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Xuan
L'Etat chinois peut imposer l'utilisation des investissements, écarter la spéculation, financer l'industrialisation et l'économie productrice de plus value. Ceci le protège des bulles financières.


Chine : les banques et les assurances appelées à augmenter leur soutien à l'économie réelle



BEIJING, 11 août (Xinhua) -- La Commission de contrôle des banques et des assurances de Chine a indiqué samedi qu'elle encourageait les banques et sociétés d'assurance à augmenter leur financement afin de satisfaire les besoins de l'économie réelle.

Les données préliminaires montrent que les nouveaux prêts en yuans se sont élevés à 1.450 milliards de yuans (212 milliards de dollars) en juillet, en hausse de 623,7 milliards de yuans par rapport à la même période l'an dernier, a indiqué la Commission dans un communiqué publié sur son site Internet.

La Commission "a demandé aux institutions du domaine bancaire et des assurances d'avoir une compréhension précise des relations entre la promotion de la croissance économique et le contrôle des risques" , ajoute le communiqué.

La Commission a également exhorté les institutions à utiliser pleinement les conditions favorables actuelles, dont une liquidité abondante et des coûts de financement en baisse, en vue d'augmenter leur appui financier à l'économie réelle.
Xuan
Comment la Chine a remporté la bataille pour le yuan



© AFP 2018 STR

Dossier: Traduction de la presse russe (janvier 2018) (16)
sputnik


«Le cheval s'est déjà probablement enfui de l'écurie imaginaire», écrivait début 2016 l'ex-directeur de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke, qui soulignait que le contrôle des mouvements de capitaux «ne pourrait pas sauver la Chine de l'effondrement de sa monnaie nationale».

A l'époque, de nombreux économistes étaient de cet avis. Selon Vestifinance.

Dans le contexte d'un retrait massif d'argent du pays, les analystes parlaient sérieusement d'un éventuel effondrement du yuan, et certains fonds spéculatifs misaient même sur ce scénario. Mais deux ans plus tard le cheval est toujours dans l'écurie: le gouvernement chinois a réussi à défendre le yuan, en partie grâce au contrôle strict des mouvements de capitaux.
Les dernières informations de décembre affichent une onzième augmentation mensuelle consécutive des réserves de change.

Durant cette période, les réserves officielles de la Chine — les plus importantes du monde — ont augmenté de 142 milliards de dollars pour atteindre 3.140 milliards de dollars, soit approximativement le double du montant nécessaire pour assurer la stabilité financière.

Le yuan-même est une preuve de plus de ce succès: début 2017, tous les pronostics tablaient sur un affaiblissement imminent de la monnaie, mais en fin d'année le yuan s'est renforcé de 6% par rapport au dollar.

Les investisseurs et les analystes n'avaient raison qu'en ce qui concerne leur analyse du contrôle chinois du mouvement des capitaux, qu'ils qualifiaient alors de «poreux».

Les gens entreprenants continuent de disposer de différents moyens pour envoyer de l'argent à l'étranger — des paiements pour les importations jusqu'au passage d'argent liquide en contrebande dans un bagage par la frontière.

Mais il existe un large spectre entre les comptes complètement ouverts et complètement fermés de mouvement des capitaux. En 2017, la Chine a affiché son aspiration pour les comptes fermés, du moins pendant un certain temps.
Ses mesures visent aussi bien les grands que les petits acteurs. A cause d'une attention plus rigoureuse des régulateurs, les acquisitions étrangères de la Chine ont chuté de plus d'un tiers — jusqu'à 140 milliards de dollars en 2017.

Les particuliers restent autorisés à échanger jusqu'à 50.000 dollars par an, mais désormais ils doivent fournir des informations plus détaillées sur toutes les transactions.

Le gouvernement ne s'empresse pas d'assouplir ce contrôle: à partir du 1er janvier a été adopté un plafond plus bas pour le prélèvement d'argent liquide dans les distributeurs de billets à l'étranger, écrit le quotidien britannique The Economist.

La reprise économique a également eu une signification décisive pour la protection du yuan. Les prix de l'immobilier sont montés en flèche tandis que les revenus des entreprises industrielles augmentaient de 20% sur fond d'augmentation des prix des matières premières l'an dernier.

En étudiant les éventuels scénarios qui pourraient se dérouler en Chine en 2016, Ben Bernanke avait également supposé que l'impulsion fiscale soutiendrait la croissance, ce qui permettrait de garder l'argent liquide dans le pays.

