.
Les habitants de Villa Clara et de Holguin se souviennent toujours de lui comme d'un homme modeste, compétent et proche du peuple, avec un sens aigu du travail d'équipe, demandant toujours à ses subordonnés de montrer l'exemple.
Il a été nommé ministre de l'Éducation supérieure par Raul Castro en 2009, et trois ans plus tard vice-président du Conseil des ministres en charge de l'Éducation, de la Science, de la Culture et des Sports.
En février 2013, il a été élu premier vice-président du Conseil d'État par l'Assemblée nationale, devenant ainsi le premier responsable cubain né après la révolution de 1959 à exercer ce poste.
Il a été relativement discret en tant que vice-président, mais il a depuis l'année dernière pris une place centrale dans le gouvernement, apparaissant en public à de nombreuses occasions pour défendre la continuité du modèle socialiste cubain tout en appelant à davantage de dialogue avec les nouvelles générations.

M. Diaz-Canel est très critique sur les questions telles que la corruption, la bureaucratie, la manipulation des médias étrangers, et a augmenté l'autonomie des responsables locaux pour les laisser échanger plus directement avec le pulic'et appliquer le programme de réformes à leur manière.
Il a intensifié ses échanges avec les représentants locaux ces trois derniers mois tandis que son exposition médiatique augmentait considérablement. Son image amicale envers les gens ordinaires a été comparée à Cuba à celle des frères Castro pendant les périodes difficiles.

Lors d'élections législatives en mars, M. Diaz-Canel a déclaré que "la liberté, l'indépendance et la souveraineté du peuple persisteront, et nous ne devons jamais les abandonner" .
Xuan
"Cuba envoie en Syrie:
.2000 médecins
.1650 infirmières
.25000 vaccins ET Deux tonnes de médicaments, là où la France le pays des droits de ľhomme et de lumières Envoie des bombes et missiles... À dessein de piller l'or noir et le gaz..."


Edité le 23-04-2018 à 18:47:37 par Xuan


Xuan
histoire et société

« Nous sommes ici et nous y resterons, libres, souverains et indépendants »


28DÉC

Allocution prononcée par le général d’armée Raul Castro Ruz, Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, à la clôture de la 10e Session ordinaire de la 8e Législature de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire, au Palais des Conventions, le 21 décembre 2017, « Année 59 de la Révolution.»


Auteur: Raul Castro Ruz -internet@granma.cu
26 décembre 2017 10:12:30


Photo: Estudio Revolución


Allocution prononcée par le général d’armée Raul Castro Ruz, Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, à la clôture de la 10e Session ordinaire de la 8eLégislature de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire, au Palais des Conventions, le 21 décembre 2017, « Année 59 de la Révolution.»

(Traduction de la version sténographique du Conseil d’État)

Camarades,

Il m’incombe d’apporter les conclusions de la Période ordinaire de sessions de la 8e Législature de l’Assemblée nationale. À cette occasion, j’aborderai plusieurs questions de l’actualité nationale et internationale.

Entre le 8 et le 10 septembre, notre pays a été frappé par l’ouragan Irma, qualifié comme l’événement météorologique le plus puissant et le plus violent de l’histoire de l’Atlantique, dont les vents violents, les pluies intenses et de graves inondations côtières ont touché 12 provinces, à des degrés divers.
En dépit des actions considérables déployées pour protéger la population, comprenant la protection de plus de 1,8 million de personnes, nous avons dû déplorer la perte de 10 compatriotes. Plus de 179 000 logements ont été endommagés et des dégâts importants ont été causés aux infrastructures, aux bâtiments du système national de santé, aux établissements d’enseignement, à l’agriculture, à l’industrie sucrière, aux installations touristiques et aux communications. Pour la première fois, le réseau national d’électricité a été interrompu dans tout le pays.

En résumé, les dommages occasionnés par l’ouragan Irma ont été estimés à 13,185 milliards de pesos, un chiffre calculé à partir de la parité du peso avec le dollar étasunien.
Une fois de plus, notre peuple a fait preuve d’esprit de résistance et de victoire, et il a fait face avec organisation, unité, discipline et solidarité à cet événement et à l’étape de reconstruction.
En seulement 20 jours, l’approvisionnement en électricité et en eau a été rétabli sur l’ensemble du territoire national, une activité dans laquelle – associées aux forces spécialisées – les brigades mixtes de soutien formées dans chaque municipalité, se sont illustrées, assurant les tâches de nettoyage, d’élagage, d’ouverture de trous et de portage des poteaux électriques, afin de venir en aide aux ouvriers chargés de rétablir l’électricité.
Par ailleurs, en à peine 62 jours, tous les dommages survenus dans les installations touristiques ont été réparés, de sorte que celles-ci étaient prêtes à offrir leurs services avant le début de la haute saison.
Personne n’a été abandonné à son sort. Le gouvernement révolutionnaire a adopté un ensemble de mesures visant à faciliter aux victimes l’achat de matériaux de construction et de produits de première nécessité.
Nous avons réussi à préserver les services d’éducation et de santé, en garantissant la stabilité épidémiologique.
Plusieurs programmes de construction de logements plus solides et plus résistants dans les communautés qui ont subi les plus gros dégâts sont en cours d’exécution, ce qui restera l’une des principales priorités du Plan de l’Économique nationale pour l’année prochaine et au-delà. Dans ce sens, il convient de renforcer les ressources locales disponibles afin d’accélérer le règlement de ce vieux problème du logement.
Il est juste de reconnaître le rôle joué par les régions stratégiques et leurs responsables respectifs, les conseils de défense provinciaux et municipaux, dirigés par les plus hauts dirigeants du Parti et du gouvernement dans ces instances, et au niveau de la zone de défense, les organisations de masse, les Forces armées révolutionnaires, le ministère de l’Intérieur et d’autres organismes de l’Administration centrale de l’État.
Les résultats obtenus face à cet ouragan et les expériences accumulées à l’occasion de phénomènes climatiques semblables au cours de ces dernières années confirment la permanence et la validité de la doctrine de la Guerre de tout le peuple, et l’organisation du système de la défense territoriale et son perfectionnement systématique, en tant que piliers destinés à affronter et vaincre tout événement ou menace, qu’il provienne de la nature ou de toute autre type (Applaudissements).


