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 Euskadi

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   Posté le 06-10-2009 à 21:58:17   

J'ouvre un sujet consacré à la lutte révolutionnaire du peuple basque, seule lutte de libération nationale en Europe où la l'élément populaire, la ligne de masse est clairement affirmée face à la bourgeoisie nationale.

Je commence par poster les derniers articles récents parus sur http://cspb.unblog.fr/

Où est Jon ?

disparu depuis le 18 avril





1. PRÉAMBULE

Jon Anza est porté disparu depuis le 18 avril. Ce jour-là, sa compagne l’a laissé à la gare de Bayonne, dans un train en partance pour Toulouse. Depuis, aucune nouvelle de lui.

Cette disparition soulève des soupçons et une grande inquiétude, car au cours de ces derniers mois, les événements en rapport avec une logique de guerre sale se sont multipliés. Parmi ceux-là, nous voulons évoquer ce qui est arrivé au citoyen basque Juan Mari Mujika sur le parking d’un supermarché de Saint-Palais (Basse-Navarre). Après avoir fait ses courses, et alors qu’il s’apprêtait à rentrer dans sa voiture, trois ou quatre hommes l’ont forcé à rentrer dans son véhicule et l’ont conduit dans un endroit isolé. Ils se sont arrêtés au lac qui se trouve dans un hameau voisin de Saint-Palais où il a fait l’objet de menaces incessantes – y compris la menace de le tuer en le noyant dans le lac – s’il n’acceptait pas de collaborer avec la police espagnole. C’est précisément parce qu’il leur a fait croire qu’il était prêt à collaborer que Juan Mari Mujika a pu échapper à ses ravisseurs.

Nous avons un autre exemple d’événement de ce type : ce qui est arrivé à l’ancien prisonnier Lander Fernandez à Bilbao. A plusieurs reprises, après avoir été suivi de manière ostensible dans la rue, le 19 mai, deux hommes l’ont obligé à entrer dans une voiture. Ils l’ont emmené dans un lieu isolé et là, après l’avoir menacé, ils lui ont demandé de collaborer avec la police. Lander Fernandez a refusé de collaborer et le lendemain (le 20 mai, donc), les mêmes hommes l’ont attrapé, l’ont frappé, cette fois dans la rue même, le blessant de plusieurs contusions.

Pour revenir au cas de Jon Anza, il faut souligner que Jon est une personne très stable. Et l’option selon laquelle il aurait pu fuir de son propre gré ne peut absolument pas être retenue. Par conséquent, la seule hypothèse qui demeure est celle selon laquelle “on” a fait disparaître Jon Antza. Nous nous trouvons donc dans le cas d’un “enlèvement” politique. Malheureusement, les deux cas cités précédemment viennent à l’appui de cette hypothèse, et plus généralement, de la thèse de la réactivation d’une stratégie de guerre sale.

La disparition de Jon Anza est un événement très grave. Il est indispensable de faire toute la lumière sur ce qui est arrivé à Jon. OU EST JON ? Les gouvernements français et espagnol doivent répondre à cette question. Mais nous savons que nous n’obtiendrons de réponse de Paris et de Madrid que par la mobilisation de la société.



2 INFORMATIONS Après la confirmation de la disparition de Jon Anza, un certain nombre d’informations sur cette affaire ont été rendues publiques, notamment le témoignage apporté par sa compagne lors d’une conférence de presse d’Askatasuna, ainsi que le communiqué publié par l’organisation ETA. Conférence de presse d’Askatasuna en présence de la compagne de Jon : 15 mai. Lors de la conférence de presse d’Askatasuna, Marie-Joël Paskassiau, la compagne de Jon Anza, a fourni les informations suivantes à propos de la disparition : . le 18 avril, elle a emmené Jon à la gare de Bayonne. Elle l’a laissé dans le train à destination de Toulouse. . Depuis, elle n’a aucune nouvelle de Jon. Entre le moment de la disparition et la conférence de presse, un mois s’est écoulé sans la moindre nouvelle. . Jon Anza souffrait de graves problèmes de santé. En raison d’une tumeur au cerveau, il a été opéré à deux reprises. Suite à la deuxième opération effectuée récemment, sa vue avait considérablement baissé et il était devenu mal-voyant. . Jon Anza était un militant de longue date. Il a passé une vingtaine d’années dans les prisons espagnoles. Assez vite après sa sortie de prison, du fait de la situation répressive existant au Pays Basque sud, il est venu s’installer au Pays Basque nord. Il menait ici une vie tout à fait normale, résidant à Ahetze et travaillant au sein de l’entreprise Sokoa, à Hendaye.