La politique non traditionnelle d'investissements dans l'immobilier de classe économique, couplée à la fermeture des capacités industrielles excessives, a porté ses fruits.

Par ailleurs, la Chine a aussi eu de la chance. Beaucoup avaient prédit que la présidence de Donald Trump renforcerait le dollar, ce qui entraînerait une fuite de capitaux de Chine. Mais le désordre politique aux USA n'a fait que durcir la pression sur le dollar.
Non seulement, cela a augmenté l'attractivité relative des actifs chinois, mais la situation a également donné aux réserves de change chinoises plus de valeurs en dollars parce que près d'un tiers est représenté par d'autres devises.

L'an dernier, l'afflux réel représentait environ un tiers de toute la croissance des réserves chinoises; le changement de cours explique tout le reste. D'autres économies asiatiques avec d'importantes réserves de change — du Japon à Taïwan — ont également bénéficié d'un tel profit.

Au fur et à mesure que l'Amérique réduit les impôts et augmente les taux d'intérêts, le dollar pourrait commencer prochainement à se renforcer. Mais la Chine n'a plus aucune raison de s'inquiéter: le contrôle du mouvement des capitaux a renforcé le cadenas de l'écurie. Et avec une croissance stable le cheval n'aura pas besoin de fuir: il se sentira bien chez lui.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.
Xuan
La croissance chinoise en 2017 devrait s'être établie « autour de 6,9 % », en nette accélération sur un an.


Les Echos 11/01/2018

La croissance chinoise s'affiche toujours plus robuste, alors que de nombreux analystes prédisent régulièrement un atterrissage brutal pour la deuxième économie mondiale. Pour 2017, elle devrait s'établir « autour de 6,9 % », en nette accélération sur un an, d'après le Premier ministre.

« Sur l'année passée, l'économie chinoise a poursuivi une trajectoire de développement stable et favorable, avec une situation générale meilleure qu'attendu » , a assuré Li Keqiang dans un discours lors d'un sommet diplomatique au Cambodge et diffusé par l'agence étatique Chine nouvelle.

Le chiffre officiel du PIB chinois pour 2017 doit être dévoilé par le gouvernement le 18 janvier. Le géant asiatique avait enregistré en 2016 sa plus faible performance depuis 26 ans, avec une croissance économique de 6,7 %.

Mais le pays avait connu un net rebond (+6,9 %) au premier semestre 2017 puis une progression de 6,8 % au troisième trimestre, sur fond d'envolée du crédit et des investissements dans les infrastructures.

Des usines polluantes fermées

Soucieux d'endiguer la pollution atmosphérique durant les mois d'hiver, le gouvernement a mené ces derniers mois une vaste campagne pour fermer les usines polluantes et sabrer les capacités excédentaires du secteur industriel dans le nord du pays.
Selon les analystes, cette campagne très offensive pourrait avoir fait trébucher la croissance au quatrième trimestre, en raison de l'essoufflement de la production industrielle. Mais une croissance annuelle de 6,9 % suggérerait, à l'inverse, que cela n'a pas été le cas.

« Si la conjoncture chinoise s'est à ce point améliorée, c'est surtout parce que nous ne nous sommes pas entêtés à inonder [l'économie] à grands flots de plans de relance » , pour privilégier plutôt le rééquilibrage vers « de nouvelles sources de croissance » , a insisté Li Keqiang dans son discours.

Pékin entend rééquilibrer le modèle économique du pays vers les services (qui forment déjà plus de 50 % du PIB), les nouvelles technologies et les exportations à valeur ajoutée, et au détriment des industries lourdes, plombées par de sévères surcapacités et un endettement massif.
Source AFP
Xuan
Certains sites économiques font leurs choux gras des catastrophes qui guettent la Chine. Par exemple un déficit qui grandirait démesurément.

Chine : la croissance du déficit du commerce des services ralentit en 2016


Publié le 2017-02-08

BEIJING, 8 février (Xinhua) -- Le déficit chinois du commerce des services a augmenté plus lentement en 2016, alors que plus de Chinois ont voyagé à l'étranger.

Fin 2016, le déficit chinois du commerce des services s'est établi à 242 milliards de dollars, en hausse de 33% en glissement annuel et conduit principalement par les dépenses des touristes à l'étranger, selon l'Administration d'Etat des devises étrangères.

