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Xuan
Nous partageons naturellement la peine et la colère de ces camarades.
Toutefois l'expression "le viol est quelque chose de banal dans le milieu militant" est simplement ahurissante ; la morale communiste réprouve au premier chef ce comportement et on peut sérieusement se demander de quel "milieu militant" il s'agit.
Xuan
Futur-Rouge

Solidarité avec Lucie ! Un an après où en est-ce?


Le 2 septembre 2014, nous avions lancé dans notre communiqué de congrès du 1er septembre 2014 le mot d'ordre "Unité contre les fascistes, sexistes et violeurs, nervis du patriarcat et de la bourgeoisie, solidarité !"

Le 7 septembre 2014 nous avons rendu public via un communiqué de l'OC-FR le viol commis par un fasciste à notre camarade Lucie.
C'est arrivé le 9 août 2013. Lucie était attaquée parce qu'elle est une militante antifasciste. C'est en tant qu'"antifa" qu'elle a été ciblée. C'était donc un crime fasciste et sexiste.

Parce qu'elle est une survivante, une combattante et une militante politique, elle a voulu dénoncer ce crime. Son courage est exemplaire.
Lucie s'était exprimée via un texte "ACAB" où elle expliquait que "nous devons montrer aux fascistes, montrer aux flics ce dont on est capables, ce qu’on est : solidaires et dangereuses et dangereux." (...)
"Ce dont j’ai besoin, c’est de la force du collectif, c’est de voir des mobilisations et du soutien. Je ne me laisserai pas abattre par la répression fasciste, je resterai militante communiste et antifasciste. Cela ne freinera en rien mes actions et ma détermination à mener ces luttes."

Nous attendions alors du mouvement révolutionnaire, antifasciste, féministe et pro-féministe du soutien.
Nous remercions tous-tes ceux/celles qui l'ont soutenu, qui ont respecté ses choix et son anonymat et qui ont participé à la solidarité féministe.

Presque un an après avoir rendu public ce crime, et plus de deux ans après son exaction, les militant-e-s de l'OC-FR ont souhaité faire le bilan de la solidarité autour de Lucie.

Nous avons reçu concrètement des gestes de solidarité qui ont touché notre camarade. Que ce soit dans l'état français ou sur le plan international, nous avons reçu des messages qui ont aidé Lucie. Certaines organisations se sont exprimées publiquement pour la soutenir.
Il y a aussi eu des initiatives collectives qui ont été importantes. Dès septembre 2014 à Tours s’est organisé un rassemblement de soutien, en octobre une soirée de soutien à Rennes et à Paris la manifestation de solidarité avec Lucie le 11 octobre.
A Bordeaux il y a eu en Mai 2015 une manifestation et une soirée de soutien à Lucie et contre toutes les violences sexistes.
A l'étranger aussi son combat a été relayé dans des pays comme l'Allemagne, l'Italie, le Québec où des banderoles ont arboré « Solidarité avec Lucie ».
Le combat de Lucie est régulièrement évoqué dans les initiatives féministes. En novembre 2014 la manifestation féministe de Toulouse met en avant la lutte de Lucie. Le 10 Avril 2015 à Lyon, la marche de nuit non-mixte rappelle le combat de Lucie, et la mémoire d'Özgecan Aslan, jeune femme Alevi, violée et tuée en Turquie par des fascistes.
En Mars, toujours à Lyon, le collectif "Arts les murs" dédicace une de ses soirées à Lucie. Le 6 Juin, le cortège féministe fait vivre la solidarité avec Lucie et toutes les victimes des fascistes durant la manifestation antifasciste de Paris deux ans après la mort de Clément Méric.
Nous ne pouvons pas toutes les citer.

Surtout, nous sommes fier-e-s des solidarités crées entre militantes, entre celles pour qui soutenir Lucie, ça a été se soutenir elles-mêmes. En effet, cette campagne a contribué à sortir de l'isolement des militantes et à créer des liens entre elles.

Selon de récentes études publiques, il y aurait 33 viols déclarés chaque jour en France, soit toutes les 40 minutes en moyenne. Or selon ces mêmes enquêtes, moins de 10% des viols donnent lieu à un dépôt de plainte.
Nombreuses sont les militantes directement concernées, statistiquement.