Je saisis cette occasion pour exprimer une nouvelle fois, au nom du peuple cubain, notre plus profonde gratitude pour l’aide et les innombrables manifestations de soutien qui nous sont parvenues de toutes les parties du monde par le biais de chefs d’État et de gouvernement, d’organisations politiques, de mouvements de solidarité et d’amis de Cuba.

Pour changer de sujet, je voudrais profiter de cette occasion pour évoquer la tenue réussie de la première phase des élections générales, qui a vu l’élection des délégués aux assemblées municipales du Pouvoir populaire, qui ont été constituées le dimanche 17 décembre dernier.
Une fois de plus, notre peuple s’est rendu massivement aux urnes pour exercer son droit de vote, avec une participation de 89,02 % au premier tour de scrutin, un chiffre semblable à celui des élections précédentes.
Par ailleurs, la qualité du suffrage a été meilleure que celle des élections effectuées en 2015, le pourcentage de bulletins valides ayant été supérieur, et donc avec moins de bulletins annulés ou blancs.
Ce processus s’est caractérisé par une plus grande préparation, organisation et cohésion du travail entre les autorités électorales aux différents niveaux, les institutions de l’État, les organisations de masse et sociales et les citoyens. En fait, il s’est agi d’une manifestation du soutien massif et de confiance du peuple envers la Révolution et la démocratie socialiste, ainsi qu’un digne hommage à son leader historique, et il devrait en être ainsi lors de la prochaine étape qui sera bientôt convoquée.
Comme nous l’avons expliqué, en raison des graves dommages provoqués par l’ouragan Irma, en pleine phase de désignation directe des candidats aux postes de délégués, nous avons été contraints de modifier les dates prévues pour les élections des délégués aux assemblées municipales du Pouvoir populaire.
En conséquence de ce qui précède, aujourd’hui, conformément à la Constitution de la République, cette Assemblée a décidé de prolonger le mandat des délégués des assemblées provinciales et des députés de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire, si bien que la mise en place du nouveau Parlement n’aura pas lieu le 24 février, comme cela a généralement été le cas, mais le 19 avril, coïncidant avec le jour de la victoire à Playa Giron, qui représenta la première grande victoire du socialisme, que Fidel avait déjà proclamé.

Au cours de cette session, le Bureau du Ministère public et la Cour suprême populaire ont procédé à leur reddition de compte. Des organes qui, en raison de leur importance dans le renforcement des institutions et de la discipline sociale, exigent un appui et une attention permanente dans l’exécution des missions qui leur sont confiées, ainsi que le respect de leurs attributions, de leur indépendance et de la stricte exécution de leurs décisions. Dans le même temps, nous nous devons d’exiger de ses membres un comportement éthique et un engagement indéfectible envers le peuple et la Révolution.

Au cours de cet exercice, nous avons pu observer les progrès accomplis par ces deux institutions dans l’exécution des fonctions qui leur revient dans le cadre de la Constitution.
Depuis mardi dernier, les députés ont été largement informés sur la situation économique du pays, ce qui me libère d’entrer dans les détails en la matière.

En m’adressant à cette Assemblée en décembre de l’année dernière, j’avais alerté sur le fait que les tensions financières et les défis persisteraient en 2017, et qu’ils pourraient même s’aggraver, toutefois nous prévoyions de reprendre la voie ascendante dans les performances de l’économie nationale et d’atteindre une croissance modérée du PIB de l’ordre de 2 %.
Comme vous en avez reçu les explications au cours de cette session, le PIB a maintenu son chiffre positif en enregistrant une croissance de 1,6%, un résultat qui, bien qu’il ne nous satisfasse pas, a été atteint dans un scénario aggravé par les restrictions financières, une disponibilité insuffisante de combustible, ce à quoi il nous faut ajouter l’impact en rien négligeable de la sécheresse aiguë subie depuis trois ans et les dommages considérables causés par l’ouragan Irma, une question à laquelle j’ai déjà fait référence.
Nous ne saurions ignorer non plus les effets du blocus économique, commercial et financier du gouvernement des États-Unis, qui non seulement se maintient depuis plus de 56 ans, mais s’intensifie sous la nouvelle administration,

La reprise modeste de l’économie a été favorisée par la dynamique dans le tourisme, un secteur où s’imposera un nouveau record de 4,7 millions de visiteurs internationaux, ainsi que des augmentations principalement dans le transport, les communications, l’agriculture et la construction.
Les principaux programmes d’investissements liés au développement des infrastructures et à la croissance des sources de revenus externes se sont comportés de façon acceptable.

Au milieu des tensions financières, nous avons assuré la vitalité des services sociaux fournis gratuitement à tous les Cubains.
Nous avons également préservé l’équilibre financier interne, avec davantage d’offres dans le réseau d’établissements de détail qui, bien qu’encore insuffisantes, permettent d’améliorer la réponse à la demande croissante de la population.

