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La lutte du KKE contre l’opportunisme

Xuan
   Posté le 26-03-2016 à 00:03:39   

Le site "faire vivre et renforcer le PCF" met en ligne un article-bilan de Makis Mailis, membre du CC du KKE :


La lutte du KKE contre l’opportunisme. L’expérience des années 1949-1968 Publié dans le 4ème numéro de la Revue Communiste Internationale


Vendredi 18 mars 2016

Makis Mailis
Membre du CC du KKE
Responsable de la Section de l’Histoire du CC

Le deuxième volume de l’Essai sur l’histoire du KKE avait été publié en novembre 2011, après plusieurs mois de discussion qui a eu lieu dans toutes les organisations du parti et de la Jeunesse communiste de Grèce (KNE). L’ensemble du processus a été complété par la réalisation d’une conférence nationale le 16 juillet 2011, qui a approuvé le texte final de l’Essai.

Le deuxième volume couvre la période 1949-1968. Il couvre la période allant de la fin de la lutte armée menée par l’Armée démocratique de Grèce pour trois ans et demi (12 février 1946 – 29 août 1949) à la 12ème Session plénière du Comité central du KKE (5-15 février 1968), quand le KKE s’est scindé en deux et ceux qui ont quitté le parti, qui avaient mis en place un groupe révisionniste (eurocommuniste) de droite, ont fondé un nouveau parti appelé « KKE de l’Intérieur ».

Bien que l’Essai couvre la période 1949-1968, il se réfère aux années ’40 aussi. La raison en est que les documents du parti de la période considérée étudient en détail les années ’40, car l’élaboration de la politique du parti dans les nouvelles conditions exigeait de celui-ci de tirer des conclusions concernant son activité cette période-là.




Les renversements contre-révolutionnaires, qui ont culminé en 1989-1991, ont forcé notre parti d’examiner plus profondément son action, son histoire. Compte tenu les conditions, il était nécessaire de procéder à une évaluation historique des choix et des actions du KKE plus profonde, selon les conclusions fondamentales concernant les évolutions négatives mentionnées ci-dessus, qui ont été incorporées dans les décisions de ses Congrès au cours des vingt dernières années, en particulier dans le 18e Congrès (2009).

Le KKE considère que l’étude de son histoire constitue un élément nécessaire pour son développement, car l’expérience historique rend l’action du parti plus pénétrante et plus efficace quant à l’organisation de la lutte de classe pour l’abolition de l’exploitation de l’homme par l’homme. En ce sens, l’étude de l’histoire du parti devient un processus d’inspiration pour l’action consciente.

La question la plus importante que l’Essai examine est la stratégie du KKE. Les critères pour son évaluation sont les lignes suivantes :

1. Notre époque est l’époque de transition du capitalisme au socialisme, car le capitalisme est entré dans sa phase réactionnaire il y a plus d’un siècle. Il n’y a pas de retour à l’époque des révolutions bourgeoises qui ont donné de l’impulsion au progrès social en renversant le pouvoir du féodalisme et en supprimant les restes des rapports de production féodaux. Le renversement de la construction socialiste avec la victoire de la contre-révolution en 1989-1991 ne change pas le fait que cette activité révolutionnaire sociopolitique est nécessaire, actuelle, qu’elle constitue la perspective.

2. Le caractère de la révolution n’est pas déterminé selon le rapport de forces existant, mais par la maturation des conditions matérielles pour le socialisme. Le niveau minimum requis de la maturation des conditions matérielles existe même quand la classe ouvrière constitue une minorité comme un pourcentage de la population économiquement active, lorsqu’elle devient consciente de sa mission historique avec la constitution de son parti.

3. Entre le capitalisme et le socialisme il n’y a aucun système socio-économique intermédiaire, donc il n’y a aucun type intermédiaire de pouvoir. Le caractère du pouvoir sera soit bourgeois, soit ouvrier (prolétarien). Le point de vue, la position soutenant la possibilité et la nécessité d’établissement d’un pouvoir intermédiaire n’a pas été confirmée, jamais.

Cette question a été discutée au 18ème Congrès du KKE, qui a souligné qu’il ne faut pas confondre le caractère du pouvoir avec les "moments" de transition du temps historique et a réitéré la position programmatique du 15e Congrès concernant les "moments" de transition :

« Dans des conditions de forte hausse de la lutte de classe, du mouvement populaire, quand le processus révolutionnaire est commencé, il peut y avoir un gouvernement comme instrument du pouvoir populaire, qui aura l’approbation et le consentement du peuple qui lutte, sans des élections générales et des procédures parlementaires. Ce gouvernement sera identique au, ou il y aura une distance formelle entre lui et le pouvoir de la classe ouvrière et de ses alliés. (…)

