Sujet :

L'Europe, maillon faible de l'impérialisme

Xuan
   Posté le 01-06-2010 à 00:22:02   

L’œil du cyclone
Sévèrement étrillés par les soubresauts boursiers qui ont accompagné la crise en Grèce, certains medias de la bourgeoisie proches de l’Etat désignent nommément la mainmise des USA sur l’Union Européenne, par l’entremise des spéculations de la Goldman Sachs sur le déficit de la Grèce, puis du soutien financier du FMI désigné « tutelle partielle sur la politique économique de l’Union » .
Jean-Michel Vernochet, ex journaliste au Figaro Magazine, développe cette hypothèse dans « €uro : l’hypothèse du pire ».
J. Attali déballe son pessimisme chronique et reprend cette réflexion à son compte en appelant de ses vœux une plus grande unité européenne, dans une interview récente sur le thème « la crise ne fait que commencer ».

Mais il n’est pas nécessaire de s’interroger sur la volonté US de couler ou pas l’euro ou de dominer l’Europe pour constater que l’impérialisme US a reporté sur les autres pays sa propre crise financière en profitant de la position dominante du dollar et de la menace qu’il faisait planer sur l’ensemble des économies.

Dans le même temps, les pays émergents et la Chine en premier lieu ont été les premiers à se relever et à tirer le redressement de l’économie mondiale en créant de nouveaux débouchés pour les marchandises.

L’Europe se trouve dans la situation de ne plus pouvoir s’opposer à l’émergence des pays du tiers monde et la visite de Sarkozy en Chine a entériné ce constat.
Mais en même temps elle est toujours malmenée par l’impérialisme US et n’a pas la force de s’y opposer.

Or la crise n’est pas résolue par la mise à disposition des capitalistes d’une immense masse monétaire qui ne correspond pas aux marchandises produites.
Patron de la banque centrale américaine, Ben Bernanke a été sacré "homme de l'année" 2009 par le magazine Time. Patrick Artus, directeur des études économiques de Natixis, disait «Ben Bernanke a remis les marchés dans le bon sens » .
Tout ce beau monde se gratte la tête aujourd’hui, et Artus écrit dans Capital de février « Nous sommes dans le scénario décrit par Karl Marx de suraccumulation du capital » et à propos de Bernanke « Les banques américaines détiennent 1200 milliards de dollars de liquidités auprès de la réserve fédérale, dont elle ne savent que faire. Le type qui a créé cette montagne de monnaie est plutôt un danger public » .

Alors que les contradictions économiques s’aiguisent à l’échelle internationale et que l’équilibre mondial est en train de changer, les pays du second monde comme l’Europe se trouvent à l’épicentre des turbulences.

Un nœud de contradictions
On se rappelle que l’élargissement de l’Europe a été le fruit de l’opposition au social-impérialisme puis une conséquence du démantèlement de l’empire russe poursuivi par la superpuissance US.
La résistance au social-impérialisme n’a plus d’objet aujourd’hui, d’autre part l’offensive des révolutions colorées en Europe de l’est a pris fin avec la débâcle de l’armée géorgienne.
L’Europe n’a pas réalisé son unité politique, laquelle se résume actuellement à la loi du plus fort, c’est-à-dire de la France et de l’Allemagne sur les plus petits pays, lesquels se trouvent de fait asservis comme le démontre l’exemple de la Grèce.
Mais cet état de fait n’est pas entériné par l’existence d’un exécutif politique franco-allemand, de sorte que l’Union Européenne est incapable de prendre rapidement une décision, ce qui accentue toutes ses difficultés lors d’une évolution soudaine de la situation. Jusqu’ici elle s’apparente à une bande de brigands indisciplinés conduite par deux fiers-à-bras, et se complaît dans un hypocrite semblant de démocratie.

La domination franco-allemande est elle-même une rivalité inter-impérialiste, où l’unité n’existe que face à des difficultés communes.

Remarquons à ce propos que le mot d’ordre lancé par le PRCF d’un renouveau patriotique français face à « l’hégémonisme de l’Europe supranationale» devient peu à peu la couverture de moins en moins déguisée des appétits impérialistes français, lesquels ne seraient plus que des « nouveaux collabos » complices des « mauvais coups que nous prépare le capital allemand ».
« Les buts de guerre de Hitler et des nazis ont tous été réalisés par l’Allemagne sous la houlette étatsunienne, avec l’active complicité des gouvernements français qui se sont succédés de 1950 à aujoud’hui. L’Allemagne avec ses 82 millions d’habitants est devenue la puissance dominante en Europe. » [article de Dragan Mirianovic sous le titre « Deutschland über alles? Jamais plus! Résistons aux diktats »]
http://www.initiative-communiste.fr/wordpress/?p=8005


Mais avant tout, l’Europe n’est pas portée par une aspiration populaire. Elle s’est construite dans l’hostilité des peuples. L’adhésion y a été contrainte et forcée, en bafouant les référendums.
Les capitalistes européens se trouvent placés devant la nécessité urgente de se doter d’un exécutif politique. Et ce dernier ne pourra que refléter les rapports inégaux et les rivalités au sein de l’Europe, ce qui ne manquera pas de développer le chauvinisme entre la France et l’Allemagne, d’exacerber les tensions nationalistes dans les pays dominés, et d’accroître l’opposition populaire à l’Europe capitaliste.


La crise a concentré le capital financier

On se souvient qu’en août 2008 la zone Euro connaissait la première grande contraction de son histoire.
Pour relancer l’économie, la bourgeoisie avait fait le choix de ne pas augmenter le pouvoir d’achat des masses, au prétexte que cet argent aurait favorisé les exportations chinoises.
A l’inverse, ce sont les banques et les principales sociétés du Cac 40 qui bénéficièrent d’un sédatif de 1 700 milliards d’euros pour calmer la « folie » des marchés, et dont les profits ont fait un bond en 2009.
l’Europe injecte un sédatif de 1 700 milliards d’euros pour calmer la « folie » des marchés...qui vont nettement mieux ce matin.
En particulier la crise a renforcé la concentration du capital financier.
Tandis qu’on assistait à la disparition de Lehman Brothers, Bear Streams, et à l’effondrement d’UBS, RBS Société Générale, la BNP réalisait des profits records en 2009 (+3,6 milliards d’€ avant impôt sur neuf mois dans les activités banque de financement et d’investissement). Ses revenus ont augmenté de 60 % depuis 2006 et elle est devenue en absorbant Fortis la première banque européenne avec 2308 milliards d’actifs, devant la Royal Bank of Scotland (1866 milliards), Barclays (1758), HSBC (1665), Deutsche Bank(1312), Crédit Agricole (1608), Unicrédit (1165), Santander (1146), Lloyds (1123) et la Société Générale (1113).
La fusion du capital financier et industriel et la domination incontestée du premier apparaissent clairement si on observe que cinq des premiers dirigeants de la BNP siègent au conseil d’administration ou de surveillance de 12 sociétés du CAC 40.
Cette banque peut ainsi se permettre d’exiger 1 à 3 % des emprunts obligataires émises par des groupes comme Air France, soit des dizaines de millions d’Euros sur l’investissement d’un airbus.
On notera la vanité et l’hypocrisie de la revendication formulée par le parti révisionniste de favoriser les investissements industriels au détriment des investissements purement financiers.


l’endettement public
A présent il s’avère que l’endettement public des pays européens risque de provoquer une rechute de la crise économique non seulement en Europe mais dans le monde entier.
En février de cette année, la spéculation de Goldman Sachs sur la dette grecque précipitait la crise financière : la Grèce, l’Irlande, l’Espagne et l’Italie étaient pointées du doigt pour leur endettement. Mais la France n’échappe pas aux soupçons.
En 2007 :
Allemagne 65 %
France 64,2 %
Espagne 36,2 %
Italie 104 %
Portugal 63,6 %
Grèce 94,5 %

En 2009 :
Allemagne 73,2 %
France 77,6 %
Espagne 53,2 %
Italie 115,8 %
Portugal 76,8 %
Grèce 115,1 %

Le 11 mai, le FMI indiquait dans un rapport que l'endettement public a atteint "la cote d'alerte dans la plupart des pays européens" .
Cet endettement est simplement la conséquence immédiate des plans de refinancement des banques et des monopoles capitalistes.


Le prix du refinancement des sociétés capitalistes
La crise a été l’occasion pour les entreprises de multiplier leur productivité en supprimant des dizaines de milliers d’emplois, sous prétexte d’ajuster leur production à une situation de récession. Il s’en est suivi une hausse des profits, mais une décroissance du PIB (entre -2 et -7.5 %) et une hausse du chômage (lequel varie entre 7.5 et 19 %) dans tous les pays européens en 2009.
Le rapport de la DGPTE de février 2010 sur la désindustrialisation signalait que les gains de productivité devaient s’accompagner d’une croissance de la demande dans le même secteur et d’une croissance des revenus. Mais en fait il n’en est rien et ces gains de productivité se soldent par 30 % de pertes d’emplois dans l’industrie.

Le revenu des agriculteurs s’est effondré dans la plupart des pays d’Europe en 2009, suite à la chute des cours et aux prix d’achat de plus en plus bas (-10,9 %) de l’agroalimentaire et de la grande distribution :
Italie – 25 %
Allemagne – 21 %
France -19,8 %
Belgique – 3,5 %
Portugal – 2,9 %
Espagne -1,6 %
Ce sont des moyennes, le revenu des céréaliers et des producteurs de lait français a dégringolé de 40 %.
Là encore il s’agit d’une moyenne, qui dissimule les disparités énormes entre les exploitants, puisque les plus gros propriétaires ont la possibilité de toucher des subventions
https://humaniterouge.alloforum.com/guerre-lait-declaree-t2882-1.html
On mesure à ce sujet toute la démagogie des gros céréaliers et de la FNSEA, qui se sont servi des petits agriculteurs pour réclamer des aides européennes, dont ils étaient les seuls bénéficiaires.

Malgré la réunion précipitée des chefs d’Etat, jetant 750 milliards d’Euros en pâture aux marchés boursiers, et malgré la promesse maintes fois répétée que les dettes se paieraient sur les dos des peuples, les actionnaires s’inquiètent désormais que les plans d’austérité ne se traduisent par une nouvelle récession et que les masses ne se laissent pas tondre impunément la laine sur le dos.
A entendre le tapage gouvernemental fait par la bourgeoisie sur la réforme des retraite, au point d’appeler le clergé au secours, il est clair qu’elle appréhende l’hostilité, voire la révolte populaire que ni les dirigeants syndicaux corrompus ni les socialos ne pourraient endiguer.


Le « retour » des classes sociales

Cette inquiétude de la bourgeoisie est renforcée par l’observation désormais triviale de la « dérive » des classes moyennes.
Le sociologue réformiste Louis Chauvel tire avec insistance la sonnette d’alarme sur la disparition de « l’ascenseur social » et le « retour des classes sociales ».
Durant les trois à quatre dernières décennies le revenu de la classe moyenne française a reculé par rapport à la hausse des prix du logement, de l'eau potable, de l'électricité, du gaz naturel et des articles courants de la vie quotidienne. La part des dépenses obligatoires s'est beaucoup élevée, représentant en moyenne 21% des dépenses mensuelles des catégories intermédiaires en 1979, elle est passée à 38 % en 2009.
Quant à la classe moyenne supérieure, la part de ses dépenses obligatoires a augmenté dans ce laps de temps de 20% à 32%.

Pour les catégories dont le revenu mensuel est proche de 1500 €, après avoir payés les dépenses obligatoires, puis la nourriture, le déplacement, les soins médicaux et l'éducation, il reste seulement 300 € pour les distractions, l'habillement, etc. 48% d’entre eux ont dû renoncer aux voyages touristiques, 37% au cinéma et 34% n'ont pas de véhicule.
D’autre part, le souhait caressé de voir leurs enfants accéder à une profession valorisante s’évanouit car la majorité des jeunes diplômés ne sont pas embauchés au niveau de leur qualification.
Il est clair que les classes sociales n’ont jamais disparu. Par contre nous avions déjà parlé à plusieurs reprises de la paupérisation ou de la prolétarisation des catégories intermédiaires :
Dans l’article baisse des salaires depuis 30 ans
et dans notre débat sur le prolétariat.

Cela signifie pour la classe ouvrière que les rangs de ses alliés grossissent, et pour la bourgeoisie que le « tampon social » que représentaient ces classes moyennes est en train de fondre.

Mais de fait la lutte de classe s’aiguise de plus en plus. En 2009 et malgré le sabotage des directions syndicales, le secteur automobile particulièrement frappé par les licenciements a été le théâtre de durs combats. Le patronat agit lui de façon concertée et applique systématiquement les mêmes méthodes face aux grévistes.
Ainsi des huissiers viennent relever les noms des grévistes lorsque les matières premières ou les produits finis sont bloqués.
Le lock out réapparaît, sous le déguisement d’un chômage technique non rémunéré : « Pour la période du …, conformément à ce qui a été annoncé en CE le …, l’usine a été placée dans une situation contraignante imposant, à la fois pour des raisons de difficultés de fonctionnement et pour assurer la sécurité des biens et des personnes, la mise en arrêt des installations.
En conséquence, n’étant plus en mesure de fournir du travail aux non-grévistes, notamment en raison de la disparition de l’activité de production du fait de la grève, la Direction a été contrainte de mettre au chômage technique (ce qui implique une suspension non rémunérée du contrat de travail) le personnel, dès lors qu’il était impossible de le faire travailler. »


La classe ouvrière et ses nouvelles générations se battront comme par le passé, en opposant l’occupation des usines au lockout et en adoptant des formes de luttes plus radicales.

Rien ne peut empêcher l’effondrement du système capitaliste. Les capitalistes eux-mêmes, leurs économistes les plus « experts », leurs orgueilleux « théoriciens » transpirent à grosses gouttes, ferment les yeux et espèrent en brûlant un cierge au Dieu Capital.
Rien ne peut les sauver sinon l’absence d’un parti révolutionnaire de la classe ouvrière.


Edité le 02-06-2010 à 21:06:12 par Xuan


Xuan
   Posté le 07-06-2010 à 22:29:31   

au fil des infos...
et tandis que Barroso* s'inquiète de voir ses "pouvoirs" confisqués et que la dispute des impérialismes allemand et français transpire de jour en jour davantage, la BNP annonce au public averti et moyennant finances :
" BNP Paribas recrée une équipe dédiée à la couverture des grands clients européens
La banque française a officialisé vendredi la création d'une équipe de banquiers chargée de vendre toute la palette de produits de la banque aux grands clients européens et placée sous la houlette de Thierry Varène, responsable de la banque d'affaires au niveau mondial..."


* José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne : « On ne renforcera pas le Pacte de stabilité - l'instrument de discipline budgétaire de l'Union -en diminuant la crédibilité des institutions communautaires et la méthode communautaire »
En français : je suis un fantoche et le Parlement européen la cabane à Guignol.


Edité le 07-06-2010 à 22:55:29 par Xuan


Xuan
   Posté le 07-06-2010 à 22:50:36   

Inégalités en chiffres :
selon le site Bloomberg.com, les taux d’intérêts des obligations sont très différents selon les pays européens :
pour un emprunt sur 10 ans l’Espagne devrait payer un taux d’intérêt de 4,528 %
l’Irlande de 5,109 %
le Portugal de 5,13 %
la Grèce de 8,141 %
l’Allemagne 2,584 %

Ces chiffres indiquent que les disparités entre les pays européens sont accentués par la spéculation sur les déficits respectifs et les agences de notation.
Dans le même temps cette réalité économique démontre la vacuité des bavardages sur la "gouvernance européenne", "l'Europe des 16", "l'Europe des 27" et autres fadaises.
Xuan
   Posté le 18-09-2010 à 00:50:07   

Opérette à la française sur le dos des migrants


Suite à la circulaire raciste d’Hortefeux visant à démanteler les camps des roms, un tollé s’est élevé dans les institutions internationales, y compris en Europe.

Il n’échappe à personne malgré les dénégations et les sourires entendus que le torchon brûle entre les ténors européens. A l’évidence le gouvernement français a sali l’honneur des bourgeoisies européennes en piétinant ses propres idéaux d’humanité, de liberté et de fraternité.
L’acquittement du policier qui avait assassiné un gitan menotté lorsqu’il tentait de s’enfuir en dit également long sur la chasse au faciès, l’impunité de la police, et l’osmose des pouvoirs d’Etat.

Mais nous ne devons pas nous laisser leurrer par les propos « outranciers » assénés, ni par les déclamations de chanteur d’opérette tenant tête aux « affronts » de l’Europe supranationale pour reprendre l’expression du PRCF.
Les déclarations enflammées des socialistes ne sont pas moins hypocrites évidemment.

Concernant la misère et l’immigration des roms, il est clair que la domination exercée par les ténors de l’Europe envers les pays pauvres en est la cause principale.
On peut en lire quelques mots dans
The Independant, mais ce sujet est généralement tabou.

D’autre part la comédie qu’ils nous jouent traduit en fait non pas des sentiments humains ou inhumains mais plus trivialement les rivalités qui opposent les pays du nord pour le leadership européen.
La polémique sur le thème la France doit se plier aux règles communautaires n’a pas d’autre sens, et la Fronde cocardière de M. Sarkozy ne signifie pas autre chose que dicter la loi du plus fort sans entraves .
sti
   Posté le 18-09-2010 à 01:17:56   

Nous avons eu la même discussion et les mêmes conclusions ou peu s'en faut ...
Xuan
   Posté le 18-10-2010 à 00:44:00   

Le blog Alternatives économiques publie un article sur la dette de la Grèce intitulé :

Derrière la Grèce, les banques (encore elles)

http://alternatives-economiques.fr/blogs/parienty/2010/06/09/derriere-la-grece-les-banques-encore-elles/#more-72

Ce paragraphe qui en est extrait illustre les relations de domination exercées par la France envers la Grèce, par l’intermédiaire des investissements bancaires :

Le sauvetage de la Grèce ressemble donc à de l’acharnement thérapeutique. Comment peut-il se justifier ? La raison première avancée est d’éviter la panique contagieuse qui s’emparerait immédiatement des marchés si un défaut de la Grèce était annoncé. Mais certains soupçonnent également que l’empressement des pays européens, notamment de la France, à financer l’Etat grec vient de ce que celui-ci est principalement endetté auprès des banques européennes, au premier rang desquels figurent les banques françaises en général et le Crédit Agricole en particulier. Une trentaine de milliards d’euros au minimum sont en jeu pour les banques françaises. En outre, la première mesure que prendrait l’Etat grec s’il était en faillite serait d’annuler les contrats d’armement qu’il a passés… notamment les frégates et hélicoptères français, jusqu’ici maintenus contre toute logique.
L’intérêt de la France dans cette affaire est donc évident. [...]
Xuan
   Posté le 25-10-2010 à 00:28:25   

Les institution européennes : un décor de théatre


Fin 2009 Bruno Lemaire, ancien secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, déclarait : « La question n'est plus de savoir si nos deux pays veulent travailler ensemble pour l'Europe, mais d'exercer ce leadership. Tout est sur la table » .
Exemple récent du leadership franco-allemand sur l’Europe, la rencontre tripartite Sarkozy – Merkel – Medvedev les 18 et 19 octobre à Deauville avait pour objet les relations entre l’Europe et la Russie.

Le Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, ainsi que le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, ayant selon toute vraisemblance présenté un mot d’excuses de leurs parents, la France et l’Allemagne s’y sont donc posées tout naturellement comme les représentants de l’Europe.
Accessoirement, Sarkozy et Merkel s'y sont fendus d'une déclaration commune assortie de recommandations sur la gouvernance européenne.
(bizarrement la déclaration a disparu du site de la Représentation permanente de la France auprès de l’Union Européenne et on ne la retrouve plus qu'en cache...)

Ceci nous simplifiera grandement l'étude des institutions européennes, auxquelles il ne paraît donc pas nécessaire de consacrer un sujet plus conséquent.


Edité le 25-10-2010 à 08:18:26 par Xuan


Xuan
   Posté le 05-03-2011 à 22:46:34   

La division de l’Europe s’accentue


L’agence Xinhua relève le 5 mars que les pays de l’Union Européenne « ont tenu vendredi deux sommets distincts, illustrant le fossé entre les blocs nord et sud, qui s'agrandit sous l'effet de la crise des dettes souveraines. »


Xinhua ajoute : « Ces sommets parallèles étaient destinés à préparer une réunion extraordinaire de l'UE, prévue le 11 mars prochain, et un sommet des leaders de l'UE, prévu le 25 mars, au cours desquels les décisions définitives devront être prises concernant le mécanisme de secours de la zone euro.

La crise des dettes souveraines a frappé la Grèce au début de l'année 2010, avant de toucher l'Irlande puis de menacer le Portugal et l'Espagne. Il s'agit de la plus importante crise depuis la mise en circulation de la monnaie unique en 1999.

Tandis qu'un grand "marchandage" semble inévitable, une division entre le nord et le sud a émergé.

Le président estonien Toomas Hendrik Ilves a ainsi résumé cette cassure le mois dernier : "La récente crise économique a changé l'auto-identification géographique de l'économie européenne, les vieilles divisions entre l'est et l'ouest -- la pseudo 'nouvelle Europe' et 'ancienne Europe' -- disparaissent au profit de nouvelles lignes entre le nord et le sud de l'Europe" ».


La tenue de ces deux réunions préparatoires confirme la division de l'Europe en états dominants et dominés.


Edité le 05-03-2011 à 23:27:22 par Xuan


Xuan
   Posté le 13-07-2011 à 20:27:59   

La dette européenne et ses usuriers


Président de Goldman Sachs Europe dans les années 2000, au moment où celle-ci aidait la Grèce à maquiller ses comptes publics, et à la veille de prendre la direction de la BCE, Mario Draghi le Gouverneur de la Banque d’Italie, appelle à davantage de rigueur et à une réduction drastique des dépenses publiques.

Nul doute que cette nomination ne fera qu’exacerber la colère des peuples européens, en particulier ceux de l’Europe du Sud écrasés par les mesures antisociales.

Cet article des Echos intitulé « Grâce à la crise, l'Allemagne se finance à très bon prix », et qui concerne également la France, donne un exemple des inégalités de la Communauté Européenne, déjà relevées plus haut.

Cet exemple parmi beaucoup d’autre montre également que le fantôme de l’ « Europe supranationale » n’est qu’un cache-sexe destiné à dissimuler la domination antagoniste franco-allemande sur le reste de l’Europe.
En particulier, la critique de l’ « Europe supranationale » au nom des intérêts français relève du chauvinisme de grande puissance.
Le risque que représente la Grèce pour les banques françaises n’est autre que celui du débiteur pour son créancier.

Là encore, la seule réponse qui convienne c’est l’unité de la classe ouvrière et des peuples des pays européens contre la classe capitaliste et ses chefs de file franco-allemands.
Xuan
   Posté le 16-07-2011 à 22:18:06   

Unité de la classe ouvrière et des peuples d’Europe contre les monopoles européens.



Depuis plusieurs mois les peuples d’Europe, particulièrement ceux de l’Europe du Sud, sont en butte aux plans d’austérité de leurs bourgeoisies respectives.
On remarque à ce sujet que les partis de l’Internationale Socialiste au pouvoir font score égal avec les partis « de droite » en matière de mesures anti populaires.
Avant même d’être élu François Hollande appelle à "Sauver l'euro maintenant" et prévient qu’il exigera du peuple de la sueur et des larmes : "Le candidat qui annonce qu'il n'y aura pas d'effort supplémentaire après 2012 sera un président qui se parjurera" .

Chaque fois le scénario est le même : les déficits de l’Etat servent de prétexte à la suppression des droits et des protections sociaux, à la diminution des salaires et des pensions, aux suppressions de postes dans la fonction publique, etc.
Mais l’inégalité des pays européens et la contradiction entre le nord et le sud se traduisent par une oppression encore plus dure pour les peuples des PIIGS (Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Espagne).
Si on considère d’autre part les pays qui se disputent le leadership européen, leur situation n’est pas identique.

L’impérialisme français, principal usurier des pays du sud.

La première banque européenne, la BNP PARIBAS, est aussi la plus exposée directement à la dette grecque avec 15 milliards d’euros, et la plus exposée à la dette italienne avec 22 milliards d’euros.
La Société Générale la suit de près avec 2,5 milliards en Grèce et indirectement à hauteur de 3,4 milliards par sa filiale Geniki.
La filiale du Crédit Agricole Emporiki, 6e banque grecque, est engagée pour 21,1 milliards d’euros.
En avril 2010, l’engagement des banques françaises en Grèce atteignait près de 50 milliards d’euros ce qui en faisait le pays le plus exposé du monde.

En Italie la BNP PARIBAS et le Crédit Agricole sont les deux banques les étrangères les plus présentes.
Selon Les Echos, l'exposition totale des banques françaises en l'Italie, secteur privé compris, dépasserait les 393 milliards de dollars.

De son côté l'exposition des banques allemandes à l’ensemble des quatre Etats (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne) atteint, selon la Banque des règlements internationaux, quelque 520 milliards de dollars en février 2010, après avoir partiellement retiré leurs billes en Grèce.
Selon le Journal des Finances, les banques françaises sont exposées en Grèce à hauteur de 60 milliards d’euros et les banques allemandes affichent des actifs évalués aux alentours de 30 milliards d’euros.

La solvabilité des pays du Sud est si basse que les investisseurs exigent des taux d’intérêts de plus en plus élevés.
Cette spéculation sur des obligations pourries finit comme lors de la crise des subprimes par menacer les prêteurs eux-mêmes, mais les principales victimes des plans de « redressement » et de « rigueur » sont les peuples de ces pays.
Et le premier banquier à s’inquiéter pour ses coupons et peser sur l’oppression des masses c’est l’impérialisme français.


La France est le pays le plus belliciste et le plus agressif.

On note que l’impérialisme allemand s’est abstenu lors du vote du Conseil de Sécurité qui a autorisé une couverture aérienne ; tandis que la France a pris la tête de l’agression, a été le premier pays à reconnaître le CNT, a rapidement détourné la décision du Conseil de Sécurité de ses objectifs initiaux afin de supprimer physiquement Kadhafi et a pris l’initiative de parachuter des armes.

L’Italie s’est engagée à reculons et son ministre des Affaires étrangères a réclamé mercredi "l'arrêt immédiat" des hostilités.
En Angleterre des responsables militaires ont fait état de leurs doutes.
La Norvège a annoncé le 13 juin qu'elle réduirait son engagement.
De son côté l’impérialisme US s’est montré divisé sur la question. Congotribune.com relève le vote hostile au parachutage d’armes par la Chambre américaine des représentants le 7 juillet sur l’initiative du représentant républicain Tom Cole, et titre « la France s’isole en Libye » .


La politique d’ingérence et d’agression ne relève pas d’un individu.
Elle est largement partagée par l’UMP et le PS.
Lors des troubles fomentés par le Dalaï Lama au Tibet, les parlementaires de droite comme de gauche sont entrés en compétition pour vilipender la Chine et saboter l’organisation des JO.
En manipulant les aspirations du peuple français à la « démocratie », la France s’y est faite le champion de l’ingérence et de la division dans les pays émergents. Aujourd’hui encore des mairies de droite et de « gauche » arborent encore le drapeau des féodaux esclavagistes tibétains.

Cette Union Sacrée contre les pays émergents n’a fait que se confirmer jusqu’à l’intervention armée contre la Libye, saluée alors par tout l’hémicycle.
Le 12 juillet lors du vote pour la prolongation de l’intervention armée en Libye, le PS a appuyé cette intervention sans la moindre réserve.
Bernard Cazeneuve : « Nous avons été les premiers sur ces bancs à demander la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne et une résolution des Nations unies permettant à la communauté internationale de matérialiser son opposition aux massacres qui se préparaient » .
Le même a profité de l’occasion pour solliciter en termes à peine déguisés une intervention similaire en Syrie.
Christian Jacob, ex président du CNJA et président du groupe UMP n’a pas déguisé les visées néocoloniales : « Le drapeau français flotte à Benghazi et c’est pour nous une source d’immense fierté. »
Et Philippe Folliot (président du groupe Nouveau Centre) a craché le morceau quant aux objectifs de cette agression : « Du point de vue économique, nos entreprises avec leur formidable volonté d’innover ne peuvent être trop absentes ou en retard le moment venu de l’après-Kadhafi » .

Cette politique d’agression néocoloniale n’a pas d’autre but et on en observe dès à présent les conséquences en Côte d’Ivoire :
Xinhua relève le 16 juillet que « La France veut être le "partenaire de référence" de la Côte d'Ivoire (Fillon) » « La France reste le premier partenaire commercial de la côte d'Ivoire où sont implantées 140 filiales d'entreprises françaises. »

Le France est donc clairement identifiée au plan international comme le principal promoteur de la guerre en Libye et peu de pays sont prêts à parier sur le succès d’une telle aventure. Du reste derrière les déclarations triomphantes les positions contradictoires de la bourgeoisie française laissent deviner un profond embarras pour se tirer de ce mauvais pas.
Afrique en ligne, sous le titre « Libye-France: Le bourbier libyen de Sarkozy », porte un regard très lucide sur cette situation.
Commentant les propos récents de Longuet, Courrier International titre : « Le jour où Sarkozy a perdu en Libye ».

Unité de la classe ouvrière et des peuples d’Europe

Les réunions des politiciens et des financiers se succèdent « au chevet de l’Euro », mais leur finalité n’est autre que d’écraser davantage les masses pour extorquer davantage de profits.
L’oppression et l’exploitation capitaliste s’abattent de plus en plus durement sur les peuples d’Europe, mais elles provoquent inévitablement leur révolte.
La crise que traversent les pays impérialistes européens les conduit à opprimer les pays du Tiers Monde et à déclencher des conflits en particulier avec les pays émergents. La France est le représentant le plus acharné de cette politique belliciste.
Mais là encore c’est l’échec assuré. L’époque des guerres coloniales est révolue.

Tout nous appelle donc à combattre notre impérialisme et à rejeter toute forme de chauvinisme. Le « renouveau français » ne peut être issu que de la révolution prolétarienne.
De même la position attentiste consistant à mettre dans le même sac « tous les impérialismes » présents et à venir , ou à mépriser l’opposition non prolétarienne à l’impérialisme français aboutit à se tenir à l’écart de la révolution mondiale et à ménager notre bourgeoisie.

Soutenons avec fermeté la classe ouvrière et les peuples d’Europe dans la crise du capitalisme.
Soutenons les pays émergents contre l'impérialisme.


Edité le 16-07-2011 à 23:10:49 par Xuan


Xuan
   Posté le 18-07-2011 à 00:04:00   

Le PRCF et le défilé du 14 juillet


Le PRCF se manifeste à propos de la polémique sur le 14 juillet.
La défense d’Eva Joly n’est pas l’objectif des marxistes-léninistes, y compris face à l’UMP, mais la déclaration du PRCF appelle plusieurs remarques.

Force est de constater que le PRCF amalgame grossièrement le 14 juillet et le défilé militaire qui lui est associé, d’une part.

D’autre part le PRCF amalgame également la révolution bourgeoise de 1789 et « celle qu’il faudra bien faire un jour pour établir dans notre pays un régime démocratique, populaire et patriotique contre les forces du capitalisme, contre les Bastilles des puissances d’argent qui exploitent le travail, qui vendent notre patrie et participent aux agressions impérialistes partout dans le monde » .

On remarque à cet endroit que la nature prolétarienne voire socialiste de cette révolution n’est jamais mentionnée.

Enfin le PRCF prétend démontrer au prix d’un savant exercice rhétorique que le défilé de l’armée impérialiste française serait « une expression de l’indépendance et de la souveraineté nationale » .



Voici ce texte :

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Madame Joly, le 14 juillet, l’armée, la droite et nous.

Madame Eva JOLY vient de faire une déclaration sur le défilé du 14 juillet, c’est son droit. Mais cette dirigeante d’Europe Ecologie/Les Verts ce parti attrape tout , dont l’anticommunisme est la maison commune et la destruction de la France en tant que nation le crédo dans le cadre de l’Europe supranationale et capitaliste chère au démagogue Cohn Bendit, est bien mal placée pour s’exprimer sur cette question.

Sans aucune cohérence son attaque contre le défilé militaire du 14 juillet n’a d’autre sens que de démolir ce qui demeure une expression de l’indépendance et de la souveraineté nationale en dépit de tous les efforts de Sarkozy et de son clan pour le transformer en une démonstration de force contre les peuples et de guerre intérieure anti ouvrière et anti démocratique, au cas ou les travailleurs menaceraient trop le pouvoir du capital.


Les fascistes du FN, la droite fascisante de l’UMP, la social-démocratie et ses satellites sont les forces principales de la liquidation de la République française. Eux qui, ensemble, ont refusé de respecter la volonté du peuple souverain exprimé en 2005 contre cette UE qu’ils promeuvent, défendent et renforcent au détriment des intérêts populaires et nationaux.

Cette droite qui n’a d’autre patrie que le fric, cette fausse gauche qui est alignée sur les mêmes positions que la droite ne sont pas crédibles, n’ont aucune légitimité pour défendre la République et le 14 juillet.


Le 14 juillet c’est la fête et la célébration de la Révolution . De celle de 1789 et de celle qu’il faudra bien faire un jour pour établir dans notre pays un régime démocratique, populaire et patriotique contre les forces du capitalisme, contre les Bastilles des puissances d’argent qui exploitent le travail, qui vendent notre patrie et participent aux agressions impérialistes partout dans le monde.

Nous communistes héritiers des vainqueurs de Valmy, des Communards et des glorieux FTPF/FTP MOI de la Résistance nous voulons qu’un jour défilent le 14 juillet et pourquoi pas de la République à la Bastille, plutôt que sur les Champs Elysées les détachements de l’Armée de la République
,’une armée populaire c’est-à-dire le peuple en armes . Pas une une armée de mercenaires poussés à le devenir par le chômage et la misère, pas garde prétorienne,dressé contre son propre peuple et outil de l’impérialisme pour des guerres d’agression comme celles de Libye, d’Afghanistan ou de Côte d’Ivoire. Une armée populaire dont le seul objectif sera la défense de la patrie et des travailleurs et non la défense des intérêts du capitalisme, de ses marchands de canons et de mort.

VIVE LE 14 JUILLET DES RÉVOLUTIONS PASSÉES ET A VENIR !
AM
Affiché sous Actu politique, Edito
Article publié par Dragan MIRIANOVIC, le 16 juillet 2011



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Rappelons quelques faits :

La manifestation militaire du 14 juillet a été instaurée sous le Directoire.
Elle est rétablie en 1880 pour célébrer le redressement militaire de la France après la défaite de 1870, pour entretenir dans l'opinion publique l'esprit de mobilisation afin de récupérer l’Alsace et la Lorraine.
En 1919, après la boucherie impérialiste, les maréchaux Joffre, Foch et Pétain défilent à cheval sur les Champs pour le « Défilé de la Victoire ».
Indépendamment de la fête populaire du 14 juillet (qui célèbre la révolution bourgeoise de 1789 et non la Commune de Paris rappelons-le), le défilé militaire est une manifestation belliciste de l’impérialisme français et n’a strictement rien de révolutionnaire.

Cette année-ci où l’armée française s’est criminellement illustrée en Libye, le défilé militaire avait une signification particulièrement réactionnaire, exactement à l’opposé de « l’indépendance et de la souveraineté nationale » dont parle le PRCF.

Lorsque la France sera socialiste il en sera certainement autrement, et peut-être faudra-t-il songer à remplacer le 14 juillet par le 18 mars , ce qui serait parfaitement légitime du point de vue de la classe prolétarienne, afin de rendre justice aux victimes des massacreurs Versaillais.

Mais aujourd’hui le défilé militaire organisé par la bourgeoisie a pour seule fonction de glorifier les méfaits de l’armée impérialiste française et de ses chefs . C’est la honte de notre pays et de notre peuple et les communistes n’ont pas à le défendre.

Le numéro de funambule du PRCF, destiné à légitimer le défilé militaire impérialiste par des considérations hors d’âge sur une indépendance nationale nullement menacée, et par un habillage « révolutionnaire » de la République bourgeoise, dissimule à peine les difficultés croissantes du PRCF à expliquer en quoi le pays le plus belliciste et le premier créancier de l’Europe du Sud serait menacé dans son indépendance.

Le PRCF devra renoncer à ses thèses chauvines ou sombrer dans le national-socialisme.
Xuan
   Posté le 19-07-2011 à 07:55:19   

Un article du Petit Blanquiste sur le même thème :

17/07/2011
UNE ARMEE IMPERIALISTE

La proposition d’Eva Joly de remplacer le défilé militaire du 14 juillet par un « défilé citoyen » ainsi que sa stigmatisation d’une « France guerrière » a suscité bien des commentaires.

Le plus emblématique de ces commentaires est venu du Premier ministre alors qu’il se trouvait à Abidjan aux côtés du massacreur Ouattara, devenu président de la Côte d’Ivoire avec l’appui massif de l’armée française. Fillon a déclaré qu’avec le défilé militaire du 14 juillet « nous rendons hommage à une institution qui assure la défense des valeurs de la République française, de la liberté, de la fraternité, de l'égalité » .
Parler de « liberté » depuis un pays auquel on vient d’imposer son dirigeant par la force, il fallait oser... Car, on aura beau dire et mentir, il restera que Ouattara est parvenu au pouvoir transporté « dans les fourgons de l’étranger » (comme on le disait des monarchistes à la Restauration).

UNE UNANIMITE TOUCHANTE...
La plupart de nos politiciens se sont élevés contre la proposition d’Eva Joly avec des arguments exaltant le défilé militaire : « l'armée est le synonyme de notre liberté » (Marine Le Pen) ; c’est un « hommage que la nation se rend à elle-même » (Guaino, conseiller spécial de Sarkozy) ; « c’est d’abord un hommage donné à la République donc à notre armée, qui se bat aujourd’hui sur beaucoup de terrains » (Martine Aubry) ; « l'armée française est une armée citoyenne » (Fabius).
Quant à Jean-Luc Mélenchon, il a considéré que « le défilé militaire rappelle à toute puissance étrangère ce qu’il lui en coûterait de s’en prendre à la France et à sa République ».
Toutes ces déclarations font l’impasse sur un fait essentiel à savoir que cette République qu’on se plait à célébrer est - avant tout - un État de domination de classe, un Etat bourgeois, et que l'armée de cette République est actuellement plus une armée d'agression et de maintien de l'ordre impérialiste qu'une armée de défense nationale.
C’est oublier aussi que, dans certaines circonstances, la République ne répugne pas à utiliser cette armée « citoyenne » contre son propre peuple. Le souvenir de la Commune de Paris - entre autres - est là pour nous le rappeler.


1947 : L'armée contre les mineurs en grève

DES ORIGINES DOUTEUSES...
Ce n’est pas un hasard que le défilé du 14 Juillet, tel que nous le connaissons aujourd'hui, ait été instauré en 1880. C’est l’époque où la République se lance dans la constitution d’un vaste empire colonial. Ses expéditions militaires de conquête se multiplient au Vietnam, en Afrique, à Madagascar...
Pour que la population de la métropole adhère à cette politique impérialiste - dont le coût financier et humain n’est pas négligeable - la République s’emploiera, dès l'école, à faire de la possession des colonies un motif d’orgueil national. L’institution du défilé du 14 juillet exaltant l’armée française et ses régiments coloniaux (légionnaires, tirailleurs, goumiers, spahis...) s'inscrit tout naturellement dans cette propagande chauvine.


Légion étrangère : Les mercenaires de la République

L’ARMEE FRANCAISE REELEMENT EXISTANTE
L’armée qui a défilé ce dernier 14 juillet est bien à l’image des armées coloniales de la « Belle Epoque » . Engagée dans des « opérations extérieures » en Afghanistan, en Côte d’Ivoire, en Libye et déployée dans des bases en Afrique (Tchad, République centrafricaine, Gabon, Djibouti) et à Abu Dhabi (Emirats arabes unis) [1], elle n’est pas une armée de Défense nationale mais une armée de « projection » , de domination sur d’autres peuples. C’est une raison suffisante de ne pas souhaiter la voir paradée.

EVA JOLY : DES CHARS EN... LIBYE

Eva Joly s’insurge contre l’image d’une « France guerrière » mais pas au point de condamner les bombardements en Libye. Au contraire.
« Je suis 100% pour cette intervention » a-t-elle déclaré. Elle a même plaidé pour une intervention terrestre : « Il est difficile de mener une guerre sans troupes au sol. On a mis des hélicoptères pour essayer d'augmenter la performance de ces interventions. Nous savions depuis le début que ça serait difficile, dans la mesure où le mandat est limité à l'espace aérien. Si cela se modifie, ça doit être sur décision de l'ONU » .
●
Dans cette affaire, tant la glorification inconditionnelle de l’armée qu’un antimilitarisme abstrait font l’impasse sur l’essentiel : la nature impérialiste des missions de combat ou d’occupation confiées à l'armée française. Que ce soit en solo ou dans le cadre de l’OTAN.

JPD

[1] « Selon les clauses secrètes de l'accord renégocié entre Paris et Abu Dhabi, la France s'engage à utiliser tous les moyens militaires dont elle dispose pour défendre les Émirats arabes unis s'ils venaient à être agressés. Tous les moyens militaires, c'est-à-dire également l'arme nucléaire, s'il le faut ». (Le Figaro)
zorba
   Posté le 19-07-2011 à 14:10:17   

Eva Joly, comme ses amis écolos et bourgeois, est une représentante "mollassonne" de l'impérialisme. En aucune circonstance, elle s'appuie sur les principes émancipateurs de la lutte des classes ou de l'internationalisme prolétarien. C'est une juriste attaché à la défense des droits des possédants et rien d'autre.
Elle peut distraire avec ses propositions de défilé incluant le peuple, mais le fond de sa pensée, c'est tout simplement :
"Sarkozy et les armées de l'OTAN ont tout à fait raison de casser la gueule aux abrutis de lybiens qui soutiennent Kadhafi."
Sans préciser que ce colonel, pas un tendre non plus, a installé l'école, le logement et la santé gratuit pour tous les lybiens et qu'il ne se pliera pas aux ordres des italiens ou du demi français qu'est Sarkozy, l'autre demi étant pro américaine.
Eva Joly, comme ses alliés écolos, c'est la soumission aux ordres de l'impérialisme germano américain, ni plus, ni moins. Pro UE, pro OTAN, pro FMI (avec ou sans DSK) et à genoux devant Benoit 16 ou les pasteurs protestants qui soutenaient Hitler.
Elle est un ennemi pour la classe ouvrière qui doit la combattre comme tous les représentants de l'ordre établi et de la propriété privée des moyens de production.
Xuan
   Posté le 19-07-2011 à 20:06:26   

Bien entendu, mais les cocoricos du PRCF - et malgré toutes les précautions du genre "vive le 14 juillet des révolutions passées et à venir" - abondent dans la célébration impérialiste.

Le bourrage de crâne télévisé sur l'hommage aux soldats tués en Afghanistan nous rappelle opportunément que l'armée est un pilier de l'Etat bourgeois.
Xuan
   Posté le 18-02-2013 à 00:18:29   

La crise de surproduction menace de nouveau la zone euro
vers une dévaluation ?


Le flash Natixis n° 269 (11 avril 2012) préconisait « à effets équivalents » de dévaluer plutôt que de baisser les salaires, ce qui diminue la demande intérieure.
Or la dévaluation diminue aussi la demande intérieure puisque les produits importés à bas pris sont inévitablement renchéris.

La question devient plus urgente aujourd’hui alors que la crise de surproduction du capitalisme s’accentue en Europe et que la guerre des devises devient plus menaçante.


Les Echos des 15 et 16 février consacrent plusieurs pages au dévissage des économies européennes, sous le titre :
Les pays les plus riches de la zone euro décrochent

On y lit que suivant Eurostat le PIB de la zone Euro a reculé de 0,5 % en 2012 et de 0,6 % au dernier trimestre.
Les pays les plus riches encore notés AAA sont tombés en récession au 4e trimestre 2012 :
les Pays-Bas (- 0,2 %), la Belgique (- 0,1 %), l'Autriche (-0,2 %), la Finlande (- 0,5 %) et surtout l'Allemagne (- 0,6 %).
Quand à l’Italie elle dégringole à -0,9 %. Seuls les états baltes s’en tirent.

Quelques extraits de cette série d’articles :

L'Allemagne gagnée elle aussi par la dépression

Durant les trois premiers trimestres de 2012, l'Allemagne avait systématiquement affiché une croissance, alors que ses voisins avaient déjà basculé dans la récession. Mais le rythme avait progressivement ralenti : 0,5 % sur les trois premiers mois de l'année, 0,3 % au deuxième et 0,2 % au troisième trimestre.
Cette fois-ci, le coup est rude. « L'Allemagne a rejoint les pays en crise avec un déclin plus brutal que la moyenne, son secteur exportateur souffrant de la crise de l'euro et du ralentissement d'autres marchés importants comme la Chine » , selon Christian Schulz, économiste chez Berenberg Bank.
…« Au dernier trimestre, les exportations de marchandises ont beaucoup plus reculé que les importations » , indique Destatis, qui donnera des données plus détaillées le 22 février.


NB : les exportations allemandes sont principalement tournées vers la zone euro, par conséquent moins dépendantes de la baisse du dollar ou du yen, mais la baisse de la consommation dans la zone euro finit par atteindre l’économie allemande.

La pire récession depuis trente ans au Portugal

… Selon les données provisoires dévoilées hier par l'Institut national de la statistique (INE), l'économie portugaise s'est contractée de 3,2 % l'année dernière, plus que les 3 % prévus par le gouvernement de centre droit de Pedro Passos Coelho. Sur les trois derniers mois de l'année, le PIB a reculé de 1,8 % en glissement trimestriel et de 3,8 % en glissement annuel.
Le Portugal, sous perfusion financière internationale depuis mai 2011, signe là sa pire récession depuis une trentaine d'années. Une situation qui dure depuis 2011 (-1,6 %) et qui se prolongera cette année, avec un recul du PIB de 1,9 % selon la Banque du Portugal, bien plus pessimiste que l'exécutif, qui table, lui, sur une contraction de l %.
Cette aggravation de la récession en 2012 est clairement imputable aux mesures d'austérité adoptées par le pays en échange d'un prêt de 78 milliards d'euros : les hausses d'impôt, baisses de salaire et autres coupes budgétaires ont fortement impacté la demande intérieure. Mais elle est aussi due à une réduction de la demande extérieure. …
Les exportations en berne
Cette dernière donnée est inquiétante quand on sait que les exportations sont la seule planche de salut de l'économie portugaise. Pour autant, elle n'est pas étonnante pour un pays qui exporte plus de 60 % de ses biens et services vers la zone euro - dont le PIB a reculé de 0,6 % au quatrième trimestre selon Eurostat. Sachant que l'Espagne, premier partenaire commercial du Portugal, sera encore en récession en 2013, la demande extérieure aura du mal à jouer son rôle de contributeur positif à la croissance en 2013 face à une demande intérieure minée par l'assainissement des finances publiques et la hausse du chômage.

La croissance italienne a plongé de 2,2% en 2012

A dix jours des élections législatives, l'Istat a publié hier des chiffres relativement préoccupants sur la chute de la croissance italienne. Pour son sixième trimestre consécutif de baisse, le PIB italien a reculé de 2,7 % en rythme annuel (- 0,9 % sur le trimestre précédent), contre une prévision du consensus de - 2,3 %, soit le recul le plus important depuis le premier trimestre 2009. Selon l'Istat, ce chiffre, décevant du quatrième trimestre s'explique en grande partie par la chute de l'activité industrielle (-2,2 % par rapport au trimestre précédent), mais aussi une performance plus faible que prévu des services et du secteur agricole.
« Nous pensons que la surprise négative vient probablement d'une activité moindre que prévu du secteur des services et l'investissement dans la construction », avance l'économiste d'UniCredit, Loredana Federico. Le ralentissement de la demande externe européenne semble également avoir pesé sur l'économie italienne. Pour ce qui concerne l'année en cours, l'Istat mise encore sur un recul de 1 % du PIB, conforme aux prévisions de la Banque d'Italie, tandis que certains économistes ont revu à la baisse leurs prévisions à la lumière de ces nouveaux chiffres.



L’accroissement du chômage


En France les chiffres viennent d’être annoncés, c’est une croissance nulle pour 2013.
Cela signifie que les licenciements vont s’accélérer. Tandis que certains groupes balancent des milliers de salariés à la rue, les petites et moyennes entreprises mettent la clef sous la porte, mais celles de taille moyenne s'y mettent aussi, et les auto-entrepreneurs jettent l’éponge.
Premières victimes parce qu’ils constituent une variable d’ajustement , les intérimaires.


Fin 2012 on a comptabilisé 66 800 destructions d’emplois dans le secteur marchand.
Soit un rythme annuel de baisse de 0,4 %. On est certes loin des 190.000 destructions d'emploi de 2008 et des 260.000 destructions de 2009. Mais l'économie française se montre dans l'incapacité de revenir à son volume d'emplois d'avant la crise.

L’intérim est en baisse de 13.800 postes selon l'Insee, qui se base sur les estimations réalisées par le ministère du Travail à partir des relevés mensuels de contrats de travail temporaire collectés par Pôle emploi. Le Prisme (patronat de l'intérim) confirme cette tendance à la baisse. Si la chute est trois fois moindre qu'au trimestre précédent, les données qu'il a publiées le 1er février montrent que l'année s'est achevée sur une dégradation, avec une diminution de 15,6 % de l'emploi intérimaire en décembre.


Du côté de l'industrie, on a assisté à une accélération des pertes d'emplois. Le temps où ce secteur renouait avec les créations d'emplois paraît déjà loin. La parenthèse n'avait, il est vrai, duré qu'un trimestre, le premier de 2011. Sur les trois derniers mois de 2012, l'industrie a perdu 13.100 postes, portant le total de la baisse sur un an à 31.700, soit la moitié de la baisse totale du secteur marchand. …
La situation ne devrait pas s'arranger dans les prochains mois. Si l'on en croit la dernière note de conjoncture de l'Insee, l'économie française devrait détruire encore 75.000 emplois sur le seul premier trimestre 2013 et revenir en deçà du seuil symbolique des 16 millions.


Les Echos poursuit sur les défaillances d’entreprises : 60.461 recensées par Coface, provoquant la destruction de 201 000 emplois, un total en hausse de 8,5 % et se rapprochant de manière «préoccupante » du pic de 2009 (219.000).
Le coût financier s’élève à 4,4 milliards d’euros, soit 0,22 % du PIB (0,16 % en 2007).
Principale cause : l'augmentation des faillites d'entreprises plus grosses, point le plus saillant de l'étude.
Les entreprises de taille intermédiaire (ETI, de 250 à 5.000 salariés) sont « tout particulièrement affectées » , souligne Yves Zlotowski, économiste en chef de Coface. Le nombre de défaillances est resté stable (45, contre 46 en 2011) mais ce constat s'avère trompeur car « ce sont des ETI de plus en plus grosses qui font faillite » , s'inquiète-t-il, citant les exemples de Caddie, Marie Brizard ou Surcouf. Autre voyant au rouge : depuis fin 2010, le taux de défaillance des ETI (0,99 % en 2012) a dépassé celui des PME (0,8 %). Ce phénomène s'explique toutefois aussi par le recul des créations de PME, qui entraîne mécaniquement celui de leur taux de défaillance (les jeunes PME étant plus fragiles).
… Coface craint que le phénomène ne s'accentue cette année, au point d'anticiper 62.000 défaillances d'entreprises et un recul du PIB de 0,2 %. « Nous passons d'une mécanique d'atonie à un cercle plus vicieux ou les défaillances d'entreprises et la contraction des dépenses des ménages s'alimentent », analyse Yves Zlotowski.


L’emploi des intérimaires a chuté de 8,7% sur l'ensemble de l'année 2012, annonce Pôle emploi lundi. Fin décembre 2012, le nombre d'intérimaires s'établissait à 569.400 en valeur corrigée des variations saisonnières, soit une baisse de 54.000 postes par rapport à décembre 2011.
Toutes les tranches d'âges sont concernées par la baisse ainsi que toutes les catégories socioprofessionnelles.


En ce qui concerne les créations d’entreprises, dopées aux abattements de cotisations et aux aides diverses et variées, il s’avère qu’elles ne franchissent pas toujours le seuil de trois ans et que l’argent volé aux salariés et au peuple est gaspillé en pure perte.
A la demande du Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques (CEC) de l'Assemblée nationale, la Cour des comptes a rendu hier son rapport sur les dispositifs de soutien à la création d'entreprises. A première vue, la France est championne en la matière. Avec 549.805 entreprises créées en 2011, l'Hexagone est le numéro un européen en nombre de créations annuelles. De 2003 à 2008, les créations avaient déjà augmenté de 54 %, et elles ont bondi depuis 2009, sous l'effet du régime des auto-entrepreneurs. Mais, revers de la médaille - et paradoxe français -, la durée de vie de ces jeunes entreprises est courte. « Seulement 66 % des entreprises françaises créées en 2006 étaient toujours en activité en 2009, 52 % après cinq ans » .



Dans ces conditions, les capitalistes français, davantage impactés que l’Allemagne par la baisse du dollar et du yen, ont commencé à parler dévaluation et l’Allemagne s’y est « farouchement opposée ». Mais pris toutes les économies européennes sont prises avec plus ou moins de violence dans les mâchoires de l’étau : la baisse des salaires et la hausse du chômage pèsent sur la consommation intérieure et les mesures d’austérité diminuent le pouvoir d’achat des masses.
De surcroît les réductions d’effectifs destinées à accroître la productivité par ouvrier augmentent relativement la composition organique du capital et la baisse tendancielle du taux de profit.

Aiguisement des contradictions au sein de l’Union

Après avoir survécu à la crise de la dette souveraine et avancé au pas de course vers l’intégration, l’Europe se voit de nouveau menacée par la crise économique, qui accentue ses contradictions : le déséquilibre économique franco-allemand aiguise les ambitions des capitalistes et certains rêvent de nouveau à des conquêtes coloniales.
La domination des pays riches sur les pays pauvres encouragent d'autres à se vendre en dehors de l’Union.
Ainsi au grand dam des USA, la Grèce envisage de privatiser le conglomérat DEPA et l'opérateur du réseau de transport gazier DEFSA. Trois compagnies sont actuellement en lice pour le rachat des entreprises grecques: les groupes russes Gazprom et Sintez, ainsi que la compagnie publique azerbaïdjanaise SOCAR (State Oil Company of Azerbaijan Republic) .. Ria Novosti

Vers une guerre des monnaies


La crise du capitalisme en Europe doit résoudre un problème insoluble et tous les moyens seront bons pour y parvenir. Mais ils ne pourront que l’aggraver.
Aussi la tentation de diminuer la valeur de la devise euro devient-elle de plus en plus grande, car les USA et le Japon ne s’en privent pas.

La dernière réunion du G20 samedi 16 à Moscou a magistralement illustré cette tendance en excluant une « guerre des monnaies » et en s’engageant solennellement à ne pas procéder à des dévaluations compétitives des monnaies et à ne pas déterminer de cibles pour les taux de change.
"Nous nous abstiendrons de procéder à des dévaluations compétitives" , peut-on lire samedi dans le communiqué. "Un changement de politique monétaire dans un pays a des conséquences sur les autres pays" , a dit le ministre russe des Finances, Anton Silouanov. Il doit y avoir compétition entre les économies, pas entre les monnaies, a-t-il poursuivi, "c'est ce que les gouvernements doivent faire, et non manipuler les marchés des changes." Jugeant exagéré d'évoquer une guerre des monnaies, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a salué "la bonne nouvelle" de voir le G20 répondre à la situation en empruntant la voie "de la coopération et non celle du conflit" .

Fariboles, car ce communiqué ne dit pas un mot des principaux initiateurs du conflit, les USA et le Japon et constitue donc un vœu pieux nullement appliqué.
Le ministre russe Anton Silouanov a reconnu que le G20 n'était pas parvenu à un accord sur les objectifs de déficit budgétaire à moyen terme. "Nous espérons que les pays membres auront progressé d'ici le mois d'avril (...) sur l'adoption de nouveaux indicateurs budgétaires, à la fois sur le déficit et le niveau de la dette gouvernementale" , a-t-il déclaré. Il a également mis en garde dans son discours devant ses homologues contre les "conséquences imprévisibles" des mesures de politique monétaire non conventionnelles. " Les banques centrales qui mènent de telles politiques d'assouplissement monétaire devraient surveiller de près les risques que cela fait peser, aussi bien sur le plan national qu'international "
Source : Le Point


Les ministres du G20 se gardent dans leur communiqué final de critiquer la politique de relance du Japon, qui a fait chuter le yen de 20 % et suscité les protestations de ses rivaux commerciaux. © Grigoriy Sisoev / AFP


Edité le 18-02-2013 à 00:20:12 par Xuan


Xuan
   Posté le 10-07-2014 à 23:43:08   

L'hégémonisme US et l'opposition des émergents divise l'Europe


La division fondamentale des pays européens entre nord et sud se double de la contradiction entre la France et l'Allemagne pour le leadership et de la contradiction entre l'hégémonie US et le reste du monde.

Cette dernière, tout en participant aux aventures militaires franco US, a pris parfois ses distances ou bien a manifesté son soutien de façon plus discrète.
Ceci est à relier aux relations économiques avec la Russie mais aussi avec la Chine dans le cadre de la nouvelle route de la soie.

Mais la domination sans partage des USA rencontre inévitablement une opposition y compris chez leurs alliés. L'écoute des communications de Merkel a creusé davantage le fossé entre l'Allemagne et les USA, tandis que la France poursuit sa politique de soumission.

Un nouvel exemple de l'aiguisement de cette contradiction est l'éviction du chef des services secrets américains en Allemagne.


Sur le Nouvel Observateur :

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Berlin expulse le chef des services secrets américains en Allemagne


Publié le 10-07-2014

Berlin (AFP) - Le gouvernement allemand a annoncé jeudi l'expulsion du chef des services secrets américains en Allemagne après la découverte de deux espions présumés opérant pour Washington, une mesure rarissime entre proches alliés au sein de l'Otan.
"Il a été demandé au représentant des services secrets américains à l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique de quitter l'Allemagne" , a déclaré le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert, dans un communiqué.

L'expulsion intervient "en réaction à un manque de coopération (constaté ) depuis longtemps dans les efforts pour clarifier" l'activité d'agents de renseignement américains en Allemagne, a expliqué le député allemand Clemens Binninger, président de la commission de contrôle parlementaire sur les activités de renseignement, qui s'est réunie jeudi à Berlin.

Cette mesure a peu de précédents comparables. Parmi les derniers en date, la France avait demandé en février 1995 le rappel aux Etats-Unis de plusieurs agents américains, pour espionnage sur son territoire.
Le site internet de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel évoquait jeudi un "tremblement de terre diplomatique" . Et de souligner que de telles mesures étaient généralement réservées à des 'Etats parias' tels que la Corée du Nord.

"Je crois justifié le fait que le gouvernement allemand a envoyé aujourd'hui un signal clair signifiant que ce type de rupture de confiance ne sera plus toléré et que nous devons oser un nouveau départ" dans les relations germano-américaines, a déclaré la ministre de la Défense, Ursula von der Leyen.

- "Coopération étroite" -

La Maison Blanche a refusé de commenter l'expulsion de jeudi, mais l'ambassade des Etats-Unis à Berlin a souligné qu'il était "essentiel" de poursuivre la "coopération étroite" avec le gouvernement allemand " dans tous les domaines ".

Après des révélations la semaine dernière sur un agent du renseignement allemand (BND) soupçonné d'aussi travailler pour la CIA (Agence américaine de renseignement), le parquet fédéral allemand avait annoncé mercredi enquêter sur un nouveau cas d'espionnage présumé. Les médias allemands ont évoqué un officier de la Bundeswehr (armée allemande) opérant pour Washington.
Ces affaires ont détérioré davantage encore les relations entre les Etats-Unis et l'Allemagne déjà tendues par des révélations l'an dernier sur l'écoute du téléphone portable de la chancelière Angela Merkel par les Américains.

Mise sous pression par son opinion publique qui souhaite une position plus ferme à l'égard de l'ancien occupant américain, elle n'a eu de cesse de réclamer des explications sans que Washington montre jusqu'ici beaucoup d'empressement à y répondre.

- "Une bêtise à pleurer" -

Faisant allusion aux crises internationales telles que l'Ukraine, le Proche-Orient et l'Afghanistan, Mme Merkel a souligné jeudi l'importance d'une relation de confiance. "Je crois que dans ces moments qui peuvent être très confus, il est décisif de pouvoir se faire confiance entre alliés" , a déclaré la chancelière, dans un point de presse, avant l'annonce de l'expulsion. "Plus de confiance peut impliquer plus de sécurité", a-t-elle ajouté.
"Il est indispensable pour l'Allemagne, dans l'intérêt de la sécurité de ses citoyens et de ses soldats à l'étranger, de travailler étroitement et en pleine confiance avec ses alliés occidentaux, tout particulièrement avec les Etats-Unis" , a d'ailleurs souligné M. Seibert dans le communiqué annonçant l'expulsion.
" Cela requiert une confiance et une franchise mutuelles. Le gouvernementallemand continue à être prêt à en faire preuve et attend la même attitude de son plus proche partenaire" , a-t-il poursuivi.

Le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a relevé le peu d'intérêt des informations récupérées par les Américains, selon les premiers éléments d'enquête, tout en fustigeant leurs pratiques. "Si l'on s'en tient à ce que l'on sait actuellement, les informations recueillies par l'espionnage sont insignifiantes" , a-t-il dit. "Mais le dommage politique qui en découle est grave et disproportionné" , a-t-il ajouté, avant d'annoncer un renforcement du contre-espionnage allemand.

Dans une interview jeudi matin, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a estimé que les Américains faisaient preuve d' "une bêtise à pleurer" dans cette affaire. "Que les Etats-Unis recrutent chez nous des gens de seconde zone, c'est tellement idiot. Et face à tant de bêtise, on ne peut que pleurer" , a déclaré le ministre sur la chaîne de télévision allemande Phoenix. "Et c'est pourquoi, cela n'amuse pas franchement la chancelière", a ajouté le ministre, connu pour son franc-parler.
marquetalia
   Posté le 14-07-2014 à 00:18:14   

il ne faut pas mettre sur un meme registre Eva Joly et le Prcf,il ne faut pas s aliener un courant marxiste léniniste,fusse il issu d une scission du p"c"f,on va se retrouver isolés pour reconstruire un parti communiste m-l.
Finimore
   Posté le 14-07-2014 à 05:13:10   

"Il ne faut", "il ne faut pas", "on va" !!! (c'est saoulant à la fin !)

Je remarque (remarquetalia ) que souvent tu donnes le titre de "marxiste-léniniste" un peu rapidement à des organisations. Tu ne prends aucun recule... et tu gobes, n'importe quelles déclarations d'intentions. Un jour tu soutiens le PCOF, puis le RCU, et c'est au tour du Front de Gauche, puis le PRCF....
En fait marquetalia, dis moi vraiment quel produit tu prends ?
marquetalia
   Posté le 15-07-2014 à 17:45:02   

le pcof est lié au Front de Gauche,idem pour le prcf;Regroupement Communiste Unifié est le premier produit idéologique que j ai consommé,avec leurs analyses pertinentes sur le role de l impérialisme allemand dans le dépecage de la Yougoslavie,ou "l épouvantail fascistes et les véritables menaces".
Finimore
   Posté le 16-07-2014 à 05:53:36   

Concernant le PCOF, j'ai dans un message indiqué son évolution vers "la gauche" et l'opportunisme.
Le PRCF, beaucoup d'intervenants ont donné sur le forum leurs opinions concernant ce groupe...
Pour le RCU, il serait sûrement intéressant de se plonger dans son histoire, ses origines, son évolution...
Il se trouve que j'ai été abonné au journal du RCU "Regroupement Communiste" de 1986 à 2002 (j'ai une soixantaine de numéros de RC) ainsi que "Le communiste des Bouches-du-Rhône" mensuel régional du RCU de 1987 à 1996 (58 n° 12 n° de "Tribune Communiste" (1986-1988) et "L'insurgé" mensuel départemental du RCU (1990-1991) 4 n°.
Tu résumes les positions de ce groupe à l'analyse sur l'impérialisme allemand, et tu occultes complètement le reste...
Ce qui serait bien c'est d'avoir le temps de numériser ou de mettre en ligne ce que disait ce groupe (qui entre parenthèse n'avait aucune existence politique organisée à l'époque dans la classe ouvrière).
Je dois avoir quelques part les sommaires de quelques publications de ce groupe.
marquetalia
   Posté le 16-07-2014 à 11:09:27   

le RCU soutenait toutes les causes révolutionnaires d Amérique Latine,des maoistes du Sentier Lumineux aux anarchosyndicalistes de l Ezln,les indépendantistes basques,l Ira en Irlande du Nord,le Parti des Travailleurs du Kurdistan,la Russie dans son opposition à l OTAN,la Chine au Tibet,et,contrairement à votre forum,prenait parti pour l intervention vietnamienne au Cambodge contre les Khmers Rouges-evidemment,le RCU défendait les peuples palestinien,libanais et syrien contre Israel,critiquait le néo-colonialisme francais en Afrique et condamnait le Fis en Algérie-soutenu à l époque plus ou moins par la publication "Manière de voir" du Monde Diplomatique.
marquetalia
   Posté le 16-07-2014 à 11:16:04   

le RCU appuyait également la Libye du colonel Kadhafi,l Iraq de Saddam et la République Islamique d Iran,tout en ménageant l intervention soviétique en Afghanistan puis russe en Tchetchénie.
Eric
   Posté le 16-07-2014 à 15:33:50   

C'est vrai qu'ils avaient de bonnes analyses sur tous les sujets brûlants .
Mais bizarrement ils perdaient leur aura marxiste-léniniste lorsqu'il s'agissait de Staline .
Là ils reprenaient beaucoup de calomnies bourgeoises .
Je n'ai jamais trop su ou les positionner politiquement ; d'ailleurs ils reconnaissaient eux-mêmes qu'ils étaient contre tous les "ismes " , stalinisme et trotskisme .
Le RCU se revendiquait de Michèle Mestre , une trotskiste qui avait rejoint le PCF pour y incarner une ligne marxiste-léniniste .
Le RCU a publié un ouvrage de Michèle Mestre : histoire critique de la philosophie marxiste . Dans cet ouvrage Staline est décrit comme le fondateur du dogmatisme .
marquetalia
   Posté le 16-07-2014 à 18:24:32   

il faudrait rendre un hommage posthume à Maurice Lionnet en reportant sur le forum certaines analyses du RCU,qui n analysait pas comme vous l u.r.s.s et les pays du Pacte de Varsovie d après la mort de Staline comme étant social-impérialiste.néanmoins,son absence des luttes syndicales empecha certaines thèses interessantes d avoir un aura sur la classe ouvrière.
marquetalia
   Posté le 16-07-2014 à 18:37:04   

vous dites que le RCU définissait Staline comme le fondateur du dogmatisme;qu en est il du Prcf, de l Urcf?n oubliez pas non plus que Vp-Partisan crache aussi sur le Petit Père des Peuples que les nazi-fascistes veulent tuer une seconde fois via leurs alliés trotskystes...
marquetalia
   Posté le 16-07-2014 à 18:52:30   

messages supprimés : aucun rapport avec le fil.
Si tu veux faire des blagues très vaseuses il existe un espace détente, tu peux y faire un tour.


Edité le 19-07-2014 à 00:11:21 par Xuan


marquetalia
   Posté le 23-07-2014 à 20:43:47   

si mes souvenirs sont bons,le RCU prophétisait-un peu dans mon genre-la sécession des minorités allemandes de l Est-des balivernes,puisqu il ne reste plus grand chose des communautés germanophones d europe centrale et orientale-en 2011,il n y avait plus que 36.884 Saxons de Transylvanie-en Roumanie-et quelques milliers d Allemands dans les Pays Baltes.seule la Pologne sort du lot,avec ses 1 million de Silésiens. donc,le RCU était peut etre inspiré par un certain social-chauvinisme germanophobe,puisqu il accusait -à tort-dans le numéro d été de 1994 joscha fischer,le ministre allemand de la défense de l époque de vanter la "bravoure"-tapferkeit-de l aviation allemagne qui bombarderait Belgrade comme en 1941-ce qui s avera en partie vrai moins de cinq ans plus tard.


Edité le 14-11-2014 à 18:26:17 par marquetalia


Xuan
   Posté le 06-08-2014 à 23:16:24   

Je reviens au sujet en illustrant les contradictions franco-allemandes avec cet article. On voit clairement qu'il n'y a aucun partenariat entre les bourgeoisies française et allemande. Chacune voit midi à sa porte et elles ne sont d'accord que lorsque leurs intérêts sont identiques. Sinon c'est chacun pour soi.
N'étant pas en position de leader, l'Etat français peut toujours pleurer sur la solidarité. Il en résulte que l'Union européenne n'a d'Union que de nom :



source

Croissance: l'Allemagne se moque des recommandations françaises


L'Allemagne ne voit "aucune raison" de modifier sa politique économique, a déclaré mercredi 6 août une porte-parole du gouvernement.

Y. D .avec AFP
Le 06/08/2014
à 12:55

Les appels français en faveur de plus de croissance n'ont pas reçu l'écho espéré en Allemagne . (johannes eisele-AFP)

C'est avec une relative indifférence que Berlin a accueilli l'appel de François Hollande pour un soutien plus ferme de l'Allemagne à la croissance. Selon une porte-parole du gouvernement allemand, ce mercredi 6 août, il n'y a en effet "aucune raison" de modifier la politique économique menée outre-Rhin.

"Les déclarations très générales en provenance de Paris ne fournissent aucune raison pour de quelconques corrections dans la politique économique" du gouvernement allemand, a déclaré Christiane Wirtz, interrogée lors d'une conférence de presse régulière sur les propos tenus par François Hollande au quotidien français Le Monde. "L'Allemagne est déjà une locomotive importante, la plus importante même pour la conjoncture de la zone euro" , a-t-elle affirmé.

Hollande veut plus d'investissements de la part de l'Allemagne

Le président français avait déclaré attendre de l'Allemagne "un soutien plus ferme à la croissance" dans une interview publiée lundi. "Ses excédents commerciaux et sa situation financière lui permettent d'investir davantage. C'est le meilleur service que l'Allemagne peut rendre à la France et à l'Europe" , avait-t-il argumenté.

Sur fond de crise en zone euro, l'Allemagne s'est souvent vu reprocher de ne pas en faire assez pour stimuler la croissance chez elle, et par ricochet chez ses partenaires, alors qu'elle les soumettait à de rudes exigences de discipline financière.
Michel J. Cuny
   Posté le 14-09-2014 à 18:39:30   

Pour marquer les spécificités de la position française dans les visées impérialistes européennes, j'apporte ici quelques éléments d'information


A y regarder de plus près, il ressort que la destruction de la Libye est à mettre en lien avec le contenu du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de juin 2008… qui nous saute aussitôt au visage tant son contenu et les circonstances de son élaboration apparaissent comme très inquiétants.
Il est dû au travail d’une Commission désignée par le décret n° 2007-1144 du 30 juillet 2007 pris sous la signature du président de la république en fonction, Nicolas Sarkozy , et contresigné par son premier ministre, François Fillon .
Le tout début de ce décret nous apprend que cette Commission est constituée de deux catégories de personnes : celles qui sont présentes sur titre (18) et celles qui le sont pour leur compétence personnelle (18).
Sur ce total de trente-six membres, il y a quatre parlementaires (Assemblée nationale : 2 ; Sénat : 2), c’est-à-dire quatre personnes issues du suffrage universel, qui ne vaut donc que pour un peu plus de 10 %, dans une affaire – la guerre – qui n’est tout de même pas peu de chose…
Mais c’est encore trop sans doute.
En effet, le 7 avril 2008 madame Patricia Adam , députée socialiste, et monsieur Didier Boulaud , sénateur socialiste se fâchent tout rouge et donnent leur démission au motif que : « En sept mois de travaux, nous avons constaté que cette commission ne servait que de chambre d’enregistrement des décisions du président de la République . »

Il y a pire…
C'est ce que je m'efforce de développer dans :
http://www.micheljcunysitegeneral.sitew.fr


Edité le 26-09-2014 à 20:07:20 par Michel J. Cuny


Michel J. Cuny
   Posté le 26-09-2014 à 20:41:14   

Hormis nos quatre parlementaires, qui y avait-il donc dans la Commission chargée, par Sarkozy , de rédiger le Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale de 2008 ?

Trente deux personnes divisées en deux catégories :
Dix-huit sont choisies pour leur compétence, par... le président de la république . Les quatorze autres le sont sur titre, un titre de hauts fonctionnaires civils ou militaires qui, pour leur quasi-totalité, dérive d'une nomination décidée par... le président de la république encore.

De ces hauts fonctionnaires, en voici quelques-uns : un conseiller d'Etat, le secrétaire général de la défense nationale , le directeur général de la police nationale , le directeur général de la gendarmerie nationale , le directeur général des affaires politiques et de sécurité , le directeur général du trésor et de la politique économique, le directeur de la stratégie à la direction générale de la recherche et de l'innovation, le chef d'état-major des armées , le délégué général pour l' armement , le secrétaire général pour l'administration, le directeur général de la sécurité extérieure , le directeur chargé des affaires stratégiques , etc...

Nous voici donc sous l' Empire ... Qui pourrait croire que cela ait changé depuis deux siècles ?...

Mais que sont donc les charges de l' Empire ?

J'y reviendrai.

N.B. Mon travail sur ces questions et sur quelques autres se poursuit en particulier à cette adresse déjà donnée précédemment (mais activée, cette fois-ci) :
http://www.micheljcunysitegeneral.sitew.fr
Xuan
   Posté le 17-10-2014 à 23:32:02   

L'Europe assise entre les USA et les BRICS


Il est notoire que l'Europe est une création des USA. L'OTAN assure sa suzeraineté encore aujourd'hui.
Toutefois les intérêts des capitalistes européens sont mis à mal par ceux des USA et l'union affichée est vouée à se désagréger un jour ou l'autre.
La crise US de 2008 a plongé les économies européennes dans une crise économique et financière sans précédent et la superpuissance US cherche toujours à faire supporter ses difficultés à ses amis européens.

La Chine poursuit sa politique d'encerclement de l'hégémonisme US en développant les liens non seulement au sein du Tiers Monde et des BRICS, mais également en direction de l'Europe. La route de la soie en est un exemple.
Le sommet de l'ASEM marque aussi la ligne de conduite chinoise visant à isoler la superpuissance US du reste du monde y compris de ses alliés européens du second monde .


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Le sommet de l'ASEM souligne l'interdépendance entre l'Asie et l'Europe

( Source: Xinhua )

17.10.2014

Le 10e sommet Asie-Europe (ASEM) s'est ouvert jeudi à Milan (Italie) sur le thème "Un partenariat responsable pour la croissance et la sécurité."

Fondé en 1996, l'ASEM est une plate-forme intergouvernementale de dialogues et de coopération de haut niveau et à grande échelle entre les deux continents.

Le sommet de Milan, qui se tient les 16 et 17 octobre, est axé sur le renforcement de la coopération financière et économique entre l'Asie et l'Europe, car le commerce et les investissements sont essentiels pour la croissance et l'emploi.

En outre, le sommet discutera des questions d'intérêt mondial telles que le changement climatique, les catastrophes naturelles, la santé, les épidémies, la criminalité internationale et le terrorisme, des questions qui touchent tous les pays et nécessitent des efforts nationaux et une vaste coopération internationale.

Le sommet décidera également de la prochaine orientation de l'ASEM en vue du 20e anniversaire de l'ASEM en 2016.

Le président du Conseil européen Herman Van Rompuy a déclaré lors de la cérémonie d'ouverture que l'Asie et l'Europe avaient besoin l'une de l'autre à la fois économiquement et politiquement, que leur sécurité était également liée, et qu'on pourrait même "les considérer comme un seul continent eurasien uni" .
"Au XXIe siècle, aucun pays ne peut rester dans l'isolement. Nous devons relier efficacement nos régions sur le plan physique, numérique, institutionnel et humain pour rendre notre partenariat véritablement bénéfique" , a-t-il déclaré.
Les pays de l'ASEM représentent plus de 60% de la population mondiale, la moitié du produit intérieur brut mondial et 60% du commerce mondial, selon M. Van Rompuy.

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a déclaré lors de la cérémonie d'ouverture que la richesse, la compétitivité et la créativité dépendaient toutes de l'ouverture à l'autre, et que l'Europe et l'Asie devaient être prêtes à s'adapter, à se connecter et à s'ouvrir aux opportunités mondiales.

"L'intégration régionale et la coopération peuvent être les principaux moteurs de stabilité et de prospérité partagées. Et c'est aussi pourquoi nous, Européens et Asiatiques, devons mieux connecter nos deux continents afin de mieux refléter cette interdépendance croissante" , a-t-il noté.

Il a également souligné que "toute économie ouverte dépend non seulement de l'ouverture du marché, mais aussi d'une gouvernance mondiale adéquate" , et c'est pourquoi l'Europe et l'Asie devraient jouer selon les règles d'un ordre mondial multilatéral, dans un cadre international juste et fondé sur des règles.

MM. Van Rompuy et Barroso se sont félicités de l'adhésion du Kazakhstan et de la Croatie à l'ASEM, portant le nombre de membres du forum à 53. Les deux responsables européens ont également indiqué que l'ASEM continuerait à s'agrandir et à attirer de nouveaux membres.


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Li Keqiang plaide pour un renforcement des relations sino-européennes à Milan


( Source: le Quotidien du Peuple en ligne )
17.10.2014

Le Premier ministre chinois Li Keqiang a appelé jeudi les dirigeants asiatiques et européens à redoubler d'efforts pour améliorer la coopération et la connectivité économique, afin de donner des bases plus solides aux échanges entre les deux continents.

« La porte de la Chine est toujours ouverte, et elle ne s'ouvrira que plus largement encore au monde » , a-t-il déclaré à plus de 40 chefs de gouvernement asiatiques et européens au cours de la réunion Asie-Europe qui a lieu en Italie, à Milan.
Le Premier ministre chinois a dit que la Chine s'est engagée dans la promotion d'une économie mondiale ouverte et d'un marché mondial intégré, et qu'elle s'oppose à toute forme de protectionnisme, ajoutant qu'il y a un énorme potentiel de coopération entre l'Asie et l'Europe.
« La Chine est prête à se joindre à la construction d'infrastructures avec d'autres pays asiatiques et européens pour améliorer le réseau reliant les deux continents » , a-t-il ajouté.

L'ASEM (Dialogue Asie-Europe), fondé en 1996, est une plateforme intergouvernementale de haut niveau et à grande échelle pour le dialogue et la coopération entre les deux continents.
Le sommet de deux jours qui a lieu à Milan accueillera officiellement le Kazakhstan et la Croatie en tant que nouveaux membres, ce qui fera de l'ASEM un forum de 53 membres avec une influence accrue.

Les dirigeants ont discuté de la façon de promouvoir l'interconnectivité entre les deux continents, notamment par l'entremise de liaisons aériennes, maritimes et terrestres mais aussi de la connectivité en matière de circulation des biens, des services, des investissements et des personnes.

Les experts ont souligné que la Chine espère que l'Asie et l'Europe encourageront l'interconnectivité, renforceront la confiance mutuelle et parviendront à conclure des accords sur le changement climatique, le terrorisme, les épidémies et autres problèmes d'importance mondiale.

« Le sommet de l'ASEM offre une bonne occasion de promouvoir les concepts de ceinture économique de la Route de la Soie et de Route de la Soie Maritime du 21e siècle pour la coopération entre l'Asie et l'Europe » , a déclaré Cui Hongjian, directeur du Département d'études européennes à l'Institut chinois des études internationales.
Giovanni Andornino, professeur-assistant de relations internationales avec l'Asie de l'Est à l'Université de Turin, estime pour sa part que des rassemblements comme l'ASEM sont utiles, car ils sont le lieu de séances plénières multilatérales entre hauts dirigeants, et en ce sens la réunion de Milan est « très précieuse » .

« Beaucoup de dialogues au niveau technique peuvent se faire dans ce cadre, et l'Europe doit saisir cette occasion pour montrer pourquoi il est important que les pays asiatiques aient des relations avec l'Europe » , at-il dit.

Selon M. Andornino, les deux continents ont un grand potentiel de renforcement des connexions entre eux. Mais l'un des principaux défis de la réunion est la friction entre les membres, plusieurs pays ayant en effet des relations bilatérales complexes.
M. Andornino a également souligné qu'à moins que l'Europe ne soit déterminée à donner un avenir à l'ASEM et à poursuivre des politiques ambitieuses, cette plateforme n'aura aucune signification.
« Mais il y a la possibilité de créer de la valeur, ce qui est important pour tous les acteurs concernés, et c'est toujours une bonne stratégie » , a-t-il ajouté.

Avant d'assister au sommet, Li Keqiang a rencontré mercredi le Président du Conseil Européen Herman van Rompuy et celui de la Commission Européenne, José Manuel Barroso.
Les deux parties se sont engagées à accélérer leurs négociations de traités d'investissement, afin d'améliorer les liens économiques bilatéraux et de trouver une solution aux frictions commerciales.
Pour sa part, Andornino a souligné attendre l'année prochaine avec impatience, car elle marquera le 30e anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et l'UE


Edité le 17-10-2014 à 23:38:23 par Xuan


marquetalia
   Posté le 14-11-2014 à 18:32:34   

mon grand père,qui était mineur de fond,m avait dit que les puits de charbon,fermés en Moselle depuis des lustres,seraient un jour rachetés par des Américains ou des Chinois,et réouvriraient ainsi.il est fort possible que ce soit le cas,la Chine Populaire,qui pénètre économiquement l Europe depuis le port de Pirée en Grèce,exercera bientot son influence à l est de la France-ce sera la cas avec par exemple Terra Lorraine-.
Finimore
   Posté le 15-11-2014 à 06:23:46   

marquetalia a écrit :

vous dites que le RCU définissait Staline comme le fondateur du dogmatisme;qu en est il du Prcf, de l Urcf?n oubliez pas non plus que Vp-Partisan crache aussi sur le Petit Père des Peuples que les nazi-fascistes veulent tuer une seconde fois via leurs alliés trotskystes...


En quelques lignes tu parts dans tous les sens, tu questionnes, tu affirmes, tu caricatures....

Si tu veux savoir ce que le PRCF ou l'URCF pensent de Staline tu vois ça avec eux !
VP sur la base de certaines critiques de Mao, fait une analyse de la "période stalinienne" comme étant responsable de la dégénérescence révisionniste. Je ne partage pas l'analyse de VP sur ce point.
Pour ce qui est des trotskystes, inscris toi au forum des marxistes révolutionnaires ou à celui de LO et discute en avec eux. Crois moi, c'est un excellent exercice....
Xuan
   Posté le 07-06-2015 à 22:51:33   

La Hongrie va participer à la nouvelle "Route la soie" chinoise

Publié le 07-06-2015 à 07h02

PEKIN, 7 juin (Reuters) - La Hongrie est devenu le premier pays européen à signer un accord de coopération avec la Chine dans le cadre d'un projet commercial de grande ampleur développé par Pékin, une nouvelle "route de la soie" terrestre et maritime vers les marchés du Moyen-Orient et de l'Europe, a annoncé samedi le ministère des Affaires étrangères chinois.

Fin mars, le président chinois Xi Jinping a dit avoir bon espoir de voir les échanges commerciaux avec les pays impliqués dans le projet dépasser les 2.500 milliards de dollars par d'ici dix ans.

La Hongrie espère travailler en étroite coopération avec laChine, notamment pour le développement d'une ligne de chemin de fer entre la Hongrie et la Serbie, a dit le président serbe Janos Ader, cité par le ministère des Affaires étrangères chinois. (Ben Blanchard et Paul Carsten, Benoît Van Overstraeten pour le service français)
Xuan
   Posté le 30-06-2015 à 22:44:09   

Les rapports inégaux européens, la colère du peuple grec, le nouvel équilibre mondial



Le 2 novembre 2011 Sarkozy et Merkel convoquaient Papandréou à Cannes, lui intimant l’ordre de renoncer à son référendum, ce qu’il fit dès le lendemain, avant de démissionner une semaine plus tard. Cet épisode éclaire significativement les événements actuels et les contradictions qui les animent :

> La lutte des classes en Grèce
> L’oppression des nations européennes sous le joug impérialiste,
> L’ingérence dans les affaires intérieures et le déni de démocratie,
> L’inanité de l’habillage institutionnel de l’Europe et la réalité de la domination franco-allemande,
> La rivalité pour le leadership européen entre ces deux derniers

Sur le plan international :
La crise des dettes souveraines se traduisait par de nouvelles recapitalisations des banques.
La guerre d’agression occidentale Harmattan / Ellamy touchait alors à sa fin, avec la destruction de la Libye et l’exécution de Kadhafi.


Aujourd’hui le scenario semble identique, les ingérences dans les affaires grecques encore plus odieuses. Les créanciers allemands réclament 56,5 milliards d'euros et ceux français 42,4 milliards, mais sur le plan international le rapport des forces a été profondément bouleversé.
Le diktat financier peut aussi plonger la Grèce dans le chaos, provoquer des émeutes que la classe dirigeante grecque ne peut pas envisager.

Que les peuples d’Europe s'opposent collectivement aux rapports inégaux et aux monopoles impérialistes.
Nous devons nous opposer aux ingérences et à la rapacité de la finance impérialiste de notre pays.

Ci-dessous plusieurs articles collectés par Gilbert Remond


Edité le 30-06-2015 à 23:15:38 par Xuan


Xuan
   Posté le 30-06-2015 à 22:45:07   

"Ce qui se passe en Grèce est à surveiller de près. C'est la raison pour laquelle il faut la soutenir dans ce moment délicat. La Grèce est pour l'instant en Europe, sa paix est en principe assuré, mais ne nous y fions pas une histoire récente nous prouve que lorsqu'un pays européen met en œuvre une politique qui déplait au capital, celui-ci ne met pas longtemps avant de lui trouver des motifs pour venir le déstabiliser. Heureusement les préjugés qui avaient été installés contre Milosévic dans la conscience de la majorité des français n'existent pas contre Tsypras. Ils n'existent pas pour l'instant. Mais rien n'est acquis dans ce domaine. Une fois passé la période ou l'euro groupe espère pouvoir encore influencer la Grèce et son gouvernement aux fins de les ramener dans l'orthodoxie libérale, le climat risque de changer très vite, surtout si ces derniers s'obstinent dans leur résistance. La Grèce et son peuple auront alors pleinement besoin de tout notre soutient.


Dans son discoure à la télévision adressé au peuple grec, Alexis Tsipras disait: "Nous sommes aujourd’hui porteurs d’une responsabilité historique à l’égard des luttes menées et des sacrifices consentis par le peuple grec pour la protection de la démocratie et de notre souveraineté nationale ; c’est notre responsabilité envers l’avenir de notre pays" . Par ces mot il veux redonner à celui de démocratie son sens rehausser le ton de ses valeurs. De fait il engage les Grecs à retrouver leur destin historique, mais Il révèle surtout par contre coup à l'opinion internationale une chose que nous dénonçons depuis longtemps. Il révèle la dimension réelle de ce que sont la communauté européenne et son euro groupe, a savoir qu'elles sont des assemblées tyranniques au service du grand capital dont il ne faut attendre aucune compréhension. La CEE n'est pas réformable! Les peuples qui depuis quelques années s'abstiennent en masse lors des consultations qu'elle engage, en comprennent inconsciemment quelques chose . Il leur faut cependant faire plus, il leur faut prendre conscience que leur destin est ailleurs, qu'il leur faut entreprendre autre chose: la sortie du capitalisme c'est-a dire une révolution socialiste.

Avant d'arriver à cette étape il est nécessaire de faire un véritable état des lieux de la situation et par exemple prendre conscience de ce qu'écrit une des personnalité que je publie dans ce recueil d'article, a savoir qu " il y a continuité de projet si ce n'est d'action entre la décision de ne pas respecter un vote celui des électeurs français mais aussi néerlandais et le coup de force inouïe de l'exclusion de la Grèce de l'euro groupe" .

Cette décision qui se révèle être un véritable coup de force de sa part est d'une extrême gravité. Jacques Sapir ne se trompe pas lorsqu'il écrit que "c'est la question de l'union européenne et de la tyrannie de la commission et du conseil qui est posé" . Les institutions européennes qui avec leur constitution voulaient graver dans le marbre qu'elles étaient les garantes de la démocratie tombent le masque. Elles se découvrent et nous montrent brutalement qu'il n'y a pas d’échappatoire à l'austérité qu'elles exigent à tout propos. Cette épisode hallucinant montre qu' au contraire elles agissent pour s'opposer aux acquis démocratiques des peuples En effet la décision prise la semaine dernière par l'euro groupe place de fait les enjeux non pas au niveau de la dette comme elles le claironnent intempestivement mais de la démocratie et de la souveraineté. Mieux cette décision fait symptôme. Elle révèle le caractère profondément anti démocratique de ces institutions. En déniant au peuple le droit d'être consulté elles montrent leurs vrai visage et expriment contre toute leurs déclarations de principe la terreur que leur inspire la démocratie.

Ce qui se passe en Grèce n'est pas seulement ce qui se passe dans le pays d'à côté, dans un pays qui aurait trop longtemps vécu au dessus de ses moyens et qui doit revenir à plus de modestie dans ses dépenses publiques ainsi que ne cessent de nous expliquer nos dirigeants. Les décisions qui la concerne impliquent à terme tous les pays de la communauté européenne . Elles engagent à leur corps défendant le processus de la fin de cette dernière."

Gilbert Rémond



Edité le 30-06-2015 à 23:12:12 par Xuan


Xuan
   Posté le 30-06-2015 à 22:51:24   

Tyrannie européenne ? par Jacques Sapir - Ça n'empêche pas Nicolas


RussEurop

Alexis Tsipras avait décidé de convoquer un référendum le 5 juillet, demandant au peuple souverain de trancher dans le différent qui l’oppose aux créanciers de la Grèce. Il avait pris cette décision devant les menaces, les pressions, et les ultimatums auxquels il avait été confronté durant les derniers jours de la négociation avec ce que l’on appelle la « Troïka », soit la Banque Centrale Européenne, la Commission Européenne et le Fond Monétaire International. Ce faisant, et dans un geste que l’on peut qualifier de « gaullien », il avait délibérément renvoyé au domaine politique une négociation que les partenaires de la « Troïka » voulaient maintenir dans le domaine technique et comptable. Ce geste à provoqué une réaction de l’Eurogroupe d’une extrême gravité. Nous sommes en présence d’un véritable abus de pouvoir qui a été commis ce 27 juin dans l’après-midi, quand l’Eurogroupe a décidé de tenir une réunion sans la Grèce. Ce qui se joue désormais n’est plus seulement la question du devenir économique de la Grèce. C’est la question de l’Union européenne, et de la tyrannie de la Commission et du Conseil, qui est ouvertement posée.

La déclaration d’Alexis Tsipras

Le texte de la déclaration faite par Alexis Tsipras dans la nuit du 26 au 27 juin sur la télévision d’état grecque (ERT), est de ce point de vue extrêmement clair :

« Après cinq mois de négociations, nos partenaires en sont venus à nous poser un ultimatum, ce qui contrevient aux principes de l’UE et sape la relance de la société et de l’économie grecque. Ces propositions violent absolument les acquis européens. Leur but est l’humiliation de tout un peuple, et elles manifestent avant tout l’obsession du FMI pour une politique d’extrême austérité. (…) Notre responsabilité dans l’affirmation de la démocratie et de la souveraineté nationale est historique en ce jour, et cette responsabilité nous oblige à répondre à l’ultimatum en nous fondant sur la volonté du peuple grec. J’ai proposé au conseil des ministres l’organisation d’un référendum, et cette proposition a été adoptée à l’unanimité » [1].

Ce texte court, empli de gravité et de détermination, entrera vraisemblablement dans l’Histoire. Ce texte est prononcé par un homme jeune, qui a été confronté à la mauvaise fois, aux manipulations, à ce qu’il faut bien appeler toutes les bassesses de la politique, depuis 5 mois. Il dit aussi sa colère, froide et déterminée. Et c’est peut-être là l’échec principal de l’Eurogroupe et des institutions européennes : avoir transformé un partisan de l’Europe en un adversaire résolu des institutions européennes. Tsipras n’était pas il y a cinq mois de cela un opposant à l’idée européenne. Mais, la multiplication des humiliations, des tentatives de coup de force, l’ont obligé à réviser nombre de ses positions, qui pour certaines d’entre-elles relevaient de l’illusion. Tsipras et Varoufakis sont aujourd’hui sur une trajectoire de collision avec l’Eurogroupe et l’UE non pas de leur fait, mais de celui des « institutions européennes ». Ceci est d’une immense importance pour la suite.

Les leçons de la déclaration de Tsipras

On peut découvrir dans cette courte déclaration trois points importants.
Le premier est que le désaccord entre le gouvernement grec et ses partenaires a été d’emblée politique. La BCE et la Commission Européenne n’ont eu de cesse que de rechercher une capitulation du gouvernement grec, ce que Tsipras appelle «l’humiliation de tout un peuple » . Ce qu’a cherché l’Union européenne, par le biais de l’Eurogroupe, c’est à cautériser le précédent ouvert par l’élection de janvier 2015 en Grèce. Il s’agit de faire la démonstration non seulement en Grèce, mais ce qui est en fait bien plus important en Espagne, en Italie et en France, qu’on ne peut « sortir du cadre de l’austérité » tel qu’il a été organisé par les traités. Il faut ici se souvenir de la déclaration de Jean-Claude Juncker pour qui il ne peut y avoir de choix démocratique allant contre les traités.

Le deuxième point important de cette déclaration est que, pour la première fois un dirigeant légalement élu et en fonction déclare que les institutions européennes font des propositions qui, dans leur fond comme dans leur forme «violent absolument les acquis européens » . C’est une accusation très grave. Elle revient à dire que les institutions européennes qui sont censées être des garants de la démocratie agissent au contraire de celle-ci. Elle revient aussi à dire que ces mêmes institutions, dont la légitimité n’existe que par délégation de la légitimité des États membres ont des comportements qui violent la légitimité et la souveraineté de l’un des dits États membres. Cela revient donc à dire que les institutions de l’Union européennes se sont constituées en Tyrannus ab exercitio soit en un pouvoir qui, quoi qu’issu de procédures légitimes, se conduit néanmoins en Tyran. Cela revient à contester radicalement toute légitimité aux instances de l’Union européenne.

Le troisième point se déduit des deux premiers. Il est contenu dans la partie du texte qui dit : «Notre responsabilité dans l’affirmation de la démocratie et de la souveraineté nationale est historique en ce jour, et cette responsabilité nous oblige à répondre à l’ultimatum en nous fondant sur la volonté du peuple grec » . Il place désormais les enjeux non plus au niveau de la dette mais à celui des principes, de la démocratie comme de la souveraineté nationale. Et c’est en cela que l’on peut parler d’un véritable « moment gaullien » chez Alexis Tsipras. Si l’on veut pousser l’analogie historique jusqu’à son terme, alors que Paul Raynaud en 1940 ne soumet pas au Conseil des Ministres la question de faut-il continuer la guerre, Alexis Tsipras a osé poser la question de l’austérité et du référendum, et a reçu un soutien unanime, y compris des membres de l’ANEL, le petit parti souverainiste allié à SYRIZA. Il s’est ainsi réellement hissé à la stature d’un dirigeant historique de son pays.

La réaction de l’Eurogroupe, qui avait qualifié de nouvelle « triste » (sad) ce référendum[2], confirme bien les options antidémocratiques qui ont cours aujourd’hui au sein de l’Union européenne. Mais, cette réaction a elle-même était dépassée par une décision d’une importance réellement dramatique.

Le coup de force de l’Eurogroupe et la Tyrannie européenne

La réaction de l’Eurogroupe, qui se réunissait ce samedi à Bruxelles, a en effet consisté en un acte qui conjugue l’illégalité la plus criante avec la volonté d’imposer ses vues à un État souverain. En décidant de tenir une réunion en l’absence d’un représentant de l’Etat grec l’Eurogroupe vient de décider d’exclure de fait la Grèce de l’Euro. Ceci constitue à l’évidence un abus de pouvoir. Et il faut ici rappeler plusieurs points qui ne sont pas sans conséquences tant juridiquement que politiquement.

1. Aucune procédure permettant d’exclure un pays de l’Union Économique et Monétaire (non réel de la « zone Euro » n’existe actuellement. S’il peut y avoir une séparation, elle ne peut avoir lieu que d’un commun accord et à l’amiable.

2. L’Eurogroupe n’a pas d’existence légale. Ce n’est qu’un « club » qui opère sous couvert de la Commission Européenne et du Conseil européen. Cela signifie que si l’Eurogroupe a commis un acte illégal – et il semble bien qu’il en soit ainsi – la responsabilité en incombe à ces deux institutions. Le gouvernement grec serait donc fondé d’attaquer la Commission et le Conseil à la fois devant la Cour Européenne de Justice mais aussi devant la Cour Internationale siégeant à La Haye. En effet, l’Union européenne est à la base une organisation internationale. On le constate par exemple dans le statut, et les exemptions fiscales, des fonctionnaires européens. Or, la règle dans toute organisation internationale est celle de l’unanimité. Le traité de Lisbonne a bien prévu des mécanismes de majorité qualifiée, mais ces mécanismes ne s’appliquent pas à l’Euro ni aux questions des relations fondamentales entre les États.

3. Le coup de force, car il faut l’appeler par son nom, que vient de faire l’Eurogroupe ne concerne pas seulement la Grèce. D’autres pays membres de l’Union européenne, et l’on pense au Royaume-Uni ou à l’Autriche, pourraient eux-aussi attaquer devant la justice tant européenne qu’internationale la décision de fait prise par l’Eurogroupe. En effet, l’Union européenne repose sur des règles de droit qui s’appliquent à tous. Toute décision de violer ces règles contre un pays particulier constitue une menace pour l’ensemble des membres de l’Union européenne.

4. Il faut donc ici être clair. La décision prise par l’Eurogroupe pourrait bien signifier, à terme, la mort de l’Union européenne. Soit les dirigeants européens, mesurant l’abus de pouvoir qui vient d’être commis, se décident à l’annuler soit, s’ils persévèrent dans cette direction ils doivent s’attendre à une insurrection des peuples mais aussi des gouvernants de certains Etats contre l’Union européenne. On voit ainsi mal comment des Etats qui ont juste recouvré leur souveraineté, comme la Hongrie, la République Tchèque ou la Slovaquie, vont accepter de telles pratiques.
Il est alors symptomatique que la crise induite par un pays ne représentant pas plus de 2% du PIB de l’UE ait pris cette tournure. En fait, cela révèle au grand jour la nature fondamentalement antidémocratique des institutions de l’UE et le fait que cette dernière soit en train de se constituer en Tyrannie.

Le spectre de la démocratie dans les couloirs de Bruxelles

On ne peut, et on ne doit, préjuger du résultat de ce référendum. Il est même possible que, devenu sans objet, il ne se tienne pas. Mais on doit souligner qu’il représente le retour de la démocratie dans un espace européen dont elle était absente. De ce point de vue, l’initiative prise par Alexis Tsipras représentait la dernière chance d’introduire de la démocratie dans le système européen.

Il est aussi probable que les partis d’opposition, que ce soit Nouvelle Démocratie ainsi que le Parti de centre-gauche La Rivière (To Potami) protestent et cherchent à empêcher par divers recours légaux ce référendum d’avoir lieu. On ne peut plus exclure le fait que ces partis, avec l’aide des nervis fascistes d’Aube Dorée, ne tentent de déstabiliser le gouvernement grec. Ces réactions sont exemplaires des comportements antidémocratiques qui s’épanouissent aujourd’hui en Europe. Ils apportent de l’eau au moulin d’Alexis Tsipras. On sent comment les acteurs européistes de ce drame sont aujourd’hui terrorisés par le spectre de la démocratie.

En France même, on ressent très distinctement le malaise que provoque l’initiative d’Alexis Tsipras. Que ce soit au Parti Socialistes ou chez les « Républicains », on ne peut ouvertement s’opposer à une telle décision sans contredire immédiatement et brutalement tous les discours qui ont été tenu sur la démocratie. Mais, en réalité, le référendum grec fait planer le spectre d’un autre référendum, celui de 2005 sur le projet de traité constitutionnel en Europe. La manière dont la classe politique française, dans sa large majorité, de Nicolas Sarkozy à François Hollande, de l’UMP au PS, avait été désavouée par la victoire du « Non », mais avait fait passer en contrebande à peu de choses près le même texte lors du Traité de Lisbonne qui fut ratifié par le Congrès à Versailles, est l’un des épisodes les plus honteux et les plus infamants de la vie politique française. Les acteurs de cette tragique mascarade sont toujours parmi nous. Il y a une continuité de projet, si ce n’est une continuité d’action, entre la décision de ne pas respecter un vote, celui des électeurs français mais aussi néerlandais, et le coup de force inouï de l’exclusion de la Grèce de l’Eurogroupe.

Tsipras ne doit ainsi pas s’attendre à un quelconque soutien de la part de François Hollande, renvoyé sans ménagement à sa propre médiocrité et à ses basses compromissions, ni de celle d’Angela Merkel dont la politique est la véritable cause de cette crise. Mais il peut s’attendre au soutien de tous ceux qui, en Europe, se battent pour la démocratie et la souveraineté.

NOTES :
[1] Traduction de Vassiliki Papadaki, sur le site de SYRIZA-France, http://syriza-fr.org/2015/06/27/allocution-du-premier-ministre-a-tsipras-au-peuple-grec-la-choix-au-peuple-souverain-referendum/
[2] Déclaration du Président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, samedi 27 juin, http://www.france24.com/en/20150627-eurogroup-says-sad-greece-referendum-closes-door-talks?ns_campaign=reseaux_sociaux&ns_source=twitter&ns_mchannel=social&ns_linkname=editorial&aef_campaign_ref=partage_aef&aef_campaign_date=2015-06-27&dlvrit=667
Xuan
   Posté le 30-06-2015 à 22:58:50   

GRÈCE - le parti communiste (KKE) dit : NON à la poursuite de la faillite pour le peuple ! - Commun COMMUNE [El Diablo]


Michel El Diablo

Le KKE (Parti Communiste Grec) a organisé des manifestations de masse le 26 Juin 2015 dans les grandes villes de la Grèce contre les nouvelles mesures antipopulaires et les accords avec les prêteurs, qui sont en cours de préparation par le gouvernement SYRIZA-ANEL.

D. Koutsoumpas, Secrétaire Général du Comité Central du KKE, a déclaré, entre autres choses, au cours de son discours sur la place centrale d'Athènes :

« Le peuple grec doit dire un grand NON à l'accord, NON à leur propre faillite continue, NON aux partis de l'UE à sens unique et de la puissance capitaliste. Il doit tracer une voie afin qu'il puisse vraiment prendre les rênes du pouvoir.
Les gens doivent se battre aux côtés du KKE, ils doivent empêcher les mesures antipopulaires, dans les rues, sur les lieux de travail.

SYRIZA est parvenu au gouvernement en détournant les revendications des travailleurs et du peuple. Il tente maintenant de tromper le peuple une fois de plus, en tordant et interprétant les votes des gens en fonction de ses intérêts.

Cinq mois après les élections, le gouvernement se prépare à envoyer au peuple la facture avec les mesures du nouvel accord qui sont vraiment un nœud coulant autour du cou des familles issus des couches populaires qui ont saigné et continueront à saigner pour la dette, pour l'UE, pour la rentabilité des monopoles, si elles ne commencent pas une contre-attaque sur la voie de la rupture et de conflit avec l'UE et les monopoles.

Le peuple grec doit rejeter la fois les propositions des prêteurs - “trois institutions” ainsi que les propositions du gouvernement Tsipras (de 47 + 8 pages), Les unes et les autres sont barbares, une guillotine pour le peuple.
Le gouvernement SYRIZA-ANEL avec ses partenaires européens et le FMI, avec l'intervention des Etats-Unis, n'ont pas renoncé à leurs efforts pour sauver la Grèce capitaliste à l'intérieur du cadre de l'UE capitaliste. »


Dans les premières heures de la matinée du 27 Juin 2015, le Premier ministre Alexis Tsipras a annoncé un référendum, dont la question sera de savoir si les gens acceptent la proposition des prêteurs ou non.

Dans une intervention au cours du programme de la station de télévision Mega, peu de temps après l'adresse du Premier ministre, Yiannis Gkiokas, membre du CC du KKE et responsable de son service de presse, a souligné que :

« La position du KKE est claire. Le NON du peuple grec doit être dirigé vers les deux propositions: la proposition des prêteurs et également la proposition de 47 pages du gouvernement qui a été augmentée pendant toute cette période.
Les deux propositions contiennent des mesures sauvages au détriment du peuple.

Le référendum a les caractéristiques d'un chantage contre le peuple et vise à le rendre complice des plans antipopulaires, en faisant appel à eux pour choisir entre deux maux.

Le gouvernement doit cesser de raconter des contes à propos de soi-disant respecter la volonté du peuple.

Les gens ont lutté dans les années précédentes et saignés contre les memoranda et lois d'applications. Et au cours de ces cinq mois, le gouvernement n'a pas aboli une loi, a maintenu intact le cadre précédent et est aussi en train de proposer de nouvelles mesures pour les prêteurs.

Le gouvernement dit que la proposition des prêteurs est en dehors du mandat du peuple. Est-ce que sa propre proposition est à l'intérieur des limites du mandat de la population ?

Le gouvernement a menti au peuple grec. Il lui a promis qu'il pourrait être libéré des memoranda et de l'austérité à l'intérieur de l'UE et du mode de production capitaliste et maintenant il essaie de gérer l'effondrement de ce conte pré-électoral.

Le peuple doit dire non aux deux de toutes les manières et par tous les moyens disponibles. Il doit rejeter le plan des créanciers et aussi le plan du gouvernement. Il doit se lever et se battre pour la seule solution réaliste pour leurs propres intérêts, qui est la rupture avec l'UE et avec le mode de production actuel. »


Traduit en français depuis la version anglaise du communiqué du KKE par Carnet prolétaire.marianne.net
Xuan
   Posté le 30-06-2015 à 23:11:14   

Grèce : la victoire à la Pyrrhus de Wolfgang Schäuble


En choisissant de ne pas laisser les Grecs voter, l'Eurogroupe a choisi la voie tracée par le ministre allemand des Finances. Une voie qui n'exclut pas le Grexit. Mais l'euro en sortira-t-il renforcé ?

Dans son discours prononcé dans la nuit de vendredi à samedi, le premier ministre grec avait affirmé que les « institutions » (Eurogroupe, FMI et BCE) cherchaient à « humilier tout un peuple. » Il semble que l'Eurogroupe l'ait pris au mot et ait voulu rendre plus éclatante encore ce samedi 27 juin cette humiliation. Après avoir ignoré la demande de prolongation du programme de 2012 pour permettre aux électeurs grecs de se prononcer sur leurs propres propositions, les ministres des Finances de la zone euro ont demandé à Yanis Varoufakis, leur collègue grec, de signer ces mêmes propositions. Sur son refus, ils lui ont signifié la fin du programme à la date prévue, le 30 juin.

Exclusion de la Grèce

A ce moment s'est produit un fait inouï jusqu'ici en zone euro : l'Eurogroupe a de facto exclu la Grèce. Le président de cette instance, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, a pris la responsabilité de publier un communiqué de l'Eurogroupe approuvé par seulement 18 des 19 ministres des Finances. Mieux encore, il a demandé à Yanis Varoufakis de quitter la séance qui a repris sans donc le représentant de la Grèce afin « d'examiner les conséquences de la situation . » Un véritable coup de force dont la légalité reste incertaine. Jeroen Dijsselbloem a prétendu que l'Eurogroupe étant un « organe informel », il n'avait pas besoin d'unanimité en son sein.

Victoire de Wolfgang Schäuble

Au-delà des arguties légalistes, cette décision revient à tenter d'organiser l'exclusion de la zone euro de la Grèce, le fameux Grexit, en mettant en scène son exclusion de l'Eurogroupe. La ligne de Wolfgang Schäuble qui, vendredi encore, a répété que la « crédibilité de la zone euro » était plus importante que son « intégrité », l'a emporté. Sans surprise, il est vrai, tant cette ligne est dominante au sein des ministres des Finances. Nul n'aura au sein des 17 autres pays, tenté de s'opposer à cette création de facto d'une procédure d'exclusion d'un pays de la zone euro, procédure absolument absente des traités. La France, par la voix de Michel Sapin, prétend vouloir garder la Grèce dans la zone euro, mais de tels propos ne sont pas cohérents avec l'humiliation subie à nouveau par l'Hellade ce soir.

La BCE fera-t-elle la « sale besogne » de l'Eurogroupe ?

C'est la BCE qui va devoir désormais se charger de la basse besogne commandée par l'Eurogroupe. Constatant l'impossibilité d'un accord, la BCE ne pourra que cesser d'une façon ou d'une autre, de fournir des liquidités d'urgence aux banques grecques. Elle qui a tenté depuis des mois d'agir de façon détournée sur les négociations en évitant toute rupture, va donc réaliser concrètement le Grexit. Ce samedi soir, elle a publié un court communiqué annonçant une réunion dimanche. Mais désormais sa position est intenable : continuer à fournir le programme ELA aux banques grecques serait contraire aux traités, le cesser mettrait fin à la promesse de sauver l'euro « quoi qu'il en coûte » (whatever it takes) de Mario Draghi, prononcé en juillet 2012 et qui avait apaisé la crise de la dette. Ce serait ouvrir la boîte de Pandore des exclusions dans une zone monétaire qui n'est unifiée par aucune unité politique réelle.

La responsabilité d'Angela Merkel

La responsabilité de cette situation revient principalement à Angela Merkel. En refusant de prendre la responsabilité d'un accord politique avec la Grèce parce qu'elle ne voulait pas accepter de restructurer la dette grecque, elle a laissé les discussions dans l'impasse de l'Eurogroupe. Refusant de déjuger son ministre des Finances, elle a laissé la voie libre à son propre plan : la concentration de la zone euro autour des « bons élèves. » Encore une fois l'électeur allemand a eu un poids décisif dans l'avenir de la zone euro. Rappelons que dans le choc entre Athènes et Berlin, le gouvernement grec était allé jusqu'au point où il avait accepté, par sa proposition du lundi 22 juin, de renoncer à l'essentiel des promesses de janvier. Il avait alors, pour complaire à l'électeur allemand, oublié en grande partie le désir des électeurs de son propre pays. Mais l'humiliation du refus de cette proposition par un FMI prenant acte de la position de l'Allemagne de ne pas réviser la dette, a conduit Alexis Tsipras à vouloir renouveler son mandat populaire.

Pourquoi l'Eurogroupe a-t-il alors refusé le référendum grec ? En théorie, un « oui » aux propositions des créanciers était possible, surtout si l'opposition en faisait une condition du maintien dans la zone euro. C'eût alors été une bonne nouvelle pour l'Eurogroupe : Alexis Tsipras aurait été discrédité par son échec et les « réformes » auraient été mises en place. Mais Jeroen Dijsselbloem a prétendu qu'il refusait de mettre en place ces « réformes » avec un gouvernement ayant appelé à voter « non. » Etrange justification, car en cas de « oui », le gouvernement Tsipras était dans une position intenable et la Grèce aurait dû trouver une autre formule politique plus « pro-européenne. » Les Européens, auteurs de coups de force en Grèce et en Italie en 2011, savent parfaitement gérer ces situations.

Pourquoi l'Eurogroupe n'a pas voulu d'un référendum

La réalité est différente. D'abord, l'Eurogroupe n'a pas voulu prendre le risque d'un refus par le peuple grec de ses propositions. Il a refusé que ces dernières, qui sont les seules « rationnelles » à ses yeux, soient soumises aux « passions » d'un peuple que l'on ne respecte guère à Bruxelles. Puisque ces propositions sont bonnes par natures pour l'Eurogroupe, elles n'ont pas à être soumises au peuple, elles doivent simplement être acceptées. D'où la « surprise désagréable » de Jeroen Dijsselbloem ce samedi. Ensuite, l'Eurogroupe veut se débarrasser une bonne fois pour toutes du gouvernement Tsipras qui est un corps étranger en son sein. En le mettant en position d'être exclu de la zone euro alors même que la majorité des Grecs veulent rester dans l'euro, ils tentent de le pousser à la démission. Et pour l'obtenir, ils sont prêts à sacrifier la Grèce et à l'exclure de la zone euro.

Quelle réponse d'Athènes ?

Que va-t-il se passer à présent ? Le projet de référendum semble très compromis. La question ne peut plus être celle de propositions des créanciers qui n'existeront plus le 1er juillet. Par ailleurs, le leader de l'opposition conservatrice, Antonis Samaras, qui avait rencontré mercredi les responsables européens, a sans doute décidé de déposer une motion de confiance contre le gouvernement, repoussant la possibilité pour le parlement de convoquer un référendum le 5 juillet. Officiellement, la Grèce maintient pourtant le référendum. Mais Alexis Tsipras doit désormais trouver une parade. Et ses options sont peu nombreuses. Il peut encore, et jusqu'au 30 juin, capituler et accepter, sans en appeler au peuple, les conditions des créanciers. Il n'y résistera certainement pas politiquement. Il peut prendre l'Eurogroupe au mot et préparer la sortie de l'euro, mettant Angela Merkel devant une responsabilité historique. C'est un risque à prendre, mais, clairement, on ne peut désormais plus exclure que Berlin laisse partir Athènes. Dès lors, la situation politique d'Alexis Tsipras sera délicate. Le choix est donc cornélien. Il semble, pour le moment, avoir choisi la seconde option par une passivité qui place les Européens face au risque de Grexit.

Une zone euro plus forte ?

Reste une question : ce soir, la zone euro a changé de nature. Elle est clairement devenu une « zone euro à deux vitesses » comme le craignait Alexis Tsipras. Un pays faible ne peut, en son sein, disposer d'aucune autonomie politique. Le contribuable et électeur de ce pays aura toujours tort face à son homologue allemand. Le refus du principe du référendum qui a provoqué des cris d'orfraies à Bruxelles ajoute encore à son caractère peu démocratique. Un caractère qui est une aubaine pour les mouvements eurosceptiques de tous bords qui vont pouvoir tirer à boulets rouges désormais sur la tyrannie de ces institutions. La logique de Wolfgang Schäuble affaiblit la zone euro en l'exposant à ces critiques.

Si le Grexit a lieu, les opposants à l'euro y verront un précédent qu'ils utiliseront. Si la situation se dégrade en Grèce, ils dénonceront l'inhumanité de la zone euro, si elle s'améliore, ils y verront la preuve qu'il faut sortir de l'euro. Surtout, désormais, nul ne pourra leur opposer un argument légal pour contester cette sortie, alors même que la BCE et l'Eurogroupe auront participé à l'exclusion de la Grèce. La zone euro n'est plus ce soir la « monnaie » de l'UE, comme l'indiquent les traités. Elle n'est plus le fruit d'une volonté politique. Elle est une zone de changes fixes dont on peut sortir à volonté.

Ceci convient parfaitement à Wolfgang Schäuble qui a pour but de faire de l'euro une monnaie forte. Mais la force d'une monnaie ne tient pas qu'à sa valeur et cette force nouvelle de la zone euro comme la conçoit Wolfgang Schäuble sera vite mise à l'épreuve. La zone euro va devoir désormais tester ses « pare-feu » pour contenir toute contagion. Seront-ils suffisants ? Oui si la contagion est limitée au Portugal. Non, si l'Italie, l'Espagne ou la France sont attaqués. Faudra-t-il alors expulser à la fin aussi ces pays ? Ce soir, l'euro est plus faible qu'hier politiquement et structurellement. Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne le sait puisque ce samedi soir il s'est empressé de rappeler que la "Grèce est encore membre de la zone euro." Oui, mais la rupture est évidente.
communcommune.com
Xuan
   Posté le 30-06-2015 à 23:55:45   

Pour information ce texte paru sur le blog les crises :

Un coup d’État financier contre Athènes, par Vicky Skoumbi (+ Entraide)


par Vicky Skoumbi (+ Entraide)
Article du 29/06 de cette invitée grecque des économistes atterrés

Un plan de déstabilisation financière et politique de la Grèce est en cours depuis quelques semaines. À vrai dire, c’est bien avant l’élection de Syriza que le processus a été mis en route, mais son accélération intensive ces derniers jours jette une lumière vive sur celui-ci. Il ne s’agirait de rien moins qu’une tentative de renverser le gouvernement Syriza, pour que celui-ci soit enfin remplacé par une coalition à la convenance des créanciers. Le chantage odieux exercé sur le gouvernement grec, par le biais d’une incitation ouverte à un bank run, ne laisse aucun doute sur la volonté des créanciers d’en finir une fois pour toutes avec un gouvernement qui ose contester leurs diktats et refuse de faire boire au peuple grec jusqu’à la lie la potion létale que Bruxelles, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) ont savamment concoctée pour lui. Doit-on rappeler ici que les programmes de « sauvetage », qui n’ont sauvé personne à l’exception notoire de banques européennes, grecques comprises, n’ont pas manqué de produire une telle chute du PIB, une telle baisse du niveau de vie que même une guerre menée par des moyens militaires n’aurait su les produire. La nouveauté aujourd’hui consiste au fait que le trio infernal de la Troïka a décidé de mettre délibérément en danger le système bancaire grec afin de faire tomber un gouvernement qui, malgré des pressions terrifiantes, a osé lui tenir tête pendant cinq mois. Après tout, il n’est pas interdit de mettre en danger quelques petites banques périphériques si c’est pour rafler la mise sur le plan politique et économique. Ces affirmations qui pourraient, aux yeux de certains, paraître exagérées, voire gratuites, s’appuient sur des faits.

Déstabilisation économique

Le lendemain de l’Eurogroupe du 18 juin, Donald Tusk a su trouver la bonne formule pour résumer la situation : la Grèce aura à choisir entre, ou bien le projet que proposent les créanciers, ou bien la faillite, a-t-il déclaré. Mais ces messieurs, qui sont censés veiller sur la sauvegarde des intérêts des peuples européens, ne se sont pas contentés de placer un gouvernement élu devant ce choix forcé. La faillite, ils ne se bornent pas à l’évoquer, ils l’organisent sournoisement et méthodiquement par des rumeurs, de vraies fausses annonces aux médias, des fuites savamment orchestrées, qui toutes laissent planer depuis plusieurs jours la menace d’un scénario à la chypriote. Par un jeu calculé de déclarations alarmantes, ils préviennent de l’imminence d’un « capital control » en Grèce et poussent délibérément les épargnants grecs à faire des retraits massifs, qui n’ont pas manqué de conduire les banques au bord du gouffre. Dresser ici un inventaire exhaustif des faits et gestes incitant à la panique bancaire n’est pas possible ; je vous renvoie à l’excellent compte rendu qu’en fait Romaric Godin dans La Tribune, ainsi qu’à l’analyse de Martine Orange dans Mediapart.

Je mentionne juste deux exemples : le refus de la Commission de démentir l’article du Süddeutsche Zeitung qui évoquait la possibilité d’un contrôle des capitaux et la vraie fausse rumeur lancée par les soins de Benoît Cœuré, selon laquelle les banques grecques ne devaient pas ouvrir lundi dernier. Une fois cette prévision catastrophique démentie par les faits, le spectre de la fermeture bancaire s’est savamment déplacé vers… mardi ! Que faudrait-il de plus pour que les épargnants se ruent vers les agences les plus proches ? La très honorable institution qui se doit d’assurer la stabilité du système financier européen n’accorde chaque jour qu’une somme « insuffisamment suffisante », pour maintenir les banques grecques tout juste à flot, mais toujours au bord du gouffre. Bref, les responsables européens, avec l’aide de leurs amis du FMI, recourent ici au bon vieux schéma de la prophétie apocalyptique, qui, en semant la panique, finit par s’accomplir, du fait de sa seule énonciation publique. Le but de l’opération étant d’obliger le gouvernement Tsipras à décider ses prochains mouvements, sous la menace imminente d’un « accident » bancaire. Ce qui pourrait expliquer les concessions supplémentaires que le gouvernement grec a faites en acceptant une hausse de la TVA et une augmentation des cotisations des retraités au système de santé. Pour compléter le tableau, juste avant la réunion du 24 juin, un dignitaire européen a jugé bon de rappeler à notre mémoire le scénario à la chypriote, dont la répétition pourrait intervenir à tout moment.

Mais cela n’a pas suffi, la preuve, la nouvelle proposition des trois institutions, qui en fait ne diffère que très peu de la précédente, exige de nouvelles baisses des retraites et des salaires, dans le but évident mais non avoué d’enfoncer encore plus la Grèce dans une misère économique et sociale la plus totale. Prenons juste un exemple parmi les mesures préconisées : le taux d’imposition des agriculteurs passe de 13 % à 26 %, voire à 33 %, et la réduction des taxes sur le pétrole destiné aux travaux agricoles est diminuée de moitié. Pareilles mesures, si elles venaient à s’appliquer à une agriculture à l’agonie, pousseraient la grande majorité des cultivateurs à renoncer à leur métier et à brader leurs champs pour moins que rien. Sous prétexte de multiplier les recettes de l’État, ce qui n’est tout simplement pas envisageable car on ne peut rien tirer de gens ruinés, la terre arable grecque changerait de mains. J’ajoute que, selon Wolfgang Münchau, l’avant-dernière proposition de ceux qui prétendent parler au nom de l’Europe, et qui diffère très peu de celle actuellement sur la table, produirait certainement un effet récessif de 12,6 % sur quatre ans, et que la dette risquerait d’atteindre 200 % du PIB en 2019. Avoir mis sous tutelle un pays dont la dette s’élevait à 120 % en 2009 pour le sauver de la faillite, et le conduire grâce aux conditionnalités de l’ « aide » accordée, à 200 %, c’est un brillant exercice de destruction massive, qui pourrait servir d’exemple à tous ceux et celles en Europe qui trouvent que l’austérité est un remède qui tue. À ce propos, on aimerait bien savoir sur quelle logique Pierre Moscovici s’appuie pour affirmer qu’un paquet de 11 milliards d’économies étalées sur 18 mois, imposé à un pays en dépression, ne constitue point un plan d’austérité.

Des acolytes bien commodes

Il est à noter que les déclarations catastrophistes les plus redoutables venaient de l’intérieur même du pays. Le bal fut ouvert par Dóra Bakoyánni, qui, dès le 24 mai déjà, avait affirmé l’imminence d’un capital control qui pourrait intervenir dans le long week-end de la Pentecôte. Adonis Georgiadis, transfuge de l’extrême droite au sein du gouvernement précédent et vendeur de pamphlets antisémites, n’a pas manqué d’apporter sa propre touche à l’édifice. Cependant, celui qui a vraiment donné le coup de grâce fut le directeur de la Banque de Grèce, Ioánnis Stournáras. Celui-ci, en outrepassant abusivement les limites de sa fonction en tant que garant de la stabilité financière grecque, a jugé bon de publier, la veille de l’Eurogroupe du 18 juin, un rapport qui prévoyait des catastrophes cataclysmiques, si jamais un accord avec les créanciers n’était pas signé tout de suite.

Terrorisme financier

Mais la BCE n’en est pas à son premier coup. En matière de chantage aux liquidités et d’ultimatums, Jean-Claude Trichet s’était avéré un maître à la tête de la BCE. Les Irlandais en ont goûté la saveur, lorsqu’en novembre 2010 et sous la menace du tarissement de liquidités, ils furent forcés de signer un mémorandum qu’ils s’obstinaient jusqu’alors à rejeter. On peut également évoquer l’éviction de Geórgios Papandréou de son poste de Premier ministre, une fois qu’il avait eu la très mauvaise idée de proposer en novembre 2011 un référendum. Quant au « bail in » chypriote, on aurait tort d’oublier le chantage ouvert qu’a exercé encore une fois la BCE, en menaçant de couper les liquidités aux banques chypriotes. Cet exercice de haut vol de terrorisme financier a prouvé encore une fois en Chypre son efficacité : il a obligé le parlement chypriote à revenir sur sa décision initiale et à accepter le 22 mars 2013 le même bail in qu’il avait rejeté trois jours avant.

Cependant, l’exemple le plus instructif reste celui qui concerne la fuite de capitaux « téléguidée », pendant la période entre les élections de mai et celles de juin 2012 en Grèce. Une étude du Peterson Institute, datée de mai 2012, sous le titre parlant « Comment un bank run peut faire partie de la solution » décrit en détail de quelle manière une panique bancaire en période électorale pourrait s’avérer fort opportune pour pousser les électeurs à se détourner de Syriza.
Son auteur, Jacob Funk Kirkegaard, ne mâche pas ses mots : « Un bank run accéléré en Grèce pourrait offrir quelques opportunités. Nous ne devons donc nous attendre à aucun répit sur le front des menaces de la part des dirigeants de l’Eurozone. En effet, ces dirigeants peuvent encourager secrètement la panique bancaire, une stratégie qui révèlerait aux yeux de tous le caractère fallacieux et trompeur du programme électoral de Syriza.
Si les déposants des banques grecques ne peuvent pas faire confiance aux promesses d’Alexis Tsipras concernant leur argent propre, pourquoi voteraient-ils pour lui ? »
Et l’excellent homme pousse son raisonnement jusqu’à dire : « tout un chacun qui veut maintenir la Grèce dans l’Eurozone se doit de retirer de l’argent des banques » . On ne peut pas être plus clair, je crois.
Il ne faut surtout pas imaginer que ce scénario-là était resté lettre morte à l’époque. Entre mai et juin 2012, résonnaient sans cesse à nos oreilles les paroles des dignitaires européens du plus haut rang, qui n’avaient de cesse de nous prévenir des catastrophes apocalyptiques qui se produiraient si jamais Syriza gagnait les élections (voir ici un article relatif à cet épisode et l’appel que, à l’époque, Etienne Balibar, Michel Vakaloulis et moi-même avions lancé).
Tout au long de cette période électorale, on a pu constater une fuite considérable de capitaux vers l’étranger, dont une grande partie fut rapatriée juste après la formation du gouvernement Samaras. Une véritable campagne d’intimidation avait été lancée en interne et en externe, afin de terroriser les électeurs par la perspective de la perte de leur épargne et d’une fermeture imminente des grandes entreprises, si, par malheur, Syriza l’emportait. Une grande banque systémique grecque, Eurobank, pour ne pas la nommer, avait même donné la consigne à ses employés de bien prévenir la clientèle de la fermeture certaine de la banque, si Syriza l’emportait, après quoi leurs économies seraient parties en fumée.

Mais nul besoin de remonter si loin pour trouver des précédents. Début février 2015, la BCE avait annoncé la suppression de lignes de financement des banques grecques, qu’elle acceptait depuis 2010. « Les responsables de la banque centrale ont annoncé que l’institut monétaire mettait un terme à partir du 28 février – dans les faits, la mesure devrait prendre effet dès le 11 février pour des raisons techniques – à la clause qui lui permettait d’accepter les titres grecs, classés aujourd’hui en « junk bonds », que les banques grecques placent en dépôt de garantie pour obtenir un refinancement bancaire. Pour les banques grecques, privées de tout accès aux financements interbancaires, ce dispositif est essentiel pour assurer leur financement » , écrivait Martine Orange.
Après avoir accepté pendant plusieurs années d’acheter des titres qui étaient classés très bas dans l’échelle d’évaluation, subitement la BCE a commencé à se poser des questions sur la qualité de ces titres, en se souvenant tout d’un coup que son règlement lui interdit d’acheter des titres qui ne sont pas dotés du fameux AAA. Il va de soi que le moment ne fut pas choisi au hasard : Syriza venait de remporter les élections du 25 janvier et les négociations avec les créanciers venaient juste de commencer.

Toutefois, la sortie systématique de la BCE de ses prérogatives ne s’arrête pas là. L’honorable institution refuse de rendre à la Grèce les gains qu’elle a faits sur les obligations grecques achetées dans le cadre du programme SMP (Securities Market Program, un programme d’achat des obligations les plus attaquées sur les marchés, afin de faire baisser les taux d’intérêt).
Ces gains, pour la seule année 2014, s’élèvent à 1,9 milliard. Bref, la BCE, au même titre que n’importe quel spéculateur, profite allègrement de taux d’intérêt très élevés de cette catégorie de titres, et, en ce moment critique où l’économie grecque est à l’asphyxie, elle refuse de payer à la Grèce son dû, si celle-ci ne cède pas aux exigences extravagantes de ses créanciers. Car, à partir du 1er janvier 2013, les intérêts perçus sur ces titres doivent obligatoirement être rétrocédés aux banques centrales nationales, qui elles-mêmes les mettront à la disposition du pays émetteur du titre. Mais l’« exception » grecque autorise quelques écarts par rapport aux accords que les institutions ont signés avec la Grèce. Non pas que cela ne se fasse pas également au détriment d’autres pays comme le Portugal. Quoi qu’il en soit, dans le cas de la Grèce, ce type de pratiques constitue plutôt la règle que l’exception.

Un scénario assez semblable au bank run de mai 2012 est en cours aujourd’hui, sauf que, maintenant, l’implication des institutions européennes se fait ouvertement et non plus à mots couverts. Comme l’a révélé Martine Orange dans son article « Grèce : les créanciers instaurent la stratégie de la terreur » , une étude de la très honorable Goldman Sachs avait déjà tout prévu depuis le mois de décembre : « Cette volonté de semer l’inquiétude ressemble tant au scénario de Goldman Sachs, établi dès décembre, où s’enchaînaient panique bancaire, fermeture des banques, contrôle des capitaux, capitulation politique, mise sous tutelle économique et nouvelles élections, que cela en devient troublant. »
Pour sa part,Romaric Godin remarquait : « Tout au long de la semaine, les créanciers et la BCE ont tout fait pour déstabiliser les déposants grecs. Et placer le gouvernement grec devant un choix impossible. » Faudrait-il rappeler ici que M. Mario Draghi fut pendant de longues années le représentant attitré de Goldman Sachs en Europe ?

Déstabilisation politique

Mais Goldman Sachs n’en était pas à son dernier coup. Le site économique grec capital.gr relate que la très honorable maison prévoit un défaut imminent de la Grèce dans l’euro, accompagné d’un capital control. Goldman Sachs précise que la période chaotique qui pourrait suivre comporte tout de même « le risque d’une sortie de l’euro au lieu de conduire au changement politique qui permettrait d’arriver à un accord » (c’est moi qui souligne).
Au cas où nous n’aurions pas compris quel est le changement politique que l’honorable maison appelle de ses vœux, elle en dresse les contours d’une façon on ne peut plus claire. Le capital controlruinerait la confiance des électeurs dans le gouvernement, de sorte que la voie vers « un nouvel équilibre politique interne » serait enfin ouverte.
Par « nouvel équilibre politique », il faut entendre une nouvelle configuration de la carte politique grecque entre les partis, qui permettrait d’arriver finalement à la conclusion d’un accord. Cette recomposition de la scène politique grecque, qui serait atteinte grâce aux turbulences d’une période trouble de transition, implique nécessairement de nouvelles élections ainsi que la formation de coalitions inédites, nous verrons lesquelles par la suite. Le tout rendra possible le maintien de la Grèce dans la zone euro sous un gouvernement suffisamment docile envers les diktats des créanciers.

Si ce qui vient d’être décrit n’est pas un scénario de déstabilisation méthodiquement planifiée d’un gouvernement élu, qu’est-ce que c’est ? En provoquant un bank run, en ouvrant la voie vers lecapital control qui dressera la population contre le gouvernement actuel, certains espèrent avoir raison de Syriza.
Qui plus est, un accord en contrepied du programme électoral de Syriza, que les créanciers veulent imposer manu militari, constituerait l’occasion rêvée pour que la coalition de gauche radicale qu’est Syriza vole en éclats.
Une scission au sein de Syriza permettrait d’isoler le bon grain de l’ivraie et ouvrirait la voie à un autre gouvernement de coalition. Remarquons que la dernière mouture de la proposition des créanciers comporte une coupe de 400 millions dans le budget de la défense. Pareille baisse dans le budget de la défense aurait pu être la bienvenue, si elle ne comportait pas une certaine arrière-pensée.
ANEL, la droite souverainiste qui est l’alliée actuelle de Syriza, est particulièrement attachée au maintien d’un budget militaire considérable. Certes, dans les programmes précédents, il y a eu quelques coupes dans le budget de la défense, mais, que je sache du moins, jamais de cette ampleur.
Alors on ne peut que s’étonner de voir comment ceux qui, au début du programme de « sauvetage », avaient exigé que la Grèce honore les contrats signés pour l’achat d’armements au grand profit de la France et de l’Allemagne, tout d’un coup, par une illumination divine, exigent non seulement des coupes, mais des baisses d’effectifs, c’est-à-dire des licenciements de militaires professionnels. Scission donc de Syriza, éclatement de la coalition avec ANEL, voici quelques éléments ouvrant une voie royale vers un autre gouvernement plus commode.

Stavros Théodorakis, un présentateur télévisuel, qui se trouve actuellement à la tête de Potami, réputé pour ses accointances avec le cercle des créanciers, est appelé à jouer un rôle clef dans ce processus. Précisons qu’il prône ouvertement la nécessité de coupes budgétaires avec baisse des retraites, et s’oppose à toute idée de restructuration de la dette, ainsi qu’à toute augmentation d’impôts des couches supérieures de la société.
Ce dirigeant d’une formation qui n’a pas fait plus de 6 % aux dernières élections est, dans le contexte actuel, l’interlocuteur privilégié de Bruxelles. Il multiplie les rencontres avec M.M. Juncker, Sapin, Moscovici et Schulz, ce dernier ne manquant pas une occasion d’affirmer que c’est bien avec Potami que Syriza aurait dû former un gouvernement de coalition. Stavros Théodorakis participe même à des dîners avec des chefs d’État !
Comble de l’affaire, ce chantre des intérêts des créanciers se présente en Grèce comme un porte-parole officieux de Bruxelles, faisant part aux Grecs du mécontentement de M. Juncker devant l’« intransigeance » supposée du Premier ministre grec.

Si par malheur ces manœuvres ne réussissent pas à le faire plier, on peut compter sur l’usure qui pourrait saper la popularité de Tsipras auprès d’une population qui, jusqu’à maintenant, continue contre vents et marées à lui accorder son soutien. Cette usure sera assurée si Tsipras est amené à appliquer des mesures d’austérité, imposées par les créanciers.
La chose pourrait être facilitée par un coup de main opportun et un bank run organisé ferait bien l’affaire. Les créanciers seraient même disposés à conduire la Grèce au défaut, tout en faisant porter la responsabilité de celui-ci à Syriza. Il s’ensuivrait nécessairement une première période confuse sinon chaotique, particulièrement propice à des manifestations dites « de casseroles », dans la veine de celles organisées au Chili d’Allende, qui contribueraient à faire tomber le gouvernement.
Je dois ajouter ici que chaque fois que les négociations se trouvent à un point crucial, des groupes qui se disent anarchistes créent des incidents violents aux alentours de l’École polytechnique, en brûlant des voitures, cassant des vitrines, etc.
Il se peut qu’il s’agisse effectivement d’anarchistes, mais la coïncidence avec les réunions de l’Eurogroupe aussi bien que l’attitude tolérante de la police à leur égard laissent songeur.

Pour ceux qui pourraient voir l’analyse qui précède comme une énième théorie du complot, je propose de prêter l’oreille à un économiste peu suspect de verser dans le complotisme, à savoirRomaric Godin : « L’Europe doit donc de toute urgence abandonner ses buts politiques et accepter enfin le résultat de l’élection du 25 janvier. Elle doit aussi respecter sa propre parole, celle qui, le 20 février, affirmait que la Grèce devait décider de ses propres réformes dans le cadre du programme. » (souligné par moi).

Des amis qui vous veulent du bien

J’en viens aux faits et gestes politiques qui permettent d’affirmer qu’un plan de renversement du gouvernement Tsipras est lancé par Bruxelles.
Stavros Théodorakis, encore lui, fut invité par la Commission et reçu par M. Juncker le jour même où le Premier ministre était convoqué à Bruxelles. Notons qu’il ne fut pas le seul à se rendre à Bruxelles le mercredi 24 juin, mais s’y sont précipités tous ceux qui vont être appelés à former un gouvernement obéissant, une fois Tsipras évincé.
On y a vu Antónis Samarás, dont les déclarations étaient plus qu’explicites : il propose un gouvernement d’unité nationale sans Alexis Tsipras, en faisant quand même la concession de s’abstenir de toute participation personnelle au schéma proposé.
En même temps, le nom de Konstantínos Karamanlís commence à circuler ; celui-ci pourrait en effet se présenter comme un recours possible, dans la mesure où il n’a occupé aucun poste gouvernemental depuis septembre 2009 ; il est moins usé que ceux qui se sont compromis dans la gestion des memoranda.
Quant à Stavros Théodorakis, toujours lui, du haut de ses 6 % de voix et de sa science économique, il vient de donner une interview au Financial Times, où il précise qu’il est à la disposition de qui veut l’entendre pour un remaniement gouvernemental.
Mais, le 24 juin, a également été reçue à Bruxelles Fofi Gennimata, qui vient de succéder à Evangelos Venizelos à la tête du Pasok, forte des 289 482 voix que celui-ci avait récoltées aux dernières élections.

J’invite le lecteur à réfléchir un instant pour se poser la question suivante : que pouvait faire tout ce beau monde à Bruxelles, au moment où les négociations avec les créanciers se trouvaient à leur point critique, sinon se présenter comme une alternative « sérieuse » au gouvernement actuel, qui ne serait composée que « de personnes responsables et d’adultes » (dixit Mme Lagarde) ?

Coup d’État financier

Deux scénarios se dessinent : ou bien il faut obliger le gouvernement Tsipras à la capitulation totale en lui faisant accepter des mesures exceptionnellement dures, auxquelles il faudrait éventuellement ajouter l’arme majeure du capital control, ce qui le discréditerait aux yeux de l’opinion, ou bien il faudrait provoquer une scission opportune au sein de Syriza pour introniser ensuite un gouvernement de coalition avec la soi-disant bonne partie de Syriza, où M. Théodorakis jouerait un rôle de premier ordre.

Une combinaison des deux scénarios reste bien entendu possible. Le tout dans une perspective de défaut. Pour éviter les malentendus, je précise que j’appelle de mes vœux une cessation de paiement, même si cela se traduit par un défaut, à la condition qu’il soit soigneusement préparé et encadré. Sans cela, il pourrait déclencher un enchaînement d’événements incontrôlables qui mèneraient à la chute du gouvernement.

Ce qui vient d’être décrit ici porte un nom, ce n’est rien d’autre qu’un coup d’État financier où, à la place des tanks, on fait appel aux banks ! Un coup d’État fomenté par les institutions européennes, voilà le visage de l’Europe que les dirigeants européens souhaitent donner à voir à leurs peuples.

Je ne saurais dire si ceux-ci tolèreront ces agissements. Les trois de l’ex-Troïka, malgré leurs dissensions internes, font tout pour dresser les citoyens européens contre les Grecs en leur faisant croire qu’ils ont payé et continueront à payer pour le sauvetage de la Grèce. Ce que l’on oublie de dire, c’est que le programme qui fut présenté en 2010 comme un plan d’ « aide » à la Grèce, n’était en réalité qu’un généreux plan de sauvetage de banques européennes exposées à la dette grecque.

Tous les économistes qui se respectent s’accordent aujourd’hui sur ce point : à l’époque, il aurait fallu faire une restructuration importante de la dette grecque qui l’aurait rendue viable, avant d’entreprendre n’importe quelle mesure pour la suite. Or, une telle restructuration aurait pu faire perdre 30 milliards à peu près aux banques européennes, au premier rang desquelles se trouvaient BNP Paribas, la Société générale et la Deutsche Bank.

Et, pour que celles-ci n’accusent pas une perte qui aurait nécessité leur recapitalisation aux frais du contribuable, un sauvetage qui l’a ruinée a été imposé à la Grèce. Bref, ce qui fut présenté comme un plan d’aide à la Grèce n’a été qu’une recapitalisation indirecte des banques, qui ont eu toutes leurs aises pour se débarrasser à temps des obligations grecques avant la restructuration de 2012 ; ainsi, la patate chaude est passée du secteur privé aux États.
Le fait est confirmé par la toute récente déposition de Panayotis Rouméliotis à la Commission parlementaire « Vérité sur la dette ».
Rouméliotis, qui représentait à l’époque la Grèce au sein du FMI, a révélé que des représentants de grandes banques européennes furent reçus à plusieurs reprises par l’équipe du FMI à Athènes afin d’éviter une restructuration qui les prendrait de court. Force est de constater que l’appel « Sauvons le peuple grec de ses sauveurs » que nous avions lancé en février 2012 n’a malheureusement rien perdu de sa pertinence.

Négociations ?

J’espère que cette stratégie des créanciers qui met en danger, non seulement la Grèce mais l’Europe dans son ensemble, soulèvera un vent de protestations sans précédent partout dans le monde. Car, si les créanciers arrivent à leurs fins, si ce coup d’État financier monté par les institutions européennes et le FMI réussit, il ne restera plus rien de l’idée européenne.
Des cendres calcinées de celle-ci émergera non pas le visage « complaisant » du chef de Potami, mais celui, odieux, de l’Aube Dorée. À qui d’autre pourrait profiter le sentiment d’une impuissance totale et enragée qui résultera inévitablement devant le spectacle des manœuvres qui ne vous laissent aucune prise sur votre propre destin ?

Faire preuve de tant d’aveuglement au moment où partout en Europe des partis d’extrême droite et des formations ultranationalistes ouvertement racistes prennent le pas, c’est dire jusqu’où les dirigeants européens sont disposés à aller pour imposer le dogme néolibéral. Ou bien il ne s’agit point d’aveuglement, mais d’un choix délibéré ?

Certes, il y en a quelques-uns parmi le cénacle de dirigeants qui, face à ce danger, optent pour un scénario plus soft, celui non pas de l’éviction immédiate, mais de la prolongation de six mois du programme sans restructuration de la dette, six mois pendant lesquels Syriza sera sommé d’appliquer les contre-réformes préconisées partout en Europe comme un remède miracle à la crise. Un tel scénario présente l’avantage de compromettre les chances de Podemos et d’autres formations affines. Mais il n’empêchera point la montée en force de l’Aube Dorée, qui serait en droit dans ce cas d’affirmer que les politiciens sont tous « les mêmes ». À qui d’autre pourrait profiter la conviction que les politiques sont « tous vendus », qui ne manquera pas de s’imposer alors à l’opinion ?

Le dernier rebondissement, avec le durcissement maximal des créanciers qui se sont réglés sur les positions libérales à outrance de Mme Lagarde, ne fait que confirmer l’hypothèse d’une stratégie de déstabilisation. Il est à noter que cette nouvelle provocation intervient juste deux jours après que les représentants des trois institutions aient accepté comme une bonne base de discussion les positions grecques, tandis que, deux jours plus tard, le texte présenté par les créanciers tordait le cou à l’esprit initial du texte grec, qui, de son côté, consistait à faire porter le maximum de charges aux entreprises bien portantes et non pas uniquement aux plus faibles, très fragilisées par les coupes successives de revenus.
En somme, les propositions du FMI adoptées par les créanciers dans leur ensemble sont si extrêmes qu’elles ne sauraient qu’être rejetées. Si par bonheur Tsipras, sous la menace de la faillite, signait un accord plus dur que celui proposé à Samaras, quelle aubaine ! Les peuples européens comprendraient une bonne fois pour toutes que celui qui sort du droit chemin paie le prix fort.

Les institutions européennes se sont avérées de véritables maîtres ès manipulation et vraies fausses négociations. Un mécanisme médiatique s’est mis au service de cette stratégie. De faux bonds en retournements de veste, de déclarations qui étaient faites pour s’annuler un jour après, d’engagements pris et cyniquement et ouvertement non tenus, depuis cinq mois, ils n’avaient que fait semblant de négocier, afin de repousser la chose jusqu’au mois de juin, à la fin duquel la Grèce, sans prolongation du programme, ne touchera pas la dernière tranche d’aide.

Pour que ces ajournements incessants passent auprès de l’opinion, les créanciers ont sans cesse dénoncé l’« intransigeance » irresponsable du gouvernement grec. Et ils l’ont fait au moment où ils l’obligeaient, par le tarissement des liquidités, à reculer considérablement par rapport à ses positions initiales.

Tout avait bien commencé par un coup tordu : comme l’a révélé Paul Mason, journaliste au Channel 4, Varoufakis était arrivé à l’Eurogroupe du 16 février avec une des propositions de Moscovici en mains, pour découvrir que ce n’était point sur celle-ci que portait la discussion, mais sur un texte beaucoup plus dur que Dijsselbloem allait sortir pendant la réunion.
En faisant circuler des contre-vérités, en traitant comme nulle et non avenue la proposition de 47 pages déposée par Syriza début juin. Ce texte ne reprenait point les positions propres du gouvernement grec, mais bel et bien celles issues de quatre mois de pourparlers inutiles. Ainsi, les institutions européennes ont réussi à repousser les vraies négociations vers une période critique où le gouvernement grec est obligé d’effectuer plusieurs remboursements.

Mais les dignitaires de Bruxelles ont voulu y voir un document irrecevable, puisque non conforme à leurs diktats. Fin juin, ils croyaient réussir à coller Tsipras dos au mur et escomptaient rafler ainsi la mise. C’est à ce moment que, pour gagner encore du terrain sur l’adversaire, ils ont sorti le bazooka du bank run orchestré, comme arme de destruction massive.
Mais Tsipras, tant bien que mal, continue à résister. Certes, il a fait des concessions, dont plusieurs sont inacceptables, comme les privatisations, mais il continue à ne pas accepter une capitulation totale et sans conditions. Et sur ce point, même si l’on n’est pas d’accord sur sa stratégie, il faudrait lui rendre un hommage appuyé ; tenir bon lorsqu’on est seul dans la fosse aux lions demande un certain courage, voire un courage certain.

Devant tant de mauvaise foi, tant d’arrogance, tant de perfidie liées à une stratégie de déstabilisation d’un gouvernement qui dérange, j’aimerais inviter le Premier ministre grec à suspendre les paiements des créanciers jusqu’à ce que la croissance revienne en Grèce. Il serait utile de rappeler ici que, selon le rapport provisoire de l’audit de la dette grecque, celle-ci a explosé entre 1980 et 2010, non pas à cause de dépenses licencieuses, mais par l’effet conjugué de taux d’intérêt très élevés et de la course aux armements.

Tous égaux devant la loi ?

Mme Merkel ne cesse de demander plus d’efforts aux Grecs. On ne saurait que lui donner raison. C’est vrai qu’une hausse de 45 % de mortalité infantile, de 42 % du taux de suicides, accompagnées d’une baisse de trois ans de l’espérance de vie ne lui donnent pas entière satisfaction.
De même, le taux de retraités qui vivent en dessous du seuil de pauvreté (44,6 %) est sans doute scandaleusement bas. Encore un effort doit donc être fait par ce ramassis de « privilégiés », qui passent leur temps à bronzer au soleil, pour atteindre un chiffre qui témoignerait de leur volonté de se mettre enfin au travail.

Ce qui voudrait dire, pour les plus vulnérables parmi eux, qu’ils se décident enfin à apporter leur contribution à la réussite des programmes d’« aide », en ayant la politesse de se laisser mourir. Si l’on ajoute à cela que le plus grand hôpital du pays, Evangélismos, n’a de quoi continuer à fonctionner que jusqu’à la fin juillet, il devient on ne peut plus clair que l’effort qui est demandé aux Grecs n’est autre qu’une accélération intensive du travail de la mort.
Force est de constater que l’Europe, telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, s’avère être un mécanisme redoutable de thanatopolitique, tant à l’endroit des migrants à qui elle offre une place dans les fonds marins, qu’à l’endroit des populations vulnérables, considérées comme superflues, qui sont invitées à presser le pas vers la paix éternelle.

Pour ceux qui pourraient trouver que ces affirmations sont gratuites, je voudrais rappeler la réponse du commissaire aux affaires économiques et monétaires de l’époque, à une question d’eurodéputés de Syriza qui, en en septembre dernier, dénonçaient la violation systématique des droits sociaux, économiques et humains de la population grecque pendant les quatre dernières années, en s’appuyant sur un rapport relatif aux droits humains des Nations unies présenté par Cephas Lumina.

L’excellent M. Jyrki Kataïnen n’a pas hésité un instant à dire que « la validité de la Charte des droits fondamentaux de l’UE est suspendue en Grèce mais aussi dans tous les pays sous programme » , dans la mesure où les memoranda n’ont pas à être soumis au droit communautaire.

Une bévue d’un ultra ? Voyons ce qu’en décembre dernier, son successeur, le très socialiste M. Moscovici, avait répondu à une question d’eurodéputés de Syriza sur le non-respect du droit de travail en Grèce. Selon lui, les memoranda ne sont que des accords intergouvernementaux et en tant que tels se soustraient au droit communautaire.
Bref, ce qui est affirmé sans ambages ici est le fait que le principe fondateur de la démocratie depuis Solon, à savoir l’isonomie, n’est plus valable, ni pour les Grecs, ni pour les autre pays sous la tutelle de la Troïka.
En somme, ce dont il s’agit, c’est de l’instauration de véritables zones de non-droit au sein de l’Europe, qui fonctionneront comme hauts lieux d’une exploitation extensive, d’autant plus que, du droit du travail, il ne reste presque rien.
Un presque rien que les créanciers trouvent encore excessif et s’efforcent de rendre équivalent à zéro. Cette création des zones économiques spécialisées, régies par la seule loi du plus fort, ne sert pas uniquement la maximisation de profits sur place, mais l’intimidation de ceux qui ailleurs en Europe se mettront à résister à l’offensive néolibérale.
Si jamais vous vous mettez en tête que c’est à vous de changer quoi que ce soit, voilà quel sort vous attend. Il est largement temps de se poser la question : quel est le régime où les droits fondamentaux d’un texte fondateur de l’UE sont valables – même si ce n’est qu’en théorie – pour les uns, et non pas pour les autres, en fonction de leur pays de résidence et de leur appartenance ethnique ? Je laisse au lecteur le soin d’en tirer les conclusions qui s’imposent.

De nos responsabilités

De tout ce qui précède, on peut conclure que l’Europe de M.M. Juncker, Schulz, Moscovici et Dijsselbloem n’est qu’une structure de pouvoir techno-financier dont la seule raison d’être est le sauvetage à tout prix des banques, quitte à en sacrifier quelques-unes de la périphérie pourvu que le résultat politique soit là.

Car cette technostructure européenne, dotée d’un mécanisme qui peut semer la terreur sur les marchés, et pourvue d’un dispositif thanatopolitique, a pour but de « neutraliser la démocratie », lorsque celle-ci comporte un risque de rupture. Et tout moyen est bon, même la faillite du système bancaire grec, si c’est pour arriver à ses fins, c’est-à-dire faire tomber un gouvernement élu, non point révolutionnaire, mais qui se bat tant bien que mal pour défendre les droits du peuple dont il est le représentant.

Devant cette attaque sans précédent de la notion d’isonomie, devant cette mise à mort de la démocratie dans le pays même qui l’a vue naître, pourrions-nous rester muets ? Plusieurs d’entre vous ont déjà entrepris des initiatives, des textes, des actions de solidarité avec les Grecs, ce dont je les remercie de tout cœur. Mais, aujourd’hui, un seuil a été franchi. Il ne s’agit plus ni du sort des Grecs ni de celui de l’Europe. Ce qui est en danger est cette infime marge de démocratie que nos dirigeants daignent bien nous laisser encore. Un coup d’État est en train d’avoir lieu sous nos yeux, et il n’est pas possible de se taire. Faisons entendre nos voix partout dans le monde. Il y va de notre responsabilité.

Athènes, le 25 juin 2015

Annexe

Du paquet Juncker pour la Grèce, du respect de règles européennes, et d’autres histoires à dormir débout

Les dirigeants européens rivalisent à qui mieux mieux en double langage et contre-vérités ; le prétendu « ami » des Grecs au sein des institutions européennes qui faisait jusqu’à récemment étalage d’amabilités à l’endroit de Tsipras, M. Juncker pour ne pas le nommer, veut nous faire croire qu’il offre à la Grèce un généreux paquet de 35 milliards, étalé sur cinq ans et destiné aux investissements.

Certains se sont empressés de le nommer « paquet Juncker ». Mais des journalistes qui honorent leur profession sont allés voir de plus près quel est ce paquet que le président de la Commission offrirait en cadeau à la Grèce.

Or, il ne s’agit de rien d’autre que des fonds structurels faisant partie d’un « repackaging » de fonds non utilisés. La Grèce, en tant que membre à part entière de l’UE, y a droit au même titre que les autres pays membres, indépendamment de toute conditionnalité et certainement pas en fonction de l’issue des négociations.

Cependant, M. Juncker ne se contente pas de présenter comme un « plan pour la Grèce » ces fonds, que l’UE doit à la Grèce par la redistribution proportionnelle parmi les pays membres de fonds qui sont restés dans les tiroirs, mais, en pleine contradiction avec ses prérogatives, il met une conditionnalité politique à son versement.
Bref un chantage on ne peut plus cynique, où la Commission se croit en droit de retenir une somme due à un pays en état de nécessité et fait dépendre son versement de l’issue de discussions. « Il est assez étonnant de penser que la Grèce, membre jusqu’à nouvel ordre à part entière de l’Union européenne, serait « moins bien servie » dans le cadre de la répartition des fonds européens si elle ne parvenait pas à s’entendre avec les créanciers. La Commission a donc commencé à mettre en place cette « zone euro à deux vitesses » qu’Alexis Tsipras évoquait ? » , écrit Romaric Godin.

Mais il y a plus. Selon des informations provenant des étudiants italiens, la Commission aurait suspendu pour des raisons de procédure le programme Erasmus pour la Grèce !

Si cette exclusion, contraire non seulement aux règlements mais à la notion même de l’isonomie, s’avère fondée, elle serait la preuve supplémentaire que ceux qui s’échinent à exiger de la Grèce le respect des règlements sont disposés à les violer sans hésitation, lorsqu’il s’agit d’exercer un chantage politico-économique à un gouvernement réfractaire. En d’autres termes, la Commission traite d’ores et déjà la Grèce comme un non-membre de l’UE, en suspendant les aides auxquelles elle a droit, jusqu’à ce qu’à ce que la Grèce cède sur tous les fronts.

Comme quoi il n’y pas à s’étonner que M. Juncker ait été Premier ministre du Luxembourg pendant la glorieuse période qui a transformé celui-ci en un paradis fiscal. Il serait intéressant de savoir à combien de manque à gagner pour les autres pays européens s’est traduite cette politique. Combien de manque à gagner pour la Grèce, qui aujourd’hui manque des fonds suffisants pour couvrir les besoins les plus élémentaires d’un système de santé en ruines ? Selon Eva Joly, il se peut que le montant s’élève à plusieurs milliards.

M. Juncker ne manque pas de dénoncer à qui veut l’entendre le mépris des règles européennes dont ferait preuve Tsipras. Le président de la Commission, si attaché au respect des règles, saurait-il nous dire quelle règle européenne permet à l’Allemagne de dépasser pendant cinq années consécutives le 6 % réglementaire d’excédents commerciaux, sans être le moindre du monde inquiétée par aucune instance européenne ?
Si j’y fais mention, c’est parce que, comme le dit Ambrose Evans-Pritchard dans le Daily Telegraph, un excédent de l’ordre de 7,9 % comme celui qu’affiche actuellement l’Allemagne, a comme effet moins de croissance et plus de chômage pour les autres pays européens. Bref, l’Allemagne n’exporte pas que ses produits, mais a trouvé moyen d’exporter du chômage à ses partenaires européens, sans qu’aucun d’entre eux ne trouve à y redire.

Enfin, last but not least, jusqu’à quand les économistes de la BCE continueront-ils à cacher sous le tapis l’état pas franchement rassurant de la Deutsche Bank ?
La situation délicate de ce géant aux pieds d’argile, embourbé dans une série de scandales et soupçonné de blanchiment d’argent, représente un danger considérable non seulement pour l’Europe mais pour l’économie mondiale. La Deutsche Bank vient d’écoper d’une amende de 2 milliards pour falsification du Libor, et est actuellement « aux prises avec quelque 6 000 litiges » juridiques !
À la mi-mars, ses filiales américaines ont été les seules, avec celles de Stantander, à ne pas passer les Stress Tests de la Fed.

Mais le plus inquiétant est que le géant allemand, poursuivi outre-Atlantique pour évasion fiscale, détiendrait dans son portefeuille une bombe de plusieurs gigatonnes. Rien de moins que quelques trillions de produits à très haut risque, voire toxiques. Sur leur montant exact, les chiffres les plus fous circulent. Il y en a qui parlent de 3 à 4 trillions, d’autres de quelques dizaines.

Peut-être que le très pointilleux M. Draghi daignerait nous informer de ce qu’il en est au juste. Car lorsque cette bulle-là éclatera, le krach qui suivra, fera paraître celui de 1929 comme une partie de plaisir.
C’est bien commode de présenter la Grèce, dont la dette ne représente même pas 2 % du PIB de la zone euro, comme le danger qui menacerait l’économie européenne, mais en tant que citoyens européens, nous avons tout de même le droit d’en savoir un peu plus long sur les pratiques plus que douteuses et surtout sur l’état de santé de la DB.

Certes, le niveau de la TVA sur les pâtes à Athènes est un sujet d’importance cruciale, qui suscite à juste titre un intérêt mondial. Néanmoins, on ne peut s’empêcher de penser qu’il pourrait s’agir là d’une manœuvre de diversion bien commode, destinée à détourner l’attention de ce qui pose vraiment problème.

Texte proposé par Vicky Skoumbi, invitée des atterrés, rédactrice en chef de la revue grecque de philosophie “aletheia” , 29/06/2015
Xuan
   Posté le 01-07-2015 à 00:07:13   

A noter l'article de BHL dans le Point : "Bernard-Henri Lévy - Tchao, Tsipras"
Xuan
   Posté le 01-07-2015 à 00:23:04   

Le FMI out


La Grèce ne rembourse pas le FMI de 1,6 milliards. Ceci ne clôt pas le sujet mais indique à quel point la crise grecque est un révélateur des contradictions à l'échelle mondiale.

C'est un lien entre l'Europe et les USA qui vient d'être brisé.
Le site européiste et opposé à l'hégémonisme US, GEAB signalait cette éventualité et désignait le FMI comme "une épine dans le pied européen" dans un récent article Otan, FMI, tensions, divisions, Grexit… Horizon 2020 : le retour des guerres européennes ?
Naturellement ce site ne prend pas en compte les rapports de domination impérialistes en Europe même.


Edité le 01-07-2015 à 15:44:20 par Xuan


Xuan
   Posté le 01-07-2015 à 15:30:05   

petite histoire du défaut de paiement en Europe sur Capital, ci-dessous.
L'article ne dit pas qu'un accord signé en 1953 avait permis à la RFA d'annuler plus de 60% de sa dette contractée avant et après-guerre. La Grèce était alors un des 21 créanciers de la RFA (sur Le Figaro) et en 1990 (sur Nouvel Obs).
En PDF l'accord sur les dettes extérieures allemandes du 21 février 1953


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Espagne, France, Allemagne... les champions européens du défaut de paiement


Les faillites d’Etat sont bien plus courantes qu’on ne le pense. En quelques siècles, presque tous les pays européens ont fait défaut sur leur dette, y compris la France. La Grèce détient tout de même le record du temps passé en faillite.

Les Etats ne peuvent faire faillite ? Si l’on remonte l’histoire, les défauts de paiement sont en fait loin d’être rares. Presque toutes les nations du monde ont déjà fait faillite, et à de multiples reprises, en raison des nombreuses guerres et crises économiques. Dans leur ouvrage « Cette fois, c'est différent : Huit siècles de folie financière » paru en 2010, les économistes Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff estimaient déjà que les défauts en série étaient « la norme » et le paiement des échéances prévues une « exception ».

Le défaut de paiement n’est donc pas nouveau pour les Etats, en particulier européens. C’est même l’Espagne qui détient le record mondial du nombre de défauts : le pays n’a pas remboursé sa dette à 14 reprises entre le 16ème et le 19ème siècle. Sur la même période, la France a fait faillite près de 10 fois, et le dernier incident remonte à 1812, selon les chiffres amassés par les deux économistes américains. A l'époque, pour effacer l’ardoise, les rois français avaient simplement « pris l’habitude de mettre à mort les créanciers », relatent Reinhart et Rogoff.

Avec 7 défauts au compteur (en incluant le dernier au FMI), la Grèce est un autre très mauvais élève. Surtout, le pays est celui qui a passé le plus de temps en situation de défaut (ou de rééchelonnement de dette), durant la moitié de son existence depuis son indépendance en 1830. Autre pays du sud de l’Europe en difficulté, le Portugal a également connu 7 défauts, le premier datant de 1560. Ironie de l’histoire, l’Allemagne est loin d'être en reste, avec 8 faillites, dont 4 entre 1807 et 1814 et la dernière en 1939.

Sans oublier que, quand elles étaient remboursées, les dettes étaient acquittées avec une monnaie fortement dévaluée. En effet, les souverains n’hésitaient pas à rogner les pièces d'or et plus tard à utiliser la fameuse planche à billets pour imprimer autant d’argent que nécessaire, faisant grimper l’inflation à des niveaux délirants pour la population.

Si de nouvelles faillites ont été évitées ces dernières années, notamment « grâce à l'intervention du Fonds monétaire international et la Banque mondiale», d’après Reinhart et Rogoff - lui même ancien directeur des études du FMI - les défauts n’ont pas disparu. Sur les 35 dernières années, on a ainsi constaté 70 défauts, soit 2 défauts par an en moyenne , notamment de la part de pays africains et d’Amérique du Sud. La petite île de Porto Rico vient d’ailleurs d’annoncer qu’elle ne pourra pas payer la prochaine échéance de sa dette






Edité le 01-07-2015 à 15:33:40 par Xuan


Xuan
   Posté le 02-07-2015 à 23:28:29   

L'intégralité des propositions grecques à la commission européenne.


Edité le 02-07-2015 à 23:28:41 par Xuan


Xuan
   Posté le 02-07-2015 à 23:52:59   

Sur Mondialisation :

Syriza, le pillage et l’effondrement :
Quand la « gauche dure » épouse les politiques de la droite dure


Par Prof. James Petras
Mondialisation.ca, 24 juin 2015


La Grèce a fait les manchettes de la presse financière internationale durant les cinq derniers mois, alors qu’un parti de gauche nouvellement élu, « Syriza », s’oppose ostensiblement aux soi-disant « mesures d’austérité » en confrontant la troïka (le Fonds monétaire international, la Commission européenne et la Banque centrale européenne).

Dès le début, les dirigeants de Syriza, mené par Alexis Tsipras, ont adopté plusieurs positions stratégiques aux conséquences fatales relativement à la mise en œuvre de leurs promesses électorales d’élever le niveau de vie, de mettre fin à la vassalité envers la « troïka » et de se doter d’une politique étrangère indépendante.

Nous allons procéder en décrivant les échecs systémiques initiaux de Syriza et les concessions ultérieures érodant davantage le niveau de vie grec, tout en accentuant le rôle de la Grèce comme collaborateur actif de l’impérialisme étasunien et israélien.

Gagner les élections et céder le pouvoir

La gauche européenne et nord-américaine a célébré la victoire électorale de Syriza comme une rupture avec les programmes d’austérité néolibérale et le lancement d’une alternative radicale, laquelle mettrait en place des initiatives populaires en faveur de changements sociaux fondamentaux. Ces initiatives comprendraient des mesures pour créer des emplois, restaurer les pensions, annuler les privatisations et réorganiser les priorités du gouvernement en favorisant le paiement des salariés avant le remboursement des banques étrangères. La « preuve » de l’existence du programme de réforme radicale se trouvait dans le « Manifeste de Thessalonique », lequel, promettait Syriza, serait le programme guidant ses nouveaux élus.

Toutefois, avant d’avoir été élu et immédiatement après, les dirigeants de Syriza ont pris trois décisions fondamentales empêchant toute modification profonde. En effet, ces décisions ont établi un parcours réactionnaire.

En premier lieu, Syriza a accepté la dette extérieure de plus de 350 milliards de dollars comme légitime, bien qu’elle ait été approuvée par les kleptocrates du gouvernement précédent, des banques corrompues et des intérêts commerciaux, immobiliers et financiers. Pratiquement aucune partie de cette dette n’a été utilisée pour financer des activités productives ou des services cruciaux qui renforceraient l’économie et la future capacité de la Grèce à rembourser les prêts.

Des centaines de milliards d’euros ont été planqués dans des comptes bancaires et des biens immobiliers à l’étranger ou investis dans des actions et des obligations à l’étranger. Après avoir d’abord affirmé la « légitimité » de la dette illicite, Syriza a ensuite déclaré sa « volonté » de payer cette dette. La « troïka » a immédiatement compris que le nouveau gouvernement Syriza serait un otage volontaire se soumettant à plus de coercition, de chantage et de paiements de la dette.

Deuxièmement, en lien avec ce qui précède, Syriza a déclaré sa détermination à demeurer au sein de l’Union européenne et de la zone euro, renonçant ainsi à sa souveraineté et à sa capacité d’élaborer une politique indépendante. Le parti a exprimé sa volonté de se soumettre aux exigences de la troïka. Une fois sous l’emprise de celle-ci, la seule politique de Syriza consisterait à « négocier », « renégocier » et faire de nouvelles concessions aux banques étrangères de l’UE dans un processus totalement unilatéral. La soumission rapide de Syriza à la troïka était la deuxième trahison stratégique de son programme électoral, mais pas la dernière.

Une fois que Syriza eut démontré à la troïka sa volonté de trahir son programme populaire, cette dernière s’est montrée plus exigeante et plus intransigeante. Bruxelles a considéré la rhétorique gauchiste de Syriza et ses gestes théâtraux radicaux comme de la poudre aux yeux de l’électorat grec. Les banquiers européens savaient que lorsqu’il serait temps de négocier de nouveaux accords de prêt, les dirigeants de Syriza capituleraient. Pendant ce temps, la gauche euro-étasunienne a complètement avalé la rhétorique radicale de Syriza sans regarder ses pratiques.

Troisièmement, dès son entrée en fonction, Syriza a négocié une coalition avec les Grecs indépendants, un parti d’extrême-droite, pro-OTAN, xénophobe et anti-immigration, garantissant que la Grèce continuerait à soutenir les politiques militaires de l’OTAN au Moyen-Orient, la campagne brutale de l’Ukraine et Israël contre la Palestine.

Quatrièmement, la majeure partie du Cabinet nommée par le premier ministre Tsipras n’avait aucune expérience dans la lutte des classes. Pire encore, la plupart étaient des universitaires et d’anciens conseillers du PASOK, sans aucune capacité ou volonté de rompre avec les diktats de la troïka. Leur « pratique » académique était constituée en grande partie de « combats » théoriques mal adaptés à de réelles confrontations avec des puissances impériales agressives.

De l’égratignure à la gangrène

En capitulant devant l’UE dès le début, en acceptant, entre autres, de payer la dette illégitime, en s’alliant à l’extrême droite et en se soumettant aux diktats de la troïka, la table était mise pour que SYRIZA trahisse toutes ses promesses et alourdisse le fardeau économique de ses partisans. Les pires trahisons comprennent : (1) ne pas avoir rétabli le paiement des pensions (2) ne pas avoir réinstauré le salaire minimum; (3) ne pas avoir annulé les privatisations; (4) ne pas avoir mis fin aux programmes d’austérité; et (5) ne pas avoir augmenté les fonds pour l’éducation, la santé, le logement et le développement local.

La troïka et ses publicistes de la presse financière exigent que Syriza fasse davantage de compression dans le régime de retraite grec, appauvrissant ainsi plus de 1,5 million de travailleurs retraités. Contrairement aux « exemples » bidons des médias sur les pensions généreuses dont jouissent moins de 5 % des retraités, les Grecs ont subi les plus importantes réductions de fonds de retraite en Europe au cours du dernier siècle. La troïka a réduit les pensions grecques huit fois au cours des quatre dernières années seulement. La grande majorité des pensions ont été réduites de près de 50 % depuis 2010. La pension moyenne est de 700 euros par mois, mais 45% des retraités grecs reçoivent moins de 665 euros par mois, un revenu se situant sous le seuil de pauvreté. Toutefois, la troïka exige des réductions encore plus importantes.

Celles-ci comprennent la fin des subventions budgétaires pour les retraités vivant dans l’extrême pauvreté, une augmentation de l’âge de la retraite à 67 ans, l’abolition des dispositions des plans de retraite liées aux travaux dangereux et favorisant les mères au travail. Les mesures régressives antérieures, imposées par la Troïka et mises en œuvre par le régime de coalition d’extrême droite précédent, ont sérieusement épuisé la caisse de retraite grecque. En 2012, le programme de « restructuration de la dette » de la troïka a mené à la perte de 25 milliards d’euros en réserves détenues par le gouvernement grec dans des obligations gouvernementales.

Les politiques d’austérité de la troïka ont veillé à ce que les réserves de la caisse de retraite ne soient pas renouvelées. Les contributions ont chuté lorsque le chômage a grimpé à près de 30 % (Financial Times, 05-06-15, p4). Malgré l’assaut frontal de la troïka sur le régime de retraite grec, l’« équipe économique » de Syriza a exprimé sa volonté d’augmenter l’âge de la retraite, de réduire les pensions de 5 % et de négocier pour trahir à nouveau les retraités qui font face à la misère. Syriza a non seulement manqué à sa promesse de campagne consistant à annuler les politiques régressives précédentes, mais s’est aussi engagé dans ses propres traîtrises « pragmatiques » avec la troïka.

Pire encore, Syriza a intensifié les politiques de ses prédécesseurs réactionnaires. Syriza (1) a promis de geler les privatisations, mais le parti s’engage maintenant à les accroître de 3,2 milliards d’euros et de privatiser d’autres secteurs publics; (2) a accepté de transférer des ressources publiques limitées à l’armée, dont un investissement de 500 millions d’euros pour mettre à jour l’Armée de l’Air grecque; (3) a pillé la caisse nationale de retraite et les trésoreries municipales pour plus d’un milliard d’euros afin de payer la dette à la troïka; (4) a réduit les investissements publics pour la création d’emplois dans des projets d’infrastructure afin de respecter les délais de la troïka; (5) a accepté un excédent budgétaire de 0,6 % au moment où la Grèce a un déficit de 0,7 % cette année, ce qui signifie davantage de réductions plus tard cette année; (6) a promis de réduire la TVA sur les éléments essentiels comme la nourriture, mais accepte aujourd’hui un taux de taxation de 23 %.

La politique étrangère de Syriza imite celle de ses prédécesseurs. Le ministre de la Défense de Syriza, Panos Kammenos, issu de l’extrême droite, était un fervent partisan des sanctions étasuniennes et européennes contre la Russie. Malgré la vague habituelle de fausse « dissidence » face aux politiques de l’OTAN, Syriza a totalement capitulé par la suite, afin de maintenir une bonne réputation au sein de l’OTAN. Le régime de Syriza a permis à tous les kleptocrates et fraudeurs fiscaux bien connus de conserver leur richesse illicite et d’augmenter leurs avoirs à l’étranger grâce au transfert massif de leurs «économies » à l’extérieur du pays. À la fin mai 2015, le Premier ministre et le ministre des Finances, Tsipras Varofakis, ont vidé le trésor public pour effectuer des paiements sur la dette, augmentant ainsi les perspectives que les retraités et les travailleurs du secteur public ne reçoivent pas leurs prestations. Après avoir vidé le Trésor grec, Syriza va maintenant imposer la « solution de la troïka » à la masse grecque appauvrie : ou vous acceptez un nouveau plan d’« austérité », réduisant les pensions, augmentant l’âge de la retraite, éliminant les lois du travail protégeant la sécurité d’emploi et les droits de négociation des travailleurs ou les caisses de l’État seront vides, vous n’aurez pas de pensions, le chômage augmentera et la crise économique s’aggravera. Syriza a délibérément vidé le trésor public, pillé les fonds de pension et les fonds municipaux pour faire du chantage à la population et la pousser à accepter comme un « fait accompli » les politiques régressives de banquiers intransigeants de l’UE, les soi-disant « programmes d’austérité ».

Dès le tout début, Syriza s’est plié aux diktats de la troïka, même lorsqu’il simulait leur « résistance de principe ». Ils ont d’abord menti à l’opinion publique grecque, qualifiant la troïka de « partenaires internationaux ». Ensuite, ils ont menti à nouveau en qualifiant le mémorandum de la troïka pour une plus grande austérité de « document de négociation ». Les tromperies de Syriza étaient destinées à dissimuler le fait qu’il maintenait le « cadre » très impopulaire imposé par le précédent régime discrédité de la droite dure.

Alors qu’il pillait les ressources du pays pour payer les banquiers, Syriza s’est davantage soumis aux puissances étrangères. Son ministre de la Défense a offert de nouvelles bases militaires pour l’OTAN, dont une base aérienne-maritime sur l’île grecque de Karpathos. Le parti a accru l’appui politique et militaire de la Grèce à l’intervention militaire des États-Unis et de l’UE au Moyen-Orient, ainsi que son soutien aux « terroriste modérés », invoquant le prétexte ridicule de « protéger les chrétiens ». Syriza, s’attirant les bonne grâces des sionistes européens et étasuniens, a renforcé ses liens avec Israël, évoquant une « alliance stratégique » avec l’État terroriste pratiquant l’apartheid. Dès les premiers jours de son mandat, Kammenos, le ministre de la Défense de la droite dure, a proposé la création d’un « espace de défense commun » incluant Chypre et Israël, appuyant ainsi le blocus aérien et maritime de Gaza par l’État hébreu.

Conclusion

La décision politique de Syriza d’« intégrer » à tout prix l’UE et la zone euro, signale que la Grèce continuera d’être un État vassal, trahissant son programme et adoptant des politiques profondément réactionnaires, tout en claironnant sa fausse rhétorique gauchiste et en feignant de « résister » à la troïka. Bien que Syriza ait pillé la caisse de retraite nationale et les trésoreries locales, de nombreux gauchistes égarés en Europe et aux États-Unis continuent d’accepter et de rationaliser les décisions du parti qu’ils choisissent de qualifier de « compromis réalistes et pragmatiques ».

Syriza aurait pu confisquer et utiliser 32 milliards de dollars d’actifs immobiliers détenus par les Forces armées grecques afin de mettre en œuvre un plan d’investissement et de développement différent, soit louer ces propriétés à des ports maritimes commerciaux, des aéroports et des installations touristiques.

Syriza a enfoncé la Grèce encore plus profondément dans la hiérarchie dominée par la finance allemande en abandonnant son pouvoir souverain d’imposer un moratoire sur la dette, de quitter la zone euro, gérer les ressources financières, rétablir une monnaie nationale, d’imposer des contrôles de capitaux, de confisquer des milliards d’euros dans les comptes illicites à l’étranger, mobiliser des fonds locaux pour financer la reprise économique et réactiver le secteur public et privé. À plusieurs reprises, le faux « secteur gauche » au sein de Syriza a formulé d’impuissantes « objections », pendant que la mascarade Tsipras -Varofakis procédait à la capitulation ultime.

En fin de compte, Syriza a aggravé la pauvreté et le chômage, augmenté le contrôle étranger sur l’économie, érodé davantage le secteur public, facilité le licenciement des travailleurs et réduit les indemnités de départ, tout en augmentant le rôle de l’armée grecque en resserrant ses liens avec l’OTAN et Israël.

Autre fait tout aussi important, Syriza a totalement vidé la phraséologie gauchiste de toute signification cognitive : pour ses membres, la souveraineté nationale se traduit par la vassalité aux puissances étrangères, et l’anti-austérité consiste à capituler de façon pragmatique devant une nouvelle forme d’austérité. Lorsque l’accord Tsipras-troïka sera finalement signé et que l’opinion publique grecque prendra conscience des ravages que fera l’austérité dans les prochaines décennies, nous espérons que les trahisons susciteront une répulsion massive. Peut-être qu Syriza se divisera et que la « gauche » abandonnera enfin ses postes ministériels tranquilles pour aller rejoindre les millions de mécontents afin de former un autre parti.

James Petras

Article original en anglais: Syriza: Plunder, Pillage and Prostration: How the ‘Hard Left’ Embraces the Policies of the Hard Right, publié le 15 juin 2015.

Traduction: Julie Lévesque pour Mondialisation.ca

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Sur le même thème mais du point de vue des actionnaires, l'éditorial de Vittori dans les Echos :
Encore une minute monsieur le bourreau



Edité le 02-07-2015 à 23:59:50 par Xuan


Xuan
   Posté le 04-07-2015 à 13:32:32   

La marche forcé vers l'euro puis plus tard sa réalisation n'en finissent pas d'aggraver le climat social. Les mécanismes qu'il engendre représentent une véritable torture pour les couches populaires pourtant l'austérité qu'il leur impose n'est pas seule conséquence de sa mise en place, s'ajoute à elle un véritable pourrissement des institutions démocratiques, l'union européenne se saisissant de la fenêtre qui lui était ouverte, pour réduire autant que possible le cercle du discutable. Ainsi devient ennemie celui qui demande à rediscuter ce qui a été décidé indiscutable.

C'est par exemple le cas de Junker le président de la commission qui ne s’embarrassant pas de clauses de style, déclare sur de son fait et de sa fonction qu' « il n'y a pas de choix démocratique contre le traité européen ». Allez circuler il n'y a rien a dire.

Pourtant nous le voyons bien ce référendum fait ressortir le spectre du traité constitutionnel de 2005 car comme l'écrit Lordon dans le texte ci-dessous « c'est tout un lourd passé qui se retrouve relié dans le mot référendum, le sale petit secret de toute une construction institutionnelle qui ne se sent pas d'autre devoir vis a vis de la démocratie que celui du simple oblat verbal de la célébration de mot et en réalité n'a pas d'autre projet la concernant que d'extinction méthodique »

La guerre idéologique est donc déclaré. Derrière la question de la dette se trouve en fait celle de la souveraineté des pays membre de la Communauté européenne, de leur liberté de parole et d'action face aux décision de la troïka. La Grèce n'est pas seule en cause et la leçon vaudra pour les autres. Derrière arrive L'Espagne et le Portugal. Il faut faire entendre a leur peuple que rien ne doit jamais bouger qu'il ne peuvent conduire au pouvoir des aventurier qui s'en prendraient aux sacro-sainte loi de l'économie libre et de sa concurrence non faussée. Derrière tout cela se sont aussi les intérêts des banques allemandes et françaises qui sont touchés, dont nos gouvernants sont les fondés de pouvoir comme la montré récemment la crise des subprimes et les milliards qu'il fallu leur accorder à fond perdu., C'est donc celui de nos propres capitalistes et non pas ceux d'une entité économique vaguement supra national cachée derrière des acronymes opaques.

