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 Hollande tétanisé

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Xuan
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   Posté le 11-08-2014 à 19:54:39   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

L'article ci-dessous décrit la situation impossible dans laquelle se débat la bourgeoisie française. Il est évident que la crise n'est nullement résolue depuis 2008 et que les socialos sont dans l'incapacité de gouverner, alors même que l'opposition est muette.

Une précision sur la mesure retoquée par le conseil constitutionnel : l'allègement des cotisations sociales est certainement compréhensible pour le patronat mais n'avantage en rien les salariés évidemment, puisque ces cotisations font déjà partie de leur salaire.


Source : Médiapart :


Le gouvernement tétanisé par le scénario noir de la rentrée

Mediapart - 10 août 2014 | Par martine orange

La rentrée s’annonce sous de sombres auspices pour le gouvernement. Selon les prévisions du Trésor, toute l’Europe, y compris l’Allemagne, est prise dans une spirale déflationniste. Tous les espoirs de retrouver la croissance, d’endiguer le chômage, de redresser les comptes publics risquent d’être réduits à néant. Montebourg milite pour un changement de politique. Valls hésite et Hollande ne dit rien.

Déflation. François Hollande a lâché le mot. « Il y a un vrai risque déflationniste en Europe. En France, l’inflation n’a jamais été aussi basse » , déclare-t-il le 3 août au Monde. En marge d’un entretien sur les relations avec l’Allemagne au moment du centenaire de la Première Guerre mondiale, le président de la République n’a pu s’empêcher de s’attarder longuement sur les risques encourus dans la zone euro. Comme si, après avoir découvert les sombres prévisions économiques lors du séminaire gouvernemental du 1er août, il estimait urgent de préparer l’opinion publique à une rentrée difficile. Comme s’il lui fallait prendre tout de suite à témoin les Français pour leur annoncer que le sol se dérobait sous ses pieds.

Le premier ministre Manuel Valls avait eu, lui aussi, un ton alarmiste devant la presse à la sortie de ce séminaire gouvernemental. « La rentrée va être difficile en matière de conjoncture économique » , avait-il annoncé. « À la mi-août, nous aurons quasiment les chiffres de croissance pour l’année 2014, ainsi que les chiffres de l’inflation. On peut constater et je constate qu’au niveau européen, la croissance et l’inflation sont en retrait par rapport à ce que nous pouvions atteindre. L’écart par ailleurs se creuse entre la zone euro et le reste du monde, le risque de déflation est réel » , avait-il averti.

Le séminaire gouvernemental du 1er août ne devait être qu’un séminaire de plus pour faire le point avant les vacances. Pourtant, à en croire les témoins qui ont recueilli les confidences de certains participants, cette réunion marque un tournant. C’est un scénario noir qui se dessine pour le gouvernement. Toutes ses prévisions, ses espoirs de reconquête, ses engagements de redressement budgétaire, ses plans de retour de la compétitivité et d'allégement des charges paraissent être à terre face à une conjoncture économique en Europe qui se dégrade à toute vitesse.

« François Hollande semble avoir découvert la rupture profonde causée par la crise de 2008. Il vient de comprendre que tous ses schémas économiques appris il y a quarante ans n’étaient plus de mise » , résume un témoin qui s’est fait raconter la scène. « François Hollande sait très bien que tout a changé » , réfute un autre proche du pouvoir. « Mais il a triché avec la vérité. Maintenant, il est rattrapé par son mensonge. Il ne peut plus esquiver, faire miroiter un retour de la croissance, une reprise de l’emploi qui ne viennent jamais. Il est au pied du mur » , dit-il.