Il est clair pour notre parti que le caractère du pouvoir est celui de la Dictature du Prolétariat, sans être confondu avec des formes intermédiaires du pouvoir. C’est une autre question de déterminer a posteriori, c’est à dire par la recherche historique, les différentes formes qui peuvent résulter du processus dans lequel le pouvoir bourgeois n’est pas encore renversé mais son affaiblissement, son ébranlement a commencé. Il s’agit d’une question de la recherche historique quant aux formes que prennent les niveaux de l’ébranlement du pouvoir bourgeois dans chaque période historique. Par exemple, les premiers gouvernements formés par les fronts antifascistes dans les pays libérés par l’Armée rouge, ne constituaient pas du pouvoir révolutionnaire ouvrier (Dictature du Prolétariat) ; des forces bourgeoises y participaient aussi. La lutte donc, concernant la question « qui va prévaloir », était rapidement développée. Dans la plupart des cas ladite question était résolue par la conquête du pouvoir révolutionnaire ouvrier (Dictature du Prolétariat). Ce cours des événements ne doit pas être détaché de la présence des forces de l’Armée rouge. (…)

Même dans le cas de la Révolution cubaine, il n’existe aucun pouvoir intermédiaire, aucune formation socio-économique intermédiaire. Le chaînon pour le commencement du processus révolutionnaire était la lutte armée pour l’indépendance nationale qui a réglé et a résolu objectivement le problème en se transformant en une lutte pour le socialisme. (…) Le "double pouvoir" en Russie ne vérifie non plus le pouvoir intermédiaire »
[1].

4. La politique d’alliances du parti communiste doit être fondée sur l’évaluation correcte des intérêts et de la position des forces sociales dans la société capitaliste, servir la ligne du détachement des couches populaires de l’influence de la bourgeoisie, de leur ralliement avec la classe ouvrière dans le but de changer le caractère du pouvoir, et non pas l’alternance des partis au gouvernement bourgeois ; c’est-à-dire la nécessité de former une alliance sociopolitique d’affrontement avec la domination économique des monopoles, avec leur pouvoir politique, leurs unions impérialistes. C’est celle la base sur laquelle les pressions pour la coopération politique avec des forces bourgeoises et opportunistes avec un programme frauduleux de "assainissement" du système peuvent être rejetées.

5. L’opportunisme a une base objective. Sa source importante est les couches de la petite-bourgeoisie, qui sont compressées ou détruites par le processus de concentration et de centralisation du capital, par la croissance des groupes monopolistes.

Mais la classe ouvrière n’est pas uniforme non plus ; elle est constituée par des sections avec du revenu différent, ainsi que par des sections ayant des expériences politiques et de classe différentes, car elle est élargie par l’expansion continue du travail salarié capitaliste sur des secteurs nouveaux et anciens.

En particulier, il convient de noter la couche d’aristocratie ouvrière, c’est à dire la section de la classe ouvrière qui est achetée par le système capitaliste, qui constitue également une source fondamentale du phénomène de l’opportunisme, car elle est le porteur de l’idée de la collaboration des classes au sein du mouvement ouvrier.

Les forces opportunistes sont souvent renforcées aux virages brusques de la lutte de classe, soit pendant sa progression, soit pendant son retrait. Par suite de la grande vague de la contre-révolution des vingt dernières années, la pression de l’idéologie bourgeoise s’est manifestée par la révision généralisée des positions fondamentales de l’idéologie communiste et l’adaptation opportuniste au système.

6. Mener inlassablement la lutte idéologique et politique contre l’opportunisme, quels que soient ses déguisements, ses transformations et ses adaptations aux différentes phases de la lutte de classe et des changements dans le rapport de forces. L’expérience positive et négative du manière dont l’attitude envers les manifestations de l’opportunisme était évoluée, parfois avec la lutte idéologique-politique exacerbée contre celles-ci, parfois avec le choix de la coopération face aux élections ou à plus long terme, confirme la conclusion suivante : la coopération avec l’opportunisme, c’est-à-dire avec la section du mouvement communiste qui a renoncé aux, qui a révisé des principes fondamentaux de la lutte révolutionnaire et qui s’est adaptée à la politique bourgeoise, signifie pratiquement la coopération avec la politique bourgeoise dans le mouvement ouvrier, elle est utilisée dans le but de l’érosion et de la mutation du parti communiste ; c’est pourquoi la bourgeoisie et son personnel soutiennent vigoureusement cette coopération. L’opposition à l’opportunisme concerne la confrontation avec lui en ce qui concerne l’orientation de l’organisation des masses, l’orientation de la lutte populaire, le contenu des alliances. Ceci était illustré au cours de la période précédente par l’expérience du KKE, quand il faisait face aux appels opportunistes pour « l’unité de la gauche », « l’unité sur la base du problème », « pour la lutte anti-néolibérale » , aujourd’hui pour « l’unité contre le mémorandum » etc.

L’élaboration de la stratégie du KKE après la fin de la lutte de l’Armée démocratique de Grèce

Après la fin de la lutte armée des années 1946-1949, la direction du KKE qui était déjà illégal, a élaboré la politique et la stratégie du parti en estimant les nouvelles circonstances qui s’étaient développées en Grèce et à l’échelle internationale et a déterminé la lutte pour la révolution socialiste comme l’objectif stratégique du KKE. Cette élaboration, qui avait commencé en effet sept mois avant la fin de la lutte armée, signifiait que le KKE avait abandonné la stratégie de la révolution démocratique-bourgeoise qu’il avait adopté plusieurs années avant la Seconde Guerre mondiale sur la base des élaborations respectives de l’Internationale communiste.