L'excédent chinois du commerce des marchandises a chuté de 14% en 2016 pour atteindre 485 milliards de dollars. Cet excédent reste beaucoup plus élevé que celui en 2014 et avant, illustrant la compétitivité dans le commerce extérieur, a fait remarquer l'Administration.

Le compte courant de la Chine a continué d'afficher un excédent, s'élevant à 210 milliards de dollars.
Xuan
La Chine pénalise les coupables de délits boursiers


xinhua
2015-11-27 23:01:25

La Commission de contrôle boursier de Chine a annoncé vendredi qu'elle avait puni des particuliers et des entreprises impliqués dans sept cas de violations des marchés boursiers.

La commission a décidé d'imposer des amendes pour un total de 43,28 millions de yuans (6,77 millions de dollars) à trois individus, quatre sociétés et quatre représentants légaux de sociétés concernant ces sept affaires, pour lesquelles la réduction illégale de la participation, la négociation illégale à court terme et la divulgation d'informations ont été avérées, a annoncé Zhang Xiaojun, porte-parole de l'organe de contrôle.
Jusqu'à présent, la commission a imposé des sanctions pour 33 cas de ce genre.
La commission continuera de lutter contre les violations des marchés boursiers afin de protéger les intérêts des investisseurs, a-t-il indiqué.
Xuan
La Chine se débarrasse de ses dollars


BEIJING, 7 octobre (Xinhua) — Les réserves en devises étrangères de la Chine ont baissé pour atteindre 3.510 milliards de dollars fin septembre, a annoncé mercredi la banque centrale du pays.

Les réserves en devises ont connu un déclin de 43,26 milliards de dollars en septembre, marquant le quatrième mois consécutif de baisse, a précisé la Banque populaire de Chine.

Cependant, cette baisse est moins considérable par rapport au mois d’août, où un record de 93,9 milliards de dollars a été enregistré.

Les réserves en or du pays sont passées de 61,795 milliards de dollars fin août à 61,189 milliards de dollars fin septembre.
Xuan
Un article de Michel Aglietta dans le Monde Diplomatique d'octobre :


Ce que cachent les soubresauts financiers


Par Michel Aglietta


Professeur d’économie à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense, conseiller scientifique au Centre de recherche français dans le domaine de l’économie internationale (Cepii) et à France Stratégie, auteur notamment (avec Guo Bai) de La Voie chinoise. Capitalisme et empire, Odile Jacob, Paris, 2012.


Lors de la session de son comité central, en novembre 2013, le Parti communiste chinois (PCC) a annoncé les directives définissant ses priorités de réforme pour une période de vingt ans. Celles-ci ont été approuvées par l’Assemblée nationale populaire en mars 2014. Car en Chine, les finalités politiques sont guidées par des vues de long terme. La réforme de 1’économie est entrée dans une nouvelle époque, qui devrait connaître des transformations économiques et sociales très importantes. Elle se déroule selon des phases de cinq ans, guidées par des plans stratégiques. Le treizième plan quinquennal, pour 2016-2020 va être rendu public lors de la session d’octobre 2015 et détaillera la stratégie.

Interpréter le bilan de cette réforme au bout de dix-huit mois est une gageure pour des observateurs occidentaux. A cela, plusieurs raisons profondes. D’abord, ces derniers n’ont pas le même référentiel intellectuel que les Chinois. La plupart d’entre eux pensent que l’économie de marché est le fondement d’une société démocratique Faire des réformes structurelles consiste alors à lever les obstacles au fonctionnement des marchés, lesquels guideraient automatiquement vers le meilleur des mondes possibles. Il n’en est pas du tout de même en Chine. La réforme économique est un outil pour des buts politiques : assurer l’unité de la nation en dominant ses forces d’éclatement et la légitimité du pouvoir centralisé du PCC. La réalisation de cette finalité suprême passe par l’amélioration du bien-être du peuple. En outre, le président Xi Jinping affirme une visée géopolitique qui n’était pas présente depuis que Deng Xiaoping a lancé les réformes en 1979. Il veut que la Chine retrouve sa place historique dans le monde, celle de l’empire du Milieu. Pour cela, il faut intégrer l’Asie autour du yuan, donc découpler la monnaie chinoise du dollar et en faire une monnaie internationale à part entière Même s’ils donnent bien une vision cohérente et unifiée à long terme, ces objectifs multiples rendent la séquence actuelle difficile à comprendre.