Ce que le gouvernement a découvert lors de ce séminaire est tout sauf une surprise. De nombreux économistes ont mis en garde de longue date les responsables européens sur les dangers d’imposer partout en même temps des politiques d’austérité budgétaire et de restriction monétaire. Cela ne pouvait qu’entraîner la zone euro dans la déflation, ont-ils prévenu. Ces dernières semaines, plusieurs rapports du FMI ou de l’OCDE ont tiré la sonnette d’alarme sur la situation en Europe. Les prévisions du Trésor, présentées le 1er août, sont venues confirmer les appréhensions : souffrant d’une croissance nulle et d’une inflation proche de zéro (0,4 % en juillet), la zone euro est entraînée dans une spirale déflationniste. Le mal ne touche plus seulement les pays de l’Europe du Sud, mais atteint désormais le cœur du système : l’Allemagne se retrouve elle aussi prise dans la déflation.

Des signes avant-coureurs annoncent le danger à venir. Le 30 juillet, le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, a pris tout le monde de court : il s’est prononcé en faveur d’une hausse des salaires. Une augmentation de 3 % ne serait pas malvenue, expliquait-il dans un entretien au Frankfurter Allgemeine Zeitung . Sa déclaration a été incomprise par le monde économique allemand, tant patronal que syndical, qui depuis dix ans voit dans la modération salariale l’arme consacrant le retour de sa puissance. Les experts monétaires, eux, y ont vu un sombre avertissement : si le président de la Bundesbank, gardien de la plus stricte orthodoxie monétaire, en arrive à rompre avec ses principes les plus fermes, pas de doute, l’heure est grave.

Depuis, plusieurs chiffres sont venus confirmer que l’Allemagne, contrairement à ses espoirs de rester un îlot de prospérité dans une zone euro ravagée, est entraînée à son tour dans la chute européenne. Les prises de commande ont diminué de 3,2 % en juin par rapport au mois précédent. La production industrielle n’a augmenté que de 0,3 % en juin, alors que les analystes s’attendaient à un rebond d’au moins 1 % après une chute inattendue de 1,7 % en mai. Ces premiers chiffres font craindre une croissance très faible pour l’Allemagne au deuxième trimestre, et peut-être nulle par la suite. Car le ralentissement est intervenu avant la crise ukrainienne, les sanctions contre la Russie et la riposte de Poutine.

Les membres du gouvernement, même les moins familiers en économie, n’ont pas eu besoin d’explications pour comprendre ces prévisions. Si l’Allemagne ralentit, c’est toute l’Europe qui plonge. Tous les espoirs de redressement de la croissance en France sont réduits en cendres. Le Cice, le plan compétitivité, les dizaines de milliards d’euros que le gouvernement s’apprête à consentir aux entreprises, risquent d’être dépensés en pure perte. Jamais le gouvernement ne parviendra à enrayer la montée du chômage dans un environnement européen dépressif.

« Si l'on est au-dessus de 0,5 % de croissance à la fin de l'année, ce sera déjà bien » , aurait déclaré le ministre des finances, Michel Sapin, lors de la présentation des prévisions selon le Canard enchaîné. Le ministère des finances a démenti ces informations par la suite, confirmant sa prévision de croissance de 1 % pour 2014. Le FMI, l’OCDE et l’agence de notation Moody’s ont déjà abaissé leurs prévisions pour la France. Au mieux, la croissance serait de 0,6 % cette année.

Mais des perspectives beaucoup plus sombres ont été évoquées lors de ce séminaire, selon nos informations. Si la production industrielle s’est redressée en juin (+ 1,3 %), après une baisse de 1,6 % en mai, elle affiche un recul de 0,5 % pour l’ensemble du deuxième trimestre, selon l’Insee. Les mois à venir s’annoncent beaucoup plus difficiles. Les enquêtes auprès des chefs d’entreprise font état d’une baisse constante des carnets de commande. Plus que du coût du travail, ceux-ci se plaignent d’une chute de la consommation. Depuis le début de l’année, la demande de crédit stagne. Les dépôts de permis de construire pour les logements sont en chute de 30 %. Les appels d’offres publics ont diminué de 60 %. Dans l’expectative jusqu’aux élections municipales, inquiètes de la suite des projets de réduction des dépenses publiques et de la réforme territoriale, les collectivités territoriales, qui sont les premiers investisseurs publics, ont gelé les projets d’investissement et commencent même pour certaines à réduire les budgets de fonctionnement.

