| | | | | | | | Xuan | | Grand classique (ou très bavard) | | 18371 messages postés |
|  Posté le 17-10-2008 à 23:59:31   
| A l’approche de l’hiver, les écureuils planquent les noix et les noisettes sous les feuilles. Comme ils ont des petites têtes d’écureuil, ils ont souvent du mal à les retrouver…
La banque mutualiste française Caisse d'Epargne a perdu "de l'ordre de 600 millions d'euros" dans un "incident" boursier pendant la semaine du 6 octobre marquée par le krach.
"L'incident" s'est produit au sein de la division "dérivés actions"
Selon une source proche du dossier, l'équipe en charge des dérivés actions n'a "pas respecté" certaines limites en termes de montants investis sur ce marché en dépit des "instructions" qui leur avaient été données "compte tenu des conditions de marché" .
La banque a été contrainte de "solder cette position" alors que les marchés étaient en pleine tourmente, a-t-on ajouté.
En juin 2008, la Caisse d'Epargne avait pris la décision de fermer progressivement d'ici le début 2009 cette activité pour compte propre, jugée trop risquée.
En français maintenant : la Caisse d’Epargne voulait se débarrasser discrètement de certains actifs nauséabonds, comme on attire les poissons avec de la charogne et en profitant du gros temps ; mais en forçant la dose les poissons se sont méfiés et la barque commençait à tanguer : il a fallu balancer toute la pourriture par-dessus bord.
Commentaire à l’adresse des petits épargnants : "Compte tenu de son niveau de fonds propres, plus de 20 milliards d'euros, et de son importante liquidité, cette perte n'affecte pas la solidité financière du groupe et n'a aucune conséquence sur la clientèle" .
Traduction : pas grave, on a foiré la bagatelle de 4819 ans de SMIC mais on est encore plein aux as. Surtout n’enlevez pas vos économies, on a eu assez chaud au cul avec Natixis .
Sale temps pour un groupe qui s’apprêtait à devenir la seconde banque française (480 milliards d'euros de dépôt) en fusionnant avec la Banque Populaire la même semaine. De plus, une affaire qui tombe mal puisque leurs fonds communs Natixis et Nexity sont aujourd’hui surévalués respectivement de 50 et 60 % (3,6 et 1 milliards).
Début octobre, la Caisse d’Epargne avait dénoncé "une campagne de dénigrement" à son encontre après des informations du Canard Enchaîné faisant état de la nécessité qu'elle se recapitalise à cause des difficultés de Natixis (plombé de 21 millions d'euros par la faillite de Lehman Brothers).
N'étant pas cotée en Bourse, la Caisse d’Epargne est "à l'abri de la tourmente qui affecte les marchés financiers" , avait alors assuré son directeur général, Nicolas Mérindol.
Moralité, il n’y en a pas. Si même une banque mutualiste d’épargne populaire se fait prendre la main dans le pot de confiture, on peut raisonnablement supposer le degré de pourriture du système bancaire tout entier.
A l’heure de l’union sacrée autour du capital, les medias bourgeois évitent les commentaires désobligeants.
Mais comme « l’incident » pue autant l’arnaque que « l’affaire Kerviel » , Christine Lagarde "particulièrement frustrée et découragée » et « vraiment vraiment en colère » a "immédiatement demandé" à la Commission bancaire, l'autorité de tutelle des banques, "de diligenter une mission de contrôle sur l'activité de marché des Caisses d'épargne" . Elle demande également à la Commission bancaire "de prendre toutes les mesures pour vérifier le respect par les établissements bancaires des règles de surveillance de marché" .
Et Sarkozy himself fustige l’irresponsabilité des dirigeants.
Il est vrai que lui même vient de « garantir » la solidité du système bancaire français avec 360 milliards d’euros virtuels qui ont pour principale fonction de ne pas être dépensés.
Il est clair que tant d'empressement a pour but de laver la finance et le capitalisme de tout soupçon, et non de punir une faute professionnelle ou un abus.
Il faut être d’une naïveté crasse ou prendre le peuple comme un demeuré pour réclamer de l’Etat capitaliste un « contrôle public des banques ».
L’escroquerie et le surprofit financier ne sont pas une faute du capitalisme, c’est le corollaire obligé de l’exploitation de l’homme par l’homme.
Allez voir les caricatures du carambouilleur Robert Macaire par Daumier : le capitalisme n’a pas vraiment changé depuis la fin du 19e siècle.
Edité le 18-10-2008 à 00:01:18 par Xuan
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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
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