La réforme est, en effet, un processus contradictoire. Elle réalise des opportunités, mais rencontre des obstacles. Ainsi, au cours des vingt dernières années, la transformation de la société a arraché quatre cents millions d individus à la pauvreté, mais la croissance rapide qui a permis cette extraordinaire performance a provoqué une augmentation des inégalités et une dégradation de l’environnement devenues insoutenables.

Entre 1993 et 2012, l’expansion de l’industrie a servi de moteur à la croissance. La Chine est devenue la manufacture du monde en utilisant au maximum son atout principal : une main-d’œuvre peu qualifiée, jeune et abondante, en surplus dans les campagnes, qui pouvait être transférée à bas coût dans les villes et qui ne bénéficiait pas des services sociaux de base. Il fallait aussi investir en infrastructures pour en assurer le développement rapide. Il s’en est ensuivi une accumulation excessive de capital. Surtout dans les industries lourdes, encore exacerbée par le plan de relance de 2009 2010 en réaction à la crise financière mondiale (1). Ce régime a créé de gigantesques inégalités sociales et enrichi une élite dont les intérêts pourraient s’opposer à la nouvelle orientation.

Mais les conditions de viabilité de ce régime de croissance ont disparu. La main-d’œuvre s’est raréfiée avec le vieillissement de la population (2). Le marché du travail est devenu favorable à une hausse durable des salaires appuyée par des revendications, augmentant fortement les coûts de production des entreprises chinoises, La demande étrangère s’est ralentie. De plus, la croissance forcenée de l’industrie aux coûts les plus bas a exploité au maximum les ressources naturelles, détériorant gravement l’environnement Il y a donc à la fois un obstacle dirimant à la poursuite de la voie antérieure et une opportunité, celle de changer le régime de croissance grâce à l’essor de la classe moyenne.

Il s’agit de passer de la manufacture du monde à une société de «prospérité moyenne» plus inclusive et plus efficace quant à l’usage des moyens de production. L’atout de la Chine se trouve dans le dynamisme du secteur privé sous la forme de dizaines de millions d’entreprises innovantes, bien outillées pour adapter les technologies avancées à la demande en expansion des consommateurs urbains.

Le défi majeur réside dans la transition d’un type d’économie à un autre. Car le changement a été brutal. La croissance de l’industrie est passée de 12 % en 2012 aux 6 % prévus pour 2015. Elle a laissé un énorme surinvestissement, donc des capacités de production excédentaires dans les industries lourdes. Ainsi le taux d’utilisation des capacités était de 71 % dans l’acier, 70% dans l’aluminium et le ciment, 72 % dans le verre. Il est aussi tombé à 76 % dans l’automobile. Or les experts considèrent que le seuil normal de rentabilité dans ces industries est compris entre 78 et 80%. Cela a eu pour conséquence un effondrement de la rentabilité. A tel point que des entreprises publiques, de grande taille et très endettées par l’effort d’investissement antérieur se trouvent dans des conditions financières dangereuses, ce qui se répercute sur les banques qui leur ont prêté.

Au total, il est admis que pour résorber les capacités de production excédentaires, il faudrait que le taux d investissement passe à 35% du produit intérieur brut (PIB), contre 50 % actuellement. Si la diminution de l’investissement se faisait rapidement sous la menace des contraintes financières sans compensation, il se produirait une rupture dans la croissance qui pourrait tomber au-dessous de 5 % l’an. Ce serait l’atterrissage brutal (hard lunding) redouté. Il aurait des conséquences sociales et politiques majeures pour la légitimité du pouvoir politique. En effet, les systèmes de protection sociale n’étant pas encore développés, la société urbaine chinoise ne tolère pas le chômage, il faut que l’économie soit capable de créer bon an, mal an au moins dix millions d’emplois urbains par an la population active baisse, mais cent millions de ruraux vont migrer vers les villes d’ici à 2020. En 2014 malgré la décélération de l’industrie, elle en a créé 13,2 millions. C’est pourquoi le gouvernement est attaché à préserver une croissance autour de 7% La poursuite de ce redéploiement est l’enjeu de l'atterrissage en douceur (soft landing).

Jusqu’ici, il est observable. La contribution de la consommation à la croissance du PIB dépasse celle de l’investissement (3). En 2012, elle représentait 4% sur un taux de croissance de 7,8%; en 2013, 3,9% sur 7,7%; en 2014, 5,6% sur 7,3%. Ainsi la part de la consommation dans le PIB remonte, tandis que celle de l’investissement baisse. En termes de structure sectorielle, la part des services est devenue dominante à 46,1 % du PIB en 2013, contre 43,9% pour l’industrie manufacturière. Encore faut-il que ce redéploiement ne soit pas interrompu par un infarctus financier.

