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Xuan
Tout ce qu'il y a de "marxiste" chez Piketty n'est rien d'autre que la reconnaissance de l'approfondissement des disparités sociales, mais ça ne va pas plus loin. En particulier le procès d’extorsion du profit est soigneusement laissé de côté au profit d'une somme astronomique de statistiques, travail laborieux de moine copiste qui confirme ce que nous savons tous déjà.
Piketty prétend résoudre les conséquences de l'exploitation capitaliste en réformant la répartition de l'impôt.
Marx l'avait déjà mis hors jeu avant même qu'il ne fût un spermatozoïde.
Misère de l'économie politique contemporaine.
robertbibeau
robertbibeau@hotmail.com


http://www.les7duquebec.com/7-au-front/leconomiste-marxiste-et-le-chef-detat-normal/

Le capital ne se partage pas il s’accumule


L’Occident de gauche célèbre un éphémère petit prophète-économiste du nom de Thomas Piketty, un fumiste que les médias à la solde offrent à l’attention des sous-fifres. Et pour faire bonne mesure, les plumitifs l’ont décrété «marxiste» afin de l’accrédité – alors qu’à l’évidence l’auteur du pavé de 970 pages ne connait rien à l’économie marxiste, sauf pour qui en connaît moins que lui (1). Un conseil, ne cherchez jamais d’économiste marxiste du côté de Wall Street, du New York Times, de la rue Saint-Jacques ou de la Place Vendôme (pas davantage qu’au Journal de Montréal, au Figaro, au Monde ou à Libération).


Un exégète de la vedette filante raconte : «Ces jours-ci, la publication aux États-Unis du livre Le capital au XXIe siècle, écrit par l’économiste français Thomas Piketty, a suscité un débat d’autant plus vif que cet essai s’est rapidement hissé dans le classement des meilleures ventes. Toujours est-il qu’après avoir analysé pendant des années les écarts de richesse des années 20 à aujourd’hui aux États-Unis, ce professeur à l’École d’économie de Paris a observé que la redistribution des revenus allait dans la direction suivante : des salariés vers les détenteurs de capital. Après une brève période au cours de laquelle la société des rentiers et des héritiers avait laissé sa place, au XXe siècle, à une société de cadres et d’ingénieurs, voici que nous sommes revenus au régime des rentiers». L’économiste moins pédant dit simplement que c’est la fin de l’État providence en Occident.


Ce mouvement de concentration de la richesse, enclenché dans les années 1980 s'est accéléré avec la crise (2007-2008) et il n'y a aucune raison que cela s'arrête. Le coefficient de GINI qui mesure l’inégalité des revenus de la plupart des pays augmente aussi. Dans les pays de l'Europe, celui-ci a pris 10 % supplémentaires de 1985 à 2010. En Chine, les inégalités explosent, cet indicateur est passé de 0,412 en 2000 à 0,61 en 2010 (quand l’indicateur marque 1 c’est l’inégalité totale). Évidemment, les pleureuses de la gauche «marxiste» déclament qu'il faut repartager la richesse. Ce qui étonne, c’est qu’il y a un siècle qu’on les entend pleurnicher et le partage va de mal en pis (!)


En 2012, 155 milliards de dollars reposaient à l’abri de l’impôt canadien dans des paradis fiscaux selon le Réseau pour la justice fiscale (des économistes émulent de Thomas Piketty). Ces sommes planquées auraient rapporté 23,25 G$ au fisc canadien, si elles avaient pu être taxées, soit l’équivalent de ce que réclament les provinces canadiennes au gouvernement fédéral pour financer la santé et l’éducation ou pour distribuer des subventions aux capitalistes provinciaux. La richesse, ça se partage concluent les économistes outrés, tous groupies de Piketty. Nous, économistes marxistes, nous savons que la richesse ne se partage pas, elle s’accumule sous le capitalisme monopoliste.


Depuis l’explosion de la bulle financière à l’automne 2008, la progression des écarts de richesse constatée antérieurement n’a cessé d’augmenter ente les riches et les pauvres. À telle enseigne qu’ici et là on assure que les perversités inhérentes à ces distorsions constituent, pour reprendre les mots de Barack Obama, «Le défi d’une génération». Un nouveau «marxiste» serait né entre Chicago et Washington – un autre groupie de Piketty qui décidément fait école parmi la grande bourgeoisie occidentale.


Lors de son discours sur l’état de l’Union en janvier dernier, Obama a déclaré ceci : « Ceux qui sont au sommet de l’échelle ne se sont jamais aussi bien portés. Mais les salaires moyens ont à peine bougé. Les inégalités se sont creusées. La mobilité ascendante est en panne». Le chef de l’exécutif américain s’était fait l’avocat d’une hausse du salaire minimum dans tous les coins du pays. Résultat ? Il a rencontré plus de résistance que prévu quand on songe qu’un éventail d’études sur le sujet concluent que l’appauvrissement a le vent en poupe».


