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Xuan
La petite-bourgeoisie n’est pas une ennemie de la classe ouvrière mais une alliée inconséquente.

La petite-bourgeoisie ne veut pas de la révolution, (le camarade Oppong l’a rappelé à plusieurs reprises et il a entièrement raison). Espérant se hausser dans la société, elle méprise la classe ouvrière et s’adresse à elle sur un ton arrogant pour lui donner des leçons y compris sur la façon de conduire une grève ou même la révolution.
Imbue de sa supériorité, elle rejette la discipline prolétarienne comme une atteinte à sa « liberté d’agir et de penser à sa guise ».
L’idée seule de dictature du prolétariat c’est le psoriasis ou le zona assuré.
Que dire encore comme amabilité à son sujet ?
Une planche pourrie, le respect idolâtre de la légalité et des institutions bourgeoises…le tableau n’est pas réjouissant.

Mais nous ne fondons pas notre point de vue seulement sur des observations empiriques, ni même sur notre expérience actuelle, ni même seulement sur l’histoire du mouvement ouvrier.
Par exemple dans l’histoire du parti communiste, on a vu des intellectuels et des étudiants se rapprocher de la classe ouvrière. Certains se sont dévoués pour elle, d’autres ont payé de leur vie leur engagement.
Mais il y a eu aussi nombre de trahisons. La petite bourgeoisie est inconséquente et se range souvent du côté du manche.
Tout cela c’est l’aspect idéologique de la petite-bourgeoisie et son comportement.

Nous devons fonder notre avis principalement sur la place de la petite-bourgeoisie dans le process de la production, sur sa situation matérielle et son évolution , parce que son idéologie en dérive, en dernier ressort.

Ce n’est pas une classe homogène. Beaucoup n’ont aucun avenir dans le système capitaliste, comme les petits paysans. D’autres se voient de plus en plus salariés, et c’est une réalité que confirment toutes les statistiques sociales.
La situation matérielle de la petite-bourgeoisie se dégrade sans cesse et cela s’accélère depuis une vingtaine d’années.
Plusieurs sociologues bourgeois s’inquiètent que le « tampon social des classes moyennes » disparaisse.
Notamment la possibilité de voir sa progéniture accéder à une position supérieure s’évanouit pour le plus grand nombre.

Dans l’Etat de la France 2007-2008 le sociologue Louis Chauvel s’interroge sur la lutte des classes dans le chapitre « stratifications sociales".
Il observe de 1985 à 2005, dans le cadre des catégories socio professionnelles, l’expansion du salariat et le déclin des professions indépendantes , la tertiarisation , la « moyennisation » des catégories intermédiaires et l’aspiration vers le haut des catégories hiérarchiques les plus élevées (cadres supérieurs).

Il remet en cause la thèse de « la fin des ouvriers », signale le développement d’un lumpen proletariat (underclass) et « la fin de l’égalisation des revenus » dans les années 80. (merci les socialos). Enfin il s’inquiète de la réapparition de la lutte des classes.

« Lors de la phase d'enrichissement des années 1950-1975, la croissance des revenus, de l'ordre de 4 % par an, était telle que les groupes sociaux pouvaient projeter leur avenir dans le sort des catégories situées au-dessus d'elles. Pour en dire l'ampleur, au rythme de croissance des salaires d'alors, dans les années 1960, le temps de rattrapage du salaire des cadres par celui des ouvriers était de l'ordre d'une trentaine d'années. Pour un jeune ouvrier, le niveau de vie du cadre était ainsi accessible à l'aune d'une vie, et pour les classes populaires, il était normal d'attendre pour ses enfants un sort sans conteste meilleur. Depuis 1975, au rythme de croissance du salaire, il faudrait attendre 300 ans pour parvenir au même rattrapage. Autrement dit, le simple fait du ralentissement économique contribue à renforcer des frontières sociales que la croissance contribuait à éroder. »

Il conclut :

« Une nouvelle pertinence des analyses en terme de classes sociales ?

…la phase d'enrichissement rapide et stable, et de rapprochement des niveaux de revenus semble close. Toutes les catégories sociales sont certes touchées par le chômage de masse et la précarité, mais les catégories populaires, employés et ouvriers, le sont nettement plus. L'existence de catégories fragilisées ( les « exclus » ) et de travailleurs pauvres agit fortement dans le sens de la modération des salaires des catégories populaires et de leur précarisation [Paugam, 2000]. Il ne faudrait ainsi pas opposer exclusion et exploitation, les deux notions pouvant se renforcer mutuellement.
Ces évolutions, qui se distinguent des dynamiques observées dans la période des Trente Glorieuses, peuvent suggérer une représentation moins optimiste de la structure sociale, comme l'atteste le profond malaise des classes moyennes vis-à-vis de l'école [Maurin, 2004]. Si les dynamiques passées contribuaient à faire perdre de leur pertinence aux analyses en termes de classes sociales, les nouvelles évolutions pourraient accréditer un retournement ultérieur »
.

Ces observations sont intéressantes parce qu’elles reflètent une réalité qui s’est manifestée récemment dans le ras-le-bol sur les retraites : la transformation du statut de la petite-bourgeoisie, son exaspération et son rapprochement de la classe ouvrière.
C’est un début timide bien entendu, mais le matérialisme dialectique nous apprend que nous devons considérer la réalité matérielle dans ses transformations. Celles de la petite-bourgeoisie et celle du prolétariat dirigé par un parti communiste.

Ceci ne doit pas être considéré comme une étude complète et définitive sur la question. La petite-bourgeoisie recouvre plusieurs catégories sociales différentes et chacune d’entre elles mérite une étude appropriée.
J'invite les camarades à poursuivre et apporter des éléments concrets.

L’analyse de classe de ces catégories nous intéresse du point de vue des différents types d’alliances que la classe ouvrières et son parti peuvent et doivent passer face à l’ennemi fondamental, la bourgeoisie capitaliste et monopoliste en particulier.
 
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