. Les raisons de sa disparition sont obscures. Jon Anza est une personne très posée et forte, d’un point de vue psychologique. Les hypothèses autour de sa disparition sont ouvertes. Celle de l’enlèvement politique n’est pas à exclure.

. Les proches de Jon ont dénoncé cette disparition par le biais d’un avocat. Aussitôt une enquête judiciaire a été ouverte.

Le communiqué d’ETA

Le 18 mai, ETA a rendu public un communiqué au sujet de la disparition de Jon Anza. Nous retiendrons ici les éléments les plus marquants de ce communiqué :

. L’organisation armée déclare que Jon Anza est militant d’ETA.

. Son déplacement était motivé par un rendez-vous qu’il avait à Toulouse avec ETA. Mais il ne s’est jamais présenté au rendez-vous.

. La police savait qu’il était militant d’ETA, car elle avait retrouvé ses empreintes sur du matériel découvert. Il faut en conclure que Jon Anza avait été placé depuis sous surveillance policière.

. ETA rend les gouvernements français et espagnol responsables de la disparition de Jon Anza ; pour l’organisation armée, nous nous trouvons face à une affaire d’enlèvement.



1. RÉACTIONS

Les réactions à la disparition de Jon Anza ont été peu nombreuses. En voici quelques-unes :

La lecture de la Gauche Abertzale : - Trois mois se sont écoulés depuis la disparition de Jon Anza et nous n’avons pas la moindre nouvelle. En conséquence, parmi les hypothèses soulevées par cette disparition, une seule s’impose à nous à présent : celle d’un enlèvement, qui apparaît comme une nouvelle manifestation de la guerre sale.

- D’abord, le premier élément qui conduit la Gauche Abertzale à affirmer que nous sommes devant une manifestation de la guerre sale est la situation répressive dont souffre le Pays Basque. En effet, même si une réactivation de la stratégie de guerre sale qui avait opéré dans les années 70 et 80 paraît stupéfiante, qui aurait pu prétendre que certaines mesures appliquées à l’époque de Franco seraient encore en vigueur au XXIe siècle ? : interdiction de partis politiques, fermeture de journaux, interdiction de se présenter aux élections… C’est dans ce contexte répressif que s’inscrivent les deux affaires d’enlèvements évoquées dans le préambule.

- D’autre part, ces pratiques de guerre sale que nous avons connues dans notre histoire nous montrent bien que de pareils événements sont possibles au Pays Basque. On se souviendra que, dans les années 70 et 80, des dizaines de militants basques ont été assassinés et torturés par des “organisations” comme le Bataillon Basque Espagnol ou le GAL. Et il faut rappeler, dans le cas du GAL, que les responsabilités des plus hauts dirigeants espagnols de la lutte anti-terroriste d’alors ont été établies : Rafael Bera (secrétaire d’Etat au Ministère de l’Intérieur), Galindo (colonel de la Garde Civile), etc. De même, l’aide apportée par la police française dans certaines affaires ne fait aucun doute (par exemple, on a retrouvé sur certains assassins du GAL les copies des papiers d’identité de certains réfugiés, fournis par la Sous-Préfecture de Bayonne).

- Pour la Gauche Abertzale, il ne fait aucun doute que les gouvernements français et espagnol sont responsables de la disparition de Jon Anza. Il leur revient donc de répondre à la question : où est Jon ?
http://cspb.unblog.fr/2009/09/06/1873/#more-1873

DISPARITION DE JON ANZA
18 09 2009
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18/09/2009

“Nous sommes beaucoup à penserqu'on a fait sciemment disparaître Jon Anza “

A la veille de la manifestation, à Saint-Jean-de-Luz à 17 heures, appelée pour dénoncer la disparition de Jon Anza, Gabi Mouesca, ex-militant d'IK et Xabier Ezkerra, réfugié résidant au Labourd, reviennent sur l'enquête et exigent une réponse à la question «Nun da Jon ?».

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ENTRETIEN/ Gabi Mouesca et Xabier Ezkerra / Militants abertzale

Cinq mois déjà que Jon Anza a disparu… ou qu'on l'a fait disparaître ?

XABIER : Dans ce pays, comme dans d'autres, certes, il y a des cas de disparitions. Mais nous avons notre propre histoire et un excellent instrument pour ne pas l'oublier : la mémoire collective. Dans ce pays, 70 ans plus tard on est en train d'ouvrir des fosses pour essayer de retrouver le grand-père, la tante ou le frère disparu, pour connaître enfin la vérité. Il y a eu aussi des événements plus récents comme le cas de deux camarades disparus dont les ossements ont été retrouvés des années plus tard. Tout cela est très dur, mais en ce qui concerne Jon, nous sommes beaucoup à penser qu'on ne le reverra plus parce qu'on l'a fait sciemment disparaître.