D'ailleurs le responsable de la sociale démocratie allemande martin Schulz président de surcroît du groupe siégeant au parlement européen n'y va pas par quatre chemins ; il annonce sur de son fait et sans s’embarrasser de savoir s'il s'ingère dans les affaires intérieurs d'un pays souverain « de nouvelles élections seraient impératives si le peuple grec vote pour le programme de réforme et donc en faveur du maintient dans la zone euro et que Tsipras de façon logique démissionne » loin de se rappeler de l'époque ou son pays resté débiteur de l'argent emprunté de force par les nazis se voyait bénéficier d'une annulation de dette, il enfonce le clou en prophétisant une nouvelle chance pour la Grèce qui serait alors débarrassé de Syrisa. Ainsi tout est dit de la passion anti démocratique européenne qui découvre une haine égale a celle qu'engendrait jadis les haines religieuses, tout est dit à ceux qui refuseraient l'allégeance au nouveau dieu.

Comme le dévoile Todd devant un aréopage de plumitifs ébahits puis très vite scandalisés dans son « qui est Charlie? », l'euro est devenu le nouveau veau d'or et ses adorateurs en ont fait la source d'une haine porté par des institutions politiques qui se nomment commission de Bruxelles, BCE euro groupe etc.
Enfin la CES elle aussi se met dans la partie. Elle soutient dans un communiqué officiel paru le 1 juillet son syndicat grec qui demande l'annulation du référendum tout en affirmant que l'orientation européenne de son pays n'était pas négociable et en apportant son soutient à la monnaie unique et à une Europe fédérale
Pour autant tout n'est pas si simple. Syrisa certes est dans le collimateur, mais Syrisa représente en même temps une perspective qui recherche un compromis impossible pour sauvegarder une chimère à laquelle le PGE s'accroche toujours celle d'une Europe sociale qu'une volonté politique pourrait un jour établir. Or il n'est pas de réorientation possible de cette construction politique. Elle n'a pas été prévue pour cela et l'actuel bras de fer qu'elle engage aujourd'hui en est la démonstration. C'est la raison pour laquelle le KKE à choisit un positionnement différent qu'il expose et explicite dans un communiqué que je publie ci dessous.

Pour lui la chose est claire. La coalition au pouvoir veut avec cette initiative faire approuver ce qui résulte de la faillite de ses engagements, c'est a dire un mémorandum ou les concessions faites à la Troïka conduiraient à des sacrifices supplémentaires pour les catégories populaires. Pour le KKE le référendum conduirait dans tous les cas à poursuivre les mesures anti-populaires contre lesquelles les grecs avaient voté puisqu'en refusant le plan de l'euro groupe il donnerait leur accord pour celui dont était porteur la délégation gouvernementale.Pour le KKE il faut refuser cette fausse alternative qui conduit de Charybe en Cylla celui qui s'y prête.Il appelle par contre le peuple à exprimer sa volonté de sortir de l'UE, de demander l'annulation de la dette, d'exiger le pouvoir aux travailleurs et la socialisation des grands monopoles.

Ces positions qui découlent d'une stratégie claire ont le mérite de replacer le débat politique dans un cadre qui est celui de la bataille de classe à laquelle les oligarchies capitalistes convoquent les peuples. Elle procède aussi d'une cohérence qui vise à se donner les moyens d'une autre politique. Celle ci nécessite de s'attaquer a la propriété capitaliste et a s'émanciper des institutions politiques qui lui permettent de se reproduire et d'asservir les peuples. Aussi est-il étonnant pour ne pas dire choquant de lire ici et là les jugements à l'emporte pièce et les formules lapidaires employés par certains qui se disent camarades mais se posent en experts, sûr de leur concepts, sans s’être frotté au contradictions du terrains ni aux réalité du pays.

Cependant je terminerai en leur répondant par la reprise de la conclusion que donne Lordon à son texte que je fais mienne a mon tour :

« En réalité l’événement offre peut être la meilleurs occasion de découvrir et pour certain de redécouvrir tout court, que l'internationalisme réel consiste moins dans le dépassement imaginaire des nations que dans la solidarité internationales des luttes nationales. Et dans leur induction mutuelles. Les grecs sont sur le point de défier l'ordre néolibéral en son institution principale : la monnaie unique européenne. Pour nous qui souffrons des pouvoirs entièrement vendus a cet ordre, être à la hauteur de l'éclaireur grec ne réclame pas moins que de nous retourner contre nos gouvernements »

D'une certaine manière c'est ce a quoi nous engage le texte de rouge midi qui lance un appel pour une nouvelle consultation de notre peuple sur la poursuite du processus de l'intégration européenne et le maintient dans l'euro, en développant cette exigence par des luttes sociales et politiques.

Gilbert Remond
Xuan
   Posté le 04-07-2015 à 13:36:15   

Article transmis par G. Remond

Grèce : Le référendum du 5 Juillet et la position du KKE


Comme c’est bien connu, le gouvernement de la « gauche » et, en substance, le parti social-démocrate SYRIZA et de la "de droite" nationaliste du parti ANEL, dans une tentative pour gérer la faillite complète de ses engagements pré-électoraux, a annoncé un référendum pour le 5 Juillet 2015, avec la seule question de savoir si les citoyens sont d’accord ou pas avec le projet d’accord, qui avait été présentée par l’UE, le FMI et la BCE et concerne la poursuite des mesures anti-populaires comme moyen de sortir de la crise capitaliste, la Grèce restant dans la zone euro.


Les officiels du gouvernement de coalition appellent les citoyens à dire « non » et présentent clairement ce « non » au référendum sera interprété par le gouvernement grec comme l’approbation de son propre projet d’accord avec l’UE, le FMI, la BCE, qui, dans ses 47 + 8 pages, contient également des mesures anti-populaires sévères, dans le but d’accroître la rentabilité du capital, la « croissance » capitaliste et le pays restant dans la zone euro. Comme le gouvernement SYRIZA-ANEL l’admet, continuant de prôner l’UE, « notre maison commune européenne », la « réussite européenne ». Leur proposition est à 90% identique à la proposition de l’UE, du FMI, de la BCE et a très peu relation avec ce que SYRIZA avait promis avant les élections.

Les fascistes d’Aube dorée, avec les partis de la coalition gouvernementale (SYRIZA-ANEL), ont pris position en faveur du « non » et ont également soutenu ouvertement le retour à une monnaie nationale.

De l’autre côté, l’opposition de droite ND, le PASOK social-démocrate qui a gouverné jusqu’en Janvier 2015, ensembla avec Potami (un parti du centre, par essence, un parti réactionnaire) ont pris position en faveur du « oui » aux mesures barbares de la Troïka, dont ils affirment qu’il serait interprété comme un consentement à « rester dans l’UE à tout prix ».

En réalité, les deux réponses mènent à un oui à l’Union Européenne et la barbarie capitaliste.

Lors de la session du parlement du 27/6, la majorité gouvernementale de SYRIZA-ANEL a rejeté la proposition du KKE que les questions suivantes soient placés avant le jugement du peuple grec au référendum :

NON AUX PROPOSITIONS D’ACCORD DE L’UE-BCE-FMI et du GOVERNMENT GREC
DÉSENGAGEMENT DE L’U.E. ABOLITION DES PROTOCOLES ET DE TOUTES LES LOIS D’APPLICATION


Avec cette position, le gouvernement a démontré qu’il veut faire chanter les gens pour approuver sa proposition à la troïka, proposition qui est l’autre face de la même pièce de monnaie. Cela revient à dire : il est demandé au peuple grec de consentir à ces plans anti-populaires et de leur imposer ses nouveaux choix anti-populaires, soit via un accord prétendument "amélioré" avec les organisations impérialistes, ou via une sortie de l’euro et un retour à une monnaie nationale, ce que les gens seront appelés à payer de nouveau.

Dans ces conditions, le KKE appelle le peuple à utiliser le référendum comme une occasion de renforcer son opposition à l’UE, afin de renforcer la lutte pour la seule sortie réaliste de la barbarie capitaliste d’aujourd’hui. Le contenu de cette sortie est : RUPTURE-DESENGAGEMENT DE L’UE, ANNULATION UNILATERALE DE LA DETTE, SOCIALISATION DES MONOPOLES, POUVOIR DES TRAVAILLEURS.
Les gens, par leur activité et leur choix lors du référendum, doivent répondre à la déception de la fausse question posée par le gouvernement et rejeter la proposition de l’UE-FMI-BCE tout comme la proposition du gouvernement SYRIZA-ANEL. Les deux contiennent des mesures anti-populaires barbares, qui seront ajoutées aux memorandums, et aux lois d’’application des gouvernements ND-PASOK précédents. Tous deux servent les intérêts du capital et les profits capitalistes.
Le KKE souligne que les gens ne doivent pas choisir entre Charybde et Scylla, mais doivent exprimer, par tous les moyens disponibles et dans tous les sens, leur opposition à l’UE et ses memorandums dans le référendum. Ils doivent "annuler" ce dilemme en choisissant la proposition du KKE comme leur vote dans l’urne.

NON À LA PROPOSITION DE LA UE-FMI-BCE
NON À LA PROPOSITION DU GOUVERNEMENT
DÉSENGAGEMENT DE L’UE, POUVOIR AU PEUPLE
Xuan
   Posté le 04-07-2015 à 13:38:57   

Article transmis par G. Remond

Et nous ? Quand est-ce qu’on nous consulte sur l’Euro et l’Union Européenne ?



vendredi 3 juillet 2015

Une déclaration de Rouge Vif Ile de France à lire et à diffuser

Depuis son élection, le gouvernement SYRIZA/ANEL d’A.Tsipras n’a eu de cesse d’affirmer vouloir rester dans les contraintes de l’Union Européenne. Il a cherché coûte que coûte à satisfaire les exigences de la Troïka (FMI, BCE, Commission Européenne), prolongeant ainsi les politiques régressives menées par ses prédécesseurs. Cela a perpétué et aggravé une situation dramatique pour le Peuple et les travailleurs grecs. Pour les institutions de l’UE et le FMI, bras armé du capitalisme mondialisé, cela ne suffit toujours pas.

Qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, l’avènement de SYRIZA a suscité un espoir bien au-delà des frontières de la Grèce. Celui d’un changement des rapports de force au sein de l’UE, celui de voir un gouvernement se dresser face aux diktats de la finance et servir d’exemple à d’autres pays. Pourtant, depuis 5 mois, A.Tsipras et son équipe ne sont pas revenus sur les précédents mémorandums et ont même donné des gages aux forces de l’OTAN en envisageant de nouvelles bases américaines sur le sol grec. La multiplication des déclarations du gouvernement grec voulant rassurer les maîtres européens sur la non-remise en cause de l’euro n’a fait qu’encourager les exigences de la Troïka.
Lors de la campagne de 2005 à l’occasion du référendum sur le projet de constitution européenne, Rouges Vifs IDF, avec d’autres, avait mis en évidence la nature de classe de l’intégration européenne, sa prétention à vouloir rendre hégémonique la domination du Capital et avait conclu à l’impossibilité de tout changement de société dans ce cadre. Le temps long du débat avait permis à notre peuple de s’approprier progressivement les enjeux et de prononcer un NON franc et massif, en toute connaissance de cause.

Ce délai, A.Tsipras ne l’a pas laissé à son peuple et donne ainsi le sentiment qu’il recherche un plébiscite… pour mieux reprendre les « négociations » dans le cadre contraint, constitutif de l’UE. Si le peuple grec n’a rien à gagner dans ce genre de « petits arrangements entre amis », un NON des grecs pourrait prendre une dimension émancipatrice, affirmant une volonté de reconquérir leur souveraineté, c’est à dire leur souveraineté monétaire, nationale et populaire.
Cela pourrait ouvrir des perspectives nouvelles, un autre possible pour tous les peuples d’Europe hors de ce carcan mortifère, une nouvelle donne pour des coopérations mutuellement avantageuses.

Tel est le sens de notre totale solidarité envers le peuple grec. Nous sommes résolument du côté de tous ceux qui combattent et refusent toutes les politiques d’austérité. Notre confiance leur est acquise pour déjouer tous les pièges.
Le véritable visage des institutions européennes apparaît au grand jour.

La complicité française de cette volonté d’humiliation du peuple grec, des Hollande, Valls, Moscovici ou Sapin, doit nous faire réagir. Ils ont des comptes à rendre aux Français. Cela remet aussi en lumière l’acte de forfaiture qu’a constitué l’adoption du traité de 2005, à peine retouché, par la droite et le PS complice. Nous ne devons pas l’oublier. Nous n’avons plus été consultés depuis sur le mandat donné aux gouvernements français qui alternent au pouvoir.

Alors oui, il est temps pour notre peuple d’être à nouveau consulté sur la poursuite ou non du processus mortifère d’intégration européenne et sur le maintien de la France dans l’euro. Avec nos luttes sociales et politiques, développer cette exigence serait un acte véritable de solidarité internationale avec le peuple grec et pourrait contribuer à la perspective d’un changement de société. Une société où le Travail, seul créateur de richesses, assumerait en tant que tel son rôle révolutionnaire et sa place politique.

Paris, le 2 juillet 2015


Edité le 04-07-2015 à 13:41:11 par Xuan


Xuan
   Posté le 04-07-2015 à 13:40:46   

Article transmis par G. Remond

les-crises.fr

L ’euro, ou la haine de la démocratie, par Frédéric Lordon


Forcément, ça leur a coupé la chique. Qu’on puisse jouer la carte de la démocratie, c’est la chose qui est maintenant tellement hors de leur entendement qu’elle les laisse toujours sidérés, pantois et démunis. Vraiment, à cet instant, on aurait voulu voir leurs têtes, mâchoires décrochées comme des tiroirs de commodes fraîchement cambriolées : Sapin, Hollande, Moscovici, leurs experts organiques, leurs journalistes de propagande, tous ceux qui n’ayant que la « modernité » à la bouche se sont si constamment efforcés d’en finir avec le peuple, pénible démos, et pénible démocratie quand il lui vient à l’idée de ne pas se contenter de valider ce qui a été décidé pour elle. Mais c’est une némésis et personne n’y pourra rien : il vient toujours un moment où la politique chassée par la porte revient par la fenêtre. Plus elle a été chassée obstinément d’ailleurs, et plus ses retours sont fracassants.

Le référendum, ou le retour du refoulé

Et c’est vraiment le retour du refoulé sous tous les rapports : celui de la mauvaise conscience notamment. C’est qu’on peut difficilement porter la démocratie en bandoulière, en faire des chartes à enluminures ou des hymnes à la joie, un modèle offert au monde (éventuellement à coup de frappes aériennes), et la bafouer à ce point à domicile.

Prononcer le mot « référendum », c’est en effet immanquablement faire resurgir le spectre du Traité constitutionnel de 2005, celui de l’acharnement jusqu’à ce que ça dise oui, ou du contournement si ça persiste à dire non. Celui du putsch également, à l’image du débarquement en 2011 de Georges Papandréou, ordinaire socialiste de droite qui n’avait rien de bien méchant, mais avait fini par s’apercevoir qu’on approchait des seuils où férule macroéconomique et tyrannie politique deviennent dangereusement indistinctes, et éprouvé le besoin d’un mandat légitime en soumettant le mémorandum à son peuple… par référendum.

Appliquant une doctrine en fait formée de longue date puisqu’elle est intrinsèque à l’Union monétaire même, mais dont la formulation pleinement explicite attendra 2015 et l’inénarrable Juncker – « il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités européens » … –, il avait suffi aux institutions européennes de quelques pressions de coulisses pour obtenir le renversement de l’imprudent, et nommer directement le banquier central Papademos premier ministre ! – c’est tellement plus simple –, qui plus est à la tête d’une coalition faisant, pour la première fois depuis les colonels, entrer au gouvernement un parti ouvertement d’extrême-droite (Laos), particularité qui n’avait pas davantage ému le journalisme d’accompagnement à l’époque (il n’a pas manqué depuis de pousser des cris de putois quand Syriza a fait alliance avec la droite souverainiste d’Anel).

C’est tout ce lourd passé, et même ce lourd passif, qui se trouve replié dans le mot « référendum », le sale petit secret de toute une construction institutionnelle qui ne se sent pas d’autre devoir vis-à-vis de la démocratie que celui du simple oblat verbal, de la célébration en mots, et en réalité n’a pas d’autre projet la concernant que d’extinction méthodique.

Comme on trouve encore des gens suffisamment acharnés pour contester que les Traités donnent à l’Europe le caractère d’une entité néolibérale, on en trouve de suffisamment bêtes pour nier qu’ils entraînent la moindre perte de souveraineté – expérience récemment faite au contact, tout à fait fortuit, d’un député socialiste dont, par charité chrétienne on ne dira pas le nom. Comme la chose est inhérente aux traités mêmes dont, rappelons-le, la caractéristique première tient au fait (monstrueux) d’avoir constitutionnalisé des contenus substantiels de politique économique, comme la chose est inhérente aux traités, donc, et qu’ils ne l’ont pas vue, ils ne doivent pas avoir davantage connaissance de la manière dont se déroulent les négociations depuis 2011, et particulièrement celles de ces dernières semaines. Car la Troïka ne se contente pas d’imposer un cadrage macroéconomique délirant, elle entend également en imposer le détail – et décider elle-même, dans le menu, des augmentations d’impôt et des baisses de dépenses, c’est-à-dire prendre en mains directement l’intégralité des commandes.

Que le gouvernement Syriza, à l’encontre de ses propres engagements électoraux, ait accepté de se couler dans la logique du mémorandum et de jouer le jeu de l’ajustement budgétaire n’était pas encore assez : car la Troïka ne demande pas qu’un objectif global, mais aussi la manière. Il n’est pas suffisant que la Grèce s’impose une restriction supplémentaire de 1,7 point de PIB, il faut qu’elle la compose comme il faut .

Par exemple l’augmentation du taux d’imposition sur les sociétés de 26% à 29%, ainsi que la taxe exceptionnelle de 12% sur les profits supérieurs à 500 000 euros ont été refusées par la Troïka au motif qu’elles étaient… de nature à tuer la croissance ! – ou quand l’étrangleur déconseille à ses victimes le port du foulard.

En revanche la Troïka tient beaucoup à ce qu’on en finisse avec la petite allocation de solidarité servie sur les retraites les plus pauvres – le décile inférieur a perdu jusqu’à 86 % de revenu disponible de 2008 à 2012 [1] … c’est donc qu’il reste 14 bons pourcents : du gras ! Elle refuse la proposition grecque de taxer les jeux en ligne, mais demande la fin du subventionnement du diesel pour les agriculteurs – des nantis. Et tout à l’avenant.

Les institutions de la haine politique

On pourrait se perdre à l’infini dans ces détails qui disent tous le délire idéologique additionné d’instincts sociaux meurtriers – au sens presque littéral du terme, car rompre avec le fléau du gouvernement par abstractions macroéconomiques demande de prendre connaissance du tableau des conditions concrètes d’existence de la population grecque à l’époque de l’austérité, entre baisse de l’espérance de vie, explosion du taux de suicide, effondrement de la qualité des soins, etc [2].

On pourrait dire tout ça, donc, mais on n’aurait pas dit l’essentiel, qui tient à une forme de haine politique, comme il y avait jadis des haines religieuses, mais, fait inédit, une haine politique institutionnelle, une haine portée par des institutions. Depuis le premier jour, les institutions européennes n’ont pas eu d’autre projet que de faire mordre la poussière au gouvernement Syriza, d’en faire, par un châtiment exemplaire, une leçon à méditer par tous les autres pays qui pourraient avoir à l’idée eux aussi de ne pas plier, comme s’il fallait annuler l’événement de la première authentique alternance politique en Europe depuis des décennies.

Chaque régime politique, même celui qui a de la démocratie plein la bouche, a ses points d’impensable, ses interdictions formelles et ses exclusions catégoriques. La dite « démocratie parlementaire », qui fait vœu de débattre de tout, s’est en fait constituée comme le régime politique de défense de la propriété privée du capital (et de toutes les prérogatives qui y sont attachées), c’est pourquoi elle accepte qu’on débatte de tout sauf de la propriété privée du capital (et de toutes les prérogatives qui y sont attachées) [3] – et l’histoire a suffisamment montré de quoi la « démocratie » était capable quand le peuple des manants avait l’idée de s’en prendre au règne du capital.

Pour autant, dans ce périmètre-là, il restait un peu de marge à explorer. C’était encore trop pour une construction néolibérale comme l’Union européenne qui a saisi la fenêtre d’une époque pour réduire autant qu’elle le pouvait le cercle du discutable : les formes de la concurrence intérieure, le statut de la banque centrale, la nature et les cibles de la politique monétaire, les orientations de la politique budgétaire, le rapport aux marchés financiers : toutes ces choses ont été irrévocablement tranchées par inscription constitutionnelle dans les traités, à la fin expresse qu’à leur sujet le débat soit clos.

Comment s’étonner qu’une construction aussi congénitalement libérale se soit donné des institutions qui suintent à ce point la haine de tout ce qui est progressiste ? Syriza ne pouvait pas être un partenaire : elle a été d’emblée, et en fait très logiquement, considérée comme un ennemi. L’ennemi ici, c’est celui qui veut vous forcer à rediscuter de ce que vous avez décrété soustrait à toute discussion. Aussi bien le référendum (à supposer qu’il ne devienne pas sans objet d’ici dimanche) que l’imminente sortie de l’euro sont des affirmations du droit de rediscuter – des affirmations du principe démocratique.

Le droit de rediscuter se paye cher en Union européenne. Dans un mouvement misérable qui ajoute à la considération qu’on peut lui porter, l’Eurogroupe, entité informelle à la consistance juridique d’ailleurs incertaine, met tous ses efforts à ce qu’il soit le plus coûteux possible. Mais en réalité c’est toute la construction institutionnelle qui porte la responsabilité de ce qui est en train de se passer : car, à la fin des fins, c’est bien la Banque centrale européenne (BCE) qui donnera le coup de grâce en interrompant le refinancement des banques grecques.

Faut-il qu’elle soit grande la détestation de la souveraineté populaire pour ne pas même accorder l’extension du plan d’aide à l’échéance du référendum… Tout est dit d’une passion anti-démocratique européenne devenue si écumante qu’elle ne parvient même pas à se tenir à son propre ordre légal : c’est que le refinancement des banques, grecques ou autres, est une mission de la BCE, assignée par les traités, et dont l’accomplissement est sans rapport avec les vicissitudes latérales de tel ou tel ordre, fussent-elles celles d’un plan de sauvetage.

Que la terminaison du plan de sauvetage mardi 30 juin s’accompagne, comme il en est lourdement question, de la fermeture du guichet ELA ( Emergency Liquidity Assistance ), où la totalité du système bancaire grec est vitalement suspendu, est une connexion dont la légalité est plus que douteuse eu égard à l’autonomie des missions de refinancement de la BCE. [Il faut vraiment convoquer les aruspices pour avoir le fin mot du communiqué publié dimanche 28 juin par la BCE, car l’annonce du maintien du programme ELA pour les banques grecques n’est accompagnée d’aucune mention d’échéance… de sorte qu’il peut bien se trouver interrompu à tout moment.

Cependant, contre la menace lourdement sous-entendue de fermer l’ELA en conséquence de l’arrêt du plan de sauvetage le 30 juin, il pourrait être politiquement rationnel pour la BCE de ne pas aller jusqu’à se faire l’exécuteur anticipé des basses œuvres, et de maintenir son guichet ouvert jusqu’à l’échéance du référendum : c’est qu’on doit beaucoup compter dans les institutions européennes sur le fait que le contrôle des capitaux mis en place lundi 29 juin est un repoussoir électoral, et que la restriction de l’accès des déposants à leurs encaisses monétaires est le plus sûr moyen d’aiguillonner le vote « oui ».]

En tout cas, on le sait bien, le simple fait d’avoir exclu les banques grecques des procédures ordinaires de refinancement pour les cantonner au guichet d’urgence de l’ELA n’avait d’autre propos que de leur faire sentir leur état de dépendance extrême, et de leur faire connaître le pouvoir discrétionnaire auprès duquel leur survie se renégocie quasi-quotidiennement – c’est-à-dire la possibilité qu’à tout moment le pouce s’abaisse. Comme toujours, c’est aux limites, et dans les situations de crise extrême, que les ordres institutionnels révèlent leur vérité. Ici toute la sophistication juridique de la construction européenne se ramène à un pouce levé ou bien baissé. Et la comédie du droit laisse voir à nu les rapports de force qu’elle cache ordinairement.

Le moment du chaos

Techniquement parlant en tout cas, il est bien certain que la fermeture du refinancement auprès de la BCE, qu’elle survienne mardi 30 ou plus tard, effondrera le système bancaire grec dans la journée, et forcera, de fait, au réarmement de la Banque centrale grecque comme prêteur en dernier ressort, c’est-à-dire émetteur d’une liquidité qui ne sera pas reconnue par le SEBC (Système européen de banques centrales). On l’appellera de la drachme.

Effectuée dans une pareille urgence, la sortie grecque de l’euro ne pourra pas éviter le moment du chaos, et pour des raisons dont Syriza porte une part. Il est à craindre que le refus d’envisager dès le début la sortie de la monnaie unique, et d’en faire une menace crédibilisant d’ailleurs la position grecque dans le rapport de force, laisse aujourd’hui le gouvernement dans un état de totale impréparation. Le sens stratégique possible de l’accord de prolongation passé avec l’Eurogroupe le 21 février dernier aurait dû être de mettre à profit les quatre mois gagnés pour préparer logistiquement et politiquement la sortie.

Celle-ci est vouée à présent à s’opérer dans les plus mauvaises conditions. Il est même impossible que se fassent aussi vite l’ajustement technique du système des paiements et la conversion des espèces monétaires. Si bien qu’il y aura vraisemblablement un moment bizarre de double circulation monétaire pendant lequel des espèces émises par le système bancaire grec auront toutes les apparences de l’euro mais n’en seront pas moins des drachmes… qui en principe ne seront pas reconnues comme euros à l’extérieur alors même qu’elles leur ressembleront comme deux gouttes d’eau !

Rien de tout ça ne sera fait pour décourager le run bancaire, en fait déjà bien entamé puisqu’on évalue à 130 milliards d’euros les retraits opérés depuis janvier. Que les gens retirent des espèces si ça peut les tranquilliser, ça n’est pas le problème, en tout cas pour le système bancaire [4] : dès que la situation se stabilisera, ces fonds effectueront le mouvement inverse, et entre temps c’est la Banque de Grèce qui prendra le relais de la BCE pour maintenir les banques dans la liquidité.

C’est que cet argent prenne le large qui est un problème. Aussi un drastique contrôle des capitaux, avec contingentement des retraits, sera la mesure à prendre dès les toutes premières heures (elle est déjà prise au moment où ce texte est publié). Avec la dévaluation carabinée de la drachme qui suivra sa réintroduction, les Grecs y perdront du pouvoir d’achat international ?
Oui, et ça sera comme ça. Par définition, la conversion est une opération purement nominale qui laisse invariant le pouvoir d’achat interne … à l’inflation importée près. Or vu la dégringolade anticipée de la drachme, celle-ci sera conséquente.

La couronne islandaise qui a initialement perdu près des trois quarts de sa valeur contre euro a laissé derrière elle une inflation de 18 % en 2008. Mais les premières fluctuations sont toujours d’une ampleur extravagante, et vouées à s’ajuster plus raisonnablement à moyen terme : la couronne a été rapidement stabilisée 40 % en dessous de sa valeur de 2008, l’inflation est d’ailleurs redescendue en dessous des 5 % dès la mi-2009, elle est désormais proche de 0. Il en ira vraisemblablement de même avec la drachme.

Dans l’intervalle il faudra peut-être ajouter au contrôle des capitaux un dispositif de protectionnisme ciblé dans les marchés de biens et services. C’est que la balance courante grecque à très court terme va devenir déficitaire. Or l’interruption de tout flux financier entrant interdira de la financer par la partie « compte de capital » de la balance globale, et la position extérieure nette de la Grèce va se détériorer.

Il faudra donc réduire la flambée des importations, alors que l’effet de renchérissement de leur prix devrait d’abord l’emporter sur celui de contraction des volumes.

Evidemment il est vital que les entreprises continuent d’avoir librement accès aux biens étrangers d’équipement ou de consommation intermédiaire. Le dispositif protectionniste devra donc être ciblé sur les (certains) biens de consommation (hors énergie notamment), et ceci jusqu’à ce que les exportations « réagissent » à la dévaluation de la drachme – en général dans un délai de 12 à 18 mois (de ce point de vue, la sortie de l’euro se passe au plus mauvais moment possible de l’année puisqu’il est trop tard pour que le tourisme, qui est le secteur le plus dynamique du commerce international grec, en enregistre l’effet, et qu’il faudra attendre la saison prochaine pour en recueillir les bénéfices).

L’énorme incertitude achèvera de mettre en carafe le peu d’investissement qui restait (le taux d’investissement est tombé à 12 % en 2014 [5]…). Tous ces effets ajoutés à la désorganisation initiale promettent à la croissance grecque de plonger. Il faut avoir le courage de le dire : le début va être une épreuve.

Cette épreuve n’a de sens, économiquement parlant, que parce qu’elle ouvre par ailleurs de nouvelles opportunités et restaure de nombreux degrés de liberté absolument fermés dans le cadre des institutions de l’euro. En premier lieu elle permet d’en finir avec l’austérité, dont les nouvelles mesures ne relâchaient rien : la Grèce se trouvait enjointe de dégager un excédent primaire de 1 point de PIB cette année même, puis de 2 en 2016, puis de 3 en 2017, puis de 3,5 en 2018 ! Elle se trouve également soulagée des 26 milliards d’euros dus d’ici la fin 2015 à ses créanciers de toute sorte qu’elle va envoyer élégamment se faire foutre – 26 milliards d’euros [6], ça n’est pas loin de… 15 points de PIB ! Voilà à quoi la Grèce se saigne depuis tant d’années : à payer une dette que tout le monde sait insoutenable en dépit de tous ses rééchelonnements et, plus encore, dont elle ne porte pas la responsabilité ! Car les 80 points de PIB de dette pris depuis 2008 ne sont pas, comme le répète l’éditorialisme en pilotage automatique, « la dette de la Grèce » : c’est la dette de l’impéritie européenne, la dette de la plus gigantesque erreur de politique économique de l’histoire du capitalisme, la dette de l’acharnement idéologique, dit plus brièvement : la dette de la zone euro – et par conséquent la dette dont il n’est que justice que la zone euro se la carre dans le train.

Le vrai visage des « amis de l’Europe »

En écrivant en janvier que l’alternative de Syriza était de passer sous la table ou de la renverser[7] et qu’il n’y aurait pas de tiers terme, en particulier que l’idée d’obtenir quoi que ce soit des institutions européennes, ou pire encore d’engager leur transformation de l’intérieur, était un rêve de singe, il faut bien avouer qu’on n’était pas prêt à parier grand-chose sur l’hypothèse du renversement. Hic Rhodus hic salta [8] comme dit l’adage latin. Et c’est là qu’on voit les vrais hommes politiques. Pour toutes les erreurs stratégiques qu’il a commises jusqu’ici, il se pourrait bien que Tsipras en soit un. C’est qu’il faut une sacrée consistance pour faire face à ce mélange de périls et de chances qui s’offre à lui aujourd’hui – qui s’offre à lui ? non, qu’il a fait advenir en se tenant au plus près de l’essence de la politique : la proposition faite au peuple de décider souverainement.

Comme Roosevelt se déclarait fier en 1936 d’être devenu objet de haine de l’oligarchie capitaliste qu’il avait décidé de défier carrément, Tsipras peut s’enorgueillir des tombereaux d’injures que lui réserve une oligarchie d’un autre type, le ramassis des supplétifs d’une époque finissante, et qui connaitront le même destin qu’elle, la honte de l’histoire. La première chose que Jean Quatremer a cru bon de tweeter consiste en photos de queues devant les distributeurs à billets. Et d’annoncer avec une joie mauvaise : « La Grèce sera donc en faillite mardi à minuit. Accrochez-vous ! » .



On voudrait que quelque archiviste de talent, conscient de ce qui se joue d’historique ces jours-ci, s’attache à collecter tout ce qui va se dire et qui méritera de rester, tout ce que pense et dit l’oligarchie quand, à l’épreuve d’un moment critique, elle jette enfin le masque – car cette fois-ci le masque est bel et bien jeté. « La Grèce, c’est fini » titre le JDD du 28 juin, dirigé par Denis Olivennes, l’un des Gracques à qui l’on doit cette tribune à valeur de document quasi-psychiatrique publiée dans Les Echos, où l’on apprenait qu’il était urgent de « ne [pas laisser] Monsieur Tsipras braquer les banques » [9], textuellement, alors que le refus de restructurer la dette grecque jusqu’en 2012 n’a pas eu d’autres finalités que de sauver les banques allemandes, françaises, etc., ces banques où, précisément, prolifère la racaille Gracque, en effet la vraie racaille dans la société française – pas celle de Sarkozy –, ces « anciens hauts fonctionnaires socialistes » comme ils aiment à se présenter eux-mêmes, et qui en disent assez long sur l’état réel du « socialisme » français – pour ceux qui ne s’en seraient pas encore aperçus.

Bloomberg fait déjà des gorges chaudes de ce qu’on puisse envisager « sur les documents hautement techniques » de la Troïka de demander leur avis « aux mamies grecques » [10]. Mais c’est vrai, quelle idée ! La vraie démocratie est bien celle qui se contente de l’avis des économistes et des journalistes spécialisés de Bloomberg. Ou de Libération. Comme toujours les événements historiques, la sortie grecque sera un test de Rorschach en vraie grandeur, un bain photographique surpuissant. On peut le dire dès maintenant puisque la grande vidange est déjà à l’œuvre : l’oligarchie dégondée va montrer son vrai visage, et parler son vrai langage.

Jean-Louis Bourlanges sur France Culture traite Tsipras de « terroriste révolutionnaire » [11] (sic), Quatremer relaie, écumant, les errances de Kathimerini, quotidien de droite qui qualifie le référendum de « coup d’Etat de bolcheviks », formidable moment de vérité où l’on va voir sans fard qui est qui et qui dit quoi. Oui, on voudrait vraiment que tout ceci soit méticuleusement consigné, pour qu’on sache ce qu’il en aura été de la « démocratie » en Europe à l’époque de la monnaie unique. Et pour que cette belle accumulation produise l’effet qu’elle est vouée à produire : celui du ridicule mêlé d’ignominie.

Et nous ?

Par un paradoxe qui doit tout aux coups de fouet de l’adversité, il se pourrait que cette avalanche de haine, car il n’y a désormais plus d’autre mot, soit le meilleur ciment des gauches européennes, et leur plus puissant moteur. Car la guerre idéologique est déclarée. Et il faudra bien cet état de mobilisation et de colère pour supporter ce qu’il va falloir supporter. Il ne faut pas s’y tromper : sauf à ce que tout l’euro parte en morceaux à son tour, hypothèse qui n’est certainement pas à exclure mais qui n’est pas non plus la plus probable, les yeux injectés de sang d’aujourd’hui laisseront bientôt la place à l’écœurant rire triomphateur des Versaillais quand la Grèce passera par le fond du trou. Car elle y passera. Elle y passera au pire moment d’ailleurs, quand Espagnols et Portugais, sur le point de voter, se verront offrir le spectacle du « désastre grec » comme figure de leur propre destin s’ils osaient à leur tour contester l’ordre de la monnaie unique.

Ce sera un moment transitoire mais terrible, où, sauf capacité à embrasser un horizon de moyen terme, les données économiques de la situation n’offriront nul secours, et où l’on ne pourra plus compter que sur la colère et l’indignation pour dominer toutes les promesses de malheur. En attendant que se manifestent les bénéfices économiques, et plus encore politiques, du geste souverain.

Que faire entre temps pour échapper à la rage impuissante lorsqu’on n’est pas grec ? Depuis février, on a vu fleurir des initiatives de solidarité où le réconfortant le dispute au dérisoire : c’est que la version KissKiss BankBank des Brigades internationales a surtout pour effet de dire quelque chose de l’époque… En réalité l’événement offre peut-être la meilleure occasion de redécouvrir, et pour certains de découvrir tout court, que l’internationalisme réel consiste moins dans le dépassement imaginaire des nations que dans la solidarité internationale des luttes nationales.

Et dans leurs inductions mutuelles. Les Grecs sont sur le point de défier l’ordre néolibéral en son institution principale : la monnaie unique européenne. Pour nous qui souffrons des pouvoirs entièrement vendus à cet ordre, être à la hauteur de l’éclaireur grec ne réclame pas moins que de nous retourner contre nos gouvernements.

Notes
[1] Philippe Légé, « Ne laissons pas l’Europe écrire sa tragédie grecque », Note des Economistes Atterrés, 30 avril 2015.
[2] Sanjay Basu et David Stuckler, « Quand l’austérité tue », Le Monde diplomatique , octobre 2014.
[3] Inutile d’arguer des épisodes de « nationalisation » qui ont toujours été très partiels et n’ont jamais remis en cause l’essentiel, à savoir les rapports sociaux de production, inchangés même dans les enclaves de capitalisme d’Etat.
[4] C’est un problème si cet argent retiré de la circulation monétaire cesse d’animer les échanges marchands.
[5] Il était à 26 % en 2008…
[6] Dont un accord avec l’Eurogroupe n’aurait couvert que 15 milliards d’euros, et encore sans compter le déblocage fractionné, par tranches de 7,5 milliards, bien fait pour activer à chaque fois une clause de revoyure.
[7] « L’alternative de Syriza : passer sous la table ou la renverser », 19 janvier 2015.
[8] « C’est ici qu’il faut sauter » .
[9] Les Gracques, « Grèce : ne laissons pas Monsieur Tsipras braquer les banques », Les Echos, 15 juin 2015.
[10] « Tsipras Asking Grandma to Figure Out if Debt Deal is Fair », Bloomberg, 28 juin 2015.
[11] « L’esprit public », France Culture, 28 juin 2015.

Source : Frédéric Lordon, pour son blog La Pompe à phynances, le 29 juin 2015.


Edité le 04-07-2015 à 14:08:27 par Xuan


Xuan
   Posté le 04-07-2015 à 14:27:31   

Article transmis par G. Remond
acrimed.org


Dix ans après le référendum sur le TCE, des médias toujours en campagne ? - Acrimed


Sarah Lenfant

Comme nous avons eu l’occasion de le rappeler le 29 mai dernier, jour du dixième anniversaire de la victoire du « non » au référendum sur le Traité constitutionnel européen (TCE), le traitement médiatique de la campagne référendaire fut un modèle du genre : parti-pris éditorial pour le « oui », absence de pluralisme, éditorialistes s’érigeant comme les promoteurs de la vérité et de la raison face à un peuple infantile et infantilisé, le tout appuyé sur des sondages souvent contradictoires mais toujours commentés dans une logique à sens unique.

Le référendum passé, il n’y eut aucune réelle remise en question, au sein du champ médiatique, de ce traitement schématique de la campagne, et ce malgré les critiques. Au contraire, on a pu assister à d’étonnantes séances d’auto-justification, comme sur France Culture, France Inter ou dans Le Figaro, durant lesquelles la mauvaise foi confinait à l’aveuglement.

10 ans après, plusieurs « grands médias » ont consacré des articles, voire des dossiers, au référendum. L’occasion de revenir sur leur propre rôle et de tirer, enfin, un bilan critique ? Pas vraiment. On serait même tenté de dire que c’est le contraire qui s’est produit, comme on va le voir avec les articles parus le 29 mai 2015 dans trois « grands » quotidiens : Libération , Le Monde et Le Figaro , qui ont tous les trois consacré leur « une » (et plusieurs pages intérieures) à ce dixième anniversaire. Absence de bilan critique confirmé par le traitement, ces derniers jours, de la situation grecque, sur laquelle nous aurons rapidement l’occasion de revenir.

Dix ans après, des journalistes victimes d’amnésie

Les articles consacrés au référendum sont unanimes : les dirigeants politiques européens et français se sont efforcés de ne pas voir et écouter le camp du non, pourtant bien implanté dans la population. L’éditorial de Libération écrit par Laurent Joffrin illustre cette idée : « Mais c’est oublier la responsabilité centrale des dirigeants de l’Union. Le non était majoritaire : ils ont fait comme s’il n’existait pas » . Pas un mot toutefois, de la part de l’éditorialiste, sur le traitement médiatique caricatural de la campagne et sur son ignorance, ou son mépris, pour les partisans du « non », ce qui n’est pas étonnant lorsque l’on se souvient que Laurent Joffrin ne fut pas le dernier, à l’époque, à contribuer à ce traitement biaisé…

L’éditorial du Figaro va dans le même sens et insiste sur l’aveuglement des responsables politiques de l’époque qui n’ont pas vu arriver la victoire du non. Ainsi, le journal s’interroge : « Les gouvernants de l’UE vont-ils se décider à prêter l’oreille aux aspirations des citoyens ? » . Bizarrement, l’auteur ne semble pas trouver judicieux de poser cette même question à ses confrères journalistes, ceux-là même qui s’étaient évertués à ne pas donner la parole au camp du non, ou qui s’étaient bornés à caricaturer leurs arguments. Plus loin, on lit que la victoire du « non » fut « un camouflet pour la droite comme pour la gauche » . Et pour leurs relais médiatiques ?



Même son de cloche du côté du Monde, qui consacre sa « une », ses pages 2 et 3 et une page « Débats » au dixième anniversaire du référendum. Pas un mot sur le traitement médiatique de l’époque, mais soulignons que d’après le quotidien du soir, « pas plus qu’à Paris, ce non français à la Constitution européenne, les fonctionnaires européens ne l’avaient vu venir » . Et Le Monde, qui s’était entre autres illustré par sa campagne pro-oui grâce à des pseudos-sondages en ligne, des faux scoops et des éditoriaux malhonnêtes, avait-il « vu venir » la victoire du « non » ?

Fait notable, Libération revient brièvement sur le « débat » en son sein, et notamment sur le violent éditorial de Serge July paru au lendemain du référendum. Celui-ci avait suscité de vives réactions chez nombre de lecteurs et avait été très contesté, y compris en interne [1]. Serge July voyait en effet dans la victoire du non l’expression d’un « désastre général » et d’une « épidémie de populisme ». Selon l’article du 29 mai 2015, cet éditorial et les réactions qu’il a suscitées ont en réalité révélé des désaccords pré-existants au sein de la rédaction de Libération : « Au journal, tandis que le non grimpe dans les sondages, les discussions de conférence de rédaction - et celles de couloirs aussi - deviennent tendues. Serge July, et avec lui l’essentiel de la rédaction en chef, défend le oui. Dans la rédaction, c’est loin d’être aussi net » .

Mais s’agit-il réellement d’un retour critique sur le traitement de la campagne référendaire par Libération ? Au premier abord, on pourrait en effet penser que le journal cherche à faire un examen rétrospectif des travers qui avaient caractérisé sa couverture médiatique. Toutefois, on s’aperçoit rapidement que l’article, loin d’être une critique étayée, n’est qu’une critique de façade, destinée à mettre en valeur le travail du quotidien. En effet, l’article permet non seulement de dédouaner une partie de la rédaction en rappelant qu’elle était en désaccord avec l’éditorial du 30 mai 2005, mais aussi de faire un éloge du traitement médiatique réalisé par le journal durant la campagne : « Au début, tout allait bien. Pendant le mois qui précède le vote sur le traité constitutionnel européen, Libération publie d’instructifs articles thématisés , lestés d’encadrés avec les arguments du oui et du non. Modèle d’équilibre mis en scène dans nos pages » .

Libération réalise ainsi un joli tour de passe-passe : en faisant mine de revenir sur sa couverture médiatique douteuse de 2005, on en minimise en fait les défauts. En concentrant le tir sur un éditorial de Serge July, on met en valeur le reste des productions.



À Libération, au Monde et au Figaro, si on se désolidarise des responsables politiques (avec qui on avait pourtant mené campagne en 2005), et si on pointe du doigt leur aveuglement, c’est pour mieux éviter toute réelle introspection. Une introspection qui n’aurait pas été inutile quand on voit comment, 10 ans plus tard, les mêmes « erreurs » sont reproduites lorsqu’il s’agit de revenir sur les enjeux européens.

Approximations, amalgames et simplifications sur le camp du « Non »

Pour Le Figaro, l’ensemble des électeurs ayant voté non au référendum en 2005 sont ainsi regroupés uniformément sous le vocable « euroscepticisme ». Le problème est que ce terme est pour le moins nébuleux. Il renvoie à des degrés différents de doute envers la construction européenne. Cette dénomination peut donc favoriser des amalgames quant aux différentes raisons ayant amené à voter non…

Cette simplification établie, on peut relever des « contradictions » qui n’en sont pas, en se basant sur les réponses à un sondage commandé par le journal [2]. Par exemple, on s’étonne que le non au projet de Constitution (si on votait de nouveau aujourd’hui) ait augmenté, à hauteur de 62% des Français, et qu’en même temps, 62% des Français jugent que « l’appartenance de leur pays à l’UE est une bonne chose » . Avec ce commentaire tout en finesse, dans l’éditorial déjà cité : « Cela montre qu’au-delà de leur frustration, les électeurs ont le sens des réalités » . Même celles et ceux qui ont voté non seraient donc des citoyens doués de raison ? C’est trop aimable.

Un rejet de la Constitution européenne n’est en effet pas forcément synonyme de hantise de l’Europe, il peut simplement être l’expression d’une opposition à l’Europe telle qu’elle se construit, et de la volonté de la changer. Mais avec le terme fourre-tout « euroscepticisme » et la vision manichéenne qu’il induit, une telle position n’est pas possible : on parle ainsi de « clivage entre les partisans de l’Europe et ses opposants » , éludant la possibilité que des personnes ayant voté non soient simplement favorables à une Europe différente de celle que l’on connaît aujourd’hui. À se demander si, au Figaro, on a « le sens des réalités ».

La vision du camp du non offerte par Libération n’est guère plus subtile. Certes, on reconnaît que le camp du non « a été très disparate » et qu’il existait un non de gauche et un non de droite. Ce qui n’empêche pas l’auteur de l’article « "Non" de 2005 : les répliques d’un séisme », de nous proposer une division particulièrement schématique, selon son propre aveu : « Pour faire (très) schématique : une France du haut (diplômée, urbaine, issue de la classe moyenne et supérieure) contre une France du bas (populaire, sans diplôme et périurbaine). L’une revendiquant une société ouverte sur le monde, l’autre l’idée de frontières protectrices » [3]. En résumé, le « oui » signifiait l’ouverture, et le « non » la fermeture. Vous avez dit schématique ?
Enfin, pour parfaire le discrédit du camp du non, Libération a fait appel à l’image. Le choix de sa photo de couverture ne semble en effet pas anodin.



À gauche, des partisans du non en gros plan, poings levés ou applaudissant. À droite, des électeurs favorables au oui vus de loin, formant une chaîne humaine et brandissant des drapeaux de l’UE. Ceux de gauche semblent agités, ceux de droite calmes et disciplinés. On ne sait pas si ce choix est intentionnel, mais nul doute qu’il fait son petit effet, a fortiori au vu titre-jeu-de-mots choisi : « On paie encore la fracture ». La victoire du non aurait-elle coûté si cher ?

Mettre en avant l’échec du camp du « Non » pour légitimer la prise de position pour le « Oui » ?

Dans leurs éditions du 29 mai 2015, Libération et Le Monde mettent en avant l’échec des forces partisanes du non à fédérer sur le long terme. Libération consacre en effet un article à une partie du camp du « non », au titre sans appel : « Dix ans de gâchis pour la gauche radicale ». Le journal insiste donc sur l’incapacité d’une partie des forces partisanes du non à s’inscrire dans la durée. Étonnamment, le journal n’a cependant pas consacré d’article dressant le bilan des actions menées par les partis politiques favorables au oui (PS et UMP en tête).

Les deux quotidiens mettent également en exergue les conséquences néfastes qui ont fait suite au rejet du traité. Libération nous apprend ainsi que « la victoire du non a marqué la fin du rôle moteur de la France dans la construction européenne » ou encore que « Les nonistes de gauche voulaient "une autre Europe", plus sociale. Le rejet du traité a eu pour effet de donner un coup d’arrêt à la construction d’une Union plus intégrée, à même d’imposer des règles sociales et une harmonisation fiscale » ; en d’autres termes, si l’Europe n’est pas davantage sociale aujourd’hui, c’est à cause de ceux qui prétendaient voter pour une Europe plus sociale. Curieuse logique…

Le Monde ajoute que la victoire du non a entraîné « une vraie rupture de la confiance avec les Allemands, qui ne comprenaient pas qu’on puisse rejeter le marché unique et la concurrence » . Heureusement, Le Monde est là pour convaincre ses lecteurs, 10 ans plus tard, des bienfaits du marché unique et de la concurrence (comme il le fait à longueur d’année, entre autres et notamment par une surreprésentation de la parole des économistes europhiles), en donnant la parole à Yves Bertoncini, « directeur de l’Institut Notre-Europe » [4] qui prend soin de nous rappeler les vertus des politiques d’austérité menées par Bruxelles. Ainsi, « la crise et la politique de la "troïka" ont donné l’image désastreuse d’une Europe-FMI qui fait du mal. Mais cela a permis des avancées inimaginables et qui correspondent aux idées françaises » . Ah bon ?

Et ce n’est pas tout : « De la politique volontariste de Mario Draghi, qui demande en contrepartie d’approfondir encore la zone euro, au renflouement des Etats en faillite, en passant par le soutien aux investissements (…), ces avancées sont en contradiction avec un certain nombre de dogmes économiques allemands » . Comprendre : les politiques conduites ces dernières années par l’UE sont le signe d’une inflexion de l’Allemagne dogmatique ; or le « non » avait été mal accueilli par les Allemands en raison de leurs dogmes ; donc les politiques de l’UE correspondent aux aspirations des « nonistes », qui n’avaient pas compris que ce qu’ils voulaient, c’était plus d’austérité. CQFD.
***

Ainsi, l’angle choisi pour parler du non, qui insiste sur ses incohérences supposées et sur ses conséquences néfastes, permet aux trois « grands » quotidiens de revenir sur leur couverture du référendum en évitant soigneusement de revenir sur leurs manquements déontologiques à l’époque. Qui plus est, en insistant, comme le fait Le Monde, sur les bienfaits de la construction européenne, on tente de légitimer, certes peu subtilement, le fait que l’on ait fait campagne pour le oui. En résumé : malgré les conséquences catastrophiques de la victoire du « non », la déesse Union européenne a su faire face. Rideau.
Dix ans après le référendum, dans le petit monde des grands médias eurobéats, rien ne semble avoir changé.

Sarah Lenfant (avec Julien Salingue)

Post-Scriptum : Notre ouvrage Médias en Campagne : retours sur le référendum de 2005, est toujours disponible dans notre boutique.


Edité le 04-07-2015 à 14:53:30 par Xuan


Xuan
   Posté le 04-07-2015 à 14:49:27   

Grèce : positions syndicales très éclairantes à divers titres


samedi 4 juillet 2015
par Charles Hoareau

Rouge Midi

Voilà encore des positions que les médias ne publient guère et qui pourtant montrent chacune à leur façon les enjeux du référendum grec. En particulier nous n’avons trouvé nulle part sur le Net le comparatif pourtant éclairant qu’a publié le PAME (Front syndical grec affilié à la FSM) et que nous reproduisons par une quasi exclusivité dont nous nous serions volontiers passés…mais peut-être avons-nous mal cherché ?!

Le camp du capital partout, y compris au-delà de l’Europe mobilise pour le OUI, c’est-à-dire pour l’acceptation des mesures préconisées par l’UE, la BCE et le FMI : ça c’est logique.

En face le camp progressiste mobilise pour le NON et le soutien au gouvernement de Syriza...et donc le soutien à ses propositions. A priori cela parait logique également. Quoique… la question est plus complexe qu’il n’y parait et nous verrons pourquoi.

Mais que disent les syndicats grecs ? Les positions sont loin d’être uniformes ce qui n’étonnera pas celles et ceux qui avaint lu en son temps l’article que Rouge Midi avait publié sur le syndicalisme en Grèce.

Il y a d’abord la position de la GSEE , soutenue par la CES (confédération européenne des syndicats, branche européenne de la CSI, confédération syndicale internationale) et dont nous publions ci-dessous le communiqué intégral qui a suscité des remous. [1]

LA CONFÉDÉRATION EUROPÉENNE DES SYNDICATS SOUTIENT SON SYNDICAT GREC QUI APPELLE A L’ANNULATION DU REFERENDUM
La Confédération européenne des syndicats (CES) soutient la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE) qui appelle au retrait du référendum.
Lors d’une réunion plénière de la Confédération générale des travailleurs grecs qui s’est tenue mercredi 1er juillet 2015, le syndicat grec déclare :
La Confédération générale des travailleurs grecs considère que la tenue d’un référendum est un droit constitutionnel inaliénable des citoyens grecs dans le contexte des traditions européennes.
Cependant, le processus lui-même du référendum actuel, ses délais, sa légalité et son contenu ont été banalisés dans un cadre de faux dilemmes et d’une trop grande vitesse, qui pourrait conduire à des situations incontrôlables et diviser la société grecque.
La Confédération, de manière non négociable, s’oppose à tous les types de mémorandums et à toutes leurs implications qui se font aux frais du monde du travail et du peuple grec, que ces mémorandums viennent des créditeurs ou du gouvernement.
Notre position est également non négociable en faveur de l’orientation européenne de notre pays, et la place de la Grèce dans l’Europe et l’eurozone.
La question posée au référendum est infondée et réduit imprudemment les choix en semant la discorde alimentée par des forces extrémistes à l’intérieur et à l’extérieur de la Grèce, conduisant notre pays vers des aventures tragiques.
Nous demandons ici et maintenant le retrait du référendum.
En tant que principal syndicat des travailleurs du secteur privé, nous envoyons un message clair dans toutes les directions :
- L’orientation européenne de notre pays n’est pas négociable.
- Nous disons oui à l’Europe des peuples et de la solidarité !
- Nous disons oui à la monnaie unique et à une Europe fédérale !
1er juillet 2015


Sans commentaire...

Le PAME (affiliée à la FSM) publie lui le comparatif suivant des propositions de la Troïka (UE, BCE, FMI) et du gouvernement Tsipras. En rouge et en gras les points d’accord entre le gouvernement grec et la Troïka en noir les points où subsistent quelques différences…que chacun appréciera.



Pas étonnant que dans ces conditions le PAME (texte intégral ici) conclue :

Le NON au référendum sera interprété comme un OUI pour le mémorandum de SYRIZA
Nous rejetons les deux options
La classe ouvrière doit porter ses propres revendications
Allons voter avec nos propres revendications et non avec les « cartes truquées » des forces politiques pro-européennes.
Forces dans lesquelles il situe évidemment le gouvernement d’alliance Syriza-ANEL (droite nationaliste)

Dernier point. Si vous êtes de ceux qui vous dites mais alors que peut faire le gouvernement de Tsipras pour non seulement s’opposer au diktat du capitalisme international mais aussi (et surtout !) proposer une politique de réel progrès social pour le peuple de Grèce ?
Rien
Rien dans le cadre des règles actuelles de l’UE et les négociations en cours depuis son arrivée au pouvoir, ainsi que les abandons successifs le montrent bien.

La seule solution c’est de refuser de payer, sortir de l’euro et permettre ainsi au peuple de retrouver sa souveraineté.


*Merci à Véronique pour la traduction
En médaillon une manifestation à l’appel du PAME le 26 juin dernier...


[1] Entre autres, le M’PEP lance sur son site pour signature un appel en direction des syndicats français afin qu’ils protestent contre cette position de la CES.
Xuan
   Posté le 04-07-2015 à 15:28:52   

Un éclair de lucidité au milieu du Tsipras bashing


Pendant que nos medias rivalisent d’imagination pour décrédibiliser la moindre résistance au diktat financier franco-allemand, des européens convaincus s’interrogent sur les conséquences de l’acharnement à presser le citron.

Pour Jacques Delors, la Grèce demeurera un "problème européen"


Sur Challenges

Dans une tribune publiée dans Le Monde et co-signée par Pascal Lamy et Antonio Vitorino, Jacques Delors estime que la Grèce demeurera "un problème" pour l'Europe quelle que soit l'issue du referendum.

Pour les trois dirigeants de l'Institut Jacques Delors, "ne considérer la crise grecque que sous l'angle des conséquences économiques et financières d'une sortie de la Grèce de l'union monétaire serait une erreur" . Pour eux, il conviendrait de ne pas considérer la Grèce avec "les seules lunettes" du Fonds monétaire international mais aussi avec celles de l'Organisation des nations unies.
"C'est-à-dire comme un pays appartenant à des Balkans dont l'instabilité n'a guère besoin d'être encouragée en ces temps de guerre en Ukraine et en Syrie et de défi terroriste, sans oublier la crise migratoire." ajoutent-ils.
…/…


En effet les contradictions financières en Europe ne sont pas isolées des conflits à l’échelle mondiale, et la Grèce soumise au chantage à l’ouest pourrait trouver ailleurs des ressources qui ne s’accompagnent pas d’ingérence.
Voir à ce sujet La Grèce n'exclut pas un soutien de la Chine et la Russie - Le Figaro du 11 février.



Edité le 04-07-2015 à 15:55:25 par Xuan


Xuan
   Posté le 04-07-2015 à 15:44:08   

Sur Les Crises



Mis à jour le 2 juillet : après l’ambassadrice d’Argentine en France, Mme María del Carmen Squeff, le conseiller spécial de la présidente brésilienne Marco Aurélio Garcia dément les propos tenus lundi 29 juin 2015 sur France Inter par le ministre français des finances Michel Sapin.

Lors de la matinale de Patrick Cohen, M. Sapin a été interrogé sur le rôle du Fonds monétaire international (FMI) dans la rupture des négociations entre la Grèce et ses interlocuteurs : « Et le FMI ? Tsipras dénonçait la “responsabilité criminelle” du FMI ; est-ce qu’il y a un problème FMI, comme beaucoup le pensent à Bruxelles ? »

Le ministre reprend alors un argument régulièrement avancé par les créanciers d’Athènes. Leur inflexibilité ne découlerait pas d’un choix politique — celui de voir échouer Syriza. Elle s’expliquerait par les pressions exercées par d’autres pays, d’autant plus compréhensibles qu’elles émanent de nations ayant elles-mêmes subi des programmes d’ajustement structurel : « Le FMI ne répond pas devant des pays d’Europe, il répond de sa responsabilité devant l’ensemble des pays du monde, déclare M. Sapin. Et dans ces pays du monde, savez-vous ceux qui étaient les plus exigeants ? L’Argentine, le Brésil. Des pays qui avaient, par le passé, bénéficié de l’aide du FMI et qui posaient une question à la directrice générale [Christine Lagarde] : “Pourquoi êtes-vous plus flexible avec un pays européen que vous ne l’avez été avec nous ?” »

Interrogée par Le Monde diplomatique, Mme del Carmen Squeff dément dans un courriel daté du 30 juin 2015 : « Cette information est totalement inexacte. L’Argentine s’est solidarisée avec la Grèce. D’ailleurs, (…) le ministre [Axel] Kicillof et le chef de cabinet de la présidente Cristina Fernández de Kirchner, M. Aníbal Fernández, ont publiquement soutenu le gouvernement et le peuple grecs, et ont dénoncé les politiques d’ajustement que l’ex-Troïka entend leur imposer. » Invité à réagir, le cabinet du ministre n’a pas souhaité donner suite à notre demande.

Dans un courriel adressé à l’édition brésilienne du Monde diplomatiquele 1er juillet 2015, le Brésil dément également officiellement : « Je viens juste de parler au Professeur Marco Aurélie Garcia, qui se trouve aux Etats-Unis avec la présidente Rousseff [dont il est le conseiller spécial], nous écrit M. Bruno Gaspar, collaborateur de M. Garcia. Il me demande de vous transmettre le message qu’il dément officiellement l’information du ministre français des finances. »

Dans les manuels de formation destinés aux négociateurs en herbe, la stratégie visant à justifier sa position par l’inflexibilité de ses partenaires constitue l’une des toutes premières leçons. On prévient en général les participants qu’essuyer un démenti les exposerait au ridicule. La préoccupation ne semble pas figurer au nombre des priorités des « partenaires » d’Athènes.

Source : Renaud Lambert, pour Le Monde Diplomatique, le 1er juillet 2015.


Edité le 04-07-2015 à 15:53:35 par Xuan


Xuan
   Posté le 04-07-2015 à 16:05:25   

Sur le site Vive la Revolution , la vidéo du discours de Tspiras http://mai68.org/spip/spip.php?article8969 du 2 juillet, à la veille du référendum.
Xuan
   Posté le 04-07-2015 à 23:26:46   

Le discours de Tsipras appelant au référendum :

Grecques et Grecs,

Depuis 6 mois, le gouvernement hellénique se bat dans des conditions d’asphyxie financière inouïes pour mettre en œuvre le mandat que vous lui aviez confié à l’issue des élections du 25 janvier.

Un mandat qui nous enjoint de négocier avec nos partenaires pour mettre fin à l’austérité et faire en sorte que notre pays renoue avec la prospérité et la justice sociale.

Un mandat qui nous enjoint de parvenir à un accord viable, respectueux de la démocratie comme des règles de l’Union européenne, et qui permettra à la Grèce de sortir définitivement de la crise.

Tout au long de cette période de négociations, on nous a demandé d’appliquer les mémorandums qu’avaient signés les gouvernements précédents, mémorandums que le peuple grec a pourtant catégoriquement rejetés lors des dernières élections.

Mais nous n’avons pas un seul instant envisagé de céder. Autrement dit, de trahir votre confiance.

Après 5 mois de dures négociations, nos partenaires ont malheureusement abouti, lors de l’Eurogroupe d’avant-hier, à une proposition en forme d’ultimatum, un ultimatum adressé à la démocratie grecque et au peuple hellénique.

Un ultimatum qui va l’encontre des principes fondateurs et des valeurs fondamentales de l’Europe, de la construction européenne.

La proposition présentée au gouvernement fait peser sur le peuple grec de nouvelles charges, intolérables, mine la société et sape tout espoir de reprise économique en perpétuant l’incertitude et en aggravant encore les inégalités.

La proposition des Institutions [Union européenne, Banque centrale européenne (BCE) et Fonds monétaire international (FMI)] comprend des mesures conduisant
- à une dérégulation accrue du marché du travail,
- à des coupes dans les allocations de retraite,
- à de nouvelles réductions de salaires dans le secteur public
- ainsi qu’à une augmentation de la TVA sur les aliments, l’hôtellerie et le tourisme ;
- les Institutions préconisent dans le même temps la suppression des exemptions fiscales pour les îles grecques.

Ces propositions, qui portent directement atteinte aux acquis sociaux européens et aux droits fondamentaux – droit au travail, à l’égalité et à la dignité –, prouvent que certains de nos partenaires, que certaines de ces Institutions ne souhaitent pas parvenir à un accord viable, également profitable à toutes les parties, mais ont pour objectif d’humilier tout un peuple.

Ces propositions démontrent l’insistance mise – en particulier par le Fonds monétaire international – sur une politique d’austérité extrême et punitive.

Les puissances aujourd’hui à la tête de l’Europe doivent dès lors et plus que jamais, se hisser à la hauteur des circonstances et prendre des initiatives qui mettront fin à la crise de la dette publique grecque, une crise qui touche d’autres pays européens et menace le futur même de l’intégration européenne.

Grecques et Grecs,

Nous sommes aujourd’hui porteurs d’une responsabilité historique à l’égard des luttes menées et des sacrifices consentis par le peuple grec pour la protection de la démocratie et de notre souveraineté nationale ; c’est notre responsabilité envers l’avenir de notre pays.

Cette responsabilité nous oblige à répondre à cet ultimatum en nous appuyant sur la volonté souveraine du peuple grec.

Au Conseil des ministres qui vient de se tenir, j’ai solennellement proposé l’organisation d’un référendum afin que le peuple grec puisse se prononcer souverainement.

Cette proposition a été adoptée à l’unanimité.

Demain [samedi 27 juin], l’Assemblée nationale se réunira en séance plénière extraordinaire afin d’entériner la proposition du Conseil des ministres en vue de la tenue, ce dimanche 5 juillet, d’un référendum à la faveur duquel les citoyens seront appelés à dire s’ils acceptent ou refusent la proposition avancée par les Institutions.

J’ai déjà informé de ma décision le président de la République hellénique, mais aussi, par téléphone, le président de la République française, la chancelière de la République d’Allemagne et le président de la Banque centrale européenne ; demain, j’adresserai un courrier officiel aux dirigeants de l’Union européenne et aux Institutions pour leur demander de prolonger le programme de quelques jours afin que le peuple grec puisse se prononcer librement, hors de toute pression et de tout chantage, conformément à la Constitution de notre pays et à la tradition démocratique européenne.

Grecques, Grecs,

Face à cette mise en demeure dont le but est de nous faire accepter une austérité extrême et humiliante, sans fin, sans perspective de redressement social et économique, je vous invite à vous prononcer souverainement, fièrement, comme l’histoire grecque vous y enjoint.

Répondons à l’autoritarisme et à l’austérité extrême par la démocratie, avec sérénité et détermination.

Que la Grèce, ce pays qui a vu naître la démocratie, adresse une réponse démocratique retentissante à la communauté européenne, à la communauté internationale.

Je m’engage à respecter le résultat de votre choix démocratique, quel qu’il soit.

Je suis absolument sûr que votre décision fera honneur à l’histoire de notre patrie et sera un message de dignité adressé au monde.

En ces heures cruciales, nous devons tous nous rappeler que l’Europe est la maison commune de ses peuples. Que l’Europe n’est pas faite de « propriétaires » et d’« invités ».

La Grèce est et demeurera une partie indissociable de l’Europe et l’Europe une partie indissociable de la Grèce.

Mais une Europe sans démocratie sera une Europe sans identité et sans boussole.

Je vous appelle tous et toutes, dans un même élan national, dans l’unité et la sérénité, à prendre les décisions que nous méritons.

Pour nous, pour les générations à venir, pour l’histoire des Grecs.

Pour la souveraineté et la dignité de notre peuple.


Aléxis Tsípras
Xuan
   Posté le 04-07-2015 à 23:51:08   

Le réseau Voltaire publie le 31 mai l'article du Monde "L’Europe à la croisée des chemins" signé par Tsipras.

On remarquera que le ton diplomatique implique la dissimulation de l'oppression financière.
"Un accord mutuellement bénéfique, qui fixera des objectifs réalistes par rapport aux excédents tout en réintroduisant l’agenda du développement et des investissements – une solution définitive pour l’affaire grecque – est actuellement plus nécessaire que jamais. Par ailleurs, un tel accord marquera la fin de la crise économique européenne qui a éclaté il y a sept ans, en mettant fin au cycle de l’incertitude pour la zone euro."
Il ne peut exister d'accord mutuellement bénéfique entre le créancier et son débiteur, dès lors que l'appétit du créancier assèche le débiteur.

Tsipras recense les mesures permettant de revenir à l'équilibre :

"redistribution des charges à partir des citoyens à revenus moyens et faibles vers ceux qui ont des revenus élevés et qui, jusqu’à présent, s’abstenaient de payer leur part pour affronter la crise".

"le nouveau gouvernement a montré ses intentions et sa résolution par l’introduction d’une mesure législative pour faire face à la fraude des transactions triangulaires en intensifiant les contrôles douaniers et fiscaux, afin de limiter la contrebande et l’évasion fiscale. Parallèlement, pour la première fois après de nombreuses années, les dettes des propriétaires des médias leur ont été imputées par l’Etat grec".

"Il est également prouvé par le fait que les tribunaux accélèrent le traitement des dossiers pour que les jugements soient rendus dans des délais plus brefs lors d’affaires liées à l’évasion fiscale. Les oligarques qui étaient habitués à être protégés par le système politique ont toutes les raisons de perdre le sommeil."

"réformes institutionnelles, telles que le renforcement de l’indépendance de l’Agence grecque de la statistique (Elstat), les interventions visant à accélérer l’administration de la justice, ainsi que les interventions dans les marchés de produits, afin d’éliminer les distorsions et les privilèges."


A l'évidence la dette grecque est liée non seulement au pillage des puissances dominantes européennes, mais également à la gabegie de la bourgeoisie grecque.
A cet égard la sortie de l'euro ne saurait constituer une solution miracle.
Seul le socialisme peut abolir la misère et l'endettement en Grèce, et la révolution prolétarienne est inséparable de l'indépendance nationale de la Grèce.


Edité le 05-07-2015 à 00:03:10 par Xuan


Xuan
   Posté le 07-07-2015 à 16:14:28   

Thierry Meyssan met en ligne un article sur la genèse de l'Europe. On connait ses positions gaullistes ou souverainistes.
Les contradictions de classe en Grèce et les causes internes de la dette n'y figurent évidemment pas. Les contradictions au sein de l'Europe et entre Europe et USA sont sous estimées à notre avis.
Cet article se rapproche de certaines thèses du PRCF, il contient aussi des informations intéressantes.


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source
Derrière la dette grecque

par Thierry Meyssan


Le débat actuel sur la dette grecque a donné lieu à toutes sortes de menaces, d’abord contre le gouvernement Tsípras, puis contre les électeurs grecs. S’abstenant d’entrer dans une discussion sur la partie odieuse de cette dette, Thierry Meyssan observe la campagne internationale contre la sortie de la Grèce de la zone euro. Il met en lumière le projet historique de l’Union et de l’euro, tel que formulé en 1946 par Churchill et Truman, pour conclure que la Grèce est aujourd’hui piégée par l’environnement géopolitique international et non pas par sa situation économique.


Joseph Retinger, ex-fasciste polonais devenu agent britannique. Dans le cadre de ses fonctions au MI6, il fonda l’European League for Economic Cooperation dont il devint le secrétaire général. À ce titre, il est le père de l’euro. Par la suite, il anima le Mouvement européen et créa le Club de Bilderberg.

Le référendum grec a donné lieu à de vifs débats dans l’Union européenne qui illustrent l’ignorance générale sur les règles du jeu. Les participants se sont déchirés pour savoir si les Grecs étaient ou non responsables de leur dette tout en veillant à ne jamais accuser leurs créanciers d’usure. Mais ils l’ont fait en ignorant l’histoire de l’euro et les motifs de sa création.

L’euro : un projet anglo-saxon de la Guerre froide

Depuis le Traité de Rome, il y a soixante-quatre ans, les instances administratives successives du « projet européen » (CECA, CEE, UE) ont dépensé des sommes colossales et sans équivalent pour financer leur propagande dans les médias. Quotidiennement des centaines d’articles, d’émissions de radio et de télévision, sont payées par Bruxelles pour nous raconter une version mensongère de son histoire et nous faire croire que le « projet européen » actuel est celui des Européens de l’entre-deux-guerres.

Les archives sont pourtant désormais accessibles à tous. Elles montrent qu’en 1946, Winston Churchill et Harry Truman décidèrent de diviser le continent européen en deux : d’un côté, leurs vassaux, de l’autre l’URSS et les siens. Pour s’assurer qu’aucun État ne s’affranchirait de leur suzeraineté, ils décidèrent de manipuler les idéaux de leur époque.

Ce que l’on appelait alors le « projet européen » ne consistait pas à défendre de prétendues valeurs communes, mais à fusionner l’exploitation des matières premières et des industries de Défense de la France et de l’Allemagne de manière à être certain que ces pays ne pourraient plus se faire la guerre (théorie de Louis Loucheur et du comte Richard de Coudenhove-Kalergi [1]). Il ne s’agissait pas de nier de profondes différences idéologiques, mais de s’assurer qu’elles ne se confronteraient plus par la force.

Le MI6 britannique et la CIA états-unienne ont alors été chargés d’organiser le premier « Congrès de l’Europe », à La Haye en mai 1948, auquel participèrent 750 personnalités (dont François Mitterrand) de 16 pays. Il s’agissait, ni plus, ni moins, que de ressusciter le « projet d’Europe fédérale » (rédigé par Walter Hallstein —le futur président de la Commission européenne— pour le chancelier Adolf Hitler) en se basant sur la rhétorique de Coudenhove-Kalergi.

Plusieurs idées fausses doivent être corrigées à propos de ce Congrès.
- En premier lieu, il convient de le replacer dans son contexte. Les États-Unis et le Royaume-Uni venaient de déclarer la Guerre froide à l’URSS. Celle-ci répliqua en soutenant les communistes tchèques qui parvinrent légalement à s’emparer du pouvoir lors du « Coup de Prague » (« Février victorieux », selon l’historiographie soviétique). Washington et Londres organisèrent alors le Traité de Bruxelles qui préfigure la création de l’Otan. Tous les participants au Congrès de l’Europe étaient pro-Anglo-Saxons et anti-Soviétiques.
- Deuxièmement, lorsque Winston Churchill prononça son discours, il employa le terme « Européen » pour désigner les habitants du continent européen (pas ceux du Royaume-Uni qui, selon lui, ne sont pas des Européens) qui se disaient anti-communistes. Il n’était pas question, à l’époque pour Churchill, que Londres adhère à l’Union européenne, mais uniquement qu’il la supervise.
- Troisièmement, deux tendances se firent jour au sein du Congrès : les « unionistes » pour qui il s’agissait uniquement de mettre en commun des moyens pour résister à l’expansion du communisme, et les « fédéralistes » qui souhaitaient réaliser le projet nazi d’État fédéral placé sous l’autorité d’une administration non-élue.


Walter Hallstein, haut fonctionnaire allemand, rédigea le projet hitlérien d’Europe fédérale. Il s’agissait de détruire les États européens et de fédérer les populations par ethnies autour du Reich aryen. L’ensemble aurait été soumis à la dictature d’une bureaucratie non-élue, contrôlée par Berlin. À la Libération, il mit en œuvre son projet avec l’aide des Anglo-Saxons et devint, en 1958, le premier président de la Commission européenne .
Le Congrès précisa tout ce qui a été réalisé depuis sous les noms successifs de CECA, CEE et UE.

Le Congrès adopta le principe d’une monnaie commune. Mais le MI6 et la CIA avaient déjà fondé l’Independent League for European Cooperation (ILEC) [2]—devenue European League for Economic Cooperation (ELEC)—. Son objectif était, une fois les institutions de l’Union créées, de passer de la monnaie commune (la future European Currency Unit – ECU) à une monnaie unique (l’euro), de sorte que les pays adhérents à l’Union ne puissent plus la quitter [3].

C’est ce projet que François Mitterrand réalisa, en 1992. Au regard de l’Histoire et de la participation de François Mitterrand au Congrès de La Haye, en 1948, il est absurde de prétendre aujourd’hui que l’euro ait eu un autre but. C’est pourquoi, en toute logique, les Traités actuels ne prévoient pas la sortie de l’euro, contraignant la Grèce, si elle le souhaite, à sortir d’abord de l’Union pour pouvoir sortir de l’euro.

Le glissement du « projet européen » dans le système états-unien

L’Union a connu deux tournants principaux :
- À la fin des 60, le Royaume-Uni refusa de participer à la guerre du Vietnam et retira ses troupes du Golfe persique et d’Asie. Les Britanniques cessèrent alors de se penser en 51ème État des États-Unis et d’invoquer leur « special relationship » avec Washington. Ils décidèrent donc d’adhérer à l’Union (1973).
- À la dissolution de l’URSS, les États-Unis restèrent seuls maîtres du jeu, le Royaume-Uni les assista, et les autres États leur obéirent. Par conséquent, l’Union n’a jamais délibéré de son élargissement à l’Est, mais uniquement validé une décision prise par Washington et annoncée par son secrétaire d’État James Baker. De même, elle a adopté aussi bien la stratégie militaire des États-Unis [4] que leur modèle économique et social caractérisé par de très fortes inégalités.

Le référendum grec a fait apparaître une ligne de partage entre d’un côté des élites européennes qui trouvent la vie de plus en plus facile et soutiennent sans réserve le « projet européen » et, d’autre part, des classes laborieuses qui souffrent de ce système et le rejettent ; un phénomène qui s’était déjà exprimé, mais uniquement à l’échelle nationale, lors de la ratification du Traité de Maastricht et du projet de Constitution européenne par le Danemark et la France.

Dans un premier temps, les dirigeants européens ont mis en cause la validité démocratique du référendum. Le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Thorbjørn Jagland (l’homme qui a été viré du jury Nobel pour corruption [5]) a déclaré
- que la durée de la campagne était trop courte (10 jours au lieu de 14) ;
- qu’il ne pourrait pas être surveillé par des organisations internationales (trop longues à s’organiser),
- et que la question posée n’était ni claire ni compréhensible (alors que la proposition de l’Union publiée au Journal officiel est bien plus courte et simple que les Traités européens qui furent soumis à référendum).
Cependant, la polémique a fait long feu après que le Conseil d’État grec, saisi par des particuliers de ces trois points, a validé la légalité de cette consultation.

La presse dominante a alors affirmé qu’en votant « non », l’économie grecque sauterait dans l’inconnu.

Pourtant, le fait d’appartenir à la zone euro n’est pas une garantie de performance économique. Si l’on se réfère à la liste du FMI du Produit intérieur brut (PIB) en Parité de pouvoir d’achat (PPA), un seul État membre de l’Union se trouve parmi les 10 premiers dans le monde : le paradis fiscal du Luxembourg. La France ne figure qu’en 25ème position sur 193.

La croissance de l’Union européenne était de 1,2 % en 2014, ce qui la classe au 173e rang mondial, c’est à dire un des plus mauvais résultats dans le monde (la moyenne mondiale est de 2,2 %).


Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne, est l’ancien vice-président Europe de la banque Goldman-Sachs. Il a masqué au Parlement européen son rôle dans les malversation opérées par la banque pour le compte du gouvernement grec, pourtant attesté par des documents de la banque.
Force est de constater qu’appartenir à l’Union et utiliser l’euro ne sont pas des garanties de succès. Mais si les élites européennes soutiennent ce « projet », c’est qu’il leur est profitable. En effet, en créant un marché unique, puis une monnaie unique, les Unionistes ont brouillé les cartes. Désormais, les différences ne sont plus entre les États membres, mais entre des classes sociales qui se sont uniformisées à l’échelle européenne. C’est pourquoi les plus riches défendent l’Union, tandis que les plus pauvres aspirent au retour des États membres.

Les contresens à propos de l’Union et de l’euro

Voici des années que le débat est faussé par le vocabulaire officiel : les Européens ne seraient pas les porteurs de la culture européenne, mais uniquement les membres de l’Union. Depuis la Guerre froide, on affirme ainsi que les Russes ne seraient pas Européens, et désormais qu’en sortant de l’Union, la Grèce quitterait la culture européenne dont elle est le berceau.

Or, « les chiens ne font pas des chats ». L’Union a été conçue par les Anglo-Saxons, avec d’anciens nazis, contre l’URSS. Elle soutient aujourd’hui le gouvernement ukrainien, nazis inclus, et a déclaré la guerre économique à la Russie en la parant du nom de « sanctions ».

Comme son nom ne l’indique pas, l’Union n’a pas été créée pour unir le continent européen, mais pour le diviser, en écartant définitivement la Russie. C’est ce que Charles De Gaulle avait dénoncé en plaidant, lui, pour une Europe « de Brest à Vladivostock ».

Les unionistes assurent que le « projet européen » a permis la paix en Europe depuis 65 ans. Mais parlent-ils de l’appartenance à l’Union ou de leur vassalité aux États-Unis ? En réalité, c’est celle-ci qui a garanti la paix entre les États ouest-européens, tout en maintenant leur rivalité hors de la zone Otan. Doit-on rappeler, par exemple, que les membres de l’Union européenne ont soutenu des camps différents en ex-Yougoslavie avant de s’unifier derrière l’Otan ? Et doit-on considérer que s’ils redevenaient souverains, les membres de l’Union recommenceraient nécessairement à se quereller ?


Jean-Claude Juncker, s’est indigné du référendum grec qu’il a qualifié de « trahison ». M. Juncker a été contraint à la démission de ses fonctions de Premier ministre du Luxembourg, après que l’ont eut établi son appartenance au réseau d’espionnage Gladio de l’Alliance atlantique. Un an plus tard, il devenait président de la Commission européenne.

Pour revenir au cas grec, les experts ont largement démontré que cette dette est imputable à des problèmes nationaux non-résolus depuis la fin de l’Empire ottoman tout autant qu’à une escroquerie de grandes banques privées et de dirigeants politiques. Au demeurant, cette dette est insolvable comme le sont également les dettes des principaux États développés [6]. Quoi qu’il en soit, Athènes pourrait facilement s’en sortir en refusant de payer la partie odieuse de sa dette [7], en quittant l’Union, et en faisant alliance avec la Russie qui est pour elle un partenaire historique et culturel bien plus sérieux que la bureaucratie bruxelloise. La volonté de Moscou et de Beijing d’investir en Grèce et d’y créer de nouvelles institutions internationales est un secret de polichinelle. Cependant, la situation de la Grèce est d’autant plus complexe qu’elle est également membre de l’Otan et que l’Alliance y avait organisé un coup d’État militaire, en 1967, pour l’empêcher de se rapprocher de l’URSS [8].

Thierry Meyssan

Notes

[1] « Histoire secrète de l’Union européenne », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 28 juin 2004.

[2] La section française prend le nom de Ligue européenne de coopération économique (LECE). Elle est présidée par Edmond Giscard d’Estaing, père du futur président de la République et créateur de l’ECU.

[3] MI6 : Inside the Covert World of Her Majesty’s Secret Intelligence Service, Stephen Dorril, The Free Press, 2000.

[4] « Stratégie européenne de sécurité », Réseau Voltaire, 12 décembre 2003.

[5] « Thorbjørn Jagland destitué de ses fonctions de président du Nobel de la Paix », Réseau Voltaire, 5 mars 2015.

[6] « Selon la BRI, la dette des États développés est insolvable », Réseau Voltaire, 13 avril 2010.

[7] Cf. la théorie économique d’Alexander Sack.

[8] « La guerre secrète en Grèce », par Daniele Ganser ; « Grèce, le facteur Otan », par Manlio Dinucci, Traduction Marie-Ange Patrizio, Il Manifesto (Italie), Réseau Voltaire, 24 août 2013 et 7 avril 2015.


Edité le 07-07-2015 à 16:21:51 par Xuan


Xuan
   Posté le 07-07-2015 à 20:34:11   

Le Parti communiste grec KKE est opposé au consensus antipopulaire des partis bourgeois.
07/07/2015



Traduction ML, depuis la version anglaise du site du KKE, pour Solidarité internationale PCF, 7 juillet 2015

Une réunion des dirigeants des partis politiques s’est tenue au palais présidentiel, le lendemain du référendum du 5 juillet, sous la présidence de P. Pavlopoulos, Président de la République.
Y assistaient le premier ministre et président de SYRIZA, A. Tsipras, le président exécutif de ND, E. Meimarakis, le président de POTAMI, S. Theodorakis, le secrétaire général du Comité central du KKE, D. Koutsoumbas, le président d’ANEL, P. Kammenos et le président du PASOK, F. Gennimata. La rencontre a duré 7 heures.

Lors de cette rencontre, les partis SYRIZA, ANEL, ND, POTAMI et PASOK sont arrivés à un accord et ont signé une déclaration commune, interprétant le résultat du référendum comme une adhésion de l’euro et de l’UE et pavant la voie à un nouvel accord antipopulaire.
Le secrétaire général du CC du KKE, D. Koutsoumbas, a exprimé son désaccord total avec la déclaration commune.

Le secrétaire général du CC du KKE, Dimitri Koutsoumbas, a fait la déclaration suivante à la suite de la réunion d’hier des dirigeants des partis politiques :

« Nous avons écouté l’exposé du premier ministre, à la rencontre qui a eu lieu sous la présidence du Président de la République, sur l’état de la poursuite des négociations et des discussions après le référendum.

Pour notre part, nous avons exprimé clairement, une fois de plus, les positions du KKE sur la signification du référendum, surtout en rapport avec les problèmes énormes vécus par le peuple grec au sein de l’alliance prédatrice qu’est l’UE. Cette dernière a une ligne politique qui aggrave continuellement les difficultés vécues par les gens, dans leur revenu, qui aggrave la situation du pays et la situation de notre peuple pris globalement. Il a été démontré, une fois de plus, qu’il ne peut y avoir aucune négociation qui se fasse dans l’intérêt du peuple et des travailleurs, à l’intérieur du carcan de l’UE, dans une voie capitaliste de développement.

Le KKE est en désaccord avec l’ensemble de la déclaration commune adoptée par les autres dirigeants et partis politiques. Notre désaccord repose sur notre analyse du vote du peuple grec hier. Il porte en particulier sur l’état des négociations et sur les tactiques que propose le gouvernement pour les pour les poursuivre et que tous les autres partis acceptent, du moins dans le cadre et orientation généraux.

Personne n’a donné mandat à qui que ce soit pour signer de nouveaux mémorandums, de nouvelles mesures douloureuses pour notre peuple. Et ces mesures seront terribles »
.

En réponse à une question d’un journaliste qui demandait s’il parlait d’une « solution par la sortie de l’euro », D. Koutsoumbas a insisté :

« Non. Nous nous sommes exprimés clairement sur ce sujet. Cette ligne politique peut aller dans deux directions.
Ou bien, comme cela semble le cas et bien prévu – nous le verrons dans les jours qui viennent – ils signent un nouvel accord douloureux, comprenant des mesures dures pour le peuple, un nouveau mémorandum, ou bien nous allons connaître une faillite d’Etat, avec un « Grexit », avec une sortie de l’euro ou l’établissement d’une double monnaie ou encore quelque chose d’autre.
Nous entendons parler de cela principalement par nos « partenaires ». Les partis politiques ne l’ont pas évoqué à la réunion des dirigeants politiques. Mais les « partenaires » en parlent. Donc notre peuple doit se préparer. La position du KKE est que ces deux issues possibles, c’est-à-dire un accord avec un nouveau mémorandum et de dures mesures ou bien un grexit ou quelque chose comme ça se feront aux dépens du peuple grec.

La rupture avec l’UE, avec le capital et leur pouvoir est la condition préalable à une stratégie totalement différente, avec un pouvoir véritablement aux travailleurs et au peuple, allant vers la socialisation des moyens de production, un détachement de l’UE et une dénonciation unilatérale de la dette.
C’est la proposition globale, totalement différente, que porte le KKE. Elle n’a rien à voir avec différents points de vue conduisant à une nouvelle paupérisation de notre peuple. Et je veux parler des points de vue qui existent au sein d’autres partis, minoritairement pour l’instant (notamment le parti qui gouverne et pour cela), qui parlent de sortie uniquement de la monnaie unique »
.

07/07/2015
Xuan
   Posté le 07-07-2015 à 21:26:38   

Yanis Varoufakis a démissionné pour ne pas cautionner la négociation du plan social. C'est une reculade de Tsipras indiquant sa volonté de négocier.

Réponse de la BCE :

"La banque centrale européenne (BCE) n’a laissé aucune chance au gouvernement de Syriza après la victoire du non au référendum du dimanche 5 juillet. Pressée de laver l’affront grec, l’institution monétaire a donné la réponse européenne. En fin de soirée, lundi, elle a annoncé qu’elle durcissait les conditions pour assurer la liquidité du système bancaire grec, acceptant le risque de provoquer un effondrement complet bancaire.
Alors que les banques grecques demandaient que le plafond des fonds d’urgence de liquidité (emergency liquidity assistance, ELA) soit augmenté de trois milliards, la banque centrale a refusé de changer la limite qu’elle avait imposée il y a dix jours."


Mediapart

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La BCE étrangle la Grèce après le référendum :

RPT-La BCE maintient la pression sur la Grèce avant mardi


Reuters le 06/07/2015 à 21:16, mis à jour le 07/07/2015 à 06:301
(Répétition sans changement d'une dépêche transmise lundi soir)

Boursorama
par John O'Donnell et George Georgiopoulos

FRANCFORT/ATHENES, 7 juillet (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu lundi un contrôle strict sur le financement de banques grecques qui pour l'instant restent portes closes, un élément que le Premier ministre grec Alexis Tsipras devra prendre en compte à la veille d'un sommet de la zone euro à Bruxelles.

La BCE a annoncé qu'elle avait maintenu en l'état le mécanisme de fourniture de liquidité d'urgence (ELA) aux banques grecques, mais en ajustant les décotes sur certaines des garanties présentées par ces dernières pour pouvoir se refinancer auprès d'elle par l'intermédiaire de la banque centrale locale.
Cet ajustement est largement symbolique et n'affecte en rien les capacités de refinancement des banques hellènes mais on peut aussi y voir un signe manifestant l'impatience de l'institut d'émission commun.
"Le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne a décidé aujourd'hui de maintenir l'ELA pour les banques grecques au niveau décidé le 26 juin 2015 après avoir discuté d'une proposition de la Banque de Grèce" , dit la BCE dans un communiqué. Elle ajoute que le Conseil des gouverneurs est "résolu à employer tous les instruments disponibles dans le cadre de son mandat" .
Selon une source bancaire grecque, la BCE a réclamé une hausse de l'ordre de 10% sur certaines garanties présentées par les banques grecques. "La hausse de la décote sur une partie de l'ensemble des garanties est de 10% environ... mais cela ne crée
aucun problème pour quelque banque que ce soit", a expliqué la source.
Dans un entretien à la chaîne publique autrichienne ORF, Ewald Nowotny, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, évoque la possibilité d'un crédit-relais pour la Grèce pendant que se poursuivraient des négociations en vue d'un nouveau programme de renflouement.
"Que ce soit possible, cela reste sujet à discussion" , a-t-il dit, ajoutant que la BCE ne pourrait fournir davantage de liquidités à la Grèce si celle-ci venait à faire défaut sur sa
dette.
La banque centrale grecque avait sollicité plus de soutien de la part de la BCE, selon une source bancaire, mais elle s'est vue opposer une fin de non recevoir après le "non" franc et massif des Grecs aux propositions des créanciers d'Athènes dimanche.
Le statu quo ne laisse guère de temps aux banques grecques avant d'épuiser intégralement les quelque 89 milliards d'euros de financements disponibles et aussi ne leur laisse d'autre choix que de rester fermées dans les jours qui viennent.
Le gouvernement s'était dans un premier temps engagé à ce qu'elles rouvrent mardi mais le patron de la fédération bancaire locale a dit qu'elles resteraient fermées mardi et mercredi, prolongeant ainsi leur absence de la semaine dernière.
Les banques ont toutes les peines du monde à approvisionner leurs distributeurs automatiques pour pouvoir assurer un plafond de retrait quotidien établi à 60 euros, épuisant peu à peu la monnaie en circulation.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)

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La première réaction du gouvernement français après le non a été celle de Michel Sapin sur Europe 1:
C'est au "gouvernement grec de faire des propositions" , affirmant que tout serait soumis à une position commune entre la France et l'Allemagne. Sapin a insisté sur le fait que "c'est la Grèce qui est dans la difficulté" et "c'est au gouvernement de M. Tsipras de faire au plus vite des propositions à partir desquelles nous pourrons réouvrir des discussions" . [Challenges]


Edité le 07-07-2015 à 21:34:25 par Xuan


Xuan
   Posté le 07-07-2015 à 23:11:21   

Sur le réseau Voltaire :


« L’ART DE LA GUERRE »
Grèce, l’ombre de « Prométhée »
par Manlio Dinucci

L’avenir de la Grèce ne sera pas dicté par sa situation économique, mais par son choix de rester allié de Washington ou de basculer du côté de la Russie et de la Chine. Le géographe Manlio Dinucci rappelle ici les enjeux.




Le « tête à tête » dans le référendum grec, dont les grands médias ont fait la propagande, s’est révélé un sonore coup de tête dans le mur pour les fauteurs internes et internationaux du « Oui ». Le peuple grec a dit « Non » pas seulement aux mesures d’ « austérité » imposées par l’UE, la BCE et le FMI, mais, de fait, à un système —celui du capitalisme— qui étouffe la réelle démocratie.

Les implications du référendum vont au-delà de la sphère économique, en impliquant les intérêts politiques et stratégiques non seulement de Bruxelles, mais (chose dont on ne parle pas) ceux de Washington. Le président Obama a déclaré être « profondément impliqué » dans la crise grecque, que « nous prenons en sérieuse considération », en travaillant avec les partenaires européens afin d’ « être prêts à toute éventualité ». Pourquoi tant d’attention sur la Grèce ? Parce qu’elle est membre non seulement de l’UE, mais de l’Otan. Un « solide allié », comme la définit le secrétaire général Jens Stoltenberg, qui joue un rôle important dans les corps de déploiement rapide et donne le bon exemple dans la dépense militaire, à laquelle elle consacre plus de 2 % du PIB, objectif atteint en Europe seulement par la Grande-Bretagne et l’Estonie.

Bien que Stoltenberg assure « l’engagement continu du gouvernement grec dans l’Alliance » , à Washington on craint que, en se rapprochant de la Russie et de fait de la Chine, la Grèce d’Aléxis Tsípras ne compromette son appartenance à l’Otan. Le Premier ministre a déclaré que « nous ne sommes pas d’accord avec les sanctions contre la Russie » et, au sommet UE, a soutenu que « la nouvelle architecture de la sécurité européenne doit inclure la Russie » . Dans la rencontre Tsípras-Poutine, en avril à Moscou, on a parlé de la possibilité que la Grèce devienne le nœud européen du nouveau gazoduc, remplaçant le South Stream bloqué par la Bulgarie sous la pression des USA ; nouveau gazoduc qui à travers la Turquie apportera le gaz russe au seuil de l’UE [1].

Il y a en outre la possibilité que la Grèce reçoive des financements de la Banque pour le développement créée par les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et de la Banque d’investissements pour les infrastructures asiatiques créée par la Chine, qui veut faire du Pirée un important nœud de son réseau commercial.

« Une Grèce amie de Moscou pourrait paralyser la capacité de l’Otan à réagir à l’agression russe » [2], a prévenu Zbigniew Brzezinski (ancien conseiller stratégique de la Maison-Blanche), exprimant la position des conservateurs. Celle des progressistes s’exprime par la voix de James Galbraith, enseignant en Relations de gouvernement et business à l’Université du Texas, qui a travaillé pendant quelques années avec Yánis Varoufákis, devenu ministre des Finances grec (aujourd’hui démissionnaire), auquel il a fourni une « assistance informelle » ces derniers jours [3].

Galbraith soutient que, malgré le rôle joué par la CIA dans le putsch de 1967, qui porta au pouvoir en Grèce les colonels selon le plan « Prométhée » de l’Otan, « la gauche grecque a changé et ce gouvernement est pro-US et fermement membre de l’Otan » . Il propose donc : « Si l’Europe échoue, les États-Unis peuvent agir pour aider la Grèce, laquelle, étant un petit pays, peut être sauvée avec des mesures mineures, parmi lesquelles une garantie sur les prêts » [4].

Les deux positions sont dangereuses pour la Grèce. Si à Washington prévaut celle des conservateurs, se dessine un nouveau plan « Prométhée » de l’Otan, une « Place Syntagma » sur le modèle de la « Place Maïdan » en Ukraine. Si c’est celle des progressistes qui prévaut, c’est une opération d’empreinte néo-coloniale qui ferait tomber la Grèce de Charybde en Scylla. L’unique voie reste celle d’une dure lutte populaire pour la défense de la souveraineté nationale et de la démocratie.

Manlio Dinucci
Traduction
Marie-Ange Patrizio
Source
Il Manifesto (Italie)



Notes
[1] “Möglicher Deal zwischen Athen und Moskau : Griechenland hofft auf russische Pipeline-Milliarden”, Von Giorgos Christides, Der Spiegel, 18. April 2015. « Poutine et Tsípras examinent le projet Turkish Stream », Anadolu Agency, 7 mai 2015. « Soutenu par Poutine, Tsípras signe un accord avec Gazprom », par Benjamin Quenelle, Les Échos, 22 juin 2015.

[2] « La Grèce pourrait "paralyser" l’Otan, estime Brzezinski », AFP, 25 mars 2015.

[3] Modeste proposition pour résoudre la crise de la zone euro, Yánis Varoufákis, James K. Galbraith et Stuart Holland (préface de Michel Rocard), Les Petits matins,‎ 2014 (ISBN 978-2363831248)

[4] “US must rally to Greece”, James K. Galbraith, The Boston Globe, February 19, 2015.


Edité le 07-07-2015 à 23:12:09 par Xuan


marquetalia
   Posté le 08-07-2015 à 12:41:42   

les Etats Unis appuieront ils Aube Dorée en Grèce,tout comme ils ont porté au pouvoir les néo-nazis en Ukraine?ils peuvent toujours faire pression sur Athènes en armant la Turquie,qui reve de chasser les populations hellénophones de l ensemble de l ile de Chypre,avec la complicité des troupes angloaméricaines qui occupent l ancienne colonie britannique.


Edité le 08-07-2015 à 12:52:30 par marquetalia


Xuan
   Posté le 09-07-2015 à 15:15:25   

Deux faits d’actualité :

1 > Le Monde fait observer Le revirement de Nicolas Sarkozy sur la Grèce :

[…]
Dans Le Monde daté du 2 juillet, [Sarkozy] défendait une ligne très dure, en décrétant de manière prématurée que le gouvernement grec avait « suspendu de fait, de lui-même, l’appartenance de la Grèce à la zone euro » .
[…]
Samedi 4 juillet, Nicolas Sarkozy avait réaffirmé ses convictions lors de la Fête de la violette, à La Ferté-Imbault (Loir-et-Cher), en dénonçant la volonté de François Hollande de « chercher des compromis » à tout prix. Ainsi que sa supposée bienveillance à l’égard de M. Tsipras : « Qui a reçu le premier un gouvernement composé de membres d’extrême gauche et d’extrême droite ? François Hollande ! »



ça lui va bien ces petites cornes !

[…]
Une semaine plus tard, le ton a totalement changé : M. Sarkozy se rallie à la position française, consistant à tout faire pour éviter un « Grexit », et va jusqu’à accorder un bon point à l’exécutif qu’il accablait hier. « Tout doit être fait pour trouver un compromis, je partage ce point de vue exprimé par Monsieur Hollande et par Monsieur Valls » , a déclaré M. Sarkozy sur TF1, après que la Grèce a promis de présenter jeudi au plus tard des propositions de réformes de son économie pour obtenir une nouvelle aide de ses créanciers.
[…]


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2 > A propos du sommet des BRICS, qui s’ouvre en ce moment, le site Spoutnik publie une série d’articles dont BRICS: les échanges atteignent 300 milliards de dollars, où on peut lire :

« Le 6 juin, Sergueï Katyrine, président de la Chambre de commerce et du Conseil d’affaires des BRICS a déclaré que la Grèce pourrait se joindre au groupe si elle devenait un pays à économie émergente. »
Petit renvoi d’ascenseur pour Syriza, qui s’était opposé à de nouvelles sanctions européennes le 27 janvier, indiquant dans un communiqué que la Déclaration du Conseil de l’UE avait été décidée « sans la procédure prescrite pour obtenir le consentement par les Etats membres et en particulier sans l'obtention du consentement de la Grèce » .

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Pourquoi ce revirement de Sarkozy ? Est-il lié à l’éviction symbolique de Varoufakis, signifiant la capitulation de Syriza tandis que la BCE étrangle le crédit des banques grecques ?
Ou bien à la soudaine prise de conscience des enjeux géostratégiques actuels, bien différents de la situation de 2011, lorsque Sarkozy et Merkel avaient contraint Papandréou à renoncer à son référendum ?

En tous cas pour le peuple grec le référendum n’était pas qu’un moyen de pression, c’était le rejet de l’austérité et du diktat franco-allemand.
Quelle que soit l’issue immédiate, le fossé s’est profondément creusé entre les nations spoliatrices et celles opprimées.
Toute l’Europe a été profondément divisée à cette occasion, et la solution retenue est admise par tous ces réactionnaires comme la « moins pire ».

Il va sans dire que les capitalistes grecs seront de plus en plus sur la sellette et que la lutte des classes va s’aiguiser en Grèce. Dans notre pays les masses ne sont pas non plus disposées à payer une dette creusée dans les caisses de l’Etat par la BNP et la Société Générale notamment : qui aurait le culot de faire rembourser par la sécu ses ardoises au casino?

Ces deux faits illustrent clairement les contradictions à l’échelle mondiale, européenne, et au sein de chaque pays capitaliste en Europe.


Edité le 09-07-2015 à 15:20:55 par Xuan


marquetalia
   Posté le 09-07-2015 à 15:21:39   

en meme temps,cette alliance à Athènes de Syriza à une formation national-populiste accroit les tentatives d amalgame entre extreme-gauche et extreme -droite,amalgame entretenu en France essentiellement par le nazbol Alain Soral.
Xuan
   Posté le 09-07-2015 à 15:28:41   

Les marxistes s'intéressent au fait et pas aux amalgames de la bourgeoisie.
Amalgames qui ne résistent pas au premier examen.
En France aussi le FN défend la Grèce contre "la finance mondialisée", mais outre ses relents germanophobes cette propagande tait la part française de cette finance.
marquetalia
   Posté le 09-07-2015 à 17:38:42   

En France aussi le FN défend la Grèce contre "la finance mondialisée", mais outre ses relents germanophobes cette propagande tait la part française de cette finance.[/citation]

c est pourquoi il faut prioritairement combattre l impérialisme Français,et particulièrement le retour en force des monopoles de l Hexagone en Algérie,Hollande espère que Paris redeviendra le premier partenaire commercial d Alger,dépassant la Chine Populaire,qui elle finance la construction de la mosquée Bouteflika,dont la construction sera finie en Novembre 2016.il est meme possible qu en cas de mort du dirigeant algérien,Hollande-ou Valls-intervienne militairement et directement à Alger pour y défendre les intérêts de l impérialisme Français.Sarkozy,qui voulait réhabiliter la colonisation francaise en Algérie, n est pas l homme de main des monopoles et des intérêts de la classe dirigeante francaise,qui sait qu il faut passer par la repentance totale pour reprendre pied en Afrique du Nord,et non pas en glorifiant "l Algérie Francaise" de grand-père,mais en placant Manuel Valls à la tete de l Etat,d autant plus que "notre"complexe militaro industriel a besoin de l Algérie,pour mener la guerre néo-coloniale contre les peuples sahélo-sahariens.une victoire de Sarko serait vécue par l oligarchie comme un désastre...


Edité le 09-07-2015 à 17:50:14 par marquetalia


Xuan
   Posté le 09-07-2015 à 19:53:26   

Étonnant comme le ton de Sarkozy s’est radouci. Notre appréciation de Syriza se confirme et les accusations d’extrême gauche envers ce groupe apparaissent maintenant pour ce qu’elles étaient : des effets de manche d’avocat véreux, assorties de pressions médiatiques, d’étranglement financier et d’ingérences.

Il faut souligner en Grèce la combinaison de la lutte pour l’indépendance et contre le capitalisme.

La Grèce n’est pas un pays du Tiers Monde mais elle est quand même dominée en Europe. On peut même dire écrasée quand on voit la BCE fermer le robinet des banques grecques, les contraignant à fermer leurs portes, briser l’économie et mettre le peuple sur la paille (et les retraités effondrés sur le trottoir).
Simultanément on devine que la sortie de l’Europe à elle seule ne réglerait pas les contradictions de classe criantes. On devine que les armateurs grecs on dû s’entendre comme larrons en foire avec nos capitalistes, lesquels viennent maintenant donner des leçons de bonne gestion patrimoniale.

L’autre aspect ce sont les rapports internationaux. Il est clair que les rapports des forces ont basculé : l’Europe doit assumer ses propres contradictions face à la confrontation USA - BRICS.

Et c’est là que les Athéniens s'atteignirent, que les Perses se percèrent, que les Satrapes s'attrapèrent, et que les Mèdes s'emmerdèrent...
marquetalia
   Posté le 09-07-2015 à 20:00:25   

[citation=Xuan]

L’autre aspect ce sont les rapports internationaux. Il est clair que les rapports des forces ont basculé : l’Europe doit assumer ses propres contradictions face à la confrontation USA - BRICS.

dans le cadre de la confrontation USA-BRICS,certains milieux nationalistes Français (la Nouvelle Revue d Histoire)penchent en faveur de l emergence d un bloc euro-russe,"seul en mesure de contester l hégémonie de la puissance dominante".par ailleurs,les BRICS sont,exceptée la Russie,des anciennes colonies des pays d Europe Occidentale(le Brésil,du Portugal,l Inde du Royaume-Uni,la Chine fut semi-colonisée,forcée à accepter le trafic d oipum,et écrasée à Pékin en 1900 lors de la révolte des Boxers,par les puissances coloniales européennes-Russie comprise-,plus les Etats Unis et le Japon.l Afrique du Sud va voir ses relations se dégrader avec les pays anglo-saxons et surtout les Pays Bas à mesure que le peuple noir revendiquera les terres accaparées par les Afrikaaners.et,en meme temps,l Occident-ou plutôt le Japon- pousse New Dehli à la confrontation avec la Chine Populaire.


Edité le 09-07-2015 à 20:09:39 par marquetalia


Xuan
   Posté le 12-07-2015 à 15:40:58   

Les USA et le FMI s'inquiètent d'un Grexit :

Sputnik


USA et FMI favorables à une restructuration de la dette grecque


La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, et le secrétaire au Trésor américain, Jacob Lew, appellent à la résolution de la crise financière grecque et à l'allègement de sa dette colossale.
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a affirmé mercredi qu'une restructuration de la dette de la Grèce était "nécessaire" et a assuré qu'elle restait "engagée" pour trouver une solution à la crise dans le pays. Mme Lagarde a mentionné que la Grèce faisait face à une " crise aigüe qui doit être réglée " et a recommandé au gouvernement grec un programme basé sur deux jambes.

"La première jambe, c'est un mélange de réformes structurelles profondes pour redresser l'économie et de la consolidation budgétaire. La deuxième jambe, c'est une opération sur la dette, c'est à dire une restructuration de dette qui permette une soutenabilité à moyen terme pour le pays" , a indiqué la patronne du FMI.

Selon le secrétaire au Trésor américain, Jacob Lew, un accord sur la Grèce n'est possible que si des "décisions difficiles" sont prises par Athènes sur les réformes et par les Européens sur un allègement de dette.
Parallèlement, le responsable américain a assuré qu'un "Grexit" éventuel pourrait déstabiliser l'Europe et créer des risques géopolitiques.

Néanmoins, l'Allemagne, le principal créancier de la Grèce, refuse toujours d'envisager une renégociation de la dette grecque.

La Grèce, qui réclame un allègement de sa dette, a formulé mercredi une demande non chiffrée pour un prêt sur trois ans auprès du Mécanisme européen de stabilité (MES) et a promis de présenter un nouveau programme de réformes "crédibles", répondant à l'ultimatum lancé par les dirigeants européens.
Le nouveau programme grec sera examiné vendredi par les créanciers de la Grèce puis soumis samedi aux ministres des Finances de la zone euro. Il devrait être présenté dimanche au chef d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne.

En 2012, les détenteurs de titres grecs ont accepté de réduire de 53,5% leurs créances pour un montant de 107 milliards d'euros. La BCE et les autres banques centrales de la zone euro ont renoncé aux plus-values sur les obligations de la dette grecques qu'elles détenaient. Pourtant, Athènes doit rembourser 130 milliards d'euros au Fonds européen de stabilité financière (FESF) et encore 50 milliards à divers pays. La dette auprès de détenteurs de titres, émis après le défaut de 2012, est de 35 milliards d'euros. En outre, la balance négative de la banque centrale de Grèce vis-à-vis du reste de l'Eurosystème dépasserait aujourd'hui les 100 milliards d'euros.


Il apparaît que la crise grecque s'inscrit aussi dans la confrontation entre l'hégémonisme US et les BRICS.
Un Grexit (dette mise à part, mais les capitalistes peuvent toujours la faire payer par d'autres peuples) coûterait cher en terme d'équilibre géopolitique.
La Grèce se trouve sur la route de la soie et s'est déjà opposée aux sanctions contre la Russie.
Quitte à mettre la main à la poche, l'impérialisme US est prêt à tout pour conserver la Grèce dans l'Otan.
Xuan
   Posté le 12-07-2015 à 16:08:50   

Lire également sur le développement de liens entre la Grèce et les émergents :

L'Europe et les pays émergents
Xuan
   Posté le 14-07-2015 à 17:22:02   

Bureau de presse du PAME, 13 juillet 2015, traduction Solidarité internationale PCF




TOUS AUX RASSEMBLEMENTS organisés par le PAME
Mercredi 15 juillet
Tous dans la rue! Battons-nous maintenant!


Le secrétariat exécutif du PAME dénonce l’accord tourné contre les travailleurs, le 3ème mémorandum décidé au sommet de la zone euro.

Le parti social-démocrate SYRIZA, le parti d’extrême-droite ANEL, le parti conservateur ND et les autres partis politiques bourgeois ont immédiatement retourné les votes NON et OUI au référendum en une seule réponse : « accord avec l’UE à n’importe quel prix ».
« Accord » égale « nouveau mémorandum » avec un nouveau cortège de mesures antipopulaires, des mesures qui s’additionneront aux lois contre les travailleurs issues des deux premiers mémorandums.

Cet accord ordonne la destruction de tous les droits qui restent aux travailleurs, la destruction des allocations sociales, du droit du travail, des taxes plus lourdes sur les couches populaires.

Le PAME appelle la classe ouvrière à rejeter le nouvel accord, en luttant pour dire NON au troisième mémorandum et sa barbarie, non aux nouvelles mesures et à leur brutalité.

Nous avons le pouvoir de rejeter le mémorandum, les patrons et les directions syndicales vendues, d’exiger des mesures immédiates de soulagement de l’urgence sociale et de restitution de nos acquis perdus.
Xuan
   Posté le 14-07-2015 à 20:29:03   

Sur le site les crises :

Capitulation, par Jacques Sapir



Au petit matin de ce lundi 13 juillet, le Premier-ministre grec, M. Alexis Tsipras, a fini par capituler. Il a capitulé sous les pressions insensées de l’Allemagne, mais aussi de la France, de la Commission européenne et de l’Eurogroupe. Il n’en reste pas moins qu’il a capitulé. Car, il n’y a pas d’autres mots pour désigner l’accord qui lui a été imposé par l’Eurogroupe, puis par les différents dirigeants européens, le revolver – ou plus précisément la menace d’une expulsion de la Grèce hors de la zone Euro – sur la tempe. Cette capitulation aura des conséquences dramatiques, en Grèce en premier lieu où l’austérité va continuer à se déployer, mais aussi au sein de l’Union européenne. Les conditions dans lesquelles cette capitulation a été arrachée font voler en éclat le mythe d’une Europe unie et pacifiée, d’une Europe de la solidarité et des compromis. On a vu l’Allemagne obtenir de la Grèce ce que les anciens appelaient une paix carthaginoise. On sait que telle était la position dès le départ de M. Dijsselbloem, le Président de l’Eurogroupe[1]. On a vu, avec tristesse mais aussi avec colère, la France finir par se plier à la plupart des exigences allemandes, quoi qu’en dise notre Président.

Ce 13 juillet est et restera dans l’histoire un jour de deuil, à la fois pour la démocratie et pour l’Europe.

Un accord détestable

Cet accord est un accord détestable, et pour plusieurs raisons. Il l’est dans le domaine économique. Il saigne à nouveau l’économie grecque sans lui offrir la nécessaire et réelle bouffée d’oxygène dont elle avait besoin. L’accroissement de la pression fiscale sans contreparties, aura des conséquences désastreuses pour l’économie grecque. C’est la poursuite de l’austérité dans la plus pure logique d’un Pierre Laval en France, mais surtout d’un Brüning en Allemagne, ou d’un McDonald en Grande-Bretagne, ces figures tragiques des années trente qui ont aggravé par leurs politiques les conséquences de la crise de 1929. La hausse de la pression fiscale exigée, les nouvelles coupes dans les dépenses, ne s’accompagnent nullement du plan d’investissement massif qui aurait pu en compenser, au moins en partie, les effets. Notons ainsi que le gouvernement grec est contraint de s’engager à : « mener d’ambitieuses réformes des retraites et définir des politiques visant à compenser pleinement l’incidence budgétaire de l’arrêt de la cour constitutionnelle relatif à la réforme des pensions de 2012 et mettre en œuvre la clause de déficit zéro ou des mesures alternatives mutuellement acceptables d’ici octobre 2015 ». En d’autres termes on demande au gouvernement grec de compenser l’arrêt de la cour constitutionnelle qui avait cassé la réforme des retraites de 2012. Bref, la logique de l’austérité est ici proclamée plus importante que la constitution d’un état souverain[2].

Cet accord est aussi détestable dans le domaine financier aussi. Il engage donc le Mécanisme Européen de Stabilité, ou MES. Mais, cet engagement sera appelé à grandir régulièrement. L’économie grecque va, en effet, continuer à s’enfoncer dans la dépression. Les ressources fiscales vont au total stagner, voire diminuer et cela même si la pression fiscale augmente comme il est prévu dans l’accord. La dette va donc, en proportion de la richesse produite, devenir de plus en plus lourde. Sur cette dette, le reprofilage – mot barbare qui désigne un allongement des délais de paiement du principal et un report des intérêts – ne résout rien. On sait, le Fonds Monétaire International l’a dit, qu’il faut restructurer, c’est à dire annuler, une partie de la dette grecque. Mais, l’Allemagne s’y refuse toujours avec obstination. Il faudra d’ici peu trouver à nouveau de l’argent pour la Grèce. L’une des raisons pour lesquelles ce plan est détestable est qu’il ne règle rien, ni économiquement, ni financièrement.

Un accord de type néo-colonial

Enfin, ce plan est détestable pour une troisième raison. Politiquement, il aboutit à mettre la Grèce en tutelle, à l’assimiler dans les faits à une colonie privée de tout pouvoir réel. Le parlement grec non seulement est sommé de voter au plus vite certaines réformes, avec deux dates butoirs, du 15 et du 22 juillet[3], mais il devra soumettre désormais les différentes mesures à prendre au contrôle et au bon vouloir des institutions européennes. En particulier, un paragraphe de l’accord est très significatif. Il dit ceci : « Le gouvernement doit consulter les institutions et convenir avec elles de tout projet législatif dans les domaines concernés dans un délai approprié avant de le soumettre à la consultation publique ou au Parlement » [4].

C’est le rétablissement de ce que les grecs appellent le « régime de la Troïka » , régime qu’ils avaient répudié lors des élections du 25 janvier dernier. Et c’est là sans doute le résultat le plus inouï de cet accord. Il équivaut à annuler une élection libre et démocratique, à affirmer que les règles édictées à Bruxelles ont plus de poids que le jeu démocratique. Il faudra s’en souvenir car, de ce point de vue, cet accord ne concerne pas les seuls grecs ; il menace aussi tous les peuples de la Zone Euro. Il nous menace donc nous aussi, les français. Et c’est pourquoi le fait que notre Président, M. François Hollande, se soit prêté à ce crime, car il n’y a pas d’autre mot pour qualifier cet accord dans le domaine politique, doit nous emplir d’effroi. En acceptant de poser sa signature au bas de cet accord, en acceptant de la faire voter d’ici la fin de la semaine au Parlement français, François Hollande est dès lors connivent à cet étranglement de la démocratie en Grèce, mais aussi dans l’ensemble de la Zone Euro.

Allant toujours plus loin, cet accord organise la spoliation de la population grecque dans le paragraphe léonin qui concerne les privatisations et qui date directement de ce que l’on appelait au XIXème siècle la « politique de la canonnière » . Ce paragraphe stipule en effet que le gouvernement grec doit : « élaborer un programme de privatisation nettement plus étoffé avec une meilleure gouvernance; des actifs grecs de valeur seront transférés dans un fonds indépendant qui monétisera les actifs par des privatisations et d’autres moyens. La monétisation des actifs constituera une source permettant le remboursement programmé du nouveau prêt du MES et générera sur la durée du nouveau prêt un montant total fixé à 50 milliards d’euros, dont 25 milliards d’euros serviront au remboursement de la recapitalisation des banques et d’autres actifs, et 50 % de chaque euro restant (c’est-à-dire 50 % de 25 milliards d’euros) serviront à diminuer le ratio d’endettement, les autres 50% étant utilisés pour des investissements » [5]. Cela revient à dire que la Grèce ne pourra utiliser que 50% de 25 milliards, soit 12,5 milliards issus des privatisations pour des investissements. Or, ces sommes ne seront pas disponibles – si tant est qu’elles le soient un jour – avant deux à trois ans.

Quand on entend François Hollande affirmer dans la mâtinée de ce 13 juillet que la souveraineté de la Grèce a été préservée, on se dit que notre Président a un goût douteux pour la plaisanterie. C’est ajouter l’insulte à la blessure. Car la souveraineté de la Grèce a bel et bien été piétinée par l’Eurogroupe et par l’Allemagne, avec l’aide et avec l’assentiment de la France. C’est pour cela que ce 13 juillet sera désormais un jour de deuil pour tous ceux qui défendent la démocratie, la souveraineté et la liberté des peuples.

La question de l’Euro

François Hollande affirme que son action a sauvé l’Euro. Il est clair que si l’Allemagne avait imposé l’expulsion de la Grèce hors de la Zone Euro, cela aurait déclenché à relativement court terme le processus de dissolution de cette zone. Mais, le maintient de la Grèce dans la zone Euro ne sauve nullement l’Euro. D’une part parce que les problèmes économiques et financiers de la Grèce ne sont pas résolus. D’autre part, parce que d’autres pays sont aujourd’hui en grandes difficultés, et en particulier l’un de nos voisins, l’Italie.

L’Euro est, on en a eu la preuve aujourd’hui, indissolublement lié à la politique d’austérité. La politique économique menée dans la Zone Euro consolidée par le rôle des divers traités, et en particulier du dernier le TSCG ratifié en septembre 2012, ne peuvent que mener à l’austérité. Si on ne l’avait pas encore compris c’est aujourd’hui parfaitement clair : l’Euro c’est l’austérité. Bien sur, il peut y avoir des politiques d’austérité sans l’Euro. Mais l’Euro implique en réalité la politique d’austérité et toute politique menée dans le cadre de l’Euro conduit à l’austérité. Il faut comprendre le sens profond de cette affirmation. Aujourd’hui, tant que l’on restera dans la zone Euro, il sera impossible de mener une autre politique économique que l’austérité. Pour ne pas avoir compris cela Alexis Tsipras s’est mis de lui-même la tête sur le billot.

Cette constatation est appelée à devenir le véritable point de clivage de la politique française dans les mois et les années à venir. Ainsi, ce qu’a sauvé François Hollande, en réalité, c’est bel et bien l’austérité. On sait qu’il fit ce choix en 2012. Il n’en a pas changé. Il devra donc être jugé dessus aux prochaines élections.



[1] VAROUFAKIS: POURQUOI L’Allemagne REFUSE D’ALLÉGER LA DETTE DE LA GRÈCE, http://blogs.mediapart.fr/blog/monica-m/120715/varoufakis-pourquoi-lallemagne-refuse-dalleger-la-dette-de-la-grece
[2] Déclaration du sommet de la zone euro , Bruxelles, le 12 juillet 2015, page 3.
[3] Le texte de l’accord précise que ce dernier ne sera valable que dans les conditions suivantes : « Ce n’est qu’après – et immédiatement après – que les quatre premières mesures susmentionnées auront fait l’objet d’une mise en oeuvre au plan juridique et que le Parlement grec aura approuvé tous les engagements figurant dans le présent document, avec vérification par les institutions et l’Eurogroupe, qu’une décision pourra être prise donnant mandat aux institutions de négocier un protocole d’accord » . Déclaration du sommet de la zone euro, Bruxelles, le 12 juillet 2015, page 2.
[4] Déclaration du sommet de la zone euro, Bruxelles, le 12 juillet 2015, page 5.
[5] Déclaration du sommet de la zone euro, Bruxelles, le 12 juillet 2015, page 4.


Source : Jacques Sapir, pour son blog RussEurope, le 13 juillet 2015.
Xuan
   Posté le 14-07-2015 à 23:15:32   

KKE, 10 juillet: Non au nouveau mémorandum de “gauche”




Compte-rendu du KKE, 11 juillet 2015, traduction depuis la page en anglais du site du KKE, par MlN pour Solidarité internationale communiste PCF

Le gouvernement du parti de « gauche » SYRIZA et du parti nationaliste ANEL place le fardeau insupportable de nouvelles mesures antipopulaires sur le dos de la classe ouvrière et des autres couches du peuple, avec le soutien du parti de droite ND, du parti social-démocrate PASOK (les deux gouvernaient ensemble jusqu’en janvier 2015) et du parti centriste POTAMI.

Dans la nuit du 10 juillet, a été mise à l’ordre du jour de la séance plénière du Parlement la question d’autoriser ou non le gouvernement à négocier un nouveau mémorandum, le 3ème, comprenant une série de mesures antipopulaires. L’alternative a été posée de la façon suivante : ou bien la continuation de la ligne politique antipopulaire, ou bien la banqueroute du pays et une sortie de la zone euro.

Le premier ministre, Alexis Tsipras a défendu son mémorandum, le « mémorandum-Tsipras », en expliquant en substance que les mesures antipopulaires devaient être prises pour regagner la confiance des investisseurs et des marchés.

A 5 heures du matin, 251 députés ont voté pour la proposition du gouvernement. L’ensemble du groupe KKE a voté contre. Au final, il s’est trouvé 32 voix contre et 8 abstentions volontaires. 9 députés étaient absents.

Ces développements, qui révèlent une fois de plus le vrai visage du gouvernement « patriotique de gauche » de SYRIZA/ANEL, montrent la position inacceptable tenue ces derniers mois par différentes forces à l’étranger, y compris par certains partis communistes et ouvriers, qui ont soutenu le gouvernement au nom de la « solidarité avec la Grèce » .

Prenant la parole devant le Parlement pendant la discussion générale relative à « l’autorisation » au gouvernement d’approuver le nouveau, 3ème, mémorandum, le secrétaire général du Comité central du KKE, Dimitris Koutsoumbas, a insisté interpelant gouvernement :
« Vous avez toujours pratiqué l’absence de morale en politique, l’opportunisme, ce qui veut simplement dire littéralement, sans approfondir théoriquement, être opportuniste et aventuriste.

Il y a à peine 10 jours, ici même, pendant la discussion sur la proposition de référendum, le KKE a clairement expliqué devant vous que vous appeliez le peuple à voter sur un « oui » ou un « non » qui ne diffèrent que superficiellement, puisque tous les deux portaient l’acceptation d’un nouveau mémorandum, peut-être pire encore que les précédents.
Vous avez transformé le « non » du peuple en un « oui » à un nouveau mémorandum.

Cela s’est trouvé confirmé le lendemain même du référendum. Les autres partis politiques, aussi bien ceux qui soutenaient le «oui» que ceux qui soutenaient le «non», se sont mis d’accord sur un nouveau mémorandum qui sera encore plus dur.

Nous étions certains depuis le départ qu’il allait en être ainsi. Non parce que nous sommes devins, mais parce que votre stratégie, votre programme, votre position sur l’UE, l’euro et les alliances capitalistes en général, votre position sur le mode de développement et le système qui vous servez, vous menaient inévitablement du côté de l’UE, de la BCE, du FMI, du grand capital, des groupes monopolistes. Avec eux, vous avez vu comment le butin serait partagé, comment vous alliez servir leurs rendements, comment, en fin de compte, vous alliez diminuer le revenu de la population, comment vous alliez économiquement réduire le prix de la force de travail, comment vous alliez sucer les gens jusqu’à l’os pour que les parasites du système puissent prospérer »
.

Le secrétaire général du CC du KKE, au sujet de l’alternative posée par le gouvernement, « accord antisocial, c’est-à-dire mémorandum, ou Grexit » , a souligné les points suivants : « Le 3ème mémorandum va se traduire par une véritable banqueroute pour le peuple. Evidemment suivant une voie qui, d’une certaine façon, est mieux ordonnée. Nous allons connaître des mesures antipopulaires barbares. Avec le Grexit, nous connaîtrions un appauvrissement rapide, la faillite des ménages conjuguée avec la faillite de l’Etat, sans aucune voie de sortie, toujours pris au piège, emprisonnés dans le carcan de l’UE, dans le même vieux mode de développement capitaliste.

C’est pourquoi tous les autres partis portent une responsabilité historique, en particulier SYRIZA qui gouverne aujourd’hui et a bénéficié de la confiance du peuple.

La véritable voie pour sortir de la crise, pour un développement profitable aux intérêts des travailleurs et de la population, passe par l’organisation du peuple lui-même, la mise au point de son intervention, un langage de vérité, des programmes et des positions clairs qui permettent au peuple lui-même de décider, de prendre le pouvoir et d’organiser l’économie et une nouvelle société, en dehors et bien loin des regroupements capitalistes, avec une planification centralisée, avec une propriété socialisée des richesses produites par la classe ouvrière et le peuple.

Toutes les autres options se ramènent aux expériences d’échec de la gestion social-démocrate, des soi-disant gouvernements de gauche qui ont géré le système dans le cadre du capitalisme. Les espoirs fugitifs qu’ils ont répandus, les fausses attentes ont conduit le peuple à une grande désillusion, le mouvement des travailleurs à un recul. Ils ont renforcé les tendances conservatrices et même extrêmement réactionnaires »
.

A propos de l’enchevêtrement entre la « question grecque » et les contradictions interimpérialistes, D. Koutsoumbas a fait remarquer :

« Vous présentez souvent le « cruel » Schaüble comme l’adversaire unique, ce Schaüble qui représente une part importante du capitalisme allemand, mais vous présentez aussi de temps en temps, comme des amis de la Grèce, les Etats-Unis et le FMI, maintenant la France, en concentrant l’attention sur la question de la restructuration de la dette publique.

Pas plus le capital américain, le capital français ou le capital allemand ne sont les amis du peuple. Ils réclament tous aussi bien la mise à mort des droits et des revenus du peuple. La concurrence entre eux se déroule dans le contexte de la crise capitaliste et des profonds déséquilibres au sein du noyau dur de la zone euro. Les Etats-Unis et l’Allemagne sont en concurrence pour l’hégémonie en Europe, le FMI, la France et l’Allemagne pour l’avenir de la zone euro. Des sections du capital grec, industriels, banquiers, armateurs sont impliqués dans cette confrontation.

Tant que nous serons pris dans ce dangereux tissus de contradictions, tous les choix possibles seront un cauchemar pour le peuple : autant un nouvel accord/mémorandum, qu’un défaut de paiement ou même l’éventualité d’une guerre dans la région »
.

Concernant les développements d’avenir, Le secrétaire général a souligné ceci :

« Malgré les compromis temporaires, la tendance reste lourde à l’expulsion de certains pays. Cela ne concerne pas simplement que la Grèce mais tous les pays endettés, même ceux qui sont candidats à rejoindre l’euro.
Le peuple ne doit pas avoir à choisir entre sa faillite avec l’euro ou sa faillite avec la drachme.

Une solution décisive en faveur du peuple nécessite une vraie rupture qui n’a rien à voir avec la fausse rupture que certains courants dans SYRIZA invoquent quand ils défendent une sortie de la Grèce, uniquement, de la zone euro.

Ceux qui prétendent – parmi eux, ces courants de SYRIZA, comme d’autres forces nationalistes et réactionnaires partant d’un autre point de vue – que la sortie de la Grèce de la zone euro, avec une monnaie dévaluée, donnerait un coup de fouet à la compétitivité et à la croissance et aurait de bonnes répercussions pour le peuple, sont en train, délibérément, de tromper le peuple.

La perspective d’une Grèce, pays capitaliste doté d’une monnaie nationale, ne constitue pas une rupture en faveur du peuple. Ces forces politiques qui mettent en avant cet objectif comme une solution ou comme un objectif intermédiaire en vue de changements radicaux (comme la « plateforme de gauche » de SYRIZA, ANTARSYA, ou comme également des forces d’extrême-droite fascistes en Europe) jouent dans les faits le jeu de certaines sections du capital.

Aussi nous ne choisirons pas si nous ferons faillite avec l’euro ou avec la drachme, sous l’effet d’une dévaluation interne ou externe.

Pour cette raison, nous ne choisissons pas entre un mémorandum ou un Grexit.
Parce qu’il y a une solution alternative si le peuple lutte pour une rupture avec l’UE, le capital et leur pouvoir.
Par exemple, nous pouvons abolir les directives de l’UE qui ont causé la stagnation de la production nationale, de la production de sucre et de viande aux chantiers navals en passant par bien d’autres secteurs.
Nous pouvons utiliser les contradictions entre les centres impérialistes et gagner des accords internationaux avantageux pour la Grèce et le pouvoir populaire, dégagés de l’UE et de l’OTAN.
Nous pouvons préparer la voie à la satisfaction des besoins populaires en procédant à la socialisation des monopoles, des moyens de production avec une planification nationale scientifique de l’économie »
.

En conclusion, D. Koutsoumbas a rappelé que le KKE appelle les travailleurs à organiser leur riposte dans les rues et les lieux de travail contre les nouvelles mesures de destruction.

Dans l’après-midi, ce même jour (vendredi 10 juillet), le PAME organisait un rassemblement de masse à Athènes et dans les principales villes du pays contre le 3ème mémorandum (« de gauche » regroupant des mesures antipopulaires.
Les manifestations ont regroupé des syndicats, des comités populaires, des associations et groupes féminins, des organisations de masse, des comités de lutte de chômeurs, de travailleurs indépendants et d’artisans, comme d’étudiants, c’est-à-dire de tous ceux qui sont frappés par les mesures du gouvernement de coalition. Tous ont crié : « assez ! – Une autre voie existe dans l’intérêt du peuple” .

D. Koutsoumbas, qui a participé au rassemblement de masse du PAME à Athènes a déclaré: "nous ne pouvons pas perdre plus de temps. Les travailleurs doivent organiser leur lutte, mettre en avant leurs revendications et organiser l'alliance populaire " .
Xuan
   Posté le 14-07-2015 à 23:17:11   


La bal des faux derches, comme socialos en foire

Sur Histoire et Société :

The Guardian : Beaucoup de Grecs pensent maintenant que Tsipras est un traître. Mais il va survivre par David Patrikaros


14JUIL

Alexis Tsipras avait beaucoup promis aux Grecs, mais il n’a pas pu éviter l’humiliation de ses créanciers de la zone euro. Tandis que ceux qui ont voté se sentent trahis, il n y a pas pas une alternative viable

L’année dernière, alors que sa campagne électorale approchait de sa fin, le premier ministre grec Alexis Tsipras a visité la Crète en promettant aux gens. « Nous allons jouer du tambour et ils danseront. Et parce que nous sommes en Crète, nous jouerons le lyra et les marchés vont danser le pendozali, » a-t-il déclaré, se référant à une danse traditionnelle et locale sur l’île grecque.

Six mois après et les marchés, si ce n’est danser, poussaient certainement un soupir de soulagement hier. Et si Tsipras joue sur toutes sortes de tambour, il doit les battre lentement et mélancoliquement.

La Semaine dernière, après avoir promis à plusieurs reprises à son peuple qu’avec son gouvernement prendrait fin les mesures d’austérité paralysant Grèce, Tsipras a avancé une série de propositions qui apporteront encore plus d’austérité, plus d’impôts et une plus grande misère.

Hier, les créanciers du pays ont accepté ces propositions ; Il y aura un accord. Pour aggraver les choses, cela est s’est passé une semaine à peine après que le pays ait voté globalement un référendum – auquel Tsipras avait appelé – de rejet de plus d’austérité. En possession d’un mandat pour dire non, Tsipras a dit oui.

Le mouvement a déjà provoqué une faille importante, jusqu’à présent maîtrisable, au sein de la coalition au pouvoir de la Grèce. Le ministre de l’énergie Panayotis Lafazanis, membre de Syriza quitté l’équipe, il a déjà déclaré qu’il ne votere pour le projet lorsqu’il passera devant le Parlement mercredi pour devenir Loi. Mais, dit-il, il ne démissionnera pas. Pendant ce temps, Panos Kammenos, chef du parti des Grecs indépendants parti qui gouverne en coalition avec le Syriza, a également dit que son parti ne voterait pas non plus. Mais comme Lafazanis, il a montré aucun désir de renoncer à son poste de ministre de la défense ou de retirer son parti de la coalition. La Dissidence politique grecque a clairement ses limites.

J’ai peu de doute que Tsipras va pousser l’affaire. Il a un soutien multi-partis pour lui et il n’y a simplement aucune alternative crédible à lui ou son parti dans la vie politique grecque.

Dans les rues de la capitale de la Grèce, la situation est quelque peu différente. Beaucoup de Grecs ordinaires – qui ne sont pas tentés par les salaires ministérielles ou ont des retraites – ont été beaucoup plus clair dans leur dégoût face aux événements de la journée. Hier soir, après ce qui a été une semaine maniaque pour le pays, le Centre d’Athènes était rempli de gens discutant des événements de la journée de nourriture et de boisson dans les premières heures.

Dans une petite rue à côté de place Exarchia, qui abrite des éléments plus bohèmes de la ville, j’ai rencontré un groupe de jeunes Athéniens assis sous un porche recouvert de graffitis. Ils ont bu de la bière et fumaient des cigarettes roulées. « Que pensez-vous de l’affaire? » J’ai demandé. Ils ont tous ri.

Lefteris, ou Terry, car il préférait être appelé ainsi, a parlé le premier. Vêtus de noir T-shirt et Short, il avait les mots « Black-Eyed » tatoué sur son avant-bras. Il a été, dit-il, dégoûté par ce qui s’est passé. « Le pire, c’est qu’ils [Syriza] avait lancé un mouvement contre les politiques d’austérité de l’UE . Je pense que quelque chose s’est passé après le référendum – la pression peut-être des États-Unis – je ne peux pas comprendre. »

« Dupés les 61 % de la population grecque qui ont voté « non », » poursuit-il.

« Ils ont tourné un »non » pour un « oui ». Ils ont trahi le peuple grec – et qui est livré avec un coût politique. Ils ont trahi les classes les plus pauvres et pour le prochain cinq ans il y n’aura aucun solution. »

« Cinq ans ? Tu veux dire cinquantes années , » , a répliqué son ami Evianna, qui avait gardé le silence, se contentant de fumer sa cigarette roulée.

« Je pense vraiment que la solution est juste de quitter l’UE et recommencer encore une fois, » a ajouté Terry.

La profondeur de sa déception était palpable. Pendant des décennies, deux partis – nouvelle démocratie et le Pasok – ont gouverné la Grèce. Quand Syriza a pris le pouvoir en janvier il brisé un duopole de la politique grecque qui existait depuis près d’un demi-siècle. « Syriza était plus qu’un parti, c’était un mouvement, » a répété Terry, comme s’il ne parvenait toujours pas à y croire tout à fait. « Nous nous attendions à vraiment faire une différence. Après que cinq mois de négociations, ils se sont rendus après 17 heures, juste comme ça. »

Tsipras a pour guider la Grèce à travers les temps douloureux à venir et de reconquérir le soutien de ceux qui une fois confiance en lui.
« Et maintenant il attend juste de nous que nous le suivions. Mais la plupart d’entre nous n’ont aucun argent pour poursuivre nos vies. Quand j’avais 16 ans j’ai eu un travail dans une cafétéria de l’école secondaire-j’ai gagné 800 € par mois. Depuis lors, j’ai eu rien. Je suis un pas loin de finir un diplôme d’histoire mais cela ne fait plus aucune différence, un diplôme est inutile aujourd’hui – surtout s’il n’est pas en mathématiques ou en informatique. »

Evianna intervient « Tsipras a trahi sans aucun doute le peuple grec, » . « Il a appelé à l’organisation d’un référendum, il savait ce que nous voulions ; « mais en fin de compte notre opinion n’avait pas d’importance. »
« Je veux ouvrir une boutique avec Iva, »
dit-elle, désignant le troisième membre du groupe, une fille mince, blonde avec des lunettes et des tatouages sur le bras. « Nous sommes des graphistes. Mais impossible d’ouvrir une boutique parce que ont doit payer braucoup d’impôts. Peu importe si vous travaillez dur ou non. Je n’ai pas eu un travail durant les quatre dernières années, à l’exception de trois mois où j’ai travaillé dans un fast food – et ils ne m’ont même jamais payé. »

« Je suis allé à tant d’entrevues pour essayer de trouver du travail », a-t-elle ajouté, « mais si vous avez plus de 25 ans – et j’ai 28 ans – ils ne vous donnent pas un emploi parce qu’ils doivent payer 100 € de plus selon la loi grecque. Donc, ils préfèrent prendre des gens plus jeunes. Dans ce pays si vous avez plus de 25 vous êtes vieux, » elle rit amèrement.
« Tsipras a déclaré qu’il rendrait plus facile pour les jeunes la création d’entreprises mais vous avez besoin d’argent pour démarrer une entreprise et pour cela il faut un travail. Maintenant que Tsipras a signé cet accord il n’y a aucune raison pour moi de rester dans ce pays. Et je ne veux pas le quitter – c’est ma maison. »

Des Millions-dans et hors de Grèce – partagent leur sentiment de déception et de colère. Partout la sympathie de l’Europe face aux mesures dures, beaucoup pensent que les créanciers ont imposé la Grèce et ils se déversent sur les médias sociaux, avec le hashtag « coup d’Etat » sur Twitter.

Certain temps prennent parti pour les grecs, à gauche, cela ne sert qu’à souligner l’ampleur de l’ humiliation de Tsipras aux mains des créanciers de la Grèce, qui ont, en tout les cas, à plusieurs reprises fait allusion à leur méfiance envers lui et son parti. Mais il va survivre. Le problème, il doit faire face est désormais double : pour guider la Grèce à travers les temps douloureux à venir et de reconquérir le soutien de ceux qui une fois confiance en lui. Ce ne sera pas facile.

Quand je l’ai quitté, Terry a insisté sur un dernier point. « Quand vous écrirez sur Tsipras, assurez-vous que vous dites qu’il est un traître. Tous les autres politiciens, ceux qui sont venus avant lui – nous savions à quoi ils ressemblaient. Nous pensions vraiment qu’il était différent. »


Edité le 14-07-2015 à 23:40:26 par Xuan


Xuan
   Posté le 14-07-2015 à 23:39:57   

de nombreux articles sur le site Histoire et Société
Xuan
   Posté le 15-07-2015 à 11:59:56   

Reuters publie un article repris sur le site Les crises.Cette nouvelle n'est pas vraiment une surprise après la déclaration de Tsipras "nous avons gagné le référendum, moi je signe un accord auquel je ne crois pas".

Reste une question subsidiaire : que justifie le pseudo "recouvrement" de cette dette abyssale, à part mettre au pas Syriza et imposer un statut néo colonial à la Grèce ?

Hollande se vante d'avoir fait taire l’utilitarisme allemand et obligé Tsipras à trahir le vote de ses compatriotes, mais le costume est un peu trop grand pour lui.
Hollande est l'homme de paille de l'hégémonisme US, qui ne peut pas accepter le renforcement des liens économiques entre la Grèce et la Russie et pour lequel la route de la soie est une épine dans le pied.




Exclusif : la Grèce a besoin de l'allègement des dettes bien au-delà des plans de l’Union Européenne – le rapport de Secret du FMI


Reuters 14/07/2015

La Grèce aura besoin d’un allégement des dettes beaucoup plus important que ce que les partenaires de la zone Euro se sont préparés à envisager jusqu’à présent, en raison de la dévastation de son économie et de ses banques durant les deux dernières semaines, celons une étude confidentielle menée par le Fonds monétaire international vue par des personnes de Reuters.

L’analyse de la soutenabilité de la dette mise à jour (DSA) a été envoyée aux gouvernements de la zone Euro tard lundi, des heures après qu’Athènes et ses 18 partenaires aient trouvés un accord de principe pour ouvrir des négociations sur un troisième programme de sauvetage, en hausse de 86 milliards d’euros en échange des mesures de rigueur plus dures et des réformes structurelles.

“La détérioration dramatique de la soutenabilité de la dette montre le besoin de l’allégement de celle-ci dans uen ampleur qui va bien au-delà de ce qui a été pris en considération jusqu’à présent – et qui a été proposé par le MES” , d’après le FMI se référant au mécanisme européen de stabilité.

Les pays européens devraient accorder un délai de grâce de 30 ans à la Grèce pour sa dette européenne, y compris sur les nouveaux prêts, et une spectaculaire extension de maturité, ou alors faire des transferts fiscaux annuels conséquents au budget grec, ou encore accepter “des coupes profondément franches” sur leurs prêts à Athènes, selon le rapport.

Il a été répandu par le Ministre Des Finances Allemand Wolfgang Schäuble que quelques membres du gouvernement de Berlin ont pensé que la Grèce aurait fait mieux de prendre “la sortie temporaire” de la zone Euro, plutôt que recevoir un autre sauvetage géant.

La directrice générale du FMI Christine Lagarde, a assisté aux pourparlers de week-end entre les ministres des Finances de la zone Euro et les leaders gouvernementaux qui ont convenu d’une feuille de route pour un nouveau sauvetage. Une source de l’Union Européenne a dit que l’on a donné les nouveaux chiffres de soutenabilité des dettes aux différents ministres des Finances de la zone Euro, ils en ont pris connaissance samedi, avant qu’ils aient conclu lundi l’accord avec Athènes.

L’étude du FMI indique que la fermeture des banques grecques et l’imposition de contrôles des capitaux le 29 juin “imposait un lourd tribu sur le système bancaire et l’économie, menant à une détérioration encore plus significative de la soutenabilité de la dette, par rapport à ce qui a été projeté dans le DSA récemment publié” .

Les membres européens du comité de direction du FMI ont essayé en vain d’arrêter la publication de cette étude précédente du 2 juillet, juste trois jours avant le référendum grec qui a rejeté les termes du sauvetage précédent, d’après des sources proche des discussions qui l’ont dit à Reuters.

Le Premier Ministre grec Alexis Tsipras et son ancien ministre des Finances, Yanis Varoufakis, ont saisi l’étude du FMI comme le faire valoir de leur argument sur le sauvetage proposé, qui était juste d’exiger de l’allégement des dettes.

La dernière étude de FMI dit que la dette grecque atteindrait maintenant un niveau maximal de près de 200% du PIB dans les deux prochaines années, comparée la précédente prévision à hauteur de 177%.

Même d’ici à 2022, la dette s’élèverait toujours à 170% du produit intérieur brut, comparé à une évaluation de 142% publié juste il y a deux semaines.

Des besoins de financement bruts s’élèveraient au-dessus du seuil de 15% de PIB, considéré comme le coffre-fort et continueraient à monter à long terme, d’après l’étude du FMI mise à jour.

De plus, les dernières projections “restent soumises au risque de sous évaluation considérable” signifiant que les pays de la zone Euro devraient probablement fournir des financement encore plus exceptionnels.

Dans la langue technocratique laconique et bureaucratie du FMI, le rapport a noté que peu de pays n’avaient jamais réussi à supporter pendant plusieurs décennies l’excédent budgétaire principal de 3,5% du PIB demandé pour la Grèce. Bien qu’Athènes soit entrée dans un petit excédent primaire l’année dernière, le gouvernement a échoué à résister à la pression politique d’atténuer l’objectif, il est noté dans le rapport.

L’étude du FMI semble aussi défier la supposition faite par quelques officiels européens que la Grèce pourra respecter certains de ses besoins de financement sur les marchés en 2018.

“Emprunter à tout autre taux que AAA provoquera à court terme une dette dynamiquement non soutenable pendant plusieurs décennies supplémentaires” dit-il.

Source : Reuters, 14/07/2015 – Traduction Dizalch pour le site www.les-crises.fr
Finimore
   Posté le 16-07-2015 à 07:23:57   

« Les capitulations

Ainsi, tout rentre dans l'ordre. La « logique économique » reprend ses droits. Telle une force immanente et aveugle, elle se chargerait de ramener dans le droit chemin les peuples, et leurs gouvernements, un instant tentés d'emprunter des routes de traverse. Car, finalement, quoi de plus classique que les mesures de « rigueur » — l’« austérité », c'est pour la droite — qui nous sont imposées aujourd'hui. (…) il n'y aurait donc d'autre choix que de consentir à une baisse généralisée du pouvoir d'achat et à une reprise de la croissance du chômage ? C'est en tout cas à cette conclusion que s'est rallié le gouvernement.
On nous dit que ce plan est temporaire, qu'il ne s'agit en quelque sorte que d'une parenthèse destinée à stabiliser la situation en vue d'un nouveau bond en avant. Comment le croire ? En faisant allégeance à un ordre dont les règles sont fixées ailleurs, le gouvernement de gauche se condamne à l'alignement permanent sur les fluctuations d'une économie mondiale, engagée dans une crise structurelle dont personne ne prédit plus la fin - tant elle est inhérente au stade de développement atteint par le capitalisme.
» (extraits de l’éditorial « Les capitulations » de « Résister Revue de débat syndical » n°11 de…. Mai 1983 !!!)

Hé oui ces passages datent de mai 1983 et déjà à l’époque : capitulation, soumission, trahison, austérité, rigueur et réalisme économique était le discours (et la pratique) dominant à gauche.
Il est temps d’en finir avec cette vieille mystification selon laquelle on aurait une ‘‘droite’’ représentant le capitalisme et une ‘‘gauche’’ opposée au capitalisme, cette farce opportuniste sous la forme de la « gauche de la gauche », « gauche radicale » etc… vole en éclat aujourd’hui avec ce qui s’est passé en Grèce avec le soutien à Siryza (rassemblement de forces social-démocrates et réformistes).
Tsipras n’a pas trahi, car dés son élection il s’est mis lui-même la muselière en acceptant les règles du carcan de l’Union européenne et la « renégociation de la dette). Mitterrand en 1981 avait fait de même dans les conditions de l’époque (acceptation des règles économiques du capitalisme, des institutions de la Ve République, plan de rigueur-austérité…).
L’épisode Grec montre très clairement que les courants « gauche de la gauche » en France et en Grèce ont constamment développés les pires illusions sur la construction européenne.
En France, c’est plus de 20 ans d’escroquerie politique du courant « pour une autre Europe », « une autre Europe est possible », le refus des positions anticapitalistes qui implique le rejet de toute illusion sur " l'Europe sociale ", véritable tarte à la crème réformiste.
L’union des peuples et des prolétariats européens ne se fera clairement qu’en s’opposant à l’Union européenne (carcan contre les peuples et instrument du capital financier).
Oui il y avait des divergences, principalement entres l’impérialisme allemand et l’impérialisme français, mais c’est ce dernier (avec le sieur Hollande) qui a été déterminant dans la façon d’embobiner, de rouler dans la farine Alexis Tsipras pour mieux imposer les conditions de l’UE au peuple Grec.
Finalement dans cette situation, c’est le KKE –Parti Communiste Grec- qui est resté constant dans ses justes analyses et positions. En choisissant l’UE contre le chaos, Tsipras aura l’UE et le chaos. Le peuple grec comme le peuple français ne fera pas l’économie d’une révolution, n’en déplaise aux réformistes de tous poils.
Xuan
   Posté le 22-07-2015 à 22:44:29   

« Un se divise en deux »



Le JDD publiait dimanche une lettre de Hollande à la gloire de Delors, sous le titre :
"Pour UN gouvernement de la zone euro avec UN budget et UN Parlement" (je souligne UN ).

L’hommage à Delors n’est pas fortuit, à part son anniversaire qui n’est qu’un prétexte, nous avions noté que c’est précisément Delors qui le 4 juillet rappelait la position stratégique de la Grèce dans une tribune publiée dans Le Monde et co-signée par Pascal Lamy et Antonio Vitorino « Jacques Delors appelle à poursuivre l’odyssée avec Athènes » . [article reproduit à la suite]

Challenges rapportait que pour les trois dirigeants de l'Institut Jacques Delors, "ne considérer la crise grecque que sous l'angle des conséquences économiques et financières d'une sortie de la Grèce de l'union monétaire serait une erreur" . Pour eux, il conviendrait de ne pas considérer la Grèce avec "les seules lunettes" du Fonds monétaire international mais aussi avec celles de l'Organisation des nations unies.
En d’autres termes, entre l’intérêt étroit des capitalistes allemands et l’intérêt supérieur de l’hégémonisme US il faut choisir, quitte à écraser le peuple grec en pure perte et faire une croix sur quelques milliards. On ne peut pas être plus clair.

Mais dans la lettre du JDD ce n’est pas le règlement de la crise grecque qui intéresse Hollande, ce sont les conséquences qu’il faut en tirer.
Chacun a pu constater que la démocratie a été bafouée et avec elle la nation grecque et ses institutions. L’Europe est ainsi apparue sous son vrai visage : une dictature des monopoles capitalistes et financiers, et tout particulièrement ceux franco-allemands. Une machine d’oppression des peuples par les capitalistes, et d’oppression de certaines nations par d’autres.

De façon informelle la domination franco-allemande avait marqué la crise des dettes souveraines en 2011 avec l’abandon du référendum et l’expulsion de Papandréou. Plus sournoisement par un coup d’état bancaire franco-français en Italie et l’éjection de Berlusconi quatre jours plus tard.
Le projet annoncé par Hollande formalise et institutionnalise ce despotisme.

L’Union Européenne est une dictature


On relèvera en particulier :
« L'Europe a laissé ses institutions s'affaiblir et les 28 gouvernements peinent à s'accorder pour aller de l'avant. Les Parlements restent trop loin des décisions. Et les peuples se détournent à force d'être contournés. »
« Ce qui nous menace, ce n'est pas l'excès d'Europe mais son insuffisance. Car face à la globalisation et aux puissances émergentes, comme devant les risques liés aux instabilités à nos frontières, aux coups de force, aux guerres, au terrorisme, … être capable d'être une puissance au service de l'équilibre du monde. »
« La qualité de la relation franco-allemande y a été pour beaucoup. L'esprit européen a prévalu. Mais nous ne pouvons en rester là . J'ai proposé de reprendre l'idée de Jacques Delors du gouvernement de la zone euro et d'y ajouter un budget spécifique ainsi qu' un Parlement pour en assurer le contrôle démocratique. »


On croyait qu’existaient des institutions européennes et un parlement élu démocratiquement…mais non.
Hollande reprend l’idée précédemment avancée lors de l’interview télévisée du 14-Juillet, sur un scénario de Jacques Delors, une première et une deuxième version de Sarkozy en 2008 et 2011, et un document commun Hollande / Merkel en mai 2015.
Le serpent de mer du « gouvernement de la zone euro » refait surface juste après la crise grecque.

« Partager une monnaie, c'est bien plus que vouloir une convergence. C'est un choix que 19 pays ont fait parce que c'était leur intérêt. Nul gouvernement d'ailleurs depuis quinze ans n'a pris la responsabilité d'en sortir. Ce choix appelle une organisation renforcée et avec les pays qui en décideront, une avant-garde


Selon Manuel Valls cette "avant-garde" assurant le contrôle démocratique (ben tiens !) serait constituée des six pays fondateurs France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas et Luxembourg.
Compte tenu de la mise hors jeu de l’Italie lors de la guerre en Libye, du poids mineur des Pays Bas et de la Belgique *, le cercle du contrôle démocratique se resserre davantage pour se réduire au duo franco-allemand.
[*PIB 2014 en Mds $ : Allemagne 3853 - France 2829 – Italie 2144 – Pays-Bas 870 – Belgique 533 – Luxembourg 60]
Ainsi est escamoté le décorum des institutions européennes, de leur représentation « démocratique » affichée et dont le lobbying des monopoles s’est trop embarrassé, pour faire place à la dictature sans fard des banquiers franco-allemands.

Deux catégories de nations


Cette organisation renforcée grave dans le marbre la division entre nations dominatrice et asservies, celles qui n’ont plus voix au chapitre et qui doivent s’en remettre officiellement aux décisions de « l’avant-garde ».
Les 28 états membres de l’Union Européenne ou les 19 de la zone euro se divisent alors en deux catégories. Démocratie à la mode de la Grèce antique, celle dont Delors rappelle opportunément l’Odyssée : démocratie pour les citoyens propriétaires des terres, dictature pour les hilotes serfs des premiers.
C’est notre devoir de communistes de dénoncer ces rapports de nature coloniale, et la propagande bourgeoise rejetant la cause de l’exploitation et de l’oppression sur d’autres pays, sur la « dictature de Bruxelles », les « technocrates européens » et autres fadaise xénophobes, comme les campagnes germanophobes visant à blanchir le CAC 40, et dont les dirigeants révisionnistes et Mélenchon se font l’écho. Notre principal ennemi est l’impérialisme français.

L’Europe sociale à la trappe


D’emblée s’envole aussi sans rémission le rêve illusoire d’une Europe sociale, où les appétits capitalistes seraient adoucis par la voie de l’expression électorale « démocratique ». Un rêve d’ailleurs nullement partagé par les peuples européens qui rejettent massivement cette mascarade.
De ce point de vue, ceux qui regrettent le manque de conscience politique des électeurs qui s’abstiennent systématiquement, ne sont pas à l’avant-garde de la conscience populaire. Au contraire en dissimulant la farce des élections européennes ils sont un boulet pour les masses et laissent un boulevard à la propagande populiste rouge-brun et fasciste.
En appelant ouvertement au rejet de cette tartufferie les communistes iraient au-devant du légitime sentiment populaire et pourraient faire progresser la conscience des masses sur la nature réactionnaire et dictatoriale de l’UE.
Entre les gouvernements bourgeois et les peuples, un se divise en deux.

Le partage du gâteau


Après que les journalistes et les politiciens bourgeois aient éreinté l’intransigeance de Merkel pendant des semaines, Hollande salue « La qualité de la relation franco-allemande » .
Si cette relation présente bien une qualité particulière c’est sa nature contradictoire. Le grexit a cristallisé des intérêts divergents tant dans le domaine des chasses gardées respectives que du rapport à l’hégémonisme US. Le développement capitaliste inégal pousse le CAC 40 et ses représentants à jouer des coudes pour s’assurer la domination de l’Europe du sud et la protection bienveillante des USA, tandis que l’Allemagne a déjà constitué son vivier de main d’œuvre en Europe Centrale et développé des relations commerciales vers l’est y compris vers les BRICS.
Dans son inimitable style de faux derche, Hollande remercie ici l’Allemagne d’avoir cédé, moyennant quelques tours de vis supplémentaires en Grèce.
C’est la rivalité franco-allemande qui domine ces relations avec en jeu le partage du gâteau.
Nous devrions prêter attention au développement de cette contradiction en ne perdant pas de vue la nature impérialiste de notre pays, et en luttant pour l’unité des peuples d’Europe contre les monopoles franco-allemands.

Deux classes


L’oppression du capital européen s’abat en priorité sur la classe ouvrière. La course au profit maximum dans ce cadre concurrentiel vise avant tout l’accroissement de la productivité, la baisse des salaires, la précarisation et la destruction des réglementations du travail. Lors des restructurations, des « plans sociaux » et des concentrations d’entreprises, même dans le cas de départs volontaires, et y compris si les départs sont partagés entre ouvriers, techniciens et cadres, ce sont principalement les postes de fabrication qui sont supprimés.

Mais des catégories intermédiaires sont aussi touchées par la paupérisation voire la prolétarisation.
Le déni de démocratie soulève la colère d’indignés . Les paysans sont écrasés par l’industrie agroalimentaire et la grande distribution, les professions libérales sont poussées vers la salarisation, etc.
Il en résulte des réactions parfois violentes contre la dictature capitaliste et contre l’Europe des monopoles. Des théoriciens petit-bourgeois rêvent d’un « retour » à une France idéale citoyenne, républicaine, démocratique, restaurant précisément les idéaux bourgeois qui ont accompagné le capitalisme de son essor à sa déliquescence.
Ces idéologues comme Etienne Chouard ou Eric Fiorile promoteur du mouvement du 14 juillet, rejettent la révolution prolétarienne et le socialisme, penchent souvent vers les courants souverainistes et rouge-brun et entrainent de jeunes étudiants naïfs ou des réactionnaires notoires.
La petite-bourgeoisie et les catégories intermédiaires ne vivent pas l’exploitation capitaliste à travers l’extorsion de la plus value, l’exploitation n’est pas la cause de leur indignation et leurs programmes « citoyens » s’en ressentent.
A l’inverse d’autres croient sauver leur peau en s’accrochant au manche et à la défense d’une laïcité et d’une liberté d’expression improbables, jetant l’anathème sur les quartiers les plus pauvres et méprisant le prolétariat source du totalitarisme et de tous les « populismes ».

Dans la société capitaliste la contradiction fondamentale oppose la classe ouvrière et le capital. Les « catégories intermédiaires » penchent d’un côté ou de l’autre mais ne sont pas en mesure de marcher en tête de la révolution prolétarienne et du socialisme.
La composition sociale du parti communiste, sa nature de classe est liée à son objectif révolutionnaire.

Il nous faut revenir sur la place de la classe ouvrière dans le parti communiste, en particulier sur sa fraction la plus exploitée dans les entreprises sous-traitantes, et sur son rôle idéologique dirigeant à l’égard des autres catégories opprimées.


Edité le 28-07-2015 à 23:32:29 par Xuan


Xuan
   Posté le 22-07-2015 à 22:48:01   

l'appel de Delors, Lamy et Vitorino à défendre l'OTAN :


Jacques Delors appelle à poursuivre l’odyssée avec Athènes



LE MONDE - 04.07.2015

Par Jacques Delors, Pascal Lamy et Antonio Vitorino (respectivement président fondateur, président d’honneur et président de l’Institut Jacques-Delors).


Les négociations entre la Grèce et l’Union européenne (UE) ont généré depuis des semestres tensions et défiance qui ont atteint un niveau critique depuis l’arrivée au pouvoir de Syriza et à l’approche du référendum du 5 juillet. Ces négociations et ce référendum donnent lieu à des positionnements et à des jeux tactiques compréhensibles si l’on se place dans la logique des acteurs concernés, mais qu’il leur est désormais essentiel de dépasser pour se hisser à la hauteur des enjeux, aussi bien pour la Grèce que pour l’Europe. Chaussons les bonnes lunettes pour dresser le bon diagnostic.

La Grèce est dans une situation dramatique, qui s’aggravera plus encore si elle était conduite à faire durablement défaut sur sa dette, voire à quitter la zone euro.

A cet égard, sortir de la crise actuelle suppose qu’un changement de regard intervienne en Grèce : il requiert l’expression d’une volonté claire de rompre avec la Grèce des quarante dernières années, tout comme celle de résister à la tentation d’imputer l’essentiel des problèmes d’Athènes à des causes extérieures. Il requiert aussi que le gouvernement grec veuille bien considérer que la légitimité démocratique dont il est porteur ne saurait par nature s’imposer à celles qu’incarnent pareillement ses homologues européens. C’est à cette double condition que les autorités grecques seront davantage en capacité de prendre des engagements crédibles et suivis d’effets, selon un programme établi avec leurs partenaires. Nous comprenons l’impatience et les préoccupations de ces derniers, qui veulent rompre avec l’impression de déverser leur aide dans un tonneau des Danaïdes sans fond ni forme.

Pas seulement un drame national

Le drame grec n’est pas et ne sera pas seulement national : il a et il aura des effets sur l’ensemble de l’Europe, dont la Grèce fait partie intégrante par son histoire et sa géographie.
Il ne s’agit donc pas de s’en tenir à mesurer les conséquences économiques et financières plus ou moins limitées d’une sortie d’Athènes de l’union monétaire : il s’agit d’appréhender l’évolution de la Grèce dans une perspective géopolitique, comme un problème européen, et qui le demeurera. Ce n’est pas seulement avec des microscopes du Fonds monétaire international (FMI) qu’il faut regarder la Grèce, mais avec des jumelles onusiennes, c’est-à-dire comme un Etat appartenant à des Balkans dont l’instabilité n’a guère besoin d’être encouragée, en ces temps de guerre en Ukraine et en Syrie et de défi terroriste – sans oublier la crise migratoire.

Si l’on souhaite à tout prix s’en tenir à une vision financière, il est indispensable de souligner que la crise de liquidité actuelle de la Grèce est la conséquence d’une crise de solvabilité qui n’est elle-même que le symptôme de maux autrement plus profonds : ceux liés aux faiblesses d’une économie et d’un Etat qu’il s’agit de reconstruire sur la base de profondes réformes administratives, judiciaires, éducatives, fiscales, etc.

Faire honneur à la coopération et la solidarité

Il appartient à l’UE de prendre toute sa part dans cette reconstruction, en proposant à la Grèce un plan d’ensemble en trois volets. D’abord, une aide financière raisonnable pour permettre à la Grèce de restaurer sa solvabilité à court terme. Ensuite, une mobilisation des instruments de l’UE pour réanimer l’économie héllène et donc son retour à la croissance, qui allégera de lui-même le ratio dette/PIB de ce pays. Enfin, en mettant à l’ordre du jour sans tarder l’examen du poids de la dette grecque et des dettes des autres « pays sous-programme » dans un cadre européen, dès lors que les engagements de réformes pris sont tenus. Seul un tel plan global semble de nature à ouvrir des perspectives d’espoir et de mobilisation pour le peuple grec et ses autorités, et donc à les engager dans l’effort de reconstruction dont ce pays a besoin, et dont l’UE bénéficiera.
C’est parce que
Ulysse avait l’espoir de retrouver Ithaque et Pénélope qu’il a eu le courage et l’énergie d’endurer dix ans d’épreuves, après celles de la guerre de Troie. C’est aussi parce que Grecs et Européens pourront regarder ensemble vers un avenir nécessairement commun et pressenti meilleur qu’ils trouveront les voies d’un compromis faisant honneur aux principes de coopération et de solidarité qui fondent la construction européenne.
Xuan
   Posté le 24-07-2015 à 17:26:45   

Sur le site Communistes

La leçon de la crise grecque : un gouvernement de la zone Euro
pour renforcer la domination du capital


L’accord sur la Grèce suscite de nombreux commentaires et prises de position des forces politiques en France et en Europe. Il apparaît clairement à la lecture de ces commentaires que la crise est loin d'être terminée et qu'elle amène les forces du capital à rechercher des solutions plus stables leurs permettant de renforcer leur domination en Europe.

Ainsi, la présidente de l'association patronale européenne « Business Europe », par ailleurs présidente du monopole pétrolier ENI, si elle se réjouit de l'accord obtenu elle réclame aussi de nouvelles réformes touchant aux retraites, aux salaires aux droits sociaux et au marché du travail. Elle place ces exigences dans le cadre plus général d'une baisse du « coût du travail » et d'une plus grande capacité pour le patronat de décider de l'utilisation des travailleurs.
C'est ce qu'ils appellent la flexibilité renforcée.

Ces mesures ne s'adressent pas qu'aux seuls Grecs mais à tous les travailleurs en Europe. C'est d'ailleurs cette politique que mènent tous les gouvernements du capital dans tous les pays d'Europe. Au delà, la représentante des monopoles en Europe exige plus de droits à diriger directement la politique économique, monétaire et financière.
Ainsi, soutient-elle l'idée d'une zone Euro resserrée dirigée par un gouvernement non élu, En clair c'est une intégration encore plus poussée sous la houlette des intérêts du grand capital.
C'est cette même idée que Hollande développe dans une interview au JDD de dimanche 19 juillet. " Il faut tirer les leçons [de la crise grecque] et aller beaucoup plus loin (...) il faut plus d'Europe" et il propose un gouvernement de la zone Euro. Cette idée n'est pas neuve, elle était déjà formulée en particulier par Piketty dans son livre : « Le capital au XXIe siècle ».

Ce gouvernement de la zone Euro avait été aussi soutenu par Sarkozy en 2008 au moment du déclenchement de la crise. Si les Républicains critiquent Hollande, ce n'est pas sur le fond mais sur l'idée qu'il faudrait un accord plus profond entre les deux états capitalistes : la France et l'Allemagne. Le parti socialiste qui se réjouit de l'accord avec la Grèce dans lequel il voit la main éclairée de Hollande est évidemment sur une position similaire : il faut plus d'Europe et donc aller vers une fédération avec une intégration plus poussée du marché du travail et des politiques économiques et sociales.

Au delà du caractère général de cette affirmation pointe évidemment l'idée que le capital doit avoir les mains libres pour mieux mener sa politique de rétablissement des taux de profit. De ce point de vue la référence à Delors chantre de l'Europe fédérale est assez forte pour souligner l'objectif que se fixe les forces du capital en France et en Europe.

Du côté du Front de gauche, les déclarations de Laurent et Mélenchon essaient de nous faire croire que le gouvernement grec dirigé par Tsipras a sauvé l'essentiel à savoir le maintien de la Grèce dans la zone Euro. Plus loin, leur position sur une Europe sociale et démocratique rejoint de fait celle d'une construction fédéraliste.

De son côté le FN, s'il affirme que l'Euro est un échec et qu'il faut en sortir se garde bien du moindre commentaire sur le caractère capitaliste de la construction européenne. Ce parti est contre un gouvernement de la zone Euro parce que cela coûterait cher aux contribuables mais ne dit pas un mot sur le sens de cette proposition. Parti du capital, il est en place pour absorber le mécontentement et le dévoyer au profit de ses sponsors capitalistes.

On le voit, pour combattre les politiques d'austérité, il ne suffit pas de dire que l'on est contre. Il faut en premier lieu analyser les causes de la crise et de la nature impérialiste de la construction européenne. Ainsi, les outils nationaux et supranationaux que développe le capital deviennent plus clairs.

Le Parti Révolutionnaire Communistes en mettant en exergue la lutte contre le capitalisme jusqu'à l'abattre et en affirmant l'objectif de la construction d'une société socialiste met-il clairement en perspective la lutte contre les instances supranationales de la domination impérialiste.
Xuan
   Posté le 25-07-2015 à 15:58:58   

Un se divise en deux...
La fracture au sein de l'Europe entre USA et BRICS traverse aussi la bourgeoisie française. Voir "la droite française est prorusse".
Xuan
   Posté le 25-07-2015 à 20:35:45   

Nouvelle visite de parlementaires français en Crimée


Confirmation de la division de la bourgeoisie française par rapport à la confrontation BRICS/ USA, et réactions ulcérées du PS à cette visite qui "viole le droit international" .
On apprend encore que le "droit international" prévaut sur un référendum, mais l'air commence à être connu, il s'agit en fait du "droit international" des pays impérialistes :


sur Le Point :

La présidente de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée Élisabeth Guigou (PS) a qualifié samedi d' "équipée ridicule" le voyage en Crimée de dix parlementaires français, principalement issus du groupe Les Républicains.

"Je trouve cette équipée ridicule" , a estimé Mme Guigou sur iTélé. "Ils prétendent qu'ils y vont à titre personnel (...) Évidemment qu'ils sont reçus là-bas par le régime russe et en Crimée par les autorités de fait en tant que parlementaires français." "C'est une sorte d'équipée sauvage qui viole le droit international" , a-t-elle ajouté.

Vendredi, Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, avait déjà estimé que c'était "une honte que ces dix parlementaires se rendent en Crimée sans avoir le moindre rapport avec les autorités ukrainiennes" . Bruno Le Roux figure parmi 89 personnalités européennes auxquelles la Russie a décidé d'interdire l'accès à son territoire en riposte aux sanctions européennes.

Choc jusqu'au gouvernement

Cette mesure avait entraîné l'annulation d'une visite de députés français prévue le 18 juin à Moscou par le président de l'Assemblée, Claude Bartolone.
De son côté, le groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale "ne soutient pas" cette initiative, "mais juge très important de garder des relations équilibrées avec la Russie" .
La petite dizaine de parlementaires participant à ce voyage très médiatisé en Russie s'est entretenue jeudi avec le président de la Douma (chambre basse), Sergueï Narychkine.
Parmi eux, Jacques Myard, Claude Goasguen ou encore Thierry Mariani, ancien ministre de Nicolas Sarkozy, qui a défendu jeudi l'annexion de la Crimée.

Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius s'était dit "choqué" par le déplacement de ces parlementaires pro-russes en Crimée, péninsule ukrainienne annexée par la Russie, en " violation du droit international ".


Sputnik apporte cette précision utile :

Les députés ayant visité la Crimée seront interdits d'entrée en Ukraine

25.07.2015

Les parlementaires français qui ont visité la Crimée seront interdits d'entrée en Ukraine, a annoncé le ministre ukrainien des Affaires étrangères.
Le ministère ukrainien des Affaires étrangères demandera prochainement au Service de sécurité (SBU) d'interdire l'entrée du pays aux dix députés de l'Assemblée nationale et du Sénat français qui ont effectué cette semaine une visite de deux jours en Crimée, a déclaré samedi le chef de la diplomatie ukrainienne Pavel Klimkine.

Interrogé par le quotidien Evropeïskaïa Pravda sur la question de savoir si le ministère des Affaires étrangères demandera d'interdire l'entrée de l'Ukraine aux parlementaires français, M. Klimkine a répondu par l'affirmative.

"Oui, bien sûr. La tolérance est une chose importante et une valeur européenne, mais j'estime que ceux qui violent les lois ukrainiennes n'ont rien à faire dans notre pays" , a martelé le ministre.

Selon le quotidien, une demande ad hoc sera soumise au Service de sécurité avant la fin de la journée de samedi.

Cette semaine, une délégation de 10 parlementaires français a visité la Crimée — Yalta, Simferopol et Sébastopol — où elle a rencontré les représentants des autorités locales. Kiev a qualifié ce voyage de " marque d'irrespect envers la souveraineté nationale de l'Ukraine " et de " violation délibérée de la législation ukrainienne ". Le ministère français des Affaires étrangères a pour sa part indiqué que cette visite constituait une " violation du droit international ".


Sur le même site :


La réunification de la Crimée avec la Russie a sauvé la péninsule de la guerre, estiment les parlementaires français qui ont effectué cette semaine une visite de deux jours en Crimée.

Un membre de la délégation de parlementaires français qui a visité la Crimée, Claude Goasguen, estime que les habitants de la péninsule avaient parfaitement le droit de tenir un référendum.
Selon lui, ce référendum a sauvé la région de la guerre.
"J'ai eu le sentiment que les habitants de la Crimée étaient soulagés de ne pas connaître la guerre" , a déclaré M. Goasguen lors d'une conférence de presse à Moscou. " Est-ce que ce soulagement doit être critiqué? Je ne crois pas ", a ajouté le parlementaire cité par l'AFP.

Le sénateur Yves Pozzo di Borgo a pour sa part souhaité que "l'ensemble des parlements européens puissent envoyer des missions en Crimée pour voir en fait que la situation n'est pas celle que les médias européens reproduisent" .
La Crimée a adhéré à la Russie suite au référendum qui s'est déroulé en mars 2014. La majorité écrasante des habitants de la péninsule a jugé illégal le coup d'Etat opéré en février 2014 à Kiev et a voté pour le rattachement à la Russie. Moscou souligne que la tenue du référendum était conforme aux normes du droit international et à la Charte de l'Onu.

Un autre député ayant visité la Crimée, Thierry Mariani, estime pour sa part que dans sa politique extérieure, Paris obéit aux ordres de Washington.
Selon M. Mariani, le gouvernement français est complétement impliqué dans un jeu où il évolue dans le sillage de Washington.

Cet avis est partagé par Claude Goasguen persuadé que les Etats-Unis poursuivent leurs propres objectifs en imposant des sanctions antirusses à l'Europe.

Evoquant le conflit dans le Donbass, le sénateur Pozzo di Borgo a déclaré que les hostilités pourraient prendre fin d'ici janvier prochain. Selon lui, un armistice contribuerait à normaliser les relations entre l'Union européenne et la Russie.



Edité le 25-07-2015 à 20:56:40 par Xuan


Xuan
   Posté le 27-07-2015 à 07:24:15   

Le Quotidien du Peuple relève cette contradiction :

France : polémique autour de la visite de parlementaires français en Crimée



( Source: Xinhua )
27.07.2015 08h34

La visite d'une dizaine de parlementaires français, députés et sénateurs de droite et de gauche, en Crimée du 22 au 25 juillet fait polémique en France.
La controverse porte sur l'opportunité de cette visite alors que la Crimée est considérée par l'Union européenne (UE) et la France comme territoire annexé en 2014 par la Russie, à l'issue d'un referendum jugé "illégal".

Selon le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux, cette visite de ses collègues parlementaires est une "honte" pour le Parlement français. " C'est une honte que ces dix parlementaires se rendent en Crimée sans avoir le moindre rapport avec les autorités ukrainiennes. C'est une soumission et une honte pour le Parlement français. Je regrette donc, que ces parlementaires, financés par une association russe, se soient rendus en Crimée ", a déclaré M. Le Roux, sur les ondes de la radio France Inter. Le député socialiste estime qu'un parlementaire ne doit pas aller à l'encontre du droit international qui ne reconnait pas le référendum de l'annexion de la Crimée.
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius est également "choqué" par cette visite selon la presse française. Pour le chef de la diplomatie française qui s'est exprimé devant la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, " il y a un risque d'instrumentalisation de ce déplacement par les médias russes et un risque de violation du droit international. Car rentrer en Crimée sans l'autorisation des autorités ukrainiennes, c'est reconnaitre les prétentions de Moscou ", ont rapporté les journaux français.

Le groupe d'amitié France-Russie, présidé par la socialiste Chantal Guittet, craint aussi une possible "instrumentalisation" de cette visite par les autorités russes.
" (...) Leur présence en Crimée est une forme de reconnaissance de l'annexion de cette dernière par la République de Russie. Et les autorités russes vont instrumentaliser leur venue pour pointer du doigt la division des Européens (...) Ce genre d'initiative est contraire aux traditions républicaines et nuisent à l'action de la diplomatie française" , a indiqué dans un communiqué, la présidente de ce groupe.


Quant aux dix parlementaires, ils ont justifié leur déplacement par le besoin d'aller voir sur place ce qui se passe en Crimée et la nécessité de renouer le dialogue avec la Russie.
Répondant aux critiques de M. Fabius, le Républicain, Jacques Myard, un des dix parlementaires qui a visité la Crimée, indique sur BFMTV : " Je lui (Fabius) ai fait remarquer en Commission des affaires étrangères que je sentais dans ces propos comme une sorte de jalousie parce qu'il sait très bien (...) qu'il s'est enfermé dans une impasse doctrinale, de suivisme avec les ultra-européens. Il faut que la politique étrangère française retrouve son indépendance "

D'après M. Myard, il faut à un moment sortir du politiquement correct : " cesser de dire que la Crimée est une terre ukrainienne car il est bien évident que c'est une terre russe et qu'il n'y a rien de choquant dans le retour de la Crimée à la Russie. Et prétendre le contraire est un déni de réalité ".

Son collègue Républicain, Thierry Mariani ajoute que la délégation des dix parlementaires ne parle pas au nom du gouvernement français en Crimée. " Nous avons des positions différentes avec le gouvernement, et en tant que parlementaire, je n'obéis à aucun gouvernement ", a déclaré M. Mariani également membre de la délégation.
Ce n'est pas la première fois qu'une initiative de parlementaires français va à l'encontre de la position officielle de la France.

En février dernier, la visite de parlementaires français (deux députés et deux sénateurs) rendue au président syrien Bachar Al-Assad avait fait polémique en France. Les autorités françaises qui ont rompu tout contact avec Damas depuis 2012, avaient également dénoncé cette visite.
Xuan
   Posté le 29-07-2015 à 13:35:14   

Sur le site "faire vivre le PCF"

Comment l’Allemagne veut s’enrichir sur le dos de la Grèce Enquête et révélations de la télévision allemande


Dimanche 26 juillet 2015

Vive la crise qu’il disait il y a 30 ans... Mais comment certains ont pu croire qu’il s’agissait de "sauver la Grèce"... et à quand un exemple Français... Vinci peut-être pour les autoroutes ?

Pam




Parmi les biens publics que la Grèce doit vendre, il y a les 14 aéroports régionaux les plus rentables du pays qui doivent être vendus à une firme allemande, Fraport.

Le maire de Corfou, Kostas Nikolouzos (120.000 habitants, 1 million de touristes par an, chiffre en augmentation) : « L’aéroport rapporte beaucoup d’argent, pourquoi devrait-on le céder ? Nous sommes en crise, n’est-ce pas ? Si on se prive des moyens de produire de la richesse dans ce pays pour relancer l’économie, comment fera-t-on ensuite ? ».

Selon « l’accord » de colonisation européen, tout doit être bradé : la poste, les installations d’eau, les autoroutes, le réseau de gaz et d’électricité, les ports et les aéroports. Et donc, les 14 aéroports situés sur les îles les plus touristiques, Mykonos, Santorin, Kos, Corfou, etc.

La firme allemande doit donner 1,23 milliard d’euros et une taxe annuelle de 22,9 millions pour récupérer les 14 aéroports.

Le ministre des infrastructures grec, Christos Spirtzis : « l’État grec doit vendre les 14 aéroports qui rapportent et les 30 autres aéroports qui ne font aucun profit doivent rester à sa charge. C’est un modèle qui ressemble à l’état des choses dans une colonie, pas dans un état membre de l’Union européenne ».

D’après les chiffres de l’administration grecque, le nombre de vols via les 14 aéroports l’an passé a augmenté de 13,8%, le nombre de passagers a connu une augmentation de 19%. Un expert de la Lufthansa qualifie la transaction de « économiquement lucrative » .

Mais on garde le meilleur pour la fin. S’agît-il vraiment d’une privatisation ? La société anonyme Fraport est une firme allemande, mais surtout la majorité de ses parts est détenue par la ville de Francfort et la région de Hesse.

Le Prof. Rudolf Hickel de l’Université de Brême : « Ce qui va se produire est un changement de propriétaire - ce qui était propriété de l’État grec va pour ainsi dire devenir propriété de l’État allemand. Et à la fin, ce qui compte, c’est que les profits qui seront réalisés dans ces 14 aéroports financeront les services publics allemands » .

Et que deviendra le petit milliard récolté pour la vente ? Il servira à rembourser la dette.

Voir en ligne : En VO sur la première chaîne allemande
Xuan
   Posté le 20-08-2016 à 22:39:12   

Tandis que la Turquie infléchit sa politique à l'égard des impérialismes occidentaux (voir
Renversement de situation en Turquie) et fragilise davantage l'édifice de l'OTAN en Europe, l'économie européenne elle-même ne sort pas la tête hors de l'eau.
Ci-dessous un article de Xinhua :




De multiples crises jettent une ombre sur les perspectives de l'économie européenne


Publié le 2016-08-20 french.xinhuanet.com



BRUXELLES, 20 août (Xinhua) -- Alors que l'Europe cherche avec peine à trouver des solutions à une croissance morose et un chômage à double chiffre, des problèmes qui hantent le Vieux continent depuis la crise de la dette souveraine, les incertitudes que le Brexit entraîne et une crise de réfugiés sans précédent vont sans doute exercer de nouvelles pressions.

Certains experts pensent que les perspectives de l'économie européenne continueront de rester morose dans le proche avenir.

DES DONNEES ECONOMIQUES INQUIETANTES

Selon des données officielles, le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro n'a augmenté que de 0,6% au premier trimestre 2016, tandis que sa performance économique a encore sombré au trimestre suivant avec une croissance de seulement de 0,3%.

La Commission européenne, organe exécutif de l'Union européenne, a récemment revu à la baisse les perspectives économiques de l'Eurozone composée de 19 pays, prévoyant que la croissance de la zone de la monnaie unique ne dépasserait pas les 1,6% cette année, contre une prévision antérieure de 1,7%.

L'inflation, un paramètre étroitement surveillé par la Banque centrale européenne (BCE), a légèrement grimpé, passant de 0,1% en juin à 0,2% en juillet, un signe positif alors que l'Eurozone est tombée plusieurs fois dans la déflation.

La BCE a prévu que l'inflation se stabiliserait à 0,2% en 2016 et resterait toujours loin de l'objectif d'être "inférieure, mais proche de 2%" dans les trois années à venir.

Une autre nuisance pour l'Europe est le taux de chômage élevé qui reste toujours à deux chiffres. Les dernières données de l'Eurostat, le service des statistiques de l'UE, ont montré un taux de chômage de 10,1% dans la zone euro en juillet, avec la Grèce et l'Espagne ayant enregistré le plus fort taux de chômage (20%).