«À cet égard, le cas de Wal-Mart est éloquent, et surtout révoltant. Dans tout le pays, la rémunération moyenne de ses employés est de 8,80 $ l’heure. Un taux réputé être insuffisant pour vivre décemment. Cette réalité, les patrons de la compagnie la connaissent fort bien, mais s’en moquent totalement. Et ce, parce qu’ils savent que l’État compensera sur le flanc de la nourriture en accordant des coupons alimentaires à des travailleurs pauvres peinant 40 heures semaine et davantage» (1).


Partout en Europe, mais surtout au Royaume-Uni qui est le royaume par excellence des écarts de richesse nous dit-on, le recours aux banques alimentaires est désormais si répandu que nombre d’entre elles se disent dans l’incapacité de répondre à la demande. La banque alimentaire «Enfant Soleil» de Montréal se déclare en pénurie de nourriture et réclame des dons des riches qui font la sourde oreille. Bref, la croissance de l’appauvrissement est devenue un phénomène économique prégnant et récurrent, le seul indice en hausse avec l’accumulation gigantesque des richesses entre les mains des super riches.


«Une commission chargée d’étudier la pauvreté, sous la présidence de l’archevêque de York (Royaume-Uni) a constaté que, l’an dernier, 400 000 travailleurs percevant un revenu qui les place en dessous du seuil de pauvreté avaient rejoint la cohorte des travailleurs pauvres, établissant cette dernière à 5,2 millions ou 21 % de la force de travail du pays. En France, l’ancienne patronne des patrons Laurence Parisot a jugé que la proposition formulée par son successeur, Pierre Gattaz, de créer un salaire minimum intermédiaire en dessous du salaire minimum actuel relevait de «La logique esclavagiste». Une nouvelle économiste «marxiste» nous est née (!) Le pape doit certainement cogiter une encyclique papiste-marxiste… après tout, il ne manque que lui dans la confrérie des économistes «marxistes» (sic).


Les larmes de Piketty et de ses amis


«Quand on sait que c’est aux États-Unis, pour reprendre les mots de Piketty (le «marxiste» des salons universitaires parisiens NDLR), dans un entretien accordé au journal Le Monde, qu’a été « inventé un système de fiscalité progressif sur les revenus justement parce qu’ils avaient peur de devenir aussi inégalitaires que l’Europe », il est très étonnant d’entendre certains critiques le concernant. Parce qu’il s’attache aux inégalités, à la pauvreté, ici et là, on le taxe de marxiste. Parce qu’il ose dire que la concentration excessive des revenus et des patrimoines commande un impôt, on use à son endroit de l’anathème. Ce faisant, on oublie cet enseignement d’Oliver Wendell Holmes « lorsque je paie des impôts, j’achète la civilisation. » Wendell Holmes fut juge à la Cour suprême des États-Unis» (1). Un autre juge «marxiste» qui s’ignorait pense ce journaliste benêt.


Comme le dit si bien un véritable économiste marxiste : "Les illusionnistes de la gauche hypocrite et les naïfs pensent que le pouvoir politique, l’État des riches, peut servir d’antidote à cette injustice ostentatoire et délirante. Ils croient – ou ils espèrent – qu’un bon gouvernement de go-gauche ou de droite réactionnaire pourra faire la différence et imposer que les riches et les entreprises privées capitalistes payent leur «juste part» sociale. C’est absolument impossible. Si l’économie est en crise systémique mondiale, c’est que les capitalistes monopolistes mondiaux ne peuvent inverser cette calamité et rembourser comme par enchantement les immenses dettes souveraines que tous les pays impérialistes de la planète ont contracté auprès des banquiers et qu’ils ne peuvent rembourser. Pas un de ces polichinelles politiques n’a, ni n’aura jamais, l’autorisation, ni le pouvoir de décision sur l’État policier pour imposer que les riches et les multinationales paient leur «juste part» (slogan des fumistes). De toute façon, quelle serait, selon ces réformistes illusionnistes, la «juste part» d’une multinationale milliardaire qui exploite le travail salarié des ouvriers en soutirant du sous-sol, des rivières et des champs : du travail salarié, toutes ces ressources qu’ils ont expropriés sans payer? "


Sous le capitalisme il n'y a pas de "bon gouvernement". Le gouvernement – l’État des riches – c'est une bande d'employés du capital dont la couleur varie, mais dont la mission reste la même : faire payer les salariés ! Au fait, la France, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada ont tous des chefs d’états capitalistes tout à fait normaux.

¬
(1) http://plus.lapresse.ca/screens/4d19-fc84-53763977-956b-7e6fac1c606d%7C_0.html


Gratuit - téléchargez : http://www.robertbibeau.ca/VolumeDeclin.html
LE DÉCLIN DE L'IMPÉRIALISME CONTEMPORAIN
© Robert Bibeau éditeur. 2014. ISBN : 978-2-9813297-1-4
 
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