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Xuan
Un autre texte du ROCML sur le sujet :

Du mot d'ordre Sortir de l'Union Européenne


La profonde crise sociale qui secoue l'ensemble des pays européens a fait apparaître
dans ces pays des revendications désignant l'UE comme la source de tous les maux et prônant la sortie de la zone euro et de l'Union Européenne.

Remarquons tout de suite que le retour à une monnaie nationale ne remettrait pas en cause le fondement de la crise, puisqu'il ne s'agit pas d'une crise monétaire mais d'une crise générale du système capitaliste. En France, cette revendication du retour au franc est l'expression d'un sentiment nationaliste chauvin, désignant les « autres » comme cause des difficultés de la société.

Quant au mot d'ordre « Sortir de L'Union Européenne » de portée plus large sur quelle réalité repose-t-il et qu'implique-t-il?

L'UE est un cartel de pays impérialistes, c'est une machine servant à favoriser les impérialistes d'Europe dans leurs rivalités envers les autres impérialistes (US, russes, chinois, etc.). Le mythe de l'Europe Unie s'est brulé les ailes depuis bien longtemps: le « rêve » des fédéralistes tombe devant la réalité matérielle du capitalisme et de l'inégalité de développement du capitalisme qui font que dans le cadre de ce système, aucune union harmonieuse ne peut exister durablement, les bourgeoisies gardant une base nationale et restant en concurrence les unes avec les autres. Malgré les discours, les ententes entre pays capitalistes ne sont possibles que si chacun peut y trouver son compte !

Se retirer de l'Union Européenne est une revendication très naturelle pour les peuples engagés malgré eux dans cette structure. Et nous, communistes sommes pour la destruction de toutes les structures dont la raison d'existence est de permettre la domination de classe de la bourgeoisie, que ces instances soient nationales ou supranationales.
Nous sommes donc pour la destruction de l'Union Européenne. Pour autant cette seule revendication n'est absolument pas suffisante. Comme dans la question de l'euro, s'en tenir au retrait de l'UE ce serait revenir à un « capitalisme national » historiquement dépassé, à la fois réactionnaire et utopique.

Certains courants politiques en France notamment, adoptent sur cette question une position chauvine: ils voient l'UE comme un outil d'asservissement de la France, alors que c'est le contraire: l'UE est un outil des puissances impérialistes, dont la France.
Plutôt que de réduire, elle sert à accroitre sa force (et si ce n'était pas le cas, cela ferait bien longtemps qu'on n'en parlerait plus!).
Ces positions chauvines conduisent à entretenir le sentiment national des travailleurs, leur soumission à la bourgeoisie au nom de l'intérêt national, en affaiblissant la conscience de classe. De ce point de vue chauvin, la sortie de l'Union Européenne, de ce cartel des impérialistes, perd donc son caractère progressiste pour devenir un des moyens d'une visée réactionnaire.

Pour que cette revendication de sortie de l'UE ne soit pas marquée de chauvinisme mais soit en accord avec les principes internationalistes, il faudrait la considérer comme une voie pour détruire l'UE et affaiblir les pays impérialistes qui la constituent. Mais pour cela le seul moyen est la révolution socialiste. C'est pourquoi seuls ne versent pas dans le chauvinisme ceux qui considèrent la nécessité de la sortie et de la destruction de l'Union Européenne comme conséquence de la révolution socialiste dans chaque pays!

Cette lutte pour le socialisme, qui entraînera l'éclatement de l'UE dirigée par et pour les pays impérialistes qui la constituent, n'est pas une lutte purement nationale mais internationaliste:
elle vise à détruire le capitalisme non seulement dans un pays, mais partout! Elle vise à ce que la classe ouvrière prenne possession du pouvoir et transforme la société dans un pays et partout!

C'est une lutte solidaire de la classe ouvrière et des peuples du monde entier.
Cette analyse, qui différencie les communistes des chauvinistes quant à la question de la sortie de l'Union européenne avait été faite dès 1994 par une organisation grecque du nom de S.A.K.E.