Le Plan de l’’Économie et le Budget de l’État pour 2018 adoptés aujourd’hui par ce Parlement, prévoient une croissance du Produit intérieur brut d’environ 2%, ce qui suppose de garantir l’utilisation efficace des ressources financières et matérielles disponibles, d’accroître les recettes d’exportation, d’augmenter les productions nationales, notamment les aliments, sans renoncer aux programmes de développement en cours visant à générer des recettes et de nouvelles sources d’emplois.

L’année prochaine sera également compliquée pour les finances extérieures du pays. Cependant, nous maintiendrons le ferme objectif de récupérer progressivement la crédibilité internationale de notre économie. Je voudrais saisir cette occasion pour confirmer aux créanciers notre volonté d’honorer les engagements pris dans les différents processus de réorganisation de notre dette extérieure.

Nous poursuivrons nos efforts visant à réduire graduellement les remboursements courants exigibles à nos fournisseurs, que nous remercions pour leur soutien et leur compréhension des difficultés passagères auxquelles nous sommes confrontés.

Nous devons également consolider la participation encore naissante des investissements étrangers dans notre économie, une orientation qui, au cours de l’année 2017, a montré des résultats supérieurs, mais qui est certainement encore insuffisante.

Aujourd’hui, les députés, comme nous l’avons fait hier en séance plénière du Comité central, ont évalué l’état de la mise en œuvre des Orientations de la politique économique et sociale du Parti et de la Révolution.

Durant la période analysée, le processus d’élaboration des versions finales des documents programmatiques présentés au 7e Congrès du Parti a été achevé. Par ailleurs, la marche de la mise en œuvre des politiques adoptées sur la base des expériences obtenues a fait l’objet d’une évaluation critique, dans le but de corriger les distorsions et les violations identifiées.

Des efforts importants ont été consentis à l’élaboration des normes juridiques visant à perfectionner les formes de gestion non étatiques, à savoir le travail à son compte et l’expérience des coopératives non agricoles.

À ce propos, il ne semble pas superflu de confirmer que nous ne renonçons pas au déploiement et au développement des formes de gestion non étatiques dans notre économie. Nous ne reculerons pas et nous ne nous immobilisons pas, mais il nous faut veiller au respect de la Loi, consolider les résultats positifs et lutter fermement contre les illégalités et la violation de la politique en vigueur. En d’autres termes, nous devons veiller à ce que les changements dans ce domaine se mettent en place correctement et corriger résolument toute déviation qui nous éloigne de la voie choisie.

Dans le même temps, nous avons appliqué les mesures adoptées pour la transformation progressive et le perfectionnement du système d’entreprises d’État, qui, comme nous le savons tous, est la principale forme de propriété dans l’économie nationale socialiste.

Récemment, de nouvelles normes juridiques concernant le système d’entreprises cubain ont été publiées, ce qui représente une nouvelle étape dans l’objectif de séparer les fonctions de l’État de celles des entreprises afin d’accroître l’efficacité et l’organisation, en attribuant à celui-ci une plus grande autonomie dans sa gestion.

Actuellement, des actions de formation et de diffusion sont mises en place pour faciliter l’application des normes juridiques publiées.

Même si l’élimination de la dualité monétaire et des taux de change ne résoudra pas par magie tous les problèmes accumulés dans l’économie cubaine, il s’agit du processus le plus décisif pour progresser dans la mise à jour du modèle économique en raison de l’impact de cette mesure dans toutes les sphères de l’activité économique et sociale de la nation. Tant que cela ne sera pas résolu, il sera difficile d’avancer correctement.

Au cours de cette période, nous avons renforcé et intensifié le travail avec une plus grande intégralité et une plus grande portée, afin d’être en mesure, tout en unifiant le système monétaire, de surmonter les distorsions existantes en termed’allocations, de prix et de tarifs de gros et de détail et, bien sûr, en terme de pensions et de salaires dans le secteur d’État de l’économie.

Personne ne peut calculer, pas même le plus sage de nos sages, le coût élevé représenté par la persistance de la dualité monétaire et des taux de change pour le secteur d’État. Une dualité qui favorise l’injustice de la pyramide inversée, où celui qui exerce une plus grande responsabilité reçoit un salaire inférieur et où bon nombre de citoyens compétents ne se sentent pas motivés par un travail légal, en même temps que l’on décourage la promotion à des postes supérieurs des meilleurs travailleurs et cadres et des plus qualifiés, dont certains émigrent vers le secteur non étatique.
Je dois reconnaître que ce thème nous a pris trop de temps et que sa résolution ne peut plus être retardée (Applaudissements).

Comme à d’autres occasions, il me semble opportun de procéder à un bref bilan de certaines des principales questions de politique étrangère.

En 2017, nous avons été témoin d’une détérioration grave et irrationnelle des relations entre les États-Unis et Cuba. Notre pays n’est absolument pas responsable de ce recul, marqué par le renforcement du blocus, le retour à une rhétorique agressive et irrespectueuse et à l’application arbitraire de mesures injustifiées qui affectent de manière significative les liens entre les peuples et les familles, ainsi que les droits et les libertés des Cubains et des Étasuniens.
Les décisions adoptées par le gouvernement des États-Unis au cours des derniers mois ont non seulement interrompu le processus amorcé par décision souveraine des deuxpays d’évoluer vers un nouveau type de relations, pour la première fois de leur histoire, fondées sur le respect et la coexistence civilisée, mais elles ont aussi ouvert de nouveaux fronts de tension.
Dans le cadre de ce recul, les États-Unis ont recours de nouveau à la fabrication artificielle de prétextes qui justifient un retour à des politiques vouées à l’échec et universellement rejetées.