Changer de politique, dit Montebourg

Plusieurs préfets ont déjà alerté le gouvernement, annonçant une rentrée catastrophique. De nombreuses entreprises, notamment de BTP, seraient menacées de faillite, faute de commandes publiques. Les retards de paiement s’accumulent. De nombreux plans de licenciement et de fermeture se préparent, ont-ils prévenu. « Nous sommes déjà à plus de 3 millions de chômeurs. À combien serons-nous à la fin de l’année, si la zone euro plonge ? » , se demande un conseiller. François Hollande doit se poser aussi la question, lui qui a lié son avenir politique à la baisse du chômage.

« Michel Sapin a compris qu’il avait un problème. Sans croissance, il lui est impossible de redresser les comptes publics et de ramener le déficit budgétaire à 3,8 %, comme la France s’y est engagée auprès de la commission européenne. C’est toute la crédibilité du gouvernement qui est en jeu » , note un proche du pouvoir.

Depuis quelque temps, Bercy sait qu’il n’est plus dans les clous de l’exécution budgétaire. Le scénario de 2013, décrit dans un rapport de la Cour des comptes, est en train de se répéter : les recettes budgétaires attendues ne sont pas au rendez-vous, en raison de la baisse de l’activité. À la mi-juillet, les rentrées des impôts sur les sociétés n’étaient qu’à 41,2 % de l’objectif fixé au lieu de 50 %, les recettes de la TVA étaient à 48,6 %. Pourtant, les objectifs ont été abaissés dans le cadre de la loi de finances rectificative. Seuls les impôts sur le revenu sont au-dessus des prévisions, en raison des nouvelles mesures fiscales (abaissement du quotient familial, fiscalisation des mutuelles, etc.). « La loi de finances a été bâtie sur des hypothèses de croissance de 1 % et d’inflation de 1,2 %. C’est tout à fait irréaliste. Si on abaisse les prévisions pour ramener la croissance à 0,5 % et l’ inflation à 0,5 %, ce qui serait déjà bien, cela se traduit par 10 à 15 milliards d’euros de recettes en moins » , dit un connaisseur des finances publiques. Selon ses calculs, le déficit budgétaire est appelé à être de l’ordre de 4,3 % cette année au lieu des 3,8 % promis.

Que faire ? Annoncer de nouvelles mesures de rigueur, de nouvelles réductions de dépenses, un nouveau programme d’austérité pour répondre aux injonctions européennes et respecter « les engagements de la France » ? Changer radicalement de politique, en essayant d’entraîner d’autres pays européens pour forcer l’Europe à sortir de l’austérité ? « On ne peut pas dire que le débat économique fait rage au sein du gouvernement. C’est plutôt le désarroi » , raconte un proche du pouvoir.

Arnaud Montebourg, selon plusieurs témoignages, a malgré tout tenté de le lancer. Depuis plusieurs mois, le ministre de l’économie et du redressement productif milite pour un changement d’orientation de la politique économique. « Une politique de rétablissement des comptes publics est impossible sans croissance » , n’a-t-il cessé de marteler. Lors de son discours programmatique du 10 juillet, il avait tenté de dessiner un autre chemin afin, expliquait-il alors, de redonner un peu de pouvoir d’achat aux Français et de relancer la demande.

Autour de la table du conseil dans le salon Murat, il a repris l’argumentation. Les prévisions du Trésor venaient confirmer ses analyses. D’abord, aurait-il expliqué, il y a urgence à dire la réalité de la situation. « Aussi difficile qu’elle soit, il faut dire la vérité. On ne peut plus promettre une croissance qui ne viendra pas, un abaissement du chômage qui ne se produira pas, si on maintient cette politique » , a-t-il déclaré en substance.