DE MULTIPLES DEFIS PERSISTANTS

L'économie européenne est maintenant dans sa quatrième année de reprise, a ainsi noté la Commission, reconnaissant que l'Europe était confrontée à des difficultés sans précédent cette année.

Tout d'abord, la crise des migrants continue de tirer l'Europe vers le bas, ayant une profonde influence sur l'économie et la société européennes. Les migrants ou les réfugiés, dont la plupart sont des jeunes, sont considérés comme un apport pour une force de travail de plus en plus âgée en Europe, bien que des problèmes d'intégration aient fait surface.

L'Europe est divisée sur la façon de faire face à la crise des migrants et cette scission a aidé à stimuler la montée des partis politiques d'extrême droite, alimentant le conservatisme et le populisme à travers le continent et ayant eu des répercussions néfastes sur l'ouverture du bloc au commerce et à l'économie.

Alors que les dirigeants européens discutent des moyens de lutter contre la crise des réfugiés la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale, ils doivent désormais faire face à une autre question délicate, celle des Britanniques qui ont voté en faveur d'une sortie de l'UE en juin dernier.

Des économistes ont averti que le Brexit saperait non seulement potentiellement le processus d'intégration européenne, mais pourrait également nuire à la croissance de l'Europe.

L'UE et le Fonds monétaire international (FMI) ont baissé leurs prévisions de croissance en raison de l'incertitude du Brexit. La Commission a estimé que la zone euro était susceptible de voir sa croissance baisser entre 0,2 et 0,5 point de pourcentage en 2017 en raison du référendum.

Le Royaume-Uni serait le plus durement touché, a estimé Bruxelles, précisant que l'impact négatif cumulé pour le PIB britannique devrait se situer entre environ 1% et 2,75% en 2017.

Le FMI a baissé le mois dernier ses prévisions de croissance pour la zone euro à 1,6% cette année et à 1,4% en 2017, ajoutant que l'économie mondiale pour 2016 et 2017 devrait ralentir à 3,1% et 3,4% respectivement.

En outre, les créances douteuses, en particulier en Italie et au Portugal, pourraient provoquer la prochaine crise bancaire dans une Europe mise à rude épreuve par le Brexit.

Une douzaine de banques italiennes, irlandaises, espagnoles et autrichiennes ont le plus souffert lors des stress tests menés le mois dernier. Les autorités ont affirmé que les banques de l'UE s'étaient montré plus résilientes qu'il y a deux ans, mais ces affirmations ont été contestées par beaucoup de personnes selon qui le panel de banques testées ne reflétait pas l'ensemble du secteur.

Face à ces multiples défis, l'Europe est à nouveau à la croisée des chemins. Que les gouvernements européens peuvent ou non réussir à s'en sortir constitue un grand point d'interrogation pour l'avenir économique du bloc.
marquetalia
   Posté le 21-08-2016 à 11:51:52   

Quelle est l analyse de Die Linke en Allemagne sur le rapprochement de la Turquie avec la Russie?
Xuan
   Posté le 29-01-2017 à 00:06:24   

Je n'en sais rien tu peux te renseigner si tu veux.
Le rapprochement de la Turquie vers la Russie résulte de l'exacerbation des contradictions en Turquie ainsi que du mépris et du diktat européens envers ce pays, notamment sur la question des réfugiés.
Xuan
   Posté le 29-01-2017 à 00:09:32   

Une équipe qui perd se dispute


La fin de la rébellion à Alep a donné le signal de la reconfiguration des alliances occidentales, suivant le principe une équipe qui perd se dispute , autrement dit la victoire du monde émergent sur les impérialismes occidentaux et sur l’hégémonisme US porte au vif les contradictions entre ces pays et en leur sein même.

Déjà le Brexit avait donné le signal d’une certaine débandade. La crise des réfugiés a accentué les crispations. La Hongrie et d'autres pays se sont opposés à la politique européenne d’accueil des réfugiés, la France a réduit leur présence au minimum, la Turquie a changé de camp.

Aux USA l’investiture de Trump a été marquée par d’inédites manifestations d’opposants. La division du peuple américain et des institutions est claire. Elle traduit la situation catastrophique de l’économie US, de la désindustrialisation et du chômage.
Selon le rapport du Pew Research Center en Décembre qui a déclaré en 2015 : «le revenu des familles à revenu élevé ont représenté 49% du chiffre d'affaires total des États-Unis en 2014 contre 29 pour cent en 1970. Pour les ménages à revenu moyen en 2014 il a représenté à 43% des revenus, nettement inférieur à celui de 1970 à 62 % » .

En France les candidats usuels du capitalisme se déchirent entre eux et sont écartés les uns après les autres, leurs partis sont divisés et rejetés par les classes populaires. Là aussi c’est une conséquence de la crise du capitalisme, de l’abandon du « modèle à la française » , du consensus social et de la concertation. C’est-à-dire que les classes moyennes sont prolétarisées et que le prolétariat subit des attaques violentes qui excluent tout dialogue social.

Mais aussi les contradictions entre les USA et le second monde s’accentuent. Les USA se rapprochent de la Grande Bretagne et de la Russie, se tournent vers le protectionnisme et encouragent le nationalisme en Europe.
De l’autre côté la France et l’Allemagne ont critiqué la fermeture des frontières aux réfugiés, le ministre des Affaires étrangères allemand rappelle que l'amour de son prochain relève des traditions chrétiennes de l'Amérique. Evidemment l’amour du prochain n’est une motivation ni pour les uns ni pour les autres.
Jean-Marc Ayrault a dénoncé lui aussi l’abandon des « engagements internationaux » en ajoutant « il y a beaucoup d’autres sujets qui nous inquiètent » et "Nous prendrons contact avec notre collègue Rex Tillerson lorsqu'il sera nommé pour discuter point par point et avoir une relation claire."
Hollande a été plus clair : "Lorsqu'il y a des déclarations qui viennent du président des Etats-Unis sur l'Europe et lorsqu'il parle du modèle du Brexit pour d'autres pays, je crois que nous devons lui répondre" , et « Quand il ajoute des mesures protectionnistes, qui pourraient déstabiliser les économies, pas simplement européennes mais les économies des principaux pays dans le monde, nous devons lui répondre »
Ainsi la France et l’Allemagne voient leur ancien allié et chef de l’OTAN encourager l’explosion de l’Europe et déstabiliser leur commerce.

La presse théorique du PCC signale dans un article sur la crise inhérente au capitalisme « Dans le passé, les pays capitalistes occidentaux développés avaient levé la banderole du libre-échange, pratiqué étourdiment le dumping des marchandises vers les pays en développement, en se servant des pays en développement comme principale source de matières premières et de marchés pour les produits de base. Et quand les pays en développement ont acquis une certaine compétitivité, le monde occidental a essayé de négocier une protection, ce qui étale ouvertement l'hypocrisie des valeurs capitalistes. »
L’article montre que la crise est devenue systémique et institutionnelle, que les « valeurs universelles » de la bourgeoisie montrent leur vrai visage et que le populisme en est la conséquence.
Cette tendance est irréversible parce que la course au profit se poursuit de façon toujours plus acharnée et avec d’autant plus de difficultés que le monde devient multipolaire. Le capitalisme ne peut pas revenir en arrière, atténuer ses contradictions, atténuer la polarisation de la société ou redistribuer les profits. Au contraire, il ne peut que les accentuer. La mondialisation et la fin de l’hégémonie US ne font qu’accentuer ce mouvement. Par exemple le retour au protectionnisme des USA ne peut que les desservir alors que la tendance à la mondialisation se poursuit entre d’autres pays et d’autres régions du monde.

Pour nous cela signifie que la voie des solutions réformistes est définitivement barrée. La lutte de classe et la révolution, ou la guerre, deviennent la seule issue à la crise parce que les contradictions au sein des puissances impérialistes deviennent antagoniques. Sur ce dernier point, le renversement des alliances montre que la zone des conflits peut fort bien se déplacer dans des régions jusqu’ici pacifiques, car l’Europe est un nœud de contradictions.
En ce qui concerne la révolution, les communistes doivent s’en réapproprier l’idée et renoncer aux schémas électoralistes, pacifistes et légalistes, ainsi qu’à tous les ponts vers un avenir meilleur dans le capitalisme , que la bourgeoisie est en train de faire sauter l’un après l’autre.


Edité le 29-01-2017 à 00:17:59 par Xuan


marquetalia
   Posté le 23-02-2017 à 23:32:55   

Les Etats Unis veulent faire éclater l Ue,ils accusent la construction européenne d être un ensemble dominé par l Allemagne.Trump voudra en finir avec l influence allemande en Europe Centrale,d autant que les Usa se servent depuis la chute du camp socialiste en Europe de l Est de la Pologne à la fois contre la Russie et la Rfa.comme la France Insoumise,Die Linke va retourner sa veste,par contre,l arrangement entre Trump et Poutine va pérenniser la mainmise communiste en Moldavie,en Biélorussie,dans le Donbass.les partis marxistes leninistes doivent en France se placer a l avant garde,il y a un gouffre a combler avec la trahison melenchoniste et l agonie de Lo/Npa
Xuan
   Posté le 25-02-2017 à 00:24:48   

Les contradictions entre les USA et l'Europe, et au sein de l'Europe, se manifestent sur le terrain économique :
La Chine devient le premier partenaire commercial de l'Allemagne en 2016

sur zonebourse

24/02/2017
Francfort (awp/afp) - La Chine est devenue pour la première fois en 2016 le principal partenaire commercial de l'Allemagne, devançant la France et les Etats-Unis, selon des chiffres de l'Office allemand de statistiques Destatis consultés vendredi par l'AFP.

En valeur, le cumul des exportations et des importations entre la Chine et l'Allemagne a atteint l'an dernier près de 170 milliards d'euros, contre un peu plus de 163 milliards en 2015, montrent ces données transmises à l'AFP.

Dans le détail, les exportations allemandes vers le marché chinois ont progressé en 2016 de près de 7% sur un an, à environ 76 milliards d'euros, et les importations chinoises en Allemagne ont gonflé de 2%, à presque 94 milliards.

Ce résultat propulse la Chine, quatrième partenaire commercial de l'Allemagne en 2015, au rang de numéro un en 2016.

Le pays a ainsi devancé l'an dernier la France, deuxième plus important partenaire de l'Allemagne en 2016 avec un montant total d'échanges de 167 milliards d'euros, et les Etats-Unis, troisièmes avec 165 milliards.

Les Etats-Unis avaient pour la première fois conquis en 2015 le titre de premier partenaire commercial de l'Allemagne, avec un montant cumulé d'exportations et d'importations de 174 milliards d'euros. Auparavant, la France avait détenu ce titre sans discontinuité de 1975 à 2014.

En 2016, le marché américain est toutefois resté le premier débouché pour les entreprises allemandes, qui y ont exporté pour près de 107 milliards d'euros, contre 101 milliards vers la France et 86 milliards vers le Royaume-Uni.

Tout récemment, l'Allemagne s'est d'ailleurs attirée les foudres de la nouvelle administration américaine de Donald Trump, qui a accusé Berlin "d'exploiter" d'autres pays de l'Union européenne et les Etats-Unis avec un euro "grossièrement sous-évalué", rendant ses produits artificiellement plus compétitifs. Des critiques qu'a vigoureusement rejetées le gouvernement allemand.

afp/al
marquetalia
   Posté le 25-02-2017 à 14:04:32   

L Allemagne ne peut en aucun cas être considéré comme le maillon faible de l impérialisme,qui serait à l avant garde de la révolution prolétarienne outre Rhin?Die Linke risque d opérer un virage à la Mélenchon,au prix d abandonner toute référence au marxisme au profit du libéralisme économique.il reste le Kpd,parti marxiste leniniste interdit pendant la guerre froide par les autorités d Allemagne de l Ouest;quel est son poids?


Edité le 25-02-2017 à 14:04:59 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 25-02-2017 à 19:51:34   

Erick Honecker,pour rester fidèle à ses convictions,adhera au parti marxiste leniniste après la chute du mur de Berlin,en désaccord avec l ex parti unique est allemand qui evolua vers la social démocratie.
Xuan
   Posté le 26-02-2017 à 22:57:40   

marquetalia a écrit :

L Allemagne ne peut en aucun cas être considéré comme le maillon faible de l impérialisme,qui serait à l avant garde de la révolution prolétarienne outre Rhin?Die Linke risque d opérer un virage à la Mélenchon,au prix d abandonner toute référence au marxisme au profit du libéralisme économique.il reste le Kpd,parti marxiste leniniste interdit pendant la guerre froide par les autorités d Allemagne de l Ouest;quel est son poids?


L'existence d'un parti communiste ou son absence ne définit pas à elle seule qu'une région ou un pays soit un maillon faible ou non, loin de là.
Relis le sujet et tu verras qu'il n'y est guère question des partis communistes. La quasi totalité des PC européens sont dirigés par des cliques révisionnistes et ne cherchent pas à faire une révolution.

Ce sont essentiellement les contradictions internes de l'Europe ainsi que ses contradictions avec le reste du monde qui en font une zone fragile.
Les déclarations de tel ou tel politicien bourgeois présentent un intérêt dans la mesure où elles révèlent ces contradictions et permettent de les comprendre.
Alors avant de tirer des plans sur la comète en fonction des déclarations ou de l'audience de tel ou tel groupe, essaie d'utiliser le matérialisme dialectique. Sinon tu vas nous annoncer des maillons faibles à chaque discours un peu enflammé ici ou là. C'est ta méthode qui n'est pas bonne.
marquetalia
   Posté le 26-02-2017 à 23:14:48   

Le Kpd en Allemagne est loin d être révisionniste comme Die Linke,au contraire,il soutient la République populaire démocratique de Corée.il pourrait profiter de l affaiblissement de l influence allemande en Europe Centrale au profit des Usa pour être à l avant garde.en même temps,Berlin est en rivalité en Afrique dans les anciennes colonies allemandes pour restaurer la bourgeoisie compradore pro-allemandes contre celle pro-française,notamment au Togo.enfin,les Balkans sont de nouveau en pleine ébullition,l impérialisme allemand va vouloir chasser les Serbes de Bosnie,de Slavonie Orientale et de l enclave de Mitrovica,presque dix huit ans après l agression atlantiste contre la Fédération de Yougoslavie.si au Kosovo et en Bosnie,les intérêts us et allemands convergent,il n en est pas de même en Bosnie,où en 1995 Clinton brisa l élan de l impérialisme allemand en forçant les Croates d Herceg Bosna à s unir aux Musulmans Bosniaques au sein de la fédération croato-musulmane,lors des accords de Dayton;a l epoque,Helmut Kohl aurait préféré une Grande Croatie,qui aurait incorporé l Herceg Bosna.


Edité le 27-03-2017 à 20:46:52 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 27-02-2017 à 09:35:12   

Si l Allemagne a toujours refusé que l Otan intègre l Ukraine et la Géorgie,pour garder de bons liens économiques avec la Russie,la reprise de la guerre au Kosovo va accroitre les contradictions germano-russes,le contingent allemand est le plus important au Kosovo au sein de l Otan,la Russie espérant le rattachement de Mitrovica à la Serbie.concernant les Serbes de Bosnie,ceux ci seront expulsés en cas de reprise des hostilités.


Edité le 27-02-2017 à 11:23:24 par marquetalia


Xuan
   Posté le 27-02-2017 à 20:35:58   

marquetalia a écrit :

Si l Allemagne a toujours refusé que l Otan intègre l Ukraine et la Géorgie,pour garder de bons liens économiques avec la Russie,la reprise de la guerre au Kosovo va accroitre les contradictions germano-russes,le contingent allemand est le plus important au Kosovo au sein de l Otan,la Russie espérant le rattachement de Mitrovica à la Serbie.concernant les Serbes de Bosnie,ceux ci seront expulsés en cas de reprise des hostilités.

C'est pour des raison économique que l'Allemagne veut garder des liens avec la Russie. Par conséquent la guerre au Kosovo peut aussi accroître les contradictions au sein de l'OTAN. D'autant plus que les USA veulent mettre leurs partenaires à contribution.
marquetalia
   Posté le 27-02-2017 à 23:34:28   

Il y a d autres contradictions au sein des puissances impérialistes elles mêmes,comme le séparatisme bavarois en Allemagne ou californien aux États-Unis.
Xuan
   Posté le 07-03-2017 à 00:05:26   

sur le JDD, un article intéressant enregistre la fin de la communauté européenne, remplacée par un quatuor dirigeant, mais lui-même simple cache-sexe pour le couple franco-allemand.
Dans ce quatuor, l'Espagne et l'Italie font office de figurants, mais leur poids économique sert à assurer la domination des deux ténors sur le reste de l'Europe.
Le JDD conclut que l'Europe était devenue "ingérable".
En fait ce sont les rapports de domination impérialiste qui ont brisé l'unité européenne et cette nouvelle direction a pour but de forcer les récalcitrants à marcher au pas.


___________________


Les Etats-Unis d’Europe sont enterrés


Le sommet des quatre grands Européens qui se déroule lundi soir à Versailles, n’est qu’un des épisodes annonciateurs de la mort du projet fédéral qu’avaient imaginé les fondateurs de l'Union européenne. Au micro d'Europe 1, le rédacteur en chef international du JDD, François Clemenceau.

Si l'on se met une seconde à la place des 23 autres pays de l’Union européenne, ceux qui n'ont pas été invités par François Hollande à Versailles, que voient-ils? La France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, c’est-à-dire un bloc qui correspond à la majorité de la population et du PIB européen, discuter entre elles d’un renforcement de leurs coopérations pour aller plus loin dans l’intégration européenne.

Bien sûr que ces Quatre grands européens essaieront probablement plus tard de coaliser autour d’eux ceux qui souhaitent aller plus loin sur le plan de la défense, de la sécurité, de la fiscalité, des protections sociales ou de l’éducation. Mais il y a dans ce regroupement, la formation de ce qu’on avait appelé au moment de l’élargissement ou de la création de la zone euro, un noyau dur. L’idée n’est pas d’exclure ceux qui ne peuvent pas ou ne veulent pas aller plus loin mais de montrer le chemin, de leur dire "quand vous serez prêts, vous pourrez nous rejoindre".

Le contraire d'une Europe à la carte

C’en est donc fini de l’idée de départ qui consistait à avancer tous ensemble vers toujours plus d’Europe pour devenir un jour des Etats-Unis d’Europe. C'est en fait le constat que l’élargissement de l’Europe au lendemain de la chute du communisme était un processus nécessaire sur le plan moral et politique mais qu’il a rendu l’Europe ingérable et de plus en plus incompréhensible à l’heure des crises financières et identitaires.

C'est également et surtout l’idée que tous les pays qui sont en difficulté (notamment sur le plan économique) ou en proie aux doutes (notamment face aux options souverainistes) ne peuvent pas freiner ou empêcher les autres, ceux du noyau dur, d’aller plus loin pour être plus forts. C’est la naissance, on le vérifiera à la fin du mois pour le 60ème anniversaire du Traité de Rome, de la fameuse Europe à deux ou à plusieurs vitesses.

S'agit-il pour autant d'une Europe à la carte, comme ce que souhaitaient les Britanniques avant le Brexit? Non, c’est même plutôt le contraire. Avant le Brexit, nous avions déjà une forme d’Europe à la carte, avec ceux qui étaient ou non dans la zone Euro, ceux qui étaient membres ou non de l’Espace Schengen.

L’idée aujourd'hui n’est donc plus de dire "si vous n’êtes pas contents, vous partez" mais de proposer à tous ceux qui veulent plus de coopération ou d’intégration d’aller plus loin. Toute la difficulté du projet est de rester suffisamment souple pour ne pas créer le sentiment qu’il y aura dès lors plusieurs Europe, celle des bons et celle des cancres, celle des vrais européens et celle des bons à rien. Mais une chose est claire, si cette option-là, celle des "coopérations renforcées" pour ne pas dire "semi-fédérale" est rejetée au profit du statu quo, alors là oui, l’Europe telle qu'elle existe aujourd'hui continuera de régresser.

François Clemenceau - Le Journal du Dimanche
Xuan
   Posté le 27-07-2017 à 22:22:36   

La « politique communautaire » européenne et la loi du plus fort



L’expérience nous a montré dans les années 80 comment les nationalisations prévues dans le programme commun de la gauche n’ont servi qu’à refinancer les entreprises par l’Etat avant de les re-privatiser.
Les dirigeants révisionnistes n’ont tiré aucune leçon de l’échec de cette stratégie. Il suffit pour s’en convaincre de lire « Programme commun, la victoire à l’horizon » mis en ligne dans l’Humanité le 26 août 2016.

Le gouvernement Macron nous donne une nouvelle version de nationalisation capitaliste dans l’affaire des chantiers STX. Cette fois la nationalisation a pour but de tenir cette entreprise à l’écart des capitaux chinois (voir dans les Echos : « Chantiers STX : pavillon italien et ombre chinoise » )

Au passage Macron piétine l’accord passé avec l’Italie dont le ministre ne cache pas son « amertume ». Il s’avère ainsi que le « marché libre européen » et ses accords obéissent en fait à la volonté des capitalistes des pays européens dominants.

Voir sur Challenges "Paris prêt à nationaliser les chantiers STX si Rome ne cède pas"

Ci-dessous la réaction de Pier Calrlo Padoan dans les Echos :


Le ministre italien de l’Economie et des Finances traduit sans détour l’amertume mêlée de colère qui se fait jour dans son pays après la nationalisation temporaire des chantiers navals STX par l’Etat français.

Pier Carlo Padoan : "Ce manque de confiance envers les partenaires italiens est inacceptable"

OLIVIER TOSSERI Le 27/07 à 19:45

INTERVIEW - Le ministre italien de l’Economie et des Finances traduit sans détour l’amertume mêlée de colère qui se fait jour dans son pays après la nationalisation temporaire des chantiers navals STX par l’Etat français.

Le président Emmanuel Macron a pris soin d'appeler le président du Conseil italien, Paolo Gentiloni, un appel téléphonique « amical » en vue de discuter des chantiers navals STX, de la Libye et de l'immigration, ont annoncé ses services jeudi. C'est la moindre des choses, alors que le gouvernement français a décidé de nationaliser temporairement STX France . Les Italiens se sentent floués. Sous le quinquennat Hollande, les dirigeants de Fincantieri avaient fait, déjà, de nombreuses concessions : promesse de 100 millions d'investissements à Saint-Nazaire, préservation de l'emploi pendant cinq ans, maintien de la R&D en France, accès prioritaire de l'Etat français aux carènes pour ses besoins militaires. Pier Carlo Padoan, le ministre transalpin de l'Economie et des Finances, traduit sans détour l'amertume mêlée de colère qui se fait jour dans son pays.


Quelle est votre réaction à la décision française de nationaliser STX France ?

Je prends acte avec regret que les accords passés avec le gouvernement français précédent ont été répudiés par le nouveau. Fincantieri était prêt à réaliser un important investissement dans un domaine où la France et l'Italie peuvent poursuivre des intérêts communs. Le ministre Bruno Le Maire viendra à Rome mardi prochain, je le rencontrerai volontiers avec Carlo Calenda, ministre du Développement économique, et nous écouterons avec intérêt les propositions qu'il voudra bien nous faire.


Qu'est-ce qui, selon vous, a fait capoter l'accord ? Faut-il regarder du côté de Fincantieri ?

Il y avait déjà un accord et le management de Fincantieri n'est pas en question. Le gouvernement français a répudié cet accord. Franchement, nous ne comprenons pas pourquoi. Il n'y a aucune raison pour laquelle Fincantieri ne puisse disposer de 51 % de STX France. Il me semble que ce revirement ne peut s'expliquer que par un manque de confiance envers les partenaires italiens. Si c'est le cas, c'est inacceptable.


L'Etat italien vole au secours de ses banques et le français à celui de son industrie. Est-ce un coup dur pour le libéralisme économique et la coopération européenne ?

L'Italie ne sauve pas ses banques. Si elles ne sont pas en condition de rester sur le marché, elle les met en liquidation, sinon elle prend des mesures de précaution s'il n'y a pas de solution venant du marché. Dans le cas de STX France, en revanche, il y a une solution de marché et elle s'appelle Fincantieri.

@OlivierTosseri


Edité le 27-07-2017 à 22:25:05 par Xuan


Xuan
   Posté le 21-08-2017 à 13:27:42   

Sur Challenges :

Pétrole: Total va racheter Maersk Oil pour 7,45 milliards de dollars


Par Challenges.fr le 21.08.2017 à 09h13
MARTIN BUREAU / AFP
Le groupe français Total a annoncé lundi 21 août le rachat de la société pétrolière Maersk Oil pour 7,45 milliards de dollars en actions et en dette auprès du danois A.P. Møller-Mærsk.
"L'intégration des activités de Maersk Oil fera de Total le second opérateur en Mer du Nord , bénéficiant de positions majeures au Royaume-Uni, en Norvège et au Danemark" , a souligné dans un communiqué Patrick Pouyanné, président-directeur général de Total.

(avec AFP)

La société Total passe également un méga contrat avec l'Iran sur le plus grand gisement du monde : (cf Les coulisses du mégacontrat gazier de Total en Iran)
Xuan
   Posté le 25-08-2017 à 20:52:47   

Le travail détaché et le colonialisme français


La tournée de Macron en Europe de l’est se présente comme une démarche « sociale » destinée à empêcher les salaires des ouvriers français de subir le « dumping social » du fameux "plombier polonais".

"La directive telle qu'elle fonctionne est une trahison de l'esprit européen dans ses fondamentaux. Le marché unique et la libre circulation n'ont pas pour but de favoriser les pays qui font la promotion du moindre droit social" a déclaré Macron.

On notera qu’il s’agit de favoriser non l’ensemble des salariés mais « les pays » où les salaires sont plus élevés, c’est-à-dire de protéger les entreprises françaises d’une concurrence « déloyale »

l’express rapporte que :
« Mercredi, le chef de l'État a assuré depuis l'Autriche être sur la voie d'un compromis avec les pays de l'est, afin d'obtenir une révision de la directive controversée sur les travailleurs détachés.
Mais dès le lendemain, la Première ministre souverainiste Beata Szydlo, a affirmé que Varsovie refuserait "jusqu'au bout" une réforme de la directive, "dans l'intérêt des travailleurs polonais" .
Réponse d'Emmanuel Macron ce vendredi: "Le peuple polonais mérite mieux que cela et la Première ministre aura beaucoup de mal à expliquer qu'il est bon de mal payer les Polonais" .
"La Pologne n'est en rien ce qui définit le cap de l'Europe" , a-t-il aussi lancé. Pour le président français, "L'Europe s'est construite pour créer de la convergence, c'est le sens même des fonds structurels que touche la Pologne (...) L'Europe s'est construite sur des libertés publiques qu'enfreint aujourd'hui la Pologne". Il estime que cet État "a décidé de s'isoler". »


On pourrait trancher rapidement la question en remarquant que la Pologne est gouvernée par une clique particulièrement réactionnaire, ouvertement anticommuniste et par conséquent plus acharnée à défendre les intérêts capitalistes contre ceux des ouvriers.

Evidemment les ouvriers polonais sont davantage exploités et leurs salaires viennent concurrencer ceux des autres pays européens. Mais les contradictions apparues ne peuvent pas s’expliquer uniquement par là.

Sur sputnik : la réforme du travail détaché, une "mesure coloniale" ?

Pour Viorel Pana, aujourd'hui professeur, la réforme de l'Union européenne ne devrait pas reposer sur les questions relatives à la main-d'œuvre. "Nous sommes conscients que, conformément à cette directive, la main-d'œuvre doit se déplacer librement, c'est-à-dire que ce n'est pas à partir de cela que nous devrions construire la réforme de l'UE" , craignant par-là que la main d'œuvre qualifiée ne reste dans les pays ‘de l'Ouest', où les salaires sont plus attractifs.

« La France exporte aussi des travailleurs détachés, il ne faut pas croire non plus qu'il n'y a que des travailleurs détachés qui viennent travailler en France. Ça marche dans l'autre sens » , rectifie Me Thierry Vallat, avocat spécialisé en droit du travail. Et c'est bien cet « avantage mutuel » qu'il faut préserver et respecter, selon l'économiste roumain Ilie Serbanescu, « Sinon, c'est une mesure coloniale sans aucune nuance, nous devons arrêter la démagogie et mettre une barrière et fermer l'accès. Ou bien nous sommes un marché mondial, ou bien nous ne le sommes pas " .


Il apparaît ainsi que plusieurs contradictions sont en jeu. D’une part celles entre la classe ouvrière d’Europe et les capitalistes, d’autre part celles entre les monopoles français et allemands d’une part, et ceux d’Europe Centrale placés en situation de sous-traitants. Mais celle-ci se présente sous la forme de la domination des pays d’Europe Centrale par la France et l’Allemagne, ce qui explique les termes employés par les politiciens et les économistes roumains et polonais.

Naturellement nous devons combattre la concurrence salariale, mais nous voyons que la lutte de classe pour les salaires est indissociable de l’unité des classes ouvrières d’Europe, et que sur les questions européennes il faut aussi nous opposer au chauvinisme de grande puissance et à l’impérialisme français.
Xuan
   Posté le 27-08-2017 à 23:25:19   

Notes :
Le Parisien :

Depuis l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie, les entreprises françaises font de plus en plus appel aux travailleurs détachés, particulièrement dans le bâtiment et l’industrie.

Selon le dernier rapport en date de la Commission européenne, la France est le troisième émetteur de travailleurs détachés, derrière la Pologne et l'Allemagne. La Pologne est le pays qui profite le plus de cette directive et est farouchement hostile à toute réforme. En 2015, 233 210 Polonais sont employés par des entreprises polonaises dans d'autres pays membres de l'UE.
marquetalia
   Posté le 22-11-2017 à 00:18:58   

http://www.mlkp.info/index.php?lang=4
marquetalia
   Posté le 22-11-2017 à 00:28:38   

http://marxiste.fr/doc-inter/turquie/histokpml.html
Xuan
   Posté le 22-11-2017 à 23:30:32   

tu vas arrêter de supputer ?
Quand on parle de maillon faible il s'agit d'abord de la chaîne impérialiste, des contradictions fondamentales internes à ces pays et à celles qui les opposent à d'autres pays. On s'appuie sur la réalité économique et sur la lutte des classes.

Chaque fois que inventes un "maillon faible" ça reste des hypothèses vides du moindre élément d'analyse. Tu ne dis rien des contradictions entre les USA et la Turquie et tu suppose une subversion.

Tu imagines que cette subversion qu in'existe pas encore "aboutirait à la victoire des forces de la gauche radicale en Anatolie" on se demande bien pourquoi, et parce que tu as vu un site du MLKP, forcément ça va être la révolution...en plus ton lien http://marxiste.fr/doc-inter/turquie/histokpml.html ne marche pas !

Sors de ta chambre, va prendre l'air et rencontre des gens qui bossent, ça te fera du bien.
marquetalia
   Posté le 23-11-2017 à 08:59:46   

"Sors de ta chambre,va prendre l air et rencontre des gens qui bossent,ca te fera du bien." effectivement,tu as raison.


Edité le 24-11-2017 à 19:37:46 par marquetalia


Finimore
   Posté le 24-11-2017 à 16:40:40   

marquetalia a écrit :

"Sors de ta chambre,va prendre l air et recontre des gens qui bossent,ca te fera du bien." effectivement,tu as raison.


Ben alors aux actes !!! Il ne suffit pas de le dire, il faut le faire.
Xuan
   Posté le 25-11-2017 à 09:22:30   

Pour revenir au sujet.

Il faudrait se poser des questions sur la vente d’Alstom énergie à GE sous Hollande, puis de sa fusion avec Siemens sous Macron, en parallèle avec STX (quoique des engagements avaient déjà été pris).
Je pense qu’on assiste à un changement de stratégie dans les rapports concurrentiels entre pays impérialistes, où la bourgeoisie française veut assumer un autre rôle.

D’après la presse économique et syndicale le premier marché se traduit par une liquidation.
Je cite quelques liens :

http://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/bouygues-grand-gagnant-du-mariage-alstom-siemens-1265523.html

http://fr.sputniknews.com/international/201709271033237303-alstom-siemens/ (Jacques Myard aile droite de LR)

http://www.lefigaro.fr/vox/economie/2017/09/28/31007-20170928ARTFIG00240-fusion-alstomsiemens-la-france-ne-peut-rester-une-grande-puissance-sans-une-industrie-competitive.php

http://www.lemonde.fr/economie-francaise/article/2017/09/27/repartition-du-capital-emploi-les-questions-que-pose-la-fusion-alstom-siemens_5192294_1656968.html

http://www.challenges.fr/entreprise/alstom-siemens-a-la-fin-c-est-toujours-l-allemagne-qui-gagne_502536

http://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/030619310791-lopposition-tire-a-boulets-rouges-sur-la-fusion-alstom-siemens-2117291.php


Il faudrait suivre avec attention ces dossiers ainsi que les nouvelles concentrations à l’échelle européenne.
Xuan
   Posté le 01-06-2018 à 00:10:02   

Le chaos de l'Italie reflète la paralysie des systèmes politiques occidentaux


Par Liu Lulu Source: Global Times Publié: 2018/5/30 23:18:40

http://www.globaltimes.cn/content/1104888.shtml


Des paysages à couper le souffle, un patrimoine culturel et des cuisines uniques ... Voilà ce qui nous vient à l'esprit en pensant à l'Italie. Mais maintenant, le pays est plongé dans les médias pour son chaos politique.

Le président italien Sergio Mattarella a récemment empêché l'alliance populiste du Mouvement des cinq étoiles et de la Ligue de former un gouvernement anti-européen après avoir rejeté leur choix d'un ministre de l'économie euro-sceptique. Le président a ensuite demandé à Carlo Cottarelli, ancien directeur principal du Fonds monétaire international, de diriger un gouvernement technocrate. Cela signifie que le pays se dirige vers une nouvelle élection. Cependant, l'alliance populiste envisage de destituer le président.

Le chaos politique a mis en péril non seulement l'unité de l'Europe mais aussi la stabilité économique mondiale. En tant que membre fondateur de l'UE et quatrième économie du bloc, le chaos politique en Italie, si les partis populistes obtiennent une plus grande part de voix à la deuxième élection, répandra le sentiment anti-UE dans toute l'Europe, menaçant l'unité européenne. Pire encore, les incertitudes politiques sont souvent suivies de bouleversements économiques et la valeur de l'euro a sombré. La gouvernance politique occidentale est devenue une menace majeure pour la stabilité du développement mondial.

Du BrexitÀ la tourmente politique de l'Italie, à la gouvernance controversée de Donald Trump, les systèmes démocratiques occidentaux connaissent une crise majeure. Les inconvénients des systèmes politiques occidentaux sont devenus plus importants, entraînant des troubles fonctionnels et paralysant les capacités des gouvernements. Les pays occidentaux ont été perplexes face aux crises économiques, creusant les écarts de richesse, l'inégalité et la discrimination raciale au cours des dernières années.

Les politiciens occidentaux se préoccupent plus de leurs gains politiques que des moyens de subsistance des populations et du développement des pays. Les partis politiques recourent à tous les moyens imaginables - attaques verbales et calomnies contre l'opposition, collusion avec des consortiums et même conspirations politiques - pour obtenir un statut dominant quel que soit le bien-être des citoyens.

Selon le World Inequality Report 2018, l'inégalité des revenus a rapidement augmenté dans l'Ouest depuis 1980, avec 37% du revenu national total reçu par les 10% les mieux rémunérés en Europe. L'énorme fossé a constitué une menace pour la politique démocratique occidentale. Marginalisés dans la vie politique, les citoyens ordinaires sont de plus en plus mécontents et déçus par le système politique actuel et ont progressivement perdu confiance dans la soi-disant politique d'élite. Cela a mis en péril la stabilité du système politique occidental et est la principale raison de la montée des forces populistes en Europe.

Beaucoup d'observateurs croient que la base des systèmes politiques occidentaux est ébranlée. Ironiquement, alors que les gouvernements occidentaux ont pris peu d'actions efficaces pour résoudre leurs propres crises, ils ont été habitués à pointer du doigt le système politique chinois, qui a conduit le pays à la prospérité et au développement.

Nous espérons que l'Occident pourra se concentrer davantage sur ses problèmes intérieurs et abandonner les stéréotypes contre la Chine pour un développement commun.
pzorba75
   Posté le 01-06-2018 à 11:38:45   

Xuan a écrit :

Le chaos de l'Italie reflète la paralysie des systèmes politiques occidentaux


Beaucoup d'observateurs croient que la base des systèmes politiques occidentaux est ébranlée. Ironiquement, alors que les gouvernements occidentaux ont pris peu d'actions efficaces pour résoudre leurs propres crises, ils ont été habitués à pointer du doigt le système politique chinois, qui a conduit le pays à la prospérité et au développement.

Nous espérons que l'Occident pourra se concentrer davantage sur ses problèmes intérieurs et abandonner les stéréotypes contre la Chine pour un développement commun.


La conclusion est biaisée.
Les impérialistes occidentaux sont les premiers partenaires économiques de la Chine et les échanges sont "mutuellement" avantageux. Ce qui explique le statut quo entre les gouvernements occidentaux et chinois.
La politique de l'enfant unique imposée au peuple chinois permet actuellement de traiter la grande pauvreté et de sortir de la pauvreté des millions de chinois chaque année, pour en faire des ouvriers d'usines dans des villes géantes. Le vieillissement de la population chinoise va rapidement bousculer l'équilibre actuel; à court terme au sens démographique (20 à 30 ans), la Chine sera un pays de vieillards urbains en nombre croissant à la charge d'une population active en diminution régulière et probablement empêtrée dans des conflits sociaux intérieurs majeurs.
Cette situation est préfigurée par celle des pays dominants en Europe, Allemagne, Italie, Espagne et dans un degré moindre la France avec un vieillissement accéléré des populations et l'apparition de nouveaux pauvres en nombre croissant, autant chez les jeunes que chez les plus âgés.
Xuan
   Posté le 01-06-2018 à 17:38:10   

L'article est du Global Times, je ne vois pas en quoi la conclusion est biaisée.

Que les échanges économiques soient "mutuellement avantageux" n'empêche pas la propagande occidentale de se déverser contre la Chine et les pays émergents, pour promouvoir le parlementarisme bourgeoise dit "démocratique", tandis que tous les autres systèmes y compris électifs dans ces pays sont dits "totalitaires".

D'autre part il est faux d'affirmer que la démographie soit la cause du déclin de l'impérialisme. La raison principale est l'essor du Tiers Monde et la perte des territoires dominés.
pzorba75
   Posté le 01-06-2018 à 20:03:34   

Chaque système développe sa propagande et se présente avec ses atouts. L'impérialisme américain utilise ses moyens de communication et ses armées, encore redoutables et redoutées, il parvient à se maintenir dans les territoires dominés qu'il pille allègrement (Moyen Orient, Sud Asie et Océanie, Amérique centrale et Amérique du Sud. Il bénéfice encore d'une démographie dynamique, probablement aidée par l'influence des religions très influentes dans ces états. Dynamique qui se retrouve dans les milieux de la recherche et de l'innovation.
Pour les impérialismes européens, on ne peut pas dire que le pillage du tiers monde a cessé, il régresse lentement et souvent au profit de l'impérialisme américain, l'influence chinoise en Afrique n'étant pas encore impérialiste. Mais les pays européens vieillissant et en perte de vitesse démographique n'ont plus les moyens militaires pour dominer leurs anciennes colonies, qui n'ont pas pour autant bénéficié d'un réel essor économique. Il suffit de voir quelques reportages sur les pays d'Afrique francophone où la production agricole reste faible et la production industrielle aux mains des entreprises européennes.
Le tiers monde a lutté pour l'indépendance avec l'aide directe (Vietnam par exemple) ou indirecte des soviétiques (Congo, Algérie par exemple), cette assistance a cessé avant l'effondrement de l'URSS et la relève est faible, les prédateurs américains et ou chinois souvent embuscade.
Est-ce le signal de l'essor du tiers monde? Je n'en suis pas encore vraiment convaincu.
Mais ce ne sont jamais les pays de vieux qui changent le monde, ils disparaissent en premier, c'est une sorte de loi dans le monde vivant.
Xuan
   Posté le 01-06-2018 à 20:58:58   

Pour revenir sur le "maillon faible", cet article d'Halimi dans le Diplo de juin :
http://www.monde-diplomatique.fr/2018/06/HALIMI/58731

Paillassons de Washington

par Serge Halimi

Les suppliques et les marques d’affection de trois dirigeants européens — M. Emmanuel Macron, Mme Angela Merkel et M. Boris Johnson — venus cajoler M. Donald Trump n’auront servi à rien : le président des États-Unis a riposté en les humiliant. Il les menace de représailles commerciales et financières s’ils ne violent pas l’accord qu’ils ont eux-mêmes conclu il y a trois ans avec l’Iran. Les États-Unis ayant radicalement changé de position sur le sujet, leurs alliés n’ont plus qu’à s’aligner. Aux yeux de M. Trump, Paris, Berlin et Londres ne pèsent pas lourd, beaucoup moins en tout cas que Riyad ou Tel-Aviv.

« Un homme qui se condamne lui-même, on a toujours envie de taper dessus (…) pour briser en mille morceaux le peu de dignité qui lui reste » , écrivait Jean-Paul Sartre dans Les Chemins de la liberté. Son observation vaut aussi pour les États. Ceux de l’Union européenne, par exemple. M. Macron proclame son refus de parler « avec un fusil sur la tempe » , et Mme Merkel regrette que Washington rende les choses « encore plus difficiles » au Proche-Orient. Mais ni l’un ni l’autre ne semblent prêts à répliquer autrement que par des lamentations. Et les grandes entreprises européennes ont compris à qui elles devaient obéir, dès lors que même l’envoi d’un courriel transitant par un serveur américain ou le recours au dollar dans une transaction avec l’Iran les expose à des amendes extravagantes (lire l’article d’Ibrahim Warde, « Le diktat iranien de Donald Trump » ).

Sitôt annoncé l’ultimatum de M. Trump, Total — anciennement Compagnie française des pétroles — a annulé ses projets d’investissement en Iran. Le président Macron cherchait pourtant au même moment à préserver l’accord conclu avec ce pays. Mais il précisait : « Je le dis très clairement : on ne va pas sanctionner ou contre-sanctionner des entreprises américaines. (…) Et nous n’allons pas contraindre les entreprises [françaises] à rester [en Iran] ; ça, c’est la réalité de la vie des affaires. Le président de la République française n’est pas le président-directeur général de Total (1). » Lequel obéit par conséquent aux ordres de la Maison Blanche…

Nos sempiternels moulins à prières ont conclu de cet épisode qu’il faudrait davantage d’Europe (2). Mais plus celle-ci s’élargit et s’institutionnalise, moins elle résiste aux injonctions américaines. En 1980, les neuf membres de la Communauté économique européenne prenaient position sur le Proche-Orient en faisant droit aux aspirations nationales du peuple palestinien ; le 14 mai dernier, en revanche, quatre États de l’Union (Autriche, Hongrie, République tchèque et Roumanie) étaient représentés à l’inauguration de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem au moment précis où les forces armées israéliennes exécutaient des dizaines de civils gazaouis. Mieux — si l’on ose dire — : parmi les vingt-huit membres actuels de l’Union, quinze ont envahi l’Irak aux côtés des troupes américaines.

L’Union européenne ne cesse de durcir ses critères de convergence. Mais elle en oublie toujours un, que M. Trump vient de lui rappeler : la nécessité pour ses adhérents d’être indépendants et souverains.

Serge Halimi

(1) Conférence de presse, Sofia, 17 mai 2018.

(2) Un credo que le commentateur de France Inter Bernard Guetta ressasse chaque matin depuis plus de vingt ans, quel que soit le sujet de sa chronique.
Xuan
   Posté le 01-06-2018 à 21:09:36   

Un article de Global Times (trad. Google):

http://www.globaltimes.cn/content/1105086.shtml

Il est temps que l'UE se lève contre le péril tarifaire américain


Source: Global Times Publié: 2018/6/1 3:26:03


Le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a annoncé jeudi que la Maison Blanche va de l'avant avec une hausse de 25% des importations d'acier et une hausse de 10% des importations d'aluminium du Canada, du Mexique et de l'Union européenne (UE). certains des meilleurs alliés européens de l'Amérique. Peu de temps après l'annonce des tarifs de Washington, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a promis que des "mesures de contre-balancement" suivraient.

Il serait difficile pour l'UE d'exercer des représailles contre les pratiques commerciales agressives qui caractérisent l'actuelle administration de la Maison Blanche. Bien que la commission commerciale de l'UE ait déjà annoncé qu'elle imposerait des droits sur 2,8 milliards d'euros de produits américains, leur détermination à poursuivre est restée floue. Depuis que l'administration Trump a annoncé des hausses tarifaires de métaux et d'aluminium en février, l'UE espérait une exemption.

Aujourd'hui, de nombreux pays membres de l'UE se noient encore dans le chagrin du fait que les États-Unis ne les ont pas traités comme des alliés en leur fournissant des soins spéciaux. Un tel comportement reflète un manque de volonté dans la défense d'un système commercial multilatéral tout en résistant à l'agression américaine.

Les politiques commerciales populistes de Trump auraient des conséquences désastreuses pour les pays de l'UE. Les tarifs des métaux américains ne sont qu'un début, Trump ayant montré un fort intérêt pour les exportations automobiles européennes paralysantes vers les États-Unis. La Maison Blanche pourrait aller plus loin en demandant à l'UE d'augmenter son engagement de l'OTAN en matière de financement et exiger que l'Allemagne arrête la construction de ses projets de gazoducs avec la Russie.

L'Allemagne subirait les pertes les plus lourdes dans une guerre commerciale entre les États-Unis et l'Union européenne. Les industries manufacturières d'Allemagne ont toujours été de puissants concurrents américains, ce que Trump n'aime pas. Les membres de l'équipe de Trump peuvent partager le même avis qu'il est temps d'enseigner aux géants de la fabrication allemands une leçon quand il s'agit de rivaliser avec les États-Unis.

Il n'y aura pas de solution facile pour l'Europe, et surtout pour l'Allemagne. L'UE doit tenir tête aux États-Unis en agitant son grand bâton, en élevant le leur. Assurer la paix et l'équité est une tâche impossible si la volonté de combattre n'est pas fermement établie. Les nations de l'UE qui souhaitent simplement la gentillesse se retrouvent massacrées par les forces américaines.

Il est évident qu'il existe une différence entre la relation entre les États-Unis et l'UE par rapport aux relations sino-américaines. Les implications politiques d'une guerre commerciale potentielle avec la Chine sont différentes. Par conséquent, peu de Chinois croient que l'UE se joindra à la Chine pour affronter les Etats-Unis. Il convient de noter que l'UE a approuvé les efforts protectionnistes antérieurs de Washington en exerçant des pressions sur la Chine en matière de droits de propriété intellectuelle et d'accès au marché. La Chine, les États-Unis et l'UE ont leurs intérêts nationaux à considérer. La situation fait qu'il est difficile pour les deux parties de devenir des alliés les uns avec les autres.

L'administration Trump n'a montré aucun respect pour les règles établies par l'Organisation mondiale du commerce (OMC). L'Europe et la Chine s'opposent toutes deux à l'intimidation américaine et à son comportement protectionniste. Si les grandes économies n'interviennent pas, personne ne sera épargné, et Trump deviendra tristement un «Gengis Khan» moderne

Bien que la Chine et l'UE ne puissent pas travailler ensemble sur les questions commerciales américaines, les deux puissances devraient adopter une position ferme face aux Etats-Unis. La Chine et l'UE devraient toutes deux appliquer des concessions déraisonnables envers les États-Unis, car Trump refuse de coopérer avec le monde et préférerait utiliser des tactiques de siège liées au commerce pour conquérir des nations étrangères.

Si chacun des tarifs unilatéraux de Washington se heurtait à de vigoureuses contre-attaques, tout cela rendrait l'agenda protectionniste de DC plus difficile. Un tel comportement irresponsable représenterait de lourdes pertes pour l'Américain moyen et favoriserait un environnement domestique instable.

La Chine a fourni des réponses fermes aux contre-mesures de Trump et les utilisera comme monnaie d'échange avec Washington.

Peu de temps après que les États-Unis ont abandonné l'accord nucléaire iranien, ils ont demandé aux entreprises européennes de quitter le pays. De nombreuses entreprises européennes ont suivi une trajectoire similaire à celle de la société chinoise de fabrication de smartphones ZTE. Si l'Europe continue à reculer, elle se retrouvera à jouer le rôle d'une marionnette sans vie contrôlée par une marionnette impulsive.

L'UE est composée de plusieurs nations européennes et, au contraire, c'est vraiment une union politique lâche. Si le système commercial multilatéral actuel se désintègre au fur et à mesure que les réglementations sont balayées, le bien-être de chaque État membre de l'UE sera en péril. Dans cette optique, l'UE devrait abandonner l'idée d'acquérir un statut d'exemption sur les tarifs américains et commencer à se préparer à une guerre commerciale imminente.
Xuan
   Posté le 09-06-2018 à 23:22:16   

Blâmer la Chine ne guérira pas les ennuis internes du G7



Un article de http://www.globaltimes.cn/content/1106085.shtml
Par Ai Jun Source: Global Times Publié le: 2018/6/7 23:18:41


Le sommet du G7, vendredi et samedi, devrait être témoin d'étincelles.

Des indices peuvent être trouvés lors de la réunion des ministres des Finances du G7 qui vient de s'achever, remplie de colère et d'accusations. Étant pris dans le différend tarifaire, les nations européennes ont fustigé à Washington. Certains n'ont pas oublié de mentionner la Chine. "Le G7 devrait collectivement dire à la Chine de suivre les règles mondiales" , a déclaré le ministre des Finances japonais Taro Aso.

Jetez un coup d'œil sur le chaos dans les Etats membres du G7: Cela a-t-il quelque chose à voir avec la Chine?

Prenez l'Italie. Le nouveau gouvernement populiste a proposé une feuille de route ambitieuse pour stimuler l'économie stagnante du pays, mais Bruxelles le considère comme un plan d'horreur. Les observateurs estiment que la mise en œuvre du programme entraînera d'énormes dépenses budgétaires, menacerait la stabilité financière de la zone euro et déclencherait une nouvelle série de crises de la dette, compte tenu de la récession économique de l'Italie qui atteint 132% de son PIB. .

L'Italie est-elle attentive? Rome voulait de toute façon quitter l'UE il y a longtemps. Quitter le bloc ne va pas aider à résoudre les problèmes tels que le chômage croissant, le ralentissement économique et la montée du populisme. Ceux-ci ont été créés par la baisse de la compétitivité et de la capacité de gouvernance de la nation, un problème qui affecte non seulement l'Italie mais aussi quelques pays occidentaux.

Les frictions progressent entre Washington et Bruxelles. Le plus ennuyeux pour l'UE a été le retrait américain de l'accord nucléaire iranien et son ultimatum à ses alliés européens pour qu'ils cessent leurs affaires avec Téhéran. Grâce aux tarifs américains d'importation de métaux, le G7 sera divisé. "Ce sera un G6 plus un" , a déclaré le ministre des Finances français Bruno Le Maire.

Les contradictions entre les États-Unis et le Japon ne sont pas meilleures. Après que la Maison-Blanche ait annoncé en mars des tarifs mondiaux sur l'acier et l'aluminium, elle a offert des exemptions temporaires à certaines économies comme l'UE, le Canada et la Corée du Sud. Le Japon n'était pas inclus.

Le G7, le club des pays riches qui est censé mieux promouvoir le développement des économies occidentales, est maintenant un panier de crabes ( tout chien-mangeur de chien ).

Pourquoi? La Grande Désorganisation: la Nature Humaine et la Reconstitution de l'Ordre Social par Francis Fukuyama peuvent fournir une réponse. Le livre suggère que les pays occidentaux souffrent d'une pénurie de capital social, ce qui signifie «un ensemble de valeurs ou de normes informelles partagées entre les membres d'un groupe qui permet la coopération entre eux» .

Ce sont ces normes partagées qui facilitent la confiance que l'autre agira de manière fiable et honnête. Ceci est lié à la question de la gouvernance en Occident.

Dans le monde occidental d'aujourd'hui, l'individualisme a triomphé de la communauté. Face aux crises et aux divergences, les gens et les nations ont tendance à ne se soucier que de leurs propres intérêts.

Le journal Yomiuri Shinbun a récemment publié un article suggérant que le monde est entré dans une compétition entre le "système libre et démocratique" et le "nouveau système chinois" , appelant le Japon, les Etats-Unis et l'UE à s'unir à Pékin. Les défis n'ont pas été créés par la Chine, mais tout ce qu'ils ont tendance à faire, c'est détourner leur attention vers Pékin.

Mais les démocraties occidentales devraient d'abord résoudre leurs propres problèmes, au lieu de parler de la concurrence avec la Chine.
Xuan
   Posté le 24-06-2018 à 11:20:15   

Nouveau pas dans l'accentuation de la contradiction entre l'hégémonisme US et le second monde impérialiste :

Pas d'autre choix que la riposte si Trump taxe les autos importées, selon la CE



PARIS (Reuters) - Les Européens n’auront pas d’autre choix que de réagir si Donald Trump met à exécution sa menace de relever les droits de douane sur les importations automobiles européennes, prévient le vice-président de la Commission européenne (CE) Jyrki Katainen dans un entretien publié samedi dans Le Monde.

Le président des Etats-Unis a menacé vendredi d’instaurer des droits de douane de 20% sur la totalité des voitures assemblées en Europe et importées aux Etats-Unis, un mois après l’ouverture d’une enquête censée déterminer si ces importations menacent la sécurité nationale.

“S’ils décident de relever leurs droits de douane, nous n’aurons, à nouveau, pas d’autre choix que de réagir” , prévient le vice-président de la CE pour l’emploi, la croissance, l’investissement et la compétitivité, qui ne précise cependant pas quelles pourraient être les mesures de rétorsion.

“On ne voit pas comment les voitures peuvent être une menace à leur sécurité nationale” , poursuit-il en soulignant qu’” il faut arrêter l’escalade” .
Selon lui, l’Europe “ne veut pas se battre sur Twitter ni via le grand public” .

L’Union européenne applique depuis vendredi des droits de douane de 25% sur une série de produits américains, en réplique à la décision américaine d’imposer depuis le 1er juin des droits de douanes de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium à l’Union européenne, au Canada et au Mexique, qui avaient dans un premier temps été exemptés.

Myriam Rivet, édité par Jean-Philippe Lefief
pzorba75
   Posté le 25-06-2018 à 04:37:49   

Xuan a écrit :

Nouveau pas dans l'accentuation de la contradiction entre l'hégémonisme US et le second monde impérialiste :

Pas d'autre choix que la riposte si Trump taxe les autos importées, selon la CE



PARIS (Reuters) - Les Européens n’auront pas d’autre choix que de réagir si Donald Trump met à exécution sa menace de relever les droits de douane sur les importations automobiles européennes, prévient le vice-président de la Commission européenne (CE) Jyrki Katainen dans un entretien publié samedi dans Le Monde.

Le président des Etats-Unis a menacé vendredi d’instaurer des droits de douane de 20% sur la totalité des voitures assemblées en Europe et importées aux Etats-Unis, un mois après l’ouverture d’une enquête censée déterminer si ces importations menacent la sécurité nationale.

“S’ils décident de relever leurs droits de douane, nous n’aurons, à nouveau, pas d’autre choix que de réagir” , prévient le vice-président de la CE pour l’emploi, la croissance, l’investissement et la compétitivité, qui ne précise cependant pas quelles pourraient être les mesures de rétorsion.

“On ne voit pas comment les voitures peuvent être une menace à leur sécurité nationale” , poursuit-il en soulignant qu’” il faut arrêter l’escalade” .
Selon lui, l’Europe “ne veut pas se battre sur Twitter ni via le grand public” .

L’Union européenne applique depuis vendredi des droits de douane de 25% sur une série de produits américains, en réplique à la décision américaine d’imposer depuis le 1er juin des droits de douanes de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium à l’Union européenne, au Canada et au Mexique, qui avaient dans un premier temps été exemptés.

Myriam Rivet, édité par Jean-Philippe Lefief

Trump taxe l'acier et l'aluminium, les européistes taxent les cigares, le whisky et les Harley-Davidson. Pas sur que les américains s'en rendent compte, mis à pas les ouvriers de l'usine Harley Davidson à Milwaukee Wisconsin.
Xuan
   Posté le 26-06-2018 à 07:17:03   

La Chine avait appelé les autres pays à une "action collective" http://www.lesechos.fr/monde/etats-unis/0301828959048-trump-impose-25-de-droits-de-douane-sur-les-importations-chinoises-2184478.php
La RPC utilise les contradictions entre les USA et le second monde, que l'hégémonisme US a lui-même exacerbées.
La réaction européenne est évidemment timide et plusieurs entreprises françaises avaient déjà levé le drapeau blanc.

Mais en effet les mesures protectionnistes US se retournent contre eux, les promesses faites par Trump aux ouvriers se traduisent par des licenciements, exactement comme la Chine l'avait annoncé, il s'avère que la voie du protectionnisme est sans issue.
http://www.ouest-france.fr/monde/etats-unis/tarifs-douaniers-trump-surpris-qu-harley-davidson-delocalise-sa-production-5846678

C'est une question qui n'intéresse pas que les USA. En France plusieurs partis ou groupes y compris de gauche ont préconisé le protectionnisme comme solution à la désindustrialisation bien réelle. Une France socialiste devrait nécessairement résoudre la question de l'industrialisation et d'une économie ouverte, comme les rapports entre l'indépendance au sein de l'Europe et la poursuite des échanges commerciaux.
La solution paraît épineuse, mais il est possible que le capitalisme lui-même apporte la réponse en accentuant les conflits et les tendances au repli au sein-même de l'Europe. C'est déjà ce qu'on peut observer sur la bataille de chiffonniers autour de l'accueil des réfugiés.


Edité le 26-06-2018 à 07:32:12 par Xuan


Xuan
   Posté le 26-06-2018 à 22:29:32   

La crise migratoire qui déchire l'Europe dérive directement des rapports inégaux au sein de l'Europe. Qui sont eux-mêmes des conséquences de l'impérialisme et du capitalisme. Cette crise ne peut qu'accentuer les contradictions au sein de l'Europe.


UE : la difficile entente sur la gestion des réfugiés (SYNTHESE)



PARIS, 26 juin (Xinhua) -- Fortement secouée ces derniers temps par une vive polémique sur la gestion des réfugiés -tant ceux qui sont secourus en mer par les ONG que ceux qui sont déjà sur le territoire européen- l'Union européenne, qui a tenu un mini-sommet dimanche à Bruxelles, peine à trouver une solution commune face à ce défi migratoire.

Le refus du ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini (issu de l'extrême droite) d'accueillir le navire humanitaire Aquarius transportant 630 migrants et les menaces de son homologue allemand Horst Seehofer, patron des sociaux-chrétiens bavarois (CSU) qui exige d'Angela Merkel un durcissement de la politique migratoire, ont relancé depuis peu le débat sur la gestion des migrants en Europe.

Le mini-sommet organisé d'urgence dimanche par la Commission européenne pour aplanir les positions n'a pas permis de régler la question migratoire. Les participants sont certes tombés d'accord sur certains points comme le renforcement de l'agence Frontex (contrôle aux frontières extérieures de l'Europe) et l'amélioration du travail avec les pays tiers et de transit pour plus d'efficacité. Mais il n'y a en revanche pas eu d'accord sur la prise en charge des migrants.

Ce scénario avait été envisagé à l'avance par plusieurs spécialistes, notamment à cause de l'absence des principaux acteurs de la crise. "Il ne fallait pas attendre un résultat européen à ce mini-sommet, avec des pays qui ont boudé cette réunion (l'Europe centrale et orientale) parce qu'ils sont sur des positions très dures sur la thématique des réfugiés et du partage du fardeau entre les différents pays européens" , a expliqué sur la chaîne CNews Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche au CNRS.

Sur cette liste des grands absents figuraient également MM. Salvini et Seehofer dont les récentes prises de position ont relancé la polémique. "Il y a un blocage et on ne peut pas le débloquer quand les acteurs principaux de la crise sont exclus de la table de négociation. On ne veut pas entendre parler des ministres de l'Intérieur de l'Allemagne et de l'Italie. Or cette crise n'est plus migratoire, elle est de politique interne. Exclure ces deux acteurs, c'est s'interdire de régler la crise" , a analysé sur LCI Benjamin Morel, docteur en science politique à l'Ecole normale supérieure.

En effet, deux camps s'opposent ouvertement au sein de l'UE sur la crise migratoire : d'un côté de grands pays européens comme la France, l'Allemagne et l'Espagne qui portent le flambeau d'une politique de respect des valeurs européennes comme le droit d'asile et de l'autre, le camp composé majoritairement de pays d'Europe centrale et orientale, ainsi que l'Italie qui prônent la fermeture des frontières et le tout sécuritaire face à la crise migratoire.

Mme Wihtol de Wenden explique cette remise en cause des valeurs de solidarité qui sont des valeurs fondatrices de l'UE par la montée de l'extrême droite en Europe. "Aujourd'hui, dans beaucoup de pays européens y compris l'Italie, l'extrême droite a fini par imposer un prêt à penser sur les thématiques de migrations et de réfugiés" , note-t-elle.

Le président français Emmanuel Macron et ses alliés, notamment l'Allemagne, pourront-ils inverser cette dynamique extrémiste au sein de l'UE? Pour le président du Mouvement européen-France, Yves Bertoncini, face à cette situation, l'alliance franco-allemande est plus nécessaire que jamais, mais sera insuffisante.

"C'est deux grands pays dans une Europe à 28 qui a été fracturée d'abord par la crise de la zone euro, puis par la crise des réfugiés. Donc c'est bien que les Français et les Allemands aient pu se mettre d'accord sur une feuille de route, mais ils n'arriveront pas au Conseil européen la semaine prochaine en terrain conquis. Ils auront des oppositions multiples aussi bien sur le sujet zone euro que sur celui des réfugiés" , a-t-il averti sur CNews.

La posture d'Emmanuel Macron qui se voit comme le fer de lance de l'Europe contre le populisme ne favorise pas une sortie de la crise, estime M. Morel. "Macron est dans une lutte qui est beaucoup plus politique. Il est déjà dans la campagne européenne où il se voit comme le fer de lance de l'Europe contre le populisme. Et le discours offensif qu'il tient l'empêche de dialoguer et d'avoir des solutions" , juge-t-il.
Xuan
   Posté le 30-06-2018 à 19:07:17   

La "crise des réfugiés" révélatrice de l'impérialisme européen au Moyen Orient, de la profonde division et de la profonde inégalité en Europe


L'encre de l'accord signé à la dernière minute n'est pas encore sèche que la polémique se poursuit entre la France et l'Italie.
Autre acteur notable de cette situation inhumaine : l'Allemagne.
Un article du KPD


PC allemand (DKP) sur la crise gouvernementale en Allemagne et la question des réfugiés


La direction du PC allemand (DKP) a publié un communiqué de presse le 19 juin sur la crise gouvernementale entre la CDU au pouvoir et son partenaire bavarois CSU sur la question des réfugiés.

ICP, 21 juin 2018

Malgré le conflit apparent entre le ministère de l'Intérieur Seehofer (CSU) et la chancelière Merkel (CDU) sur la question des réfugiés, le DKP interprète la situation différemment, car les deux acteurs "jouent ensemble", car ils ont la même intention. Selon le DKP, la Merkel-Allemagne se sert du débat sur les réfugiés pour intervenir sur la souveraineté nationale d'autres États de l'UE, et Seehofer menace ces États de fermer les portes aux réfugiés qui se sont adressés à d'autres pays à moins qu'ils ne se conforment aux directives de l'UE.

Le DKP prend les deux lignes comme réactionnaires, car l'une ou l'autre façon de poser sont des positions arbitraires et illégales qui repoussent d'autres États de l'UE. Ni l'une ni l'autre ne peut être considérée comme plus humaine pour les réfugiés. Une solution humaine impliquerait la levée des sanctions imposées à la Syrie par l'UE, exigeant des États partenaires de l'OTAN qu'ils se retirent du Proche-Orient et qu'ils mettent fin à l'occupation de terres étrangères par l'Allemagne.

Le DKP introduit plutôt l'alternative pour le peuple allemand : L'avancement du mouvement pour la paix. Comme l'a accepté le 22e Congrès du Parti en mars, le DKP déclare que la devise "Désarmer, ne plus armer" devrait être soutenue par un plus grand nombre de personnes, afin de surmonter les délits sociaux et politiques des parties réactionnaires du capital allemand et de leurs collaborateurs politiques. La solidarité des travailleurs européens, indépendamment de leur nationalité, de leur religion et de leur couleur, devrait devenir une force commune contre la guerre, la militarisation, le désengagement social et le pouvoir du capital national et international.

Le DKP organisera une conférence de paix à Potsdam le 7 juillet, dans le but de discuter de la politique dite du "front oriental" de l'Allemagne, de la militarisation accrue et des relations avec la Russie.

source :http://icp.sol.org.tr/europe/dkp-government-crisis-germany-and-refugee-question
http://mouvementcommuniste.over-blog.com/2018/06/communique-du-pc-allemand-dkp-sur-la-crise-gouvernementale-en-allemagne-et-la-question-des-refugies.html
Xuan
   Posté le 03-07-2018 à 20:49:13   

Jacques Sapir publie dans http://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-ue-le-debut-de-la-fin-par-jacques-sapir/ : UE, le début de la fin ?

Sapir prend sans doute ses désirs pour des réalités, néanmoins il note à propos de l'accord du 28 juin :

"Le texte qui est finalement issu de ce sommet laisse planer un flou sur l’organisation adoptée par les pays de l’UE, mais garantit en fait à l’Italie qu’elle pourra continuer sa politique actuelle. Derrière le paravent des mesures « volontaires », cet accord signe aussi la fin de l’accord de Dublin et donne raison aux pays d’Europe centrale qui étaient arrivés à ce sommet vent debout contre l’idée de « quota » imposés par Bruxelles. Cet accord entérine aussi les décisions de groupes de pays au détriment de décisions prises par les 27. Il signe donc, en réalité, le début du démantèlement de la mécanique européenne. C’est en cela que ce sommet mérite d’être retenu.
[...]
cette crise politique de l’UE dépasse de loin la question des « migrants ». C’est le cœur même du processus de constitution de l’UE qui est atteint. L’échec des tentatives françaises de parvenir à des avancées significatives sur la gestion de la zone Euro le démontre. La France et l’Allemagne avaient abouti à un accord avec la « déclaration de Merseberg ». Mais, il s’agissait d’un accord à minima. Cette déclaration était très en retrait par rapport aux demandes de la France. Cette « déclaration » en effet prévoyait que le mécanisme européen de stabilité (MES) soit renforcés, changeant même de nom et devenant un véritable Fonds monétaire européen (FME). Tant que l’état du patient ne serait pas considéré comme « sérieux », il serait confié aux soins « attentionnés » de la Commission, mais si la situation se détériorait, il irait alors en soins intensifs, c’est-à-dire le FEM. En quoi cela consisterait-il? Le document dit explicitement: “Rappelez-vous que toute décision de fournir le soutien de la stabilité du Fonds à un État membre doit inclure l’analyse DSA (Debt Sustainability Analysis)“.
Il y a là un message dépourvu de toute ambiguïté. Si la dette publique d’un pays en difficulté est déclarée “insoutenable” par le Fonds, il n’y aura pas d’accès à l’aide tant qu’une restructuration de la dette ne sera pas effectuée, conformément aux principes du FMI. Autrement dit, le traitement d’un pays en difficulté se ferait dans les règles internationales c’est-à-dire comme si l’Union Economique et Monétaire (la zone Euro) n’existait pas. On retrouve ici la logique qui substitue le « volontariat » à un accord réellement contraignant et engageant l’ensemble des pays partenaires.
Xuan
   Posté le 03-07-2018 à 22:35:15   

Ci-dessous un texte publié sur le blog de Danielle Bleitrach, destiné initialement à contribuer au débat "pour une base commune" des opposants au sein du PCF.
Il y est question de la politique internationale du PCF en Europe sous un angle neuf : l'émigration au sein de l'Europe vu côté Europe centrale.
Ces observations illustrent l'accusation de "colonialiste" lancée par un dirigeant polonais à Macron (cf article en début de page).
En même temps le personnage du "plombier polonais", désigné pour démontrer la nocivité du travail détaché côté français, apparaît très réducteur et chauvin si on ignore la fuite des connaissances et des énergies côté Europe centrale.

Cet aspect confirme sous un autre angle l'article précédent de Sapir et une contradiction au sein de l'Europe que nous avons déjà soulignée, entre pays dominants comme la France et l'Allemagne et pays dominés.
Cette contradiction bien réelle tord le cou aux thèses souverainistes et chauvines - de Le Pen à Mélenchon - selon lesquelles la France serait une victime de la domination européenne et spécifiquement allemande.


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opinion d’une camarade hongroise sur le manifeste communiste du XXI e siècle
(partie internationale)
01
JUIL
http://histoireetsociete.wordpress.com/2018/07/01/opinion-dune-camarade-hongroise-sur-le-manifeste-communiste-du-xxi-e-siecle-partie-internationale/


Un groupe de migrants qui vient de pénétrer en Hongrie remontent une ligne de chemin de fer.

Judit Morva, une camarade hongroise après lecture de notre base commune sur le manifeste communiste du XXI siècle, nous adresse ces quelques remarques sur les problèmes internationaux, en espérant un véritable dialogue sur une vision de l’Europe qui prendra mieux en compte les expériences, les problèmes et les analyses des ex-pays socialistes et des communistes de ces pays (note de Danielle Bleitrach)

Actuellement pour le monde du travail, c’est après la précarité le fait « migration” qui pose le plus de questions et qui a des répercussions politique les plus menaçantes. Alors, que c’est un problème ancien puisque déjà dans les années 1960, on faisait venir des travailleurs en masse. Pourtant cette exigence du capital crée des problèmes aussi bien dans les pays d’accueil que dans ceux de départ.

Pour les pays de départ, c’est le signe d’un manque d’industrialisation et un manque d’emplois sur place. Pour les travailleurs les plus qualifiés (médecins, ingénieurs, soignants) leur exode contribue au sous-développement chronique de leur pays d’origine. Tandis que pour les pays d’accueil l’arrivée des travailleurs en masse fait pression sur les salaires et elle empêche de sortir de la phase extensive du développement. Pourtant, il est temps que l’on réfléchisse à la rémunération, aux horaires et autres conditions du travail des tâches indispensables mais non-voulues sur une base volontaire et libre.

La valorisation/dévalorisation, le partage de ces tâches pénibles, difficiles, monotones ou insalubres devient une question pour notre futur, car elle se repose á chaque nouvelle génération qui veut à son tour accéder aux emplois valorisants. Il est évident que les migrants sont malheureux, surexploités, subissant un choc culturel, alors même que dans les pays d’accueil on ne résout pas le problème mais on le reporte sur les plus faibles. Il ne faut pas se placer au seul niveau immédiat, mais aller au fond du problème du travail contraint. On ne doit pas imposer aux gens de travailler à 1000 km de là où il sont nés.

C’est un problème que les pays de l’Est ont vécu douloureusement ces dernières années, alors qu’ils ont perdu au moins 10% de leur population, allant jusqu’á 35% pour l’Albanie, par rapport à 1989. C’est surtout des jeunes qui partent, c’est un véritable dépeuplement auquel nous assistons dans la partie orientale de l’Union Européenne. Le départ concerne des médecins, des ingénieurs, des informaticiens, et aussi des villages entiers dans certaines régions. Donc votre analyse internationale ne prend pas assez en compte ce problème à l’intérieur de l’Europe.

En outre, je trouve que cette base internationale, très intéressante parce qu’elle permet enfin le dialogue, souffre d’un autre manque concernant la question de la propriété des moyens de production. Nos pays sont industriellement affaiblis depuis le changement de régime. Nos États ont été rendus impuissants et maintenant ils sont à la merci des grands monopoles étrangers. La réponse à cette dépendance ne peut être autre que la propriété collective des moyens de production, ce qui permettra de prendre en compte l’intérêt de la majorité de ces populations désormais exsangues. Il faut se rendre compte qu’actuellement la corruption de ces États est une nécessité pour des monopoles, y compris quand les dirigeants affirment un nationalisme caricatural comme Orbán. Ces dirigeants soit disant critiques de la politique de l’Union sont en fait des créatures du capitalisme occidental qui les maintient au pouvoir.

Des phénomènes que l’on croyait réservés à l’Afrique et aux tiers monde colonisé, sont désormais, avec la fin de l’époque socialiste, à l’oeuvre en Europe même et sont à la base de la violence de l’extrême-droite comme des dangers de guerre.

Judit Morva


Edité le 03-07-2018 à 22:44:39 par Xuan


Xuan
   Posté le 10-07-2018 à 20:43:54   

L'offensive de l'hégémonisme US dirigée contre l'ensemble de ses concurrents est en train de transformer les contradictions à l'échelle mondiale. Ci-dessous il apparaît que le second monde ici l'Europe est en train de se fissurer par rapport à ses alliances traditionnelles, alors que la contradiction entre l'hégémonisme et le reste du monde devient principale à cette échelle.

Beijing et Berlin conviennent de coopérer dans le commerce

Par Yang Sheng Source: Global Times Publié le: 2018/7/10 22:33:41
http://www.globaltimes.cn/content/1110269.shtml

La Chine forte dans le secteur manufacturier est plus complémentaire avec l'Allemagne
La Chine et l'Allemagne sont convenues de s'opposer sans équivoque au protectionnisme et de préserver le système de libre-échange fondé sur des règles multilatérales afin de promouvoir une croissance économique mondiale forte, durable et équilibrée.

Le Premier ministre chinois Li Keqiang et la chancelière allemande Angela Merkel ont co-présidé la cinquième série de consultations intergouvernementales et en ont fait l'annonce lundi à Berlin.

Les dirigeants chinois et allemands ont convenu d'approfondir la coopération en matière de finances et d'économie, d'utiliser pleinement le dialogue financier de haut niveau et d'autres mécanismes, de renforcer la communication sur la politique macroéconomique et de créer des plateformes de financement bilatérales et tierces.

"C'est un signal positif que l'Allemagne ne rejoindra pas la guerre commerciale américaine contre la Chine et n'exacerbera pas un conflit commercial mondial" , a déclaré Bai Ming, chercheur à l'Académie chinoise de commerce international et de coopération économique.

L'Allemagne et l'UE ont encore de nombreuses divergences sur le commerce avec la Chine, telles que la propriété intellectuelle, mais au moins, elles n'ont pas lancé de guerre commerciale contre la Chine, a déclaré M. Bai.
Ainsi, par rapport aux Etats-Unis, qui ont une forte hostilité envers le développement de la Chine, l'Allemagne a une meilleure chance de partager les bénéfices du marché et du développement de la Chine, selon Bai.
Alors que l'Allemagne apprécie les nouvelles mesures de la Chine pour ouvrir son marché financier, la Chine soutient la construction du centre financier de Francfort et du marché offshore du renminbi, selon l'annonce faite conjointement par Li et Merkel.

Les deux pays ont également convenu de promouvoir la coopération bilatérale dans les domaines de l'économie, du commerce et de l'investissement, de protéger conjointement le libre-échange et un marché international fondé sur des règles équitables et reconnues et un accès au marché assoupli.
La Chine est prête à discuter avec la partie allemande pour explorer conjointement le marché des tierces parties, et l'Allemagne est prête à jouer pleinement ses atouts pour travailler avec la Chine dans l'industrie 4.0, lire l'annonce publiée lundi.
Après la guerre commerciale contre le monde lancée par les Etats-Unis, la coopération sino-allemande devient de plus en plus motivée, selon Wang Yiwei, directeur de l'Institut des affaires internationales de l'Université Renmin de Chine à Beijing.

Dans le passé, l'Allemagne s'inquiétait de la concurrence avec la Chine et hésitait donc à s'engager dans une coopération technologique, mais les Etats-Unis ciblent désormais les stratégies futures des autres pays en matière d'innovation technologique, notamment "Industrie 4.0". et l'importance de la coopération avec la Chine, a déclaré Wang au Global Times mardi.
Même sans l'impact de la guerre commerciale, la Chine préférerait coopérer avec l'Allemagne plutôt qu'avec les États-Unis. L'avantage de la Chine est la fabrication, et que la Chine et l'Allemagne sont plus complémentaires,
Xuan
   Posté le 11-07-2018 à 20:56:18   

Y at-il une possibilité pour Trump de se retirer de l'OTAN?


Source: Global Times Publié: 2018/7/11 22:33:40
http://www.globaltimes.cn/content/1110422.shtml

Le sommet de l'OTAN se tient à Bruxelles mercredi et jeudi. Avant son départ, le président américain Donald Trump a tweeté que "les pays de l'OTAN doivent payer PLUS, les Etats-Unis doivent payer moins, c'est très injuste!"

Trump exerce une pression maximale sur les alliés européens, les forçant à augmenter leurs budgets de défense. Dans certains pays européens, les gens parlent d'une OTAN sans les États-Unis. Ils craignent que, puisque Trump s'est retiré de nombreuses organisations internationales, l'OTAN pourrait être la prochaine. Est-il possible que Trump abandonne l'OTAN en raison d'affrontements budgétaires avec des alliés européens? Peut-être pas. Comparé à une guerre commerciale gagnante, Trump peut facilement l'emporter sur les autres membres de l'OTAN sur les différends budgétaires en matière de défense.

Avec Washington prenant le leadership absolu dans l'OTAN, l'Europe compte complètement sur les États-Unis pour la défense. Bien que l'Europe soit à l'avant-garde de la ligne de défense américaine contre la Russie, Trump estime que l'Europe ne mérite aucune compensation de la part des États-Unis pour la surveillance, mais qu'elle doit payer des frais de protection. L'inclinaison globale de l'Europe vers les Etats-Unis lui donne très peu de monnaie d'échange contre Washington à cet égard.

L'OTAN fixe le budget de la défense à 2% du PIB pour ses membres, mais de nombreux pays ne parviennent pas à respecter la disposition, avec seulement 1% du PIB. Ces pays ne pensent pas qu'il existe un risque raisonnable de guerre en Europe, sinon, ils répondraient aux exigences budgétaires sans la demande de Washington.

Les membres européens acquièrent un sentiment de sécurité vis-à-vis de l'OTAN, mais aussi parce que la Russie ne pose pas la même menace à la sécurité que l'ancienne Union soviétique en Europe. Il est logique que l'Europe réduise ses dépenses de défense. Le mieux pour Washington serait de réduire son propre budget de défense pour atteindre un équilibre. Mais l'administration Trump est allée dans la direction opposée pour augmenter encore son budget militaire, qui a augmenté de 10% pour la nouvelle année fiscale, et demande à ses alliés européens de faire de même.

Au lieu de la sécurité européenne, Washington utilisera son budget de défense accru pour renforcer son hégémonie mondiale, qui sera exploitée pour soutenir les différentes politiques de pression maximale de Washington, y compris l'imposition de tarifs plus élevés sur les produits européens.

Washington reste ferme en demandant à l'Europe de payer davantage pour l'OTAN, et à travers l'OTAN, les États-Unis peuvent continuer à contrôler l'Europe. Pas seulement l'Europe, Trump veut vendre la position d '"allié des Etats-Unis" dans d'autres domaines.

Le système d'alliance des États-Unis, le plus important au monde, constitue une base importante pour l'hégémonie américaine. Les alliés américains estiment que leur alliance avec Washington renforce leur sécurité. Pourtant, l'hégémonie américaine ne peut exister sans le système d'alliance. En ce sens, les États-Unis ont autant besoin de leurs alliés qu'ils ont besoin des États-Unis. Les pays européens sont susceptibles de faire des concessions sur les exigences strictes de Trump, mais cela va le gâter. En fait, ce sont les alliés américains qui ont dorloté Washington pour qu'il devienne si insolent aujourd'hui.

Trump doit être traité comme il se doit par les alliés américains. Si les membres de l'OTAN refusent ensemble de changer leur part du budget de la défense, cela portera un dur coup à l'arrogance de Washington et permettra au monde de reprendre la paix. Trump n'ose pas se retirer de l'OTAN. Mais l'Europe ose-t-elle affronter les Etats-Unis? La perspective est sombre.
Xuan
   Posté le 13-07-2018 à 20:51:34   

L'ambiance pourrie de la rencontre Trump / May fait suite à la démission des ministres les plus radicaux du brexit, mais la position de Trump devrait nous faire réfléchir sur la notion d'une Europe indéfectiblement inféodée aux USA et dont la Grande Bretagne serait l'avant-garde atlantiste .
Les faits montrent que la situation se transforme en permanence et ne reste jamais identique parce qu'elle dépend des contradictions inter impérialistes. Dans le rapport entre unité et contradiction, l'unité est temporaire et la contradiction permanente.

D'une part le brexit constitue fondamentalement une réaction des banques britanniques au pouvoir exclusif franco-allemand en Europe, mais il répond aussi à d'autres intérêts.
Ici l'émergence des anciennes colonies et particulièrement de la Chine socialiste poussent les USA à écraser leurs alliés européens, à détruire tout ce qui pourrait constituer une opposition à leur hégémonisme, y compris l'Union économique européenne. Pour sauver leur propre économie les USA tendent à détruire tout ce qui peut lui échapper y compris les relations internes européennes.

Jusqu'ici les capitalistes européens se plient à l'hégémonisme US dans la mesure où ils en dépendent. D'autre part ils protestent parce que ce diKtat leur devient de plus en plus insupportable. D'où la réaction de Le Drian "Trump veut déstabiliser l'Union européenne" :
"Depuis qu'il est à la tête des Etats-Unis, il entreprend une forme de déconstruction de tous les outils multilatéraux, de tout ce qui fait l'organisation de la vie en commun de la planète, pour être seul de décider de sa relation avec tel ou tel pays"
"Il remet en cause l'accord sur le climat, il remet en cause l'accord sur l'Iran, il remet en cause, y compris des modes de fonctionnement des Nations-Unies, et il ne supporte pas qu'il y ait un ensemble qui s'appelle l'Union européenne qui soit solidaire et déterminé, et il prend à l'égard de l'Europe des initiatives, notamment dans le domaine commercial, visant à la déstabiliser."
http://www.bfmtv.com/politique/le-drian-trump-veut-destabiliser-l-union-europeenne-1488868.html

Enfin les contradictions entre les capitalistes français se développent aussi à cause de ces pressions et des positions bourgeoises apparaissent qui s'opposent à l'hégémonisme comme De Villepin.

L'attitude de la Chine montre que seul le pouvoir du prolétariat peut assurer l'indépendance nationale face aux rêves de domination impérialiste et hégémoniste.




"J'ai dit à Theresa May comment faire, elle ne m'a pas écouté" : Donald Trump torpille le projet de Brexit dans la presse
Le président américain a affirmé qu'un "soft Brexit" empêcherait probablement tout accord commercial avec les Etats-Unis.


http://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/donald-trump/en-visite-au-royaume-uni-donald-trump-torpille-le-projet-de-brexit-de-theresa-may_2848361.html
franceinfo avec AFP
France Télévisions
Mis à jour le 13/07/2018 | 07:56


Un revers cinglant. Le président américain Donald Trump a torpillé dans la nuit de jeudi à vendredi 13 juillet le projet de Theresa May de relations commerciales avec l'Union européenne après le Brexit. "S'ils font un tel accord, nous traiterions avec l'Union européenne au lieu de traiter avec le Royaume-Uni", a lancé Donald Trump au tabloïd The Sun (en anglais).

"Cela tuera probablement l'accord" avec les Etats-Unis, a ajouté Donald Trump, alors que la Première ministre britannique comptait profiter de la visite officielle de son homologue américain au Royaume-Uni pour faire avancer les discussions sur la conclusion d'un accord de libre-échange avec Washington, une fois que son pays aura quitté l'UE à la fin mars 2019. Donald Trump regrette par ailleurs que la Première ministre britannique ait ignoré son avis sur la façon de quitter l’Union européenne. "Je l’aurais fait très différemment, confie-t-il. J’ai dit à Theresa May comment faire, mais elle ne m’a pas écouté."

Un futur plan contesté entre le Royaume-Uni et l'UE
Le plan que Theresa May a proposé à Bruxelles prévoit de maintenir des liens étroits avec l'UE à 27 en matière de commerce de biens, en instaurant une nouvelle "zone de libre-échange" qui reposerait sur un ensemble de règles communes concernant les biens et le secteur agro-alimentaire.

La nouvelle sortie de Donald Trump constitue une claque d'autant plus cinglante pour Theresa May que, jeudi soir, elle a vanté la force du lien transatlantique, y voyant une opportunité "sans précédent". Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ne sont pas seulement "les plus proches alliés, mais aussi les amis les plus chers" , a-t-elle déclaré en accueillant le président américain.


Edité le 13-07-2018 à 22:44:09 par Xuan


Xuan
   Posté le 15-07-2018 à 16:05:16   

le premier de cordée ...





Edité le 15-07-2018 à 16:06:18 par Xuan


Xuan
   Posté le 15-07-2018 à 20:28:25   

sur Arrêt sur Images, des remarques fondées sur l'analyse des faits, un point de vue matérialiste sur la façon "douche écossaise" de Trump :

http://www.arretsurimages.net/chroniques/le-matinaute/de-la-trumpologie-et-de-la-recherche-de-bugs

DE LA TRUMPOLOGIE ET DE LA RECHERCHE DE BUGS


"A l'OTAN, Trump souffle le chaud et le froid" , annonce le journal matinal de France Inter. Rien de plus commode que ces clichés journalistiques, pour tenter de décrire des événements auxquels on ne comprend pas grand chose, ou dont l'explication exigerait davantage que les vingt secondes réglementaires.

Pourquoi tant de haine de Trump à l'égard de l'Allemagne ? Pourquoi, à peine avait-il posé le pied à Bruxelles, expliquait-il que l'Allemagne était "complètement contrôlée par la Russie", à propos d'un projet de pipeline exportant vers l'Allemagne du gaz russe ? Pourquoi ces incompréhensibles provocations à l'égard des alliés de l'OTAN, exigeant d'eux une hausse du budget de la Défense à hauteur de 4%, alors qu'ils s'essoufflent déjà à atteindre les 2% exigés ?

Site de bonne réputation, Politico passe en revue les raisons possibles. Les origines allemandes du promoteur-président ; sa misogynie ; l'inaptitude de Merkel à la flatterie (à l'inverse de Macron ou Abe), etc etc. En fait, on peut tenter de procéder dans la recherche des comportements trumpiens comme dans la recherche de causes d'un bug apparemment aléatoire : chercher le point commun caché.

A lire de près les déclarations de Trump à l'OTAN, toutes peuvent avoir une explication commune : commerciale. Quand il exprime sa mauvaise humeur à l'égard du pipeline Nord Stream 2, qui doit acheminer vers l'Europe du gaz russe en évitant soigneusement l'Ukraine, ce n'est pas (seulement?) par tropisme pro-ukrainien. C'est parce que les USA sont dans une stratégie d'exportation vers l'Europe de leur propre gaz naturel. Quant à son exigence soudaine des 4%, est-il possible de la détacher des efforts américains pour vendre à l'Europe le F 35, l'avion le plus coûteux de tout le programme de l'aviation militaire ? Même si ces choses passent largement au-dessus de la tête des médias généralistes, qui traitent d'affaires footballistiques plus urgentes, la bataille commerciale autour du F 35 fait rage. On peut regarder ici un argumentaire anti F 35. Ou lire là une bonne synthèse des enjeux.


F 35

Comme dans le cas des sanctions iraniennes, ne vous demandez pas ce que pense Trump. Demandez vous ce qu'il a à vendre. Je ne dis pas que ce soit une clé universelle de la trumpologie. Certains bugs, et tous les développeurs qui me lisent me comprendront, restent désespérément incompréhensibles. Je dis seulement qu'elle semble cohérente.
Xuan
   Posté le 15-07-2018 à 23:58:12   

L'UE en quête d'alliances contre Trump en Chine


Par Le Figaro.fr avec AFP Mis à jour le 15/07/2018 à 11:44
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2018/07/15/97002-20180715FILWWW00027-l-ue-en-quete-d-alliances-contre-trump-en-chine.php

Les dirigeants de l'Union européenne se rendent lundi et mardi à Pékin puis à Tokyo pour renforcer les relations commerciales avec ces deux pays afin de faire bloc si le président américain Donald Trump déclenche une guerre commerciale mondiale.

La tournée asiatique des représentants de l'Union européenne s'inscrit dans une démarche d'alliances forgées par l'UE - 28 pays, 500 millions d'habitants, le plus grand marché unique du monde - face au protectionnisme de l'administration de Trump dont le slogan est "América First".

Le président du Conseil européen Donald Tusk et le chef de la Commission Jean-Claude Juncker participeront lundi à Pékin au 20e sommet UE-Chine et s'entretiendront avec le président Xi Jinping le jour où Donald Trump rencontrera le président russe Vladimir Poutine à Helsinki.

Le sommet devrait être l'occasion pour les dirigeants de la Chine et de l'Ue de réaffirmer leur engagement commun en faveur d'une modernisation de l'Organisation mondiale du commerce à laquelle le président américain s'oppose.

Mais l'UE et la Chine devront aplanir les divergences sur les pratiques commerciales restrictives de Pékin, y compris le "dumping" des importations chinoises bon marché, en particulier de l'acier.

Certaines de ces préoccupations sont partagées par Washington.

L'UE a porté plainte à l'OMC contre la décision des USA d'imposer des droits de douane sur les exportations d'acier et d'aluminium et contre la Chine pour s'opposer "au transfert injuste de technologie" des entreprises européennes actives en Chine

"Si les acteurs de ce monde ne respectent pas les règles, alors le système risque de s'effondrer" , avait expliqué la Commission européenne pour justifier ses plaintes.

Donald Tusk et Jean-Claude Juncker se rendront ensuite mardi à Tokyo pour la signature d'un accord de libre-échange avec le Japon. La rencontre était initialement prévue la semaine dernière à Bruxelles mais le premier ministre japonais Shinzo Abe a été contraint d'annuler son voyage à cause des inondations mortelles au Japon.

L'accord avec le Japon est "historique" et constitue "le plus important jamais négocié par l'Union européenne" , a soutenu le porte-parole de la Commission européenne Margaritis Schinas.

"Cet accord créera une zone de libre-échange couvrant près d'un tiers du PIB mondial" , a-t-il expliqué.

A Tokyo, les discussions porteront également sur la présentation d'un front uni contre les Etats-Unis au sujet de leurs tarifs douaniers, le gouvernement japonais les ayant qualifiés d' "extrêmement déplorables" .
Xuan
   Posté le 18-07-2018 à 20:44:09   

Un nouvel épisode de la série "je t'aime, moi non plus" entre les USA et l'UE, qu'illustre bien l'opposition hésitante des monopoles européens à l'hégémonisme US, et démontre la justesse de la thèse des Trois Mondes plus de quarante ans après :

Les Européens rejettent la demande américaine d’isoler l’Iran


Les Vingt-Huit ont adopté un instrument juridique pour protéger les entreprises européennes présentes dans ce pays contre les sanctions américaines.
Le Monde.fr avec AFP 16.07.2018
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2018/07/16/les-europeens-rejettent-la-demande-americaine-d-isoler-l-iran_5332309_3218.html


N’en déplaise à Donald Trump, les Européens ont rejeté, lundi 16 juillet, la demande des Etats-Unis d’isoler économiquement l’Iran. Les Vingt-Huit ont adopté un instrument juridique pour protéger les entreprises européennes présentes dans ce pays contre les sanctions américaines, a annoncé la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.

« Nous avons approuvé l’actualisation du statut de blocage et nous prenons toutes les mesures pour permettre à l’Iran de bénéficier des retombées économiques de la levée des sanctions » , a expliqué MmeMogherini à l’issue d’une réunion avec les ministres des affaires étrangères des Etats membres de l’UE.

La loi de blocage européenne entrera en application le 6 août, date du premier volet des sanctions américaines. Le second volet entrera en vigueur le 4 novembre, pendant les élections de mi-mandat aux Etats-Unis.

Ce règlement établi en 1996 doit permettre de contrer le fait que les sanctions américaines s’appliquent à toutes les entreprises et personnes physiques dans le monde, en vertu du principe de l’extraterritorialité du droit américain. Nombre de grandes entreprises européennes comme le groupe pétrolier Total ont décidé de se retirer d’Iran s’ils ne sont pas exemptés des sanctions américaines.

Washington a refusé d’en dispenser les entreprises européennes après avoir dénoncé l’accord sur le nucléaire avec l’Iran.

« L’exercice est difficile »

Federica Mogherini a reconnu que « l’exercice est difficile » car le poids des Etats-Unis dans l’économie mondiale « n’est pas négligeable » . Et d’avertir :
« Je ne suis pas en mesure de dire si nos efforts vont suffire, mais nous faisons tout ce que nous pouvons pour éviter que l’accord sur le nucléaire avec l’Iran ne meure, car les conséquences seraient catastrophiques pour tous. »

Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves le Drian, a insisté pour sa part sur « la nécessité de permettre à l’Iran de continuer à vendre son pétrole » :
« L’UE et les autres signataires de l’accord conclu avec Téhéran en 2015, la Chine et la Russie, cherchent un mécanisme financier permettant de garantir à l’Iran la capacité d’exporter son pétrole. »

Le secteur de l’énergie a fourni 50 milliards de dollars (42 milliards d’euros) de recettes à l’Etat iranien en 2017, selon les données européennes. Les ressources proviennent essentiellement du pétrole, car les exportations de gaz sont très faibles – 10 milliards de mètres cubes en 2017.

L’Iran exporte 3,8 millions de barils de pétrole par jour ; 20 % sont achetés par l’UE et 70 % par la Chine et d’autres pays d’Asie, d’après les chiffres de l’UE. Les services du commissaire européen à l’énergie, Miguel Arias Cañete, travaillent sur ce mécanisme et « des propositions sont attendues » , a-t-on dit de source diplomatique.

L’euro et non plus le dollar devrait être la devise utilisée pour les transactions sur le pétrole iranien, réglées via des transferts entre les banques centrales européennes et la banque centrale iranienne. Des assurances seront en outre souscrites dans les Etats européens importateurs pour les cargaisons, comme cela se fait en Grèce, en France et en Italie.


______________________


La dialectique matérialiste nous apprend qu'une chose engendre son contraire :
Ici l'euro remplace le dollar.
Les paiements se font de banque centrale européenne à banque centrale iranienne.
Idem pour les assurances.
Ce processus prend le contre-pied des abandons successifs dus à la pression du dollar sur les entreprises.
En définitive Trump est en train d'obliger l'UE a accroître son autonomie, ce qui va à l'encontre de l'hégémonisme US.
Xuan
   Posté le 05-08-2018 à 23:31:08   

Global Times publie un article de Fabio Massimo Parenti de l'Institut Laurent de Médicis - collège mariste : http://ldminstitute.academia.edu/FabioMassimoParenti/CurriculumVitae
Il analyse les rapports US / UE, les contradictions européennes, et appelle à soutenir le multilatéralisme et à renforcer la coopération avec la Chine



Réorienter l'Europe dans un monde en mutation

Par Fabio Massimo Parenti Source: Global Times Publié: 2018/8/5


L'article de Krastev dans le magazine FP "3 versions de l'Europe s'effondrent au même moment" mérite l'attention. Son analyse fait partie d'un large débat sur la fragilité européenne et occidentale au cours des 20 dernières années.

Les problèmes européens, sous l’apparition de nouvelles forces politiques et de faiblesses de l’union monétaire, ont suscité des revendications de réforme de l’Union européenne ou d’abandon du bloc. Malgré la volonté officielle de maintenir en vie l'espace euro et l'expérience de l'UE, il est urgent de faire face sérieusement aux problèmes structurels prolongés, qui ont été largement débattus dans les articles et les livres ces dernières années.

Cependant, l’élite politique et la bureaucratie européenne n’ont pas compris, défendant idéologiquement l’UE, indépendamment de la réalité. Beaucoup ont attribué les problèmes actuels de l'UE aux nouvelles politiques du président américain Donald Trump sur l'OTAN et les questions commerciales. Cependant, de nombreux problèmes sont apparus des années avant que Trump ne prenne le pouvoir.

En nous concentrant sur les nouveaux tours dits culturels, nous risquons de perdre l’occasion d’améliorer l’expérience européenne en fonction de ses phases historiques mouvementées. Nous devons nous attaquer aux problèmes structurels européens.

Un exemple: l’Italie, le père du rêve de l’intégration européenne, connaît la plus longue crise socioéconomique de l’histoire républicaine. Alberto Bagnai, sénateur de Lega, a clairement indiqué comment réorienter la voie européenne: "Les règles ne sont pas des totems mais des instruments pour s’adapter à l’époque. L’application rigide de règles souvent irrationnelles est incompatible avec la solidarité. comme alibi de la classe politique " , a conclu Bagnai.

L'Occident perd son attractivité. Pas depuis que Trump est arrivé au pouvoir, mais depuis des années. L ' "impératif d'imitation" du modèle occidental s'est avéré erroné par rapport à la catastrophe économique et géopolitique d'un projet européen intégré dans une alliance militaire et économique consolidée avec les États-Unis. Un projet européen, tombé depuis les années 1980 dans le piège néolibéral, a déjà échoué dans de nombreuses régions du monde et dans les pays du cœur.

Dans son article, Krastev suggère que l'UE doit forger sa propre puissance militaire. Cependant, Washington n'accepterait pas une Europe purement indépendante, militairement et stratégiquement. Les États-Unis veulent une Europe militairement inféodée à l’OTAN dirigée par les États-Unis, un marché économiquement fort, mais géopolitiquement faible.

Surtout, pendant une période historique au cours de laquelle l'Europe recrée des ponts avec la Chine, les États-Unis ont peur de perdre leur influence. Les États-Unis ne veulent pas de la désintégration de l'UE, mais ils ne souhaitent pas non plus une UE forte, une entité géopolitiquement indépendante.

Permettez-moi de rappeler une citation d’un article de 2005 de Robert Kaplan publié par The Atlantic et intitulé de manière significative "Comment nous combattrions la Chine" . Dans l’article, l’influence néo-néo-conservatrice exprimait la position structurelle des États-Unis vis-à-vis de l’Europe: «L’OTAN et une force de défense européenne autonome ne peuvent prospérer toutes les deux. , pas une responsabilité, comme nous le faisons face à la Chine. "

Les frictions commerciales transatlantiques créent de graves tensions entre les deux côtés de l'océan, même si des signes d'amélioration sont apparus lors de la dernière réunion aux États-Unis. L'approche de Trump vis-à-vis de l'OTAN et de la Russie pourrait potentiellement repenser la posture impérialiste du système américano-américain. Par ailleurs, l’annonce récente par le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, de l’intention des États-Unis d’investir dans le développement de la région indo-pacifique est une forme plus faible de maintien de la concurrence face à la montée pacifique de la Chine.

Je pense qu’il est historiquement impossible de dissocier les phases européennes de l’intégration avec l’expansionnisme américain, par le biais des entreprises et de la puissance militaire. Les médias traditionnels omettent souvent cette partie historique. Au sujet des fragilités européennes, des crises passées et actuelles, nous devons souligner les transformations internationales du monde entier au cours des dernières décennies, financièrement, commercialement, géopolitiquement.

Par conséquent, les crises européennes ont émergé en raison d'une combinaison d'erreurs politiques et économiques internes et internationales, liées à un groupe de coresponsabilité. Par exemple, le déséquilibre structurel en Europe a à voir avec les erreurs internes: "La désarticulation de l’Union européenne a commencé lorsque le potentiel destructeur de l’architecture communautaire a émergé, centré sur un pays exportateur structurel comme l’Allemagne, de ce point de vue, la monnaie unique a accentué les écarts de compétitivité entre les pays », a déclaré Giacomo Gabellini, chercheur indépendant et auteur du livre Eurocrack, 2015.

À l'échelle géographique mondiale, mener des guerres contre des États souverains, tels que la Serbie, la Libye ou la Syrie, pour n'en citer que quelques-uns, ne peut être interprété comme un facteur marginal des crises migratoires et des problèmes régionaux en Europe. En outre, soutenir le coup d'État en Ukraine, comme l'ont fait les États-Unis sous l'administration Obama, a signifié le soutien aux forces néo-nazies, un "gouvernement démocratique" légitimé par les États-Unis et leurs partenaires (absurdement en Europe). des forces d'inspiration nazie d'extrême droite.

Ce point est complètement négligé par le discours général américain, qui a créé un brouhaha sur l'ouverture de Trump au président russe Vladimir Poutine, une approche coopérative, et des mensonges sur l'ingérence constante dans des pays souverains par des méthodes non démocratiques et violentes.

L'UE se rend compte qu'elle peut se réformer en prenant au sérieux les critiques nombreuses et bien fondées, tout en repensant son rôle international. Soutenir le multilatéralisme, comme le prétend toujours l’UE, l’oblige à renforcer la coopération avec la Chine, qui offre une opportunité au monde entier grâce à une approche coopérative ouverte, clairement résumée par l’ initiative Belt and Road .


L'auteur est professeur agrégé d'études internationales à l'Institut Lorenzo de 'Medici, Florence, membre du groupe de réflexion CCERRI, Zhengzhou, et membre d'EURISPES, Laboratorio BRICS, Rome. Son dernier livre est Geofinance and Geopolitics, Egea. opinion@globaltimes.com.cn
Xuan
   Posté le 06-08-2018 à 22:36:52   

Nouvel épisode de la politique louvoyante de l'UE face à l'hégémonisme. Cette fois l'Europe sent que la Chine ou la Russie pourraient profiter de leur désengagement en Iran :
http://francais.rt.com/economie/50766-iran-total-risque-perdre-acces-gisement-south-pars-profit-chine
Tout bien pesé l'intérêt des monopoles européens est de maintenir l'accord sur le nucléaire iranien.
Il apparaît ainsi que le développement des pays émergents et de leurs relations économiques aboutit à accentuer les contradictions entre premier et second monde, et déstabiliser l'alliance impérialiste occidentale.


L'UE, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni maintiennent leurs relations économiques avec l'Iran malgré les sanctions américaines


BRUXELLES, 6 août (Xinhua) -- Alors que les Etats-Unis s'apprêtent à rétablir les sanctions contre l'Iran dès lundi, l'Union Européenne (UE) et trois de ses poids lourds (Royaume-Uni, France et Allemagne) ont fait savoir qu'ils maintiendraient leurs relations économiques avec Téhéran.

La cheffe de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, actuellement en tournée officielle en Asie, a publié une déclaration commune avec les ministres des Affaires étrangères du Royaume-Uni, de la France et de l'Allemagne, dans laquelle ils se disent "déterminés à protéger les opérateurs économiques européens engagés dans des activités commerciales légitimes avec l'Iran" .

Ces derniers affirment que l'accord sur le nucléaire iranien, également connu sous le nom de Plan d'Action Global Conjoint (PAGC), fonctionne et atteint ses objectifs. Ils ont souligné que l'accord était "un élément clé de l'architecture de non-prolifération nucléaire, crucial pour la sécurité de l'Europe, de la région et du monde entier" .

"C'est pourquoi la loi de blocage mise à jour de l'Union Européenne entre en vigueur le 7 août afin de protéger les entreprises européennes sous contrats commerciaux légitimes avec l'Iran de l'impact des sanctions extra-territoriales américaines" , ont poursuivi les responsables.

Selon eux, les parties restantes du PAGC maintiendront des canaux financiers avec l'Iran et continueront à acheter du pétrole et du gaz iraniens.

"Préserver l'accord sur le nucléaire iranien revient à respecter les accords internationaux et à assurer la sécurité internationale" , ont-ils poursuivi.

Depuis son retrait du PAGC en mai, Washington tente de rétablir des sanctions sur l'Iran dans le but de bloquer ses transactions financières internationales et de réduire ses exportations de pétrole à zéro.

Dans le cadre du PAGC, l'Iran a accepté de limiter son programme nucléaire en échange du retrait des sanctions liées au nucléaire.

Les premières sanctions américaines seront imposées le 6 août et viseront le secteur automobile iranien, son commerce de l'or et d'autres métaux.
Les autres sanctions seront rétablies le 4 novembre, ciblant le secteur de l'énergie, les transactions pétrolières et les transactions avec la Banque Centrale Iranienne.
Depuis que Donald Trump s'est retiré de l'accord sur le nucléaire, les pays européens se sont efforcés de faire en sorte que l'Iran obtienne assez de bénéfices économiques pour le convaincre de rester dans l'accord.


Edité le 06-08-2018 à 22:59:56 par Xuan


Xuan
   Posté le 06-08-2018 à 22:59:12   

L'Union européenne active le «blocage» des sanctions américaines contre l'Iran


http://francais.rt.com/economie/53209-union-europeenne-active-blocage-sanctions-americaines-contre-iran
6 août 2018, 15:06 - Avec AFP


L'Union européenne «regrette profondément» la décision des Etats-Unis de rétablir des sanctions contre l'Iran, et a annoncé l'entrée en vigueur le 7 août d'une législation pour protéger les entreprises européennes présentes dans ce pays.

«Nous regrettons profondément la réimposition de sanctions par les Etats-Unis, en raison de leur retrait du Plan d'action global conjoint [JCPOA, le nom officiel de l'accord nucléaire iranien]» , ont déclaré le 6 août les ministres des Affaires étrangères de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni, les trois pays de l'Union européenne (UE) impliqués dans la conclusion de l'accord conclu en 2015, dans un communiqué conjoint avec le chef de la diplomatie de l'UE Federica Mogherini.

Les signataires de la déclaration de l'UE ont ajouté : «Nous sommes déterminés à protéger les opérateurs économiques européens engagés dans des affaires légitimes avec l'Iran [...] C'est pourquoi le statut de blocage mis à jour par l'Union européenne entre en vigueur le 7 août» .

«les conséquences seraient catastrophiques pour tous»

La loi dite «de blocage» a été adoptée par l'Union en 1996 pour contourner les sanctions américaines contre Cuba, la Libye et l'Iran, mais n'avait jamais été utilisée. Son actualisation a été approuvée par les ministres des Affaires étrangères de l'UE le 16 juillet. Elle interdit aux entreprises européennes de se conformer aux effets extraterritoriaux des sanctions américaines, sous peine de pénalités fixées par chaque Etat membre.

«Je ne suis pas en mesure de dire si nos efforts vont suffire, mais nous faisons tout ce que nous pouvons pour éviter que l'accord sur le nucléaire avec l'Iran ne meure car les conséquences seraient catastrophiques pour tous» , avait averti Federica Mogherini le 16 juillet. «L'exercice est difficile, car le poids des Etats-Unis dans l'économie mondiale n'est pas négligeable» , avait-elle reconnu.

La Banque européenne d'investissements (BEI) a ainsi renoncé à soutenir les investissements européens en Iran car, comme toutes les banques de l'UE, elle doit lever des capitaux sur les marchés, selon son président Werner Hoyer.

De même, la plupart des grands groupes européens vont se retirer d'Iran car «leurs financements et leur actionnariat sont en partie américains», ont expliqué les responsables européens.

L'UE et «les autres parties au JCPOA [la Chine et la Russie] se sont engagées à travailler, entre autres, à la préservation et au maintien de canaux financiers efficaces avec l'Iran et à la poursuite des exportations iraniennes de pétrole et de gaz», ont précisé les Européens dans leur déclaration du 6 août. « Sur ces questions, comme sur d'autres sujets, notre travail se poursuit, y compris avec les pays tiers intéressés à soutenir le JCPOA et à maintenir des relations économiques avec l'Iran» , ont-ils ajouté.

Une première vague de nouvelles sanctions américaines contre l'Iran entrera en vigueur le 7 août. Elle comprendra des blocages sur les transactions financières et les importations de matières premières, ainsi que des sanctions sur les achats dans le secteur automobile et l'aviation commerciale.

Le secteur de l'énergie sera touché par une seconde vague de sanctions américaines en novembre et la Commission européenne fera des propositions «fin septembre» pour permettre à l'UE de poursuivre ses achats de pétrole iranien, selon une source européenne proche du dossier citée par l'AFP.

L'Iran exporte 3,8 millions de barils de pétrole par jour dont 20% sont achetés par l'UE et 70% par la Chine et d'autres pays d'Asie, d'après les chiffres de l'UE.

L'euro, et non plus le dollar, devrait être la devise utilisée pour les transactions sur le pétrole iranien, réglées via des transferts entre les banques centrales européennes et la banque centrale iranienne.
Xuan
   Posté le 09-08-2018 à 14:54:51   

Cet exemple montre les conséquences des contradictions entre les capitalistes européens et l'hégémonisme US.
Il est clair qu'il n'y a aucune équivalence entre les divers impérialismes, que l'impérialisme US est une superpuissance hégémonique dictant sa loi au monde entier, et qu'il constitue toujours l'ennemi principal des peuples et des nations dans le monde.
Face à lui les impérialismes d'Europe font toujours partie du second monde défini par Mao Tsétoung, et leur opposition irrésolue correspond à la fois à la défense de leurs intérêts nationaux et aux rapports de subordination.


Les vaches de Normandie victimes des sanctions contre l'Iran
par Julie Carriat


http://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/les-vaches-de-normandie-victimes-des-sanctions-contre-l-iran-aa90cc2dcf50e0821cca97d7080b814c

PARIS (Reuters) - L'exportation vers l'Iran d'un millier de vaches charolaises de Normandie, élément d'un ambitieux et fructueux contrat pour développer l'élevage bovin dans ce pays, est victime du rétablissement des sanctions américaines contre Téhéran.

La décision de Donald Trump, entrée en vigueur mardi, a déjà entraîné le retrait préventif de plusieurs grandes entreprises françaises, comme le transporteur maritime CMA-CGM, tandis que PSA a annoncé avoir commencé la suspension des activités de ses coentreprises sur place et que les raffineurs européens, dont Total, se préparent à arrêter leurs achats de pétrole à l'Iran.
A une autre échelle, un accord qui s'était tissé en août 2016 entre un exportateur français et le groupe iranien Seamorgh, premier producteur d'oeufs frais du pays, en vue d'envoyer à terme quelque 20.000 vaches charolaises de Normandie vers Téhéran, voit ses livraisons suspendues.

Pour la sénatrice UDI de l'Orne, Nathalie Goulet, l'une des instigatrices du projet, le blocage de ce contrat de "plusieurs millions d'euros" qui devait développer une filière bovine de qualité en Iran est la preuve concrète de l'absence de système de protection français ou européen face à l' "extraterritorialité américaine" .

Inquiétudes des banques après les amendes records infligées à BNP Paribas ou au Crédit agricole en 2015 pour rupture d'embargo, réticence d'intermédiaires français soucieux de ne pas heurter des autorités américaines avec lesquelles ils commercent par ailleurs, les raisons du blocage sont doubles, explique-t-elle.

PROMIS AU SUCCÈS

En octobre 2017, 310 broutards charolais élevés en Normandie étaient pourtant partis vers l'Iran, un premier envoi test, inédit, qui devait vérifier leur acclimatation et leur engraissement dans les infrastructures locales.

"Tout ça a été un succès et on était donc partis sur d'autres lots, à hauteur de 20.000 vaches par an" , explique de son côté le directeur général de l'agence de développement économique de Normandie, Alexandre Wahl, autre soutien du projet.
Mais les transactions qui devaient se faire par le biais de lettres de crédit présentées par l'importateur, dans un premier temps acceptées par les banques françaises, sont désormais refusées, malgré la venue en juin de représentants de l'importateur iranien pour négocier auprès des institutions.

Second obstacle, l'un des principaux fournisseurs de bovins du contrat, la coopérative Agrial, présente aux Etats-Unis, s'est retirée du projet dans le sillage des annonces de Donald Trump, rapporte en outre la sénatrice Nathalie Goulet, une mesure que le groupe, contacté, n'a pas souhaité commenter.
Au total, trois livraisons représentant près de mille animaux qui devaient suivre l'essai réussi ont été suspendues, a confirmé Alexandre Wahl, qui n'exclut pas que des moyens de contournement puissent être trouvés à terme.
"Toute action de la Commission européenne sera la bienvenue" , souligne-t-il.

"UNE RIPOSTE À L'EXTRATERRITORIALITÉ" ?

La Commission a activé mardi la "loi de blocage", dispositif de protection des entreprises européennes contre les sanctions que les Etats-Unis s'apprêtent à réinstaurer contre l'Iran.

"La loi de blocage ouvre aux opérateurs de l'UE le droit d'être indemnisés, par les personnes qui en sont à l'origine, de tout dommage découlant des sanctions extraterritoriales imposées par les États-Unis et annule les effets dans l'Union européenne de toute décision de justice étrangère fondée sur ces sanctions" , précise la Commission.

Pour la sénatrice Nathalie Goulet, cette loi peine cependant à dissiper les inquiétudes des petites et moyennes entreprises, comme des banques : "Est-ce que financièrement la Commission va couvrir les risques ? Il faut plus d'Europe et il surtout trouver une riposte à l'extraterritorialité américaine."

D'autres groupes agroalimentaires normands pâtissent du retrait unilatéral des Etats-Unis, note-t-elle, notamment la filière lait infantile de la laiterie Isigny-Sainte-Mère.

Quant à contourner les sanctions, "il n'est pas du tout impossible qu'on y arrive" , estime la sénatrice, "mais c'est loin d'être simple" . L'élue évoque la piste d'un pays tiers.

Les exportations agricoles françaises vers l'Iran ont représenté l'an dernier 19,5 millions d'euros, soit 1,3% du total des exports de près de 1,5 milliard d'euros.
La France est le 9e fournisseur de l'Iran à l'échelle mondiale et son deuxième partenaire commercial au sein de l'Union européenne, derrière l'Italie et devant l'Allemagne, selon les derniers chiffres de la direction générale du Trésor.

(avec Valérie Parent et Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)
Xuan
   Posté le 27-08-2018 à 08:06:47   

Les relations entre la Russie et l'Allemagne sont d'abord économiques. Mais les sanctions US ont rapproché Merkel et Poutine.
On se souvient que certains camarades avaient dénoncé une Europe dirigée par l'atlantiste Merkel.
Les faits montrent que depuis de nombreuses années c'est la France qui se couche le plus souvent devant l'hégémonisme US et participe le plus activement à ses campagnes militaires. Macron n'a guère modifié la position pro US des socialos.
Il est nécessaire de fonder notre point de vue sur les faits et non sur des a priori chauvins.


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Rencontre avec Poutine: un journal polonais fustige l’«acte de trahison» de Merkel


© Sputnik . Mikhael Klimentyev http://fr.sputniknews.com/international/201808171037707870-poutine-merkel-trahison-journal-pologne/

17:29 17.08.2018
Les entrevues d'Angela Merkel avec le chef d'état-major des Forces armées russes, Valeri Guerassimov, en juillet puis avec Vladimir Poutine ce samedi donnent une image déplaisante de la chancelière, selon le journal polonais Gazeta Prawna, qui considère avec scepticisme les deux pays et craint que Varsovie ne fasse les frais de ces rencontres.

Merkel: le sommet Allemagne-France-Russie-Turquie sur la Syrie peut avoir du sens
Les récentes démarches du gouvernement allemand semblent décevoir la presse polonaise. Un sentiment de méfiance non seulement envers la Russie, mais aussi envers Angela Merkel, qui a décidé d'accueillir Valeri Guerassimov, chef d'état-major des Forces armées russes, en juillet et Vladimir Poutine en août, s'y fait sentir.
C'est notamment le journaliste de Gazeta Prawna, Zbigniew Parafianowicz, qui ne voit pas de bons signes dans cette remise en cause de l'isolement de la Russie et s'inquiète du fait que les pays baltes, dont la Pologne, et l'Ukraine doivent supporter les possibles conséquences de cette «faiblesse» de l'Allemagne.

Le premier reproche concerne l'accueil du chef d'état-major des Forces armées russes interdit d'entrée en Australie, au Canada, au Lichtenstein, en Suisse et dans l'Union européenne après les événements du printemps 2014 en Ukraine: le journaliste relève que la chancelière allemande, leader informel de l'UE, l'a accueilli fin juillet justifiant cette rencontre par les intérêts de son pays.

C'est pourquoi la rencontre avec le Président Poutine fixée au 18 août ne pose pas non plus de problème à Berlin, déplore l'auteur de l'article.
Bien que des hommes politiques allemands soient convaincus qu'il faut considérer la rencontre Merkel-Poutine dans un contexte global et y voir une opportunité de coopération pragmatique là où elle est possible, Gazeta Prawna refuse de prendre au sérieux leur point de vue. En guise de contre-argumentation, l'article souligne que Varsovie ne peut pas rester indifférent à ce sujet «se trouvant à une distance de 10 minutes de vol d'un missile Iskander-M, lancé depuis le territoire de la région de Kaliningrad».

«Une fracture dans l'isolement de Guerassimov et les pourparlers avec Poutine, c'est une trahison diplomatique» , insiste le journaliste. «En pliant face au Kremlin, Berlin a affaibli la sécurité du flanc est de l'Otan» , ajoute-t-il.

A plusieurs reprises, la Pologne a fait preuve d'une profonde méfiance à l'encontre de la Russie et a tenté de communiquer ce sentiment à d'autres pays membres de l'UE. En mai dernier, la Défense polonaise a publié un document proposant aux États-Unis de construire à ses frais une base militaire pour y installer en permanence une division blindée américaine. La proposition a été motivée traditionnellement par «la position ferme et dangereuse de la Russie, qui menace l'Europe» . Varsovie s'est dit prêt à débloquer à ces fins entre 1,5 et 2 milliards de dollars.

Plus tôt dans la journée, Angela Merkel a donné des précisions sur le caractère des ses pourparlers avec le Président russe, soulignant qu'il s'agirait d'une rencontre de travail qui témoignerait de la détermination de la partie allemande à entretenir de bonnes relations avec la Russie. Selon elle, le nombre des problèmes communs — du dossier ukrainien au dossier syrien et à celui la coopération dans le domaine économique — justifie un dialogue permanent entre les deux pays. Le sujet du sommet Allemagne-France-Russie-Turquie sera également abordé, a-t-elle assuré.
Xuan
   Posté le 14-01-2019 à 23:37:47   

Nouvel épisode du diktat US sur le second monde. Les USA accusent l'Allemagne d'être prisonnière de la Russie pour s'approvisionner chez elle, e la menacent de sanctions :

Le gouvernement Trump menace désormais les entreprises allemandes associées au projet controversé de gazoduc Nord Stream 2 de «sanctions».


http://www.liberation.fr/planete/2019/01/14/gazoduc-nord-stream-2-les-etats-unis-accentuent-la-pression-contre-l-allemagne_1702787

"Ce pipeline, dont la construction a déjà commencé, prévoit d’acheminer 55 milliards de mètres cubes de gaz russe par an vers l’Europe via la mer Baltique – c’est plus du double de ce qu’achemine déjà Nord Stream 1, inauguré en 2011. Nord Stream 2 devrait ainsi rendre l’Europe particulièrement dépendante de la Russie d’un point de vue énergétique. Le projet associe Gazprom à plusieurs entreprises européennes : Shell, OMV en Autriche, Wintershall et Uniper en Allemagne, et Engie en France.

Allemagne «prisonnière» de la Russie

De manière générale, Nord Stream 2 suscite bien des hostilités. Plusieurs pays d’Europe de l’Est y sont opposés, notamment la Pologne, privée de précieux droits de transit. Mais le plus virulent de ses contempteurs s’appelle Donald Trump.

Le président américain critique le projet depuis des mois : en juillet, lors du sommet de l’Otan à Bruxelles, il accusait déjà, dans une hallucinante diatribe, l’Allemagne d’être «complètement contrôlée par la Russie» , utilisant même le terme de «prisonnière».
L’Allemagne, estimait-il alors, « paie des milliards de dollars à la Russie pour ses approvisionnements en énergie et nous devons payer pour la protéger contre la Russie. Comment expliquer cela ? Ce n’est pas juste.» Depuis cet été, les pressions se sont intensifiées. Désormais, l’ambassadeur des Etats-Unis à Berlin, le sulfureux «Trump boy» Richard Grenell, a pris le relais.

Dans une lettre de deux pages datée du 3 janvier, le diplomate menace les entreprises allemandes associées au projet. «Comme vous le savez, les Etats-Unis s’opposent fortement à Nord Stream 2», attaque-t-il bille en tête, avant de conclure : «C’est pourquoi je demande, au nom de mon gouvernement, que votre entreprise prenne en considération le danger que ce projet représente pour la sécurité énergétique européenne, ainsi que les coûts en matière de réputation et les risques de sanctions qui pourraient y être associés.» Sanctions : le mot est lâché – et Grenell l’a répété dans une interview ultérieure, donnée au quotidien économique Handelsblatt..."
Xuan
   Posté le 09-02-2019 à 08:48:50   

Xinhua relève la division au sein de l'Europe mais aussi en Italie même. Ce sont les contradictions internes qui sont la cause des transformations, de la même façon la lutte de classe en France peut modifier la politique étrangère de notre pays.
On note que c'est 5 étoiles qui s'oppose à la reconnaissance de Guaido.
Sans faire d'amalgame dans la mesure où il s'agit d'un mouvement organisé, il existe quelques correspondances avec certaines positions des GJ sur la démocratie directe et l'antipartisme . Ceci correspond à une tendance idéologique de fond.



La division entre l'Italie et les grands pays de l'UE sur le Venezuela reflète aussi une division interne
(ANALYSE)


ROME, 8 février (Xinhua) -- L'Italie a bloqué cette semaine une proposition de l'Union européenne (UE) visant à reconnaître le principal dirigeant d'opposition, Juan Guaido, comme président par intérim, une décision que les analystes interprètent non seulement comme une divergence avec les autres États-membres mais aussi comme une division interne de l'Italie.

Les États-membres de l'UE ont débattu plusieurs jours de la manière de régler la question du Venezuela avant de parvenir à cette proposition, et certains pays appelaient à soutenir l'opposition, tandis que d'autres étaient sceptiques sur le précédent que constituerait la reconnaissance d'un dirigeant autoproclamé.

Une déclaration conjointe de l'UE reconnaissant M. Guaido comme président par intérim a finalement été contrée par le veto de l'Italie.

"Le mouvement 5 étoiles et ce gouvernement ne reconnaîtront jamais des personnes qui se désignent elles-mêmes comme présidents" , a déclaré Alessandro Di Battista, député et figure emblématique du mouvement 5 étoiles.

Ce développement plonge les responsables de l'UE dans l'incertitude sur la manière de procéder sans le soutien de l'un des membres fondateurs du bloc.

Une première étape a consisté dans la publication par un groupe de pays européens, dont la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, d'une déclaration informelle de soutien à M. Guaido.

Le Venezuela a rejeté lundi cette déclaration, estimant que cette décision "est une violation flagrante des principes et des pratiques régissant les relations diplomatiques, ouvrant un précédent dangereux pour la coexistence entre les pays".

Parallèlement, M. Guaido enverra à Rome une équipe de diplomates pour courtiser le soutien des dirigeants italiens. Ces diplomates doivent arriver lundi prochain.

Le recours au "droit de veto" n'est pas une nouveauté au sein de l'UE, soulignent des experts, toutefois il est rare qu'il soit invoqué dans le cadre des relations internationales.

"Il est parfaitement légal pour un pays de mettre son veto à une déclaration conjointe, et cela arrive parfois dans certains domaines. Toutefois, en matière de relations internationales, cela est très rare" , a souligné à Xinhua, Nicola Missaglia, chargée de recherche de l'Institut italien d'études de politique international, un cabinet de réflexion.

De plus, des analystes italiens soulignent que cela illustre une division au sein des dirigeants italiens, ce qui pourrait avoir des conséquences graves pour le pays.

En effet, le gouvernement n'est pas uni sur cette question, estiment-ils. La Ligue, parti nationaliste et partenaire minoritaire du gouvernement italien, a déclaré que M. Guaido devrait selon elle diriger le Venezuela. Quant au président italien, Sergio Mattarella, il a appelé les partenaires de coalition à "faire preuve de responsabilité en exprimant clairement une position commune" avec l'Union européenne.


Edité le 09-02-2019 à 09:06:56 par Xuan


Xuan
   Posté le 28-02-2019 à 08:46:31   

l'approche des élections européennes nous invite à approfondir nos connaissances sur le sujet, d'autant que de nombreux éléments se sont ajoutés au dossier comme la crise des réfugiés, le Brexit et les tendances centrifuges dites "populistes" ou souverainistes.
Les pressions dues au déclin des USA, leurs sanctions économiques et financières se sont accentuées.
Ce qui n'est pas sans incidence sur les contradictions internes, de classe, au sein des pays européens, ou encore entre les deux puissances dominantes.
Au chapitre des contradictions franco-allemandes, cet article de Xinhua
:


http://french.xinhuanet.com/2019-02/28/c_137855538.htm
Entre Paris et Berlin, une difficile recherche de compromis nécessaires à la relance de l'UE


PARIS, 27 février (Xinhua) - Au-delà de l'unité affichée, mercredi, à Paris, entre le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel, de multiples sujets de désaccords, notamment sur les dossiers économiques, opposent Paris et Berlin.

Des questions d'autant plus épineuses pour ces deux grands leaders, fragilisés dans leur pays respectif, alors que se profilent les élections européennes de mai.

Lors d'une conférence de presse conjointe à l'Elysée, mercredi, le président français et la chancelière allemande ont, comme à l'accoutumée, présenté le visage de la concorde et de l'unité du "couple franco-allemand".

Sur la question du Brexit, ils sont sur la même longueur d'onde, ont-ils clairement fait comprendre aux journalistes, au lendemain de l'annonce par la Première ministre britannique Theresa May d'un éventuel report du départ du Royaume-Uni de l'UE prévu le 29 mars à la fin juin.

"L'accord de retrait ne peut être renégocié", a déclaré le président français. "Si les Britanniques ont besoin de davantage de temps, nous pourrons examiner une demande d'extension", a-t-il ajouté, en précisant: "Si elle est justifiée".

Mais, au-delà de leur unité affichée, M. Macron, confronté à une crise sociale et politique sans précédent depuis plusieurs mois, et Mme Merkel, qui a renoncé à briguer un nouveau mandat, apparaissent tous deux fragilisés : dans une certaine mesure, ils sont otages des débats de politique intérieure et sous la pression de leur électorat respectif.

Le président français, empêtré dans la crise des "gilets jaunes" et confronté aux violences qui ont émaillé les manifestations depuis mi-novembre dernier, a d'ailleurs une nouvelle fois été interrogé lors de la conférence de presse sur la politique du gouvernement face à cette contestation toujours vivace malgré le lancement du grand débat le 15 janvier dernier.

"Je ne laisserai pas les forces de l'ordre sans aucun moyen de se défendre, face à des gens qui arrivent avec les pires intentions", a-t-il lancé en réponse à une question sur les lanceurs de balles de défense et leur dangerosité, au lendemain des vives critiques du Conseil de l'Europe qui a appelé Paris à suspendre leur utilisation.

Face aux nombreux sujets de désaccords qui divisent Paris et Berlin, la chancelière allemande a de son côté souligné devant les journalistes les nécessaires "compromis" à trouver.

Lors de leur déjeuner de travail, les deux leaders européens ont évoqué "les principaux sujets à l'ordre du jour du Conseil européen de mars (politique industrielle européenne, renforcement de la zone euro, lutte contre la désinformation), le Brexit, les relations transatlantiques et la situation internationale, ainsi que la relation de défense entre la France et l'Allemagne", a précisé l'Elysée.

La mise en oeuvre du traité de coopération et d'intégration franco-allemand signé le janvier à Aix-la-Chapelle était également au menu.

Macron et Mme Merkel ont d'ailleurs insisté devant la presse sur le moteur que représente pour l'Union européenne l'axe Paris-Berlin et plaidé en faveur du travail réalisé entre les deux pays depuis l'élection du président français en mai 2017.

Mais, malgré la signature du traité d'Aix-la-Chapelle, censé revitaliser la coopération entre les deux pays, les divergences entre la France et l'Allemagne restent nombreuses, notamment sur les dossiers économiques et la question de la souveraineté européenne, comme nationale.

M. Macron a d'ailleurs été interpellé sur la décision des Pays-Bas relative à la compagnie aérienne Air France KLM, pour le moins fraîchement accueillie par Paris. Il a rappelé que le ministre de l'Economie des Pays-Bas est attendu à Paris pour s'expliquer sur l'entrée de son pays au capital d'Air France KLM. "Le gouvernement français n'a pas été informé de cette décision. J'en prends note. Il appartient au gouvernement néerlandais de clarifier cette décision.", a-t-il dit.

Parmi les gros dossiers qui cristallisent les divisions entre Paris et Berlin figurent en bonne place le refus de l'Allemagne de soutenir une taxe en Europe pour les géants du numérique ou encore la prise de distance de la France sur le projet du gazoduc Nord Stream 2.

D'autre part, face aux menaces américaines sur les automobiles importées, l'Allemagne voudrait que Bruxelles engage rapidement des négociations avec Washington tandis que la France s'inquiète pour ses produits agricoles.

En matière de politique industrielle, après le récent échec de l'union entre l'Allemand Siemens et le Français Alstom rejetée par la Commission européenne, Paris et Berlin plaident pour une modification du droit européen de la concurrence. Mais il va leur falloir convaincre les autres pays de l'UE et dépasser les égoïsmes nationaux.

Dans le cadre d'une nouvelle politique industrielle destinée à aider les entreprises européennes à résister à la concurrence internationale, un premier projet soutenu par les deux pays concerne la production de batteries pour les véhicules électriques.

La France et l'Allemagne ont par ailleurs avancé vers une position commune sur un budget de la zone euro qui vise à soutenir la croissance, la compétitivité et la convergence en son sein.

Concernant les questions relatives à la politique de défense européenne, Paris et Berlin s'approcheraient également d'un accord technique sur la question très délicate des exportations d'armements.

Le président français doit prononcer fin février-début mars un important discours sur l'Europe pour mobiliser les Européens en vue notamment des élections européennes de mai. Un discours d'autant plus attendu que pèsent sur le scrutin de multiples inconnues et que l'Union européenne, plus que jamais, cristallise les oppositions, notamment dans les rangs du mouvement des "gilets jaunes".
pzorba75
   Posté le 28-02-2019 à 13:54:24   

Finalement, les allemands et les français ne sont pas d'accord entre eux, mais d'accord avec leur maître américain ce qui est l'essentiel. Même bilan avec les hollandais alignés sur les américains et opposés aux français.
Est-ce nouveau? Il me semble que c'est du réchauffé.
Le maître américain trouvera bien une solution en désignant l'ennemi commun, la Russie, puisque l'URSS n'existe plus.
Xuan
   Posté le 05-03-2019 à 18:00:01   

Nous devrions étudier la dernière déclaration de Macron, «Pour une renaissance européenne» (discours ci-dessous).

Les éditorialistes bourgeois ont remarqué l' oubli du populisme, destiné à gommer les contradictions internes à l'Europe. Mais les discours ne changent pas les causes. En ce qui concerne les mesures pratiques :

Agence européenne de protection des démocraties qui fournira des experts européens à chaque État membre pour protéger son processus électoral contre les cyberattaques et les manipulations.
Il s'agit de discipliner l'ensemble des pays européens afin de s'opposer aux tendances centrifuges et éviter la reproduction d'un Brexit.

Dans cet esprit d’indépendance, nous devons aussi interdire le financement des partis politiques européens par des puissances étrangères.
Ici c'est évidemment la censure des partis "populistes" comme le RN, mais là encore la tendance au séparatisme, le RN n'étant pas encore clairement identifié comme un parti européen.
L'Europe est effectivement prise en sandwich entre les USA et les pays émergents, dont la Russie, ce ne sont pas des divergences d'opinion mais des intérêts économiques réels.
Aucun discours ne peut résoudre de telles contradictions en particulier tant que les monopoles français seront soumis à l'hégémonisme US.
Mais ces mesures signifient aussi une domination ouverte des puissances franco-allemandes sur l'ensemble des pays européens.


Nous devrons bannir d’Internet, par des règles européennes, tous les discours de haine et de violence, car le respect de l’individu est le fondement de notre civilisation de dignité.
Ici il s'agit très exactement de censurer tout ce qui s'oppose à la domination des monopoles capitalistes.


Une police des frontières commune et un office européen de l’asile, des obligations strictes de contrôle, une solidarité européenne à laquelle chaque pays contribue, sous l’autorité d’un Conseil européen de sécurité intérieure: je crois, face aux migrations, à une Europe qui protège à la fois ses valeurs et ses frontières.
Les contradictions internes à l'Europe entre les pays dominants et dominés se sont traduites par des conflits diplomatiques entre la France et l'Italie.
Le conflit des GJ n'était qu'un prétexte, la crise des migrants pèse beaucoup plus.
Mais il faut être prudent sur la différence apparente entre la politique migratoire française et celle de l'Italie (voir par exemple Contre la fourniture de bateaux à la Libye: une pétition

Ici les mesures avancées ont pour objectif de resserrer les rangs avec l'Italie en interdisant toute forme de déplacement des réfugiés vers l'Europe.

L'opposition au populisme , qu'elle soit déclarée ou dissimulée n'est qu'un prétexte. Le fond du sac n'est rien d'autre que le renforcement de la domination économique et politique des monopoles franco-allemands sur les peuples et les nations d'Europe.


Il reste beaucoup à dire sur ce sujet, que mes commentaires sont loin d'épuiser.
Bonne lecture.

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Citoyens d’Europe,

Si je prends la liberté de m’adresser directement à vous, ce n’est pas seulement au nom de l’histoire et des valeurs qui nous rassemblent. C’est parce qu’il y a urgence. Dans quelques semaines, les élections européennes seront décisives pour l’avenir de notre continent.

Jamais depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Europe n’a été aussi nécessaire. Et pourtant, jamais l’Europe n’a été autant en danger.

Le Brexit en est le symbole. Symbole de la crise de l’Europe, qui n’a pas su répondre aux besoins de protection des peuples face aux grands chocs du monde contemporain. Symbole, aussi, du piège européen. Le piège n’est pas l’appartenance à l’Union européenne ; ce sont le mensonge et l’irresponsabilité qui peuvent la détruire. Qui a dit aux Britanniques la vérité sur leur avenir après le Brexit? Qui leur a parlé de perdre l’accès au marché européen? Qui a évoqué les risques pour la paix en Irlande en revenant à la frontière du passé? Le repli nationaliste ne propose rien ; c’est un rejet sans projet. Et ce piège menace toute l’Europe: les exploiteurs de colère, soutenus par les fausses informations, promettent tout et son contraire.

Face à ces manipulations, nous devons tenir debout. Fiers et lucides. Dire d’abord ce qu’est l’Europe. C’est un succès historique: la réconciliation d’un continent dévasté, dans un projet inédit de paix, de prospérité et de liberté. Ne l’oublions jamais. Et ce projet continue à nous protéger aujourd’hui: quel pays peut agir seul face aux stratégies agressives de grandes puissances? Qui peut prétendre être souverain, seul, face aux géants du numérique? Comment résisterions-nous aux crises du capitalisme financier sans l’euro, qui est une force pour toute l’Union? L’Europe, ce sont aussi ces milliers de projets du quotidien qui ont changé le visage de nos territoires, ce lycée rénové, cette route construite, l’accès rapide à Internet qui arrive, enfin. Ce combat est un engagement de chaque jour, car l’Europe comme la paix ne sont jamais acquises. Au nom de la France, je le mène sans relâche pour faire progresser l’Europe et défendre son modèle. Nous avons montré que ce qu’on nous disait inaccessible, la création d’une défense européenne ou la protection des droits sociaux, était possible.

Mais il faut faire plus, plus vite. Car il y a l’autre piège, celui du statu quo et de la résignation. Face aux grands chocs du monde, les citoyens nous disent bien souvent: «Où est l’Europe? Que fait l’Europe?». Elle est devenue à leurs yeux un marché sans âme. Or l’Europe n’est pas qu’un marché, elle est un projet. Un marché est utile, mais il ne doit pas faire oublier la nécessité de frontières qui protègent et de valeurs qui unissent. Les nationalistes se trompent quand ils prétendent défendre notre identité dans le retrait de l’Europe ; car c’est la civilisation européenne qui nous réunit, nous libère et nous protège. Mais ceux qui ne voudraient rien changer se trompent aussi, car ils nient les peurs qui traversent nos peuples, les doutes qui minent nos démocraties. Nous sommes à un moment décisif pour notre continent ; un moment où, collectivement, nous devons réinventer politiquement, culturellement, les formes de notre civilisation dans un monde qui se transforme. C’est le moment de la Renaissance européenne. Aussi, résistant aux tentations du repli et des divisions, je vous propose de bâtir ensemble cette Renaissance autour de trois ambitions: la liberté, la protection et le progrès.

Défendre notre liberté
Le modèle européen repose sur la liberté de l’homme, la diversité des opinions, de la création. Notre liberté première est la liberté démocratique, celle de choisir nos gouvernants là où, à chaque scrutin, des puissances étrangères cherchent à peser sur nos votes. Je propose que soit créée une Agence européenne de protection des démocraties qui fournira des experts européens à chaque État membre pour protéger son processus électoral contre les cyberattaques et les manipulations. Dans cet esprit d’indépendance, nous devons aussi interdire le financement des partis politiques européens par des puissances étrangères. Nous devrons bannir d’Internet, par des règles européennes, tous les discours de haine et de violence, car le respect de l’individu est le fondement de notre civilisation de dignité.

Protéger notre continent
Fondée sur la réconciliation interne, l’Union européenne a oublié de regarder les réalités du monde. Or aucune communauté ne crée de sentiment d’appartenance si elle n’a pas des limites qu’elle protège. La frontière, c’est la liberté en sécurité. Nous devons ainsi remettre à plat l’espace Schengen: tous ceux qui veulent y participer doivent remplir des obligations de responsabilité (contrôle rigoureux des frontières) et de solidarité (une même politique d’asile, avec les mêmes règles d’accueil et de refus). Une police des frontières commune et un office européen de l’asile, des obligations strictes de contrôle, une solidarité européenne à laquelle chaque pays contribue, sous l’autorité d’un Conseil européen de sécurité intérieure: je crois, face aux migrations, à une Europe qui protège à la fois ses valeurs et ses frontières.

Les mêmes exigences doivent s’appliquer à la défense. D’importants progrès ont été réalisés depuis deux ans, mais nous devons donner un cap clair: un traité de défense et de sécurité devra définir nos obligations indispensables, en lien avec l’OTAN et nos alliés européens: augmentation des dépenses militaires, clause de défense mutuelle rendue opérationnelle, Conseil de sécurité européen associant le Royaume-Uni pour préparer nos décisions collectives.

Nos frontières doivent aussi assurer une juste concurrence. Quelle puissance au monde accepte de poursuivre ses échanges avec ceux qui ne respectent aucune de ses règles? Nous ne pouvons pas subir sans rien dire. Nous devons réformer notre politique de concurrence, refonder notre politique commerciale: sanctionner ou interdire en Europe les entreprises qui portent atteinte à nos intérêts stratégiques et nos valeurs essentielles, comme les normes environnementales, la protection des données et le juste paiement de l’impôt ; et assumer, dans les industries stratégiques et nos marchés publics, une préférence européenne comme le font nos concurrents américains ou chinois.

Retrouver l’esprit de progrès
L’Europe n’est pas une puissance de second rang. L’Europe entière est une avant-garde: elle a toujours su définir les normes du progrès. Pour cela, elle doit porter un projet de convergence plus que de concurrence: l’Europe, où a été créée la sécurité sociale, doit instaurer pour chaque travailleur, d’Est en Ouest et du Nord au Sud, un bouclier social lui garantissant la même rémunération sur le même lieu de travail, et un salaire minimum européen, adapté à chaque pays et discuté chaque année collectivement.

Renouer avec le fil du progrès, c’est aussi prendre la tête du combat écologique. Regarderons-nous nos enfants en face, si nous ne résorbons pas aussi notre dette climatique? L’Union européenne doit fixer son ambition - 0 carbone en 2050, division par deux des pesticides en 2025 - et adapter ses politiques à cette exigence: Banque européenne du climat pour financer la transition écologique ; force sanitaire européenne pour renforcer les contrôles de nos aliments ; contre la menace des lobbies, évaluation scientifique indépendante des substances dangereuses pour l’environnement et la santé... Cet impératif doit guider toute notre action: de la Banque centrale à la Commission européenne, du budget européen au plan d’investissement pour l’Europe, toutes nos institutions doivent avoir le climat pour mandat.

Le progrès et la liberté, c’est pouvoir vivre de son travail: pour créer des emplois, l’Europe doit anticiper. C’est pour cela qu’elle doit non seulement réguler les géants du numérique, en créant une supervision européenne des grandes plateformes (sanction accélérée des atteintes à la concurrence, transparence de leurs algorithmes…), mais aussi financer l’innovation en dotant le nouveau Conseil européen de l’innovation d’un budget comparable à celui des États-Unis, pour prendre la tête des nouvelles ruptures technologiques, comme l’intelligence artificielle.

Une Europe qui se projette dans le monde doit être tournée vers l’Afrique, avec laquelle nous devons nouer un pacte d’avenir. En assumant un destin commun, en soutenant son développement de manière ambitieuse et non défensive: investissement, partenariats universitaires, éducation des jeunes filles…

Liberté, protection, progrès. Nous devons bâtir sur ces piliers une Renaissance européenne. Nous ne pouvons pas laisser les nationalistes sans solution exploiter la colère des peuples. Nous ne pouvons pas être les somnambules d’une Europe amollie. Nous ne pouvons pas rester dans la routine et l’incantation. L’humanisme européen est une exigence d’action. Et partout les citoyens demandent à participer au changement. Alors d’ici la fin de l’année, avec les représentants des institutions européennes et des États, mettons en place une Conférence pour l’Europe afin de proposer tous les changements nécessaires à notre projet politique, sans tabou, pas même la révision des traités. Cette conférence devra associer des panels de citoyens, auditionner des universitaires, les partenaires sociaux, des représentants religieux et spirituels. Elle définira une feuille de route pour l’Union européenne traduisant en actions concrètes ces grandes priorités. Nous aurons des désaccords, mais vaut-il mieux une Europe figée ou une Europe qui progresse parfois à différents rythmes, en restant ouverte à tous?

Dans cette Europe, les peuples auront vraiment repris le contrôle de leur destin ; dans cette Europe, le Royaume-Uni, j’en suis sûr, trouvera toute sa place.

Citoyens d’Europe, l’impasse du Brexit est une leçon pour tous. Sortons de ce piège, donnons un sens aux élections à venir et à notre projet. A vous de décider si l’Europe, les valeurs de progrès qu’elle porte, doivent être davantage qu’une parenthèse dans l’histoire. C’est le choix que je vous propose, pour tracer ensemble le chemin d’une Renaissance européenne.


Emmanuel Macron



Edité le 05-03-2019 à 19:50:12 par Xuan


pzorba75
   Posté le 05-03-2019 à 19:42:17   

Xuan a écrit :

«Pour une renaissance européenne»

Du bla-bla européiste.
Il a évité les origines chrétiennes et s'est limité à la "Renaissance", attitude rassurante pour sa clientèle essentiellement réactionnaire.
Les jours à venir diront si ses propos permettront aux européistes de conserver la majorité et d'éviter une dislocation brutale ou en douceur de l'édifice branlant qu'est l'UE.
Xuan
   Posté le 06-03-2019 à 22:52:03   

C'est toute la question. Paris Match fait encore dans le sensationnel sur le "large rassemblement" qui se prépare. Mais avec les guillemets ça frise l'ironie :

Européenes: 50 personnalités écologistes proposent un "large rassemblement" avec LREM


Paris Match Publié le 03/03/2019 à 16h14
La Rédaction avec AFP http://www.parismatch.com/Actu/Politique/Europeenes-50-personnalites-ecologistes-proposent-un-large-rassemblement-avec-LREM-1610046?fbclid=IwAR2O9Wlr50jeYlq-6kqvxuRb0liHuIfzh-OhcRHCasAv2eESeBsG4a7APDs

Une cinquantaine de personnalités écologistes appellent à un "large rassemblement des progressistes" pour les élections européennes, autour de la majorité présidentielle.
Une cinquantaine de personnalités, emmenées par le parti écologiste de centre gauche UDE, ont appelé dimanche à un "large rassemblement des progressistes" pour les élections européennes, autour de la majorité présidentielle, dans une tribune parue dans le JDD.

"Nous appelons à un large rassemblement des progressistes à l'occasion des élections européennes, au-delà des deux formations de la majorité parlementaire au sein d'une large coalition" , écrivent la cinquantaine de signataires, parmi lesquels les délégué général et secrétaire général de l'Union des démocrates et des écologistes, Mathieu Cuip et Christophe Madrolle, ainsi que l'adjointe au maire de Lyon Anne-Sophie Condemine (également UDE).

"Face à l'inquiétante tournure que prend l'Europe, à l'heure du Brexit et de l'arrivée au pouvoir de gouvernements populistes anti-européens, l’avenir de l'Union ne peut être l'enjeu d’une seule formation politique et aucun parti, aucune femme ni aucun homme, ne peut prétendre y arriver seul, tels les défis sont immenses, tant elle oblige au changement de réflexes, et à tourner le dos aux attitudes d'hier" , écrivent encore les auteurs, dont le proche de François Hollande et soutien d'Emmanuel Macron en 2017 Dominique Vuillemot, le secrétaire général de Cap 21 Stéphane Gemmani ou la romancière Pauline Delpech.

Parmi les thèmes qu'ils entendent porter au niveau européen, ils citent notamment "le soutien à l'économie circulaire, le développement massif des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, l'investissement dans les transports doux, la sécurité alimentaire, la sauvegarde de notre biodiversité, la qualité de l'air, la croissance verte, ou encore les nouvelles normes environnementales protégeant le marché européen" .

L'UDE avait indiqué il y a quinze jours à l'AFP avoir "entamé une grosse réflexion pour participer à un rassemblement" , en s'interrogeant sur l'opportunité de participer à la "liste centrale" portée par La République en marche et le MoDem, et à laquelle doivent également s'arrimer le Mouvement radical et les juppéistes du parti Agir.
Xuan
   Posté le 06-03-2019 à 23:03:12   

On notera qu'après tous ses discours contre l'antisémitisme, Macron ne prend aucune disposition contre ses manifestations chez nos plus proches voisins :


http://www.haaretz.com/world-news/europe/belgian-mayor-defends-carnival-float-featuring-jews-with-money-and-a-rat-1.6998272?fbclid=IwAR1wvNuPuFozRLv4vOfJDAlo2tjEsDODOAia0LUqUerHMUh5ugBcwnxckwc



Commentaire : Carnaval de Aalst, à l'ouest de Bruxelles... ce 3 mars 2019. Des juifs, nez crochus, l’argent, une petite musique... la racaille nazi s'affiche publiquement.
"Lors de l’édition 2013 du festival d’Alost, un autre groupe avait créé un char qui ressemblait aux wagons nazis utilisés pour déporter les Juifs vers les camps de la mort.
Ses créateurs, issus du groupe FTP, avaient défilé à côté du char en tenue d’officier nazi et de Juifs orthodoxes. Une affiche présente sur le wagon montrait des responsables politiques flamands vêtus en nazis et tenant des bonbonnes étiquetées « Zyklon B », le poison utilisé par les nazis pour exterminer les Juifs dans les chambres à gaz pendant la Shoah."


Edité le 06-03-2019 à 23:04:35 par Xuan


Xuan
   Posté le 09-03-2019 à 21:02:01   

Un article de Ruptures sur les contradictions occidentales.
NB la ligne éditoriale de Rupture


Refroidissement climatique sur l’Atlantique (éditorial paru dans l’édition du 26/02/19)

le 01 mars 2019

http://ruptures-presse.fr/actu/conference-securite-munich-pence-merkel/


Conférence de Munich sur la sécurité

Février 2019, Munich. La 55ème édition de la Conférence annuelle sur la Sécurité a laissé beaucoup de participants occidentaux désemparés. Jamais les tensions entre alliés de part et d’autre de l’Atlantique n’avaient paru aussi fortes.

Il y a d’abord la guerre commerciale que le président américain entend mener contre l’Europe, contre l’Allemagne en particulier. Ensuite, sur le plan diplomatico-militaire, les défenseurs d’une « autonomie stratégique » du « pilier européen » au sein de l’Alliance atlantique se sont une nouvelle fois confrontés aux partisans d’un monopole de l’OTAN.

Autre empoignade : Washington voudrait contraindre Paris, Berlin et Londres à dénoncer l’accord nucléaire signé en 2015 avec Téhéran. Par ailleurs, le bras de fer se poursuit entre dirigeants américains et allemands sur le doublement du gazoduc Nord Stream qui fournit du gaz russe à l’économie d’outre-Rhin.

Enfin, les Etats-Unis jettent aux orties le traité signé avec Moscou en 1987 interdisant les missiles à moyenne portée en Europe. Les dirigeants européens reprennent certes l’argument américain accusant la Russie de violer ledit accord, mais trouvent tout de même saumâtre d’être mis devant le fait accompli alors même qu’il s’agit de la sécurité du Vieux continent.

A Munich, Angela Merkel a choisi un ton peu diplomatique pour mettre en cause la politique de la Maison-Blanche. Pour sa part, le vice-président Michael Pence a affiché une ostensible arrogance : « aujourd’hui, l’Amérique est plus forte qu’elle ne l’a jamais été, et est redevenue le leader mondial » . Le caractère de Donald Trump, provocateur et imprévisible, donne à ces contradictions une virulence inédite. Les responsables européens vivent dans la frayeur du prochain Tweet présidentiel.

Qui plus est, les oppositions ne se situent pas seulement entre les deux rives de l’Atlantique, mais au sein même de chaque camp. Plusieurs pays orientaux de l’UE, par exemple, se rangent plus volontiers dans le camp de Washington que dans celui de Bruxelles. A l’inverse, Joseph Biden, le prédécesseur démocrate de M. Pence, également présent dans la capitale bavaroise, a rêvé d’organiser avec l’UE « le monde des cinquante prochaines années » .

Entre les deux rives de l’Atlantique, il y n’y a pas de contradiction idéologique, mais bien choc des intérêts

En réalité, entre Occidentaux, les contradictions ne sont pas idéologiques. Tous accusent Moscou d’être la cause des malheurs du monde (du reste, sans la Russie, comment pourrait-on justifier l’OTAN ?). Tous redoutent l’émergence de la Chine. Tous communient dans le culte du marché et de la gouvernance globale faisant fi des souverainetés des Etats. Tous s’inscrivent dans une logique de domination mondiale incluant le « droit d’ingérence » (aujourd’hui brandi contre Caracas). En revanche, il y a bel et bien choc des intérêts dans de nombreux domaines. Dans deux en particulier : les marchés d’armements, et l’énergie.

Les marchands de canons européens veulent accroître leur part du gâteau sonnant et trébuchant face à leurs homologues américains peu enclins à laisser mettre en cause leur suprématie. C’est à cette aune qu’il faut comprendre les affrontements en matière d’« Europe de la Défense ». Les projets et marchés des systèmes d’armes du futur se chiffrent en milliers de milliards de dollars.

Le secteur de l’énergie n’est pas moins considérable, d’autant qu’il joue un rôle crucial dans les dépendances de demain. Ce n’est peut-être pas un hasard si se trouvent aujourd’hui dans l’œil du cyclone l’Iran et le Venezuela, membres fondateurs de l’OPEP ; si le gazoduc Nord Stream II oppose si violemment Washington et Berlin ; si les dirigeants américains et européens s’écharpent à propos du combat contre le réchauffement climatique (une « bataille » pour laquelle les élites européennes mobilisent des milliers d’« idiots utiles » ) : alors que l’Oncle Sam a atteint l’autosuffisance pétrolo-gazière, c’est loin d’être le cas pour le Vieux continent dont les dirigeants souhaitent donc réduire leur dépendance aux hydrocarbures.

En toile de fond, un dernier facteur torture les chefs de l’Union européenne et les médias qui leur sont fidèles : la « montée des populismes », terme convenu qui recouvre les insurrections populaires latentes ou tâtonnantes contre la régression sociale et la mise en cause toujours plus drastique des souverainetés (Brexit, Gilets jaunes, tsunami électoral italien…).
De fait, si les dirigeants européens voient des rivaux à Washington, leurs véritables ennemis n’avaient pas été invités à Munich – mais étaient dans toutes les têtes.

Les peuples.
pzorba75
   Posté le 10-03-2019 à 05:11:16   

Ruptures, Pierre Lévy, devrait expliciter qui sont les "idiots utiles". Pense-t-il aux écologistes, bobos européistes, aux sociaux démocrates et à leurs alliés décomposés, les communistes à la Brossat, sans oublier les gauchistes pro OTAN, pro USA à la sauce trotskiste?
Finalement, ne font défaut que ceux qui brandissent le drapeau rouge.
Xuan
   Posté le 10-03-2019 à 23:37:07   


Les idiots utiles sont probablement ceux que tu désignes en effet.

Un autre élément à mettre en regard au discours de Macron plus haut : les positions divergentes de l'Allemagne commencent à émerger.
Rejet du centralisme européen, d’une mutualisation des dettes, de systèmes sociaux européens et du salaire minimum.
L’objectif est de favoriser la concurrence salariale en utilisant la main d’œuvre à bon marché d’Europe centrale. D’autre part l’endettement des pays en difficulté serait alourdi.
L’Allemagne oppose aussi une représentation européenne au conseil de sécurité à la seule représentation française.
Par contre les deux pays s’entendent sur le dos des réfugiés pour dresser des frontières infranchissables.

Le commentaire "cap à droite" ne doit pas être pris au pied de la lettre, c'est le point de vue du Huffington post. La position française est tout aussi réactionnaire et il s'agit d'intérêts capitaliste concurrents.

Par contre, cette contradiction - déjà signalée de façon abstraite dans les pages précédentes - prend tournure. Elle vient s'ajouter à celles qui ont engendré les désordres actuels avec l'élection de "populistes", le Brexit, etc.
L'accentuation de la contradiction entre les USA et le reste du monde - surtout la Chine -accélère l'apparition d'antagonismes dans l'Union européenne.
Il est possible que l'attitude envers les USA devienne dans le temps une sérieuse pomme de discorde.




La probable successeure de Merkel met en garde Macron après sa tribune sur l'Europe


http://www.huffingtonpost.fr/2019/03/10/la-probable-successeure-de-merkel-met-en-garde-macron-apres-sa-tribune-sur-leurope_a_23688820/
Annegret Kramp-Karrenbauer, la dauphine de la chancelière allemande, prend ses distances avec le président français.

Annegret Kramp-Karrenbauer, dirigeante du parti conservateur allemand CDU et dauphine d'Angela Merkel, a présenté ce samedi 9 mars un plan pour l'Europe qui prend ses distances avec les propositions récentes du président français Emmanuel Macron en matière sociale, financière et diplomatique.
"Notre Europe doit devenir plus forte" dans un monde miné par les replis protectionnistes et nationalistes, écrit Annegret Kramp-Karrenbauer dans ce texte intitulé "Bien faire l'Europe" et diffusé samedi par Welt am Sonntag.

Dans l'optique des élections européennes fin mai, "le président français Emmanuel Macron a adressé un appel aux citoyens de l'Europe il y a quelques jours, disant qu'il y avait urgence à agir. Il a raison" , estime la dirigeante depuis décembre du plus grand parti d'Allemagne, l'Union chrétienne-démocrate.

Celle qu'on surnomme "AKK" partage les idées du chef de l'Etat français notamment sur la politique migratoire européenne et la nécessité de mieux protéger les frontières ou de tendre vers une politique de l'asile commune. "Pour nous sentir en sécurité en Europe, nous avons besoin de frontières extérieures plus sûres" , écrit-elle en endossant l'idée d'une police des frontières commune.

Pas de salaire minimum européen

Mais la responsable, qui dans le camp conservateur allemand prend de plus en plus l'ascendant sur la chancelière Angela Merkel depuis son élection en décembre à la tête de la CDU et a de bonnes chances de lui succéder au pouvoir, marque sa différence sur plusieurs points.

Elle rejette ainsi la proposition française d'un salaire minimum européen et met en garde contre l'idée d'une mutualisation des dettes honnie par l'Allemagne mais promue par Emmanuel Macron pour le financement de projets d'avenir. "Nous devons nous appuyer de manière conséquente sur un système de subsidiarité et de responsabilités propres" , a-t-elle estimé. "Le centralisme européen, l'étatisme européen, la mutualisation des dettes, l'européanisation des systèmes sociaux et du salaire minimum seraient la mauvaise voie" , a-t-elle jugé.

Emmanuel Macron a lui proposé la création d'un "bouclier social" pour les Européens et évoqué dans ce contexte "une même rémunération sur le même lieu de travail et un salaire minimum européen, adapté à chaque pays" .

La responsable a aussi réclamé pour l'Europe un "siège permanent commun au conseil de sécurité" des Nations Unies, une revendication de longue date de l'Allemagne, alors que la France souhaite garder son siège. Cette proposition irrite au plus haut point Paris. Emmanuel Macron a lui proposé la mise en place d'un Conseil de sécurité européen pour préparer les "décisions collectives" de l'UE dans le domaine de la défense.

Cap à droite

Angela Merkel, qui a abandonné les rênes de la CDU mais entend rester chancelière en principe jusqu'en 2021, n'a pas réagi jusqu'ici à la tribune d'Emmanuel Macron, diffusée le 4 mars et intitulée "Pour une renaissance européenne" .
Un "silence de Berlin" que le magazine Der Spiegel déplore dans un éditorial paru samedi, accusant le pouvoir d'éviter "une discussion sérieuse sur ce que doit devenir l'Europe" par peur des élections régionales à l'est cet automne que le parti d'extrême droite allemand AfD, anti-européen, pourraient remporter selon les sondages.

L'hebdomadaire estime que l'Allemagne est en train de "laisser une passer une chance historique" pour l'Europe en raison de la faiblesse politique d'une chancelière en fin de mandat, et de celle en parallèle de son partenaire social-démocrate de coalition gouvernementale. "AKK", appelée à lui succéder, a déjà commencé à droitiser le discours du parti d'Angela Merkel dans l'espoir de reconquérir une partie de l'électorat conservateur parti à l'extrême droite en raison du cap centriste de la chancelière.


Edité le 10-03-2019 à 23:55:12 par Xuan


Xuan
   Posté le 11-03-2019 à 23:27:51   

Pour reprendre la conclusion du post précédent : "L'accentuation de la contradiction entre les USA et le reste du monde - surtout la Chine -accélère l'apparition d'antagonismes dans l'Union européenne.
Il est possible que l'attitude envers les USA devienne dans le temps une sérieuse pomme de discorde".

L'attitude de l'Italie concernant les sanctions anti-russes est significative des contradictions US/Europe et de l'absence d'unité européenne.



Levée des sanctions antirusses: le Premier ministre italien révèle où en est Rome

© Sputnik . Aleksei Vitvitsky

http://fr.sputniknews.com/economie/201903091040294771-levee-sanctions-antirusses-italie-giuseppe-conte/
09:51 09.03.2019
Le Premier ministre italien a déclaré que son gouvernement poursuivait son objectif de lever les sanctions antirusses introduites par l’UE. Il a jugé «essentiel» de maintenir le dialogue avec Moscou.

Le gouvernement italien poursuit son objectif de lever les sanctions de l'Union européenne contre la Russie, a annoncé vendredi le Premier ministre Giuseppe Conte lors d'une conférence à Gênes.
«Nous sommes en train de travailler afin de lever les sanctions contre la Russie. Pas demain matin, mais nous travaillons pour cet objectif» , a-t-il précisé.

Selon lui, cela permettrait d' «atténuer les tensions» et de «protéger les pays les plus exposés à l'influence russe» .
Le Premier ministre italien a réitéré qu'il était «essentiel» de maintenir le dialogue avec la Russie, laquelle est un partenaire commercial important pour son pays.
«Le maintien du dialogue avec la Russie est essentiel et cela est devenu aussi nécessaire pour nous puisque nous avons des échanges commerciaux intensifs et comme d'autres pays qui défendent leurs intérêts, nous avons besoin de défendre nos intérêts économiques liés à nos intérêts nationaux» , a-t-il ajouté.

Après sa nomination au poste de chef du gouvernement italien le 31 mai, Giuseppe Conte a déclaré que Rome s'opposerait désormais aux sanctions antirusses. Cette position est soutenue par ses vices-Premiers ministres, Matteo Salvini et Luigi Di Maio.


Edité le 11-03-2019 à 23:28:39 par Xuan


pzorba75
   Posté le 12-03-2019 à 05:17:59   

En ajoutant "Pas demain matin", le gouvernement italien se donne du travail pour l'éternité. Une manoeuvre habile pour ne rien faire et rester dans les clous des décisions européennes et américaines.
Xuan
   Posté le 13-03-2019 à 11:30:29   

Poursuite des valses hésitations européennes face à l'hégémonisme US :

Angela Merkel rejette les menaces américaines liées à l'implication de Huawei dans son réseau 5G


http://french.xinhuanet.com/2019-03/13/c_137889811.htm
BERLIN, 12 mars (Xinhua) -- Après l'envoi d'une lettre d'avertissement par l'ambassadeur des Etats-Unis à Berlin, la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré mardi qu'il "allait de soi" que le gouvernement allemand définirait ses propres normes de sécurité dans le cadre de l'expansion de son réseau 5G.
Mme Merkel a ajouté que l'Allemagne considérait la sécurité comme un élément crucial dans l'expansion de son réseau mobile 5G, et que les normes de sécurité de ce réseau seraient discutées avec les partenaires de l'Allemagne en Europe et aux Etats-Unis.

Dans une lettre adressée au ministre allemand de l'Economie Peter Altmaier, l'ambassadeur américain en Allemagne, Richard Grenell, aurait en effet averti que la coopération en matière de renseignement entre les Etats-Unis et l'Allemagne ne pourrait être maintenue à son niveau actuel qu'à condition d'exclure les entreprises chinoises de la construction du réseau 5G.

Plusieurs autres politiciens allemands ont également critiqué la lettre de M. Grenell.

"Le gouvernement fédéral n'a besoin d'aucune exhortation ou information de la part de l'ambassadeur américain pour prendre des mesures sensées en termes de politique de sécurité" , a ainsi déclaré Michael Grosse-Broemer, qui dirige le groupe parlementaire de l'union conservatrice CDU/CSU, la coalition au pouvoir.
"Un pays ne doit pas se servir de sa puissance politique pour nuire à une entreprise commerciale. Les Etats-Unis vont trop loin" , a déclaré au journal allemand Handelsblatt, Vincent Pang, responsable de la société chinoise de télécommunications Huawei pour l'Europe occidentale.

L'Allemagne envisage actuellement de durcir les règles de sécurité relatives à son infrastructure de télécommunications et à l'implication de Huawei dans la construction du réseau 5G allemand.
La mise aux enchères des licences d'expansion du nouveau réseau 5G allemand devrait débuter le 19 mars.

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L'autonomie de l'Europe testée dans l'affaire Huawei


Source: Global Times Publié le 2019/3/12 20:33:40
http://www.globaltimes.cn/content/1141845.shtml

Dans une lettre au ministre allemand de l'Economie, Peter Altmaier, l'ambassadeur américain en Allemagne, Richard Grenell, a averti que si l'Allemagne autorisait Huawei ou d'autres fournisseurs d'équipement chinois à participer à son projet 5G, les États-Unis ne maintiendraient pas le même niveau de coopération avec les agences de sécurité allemandes. Les analystes ont souligné que l'Allemagne s'était fortement appuyée sur les renseignements américains dans ses opérations antiterroristes et que la menace de Washington semblait frapper l'Allemagne à son point faible.

L'Allemagne devait organiser la vente aux enchères de licences de spectre 5G au plus tôt la semaine prochaine. Berlin a déclaré qu'il renforcerait les critères de sécurité pour tous les fournisseurs mais ne souhaite exclure aucune société. Huawei a également bien accueilli les nouveaux critères.

Les États-Unis ont lancé une persécution politique contre Huawei sur des accusations injustifiées. Washington empêche également ses alliés d’utiliser les équipements Huawei dans leur construction 5G. Un débat sans précédent est en cours sur le progrès technologique d’un géant des télécommunications et la menace que celui-ci pourrait poser à la sécurité. Jusqu'à présent, les résultats du débat pourraient être irritants, car la plupart des opérateurs de télécommunication du monde entier estiment que Huawei est le seul fournisseur de réseau 5G mature et que sa technologie a au moins un an d'avance sur ses homologues occidentaux.

Washington a contraint Berlin avec des menaces. Pour l'Allemagne, il est toujours important de maintenir la coopération en matière de sécurité avec les États-Unis. Bien que l’Allemagne et la France discutent de l’autonomie de la sécurité européenne, le continent n’a pas vraiment décidé de vivre sans l’abri de sécurité américain.

Mais l'Allemagne a de sérieuses raisons de ne pas interdire Huawei. Premièrement, Huawei peut aider la construction allemande 5G avec un rendement élevé et des coûts bas. Deuxièmement, l'avertissement des États-Unis a manifestement porté atteinte à la souveraineté de l'Allemagne. Ce n'est pas la première fois que Grenell fait des gestes dictatoriaux envers Berlin. Depuis qu’il assume le rôle d’ambassadeur des États-Unis en Allemagne, il a mis Berlin mal à l'aise en mettant en garde contre le gazoduc russe et en exigeant que les entreprises allemandes cessent leurs activités en Iran. Si Berlin se plie aux exigences américaines cette fois-ci, cela signifie que Berlin donne son consentement au droit de Washington d'être autoritaire.

Face à des Etats-Unis égoïstes et dominateurs, l'Allemagne et d'autres pays européens insisteront pour plus d'indépendance. Dans le cas de Huawei, les États-Unis ont directement ordonné aux pays européens de sacrifier leurs intérêts et l’Europe a réitéré sa réticence, bien qu'avec tact. Compte tenu du rôle de premier plan joué par l'Allemagne en Europe, la manière dont Berlin gère Huawei peut être considérée comme une pierre de touche de la manière dont l'Europe peut être indépendante face aux États-Unis.

La lettre écrite par l'ambassadeur américain indique que les États-Unis ne peuvent recourir qu'à des menaces contre leurs alliés européens. Mais l'Europe doit être suffisamment expérimentée pour se rendre compte que le développement de relations amicales avec la Chine n'est pas un fardeau pour ses relations avec les États-Unis. Au contraire, la relation peut servir de levier stratégique avec lequel l'Europe peut changer l'attitude des États-Unis.

Washington ne prend pas au sérieux une Europe complètement redevable. L'Europe doit avoir le courage de se démarquer des États-Unis tout en développant des liens avec la Chine et la Russie. Le monde change et les stratégies de l'Europe aussi. Le continent devrait chercher à maximiser ses intérêts au lieu d’adhérer à la doctrine America First.

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Lire aussi : Huawei : quand les Etats-Unis menacent l’Allemagne

L'Allemagne affirme son indépendance après l'avertissement américain sur Huawei

5G : Angela Merkel promet de consulter Washington à propos de Huawei

Les Etats-Unis sont derrière la Chine dans la commercialisation de la 5G, a déclaré l’ancien conseiller à la sécurité nationale de l’ère Obama


Edité le 13-03-2019 à 11:49:09 par Xuan


Xuan
   Posté le 13-03-2019 à 13:06:39   

La « taxe Gafa » européenne suspendue... et jugée discriminatoire par les États-Unis

12/03/2019 à 19h32

https://www.01net.com/actualites/la-taxe-gafa-europeenne-suspendue-et-jugee-discriminatoire-par-les-etats-unis-1650808.html

La « taxe Gafa » européenne suspendue... et jugée discriminatoire par les États-Unis
Les 28 pays de l'UE ont formellement suspendu, mardi 12 mars 2019, le projet d'une taxe européenne dite « Gafa » sur les géants du numérique. Un impôt jugé « discriminatoire » par les États-Unis.
Les 28 membres de l’Union Européenne (UE) ont rejeté le projet d’une taxe sur les géants du numérique, dite « Gafa » (Google, Amazon, Facebook et Apple) au niveau européen, à cause de l’opposition de quatre pays : l’Irlande, la Suède, le Danemark et la Finlande. L’initiative est désormais bloquée car en matière fiscale, l'unanimité est nécessaire.

Réunis à Bruxelles, les ministres des Finances européens ont renvoyé la balle à l'OCDE, où des discussions se poursuivent pour parvenir à un accord sur une taxe internationale sur les géants du numérique d'ici à 2020.

« Dans le cas où d'ici la fin de 2020, il apparaîtrait que l'accord au niveau de l'OCDE prend plus de temps, le Conseil européen pourrait, le cas échéant, revenir à la discussion sur une approche européenne » , a dit le ministre roumain des Finances, Eugen Orlando Teodorovici, après une réunion avec ses 27 homologues.

L'UE se divise et s'en remet donc à l'échelon supérieur. Cet échec était attendu et avait contraint la France à présenter le 6 mars dernier son propre projet de taxe sur les géants du numérique.

« Je suis désolé que nous n'ayons pas pu nous entendre aujourd'hui. Je suis d'accord avec Bruno [Le Maire, ministre français des Finances], c'est une occasion manquée » , a déclaré le Commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, à l'issue de la réunion. Bien qu'il assure que « La commission européenne n'a pas l'intention de retirer son projet de la table, ce n'est pas la fin, il n'est pas mort », faute d'accord d'ici 2020.

Pour les États-Unis, une taxe « discriminatoire »
De leur côté, les États-Unis envisagent de saisir l'Organisation mondiale du commerce (OMC) des taxes, à leurs yeux « discriminatoires », que la France et d'autres pays européens veulent imposer aux mastodontes de l'internet comme Facebook et Google, a indiqué mardi 12 mars, à Paris un responsable américain à l’AFP.

« Au sein de notre gouvernement, certains étudient si cet impact discriminatoire nous donnerait le droit [de contester] en vertu des accords commerciaux et traités OMC » , a indiqué Chip Harter, responsable du Trésor et délégué américain pour les discussions fiscales internationales. « Nous pensons que toute la base théorique des taxes sur les services numériques est mal conçue et que le résultat est extrêmement discriminatoire à l'égard des multinationales basées aux Etats-Unis », a-t-il poursuivi.

L'OCDE, une voie de garage pour l’UE ?
L'OCDE récupère la patate chaude. L’organisation internationale devient le fer de lance d’un nouvel accord mondial sur la taxation des géants de la technologie et du numérique, qui déclarent souvent leurs revenus dans des pays à faible imposition.

Mais cette refonte est attendue au plus tôt l'année prochaine, poussant la France, le Royaume-Uni, l'Espagne, l'Autriche et l'Italie à adopter leur propre version d'une « taxe Gafa » dès cette année. Et les projets nationaux divergent sur la forme. En France, elle serait appliquée rétroactivement à compter du 1er janvier 2019, alors que des mesures au Royaume-Uni et dans d'autres pays européens ne rentreraient pas en vigueur avant l'année prochaine.

« Nous comprenons qu'il existe des pressions politiques dans le monde entier pour taxer plus lourdement diverses entreprises internationales et nous sommes convenus que cela était approprié » , a déclaré Chip Harter à l'AFP, avant de continuer : « Mais nous pensons que cela devrait être fait sur une base plus large que la sélection d'un secteur particulier ».

Cette réaction s'inscrit dans la veine des déclarations de Steven Mnuchin, secrétaire du Trésor américain, lors de sa rencontre avec le ministres des Finances français, fin janvier à Paris pour évoquer ce « problème » de taxe pour le « régler ensemble d'ici la fin de l'année » .

Un recours à l'OCDE qui repousse encore l'engagement européen face aux géants du numérique, majoritairement américains.

Marion Simon-Rainaud avec AFP
marquetalia
   Posté le 14-03-2019 à 21:19:45   

Le Europe est le maillon faible de l impérialisme.d où les dérives fascisantes qui visent à interdire le communisme en Europe en l assimilant au fascisme,comme en Pologne, demain en Allemagne avec l Afd.
Xuan
   Posté le 17-03-2019 à 23:02:09   

Un regroupement bancaire qui en dit long sur les rapports entre pays impérialistes.

Les difficultés de la Deutsche Bank l'avaient menacée de faillite fin 2018.. Depuis plusieurs années les USA essaient de la couler avec de lourdes amendes (14 milliards de dollars réclamés en 2016, 205 millions de dollars en juin 2018).
Les désaccords économiques entre l'Allemagne et l'hégémonie US se sont enflés à propos du gaz russe, et les amendes ont pris prétexte de tripatouillages financiers qui auraient fait moins de vagues en d'autres temps.

Mais dans le cadre européen, et alors que le Brexit a écarté la City de ces conflits internes, un effondrement financier des banques allemandes donnerait aussitôt aux banques françaises déjà dominantes un pouvoir absolu.
Même la fusion avec Commerzbank ne donnera à ce conglomérat que la seconde place.


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Deutsche Bank officialise son projet de fusion avec Commerzbank


SHARON WAJSBROTNINON RENAUD Le 17/03

Deutsche Bank et Commerzbank ont officialisé dimanche leurs discussions sur un projet de fusion . - Arne Dedert/AP/SIPA
https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/0600917410744-deutsche-bank-officialise-son-projet-de-fusion-avec-commerzbank-2252982.php

Les deux champions de la finance allemande, en grande difficulté, engagent officiellement des discussions pour évaluer leurs options stratégiques.

Le calendrier s'accélère outre-Rhin. Deutsche Bank et Commerzbank ont officialisé ce dimanche leurs discussions sur un projet de fusion. « Deutsche Bank évalue ses options stratégiques et confirme ses discussions avec Commerzbank » , indique la première banque allemande dans un communiqué laconique. Il y a eu un accord pour « entamer des discussions dont l'issue pourrait être une fusion » , précise encore Commerzbank dans un message à ses investisseurs. Dans une communication tout aussi brève, le ministère des Finances allemand a indiqué prendre « note » de cette décision et être en « contact régulier » avec les deux parties.

Les conseils d'administration de Deutsche Bank et de Commerzbanks'étaient réunis séparément ce dimanche afin d'approuver l'ouverture de discussions et l'annoncer aux marchés. Le sujet devrait de nouveau être au menu des deux instances lors de leur réunion prévue jeudi prochain.

Très faible rentabilité
L'ouverture de discussions formelles marque un tournant après des mois de spéculations sur la fusion de ces deux géants bancaires en difficultés. Réunies, Commerzbank et Deutsche Bank afficheraient un total de bilan de près de près de 1.800 milliards d'euros, ce qui en ferait le deuxième prêteur en zone euro par ses actifs, après BNP Paribas. Avec 38 millions de clients particuliers et entreprises, il détiendrait 20 % de parts de marché en Allemagne.

A ce stade, « il n'y a aucune certitude sur une éventuelle transaction » , précise Deutsche Bank. Dans un message aux salariés, dont a eu connaissance le « Frankfurter Allgemeine Zeitung » , son patronChristian Sewing , va plus loin : « nous ne poursuivrons que des options économiquement viables qui nous permettront de bâtir sur les progrès que nous avons réalisés en 2018. A l'heure actuelle, il n'est pas du tout certain qu'une transaction ait lieu. L'expérience montre qu'il peut y avoir de nombreuses raisons économiques et techniques qui pourraient faire obstacle à une telle démarche » .

Le temps presse
Un rapprochement entre les deux géants blessés de la finance allemande avait déjà été envisagé en 2016. Mais les deux banques avaient préféré se concentrer sur leurs redressements. Aujourd'hui encore, le syndicat Ver.di affiche son opposition à un mariage qui pourrait entraîner la suppression de dizaines de milliers d'emplois parmi les 140.000 que comptent les deux groupes.

Mais le temps presse, notamment pour Deutsche Bank dont les coûts de refinancement pourraient encore augmenter sous la menace d'une dégradation de sa note par les agences de notation. Comme sa concurrente Commerzbank, l'ex-fleuron Deutsche Bank souffre d'une très faible rentabilité. Elle enchaîne les plans d'économies sans trouver de remède. En Bourse, le titre de Deutsche Bank a reculé de plus de 40 % l'an dernier et Commerzbank a été éjectée du Dax, l'indice vedette de Francfort.
Le gouvernement allemand , qui détient 15 % du capital de Commerzbank, pousse donc pour qu'une solution soit trouvée rapidement, convaincu que pouvoir compter sur une banque nationale puissante est une question de « souveraineté nationale » .

Sharon Wajsbrot et Ninon Renaud
Xuan
   Posté le 26-03-2019 à 20:55:12   

Pour documentation, le traité d'Aix-la-Chapelle signé le 22/01/2019. On note ici que les deux puissances dominantes, qui demandent à la Chine de négocier avec l'Europe et non de passer des accords bilatéraux, prennent des décisions à deux pour l'Europe, sans demander l'avis de leurs partenaires.
Lors de la venue de Xi à Paris, ce sont encore Macron et Merkel qui ont négocié avec Xi, tandis que Junker tenait la chandelle.
Mais cette domination à deux est bien visible dans le texte lui-même.
le renforcement de l’Alliance nord-atlantique est encore à l'ordre du jour.


NB : je n'ai pas conservé les commentaires du site, qu'on peut retrouver aisément avec le lien.


Traité entre la République française et la République fédérale d’Allemagne sur la coopération et l’intégration franco-allemandes


https://www.les-crises.fr/urgent-texte-integral-et-analyse-du-traite-franco-allemand-daix-la-chapelle-qui-sera-signe-le-22-janvier/?fbclid=IwAR1eAa43Do1tLTcrW0PoE2j_47WNEAJFMbKbFNrF0zxmQl5TN4TT-h4xOZw

La République française et la République fédérale d’Allemagne,

Reconnaissant le succès historique de la réconciliation entre les peuples français et allemand à laquelle le Traité du 22 janvier 1963 entre la République française et la République fédérale d’Allemagne sur la coopération franco-allemande a apporté une contribution exceptionnelle et dont est né un réseau sans précédent de relations bilatérales entre leurs sociétés civiles et leurs pouvoirs publics à tous les niveaux,

Convaincues que le temps est venu d’élever leurs relations bilatérales à un niveau supérieur et de se préparer aux défis auxquels les deux États et l’Europe sont confrontés au XXIe siècle, et souhaitant faire converger leurs économies et leurs modèles sociaux, favoriser la diversité culturelle et rapprocher leurs sociétés et leurs citoyens,

Convaincues que l’amitié étroite entre la France et l’Allemagne a été déterminante et demeure un élément indispensable d’une Union européenne unie, efficace, souveraine et forte,

Attachées à approfondir leur coopération en matière de politique européenne afin de favoriser l’unité, l’efficacité et la cohésion de l’Europe, tout en maintenant cette coopération ouverte à tous les États membres de l’Union européenne,

Attachées aux principes fondateurs, droits, libertés et valeurs de l’Union européenne, qui défendent l’État de droit partout dans l’Union européenne et le promeuvent à l’extérieur,

Attachées à œuvrer en vue d’une convergence sociale et économique ascendante au sein de l’Union européenne, à renforcer la solidarité mutuelle et à favoriser l’amélioration constante des conditions de vie et de travail conformément aux principes du socle européen des droits sociaux, notamment en accordant une attention particulière à l’autonomisation des femmes et à l’égalité des sexes,

Réaffirmant l’engagement de l’Union européenne en faveur d’un marché mondial ouvert, équitable et fondé sur des règles, dont l’accès repose sur la réciprocité et la non discrimination et qui est régi par des normes environnementales et sociales élevées,

Conscientes de leurs droits et obligations en vertu de la Charte des Nations Unies,

Fermement attachées à un ordre international fondé sur des règles et sur le multilatéralisme, dont les Nations Unies constituent l’élément central,

Convaincues que la prospérité et la sécurité ne pourront être assurées qu’en agissant d’urgence afin de protéger le climat et de préserver la biodiversité et les écosystèmes,

Agissant conformément à leurs règles constitutionnelles et juridiques nationales respectives et dans le cadre juridique de l’Union européenne,

Reconnaissant le rôle fondamental de la coopération décentralisée des communes, des départements, des régions, des Länder, du Sénat et du Bundesrat, ainsi que celui de la coopération entre le Plénipotentiaire de la République fédérale d’Allemagne chargé des Affaires culturelles dans le cadre du Traité sur la coopération franco-allemande et les ministres français compétents,

Reconnaissant le rôle essentiel de la coopération entre l’Assemblée nationale et le Deutscher Bundestag, en particulier dans le cadre de leur accord interparlementaire du 22 janvier 2019, qui constitue une dimension importante des liens étroits entre les deux pays, Sont convenues de ce qui suit :

Chapitre premier : Affaires européennes

Article 1er


Les deux États approfondissent leur coopération en matière de politique européenne. Ils agissent en faveur d’une politique étrangère et de sécurité commune efficace et forte, et renforcent et approfondissent l’Union économique et monétaire. Ils s’efforcent de mener à bien l’achèvement du Marché unique et s’emploient à bâtir une Union compétitive, reposant sur une base industrielle forte, qui serve de base à la prospérité, promouvant la convergence économique, fiscale et sociale ainsi que la durabilité dans toutes ses dimensions.