Je répète catégoriquement que Cuba n’a aucune responsabilité dans les incidents qui auraient soi-disant affecté la santé de diplomates accrédités ou d’autres visiteurs étrangers.
Les résultats des enquêtes cubaines et étasuniennes, qui jusqu’à présent n’ont pas trouvé la moindre preuve des causes et de l’origine des problèmes de santé décrits, le confirment.
Ce n’est pas Cuba qui a établi de nouvelles interdictions aux liens économiques, commerciaux et financiers, très limités, entre les deux pays, ni qui n’a de nouveau restreint le droit des citoyens étasuniens à se rendre dans notre pays et des Cubains aux États-Unis, ni qui n’a porté atteinte au fonctionnement des ambassades, avec des conséquences négatives sur les relations migratoires, les échanges et les voyages entre les deux pays.

Nous ne devons pas oublier que la politique adoptée par le nouveau gouvernement des États-Unis a soulevé l’opposition du peuple étasunien et de la communauté internationale, qui s’est clairement exprimée le 1er novembre dernier à l’Assemblée générale des Nations Unies lors de son vote, presque à l’unanimité, à l’exception des États-Unis et d’Israël, en faveur de la résolution présentée par notre pays sur la nécessité de mettre fin au blocus économique, commercial et financier exercé par le gouvernement des États-Unis, et dont le peuple cubain souffre depuis plus de 56 ans.
Il ne dispose pas non plus du soutien de la majorité de l’émigration cubaine, qui se trouve également affectée par des décisions qui ne favorisent que certains secteurs minoritaires rétrogrades, historiquement intéressés à provoquer une confrontation entre les deux pays.

Pour notre part, nous avons fait des efforts et nous continuerons à en faire pour préserver, dans la mesure du possible, les espaces d’échange et de coopération établis ces dernières années et, comme je l’ai dit à maintes reprises, Cuba est déterminée à continuer de négocier les questions bilatérales en suspens avec les États-Unis, sur la base de l’égalité et du respect de la souveraineté et de l’indépendance de notre pays, et à poursuivre un dialogue respectueux et la coopération sur des questions d’intérêt commun avec le gouvernement des États-Unis.

La Révolution cubaine a résisté aux attaques de 11 administrations des États-Unis d’appartenance différente et nous sommes ici et nous y resterons, libres, souverains et indépendants (Applaudissements).

Notre région d’Amérique latine et de la Caraïbe subit les agressions de l’impérialisme et des oligarchies avec pour objectif de faire reculer l’histoire et briser les avancées obtenues par les forces populaires durant ces dernières années.
La Révolution bolivarienne doit faire face à une guerre non conventionnelle imposée par ses ennemis extérieurs et des secteurs putschistes de l’intérieur.
Les résultats des récentes élections confirment la légitimité et le caractère démocratique du gouvernement dirigé par le président constitutionnel Nicolas Maduro Moros et l’union civique et militaire.

Nous rejetons les mesures coercitives unilatérales imposées par les États-Unis, le Canada et l’Union européenne, ainsi que l’ingérence extérieure contre le processus bolivarien et chaviste du Venezuela, lesquelles menacent la paix et le dialogue entre les Vénézuéliens à des fins de déstabilisation, et provoquent des pénuries économiques à sa population.
Certains gouvernements du continent, en complicité avec des représentants de l’OEA discréditée, tentent d’abattre le Venezuela. L’Alliance bolivarienne pour les peuples de Notre Amérique a réitéré, à travers la déclaration de son Conseil politique, réuni à La Havane dernièrement, que nous resterons unis à ses côtés.

La Révolution cubaine a souffert durant des décennies des étapes semblables et parfois pires à certaines occasions. Forts de cette expérience et fidèles à nos principes, nous réaffirmons notre solidarité indéfectible envers la République bolivarienne du Venezuela.
Nous maintiendrons notre collaboration avec le gouvernement et le peuple vénézuéliens, y compris dans les circonstances les plus défavorables.
Nous ferons tout ce qui sera en notre pouvoir pour respecter le devoir révolutionnaire de contribuer à la victoire de la Révolution bolivarienne et chaviste (Applaudissements).
Jamais nous ne manquerons à la loyauté et à la gratitude que nous ressentons envers le président Hugo Chavez Frias pour son soutien et sa solidarité envers nous dans les moments difficiles.
Par ailleurs, nous réitérons notre soutien à la sénatrice Cristina Fernandez de Kirchner, qui, comme vous le savez, fut présidente de l’Argentine, et à l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva, qui sont actuellement harcelés par l’oligarchie par le biais de procédures judiciaires, pour des raisons politiques.

Dans ce scénario de plus en plus complexe, nous, les pays d’Amérique latine et de la Caraïbe, avons le devoir de progresser vers l’intégration politique, économique et sociale de Notre Amérique. Comme je l’ai affirmé dans diverses tribunes, œuvrer pour « l’unité dans la diversité » est une nécessité absolue.

Cuba ne ménagera pas ses efforts pour que la Celac, en tant qu’authentique mécanisme d’Amérique latine et de la Caraïbe, poursuive la promotion des intérêts communs de la région. À cette fin, les postulats de la Proclamation de l’Amérique latine et de la Caraïbe comme Zone de paix devraient demeurer la référence dans les relations entre les pays de la Celac et du reste du monde avec nos États.