Nous ne pouvions pas nous contenter de désigner le violeur comme un ennemi extérieur, figure repoussoir du fasciste s'attaquant à une jeune femme dans la nuit. Dans 85% des cas, la victime connaît l'agresseur et dans 60% des cas l'agression a lieu dans son domicile. Le violeur c'est ton conjoint, ton père, ton frère, ton collègue, ton camarade avant toute chose.

Lucie a longtemps hésité à parler et l'on comprend ses réticences. Sa parole risquait d'en entraîner d'autres, et cette menace appelait la répression.

C'est d'abord en notre sein qu'elle s'est exprimée. Alors que nous étions engagé-e-s dans un processus d'unification avec une autre organisation, le PCMF alias Bloc Rouge, ceux-ci ont traité par le rire, le mépris et l'indifférence l'expression courageuse de notre camarade. Nous avons immédiatement rompu, mais notre organisation a ensuite elle-même été traversée de contradictions. Il a fallu lutter pour que se développe la solidarité, la confiance, l'unité. Notre organisation n'avait jamais subi une telle répression, et il fallait déjà en interne que nous soyons capables de la prendre en charge.

Ensuite, lorsque nous avons démarché certaines organisations, nombreuses sont celles qui ont refusé de croire notre camarade, ont mis en doute son existence, ont exigé des expertises policières, ont tout simplement mis des mois à nous répondre de façon négative quant à notre demande de soutien.

Demande-t-on à un homme victime de répression fasciste des certificats médicaux ? S'interroge-t-on sur le caractère prioritaire ou non d'exprimer du soutien ? Dit-on de lui et de ses camarades qu'ils veulent faire leurs intéressants ?

Nous ne comprenions pas à l'époque pourquoi des camarades avec lesquels nous avions parfois des années de pratique commune de solidarité se faisaient soudain distant-e-s.
Nous le savons aujourd'hui.

Ce n'est pas parce que le message que nous portons est « trop violent » que des militant-e-s détournent le regard. C'est parce que le viol est quelque chose de banal dans le milieu militant.
C'est parce qu'eux mêmes ont des choses à cacher. Et que l'expression de Lucie, elle les dérange, elle fait peur, parce qu'elle menace leurs intérêts à étouffer les violences patriarcales qui gangrènent nos milieux.

En février 2015, Lucie explique dans un texte intitulé " Du spray au poivre et des coups de couteau " que " le calvaire d'une meuf violée, c'est pas juste au moment où ça se passe, c'est pas juste dans les semaines qui suivent, c'est pas juste le trauma ".
La solidarité avec Lucie ne doit donc jamais cesser. Nous n’oublierons jamais.

Nous tirons un ensemble de conclusions quant à notre pratique politique. Chaque jour, nous sommes confronté-e-s au racisme et au sexisme des milieux militants. A la répression des expressions et revendications féministes et antiracistes en son sein.

Nous ne considérons pas nos militantes comme des sous militantes. Nous ne considérons pas que la vie des hommes-cis vaille plus que celle des autres. Ce n'est pas du sectarisme que de considérer la vie des femmes comme précieuse à défendre. Quand on en viole une, il faut une réponse.

Cette campagne a coûté beaucoup à Lucie et à présent elle veut tourner la page. Avec elle, nous allons regarder l'avenir et construire de nouvelles solidarités. Nous serons toujours solidaires de toutes les victimes, de toutes les survivantes, de toutes celles qui disent non !

Pour Lucie et toutes les autres survivantes , ni oubli, ni pardon !
Xuan
Sur Futur Rouge

L'OC-FR est une organisation communiste, Marxiste-Léniniste qui s'est constitué de militant-e-s issus du Roc-ML. Nous avions alors posé l'unité des communistes comme priorité de notre groupe dans l'état Français. Nous étions motivé-e-s enthousiaste, mais aujourd'hui cet élan spontané s'est rompu après que nous ayons côtoyé d'autres organisations qui nous ont cassé-e-s, mais aussi après nous être confronté à des événements douloureux La violence dont nous avons été victime a généré une pression déstabilisante en interne : c’était son but.
Si nous avons reçu de la solidarité, d’autres ont tracé un cordon sanitaire entre nous et eux pour ne pas être confronté - e-s à la violence, d’autres font preuve d’indifférence et d’autres en ont profité pour nous etouffer.

Nous étions naïfs de faire spontanément confiance aux autres groupes, et de croire que parce que l'on se revendiquait communiste, nous étions spontanément camarades et partagions les mêmes objectifs.

