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 La lutte contre le social-chauvinisme

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Xuan
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   Posté le 16-03-2014 à 10:47:49   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   


Ce texte m'est communiqué par le camarade Gilbert Remond.
Daté de 1915, il témoigne du divorce entre marxisme-léninisme et révisionnisme sur la question de l'Union Sacrée lors de la première guerre mondiale. Il est donc tout-à-fait pertinent à l'occasion du centenaire de la boucherie impérialiste et de la continuité réactionnaire du parti socialiste.
On se souvient qu'après avoir manifesté le 27 juillet aux cris de "à bas la guerre" , et que le lendemain la SFIO ait publié un manifeste "à bas la guerre !", les mêmes aient appelé à l'Union Sacrée le 4 août jour de l'enterrement de Jaurès.

Il n'est pas indifférent non plus que ce texte a circulé entre des militants du P"C"F. La rupture entre le révisionnisme et le marxisme-léninisme est la condition de l'émergence du nouveau parti communiste.


"...pour Lénine il faut savoir se séparer d'une majorité opportuniste et ne lui laisser aucune occasion de pouvoir retomber sur ses pattes grace a des positions centristes qui pourraient laisser entrendre que les divergences ne sont pas si importantes. Ne pas le faire c'est leur donner le moyen de continuer a tromper les masses et surtout leur enlever les armes de la lutte". Gilbert

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La lutte contre le social-chauvinisme


«Social Démocrate» n° 42, (1° juin 1915 ). Conforme au texte du «Social Démocrate» Lénine
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Les matériaux les plus intéressants et les plus récents sur cette question d'une actualité brulante sont fournis par la Conférence socialiste internationale des femmes qui vient de terminer ses travaux à Berne. Nos lecteurs trouveront ci après un compte-rendu de cette conférence et le texte des deux résolutions : celle qui a été adoptée et celle qui a été rejetée. Nous nous proposons de n'examiner ici qu'un seul aspect de la question.
Les déléguées des organisations féminines rattachées au Comité d'organisation, les Hollandaises du Parti de Troelstra, les Suissesses appartenant aux organisations qui combattent avec acharnement la Berner Tagwacht pour sa tendance prétendument trop à gauche, la déléguée française qui ne voulait pas s'écarter en quoi que ce fût d'important du parti officiel rallié, comme l'on sait, au point de vue social chauvin , les Anglaises, hostiles à l'idée d'une nette distinction entre le pacifisme et la tactique prolétarienne, révolutionnaire, toutes sont tombées d'accord avec les social-démocrate allemandes « de gauche » sur une résolution commune. Les représentantes des organisations féminines rattachées au Comité central de notre Parti se sont tenues à l'écart, préférant rester provisoirement isolées plutôt que de participer à un tel bloc.

Quel était le fond de la divergence ? Quelle est la signification de principe et la portée politique générale de ce désaccord ?

Au premier abord, la résolution « intermédiaire » qui a rallié les opportunistes et une partie de la, gauche semble très satisfaisante et juste quant aux principes. Elle reconnait le caractère impérialiste de la guerre, condamne l'idée de la « défense de la patrie », appelle les ouvriers à organiser des manifestations de masse, etc., etc. On pourrait croire que notre résolution s'en distingue seulement par quelques expressions plus tranchées, telles que « trahison », « opportunisme », « démissionner des ministères bourgeois », etc..

C'est sans doute de ce point de vue qu'on critiquera les déléguées des organisations féminines rattachées au Comité central de notre Parti.

Il suffit d'examiner les choses de plus près et de ne pas se contenter d'une reconnaissance « de pure forme » de telle ou telle vérité pour se rendre compte que cette critique ne résiste pas à l'examen.

Deux conceptions du monde , deux opinions sur la guerre et les tâches de l’Internationale, deux tactiques des partis prolétariens, se sont heurtées à la conférence. Première position : il n'y a pas eu faillite de l'Internationale, chauvinisme au socialisme, l'opportunisme n'est pas un puissant « ennemi intérieur », il n'y a pas de trahison délibérée, indubitable, évidente, du socialisme par l'opportunisme. D'où cette conclusion : ne condamnons personne, accordons l'« amnistie » à ceux qui ont violé les résolutions de Stuttgart et de Bâle, bornons nous à recommander une orientation plus à gauche, à appeler les masses à manifester.