Comme vous en avez été informé, il y a quelques jours, nous avons tenu le 6e Sommet Caricom-Cuba à Antigua-et-Barbuda, qui a démontré non seulement le niveau élevé des relations entre les nations de la Caraïbe et notre pays, mais aussi l’importance de la coopération et de la solidarité mutuelle que nous entretenons depuis des décennies.
Je tiens à réitérer notre soutien permanent à nos frères caribéens, victimes de phénomènes naturels dévastateurs comme les ouragans Irma et Maria. Par ailleurs, nous réclamons un traitement équitable et différencié pour les États de la Caraïbe, qui subissent aujourd’hui les effets dramatiques du changement climatique, et nous réaffirmons notre conviction que ce phénomène doit être abordé de façon décisive par tous.

À mesure que ses conséquences désastreuses se manifestent, la position du président des États-Unis de se retirer de l’Accord de Paris s’avère plus incohérente, au contraire de l’attitude du reste de la communauté internationale, qui s’est réunie en France le 12 décembre, lors du sommet convoqué par le président Emmanuel Macron et les Nations unies.

Il me paraît nécessaire de dire quelques mots sur la situation de la Palestine.
Je réaffirme notre profonde préoccupation et notre rejet de la décision unilatérale du gouvernement des États-Unis de reconnaître la ville de Jérusalem comme capitale de l’État d’Israël, ce qui constitue une grave violation des résolutions de l’ONU sur cette question, ainsi que du droit international.
Cette mesure, largement condamnée par la communauté internationale, exacerbe davantage les tensions dans la région et éloigne les possibilités de tout effort visant à reprendre les pourparlers de paix israélo-palestiniens.
Nous réaffirmons notre appui sans réserve à la recherche d’un règlement large, juste et durable du conflit, fondé sur la création de deux États, qui garantirait l’exercice du droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination, et à disposer d’un État indépendant à l’intérieur des frontières antérieures à 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Enfin, je réitère avec toute mon énergie et toute ma conviction que notre pays continuera à maintenir ses positions de principe dans tous les aspects concernant les relations internationales, en faveur des droits des peuples, de la paix, de la justice et de la solidarité envers les meilleures causes de l’humanité (Applaudissements).

Pour conclure, camarades, je tiens à ratifier ce que j’ai déjà déclaré lors des 6e et 7e congrès du Parti au sujet de la pertinence de limiter à deux mandats de cinq ans l’exercice des principales fonctions de la nation. En conséquence, lorsque l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire sera constituée le 19 avril de l’année prochaine, mon deuxième et dernier mandat à la tête de l’État et du gouvernement aura pris fin et Cuba aura donc un nouveau président.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter, à vous et à tout notre peuple, mes plus chaleureuses félicitations à l’occasion du Nouvel An, année 60 de la Révolution.
Je vous remercie (Ovations).
Xuan
Un article du Figaro réservé pour l'essentiel aux abonnés sort ce 10 août : La Havane serre la vis au secteur privé cubain

Le 29 juin Granma publiait un article sur la concentration de la richesse dans l'industrie privée : la pente de la richesse


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La Havane serre la vis au secteur privé cubain

REPORTAGE - Les autorités limitent l'octroi de licences, sept ans après avoir ouvert l'économie. Raul Castro met en avant la lutte contre l'évasion fiscale.
La Havane
«Travail indépendant: sur la voie de l'actualisation». Le titre d'un grand article de deux pages paru la semaine dernière dans le quotidien officiel du Parti communiste cubain, Granma, a semé la panique chez les 567.000 petits entrepreneurs du privé (cuentapropistas) de Cuba. «Ici, c'est toujours deux pas en avant, trois pas en arrière», confie John, un petit entrepreneur étranger installé dans la capitale cubaine.
Dans un geste sans précédent, La Havane a suspendu l'octroi de licences dans une trentaine de professions, principalement celles de la restauration, du transport et du logement, où l'on compte le plus grand nombre de cuentapropistas. Raison officielle de cette mesure drastique presque sept ans après le virage capitaliste lancé par Raul Castro qui a permis de relancer la croissance? Lutter contre les fraudes et l'économie parallèle, mais aussi, comme l'a souligné dans Granma Marta Elena Feito Cabrera, vice-ministre du Travail et de la Sécurité ...
Xuan


organe officiel du parti communiste cubain

Est-il possible d’allier le meilleur du capitalisme et du socialisme ?


Enrique Ubieta, directeur des revues Cuba Socialista et La Calle del medio, s’est entretenu avec le site Cubadebate au sujet de questions comme le centrisme politique, le néo-annexionnisme et l’affrontement permanent entre socialisme et capitalisme, en tant que systèmes antagoniques, des sujets d’intérêt dans le cadre de la lutte idéologique à laquelle le monde est aujourd’hui confronté

Auteur: José Raúl Concepción - [email]nacionales@granma.cu[/email]
13 juillet 2017 10:07:27



Enrique Ubieta explique l’histoire des politiques dites « centristes » et leurs objectifs à Cuba.. Foto: Annaly Sánchez/ Cubasí/ Cubadebate

À l’époque où le monde était bipolaire, quelqu’un énonça une idée qui semblait évidente : « Regroupons le meilleur du capitalisme et du socialisme en un seul système. » Chacun ayant ses défauts et ses vertus, pourquoi ne pas se débarrasser de ce qui est inutile. L’idée est attirante. Ce serait une sorte de société idyllique. Mais qu’est-ce qui empêche de la réaliser ? Pourquoi continue-t-on de parler de capitalisme et de socialisme. Derrière cette évidence se cache une autre évidence : il est impossible d’extraire le meilleur du capitalisme comme s’il s’agissait d’un fruit qui s’est abîmé en tombant de l’arbre. Les vertus de ce système sont ancrées sur ses défauts.