La dette chinoise est-elle soutenable? La dette totale des agents non financiers atteignait 220% du PIB fin 2013, dont 150% pour les entreprises (contre, par exemple, 317 % aux Etats-Unis, 331 % en France, 431 % au Japon ou 120% en Inde). On a vu que les capacités de production excédentaires expliquent la fragilité des bilans des entreprises d’Etat dans les industries lourdes. Les promoteurs immobiliers qui ont des stocks de logements invendus dans les villes de seconde et troisième catégories souffrent des mêmes maux (4).

La baisse de l’inflation aggrave la situation financière des entreprises en surcapacité. En effet, les prix mondiaux de vente en gros des produits de ces industries baissent. Les entreprises concernées subissent donc une déflation véritable. 11 s’ensuit que le taux d’intérêt réel de leur dette, c’est-à-dire rapporté à la variation de leur prix de vente, augmente. Leur vulnérabilité financière en est donc accrue.

C’est pourquoi le gouvernement a pris des mesures de restructuration, tout en étalant la résorption des surcapacités de manière à ne pas provoquer de ruptures dans le tissu industriel : la consolidation d’entreprises, c’est-à-dire leurs fusions, mais aussi leur démembrement et remembrement pour éliminer des cumuls d’activités dans les mêmes branches; l’injection de capital privé dans des structures de propriété mixte ; le transfert des actions détenues par l’Etat à des holdings financières avec mission de rendre la gestion des entreprises plus efficace. Instruction a été donnée aux banques commerciales de renouveler les emprunts des entreprises arrivant à échéance, mais de ne faire aucun crédit nouveau aux entreprises qui n’ont pas réduit leurs surcapacités d’un pourcentage dépendant de leur vulnérabilité et de leur secteur d’activité.

Enfin, la dette des collectivités locales a gonflé à partir du plan de stimulation de 2009. Elle a atteint 33 % du PIB au second semestre 2013, selon un audit exhaustif de la Cour des comptes chinoise (5). Elle résulte de l’inégalité des ressources fiscales selon les régions et les territoires. Les gouvernements locaux se sont précipités dans l’endettement avec l’expédient d’obscures sociétés créées spécialement pour contracter les crédits - une forme de shadow banking (banque de l’ombre) - et refinancées par les banques officielles. En attendant la réforme fiscale promise, qui doit accroître lés ressources des gouvernements locaux, 1 billion de renminbi (140 milliards d’euros) est en cours de rééchelonnement par émission d’obligations garanties par le gouvernement central ; ce qui permet de se débarrasser de ces sociétés.

Parmi la multiplicité des changements institutionnels nécessaires pour mener à bien la mutation, les dirigeants chinois ont choisi de donner priorité à la réforme financière, pour deux raisons majeures. La première est de casser les résistances à la réforme en soumettant les entreprises d’Etat du secteur commercial à la concurrence et en forçant ainsi les institutions financières à évaluer correctement les risques. La seconde est de promouvoir le yuan au rang de monnaie internationale de réserve, donc pleinement convertible d’ici à 2020. Dans cette perspective, le gouvernement veut saisir l’occasion d’introduire le yuan dans le panier du droit de tirage spécial (DTS) (6) dès la fin de l’année 2015. Il lui faut donc découpler le yuan du dollar et affirmer l’indépendance monétaire de la Chine; d'où la décision du 11 août 2015 de dévaluer de 3% le yuan contre le dollar après avoir élargi à plusieurs reprises les marges de fluctuation quotidienne du taux de change. Contrairement à ce qui a été raconté dans la courte panique qui a saisi la finance internationale, cette décision n’est en aucun cas une politique de dévaluation compétitive : la baisse de 3 % est purement symbolique et n’a évidemment aucun effet notable sur le commerce extérieur, comparée à la dépréciation de 20% de l’euro depuis l’été 2014. Mais elle signale la volonté du Conseil des affaires d’Etat (gouvernement) de découpler le yuan du dollar et donc de poursuivre la libéralisation financière.