La question «non da ?» (où est-il) a déjà été posée dans ce pays pour Naparra, Pertur ou pour Popo Larre entre autres…

GABI : En effet. Par exemple pour Popo cela fait des années qu'on demande où est-il, et c'est cette même question qu'on pose aujourd'hui pour Jon. En ce moment, on ne demande même pas qu'on fasse justice ou qu'on cherche les responsables. Amis et famille nous voulons tout simplement savoir où est son corps. Sa mère, qui a 80 ans, voudrait prier son corps avant de mourir. Malheureusement, l'histoire se répète et les réponses de l'Etat français, sont toujours les mêmes, c'est-à-dire, aucune réponse.

Le collectif des réfugiés a fait part de «certitudes effroyables». Il y a eu le aussi le cas de Juan Mari Mujika, sans oublier le GAL. Comment vivez-vous cela ?

XABIER : Nous sommes sûrs que les deux Etats sont en train de travailler ensemble et ce constat est, évidemment, effrayant. Néanmoins nous pensons qu'un Etat qui prend pour cible les réfugiés ou les ex-détenus n'est pas au meilleur de sa forme. Le fait d'utiliser la vengeance parce qu'il ne peut pas atteindre son but, l'assimilation des Basques, prouve sa faiblesse. Ceci étant dit, c'est bien connu que les Etats français et espagnol sont très forts en matière de vengeance. Ce qui est effrayant c'est qu'ils sont prêts à réutiliser des vielles recettes dont on connaît tous les effets terribles. Nous vivons tout cela avec grande douleur, une douleur qui surpasse la peur.

Qu'est-ce qu'on peut attendre de l'enquête de la Police française ?

GABI : Dans l'affaire de Popo nous avons constaté que la Police ne menait pas une enquête sérieuse. Je crois que ça va être de même pour Anza. L'Etat français dispose d'une Police scientifique très préparée et qui éclaircit beaucoup d'affaires assez vite. Il est, donc, assez bizarre qu'elle n'ait jamais rien trouvé dans le cas de Popo. De plus, ils ont lancé des propos mensongers pour salir le militant. Pour Jon Anza, c'est la même chose.

Bien qu'il s'agisse d'une affaire grave, beaucoup d'acteurs politiques et sociaux restent muets. Cette attitude n'est-elle pas blessante pour vous ?

XABIER : J'irais plus loin ; elle est dégoûtante. Ces acteurs devraient jouer un rôle de garant. S'ils ne remplissent pas cette fonction de garant des droits, les Etats peuvent prendre sans limite des voies répressives. Il est assez difficile de croire que ces acteurs politiques et sociaux ne soient pas conscients que leur attitude permet aux Etats de faire n'importe quoi. S'ils réagissaient vraiment, ces Etats auraient beaucoup plus de difficultés ou ne pourraient pas aller jusqu'au bout dans leurs plans répressifs. Il faudrait, quand même, qu'ils sachent que nous ne sommes pas prêts à accepter leur attitude fuyante, voire, complice. Et s'il le faut, nous irons leur demander, un par un, des responsabilités.

Quelle analyse faites-vous de la réapparition de la guerre sale dans le contexte du conflit politique du Pays Basque ?

XABIER : À mon avis c'est la preuve que les Etats n'ont pas réussi leur politique d'assimilation. Dans le cas d'Euskal Herri, ils l'ont ratée et ils rétorquent avec la répression et la vengeance. C'est une attitude qui devrait nous interpeller. Qu'est-ce qu'ils cherchent ? Qu'on cède au désespoir ? Se sentent-ils dans une position confortable dans cette spirale répression-réaction ? Veulent-ils nous embourber dans un long cycle de résistance ? Pour ma part, j'en suis convaincu et je crois que nous devrions savoir montrer que nous ne sommes pas prêts à nous laisser faire. En fait, je pense que dans cette voie aussi, ils ont commencé à perdre.

GABI : Je partage cette conclusion. Cette fois-ci encore, ils vont droit à l'échec. Ces sombres procédés cherchent à effrayer les gens d'ici et, en particulier, les jeunes. L'histoire nous montre qu'il y a toujours eu des faits noirs, mais que malgré tout, on est toujours allés de l'avant ; qu'il y a toujours des Popo et des Jon Anza pour poursuivre le chemin. Nous sommes là, libres, pour dire qu'il y aura toujours en Pays Basque des hommes et des femmes, de tout âge, pour continuer parce qu'il existe ici un peuple qui a la volonté d'être libre.

Mais il n'en est pas moins vrai que les faits de cette sorte soient très douloureux. Quand nous exigeons de savoir la vérité et disons que ça suffit, c'est parce que nous avons déjà connu cette situation. Je me rappelle encore les années du GAL, quand la peur se sentait dans les rues et pas seulement entre les abertzale. Nous ne voulons pas que cela recommence. C'est pour cette raison que nous demandons publiquement la vérité et que nous affirmons que les Etats ont des responsabilités dans ce type d'actions.