Il convient de noter ici que l’adoption de l’étape démocratique-bourgeoise découlait, entre autres, de l’analyse du KKE concernant le caractère de la bourgeoisie grecque, laquelle il considérait comme une classe asservie face aux grandes puissances impérialistes, principalement face à la Grande-Bretagne, et après la guerre, les États-Unis. Il considérait que son caractère servile empêchait le développement de l’industrie lourde en Grèce et qu’il était responsable pour les conditions de vie misérables de la classe ouvrière et de la paysannerie pauvre, ainsi que pour le fait que des problèmes que le parti désignait comme démocratiques-bourgeois ne parvenaient pas à se résoudre (par exemple la conservation de la monarchie etc.).
Il estimait que ça a entraîné le retard important de la Grèce par rapport aux pays capitalistes développés de l’Europe occidentale. Il considérait donc que la bourgeoisie en Grèce avait trahi sa mission historique et donc la classe montante -la classe ouvrière- assumait la responsabilité historique de compléter la transformation démocratique-bourgeoise de la société grecque, en alliance avec la paysannerie. De cette façon là, elle formerait le rapport de forces nécessaire pour la transformation de la révolution démocratique-bourgeoise en une révolution socialiste.

La stratégie ci-dessus, non seulement n’a pas été confirmée, mais elle était la cause principale de graves erreurs au cours de la Résistance grecque (1941-1944). Ladite stratégie était la base pour le développement de la politique de l’« unité nationale » dans la période de la Seconde Guerre mondiale. Les coalitions avec des forces bourgeoises qui ont miné la lutte du peuple pendant l’Occupation allemande-italienne et plus tard, visaient, en collaboration avec l’impérialisme britannique, de protéger le pouvoir bourgeois qui avait été ébranlé pendant la période de la dominance du Front de libération nationale (EAM) en Grèce.

En 1944, le KKE et la forme d’alliances EAM ont participé au gouvernement de la soi-disant "unité nationale" qui a été formée au Moyen-Orient, où une partie des dirigeants des partis bourgeois résidait. La participation à un tel gouvernement s’est avérée désastreuse pour le cours du mouvement populaire, étant donné que dans les jours de la libération de l’occupation allemande, une situation révolutionnaire avait été formée en Grèce. Notre parti s’est trouvé dans une situation où il n’était pas prêt à élaborer un programme combinant la lutte pour la libération nationale avec la lutte pour la conquête du pouvoir ouvrier, ce qui l’a conduit à faire des erreurs de très grande importance pour l’issue de la lutte. Parmi ces erreurs figure l’accord d’attribution du commandement de l’Armée populaire au général anglais Scobie.

Peu de temps après (début Décembre 1944), le KKE et l’EAM ont démissionné du gouvernement, car ce dernier, avec les Anglais, exigeait la dissolution de l’Armée populaire alors qu’il maintenait des forces armées bourgeoises.

Ce gouvernement, avec l’aide militaire anglaise initialement, a versé le sang du peuple d’Athènes et du Pirée qui a lutté héroïquement pendant 33 jours. Un front bourgeois unifié a été créé, qui comprenait dans ses rangs les « bataillons de sécurité », des corps armés formés pendant l’Occupation qui fonctionnaient comme des organes des Allemands et du gouvernement collaborationniste en tuant le peuple. Leur formation a eu le soutien secret des Anglais et des forces politiques et économiques bourgeoises nationales qui ont pris le parti de la Grande-Bretagne contre les Allemands et les Italiens.

La stratégie d’étapes a été continuée après la guerre. La lutte armée héroïque de l’Armée démocratique de Grèce a été menée sur la base de cette stratégie.

Le changement de la stratégie du KKE après la guerre civile constituait un bon choix. La stratégie a été élaborée de façon plus complète en 1953, lors de la 4ème Session plénière élargie du Comité central du KKE, qui a élaboré le Projet de Programme du KKE et en a débattu publiquement.

Le Projet de Programme qui définissait le caractère de la révolution comme socialiste, a constitué une étape importante dans la pensée collective du parti. Néanmoins, il a fondé ce changement de stratégie sur le changement dans le rapport de forces. L’extrait suivant mentionne entre autres :

« 8 - (…) avec le facteur tout aussi déterminant du changement du rapport de forces en faveur de la démocratie et du socialisme à l’échelle balkanique, européenne et mondiale, après la défaite du fascisme hitlérien et du militarisme japonais dans la Seconde Guerre mondiale (…), il en résultait que l’étape de la révolution démocratique-bourgeoise en Grèce a été essentiellement dépassée. (…)

Dans ce changement du rapport de forces au niveau local, balkanique, européen et mondial on doit trouver l’explication correcte de la contradiction apparente que, bien qu’il y a une régression dans la structure du pays, (…) en ce qui concerne le caractère de la révolution on passe l’étape démocratique-bourgeoise et on défini le changement social-révolutionnaire à venir dans notre pays comme démocratique-socialiste populaire. »

« 9 - (…) Le pouvoir qui sera établi sera la Démocratie Populaire qui remplira les fonctions de la dictature du prolétariat, il sera le pouvoir démocratique populaire des ouvriers et des paysans, une forme de la dictature du prolétariat »
[2].