Article 2

Les deux États se consultent régulièrement à tous les niveaux avant les grandes échéances européennes, en cherchant à établir des positions communes et à convenir de prises de parole coordonnées de leurs ministres. Ils se coordonnent sur la transposition du droit européen dans leur droit national.

Chapitre 2 : Paix, sécurité et développement

Article 3


Les deux États approfondissent leur coopération en matière de politique étrangère, de défense, de sécurité extérieure et intérieure et de développement tout en s’efforçant de renforcer la capacité d’action autonome de l’Europe. Ils se consultent afin de définir des positions communes sur toute décision importante touchant leurs intérêts communs et d’agir conjointement dans tous les cas où ce sera possible.

Article 4

(1) Du fait des engagements qui les lient en vertu de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord du 4 avril 1949 et de l’article 42, paragraphe 7, du Traité sur l’Union européenne du 7 février 1992, modifié par le Traité de Lisbonne du 13 décembre 2007 modifiant le Traité sur l’Union européenne et le Traité instituant la Communauté européenne, les deux États, convaincus du caractère indissociable de leurs intérêts de sécurité, font converger de plus en plus leurs objectifs et politiques de sécurité et de défense, renforçant par là-même les systèmes de sécurité collective dont ils font partie. Ils se prêtent aide et assistance par tous les moyens dont ils disposent, y compris la force armée, en cas d’agression armée contre leurs territoires. Le champ d’application territorial de la deuxième phrase du présent paragraphe correspond à celui de l’article 42, paragraphe 7, du Traité sur l’Union européenne.

(2) Les deux États agissent conjointement dans tous les cas où ce sera possible, conformément à leurs règles nationales respectives, en vue de maintenir la paix et la sécurité. Ils continuent de développer l’efficacité, la cohérence et la crédibilité de l’Europe dans le domaine militaire. Ce faisant, ils s’engagent à renforcer la capacité d’action de l’Europe et à investir conjointement pour combler ses lacunes capacitaires, renforçant ainsi l’Union européenne et l’Alliance nord-atlantique.

(3) Les deux États s’engagent à renforcer encore la coopération entre leurs forces armées en vue d’instaurer une culture commune et d’opérer des déploiements conjoints. Ils intensifient l’élaboration de programmes de défense communs et leur élargissement à des partenaires. Ce faisant, ils entendent favoriser la compétitivité et la consolidation de la base industrielle et technologique de défense européenne. Ils sont en faveur de la coopération la plus étroite possible entre leurs industries de défense, sur la base de leur confiance mutuelle. Les deux États élaboreront une approche commune en matière d’exportation d’armements en ce qui concerne les projets conjoints.

(4) Les deux États instituent le Conseil franco-allemand de défense et de sécurité comme organe politique de pilotage de ces engagements réciproques. Ce Conseil se réunira au plus haut niveau à intervalles réguliers.

Article 5

Les deux États étendent la coopération entre leurs ministères des affaires étrangères, y compris leurs missions diplomatiques et consulaires. Ils procéderont à des échanges de personnels de haut rang. Ils établiront des échanges au sein de leurs représentations permanentes auprès des Nations Unies à New York, en particulier entre leurs équipes du Conseil de sécurité, leurs représentations permanentes auprès de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord et leurs représentations permanentes auprès de l’Union européenne, ainsi qu’entre les organismes des deux États chargés de coordonner l’action européenne.

Article 6

Dans le domaine de la sécurité intérieure, les gouvernements des deux États renforcent encore leur coopération bilatérale en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, ainsi que leur coopération dans le domaine judiciaire et en matière de renseignement et de police. Ils mettent en œuvre des mesures communes de formation et de déploiement et créent une unité commune en vue d’opérations de stabilisation dans des pays tiers.

Article 7

Les deux États s’engagent à établir un partenariat de plus en plus étroit entre l’Europe et l’Afrique en renforçant leur coopération en matière de développement du secteur privé, d’intégration régionale, d’enseignement et de formation professionnelle, d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes, dans le but d’améliorer les perspectives socio-économiques, la viabilité, la bonne gouvernance ainsi que la prévention des conflits, la résolution des crises, notamment dans le cadre du maintien de la paix, et la gestion des situations d’après-conflit. Les deux États instituent un dialogue annuel au niveau politique en matière de politique internationale de développement afin d’intensifier la coordination de la planification et de la mise en œuvre de leurs politiques.

Article 8

(1) Dans le cadre de la Charte des Nations Unies, les deux États coopéreront étroitement au sein de tous les organes de l’Organisation des Nations Unies. Ils coordonneront étroitement leurs positions, dans le cadre d’un effort plus large de concertation entre les États membres de l’Union européenne siégeant au Conseil de sécurité des Nations Unies et dans le respect des positions et des intérêts de l’Union européenne. Ils agiront de concert afin de promouvoir aux Nations Unies les positions et les engagements de l’Union européenne face aux défis et menaces de portée mondiale. Ils mettront tout en œuvre pour aboutir à une position unifiée de l’Union européenne au sein des organes appropriés des Nations Unies.

(2) Les deux États s’engagent à poursuivre leurs efforts pour mener à terme des négociations intergouvernementales concernant la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies. L’admission de la République fédérale de l’Allemagne en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies est une priorité de la diplomatie franco-allemande.

Chapitre 3 Culture, enseignement, recherche et mobilité

Article 9


Les deux États reconnaissent le rôle décisif que jouent la culture et les médias dans le renforcement de l’amitié franco-allemande. En conséquence, ils sont résolus à créer pour leurs peuples un espace partagé de liberté et de possibilités, ainsi qu’un espace culturel et médiatique commun. Ils développent la mobilité et les programmes d’échanges entre leurs pays, en particulier à l’intention des jeunes dans le cadre de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse, et définissent des objectifs chiffrés dans ces domaines. Afin de favoriser des liens toujours plus étroits dans tous les domaines de l’expression culturelle, notamment au moyen d’instituts culturels intégrés, ils mettent en place des programmes spécifiques et une plate-forme numérique destinés en particulier aux jeunes.

Article 10

Les deux États rapprochent leurs systèmes éducatifs grâce au développement de l’apprentissage mutuel de la langue de l’autre, à l’adoption, conformément à leur organisation constitutionnelle, de stratégies visant à accroître le nombre d’élèves étudiant la langue du partenaire, à une action en faveur de la reconnaissance mutuelle des diplômes et à la mise en place d’outils d’excellence franco-allemands pour la recherche, la formation et l’enseignement professionnels, ainsi que de doubles programmes franco-allemands intégrés relevant de l’enseignement supérieur.

Article 11

Les deux États favorisent la mise en réseau de leurs systèmes d’enseignement et de recherche ainsi que de leurs structures de financement. Ils poursuivent le développement de l’Université franco-allemande et encouragent les universités françaises et allemandes à participer à des réseaux d’universités européennes.

Article 12

Les deux États instituent un Fonds citoyen commun destiné à encourager et à soutenir les initiatives de citoyens et les jumelages entre villes dans le but de rapprocher encore leurs deux peuples.

Chapitre 4 Coopération régionale et transfrontalière

Article 13


(1) Les deux États reconnaissent l’importance que revêt la coopération transfrontalière entre la République française et la République fédérale d’Allemagne pour resserrer les liens entre les citoyens et les entreprises de part et d’autre de la frontière, notamment le rôle essentiel des collectivités territoriales et autres acteurs locaux à cet égard. Ils entendent faciliter l’élimination des obstacles dans les territoires frontaliers afin de mettre en œuvre des projets transfrontaliers et de faciliter la vie quotidienne des habitants de ces territoires.

(2) À cet effet, dans le respect des règles constitutionnelles respectives des deux États et dans les limites du droit de l’Union européenne, les deux États dotent les collectivités territoriales des territoires frontaliers et les entités transfrontalières comme les eurodistricts de compétences appropriées, de ressources dédiées et de procédures accélérées permettant de surmonter les obstacles à la réalisation de projets transfrontaliers, en particulier dans les domaines économique, social, environnemental, sanitaire, énergétique et des transports. Si aucun autre moyen ne leur permet de surmonter ces obstacles, des dispositions juridiques et administratives adaptées, notamment des dérogations, peuvent également être accordées. Dans ce cas, il revient aux deux États d’adopter la législation appropriée.

(3) Les deux États demeurent attachés à la préservation de normes strictes dans les domaines du droit du travail, de la protection sociale, de la santé et de la sécurité, ainsi que de la protection de l’environnement.

Article 14

Les deux États instituent un comité de coopération transfrontalière comprenant des parties prenantes telles que l’État et les collectivités territoriales, les parlements et les entités transfrontalières comme les euro-districts et, en cas de nécessité, les eurorégions intéressées. Ce comité est chargé de coordonner tous les aspects de l’observation territoriale transfrontalière entre la République française et la République fédérale d’Allemagne, de définir une stratégie commune de choix de projets prioritaires, d’assurer le suivi des difficultés rencontrées dans les territoires frontaliers et d’émettre des propositions en vue d’y remédier, ainsi que d’analyser l’incidence de la législation nouvelle sur les territoires frontaliers.

Article 15

Les deux États sont attachés à l’objectif du bilinguisme dans les territoires frontaliers et accordent leur soutien aux collectivités frontalières afin d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies appropriées.

Article 16

Les deux États faciliteront la mobilité transfrontalière en améliorant l’interconnexion des réseaux numériques et physiques entre elles, notamment les liaisons ferroviaires et routières. Ils agiront en étroite collaboration dans le domaine de la mobilité innovante, durable et accessible à tous afin d’élaborer des approches ou des normes communes aux deux États.

Article 17

Les deux États encouragent la coopération décentralisée entre les collectivités des territoires non frontaliers. Ils s’engagent à soutenir les initiatives lancées par ces collectivités qui sont mises en œuvre dans ces territoires.

Chapitre 5 Développement durable, climat, environnement et affaires économiques

Article 18


Les deux États s’emploient à renforcer le processus de mise en œuvre des instruments multilatéraux relatifs au développement durable, à la santé mondiale et à la protection de l’environnement et du climat, en particulier l’Accord de Paris du 12 décembre 2015 et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies. À cet effet, ils agissent en rapport étroit afin de formuler des approches et des politiques communes, notamment en mettant en place des dispositifs en vue de la transformation de leurs économies et en favorisant des actions ambitieuses de lutte contre les changements climatiques. Ils garantissent l’intégration de la protection du climat dans toutes les politiques, notamment par des échanges transversaux réguliers entre les gouvernements dans des secteurs clés.

Article 19

Les deux États feront progresser la transition énergétique dans tous les secteurs appropriés et, à cet effet, développent leur coopération et renforcent le cadre institutionnel de financement, d’élaboration et de mise en œuvre de projets conjoints, en particulier dans les domaines des infrastructures, des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.

Article 20

(1) Les deux États approfondissent l’intégration de leurs économies afin d’instituer une zone économique franco-allemande dotée de règles communes. Le Conseil économique et financier franco-allemand favorise l’harmonisation bilatérale de leurs législations, notamment dans le domaine du droit des affaires, et coordonne de façon régulière les politiques économiques entre la République française et la République fédérale d’Allemagne afin de favoriser la convergence entre les deux États et d’améliorer la compétitivité de leurs économies.

(2) Les deux États instituent un « Conseil franco-allemand d’experts économiques » composé de dix experts indépendants afin de présenter aux deux gouvernements des recommandations sur leur action économique.

Article 21

Les deux États intensifient leur coopération dans le domaine de la recherche et de la transformation numérique, notamment en matière d’intelligence artificielle et d’innovations de rupture. Ils promouvront à l’échelle internationale des directives sur l’éthique des technologies nouvelles. Ils mettent en place, afin de promouvoir l’innovation, des initiatives franco-allemandes qui sont ouvertes à la coopération au niveau européen. Les deux États mettront en place un processus de coordination et un financement commun afin de soutenir des programmes conjoints de recherche et d’innovation.

Article 22

Les parties prenantes et les acteurs intéressés des deux États sont réunis au sein d’un Forum pour l’avenir franco-allemand afin de travailler sur les processus de transformation de leurs sociétés.

Chapitre 6 Organisation

Article 23


Des réunions entre les gouvernements des deux États ont lieu au moins une fois par an, alternativement en République française et en République fédérale d’Allemagne. Après l’entrée en vigueur du présent Traité, le Conseil des ministres franco-allemand adopte un programme pluriannuel de projets de coopération franco-allemande. Les secrétaires généraux pour la coopération franco-allemande chargés de préparer ces réunions assurent le suivi de la mise en œuvre de ce programme et en font rapport au Conseil des ministres.

Article 24

Un membre du gouvernement d’un des deux États prend part, une fois par trimestre au moins et en alternance, au conseil des ministres de l’autre État.


Article 25

Les conseils, structures et instruments de la coopération franco-allemande font l’objet d’un examen périodique et sont, en cas de nécessité, adaptés sans retard aux objectifs fixés d’un commun accord. Le premier de ces examens devrait avoir lieu dans les six mois suivant l’entrée en vigueur du présent Traité et proposer les adaptations nécessaires. Les secrétaires généraux pour la coopération franco-allemande évaluent régulièrement les progrès accomplis. Ils informent les parlements et le Conseil des ministres franco-allemand de l’état général d’avancement de la coopération franco-allemande.

Article 26

Des représentants des régions et des Länder, ainsi que du comité de coopération transfrontalière, peuvent être invités à participer au Conseil des ministres franco-allemands.

Chapitre 7 Dispositions finales

Article 27


Le présent Traité complète le Traité du 22 janvier 1963 entre la République française et la République fédérale d’Allemagne sur la coopération franco-allemande au sens du paragraphe 4 des Dispositions finales de ce Traité.

Article 28

Les deux États s’informent mutuellement, par la voie diplomatique, de l’accomplissement des procédures nationales requises pour l’entrée en vigueur du présent Traité. Le présent Traité entre en vigueur à la date de réception de la dernière notification.

Source : Scoop Contexte.com
Xuan
   Posté le 26-03-2019 à 23:17:31   

Cet article de Reuters montre le caractère pusillanime de l'opposition de l'Europe aux USA. Cette faiblesse et ces hésitations sont le reflet des contradictions internes en Europe.


Les législateurs européens divisés sur l'opportunité d'entamer des négociations commerciales avec les États-Unis


Reuters https://www.reuters.com/article/us-usa-trade-eu-idUSKCN1QV1UM

STRASBOURG (Reuters) - Les législateurs de l'Union européenne n'ont pas expliqué jeudi s'ils devaient ou non entamer des négociations avec les États-Unis sur la suppression des droits de douane sur les produits industriels, une initiative destinée à atténuer les tensions commerciales entre eux.

Lors d'un vote confus, le Parlement européen a adopté à une faible majorité une série d'amendements contre le début des négociations, mais a ensuite rejeté sa propre résolution sur le sujet, ce qui signifie qu'il n'a en réalité pas été pris en compte.
La résolution n'aurait pas été contraignante, mais le Parlement devra approuver tout accord conclu et les gouvernements de l'UE ont déclaré qu'ils souhaitaient connaître le point de vue des législateurs avant de prendre une décision.

Le texte original, largement soutenu par les partis de centre-droit mais opposé par la gauche du centre, avait posé les conditions des négociations: inclure les voitures, exclure l'agriculture et être suspendu si Washington imposait de nouveaux droits de douane punitifs.
L'acier et l'aluminium de l'UE sont déjà soumis à des droits de douane de protection américains.
Les deux parties ont mis fin à une impasse en juillet dernier, lorsque le président américain, Donald Trump, avait décidé de retarder l'imposition de droits de douane sur les importations de voitures de l'UE, alors que les deux parties cherchaient à améliorer leurs relations commerciales.
Depuis lors, les exportations de soja des États-Unis vers l'UE ont plus que doublé et les deux parties ont discuté de la manière dont elles pourraient s'accorder sur des normes de produits et stimuler les exportations d'énergie américaines vers l'Europe.
La partie la plus délicate, cependant, est le souhait exprimé en juillet de supprimer les droits de douane sur les «produits industriels non automobiles». L'UE a déclaré que les voitures devraient être discutées. les États-Unis ont dressé une longue liste de souhaits, notamment en ce qui concerne les produits agricoles - une zone interdite pour l'Europe.

Les critiques disent que l'UE ne devrait pas négocier alors qu'elle fait toujours face aux tarifs sur les métaux et à la menace de droits d'importation sur les voitures. Ils se plaignent également du fait que les derniers accords commerciaux de l'UE contiennent des dispositions sur le changement climatique, ce qui ne serait pas le cas.
En fait, deux mandats de négociation sont proposés: l'un sur les tarifs, l'autre sur la facilitation pour les entreprises de tester et d'autoriser la vente de leurs produits outre-Atlantique.
Les gouvernements de l'UE n'ont pas réussi à se mettre d'accord lors d'une réunion le mois dernier, l'Allemagne souhaitant aller de l'avant mais la France réticente.

L'UE est consciente que la patience de Trump n'est pas infinie et qu'il pourrait imposer des droits de douane élevés aux voitures et aux pièces automobiles importées de l'UE dans les mois à venir.

Rapport par Philip Blenkinsop

Nos normes: Les principes de Thomson Reuters Trust.
Xuan
   Posté le 02-04-2019 à 14:40:38   

Ce n'est pas une mauvaise chose si les économies européennes recommencent à adopter des politiques industrielles


Par Ding Yifan Source: Global Times Publié le: 2019/4/1 21:33:40
http://www.globaltimes.cn/content/1144285.shtml

De nombreux médias occidentaux ont récemment rapporté que l'UE adoptait de nouveau la politique industrielle, affirmant que l'UE était encline à accepter la proposition française de mener une politique industrielle européenne visant à revigorer son industrie et à renforcer les fondements de la reprise économique en Europe.

En fait, l'introduction de mesures visant à favoriser le développement des entreprises industrielles nationales était courante en Europe au début de l'après-guerre. Cependant, avec la privatisation et la déréglementation depuis les années 1980, cette intervention a progressivement disparu.

Sous l'impulsion de la théorie du "gaullisme" selon laquelle l'État intervient, le gouvernement français accorde des bonifications de taux d'intérêt sur les emprunts à des entreprises sélectionnées et des entreprises publiques afin d'encourager le développement technologique depuis les années 1960. Grâce à cette politique, la France développa avec succès de nouvelles technologies, notamment le train à grande vitesse, les centrales nucléaires civiles, l'aérospatiale et l'aviation, devenant rapidement un leader mondial dans de nombreux secteurs industriels, deux ou trois décennies seulement après la Seconde Guerre mondiale.

Au Royaume-Uni, la politique industrielle a été mise en place pour protéger son industrie textile des produits externes. Après la glorieuse révolution, les Britanniques ont complètement cessé d'importer des textiles de laine de France et des Pays-Bas et, en 1699, ont adopté la loi sur la laine afin de protéger l'industrie textile nationale. En 1700, le Parlement britannique a adopté une loi interdisant l'importation de tissus de coton en provenance d'Inde.

De nombreux historiens de l'économie britannique ont souligné que la politique industrielle de la Maison des Tudor était la clé de l'ascension de la Grande-Bretagne. Quant à la théorie de l'avantage comparatif préconisée par Adam Smith, l'initiateur de l'économie, elle ne constitue qu'un ensemble d'énoncés que les Britanniques ont "inventés" après avoir obtenu leur prédominance industrielle. Cette théorie a été utilisée pour persuader les autres pays européens de ne plus utiliser la politique industrielle pour encourager les entreprises industrielles nationales à concurrencer le Royaume-Uni.

L'intervention active de la politique industrielle du gouvernement a également créé le miracle de la Confédération allemande. Afin de protéger son propre marché, la Prusse a pris l’initiative de mettre en place l’Union douanière allemande et de mettre en œuvre une politique tarifaire élevée visant à maintenir les produits industriels britanniques et français en dehors de la Confédération allemande. Elle créa des entreprises d'État et finança des entreprises privées, jetant ainsi les bases de la victoire de la Prusse dans la guerre franco-prussienne de 1871 et de la fondation de l'empire allemand.

Pendant plus d'un siècle, des années 1820 aux années 1930, les États-Unis ont mis en œuvre des politiques tarifaires sans précédent. C'est sous la protection de droits de douane élevés que les États-Unis sont passés d'un pays agricole à la première puissance industrielle du monde. À la veille de la Première Guerre mondiale, les États-Unis affichaient la production industrielle la plus élevée au monde, avec 32% de la production mondiale.

Après les années 1980, le néolibéralisme est devenu l’école de pensée dominante dans les pays occidentaux. Son "fondamentalisme de marché" s'opposait à l'interventionnisme économique et la politique industrielle fut balayée par les départements de l'économie et de la prise de décisions du gouvernement.

Bien que ces "révolutions" théoriques aient été bénéfiques à la libéralisation financière, elles ont indirectement causé le tassement industriel et la polarisation sociale en Occident. Ces dernières années, l’importance de la politique industrielle dans la forte croissance économique des économies émergentes a attiré l’attention des pays développés en déclin. En conséquence, les pays occidentaux ont de plus en plus accusé les pays émergents membres de l’OMC d’interventionnisme et ont violé les principes du libre-échange avec leurs politiques industrielles.

Ils doivent avoir oublié l'histoire de leur propre développement.

Heureusement, ces premiers venus dans l’industrialisation ont enfin compris l’importance de la politique industrielle alors qu’ils luttaient pour sortir de leur "stagnation" actuelle. Ils ont commencé à repenser la mise en œuvre de la politique industrielle en tant qu'arme pour revitaliser leurs industries.

En fait, les économies émergentes n’ont besoin que d’une concurrence loyale dans le cadre du développement économique et n’ont pas peur du retour des pays développés à leurs anciennes politiques industrielles. Si les pays développés pouvaient justifier la mise en œuvre de la politique industrielle, ce ne serait pas nécessairement une mauvaise chose pour les pays émergents qui comptent sur leur propre politique industrielle pour se développer rapidement.

L'auteur est professeur de chaire Yiyang à l'Université des études étrangères de Beijing. bizopinion@globaltimes.com.cn
Xuan
   Posté le 09-04-2019 à 18:14:03   

Nouvel épisode illustrant les contradictions du second monde : guerre économique dans l'aéronautique.
Le prétexte serait l'aide financière de l'Europe à Airbus. Le même prétexte est adressé à la Chine par les pays occidentaux et on constate ici que les USA et l'UE pratiquent eux-mêmes ces aides quand il s'agit d'industries stratégiques.
Enfin la menace intervient au moment où Boeing est dans de sales draps. Il s'agit donc pour Trump de récupérer les pertes.


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https://www.ladepeche.fr/2019/04/09/airbus-sous-la-menace-dune-hausse-des-droits-de-douane-aux-etats-unis,8119796.php

Les Etats-Unis menacent d'imposer des hausses de taxes douanières à Airbus et à d'autres produits européens. Ils exigent que l'Europe mette un terme à des subventions dans le secteur aéronautique. Explications.

Washington a haussé le ton face à l'Union européenne ce lundi en menaçant d'imposer des hausses de taxes douanières à Airbus et d'autres produits européens si Bruxelles ne met pas un terme à certaines subventions au constructeur aéronautique. Il s'agit là d'une nouvelle étape dans le conflit qui oppose depuis 14 ans Boeing et Airbus via leurs pays respectifs, qui s'accusent mutuellement devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de verser des aides illégales à leurs champions aéronautiques respectifs.

Dans un communiqué, le représentant américain au Commerce (USTR), Robert Lighthizer, estime que les subventions européennes à Airbus "pénalisent" les Etats-Unis à hauteur de 11 milliards de dollars d'échanges commerciaux chaque année et se dit prêt "à l'action" alors que l'OMC doit rendre prochainement un nouvel arbitrage sur ce conflit. "L'OMC a conclu plusieurs fois que les aides de l'Union européenne avaient causé des torts aux Etats-Unis" , écrivent les services de l'USTR, qui publie une liste préliminaire de produits européens qui pourraient faire l'objet de droits de douanes supplémentaires.

Des sanctions dès cet été ?
Washington, qui estime que l'Union européenne ne s'est pas conformée à la décision de l'OMC, se dit prêt à mettre en place ses sanctions "cet été", dès que l'organisation aura donné sa décision.
Pour autant, "notre but ultime est de conclure un accord avec l'UE pour mettre un terme aux subventions aux gros porteurs civils, qui sont en contradiction avec (les conclusions) de l'OMC. Lorsque l'UE arrêtera ces aides néfastes, les taxes douanières imposées en représailles pourront être levées" , affirme le communiqué de M. Lighthizer.

Selon le communiqué de l'USTR, les aides à Airbus ont contribué à faire perdre à Boeing "plus de 300" appareils et des parts de marché dans le monde entier. Sont visés notamment des produits du secteur aéronautique, dont des "appareils Airbus", précise le communiqué. La liste de 14 pages comprend notamment de nouveaux "hélicoptères" et "aéronefs civils de transport de marchandises ou de passagers d'un poids supérieur à 15 tonnes" et certaines pièces aéronautiques provenant de France, d'Allemagne, d'Espagne ou du Royaume-Uni.

Conflit réciproque
Elle comprend aussi des produits venant de toute l'UE, comme les steaks d'espadon, les filets de saumon, des fromages mais aussi des fruits, de l'huile d'olives, des vins ou encore des vêtements, des produits laitiers ou des motos...
Depuis plus de 14 ans, Washington et Bruxelles s'accusent mutuellement de verser des aides indues à Boeing et Airbus. Ce conflit commercial, dont l'enjeu s'élève à des milliards d'euros ou de dollars, est le plus long et le plus compliqué traité par l'OMC.
L'été dernier, l'Union européenne a obtenu la mise en place à l'OMC d'un nouveau panel d'experts pour arbitrer le conflit concernant les aides à Airbus contestées par les Etats-Unis. Ces derniers ont parallèlement demandé à l'OMC de déterminer le montant des sanctions qu'ils pourraient imposer à l'UE.

Dans le dossier concernant les aides à Boeing cette fois, l'OMC a confirmé fin mars que les Etats-Unis ne s'étaient pas pleinement conformés à sa décision de 2012 visant à mettre fin aux aides illégales versées au groupe aéronautique notamment en en transformant certaines en allégements fiscaux.

Bruno le Maire réagit
L'Union européenne et les Etats-Unis ne peuvent "se permettre un conflit" dans l'aéronautique et doivent trouver un "accord à l'amiable", après les menaces de Washington de taxer Airbus, a estimé ce mardi le ministre français de l'Economie, Bruno le Maire. "Quand je vois la situation de la croissance mondiale, je ne pense pas que nous puissions nous permettre un conflit commercial, même sur la seule question de l'industrie aéronautique, entre les Etats-Unis et l'Europe", a affirmé le ministre lors d'une conférence de presse à Bercy.

Menacer pour négocier
Ce communiqué intervient dans un climat de tensions commerciales récurrentes avec la Chine et l'Union européenne. L'administration de Donald Trump est devenue coutumière des droits de douane punitifs, dont elle brandit la menace pour négocier et dont elle a déjà imposé un certain nombre.

L'UE et les Etats-Unis s'efforcent depuis des mois de concrétiser l'entente commerciale annoncée fin juillet par le président américain et le chef de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, notamment en négociant un accord commercial limité aux biens industriels. Donald Trump menace dans ce cadre de taxer lourdement l'industrie automobile européenne.

En outre, le communiqué de l'USTR intervient alors que Boeing est en pleine tourmente, en raison de la mise en cause de son avion vedette 737 MAX, dont la sécurité est en cause après deux accidents mortels.
Xuan
   Posté le 13-04-2019 à 19:43:25   

Donald Trump vole au secours de Boeing et menace Airbus en pleine crise du 737 max


Publié le 13/04/2019 à 07:40 , mis à jour à 10:13

https://www.ladepeche.fr/2019/04/13/menaces-contre-airbus-discussions-tendues-entre-bruno-le-maire-et-ladministration-trump,8129144.php

Les réunions entre le ministre français des Finances Bruno Le Maire et l'administration Trump ce vendredi à Washington ont été "tendues" à propos des lourds tarifs douaniers qui pourraient être imposés à Airbus, alors que le Boeing traverse l'une des plus graves crises de son histoire.
"C'était constructif, franc, mais difficile et tendu aussi", a expliqué à l'AFP cette source après la réunion entre M. Le Maire, le représentant américain au commerce (USTR) Robert Lighthizer et le conseiller économique de la Maison Blanche Larry Kudlow, en marge des réunions de printemps du FMI.

"Ces entretiens ont toutefois été utiles pour lever certains malentendus", a précisé la source, citant l'exemple de la taxe sur les géants du numérique que l'Assemblée nationale a approuvée cette semaine et qui doit faire de la France un des pays pionniers en la matière, au grand dam des Etats-Unis qui ont réagi avec force. Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a d'ailleurs appelé Paris la semaine dernière à y renoncer. Malgré ces éclaircissements, les réunions n'ont pas permis d'écarter le risques de nouveaux tarifs douaniers contre l'Union européenne si celle-ci ne met pas fin aux subventions à Airbus. "Ce n'est pas gagné", a ajouté la source, évoquant une "situation compliquée".

M. Le Maire avait auparavant rencontré son homologue américain Steven Mnuchin dans une ambiance plus détendue. En se rendant à Washington, le ministre avait annoncé son intention d'expliquer à l'administration américaine que l'Europe ne se laisserait pas faire sur Airbus. "Si nous devions à nouveau être touchés par des sanctions américaines injustifiées et injustifiables, l'Europe se tiendrait prête à riposter de manière unie et forte" , a affirmé le ministre lors d'une conférence de presse avant ses rencontres avec M. Lighthizer et M. Kudlow.

Hausse des droits de douanes ?
Le président américain Donald Trump avait haussé le ton cette semaine en menaçant l'Union européenne de nouveaux tarifs douaniers à hauteur de 11 milliards de dollars (9,7 milliards d'euros) si elle ne mettait pas fin aux subventions à Airbus, au risque de raviver une fragile trêve commerciale.

Il s'agit là d'une nouvelle étape dans un conflit vieux de 14 ans entre Boeing et Airbus, via les Etats-Unis et l'Europe, qui s'accusent mutuellement devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de verser des aides illégales à leurs champions aéronautiques respectifs.

Vers des représailles européennes
L'UE avait prévenu dans la foulée que "dans le différend parallèle concernant Boeing", elle comptait, elle aussi, "prendre rapidement des mesures" de représailles. Selon plusieurs sources européennes vendredi, elle rendra publique mercredi une liste de produits américains susceptibles d'être taxés à hauteur de 20 milliards d'euros. Mais il reviendra à un arbitre désigné par l'OMC de déterminer "le montant des droits de rétorsion", qui sera moins important que ces 20 milliards, ont-elles expliqué.
"A l'origine, en 2012, à la fin de la phase initiale des différends, l'UE avait demandé à l'OMC d'autoriser 12 milliards de dollars (10,6 milliards d'euros) en contre-mesures" , a expliqué une source à la Commission.
"Tout cela serait mauvais pour la croissance et mauvais pour la prospérité américaine et européenne" , a prévenu M. Le Maire à Washington.
"Nous devons éviter d'en venir là" , a-t-il insisté. "Sur la base des conclusions de l'OMC, il me semble que la voix de la sagesse, c'est de trouver un accord à l'amiable entre les Etats-Unis et l'Europe sur un règlement définitif du cas Airbus/Boeing" , a-t-il ajouté, relevant que le dossier durait depuis bien trop longtemps.
M. Le Maire avait déjà plaidé mardi pour une solution à l'amiable avec les Etats-Unis. "S'engager dans une guerre commerciale entre les Etats-Unis et l'Europe ne servira qu'un seul pays: la Chine et (le constructeur aéronautique chinois) Comac" , a prévenu le ministre, qui devait aussi rencontrer Jerome Powell, le président de la Fed.

La position américaine est soutenue par Boeing, fragilisé par les problèmes de son avion vedette, le 737 MAX, cloué au sol pour une durée indéterminée après deux accidents mortels.
pzorba75
   Posté le 14-04-2019 à 06:07:43   

Le Maire a trahi son parti lors des primaires de la droite en 2016-2017, lâchant Fillon au profit de l'époux Trogneux. Il trahira bien une nouvelle fois les intérêts français au nom de l'"entente" européenne et, D-Day approchant, pour ne pas fragiliser l'éternelle amitié franco américaine.
Xuan
   Posté le 14-04-2019 à 13:29:28   

Ce n'est pas une question d'amitiés mais de rapport de forces. On sait que la bourgeoisie ne s'oppose pas fermement à la domination, mais il n'y a aucune sympathie dans les rapports inter impérialistes, et les sourires diplomatiques dissimulent des intérêts opposés.
Ce sont avant tout des requins mais certains sont plus gros que d'autres, et en voulant s'opposer à la fois aux USA et à la Chine, l'impérialisme français remplit toutes les conditions pour se plier aux conditions des USA.
Contre l'hégémonisme US il n'y a pas de troisième voie .
Xuan
   Posté le 10-05-2019 à 13:46:05   

Une contradiction majeure au niveau mondial oppose les intérêts capitalistes européens et US.

Pompeo, le secrétaire d'État américain le plus insolent d'Europe


Source: Global Times Publié le: 2019/5/10 12:47:39
http://www.globaltimes.cn/content/1149313.shtml

Dans un discours prononcé lors d'une conférence à Londres, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a presque impérativement demandé à la Grande-Bretagne de changer d'attitude à l'égard de la Chine et de son fournisseur d'équipements de télécommunications, Huawei. Il veut que la Grande-Bretagne traite la Chine comme la menace soviétique contre l’Occident. Il a également cité l'exemple de l'ancienne Premier ministre Margaret Thatcher dans un discours dans lequel il s'est moqué de l'actuelle Premier ministre Theresa May sans la nommer. Il a déclaré: «La Dame de fer se tairait-elle lorsque la Chine violerait la souveraineté des nations par la corruption ou la coercition? Permettrait-elle à la Chine de contrôler l'internet du futur?

Pompeo ne considère plus le minimum de respect pour l'allié spécial des États-Unis. Les Britanniques doivent avoir des sentiments mitigés face à l'arrogance affichée par Pompeo. Un commentaire dans The Guardian intitulé «Mike Pompeo: un garçon intimidateur appelle au No 10» écrit que Pompeo souhaite discuter de «priorités mondiales communes» avec Theresa May, mais que le problème c'est lui-même.

L'attitude des États-Unis envers leurs alliés européens n'a jamais été aussi arrogante qu'aujourd'hui. Même pendant la guerre froide, au moment où l'Europe dépendait le plus de la sécurité des États-Unis, Washington accordait du crédit à ses alliés.

Mais voyez comment l'ambassadeur américain à Berlin a exhorté l'Allemagne à ne pas permettre à Huawei de fournir une infrastructure 5G au pays. L'ambassadeur des États-Unis a également menacé les entreprises allemandes construisant le gazoduc Nord Stream 2 entre l'Allemagne et la Russie en les mettant en garde contre le risque de sanctions. Et maintenant, regardez ce que Pompeo a dit en Grande-Bretagne. De plus en plus, Washington ne considère pas l’Europe comme un partenaire nécessitant un traitement égal et un respect égal, mais comme un petit disciple qui devrait écouter son frère aîné.

La Chine est fondamentalement différente de l'Union soviétique. Même la plupart des Américains ne voient pas la Chine comme " une autre Union soviétique ". De plus, il n'y a pas de pays européen avec des conflits géopolitiques évidents avec la Chine. Les pays européens, y compris la Grande-Bretagne, sont plus disposés à explorer activement leurs propres opportunités de développement face à la montée de la Chine. Ils attachent généralement une grande importance à l’extension de la coopération avec la Chine et la Grande-Bretagne a une vision réaliste de «l’âge d’or» dans les relations entre la Chine et la Grande-Bretagne.

Parce que la Chine n’est en effet pas l’Union soviétique, il sera difficile pour Pompeo de colporter la même défense contre la Chine que contre l’Union soviétique. La première chose à convaincre les gens est de les convaincre avec raison. Washington veut pousser la "théorie de la menace chinoise" à l'extrême et ce qui lui manque le plus, c'est la raison.

Amener les pays européens à aligner leurs politiques chinoises sur celles des États-Unis, ou les amener à s'aligner entièrement sur les États-Unis pour l'aider à contenir la Chine, n'est certainement pas une chose que Washington peut faire. Les nations européennes ont leurs propres intérêts. Ils ne sont pas en concurrence zéro avec la Chine. La coopération sans cesse croissante est le thème principal des relations entre la Chine et l’UE , qui ne peut être modifié par un État américain égoïste.

La Chine n'a pas l'intention de creuser un fossé entre les Etats-Unis et l'Europe, mais les bases des relations Chine-UE ne peuvent pas être détruites par Washington. Si les États-Unis sont trop pressés pour obtenir leur propre chemin, ils finiront par se retourner contre eux.
Xuan
   Posté le 16-05-2019 à 07:10:45   

Cette banque qui pourrait déclencher une nouvelle crise financière mondiale


https://fr.sputniknews.com/economie/201905131041104369-deutsche-bank-crise-financiere-mondiale/

19:32 13.05.2019

Le plus grand organisme de crédit de l'Union européenne (UE), la Deutsche Bank, pourrait se trouver à l'origine de la prochaine crise mondiale. Le Fonds monétaire international (FMI) a déjà reconnu cette banque allemande comme la plus grande menace pour le système financier mondial.

La Deutsche Bank, ce pilier de l'économie européenne, pourrait-elle connaître le sort de Lehman Brothers et quel risque représenterait sa faillite?

Un gouffre financier

Les problèmes de la Deutsche Bank sont apparus il y a plusieurs années, quand un trou de 12 milliards d'euros a été découvert dans sa balance financière.
Josef Ackermann, son président à l'époque, avait décidé de dissimuler cette réalité en falsifiant la comptabilité. Tout en présentant aux actionnaires de fausses informations, il affirmait que la banque disposait de fonds suffisants pour pallier toutes les difficultés. La publicité agressive déployée par la banque permettait également de maintenir l'image d'un établissement financier sûr et fiable, et, en grande partie, le soutien du gouvernement allemand.

Mais le trou financier de la banque s'est creusé, et la direction a engagé des mesures de plus en plus risquées pour redresser la situation. Ainsi, la banque s'est lancée dans les machinations avec le taux de référence Libor (avec la participation d'autres grands acteurs tels que les britanniques Barclays et Royal Bank of Scotland, la suisse UBS et la Société générale française). Quand cette information a fait surface, la Deutsche Bank a reçu une amende de 2,5 milliards de dollars, alors que l'agence S&P a revu à la baisse sa note de crédit de trois marches d'un coup, jusqu'à BBB+.

Après cela ont été révélés d'autres cas de fraude et d'abus, notamment avec les titres hypothécaires qui étaient vendus par la banque avant la crise de 2008, ainsi que des accusations de blanchiment d'argent. Par effet boule de neige, les montants des plaintes et les frais de justice ont grimpé, et, avec eux, les pertes.

L'éventuelle faillite de la Deutsche Bank a été évoquée pour la première fois par les analystes en 2013, quand l'établissement a reconnu avoir besoin de capitaux supplémentaires. Les responsables ont d'abord tenté de régler le problème en vendant 4,5 milliards d'euros d'actions. Puis il a été proposé aux investisseurs 8 milliards d'actions, mais avec une remise de 30% par rapport à leur valeur marchande, ce qui a suscité l'indignation de ceux qui avaient acquis ces titres plus tôt.
Deux ans plus tard, les tests de résistance ont mis en évidence que la Deutsche Bank manquait encore d'argent. Fin 2016, pour la première fois depuis la crise financière mondiale, la banque a rapporté des pertes nettes de presque 7 milliards d'euros.

Les titres dérivés, une «arme de destruction massive»

Au même moment, le FMI a qualifié la Deutsche Bank de «plus grande source de risque parmi les banques mondiales d'importance systémique». Depuis, on entend régulièrement des prévisions annonçant la faillite du plus grand établissement financier européen.
C'est le portefeuille gigantesque de titres dérivés, estimé à 46.000 milliards d'euros — soit 14 fois le PIB de l'Allemagne — qui est considéré comme la menace principale.
Par ailleurs, l'investisseur Warren Buffett a noté que les outils dérivés étaient «une arme de destruction massive qui se transforme, mute et se multiplie jusqu'à ce qu'un événement ne mette en évidence la toxicité de ces actifs».
De plus, la banque gère plus de 550 milliards d'euros d'épargnes. Les analystes craignent qu'à un moment donné, après une nouvelle annonce concernant les problèmes financiers de ce plus grand établissement bancaire allemand, les épargnants puissent commencer à retirer leur argent de leurs comptes, provoquant d'abord une crise de liquidités au sein de la banque, puis, dans l'ensemble, au niveau du système financier européen. Les troubles ne se limiteront alors pas au Vieux Continent, car le secteur bancaire allemand joue un rôle central dans l'économie mondiale. Par conséquent, la Deutsche Bank pourrait engendrer un effondrement général, de la même manière que l'américaine Lehman Brothers en 2008.

Et après?

L'un des scénarios à l'étude prévoyait la possibilité d'une fusion avec la Commerzbank, qui connaît elle aussi des problèmes. Mais en fin de compte les régulateurs allemands ont jugé cette opération inopportune puisque la fusion promettait des risques et des frais supplémentaires pour la deuxième banque d'appui de l'économie allemande.
«La fusion des deux banques-zombies ne créerait pas un «champion national», mais un zombie bien plus grand», a commenté l'agence de presse Bloomberg.
Les analystes constatent que la Deutsche Bank continue de dégringoler. Ses revenus diminuent, ses dépenses augmentent, sa popularité chute, alors que le coût pour attirer l'argent ne cesse d'augmenter. Les immenses amendes ne font qu'empirer la situation: en dix ans, elles ont dépassé 17 milliards de dollars au total.
En 2018, la réputation de la Deutsche Bank a subi un nouveau coup dur avec le scandale des Panama Papers, qui a découlé d'une investigation journalistique sur les possessions offshore des grands acteurs mondiaux. A tous ces problèmes s'ajoute la perte, l'an dernier, de 750 millions de dollars sur les ventes d'actions.
«La crise de la Deutsche Bank, provoquée par les erreurs et les délits financiers de sa direction, pourrait déclencher une crise économique mondiale. En réalité, la principale banque allemande est la plus grande entreprise criminelle allemande», affirme l'économiste américain William Black.

En même temps, ce dernier indique que la Deutsche Bank sera sauvée par tous les moyens: elle est trop importante pour faire faillite.
«Ce qui pourrait provoquer une autre crise économique. Si la plus grande banque du pays ne fonctionne pas entièrement, la troisième économie mondiale entrera certainement dans une récession. Et la même chose arrivera à l'UE», avertit l'expert.
pzorba75
   Posté le 16-05-2019 à 09:23:34   

Finalement, on spécule sur l'état de la DB, rien de nouveau. Les requins sont-ils autour de leur prochaine proie? Si c'est le cas, quels requins?
Xuan
   Posté le 16-05-2019 à 15:46:36   

La BNP mon camarade...
pzorba75
   Posté le 16-05-2019 à 17:38:56   

Xuan a écrit :

La BNP mon camarade...

Sur la piste foireuse du Crédit Lyonnais des années 80?
Xuan
   Posté le 16-05-2019 à 19:36:39   

On n'en sait rien, sauf que la BNP est la première banque européenne et que le Brexit va conforter cette situation.
Xuan
   Posté le 24-05-2019 à 16:09:19   

Nouvel indice des contradictions entre USA et UE :

Le Pentagone menace l’Europe à propos du projet d’une armée européenne


21 Mai 2019 ALEX LANTIER

https://www.investigaction.net/fr/le-pentagone-menace-leurope-a-propos-du-projet-dune-armee-europeenne/

Le 1er mai, le département de la Défense des États-Unis a envoyé une lettre à l’Union européenne l’avertissant que la création d’une armée indépendante de l’UE pourrait entraîner l’effondrement de l’alliance de l’OTAN entre les États-Unis et les puissances de l’UE. La lettre, envoyée par les sous-secrétaires américains à la Défense, Ellen Lord et Andrea Thompson, à la cheffe de la politique étrangère de l’UE, Federica Mogherini, a été divulguée au quotidien espagnol El Pais.
El Pais en a rendu compte le 13 mai, alors que le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, est arrivé sans avoir été invité à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles pour exiger le soutien de l’UE aux mesures américaines de guerre contre l’Iran.


«Les États-Unis sont profondément préoccupés par l’approbation des règles relatives au Fonds européen de défense et des conditions générales de la Coopération structurée permanente (CSP)» , indique la lettre, faisant référence au nom technique de l’armée de l’UE. L’armée de l’Union européenne, a ajouté la lettre, entraîne «un recul spectaculaire de trois décennies d’intégration croissante du secteur de la défense transatlantique» . Elle met en garde contre le danger d’une «concurrence inutile entre l’OTAN et l’UE» .
La lettre «très dure», a rapporté El Pais, «regorge de menaces plus ou moins voilées de possibles représailles politiques ou commerciales si Bruxelles maintient son intention de développer des projets d’armement européens sans consulter des pays extérieurs, comme les États-Unis» .

La lettre du Pentagone s’oppose aux dispositions du Fonds européen de défense stipulant que les entreprises européennes doivent contrôler la technologie utilisée dans les systèmes d’armement européens et menace de prendre des mesures similaires pour exclure les entreprises européennes des contrats d’armement du Pentagone. Elle déclare: «Il est clair que nos partenaires et alliés européens n’approuveraient pas les mêmes restrictions imposées réciproquement par les États-Unis, et nous ne voudrions pas les envisager dans le futur.»

Faisant référence aux conflits qui ont éclaté lorsque les puissances européennes dirigées par Berlin et Paris se sont opposées à l’invasion illégale de l’Irak par les États-Unis en 2003, la lettre indique que les projets actuels de l’UE «pourraient non seulement nuire aux relations constructives entre l’OTAN et l’UE, mais également relancer potentiellement les échanges tendus qui ont dominé nos relations il y a 15 ans sur les initiatives de défense de l’Europe» .

Le sérieux avec lequel des menaces de rupture de l’alliance américano-européenne sont prises dans les cercles dirigeants en Europe a trouvé son écho dans la publication cette semaine d’une étude réalisée par le groupe de réflexion IISS (International Institute of Strategic Studies) à Londres. Le rapport, intitulé «Défendre l’Europe: les scénarios de capacités nécessaires pour les membres européens de l’OTAN» , évaluait les coûts supportés par l’Europe pour reconstruire la capacité militaire de l’OTAN si les États-Unis abandonnaient l’alliance. Le document appelait à un renforcement de capacité navale pour un coût de 110 milliards de dollars et à des dépenses de 357 milliards de dollars afin de préparer la guerre contre la Russie.

La publication de ces documents montre l’état avancé d’effondrement des alliances et des arrangements qui régissent les relations internationales du capitalisme mondial depuis des décennies. Elle vient démentir les puissances impérialistes européennes qui prétendent que leurs plans d’augmentation importante de leurs dépenses et opérations militaires ne sont qu’un complément destiné à aider l’OTAN. Le Pentagone considère ces projets comme une menace visant à développer l’UE en tant que rivale de l’alliance de l’OTAN dirigée par les États-Unis, fondée en 1949 après deux guerres mondiales entre les États-Unis et l’Allemagne.

Les objectifs stratégiques qui sous-tendent le déploiement de navires de guerre et de troupes américaines pour la guerre avec l’Iran, que Washington justifie par des allégations non fondées et non crédibles que l’Iran représente une menace militaire pour les États-Unis, vont bien au-delà de cette région riche en pétrole. Washington s’est engagé dans une campagne militaire féroce non seulement pour défendre son hégémonie militaire faiblissante au Moyen-Orient et en Eurasie. L’un de ses principaux objectifs est d’éliminer le risque d’un défi potentiel de la part des grandes puissances rivales, y compris de ses prétendus alliés européens.

Le renforcement massif de la capacité militaire en cours en Europe, au fur et à mesure que les puissances européennes injectent des milliards d’euros dans leurs armées et mènent des guerres sanglantes de pillage telles que l’occupation franco-allemande du Mali, souligne le caractère de classe de ces conflits. Il s’agit de luttes acharnées entre les puissances impérialistes rivales pour le partage du butin de l’économie mondiale, sur fond de l’opposition montante de la classe ouvrière à la guerre et aux mesures d’austérité utilisées pour financer les dépenses militaires.

Washington considérait comme une menace sérieuse l’alliance temporaire à l’ONU entre Berlin, Paris et Moscou qui était opposée à l’invasion illégale de l’Irak dirigée par les États-Unis en 2003, une invasion justifiée par des mensonges sur des armes de destruction massive irakiennes inexistantes. Maintenant que le Brexit a privé Londres de son droit de veto sur les projets d’une armée européenne pour le compte de Washington, ces conflits se sont considérablement intensifiés. Sous couvert d’un accord de toutes les puissances de l’OTAN visant à porter les dépenses militaires à 2 pour cent du produit intérieur brut, les rivalités stratégiques et commerciales ne cessent de grandir entre Washington et les puissances de l’UE.

Le 13 mai, les sénateurs américains Ted Cruz et Jeanne Shaheen ont présenté une législation bipartite pour pénaliser les entreprises européennes et russes travaillant sur le gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie et l’Allemagne. Utilisant des méthodes contre l’Europe qui étaient employées auparavant contre l’Iran et la Russie par Washington, le projet de loi interdirait les voyages et les transactions financières impliquant des employés et du matériel des entreprises construisant le pipeline que Trump avait dénoncées l’année dernière. Les entreprises visées pourraient impliquer BASF en Allemagne, British-Dutch Royal Dutch Shell, et ENGIE en France.

Les tensions s’accentuent également au sujet des relations entre l’UE et la Chine, après que l’Italie eut officiellement signé en mars un mémorandum d’accord approuvant l’Initiative de la Ceinture et la Route de Pékin (BRI, la nouvelle route de la soie), un vaste plan d’infrastructure eurasien, malgré les objections des États-Unis. Depuis lors, Washington a menacé l’Allemagne et la Grande-Bretagne de suspendre la coopération en matière de renseignement pour avoir autorisé la société chinoise Huawei à participer à la construction de leur réseau de télécommunications.

Un conflit acharné a été provoqué par la campagne américaine contre l’Iran depuis que le gouvernement Trump s’est retiré du traité sur le nucléaire de 2015 avec l’Iran, et a réimposé les sanctions américaines, une situation qui entrave les ententes commerciales conclues à hauteur de plusieurs milliards de dollars entre l’Iran et les entreprises pétrolières et industries européennes.

La semaine dernière, après s’être rendu en Grande-Bretagne pour réclamer le soutien de Londres contre l’Iran, Pompeo a brusquement annulé une visite à Berlin, invoquant des «problèmes urgents», pour se rendre à Bagdad. Là-bas, il a promu des marchés pétroliers américains et a exigé que l’État fantoche irakien créé après la guerre de 2003 protège les intérêts américains des présumées menaces iraniennes. Le journal allemand Süddeutsche Zeitung a écrit sur le camouflet de Pompeo à l’égard de Berlin que «la majeure partie de ce que l’on a longtemps vanté comme l’amitié germano-américaine est désormais en miettes» .

De même, le président français Emmanuel Macron s’est plaint du torpillage américain de l’accord nucléaire iranien. Lors d’un sommet de l’UE la semaine dernière en Roumanie, Macron a déclaré: «Premièrement, l’Iran ne s’est pas retiré de cet accord. Deuxièmement, si l’Iran se retire de cet accord, ce sera la responsabilité des États-Unis.»

Et mercredi, l’Espagne a retiré sa frégate Méndez Núñez du groupe aéronaval dirigé par les États-Unis et mené par le porte-avions Abraham Lincoln, qui se rend dans le golfe Persique pour menacer l’Iran. La ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, a déclaré sans fard: «Si le gouvernement nord-américain a l’intention de faire en sorte que le porte-avions Abraham Lincoln se rende dans une zone donnée pour une mission dont il n’a jamais convenu avec l’Espagne, nous quittons provisoirement le groupement tactique.»

En dépit d’une décision révélant la crainte que le groupement tactique naval déclenche une action militaire contre l’Iran, Madrid a par la suite agi pour minimiser l’importance de la décision et cacher son importance au public. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Borrell, a déclaré que Madrid n’a communiqué «aucune plainte officielle » à Washington à ce sujet, ajoutant que: «Ce n’est pas une chose pour laquelle il faut s’énerver.»
Xuan
   Posté le 09-06-2019 à 08:03:27   

Trump, les voyages de Pompeo en Europe montrent un fossé grandissant entre l'Atlantique


Source: Xinhua Publié le: 2019/6/7 21:36:03
http://www.globaltimes.cn/content/1153471.shtml

Au cours de leurs voyages respectifs en Europe ces derniers jours, le président américain Donald Trump et le secrétaire d'État Mike Pompeo ont espéré persuader les alliés de suivre la politique américaine sur une série de questions internationales, mais on leur a dit que les Européens avaient des opinions très différentes de celles des États-Unis. de Washington.
Du problème nucléaire iranien au réseau 5G, en passant par le commerce, les pays européens et le public sont critiques vis-à-vis de la position unilatérale des États-Unis et de leur pression pour pousser l'Europe à faire de même, ce qui a révélé un fossé transatlantique grandissant et que l'amitié traditionnelle est mise à l'épreuve.

CONFRONTATION FACE À FACE

La visite de Trump en Grande-Bretagne était une occasion de montrer les relations spéciales entre Washington et Londres, selon le briefing des responsables américains avant le voyage. Cependant, lors de la conférence de presse conjointe avec Trump, le Premier ministre britannique Theresa May a déclaré qu'en dépit de relations privilégiées, les deux parties avaient des divergences de vues sur le changement climatique, le problème nucléaire iranien et d'autres problèmes.
Lors de la conférence de presse conjointe avec le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas, Pompeo a déclaré qu'il était risqué de permettre au géant chinois des télécommunications Huawei de construire une infrastructure pour les réseaux 5G. Maas a déclaré que l'Allemagne appliquait des "normes de sécurité élevées".
Toute entreprise jugée non conforme à ces normes serait exclue du projet de construction du réseau 5G allemand, a déclaré Maas sans nommer Huawei.
Au cours de son débat sur le dossier nucléaire iranien, Pompeo a déclaré à la presse qu'il espérait que l'Allemagne en ferait davantage. Mais Maas a déclaré que l'Allemagne avait "les mêmes objectifs" mais "des approches différentes" de celles des États-Unis.
Aux côtés de la France et de la Grande-Bretagne, l’Allemagne tente de sauver l’accord nucléaire de l’Iran de 2015, tandis que Washington l’abandonne unilatéralement et met la pression sur Téhéran au moyen de sanctions économiques.
Les différences ont également été exposées lors du voyage de Pompeo aux Pays-Bas. Il a déclaré que les États-Unis devaient introduire des augmentations de tarifs, comme dans le cas de la Chine, afin de garantir des conditions de concurrence équitables.
Cependant, après la conférence de presse conjointe avec Pompeo, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Stef Blok, a déclaré: "C'est un point sur lequel nous ne pouvons pas nous mettre d'accord", faisant référence à l'augmentation des tarifs douaniers supplémentaires.
Blok a déclaré que les Pays-Bas croyaient absolument au libre-échange. En tant que grand pays commerçant, les Pays-Bas estimaient que les tarifs douaniers étaient en définitive néfastes pour l'emploi, pour tous les entrepreneurs d'ici.
En ce qui concerne Huawei, Pompeo a espéré que ses alliés adopteraient la même politique que les États-Unis, tandis que Blok a déclaré que les Pays-Bas n'étaient pas si loin.

RELATIONS CHILLY

Les visites de Trump et Pompeo ont également été critiquées par les médias locaux et le public.
L’apparat royal que la Grande-Bretagne a offert à Trump fait largement partie du rituel de la visite d’Etat, mais la rencontre de Trump avec la chancelière allemande Angela Merkel en marge du 75e anniversaire du jour J à Portsmouth a relaté une image réelle.
La vidéo de la réunion a montré un début glacial. Même la poignée de main habituelle pour les photographes au début n'existait pas. Les deux dirigeants n'ont eu aucun contact physique.
"Court et froid", a déploré le journal Sueddeutsche Zeitung, ajoutant que "la courte réunion a montré à nouveau qu'il n'y avait probablement plus d'amitié entre eux".
Le journal allemand Bild a rapporté que l'amitié entre les deux pays était en difficulté. Voir la rencontre de Merkel avec Pompeo: Merkel a souligné que "les États-Unis sont et resteront le partenaire le plus proche de l'Allemagne" - "hors de l'Europe", tandis que Pompeo n'a formulé qu'une phrase: "L'Allemagne est un allié important des États-Unis". L'accent sur "un".

La visite de Trump en Grande-Bretagne a déclenché une grande manifestation à Londres, à laquelle ont également participé le chef du parti travailliste Jeremy Corbyn et d'autres responsables politiques. Les manifestants ont déployé une série de banderoles de 20 mètres de long en face de l'ambassade américaine et sur le pont de Vauxhall, au-dessus de la Tamise, avec des messages destinés à Trump.
"Le président Donald Trump fait" des dégâts considérables "sur les plus importantes alliances de Washington", a déclaré le politologue Brian Klaas de l'University College London.
L'ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin a déclaré jeudi à la télévision française que les États-Unis étaient l'allié de la France dans le passé, mais pas nécessairement à l'avenir. Les États-Unis ne sont plus l'allié de la France à l'heure actuelle.
Xuan
   Posté le 10-06-2019 à 00:20:08   

Pour revenir sur la question bancaire, une info qui vient de tomber :

effondrement de 95 % de la valeur de l'action de la deutsche bank de 110 € à 5,97 €
Xuan
   Posté le 16-06-2019 à 09:25:06   

Au registre des contradictions qui traversent l'Europe, l'Espagne rallie la 5G chinoise :

Vodafone lance le premier réseau 5G en Espagne en coopération avec Huawei


http://french.xinhuanet.com/2019-06/16/c_138146459.htm

(Xinhua/Guo Qiuda)

MADRID, 15 juin (Xinhua) -- En coopération avec Huawei, le géant chinois des télécoms, Vodafone Espana a lancé samedi les premiers services commerciaux de téléphonie mobile 5G en Espagne, le pays devenant ainsi l'un des premiers pays européens à être doté d'un réseau de téléphonie mobile ultra-rapide.

Selon Vodafone Espana, le réseau mobile 5G couvre 15 grandes villes espagnoles, notamment Madrid, Barcelone, Valence et Séville. Environ la moitié des habitants de ces villes pourront bénéficier du réseau sophistiqué et extrêmement rapide de téléphonie mobile, qui ne cessera de s'étendre au fil des prochains mois.

Avec des téléphones 5G, les clients espagnols de la 5G pourront bénéficier d'une vitesse de téléchargement qui atteindra 1 gigabit par seconde lors du lancement et 2 gigabits par seconde d'ici la fin de l'année. En d'autres termes, ils peuvent être dix fois plus rapides que les téléphones fonctionnant avec un réseau 4G, explique Vodafone.

Vodafone est donc devenu le premier opérateur à mettre les services 5G à la disponibilité des clients espagnols. Vodafone Espana est également le réseau qui couvre le plus grand nombre de villes en Europe à ce jour.

Selon Huawei Espagne, la société a beaucoup travaillé pour le lancement et a coopéré avec Vodafone, pour ce projet, en tant que principal fournisseur d'équipements. Les deux sociétés travaillent en étroite coopération depuis plus de dix ans.


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Dans le même temps Macron ne parvient pas à constituer un groupe au Parlement européen. Non seulement Loiseau s'est complètement décrédibilisée par sa suffisance, mais Macron est accusé d'ingérence en Espagne



Espagne: Macron menace Ciudadanos en cas d'alliance avec l'extrême droite


Pour l'Élysée, le groupe libéral au Parlement européen ne peut se permettre "d’être accusé de faiblesse ou d’ambiguïtés” face aux populistes.

https://www.huffingtonpost.fr/entry/espagne-macron-menace-ciudadanos-en-cas-dalliance-avec-lextreme-droite_fr_5d04ee6ee4b0dc17ef0a89bc

Par Geoffroy Clavel
POLITIQUE - La vie politique européenne n’a rien d’un long fleuve tranquille. Tandis que les Marcheurs négocient à Bruxelles avec leurs partenaires en vue de bâtir un nouveau groupe libéral censé jouer les faiseurs de roi, la France s’inquiète d’un éventuel rapprochement entre ses alliés espagnols et l’extrême droite hispanique.
Les libéraux du parti espagnol Ciudadanos doivent justement siéger aux côtés de la liste Renaissance des partisans du président Emmanuel Macron, qui constitue la principale délégation au sein du groupe centriste “Renew Europe” créé sur les bases de l’ALDE (Alliance des libéraux et démocrates pour l’Europe) au Parlement européen. Nathalie Loiseau, contestée et critiquée notamment pour ses propos peu amènes à l’encontre de certains de ses alliés, a renoncé à en briguer la présidence.
Dans le même temps, des tractations sont en cours entre partis en Espagne après les élections municipales et régionales du 26 mai et Ciudadanos a formé plusieurs alliances avec le Parti populaire conservateur, et le soutien du parti d’extrême droite Vox. Ce qui ne va pas sans poser quelques problèmes de cohérence, Emmanuel Macron ayant désigné l’extrême droite nationaliste comme son principal adversaire en France comme en Europe.
“Nous ne pouvons pas ignorer ce qui se passe au niveau national et local parce que cela n’est pas anecdotique” , a indiqué l’Élysée, confirmant des déclarations citées par la presse espagnole. Auprès de l’AFP, la présidence de la République se fait menaçante: “Une plateforme commune entre Ciudadanos et l’extrême droite remettrait en question la coopération politique pour construire un groupe centriste rénové au sein de l’Union européenne”, selon cette source.
“Il faut une cohérence idéologique. Un groupe progressiste et libéral ne peut pas se permettre d’être accusé de faiblesse ou d’ambiguïtés” en se rapprochant de forces populistes, ajoute-t-elle.

“Ingérence française”
Ciudadanos a répliqué que “la collaboration avec le parti de Macron est étroite, et l’est encore plus depuis qu’ils se sont intégrés, grâce à Ciudadanos, au groupe libéral européen dans lequel Ciudadanos était déjà au dernier mandat.” Manière de renvoyer les élus macronistes à leur rang de petits nouveaux sur la scène européenne.
De son côté, Vox a dénoncé une “ingérence française” et a exhorté le gouvernement espagnol à “préserver l’indépendance des Espagnols” et expliquer “les mesures qu’il va prendre” .
“Ce n’est pas la première fois que M. Macron utilise ses fonctions comme président de la République française pour interférer dans des affaires intérieures de la politique espagnole, mais nous espérons que ce sera la dernière et que le gouvernement espagnol (…) posera des lignes rouges”, a déclaré vendredi à la presse le porte-parole du groupe parlementaire Vox, Ivan Espinosa.
“Une telle intrusion dans la souveraineté d’un État membre n’a pas sa place dans l’Union européenne” , a-t-il affirmé.

Le défi du groupe “central” au Parlement européen

Cet épisode met en lumière les difficultés à faire émerger le groupe “central” souhaité par Emmanuel Macron au niveau européen pour perturber l’opposition classique entre les conservateurs et les sociaux-démocrates. “Renew Europe” devrait avoir un rôle charnière au Parlement européen, où il sera le troisième groupe derrière celui des conservateurs du Parti populaire européen (PPE, droite) et des sociaux-démocrates (S&D). Et ce d’autant plus que ces deux derniers groupes ont perdu lors des élections leur capacité historique à former une majorité à eux seuls.
Cette semaine, les macronistes avaient enregistré une victoire symbolique en obtenant que le mot “libéral”, trop connoté en France, disparaisse dans la nouvelle dénomination du groupe centriste. Mais ce gage accordé par ses partenaires a été suivi d’un tollé en raison de déclarations incendiaires de la tête de liste macroniste Nathalie Loiseau, qui ont fuité dans la presse.
Poussée par son propre parti, l’ex-ministre aux Affaires européennes a dû renoncer à briguer la présidence du groupe.
Xuan
   Posté le 24-06-2019 à 14:15:09   

Réorientation des alliances : vers la fin de l'OTAN ?


Rien ne dit actuellement que l'OTAN pourrait se désagréger en Europe. Mais le repli sur soi des USA, leurs provocations permanentes et les sanctions envers les alliés vont tous dans ce sens.
Et les différends s'accumulent.
L'article suivant provient de sputnik et présente des infos au conditionnel :


[size=20]Le Conseil de l’Europe s’apprêterait à lever ses sanctions contre la Russie [/size]
© AFP 2019 FREDERICK FLORIN

15:25 22.06.2019 https://fr.sputniknews.com/international/201906221041496565-le-conseil-de-leurope-sappreterait-a-lever-ses-sanctions-contre-la-russie/


Lors de sa session d’été qui débutera le 24 juin, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) pourrait adopter un texte permettant à la délégation russe de revenir au sein de cette organisation, écrit Benoît Vitkine, journaliste pour Le Monde.
Le processus décisionnel de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) concernant les pouvoirs des délégations et le vote sera au cœur des discussions d’une session qui aura lieu du 24 au 28 juin à Strasbourg.

À l’approche de son ouverture, la commission du Règlement a dévoilé un rapport dans lequel elle propose de réexaminer les pouvoirs des délégations nationales et la suspension de leurs droits.
Les auteurs du rapport proposent notamment d’introduire une précision au Règlement de l’Assemblée, stipulant que «les membres ne peuvent être privés du droit de vote, du droit de parole ni du droit d’être représenté à l’Assemblée et dans ses organes, et l’exercice de ces droits ne peut être suspendu, dans le contexte d’une contestation ou d’un réexamen des pouvoirs».

Parmi ceux qui réclament l’adoption de ce texte figure Amélie de Montchalin, secrétaire d’État française chargée des Affaires européennes, rapporte Le Monde.
«L’objectif est que le Conseil de l’Europe, la plus grande organisation multilatérale d’Europe, puisse à nouveau pleinement travailler, sans être l’otage de discussions géopolitiques. Nous ne sommes pas le Conseil de sécurité de l’Onu, ce n’est pas à nous de résoudre le conflit en Ukraine» , a-t-elle précisé.
Auparavant, le président de la Douma d’État (chambre basse du Parlement russe) Viatcheslav Volodine avait déclaré que si le texte était adopté «sans amendements», la Russie pourrait participer à cette session de l’Assemblée. Le Monde affirme, en se référant à des responsables russes, que la délégation comprendra des élus de Crimée.

Suite au rattachement en 2014 de la Crimée à la Russie, considéré comme une annexion par Kiev et ses alliés occidentaux, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a suspendu les droits de vote des parlementaires russes.
Moscou a pour sa part gelé depuis 2017 son écot de 33 millions d'euros au budget annuel du Conseil et a menacé de quitter l'organisation si ses parlementaires ne pouvaient pas participer à l'élection du nouveau secrétaire général prévue en juin.


Lire aussi Macron veut éviter le départ définitif de la Russie du Conseil de l'Europe


Edité le 25-06-2019 à 19:17:55 par Xuan


Xuan
   Posté le 25-06-2019 à 19:17:35   

L’Allemagne salue la décision du Conseil de l’Europe d’avoir réintégré la Russie

https://fr.sputniknews.com/international/201906251041517928-allemagne-apce-retour-russie/© AFP 2019 Koen van Weel

16:41 25.06.2019


Après que l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) ait voté en faveur du retour de la délégation russe, privée de ses droits depuis plusieurs années, le ministre allemand des Affaires étrangères a salué cette décision, soulignant que la Russie «fait partie du Conseil de l’Europe».
L’Allemagne s’est félicitée de la position de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) qui a voté pour le retour de la Russie en son sein et qui a invité la délégation russe à participer à sa session d'été.
«La Russie fait partie du Conseil de l’Europe en ce qui concerne tant les droits que les devoirs. Je suis heureux que l’APCE ait trouvé un compromis sur la participation russe. C’est également une bonne nouvelle pour la société civile russe» , a indiqué le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, cité par le service de presse de son ministère.

Dans ce contexte, il a relevé la nécessité pour Moscou de payer de nouveau ses cotisations et de respecter les droits de l’Homme.
«Nous continuerons de rappeler à la Russie ses engagements dans le cadre de sa présence au sein du Conseil de l’Europe» , a ajouté Heiko Maas.

Ce mardi 25 juin, les participants à la session d’été ont contesté les pouvoirs de la délégation russe. Selon les règles de l’organisation, la commission du Règlement doit maintenant préparer un rapport qui sera voté le 26 juin. Toutefois, Liliane Maury Pasquier, présidente de l'APCE, a rappelé qu'une délégation dont les pouvoirs étaient contestés continuait de participer aux travaux de l'Assemblée, mais ne votait pas.

Le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est dit pour sa part «déçu» par la décision de l'APCE.
«Je suis déçu par la décision de l'APCE d'approuver sans restriction la participation de la délégation russe» , a-t-il écrit sur Facebook, ajoutant avoir essayé de dissuader Angela Merkel et Emmanuel Macron de soutenir ce retour.
Le Président français avait précédemment annoncé, lors d’une conférence de presse avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, que la France souhaitait éviter le départ définitif de la Russie du Conseil de l'Europe, qui serait néfaste pour plusieurs parties.
Les membres de l'APCE ont voté pour le retour de la Russie à l'Assemblée et ont invité la délégation russe à participer à la session d'été. 118 députés ont voté pour, 62 contre et dix autres se sont abstenus. Les députés russes pourraient revenir au sein de l'APCE dès mardi 25 juin, après cinq années d'absence.

À la suite du rattachement en 2014 de la Crimée à la Russie, considéré comme une annexion par Kiev et ses alliés occidentaux, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe avait suspendu les droits de vote des parlementaires russes. En janvier 2015, l'APCE avait étendu les sanctions à l'encontre de la Russie. En signe de protestation, la délégation russe avait refusé de participer aux sessions de l'Assemblée.
Deux ans plus tard, Moscou avait suspendu le versement de sa contribution au budget du Conseil de l'Europe.
Xuan
   Posté le 25-06-2019 à 19:22:28   

Après le retour de la Russie, l'Ukraine souhaite suspendre sa participation au Conseil de l'Europe

25 juin 2019, 17:01

https://francais.rt.com/international/63319-apres-retour-russie-ukraine-souhaite-suspendre-participation-conseil-europe
Frederick Florin Source: AFP

Eu égard à la réintégration de la Russie, Kiev souhaite suspendre sa participation aux travaux de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, sauf si ceux-ci concernent «la suspension des droits de la délégation russe».
Le président ukrainien a fait part le 25 juin de sa déception après la décision de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) d'autoriser le retour de la délégation russe en son sein – mettant fin à cinq ans de crise institutionnelle avec Moscou – et le chef de la délégation ukrainienne a annoncé l'intention de son pays d'y suspendre sa participation.

« La décision de la délégation ukrainienne : arrêter sa participation aux travaux de l'APCE hormis pour les questions liées à la suspension des droits de la délégation russe» , a ainsi affirmé sur Facebook Volodymyr Ariev, le chef de la délégation ukrainienne.
Il est dommage que nos partenaires européens ne nous aient pas écoutés et qu'ils aient agi différemment

Kiev demande également que cette question soit abordée en urgence au Parlement ukrainien et que le chef de l'Etat ainsi que le ministère des Affaires étrangères «déterminent une position claire» sur le futur de la participation de l'Ukraine aux instances du Conseil de l'Europe, a ajouté le responsable.

Zelensky regrette de n'avoir pas réussi à convaincre Macron et Merkel
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est dit pour sa part «déçu» par la décision d'autoriser un retour de la Russie à l'APCE, affirmant avoir essayé de dissuader la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron de le soutenir.

«Il est dommage que nos partenaires européens ne nous aient pas écoutés et qu'ils aient agi différemment» , a-t-il commenté sur Facebook, tout en saluant la «délégation ukrainienne et ses alliées» , qui se sont «battues jusqu'au bout» contre cette décision.

Après neuf heures de débat houleux et le vote de multiples amendements, les parlementaires des Etats membres du Conseil de l'Europe ont voté dans la nuit du 24 au 25 juin la possibilité pour la Russie de participer de nouveau à l'APCE, ce qui n'était plus le cas depuis le rattachement par référendum de la Crimée à la Russie en 2014. Sans pouvoir contraignant, l'APCE, l'un des organes du Conseil de l'Europ – basé à Strasbourg et indépendant de l'Union européenne – émet des recommandations ou demande des comptes aux gouvernements sur les droits de l'homme et la démocratie.

La Russie, qui entretient une histoire houleuse avec l'organisation vieille de 70 ans, avait menacé de quitter purement et simplement le Conseil de l'Europe. Cela aurait été une première et aurait privé les citoyens russes de tout recours auprès de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), son bras juridique.
pzorba75
   Posté le 25-06-2019 à 19:56:08   

Ces organisations font plus de la parlotte que le traitement des conflits d'intérêts entre les pays participants. Ce sont des stagiaires ou des retraités à recaser en attendant des missions plus importantes qui grenouillent à Strasbourg.
Que Macron et Merkel aient accepté le retour de la Russie ne change pas grand chose dans les tensions entre l'UE-OTAN et le monde russe. A leurs yeux, l'Ukraine n'a plus grand chose à piller, l'industrie est en ruine, les diplômés ont quitté le pays et la natalité s'est effondrée. La décomposition de l'Ukraine a été plus rapide que celle vécue dans les républiques baltes et en Pologne où l'effondrement démographique confortera le déclin.
Le monde russe ne semble pas trop concerné, autrement que par les aspects stratégiques, mais les guerres d'invasion ne se reproduisent jamais deux fois de la même façon et les pays réfléchiront peut être deux fois avant de se lancer vers l'est...
Ça n'a pas souvent marché comme prévu.
Xuan
   Posté le 26-06-2019 à 00:16:45   

Ce qui change concerne la livraison du gaz russe et ça ne s'arrêtera pas là. Les capitalistes sont guidés avant tout par le profit et le profit des capitalistes européens n'est plus aux USA.
Xuan
   Posté le 02-07-2019 à 23:32:25   

Dans Capital le 02/07:


GUERRE COMMERCIALE : APRÈS LA CHINE, DONALD TRUMP S’ATTAQUE À L’EUROPE !

"Fromages, whiskies, produits à base de porc… De nombreux produits européens se retrouvent dans le collimateur de Trump, qui ne semble toujours pas prêt à enterrer la hache de guerre sur le front commercial..."


Edité le 07-07-2019 à 15:20:29 par Xuan


Xuan
   Posté le 03-07-2019 à 19:14:42   

L'info est reprises dans les Echos.
https://investir.lesechos.fr/marches/morning-meeting/washington-menace-de-taxer-certains-produits-europeens-la-bourse-encaisse-1859200.php

On remarque le litige sur "l'aéronautique" ce qui ne surprend pas compte tenu des magouilles et des déboires de Boeing sur la sécurité, et après deux graves accidents.

Dans le même article, deux mots sur l'Italie, qui se trouve un peu dans la situation de la Grèce. Il n'échappe d'ailleurs à personne après les cafouillages sur la direction de l'Europe que la France et l'Allemagne se sont adjugées les postes-clés, de sorte que deux Etats imposent leurs diktat aux 26 autres.



Washington menace de taxer certains produits européens


Conscient de l’impact des tensions commerciales sur les marchés, Donald Trump a déclaré lundi soir que le nouveau round de discussions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine était déjà en cours, ajoutant qu’il avait pris en compte les craintes des entreprises technologiques dans le dossier Huawei. Cela n’a pas empêché les services du représentant au Commerce de publier une liste de produits importés de l’Union européenne représentant 4 milliards de dollars qui pourraient faire l’objet de taxes dans le cadre du litige entre Washington et Bruxelles sur les subventions aéronautiques.

Cette dernière menace contre l’Europe fait craindre un élargissement du conflit commercial. Michael McCarthy, stratégiste chez CMC Markets, rappelle que « l’Europe, les Etats-Unis et la Chine comptent pour près d’un tiers du PIB mondial », ajoutant que « les perturbations en cours entre ces trois économies majeures, engagées pour des motifs de politique intérieure, pourraient saper la croissance mondiale ».

L'Italie tente d'échapper à une procédure de la part de l'UE



Le marché surveillera par ailleurs l’éventuel lancement d’une procédure disciplinaire de l’Union européenne à l’encontre de l’Italie pour déficit excessif. Sentant le vent du boulet, Rome a abaissé son objectif de déficit budgétaire pour 2019 afin de tenter d’amadouer Bruxelles, en précisant que ses nouveaux objectifs s’inscrivaient largement dans les limites fixées par l’UE. Selon une source gouvernementale citée par Reuters, l’objectif de déficit pour cette année serait ainsi ramené à 2,04% du PIB, contre 2,4% annoncé en avril.
Xuan
   Posté le 04-07-2019 à 16:15:14   

France: entrée chaotique des nouveaux eurodéputés au Parlement européen


http://french.xinhuanet.com/2019-07/04/c_138196492.htm

(Xinhua/Zhang Cheng)

STRASBOURG, 3 juillet (Xinhua) -- Les 751 nouveaux eurodéputés font fait leur entrée au Parlement de Strasbourg, sur fond de tensions.

C'est la fin du bipartisme au Parlement européen. Les conservateurs du Parti Populaire Européen (PPE) et les sociaux-démocrates (S&D), ne détiennent plus la majorité absolue. Ils comptent respectivement 182 et 154 eurodéputés dans l'hémicycle de Strasbourg.

Le groupe Renew Europe devient la troisième force en présence avec 108 élus, suivi par les écologistes qui comptent 75 eurodéputés. Ils sont talonnés de près par le groupe d'extrême-droite "Identité et Démocratie", avec 73 membres.

Ces derniers, qui affichaient leur ambition de créer un grand groupe eurosceptique au Parlement, ne peuvent masquer leur échec. Les eurodéputés du PiS au pouvoir en Pologne ainsi que ceux du Brexit Party de Nigel Farage et du parti du Premier ministre hongrois Viktor Orban, ont refusé de les rejoindre.

La première session plénière de cette neuvième mandature du Parlement européen s'est ouverte mardi à Strasbourg sur fond de tensions qui animent l'Union européenne depuis plusieurs années déjà. Plusieurs milliers de Catalans se sont rassemblés hier devant l'institution pour protester contre l'impossibilité de Carles Puigdemont, Toni Comin et Oriol Junqueras d'occuper les mandats auxquels ils ont pourtant été élus le mois dernier. En cause, l'absence de ces derniers à la prestation de serment qui a eu lieu mi-juin en Espagne et obligatoire selon la loi espagnole pour devenir eurodéputé. Si Oriol Junqueras est en prison en Espagne, Carles Puigdemont et Toni Comin sont réfugiés en Belgique et ne souhaitent pas se rendre dans leur pays de peur d'êtres arrêtés. Pour rappel, ils sont accusés de sécession par le gouvernement espagnol après l'organisation d'un référendum sur l'indépendance de la Catalogne, jugé illégal et anticonstitutionnel par Madrid.

Une vingtaine de députés britanniques pro-Brexit se sont fait remarquer lors de la session inaugurale du Parlement. Lors du l'exécution de l'hymne européen par un orchestre, ces derniers ont tourné le dos au président de séance en signe de protestation, malgré le rappel à l'ordre du président sortant du Parlement, Antonio Tajani.
marquetalia
   Posté le 04-07-2019 à 18:48:00   

L Europe a beau être le maillon faible de l impérialisme,il n y a pas de parti d avant garde pour renverser la bourgeoisie sur le Vieux Continent,comme en Russie en 1917.je verrais d un bon œil une défaite de l impérialisme Francais en Afrique, ainsi qu au Proche Orient,qui affaiblirait le pouvoir en place,et laisserait plus de marge aux gilets jaunes,qui pourraient obtenir la démission de Macron.un parallèle avec les évènements de 1905 en Russie lors de la défaite militaire face au Japon,un prélude à la révolution socialiste en France.la défaite de l impérialisme Francais se précise,le retrait américain de Syrie va entraîner celui de la France,de plus,les formations chiites vont réclamer le départ des Français d Irak et du Liban,.enfin,en Afrique,les Russes et les Chinois commencent à évincer la soldatesque cocorico.


Edité le 24-08-2019 à 14:39:30 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 04-07-2019 à 20:13:46   

C est notre tâche de constituer un parti d avant garde pour renverser la bourgeoisie en France et établir la dictature du prolétariat.il faudrait établir une alliance des différents partis marxistes léninistes au préalable.


Edité le 04-07-2019 à 20:46:31 par marquetalia


Xuan
   Posté le 07-07-2019 à 15:34:27   

la reconstitution du parti marxiste léniniste est indispensable à la destruction du capitalisme en France et fait l'objet de plusieurs sujets ouverts sur le forum.
Dans le cadre européen l'unité des partis communistes est aussi la condition de l'unité des peuples d'Europe.

Ce fil concerne les contradictions entre puissances impérialistes européennes, et entre ces puissances et l'hégémonisme US.

Les contradictions relevées depuis l'origine du fil sont en pleine transformation aujourd'hui et on en mesure pleinement la réalité.
Par exemple les sanctions économiques américaines ont remis en cause l'attitude des gouvernements bourgeois en l'espace de quelques mois seulement.

je signale cet article de Manlio Dinucci sur Voltaire net, qui relevait au mois de mars la dépendance idéologique du Parlement européen au lobbyin US.
Depuis cette date plusieurs gouvernements ont révisé leurs positions et se tournent avec circonspection vers la Russie ou la Chine.
Ces revirements traduisent aussi les profonds conflits d'intérêt au sein de l'Europe, par exemple entre l'Italie ou l'Allemagne et les pays baltes et la Pologne.


Le « parti américain » dans les institutions de l’Union européenne

par Manlio Dinucci

Le Parlement européen vient d’adopter une résolution pour que l’Union cesse de considérer la Russie comme un partenaire stratégique, mais plutôt comme une ennemie de l’humanité. Au même moment, la Commission met en garde contre la menace chinoise. Tout se passe comme si les États-Unis manœuvraient l’Union pour la faire entrer dans leur propre stratégie suprémaciste.

https://www.voltairenet.org/article205698.html - 19 MARS 2019


Ancienne ministre des Affaires étrangères lettonne et ancienne commissaire européenne à l’Agriculture, Sandra Kalniete œuvre depuis l’indépendance de son pays contre l’Union soviétique. Elle est une des auteures de la Déclaration de Prague (2008) condamnant les crimes du communisme. Elle assimile le nazisme au communisme à travers le Reconciliation of European Histories Group. Et aujourd’hui poursuit son travail contre la Russie.

« La Russie ne peut plus être considérée comme un partenaire stratégique et l’Union européenne doit être prête à lui imposer d’ultérieures sanctions si elle continue à violer le droit international » : c’est ce qu’établit la résolution approuvée par le Parlement européen le 12 mars avec 402 voix pour, 163 contre et 89 abstentions [1]. La résolution, présentée par la parlementaire lettone Sandra Kalniete, nie avant tout la légitimité des élections présidentielles en Russie, en les qualifiant de « non-démocratiques » , et en présentant ainsi le président Poutine comme un usurpateur.

Elle accuse la Russie non seulement de « violation de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et de la Géorgie » , mais de l’ « intervention en Syrie et de l’interférence dans des pays comme la Libye » , et, en Europe, d’ « interférence visant à influencer les élections et à attiser les tensions » . Elle accuse la Russie de « violation des accords de contrôle des armements » , en lui attribuant la responsabilité d’avoir fossoyé le Traité FNI. Elle l’accuse en outre d’ « importantes violations des droits de l’homme en Russie, y compris tortures et exécutions extra-judiciaires » , et d’ « assassinats perpétrés par des agents de renseignement russes au moyen d’armes chimiques sur le sol européen » .

Au terme de ces accusations et d’autres, le Parlement européen déclare que le Nord Stream 2 —le gazoduc destiné à doubler la fourniture de gaz russe à l’Allemagne à travers la mer Baltique— « accroît la dépendance européenne vis-à-vis de l’approvisionnement en gaz russe, menace le marché intérieur européen et ses intérêts stratégiques […] et qu’il doit donc y être mis fin » .

La résolution du Parlement européen répète fidèlement, non seulement dans ses contenus mais dans ses paroles mêmes, les accusations que les USA et l’Otan adressent à la Russie. Et chose plus importante, il répète fidèlement la demande de bloquer le Nord Stream 2 : objectif de la stratégie de Washington visant à réduire les fournitures énergétiques russes à l’Union européenne pour les remplacer par celles provenant des États-Unis ou en tous cas de compagnies états-uniennes.

Dans ce même cadre entre la communication de la Commission européenne aux pays membres [2], dont l’Italie, ayant l’intention d’adhérer à l’initiative chinoise de la Nouvelle Route de la Soie : la Commission les prévient que la Chine est un partenaire mais aussi un concurrent économique et, chose de la plus haute importance, « un rival systémique qui promeut des modèles alternatifs de gouvernance » , en d’autres termes des modèles alternatifs à la gouvernance jusque là dominée par les puissances occidentales.

La Commission avertit qu’il faut avant tout « sauvegarder les infrastructures digitales critiques de menaces potentiellement sérieuses contre la sécurité » , dérivant de réseaux 5G fournis par des sociétés chinoises comme Huawei mise au ban par les États-Unis. La Commission européenne répète fidèlement l’avertissement des États-Unis aux alliés. Le Commandant Suprême Allié en Europe, le général états-unien Scaparrotti, a averti que les réseaux mobiles ultra-rapides de cinquième génération joueront un rôle de plus en plus important dans les capacités guerrières de l’Otan : de ce fait ne sont pas admises de « légèretés » de la part des alliés.

Tout cela confirme quelle influence exerce le « parti américain » , puissant camp transversal qui oriente les politiques de l’Union le long des lignes stratégiques des USA et de l’Otan.

En construisant la fausse image d’une Russie et d’une Chine menaçantes, les institutions de l’Union européenne préparent l’opinion publique à accepter ce que les États-Unis sont en train de préparer pour « défendre » l’Europe : les États-Unis —a déclaré à CNN un porte-parole du Pentagone— se préparent à tester des missiles balistiques avec base à terre (interdits par le Traité FNI enterré par Washington), c’est-à-dire de nouveaux euromissiles qui feront à nouveau de l’Europe la base et en même temps la cible d’une guerre nucléaire.


[1] « Résolution du Parlement européen du 12 mars 2019 sur l’état des relations politiques entre l’Union européenne et la Russie » (2018/2158(INI) ), Réseau Voltaire, 12 mars 2019.

[2] “EU-China – A strategic outlook”, Voltaire Network, 12 March 2019.


Manlio Dinucci
Traduction
Marie-Ange Patrizio
Source
Il Manifesto (Italie)


Edité le 07-07-2019 à 16:06:41 par Xuan


Xuan
   Posté le 07-07-2019 à 15:40:20   

Je signale cet article de Manlio Dinucci publié sur http://www.collectif-communiste-polex.org/strategie/aniv_otan_04_2019.php
Egalement sur http://www.collectif-communiste-polex.org/strategie/aniv_otan_04_2019.php

CONTRE-CÉLÉBRATION À FLORENCE DU 70ÈME ANNIVERSAIRE DE L’OTAN


MANLIO DINUCCI
publié le 13 avril 2019

Les dirigeants politiques de l’OTAN se sont réunis pour en célébrer l’anniversaire, en l’absence du président Trump. Au même moment, celui-ci, contre l’avis de l’Alliance, proposait à la Chine et à la Russie un désarmement nucléaire partiel. De leur côté quelques militants de la paix appelaient à la sortie de l’OTAN ; une position paradoxalement proche de celle de Donald Trump.

Le 70ème anniversaire de l’OTAN a été célébré par les 29 ministres des Affaires étrangères réunis non pas au quartier-général de l’OTAN à Bruxelles, mais dans celui du Département d’État à Washington. Maître de cérémonie : le Secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg, qui s’est limité à annoncer le discours d’ouverture prononcé par le secrétaire d’État Michael Pompeo.

L’OTAN — explique le Département d’État — est importante parce que, grâce à elle, « les États-Unis peuvent mieux faire face, militairement et politiquement, aux menaces globales contre leurs intérêts : l’OTAN reste fondamentale pour les opérations militaires des USA dans la région transatlantique (c’est-à-dire en Europe) et dans d’autres régions stratégiquement critiques, comme le Moyen-Orient et l’Asie Méridionale ». C’est donc le Département d’État lui-même qui nous dit clairement que l’OTAN est un instrument des États-Unis. Aucune réaction politique en Italie.

LES 70 ANS DE L’OTAN : DE GUERRE EN GUERRE

La seule réponse est venue du Colloque qui, organisé par le Comitato No Guerra No Nato et par Global Research, centre de recherche dirigé par Michel Chossudovsky (Montréal), a réuni au cinéma-théâtre Odeon de Florence le 7 avril environ 600 participants.

Ses conclusions sont exposées dans la :

DÉCLARATION DE FLORENCE, POUR UN FRONT INTERNATIONAL POUR LA SORTIE DE L’OTAN


Le risque d’une vaste guerre qui, avec l’emploi des armes nucléaires, pourrait signer la fin de l’Humanité, est réel et croissant, même s’il n’est pas perçu par l’opinion publique tenue dans l’ignorance du danger imminent.

S’engager fortement à sortir du système de guerre est d’une importance vitale. Cela pose la question de l’appartenance de l’Italie et d’autres pays européens à l’Otan.

L’Otan n’est pas une Alliance. C’est une organisation sous commandement du Pentagone, dont l’objectif est le contrôle militaire de l’Europe Occidentale et Orientale.

Les bases US dans les pays membres de l’Otan servent à les occuper, en y conservant une présence militaire permanente qui permet à Washington d’influencer et de contrôler leur politique et d’empêcher de réels choix démocratiques.

L’Otan est une machine de guerre qui opère pour les intérêts des États-Unis, avec la complicité des plus grands groupes européens de pouvoir, en se rendant coupable de crimes contre l’humanité, comme advenu dans les guerres contre la Yougoslavie, l’Afghanistan, la Libye et autres.

La guerre d’agression conduite par l’Otan en 1999 contre la Yougoslavie a ouvert la voie à la mondialisation des interventions militaires, avec les guerres contre l’Afghanistan, la Libye, la Syrie et d’autres pays, en violation complète du droit international.

Ces guerres sont financées par les pays membres, dont les budgets militaires sont en augmentation continue au détriment des dépenses sociales, pour soutenir des programmes militaires colossaux comme celui du nucléaire états-unien de 1 200 milliards de dollars.

Les USA, violant le Traité de non-prolifération, déploient des armes nucléaires dans 5 États non-nucléaires de l’Otan, sous le faux prétexte de la « menace russe ». Ils mettent ainsi en jeu la sécurité de l’Europe.

Pour sortir du système de guerre qui cause de plus en plus de dégâts et nous expose au risque imminent d’une vaste guerre, il faut sortir de l’Otan, en affirmant le droit d’être des États souverains et neutres.

Il est de cette façon possible de contribuer au démantèlement de l’Otan et de toute autre alliance militaire, à la reconfiguration des structures de toute la région européenne, à la formation d’un monde multipolaire dans lequel se réalisent les aspirations des peuples à la liberté et à la justice sociale.

Nous proposons la création d’un front international NATO EXIT dans tous les pays européens de l’Otan, en construisant un réseau organisationnel à un niveau de base capable de soutenir la très dure lutte pour arriver à cet objectif vital pour notre avenir.


Edité le 07-07-2019 à 16:05:54 par Xuan


Xuan
   Posté le 09-07-2019 à 19:03:02   

Remplacement de l'homme de paille des "Institutions Européennes" en Grèce


On appréciera tout particulièrement l'article de l"Humanité Dimanche, où la clique de Pierre Laurent a encore frappé, en essayant de défendre le bilan anti-social de Tspiras :


La Une de L'Humanité Dimanche du 4 juillet 2019 !

GRÈCE : TSIPRAS, jusqu’au bout au service de l'Union Européenne...


Alexis Tsipras a parachevé son œuvre. Après avoir été porté au pouvoir par le peuple grec pour s'opposer à la politique de l'UE et de la Troïka, après avoir appliqué une politique contraire à la volonté populaire et aux engagements qu'il avait pris devant les grecs, après avoir été le serviteur discipliné de l'oligarchie internationale et du capital, il remet aujourd'hui les clés dans les mains du parti conservateur "Nouvelle Démocratie" de Kyriakos Mitsotakis, grand vainqueur des législatives qui voient Syriza perdre des dizaines de sièges. Cela appelle deux remarques qui nous concernent directement :

1/ Lorsque les représentants de "gauche" ou "gauche radicale" une fois portés au pouvoir appliquent la politique austéritaire qu'ils condamnent officiellement et qu'ils sont censés combattre, ils préparent le pire... Ils ne sont pas victimes mais responsables de la catastrophe qui s'ensuit.

2/ Alors que Geoffrey Pyatt, ambassadeur des USA en Grèce, félicitait Tsipras "pour l'excellent travail effectué par Syriza qui sera poursuivi par la Nouvelle Démocratie" , voilà une partie de la "gauche" française -le PCF en tête- qui a soutenu Tsipras sans faillir, jusqu'à cette couverture de l'Humanité dimanche indiquant "Syriza rempart face à la droite » ?

Quel rempart !
Servilité vis à vis de l'UE, respect des institutions européennes, de l'Euro et des diktats qui nient la souveraineté des peuples, tout un programme dont on voit en Grèce où il mène.


Jacques Cotta sur Facebook

http://www.communcommune.com/2019/07/grece-le-parti-communiste-kke-luttera-contre-le-nouveau-gouvernement-antipopulaire-et-exprimera-les-interets-populaires.html


________________________



Tsipras a donc été très légitimement lâché par le peuple.
Mais le nouveau venu n'a pas encore pris ses fonctions qu'il porte déjà les fers aux pieds.
A peine élu les dirigeants européens lui rappellent qu'il s'est fait élire sur des mensonges, au cas où il l'aurait oublié.
Et dans son style pudibond le Monde nous démontre que la bourgeoisie française est au premier rang des oppresseurs de la Grèce.

La bourgeoisie grecque est à genoux devant les financiers français et allemands et c’est une des nombreuses illustrations des rapports de domination européens.



La zone euro enterre les promesses de campagne de M. Mitsotakis


Les grands argentiers ont déjà fait savoir qu’ils refuseraient de renégocier avec la Grèce l’objectif d’excédent primaire de 3,5 %.

Par Sophie Petitjean Publié aujourd’hui à 02h20, mis à jour à 06h33
https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/07/09/la-zone-euro-enterre-les-promesses-de-campagne-de-m-mitsotakis_5487052_3234.html

Le nouveau premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis sur le perron de la Villa Máximos à Athènes, le 8 juillet. THANASSIS STAVRAKIS / AP


Après les félicitations, les mises en garde. Au lendemain de l’élection de Kyriakos Mitsotakis, les Européens ont douché les espoirs du nouveau premier ministre grec de renégocier la trajectoire budgétaire de son pays, comme il l’avait pourtant laissé entendre pendant sa campagne.

« Les engagements sont les engagements » , a déclaré, lundi 8 juillet, Mario Centeno, le président de l’Eurogroupe – la réunion des ministres des finances de la zone euro. « Si on ne les tient pas, la crédibilité est la première chose qui s’effondrera. Cela amènera moins de confiance, moins d’investissement et à terme, moins de croissance » , a-t-il poursuivi.

Lire aussi En Grèce, les privatisations inachevées, cadeau empoisonné pour le prochain gouvernement

Même avis du côté français, où l’on estime que le nouveau pouvoir conservateur ne pourra pas revenir sur les engagements pris par la Grèce, sous peine d’une impasse pour le pays ou de difficultés pour l’union monétaire. « Tout retour à des tensions serait d’ailleurs rapidement sanctionné par le marché » , a confirmé un haut responsable.

Des progrès limités
Les ministres des finances de la zone euro étaient réunis, lundi, à Bruxelles pour examiner la situation économique, fiscale et financière de la Grèce ainsi que le respect de ses engagements post-programme.
Car le pays a beau être sorti de sa mise sous tutelle en juin 2018, il n’en reste pas moins soumis à la surveillance de ses créanciers de l’union monétaire (dix-neuf Etats membres de l’Union européenne, UE). Un « cadre de surveillance renforcée », qui permet notamment de conditionner les restructurations de dette préalablement actées au respect des réformes agréées ces dernières années.

Or le dernier rapport soumis ce lundi aux ministres européens fait état d’un ralentissement des progrès en Grèce, dont la dette s’élevait en 2018 à 180 % de son produit intérieur brut (PIB). Il note que les baisses d’impôts et les aides aux retraités annoncées en mai remettent en question la réalisation des objectifs budgétaires fixés avec ses créanciers de la zone euro.
« Le rythme de la mise en œuvre des réformes s’est ralenti ces derniers mois et des mesures ne correspondent pas aux engagements pris auprès des partenaires européens » , indique le document, qui note que sur la quinzaine de mesures annoncées, plusieurs ont pris du retard.

On ne touche pas aux fondamentaux
Mais les institutions européennes s’inquiètent tout particulièrement des promesses de campagne du tout nouveau premier ministre grec. Avant l’élection, le candidat de Nouvelle démocratie (droite) avait, à plusieurs reprises, exprimé son intention de renégocier l’objectif d’excédent primaire convenu de 3,5 % du PIB jusqu’en 2022. L’excédent primaire, c’est la différence entre les recettes et les dépenses sans tenir compte du service de la dette, des intérêts que l’Etat doit évidemment honorer.
« Si nous arrivons à Bruxelles avec un plan de réformes raisonnables qui soutient la croissance, je pense que la discussion d’abaisser les objectifs d’excédent budgétaire demandés à la Grèce pourra être possible. Si nous présentons un plan qui assure que la croissance grecque sera supérieure à 3 %, nos partenaires européens devraient voir cela d’un bon œil » , avait-il assuré dans nos colonnes.

Lire aussi l’entretien avec Kyriakos Mitsotakis : « Il faut un gouvernement grec fort pour faire avancer les réformes »

A l’époque, les Européens s’étaient bien gardés de commenter. Mais au lendemain des élections, les félicitations passées, l’heure est à la fermeté : « L’objectif de 3,5 % est une pierre angulaire du programme d’aide depuis le début. C’est une condition sine qua non à des mesures supplémentaires d’allègement de la dette » , a ainsi précisé Klaus Regling, le directeur du Mécanisme européen de stabilité, annonçant une première visite à Athènes la semaine prochaine.

Et d’insister sur le fait que son institution est un « partenaire de long terme » de la Grèce, dans la mesure où les 200 milliards d’euros de prêts octroyés courent sur plus de quarante ans, et qu’elle suivra donc attentivement la situation.

En Grèce, il risque donc d’y avoir plus d’une promesse de campagne qui ne sera pas tenue.

Sophie Petitjean (Bruxelles, bureau européen)
Xuan
   Posté le 10-07-2019 à 13:42:17   


La chute d'un titan: des millers de licenciements à la Deutsche Bank, quel impact sur l'économie mondiale?


10.07.2019
© AFP 2019 Vasily Maximov
https://fr.sputniknews.com/economie/201907101041631754-la-chute-dun-titan-des-millers-de-licenciements-a-la-deutsche-bank-quel-impact-sur-leconomie

«La Deutsche Bank telle que vous la connaissez n'existe plus» , a déclaré dimanche son directeur général Christian Sewing.

La plus grande banque d'Allemagne ne fera plus de commerce d'actions, a renoncé à la plupart des opérations d'investissement et a réduit son personnel de 92.000 à 74.000 personnes. Tout cela s'inscrit dans un vaste plan de restructuration appelé à redresser le chiffre d'affaires de la banque. Pourquoi la plus grande institution financière du pays traverse-t-elle une crise et y a-t-il une issue?

Une transformation radicale

Depuis fin juin, on entendait parler d'une importante suppression d'emplois à la Deutsche Bank en difficulté. Le quotidien américain Le Wall Street Journal affirmait qu'entre 15.000 et 20.000 collaborateurs seraient limogés. Cette information a finalement été confirmée: la banque a annoncé le lancement d'une vaste restructuration impliquant la suppression de 18.000 emplois d'ici 2022.

«La Deutsche Bank transforme radicalement son modèle d'activité pour devenir plus rentable, accroître le rendement des actionnaires et stimuler une croissance durable» , stipule le communiqué officiel de l'établissement bancaire.

Il est prévu de réduire significativement le service des investissements et de fermer le département asiatique. La banque cesse de vendre des actions et des obligations, mais elle maintiendra son activité sur les marchés du capital social. Selon l'idée de la direction, cela permettra de se focaliser sur les actifs spécialisés comme les services bancaires aux entreprises et aux particuliers, ainsi que les opérations monétaires.

Comme le précise Business Insider, des suppressions de postes ont déjà commencé au siège de Londres, comme l'a confirmé l'un des collaborateurs de la banque qui a quitté le bureau «avec un sac à dos, des dossiers et un fourre-tout». D'autres ont témoigné que littéralement quelques heures après l'annonce des suppressions de postes par la direction, ils avaient reçu la consigne de récupérer leurs affaires avant 11 heures du matin car leurs badges cesseraient de fonctionner.
Avec près de 8.000 collaborateurs à la City de Londres, la Deutsche Bank est l'un des plus grands employeurs de cette place financière mondiale.

«Je regrette que pour le rétablissement de notre banque nous devions engager des suppressions massives» , a noté le directeur exécutif de la banque Christian Sewing. Mais, d'après lui, «cela servira les intérêts à long terme de la banque» , c'est pourquoi il fallait agir résolument.

La restructuration devrait régler le problème principal: des dépenses trop élevées pour peu de profit. D'ici 2022, il est prévu de réduire les dépenses d'un quart, soit de 6 milliards d'euros par an.
Dans le même temps, la banque a reconnu que suite à la restructuration, au deuxième trimestre les pertes nettes atteindraient presque 3 milliards d'euros, pour un total de 7,4 milliards d'euros d'ici 2022.

Une période difficile

Comme l'a rappelé le président du conseil de supervision de la Deutsche Bank Paul Achleitner, la banque a traversé une «période difficile».
Les problèmes sont survenus après la crise financière mondiale, quand avait été découvert un «trou» de 12 milliards d'euros. Le gérant de la banque à l'époque, Josef Ackermann, avait falsifié le bilan pour persuader les actionnaires que les fonds étaient suffisants. Le gouvernement allemand avait également contribuer à entretenir son image d'établissement financier fiable et sûr. Mais le trou a grandi et la direction prenait des mesures de plus en plus risquées pour redresser la situation.

En particulier, elle s'est impliquée dans des machinations avec le taux Libor (avec la participation d'autres grands acteurs comme les britanniques Barclays et la Royal Bank of Scotland, la suisse UBS et la Société Générale). Quand le problème a fait surface, la Deutsche Bank a été sanctionnée à hauteur de 2,5 milliards de dollars, et l'agence S&P a abaissé sa note de crédit, alors au plus haut niveau, de trois crans jusqu'à BBB+.
D'autres épisodes de fraudes et d'abus ont été découverts, notamment avec des titres hypothécaires vendus par la banque avant la crise de 2008, et la banque a également été visée par des accusations de blanchiment d'argent. Les sommes des plaintes et les frais de procès ont grandi par effet boule de neige, et avec elles les pertes.

Une éventuelle faillite de la Deutsche Bank a été évoquée pour la première fois par les analystes en 2013, quand la banque avait reconnu avoir besoin de capitaux supplémentaires. On avait tenté de régler le problème en vendant 4,5 milliards d'euros d'actions. Ensuite, les investisseurs s'étaient vu proposer 8 milliards de titres supplémentaires, mais cette fois avec une remise de 30% par rapport à la valeur marchande, ce qui a suscité l'indignation légitime de ceux qui avaient acheté les actions plus tôt.

Deux ans plus tard, les tests de résistance ont révélé que la Deutsche Bank manquait toujours d'argent. Pour la première fois depuis la crise financière mondiale, fin 2016 la banque a annoncé des pertes nettes de presque 7 milliards d'euros.
En 2018, un nouveau coup dur a été porté par l'investigation Panama Papers sur le scandale des offshores. Il s'est avéré que la plus grande banque allemande aidait ses clients à contourner le fisc en envoyant l'argent dans les offshores. De plus, l'an dernier, la banque a perdu 750 millions de dollars sur la vente d'actions.

Une menace pour l'économie mondiale?

Le Fonds monétaire international (FMI) a reconnu en 2018 la Deutsche Bank comme «la plus grande source de risque parmi les banques systémiques du monde» dans la mesure où le secteur bancaire allemand joue un rôle primordial dans l'économie mondiale.


Par conséquent, la Deutsche Bank pourrait tout à fait provoquer un effondrement global, comme l'avait fait en 2008 l'américaine Lehman Brothers. Selon les experts financiers, la principale menace émane de son portefeuille gigantesque de titres de valeur, estimé à 46.000 milliards d'euros, soit 14 fois le PIB de l'Allemagne.
La décision de cette réorganisation a fait suite à l'échec des négociations d'avril sur la fusion avec une autre banque en difficulté, Commerzbank. Cette transaction était perçue comme l'une des options permettant de sauver le géant allemand. Mais au final, les régulateurs allemands l'ont jugé inappropriée: la fusion laissait présager des risques et des dépenses supplémentaires pour la deuxième banque pilier de l'économie du pays.
«La fusion de deux banques-zombies n'aurait pas créé un «champion national», mais seulement un bien plus gros zombie» , écrivait alors l'agence de presse Bloomberg.

Plusieurs analystes ne pensent pas qu'une crise mondiale puisse être déclenchée par la Deutsche Bank: la banque redressera la situation, même si ce sera fait avec du retard. Cette banque qui a connu une grande expansion dans les années 1990-2000 n'a pas su réagir à temps à la crise financière et à réduire les affaires au profit de la stabilité. C'est ce qu'elle cherche à faire aujourd'hui.
Toutefois, les investisseurs avertissent que le plan de restructuration pourrait s'avérer non seulement trop radical, mais également excessivement optimiste. Si ce plan ne fonctionnait pas, les problèmes de la Deutsche Bank s'aggraveraient sérieusement sur la toile de fond du ralentissement de l'économie mondiale.

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Edité le 10-07-2019 à 17:41:12 par Xuan


Xuan
   Posté le 17-07-2019 à 23:10:42   

Global Times publie un article sur les contradictions entre UE et USA

Les relations américano-européennes sont en conflit alors que la diplomatie unilatérale freine les progrès

Par Sun Chenghao Source: Global Times Publié le: 2019/7/17 21:45:57

http://www.globaltimes.cn/content/1158235.shtml

Les relations américano-européennes se sont encore aggravées. Kim Darroch a démissionné de ses fonctions d'ambassadeur du Royaume-Uni aux États-Unis le 10 juillet, en raison de la divulgation de documents dans lesquels il aurait déclaré que le président des États-Unis, Donald Trump, et son administration étaient "incompétents" et "incapables". Le même jour, Washington a annoncé l'ouverture d'une enquête en vertu de l'article 301 sur le service fiscal numérique français.

Depuis que Trump est entré en fonction, une fracture constante entre les États-Unis et l'Europe sur des questions spécifiques reste évidente, affectant la fondation de leur alliance. L’Europe craignait non seulement d’être abandonnée par les États-Unis mais également d’être entraînée dans des conflits qu’elle ne peut pas se permettre.

Dans le contexte des relations américano-européennes, un nouveau dilemme ne se limite pas à la crainte de l'Europe d'être impliquée dans des escarmouches dirigées par les États-Unis, mais se traduit par quatre paires de contradictions, à savoir les conflits entre "America First" et "intégration européenne". sentiment de basculement entre confiance en sécurité et indépendance stratégique, dilemme entre concurrents et partenaires économiques et rivalité entre unilatéralisme et multilatéralisme.

Contrairement à l'invasion de l'Irak de 2003, l'Europe s'inquiète non de voir les États-Unis abuser de l'hégémonie régionale, mais des contradictions qui découlent de leur égoïsme. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont préconisé l’intégration européenne.

Les États-Unis ont besoin d'une Europe stable, démocratique et prospère qui soit le point d'ancrage de l'ordre international dirigé par les États-Unis. Le soutien de Washington à l'intégration européenne garantit la stabilité transatlantique. Cependant, le consensus rencontre des défis des deux côtés.

Sans tenir compte des idées et de l'histoire de l'Europe, l'administration Trump conçoit l'intégration européenne simplement sous l'angle des avantages économiques. Il n'aime pas le faible rendement de l'UE et pense que l'UE a été formée pour battre les États-Unis en matière de commerce et constitue un véhicule pour l'Allemagne. Trump défend le Brexit et encourage indirectement les populistes européens, ce qui est en contradiction avec l'Europe qui reste liée au libre-échange et à la mondialisation.

Dans le domaine de la sécurité, l’OTAN est au cœur des relations transatlantiques et du maillon le plus important de l’alliance américano-européenne. L'Europe dépend de l'OTAN. Washington a accru ses investissements dans la sécurité européenne grâce à son soutien à l’Initiative européenne de dissuasion et à l’intensification de la coopération militaire avec les pays d’Europe centrale et orientale, comme la Pologne.

Cependant, l’administration Trump établit un lien entre la sécurité et l’économie, faisant pression sur les alliés européens pour accroître les dépenses militaires de l’OTAN. L’Europe a renforcé sa nécessité d’indépendance stratégique et pris des mesures telles que le lancement de la coopération structurée permanente et la création du Fonds européen de défense.

Cependant, il sera difficile pour l'Europe d'éviter une réaction excessive de la part des États-Unis et de maintenir des alliances.

Dans le domaine de l’économie et du commerce, les États-Unis ont eu recours à une diplomatie robuste pour obtenir des concessions de la part de l’Europe, en exerçant de manière répétée des pressions par le biais de nouveaux tarifs. Pendant ce temps, l’Europe hésite à nuire aux efforts de coopération avec la Chine et la Russie. Washington espère que l'Europe fera des efforts en matière de géopolitique en supprimant Pékin et Moscou, alors que l'Europe ne veut pas s'impliquer dans la compétition entre grandes puissances.

Avec la diplomatie multilatérale et la gouvernance mondiale, l'unilatéralisme des États-Unis et le multilatéralisme européen sont en opposition. Washington a ignoré les intérêts de l’Europe, déclarant renoncer à l’accord sur le nucléaire iranien et menaçant d’imposer des sanctions aux entreprises européennes qui commercent avec l’Iran.

L’Europe ne veut pas que l’accord nucléaire iranien s’effondre et elle n’a pas non plus l’intention de blâmer Washington. Le ressentiment silencieux décrit le mieux l’état des relations américano-européennes. En outre, l’Europe et les États-Unis ont une divergence remarquable sur des questions de gouvernance mondiale telles que le changement climatique.

Bien que l'Europe et les États-Unis croient toujours que les avantages de leur alliance l'emportent sur leurs inconvénients, la menace commune qui les réunissait n'existe plus, et leurs avantages et valeurs partagés ont changé depuis. Si l'Europe et les États-Unis ne parviennent pas à s'accorder, leurs relations pourraient se détériorer davantage.

L'auteur est chercheur adjoint à l'Institut d'études américaines des Instituts chinois de relations internationales contemporaines. opinion@globaltimes.com.cn


Edité le 17-07-2019 à 23:26:56 par Xuan


Xuan
   Posté le 20-07-2019 à 19:44:42   

Selon cet article le BNP est en train de bouffer la Deutsche Bank :

Les clients institutionnels retirent 1 milliard de dollars par jour de la Deutsche Bank


Dominique Dewitte 17 juillet 2019
https://fr.express.live/deutsche-bank-bank-run/?fbclid=IwAR3Xk3NGJgdfkRJ68aVt5Z-a6EP9iEFonZ2HDnG3x-aMS14T2fEgJTWhtvE

Renaissance Technologies (Ren Tec), l’un des hedge funds (‘fonds spéculatifs’) les plus performants au monde, a commencé à retirer ses liquidités de la Deutsche Bank il y a deux semaines. Cela s’est passé des jours avant que la banque annonce son plan de restructuration le plus récent et le plus ambitieux. Deux semaines plus tard, de nombreux clients semblent suivre Ren Tec. Selon l’agence de presse Bloomberg , nous assistons à un « bank run » (‘ruée bancaire’) institutionnel, les clients retirant 1 milliard de dollars par jour de la banque. Il s’agit généralement de hedge funds, rapportent les initié s.

Pour stopper l’hémorragie, Deutsche étudie la possibilité de transférer 200 milliards d’euros d’argent liés aux hedge funds à la banque française BNP Paribas. Des centaines d’employés de la division prime brokerage de Deutsche et de la technologie associée sont censés effectuer le changement, ont rapporté les deux banques dans un communiqué de presse conjoint le 7 juillet.

Un département de prime brokerage travaille principalement avec des hedge funds. Il le fait en fournissant de l’argent et des titres (actions, obligations, options et contrats à terme). En outre, la banque gère également leurs ordres d’achat et de vente.

Le fait qu’un milliard de dollars de fonds soient prélevés quotidiennement à la Deutsche Bank ne facilite pas les négociations entre Francfort et Paris, dit Bloomberg. Les clients préfèrent généralement choisir eux-mêmes à qui ils confient leur argent. L’objectif ultime des négociations reste la reprise par la BNP de la majorité des clients restants et de leurs fonds. Le total s’élèverait à un peu moins de 200 milliards de dollars.

Depuis le début de l’année, les montants détenus par les hedge funds de Deutsche n’ont cessé de diminuer. En particulier, lorsque des rumeurs concernant une restructuration de la division banque d’investissement ont commencé à se manifester. Mais jusqu’ici, ces transferts étaient bien inférieurs à 1 milliard de dollars par jour. Ce qui se passera si cette ruée bancaire institutionnelle se poursuit ne deviendra clair que dans les prochains jours.

Deutsche Bank et la ressemblance effrayante avec Lehman Brothers

La Deutsche Bank, en difficulté, a annoncé au début de ce mois qu’elle licencierait 18 000 de ses 91 500 employés et transférerait 74 milliards d’emprunts douteux à une « bad bank ». La banque est en difficulté depuis des années. Le fait que l’entreprise ait épuisé cinq PDG différents depuis 2012 en dit long. Outre ses résultats financiers décevants, la Deutsche Bank s’est surtout fait remarquer ces dernières années par les amendes fréquentes qui lui ont été infligées et les nombreux scandales dans lesquels elle a été impliquée….

Au cours de la dernière décennie, le cours des actions de la Deutsche Bank est passé de 90 à 7 euros. Si d’autres banques ont pu se redresser raisonnablement bien après la crise financière de 2008, cela n’a jamais été le cas à la Deutsche Bank. Le graphique ci-dessous montre également l’effrayante similitude des évolutions de cours entre la Deutsche Bank et la Lehman Brothers Bank. Cette dernière banque s’est effondrée en septembre 2008. Elle a ainsi marqué le coup d’envoi de la « Grande Récession », que les banques et les banquiers ont rapidement personnifiée.




Edité le 20-07-2019 à 19:47:46 par Xuan


Xuan
   Posté le 25-07-2019 à 22:17:22   

ALLEMAGNE : LA RÉCESSION S'INTENSIFIE DANS L'INDUSTRIE

https://www.capital.fr/entreprises-marches/allemagne-la-recession-sintensifie-dans-lindustrie-1345669

L'activité dans l'industrie est décidément mal orientée en Allemagne, où le secteur des services résiste encore, toutefois.
Gros coup de froid dans l'industrie allemande. Outre-Rhin, l'indice des directeurs d'achat (PMI) Composite, qui prend en compte les secteurs manufacturier et des services est ressorti 51,4 contre 52,6 en juin. Ce chiffre est au plus bas depuis mars et inférieur au consensus Reuters des économistes (qui était à 52,3), tout en restant au-dessus de la barre de 50 à partir de laquelle il rend compte d'une croissance. Surtout, l'indice PMI du secteur manufacturier a baissé à 43,1, au plus bas depuis juillet 2012, contre 45 en juin et un consensus de 45,2, alors que celui des services n'a que légèrement reflué, à 55,4 contre 55,8 et un consensus à 55,3.

"La santé de l'industrie allemande est allée de mal en pis en juillet" , commente Phil Smith, économiste principal chez IHS Markit, cité par Reuters. L'expert a noté une accélération de la baisse des commandes à l'export. "L'industrie automobile est le secteur qui subit les pressions les plus fortes" , ajoute Chris Williamson, économiste chez IHS Markit, en citant les tensions commerciales internationales, les incertitudes autour du Brexit et une moindre demande pour les voitures allemandes à l'étranger. Les résultats de l'enquête, s'ajoutant à d'autres données, pointent vers une légère contraction du produit intérieur brut au deuxième et au troisième trimestres, soit la définition d'une récession technique, ajoute-t-il.
Xuan
   Posté le 26-07-2019 à 16:28:24   

La contradiction entre l'UE et la GB prend un tour de plus en plus antagonique avec l'élection de Boris Johnson, et une première passe d'armes avec Lemaire sur un Brexit "à l'oeil".

Ci-dessous un article tiré de la presse russe sur cette question, avec un point de vue original, à voir dans le temps.

A la suite un article de Global Times montre la situation délicate de la GB vis-à-vis de l'hégémonisme US, sur la question de Huawei, et qui met en jeu la souveraineté de la GB à propos de la 5G.

Les contradictions internes à l'Europe et celles qui l'opposent aux USA ont été signalée depuis plusieurs années sur ce fil. Elles sont apparues au grand jour et maintenant font la une et deviennent un sujet d'inquiétude pour la grande bourgeoisie et tous les capitalistes européens.
La contradiction entre la France et l'Allemagne a commencé à apparaître. La situation des capitalistes industriels et financiers allemands s'est sérieusement aggravée, et l'Allemagne s'est opposée à plusieurs reprises à l'hégémonisme US, contredisant des années de considérations chauvines sur le "diktat allemand" en Europe, tandis que le diktat français passait sous le tapis.
Que disent désormais Marianne, Mélenchon et aussi le PRCF sur ce sujet, après avoir rabâché une analyse dépassée et ignoré la contradiction entre le premier et le second monde ?


La question centrale n'est pas l'existence ou l'explosion de l'UE, mais l'affaiblissement des impérialismes européens, favorisant l'essor des révolutions prolétariennes en Europe. La transformation des contradictions entre pays capitalistes ne présente d'intérêt que de ce point de vue.

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Johnson est capable de ruiner la Grande-Bretagne

25
JUIL

https://histoireetsociete.wordpress.com/2019/07/25/johnson-est-capable-de-ruiner-la-grande-bretagne/
Comme souvent les Russes ont une vision originale des enjeux politiques sur le continent européen et il est rare que dans le flot d’analyse que nous subissons sur le brexit et ses difficultés de mise en oeuvre soit aussi clairement mis en évidence le chantage de l’UE à la grande Bretagne à travers la question irlandaise. C’est peut-être là pourtant une constante de l’UE: menacer les etats qui revendiquent leur souveraineté de contribuer à un éclatement régionaliste Cette analyse cynique montre à quel point toute tentative de sortie de l’union européenne qui ne s’accompagne pas d’une revendication à la fin du système capitaliste, la manière dont il continue à structurer les nations européennes, en particulier les jeux entre girondins et jacobins, les domination impérialistes en leur sein peuvent être utilisés contre toute souveraineté nationale. Nous sommes vraiment dans un déclin, la chute de l’empire capitaliste né en Europe et entré en phase terminale dans cette même Europe, en espérant que cette chute là ne durera pas mille an comme l’empire romain et le mode de production esclavagiste et féodal. (note et traduction de danielle Bleitrach)



24 juillet 2019, 08:16

Photo: Andrew Parsons / Zuma / Presse Global Look
Texte: Pyotr Akopov

Boris Johnson est devenu Premier ministre de la Grande-Bretagne à l’un des moments les plus dramatiques de son histoire. L’enjeu n’est pas seulement le retrait du pays de l’Union européenne, mais également l’unité du Royaume-Uni. Malgré la réputation créée par les médias Johnson, il n’est pas du tout un clown – nous avons affaire à l’un des hommes politiques les plus talentueux de toute l’histoire britannique de l’après-guerre.

Le Parti conservateur aurait dû élire Boris Johnson à la tête de ce parti. Mercredi, il deviendra le 77ème Premier ministre de Grande-Bretagne (plus de 300 ans d’existence de ce poste). En fait, Johnson était censé diriger le gouvernement britannique il y a trois ans, juste après que les citoyens aient voté de manière inattendue pour le Brexit.

Parce que c’était Johnson, qui était alors maire de Londres pour la huitième année, il était le seul politicien politique de premier plan (non seulement du Parti conservateur, mais en général) à avoir fait campagne pour le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne. Ensuite, Johnson n’a pas réussi, ou plutôt, il a correctement évalué l’alignement des forces dans la direction du parti et n’a pas proposé sa candidature. Theresa May l’a nommé ministre des Affaires étrangères chargé de négocier les conditions de sortie avec Bruxelles.

Mais deux ans plus tard, alors qu’il ne restait que quelques mois avant l’expiration des négociations avec l’UE, Johnson a démissionné en signe de désaccord avec May. Il l’a accusée d’avoir oeuvré de telle sorte que, grâce à une telle politique, la Grande-Bretagne obtiendrait un accord rendant le pays dépendant de l’UE. En conséquence, aucun accord n’a été signé et le Royaume-Uni ne s’est pas retiré de l’Union européenne en mars de cette année, et le délai a été prolongé jusqu’à la fin octobre. La politique May a échoué, il n’ya pratiquement aucune chance de négocier avec Bruxelles. Et dans ces conditions, Boris Johnson, insistant pour cesser d’accepter à tout prix, reçoit la plus haute autorité.

Sera-t-il capable de retirer le Royaume-Uni de l’Union européenne dans trois mois?

Il n’y a pas de réponse exacte à cette question. Bien que maintenant, Johnson se déclare prêt à quitter l’UE sans aucun accord. Mais la sortie sans accord touchera beaucoup plus le Royaume-Uni que l’UE. Par conséquent, cela ressemble beaucoup à une manoeuvre de la part de Johnson essayant simplement de le faire craindre l’Union européenne. C’est faire croire à l’Europe qu’il est prêt à tout et l’obliger à faire des concessions.

La question fondamentale est maintenant l’une d’entre elles: le statut de la frontière entre l’Irlande du Nord britannique et la République d’Irlande. L’Union européenne ne veut pas rétablir la frontière – la douane et le passeport – entre les deux parties de la péninsule. Il est supposé laisser l’Irlande du Nord dans la sphère des actions des douanes et autres lois de l’Union européenne. Mais Londres ne peut pas accepter, car dans ce cas, l’UE forcera la frontière entre ses deux parties, c’est-à-dire que Londres devra aller jusqu’à l’abandon de l’Irlande du Nord.

Au cours des négociations, il n’a été possible que d’accepter le report du règlement de la question de l’Irlande du Nord qu’à plus tard – nous signerons l’accord et, dans un an, nous déciderons de la façon dont deux Irlande continueront à vivre. Mais pendant ce temps, les lois de l’UE seront valables en Irlande du Nord. Et étant donné que l’accord existe entre Londres et Bruxelles, la possibilité de résoudre la question irlandaise peut continuer à être différée, il est clair que, même après avoir quitté l’UE, le Royaume-Uni alors restera durant ce temps sous la garde de l’Union européenne.

C’est exactement ce que les supporters du Brexit n’aiment pas. Ils prétendent raisonnablement que le pays ne quittera formellement que l’Union européenne, car l’espace économique unique continuera de fonctionner sur son territoire après le Brexit (jusqu’à ce que le problème irlandais soit résolu). C’est-à-dire que Londres perdra son statut de membre et son droit de vote dans l’Union européenne, mais sera obligée de respecter ses lois. Ou perdre l’Irlande du Nord. Pour quoi est-ce que dans ces conditions on s’est battu?

Boris Johnson ne pourra pas obtenir de concessions de la part de l’Union européenne sur la question irlandaise – c’est absolument crucial pour Bruxelles. Pourquoi faire des concessions si tous les atouts sont entre les mains de l’Union européenne? Il ne veut pas que la Grande-Bretagne s’en aille, alors il la tient par le talon d’Achille, réalisant que personne dans l’élite anglaise ne peut accepter la séparation effective de l’Irlande du Nord du royaume. Pour les trois mois qui restent jusqu’au 31 octobre, Johnson ne recevra rien de Bruxelles. Qu’attend-il alors?

Formellement, Johnson a trois options: il peut quitter l’UE le 31 octobre sans un accord, et se mettre d’accord sur un nouveau report (à Bruxelles, ils sont prêts) ou signer un accord qui ne profite pas à la Grande-Bretagne. La troisième option est pratiquement exclue – Johnson perdra la face, puis la position. La deuxième option est la plus probable, car elle fera perdre du temps, mais elle entraînera un affaiblissement de la position de Johnson dans le parti.

Et la première option, la plus difficile, fera de Johnson un héros de l’anglais de base qui sur le moment criera: bravo, il tient parole, il réalise la volonté du peuple. Le seul problème est que le parlement est contre une telle sortie. La plupart d’entre eux ne soutiendront pas la sortie sans accord. Et si Johnson ne reçoit pas le soutien du parlement, il n’y aura aucun moyen d’en sortir et Johnson lui-même recevra un vote de censure.

Par conséquent, Johnson s’appuiera sur le fait de forcer le sentiment anti-européen et de nouvelles élections anticipées. C’est-à-dire qu’il organisera une combinaison de trois options: il recevra un sursis de l’UE pour la tenue de nouvelles élections législatives. S’attendant à obtenir la majorité, cependant, pas pour certains conservateurs, mais pour leur alliance avec le Brexit Party (le successeur du Royaume-Uni Independence Party, Nigel Faraj).

Lors des élections au Parlement européen de mai, le parti avait obtenu 31% des voix, devant les conservateurs et le parti travailliste. Et bien que lors des élections internes dues au système majoritaire (manque du nombre nécessaire de candidats forts dans les districts), ils ne pourront pas obtenir autant de sièges à la Chambre des communes, une augmentation générale du sentiment en faveur du retrait pourrait aider Johnson. C’est un jeu très risqué. Et parce que parmi les députés du Parti conservateur, le nombre de ceux qui s’opposent au retrait sans accord augmente et que, dans la société britannique, deux tendances s’affrontent.

D’une part, le nombre de personnes insatisfaites de l’incapacité de l’élite à réaliser la volonté du peuple et à retirer le pays de l’Union européenne augmente. D’autre part, la partie pro-européenne de la population (en particulier à Londres et en Écosse) est de plus en plus encline à la nécessité d’annuler le Brexit par la tenue d’un nouveau référendum. La situation est dans l’impasse – mais c’est seulement en la dybamitant et en faisant un pari sur la radicalisation des sentiments anti-européens, Johnson peut gagner, c’est-à-dire obtenir le retrait du pays de l’Union européenne et en préservant son pouvoir.

Bien que ses opposants et la plupart des journalistes se moquent de Johnson , il est au contraire assez cohérent: ses opinions anti-européennes sont apparues dès les années 90, alors qu’il travaillait comme journaliste (il a débuté en tant que journaliste et a donné à la presse ses 14 premières années de carrière). en 2001, il était déjà un journaliste célèbre). Donc, il n’y a aucune raison de soupçonner Johnson d’être sournois – il veut vraiment libérer la Grande-Bretagne des entraves de l’Union européenne, afin de « redonner sa splendeur ».

Ce nationalisme a des points communs avec l’anti-mondialiste Trump, qui soutient fermement celui que la presse a qualifié de contrepartie britannique. Si Johnson réussit à retirer le Royaume-Uni de l’Union européenne, il sera comparé à Churchill. Il a remporté une guerre presque perdue pour la Grande-Bretagne, bien qu’il ait été contraint de dissoudre l’empire britannique plus tard.

Cependant, même si Johnson réussit à briser la résistance de l’élite britannique (c’est-à-dire que sa partie cosmopolite est le principal adversaire du Brexit), il devra toujours conserver l’Écosse comme partie intégrante du pays: cette partie du Royaume-Uni est le prochain atout des intégrateurs européens dans le match à Londres. Le gouvernement écossais a déjà promis de commencer la procédure de sécession de l’alliance de trois cents ans avec l’Angleterre si, contrairement à la volonté du peuple écossais (et la plupart d’entre eux ont voté pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE), Londres romprait avec Bruxelles.

Si Boris Johnson réussit à retirer la Grande-Bretagne de l’Union européenne et à conserver l’Écosse au Royaume-Uni, illui sera éventuellement érigé une statue à Westminster, à côté du monument à Churchill. Car il deviendra alors le premier ministre britannique le plus distingué après Sir Winston.

Si Johnson échoue, il restera dans l’histoire – en tant que dernier Premier ministre du Royaume-Uni.

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Le Royaume-Uni ne devrait pas être pris en otage par les États-Unis sur le dossier Huawei


http://www.globaltimes.cn/content/1159257.shtml
Par Yu Jincui Source: Global Times Publié le 2019/7/25 21:33:40


Le politicien conservateur Boris Johnson assumant mercredi la fonction de Premier ministre britannique, il fait immédiatement face à une série de défis, notamment décider d'interdire, d'admettre partiellement ou d'autoriser la participation complète de la société de technologie chinoise Huawei dans le déploiement du réseau britannique 5G.

Johnson a déclaré que le Royaume-Uni ne devrait rien faire qui découragerait la coopération avec ses plus précieux partenaires du renseignement, les Five Eyes, lorsqu’il a été interrogé sur Huawei par Reuters lors d’un événement de la campagne organisé fin juin. Citant ces propos, certains médias américains ont affirmé que la possibilité que le Royaume-Uni exclue Huawei en tant que fournisseur 5G augmenterait après l'entrée en fonction de Johnson. Cependant, il est trop tôt pour le dire.

Le gouvernement britannique a pour ambition de faire du pays un leader mondial en 5G et il est essentiel de veiller à ce que les réseaux 5G puissent se déployer rapidement. Quelles sont les alternatives à Huawei en 5G au Royaume-Uni? Le fait est qu’il n’existe pas d’autres options aussi peu coûteuses, efficaces, efficaces et faciles à installer que les équipements Huawei. Si le Royaume-Uni retirait le kit de la société chinoise de ses réseaux 5G, cela retarderait le déploiement jusqu'à 18 mois, a prévenu l'opérateur de téléphonie mobile britannique Three en mars.

S'il devait y avoir des substituts, il est probable que le gouvernement britannique interdise la participation de Huawei à la 5G. Mais il semble n'y avoir aucune alternative. Les conservateurs sont généralement pragmatiques. Dans une interview accordée à Phoenix TV mardi, Johnson a déclaré que son gouvernement serait très "pro-chinois", promettant de maintenir la Grande-Bretagne comme "l'économie la plus ouverte d'Europe" pour les investissements chinois. Le nouveau gouvernement dirigé par Johnson est censé savoir ce qui est dans l'intérêt supérieur du Royaume-Uni dans le dossier Huawei.

Accusant Huawei d'être une menace à la sécurité, les États-Unis obligent leurs alliés, le Royaume-Uni en particulier, à exclure les équipements Huawei des réseaux 5G. Cependant, les États-Unis n'ont présenté aucune preuve convaincante pour appuyer leurs accusations. Il y a quelques jours à peine, le comité britannique de sélection scientifique et technologique a déclaré n'avoir trouvé aucune preuve suggérant que l'exclusion complète de Huawei des réseaux de télécommunication britanniques constituerait, d'un point de vue technique, une réponse proportionnée à la menace potentielle pour la sécurité. posées par des fournisseurs étrangers. "

Interdire ou non Huawei n'est en aucun cas une question de sécurité nationale mais un test de l'indépendance diplomatique du Royaume-Uni. Être influencé par Washington n'apportera aucun bénéfice à Londres. La décision britannique 5G ne devrait pas être prise en otage par la politique étrangère américaine. Être un allié des États-Unis ne signifie pas que le Royaume-Uni n'est pas capable, ni ne peut se permettre, d'agir contre la volonté des États-Unis.

Malgré les propos provocateurs du Royaume-Uni sur Hong Kong, les relations entre la Chine et le Royaume-Uni ont été généralement stables. Les deux pays se rendent compte que le maintien d'une relation saine est dans l'intérêt des deux pays. Une interdiction de Huawei marquera un tournant, mettant en péril les relations bilatérales. La Chine ne veut pas voir un tel scénario. On espère que le gouvernement britannique prendra une sage décision sur le dossier Huawei. Ne devrait-il pas insister pour choisir le meilleur pour lui-même plutôt que d'être kidnappé par la politique étrangère américaine?


Edité le 26-07-2019 à 16:49:05 par Xuan


Xuan
   Posté le 29-07-2019 à 09:42:56   

Un brexit "dur" pourrait réintroduire une frontière physique entre les deux Irlande, et par voie de conséquence un renouveau des conflits.

Brexit : l’Irlande multiplie les mises en garde dans la perspective d’un « no deal »


Le pays, doté d’une frontière terrestre avec le Royaume-Uni et sa province d’Irlande du Nord, veut conserver la libre circulation après le Brexit.

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/07/28/brexit-l-irlande-multiplie-les-mises-en-garde-dans-la-perspective-d-un-no-deal_5494363_3210.html

Dans la perspective d’un Brexit sans accord, que n’exclut pas le nouveau premier ministre britannique, Boris Johnson, l’Irlande multiplie les mises en garde. Le pays, doté d’une frontière terrestre avec le Royaume-Uni et sa province d’Irlande du Nord, veut conserver la libre circulation après le Brexit et craint des retombées négatives pour son économie en cas de retour à une frontière terrestre entre les deux parties de l’île.
Le premier ministre irlandais, Leo Varadkar, a été le premier à réagir au discours de Boris Johnson après sa prise de fonctions mercredi. Il a ainsi affirmé que son objectif déclaré de renégocier, d’ici au 31 octobre 2019, l’accord de Brexit conclu entre Theresa May et Bruxelles était « totalement déconnecté du monde réel » . Leo Varadkar a aussi estimé qu’un Brexit sans accord pourrait mener à une réunification de l’Irlande et mettre à mal le Royaume-Uni. « L’une des choses qui pourraient vraiment nuire [au Royaume-Uni], paradoxalement, c’est un Brexit dur, tant pour l’Irlande du Nord que pour l’Ecosse » , a-t-il déclaré.

Boris Johnson réclame de l’Europe un nouvel accord de divorce avec « l’abolition » du « filet de sécurité » irlandais, une demande jugée « inacceptable » par le négociateur de l’UE Michel Barnier. Ce « filet de sécurité » , auquel tient Leo Varadkar, vise à éviter, après le Brexit, le retour de contrôles à la frontière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande.
« Des gens que l’on pourrait qualifier de nationalistes modérés ou de catholiques modérés, qui se satisfaisaient plus ou moins du statu quo, regarderont davantage vers une Irlande unifiée » , dans l’espoir de rester dans l’UE, a-t-il mis en garde. « Et de plus en plus, vous verrez des protestants libéraux, des unionistes libéraux commencer à se demander où ils se sentent le plus chez eux, a encore dit Leo Varadkar. Est-ce dans un Royaume-Uni nationaliste qui discute de rétablir éventuellement la peine de mort et ce genre de choses ? Ou bien est-ce dans la maison commune européenne et l’Irlande ? »

En 1988, la signature de l’accord du Vendredi saint avait mis fin à trois décennies de « troubles » en Irlande du Nord, des violences opposant les républicains nationalistes (catholiques), partisans de la réunification de l’Irlande, et les loyalistes unionistes (protestants), défenseurs du maintien dans la Couronne britannique. L’Irlande redoute qu’en cas de sortie sans accord de l’UE la réapparition d’une frontière terrestre et de contrôles entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande provoque une résurgence des violences.


Edité le 29-07-2019 à 09:54:09 par Xuan


marquetalia
   Posté le 12-08-2019 à 14:19:24   

Qu en est il de la Norvège,dont le peuple refusa par référendum en 1994-95 d entrer dans l ex CEE?c est le seul pays scandinave à faire partie de l OTAN,et le seul à ne pas faire partie de l U.E.il faut dire aussi que c est un pas très américanise, où les Norvégiens ont ces derniers jours d autres chats à fouetter que la construction européenne-la montée du fascisme-.


Edité le 12-08-2019 à 15:10:29 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 12-08-2019 à 14:54:39   

En Italie,la crise prend une nouvelle ampleur,avec la fascisation,Matteo Salvini veut composer un nouveau gouvernement avec Berlusconi et Giorgia Meloni,la Marine Lepen italienne.


Edité le 12-08-2019 à 14:57:34 par marquetalia


Xuan
   Posté le 16-08-2019 à 20:16:00   

Je reviens sur la situation économique en Allemagne, le deuxième pilier de l'Europe.
J'ai déjà signalé ses problèmes bancaires.
Les Echos ont déjà fait souvent dans le catastrophisme après la crise de 2008. L'article d'Artus ne dit rien de la Route de la soie dont les trains circulent en Europe, et qui vise à compenser la guerre tarifaire US, mais cet article donne quand même des éléments d'analyse.
D'autres articles convergent. Il signalent que l'Allemagne est "pénalisée par le conflit commercial sino-US", pratiquement les USA ont sanctionné les exportations allemandes :


Patrick Artus : « L'Allemagne n'est pas face à un choc cyclique mais face à un immense défi structurel »


https://www.lesechos.fr/monde/europe/patrick-artus-on-nest-pas-face-a-un-choc-cyclique-mais-face-a-un-immense-defi-structurel-1124422?fbclid=IwAR02KcW9rNm1UsrsSrFvvuymU-lCcPApxzr4aDzeVj-EKWj10R8tL9tiYaA

L'économie allemande spécialisée dans l'industrie automobile et chimique est de moins en moins adaptée à la réalité de la croissance mondiale, explique l'économiste Patrick Artus. C'est pourquoi l'activité, qui s'est arrêtée au deuxième trimestre, n'est pas près de repartir.


Par
Catherine Chatignoux
Publié le 14/08 à 18h52

Comment expliquer le recul de la croissance allemande ?

Il y a certainement un petit effet de prudence des investisseurs lié à l'inquiétude générale provoquée par la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis . Mais pour l'essentiel, les problèmes de l'Allemagne sont bien plus profonds et reposent sur l'obsolescence de son modèle économique dans un monde qui a changé. On se dirige vers une régionalisation des échanges commerciaux avec des produits fabriqués au plus près de la demande. On le voit au ralentissement du commerce mondial, 2,5 % cette année, alors qu'il progressait ces dernières décennies à une vitesse de 3 % à 4 % l'an. Et la Chine importe moins. Ses importations stagnent aujourd'hui après avoir augmenté de 10 % par an. Enfin l'activité dans le monde repose de plus en plus les services et de moins en moins sur l'industrie, dont la part dans la croissance mondiale se réduit. En Chine, les investissements dans l'industrie ont baissé de 5 % sur un an alors qu'ils croissaient de 20 % avant 2015.

L'Allemagne ne trouve plus sa place dans ce nouveau modèle ?

Elle exportait massivement des produits industriels en Chine. Elle est donc doublement affectée par cette évolution . Elle s'est spécialisée dans les voitures thermiques, l'industrie chimique et les biens d'équipement, trois secteurs qui ont vocation à se contracter, pour les raisons évoquées précédemment mais aussi pour leur impact environnemental. L'industrie allemande a aussi un problème de compétitivité-coûts. Elle est en train de perdre des parts de marché parce que sa productivité n'augmente plus et que les coûts salariaux augmentent. Pendant longtemps, elle pouvait se permettre de vendre des voitures ou des machines-outils à des prix élevés parce qu'elle était bien spécialisée. Ce n'est plus le cas.

Pourtant, elle est au plein-emploi…

C'est une illusion. Le chômage n'a pas augmenté parce que les entreprises n'ont pas fait les ajustements de l'emploi qui s'imposaient. Or ce serait la seule façon d'absorber la stagnation de la productivité. Actuellement, les salaires augmentent de 5 % quand la production industrielle recule de 5 %. C'est intenable. L'Allemagne se retrouve à peu de chose près dans la situation de 2000, avant que les réformes Schröder viennent doper la compétitivité de l'économie. On n'est donc pas face à un choc cyclique mais face à un immense défi structurel. L'économie allemande va être en croissance quasi-nulle pendant un certain temps.

Ses partenaires européens pressent l'Allemagne d'investir plus. Ont-ils raison ?

L'Allemagne dégage un excédent d'épargne équivalent à 8 points de son PIB. Et elle utilise ces excédents pour financer le déficit public des Etats-Unis, dont elle est devenue le premier créditeur, devant la Chine. Se faisant, elle détruit de la croissance en Europe. Les investisseurs allemands auraient tout intérêt à réorienter cette épargne chez elle, pour préparer les industries d'avenir et vers les pays de l'Union européenne où la demande doit progresser.

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Les nuages noirs s’accumulent sur l’économie allemande

l’Opinion 08 juin 2019 à 12h31

https://www.lopinion.fr/edition/economie/nuages-noirs-s-accumulent-l-economie-allemande-189328

Berlin a revu sa croissance à la baisse à 0,6% en 2019. L’activité industrielle et les exportations ont enregistré leur plus forte chute depuis 2015, touchés par la conjoncture internationale
Photo d’illustration : une usine Volkswagen en Allemagne.Photo d’illustration : une usine Volkswagen en Allemagne. © Sipa Press
Souvent citée comme un exemple en France, l’Allemagne connaît elle aussi ses mauvais jours. La Bundesbank a fortement abaissé vendredi ses prévisions de croissance, tablant désormais sur une progression de 0,6% du produit intérieur brut (PIB) allemand en 2019, soit bien en dessous de sa précédente prévision d’une croissance de 1,6% donnée en décembre et que les + 1,5% de 2018 (selon Eurostat).

« L’économie allemande connaît actuellement un ralentissement marqué » , a indiqué la banque centrale à l’occasion de l’actualisation biannuelle de ses projections. « C’est principalement dû à un ralentissement dans l’industrie, où la faible croissance des exportations se fait sentir » , ajoute la Bundesbank.

La production industrielle et les exportations de l’Allemagne ont reculé plus que prévu en avril, soulignant la vulnérabilité de la première économie de la zone euro face au contexte international. La production industrielle a reculé de 1,9% sur un mois, selon les données de l’Office fédéral de la statistique publiées vendredi. Il s’agit du plus fort repli observé depuis août 2015.

Tensions commerciales. Des données séparées ont par ailleurs indiqué que les exportations de l’Allemagne avaient reculé de 3,7% en avril. Elles enregistrent là aussi leur plus fort repli depuis août 2015. Le secteur manufacturier allemand connaît une récession cette année, les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine ainsi que l’Union européenne et les incertitudes élevées autour du Brexit pesant sur les exportations.

L’économie allemande ralentit aussi en raison de la faiblesse de la croissance économique au sein de la zone euro et des difficultés rencontrées par l’industrie automobile allemande dans l’adoption de nouveaux standards d’émissions polluantes. Elle reste néanmoins soutenue par la vigueur de la consommation privée, nourrie par un faible taux de chômage et des taux d’intérêt très bas. Cela a permis au secteur des services de résister et de compenser les difficultés de l’industrie.

Mais le marché de l’emploi allemand commence à souffrir, ce qui alimente les craintes que le secteur des services ne commence à ralentir à son tour. Le nombre de demandeurs d’emploi en Allemagne a augmenté en mai pour la première fois en près de deux ans.

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Pourquoi l’économie de l’Allemagne cale


https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/08/14/lestee-par-le-plongeon-de-son-industrie-l-economie-allemande-cale_5499292_3234.html

Pénalisé par les tensions commerciales sino-américaines et les difficultés du secteur automobile, le produit intérieur brut du pays s’est contracté de 0,1 % au deuxième trimestre.

Par Marie Charrel Publié le 14 août 2019 à 10h06, mis à jour hier à 06h27

Les tout derniers indicateurs conjoncturels laissaient craindre le pire. Celui-ci s’est confirmé : au deuxième trimestre, l’économie allemande s’est contractée de 0,1 %, après avoir progressé de 0,4 % sur les trois premiers mois de l’année, selon les données publiées mercredi 14 août par l’Office fédéral de la statistique (Destatis).

C’est nettement moins bien que le chiffre, pourtant déjà décevant, enregistré en France et dans l’ensemble de la zone euro (+ 0,2 % dans les deux cas).

Avec celle du troisième trimestre 2018 (– 0,1 %), il s’agit de la première baisse du produit intérieur but (PIB) enregistrée dans le pays depuis début 2015 (– 0,2 %). Surtout, elle confirme les difficultés dans lesquelles le moteur de la croissance européenne s’enlise depuis plusieurs mois, alors que les incertitudes internationales s’accumulent.

Ce repli tient en grande partie aux spécificités du modèle national, très dépendant des exportations

Cette contraction tient en grande partie aux spécificités du modèle allemand, très dépendant des exportations, qui pèsent près de la moitié du PIB. Lorsque le commerce mondial va bien, l’économie germanique fait des étincelles et surpasse la croissance moyenne de la zone euro. Mais lorsqu’il ralentit, elle souffre beaucoup plus que ses voisins tournés vers leur consommation intérieure, comme la France.


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L'Allemagne, un modèle économique menacé

ANALYSE - La stagnation de l'économie allemande marque l'entrée du pays dans une phase économique plus compliquée. Pour passer le cap du XXI e siècle, sa puissante industrie doit relever plusieurs défis qui passent aussi par la mobilisation de l'Etat.

Les cailloux qui s'accumulent sur la route de l'industrie automobile allemande constituent un concentré des défis auxquels le modèle économique allemand se trouve confronté.

Par
Ninon Renaud
Publié le 11/03 à 07h02

Mois après mois, les esprits s'y sont faits : le moteur économique allemand ne rugira plus, tout juste ronronnera-t-il. Cette année, les prévisions de croissance évoluent entre 0,7 % selon les dernières estimations de l'OCDE et 1,3 % selon le FMI. Mais les signaux économiques négatifs qui s'accumulent commencent à faire craindre que le coup de froid de l'automne passé , marqué par un soudain recul du produit intérieur brut, ne soit pas un simple refroidissement d'une économie en surchauffe. Il pourrait bien sonner l'entrée dans une phase économique plus compliquée pour l'Allemagne.

Il suffit, pour s'en convaincre, d'observer les difficultés de l'industrie automobile, cheville ouvrière du modèle industriel exportateur allemand, représentant à elle seule un cinquième de l'industrie nationale et exportant plus des trois quarts de ses véhicules. Les cailloux qui s'accumulent sur sa route constituent un concentré des défis auxquels l'Allemagne se trouve confrontée.


Un défi géopolitique
Certes, le coup d'arrêt des ventes de véhicules au troisième trimestre était le fait de la mise en place de nouveaux standards antipollution pour les voitures en septembre. Mais l'effet de rattrapage attendu n'a pas eu lieu. Avec ou sans normes, les voitures allemandes se vendent en réalité moins, en particulier en Chine et aux Etats-Unis, leurs deux marchés principaux.

Pour la première fois en deux décennies, les Chinois ont en effet acheté moins de véhicules l'an dernier, et le ralentissement de la croissance chinoise conforte cette tendance : en janvier le nombre d'immatriculations nouvelles a encore reculé. Quant aux Etats-Unis, les négociations tarifaires en cours sont du plus mauvais augure pour l'Allemagne, dont les quelque 22 milliards d'excédents commerciaux liés aux ventes de voitures font tout particulièrement grincer les dents de Donald Trump.

Ce nouvel ordre géopolitique et économique, qui voit les pays se replier sur eux-mêmes et ériger des barrières douanières dans un contexte de croissance mondiale ralentie, est une vraie menace pour l'industrie allemande dans son ensemble. En témoignent les commandes au secteur qui ont déjà subi en janvier une baisse inattendue de 2,6 % sur un mois et de 3,9 % sur un an. Selon les chiffres de l'Office fédéral de la statistique (Destatis), la demande intérieure a reculé de 1,2 % en janvier, mais celle de l'étranger a chuté de 3,6 %. La baisse atteint même 4,2 % pour les pays extérieurs à la zone euro.

Un défi technologique
A cette menace s'ajoute un défi technologique. Une fois encore, le secteur automobile est un bon exemple. Au pays du diesel roi et des puissantes berlines, les poids lourds du secteur ont rechigné à intégrer la révolution électrique. Les ménages allemands, marqués par le scandale du diesel et les interdictions de circuler dans les centres-villes pour ce type de véhicule, n'ont a contrario pas tardé à privilégier les solutions alternatives.

Les immatriculations de voitures électriques, hybrides ou au gaz ont augmenté de 54,2 % l'an dernier, alors que celles de voitures diesel ont chuté de 16,9 % outre-Rhin. Conséquence de ce décalage, parmi les 20 modèles électriques les plus vendus dans le monde, il n'en existe à ce jour aucun allemand. Les places sont occupées par des voitures américaines ou asiatiques, selon une étude du Centre de recherche sur l'énergie solaire et l'hydrogène du Bade-Wurtemberg (ZSW).

L'automobile ne fait pas exception : le classement établi en décembre pour la Fédération allemande de l'industrie (BDI) par le Fraunhofer Institut et le Centre de recherche économique européen (ZEW) révélait que l'Allemagne a beau rester dans le quartet de tête des pays les plus innovants avec Singapour, la Suisse et la Belgique, l'écart se creuse avec ce trio de tête, tout en se réduisant avec les poursuivants.

Des contraintes démographiques et structurelles
La solidité financière des champions industriels allemands leur permet de mettre les bouchées doubles, à l'instar de Volkswagen qui a annoncé un plan d'investissement de 11 milliards d'euros sur 5 ans, dont plus de 9 milliards pour la voiture électrique. Mais ils doivent en parallèle surmonter une pénurie de main-d'oeuvre qui limite leurs capacités de production. Face au vieillissement de la population, la fondation Bertelsmann estime que l'Allemagne aura besoin de 260.000 immigrés par an durant les quarante prochaines années.

L'Allemagne confirme l'atterrissage de son économie

Menace sur le miracle industriel allemand

Le gouvernement allemand a adopté en décembre un projet de loi assouplissant les conditions d'immigration pour les travailleurs qualifiés étrangers. Mais ce défi démographique se double d'un manque d'infrastructures criant. La chute du niveau du Rhin l'été dernier, sur lequel près de 10 % du transport total de marchandises s'effectue en Allemagne, a participé au recul du PIB germanique, révélant au grand jour la pauvreté des alternatives ferroviaires ou routières. Les infrastructures de télécommunications sont aussi un sujet de préoccupation : la qualité de couverture de la 4G est tellement disparate que le ministre de l'Economie, Peter Altmeier, l'a qualifiée il y a quelques semaines de « totalement embarrassante ».

Selon les experts de la banque publique allemande KfW, près de 159 milliards d'euros sont nécessaires pour restaurer les infrastructures. L'Allemagne a l'avantage d'être prospère : « Entre 2014 et 2019, les recettes fiscales du pays ont augmenté de 280 milliards. Mais seuls 25 milliards d'euros ont été utilisés pour plus d'investissements, faute de volonté politique » , souligne Clemens Fuest. Le directeur de l'Ifo évoque le peu de soutien d'une opinion publique réticente à remettre en cause ses acquis. Sans changement de braquet, c'est pourtant la pérennité de la prospérité allemande qui est menacée.

Ninon Renaud (Correspondante à Berlin)


Edité le 16-08-2019 à 20:30:27 par Xuan


Xuan
   Posté le 19-08-2019 à 12:50:24   

Sans préjuger du Brexit, des intérêts qu'il recouvre et de ses conséquences, cette décision montre que les "lois" européennes , n'obligent que les états qui s'y astreignent.


Le ministre du Brexit signe un décret pour mettre fin à la loi européenne au Royaume-Uni


http://french.xinhuanet.com/2019-08/18/c_138318753.htm

LONDRES, 18 août (Xinhua) -- Le secrétaire d'Etat britannique à la Sortie de l'Union européenne (UE) Stephen Barclay a signé un décret mettant fin à toute loi de l'UE applicable au Royaume-Uni à compter du 31 octobre, a annoncé dimanche le gouvernement britannique.

M. Barclay a promulgué une loi visant à abroger l'acte du Parlement qui avait rendu définitive l'adhésion du Royaume-Uni à l'Union européenne (la CEE d'alors) en 1972, a annoncé le gouvernement dans un communiqué.
L'Acte de 1972 sur les communautés européennes est le moyen par lequel les réglementations européennes sont directement transposées dans la loi britannique par les organes législatifs de l'UE à Bruxelles.
Le décret abrogera l'acte de 1972 et mettra en œuvre la loi sur le retrait de l'Union européenne.
L'abrogation de l'acte de 1972 entrera en vigueur lorsque le Royaume-Uni quittera officiellement l'UE le 31 octobre prochain.
pzorba75
   Posté le 19-08-2019 à 14:44:13   

Xuan a écrit :


L'abrogation de l'acte de 1972 entrera en vigueur lorsque le Royaume-Uni quittera officiellement l'UE le 31 octobre prochain.

Le "futur avec quittera l'UE le 31 octobre" prolonge l'espoir des européistes, la douche froide s'approche inexorablement. Jamais l'impérialisme anglais ne soumettra à un impérialisme continental, quelque soient les complicités entre les dirigeants au pouvoir selon les circonstances.
marquetalia
   Posté le 19-08-2019 à 22:41:36   

Effectivement,l Europe est le maillon faible de l impérialisme,deux tendances s y opposent entre d une part la France et l Allemagne,partisanes d une alliance avec la Russie,et les pays d Europe Centrale et Orientale, principalement les pays Baltes et le Pologne,qui prônent l alliance avec les Etats Unis et la confrontation avec la Russie.Poutine fait allusion au projet de Degaulle d une Europe de Lisbonne à Vladivostok,ce qui irait contre les intérêts de l impérialisme américain qui veut continuer de vassaliser l Europe.ces contradictions propices à l insurrection de la classe ouvrière sous la direction de marxistes léninistes explique l acharnement en Europe contre les partis communistes, comme en Pologne,puisqu un spectre hante la bourgeoisie européennes,le communisme est toujours vivant.


Edité le 19-08-2019 à 22:42:32 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 19-08-2019 à 22:44:46   

Le plus grand pays de l Ue qui était hostile à la Russie va bientôt faire son Brexit,la France et l Allemagne se rapprocheront elles de Moscou,donc des pays émergents ?


Edité le 19-08-2019 à 22:45:18 par marquetalia


Xuan
   Posté le 19-08-2019 à 23:54:01   

La visite de Poutine est très significative malgré les bavardages des médias sur les "désaccords" idéologiques et tout le saint saint-frusquin.

Si on lit bien le rapport de France info :
"Emmanuel Macron plaide pour "réinventer une architecture de sécurité et de confiance". Le chef de l'Etat a milité pour un rapprochement entre l'Union européenne et la Russie, appelant à retrouver la "confiance" dans un ordre international en "recomposition".

Cherchez le grand absent : Trump .

La visite en France de Poutine, exclu du G20, doit le faire fumer.
Outre le rapprochement entre l'UE et la Russie alors que les sanctions courent toujours, que signifie un ordre international "en recomposition" sinon la fin de l'hégémonisme US ?

Ce rapprochement est indispensable après les provocations anglo-US contre l'Iran.
Le fait est que les tweets de Trump font beaucoup de bruit mais qu'il ne peut pas aller plus loin dès que ses ennemis haussent le ton.
Depuis la confrontation avec la Corée du nord, ses menaces de déclencher l'enfer n'ont accouché que de tweets incendiaires.
Il vient encore de reporter ses décisions sur la 5G chinoise.
Macron et la bourgeoisie française ont donc senti le vent tourner. Il est clair pour eux que Trump n'est plus un allié sûr et que l'Europe doit reconsidérer ses alliances en dehors de lui.
pzorba75
   Posté le 20-08-2019 à 05:09:18   

Xuan a écrit :

...
Macron et la bourgeoisie française ont donc senti le vent tourner. Il est clair pour eux que Trump n'est plus un allié sûr et que l'Europe doit reconsidérer ses alliances en dehors de lui.

La rencontre d'hier entre Poutine et Macron est dans l'ordre diplomatique des dirigeants français, des mots sans intérêt "l'Europe jusqu'à Vladivostok" et des cours de "morale" sur les droits de l'homme et la démocratie électorale. Je ne vois pas cete position remettre en cause l'alliance avec Trump et sa base allemande qu'est l'UE. Macron n'a pas soufflé mot, au moins en public, des projets de guerre des étoiles (satellites tueurs chers à F. Parly) ni des budgets militaires en hausse, ces sujets traduisent quand même l'alignement derrière les positions de Trump qui reste le vrai maître en Europe, le pape de la nouvelle Rome...
Xuan
   Posté le 20-08-2019 à 07:46:07   

Les cours de morale ne sont là que pour la façade, Macron n'a pas plus à faire de l'opposition en Russie que des GJ estropiés, quant à la démocratie parlementaire... Laissons ce rideau de fumée aux chroniqueurs de la télé.

Derrière la diplomatie et les simagrées il faut observer ce qui change dans les rapports internationaux. Ce sont de petits changements quantitatifs qui se sont accumulés et qui annoncent une transformation.

Il n'y a pas d'alignement sur la question iranienne mais une position embarrassée qui correspond à des intérêts divergents. La France n'aurait certainement pas réagi de la même façon il y a dix ans parce que dans l'intervalle les monopoles et les banques ont subi les sanctions US, et la position politique est le reflet de ces intérêts.

Les budgets militaires en hausse ont aussi un sens dans la mesure où les contradictions s'accroissent dans le camp occidental et où un choix s'opère entre l'OTAN et une défense européenne. Je n'ai pas de chiffres mais il serait utile de voir comment évoluent les budgets entre ces deux postes.
Xuan
   Posté le 20-08-2019 à 11:41:54   

Un article de RT assez long et détaillé mais sans apporter de conclusion. Un point de vue pro russe sur cette rencontre :

Vladimir Poutine à Brégançon : vers un retour de l’«alliée de revers» de la France ?

17 août 2019

https://francais.rt.com/opinions/65038-vladimir-poutine-bregancon-vers-retour-alliee-revers-france

Alors que le chef d'Etat français Emmanuel Macron doit recevoir le président russe Vladimir Poutine le 19 août au Fort de Brégançon, l'essayiste Guillaume Bigot analyse l'état de leurs relations ainsi que les enjeux de leur rencontre.

Guillaume Bigot, directeur général du groupe IPAG Business School, Paris-Nice-Abidjian-Kunming est politologue et essayiste. Son prochain livre La Populophobie sortira à l’automne aux éditions Plon.
Guillaumebigot.com

Dans l’invitation que le Président de la République française Emmanuel Macron a adressée à son homologue russe Vladimir Poutine, nous pourrions percevoir le retour d’une diplomatie gaullienne ouverte à la Russie, avec précaution, sans toutefois ignorer que les voies du dialogue franco-russe demeurent semées d’embûches. Le maître du Kremlin se rendra le 19 août à Brégançon, où le couple Macron estive, dans le but de «relancer la coopération sur les grands sujets de déstabilisation ou de conflit» , aux dires du président français.

Le cadre : Brégançon pour briser facilement la glace, en faisant venir Vladimir Poutine dans la zone de confort du président français. La symbolique est grande. La confiance accordée au Président russe, aussi. Mais, ce n’est pas (encore !) une sinécure.

Quels sont ces conflits et ces facteurs de déstabilisation évoqués par le Président français et dont la solution passerait par un rapprochement franco-russe ? Pourquoi une telle invitation à quelques jours du G7 à Biarritz ? Augure-t-elle la recomposition d’un éventuel G8 ? Une ébauche de mea culpa français à l’égard de la Russie ? L'expression d’un certain désespoir diplomatique français ou, au contraire, la consolidation d’une Europe enfin européenne qui ne saurait se passer de l’Orient orthodoxe qu’incarne la Russie de Poutine ? Il est encore trop tôt pour l’affirmer, mais il existe des raisons de croire à un rapprochement franco-russe.

Fin juin, Emmanuel Macron avait annoncé au Japon, après un long entretien avec Vladimir Poutine, qu'il aurait dans les prochaines semaines une rencontre bilatérale avec son homologue russe. Initiative «indispensable» pour le président français. Le chef de l'Etat avait alors expliqué que, dans le cadre de la présidence du G7, il était indispensable d’explorer toutes les formes de coopération avec la Russie «sans naïveté, mais sans que la porte ne soit fermée ». Attitude circonspecte mais déterminée de la part d’Emmanuel Macron, après des années de froid diplomatique entre les deux pays, et de polarisation idéologique aiguë qui a partagé la France entre russophiles, plutôt eurosceptiques et souverainistes, et russophobes, européistes et atlantistes.

Cette polarisation n’est pas récente, mais elle a été réactivée par la crise ukrainienne en 2014. Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, annonçait en mars 2014 l’arrêt de la coopération militaire franco-russe. Six mois plus tard, la situation en Ukraine pousse le président de la République à suspendre la livraison de navires de classe Mistral, obtenus après le premier contrat d'armes franco-russe depuis la Seconde Guerre mondiale. Aux yeux de Paris, deux conditions devaient être satisfaites avant d’envisager la poursuite de cette coopération : un cessez-le-feu sur le terrain et le règlement de la crise ukrainienne. Selon Moscou, il ne pouvait s’agir que d’un chantage français et d’une immixtion de l’OTAN dans les relations diplomatiques entre les deux pays, d’où l’ire de la Russie.

Paris remboursa alors Moscou 784,6 millions d’euros. Et l’Union européenne adopta des sanctions à l’encontre de la Fédération de Russie. La souveraineté de l’Ukraine et les enjeux sécuritaires de la Pologne, des Pays baltes et de la Géorgie constituaient alors des sujets de préoccupation déterminant la politique française, et européenne par extension, vis-à-vis de la Russie.

Paris, depuis sa réintégration dans le commandement intégré de l’OTAN, participe activement, notamment via son aviation, aux manœuvres des alliés occidentaux en mer Baltique. Une gesticulation aéronavale et terrestre qui vise explicitement les forces russes. Il ne s’agit pas de préparer un affrontement, mais de montrer les muscles et de dessiner une ligne rouge pour dissuader Moscou d’avancer de manière trop audacieuse ses pions sur un échiquier que les Etats-Unis et l’UE considèrent comme leur chasse gardée.

Si Paris et ses alliés de l’Atlantique Nord cherchent à contenir Moscou au septentrion du vieux continent, la situation est bien plus complexe au Moyen-Orient, où une logique partenariale s’est davantage dessinée.

La Russie s’est affirmée comme l’acteur principal de la guerre syrienne, le négociateur qui précise les contours d'une résolution tant militaire que politique dans ce pays sinistré et meurtri par huit ans d’exactions contre le peuple syrien, tant de la part du régime que des islamistes de tous bords. C’est le pays qui se tient à équidistance, mais à une distance privilégiée d’Israël, de la Turquie, de l’Iran et de l’Arabie saoudite. Malgré son positionnement clair en faveur du président syrien si controversé, Bachar el Assad, Vladimir Poutine ne s’enlise pas dans les clivages du Moyen-Orient et s’avère être la clef de voûte pour les Européens, voire les Américains, en vue d'une sortie de crise en Syrie. Les Russes détiennent maintes clés stratégiques, dont la principale s’avère être celle du commerce du gaz. Voilà un autre sujet qui ne saurait être absent du menu des discussions au bord de la piscine de Bregancon. Y aura-t-il pour autant de l’eau dans le gaz ? Rien n’est moins sûr.

Les Russes s’avèrent d’excellents interlocuteurs pour les Occidentaux, et pour les Français en particulier, car capables d'assurer une médiation presque désespérée entre l’Europe – défendue actuellement par le président Macron seul à bord après l’affaiblissement d’Angela Merkel – et l’Iran qui ploie, depuis le retrait du président américain Donald Trump de l’accord de Vienne, sous le poids de sanctions économiques drastiques. Le président français ne lâche donc pas la proie pour l’ombre. Les derniers malaises qui ont secoué les relations franco-américaines – retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris, tweets incendiaires de Washington contre Paris après les tentatives diplomatiques françaises visant à dissuader l’Iran de violer ses engagements nucléaires, les garanties françaises d’une quasi-stabilité économique passant par un contournement des sanctions américaines, etc. – donnent au président français des chances solides de réparer les liens disloqués entre ces deux nations historiquement liées.

Rappelons que la France est l’unique pays de l’accord de Vienne dont les dernières manœuvres diplomatiques se rapprochent de la position chinoise et russe concernant l’Iran. A l’ordre du jour, nous pourrions donc nous attendre à des échanges serrés sur le dossier ukrainien, à un dialogue sur l’avenir de la Syrie, à une recherche de compromis sur le gaz en Algérie et peut-être à un refus commun, larvé et discret, du monopole de la toute-puissance mondiale que s'arrogent les Etats-Unis de Donald Trump.

En exprimant sa volonté de débloquer 15 milliards d’euros pour contourner les sanctions américaines imposées à l’Iran, Emmanuel Macron ne pouvait que plaire aux Russes, qui se sont battus en Syrie, main dans la main avec les Pasdaran et les combattants du Hezbollah, branche libanaise des Gardiens de la révolution islamique. Stratégiquement, les deux pays se retrouvent autour d’un point commun : la nécessité de ménager les Mollahs pour éviter la donne antérieure à l’accord sur le nucléaire iranien en 2015. La politique du bras de fer et de l’escalade n'est vue d'un bon œil ni côté français, ni côté russe. Les démarches diplomatiques de Paris et de Moscou sont compréhensives avec le régime des Mollahs, d’aucun diraient iréniques. Et cette capacité nouvelle de l’Iran à relier de manière territoriale la Perse et la Méditerranée en passant par le Sud-Liban, l'Irak et la Syrie offre le fil d’Ariane qui peut démêler le lacis alambiqué d'un Proche-Orient complexe, mais aussi étrangler Israël et l’Arabie. Les Français, touchés en plein cœur par le terrorisme islamique à partir de 2015, ont payé le prix fort de l’irrédentisme djihadiste terroriste importé de Syrie, né dans des enclaves où des combattants de Daesh fomentaient les attaques du Bataclan. Les deux pays ont montré une grande résilience ainsi qu’une grande combativité face à ce fléau. La Russie a refoulé, au prix du sang, les vagues de l’islam radical en Tchétchénie et cherche à se défendre tant bien que mal en nouant une alliance stratégique, certes cynique, avec l’Iran chiite, contre l’intégrisme sunnite. Une piste d’entente prometteuse qui déboucherait sur un plan d’action commun en Syrie, privilégiant un retrait progressif de l’interventionnisme européen et français, comme c’était le cas pendant le mandat de François Hollande. Un échange de cadeaux politiques généreux : la réussite de Macron dans le sauvetage de l’accord de Vienne et son affirmation comme président fort présent sur la scène internationale d'un côté, et une liberté d’action accrue conférée à la Russie en Syrie de l'autre. En effet, Emmanuel Macron veut que Vladimir Poutine presse lui aussi l'Iran de renoncer à enfreindre ses obligations. A l’Elysée, nous pouvons entendre : «L'enjeu très immédiat est d'éviter que l'Iran se départisse d'un nombre supplémentaire de ses obligations» . En contrepartie des prérogatives que la France pourrait conférer à la Russie en Syrie, surtout une plus grande marge de manœuvre à Idleb, dernière enclave de «rebelles» où la France a toujours voulu que les bombardements du régime syrien soutenu par les Russes s’arrêtent, l’on pourrait s’attendre à une contribution russe au sauvetage du mécanisme INSTEX conçu par les Européens pour continuer à commercer avec l’Iran en dépit des sanctions.

De surcroît, et quoique l’on fustige une certaine soumission française au modèle américain et le libéralisme effréné adopté par Emmanuel Macron, les deux pays rejettent l’hégémonie américaine. Malgré la proximité entre Poutine et Trump d’une part, et la passion pour le libre-échange et le modèle de la «start-up nation» dont est friand Macron d’autre part, la France et la Russie demeurent deux pays qui cherchent à résister face au modèle anglo-saxon de la mondialisation. Projet de taxation des GAFA entrepris par le gouvernement français et pseudo-autarcie économique russe, certes fragile, résultant du vaste commerce gazier de la Russie… deux vecteurs économiques qui pourraient rapprocher l’homme fort du Kremlin et le locataire de l’Elysée. En outre, l’Algérie, ancienne colonie française, est indispensable dans le projet de cartel gazier de la Russie. La France, grâce à une présence encore forte dans ce pays, pourrait apporter de l’huile aux rouages de ce projet russe qui se traduirait par une alliance énergétique Moscou-Téhéran-Alger. Macron ne saurait déplaire aux ambitions de son homologue russe étant donné que le gaz de la France vient principalement de Russie. Nous estimons à 21% les importations françaises de gaz provenant de Russie. Et en 2016, les volumes de gaz russe importés par la France ont augmenté de 65% par rapport à 2015. La France ne gagnerait donc pas à mettre des bâtons dans les roues de la Russie en Algérie, son ancienne colonie et un pays où elle exerce encore une certaine influence. La France a, en outre, soutenu la réintégration de la Russie au Conseil de l’Europe, saluée par la presse russe comme une «victoire» de Moscou. Avant que Poutine n’arrive à Brégançon, Macron avait déjà déroulé le tapis rouge à son homologue.

Vers une nouvelle alliance stratégique franco-russe ?

Force est de constater, enfin, que ces deux dirigeants clivants, qui créent des polémiques au quotidien, ont tout à gagner à accorder leurs violons. En résumé, le seul champ véritablement miné où un accord sera difficile restera l’Ukraine. Macron est-il prêt, pour conquérir la confiance du tsar, à lâcher du lest sur l’un des dossiers européens qui invoque le plus une idée qui lui est chère, la très oxymorique souveraineté européenne du territoire ukrainien ? Le dossier ukrainien s’interposera-t-il entre ces deux pays, les empêchant de trouver un terrain d’entente ? Des questions dont on n’est pas sûrs d’avoir toutes les réponses le 19 août prochain. La facture humaine de ce conflit est lourde : 13.000 morts depuis 2014. La réunion entre les deux chefs d’Etat à Brégançon s’inscrit dans le sillon de la promesse de Volodomyr Zelensky de mettre fin à la crise ukrainienne. Un engagement qui semble encore stérile. Zelensky a offert de s'entretenir en tête-à-tête avec Vladimir Poutine et appelé à des discussions au format Normandie, qui réunit Ukraine, Russie, France et Allemagne.

Une chose est sûre, France et Russie franchissent un cap important. Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères, s’en félicite et dans un entretien exclusif pour Le Figaro, en parle en termes très élogieux. Pour lui, c’est un retour à la politique du réel. «C’est une tentative très utile pour sortir la France et si possible l’Europe d’une impasse, d’une guerre de positions stérile engagée depuis des années, avec des torts partagés des deux côtés, notamment depuis le troisième mandat de Vladimir Poutine, et qui a abouti à une absurdité stratégique : nous avons des rapports plus mauvais avec la Russie d’aujourd’hui qu’avec l’URSS pendant les trois dernières décennies de son existence !»

Serons-nous les témoins d’une nouvelle alliance stratégique franco-russe ? Rien n’est sûr, mais tout est possible, y compris le meilleur. Les conditions sont en tous cas objectivement réunies pour inciter les deux chefs d’Etat à maximiser la puissance de leurs deux nations en minimisant leurs différends.

La Russie regagnerait alors son statut d’ «alliée de revers» , expression que nous empruntons à Hélène Carrère d’Encausse. La France et la Russie ont toujours eu des relations fragiles qui tiennent à un fil ténu, mais paradoxalement solide. Allié bien plus vital que Washington face à Hitler pendant la Deuxième Guerre mondiale, en apparence distante et hostile pendant la Guerre froide mais en réalité déjà complice, Moscou peut redevenir ce point d’appui contre une mondialisation anglo-saxonne de plus en plus privée de pilote.

Le président français, conscient de son isolement européen après l’affaiblissement de la chancelière allemande Angela Merkel et le nein à peine poli de Berlin aux offres de relance du couple franco-allemand formulées par Paris, devrait logiquement être tenté de renouer avec une politique gaullienne. En 1966, à l’époque du rideau de fer, le Général de Gaulle affirmait de Moscou : «Depuis les temps très lointains où naquirent nos deux nations, elles n’ont cessé d’éprouver l’une pour l’autre un intérêt et un attrait tout à fait particuliers (…), une considération et une cordialité réciproques que n’ont brisées, depuis des siècles, ni certains combats d’autrefois, ni des différences de régime, ni des oppositions suscitées par la division du monde.»

En 2019, Macron pourrait être acculé par la réalité à faire du de Gaulle malgré lui.
Xuan
   Posté le 21-08-2019 à 20:35:59   

Sur Sputnik :
Macron: «Il est pertinent qu'à terme la Russie puisse rejoindre le G8»

© Sputnik .

19:49 21.08.2019 https://fr.sputniknews.com/international/201908211041962707-macron-il-est-pertinent-qua-terme-la-russie-puisse-rejoindre-le-g8/

Intervenant au palais de l'Élysée lors d'une rencontre avec l'Association de la presse présidentielle, Emmanuel Macron a qualifié la possibilité de la réintégration de la Russie au G7 de «pertinente», mais non sans conditions.

Après que le Président Trump a considéré comme «appropriée» la réintégration de la Russie au G7, le chef d’État français s’est également prononcé en faveur d’une telle initiative.
«C'est pertinent qu'à terme la Russie puisse rejoindre le G7» , a affirmé Emmanuel Macron au cours d’une entrevue avec l'Association de la presse présidentielle à Paris.
Estimant la réintégration de Moscou sans conditions comme une «faiblesse du G7» et une «erreur stratégique» , M.Macron a nommé comme «condition préalable indispensable» une solution à la crise ukrainienne sur la base des accords de Minsk.

L'annonce du Président de la République survient après que la journaliste de CNN Kylie Atwood citant des sources officielles au sein de la Maison-Blanche a affirmé plus tot dans la journée que les Présidents français et américain ont convenu d’inviter la Russie à réintégrer le G7 et de participer au sommet de 2020 aux États-Unis.

____________________


Sur l'Ukraine lire : https://fr.sputniknews.com/international/201907111041644382-negociations-a-six-sur-lukraine-poutine-reagit-a-la-proposition-de-zelensky/

Et la réaction de Trump le 20 août : https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/donald-trump/g7-trump-se-dit-favorable-a-un-retour-du-format-g8-avec-la-russie_3584139.html

On remarquera que la Russie fait déjà partie de plusieurs groupes internationaux, notamment l'Organisation de coopération de Shanghai, et que le G7 regroupe des pays sur le déclin.
Par conséquent Poutine ne va pas ramper pour réintégrer le G7 après s'en être fait jeter comme un malpropre, après les élections en Crimée et son rattachement à la Russie.
Du coup c'est la course à l’échalote entre les USA et la France pour être le premier à annoncer son retour. L'impérialisme occidental est dans une situation très compliquée.



Edité le 21-08-2019 à 21:19:30 par Xuan


marquetalia
   Posté le 24-08-2019 à 14:44:31   

l analyse du seul parti marxiste léniniste à s etre présenté aux élections européennes-mais dont le vote etait ardu-sur les rapports entre les impérialismes européen et etats unien et la Russie sitecommunistes.org/index.php/monde/europe/585-poutine-macron-une-rencontre-au-sommet-de-puissances-imperialistes-d-europe


Edité le 24-08-2019 à 15:09:44 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 24-08-2019 à 14:52:06   

apparemment,ce parti marxiste léniniste ne va pas jusqu'à traiter la Révolution Bolivarienne de "capitaliste",comme le fait le Pcof,mais a des propos ambigus en ce qui concerne Hong Kong.
pzorba75
   Posté le 24-08-2019 à 16:59:47   

marquetalia a écrit :

l sitecommunistes.org/index.php/monde/europe/585-poutine-macron-une-rencontre-au-sommet-de-puissances-imperialistes-d-europe

Pour les liens cliquables, tu es toujours aussi nul, même après les vacances qui permettent souvent de combler quelques lacunes, aucun progrès. Ton cas est désespéré.
En rapport avec l'unité des communistes...
Xuan
   Posté le 24-08-2019 à 19:10:46   

Au lieu de commenter 'communistes' sur la révolution bolivarienne et Hong Kong,
ton avis sur la visite de Poutine marquetalia...


Voilà le lien :
https://sitecommunistes.org/index.php/monde/europe/585-poutine-macron-une-rencontre-au-sommet-de-puissances-imperialistes-d-europe

Et le texte :

Poutine Macron : une rencontre au sommet de puissances impérialistes d’Europe


Le G8, réduit à 7 après que la Russie en fut exclue pour cause de rattachement de la Crimée à la fédération de Russie, se réunit les 27 et 28 août à Biarritz sous la présidence de la France. Son ordre du jour (n’éclatez pas de rire) ! : la lutte contre les inégalités.
Plus sérieusement ces réunions des puissances impérialistes ont comme finalité de faire le point sur leurs rapports de force et donc sur l’état des affrontements au sein même de l’impérialisme en mesurant la solidité des alliances et leur évolution.