Tous les deux, vous avez connu la prison et la répression. Ces trente dernières années, vous avez perdu des amis. Mais le conflit demeure. Voyez-vous des possibilités d'arriver à une autre situation pour surmonter toutes ces souffrances ?

GABI : Bien sûr. Nous sommes plein d'espoir. Depuis toujours et partout où il y a eu des conflits comme au Pays Basque, à un moment donné, les adversaires se sont assis autour d'une table et ont ouvert la voie de la justice et de la paix. Nous sommes convaincus que ce moment arrivera aussi en Euskal Herri. Il est vrai qu'on a beaucoup souffert et peut-être que l'on souffrira encore mais nous sommes prêts à tout faire, à travailler tous les jours pour que ce jour arrive au plutôt.

XABIER : Je ne crois pas me tromper si je dis qu'il y a aujourd'hui plus d'indépendantistes qu'hier dans notre pays. Mais cela ne s'est pas fait tout seul. Ce sont les centaines d'années de prison, la longue liste des amis tombés en chemin, des années de lutte qui nous ont mené jusque-là qui ont fait que ce pays voie la possibilité d'être maître de son avenir plus ouverte qu'hier.

Cette même souffrance devrait nous faire voir qu'il est peut-être temps de commencer à ramasser les fruits, que l'on est peut-être aux portes d'un nouveau cycle. Si nous sommes capables de fixer une stratégie efficace, de convaincre les citoyens basques, nous pourrons, avec l'aide des agents de la communauté internationale, ouvrir une nouvelle situation qui permettra d'atteindre un cadre démocratique pour notre peuple. À nous d'y parvenir.
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   Posté le 06-10-2009 à 21:58:49   

ETA: ” Si la lutte armée cessait…”

29/09/2009

A.A.

Dans un communiqué de presse remis au quotidien GARA à l'occasion du Gudari eguna (La journée du combattant) de 2009, ETA a affirmé que son processus de réflexion était terminé. L'organisation armée y explique par ailleurs qu'elle est résolue à poursuivre «avec les armes dans les mains tant que les ennemis d'Euskal Herria parieront sur la répression et la négation», ajoutant toutefois faire l'«offre» d'un processus démocratique en soulignant qu'elle «le défendra et le propulsera». Les réactions des principaux partis politiques hispaniques ne se sont pas faites attendre.

«Le processus de réflexion interne amorcé au printemps dernier est terminé» : c'est par cette première affirmation que débute le communiqué remis à GARA par l'organisation armée et daté du Gudari Eguna qui a eu lieu dimanche en Pays Basque. Après avoir critiqué la politique menée par l'Etat espagnol d'une part et celle d'un PNV «tournant le dos au Pays Basque, l'oeil rivé sur l'Etat espagnol. Mais toujours contre l'indépendance», le texte développe ensuite un paragraphe intitulé «le compromis, la volonté et l'offre d'ETA».

L'organisation armée basque y réaffirme sa volonté de poursuivre avec les armes avant de préciser «Mais en même temps, nous affirmons que la volonté d'ETA a toujours été de chercher une sortie politique au conflit politique».

En conséquence, l'organisation souligne sa «volonté et disposition totale à entreprendre ce chemin». «En Pays Basque on doit développer un processus démocratique» qui «conduise au stade de l'autodétermination» poursuit-elle. Elle ajoute que dans cette optique l'union de tous les abertzale au niveau national s'avère «indispensable». «Ceci est l'offre d'ETA, et c'est le chemin que ETA défendra et propulsera», conclut-elle.

Questions au personnel politique

Rejetant l'accusation du gouvernement espagnol sur la responsabilité de l'organisation dans la poursuite du conflit, ETA affirme au contraire que le problème des élus espagnols se situe avec le «peuple, avec sa volonté politique». Elle conclut que la résolution de ce conflit passe par une «ouverture des portes» à cette demande.

À partir de là, l'organisation armée lance une série de questions, adressées d'abord au président de l'Exécutif espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, mais aussi au reste du personnel politique. «Sans activité armée d'ETA, sont-ils disposés à respecter un processus dans lequel les territoires basques décident sur leur futur politique ? Si les armes d'ETA cessaient, seraient-ils disposés à respecter la décision de la majorité des citoyens basques dans le cas où ils seraient favorables à l'indépendance ? Si la lutte armée d'ETA cessait, sont-ils disposés à abandonner la répression et à respecter un processus démocratique qui permettrait la résolution du conflit ?».