Dans leur brochure « Hors de l'UE impérialiste, Pour une Grèce socialiste » ils y disent notamment que, si l'adhésion de la Grèce a l'UE a été bénéfique pour la bourgeoisie à qui elle a donné « un parapluie protecteur », cela s'est traduit pour le prolétariat par la restriction des droits, des reculs sociaux et la montée du chômage.

Concernant la lutte pour la sortie de l'Union Européenne il est dit : «La lutte pour le
désengagement de la Grèce de l'UE, la lutte pour la victoire de la révolution populaire socialiste n'est pas une lutte purement nationale. C'est une lutte internationaliste, non seulement contre le capitalisme grec mais contre le capitalisme mondial (...). La lutte pour le désengagement de la Grèce de l'UE n'est pas une lutte pour une Grèce capitaliste indépendante, qui ne peut exister, et qui même si elle existait serait aussi anti-ouvrière et antipopulaire qu'une Grèce membre de l'UE (...). Peu avant dans le texte, précédant ces explications, l'idée énoncée était : « Au cours du processus de développement du mouvement révolutionnaire, il se peut qu'un membre de la CEE devienne le maillon faible de la chaîne et que les conditions révolutionnaires y murissent.

La classe ouvrière victorieuse, appuyée par les classes ouvrières des autres pays, doit alors sortir le pays de l'UE, ce qui constituera un coup décisif contre la coalition impérialiste et accélèrera le processus de décomposition et de dissolution, en aidant ainsi le développement du climat révolutionnaire dans les autres pays »

Voilà qui rétablit la position de l'internationalisme à l'heure où se développent des discours tentant de remettre au goût du jour la farce du « produisons français » que le PCF révisionniste a déjà essayée dans le passé de vendre vainement aux ouvriers de France.

La croyance en un retour salvateur à un espace national « protégé » participe à la tentation de chercher des « solutions » dans le cadre du capitalisme « national ».
Cassant les reins à ces inepties, écartant les freins à la conscience révolutionnaire, la tâche actuelle des communistes est la formation de partis communistes marxistes- léninistes véritables et la préparation de la classe ouvrière, du prolétariat et des masses populaires en général à la révolution socialiste.

Abattre le système capitaliste pourrissant ou supporter des souffrances encore plus grandes dans l'implosion du système (guerres, famines, destructions de la force de travail...) - capitalisme ou socialisme - tel est, en définitive, le seul choix qui est posé aux prolétaires.

Voilà pourquoi les communistes rejettent ce mot d'ordre « sortir de l'Union Européenne » :
Parce qu'il sème des illusions chauvines parmi travailleurs et parce que sa réalisation ne
constituerait en rien un pas en avant vers la révolution socialiste.
Xuan
Voir sur ce sujet la position récente du PRCF : "la preuve par Tsipras"
Xuan
ROCML

SORTIR DE L’EUROPE

OU

SORTIR DU CAPITALISME




Le 30 mai dernier a eu lieu à Paris un rassemblement dont le but politique partagé des organisateurs est la sortie de l’UE, de l’euro, de l’OTAN, la reconquête de la souveraineté ( ou de l’indépendance ) de la France, prise dans un « étau politique » par le « broyeur euro-atlantique » qu’est l’UE. (Ce qui est entre guillemets est dans un texte du PRCF adressé à ses « militants et sympathisants » daté du 25/2/2015). Participaient à ce rassemblement le PRCF, bien sûr, mais aussi la Coordination Communiste et quelques autres groupes. Ce thème, récurrent chez des groupes issus du PCF dans les années 1990 est rejeté par le ROCML. Pourquoi ?