Nous avons déchanté à propos de ce milieu, sectaire, où les organisations, plutôt que de s'entraider dans la lutte, se tirent dans les pattes pour de faibles enjeux de pouvoirs, alors que notre faiblesse et marginalité est flagrante. Ces enjeux à nos yeux sont pourtant risibles et ne représentent rien à l'échelle de l'état français, mais visiblement, c'est suffisant pour ces groupes pour sans cesse vouloir nous porter des coups.

De ce contexte et cette situation, notre organisation a produit une analyse et en produira d'autres. Alors que notre ennemi, les bourgeois-e-s et l'impérialisme sont forts, nous passons notre temps à défendre notre peau contre des sectes qui nous agressent et nous harcèlent sans cesse. Nous voudrions utiliser notre énergie tournée vers la classe ouvrière, mais régulièrement d'autres militant-e-s nous rappellent leur hostilité à notre égard. Ils/elles savent que l'on est faible, moralement, numériquement, alors ils/elles pensent à chaque fois pouvoir porter le dernier coup à notre égard. Mais nous tenons bon, car notre motivation n'est pas liée à quelques petits enjeux de pouvoirs, mais à faire la révolution, objectif que nous gardons en vu, à terme.

Cela ne peut cependant jamais se faire, si nous ne sommes pas capables entre nous de gérer collectivement la violence, les traumastismes, la solidarité. Certaine-e-s préfèrent traiter de "folle" ou de "pute" les militantes qui dénoncent cette réalité, au sein du milieu militant. Pouvons-nous le tolérer?

Si nous ne sommes pas capables de gérer la violence et les crimes racistes, sexistes, homophobes, etc, alors nous ne pouvons pas nous prétendre révolutionnaire.

Aujourd'hui, alors que nous y sommes quotidiennement confronté - e-s, nous considérons que nous devons réagir. C'est pour nous déjà une ligne de démarcation. Nous dénonçons ce milieu sectaire, destructeur, où les organisations préfèrent utiliser leurs énergies à mener des offensives contre d'autres organisations, d'autres militant-e-s, et n'ont en réalité aucun soucis pour la vie humaine. Ils oublient que notre combat est une lutte sans cesse contre la mort et l'exploitation des capitalistes. Ces violences, ils/elles les répercutent chez nous. Ceux/celles-là ne devraient pas avoir leur place dans les espaces de solidarité populaire.


A bas les sectes, vive le communisme


Les lignes de démarcation au sein du mouvement communiste

Les débats théoriques ne sont pas coupés de la pratique. Au contraire, la théorie, c'est passer de la pratique au concept. Lorsque des questions se sont posées au cours de l'histoire au mouvement ouvrier, différentes théories se sont affrontées. Une théorie validée par la pratique comme conforme à l'idéologie prolétarienne est scientifiquement validée. Elle passe du statut de théorie à celle de ligne de démarcation.

Aujourd'hui le mouvement maoïste international est traversé de contradictions, notamment autour des éléments de synthèse apportés par Gonzalo à propos des écrits et de l'expérience de mao.

Les divisions historiques entre "enveristes" et "maoïstes" sont encore la cause de contradictions assez fortes entre diverses organisations communistes, par exemple au Maroc.

Nous même ne pensons pas que la contradiction entre enveristes et maoïstes soient indépassable. Nous souscrivons notamment aux analyses du MLKP, "enveristes" alors que nous puisons moins auprès des analyses des maoistes turcs.
D'autres organisations se référent au guevarisme dans les pays dominés (ex : le DHKPC en Turquie).
La question de staline reste marginale.

Il paraît tout à fait juste de tracer des lignes de démarcations nettes entre par exemple nous et les réformistes (la révolution s’étant montrée comme le moyen pour le prolétariat d'accéder au pouvoir et le réformisme de le garder sous la coupe de la bourgeoisie). L'expérience a montré de quel côté entre idéologie bourgeoise ou prolétarienne penchaient les deux.

Les schismes dans le mouvement ouvrier se créent d’abord par une accumulation quantitative de contradictions qui débouche sur un bond qualitatif : un se divise en deux.

Les lignes de démarcation sont tracées par les questions que pose la lutte des classes au mouvement ouvrier.

La démarcation se fait avant la validation scientifique de telle ou telle ligne comme étant propre à amener le prolétariat à la victoire ou à rejeter comme bourgeoise.