L’analyse ci-dessus a été basée sur le fait que la position et l’expérience de certains pays ont été appliquées mécaniquement aux conditions de la Grèce ; certains pays, tels que les colonies anciennes de la Russie des tsars, sur la base de la victoire de la révolution socialiste en Russie, ont pu être intégrés à l’URSS ou dépasser le pouvoir bourgeois et le développement capitaliste, en dépit du fait qu’il y avait des rapports de production précapitalistes élargis. La Mongolie en était un exemple. Mais la Grèce était une société capitaliste clairement formée depuis le début du 20ème siècle, ayant la base économique et la superstructure correspondante.

Le Projet de Programme, qui estimait que la Grèce était un pays colonisé, n’a pas réussi à analyser objectivement le cours de sa reconstruction capitaliste et bien sûr de la consolidation du pouvoir bourgeois. Toutes les conséquences de la crise profonde en Grèce - politiques, économiques - étaient interprétées comme des conséquences de l’asservissement aux États-Unis, de l’abolition de l’indépendance nationale et de la trahison de la nation. Il ne reconnaît pas le choix conscient de la classe bourgeoise en Grèce de s’appuyer sur les forces répressives de ses alliés étrangers afin de consolider le rapport de forces interne à son propre avantage. Cette analyse ignorait les facteurs historiques dans le développement inégal du capitalisme entre des pays différents. Le Projet de Programme attribuait inversement l’influence du retard relative à l’étendue et la profondeur de la dépendance économique, politique et militaire de la Grèce des puissances impérialistes principales. Le Projet de Programme ignorait le fait que la loi de l’inégalité du développement capitaliste a eu de l’impact sur le rapport de forces entre les États capitalistes, sur le règlement politique, entre eux, des questions concernant la politique étrangère. L’inégalité capitaliste a été attribuée à la soi-disant "trahison de la nation" par la classe bourgeoise et le rôle inhibiteur des puissances étrangères.

Malgré le fait que le Projet de Programme contournait l’étape démocratique-bourgeoise, il comprenait quand même la logique des étapes car il définissait comme tactique du KKE le but de former un « front patriotique national » qui unirait « les forces patriotiques du pays (…) afin de former un gouvernement patriotique de coalition » [3].

Finalement, les efforts, même insuffisants et contradictoires, de la direction du KKE pour tirer des conclusions de la lutte des années ’40 ont été interrompus immédiatement après le 20ème Congrès du parti communiste de l’Union soviétique, quand notre parti a effectué son virage opportuniste de droite, qui avait pour caractéristique principale le rejet de la lutte armée de 1946-1949 et l’adoption de la « voie parlementaire vers le socialisme » . La 6ème Session plénière élargie du Comité central (1956), qui a été convoquée par 6 partis communistes (Union soviétique, Hongrie, Pologne, Tchécoslovaquie, Roumanie, Bulgarie), a destitué la direction du KKE, en commençant par le Secrétaire général du Comité central, Nikos Zachariádis.

Les forces qui ont donc dominé dans le KKE ont procédé à la dissolution des organisations illégales du parti en Grèce et à l’adhésion de tous les communistes à la Gauche démocratique unie (EDA), une forme d’alliances qui comprenait les forces social-démocrates qui n’avaient pas adhéré au parti libéral bourgeois. Avec les organisations du parti s’étant dissoutes, la direction du KKE qui se trouvait dans les Démocraties Populaires a organisé le 8ème Congrès du parti (1961).

Le 8ème Congrès a ratifié la ligne politique du KKE à partir de 1956 et de plus a élaboré à nouveau la stratégie d’étapes ; la première étape il l’a appelé « Changement démocratique national » , qui était considérée comme étant une révolution et qui comprenait entre ses forces motrices la soi-disant « bourgeoisie nationale » . En effet, il a souligné que le changement révolutionnaire aurait lieu malgré le fait que dans le « régime de Changement démocratique national » le caractère des rapports de production ne se modifierait pas.

En effet, le 8ème Congrès a répété des analyses plus anciennes du parti concernant l’existence d’une section de la bourgeoisie qui avait des caractéristiques patriotiques tandis que l’autre a été décrite comme étant asservie au capital étranger. On peut soutenir que la racine de cette division de la classe bourgeoise en "patriotique" et "asservie au capital étranger" se trouve dans les analyses politiques du mouvement communiste international de l’époque de la 2ème Guerre mondiale.