Pourtant, en 2005, le Collectif Militant Communiste ( collectif qui a participé à la création à du ROCML ) avait pris position et milité pour le vote NON au référendum sur le Traité Constitutionnel Européen. Avec d’autres organisations (URCF, PCOF) un meeting fut organisé à Paris le 15 mai 2005 sous le mot d’ordre NON au référendum sur le TCE.

Le ROCML juge que l’appel et les actions unitaires menées par CMC pour faire campagne pour voter non au référendum sur le TCE étaient justes. Alors pourquoi aujourd’hui le ROCML ne se reconnaît-il pas dans les mots d’ordre de reconquête de l’indépendance nationale, de sortie de l’UE et de l’euro mis en avant à toutes occasions par le PRCF et la CC 59-62 ? Dans le numéro 12 de son bulletin MILITANT COMMUNISTE, le CMC (Collectif Militant Communiste ) avait exposé dans le détail son argumentation pour le vote NON au TCE. Nous écrivions alors :

« VOTER NON POURQUOI ?

Fondamentalement, il s’agit pour nous de faire obstacle à la réalisation du projet de bloc impérialiste des bourgeoisies monopolistes européennes qui n’est rien d’autre et qui ne peut être rien d’autre qu’un instrument aux mains de ces bourgeoisies pour exploiter davantage les prolétariats et les peuples d’Europe et du monde, un instrument d’oppression et de répression, de reconquête colonialiste et de repartage de la planète, un instrument économique, politique et militaire pour résoudre, y compris par la guerre, les rivalités qui opposent les impérialismes et les blocs impérialistes entre eux.

Au travers de ce combat contre l’Union Européenne, nous voulons affaiblir l’impérialisme français, celui que notre classe et notre peuple sont en mesure de combattre et de renverser pour établir leur propre pouvoir et construire le socialisme.

Notre but est d’ébranler l’édifice européen pour le détruire.

(…)Par le moyen de l’UE, l’impérialisme français écrase un peu plus la classe ouvrière et le peuple de France. En même temps, il développe ses surprofits en exploitant, au nom du marché libre européen et international, les prolétariats des ex-pays socialistes ruinés par la contre révolution bourgeoise et des pays maintenus dans la pauvreté et le sous-développement. L’UE n’est pas seulement l’ennemi des peuples des nations impérialistes d’Europe, mais aussi des peuples dominés en Europe et à travers le monde. En votant NON, nous exprimerons aussi notre solidarité avec ces derniers. »




En bref, l’appel du CMC de voter NON était fondé sur le principe d’affaiblir notre propre impérialisme et sur l’internationalisme prolétarien. Rien à voir avec la défense de l’indépendance nationale et l’amour du drapeau bleu blanc rouge !



Avec le PRCF notre désaccord porte sur deux points d’analyse stratégiques fondamentaux :

Le premier est que la France actuelle (bourgeoise, capitaliste impérialiste) serait « broyée par l’UE atlantique » et que les reculs économiques, sociaux, et politiques de cette France-là, viennent de là. La reconquête de l’indépendance nationale « broyée » par l’UE atlantiste pilotée par l’Allemagne et vassale des USA permettrait un renouveau progressiste pour la France.

Le second est que le retour à l’indépendance nationale par la sortie de l’UE est la condition pour ouvrir la possibilité d’une révolution socialiste dans notre pays.

Ces deux points sont étrangers à l’analyse révolutionnaire et à l’idéologie communiste marxiste-léniniste.

Sur le premier point, nous affirmons que dans l’UE, la France n’est pas un pays « broyé » par les USA et leur allié allemand. D’abord, il faudrait prouver que l’Allemagne est effectivement l’agent des USA pour imposer leur direction sur l’Europe. Il est clair que l’Allemagne lutte pour elle-même pour cette direction. Y compris en s’opposant aux USA. Car chaque impérialisme national travaille d’abord pour lui-même avant de s’allier et aussi quand il s’allie avec un autre impérialisme.