Rien d’étonnant donc que la puissance qui préside le G7, en l’occurrence la France, se livre à une intense activité diplomatique. Ce que fait effectivement le président Macron en recevant à Brégançon, sa résidence d’été, V. Poutine président de la Fédération de Russie et B. Johnson premier Ministre du Royaume Uni. Le choix n’est pas fortuit, la Russie si elle n’est pas une puissance impérialiste majeure de par son économie est une puissance militaire importante qui pèse lourd en Europe et au Moyen- et Proche-Orient et tout particulièrement en Syrie où son appui a donné les moyens au pouvoir syrien pour faire reculer les activités des milices financées par les puissances occidentales et leurs alliés locaux. Sur les points de la situation dans le Donbass et en Syrie, aucun progrès n’était possible et ils n’ont pas eu lieu. Pour l’Ukraine dirigée par un pouvoir fascisant qui interdit de fait le Parti Communiste d’Ukraine et récemment le journal historique de la classe ouvrière ukrainienne « Rabotchnaia Gazeta » (La Gazette du Travail ), l’enjeu pour la Russie c’est la menace que fait peser à sa frontière occidentale l’intégration de l’Ukraine dans le dispositif militaire de l’OTAN. Pour la Syrie, le contrôle de la région renvoie à celui des ressources énergétiques et des routes de circulation de ces dernières. La tension entretenue par les USA contre la souveraineté de l’Iran en est un récent témoignage. Cependant, même si les intérêts de l’impérialisme français et russe divergent, il n’en reste pas moins que les sanctions internationales contre la Russie et la Chine imposées par les USA télescopent les intérêts des monopoles européens. Sans parler d’alliance, il y a la recherche d’un consensus minimum permettant de placer un ton plus haut les rapports avec la puissance impérialiste majeure que sont les USA. D’où la position de la France qui a permis le retour de la Russie au sein au sein du Conseil de l’Europe, ce dont Le président russe a pris soin de remercier M. Macron. Tout le reste, et en particulier le numéro de duettiste de Macron et Poutine lors de la conférence de presse, sur la répression à Moscou et à Paris de mouvements sociaux importants et dont la presse a fait ses choux gras, n’est là que pour amuser la galerie.
Les travailleurs et tout le peuple n’ont rien à attendre de tout cela, ni pour la paix du Monde, ni pour la défense de leurs droits. Poutine à Moscou sert les intérêts du capital russe comme Macron sert les siens à Paris. Ils s’attaquent l’un et l’autre aux conquêtes sociales de la classe ouvrière, c’est vrai en particulier en dynamitant les droits à la retraite ce qui vaut d’ailleurs à Poutine une chute spectaculaire de popularité. L’intérêt commun des travailleurs russes et français, c’est la lutte des classes, la solidarité internationaliste pour mettre fin au système d’exploitation capitaliste à Moscou comme à Paris, c’est pourquoi, nous sommes solidaires des luttes des travailleurs et des communistes russes.
marquetalia
   Posté le 25-08-2019 à 00:30:15   

C est une victoire des pays émergents contre l hégémonie américaine,et annonce la fin du nouvel ordre mondial u.s
Xuan
   Posté le 28-08-2019 à 13:13:09   

C'est surtout un échec pour les puissances impérialistes occidentales.
pzorba75
   Posté le 28-08-2019 à 13:48:50   

Xuan a écrit :

C'est surtout un échec pour les puissances impérialistes occidentales.

Certes oui, un échec des puissances occidentales, mais pas le résultat de la lutte des classes que les dirigeants occidentaux et ceux des régimes russe et chinois ont contrôlé, les classes ouvrières étant affaiblies et peu organisées face aux systèmes qui les dominent.
"Tant que ceux d'en bas supportent ce que leur imposent ceux d'en haut", rien ne changera....propriété assez universelle.
Xuan
   Posté le 28-08-2019 à 21:15:10   

Pas exactement, parce que la lutte contre l'impérialisme est une forme de la lutte des classes. Je partage la définition de Samir Amin sur ce point.
Après tu as entièrement raison quant à la lutte prolétarienne dans notre pays par exemple
pzorba75
   Posté le 29-08-2019 à 11:19:13   

Xuan a écrit :

Pas exactement, parce que la lutte contre l'impérialisme est une forme de la lutte des classes. Je partage la définition de Samir Amin sur ce point.

Hélas, Samir est décédé et n'alimentera plus la réflexion des groupuscules marxistes auxquels il participait de façon éclairée et pédagogique. Reste quelques vidéos sur Youtube...
Xuan
   Posté le 30-08-2019 à 20:40:48   

Je pensais particulièrement à ce fil : Une nouvelle internationale
Xuan
   Posté le 08-09-2019 à 00:18:12   

L'Allemagne de plus en plus sous la menace d'une récession


La production industrielle allemande a de nouveau reculé de 0,6 % en juillet, ce qui représente une baisse de 4,2 % sur un an. Les perspectives pour les mois à venir ne sont pas plus encourageantes et elles alimentent le débat sur la nécessité d'un programme de relance.

Avec une progression de tout juste 0,2 % de sa production au deuxième trimestre, le secteur du bâtiment montre à son tour des signes d'essoufflement.

Dominik Butzmann/LAIF-REA
Par
Ninon Renaud
Publié le 06/09 à 12h54
https://www.lesechos.fr/monde/europe/lallemagne-sous-la-menace-dune-recession-1129587

Qui aurait pu le croire il y a un an ? Les premiers signes de difficultés de l'industrie automobile allemande apparaissaient alors comme un épiphénomène lié à l' adaptation à de nouvelles normes antipollution et la question était plutôt de savoir si l'industrie outre-Rhin ne risquait pas la surchauffe. Douze mois plus tard, les commandes domestiques au secteur automobile sont en chute de 25 % depuis le début de l'année et le refroidissement prolongé de l'ensemble du secteur industriel laisse présager une récession en Allemagne.

Cheville ouvrière de l'économie allemande, l'industrie ne cesse d'accumuler les mauvaises nouvelles. Sa production a encore reculé de 0,6 % en juillet, ce qui représente une chute de 4,2 % sur un an, a indiqué vendredi l'Office allemand de la statistique (Destatis). Le recul de la production de biens intermédiaires (-0,7 %) et de biens d'équipement (-1,2 %) n'a pu être compensé par le segment des biens de consommation (+0,6 %). Avec une progression de tout juste 0,2 %, le secteur du bâtiment montre en outre à son tour des signes d'essoufflement.

Des perspectives peu encourageantes
Après un recul du produit intérieur brut allemand de 0,1 % au deuxième trimestre , ces premiers chiffres n'augurent rien de bon pour le troisième trimestre. D'autant que les carnets de commandes de l'industrie piquent du nez : les commandes ont chuté de 2,7 % sur un mois et de 5,6 % sur un an, selon les données publiées jeudi. Dans le secteur de la chimie, fournisseur de l'industrie, la production du deuxième trimestre a chuté de 8,8 % sur un an. La fédération allemande du secteur prévoit désormais une baisse de 6 % sur l'année, soit quasiment le double de ce qu'elle craignait il y a trois mois.

Les tensions commerciales internationales, marquées par un bras de fer entre la Chine et les Etats-Unis, les menaces américaines sur la taxation des automobiles européennes mais aussi les incertitudes liées au Brexit, sont les causes essentielles de ce recul : les commandes des pays hors zone euro ont ainsi plongé de 7 % sur le mois tandis que celles des autres pays de la zone euro et en provenance d'Allemagne ont légèrement augmenté.

Il reste à savoir combien de temps résistera la propension des Allemands à consommer dans ce contexte. Le manque de main-d'oeuvre qualifiée dans le pays est à leur avantage car il dope les salaires : le coût de la main-d'oeuvre par heure travaillée a ainsi augmenté de 3,2 % au deuxième trimestre 2019, selon Destatis. Mais le nombre de chômeurs a cessé de baisser en mai et amorcé une légère remontée cet été.

Débat relancé sur une politique de relance

Les difficultés de la première économie européenne devraient donner des arguments à Mario Draghi pour décider la semaine prochaine d' un nouveau stimulus monétaire avant de passer le relais à Christine Lagarde à la tête de la BCE. Mais cette dégradation nourrit aussi le débat au sein même de l'Allemagne sur la nécessité d'une politique de relance.

Compte tenu des conditions d'emprunt extrêmement favorables - les investisseurs sont même prêts à payer pour acheter de la dette allemande à 30 ans -, les voix s'élèvent en faveur d'un recours à la dette pour doper les investissements. Le coprésident des Verts, Robert Habeck , a suggéré de desserrer le frein à l'endettement inscrit dans la Constitution pour mettre en place un « Fonds d'investissement fédéral » pouvant aller jusqu'à 35 milliards d'euros afin de financer la modernisation des infrastructures publiques.

Bien qu'il ait encore dégagé au premier semestre une cagnotte de 45,3 milliards d'euros lui garantissant une sixième année d'affilée de surplus budgétaires, le gouvernement s'accroche toutefois à son orthodoxie budgétaire. « Il reste toujours des dettes que quelqu'un va devoir rembourser, même quand les taux sont négatifs », a rappelé le ministre des Finances Olaf Scholz. Il assure en outre que son orthodoxie ne l'empêche pas d'intégrer dans le budget 40 milliards d'euros d'investissements annuels.
Xuan
   Posté le 08-09-2019 à 18:42:28   

Xinhua relève cette contradiction entre le premier et le second monde.
La dialectique nous enseigne que la contradiction existe du début à la fin d'un processus. C'est-à-dire que celle entres les USA et l'UE existe depuis longtemps.
De fait il existait auparavant des contradictions entre l'impérialisme US naissant et les empires français et anglais.
Mais cette contradiction est passée au second plan longtemps parce que d'autres prenaient le dessus. Par exemple entre l'est et l'ouest, entre le "monde libre" et l'URSS.
Lorsque le mur de Berlin est tombé, la contradiction entre USA et UE s'est progressivement manifestée.


L'impasse iranienne met en lumière un fossé croissant entre l'UE et les Etats-Unis
(INTERVIEW)

French.xinhuanet.com - Publié le 2019-08-28 à 03:25
VARSOVIE, 27 août (Xinhua) -- Le bras de fer entre les Etats-Unis et l'Europe au sujet du programme nucléaire iranien n'a montré aucun signe de relâchement après que le président iranien Hassan Rohani a rejeté une initiative française qui visait à lui faire rencontrer le président américain Donald Trump.

Mardi, à Téhéran, M. Rohani a souligné qu'aucun dialogue ne pourrait avoir lieu tant que Washington n'aurait pas levé ses sanctions contre l'Iran.
Ses propos ont fortement réduit l'éventualité d'un réchauffement des relations entre l'Iran et les Etats-Unis.

Lundi, après que le président français Emmanuel Macron a déclaré que d'intenses efforts diplomatiques avaient permis de réunir les conditions nécessaires à une rencontre entre les dirigeants des deux pays, le président Trump avait en effet déclaré qu'il était prêt à rencontrer M. Rohani.

Ce nouveau revers met une fois de plus en lumière une situation de plus en plus complexe, qui a généré de profondes divergences entre l'Europe et les Etats-Unis au sujet de l'Iran.

"En Occident, il existe de fait des approches très différentes au sujet de l'Iran. Ces différences existent depuis longtemps" , a indiqué Robert Czulda, professeur assistant spécialisé dans la politique du Moyen-Orient à l'Université de Lodz, en Pologne.
"Comme je l'ai déjà écrit à plusieurs reprises, l'accord sur le nucléaire qu'est le JCPOA (Plan d'action global conjoint) était censé être un des accomplissements phare de la politique étrangère commune de l'UE, ainsi qu'un symbole de la puissance croissante de l'Union" , a déclaré M. Czulda à Xinhua lors d'une interview.

Les relations entre Washington et l'Union européenne se sont refroidies l'an dernier après que Donald Trump a intensifié ses pressions sur le gouvernement iranien en décrétant des sanctions économiques sévères contre Téhéran. Ces sanctions ont également contribué à élargir le désaccord entre Washington et Bruxelles sur le JCPOA, un accord historique dont les Etats-Unis se sont retirés en mai 2018.

A l'époque, Washington avait accusé Téhéran de continuer à essayer de se doter de l'arme nucléaire - une accusation catégoriquement démentie par l'Iran. Le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France s'étaient quant à eux opposés M. Trump, et avaient promis de maintenir l'accord sur le nucléaire avec ou sans la participation des Etats-Unis.

Sans surprise, une telle situation empêche à présent l'Occident de se montrer cohérent sur plusieurs questions stratégiques, dont l'Iran, a indiqué M. Czulda.

"Bien qu'il existe de nombreuses différences de positions entre M. Macron et (la chancelière allemande) Angela Merkel, ils souhaitent tous les deux renforcer la position de l'Union européenne" , a-t-il souligné, ajoutant qu'un effondrement de l'accord sur le nucléaire iranien constituerait un revers majeur pour Paris et Berlin.
marquetalia
   Posté le 09-09-2019 à 09:46:19   

Le moyen pour les Etats Unis pour pérenniser leur domination en Europe serait de déclencher un conflit dans les Balkans en faveur du rattachement des territoires de Serbie peuplés d albanophones à l entité kosovare.les Usa viennent certe de mettre sur pied une armée kosovare,mais il n est pas certain que le fondamentaliste chrétien Donald Trump fera la guerre à la Serbie chrétienne au profit de Musulmans,même si un nouveau démembrement de l ex Yougoslavie réduirait l influence russe dans cette région du monde.il reste la carte de la Voivodine, peuplée de Croates,de Magyars,de Roumains et de germanophones,cela alors que la Hongrie est dirigée par Victor Orban,et la Roumanie par un Allemand de souche,Klaus Iohannis,cf.Saxons de Transylvanie.le patriotisme russe va très certainement bloquer toute velléité de guerre impérialiste,Poutine n est pas Eltsine.


Edité le 09-09-2019 à 10:09:37 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 09-09-2019 à 10:06:44   

Les revendications américaines sur le Groenland font partie des ruses de l Oncle Sam pour avoir la mainmise sur le Vieux Continent,de même que les manœuvres militaires en Europe de l'est contre la pretendue menace russe.
Xuan
   Posté le 09-09-2019 à 13:28:29   

Il y a un gisement de terres rares au Groenland.
marquetalia
   Posté le 09-09-2019 à 13:40:04   

Xuan a écrit :

Il y a un gisement de terres rares au Groenland.
et d immenses richesses en hydrocarbures,en or,...


Edité le 09-09-2019 à 13:40:23 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 09-09-2019 à 13:55:11   

Paradoxalement,une annexion du Groenland par les Etats Unis rapprocherait les Inuit de cette colonie danoise de leurs frères d Alaska,un autre territoire que l Oncle Sam ont racheté cette fois à la Russie des tsars,au XIX ème siècle.


Edité le 09-09-2019 à 13:57:50 par marquetalia


Xuan
   Posté le 11-09-2019 à 20:24:49   

Un tournant dans le monde occidental


Nous avons vu au fil du temps l'évolution des contradictions entre le premier et le second monde. Les intérêts impérialistes des pays européens s'étaient déjà confrontés à ceux des USA, par exemple dans l'aviation face à Boeing.
L'élection de Trump a déchiré le voile des hypocrites "communautés de pensée" et étalé au grand jour la rivalité économique entre l'hégémonisme US et l'Europe.

Ceci est aussi la conséquence de l'émergence des anciennes colonies. En prenant la place qui leur revient dans le commerce mondial, ils ont réduit le champ de l'impérialisme et de l'hégémonisme. Mais c'est ce dernier qui est le plus acharné à défendre ses intérêts et c'est le plus puissant.

Dans Sputnik un nouveau degré dans le divorce entre les pays impérialistes.


Pour Merkel, les États-Unis ne jouent plus leur rôle de défenseurs de l’Europe


© Sputnik . Alexeï Vetsvitsky
https://fr.sputniknews.com/international/201909111042078135-pour-merkel-les-etats-unis-ne-jouent-plus-leur-role-de-defenseurs-de-leurope/
11.09.2019

Les pays européens doivent faire plus d’efforts pour assurer leur propre sécurité car les États-Unis ne protégeront plus automatiquement le Vieux continent, a annoncé la chancelière allemande Angela Merkel lors du débat au Bundestag sur le budget fédéral pour 2020.

Bien que l’Europe entretienne des liens avec les États-Unis, une superpuissance « à la fois militairement et économiquement», les pays du Vieux continent doivent unir leurs forces pour se charger de leur sécurité eux-mêmes , a déclaré Angela Merkel.
«L’Europe est liée à cette superpuissance par les valeurs, malgré toutes les divergences d'opinion. Il y a beaucoup de points communs, mais il n’y a plus d’automatisme dans le fait qu’ils joueront le rôle de défenseurs de l’Europe, comme pendant la guerre froide» , a déclaré Mme Merkel devant le Bundestag, lors du débat sur le budget fédéral pour 2020.
«Nous avons besoin d'une contribution plus significative de l'Europe », a-t-elle souligné.

La chancelière a de plus indiqué que «ce débat [au Parlement allemand, ndlr] a lieu à une époque de changements majeurs et de mouvements de forces dans le monde» .

Retard technologique en Europe
Selon la chancelière, l'UE doit surmonter le retard technologique auquel l’Europe fait face dans tous les domaines. La Commission européenne «à vocation mondiale» , construite par sa future présidente, Ursula von der Leyen, ancienne ministre allemande de la Défense, sera en mesure de contribuer à la modernisation de l'UE, a expliqué Mme Merkel.

Dans les pas de Macron
À plusieurs reprises, Emmanuel Macron a appelé les pays de l’UE à s’unir dans le domaine de la sécurité pour réduire leur dépendance aux États-Unis.

Dans une interview de 2018, M. Macron s'était déclaré favorable à la création d'une «vraie armée européenne» indépendante des États-Unis, y compris pour garantir la cybersécurité de l'Europe. Cette idée a été reprise plus tard par Angela Merkel.
Entre-temps, Donald Trump a qualifié d'«insultante» l'idée du Président français et proposé aux Européens de s’acquitter de leurs paiements à l'Otan, largement subventionnée par Washington.
En recevant son homologue russe dans sa résidence d'été du sud de la France, le chef de l’État français a indiqué que la Russie «était européenne » et a appelé «à réinventer une architecture de sécurité et de confiance entre l'Union européenne et la Russie».
marquetalia
   Posté le 12-09-2019 à 09:48:56   

Il ne faut pas oublier que,dans les années 90,il y a eu rivalité entre la France et les Etats Unis au Rwanda,puis dans l ex Zaïre.desormais,les crispations interimpérialistes ont lieu au Cameroun, où Trump soutient les séparatistes anglophones de ce pays.
marquetalia
   Posté le 12-09-2019 à 11:54:31   

En Libye,la France se heurte aux intérêts italiens,Rome soutenant Sarraj en Tripolitaine.


Edité le 12-09-2019 à 11:54:52 par marquetalia


Xuan
   Posté le 22-09-2019 à 18:46:00   

Un article intéressant sur les conflits entre monopoles impérialistes et la situation périlleuse de l'Europe.


20.septembre.2019 // Les Crises
L’Allemagne stagne et l’Europe sombre
.

Par Alastair Crooke

https://www.les-crises.fr/lallemagne-stagne-et-leurope-sombre-par-alastair-crooke/
Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 11-08-2019 https://www.strategic-culture.org/news/2019/08/11/germany-stalls-and-europe-craters/


Ambrose Pritchard Evans, le très écouté commentateur de l’économie européenne, écrit :

« L’industrie allemande connaît son pire marasme depuis la crise financière mondiale et elle menace d’entraîner l’économie européenne dans une grave récession. L’assombrissement des perspectives contraint la Banque centrale européenne à envisager des mesures toujours plus périlleuses.

« L’influent Institut Ifo de Munich a déclaré que son indicateur du climat des affaires pour l’industrie manufacturière est tombé en “chute libre” en juillet, alors que les dommages différés causés par le conflit commercial mondial se font sentir et que la confiance fléchit. Cela va bien au-delà des malheurs de l’industrie automobile. “Plus de 80% des usines allemandes sont en plein ralentissement. »


Pourquoi ? Que se passe-t-il ? Il semble que, alors que par le passé, le principal marché d’exportation de l’Allemagne était constitué d’États membres européens, ses exportations soient aujourd’hui destinées aux États-Unis et à la Chine, respectivement premier et troisième importateurs de produits allemands. Ensemble, ces deux pays représentent plus de 15 % de l’ensemble de l’activité commerciale allemande à l’étranger. Plus de 18 % des exportations allemandes finissent quelque part en Asie. Par conséquent, les batailles industrielles de l’Allemagne en 2019 sont tournées vers l’extérieur, soit les États-Unis, la Chine et l’Asie – c’est-à-dire ses principaux partenaires commerciaux extracommunautaires. Et ses principaux adversaires dans les guerres commerciales et technologiques d’aujourd’hui.

Clemens Fuest, le président de l’Ifo, déclare : « Tous les problèmes se recoupent : C’est la Chine, c’est de plus en plus de protectionnisme dans tous les domaines, c’est la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales. »

Non seulement il y a les difficultés propres de la production industrielle allemande, mais s’y conjugue la menace d’une guerre commerciale avec Trump ; les perspectives sont bien sombres pour l’Europe. Et il est fort probable que toutes ces mesures de relance par la BCE – promises pour cet automne, alors que Mario Draghi avertit que la situation en Europe se détériore de plus en plus – seront très probablement contrées par un Trump furieux, accusant l’UE et sa banque centrale de manipulation monétaire éhontée. Les relations de l’UE avec Washington semblent vouées à se détériorer (à plus d’un titre).

Mais ce n’est pas tout : S’exprimant devant le parlement allemand, Alice Weidel, la dirigeante de l’AfD, a démoli la chancelière Merkel et Bruxelles pour leur gestion bancale du Brexit (dont « elle, Merkel porte une certaine responsabilité » . Mme Weidel a souligné que « le Royaume-Uni est la deuxième plus grande économie d’Europe – pesant autant que les 19 plus petits États membres de l’UE réunis ». « D’un point de vue économique, l’UE passe de 27 États membres à 9. Face à un événement d’une telle ampleur, la réaction de l’UE frôle le déni de réalité pathologique… [ils devraient se rappeler] que la prospérité et les emplois allemands sont en jeu ici. Il est clairement dans l’intérêt de l’Allemagne que les échanges et les investissements se poursuivent sans entrave. Mais, par loyauté aveugle, vous [Merkel], suivez la France, qui veut refuser à la Grande-Bretagne l’accès au marché unique. Oui, vous [Merkel] envisagez de refuser l’accès de la Grande-Bretagne à l’Espace économique européen, parce que la France n’en veut pas. [Sarcastique] Ce serait trop : trop de libre-échange, trop d’air frais sur les marchés… La France avec sa politique industrielle ratée sert de [nouveau] modèle [pour l’UE] » . (Voir la vidéo ici).

Le dernier point de Weidel est essentiel : Elle laisse entendre que Macron se positionne pour éclipser Merkel, leader de l’UE à l’influence et à la crédibilité déclinantes. Macron a l’intention d’imposer à la place, au détriment de l’Allemagne, le modèle industriel français « qui a échoué », suggère Weidel.

Elle n’est pas la seule à avoir ces soupçons. Trump aussi est défavorable à un Macron qui prendrait les commandes de l’UE et qui serait (très certainement) plus hostile à tout accord commercial avec les États-Unis (notamment sur l’agriculture) qui ouvrirait l’industrie française à la concurrence américaine. D’où la riposte de Trump (sur le vin français) en représailles aux nouvelles taxes françaises sur les entreprises de technologie américaines qui ne contribuent que peu, voire pas du tout, à la fiscalité française. Trump aussi s’engage dans la bataille qui déterminera l’avenir de l’Europe. Ce sera une bataille de titans.

C’est désormais, à la surprise générale – des États-Unis qu’émane la menace majeure pour l’UE. A aucun moment les dirigeants européens n’ont considéré leur projet comme un défi à la puissance américaine. Ils considéraient plutôt que l’avancement de leur vie professionnelle dépendait de l’approbation des États-Unis. Par conséquent, ils ont délibérément choisi de ne pas fonder l’euro ailleurs que dans la sphère du dollar. Ils n’ont jamais envisagé la possibilité que les États-Unis changent d’attitude. Et soudain, l’UE se trouve exposée à toutes sortes de sanctions en raison de la vulnérabilité de l’euro face à l’hégémonie du dollar, de l’éventualité d’une guerre commerciale et technologique entre ses deux principaux partenaires commerciaux, et même des retombées consécutives aux réajustements de la stratégie de défense américaine. L’Europe va voir son ancrage culturel malmené dans sa recherche d’une voie entre les États-Unis et la Chine.

Weidel avertit également le Parlement allemand que la principale conséquence du Brexit pour l’Allemagne ne concerne pas seulement les exportations ; sans le Royaume-Uni en tant que membre de l’UE, l’Allemagne perdra sa capacité à réunir une majorité de blocage (35%) au Conseil. Et sans cette capacité de blocage, l’Allemagne pourrait ne pas être en mesure « d’empêcher les États Club-Med [les États du sud, NdT] et la France en crise mettre la main sur les fonds communautaires » .

Cela touche au cœur de la crise européenne : un accord fondé sur l’expérience traumatisante de l’hyperinflation de l’entre-deux-guerres en Allemagne, sur la Grande Dépression des années 30 et sur la détresse sociale qui en a découlé. Pour exorciser ces fantômes, l’Allemagne a délibérément fait de l’UE un système automatique d’austérité et de « discipline », appliqué par une banque centrale (la BCE) sous tutelle allemande. L’ensemble était « verrouillé » dans l’automaticité (c’est-à-dire dans les « mécanismes de stabilisation automatique » de l’Europe). Cette concession a été accordée par les autres États européens (l’accord de base), car elle semblait être le seul moyen (a-t-on dit) pour que l’Allemagne accepte de mettre son vénéré Deutsche Mark, stable à l’époque, dans le « pot » commun du système de monnaie unique européenne.

Le professeur Paul Krugman [prix Nobel d’économie, NdT] explique :

« Comment [alors] l’Europe a-t-elle réussi à suivre une politique monétaire commune […] avec une Banque centrale européenne, explicitement […] mise en place pour accorder à chaque pays une voix égale, tout en répondant à l’exigence allemande de garantie d’orthodoxie monétaire ? La réponse a été de placer le nouveau système en pilotage automatique, de le pré-programmer pour faire ce que les Allemands auraient fait s’ils étaient encore aux commandes.

Premièrement, la nouvelle banque centrale – la BCE – allait devenir une institution autonome, aussi indépendante que possible de toute influence politique. Deuxièmement, on lui allait lui confier un mandat clair et très circonscrit : stabilité des prix, point-final – aucune responsabilité sur les sujets sensibles comme l’emploi ou la croissance. Troisièmement, le premier chef de la BCE, nommé pour un mandat de huit ans, allait être une personnalité garantie plus allemande que les Allemands : W. Duisenberg, qui avait dirigé la banque centrale néerlandaise à une époque où son travail pouvait se résumer à suivre ce que faisait la Bundesbank. »


Krugman est trop poli pour le dire clairement, mais il n’y a jamais eu de politique commune. C’était la mainmise allemande, dissimulée par des mécanismes stabilisateurs conçus par Francfort. C’est la fin de ce mécanisme qui fait peur à tout membre de l’élite allemande.

Et Macron vient de faire exploser le pacte franco-allemand initial en mettant une Française (Christine Lagarde) à la tête de la BCE, un fédéraliste autoproclamé (« Je veux des États-Unis d’Europe » ) à la présidence de la Commission européenne, et un faucon du Brexit à la présidence du Conseil Européen. Le triomphe de Macron sur Merkel a pour but de détrôner l’Allemagne. Et un Brexit punitif affaiblit l’Allemagne et donne un coup de rabot à sa puissance lors des votes au Conseil tout en procurant la satisfaction de voir la Grande-Bretagne châtiée chassée de l’UE.

Macron inaugure donc sa vision d’une gouvernance communautaire plus centralisée. Mais qui doit la financer à présent ? Sans le niveau antérieur de contribution de l’Allemagne et en l’absence d’une Grande-Bretagne qui était un contributeur majeur, l’UE ne peut ni se réformer (puisque de nombreuses réformes nécessiteraient une réécriture des Traités), ni conserver son train de dépenses.

Et les bases d’un fort mécontentement politique à l’égard de la vision de Macron sont déjà en train de se mettre en place, comme le souligne Frank Lee :

« Les pays d’Europe de l’Est qui ont émergé de l’éclatement de l’Union soviétique avaient été amenés à croire qu’un monde nouveau et lumineux leur était offert, avec un niveau de vie à l’occidentale, des salaires et un pouvoir d’achat bien plus élevés et des opportunités d’ascension sociale en cadeau.

Malheureusement, on leur a vendu une chimère : le résultat de la transition, jusqu’à présent, semble plutôt être la création d’un arrière-pays à bas salaires, d’une économie de frontière à l’écart d’un cœur européen ultra développé ; une version européenne de l’ALENA et de la maquiladora, à savoir les unités de production basse technologie, basse rémunération, basse qualification du côté mexicain de la frontière sud des USA. »


Et on ne parle pas « seulement de la Lettonie » : Pour beaucoup d’Allemands de l’Est (le cœur électoral de l’AfD), la réunification allemande de 1990 n’était pas une fusion d’égaux, mais plutôt une « Anschluss » (annexion) avec l’Allemagne de l’Ouest prenant le contrôle de l’Allemagne de l’Est. Les raisons du désenchantement est-allemand peuvent être vues partout : La population de l’Est a diminué d’environ 2 millions d’habitants, le chômage a grimpé en flèche, les jeunes s’en vont en masse et ce qui fut l’une des principales nations industrielles du bloc soviétique est maintenant largement désindustrialisé.

Et c’est là que réside le cœur de la crise. Toutes les parties ont appelé à tenter quelque chose de différent : par exemple, assouplir les règles fiscales qui détruisent les services publics ; ou, plus audacieusement, toucher au « Saint Graal » de la réforme du système financier et bancaire.

Mais le hic, c’est que toutes ces initiatives sont proscrites dans le système des traités qui verrouille tout. Tout le monde pourrait penser à réviser ces traités. Mais ce n’est pas ce qui va se produire. Les traités sont intouchables, précisément parce que l’Allemagne estime que relâcher son emprise sur le système monétaire reviendrait à ouvrir la boîte de Pandore des fantômes de l’inflation et de l’instabilité sociale, de les laisser nous hanter à nouveau. Weidel a été très claire sur ce danger.

En réalité, le « verrou » européen découle d’un système qui a délibérément supprimé le pouvoir des parlements et des gouvernements et qui a incorporé l’automaticité de ce système dans des traités qui ne peuvent être révisés que par des procédures extraordinaires. Personne à Bruxelles ne voit comment une « telle chose » pourrait intervenir – c’est pourquoi le « disque » bruxellois est rayé : il répète le mantra selon lequel il n’y a pas d’alternative [There Is No Alternative (TINA), NdT] à une intégration européenne plus poussée, et plus étroite. Et c’est précisément ce à quoi les « souverainistes » européens sont déterminés à s’opposer, par tous les moyens possibles.

Seul le début de la récession à venir en Europe et la crise de la dette souveraine qui l’accompagne pourraient réussir à sortir Bruxelles de sa torpeur arrogante et à faire réfléchir aux moyens de gérer la crise à venir. Comme le conclut Evans-Pritchard, la BCE ne peut pas sauver la zone euro une fois de plus. Le flambeau revient aux responsables politiques. Se montreront-ils à la hauteur ?

Bienvenue dans la nouvelle phase de la lutte westphalienne : être, ou ne pas être un « Empire » européen.

Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 11-08-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
marquetalia
   Posté le 22-09-2019 à 19:49:22   

La présence de Viktor Orban en Hongrie gêne la politique u.s en Europe,Budapest revendique la Transcarpathie en Ukraine,et bloque l entrée de Kiev dans l OTAN.il n est pas à exclure qu un compromis pour l entrée de l Ukraine en cas de défaite du candidat populiste, à court terme,n aboutisse à une annexion du Donbass par la Russie.il est certain que Washington va tout faire pour attiser les braises au Donbass,pour éviter de perdre cette région industrialisée,ainsi qu en Trandnistrie,cf.en Moldavie orientale,où les puissances impérialistes demandent le retrait des troupes russes qui y sont stationnées.


Edité le 22-09-2019 à 19:57:56 par marquetalia


Xuan
   Posté le 22-09-2019 à 20:28:28   

Les banques européennes annoncent plus de 44.000 suppressions de postes
© CC BY-SA 2.0 / Mohamed Yahya

https://fr.sputniknews.com/international/201909221042138012-les-banques-europeennes-annoncent-plus-de-44000-suppressions-de-postes/

22.09.2019
Plus de 44.000 suppressions d’emplois sont prévues dans une dizaine de banques en Europe, dont Société Générale et Commerzbank. Dans certaines institutions, les coupes vont être en partie compensées par de futures embauches.

Au moins dix banques européennes ont annoncé depuis le début de l'année la suppression de plus de 44.000 postes, confirmant la passe très difficile que traverse un secteur confronté à des taux d'intérêt bas ainsi qu’à des tensions politico-commerciales.
Dans certains établissements, de futures embauches compenseront ces coupes, explique l'AFP. Dernières annonces en date, celles vendredi de Société Générale et de Commerzbank.

En France et en Belgique
Le groupe français était l'un des premiers en 2015 à annoncer la refonte de son réseau de détail en France, face à la baisse de fréquentation des agences et au virage du numérique. Entre 2016 et 2020, Société Générale, qui emploie plus de 147.000 personnes, a programmé la suppression de 3.450 postes.

Les 530 nouvelles dans le réseau français, présentées vendredi aux syndicats, viennent s'ajouter aux 1.600 annoncées dans le monde en avril, dont environ 750 en France dans la banque de financement et d'investissement principalement.

Fin août, la première banque française, BNP Paribas, a confirmé envisager de se séparer d'environ 20% des effectifs de sa filiale de conservation de titres en France, soit une réduction de 446 à 546 postes d'ici à 2021. En mars, BNP Paribas Fortis, sa filiale belge, avait confirmé réduire de 40% son nombre d'agences et supprimer quelque 2.200 emplois d'ici trois ans.

Le bancassureur belge KBC compte supprimer 1.400 emplois en Belgique d'ici à 2022 afin d'améliorer son «efficacité opérationnelle».

En Allemagne
En crise depuis plusieurs années, la deuxième banque allemande, Commerzbank, a annoncé vendredi la suppression de 4.300 emplois dans le monde et de 200 agences. Parallèlement, elle compte créer 2.000 emplois. En 2016, elle annonçait déjà un plan de réduction de 9.600 postes à l'horizon 2020 qui a déjà été bouclé.
Commerzbank, dont l'État allemand est actionnaire à hauteur de quelque 15%, entend également se séparer de sa lucrative filiale polonaise mBank. Cela pour financer sa transition vers le numérique et le recentrage de ses activités en Allemagne dans la banque de détail et auprès des petites entreprises.

Deutsche Bank, la première banque allemande, a annoncé début juillet le plus grand plan de restructuration de son histoire avec la suppression de 18.000 emplois d'ici à 2022. L'an dernier, le nombre avait déjà atteint les 6.000 postes.
Jamais remise de la crise financière de 2008, elle compte désormais se concentrer sur l'Europe et l'Allemagne dans la banque de détail et des entreprises, dans ce plan considéré comme celui de la dernière chance.

La banque régionale allemande HSH Nordbank compte quant à elle supprimer 700 emplois sur un total de 1.700, une mesure intervenant peu de temps après son rachat par des investisseurs privés.

Au Royaume-Uni
Le géant bancaire britannique HSBC a annoncé début août le départ surprise de son patron John Flint, moins de deux ans après son arrivée, et la suppression de 4.000 emplois.
HSBC, établie à Londres mais active à travers le monde et surtout en Asie, est très vulnérable dans la guerre commerciale que se livrent la Chine et les États-Unis. Autre défi de taille: le Brexit, et le caractère «hautement incertain» de la nature et de l'impact de la sortie de l'UE.

En Espagne
La banque espagnole Santander a annoncé en juin la suppression de 10% de ses effectifs en Espagne, soit 3.200 emplois. Cette restructuration est la conséquence de l'absorption en 2017 de sa rivale Banco Popular.

La troisième banque espagnole, CaixaBank, a négocié avec les syndicats un plan de départs volontaires prévoyant la suppression de plus de 2.000 postes d'ici à la fin 2020.
Xuan
   Posté le 02-10-2019 à 18:49:44   

Nouvel épisode de la guerre commerciale entre les USA et l'UE : les contradictions s'accentuent.


L’OMC autorise Trump à sanctionner l’Europe


https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/02/l-omc-autorise-trump-a-sanctionner-l-europe_6013961_3234.html

En réponse aux subventions illégales versées par les Européens à Airbus, l’institution de Genève permet à Washington d’infliger 7,5 milliards de dollars de droits de douanes sur les importations du Vieux Continent.
Par Julien Bouissou et Guy Dutheil Publié aujourd’hui à 16h05, mis à jour à 17h50 - 02/10/2019


Un record. Jamais depuis sa création, en 1995, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) n’avait imposé de telles sanctions commerciales. L’organisation située à Genève a autorisé, mercredi 2 octobre, Washington à imposer des droits de douane de 7,5 milliards de dollars (6,9 milliards d’euros) sur les importations européennes, en réponse aux subventions illégales versées par le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et l’Espagne à l’avionneur Airbus. Une décision définitive, qui ne peut pas être contestée par Bruxelles. Ce conflit vieux de quinze ans n’est pas tout à fait terminé. L’OMC a déjà condamné Washington pour les mêmes raisons, à savoir le versement de subventions déguisées à l’américain Boeing, et doit fixer, dans six mois, le montant des sanctions que l’Union européenne (UE) sera autorisée à imposer.

« Même si nous avons tous les deux commis des erreurs et que nous pouvons, à proprement parler, nous imposer des droits de douane l’un à l’autre, ce n’est pas une bonne solution » , avait insisté la veille, mardi 1er octobre, la commissaire européenne au commerce, Cecilia Malmström. Mercredi, Bruno Le Maire, le ministre des finances, a insisté :
« Une résolution à l’amiable (…) est la meilleure solution, d’autant plus que l’Europe pourra imposer des sanctions aux Etats-Unis l’année prochaine dans un contentieux croisé. (…) Si les Etats-Unis choisissent d’imposer les sanctions, ce serait une erreur économique et politique. Nous serons prêts avec nos partenaires européens à y répondre de façon ferme. »

Plusieurs appels à négocier de la part de Bruxelles ont été ignorés par l’administration Trump. Cette nouvelle guerre commerciale qui s’engage entre les Etats-Unis et l’UE, et qui s’ajoute aux tensions commerciales entre Washington et Pékin, risque de peser sur un commerce mondial dont la croissance ralentit fortement. L’OMC n’espère plus qu’une hausse des échanges de marchandises de 1,2 % en 2019, contre 2,6 % attendus jusqu’ici.

Le montant des sanctions fixé par l’OMC est beaucoup moins élevé que ce que demandaient les autorités américaines. Au début de la procédure, le constructeur américain exigeait 100 milliards de dollars de sanctions commerciales, avant de revoir ses prétentions… à 11 milliards.

Crainte de renchérissement de l’A320neo

Le bureau du représentant américain du commerce (USTR), Robert Lighthizer, va déterminer quels produits seront touchés par cette hausse des droits de douane. Un véritable inventaire à la Prévert. Outre les avions produits par Airbus et des pièces fournies par des sous-traitants, l’USTR envisage de s’attaquer à l’huile d’olive, aux fromages, aux steaks d’espadon, au whisky, aux filets de saumon, aux fruits comme aux motos, aux vêtements ou aux produits laitiers. Une liste qui inquiète partout en Europe. La ministre italienne de l’agriculture, Teresa Bellanova, a ainsi demandé à son gouvernement d’intervenir d’urgence auprès des Etats-Unis pour éviter qu’une hausse des droits de douane ne pénalise durement les produits italiens.

Airbus craint un renchérissement de son moyen-courrier le plus vendu au monde, l’A320neo, au prix catalogue de 100 millions de dollars. Avec le risque que les dernières productions du groupe européen, qui livre chaque année une centaine d’avions aux Etats-Unis, ne soient plus compétitives outre-Atlantique.
Ces nouvelles taxes devraient aussi susciter le courroux des compagnies américaines. Delta, JetBlue ou American Airlines n’ont pas attendu la décision de l’OMC pour s’insurger. « Les droits de douane sur ces avions nuiront à Delta, à ses employés et à ses clients, et n’auront pas d’incidence sur Airbus, car ces ventes ont déjà été effectuées » , avait déclaré, en mai, la direction de Delta. Selon nos informations, les taxes ne devraient pas s’étendre à toute la gamme d’Airbus.

Sauf règlement du conflit à l’amiable, les sanctions commerciales que pourra imposer Bruxelles dans six mois risquent à leur tour d’être dévastatrices pour Boeing. L’avionneur américain a en effet bénéficié de crédits d’impôt, assimilables à des subventions, pour un montant équivalent à 18 milliards de dollars.

Boeing risque de se voir fermer le marché européen

Cette fois, Boeing risque de se voir fermer le marché européen, où il écoule 110 appareils chaque année. Pis, la réplique européenne pourrait être de longue durée. Selon nos informations, l’avionneur de Seattle, au contraire de son concurrent européen, n’a pas encore renoncé aux crédits d’impôts versés par les Etats américains où sont installées ses usines. Il n’a même pas donné de suite à la tentative de règlement à l’amiable du conflit proposé conjointement par Airbus et la Commission européenne.

Or ces taxes s’appliquent tous les ans jusqu’à ce que l’OMC estime que le fautif s’est mis en conformité avec sa réglementation. De son côté, Airbus aurait, selon plusieurs sources, apporté la preuve qu’il a renoncé à une grande partie des subventions dénoncées par son concurrent américain. Seuls 6 % des productions de l’avionneur européen, principalement les long-courriers A350 et A380, en bénéficieraient encore. Et encore, l’A380 n’est plus en cause depuis qu’Airbus a annoncé l’arrêt de la production de son superjumbo-jet. De même, les avions fabriqués dans son usine américaine de Mobile, en Alabama, devraient passer au travers des mailles du filet.

Selon le calendrier de l’OMC, ces droits de douane américains ne seront pas applicables avant le 28 octobre, date de la prochaine réunion des pays membres de l’organisation, qui doivent entériner la décision. Toutefois, les Etats-Unis pourraient choisir d’accélérer leur mise en application en demandant la tenue d’une réunion exceptionnelle.

Julien Bouissou et Guy Dutheil
marquetalia
   Posté le 28-10-2019 à 00:14:17   

les rivalités entre impérialismes américain et etats unien en Syrie s exacerbent https://www.voltairenet.org/article208121.html
Xuan
   Posté le 28-10-2019 à 00:30:25   

la contradiction sur la présence en Syrie oppose les USA et la Turquie d'un côté, la France et l'Allemagne de l'autre.
Concernant l'OTAN le leadership US est remis en cause
https://www.voltairenet.org/article208121.html
marquetalia
   Posté le 28-10-2019 à 00:35:32   

La victoire turcoamericaine en Syrie fragilise l impérialisme européen,d où le vote d'une loi au Parlement européen criminalisant le communisme et l assimilant au nazisme,pour interdire les p.c,qui commencent à avoir le vent en poupe,et réhabiliter le fascisme afin de réprimer le renouveau du marxisme léninisme.le nouvel Octobre Rouge aura lieu dans l Europe supranationale,il faut soutenir le Frexit contre cette UE qui fascise le Vieux Continent, et la France doit sortir de l Otan.la gouvernance mondiale par les Brics favorisera la révolution prolétarienne et en Europe,puisque la Russie s oppose à la calomnie anticommuniste,et soutient les forces anti-impérialistes en Afrique et en Amérique latine.une cinglante défaite de l impérialisme occidental sera l interdiction de la Division Azov,qui provoquerait des remous entre Bruxelles et Washington.
marquetalia
   Posté le 28-10-2019 à 00:37:00   

Xuan a écrit :

la contradiction sur la présence en Syrie oppose les USA et la Turquie d'un côté, la France et l'Allemagne de l'autre.
Concernant l'OTAN le leadership US est remis en cause
https://www.voltairenet.org/article208121.html
l Allemagne finance les opérations armées de la France,mais n y participe pas.par contre,la politique turque,chien de garde régional de l impérialisme u.s,va profiter à l Afd et Pegida qui veulent remigrer les Turcs vivant en Allemagne.


Edité le 28-10-2019 à 00:40:01 par marquetalia


Xuan
   Posté le 28-10-2019 à 09:57:27   

marquetalia a écrit :

La victoire turcoamericaine en Syrie


De quelle victoire "turcoamericaine" parles-tu ? Les soldats US ont dégagé une bonne partie du territoire et la Turquie est contenue.
La victoire est du côté de Poutine et de la Syrie actuellement.
marquetalia
   Posté le 29-10-2019 à 18:28:11   

Désolé,mon analyse était erronée.par contre,les États-Unis ont trouvé le talon d'Achille de l Europe dans les Balkans,et particulièrement en Bosnie Herzégovine,qu ils veulent absolument intégrer à l OTAN,au risque de déclencher une nouvelle guerre,les 30% de Serbes refusant d incorporer les structures atlantistes,alors même que l Alliance atlantique a bombardé la République serbe de Bosnie en 1996.Trump redeploit ses soldats du Proche Orient vers l Europe pour écraser la possible sedition des Bosno Serbes.vont ils être expulsés par l Oncle Sam pour faire place à des "Turcs désœuvrés"dixit Ratko Mladic ou Radovan Karadzic,et pour se faire pardonner auprès des pays musulmans son soutien à Israël ?


Edité le 29-10-2019 à 21:23:15 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 29-10-2019 à 18:33:20   

Il faudra prendre en compte la réaction de la Russie, protectrice des Slaves du Sud,Poutine n est pas une passoire molle comme Eltsine par le passé.il est certain que Moscou soutiendra bec et ongles les Serbes de Bosnie.
pzorba75
   Posté le 29-10-2019 à 19:33:09   

Tu vas trop vite, essaie d'organiser tes propos. Si les serbes comptent sur le soutien de Poutine pour se défendre, ils risquent d'être déçus, Poutine défend les intérêts russes, point!
marquetalia
   Posté le 30-10-2019 à 00:33:56   

Je n en suis pas si sûr,la Russie a des liens civisationnels avec la Serbie,ce sont deux peuples orthodoxes qui résistent à l agression atlantiste via les mercenaires islamistes en Bosnie ,au Kosovo et dans le Nord Caucase.


Edité le 30-10-2019 à 00:34:35 par marquetalia


pzorba75
   Posté le 30-10-2019 à 04:50:12   

La Russie est un pays très affaibli, sa démographie en chute libre, ses infrastructures vieillissantes et peu performantes et sa jeunesse américanisée sans conscience de classe, juste bonne à consommer, drogue, rock et big mac en tête. Poutine en a bien conscience, il ne s'engagera pas dans des aventures avec des peuples "frères", l'URSS qui l'a formé, a assez donné et peu reçu en retour. Il défendra les intérêts russes, et si les serbes sont sous sa coupe, il peut en faire ses intérêts. Sinon, il fera comme Eltsine et les laissera se faire bombarder comme il laisse les américains bombarder et piller en Syrie...l'exemple syrien mérite d'être analysé et retenu par les peuples alliés de la Russie.
Xuan
   Posté le 30-10-2019 à 13:28:36   

C'est l'Europe qui est très affaiblie, notamment pas ses divisions, qui sont apparues au grand jour lors de la crise des réfugiés, mais qui atteignent maintenant ses deux piliers.
pzorba75
   Posté le 30-10-2019 à 14:26:50   

Cyniquement, j'ajouterai que l'Europe est encore plus affaiblie que la Russie, ses dirigeants les plus en vue mènent la politique de soumission à l'impérialisme américain.
À commencer par l'affaiblissement linguistique.
marquetalia
   Posté le 31-10-2019 à 15:07:26   

@Pzorba,par "affaiblissement linguistique",vous parlez de l impérialisme du tout anglais,que dénonce à juste titre le Prcf?
pzorba75
   Posté le 31-10-2019 à 15:16:05   

marquetalia a écrit :

@Pzorba,par "affaiblissement linguistique",vous parlez de l impérialisme du tout anglais,que dénonce à juste titre le Prcf?

Evidemment, la langue est un moyen de domination ou de résistance, avec leurs patois les paysans se défendaient aussi...
marquetalia
   Posté le 31-10-2019 à 18:15:22   

Les patois existent encore en France.d ailleurs,j en avais discuté sur ce forum,sur un autre topic.
pzorba75
   Posté le 31-10-2019 à 20:33:26   

Le premier patois est re-beu qui joue pleinement son rôle défensif.
Xuan
   Posté le 31-10-2019 à 21:19:57   

marquetalia a écrit :

ce n est pas un patois, ça, à part pour Philippe Poutou et sa clique rouge noire.


?
pzorba75
   Posté le 01-11-2019 à 04:43:16   

Pour avoir suivi les libres penseurs lors de l'opposition à la ratification de la charte européenne des langues régionales, les opposants à cette ratification soulignaient, à juste raison me semble-t-il, que la seule langue "régionale" qui progressait, sans aide officielle des autorités pro européennes, était effectivement le langage re-beu. Il suffit de séjourner quelques heures dans les arrondissements du nord est parisien et dans les villes attenantes (St-Ouen, St-Denis, Aubervilliers pour faire bref), aussi bien sur les marchés, devant les collèges et autres établissements scolaires, pour le constater.
Faut-il pour autant s'en inquiéter? Je n'ai pas d'avis.
En revanche, l'usage et la promotion des langues régionales, le niçois, le breton, le catalan, sont à l'évidence des manoeuvres politiques avec des objectifs à long terme, le plus évident est le développement du "globiche" l'anglais d'aéroport en 300-500 mots, celui que je pratiquais pendant ma vie professionnelle conduisant à la fin du terme à l'alignement sur l'idéologie de l'impérialisme américain.
En arriver à classer de rouge-brun ceux qui assimilent le "re-beu" aux patois est un peu simpliste et sans fondement.
marquetalia
   Posté le 01-11-2019 à 08:33:28   

Il y un quiproquo,je parlais de rouge noir,c est à dire anarchosyndicaliste,et non rouge brun.Poutou est effectivement proche des courants libertaires.


Edité le 01-11-2019 à 08:48:46 par marquetalia


Xuan
   Posté le 01-11-2019 à 12:01:49   

pzorba75 a écrit :

...l'usage et la promotion des langues régionales, le niçois, le breton, le catalan, sont à l'évidence des manoeuvres politiques avec des objectifs à long terme, le plus évident est le développement du "globiche" l'anglais d'aéroport en 300-500 mots...


Je ne vois pas bien le rapport entre le globish et les langues régionales, et il faudrait démontrer ces manoeuvres.

La république bourgeoise a opprimé ces langues pour imposer le français, de même les accents régionaux ont été moqués et dévalorisés.
Le français devait s'imposer et ceci fait partie du processus de centralisation de l'état.
Par contre si ces régionalismes ne s'opposent pas à la révolution socialiste il n'y a aucune raison pour les contraindre. Au contraire c'est une richesse de notre pays.
pzorba75
   Posté le 01-11-2019 à 17:00:14   

Xuan a écrit :

Au contraire c'est une richesse de notre pays.

Voilà une piste qui mérite démonstration.
Pour ma part, c'est un repli identitaire et sectaire, permettant nombre de dissimulations, comme le ralliement des autonomistes bretons aux autorités allemandes pendant l'occupation que les pro-bretons aiment bien taire.
marquetalia
   Posté le 01-11-2019 à 19:28:40   

Les Nazis avaient octroyé l autonomie à la Bretagne,et ambitionnaient de mélanger ces populations celtes avec des éléments germaniques.


Edité le 01-11-2019 à 20:16:23 par marquetalia


Xuan
   Posté le 01-11-2019 à 20:33:59   

Je maintiens que les langues régionales, au même titre que les architectures, les folklores, les cultures locales, etc. sont une richesse, un patrimoine de notre pays.
Vouloir tout uniformiser serait une aberration parce que rien de tout cela ne menace l'intégrité du pays aujourd'hui.
Au contraire la standardisation qui s'impose - également au détriment de nos cultures régionales - c'est l'anglais et la "philosophie" d'entreprise

Que des réactionnaires aient essayé de les récupérer se comprend dans la mesure où elles pouvaient passer pour une forme de résistance à l'Etat bourgeois et à la centralisation capitaliste.
De même ils se sont appuyés sur les commerçants ou les paysans parce que ces catégories sont laminées par le capitalisme.

Il était légitime aussi que la statue de Mistral soit déboulonnée à la Libération, dans la mesure où Maurras et Félibriges se sont frottés de près (lire cet article maurrassien qui se désole de la récupération "marxiste" de la culture languedocienne.).
En fait Maurras s'était détaché d'eux avant de rejoindre l'Action Française, mais peu importe leurs états d'âme.

Les traditions et les patrimoines ont un caractère de classe lié aux rapports sociaux de leur époque. Aujourd'hui, entrer dans une église et regarder les vitraux n'est pas un acte religieux à moins d'avoir trempé sa main dans le réservoir à bactéries et s'en être barbouillé le front. Visiter un château n'impose pas d'apporter une partie de sa récolte mais simplement de payer un ticket d'entrée.
L'opposition réelle des langues régionales au français a bien existé, mais aujourd'hui elles ne constituent aucune menace pour l'unité nationale.
Même les courants autonomistes des années 70 n'ont plus l'engouement qu'ils ont connu.

Et dans tous les cas, les spéculations des réactionnaires ne signifient pas que ces langues soient réactionnaires ou que les bretons aient quelque chose à voir avec les nazis, simplement parce que les nazis ont fantasmé sur les celtes.

En 2015 la section de Quimper du PCF faisait cette déclaration :


Les langues régionales et le parti communiste : un point d'histoire


Vendredi 23 octobre, un débat organisé par Kevre Breizh, coordination des associations culturelles bretonnes, réunissait au théâtre Max Jacob de Quimper les représentants des principales listes présentes aux prochaines élections régionales, dont Xavier Compain, tête de la liste de rassemblement initiée par le Front de Gauche, et chef de file des candidats communistes.
Alors que la ratification de la charte européenne des langues régionales et minoritaires va venir en discussion mardi 27 octobre au Sénat, ce sujet occupa une place importante dans cette soirée, chacun se déclarant favorable à cette ratification.
Contrairement aux candidats de la droite et du PS, pour lesquels il y a souvent loin des déclarations aux actes, Xavier Compain put s'appuyer sur les prises de position et votes constants en faveur de cette ratification des députés et sénateurs communistes et Front de gauche, comme des élus du groupe GUE au Parlement européen, à la seule exception de Jean-Luc Mélenchon.

Pour les communistes, la ratification de cette charte ne met pas en cause l'unité de la République, au contraire elle l'enrichit et la renforce, face au capitalisme mondialisé qui détruit la diversité dans tous les domaines et ne connaît d'autre langue que celle de la finance.
Les 75 langues pratiquées en France font partie de notre richesse culturelle, elles sont un patrimoine collectif, non dans un esprit communautariste, il n'y a pas d'autre communauté que la communauté humaine, mais comme un enrichissement mutuel, un apport à la construction de notre vivre ensemble.
Et cela vaut pour le breton et les langues des autres régions de France, comme pour celles de l'Outre-mer ou celles issues des immigrations.
Il s'agit de liberté, de démocratie, d'égalité.
C'est ainsi que les communistes se sont toujours déterminés, même si cela ne s'est pas fait sans tâtonnements et débats, parfois très vifs.

Pour ce qui est du breton et de la culture bretonne, les traces historiques sont nombreuses.
Un film d'archives montre par exemple en 1936 à la Fête de l'Humanité de Garches, des Bretonnes et Bretons défilant en costumes et en musique, le poing levé.
Un autre bien connu, Breiz Nevez, Bretagne Nouvelle, fait revivre la fête du PCF à Pont L'Abbé en août 1938 avec l'Internationale en breton précédant les interventions d'Alain Signor et de Marcel Cachin (voir photo ci-contre).



Ce dernier présenté à la fois comme sénateur communiste de Paris et président des « Bretons émancipés », association qu'il avait fondée en 1930 et qui se transforma après la guerre en « Union des sociétés bretonnes d'Île de France », très vivante encore aujourd'hui.
De nombreux élus communistes, comme Michel Mazéas ou Félix Leyzour, et bien d'autres, ont pratiqué ou pratiquent encore avec bonheur la langue bretonne.
C'est au nom de Marcel Cachin qu'est associée la 1ère proposition de loi tendant à la « conservation de la langue et de la culture bretonne », présentée le 16 mai 1947 par les députés communistes Pierre Hervé, Gabriel Paul, Alain Signor pour le Finistère, Hélène Le Jeune et Marcel Hamon pour les Côtes du Nord, Louis Guiguen pour le Morbihan, et l'ensemble du groupe communiste et apparentés.
Cette proposition prévoyait notamment que l'usage de la langue bretonne soit recommandé aux maîtres chaque fois qu'ils pouvaient en tirer profit pour leur enseignement, y compris pour l'enseignement du français.
Le rapporteur désigné par l'Assemblée s'empressa d'enterrer le projet. C'était M. Deixonne, futur auteur de la loi de 1951 qui porte son nom et est très en retrait par rapport à celle proposée par les communistes !

L'intérêt des communistes ne se porta pas seulement sur le breton : le 24 juillet 1948, ils proposaient une nouvelle loi, cette fois en faveur du catalan.

Elle aussi enterrée...

Ces propositions s'inscrivaient dans un processus de démocratisation de la société, et de reconnaissance et d'épanouissement des cultures populaires.
Objectifs qui n'ont en rien perdu leur pertinence, bien au contraire, à l'heure où la loi des marchés financiers pèse sur nos vies et où les TAFTA et autres traités transatlantiques nous menacent de nouveaux reculs de la démocratie et d'une dangereuse uniformisation de toute la planète.


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Dans notre programme pour une France socialiste, nous devrons prendre en compte de nombreuses contradictions que le capitalisme n'aura pas résolues, et les cultures locales en font partie.
Il faudra conserver ce patrimoine, mais dès à présent nous devons le protéger et ne pas laisser sa défense à des bandes anti-communistes.



Edité le 01-11-2019 à 21:16:49 par Xuan


Xuan
   Posté le 01-11-2019 à 22:10:45   

Sur Sputnik, cet article sur les relations triangulaires RPC - UE - USA article montre que le leadership européen se trouve encore dans une zone d'incertitude. La nouvelle composition des dirigeants de l'UE laisse la part belle à la France, mais cette position a été contestée.
Lire aussi Emmanuel Macron assistera à l'inauguration de la 2e CIIE à Shanghai


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Macron sera au centre du jeu UE-Chine-USA lors de ses négociations à Pékin
© AFP 2019 Wang Zhao

17:27 01.11.2019

La visite du Président français en Chine marquera une nouvelle étape dans l’édification des relations au sein du triangle Chine-UE-USA, a affirmé un expert russe, évoquant pour Sputnik la prochaine visite d’Emmanuel Macron en Chine, prévue du 4 au 6 novembre.
À la veille de la visite d’Emmanuel Macron en Chine, Pékin a clairement laissé entendre que la signature d’un accord d’investissement avec l’UE l’année prochaine serait une priorité pour la politique européenne de la Chine.
Des déclarations dans ce sens ont été faites par le Premier ministre, Li Keqiang, lors de ses négociations avec Federica Mogherini, haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, ainsi que le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, dans un entretien avec l’AFP lors de sa visite en France. Ce qui pourrait signifier que Pékin compte sur Paris pour signer rapidement ce document.

Le triangle Chine-UE-États-Unis

Le directeur du Centre d’études françaises de l’Institut de l’Europe de l’Académie des sciences de Russie, Youri Roubinski, a estimé, dans une interview accordée à Sputnik, qu’Emmanuel Macron mènerait les négociations en Chine au nom de la nouvelle composition des dirigeants de l’UE après avoir concerté ses positions avec la chancelière allemande.
Toutefois, il s’est refusé à faire des prévisions au sujet des délais de signature de l’accord. Il estime évident que cet accord entrera en contradiction avec la position américaine visant à contenir l’avancée de la Chine dans le monde.
«Dans le contexte de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, tous les participants au processus s’observent mutuellement […] L'UE prend en compte l'état de la confrontation américano-chinoise pour trouver non une simple solution avec la Chine, mais une solution qui empêcherait Donald Trump de recourir à des mesures sévères contre les Européens en réaction à une plus grande ouverture de leurs marchés à la Chine.»
Pour lui, le jeu est engagé non entre deux pôles, la Chine et l’UE, mais au sein du triangle Chine-UE-États-Unis. Sur fond de confrontation américano-chinoise, l'UE va maintenant essayer de négocier des conditions favorables pour soi afin de ne pas risquer le recours à des contre-mesures de la part des Américains, a souligné Youri Roubinski. Il sera nécessaire à la Chine et à l’UE de trouver un compromis et de faire des concessions. Et là, la France et l'Allemagne coordonnent étroitement leurs positions, a-t-il constaté, rappelant la récente réunion à Toulouse de ministres français et allemands.
«Ils y ont visiblement concerté les prochaines négociations d’Emmanuel Macron en Chine. Le Président de la République a reçu, à ce que je comprends, un certain mandat» , a noté Youri Roubinski.

«La France possède ce potentiel»

Le potentiel de la France dans le domaine de la signature de l’accord a été également évalué pour Sputnik par le directeur de l'Institut des relations internationales auprès de l'Institut des langues de Pékin, Jia Leying.
«La France a toujours cherché à améliorer ses propres relations et celles de l’UE avec la Chine […] La diplomatie française se caractérise par une politique étrangère indépendante, Paris ne cherchant pas à rejoindre certaines grandes puissances occidentales dans ce domaine. Compte tenu de sa volonté politique, la France pourrait contribuer à élargir la collaboration en matière d’investissement entre la Chine et l’UE et faciliter la signature rapide d’un accord d’investissement. La France possède ce potentiel» , a-t-il indiqué.
Entretemps, a-t-il fait remarquer, même si la France souhaite contribuer à une signature rapide d’un accord d’investissement entre la Chine et l’UE en partant de ses propres intérêts, elle doit tenir compte de la position de l’Allemagne et de l’Union européenne dans son ensemble.
«La France ne peut pas ignorer les intérêts de l'UE et se concentrer uniquement sur ses affaires. Elle devra rechercher un équilibre des intérêts de toutes les parties.»

Des relations plus étroites avec Berlin et Londres

Le rôle de la France dans l'accélération de la signature du document est considéré un peu autrement par Mary-Françoise Renard, responsable de l'Institut de Recherche sur l'économie de la Chine au CERDI (Centre d'études et de recherches en développement international). S’exprimant auprès de Sputnik, elle a estimé peu probable que Paris puisse accélérer la signature d’un accord d'investissement avec l'UE.
En Europe, la Chine entretient des relations bien plus étroites avec l'Allemagne et le Royaume-Uni, et la France n'est pas un partenaire privilégié dans les négociations, a-t-elle constaté.

La voix de la France est-elle décisive?

Wang Yiwei, professeur à l'Institut des relations internationales de l'Université populaire de Chine, a dit croire que l’accord d’investissement serait signé l’année prochaine. La chancelière Angela Merkel a annoncé récemment que la Chine serait une priorité de la politique de l’UE en 2020, a-t-il rappelé, en rapport avec le fait que l'Allemagne assurera la présidence tournante de l’UE durant la seconde moitié de l’année prochaine.
«Les pays européens, y compris l'Allemagne et la France, ont manifesté un vif intérêt pour la signature de l'accord d'investissement entre la Chine et l’UE et ont exprimé l'espoir que cela serait fait lors de la présidence allemande de l'UE, a-t-il déclaré. En septembre prochain, le Président Xi Jinping se rendra en visite en Europe et participera au sommet à 27+1. Ainsi, on pourrait s’attendre à ce que l’accord d’investissement soit signé.»

Il a rappelé que les négociations entre l'UE et la Chine se poursuivaient depuis de nombreuses années et qu’il s’agissait aujourd’hui d’un document au format élargi. Lequel concerne non seulement les investissements proprement dits, mais aussi le commerce, la propriété intellectuelle, la politique industrielle, parmi d’autres aspects.
«À l’heure actuelle, l'UE souhaite lutter pour le marché chinois, tout en renforçant sa protection contre les produits chinois. En outre, l’UE est inquiète face aux répercussions des négociations commerciales sino-américaines sur son économie et craint une atteinte à ses propres intérêts, vu que l’UE et les États-Unis sont en concurrence sur le marché chinois» , a poursuivi Wang Yiwei.

Selon lui, dans le contexte actuel d’incertitude mondiale et de montée du protectionnisme commercial, la signature d'un accord d'investissement est très importante pour la Chine, l'UE et le monde entier. Pour ce qui est des possibilités de signer ce document, beaucoup dépendra de la capacité des 27 membres de l’UE à parvenir à un consensus sur le dossier, a-t-il expliqué.

«Je ne pense tout de même pas que la voix de la France soit décisive. Bien que Paris ait cette intention [de conclure l’accord d’investissement, ndlr], c’est l’accord de l’Allemagne qui jouera le rôle principal. En outre, il faut tenir compte de l'opinion des petits pays puisque l'actuel Parlement européen est davantage fragmenté qu'avant. Cependant, la perspective de signer un accord semble prometteuse parce que c’est important pour les intérêts de l’Europe dans son ensemble et ce vecteur est approuvé par tout le monde» , a-t-il conclu.

La visite d’Emmanuel Macron doit donner lieu à la signature de 30 à 40 contrats de collaboration. Le Président français se rendra à la deuxième exposition internationale sur les importations à Shanghaï. La France fait partie des 15 invités d'honneur de cette exposition qui rassemblera 17 grandes sociétés françaises dont Air Liquide, Saint-Gobain et Société Générale. Le pavillon de la France accueillera plus de 50 manifestations consacrées à l'innovation. Sont également prévues des expositions sur six agences gouvernementales et des régions françaises -dont la région parisienne.
pzorba75
   Posté le 02-11-2019 à 05:15:40   

Xuan a écrit :

[g][#800000]Je maintiens que les langues régionales, au même titre que les architectures, les folklores, les cultures locales, etc. sont une richesse, un patrimoine de notre pays.

Pour les communistes, la ratification de cette charte ne met pas en cause l'unité de la République, au contraire elle l'enrichit et la renforce, face au capitalisme mondialisé qui détruit la diversité dans tous les domaines et ne connaît d'autre langue que celle de la finance.
Les 75 langues pratiquées en France font partie de notre richesse culturelle, elles sont un patrimoine collectif, non dans un esprit communautariste, il n'y a pas d'autre communauté que la communauté humaine, mais comme un enrichissement mutuel, un apport à la construction de notre vivre ensemble.
Et cela vaut pour le breton et les langues des autres régions de France, comme pour celles de l'Outre-mer ou celles issues des immigrations.
Il s'agit de liberté, de démocratie, d'égalité.
C'est ainsi que les communistes se sont toujours déterminés, même si cela ne s'est pas fait sans tâtonnements et débats, parfois très vifs.



Tu démontres que l'histoire des erreurs des communistes français est bien longue. Les langues régionales doivent, au même titre que les religions, rester dans la sphère privée et n'ont rien à faire dans la sphère publique comme le demandent les promoteurs de la Charte des langues régionales, communistes en tête. Comment peut-on imaginer être reçu dans un hôpital où les employés parleraient breton ou être jugé dans un tribunal d'assises avec un jury ne parlant qu'en breton? Sur ce point comme sur nombre d'autres, les positions des dirigeants du parti communistes français sont incohérentes, les électeurs ne s'y trompent pas et le score électoral de ce parti, y compris en Bretagne, reste très faible, ce qui est plutôt rassurant pour les adversaires de la Charte des langues régionales.
Ouvrir ce genre de débat et y consacrer des moyens est se détourner de l'essentiel, la lutte contre les classes dominantes pour que ceux d'en bas s'occupent des affaires de ceux d'en haut!
Xuan
   Posté le 02-11-2019 à 07:26:40   

pzorba75 a écrit :

...Comment peut-on imaginer être reçu dans un hôpital où les employés parleraient breton ou être jugé dans un tribunal d'assises avec un jury ne parlant qu'en breton? ...


Ça c'est un non-sujet, le français reste la langue dominante. Si d'autres langues sont parlées dans un hôtel elles sont étrangères et à destination des touristes, commerce oblige.


Edité le 02-11-2019 à 07:34:10 par Xuan


pzorba75
   Posté le 02-11-2019 à 10:09:39   

Xuan a écrit :

...Si d'autres langues sont parlées dans un hôtel elles sont étrangères et à destination des touristes, commerce oblige.

C'est bien ce que je ne n'ai pas envie de ressentir en me trouvant devant des représentants de l'Etat qui ne parleraient pas français dans l'exercice de leurs fonctions, très souvent répressives faut-il ajouter. Ce qui est le terme du non-sujet.
pzorba75
   Posté le 02-11-2019 à 11:27:59   

La Charte des langues régionales, que la France n'a pas pu ratifier du temps de Chirac, permet à terme l'usage des langues régionales dans les services publics et d'accorder une différence dans les emplois basés sur la langue, en particulier dans les administrations locales...par exemple l'usage du breton par la Police en Bretagne ou dans les tribunaux. C'est ce point qui me semble rétrograde voir réactionnaire comme le sont la plupart des groupuscules régionalistes. Il suffit d'écouter les chanteurs en breton, les débris des Vielles charrues et en Corse I muvrini pour voir que leurs combats sont d'abord contre la République jacobine, c'est vrai une république bourgeoise et qu'en aucun cas ils militent pour la République laïque et sociale et l'illusion de l'Union Européenne.
Je continue de penser que la défense des langues régionales et des patois est un combat d'arrière garde pour maintenir l'obscurantisme et les inégalités de classes...
Xuan
   Posté le 02-11-2019 à 11:46:52   

Après l'aspect commercial qui ne laisse aucune place au régionalisme sauf pour son côté folklorique, on peut se poser la question du langage officiel.

Peut-on trouver des actes administratifs rédigés autrement qu'en français maintenant ?

Historiquement, les langues régionales sont des langues populaires, très souvent sans orthographe pour la simple raison que la quasi totalité des français ne savaient même pas écrire leur nom avant la révolution bourgeoise, et qu'à part les classes dominantes, puis les curés, lettrés, professions libérales, artisans et commerçants, la plupart d'entre eux ne savaient toujours pas signer jusqu'à la seconde moitié du 19e siècle.

Bien avant la révolution française, les actes les plus courants et les plus familiers au peuple, ceux de l'Etat civil, étaient rédigés en français avec quelques expressions en latin de cuisine. Donc aucun document en langue régionale.
Lorsque des régions ont changé de main, avec des aller-retours durant la Restauration ou bien lors des variations de frontières lors des guerres, la langue officielle a toujours été celle de l'Etat propriétaire de la région en question, jamais une langue régionale.

Imaginer qu'une langue régionale puisse supplanter la langue d'Etat c'est une vue de l'esprit qui ignore la formation des nations et la nature dictatoriale de l'Etat bourgeois.
La nation française est unifiée depuis très longtemps, définitivement depuis 1918, et aucune revendication régionaliste ou indépendantiste ne peut remettre en cause cette unité, sauf les colonies déguisées en départements.
Les mouvements indépendantistes en métropole se sont développés des années 60 jusqu'aux années 80 et ont échoué.

Quant aux langues régionales elles ne constituent pas un support populaire pour des tentatives de ce genre parce que ceux qui les pratiquent ne visent pas l'indépendance dans leur majorité mais une cohabitation.

A supposer que les langues régionales soient utilisées dans les services publics suivant cette Charte, cela ne remet absolument pas en cause l'usage dominant du français.

Après qu'il subsiste des groupes visant une indépendance ou une autonomie, ça reste très anecdotique.
S'ils s'opposent à la république bourgeoise, il ne tient qu'aux communistes de valoriser les aspects positifs de ce patrimoine et d'élaborer le projet d'une république socialiste ouverte aux langues régionales, avec une langue dominante évidemment, sans laquelle aucune nation ne peut exister. Nous ne serions pas le seul pays dans ce cas et d'autres nations gèrent des problèmes linguistiques autrement plus compliqués.
Xuan
   Posté le 02-11-2019 à 11:59:55   

Il faut ajouter autre chose :
depuis pas mal de temps, et contrairement aux métropoles citadines, la province est à l'abandon. On voit les services publics déserter les villages, privés de gares, d'hôpitaux, de bureaux de poste, de centres d'imposition, etc.
Lorsque des maternités sont supprimées des naissances se font en cours de transport, les urgences sont débordées...
Les lignes électriques et téléphoniques ne sont plus entretenues, les poteaux partent dans tous les sens quand ils ne sont pas brisés, avec des câbles qui traînent dans l'herbe ou sont accrochés sur une branche, même au bord de l'ex RN 7 ! Et les routes de campagne, de plus en plus fréquentées à cause de l'éloignement et de la concentration des entreprises, sont dans un état déplorable, etc.

Parallèlement, excepté dans certains villages "typiques", annexés par les bobos qui font exploser le prix du m2, l'immobilier dégringole dans les zones et renchérit dans les grandes villes, ce qui accentue l'écart social, concentre et sépare les populations pauvres et riches.

C'est une des causes du mouvement des gilets jaunes de voir ce délabrement et cet abandon. On est loin d'un mouvement régionaliste qui mangerait l'unité nationale. Au contraire c'est le capitalisme qui déserte les campagnes et les zones, lesquelles aspirent à un service public, à des transports, à des soins, à des écoles et surtout à un travail.
D'ailleurs lors des manifestations des gilets jaunes, si on a vu quelques drapeaux bretons ou languedociens, la grande majorité étaient tricolores (et pas rouge malheureusement) ce qui ne laisse aucun doute sur la question régionale.


Edité le 02-11-2019 à 13:04:57 par Xuan


Xuan
   Posté le 02-11-2019 à 18:45:15   

Nord Stream 2 : échec pour les USA


Je reviens sur les contradictions de l'empire européen et ses démêlés avec l'hégémonisme US.
Sur France Info, cet article d'Isabelle Labeyrie rapporte l'inquiétude européenne à propos du tronçon "controversé" Nord stream2, inquiétude qui est surtout celle de l'Ukraine.
Elle signale aussi que ce projet pourrait encore être entravé par les USA ou l'Europe.
Il faut être à peu près myope pour ne pas voir les a priori atlantistes de Labeyrie.

Si on remonte un peu en arrière, ce projet est surtout une pomme de discorde entre les intérêts des monopoles européens et US.
Dès 2010 GDF Suez détenait 9% dans le projet Gazprom, aux côtés de Gazprom, des allemands EON et BASF et du néerlandais Gasunie.
En janvier 2018 GDF Suez devenue Engie en 2015 soutenait NordStream2, pour lequel la société s'était engagée en 2017 à hauteur de 950 millions d’euros, avec OMV, Shell, Uniper et Wintershall, dans 50 % du coût total du projet, estimé alors à 9,5 milliards d’euros.

En décembre 2018 l'Europe s'était pliée aux injonctions et aux sanctions US.
Elle dénonçait dans un communiqué "l'agression russe" , saluait la "volonté de réforme de l'Ukraine" et renonçait au projet Nord Stream 2 un "projet politique posant une réelle menace à la sécurité énergétique européenne" .

Dans Challenges de février il apparaît que le sujet avait fait l'objet d'un compromis franco-allemand, avalisé le jour même (le 8 février 2019) par le parlement européen. Où l'on voit encore une fois que l'Europe marche bien à la baguette du duumvirat franco allemand et que l'Ukraine doit s'y plier.

Par conséquent la poursuite du projet Nord Stream 2 était déjà acté et la décision du Danemark ne fait que l'appliquer. Contrairement à ce que prétend Labeyrie, l'eau dans le gaz c'est entre l'Europe d'une part, les USA ses affidés dans l'OTAN d'autre part, et non entre Moscou et Bruxelles comme elle le prétend.

Il ressort que l'avancée de Nord Stream2 est un échec pour l'hégémonisme US.


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Nord Stream 2 : le gaz russe peut désormais entrer en Europe


Il n'y a plus d'obstacle au projet Nord Stream 2 : mercredi 30 octobre, le Danemark a autorisé la construction, dans ses eaux territoriales, d'un tronçon de ce gazoduc controversé qui doit approvisionner l'Europe en gaz russe via la Baltique. L'Ukraine et les européens s'inquiètent.

Mis à jour le 31/10/2019 | 21:03

Le Danemark a autorisé, mercredi 30 octobre, la construction, dans ses eaux territoriales, d'un tronçon de ce gazoduc controversé qui doit approvisionner l'Europe en gaz russe via la Baltique. (STEFAN SAUER / ZB)

Le Nord Stream 2, ce sont de très gros - et très longs - tuyaux qui passent sous la mer Baltique : 1 250 kilomètres au total, pour acheminer le gaz depuis son point d'entrée, dans la région de Saint-Pétersbourg, tout près de la frontière estonienne, et son point d'arrivée : le port allemand de Greifswald. Il existe déjà un pipeline qui suit à peu près le même parcours, le Nord Stream 1, mais son jumeau permettra de doubler les flux : le Nord Stream 2 pourra transporter - chaque année - 55 milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires. Il restait un dernier obstacle à surmonter. Mais, après avoir pas mal traîné des pieds, le Danemark a accepté, ce mercredi 30 octobre 2019, de laisser passer les tuyaux dans ses eaux territoriales.

Il ne reste donc qu'un tout petit tronçon à construire, environ 147 kilomètres, pour parachever le projet. Selon Alexei Miller, patron de Gazprom cité par l'agence publique Ria-Novosti, "ce travail peut être achevé en cinq semaines". Dès l'annonce des autorités danoises, Vladimir Poutine a publiquement exprimé sa satisfaction et le titre Gazprom a gagné 3% à la bourse de Moscou. Le géant de l'énergie russe finance ce projet d'une dizaine de milliards d'euros à 50 / 50 avec 5 industriels européens, dont le Français Engie.

De l'eau dans le gaz entre Moscou et Bruxelles

À Bruxelles, la Commission européenne juge que ce gazoduc place l'Europe en situation de dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, qu'il va renforcer l'influence de Moscou - ce qui ne plaît pas non plus aux Américains. Souvenez-vous des guerres du gaz en 2006, 2009 et 2014 entre Moscou et l’Ukraine : toute l'Europe avait eu des difficultés d'approvisionnement. Demain, rien n'empêchera Vladimir Poutine de menacer ou de fermer les vannes pour faire pression sur les capitales européennes. Le problème, c'est que la Russie est toujours le premier fournisseur de gaz naturel des 28, qui n'ont pas réussi à diversifier leurs sources d’approvisionnement. L'Allemagne notamment, qui est le plus gros pays importateur, est dans une impasse: elle a programmé une sortie du nucléaire, en 2022, du charbon, en 2038 et a un besoin vital du gaz russe.

Affaiblir l'Ukraine

Le projet des Russes n'est pas que de vendre du gaz aux européens. C'est aussi d'affaiblir l'Ukraine de manière plus subtile qu'en annexant la Crimée ou en soutenant les séparatistes de l'est du pays. L'Ukraine, qui a toujours été un pays de transit d'une grande partie du gaz russe, verra demain une importante manne financière lui échapper, puisque la Russie ne sera plus contrainte d'y faire passer son gaz et n'aura plus de redevance à verser aux autorités. Le président Volodymyr Zelensky s'en est ému aujourd'hui, pointant le risque d'une nouvelle "agression militaire" de la part des Russes.

L'existence de ce gazoduc reste malgré tout menacée par de possibles sanctions américaines et de nouvelles règles européennes sur le transport du gaz (qui demandent notamment le découplage des activités de production et distribution). Le "pipeline de Poutine" est au cœur d’une bataille économique et géopolitique qui ne fait que commencer.


Edité le 02-11-2019 à 19:55:08 par Xuan


Xuan
   Posté le 07-11-2019 à 18:50:40   

Les monopoles français inquiets pour l'avenir de l'Europe.
Dans son langage Macron démontre l'exactitude de la plupart des thèses présentées dans ce fil.
Peut-être que sa visite en Chine a précipité chez lui ces conclusions.
Il relève le développement des contradictions entre l'hégémonisme US et l'Europe, l'essor de la Chine conçue comme une concurrence économique mais aussi idéologique, les contradictions internes à l'Europe, la création d'un pôle hostile à l'impérialisme occidental en Russie et en Turquie, et pour finir le délitement de l'OTAN. D'où sa volonté de développer une force armée indépendante des USA.


Emmanuel Macron juge l’Europe au « bord du précipice » et l’OTAN en état de « mort cérébrale »


https://www.lemonde.fr/international/article/2019/11/07/macron-juge-l-europe-au-bord-du-precipice-et-l-otan-en-etat-de-mort-cerebrale_6018363_3210.html
Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 13h30, mis à jour à 17h20

Le chef de l’Etat s’alarme de la fragilité de l’Europe entre le désalignement de la politique américaine et l’émergence de la puissance chinoise, dans un entretien à « The Economist ».

Le président français s’inquiète de la « fragilité extraordinaire de l’Europe » , qui « disparaîtra » si elle ne « se pense pas comme puissance dans ce monde » , dans un entretien à l’hebdomadaire The Economist publié jeudi 7 novembre. « Je ne crois pas dramatiser les choses, j’essaye d’être lucide » , souligne Emmanuel Macron qui voit trois grands risques pour l’Europe : qu’elle ait « oublié qu’elle était une communauté » , le « désalignement » de la politique américaine du projet européen, et l’émergence de la puissance chinoise « qui marginalise clairement l’Europe » .

« Depuis soixante-dix ans, on a réussi un petit miracle géopolitique, historique, civilisationnel : une équation politique sans hégémonie qui permet la paix. (...) Mais il y a aujourd’hui une série de phénomènes qui nous mettent dans une situation de bord du précipice » , insiste M. Macron, qui voit aussi l’Union européenne « s’épuiser sur le Brexit » .

« L’Europe a oublié qu’elle était une communauté »
Le président français estime d’abord que « l’Europe a oublié qu’elle était une communauté, en se pensant progressivement comme un marché, avec une téléologie qui était l’expansion » . Selon le chef de l’Etat, il s’agit là d’une « faute profonde parce qu’elle a réduit la portée politique de son projet, à partir des années 1990 » .

Deuxième danger : les Etats-Unis qui restent « notre grand allié » mais « regardent ailleurs » vers « la Chine et le continent américain » . Ce basculement a été amorcé sous Barack Obama, estime le chef de l’Etat. « Mais pour la première fois, nous avons un président américain [Donald Trump] qui ne partage pas l’idée du projet européen, et la politique américaine se désaligne de ce projet » , estime-t-il.

Enfin, le rééquilibrage du monde va de pair avec l’émergence – depuis quinze ans – d’une puissance chinoise qui crée un risque de bipolarisation et marginalise clairement l’Europe. Et à ce risque de « G2 » Etats-Unis/Chine, s’ajoute « le retour de puissances autoritaires, au voisinage de l’Europe, qui nous fragilisent également très profondément » , ajoute M. Macron, citant la Turquie et la Russie. En conséquence, il estime que si les Européens n’ont « pas un réveil, une prise de conscience de cette situation et une décision de s’en saisir, le risque est grand, à terme, que géopolitiquement nous disparaissions, ou en tous cas que nous ne soyons plus les maîtres de notre destin. Je le crois très profondément » .

« Muscler » l’Europe de la défense
Le président français a également estimé lors de ce même entretien que « ce qu’on est en train de vivre, c’est la mort cérébrale de l’OTAN » , l’expliquant par le désengagement américain vis-à-vis de ses alliés et de l’attitude d’Ankara, membre de l’Alliance. Il faut « clarifier maintenant quelles sont les finalités stratégique de l’OTAN » , a affirmé le chef de l’Etat, en plaidant à nouveau pour « muscler » l’Europe de la défense, alors qu’un sommet de l’OTAN aura lieu à Londres début décembre.

« Vous n’avez aucune coordination de la décision stratégique des Etats-Unis avec les partenaires de l’OTAN et nous assistons à une agression menée par un autre partenaire de l’OTAN, la Turquie, dans une zone où nos intérêts sont en jeu, sans coordination » , a-t-il souligné. « Ce qui s’est passé est un énorme problème pour l’OTAN. »

Sur LCI, quelques compléments sur les événements récents au Moyen Orient :

"Vous n'avez aucune coordination de la décision stratégique des États-Unis avec les partenaires de l’Otan et nous assistons à une agression menée par un autre partenaire de l'Otan, la Turquie, dans une zone où nos intérêts sont en jeu, sans coordination."

Le Président s'interroge en particulier sur l'avenir de l'Article 5 du traité atlantique, qui prévoit une solidarité militaire entre membres de l'Alliance si l'un d'entre eux est attaqué. "C’est quoi l’Article 5 demain ? Si le régime de Bachar al-Assad décide de répliquer à la Turquie, est-ce que nous allons nous engager ? C’est une vraie question" , pointe-t-il.

"Nous nous sommes engagés pour lutter contre Daech. Le paradoxe, c'est que la décision américaine (de retrait du nord de la Syrie, ndlr) et l'offensive turque dans les deux cas ont un même résultat : le sacrifice de nos partenaires sur le terrain qui se sont battus contre Daech, les Forces démocratiques syriennes (FDS). L’Otan en tant que système ne régule pas ses membres. Et à partir du moment où un membre sent qu’il a le droit de suivre son chemin, qui est donné par les Etats-Unis d’Amérique, il le fait. Et c’est ce qui s’est passé" , regrette encore Emmanuel Macron....

Macron considère même qu’il faudrait revenir sur la contrainte du maintien du déficit public des pays de la zone sous la barre des 3% du PIB. Qu’il qualifie carrément de "débat d'un autre siècle".



Edité le 07-11-2019 à 19:18:32 par Xuan


Xuan
   Posté le 08-11-2019 à 23:27:05   

Sur le site du Monde Diplomatique de novembre
https://www.monde-diplomatique.fr/2019/11/HALIMI/60956 :



"Ce qui s’est passé [en Syrie] est un énorme problème pour l’OTAN » . Emmanuel Macron estime dans un entretien à The Economist que l’Alliance atlantique est en état de « mort cérébrale » après l’intervention turque contre les Kurdes. Il faudrait désormais selon lui « clarifier quelles sont les finalités stratégiques » de l’Alliance atlantique et renforcer l’Europe de la défense — ce serpent de mer.

« Le président Trump, j’ai beaucoup de respect pour cela (sic), pose la question de l’OTAN comme un projet commercial. Selon lui c’est un projet où les États-Unis assurent une forme d’ombrelle géopolitique, mais en contrepartie, il faut qu’il y ait une exclusivité commerciale, c’est un motif pour acheter américain. La France n’a pas signé pour ça » . En tirera-t-il toutes les conséquences, comme l’y invite notre éditorial du mois ?

Jusqu’à quand l’OTAN ?


par Serge Halimi

Depuis que l’adhésion du Royaume-Uni au Marché commun a ouvert la voie à un élargissement continu de l’Union européenne, on peine à détecter chez elle une politique étrangère digne de ce nom. Car parfois, plus, c’est moins : le compromis verbeux, pas l’affirmation ; l’effacement, pas la puissance. Dorénavant, l’Union compte une majorité d’États qui ont participé aux aventures impériales des États-Unis (seize de ses membres actuels ont contribué à la guerre d’Irak) ; elle relaie l’ingérence de Washington en Amérique latine (d’où la reconnaissance absurde de l’opposition vénézuélienne comme gouvernement légal) ; elle feint de s’opposer aux caprices de l’administration Trump, mais rentre dans le rang sitôt que celle-ci menace de la punir (sanctions économiques contre les entreprises qui commercent avec l’Iran). L’Europe pesait davantage au Proche-Orient avant son élargissement. Et si Charles de Gaulle s’opposait à l’adhésion du Royaume-Uni au Marché commun parce qu’il pensait que ce pays deviendrait le cheval de Troie américain sur le Vieux Continent, les États-Unis n’ont rien à craindre du Brexit. Car, au fil des décennies, l’Union européenne est devenue leur écurie.

La domination de Washington est encore plus humiliante en matière de défense. Créée pendant la guerre froide, l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) en est l’instrument. L’aval de la Maison Blanche suffit pour qu’un État membre de cette alliance en colonise un autre (la Turquie occupe une partie de Chypre depuis quarante-cinq ans) ou traite un de ses voisins comme sa « zone de sécurité » — l’armée d’Ankara, deuxième de l’OTAN, vient d’envahir le nord de la Syrie afin d’y liquider l’autonomie kurde (lire « Ankara et Moscou, jeu de dupes en Syrie »). Mais Washington s’en accommode tant que le régime de M. Recep Tayyip Erdogan continue de surveiller une des frontières maritimes de la Russie, d’acheter 60 % de ses armes aux États-Unis et d’abriter des têtes nucléaires américaines. Et peu importe également à M. Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, une marionnette américaine affublée du sobriquet éloquent de « Tony Blair norvégien », puisque la Turquie, selon lui, « agit avec retenue et en coordination avec les autres alliés de manière à préserver nos gains face à notre ennemi commun, Daech » .

En envahissant l’Irak en 2003 sous un motif fallacieux, le pays dont l’OTAN est le relais obéissant a provoqué le chaos actuel au Proche-Orient. Sur leur lancée, les États-Unis ont, avec d’autres, déclenché une guerre en Libye, puis, seuls cette fois, remis en cause l’accord nucléaire de juillet 2015 avec l’Iran (dont la conclusion avait pourtant marqué un de leurs rares moments de sagesse de la décennie…). En octobre dernier, au moment de livrer les Kurdes à l’armée turque sans consulter ses « alliés » européens de l’OTAN présents sur place, le président américain a envoyé un tweet d’une admirable franchise : « J’espère qu’ils se débrouilleront tous, nous on est à 11 000 kilomètres ! » Continuer à subir ce suzerain fantasque qui n’a d’autre intérêt que le sien revient à admettre une relégation définitive au rang de protectorat. Pour que l’Europe en sorte, il faut qu’elle sorte de l’OTAN (1).

Serge Halimi

(1) Lire Régis Debray, « La France doit quitter l’OTAN », Le Monde diplomatique, mars 2013.
marquetalia
   Posté le 24-11-2019 à 18:22:46   

Le prochain sommet de l OTAN aura lieu les 3 et 4 décembre au Royaume uni,et sera marqué par l intégration atlantiste de la Macédoine du Nord.


Edité le 25-11-2019 à 10:18:04 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 27-11-2019 à 10:55:27   

Sur les tensions germano-americaines https://français.rt.com/économie/68301-huawei-ambassadeur-etats-unis-accuse


Edité le 27-11-2019 à 10:58:17 par marquetalia


pzorba75
   Posté le 27-11-2019 à 11:14:31   

Tu n'as toujours pas compris comment mettre des liens cliquables, tu es vraiment un boulet sur ce forum.
marquetalia
   Posté le 27-11-2019 à 12:36:44   

Je rappelle que j interviens depuis un portable.
pzorba75
   Posté le 27-11-2019 à 13:18:57   

Je m'en tape de ton portable, avec un peu d'attention tu dois bien pouvoir le faire.
Xuan
   Posté le 02-12-2019 à 13:35:50   

Avec ton portable tu cliques sur l'icône du lien internet et tu écris ou tu copies l'adresse au milieu entre les deux séries de crochets


Edité le 02-12-2019 à 13:36:37 par Xuan


marquetalia
   Posté le 13-01-2020 à 17:19:26   

La France et l Allemagne dirigeant l Union européenne,il faut voir d un bon oeil les manifestations au Mali demandant le retrait des troupes de l Hexagone,ainsi que la grève dans notre pays,qui déstabilisent la bourgeoisie française.et,au lieu de l abstentionnisme révolutionnaire,il faut soutenir la France Insoumise,qui sont de vrais socialistes,et prônent le désengagement du Sahel.
marquetalia
   Posté le 13-01-2020 à 17:22:53   

Le ventre mou de l impérialisme doit voir la victoire des forces anticapitalistes,ce qui passe par le non alignement sur le belliciste Hamon et un certain Yannick Jadot,qui est pour l économie de marché,ou encore Maurel,qui est pour l économie mixte.


Edité le 13-01-2020 à 17:39:49 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 13-01-2020 à 17:38:39   

Les sanctions u.s contre les entreprises qui contribuent aux gazoducs North Stream 1 et 2 entre Berlin et Moscou vont affaiblir l économie allemande.concernant l économie française,elle va être déstabilisée en cas de perte des mines d Areva au Niger,et peut être de celles de nickel en Nouvelle Calédonie-je ne mets pas sur le même plan les Kanaks et les sanguinaires djihadistes du Sahel-.
pzorba75
   Posté le 13-01-2020 à 17:52:44   

C'est reparti pour 2020 la bouillie de Marquetalia. Peut-on espérer un peu d'ordre dans les sujets que tu postes à jet continu? Prends le temps de la consolidation de tes idées et fais les partager quand elles sont synthétisées.
marquetalia
   Posté le 14-01-2020 à 00:00:43   

L impérialisme européen,se joint aux USA et aux pays d Amérique Latine dirigés par la droite dans les manoeuvres de subversion visant à porter Guaido au pouvoir au palais de Miraflores.


Edité le 14-01-2020 à 08:45:54 par marquetalia


Xuan
   Posté le 14-01-2020 à 00:07:20   

Prend un sujet à la fois et va au bout, tu pars dans tous les sens et tu dis des bêtises aussi.
Gaido a du plomb dans l'aile maintenant.
Xuan
   Posté le 24-01-2020 à 12:41:37   

L'Europe se distancie des États-Unis tout en se rapprochant de la Russie

Par Jin Feng Source: Global Times Publié: 2020/1/24 11:50:06

https://www.globaltimes.cn/content/1177790.shtml



La chancelière allemande Angela Merkel s'est rendue à Moscou le 11 janvier et a rencontré le président russe Vladimir Poutine pendant près de quatre heures. Selon les informations révélées par les autorités allemandes et russes, l'ambiance de la réunion était conviviale, contrairement aux attitudes indifférentes lors des contacts des deux dirigeants au cours des cinq dernières années.

De plus, les deux dirigeants ont mis l'accent sur des terrains d'entente et ont obtenu des résultats fructueux. Poutine a exprimé le soutien de Moscou à Berlin pour accueillir les pourparlers de cessez-le-feu en Libye. Le sommet de Berlin s'est tenu avec succès le 19 janvier.

Récemment, un débat houleux s'est déroulé en Europe - quel est le plus gros problème du continent, les États-Unis ou la Russie? Merkel a donné sa réponse à travers sa diplomatie.

Le sommet entre Merkel et Poutine s'est concentré sur des questions urgentes, notamment la guerre civile en cours en Libye, l'escalade des tensions entre les États-Unis et l'Iran, le conflit en Ukraine et le gazoduc Nord Stream 2. La visite de Mme Merkel peut être considérée comme un dégel des liens entre l'Allemagne et la Russie, et même entre l'Europe et la Russie, puisque leurs relations ont été gelées en 2014.

De nos jours, les États-Unis sont le problème le plus problématique pour l'UE. Après avoir été intimidée et ignorée à maintes reprises, l'UE n'a d'autre choix que de se rapprocher de la Russie.

Sur le plan économique, l'UE suit les États-Unis en imposant des sanctions à la Russie depuis 2014, ce qui a causé d'énormes pertes aux pays européens. "L'économie allemande a perdu quelque 727 millions de dollars d'exportations à la suite de l'imposition de sanctions contre la Russie et des contre-sanctions consécutives introduites par Moscou", a déclaré Sputnik News citant un économiste de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, un groupe de réflexion basé en Allemagne, comme en disant.

Dans le même temps, les Européens craignent de plus en plus que la Russie n'effectue plus de collaboration économique avec la Chine, ce qui signifie que l'Europe ne pourra pas regagner son marché perdu. Les États-Unis imposant des sanctions sur le gazoduc Nord Stream 2 sans tenir compte de l'effet sur son allié européen ont rendu l'Allemagne encore plus en colère.

En ce qui concerne la diplomatie et la sécurité, les États-Unis ont volontairement et arbitrairement poussé le Moyen-Orient au bord d'une guerre à grande échelle, menaçant la sécurité géopolitique de l'Europe.

Au cours des deux dernières années, l'Europe s'attendait à ce que les États-Unis changent d'avis et tiennent compte des intérêts de leurs alliés européens. Pourtant, Merkel, un leader sobre en Europe, a réalisé que le continent ne doit compter que sur lui-même lorsqu'il s'agit de sauvegarder ou de poursuivre des intérêts. Cette fois, alors que l'Asie occidentale et l'Afrique du Nord étaient en crise profonde, elle a choisi de se rendre à Moscou au lieu de Washington pour des consultations.

Jouer la carte diplomatique peut également aider Merkel à promouvoir le rôle influent de l'Allemagne dans les affaires internationales et à réduire la pression qu'elle subit au niveau national.

Des voix s'interrogeant et s'opposant aux sanctions contre la Russie ont augmenté en Allemagne et un consensus s'est formé entre les différentes parties - les sanctions n'ont pas changé le comportement de la Russie et Berlin et Bruxelles doivent réévaluer leurs politiques russes. La dernière visite de Mme Merkel peut donc être considérée comme une réponse à la pression intérieure.

Le sommet Merkel-Poutine à Moscou pourrait signaler que la politique de l'UE à l'égard de la Russie est en train de changer et Bruxelles pourrait assouplir les sanctions contre Moscou, ouvrant la voie à la réconciliation entre l'Europe et la Russie.

Sous la pression croissante exercée par Washington, le dégel des liens entre Bruxelles et Moscou pourrait accroître l'influence de l'UE lorsqu'elle interagit avec les États-Unis. Bien sûr, c'est quelque chose que Washington est extrêmement réticent à voir.

L'auteur est chercheur à l'Université des études internationales de Shanghai. opinion@globaltimes.com.cn
marquetalia
   Posté le 24-01-2020 à 17:51:29   

Voilà pourquoi les Etats Unis veulent déclencher une nouvelle guerre dans les Balkans,et pérenniser leur présence en Europe.
marquetalia
   Posté le 24-01-2020 à 17:53:07   

Les Américains veulent chasser les Serbes de Bosnie et du Nord du Kosovo.Occident+Islam contre le bloc orthodoxe.


Edité le 24-01-2020 à 17:54:19 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 24-01-2020 à 20:37:22   

En Bosnie,par des Musulmans Bosniaques,au Kosovo par des Albanais de souche.
Xuan
   Posté le 30-01-2020 à 21:08:29   

Quel est le sens du Brexit ?


Le Brexit vient d'être avalisé par l'Europe.
On y voit souvent l'effet d'un populisme, faisant écho à aux électeurs de Trump, ou italiens, ou polonais, ou à ceux de Le Pen.
Si on met ces mouvements en parallèle on voit que leur seul point commun est la défense des monopoles nationaux. Mais ceux-ci sont de fait en conflit entre eux.
A plusieurs reprises Trump a voulu imposer à ses "partenaires" des sanctions qui les pénalisaient comme sur le nord stream2, il les a eux-mêmes pénalisés et soumis à la guerre commerciale, obligé Macron à renoncer aux taxes sur les GAFA, tenté d'obliger ses "alliés" à rejeter la 5 G chinoise, etc.

On constate là encore que les contradictions entre les monopoles européens et ceux US ne font que s'approfondir.

De fait Boris Johnson n'a pas fermé la porte à la 5G chinoise (voir ici).
L'Allemagne n'a pas fermé les portes non plus à la 5G chinoise malgré les menaces US, et Macron non plus, tout en avançant la nécessité d'être prudent.
L'enjeu est le déploiement de la 5G, où la Chine a pris beaucoup d'avance. Sans lui un pays s'expose à un retard relatif aux autres puissances.

Mais le Brexit relève d'une autre contradiction, de l'oppression franco-allemande envers les autres pays européens. Cette oppression fait déjà l'objet d'une rivalité entre les deux impérialismes dominants. Le duumvirat ne pouvait pas se transformer en triumvirat, c'est-à-dire mettre sur pied d'égalité la City, les monopoles industriels allemands et les banques françaises.
Ni la HSBC, dont le palmarès impérialiste est particulièrement sulfureux, ni Barclays ne pouvaient coexister pacifiquement avec la BNP.
Si on rappelle le classement 2018, on constate que ces trois dernières sont au trio de tête :
La banque britannique HSBC gagne la première place avec 2,487 milliards d’euros d’actifs estimés en 2015.
La seconde place est attribuée à une banque de l’Hexagone, BNP Paribas dont les actifs sont évalués à 2,392 milliards d’euros. Jusque-là, BNP Paribas conserve sa place de plus grande banque française.
Un autre établissement britannique occupe la troisième place. Il s’agit de la Banque Barclays, forte d’un capital de 1,958 milliards d’euros.
Laisser la City mettre son nez dans les affaires financières de l'Europe aurait abouti à couler la BNP. Inversement le GB ne pouvait accepter un rôle subalterne.

Bien évidemment les médias européens ne s'étalent pas sur le sujet. Ils ont au contraire assuré que la City avait tout à perdre à quitter l'Europe, et qu'elle était "sacrifiée sur l'autel du Brexit" , accréditant l'idée qu'il s'agirait d'un conflit de classe opposant le peuple à l'establishment.

Passée la Manche, la chanson n'est pas la même :
https://business-booster-247.com/la-city-de-londres-et-le-brexit/

Deux ans après avoir titré "La City touchée au cœur par le Brexit", Le Point indiquait en 2018 que la City n'était pas du tout sacrifiée par le Brexit.


Brexit : la City donne le change

Le « bain de sang » prédit dans la City à la suite du vote sur le Brexit ne s'est pas produit, comme l'atteste l'expansion du marché des changes londonien.

Selon une étude de l'agence Reuters, au cours des deux dernières années, Londres a accru sa domination sur le marché international des changes (+ 23 %) au détriment de New York, Singapour, Hong Kong et Tokyo. Tout indique au contraire qu'après la sortie du Royaume-Uni, le négoce de l'euro restera dans la City, malgré les efforts de la Commission européenne et des places rivales de Paris et de Francfort de rapatrier cette activité très lucrative.

Comment expliquer cette réussite du Forex (Foreign Exchange) alors que les nuages du Brexit s'amoncellent au-dessus de la première place financière européenne, voire mondiale ? D'abord, par les fuseaux horaires (Londres ouvre quand l'Asie ferme et clôture lorsque Wall Street se réveille), selon cette analyse publiée le 21 août et portant sur les cinq principaux marchés internationaux des devises. Les opérateurs de la City peuvent ainsi réagir rapidement aux soubresauts actuels, tels que le Brexit ou la montée du protectionnisme commercial. En ces temps de grande incertitude, le Forex est considéré comme un placement attractif, moins volatil que les actions ou les matières premières dans le cadre d'une politique de diversification de portefeuille.

Perte du passeport financier européen
Malgré le prochain départ du Royaume-Uni, prévu officiellement le 29 mars 2019, le marché londonien des devises, le premier dans le monde, a visiblement toujours la cote auprès des investisseurs institutionnels, hedge funds et fonds mutuels.

Sa taille énorme, les sommes considérables en jeu et le grand nombre de participants protègent ce marché visible, mobile et vital de la spéculation. Le nombre limité de devises activement négociées dans le monde, une quinzaine largement dominées par le dollar roi, constitue un rempart contre les mauvaises surprises. Totalement mondialisé, se déroulant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, le négoce des monnaies est de surcroît très organisé, en particulier au niveau des paiements.

Reste que le Brexit constitue une menace sérieuse pour la primauté de la City. En effet, le secteur financier d'outre-Manche est, de facto, exclu du Livre blanc britannique présenté le 6 juillet sur la relation future entre le Royaume-Uni et l'UE. Le document, qui concerne les biens et les personnes, se limite à réclamer sur le plan financier « un vague arrangement qui préserve les bénéfices mutuels des marchés intégrés et protège la stabilité financière ». De surcroît, la City perdra le « passeport financier européen » qui lui permet aujourd'hui de vendre librement ses produits sur le continent.

Le cas du yuan
Dans un tel contexte, l'Allemagne et la France font pression sur la Commission européenne pour que, après le Brexit, les transactions très lucratives des produits dérivés en euros transitent par un pays de l'UE. Paris comme Francfort font de ce rapatriement une question de souveraineté et de contrôle des risques.

Sans sous-estimer en privé ces menaces, les traders du Forex londonien restent confiants. Ils invoquent le coût substantiel pour les clients d'une délocalisation des salles de marché et la perte de la liaison sous-marine par câble avec New York. Le savoir-faire historique et la masse critique des professionnels aux méthodes rodées expliquent également la prééminence de la City. En outre, Londres s'est déjà placée en pole position pour l'après-Brexit sur le négoce des devises des pays émergents. La capitale britannique joue déjà un rôle-clé dans l'internationalisation du yuan chinois grâce à sa plateforme off shore créée en 2012.


Peu après, le Monde admettait que la City peut "passer au-dessus de l’UE" et se passer du "passeport européen"
Lors d’une conférence passionnante à la London School of Economics le mois dernier, Paul Tucker, un ancien vice-gouverneur de la Banque d’Angleterre, a donné les clés du flegme actuel. Sur un ton placide, le Britannique au visage de chérubin a doctement expliqué qu’il est très facile de contourner l’UE : il suffit de passer au-dessus.

Les plus importantes régulations financières sont en effet déterminées dans des organismes internationaux peu connus mais très influents : le Financial Stability Board (FSB) et le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire. Depuis la crise de 2008, ce sont dans ces forums que les nouvelles règles d’encadrement des banques ont été déterminées.


La façade populiste de BJ n'était qu'un piège pour l'électorat populaire qu'il ne représente pas plus que Le Pen.
Voir l'Humanité dans ROYAUME-UNI. BORIS JOHNSON TOMBE LE MASQUE

Il ressort de cet épisode la confirmation d'un affaiblissement de l'Europe. Cet affaiblissement sert l'hégémonisme US dans la mesure où l'Europe est incapable de lui opposer un front commun. D'autre part il favorise la scission en son sein et l'opposition à l'oppression franco-allemande. Enfin il sert le développement de la lutte de classe.


Edité le 30-01-2020 à 23:30:01 par Xuan


pzorba75
   Posté le 31-01-2020 à 05:04:04   

Xuan a écrit :

Quel est le sens du Brexit ?


....
Il ressort de cet épisode la confirmation d'un affaiblissement de l'Europe. Cet affaiblissement sert l'hégémonisme US dans la mesure où l'Europe est incapable de lui opposer un front commun. D'autre part il favorise la scission en son sein et l'opposition à l'oppression franco-allemande. Enfin il sert le développement de la lutte de classe.


D'accord avec la conclusion, excepté la dernière phrase "Enfin il sert le développement de la lutte de classe" qui me paraît imprudente et pas en rapport avec les luttes en cours en France où le mouvement revendicatif vient de subir une défaite importante face à Macron, le chantre de l'Europe et du capital transnational, le pro américain, pro allemand et réparateur du lien avec l'Eglise vaticane.
Les pays de l'UE en crise semblent peu atteints par les effets de la lutte des classes, voir le Portugal où les sociaux démocrates "redressent" la situation économique, pareil en Espagne avec les socialistes et même en Grèce où la droite bénéficient d'une éclaircie post Tsipras. Je ne parle de l'Allemagne qui ne se distingue que très rarement pas la lutte des classes dominées, préférant en référence à son histoire impériale et nazie, écraser les peuples de ses pays voisins, ce qui reste avec l'UE son mode développement préféré.
Xuan
   Posté le 31-01-2020 à 09:31:02   

Je n'avais pratiquement pas abordé la question de la lutte des classes sur ce fil, que je voulais consacrer exclusivement aux contradictions inter-impérialistes, pour éviter de le rendre trop complexe.
J'ai même reproché à marquetalia d'en parler en lui rappelant l'objectif de ce fil.
C'est certainement une erreur de ma part dans un sens, parce que les deux sortes de contradictions sont évidemment interdépendantes.

Erreur liée aussi à la faiblesse des luttes prolétariennes en Europe en général, et en France en particulier, depuis la fin des années 70 me semble-t-il. Mais le courant s'inverse peu à peu actuellement et il faut aborder le sujet.

La lutte des classes comprend par définition deux aspects, la situation de nos ennemis et la notre. L'affaiblissement des monopoles par suite de leurs contradictions, par suite aussi de l'essor des pays émergents (sujet non développé non plus mais cause majeure dans le développement des contradictions inter impérialistes), sert nécessairement la cause de la classe ouvrière et du peuple.
L'autre aspect, la situation du prolétariat et des masses populaires, doit être étudiée dans ses différents aspects, et du point de vue de son évolution. Je vais y venir.
Xuan
   Posté le 31-01-2020 à 15:49:00   

Déclin et renouveau de la lutte des classes.


Je ne prétends pas épuiser ici la question des luttes des classes en France, encore moins en Europe sur laquelle j’ai peu d’éléments en fait.

Mais dans tous les cas il faut d’abord saisir la relation entre les contradictions à l’échelle de l’Europe et celles entre les classes.
Nous avons bien observé que l’essor de l’empire européen s’est initié en liaison avec le déclin des luttes de classe, et que ce mouvement a couvert plusieurs décennies.
Le déclin de cet empire, pour les raisons structurelles que ce fil étudie, a été relevé ici depuis déjà près de dix ans et se prolongera encore.
Le réveil de la lutte de classe est aussi un courant prolongé et complexe, qui va s’étaler sur une longue période. Les causes du déclin du prolétariat sont multiples, celles de son renouveau le sont aussi.


Le déclin du prolétariat
D’abord il faut étudier les causes matérielles du déclin du prolétariat. Elles sont connues pour l’essentiel : la destruction des « citadelles ouvrières », soit par la privatisation des monopoles d’Etat, soit par la délocalisation, soit par les derniers développements de la révolution industrielle, la liquidation de pans entiers de l’industrie et la mort de régions entières, l’externalisation notamment des activités non productives (non productrices de plus value) et leur transformation en source de profit, l’auto entreprenariat, etc.

Ce déclin numérique et organisationnel d’une classe acculée à des combats défensifs et sans espoir a pour reflet idéologique le désarroi, le reflux de la conscience de classe, voire la honte, le déclassement social et idéologique des prolétaires.
Sur le plan politique ce déclin a pour origine la victoire de la ligne révisionniste dans le PCF, le conduisant à rejeter tous les principes marxistes-léninistes, sacrifiés sur l’autel de l’électoralisme et du soutien obligé à la social-démocratie. Celle-ci a utilisé ces abandons pour écraser le PCF de l’extérieur, l’infiltrer et promouvoir en son sein un courant social-démocrate liquidateur.
La tentative du PCMLF pour reconstituer un parti communiste a échoué, faute de prolétarisation suffisante, en butte à des tendances sectaires, scissionnistes et liquidatrices, face à un afflux non maîtrisé de la petite-bourgeoisie, en particulier de l’aile gauche du PSU et de sa tentative de subversion au profit de l’élection de Mitterrand.
La classe ouvrière et les salariés ont déserté les rangs des organisations se réclamant du communisme, ainsi que les syndicats ; une partie de la classe ouvrière soutenant un parti fasciste, ou se réfugiant dans l’abstention, faute de représentation politique.

L’essor de l’empire européen a également pour décor la contre-révolution mondiale qui a suivi la restauration du capitalisme en URSS et le révisionnisme moderne dans le mouvement communiste international, la dérive anti parti et l’échec de la révolution culturelle en Chine.
Cet essor s’est constitué en alliance avec le nouveau maître du monde, avec pour objectif de liquider toute trace du camp socialiste, d’absorber comme de nouvelles colonies les ex membres du Comecon, de la RDA jusqu’à la Sibérie, d’englober la Chine et tous les pays du Tiers Monde dans la mondialisation impérialiste et … « fin de l’histoire ».


Déclin des impérialismes occidentaux et renouveau de la lutte des classes

Les causes de l’essor de cet empire et de l’hégémonie US sont elles-mêmes à l’origine de leur déclin.

L’impérialisme occidental et à sa tête l’hégémonisme US ont commencé par rencontrer des obstacles face à plusieurs pays émergents, qu’ils ont dû écraser par une guerre totale et le soutien au terrorisme. Face à la Russie et à la Syrie, ces guerres ont échoué, le terrorisme a été fondamentalement vaincu et s’est lui-même retourné contre ses promoteurs.
L’hégémonisme US a tenté aussi la subversion et les révolutions colorées, mais ces manœuvres sont peu à peu déjouées.
Au fil des années les USA sont apparus comme la puissance la plus belliciste du monde, et ses appétits sont entrés en conflits avec ceux de ses propres alliés. Les guerres ont provoqué en retour des failles profondes dans le camp impérialiste, lorsque les intérêts des monopoles nationaux sont eux-mêmes entrés en contradiction et en conflit.
Les tentatives de subversion et le cancer du terrorisme ont provoqué un exode sans précédent de réfugiés en Europe, mettant à nu les rapports de domination en son sein.

Enfin le mouvement ascendant de l’impérialisme a connu un coup d’arrêt avec la crise mondiale de 2008. Elle a eu non seulement des conséquences financières et économiques, mais aussi idéologiques, en démontrant que le capitalisme détruit lui-même ce qu’il produit et qu’il est historiquement condamné.
La crise en provenance des USA s’est répercutée en Europe, causant la crise de l’euro et révélant là aussi l’oppression des pays du sud par la France et L’Allemagne.

Mais la mondialisation impérialiste a causé son propre fossoyeur.
L’essor des pays émergents, financé par les monopoles occidentaux eux-mêmes, est irréversible. Il repose sur l’industrialisation d’immenses régions agraires ou en friche et c’est une tendance de très longue durée.

A la tête de ce mouvement, la Chine agit avec constance pour la constitution d’un front uni mondial anti hégémonique.
La réforme initiée par Deng Siao Ping a été considérée ici comme une restauration du capitalisme, voire l’essor d’un nouveau « social-impérialisme » qualifié aussi de « social-fasciste ». Ce sujet est abordé sur plusieurs fils du forum, les faits montrent que les entreprises privées sont toujours sous la direction de l’Etat socialiste et que les profits servent à l’amélioration du sort du peuple, que d’autre part les progrès de la Chine ne reposent pas sur une expansion impérialiste ni sur l’agression armée ni sur la subversion.
La théorie stipulant que les IDE caractérisent l’impérialisme est caduque car elle ne tient aucun compte de la décolonisation et de l’accès des anciennes colonies au marché mondial.
Ces thèses lancées par le PTA – qui a lui-même échoué face à l’offensive impérialiste –, n’ont pas analysé l’échec de la révolution culturelle, ni rejeté une vision angélique de la transition du capitalisme au communisme. Elles conduisent les marxistes-léninistes dans une impasse, à l’incompréhension des faits et à la paralysie, dont notre division est la manifestation la plus évidente. L’évaluation du « socialisme à la chinoise » est un enjeu important de notre unité.

Une autre conséquence, dialectiquement opposée au déclin numérique de la classe ouvrière, ressort des délocalisations, qui ont pour revers l’essor historique de la classe ouvrière dans les anciennes colonies, où le passage de l’économie primaire à secondaire se fait à grande vitesse et à une échelle incomparable par rapport à l’industrialisation de l’occident. Ce mouvement est loin d’être achevé. La Chine « usine du monde » a répercuté son industrialisation dans d’autres pays et celle de l’Afrique est à peine à ses débuts.
Voir sur ce sujet l'article de Said Bouamama Mondialisation capitaliste, eurocentrisme et immigration Une prolétarisation du monde qui démasque le pseudo « postmodernisme »

La base matérielle de la lutte des classes en Europe
Dans les métropoles impérialistes, le déclin numérique de la classe ouvrière a dissimulé un mouvement inverse de salarisation (les salariés constituent l’immense majorité de la population) et de prolétarisation dans de petites entreprises.
Voir la sous-traitance et la création de la plus-value et autoentrepreneurs : salariat déguisé et précaire
Les professions libérales et moyennes supérieures, que le capitalisme avait tenues jusqu’ici à l’écart, sont prises dans l’engrenage, les paysans continuent d’être éliminés en tant que propriétaires, doivent exercer une double activité, etc.
Les échecs successifs dans la lutte économique ont abouti à une paupérisation de plus en plus évidente, et qui atteint des catégories jusque là épargnées. La destruction des services publics fait reculer des zones entières et creuse un fossé entre ville et campagne.
La situation matérielle des masses ne s’est pas améliorée mais au contraire dégradée et la réaction commence à se manifester.

En premier lieu, le courant social-démocrate a démontré au plus grand nombre son caractère bourgeois et anti-social. La tactique du repoussoir fasciste s’est essoufflée et notamment la poursuite de la réforme des retraites a fini de ridiculiser les chefs socialistes, les obligeant à dissimuler leur propre drapeau.
Les institutions de la bourgeoisie, et particulièrement l’élection du Président de la République au suffrage universel, se sont révélé des rideaux de fumée couvrant le pouvoir sans partage des monopoles capitalistes.
Ceci a aussi démontré l’échec de l’électoralisme et de la voie pacifique au socialisme.
La direction du PCF n’est pas revenue pour autant au marxisme-léninisme, mais une opposition de communistes sincères s’y est développée.
Aussi l’abstentionnisme doit-il être compris non pas comme une forme d’apolitisme mais comme le revers à l’absence de parti révolutionnaire.

La classe ouvrière n’a pas renoncé au combat, elle renoue avec la lutte de classe.
Nous avons relaté les luttes remarquables dans plusieurs entreprises, dont certaines ont fait le tour de la terre, comme l’épisode exemplaire du RH et de sa chemise déchirée s’enfuyant sous les huées.
La lutte ininterrompue des gilets jaunes, fondamentalement populaire, a redonné confiance au prolétariat. La bourgeoisie a immédiatement reconnu en elle un ennemi de classe. Les actions violentes particulièrement à l’endroit des symboles institutionnels de la République bourgeoise, l’affrontement contre la police de la bourgeoisie et ses violences odieuses traduisent cette lutte de classe, dont parle Emmanuel Todd, qui oppose l’immense majorité du peuple à une infime minorité d’exploiteurs.
Lors de la lutte contre la réforme des retraites, la cantine personnelle de Macron n'a pas échappé à l'assaut de manifestants, signe que l'autorité du chef d'Etat est dans la ligne de mire de la colère populaire.
Lui-même ayant acté le rejet des partis bourgeois en se prétendant "ni gauche ni droite", la démocratie parlementaire se trouve foulée aux pieds et d'ailleurs parfaitement ignorée dans les décisions politiques.
La mascarade de la concertation sociale ne peut plus être dissimulée par les syndicats réformistes, de sorte que la CGT énergie a stigmatisé les syndicats jaunes et leurs dirigeants comme Laurent Berger, en s’en prenant violemment à eux.
Ces faits marquent d’un part le retour de la conscience de classe, de la fierté prolétarienne, mais aussi une opposition diffuse mais très vaste envers les politiciens bourgeois.
La nécessité de changer de système devient claire pour beaucoup, bien que la confusion persiste sur celui qui doit le remplacer.

Nous voyons bien que la situation se transforme et que le chemin à parcourir est encore bien long et tortueux.
Les grèves ne concernent pour l’essentiel que les derniers bastions des entreprises nationalisées.
Le peuple n’est pas encore uni dans un front anti monopoliste, notamment les quartiers à population immigrée.
La classe ouvrière et les masses ne sont pas encore organisées sinon de façon minoritaire.
L’anticapitalisme est largement partagé mais ne se fixe pas pour objectif le socialisme.
Et surtout nous n’avons pas encore de parti communiste.
La clé de tout progrès est cette dernière condition. Elle est liée à la lutte de classes, celle qui court dans les rues, et au bilan de ces luttes.
Mais il faut d’abord saisir le sens de ces transformations, ne pas considérer la situation comme figée et voir ce qui est nouveau.


Edité le 31-01-2020 à 18:18:36 par Xuan


Xuan
   Posté le 10-02-2020 à 00:08:09   

Après le Brexit la défense nucléaire de l'Europe est remise en cause et la France peine à convaincre ses "partenaires" de la nécessité de se placer sous le parapluie français.
Délicat exercice d'équilibriste de Macron entre les nations européennes et l'hégémonisme US :


Le président français exhorte les Européens à une nouvelle stratégie de défense et de dissuasion nucléaire

Xinhua http://french.peopledaily.com.cn/International/n3/2020/0208/c31356-9655565.html 08.02.2020 13h31

Dans un discours vendredi à l'Ecole de guerre, à Paris, le chef de l'Etat français Emmanuel Macron a plaidé pour une approche renouvelée de la stratégie de défense et de dissuasion nucléaire, appelant les Européens à ne pas "se cantonner à un rôle de spectateurs" .
Les forces nucléaires françaises "renforcent la sécurité de l'Europe par leur existence même et à cet égard ont une dimension authentiquement européenne" , a déclaré le président Macron, lors d'un discours très attendu à l'Ecole de guerre, à Paris, devant les plus hauts gradés de l'armée française ainsi que des diplomates étrangers.
"Soyons clairs: les intérêts vitaux de la France ont désormais une dimension européenne" , a-t-il dit.
La France - seule puissance nucléaire de l'Union européenne depuis les Brexit - "mobilisera les partenaires européens les plus concernés, afin de poser les bases d'une stratégie internationale commune que nous pourrons proposer dans toutes les enceintes où l'Europe est active" , a-t-il dit. "Les partenaires européens qui souhaitent s'engager sur cette voie pourront être associés aux exercices des forces françaises de dissuasion" , a-t-il indiqué sans donner davantage de détail.

Après avoir posé un un diagnostic inquiétant sur l'état des relations internationales, menacées par la remise en cause du multilatéralisme et de plusieurs traités fondamentaux, le chef de l'Etat français a plaidé pour que l'Europe retrouve les moyens d'une souveraineté. Les Européens ne peuvent pas "se cantonner à un rôle de spectateurs" , a-t-il insisté.
"La France est convaincue que la sécurité à long terme de l'Europe passe par une alliance forte avec les Etats-Unis" , a-t-il dit, deux mois après un sommet tendu de l'OTAN et ses propos polémiques sur une alliance atlantique en "état de mort cérébrale". "Notre sécurité passe aussi, inévitablement, par une plus grande capacité d'action autonome des Européens" , a-t-il ajouté.

(Rédacteurs :Yishuang Liu)
marquetalia
   Posté le 10-02-2020 à 10:29:11   

L Europe étant le maillon faible de l impérialisme,la prise du pouvoir par le communisme et l instauration de la dictature du prolétariat doivent avoir lieu sur notre continent,ce qui va être ardu,vu le faible poids du courant marxiste léniniste en France.de plus,la bourgeoisie cherche à disloquer le mouvement social,Lepen cherche à dresser la population d origine européenne contre les immigrés,et, inversement,LREM les populations maghrébines,turques et d Afrique subsaharienne contre le groupe ethnique majoritaire,le tout pour conduire à une balkanisation de l Hexagone.et,il y a des courants séparatistes en France, même en Moselle-"Mosel Frei",pour attiser les braises entre Mosellans de souche et les populations qui s y sont installées après la Seconde Guerre mondiale pour travailler dans les mines et reconstruire un pays dévasté par le nazisme et les bombardements des dits Alliés.il y a,de plus,un fort courant germanophobe dans l Est de la France,qui va de Philippot à certaines composantes de la gauche radicale.la France va devenir une poudrière,il ne manquerait plus que le Rn,une fois au pouvoir,reconnaisse l annexion de Jérusalem Est par Israël qui aurait comme conséquence d exacerber le clash entre Arabes et Juifs,de la région parisienne à Perpignan,en passant par Marseille.De facto,Dividi ut Regni?


Edité le 10-02-2020 à 17:40:56 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 10-02-2020 à 10:39:20   

Il y a aussi les tentatives du pouvoir français actuel de créer l Union Sacrée autour de la guerre au Sahel, région sur laquelle lorgne les pays émergents,la Chine au Mali et la Russie en Centrafrique et à Madagascar.un effacement de la France en Afrique serait périlleuse pour la bourgeoisie française,qui livre des armes à l Indonésie,pour écraser les populations de l Irian Jaya et,une fois la population papoue éliminée,les multinationales françaises pourraient s y installer.des dissensions au sein de de la démocratie chrétienne-presente dans le parti de "droite libérale" de Macron et une fissure dans la classe politique pourraient compromettre la guerre impérialiste de la France en Irian Jaya,les Papous étant composés essentiellement de catholiques et de protestants,le reste de l Indonésie de Musulmans sunnites.les associations qui dénoncent le massacre des chrétiens de par le monde pourraient crier au scandale christianophobe.


Edité le 10-02-2020 à 17:42:46 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 10-02-2020 à 10:49:36   

La dénonciation du prétendu "antisémitisme"de Jean Luc Mélenchon permet à la bourgeoisie de mettre des bâtons dans les roues du mouvement social,d autant plus que LFI se revendique du socialisme du 21 ème siècle et de la révolution bolivarienne,allant jusqu'à prôner l adhésion de la France à l Alba,alors que cette crapule de Macron a reconnu Guaido comme président du palais de Miraflores.un ralliement de la France au Venezuela, à Cuba et au Nicaragua bloquerait toute velléité américaine d envahir ces pays.meme si le courant trotskyste est majoritaire au sein de l ex Front de Gauche,il faut dénoncer les pressions exercées contre le principal parti qui dirige les actuelles manifestations contre la destruction du régime des retraites , et qui est à la tête des gilets jaunes.le Monde Diplomatique, également proche de LFI,a condamné le révisionnisme historique des sociaux démocrates et des écologistes qui ont voté au Parlement européen en faveur de la loi amalgamant stalinisme et national socialisme.


Edité le 10-02-2020 à 17:44:29 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 10-02-2020 à 11:24:19   

Après le Brexit,des pays dominés de l Ue vont à leur tour sortir de la "construction européenne",en particulier l Italie, où Matteo Salvini est aux portes du pouvoir,ce qui aggravera de surcroît les tensions au sein de "l impérialisme européen" avec d autres pays dominés,les neofascistes de la Ligue revendiquant des territoires d autres pays de l Union européenne, à savoir l Istrie à la Slovénie et la Dalmatie à la Croatie.attendons quelques années,la carte de l Europe sera la même que celle de 1941...


Edité le 10-02-2020 à 12:55:08 par marquetalia


Xuan
   Posté le 10-02-2020 à 19:27:17   

marquetalia a écrit :

Après le Brexit,des pays dominés de l Ue vont à leur tour sortir de la "construction européenne",en particulier l Italie, où Matteo Salvini est aux portes du pouvoir,ce qui aggravera de surcroît les tensions au sein de "l impérialisme européen" avec d autres pays dominés,les neofascistes de la Ligue revendiquant des territoires d autres pays de l Union européenne, à savoir l Istrie à la Slovénie et la Dalmatie à la Croatie.attendons quelques années,la carte de l Europe sera la même que celle de 1941...


Supposition gratuite. D'ailleurs si le Brexit démontre quelque chose après deux tentatives de sortie de la Grèce, c'est qu'il y a deux sortes de pays en Europe : ceux qui peuvent sortir et ceux qui ne le peuvent pas.
marquetalia
   Posté le 10-02-2020 à 19:30:59   

Matteo Salvini prône ouvertement le retrait italien de l Union européenne.de plus,qualifier l Italie de "pays dominé au sein de l Ue "est discutable, même avant le Brexit,l économie italienne était la troisième au sein de la construction supranationale.l Italie va se tailler la part de lion dans son ex Empire colonial en soutenant Sarraj en Libye, où il y a une convergence d intérêts entre Rome et Ankara,qui a envoyé des mercenaires dans l ancienne Jahamirria,.une fois l général Haftar refoulé de Libye,la firme ENI pourra profiter du pays d Afrique contenant les premières richesses en hydrocarbures,et n aura donc plus besoin de l approvisionnement d autres pays.de plus,l alliance avec Erdogan en Libye va aller de paire avec l écrasement des terroristes djihadistes dans l ex Somalie italienne,la Turquie y étant active contre Al Shaabab.


Edité le 11-02-2020 à 12:13:35 par marquetalia


pzorba75
   Posté le 11-02-2020 à 06:08:53   

Tu as oublié ton calmant du soir : "Rome aura neocolonise son ex Empire,et pourra ainsi se détacher de l emprise de Bruxelles".
marquetalia
   Posté le 11-02-2020 à 10:39:50   

Effectivement,j ai oublié mon Stilnox.
Xuan
   Posté le 11-02-2020 à 17:32:31   

marquetalia a écrit :

Matteo Salvini prône ouvertement le retrait italien de l Union européenne.de plus,qualifier l Italie de "pays dominé au sein de l Ue "est discutable, même avant le Brexit,l économie italienne était la troisième au sein de la construction supranationale.l Italie va se tailler la part de lion dans son ex Empire colonial en soutenant Sarraj en Libye, où il y a une convergence d intérêts entre Rome et Ankara,qui a envoyé des mercenaires dans l ancienne Jahamirria,.une fois l général Haftar refoulé de Libye,la firme ENI pourra profiter du pays d Afrique contenant les premières richesses en hydrocarbures,et n aura donc plus besoin de l approvisionnement d autres pays.de plus,l alliance avec Erdogan en Libye va aller de paire avec l écrasement des terroristes djihadistes dans l ex Somalie italienne,la Turquie y étant active contre Al Shaabab.


Tu as oublié le différend Salvini- Macron au sujet des réfugiés. je te rappelle aussi que ce sont les banques françaises qui ont fait jeter Berlusconi.
marquetalia
   Posté le 11-02-2020 à 19:15:53   

Il y a aussi un fait occulté que toi,Xuan,tu as évoqué dans un autre topic,qui atteste que Berlusconi a démissionné quelques jours après l exécution de Kadhafi,Rome et Tripoli ayant eu des bons liens économiques à la fin de l époque de la Jahamirria,qui a été liquidée par les impérialismes français, britannique,et Etats unien.de plus,l État ayant été disloqué en Libye qui passa sous la coupe de milices issues d Al Qaeda,l ancienne colonie italienne devint une passoire, Kadhafi ayant coopéré dans la lutte contre l immigration illégale avec les autorités italiennes,des milliers de clandestins commençaient à affluer vers l Ile de Lampedusa,ce qui boosta l ex Ligue du Nord qui fit de cette "invasion" le principal péril pour l Italie.cela donna des ailes aux courants xénophobes,et qui déboucha sur l envoi de navires pour refouler les clandestins,et la prise du pouvoir par Salvini,qui fut écarté pour son irredentisme en Istrie et Dalmatie.desormais,le courant fasciste de la Ligue est en pleine expansion,il veut réhabiliter le régime de Mussolini et son Empire,pour remigrer non seulement les Libyens,mais aussi les Somaliens,les Erythréens,ainsi que les Ethiopiens,c est à dire les ressortissants de l ex Empire Colonial italien.et faire oublier l affaire Toxic Somalia/Ilaria Alpi, scandale qui n a toujours pas abouti au procès d un certain Ezio Scaglione....


Edité le 11-02-2020 à 19:36:20 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 11-02-2020 à 19:31:58   

Cette crapule attend toujours d édifier son micro état sur l Ile de Navasse,un territoire haïtien occupé illégalement par les Usa,et qui permettrait au Néo Templier italien de se soustraire à la justice internationale-il y a des liens avec le trafic d armes en direction de Zagreb et de Beyrouth,l enfouissement de déchets radioactifs en Somalie et Mozambique,et l exil de l ex président somalien au Kenya,et qui alimenta le terrorisme des Tribunaux Islamiques,qui ont éliminé la communauté italo somalienne catholique romaine de Mogadiscio par les actuelles milices "Al Shaabab".si ces illuminés en sandales y prennent le pouvoir,l affaire Ilaria Alpi ne sera jamais résolue,preuve que l islamisme radical converge avec le fascisme.cf.cette affaire a été occultée par Berlusconi.


Edité le 11-02-2020 à 20:09:54 par marquetalia


Xuan
   Posté le 11-02-2020 à 22:42:48   

Illuminé dis-tu ?
Berlusconi a été dégagé après que la BNP et la Société Générale ont retiré 60 % de leurs avoirs en Italie.
Reviens en Europe veux-tu ?
marquetalia
   Posté le 11-02-2020 à 23:14:08   

Les illuminés auxquels je fais allusion sont les shebabs,pas les capitalistes,qui eux sont plutôt vicieux.pour revenir en Europe,le vieux continent est désormais dirigé par la France, surtout depuis le Brexit,et son déclin militaire au Levant et au Sahel doit être vu comme une occasion inespérée de déstabiliser la bourgeoisie européenne.les gilets jaunes peuvent faire tomber Macron et sa clique libérale libertaire-voir même libertine.
marquetalia
   Posté le 13-02-2020 à 19:58:31   

Le Prcf propose un candidat à Passy pour les municipales.c est le grand retour du marxisme leninisme.


Edité le 13-02-2020 à 19:59:13 par marquetalia


pzorba75
   Posté le 13-02-2020 à 20:06:13   

Grand retour? Un candidat dans une ville parmi 35.000 communes, c'est epsilon-esque.
Xuan
   Posté le 13-02-2020 à 20:34:06   

MERDE quel est le rapport entre un candidat du PRCF aux municipales de Passy et la question européenne marquetalia ?

Le PRCF a salué le Brexit anglais comme une victoire pour le prolétariat anglais. C'est d'une naïveté incroyable. J'ai écrit un post assez long sur ce sujet page précédente et tu n'as fourni aucun argument à lui opposer, mais tu affirmes que le PRCF qui défend la thèse opposée c'est un "retour du marxisme leninisme".
J'aimerais que tu expliques un minimum tes positions.


Edité le 13-02-2020 à 20:38:04 par Xuan


marquetalia
   Posté le 13-02-2020 à 21:43:13   

L Europe étant le maillon faible de l impérialisme,il faut prendre en compte la probable victoire à Passy d un parti marxiste léniniste,début d une conquête de cette mouvance ,d un parti d avant garde pour ébranler le capitalisme en France,qui dirige le Vieux Continent-,le problème est que le Prcf considere l Allemagne comme le centre de la construction supranationale,avec des thèses erronées,comme la suprematie allemande sur l Europe.


Edité le 13-02-2020 à 21:53:03 par marquetalia


Xuan
   Posté le 13-02-2020 à 22:26:16   

marquetalia a écrit :

L Europe étant le maillon faible de l impérialisme,il faut prendre en compte la probable victoire à Passy d un parti marxiste léniniste,début d une conquête de cette mouvance ,d un parti d avant garde pour ébranler le capitalisme en France,qui dirige le Vieux Continent-,le problème est que le Prcf considere l Allemagne comme le centre de la construction supranationale,avec des thèses erronées,comme la suprematie allemande sur l Europe.


tu devrais encadrer ça et le relire à tête reposée, après une bonne nuit de sommeil marquetalia.
Xuan
   Posté le 18-02-2020 à 22:53:12   

Cet article reprend et concentre des observations faites depuis longtemps par la Chine.
Ce fil définit lui-aussi depuis plusieurs années les rapports USA-UE comme des rapports contradictoires, combinant unité et division.
Cette contradiction se transforme dans le temps, tous les progrès des pays émergents accentuent les contradictions au sein des pays impérialistes, la crise économique de 2008 jamais surmontée y contribue aussi.


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L'Orient peut-il sauver le multilatéralisme dans un contexte de désintégration États-Unis-UE?


https://www.globaltimes.cn/content/1179982.shtml
Par Song Wei Source: Global Times Publié: 2020/2/18 17:33:41


Le président allemand Frank-Walter Steinmeier s'adresse à la 56e Conférence de Munich sur la sécurité (MSC) à Munich, en Allemagne, le 14 février 2020.Photo:Xinhua



Lors de son discours à la Conférence de Munich sur la sécurité, samedi, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a déclaré: "L'Occident gagne." C'était peut-être une réponse au thème de cette année du Rapport de Munich sur la sécurité 2020 - «Westlessness». Mais est-ce vraiment le cas ?

Vendredi, le président allemand Frank-Walter Steinmeier a déclaré: "Notre plus proche allié, les États-Unis d'Amérique, sous l'administration actuelle elle-même, rejette l'idée d'une communauté internationale" , et a ajouté qu'elle poursuit à nouveau la grandeur " , même aux dépens de voisins et de partenaires. "

Au cours de l'année écoulée, le développement de la société occidentale a reflété cette idée. Et bien que l'alliance occidentale subsiste, les fissures internes se sont approfondies.

Un exemple est l'OTAN, le cœur des relations américano-européennes. "Ce que nous vivons actuellement, c'est la mort cérébrale de l'OTAN" , a déclaré l'an dernier le président français Emmanuel Macron au magazine The Economist. La théorie de la «mort cérébrale» de Macron a révélé les divisions au sein de l'OTAN.

Lorsque les États-Unis sont parvenus à un accord avec la Turquie sur des opérations militaires contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie, cette décision a mis les intérêts des alliés américano-européens en jeu tout en ignorant le droit de l'Europe à être informée.

Du point de vue de l'intégration européenne, après le Brexit , les relations américano-européennes sans la Grande-Bretagne s'affaibliront progressivement.

Sur le plan économique, le protectionnisme de l'UE se développera, réduisant ainsi la possibilité d'un accord commercial global entre Washington et Bruxelles. En conséquence, la concurrence et la confrontation économiques vont encore émerger.

En matière de défense, l'UE a pris des mesures cruciales pour intégrer son industrie de défense, ce qui affaiblira les liens de défense entre l'Europe et les États-Unis.

Depuis que l'administration du président américain Donald Trump adhère à «l'Amérique d'abord» et à d'autres politiques unilatérales, elle a révélé un visage indifférent envers ses alliés européens.

Les États-Unis se sont retirés de plusieurs accords internationaux, y compris le Plan d'action global conjoint avec l'Iran, l' Accord de Pariset le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF) avec la Russie. Un tel comportement unilatéraliste va à l'encontre des principes multilatéraux d'alliés américains comme la France et l'Allemagne.

Dans le contexte de l'occidentalité, le monde serait confronté à une grave pénurie de biens publics de sécurité mondiale et à un mécanisme de sécurité mondial fragile sans le soutien de l'Est.

Les pays en développement, dont la Chine, explorent des solutions de gouvernance mondiale et participent de manière proactive à la réforme et à la construction d'un système de gouvernance mondial.

Au milieu des problèmes de points chauds régionaux et des défis mondiaux, la Chine a le courage d'assumer la responsabilité de promouvoir les résolutions. Il a analysé les problèmes de manière systématique, respectant les principes de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays tout en s'opposant au recours à la force.

Les solutions proposées par la Chine ont résisté à l'épreuve du temps et ont été approuvées par un nombre croissant de pays.

Face au dysfonctionnement de la gouvernance occidentale, les approches proposées par la Chine en matière de justice et d'intérêts, les perspectives scientifiques sur le développement, une nouvelle vision de la sécurité mettant en vedette des efforts communs communs, complets, coopératifs et durables, ainsi que des avantages partagés et l'égalité des chances reflètent le charme et la sagesse de la culture orientale.

Ces concepts ont joué un rôle constructif dans la promotion d'un développement sain au sein de la communauté internationale. Ils possèdent également une importance stratégique considérable pour la sécurité et la stabilité mondiales ainsi que pour la construction d'une communauté avec un avenir commun pour l'humanité.

L'auteur est chercheur associé à l'Académie chinoise du commerce international et de la coopération économique du Ministère du commerce . opinion@globaltimes.com.cn
Xuan
   Posté le 21-02-2020 à 20:25:55   

La 5 G pomme de discorde entre impérialistes


Suite aux menaces de Trump envers ses alliés, s'ils refusaient d'exclure Huawei de la 5G dans leurs pays, les contradictions s'aiguisent entre le premier et le second monde.
D'abord il s'agit d'une ingérence manifeste dans les affaires intérieures de notre pays et d'un abus de pouvoir.
Mais de plus les opérateurs français ne sont pas logés à la même enseigne dans le choix de leurs industriels.
Bouygues a déjà équipé son réseau 4G avec du matériel chinois. Il devrait alors démonter toute son installation s'il devait changer de fournisseur, ce qui ravive la concurrence entre les opérateurs et les contradictions avec les USA.



Huawei : Martin Bouygues brandit le spectre d’une distorsion de concurrence

Par Pierre Manière - 20/02/2020, 18:25

https://www.latribune.fr/technos-medias/telecoms/huawei-martin-bouygues-brandit-le-spectre-d-une-distorsion-de-concurrence-840239.html

Si Huawei devait être interdit ou très fortement limité dans l’Hexagone pour le déploiement de la 5G, le PDG du groupe Bouygues appelle l’Etat à « en assumer les conséquences » . Au risque, dans le cas contraire, de favoriser Orange et Iliad (Free), qui n’ont pas d’équipements du groupe chinois dans leurs réseaux mobiles.

Lors de la présentation des résultats annuels du groupe Bouygues, ce jeudi, Martin Bouygues, son PDG, a appelé l'Etat à prendre ses responsabilités en cas d'interdiction - ou de très forte limitation - de Huawei pour le déploiement de la 5G. Si elles devaient se passer du groupe chinois, les équipes de Bouygues Telecom seraient contraintes de démonter tous les équipements 4G de ce fournisseur, pour les remplacer par ceux d'un autre. Il s'agit d'un impératif. Et ce, pour des raisons d'incompatibilité entre les équipements 4G et 5G des différents fournisseurs. Le problème, c'est qu'une telle opération aurait « un effet de coûts et de délai, souligne Martin Bouygues. Les deux sont de nature à distordre la concurrence entre les opérateurs. »
Le PDG de Bouygues pointe le risque qu'Orange et Iliad (Free), qui n'ont pas d'équipements Huawei pour la 4G, soient avantagés par rapport à son opérateur. Sachant que Bouygues Telecom, tout comme SFR, recoure aux services du groupe chinois sur la moitié de son réseau mobile. Martin Bouygues rappelle que « les équipements Huawei déployés à ce jour l'ont été en conformité avec toutes les lois, les règlements et les décrets européens et français ». « L'Europe et la France ont parfaitement le droit de changer d'opinion sur le sujet, poursuit-il. Mais c'est à eux d'en assumer les conséquences, c'est tout. »

La possibilité d'une action en justice
Aux yeux du PDG, l'affaire est des plus sérieuses. « Je rappelle que Bouygues Telecom a failli mourir des graves difficultés liées aux conditions dans lesquelles la quatrième licence [mobile a été octroyée à Free en 2009] » , a-t-il souligné. Pas question, insiste Martin Bouygues, de se retrouver à nouveau dans une telle situation. Il n'exclut pas, si nécessaire, de porter l'affaire en justice. Pour sa part, Arthur Dreyfuss, le président de la Fédération française des télécoms (FFT) et par ailleurs secrétaire général de SFR, plaide pour une indemnisation financière des opérateurs de l'Etat en cas d'interdiction de Huawei.
Bouygues Telecom et SFR devraient bientôt en savoir plus. Leurs demandes d'autorisation d'équipements Huawei pour la 5G sont entre les mains de l'Agence nationale de sécurité des systèmes informatiques (Anssi). Celle-ci devrait rendre ses premières décisions dans les prochains jours.
Xuan
   Posté le 25-02-2020 à 23:53:03   

Face à l'hégémonisme US une attitude munichoise



Une vidéo très intéressante de Taddei sur RT [durée 55'33"] :

Interdit d’interdire – Frédéric Pierucci et Ali Laïdi sur Alstom, Airbus et la guerre économique

Frédéric Taddeï reçoit :
– Frédéric Pierucci, ancien haut cadre dirigeant d’Alstom aux Philippines
– Ali Laïdi, politologue


Tandis que certains médias et politiciens montrent du doigt une menace chinoise ou russe, les USA imposent leurs desiderata au monde entier, dictent les alliances des autres sous la menace, sanctionnent la corruption de leurs alliés mais non la leur, absorbent et utilisent à grande échelle les data des entreprises et des particuliers, tout en agitant la menace d'un espionnage chinois mais sans en fournir la preuve.
Face à ce que nous appelons l'hégémonisme US, qui vise une domination mondiale, l'attitude de l'Europe ressemble à celle de Daladier et Chamberlain envers Hitler : céder et reculer sans cesse, et refuser toute alliance avec les pays qui osent affronter les USA, comme la RPC.


A partir de 29' :

D. Taddei
…On était en train d’en parler l’Iran… tout-à-coup les Américains ont déchiré l’accord qui unissait à la fois les Européens mais aussi les Chinois, et puis du jour au lendemain plus le droit de commercer avec l’Iran…en gros vous arrêtez de travailler sur le nucléaire et en échange de quoi on fait du business avec vous.
Et là aucune réaction, pourtant on a l’impression qu’Emmanuel Macron n’a cessé de vouloir convaincre le Président des Etats Unis de changer d’avis
.

Ali Laïdi
Oui mais ça n’a pas porté et regardez ce qui se passe donc en 2018…Donald Trump déchire l’accord sur l’enrichissement de l’uranium en Iran.
De 2018 à mai 2019 les Iraniens respectent l’accord. Mais qui ne le respecte pas pendant cette période là ? Les Européens.
C’est-à-dire qu’ils arrêtent de faire du business. Du jour au lendemain ils ont quitté…en disant « l’Iran ne respecte plus ses engagements». Mais non, les premiers à ne pas avoir respecté leurs engagements c’est bien les européens en refusant de faire du business, et évidemment en refusant, surtout parce que c’est ce qui intéresse les Iraniens, d’acheter le pétrole.
Récemment il y a des signaux qui font très peur. En à peine dix jours il y a eu trois choses importantes en ce qui concerne l’Iran et plus globalement la politique américaine et Trump.

La première c’est qu’on a appris par le Washington Post mi-janvier que Trump avait menacé les Européens de déposer plainte contre l’Iran sur l’accord ou, s’ils ne le faisaient pas, d’augmenter les tarifs sur les automobiles européennes entre autres.

Ils se sont exécutés.

Dans la semaine qui a suivi le ministre de l’économie française Bruno Lemaire a suspendu la taxe aux GAFA. Pourquoi ? Parce que menace des américains et de Trump sur 2,4 milliards de produits français qui auraient été taxés à 100 %.

Dans la foulée le président Trump a annoncé l’ouverture de négociations commerciales avec les Européens et s’ils ne le faisaient pas, s’ils refusaient d’ouvrir des négociations commerciales, alors il augmenterait encore une fois les taxes.

Donc vous voyez qu’on a un Président des Etats Unis qui sait ce que c’est que la guerre commerciale. Il nous dit même qu’elles sont bonnes parce qu’il les gagne.

Et on a en face des Européens qui sont pétrifiés, qui ne savent pas comment réagir face à cette pression et à ce nouveau rapport de forces. Et personne en Europe ne parvient à établir un vrai rapport de force avec l’administration Trump
.

Frédéric Pierucci
On peut parler aussi du gazoduc entre la Russie et l’Allemagne le Nord Stream II qui est censé approvisionner l’Allemagne et le reste de l’ Europe en gaz russe.
D.Trump aussi a dit qu’il allait sanctionner les entreprises européennes qui construisaient ce gazoduc.

Il faut une réaction politique…les chinois réagissent très vite. On l’a vu dans l’affaire Huawei, dans l’affaire ZTE. Ils apprennent très vite.

Il faut rétablir n certain rapport de forces … Alors on peut chercher un allié en Allemagne mais ça va mettre du temps, mais rien ne nous empêche d’aller aussi chercher des alliés hors Europe. La Chine est un pays qui a été très sanctionné, le Brésil a été très sanctionné, l’Afrique du Sud a été très sanctionnée, la Russie. Parfois il va falloir peut-être élargir notre champ, note vue, et essayer de trouver des partenaires en dehors de l’Europe.



Edité le 26-02-2020 à 14:44:28 par Xuan


marquetalia
   Posté le 03-03-2020 à 10:12:40   

Il ne peut y avoir de Révolution prolétarienne sans camp socialiste-il reste Cuba,et, éventuellement le Vietnam et le Laos.seul ce premier pays exporte le courant révolutionnaire, uniquement en Amérique Latine,en soutenant les "démocraties nouvelles".un article du Diplo de ce mois ci atteste du désir des peuples d Amérique Latine au retour des forces progressistes,le Socialisme du XXI ème siècle,qui ne fait tache d huile ni en Afrique,ni en Asie-il y a le cas de Duterte aux Philippines,qui voulait prendre des ministres communistes dans son gouvernement,et se détacher de l emprise Etats unienne pour se rapprocher de la Chine"Populaire".


Edité le 03-03-2020 à 10:23:29 par marquetalia


Xuan
   Posté le 03-03-2020 à 17:32:53   

Qu'est-ce que tu fais d'octobre 1917 ?

Tous les pays socialistes, dont la Chine Populaire, sont dans la phase de transition vers le communisme. Outre les difficultés particulières dues au développement économique de pays pauvres et à la pression de l'impérialisme occidental, ils rencontrent sur place la résistance d'anciennes classes exploiteuses ou de nouveaux éléments bourgeois, qui s'entichent des théories "marxistes" à la mode dans nos propres pays.
Ils font tous face à un moment ou un autre à une intense lutte idéologique entre le prolétariat et la bourgeoisie, et dont l'enjeu est la poursuite ou nom du socialisme sous dictature du prolétariat.

Les médias occidentaux n'ont pas manqué de signaler le "durcissement" en Chine sous la direction de Xi Jinping, de dénoncer sa "présidence à vie", le sort des "opposants démocrates", la "dictature" contre les Ouïgours.

Le fait est que l'ouverture de la Chine, qui se poursuit effectivement, était interprété comme une ouverture au libéralisme. Mais la Chine pratique l'ouverture à ce qui sert le socialisme et la fermeture à ce qui le dessert.

Les mots d'ordre successifs de Xi Jinping et du CC du PCC contre la corruption, pour éliminer la pauvreté, pour garder au coeur le marxisme et la mission fondamentale du communisme paraissent au premier abord des appels creux ou des semblants destinés à abuser le peuple.
En réalité ils visent à orienter le PCC dans la lutte idéologique contre le "socialisme démocratique" , version chinoise de la social-démocratie en France par exemple.
J'invite à lire "Le socialisme à la chinoise présenté par un intellectuel chinois, Zhang Wenmu" , qui apporte des éclaircissements.


Edité le 03-03-2020 à 17:42:33 par Xuan


marquetalia
   Posté le 03-03-2020 à 19:22:39   

La République Populaire de Chine n exporte pas la Révolution, excepté le cas du Népal.que se passe t il à Katmandou depuis la prise du pouvoir par les "maoïstes"?il y a dix ans, même plus, Vp Partisan y consacrait des articles.ce qui est certain,c est que la monarchie y a été abolie.


Edité le 03-03-2020 à 19:23:33 par marquetalia


Xuan
   Posté le 03-03-2020 à 19:50:18   

La RPC n'exporte pas la révolution non plus au Népal, même s'il y a des organisations "maoïstes".

On pourrait peut-être revenir au sujet de ce fil, les contradictions européennes et plus récemment le Brexit.


Edité le 03-03-2020 à 19:51:11 par Xuan


marquetalia
   Posté le 04-03-2020 à 20:26:00   

Par contre,Cuba exporte encore la Révolution.
Plaristes
   Posté le 04-03-2020 à 20:35:42   

Oui les CDR ont un franc succès à l'étranger.
Xuan
   Posté le 05-03-2020 à 17:17:31   

On parle de quoi exactement , des médecins cubains ?
http://mouvementcommuniste.over-blog.com/2020/03/la-brigade-medicale-cubaine-reprend-son-travail-en-chine.html?fbclid=IwAR2k0gU8H5ywTK7KsRwRXCa8Rqw4LUG0tzpra5fZdcCoh4txKMr2PQu17Eg
Xuan
   Posté le 17-03-2020 à 20:35:32   

Une "bourde" de Lagarde.


La vérité sort de la bouche des enfants, mais aussi de la présidente de la BCE quand elle oublie qu'elle n'est pas seule.
Lagarde vient de révéler qu'il est hors de question pour l'Europe d'aider financièrement l'Italie dans sa lutte contre le covid-19.

Le Point titre "Coronavirus : la bourde de Christine Lagarde
La réponse sèche de la présidente de la BCE a été mal accueillie en Italie, mais également à travers toute l'Europe. Il a fallu rectifier le tir".

"...interrogée sur la défiance entourant la dette italienne, qui hypothèque le financement du pays au moment où il est submergé par l'épidémie, elle a répondu que la BCE n'avait pas pour « mission de réduire les spreads » , soit l'écart entre le taux italien et le taux allemand de référence. « Je me bornerai à qualifier ses propos d'accidents, car je suis un ministre de la République, sinon j'aurais utilisé un autre mot » , a sèchement répliqué jeudi soir Stefano Patuanelli, ministre italien du Développement économique, sur la chaîne Rete4...."

Il ressort de ce nouvel épisode de la version européenne de "Dallas" que l'Europe n'est absolument pas une communautés de nations égales, unies et solidaires, mais un panier de crabes où règne la loi du plus fort.


Edité le 17-03-2020 à 20:38:11 par Xuan


Plaristes
   Posté le 18-03-2020 à 00:05:55   

Donc bon... Macron les 300 000 000 000€ ça sera non aussi ducoup?

Pas la première bourde et fuite de la BCE...

ça sent la sortie de l'€urope pour l'Italie mais vu le gouvernement en place.....

Si c'était de la sociale démocratie même un peu traficoté en nouveau fascisme à la macron.... Moi je veux bien la sortie de l'€urope se ferait par l'opposition mais là....


Edité le 18-03-2020 à 00:07:31 par Plaristes


marquetalia
   Posté le 20-03-2020 à 19:14:05   

L Europe occidentale tend à se désindustialiser,on note un embourgoisement du prolétariat,la fin du sentiment d appartenance à la classe ouvrière,les entreprises allemandes et françaises se délocalisent dans les ex pays du Pacte de Varsovie.c est ces derniers pays qui constituent le "ventre mou du capitalisme européen",le maillon faible de l impérialisme,d où l interdiction des partis communistes en Pologne ou en Ukraine,le retour du marxisme leninisme y est palpable.recemment,le pc roumain a été recrée,c est dans cette région que se joue la fin du capitalisme,les peuples y ont encore en mémoire les acquis sociaux du socialisme,ce qui explique le déploiement de troupes américaines,sous prétexte de la prétendue"menace russe"-il faut garder en tête que le budget militaire de l OTAN dans son ensemble est huit fois supérieur à celui de la Russie.evidemment,l Alliance sinorusse compliquant la donne...


Edité le 20-03-2020 à 19:49:41 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 20-03-2020 à 19:25:07   

Une victoire communiste en Europe Centrale et Orientale porterait un coup au capitalisme allemand,le ", capitalisme rhénan",qui domine économiquement ces pays.d où le souhait d un retour russe.


Edité le 20-03-2020 à 19:25:44 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 20-03-2020 à 19:52:22   

La preuve que le sentiment d appartenance à la classe ouvrière disparaît est le déclin du PCF,qui remplace de plus en plus la lutte des classes par les réformes sociétales,du moins l aile réformiste à la tête du parti,pas la tendance marxiste léniniste qui peut s en séparer.


Edité le 20-03-2020 à 19:53:15 par marquetalia


pzorba75
   Posté le 20-03-2020 à 20:02:56   

marquetalia a écrit :

..., pas la tendance marxiste léniniste qui peut s en séparer.

Ça ne fera pas beaucoup de monde à intégrer, les dirigeants et responsables actuels du PCF n'ont plus reçu de formation militante au marxisme-léninisme. Au moins depuis R. Hue qui a fermé toutes les structures de formation et les éditions contrôlées par le parti, structures qui ont été remplacées par rien ou des clics sur les réseaux Internet.


Edité le 20-03-2020 à 20:03:12 par pzorba75


marquetalia
   Posté le 20-03-2020 à 20:27:46   

Robert Hue a rompu avec le marxisme leninisme après la parution du Livre Noir du communisme,écrit par un ancien mao reconverti en confusionniste et rehabilitateur du nazisme.
marquetalia
   Posté le 20-03-2020 à 20:32:13   

Sur la création du Prcf ex-pcf.com


Edité le 20-03-2020 à 20:33:03 par marquetalia


pzorba75
   Posté le 20-03-2020 à 20:33:21   

marquetalia a écrit :

Robert Hue a rompu avec le marxisme leninisme après la parution du Livre Noir du communisme,écrit par un ancien mao reconverti en confusionniste et rehabilitateur du nazisme.

R. Hue était un marxiste léniniste décoloré, voire complètement dégénéré. Ce fut le premier fonctionnaire (hospitalière) nommé au poste de secrétaire général, la suite des secrétaires généraux fonctionnaires a donné les résultats que l'on voit aujourd'hui.
marquetalia
   Posté le 20-03-2020 à 20:45:14   

Sur le site ex-pcf,allez sur le moteur de recherche et tapez "Prcf" et "Urcf"'concernant le PCF,il n est plus marxiste léniniste,puisqu'il a renoncé à la dictature du prolétariat en 1978.trois orgas m-l sont issues du PCF:Communistes, dirigé par Sanchez,le Prcf et l Urcf-devenu depuis le Pcrf-.pour le social traître Hue,il s est rapproché d un certain Emmanuel Macron...


Edité le 20-03-2020 à 21:23:36 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 20-03-2020 à 21:25:54   

Ce sont ces partis qui sont issus du PCF originel qui doivent remplacer le Pc devenu societal,ils ont plus de légitimité que les partis pro Albanais ou maoïstes comme le Pcof.


Edité le 20-03-2020 à 23:09:47 par marquetalia


Plaristes
   Posté le 20-03-2020 à 22:28:04   

Je vous invites à observer les dynamiques avant de faire des conclusion hatives, ne jettes pas bébé dans l'eau du bain.
pzorba75
   Posté le 21-03-2020 à 07:30:01   

marquetalia a écrit :

...Pour le social traître Hue,il s est rapproché d un certain Emmanuel Macron...

Ce n'est pas le seul ancine "communiste" fonctionnaire social traître, entrant et sortant du PCF, qui a soutenu E. Macron en 2017 : P. Braouzec , ancien maire de St-Denis (9-3), président de Plaine Commune (dont St-Denis, St-Ouen, Aubervilliers et La Courneuve, toutes 9-3) a lui aussi, soutenu E. Macron en 2017. Pour changer d'air aussitôt Macron élu, comprenne qui pourra?
Finimore
   Posté le 21-03-2020 à 07:30:15   

marquetalia a écrit :

Robert Hue a rompu avec le marxisme leninisme après la parution du Livre Noir du communisme,


Faux, là encore tu racontes des imbécilités Marquetalia !!!!

Premièrement, le PCF dont était membre Robert Hue, avait depuis bien longtemps abandonné (et y compris dans ses statuts) le marxisme-léninisme.

Deuxièmement, le Livre noir du communisme écrit sous la direction de Courtois, date de 1997, et Robert Hue avait publié son livre "Communisme: La Mutation" (chez Stock) en 1995, donc 2 ans avant celui de Courtois.

marquetalia a écrit :

écrit par un ancien mao reconverti en confusionniste et rehabilitateur du nazisme.


Troisièmement, là aussi, c'est toi qui fait du confusionnisme (d'où l'urgence que tu te reposes) car en disant 'ancien mao', tu introduis l'amalgame (fait à l'époque par le PCF et Marchais) entre les ML (PCMLF principalement) et les maos (GP). L'Histoire est bien plus complexe que ça, car Courtois faisait partie d'un groupe se revendiquant de Mao (VLR) qui défendait des positions éloignés du marxisme-léninisme et même aussi du maoïsme.

Avant de publier tes sautes d'humeurs, essaie de regrouper tes idées, renseignes toi et il vaut mieux que tu fasses des interventions un peu plus réfléchies (la qualité pas la quantité).
pzorba75
   Posté le 21-03-2020 à 07:38:24   

Finimore a écrit :

...
Faux, là encore tu racontes des imbécilités Marquetalia !!!!

...
Avant de publier tes sautes d'humeurs, essaie de regrouper tes idées, renseignes toi et il vaut mieux que tu fasses des interventions un peu plus réfléchies (la qualité pas la quantité).


Tout à fait d'accord pour prescrire un repos et une période de confinement de plusieurs semaines, le temps que les chercheurs trouvent un vaccin pour développer "la réflexion avant toute intervention sur le forum" et placer Marquetalia sur les premières personnes à vacciner. C'est un protocole obligé de santé publique sur ce forum.
Plaristes
   Posté le 21-03-2020 à 13:22:06   

Robert hue c'était le dernier clou du cercueil !
Mais clouscard que Xuan traite de révisio sans savoir à cause d'incompréhension et une égardement de ce premier.

A écrit un livre qui s'appelle lettre ou vertes aux communistes où il traite de la déchéance du PCF.

Cette lettre était prêt à partir mais il ne l'a jamais envoyé..... Car il savait qu'on s'en serait moqué.
Elle fut retrouvée post-mortem dans sa maison et ré-édité par les éditions delgas.
Un ouvrage que je recommande.

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Note Xuan la controverse sur maoïsme équivalent ou opposé au marxisme-léninisme est déplacé dans le fil
Jacques Jurquet et la Gauche Prolétarienne

Un autre fil peut être créé sur la dialectique.

Je rappelle que le forum est organisé suivant des rubrique et des chapitres suffisamment nombreux pour que tous les sujets y trouvent leur place.
Sinon il est toujours possible d'en créer au bon endroit.
Ce fil concerne l'Europe, particulièrement les contradictions entre les bourgeoisies occidentales, leur évolution et leur transformation.
Je ne peux pas demander en permanence d'arrêter les digressions. Si on ne respecte pas un minimum les fils qui sont ouverts, le forum deviendra un foutoir illisible où il sera impossible de retrouver le moindre sujet au bout d'un mois.



Edité le 22-03-2020 à 11:59:21 par Xuan


Xuan
   Posté le 02-05-2020 à 18:24:20   

Passons sur les "égarements" de Clousclard. Une bonne nouvelle ici, qui traduit aussi les divisions au sein du camp impérialiste :

L'Espagne appelle à la fin du blocus de l'Iran, de Cuba et du Venezuela pendant le COVID-19


Voir vidéo sur site
Le gouvernement espagnol demande la fin des sanctions imposées à l'Iran, à Cuba et au Venezuela afin qu'ils puissent acquérir des fournitures médicales au milieu du coronavirus.

"Je soutiens les efforts du Secrétaire général des Nations Unies (Antonio Guterres) pour lancer un appel afin que les pays qui ont des sanctions, comme Cuba, l'Iran ou le Venezuela, puissent acquérir des fournitures médicales, du matériel médical " , a noté la ministre espagnole des Affaires étrangères, de l'Union européenne (UE) et de la Coopération, Arancha González Laya.
S'exprimant vendredi après une réunion par vidéoconférence avec les ministres des Affaires étrangères de l'UE, González Laya a rappelé que toutes les sanctions - y compris celles appliquées par les États-Unis - ont une clause humanitaire pour permettre une aide d'urgence.

"Autrement dit, ces sanctions ne sont pas appliquées lorsqu'il s'agit d'aider dans une situation d'urgence ", comme le coronavirus, appelé COVID-19, a-t-elle ajouté; elle a donc demandé à arbitrer les mécanismes de mise en œuvre de cette exception.

L'Iran affirme que les sanctions médicales américaines contre eux constituent une «menace sans précédent» pour la santé mondiale au milieu de l'épidémie de COVID-19.

Le ministre espagnol a également insisté sur la nécessité de veiller à ce que les institutions financières internationales et les sociétés productrices de matériel respectent cette clause et livrent des fournitures afin que chacun ait les moyens de lutter contre la pandémie.

L'Iran appelle le monde à créer un front commun face aux sanctions américaines
Dans une lettre à António Guterres, les missions diplomatiques de la Russie, de la Chine, de l'Iran, de la Syrie, de la Corée du Nord, de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela ont mis en garde contre l'effet destructeur des sanctions sur les efforts internationaux visant à contenir le virus mortel , et ont demandé "La levée complète et immédiate de ces mesures illégales, coercitives et arbitraires de pression économique" .

Malgré tous les appels, le gouvernement américain, présidé par Donald Trump, insiste sur son hostilité et affirme qu'il ne mettra pas fin aux embargos même au milieu de la pandémie, un fait qui, selon les analystes, souligne une fois de plus l'immoralité américaine et leur mépris pour les droits de l'homme.

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Lire aussi :

"Le monde appelle à un front commun contre l'unilatéralisme américain"
L'Iran prévient que les sanctions américaines menacent la santé mondiale
L'Iran appelle le monde à créer un front commun face aux sanctions américaines
ONU: Les sanctions contre l'Iran, Cuba et le Venezuela violent les droits humains
Xuan
   Posté le 02-05-2020 à 23:10:30   

Un article intéressant à terme l'union européenne ne peut qu'éclater.
Plaristes
   Posté le 16-05-2020 à 22:45:19   

C'est ce que le grand stratège américain Zbigniew Brzeziński avait conclu il y a des années, et don le plan suivant ce sont les €urorégions. Déjà avec le brexit du RU et la catalogne....
On voit els eurorégions se former.
pzorba75
   Posté le 17-05-2020 à 05:44:17   

Plaristes a écrit :

C'est ce que le grand stratège américain Zbigniew Brzeziński avait conclu il y a des années, et don le plan suivant ce sont les €urorégions. Déjà avec le brexit du RU et la catalogne....
On voit els eurorégions se former.

Tu peux expliquer le lien entre Royaume Uni et eurorégions.

Quant à la région Catalogne, les indépendantistes semblent très isolés, même les socialistes européistes à la Manuel Valls plaident maintenant pour l'unité du Royaume d'Espagne, pas surprenant quand on est passé par le parti socialiste.
Plaristes
   Posté le 17-05-2020 à 15:13:13   






Sa solution face à l'explosion de l'union européenne est d'atomiser les états nations en eurorégions.
pzorba75
   Posté le 17-05-2020 à 15:39:20   

L'atomisation des nations européennes à l'exception du Reich allemand, avec tous les risques de l’expansionnisme qui est en position pour réclamer la Silésie aujourd'hui polonaise, l'Autriche, indépendante et on se demande bien pourquoi, la Prisse orientale,avec Koenigsberg aujourd'hui prise de guerre russe et pour faire des frontières claires l'Alsace - Moselle aujourd'hui sous la domination française. Pour la Tchequie, j'attends un gouvernement socialiste français pour simplifier encore les frontières internes au nom de l'Union Européenne.

Je n'ai pas recopié mon livre d'Histoire de France, seulement considéré l'intérêt des peuples dans des nations partageant leur souveraineté avec l'Allemagne.
pzorba75
   Posté le 17-05-2020 à 18:00:37   

Le compte du Troisième Reich est réglé depuis mai 1945, la recomposition des frontières en Europe est en cours, répétant de façon modernisée les processus utilisés par les dirigeants allemands du Troisième Reich et leurs complices européens, anglais et français.
Pour le plus grand bénéfice des groupes capitalistes allemands qui se taillent la part du lion dans le partage- repartage des zones d'influence issues du dernier conflit mondial. Après le caractère démocratique du pouvoir en Allemagne reste secondaire.
marquetalia
   Posté le 17-05-2020 à 18:55:01   

Les monopoles allemands ont effectivement pris le contrôle de l Europe centrale et des Balkans,mais, militairement,cette région est désormais sous la tutelle militaire américaine.une recomposition des frontières est exclue,d ailleurs,les États-Unis ont forcés les Croates de l Herceg Bosna à s allier aux Musulmans Bosniaques pour empêcher la création d une Grande Croatie,qui aurait été une tête de pont vers une mainmise politique de Berlin sur toute l ex Yougoslavie.il y a par contre 1.000 soldats allemands en Lituanie,mais je vois mal des troupes de la Bundeswehr en Pologne,et l Allemagne est en declin démographique,elle ne pourrait plus recoloniser humainement l Europe de l Est.par contre,des pays comme la Slovaquie,la Hongrie et la Roumanie comptent un grand nombre de populations germanophones.


Edité le 17-05-2020 à 19:01:55 par marquetalia


pzorba75
   Posté le 17-05-2020 à 19:40:45   

La recomposition de l'Europe allemande est le plus grand risque pour la sécurité de la Russie. La décomposition des états voisins et l'influence américaine avec le soutien aux terroristes islamistes font partie de l’expansionnisme germanique avec les risques inhérents. L'enjeu ukrainien reste en cours, avec les souffrances pour les peuples qui n'ont rien de bon attendre des tuteurs occidentaux (et principalement) allemands.
marquetalia
   Posté le 17-05-2020 à 20:12:51   

Le fait que l impérialisme se serve de l Islam contre le bloc orthodoxe n est pas nouveau.par contre, concernant l Allemagne,je te signale que ce pays et la France se sont toujours opposés,et ce depuis la prise du pouvoir par Saakachvili et la "révolution orange"à Kiev, à l entrée de la Géorgie et de l Ukraine dans l OTAN pour ne pas froisser leurs relations avec la Russie.avec l entrée des islamistes dans le gouvernement algérien,l approvisionnement de la France en pétrole et en gaz depuis Alger va être remis en cause,donc les liens entre Paris avec Moscou vont se resserrer.


Edité le 17-05-2020 à 21:47:58 par marquetalia


Plaristes
   Posté le 17-05-2020 à 20:31:16   

pzorba75 a écrit :

L'atomisation des nations européennes à l'exception du Reich allemand, avec tous les risques de l’expansionnisme qui est en position pour réclamer la Silésie aujourd'hui polonaise, l'Autriche, indépendante et on se demande bien pourquoi, la Prisse orientale,avec Koenigsberg aujourd'hui prise de guerre russe et pour faire des frontières claires l'Alsace - Moselle aujourd'hui sous la domination française. Pour la Tchequie, j'attends un gouvernement socialiste français pour simplifier encore les frontières internes au nom de l'Union Européenne.

Je n'ai pas recopié mon livre d'Histoire de France, seulement considéré l'intérêt des peuples dans des nations partageant leur souveraineté avec l'Allemagne.


Magnifique troll qui résume très bien l'absurdité et la folie des plans des géo stratèges américains. Quoique la carte date un peu, Berlin s'est froissé avec wasghington entre temps. Il faudra donc que l’Allemagne se fasse atomiser ; des plans de Bavière indépendante sont en cour.

Ceci dit comme le souligne le PRCF il ne faut absolument pas sous-estimer ce plan qui gagne de la traction ua fur et à mesure que les échelons régionaux gagnent en puissance.




Finimore a écrit :

"Il ne faut", "il ne faut pas", "on va" !!! (c'est saoulant à la fin !)

Je remarque (remarquetalia ) que souvent tu donnes le titre de "marxiste-léniniste" un peu rapidement à des organisations. Tu ne prends aucun recule... et tu gobes, n'importe quelles déclarations d'intentions. Un jour tu soutiens le PCOF, puis le RCU, et c'est au tour du Front de Gauche, puis le PRCF....
En fait marquetalia, dis moi vraiment quel produit tu prends ?


Il divague, presque autant qu'un ami Russe que je connais, mais au fond il a mieux compris le principe d'unité du marxisme léninisme que vous. Il se mélange les pinceaux mais au moins il essaye de croiser les sources et les versions.

Je fais pareil et avec un peu plus de succès, je me méfie du caractère hérmétique de la chine, là où la Russie a magnifiquement copié le modèle occidental pour le subvertir et jouer sur le terrain offensif de la guerre de l'information, la chine joue sur l'opacité la plus complète, pour des raisons compréhensible, certes, mais celà nous force parfois à nous rabattre sur la propagande occidentale pas subtile pour un sou pour pouvoir contre balancer la propagande chinoise,l'accès au sources d'opposition à l'intérieur est quasiment impossible.

Sauf quand ce sot de bon vieux groupes fachos.


Bon pour en revenir au sujet, je pense que l'hégéliano-marxisme est la clef pour en finir une bonne fois pour toutes avec ces gueguerres de chapelle.

Et qu'un bon détour théorique s'impose pour former une colation. En comprenant bien que Lénine dans son que faire, disiat bien que nous devions garder une souplesse stratégique pour s’adapter à la conjoncture.

Le marxisme de la théorie critique me semble être l'outil indispensable à cette tâche.

Et il se trouve que mes pairs qui pensent de manière similaire sont très proches des gilets jaunes, pendant que votre position puritaine me force à commettre l'acte anti-hégélien à tirer à coup de boulet rouge sur mon propre camp.

encore une fois votre position rate le coche.


Edité le 17-05-2020 à 23:06:29 par Plaristes


marquetalia
   Posté le 17-05-2020 à 21:03:56   

@ Plaristes,il y a effectivement un courant séparatiste bavarois,et , celà,je le sais depuis quelque temps déjà,il est fort possible que les Usa,pour saper les velléités de l Allemagne, soutiennent cette mouvance monarchiste,jouant sur les rivalités entre le nord du pays germanique,protestant,et le sud, catholique romain.Regroupement Communiste avait anticipé les contradictions entre les Landern en Rfa,il faut savoir qu en 2041,la Sarre se sera rapprochée de la France,la langue de Molière y sera officielle aux côtés de l allemand.ce sont les limites du capitalisme rhénan, décentralisé.un contre exemple pour l Hexagone, à l heure des revendications régionalistes aidées en sous main par les institutions supranationales de Bruxelles.par contre,je verrais d un bonne oeil une autonomie des Sorabes de l Allemagne de l est,une minorité slave au dessous de Berlin,qui a été déportée en France pendant la Seconde Guerre mondiale, parfois appelés "Serbes d Allemagne".


Edité le 03-06-2020 à 19:14:41 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 17-05-2020 à 21:09:09   

Plaristes a raison,il faut l unité des marxistes léninistes,en commençant par se rapprocher du "Parti Révolutionnaire Communistes"de Sanchez,seule orga m-l à s être présentée aux élections européennes.a côté,le Pcf,qui n a toujours pas reconnu son rôle en Algérie-elle a appuyé le vote des crédits de guerre en 1956,et le journal l Humanité"a soutenu la dite "pacification"-passe pour un parti rose pâle.


Edité le 17-05-2020 à 21:12:20 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 17-05-2020 à 21:52:09   

Qu en est il de Die Linke en Allemagne ?
Plaristes
   Posté le 17-05-2020 à 23:11:53   

marquetalia a écrit :

Plaristes a raison,il faut l unité des marxistes léninistes,en commençant par se rapprocher du "Parti Révolutionnaire Communistes"de Sanchez,seule orga m-l à s être présentée aux élections européennes.a côté,le Pcf,qui n a toujours pas reconnu son rôle en Algérie-elle a appuyé le vote des crédits de guerre en 1956,et le journal l Humanité"a soutenu la dite "pacification"-passe pour un parti rose pâle.


Ils sont un dérivé d'une orga disparu dont est aussi originaire le PCRF.
Avec RC ce qu'ils font n'est pas ouf mais correct.
En faîte ils se sont présentés aux élections pour le coup de pub, et imprimé leur tact en noir et blanc.
En faîte eux même ils sont à ignorer, mais la scission dont ils sont à l'origine à donné naissance à pleins d'orga qui peuvent faire le poid.

Toutes les listes qui étaient en noir et blanc n'ont pas été comptabilisé dans ma mairie à moi.


Et concernant le Rassemblement Communiste :
Voici la promo pour Xuan
https://youtu.be/rrNgAvU7YzM

http://cercles.communistes.free.fr/chb/publi.php?idArticle=2019_12_01_chine


D'ailleurs ils sont comme une grande majorités d'orga dans le :
http://solidarite-classe.blogspot.com/

On attends que le PCF mlm pointe le bout de son nez.
D'où mes tentatives de démolir les obstacles à cette unité, qui a vous rendre salé en vous forçant à gouter le sel de la dialectique.

On pourra continuer cette conversation dans les sujets dédiés.
https://www.pcrf-ic.fr/IMG/pdf/2019-09-26-declaration-anticommunisme.pdf

Des unions tactiques sont possibles et on pourrait aller plus loin.


Edité le 17-05-2020 à 23:22:57 par Plaristes


marquetalia
   Posté le 19-05-2020 à 10:49:51   

Je faisais allusion à Regroupement Communiste,pas Rassemblement Communiste.
Xuan
   Posté le 28-05-2020 à 23:10:33   

Sur les Echos la position de Merkel tranche dans le camp occidental.
Ce n'est pas la première fois que l'Allemagne ne soutient pas les USA à 100 %. Certaines sanctions n'ont pas été digérées.
L'Allemagne a fini par accepter de mutualiser les dettes européennes


La Chine, une priorité pour Merkel et la présidence allemande de l'Europe


Investissement, climat, santé, Afrique… La chancelière Angela Merkel fait du dialogue avec Pékin l'un des grands enjeux de la politique étrangère européenne pendant sa présidence le l'UE.
Pour la chancelière Angela Merkel, la présidence allemande de l'UE doit marquer le retour de la solidarité européenne sur la scène internationale. (Markus Schreiber/AP/SIPA)

Par
Nathalie Steiwer

Publié le 27 mai 2020 à 23h09Mis à jour le 28 mai 2020 à 9h03

En direct ou en vidéoconférence, le sommet entre l'Union européenne et la Chine en septembre prochain est l'une des priorités de l'Allemagne pour sa présidence de l'UE qui commence en juillet.
Malgré la situation à Hong-Kong et les tensions en cours, « l'intérêt stratégique » de Bruxelles est de dialoguer avec Pékin, a expliqué mercredi la chancelière Angela Merkel en présentant son programme de politique étrangère devant la fondation Konrad Adenauer.

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En Allemagne, un revirement économique spectaculaire


Par Johanna Luyssen, correspondante à Berlin — 27 mai 2020 à 20:46

Au nom de son intérêt national et de l’avenir de l’Europe, Berlin a fini par accepter de mutualiser les dettes européennes.

En Allemagne, un revirement économique spectaculaire
«L’Allemagne et la France avaient fourni de bonnes fondations pour cette proposition», s’est félicitée Angela Merkel après la présentation du plan de relance de l’UE. Même satisfaction chez son ministre des Finances, qui estime que si les discussions sont loin d’être terminées, la reconstruction de l’Europe est sur la bonne voie. A l’aube de la présidence allemande de l’Union, à partir du 1er juillet, le revirement est spectaculaire : les Allemands ont changé de paradigme. Il faut dire que l’Europe est à la croisée des chemins.

Totems
Outre-Rhin, les annonces n’ont pas suscité les levées de boucliers attendues. Selon un sondage Civey pour le Spiegel, 51 % des Allemands se disent favorables au plan «Mercron», 34 % contre. La crise du Covid-19 aura ainsi considérablement bougé les lignes. En mars, la règle du zéro déficit budgétaire, le fameux schwarze Null, était remise en cause. Cette fois, c’est la mutualisation des dettes européennes.

Dans un pays où l’épargne est une vertu cardinale, les totems vacillent. Le quotidien économique Handelsblatt résume la chose en évoquant «L’adieu de Merkel à la ménagère souabe». En Allemagne, la femme au foyer souabe (région dont les habitants sont réputés pour leur pingrerie et leur aisance financière) est une allégorie économique. La figure de cette femme aux dépenses raisonnables et aux carnets de compte rigoureux est une antienne de Merkel, car elle nous enseigne, expliquait la chancelière en 2008, qu’«on ne peut vivre au-dessus de ses moyens à long terme». Une métamorphose symbolise toutes les autres : celle de Wolfgang Schäuble, président du Bundestag. L’ex-ministre des Finances, intraitable apôtre de l’orthodoxie budgétaire notamment pendant la crise grecque, lui qui aimait tant raconter à la presse que sa mère était «une ménagère souabe», soutient désormais le principe de solidarité financière.

A la CDU, on assiste à une révolution copernicienne. Surtout si l’on compare avec le printemps 2018. A l’époque, lors des négociations avec le SPD afin de former un gouvernement, la CDU insistait sur ce point : «Nous rejetons clairement toute mutualisation des dettes.» Aujourd’hui, de la cheffe du parti Annegret Kramp-Karrenbauer au président du groupe PPE au Parlement européen, Manfred Weber, on s’y résigne, dans l’intérêt de l’Allemagne. Weber précise : «En tant qu’Allemands, nous ne pouvons sortir de la crise de manière positive que si l’Europe prend également son envol.» Andreas Jung, vice-président du groupe parlementaire CDU-CSU au Bundestag, et le directeur financier de la CDU, Eckhardt Rehberg, ne disent pas autre chose : «Nous, les Allemands, en tant que nation exportatrice, avons intérêt à ce que la croissance soit durable dans toute l’Europe», écrivent-ils, précisant que sans l’accord du Bundestag, «un tel fonds ne peut pas exister».