A terme, cette décision est compatible avec la réforme du système financier interne. En effet, libéraliser la finance, c’est libéraliser les taux d’intérêt bancaires et créer des instruments financiers de marché (actions, obligations, produits dérivés), en sorte qu’une structure complète de taux d’intérêt par durées d’échéance et par catégories de titres puisse se déterminer de manière endogène, sans intervention directe de l’administration (7). Dans ce cadre, le rôle des autorités publiques n’est plus de fixer directement les taux d’intérêt et de dire aux banques à qui et combien elles doivent prêter. Il est d’établir des règles prudentielles pour inciter les acteurs financiers à se donner les moyens d’évaluer les risques, fournir aux détenteurs d’épargne les moyens d’une diversification de leurs placements et garder des bilans solides pour absorber les chocs.

C’est dans ce contexte politique que se sont produits les changements, avec d’abord l’ouverture des marchés d’actions par la connexion entre les Bourses de Hongkong et de Shanghaï à la mi-2014, puis les mesures de libéralisation du marché des changes.

Que ces innovations institutionnelles créent des perturbations financières n’est pas pour surprendre.

Tous les pays qui ont libéralisé abruptement leurs systèmes financiers ont connu une crise financière plus ou moins intense et étendue : les pays anglo-saxons - dès les années 1970 pour le Royaume-Uni, les années 1980 pour les Etats-Unis et les autres pays -, les Scandinaves, la France et le Japon au tournant des années 1990 et même l’Allemagne en 2002. Ces remous se calment lorsque les gouvernements adaptent leur régulation prudentielle et lorsque la banque centrale ajuste les moyens d’action de sa politique monétaire.

C’est ce que les autorités chinoises cherchent maintenant à faire. Si les prix des actifs financiers trouvent une plage raisonnable de fluctuation au second semestre 2015, le gouvernement pourra aborder dès 2016 le noyau dur de la transition que sont la réforme des entreprises d’Etat, la réforme fiscale, celle des droits des ruraux sur l’usage de leurs terres et celle de l’uniformisation et de l’extension des systèmes de protection sociale.

Michel Aglietta.

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Notes

(1) Ce plan a atteint l’équivalent de 70CLmilliards de dollars, principalement tournés vers la construction immobilière et d’infrastructures à l’initiative des gouvernements locaux, l’Etat n’en prenant en charge que 25 %.
(2) La population active a baissé de 2,44 millions de personnes en 2013 (- 1,6%), pour la deuxième année de suite. Cf. «Chine : la population active enregistre une deuxième année consécutive de baisse»,Xinhua. Pékin, 21 janvier 2014.
(3) La croissance du PIB pour une année est décomposée entre les trois sources de demande : consommation (publique et privée), investissement total (y compris variation des stocks) et exportations nettes (exportations moins importations). Le total des contributions est égal à la croissance du PIB.
(4) Quatre villes relèvent de la première catégorie : Pékin, Shanghaï, Canton et Shenzhen ; trente villes de la deuxième : les capitales provinciales et des villes très importantes (Chongqing, Chengdu, Wuhan, Tianjin, Xiamen). Dans la troisième catégorie entrent des villes de plus de 1 million d’habitants. Leur liste n’est pas arrêtée. Elles seraient de l’ordre de 100 à 150.
(5) Il s’agit de la dette totale (collectivités locales, entités publiques...). Celle du gouvernement central, elle, est modeste (23 % du PIB fin 2013), très inférieure aux réserves de change de la banque centrale et des fonds souverains.
(6) La valeur du DTS est déterminée par un panier de monnaies : dollar, euro, livre sterling, yen.
(7) Lire Yifan Ding, «En Chine, une réforme financière à haut risque » et « Bientôt des yuans dans toutes les poches ? », Le Monde
Xuan
La Chine inspecte des comptes de transactions boursières


Publié le 15 septembre 2015 à 07h36



Les autorités de régulation chinoises se sont attaquées à plusieurs milliers de comptes de courtage liés à des transactions boursières considérées comme illégales, ont-elles annoncé, alors que Pékin tente toujours de ramener le calme sur les marchés après leur débâcle estivale

La Commission de régulation des marchés financiers (CSRC) a visé jusqu'à présent 3255 comptes, en fermant certains et obligeant les autres à passer leurs transactions via des canaux légaux étroitement encadrés, a-t-elle indiqué dans un communiqué lundi soir.

Les comptes incriminés sont accusés de diverses infractions: certains investisseurs ne s'étaient ainsi pas enregistrés sous leur véritable nom, ou d'autres avaient recours à des plateformes favorisant les opérations sur marge en dehors de la supervision des régulateurs.