Une seconde série de questions adressées plus expressément au lehendakari, Patxi Lopez, et au Président du Gouvernement navarrais, Miguel Sanz, demandent aussi s'ils sont disposés : «à reconnaître à Euskal Herria ses droits nationaux ? (…) à demander aux habitants des territoires qui sont sous leur domination, sans limite et de manière ouverte, sur son futur politique ?»

ETA conçoit ces questions comme un «défi» adressé à l'Etat espagnol, précisant que «les silences et les refus démontreront que le problème n'est pas ETA, mais le manque de volonté politique et démocratique». Au contraire, il signale que des réponses positives «ouvriraient le chemin à la solution du conflit (…) ils apporteraient l'arrêt de l'action armée d'ETA»

«Êtes-vous indépendantistes ?» C'est par cette dernière question qui fait écho à celle lancée dans une entrevue récente par Xavier Arzalluz à ses compagnons, qu'ETA a demandé au PNB qu'il explique quel était «son objectif réel».

Rejet des partis espagnols

José Antonio Pastor (PSE) a assuré qu' ETA «cherche à embrouiller» et Leopoldo Barreda, Porte-parole du Parti Populaire dans la Communauté autonome, l'a accusée «de faire sa propagande». En réponse aux questions d'ETA, les deux ont assuré qu'«il existe une démocratie» en Pays Basque.

«Ce communiqué ne change simplement rien, il est ce que nous avons toujours connu et va dans ce sens renforcer la détermination à combattre et à mettre en échec ETA mais aussi tout son entourage qui font aujourd'hui pression sur la société basque», a poursuivi Leopoldo Barreda, dans des déclarations à Europa Press.

«Abandonner les armes»

Le texte a enfin été analysé «sans nouveauté» par Ezker Batua et EA qui à l'instar du communiqué de presse émis par ce dernier, considère qu'ETA «devrait faire une réflexion et entamer un processus qui mène à son autodissolution, en abandonnant les armes et surtout en laissant le peuple basque librement décider de son futur».

Gudari eguna a bien eu lieu

Ce mois-ci en Pays Basque nord, comme partout en Pays Basque, des «hommages aux combattants disparus» ont eu lieu à Bayonne, Biarritz, Ciboure, pour s'achever cette fin de semaine à Idaux-Mendy, Hélette et Itxassou. Après ces hommages rendus dans les communes des «combattants disparus», GARA a affirmé que le Gudari eguna 2 009 avait bien eu lieu quelque part en Pays Basque, et ce, malgré les contrôles incessants des deux côtés de Biriatou. Selon le quotidien, un représentant de la gauche abertzale a pris la parole entouré de 25 responsables de la structure. Le message a rendu hommage «aux centaines de combattants qui ont laissé leur vie», s'adressant ensuite aux preso avec un «nous vous aimons» avant de revenir sur la disparition de Jon Anza en affirmant «nous savons qui est derrière cette séquestration (…). Nous ne pardonnerons jamais, nous n'oublierons jamais».
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   Posté le 06-10-2009 à 21:59:56   

COMMUNIQUE D’ETA A EUSKAL HERRIA (Gudari Eguna, 2009, 28 septembre)

