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Xuan
Le baiser de Macron



Dans la Bible, Judas avait embrassé Jésus pour le désigner aux soldats. Piketty n'est pas le messie mais la façon dont Macron vient de l'encenser en dit plus long que toutes nos dissertations sur ses pseudos solutions.
Je cite quand même outre ce fil plusieurs article de Bibeau sur Piketty :

POUR EN FINIR AVEC PIKETTY ET SES HÉRÉSIES
LE CANTIQUE DE JOSEPH STIGLITZ L’ÉCONOMISTE TOXIQUE
l’économie « marxiste » et le chef d’etat

A ce jour, Piketty n'a pas jugé utile de rétorquer qu'il refuserait une autre médaille afin de se démarquer du gouvernement et de ne pas écorner son brevet de rebelle.


__________________


Le Parisien

Devant Piketty, Macron admet «l'échec» du modèle français face aux inégalités


Emmanuel Macron s'est dit favorable à l'utilisation de la fiscalité comme «instrument», notamment au niveau européen, pour réduire les inégalités.
AFP/ERIC PIERMONT

Face aux inégalités économiques et sociales, le modèle français est «en échec». Ce constat est signé du ministre de l'Economie lui-même, en ouverture d'un colloque organisé ce vendredi à Bercy et intitulé «Quelles politiques publiques pour quelles inégalités au XXIe siècle ?» Emmanuel Macron a effectué cette déclaration en présence d'une personnalité très critique à l'égard du gouvernement et spécialiste de l'étude des inégalités, l'économiste Thomas Piketty.

«Nous sommes en échec, c'est la cruauté des constats de long terme que Thomas Piketty a établi, il faut bien le constater» , a déclaré le ministre. Devant l'économiste, dont le livre «Le Capital au XXe siècle» connait un succès planétaire depuis sa sortie et qu'Emmanuel Macron a lu, le ministre a reconnu que ces inégalités contribuent à «ralentir la croissance en augmentant toujours plusl'accumulation d'un capital dans les mains d'un petit nombre mais aussi en sapant le dynamisme, l'innovation, les ressorts de l'investissement» . Pour réduire ces inégalités, Emmanuel Macron s'est dit favorable à l'utilisation de la fiscalité comme «instrument», notamment au niveau européen.

Parlant des inégalités comme d'un «couvercle sur la réussite», le ministre de l'Economie s'est interrogé sur la manière de «convertir» cette préoccupation en «politique concrète». Reconnaissant à nouveau les «erreurs du passé», il a appelé à «une réflexion, sans doute plus profonde que celle que nous avons conduite, sur la fiscalité, la mobilité du capital et la concurrence fiscale» .

Un conseiller de Hollande devenu critique à l'égard de sa politique

«La vérité m'oblige à dire que la manière dont l'Europe a traité la crise de 2008-2011 n'a pas aidé à régler le problème» , a-t-il expliqué, regrettant l'absence d'une politique consistant «à traiter avec brutalité les intérêts acquis» et estimant que «les intérêts capitalistiques acquis par le passé ont plutôt été protégés par le crise dans la manière que nous avons eu de la traiter.»

Ces déclarations n'ont pas dû tomber dans l'oreille d'un sourd pour Thomas Piketty, qui prône une taxation des revenus du capital au niveau international. En 2012, il était l'artisan de la grande réforme fiscale que le candidat François Hollande avait promis de réaliser à son arrivée à l'Elysée. Depuis, cette fameuse réforme est tombée aux oubliettes et Thomas Piketty ne mâche pas ses mots pour critiquer la politique économique menée.

Début janvier, l'économiste a ainsi refusé la Légion d'honneur que le gouvernement souhaitait lui remettre. «L'action (du gouvernement) ces deux dernières années a été catastrophique, et je n'ai pas besoin d'une Légion d'honneur pour le dire ou pour l'écrire» , a-t-il déclaré au Monde le 2 janvier.

__________________


On devine que ce genre de mea culpa ne mange pas de pain, n'entrave nullement les mesures anti sociales prévues par Macron, s’accommode fort bien des critiques de Piketty et encore mieux de ses solutions .

De la même façon C. Lagarde, questionnée à Davos n'a nullement été dérangée par une question sur les inégalités [à 6'33 de la vidéo]. Elle a préconisé la même méthode que Piketty "Il y a des outils de transfert bien entendu" , et en a même profité pour refourguer la baisse du coût du travail :


Jean-Paul Chapel « Un mot pout conclure sur les inégalités, Davos a ouvert avec ce chiffre assez inquiétant 1 %, les plus riches, possèdent quasiment autant que les 99 % restant est-ce que ça vous inquiète ?»