Le second point de vue sur toutes les questions que nous venons d'énumérer est absolument opposé. Rien ne saurait être plus préjudiciable et plus funeste à la cause prolétarienne que de continuer d'agir d'une manière diplomatique au sein du parti à l'égard des opportunistes et des social chauvins. Si les femmes opportunistes et adeptes des partis officiels d'aujourd'hui ont pu accepter la résolution de la majorité, c'est parce que cette résolution est inspirée d'un bout à l'autre par l'esprit de diplomatie. C'est ainsi qu'on aveugle les masses ouvrières, dirigées aujourd'hui précisément par les social patriotes officiels. On leur inculque l'idée incontestablement erronée et nuisible suivant laquelle les partis social-démocrate d'aujourd'hui et leurs organismes dirigeants actuels sont capables de changer d'orientation, et d'abandonner la fausse pour adopter la bonne .

Ce n'est pas vrai. C'est là une erreur des plus profondes et des plus pernicieuses. Les partis social-démocrate actuels et leurs directions sont incapables de modifier sérieusement leur orientation.
En fait, tout restera comme par le passé , et les velléités « de gauche » exprimées dans la résolution de la majorité resteront de pieux souhaits :

c'est ce qu'ont bien compris, avec un sûr instinct politique, les femmes ralliées au parti de Troelstra ou à la direction actuelle du parti français, lorsqu'elles ont voté cette résolution.(1915) L'appel lancé aux masses pour les inviter à manifester ne peut avoir d'effet pratique réel que s'il est soutenu de la manière la plus active par les directions actuelles des partis social-démocrate.

Peut on espérer un tel soutien ? Il est clair que non, On sait bien que, loin d'être appuyé, cet appel se heurtera à l'opposition acharnée (et le plus souvent dissimulée)des organismes dirigeants.

Si l'on avait dit cela carrément aux ouvriers, ces derniers sauraient la vérité. Ils sauraient que, pour faire des velléités « de gauche » une réalité, les partis social démocrates doivent changer radicalement d'orientation, et que la lutte la plus âpre s'impose contre les opportunistes et leurs amis du « centre ». Tandis qu'on a berné les ouvriers avec ces vœux, tout en se refusant à désigner nommément, à haute et intelligible voix, le mal à combattre pour que ces vœux deviennent une réalité.

Les chefs diplomates, ces agents de la politique chauvine au sein des partis social démocrates actuels, sauront fort bien utiliser la faiblesse, les hésitations et le manque de précision
de la résolution votée par la majorité. En parlementaires habiles, ils se distribueront les rôles ; les uns diront : les arguments « sérieux » de Kautsky et consorts n'ont encore été ni pesés ni analysés, discutons en dans un collège plus nombreux. Les autres diront : eh bien, n'avions nous pas raison d'affirmer qu'il n'y a pas de divergences profondes, puisque les femmes qui se rallient au parti de Troelstra et à celui de Guesde et Sembat sont tombées d'accord avec les Allemandes de gauche ?

La conférence des femmes n'aurait pas dû aider Scheidemann, Haase, Kautsky, Vandervelde, Hyndman, Guesde et Sembat, Plékhanov, etc., à endormir les masses ouvrières ; au contraire, elle aurait dû éveiller ces masses et déclarer résolument la guerre à l'opportunisme. C'est seulement ainsi qu'elle aurait eu pour résultat pratique, non pas de susciter l'espoir de voir ces « chefs » « s'amender », mais de promouvoir un rassemblement des forces en vue d'une lutte difficile et d'une grande portée.

Prenons le sabotage des résolutions de Stuttgart et de Bâle par les opportunistes et les « centristes » : c'est là qu'est tout le nœud de la question ! Représentons nous les choses nettement, clairement, sans diplomatie, telles qu'elles se sont passées.

Prévoyant la guerre, l'Internationale se réunit et décide à l'unanimité de travailler, au cas où elle éclaterait, à « précipiter la chute de la domination capitaliste », à agir dans l'esprit de la Commune, d'octobre et de décembre 1905 (ce sont les termes mêmes de la résolution de Bâle !!!), en considérant comme un « crime», pour les travailleurs, de « tirer les uns sur les autres ».