Lorsque deux théories s’affrontent, une démarcation se trace. Lorsque Lenine, pour reprendre cet exemple, a voulu bâtir un parti du prolétariat en Russie, ses théories sur le parti restaient des théories qui n'avaient pas été validée par la pratique. Lorsque les bolcheviques se sont opposés aux sociaux chauvins, ils n'étaient pas grand chose dans le mouvement communiste international dont Kautsky était lui une sommité.

Néanmoins les théories et sur la guerre impérialiste des bolcheviques ont tracé des lignes de démarcations. Les bolcheviques et les mencheviks se sont séparés. Les bolcheviques ont mis en pratique leur théorie et transformé la guerre impérialiste en guerre révolutionnaire.

Les lignes divergentes ainsi tracées autour de théories correspondaient réellement à des pratiques antagoniques vis-à-vis des questions posées par la lutte des classes.

Aujourd'hui, dans les pays impérialistes, en quoi l'universalité de la stratégie de la guerre populaire est elle une ligne de démarcation ?

Il y a-t-il une seule organisation dans un pays impérialiste pour laquelle se démarquer d'organisations pensant que l'insurrection est la stratégie valable en pays impérialiste est une nécessité pratique car les "insurrectionnalistes" étroits freinent le déclenchement de celle ci ?

Il y a-t-il en pays impérialiste une seule organisation pensant que la stratégie de la guerre populaire est réservée aux pays dominés qui soit à l'aube de déclencher l'insurrection et doive affronter des militant-e-s qui pensent que l'heure reste à la tactique de la petite guérilla tant que l'équilibre stratégique ne sera pas atteint ?

S'il existait ce type de contradictions, ayant une incidence concrète sur la pratique de partis révolutionnaires en pays impérialistes, la question de l'universalité de la stratégie de la guerre populaire prolongée serait une ligne de démarcation et nécessiterait une rupture organisationnelle. En l'état, pour nous, cela reste une théorie à laquelle nous souscrivons, mais nous n’en faisons pas une ligne de démarcation.

En faire une ligne de démarcation, c'est sortir de la pratique maoïste de la lutte de ligne pour entrer dans le dogmatisme le plus complet. C'est ériger des théories en dogme. La lutte entre deux lignes, une ligne bourgeoise et une ligne prolétarienne, elle a une base matérielle concrète, celui de l'affrontement entre deux classes. Le reste n'est que scolastique.

Porter des dogmes tels que "l'universalité de la stratégie de la guerre populaire prolongée", c'est agir en idéaliste, pas en matérialistes.

Fétichisme dogmatique, fétichisme d’organisation : nous restons à l’époque des sectes

Si aujourd'hui des organisations groupusculaires se saisissent de questions théoriques pour en faire des dogmes, c'est parce qu'il y a une ligne de démarcation qui coince. Celle de la rupture avec la nature de secte.

Nous disons secte au plein sens du mot. Les sectes sont portées par une croyance téléologique en ce que cette organisation elle seule porte les dogmes qui lui permettront de faire la révolution.

Nous disons téléologique car aucune secte n'a une activité qui va lui permettre de faire la révolution. Fétichisme autour de dogmes qui ne sont en aucun cas vérifiables par la pratique. Fétichisme de la secte envers elle même car elle seule porte les dogmes qui lui permettront de faire la révolution, les autres étant des hérétiques.

On en arrive à des aberrations.

Cet état de secte dans lequel végètent les communistes a une base matérielle : celle de la petite bourgeoisie.

Dans les pays impérialistes, la force de l'idéologie bourgeoise gangrène de l'intérieur les organisations se revendiquant du communisme.

Dans l'état français, une recrudescence de groupes de jeunes ayant créé des organisations para - communistes, rejoint des organisations existantes, créé des organisations dans les années 2000 venaient pour la plupart du mouvement étudiant comme la majeure partie du milieu militant tel qu'il est actuellement.

Cette origine petite bourgeoise n’a rien arrangé.

Les sectes jouent un rôle de sauvegarde sociale pour une petite bourgeoisie en déclin et de personnes issues des classes populaires qui voient leur progression sociale stoppée par la situation économique.

Nous sommes dans un pays impérialiste en crise où la précarité rend difficile toute construction d'une cellule familiale. La plupart de nous viennent d'une classe désorganisée et individualiste ou ont rompu avec leur milieu d'origine.