Cette alliance concernait la coopération avec l’un des deux pôles du système politique bourgeois contre le soi-disant droit. En effet, ça avait pour résultat la transformation de l’EDA et du KKE en la "queue" du parti libéral bourgeois, à qui l’EDA faisait constamment des propositions pour la formation d’un « gouvernement démocratique » . Naturellement, ces propositions ont été rejetées. Ce parti (l’Union du centre) était seulement intéressé à détacher des sections des électeurs de l’EDA en utilisant le dilemme « la droite ou les forces démocratiques ? » .

La ligne politique de l’EDA a alimenté ce dilemme. Un exemple caractéristique était la décision de l’EDA de ne pas désigner des candidats dans 24 circonscriptions électorales lors des élections parlementaires de 1964, afin de faciliter l’élection des candidats de l’Union du centre. Lorsque celui-ci a formé le gouvernement, il a continué à maintenir l’interdiction du KKE, il n’a pas reconnu l’EAM, il n’a pas permis non plus le rapatriement des réfugiés politiques, il n’a pas libéré les prisonniers politiques communistes qui avaient été condamnés comme espions plusieurs années auparavant !

Il faut noter que des élections avaient eu lieu quelques mois auparavant et le parti libéral n’avait pas pu obtenir la majorité parlementaire, et c’est pour cette raison là qu’il a demandé de nouvelles élections. L’EDA alors, après avoir voté en faveur des déclarations programmatiques du gouvernement provisoire, a déclaré au Parlement que :

« (…) L’EDA a démontré pratiquement qu’il existe dans le Parlement actuel une majorité suffisante pour la mise en œuvre des travaux du gouvernement » [4]

Bien sûr, le soutien parlementaire de l’EDA n’a pas été accepté, selon les proclamations de la direction du parti libéral.

D’autre part, le soi-disant "dilemme anti-droite" a été renforcé par la politique d’alliances correspondante au sein du mouvement ouvrier et syndical, ainsi que dans les mouvements des agriculteurs et des couches intermédiaires urbaines. En pratique, cela a conduit au renforcement des groupes syndicaux qui représentaient des intérêts bourgeois dans le mouvement syndical d’une manière plus souple que les voyous syndicaux traditionnels. En général il a été créé un mouvement ouvrier qui, malgré les luttes difficiles et souvent héroïques des communistes et d’autres alliés, n’a pas contribué à la formation d’une conscience politique de niveau supérieur de la classe ouvrière.

L’orientation dans le mouvement ouvrier et syndical doit tenir compte du fait que la lutte idéologique, politique et économique est unifiée, incluant des demandes économiques et d’autres, mais elle trouve sa pleine expression dans le mouvement ouvrier à travers la tentative de développer une activité contre l’exploitation capitaliste comme un ensemble et ses représentants politiques et syndicaux, et par conséquent elle contribue à la concentration et à la préparation des forces pour le pouvoir ouvrier.

De l’étude de la période 1949-1968, il a été confirmé que la classe ouvrière avec ses alliés les semi-prolétaires, les paysans pauvres et les travailleurs indépendants urbains, doit lutter jusqu’à ce que la question du pouvoir soit finalement résolue, avec l’établissement du pouvoir ouvrier et le renversement du pouvoir bourgeois.

L’expérience de la création de l’EDA

Le KKE a acquis une expérience significative de la création de l’EDA. Le fait que le KKE était interdit par la loi ne justifiait pas ce choix. Bien sûr, notre parti devrait chercher à utiliser tous les moyens légaux existants et trouver des formes d’expression politique dans les conditions particulières, sans toutefois mettre en danger son indépendance.

La création de l’EDA reflétait deux problèmes graves qui étaient présents dans la ligne politique du KKE ; le point de vue erroné divisant le programme du parti en "minimum" et "maximum", qui était la source de la politique d’alliances erronée, et deuxièmement, l’impact négatif des problèmes de stratégie dans la combinaison de l’action légale et illégale, de manière que l’organisation indépendante et le caractère du KKE soient exprimés dans toutes les conditions, à la fois au niveau politique et dans le mouvement.

Le ralliement à l’EDA des forces social-démocrates a alimenté encore plus l’opportunisme dans les rangs du KKE.

D’autre part, les forces opportunistes dans le KKE et l’EDA ont cherché au fil du temps à le transformer en un véhicule pour la dissolution du KKE, comme cela a été fait plusieurs années plus tard, en 1989-1991, quand des forces pareilles ont essayé de transformer la "Coalition de la gauche" en un seul parti, ce qui aurait signifié la dissolution du KKE dans celui-ci. Essentiellement, ce sont les mêmes cadres qui sont aujourd’hui à la direction de Syriza.

Il convient de noter que les cadres du KKE qui ont cherché à dissoudre le parti dans l’EDA, sont les mêmes personnes qui affirmaient que le KKE n’avait pas adopté entièrement l’esprit des décisions du 20ème Congrès du PCUS. Au fil du temps ils étaient opposés à la stratégie d’étapes, mais ils l’ont fait à partir d’un point de vue réformiste, car en même temps ils rejetaient les lois de la révolution socialiste.