Coup de maître
C’est naturellement à la droite de la CDU que le plan déplaît. Le petit mais bruyant mouvement ultraconservateur de la WerteUnion s’y oppose farouchement. L’ultralibéral Friedrich Merz, qui se verrait bien à la chancellerie en 2021, a de son côté exprimé des réserves, tout comme le chef du groupe régional CSU au Bundestag, Alexander Dobrindt. Mais ces voix restent minoritaires, d’autant que beaucoup d’observateurs voient dans ce plan de relance un coup de maître d’Angela Merkel. «Dans les dernières années de leur carrière, les chanceliers s’efforcent de prendre des décisions "irréversibles"», explique le Tagesspiegel, estimant que ce plan pourrait, lorsque l’on fera le bilan des années Merkel, se révéler aussi fondamental que l’union monétaire le fut pour Kohl, ou les réformes du marché du travail pour Schröder.


Edité le 28-05-2020 à 23:17:04 par Xuan


Xuan
   Posté le 31-05-2020 à 13:08:44   

Voici un pas supplémentaire dans le hiatus entre les USA et l'Allemagne.
Il y a quelques années le PRCF affirmait que l'Allemagne était la pointe avancée de l'atlantisme en Europe. Et jusqu'au mois de février, initiative communiste décrivait une "Europe germano-atlantique du grand capital" .

On ne peut pas savoir jusqu'où ira l'opposition de l'Allemagne à l'hégémonisme, et ceci ne change rien à la nature impérialiste de ce pays. Mais nous devons fonder notre point de vue non pas sur des a priori, des idéologies ou des périodes dépassées, mais sur les faits contemporains, sur les contradictions matérielles avant tout, c'est-à-dire les conflits d'intérêt majeurs entre les pays impérialistes, pour définir leurs rapports et leur comportement.
Et il n'est pas indifférent que l'Allemagne prenne maintenant la tête de l'Europe.

Les conflits d'intérêt se sont déjà manifestés à propos de l'importation du gaz russe depuis le gazoduc Yamal-Europe. Le projet de gazoduc Nord Stream 2 achemine 55 milliards de mètres cubes de gaz par an soit 50 % de la consommation allemande.



Ce qui a mis Trump dans une rage folle au sommet de l'OTAN le 11 juillet 2018.
« L’Allemagne est complètement contrôlée par la Russie (…), elle est prisonnière de la Russie. » « Elle paie des milliards de dollars à la Russie pour ses approvisionnements en énergie, et nous devons payer pour la protéger contre la Russie. Comment expliquer cela ? Ce n’est pas juste » .
voir :Pourquoi Trump attaque merkel sur le gaz russe.




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Après que Trump ait refusé de soutenir les dispositions de défense conjointe de l'OTAN, la chancelière allemande Angela Merkel a également déclaré avec un profond sentiment: "L'ère où nous pouvons compter les uns sur les autres a pris fin dans une certaine mesure." [14]
[États-Unis] Edward Luce: "Comment les amis et les ennemis américains s'adaptent à l'ère Trump", site Internet du British Financial Times, 22 juin 2017.

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Merkel rejette l'invitation de Trump au sommet du G7 à Washington


French.xinhuanet.com http://french.xinhuanet.com/2020-05/30/c_139101106.htm Publié le 2020-05-30 à 20:09
BERLIN, 30 mai (Xinhua) -- La chancelière allemande Angela Merkel ne participera pas au sommet du G7 à Washington en raison de la pandémie de coronavirus, a rapporté samedi l'agence de presse allemande, citant le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert.
Le président américain Donald Trump a déclaré le 20 mai qu'il souhaitait un véritable sommet du G7 à Washington fin juin, en signe de normalisation après la pandémie.
Le sommet devait initialement se dérouler du 10 au 12 juin lors du séjour présidentiel à Camp David, dans le Maryland.
En mars, cependant, le gouvernement américain avait annulé le sommet en raison de la pandémie et a prévu une vidéoconférence à la place.
Mme Merkel avait au départ suspendu sa réponse à M. Trump quant à son éventuelle participation à la vidéoconférence.
Quelle que soit la forme de cette réunion, "que ce soit une vidéoconférence ou une autre organisation, je lutterai certainement pour le multilatéralisme. C'est très clair, tant au G7 qu'au G20" , a déclaré la chancelière le 20 mai.


Edité le 31-05-2020 à 13:25:06 par Xuan


Xuan
   Posté le 31-05-2020 à 13:29:23   

Sur les cause du refus de Merkel :
https://fr.sputniknews.com/international/202005301043869319-merkel-aurait-refuse-une-invitation-aux-usa-lors-de-debats-enflammes-a-cause-du-nord-stream-2/

Le Nord Stream 2 et les relations avec la Chine et l’Otan, voici les sujets qui ont été au coeur d’une vive discussion entre Angela Merkel et Donald Trump fin mai, indique Politico en citant un responsable américain anonyme. La chancelière allemande a également refusé de venir à Washington pour le sommet du G7 en raison de la pandémie.

La chancelière allemande et le Président américain ont eu des débats enflammés sur le Nord Stream 2 ainsi que sur l’Otan et les relations avec la Chine, rapporte Politico en se référant à un haut responsable de l’administration Trump qui a voulu garder l’anonymat.
Cette conversation téléphonique s’est déroulée entre les deux dirigeants fin mai, lorsque Angela Merkel a décliné la proposition de venir à Washington en juin pour participer au sommet du G7. Un refus motivé par la situation pandémique encore instable, a expliqué au média le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert.

La position des deux pays sur le Nord Stream 2

La mise en place de nouvelles sanctions par les États-Unis à l’encontre du gazoduc a été récemment évoquée par l'ambassadeur des États-Unis en Allemagne, Richard Grenell. Selon lui, Washington pourrait imposer des amendes aux entreprises qui assurent sa maintenance technique dans le but d’enrayer son entrée en service.
Les sanctions américaines ont déjà été critiquées par l’Allemagne, pour laquelle il s’agit d’un projet économique qui doit être exempt de tout embargo extraterritorial. La position de Berlin sur ce sujet restera inchangée, a annoncé le 26 mai la porte-parole adjointe du gouvernement fédéral, Ulrike Demmer.

Auparavant, l'Agence fédérale allemande des réseaux (BNA) avait exonéré le Nord Stream de suivre les règles de la directive européenne sur le gaz sur le territoire allemand pour les 20 prochaines années, à compter du 12 décembre 2019.

La construction du gazoduc

Long de 1.230 kilomètres, le Nord Stream 2 doit relier le littoral russe à l’Allemagne par le fond de la mer Baltique. Il est prévu que ses deux conduites d’une capacité annuelle de 55 milliards de mètre cube passent par les zones économiques et les eaux territoriales de la Finlande, de la Suède et du Danemark.


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Sur le site https://www.dwnews.com/
Écrit par: Su Tianze
2020-05-31 18:25:00

..."Contrairement à Trump, la chancelière allemande Angela Merkel s'oppose à la confrontation avec la Chine et préconise le dialogue pour résoudre les problèmes. Le 29 mai, le gouvernement allemand a déclaré: "Compte tenu de la situation globale de la nouvelle pandémie de la couronne" , Merkel a décliné l'invitation du président américain Trump et ne se rendra pas aux États-Unis pour participer au sommet du G7. A annoncé que le sommet du G7 a été reporté à septembre. Les médias russes ont révélé le 30 mai que lors du dernier appel entre Trump et Merkel, les deux avaient chauffé les différends sur de multiples questions, notamment les relations avec la Chine.

Merkel est rationnelle et pragmatique, et comprend la bonne façon de traiter avec la Chine. (AP)
Le 29 mai, le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a déclaré que la meilleure façon d'influencer la Chine sur la question de Hong Kong était que l'UE réponde dans l'unité et maintienne le dialogue avec Pékin. Interrogé sur la possibilité de sanctions contre la Chine, Mas a déclaré aux journalistes: "Je pense que l'expérience passée a montré que la chose la plus importante est d'avoir un dialogue avec la Chine."
De toute évidence, l'Allemagne ne veut pas suivre le fou irrationnel Trump. L'ingérence dans les affaires intérieures de la Chine et la politique de confrontation de la Chine ne sont pas dans l'intérêt de l'Union européenne et de l'humanité tout entière.
Comment Merkel voit-elle la Chine? Son discours lors de la réunion du Conseil de l'UE sur la politique de sécurité étrangère le 27 mai a donné un aperçu. Dans son discours, Merkel a mentionné à plusieurs reprises l’importance de la Chine, soulignant que les relations avec la Chine doivent devenir un objectif diplomatique, non seulement dans le cadre du commerce, mais aussi être déterminée à reconnaître la place de la Chine dans les institutions internationales, dans le changement climatique, dans l’environnement. La protection, la santé et la sécurité peuvent et doivent coopérer davantage avec la Chine.
On peut voir que Merkel est pleinement consciente de l'importance de la Chine, "résolue" à reconnaître le statut international de la Chine et est disposée à "coopérer davantage" avec la Chine. En tant que plus grande économie de l'UE et prochaine présidence tournante de l'UE, l'attitude de l'Allemagne envers la Chine affectera naturellement l'ensemble de l'UE. Par conséquent, bien que le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, s’est déclaré préoccupé par la situation à Hong Kong lors d’une conférence de presse le 29 mai, il a également précisé que «les sanctions ne sont pas la solution».

Pourquoi Merkel et l'UE n'ont-elles pas suivi les sanctions américaines contre la Chine, mais sont-elles disposées à parler à la Chine pour résoudre leurs contradictions et leurs différences? Les raisons devraient comprendre trois aspects.
Premièrement, la Chine est le premier partenaire commercial de l'Allemagne et le deuxième partenaire commercial de l'UE. Il est dans l'intérêt de l'Allemagne et de l'UE de coopérer avec la Chine. En 2019, le volume des échanges Chine-Allemagne a atteint 205,7 milliards d'euros (1 euro équivaut à 1,11 dollar américain), se classant premier pour quatre années consécutives; en 2019, le volume des échanges Chine-UE était de 708,0 milliards de dollars américains, juste derrière les États-Unis avec 786,4 milliards de dollars américains. Les liens économiques et commerciaux étroits permettent à la Chine et à l'UE de former une communauté d'intérêts, et une coopération gagnant-gagnant est l'option la plus avantageuse pour les deux parties.

Deuxièmement, l'Union européenne ne cherche pas l'hégémonie et n'a pas de conflit stratégique avec la Chine; et l'Union européenne est le berceau de la civilisation humaine moderne. Elle a développé la sagesse, est plus inclusive et peut accueillir l'ascension de la Chine. Contrairement aux États-Unis, qui dominent le monde depuis des décennies et s'efforcent de maintenir son statut hégémonique, l'Union européenne a longtemps été symétrique et n'a aucune ambition de dominer le monde, et en tant que partenaire diplomatique, elle a une attitude plus calme et élégante, et peut traiter différents pays et civilisations du monde avec un esprit ordinaire. Le développement a progressé, et donc "décidé" d'accepter l'ascension de la Chine.

Troisièmement, la Chine et l'UE ont des objectifs de développement de la mondialisation communs. La Chine a toujours été un pays en quête de paix. Elle n'a jamais cherché l'hégémonie mondiale. Au lieu de cela, elle espère construire une communauté de destin humain avec tous les pays, y compris l'UE, et s'est engagée à promouvoir le développement de la mondialisation. Cela est fondamentalement conforme à la stratégie mondiale de l'UE. Au contraire, l'administration Trump des États-Unis a agi contre la mondialisation ces dernières années, pleine de slogans "l'Amérique d'abord", s'engageant constamment dans des guerres commerciales et se retirant des organisations mondiales, ce qui entrave sérieusement l'intégration et le développement du village mondial.
C'est ce que l'UE ne veut pas voir sur la scène internationale. La coopération entre l'UE et la Chine pour promouvoir la mondialisation est propice à la lutte contre l'unilatéralisme américain et au maintien du développement stable de l'économie et du commerce mondiaux"...


Edité le 31-05-2020 à 21:00:54 par Xuan


pzorba75
   Posté le 31-05-2020 à 14:23:24   

" Deuxièmement, l'Union européenne ne cherche pas l'hégémonie et n'a pas de conflit stratégique avec la Chine; et l'Union européenne est le berceau de la civilisation humaine moderne. Elle a développé la sagesse, est plus inclusive et peut accueillir l'ascension de la Chine. Contrairement aux États-Unis, qui dominent le monde depuis des décennies et s'efforcent de maintenir son statut hégémonique, l'Union européenne a longtemps été symétrique et n'a aucune ambition de dominer le monde, et en tant que partenaire diplomatique, elle a une attitude plus calme et élégante, et peut traiter différents pays et civilisations du monde avec un esprit ordinaire. Le développement a progressé, et donc "décidé" d'accepter l'ascension de la Chine. "
L'auteur des ces phrases ne connaît pas vraiment l'histoire et les faits historiques qui ont jalonné l'histoire de l'Union européenne : rien qu'en se limitant aux années 1850-1950, il oublie les crimes du colonialisme européen et les guerres intérieures aux territoires de l'Union Européenne, essentiellement des guerres contre les peuples luttant pour le socialisme et la paix. Secteurs il ne faut pas l'oublier où l'Allemagne a été souvent, et reste encore, au premier rang pour assurer la domination de son système militaro industriel, toutes positions en parfait accord avec l'impérialisme tuteur, l'impérialisme américain.


Edité le 31-05-2020 à 14:25:06 par pzorba75


Xuan
   Posté le 31-05-2020 à 21:09:38   

Des choses ont changé depuis 1850, même si l'Allemagne est toujours un pays impérialiste en particulier en l'Europe centrale.
Mais il s'agit ici de l'hégémonisme et c'est différent de l'impérialisme. L'Allemagne n'a pas actuellement de vidée hégémoniste.

La Chine juge aussi les pays occidentaux en fonction de leur agressivité envers elle, et si on regarde ces dernières décennies ce sont surtout la France et la GB qui ont principalement soutenu l'hégémonisme US, l'Allemagne dans une bien moindre mesure.
Xuan
   Posté le 05-06-2020 à 07:54:40   

Le rapprochement entre l'Allemagne et la Chine s'oppose directement à la ligne antichinoise de Trump ainsi qu'aux sanctions qu'il applique à ses propres "alliés".
L'Allemagne s'était déjà opposée aux USA à propos du gaz russe.
La Chine constitue ainsi un front uni mondial contre l'hégémonisme, regroupant à la fois les pays du tiers monde et émergents, et les pays du second monde.
Ces derniers ont souvent une attitude hésitante ou bien se soumettent à l'hégémonisme et appuient l'atlantisme, ce qui entre en conflit avec leurs propres intérêts impérialistes.



M. Xi déclare que la Chine est prête à travailler avec l'Allemagne et l'UE pour créer une certitude plus globale

Source: Xinhua Publié: 2020/6/4 8:37:25

https://www.globaltimes.cn/content/1190497.shtml

Le président chinois Xi Jinping a déclaré mercredi que la Chine était prête à travailler avec l'Allemagne et l'Union européenne (UE) pour renforcer la coopération stratégique, soutenir le multilatéralisme, relever les défis mondiaux et ajouter conjointement une certitude au monde actuel d'incertitude.

Dans une conversation téléphonique dans la nuit avec la chancelière allemande Angela Merkel, Xi a noté que c'était la troisième fois depuis le début de l'épidémie de COVID-19 que lui et Merkel avaient parlé au téléphone, ce qui reflète la profonde confiance politique mutuelle et l'étroite stratégie communication entre les deux parties.
La partie chinoise apprécie l'objectif et la position rationnelle du gouvernement allemand ainsi que son respect pour la science sur la question de la pandémie, a déclaré M. Xi.
Il a ajouté que la Chine est prête à travailler avec l'Allemagne pour soutenir le travail de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), promouvoir la coopération internationale dans des cadres tels que les Nations Unies et le Groupe des 20, aider les pays africains à lutter contre la coronavirus et contribuer à sauvegarder la sécurité mondiale de la santé publique.

Soulignant la nécessité de coordonner la lutte contre les épidémies et le développement économique et social, M. Xi a déclaré que la tendance générale de l'économie chinoise vers une croissance stable à long terme avec une dynamique solide reste inchangée.
La Chine, a-t-il ajouté, restera déterminée à poursuivre son ouverture et à élargir sa coopération avec le reste du monde, et continuera à créer un environnement favorable pour que les entreprises allemandes accroissent leurs investissements en Chine.
L'arrangement "accéléré" Chine-Allemagne récemment lancé aidera les entreprises des deux pays à accélérer la reprise des activités et à maintenir la stabilité des chaînes industrielles et d'approvisionnement internationales, a-t-il déclaré.
Le président chinois a déclaré qu'il était convaincu que la coopération sino-allemande jouerait le rôle qui lui revient en aidant rapidement le monde à sortir de la récession économique.
La Chine et l'Allemagne entretenant des relations de coopération stables et solides, la Chine est prête à poursuivre le dialogue et les échanges avec l'Allemagne, a déclaré M. Xi.

Notant que l'Allemagne doit assumer la présidence tournante de l'Union européenne (UE) pour le second semestre de cette année, il a ajouté que la Chine apprécie la volonté de l'Allemagne de promouvoir activement le développement des relations sino-européennes.
Alors qu'une série d'événements importants d'échanges politiques Chine-Allemagne et Chine-UE sont actuellement en discussion, la Chine est disposée à maintenir une communication et une coordination étroites avec l'Allemagne et l'UE pour assurer le succès de ces événements et lever la Chine-Allemagne et la Chine- Les relations de l'UE à des niveaux supérieurs, a-t-il ajouté.
Pour sa part, Mme Merkel a déclaré que l'Allemagne attachait de l'importance au plan de développement économique et social élaboré lors des "deux sessions" de la Chine et était prête à travailler avec la Chine pour promouvoir le travail et la reprise de la production sans compromettre la lutte contre les flambées et approfondir continuellement la coopération économique bilatérale.
L'Allemagne apprécie hautement l'annonce faite par Xi que le vaccin chinois COVID-19 deviendra un bien public mondial, a-t-elle déclaré, ajoutant que dans les circonstances actuelles, le renforcement de la solidarité internationale et du multilatéralisme est crucial pour la lutte mondiale contre la pandémie.
La chancelière a déclaré que l'Allemagne était disposée à renforcer les échanges avec la Chine et à continuer de soutenir l'OMS jouant son rôle important, afin de promouvoir la coopération internationale en matière de sécurité sanitaire.
L'Allemagne, a-t-elle ajouté, espère maintenir le dialogue avec la Chine et renforcer la coopération dans un large éventail de domaines et de questions, et est également prête à maintenir une communication étroite avec la Chine pour matérialiser les événements importants de l'agenda Allemagne-Chine et UE-Chine et faire pression pour un développement de plus haut niveau des relations Allemagne-Chine et UE-Chine.

Publié dans: DIPLOMATIE
Xuan
   Posté le 09-06-2020 à 08:26:04   

Nord Stream 2 est-il une «trahison» de l’Europe? Un député allemand répond

https://fr.sputniknews.com/international/202006081043921885-nord-stream-2-est-il-une-trahison-de-leurope-un-depute-allemand-repond/

22:00 08.06.2020

Commentant les propos d’un parlementaire britannique qui a accusé l’Allemagne de trahir l’Otan en participant au Nord Stream 2, un député du Bundestag a déclaré à Sputnik que des critiques du projet étaient souvent formulées par ceux qui font du lobbying en faveur des États-Unis et non de l’Europe
Le député Anton Friesen, membre de la commission des affaires étrangères du Bundestag, n’est pas d’accord avec le parlementaire britannique Daniel Kawczynski qui considère le projet Nord Stream 2 comme «une trahison» des intérêts de l’Otan par l’Allemagne.

«Nord Stream 2 est un pas vers la sécurité énergétique en Europe. La Russie est un fournisseur de bonne foi et bienveillant de gaz bon marché, ce qui ne peut pas être dit des États-Unis, dont le gaz naturel liquéfié est cher et nocif pour l'environnement. Beaucoup de ceux qui s’opposent à Nord Stream 2 font en fait du lobbying en faveur des États-Unis, pas de l’Europe» , a-t-il déclaré à Sputnik.

Dans une récente interview au Daily Express, M.Kawczynski a notamment déclaré qu’«il était difficile d'exagérer l'ampleur de la trahison que représente ce pipeline», car «l'Allemagne est membre de l'Otan, engagée dans la défense du continent contre toute ingérence et influence russe potentielle» .
Auparavant, un autre parlementaire allemand, Klaus Ernst, qui préside la commission de l’économie et de l’énergie du Bundestag, a indiqué que l’Allemagne pourrait introduire des taxes supplémentaires sur le gaz naturel américain, si les États-Unis mettaient en place de nouvelles mesures pour empêcher la construction du pipeline.

De nouvelles sanctions américaines

Le 4 juin, des sénateurs américains ont introduit une nouvelle proposition de loi sanctionnant toutes les entreprises qui fournissent la certification, l'assurance et les installations portuaires pour le projet de pipeline Nord Stream 2.
Les États-Unis, qui font la promotion de leur gaz liquéfié en Europe, s’opposent à la réalisation du projet. En décembre, Washington a adopté des sanctions contre le Nord Stream 2, exigeant que les entreprises impliquées dans la pose des conduites en mer Baltique arrêtent les travaux. La société suisse Allseas, engagée dans le projet, a immédiatement rappelé ses bateaux.
Toutefois, la Russie a l’intention de mettre en exploitation le Nord Stream 2 au premier trimestre 2021 au plus tard, comme l’a annoncé Vladimir Poutine en janvier dernier.
Xuan
   Posté le 14-07-2020 à 23:23:02   

La Grande Bretagne du Brexit s'aligne sur les positions des USA, après avoir pris une position inverse auparavant.
On mesure ici que la sortie de l'Europe ne garantit pas l'indépendance vis-à-vis de l'hégémonisme US.



La Grande-Bretagne a officiellement annoncé l'interdiction du calendrier des équipements 5G de Huawei



Dongpo
2020-07-14 19:59:01

Le ministre britannique de la Culture, Oliver Dowden, a annoncé le 14 juillet que le Royaume-Uni avait décidé de ne plus utiliser les équipements de la société chinoise Huawei dans la construction 5G. Huawei a répondu que cela était lié à la politique commerciale américaine.

La Grande-Bretagne a annoncé qu'elle interdirait à Huawei de participer à la construction de la 5G
Dowden a annoncé à la Chambre des communes le 14 juillet que les opérateurs mobiles britanniques ne seraient plus en mesure d'acheter de nouveaux équipements Huawei 5G d'ici la fin de 2020 et qu'ils devraient retirer tous les équipements Huawei 5G de leurs réseaux d'ici 2027.
Il a souligné que le Centre national de cybersécurité britannique (National Cyber ​​Security Center) a déclaré aux ministres qu'ils "avaient fondamentalement changé leur évaluation de la participation de Huawei aux travaux 5G au Royaume-Uni".
Il a déclaré: "Ce n'est pas une décision facile, mais c'est une bonne décision pour le réseau BT, notre sécurité nationale et notre économie, à la fois maintenant et à long terme."

Dawden a souligné qu'en s'appuyant sur une entreprise chinoise qui fournit des technologies sensibles au Royaume-Uni, le Royaume-Uni fait face à d'énormes risques pour la sécurité. Dawden a déclaré que cette étape pour Huawei donnerait aux entreprises britanniques et aux entreprises japonaises et coréennes la possibilité de remplacer les produits Huawei.

Dawden a également révélé que cette exigence sera incluse dans la loi sur la sécurité des communications. Avant les prochaines élections générales, le Royaume-Uni supprimera de manière irréversible les équipements Huawei du réseau britannique 5G sous la forme d'une loi. Il a également admis que l'exclusion de Huawei de la structure des télécommunications britannique rendrait la livraison de la 5G au Royaume-Uni plus de 2 à 3 ans, et en même temps paierait un prix pouvant atteindre 2,5 milliards de dollars américains.

Il a également mentionné les nouvelles sanctions américaines contre Huawei. Il a déclaré: "Les États-Unis ont imposé plus de sanctions à Huawei. C'est un fait. À mesure que les faits changent, notre approche devrait également changer."
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre britannique Boris Johnson a présidé la réunion du Conseil de sécurité nationale, se concentrant sur la question de Huawei et prenant une décision.
En ce qui concerne la décision britannique, le porte-parole britannique de Huawei, Edward Brewster, a immédiatement publié une déclaration en réponse, déclarant que cette décision est décevante et constitue une mauvaise nouvelle pour tous les utilisateurs de téléphones mobiles britanniques. Malheureusement, le développement futur de Huawei au Royaume-Uni est politisé. Cette décision découle de la politique commerciale américaine, et non de problèmes de sécurité.

Il a également exhorté le gouvernement à reconsidérer cette décision et a déclaré que les nouvelles mesures réglementaires américaines n'affecteront pas la résilience et la sécurité des produits de Huawei pour le Royaume-Uni.

Le Royaume-Uni a déjà pris une décision sur l'utilisation de la technologie 5G de Huawei dès janvier 2020, mais le département américain du Commerce a annoncé le 15 mai qu'il couperait les sources de puces de Huawei dans le monde, et cette nouvelle sanction prendra effet en septembre. C'est dans ce contexte que la réévaluation britannique de Huawei a commencé cette fois. Dowden a déclaré le 6 juillet que de nouvelles sanctions américaines contre Huawei affecteront sérieusement la fiabilité de Huawei.

Dans l'après-midi du 14 juillet, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a déclaré que le Royaume-Uni était sur le point d'interdire à la technologie Huawei de participer à la construction de la 5G. La pierre de touche de la tendance du marché est également un baromètre de la sécurité des investissements chinois au Royaume-Uni, et la Chine y accordera une attention particulière.

Les législateurs britanniques sont toujours insatisfaits

Il y a également des parlementaires britanniques qui ne sont toujours pas satisfaits de l'approche du gouvernement Johnson. Ils ont appelé à un calendrier plus rapide pour l'élimination des équipements Huawei. Ils avaient espéré que le gouvernement britannique interdirait l'achat de nouveaux équipements Huawei sur le réseau téléphonique du Royaume-Uni au cours des 12 prochains mois, et que L'équipement Huawei sera complètement éliminé d'ici 2026.

Cependant, Philip Jansen, président du géant britannique des télécommunications BT, a averti le 13 juillet qu'il était impossible de renoncer à utiliser les équipements Huawei d'ici 10 ans.
Yan Sen a déclaré à la BBC le 13 juillet: "Si nous voulons essayer (5G) sans Huawei, nous espérons avoir 7 ans, peut-être 5 ans." Il a également déclaré: "Mais si vous voulez dans l'infrastructure de télécommunications du Royaume-Uni supprimer complètement Huawei, je pense que c'est impossible dans 10 ans. "

Le gouvernement Johnson annoncera les détails de la nouvelle politique de Huawei le 14
La Grande-Bretagne soupçonne la suppression complète de l'équipement Huawei d'ici 2027. ZTE a chuté de plus de 6%
Les responsables britanniques expliquent pourquoi Huawei a finalement été abandonné par le Royaume-Uni.

Le "Times" britannique a précédemment rapporté qu'il était "impossible" de supprimer toutes les technologies Huawei du réseau mobile britannique, en raison du coût énorme, et il n'est pas réaliste pour Nokia et Ericsson de remplacer l'équipement réseau de Huawei.
"Financial Times" a également déclaré que certains opérateurs de télécommunications britanniques estiment que même si le gouvernement britannique ne permet pas à Huawei de conserver un rôle à long terme dans la construction de la 5G, elle ne devrait pas être supprimée rapidement. L'opérateur britannique Vodafone a déclaré que le coût de la désactivation de Huawei est que le Royaume-Uni perde sa position de leader mondial dans le développement de la 5G. 
Xuan
   Posté le 15-07-2020 à 07:40:41   

Les raisons de la volonté d'évincer Huawei du Royaume-Uni relèvent d'un alignement sur les États-Unis et de l'influence d'anticommunistes notoires comme Richard Dearlove ancien du Mi6.
Le chéri-de-mon-cœur a aussi prétendu que le covid-19 a été fabriqué par l'homme et que la Chine devrait payer.

Mais l'article de GB montre que la Chine applique un traitement différencié aux USA, au "five eyes" et aux autres pays du second monde qualifiés de "maillon faible".

Habituellement les "five eyes" comprennent l'Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et les États-Unis. Mais ici la Grande Bretagne mérite un sort différent et se trouve rangée dans le "maillon faible". La Chine a donc analysé une attitude plus hésitante et moins agressive de la GB.
De fait la GB n'a pas participé au concert de dénigrement avec autant de virulence et n'a pas envisagé de faire "payer le covid à la Chine"

Pour ajouter quelques précisions sur le "pas passivement" du titre, il faut préciser que Huawei peut se retirer de la maintenance de ses équipements actuels.
Des sources du Times (UK) affirment que bien que Huawei ne menacera pas de manière explicite le gouvernement, le groupe mettra en avant « le coût de maintien des équipements actuels » ainsi que le fait que « sans Huawei, il y aura des blackouts » .
Selon British Telecom les opérateurs britanniques se sont équipés dès l’an 2000 en matériel Huawei. Retirer tous les équipements en cœur de réseau pourrait prendre de cinq à sept ans, alors qu’un retrait trop rapide pourrait provoquer « des coupures » de réseau.


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La Chine ne regardera pas passivement l'interdiction du Huawei au Royaume-Uni:
éditorial du Global Times
Source: Global Times Publié: 2020/7/15 9:38:40
https://www.globaltimes.cn/content/1194569.shtml

Le gouvernement britannique a annoncé qu'il était interdit aux fournisseurs de téléphonie mobile du Royaume-Uni d'acheter de l'équipement Huawei 5G à la fin de cette année. En outre, le gouvernement exige que les opérateurs retirent tous les équipements Huawei du réseau de télécommunications britannique d'ici 2027. Au début de cette année, l'administration Johnson a approuvé une implication limitée de Huawei dans la construction du réseau 5G du Royaume-Uni, maintenant elle a inversé le cours.

C'est certainement un coup dur pour Huawei. Le rejet du Royaume-Uni de Huawei devrait accroître les hésitations des autres pays.

Cependant, le gouvernement britannique a accordé une période tampon, permettant aux fournisseurs de services mobiles de cesser d'acheter du matériel Huawei d'ici la fin de cette année et de retirer le matériel Huawei d'ici 2027, indiquant que l'interdiction de Huawei est une action difficile pour lui. Les opérateurs de télécommunications britanniques s'opposent largement à la décision d'interdire Huawei et les responsables du gouvernement britannique ont publiquement reconnu que la dernière décision retarderait le lancement des réseaux 5G de deux à trois ans et coûterait 2 milliards de livres de plus.

La décision du Royaume-Uni est évidemment le résultat d'une forte pression de Washington. Cependant, utiliser Huawei ou non est finalement une question de technologie et d'économie. Tant que Huawei peut survivre à la répression américaine et maintenir son avance technologique, la décision du Royaume-Uni ne sera que temporaire, et Huawei a encore la possibilité de revenir sur le marché britannique.

Les rivaux européens de Huawei ne peuvent pas rivaliser avec Huawei. L'Occident peut les soutenir par des moyens administratifs, mais cela ne les aidera pas à devenir plus forts. Huawei ne devrait donc pas se décourager. Croître sous pression est le seul choix de Huawei.

Le Royaume-Uni est un membre important des Five Eyes, qui suivent désormais fidèlement la politique de Washington. La décision du Royaume-Uni signifie pour lui une énorme perte économique. Il est très douteux que d'autres pays européens prennent la même décision.

Les ventes de Huawei au premier semestre de cette année ont augmenté de 13,1% en glissement annuel malgré l'épidémie. Certains pays occidentaux ont dit une chose sur Huawei, mais en ont fait une autre. Même les États-Unis eux-mêmes approuvent à plusieurs reprises certains contrats avec Huawei. Ce n'est vraiment pas facile de dire au revoir à Huawei.

Il est nécessaire que la Chine riposte contre le Royaume-Uni, sinon ne serions-nous pas trop faciles à intimider? De telles représailles devraient être publiques et douloureuses pour le Royaume-Uni. Mais il n'est pas nécessaire d'en faire une confrontation sino-britannique. Le Royaume-Uni n'est ni les États-Unis, ni l'Australie, ni le Canada. C'est un "maillon faible" relatif aux Cinq Yeux. À long terme, le Royaume-Uni n'a aucune raison de se retourner contre la Chine, avec la disparition de la question de Hong Kong.

La Chine doit accélérer le développement de sa technologie de télécommunications. De nombreux pays et de nombreuses entreprises hésiteront sous la pression des États-Unis. Le moyen le plus efficace pour la Chine de les influencer sera d'augmenter notre force et notre attractivité, et rien d'autre.


Edité le 15-07-2020 à 12:44:47 par Xuan


Xuan
   Posté le 15-07-2020 à 13:54:00   

Un autre article sur l'attitude de l'UE envers la Chine souligne les divisions internes à l'UE.


La Chine et l'UE ne s'opposent que «symboliquement»
Par Zhao Yusha Source: Global Times Publié: 2020/7/14 22:33:40

Difficile pour le bloc de parvenir à un consensus sur les questions liées à la Chine: les observateurs

Dans ce qui semblait plus être un mouvement pour "faire face à la pression des États-Unis et du Royaume-Uni", l'UE a annoncé lundi qu'elle prendrait des contre-mesures contre la Chine au sujet de la nouvelle loi sur la sécurité nationale pour Hong Kong. Les observateurs pensent que les membres du bloc, divergents de vues et d'intérêts, auraient du mal à parvenir à un consensus dans la pratique.
Même si elles étaient mises en œuvre, ces mesures ne seraient que symboliques, sans préjudice significatif pour Pékin, ont-ils déclaré.

L'UE prépare des contre-mesures contre la Chine en réponse à la loi sur la sécurité nationale de Hong Kong, a déclaré lundi Reuters, le plus haut diplomate du bloc.
Le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, a déclaré que rien de précis n'avait été décidé, mais que les ministres des Affaires étrangères de l'UE avaient discuté de l'extension de Hong Kong à l'interdiction d'exportation de l'UE sur les "technologies sensibles". "Nous avons convenu aujourd'hui d'élaborer une réponse coordonnée de l'Union européenne pour montrer notre soutien à l'autonomie de Hong Kong et à la société civile", a-t-il déclaré lundi lors d'une conférence de presse.

L'idée de parvenir à une décision coordonnée du bloc vient probablement de l'Allemagne, qui vient de prendre la présidence tournante du Conseil européen, et veut une position unifiée envers la question de Hong Kong, et veut se tenir ensemble pour faire face à la pression extérieure de Aux États-Unis et au Royaume-Uni, Sun Keqin, chercheur aux China Institute of Contemporary International Relations, a déclaré au Global Times.
Mais les experts ont convenu qu'il est difficile pour ce bloc, chaque membre ayant ses propres intérêts par rapport à la Chine ou aux États-Unis et ayant des points de vue différents sur les questions concernant Hong Kong, de parvenir à un consensus sur l'opportunité d'imposer de lourdes sanctions à la Chine.
Des divergences entre les membres vont émerger, en particulier lorsqu'ils parlent de mesures spécifiques contre la Chine, a déclaré Shi Yinhong, professeur de relations internationales et président du comité académique de la School of International Studies, notant que certains membres de l'UE seraient préoccupés par des sanctions contre la Chine. aura une influence négative sur leur coopération avec Pékin.

Reuters a indiqué que les mesures sévères n'étaient pas discutées en détail en raison de la résistance de membres comme la Hongrie et la Grèce.
Sun a expliqué que certains membres du bloc, y compris la Suède, qui a fréquemment utilisé des questions telles que les "droits de l'homme" contre la Chine, exerceront probablement des pressions pour pousser le bloc à être dur avec la Chine.
La Suède a déclaré lundi qu'elle soutenait les efforts franco-allemands pour une réponse ferme à la nouvelle loi chinoise sur la sécurité nationale pour Hong Kong, rejoignant le Danemark et les Pays-Bas en poussant l'Union européenne à envisager des contre-mesures contre Pékin.
L'Allemagne et la France, les membres les plus influents du bloc, ont toujours cherché à trouver un équilibre sur les questions concernant la Chine. D'une part, ils font écho aux États-Unis et à d'autres pays occidentaux, car ils partagent certaines valeurs idéologiques; d'autre part, ils accordent également la priorité aux politiques pratiques et aux avantages économiques, et n'iront pas à l'encontre de la Chine sur des questions fondamentales et nuiront à leur coopération, a déclaré Sun.

Il a souligné que l'Allemagne, en particulier, partage avec la Chine un système d'échange global sur les questions des droits de l'homme, que les deux pays reconnaissent. À l'approche des discussions clés sur un accord d'investissement UE-Chine, il n'est pas nécessaire que l'Allemagne agisse comme un adversaire de premier plan de la Chine.
"L'Allemagne et la France savent que la question de Hong Kong deviendra un fardeau pour elles si elles interfèrent trop" , a déclaré Sun.
La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré lundi que la nouvelle loi sur la sécurité nationale de Hong Kong n'était pas une raison pour l'Union européenne de rompre le dialogue avec la Chine.
"Il est important que les États membres de l'UE tentent de trouver une politique commune à l'égard de la Chine et une réponse commune" , a déclaré Merkel lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre italien Giuseppe Conte.

Outre une interdiction d'exportation de "technologies sensibles" vers Hong Kong, Borrell a déclaré que les gouvernements de l'UE pourraient également revoir leurs accords d'extradition avec Hong Kong, revoir les conseils aux voyageurs, augmenter les bourses d'études pour les étudiants de Hong Kong et offrir plus de visas aux Hongkongais.
Les envoyés du bloc ont souligné que les mesures probables ne constitueraient pas des sanctions économiques.
C'est probablement aussi loin que l'UE pourrait continuer à sanctionner la Chine. C'est parce que le bloc a rarement un effet de levier sur Hong Kong, a déclaré Shi, notant que Hong Kong n'est pas un point de conflit majeur entre l'UE et la Chine, car la ville "a de nombreux bureaux de représentation économique dans tous les pays de l'UE, et l'UE a également de vastes intérêts économiques dans cette ville… C'est pourquoi le bloc a accepté des sanctions, si les problèmes ne touchent pas au niveau économique. "

Les mesures, si elles sont mises en pratique, sont pour la plupart symboliques, a déclaré Sun, notant que l'assouplissement du régime de visa pour les résidents de Hong Kong, ou l'interdiction des "technologies sensibles" a copié les États-Unis et d'autres membres de l'alliance du renseignement Five Eyes, et l'UE connaît ces mesures. ne nuira pas de manière significative à Hong Kong ou au continent chinois.

L'UE prend maintenant progressivement conscience de l'importance de l'indépendance stratégique du bloc, car elle a vu qu'elle ne peut compter que sur elle-même lorsqu'elle est attaquée par des problèmes de sécurité non traditionnels tels que la pandémie de COVID-19, sans l'aide des États-Unis, selon Wang Yiwei, professeur à l'École des relations internationales de l'Université Renmin de Chine.

Le bloc rencontre des frictions avec les États-Unis, car ces derniers ont forcé les pays de l'UE à prendre parti lorsqu'ils ont lancé une guerre commerciale avec la Chine, et l'écart s'est creusé lorsque les membres de l'UE ont contesté les États-Unis sur les accords multilatéraux, la gestion par Washington du COVID-19 et la négociation avec des émeutes raciales, a noté Wang.

Un sondage réalisé en mars par le think tank américain Pew Research Center et la Fondation K? Rber a révélé que 64% des Allemands considéraient la relation entre les deux pays comme mauvaise en 2019, bien que cela représente une légère amélioration par rapport au chiffre de 2018 de 73 pour cent. Le sondage a suggéré que les sentiments négatifs envers les États-Unis en Allemagne augmentent rapidement pendant la période de pandémie, ce qui indique également un changement d'opinion publique à l'égard de Pékin.
Plaristes
   Posté le 16-07-2020 à 06:40:45   

Avec tous les capitaux Chinois investir au sein de l'UE..... Les avis changent.

Mais qu'on se l'avoue, c'est pas la magie su socialisme qui a permit à Chine de faire respecter sa volonté, ce dernier sert juste à limiter les dégâts du capitalisme en Chine.
En Chine pas en Europe pas en éthiopie, la Chine est très claire dessus "si vous morflez à cause du capitalisme chinois, c'est de votre faute !"

Personnellement chinois ou bien U.S rien à foutre de celui qui domine la zone euro. Je ne veux pas de la 5G l'humanité n'est pas prête pour les applications de la 5G en matière de surveillance
Xuan
   Posté le 24-07-2020 à 13:14:30   

Plaristes a écrit :

Avec tous les capitaux Chinois investir au sein de l'UE..... Les avis changent...


Non ce ne sont pas les capitaux chinois qui font "changer les avis" parce que les industriels sont bien contents de les trouver.
Ce qui change c'est l'accroissement de la pression hégémoniste sur les bourgeoisies européennes, la tournée des popotes de Pompeo auprès de ses vassaux, afin d'organiser un blocus autour de la Chine.

Le problème est que l'entremêlement des économies et des capitaux dû à la mondialisation elle-même a pour conséquence un effet négatif pour toute mesure protectionniste.
Ensuite la Chine a soupé de l'ère coloniale et se trouve désormais en mesure de riposter par des mesures similaires mais calculées.

De surcroît la crise sanitaire et la crise économique amplifient les répercussions.
Toutes les économies sont impactées mais les inégalités se creusent.
Celles qui ont placé les investissements dans des actifs financiers au lieu de l'économie réelle peuvent se précipiter dans un marasme catastrophique et la hausse du cours de l'or depuis début 2019 devient inquiétante


Edité le 24-07-2020 à 13:17:59 par Xuan


Xuan
   Posté le 27-07-2020 à 23:40:44   

Un spectre hante l’Europe : le spectre du trumpisme

Une vidéo de la CGTN sur la contradiction croissante entre l'hégémonie US et l'Europe.
Il ressort que les sanctions, avertissements et menaces de Trump et Pompeo sont très mal digérés en particulier en Allemagne, où les intérêts économiques sont gravement menacés.
Plaristes
   Posté le 28-07-2020 à 00:18:56   

Sauf si t'es eurorégionaliste.
Xuan
   Posté le 28-07-2020 à 16:09:38   

Les chambres de torture de la guerre économique


DANIELLE BLEITRACH 28 JUILLET 2020
https://histoireetsociete.com/2020/07/28/les-chambres-de-torture-de-la-guerre-economique/

De nouvelles sanctions américaines contre la Russie et la Chine en préparation avec de graves conséquences pour l’UE. Un rapport présenté dans ces grandes lignes ici témoigne de la manière dont les Etats-Unis sont en train de créer les conditions d’une répression très dure (équivalente à ce qui est imposé à l’Iran, au Venezuela et à Cuba) à leurs “alliés” européens et à l’Allemagne en particulier. Il y a eu l’ère inaugurée à partir de 1973 où les Etats-Unis ont imposé aux peuples du Tiers-monde un échange inégal, la destruction de leurs Etats, le pillage et le tout dans un assaut contre l’URSS, nous sommes dans une autre phase où est reproduite l’offensive mais cette fois ce sont les alliés eux-mêmes qui vont subir le traitement imposé au Tiers-monde, dans l’espoir que cette stratégie va avoir les mêmes effets que sur l’URSS (note et traduction de Danielle Bleitrach) .
26/07/2020

http://www.defenddemocracy.press/category/international/

9 juil.2020

BERLIN / WASHINGTON(rapport) – Un groupe de réflexion sur la politique étrangère européenne met en garde contre une expansion spectaculaire de la guerre économique américaine aux dépens de l’Allemagne et de l’UE. Selon une analyse actuelle du Conseil européen des relations extérieures (ECFR), le récent projet de loi américain sur les sanctions contre Nord Stream 2 ne laisse aucun doute sur le fait que pour Washington, il n’y a plus de «tabous» dans sa guerre économique. La loi qui pourrait être promulguée dans quelques mois prévoirait également des mesures coercitives contre les fonctionnaires allemands. L’ECFR attire l’attention sur des recommandations de sanctions, émanant notamment des républicains, qui affecteraient gravement l’économie allemande. Non seulement la Russie devrait être déclarée «État sponsor du terrorisme», mais elle devrait également être coupée de la société de messagerie financière SWIFT et des sanctions supplémentaires devraient être imposées à la Chine.

Ce n’est plus un tabou

Dans une analyse publiée hier, le Conseil européen des relations extérieures (ECFR) met en garde contre l’expansion considérable de la guerre économique américaine et ses répercussions considérables pour l’Allemagne et l’UE. Cet avertissement est basé sur un nouveau projet de loi américain sur les sanctions, le «Protecting Europe’s Energy Security Clarification Act» (PEESCA), récemment présenté à la Chambre des représentants, qui, selon son statut actuel, pourrait être promulgué avec le label de défense nationale Act (NDAA) et devenir effectif en quelques mois. PEESCA vise à empêcher l’achèvement du gazoduc Nord Stream 2, permettant, pour la première fois, l’imposition de sanctions aux fonctionnaires allemands (rapporte German-foreign-policy.com . [1]) Jusqu’à présent, il était “tout simplement inimaginable” que les États-Unis appliquent de telles mesures contre leurs alliés, note l’ECFR, mais maintenant «les États-Unis brisent les tabous les uns après les autres». [2] C’est d’autant plus alarmant qu’un groupe de républicains du Congrès vient de publier un rapport complet visant à aggraver la guerre économique. Le rapport comprend diverses demandes qui, directement ou indirectement, affecteraient gravement l’Allemagne et l’UE.

Coupé du système financier

Cela inclut, par exemple, l’exclusion de la Russie de la société de messagerie financière SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) la coupant ainsi du système financier mondial. Etant donné qu’il est basé en Belgique, les États-Unis ne peuvent pas contrôler directement SWIFT, notent les républicains dans leur rapport. Washington pourrait cependant imposer à SWIFT des sanctions qui ne seraient levées que s’il expulse la Russie. Cette stratégie a été appliquée avec succès contre l’Iran. [3] SWIFT avait, en fait, exclu l’Iran en novembre 2018, en raison de la pression massive des États-Unis. Déjà l’année dernière, l’ECFR avait calculé le volume des échanges qui seraient perturbés entre l’UE et la Russie à environ 190 milliards d’euros. [4] L’ECFR a souligné que même si la Russie et la Chine avaient commencé à demander leur indépendance de SWIFT en 2014 et

Empêcher les exportations

L’ECFR craint en particulier que les États-Unis n’utilisent leur option de pouvoir resserrer les contrôles de leurs exportations. Celles-ci ont un effet extraterritorial: Washington se réserve le droit d’interdire l’exportation vers certains pays – même de produits étrangers – si 25% des composants du produit sont de fabrication américaine. Pour certains produits, le pourcentage de composants américains est encore moindre. L’ECFR souligne maintenant que Washington élargit la définition des produits qui pourraient, du moins en théorie, avoir une application militaire et, par conséquent, tomber sous les restrictions américaines à l’exportation. Selon le groupe de réflexion, l’extension la plus récente de la définition pertinente est entrée en vigueur la semaine dernière. L’administration Trump ajoute constamment de nouvelles entreprises étrangères à sa liste officielle de celles visées par des sanctions («liste d’entités»). En mai, 33 entreprises chinoises ont été ajoutées et «probablement d’autres suivront», prédit l’ECFR. Cela affecte directement les fabricants allemands utilisant des composants américains. En outre, les experts ont même du mal à comprendre le labyrinthe des sanctions américaines, qui, en particulier pour les petites entreprises, augmentent le risque – et les conduisent finalement à abandonner complètement les tentatives d’expéditions vers la Chine. L’ECFR souligne que l’autorité des sanctions américaines est hors de portée de l’influence des entreprises allemandes.

Résistance à la rupture

Le groupe des républicains du Congrès vise également Berlin et les tentatives de l’UE de protéger les entreprises des pays membres de l’Union contre les sanctions américaines. Pour effectuer des transactions commerciales avec l’Iran, malgré la portée extraterritoriale des sanctions américaines contre ce pays, l’UE a créé le véhicule financier de l’Instrument de soutien aux échanges commerciaux (INSTEX), qui effectue des transactions sur la base du système de troc et cherche à le rendre indépendant du système financier dominé par les États-Unis. [5] Jusqu’à présent, INSTEX a échoué. Une seule livraison d’aide dans la lutte contre la pandémie de Covid-19 a été effectuée qui n’aurait pas été soumise aux sanctions américaines. Néanmoins, les républicains planifient à l’avance. En février, un membre du groupe des républicains a déposé un projet de loi à la Chambre des représentants appelant à autoriser le secrétaire au Trésor à imposer des sanctions à toute institution financière effectuant une transaction «significative» en relation avec INSTEX. [6] Il s’agit avant tout de donner une leçon aux Européens, conclut l’ECFR.

Faire pression avec l’aide du FMI

Le groupe républicain du Congrès lance également un appel pour recruter l’aide du FMI pour mettre en œuvre les objectifs américains dans le monde. Par conséquent, Washington devrait demander au fonds monétaire d’annuler les moyens d’un prêt au Liban, tant que le Hezbollah a de l’influence. En janvier, des membres du groupe des républicains avaient présenté le projet de loi «Promoting Secure 5G Act» au Congrès, stipulant que les subventions financières du FMI et d’autres institutions financières ne seraient autorisées aux pays que si la technologie 5G de «sécurité» est utilisée – une référence à l’exclusion de la participation de la société chinoise Huawei. [7] Cela peut, dans certaines circonstances, également affecter considérablement les pays membres de l’UE.

Exercices financiers

L’ECFR souligne également que rien n’indique que les propositions de sanctions seront adoptées. Cela concerne également les appels à désigner la Russie comme «État commanditaire du terrorisme», à interdire aux membres du gouvernement chinois et à d’autres fonctionnaires, y compris à leurs familles, d’entrer aux États-Unis, et à exiger des «exercices financiers publics réguliers» qui «démontrent que les États-Unis et leurs alliés saisiraient et gèleraient les avoirs en cas d’agression [de la Russie]. »[8] Selon l’ECFR, ces mesures – et d’autres – dans la guerre économique américaine ne peuvent être exclues.

______________________


[1] Voir également Transatlantische Konflikte (II) .

[2] Zitate hier und im Folgenden: Jonathan Hackenbroich: Comment les États-Unis pourraient intensifier leur guerre économique contre la Chine. ecfr.eu 08.07.2020.

[3] La stratégie de sécurité nationale du RSC: renforcer l’Amérique et contrer les menaces mondiales.

[4] Mark Leonard, Jeremy Shapiro (ed): Souveraineté stratégique: comment l’Europe peut retrouver la capacité d’agir. Publié par le Conseil européen des relations extérieures. Berlin / Londres / Madrid / Paris / Rom / Sofia / Varsovie, juin 2019.

[5] Voir aussi Sanktionskrieg um Iran (II) .

[6] HR6015 – Loi de 2020 sur les sanctions contre l’évasion de l’Iran.

[7] HR5698 – Promouvoir la loi 5G sécurisée de 2020.

[8] La stratégie de sécurité nationale du RSC: renforcer l’Amérique et contrer les menaces mondiales.
Xuan
   Posté le 29-07-2020 à 23:01:58   

Washington envisage de retirer près de 12 000 militaires américains d'Allemagne


29 juil. 2020,

Le Pentagone a annoncé son intention de retirer 11 900 soldats d'Allemagne. 6 300 devraient être rapatriés aux Etats-Unis et 5 600 pourraient être repositionnés en Belgique ou en Italie. Les premiers transferts sont attendus ces prochaines semaines. Les Etats-Unis ont décidé de retirer 11 900 militaires hors d'Allemagne pour en repositionner une partie en Belgique et en Italie, a annoncé ce 29 juillet le chef du Pentagone, Mark Esper. Washington envisage aussi de repositionner des forces en Pologne et dans les pays baltes si un accord est trouvé avec ces derniers sur leur statut, a précisé le secrétaire d'Etat américain à la Défense au cours d'une conférence de presse à Washington.

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Mark Esper a assuré que l'objectif était stratégique, notamment à titre de dissuasion envers la Russie, mais quelques minutes à peine après la conférence de presse du chef du Pentagone, Donald Trump a expliqué que ce retrait était dû au refus de l'Allemagne de «payer plus». «On en a marre d'être des pigeons» , a déclaré depuis la Maison Blanche le président américain à la presse. «Nous réduisons nos forces parce qu'ils ne paient pas. C'est très simple» .

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Des quelque 34 500 militaires actuellement déployés en Allemagne, quelque 6 400 seront rapatriés aux Etats-Unis tandis que les 5 600 autres seront repositionnés dans d'autres pays de l'Otan, a indiqué Mark Esper. Environ 2 000 soldats seront ainsi répartis entre l'Italie et la Belgique. L'Eucom déménagera en Belgique

Le commandement militaire américain en Europe (Eucom), actuellement basé à Stuttgart, déménagera à Mons, en Belgique, où se trouve le commandement de l'Otan, ce qui épargnera au général américain qui dirige traditionnellement les deux commandements des allers-retours entre les deux pays.
Le commandement militaire américain pour l'Afrique (Africom), qui se trouve aussi à Stuttgart, pourrait aussi déménager mais aucune décision n'a encore été prise, selon le chef du Pentagone. Les 2 500 militaires de l'US Air Force postés sur la base de Mildenhall, au Royaume-Uni, et qui devaient se repositionner en Allemagne, resteront au Royaume-Uni. Mark Esper a indiqué que les premiers mouvements pourraient intervenir dans «quelques semaines» mais Donald Trump a laissé entendre que le plan pourrait être revu :
«S'ils commençaient à payer leurs factures, je réfléchirais» .

En savoir plus sur RT France : https://francais.rt.com/international/77293-washington-veut-retirer-pres-12000-militaires-allemagne


Lire aussi : Airbus / Boeing : l'UE demande à Washington la levée immédiate des sanctions sous peine de représailles
Xuan
   Posté le 29-07-2020 à 23:28:56   

`` Menaces très graves '': les États-Unis augmenteraient la pression sur les entrepreneurs de Nord Stream 2


http://www.defenddemocracy.press/very-serious-threats-us-reportedly-ramps-up-pressure-on-nord-stream-2-contractors/
26 juil.2020

Le gouvernement américain a fait de nouvelles tentatives pour forcer les entreprises européennes à abandonner le projet de gazoduc Nord Stream 2 dirigé par la Russie, a rapporté Welt am Sonntag, citant des personnes familières avec les discussions sur la question.

Selon le journal, des responsables du Département d'État américain, du Département du Trésor, ainsi que du Département de l'énergie ont contacté des entrepreneurs européens pour s'assurer qu'ils comprennent parfaitement les conséquences de rester dans le projet. Jusqu'à une douzaine de responsables auraient organisé au moins deux conférences en ligne avec des représentants des entreprises ces derniers jours.

S'exprimant de manière «amicale» , la partie américaine a souligné qu'elle voulait empêcher l'achèvement de Nord Stream 2, ont déclaré des observateurs des discussions en ligne. "Je pense que la menace est très, très sérieuse", a révélé l'un d'eux au média allemand.

Ces menaces sont cohérentes avec les commentaires du secrétaire d'État américain Mike Pompeo la semaine dernière, dans lesquels il a averti que les entreprises impliquées dans le projet feraient mieux de «sortir maintenant» ou risqueraient de faire face à des sanctions en vertu de l'article 232 de la tristement célèbre Countering America's Adversaries Through Sanctions Act ( CAATSA).

Outre la grande entreprise énergétique russe Gazprom, qui développe le projet, cinq entreprises européennes se sont jointes. Il s'agit de la française Engie, de l'Autriche OMV, de la société anglo-néerlandaise Royal Dutch Shell, ainsi que de Wintershall et de l'allemand Uniper.

S'adressant à Welt am Sonntag, ce dernier a qualifié les tentatives américaines de saper le «projet d'infrastructure important» d' intervenir clairement dans la souveraineté européenne.

Plus tôt cette semaine, la Chambre des représentants des États-Unis a approuvé un amendement à la loi sur l'autorisation de la défense nationale, destiné à étendre les sanctions américaines contre les entreprises impliquées dans l'installation du gazoduc russe Nord Stream 2. Selon l'un des auteurs du projet de loi, les mesures peuvent cibler les entreprises qui facilitent ou fournissent des navires, des assurances, des installations portuaires ou des services d'amarrage pour ces navires, ainsi que celles qui fournissent la certification pour Nord Stream 2.

Moscou a également fustigé la décision de Washington, la qualifiant de concurrence déloyale. Plus tôt cette semaine, le porte-parole présidentiel Dmitri Peskov a déclaré que la Russie développerait une nouvelle stratégie pour l'achèvement du projet si Washington adoptait de nouvelles mesures punitives.
Xuan
   Posté le 13-08-2020 à 15:52:58   

La guerre tarifaire ne vise pas que la Chine mais tous les concurrents des entreprises US. Aussi l'atlantisme obstiné des capitalistes français n'a aucune issue :

Les États-Unis continuent d'imposer des tarifs de 15% sur les avions Airbus et des tarifs de 25% sur d'autres produits de base resteront également inchangés


Écrit par: Tong Mu https://www.dwnews.com/
2020-08-13 08:06:02

Les États-Unis ont initialement imposé un tarif de 10% sur les avions français Airbus et l'ont relevé à 15% en mars 2020. Récemment, le gouvernement américain a de nouveau déclaré qu'il maintiendrait le tarif de 15% sur Airbus inchangé.
Le média Internet chinois Sina Finance a rapporté le 13 août que le gouvernement américain avait déclaré le 12 août qu'il maintiendrait le tarif de 15% sur les avions Airbus et le tarif de 25% sur les autres produits européens, même si l'Union européenne ( UE) a pris des mesures pour résoudre le différend à long terme entre les deux parties sur la question des subventions aux avions.

Airbus a déclaré qu'elle "regrettait profondément" la décision américaine de maintenir les tarifs sur ses avions.

Le représentant américain au commerce, Robert Lighthizer, a déclaré que l'UE n'avait pas pris les mesures nécessaires pour se conformer à la décision de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et que les États-Unis proposeraient une nouvelle procédure pour essayer de trouver une solution à long terme.
Le bureau de Lighthizer a déclaré qu'il réviserait sa liste de produits européens concernés d'une valeur de 7,5 milliards de dollars américains, supprimera certains produits de Grèce et du Royaume-Uni et ajoutera des quantités égales de produits allemands et français à la liste.
Le concurrent américain d’Airbus, Boeing, a exprimé l’espoir que «l’UE et Airbus s'engageront rapidement dans des négociations significatives avec les États-Unis pour résoudre pleinement leur rupture de contrat et enfin mettre fin à cette situation» .
Xuan
   Posté le 13-08-2020 à 16:55:01   

Les attaques US contre Huawei pénalisent des entreprises européennes. Les craintes de St Electronics se confirment le 12 août.
Il ressort de ce fait divers que l'America First de l'hégémonisme US pénalise ses propres alliés et sabote le développement économique mondial, au moment où la crise frappe toutes les économies à cause de la pandémie.


STMicroelectronics, victime collatérale de la réglementation américaine contre Huawei


https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/stmicroelectronics-sort-rassure-de-la-premiere-vague-de-lepidemie-de-covid-19-1225735extrait :

Bien sûr, STMicroelectronics respectera les lois américaines qui s'appliquent à ses activités. Mais cela va lui coûter. « Certains des produits que nous vendons à Huawei et à HiSilicon tombent sous les coups des règles américaines », admet Jean-Marc Chéry, dans un entretien aux « Echos », en référence aux mesures prises en juin par le département du commerce des Etats-Unis.
Ce dernier tente de limiter l'exportation vers la Chine de certaines puces dont la fabrication a nécessité le recours à des technologies américaines. Mais STMicroelectronics compte bien continuer à travailler avec le géant chinois des télécoms honni par Donald Trump. D'après plusieurs analystes, 10 % du chiffre d'affaires de « ST » sont liés au groupe de Shenzhen. « L'impact sur nos revenus sera matériel et commencera à se faire sentir au quatrième trimestre », précise le patron de la société franco-italienne sans vouloir préciser la part de recette qui va venir à manquer. Jean-Marc Chéry espère donc que le tour de vis américain sera le dernier.

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Dans un article du 10/06/2002 Antoine Bouët écrivait dans le Monde un article sur le protectionnisme US :

" La crise de 1929 accentue les motivations des législateurs. La loi Hawley-Smoot (juin 1930) met en place un accroissement très élevé de la protection nationale : le tarif moyen sur les importations protégées passe de 39 % à 53 %. La loi est souvent incohérente puisque beaucoup d'articles concernés par un surcroît de protection ne sont pas produits par des entreprises américaines. La plupart sont achetés et utilisés par des entreprises locales comme biens intermédiaires. Les mesures de rétorsion seront rapides, nombreuses et souvent violentes. Du coup, les Etats-Unis sont particulièrement touchés par la crise qui ébranle en deux ou trois ans les échanges commerciaux internationaux. Leur part dans le commerce mondial s'effondre de 16 % à 11 % entre 1930 et 1935."

la loi Hawley-Smoot du 17/06/1930 a augmenté les droits de douane à l’import de 59 % sur plus de 3200 biens, provoquant des mesures de rétorsion de nombreux autres pays.
Le protectionnisme a aggravé la crise économique.
Les imports US depuis l’Europe passent de 1334 millions de $ en 1929 à 390 millions en 1932 (-70 %). Les exports US vers l’Europe passent de 2341 millions de $ en 1929 à 784 millions en 1932 (-2/3) et le commerce mondial baisse d’environ 66 % entre 1929 et 1934.
Le taux de chômage est passé de 9 % en 1930 à 16 % en 1931 et à 25% en 1932.
Le taux de chômage en Allemagne est passé de moins de 500 000 en 1921 à plus de 5,5 millions en 1932. Le fascisme et le nationalisme se sont accrus et ont débouché sur la 2e guerre mondiale.

Aujourd’hui la situation diffère dans le sens où les USA ne sont plus une nation montante, comme les pays européens. La position hégémonique des USA les contraint à la soumission de sorte qu’ils hésitent à répliquer par des mesures de rétorsion comparables.
Mais les conséquences sont négatives pour les uns comme pour les autres. Les produits importés par les USA sont renchéris et pèsent sur le budget des ménages américains, tandis que les entreprises européennes sont sanctionnées et perdent des débouchés.
D’autre part la situation des USA est celle d’un hégémonisme déclinant et menacé par le développement de la Chine, déchiré par plusieurs contradictions et en position de récession, ce qui le situe dans une position comparable à celle de l’Allemagne, privée de ses colonies par le traité de Versailles.
Xuan
   Posté le 14-08-2020 à 07:18:33   

Trump maintient ses taxes punitives contre l'Europe :
Donald Trump a confirmé, jeudi, le maintien de ces taxes visant notamment le whisky, le vin, le fromage ainsi que les avions Airbus, fruit d’un différend entre les avionneurs Boeing et Airbus remontant à 2004.

La réponse de Bruno Lemaire : "L’Union européenne doit se tenir prête à une riposte contre les produits américains"
" Nous ne souhaitons pas une escalade des sanctions, a-t-il précisé en préambule. Il s’agit de trouver, le plus rapidement possible, un règlement définitif du conflit entre Airbus et Boeing."


Edité le 14-08-2020 à 07:21:41 par Xuan


Xuan
   Posté le 04-09-2020 à 06:56:51   

Un fait significatif : l'épée de la CPI se retourne contre l'hégémonisme

L'UE dénonce les sanctions américaines contre une procureure de la CPI


French.xinhuanet.com | Publié le 2020-09-04 à 04:18

http://french.xinhuanet.com/2020-09/04/c_139341025.htm
BRUXELLES, 3 septembre (Xinhua) -- L'Union européenne (UE) a dénoncé jeudi comme "inacceptables" les sanctions annoncées par l'administration des Etats-Unis à l'encontre de deux membres du personnel de la Cour pénale internationale (CPI), dont sa procureure.

Ces sanctions sont "une mesure sans précédent visant à faire obstruction aux investigations et procédures judiciaires de la Cour", a estimé Josep Borrell, haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, dans un communiqué.

Mercredi, les Etats-Unis ont adopté des sanctions à l'encontre de la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, et d'un haut responsable de son bureau, en réponse à la poursuite de leurs investigations sur des allégations de crimes de guerre commis par des Américains. Ces sanctions comprendraient, selon les informations publiées, un gel des avoirs de ces personnes aux Etats-Unis ou soumis à la juridiction américaine.

"Les États-Unis devraient reconsidérer leur position et corriger les mesures qu'ils ont prises. L'impunité ne doit jamais être une option", a fait valoir M. Borrell.

Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a également pris note "avec inquiétude" mercredi des sanctions adoptées. "Nous continuons de suivre de près les développements de ce dossier", a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU.

En mars, la CPI a autorisé une investigation sur de possibles crimes de guerre en Afghanistan, dont ceux qui auraient été commis par des membres de l'armée des Etats-Unis et par la Central Intelligence Agency (CIA), ce qui pourrait conduire à une inculpation de soldats et d'agents de renseignement américains.
pzorba75
   Posté le 04-09-2020 à 09:48:01   

Les déclarations de J. Borell à l'encontre des Etats-Unis, comme celles de A. Guterres au nom de l'ONU, n’inquiètent pas D. Trump ni l'administration américaine et tous doivent bien rigoler.
C'est le spectacle des valets qui vont se montrer bien dociles et laisseront faire au nom de la grande et belle démocratie américaine si protectrice et gentille avec ses alliés.
Xuan
   Posté le 04-09-2020 à 20:19:25   

Trump ne va pas en faire une jaunisse, mais ce genre d'incident a tendance à se répéter.
Il est à noter que la CPI a été créée pour sanctionner les "dictatures", génocides réels ou inventés, dans le seul intérêt des USA et de ses larbins.
Or le pétard explose dans les mains de l'artificier et ses amis lui en font le reproche au lieu de le soutenir.
Ceci indique que l'alliance occidentale, fondée sur l'oppression de tous par un seul, n'est pas solide : elle ne tient que grâce à l'hégémonisme mais elle est sapée par lui.
Bien sûr on peut toujours avancer la communauté d'idéologie, mais cette communauté idéologique est elle-même fondée sur la concurrence capitaliste et le chacun pour soi.
Si les USA subissent des revers cette alliance ne tiendra pas.
pzorba75
   Posté le 04-09-2020 à 20:24:24   

Tant que les craquements ne se produiront pas au sein même des états formant les États-Unis, pas grand chose ne changera.

Et le système est bien verrouillé, le rôle des églises toutes ultra-réactionnaires est très important et, aussi bien Trump que Biden savent les mettre à contribution pour maintenir l'ordre social en la faveur des classes possédantes.
Xuan
   Posté le 05-09-2020 à 08:53:28   

Des contradictions sont déjà apparues entre les États et la fédération lors de l'envoi de forces fédérales.
Mais j'ai l'impression que Biden ne fait pas le poids de toutes façons.
Trump n'aura même pas besoin d'ignorer le résultat des élections.
Xuan
   Posté le 08-09-2020 à 08:16:47   

Affaire Navalny : Angela Merkel n'exclut plus de renoncer au gazoduc Nordstream 2

Nouveau rebondissement dans le feuilleton du gaz russe. L'empoisonnement de Navalny semble relever d'un nouveau coup bas des USA pour faire échouer ce projet, après l'échec des sanctions.
Sur Sputnik : Alors que les États-Unis s’opposaient déjà farouchement au projet Nord Stream 2 dans l’espoir de vendre leur propre gaz à l’Europe, ils se saisissent aujourd’hui de l’affaire Navalny pour porter un nouveau coup au gazoduc.


Edité le 08-09-2020 à 08:39:24 par Xuan


pzorba75
   Posté le 08-09-2020 à 10:16:45   

Le principal opposant à l'impérialisme américain reste la Russie, c'est dans les gènes américains et tous les moyens ont été et continuent d'être mis en oeuvre pour attaquer la Russie, avec d'autant plus de vigueur que celle-ci est dirigée par une équipe qui défend son pays, ses richesses et ses peuples.

Vérifié dès 1918 avec la guerre internationale contre les bolchéviques, de 1938 à 1945 avec Hitler et la coalition européenne, de 1945 à 1990 avec la guerre dite froide et maintenant sous Poutine, et les coups contre l'Ukraine et la Biélorussie.
Tout cela est au profit du big business américain, souvent le principal gagnant des guerres pour les droits de l'homme et la liberté d'expression.

Je doute fort de la fermeté des allemands qui sont sous coupe américaine depuis que l'impérialisme existe, bien avant la première guerre mondiale où les croisements de capitaux américains et allemands permettaient le "big business" indispensable à survie de l'impérialisme. Les crises d'humeur de Merkel ne dureront pas longtemps face aux enjeux à long terme.
Xuan
   Posté le 08-09-2020 à 12:20:27   

L'Allemagne se comporte comme d'autres pays du second monde, c'est-à-dire avec une lâcheté qui se justifie par l'idéologie démocratique, les "valeurs communes", etc.

Mais les justifications idéologiques ne pèsent pas à terme assez lourd pour surpasser les intérêts économiques. Or l'alliance avec les USA est une domination qui balaie les intérêts de leurs alliés.
A long terme cette alliance ne peut pas durer.
pzorba75
   Posté le 08-09-2020 à 14:07:54   

Xuan a écrit :

...A long terme cette alliance ne peut pas durer.

Je ne vivrai probablement pas assez longtemps pour voir cette alliance se briser, en restant attentif pour voir un nouvel ordre mondial et sans rien attendre des communistes allemands dans cette évolution.
Xuan
   Posté le 08-09-2020 à 16:28:47   

Tu n'es pas à l'article de la mort, l'histoire s'accélère et tout ça va se décanter dans les prochaines années.
Malheureusement je crains que ce ne soit dans un conflit...
pzorba75
   Posté le 08-09-2020 à 16:42:59   

Xuan a écrit :


Malheureusement je crains que ce ne soit dans un conflit...

Je vais bien et reste actif. Comme toi, c'est bien la perspective du guerre générale qui me semble la solution que l'impérialisme va choisir pour régler sa crise de surproduction et de baisse de ses profits. Solutions essayées par deux fois au siècle dernier avec des résultats décevants pour l'impérialisme. À suivre de près, en espérant une défaite générale.
marquetalia
   Posté le 08-09-2020 à 20:51:40   

Les Usa ont une carte à jouer pour assujettir l Allemagne,les courants évangéliques ,dont les fidèles seraient déjà au nombre de 2.000.000 outre rhin.dans les Balkans,les Usa ont brisé l élan de l impérialisme allemand,qui visait à atteindre les mers chaudes,Clinton a écarté le projet de Grande Croatie,qui aurait inclus la République d Herceg Bosna,les Croates et les Serbes se seraient partagé le reste du territoire de Bosnie, et chassé les Musulmans de Bosnie-Herzégovine, à l époque où les Allemands avaient déjà un problème d intégration de musulmans sur leur propre sol-cf.les ressortissants turcs-.les accords de Dayton ont écarté la poussée vers l Est de Kohl,en forçant les Croates catholiques à s unifier avec les Bosniaques musulmans, marginalisant les Bosno Serbes.souvenons nous quand même que la CIA a laissé des djihadistes du Groupe Islamique Armé combattre en Bosnie contre les Serbes.Même contre les Croates,tout ça pour bloquer l impérialisme allemand,la Grande Croatie aurait été pour Berlin un pion vers le reste des Balkans.


Edité le 10-09-2020 à 12:25:05 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 08-09-2020 à 21:19:05   

Des volontaires allemands issus de la Bundeswehr et de l ex armée de la RDA ont constitué la Brigade du roi Tomislav, dirigés par l ancien officier Jürgen Schmidt,qui a combattu aux côtés des Croates d Herzeg Bosna contre les Musulmans Bosniaques.il fut assassiné alors qu'il menait ses troupes contre les forces musulmanes de Bosnie,en janvier 1993.


Edité le 01-10-2020 à 11:22:55 par marquetalia


Xuan
   Posté le 11-09-2020 à 07:12:49   

marquetalia, c'est intéressant mais l'actualité des contradictions antre les pays impérialistes européens sont d'une autre nature.

L'évolution du Brexit prend un tour antagonique maintenant :
Brexit : Londres rejette l'ultimatum de Bruxelles et maintient son projet de loi revenant sur des dispositions de l'accord

La question irlandaise revient sur le tapis et avec elle un conflit colonial séculaire.
Xuan
   Posté le 11-09-2020 à 13:17:36   

Nord Stream 2 menacé : quels enjeux pour l’Europe ?



sur RT France



10 sept. 2020, 19:02 © Fabrizio Bensch
Source: Reuters


Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo prend la parole lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas à la maison d'hôtes Villa Borsig à Berlin, Allemagne, le 31 mai 2019.


Le projet de gazoduc Nord Stream 2 n’a jamais semblé aussi proche d’être abandonné, sous la pression de facteurs politiques. Mais pourquoi et qui gêne-t-il tant, et qu’aurait l’Europe à perdre ou à gagner, en y renonçant, à deux tuyaux du but ?

Alors que sa construction est achevée à près de 95%, le gazoduc sous-marin Nord Stream 2 est plus proche que jamais d’être abandonné par ses promoteurs. Les oppositions constantes à ce projet d’infrastructure énergétique russo-européen – de la part des Etats-Unis et de certains pays d’Europe orientale – ont, depuis l’«affaire Navalny», trouvé de nouveaux renforts.

Lire aussi Victime collatérale de l'affaire Navalny ? Nord Stream 2 sous le feu des gouvernements occidentaux

En France, alors que la compagnie Engie – dont l’Etat est actionnaire majoritaire – est investie dans Nord Stream 2 pour près d’un milliard d’euros, le président de la République Emmanuel Macron a confié, fin août, à des journalistes de l’Association de la presse présidentielle ses «réserves» sur la construction du gazoduc. Pour Emmanuel Macron «l'approche qu'on doit avoir auprès de la Russie» ne devait pas «se nourrir d'un accroissement de notre dépendance» . Une allusion au doublement de la capacité d'exportation de gaz russe vers l'Allemagne que permettrait l'achèvement de Nord Stream 2.

En Allemagne, le ministre des Affaires étrangères qui s’indignait encore récemment des menaces américaines contre Nord Stream 2, et martelait que «La politique énergétique européenne [était] décidée en Europe et non aux Etats-Unis» , a changé de ton depuis l’empoisonnement présumé de l’homme politique russe Alexeï Navalny. Dans une interview accordée au supplément dominical du quotidien allemand Bild publiée le 7 septembre, Heiko Maas a ainsi concédé : «J'espère vraiment que les Russes ne nous forceront pas à changer de position sur Nord Stream 2.»

Norbert Röttgen, président de la commission des affaires étrangères de l'Allemagne au Bundestag et candidat à la direction de la CDU – et donc potentiel successeur d’Angela Merkel – est allé plus loin en appelant, le 3 septembre sur Twitter, à renoncer à ce projet : «Après l'empoisonnement de Navalny, nous avons besoin d'une réponse européenne forte, ce que Poutine comprend. L'UE devrait décider conjointement d'arrêter Nord Stream 2.»

L'Ukraine au cœur du problème pour Washington et Varsovie

Aux Etats-Unis, un consensus politique s’est forgé de longue date au Congrès entre Républicains et Démocrates contre ce projet de gazoduc d’un coût de 10 milliards d’euros, dirigé par Gazprom et co-financé par le géant russe du gaz avec cinq acteurs majeurs de l’énergie européens : les allemands Uniper (groupe E.ON) et Wintershall (groupe BASF), l’anglo-néerlandais Shell, l'autrichien OMV et le français Engie.

Dès le départ ce consensus contre Nord Stream 2 a été lié à l’Ukraine. Un pays que les Etats-Unis souhaiteraient intégrer dans l’Otan, arrimer à l'Union européenne, et par lequel transite encore une part importante du gaz russe exporté en Europe. En janvier 2016, donc avant l’élection de Donald Trump, le président ukrainien s’était réjoui de sa rencontre au Forum de Davos avec le vice-président des Etats-Unis qui était alors Joe Biden, aujourd'hui candidat à l’élection présidentielle. Sur son compte twitter, Petro Porochenko pouvait écrire : «Lors d’un entretien avec @VP [le compte officiel du vice-président des Etats-Unis, qui était alors Joseph Biden] il a été clairement dit que le projet Nord Stream 2 était purement politique et que nous devions agir de manière efficace pour y mettre un terme.»

Depuis l’élection de Donald Trump, le ton s’est durci et le 20 mars 2018 la porte-parole du département d'Etat américain Heather Nauert lors d'une conférence de presse a martelé : «Comme beaucoup de gens le savent, nous nous opposons au projet Nord Stream 2, le gouvernement américain s'y oppose» , ajoutant que Washington ferait tout ce qui est en son pouvoir pour faire capoter le projet russo-européen de gazoduc. Nord Stream 2 permettrait à la Russie de contourner l'Ukraine pour le transit de gaz vers l'Europe, ce qui priverait l'Ukraine de revenus de transit substantiels et augmenterait sa vulnérabilité à l'agression russe En 2019, le Département d’Etat a publié sur son site une note qui résume la position américaine officielle à propos de Nord Stream 2 qualifié d’ «outil que la Russie utilise pour soutenir son agression continue contre l'Ukraine» .
La diplomatie américaine estime aussi que «Nord Stream 2 permettrait à la Russie de contourner l'Ukraine pour le transit de gaz vers l'Europe, ce qui priverait l'Ukraine de revenus de transit substantiels et augmenterait sa vulnérabilité à l'agression russe» . Enfin, pour la diplomatie américaine : «Nord Stream 2 contribuerait également à maintenir la forte dépendance de l’Europe à l’égard des importations de gaz naturel russe, ce qui crée des vulnérabilités économiques et politiques pour nos partenaires et alliés européens.»

«Partenaires et alliés européens»

Et dans sa guerre diplomatique contre Nord Stream 2, Washington peut compter sur des alliés au cœur même de l’Union européenne.
Dès 2015, alors que l’Allemagne n’avait pas encore donné son accord officiel au projet, dix Etats baltes et d’Europe centrale et orientale ont envoyé un courrier à la Commission européenne, dans lequel ils affirmaient que «l'extension de Nord Stream pour livrer des volumes croissants de gaz en Allemagne pourrait avoir de graves conséquences pour les pays de l'UE et Kiev» .
Dans leur lettre ces pays affirmaient que la préservation de la voie de transport à travers l'Ukraine était «d'intérêt stratégique pour l'UE dans son ensemble, non seulement du point de vue de la sécurité énergétique, mais également une stabilité renforcée de la région Europe de l'Est» .
Un discours surprenant, dans la mesure où les relations complexes entre la Russie et l’Ukraine, ainsi qu’entre Gazprom et la compagnie d’Etat Ukrainienne NaftoGaz, ont conduit à de multiples interruptions des livraisons de gaz à ces pays y compris pendant des périodes hivernales. Des incidents qui contredisent au mois la notion de «sécurité énergétique» invoquée.

Parmi ces opposants au projet de gazoduc russo-européen qui se recrutent principalement dans la «Nouvelle Europe» vantée par le ministre de la Défense des Etats-Unis en 2003 James Rumsfeld, la Pologne se distingue par son ardeur. En janvier 2018 son ministre des Affaires étrangères Jacek Czaputowicz affirmait au quotidien allemand Handelsblatt que Nord Stream 2 était «en train de tuer l'Ukraine» et expliquait déjà : «Si le transit du gaz russe via l'Ukraine prend fin, le pays ne perd pas seulement des revenus importants, il perd également la garantie de protection contre une nouvelle agression russe. »
Une analyse que l'on retrouvera au mot près dans la note du Département d’Etat américain. A propos de l’Ukraine, Nord Stream 2 a effectivement été conçu pour la contourner et éviter les risques de complications politiques et commerciales qui ont abouti à des ruptures temporaires de livraisons lors des hivers 2006 et 2009, sans compter une multitude d’incidents au cours des années suivantes. Le renouvellement de l’accord de transit décennal via l’Ukraine, qui prenait fin en décembre 2019, a fini par être signé à 24 heures du réveillon de la nouvelle année, après de très âpres négociations qui ont nécessité l’implication forte de la Commission européenne. Mais la Russie n’a accepté de signer que pour cinq ans et avec des volumes minimaux de transport en nette réduction par rapport à la moyenne des années précédentes.
Une période de transition vers la marginalisation programmée du transport de gaz russe via l’Ukraine ?

Priorité à l'exportation de ressources énergétiques américaines

Depuis longtemps le gouvernement allemand voit dans la pression américaine contre Nord Stream 2 un but avant tout commercial : imposer au marché européen un gaz naturel liquéfié aux Etats-Unis et transporté par méthaniers à travers l'Atlantique en remplacement du gaz russe.
Nous estimons qu'il est inacceptable qu'une loi [américaine] puisse demander aux Européens de renoncer au gaz russe pour nous vendre du [gaz] américain à la place, à un prix bien plus élevé Heiko Mass s’en était déjà offusqué, lors d’une visite à Moscou en juin 2017, déclarant selon le quotidien allemand Handelsblatt : «Nous estimons qu'il est inacceptable qu'une loi [américaine] puisse demander aux Européens de renoncer au gaz russe pour nous vendre du [gaz] américain à la place, à un prix bien plus élevé» .
Le chef de la diplomatie allemande évoquait les nouvelles sanctions contre la Russie adoptées par le Sénat américain à la mi-juin, et notamment un amendement précisant : «Le gouvernement des Etats-Unis devrait donner la priorité à l'exportation de ressources énergétiques [américaines] afin de créer des emplois américains, aider les alliés et les partenaires des Etats-Unis et renforcer la politique étrangère [américaine].»
Le 18 mai 2018, lors d’une interview à la chaîne de télévision allemande ARD, le ministre allemand de l'Economie Peter Altmaier livrait à son tour son analyse : «Ils ont une importante infrastructure de terminal de gaz naturel liquéfié dont ils veulent tirer profit […] mais leur GNL [gaz naturel liquéfié] sera nettement plus cher que celui du gazoduc ...»

«Nord Stream 2 contribuera à renforcer la sécurité énergétique de l’Europe occidentale»

L’indépendance énergétique de l’Europe est-elle menacée par la Russie comme le martèlent les responsables américains ?
Nord Stream 2 ou pas, elle importe de toute façon plus de la moitié (55%) de son énergie et cette proportion devrait augmenter dans les prochaines années. En effet, les réserves européennes, comme celles du gaz de la mer du Nord, sont en train de s’épuiser. Or, la Russie effectivement, occupait en 2018, la première place des fournisseurs de pétrole et de gaz de l'Europe avec respectivement 29,8% et 40,1% de part de marché. Loin devant l’Irak (8,7%) et l’Arabie saoudite (7,4%) pour l’or noir, ainsi que la Norvège (18,5%), l’Algérie (11,3%) et le Qatar (4,5%) pour l’or bleu.

Pourtant, à rebours des déclarations américaines ou est-européennes, certaines voix en Europe estiment que «Nord Stream 2 contribuera à renforcer la sécurité énergétique de l’Europe occidentale» , comme le disait en juillet 2016 à RT France Gérard Mestrallet, pdg de Engie de 2008 à mai 2016, et président de son conseil d’administration jusqu’en mai 2018. «Depuis quelque temps, expliquait-il, la production du gaz est en déclin en Europe et notamment en Mer du Nord, au Royaume-Uni comme aux Pays-Bas. Nous serons donc obligés d’accroître les importations. Il faudra couvrir le déficit à l’aide d'exportations en provenance de Russie, ce qui exige une infrastructure appropriée. C’est pour cela que nous soutenons le Nord Stream 2 et sommes prêts à investir dans ce projet.»

Le gaz russe qui passe par des pipelines offre en outre l’avantage de la stabilité de prix et de fourniture, grâce à des contrats pluriannuels que ne peuvent efficacement concurrencer des livraisons de gaz liquéfié avec, pour leur transport par voie maritime, une empreinte carbone très défavorable par rapport à des tuyaux sous-pression.
Le gaz russe est surtout une priorité pour l’Allemagne qui a renoncé au nucléaire et doit réduire sa consommation importante de charbon.
Elle reçoit déjà par le premier tronçon Nord Stream 1, inauguré en 2012, près de 55 milliards de mètres cubes de gaz par an. Et Nord Stream 2 doit permettre de doubler cette capacité, la portant à 110 milliards de mètres cubes, soit plus de la moitié du volume des exportations actuelles de gaz de Gazprom vers l’Europe.

Au titre de l'année 2019, Gazprom revendique 199 milliards de mètres cubes de gaz exportés vers l'Europe, dont les deux tiers via des réseaux de conduites terrestres qui traversent l'Ukraine ou… la Biélorussie, des pays qui prélèvent des frais de transit substantiels et ont des relations complexes avec la Russie .

Lire aussi : Coup d'envoi de gaz russe vers la Chine via le gazoduc "force de Sibérie"
Xuan
   Posté le 17-09-2020 à 14:11:21   

Selon Eurostat, la Chine est devenue le premier partenaire commercial de l'Union européenne au cours des sept premiers mois de cette année


French.xinhuanet.com | Publié le 2020-09-17 à 06:23 http://french.xinhuanet.com/2020-09/17/c_139373914.htm

BRUXELLES, 16 septembre (Xinhua) -- La Chine est devenue le premier partenaire commercial de l'Union européenne au cours des sept premiers mois de 2020, une position précédemment occupée par les Etats-Unis, a annoncé mercredi Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne.
Selon les données d'Eurostat, les importations de l'Union européenne en provenance de Chine ont augmenté de 4,9% entre janvier et juillet par rapport à la même période de l'année dernière, tandis que ses importations en provenance des Etats-Unis ont chuté de 11,7%.
Les exportations du bloc vers la Chine ont enregistré une légère baisse de 1,8%, tandis que celles vers les États-Unis ont chuté de 9,9%, a également indiqué Eurostat.

La Chine et les Etats-Unis ont été suivis par le Royaume-Uni, la Suisse et la Russie sur la liste des principaux partenaires commerciaux de l'Union européenne au cours des sept premiers mois de 2020.
Dans le même temps, conformément à l'évolution de la situation épidémiologique dans le monde au cours des sept premiers mois, le commerce international de l'Union européenne a commencé à baisser en janvier et a repris son élan après mai, lorsque les mesures de confinement ont été progressivement assouplies.
Enfin, selon les estimations d'Eurostat, les exportations de l'Union européenne hors du bloc se sont élevées à 168,5 milliards d'euros en juillet, en baisse de 11,3% par rapport à juillet 2019, tandis que ses importations en provenance du reste du monde ont atteint 142,6 milliards d'euros, en baisse de 16% d'une année sur l'autre.
pzorba75
   Posté le 17-09-2020 à 15:47:19   

Tout baigne pour l'UE, Macron et ses lieutenants vont pouvoir s'occuper des droits de l'homme en Biélorussie et en Chine.
Xuan
   Posté le 17-09-2020 à 17:54:38   

Non, c'est l'inverse.

L'Eurasie est un ballon d'oxygène pour une Europe en crise. La Chine est le seul pays dont l'économie repart réellement http://french.peopledaily.com.cn/Economie/n3/2020/0916/c31355-9761015.html. Par conséquent l'Europe n'est pas en position d'imposer sa volonté.
L'importance croissante du marché entre la France et l'Eurasie au détriment des USA fait que les indignations sur les droits de l'homme relèvent de plus en plus de la posture.
Sauf que plus les bourgeois sont coincés plus leurs bavards font du bruit.

Mais il suffit de se demander comment Macron et Cie pourraient imposer quoi que ce soit sur le sujet.
La couv du Point du 20 août en dit long : "comment meurent les civilisations" c'est tout un programme. Avec la tête d'enterrement de Joshua Wong et Agnès Chow au cas où on n'aurait pas bien compris : this is the end .




Edité le 17-09-2020 à 18:34:53 par Xuan


pzorba75
   Posté le 17-09-2020 à 18:07:51   

Xuan a écrit :

Non, c'est l'inverse.
L'importance croissante du marché entre la France et l'Eurasie au détriment des USA fait que les indignations sur les droits de l'homme relèvent de plus en plus de la posture.
Il suffit de se demander comment Macron et Cie pourraient imposer quoi que ce soit sur le sujet.

Ma réponse ironique a fait un flop! Ni Macron, ni ses sbires n'auront la moindre influence sur les droits de l'homme face aux dirigeants chinois qui traitent tout cela comme des affaires intérieures et sans accepter d'ingérence étrangère.
Xuan
   Posté le 17-09-2020 à 19:11:49   

merde j'ai pris au premier degré !
pas grave, j'aime bien la tronche des deux combattants "pro-démocratie".
On dirait deux gamins privés de leur Nitendo.


Edité le 17-09-2020 à 19:13:36 par Xuan


Xuan
   Posté le 17-09-2020 à 20:41:44   

Pour continuer la réflexion sur l'équilibre est-ouest et le partage du second monde :

Pourquoi la Chine peut remplacer les États-Unis pour devenir le plus grand marché d'exportation de l'Allemagne: MOFCOM


Source: Global Times Publié: 2020/9/17 17:55:02

https://www.globaltimes.cn/content/1201222.shtml
Porte-parole du MOFCOM, Gao Feng. Photo: Li Xuanmin / GT


La Chine a remplacé les États-Unis pour devenir le plus grand marché d'exportation de l'Allemagne pour la première fois au deuxième trimestre (T2) en raison de la coopération gagnant-gagnant conformément aux principes du marché qui a répondu aux besoins du marché des deux côtés, a déclaré le ministère chinois de Commerce (MOFCOM) jeudi.

La reprise plus rapide de la Chine après le COVID-19 a fait que les exportations du deuxième trimestre de l'Allemagne vers la Chine dépassent celles des États-Unis, selon les données publiées par l'Office fédéral de la statistique d'Allemagne.

D'avril à juin, les exportations allemandes vers la Chine ont atteint près de 23 milliards d'euros (27 milliards de dollars) tandis que les exportations vers les États-Unis sont tombées à 20 milliards d'euros.

Le développement rapide des relations commerciales sino-allemandes a bénéficié non seulement des bonnes relations bilatérales et des avantages économiques complémentaires des deux pays, mais également des efforts continus de la Chine pour s'ouvrir, a souligné jeudi Gao Feng, le porte-parole du MOFCOM.

Il a déclaré que le modèle de développement du commerce sino-allemand est le résultat d'une coopération gagnant-gagnant entre les entreprises des deux pays conformément aux principes du marché et aux règles de l'OMC, et a répondu aux besoins des deux parties.

Depuis le déclenchement de la pandémie, la Chine et l'Allemagne ont mené une coopération active dans le domaine des fournitures médicales, renforcé la coordination des politiques macroéconomiques et facilité l'échange transfrontalier de personnes et de biens, ce qui a créé des conditions favorables pour un développement stable du commerce sino-allemand, a déclaré Gao .

En juin, l'ampleur des échanges commerciaux entre l'Allemagne et les pays occidentaux tels que les États-Unis et le Royaume-Uni a diminué, tandis que les échanges avec la Chine sont allés à contre-courant. Au cours de la pandémie de coronavirus, la Chine est devenue de plus en plus un moteur important pour que l'économie allemande sorte de l'ombre de la pandémie. En termes de transport, le nombre de trains de marchandises Chine-Europe a augmenté de 36% d'une année sur l'autre au premier semestre 2020, une garantie pour le transport de marchandises sino-allemandes et de matériel de prévention des épidémies.

L'Allemagne est le premier partenaire commercial de la Chine dans l'Union européenne (UE) et la Chine est restée le partenaire commercial le plus important de l'Allemagne pendant quatre années consécutives. En 2019, le commerce bilatéral total entre la Chine et l'Allemagne représentait un tiers du commerce total entre la Chine et les pays de l'UE.
Xuan
   Posté le 18-09-2020 à 18:04:42   

Un article intéressant sur le développement de l'extrême droite en Europe, la division des pays européens et les conséquences de la pandémie.

https://histoireetsociete.com/2020/09/18/leurope-extreme-en-covide-19-fois/

L’Europe « Extrême » en COVID-19 fois

DANIELLE BLEITRACH 18 SEPTEMBRE 2020


Ce texte en provenance de Cuba, de la revue de recherche du Minirex (ministère des affaires extérieures) s’inscrit dans l’idée que pour voir l’avenir il faut lire le monde, il montre à quel point les pays de l’UE sont dans une phase réactionnaire en évolution dans ce monde en transition. D’un côté, il y a la faillite de la construction européenne de ses politiques d’austérité, antérieure à l’épidémie mais révélée par elle. Ce qui peut alimenter les thèmes de l’extrême droite contre cette Europe, renforcer la xénophobie. D’un autre côté, l’extrême-droite a démontré sa faillite dans son incapacité à proposer des alternatives de coopération et en est restée au complot, aux coupables imaginaires, les immigrés. Tous les partis européens, pris dans la matrice de l’austérité et de la xénophobie, dans laquelle l’extrême-droite a joué un rôle central, sont confrontés à la même crise. Parce que de l’extrême-droite à la social démocratie, ils appartiennent tous à la même matrice néo-libérale, incapable d’innover, de sécuriser. Est-ce que la peur et la colère vont déboucher avec la fin du néo-libéralisme sur un conservatisme fascisant traditionnel ? (note et traduction de Danielle Bleitrach).
Auteurs M. Angel Rodríguez

http://rpi.isri.cu/es/node/93?fbclid=IwAR0Z_JtnFAkf6cOl6ql8Vm6Ka14GG4EJTh8axHFjZR

Soler Master en Histoire Contemporaine et Relations Internationales. Baccalauréat en histoire. Chercheur et professeur au Center for International Policy Research (CIPI), courriel : angelrsoler@gmail.com. ORCID iD: 0000-0002-8704-4625

Reçu: 29 avril

2020 Approuvé: 25 mai 2020

Résumé

L’histoire se lit sur la carte du monde, sans connaître celle-ci, il n’y a aucun moyen de faire face à l’avenir. L’humanité a un défi qui est de se renouveler, d’être un témoin de la vie. L’histoire a été la proie des combats, toutes les grandes transformations que la planète a subies ont résulté de guerres, et l’ennemi le plus durable de l’homme a été, avec les guerres, la maladie. On ne peut donc comprendre la confrontation avec COVIDE-19 que comme une solidarité et une coopération renouvelées entre les peuples, c’est-à-dire le contraire de la guerre et des divisions. Cette crise est un moment historique important qui peut ouvrir la voie à une redéfinition de l’ordre mondial en établissant des critères de justice, d’égalité et de transformation sociale et écologique pour le monde; ce qui risque de disparaître, ce sont les espèces humaines et non les systèmes politiques. Cependant, couplée à des discussions sur d’éventuels coupables et à la politisation de la pandémie, on assiste à une percée de l’extrême droite dans plusieurs pays européens, indépendamment de la recherche de solutions à la coronacrise.

Introduction

Au cours des vingt dernières années, la scène internationale a été caractérisée par ce que certains spécialistes considèrent comme « un monde en transition »,

1 Celui où les puissances mondiales continuent à être configurées comme l’expression des transformations et des contradictions du capitalisme mondial, et dans le même temps des changements dans la corrélation internationale des forces entre les différents acteurs du système, étatiques et non étatiques. Dans ce contexte, nous avons été témoins des progrès des partis politiques représentant l’extrême droite.

Deux événements marquants ont configuré le scénario : les attaques terroristes contre les tours jumelles le 11 septembre 2001 et la crise systémique du capitalisme, entre 2008 et 2012, environ. Le premier a déterminé la croisade occidentale contre le terrorisme et a identifié le Moyen-Orient comme le point de conflit, et le second par un système de crise qui a généré à partir des printemps arabes et, en général, le climat d’instabilité que la région du Moyen-Orient a connu, et donc l’arrivée de milliers de migrants dans l’Union européenne. Cette situation, d’un point de vue interne, a exacerbé le climat de mécontentement social, qui déjà caractérisait le bloc communautaire, fortement touché par la récente crise économique et financière.

En outre, le Brexit (sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne) a eu lieu récemment, ce qui a suscité un sentiment nationaliste, ainsi que des événements extra-régionaux qui ont sans aucun doute eu un fort impact international. Un exemple de ceux-ci, l’élection de 2016 aux États-Unis, un fait que certains spécialistes ont identifié avec mépris comme le phénomène Trump, qui ravive l’idée de « suprématie » et donc la notion de « ségrégation » ou de « différenciation » des différents groupes sociaux, une fois de plus eu un air de légitimité dans le discours politique et la montée d’un nouveau parti d’extrême droite aux parlements et aux gouvernements des pays européens.

Face à l’avancée du coronavirus, l’incapacité de l’Union européenne à coordonner des mesures dont la responsabilité incombe avant tout aux États membres (politique de santé ou contrôle des frontières) a été évidente. De ce fait les tendances actuelles telles que « mon pays d’abord » ont également été reproduites, traduites par la limitation des exportations de matériel de santé entre États membres ou la fermeture des frontières nationales, en plus d’un manque de coordination au niveau européen des mesures prises par les États (Morillas, 2020).

En pleine crise des coronavirus, le 70e anniversaire de l’Union européenne a été célébré. A été constaté la fragilité de ce que le ministre des Affaires étrangères de l’époque, le Français, Robert Schumann, avait dit dans la déclaration proposant la création d’une Communauté européenne du charbon et de l’acier, marquant ainsi le début de l’Union européenne : « L’Europe ne se fera pas une fois pour toutes : elle se fera grâce à des réalisations concrètes, qui créent d’abord une solidarité de fait » (Union européenne , 2020).

En ce sens, nous notons que le développement d’une famille de partis politiques d’extrême-droite s’en est suivi, caractérisé par la combinaison de trois éléments idéologiques: l’autoritarisme, le nativisme et le populisme.

Parmi les approches de la nouvelle droite figurent des concepts tels que celui de l’Europe des nations, le droit à la différence, l’importance de l’État en tant que dirigeant de l’économie, le christianisme des peuples européens et l’impossibilité de coexistence des sociétés multiculturelles sur la scène de l’Union européenne; ces idées apparaissent d’une manière ou d’une autre incarnées dans l’idée politique d’extrême droite.

Ces partis, qui ont été désigné comme une « nouvelle extrême droite » ou « une droite populiste radical », peuvent être considérés comme une famille de partis qui, malgré les points de contact et les similitudes, diffèrent de l’extrême droite traditionnelle ou néo-nazie.

D’un point de vue politique, les partis d’extrême droite devraient être considérés comme des partis qui entrent dans l’arène politique pour y capturer le plus d’électorat possible. Ce qui est lié aux facteurs propres de la demande, ceux liés au développement socio-économique, tels que l’impact de l’immigration, et les facteurs d’offre, ceux qui se rapportent à ce que l’électeur reçoit finalement, pour un parti d’extrême droite pour réussir, il ne suffit pas qu’il ait une situation favorable, mais cela dépend aussi de la structure du pays , de son histoire, des autres partis politiques.

L’expérience européenne a donc montré que l’émergence de nouveaux partis d’extrême droite a un fort impact social et politique. D’abord parce que ces partis sont capables d’attirer une base électorale large et hétérogène. Alors qu’ils étaient des acteurs marginalisés, par le vote, beaucoup de ces partis sont désormais au centre de la scène politique. Outre le soutien électoral qu’ils ont reçu, ces partis ont eu un impact et une influence majeurs sur le débat et l’agenda politique de leurs pays respectifs et de l’ensemble de l’Europe, malgré leur image de « radicalité ».

Ainsi, la montée de l’extrême droite peut être considérée comme le résultat d’une demande nationaliste de certains secteurs de la société que les partis traditionnels semblent ne pas satisfaire, et pas seulement comme un signe de mécontentement, ce qui est ce que la thèse du « vote de protestation » revendique.

Il ne fait aucun doute que la crise actuelle libérée par la pandémie COVIDE-19 et en tenant compte des vulnérabilités présentées par l’Union européenne dans la gestion de la situation ont été un motif de montée de ces forces politiques.

Développement

La crise des coronavirus a permis à l’extrême droite européenne de relancer son discours contre l’espace de libre circulation Schengen2 l’utilisation de la propagation de la pandémie pour blâmer les migrants et approfondir la stigmatisation contre l’international. L’urgence sanitaire a également déclenché ce que certains spécialistes considèrent comme une « hystérie sociale », créant une occasion pour ces forces politiques d’éroder le discours traditionnel du gouvernement, de promouvoir la méfiance à l’égard des institutions et de relancer leur programme politique sur la frontière.

La quarantaine, une population anxieuse, avec des peurs et une économie en récession : le scénario présente a priori,pour tout politicien d’extrême droite, un terreau propice aux citoyens attirés par les messages les plus autoritaires, xénophobes, racistes et sexistes, en faveur de la défense des États nationaux contre les mécanismes d’intégration régionale, en l’occurrence l’Union européenne.

Face à une telle situation, la réponse immédiate de l’extrême droite en Italie, en France ou en Allemagne a été d’appeler à des contrôles plus stricts aux frontières. Matteo Salvini, chef de la Ligue du Nord, a appelé dans un message à la démission du gouvernement central du Premier ministre Giuseppe Conte et à la fermeture des frontières. En outre, il a noté que l’émergence du virus est la faute de la « migration en provenance d’Afrique »; cependant, seuls trois cas avaient été détectés à l’époque : l’Égypte, l’Algérie et le Nigéria (Rodríguez Soler, 2020).

Au fil du temps, l’europhobie pourrait être un point de départ en leur faveur, en partie seulement parce qu’un pourcentage important d’Italiens cessent de compter sur l’Union européenne et se rabat sur l’espace national avec une confiance dans leur dirigeant. Il s’agit d’un scénario politique où la Ligue du Nord a perdu 7 points depuis novembre 2019, et Salvini a abaissé sa cote d’approbation à 33%, de son plus proche adversaire Nicola Zingaretti, chef social-démocrate et gouverneur de la région du Latium, compte tenu de sa façon de gérer la crise sanitaire, pour atteindre une intention de 32% des voix , et le Premier ministre Giuseppe Conte, l’homme politique le plus populaire d’Italie, avec 57%.

Pour sa part, son homme fort dans le nord et président de la Lombardie, Attilio Fontana, est entré dans « l’auto-risque », bien qu’il n’ait pas été infecté. Dans ce contexte, l’homme politique italien, à la manière d’un nationaliste, a appelé ses partisans à acheter des produits de marque nationale. Il est également important de noter que l’aide de la brigade Henry Reeve3 Les médecins cubains, ainsi que l’envoi d’aide médicale par la Russie, ont été attribué à Fontana.

Toutefois, la presse italienne, spécifique à La Stampa, a fait valoir que 80% de l’équipement donné par la Russie était défectueux, politisant l’aide. Mais la véritable absente et sans réponse claire à une telle situation était l’Union européenne, des pays comme l’Allemagne et la France ont refusé d’envoyer des masques, du matériel médical et des tests à l’Italie, venus de Chine.

Des pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas, entre autres, se demandent pourquoi les pays méditerranéens se sont montrés si peu préparés contre la pandémie de COVIDE-19. Ce sont précisément les politiques d’austérité imposées par la Banque centrale européenne, acceptées à l’époque par les gouvernements conservateurs du Sud, consistant en des privatisations et des coupes dans les budgets sociaux, qui ont laissé les systèmes de santé pratiquement en crise, par exemple, en Italie plus de 46 000 emplois dans le secteur de la santé ont été supprimés de 2009 à 2017. , de sorte que maintenant le pays européen, à côté du Royaume-Uni, le plus puni par la pandémie, dispose actuellement de 5,8 places pour 1 000 habitants contre 12,9 en Allemagne (Rábago, 2020).

À cet égard, il est important de noter que cette crise a manifesté et renforcé le phénomène de fragmentation au sein de l’Union européenne à divers égards. L’un d’eux est précisément la position sur la Chine. Dans le contexte européen, les réseaux sociaux ont été des espaces de soutien social, de dénonciation et de lutte par l’exacerbation des subjectivités. L’Espagne et l’Italie, les pays les plus touchés par le virus, ont été le théâtre de cet activisme des réseaux, dénonçant l’enfermement, faisant écho à l’incendie de drapeaux de l’Union européenne pour protester contre l’incapacité des gouvernements nationaux et des institutions communautaires à faire face à la situation, tout en acceptant et en remerciant l’aide du géant asiatique , ainsi que la Russie et Cuba, quel que soit leur signe politique (Fabelo, 2020).

En France, Marine Le Pen, leader du groupe national, a profité de la panique du coronavirus pour mettre en cause ses deux principaux ennemis : les immigrés et l’Union européenne, elle a exigé exigé des mesures de protection des frontières plus sévères pour protéger les citoyens, avec une stratégie de rupture de l’unité nationale, avec des critiques constantes sur la façon dont le gouvernement a géré l’urgence sanitaire.

La pandémie a conduit à une augmentation de l’euroscepticisme dans plusieurs pays, de son côté, le Rassemblement national promeut son programme anti-Union européenne et son discours sur la suspension du traité de Schengen, le rétablissement des frontières nationales, le transfert des compétences de l’Union européenne aux États membres et la tenue d’un référendum pour décider du séjour de la France dans l’Union.

Dans l’un de ses messages , Marine Le Pen a noté que « dans certains endroits, ils n’ont pas respecté l’enfermement », faisant référence à la périphérie des grandes villes, où vivent pour la plupart des migrants, et dans un autre, ielle a noté la position du gouvernement selon laquelle « les masques devraient être distribués dans les centres de réfugiés et non dans les hopitaux » (Rodriguez, 2020).

Bien que leur propagande n’ait pas été efficace pour affaiblir le président Emmanuel Macron, malgré la crise sanitaire, les citoyens ’appuient la gestion du gouvernement avec des valeurs de 39%, qui sont dues, en partie, aux mesures prises qui ont été la fermeture des frontières, l’utilisation du masque obligatoire et la quarantaine obligatoire de toutes les personnes infectées dans des endroits éloignés de leurs résidences. La disposition qui a eu le plus de rejet a été l’utilisation des données mobiles pour contrôler les mouvements des citoyens; à cet égard, l’exécutif a décidé de proposer à l’Assemblée une application qui ne fera pas l’objet de son propre débat sur l’utilisation de Stop Covid, qui ne géolocalisera pas les utilisateurs mais par Bluetooth en informera ceux qui ont été proches d’un transporteur; tandis que la popularité de Le Pen a chuté de trois points, à 23% (Bloch, 2020).

En Autriche, le gouvernement de Sebastian Kurz a renforcé les contrôles aux frontières avec l’Italie. Avec l’arrivée du virus dans le pays, le Parti autrichien de la liberté (FP) a exigé la mise en quarantaine de tous les sans-papiers et demandeurs d’asile.

De son côté, en Grèce, le gouvernement Nouvelle Démocratie, dirigé par Kyriakos Mitsotakis, qui dispose actuellement de 158 sièges au Conseil Helens, mène une campagne nationaliste et a utilisé les cas de coronavirus détectés pour militariser davantage les frontières et relancer son projet de construction de camps de détention pour les migrants, capturant ainsi les partisans du parti Aube dorée.

En Hongrie, le Premier ministre Viktor Orbán,4 voit dans l’état d’urgence une occasion de renforcer son pouvoir, plutôt qu’une mesure temporaire et proportionnée. Le 30 mars, le Parlement hongrois a adopté une loi permettant à Orbán de légiférer par décret pour une durée indéterminée, de suspendre le Parlement pour la durée de l’état d’urgence sans délai, de reporter les élections pendant cette période et de durcir les peines prononcées contre ceux qui rapportent (lire contredisent) la version officielle sur la gestion des crises. C’est-à-dire gouverner par décret pour renforcer son pouvoir et éroder la démocratie, tout en prenant le crédit de la crise; ce qu’Orbán a déjà fait en 2015 avec la crise des réfugiés et qui l’a amené à déclarer l’état d’urgence toujours en vigueur et qui s’étend maintenant indéfiniment (Morillas, 2020). La « loi sur les coronavirus » hongroise viole les principes démocratiques, non seulement il y a une montée du post-phasisme ou du néofascisme, mais aussi une montée de l’autoritarisme, un nouvel objectif de dissension au sein de l’Union européenne s’ouvre au milieu de la quarantaine.

Bien que l’Union européenne ait ouvert plusieurs dossiers sur l’exécutif d’Orbán pour avoir critiqué les institutions communautaires et sa position sur les réfugiés, les premiers secours de l’Union européenne pour le coronavirus ont été attribués à la Pologne avec 7,435 millions d’euros, la Hongrie s’élevant à 5,6 milliards d’euros, soit plus que l’Espagne pour un montant de 4,1 milliards d’euros. , et l’Italie avec 2,3 milliards, les pays les plus touchés, à la suite de l’adoption de l’Initiative d’investissement en réponse au coronavirus, qui a été réalisée selon des critères de répartition par population, de capacité économique et non de l’impact de la crise sanitaire.

En Pologne, les élections présidentielles, prévues pour cette année, devraient se tenir par le biais du vote traditionnel ou ar courrier postal, proposé par le Parti droit et justice (PiS), au motif de protéger les citoyens contre la menace du COVIDE-19. Un certain nombre de secteurs politiques s’interrogent sur la légitimité et la parité de la proposition, une élection qui devait avoir eu droit le 10 mai a été reportée, mais cette suspension n’est pas due à la situation causée par COVID-19, mais à l’absence de conditions sur le système de vote et à l’égalité dans la campagne entre les différents candidats.

Le coronavirus est également entré dans la campagne électorale, où l’opposition a exigé du Gouvernement du Parti droit et justice de révéler la vérité sur les cas de coronavirus qui existent dans le pays. Les critiques se sont concentrées sur l’absence d’un débat démocratique et sur ’une campagne électorale, les candidats de l’opposition n’ont pas été en mesure de rassembler leur électorat alors que le président Andrzej Duda a été présent dans la rue pendant la crise. Tout en profitant du contexte pour renforcer la loi sur l’avortement, comparer l’homosexualité à la pédophilie et empêcher les écoles de transmettre des questions liées à l’éducation sexuelle et de critiquer l’Union européenne pour sa mauvaise gestion de la pandémie.

Un cas qui mérite une attention particulière est celui de l’Allemagne. Depuis la « crise des réfugiés » de 2015, Alternative pour l’Allemagne (AfD), un parti qui a réussi aux élections fédérales de septembre 2017 à entrer au Bundestag, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, avec ce parti un parti d’extrême droite est de nouveau entré dans le jeu politique. Devenue la principale force d’opposition à Angela Merkel, son impact sur la politique allemande est inquiétant, ils sont devenus la deuxième force politique dans les États de Saxe, de Brandebourg et de Thuringe. D’abord et avant tout, cette avancée est le résultat d’échecs dans la représentativité des partis traditionnels.

Avec l’avènement du coronavirus a disparu le débat public. Par rapport aux données d’il y a un an, l’impact des messages alternatifs pour l’Allemagne sur les réseaux sociaux, le canal de communication d’extrême droite, aurait diminué de moitié entre la mi-mars et le début avril.

Elle se reflète également dans les sondages, selon un sondage réalisé par le journal conservateur Bild,qui a donné le 8 mars, avant le début des mesures d’isolement, 14% de soutien à l’Alternative pour l’Allemagne et 24% à l’Union chrétienne-démocrate de Merkel. Un mois plus tard, une autre enquête pour le même journal place l’Alternative pour l’Allemagne avec 10,5% de soutien et l’Union chrétienne-démocrate avec 37,5% (Pérez de la Cruz, 2020).

Cette résultat tient au fait que Alternative pour l’Allemagne a perdu de l’espace dans le domaine numérique, qui reproduit ses messages dans des questions que les politiciens ne pouvaient pas éviter. Dans cet espace, les messages étaient davantage axés sur la diffusion de théories du complot que sur la proposition de l’Alternative pour l’Allemagne, qui n’a pas réussi à élaborer un programme commun, par exemple, ils ont d’abord critiqué Merkel pour ne pas avoir réagi à temps, puis parce que les mesures d’isolement social étaient trop strictes et ils ont renouvelé la proposition d’organiser un référendum sur la présence de l’Allemagne dans l’Union européenne.

Dierk Borstel, analyste de l’extrême droite et politologue à l’Université des sciences appliquées de Dortmund, a noté dans une interview au portail public (Pérez de la Cruz, 2020), qu’en temps de crise, les citoyens comptent davantage sur le gouvernement, ils réclament un leadership alors que les partis d’opposition n’ont plus la place pour faire leurs proposition ce qui peut aller même jusqu’à la censure.

En ce moment, l’Alternative pour l’Allemagne est en crise interne. Une partie du parti se sent en insécurité en raison de la décision du bureau de protéger la Constitution de remettre en cause les positions prises par le groupe plus radical connu sous le nom de L’Alternative pour l’Allemagne Der Flogel (l’aile), dirigé par Bjorn Hucke, chef du groupe parlementaire du parti en Thuringe, l’un des États où l’extrême droite a le plus de soutien.

En plus de sa division possible, l’Alternative pour l’Allemagne n’a pas de programme efficace en réponse à cette crise. Jusqu’à présent, aucun de ses « ennemis » construits sur ses comptes, comme le gouvernement, les réfugiés ou l’Union européenne, ne peut être tenu pour responsable du virus. Cette façon de construire des ennemis avait été à la base d’une politique alternative pour l’Allemagne.

Enfin, le rôle de l’Allemagne se situe dans une Union européenne de plus en plus tendue et fragmentée, où les principales réalisations sont en crise : la zone euro, l’espace Schengen et le Brexit, qui ont mis fin à l’expansion continue du projet de construction européen. Le coronavirus a conduit à rétablir les frontières intérieures, à limiter la mobilité des personnes, à mettre en péril lemarché unique et à démontrer une capacité insuffisante pour mobiliser des ressources communes pour faire face aux crises sanitaires et économiques (Barbé et Morillas, 2019).

C’est précisément la crise de l’euro et le débat sur les plans de sauvetage de la Grèce qui ont créé Alternative pour l’Allemagne en 2013. La force alors nouvellement fondée n’a pu accéder au Bundestag il lui a manqué seulement quelques dixièmes en n’obtenant pas 5% pour la représentation. L’insensibilité et l’indignation des plus touchés par la crise ont pu entraîner une perte progressive de confiance face à la Grande Coalition et ce en faveur d’un parti tel que l’’Alternative à l’Allemagne, qui continuait de se présenter comme une alternative au système.

Parce que le problème est que de nombreux pays membres restent liés aux chaînes de la dette, par les politiques antisociales de l’Union européenne néolibérale et les politiques d’austérité sont le véritable moteur politique du boom de l’extrême droite, dans lesquelles Macron et Le Pen sont les deux faces de la même monnaie , nous ne pouvons tout simplement pas comprendre la montée de l’extrême droite et la croissance de la xénophobie sans les politiques néolibérales qui génèrent des inégalités sociales.

En outre, ce qu’on appelle l’austérité ne provoque pas seulement des coupes dans le budget public, ce que certains citoyens pensent, c’est qu’un projet a été construit comme une machine à détruire les droits sociaux pour les classes populaires, en particulier que l’Union européenne construit un sentiment de rareté, qu’il n’y a pas pour tout le monde, face à ce sentiment est construit un imaginaire que J. Habermas a appelé le « chauvinisme du bien-être » (Dudda , 2018), et conduit à réclamer l’exclusion des secteurs sociaux de la distribution, les immigrants.

Dans une large mesure, la crise du projet néolibéral de l’Union européenne s’accompagne de la crise de la social-démocratie. En fait, lorsque l’extrême droite gouverne en coalition de socialistes et de populistes ils partagent les mesures de la xénophobie devenue la matrice économique, qui est profondément liée à l’austérité. Il y a aussi une xénophobie de la matrice politique qui a à voir avec la construction des politiques de l’Europe forte, liée à Schengen, avec la stigmatisation des populations migrante, étroitement liée aux murs visibles, mais aussi aux murs invisibles sur lesquels les lois d’immigration liées à la sécurité, la migration et le terrorisme ont été construites et qui ont transformé la Méditerranée en fosse commune , ce qui a amené à la poursuite des organisations non gouvernementales pour la recherche et le sauvetage des migrants, ont été criminalisés des maires tels que Riace, dans la région du sud de l’Italie de la Calabre, Domenico Lucano,5 qui était en prison pour le crime de soutenir l’immigration illégale.

Les experts sur les questions des avancées de l’extrême droite en Europe (Applebaum, 2020) considèrent que la crise du coronavirus représente la fin de la révolution Thatcher-Reagan, prévoyant ainsi une augmentation de la protestation sociale contre les politiques néolibérales, la perte de confiance des marchés, l’incertitude dans le progrès social proposé à partir de la troisième voie, et un retour à l’ancienne extrême droite : nostalgique, nationaliste, autoritaire, le cas le plus évident est le parti VOX en Espagne.

Conclusions

La crise de légitimité et de gouvernance présentée par l’Union européenne face à la montée de l’extrême droite est évidente. Les partis de droite s’opposent aux politiques de l’Union européenne. Cependant, ce groupe n’a pas non plus été en mesure de proposer une alternative à celle d’une Union européenne néolibérale.

La crise de légitimité se manifeste dans la manière de faire face à la crise sanitaire efficacement et en coopération, tandis que des puissances comme la Chine ont fait preuve d’une capacité renouvelée de coopération avec les pays européens.

Comme on peut le voir, les nuances dans le contexte de l’urgence sanitaire sont variées et diverses en mettant en évidence la fragmentation politique non seulement au sein des pays, mais aussi au sein des partis politiques nationaux, y compris internes. Face aux différentes crises auxquelles la construction du projet intégrationniste de l’Union européenne a été confrontée ces derniers temps, la fin historique du projet initial et la lenteur de la destruction et le vide de contenu de toutes les formes et expressions des institutions de l’Union européenne, qui sont en échec face à la crise sanitaire provoquée par COVIDE-19, ont été démontrées.

Il est certain que l’extrême droite et le sensationnalisme médiatique de l’Europe sont alimentés pour se faufiler dans les idées dominantes sur le coronavirus qui dessinent un état de menace constante, exploitant la peur des différents, et l’obsession des coupables externes. Cependant, la crise à laquelle nous assistons frappe tout le monde de la même manière, personne ne peut savoir exactement quelles conséquences sociales, culturelles et économiques elle entraîneront, mais la désintégration de la société et les inégalités risquent d’augmenter. Il ne faut pas oublier que dans le passé, ces crises ont généralement stimulé des forces autoritaires, souvent d’extrême droite.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Applebaum, A. (2020). C’est ainsi que le reaganisme et le thatchérisme se terminent. https://www.kyivpost.com/article/opinion/op-ed/anne-applebaum-this-is-how-reaganism-and-thatcherism-end.html?cn-reloaded=1

Barbé, B. et Morillas, P. (2019). La stratégie mondiale de l’UE : la dynamique d’une politique étrangère plus politisée et politiquement intégrée.
Cambridge Review of International Affairs, 32(6), 753-770, DOI: 10.1080/09557571.2019.1588227

Bloch, M. (2020). La moyenne populaire de Macron est au plus haut depuis juin 2018. https://www.lejdd.fr/Politique/sondages-la-popularite-moyenne-de-macron-est-au-plus-haut-depuis-juin-2018-3958785

Dudda, R. (2018). Chauvinisme social. Le débat entre nationalisme et mondialisme est une fausse dichotomie.
https://elpais.com/elpais/2018/09/21/opinion/1537554515_930077.html

Fabelo Concepción, S. (2020). Wuhan effet et géopolitique de l’infodémique dans le contexte de COVID-19.
https://politica-china.org/areas/sociedad/efecto-wuhan-y-geopolitica-de-la-infodemia-en-el-contexto-de-la-COVID-19

González de Molina Soler, P. (2020). La crise de l’UE en coVID-19 fois.
https://www.eldiario.es/canariasahora/canariasopina/crisis-UE-tiempos-COVID-19_6_1017758247.html

Hilton, R. (1982). La transition du féodalisme au capitalisme. Barcelone: Critiques éditoriales.

Morillas, P. (2020). Leçons tirées d’une crise mondiale : coronavirus, ordre international et avenir de l’UE. CIDOB, Notes internationales, 231.
https://www.cidob.org/ca/publicacions/series_de_publicacio/notes_internacionals/n1_231/lecciones_de_una_crisis_global_coronavirus_orden_internacional_y_el_futuro_de_la_ue

Pérez de la Cruz, J. (2020). Allemagne L’extrême droite allemande, mise en quarantaine. https://www.publico.es/internacional/alemania-extrema-derecha-alemana-cuarentena.html

Rábago, J. (2020). Le manque de solidarité ne présage pas bien pour l’UE.
https://www.laopiniondemalaga.es/opinion/2020/05/11/falta-solidaridad-augura-bueno-ue/1164886.html

Union européenne (2020). Déclaration de Robert Schuman, 9 mai 1950.
https://europa.eu/european-union/about-eu/symbols/europe-day/schuman-declaration_es

1 La controverse sur la transition vers le capitalisme compilée par Rodney Hilton et impliquant quelques personnalités importantes, telles que Maurice Dobb, Paul Sweezy et Eric Hobsbawm (Hilton, 1982).

2 L’accord signé à Schengen (Luxembourg) en 1985 entre la France, la République fédérale allemande, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg, dans cette convention abolit les contrôles aux frontières entre les pays signataires, autorise la libre circulation terrestre, aérienne et maritime, complété par la Convention sur la mise en œuvre de l’accord de Schengen en 1990, qui entre en vigueur en 1995. Peu à peu, les autres membres de l’Union ont rejoint, avec le traité d’Amsterdam, signé en 1997 et mis en œuvre en 1999, l’accord de Schengen est devenu une partie du cadre juridique et institutionnel de l’Union européenne.

3 En 2005, Cuba a offert aux médecins et aux infirmières des États-Unis d’aider au milieu de l’ouragan Katrina qui a frappé la Nouvelle-Orléans, l’administration américaine a rejeté la proposition. Le contingent international de médecins spécialisés dans les situations de catastrophe et les épidémies graves a été créé, nommé d’après Henry Reeve, dans sa courte histoire a été présent dans les effets de 16 inondations, huit ouragans, huit tremblements de terre et quatre épidémies. L’expérience accumulée par le contingent Henry Reeve a été reconnue en 2017 par l’Organisation mondiale de la santé avec le Prix de la santé publique en mémoire du Dr Lee Jong-wook.

4 Fidesz (Union civique hongroise): un parti politique d’idéologie populiste conservatrice, nationaliste et de droite, de plus en plus d’extrême droite, a remporté trois élections depuis 2010, au milieu de la crise sanitaire des coronavirus, souligne le politologue Modifier Zgut, que les citoyens tolèrent les décisions autoritaires par peur, les droits démocratiques ne devraient pas être limités en temps de crise.

5 Domenico Lucano a proposé un modèle d’intégration des immigrants et de reprise économique pour les territoires. Riace, une ville avec peu d’habitants destinés à disparaître dans le temps, il a continué à avoir environ 2.500 dont un tiers sont des immigrants de 26 ressortissants différents, du programme d’accueil, maisons abandonnées ont été restaurés avec des fonds européens pour donner un logement décent aux immigrants, avait une crèche et une école où plusieurs langues ont été enseignées, un modèle d’intégration qui en 2016 fait magazine Forbes inclure Lucano parmi les 40 dirigeants mondiaux les plus influents.


Edité le 01-12-2020 à 22:41:52 par Xuan


Xuan
   Posté le 28-09-2020 à 13:45:10   

Un article du site démocrate defend democracy :
http://www.defenddemocracy.press/pompeo-the-german-government-is-so-disappointing/ :


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Nouvelles attaques de Pompeo contre l'Allemagne

28/09/2020

BILD Entretien avec le secrétaire d'État Mike Pompeo: «Le gouvernement allemand
est tellement décevant»

28 sept.2020

Les États-Unis ont réimposé les sanctions contre l'Iran - qu'arrivera-t-il aux entreprises qui font encore des affaires avec la République islamique? Quelle sera la réponse américaine à l'empoisonnement d'Alexei Navalny et cette attaque contre lui arrêtera-t-elle Nord Stream 2?

Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo (56 ans) s'est entretenu de ces questions avec le rédacteur en chef du BILD, Julian Reichelt.

Pompeo sur…

… Réimposition des sanctions et conséquences pour les entreprises allemandes qui font des affaires avec l'Iran:


«Il y a probablement de nombreuses entreprises aux États-Unis qui aimeraient également faire des affaires avec la République islamique d'Iran. C'est un peuple formidable, mais malheureusement le régime là-bas, le régime théocratique et kleptocratique dirigé par l'Ayatollah présente un risque énorme pour le monde. Les États-Unis vont utiliser chaque partie de leur capacité pour faire en sorte que ces sanctions de l'ONU soient appliquées. Ils seront appliqués de manière égale, équitablement contre les entreprises du monde entier. Nous voulons nous assurer qu’il n’y aura plus d’argent créé pour ce régime qui, depuis 40 ans, crée la terreur et met l’Europe en danger. Nous voulons nous assurer que personne ne soit surpris, qu'il sache ce qui est légal et ce qui est illégal. Presque toutes ces résolutions du CSNU sont de nouveau en place depuis minuit ce samedi. »

«Les entreprises allemandes comprendront le risque et se conformeront aux résolutions du CSNU. C'est le gouvernement allemand qui est si décevant. Ce pays (l'Iran) a lancé des campagnes d'assassinats à travers l'Europe. Le gouvernement allemand nous dit qu'il est d'accord avec le fait qu'il ne veut pas que l'Iran achète et vend des armes, mais il n'a proposé aucun plan, aucune alternative pour l'empêcher. Les États-Unis vont diriger, les États-Unis prendront la bonne décision, la décision morale. Non seulement ils ont exécuté ce lutteur, rappelez-vous que c'est la nation la plus antisémite de la planète, qui menace non seulement de détruire l'Amérique, mais aussi la nation d'Israël. Je pense que les Allemands comprennent le risque, la menace pour eux-mêmes et pour le monde. Ce n'est pas un pays qui devrait échapper aux sanctions prévues par la résolution 2231 du CSNU"...


En savoir plus sur https://www.bild.de/politik/ausland/politik-ausland/bild-interview-with-pompeo-the-german-government-is-so-disappointing-73024292.bild.html
Xuan
   Posté le 30-09-2020 à 22:55:44   

La contradiction entre l'UE et la GB devient irréductible :

Brexit : les députés britanniques approuvent un projet de loi controversé qui propose de revenir sur une partie de l'accord de divorce avec l'UE
Xuan
   Posté le 29-10-2020 à 00:04:48   

Un article de Global Times sur le différend France-Turquie

Les différends France-Turquie agitent les affaires européennes et méditerranéennes

Par He Zhigao Source: Global Times Publié: 2020/10/28 22:28:37
https://www.globaltimes.cn/content/1204992.shtml


Cette photo prise le 27 octobre 2020 à Istanbul montre des pages intérieures du journal pro-gouvernemental Yeni Safak appelant au boycott des produits français. Le 26 octobre 2020, le président turc a rejoint les appels au boycott des produits français, intensifiant une impasse entre la France et les pays musulmans sur l'islam et la liberté d'expression. Photo: AFP

Au lendemain des récentes tensions entre la France et la Turquie, Paris a rappelé son ambassadeur à Ankara après que le président Recep Tayyip Erdogan ait critiqué la France pour sa répression contre l'islam radical. C'est plus qu'un simple conflit géopolitique entre les deux pays. Il reflète également les différences de valeurs, de normes et même le vide stratégique laissé par les ajustements stratégiques mondiaux des États-Unis.

Premièrement, le président français Emmanuel Macron est sous pression pour prendre des mesures sévères contre la religion extrême dans son pays. La décapitation du professeur d'histoire française Samuel Paty a incité le gouvernement à intensifier sa lutte contre les extrémistes. Étant donné que la France est le pays avec la plus grande population musulmane d'Europe occidentale, représentant près de 9% de sa population totale, la ténacité de Macron a approfondi la conscience des immigrés musulmans de l'inégalité et renforcé encore le rôle des croyances religieuses comme base de leur identité.

Plus important encore, la décision de Macron a suscité l'opposition et des doutes dans certains pays musulmans. Macron a annoncé qu'il enquêterait sur 51 organisations et institutions musulmanes françaises, y compris des écoles religieuses et des mosquées. Il considère également le professeur de français comme un symbole de laïcité et de liberté d'expression. Malgré l'identité européenne autoproclamée de la Turquie, l'importante population musulmane du pays a longtemps été considérée comme une valeur aberrante et une source de malaise en France. La France a échoué psychologiquement et semble-t-il à jamais embrasser la Turquie. Cela correspond également à l'attitude de la France de ne pas soutenir l'expansion aveugle de l'UE [en englobant la Turquie - note Xuan]. Paris estime que le marché unique de Bruxelles a atteint une certaine échelle. Pendant ce temps, les tensions croissantes entre l'UE et la Turquie, parallèlement à la crise des réfugiés, feront inévitablement surface.

Deuxièmement, les tensions entre Paris et Ankara sont en hausse dans les grands points chauds régionaux. En Libye, les deux pays soutiennent différentes factions dans la guerre civile locale. En Méditerranée orientale, le soutien de Paris à Athènes sur l'exploration énergétique entre également en conflit avec Ankara. Il est clair que la France veut maintenir l'unité au sein de l'UE et gagner l'unanimité des Etats membres sur les questions étrangères. Le pays a également organisé des exercices militaires conjoints avec la Grèce dans la Méditerranée orientale, couvrant la zone du conflit gréco-turc, à savoir les îles de Kastellorizo. Bien que la France et la Turquie soient membres de l'OTAN, il est difficile de résoudre leurs différends dans le cadre de l'organisation. D'une manière générale, les différences et les conflits entre la France et la Turquie se sont compliqués,

Troisièmement, le déclin de l'influence américaine en Europe a, dans une certaine mesure, créé un vide stratégique autour de la région méditerranéenne. Face au retrait des Etats-Unis au Moyen-Orient et à ses sanctions extraterritoriales imposées aux pays de la région, l'Europe a repositionné sa politique régionale. La situation en matière de sécurité au Moyen-Orient est plus susceptible d’empirer que de s’améliorer. Par exemple, la lutte pour les ressources s'intensifiera et les pays les plus faibles perdront plus de poids.

Selon la stratégie globale de l'UE publiée en 2016, la région périphérique est le principal objectif stratégique de l'UE, en particulier la région méditerranéenne. Cela s'explique en partie par le fait qu'un grand nombre de réfugiés ont envahi la Méditerranée en Europe après le déclenchement des guerres en Libye et en Syrie. Mais l'UE, dépourvue d'une stratégie commune et d'une force de réaction suffisante, est devenue dans une certaine mesure un spectateur des problèmes du Moyen-Orient.

La France, en tant que l'un des pays clés à la tête de l'autonomie stratégique de l'UE et de l'intégration européenne de la défense, espère jouer un rôle dominant en Méditerranée. Elle cherche à établir des liens militaires étroits avec d’autres pays et à garantir sa capacité de développement national pacifique. Ce défi se déroule dans un contexte de troubles croissants au Moyen-Orient.

Ainsi, la France multiplie les contacts militaires en Méditerranée afin de contenir les risques sécuritaires potentiels. Elle tente également de changer les pays de la région par le biais de normes et d'idées afin d'étouffer les forces extrémistes dans l'œuf.

Les tensions franco-turques montrent des différences marquées sur les valeurs. C'est le résultat des compétitions géostratégiques et de la pression politique intérieure française.

En général, un tel frottement ne sera pas facilement atténué. La résolution des désaccords, la recherche d'un consensus et la maximisation des intérêts communs mettront à l'épreuve la sagesse politique des deux pays - et de toutes les parties concernées.
pzorba75
   Posté le 29-10-2020 à 05:10:25   

L'auteur cite, à tort, la guerre civile en Libye. À l'origine, c'est quand même une guerre internationale qui a conduit à la situation actuelle. Une réussite française et européenne, aidée par l'OTAN-USA, grâce au flair de Sarkozy, BHL et autre Hollande.
Xuan
   Posté le 29-10-2020 à 13:14:42   

La France a joué un rôle très actif dans les massacres, peut-être agissait-elle non seulement par atlantisme mais dans ses propres intérêts impérialistes, afin d'évincer la présence italienne en Libye
https://www.lemonde.fr/blog/filiu/2019/04/21/a-quoi-joue-la-france-en-libye/

En ce qui concerne GT, cet "oubli" doit se comprendre ainsi pour moi :
La Chine vise l'ennemi principal qui est l'hégémonie US, et à cette fin elle ménage le second monde et manifeste beaucoup de patience, malgré les critiques, la propagande et les mesures économiques hostiles.
Xuan
   Posté le 06-11-2020 à 22:54:59   

La successeur de Merkel paraît se rapprocher de l'OTAN. Fin du rêve d'indépendance annoncé par Macron :

Otan, TAFTA: Berlin déclare sa flamme à Washington
Défense européenne : l’Allemagne jette le masque


Edité le 06-11-2020 à 22:59:35 par Xuan


Xuan
   Posté le 22-11-2020 à 00:00:06   

Nord Stream 2 : pressions US contre le projet - l'administration Biden poursuivra la même politique :
https://fr.sputniknews.com/international/202011211044808965-le-nord-stream-2-naura-pas-lieu-les-usa-renforcent-leur-pression-sur-les-entreprises-europeennes/
Xuan
   Posté le 25-11-2020 à 13:55:13   

Xi Jinping : la Chine est prête à renforcer sa coopération en matière de vaccins avec l'Allemagne


French.xinhuanet.com | Publié le 2020-11-25 à 03:36
http://french.xinhuanet.com/2020-11/25/c_139540796.htm

BEIJING, 24 novembre (Xinhua) -- Le président chinois Xi Jinping a déclaré mardi que la Chine était disposée à renforcer ses échanges et sa coopération avec l'Allemagne en matière de vaccins anti-COVID-19, ainsi qu'à insister pour que ces vaccins soient équitablement distribués en tant que bien public mondial, notamment au bénéfice des pays en développement.

Il a tenu ces propos lors d'une conversation téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel.

Rappelant le fait que Mme Merkel et lui-même ont tous deux participé au sommet du Groupe des 20 (G20) il y a quelques jours, M. Xi a noté que les deux parties étaient en faveur du maintien du multilatéralisme, du renforcement de la coopération internationale, de la lutte conjointe contre le COVID-19, de la relance de l'économie mondiale et de la résolution conjointe des défis mondiaux.

Actuellement, alors que l'Europe et d'autres régions du monde sont confrontées à l'épreuve d'une seconde vague épidémique, la première priorité de toutes les parties demeure de s'unir pour combattre la pandémie, a souligné M. Xi.

Depuis le début de la pandémie, a-t-il fait remarquer, la Chine et l'Allemagne ont maintenu des communications flexibles et poursuivi leur coopération pratique.

La Chine oeuvre activement pour un nouveau modèle de développement et élargit de manière continue son ouverture et sa demande intérieure, ce qui fournira de nouvelles opportunités à l'Allemagne, a expliqué M. Xi. La Chine espère également que l'Allemagne et l'Union européenne (UE) s'ouvriront aux entreprises chinoises, a-t-il ajouté.

Il a suggéré que les deux parties entretiennent leur respect mutuel et suivent toujours la direction générale du dialogue et de la coopération ainsi que le principe général des avantages mutuels.

Il a aussi émis le souhait que le nouveau cycle de consultations intergouvernementales sino-allemandes permettront de planifier la coopération bilatérale dans divers domaines.

Mettant l'accent sur le fait que la coopération sino-européenne jouit d'une importance stratégique et internationale accrue dans un contexte mondial complexe, M. Xi a affirmé que les deux parties devraient approfondir leur coopération et leur confiance mutuelle, consolider les échanges et l'apprentissage mutuel, préserver le multilatéralisme et améliorer la gouvernance mondiale.

Il a rappelé que nombre de consensus ont été atteints en septembre au cours de sa visioconférence avec Mme Merkel, le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, ajoutant qu'ils étaient tous mis en oeuvre à l'heure actuelle.

Le président chinois a ajouté que la Chine était disposée à maintenir d'étroites communications avec l'Union européenne (UE) autour de leur principaux programmes pour la prochaine phase, et à s'efforcer de conclure les négociations du traité d'investissement Chine-UE comme prévu.

Il a également appelé à des efforts conjoints pour promouvoir l'établissement de mécanismes de dialogue Chine-UE sur l'environnement, le climat et la coopération numérique, faire de la Chine et de l'UE des partenaires écologiques et numériques et donner un élan solide au développement du partenariat stratégique global Chine-UE dans la nouvelle conjoncture.

Pour sa part, Mme Merkel a noté que le monde connaissait de profonds changements et que l'Europe faisait face à l'impact d'une deuxième vague de la pandémie.

Le fait que la Chine ait réalisé un bon travail au niveau de la prévention et du contrôle du COVID-19 et qu'elle ait pris la tête de la reprise économique est une bonne nouvelle pour les entreprises allemandes, a-t-elle déclaré, tout en espérant que les deux parties renforceraient leurs communications sur la coopération en matière de vaccins et encourageraient la coopération dans des domaines tels que le commerce, les investissements et les véhicules à énergies nouvelles.

La partie allemande, a-t-elle ajouté, félicite la Chine pour la signature de l'accord commercial du Partenariat économique régional global (RCEP) avec les parties concernées, et espère intensifier les efforts avec la Chine en vue d'encourager la conclusion des négociations sur le traité d'investissement UE-Chine d'ici la fin de l'année.

L'Allemagne salue l'annonce de la Chine d'objectifs et de visions à moyen et à long terme sur la réponse au changement climatique et souhaite approfondir la coopération bilatérale dans des secteurs tels que le changement climatique et l'environnement écologique, a ajouté la chancelière allemande.

L'Allemagne est disposée à poursuivre les communications étroites avec la Chine sur les grands programmes politiques Allemagne-Chine et UE-Chine pour la prochaine phase, a-t-elle poursuivi, réaffirmant son engagement envers la poursuite d'un développement continu et stable des relations Allemagne-Chine et UE-Chine.
Xuan
   Posté le 29-11-2020 à 00:14:49   

Merkel maintiendra-t-elle le projet Nord Stream II ?


Merkel promet de défendre l'Allemagne contre les États-Unis

21/12/2019

http://www.defenddemocracy.press/merkel-vows-to-defend-grmany-from-the-us/

La réponse de Merkel aux sanctions américaines Nord Stream 2 équivalentes à la `` déclaration de guerre '' contre Trump - Bild
par Svetlana Ekimenko
20 décembre 2019


Le Sénat américain a adopté le 17 décembre un projet de loi sur la défense de 738 milliards de dollars pour l'exercice 2020 qui comprend des sanctions punitives contre Nord Stream 2 et ses partenaires européens, l'administration Trump ayant récemment intensifié la pression sur Berlin pour qu'elle abandonne le projet de pipeline, arguant qu'il rendrait l'Europe dépendante de l'énergie de la Russie.

La réaction de la chancelière allemande Angela Merkel aux sanctions imminentes de Washington contre le gazoduc Nord Stream 2 équivaut à une «déclaration de guerre claire» contre le président américain Donald Trump, écrit le tabloïd allemand Bild .
«Merkel ne tolérera pas que les États-Unis continuent de saper le projet de gazoduc, qui bénéficie du soutien de son gouvernement», indique l'article.
https://sputniknews.com/world/201912201077664915-merkels-response-to-us-nord-stream-2-sanctions-tantamount-to-declaration-of-war-on-trump—bild/

Les sanctions américaines sur Nord Stream 2 sont `` l'histoire de l'épouvantail '' de Trump pour les Européens, mais il ne peut pas arrêter le pipeline russe - Alexander Rahr
19 déc., 2019

Les dernières sanctions américaines ne visent pas seulement le gazoduc russe Nord Stream 2, mais toute l'alliance énergétique entre la Russie et l'Europe, selon Alexander Rahr, directeur de recherche au Forum germano-russe.
RT s'est entretenu avec Rahr, suite à l'approbation d'un projet de loi par le Sénat américain, qui sanctionnerait les entreprises impliquées dans la construction du gazoduc russe vers l'Europe. Le projet de loi devrait être signé par le président américain Donald Trump plus tard cette semaine.
Les entreprises européennes travaillant sur Nord Stream 2 auront suffisamment de temps pour achever le projet avant que les sanctions américaines ne soient mises en œuvre, selon Rahr. En vertu du nouveau projet de loi, ils auront 30 jours pour arrêter leurs opérations.

Lire la suite sur
https://www.rt.com/business/476270-us-sanctions-russia-nord-stream2/?utm_source=Newsletter&utm_medium=Email&utm_campaign=Email

Lisez aussi:
Comment les États-Unis dirigent l'UE

L'Allemagne `` ne reculera pas '' sous la menace de sanctions américaines sur le gazoduc Nord Stream 2 avec la Russie - Merkel

18 déc., 2019 La chancelière Angela Merkel a insisté pour que Berlin ne cède pas à la pression de Washington après que le Sénat américain ait approuvé un projet de loi sanctionnant les entreprises allemandes travaillant sur un gazoduc qui acheminera du gaz naturel depuis la Russie.
Au cours de la session de questions-réponses de mercredi au parlement, les législateurs ont interrogé Merkel sur la possibilité que les États-Unis imposent des sanctions aux entreprises allemandes qui construisent le gazoduc Nord Stream 2.
La chancelière a déclaré qu'elle s'oppose fermement à ces sanctions car elles ont un effet extraterritorial. Ils ne pousseront pas Berlin à abandonner le projet, a-t-elle déclaré.
Nous n'avons pas reculé [aux États-Unis] en ce qui concerne l'affaire [d'espionnage] de la NSA, et nous n'avons pas l'intention de reculer maintenant.
En savoir plus sur https://www.rt.com/news/476192-merkel-nord-stream-sanctions/

Ministre allemand: les nations de l'UE devraient rejoindre Silk Road en tant que bloc
27 avril 2019
Le ministre allemand de l' Économie, Peter Altmaier, a déclaré que les principaux pays de l'Union européenne (UE) devraient signer un protocole d'accord (MoU) avec la Chine pour participer à l'Initiative de la ceinture et de la route (BRI) en tant que bloc, plutôt qu'individuellement.
Au cours du nouveau forum de la route de la soie qui s'est tenu à Pékin cette semaine, Altmaier a exhorté les pays de l'UE à signer le projet chinois en tant que bloc commercial. Actuellement, la Bulgarie, la Grèce, la Hongrie, l'Italie, la Pologne et le Portugal ont des accords individuels avec la Chine pour faire partie du projet international de la Nouvelle Route de la Soie.

La réponse de Merkel aux sanctions américaines Nord Stream 2 équivalentes à la `` déclaration de guerre '' contre Trump - Bild
par Svetlana Ekimenko
20 décembre 2019
Le Sénat américain a adopté le 17 décembre un projet de loi sur la défense de 738 milliards de dollars pour l'exercice 2020 qui comprend des sanctions punitives contre Nord Stream 2 et ses partenaires européens, l'administration Trump ayant récemment intensifié la pression sur Berlin pour qu'elle abandonne le projet de pipeline, arguant qu'il rendrait l'Europe dépendante de l'énergie de la Russie.
La réaction de la chancelière allemande Angela Merkel aux sanctions imminentes de Washington contre le gazoduc Nord Stream 2 équivaut à une «déclaration de guerre claire» contre le président américain Donald Trump, écrit le tabloïd allemand Bild .
«Merkel ne tolérera pas que les États-Unis continuent de saper le projet de gazoduc, qui bénéficie du soutien de son gouvernement», indique l'article.
En savoir plus sur https://sputniknews.com/world/201912201077664915-merkels-response-to-us-nord-stream-2-sanctions-tantamount-to-declaration-of-war-on-trump—bild/

Les sanctions américaines sur Nord Stream 2 sont `` l'histoire de l'épouvantail '' de Trump pour les Européens, mais il ne peut pas arrêter le pipeline russe - Alexander Rahr
19 déc., 2019
Les dernières sanctions américaines ne visent pas seulement le gazoduc russe Nord Stream 2, mais toute l'alliance énergétique entre la Russie et l'Europe, selon Alexander Rahr, directeur de recherche au Forum germano-russe.
RT s'est entretenu avec Rahr, suite à l'approbation d'un projet de loi par le Sénat américain, qui sanctionnerait les entreprises impliquées dans la construction du gazoduc russe vers l'Europe. Le projet de loi devrait être signé par le président américain Donald Trump plus tard cette semaine.
Les entreprises européennes travaillant sur Nord Stream 2 auront suffisamment de temps pour achever le projet avant que les sanctions américaines ne soient mises en œuvre, selon Rahr. En vertu du nouveau projet de loi, ils auront 30 jours pour arrêter leurs opérations.
Lire la suite sur https://www.rt.com/business/476270-us-sanctions-russia-nord-stream2/?utm_source=Newsletter&utm_medium=Email&utm_campaign=Email

Lisez aussi:
Comment les États-Unis dirigent l'UE
L'Allemagne `` ne reculera pas '' sous la menace de sanctions américaines sur le gazoduc Nord Stream 2 avec la Russie - Merkel

18 déc., 2019 La chancelière Angela Merkel a insisté pour que Berlin ne cède pas à la pression de Washington après que le Sénat américain ait approuvé un projet de loi sanctionnant les entreprises allemandes travaillant sur un gazoduc qui acheminera du gaz naturel depuis la Russie.
Au cours de la session de questions-réponses de mercredi au parlement, les législateurs ont interrogé Merkel sur la possibilité que les États-Unis imposent des sanctions aux entreprises allemandes qui construisent le gazoduc Nord Stream 2.
La chancelière a déclaré qu'elle s'oppose fermement à ces sanctions car elles ont un effet extraterritorial. Ils ne pousseront pas Berlin à abandonner le projet, a-t-elle déclaré.
Nous n'avons pas reculé [aux États-Unis] en ce qui concerne l'affaire [d'espionnage] de la NSA, et nous n'avons pas l'intention de reculer maintenant.
En savoir plus sur https://www.rt.com/news/476192-merkel-nord-stream-sanctions/

Ministre allemand: les nations de l'UE devraient rejoindre Silk Road en tant que bloc
27 avril 2019
Le ministre allemand de l' Économie, Peter Altmaier, a déclaré que les principaux pays de l'Union européenne (UE) devraient signer un protocole d'accord (MoU) avec la Chine pour participer à l'Initiative de la ceinture et de la route (BRI) en tant que bloc, plutôt qu'individuellement.
Au cours du nouveau forum de la route de la soie qui s'est tenu à Pékin cette semaine, Altmaier a exhorté les pays de l'UE à signer le projet chinois en tant que bloc commercial. Actuellement, la Bulgarie, la Grèce, la Hongrie, l'Italie, la Pologne et le Portugal ont des accords individuels avec la Chine pour faire partie du projet international de la Nouvelle Route de la Soie.

En savoir plus sur https://www.telesurenglish.net/news/German-Minister-EU-Nations-Should-Join-Silk-Road-as-Bloc–20190427-0011.html


Edité le 29-11-2020 à 21:01:23 par Xuan


Xuan
   Posté le 01-12-2020 à 22:50:37   

Suite du feuilleton Nord Stream 2 - où il est très possible que Biden s'y oppose comme Trump, selon cette vidéo malheureusement en GB https://youtu.be/npnqK3BSkBw.
Et en plus le spécialiste parle avec des billes dans la bouche.



Nord Stream 2 AG prévoit de reprendre la construction du pipeline cette année, selon la société

29/11/2020

http://www.defenddemocracy.press/nord-stream-2-ag-plans-to-resume-pipeline-construction-this-year-company-says/28 novembre 2020

En octobre, le département d'État américain a encore étendu les sanctions contre Nord Stream 2, ciblant les entreprises qui fournissent des services ou financent la modernisation ou l'installation d'équipements à bord des navires de pose de canalisations.

Nord Stream 2 AG a déclaré samedi qu'elle prévoyait de reprendre la pose des pipelines pour le projet gazier Nord Stream 2 cette année.

«Oui, nous pouvons le confirmer», a déclaré la société aux journalistes lorsqu'on lui a demandé si elle prévoyait de reprendre la construction des pipelines en décembre.

«Nous prévoyons de reprendre cette année les travaux de pose de canalisations avec un navire ancré dans la zone économique exclusive allemande. Nous vous indiquerons le nom du navire spécifique à utiliser plus tard », a ajouté la société.

Le pipeline est à environ 75 km de l'achèvement - 16 km sur le territoire allemand et les 60 km restants sur le territoire danois.

Le projet Nord Stream 2 a été suspendu après décembre 2019 lorsque les États - Unis ont imposé des sanctions aux entreprises impliquées dans la construction du pipeline. Washington a ciblé les entreprises qui fournissent des services ou des fonds pour moderniser ou installer des équipements sur les navires qui posent le pipeline.

L'entreprise suisse de pose de canalisations Allseas a quitté le projet par crainte de sanctions américaines. La Russie a ensuite déclaré qu'elle terminerait le projet toute seule. Le géant russe de l'énergie Gazprom a envoyé sa couche de tuyaux Akademik Cherskiy en mer Baltique pour terminer le pipeline.

Une fois terminé, le projet de 10,5 milliards de dollars entre le russe Gazprom et plusieurs entreprises énergétiques européennes doublera la capacité annuelle de 55 milliards de mètres cubes du réseau Nord Stream existant et livrera du gaz russe à l'Allemagne sans intermédiaire.

Les États-Unis pressent la Russie et l'Allemagne d'abandonner le projet Nord Stream 2, affirmant qu'il nuit à ses intérêts nationaux et à ceux de l'Union européenne.

_______________


L'article fait allusion à "l' empoisonnement presque mortel du dissident russe Alexei Navalny", replacé dans ce contexte cet empoisonnement signé Poutine ressemble de toute évidence à une peau de banane dans le style Pompeo.

Le Danemark autorise Nord Stream 2 à opérer dans ses eaux

09/10/2020


http://www.defenddemocracy.press/denmark-allows-nord-stream-2-to-operate-in-its-waters/
Les travaux sur le projet de pose de pipelines entre la Russie et l'Allemagne sous le sol de la mer Baltique à l'arrêt fin 2019 en raison des sanctions américaines. Le Danemark a attaché certaines conditions au permis.

1 octobre 2020

Le Danemark a donné le feu vert jeudi au consortium Nord Stream 2 dirigé par la Russie pour exploiter son gazoduc de la mer Baltique dans les eaux danoises, a annoncé l'agence de l'énergie du pays.

«Nord Stream 2 AG a obtenu un permis d'exploitation pour les pipelines Nord Stream 2 sur le plateau continental danois» , a déclaré l'agence de l'énergie dans un communiqué. «Le permis a été accordé à un certain nombre de conditions pour assurer une exploitation sûre des pipelines.»
"La mise en service ne peut avoir lieu que lorsqu'au moins un des pipelines a été testé, vérifié et lorsque les conditions pertinentes du permis de construction et du permis d'exploitation ont été remplies" , a déclaré l'agence.
Nord Stream 2 est un système de gazoducs de la Russie à l'Allemagne avec deux lignes en construction allant d'Ust-Luga à Lubmin.
Le gouvernement allemand a récemment subi des pressions pour se retirer du projet, à la suite de l' empoisonnement presque mortel du dissident russe Alexei Navalny


Edité le 01-12-2020 à 22:56:39 par Xuan


Xuan
   Posté le 05-12-2020 à 10:21:04   

Un article qui relève la contradiction entre les intérêts matériels des monopoles européens et l'idéologie commune avec les USA. L'adéquation entre les uns et l'autre n'est pas automatique ni immédiate, cependant c'est un aspect nouveau qui tend à se développer.
Dans matérialisme dialectique et matérialisme historique, Staline écrivait :



... il faut chercher la source de la vie spirituelle de la société, l'origine des idées sociales, des théories sociales, des opinions politiques, des institutions politiques, non pas dans les idées, théories, opinions et institutions politiques elles-mêmes, mais dans les conditions de la vie matérielle de la société, dans l'être social dont ces idées, théories, opinions, etc., sont le reflet.
[...] A ce propos, Marx a écrit :
"Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience". (Contribution à la critique de l'économie politique, préface.)


Et aussi :
Pour la méthode dialectique, ce qui importe avant tout, ce n'est pas ce qui à un moment donné paraît stable, mais commence déjà à dépérir ; ce qui importe avant tout, c'est ce qui naît et se développe si même, à un moment donné, la chose semble instable, car selon la méthode dialectique, il n'y a d'invincible que ce qui naît et se développe. [Ibidem]


La Chine est en train de remplacer les États-Unis en tant que le plus grand partenaire commercial de l’UE

DANIELLE BLEITRACH 5 DÉCEMBRE 2020A

https://histoireetsociete.com/2020/12/05/la-chine-est-en-train-de-remplacer-les-etats-unis-en-tant-que-le-plus-grand-partenaire-commercial-de-lue/

[url]Dans cet article est mis en évidence un apparent paradoxe, celui d’un partenariat économique entre la Chine et l’UE qui ne cesse de croître et dans le même temps le fait que sur le plan idéologique et militaire, l’UE en rajoute dans l’hostilité officielle. La tendance était déjà perceptible sous Trump et Biden qui se montrera politiquement moins brutal avec ses alliés provoque déjà des discours. Mais il y a les faits, si les USA mettent une ardeur belliciste dans leur rapport avec le reste du monde, les pays européens parlent mais ont des intérêts économiques divergents (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)[/url]

Source: Global Times Publié le 12/02/2014 à 17:44:472 photo madame Hua Chunying porte-parole du ministère des affaires étrangères, qui en général ne mâche pas ses mots.
Une photo aérienne prise le 6 septembre 2019 montre un cargo de COSCO SHIPPING Lines transportant des produits italiens pour la China International Import Expo (CIIE) 2019 à Shanghai en partant du port du Pirée, en Grèce. (Photo par Lefteris Partsalis/Xinhua)

[voir les photos sur le blog de D.B.]


La Chine remplace les États-Unis en tant que le plus grand partenaire commercial de l’UE au troisième trimestre de cette année, reflétant la résilience et le potentiel des relations économiques et commerciales entre la Chine et l’UE, a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Hua Chunying lors d’un point de presse régulier vendredi.

La Chine a devancé les États-Unis au troisième trimestre pour devenir le premier partenaire commercial de l’UE, selon les dernières données d’Eurostat.

Au cours des neuf premiers mois, le volume des échanges entre la Chine et l’UE s’est élevé à 425,5 milliards d’euros (517,3 milliards de dollars), tandis que le commerce entre les États-Unis et l’UE s’est élevé à 412,5 milliards d’euros, selon le bureau des statistiques.

« Il s’agit d’une bonne nouvelle pour la Chine et pour l’UE – d’importants partenaires commerciaux l’un pour l’autre » , a déclaré Mme Hua, notant que les deux économies sont de fortes complémentarités, avec une large coopération et un grand potentiel.

L’UE étant le premier partenaire commercial de la Chine depuis des années, la Chine, qui est devenue le plus grand partenaire commercial de l’UE, tout cela reflète pleinement la résilience et le potentiel de la relation économique et commerciale entre la Chine et l’UE, a déclaré M. Hua.

Alors que les deux pays accélèrent les pourparlers sur l’accord bilatéral sur les traités d’investissement entre la Chine et l’UE, nous espérons que les deux parties pourront se rencontrer à mi-chemin afin de parvenir à un accord d’ici la fin de 2020 afin de promouvoir la coopération économique et commerciale entre la Chine et l’UE à un nouveau niveau encore plus élevé , a déclaré M. Hua.

Cependant, il y a quelques remous dans la coopération Chine-UE alors que le président élu des États-Unis Joe Biden entre à la Maison Blanche, le dernier exemple en date étant le fait que l’UE a proposé une alliance technologique avec l’administration Biden entrante dans le but d’évincer la Chine du commerce mondial de la technologie.

« Bien que l’UE montre une nouvelle bonne volonté envers les États-Unis ostensiblement et politiquement, l’Union – pour laquelle ses propres intérêts viennent en premier – ne peut pas se permettre d’affaiblir la coopération avec la Chine dans un avenir prévisible » , a déclaré Cui Hongjian, directeur du département d’études européennes à l’Institut chinois d’études internationales, au Global Times vendredi.

En attendant, ce n’est pas la volonté de l’UE de rechercher des liens plus étroits avec les États-Unis, même si ces deux pays fassent toujours front commun sur des questions comme les droits de l’homme, et le fait que Biden a offert la perspective de rétablir une relation transatlantique plus traditionnelle, a déclaré M. Cui.

« L’UE a des attentes relativement plus élevées de la part des États-Unis » , a-t-il dit, en notant que la coopération avec la Chine crée des avantages matérialistes pour l’Union.

La Chine et l’UE sont sur la bonne voie pour parvenir à un traité bilatéral global sur l’investissement (T BIT) d’ici la fin de 2020, alors que les deux parties font des progrès positifs constants et accélèrent leurs négociations.

« Je suis confiant dans les négociations sur le T BIT » , a déclaré M. Cui, notant que « même si l’UE peut tirer parti de son côté avec les États-Unis pour exiger plus de faveurs dans les négociations sur le T BIT, elle doit être fondée sur la réalité quand ses intérêts économiques existants ne peuvent être garantis


Edité le 05-12-2020 à 10:25:03 par Xuan


Xuan
   Posté le 06-12-2020 à 16:22:22   

L'info est reprise sur RT : https://francais.rt.com/economie/81361-chine-detrone-etats-unis-place-premier-partenaire-commercial-union-europeenne
Xuan
   Posté le 13-12-2020 à 13:51:17   

Le roman fleuve sur le règlement du Brexit prend la forme d'un conflit

Brexit : la Royal Navy prête à protéger les eaux britanniques des pêcheurs européens en cas de "no deal"


Si aucun compromis n'est trouvé d'ici dimanche, le Royaume-Uni reprendra le contrôle total de ses eaux le 1er janvier prochain.

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/la-grande-bretagne-et-l-ue/brexit-la-royal-navy-prete-a-proteger-les-eaux-britanniques-des-pecheurs-europeens-en-cas-de-no-deal_4217071.html
franceinfo avec AFP
France Télévisions
12/12/20
L'armée britannique est prête en cas de "no deal". A moins de 48 heures de l'échéance pour nouer un accord commercial post-Brexit avec l'Union européenne, des navires de la Royal Navy se tiennent déjà prêts, samedi 12 décembre, à protéger les zones de pêche britanniques où pourraient survenir des tensions en cas d'échec des négociations. Quatre navires de 80 mètres de long ont été mis en stand-by pour empêcher des chalutiers de l'UE de pénétrer dans les eaux britanniques s'il n'y a pas de nouvel accord sur les droits de pêche, l'un des points de blocage des négociations commerciales.

Si aucun compromis n'est trouvé, le Royaume-Uni, qui a officiellement quitté l'UE le 31 janvier 2020 mais continue de respecter les règles européennes pendant une période de transition qui s'achève le 31 décembre, reprendra le contrôle total de ses eaux le 1er janvier prochain.

14 000 militaires prêts à surveiller les côtes
Le ministère de la Défense britannique a confirmé que des navires sont en attente, expliquant avoir "mené une planification intensive et des préparatifs pour s'assurer que la défense soit prête à divers scénarios à la fin de la période de transition", selon un porte-parole du ministère. Le ministère de la Défense a indiqué disposer de 14 000 militaires prêts à être déployés pour aider à la transition post-Brexit. Selon des médias britanniques, des hélicoptères de l'armée pourraient aussi être employés pour surveiller les côtes. Un déploiement qui évoque le mauvais souvenir des "guerres de la morue" avec l'Islande sur les droits de pêche dans l'Atlantique Nord, qui ont duré près de 20 ans, avant de finalement trouver un règlement dans les années 70.

Les préparatifs en cas de "no deal" se sont accélérés ces derniers jours des deux côtés de la Manche, le Premier ministre britannique Boris Johnson comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se montrant pessimistes quant à l'issue des pourparlers. Ceux-ci bloquent sur trois sujets : la pêche, le règlement des différends dans le futur accord et les garanties exigées de Londres par l'Union européenne en matière de concurrence.
pzorba75
   Posté le 13-12-2020 à 14:20:51   

Avec les anglais dans les sports collectifs, tant que le match n'est pas terminé, ils jouent pour gagner et se battent jusqu'à la dernière seconde. Ce sera le cas avec le Brexit, quoique que disent Macron, Barnier et la clique d'eurocrates du continent. Le suspense est à son comble et sans aucun effet à attendre pour les pécheurs bretons qui ne vont quand même pas être défendus par Barnier, ça serait trop nationaliste!
Xuan
   Posté le 13-12-2020 à 15:28:31   

Ce serait surtout trop social.
Xuan
   Posté le 17-12-2020 à 13:45:49   

Les eurodéputés ne veulent plus que les entreprises européennes subissent les sanctions américaines en cas de commerce avec des pays que Washington veut punir.



Mercredi, le Parlement européen a demandé à la Commission de proposer des solutions pour protéger les intérêts commerciaux du continent contre les sanctions « qui enfreignent sensiblement la souveraineté territoriale des États membres » .

« Nous ne sommes pas suffisamment offensifs » , regrette l’eurodéputée Modem Marie-Pierre Védrenne (Renew Europe). « Nous subissons en fait les lois extraterritoriales américaines. Pourquoi nous, au niveau européen, nous n’aurions pas notre propre approche ? » , se demande-t-elle.

Le cas iranien en exemple
Cela a été le cas notamment le 8 mai 2018 après le retrait des États-Unis de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, où la Maison blanche a décidé le rétablissement des sanctions économiques contre Téhéran. Ces sanctions s’appliqueraient non seulement à l’Iran mais également à toutes les entreprises, basées dans n’importe quel État. La législation américaine prétendrait donc s’appliquer à toutes les entreprises du monde. En conséquence, pour pouvoir continuer à avoir accès au marché américain, les entreprises européennes ont dû cesser de vendre leurs produits en Iran.

Cela a été le cas pour les constructeurs français Renault et PSA, Volkswagen, DaimlerBenz, les poids lourds allemands ou encore Total.

Les plus gros contrats à l’époque signés étaient liés à l’industrie aéronautique, l’Iran souhaitant à l’époque moderniser une flotte vieillissante. Airbus avait ainsi enregistré des commandes de compagnies iraniennes pour 100 avions.

Une perte d’autonomie stratégique pour l’Europe

« Au-delà des sanctions, on parle de la liberté, de notre autonomie stratégique ou de notre souveraineté, de pouvoir faire un propre choix » , précise Marie-Pierre Védrenne. « L’extraterritorialité, de manière générale, ne pose pas de problème. La difficulté qu’on a, ce sont les lois extraterritoriales américaines, qui sont détournées de leur objectif initial pour freiner la liberté et la souveraineté d’autres, notamment de l’UE. »

Les eurodéputés ne comprennent pas que des entreprises européennes ne puissent pas exporter librement à Cuba ou que les sanctions américaines actuelles puissent aller à l’encontre des entreprises qui construisent le gazoduc Nord Stream 2, un projet auquel s’opposent les États-Unis.

Il faut « enfin s’affirmer comme une puissance sur la scène internationale », estime l’eurodéputée Modem. « Pour le moment, l’Union européenne a toujours été le continent qui défend le cadre multilatéral, qui défend un commerce basé sur des règles » , constate Marie-Pierre Védrenne. « Notre capacité de dissuasion reste beaucoup trop limitée. C’est pour cela qu’il faut renforcer notre arsenal juridique », estime l’eurodéputée.

Le Parlement européen attend désormais une réaction de la Commission. Mais celle-ci devra ensuite convaincre les États membres, dont certains ont énormément de mal à se projeter dans un bras de fer avec Washington. Cependant, la présidence Trump a montré aux Européens qu’il fallait être prêt à aller au bras de fer avec les États-Unis.
Xuan
   Posté le 14-01-2021 à 21:05:47   

marquetalia a écrit :

Malheureusement,la monarchie va y être reinstauree.

Paco Rabanne s'est réincarné ?
Xuan
   Posté le 25-01-2021 à 00:00:13   

Perry Anderson : un acte d’accusation dévastateur de l’UE

DANIELLE BLEITRACH
24 JANVIER 2021

https://histoireetsociete.com/2021/01/24/perry-anderson-un-acte-daccusation-devastateur-de-lue/

Un acte d’accusation dévastateur contre l’UE. Connaissant la qualité des travaux de Perry Anderson, je pense que la lecture de ses trois articles sur l’UE est quasiment obligatoire pour toute personne intéressée à comprendre l’UE et son “archéologie” : il s’agit ici d’un résumé mais il faudrait que nous demandions à Catherine Winch si elle peut nous en assurer une traduction. Ici ma propre traduction d’un résumé de trois articles témoigne de l’importance de cette prise de position. Perry Anderson est un intellectuel anglais de grand renom surtout célèbre pour ses travaux sur le post modernisme et ses critiques marxistes d’autres courants marxistes anglo-saxons s’intéressant plus aux faits culturels qu’à l’économie. (note et traduction de Danielle Bleitrach)

https://briefingsforbritain.co.uk/a-devastating-indictment-of-the-eu/ Écrit par Robert Tombs

L’éminent intellectuel de gauche Perry Anderson vient de publier un acte d’accusation complet et écrasant contre l’UE depuis ses débuts jusqu’à nos jours. Robert Tombs en fournit un résumé pour ceux qui pourraient rechigner à lire l’ensemble des 50.000 mots.

L’éviscération par Perry Anderson du passé et du présent de l’Union européenne dans trois longs articles de la London Review of Books est remarquable d’au moins trois façons.

Tout d’abord, pour sa lucidité et sa richesse intellectuelle: mon résumé ne peut en aucun cas se substituer à la lecture de l’ensemble, que je recommande fortement. Si bon nombre de ses arguments sont largement familiers aux critiques de l’UE, ils ont rarement été exprimés avec autant de pertinence, ou avec une telle colère contrôlée et une telle maîtrise des détails.

Deuxièmement, parce qu’il vient d’un intellectuel de gauche de premier plan, mais ce ne sera pas une surprise pour les gens de gauche ou pour ceux qui ont suivi certains des écrits antérieurs d’Anderson.

Troisièmement, parce qu’il apparaît dans un journal dont l’écrasante majorité des lecteurs doivent être archétypaux des élites métropolitaines : donc tout le crédit est à attribuer aux éditeurs de la LRB. J’attends avec impatience une vague de lettres à l’éditeur essayant de répondre à l’acte d’accusation d’Anderson. Mais jusqu’à présent, il n’y en a pas eu un seul.

Le premier article, «The European coup» (17 décembre), est une longue discussion sur l’histoire politique de l’intégration européenne (apparemment un terme américain), en se concentrant sur un livre d’un philosophe-historien néerlandais, Luuk van Middelaar, The Passage to Europe: How a Continent Became a Union (Yale, 2013). L’importance de ce livre est connue, il a été largement salué comme la plus intellectuellement pénétrante et stimulante des nombreuses histoires (souvent mortellement ternes) de l’intégration européenne.

Donald Tusk l’a salué comme « le livre le plus perspicace sur la politique européenne d’aujourd’hui » . Sir Ivan Rogers l’a décrit comme « brillant ». Sa justification triomphaliste du projet européen a valu à son auteur des éloges et des nominations prestigieuses en tant que conseiller d’une succession d’éminents politiciens de l’UE. Anderson choisit donc d’analyser l’histoire de l’UE, et sa préhistoire au début du XIXe siècle, à travers les yeux de l’un de ses apologistes les plus intelligents.

Mais il transforme la saga triomphale de Middelaar en un examen impitoyable des moyens politiques par lesquels elle a été menée. Middelaar présente sans honte l’UE telle qu’elle a été créée par une série de « coups d’État », à travers lesquels des pouvoirs ont été captés et des changements apportés en court-circuitant ou tout simplement en ignorant les procédures légales et démocratiquement sanctionnées au nom de la nécessité politique, une idée, comme Anderson le montre, qui s’appuie sur un minimum de pensée politique européenne qui croit retourner à Machiavel.

L’un des plus cruciaux de ces « coups d’État » a eu lieu à Milan en 1985, lorsque Bettino Craxi, en tant que président du Conseil européen, a jugé qu’une conférence intergouvernementale n’était pas nécessaire pour modifier le traité de Rome, car il ne s’agissait que d’une question de procédure, et non de fond. Pour la première fois, cela a permis de dépasser l’opposition d’une minorité d’États membres, dont la Grande-Bretagne. Middelaar le salue comme un bluff brillant, un « coup d’État déguisé en une décision procédurale » .

Ce que Middelaar ignore généralement, mais qu’Anderson souligne, c’est que Craxi était « le politicien italien le plus corrompu de son temps » , qui a dû fuir en exil doré en Tunisie pour vivre de ses gains mal acquis. Grâce à Craxi, « la porte a été ouverte » à une série de modifications de traités décidées par les seuls chefs de gouvernement et qui ont créé l’UE.
L’article se termine en citant le président de l’UE Herman van Rumpuy (dont Middelaar était un proche conseiller): « Je crois que l’Union est sur-démocratisée. »


Le deuxième article, ‘Ever Closer Union?‘ (7 janvier) est un examen attentif de l’histoire et du fonctionnement des principales institutions de l’UE : la Cour, la Commission, le Conseil, le Parlement et la Banque centrale.

Les pères fondateurs de la Cour, note Anderson, comprenaient d’anciens nazis, un fasciste italien et un collaborateur français : presque toutes les personnes nommées n’étaient pas des avocats mais des politiciens, comme elles le sont toujours. La Cour a toujours été « le moteur de l’intégration » au détriment des droits juridiques des nations et des organismes de la société civile tels que les syndicats. Elle a effrontément ignoré ou déformé les traités et lois européens, agissant au-delà de ses pouvoirs dans le plus de « coups d’État » de Middelaar.

Le plus fondamental était son affirmation selon laquelle le droit européen outrepassait le droit national, une théorie formulée pour la première fois par un autre ancien avocat nazi, Hans Peter Ipsen, mais qui n’avait aucun fondement dans les traités européens. Plus important encore, la Cour est unique au monde en ce qu’elle n’a à rendre de compte à qui que ce soit. Ses décisions sont secrètes, définitives et effectivement irréversibles. En bref, des pouvoirs « qu’aucun analogue dans une démocratie n’a jamais possédé.

Anderson soumet les autres institutions de l’UE à un examen similaire. Leurs caractéristiques communes sont le secret, l’inexplicabilité démocratique et le « consensus », « une façade d’unanimité » principalement imposée par l’Allemagne et la France.
L’exception est le Parlement, mais cette « composante la moins conséquente de l’Union » n’est en fait que « l’illusion d’une assemblée démocratique derrière laquelle les coteries oligarchiques sont confortablement ancrées ».

La Banque centrale, tout comme la Cour, est également unique en son genre pour être totalement irresponsable à l’endroit de toute autorité extérieure, et encore moins de toute institution démocratique, et elle est donc en mesure de rompre les traités qui, en théorie, l’autonomisent.

Ce qui a été créé, c’est un système d’oligarchies imbriquées sur un modèle prédémocratique. Les relations horizontales entre les gouvernements des « États membres » (qui ne sont plus des États souverains indépendants) sont plus importantes que les relations verticales entre ces gouvernements et leurs citoyens, à qui les décisions politiques sont présentées comme des faits accomplis sans lien avec les mandats populaires et parfois clairement opposés à ceux-ci.

Qui en profite? Certains pays (principalement l’Allemagne) et certains intérêts économiques. Et bien sûr, l’oligarchie elle-même: il suffit de faire un roll-call de ses dirigeants principaux. Christine Lagarde, actuelle présidente de la Banque centrale européenne: soupçonnée de complicité de fraude et de malversation de fonds publics… Ursula von der Leyen …: inculpée en 2015 de plagiat sur 43% des pages de son doctorat de 1990 à la faculté de médecine de Hanovre… Jean-Claude Juncker … a survécu à l’exposition répétée de son implication dans l’évasion fiscale et les politiques facilitant le blanchiment d’argent pour lequel son pays est célèbre … [Le] haut représentant pour les affaires étrangères et la sécurité, l’Espagnol Josep Borrell: contraint de démissionner de son poste de président de l’Institut universitaire européen de Florence pour avoir dissimulé le salaire annuel de 300.000 euros qu’il avait reçu d’une société énergétique espagnole …

Mais comme Anderson le démontre (et comme briefings pour la Grande-Bretagne l’a souvent dit), il n’y a aucune preuve d’avantages économiques pour les peuples d’Europe dans leur ensemble, si ce n’est des « installations à faible portée » telles qu’une plus grande facilité de voyage et plus de variété sur les étals des supermarchés.

Le dernier article, «The Breakaway» (21 janvier), poursuit son examen de l’histoire politique de l’UE en se concentrant sur les relations de la Grande-Bretagne avec « le projet » de Macmillan à Johnson. Peu de Brexiteers, je pense, seraient en désaccord avec son interprétation globale. Il discute de plusieurs commentateurs britanniques de premier plan, à la fois Remainers [qui veulent rester] (notant la « faiblesse » de leur position, attaquer Leave, mais n’offrant aucune vision de la Grande-Bretagne dans l’UE, et éviter leur regard de ses défauts), et Leavers [qui veulent partir].

Parmi ces derniers, il reconnaît de la « substance » dans les idées de nos amis Noel Malcolm, Richard Tuck et Chris Bickerton, qui diffèrent dans leurs points de départ politiques, mais s’accordent sur la légitimité du Brexit.

Compte tenu de ses propres opinions politiques, Anderson est un critique sévère du système de gouvernement britannique. Cela rend la comparaison qu’il établit avec l’UE d’autant plus convaincante: « pour toutes ses lacunes lamentables … Westminster est largement supérieure à cette synarchie laquée ».

Il termine sur une note d’interrogation : les nouveaux défis mondiaux pousseront-ils d’une manière ou d’une autre l’UE vers l’«adaptation », ou sa « formule actuelle » (qu’il définit comme « diluer la souveraineté sans démocratie significative, unanimité obligatoire sans égalité des participants, culte des marchés libres sans se soucier du libre-échange » ) risque-t-elle de durer indéfiniment? Peut-être a-t-il déjà donné la réponse, écrivant dans son deuxième article que l’Europe est coincée dans un « piège », incapable d’avancer ou de reculer, et maintenue principalement par la « peur de l’inconnu »
Xuan
   Posté le 27-01-2021 à 08:01:21   

L'UE est naïve de croire que les États-Unis seront honnêtes dans la distribution de vaccins


Par Hu Xijin
Publié: 27 janv.2021 11:43
https://www.globaltimes.cn/page/202101/1214086.shtml

L'UE a tout misé sur les vaccins américains. Voyons ce qu'il en est réellement. Lors de son discours à la Semaine de l'agenda de Davos, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré: "L'Europe a investi des milliards pour aider à développer les premiers vaccins COVID-19 au monde ... Et maintenant, les entreprises doivent livrer. Elles doivent honorer leurs obligations." Cependant, les entreprises américaines et britanniques peuvent ne pas prendre ces mots au sérieux.
Pfizer et AstraZeneca ont tous deux annoncé le report de la livraison du nouveau vaccin contre le coronavirus à l'UE. Mais certaines personnes pensent que ces deux sociétés fournissent secrètement leurs vaccins à des acheteurs prêts à payer des prix plus élevés. L'UE a maintenant découvert que son processus de vaccination est loin derrière les États-Unis, le Royaume-Uni et Israël. Pas étonnant. Le Royaume-Uni et Israël sont plus proches des États-Unis.

L'UE compte plus de 500 millions de personnes. Mais même aujourd'hui, elle ne dispose d'aucun vaccin qui lui appartienne vraiment. Elle est vraiment naïve de croire que les États-Unis seront honnêtes dans cette affaire.

Compte tenu des graves souffrances dans l'UE, on peut imaginer les situations difficiles dans un grand nombre de pays en développement. Des entreprises américaines comme Pfizer ont signé des contrats avec eux et ont accepté de leur fournir une petite quantité de vaccins, dans le but de lier ces pays en développement et de les faire attendre désespérément l'arrivée de vaccins en grand nombre. Heureusement, de nombreux grands pays en développement ont choisi de manière décisive de prendre les vaccins chinois. Sinon, personne ne peut dire quand leur peuple sera vacciné.

Les médias américains ont attaqué les vaccins chinois. Un article récent du New York Times a déclaré que la Chine avait retardé la livraison des vaccins aux pays concernés. Cependant, aux dernières nouvelles, le président brésilien Jair Bolsonaro a remercié la Chine lundi d’avoir approuvé rapidement les exportations de 5400 litres d'intrants pour le vaccin Sinovac fabriqué à Sao Paulo. Les accusations lancées par les médias américains sur les vaccins chinois sont plus appropriées pour critiquer les vaccins Pfizer.

Les vaccins chinois ont fondamentalement changé le modèle mondial de distribution de vaccins monopolisé par les entreprises américaines et leurs alliés, qui prétendent sauvegarder la justice et l'équité. Sous la pandémie, l'hégémonie mondiale des États-Unis a vraiment été paralysée. L'opinion publique américaine s'attaque donc violemment aux vaccins chinois, comme prévu. Mais nous espérons que l'opinion publique européenne cessera d'alimenter de telles attaques. Que les Européens utilisent ou non les vaccins chinois, il est évident que les vaccins chinois ont joué un rôle important pour protéger leurs intérêts.
L'auteur est rédacteur en chef du Global Times. opinion@globaltimes.com.cn
Xuan
   Posté le 27-01-2021 à 13:32:32   

Le patron de Pfizer "m’a assuré que toutes les doses garanties pour le 1er trimestre seront bien livrées au 1er trimestre" , prétendait Ursula von der Leyen le 15 janvier.
On y croît.
Xuan
   Posté le 31-01-2021 à 18:43:40   

Pourquoi l'Europe s'éloigne des États-Unis vers le centre de puissance de l'Est: Martin Jacques

Par Martin Jacques
Publié: 31 janv.2021 12:58
https://www.globaltimes.cn/page/202101/1214456.shtml


Qu'arrivera-t-il à l'Europe? Va-t-elle continuer avec une orientation largement pro-américaine, ou poursuivra-t-il une position de plus en plus indépendante?
Dans tous les cas, les conséquences seront considérables. Au cœur de l'Occident se trouvent les États-Unis et l'Europe. Si l'Europe cherche un rôle plus autonome, alors l'Occident sera sérieusement affaibli.

La fin de la guerre froide a marqué un moment majeur dans les relations américano-européennes. L'Europe n'était plus dépendante des États-Unis pour sa défense et depuis, lentement mais sans remords, une distance croissante s'est ouverte entre eux. Cela a été accéléré par deux événements clés: l'invasion américaine de l'Irak, contrée par la plupart des Européens, et le phénomène Donald Trump, que la plupart des Européens ont trouvé au-delà de l'acceptable.

Le président Joe Biden veut réparer les barrières et revenir à quelque chose de plus proche de la relation pré-Trump. Il peut avoir un certain succès car, contrairement à Trump, Biden cherchera à se lier d'amitié plutôt que de fustiger l'Europe. Mais il n'y aura pas de retour simple à l'ère pré-Trump: trop de choses se sont passées, trop de choses ont changé.

Un récent sondage d'opinion réalisé par le Conseil européen des relations étrangères dans 11 pays européens révèle ce qui ne peut être décrit que comme un changement radical des attitudes européennes dans l'ère post-Trump. Six Européens sur dix pensent que le système politique américain est brisé et que la Chine deviendra une puissance plus forte que les États-Unis dans les 10 prochaines années. Une majorité souhaite désormais que son pays reste neutre dans tout conflit entre les États-Unis et la Chine.