Il semble que l’idée n’apportait pas ce qu’elle promettait et nous nous retrouvons confrontés aux mêmes options : soit maintenir le mode de vie qui nuit à chaque recoin de la planète, soit chercher une alternative qui apporte une solution aux problèmes à sa racine.
En politique, comme dans la vie, être au centre se révèle compliqué. Mais il existe le funambulisme.
Cubadebate a eu un entretien sur la question du centrisme politique avec l’intellectuel cubain Enrique Ubieta, qui a répondu à quelques questions simples en dissertant sur l’Histoire, la pertinence et la possibilité d’appliquer à Cuba la dénommée « troisième voie ».

Le centrisme peut-il représenter le meilleur du capitalisme et du socialisme ?
Le capitalisme n’est pas une somme d’aspects négatifs et positifs, d’éléments qui peuvent être sauvés ou mis au rebut : c’est un système, qui a un moment donné fut révolutionnaire et qui, aujourd’hui, ne l’est plus. Il englobe et enchaîne tout : la technologie de pointe, la richesse la plus sophistiquée et la misère la plus absolue. Les éléments qui contribuent à une plus grande efficacité dans la production sont ceux-là mêmes qui aliènent le travail humain. Ceux qui génèrent de la richesse pour quelques-uns produisent de la pauvreté pour les majorités, au niveau national et international. C’est un leurre, me semble-t-il, de se fixer cet objectif : le « meilleur du capitalisme » n’existe pas, comme si celui-ci pouvait être rectifié, comme si un bon capitalisme était possible. Il en existe de très mauvaises versions, comme le néolibéralisme ou le fascisme, mais je n’en connais aucune de bonne. Le capitalisme est toujours sauvage.

Quant au socialisme, à différence du capitalisme, ce n’est pas un tout organique, une réalité déjà construite, mais une voie qui n’écarte pas d’un seul coup le système qu’il tente de dépasser. Nous expérimentons ici et là ; nous adoptons de nouvelles formes ; nous avançons et nous reculons ; nous supprimons ce qui ne fonctionne pas ; nous rectifions les erreurs aussi souvent que nécessaire. Il s’agit d’un chemin vers un monde différent, en plein cœur de la jungle, parce que le capitalisme est le système hégémonique. Ce qui caractérise le socialisme, c’est son intention avouée, consciente de dépasser le capitalisme.

Existe-il un centre ? Sur quelles bases est-il établi ?

Dans le système électoral capitaliste, il existe soi-disant une gauche et une droite, mais cette gauche, qui a pour matrice idéologique la social-démocratie – qui était marxiste à l’origine et prétendait réformer le capitalisme jusqu’à le faire disparaître progressivement – est aujourd’hui un rouage du système. Elle a renié le marxisme et se différencie des partis conservateurs dans ses politiques sociales et dans sa compréhension sans préjugés de la diversité.

La formule centriste fonctionne à l’intérieur du système capitaliste comme un recours électoraliste. L’électeur – traité comme un client dans un système électoral qui fonctionne comme un marché – en a assez de voir les partis de droite et de gauche s’alterner et appliquer des politiques semblables, et découvrir que le système construit une fausse troisième voie.

Mais les vrais pôles ne se trouvent pas à l’intérieur d’un système, ils s’opposent : ce sont le capitalisme et le socialisme. Il n’existe pas de centre, d’espace neutre entre les deux systèmes. La sociale-démocratie se situe à l’intérieur du capitalisme, mais fait semblant d’être un centre, qui tente de faire ce qui pour nous est impossible : prendre le meilleur de l’un et l’autre système.
En réalité, cela entraîne une alternance de méthodes et non d’essences. Au-delà de cas très isolés, comme celui d’Olof Palme en Suède, un pays très riche qui, bien qu’il n’ait pas eu de colonies, a tiré profit du système colonial et néocolonial, pour le simple fait d’appartenir au système capitaliste.

La social-démocratie, qui semblait triompher, a perdu son sens à la chute de l’Union soviétique et après la disparition du camp socialiste. Même en Suède, elle s’est effondrée (Olof Palma fut assassiné).

Dès lors, le système n’a plus eu besoin d’elle et elle doit donc se recomposer. La « troisième voie » de Tony Blair est un centre qui a glissé encore plus vers la droite : elle accepte et instrumentalise une politique néolibérale et s’allie aux forces impérialistes dans ses guerres de conquête. L’histoire de la social-démocratie est essentiellement européenne.

Quel rôle pourraient jouer les politiques du centre à Cuba ?

En définitive, en quoi consiste ce centre? Il s’agit d’une orientation politique qui s’approprie d’éléments du discours révolutionnaire, adopte une posture réformiste et, en dernière instance, il freine, retarde ou bloque le développement d’une véritable révolution.

Et dans d’autres cas, comme le nôtre, il tente d’utiliser la culture politique de gauche qui existe dans la société cubaine, car nul ne peut arriver ici avec un discours d’extrême droite pour tenter de gagner des partisans. Il faut utiliser ce que les gens interprètent comme juste et, à partir ce discours de gauche, commencer à introduire le capitalisme par la porte de derrière. Tel serait le rôle du centre au sein d’une société comme la cubaine.