Les opérations sur marge, dont l'explosion a alimenté la bulle des Bourses chinoises avant d'en accélérer l'effondrement, consistent à acheter des actions en ne payant soi-même qu'une petite partie du prix et en empruntant le reste des fonds, misant sur une hausse des cours.

De façon distincte, l'agence officielle Chine nouvelle a rapporté mardi que la police menait des enquêtes sur de hauts dirigeants de Citic Securities, la plus grosse maison de courtage du pays en actifs, sur des soupçons de délits d'initiés et de fuite d'informations sensibles.


Parmi les cadres visés, figurent le directeur général Cheng Boming, le directeur des opérations Yu Xinli et le vice-directeur des technologies de l'information Wang Jinling, a ajouté Chine nouvelle, sans plus de détails.

Un cadre de la CSRC et quatre hauts responsables de Citic Securities avaient par ailleurs été arrêtés fin août pour «des infractions liées aux marchés boursiers».

Alors que la Bourse de Shanghai a dégringolé d'environ 40% depuis la mi-juin, le gouvernement cherche toujours à stabiliser les marchés et à calmer la nervosité générale.

Le gouvernement était massivement intervenu en juillet et en août pour soutenir les indices boursiers, avec des achats massifs d'actions par des organismes publics et l'appui des grandes maisons de courtage: une stratégie aux résultats très mitigés.

De leur côté, les régulateurs avaient entamé dès juillet des enquêtes sur les «transactions illégales» accusées par les autorités d'alimenter la dégringolade.

Et la CSRC a encore à examiner plus de 2000 comptes, représentant des actifs de presque 188 milliards de yuans (39 milliards de dollars CAD), soulignait le communiqué de lundi...

Ces annonces très médiatisées de la CSRC ont alimenté en ce début de semaine un nouveau repli marqué des Bourses chinoises, même si le régulateur a réfuté tout «impact significatif».

La CSRC a déjà infligé ce mois-ci des amendes à trois sociétés accusées «de mener des activités de courtage illégales» alimentant la volatilité des marchés.

La police a par ailleurs placé en détention Wang Xiaolu, journaliste du très respecté magazine Caijing, accusé d'avoir propagé des «rumeurs» après avoir évoqué en juillet un possible arrêt prématuré des interventions étatiques sur le marché.

Dès juillet, alors que la Bourse ne cessait de dégringoler, la CSRC et la police avaient lancé de façon très médiatisée des «opérations conjointes» contre les ventes à découvert «malveillantes» - ce mode de transaction ordinaire consistant à parier à la baisse sur un titre.

source la presse
Xuan
Je n'épluche pas la presse économique, Le Monde, l'Obs, Libé et la presse trotskyste, qui font leurs choux gras des fluctuations sur les cours, de la baisse du PIB, de la dette chinoise, des chiffres truqués, etc.
Quand on sait d'où ça vient c'est pathétique, en France quiconque fait ses courses sait que les prix augmentent sérieusement tandis que les salaires et les pensions n'évoluent absolument pas. La situation réellement inquiétante est chez nous.


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Li Keqiang : l'économie chinoise dans une voie positive


(Xinhua/Yao Dawei)

DALIAN, 9 septembre (Xinhua) -- Le Premier ministre chinois Li Keqiang a indiqué mercredi, devant des leaders internationaux du commerce que l'économie chinoise prenait une direction positive, avec un taux de croissance engagé dans une marge de manoeuvres appropriée.

L'économie se stabilise en dépit d'un rythme de croissance plus lent, a assuré M. Li lors du Forum d'été de Davos, qui se tient dans la ville portuaire de Dalian (nord-est).

"D'une part, l'économie prend une tournure positive en se stabilisant; d'autre part, des difficultés persistent" , a reconnu M. Li.

Comme la Chine promeut la réforme structurelle, le changement des moteurs de la croissance devraient conduire à des fluctuations de certains indicateurs économiques, ce qui est inévitable, a -t-il expliqué.

La Chine continuera à intensifier l'évolution économique et à promouvoir l'ajustement structurel, a-t-il ajouté

"Nous ne serons pas influencés par les fluctuations à court terme d'indicateurs économiques. Nous ne les considérerons pas avec légèreté non plus. Nous ajusterons les mesures politiques dans les délais opportuns." a noté M. Li.

Le gouvernement chinois est capable de maintenir la croissance économique d'un niveau moyen à haut.
Xuan
La presse économique continue de s'inquiéter en alignant les chiffres et en scrutant les tendances financières et commerciales.