ETA, organisation basque socialiste révolutionnaire de libération nationale, ayant terminé son processus de réflexion, veut à l’occasion du Jour du Combattant de 2009, faire connaître les réflexions qui suivent à la société basque.
ETA est né il y a de cela 50 ans alors que les attaques fascistes du franquisme voulaient mener au génocide notre peuple. C’est grâce à l’apport des combattants basques que nous honorons aujourd’hui que la piste faite par 50 ans de combat déroule son tracé sans interruption jusqu’à ce jour. Autrement dit, sans le combat des filles et fils d’Euskal Herria qui ont tout donné jusqu’à finir en prison ou perdre la vie, Euskal Herria serait depuis longtemps un pays soumis. Décennie après décennie, la Gauche Abertzale s’est employée avec persévérance à redonner vie à la voie du combat pour l’indépendance de ce pays, et les coups de l’ennemi nous ont fait payer dans notre chair le fait que nous nous consacrions à cette tâche. 50 ans se sont écoulés, et Euskal Herria est encore là, debout et en vie.
Il y a 30 ans, avec la réforme de La Moncloa, le PNV, en accord avec les gouvernants de l’Espagne, avait pris la décision de vendre Euskal Herria et de procéder à sa partition avec des institutions imposées. Tous les gouvernants d’alors invitaient le secteur le plus combatif de ce pays, la Gauche Abertzale, à prendre part à la gestion de ces institutions. 30 ans plus tard, ils ont exclu la Gauche Abertzale de ces institutions, l’indépendantisme ne s’étant pas apaisé devant les résultats politiques qu’ils ont obtenus. Ce sont les victoires du Mouvement de Libération de la Nation basque qui impriment de façon déterminante leurs marques à la situation d’Euskal Herria.
Le cadre de la partition est épuisé, ce cadre est mort, et il y a une large majorité pour reconnaître qu’Euskal Herria a le droit de décider de son avenir politique.
C’est également une majorité de la société qui se positionne pour que l’on s’écarte de la répression et pour qu’à ce conflit politique, il soit donné une issue politique construite sur le dialogue.
De l’Adour à l’Ebre, se trouve enraciné un large et vigoureux secteur favorable à l’indépendance. Et il est indomptable, comme la démonstration en a été faite dans le combat mené, malgré les obstacles, les agressions et les tentatives d’exclusion, en faveur de l’édification de ce pays et en faveur de la liberté.
Par contre, nous, les indépendantistes, nous n’avons pas encore pu conduire Euskal Herria jusqu’au scénario de l’autodétermination. Les ennemis ont continué durant de longues décennies à imposer les programmes de la France et de l’Espagne.
Alors qu’en Europe même, on ouvre à certains peuples, en s’appuyant sur le droit à l’autodétermination, les portes vers l’indépendance, l’Espagne et la France continuent à opposer leur refus à notre pays, et à lui faire subir le fascisme politique. En même temps que les Etats ont gelé la situation, c’est le PNV qui a été l’obstacle majeur sur la voie menant à ce jalon que constitue l’autodétermination. L’ennemi a échoué dans son objectif qui était d’imposer, en les menant à bien, les programmes de non-reconnaissance et de partition, mais il s’obstine dans la mise en œuvre de la même recette parce qu’il voit des possibilités de refaire la même chose en s’alliant avec le PNV. On est allé au bout de l’ancien cadre qui nous était imposé ; on n’arrive pas à franchir le pas pour entrer dans un nouveau cadre ; résultat : notre pays s’installe dans les profondeurs de la crise.

Avant ces résultats politiques, le fascisme espagnol a rénové l’offensive politique répressive ces dernières années : après avoir exclu des institutions l’indépendantisme, il veut l’exclure aussi de la rue. Zapatero, Sanz et Lopez s’entêtent dans le pari de poursuivre jusqu’au bout en Euskal Herri la répression et la situation d’exception. Au point d’interdire à la Gauche Abertzale de participer aux élections et au point de truquer les résultats lors de leur comptabilisation.
Depuis l’été, les portraits des prisonniers politiques basques constituent un délit. Y a-t-il quelque part un pays où montrer la photo d’un compatriote peut être constitutif d’un délit ? Sans revendiquer quelque action du GAL, ils ont pris en otage, nuitamment, des indépendantistes, et ils ont fait disparaître Jon Anza. Ce sont les pièges préparés par des membres de la Police autonome pour tabasser des proches de Prisonniers Politiques Basques qui ont donné lieu cet été à une photo mémorable. Ils appellent cela « nettoyer la rue », comme dans l’Allemagne nazie. Maintenant, c’est un délit aussi que de prendre part à des repas, à des passe-rues, à des parties populaires de foot ou de mus. Ils appellent « impératif de la loi » l’apartheid politique et les restrictions apportées aux droits, et donnent le titre de « fête de la démocratie » à l’illégalisation et au trucage électoral.
Le PNV a accordé son approbation à cette offensive politique et à ce vent répressif. Il appelle cela « la stabilité budgétaire » et « travailler dur ». Le responsable politique Urkullu s’efforce de vider de son contenu la répression devant les attaques que la société basque et la base du PNV n’admettent pas. Les agressions consistant à exclure la gauche abertzale des élections et des institutions reçoivent l’appellation de « jeu des illégalisations ». Le fait que pour avoir montré les photos de prisonniers, les proches de ceux-ci ainsi que les citoyens soient tabassés par centaines, ce fait-là est appelé « la fête des affiches ». Il appelle « jeu » le châtiment, « fête » la répression ; à travers les années, des milliers de gens torturés, des milliers de voix refusées, des milliers de citoyens prisonniers, des milliers de millions d’amendes, des milliers de blessés dans les rues… tout cela, pour Urkullu, vu de l’atmosphère feutrée du bureau de Sabin Etxea, c’est un jeu et une fête.
Le PNV toujours au centre : tournant le dos à Euskal Herria et les yeux tournés vers l’Etat, mais toujours contre l’indépendantisme. Urkullu n’a pas d’autre choix que de dénier leur gravité à toutes ces agressions, et de les désigner sous des vocables inoffensifs. Parce qu’il veut passer un nouvel accord politique contre l’indépendantisme avec les responsables de ces agressions, c’est-à-dire avec les fascistes. Et les sermons des meetings aux accents abertzale abâtardis ne sont que des mots creux destinés à apaiser l’atmosphère de confusion et d’irritation qui règne dans les sièges du PNV.
Pour qu’Euskal Herria ne parvienne pas à un véritable changement politique, l’ennemi cherche à noyer la Gauche Abertzale dans la répression, avec l’aide du PNV. Voilà l’accord qu’ils veulent passer et perpétuer : rénover le cadre ancien et le ressusciter. Mais la Gauche Abertzale, outre sa riposte ferme à ces agressions, est engagée sur la voie du combat destiné à obtenir qu’Euskal Herria connaisse un authentique processus démocratique. Et l’engagement patriotique en faveur d’Euskal Herria n’est pas prêt à supporter un nouveau tour de piste « autonomique ».
L’engagement d’ETA, sa volonté et son offre : tant que les ennemis d’Euskal Herria agissent en faveur de la négation et de la répression, nous renouvelons notre engagement à continuer fermement le combat les armes à la main. Mais de la même manière nous disons : la volonté d’ETA a toujours été de trouver une issue démocratique au conflit politique. ETA redit aussi qu’il veut poursuivre dans cette voie et qu’il est prêt pour cela.
Face à l’obstruction à laquelle se livrent les Etats et face à l’offensive politique de l’espagnolisme, il faut développer en Euskal Herri un processus démocratique pour que soient admis et respectés les droits du peuple et sa volonté politique. Voilà l’alternative politique de ce pays : ouvrir le processus démocratique qui mènera Euskal Herria au scénario de l’autodétermination. Mais pour amener les Etats à respecter la parole d’Euskal Herria, nous les abertzale, les indépendantistes, nous avons l’obligation absolue de regrouper nos forces sur le plan national, en vue de conduire ce pays à se libérer. C’est là l’offre d’ETA, et c’est là la voie qu’ETA va appuyer et favoriser.