Avec des terminologies et des contextes différents, des politiques semblables au centrisme ont été présentes dans l’Histoire de Cuba depuis que le mouvement dit « autonomisme » tenta de stopper la Révolution indépendantiste de 1895…

Pourquoi croyez-vous qu’il y a une sorte de résurgence du centrisme à Cuba dans le contexte actuel ?

Dans l’histoire de Cuba, la division de tendances entre la pensée réformiste et la pensée révolutionnaire est très claire. Il s’agit d’une vieille discussion dans l’histoire du marxisme, mais je ne ferai référence qu’à la tradition cubaine.
Le réformisme était représenté par l’autonomisme et par l’annexionnisme. Certains auteurs insistent sur l’idée que l’annexionnisme aspirait à une solution radicale, parce qu’il souhaitait la séparation de l’Espagne. Dans ce cas, le terme « radical » est mal utilisé, car on n’allait pas à la racine du problème.

La solution de l’annexion de Cuba aux États-Unis était radicale seulement en apparence, car elle prétendait maintenir les privilèges d’une classe sociale et lui éviter par ailleurs l’usure économique d’une guerre pour l’indépendance et conserver le statut quo à travers la domination d’un autre pouvoir, censé garantir l’ordre.

Les deux tendances, l’annexionnisme et le réformisme, avaient comme base le manque de confiance absolue dans le peuple. La peur de la « racaille métisse », comme disaient les autonomistes.

Le réformisme vendu [aux États-Unis], qui s’est maintenu tout au long de l’histoire de Cuba jusqu’à nos jours, ne s’est pas éteint. La Révolution de 1959 l’a balayé en tant qu’option politique réelle, mais la lutte de classes n’a pas disparu. Si la bourgeoisie ou celle qui aspire à l’être tente de reprendre le pouvoir à Cuba, aussi bien celle qui s’est formée à l’étranger que celle qui pourrait être en gestation dans le pays, elle aura besoin d’une force de soutien extérieure.

À Cuba, un capitalisme autonome serait impossible. Il n’existe plus désormais dans aucune partie du monde, encore moins dans un petit pays sous-développé.

Le capitalisme cubain, comme dans le passé, ne peut être que néocolonial ou semi-colonial. La seule forme pour la bourgeoisie de reprendre et de maintenir le pouvoir à Cuba, c’est à travers un pouvoir extérieur. C’est la seule option pour reproduire son capital, et nous savons bien que la patrie de la bourgeoisie, c’est le capital.
À l’heure actuelle, il existe une situation qui favorise ce type de tactiques centristes, propagées à Cuba depuis le Nord : la génération qui a fait la Révolution achève son cycle historique biologique ; environ 80% de la population cubaine n’a pas vécu l’époque du capitalisme. Vous imaginez, Cuba est un pays qui tente de construire une société différente de celle que les gens n’ont pas vécue. Il existe une situation de changement, dans laquelle de nouveaux éléments sont introduits, – qui auparavant étaient rejetés –, dans la conception du modèle économique et social. C’est dans ce contexte que les forces pro-capitalistes construisent leur discours pseudo-révolutionnaire, en apparence seulement, lié aux changements qui s’opèrent dans le pays.

La mise à jour du modèle économique et social cubain a-t-elle quelque ressemblance avec le centrisme ?

Elle n’en a aucune. Je me réfère à des concepts que j’ai découverts chez le philosophe argentin Arturo Andrés Roig. Il est indispensable de différencier deux plans ; le discours et la « directionnalité discursive », la signification et le sens.
Je me souviens que lorsque j’étudiais les années 1920, j’ai constaté que Juan Marinello et Jorge Mañach disaient à peu près la même chose. Ils maniaient des concepts très semblables, parce que c’étaient des intellectuels à l’avant-garde de la pensée et de l’art cubains.

Or, si l’on étudie la trajectoire de chacun d’eux, on comprendra que ces mots, de signification semblable, avaient des sens différents. Marinello adhéra au Parti communiste, alors que Mañach fonda un parti à tendance fascisante.
L’un se battait pour la justice sociale et le socialisme, alors que l’autre souhaitait tardivement devenir l’idéologue d’une bourgeoisie nationale qui n’existait plus. Je ne pense pas que cette rupture soit seulement le résultat d’une évolution ultérieure : elle était déjà implicite dans la directionnalité historique différente de leurs discours.
Cette différenciation de sens est de la plus haute importance, aujourd’hui plus que jamais, parce que nous vivons dans un contexte linguistique très contaminé, de promiscuité, dans une société globale qui a assimilé le discours, y compris les gestes traditionnels de la gauche, surtout à partir de la Seconde guerre mondiale. La lutte de classes est masquée, si bien qu’il nous faut lever le voile sur ceux à qui nos interlocuteurs prêtent leurs services.

Que se proposent les Orientations ? Chercher leur propre voie, alternative, pour avancer vers le socialisme, car il n’existe aucun modèle universel, chaque pays, chaque moment historique étant unique. Un socialisme cubain signifie un chemin cubain vers une société différente de celle du capitalisme, dans un monde hostile, depuis la pauvreté, le blocus implacable et l’absence de ressources naturelles, excepté les connaissances acquises de ses citoyens.

Telle est la situation réelle de Cuba. Nous nous proposons de maintenir et d’approfondir la justice sociale que nous avons atteinte, et pour ce faire nous devons dynamiser les forces productives. C’est la raison pour laquelle nous avons fixé des limites à l’accumulation de la richesse et de la propriété, et que nous nous préoccupons des mécanismes de contrôle de ces limites.