L’influence de la stratégie du Mouvement Communiste International (MCI) à la formation de la stratégie du KKE

Dans l’Essai sur l’Histoire du Parti Communiste de Grèce, on estime que les problèmes ci-dessus ne concernaient pas seulement le KKE, mais aussi une série de partis communistes d’autres pays capitalistes. On repère que leur stratégie s’éloignait progressivement des déterminismes de la révolution socialiste, en limitant et en subordonnant leur activité à la défense des libertés démocratiques bourgeoises et de leur pays dans le cadre du système impérialiste.

Le mouvement communiste dans les pays capitalistes est marqué comme un facteur de développement des luttes ouvrières, mais il n’a pas pu jouer le rôle d’une vraie avant-garde de la classe ouvrière, organiser la lutte pour le pouvoir de la classe ouvrière. L’incapacité d’élaborer une stratégie révolutionnaire s’était déjà manifestée pendant la Seconde Guerre Mondiale et elle a continuée après elle.
Par exemple, des thèses principales de ce qu’on appelle plus tard « l’eurocommunisme », étaient déjà comprises dans le programme du PC de Grande Bretagne depuis 1950-1951. Une série de partis communistes – et même des pays qui étaient les forces souveraines de l’impérialisme – ont formé une politique des fronts antifascistes même après la guerre, en combinaison avec la défense de l’indépendance nationale de leurs pays, qui comme ils disaient avait été abolie par l’impérialisme américain, à cause de la sujétion des fractions des classes bourgeoises de leurs pays.

Malgré le fait que les partis communistes des pays capitalistes généralement proclamaient la nécessité du socialisme, dans la formation de leur politique ils posaient des objectifs de gouvernement, qui, de fait, ne servaient pas une stratégie de rassemblement et d’organisation des forces en vue de conflit général complet et de rompure avec le pouvoir bourgeois dans des conditions d’une crise économique et politique généralisée dans leur pays.
Des partis communistes puissants en Europe occidentale sont arrivés à devenir sociaux-démocrates sous la forme de l’ « eurocommunisme ». Ils se sont trouvés faibles envers la flexibilité de la bourgeoisie de former des alliances de défense de son pouvoir et de réarranger à temps ses alliances internationales. Ils ont posé comme objectif politique la formation des « gouvernements antimonopolistes démocratiques » , sous la forme d’une reforme purement parlementaire ou sous la forme d’une étape intermédiaire du processus révolutionnaire.
L’élément anti-impérialiste et antimonopoliste de la lutte des PC, déconnecté de la lutte pour le pouvoir ouvrier, a de fait devenu utopique.
Même l’objectif de la socialisation des moyennes de production des secteurs classés stratégiques ne se connectait pas avec l’objectif du renversement du pouvoir du capital. Les PC ont réalisé des alliances qui ont renforcé les positions de la social-démocratie dans la classe ouvrière, alors le mouvement ouvrier s’est incorporé à des choix bourgeois stratégiques et il a devenu moins massif.

L’expérience historique a montré comme la conception qui voyait la transition vers le socialisme passante de ce qu’on appelle expansion de la démocratie bourgeoise était utopique. Les pourcentages électoraux élevés de certains partis, comme en France et en Italie, n’ont pas donné raison aux attentes pour une transition parlementaire vers le socialisme. Au contraire, ils ont alimenté des déviations opportunistes qui ont finalement noyauté le mouvement communiste. Ensuite, de nombreux PC ont suivi le chemin de la coopération des classes aussi dans le cadre du mouvement syndical.

On considère que la participation des forces communistes aux gouvernements de Prodi, de D’Alema, de Jospin et autres, a été l’évolution naturelle du cours précédent des partis communistes. Ces gouvernements se sont prouvés des gouvernements de gestion du capitalisme. Les gouvernements de Jospin et de D’Alema ont participé aux bombardements de la Yougoslavie, acceptants les prétextes impérialistes pour l’épuration ethnique dans ce pays. Ils ont tous aidé l’application des mesures anti-ouvrières et ils ont écrasé le mouvement ouvrier syndical dans leurs pays.

On peut estimer sur une base solide que l’état contemporain négatif du mouvement ouvrier aux pays de l’UE, dans une période d’une grande exacerbation des contradictions inter-impérialistes et de la crise économique capitaliste, est un résultat de ce cours.

La participation des PC aux gouvernements bourgeois a aussi confirmé la rectitude de la thèse du KKE pendant les élections de 6 mai et de 17 juin 2012 contre sa participation à ce qu’on appelle le « gouvernement de gauche » . Le contraire signifierait que le KKE quitterait sa stratégie pour le socialisme et qu’il se rallierait à une autre stratégie : celle de la gestion du système et de la crise économique capitaliste au détriment de la classe ouvrière et des couches populaires pauvres. La tactique doit servir la stratégie et pas la saper.