Une majorité d'Allemands pense qu'après avoir voté pour Trump en 2016, on ne peut plus faire confiance aux Américains ; dans toute l'Europe, de même, davantage de personnes partageaient cette opinion.
L'enquête a regroupé les répondants en quatre catégories.
Le plus petit, 9% du total, pensait que l'UE était brisée et que les États-Unis rebondiraient.
Un deuxième groupe, environ 20 pour cent du total, pensait que les États-Unis et l'UE continueraient de prospérer.
Un troisième groupe, 29% du total, pensait que les États-Unis et l'UE sont tous deux brisés et en déclin.
Un quatrième groupe, 35% du total, pensait que l'UE était en bonne santé, mais les États-Unis étaient brisés.
Les deux derniers groupes, près des deux tiers du total, s'attendaient à ce que les États-Unis soient bientôt dépassés par la Chine.

Il y a clairement eu un profond changement d'attitude des Européens suite au déclin de l'Occident depuis la crise financière de 2008, la présidence Trump et la montée en puissance de la Chine.
Nous devons nous le rappeler, ce sont des développements très récents qui se sont produits avec une rapidité remarquable. Loin de renforcer l'alliance atlantique et les relations avec les États-Unis, leur principal impact sur les Européens a été d'affaiblir ces liens, de susciter une reconnaissance croissante du fait que le monde a profondément changé et de favoriser la conviction que l'Europe doit être plus indépendante. Bien sûr, ces tendances sont encore jeunes et fluides. De nombreuses forces conflictuelles sont à l'œuvre avec des attitudes qui vont et viennent à la fois à l'intérieur et entre les pays. La critique de la Chine s'est intensifiée au cours de la période récente en Europe, comme elle l'a fait aux États-Unis. Mais il y a une différence fondamentale.

L'enquête révèle que de loin la tendance dominante est vers une Europe plus indépendante d'esprit, un scepticisme croissant à l'égard des États-Unis et un signe de reconnaissance que la Chine deviendra bientôt la puissance dominante dans le monde. Le leader européen qui symbolise le plus cette perspective et qui a été le pionnier de cette façon de penser est la chancelière allemande Angela Merkel. L'accord global d'investissement UE-Chine récemment conclu, très à l'image de Merkel, est une démonstration puissante de la volonté de l'UE de poursuivre sa propre relation indépendante avec la Chine plutôt que de suivre les Américains.

La tendance à une distance croissante entre l'Europe et les États-Unis sera lente, tortueuse, criblée de conflits et douloureuse. L'Europe a regardé vers l'ouest à travers l'Atlantique depuis Christophe Colomb. Ce sont les colons européens qui ont colonisé l'Amérique du Nord-Est et ont ensuite établi les États-Unis. Cette dernière était une création européenne qui, au fil du temps, devait surpasser son continent ancestral. Si l'Europe a colonisé une grande partie du monde, l'ordre mondial d'après 1945 était une création occidentale, les États-Unis étant le partenaire dominant et l'Europe en tant que partenaire junior. En somme, un immense arrière-pays historique, intellectuel, politique et culturel unit les États-Unis et l'Europe. Mais nous sommes maintenant sur un nouveau territoire. Le déclin américain signifie qu'il a de moins en moins à offrir à l'Europe.

L'attraction gravitationnelle de la Chine, et de l'Asie plus généralement, attire l'Europe vers l'est. Rien n'illustre mieux ce phénomène que l'Initiative de la Ceinture et de la Route proposée par la Chine. Lentement mais sûrement, petit à petit, l'Europe s'implique de plus en plus - d'abord les pays d'Europe centrale et orientale, puis le Portugal, la Grèce et l'Italie, et d'autres suivront vraisemblablement avec le temps. Ce qui a attiré l'Europe vers l'ouest, c'est désormais vers l'est: le centre de gravité de l'économie mondiale, autrefois à l'ouest, se trouve désormais à l'est.

L'auteur était jusqu'à récemment Senior Fellow au Département de politique et d'études internationales de l'Université de Cambridge. Il est professeur invité à l'Institut des relations internationales modernes de l'Université Tsinghua et chercheur principal à l'Institut chinois de l'Université Fudan. Suivez-le sur Twitter @martjacques.
opinion@globaltimes.com.cn


Edité le 31-01-2021 à 18:44:02 par Xuan


Xuan
   Posté le 31-01-2021 à 20:18:42   

A noter : Martin Jacques est un communiste de Grande-Bretagne qui a viré à l'eurocommunisme et au révisionnisme, rédacteur en chef de la revue théorique du PC, 'marxisme aujourd'hui' puis dirigeant du groupe du même nom.
En 2009, il a publié Quand la Chine gouverne le monde
Xuan
   Posté le 01-02-2021 à 07:14:37   

Un responsable allemand suggère l'utilisation de vaccins chinois et russes pour atténuer la pénurie d'approvisionnement

Par Xinhua
Publié: 01 févr.2021 14:00
https://www.globaltimes.cn/page/202102/1214567.shtml


Le ministre-président de l'État de Bavière, dans le sud de l'Allemagne, Markus Soeder a appelé dimanche les autorités européennes à envisager d'utiliser les vaccins chinois et russes pour atténuer la pénurie actuelle de livraisons.

"Les autorités de supervision européennes devraient également tester les vaccins russe et chinois dès que possible" , a déclaré Soeder dans un entretien avec Die Welt.
Soeder a déclaré que «toute la légitimation de la stratégie corona dépendra de la rapidité avec laquelle nous pouvons maîtriser les problèmes de vaccination» .
Le gouverneur bavarois, également chef de l'Union chrétienne-sociale allemande, est connu pour ses mesures strictes et pratiques visant à contenir la pandémie dans l'État du sud.

L'appel de Soeder est venu alors que l'Europe est mêlée à un différend croissant avec le fabricant de médicaments AstraZeneca au sujet des insuffisances de la livraison de vaccins. Le vaccin Pfizer-BioNTech est également moins fourni que prévu.
De nombreux pays d'Europe ont déjà retardé ou même interrompu leurs vaccinations contre les coronavirus en raison des pénuries de vaccins.
En Allemagne, les citoyens doivent subir un délai de vaccination d'au moins 10 semaines, selon une estimation du ministère fédéral de la Santé.

Le ministre allemand de la Santé, Jens Spahn, a également déclaré dimanche qu'il était ouvert à l'utilisation de vaccins de Russie ou de Chine en Allemagne, alors que le débat sur la disponibilité des vaccins faisait rage.
"Si un vaccin est sûr et efficace, quel que soit le pays dans lequel il a été produit, il peut bien sûr aider à vaincre la pandémie" , a déclaré Spahn aux médias locaux.
Xuan
   Posté le 03-02-2021 à 17:35:54   

L'Allemagne rejette l'appel de la France à interrompre la construction du gazoduc Nord Stream 2 sous prétexte de la détention de Navalny


03/02/2021
http://www.defenddemocracy.press/germany-rejects-frances-call-to-halt-construction-on-nord-stream-2-pipeline-over-navalny-detention/
1 févr.2021

L'Allemagne a déclaré qu'elle prévoyait d'achever le projet de gazoduc offshore Nord Stream 2 dirigé par la Russie malgré l'opposition de la France à l'emprisonnement par Moscou de la figure de l'opposition Alexey Navalny.

La position du gouvernement allemand «n'a pas changé» ces derniers jours, a déclaré lundi à Berlin la porte-parole adjointe du gouvernement Martina Fietz, après que le secrétaire d'État français à l'Europe Clément Beaune a demandé à l'Allemagne d'arrêter le projet.

Un porte-parole du ministère fédéral allemand des Affaires étrangères à Berlin a déclaré à Die Welt que bien que le projet se poursuive, le gouvernement allemand était conscient de la position française et avait un «échange très étroit» avec Paris sur la question du pipeline.

La Russie fournit environ 40% du gaz naturel européen, cette proportion ayant augmenté le mois dernier, selon le géant russe de l'énergie Gazprom. Nord Stream 2 permettra à ce gaz d'être transité directement en Europe, en contournant l'Ukraine.

Même avant la détention de Navalny et les manifestations ultérieures en Russie, le gazoduc a été farouchement opposé par les États-Unis, Washington imposant des sanctions sur le projet et offrant le gaz naturel liquéfié (GNL) produit par les États-Unis comme alternative plus coûteuse.

Publié sur www.rt.com
Xuan
   Posté le 03-02-2021 à 18:58:31   

De multiples exemples montrent qu'à l'heure actuelle, tandis que la France reste encore atlantiste, les intérêts monopolistes allemands tirent ce pays vers l'est, vers la Russie et vers la Chine.
On notera que Macron n'a pas rejeté l'idée d'utiliser du vaccin russe ou chinois, moyennant "une demande d'autorisation de mise sur le marché" .


L'affaire Navalny a été jetée comme un pavé dans la mare et son objectif est assez évident : couper les ponts entre l'UE et la Russie.
Il s'avère que le "palais de Poutine" appartient au milliardaire Arkadi Rotenberg et qu'il s'agit d'un futur complexe appartement-hôtel actuellement en cours de rénovation.
La télévision d’Etat russe a de son côté diffusé des images de la résidence encore largement en travaux et loin du luxe décrit par l’opposant, preuve d’une manipulation de l’équipe de Alexeï Navalny.
Voir l'article de Sputnik sur le sujet, partiellement repris dans le Huffington Post. ON trouve aussi une vidéo sur RT : https://francais.rt.com/international/83341-l-opulent-palais-de-poutine-presente-par-navalny-confronte-a-des-images-tournees-sur-place


Edité le 03-02-2021 à 18:58:58 par Xuan


Xuan
   Posté le 10-02-2021 à 15:23:36   

dnews
L’allié de la chancelière allemande Angela Merkel, président du groupe parlementaire de la CSU, Alexander Dobrindt, a déclaré lors d’une conférence de presse le 9 février que l’achat de vaccins par l’UE était manifestement insuffisant, et a proposé d’approuver et d’acheter de nouveaux vaccins couronne à la Russie et à la Chine.

Dobrint a déclaré que bien que l'Union européenne ait effectué des achats supplémentaires de vaccins, une production insuffisante de vaccins et des délais serrés ont conduit à la pénurie actuelle de vaccins. Par conséquent, des mesures au niveau national doivent maintenant être prises.

Dobrint recommande au gouvernement allemand de mener des essais cliniques et des tests pour évaluer scientifiquement le vaccin. Il a souligné que cela n'a rien à voir avec le soi-disant "nationalisme vaccinal" et ne contredit pas la stratégie vaccinale européenne. De tels tests en Allemagne peuvent également préparer l'approbation par l'UE des vaccins concernés. Dobrint a ajouté que la fourniture de vaccins à la population du pays est l'une des principales tâches du Parlement européen et des gouvernements.
Xuan
   Posté le 15-02-2021 à 00:11:54   

Encercler les villes par les campagnes.

Il ressort entre autres de ce fil sur les contradictions de l'UE et celles entre l'UE et les USA (et bien que les contradictions de classe n'y soient pas elles aussi analysées)
que certaines régions d'Europe, celle du sud et l'Europe centrale, constituent pour ainsi dire des quasi colonies intégrées à l'UE.
Même si le sort de leurs peuples est plus supportable que dans le tiers monde, puisqu'il s'agit quand même de pays industrialisés, voire parfois d'anciens pays colonisateurs.
Et ici je ne m'intéresse pas à leur régime - parfois parfaitement néo fasciste et anti communiste - mais aux rapports de domination impérialistes.

L'initiative chinoise de la ceinture et de la route se prolonge très clairement en Europe centrale et en Europe du sud. Elle constitue de fait une concurrence à la domination économique US et à celle de l'Europe du nord.
Ces échanges ont déjà des conséquences puisque, malgré la promesse des dirigeants européens de mutualiser les achats de vaccins, certains pays d'Europe centrale ont dû s'adresser à la Russie et à la Chine, dont ils font maintenant la promotion.

L'intervention de Xi au sommet Chine-PECO (pays d'Europe centrale et orientale) participe de ce qu'on peut appeler un encerclement progressif des nations les plus impérialistes et les plus atlantistes d'Europe, en s'appuyant sur les nations les plus opprimées.



Xi Jinping a présidé le sommet Chine-PECO et a prononcé un discours liminaire


http://www.qstheory.cn/yaowen/2021-02/09/c_1127086825.htm
Source: Xinhuanet.com 2021-02-09 19:27:43

Agence de presse Xinhua, Beijing, 9 février. Le président Xi Jinping a accueilli le Sommet des dirigeants Chine-Europe centrale et orientale à Pékin le 9. Bosnie-Herzégovine, République tchèque, Monténégro, Pologne, Serbie, Albanie, Croatie, Grèce, Hongrie, Nord Macédoine, les chefs d'État, de gouvernement et de haut niveau des pays d'Europe centrale et orientale, dont la Slovaquie, la Bulgarie, la Slovénie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Roumanie, ont participé à la réunion. Xi Jinping a prononcé un discours d'ouverture intitulé "Concentrer nos cœurs et travailler ensemble, et unir nos mains pour écrire un nouveau chapitre de coopération. Xi Jinping a souligné que la coopération entre la Chine et les pays d'Europe centrale et orientale s'inscrit dans le cadre d'une vaste consultation et d'une construction conjointe, pragmatique et équilibrée, ouverte et inclusive, innovante et entreprenante. C'est une pratique vivante du multilatéralisme et une partie importante des relations Chine-UE . La Chine est disposée à travailler avec les pays d'Europe centrale et orientale pour suivre la tendance générale de l'époque, atteindre un niveau plus élevé de développement commun, d'avantages mutuels et de résultats gagnant-gagnant, et de travailler ensemble pour promouvoir la construction d'une communauté avec un avenir partagé pour l'humanité.



Le 9 février, le président Xi Jinping a accueilli le Sommet des dirigeants Chine-PECO par vidéo à Pékin et a prononcé un discours d'ouverture intitulé "Concentrons nos cœurs et unissons nos forces pour créer un nouveau chapitre de coopération". Photo par Huang Jingwen, journaliste de l'agence de presse Xinhua

Xi Jinping a souligné dans son discours que la coopération Chine-PECO s'étalait sur neuf ans. Au cours des neuf dernières années, la coopération Chine-PECO a connu l'épreuve du temps et des changements complexes de la situation internationale, et a formé des principes de coopération conformes à ses propres caractéristiques et acceptés par toutes les parties.

Premièrement, il y a quelque chose dont nous devons discuter. Insister sur le respect mutuel, pas de conditions politiques attachées à la coopération, l'adhésion à l'égalité de tous les pays, grands et petits pays, discuter, construire et partager, et prendre soin des préoccupations de chacun.

La seconde est de laisser les partenaires avoir des gains. Mettre l'accent sur la coopération pragmatique, promouvoir un développement équilibré de la coopération et adhérer à la combinaison de l'économie et des sciences humaines, du commerce et de l'investissement. Par rapport à il y a 9 ans, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et les pays d'Europe centrale et orientale a augmenté de près de 85%, et le nombre d'échanges touristiques dans les deux sens a été multiplié par quatre. Le China-Europe Express a couvert la plupart des Les pays d'Europe orientale et un grand nombre de projets de coopération ont obtenu des résultats satisfaisants.

Le troisième est de se développer ensemble dans l'ouverture et la tolérance. Apprenez les uns des autres et apprenez les uns des autres. Insistez pour combler les différences et résoudre les différends par la consultation et la coopération. Respectez les règles internationales universellement acceptées et conformez-vous aux principes du marché. Les autres pays et organisations internationales sont invités à participer activement pour parvenir à un système gagnant-gagnant et multi-gagnant.

Le quatrième est la croissance continue grâce à l'innovation. Prendre l'initiative d'explorer la coopération interrégionale et la construction conjointe de l'initiative «Belt and Road», et prendre l'initiative de réaliser la couverture complète de l'accord de coopération «Belt and Road» dans la région.



Le 9 février, le président Xi Jinping a accueilli le Sommet des dirigeants Chine-PECO par vidéo à Pékin et a prononcé un discours d'ouverture intitulé "Concentrons nos cœurs et unissons nos forces pour créer un nouveau chapitre de coopération". Photo par Liu Weibing, journaliste de l'agence de presse Xinhua

Xi Jinping a souligné que nous sommes dans une ère difficile. Des défis sans précédent exigent que tous les pays fassent face à une unité et à une coopération sans précédent. Xi Jinping avance quatre suggestions sur la coopération et le développement entre la Chine et les pays d'Europe centrale et orientale dans le cadre de la nouvelle situation:

Premièrement, relever le défi de l'épidémie et renforcer la confiance de la coopération pour surmonter ensemble les difficultés. Renforcer l'échange d'expériences en matière de prévention et de contrôle conjoints et de prévention et de contrôle de la nouvelle épidémie de pneumonie de la couronne, explorer la coopération en médecine traditionnelle, améliorer le niveau de la santé et la coopération médicale et promouvoir la construction d'une communauté de santé humaine. La Chine est disposée à examiner activement les besoins de coopération en matière de vaccins des pays d'Europe centrale et orientale. Promouvoir la libéralisation et la facilitation du commerce et des investissements, coordonner la prévention et le contrôle des épidémies et le développement économique et social, reprendre les échanges de personnel de manière stable et ordonnée, promouvoir la reprise du travail et de la production et maintenir la stabilité de la chaîne industrielle et de la chaîne d'approvisionnement.

Deuxièmement, concentrez-vous sur l'interconnexion et débloquez l'artère coopérative du développement interconnecté. Améliorer continuellement la structure de financement, s'associer à la construction de haute qualité du «Belt and Road», accélérer la construction de grands projets comme le chemin de fer Hongrie-Serbie et continuer à soutenir le développement de China-Europe Express. Nous approfondirons la coopération dans le domaine de la sécurité du commerce douanier et de la facilitation du dédouanement, et nous réaliserons des projets pilotes de coopération sur "Smart Customs, Smart Border, Smart Sharing et Unicom".

Troisièmement, adhérez à une orientation pragmatique et élargissez les résultats de coopération mutuellement bénéfiques. La Chine prévoit d'importer des produits d'une valeur de plus de 170 milliards de dollars EU en provenance des pays d'Europe centrale et orientale au cours des cinq prochaines années. Accélérer le processus d'importation de produits agricoles et alimentaires des pays d'Europe centrale et orientale vers la Chine, s'efforcer de doubler les importations agricoles de la Chine en provenance des pays d'Europe centrale et orientale au cours des cinq prochaines années et augmenter le commerce agricole bilatéral de 50%. Chine propose de coopérer à la construction de marchés de gros de produits agricoles dans les pays d'Europe centrale et orientale. Continuer à promouvoir la construction de zones de démonstration de coopération économique et commerciale Chine-PECO et de parcs industriels à Ningbo et Cangzhou. Renforcer les échanges culturels et saisir les Jeux olympiques d'hiver de Pékin comme une occasion d'approfondir la coopération sportive.

Quatrièmement, concentrez-vous sur le développement vert et créez une dynamique pour la coopération future. Nous ferons progresser sans relâche la coopération internationale sur le changement climatique et saisirons l'Année du développement vert et de la protection de l'environnement Chine-PECO 2021 comme une occasion d'approfondir les échanges et la coopération dans les domaines de l'économie verte et des énergies propres. La Chine propose de créer un centre de recherche pour la coopération en innovation Chine-PECO, de tenir un forum des jeunes talents scientifiques et technologiques Chine-PECO et d'étendre la coopération dans les domaines de l'économie numérique, du commerce électronique et de l'industrie de la santé. Promouvoir la mise en place d'un mécanisme de dialogue de coopération en matière de commerce électronique Chine-PECO et d'une alliance de l'industrie de la santé publique Chine-PECO.



Le 9 février, le président Xi Jinping a accueilli le Sommet des dirigeants Chine-PECO par vidéo à Pékin et a prononcé un discours d'ouverture intitulé "Concentrons nos cœurs et unissons nos forces pour créer un nouveau chapitre de coopération". Photo par Liu Weibing, journaliste de l'agence de presse Xinhua

Xi Jinping a enfin souligné que la Chine accélérera la construction d'un nouveau modèle de développement, continuera d'élargir son ouverture et participera plus activement à la coopération bilatérale, multilatérale et régionale, et atteindra un niveau plus élevé d'avantages mutuels et de résultats gagnant-gagnant avec d'autres des pays. Le développement et l'ouverture continus de la Chine insuffleront une forte dynamique à la reprise et à la croissance de l'économie mondiale, et ouvriront également un espace plus large pour la coopération Chine-PECO. La Chine est disposée à construire un nouveau consensus et à dessiner un nouveau plan avec les pays d'Europe centrale et orientale pour s'entraider au développement par la coopération, enrichir la connotation du partenariat stratégique global Chine-UE et travailler ensemble pour construire une économie mondiale ouverte et construire une nouveau type de relations internationales.

Les participants à la réunion ont évalué positivement les résultats de la coopération entre les pays d'Europe centrale et orientale et la Chine, et ont estimé que cet important mécanisme de coopération interrégionale a favorisé la construction d'infrastructures et le développement économique et social des pays d'Europe centrale et orientale, qui est dans le les intérêts communs de toutes les parties, et il a également élargi la coopération UE-Chine et obtenu des avantages mutuels. Une situation gagnant-gagnant. Dans le contexte de la propagation continue de l'épidémie et de la profonde récession de l'économie mondiale, l'initiative du président Xi Jinping et la présidence de ce sommet sont d'une grande importance et deviendront une nouvelle étape importante dans la coopération entre les pays d'Europe centrale et orientale et la Chine . Toutes les parties sont prêtes à continuer à participer à cette coopération, à travailler ensemble dans le même bateau, à s'unir pour lutter contre l'épidémie, à promouvoir conjointement la reprise économique, à pratiquer le multilatéralisme et à répondre conjointement aux divers défis mondiaux. Toutes les parties apprécient les contributions importantes de la Chine à la coopération internationale dans la lutte contre l’épidémie, en particulier la promesse du président Xi Jinping de faire des vaccins chinois un produit public mondial, et espèrent renforcer la coopération avec la Chine dans le domaine des vaccins et de la santé publique. Toutes les parties souscrivent aux propositions de coopération pragmatique présentées par le président Xi Jinping et sont disposées à construire activement conjointement la "Ceinture et la Route" et à développer les exportations de produits de base vers la Chine. Les entreprises chinoises sont invitées à investir et à promouvoir la coopération dans des domaines tels que la connectivité, innovation technologique, économie numérique et développement vert Faciliter les échanges de personnel, approfondir les échanges interpersonnels et culturels, promouvoir la coopération pour obtenir plus de résultats et profiter à davantage de personnes de tous les pays.

Les dirigeants de divers pays ont souhaité au peuple chinois une bonne et heureuse année du Buffle.

Les observateurs de l'Autriche, du Bélarus, de l'Union européenne, de la Suisse et de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement ont assisté au sommet.

Le sommet a publié le "Plan d'activités de Beijing pour la coopération Chine-PECO 2021" et la "Liste des résultats du Sommet des dirigeants Chine-PECO".

Ding Xuexiang, Yang Jiechi, Wang Yi, He Lifeng et d'autres ont participé.
Xuan
   Posté le 16-02-2021 à 19:36:41   

On peut y ajouter que la Hongrie et la Serbie se sont fournis en Chine, ce qui laisse à penser que les achats européens groupés ont de sévères lacunes.

La débâcle de l'UE en matière de vaccination contre le Covid-19: «Un échec historique»

14/02/2021

http://www.defenddemocracy.press/eus-covid-19-vaccination-debacle-epochal-failure/
par Soeren Kern
13 février 2021

Le déploiement de la vaccination a été en proie à une sclérose bureaucratique, à des contrats mal négociés, à un sou et à un transfert de blâme - le tout enveloppé d'un linceul de secret. Le résultat est une pénurie inutile et embarrassante de vaccins, et une autre crise de légitimité pour l'UE.
«La Commission européenne a ordonné trop tard, limité son attention à quelques sociétés pharmaceutiques, a convenu d'un prix d'une manière typiquement bureaucratique européenne et a complètement sous-estimé l'importance fondamentale de la situation. Nous avons maintenant une situation où les petits-enfants en Israël sont déjà vaccinés mais les grands-parents ici attendent toujours. C'est complètement faux . - Markus Söder, Premier ministre bavarois et possible futur chancelier allemand.
«Je crains maintenant que l’Union européenne se trouve dans la situation impossible de devoir prolonger certaines des restrictions [Covid-19] existantes au-delà de l’été, alors que la Grande-Bretagne et les États-Unis commencent à se normaliser. C'est le coût des retards de vaccination: un coût très élevé en vies, en prestige et en nouvelles pertes économiques. » - Bruno Maçães, politologue et ancien ministre portugais de l'Europe.
«La commission a décidé d'agrandir ses compétences et ce n'était pas à la hauteur de la tâche - elle n'avait pas les bonnes personnes ou les bonnes compétences.» - Adrian Wooldridge, rédacteur politique, The Economist .
«Dans le différend sur le retard de livraison du vaccin AstraZeneca, la Commission européenne fait actuellement la meilleure publicité pour le Brexit: elle agit lentement, bureaucratiquement et protectionniste. Et si quelque chose ne va pas, c'est la faute de tout le monde. - Bettina Schulz, commentatrice, Die Zeit .
La campagne tant vantée de l'Union européenne pour vacciner 450 millions d'Européens contre Covid-19 a pris un départ peu propice. Le déploiement de la vaccination a été en proie à une sclérose bureaucratique, à des contrats mal négociés, à un sou et à un transfert de blâme - le tout enveloppé d'un linceul de secret. Le résultat est une pénurie inutile et embarrassante de vaccins, et une autre crise de légitimité pour l'UE.

Au 11 février, l'UE avait administré des vaccins à environ 4,5% de sa population adulte, contre 14% aux États-Unis, 21% au Royaume-Uni et 71% en Israël, selon les statistiques compilées par Our World in Data . Le fiasco de la vaccination dans l'UE survient alors que de nombreux pays européens luttent pour lutter contre une troisième vague extrêmement virulente de coronavirus et que les systèmes de santé à travers le continent sont à nouveau au point de rupture.

L'imbroglio actuel, qui se préparait depuis des mois, a été déclenché le 22 janvier, lorsque AstraZeneca, la société pharmaceutique anglo-suédoise, a notifié à l'UE qu'en raison de problèmes de production dans une usine en Belgique, les premières livraisons de son vaccin Covid-19 seraient réduit de 60% au premier trimestre de 2021. La société a déclaré qu'elle ne livrerait à l'UE que 31 millions de doses d'ici la fin mars, au lieu des 80 millions de doses initialement promises.

Quelques jours plus tôt, la société pharmaceutique basée aux États-Unis, Pfizer, et son partenaire allemand, BioNTech SE, ont ralenti l' approvisionnement de leur vaccin vers l'UE. Pfizer a déclaré que le déménagement temporaire était nécessaire pour reconfigurer ses usines de production afin d'augmenter l'approvisionnement à long terme du vaccin.

Les responsables européens, pris au dépourvu au milieu de la colère croissante du public, ont eu recours au jeu du blâme en accusant les sociétés pharmaceutiques de ne pas honorer leurs engagements contractuels. Le 29 janvier, la Commission européenne a rendu publique une version fortement expurgée du contrat de 42 pages entre la Commission européenne et AstraZeneca. Les responsables européens espéraient apparemment que cette décision ferait basculer l'opinion publique de leur côté.

Les expurgations, cependant, ont été mal faites de telle manière que le texte original était facilement déchiffrable par des membres du public avertis en technologie. Le texte désormais public a révélé que les négociateurs européens ont accepté des conditions de passation des marchés inhabituellement clémentes et qu'AstraZeneca n'a aucune obligation contractuelle de livrer une quantité spécifique de doses dans certains délais. Selon le contrat, AstraZeneca n'est tenu que de « faire les meilleurs efforts raisonnables » pour livrer les vaccins dans les délais.

«Il est difficile de définir les 42 pages comme un contrat» , a conclu Johan Van Overtveldt, président de la commission des budgets du Parlement européen. «C'est plus une déclaration de bonnes intentions.»

Dans une interview accordée au journal allemand Die Welt , le PDG d'AstraZeneca, Pascal Soriot, a admis que la société avait deux mois de retard dans la production, mais a imputé les pénuries d'approvisionnement aux retards de l'UE dans la signature des contrats:

«Nous avons également eu des problèmes de démarrage comme celui-ci dans la chaîne d'approvisionnement britannique, mais le contrat britannique a été signé trois mois avant l'accord européen sur les vaccins. En conséquence, avec le Royaume-Uni, nous avons eu trois mois supplémentaires pour corriger tous les problèmes que nous avons rencontrés….
«Nous ne nous sommes pas engagés avec l'UE, d'ailleurs. Ce n'est pas un engagement [contractuel] que nous avons envers l'Europe: c'est le meilleur effort. Nous avons dit que nous allions faire de notre mieux. La raison pour laquelle nous avons dit cela est que l'UE à l'époque voulait être approvisionnée plus ou moins en même temps que le Royaume-Uni, même si le contrat de l'UE a été signé trois mois plus tard. Alors, nous nous sommes dit: "ok, nous allons faire de notre mieux, nous allons essayer, mais nous ne pouvons pas nous engager contractuellement parce que vous avez trois mois de retard sur le Royaume-Uni." Nous savions que c'était un objectif très ambitieux et nous savons que la pandémie est un problème majeur…. Fondamentalement, nous avons dit que nous allions faire de notre mieux, mais nous ne pouvons pas garantir que nous réussirons. En fait, nous y arrivons même si nous sommes un peu en retard.


Markus Ferber, un membre allemand du Parlement européen (MPE), a noté : «La colère est justifiée. Si je conclus un contrat, mais qu'il n'y a aucune obligation pour le fabricant… alors ce n'est pas un contrat équilibré .

Les dirigeants européens avaient espéré que le déploiement du vaccin - organisé par la Commission européenne au nom des 27 États membres de l'UE - rétablirait la confiance dans l'Union européenne après que Covid-19 ait systématiquement détruit de nombreux mythes fondateurs - solidarité européenne, frontières ouvertes, multilatéralisme - qui sous-tendent Unification européenne.

Dans son discours sur «l'état de l'Union» de novembre 2020, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé une «Union européenne de la santé» grandiose. Dans ce qui semblait être une prise de pouvoir sans vergogne, elle a déclaré qu'une plus grande centralisation du pouvoir de décision à Bruxelles était nécessaire pour lutter contre Covid-19 ainsi que les futures pandémies:

«Notre objectif est de protéger la santé de tous les citoyens européens. La pandémie de coronavirus a mis en évidence la nécessité d'une plus grande coordination au sein de l'UE, de systèmes de santé plus résilients et d'une meilleure préparation aux crises futures. Nous changeons la manière dont nous traitons les menaces sanitaires transfrontalières. Aujourd'hui, nous commençons à construire une Union européenne de la santé, pour protéger les citoyens avec des soins de haute qualité en cas de crise et équiper l'Union et ses États membres pour prévenir et gérer les urgences sanitaires qui affectent l'ensemble de l'Europe. »

La vice-présidente de la CE pour la promotion du mode de vie européen, Margaritis Schinas, a ajouté :

«Aujourd'hui, nous faisons un grand pas en avant vers une véritable Union européenne de la santé. Nous renforçons notre gestion commune des crises pour nous préparer et répondre aux graves menaces transfrontalières pour la santé. Nos agences de l'UE doivent être dotées de mandats plus solides pour mieux protéger les citoyens de l'UE. Pour lutter contre la pandémie du COVID-19 et les futures urgences sanitaires, une meilleure coordination avec des outils plus efficaces au niveau de l'UE est la seule voie à suivre. »

Von der Leyen a également promis que les prouesses administratives de l'UE sauveraient non seulement l'Europe mais le reste du monde des ravages de Covid-19:

«Ce vaccin sera une percée dans la lutte contre le coronavirus, et un témoignage de ce que les partenaires peuvent accomplir lorsque nous mettons nos esprits, nos recherches et nos ressources ensemble. L’Union européenne fera tout ce qui est en son pouvoir pour garantir que tous les peuples de ce monde aient accès à un vaccin, quel que soit leur lieu de résidence. »

La commissaire européenne à la santé et à la sécurité alimentaire, Stella Kyriakides, a ajouté : «Travailler ensemble augmentera nos chances de garantir l'accès à un vaccin sûr et efficace à l'échelle dont nous avons besoin et aussi rapidement que possible. Il garantira un accès juste et équitable pour tous dans toute l'UE et dans le monde, offrant ainsi la meilleure opportunité de trouver une stratégie de sortie permanente de la crise du COVID-19. C'est l'UE à son meilleur: mettre en commun les ressources, conjuguer les efforts, apporter des résultats tangibles dans la vie quotidienne des citoyens. Personne n'est en sécurité tant que tout le monde n'est pas en sécurité et nous ne laisserons aucune pierre non retournée dans nos efforts pour protéger les citoyens de l'UE et du monde. »

Le 29 janvier, cependant, dans une volte-face soudaine, Kyriakides a brusquement annoncé son intention d'imposer des contrôles à l'exportation pour empêcher les expéditions du vaccin Covid-19 de quitter l'Union européenne. Elle a déclaré que les citoyens de l'UE doivent d'abord être vaccinés.

L'annonce de Kyriakides, visant spécifiquement à empêcher AstraZeneca d'utiliser son usine en Belgique pour remplir ses obligations contractuelles avec le Royaume-Uni, était une attaque directe contre l'accord de commerce et de coopération UE-Royaume-Uni signé un mois plus tôt. Cette décision, qui a sapé le fondement de l'accord sur le Brexit, qui a nécessité quatre ans de négociations ardues, a déclenché une tempête de critiques et déclenché une nouvelle catastrophe de relations publiques auto-infligée à l'Union européenne.

«Que l'Europe dise qu'elle va contrôler les exportations [du vaccin] est contraire à ce qu'elle avait dit il y a quelques mois, qu'elle allait donner accès à tout le monde» , a déclaré Soriot, le PDG d'AstraZeneca. L'archevêque de Cantorbéry, Justin Welby, a ajouté : «L'Union européenne s'est à l'origine inspirée de l'enseignement social chrétien - au cœur duquel se trouve la solidarité. Chercher à contrôler l'exportation de vaccins porte atteinte à l'éthique fondamentale de l'UE. Ils doivent travailler avec les autres. »

Maintenant que la débâcle des vaccins est devenue la principale question politique en Europe aujourd'hui, les dirigeants européens semblent se tourner vers la Russie pour leur salut. Dans un effort pour sauver la face, les régulateurs européens envisageraient l' approbation de suivi rapide du vaccin Spoutnik V Covid de fabrication russe pour une utilisation en Europe. Une telle démarche aurait été impensable il y a à peine quelques semaines. Que l'UE s'accroche soudainement à la Russie, qui fait l'objet d'une panoplie de sanctions de l'UE pour ses actions en Ukraine, équivaut à une humiliation géopolitique massive.

Dans une interview accordée le 27 janvier au radiodiffuseur allemand ZDF, Markus Söder, le premier ministre bavarois et possible futur chancelier allemand, a accusé le déploiement raté du vaccin par l'UE:

«La Commission européenne a ordonné trop tard, limité son attention à quelques sociétés pharmaceutiques, a convenu d'un prix d'une manière typiquement bureaucratique européenne et a complètement sous-estimé l'importance fondamentale de la situation.

«Nous avons maintenant une situation où les petits-enfants en Israël sont déjà vaccinés mais les grands-parents ici attendent toujours. C'est complètement faux.

«Il est impossible qu'un si grand continent, qui est si fort économiquement et compte autant de grandes sociétés pharmaceutiques, soit incapable de produire plus de vaccins.»


Continuez à lire sur [url]www.gatestoneinstitute.org[/url]


Edité le 16-02-2021 à 19:37:41 par Xuan


Xuan
   Posté le 17-02-2021 à 23:36:02   

Où court l'Europe ?


D. Bleitrach signale un article sur les menaces de Lavrov envers l'UE, marquant "une limite à ne pas franchir" , envisageant des rapports bilatéraux au lieu de ceux passés avec une UE hostile et déchirée, et en tous cas un mépris souverain pour l'affaire Navalny.
En parallèle avec l’arrêt des émissions de la BBC en Chine, on dirait que les réponses à l’impérialisme sont montées d’un cran.
Sans écarter le risque de guerre, elles ajoutent cet indice d’un basculement dans le monde d’après.



Nous avons depuis la fin de l’URSS souvent considéré l’occident tout entier, dont l’Europe, comme le monolithe de la « finance mondialisée » , sans considérer leurs contradictions internes, ni le développement inégal des pays impérialistes.
Dans ‘l’impérialisme stade suprême’, Lénine écrivait à propos du « super-impérialisme » de Kautsky :

« Du point de vue purement économique, écrit Kautsky, il n'est pas impossible que le capitalisme traverse encore une nouvelle phase où la politique des cartels serait étendue à la politique extérieure, une phase d'ultra-impérialisme” , c'est-à dire de super-impérialisme, d'union et non de lutte des impérialismes du monde entier, une phase de la cessation des guerres en régime capitaliste, une phase « d'exploitation en commun de l'univers par le capital financier uni à l'échelle internationale. ”
Nous aurons à nous arrêter plus loin sur cette “ théorie de l'ultra-impérialisme ” , pour montrer en détail à quel point elle brise résolument et sans retour avec le marxisme. Pour l'instant, conformément au plan général de cet exposé, il nous faut jeter un coup d'œil sur les données économiques précises relatives à cette question.
« Du point de vue purement économique » , « l' ultra-impérialisme » est-il possible ou bien est-ce là une ultra-niaiserie ?
[…]
Le capital financier et les trusts n'affaiblissent pas, mais renforcent les différences entre le rythme de développement des divers éléments de l'économie mondiale. Or, le rapport des forces s'étant modifié, où peut résider, en régime capitaliste la solution des contradictions, si ce n'est dans la force ?


L’unité idéologique de l’occident et de l’UE repose sur des intérêts un temps communs. La fin de l’URSS et le développement inégal des uns et des autres ont creusé des fossés, des rivalités et des conflits économiques entre l’hégémonisme US et l’Europe, et au sein même de l’Europe, qui en font le maillon faible de l’impérialisme.
Le contentieux UE / USA (guerre tarifaire sur Airbus, sur les vins français, sanctions, blocus sur l’Iran, etc.) a été alourdi par Trump
Simultanément le Brexit démontre qu’en quittant l’orbite européenne la Grande Bretagne capitaliste est irrémédiablement entraînée par le trou noir des USA.

La débandade munichoise face aux pressions de Trump pour interdire l’installation de la 5G par Huawei, et inversement la résilience allemande pour la construction du nord stream II, rejetant l’appel de la France à y renoncer, ou l’indication que le vaccin russe ferait aussi bien l’affaire, tout cela indique une autre ligne de fracture entre les deux impérialismes européens dominants.

Enfin, dans un chacun pour soi manifeste, l’épidémie a mis en relief les profondes inégalités entre les nations européennes.
On se souvient des différends franco-italiens au sujet des réfugiés et de l’appréciation de Salvini sur une Italie « pays dominé au sein de l’UE » , accusation renvoyée également à Macron par la Pologne. Elle fut confirmée en mars 2020 par le refus catégorique de Lagarde d'aider financièrement l'Italie dans sa lutte contre le covid-19.
Plus récemment la Hongrie et la Serbie ont fait appel aux vaccins chinois, malgré la « commande groupée » annoncée par von der Leyden.

Avec la fin de l'épidémie, viendra la note à payer. Il est clair que les projets anti populaires vont ressortir des classeurs, évident aussi que les dettes accumulées par les plus faibles seront pointées du doigt, et que les fractures signalées vont s'ouvrir davantage.

La logique des intérêts capitalistes européens voudrait que l’UE reste unie pour résister à l’hégémonie US, mais ses rivalités et ses oppressions internes provoquent un mouvement inverse centrifuge, évoquant une version contemporaine de « la parabole des aveugles » peinte par Bruegel l’Ancien :
« Laissez-les : ce sont des aveugles qui guident des aveugles. Or si un aveugle guide un aveugle, tous les deux tomberont dans un trou !» (Mt 15,14).

Où va l'Europe ? En désordre et sans but, elle erre avant de tomber dans le trou.
Xuan
   Posté le 18-02-2021 à 20:48:27   

L'UE exclut les petits pays de la vaccination


On notera au passage la duplicité de Macron, qui se fait l'apôtre des pays africains quand ça ne lui coûte rien, mais participe à l'escroquerie des petits pays européens.


sur dnews :
Wu Qiqi a dénoncé la trahison de l'UE envers les petits pays


Écrit par: Chang Yang
2021-02-18 21:01:01
Date de la dernière mise à jour:2021-02-18 23:36
________________________________________

Dans une interview accordée au quotidien allemand Bild le 16 février, le président serbe Aleksandar Vucic a dénoncé l’hypocrisie et la malhonnêteté de l’UE: «L’UE n’a aucun sens des responsabilités envers nous» .

"Je ne peux pas être satisfait de la manière dont l'UE fait les choses. Ces petits pays qui ont été trompés par l'UE n'ont pas tort. Ils ont des attentes et une confiance en l'UE. Maintenant, ils se tournent vers nous. Ils recevront le vaccin COVID-19." A dit Wu Qiqi
Il a publié une introduction sur les réseaux sociaux chinois Weibo:
«L'Union européenne a fait pression sur cinq pays non membres de l'UE pour qu'ils s'associent pour participer au plan de mise en œuvre du vaccin Covid-19 (COVAX) l'année dernière. Ces pays ont payé intégralement, et plusieurs millions ont été payés d’avance. L'Union européenne a obtenu un prix négocié moins cher de Pfizer, et l'Union européenne a également rejeté les vaccins chinois et russes en passant (seules la Serbie et la Chine ont signé la commande en juin 2020). Cependant, lorsque les marchandises sont enfin arrivées L'Union européenne a expulsé ces petits pays sans leur donner une dose"

Vucic a déclaré: " Nous avons fait un don de 2 millions d'euros et avons payé immédiatement. Mais chaque fois que je leur ai demandé quand nous pourrions obtenir ces vaccins, ils ont toujours répondu. Disons que nous recevons le vaccin en premier, et vous pourrez l'obtenir aussitôt après."

À cette fin, Vucic a ajouté: « J'ai écrit huit lettres au président chinois Xi Jinping, et lui ai parlé au téléphone.» «Je suis le premier président de l'histoire de la Serbie à avoir l'opportunité de parler avec le président chinois."
L'Agence France-Presse a rapporté le 5 février que Vucic avait fièrement déclaré face aux médias locaux: "Quand vous connaîtrez le prix (nous achetons des vaccins chinois), un jour, vous érigerez un monument pour moi".

Vucic a révélé dans une interview en janvier de cette année qu'il avait écrit à la partie chinoise dans l'espoir d'obtenir le nouveau vaccin couronne. Il a déclaré à l’époque que le nouveau vaccin couronne de la Chine est de très haute qualité mais un peu cher. Dans sa lettre, il a exhorté la partie chinoise: «J'espère que vous ferez une" remise "."
Xuan
   Posté le 18-02-2021 à 20:59:03   

Pepe Escobar signale ici entre autres : “La raison en est que le gazoduc consolidera la place de Berlin au cœur de la politique énergétique de l’UE.“




La Russie détient la clé de la souveraineté allemande


PUBLIÉ 18 FÉVRIER 2021
http://www.entelekheia.fr/2021/02/18/la-russie-detient-la-cle-de-la-souverainete-allemande/

Par Pepe Escobar
Paru sur Asia Times sous le titre Russia holds the key to German sovereignty

Une Allemagne plus souveraine et plus proche de la Russie et de la Chine pourrait être le coup de grâce pour l’hégémonie américaine
La semaine dernière, nous avons retracé (lien en français) les étapes historiques et géopolitiques nécessaires à la compréhension de la relation chaotique entre la Russie et l’Occident.

Et puis, vendredi dernier, juste avant le début de l’Année du bœuf de métal, est arrivée une bombe, livrée avec son aplomb habituel par le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Dans une interview avec le célèbre animateur de talk-show Vladimir Solovyov – dont la transcription complète a été publiée par le ministère russe des affaires étrangères – Lavrov a déclaré que Moscou « doit être prête » à une éventuelle « rupture avec l’Union européenne » .

Cette rupture serait le résultat direct de nouvelles sanctions de l’UE, en particulier celles « qui créent des risques pour notre économie, y compris dans les domaines les plus sensibles » . Et puis, est venue la fin à la Sun Tzu : « Si vous voulez la paix, préparez la guerre ». [1]

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a ensuite pris soin d’expliquer que Lavrov avait été cité hors contexte : les médias, comme on pouvait s’y attendre, s’étaient emparés d’un titre « sensationnel » .

La réponse complète et nuancée de Lavrov à une question sur les relations conflictuelles entre l’UE et la Russie doit donc être examinée avec soin :

Nous pensons que nous serions prêts pour cela. Nous sommes voisins. Du point de vue collectif, ils sont notre plus grand partenaire en matière de commerce et d’investissement. De nombreuses entreprises de l’UE sont présentes ici ; il existe des centaines, voire des milliers de partenariats. Lorsqu’une entreprise profite aux deux parties, nous l’encourageons à poursuivre ses activités. Je suis sûr que nous sommes devenus pleinement autonomes dans le domaine de la défense. Nous devons atteindre la même position dans l’économie pour pouvoir agir en conséquence si nous constatons à nouveau (nous l’avons vu plus d’une fois) que des sanctions sont imposées dans des domaines où elles peuvent créer des risques pour notre économie, notamment dans les domaines les plus sensibles tels que la fourniture de pièces détachées. Nous ne voulons pas être isolés du monde, mais nous devons y être préparés. Si vous voulez la paix, préparez la guerre ».

Il est clair que Lavrov n’affirme pas que la Russie va unilatéralement couper ses relations avec l’UE. La balle est en fait dans le camp de l’UE : Moscou déclare qu’elle n’attaquera pas la première pour rompre les relations avec l’eurocratie de Bruxelles. Et cela serait en soi très différent d’une rupture avec l’un des 27 États membres de l’UE.

Le contexte auquel Peskov a fait référence est également clair : l’envoyé de l’UE Josep Borrell, après son voyage désastreux à Moscou, avait évoqué le sujet de nouvelles sanctions de Bruxelles. La réponse de Lavrov était clairement destinée à faire entendre raison à la Commission européenne (CE), dirigée par l’ancienne ministre allemande de la défense Ursula von der Leyen et son « chef » Borrell, deux incompétents notoires.

Au début de la semaine, Peskov a été contraint de revenir de manière incisive sur cette saga volcanique : « Malheureusement, Bruxelles continue de parler de sanctions, ainsi que les États-Unis avec une persistance obsessionnelle. C’est une chose dont nous ne nous réjouirons jamais. C’est quelque chose que nous n’aimons pas du tout » .

C’est un euphémisme diplomatique.

Le décor est donc planté pour une réunion pour le moins mouvementée des ministres des affaires étrangères de l’UE lundi prochain, où ils discuteront – pardi – d’éventuelles nouvelles sanctions. Celles-ci incluraient très probablement l’interdiction de voyager et le gel des avoirs de certains Russes, dont des personnes très proches du Kremlin accusées par l’UE d’être responsables de l’emprisonnement, au début du mois, du blogueur de droite et fraudeur condamné (une escroquerie contre Yves Rocher) Alexei Navalny.

L’écrasante majorité des Russes considèrent Navalny – qui a un taux de popularité de 2 % au mieux – comme un atout sans importance, sacrifiable de l’OTAN. La réunion de la semaine prochaine ouvrira la voie au sommet des dirigeants des États membres de la fin du mois de mars, où l’UE pourrait – et c’est le mot-clé – approuver officiellement de nouvelles sanctions. Cela nécessiterait une décision unanime des 27 États membres de l’UE.

Dans l’état actuel des choses, à part les russophobes habituels – la Pologne et les pays baltes – il ne semble pas que Bruxelles ait l’intention de se tirer une balle dans le dos.

Souvenons-nous de Leibniz

De toute évidence, les observateurs de l’UE n’ont pas observé l’évolution de la vision de plus en plus pragmatique de Moscou envers Bruxelles au cours des dernières années.

Les échanges commerciaux entre la Russie et l’UE se poursuivront quoi qu’il arrive. L’UE a grand besoin de l’énergie russe ; et la Russie est prête à la vendre, pétrole et gaz, oléoducs et tutti quanti. C’est une question strictement commerciale. Si l’UE n’en veut pas, pour une foule de raisons, pas de problème : La Russie développe un flux constant d’entreprises, y compris dans le domaine de l’énergie, dans toute l’Asie.

Le toujours pertinent club de discussion Valdai, un think tank basé à Moscou, suit de près l’aspect commercial du partenariat stratégique entre la Russie et la Chine :

La politique américaine continuera à rechercher une scission entre la Chine et la Russie. L’UE reste un partenaire important pour Moscou et Pékin. La situation en Asie centrale est stable, mais elle nécessite le renforcement de la coopération russo-chinoise » .

Poutine est également intervenu au sujet de la saga UE-Russie, qui est un des sous-thèmes de la bataille perpétuelle entre la Russie et l’Occident : « Dès que nous avons commencé à nous stabiliser, à nous remettre sur pied – la politique de dissuasion a immédiatement suivi… Et à mesure que nous nous renforcions, cette politique de dissuasion s’intensifiait. »


Dans mon dernier article, j’ai suggéré la lointaine possibilité d’un axe Berlin-Moscou-Pékin.

L’analyste des médias et télécommunications Peter G. Spengler, dans un long courrier électronique qui m’a été adressé, l’a élégamment qualifiée d’exemple du « sens des possibilités » de Robert Musil, [2] tel qu’il est décrit dans son chef-d’œuvre L’homme sans qualités.

Peter Spengler a également attiré l’attention sur les Novissima Sinica de Leibniz [qui proposait un dialogue entre l’Orient et l’Occident, NdT], et en particulier sur un essai de Manfred von Boetticher sur Leibniz et la Russie, représentée par le tsar Pierre le Grand, dans lequel Leibniz soulignait le rôle de la Russie en tant que pont entre l’Europe et la Chine.

Même s’il n’a finalement jamais rencontré Pierre le Grand, nous apprenons que « le but de Leibniz a toujours été d’obtenir l’application pratique de ses théories ». Tout au long de sa vie, il a cherché un « grand potentat » ouvert aux idées modernes et avec l’aide duquel il pourrait réaliser sa vision d’un monde meilleur. À l’époque de l’absolutisme, cela semblait la perspective la plus prometteuse aux yeux d’un érudit pour qui le progrès de la science et de la technologie, ainsi que l’amélioration de l’éducation et des conditions économiques étaient des objectifs urgents ».

Le tsar Pierre, qui était aussi puissant qu’ouvert à tous les nouveaux projets et dont la personnalité le fascinait, a donc dû être un contact extraordinairement intéressant pour Leibniz. Depuis que l’Europe occidentale était entrée en contact plus étroit avec la Chine par le biais des missions jésuites et que Leibniz avait reconnu l’importance de la culture chinoise millénaire, il avait aussi vu dans la Russie le lien naturel entre les sphères culturelles européenne et chinoise, le centre d’une future synthèse entre l’Orient et l’Occident. Avec les bouleversements qui se dessinaient dans l’Empire russe, ses espoirs semblaient se réaliser : Plein d’espoir, il suivait les changements en Russie tels qu’ils se produisaient sous Pierre Ier ».

Pourtant, évoquer Leibniz à ce stade, c’est grimper dans les hautes sphères. La réalité géopolitique, dans toute sa médiocrité, est que l’UE est une institution atlantiste – de facto subordonnée à l’OTAN. Lavrov pourrait vouloir se comporter comme un moine taoïste ou même suggérer Leibniz, mais c’est difficile quand on est obligé de traiter avec une bande de nuls.

Une question de souveraineté

Les atlantistes enragés affirment que la non-entité Navalny est directement liée au Nord Stream 2. C’est absurde : L’affaire Navalny a été bâtie (italiques ajoutés par mes soins) par les suspects habituels comme bélier contre le Nord Stream 2.
La raison en est que le gazoduc consolidera la place de Berlin au cœur de la politique énergétique de l’UE. Et ce sera un facteur majeur dans la politique étrangère globale de l’UE – avec l’Allemagne, du moins en théorie, exerçant une plus grande autonomie par rapport aux États-Unis.

Voici donc le « sale » secret : tout cela est une question de souveraineté. Chaque acteur géopolitique et géo-économique sait pertinemment qui ne veut pas d’une entente plus étroite entre l’Allemagne et la Russie.
Imaginez maintenant une Allemagne hégémonique en Europe forgeant des liens plus étroits en matière de commerce et d’investissement non seulement avec la Russie, mais aussi avec la Chine (et c’est l’autre « secret » caché de l’accord de commerce et d’investissement entre l’UE et la Chine).
Ainsi, qui que soit le locataire de la Maison Blanche, il n’y a rien d’autre à attendre de l’État profond américain qu’une exigence obsessionnelle de sanctions permanentes, et accumulées.
La balle est en fait dans le camp de Berlin, bien plus que dans le camp du cauchemar eurocratique qu’est Bruxelles, où la priorité future de chacun consiste à recevoir sa pleine et grasse retraite, nette d’impôt.

La priorité stratégique de Berlin est d’augmenter ses exportations au sein de l’UE, et surtout vers l’Asie. Les industriels allemands et sa classe des affaires savent exactement ce que représente le Nord Stream 2 : une souveraineté allemande de plus en plus affirmée au cœur de l’UE, ce qui se traduit par une souveraineté européenne accrue. [3]
Un signe immensément significatif a été récemment donné par Berlin avec l’approbation de l’importation du vaccin Spoutnik.
Le « sens des possibilités » de Musil est-il déjà entré dans l’arène ? Il est trop tôt pour le dire. L’Amérique hégémonique a déclenché une guerre hybride sans merci contre la Russie depuis 2014. Cette guerre n’est peut-être pas cinétique ; en gros, c’est une guerre financière à 70% et une guerre de l’info à 30%.

Une Allemagne plus souveraine, plus proche de la Russie et de la Chine, pourrait être le coup de grâce pour l’hégémonie des USA.

Traduction Corinne Autey-Roussel
Photo Free-Photos /Pixabay

Notes de la traduction :

[1] « Si vous voulez la paix, préparez la guerre » (si vis pacem, para bellum) est un proverbe latin d’origine inconnue. Il n’a aucun rapport avec Sun Tzu.
[2] Musil oppose le « sens de la réalité » de celui qui tient compte du monde tel qu’il est au « sens des possibilités » de la personne qui préfère sa vision de ce qui devrait être, ou de ce qui pourrait être, à la réalité.
[3] Les pays de l’UE, dont la France, devraient d’ailleurs réfléchir : le Nord Stream 2 remettra effectivement les clés de l’Europe, via son approvisionnement en gaz, à Berlin. Est-ce bien raisonnable ?


Edité le 18-02-2021 à 21:08:41 par Xuan


Xuan
   Posté le 27-02-2021 à 18:00:00   

Timide et laborieuse offensive européenne contre les GAFAM.
On ne se laissera pas bluffer par le deuxième titre plus accrocheur que réaliste.


Taxe GAFA : la pandémie retarde la réforme fiscale devenue encore plus urgente et nécessaire

L'union européenne change de braquet face aux GAFAM et les menace de lourdes sanctions
Xuan
   Posté le 03-03-2021 à 15:24:00   

L'Europe en ordre dispersé pour la vaccination.



https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/vaccin/covid-19-les-vaccins-chinois-et-russe-administres-dans-certains-pays-deurope-de-lest_4317381.html

Après la Hongrie et la Serbie, la Chine aide la Pologne :
La Chine s'engage à fournir des vaccins contre le COVID-19 à la Pologne, déclare le président Xi
pzorba75
   Posté le 03-03-2021 à 15:42:22   

Xuan a écrit :

L'Europe en ordre dispersé pour la vaccination.

La société polonaise est vraiment dans un drôle d'état, elle peut donner un pape au monde catholique, acheter des avions de guerre aux américains, mais elle n'est pas capable de produire les vaccins pour vaincre le COVID-19 et doit finalement se fournir auprès d'un pays communiste. Avec des prières et des messes, les résultats tardent à venir.
Xuan
   Posté le 03-03-2021 à 15:50:24   

Exact, et un président anti communiste.
Mais l'économie passe et les idées trépassent.
La réalité est que l'UE libérale est infoutue de fournir les doses tandis que la Russie et la Chine le peuvent.
Et que devient la "communauté européenne" dans tout ça ?
Ce n'est pas le premier hiatus.
marquetalia
   Posté le 03-03-2021 à 18:08:40   

C était déjà le cas pour l Italie,qui a été aidée par Cuba,le Venezuela et la République populaire de Chine,mais pas par la Désunion Européenne.


Edité le 03-03-2021 à 18:09:29 par marquetalia


Xuan
   Posté le 03-03-2021 à 23:02:31   

C'est juste. Une Europe dominante au nord et une Europe dominée au sud et à l'est.


Edité le 03-03-2021 à 23:02:52 par Xuan


Xuan
   Posté le 06-03-2021 à 08:30:24   

L'Europe des monopoles capitalistes : des rats se disputent les vaccins


l'Italie bloque les vaccins destinés à l'Australie, soit 250 000 doses, et l'UE n'y voit aucun inconvénient.
Et pour cause, étant donné que Von der Leyden fait une fixette sur les vaccins US et Astra Zeneca qui n'arrivent pas, et empêche les vaccins russes et chinois de parvenir en Europe pour raisons purement politiques, l'Italie et quelques autres sont les parents pauvres de l'UE.

Parallèlement d'autres pays se fournissent directement et Russie et en Chine
https://histoireetsociete.com/2021/03/06/avec-son-vaccin-la-russie-va-sauver-leurope-une-fois-de-plus-par-gevorgmirzayan/
https://fr.sputniknews.com/sante/202103051045312306-le-vaccin-spoutnik-v-au-cur-de-negociations-entre-une-delegation-russe-et-le-chancelier-autrichien/

Sur ce sujet les failles de l'édifice "commun" commencent à s'élargir de fait.
Lire aussi : «Je pense que ce serait grave» : Clément Beaune sur l’achat des vaccins chinois ou russes par des pays européens
(Clément Beaune est secrétaire d'État aux Affaires européennes)


Edité le 06-03-2021 à 10:57:49 par Xuan


Xuan
   Posté le 06-03-2021 à 11:12:05   

Suite du feuilleton :

"Jeudi soir, Israël, l'Autriche et le Danemark ont conclu une alliance pour le développement et la production de vaccins de nouvelle génération contre le Covid-19. Un accord qui passe mal auprès de Paris, la France martelant l'importance du cadre européen dans la lutte contre la pandémie."
https://www.europe1.fr/international/vaccins-pourquoi-lalliance-entre-lautriche-le-danemark-et-israel-fait-grincer-des-dents-4029475


https://www.lefigaro.fr/international/l-europe-plongee-dans-le-grand-desordre-vaccinal-20210304


"La politique d’achats de vaccins par les Vingt-Sept de plus en plus fragilisée
Plusieurs pays, dans l’est comme dans l’ouest de l’Union européenne, cherchent d’autres sources d’approvisionnement."

https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/04/covid-19-la-politique-vaccinale-europeenne-et-les-achats-communautaires-mis-a-l-epreuve_6071937_3210.html

Last but non least :

https://www.msn.com/fr-fr/actualite/coronavirus/vaccins-anti-covid-paris-d%C3%A9nonce-les-pays-de-lue-non-solidaires/ar-BB1egZU4?li=AAaCKnE

La France met en garde certains pays de l'UE tentés de se procurer des doses supplémentaires de vaccins anti-COVID, notamment auprès de la Chine ou de la Russie.
La France n'apprécie pas que certains pays de l'Union européenne cherchent individuellement à se procurer des doses supplémentaires de vaccins contre le COVID-19, notamment auprès de la Chine ou de la Russie. Face aux retards pris en début d'année dans les livraisons de vaccins coordonnées par la Commission européenne, la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque ont déjà approuvé ou envisagent d'approuver le vaccin russe Spoutnik V dont l'Agence européenne des médicaments vient seulement de commencer l'évaluation. La Pologne a fait savoir lundi que son président Andrzej Duda avait discuté avec son homologue chinois Xi Jinping de l'éventuelle acquisition de doses d'un vaccin fabriqué par la Chine.


Problème de solidarité

"S'ils allaient chercher le vaccin chinois et/ou russe, je crois que ce serait grave" , a déclaré Clément Beaune, secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes, sur RTL. "Ça pose un problème de solidarité et ça pose aussi un problème sanitaire. Si cela continuait, on ne pourrait pas avoir à la fois le bénéfice du cadre européen (...) et en plus aller chercher des solutions nationales dans le chacun pour soi" , a-t-il prévenu. Cet avertissement vaut aussi pour le Danemark et pour l'Autriche, qui ont annoncé cette semaine un partenariat avec Israël pour la production de vaccins. "(C'est) la même chose, parce que ces pays bénéficient aussi largement du cadre européen" , a dit Clément Beaune, tout en relevant qu'ils avaient depuis nuancé la portée de cet accord avec Israël et réaffirmé leur soutien au cadre européen.
Sur Europe 1, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l'Industrie, a elle aussi jugé que l'Autriche et le Danemark étaient "revenus en arrière". "Ils essaient vis-à-vis de leur opinion publique de justifier des actions supplémentaires mais la réalité c'est (que) si demain il n'y a pas d'Union européenne, il n'y a pas de doses en Autriche, il n'y a pas de doses au Danemark" , a-t-elle déclaré. "L'Union européenne est sans doute un idiot utile qu'on accuse assez facilement."
Une démarche européenne
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a aussi plaidé pour une " démarche européenne " afin de garantir les approvisionnements du bloc promis par les laboratoires, quitte à bloquer leurs exportations, à l'image de la décision prise par l'Italie vis-à-vis d'une livraison d'AstraZeneca destinée à l'Australie. " Je comprends l'Italie ", a dit Olivier Véran sur BFM/RMC. " Nous pourrions faire la même chose." "C'est un moyen de faire pression et nous l'utilisons ", a abondé Agnès Pannier-Runacher, tout en précisant que la production de vaccins en France ne faisait que commencer.


Menaces envers ceux qui désobéissent, mais aussi envers les pays étrangers dont les vaccins transitent par l'Europe. Une attitude de gangsters.
Xuan
   Posté le 07-03-2021 à 16:02:31   

Un article paru sur le site faire vivre. Je ne partage pas toutes ses positions, la France se situe peut-être "entre" l'Italie et l'Allemagne sur le plan industriel mais pas sur le plan financier, et ne se situe pas "entre deux camps" mais bien dans le camp des nations oppresseuses. Cela dit l'interview apporte de nombreuses informations :

« A terme, l’Union Européenne ne peut qu’éclater » Entretien avec Coralie Delaume


https://lepcf.fr/L-Union-Europeenne-ne-peut-qu-eclater
Vendredi 18 décembre 2020, par auteurs à lire,


L’interviewée est décédée tout récemment à l’âge de 44 ans. Coralie Delaume était fondatrice du blog L’Arène nue et l’auteure de deux ouvrages très bien documentés sur l’Union européenne aux éditions Michalon : La fin de l’Union européenne (2017) et Le couple franco-allemand n’existe pas (2018). Comme les titres de ces deux livres l’indiquent, elle combattait ouvertement l’Union européenne à qui elle donnait un rôle important dans la désindustrialisation de la France et des pays du sud de l’Europe. Elle avait une démarche très précise, très scientifique. Elle a participé à de nombreux débats sur ce thème que l’on peut retrouver facilement sur Youtube. Elle n’était pas anticommuniste et avait relevé récemment avec plaisir, sur son compte Twiter, les propos critiques de Fabien Roussel vis-à-vis de l’Union européenne, notant un changement de ton qu’elle jugeait encourageant. Elle s’était associée à la lutte des gilets jaunes en participant à presque toutes leurs initiatives. C’était une voix courageuse et indépendante, avec de forte convictions.

Pour lui rendre hommage, nous publions l’entretien ci-dessous qui date d’avril 2020. Il est particulièrement représentatif de sa démarche et de son analyse. Son point de vue ne peut que nous aider à apréhender la situation.

PB

Comment analysez-vous la réponse de l’Union européenne à la crise du COVID-19 ?

CD - L’Union européenne essaie de mettre en place une réponse à la gigantesque crise économique qui vient, qui risque d’être bien plus grave que celle de 2008-2012. Pour l’instant, l’Eurogroupe (le cénacle qui réunit les ministres des Finances de l’UE) a acté un paquet de mesures représentant 540 milliards d’euros, et la Commission doit désormais faire des propositions pour financer un fond de relance de l’économie. Pour les mesures décidées par l’Eurogroupe, il s’agit de SURE, un plan d’aide aux États ayant mis en place des régimes de chômage partiel, de crédits aux entreprises via la Banque Européenne d’Investissement (BEI) et de possibilités d’emprunt au Mécanisme Européen de Stabilité (MES). Ce dernier est une structure créée en 2012 qui lève des fonds sur les marchés pour prêter aux États à des taux inférieurs à ceux dont ils auraient bénéficié en empruntant eux-mêmes sur ces marchés. Il faut noter que les 540 milliards mis sur la table sont majoritairement constitués de prêts. À ce titre, ils devront tôt ou tard être remboursés.

Le point le plus litigieux était celui du recours au MES. Le problème, c’est que lorsqu’un État demande l’aide de cette structure, il y a une conditionnalité : l’État emprunteur doit ensuite mener des politiques d’austérité sous supervision de l’Union européenne. En Italie par exemple, où il y a actuellement un débat houleux sur cette question, l’option MES est vue comme annonciatrice d’une mise sous tutelle du pays. Du coup ça tangue un peu au sein de la coalition italienne car l’un des partenaires de la coalition au pouvoir, le Mouvement 5 Étoiles, ne veut pas que le pays demande l’aide du MES. Il ne veut pas que l’Italie devienne à terme la nouvelle Grèce, pays dont on se souvient qu’il a dû subir la tutelle de la Troïka.

L’Italie, mais aussi l’Espagne, aimeraient de leur côté que l’UE émette des eurobonds ou « coronabonds », c’est-à-dire de la dette fédéralisée. Ces deux pays et d’autres arguent du fait qu’un surcroît de solidarité européenne est justifiée par le fait que la crise économique actuelle n’est pas liée à la mauvaise gestion de tel ou tel pays, mais bien la conséquence d’une crise sanitaire que personne n’attendait, et qui touche tous les États membres. Mais la question des « coronabonds » se heurte à l’opposition des pays dit « frugaux » [notamment l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Autriche, ndlr], qui ont toujours refusé de « payer pour le Sud ». Et qui risquent de refuser encore longtemps.

Les solutions financières mises en place par l’Union européenne sont donc loin d’être suffisantes à l’heure actuelle. Ne faudrait-il pas simplement annuler des dettes ? Ou les monétiser comme le font désormais les Britanniques et les Américains ?

CD - Effectivement, on pourrait imaginer que la BCE annule un certain nombre de dettes qu’elle détient dans son bilan. Des économistes le proposent. C’est en principe possible mais le problème est surtout politique. Là encore risque de surgir un affrontement entre les orthodoxes représentant des pays « frugaux » et hétérodoxes représentant des pays débiteurs. Au sein du Conseil des gouverneurs de la BCE, où se retrouvent les banquiers centraux des pays de la zone euro, un accord sur ce sujet serait très difficile à obtenir.

Nous avons en permanence cette ligne de fracture : d’un côté les pays débiteurs, souvent des pays périphériques, qui demandent plus de solidarité et plus de transferts financiers. De l’autre, les pays créditeurs du cœur de l’Europe, qui sont les grands gagnants du Marché unique et de l’euro, ou alors de la libre circulation des capitaux, comme les Pays-Bas qui sont un paradis fiscal, et qui ne veulent pas payer pour ceux qu’ils considèrent comme « laxistes » ou « dispendieux ».

Cette peur de devoir supporter le supposé laxisme budgétaire des pays du Sud (Italie, Espagne, Portugal, Grèce…) est-elle fondée ?

CD - Oui et non. Ça fait longtemps maintenant que l’Europe du Sud est soumise à beaucoup d’austérité. Par exemple, l’Italie a fait beaucoup d’efforts et est plutôt un bon élève de la zone euro : elle est très endettée certes, mais il s’agit d’une vieille dette, qui date des années 1980 environ. Et ce sont les intérêts de cette dette qui lui coûtent cher et la mettent en déficit. À côté de cela, le pays est en excédent budgétaire primaire depuis les années 1990 [c’est-à-dire que le budget italien serait excédentaire si le pays n’avait pas les intérêts de sa dette à rembourser, ndlr]. C’est d’ailleurs une très mauvaise chose. Ça veut dire que les Italiens dépensent trop peu dans leurs services publics, qu’ils sous-investissent. On voit aujourd’hui les conséquences de l’austérité sur le système de soins italien, qui est l’une des causes du lourd tribut que paie le pays au COVID.

Où se situe la France dans ces lignes de fractures ? On a parfois l’impression qu’elle hésite entre le camp des pays du Sud et celui conduit par l’Allemagne.

CD - On est en train de voir que le sort de la France dans cette crise est plus proche de celui de l’Italie que de celui de l’Allemagne. La France tend à se croire à égalité avec l’Allemagne, elle fantasme un prétendu « couple franco-allemand ». Les élites françaises sont par ailleurs fascinées de longue date par le « modèle allemand », on dirait qu’elles veulent épouser l’Allemagne. Mais on voit aujourd’hui que l’Allemagne s’en sort bien mieux que la France face au COVID-19. C’est sans commune mesure. Cela tient notamment au fait que l’Allemagne est restée très industrialisée contrairement à nous. Et ça, elle le doit au Marché unique (qui a remplacé le marché commun en 1986), à l’existence de l’euro, qui est sous-évalué pour l’Allemagne et la rend artificiellement compétitive, ainsi qu’aux élargissements de l’UE à l’Est en 2004 et 2007 qui lui ont permis de reconstituer un hinterland industriel. La grande puissance industrielle qu’est l’ex-RFA est capable de fabriquer des tests Covid en grande quantité quand la France manque de masques. De nombreuses entreprises industrielles allemandes se sont aussi mises à fabriquer du matériel pour les hôpitaux.

L’absence de solidarité européenne a fait massivement grimper l’euroscepticisme dans des pays traditionnellement pro-européens comme l’Italie et l’Espagne. Peut-on imaginer que ces pays finissent par quitter l’UE ou la zone euro ?

CD - Je ne pense pas pour l’Espagne, même s’il est vrai que le Premier ministre espagnol a récemment eu des mots beaucoup plus durs que d’ordinaire. En Italie au contraire, toute une batterie de sondages récents montrent que les gens sont déçus voire dégoûtés par l’Union européenne, dont ils considèrent qu’elle ne les aide pas face aux conséquences économiques du Covid. En plus, cela intervient après la crise des migrants, où les Italiens avaient déjà eu l’impression de se retrouver seuls en première ligne. Voilà deux fois qu’ils ont l’impression d’être lâchés. Beaucoup de pessimisme donc. Le 10 avril, un sondage de l’institut italien Tecnè indiquait qu’en cas de référendum sur l’appartenance à l’Union européenne, le maintien dans l’UE obtiendrait 44 % des voix et « l’Italexit » 42 %. Au coude à coude donc, et ce avant même qu’une campagne électorale n’ait eu lieu ! Ça montre l’énormité de la défiance dans ce pays qui fut quand même l’un des fondateurs, un membre de l’Europe des Six.

L’économiste et sociologue Stefano Palombarini évoque un paradoxe de l’euro : « quand l’économie se porte bien, en sortir serait plus simple, mais personne n’y pense ; quand l’économie se porte mal, les effets bénéfiques de la souveraineté monétaire apparaissent plus clairement, mais sortir devient beaucoup plus compliqué ». Qu’en pensez vous ?

CD - Je suis d’accord. Stefano Palombarini n’est d’ailleurs pas le seul à le dire. C’est aussi le propos d’Emmanuel Todd dans son dernier livre Les luttes de classe en France au XXIème siècle. Todd explique que si les Français sont frileux à l’égard d’une sortie de l’euro, c’est parce que ça va mal et que lorsque ça va mal, on répugne à prendre le risque d’un choc économique énorme. Or si ça va mal, c’est justement parce qu’on est dedans. Il y a donc bien un paradoxe de l’euro.

L’euroscepticisme a beau progresser, beaucoup de Français s’en distancient. Les très faibles scores électoraux de l’UPR, les ambivalences des partis d’opposition comme le Rassemblement National et la France Insoumise n’indiquent-ils pas, au fond, que les Français tiennent à l’intégration européenne ?

CD - Il me semble que les gens sont de plus en plus critiques sur l’UE. Mais pas encore assez, c’est vrai. J’ai le sentiment qu’ils font encore insuffisamment le lien entre la politique économique qui est menée à l’échelon national, et ce qui est induit par notre appartenance supranationale. On ne leur a pas suffisamment expliqué que notre souveraineté économique a presque totalement disparu. Avec l’euro, nous avons perdu notre souveraineté monétaire. Corrélativement, nous avons abandonné notre souveraineté budgétaire : il faut quand même savoir que dans le cadre du « semestre européen », la Commission européenne reçoit les projets de lois de finances avant même les parlements nationaux ! Nous avons également perdu la main sur notre politique commerciale, puisqu’il s’agit là d’une « compétence exclusive » de l’UE. Actuellement, toute une batterie de traités de libre-échange sur le modèle du CETA sont en cours de négociation au niveau de la Commission européenne (avec le Mercosur, avec l’Australie, avec la Nouvelle-Zélande...). Enfin, nous n’avons plus le loisir de mener une véritable politique industrielle puisque l’UE proscrit les « aides d’État ». Tout ça n’est pas forcément clair dans l’esprit des gens. Tout le monde ne réalise peut-être pas à quel point l’Europe encadre l’action des États membres dans le domaine de l’économie et combien, dans ce cadre rigide, les marges de manœuvre sont réduites.

Parce que nous n’avons presque plus d’outils de politique économique, la seule possibilité d’ajustement est le « coût du travail ». Pour gagner en compétitivité, il ne nous reste que l’option de baisser la rémunération du travail sous toute ses formes. D’où les réformes récentes du Code du travail comme la loi El Khomri sous Hollande ou les ordonnances Pénicaud sous Macron. On peut aussi, ceci dit, jouer sur la fiscalité, d’où cette tendance à baisser sans cesse les impôts des plus riches dans l’espoir que ça « ruissellera » (qu’on pense au Prélèvement forfaitaire Unique ou à l’allègement de l’exit tax par exemple).

Bref, la marge de manœuvre en matière économique au niveau national est devenue quasi-nulle pour les pays qui appartiennent à l’UE et surtout à la zone euro. Or peu de formations politiques importantes l’expliquent. De même, les partis n’expliquent guère les rapports de forces existant au sein de l’Union, le fait que certains pays y ont beaucoup gagné et d’autre beaucoup perdu, le fait que l’Union européenne n’est pas un espace de coopération pacifique entre nations égales mais le lieu d’une concurrence féroce entre elles, dont certaines (la Grèce par exemple) sortent laminées.

Le discours autour de l’Union européenne est souvent très manichéen, opposant partisans d’une plus forte intégration à ceux qui défendent le Frexit. N’existe-il pas des possibilités intermédiaires ? À quoi fait référence l’idée d’« Europe des nations » que certains politiques emploient ?

CD - L’Europe des nations n’est pas une solution « intermédiaire ». C’est un changement de paradigme qui nécessiterait que l’existant soit défait. Il s’agirait d’une Europe organisée autour de nations qui auraient recouvré leur souveraineté et qui coopéreraient pour mener à bien des projets circonscrits. C’est un peu le modèle qu’on a utilisé pour Airbus, à l’origine une coopération franco-allemande, qui fut ensuite élargie à d’autres pays. Il s’agirait de mettre en commun des moyens, mais en aucun cas d’abandonner des bouts de capacité décisionnelle, c’est-à-dire de souveraineté. L’Europe des nations telle que je me la figure serait aussi une Europe à géométrie variable, où l’on ne serait pas obligé de marcher du même pas à 27. Chaque État pourrait choisir à quoi il participe ou pas en fonction de son histoire, de sa géographie, de ses tropismes économiques, etc.

Le problème avec l’Union européenne, c’est qu’on a fait une Europe en partie supranationale, en partie intergouvernementale. Il y a de vrais morceaux de fédéralisme, comme la monnaie unique par exemple, gérée par une banque centrale fédérale, mais laquelle n’est adossée à aucun État fédéral. Ça ne peut pas marcher ! À partir de là deux possibilités : soit on fait un « saut fédéral » comme certains le proposent, c’est-à-dire qu’on créée un nouvel État-nation européen. Mais ça me paraît absolument impossible politiquement et je pense qu’aucun pays ne le souhaite vraiment. Soit on défait tout cela. Mais on ne peut pas rester dans cet entre-deux. À terme, ça ne peut qu’éclater. Et entre temps ça aura généré beaucoup de dégâts.

Entretien réalisé par William Bouchardon
Sur le site Socialter
Xuan
   Posté le 07-03-2021 à 21:01:48   

J'invite les camarades à lire en contrepoint l'article de Samir Amin L’implosion programmée du système européen

écrit le 29/09/2012

Je ne partage pas toutes ses conclusions notamment sur la possibilité d'une sortie de l'UE dans le cadre du capitalisme ou comme condition d'un essor vers le progrès.
La comparaison de l'Europe et des USA est pertinente, l'Europe n'est pas une nation et ne peut prendre une place comparable à celle des USA.
L'Europe du sud et surtout de l'est sont quasiment des colonies de l'Europe de l'Ouest et du nord.
Le développement capitaliste en Europe a été et demeure inégal.
La présence centrale de l'OTAN est une aberration dans la communauté européenne.





Dans ce texte magistral qui s’inscrit dans le prolongement de son œuvre, Samir Amin explique pourquoi l’Union européenne va imploser.

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L’implosion programmée du système européen


Par Samir Amin, directeur du Forum du Tiers Monde et président du Forum Mondial des Alternatives.

Septembre 2012.

Résumé

Il montre d’abord que l’Union européenne ne peut pas être comparée aux États-Unis d’Amérique, et qu’elle ne deviendra jamais une puissance égale sur les plans politique et économique. L’Europe manque en effet de ressources naturelles ; elle est composée de nations historiques distinctes qui interdisent de reconnaître l’existante d’un « peuple européen » comme il existe un « peuple étatsuniens » ; le développement capitaliste en Europe est inégal alors qu’il est homogène en Amérique du Nord. Il n’y a pas d’identité européenne. En outre, l’Union européenne est atlantiste et impérialiste. La Grande-Bretagne certes, mais aussi les États de l’Europe continentale acceptent de donner un rôle central à l’OTAN. Pour certains pays de l’Union européenne (Pologne, pays baltes, Hongrie…), la protection de l’OTAN (des États-Unis) face à « l’ennemi russe » est plus importante que leur appartenance à l’Union européenne. Il n’y a donc pas de politique extérieure et il ne peut y en avoir pour l’Union européenne et les pays qui la composent. Pour Samir Amin « un » projet européen est nécessaire. Mais le projet actuel d’Union européenne n’est pas viable, et on ne peut pas le transformer pour qu’il le devienne. Car la « construction » de l’Union européenne et celle de la zone euro ont été conçues pour bâtir la mondialisation néolibérale sur le continent. C’est-à-dire la construction d’un système assurant la domination exclusive du capitalisme des monopoles. La transformation de ce système, pour l’auteur, relève du « miracle » : il faudrait que le système reconnaisse la « réalité des souverainetés nationales » et que le capitalisme soit contraint de changer sa « logique propre ». Il n’existe pas, pour le moment, de forces sociales et politiques capables d’inverser le conservatisme européen en place. La crise de l’euro illustre l’impossible viabilité du projet de l’Union européenne actuelle. L’auteur préconise d’identifier des objectifs stratégiques d’étape et la mise en œuvre de tactiques efficaces. Une première avancée efficace serait la remise en question des politiques d’austérité et des pratiques autoritaires et anti-democratiques qui sont liées. Mais ces luttes se heurteront à la gestion de l’euro. C’est pourquoi il n’est pas possible d’éviter de sortir de l’euro et de restaurer la « souveraineté monétaire » des États européens. Il est évident que les conditions politiques permettant de telles avancées ne seront jamais réunies en même temps dans l’ensemble de l’Union européenne : « ce miracle n’aura pas lieu ». Il faudra donc accepter de commencer là où on le peut, dans un ou plusieurs pays, le processus faisant boule de neige. Enfin, la conclusion de Samir Amin est que le rétablissement des souverainetés nationales est une exigence pour tous les peuples de toutes les régions de la planète. Sans ce respect, ce sera le « droit » à l’intervention des puissances impérialistes dans les affaires des nations, aucune alternative démocratique et progressiste ne sera possible, en Europe et ailleurs. Les dimensions internationaliste et anti-impérialiste des luttes doivent être renforcées.

TEXTE COMPLET

Peut-on comparer l’Europe aux États-Unis ?

L’opinion majoritaire en Europe est convaincue que l’Europe a les moyens de devenir une puissance économique et politique comparable aux États-Unis et, de ce fait, indépendante. En additionnant les populations et les PIB concernés cela paraît évident. Pour ma part je crois que l’Europe souffre de trois handicaps majeurs qui interdisent la comparaison.

Premièrement le continent nord-américain (les États-Unis et ce que j’appelle sa province extérieure – le Canada) bénéficie de ressources naturelles incomparables à celles de l’Europe à l’Ouest de la Russie comme en témoigne la dépendance énergétique européenne.

Deuxièmement l’Europe est constituée d’un bon nombre de nations historiques distinctes dont la diversité des cultures politiques, sans que celles-ci ne soient nécessairement chauvines, pèse suffisamment lourd pour interdire d’y reconnaître l’existence d’un « peuple européen » à l’instar du « peuple étatsunien ». On reviendra sur cette question majeure.

Troisièmement (et c’est là la raison principale qui interdit la comparaison) le développement capitaliste en Europe a été et demeure inégal, alors que celui-ci a homogénéisé les conditions de son déploiement dans l’espace nord-américain, tout au moins depuis la guerre de sécession. L’Europe – à l’Ouest de la Russie historique (qui inclut la Biélorussie et l’Ukraine) – est elle-même composée de trois strates de sociétés capitalistes inégalement développées.


Le capitalisme historique – c’est-à-dire la forme du mode capitaliste qui s’est imposé à l’échelle mondiale – s’est constitué à partir du XVIe siècle dans le triangle Londres/Amsterdam/Paris, pour prendre sa forme achevée avec la révolution politique française et la révolution industrielle anglaise. Ce modèle, qui deviendra celui du capitalisme des centres dominants jusqu’à l’époque contemporaine (le capitalisme libéral pour employer les termes de Wallerstein), s’est déployé avec vigueur et rapidité aux États-Unis, après la guerre de Sécession qui met un terme à la position dominante des esclavagistes dans la gestion de l’Union ; plus tard au Japon. En Europe le modèle a conquis, également rapidement (à partir de 1870), l’Allemagne et la Scandinavie. Ce noyau européen (Grande-Bretagne, France, Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Suisse, Autriche, Scandinavie) est aujourd’hui soumis à la gestion économique, sociale et politique de ses propres monopoles que j’ai qualifié de « généralisés », constitués comme tels dans les années 1975-1990, à partir des formes antérieures du capitalisme des monopoles. Or les monopoles généralisés propres à cette région européenne ne sont pas « européens » mais encore rigoureusement « nationaux » (c’est-à-dire allemands, ou britanniques, ou suédois, etc.), bien que leurs activités soient transeuropéennes et même transnationales (opérant à l’échelle de toute la planète) . Il en est de même des monopoles généralisés contemporains des États-Unis et du Japon. Dans mon commentaire des travaux de recherche impressionnants qui ont été faits sur ce sujet j’ai insisté sur l’importance décisive de cette conclusion.

La seconde strate concerne l’Italie et l’Espagne, dans lesquels le même modèle – aujourd’hui donc celui du capitalisme des monopoles généralisés – n’a pris corps que beaucoup plus récemment, après la Seconde Guerre mondiale. Les formes de la gestion économique et politique des sociétés concernées, de ce fait particulières, constituent un handicap à leur promotion au rang d’égaux de premiers.

Mais la troisième strate, qui englobe les pays de l’ex-monde « socialiste » (à la mode soviétique) et la Grèce, n’est pas le siège de monopoles généralisés propres à leurs sociétés nationales (les armateurs grecs sont peut-être l’exception, mais leur statut est-il celui de « Grecs » ?). Tous ces pays étaient jusqu’à la Seconde Guerre mondiale encore loin de s’être constitués en sociétés capitalistes développées à l’instar de celles du noyau européen central. Par la suite le socialisme soviétique a fait encore reculer les embryons de bourgeoisies capitalistes nationales, en substituant à leur pouvoir celui d’un capitalisme d’État associé à des comportements sociaux, sinon socialistes. Réintégrés dans le monde capitaliste par leur adhésion à l’Union européenne et à l’Otan, ces pays sont désormais dans la situation de ceux du capitalisme périphérique : ils ne sont pas gérés par leurs propres monopoles généralisés nationaux, mais dominés par ceux du noyau européen central.

Cette hétérogénéité de l’Europe interdit rigoureusement sa comparaison avec l’ensemble États-Unis/Canada. Mais, dira-t-on, cette hétérogénéité ne pourrait-elle pas être effacée graduellement, précisément par la construction européenne ? L’opinion européenne dominante le pense ; je ne le crois pas, et nous reviendrons sur cette question.

Doit-on comparer l’Europe au continent des deux Amériques ?

Pour ma part je crois plus proche de la réalité la comparaison de l’Europe avec le continent des deux Amériques (États-Unis/Canada d’une part, Amérique latine et Caraïbes d’autre part) qu’avec la seule Amérique du Nord. Le continent des deux Amériques constitue un ensemble du capitalisme mondial caractérisé par le contraste qui oppose son Nord central et dominant à son Sud périphérique et dominé. Cette domination, partagée au XIXe siècle entre le concurrent britannique (alors hégémonique à l’échelle mondiale) et la puissance étatsunienne montante (dont l’ambition est proclamée dès 1823 par la doctrine Monroe), est aujourd’hui désormais principalement exercée par Washington, dont les monopoles généralisés contrôlent largement la vie économique et politique du Sud, en dépit des avancées combattives récentes qui pourraient remettre en question cette domination. L’analogie avec l’Europe s’impose. L’Est européen est dans une situation de périphérie soumise à l’Ouest européen analogue celle qui caractérise l’Amérique latine dans ses rapports avec les États-Unis.

Mais toutes les analogies ont leurs limites et les ignorer conduirait à des conclusions erronées concernant les avenirs possibles et les stratégies de lutte efficaces capables d’ouvrir la voie au meilleur de ces avenirs. Sur deux plans l’analogie cède la place à la différence. L’Amérique latine est un continent immense, doté de ressources naturelles fabuleuses – eau, terres, minerais, pétrole et gaz. L’Europe de l’Est n’est sur ce plan en rien comparable. Par ailleurs l’Amérique latine est également relativement considérablement moins hétérogène que l’Europe de l’Est : deux langues apparentées (sans ignorer ce qu’il reste des langues indiennes), peu d’hostilité chauvine entre voisins. Mais ces différences – pour importantes qu’elles soient – ne constituent pas notre motif majeur de ne pas poursuivre le raisonnement simplifié de l’analogie.

La domination des États-Unis sur son Sud américain se déploie par des moyens qui relèvent principalement de l’économique comme en témoigne le modèle du marché commun pan-américain promu par Washington, en panne dans la tentative des États-Unis de l’imposer. Même dans son segment actif – NAFTA qui annexe le Mexique au grand marché Nord américain – l’institution ne remet pas en cause la souveraineté politique du Mexique dominé. Mon observation ne comporte aucun volet naïf. Je sais bien qu’il n’y a pas de cloisons étanches séparant les moyens économiques de ceux mis en œuvre aux plans de la politique. L’OEA (l’Organisation des États Américains) a été à juste titre considérée par les opposants d’Amérique latine comme « le Ministère des colonies des États-Unis », et la liste des interventions, qu’elles aient été militaires (dans les Caraïbes) ou qu’elles aient pris la forme de soutiens organisés à des coups d’États est suffisamment longue pour en témoigner.

L’institutionnalisation des rapports entre les États de l’Union européenne relève d’une logique plus large et plus complexe. Il y a bien une sorte de « doctrine Monroe » ouest européenne (« l’Europe de l’Est appartient à l’Europe de l’Ouest »). Mais il n’y a pas que cela. L’Europe n’est plus seulement un « marché commun » comme elle l’avait été à l’origine, au départ limité à six pays puis étendue à d’autres en Europe de l’Ouest. Depuis le traité de Maastricht elle est devenue un projet politique. Certes ce projet politique a été conçu pour servir celui de la gestion des sociétés concernées par les monopoles généralisés. Mais il peut devenir le lieu de conflits et de remises en cause de cette vocation et des moyens mis en place pour la servir. Les institutions européennes sont censées associer les peuples de l’Union et prévoient quelques moyens à cet effet, comme la mesure de la représentation des États en fonction de leur population et non de leur PIB. De ce fait l’opinion dominante en Europe, en y incluant celle de la majorité des gauches critiques des institutions telles qu’elles sont, garde l’espoir qu’une « autre Europe » est possible.

Avant de discuter des thèses et des hypothèses concernant les avenirs possibles de la construction européenne il nous paraît nécessaire de faire un détour par la discussion de l’atlantisme et de l’impérialisme d’une part, et de l’identité européenne d’autre part.

Europe ou Europe atlantiste et impérialiste ?

La Grande-Bretagne est atlantiste plus qu’elle n’est européenne, et tient cette posture de son héritage d’ancienne puissance impérialiste hégémonique, quand bien même cet héritage serait-il réduit aujourd’hui à la position privilégiée que la City de Londres occupe dans le système financier mondialisé. La Grande-Bretagne soumet donc son adhésion fort particulière à l’Union européenne à la priorité qu’elle donne à l’institutionnalisation d’un marché économique et financier euro-atlantique, qui l’emporte sur toute volonté de participer activement à une construction politique de l’Europe.

Mais ce n’est pas seulement la Grande-Bretagne qui est atlantiste. Les États de l’Europe continentale ne le sont pas moins, en dépit de leur volonté apparente de construire une Europe politique. La preuve en est donnée par la centralité de l’OTAN dans cette construction politique. Qu’une alliance militaire avec un pays extérieur à l’Union ait été intégrée dans la « constitution européenne » constitue une aberration juridique sans pareille. Pour certains pays européens (la Pologne, les États baltes, la Hongrie) la protection de l’OTAN – c’est-à-dire des États-Unis – face à « l’ennemi russe » (!) est plus importante que leur appartenance à l’Union européenne.

La persistance de l’atlantisme et l’expansion mondiale du champ d’intervention de l’OTAN après qu’ait disparue la prétendue « menace soviétique » sont les produits de ce que j’ai analysé comme l’émergence de l’impérialisme collectif de la triade (États-Unis, Europe, Japon), c’est-à-dire des centres dominants du capitalisme des monopoles généralisés, et qui entendent le demeurer en dépit de la montée des États émergents. Il s’agit là d’une transformation qualitative relativement récente du système impérialiste antérieurement et traditionnellement fondé sur le conflit des puissances impérialistes. La raison de l’émergence de cet impérialisme collectif est la nécessité de faire face ensemble au défi que constituent les ambitions des peuples et des États des périphéries d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine de sortir de leur soumission.

Le segment européen impérialiste en question ne concerne que l’Europe de l’Ouest, dont tous les États ont toujours été impérialistes à l’époque moderne, qu’ils aient disposé de colonies ou pas, ayant tous et toujours eu accès à la rente impérialiste. Les pays de l’Europe de l’Est par contre n’ont pas accès à celle-ci, n’étant pas le siège de monopoles généralisés nationaux qui leur soient propres. Mais ils se nourrissent de l’illusion qu’ils y ont droit, du fait de leur « européanité ». J’ignore s’ils sauront se débarrasser un jour de cette illusion.

L’impérialisme étant devenu désormais collectif il n’y a plus qu’une seule politique – celle de la triade – commune et partagée vis-à-vis du Sud, qui est une politique d’agression permanente contre les peuples et les Etats qui osent remettre en question ce système particulier de la mondialisation. Or l’impérialisme collectif a un leader militaire, sinon un hégémon : les États-Unis. On comprend alors qu’il n’y a plus de politique extérieure, ni de l’Union européenne, ni des Etats qui la constituent. Les faits démontrent qu’il n’y a qu’une seule réalité : l’alignement sur ce que Washington décide seul (peut être en accord avec Londres). L’Europe vue du Sud n’est rien d’autre que l’allié inconditionnel des États-Unis. Et s’il y a sur ce plan peut être quelques illusions en Amérique latine – du fait sans doute que l’hégémonie est exercée ici brutalement par les seuls États-Unis et non par leurs alliés subalternes européens – cela n’est pas le cas en Asie et en Afrique. Les pouvoirs dans les pays émergents le savent ; ceux qui gèrent les affaires courantes dans les autres pays des deux continents acceptent leur statut de compradores soumis. Pour tous Washington seul compte, pas l’Europe, devenue inexistante.

Y a-t-il une identité européenne ?

L’angle sous lequel doit être regardée cette question est cette fois intérieur à l’Europe. Car vue de l’extérieur – du grand Sud – oui « l’Europe » paraît être une réalité. Pour les peuples d’Asie et d’Afrique, de langues et de religions « non européennes », même lorsque cette réalité a été atténuée par des conversions missionnaires au christianisme ou l’adoption de la langue officielle des anciens colonisateurs, les Européens sont les « autres ». L’affaire est différente en Amérique latine qui, comme l’Amérique du Nord, est le produit de la construction de « l’autre Europe » associée nécessaire au déploiement du capitalisme historique.

La question de l’identité européenne ne peut être discutée qu’en portant le regard sur l’Europe vue de l’intérieur. Or les thèses qui affirment la réalité de cette identité et celles qui le nient se confrontent dans des polémiques qui conduisent les uns et les autres à trop tordre le bâton en leur faveur. Les uns invoqueront donc la chrétienté, alors qu’il faudrait parler des chrétientés catholique, protestante et orthodoxe, sans oublier les sans pratique religieuse ou même sans religion qui ne comptent plus pour quantités négligeables. Les autres feront observer qu’un Espagnol se sent plus à l’aise avec un Argentin qu’avec un Lituanien, qu’un Français comprendra mieux un Algérien qu’un Bulgare, qu’un Anglais se déplace plus aisément dans l’espace mondial des peuples qui partagent sa langue qu’en Europe. L’ancêtre civilisateur gréco-romain, réel ou reconstruit, devrait faire adopter le latin et le grec et non de l’anglais comme langues officielles de l’Europe (ce qu’elles étaient au Moyen Age). Les Lumières du XVIIIe siècle n’ont guère concerné que le triangle Londres/Amsterdam/Paris, même si elles ont été exportées jusqu’en Prusse et en Russie. La démocratie électorale représentative est trop récente et encore bien incertaine pour en faire remonter les sources à la formation des cultures politiques européennes, visiblement diverses.

Il ne serait pas difficile de faire apparaître la puissance toujours présente en Europe des identités nationales. La France, l’Espagne, l’Angleterre, l’Allemagne se sont construits dans leur adversité guerrière. Et si l’insignifiant Premier ministre de Luxembourg peut déclarer que « sa patrie est l’Europe » (ou peut-être la patrie de sa banque !), aucun président français, chancelier allemand ou premier britannique n’oserait une telle sottise. Mais est-il nécessaire d’affirmer la réalité d’une identité commune pour légitimer un projet de construction politique régionale ? Pour ma part je crois qu’il n’en est rien. Mais à condition de reconnaître la diversité des identités (appelons les « nationales » des partenaires et de situer avec précision les raisons sérieuses de la volonté de la construction commune. Ce principe n’est pas valable exclusivement pour les Européens ; il l’est tout également pour les peuples des Caraïbes, d’Amérique hispanique (ou latine), du monde arabe, de l’Afrique. Il n’est pas nécessaire de souscrire aux thèses de l’arabité ou de la négritude pour donner toute sa légitimité à un projet arabe ou africain. Le malheur est que les « européanistes » ne se comportent avec cette intelligence. Dans leur grande majorité ils se contentent de se déclarer « supra-nationaux », et « anti-souverainistes », ce qui ne veut à peu près rien dire ou même entre en conflit avec la réalité. Dans ce qui suit, je ne discuterai donc pas la question de la viabilité du projet politique européen en me situant sur les terrains mouvants de l’identité, mais sur celui, solide, des enjeux et des formes d’institutionnalisation de leur gestion.

L’Union européenne est-elle viable ?

La question que je pose n’est pas celle de savoir si « un » projet européen (lequel ? pour quoi faire ?) serait possible (ma réponse est : évidemment oui), mais si celui qui est en place est viable, ou pourrait se transformer pour le devenir. Je laisse de côté les « européanistes » de droite, c’est-à-dire ceux qui, ayant souscrit à la soumission aux exigences du capitalisme des monopoles généralisés, acceptent l’Union européenne telle qu’elle est pour l’essentiel et s’intéressent seulement à donner une solution aux difficultés « conjoncturelles » (ce qu’elles ne sont pas, à mon avis) qu’elle traverse. Je ne m’intéresse donc qu’aux arguments de ceux qui proclament « une autre Europe possible », en y incluant les partisans d’un capitalisme rénové, à visage humain et ceux qui s’inscrivent dans une perspective de transformation socialiste de l’Europe et du monde.

La nature de la crise qui traverse le monde et l’Europe est au centre de ce débat. Et, pour ce qui concerne l’Europe, la crise de la zone euro – qui occupe le devant de la scène – et celle – derrière – de l’Union européenne, sont indissociables.

La construction de l’Union européenne – au moins depuis le traité de Maastricht et, à mon avis, depuis bien plus tôt – et celle de la zone Euro, ont été conçues et édifiées systématiquement comme des blocs de construction de la mondialisation dite libérale, c’est-à-dire de celle d’un système assurant la domination exclusive du capitalisme des monopoles généralisés. Dans ce cadre il nous faut d’abord analyser les contradictions qui, à mon avis, font que ce projet (et donc le projet européen qui en relève) n’est pas viable.

Mais, dira-t-on, en défense d’ « un » projet européen envers et contre tout, celui qui a l’avantage d’exister, d’être en place, peut être transformé. En théorie abstraite, certes. Mais quelles sont les conditions qui le permettraient. A mon avis un double miracle (est-il utile de dire que je crois peu aux miracles ?) : 1) que la construction transnationale européenne reconnaisse la réalité des souverainetés nationales, de la diversité des intérêts et des enjeux, et organise sur cette base l’institutionnalisation de son fonctionnement ; et 2) que le capitalisme – s’il s’agit de rester dans le cadre général de son mode de gestion de l’économie et de la société – puisse être contraint d’opérer d’une manière autre que celle que commande sa logique propre, aujourd’hui celle de la domination des monopoles généralisés. Je ne vois pas d’indications que les européanistes majoritaires acceptent de prendre en compte ces exigences. Je ne vois pas davantage que les européanistes de gauche, minoritaires, qui le voient, soient capables de mobiliser des forces sociales et politiques capables d’inverser le conservatisme de l’européanisme en place. C’est pourquoi je conclus que l’Union européenne ne peut être autre que ce qu’elle est, et que celle-ci n’est pas viable.

La crise de la zone euro illustre cette impossible viabilité du projet

Le projet « européen » tel que le traité de Maastricht le définit et celui de la zone euro ont été vendus aux opinions par une propagande (je n’ai pas d’autres mots pour la qualifier) mensongère et imbécile. Aux uns – les privilégiés (relatifs) de l’Europe de l’Ouest opulente – on a raconté qu’en gommant les souverainetés nationales on mettait un terme aux guerres haineuses qui avaient ensanglanté le continent (et on comprend alors le succès de ce boniment). On a rajouté la sauce : l’amitié de la grande démocratie étatsunienne, le combat commun pour la démocratie dans ce grand Sud arriéré – forme nouvelle de l’adhésion à des postures impérialistes – etc. Aux autres – les pauvres hères de l’Est – on a promis l’opulence par le « rattrapage » des niveaux de vie occidentaux.

Les uns et les autres ont cru – dans leur majorité – à ces boniments. A l’Est on a cru, semble-t-il, que l’adhésion à l’Union européenne permettrait ce fameux « rattrapage » et que le prix en valait la chandelle. Ce prix – peut être la punition pour avoir accepté le régime du socialisme, dit communisme, soviétique – était celui d’un ajustement structurel pénible, de « quelques » années. L’ajustement – c’est-à-dire « l’austérité » (pour les travailleurs, pas pour les milliardaires) – a été imposé. Mais il s’est soldé par un désastre social. C’est ainsi que l’Europe de l’Est est devenue la périphérie de celle de l’Ouest. Une étude récente sérieuse nous apprend que 80% des Roumains estiment « qu’au temps de Ceaucescu, c’était mieux » (!). Peut-on espérer mieux en termes de délégitimation de la prétendue démocratie qui caractériserait l’Union européenne ! Les peuples concernés en tireront-ils la leçon ? Comprendront-ils que la logique du capitalisme n’est pas celle du rattrapage, mais au contraire de l’approfondissement des inégalités ? Je l’ignore.

Si la Grèce est aujourd’hui au cœur du conflit, c’est à la fois parce que la Grèce fait partie de la zone euro, et que son peuple a cru échapper au sort des autres périphéries balkaniques (ex « socialistes »). Les « Grecs » (je ne sais pas exactement ce que cela veut dire) pensaient (ou espéraient ?) qu’ayant évité le malheur d’être gouvernés par des « communistes » (puissants dans la Grèce héroïque de la Seconde Guerre mondiale) – et cela grâce aux colonels ! – ils n’auraient pas à souffrir du prix que les autres balkaniques doivent payer. L’Europe et l’euro fonctionneraient autrement pour eux. La solidarité européenne, et celle plus particulière des partenaires de l’Euro, affaiblies ailleurs (pour crime de « communisme » qui doit être puni), agiraient en leur faveur. Les Grecs en sont pour leurs illusions naïves. Ils devraient savoir aujourd’hui que le système réduira leur sort à celui de leurs voisins balkaniques, la Bulgarie et l’Albanie. Car la logique de la zone euro n’était pas différente de celle de l’Union européenne ; au contraire elle en renforce la violence. D’une manière générale la logique de l’accumulation capitaliste produit une accusation de l’inégalité entre les nations (elle est à l’origine de la construction du contraste centres/périphéries) ; et l’accumulation dominée par les monopoles généralisés renforce encore cette tendance immanente au système. On nous rétorquera que les institutions de l’Union européenne ont prévu les moyens de corriger les inégalités intra-européennes par des soutiens financiers appropriés destinés aux pays retardés de l’Union ; et l’opinion générale y a cru. En réalité non seulement ces aides (qui, en dehors de l’agriculture dont je ne discuterai pas de la question ici, sont affectés en particulier à la construction d’infrastructures modernes) sont trop insuffisantes pour permettre le « rattrapage » ; mais, encore plus grave, par leur contribution à une plus grande ouverture des économies concernées, facilitent la pénétration des monopoles généralisés et donc renforcent la tendance au développement inégal. De surcroît ces aides poursuivent l’objectif de renforcer certaines régions sous-nationales (la Bavière, la Lombardie, la Catalogne par exemple) et par là affaiblir les capacités de résistance des États nationaux face aux diktats des monopoles.

La zone euro a été conçue pour accentuer encore davantage ce mouvement. Son caractère fondamental est défini par le statut de la BCE, qui s’interdit de prêter aux États nationaux (et même à un État supranational européen s’il existait, ce qui n’est pas le cas), mais finance exclusivement les banques – à un taux ridicule – qui, à leur tour, tirent de leurs placements en titres des dettes publiques nationales une rente qui renforce la domination des monopoles généralisés. Ce qu’on appelle la financiarisation du système est inhérent à la stratégie des monopoles en question. Dès sa création j’avais analysé ce système comme étant non viable, appelé à s’effondrer dès lors qu’une crise sérieuse frapperait le capitalisme. Ce qui se produit sous nos yeux. J’avais soutenu que la seule alternative susceptible de soutenir une construction européenne graduelle et solide imposait le maintien d’une gestion nationale des monnaies articulées dans un serpent monétaire, lui-même conçu comme une structure de négociations sérieuses portant sur les taux de change et les politiques industrielles. Et cela jusqu’à ce que, éventuellement et beaucoup plus tard, la maturation des cultures politiques permette la mise en place d’un État européen confédéral se superposant aux Etats nationaux, sans annihiler ces derniers.

La zone euro est donc entrée dans une crise prévisible qui menace réellement son existence comme on finit par l’admettre même à Bruxelles. Car on ne voit pas que l’Union européenne soit devenue capable de conduire une autocritique radicale qui impliquerait l’adoption d’un autre statut pour la gestion de la monnaie et la renonciation au libéralisme inhérent aux traités en vigueur.

Les responsables de la faillite du projet européen ne sont pas ses victimes – les pays fragiles de la périphérie européenne – mais, à l’opposé, les pays (c’est-à-dire les classes dirigeantes de ces pays) qui ont été les bénéficiaires du système, l’Allemagne en premier lieu. Les insultes proférées à l’encontre du peuple grec n’en sont que plus odieuses. Peuple paresseux ? Tricheurs avec le fisc : Madame Lagarde oublie que les tricheurs en question sont les armateurs que les libertés de la mondialisation (défendues par le FMI) protègent ! Mon raisonnement n’est pas fondé sur la reconnaissance du conflit des nations, même si dans les apparences les choses se passent de cette manière. Il est fondé sur celle du conflit entre les monopoles généralisés (eux-mêmes propres seulement aux pays du centre européen) et les travailleurs des centres européens comme de leurs périphéries, même si le coût de l’austérité imposé aux uns et aux autres produit des effets dévastateurs plus marqués dans les périphéries que dans les centres. Le « modèle allemand », vanté par toutes les forces politiques européennes de la droite et même d’une bonne partie de la gauche, a été mis en œuvre avec succès en Allemagne grâce à la docilité relative de ses travailleurs qui acceptent des rémunérations de 30% inférieures à celle des Français. Cette docilité est largement à l’origine à la fois du succès des exportations allemandes et de la croissance puissante des rentes dont les monopoles généralisés allemands sont les bénéficiaires. On comprend que ce modèle séduise les inconditionnels de la défense du capital !

Le pire est donc encore à venir : le délitement sous une forme ou une autre – brutale ou graduelle – du projet européen, en commençant par celui de la zone euro. On retournerait alors à la case de départ : les années 1930. On aurait alors une zone mark réduite à l’Allemagne et aux pays qu’elle dominerait sur ses frontières Est et Sud, les Pays-Bas et la Scandinavie autonomes mais consentant à s’y ajuster, une Grande-Bretagne que son atlantisme éloignerait encore davantage de la politique en Europe, une France isolée (Vichy ? ou de Gaulle ?), une Espagne et une Italie incertaines et fluctuantes. On aurait alors associé le pire : la soumission des sociétés nationales européennes aux diktats des monopoles généralisés et du « libéralisme » mondialisé qui l’accompagne d’une part, leur gestion politique par des pouvoirs recourant d’autant plus à la démagogie « nationaliste » qu’ils resteraient impuissants. Cette gestion politique renforcerait les chances des droites extrêmes. On aurait (on a déjà ?) des Pilsudski, des Horthy, des barons baltes, des nostalgiques de Franco et de Mussolini, des Maurassiens. Les discours d’apparence « nationaliste » des droites extrêmes sont des discours menteurs, puisque ces forces politiques (du moins leurs dirigeants) acceptent non seulement le capitalisme en général, mais encore la seule forme qu’il peut revêtir, celle du capitalisme des monopoles généralisés. Un « nationalisme » authentique aujourd’hui ne peut être que populaire au sens vrai du terme, servir le peuple et non le tromper. Du coup le vocable de « nationalisme » doit lui-même être utilisé avec précaution et peut être vaudrait-il mieux lui substituer celui « d’internationalisme des peuples et des travailleurs ». En contrepoint la rhétorique des droites en question réduit le thème du nationalisme à des dérives de violence chauvine mise en œuvre contre les immigrés ou les Roms, accusés d’être la source des désastres. Cette droite ne manque pas d’associer dans sa haine les « pauvres », tenus responsables de leur misère et accusés d’abuser des bénéfices de « l’assistanat ».

Voilà où conduit l’entêtement à défendre le projet européen contre vents et marées : à sa destruction.

Y a-t-il une alternative moins désolante ? Va-t-on vers une nouvelle vague de transformations sociales progressistes !

Certes oui, car les alternatives (au pluriel) existent toujours, en principe. Mais les conditions pour que celle-ci ou celle-là des alternatives possibles devienne réalité doivent être précisées. Il n’est pas possible de revenir à un stade antérieur de développement du capital, à un stade antérieur de la centralisation de son contrôle. On ne peut qu’aller de l’avant, c’est-à-dire en partant du stade actuel de la centralisation du contrôle du capital, comprendre que l’heure de « l’expropriation des expropriateurs » a sonné. Il n’y a pas d’autre perspective viable possible. Cela dit la proposition en question n’exclut pas la conduite de luttes qui, par étapes, vont dans sa direction. Au contraire elle implique l’identification d’objectifs stratégiques d’étape et la mise en œuvre de tactiques efficaces. Se dispenser de ces préoccupations de stratégies d’étape et de tactique d’action, c’est se condamner à proclamer quelques slogans faciles (« A bas le capitalisme » sans efficacité.

Dans cet esprit et en ce qui concerne l’Europe une première avancée efficace, qui d’ailleurs se dessine peut être, part de la remise en question des politiques dites d’austérité, associées d’ailleurs à la montée des pratiques autoritaires anti-démocratiques qu’elle exige. L’objectif de relance économique, en dépit de l’ambigüité de ce terme (relance de quelles activités ? par quels moyens ?) lui est d’ailleurs associé tout naturellement.

Mais il faut savoir que cette première avancée se heurtera au système en place de gestion de l’euro par la BCE. De ce fait je ne vois pas qu’il soit possible d’éviter de « sortir de l’euro » par la restauration de la souveraineté monétaire des États européens. Alors et alors seulement des espaces de mouvement pourront s’ouvrir, imposant la négociation entre partenaires européens et par là même la révision des textes organisant les institutions européennes. Alors et alors seulement des mesures pourront être prises amorçant la socialisation des monopoles. Je pense par exemple à la séparation des fonctions bancaires, voire à la nationalisation définitive des banques en difficulté, à l’allègement de la tutelle que les monopoles exercent sur les producteurs agricoles, les petites et moyennes entreprises, à l’adoption de règles de fiscalité fortement progressive, au transfert de la propriété des entreprises qui choisiraient la délocalisation aux travailleurs et aux collectivités locales, à la diversification des partenaires commerciaux, financiers et industriels par l’ouverture de négociations, notamment avec les pays émergents du Sud, etc. Toutes ces mesures exigent l’affirmation de la souveraineté économique nationale et donc la désobéissance aux règles européennes qui ne les permettraient pas. Car il me paraît évident que les conditions politiques permettant de telles avancées ne seront jamais réunies en même temps dans l’ensemble de l’Union européenne. Ce miracle n’aura pas lieu. Il faudra alors accepter de commencer là où on le peut, dans un ou plusieurs pays. Je reste convaincu que le processus engagé ne tarderait pas à faire boule de neige.

A ces propositions (dont le président F. Hollande a amorcé la formulation, en partie tout au moins), les forces politiques au service des monopoles généralisés opposent déjà des contre-propositions qui en annihilent la portée : la « relance par la recherche d’une meilleure compétitivité des uns et des autres dans le respect de la transparence de la concurrence ». Ce discours n’est pas seulement celui de Merkel ; il est également celui de ses adversaires sociaux-démocrates, celui de Draghi, le président de la BCE. Mais il faut savoir – et le dire – que la « concurrence transparente » n’existe pas. Elle est celle – opaque par nature – des monopoles en conflit mercantile. Il ne s’agit donc là que d’une rhétorique menteuse qu’il faut dénoncer comme telle. Tenter d’en aménager la gestion, après en avoir accepté le principe – en proposant des règles de « régulation » – ne mène à rien d’efficace. C’est demander aux monopoles généralisés – les bénéficiaires du système qu’ils dominent – qu’ils agissent contre leurs intérêts. Ceux-ci sauront trouver les moyens d’annihiler les règles de régulation qu’on prétendrait leur imposer.

Les décisions prises en septembre 2012 pour sortir de la crise de l’euro (mise en place d’un Fonds de Solidarité européen, émission d’eurobonds, rachat de la dette des États par la BCE), non seulement viennent trop tard et ne sont pas – en volume – à la hauteur des exigences, mais encore s’inscrivent toujours dans la stratégie de l’austérité qui en annule automatiquement les effets bienfaisants éventuels ; car l’austérité produira la croissance inexorable de la dette et non sa réduction ; croire le contraire est pure sottise. Conçue pour rester dans le système de la financiarisation, c’est-à-dire de la soumission aux « anticipations » des monopoles généralisés et financiarisés, cette politique de principe est vouée à laisser le champ libre à la spirale descendante de l’implosion.

De surcroît cette politique de principe repose sur la négation de la souveraineté des États, en l’occurrence des États européens, alors que les conditions pour lui substituer la souveraineté d’un État européen n’existent pas et ne seront pas réunies dans un avenir visible. Or refuser la souveraineté des États, c’est tout simplement lui substituer celle des monopoles, et rien moins que cela. Et sans souveraineté nationale il n’y a plus de démocratie possible, comme les refus répétés de l’Union européenne de prendre en considération les opinions majoritaires, les résultats des élections et des referendums qui déplaisent au capital des monopoles l’ont amplement démontré.

C’est pourquoi le rétablissement du respect des souverainetés nationales est une exigence pour tous les peuples de toutes les régions de la planète. Sans ce respect, le droit international bafoué laisse la place au « droit » à l’intervention des puissances impérialistes dans les affaires des nations qui refusent de céder aux injonctions du capital des monopoles mondialisés. Sans ce respect des souverainetés, il n’y a aucune alternative démocratique et progressiste de possible, ni en Europe, ni ailleurs.

Le XXe siècle n’a pas été seulement celui des guerres les plus violentes qu’on ait connues, produites dans une large mesure par le conflit des impérialismes (alors conjugués au pluriel). Il a été aussi celui d’immenses mouvements révolutionnaires des nations et des peuples des périphéries du capitalisme de l’époque. Ces révolutions ont transformé à une allure accélérée la Russie, l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine et ont constitué de ce fait la dynamique majeure dans la transformation du monde. Mais l’écho qu’elles ont trouvé dans les centres du système impérialiste est demeuré limité pour le moins qu’on puisse dire. Les forces réactionnaires pro-impérialistes ont conservé la maîtrise de la gestion politique des sociétés dans ce qui est devenu la triade de l’impérialisme collectif contemporain, leur permettant ainsi de poursuivre leurs politiques de « containment » (« contenir » puis de « rolling back » (faire reculer) de cette première vague de luttes victorieuses pour l’émancipation de la majorité de l’humanité. C’est ce défaut d’internationalisme des travailleurs et des peuples qui est à l’origine du double drame du XXe siècle : l’essoufflement des avancées amorcées dans les périphéries (les premières expériences à vocation socialiste, le passage de la libération anti-impérialiste à la libération sociale) d’une part, le ralliement des socialismes européens au camp du capitalisme/impérialisme et la dérive de la social-démocratie devenant social libérale d’autre part.

Mais le triomphe du capital – devenu celui des monopoles généralisés – n’aura été que de courte durée (1980-2010 ?) Les luttes démocratiques et sociales engagées à travers le monde, comme certaines des politiques des États émergents, remettent en cause le système de la domination des monopoles généralisés et amorcent une seconde vague de transformation du monde. Ces luttes et ces conflits concernent toutes les sociétés de la planète, au Nord comme au Sud. Car pour maintenir son pouvoir le capitalisme contemporain est contraint de s’attaquer à la fois aux États, aux nations et aux travailleurs du Sud (de surexploiter leur force de travail, de piller leurs ressources naturelles) et aux travailleurs du Nord, mis en concurrence avec ceux du Sud. Les conditions objectives pour l’émergence d’une convergence internationaliste des luttes sont donc réunies. Mais de l’existence de conditions objectives à leur mise en œuvre par les agents sociaux sujets de la transformation, il y a encore une distance qui n’est pas franchie. Il n’entre pas dans notre intention de régler cette question par quelques grandes phrases faciles et creuses. Un examen approfondi des conflits entre les États émergents et l’impérialisme collectif de la triade et de leur articulation aux revendications démocratiques et sociales des travailleurs des pays concernés, un examen approfondi des révoltes en cours dans les pays du Sud, de leurs limites et de leurs évolutions diverses possibles, un examen approfondi des luttes engagées par des peuples en Europe et aux Etats-Unis, constituent le préalable incontournable à la poursuite de débats féconds concernant « les » avenirs possibles.

Toujours est-il que l’amorce du dépassement du défaut d’internationalisme est encore loin d’être visible. La seconde vague des luttes pour la transformation du monde va-t-elle de ce fait être un « remake » de la première ? Pour ce qui est de l’Europe, objet de notre réflexion ici, la dimension anti-impérialiste des luttes reste absente de la conscience des acteurs et des stratégies qu’ils développement, quand ils en ont. Je tenais à conclure ma réflexion sur « l’Europe vue de l’extérieur » par cette remarque, d’une importance majeure à mon avis. Références

Cette étude fait référence à des concepts fondamentaux dans mon analyse du capitalisme contemporain et de sa crise, dont j’ai développé l’argumentation (dont seules les conclusions sont reprises ici) dans mes ouvrages les plus récents :

• Au-delà du capitalisme sénile, 2002 ; Obsolescent Capitalism, 2003. • Pour un monde multipolaire, 2005 ; Beyond US hegemony, 2006. • Du capitalisme à la civilisation, 2008 ; From Capitalism to civilization, 2010. • La crise, sortir de la crise du capitalisme ou sortir du capitalisme en crise, 2008 ; Ending the crisis of capitalism or ending capitalism, 2010. • La loi de la valeur mondialisée, 2011 ; The law of worldwide value, 2010.

Je fais référence tout particulièrement aux concepts de capitalisme des monopoles généralisés, de l’impérialisme collectif de la triade, du capitalisme historique et de ses caractères particuliers – l’accumulation par dépossession, la soupape de l’émigration vers les Amériques qui a permis le déploiement du capitalisme historique, du surplus dans le capital des monopoles et de la rente impérialiste, des deux longues crises structurelles du capitalisme des monopoles et des réponses qui ont été données à la première et de celles qui lui sont à la seconde, du conflit Nord/Sud et de celui qui oppose les pays émergents à la triade impérialiste, des deux longues vagues de luttes et de conflits anti-impérialistes (l’éveil du Sud) et anti-capitalistes (les révolutions socialistes) qui ont occupé le XXe siècle et qui s’amorce au XXIe siècle.

Voir sur ces questions mes articles de synthèse :

• “Capitalism, a parenthesis in history”, Monthly Review 2009. • “The battlefields chosen by contemporary imperialism”, Kasarinlan Philippine Journal of Third World Studies, 2009. • “The trajectory of historical capitalism”, Monthly Review 2011. • Audacity, site Pambazuka 01/12/2011. • « Capitalisme transnational ou impérialisme collectif ?”, Recherches Internationales, 2011. • “The Centre will not held, the rise and decline of liberalism”, Monthly Review 2012. • “The surplus in Monopoly Capitalism and the imperialist rent”, Monthly Review 2012. • The South challenges globalization, site Pambazuka 05/04/2012.

L’analyse critique de la construction européenne et de la gestion de l’euro, objet de cet article, est replacée dans ce cadre global. Pour des développements concernant ces questions, voir :

• « L’effacement du projet européen » (Au-delà du capitalisme sénile, 2002 ; pages 110 et suivantes). • « Les sables mouvants du projet européen » (Pour un monde multipolaire, 2005 ; pages 22 et suivantes). • « Le projet européen remis en question » (Du capitalisme à la civilisation, 2008 ; pages 151 et suivantes). • L’impossible gestion de l’euro, site Pambazuka 06/07/2010.

La référence à l’étude concernant l’opinion roumaine a été faite oralement par un participant roumain au Forum Social Balkanique (Zagreb, Mai 2012).


Edité le 07-03-2021 à 22:46:10 par Xuan


Xuan
   Posté le 07-03-2021 à 23:08:03   

Dans l'article de Samir Amin, j'ai souligné en bleu certains éléments importants caractéristique de l'UE.

> l'Europe n'a pas les ressources naturelles des USA
> Elle est constituée de nations distinctes et il n'y a pas de peuple européen
> Le développement de ses nations est inégal
> Ses monopoles, même transnationaux, ont une base nationale.

Elle comprend trois groupes :

> Celui de Grande-Bretagne, France, Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Suisse, Autriche, Scandinavie
> Celui de l'Italie et de l'Espagne plus récent et de rang inférieur sur le plan des monopoles.
> Celui de l'Europe de l'est où les monopoles capitalistes n'ont pu se développer

Ceci sert de base à la domination et à l'oppression du sud et de l'est par les nations dominantes.


Concernant le traité de Maastricht, Samir Amin indique que le projet politique "peut devenir le lieu de conflits et de remises en cause de cette vocation et des moyens mis en place pour la servir" . C'est clairement la thèse eurocommuniste.
Sur l'atlantisme, bien réel, il est dommage que l'article le constate sans détailler les liens économique et financiers qui en seraient la base.
Et inversement il ne décrit pas les intérêts économiques et financiers entravés par l'atlantisme. Il est vrai qu'en 2012 cet aspect était peut-être moins apparent.
Ceci le conduit à écrire "L’impérialisme étant devenu désormais collectif il n’y a plus qu’une seule politique " .
En fait il n'y a pas qu'une seule politique. Le développement inégal et les contradictions avec les USA en sont la cause, et paradoxalement légitiment le titre de son article annonçant "l'implosion programmée de l'Europe" .

Nul ne peut assurer que l'UE va imploser, mais il est probable que ses contradictions vont s'accentuer. J'ai commenté un article par ailleurs très intéressant sur l'eurocommunisme sur le site "faire vivre" :
Mettre le décodeur du Parti Communiste...

Mon commentaire reprend des faits déjà relevés sur ce fil, actualisés :

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Nous devrions reprendre l’étude de l’Union Européenne dans sa situation présente, en partant des faits, et en examinant les contradictions qui l’agitent et qui vont la transformer.

Sur le plan extérieur l’hégémonisme américain est de moins en moins un « allié » et de plus en plus un empire prédateur qui impose ses propres intérêts, ses mensonges et sa loi, et qui fait marcher l’occident à coups de fouet.
Cette pression constante accentue les contradictions internes à l’Europe, celles qui opposent les peuples aux bourgeoisies européennes, celles qui opposent les nations européennes dominantes et dominées et aussi celles qui opposent l'Europe aux pays émergents.
L’Union Européenne a été secouée par la crise de 2008 et particulièrement celle de l’Euro.
Puis par celle des réfugiés, par la guerre "hors limites" US, par la crise sanitaire, et bientôt par une nouvelle crise financière et économique.

> A l’occasion de la crise de l’Euro, les banques françaises ont fait sauter le gouvernement Berlusconi. Sarkozy et Merkel ont éjecté Papandreou. Hollande a imposé le maintien de la Grèce en Europe afin de préserver l’OTAN et moyennant de sévères conditions financières contre le peuple grec. La France des banques – les premières en Europe – est un pillard en Europe du sud. L'Allemagne fait son marché de l'emploi à l'est.

> Lors de la crise des réfugiés, notre pays a quasiment fermé ses portes, interdisant aux bateaux d’accoster, laissant la Turquie, la Grèce, l’Italie notamment se dépatouiller et imposer aux réfugiés des situations inhumaines par exemple à Lesbos. L’espace Shengen européen n’y a pas résisté.

> La guerre "hors limites" déclenchée par Trump contre la Chine (et aussi contre la Russie) s’est répercutée ici sous formes de sanctions, de menaces et de chantage.
La plupart des pays européens ont participé à la campagne de propagande antichinoise et antirusse, sur de nombreux sujets : subversion séparatiste à Hong Kong, dénigrement de la victoire chinoise sur l’épidémie, mensonges sur le Xinjiang, etc. De même avec la Biélorussie ou avec l’affaire Navalny.
Pompeo a imposé dans plusieurs pays européens le rejet de Huawei. A noter que l’Allemagne n’a pas cédé comme notre pays, lequel a même exercé de vaines pressions sur l’Allemagne pour qu’elle renonce au projet de gazoduc.

> Passons sur la gestion catastrophique et parfois criminelle de la crise sanitaire. Il est ressorti que « l’espace Shengen » a été encore sérieusement ébranlé, et que la communauté européenne s'est disputée comme des chiffonniers.
Concernant la « stratégie vaccinale », les USA se sont accaparé les vaccins et l’Europe a fait de même avec les pays pauvres. En son sein les pays du sud et de l’est se font snober, au point d’aller chercher des vaccins russes ou chinois, au grand dam de Macron et de Van der Leyden. L’Italie pirate les vaccins australiens avec la bénédiction de l’UE : l’occident est devenu un troupeau de rats affamés qui se mordent entre eux.

> Il est probable qu’une crise économique grave résulte du remboursement impossible des prêts, qu’une crise financière tout aussi sévère secoue l’énorme bulle qui s’est développée hors sol.
Dès la fin de l’épidémie les bourgeoisies européennes vont infliger une punition sur les salaires et bien entendu une stricte réforme des retraites, alors que les peuples sont exaspérés par l’espèce de tango interminable des confinements inaboutis, et sont parfois impatients d'en découdre.

- Les peuples d'Europe subissent de plus en plus lourdement paupérisation et prolétarisation
- Une fracture de plus en plus profonde oppose en Europe les pays dominés et ceux dominants, dont le notre.
- Une autre sépare ceux qui se plient aux USA et ceux qui tentent d’y résister. Là encore la bourgeoisie française se distingue par son atlantisme. La "troisième voie" entre les USA et la Chine que prétend défendre Macron n'est qu'un paravent munichois.
- Enfin, face à la transformation en cours de la mondialisation de l’hégémonisme vers la multipolarité, les bourgeoisies occidentales se divisent encore entre celles qui soutiennent le multilatéralisme et celles qui veulent un repli chauvin.

On peut supposer que les contradictions évoquées ci-dessus prennent un tour antagonique, voire fasciste ou militaire pour certaines d’entre elles.
Que deviendra l’Union Européenne dans ces conditions ?
Peut-on imaginer un frexit dans le cadre du capitalisme, qui ne suive pas la même mise en orbite que la GB autour des USA ?
Peut-on espérer un retour à un capitalisme {apaisé } et des institutions {républicaines} ou leur abolition ?

L’étude de ces contradictions et de leur transformation devrait guider notre action.
Xuan
   Posté le 09-03-2021 à 23:13:13   

Les nouvelles routes de la soie s’invitent en France, via le port allemand de Duisbourg


Le 19 février 2021 par Paco Martin https://portail-ie.fr/short/2656/les-nouvelles-routes-de-la-soie-sinvitent-en-france-via-le-port-allemand-de-duisbourg

Crédits : GRESEA


Le projet lancé par le dirigeant chinois Xi Jinping en 2013, Road and Belt Initiative, a pour ambition de relier « l’atelier du monde » à l’Europe. La récente prolongation des «nouvelles routes de la soie » jusqu’au nord de la France symbolise le rôle grandissant du port allemand de Duisbourg en tant que carrefour européen et “terminus” eurasiatique.

Le 2 février 2021, l’entreprise allemande Contargo a réceptionné pour la première fois sur son terminal fluvial français de Valenciennes une barge comptant une quarantaine de conteneurs en provenance de Chine. Des marchandises qui ont été transportées d’Asie par le ferroviaire jusqu’au port allemand de Duisbourg, avant d’être acheminées par voie fluviale au terminal de Valenciennes. Un trajet devenu possible grâce à l’avancée de l’élargissement du canal Seine-Nord Europe.

Par ailleurs, Contargo est l’un des plus grands réseaux logistiques d’Europe avec un transport annuel de 2,2 millions d’EVP (Équivalent Vingt Pieds). Basée à Duisbourg, l’entreprise possède un puissant réseau de terminaux fluviaux. Un acteur au cœur de la nouvelle mécanique logistique centre-européenne mise en mouvement par la désignation du port de Duisbourg comme terminus du projet Road and Belt Initiative. Ce port est le plus grand terminal fluvial trimodal d’Europe, situé au confluent du Rhin et de la Ruhr.

En juillet 2012, le Syndicat Mixte Docks Seine Nord Europe/ Escaut est devenu le concessionnaire de 5 quais fluviaux de l’Escaut : quai de Valenciennes, quai de Bruay-sur-l’Escaut/ Saint-Saulve, quai de Rouvignies, quai de Denain et le quai de Bouchain. En 2017, Escaut Valenciennes Terminal était au 4e rang des ports français fluviaux ; c’est « un terminal public accueillant les opérateurs de transport combiné fluvial-route […] permettant toutes les connexions possibles depuis et vers les ports maritimes du Range Nord » . C’est l’entreprise Contargo qui a été missionnée par Dock Seine Nord Europe pour exploiter les terminaux.

Enfin, les eaux troubles des années 2020 et début 2021 auront causé l'envolée des taux de frets maritimes, la congestion des ports maritimes et de l’augmentation des importations de l’UE en provenance de Chine. Et surtout, avec la pénurie de conteneurs qui alourdit la facture des Européens, situation mise en exergue par le journal les Echos, la solution ferroviaire pourrait être de plus en plus plébiscitée. Malgré des prix plus élevés, il a l’avantage d’être deux fois plus rapide que le maritime, 16 à 20 jours contre 45 jours. Si un changement de paradigme devait s’opérer, cela faciliterait les projets chinois de nouvelles routes de la Soie, ainsi que la place du port allemand de Duisbourg comme carrefour européen.

Paco Martin

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https://sinoscope.fr/on-a-vraiment-si-peur-des-telephones-huawei/?fbclid=IwAR2BOQT8xWM0JKN83TiEUJ7lsqyh45c7rvEndHTTMLkfR7WPFeDWUeulRcA

On a vraiment si peur des téléphones Huawei?
Mar 8, 2021 Géopolitique
Non.

Mais il fallait bien une feuille pour cacher la forêt. En effet, Oppo, XiaoMi, Oneplus ou wiko fabriquent aussi d’excellents modèles de téléphones pour moins chers. Pourquoi cet acharnement sur Huawei? On a si peur de leurs antennes 5G? à moins que ce soit les concentrateurs? les routeurs?switches? clé wifi?

Sous l’ère Trump, les états-unis ont décidé de “ramener la Chine à l’âge de pierre”, et Biden ne fait que persister dans la même voie. La preuve est sur le site de l’ambassade des états-unis:

https://fr.usembassy.gov/fr/annonce-de-lextension-du-programme-clean-network-destine-a-proteger-les-atouts-des-etats-unis-par-michael-pompeo/

C’est le programme “clean network” qui consiste à interdire toute activité de la Chine sur 5 secteurs numériques identifiés:

Clean Carrier: FAI propre

Clean Store: Magasins d’applications propre

Clean Apps: applications mobiles propres

Clean Cloud: Service de nuage propre

Clean Cable: Liaison optique transcontinentale propre

Les noms des majors chinois de ces 5 secteurs du numérique sont clairement cités sur la page de l’ambassade américaine: Tencent, Alibaba, Huawei ou Baidu… rien n’échappe à la vigilance. Le nom de Huawei apparaît 2 fois sur la page. Quatre lignes, lui sont entièrement consacrées. Cela montre bien la priorité que les agences américaines s’accordent vis à vis de Huawei.

Si la Chine ne peut plus se développer sur ces 5 secteurs précédemment cités, que deviendra-t-elle?

Elle sera cantonnée à nouveau à son rôle de fabriquant de chaussures et de jouets à bas coût et à bas prix. Les intermédiaires pourront, à nouveau, vendre ses babioles à 1€ sorties d’usines, à 15€ une fois arrivées dans les rayons en Europe.

Mais pourquoi cette obsession sur Huawei? Et qu’est ce que cette histoire avec le “clean cable”: liaison transcontinentale propre?Les états-unis ont la capacité de pirater les liaisons transcontinentales du monde entier lorsque cela ne lui appartient pas. Et quand on sait que sur les 430 liaisons sous-marines mondiales, la plupart sont opérées par les acteurs américains, la NSA ne doit pas être débordée de boulot de ce coté-ci.

Mais il y a un endroit où les opérateurs US sont absents, voici l’image:


Et oui, c’est passé sous silence dans les médias Français, trop occupés par le pangolin. Chaque point est une connexion terrestre. Le départ étant le Pakistan qui a une liaison terrestre vers la Chine, le terminus est à Marseille, sur les jolies plages de Prado.

Ce câble entièrement financé par HKT reliera en 2021 la France au Pakistan.
Cette liaison optique Eurasienne fait actuellement 12000Km de long. En France, c’est Orange qui opère pour l’accueil de la liaison à Prado. Pour le reste, c’est (HengTong) qui s’en occupe.

Cette liaison qui connecte quelques meilleurs ennemis de l’Amérique, s’appelle PEACE ( Pakistan & East Africa Connecting Europe). Et pour couronner le tout, le troisième plus gros actionnaire de HengTong est bien Huawei. Celui-ci est le fournisseur de tous les équipements nécessaires à la liaison PEACE.
t parmi ces équipements, un seul est absolument critique: le hub à l’accueil de la fibre, lorsque celle-ci débarque sur le data center à la plage de Prado. Si on doit pirater une liaison inter-continentale, c’est là qu’il faut opérer.
Problème: ce HUB est propriété de Huawei. oups! C’est un peu plus délicat que si c’était un Cisco ( Américain ), en effet. Nous comprenons alors toute l’importance du paragraphe “clean cable” et cet acharnement sur Huawei.

L’illumination de la liaison est prévue fin 2021. Les temps d’accès et le débit entre l’Europe et la Chine seront grandement améliorés. Biden n’aura finalement pas réussi à impressionner l’Europe, un point pour la France.


Edité le 10-03-2021 à 13:23:01 par Xuan


Xuan
   Posté le 10-03-2021 à 13:07:42   

Laboratoire italien pour faire du job russe


L'UE approuve le vaccin J&J alors que les déploiements s'accélèrent
Par AFP
Publié: 10 mars 2021 18:28 - https://www.globaltimes.cn/page/202103/1217969.shtml

Le Kazakhstan a commencé sa campagne de vaccination contre le coronavirus lundi en utilisant du Spoutnik V de fabrication russe. , menée sur une base volontaire et gratuite, se poursuivra jusqu'à la fin de 2021 et couvrira jusqu'à 6 millions de personnes.

La Russie a signé mardi son premier accord pour fabriquer le jab Spoutnik V dans l'Union européenne (UE), car l'Europe a encore du mal à accélérer son déploiement, même si les responsables promettent que 100 millions de tirs entreront dans l'UE chaque mois d'avril à juin.

Le commissaire européen à l'industrie, Thierry Breton, a déclaré mardi que la stratégie vaccinale du bloc devrait cette semaine être complétée par l'ajout du coup unique de Johnson & Johnson.

Avec une approbation attendue «dans les prochains jours ou heures», a-t-il dit, cela porterait à quatre le nombre de vaccins utilisés dans les 27 États membres, en plus de ceux de BioNTech / Pfizer, Moderna et AstraZeneca.

L'UE a reçu un coup de pouce supplémentaire,

Alors que la fourniture de photos par la Russie dans le monde entier, y compris à certains petits pays de l'UE, a été un coup d'État pour l'image de Moscou, le président du Conseil européen Charles Michel a accusé Moscou de "propagande".

Néanmoins, les fabricants de Spoutnik V ont exigé des excuses du régulateur des médicaments de l'UE après qu'un haut fonctionnaire ait mis en garde les États membres contre l'autorisation hâtive du jab, comparant les déploiements d'urgence à la «roulette russe».

Les États-Unis, le pays le plus touché au monde, accélèrent également le déploiement de leurs vaccins, les États de New York et de Floride se préparant à mettre les vaccins COVID-19 à la disposition des personnes âgées de 60 ans et plus.

Une grande partie du monde a encore du mal à briser l'emprise d'une pandémie qui a tué plus de 2,6 millions de personnes en un peu plus d'un an.

Plus de 700 000 personnes ont maintenant perdu la vie en Amérique latine et dans les Caraïbes, le Brésil et le Mexique représentant la part du lion des décès.

En France, les unités de soins intensifs des hôpitaux de la région parisienne sont presque saturées de patients COVID-19, préviennent les autorités sanitaires, et les médecins reportent désormais les opérations non urgentes afin de libérer davantage de lits.

Mais il y a eu des progrès en Afrique, où le Soudan est devenu le dernier pays à commencer à vacciner les agents de santé à l'aide de vaccins reçus dans le cadre de l'initiative Covax.

La Tunisie a également reçu mardi sa première livraison majeure de doses de vaccin contre le coronavirus, près d'un mois plus tard que prévu.

AFP
Xuan
   Posté le 10-03-2021 à 13:41:48   

De hauts responsables de l'UE mettent en garde contre la tentation des vaccins sino-russes de briser la stratégie vaccinale unifiée

sur dnews
Écrit par: Yan Jinchen
2021-03-10 15:36:00
Date de la dernière mise à jour:2021-03-10 15:36

Bien que la stratégie vaccinale de l'UE exclue toujours le nouveau vaccin chinois contre la pneumonie coronaire (COVID-19), la situation épidémique grave et la lenteur de la vaccination dans l'UE ont poussé certains États membres de l'UE à se tourner vers la Chine et d'autres pays pour obtenir de l'aide. Le 9 mars, le président du Conseil européen, Charles Michel, a attaqué la Chine et la Russie.

Selon un rapport du site d'information politique américain Politico du 9 mars, le président du Conseil européen, Charles Michel, a publié le même jour un document pour défendre la stratégie vaccinale de l'Union européenne, affirmant que la Chine et la Russie sont «inférieures à la L'UE en termes de valeurs »
et appelant les pays de l'UE à« ne pas se laisser influencer par la Chine et la Russie. La tentation des vaccins russes ».

Michel s'est vanté que l'Union européenne a joué un rôle majeur dans le "Plan de mise en œuvre du vaccin Covid-19" (COVAX) dirigé par l'OMS, promettant de fournir à COVAX 2,7 milliards d'euros, et l'initiative "est sur le point de livrer le premier lot de vaccins au Rwanda et au Kenya. "

La Hongrie est devenue le premier pays de l'UE à recevoir le vaccin chinois:
Le 3 mars, à Budapest, en Hongrie, des agents de santé publique ont déchargé le nouveau vaccin couronne livré par la China National Pharmaceutical Group Corporation à la base logistique du parking du bureau du gouvernement dans le 13e arrondissement de Budapest. (AP)
Le 3 mars, à Budapest, en Hongrie, un agent de santé publique porte un vaccin chinois. (AP)
Le personnel porte le vaccin. (AP)
Le 3 mars, au département de la santé publique du bureau du gouvernement du comté de Miskolcbosod-Abagy-Zamprun en Hongrie, un lot de vaccins de la médecine nationale chinoise est arrivé. (AP)
Un membre du personnel de ce département est en train d'emballer le vaccin nouvellement arrivé de médecine nationale chinoise. (AP)

Par la suite, Michel a exhorté les pays de l'UE à "ne pas être tentés par la Chine et la Russie" . Il a affirmé que la Chine et la Russie " fournissent des vaccins limités mais les utilisent pour la publicité ", tandis que l'UE " n'utilisera pas de vaccins pour la publicité ", donc "la Chine et la Russie ne sont pas aussi bonnes que l'UE en termes de valeurs" .

Dans l'article, Michele a réfuté la décision précédente de l'UE de mettre en place des contrôles à l'exportation des vaccins produits localement. Des voix ont été critiquées pour avoir poursuivi le "nationalisme des vaccins". Michel a qualifié cette déclaration de "choquante" et a accusé le Royaume-Uni et les États-Unis d'être les "pays qui ont complètement interdit l'exportation de vaccins produits localement" .

Cependant, bien que Michel ait affirmé que «avec le soutien de la science, de la sagesse collective et de la coopération internationale fondée sur des valeurs, les pays libres et démocratiques peuvent efficacement surmonter d'énormes crises» , son article ne mentionne aucune solution au dilemme de la vaccination de l'UE.
L'ambassadeur d'Israël en Chine fait sa première apparition en appelant à la reconnaissance mutuelle de la vaccination. Voyagez jusqu'à la Grande Muraille pour apprécier la culture chinoise

C'est précisément parce que les progrès de la vaccination de l'Union européenne sont trop lents qu'elle a attiré les critiques de la Hongrie, de la République tchèque et d'autres États membres, ce qui a poussé ces pays à se tourner vers la Chine et la Russie pour obtenir de l'aide.

À l'heure actuelle, l'UE n'a pas encore donné de solution au problème des vaccins. Les responsables ont seulement réaffirmé que l'approvisionnement en vaccins de l'UE connaîtra des difficultés dans les prochaines semaines. Le groupe de travail cherche des moyens d'augmenter la capacité de production de vaccins et a promis que l'UE l'approvisionnement en vaccins «augmentera régulièrement» au printemps.
Outre l'Union européenne, de nombreux pays non membres de l'UE ont acheté des vaccins chinois en grande quantité:

Selon les données officielles de l'UE compilées par le site Web statistique "Notre monde en données", au 7 mars, le taux de vaccination de l'UE n'était que de 9,34%. Face à une épidémie grave, de nombreux États membres de l'UE se sont tournés vers les vaccins en Chine et en Russie, et la stratégie vaccinale unifiée de l'UE est en train de s'effondrer.
La Hongrie a pris les devants en approuvant le vaccin de la médecine nationale chinoise et le vaccin russe «Satellite V» en janvier, et est devenue le premier pays de l'UE à recevoir le vaccin chinois le 24 février.
marquetalia
   Posté le 10-03-2021 à 19:02:57   

Selon Asselinau,une statue de Otto von Bismarck de vingt mètres de haut a été restaurée à Berlin pour les 150 ans de la victoire allemande sur la France et la prise de l Alsace Moselle.a prendre avec des pincettes,le leader de l Upr est passé maître dans l art et la manière des propos germanophobes-un peu comme Mélenchon.je ne vois pas comment "Germania" reprendrait les territoires français où le francique disparaît, où les jeunes délaissent l allemand sous le prétexte tordu qu il s agit d une "langue hitlérienne"...au profit de l anglais,le véritable impérialisme culturel,langue de la superpuissance qui veut dominer le monde,l Allemagne n étant qu un vassal du Grand Satan americain qui prépare la guerre contre la Russie,la Chine,l Iran,la Syrie,le Venezuela,et une multitude d autres contrées.les Etats Unis sont le IV ème Reich,l Empire à réduire en cendres.


Edité le 10-03-2021 à 19:06:11 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 10-03-2021 à 19:07:27   

L Allemagne prend partie pour le Sahara occidental,les Etats Unis soutiennent la narco-monarchie marocaine.
Xuan
   Posté le 16-03-2021 à 08:23:07   

Si on parlait du Tchernobyl de l'UE et de la démocratie bourgeoise ?


On aura remarqué tant pour le vaccin russe que pour Astra la démarche individuelle des états, puis la mise au pas.
La démocratie de l'Union européenne fonctionne à l'envers : action d'abord, discussion ensuite. En fait c'est chacun pour soi.

Effrayé par la tournure des événements et le discrédit qui colle aux fesses de la bourgeoisie François HEISBOURG dans le Figaro agite le spectre du "virus chinois" histoire de détourner l'attention, sous le titre :«Le coronavirus, c’est un Tchernobyl chinois à la puissance dix».

C'est bien d'un Tchernobyl qu'il s'agit, mais dont les bourgeoisies européennes portent l'entière responsabilité, et qui met en cause le principe de fonctionnement de la démocratie bourgeoise.

De son côté à Télématin Alexis Corbière se plaint de "l'absence de démocratie" et traite Macron d' autocrate .
Ce raisonnement est stupide. Les députés peuvent préconiser une diversification des vaccins mais ils n'ont aucune expertise sur les vaccins eux-mêmes. Quant aux décisions autocratiques de Macron elles se caractérisent surtout par l'indécision, signe de contradictions perpétuelles dans la sphère dirigeante.

L'an dernier les experts chinois ont débattu près de 20 jours sur la transmission du virus à l'homme. Le 20 janvier le débat a été tranché et les mesures de protection et de soins ont été décidées par l'exécutif sans atermoiements.
marquetalia
   Posté le 17-03-2021 à 11:08:51   

Les contradictions entre l Ue et les Usa vont s accroître avec la continuation de l intégration atlantiste,en particulier la Bosnie-Herzégovine,qui bloquerait l Allemagne,qui voulait à la base rattacher Herceg Bosna à une Grande Croatie.pour faire capoter les North Stream I et II,Biden incorporera t il la Finlande et la Suède à l OTAN?


Edité le 17-03-2021 à 11:10:09 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 18-03-2021 à 17:35:28   

L Europe est effectivement le maillon faible de l impérialisme.je pense que la prise du pouvoir par la classe ouvrière et l instauration de la dictature du prolétariat viendra des zones périphériques de l Union européenne, récemment intégrées aux structures euroatlantistes,la Pologne et la Roumanie, encore très industrialisées, ainsi que l ex RDA et l ex Yougoslavie,voient le retour du marxisme léninisme,d où la réponse des bourgeoisies européennes de continuer à prendre la Biélorussie-ou les communistes sont dans le gouvernement de Lukashenko-, l Ukraine et la Moldavie dans l OTAN.les pays occidentaux se sont très largement desindustrialises,et même embourgeoises,les pays scandinaves vivent de la rente pétrolière,il n y a pratiquement pas de lutte des classes-excepte la lutte anticolonialiste des Sames, surtout en Suède.renverser le régime"stalinien"à Minsk, détruire la Transnistrie, récupérer le Donbass,etcaetera..on le voit avec le discours belliciste de Joe Biden contre Poutine,qui souhaite même le retour de la Crimée dans le giron ukrainien.


Edité le 18-03-2021 à 18:37:44 par marquetalia


pzorba75
   Posté le 18-03-2021 à 18:23:32   

Tu spécules en grand. C'est sans intérêt.
Xuan
   Posté le 19-03-2021 à 15:50:14   

la Chine formule des contre-mesures contre les sanctions prévues par l'UE sur le Xinjiang; pas d'échappatoire pour certaines institutions de l'UE et les individus qui se comportent mal

Par Global Times https://www.globaltimes.cn/page/202103/1218882.shtml
Publié: 19 mars 2021 19:36

Le gouvernement chinois formule des contre-mesures contre l'UE, qui prévoit de sanctionner les responsables chinois du Xinjiang, certaines institutions de l'UE qui ont mené des accusations contre la politique chinoise du Xinjiang porteront le poids des contre-mesures, et certaines personnes dans les pays de l'UE qui se sont mal comportées. Ils n'échapperont pas à la punition, ont déclaré des sources proches du dossier au Global Times dans une interview exclusive vendredi.
Les sources ont déclaré que si l'UE insiste pour suivre sa propre voie, la Chine doublera ses contre-mesures réciproques.

Les sanctions prévues par l'UE consisteront en des interdictions de voyager et des gels d'avoirs contre quatre responsables chinois et une entité, et les ministres des Affaires étrangères des pays de l'UE pourraient approuver officiellement les sanctions lundi, ont révélé certains responsables de l'UE.

Le prétendu «génocide» au Xinjiang n'est rien d'autre qu'une rumeur avec des arrière-pensées. S'il y avait eu un «génocide» au Xinjiang, la population ouïgoure du Xinjiang aurait-elle plus que doublé, passant de 5,55 millions à plus de 12,7 millions dans l'intervalle de 40 ans, et est-ce que plus de 1 200 personnes de plus de 100 pays auraient fermé les yeux lors de leurs visites au Xinjiang au cours des deux dernières années ont demandé ces sources.

La Chine accueille tout le monde au Xinjiang, quel que soit son pays d'origine, y compris les diplomates de l'UE en Chine, ont indiqué les sources, ajoutant que la porte du Xinjiang restera ouverte.

Quant aux raisons pour lesquelles les diplomates européens reportent leurs visites pour diverses raisons, les sources ont déclaré que la réponse était simple: "Parce qu'ils n'osent pas regarder le vrai Xinjiang, qui est complètement différent de ce qu'ils imaginent."
Ils préfèrent croire les mensonges de quelques personnes plutôt que d'écouter les aspirations communes de plus de 25 millions de personnes de tous les groupes ethniques du Xinjiang, ce qui prouve seulement qu'ils ne se soucient pas de la vérité.
Au lieu de cela, ils sont passionnés par la manipulation politique et tentent de créer les soi-disant problèmes du Xinjiang pour saper la sécurité et la stabilité au Xinjiang et entraver le développement et la croissance de la Chine, ont indiqué les sources.

Une personne doit se connaître, un pays aussi. «Génocide» est une étiquette qui ne peut jamais être apposée sur la Chine. En revanche, l'Allemagne qui a initié les sanctions contre la Chine a eu tant de méfaits qui constituent un génocide avec des preuves à toute épreuve, ont déclaré des sources.

Comment les pays européens osent-ils penser qu'ils sont qualifiés comme des «enseignants» pour accuser la Chine ?

Les nazis allemands ont mené un massacre planifié à grande échelle de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et 6 millions sont morts dans l'Holocauste. Les colons allemands en 1904 ont massacré de nombreux Namibiens pour réprimer le soulèvement populaire et ont tué plus de 100 000 indigènes à partir de 1908. D'autres pays européens ont également eu des méfaits infâmes dans leur histoire coloniale.
L'Europe, qui se considère comme un "enseignant des droits de l'homme" , est zélée pour pointer les affaires des autres pays avec une attitude condescendante, et a provoqué d'innombrables troubles et tragédies dans le monde, et la Libye n'est qu'un des exemples, selon les mêmes sources.

Les Européens ont eu tort de répandre des mensonges sur le Xinjiang, et ils aggravent l'erreur en contraignant la Chine sur la question. Il est impoli de ne pas rendre ce que l'on reçoit, et si l'UE insiste sur sa mauvaise voie, la Chine prendra des contre-mesures résolues, fortes et justes.

Global Times
marquetalia
   Posté le 20-03-2021 à 07:41:20   

@Xuan,l Allemagne actuelle n est pas celle du Troisième Reich,la Shoah est vécue comme un traumatisme Outre Rhin,les jeunes Allemands ont mauvaise conscience des crimes des Waffen SS,au point de refuser toute intervention militaire à l étranger-excepte lors du dépeçage de la Yougoslavie.Au sein même de Die Linke,deux courants s affrontent,au sujet de l appui aux Palestiniens-par anti-impérialisme-ou à Israël-vue l ampleur de l empleur de l Holocauste.par contre,le génocide hérero n'est toujours pas reconnu,le défaite du Second Reich n a pas entraîné l occupation totale du sol teutonique par les dits Alliés.et le massacre des Serbes orthodoxes en Bosnie par les Oustachis Croates pendant l occupation nazie, pourquoi n en parlez vous pas?et de celle des Polonais en Ukraine par la Division Galicie?


Edité le 24-03-2021 à 11:27:23 par marquetalia


Xuan
   Posté le 20-03-2021 à 08:13:06   

Écris à Global Times.
Xuan
   Posté le 24-03-2021 à 08:14:41   

Blinken menace l'Allemagne

24/03/2021

http://www.defenddemocracy.press/blinken-threatens-germany/

À l'OTAN, Blinken met en garde l'Allemagne au sujet du gazoduc Nord Stream 2
Par Robin Emmott
23 mars 2021

BRUXELLES (Reuters) - Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré mardi que le gazoduc Nord Stream 2 en construction entre la Russie et l'Allemagne allait à l'encontre des intérêts de l'Union européenne et pourrait saper l'Ukraine.

L'Allemagne fait pression pour l'achèvement du gazoduc, malgré l'opposition soutenue des États-Unis depuis plus d'une décennie. S'exprimant lors de sa première visite à l'OTAN, Blinken a déclaré qu'il devait rencontrer son homologue allemand, Heiko Maas, pour discuter de la question.

"Le président (Joe) Biden a été très clair, il pense que le pipeline est une mauvaise idée, mauvaise pour l'Europe, mauvaise pour les États-Unis, en fin de compte, il est en contradiction avec les objectifs de sécurité de l'UE" , a déclaré Blinken lors de sa rencontre avec le secrétaire de l'OTAN. -Général Jens Stoltenberg.
«Cela a le potentiel de saper les intérêts de l'Ukraine, de la Pologne et d'un certain nombre de partenaires et alliés proches» , a déclaré Blinken, affirmant qu'une loi américaine obligeait Washington à imposer des sanctions aux entreprises participant au projet Nord Stream 2.
Xuan
   Posté le 24-03-2021 à 13:59:53   

Le vaccin russe provoque l'implosion du gouvernement slovaque

En commandant secrètement 2 millions de doses de vaccin russe sans en avertir ses alliés politiques, le premier ministre slovaque, Igor Matovic a déclenché une crise dont il risque d'être la première victime.

... Pour avoir ouvert la porte au sérum russe début mars, en pleine explosion de la pandémie de Covid-19, le Premier ministre slovaque Igor Matovic est aujourd'hui sur un siège éjectable. Il a proposé dimanche de quitter son poste pour tenter de mettre un terme à la tempête politique qui ébranle la coalition gouvernementale depuis plusieurs semaines. A condition toutefois de conserver un poste dans le nouveau gouvernement.

L'origine de la crise remonte au 1er mars lorsqu'Igor Matovic, au pouvoir depuis un an, se rend sur le tarmac de l'aéroport de Kosice, à l'est du pays, pour accueillir officiellement les premières livraisons de doses de vaccin Spoutnik V qu'il a négociées avec des fournisseurs russes sans la moindre concertation avec ses partenaires...


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https://francais.rt.com/international/85002-agence-europeenne-medicaments-ouvre-porte-autorisation-vaccin-spoutnik-v

L'Agence européenne des médicaments ouvre la porte à une autorisation du vaccin Spoutnik V 23 mars 2021, 18:24

Attendons le contre-ordre
Xuan
   Posté le 25-03-2021 à 14:35:00   

Les internautes chinois appellent H&M à `` sortir du marché chinois '' sur le problème de l'approvisionnement au Xinjiang

Par Global Times
Publié: 24 mars 2021 14:33

https://www.globaltimes.cn/page/202103/1219375.shtml

Les internautes chinois appellent le détaillant de mode H&M à "quitter le marché chinois" après avoir appris que la société avait déclaré qu'elle interdisait tout type de "travail forcé" dans sa chaîne d'approvisionnement au Xinjiang, invoquant des préoccupations relatives aux droits de l'homme.

Un exemple est que l'utilisateur de Sina Weibo "ShangdiZhiying_5zn" a publié mardi une capture d'écran d'une déclaration annoncée par le suédois H&M, le deuxième plus grand détaillant de mode au monde, affirmant que "la société avait officiellement annoncé qu'elle cesserait d'utiliser les produits de la région autonome ouïgoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine). "
L'utilisateur de Sina Weibo compte 2,37 millions d'abonnés et les abonnés ont fait près de 1700 commentaires sur le message.
Commentaires comprenant "appeler H&M à quitter le marché chinois maintenant" et "l'entreprise"
Un internaute a déclaré que la société tenait une telle position en faveur du "droit de l'homme" au Xinjiang, mais d'un autre côté, ils abandonnaient les produits fabriqués au Xinjiang, et s'ils avaient l'intention de détruire l'économie locale? Un autre internaute a déclaré: "Vous pourrez alors quitter la Chine aussi vite que possible".
Des internautes en colère se sont rendus sur le compte officiel Weibo de H&M pour montrer leur indignation, y compris des commentaires tels que "J'ai entendu dire que vous boycottez le coton chinois, alors je boycotterai vos produits" reflétant le mécontentement des consommateurs face à l'annonce.

Le studio Huang Xuan a publié une déclaration mercredi, affirmant que l'acteur Huang Xuan et H&M avaient mis fin à leur coopération. Huang et son équipe s'opposent fermement à toute tentative de discréditer la Chine et les droits de l'homme sous quelque forme que ce soit.
En avril 2020, H&M a annoncé que Huang était devenu l'ambassadeur de la marque pour sa collection masculine en Chine.

Le communiqué de H&M, a déclaré l'année dernière qu'il est profondément préoccupé par les rapports d'organisations de la société civile et des médias qui incluent des accusations de travail forcé et de discrimination des minorités ethno-religieuses au Xinjiang, ils interdisent strictement tout type de travail forcé dans la chaîne d'approvisionnement, quel que soit le pays ou la région.
L'entreprise a déclaré que s'ils découvrent et vérifient un cas de travail forcé chez un fournisseur avec lequel nous travaillons, ils prendront des mesures immédiates et, en fin de compte, chercheront à mettre fin à la relation commerciale.
Bien que la déclaration soit sur son site Web officiel depuis longtemps, elle a déclenché un autre cycle d'attention alors que l'UE a récemment pris des sanctions sur les affaires du Xinjiang, envoyant un signal fort d'ingérence dans les affaires intérieures de la Chine.
Le Conseil de l'Union européenne a annoncé lundi qu'il imposerait des mesures restrictives à quatre ressortissants chinois et à une entité, en réaction aux mauvais traitements présumés par la Chine de sa population minoritaire ouïgoure au Xinjiang, y compris certains hauts fonctionnaires du 13e Congrès du peuple de la région autonome ouïgoure du Xinjiang et le Corps de production et de construction du Xinjiang.

La Chine a ensuite riposté avec des contre-mesures en sanctionnant 10 personnes et quatre entités qui ont répandu des rumeurs et des mensonges sur le Xinjiang.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a également réfuté les allégations de "travail forcé" dans la production de coton de la région autonome ouïgoure du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, soulignant que le rapport avait été fabriqué par le tristement célèbre "érudit" anti-chinois Adrian Zenz.
<< Nous avons réitéré notre position sur le soi-disant travail forcé à plusieurs reprises et je peux réaffirmer que les ressortissants chinois signent des contrats de travail avec les employeurs et obtiennent une rémunération sur la base de l'égalité, du volontariat et du consensus conformément à la loi sur le travail et à la loi sur les contrats de travail, "Le porte-parole du ministère, Wang Wenbin, a déclaré lors d'une conférence de presse de routine, notant que le" travail forcé "n'existe pas, comme l'ont affirmé certaines personnes ayant des arrière-pensées.

Le tac-au-tac politique a également déclenché plus de soutien de la part du public, et les observateurs du marché ont déclaré qu'une telle résistance de l'entreprise pourrait jeter de l'ombre sur les performances du marché en Chine.
H&M, dont le rapport complet sur les résultats de décembre à février est attendu le 31 mars, se prépare à une perte au cours du trimestre après que la pandémie a réduit de 88% les bénéfices de 2020, selon Reuters.
Depuis mars 2020, il y a eu des rapports de fermetures de magasins dans certaines villes, mais, comparé à la faiblesse des ventes sur d'autres marchés, la demande du marché chinois reste une valeur sûre pour l'entreprise.

Global Times


Edité le 25-03-2021 à 14:37:10 par Xuan


Xuan
   Posté le 25-03-2021 à 14:42:45   

Même topo avec Nike.
Selon un rapport de China News Agency, après la suppression de H&M de nombreuses plates-formes de commerce électronique, à l'heure actuelle, la recherche de "H&M" ou "HM" sur Baidu Maps et AutoNavi Maps APP n'a pas trouvé de résultats de localisation pertinents.

En outre, aucun résultat pertinent n'a été trouvé sur des marchés d'applications tels que Huawei, et l'application H&M Mall a été supprimée de nombreux magasins d'applications mobiles.
Xuan
   Posté le 25-03-2021 à 14:48:16   

Sur dnews : "Qui paiera la facture après le boycott de H&M?"

... Cette vague d'opérations semble avoir fermenté en 24 heures, mais en fait, ce n'est pas inattendu.
En septembre 2020, l'administration Donald Trump envisageait d'interdire certains ou tous les produits fabriqués à partir de coton au Xinjiang. Cette mesure de l'administration Trump est appelée «ordonnance de retenue de la mainlevée» et sera émise par le US Customs and Border Protection (CBP).
Sur la base du soi-disant «travail forcé» au Xinjiang, le bureau a émis de telles interdictions à l'encontre de certaines entreprises privées dans le passé et a détenu des produits importés connexes. En outre, le bureau a envisagé des actions plus globales sur un plus large éventail de catégories de produits.

Puis, au début de 2021, l'administration Trump a annoncé une interdiction d'importer du coton et des tomates en provenance du Xinjiang, en Chine, ainsi que tous les produits fabriqués à partir de ces matières premières.
Maintenant, la Swiss Better Cotton Initiative (BCI) a déclaré dans un communiqué que BCI avait décidé de suspendre la délivrance des licences de coton BCI au Xinjiang, ce qui devrait être une continuation de cette affaire.

Dès septembre 2020, lors de l'application du projet de loi relatif au Xinjiang à la Chambre des représentants des États-Unis, de nombreuses organisations commerciales américaines s'y étaient déjà opposées. La Chambre de commerce américaine a déclaré sans ambages que le projet de loi ne ferait que nuire au commerce légal, plutôt que de le faire. - appelé «travail forcé».
Stephen Lamar, président de l'American Apparel and Footwear Association, a déjà critiqué: «De telles interdictions ou législations feront sans aucun doute la une des journaux, mais elles porteront gravement atteinte aux droits de l'homme, au développement économique et au développement économique qui ont été touchés par la nouvelle épidémie de la Couronne. Chaîne d'approvisionnement légale. "

En effet. Prenons l'exemple du coton: le Xinjiang est la principale région productrice de coton au monde. Le Xinjiang est la plus grande région productrice de coton de Chine, avec une production d'environ 5 millions de tonnes, soit 87,3% de la production nationale de coton. De nombreuses marques de vêtements de renommée internationale achètent du coton, des textiles et des fibres du Xinjiang. Le coton du Xinjiang représente 20% de l'approvisionnement en coton des sociétés membres de la BCI. Les restrictions sur le coton et les autres produits du Xinjiang auront sans aucun doute un impact négatif sur les industries connexes, provoqueront des turbulences sur les marchés internationaux et, en fin de compte, porteront préjudice aux intérêts des consommateurs dans divers pays.
Des initiés de l'industrie ont souligné que le coton du Xinjiang est essentiellement utilisé par les marques internationales de vêtements. L'interdiction signifie que l'ère des bénéfices stables pour ces marques touche à sa fin. Une fois que la stabilité de la chaîne d'approvisionnement de la chaîne industrielle mondiale sera affectée, cela aggravera sans aucun doute la reprise de l'économie mondiale.

En raison de pressions politiques, certaines marques internationales ont volontairement abandonné les matières premières bon marché du coton du Xinjiang et se sont tournées vers d'autres alternatives; même pour éviter des risques politiques imprévisibles ultérieurs, elles ont commencé à envisager de transférer leurs lignes de production en Chine vers d'autres pays. Le coût de la conversion est difficile à estimer. Le jeu politique a gravement affecté la chaîne d'approvisionnement mondiale avec les simples mots des politiciens, et des entreprises du monde entier sont soumises à des «attaques violentes continues». Combien de temps un drame aussi absurde peut-il se terminer?

Les dix principaux pays producteurs de coton au monde sont la Chine, l'Inde, les États-Unis, le Pakistan, le Brésil, l'Ouzbékistan, l'Australie, la Turquie, l'Argentine et le Turkménistan. Comme nous le savons tous, l'Inde et les États-Unis seront tous deux pris au piège nouvelle épidémie de couronne en 2020. Dans la situation internationale actuelle, la Chine ne peut qu'assurer la stabilité de la production nationale de coton.
De nos jours, en vertu de "l'interdiction du coton du Xinjiang" , le coton du Xinjiang peut être produit et vendu seul, et le marché de la demande intérieure de la Chine est absolument suffisant pour être digéré.

Ce sont les entreprises intermédiaires et en aval de toute la chaîne d'approvisionnement qui sont touchées, qui peuvent ont un impact énorme sur les fabricants mondiaux de vêtements.
Certaines personnes disent que cette nouvelle interdiction pourrait également amener certaines grandes marques de vêtements à quitter la Chine. C'est comme le sujet de «fuir l'industrie manufacturière chinoise» pendant de nombreuses années.
À l'origine, certaines entreprises cherchaient à transférer la chaîne d'approvisionnement de l'habillement au Vietnam, au Bangladesh, en Indonésie et ailleurs en raison des coûts de main-d'œuvre inférieurs. Cependant, de nombreuses entreprises ont rapidement découvert qu'il leur était difficile de reproduire le modèle de production de haute qualité de la Chine, ou qu'elles faisaient face à une concurrence féroce. C'est la même logique que celle de savoir s'il y a une évasion de la crise dans l'industrie manufacturière chinoise.



Edité le 25-03-2021 à 14:48:58 par Xuan


Xuan
   Posté le 25-03-2021 à 22:48:34   

Il est intéressant d'observer le comportement des pays de l'UE envers les USA d'une part, envers la Chine ou la Russie de l'autre. Ces relations comportent une part idéologique et une part d'intérêt économiques capitalistes. Tout en s'associant à la campagne anti-chinoise et aux sanctions, l'Allemagne rencontre les mêmes difficultés avec les USA qu'au temps de Trump.

______________



La presse allemande fait part des espoirs déçus de Berlin vis-à-vis de l’administration Biden
© Sputnik . Nord Stream 2
EUROPE
12:00 25.03.2021(mis à jour 12:34 25.03.2021)URL courte
Par Victor Koulakov
https://fr.sputniknews.com/europe/202103251045397677-la-presse-allemandes-fait-part-des-espoirs-decus-de-berlin-vis-a-vis-de-ladministration-biden/

La première rencontre entre le secrétaire d’État américain et son homologue allemand mardi 23 mars à Bruxelles a fait voler en éclats les espoirs de Berlin de voir s’améliorer les relations bilatérales, analyse la presse locale.

Bien que personne à Berlin n’ait nourri l’illusion que la victoire électorale de Joe Biden éliminerait tous les conflits avec Washington, l’espoir existait néanmoins de voir les États-Unis revenir à un partenariat en matière de politique étrangère et de sécurité. La première rencontre entre le secrétaire d’État américain Antony Blinken et son homologue Heiko Maas mardi 23 mars, à la conférence des ministres des Affaires étrangères de l’Otan à Bruxelles, y a mis fin, rapporte le quotidien allemand Der Tagesspiegel.

«Les espoirs du gouvernement fédéral sont maintenant étouffés» , écrit le journal en citant en exemple la situation avec le gazoduc Nord Stream 2 et les négociations sur le règlement de la situation en Afghanistan.
Selon Der Tagesspiegel, cette rencontre à Bruxelles n'était pas de bon augure car avant son ouverture l'administration américaine avait surpris ses alliés par une proposition non coordonnée sur l'avenir de l'Afghanistan, qui annulait les plans précédents.

Nouvelles menaces de sanctions américaines
En outre, avant la rencontre bilatérale, M.Blinken avait exigé que l’Allemagne arrête définitivement la construction du gazoduc et n'avait pas exclu de nouvelles sanctions afin d'empêcher son achèvement.
«Le fait que Blinken aborde le sujet de manière si proéminente et stricte a contrecarré l'intention du gouvernement fédéral de discuter discrètement de la question, controversée, en offrant à son partenaire américain des services supplémentaires dans d'autres domaines pour qu'il retire les menaces de la table. Même les opposants allemands au gazoduc sont fermement opposés aux sanctions extraterritoriales américaines» , conclut le journal.

Déclarations d’Antony Blinken
Dès son arrivée au siège de l’Otan pour sa première réunion avec ses homologues de l’Alliance mardi 23 mars, Antony Blinken a réitéré l’opposition des États-Unis au projet du Nord Stream 2 entre la Russie et l’Allemagne.
«Le président Biden a été très clair lorsqu’il a dit que ce projet de gazoduc était une mauvaise idée pour l’Europe et pour les États-Unis» , a-t-il déclaré au cours d’un premier point de presse.
M.Blinken a exprimé son impatience de voir son homologue allemand et d’avoir l’occasion de le lui redire.
«Ce projet de gazoduc est en contradiction avec l’objectif de sécurité énergétique de l’Europe, il risque d’affaiblir l’Ukraine et va contre les intérêts de la Pologne et d’autres alliés» , a-t-il ajouté en affirmant qu’une loi américaine «nous oblige à sanctionner les entreprises qui participent aux efforts pour achever le gazoduc» .
Le 18 mars, Antony Blinken avait déjà mentionné dans un communiqué cet «avertissement»: «toutes les entités impliquées dans le gazoduc Nord Stream 2 sont passibles de sanctions américaines et doivent cesser immédiatement de travailler» .

Démenti de Moscou
La Russie ne cesse de répéter qu’il s’agit d’un projet commercial qui est avantageux pour l'Europe. De son côté, Berlin soutient l'achèvement du gazoduc et rejette les sanctions extraterritoriales unilatérales des États-Unis.
Mi-février, le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak a assuré que le Nord Stream 2 était terminé à plus de 95%.
Xuan
   Posté le 26-03-2021 à 06:41:50   

CHACUN POUR SOI


https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/26/covid-19-les-vingt-sept-se-resolvent-a-la-guerre-des-vaccins_6074502_3210.html

L'UE entre en guerre vaccinale contre d'autres pays du second monde, l'Australie et particulièrement la Grande Bretagne. Ne parlons même pas du tiers monde qui est simplement ignoré. Les "rapports froids" du capitalisme remplacent non seulement la simple humanité mais y compris le bon sens : la poursuite de l'épidémie dans un seul pays menace tous les autres.


Edité le 26-03-2021 à 06:42:14 par Xuan


Xuan
   Posté le 28-03-2021 à 13:14:16   

Je reviens sur le maillon faible, l'UE.
Le plan de relance européen de 750 milliards d'euros est bloqué par l'Allemagne : https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/26/la-cour-supreme-allemande-suspend-la-ratification-du-plan-de-relance-europeen-en-attendant-de-se-prononcer-sur-un-recours_6074585_3210.html.
Xuan
   Posté le 29-03-2021 à 23:41:28   

Sur ce plan de relance, deux article du site Les Crises, en précisant qu'il ne s'agit pas d'un point de vue ml mais souverainiste sur le sujet. Je le cite essentiellement pour les chiffres :

L’Accord Européen : un déplorable « plan d’endettement de 750 milliards » (1/2)

L’Accord Européen (2/2) : moins de budget, plus d’impôts et toujours plus de Commission
Xuan
   Posté le 02-04-2021 à 08:30:44   

De nouveau le vaccin russe sur la sellette :
https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/vaccin/vaccin-russe-quels-pays-europeens-sont-prets-a-acheter-des-doses-de-spoutnik-v_4356099.html
Xuan
   Posté le 03-04-2021 à 11:07:31   

Covid-19 - Pour l'OMS, la vaccination est "d'une lenteur inacceptable" en Europe
Xuan
   Posté le 03-04-2021 à 19:00:06   

La bataille de chiffonniers continue :
https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/vaccin/covid-19-tensions-entre-les-pays-de-l-ue-avec-la-repartition-de-10-millions-de-doses-de-vaccin_4357159.html
Xuan
   Posté le 11-04-2021 à 11:09:57   

Les contradictions entre l'Ukraine et la Russie, attisées par les USA, se fondent avec celle des la Pologne.
Le nord Stream II devient une pomme de discorde au sein de l'UE.



Après une visite d'urgence en Ukraine, le ministre polonais des Affaires étrangères qualifie le gazoduc Nord Stream 2 de «danger actuel pour la paix en Europe»

Date: 9 avril 2021
Auteur: Rick Rozoff https://antibellum679354512.wordpress.com/2021/04/09/after-emergency-visit-to-ukraine-polish-foreign-minister-calls-nord-stream-2-pipeline-present-danger-to-peace-in-europe/

Dans le tourbillon de l'activité diplomatique en Europe et aux États-Unis lié à la recrudescence des combats dans la région du Donbass en Ukraine, les allées et venues de responsables gouvernementaux et militaires dans la capitale ukrainienne peuvent fournir des informations révélatrices. Le chef du Comité militaire de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord était en Ukraine les 6 et 7 avril et le ministre des Affaires étrangères de la Pologne était là le lendemain.

Le ministre polonais des Affaires étrangères Zbigniew Rau est rentré à Varsovie le 9 avril, résumant le but de sa visite de «réaffirmer notre politique selon laquelle l'Ukraine n'est pas seule à défendre sa souveraineté, son intégrité territoriale et l'inviolabilité de ses frontières» . La Pologne n'est membre d'aucun des deux accords de négociation établis en 2014 pour résoudre le conflit armé dans la région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, du format Normandie et du Groupe de contact trilatéral sur l'Ukraine.

Rien ne semble alors justifier l'intervention de la Pologne dans ce conflit en dehors de l'Ukraine voisine et du fait d'être membre de l'OTAN et de l'Union européenne. Et qu'il a coparrainé avec la Suède l' initiative de partenariat oriental de 2009 visant à détourner les anciennes républiques soviétiques de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan, de la Biélorussie, de la Géorgie, de la Moldavie et de l'Ukraine des groupes conjoints post-soviétiques comme la Communauté des États indépendants, la Communauté économique eurasienne et la sécurité collective. Organisation du traité avec la Russie. Tous les anciens États soviétiques d'Europe et du Caucase du Sud ne font pas déjà partie de l'UE - à l'exception de la Russie.

C'est la réticence du président ukrainien Viktor Ianoukovitch à signer un accord d'association avec l'UE lié au partenariat oriental qui a scellé la ruine de son gouvernement et peut-être de sa nation. Un soulèvement soutenu par les États-Unis a renversé Ianoukovitch seulement trois mois plus tard et la guerre s'est ensuivie dans l'est du pays. La guerre qui s'est intensifiée dernièrement.

Le ministre polonais des Affaires étrangères s'est senti en droit de rencontrer son homologue ukrainien, Dmytro Kuleba, au moment où le président du pays, Volodymyr Zelensky, a été photographié en tenue de combat complète avec les troupes de première ligne à la frontière du Donbass. Le ministre polonais a qualifié la réunion d '«extraordinaire et urgente» (la réunion a été avancée avant la date prévue précédemment) et «associée à une menace pour la paix aux frontières de l'Ukraine».

Rau fustigeait consciencieusement la Russie en ces termes:

Nous sommes convenus que le rassemblement de troupes le long de la frontière orientale de l'Ukraine et dans le territoire occupé de Crimée auquel nous assistons ces derniers jours devrait être pris en compte lors de l'élaboration et de la conduite d'une politique de non-reconnaissance de l'annexion de la Crimée et des violations de l'intégrité territoriale. d’Ukraine. »

Rau a également rencontré Leonid Kravtchouk, chef de la délégation ukrainienne au Groupe de contact trilatéral - auquel Kiev a récemment suspendu sa participation parce que des pourparlers ont lieu en Biélorussie, critiqué comme étant trop proche de la Russie - et Oleksii Reznikov, vice-Premier ministre de la réintégration. des territoires temporairement occupés de l’Ukraine. En ce qui concerne ses entretiens avec les trois responsables ukrainiens, Rau a fait le commentaire remarquable que « nous avons discuté des menaces à la paix en Europe posées par le gazoduc Nord Stream 2, maintenant dans sa phase finale de construction ,et par l'escalade de la situation sécuritaire dans l'est et le sud de l'Ukraine. » L'est signifiait Donetsk et Lougansk dans le Donbass; le sud est une allusion à la Crimée. Que le projet de gazoduc russe vers l'UE à travers la mer Baltique est une menace pour la paix dans toute l'Europe, cela ne fait rien. Dans ses propres mots, Rau a développé cette affirmation en disant qu'elle «créera un état de danger clair et actuel pour la paix en Europe». Une menace générale à la paix européenne semble être une occasion pour l'OTAN d'activer sa disposition d'assistance militaire collective au titre de l'article 5.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a par la suite tweeté qu'il était «important de renforcer le partenariat stratégique Ukraine-Pologne», la Russie étant coupable «d'élévation des menaces sécuritaires pour l'Ukraine, l'Europe et la communauté transatlantique». Cette fois, ce n'est pas seulement toute l'Europe qui est censée être menacée par un pipeline russe, mais toute la communauté transatlantique - pour laquelle lisez l'OTAN - est mise en danger par les «mouvements déstabilisateurs» de la Russie et «une intensification de la propagande russe».

Alors que la Pologne intervient dans le conflit ukraino-russe, elle intensifie également une campagne contre l'allié de la Russie, la Biélorussie, en relation avec la partie occidentale de la nation où résident les Polonais de souche. Le gouvernement polonais, affirmant que «les familles polonaises en Biélorussie vivent dans la peur», organise une campagne internationale visant à cibler la Biélorussie pour l'arrestation d'activistes de souche polonaise d'une manière qui rappelle les efforts irrédentistes similaires dirigés contre des pays comme la Serbie et la Macédoine dans le passé. Le parlement polonais, le Sejm, a récemment adopté une résolution appelant la «communauté internationale» à intervenir au nom des Polonais ethniques en Biélorussie. Il y a deux semaines, le président polonais Andrzej Duda a appelé le Conseil de sécurité des Nations Unies à discuter de la même question.

Depuis l’année dernière, le président biélorusse Alexandre Loukachenko a mis en garde contre une intervention militaire dirigée par l’OTAN dans l’ouest de son pays , dans la région de Grodno, de la Pologne et de la Lituanie, qui le bordent toutes deux.

En cas d'assaut soutenu par l'Occident par les forces armées ukrainiennes sur le Donbass, il n'est pas improbable qu'une attaque simultanée et coordonnée contre la Biélorussie puisse être organisée.

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marquetalia
   Posté le 11-04-2021 à 12:19:54   

[citation=Xuan] Les contradictions entre l'Ukraine et la Russie, attisées par les USA, se fondent avec celle des la Pologne.
Le nord Stream II devient une pomme de discorde au sein de l'UE.



Après une visite d'urgence en Ukraine, le ministre polonais des Affaires étrangères qualifie le gazoduc Nord Stream 2 de «danger actuel pour la paix en Europe»

Date: 9 avril 2021
Auteur: Rick Rozoff https://antibellum679354512.wordpress.com/2021/04/09/after-emergency-visit-to-ukraine-polish-foreign-minister-calls-nord-stream-2-pipeline-present-danger-to-peace-in-europe/

Dans le tourbillon de l'activité diplomatique en Europe et aux États-Unis lié à la recrudescence des combats dans la région du Donbass en Ukraine, les allées et venues de responsables gouvernementaux et militaires dans la capitale ukrainienne peuvent fournir des informations révélatrices. Le chef du Comité militaire de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord était en Ukraine les 6 et 7 avril et le ministre des Affaires étrangères de la Pologne était là le lendemain.

Le ministre polonais des Affaires étrangères Zbigniew Rau est rentré à Varsovie le 9 avril, résumant le but de sa visite de «réaffirmer notre politique selon laquelle l'Ukraine n'est pas seule à défendre sa souveraineté, son intégrité territoriale et l'inviolabilité de ses frontières» . La Pologne n'est membre d'aucun des deux accords de négociation établis en 2014 pour résoudre le conflit armé dans la région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, du format Normandie et du Groupe de contact trilatéral sur l'Ukraine.