Les sectes offrent à la fois des capitaux sociaux, économiques et affinitaires à leurs adhérents. C'est cette base matérielle là qui est à protéger à tout prix, pas des principes politiques. Ce n’est pas au nom de la défense de la théorie du fascisme moderne qu’on viole, harcèle et tape nos camarades, mais au nom de la défense de la secte comme espace économique.

L’économie interne à la secte est un moyen également de tenir les adhérent-e-s. Les capitaux économiques et sociaux ne sont pas également répartis à l'intérieur de la secte et que ceux qui y sont socialement dominant-e-s les accumulent en entretenant des rapports d'oppression et d'exploitation au sein de la secte.

Pour les adhérent-e-s, peu à peu, espace affinitaire, politique et petite économie domestique se confondent, faisant de l’organisation une nécessité vitale pour celles et ceux qui n’ont pas les moyens économiques et sociaux de se reconstruire en cas de disparition de la secte ou d’exclusion. Rapports de maître-ss-e à esclave, violences sexistes se nouent dans ces espaces affinitaires clos.

Le regroupement en secte apparaît comme un moyen de se protéger de la violence pour la petite bourgeoisie.

Dans un pays impérialiste, la petite bourgeoisie entretient un rapport contradictoire à la violence. Alors que c’est la violence de l’impérialisme qui lui permet de maintenir son train de vie, elle-même n’y est pas directement confrontée et redoute de, par la dégradation de sa situation sociale, devoir l’affronter.

Commençons par être capables de nous positionner par rapport aux lignes de démarcation que la vie nous pose

La lutte des classes, le système patriarcal, l'impérialisme en posent à chaque instant aux révolutionnaires, des lignes de démarcations. Nous vivons dans un état policier et de ségrégation raciale. Nous vivons dans un impérialisme en crise, qui engendre une violence barbare.

Les sectes n’échappent pas à la lutte des classes.

Quand la question principale qui se pose, c'est celle de la validité ou non de la stratégie de la guerre populaire, se positionner sur ces faits matériels et concrets est secondaire, parasitaire.

La petite bourgeoisie est habituée, par contre, à ce que la violence tombe sur les opprimé-e-s. Viols et violences racistes et sexistes sont des choses qui ne la choquent pas.

Nous, communistes, ne refusons pas d’être confronté-e-s à la violence. Nous y sommes confronté-e-s forcément si nous nous tenons aux côtés des opprimé-e-s.

Nous mêmes avons eu maille à partir avec des camarades refusant de lever le moindre petit doigt dans nos déboires. Nous demandons à ces camarades comment ils vont faire la révolution s'ils sont incapables de défendre une camarade face à une secte microscopique (alors qu'à l'intérieur des pays dominés et des quartiers populaires, il existe d’incontournables sectes beaucoup plus puissantes auxquelles nous sommes et serons confronté-e-s).

Au sein du "Bloc rouge" ou du Rocml par-exemple, deux organisations que nous avons bien connues, il n'y a jamais eu l'espace pour s'interroger sur les questions de racisme ou de sexisme en interne alors même qu'elles étaient flagrantes.

Que les militant-e-s de sectes arrivent à se positionner sur un viol ou une agression raciste avant de se positionner sur l’universalité de la guerre populaire serait une première étape. Qu’ils ne fassent pas comme des ex-militant-e-s de l’AGEN, avec qui pourtant nous avions participé dans le passé aux mêmes luttes, et en qui nous avions eu naïvement confiance parce que comme nous ils se revendiquaient maoïstes, traiter de pute et mettre des coups dans le visage de la première femme qui a osé revendiquer justice suite à un viol dans ce milieu qui se dit "maoïste".

Le P"C"MF / Bloc Rouge / la Cause du Peuple, le Frap, exemple typique de la secte

Nous n'avons pas été exempts de pratiques sectaires. Nous avions pourtant décidé en 2009 que la lutte contre le sectarisme était une priorité pour la construction du parti (dont nous faisons un fétichisme certain alors que notre nombre n'a jamais été conséquent).

Pour nous, devenir militant-e communiste, c’est prendre le contrôle de sa vie, c’est devenir un-e dirigeant-e capable de mener au sein du prolétariat des luttes. C’est le contraire de la soumission que l’on exige des militant-e-s (et surtout des militantes) au sein des sectes et de la coercition que l’on exerce contre eux et elles par le chantage affinitaire et la menace de perdre capitaux sociaux, économiques en cas de rupture.