La distinction entre la social-démocratie droite et la social-démocratie gauche a également été une faute grave, ainsi que la dissociation de la base et de la direction de la social-démocratie, dont le rôle antirévolutionnaire s’était profilé clairement tant pendant le Première Guerre Mondiale qu’avec sa position sur les révolutions prolétariennes en Allemagne et ailleurs. L’évolution de l’histoire a montré que la plupart de la base populaire d’autres partis peut être gagnée avec l’exacerbation de la lutte des classes et avec un front idéologique fort contre la politique bourgeoise et l’opportunisme.

L’étude correcte du développement capitaliste dans chaque pays est un sujet crucial

Le KKE n’a pas fait partie du soi-disant « eurocommunisme ». Il a trouvé la force de se séparer de lui et de lutter contre lui pendant plusieurs années, sur la base de la défense des principes généraux du Marxisme-léninisme. Aussi le KKE a été posé contre la connexion de la Grèce avec La Communauté Économique Européenne (CEE), position qu’il a maintenue pour l’intégration de la Grèce à la CEE et puis à l’Union Européen. Nous remarquons que l’EDA aussi a été contre la connexion de la Grèce avec la CEE, qui caractérisait la CEE une « fosse aux lions » . L’UE est une alliance du capital, elle ne se transforme pas en direction en faveur du peuple, ni peut-elle s’évoluer en « Europe des peuples ». Cela est confirmé par les évolutions contemporaines en l’UE.

Dans cette ligne, le KKE insiste en estimant qu’une politique en faveur du peuple ne peut pas exister dans l’UE. Le désengagement de celui est nécessaire, en même temps avec la lutte en chaque pays pour le renversement du pouvoir des monopoles, leur socialisation et l’annulation unilatérale de la dette par le pouvoir ouvrier-populaire.
Particulièrement en conditions de crise économique capitaliste il y a deux chemins. Soit la classe ouvrière et les pauvres couches populaires paieront la crise, soit les grands groupes d’entreprises.
La deuxième option est directement liée avec la formation d’une grande alliance sociopolitique qui renversera le pouvoir bourgeois.
Il n’y a pas de chemin intermédiaire. La crise dans la Zone euro n’est pas une crise de dette, ni un produit de la politique soi-disant néolibérale.
C’est une crise de suraccumulation des capitaux. Pour la sortie de celle-là en faveur du capital agissent les partis conservateurs ainsi que ceux de la social-démocratie et de la gauche.

Les analyses du KKE pour le capitalisme grec pendant les décennies 1950 et 1960 n’ont pas été d’accord avec le parcours de l’économie capitaliste, laquelle en ce temps a été développée considérablement.

Le 8e congrès du KKE (1961) a caractérisé la Grèce comme « … une dépendance agricole des grandes pays impérialistes occidentaux (…) Un pays capitaliste sous-développé, agricole sur l’essentiel, avec un développement relatif de l’industrie, avec quelques restes semi- féodaux (…) La révolution imminente en Grèce alors sera anti-impérialiste, démocratique » .[5]

En cette direction il a déterminé comme stratégie du parti la coopération des « forces démocratiques », pour que les conditions pour l’accomplissement de la cible ci-dessus soient formées.

Le développement capitaliste en Grèce a rejeté le jugement que l’agent étranger constituait son entrave, ainsi que le jugement que la classe bourgeoise n’était pas intéressée pour le développement des forces productives.
Le développement capitaliste en Grèce a été alimenté surtout par l’accumulation intérieure du capital.
Il s’est été appuyé sur la nouvelle orientation d’état et la formation respective de l’infrastructure d’état pour le soutien de l’industrie. L’afflux du capital étranger n’était pas particulièrement augmenté, à l’exception de la fin de la décennie de ’40 et les premières années de la décennie de ’50 (Plan Marshall, Doctrine Truman). Mais la plupart des ces fonds ont été dirigés au renforcement de la répression d’état contre l’Armée démocratique de Grèce et en général pour la sauvegarde de l’état bourgeois.

Un résultat du développement capitaliste a été aussi l’amélioration relative du revenu des ouvriers et du niveau de vie, à laquelle la contribution des luttes populaires a été incontestable. Bien sûr, c’était la phase du développement capitaliste, pendant laquelle le capital avait la marge des prestations d’intégration, fait qui a été exprimé par la création du soi disant « État Providence », contrairement à la phase contemporaine où ces marges n’existent plus, et pas seulement à cause de la crise économique capitaliste.

En même temps, ces années-là, la couche des fonctionnaires a été élargie. Des parts importants de la population agricole ont déménagé vers les centres urbains, alors que des autres ont été conduites à l’immigration aux pays capitalistes plus développés. De nouvelles couches petite-bourgeoises ont été créées. Sur cette base matérielle pas seulement le réformisme, mais aussi l’opportunisme a été renforcé.