Comme un leitmotiv revient la baisse des exportations, présentée comme un signe de la dégringolade de l'économie chinoise.
Par exemple les Echos :

"Le mois dernier, les exportations ont reculé de 5,5% par rapport à août 2014, à 196,9 milliards de dollars, tandis que les importations chutaient de 13,8% à 136,6 milliards de dollars."

Aucun économiste ne donne de chiffres indiquant le rapport entre ces exportations et les importations américaines ou européennes. Il semble pourtant que la baisse des exportations soit liée à une baisse de la consommation dans les pays riches.

Dans ce cas, ce n'est pas l'économie et la finance chinoises, en cours de réorientation, qui seraient près de capoter, contrairement aux espérances des trotskystes du NPA :
"A court et moyen terme, cependant, Pékin essaye surtout d’éviter que tout cet édifice ne s’écroule comme un château de cartes, c’est-à-dire que la crise de suraccumulation phénoménale dont le talon d’Achille est le surendettement consubstantiel au modèle chinois ne finisse par devenir parfaitement incontrôlable."
Au contraire, le ralentissement économique qu'on observe aussi chez d'autres pays émergents, a pour cause la crise des métropoles impérialistes, la paupérisation et la baisse de la consommation.

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Autre sujet d' inquiétude , la baisse des réserves de change :
toujours dans les Echos (on trouvera les mêmes dans le Monde avec des prévisions calamiteuses en prime) "Chine : les réserves de change continuent de baisser"

les réserves de change de la Chine ont baissé de 90 milliards de dollars en août, ce qui les place désormais à 3.560 milliards. C’est, a reconnu la banque centrale, le quatrième mois de baisse consécutif.
Pékin a donc dévoilé ce que lui a coûté ses efforts pour éviter que sa monnaie nationale ne soit emportée par une plus grande dépréciation vis-à-vis du billet vert, entraînant dans la foulée une importante sortie de capitaux, alors que l’économie montre d’inquiétants signes d’essoufflement.

Inquiétudes sur le coût des interventions de la banque centrale chinoise

Le montant des interventions supposé pour le seul mois d’août n’a pas manqué d’inquiéter la communauté financière ces dernières semaines, même si les sommes qui restent en caisse permettent à la Chine de voir venir. Toute la question est de savoir combien de temps le gouvernement sera obligé de continuer, d’autant que la perspective d’une hausse des taux d’intérêts aux Etats-Unis ne peut que détourner des capitaux bien utiles pour soutenir l’activité.



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Mais en réalité on se demande si la politique financière chinoise est imposée par des événements incontrôlables ou calculée, d'autant qu'elle n'est pas spécifique à la Chine.
En fait ces réserves de changes sont libellées en dollar, et tout se passe comme si certains pays commencent à s'en débarrasser.

Les implications d’éventuelles ventes massives de “bons du trésor américain” par la Chine et d’autres pays émergents pourraient être énormes


"Après six ans de QE, le « quantitative easing » ou assouplissement quantitatif, qui a conduit les banques centrales à injecter des milliers de milliards d’€uros dans le système financier mondial pour soutenir le crédit et l’activité, les investisseurs doivent aujourd’hui s’adapter au « QT ».
Le « quantitative tightening », littéralement « resserrement quantitatif », prend en effet de l’ampleur avec la vente par la Chine d’une partie de ses réserves de change pour protéger son économie et ses marchés contre les effets des sorties de capitaux observées ces derniers mois.
Et d’autres pays émergents semblent emboîter le pas de Pékin.

Les analystes de Citi estiment que les réserves de change mondiales ont diminué au rythme de 59 milliards de dollars par mois depuis environ un an, et de près de 100 milliards mensuels ces tout derniers mois.

Selon une source d’une autre grande banque internationale, les banques centrales des pays émergents pourraient avoir vendu jusqu’à 200 milliards de dollars de réserves de change au cours du seul mois d’août, dont probablement 100 à 150 milliards pour la Chine.
« Le potentiel de nouvelles sorties de Chine est énorme » , dit George Saravelos, analyste spécialisé de Deutsche Bank à Londres. « Le résultat final, c’est que le marchés pourraient craindre une montée en puissance du QT. »

La Chine détient, de loin, les plus importantes réserves de change du monde, constituées en majeure partie d’actifs libellés en dollar américain, dont des bons du Trésor et des obligations. Fin juin, ces réserves s’élevaient à 3.690 milliards de dollars."

Source : Business Bourse
 
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