Pour le ministre de l’économie, le problème n’est pas au niveau français mais au niveau européen. Il faut mener un combat politique pour obtenir une réorientation de la politique économique européenne, en finir avec les politiques d’austérité et de consolidation budgétaire qui condamnent la zone euro à une décennie de stagnation. « La croissance est une question politique. C’est à nous de prendre la tête de ce combat. La gauche a encore quelque chose à faire et à dire dans ce débat » , a-t-il insisté face aux autres membres du gouvernement.

« Arnaud Montebourg est persuadé que l’Allemagne, à un moment ou un autre, va réagir si la déflation l’atteint à son tour. Pour lui, il importe que la France n’attende pas les décisions de Berlin, et se mette alors à sa remorque, mais qu'elle préempte le débat, pour ne pas se faire imposer des solutions qui ne lui conviennent pas » , explique un de ses proches.

Prudemment, Michel Sapin semble être resté silencieux après la sortie d’Arnaud Montebourg. C’est Laurent Fabius qui a défendu la poursuite de la politique arrêtée par le gouvernement, au nom de la crédibilité de la France. Reprenant les critiques de l’Allemagne et de la Commission européenne, le ministre des affaires étrangères a expliqué que la France ne pouvait toujours se dédouaner de ses propres faiblesses sur les autres, qu’elle devait mener les réformes qu’elle s’était engagée à mener. Et puis, a-t-il fait valoir, les marchés ne manqueraient pas de sanctionner la France, si le gouvernement relâchait ses efforts.

Le dilemme de Manuel Valls

Les marchés ! Depuis l’élection présidentielle, François Hollande et le gouvernement vivent dans la hantise d’une attaque spéculative contre la France, comme l’ont connue l’Espagne, l’Italie ou le Portugal. La menace a été mille fois agitée par l’ancien ministre des finances, Pierre Moscovici, pour obtenir un alignement de la politique française sur les préconisations de la Commission européenne. Depuis dix-huit mois, la pression s’est relâchée sur la zone euro, grâce à l’intervention de la BCE. Les taux français n’ont jamais été aussi bas. « Le spread (différence de taux entre l’Allemagne et la France) est bon » , s’est félicité François Hollande.

Mais qu’arrivera-t-il si la déflation s’installe durablement dans la zone euro, si les marchés prennent à nouveau conscience du montant insoutenable des dettes publiques dans certains des États comme l’Italie, si la France dévisse à nouveau ? Avant même que les tensions géopolitiques n’aggravent l’environnement, des messages de proches, familiers du monde des affaires, ont été adressés ces derniers temps à Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de l’Élysée, et à Manuel Valls pour les avertir sur les possibles difficultés anticipées par les entreprises en 2015, détails à l’appui. C’est une entreprise du Cac 40, travaillant dans la grande distribution, qui donne consigne à son service de trésorerie d’assurer dès maintenant tous les financements, afin de ne pas dépendre du marché en 2015. C’est un groupe industriel, qui lui aussi prend toutes les précautions de financement, par peur de voir les marchés complètement fermés l’an prochain.

Ces mises en garde ont, semble-t-il, fait forte impression. Le gouvernement vit à nouveau dans la hantise des marchés. Les sombres prévisions de la rentrée renforcent ses craintes et le tétanisent. Quel signal envoyer pour rassurer les marchés et éviter une attaque ? Poursuivre la ligne politique arrêtée, comme le défend Laurent Fabius ? Ou changer de politique pour ramener la croissance, comme le propose Arnaud Montebourg ?

Au fil des semaines, Manuel Valls paraît de plus en plus convaincu de la nécessité de changer de braquet. Tous les chiffres viennent lui confirmer que le gouvernement semble ne plus avoir de prise sur la situation économique. Le capital politique dont il disposait à son arrivée à Matignon fond comme neige au soleil. La veille du séminaire gouvernemental, un sondage publié par le Figaro a créé un choc : quel que soit le candidat – Hollande ou Valls –, la gauche ne serait pas au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2017. L'avenir politique du premier ministre est désormais en question. « Manuel Valls hésite entre être un premier ministre loyal à François Hollande ou se rebeller. Il attend d’en savoir plus sur la position de François Hollande » , résume un de ses proches.