Ensuite, c’est oublier que la France actuelle est elle-même un pays impérialiste qui lui aussi vise à faire valoir ses intérêts particuliers au sein de l’UE en alliance et en rivalité avec les autres impérialismes. Faire de la France une victime, c’est tout simplement nier ou oublier que la France est elle-même un pays impérialiste qui « broie » et vise à broyer d’autres nations en Europe, et dans le monde. Le développement inégal du capitalisme-impérialisme ne fixe d’ailleurs pas éternellement la domination de tel impérialisme sur tel autre.

Faire de la France une victime de l’UE, c’est cultiver tous les réflexes chauvins contraires à l’internationalisme prolétarien. Ainsi, l’attachement réactionnaire au drapeau Bleu Blanc Rouge constitue le symbole de ce chauvinisme, que le PRCF appelle « patriotisme ». Ce drapeau n’est pas celui de la classe ouvrière en France et dans le monde car c’est avec ce drapeau que la bourgeoisie française a massacré les peuples et le prolétariat aux quatre coins du monde pendant des siècles et encore aujourd’hui.



Bref, le mot d’ordre de sortir de l’UE sur la base de la reconquête des intérêts nationaux de la France capitaliste impérialiste d’aujourd’hui est un mot d’ordre qui détourne le prolétariat de son objectif premier : détruire son impérialisme et non simplement le critiquer parce qu’il serait faible face aux autres impérialismes. Quel serait le discours de nos « communistes patriotes » si la France était la puissance dominante ?

Nous arrivons au deuxième point de désaccord: la sortie de l’Europe comme préalable au progrès social et à la voie de la révolution socialiste.

A en croire le PRCF, la sortie de la France de l’UE permettrait (est la condition ! ) pour sortir de la régression sociale et avancer vers la révolution ( la transformation ? ) socialiste.

Tous les maux économiques et sociaux viendraient donc de la soumission de l’Etat français aux diktats de Bruxelles et de l’Allemagne de Merkel…

Pour échapper à ces diktats, il n’y aurait rien de mieux que de s’y soustraire en sortant de l’Europe. Ils sont bien naïfs, nos camarades du PRCF ! Hors de l’UE, la bourgeoisie monopoliste française AU POUVOIR serait-elle plus sociale, plus progressiste que les autres bourgeoisies de l’UE ?

Le fait d’avoir une liberté vis-à-vis des « diktats « européens a-t-il empêché la bourgeoisie anglaise d’être autant réactionnaire sinon plus que les bourgeoisies de l’UE ?

La réponse est évidente. Et la conséquence aussi.

L’expérience que traverse la classe ouvrière de Grèce est à cet égard édifiante. Il est clair que dans ou hors de l’UE, avec ou sans l’euro, avec la droite ou avec Syriza, c’est le peuple qui paiera la note si la bourgeoisie reste au pouvoir. Seul un pouvoir dirigé par la classe ouvrière peut en effet prendre la décision d’annuler unilatéralement la dette et de prendre en main la reconstruction de l’économie sur une autre base que celle des intérêts du capital financier, c’est-à-dire sur la base des intérêts du peuple. Dans une telle perspective, la question de la sortie de l’UE se résoudra d’elle-même.



Ainsi, il appartient aux prolétariats d’Europe de mener la lutte sociale et politique d’abord contre leur propre bourgeoisie, et non d’accuser les bourgeoisies étrangères de leurs malheurs. L’idée selon laquelle la sortie de l’Europe serait la condition d’une avancée vers le socialisme est erronée et trompeuse. Dans ou hors de l’Europe, la voie de la révolution c’est celle de la destruction de l’appareil d’Etat national et la conquête du pouvoir par le prolétariat. C’est cette ligne là que les communistes doivent développer. Fixer un autre objectif à la lutte de classe, c’est en détourner les prolétaires et les travailleurs exploités. C’est se mettre sur le terrain d’une fraction ou d’une autre de la bourgeoisie nationale.

ROCML – Le 10 juillet 2015
 
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