À l’inverse, les centristes, avec un langage semblable au nôtre, prétendent que nous avons abandonné l’idéal de justice sociale, et exigent un approfondissement de ces changements, ce qui conduirait au démantèlement des acquis en termes de justice.

L’« approfondissement » exigé par les centristes, tant du point de vue économique que politique, est un retour au capitalisme. Dans notre société, les opinions critiques et divergentes peuvent et doivent être écoutées, mais toutes doivent viser un même horizon de sens.

Lorsque quelqu’un affirme que le socialisme n’est pas parvenu à éradiquer la corruption ou la prostitution, j’en suis triste car je sais que c’est vrai. Mais en même temps, il faudrait se poser la question : Que ferait le capitalisme à propos de cela ? Il le multiplierait.

Lorsque l’accusation n’implique pas un chemin visant le renforcement du système que nous avons dans le pays – le seul qui puisse remédier à ses défauts, ses insuffisances et ses erreurs – mais vers sa destruction, cette critique est contre-révolutionnaire.

Car tout ce que nous ferons ne sera pas une réussite ; nous commettrons des erreurs, c’est certain. Celui qui avance se trompe. L’important, c’est d’avoir la capacité de rectifier et d’être très clair sur le sens de ce que nous sommes en train de faire et pourquoi nous le faisons. Si à un moment quelconque nous perdons le cap, il nous faudra consulter notre boussole pour nous repérer dans nos choix. Tout ce que nous pourrons faire maintenant, tout ce que nous discuterons, devra être marqué par l’éclaircissement de ce que nous voulons et vers où nous allons.

Peut-on être à la fois centriste et révolutionnaire ?

Absolument pas. Un réformiste n’est pas un révolutionnaire. Ce qui ne signifie pas qu’un révolutionnaire ne peut pas faire de réformes. Les révolutionnaires ont fait la Réforme agraire, la Réforme urbaine. Être réformiste, c’est autre chose.
Le réformiste fait confiance aux statistiques et aux descriptions exhaustives de son environnement, qui finissent par le rendre incompréhensible. Une description minimaliste des murs de cette maison ne nous permettrait pas de comprendre où nous sommes, parce que cette pièce est dans un bâtiment, dans une ville, dans un pays, autrement dit la description, pour être utile, suppose une meilleure compréhension. Il faut s’élever comme le vol d’un condor pour être révolutionnaire, comme l’exigeait José Marti.

Le réformiste est descriptif – il croit que la réalité s’épuise dans ce qu’il voit et ce qu’il touche –, c’est pourquoi il se trompe et échoue. En politique, le réformiste ne peut qu’ajouter les quatre éléments visibles de l’environnement social.
Le Révolutionnaire ajoute un cinquième élément subjectif non détectable à première vue. Un élément que le réformiste ne prend pas en compte, car il n’a pas confiance dans le peuple.

Nous pouvons résumer ce cinquième élément dans les retrouvailles historiques à Cinco Palmas entre les huit survivants du débarquement du yacht Granma, que Raul a rapporté par ces paroles : « Fidel me donna une accolade et la première chose qu’il fit fut de me demander combien de fusils j’avais, d’où la phrase célèbre : "Cinq, plus deux que j’ai, cela fait sept. Maintenant oui, nous allons gagner la guerre !" » . C’est ce saut dans l’abime que demandait José Marti.

C’est ce qui différencie un révolutionnaire d’un réformiste. Et un centriste est quelque chose de pire qu’un réformiste, car d’une certaine manière, c’est un simulateur.

Dans la tradition européenne, toute cette trame conceptuelle, théorique, politique qui s’est tissée depuis le 19e siècle donne une certaine épaisseur aux débats.
À Cuba, ces débats révèlent leur arrière-plan de façon beaucoup plus évidente. Tout ce verbiage qui prétend unir capitalisme et socialisme, rester révolutionnaire sur un plan discursif, mais contre-révolutionnaire dans la pratique, met aussi en évidence, d’une certaine façon, un certain degré de lâcheté, une certaine incapacité à diriger un projet dans lequel ils sont censés croire. Un projet qui est totalement opposé au nôtre, mais ils n’ont ni la force politique ni le courage suffisant pour l’assumer ouvertement. (Tiré de Cubadebate)
marquetalia
Dsl.
Xuan
Tu parles de "restauration du capitalisme" : ton titre n'est absolument pas fondé


___________________



L'article du Monde se conclut par :

"Lors de son septième congrès, mi-avril, le Parti communiste de Cuba (PCC) n’a pas montré de signes d’ouverture vers le secteur privé. Raul Castro a rejeté « les formules néolibérales de privatisation du patrimoine de l’Etat  ». Le gouvernement entend toujours limiter l’extension du secteur « non étatique  », en interdisant la concentration de la propriété privée et l’accumulation de richesse"...

Il ne s'agit pas de "restauration du capitalisme mais de renforcement de l'économie d'état !

5/8/17 - rectification du titre :

"la restauration du capitalisme à Cuba" devient "Pas de restauration du capitalisme à Cuba" - Xuan


Edité le 05-08-2017 à 16:49:16 par Xuan


marquetalia
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2016/07/14/cuba-remaniement-gouvernemental-afin-de-preparer-la-modernisation-de-l-economie_4969345_3222.html


Edité le 05-08-2017 à 16:49:29 par Xuan


 
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