« Comme à son habitude, François Hollande est évasif. Il n’est rien sorti de ce séminaire gouvernemental » , dit un participant. « Il a semblé très embêté. Il a dit qu’il fallait maintenir la ligne et prendre des décisions claires qui soient comprises par les Français » , raconte un autre. Depuis, le conseil constitutionnel a censuré une de ses seules mesures compréhensibles par l’opinion publique, qui visait à redonner du pouvoir d’achat aux ménages les plus modestes. Il a jugé que l’allègement des cotisations sociales pour les salaires inférieurs à 1,3 fois le Smic, prévu dans le cadre du pacte de compétitivité, était « contraire au principe d’égalité » . Un nouveau revers pour le gouvernement.

Les ministres sont repartis du séminaire du 1er août, inquiets de ce qui pourrait se passer à la rentrée, ignorant tout de la direction du gouvernement. Depuis, ils ont vu que François Hollande essayait de façon brouillonne d’obtenir un changement de l’Allemagne. Ses appels à une relance économique ont donné lieu à une nouvelle rebuffade allemande. « Nous ne voyons aucun besoin d’apporter le moindre changement à notre politique économique. L’Allemagne est déjà le plus important moteur de la croissance en zone euro » , a rétorqué la porte-parole du gouvernement, au nom d’Angela Merkel partie en vacances, en réponse aux propositions de relance de l’Élysée.

« Si la France veut obtenir un changement de la politique européenne, elle ne l’obtiendra pas en quémandant auprès de l’Allemagne, mais en construisant une alliance avec d’autres pays européens. L’ennui est qu’elle a raté le coche en 2012. Toute l’Europe du Sud attendait alors la France et était prête à la suivre. François Hollande a préféré signer le pacte de stabilité budgétaire sans discuter et promettre de ramener le déficit à 3 %. La France a perdu tout son crédit. Depuis, l’Italie a choisi d’aller son chemin. L’Espagne s’est rangée derrière l’Allemagne. Plus personne n’attend la France » , constate un observateur.

Au cœur de l’été, l’Élysée et Matignon soupèsent l’avenir politique. Mais les petits calculs semblent encore l’emporter. Aucune vision, susceptible de redonner confiance, d’en finir avec le défaitisme ambiant ne se dégage. « Si Manuel Valls n’obtient pas un changement de politique à la rentrée, il n’a plus qu’à démissionner. Sinon, il est mort politiquement » , dit un observateur proche du premier ministre. Celui-ci dit lui avoir donné ce conseil, ces derniers jours, par SMS.

Boite noire
Cette enquête est le fruit de témoignages recueillis auprès de participants ou de conseillers qui ont obtenu un compte-rendu du séminaire gouvernemental du 1er août, ainsi que de personnes proches du gouvernement. Tous ont demandé à témoigner anonymement.


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Xuan
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   Posté le 20-08-2014 à 20:18:02   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Bond des profits et stagnation du PIB


Tandis que le PIB ne décolle pas et frise le zéro en particulier en France, les profits des entreprises ont fait un bond dans les pays impérialistes :

source les Echos
Bourse : les dividendes volent de record en record

MARINA ALCARAZ | LE 20/08/2014 À 01:00



Les dividendes, au niveau mondial, ont atteint un nouveau record au deuxième trimestre à presque 427 milliards de dollars. - Shutterstock / Markgraf

Les dividendes des grandes entreprises ont battu un record au deuxième trimestre. Ils sont tirés notamment par l'Europe.

2014 pourrait être une année d'exception pour les actionnaires.
Les dividendes, au niveau mondial, ont atteint un nouveau record au deuxième trimestre à presque 427 milliards de dollars, selon une étude d'Henderson Global Investors sur les plus grandes sociétés mondiales.
Cela représente une hausse de 12 %, soit 44,6 milliards, l'équivalent d'une année entière de coupons au Japon. Et même en excluant les dividendes exceptionnels, par nature limités, la croissance resterait notable (+10 %).