Nous avions fondé le Roc-ml avec des militant-e-s enveristes alors que notre groupe se revendiquait de maoïste. Nous avions ensuite, face à leur dogmatisme sectaire, fondé une organisation qui avait pour but de disparaître rapidement et de fonder quelque chose de plus grand.

Rigoureux et rigoureuses jusque là quant à nos pratiques affinitaires para politique nous nous étions laissés déborder sur notre droite et avions adopté des pratiques sectaires.

Parallèlement, nous sommes entrés en relation en vue d’une fusion avec ce qui allait se révéler une secte particulièrement engoncée dans ce statut, que seul peut être le P « C »MLM dépasse en terme de dogmatisme sectaire.

Nous disons secte parce que :

-un "parti" de deux personnes. Oui, le PCMF était un parti où deux personnes avaient le droit de vote à l’époque où nous avons commencé notre processus d’unification.

- Ce parti pratiquait les exclusions arbitraires conformément à ses statuts : devant deux personnes et non pas devant l’ensemble des militant-e-s. Le reste des militant-e-s n’est pas là pour devenir des cadres mais pour être « placé à un poste de combat », de toute façon.

- Le PCMF construisait un Front (le FRAP / la Cause du Peuple) réunissant son cercle sectaire front de toutes les luttes de " France" à 5.

- une secte pour laquelle des dogmes tels que l'universalité de la stratégie de la guerre populaire ou le fascisme moderne ( le fascisme ancien mais de type nouveau qui est déjà là mais qui arrive ) méritent que ne soient pas respectés les processus de décision entre nos deux organisations. En effet, nous avions décidé d’un débat franc et ouvert de tou-te-s nos militant-e-s afin de mener les débats théoriques en vue d’un congrès. Cela signifiait que les militant-e-s ne pouvaient être tenus par toutes les positions idéologiques de leurs organisations mais par celle de la base minimale que nous avions convenue.

Cela était nécessaire pour arriver à autre chose qu’un congrès entre deux fractions ce qui est contraire à toutes les règles de fonctionnement des organisations communistes. Débat franc et ouvert qui n’a pas été respecté, le PCMF exigeant la défense de l’universalité de la guerre populaire de la part de ses adhérents.

- un parti de deux personnes ayant une telle croyance téléologique en l'importance de ces principes qu’alors qu'une de nos camarades critiques vis-à-vis de ces pratiques et de ces théories a été violée par un militant les soutenant, au moment où elle a suffisamment d'éléments d'enquête pour les dénoncer, ce viol a été l’occasion d’un procès à charge contre elle mené entre hommes blancs suite auquel six mois de harcèlement se sont suivis alors qu’une autre de nos camarades avait quant à elle été violée par un fasciste. Aucune forme de la répression patriarcale n’a été épargnée à nos militantes, ce dans le but de nous annihiler politiquement.

Dans la pratique, il y a des 150 000 femmes victimes de viol dans l'état français par an (estimation basse).

Et il n'y a pas de guerre populaire dans l'état français à l'ordre du jour. Certes, par exemple cette semaine des affrontements ont eu lieu en soutien à une camarade menacée par un barbouze dans le 93. Ce n'est pas un signe de la guerre populaire pour autant car la stratégie de la guerre populaire est une stratégie et donc consciente et dirigée par un état major qui n'existe pas.

Est-ce que la défense de la théorie effarante de stupidité du fascisme moderne est tellement importante qu'elle mérite qu'on en arrive là ? Est-ce que dans nos organisations il est normal d’utiliser le viol comme un moyen de lutte politique, de toute façon ?

Notre physionomie politique a évolué au cours de ces événements. Notre groupe historique s'est séparé. Nous avons affronté la répression interne au milieu militant et continuons à l'affronter.

Fort heureusement, nous savons qu’en dehors du monde clos des sectes, de notre tout petit milieu, il existe des forces dans le prolétariat, dans nos quartiers populaires, forces bien souvent moins réactionnaires que celles des sectes communistes. Nous découvrons chaque jours de nouvelles forces.

Nous n’avons pas la réponse à toutes les questions que nous nous posons, mais nous souhaitons rester organisés. Au moins, aujourd’hui, nous savons mieux que jamais ce dont nous ne voulons pas.

Nous ne pouvons pas dire feu sur le quartier général puisqu’il n’existe pas de quartier général. Alors, nous disons : « Feu sur le quartier minable » .

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