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 l'homme de paille de Rhodia et les délocalisations

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Xuan
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   Posté le 10-10-2009 à 23:50:37   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Gasmen Toska : Bernard Tapie albanais et homme de paille de Rhodia


Les Echos le présentent comme un sauveur
En réalité, cet individu a bénéficié des réseaux tissés lors de son passage à Rhône Poulenc et il renvoie l’ascenseur à ce groupe – et à son rejeton Rhodia – pour l’aider à se débarrasser de sa branche textile jugée moins stratégique , en français moins profitable.

Il reprend les boites pour un plat de lentilles, et rafle les subsides locales chaque fois qu’il le peut, en échange de la réembauche de certains salariés au minimum légal.

Mais il n’oublie pas de mijoter de juteux projets de délocalisation en Albanie, où il est familier du premier ministre Sali Berisha


Gasmen Toska reprend en 2001 RPCT, dont il est justement question dans l’article qui suit.
En 2003, il est sollicité par le groupe Chargeurs pour reprendre SEOT (ourdissage textile), à Saint-Quentin,.
En 2005, il reprend Rhodia Performance Fibres de Saint-Laurent-de-Blangy, près d'Arras, avec une avance remboursable de 1 million d'euros des collectivités locales conditionnée à l'embauche de 70 salariés. Rhodia demeure le fournisseur de matières premières de la nouvelle société Lamato.

Ci-dessous l’Echo des Vosges décrit la fin annoncée de RPCT :



Vosges en Lorraine.

Liquidation judiciaire de l’entreprise RPCT


Mercredi 15 septembre, le tribunal de commerce d’Epinal a prononcé la liquidation de l’entreprise RPCT «Réalisation et Préparation des Chaînes Textiles » qui préparait les fibres textiles en provenance des filatures pour les enrober de colle et les vendre ensuite dans les tissages.
En 2000, Gasmen Toska, industriel franco albanais, longtemps cadre supérieur chez Rhône-Poulenc devenu Rhodia, reprend, pour 1 franc symbolique, les destinées de RPCT, une filiale vosgienne du groupe, spécialiste de l’encollage des fils synthétiques, lourdement déficitaires et menacée de fermeture qui compte une cinquantaine d’employés. EN 2005, l’entreprise ne compte plus que 27 personnes, puis le nombre des employés baisse. Le 26 mai dernier, l’entreprise est mise en règlement judiciaire, 9 personnes sont licenciées. Le jour de la liquidation judiciaire, ce sont 12 salariés qui se retrouvent sans travail. Comment en est-on arrivé là ? Explications des déléguées du personnel : Mmes Lallemand et Dany.

Elles ont écrit la lettre suivante au Président du tribunal de commerce :


«Inadmissible cette liquidation

Le personnel et les déléguées C.G.T sont vraiment estomaqués en lisant la lettre ouverte de Michel Godet (professeur au CNAM) intitulée «Je vous écris de ... Tirana » parue dans le nouvel économiste du 25 juin 2009.
Il apparaît très clairement que l’Albanie est une chance pour les industriels européens avec un coût annuel d’un salarié de 2500 Euros soit dix à douze fois moins qu’en France pour une main d’oeuvre qualifiée et motivée qui travaille 48 h par semaine.
Et cette aubaine M. Gasmen Toska, qui est originaire de ce pays, n’a pas hésité à la saisir en reprenant puis en profitant au maximum de l’usine R.P.C.T d’Arches. Par le biais de la société AXEM, société de prestations de services, M. Toska engrangeait 30.000 euros par trimestre. Comment osait-il demander des prestations alors qu’il ne venait à Arches que pour chercher son chèque et que depuis 2008, l’usine perdait de l’argent.
En effet, dès que R.P.C.T lui a appartenu, il n’y a plus eu aucun investissement, les machines étaient réparées avec des anciennes pièces d’où beaucoup d’arrêt suite aux pannes. De plus, à plusieurs reprises, nous avons demandé à M. Toska d’embaucher un commercial que nous n’avons malheureusement jamais eu.
S’il ponctionne les quatre autres entreprises du Nord de la même manière, elles ne vont pas tarder à fermer elles aussi. Ainsi M. Toska se sera instruit (formation Rhône Poulenc) et enrichi (achat d’usine à l’Euro symbolique) sur le dos des Français et plus particulièrement sur nous car que sont devenus les fonds de la caisse textile de Rhône Poulenc pour améliorer nos retraites ?
Il va mettre sur la paille les salariés de ses usines des Vosges et du Nord après leur avoir extorqué leur savoir faire pour aller construire une usine de 250 personnes en Albanie où il pourra, à sa guise, exploiter ses compatriotes.
Nous voulons que R.P.C.T. soit repris par une société française car nous croyons au potentiel de ce marché où nous sommes les seuls en France à faire ce genre de travail. Nous demandons an tribunal de confier à M. Sutty (Directeur du site) la tâche de trouver un repreneur.
Veuillez croire, Monsieur le Président, en l’expression de nos salutations distinguées. »



Délocalisation?


Les salariés de RPCT soupçonnent Gasmen Toska de vouloir délocaliser RPCT en Albanie, comme en témoigne la pancarte placée sur les grilles de l’usine :
RPCT liquidée, 20 personnes sur la paille, à quand une loi anti déloc ?

Dans le magasine le Nouvel économiste du 25 juin 2009, sous la plume de Michel Godet, professeur au CNAM et Francis Mer, ancien ministre de l’Economie et des Finances, on trouvait l’article suivant : « l’Albanie est une chance pour les industriels de l’Europe qui sont confrontés à la concurrence des pays lointains à bas coûts. L’Albanie peut devenir une petite Chine par la compétitivité de sa main- d’oeuvre. Oubliée car longtemps fermée aux échanges, elle est pourtant à notre porte à moins de trois jours de camion...
Gasmen Toska, un industriel franco- albanais, ingénieur textile, originaire de Berat, une petite ville du Sud... croit en sa terre natale. Formé en France, il a fait ses preuves chez Rhône-Poulenc, puis redressé des entreprises textiles en difficulté dans le Nord et dans les Vosges. Une soeur est restée au pays, c’est elle qui s’occupe à Berat de la société Marlotex qui a commencé par quelques machines à coudre dans un garage et travaille aujourd’hui en sous-traitance avec une société vosgienne de La Bresse pour confectionner des tissus en polyester et coton (du linge de table et de lit ou encore des blouses pour hôpitaux). Marlotex emploie aujourd’hui 70 personnes... Gasmen Toska se bat depuis trois ans avec la bureaucratie de son pays pour disposer d’une partie du combinat désaffecté et y créer 250 emplois. Sa démonstration est impressionnante
le coût horaire du travail avec les charges ne dépasse pas 1,1 euro de l’heure dans un pays où l’on travaille 48 h par semaine et 2.250 heures par an (contre 1.530 en France). Bref, le coût annuel d’un salarié est de l’ordre de 2.500 euros, soit dix à douze fois moins qu’en France pour une main-d’oeuvre qualifiée et motivée. »

Il semble bien que les salariés avaient raison. Mais maintenant, c’est trop tard.
(JL)


Echo des Vosges


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