Le premier trimestre avait déjà été marqué par un record (228 milliards de dollars), mais l'analyse du deuxième trimestre est d'autant plus pertinente que presque la moitié des paiements annuels sont versés durant cette période.
Il existe en effet, une saisonnalité dans plusieurs pays d'Europe, où les coupons sont généralement distribués au printemps.
C'est sur le Vieux Continent (hors Royaume-Uni) que le plus de dividendes ont été versés au cours du trimestre, avec 153 milliards de dollars, en hausse de 18,2 %.
A taux de change constant, il s'agit de la plus forte progression depuis cinq ans.

Recul dans les émergents

La France se distingue clairement, puisqu'elle est le plus important pays de la zone pour les rémunérations aux actionnaires.
Celles-ci atteignent 40,7 milliards de dollars entre avril et juin, en progression de 30 %.
Le secteur financier a opéré un retour à la normale avec la reprise des dividendes de Crédit Agricole et une forte hausse pour Société Générale.
BNP Paribas, de son côté, a versé des dividendes et indiqué qu'il continuerait malgré la lourde amende infligée aux Etats-Unis.
[souligné par moi - Xuan]

Dans le reste de l'Europe, l'étude souligne des signes « encourageants » en Espagne, où toutes les entreprises étudiées ont augmenté leurs versements. A l'inverse, l'Allemagne, qui est également l'un des gros contributeurs (33,7 milliards), n'a vu ses dividendes augmenter que de 3,9 %, alors que E.ON et Deutsche Telekom ont revu en baisse leurs versements.
De leur côté, les groupes américains ont enregistré une nette progression des coupons (+12 %), à 98,5 milliards de dollars.

Tous les investisseurs n'y trouveront pas leur compte

Ainsi, quasiment toutes les grandes zones géographiques, y compris le Japon, ont vu des hausses des dividendes, à l'exception des pays émergents.
Les coupons dans ces marchés ont chuté de près de 15 % au deuxième trimestre, à 29 milliards de dollars.
Avec les fortes turbulences enregistrées par ces Bourses, de nombreuses sociétés sont sorties des palmarès des plus grosses capitalisations mondiales, suivies ici. La faiblesse des devises a aussi pesé.

Cette nette croissance des dividendes dans le monde ne fera paradoxalement pas le bonheur de tous les investisseurs.
Comme l'attestent les derniers sondages de Bank of America-Merrill Lynch auprès des professionnels de la gestion, ceux-ci souhaitent en majorité que les grands groupes investissent davantage plutôt que de distribuer des dividendes et de faire des rachats d'actions.
BlackRock avait d'ailleurs rappelé à l'ordre les entreprises européennes et américaines à ce sujet.


Edité le 20-08-2014 à 20:18:33 par Xuan




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   Posté le 30-08-2014 à 00:17:03   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Isolement et fascisation de l'Etat bourgeois


La situation devient intenable pour Hollande. Désavoué par le peuple, son second premier ministre également au plus bas des sondages, méprisé par l'Allemagne que Sapin avait vainement implorée avec la BCE d'aller "au bout de ses possibilités" .
Inévitablement une équipe qui perd se divise.
Le petit chahut des "frondeurs" socialos a servi de prétexte à une série de mesures réactionnaires où le PS montre son véritable visage comme aux heures les plus sombres de l'après guerre.

Après avoir débarqué ses ministres contestataires, et mis un terme au rêve de la " croissance par la consommation" , Hollande nomme un ministre de l'économie représentant ouvertement les banques d'affaires.
Valls reçoit une standing ovation à l'Université d'été du MEDEF.
Macron remet en cause les 35 heures et le SMIC.
L'encadrement des loyers est remis en question.
A l'université d'été du PS, Cambadélis appelle à changer "de fond en comble" son parti, c'est-à-dire dans la logique des dernières décisions à en finir avec les états d'âme et les débats contradictoires et transformer le PS en parti centralisé.