Particulièrement en conditions de crise économique capitaliste, comme celles d’aujourd’hui, les couches petite-bourgeoises se révoltent pour maintenir leur position économique, alors qu’ils s’indignent et s’opposent à la politique gouvernementale, en une recherche utopique pour rentrer au passé qui permettait dans une plus grande mesure leur survivance.
Politiquement, ils professent l’établissement d’un capitalisme monopoliste « dirigé » par un gouvernement qui représentera davantage les intérêts des petits propriétaires des moyens de production et accumulation limitée par rapport aux intérêts des grandes propriétaires, des monopoles.
En cette manière ils deviennent des porteurs d’une idéologie et pratique politique, qui d’une manière utopique vise soit à estomper la concurrence entre monopoles, soit à diriger sa direction vers l’arrière, à son étape prémonopoliste. Ces couches, en rapprochant la classe ouvrière ou même en étant intégrées dans elle après leur destruction, elles deviennent des porteurs de pression pour l’adaptation du mouvement ouvrier aux positions pour « l’humanisation » du capitalisme.

Des conclusions générales et utiles pour aujourd’hui

La pression opportuniste n’est pas un phénomène qui concerne seulement une certaine position des personnes qui ne supportent pas l’intensité de la lutte de classes. C’est un courant idéologique-politique, produit de l’époque historique du capitalisme contemporaine, de l’impérialisme.
Sa base matérielle se trouve à la possibilité d’acheter des parts de la classe ouvrière par les monopoles à travers des mécanismes diverses d’assimilation et de corruption, d’élargissement de la classe ouvrière avec des parts qui ont des origines petite-bourgeoises.
Pour cette raison la lutte contre l’opportunisme, comme Lénine le posait, est un élément inné de la lutte contre le capitalisme, à son étape du développement impérialiste, car – indépendamment des intentions de ses porteurs- il fonctionne comme un obstacle à l’émancipation politique de la classe ouvrière de la classe bourgeoise et s’oppose à l’indépendance du mouvement ouvrier.

La lutte contre l’opportunisme ne se dépend pas du fait s’il forme un porteur politique distinctif ou pas, ou de son influence parlementaire ou syndicaliste.
Ce n’est pas un devoir différent, secondaire ou détaché de la lutte contre la politique bourgeoise en toutes ses variations et versions.
Particulièrement en périodes comme celle que nous parcourons, avec un mécontentement populaire augmentant et une protestation, il y a le danger de l’enfermement dans des scénarios alternatifs divers de la gestion bourgeoise. L’effort de radicalisation et de libération des masses ouvrières et populaires de la politique bourgeoise présuppose la lutte ouverte contre l’opportunisme.

Évidemment, l’expérience historique a prouvé que la naissance et le développement de l’opportunisme dans les PCs n’arrivent pas du jour au lendemain. Il y a des facteurs du renforcement perspectif de l’opportunisme, comme les points faibles à l’idéologie, les fautes au niveau des élaborations stratégiques qui n’étaient pas repérées et corrigées, mais aussi les contradictions de la part des directions qui ne sont pas prouvées être animées par une disposition d’adaptation, du compromis et de la soumission à la classe bourgeoise, mais au contraire qui ont dirigé même la confrontation armée de l’adversaire de classe.

L’histoire a prouvé que le conflit qui n’est pas à temps avec l’opportunisme mène à la dégénération du parti, à son mutation socio-démocratique, à la perte de sa continuité historique. Cela s’est passé, p.ex., en France, en Italie etc.
Au contraire, le conflit avec l’opportunisme a assuré la continuité au caractère révolutionnaire du parti.
Par exemple, le conflit émergé pendant la 12e session plénière du CC du KKE, en 1968, a conduit à l’éloignement du groupe révisionniste qui essentiellement visait à la transformation du parti en une formation « eurocommuniste ». Il a assuré la réformation organisationnelle du parti, il a conduit à la création de la KNE. Pourtant, il n’a pas pu résoudre ou commencer à résoudre le problème principal, qui était le sujet de la stratégie du parti, fait qui a affecté le développement postérieur de l’opportunisme dans ses rangs.

De l’autre part, la crise dans le parti de 1990-91, qui a au lieu en conditions de défaite grave du mouvement communiste international, et la route de sa réformation après la scission, a imposé au parti à voir son trajet d’une manière plus autocritique, à étudier des sujets, comme p.ex. la position du capitalisme grec dans le système impérialiste international et son rapport avec le caractère de la révolution et du pouvoir, les causes qui ont mené aux événements contre-révolutionnaires de 1989-1991 à l’URSS et dans les autres pays socialistes de l’Europe, à arriver aux conclusions plus profondes qui sont exprimées en son point de vue programmatique.

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[1] Essai sur l’histoire du KKE, 1949-1968, Vol. 2, 2ème édition, p. 21-22. Synchroni Epochi, Athènes 2011

[2] Essai sur l’histoire du KKE, 1949-1968, Vol. 2, 2ème édition, p. 316-317. Synchroni Epochi, Athènes 2011

[3] Essai sur l’histoire du KKE, 1949-1968, Vol. 2, 2ème édition, p. 318. Synchroni Epochi, Athènes 2011

[4] Essai sur l’histoire du KKE, 1949-1968, Vol. 2, 2ème édition, p. 470. Synchroni Epochi, Athènes 2011

[5] Essai sur l’histoire du KKE, 1949-1968, Vol. 2, 2ème édition, p. 446. Synchroni Epochi, Athènes 2011