L'esprit internationaliste, prolétarien, révolutionnaire, s'affirme ici de la manière la plus claire
, aussi clairement qu'il était possible de le faire en restant dans le cadre de la légalité.

La guerre éclate. Et justement dans la perspective prévue à Bâle. Les partis officiels agissent dans un esprit diamétralement opposé : non pas internationaliste, mais nationaliste ; non pas prolétarien, mais bourgeois ; non pas révolutionnaire, mais archi opportuniste. En disant aux ouvriers que la cause socialiste a été délibérément trahie, nous balayons du même coup tous les subterfuges, toutes les échappatoires, tous les sophismes à la Kautsky et Axelrod ; nous montrons clairement toute la gravité du mal et nous appelons nettement à le combattre, et non à rechercher un accommodement avec lui.

Et la résolution de la majorité ?
Pas un mot pour condamner les traitres, pas la moindre parole contre l'opportunisme, on reprend tout simplement les idées de la résolution de Bâle !!! Comme si rien de sérieux ne s'était passé, sauf une petite erreur fortuite qu'on peut corriger en se bornant à reprendre l'ancienne décision ; la divergence serait superficielle et ne toucherait pas aux principes : un peu de colle, et tout sera dit !!!

Mais c'est se moquer ouvertement des résolutions de l'Internationale, c'est se moquer des ouvriers. Les social-chauvins ne cherchent au fond qu'à reprendre purement et simplement les anciennes résolutions, pourvu qu'il n'y ait rien à changer en fait. Somme toute, c'est bel et bien une amnistie tacite et hypocritement dissimulée que l'on accorde aux partisans social chauvins de la majorité des partis actuels. Nous savons qu'il existe une « foule d'amateurs » désirant suivre précisément cette voie, en se contentant de quelques phrases de gauche. Nous n'avons rien à faire avec de telles gens. Nous avons suivi et suivrons une autre voie, nous voulons aider le mouvement ouvrier et contribuer à l'édification d'un parti ouvrier, et ceci pratiquement, dans un esprit d'intransigeance envers l'opportunisme et le social chauvinisme.

Une partie des déléguées allemandes craignaient apparemment d'adopter une résolution bien nette, pour des considérations relatives uniquement au rythme du développement de la lutte contre le chauvinisme au sein d'un seul parti, à savoir le leur. Mais ces considérations étaient évidemment hors de propos' et erronées, vu que la résolution internationale n'avait et ne pouvait aucunement avoir trait ni au rythme ni aux conditions concrètes de la lutte contre le social chauvinisme dans chaque pays en particulier. Dans ce domaine, l'autonomie des différents partis ne saurait être mise en cause. Il fallait proclamer du haut de cette tribune internationale la rupture définitive avec le social chauvinisme dans toute l'orientation et dans tout l'esprit de l'activité social démocrate ; nous sommes loin du compte, car la résolution de la majorité a encore une fois commis la vieille faute, celle de la II° Internationale, qui camouflait diplomatiquement l'opportunisme et le divorce entre les paroles et les actes. Nous le répétons : cette voie là, nous ne la suivrons pas.

Archives Lénine- Archives Internet des marxistes


Edité le 16-03-2014 à 11:04:55 par Xuan




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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
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   Posté le 29-01-2015 à 22:52:44   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Sur le site des Editions Prolétariennes, un article du Quotidien du Peuple (PCRml) - LE QUOTIDIEN DU PEUPLE n°850 - vendredi 9 février 1979 :

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LE PCF
ET «L'EUROPE ALLEMANDE» :
COMME EN 14....

(Par François Nolet)


" Jamais les Lorrains n'accepteront que les capitalistes Ouest-allemands obtiennent de votre gouvernement ce qu'il n'ont pu obtenir au cours des guerres de 1914 et de 1940 " écrit Porcu, député PCF de Longwy. Les trompettes chauvines entraînent le PCF bien loin de la volonté de lutte des travailleurs.