Christine Lagarde « Oui, c’est un vrai défi que tous les politiques tous les gouvernements doivent regarder et chacun doit participer à cet effort-là. Ce sont les gouvernements, c’est le secteur privé dans son ensemble qui doit lui-aussi regarder, et je pense qu’il y a un certain nombre d’outils qui sont disponibles.
Il y a des outils de transfert bien entendu, il y a des outils intelligents de politique budgétaire.
Au lieu comme dans un certain nombre de pays de payer des subventions à l’utilisation du pétrole en général il vaut mieux arrêter ces subventions surtout quand le pétrole est pas cher et mettre de l’argent sur la réduction du coût du travail par exemple. »



Edité le 23-01-2015 à 15:16:08 par Xuan


Xuan
47. Un bien économique comme un autre : le sourire de l'aimée


05 DÉCEMBRE 2014 PAR MICHEL J. CUNY sur Mediapart


Reconnaissons qu'en prétendant nous délivrer la "première loi élémentaire reliant" le "revenu" et le "capital" , Thomas Piketty nous fait un peu peur...

Nous avons vu que "son" revenu n'est surtout pas un revenu. Et que "son" capital n'est rien qu'un patrimoine, et donc surtout pas un capital... Qu'ensuite il prétende nous préparer une sauce à sa façon en conservant la désignation "capital" pour quelque chose qui n'en est pas et qu'il va savoir lier à un revenu qui n'en est pas un non plus, ça ne peut que nous laisser un peu perplexes : sûr qu'il va nous sortir un lapin du chapeau !... mais avec trois pattes et six oreilles, sauf erreur de calcul...

Mais améliorons tout d'abord nos définitions déjà tellement boiteuses :

"Le revenu est un flux. Il correspond à la quantité de richesses produites et distribuées au cours d'une période donnée (on choisit généralement l'année comme période de référence)." (page 89)

Nous retrouvons, avec satisfaction, le pseudo aller-retour : revenu = ce qui "revient". Comme nous le savons, chez Thomas Piketty, cette fiction correspond à la volonté délibérée de passer très vite sur la production (de plus-value qui caractérise le fonctionnement de l'économie "capitaliste", c'est-à-dire le sens même du terme "capital"), pour laisser accroire que... toute peine mérite salaire, et au "juste" prix... C'est que "nous" sommes franchement pour la démocratie méritocratique, mais aussi pour un black-out total sur la question de l'exploitation.

Voici qu'arrive le second personnage de la fable :

"Le capital est un stock. Il correspond à la quantité totale de richesses possédées à un point donné du temps. Ce stock provient des richesses appropriées ou accumulées au cours de toutes les années passées." (page 89)

Un vrai tas d'or, sur lequel il suffirait de dormir... C'est vraiment beau, le capital, chez Thomas Piketty. On se demande pourquoi il y a tant de conflits armés dans le monde... Alors que le capital est, lui, si paisible... Sans doute y a-t-il trop de gens qui ne le laissent pas faire ses petites affaires tranquillement... Alors, il se fâche, et ça saigne...

Le capital ?... Mais c'est même un poète... Ainsi, "à un point donné du temps" , comme notre auteur nous l'a dit précédemment, ce brave capital pourrait s'approprier "l'air, la mer, les montagnes, les monuments historiques, les connaissances" . (page 84)

Car, dans cette voie-là, tous les coups sont permis, ainsi que nous l'a déjà appris Edmund S. Phelps, prix Nobel d'économie 2006 (cf. http://micheljcuny.canalblog.com), qui prend la peine de remplacer le terme de "patrimoine" par celui de "biens"... Et voilà ce que cela donne dans la bouche de son confrère canadien Robert A. Mundell qu'il aime tant à citer :

"En économie, le concept de bien est très large. Un morceau de pain est un bien, et de même une voiture, une maison, un tableau, un disque des Beatles, un lit et un chien. Et aussi peut-être l'air, un rendez-vous avec une jeune fille, un bain dans l'océan, une conversation avec un génie..."

Dans toutes ces belles affaires de "patrimoines" et de "biens", où et comment serait-il possible de réintroduire ce fait que le seul facteur de richesse économique, c'est le travail de production ?... Et plus particulièrement, en société capitaliste : le travail producteur de plus-value ?...

Pas à l'Université en tout cas.