"le nouveau progressisme" de Cambadélis :

"Pourquoi? Le progressisme tel que nous le défendions date des années 70 et donc a été forgé au début des années 60 et le monde a totalement changé" , a-t-il expliqué. "Il est indispensable que les socialistes soient porteurs de ce nouveau progressisme"
On a bien constaté que le PS surfait alors sur la vague de l'opposition à l'impérialisme US, des révoltes étudiantes et des grèves ouvrières, afin de se constituer une clientèle électorale.
Les dirigeants révisionnistes l'ont appuyé de toutes leurs forces dans cette voie.
Aujourd'hui il lui faut défendre un "nouveau progressisme ":
soutien total à l'impérialisme US, répression des masses et oppression et exploitation de la classe ouvrière.

A cette fin le PS remplacera la majorité dont il ne dispose plus par la possibilité de gouverner par ordonnance.
Macron déposera donc une "loi d’habilitation à procéder par ordonnances" .
Elle visera la déréglementation des professions intermédiaires jouissant d'un statut "pré-capitaliste", mais surtout le travail dominical.
Naturellement ceci ouvre la porte à tous les espoirs et à toutes les exigences de Gattaz.

Isolée, la bourgeoisie tombe le masque, resserre les rangs et se dirige vers la fascisation.

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   Posté le 30-08-2014 à 22:49:57   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Un gouvernement de combat en France et à l’étranger, ou la politique étrangère de Hollande n’est pas étrangère à la situation intérieure de notre pays.

Nous avons tous vu ces chiffres qui font état de l’augmentation des dividendes particulièrement élevée en France.
les Echos du 20 août annonçaient « La France (2) se distingue clairement, puisqu'elle est le plus important pays de la zone pour les rémunérations aux actionnaires. Celles-ci atteignent 40,7 milliards de dollars entre avril et juin, en progression de 30 %. Le secteur financier a opéré un retour à la normale avec la reprise des dividendes de Crédit Agricole et une forte hausse pour Société Générale. BNP Paribas, de son côté, a versé des dividendes et indiqué qu'il continuerait malgré la lourde amende infligée aux Etats-Unis. »
(2) 48 sociétés analysées en France.
Au passage on relèvera qu’il s’agit des profits pour les principales entreprises (industrielles, commerciales et financières) et non pour le seul secteur financier. La dénonciation par certains économistes de la financiarisation oublie souvent que les actionnaires industriels ne sont pas plus philanthropes que ceux de la finance. Ce sont parfois les mêmes.


Dans le même temps c’est précisément en Europe et tout particulièrement en France que la croissance du PIB avoisine le zéro.
La presse économique a signalé la stagnation du PIB en France, l’INSEE relevant au mois d’août que la quasi totalité des moteurs de croissance est en panne.
Les investissements sont en recul (-0,8% par rapport au premier trimestre, qui avait déjà vu une baisse de 0,7% et en dépit de l'aide du gouvernement de 40 milliards d'euros en quatre ans).
"Le chiffre de l'investissement promet d'être négatif encore un moment. L'objectif du Crédit d'impôt compétitivité et emploi était de le relancer mais jusqu'ici ça ne prend pas" , constate pour l'AFP Denis Ferrand, directeur général de la société de recherches Coe-Rexecode.
Dans ces conditions le chômage n’est pas près de diminuer, mais tant que l’explosion sociale ne menace pas les capitalistes n’en ont cure.

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Il en résulte que l’orientation du gouvernement socialiste consiste à appliquer la méthode décrite par le futur remplaçant d’Herman Van Rompuy, le premier ministre polonais Donald Tusk :
" Mon expérience en tant que Premier ministre montre qu'il est possible d'associer discipline budgétaire d'un côté et croissance économique de l'autre, il est possible de combiner ces deux défis" .
Evidemment sa nomination relève des menaces européennes envers le peuple ukrainien et envers la Russie, puisque la Pologne est en première ligne du soutien aux USA et au gouvernement fantoche et fasciste de Kiev, voire de l’intervention directe.
Mais sur le plan intérieur la combinaison de ces deux défis consiste à augmenter la croissance des profits en exploitant davantage les masses, faisant de la Pologne le pays le plus inégalitaire d’Europe.