Les questions d’ETA aux gouvernants :
Les gouvernants de l’Espagne répètent à tout va qu’ils ne dialogueront pas avec ETA tant que celui-ci n’aura pas mis un terme à la lutte armée. Comme si c’était là le nœud principal du conflit ! Les gouvernants de l’Espagne savent que le problème, ce n’est pas ETA. Ils savent très bien que le problème, ils l’ont avec ce peuple, avec sa volonté politique. Le conflit politique se règlera en ouvrant les portes à ce problème.

Voici les questions que nous posons aux gouvernants de l’Espagne et au Président Zapatero :
-En l’absence d’activité armée d’ETA, les gouvernants de l’Espagne seraient-ils prêts à respecter un processus permettant aux territoires d’Euskal Herria de se déterminer par rapport à leur avenir politique ?
-Si les armes d’ETA venaient à se taire, les gouvernants de l’Espagne seraient-ils prêts, dans l’hypothèse du choix de l’indépendance par une majorité des habitants du Pays Basque, à respecter cette décision et à accomplir les démarches qui s’imposent ?
-Si la lutte armée d’ETA cessait, seraient-ils prêts à laisser de côté la répression et à respecter un processus démocratique propre à ouvrir la voie à une résolution du conflit ?

Aux gouvernants Lopez et Sanz, nous posons les questions suivantes :
-Etes-vous prêts à admettre l’existence d’Euskal Herria, à reconnaître ses droits en tant que nation ?
-Etes-vous prêts à consulter de manière ouverte sur leur avenir politique les habitants des territoires qui sont sous votre responsabilité, et cela sans vous arrêter aux frontières ?
Nous défions le Président de l’Espagne et les gouvernants de l’Espagne de répondre à ces questions, sans s’abriter derrière des prétextes. Mais malheureusement, une nouvelle fois, les silences ou les réponses négatives vont montrer qu’ETA n’est pas le problème, que le problème, c’est seulement l’absence de volonté politique et démocratique. Les réponses positives impliqueraient l’ouverture de la voie vers la résolution du conflit. Les réponses positives, et la levée de ces obstacles, apporteraient la fin des actions armées d’ETA. Ce serait l’ouverture d’une porte à la fois vers la résolution du conflit et vers la disparition de son expression armée.
Une nouvelle fois, ceux qui pensent qu’en incarcérant des membres d’ETA, qu’en dérobant des armes et des caches dans les montagnes, ou qu’en amenant à Hendaye la Police Autonome de l’Espagne, ils en finiront avec le conflit politique, ceux-là se trompent. Parce que même si l’ennemi dérobe à ETA toutes ses armes, il lui est impossible de dérober à ce pays sa passion pour la lutte et son courage.