___________________


Commentaires sur Mediapart :

par [email]MELGRILAB@YAHOO.FR[/email]
"le seul facteur de richesse économique, c'est le travail de production"
Ce n'est pas l'avis de Karl Marx. Voyez la Critique des programmes de Gotha et d'Erfurt.

_________________

Par Michel Cuny :
Merci pour votre intervention.
La note, qui se trouve au bas de la page 23 de l'édition que j'utilise de la Critique des programmes de Gotha et d'Erfurt, est effectivement ainsi rédigée :
"MARX : Le Capital, tome 1er. E. S., 1962, p. 58 : « Le travail n'est donc pas l'unique source des valeurs d'usage qu'il produit, de la richesse matérielle. Il en est le père, et la terre, la mère, comme dit William Petty *. »"
Il n'y a ici aucune trace ni de la valeur d'échange, ni de la valeur (richesse) économique.
A vous de m'en dire davantage.
Bien cordialement.


_________________


Note de Xuan
Le paragraphe complet.

PREMIÈRE PARTIE DU PARAGRAPHE : « Le travail est la source de toute richesse et de toute culture. »

Le travail n'est pas la source de toute richesse(2).
La nature est tout autant la source des valeurs d'usage (qui sont bien, tout de même, la richesse réelle!) que le travail, qui n'est lui-même que l'expression d'une force naturelle, la force de travail de l'homme.
Cette phrase rebattue se trouve dans tous les abécédaires, et elle n'est vraie qu'à condition de sous-entendre que le travail est antérieur, avec tous les objets et procédés qui l'accompagnent.
Mais un programme socialiste ne saurait permettre à cette phraséologie bourgeoise de passer sous silence les conditions qui, seules, peuvent lui donner un sens. Et ce n'est qu'autant que l'homme, dès l'abord, agit en propriétaire à l'égard de la nature, cette source première de tous les moyens et matériaux de travail, ce n'est que s'il la traite comme un objet lui appartenant que son travail devient la source des valeurs d'usage, partant de la richesse.
Les bourgeois ont d'excellentes raisons pour attribuer au travail cette surnaturelle puissance de création : car, du fait que le travail est dans la dépendance de la nature, il s'ensuit que l'homme qui ne possède rien d'autre que sa force de travail sera forcément, en tout état de société et de civilisation, l'esclave d'autres hommes qui se seront érigés en détenteurs des conditions objectives du travail.
Il ne peut travailler, et vivre par conséquent, qu'avec la permission de ces derniers.


(2) MARX : Le Capital, tome 1er. E. S., 1962, p. 58 : « Le travail n'est donc pas l'unique source des valeurs d'usage qu'il produit, de la richesse matérielle. Il en est le père, et la terre, la mère, comme dit William Petty* »
* PETTY, William (1623-1685) : Célèbre économiste et statisticien anglais.


Edité le 07-12-2014 à 13:30:02 par Xuan


Xuan
T. Piketty est un optimiste béat. A la différence des économistes contemporains qui ont déduit la fin des crises de savantes martingales, Piketty a voulu s'appuyer sur la réalité des statistiques, accumuler les chiffres comme d'autres les profits, de 1870 à 2010, pour s'apercevoir qu'en dépit de ses convictions réformistes le capital s'accumule en raison inverse des salaires, que le dernier % de la population concentre les dividendes à faire pâlir les plus hauts cadres, et qu'au mépris de la crise cette course aux profits atteint des sommets bientôt inexplorés.

Avec la foi du charbonnier que rien ne peut ébranler - et il faut bien le dire une aversion incoercible du marxisme, donc moyennant aussi quelques omissions - Piketty remplace la lutte des classes par celle des centiles et il lui vient fort opportunément la solution d'une imposition progressive, qui viendrait mettre un terme à l'explosion inéluctable des inégalités [Le capital au 21e siècle].

Pas de chance, son pavé sorti en septembre 2013 aurait pu servir de bréviaire à notre bon Hollande... ou pas. C'était bien tenté.
On retiendra malgré tout de son illusoire pensum et de la somme de données qu'il a collectées, quelques courbes dont il faudra trier la pertinence et reconsidérer l'interprétation du point de vue de la classe ouvrière et du matérialisme dialectique.
Moyennant quoi cette somme d'informations pourra être mise au service de la révolution prolétarienne. Merci Monsieur Piketty.


On lira sur le blog Michel J. Cuny lit et commente Piketty une critique plus approfondie de notre camarade M. J Cuny.


Edité le 19-01-2014 à 23:09:48 par Xuan


 
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