En France l’offensive réactionnaire se déchaine après la mise au pas du petit chahut des ministres et députés frondeurs :
Mise en place d’un ministre de l’économie ouvertement anti-social
Remise en cause des 35 heures et du SMIC
Démontage de l’encadrement des loyers
Transformation « de fond en comble » du PS selon le vœu de Cambadélis, évidemment pour en faire un parti discipliné et centralisé.
Projet de loi d’habilitation à gouverner par ordonnance
On comprend dès lors l’accueil chaleureux de Valls à l’université d’été du MEDEF

Cette attitude du gouvernement Hollande est aussi une fuite en avant de la bourgeoisie dont tous les partis ont été compromis dans des scandales et sont déconsidérés dans la population à cause des mesures antisociales appliquées par les uns et par les autres. Au-delà des clivages se dessine nécessairement un front réactionnaire face à nous.

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Ecartée du leadership européen et méprisée par l’Allemagne, implorée vainement de faire un geste par Sapin, la bourgeoisie française se montre d’autant plus belliqueuse à l’étranger et se range dans la bande des faucons sous la bannière des USA.
Hollande vient de demander l’élévation du niveau des sanctions contre la Russie :
« Il y a incontestablement une aggravation de la situation (en Ukraine) : présence de matériels venant de Russie, présence de soldats, c'est probable, en tout cas de séparatistes armés et aidés par la Russie » …« il y a, face à cette aggravation de la tension, de nouvelles décisions à prendre" et "l'Europe doit agir"... "Il n'y a pas de temps à perdre" . Se défendant de vouloir la guerre il fait tout pour attiser le conflit.

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Nous devrions relier ces deux aspects de la politique bourgeoise : la guerre de classe à l’intérieur et la guerre impérialiste à l’extérieur.
Nous devrions aussi nous interroger non seulement sur l’échec de l’Union de la Gauche et ses conséquences (c’est-à-dire sur la stratégie électoraliste), mais également sur le contenu de ses objectifs politiques, objectifs revendiqués par les frondeurs du PS.
Par exemple sur le slogan de « la croissance par la consommation », selon lequel le système capitaliste pourrait sortir de la crise selon le modèle du New Deal.
La lutte de classe pour les salaires, l’emploi, le logement, la santé, n’a pas besoin de se justifier en promettant que l’économie capitaliste se porterait mieux avec de meilleures salaires.
Toute la mobilisation du Front de Gauche et de la CGT s’est faite autour de ce slogan réformiste, et à présent les syndicalistes et les militants se trouvent désemparés.
C’est la lutte de classe et l’objectif du socialisme qu’il nous faut promouvoir.


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Article mis en ligne sur fairevivre et renforcer le pcf


Edité le 01-09-2014 à 08:14:37 par Xuan




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   Posté le 09-09-2014 à 13:39:48   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Misérables expédients des socialos

Décidément Libé n'a peur de rien. Après l'appel à la guerre voilà une manœuvre minable pour sauver le PS.

Le scoop de Libé sur un éventuel « attentat » théoriquement projeté par le tortionnaire Nemmouche arrivait à point nommé après une semaine noire pour les socialos, mais le pétard a fait long feu et l’affaire Thévenoud pourrit un peu plus l’ambiance.

L’abstention des frondeurs est évidemment sans conséquence mais il est clair que l'îlot où se tient le gouvernement bourgeois rétrécit chaque jour et que les vagues leur lèchent les bottes.

Il tombe sous le sens que le fraudeur est maintenu au Parlement par la seule volonté du PS afin de lui conserver la majorité, tout en étant couvert d’opprobre pour sauver la face.

L'hypocrisie des socialos n'a pas de borne et Valls II sent le sapin.
A moins de décréter le couvre-feu et la loi martiale une nouvelle cohabitation s'imposera sous peu.

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
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