Dans le cours des luttes que mènent les travailleurs de la sidérurgie pour défendre leur emploi, le PCF embouche le clairon de l'indépendance nationale contre "l'Europe allemande" , à qui "Giscard vend la France" .
Lorsque la question de l'élargissement du Marché commun se trouve posée, il développe, particulièrement dans le Midi, une campagne de protestation contre "l'abandon national" . Et l'un des thèmes de sa campagne électorale aux législatives était : "Produisons Français" . Un ensemble de slogans qui ont une logique, mais qui n'est pas celle des travailleurs.


De récentes déclarations ont donné lieu à une polémique avec Edmond Maire. Les intentions de celui-ci ne sont évidemment pas des plus pures : ses positions européennes sont très étroitement calquées sur celles du PS ; de ce côté-là, les travailleurs n'ont pas non plus grand chose à attendre. Mais il est vrai que dans l'affaire, le PCF semble trouver plaisir à donner des verges pour se faire battre.

Porcu, député PCF de Longwy, écrit au ministre de l'Industrie : "Vous osez évoquer le général De Gaulle pour faire passer votre politique de démission nationale ; c'est un comble !" . Et Porcu, plus gaulliste que De Gaulle, retrouve des accents dignes de Barrés pour écrire : "Oui, les Lorrains sont attachés à leur terre sur laquelle tant de générations ont peiné et souffert, tant de sang a été répandu afin d'en chasser le militarisme allemand qui rêvait de faire main basse sur ces richesses nationales. Jamais les Lorrains n'accepteront que les capitalistes Ouest- allemands obtiennent de votre gouvernement ce qu'ils n'ont pu obtenir au cours des guerres de 1914 et de 1940" . (l'Humanité du mercredi 7 février).

C'est ce même type de discours qui a amené la municipalité PCF de Longlaville (près de Longwy) à fleurir le monument aux morts où un poilu préside désormais à des banderoles sur lesquelles ont peut lire : "La Lorraine ne sera pas vendue aux trusts allemands" et "Leur sacrifice ne sera pas vain, Longlaville vivra" .



Au-delà de l'aspect odieux de cette propagande, il y a l'aspect proprement ridicule : qui ignore en Lorraine que la classe ouvrière des mines et de la sidérurgie est, en grande partie, d'origine italienne, polonaise, marocaine, et même, oh horreur, allemande ? Que pendant des décennies, pour reprendre l'expression du député de Longwy, "tant de générations ont peiné et souffert, tant de sang a été répandu" dans les luttes communes que menait cette classe ouvrière contre le capital ?

UNE LOGIQUE
DE DÉFENSE
DE L'IMPÉRIALISME
FRANÇAIS


Ce n'est certes pas par un égarement inexplicable que le PCF se trouve amené à proférer de telles aberrations et à ressusciter les taxis de la Marne. Il y a bien là quelque chose de cohérent. Pour le PCF, « les travailleurs, et avec eux tous les Lorrains, veulent que la sidérurgie soit sauvée, qu'elle contribue à assurer les bases de notre indépendance économique et refusent la soumission à l'étranger" .
En somme l'important pour le PCF n'est pas tant la défense de l'emploi et l'arrêt de tout licenciement que la sauvegarde de la capacité concurrentielle de la sidérurgie bien de chez nous. C'est dans le même ordre d'idées qu'il développe le mot d'ordre « pas un boulon ne doit être démonté" qui s'inquiète plus du sort des installations que du maintien de l'emploi.

Et puis, à quoi rime aujourd'hui cette agressivité contre "l'étranger" ? C'est qu'à défaut de pouvoir accéder au gouvernement dans un délai rapproché, le PCF a pour objectif immédiat les élections européennes.
Et pour réaliser un bon score, quel meilleur moyen que celui de tabler sur les craintes liées aux progrès de la construction européenne, mais dans des termes on ne peut plus ambigus ?
Quel intérêt commun les petits viticulteurs du Midi peuvent-ils avoir avec les gros négociants qui craignent pour leurs marges bénéficiaires ?
Aucun, sans doute, hormis le fait que le PCF compte bien additionner les voix des uns et des autres dans son escarcelle électorale.

François NOLET

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
marquetalia
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   Posté le 30-01-2015 à 11:44:39   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

il faut savoir qu après la fin de l occupation hitlérienne,le PCF était de mèche avec les gaullistes pour interdire l usage du platt-ou francique- en Moselle germanophone.

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