En dernier lieu, nous posons au PNV une seule question à laquelle il faut qu’il réponde pour se positionner par rapport au patriotisme, et à laquelle en tout cas il doit clairement répondre pour Euskal Herria. La question que Xabier Arzallus, jouant l’ignorant et le néophyte, a posée en s’adressant à l’Assemblée Nationale du PNV et à sa direction, c’est exactement celle qu’ETA pose à la direction nationale du PNV : Etes-vous indépendantistes ? Quel est le but du PNV ? La création d’un Etat basque, comme cela est indiqué dans la proclamation faite à ses débuts, ou bien l’approfondissement de ce gouvernement autonome qui a été, avec la partition d’Euskal Herria, un frein pour son développement ?

En ce jour du Combattant basque (Gudari Eguna) de 2009, les derniers mots de ce communiqué sont adressés aux combattants basques qui, durant ces 50 ans, sont tombés en tout donnant. Que nos encouragements parviennent aussi aux combattants d’ETA qui restent fermes dans les prisons de nos ennemis. Pour la Gauche Abertzale, la liberté d’Euskal Herria, c’est une dette accumulée envers notre peuple et envers les combattants qui sont tombés… et nous gagnerons ! En faisant naître le oui à coups de non.
Vive les combattants basques d’hier et d’aujourd’hui ! Vive le Pays Basque libre ! Vive le Pays Basque socialiste ! En avant jusqu’à l’obtention de l’indépendance et du socialisme !
En Euskal Herri, en ce Jour du Combattant de 2009
Euskadi Ta Askatasuna
E. T. A.
(Traduction : Mikel Mourguiart)
Membre désinscrit
   Posté le 06-10-2009 à 22:01:04   

Gara annonce la mort du présumé membre de l’ETA Jon Anza

(source : EITB 02/10/09)
Le journal Gara annonce que le membre présumé de l’ETA, Jon Anza aurait trouvé la mort au cours d’un interrogatoire mené illégalement par la police espagnole sur le sol français, où il serait enterré.Jon Anza aurait trouvé la mort lors d’un interrogatoire mené illégalement par la police espagnole, selon Gara.

Le journal Gara affirme dans son article intitulé “Guerre sale en Pays Basque”, que Jon Anza a été intercepté le 18 avril dernier dans le train qui l’emmenait de Bayonne vers Toulouse avant d’être séquestré par “un corps de la police espagnole”.

Jon Anza, qui souffait d’une grave maladie, aurait trouvé la mort au cours de l’interrogatoire mené de manière illégale sur le territoire français.

Selon les mêmes sources qui sont décrites comme “fiables”, il y aurait ensuite été enterré.

Au terme du trajet prévu en train, Jon Anza devait retrouver d’autres membres de l’organisation ETA.

Gara affirme qu’il a bien été intercepté dans le train et que les agents de la police espagnole l’auraient obligé à descendre pour être interrogé, sans que, vraisemblablement, les forces de police françaises n’aient été sollicitées.

D’autres cas d’interpellations et d’interrogatoires illégaux

Pour affirmer que la police est bien responsable de la disparition du membre présumé de l’ETA, les journalistes de Gara se fondent sur les arrestations et les interrogatoires menés, sans respecter les procédures requises, qu’ont dénoncés des citoyens ces derniers mois, notamment l’interrogatoire subi par Juan Mari Mujika le 1er décembre 2008 à Saint-Palais.

Ce dernier avait alors été intercepté par des policiers qui s’adressèrent d’abord à lui en français avant qu’ils ne se présentent comme des policiers espagnols. Ils l’interrogèrent dans une maison en ruine abandonnée, où il fut séquestré pour y être interrogé illégalement, non sans que sa fille, incarcérée à Madrid, ne soit menacée de représailles.

Interrogé sur la disparition de Jon Anza, le ministre de l’Intérieur du gouvernement espagnol, Alfredo Perez Rubalcaba, a toujours rejeté publiquement la possibilité que les Forces de sécurité soient impliquées dans cette affaire. Le ministre a même affirmé à Vitoria-Gasteiz qu’il s’agissait d’un problème interne à l’ETA.

Manifestations

De nouvelles manifestations sont organisées dès aujourd’hui en Pays Basque nord et en Pays Basque sud.

Vendredi soir, un premier rassemblement autour des thèmes “Euskal presoak Euskal Herriarat” (”Les prisonniers basques au Pays Basque”, en langue basque, pour exiger le retour des membres de l’ETA dans des prisons du Pays Basque) et “Nun da Jon?” ( “Où est Jon?”, en langue basque) est organisé à 18h15 devant la gare du Midi à Biarritz.
Samedi, à 11h40 à Hernani, des membres de la famille de Jon Anza, son avocat et des co-détenus de Jon Anza feront une déclaration à la presse, devant la Maison de la culture où ils commenteront les informations divulguées par Gara.
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