Rien ne semble alors justifier l'intervention de la Pologne dans ce conflit en dehors de l'Ukraine voisine et du fait d'être membre de l'OTAN et de l'Union européenne. Et qu'il a coparrainé avec la Suède l' initiative de partenariat oriental de 2009 visant à détourner les anciennes républiques soviétiques de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan, de la Biélorussie, de la Géorgie, de la Moldavie et de l'Ukraine des groupes conjoints post-soviétiques comme la Communauté des États indépendants, la Communauté économique eurasienne et la sécurité collective. Organisation du traité avec la Russie. Tous les anciens États soviétiques d'Europe et du Caucase du Sud ne font pas déjà partie de l'UE - à l'exception de la Russie.

Il doit y avoir une erreur de frappe,la Russie ne fait pas actuellement partie de l Union européenne.
Xuan
   Posté le 11-04-2021 à 13:36:03   

La pomme discorde c'est entre la Pologne et l'Allemagne marquetalia, si tu veux bien lire le titre Le ministre polonais des Affaires étrangères qualifie le gazoduc Nord Stream 2 de «danger actuel pour la paix en Europe»
marquetalia
   Posté le 12-04-2021 à 13:33:35   

En plus d une attaque en Biélorussie,la Transnistrie et la Gagaouzie peuvent faire les frais d une agression atlantiste.surtout depuis l investiture d une presidente pro-occidentale à Chisinau.


Edité le 12-04-2021 à 15:53:19 par marquetalia


Xuan
   Posté le 23-04-2021 à 15:18:33   

La tension s'est atténuée, la France et l'Allemagne n'ont pas soutenu l'Ukraine au point de l'intégrer dans l'OTAN et le Nord Stream II n'est même plus évoqué.
Bident a reculé et à présent la Russie retire ses troupes des frontières.

De son côté l'Europe continue de partir dans tous les sens dans la "diplomatie vaccinale".
l'Allemagne envisage d'acheter 30 millions de doses du vaccin russe spoutnik
Simultanément l'UE veut envoyer Astra Zeneca devant les tribunaux.
Xuan
   Posté le 29-04-2021 à 23:33:17   

Dans le diplo de mai, deux articles sur le projet nord Stream II et les enjeux pour l'Allemagne et les USA.
La position atlantiste de Macron est clairement démontrée.
On lit en particulier :


"Pour Berlin, premier consommateur de gaz en Europe, le nouveau gazoduc représente un enjeu d’autant plus important que la chancelière Angela Merkel a entériné la sortie du nucléaire à la fin 2022 et celle du charbon en 2038".

"Washington n’entend pas seulement contrecarrer les plans de Moscou, mais aussi et surtout imposer ses excédents de gaz de schiste liquéfiés sur le marché européen. Et, au passage, mettre sous pression l’Allemagne, avec laquelle les différends commerciaux s’accumulent"

"spectaculaire retournement du président français, dont le soutien discret assurait jusque-là aux partisans du projet (Allemagne, France, Autriche, Pays-Bas, Belgique, Grèce et Chypre) une minorité de blocage. M. Emmanuel Macron a justifié sa volte-face par la nécessité de « ne pas renforcer la dépendance à la Russie "


Lire aussi Washington sème la zizanie sur le marché européen du gaz

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Comment saboter un gazoduc

par Pierre Rimbert


La diplomatie des tubes, c’était mieux avant. Dans les années 1970, les échanges gaziers entre l’Europe occidentale et l’Union soviétique enchantent les chancelleries : stables, durables, les gazoducs jettent un pont entre les deux blocs rivaux du Vieux Continent (1). Et, lorsque les Américains s’avisent de troubler la « détente », ils doivent déchanter : en 1982, le président Ronald Reagan sanctionne plusieurs entreprises européennes impliquées dans la construction d’un gazoduc eurosibérien qui, à ses yeux, rendra l’Europe dépendante des « rouges » (2). Mais les dix membres de la Communauté économique européenne (CEE) refusent d’appliquer l’embargo, et la France réquisitionne une entreprise pour la contraindre à livrer du matériel aux Soviétiques… Quelques mois plus tard, Washington recule.

Depuis la chute du mur de Berlin, en 1989, les infrastructures gazières sèment la discorde entre les pays membres de l’Union européenne. Elles symbolisent la dégradation des rapports avec la Russie, la divergence d’intérêts géopolitiques entre des nations théoriquement alliées, leur impuissance vis-à-vis des États-Unis. Le sort de Nord Stream 2, qui relie la Russie et l’Allemagne par la mer Baltique, illustre ce basculement.

Contourner l’Ukraine
Pratiquement achevé, l’assemblage de ce serpent d’acier long de 1 230 kilomètres, d’un coût de 9,5 milliards d’euros, a dû s’interrompre en décembre 2019, au milieu d’une tempête de critiques européennes et de sanctions américaines. Comment les derniers kilomètres d’une infrastructure comme il en existe des dizaines ont-ils pu semer la zizanie au sein de l’Union et ouvrir l’une des plus graves crises diplomatiques de l’après-guerre entre Washington et Berlin ?

Au commencement, pourtant, les nuages étaient rares à l’horizon. En partenariat avec cinq gaziers européens (l’autrichien OMV, les allemands Wintershall et Uniper, le français Engie et l’anglo-néerlandais Shell), le conglomérat russe Gazprom entreprend en avril 2018 de doubler la capacité de Nord Stream 1. Inauguré en 2012, ce premier pipeline achemine déjà 55 milliards de mètres cubes de gaz par an entre la ville de Vyborg, près de Saint-Pétersbourg, et celle de Greifswald, dans le Land allemand de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale. Son tracé répond à une exigence stratégique du Kremlin : contourner l’Ukraine, par où transitent encore plus de la moitié des exportations de méthane sibérien destinées à l’Europe.

Moscou reproche à Kiev de profiter exagérément des droits de passage, de détourner une partie des flux et de ne pas honorer ses dettes. Plusieurs conflits ponctués d’interruptions de livraisons ont éclaté entre 2005 et 2009. Depuis la « révolution ukrainienne » de 2014, portée à bout de bras par l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), et plus encore depuis l’annexion de la Crimée par la Russie cette même année, la situation s’envenime. Nord Stream 1 et 2 reflètent à leur manière la dégradation des rapports russo-ukrainiens : le projet du premier démarre un an après la « révolution orange » de 2004, elle aussi soutenue par l’Occident ; l’accord sur la construction de son jumeau suit de peu la crise de 2014. L’intérêt souverain de la Russie lui commande d’affranchir les exportations gazières des soubresauts politiques de son voisin : 91 % des flux à destination de l’Europe passaient par ce pays en 1994, contre moins de 41 % en 2018. Nord Stream 2 et son équivalent du sud de l’Europe, Turkish Stream, également en construction (voir carte ci-dessous), achèveraient d’affranchir Gazprom.

Géopolitique européenne des tubes et des méthaniers
voir l'illustration sur le site
https://www.monde-diplomatique.fr/2021/05/RIMBERT/63053
Cécile Marin

Les gazoducs ont la particularité de créer une dépendance mutuelle entre les pays qu’ils relient. Celle assumée par Berlin et Moscou irrite. D’emblée, Nord Stream 2 se heurte à une coalition d’opposants qui, tous, gravitent dans l’orbite basse de la superpuissance américaine : l’Ukraine, bien sûr, mais aussi les pays baltes et la Pologne, « opposés au projet pour des motifs idéologiques antirusses », comme le reconnaît sans ambages un rapport parlementaire français (3). Toutefois, en 2018, cet axe ne fait pas le poids face aux partisans du pipeline, emmenés par l’Allemagne et par son ancien chancelier Gerhard Schröder, reconverti en lobbyiste et bombardé par Gazprom président du conseil d’administration de la société Nord Stream 2.

Pour Berlin, premier consommateur de gaz en Europe, le nouveau gazoduc représente un enjeu d’autant plus important que la chancelière Angela Merkel a entériné la sortie du nucléaire à la fin 2022 et celle du charbon en 2038. En attendant la montée en puissance des ressources renouvelables, le « tournant énergétique » connaît des ratés : il suffit d’une vague de froid, d’un temps nuageux et sans vent pour que les centrales thermiques alimentées au lignite pulvérisent les objectifs d’émissions de gaz à effet de serre, comme en février dernier (4). D’où la nécessité d’un approvisionnement pérenne en gaz, moins polluant que le charbon, et de prix stables. Du point de vue allemand, parvenir à cet impératif en nouant un partenariat commercial avec la Russie se justifie, même si les relations entre les deux pays se détériorent depuis 2014. L’Allemagne « considère la quête de son intérêt économique comme l’indice ultime du succès de sa politique étrangère », rappelle Angela Stent, spécialiste (proaméricaine) des relations entre Washington, Berlin et Moscou (5).

La volte-face d’Emmanuel Macron
C’est cette même philosophie qui, mise en œuvre de manière chaotique par M. Donald Trump, va faire dérailler le projet. Pour Washington, cibler Nord Stream 2 présente des avantages mercantiles autant que géopolitiques : grâce au soutien de la Commission européenne, favorable au marché flexible du gaz naturel liquéfié (GNL) américain plutôt qu’aux gazoducs russes, et à l’appui des pays les plus atlantistes de l’Union (Pologne, Danemark…), Washington n’entend pas seulement contrecarrer les plans de Moscou, mais aussi et surtout imposer ses excédents de gaz de schiste liquéfiés sur le marché européen. Et, au passage, mettre sous pression l’Allemagne, avec laquelle les différends commerciaux s’accumulent (6). Toute la subtilité diplomatique des États-Unis se déploie à cet effet.

M. Trump, qui, depuis son arrivée au pouvoir, menace l’Europe de sanctions douanières, obtient en juillet 2018 la capitulation de Bruxelles : l’Union accepte de revoir de fond en comble sa politique gazière en faveur du GNL « de la liberté » (dixit M. Trump) et au détriment du gazoduc « totalitaire ». La nouvelle directive gaz, adoptée l’année suivante, empile les chicanes administratives destinées à entraver Nord Stream 2, au point que ses concepteurs doivent en repenser l’architecture juridique et commerciale.

Ce texte n’aurait pas été adopté par le Conseil européen en février 2019 sans le spectaculaire retournement du président français, dont le soutien discret assurait jusque-là aux partisans du projet (Allemagne, France, Autriche, Pays-Bas, Belgique, Grèce et Chypre) une minorité de blocage. M. Emmanuel Macron a justifié sa volte-face par la nécessité de « ne pas renforcer la dépendance à la Russie (7) » ; mais peut-être tentait-il de contraindre Berlin à considérer son projet de réforme de l’Union, accueilli outre-Rhin avec un haussement de sourcil.

Après la semonce, le canon : comme s’il coulait de source que la politique énergétique européenne se décide à Washington, les parlementaires américains des deux bords votent en décembre 2019 la loi protégeant la sécurité énergétique de l’Europe, une salve de « sanctions gelant les visas et les avoirs de toute personne étrangère qui aiderait sciemment des navires poseurs de tubes à construire des pipelines d’origine russe aboutissant en Allemagne ou en Turquie », ainsi que le résume le Congrès américain. Ces mesures extraterritoriales, dépourvues de fondements juridiques au regard du droit international, provoquent l’arrêt immédiat du chantier Nord Stream 2. Elles seront durcies et élargies aux entreprises l’année suivante. La plupart des sociétés d’assistance technique et des assureurs quittent le navire.

Décidés à anéantir financièrement toute entité prêtant son concours au projet russe, les États-Unis annoncent en juillet 2020 que Nord Stream 2 entre désormais dans le champ de la loi de 2017 baptisée « Contrer les adversaires de l’Amérique par des sanctions », qui visait initialement la Russie, l’Iran et la Corée du Nord. Cette fois, les contrevenants menacés de se voir couper l’accès au système dollar se recrutent parmi des entreprises, des citoyens et des villes d’Allemagne, pays membre de l’OTAN et plus puissant allié des États-Unis au sein de l’Union. Dans une lettre du 5 août 2020, trois parlementaires américains intiment ainsi l’ordre aux directeurs de deux ports allemands, ainsi qu’à leurs actionnaires (la ville et le Land), de cesser toute implication dans Nord Stream 2, sous peine de « détruire la viabilité financière de [leur] entreprise », de « dévaster [leur] valeur actionnariale », de geler leurs avoirs et de leur interdire de poser le pied sur le sol américain. Des mesures et une tonalité d’ordinaire réservées au Venezuela ou à Cuba…

Face à une telle humiliation, le ministre des affaires étrangères allemand, le social-démocrate Heiko Maas, observe : « Nous ne critiquons pas les États-Unis pour avoir plus que doublé leurs importations de pétrole en provenance de Russie au cours de l’année dernière. Les États-Unis exercent leur droit à une politique énergétique indépendante. Nous aussi. » Et M. Frank-Walter Steinmeier, le président de la République fédérale, soutient l’achèvement de « l’un des derniers ponts entre la Russie et l’Europe », en invoquant les « plus de vingt millions de victimes soviétiques de la seconde guerre mondiale » (8).

Mais, dans l’ensemble, les dirigeants allemands adoptent un profil bas. Si les forces politiques soutiennent majoritairement le projet, le paysage se fracture. L’Union chrétienne-démocrate (CDU) appuie toujours Nord Stream, tout comme le Parti social-démocrate (SPD), Die Linke (gauche) et l’Alternative pour l’Allemagne (AfD, extrême droite). Mais les chrétiens-démocrates les plus antirusses, emmenés par M. Manfred Weber, chef de file du Parti populaire au Parlement européen, multiplient les déclarations incendiaires. Les libéraux, d’abord sensibles aux aspects économiques, ont basculé avec l’affaire de l’empoisonnement de l’opposant russe Alexeï Navalny et réclament désormais un moratoire. Déjà hostiles à Nord Stream 1, les Verts ne veulent pas entendre parler d’un second tube. Leur intransigeance est renforcée par une résolution contre le gazoduc votée au Parlement européen le 21 janvier dernier, par la mobilisation des associations environnementales et par l’obsession antirusse de la presse occidentale. Combinée à la puissance de l’influence américaine, la popularité du sentiment écologiste rend le dossier radioactif et pousse le gouvernement allemand à des concessions.

Dès 2019, la chancelière accordait aux États-Unis le financement de deux terminaux de regazéification destinés à accueillir du GNL sur les côtes allemandes, à condition que Washington cesse de s’acharner sur Nord Stream 2. Las, l’empoisonnement de M. Navalny à l’été 2020 puis son incarcération en janvier 2021 (9) ont fourni aux adversaires du gazoduc un argument d’autant plus percutant que Berlin s’était vigoureusement engagé en faveur de l’opposant russe : de Varsovie à Paris en passant par Bruxelles, les responsables somment la chancelière d’inclure l’arrêt du projet parmi les sanctions infligées à Moscou. L’arrivée à la Maison Blanche de M. Joseph Biden a décomplexé les libéraux angoissés à l’idée de s’aligner sur les positions de M. Trump : la nouvelle administration semble aussi décidée que l’ancienne à tuer Nord Stream 2.

La saga du serpent se poursuit néanmoins. Des navires russes ont repris la pose des tubes sur le plancher baltique ; l’Allemagne garde l’espoir d’amadouer la Maison Blanche. Et, afin de contourner les sanctions, le Land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale (dirigé par le SPD) a créé une Fondation pour la protection du climat et de l’environnement qui compte parmi ses objectifs l’achèvement du gazoduc. Ironie du sort, le calendrier de la fin des travaux pourrait percuter celui des négociations pour former une coalition gouvernementale après les élections allemandes du 26 septembre prochain. Les Verts, à qui les sondages promettent un score flatteur et une position de force dans les discussions, avaleraient-ils alors la couleuvre ?

Pierre Rimbert


(1) Thane Gustafson, The Bridge : Natural Gas in a Redivided Europe, Harvard University Press, Cambridge, 2020.

(2) Lire Claude Julien, « La paix selon M. Reagan », Le Monde diplomatique, février 1983.

(3) Rapport d’information déposé par la commission des affaires européennes sur l’indépendance énergétique de l’Union européenne, Assemblée nationale, Paris, 24 juin 2020.

(4) Odile Tsan, « Nord Stream 2. Pourquoi Berlin a besoin du gazoduc de la discorde », L’Humanité, Saint-Denis, 2 mars 2021.

(5) Cité par Thane Gustafson, The Bridge, op. cit.

(6) Lire « De Varsovie à Washington, un Mai 68 à l’envers », Le Monde diplomatique, janvier 2018.

(7) Süddeutsche Zeitung, Munich, 7 février 2019.

(8) RND, Hanovre, 17 octobre 2020 ; Rheinische Post, Düsseldorf, 6 février 2020.

(9) Lire Hélène Richard, « Alexeï Navalny, prophète en son pays ? », Le Monde diplomatique, mars 2021.
Xuan
   Posté le 30-04-2021 à 10:39:10   

Résolution sur Nord Stream 2: «Le théâtre de l'absurde» en pleine crise économique en Europe


21:50 29.04.2021(mis à jour 22:05 29.04.2021)URL courte
Par Daria Petliaeva https://fr.sputniknews.com/international/202104291045538368-resolution-sur-nord-stream-2-le-theatre-de-labsurde-en-pleine-crise-economique-en-europe/

La nouvelle résolution du Parlement européen appelant les pays de l’UE à mettre fin à la construction de Nord Stream 2 est une preuve de manque de pragmatisme de la part de l’institution européenne, affirme à Sputnik le politologue allemand Alexander Rahr.

Commentant la nouvelle résolution sur la Russie du Parlement européen qui insiste sur la mise à l’arrêt de la construction du gazoduc Nord Stream 2, le politologue allemand Alexander Rahr, interrogé par Sputnik, évoque «l e théâtre de l'absurde ». D’après lui, une telle mesure, à l’ère des difficultés économiques liées à la pandémie, est «déconnectée» de la réalité.
«Le Parlement européen a simplement signé son manque de pragmatisme et sa déconnexion de la réalité. C’est un véritable théâtre de l'absurde» , affirme-t-il.
«L'Europe se retrouve actuellement face à la tâche colossale de sauver son économie des conséquences de la pandémie» , explique-t-il en soulignant que le continent européen « n'a jusqu’ici pas été confronté à de tels défis, du moins pas depuis la fin de la dernière Guerre mondiale» .
Selon M.Rahr, la lutte contre les effets économiques de la pandémie «nécessite une coopération avec la Russie, avec la Chine, et non une confrontation et un démantèlement de la mondialisation» .

La résolution des députés européens
Le Parlement européen a adopté ce 29 avril une résolution demandant «instamment que l’Union réduise sa dépendance à l’égard de l’énergie russe» et invitant dès lors instamment les institutions de l’Union et tous les États membres à stopper la réalisation du gazoduc Nord Stream 2» . Le document, dont l’applicabilité reste limitée, exige également l’arrêt de la construction de centrales nucléaires «controversées» par la société russe Rosatom et agite d’autres sanctions, comme, par exemple, la déconnexion de la Russie du système bancaire international SWIFT, en cas d’ «invasion de l’Ukraine» par Moscou.

Selon M.Rahr, le Parlement européen «a des grandes dents mais ne mord pas» . L’institution peut «déclarer beaucoup, envoyer des signaux, des recommandations aux gouvernements des pays européens, mais elle ne peut pas décider de la politique de l'Union européenne, ce n'est pas un organe exécutif» . En effet, les résolutions du Parlement européen ont valeur de recommandation.
S’agissant des relations d’affaire avec les pays tiers, même la Commission européenne qui pourtant représente le pouvoir exécutif dans l’UE, ne peut pas les suspendre, affirme le politologue.

Nord Stream 2 au cœur de la polémique
Le gazoduc, censé relier le littoral russe à l’Allemagne par le fond de la mer Baltique, n’est pas du goût de tout le monde, le projet étant sévèrement critiqué par les États-Unis, l’Ukraine et plusieurs pays européens. Au sujet du gazoduc russe, l’UE n’arrive pas à parler d’une seule voix, la ligne de fracture étant visible même dans le couple franco-allemand. Ainsi, début avril, Clément Beaune, secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, interviewé par BFM TV, a déclaré que la France n’était pas sur la même longueur d’onde que Berlin à ce sujet.

Alors que certains pays de l’UE se prononcent pour la mise à l’arrêt de ce projet, la position de Berlin reste intransigeante depuis le début: Nord Stream 2 est un projet économique et pas géopolitique. Déterminée à sortir d’abord du nucléaire, puis du charbon, l’Allemagne opte pour le gaz. Qui plus est, faire cesser le projet dans lequel des millions d’euros ont déjà été investis ne semble pas raisonnable.

«Le Nord Stream 2 existe, le projet continue de se développer […]. L’Allemagne reste le leader de l’UE en ce qui concerne la coopération avec la Russie, entretient des liens, des relations commerciales, aujourd’hui beaucoup de choses reposent sur cela» , explique M.Rahr.

La construction compliquée
Aujourd’hui, la pose de ce gazoduc de 1.200 kilomètres, qui a débuté en 2018, touche à sa fin. La Maison-Blanche a imposé des sanctions contre le projet en décembre 2019, suite à quoi l’entreprise suisse Allseas, responsable de la pose de deux conduites du gazoduc, a été contrainte d'arrêter la construction. Celle-ci n’a repris qu’un an plus tard, en décembre 2020. Si les États-Unis sont tant intéressés par la suspension du Nord Stream 2, c’est parce que Washington essaie de promouvoir en Europe son propre produit, le gaz liquéfié. Sauf que, contrairement au gaz russe, l’américain est plus cher, et donc moins attractif économiquement pour les Européens.

Selon les données de l'exploitant du projet Nord Stream 2 AG, au 31 mars, le gazoduc a été construit à 95%. Il restait à poser 121 kilomètres de la longueur totale du gazoduc le long de deux lignes: environ 93 kilomètres dans les eaux danoises et près de 28 kilomètres dans la ZEE allemande. Le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak a déclaré le 25 avril que la Russie était convaincue que le gazoduc Nord Stream 2 serait achevé et que les travaux se poursuivaient.

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Bruxelles évoque la déconnexion de la Russie du SWIFT, Moscou réagit

19:02 29.04.2021(mis à jour 19:03 29.04.2021)URL courte
Par Daria Petliaeva https://fr.sputniknews.com/international/202104291045537556-bruxelles-evoque-la-deconnexion-de-la-russie-du-swift-moscou-reagit/

Alors que Bruxelles menace la Russie de déconnexion du système bancaire international SWIFT, le Kremlin affirme que le pays trouvera «rapidement» des substituts à ce réseau.

Pour le Kremlin, l’exclusion de Moscou du réseau bancaire international SWIFT, qu’évoque la résolution du Parlement européen adoptée ce 29 avril, n’est qu’une «hypothèse». Interrogé ce jeudi par la chaîne de télévision russe Pervy Kanal, le porte-parole du Kremlin assure que le cas échéant, Moscou trouvera «très vite» des remplaçants à ce système.

«Si SWIFT en tant que service montre son manque de fiabilité [...], nous vivons dans un monde tellement développé que des analogues, des substituts à ce système, seront trouvés très rapidement» , souligne le porte-parole de la présidence russe Dimitri Peskov.
De plus en plus souvent évoquée depuis l’instauration le 15 avril par Washington d’un nouveau paquet de sanctions antirusses à caractère financier, l’hypothèse a de nouveau été remise sur la table dans une résolution adoptée ce jeudi 29 avril par les députés européens. Cependant, le document du Parlement européen a valeur de recommandation.

«La Russie est un pays autosuffisant [...]. Il est impossible de limiter la Russie en quoi que ce soit» , poursuit M.Peskov, faisant écho à la récente interview du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Interrogé par Sputnik le 28 avril, le ministre des Affaires étrangères a confirmé que la Banque centrale russe avait mis en place et continuait de développer son propre système de transmission de données financières.

Résolution du Parlement européen
Le Parlement européen a voté le 29 avril la résolution «sur la Russie, le cas Alexeï Navalny, la concentration de troupes à la frontière ukrainienne et les attaques russes contre la République tchèque» , dont la proposition est disponible sur le site de l’institution européenne.

L’exclusion de la Russie du système de paiement SWIFT figure parmi les sanctions proposées par les eurodéputés en cas de transformation du «déploiement militaire» russe actuel près de la frontière ukrainienne en vue d’une «invasion» de l’Ukraine. Néanmoins, selon le haut représentant de l'Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell, cette mesure n’est pas facile à mettre en œuvre, l’UE ne disposant pas des compétences nécessaires pour déconnecter la Russie de l’organisation privée internationale qu’est SWIFT.

La mise à l’arrêt des importations de pétrole et de gaz russes ainsi que le gel de «tous les avoirs dans l’Union européenne d’oligarques proches des autorités russes et de leurs familles» et l’annulation de leurs visas font également partie des mesures proposées par l’institution à l’égard de Moscou.
Qui plus est, dans le cadre de la réduction de la «dépendance» de l’UE à l’énergie russe, le Parlement européen invite «dès lors les institutions de l’Union et tous les États membres à stopper la réalisation du gazoduc Nord Stream 2 et à demander l’arrêt de la construction de centrales nucléaires controversées par Rosatom» .

Moscou a à plusieurs reprises déclaré qu’il pouvait déplacer ses troupes sur son territoire comme bon lui semblait.

SWIFT
SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication), fournisseur mondial de services de messagerie financière sécurisés, a été mis en place en 1973. D’après son site, aujourd’hui, ce système est une infrastructure financière mondiale, présente sur tous les continents et dans plus de 200 pays et territoires. Le réseau dessert plus de 11.000 institutions à travers le globe.

Il est à noter que l’Iran a déjà été coupé de ce système de paiement en 2018, suite au rétablissement des sanctions américaines contre Téhéran. À l’époque, Bruxelles avait regretté cette décision. Un nouveau dispositif, Instex (Instrument in Support of Trade Exchanges), destiné au commerce entre les pays européens et la République islamique, avait été mis en place en 2019 par la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Cependant, son efficacité est souvent jugée comme limitée.
marquetalia
   Posté le 01-05-2021 à 19:18:07   

Comment analyser les tendances de la bourgeoisie réactionnaire au pouvoir en Pologne au "Polexit",c est a dire la sortie de Varsovie de l Ue?il y a le même phénomène en Roumanie.toutefois,ces deux pays ne veulent pas sortir de l Alliance atlantique,ils sont,avec les Pays Baltes et la Slovaquie l avant poste de la Croisade anti-russe de Joe Biden en Europe orientale.


Edité le 01-05-2021 à 19:22:29 par marquetalia


Xuan
   Posté le 01-05-2021 à 20:31:25   

Ce serait un affaiblissement de la résistance européenne aux USA, si tant est qu'elle existe encore.
La première ministre l'avait écarté en 2017.
Le Monde en fait ses choux gras mais dans son style bien particulier, où rien n'est confirmé factuellement et où les gros titres s'effilochent en sous entendus et conditionnels.
On trouve aussi un article du Figaro

Dans tous les cas ce n'est pas spécifique à la Pologne. Non seulement il existe dans toute l'Europe des partis qui souhaitent la quitter, mais le sécessionnisme repose sur des contradictions réelles, qui sont dues aux rapports de domination au sein de l'Europe et dont on a déjà parlé.
Il existe un courant que Steve Bannon a essayé de fédérer avec Trump, un courant à deux faces qui dénonce "l'Empire" et les démocrates US, au même titre que la finance mondiale, etc. Mais on a vu clairement avec l'arrivée au pouvoir de Trump que Le Pen s'est mise à soutenir les USA contre la Chine.
Il est donc très probable que des sécessions en Europe suivraient le même chemin que la Grande Bretagne : se ranger très clairement dans le camp de l'hégémonisme US.
marquetalia
   Posté le 02-05-2021 à 08:52:24   

Pourtant,c est l Union européenne,le Parlement européen,qui a imposé à ses membres le vote de la loi assimilant communisme et nazisme.Et,rappelons nous que Merkel et Macron voulaient imposer un quota de migrants à la Pologne et à la République Tchèque.


Edité le 02-05-2021 à 10:11:31 par marquetalia


Xuan
   Posté le 02-05-2021 à 13:02:58   

... à la demande de la Pologne.
Quant aux migrants cela fait partie des rapports d'oppression en Europe, qui s'exercent à l'encontre des pays d'Europe de l'est et du sud. Même problème avec le travail détaché.


Edité le 02-05-2021 à 13:07:26 par Xuan


Xuan
   Posté le 19-05-2021 à 23:28:39   

Selon certaines infos, L'administration Biden entendrait abandonner les sanctions à l'encontre de l'opérateur et du responsable du projet North Stream II

Écrit par: Gao Jiangjin
2021-05-19 17:59:00


Selon des sources, le gouvernement Joe Biden envisage d'abandonner les sanctions à l'encontre de l'opérateur et du responsable du projet North Stream II. Certains analystes estiment qu'il s'agit de maintenir de bonnes relations avec le gouvernement allemand.

Le site d'information politique américain Politico a cité deux sources qui ont déclaré le 18 mai que le département d'État américain prévoyait de soumettre un rapport sur les sanctions contre la Russie au Congrès américain le 19, y compris l'abandon plan de mise en œuvre des sanctions du responsable Matthias Warnig contre le North Stream II Project de la Joint Stock Company et de son directeur de projet, .

Le rapport a souligné que bien que les deux parties au Congrès américain soutiennent les sanctions contre les entreprises impliquées dans la construction et le financement du projet «North Stream-2», le gouvernement dirigé par le président Biden est toujours désireux de maintenir de bonnes relations avec le gouvernement allemand, qui avait auparavant clairement soutenu ce projet de coopération énergétique entre l'Allemagne et la Russie.

D'autre part, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le secrétaire d'État américain Antony Blinken se rencontreront lors de la réunion ministérielle du Conseil de l'Arctique en Islande le 19. Selon le porte-parole du département d'État américain, le projet North Stream-2 peut être l’un des thèmes de la réunion.

Le North Stream-2 est un gazoduc entre la Russie et l'Allemagne via le fond de la mer Baltique. Il peut transporter du gaz naturel russe vers d'autres pays européens sans passer par l'Ukraine, la Pologne et d'autres pays. gazoduc, la Russie enverra du gaz naturel en Allemagne et le volume des exportations doublera.


L'abandon du projet north stream II était un impératif pour les USA compte tenu des enjeux économiques et de la concurrence pour l'économie US.
On peut donc se demander si la fermeté de l'Allemagne - y compris contre son compère et allié français - a suffi à faire fléchir les USA ou bien si ce recul évident n'a pas pour but de rassembler davantage le camp occidental face à la Russie et surtout face à la Chine.
Mais pour que l'UE s'engage davantage du côté des USA - y compris sur le terrain militaire et pas seulement dans la figuration - il faudrait que l'UE trouve un intérêt a détruire la Chine.
Xuan
   Posté le 23-05-2021 à 23:23:02   

Le parlement européen veut imposer des conditions à la Chine après le gel de l'accord d'investissement

Le 20 mai, le Parlement européen a adopté une résolution avec 599 voix pour, 30 voix contre et 58 abstentions, et un grand nombre d'entre eux ont adopté une résolution visant à geler formellement l'accord d'investissement Chine-UE jusqu'à ce que Pékin lève les sanctions contre les politiciens de l'Union européenne.

Concernant cette approche du Parlement européen, le média d'État chinois "Global Times" a mentionné dans une revue sociale publiée le 20 mai que bien que le projet de loi ne puisse pas déterminer le sort ultime de l'accord d'investissement UE-Chine, cela signifie que le Parlement européen cessera toute délibération sur ce sujet.
Les conditions du Parlement européen pour la reprise de l’examen de l’accord d’investissement Chine-UE sont grossières et arrogantes : il demande à la Chine de lever les sanctions contre les institutions et le personnel de l’UE. Ces sanctions imposées par la Chine sont des contre-mesures aux sanctions de l'UE contre les institutions et le personnel chinois.

La résolution adoptée par le Parlement européen déclarait: «Nous pensons qu'il est raisonnable de geler l'examen de l'accord d'investissement global entre la Chine et l'Union européenne en raison des sanctions imposées par la Chine et de tout débat au Parlement européen sur la ratification de accord."
Les parlementaires ont appelé le Conseil de l'Europe à utiliser cet accord comme un levier pour améliorer la situation des droits de l'homme en Chine et y soutenir la société civile. En outre, le Parlement européen a appelé à une coordination et une coopération accrues avec les États-Unis dans le "cadre du dialogue transatlantique sur la question chinoise" , en particulier dans la négociation de mesures de lutte contre les violations des droits de l'homme.

La Chine a répondu qu'il était impossible de lever ses sanctions contre l'UE, qui sont une réponse aux sanctions européennes.
L'examen social a souligné que l'Accord d'investissement Chine-UE est un cadre de coopération extrêmement avantageux pour tous. Il ne s'agit pas d'un examen unilatéral de la partie européenne pour la Chine. La partie chinoise a également fait d'importantes concessions au cours du processus de négociation. Un grand nombre d'entreprises européennes attendent beaucoup de l’entrée en vigueur sans heurts de cet accord. Le Parlement européen a également réprimé les attentes et les ambitions de ces entreprises. Ils ont affirmé fermement que la Chine souhaitait unilatéralement adopter l'accord et qu'ils pouvaient le geler comme une arme pour punir la Chine. C'est une vaine confiance en soi, et une tromperie contre l'opinion publique européenne.
Xuan
   Posté le 24-05-2021 à 21:17:35   

Un long feuilleton très représentatif de l’hégémonisme US et de ses prétentions à imposer ses propres conditions commerciales et géopolitiques. Trump et Biden faisaient de l'arrêt du projet un objectif essentiel, en associant pressions et sanctions. Dès le début du mandat de Biden, Bliken était venu en Europe pour faire la leçon. Macron lui-même avait essayé de tordre le bras de Merkel. Mais c'était sans compter sur les intérêts bien compris des capitalistes allemands, qui n'ont jamais cédé.
Biden et son équipe ont dû calculer que le bénéfice financier était plus mince que de pouvoir associer les principaux dirigeants européens à sa croisade contre le trio Russie - Chine - Iran. Mais sur le fond, et bien qu’il s’agisse de pays impérialistes, c’est une victoire du second monde contre l’hégémonisme US, et un succès pour la Russie.
Par contre la campagne de propagande sur le Xinjiang contre la Chine, avec ses relais européens, a réussi à faire geler l'accord commercial UE – RPC avec pour condition que la Chine renonce à ses sanctions contre des individus comme Glucksmann.
Ces sanctions répondant aux sanctions européennes, qui reposent sur des accusations jamais démontrées, la Chine ne lèvera jamais se propres sanctions. Elle avertit l’Europe que cette attitude pénalise les industriels européens et entrave la reprise économique y compris mondiale. C'est cracher en l'air.
Il ressort de ces deux exemples que cette guerre « hors limites » s’oppose aux relations économiques que la mondialisation dirigée par les USA a elle-même créées.
Sur le long terme la mondialisation est un processus irréversible qui remonte à des temps immémoriaux, avec des pôles économiques différents dans l’histoire, et qui se développe en dépit des obstacles temporaires comme l’épidémie ou les guerres.
La mondialisation hégémonique des USA s’éteindra et sera remplacée par d’autres. Comme aucune puissance impérialiste ne peut dominer le monde après les USA, la mondialisation deviendra multipolaire.


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https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/washington-renonce-a-sanctionner-la-societe-principale-du-gazoduc-controverse-nord-stream-2-adfdc3ffeb490bd67462fa6831ec21ca
Washington renonce à sanctionner la société principale du gazoduc controversé Nord Stream 2


Les Etats-Unis ont annoncé mercredi qu'ils renonçaient à imposer des sanctions contre la principale société participant à la construction du gazoduc Nord Stream 2 entre l'Allemagne et la Russie, un projet qui divise Berlin et Washington.

" Les mesures prises aujourd'hui démontrent l'engagement de l'administration (du président Joe Biden) envers la sécurité énergétique en Europe, conformément à la promesse du président de restaurer les relations avec nos alliés et partenaires en Europe, une question de sécurité nationale" , a indiqué le chef de la diplomatie Antony Blinken en annonçant cette décision.
" Notre opposition au gazoduc Nord Stream 2 est inébranlable ", a ajouté le secrétaire d'Etat américain. Mais " bien que nous ne soyons pas toujours d'accord, nos alliances restent fortes" .
Dans une lettre adressée au Congrès, M. Blinken indique avoir décidé de sanctionner plusieurs entités russes impliquées dans le projet, tandis que la société Nord Stream 2 AG, une filiale du géant russe Gazprom qui a son siège en Suisse, et son PDG Matthias Warnig, qui est de nationalité allemande, bénéficient d'une exemption.

Ces exemptions sont " dans l'intérêt national des Etats-Unis ", souligne M. Blinken aux élus du Congrès qui ont voté en 2019 une loi obligeant l'exécutif à imposer des sanctions aux parties impliquées dans le projet Nord Stream 2.

L'imposition de sanctions " aurait affecté les relations des Etats-unis avec l'Allemagne, l'Union européenne, et d'autres alliés et partenaires européens" , ajoute-t-il. Berlin insiste sur le fait que le projet est "nécessaire" et " considère les sanctions américaines comme une interférence dans ses affaires internes ".

L'Ukraine, que le gazoduc contourne, et d'autres pays d'Europe de l'Est "continuent à demander instamment aux Etats-Unis de s'opposer au projet Nord Stream 2, mais ils ne sont pas tous favorables à des sanctions contre des entités ou des personnes européennes" , ajoute-t-il.



- "Cadeau à Poutine" -
Avant même cette annonce, l'Allemagne s'était réjouie de cette décision, la saluant comme une "étape constructive" .
"Nous comprenons que les décisions qui ont été prises à Washington tiennent compte de la relation extraordinairement bonne qui a été construite avec l'administration (du président américain Joe) Biden", a indiqué le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas lors d'une conférence de presse.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a également salué ce possible infléchissement américain : "C'est mieux que de lire des annonces de nouvelles sanctions, ce serait certainement positif" .

Mais les élus du Congrès américains ont vivement protesté. Le sénateur républicain Jim Risch a estimé que c'était " un cadeau à Poutine " qui ne ferait que "réduire la marge de négociation des Etats-Unis lors du prochain sommet Biden-Poutine".
De son côté, l'influent sénateur démocrate Bob Menendez a appelé l'administration à revenir sur les exemptions accordées à la société Nord Stream 2 AG et son PDG. Le gouvernement " dit que le gazoduc est une mauvaise idée" , a-t-il ajouté. " Je partage cette opinion et je ne vois pas comment cette décision fait avancer nos efforts pour contrer l'agression russe en Europe" .

Le département d'Etat ne sanctionne que quatre navires russes poseurs de pipeline et quelques autres entités mineures qui participent aux travaux du gazoduc sous-marin, long d'environ 1.200 kilomètres et achevé à 95%.
Le projet associe principalement le géant russe Gazprom à cinq groupes européens: le français Engie, les allemands Uniper et Wintershall, l'autrichien OMV et l'anglo-néerlandais Shell.
Le chantier a repris en février dans les eaux danoises. Dans les eaux allemandes, deux tronçons d'une quinzaine de kilomètres restent à poser et un permis, contesté par des associations écologistes, a été confirmé en début de semaine par l'administration fédérale.
pzorba75
   Posté le 25-05-2021 à 07:49:02   

Dans cette affaire conduite par l'impérialisme américain, ce seront, comme la conclusion de rappelle, les écologistes qui seront en service commandé pour faire capoter le projet Nord Stream 2. On attend avec impatience les réactions de Jadot et des socialistes écologistes sur ce projet dangereux pour la santé, le carbone et les énergies fossiles.
Xuan
   Posté le 25-05-2021 à 10:25:28   

Les USA lâchent l'affaire, les ecolos ne feront pas du zèle, ils ne font pas le poids.
pzorba75
   Posté le 25-05-2021 à 11:06:46   

Xuan a écrit :

Les USA lâchent l'affaire, les ecolos ne feront pas du zèle, ils ne font pas le poids.

Normal, par nature ils obéissent à leur maître et ne prennent pas d'initiative aventureuse. Pareil pour les membres des ONG d'ailleurs.
Xuan
   Posté le 31-05-2021 à 00:11:30   

Incidemment Le Monde nous apprend que des dirigeants européens, dont Angela Merkel, ont été espionnés par la NSA depuis le Danemark.

"Une enquête de la télévision publique danoise affirme que l’agence de renseignement américaine a détourné les systèmes de surveillance électronique du royaume pour espionner certains de ses plus proches alliés."

Le plus piquant est que c'est sur injonction des USA et de Pompeo, au prétexte de "l'espionnage chinois", que ces pays ont rejeté les infrastructures Huawei en 5 G.
Xuan
   Posté le 04-06-2021 à 14:07:16   

25% de variations tarifaires vers six pays européens et asiatiques,
Biden imite Trump et exerce une pression extrême


sur dnews par Mao Yuelin
04/06/2021


Le 2 juin, le bureau du représentant américain au commerce (USTR) a publié sa dernière déclaration selon laquelle il imposera un droit de rétorsion supplémentaire de 25 % sur 2,1 milliards de dollars américains de marchandises en provenance de six pays, dont le Royaume-Uni, l'Italie, l'Espagne, la Turquie, Inde et Autriche : les six pays imposent des pénalités fiscales sur les services numériques aux entreprises technologiques américaines telles que Facebook, Google et Amazon.

Bien que le gouvernement américain ait annoncé le même jour que cette mesure d'augmentation tarifaire serait reportée de 180 jours, il reste encore de la place pour la négociation. Cependant, ce genre de tarif de rétorsion prend le dessus, et la stratégie de pression extrême après la négociation a encore un sens. Cela signifie que l'administration de Joe Biden continue d'adopter la stratégie de l'ancien président Donald Trump, et la guerre commerciale mondiale qui a été suspendue pendant le mandat de Trump n'a pas été suspendue en raison de son déménagement.

Le 2 juin, le bureau du représentant américain au commerce (USTR) a publié sa dernière déclaration selon laquelle il imposera un droit de rétorsion supplémentaire de 25 % sur 2,1 milliards de dollars américains de marchandises en provenance de six pays, dont le Royaume-Uni, l'Italie, l'Espagne, la Turquie, Inde et Autriche : les six pays imposent des pénalités fiscales sur les services numériques aux entreprises technologiques américaines telles que Facebook, Google et Amazon.

Bien que le gouvernement américain ait annoncé le même jour que cette mesure d'augmentation tarifaire serait reportée de 180 jours, il reste encore de la place pour la négociation. Cependant, ce genre de tarif de rétorsion prend le dessus, et la stratégie de pression extrême après la négociation a encore un sens. Cela signifie que l'administration de Joe Biden continue d'adopter la stratégie de l'ancien président Donald Trump, et la guerre commerciale mondiale qui a été suspendue pendant le mandat de Trump n'a pas été suspendue en raison de son déménagement.

Selon les informations publiques de la Fondation fiscale, au 23 mars 2021, huit pays dont l'Autriche, la France, la Hongrie, l'Italie, la Pologne, l'Espagne, la Turquie et le Royaume-Uni ont mis en place des taxes numériques ; la Belgique, la République tchèque et la Slovaquie ont Une proposition visant à imposer une taxe numérique a été formulée ; la Lettonie, la Norvège et la Slovénie ont annoncé ou exprimé leur intention d'imposer une taxe numérique.

Jusqu'à présent, le bureau du représentant américain au commerce a lancé la première "enquête 301" sur la question des taxes numériques pendant le mandat de l'administration Biden après le 26 mars, et a commencé des contre-actions deux mois plus tard.
En regardant autour de la «guerre commerciale» des États-Unis, elle est beaucoup plus petite que le cas des subventions d'Airbus, le cas de l'acier et de l'aluminium, et les problèmes automobiles qui ont vu les États-Unis et l'Europe ouvrir les yeux ces dernières années. La portée de l'attaque des États-Unis est limitée aux vêtements, chaussures et cosmétiques britanniques ; les vêtements italiens, les produits en cuir et les verres optiques, les sanctions de l'Espagne, de la Turquie, de l'Inde et de l'Autriche sont également limitées à de petites catégories de marchandises, le montant total n'est que de 2,1 milliards de dollars. Mais dans tous les cas, il s'agit après tout d'une étape cruciale pour que l'administration Biden suive l'ère Trump et exerce une pression extrême pour exhorter à des "négociations".

Après tout, que ce soit Biden ou Trump, le plus gros problème qui afflige les États-Unis, c'est-à-dire le problème du déficit, n'a jamais changé. Au moment de Biden, le problème s'est encore aggravé.

Selon un rapport publié par le département américain du Trésor le 12 avril 2021, le déficit budgétaire du gouvernement fédéral américain a atteint 1,7 billion de dollars au premier semestre de l'exercice 2021, bien plus que le record historique de la même période, qui était 829 milliards au premier semestre de l'exercice 2011. Dollars américains. Selon le plan budgétaire de Biden, ses dépenses totales pour l'exercice 2022 s'élèvent à 6,01 billions de dollars américains, les revenus totaux sont de 4,17 billions de dollars américains et le déficit atteindra 1,84 billion de dollars américains.


Edité le 04-06-2021 à 14:09:05 par Xuan


Xuan
   Posté le 05-06-2021 à 22:37:39   

Un article un peu brouillon, mais qui apporte des indications sur la rapport entre fascisme et fascisation en Europe, à travers l'épidémie



L’Europe « Extrême » en COVID-19 fois

DANIELLE BLEITRACH 18 SEPTEMBRE 2020
https://histoireetsociete.com/2020/09/18/leurope-extreme-en-covide-19-fois/

Ce texte en provenance de Cuba, de la revue de recherche du Minirex (ministère des affaires extérieures) s’inscrit dans l’idée que pour voir l’avenir il faut lire le monde, il montre à quel point les pays de l’UE sont dans une phase réactionnaire en évolution dans ce monde en transition. D’un côté, il y a la faillite de la construction européenne, de ses politiques d’austérité, antérieure à l’épidémie mais révélée par elle. Ce qui peut alimenter les thèmes de l’extrême-droite contre cette Europe, renforcer la xénophobie. D’un autre côté, l’extrême-droite a démontré sa faillite dans son incapacité à proposer des alternatives de coopération et en est restée au complot, aux coupables imaginaires, les immigrés. Tous les partis européens, pris dans la matrice de l’austérité et de la xénophobie, dans laquelle l’extrême-droite a joué un rôle central, sont confrontés à la même crise. Parce que de l’extrême-droite à la social-démocratie, ils appartiennent tous à la même matrice néo-libérale, incapable d’innover, de sécuriser. Est-ce que la peur et la colère vont déboucher avec la fin du néo-libéralisme sur un conservatisme fascisant traditionnel ? (note et traduction de Danielle Bleitrach).
Auteurs M. Angel Rodríguez Soler

http://rpi.isri.cu/es/node/93?fbclid=IwAR0Z_JtnFAkf6cOl6ql8Vm6Ka14GG4EJTh8axHFjZR

Master en Histoire Contemporaine et Relations Internationales. Baccalauréat en histoire. Chercheur et professeur au Center for International Policy Research (CIPI), courriel : angelrsoler@gmail.com. ORCID iD: 0000-0002-8704-4625

Reçu: 29 avril

2020 Approuvé: 25 mai 2020

Résumé

L’histoire se lit sur la carte du monde, sans connaître celle-ci, il n’y a aucun moyen de faire face à l’avenir. L’humanité a un défi qui est de se renouveler, d’être un témoin de la vie. L’histoire a été la proie des combats, toutes les grandes transformations que la planète a subies ont résulté de guerres, et l’ennemi le plus durable de l’homme a été, avec les guerres, la maladie. On ne peut donc comprendre la confrontation avec COVIDE-19 que comme une solidarité et une coopération renouvelées entre les peuples, c’est-à-dire le contraire de la guerre et des divisions. Cette crise est un moment historique important qui peut ouvrir la voie à une redéfinition de l’ordre mondial en établissant des critères de justice, d’égalité et de transformation sociale et écologique pour le monde; ce qui risque de disparaître, ce sont les espèces humaines et non les systèmes politiques. Cependant, couplée à des discussions sur d’éventuels coupables et à la politisation de la pandémie, on assiste à une percée de l’extrême-droite dans plusieurs pays européens, indépendamment de la recherche de solutions à la crise du corona.

Introduction

Au cours des vingt dernières années, la scène internationale a été caractérisée par ce que certains spécialistes considèrent comme « un monde en transition »,

1 Celui où les puissances mondiales continuent à être configurées comme l’expression des transformations et des contradictions du capitalisme mondial, et dans le même temps des changements dans la corrélation internationale des forces entre les différents acteurs du système, étatiques et non étatiques. Dans ce contexte, nous avons été témoins des progrès des partis politiques représentant l’extrême-droite.

Deux événements marquants ont configuré le scénario : les attaques terroristes contre les tours jumelles le 11 septembre 2001 et la crise systémique du capitalisme, entre 2008 et 2012, environ. Le premier a déterminé la croisade occidentale contre le terrorisme et a identifié le Moyen-Orient comme le point de conflit, et le second par un système de crise qui a généré à partir des printemps arabes et, en général, le climat d’instabilité que la région du Moyen-Orient a connu, et donc l’arrivée de milliers de migrants dans l’Union européenne. Cette situation, d’un point de vue interne, a exacerbé le climat de mécontentement social, qui déjà caractérisait le bloc communautaire, fortement touché par la récente crise économique et financière.

En outre, le Brexit (sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne) a eu lieu récemment, ce qui a suscité un sentiment nationaliste, ainsi que des événements extra-régionaux qui ont sans aucun doute eu un fort impact international. Un exemple de ceux-ci, l’élection de 2016 aux États-Unis, un fait que certains spécialistes ont identifié avec mépris comme le phénomène Trump, qui ravive l’idée de « suprématie » et donc la notion de « ségrégation » ou de « différenciation » des différents groupes sociaux, une fois de plus eu un air de légitimité dans le discours politique et la montée d’un nouveau parti d’extrême-droite aux parlements et aux gouvernements des pays européens.

Face à l’avancée du coronavirus, l’incapacité de l’Union européenne à coordonner des mesures dont la responsabilité incombe avant tout aux États membres (politique de santé ou contrôle des frontières) a été évidente. De ce fait les tendances actuelles telles que « mon pays d’abord » ont également été reproduites, traduites par la limitation des exportations de matériel de santé entre États membres ou la fermeture des frontières nationales, en plus d’un manque de coordination au niveau européen des mesures prises par les États (Morillas, 2020).

En pleine crise des coronavirus, le 70e anniversaire de l’Union européenne a été célébré. A été constatée la fragilité de ce que le ministre des Affaires étrangères de l’époque, le Français, Robert Schumann, avait dit dans la déclaration proposant la création d’une Communauté européenne du charbon et de l’acier, marquant ainsi le début de l’Union européenne : « L’Europe ne se fera pas une fois pour toutes : elle se fera grâce à des réalisations concrètes, qui créent d’abord une solidarité de fait » (Union européenne, 2020).

En ce sens, nous notons que le développement d’une famille de partis politiques d’extrême-droite s’en est suivi, caractérisé par la combinaison de trois éléments idéologiques: l’autoritarisme, le nativisme et le populisme.

Parmi les approches de la nouvelle droite figurent des concepts tels que celui de l’Europe des nations, le droit à la différence, l’importance de l’État en tant que dirigeant de l’économie, le christianisme des peuples européens et l’impossibilité de coexistence des sociétés multiculturelles sur la scène de l’Union européenne; ces idées apparaissent d’une manière ou d’une autre incarnées dans l’idée politique d’extrême droite.

Ces partis, qui ont été désigné comme une « nouvelle extrême droite » ou « une droite populiste radicale », peuvent être considérés comme une famille de partis qui, malgré les points de contact et les similitudes, diffèrent de l’extrême droite traditionnelle ou néo-nazie.

D’un point de vue politique, les partis d’extrême droite devraient être considérés comme des partis qui entrent dans l’arène politique pour y capturer le plus d’électorat possible. Ce qui est lié aux facteurs propres de la demande, ceux liés au développement socio-économique, tels que l’impact de l’immigration, et les facteurs d’offre, ceux qui se rapportent à ce que l’électeur reçoit finalement, pour un parti d’extrême droite pour réussir, il ne suffit pas qu’il ait une situation favorable, mais cela dépend aussi de la structure du pays, de son histoire, des autres partis politiques.

L’expérience européenne a donc montré que l’émergence de nouveaux partis d’extrême droite a un fort impact social et politique. D’abord parce que ces partis sont capables d’attirer une base électorale large et hétérogène. Alors qu’ils étaient des acteurs marginalisés, par le vote, beaucoup de ces partis sont désormais au centre de la scène politique. Outre le soutien électoral qu’ils ont reçu, ces partis ont eu un impact et une influence majeurs sur le débat et l’agenda politique de leurs pays respectifs et de l’ensemble de l’Europe, malgré leur image de « radicalité ».

Ainsi, la montée de l’extrême droite peut être considérée comme le résultat d’une demande nationaliste de certains secteurs de la société que les partis traditionnels semblent ne pas satisfaire, et pas seulement comme un signe de mécontentement, ce qui est ce que la thèse du « vote de protestation » revendique.

Il ne fait aucun doute que la crise actuelle libérée par la pandémie COVIDE-19 et en tenant compte des vulnérabilités présentées par l’Union européenne dans la gestion de la situation ont été un motif de montée de ces forces politiques.

Développement

La crise des coronavirus a permis à l’extrême droite européenne de relancer son discours contre l’espace de libre circulation Schengen2 l’utilisation de la propagation de la pandémie pour blâmer les migrants et approfondir la stigmatisation contre l’international. L’urgence sanitaire a également déclenché ce que certains spécialistes considèrent comme une « hystérie sociale », créant une occasion pour ces forces politiques d’éroder le discours traditionnel du gouvernement, de promouvoir la méfiance à l’égard des institutions et de relancer leur programme politique sur la frontière.

La quarantaine, une population anxieuse, avec des peurs et une économie en récession : le scénario présente a priori, pour tout politicien d’extrême droite, un terreau propice aux citoyens attirés par les messages les plus autoritaires, xénophobes, racistes et sexistes, en faveur de la défense des États nationaux contre les mécanismes d’intégration régionale, en l’occurrence l’Union européenne.

Face à une telle situation, la réponse immédiate de l’extrême droite en Italie, en France ou en Allemagne a été d’appeler à des contrôles plus stricts aux frontières. Matteo Salvini, chef de la Ligue du Nord, a appelé dans un message à la démission du gouvernement central du Premier ministre Giuseppe Conte et à la fermeture des frontières. En outre, il a noté que l’émergence du virus est la faute de la « migration en provenance d’Afrique »; cependant, seuls trois cas avaient été détectés à l’époque : l’Égypte, l’Algérie et le Nigéria (Rodríguez Soler, 2020).

Au fil du temps, l’europhobie pourrait être un point de départ en leur faveur, en partie seulement parce qu’un pourcentage important d’Italiens cesse de compter sur l’Union européenne et se rabat sur l’espace national avec une confiance dans leur dirigeant. Il s’agit d’un scénario politique où la Ligue du Nord a perdu 7 points depuis novembre 2019, et Salvini a abaissé sa cote d’approbation à 33%, de son plus proche adversaire Nicola Zingaretti, chef social-démocrate et gouverneur de la région du Latium, compte tenu de sa façon de gérer la crise sanitaire, pour atteindre une intention de 32% des voix, et le Premier ministre Giuseppe Conte, l’homme politique le plus populaire d’Italie, avec 57%.

Pour sa part, son homme fort dans le nord et président de la Lombardie, Attilio Fontana, est entré dans « l’auto-risque », bien qu’il n’ait pas été infecté. Dans ce contexte, l’homme politique italien, à la manière d’un nationaliste, a appelé ses partisans à acheter des produits de marque nationale. Il est également important de noter que l’aide de la brigade Henry Reeve3 Les médecins cubains, ainsi que l’envoi d’aide médicale par la Russie, ont été attribué à Fontana.

Toutefois, la presse italienne, spécifique à La Stampa, a fait valoir que 80% de l’équipement donné par la Russie était défectueux, politisant l’aide. Mais la véritable absente et sans réponse claire à une telle situation était l’Union européenne, des pays comme l’Allemagne et la France ont refusé d’envoyer des masques, du matériel médical et des tests à l’Italie, venus de Chine.

Des pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas, entre autres, se demandent pourquoi les pays méditerranéens se sont montrés si peu préparés contre la pandémie de COVIDE-19. Ce sont précisément les politiques d’austérité imposées par la Banque centrale européenne, acceptées à l’époque par les gouvernements conservateurs du Sud, consistant en des privatisations et des coupes dans les budgets sociaux, qui ont laissé les systèmes de santé pratiquement en crise, par exemple, en Italie plus de 46 000 emplois dans le secteur de la santé ont été supprimés de 2009 à 2017, de sorte que maintenant le pays européen, à côté du Royaume-Uni, le plus puni par la pandémie, dispose actuellement de 5,8 places pour 1 000 habitants contre 12,9 en Allemagne (Rábago, 2020).

À cet égard, il est important de noter que cette crise a manifesté et renforcé le phénomène de fragmentation au sein de l’Union européenne à divers égards. L’un d’eux est précisément la position sur la Chine. Dans le contexte européen, les réseaux sociaux ont été des espaces de soutien social, de dénonciation et de lutte par l’exacerbation des subjectivités. L’Espagne et l’Italie, les pays les plus touchés par le virus, ont été le théâtre de cet activisme des réseaux, dénonçant l’enfermement, faisant écho à l’incendie de drapeaux de l’Union européenne pour protester contre l’incapacité des gouvernements nationaux et des institutions communautaires à faire face à la situation, tout en acceptant et en remerciant l’aide du géant asiatique, ainsi que la Russie et Cuba, quel que soit leur signe politique (Fabelo, 2020).

En France, Marine Le Pen, leader du groupe national, a profité de la panique du coronavirus pour mettre en cause ses deux principaux ennemis : les immigrés et l’Union européenne, elle a exigé des mesures de protection des frontières plus sévères pour protéger les citoyens, avec une stratégie de rupture de l’unité nationale, avec des critiques constantes sur la façon dont le gouvernement a géré l’urgence sanitaire.

La pandémie a conduit à une augmentation de l’euroscepticisme dans plusieurs pays, de son côté, le Rassemblement national promeut son programme anti-Union européenne et son discours sur la suspension du traité de Schengen, le rétablissement des frontières nationales, le transfert des compétences de l’Union européenne aux États membres et la tenue d’un référendum pour décider du maintien de la France dans l’Union.

Dans l’un de ses messages, Marine Le Pen a noté que « dans certains endroits, ils n’ont pas respecté l’enfermement », faisant référence à la périphérie des grandes villes, où vivent pour la plupart des migrants, et dans un autre, elle a noté la position du gouvernement selon laquelle « les masques devraient être distribués dans les centres de réfugiés et non dans les hôpitaux » (Rodriguez, 2020).

Bien que leur propagande n’ait pas été efficace pour affaiblir le président Emmanuel Macron, malgré la crise sanitaire, les citoyens appuient la gestion du gouvernement avec des valeurs de 39%, qui sont dues, en partie, aux mesures prises qui ont été la fermeture des frontières, l’utilisation du masque obligatoire et la quarantaine obligatoire de toutes les personnes infectées dans des endroits éloignés de leurs résidences. La disposition qui a eu le plus de rejet a été l’utilisation des données mobiles pour contrôler les mouvements des citoyens; à cet égard, l’exécutif a décidé de proposer à l’Assemblée une application qui ne fera pas l’objet de son propre débat sur l’utilisation de Stop Covid, qui ne géolocalisera pas les utilisateurs mais par Bluetooth en informera ceux qui ont été proches d’un transporteur; tandis que la popularité de Le Pen a chuté de trois points, à 23% (Bloch, 2020).

En Autriche, le gouvernement de Sebastian Kurz a renforcé les contrôles aux frontières avec l’Italie. Avec l’arrivée du virus dans le pays, le Parti autrichien de la liberté (FP) a exigé la mise en quarantaine de tous les sans-papiers et demandeurs d’asile.

De son côté, en Grèce, le gouvernement Nouvelle Démocratie, dirigé par Kyriakos Mitsotakis, qui dispose actuellement de 158 sièges au Conseil Helens, mène une campagne nationaliste et a utilisé les cas de coronavirus détectés pour militariser davantage les frontières et relancer son projet de construction de camps de détention pour les migrants, capturant ainsi les partisans du parti Aube dorée.

En Hongrie, le Premier ministre Viktor Orbán,4 voit dans l’état d’urgence une occasion de renforcer son pouvoir, plutôt qu’une mesure temporaire et proportionnée. Le 30 mars, le Parlement hongrois a adopté une loi permettant à Orbán de légiférer par décret pour une durée indéterminée, de suspendre le Parlement pour la durée de l’état d’urgence sans délai, de reporter les élections pendant cette période et de durcir les peines prononcées contre ceux qui rapportent (lire contredisent) la version officielle sur la gestion des crises. C’est-à-dire gouverner par décret pour renforcer son pouvoir et éroder la démocratie, tout en prenant le crédit de la crise; ce qu’Orbán a déjà fait en 2015 avec la crise des réfugiés et qui l’a amené à déclarer l’état d’urgence toujours en vigueur et qui s’étend maintenant indéfiniment (Morillas, 2020). La « loi sur les coronavirus » hongroise viole les principes démocratiques, non seulement il y a une montée du post-phasisme ou du néofascisme, mais aussi une montée de l’autoritarisme, un nouvel objectif de dissension au sein de l’Union européenne s’ouvre au milieu de la quarantaine.

Bien que l’Union européenne ait ouvert plusieurs dossiers sur l’exécutif d’Orbán pour avoir critiqué les institutions communautaires et sa position sur les réfugiés, les premiers secours de l’Union européenne pour le coronavirus ont été attribués à la Pologne avec 7,435 millions d’euros, la Hongrie avec 5,6 milliards d’euros, soit plus que l’Espagne pour un montant de 4,1 milliards d’euros, et l’Italie avec 2,3 milliards, les pays les plus touchés, à la suite de l’adoption de l’Initiative d’investissement en réponse au coronavirus, qui a été réalisée selon des critères de répartition par population, de capacité économique et non de l’impact de la crise sanitaire.

En Pologne, les élections présidentielles, prévues pour cette année, devraient se tenir par le biais du vote traditionnel ou par courrier postal, proposé par le Parti droit et justice (PiS), au motif de protéger les citoyens contre la menace du COVIDE-19. Un certain nombre de secteurs politiques s’interrogent sur la légitimité et la parité de la proposition, une élection qui devait avoir eu droit le 10 mai a été reportée, mais cette suspension n’est pas due à la situation causée par COVID-19, mais à l’absence de conditions sur le système de vote et à l’égalité dans la campagne entre les différents candidats.

Le coronavirus est également entré dans la campagne électorale, où l’opposition a exigé du Gouvernement du Parti droit et justice de révéler la vérité sur les cas de coronavirus qui existent dans le pays. Les critiques se sont concentrées sur l’absence d’un débat démocratique et sur une campagne électorale, les candidats de l’opposition n’ont pas été en mesure de rassembler leur électorat alors que le président Andrzej Duda a été présent dans la rue pendant la crise. Tout en profitant du contexte pour renforcer la loi sur l’avortement, comparer l’homosexualité à la pédophilie et empêcher les écoles de transmettre des questions liées à l’éducation sexuelle et de critiquer l’Union européenne pour sa mauvaise gestion de la pandémie.

Un cas qui mérite une attention particulière est celui de l’Allemagne. Depuis la « crise des réfugiés » de 2015, Alternative pour l’Allemagne (AfD), un parti qui a réussi aux élections fédérales de septembre 2017 à entrer au Bundestag, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, avec ce parti un parti d’extrême droite est de nouveau entré dans le jeu politique. Devenue la principale force d’opposition à Angela Merkel, son impact sur la politique allemande est inquiétant, ils sont devenus la deuxième force politique dans les États de Saxe, de Brandebourg et de Thuringe. D’abord et avant tout, cette avancée est le résultat d’échecs dans la représentativité des partis traditionnels.

Avec l’avènement du coronavirus a disparu le débat public. Par rapport aux données d’il y a un an, l’impact des messages d’Alternative pour l’Allemagne sur les réseaux sociaux, le canal de communication d’extrême droite, aurait diminué de moitié entre la mi-mars et le début avril.

Elle se reflète également dans les sondages, selon un sondage réalisé par le journal conservateur Bild,qui a donné le 8 mars, avant le début des mesures d’isolement, 14% de soutien à l’Alternative pour l’Allemagne et 24% à l’Union chrétienne-démocrate de Merkel. Un mois plus tard, une autre enquête pour le même journal place l’Alternative pour l’Allemagne avec 10,5% de soutien et l’Union chrétienne-démocrate avec 37,5% (Pérez de la Cruz, 2020).

Ce résultat tient au fait que Alternative pour l’Allemagne a perdu de l’espace dans le domaine numérique, qui reproduit ses messages dans des questions que les politiciens ne pouvaient pas éviter. Dans cet espace, les messages étaient davantage axés sur la diffusion de théories du complot que sur la proposition de l’Alternative pour l’Allemagne, qui n’a pas réussi à élaborer un programme commun, par exemple, ils ont d’abord critiqué Merkel pour ne pas avoir réagi à temps, puis parce que les mesures d’isolement social étaient trop strictes et ils ont renouvelé la proposition d’organiser un référendum sur la présence de l’Allemagne dans l’Union européenne.

Dierk Borstel, analyste de l’extrême droite et politologue à l’Université des sciences appliquées de Dortmund, a noté dans une interview au portail public (Pérez de la Cruz, 2020), qu’en temps de crise, les citoyens comptent davantage sur le gouvernement, ils réclament un leadership alors que les partis d’opposition n’ont plus la place pour faire leurs propositions ce qui peut aller même jusqu’à la censure.

En ce moment, Alternative pour l’Allemagne est en crise interne. Une partie du parti se sent en insécurité en raison de la décision du bureau de protéger la Constitution de remettre en cause les positions prises par le groupe plus radical connu sous le nom de L’Alternative pour l’Allemagne Der Flogel (l’aile), dirigé par Bjorn Hucke, chef du groupe parlementaire du parti en Thuringe, l’un des États où l’extrême-droite a le plus de soutien.

En plus de sa division possible, Alternative pour l’Allemagne n’a pas de programme efficace en réponse à cette crise. Jusqu’à présent, aucun de ses « ennemis » construits sur ses comptes, comme le gouvernement, les réfugiés ou l’Union européenne, ne peut être tenu pour responsable du virus. Cette façon de construire des ennemis avait été à la base d’une politique alternative pour l’Allemagne.

Enfin, le rôle de l’Allemagne se situe dans une Union européenne de plus en plus tendue et fragmentée, où les principales réalisations sont en crise : la zone euro, l’espace Schengen et le Brexit, qui ont mis fin à l’expansion continue du projet de construction européenne. Le coronavirus a conduit à rétablir les frontières intérieures, à limiter la mobilité des personnes, à mettre en péril le marché unique et à démontrer une capacité insuffisante pour mobiliser des ressources communes pour faire face aux crises sanitaires et économiques (Barbé et Morillas, 2019).

C’est précisément la crise de l’euro et le débat sur les plans de sauvetage de la Grèce qui ont créé Alternative pour l’Allemagne en 2013. La force alors nouvellement fondée n’a pu accéder au Bundestag, il lui a manqué seulement quelques dixièmes en n’obtenant pas 5% pour la représentation. L’insensibilité et l’indignation des plus touchés par la crise ont pu entraîner une perte progressive de confiance face à la Grande Coalition et ce en faveur d’un parti tel que l’’Alternative à l’Allemagne, qui continuait de se présenter comme une alternative au système.

Parce que le problème est que de nombreux pays membres restent liés aux chaînes de la dette, par les politiques antisociales de l’Union européenne néolibérale et les politiques d’austérité sont le véritable moteur politique du boom de l’extrême droite, dans lesquelles Macron et Le Pen sont les deux faces de la même monnaie, nous ne pouvons tout simplement pas comprendre la montée de l’extrême-droite et la croissance de la xénophobie sans les politiques néolibérales qui génèrent des inégalités sociales.

En outre, ce qu’on appelle l’austérité ne provoque pas seulement des coupes dans le budget public, ce que certains citoyens pensent, c’est qu’un projet a été construit comme une machine à détruire les droits sociaux pour les classes populaires, en particulier que l’Union européenne construit un sentiment de rareté, qu’il n’y a pas pour tout le monde, face à ce sentiment est construit un imaginaire que J. Habermas a appelé le « chauvinisme du bien-être » (Dudda, 2018), et conduit à réclamer l’exclusion des secteurs sociaux de la distribution, les immigrants.

Dans une large mesure, la crise du projet néolibéral de l’Union européenne s’accompagne de la crise de la social-démocratie. En fait, lorsque l’extrême droite gouverne en coalition de socialistes et de populistes ils partagent les mesures de la xénophobie devenue la matrice économique, qui est profondément liée à l’austérité. Il y a aussi une xénophobie de la matrice politique qui a à voir avec la construction des politiques de l’Europe forte, liée à Schengen, avec la stigmatisation des populations migrantes, étroitement liée aux murs visibles, mais aussi aux murs invisibles sur lesquels les lois d’immigration liées à la sécurité, la migration et le terrorisme ont été construites et qui ont transformé la Méditerranée en fosse commune, ce qui a amené à la poursuite des organisations non gouvernementales pour la recherche et le sauvetage des migrants, ont été criminalisés des maires tels celui de Riace, dans la région de Calabre au sud de l’Italie, Domenico Lucano,5 qui était en prison pour le crime de soutenir l’immigration illégale.

Les experts sur les questions des avancées de l’extrême-droite en Europe (Applebaum, 2020) considèrent que la crise du coronavirus représente la fin de la révolution Thatcher-Reagan, prévoyant ainsi une augmentation de la protestation sociale contre les politiques néolibérales, la perte de confiance des marchés, l’incertitude dans le progrès social proposé à partir de la troisième voie, et un retour à l’ancienne extrême droite : nostalgique, nationaliste, autoritaire, le cas le plus évident est le parti VOX en Espagne.

Conclusions

La crise de légitimité et de gouvernance présentée par l’Union européenne face à la montée de l’extrême droite est évidente. Les partis de droite s’opposent aux politiques de l’Union européenne. Cependant, ce groupe n’a pas non plus été en mesure de proposer une alternative à celle d’une Union européenne néolibérale.

La crise de légitimité se manifeste dans la manière de faire face à la crise sanitaire efficacement et en coopération, tandis que des puissances comme la Chine ont fait preuve d’une capacité renouvelée de coopération avec les pays européens.

Comme on peut le voir, les nuances dans le contexte de l’urgence sanitaire sont variées et diverses en mettant en évidence la fragmentation politique non seulement au sein des pays, mais aussi au sein des partis politiques nationaux, y compris internes. Face aux différentes crises auxquelles la construction du projet intégrationniste de l’Union européenne a été confrontée ces derniers temps, la fin historique du projet initial et la lenteur de la destruction et le vide de contenu de toutes les formes et expressions des institutions de l’Union européenne, qui sont en échec face à la crise sanitaire provoquée par COVIDE-19, ont été démontrées.

Il est certain que l’extrême droite et le sensationnalisme médiatique de l’Europe sont alimentés pour se faufiler dans les idées dominantes sur le coronavirus qui dessinent un état de menace constante, exploitant la peur des différents, et l’obsession des coupables externes. Cependant, la crise à laquelle nous assistons frappe tout le monde de la même manière, personne ne peut savoir exactement quelles conséquences sociales, culturelles et économiques elle entraîneront, mais la désintégration de la société et les inégalités risquent d’augmenter. Il ne faut pas oublier que dans le passé, ces crises ont généralement stimulé des forces autoritaires, souvent d’extrême droite.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Applebaum, A. (2020). C’est ainsi que le reaganisme et le thatchérisme se terminent. Disponible en: https://www.kyivpost.com/article/opinion/op-ed/anne-applebaum-this-is-how-reaganism-and-thatcherism-end.html?cn-reloaded=1

Barbé, B. et Morillas, P. (2019). La stratégie mondiale de l’UE : la dynamique d’une politique étrangère plus politisée et politiquement intégrée. Cambridge Review of International Affairs, 32(6), 753-770, DOI: 10.1080/09557571.2019.1588227

Bloch, M. (2020). La moyenne populaire de Macron est au plus haut depuis juin 2018. Disponible en: https://www.lejdd.fr/Politique/sondages-la-popularite-moyenne-de-macron-est-au-plus-haut-depuis-juin-2018-3958785

Dudda, R. (2018). Chauvinisme social. Le débat entre nationalisme et mondialisme est une fausse dichotomie. Disponible en: https://elpais.com/elpais/2018/09/21/opinion/1537554515_930077.html

Fabelo Concepción, S. (2020). Wuhan effet et géopolitique de l’infodémique dans le contexte de COVID-19. Disponible en: https://politica-china.org/areas/sociedad/efecto-wuhan-y-geopolitica-de-la-infodemia-en-el-contexto-de-la-COVID-19

González de Molina Soler, P. (2020). La crise de l’UE en coVID-19 fois. Disponible en https://www.eldiario.es/canariasahora/canariasopina/crisis-UE-tiempos-COVID-19_6_1017758247.html

Hilton, R. (1982). La transition du féodalisme au capitalisme. Barcelone: Critiques éditoriales.

Morillas, P. (2020). Leçons tirées d’une crise mondiale : coronavirus, ordre international et avenir de l’UE. CIDOB, Notes internationales, 231. Disponible en: https://www.cidob.org/ca/publicacions/series_de_publicacio/notes_internacionals/n1_231/lecciones_de_una_crisis_global_coronavirus_orden_internacional_y_el_futuro_de_la_ue

Pérez de la Cruz, J. (2020). Allemagne L’extrême droite allemande, mise en quarantaine. Disponible en: https://www.publico.es/internacional/alemania-extrema-derecha-alemana-cuarentena.html

Rábago, J. (2020). Le manque de solidarité ne présage pas bien pour l’UE. Disponible en: https://www.laopiniondemalaga.es/opinion/2020/05/11/falta-solidaridad-augura-bueno-ue/1164886.html

Union européenne (2020). Déclaration de Robert Schuman, 9 mai 1950. Disponible en https://europa.eu/european-union/about-eu/symbols/europe-day/schuman-declaration_es

1 La controverse sur la transition vers le capitalisme compilée par Rodney Hilton et impliquant quelques personnalités importantes, telles que Maurice Dobb, Paul Sweezy et Eric Hobsbawm (Hilton, 1982).

2 L’accord signé à Schengen (Luxembourg) en 1985 entre la France, la République fédérale allemande, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg, dans cette convention abolit les contrôles aux frontières entre les pays signataires, autorise la libre circulation terrestre, aérienne et maritime, complété par la Convention sur la mise en œuvre de l’accord de Schengen en 1990, qui entre en vigueur en 1995. Peu à peu, les autres membres de l’Union ont rejoint, avec le traité d’Amsterdam, signé en 1997 et mis en œuvre en 1999, l’accord de Schengen est devenu une partie du cadre juridique et institutionnel de l’Union européenne.

3 En 2005, Cuba a offert aux médecins et aux infirmières des États-Unis d’aider au milieu de l’ouragan Katrina qui a frappé la Nouvelle-Orléans, l’administration américaine a rejeté la proposition. Le contingent international de médecins spécialisés dans les situations de catastrophe et les épidémies graves a été créé, nommé d’après Henry Reeve, dans sa courte histoire a été présent dans les effets de 16 inondations, huit ouragans, huit tremblements de terre et quatre épidémies. L’expérience accumulée par le contingent Henry Reeve a été reconnue en 2017 par l’Organisation mondiale de la santé avec le Prix de la santé publique en mémoire du Dr Lee Jong-wook.

4 Fidesz (Union civique hongroise): un parti politique d’idéologie populiste conservatrice, nationaliste et de droite, de plus en plus d’extrême droite, a remporté trois élections depuis 2010, au milieu de la crise sanitaire des coronavirus. Selon le politologue Edit Zgut, les citoyens tolèrent les décisions autoritaires par peur, les droits démocratiques ne devraient pas être restreints par temps de crise.

5 Domenico Lucano a proposé un modèle d’intégration des immigrants et de reprise économique pour les territoires. Riace, une ville avec peu d’habitants destinés à disparaître dans le temps, il a continué à avoir environ 2.500 dont un tiers sont des immigrants de 26 ressortissants différents, du programme d’accueil, maisons abandonnées ont été restaurés avec des fonds européens pour donner un logement décent aux immigrants, avait une crèche et une école où plusieurs langues ont été enseignées, un modèle d’intégration qui en 2016 a conduit le magazine Forbes inclure Lucano parmi les 40 dirigeants mondiaux les plus influents.
Xuan
   Posté le 09-06-2021 à 08:35:55   

L'Europe à la schlague :

https://fr.sputniknews.com/europe/202106081045702050-berlin-appelle-lue-a-supprimer-la-possibilite-de-veto-des-etats-membres/

Clairement il s'agit de mettre au pas les nations dominées en UE, qui ne se plient pas au duo franco-allemand.
Xuan
   Posté le 09-06-2021 à 16:24:38   

Réunion du G7 en Europe


Il n'est pas acquis que l'UE ait davantage des préoccupations sociales que les USA, par contre les intérêts économiques sont à la fois liés et opposés. Le capitalisme c'est la concurrence et la guerre, toute son histoire le montre.
Il y a unité sur le terrain idéologique puisque l'Europe penche pour l'atlantisme.
Mais il existe aussi des contradictions. La polémique sur le nord stream II l'a montré. Les relations économiques entre la Chine et l'UE, et même entre la Chine et les USA entravent le découplage, c'est une situation différente de la guerre froide entre les USA et l'URSS qui opposait deux blocs isolés.
Mais l'isolement de l'URSS n'a pas été un avantage, elle a renforcé son isolement idéologique et entravé son progrès technologique et économique. D'autre part l'URSS a beaucoup misé sur l'armement au détriment de l'amélioration des conditions de vie du peuple et de la diversité du marché. C'est une conséquence du social-impérialisme.

L'optimisme stratégique de la Chine est fondé parce qu'il s'appuie sur les intérêts matériels des capitalistes eux-mêmes, sur la confiance de la Chine en elle-même et sur les intérêts des peuples.
Par contre il est tout-à-fait possible, et la 5G Huawei l'a montré ainsi que d'autres décisions du parlement Européen hostiles à la Chine, comme le gel de l'accord économique, que l'UE tombe dans la main des USA, retardant l'issue positive, voire en participant à un conflit armé.
Les capitalistes français avaient choisi "plutôt Hitler que le Front Populaire" , et aujourd'hui c'est plutôt Biden que Xi Jinping


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L'OTAN s'échauffe alors que la concurrence américano-européenne devient évidente

Par Ding Gang
Publié: 09 juin 2021 18:55
https://www.globaltimes.cn/page/202106/1225847.shtml

Lorsque le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, s'est rendu aux États-Unis lundi et a rencontré le président américain Joe Biden à la Maison Blanche, il y a envoyé un message très dangereux.

"La Chine aura bientôt la plus grande économie du monde, elle a déjà le deuxième plus gros budget de défense, la plus grande marine, elle investit massivement dans des capacités militaires avancées, et elle ne partage pas nos valeurs" , a déclaré Stoltenberg à la Maison Blanche mardi.

Que signifient ses propos ?

N'oublions pas que l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) est une alliance avant tout militaire. Tout bloc militaire est établi pour répondre et se préparer aux guerres et a une cible d'adversaire claire. L'OTAN considérera-t-elle la Chine comme sa future cible simplement parce que la Chine a des valeurs différentes ?
En tant que chef de l'OTAN, Stoltenberg doit faire très attention à ses déclarations en cette ère de paix. Pourtant, il a choisi de faire des remarques aussi irritantes. Cela va au-delà d'une simple tentative de plaire aux États-Unis et pourrait être considéré comme une menace pour la paix mondiale.

Depuis la fin de la guerre froide et l'effondrement du Pacte de Varsovie, l'OTAN a perdu sa raison d'être. Mais une force aux États-Unis et en Europe n'a cessé d'exagérer et d'exagérer la menace de guerre. Ils ont même créé des menaces de guerre et des ennemis imaginaires dans le but de faire du bloc militaire un pilier de l'unité américano-européenne.
Cependant, la réalité est que les risques de guerre ont fortement diminué en Europe. Et les principaux objectifs poursuivis respectivement par les États-Unis et l'Europe sont devenus différents de ceux de l'ère de la guerre froide.

Bien que les États-Unis aient levé certaines sanctions, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a averti en mai que le gazoduc Nord Stream 2 en cours de construction entre la Russie et l'Europe affaiblirait la sécurité énergétique dans l'UE et au-delà. Mais l'Allemagne a besoin de ce projet. Lorsque le projet de 11 milliards de dollars sera achevé, un pipeline de 1 224 kilomètres de long doublera le transport de gaz naturel de la Russie vers l'Allemagne. Cela sera très bénéfique pour le développement économique de l'Allemagne.

Les récentes révélations selon lesquelles les États-Unis ont utilisé les services secrets danois pour espionner les dirigeants européens montrent également que les Américains poursuivent désormais des objectifs différents de ceux de la guerre froide.
En 2012, le Danemark prévoyait d'acheter de nouveaux avions de combat. Parmi les soumissionnaires à l'époque figuraient la société de défense suédoise Saab, qui fabrique le JAS 39 Gripen, et des sociétés américaines.
À ce stade critique, la National Security Agency (NSA) des États-Unis a recueilli des informations sur les pays et les entreprises européens concernés et a espionné les ministres danois des Finances et des Affaires étrangères ainsi que les appels téléphoniques et les e-mails d'employés ciblés de la société de défense Terma, basée à Aarhus.
En mai 2016, le gouvernement danois a annoncé qu'il prévoyait de dépenser 3 milliards de dollars pour acheter 27 avions de combat F-35 à la société de défense américaine Lockheed Martin Corp. Terma en fournirait les composants.

Edward Snowden, ancien employé de la NSA, considérait l'Europe comme un marché du renseignement. La NSA utilise son système de renseignement mis en place pendant la guerre froide pour surveiller « légalement » ses cibles sur ce marché afin d'obtenir les informations dont elle a besoin. "Big Brother" USA impose tactiquement une surveillance à ses amis européens pour exploiter ses profits.

En fait, le service danois de renseignement de la défense a mené en 2014 une enquête interne pour savoir si la NSA avait utilisé sa coopération avec les Danois pour espionner le Danemark et les pays voisins. Cela montre que les conflits entre les États-Unis et le Danemark s'étendent.
Du point de vue du développement de l'UE, l'objectif de l'intégration est clair - devenir un pôle qui peut rivaliser avec les États-Unis à l'échelle mondiale.
Surtout depuis la crise financière de 2008, les Européens ont pris conscience que leur modèle est différent de celui des États-Unis. Ils sont même capables de le dépasser, mais cela doit améliorer considérablement la force économique.

Desmond Dinan, professeur Jean Monnet à la George Mason School of Public Policy, estime que le succès de l'économie européenne ne doit pas se faire au détriment de la société ; alors que le développement économique des États-Unis peut ne pas être limité par la société, le développement économique de l'UE a un critère social fort.
Le principal facteur qui affecte les futures relations entre les États-Unis et l'Europe devient la concurrence entre les différents modèles. C'est pourquoi Washington ne peut pas recourir à l'approche traditionnelle de la guerre froide pour courtiser l'UE et restructurer ses alliés.
Le fait que Stoltenberg veuille accroître la popularité de l'OTAN en faisant la promotion des idéologies ne correspond pas aux intérêts de l'UE - et est donc futile.

L'auteur est rédacteur en chef au People's Daily et actuellement chercheur principal au Chongyang Institute for Financial Studies de l'Université Renmin de Chine. dinggang@globaltimes.com.cn. Suivez-le sur Twitter @dinggangchina

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Biden ne gagnera pas grand-chose à la « fête géopolitique » en Europe : éditorial du Global Times


Publié: 09 juin 2021 21:08
Le président américain Joe Biden entame mercredi sa tournée en Europe, où il assistera au sommet du G7, au sommet de l'OTAN et au sommet américano-européen, et rencontrera le président russe Vladimir Poutine. Ce sera une « fête géopolitique » . Un commentaire sur Project Syndicate a déclaré qu'avec la mise en scène du " Grand Jeu de Biden " en Europe, " l'accent sera finalement mis sur la Chine ". Et le Guardian a publié un article d'opinion intitulé " La mission de Joe Biden au sommet du G7 : recruter des alliés pour la prochaine guerre froide ".

Après que Biden ait pris ses fonctions, il a appelé les alliés à s'unir pour faire face aux défis de manière très médiatisée et a fait de son mieux pour apaiser les pays européens. Cela a fonctionné dans une certaine mesure. L'administration Biden a utilisé " une bataille entre l'utilité des démocraties et des autocraties " pour définir le monde, ce qui a incité avec succès certaines forces radicales en Occident. Les trois sommets avec des alliés lors de la tournée européenne de Biden démontreront ces résultats et créeront un élan pour indiquer que Washington est capable de rassembler ses alliés.

Cependant, tout cela n'est qu'un bluff, car l'« unité » que Washington encourage ne peut pas résoudre le vrai problème des États-Unis et de l'Occident. C'est-à-dire que les principaux pays occidentaux, y compris les États-Unis, voient leur compétitivité diminuer constamment. Lorsque le G7 a été créé, son PIB représentait 80 pour cent du PIB mondial, mais est tombé à 40 pour cent. C'est la véritable préoccupation des États-Unis et de l'Europe.

Les États-Unis et l'Europe cherchent des solutions différentes. Ce qui inquiète le plus les États-Unis c'est l'essor économique de la Chine, c'est de savoir comment maintenir leur hégémonie. Ils visent à affaiblir la force nationale de la Chine qui s'est constamment améliorée grâce à un confinement stratégique, et demande aux pays européens de se concentrer sur leurs "intérêts communs" et de contenir également la Chine. Les grandes puissances européennes sont cependant conscientes que le renforcement de la coopération économique avec la Chine les aide à relancer leur compétitivité. Ils ne veulent pas que les conflits politiques avec la Chine s'étendent au commerce et à l'économie.
La capacité de production de la Chine, son potentiel de marché et son statut de premier commerçant au monde montrent que les États-Unis sont incapables d'étouffer la croissance continue de l'économie chinoise. Si les États-Unis doivent rivaliser stratégiquement avec la Chine, le moyen fondamental est de relancer considérablement leur propre économie. Bien que le Sénat américain ait adopté la Loi sur l'innovation et la concurrence de 2021 avec des contenus qui ciblent encore de manière absurde la Chine, il se concentre au moins sur les problèmes nationaux.
Mais les États-Unis sont une économie de marché libre. Maintenant, ils veulent "planifier l'économie" comme un noyé essayant d'attraper n'importe quelle paille et les effets resteront incertains.

Selon les médias, Washington évoquera Taïwan dans la déclaration conjointe du G7. Il y sera question des affaires du Xinjiang et de Hong Kong et il prendra position vis-à-vis de la question du « travail forcé » au Xinjiang. Washington est également sur le point de mettre la Chine sur le tapis à l'initiative OTAN 2030.

Tous ces plans semblent « stratégiques », mais ils ne peuvent pas résoudre l'anxiété fondamentale des États-Unis ni verrouiller la loyauté de l'Europe. La Chine continuera de progresser et l'avantage des États-Unis sur la Chine va encore diminuer.

La grande stratégie de confinement des États-Unis contre la Chine doit être soutenue par d'énormes dividendes et une nouvelle forte croissance économique renouvelée, pour renforcer la confiance de ses alliés. Sans ces deux facteurs, plus la stratégie est grandiose, plus elle sera tape à l'œil, et plus elle ses alliés traîneront les pieds pour la mettre en œuvre.
Certaines des élites politiques de Washington, qui ressemblent davantage à des « grenouilles dans le puits » , n'ont rien appris d'autre que l'expérience de la guerre froide gagnée auparavant, et refusent d'accepter certains des changements fondamentaux à l'ère de la mondialisation. Loin d'être en confrontation avec la Chine, ils sont en confrontation avec l'époque et avec les intérêts communs de l'humanité, dont le peuple américain. Ils s'épuisent et obtiennent la moitié des résultats avec le double d'efforts.
La majorité des alliés des États-Unis bénéficient bien plus de la coopération de la Chine que de leurs craintes stratégiques quant à la montée en puissance de la Chine, et leurs intérêts déterminent qu'ils se tiendront à l'écart de la stratégie de confinement globale des États-Unis contre la Chine. Washington ne sera jamais en mesure de transformer ses ambitions hégémoniques en la prise de conscience que la plupart de ses alliés subiront les pertes de se battre avec les États-Unis.


Edité le 09-06-2021 à 17:00:56 par Xuan


Xuan
   Posté le 09-06-2021 à 20:07:00   

Il ne faut pas réduire les motivations de l'atlantisme à l'idéologie et oublier l'intérêt purement matériel voire les subsides et les enveloppes.
Xuan
   Posté le 09-06-2021 à 23:13:57   

La servilité récompensée...ou pas.
On est tenté de penser que la même mésaventure pend au nez de Taïwan


Désolé, l'Ukraine, l'Oncle Sam ne sera pas à votre secours: Biden lance un réveil essentiel à Kiev, mettant fin à des années d'illusion

09/06/2021
http://www.defenddemocracy.press/sorry-ukraine-uncle-sam-wont-be-riding-to-your-rescue-biden-delivers-essential-wake-up-call-to-kiev-ending-years-of-delusion/
Par Paul Robinson
9 juin 2021

Depuis 2014, les États-Unis encouragent les dirigeants de Kiev à croire qu'ils les soutiennent, quoi qu'il arrive. Maintenant, alors que le gazoduc Nord Stream 2 touche à sa fin, le président ukrainien crie à la trahison en se rendant compte qu'il a été induit en erreur.
Il y a quelque temps, il était populaire dans certains cercles de jouer sur le "Poutinsliv" - la vente imminente dans laquelle le président russe Vladimir Poutine était apparemment destiné à jeter les rebelles du Donbass sous le bus et à les livrer au tendres grâces du gouvernement ukrainien. L'ironie est que, alors que Putinsliv ne s'est jamais produit, la fureur sortant de Kiev cette semaine suggère que l'Ukraine elle-même a subi un "Bidensliv" dramatique et inattendu , vendu par le président américain Joe Biden.
Le prédécesseur de Biden, Donald Trump, entretenait des relations difficiles avec le pays, qu'il accusait d'avoir tenté de saper sa campagne électorale en 2016. Les républicains ont également utilisé les relations commerciales du fils de Biden, Hunter, en Ukraine pour dépeindre l'adversaire démocrate de Trump comme corrompu. Par conséquent, les Ukrainiens ont généralement salué l'élection de Biden à la présidence et l'ont considéré comme un allié beaucoup plus fiable.
Jusqu'à cette semaine. Maintenant, les choses semblent un peu différentes.

Au cours des derniers mois, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé à Biden de le rencontrer. Sa position était que cela devrait avoir lieu avant que Biden n'ait des pourparlers avec Poutine. Sinon, selon l'argument, les dirigeants russes et américains pourraient coudre le sort de l'Ukraine et ensuite mettre Kiev devant le fait accompli. Mieux vaut que Zelensky arrive d'abord à Biden, disent-ils, afin de prévenir toute tentative des Américains de trahir l'Ukraine aux Russes.
Ceci, cependant, ne devait pas être. S'adressant à Zelensky par téléphone lundi, Biden a proposé de l'héberger à Washington plus tard cet été, après que Biden ait rencontré Poutine à Genève le 16 juin. Apparemment, la Maison Blanche a décidé que la gestion des relations avec la Russie passait avant le bonheur de l'Ukraine - une position non déraisonnable étant donné que Moscou a près de 1 500 ogives nucléaires dans son arsenal, alors que l'Ukraine n'en a pas une seule. La sécurité du monde a tendance à concentrer l'esprit sur ce qui est vraiment une priorité.

Dans un autre coup porté à Zelensky, l'administration Biden a finalement renoncé à sa campagne de sabotage du gazoduc Nord Stream 2, qui est conçu pour acheminer le gaz naturel directement de la Russie vers l'Allemagne. À l'heure actuelle, la Russie exporte du gaz naturel vers le reste de l'Europe en grande partie via un ancien système de pipelines soviétique traversant l'Ukraine, et verse à Kiev quelque 3 milliards de dollars par an pour ce privilège. Kiev craint qu'une fois la nouvelle liaison sous-marine opérationnelle, la Russie ne puisse arrêter l'approvisionnement en gaz à travers le pays, la privant ainsi des liquidités dont elle a tant besoin.
Pour cette raison, Zelensky et ses alliés ont fait pression sur les Américains pour empêcher l'achèvement du pipeline. À cette fin, l'administration Trump a imposé de nombreuses sanctions aux entreprises impliquées dans le projet. Maintenant, cependant, le gouvernement Biden a levé ces sanctions contre la principale entreprise allemande impliquée, donnant en fait le feu vert au pipeline pour l'achèvement
Ce n'était guère plus qu'une reconnaissance de la réalité : Nord Stream 2 allait être achevé quoi que fasse l'Amérique. Il n'était donc pas logique que les États-Unis dégradent leurs relations avec Berlin plus qu'ils ne l'ont déjà fait. Étant donné le choix entre la bonne volonté de l'Allemagne riche et puissante d'une part, ou celle de l'Ukraine faible et appauvrie de l'autre, il était assez évident que Washington se rangerait du côté allemand. La seule surprise, c'est qu'il a fallu si longtemps pour le résoudre.

Ajoutant l'insulte à l'injure, Poutine a annoncé la semaine dernière que la première section du pipeline avait été achevée. Cette nouvelle provoqua Zelensky dans une mini crise de colère. S'adressant au site d'information Axios, il s'est plaint d'être « confus » et « déçu » par la décision américaine de lever les sanctions sur le projet. Il était "positif" que l'Amérique pourrait arrêter la construction si elle le voulait, a-t-il déclaré. Zelensky était également irrité par le fait que les Américains ne lui ont pas fait part de leur décision et qu'il a dû l'apprendre lors d'un point de presse à la Maison Blanche. « Combien de vies ukrainiennes la relation entre les États-Unis et l'Allemagne coûte-t-elle ? a- t- il demandé.
Les propos du président ukrainien révèlent une naïveté remarquable. Il semble qu'il croyait vraiment à la fois que les États-Unis sont tout-puissants et que les Américains donneraient la priorité aux relations avec Kiev plutôt qu'aux relations avec Moscou et Berlin. Maintenant, il apprend à ses dépens qu'en politique internationale, comme l'a dit Thucydide, « les forts font ce qu'ils veulent et les faibles souffrent comme il le faut » .

Si l'épisode agit comme un signal d'alarme pour le gouvernement de Zelensky, ce sera une bonne chose. Pendant trop longtemps, les dirigeants ukrainiens ont donné l'impression de vivre dans un monde imaginaire dans lequel l'Occident incitera à terme la Russie à abandonner tout soutien à la rébellion dans le Donbass par une campagne de pressions économiques, militaires et diplomatiques massives. Cette vision a fabriqué une réticence à Kiev à faire les concessions nécessaires pour ramener la paix dans le Donbass en vertu de l'Accord de Minsk II de février 2015, notamment l'octroi d'un « statut spécial » aux provinces de Donetsk et de Lougansk. En conséquence, il a joué un rôle majeur dans la perpétuation du conflit dans l'est de l'Ukraine.
Pour être juste envers Zelensky, les Américains ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour encourager le fantasme que la Russie peut être poussée à se rendre. Comme il le note dans son interview avec Axios, Biden lui avait offert des « signaux directs » que les États-Unis étaient prêts à bloquer le pipeline [Nord Stream 2]. C'est plausible. Cela correspond à un modèle de comportement dans lequel Washington a conduit l'élite dirigeante de Kiev à croire qu'elle aura le dos quoi qu'il arrive, y compris dans ses efforts pour ignorer l'accord de Minsk.

Par conséquent, il n'est peut-être pas surprenant que Zelensky se sente trahi. Le gouvernement américain a induit en erreur les dirigeants ukrainiens en leur faisant croire qu'il s'en prendra entièrement au nom du pays. Pour un observateur extérieur, cela n'a jamais été plausible. Mais dans le monde désespéré de la politique ukrainienne, il se pourrait bien qu'il en soit autrement. La bulle de Kiev avait depuis longtemps besoin d'éclater. Dans la mesure où la débâcle de Nord Stream 2 a fait cela, cela a paradoxalement été une assez bonne semaine pour l'Ukraine - peu importe ce que Zelensky ou ses partisans peuvent penser

* Paul Robinson , est professeur à l'Université d'Ottawa. Il écrit sur l'histoire russe et soviétique, l'histoire militaire et l'éthique militaire, et est l'auteur du blog Irrussianality
Xuan
   Posté le 10-06-2021 à 14:20:14   

Les Echos titraient hier : Les entreprises européennes misent plus que jamais sur la Chine

"Loin des appels à la relocalisation, six entreprises sur dix envisagent de renforcer leurs positions dans le pays, selon un rapport de la Chambre de commerce européenne à Pékin.
C'est l'un des grands paradoxes de la période actuelle. La Chine sort, à ce stade, renforcée économiquement de la pandémie mondiale de Covid-19 apparue sur son territoire. En ayant rapidement endigué l'épidémie, le géant asiatique a offert une planche de salut inespérée à de nombreuses entreprises étrangères confrontées ailleurs à des économies à l'arrêt.
Déjouant les plus sombres prévisions qui prévalaient début 2020, 42 % des entreprises européennes présentes en Chine déclarent avoir finalement enregistré une hausse de leur chiffre d'affaires l'an dernier, selon un sondage mené par la Chambre de commerce de l'Union européenne en Chine..."


Ces rapports économiques sont en opposition avec un front commun occidental contre la Chine voulu par Biden. Après que ces motions incendiaires soient votées n'y change pas grand chose. Les déclarations s'envolent mais les profits restent.
Xuan
   Posté le 25-06-2021 à 08:58:06   

Divisée entre le plan de Biden et le jusqu'au boutisme de la Pologne...

Le projet fait suite à l'entrevue Biden Poutine, c'est-à-dire à la tentative de Biden d'opposer la Russie à la Chine en se rapprochant du "tueur" Poutine.
Aussitôt la France a mis le doigt sur la couture du pantalon, oubliant toute les diatribes contre Poutine. L'Allemagne n'attendait qu'un mot pour y souscrire pour des raisons économiques.
"Etrange projet" dit France 24 qui fait semblant de ne pas comprendre. Pas de chance la Pologne s'est mise en travers et le projet a capoté.

Ce petit incident de parcours illustre parfaitement l'hypocrisie de l'humanitarisme européen d'une part et sa soumission aux USA. L'UE est capable de sanctionner aujourd'hui et rencontrer Poutine demain suivant les indications de Washington.
Mais aussi les contradictions entre pays européens, voire au sein d'un même pays puisqu'en Bosnie Herzégovine, le ministre des Affaires Etrangères signe la déclaration commune antichinoise lors de la 47e session du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies (UNHRC) et se fait désavouer par le président Milorad Dodik
https://www.globaltimes.cn/page/202106/1227054.shtml.


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Merkel et Macron voudraient inviter Poutine au sommet des dirigeants européens

23/06/2021

par Ilya Tsukanov
23 juin 2021

http://www.defenddemocracy.press/merkel-and-macron-reportedly-want-to-invite-putin-to-summit-of-european-leaders/

Le président russe a eu ses premiers entretiens en face à face avec Joe Biden en sa qualité de président la semaine dernière, les dirigeants européens et mondiaux surveillant de près tout signe que la relation glaciale actuelle entre la Russie et les États-Unis pourrait se dégeler.

La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron appellent en privé à une réunion au sommet des dirigeants européens, dont le président russe Vladimir Poutine, dans le but d'orienter l'Union européenne vers un « engagement plus étroit avec la Russie » , rapporte le Financial Times , citant des personnes qui auraient connaître les discussions diplomatiques.

Des diplomates ont déclaré mercredi au journal économique que la proposition de sommet était dirigée par Merkel, Macron exprimant son soutien à l'idée.

Dans le même temps, des diplomates allemands et français auraient mis d'autres membres de l'UE dans l'embarras lors d'une réunion à Bruxelles mercredi en présentant une nouvelle proposition visant à améliorer les relations avec la Russie, certains pays soulevant une "puanteur" à propos de l'idée.

Merkel aurait été en contact étroit avec les alliés européens de l'Allemagne à ce sujet au cours des derniers jours, Macron et le Premier ministre italien Mario Draghi étant récemment en visite à Berlin cette semaine. Le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'est également entretenu cette semaine avec des responsables allemands.

La République fédérale aurait considéré le sommet Poutine-Biden de la semaine dernière comme un «modèle» pour améliorer les relations avec Moscou, plus de sept ans après le coup d'État soutenu par l'Occident à Kiev, l'Ukraine a fait grimper les relations à des niveaux jamais vus depuis la guerre froide.

Le président russe a assisté à plusieurs réunions au sommet de l'UE avant la crise en Ukraine, la dernière fois en janvier 2014 . Au cours de ces sommets, Moscou et Bruxelles ont discuté d'un large éventail de questions, notamment des mesures communes pour lutter contre le terrorisme, la sécurité énergétique, les investissements en Russie, la coopération scientifique et technologique, et même la perspective ambitieuse de créer un « espace économique et humanitaire commun s'étendant de Lisbonne à la côte du Pacifique .

Le FT affirme que la proposition franco-allemande appelle à un « engagement sélectif » avec la Russie et est « susceptible d'alarmer » les détracteurs de l'UE en Russie, y compris la Pologne et les États baltes, dont les dirigeants ont poussé à une ligne dure à l'égard de Moscou et ont travaillé pour aider une série d'initiatives américaines pour séparer l'Europe et la Russie.

La proposition appelle en outre la Commission européenne et les diplomates de l'UE à créer des « propositions et leviers concrets » pour cet « engagement » dans un large éventail de domaines, notamment le changement climatique, l'Arctique, la coopération transfrontalière, les soins de santé, l'espace, le terrorisme et politique étrangère dans des domaines tels que la Syrie et l'Iran.

« À cet égard, le Conseil européen appelle à une révision du format de dialogue existant avec la Russie, y compris des réunions au niveau des dirigeants » , lit-on dans un projet de proposition cité par le FT.

La chancelière Merkel s'est entretenue par téléphone avec le président Poutine mardi à l'occasion du 80e anniversaire du début de l'opération Barbarossa, l'invasion de l'Union soviétique menée par les nazis allemands en juin 1941. Le Kremlin a déclaré que Poutine avait informé son homologue allemand des résultats de la sommet russo-américain à Genève, et lui a dit que la sécurité sur le continent européen n'était possible que grâce à des efforts conjoints.

L'idée du "sommet" intervient au milieu des efforts des États-Unis et de leurs alliés pour isoler la Chine dans le Pacifique et former un analogue Asie-Pacifique à l'OTAN impliquant le Japon, l'Inde et l'Australie. Des responsables, des commandants militaires et des diplomates à Moscou et à Pékin ont parlé à plusieurs reprises de l'importance du partenariat stratégique entre les deux pays et ont rejeté les efforts des États-Unis et de leurs alliés pour tenter de salir les relations historiquement fortes entre Moscou et Pékin. Dans le même temps, les deux pays se sont abstenus de créer une alliance militaire formelle, soulignant leur soutien aux principes de non-alignement et de non-affrontement.

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L’Union européenne dit « non » à un sommet avec Vladimir Poutine

Les conditions ne sont pas « réunies » pour une rencontre avec le président russe, ont fait savoir plusieurs dirigeants européens ce vendredi.
https://www.lepoint.fr/politique/l-union-europeenne-dit-non-a-un-sommet-avec-vladimir-poutine-25-06-2021-2432672_20.php


Edité le 25-06-2021 à 09:01:43 par Xuan


Xuan
   Posté le 25-06-2021 à 22:33:46   

Une analyse assez claire de ce cafouillage sur Sputnik
«Niet» au sommet UE-Poutine: l’Union a «étalé ses divisions et son indécision»

Où il est précisé que "l'UE s'est faite plus royaliste que le roi"
On y trouve une intéressante interview d'un ancien ambassadeur français en Russie Eugène Berg https://youtu.be/oIDQVwHxJ10 qui met l'accent sur les rapports économiques entre l'UE et la Russie.

Ce sont les pays baltes, la Pologne, la Suède et les Pays-Bas qui ont cassé l'opération, de sorte que la géopolitique de l'UE n'existe pas. On lit :
"Alors qu’aucun sommet UE-Russie n’a eu lieu depuis le rattachement de la Crimée en 2014, le camouflet subi par le couple franco-allemand démontre une nouvelle fois que le cadre bruxellois n’est sans doute pas le format idoine pour la diplomatie. "
En d'autres termes, et à l'exception de sanctions ordonnées par les USA et de déclarations d'intentions, l'UE est incapable d'une politique commune.

Par conséquent et de plus en plus l'UE risque de se plier à la ligne US tandis que ses membres agiront chacun pour soi dans son dos. L'UE est un nain politique.
Xuan
   Posté le 26-06-2021 à 07:30:57   

Il n'est pas difficile d'imaginer une mise au pas de certains pays européens, en particulier la Hongrie. Non pas à cause de la loi sur les homosexuels mais pour ses prises de positions sur la Chine, parce que c'est la ligne de fracture.
Xuan
   Posté le 26-06-2021 à 17:46:50   

Le Parti communiste a évalué le refus de l’UE d’inviter Poutine à la réunion des dirigeants de l’UE
pzorba75
   Posté le 26-06-2021 à 18:13:32   


Il conviendrait de préciser que c'est le Parti Communiste de la Fédération de Russie et pas le "club med" qu'est devenu avec ses gentils membres le parti communiste français.
Xuan
   Posté le 26-06-2021 à 18:20:59   

C'est juste, le titre est ambigu.
L'article met l'accent sur les relations économiques entre l'UE et la Russie qui sont barrées par certains pays européens.

J'avais insisté sur le suivisme envers les USA, le fait est que la France et l'Allemagne avaient pratiquement attendu le feu vert de Biden pour mettre le sujet sur la table.

Mais là il s'agit d'intérêts économiques divergents au sein de l'Europe.
A la fin c'est à se demander s'il sera nécessaire de sortir de l'UE
pzorba75
   Posté le 26-06-2021 à 21:26:13   

Les pays adhérents à l'UE, de leur plein gré ou à l'insu de leur plein gré, sont de toute façon sous la coupe de l'impérialisme américain qui dirige les "affaires" européennes depuis 1917 où les premiers GIs ont posé le pied sur le continent européen.
S'affranchir de la tutelle américaine est la première étape pour envisager une perspective révolutionnaire en Europe ou attendre le plan B "la révolution aux Etats-Unis" qui surviendra bien un jour tant la crise est grave.
Xuan
   Posté le 27-06-2021 à 12:57:29   

L'Ukraine retourne sa veste dans l'alliance occidentale anti Chine :

La Chine soutient le retrait de l'Ukraine de la déclaration conjointe anti-Chine lors de la session de l'ONU sur les droits de l'homme

Par Global Times
Publié: 26 juin 2021 21:45
https://www.globaltimes.cn/page/202106/1227133.shtml

La Chine se félicite du retrait de l'Ukraine de son approbation d'une déclaration conjointe anti-Chine faite lors de la 47e session du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, qui reflète son esprit d'indépendance et de respect des faits et est conforme aux objectifs de la Charte des Nations Unies et des normes fondamentales régissant les relations internationales, a déclaré samedi le ministère chinois des Affaires étrangères.

La mission permanente de l'Ukraine auprès de l'Office des Nations Unies à Genève a déclaré vendredi sur son site officiel qu'elle avait retiré sa signature d'une déclaration conjointe sur la situation des droits de l'homme dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang en Chine, selon l'agence de presse Xinhua.

Plus tôt le 22 juin, selon la rapport, lors du dialogue interactif avec le Haut-Commissaire aux droits de l'homme à la 47e session du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, le Canada, au nom de certains pays, avait fait une déclaration conjointe critiquant la Chine au nom des questions liées au Xinjiang.

Lors de la 47e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, plus de 90 pays ont lancé leur appel à la justice, soutenu et fait écho à la Chine de diverses manières, a déclaré samedi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué publié sur son site Internet.
La tentative de quelques pays occidentaux de salir la Chine sur des questions liées au Xinjiang, à Hong Kong et au Tibet s'est à nouveau soldée par un échec. Cela démontre pleinement que la justice prévaudra toujours et que les gens auront un jugement équitable, a déclaré le porte-parole.

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a déclaré jeudi dans un communiqué à l'occasion du 10e anniversaire de l'établissement du partenariat stratégique sino-ukrainien que l'Ukraine valorisait ce partenariat avec la Chine, dont le fondement inébranlable est la non-ingérence dans les affaires intérieures de l'autre et le respect mutuel de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et l'indépendance.


Edité le 27-06-2021 à 12:57:47 par Xuan


Xuan
   Posté le 12-07-2021 à 23:03:16   

L'UE gèle le projet de taxe numérique sous la pression des USA


vidéo https://www.youtube.com/watch?v=iVORHwtibMY

Bruxelles a annoncé lundi, sous la pression de Washington, le gel de son projet de taxe numérique pendant les négociations à l'OCDE sur une réforme de la fiscalité des multinationales qui doivent s'achever en octobre, après un accord politique obtenu au G20 samedi.

https://fr.euronews.com/2021/07/12/l-ue-gele-son-projet-de-taxe-numerique-sous-la-pression-de-washington

"La réussite de ce processus nécessitera une dernière impulsion de la part de toutes les parties, et la Commission s'est engagée à se concentrer sur cet effort. C'est pourquoi nous avons décidé de mettre en pause notre travail sur une proposition de taxe numérique" , a déclaré un porte-parole de la Commission.

Le projet européen a suscité des critiques américaines et la secrétaire au Trésor Janet Yellen avait appelé dimanche l'UE à le reconsidérer.

Le projet de taxe numérique était une des nouvelles ressources prévues par l'Union européenne pour financer son plan de relance de 750 milliards d'euros. Mais Washington juge ce projet discriminatoire pour les champions américains des technologies comme Amazon, Google ou Facebook.
L'accord sur la taxation des multinationales conclu sous l'égide de l'OCDE et approuvé samedi par le G20 "invite les pays à accepter de démanteler les taxes numériques existantes que les États-Unis considèrent comme discriminatoires et à s'abstenir d'instaurer des mesures similaires à l'avenir" , avait déclaré Mme Yellen dimanche.
"Il appartient donc à la Commission européenne et aux membres de l'Union européenne de décider de la marche à suivre" , avait-elle lancé devant la presse en marge du G20 à Venise.

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A noter : sur RT le 10 juillet soit deux jours avant cet enterrement de première, Bruno Lemaire déclarait à propos de l'accord sur la taxation des multinationales : il «n'y a plus de retour en arrière possible». «Le G20 Finances de Venise est un G20 décisif qui marque un avant et un après»

Le 11 juillet : La secrétaire américaine au Trésor enjoint à l'UE de réviser son projet de taxe numérique

Le 12 juillet l'UE abandonne l'accord


Edité le 01-08-2021 à 23:54:40 par Xuan


Xuan
   Posté le 13-07-2021 à 22:46:44   

La Serbie deviendra le premier pays d'Europe à produire un vaccin COVID-19 développé par la Chine

Par Global Times
Publié: 13 juil. 2021 22:22

https://www.globaltimes.cn/page/202107/1228583.shtml
Les gens s'enregistrent pour recevoir des vaccins COVID-19 à Belgrade, en Serbie, le 25 janvier 2021. Après l'arrivée du premier million de doses du vaccin chinois Sinopharm COVID-19, la Serbie a commencé la vaccination de masse le 19 janvier. (Photo de Nemanja Cabric/Xinhua)

La Serbie deviendra le premier pays d'Europe à produire des vaccins inactivés COVID-19 développés par la Chine, le pays ayant conclu un accord avec Sinopharm, a annoncé mardi la société chinoise.
La ligne de production en Serbie sera en mesure de livrer environ trois millions de doses de vaccins par mois et devrait produire 10 millions de doses de vaccin inactivé de Sinopharm, selon l'annonce.
Le premier lot de doses sera fourni au marché local serbe pour aider le pays à lutter contre l'épidémie, selon l'annonce.
Avant la dernière coopération avec la Serbie, Sinopharm a également localisé la production en travaillant avec des partenaires aux Émirats arabes unis (EAU) et au Maroc. Sinovac, un autre grand producteur chinois de vaccins COVID-19 a construit une chaîne de production en Égypte.
Un autre pays européen, la Hongrie, a également annoncé un plan pour produire le vaccin COVID-19 de Sinopharm dans une usine locale, a rapporté Reuters mardi.
Xuan
   Posté le 15-07-2021 à 20:34:58   

Nouvelle Guerre froide : La Hongrie et le rideau de fer de l’Otan

PAR ADMIN · PUBLIÉ 15 JUILLET 2021 · MIS À JOUR 15 JUILLET 2021

http://www.entelekheia.fr/2021/07/15/nouvelle-guerre-froide-la-hongrie-et-le-rideau-de-fer-de-lotan/
Voilà donc ce qui se cache derrière les récentes attaques verbales hystériques de l’UE contre la Hongrie… Non pas une question de « droits de l’homme », mais de guerre économique contre la Chine et la Russie.

Un texte édifiant sur les motivations réelles de nos dirigeants occidentaux, s’il en était besoin.


Par Simó Endre, de Magyar Békekör
Paru sur Consortium News sous le titre The NATO Iron Curtain

Déclaration de la Communauté hongroise pour la paix (Magyar Békekör)
L‘OTAN et l’Union européenne ont lancé une attaque politique coordonnée contre la Hongrie pour mettre fin à notre coopération avec la Chine et la Russie.

Ils veulent que la Hongrie mette fin à l’accord avec la Russie sur l’extension de la centrale nucléaire de Paks, et avec la Chine sur la construction de la ligne ferroviaire Belgrade-Budapest, et l’établissement de l’université Fudan en Hongrie.

Le système d’alliance occidental, dont notre pays est membre, exige que nous coupions les ponts vers l’Est et que nous nous soumettions entièrement à la volonté de l’OTAN. Leur attaque se cache sous le couvert de la défense de la démocratie. Ils prétendent s’inquiéter du sort des libertés et des droits de l’homme en Hongrie. Il ne fait aucun doute qu’il y a des problèmes à ce sujet chez nous! Et pas qu’un peu!

Mais il ne fait guère de doute que la cause des problèmes n’est pas à chercher dans la construction de relations avec l’Est et d’une coopération fondées sur des avantages mutuels. L’Occident craint que l’exemple hongrois ne devienne contagieux, or il s’avère que l’ouverture à l’Est apporte d’énormes bénéfices, y compris la protection de vies. Voyez comment ils ont pu enrayer l’épidémie avec des vaccins orientaux !

Ils se plaignent que le pouvoir hongrois ne monte pas le peuple contre les Russes et les Chinois, comme le font les Polonais, les Tchèques, les Roumains et les Baltes. Ils se plaignent que nous soyons prêts à rétablir les relations diplomatiques avec la Syrie. Plus important encore, ils se plaignent que nous opposions notre veto à l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN. Alors qu’ils craignent la démocratie en Hongrie, ils pactisent avec les nazis en Ukraine.

Aucune critique n’a été formulée à l’égard de la loi adoptée le 1er juillet, qui divise l’Ukraine en groupes ethniques inférieurs et supérieurs et sert de base juridique à la privation des droits des peuples, nations et minorités nationales déclarés non autochtones. Selon cette loi, les minorités hongroise, ruthène, russe, polonaise, roumaine et bien d’autres qui composent l’Ukraine ne sont plus considérées comme autochtones.

Si le véritable objectif de l’OTAN était de protéger les libertés et les droits de l’homme, elle ne soutiendrait pas une Ukraine qui les écrase ! Mais comme ce n’est pas le but, mais l’utilisation et l’exploitation de l’Ukraine contre la Russie, elle tourne le dos à ses propres valeurs déclarées, et elle s’unit aussi aux extrémistes ukrainiens dans l’esprit de la politique du « qui veut la fin veut les moyens ».

Non seulement elle expose nos Hongrois résidents en Ukraine à des atrocités, mais elle met également en danger la paix et la sécurité de la Hongrie avec le réarmement de l’Ukraine, ses exercices militaires et sa série de provocations autour de la Crimée.

Selon le credo de la Communauté de paix hongroise, la Hongrie doit vivre en paix et en bonnes relations avec l’Est et l’Ouest. Nous considérons qu’un allié douteux est celui qui ne nous soutient pas, mais nous entrave dans cette question de destin et de survie de notre nation.

La Communauté hongroise pour la paix proclame l’amitié et la coexistence pacifique des peuples.

Nous voulons une coopération égalitaire, mutuellement respectueuse et mutuellement bénéfique avec l’Est, et non un rideau de fer occidental avec l’Est !

Traduction Corinne Autey-Roussel
Illustration Clker-Free-Vector / Pixabay
Xuan
   Posté le 25-07-2021 à 16:30:54   

Un fait nouveau :

Accord Nord Stream n ° 2 : échec et virage à 180 degrés de l'administration Biden


Les États-Unis et l'Allemagne sont parvenus à un consensus sur la question du Nord Stream 2 et Washington a finalement abandonné les sanctions. Cela peut indiquer que la force déclinante des États-Unis n'a pas été en mesure d'interférer par la force avec les intérêts fondamentaux de ses alliés.
Les États-Unis savent qu'ils ne peuvent pas intervenir
Après la visite de la chancelière allemande Angela Merkel aux États-Unis, les États-Unis et l'Allemagne ont publié une déclaration conjointe le 21 juillet, annonçant que les deux pays étaient parvenus à un accord sur le projet controversé de gazoduc Nord Stream 2.
Selon RIA Novosti, il n'est pas surprenant que les États-Unis n'aient pas réussi à arrêter Nord Stream-2. Dès le départ, Washington savait très bien qu'il n'avait pas la force de s'immiscer dans le projet russo-européen. Les États-Unis ne peuvent pas forcer l'Allemagne à abandonner des projets dans son intérêt.

A lire :
https://fr.sputniknews.com/economie/202107231045912592-la-russie-indique-une-condition-indispensable-pour-le-transit-de-son-gaz-via-lukraine/
https://www.latribune.fr/economie/international/nord-stream-2-berlin-et-moscou-se-mettent-d-accord-l-ukraine-et-la-pologne-voient-rouge-889485.html

Egalement cet historique :
Nord Stream 2 : comment interpréter la fin des sanctions américaines ?


OPINION. En renonçant aux sanctions édictées contre le gazoduc Nord Stream 2, cher à la Russie et à l’Allemagne, les États-Unis ouvrent la voie à la mise en exploitation de ce projet controversé. Par Sophie Marineau, Université catholique de Louvain (*)
Écoutez cet article

Sophie Marineau (*)
17 Juill 2021,

Le 19 mai 2021, pendant les préparatifs du sommet entre Vladimir Poutine et Joe Biden à Genève dans le cadre du G7, le secrétaire d'État américain Anthony Blinken annonce que les États-Unis renoncent aux sanctions qu'ils avaient imposées au projet du gazoduc Nord Stream 2.
Le premier Nord Stream, complété en 2011, relie Vyborg en Russie et Greifswald en Allemagne. Nord Stream 2 reliera quant à lui Oust-Louga en Russie, toujours à Greifswald. Depuis 2017, Washington avait imposé une série de sanctions aux entreprises et aux individus participant à sa construction dans l'objectif de la bloquer et de l'arrêter définitivement.

L'administration Biden admet que les sanctions américaines ont actuellement très peu de chances de porter leurs fruits, puisque le projet est déjà presque complété et que son gouvernement souhaite améliorer ses relations avec l'Allemagne, laquelle est très désireuse de voir le gazoduc entrer en exploitation.

Les raisons de l'hostilité américaine au projet
Washington s'oppose au NS2 (l'opposition n'a pas disparu, même avec la levée des sanctions) d'une part parce que celui-ci renforcera la dépendance européenne à l'égard du gaz russe et, d'autre part, parce que les exportations de gaz russe vers l'Europe sapent l'efficacité des sanctions frappant la Russie depuis 2014 en raison de la crise en Ukraine.
Par ailleurs, en réduisant l'accès au gaz russe, l'administration Trump espérait augmenter ses propres exportations de gaz naturel liquéfié (LNG) vers le continent européen. C'est donc également dans une perspective de bénéfices économiques que les États-Unis s'opposent à NS2.
Dès 2017, le Congrès américain adopte donc le Countering America's Adversaries Through Sanctions Act (CAATSA) et le Sénat américain le Countering Russian Influence in Europe and Eurasia Act afin de bloquer NS2 en sanctionnant tout individu ou toute entité investissant ou travaillant sur le projet ; mais comme la Commission européenne se dit prête à adopter des contre-sanctions si la Maison Blanche décrète des mesures coercitives, les discussions entourant de potentielles sanctions sont temporairement suspendues.

Le recours aux sanctions secondaires
En novembre 2019, les États-Unis annoncent que le US National Defense Authorization Act (NDAA) 2020 inclura des sanctions visant les entreprises et les individus impliqués dans la construction du gazoduc. Craignant les sanctions américaines, la compagnie suisse Allseas et la compagnie italienne Saipem suspendent alors leur collaboration avec Gazprom avant la fin de la construction de Nord Stream 2.
Les sanctions américaines posent plusieurs problèmes, notamment en raison de la section 232 du CAATSA - dans le cas du Nord Stream 2 - qui permet d'imposer des sanctions « secondaires » à des personnes et à des entités non américaines. C'est précisément ce qui distingue ces sanctions dites secondaires des sanctions « primaires », lesquelles prennent pour cible exclusivement les intérêts du pays visé - ici, la Russie.

C'est par le même type de procédé que les États-Unis ont réussi à décourager de nombreuses entreprises européennes d'investir en Iran depuis 2017.
Craignant de se voir refuser l'accès au marché américain, la française Total s'est ainsi retirée d'un partenariat d'un milliard de dollars avec l'Iran. Les sanctions secondaires américaines ont le désavantage de ne plus différencier les alliés des adversaires puisqu'elles peuvent viser toute compagnie faisant affaire avec un partenaire considéré hostile aux États-Unis.

Selon Washington, les sanctions secondaires n'imposent aucune pénalité aux autres États, mais elles ont comme objectif d'empêcher les entreprises étrangères d'accéder au marché américain si les États-Unis jugent que ces entreprises poursuivent des activités allant à l'encontre des intérêts américains. Selon le représentant républicain Kevin Brady, les sanctions secondaires encourageront les entreprises étrangères à collaborer davantage avec les États-Unis, à isoler la Russie, et à entraver son développement économique.
Comme outil de politique étrangère, les sanctions servent normalement à influencer les comportements des États sanctionnés, selon les préférences des États sanctionneurs. Or, les sanctions secondaires forcent également les entreprises étrangères à se conformer à l'agenda international américain, même si celui-ci va à l'encontre des intérêts de leur propre État.
La question se pose alors : est-ce que les États-Unis devraient être en mesure de dicter aux firmes européennes la façon dont celles-ci doivent mener leurs affaires en les menaçant, en cas de non-obéissance, de les priver de leur accès au marché américain ?

En Europe, des voix discordantes
Dans le cas de Nord Stream 2, l'Union européenne, comme organisation, s'est bien sûr opposée publiquement et farouchement à l'extraterritorialité de ces mesures, ainsi qu'à leur légalité douteuse. Les États-Unis se permettent d'adopter ce type de politiques en raison de leur place centrale dans l'économie mondiale et de l'importance notoire de leur marché pour le continent européen. Les entreprises européennes se retrouvent dès lors dans une relation asymétrique vis-à-vis du gouvernement américain, alors que l'UE devrait être en mesure de garantir aux entreprises la liberté de conduire leurs affaires dans le cadre des lois et des politiques européennes, sans ingérence extérieure.

Toujours dans le cas particulier de Nord Stream 2, il est important de noter que certains pays européens soutiennent toutefois ces sanctions. L'Ukraine a, sans aucun doute, le plus grand des intérêts à soutenir les États-Unis dans leurs tentatives de bloquer le gazoduc. Une part importante du gaz russe destiné au marché européen transite actuellement par l'Ukraine. Les revenus générés par les frais de transit payés par la Russie et l'UE représentaient 3 % du PIB total de l'Ukraine en 2017. Nord Stream 2, reliant directement la Russie à l'Allemagne, permettra donc à la Russie et à l'UE d'économiser ces frais de transit.
Parallèlement, la Pologne s'oppose tout autant au projet. Elle bénéficie également des frais de transit en raison des gazoducs passant sur son territoire, bien qu'en proportion beaucoup moins importante que pour l'Ukraine. Par ailleurs, comme Varsovie souhaiterait devenir un hub pour le gaz naturel liquéfié américain, le gouvernement polonais a tout intérêt à soutenir les mesures américaines et, potentiellement, les exportations américaines de GNL vers l'Europe. En outre, la Pologne craint que Nord Stream 2 ait pour effet d'accroître l'influence russe en Europe. Alors même que le premier projet Nord Stream était lancé, le ministre de la Défense polonais Radoslaw Sikorski n'hésitait pas à comparer le gazoduc au Pacte Ribbentrop-Molotov de 1939. Depuis, d'autres voix se sont prononcées contre le projet de NS2, notamment le ministre des Affaires étrangères de l'Estonie Sven Mikser et le premier ministre lithuanien Saulius Skvernelis.

Tous ces efforts n'ont pas été couronnés de succès, puisque les États-Unis ont finalement décidé de lever les sanctions visant les firmes et les individus impliqués dans la construction du Nord Stream 2. Par l'application de sanctions secondaires, dans le cadre de ce projet, de l'accord sur le nucléaire iranien ou lors de toute autre situation litigieuse entre Washington et l'Union européenne, la Maison Blanche force ses alliés à suivre son propre agenda. En faisant front commun, comme en 2017, et en prévoyant des contre-mesures aux sanctions secondaires américaines, l'UE pourrait toutefois arriver à dissuader les États-Unis de mettre en place ce type de sanctions, tout en garantissant aux entreprises européennes la liberté d'œuvrer dans le cadre légal européen sans ingérence externe.

(*) Par Sophie Marineau, Doctorante en histoire des relations internationales / phD candidate History, International relations, Université catholique de Louvain.
https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/nord-stream-2-comment-interpreter-la-fin-des-sanctions-americaines-889204.html
Xuan
   Posté le 29-07-2021 à 10:34:01   

Le Monde s'alerte des règles sanitaires différentes dans l'UE et parle d' imbroglio .
Malgré la mise en place du pass sanitaire unifié le 1er juillet, les pays européens l'interprètent en fonction de leurs nécessités économiques. En particulier les pays du sud qui vivent pour une grande part du tourisme. Cette contradiction se superpose à l'inégalité des pays européens.
L'unité européenne sur ce sujet a fait long feu, ce qui constitue un handicap majeur dans la lutte contre le virus et une manifestation supplémentaire de la division de l'UE.
Par rapport à la crise inflationniste qui se profile, que les USA ne manqueront pas de refiler à leurs alliés, l'UE va se trouver particulièrement démunie.


Edité le 29-07-2021 à 12:25:36 par Xuan


Xuan
   Posté le 10-08-2021 à 13:24:36   

L’Allemagne cap à l’ouest ?

Cet article de dnews alerte sur le changement de cap de l'Allemagne après le départ de Merkel.
Les politiciens allemands virent vers l'atlantisme.


dnews
Écrit par : Wang Feng
2021-08-10 07:56:02

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La chancelière allemande Angela Merkel est sur le point de démissionner. Dans l'ère post-Merkel, où va la politique de l'Allemagne et de l'Europe envers la Chine ? De nombreux politiciens de la CDU, le plus grand parti d'Allemagne, ont publié des signaux importants sur l'orientation de leur politique chinoise.
Selon le "Business Daily" allemand, le candidat chancelier de la CDU, le plus grand parti d'Allemagne, Armin Laschet et la ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer ont appelé au renforcement de l'alliance transatlantique et au renforcement de l'Europe en même temps, en se méfiant des risques de « contrôle du marché » apportés par la Chine.

Dans une série d'articles, Raschelt, Karenbauer et Peter Beyer, le coordinateur transatlantique du gouvernement allemand, ont mis en garde contre l'influence croissante de la Chine sur l'économie mondiale, les droits de l'homme et les technologies futures, et ont appelé l'Allemagne et les États-Unis à unir leurs forces contre la Chine dans une Alliance stratégique.
Ces articles seront publiés dans la publication de célébration « Forging a New West » .
Lashet a demandé à l'Europe d'avoir la capacité d'agir. "Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons devenir un partenaire solide pour nos amis transatlantiques."
Rushett, qui est le président du parti CDU, a également déclaré que l'Europe et les États-Unis doivent être à la pointe de la numérisation et s'entendre sur de nouvelles normes techniques.
"Cela enverra un signal clair et peut-être le plus important à la Chine, car nous et nos partenaires transatlantiques partageons le même point de vue que la Chine n'est pas seulement un partenaire de négociation et un concurrent, mais aussi un adversaire institutionnel."
Karen Bauer a averti les gens de ne pas trop se fier à la force économique de la Chine. Elle a déclaré: "La Chine, qui a des ambitions géopolitiques et cherche une forte domination, considère à peine une société ouverte, les droits de l'homme et une démocratie active."
Karenbauer a également critiqué: "Pékin veut contrôler le marché et les actions politiques des autres pays. Sans les États-Unis, nous, Européens, ne serions pas en mesure de maintenir la liberté et la sécurité. Sans le grand et influent camp économique de l'Europe, les États-Unis seraient seuls et la Chine pourrait facilement jouer contre elle lorsqu'elle sera en compétition."
Bayer, membre fédéral de la CDU, a déclaré à propos de la Chine : « C'est la dictature économiquement réussie à laquelle nous sommes confrontés. Nous l'avons sous-estimée pendant trop longtemps.
Bayer a déclaré que l'initiative chinoise "Une ceinture, une route" est préoccupante et que maintenir la neutralité sur les questions chinoises serait "naïf et dangereux". Bayer demande à l'Occident d'exercer plus fortement ses valeurs communes.

Le South China Morning Post de Hong Kong a déclaré le 10 août qu'alors que la direction de la chancelière allemande Merkel entre dans les dernières semaines, l'UE et en dehors de l'UE s'efforcent de façonner les futures relations avec la Chine.
Alors que la chancelière allemande Merkel est sur le point de faire ses adieux à l'arène politique, les relations entre la Chine et l'Union européenne sont menacées.
Au cours des 16 dernières années, les relations sino-européennes de Merkel se sont davantage orientées vers les affaires que les droits de l'homme.
Sous la pression de la répression des "violations des droits de l'homme" et des "violations économiques", l'UE est confrontée au dilemme d'être prise entre les deux superpuissances chinoise et américaine.
Xuan
   Posté le 11-08-2021 à 08:44:22   

Focus sur les relations économiques entre la Chine et l'Allemagne après Merkel, la 5G sera un terrain d'essai clé

La rhétorique dure des politiciens ajoute à l'incertitude des relations futures
Par Wang Cong et Shen Weiduo
Publié: 10 août 2021 20:18
https://www.globaltimes.cn/page/202108/1231113.shtml

Alors que la dirigeante allemande vétéran Angela Merkel envisage de démissionner dans quelques semaines, l'avenir des relations économiques et commerciales massives sino-allemandes pourrait entrer dans une période d'incertitude avec des points de vue et une rhétorique très différents de la part des politiciens allemands sur la direction de la Chine de Berlin. Stratégies.

Les récents rapports de remarques dures sur l'économie chinoise de la part de la principale candidate à la succession de Merkel et d'autres responsables allemands ont ajouté à l'incertitude.

Alors que la rhétorique dure de certains politiciens allemands est attendue, compte tenu des tensions entre la Chine et les pays alliés dirigés par les États-Unis, la coopération économique et commerciale globale devrait continuer à se développer, même s'il y aura des perturbations dans certains domaines et projets spécifiques, ont noté des analystes chinois. .

La politique largement indépendante de l'Allemagne sur la technologie 5G chinoise sera au centre de l'attention pour évaluer l'orientation des relations économiques et commerciales bilatérales, ont déclaré les analystes.

Dans ce qui pourrait être un signal étroitement surveillé de la position de l'Allemagne envers la Chine après le départ de Merkel, le candidat à la chancelière Armin Laschet et d'autres responsables allemands prévoient de mettre en garde contre l'influence croissante de la Chine sur l'économie mondiale et d'appeler à une alliance stratégique avec les États-Unis dans une série d'articles. cette semaine, selon le journal allemand Handelsblatt.

Dans les articles, les politiciens allemands ont également exhorté l'Europe et les États-Unis à diriger la numérisation et à s'entendre sur des normes pour les nouvelles technologies, tout en décrivant la Chine comme un « partenaire de négociation, un concurrent et un rival systémique », a déclaré le rapport du Handelsblatt, publié en allemand. .

Si les articles sont publiés tels que rapportés, ce serait un changement clair de position pour Laschet, qui a déclaré pas plus tard qu'en juin qu'il soutenait "la stratégie chinoise du gouvernement (Merkel)" et qu'"il n'y a pas besoin de transformer notre politique chinoise en sa tête."

Les analystes chinois ont déclaré que l'incertitude augmentait non seulement pour les relations sino-allemandes, mais également pour les relations sino-européennes après le départ de Merkel, qui a été une force stabilisatrice cruciale dans les deux relations.

"Il pourrait y avoir des changements [dans les relations bilatérales] après Merkel, et la Chine doit être préparée", a déclaré mardi Chen Fengying, chercheur aux Instituts chinois des relations internationales contemporaines, au Global Times, notant que les différends politiques se produiront probablement. compliquent de plus en plus les problèmes économiques et commerciaux.

Cependant, "indépendamment de la confrontation politique, il n'y a aucun moyen pour l'Europe et les États-Unis de se séparer complètement de la Chine", car la coopération dans les chaînes industrielles est impossible à défaire, a ajouté Chen.

Malgré les tensions diplomatiques, les échanges commerciaux de la Chine avec l'UE et les États-Unis continuent de se développer rapidement. Au cours des sept premiers mois de 2021, le commerce de la Chine avec l'UE a augmenté de 23,4% en glissement annuel, tandis que le commerce avec les États-Unis a bondi de 28,9%, selon les données douanières chinoises. L'UE et les États-Unis restent les deuxième et troisième partenaires commerciaux de la Chine.

Les liens économiques et commerciaux de l'Allemagne avec la Chine sont encore plus forts que ceux de l'UE dans son ensemble et seront encore plus impossibles à ébranler, ont noté les analystes chinois.

La Chine est restée le plus grand partenaire commercial de l'Allemagne en juin, les exportations allemandes vers la Chine augmentant de 16% en glissement annuel et les importations en provenance de Chine augmentant de 11,1%, selon les données officielles allemandes publiées lundi. La Chine est également le plus grand marché pour de nombreuses entreprises allemandes, en particulier les constructeurs automobiles, avec plus de 5 000 entreprises allemandes opérant en Chine.

« Des constructeurs automobiles aux énergies nouvelles, le potentiel de coopération sino-allemande est très important et [les intérêts de l'Allemagne] sur le marché chinois sont également les plus importants », a déclaré mardi au Global Times Ma Jihua, un analyste chevronné de l'industrie des télécommunications, ajoutant que l'Allemagne a un grand intérêt à poursuivre la coopération avec la Chine.

Sous la pression de Washington, qui tente sans relâche de sévir contre la principale technologie 5G chinoise, de nombreux alliés américains se sont montrés prudents quant à l'importation d'équipements du géant chinois des télécommunications Huawei. Cependant, l'Allemagne a maintenu une approche relativement indépendante, car elle s'est abstenue d'interdire la technologie de Huawei.

Que l'Allemagne change d'approche après le départ de Merkel serait un indicateur clé de l'orientation de la politique du pays envers la Chine sous une nouvelle chancellerie, ont noté les analystes. Cependant, alors que des incertitudes subsistent et que la rhétorique critique sur la Chine ne s'arrêtera probablement pas, les analystes estiment qu'il n'y aura pas de changement fondamental dans les politiques économiques et commerciales envers la Chine, y compris dans la 5G.

"L'Allemagne a une vision de l'industrie 4.0 et a un besoin plus urgent de construire sa 5G et d'autres infrastructures que d'autres pays européens… ce besoin ne changera pas en raison du changement de leadership", a déclaré Ma, ajoutant que Huawei est le partenaire le plus idéal de l'Allemagne. .
Xuan
   Posté le 19-08-2021 à 14:36:54   

L'évacuation chaotique de l'Afghanistan oblige l'UE à repenser le "leadership américain de l'alliance occidentale"

Les dirigeants européens expriment leur réflexion au milieu des appels à une politique plus autonome
Par Yang Sheng
Publié: 18 août 2021 21:33

https://www.globaltimes.cn/page/202108/1231884.shtml

L'évolution dramatique et historique de la situation en Afghanistan au cours des dernières semaines a gravement endommagé l'image des États-Unis, et de nombreux alliés clés d'Europe ont exprimé leur inquiétude quant à la crédibilité et la fiabilité de l'alliance dirigée par les États-Unis et ont exhorté leur politique de défense à être plus indépendante. et autonome, même si Joe Biden sollicite leur coopération pour l'évacuation et les affaires d'après-guerre.
Les analystes chinois ont déclaré qu'il s'agissait d'un impact inévitable sur l'Occident. Contrairement à l'ère de la guerre froide, lorsque la plupart des pays occidentaux n'avaient d'autre choix que de se tenir étroitement aux côtés des États-Unis, l'Europe a désormais plus d'espace et plus de raisons de prendre des décisions indépendantes. Dans le passé, les échecs américains dans la péninsule coréenne et au Vietnam n'ont pas eu d'impact fondamental sur l'unité de l'Occident. Mais aujourd'hui, l'échec en Afghanistan risque de rendre l'alliance dirigée par les États-Unis de moins en moins unie, ont noté les experts.

Washington a montré à ses alliés du monde entier qu'il est incapable ou peu disposé à affronter un petit adversaire avec des armes très basiques et environ 70 000 soldats. Ainsi, à l'avenir, lorsqu'il exhortera ses alliés à défier les grandes puissances comme la Chine et la Russie, très peu suivront, ont-ils déclaré.

Le Financial Times a publié mardi un article intitulé "Les alliés de l'OTAN demandent instamment de repenser l'alliance après la sortie "unilatérale" de l'Afghanistan de Biden". L'article indique que les dirigeants européens, les politiciens et les responsables d'organisations internationales comme l'UE et l'OTAN sont très préoccupés par leurs liens problématiques et peu fiables avec les États-Unis.

"Ce genre de retrait de troupes a provoqué le chaos. Le chaos provoque des souffrances supplémentaires" , a déclaré mardi à la radio locale Artis Pabriks, le ministre letton de la Défense. De telles missions à long terme étaient peu probables à l'avenir, a-t-il ajouté. " Cette époque est révolue. Malheureusement, l'Occident, et l'Europe en particulier, montrent qu'ils sont plus faibles à l'échelle mondiale" , selon le FT.

Armin Laschet, le candidat conservateur allemand à la succession de la chancelière allemande Angela Merkel, a qualifié mardi le retrait des troupes de "la plus grande débâcle que l'OTAN ait connue depuis sa fondation".

Zhu Yongbiao, directeur du Center for Afghanistan Studies de l'Université de Lanzhou, a déclaré qu'il était tout à fait raisonnable que les alliés américains remettent en question la capacité, la détermination et la volonté de Washington de protéger ses alliés et de diriger la coalition, et les pays occidentaux seront également confrontés à de nombreux problèmes après l'évacuation, comme l'accueil des réfugiés et de ceux qui demandent l'asile politique.

Les experts chinois ont également constaté que l'administration Biden n'est pas différente de l'administration Trump dans la communication avec l'alliance, car Biden montre du respect en surface, mais dans la pratique, les États-Unis sont toujours unilatéraux, ce qui signifie que le "multilatéralisme" n'est qu'un slogan pour Biden. pour plaire à l'Europe.

"Il semble que l'OTAN ait été complètement dépassée par les décisions unilatérales américaines ", a déclaré Lord Peter Ricketts, ancien conseiller britannique à la sécurité nationale, a rapporté le FT.

"Nous devons comprendre qu'en ce qui concerne la mission de l'OTAN en Afghanistan, il n'était pas possible d'avoir un rôle indépendant pour l'Allemagne ou les forces européennes" , a déclaré Merkel lundi. " Nous avons toujours dit que nous dépendions essentiellement des décisions du gouvernement américain."

Mais l'impact négatif sur l'alliance dirigée par les États-Unis ne doit pas être exagéré, et l'hégémonie américaine est loin de s'effondrer, a déclaré Xiao He, expert de l'Institut d'économie et de politique mondiales de l'Académie chinoise des sciences sociales, ajoutant que « les États-Unis s'est retiré du Vietnam mais il s'est tiré d'affaire. Cela lui a donc permis de pivoter ailleurs. Certains de ses alliés ont accueilli les États-Unis pour qu'ils abandonnent certains combats inutiles.

Zhu a déclaré que la situation internationale actuelle est différente de celle de l'ère de la guerre froide, car dans le passé, les pays occidentaux n'avaient pas le choix. Mais aujourd'hui, ils sont plus indépendants en termes de prise de décision. Ainsi, après l'échec en Afghanistan, les membres de l'OTAN et de l'UE pousseraient certainement des politiques de défense plus indépendantes ou autonomes.

"L'Afghanistan est aujourd'hui la énième expression de la politique ratée et inflexible de l'OTAN" , a écrit sur Twitter Ione Belarra, leader de Podemos et ministre espagnol des Affaires sociales.

"Il est temps de passer à une plus grande souveraineté et à la défense de nos propres intérêts", a déclaré Lilith Verstrynge, une autre responsable de Podemos, faisant écho au président français Emmanuel Macron, a rapporté le FT.

Macron a également mis en garde contre un afflux potentiel de migrants afghans en Europe, ajoutant que les dirigeants de l'Union européenne sont en contact pour lancer une initiative contre la migration irrégulière.

Li Haidong, professeur à l'Institut des relations internationales de l'Université des affaires étrangères de Chine, a déclaré mercredi au Global Times que « les États-Unis auront plus de frictions avec leurs alliés. Outre le problème des réfugiés, les États-Unis voudraient également que leurs alliés participer à la fourniture d'une aide humanitaire et d'une assistance économique à l'Afghanistan.

À l'heure actuelle, l'économie américaine est en difficulté à cause de l'inflation et de la nécessité d'empêcher le marché boursier de glisser. Ainsi, l'administration Biden n'est pas en mesure de se permettre de nouvelles dépenses extérieures, et elle fera pression sur ses alliés pour obtenir de l'aide, puis de nouveaux problèmes dans les relations transatlantiques se produiront, a noté Li.

Non seulement l'Occident, mais le reste du monde s'interroge sur le rôle que les États-Unis pourraient jouer en ce moment. "En regardant l'évacuation déconcertante de l'aéroport de Kaboul, le monde se demande dans quelle mesure les États-Unis pourraient encore jouer le rôle de" leader "pour amener leurs partenaires à surmonter de nouveaux défis" , a déclaré Shen Yi, professeur à la School of International Relations and Public Affairs. de l'Université de Fudan, a déclaré mercredi le Global Times.

"Incapables de construire un nouvel Afghanistan, les États-Unis ne peuvent même pas organiser leur évacuation. Le gouvernement américain pourrait-il aujourd'hui diriger l'Occident ? C'est une question qui doit être soigneusement examinée par toutes les personnes et entités du monde entier" , a déclaré Shen. c'est noté.
Xuan
   Posté le 06-09-2021 à 12:23:36   

La politique de la Chine envers le second monde tient compte des contradictions au sein du camp impérialiste, mais sans se laisser marcher sur les pieds.

Ensuite le PCC est matérialiste et considère que les intérêts des capitalistes européens passent avant leur idéologie ou leurs liens idéologiques avec les USA.

Cette relation n'est pas mécanique, on a vu que dans l'affaire Huawei c'est l'atlantisme qui l'a emporté, mais à long terme la position "ni Chine ni USA", qui aboutit à suivre les USA, nuit aux intérêts des monopoles de l'UE et n'a pas d'avenir.
D'autre part, l'espionnage US, la déculottée de Kaboul conduisent les européens à s'interroger sur la fiabilité de la "protection" américaine.




Le Parlement européen réclame une ligne plus dure à l'égard de la Chine

L'Europe devrait savoir qui tire le plus d'avantages des liens

Par Yang Sheng et Fan Anqi
Publié: 06 sept. 2021
https://www.globaltimes.cn/page/202109/1233409.shtml

Certains membres du Parlement européen utilisent continuellement la question de Taïwan pour provoquer la souveraineté de la Chine et exhortent l'UE à réduire sa dépendance à l'égard de la Chine et à afficher une position plus dure et plus unie envers Pékin, mais ces activités nuisent à l'échange mutuellement avantageux Chine-UE. relations et ajoutant des incertitudes à l'avenir de l'UE, ont déclaré des experts chinois.

Certains experts chinois ont averti que pour faire face à ces actes irresponsables, la Chine devrait faire des efforts pour faire savoir à l'UE que celui qui tire le plus de bénéfices des relations bilatérales devrait être plus décent que provocateur.

Après les frictions sur les affaires chinoises liées au Xinjiang en mars, causées par les accusations sans fondement de l'UE sur les affaires liées au Xinjiang et les sanctions contre les responsables et entités chinois, les forces anti-chinoises européennes, les politiciens pro-américains et les opportunistes ont récemment trouvé une nouvelle cible - la question de Taïwan - pour provoquer davantage la Chine et nuire aux relations Chine-UE.

La Lituanie est un exemple typique parmi les membres de l'UE qui souffre maintenant d'une telle décision trouble prise par ses politiciens opportunistes.

Reinhard Butikofer, un membre allemand du Parlement européen qui a été sanctionné par la Chine en raison de précédentes frictions Chine-UE sur le Xinjiang, a mis en garde les dirigeants européens contre le risque de la stratégie chinoise de "diviser pour mieux régner", selon le Daily Express samedi.

Butikofer a fait valoir que "l'Allemagne et la France devraient s'abstenir de chercher" égoïstement "à guider les relations UE-Chine" . Il a averti que les États membres de l'UE devraient convenir d'une position unie sur la question de la Chine et a déclaré que l'UE ces derniers temps a avancé collectivement sur un certain nombre de fronts pour faire face à Pékin, a rapporté le Daily Express.

"Les remarques de Bütikofer reflètent certaines voix au sein de l'UE selon lesquelles il devrait y avoir un front uni contre l'influence de la Chine, mais l'UE devrait comprendre qu'un front uni ne signifie pas nécessairement une confrontation" , a déclaré dimanche à Global Times Cui Hongjian, directeur du département d'études européennes du China Institute of International Studies.

Ce genre de pensée en Europe est causé par plusieurs facteurs, a déclaré Cui. "C'était d'abord les représailles fermes de la Chine en ripostant aux sanctions de l'UE sur les affaires liées au Xinjiang, puis l'escalade des tensions entre la Chine et la Lituanie sur la question de Taiwan. La Lituanie cherche le soutien de l'UE, c'est pourquoi certains politiciens anti-chinois ont pris l'occasion de faire encore plus de battage autour de la théorie de la « menace chinoise ».

Des politiciens comme Bütikofer tentent d'influencer l'orientation future de la politique chinoise après les élections fédérales allemandes de septembre, ce qui ajoute des incertitudes aux relations sino-allemandes et sino-européennes,
a noté Cui.

Les experts ont noté que les futures relations sino-européennes seront plus complexes et turbulentes, car davantage de conflits qui existaient depuis longtemps pourraient faire surface, en raison du changement d'attitude de l'UE qui devient plus dure et moins amicale envers la Chine. Par exemple, l'UE pourrait se prémunir contre la Chine sur certaines industries stratégiques à haute valeur ajoutée à l'avenir.

Qui est le fauteur de troubles ?

Le ministre lituanien des Affaires étrangères Gabrielius Landsbergis a récemment exhorté les autres membres de l'UE à réduire leur dépendance à l'égard de la Chine alors que son pays est confronté à la conséquence amère de provoquer la Chine sur la seule question de Taiwan parmi les 27 États membres de l'UE. Il a déclaré que la direction franco-allemande des relations UE-Chine devrait être remplacée par un "format uni" sur la Chine.

Mais en fait, la Lituanie est celle qui a interrompu l'unité en créant des troubles pour les autres membres de l'UE, car personne d'autre n'a jamais provoqué le principe d'une seule Chine comme la Lituanie l'a fait. Son acte a poussé les membres de l'UE à prendre d'énormes risques pour gérer ce problème inutile, a déclaré Wang Yiwei, directeur de l'institut des affaires internationales de l'Université Renmin de Chine à Pékin.

Certains membres du Parlement européen empoisonnent et enlèvent les liens entre la Chine et l'Union européenne, poussant pour les soi-disant liens plus étroits entre le bloc et l'île de Taïwan, auxquels le ministère chinois des Affaires étrangères et la mission chinoise auprès de l'UE s'opposent fermement. La mission chinoise les a exhortés à corriger leurs mauvaises actions.

Quant à savoir si d'autres pays de l'UE suivraient la Lituanie en provoquant la Chine sur la question de Taïwan, les observateurs ont déclaré que cela dépendrait de la décision de la Lituanie de prendre des mesures de fond contre la Chine et de la réponse de la Chine.

Si les politiciens lituaniens refusent de corriger leurs erreurs et que les relations sino-lituaniennes continuent de se détériorer au point de rompre les relations diplomatiques, d'autres pays européens examineront sérieusement les conséquences de la provocation des résultats de la Chine sur la souveraineté. La question dépend également de la force avec laquelle l'UE résistera à la Lituanie contre la Chine, a déclaré Cui.

Donnez-leur des leçons

"L'utilisation par la Chine du commerce comme arme dans les différends diplomatiques" est une autre accusation que les médias et les politiciens européens ont imposée à la Chine lorsqu'ils ont reçu des représailles de Pékin sur leurs provocations.

Ces voix venues d'Europe "indiquent clairement la mauvaise personne" , car c'est l'ancien président américain Donald Trump qui a le premier "armé le commerce en imposant des droits de douane à l'Europe" , a noté Cui.

De plus, c'est l'UE qui a préconisé un avantage plus net sur les affaires et les investissements avec la Chine, comme le montre une série de mesures telles qu'un examen des investissements et des problèmes de sécurité de la chaîne d'approvisionnement, de sorte que l'UE est la première à utiliser le commerce comme une arme pour traiter avec la Chine, a noté Cui.

Pour faire face à ces accusations injustifiées, la Chine devrait exposer directement et clairement les faits et réévaluer les relations économiques bilatérales en renforçant la législation pour examiner plus strictement les investissements et les activités commerciales de l'UE en Chine, comme l'UE l'a fait avec la Chine, a noté Cui. Il a déclaré qu'il était nécessaire de " leur faire savoir qui a le plus besoin de qui dans cette relation, et celui qui en profite le plus devrait au moins être décent et poli, pas provocateur".

Les relations sino-européennes sont également affectées par les relations sino-américaines, a déclaré Wang Yiwei, notant qu'au second semestre de cette année, la Chine, les États-Unis et l'UE devront avoir des discussions clés sur les questions climatiques et les États-Unis ont besoin des deux autres. pour l'aider à démêler le gâchis de l'Afghanistan, de sorte que les tensions actuelles devraient s'apaiser, tant que les parties concernées restent pragmatiques.
Xuan
   Posté le 06-09-2021 à 23:03:09   

Comment devrions-nous juger la montée des voix dures contre la Chine en Europe : éditorial du Global Times

Par Global Times
Publié: 05 sept. 2021 20:48

https://www.globaltimes.cn/page/202109/1233382.shtml?id=12

Il y a des voix de plus en plus dures qui s'élèvent contre la Chine en Europe, et les membres du Parlement européen ont joué un rôle important dans la promotion de ces voix. Reinhard Bütikofer, qui préside la délégation du Parlement européen pour les relations avec la Chine, a fait valoir que l'Allemagne et la France devraient se retenir de chercher "égoïstement" à guider les relations UE-Chine. Il a appelé les États membres de l'UE à adopter une position unie sur la question de la Chine. La commission des Affaires étrangères du Parlement européen a adopté mercredi un projet de rapport pro-Taïwan. Fabio Massimo Castaldo, vice-président du Parlement européen, a défendu le rapport en disant que l'UE ne peut pas rester silencieuse sur la politique étrangère de plus en plus agressive de la Chine.

L'Allemagne est le plus grand partenaire commercial de la Chine au sein de l'UE. La Chine est également le plus grand partenaire commercial de l'Allemagne. Mais des voix dures envers la Chine se font souvent entendre. Dans un discours prononcé lors d'un événement de l'industrie en juin, Siegfried Russwurm, chef de l'association de l'industrie BDI, a déclaré que l'Allemagne ne doit pas éviter la confrontation si les lignes rouges sur les droits de l'homme sont franchies lorsqu'elles traitent avec la Chine.

Les États-Unis considèrent la Chine comme un rival de la guerre froide. Il a déployé tous les efforts pour exercer des pressions sur la Chine, ce qui a aggravé l'environnement diplomatique global auquel la Chine est confrontée. Les cercles politiques européens prendront la pression sur la Chine comme un levier dont ils pourront tirer parti dans leurs relations avec la Chine. Ils briseront l'entente tacite sur les questions liées à la Chine telles que les droits de l'homme entre l'Europe et la Chine et deviendront plus agressifs dans leur rhétorique envers la Chine. D'une part, ils visent à attirer davantage l'attention, d'autre part, ils veulent renforcer leur position dans les relations avec la Chine pour tenter de pousser la Chine à faire plus de concessions.

La Chine doit avoir une pleine compréhension de la nature fondamentale et des perspectives des relations sino-européennes et avoir confiance en notre capacité à sauvegarder complètement nos intérêts dans les relations avec l'Europe. En outre, nous devons voir à travers l'état d'esprit mesquin et misérable de certains politiciens européens qui veulent semer le trouble pour servir leurs propres fins et réaliser des profits. Il ne faut pas se laisser berner par leurs performances. Ces jugements devraient être la base pour nous de formuler des stratégies correspondantes.

La Chine est si loin de l'Europe, et nous n'avons jamais provoqué les pays européens. Les puissances européennes ont envahi la Chine à l'époque moderne, et aujourd'hui elles ont également pris l'initiative d'intervenir dans les affaires intérieures de la Chine. La Lituanie cherche à développer ses relations avec l'île de Taiwan d'une manière qui brise le principe d'une seule Chine, auquel la Chine s'est opposée. Mais la partie européenne a à son tour déclaré que la Chine menait une diplomatie « coercitive ». Il s'agit clairement d'une logique politique malhonnête. Certains Européens ne savent pas distinguer le bien du mal. C'est parce qu'ils ont mis l'intérêt personnel au centre de leurs préoccupations.

L'Occident a été égaré par les États-Unis, le voyou en chef. Et le hooliganisme s'est largement répandu en Occident. Cependant, le monde n'est pas entièrement dicté par l'Occident. La Chine est très puissante aujourd'hui. L'Occident peut créer une idéologie déformée, mais il ne peut pas dicter ses relations actuelles et futures avec la Chine comme il l'a fait avec les traités inégaux il y a plus d'un siècle.

La partie la plus importante des relations Chine-UE est la coopération économique et commerciale, qui doit être fondée sur l'égalité et les avantages mutuels par nature. L'idéologie ne peut pas être utilisée comme monnaie ici. Examiner de près le nombre de voitures allemandes circulant dans les rues chinoises, le nombre de femmes chinoises utilisant des cosmétiques français, le nombre de marques européennes qui ont trouvé le pilier clé du marché chinois et le nombre d'emplois créés en Europe par les entrées de capitaux chinois , on peut être sûr que si l'Europe a peur d'être dépassée par la Chine, elle ne peut pas se permettre de « découpler » avec la Chine. Ils peuvent se sentir bien en parlant durement de la Chine. Mais s'ils traduisent ces paroles en actes, ils mettent en péril l'avenir de l'Europe.

Les ventes en Chine des 30 sociétés allemandes cotées dans l'indice DAX représentent en moyenne 15 pour cent de leurs ventes totales. Parmi eux, le ratio des ventes des principaux constructeurs automobiles sur le marché chinois pourrait doubler ce chiffre. Un sondage montre que 58% des Allemands interrogés sont prêts à subir une certaine perte économique pour avoir mis en œuvre une politique stricte envers la Chine. Si le même sondage était publié en Chine, les Chinois choisiraient de sacrifier leurs intérêts et d'être également durs envers l'Europe. Mais il est intéressant de noter que le commerce Chine-Europe a augmenté.

L'Europe met en œuvre un « système démocratique ». Un tel système est plus susceptible de déclencher des émotions extrêmes. Adolf Hitler et Benito Mussolini ont tous deux pris le pouvoir de manière « démocratique ». Les partis de droite d'aujourd'hui étendent également leur influence par le biais des canaux juridiques locaux, tandis que la Chine est beaucoup plus stable et équilibrée. Nous devons riposter si nécessaire, mais nous n'avons pas besoin d'être étroitement mêlés aux forces politiques radicales en Europe. Nous devons mieux gérer les relations avec l'Europe et appréhender la situation d'ensemble qui est bénéfique pour les deux parties.

Lorsque la Chine et les États-Unis s'affronteront, l'importance de l'Europe pour les États-Unis augmentera tranquillement. L'ancien président américain Donald Trump a été dur envers l'Europe pendant un certain temps, mais Biden a rapidement montré un sourire flatteur à l'Europe. Cependant, le retrait brutal des États-Unis d'Afghanistan a fait douloureusement comprendre à l'Europe que les États-Unis ne sont pas fiables. Plus la Chine est stable, plus nous aurons d'opportunités de voir les différends entre les États-Unis et l'Europe.
Xuan
   Posté le 20-09-2021 à 20:33:54   

L'UE se rend compte que les USA lui marchent sur la tête. De là à sortir de l'OTAN il y a un pas qui ne sera pas franchi. Il ne faut pas oublier qu'initialement il s'agit de vendre de sous-marins à l'Australie et que la finalité est toujours de menacer la Chine


Sous-marins australiens : Ursula von der Leyen juge « inacceptable » la façon dont la France a été traitée

Interrogée sur CNN, la présidente de la Commission européenne a demandé des explications sur le contrat stratégique de sous-marins, rompu par l’Australie au profit des Etats-Unis.
https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/20/sous-marins-australiens-pour-boris-johnson-londres-voue-a-paris-un-amour-inderacinable_6095265_3210.html
Le Monde avec AFP
Publié aujourd’hui à 03h18,

« Aukus », du nom du partenariat scellé entre les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni sur la fourniture de sous-marins à propulsion nucléaire, n’en finit pas de faire des vagues. Face à la fureur de la France, qui voit un énorme contrat lui échapper, Londres et Washington ont tenté d’amadouer leur allié, ce week-end.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a jugé, lundi 20 septembre, « inacceptable » la manière dont la France a été traitée. « Nous voulons savoir ce qui s’est passé et pourquoi » , a-t-elle déclaré à la journaliste Christiane Amanpour, sur la chaîne d’information américaine CNN.

La valeur de ce contrat, de 50 milliards de dollars australiens (31 milliards d’euros, dont 8 milliards pour la partie française) à la signature, est désormais estimée à 90 milliards de dollars australiens (56 milliards d’euros) en raison de dépassement de coûts et d’effets de change.

Biden se dit « impatient » de parler à Macron
Joe Biden est « impatient » de s’entretenir avec son homologue Emmanuel Macron, a fait savoir lundi un haut responsable américain. Confirmant l’information donnée par la France, à savoir que le président américain a sollicité cet entretien, ce haut responsable a dit : « Nous sommes impatients » d’avoir cette conversation téléphonique. Joe Biden veut « faire part de son désir de travailler étroitement avec la France dans la zone indo-pacifique et sur la scène internationale. »
Joe Biden « fera savoir demain qu’il ne croit pas à la notion d’une nouvelle guerre froide avec un monde divisé en blocs » , a également assuré cette source, sur fond de vive rivalité entre Washington et Pékin et tandis que le président américain doit s’exprimer mardi à New York devant l’assemblée générale des Nations unies. Le président américain croit à une concurrence vigoureuse, intense et obéissant à des principes, a-t-elle ajouté.
« On veut des explications » sur ce qui « s’apparente à une rupture de confiance majeure » et savoir « comment ils [les Etats-Unis] entendent sortir de ce contrat » , avec des « compensations » à la clé, avait déclaré le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, dimanche, sur la chaîne BFM-TV.

Le PDG de Naval group auditionné à l’Assemblée
Pierre-Eric Pommellet, PDG de Naval Group, industriel de défense, sera auditionné le 28 septembre à l’Assemblée nationale, selon des sources parlementaires. M. Pommellet sera auditionné le 28 septembre à 17 h 30 et à huis clos par la commission de la défense et par celle des affaires économiques, a précisé la source, comme révélé par Le Parisien.

Lundi, le vice-premier ministre australien, Barnaby Joyce, a aussi tenté d’apaiser la crise, affirmant que son pays « n’a pas besoin de prouver son attachement à la France » , en évoquant les soldats envoyés se battre lors des deux guerres mondiales.
Xuan
   Posté le 21-09-2021 à 18:56:07   

A propos de la militarisation de l'Europe.

La militarisation de l’UE peut se faire de deux façons, soit sous la direction des USA soit indépendamment. Dans ce dernier cas la « concurrence entre capitalistes » est le reflet des contradictions au sein du camp occidental, et ces contradictions sont dues à l’hégémonisme US.
D’autre part il ressort que le parapluie américain est percé, que sa protection est conditionnelle, aléatoire, et qu’elle privilégie les intérêts américains. C’est la principale raison qui conduit l’UE à chercher une autre solution.
D’autre part l’UE elle-même est divisée en intérêts opposés et en politiques opposées. C’est la raison pour laquelle elle n’a pratiquement pas de position internationale commune identifiable, sur de nombreux sujets, y compris sur l’immigration.

Par rapport à la Chine et à l’URSS, l’UE a des positions différenciées suivant les pays et d’abord suivant leurs intérêts économiques avec la Chine et avec la Russie. L’exemple du Nord Stream II est parlant.
Les contradictions économiques et idéologiques sont réelles mais les échanges économiques aussi. Aussi dans le conflit USA / RPC, l’Europe n’a pas été à l’avant-garde de l’interventionnisme et s’est contentée de déclarations, et c’est peut-être une des raisons pour lesquelles la France a été écartée et humiliée.

Il ne faut pas s’avancer trop rapidement.
Lorsque Hitler a déclaré la guerre, il s’est d’abord tourné vers les autres pays capitalistes pour assurer ses arrières en écrasant le ventre mou, et ensuite il s’est retourné contre l’URSS. Nous verrons ce que sera la politique étrangère du successeur de Merkel.
Xuan
   Posté le 22-09-2021 à 12:46:00   

Selon un reportage d'Euronews.com le 21, le ministre allemand des Affaires européennes Michael Roth a déclaré que l'accord sur les sous-marins signé par les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie avait sonné un "réveil" pour l'Union européenne, et il est difficile de combler la relation de confiance avec les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie.

Il a déclaré: "Nous ne pouvons pas compter entièrement sur les autres, mais nous devons coopérer. Nous devons surmonter les différences (à l'intérieur de l'UE) et parler d'une seule voix. La confiance perdue doit être reconstruite. Évidemment, ce ne sera pas facile. Mais nous voulons apporter une contribution constructive. . »
Xuan
   Posté le 24-09-2021 à 22:18:29   

Que signifiera le départ de Merkel ?

article de l'Huma
Allemagne. Paradoxes à tous les étages dans la course à l’après-Merkel


https://www.humanite.fr/allemagne-paradoxes-tous-les-etages-dans-la-course-lapres-merkel-721549
Vendredi 24 Septembre 2021
Bruno Odent
Au cours des joutes pour l’élection du Bundestag, qui a lieu ce dimanche, les principaux aspirants au poste suprême se sont heurtés à de terribles contradictions. Même le favori des sondages, le SPD Olaf Scholz, n’y a pas échappé.

Berlin (Allemagne), envoyé spécial.

L’élection du Bundestag de ce 26 septembre ne va pas seulement tourner la page d’une ère, celle de la chancelière Merkel, seize ans à la tête de la première puissance économique de l’Union européenne (UE). Elle va surtout marquer la fin de la grande coalition, une forme de gouvernement consensuel qui fut la règle de 3 des 4 mandats de la chancelière partante. Elle est si discréditée que les partis chrétiens-démocrates (CDU/CSU) et social-démocrate (SPD), jadis ultradominants, sont aujourd’hui ramenés à des étiages qui ne leur permettraient plus de s’allier à nouveau pour gouverner, même s’ils le désiraient. Ce saut génère des sentiments très contradictoires, des aspirations au changement réelles assorties d’une peur de l’inconnu et d’un souci de stabilité au moins aussi manifestes qui font de ce scrutin celui de tous les paradoxes.

Le retournement de tendance opéré par le candidat du SPD, Olaf Scholz, qui s’est hissé en tête des sondages durant l’été (il est crédité de 25 % dans les dernières enquêtes), est au cœur du plus éclatant de ces paradoxes. Le chef de file social-­démocrate conduit en effet une campagne qui penche plutôt à gauche tout en se prévalant ouvertement de ses fonctions de vice-chancelier et de ministre des Finances pour se présenter en champion d’une continuité avec l’ère Merkel. Une présidentialisation du scrutin de plus en plus manifeste permet de reléguer au second plan le programme, jadis si important dans l’élection du Bundestag à la proportionnelle, au profit de la personnalité placée en pole position pour exercer les plus hautes fonctions. Et Scholz a délibérément décidé d’engoncer les habits d’homme providentiel.

Pourtant, paradoxe dans le paradoxe&#8201;: c’est pour beaucoup à son programme électoral que Scholz doit la remontée opérée par le SPD ces dernières semaines. Un coup de barre à gauche rompant avec la logique de la grande coalition et la ligne très recentrée, héritée de l’ex-chancelier social-démocrate Gerhard Schröder, a été décidé par un congrès du SPD en 2019. Scholz, fidèle parmi les fidèles du schrödérisme, avait alors subi une cinglante défaite, échouant à prendre les rênes du parti. Deux quasi-inconnus, Walter Borjans et Saskia Esken, les actuels coprésidents de la formation, le coiffant sur le fil. Le ministre des Finances allait cependant revenir sur le devant de la scène, un an plus tard, en se faisant adouber, au nom de la préservation de l’unité menacée du parti, comme candidat du SPD à la chancellerie.

De notables distances avec les réformes antisociales
Le programme du SPD prend de notables distances avec les réformes antisociales Hartz du marché du travail, si profondément détestées. Et pour cause, elles ont précipité une couche importante de la population dans la plus grande précarité. Selon une étude récente de l’institut de statistiques fédérales Destatis, 15,8 % des Allemands vivent aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté (1&#8201;040 euros par mois), contre 11 % dans les années 1990. Et quiconque tombe dans les griffes de la machine à fabriquer des précaires, à coups de minijobs largement exonérés de cotisations sociales, y reste durablement coincé.

Pour remobiliser au moins une partie de sa base électorale désenchantée, le SPD propose de porter le salaire minimum à 12 euros brut, contre 9,5 euros aujourd’hui, une hausse sensible des allocations familiales pour les plus démunis, la réintroduction d’un impôt sur la fortune abandonné depuis 1997 ou encore un assouplissement des conditions de perception des indemnités sociales minimales par le biais de la création d’une «&#8201;allocation citoyenne&#8201;» (Bürger Geld).

En tenant ce discours tout en assurant être le «&#8201; meilleur continuateur&#8201;» de l’ère Merkel, Scholz s’emploie à défier tous les records de la contorsion. D’autant qu’il affiche un conformisme à toute épreuve sur le terrain de l’économie politique. Après le «&#8201;quoi qu’il en coûte&#8201;» germanique de la pandémie, il martèle en effet qu’un «&#8201;retour dès 2023&#8201;» au respect de l’austérité la plus stricte, conforme au «&#8201;frein à la dette&#8201;» inscrit dans la Constitution depuis 2009, est «&#8201;indispensable&#8201;».

L’habileté du favori du scrutin souligne aussi ses fragilités. Qu’une partie de l’électorat populaire du SPD doute de son engagement à gauche, surtout quand Olaf Scholz semble préférer intégrer la droite libérale (FDP) à Die Linke dans une future coalition gouvernementale avec les Verts, et elle pourrait décider de s’abstenir comme lors des précédents scrutins. Ou que le candidat social-démocrate ne fasse pas suffisamment illusion comme homme providentiel capable d’assurer la poursuite du merkélisme sans Merkel et des électeurs de droite peuvent revenir vers Armin Laschet, le candidat de la CDU/CSU donné battu à la veille du scrutin.

Les faux pas du dauphin de la chancelière
Le représentant du camp conservateur est au cœur d’un autre paradoxe issu du discrédit de la grande coalition. Il partait avec plusieurs longueurs d’avance comme dauphin proclamé de la chancelière. Il a chuté d’une dizaine de points dans les intentions de vote au cœur de l’été et n’est plus crédité que de 21 à 22 % par les ultimes sondages. Certains faux pas de l’actuel ministre-président de Rhénanie­-du-Nord-Westphalie ont d’évidence contribué à cette érosion rapide. Comme lorsqu’il fut pris d’un long fou rire devant les caméras de télévision alors que le président de la République fédérale rendait un hommage solennel aux 180 victimes des inondations qui ont ravagé singulièrement son Land à la mi-juillet. Mais il ne faut pas s’y tromper&#8201;: sa position politique de départ était déjà très inconfortable.

Laschet n’a pu en effet se hisser candidat à la chancellerie qu’après un long bras de fer interne. Élu d’extrême justesse à la présidence de la CDU à la mi-janvier, il lui a fallu affronter au printemps, de longues semaines durant, une concurrence déclarée de son homologue de la CSU bavaroise, Markus Söder, avant d’être adoubé candidat.

Une mouvance national-libérale de plus en plus virulente conteste en interne la ligne jugée trop centriste, trop consensuelle de la grande coalition. Elle a cloué au pilori la politique migratoire de la chancelière et singulièrement les conséquences de l’ouverture très provisoire des frontières aux réfugiés syriens en 2015. Cette dis­sidence fustige, sur le plan économique, les écarts avec l’orthodoxie monétariste. Elle n’a pas vraiment digéré les enga­gements de Berlin sur le plan dit de relance de 750 milliards d’euros de l’UE, qu’elle disqualifie comme d’insupportables ­cadeaux à l’indiscipline des «&#8201;cigales&#8201;» du sud du continent au détriment du niveau des taux d’intérêt versés aux épargnants allemands.

Semblant initialement profiter des difficultés d’un Laschet tiré à hue et à dia, la candidate des Verts, Annalena Baerbock, avait été propulsée en mai en tête des sondages. Mais cette tendance s’est vite dégonflée. Paradoxe encore&#8201;: alors que le thème de la préservation du climat est omniprésent à la suite des inondations meurtrières de juillet, la figure des écologistes (donnés autour de 15 % dans les derniers sondages) a décroché, elle aussi, de plus de 10 points durant l’été. Dans une campagne qui s’est présidentialisée, la troisième du trio des grands prétendants à la succession d’Angela Merkel apparaît comme la plus inexpérimentée. Et un flagrant délit de plagiat autour de son livre de campagne, Jetzt, wie wir unser Land erneuern («&#8201;maintenant, comment nous allons rénover le pays&#8201;»), n’a naturellement pas contribué à lever ce type de préventions.

L’accumulation de toutes ces tendances paradoxales nourrit nombre d’incertitudes quant à l’issue d’un scrutin qui promet d’être l’un des plus serrés de l’histoire de la République fédérale.
Xuan
   Posté le 08-10-2021 à 13:21:46   

Le droit européen en cause :


https://www.ouest-france.fr/europe/pologne/polexit-six-questions-sur-le-bras-de-fer-entre-la-pologne-et-l-union-europeenne-870203fa-2808-11ec-991c-dac596d5a249
« Polexit » : six questions sur le bras de fer entre la Pologne et l’Union européenne



Le tribunal constitutionnel polonais a décidé, jeudi 7 octobre, que certains articles des traités européens seraient incompatibles avec la constitution du pays et saperaient sa souveraineté. Une telle attaque contre la primauté du droit européen fragilise l’UE et certains médias polonais parlent désormais de la possibilité d’un « Polexit », la sortie de la Pologne de la construction européenne.

Fabien CAZENAVE.
Publié le 08/10/2021 à 12h01

Les juges du Tribunal constitutionnel ont dénoncé jeudi l’ingérence de la Cour de justice de l’Union européenne dans le système juridique polonais. Une décision « gravissime», estime ce vendredi 8 octobre, le secrétaire d’État français chargé des Affaires européennes, Clément Beaune.

Ouest-France fait le point sur les conséquences d’une telle décision qui pose la question d’un maintien de la Pologne dans l’Union européenne, quelques années après le référendum sur le Brexit qui avait abouti à la sortie du Royaume-Uni.

1. Qu’a dit le tribunal constitutionnel polonais ?
La Pologne est dans le viseur des autres États membres et de la Commission européenne car le parti au pouvoir, le PiS (Droit et Justice), est accusé de ne pas respecter le principe d’État de droit, notamment après la réforme de son tribunal constitutionnel. À l’époque, le PiS avait justifié sa décision en prétextant que les juges suprêmes étaient politiquement contre lui et qu’ils auraient gardé des liens avec la période de la dictature soviétique. Or, avec cette réforme, le parti de Jaroslaw Kaczynski en a profité pour placer des juges favorables.

La décision du tribunal constitutionnel de jeudi fait suite à une saisine par le Premier ministre Mateusz Morawiecki, qui avait demandé à la juridiction de se prononcer sur la légitimité des institutions de l’Union européenne (UE) à empêcher cette réforme du système judiciaire polonais.

La Commission européenne avait demandé à Varsovie de se conformer, avant le 16 août, sous peine de sanctions financières, à une décision de la Cour de justice de l’UE ordonnant la suppression du système de sanctions disciplinaires contre les juges. La plus haute juridiction de l’UE avait en effet estimé que le système instauré en Pologne n’était pas compatible avec la législation européenne.

Dans la décision du tribunal constitutionnel, sont notamment contestés les articles 1 et 19 du traité de l’Union européenne, notamment le passage suivant : Le présent traité marque une nouvelle étape dans le processus créant une union sans cesse plus étroite entre les peuples de l’Europe, dans laquelle les décisions sont prises dans le plus grand respect possible du principe d’ouverture et le plus près possible des citoyens.

Dans le système juridique polonais, le traité de l’UE est subordonné à la Constitution […] et, comme toute partie du système juridique polonais, il doit respecter la Constitution, a commenté le juge Bartlomiej Sochanski. Le chef de file du PiS a ajouté qu’en Pologne, la plus haute loi est la Constitution, et toutes les normes européennes qui sont en vigueur en Pologne […] doivent respecter la Constitution.

2. En quoi cela pose-t-il problème pour l’Union européenne ?
On n’est pas sur une décision concernant la liberté de circulation de marchandises, rappelle l’avocate spécialiste du droit de l’Union européenne Ophélie Omnes. La Pologne décide d’aller au bras de fer avec l’UE sur un sujet aussi fondamental que l’État de droit, pointe-t-elle. Il ne s’agit donc pas simplement d’un État membre ne respectant pas le droit européen, mais qui le conteste dans ses principes fondamentaux.

Le principe de primauté du droit européen ne date pas des premiers traités mais d’un arrêt Costa contre E.N.E.L. de la Cour de justice en 1964. Dans cet arrêt, pour la première fois, les juges estiment qu’à la différence des traités internationaux ordinaires, le traité de la CEE [ancêtre de l’UE] a institué un ordre juridique propre, intégré au système juridique des États membres lors de l’entrée en vigueur du Traité et qui s’impose à leurs juridictions. Cette intégration au droit de chaque pays membre de dispositions qui proviennent de source communautaire a pour conséquence une impossibilité pour les États membres de faire prévaloir une mesure nationale contre un ordre juridique qu’ils ont accepté sur base de réciprocité.

Un principe essentiel car si les États membres avaient eu choix de se conformer ou pas au droit européen, il est très probable qu’ils appliqueraient le droit européen à la carte, estime l’avocate spécialisée en droit européen. S’il n’y a pas cette primauté du droit européen, ça veut dire que les droits des citoyens dépendent du bon vouloir de leur gouvernement et qu’un citoyen français pourrait avoir des droits différents vis-à-vis du droit européen qu’un citoyen polonais ou maltais. Et ça, ce n’est pas acceptable dans une union où on essaye d’avoir une harmonisation des droits des citoyens, explique l’avocate. Ce principe est connu par tous les États membres et, a fortiori, par des États membres qui ont rejoint l’Union européenne en 2004 comme la Pologne&#8203;, rappelle Ophélie Omnes.

3. La primauté du droit européen avait-elle été déjà contestée par un juge constitutionnel ?
C’est une première de voir un État membre saisir lui-même sa cour constitutionnelle pour demander si le droit européen et une décision de la CJUE sont conformes au droit polonais, fait remarquer l’avocate. Cela va donc plus loin que les condamnations d’un pays pour non-respect du droit européen.

Cette réticence des États membres à considérer que leur constitution est soumise à la primauté du droit de l’Union européenne n’est pas nouvelle. Même en France, qui respecte les arrêts de la Cour de justice, il y a toujours cette zone d’ombre. Dans les facs de droit de l’Hexagone, il est enseigné dans la hiérarchie des normes que le droit européen est certes au-dessus de la loi, mais qu’il se situe en dessous de la Constitution. Comme les traités internationaux ou européens ne peuvent pas être ratifiés s’ils vont à l’encontre de la Constitution, il n’y a donc pas de problème. Mais la loi fondamentale française a dû être plusieurs fois changée, par référendum ou congrès, pour rester en accord avec les traités européens adoptés. Tant qu’il y a des équivalences dans la constitution, la Cour de Justice de l’UE estime qu’il n’y a pas de problème, c’est le sens des arrêts Solange 1 et 2, rappelle Ophélie Omnes.

C’est ce que le juge suprême allemand [la fameuse Cour de Karlsruhe]a dit en 2020 récemment en disant que tant qu’il y aura des équivalences dans les traités des droits garantis par notre Constitution, alors on suivra, explique l’avocate.

4. Cela pourrait-il entraîner un « Polexit » ?
Le Polexit a commencé, titre le grand quotidien polonais Gazeta Wyborcza à sa Une vendredi 8 octobre 2021. Ce terme fait référence au Brexit, contraction des mots anglais de Britain et exit, qui symbolisait la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Ici, il s’agit des termes également anglais : Poland et exit.

La remise en question de la supériorité du droit européen pourrait compromettre l’avenir de la Pologne au sein de l’UE, estiment plusieurs voix à Bruxelles, à Varsovie et dans les couloirs des chancelleries. Des arguments rejetés par le PiS, qui assure ne pas envisager de « Polexit », les sondages au sein de la population montrant au contraire un fort attachement à l’UE.

Le PiS a toujours été classé comme seulement&#65279; &#8203;eurosceptique, car malgré une forte contestation du fonctionnement de l’Union européenne, son discours n’est pas de rejeter le principe de participation à la construction communautaire. Les fonds européens sont au contraire très appréciés. Mais depuis le retour au pouvoir de ce parti en 2014, le discours s’est radicalisé. Les chefs du gouvernement polonais n’apparaissent ainsi plus avec le drapeau européen au côté de l’emblème polonais lors de leurs interventions.

Là, on a le problème d’un gouvernement qui instrumentalise son système judiciaire interne pour pouvoir remettre en question le droit européen, estime Ophélie Omnes. Le fait que la décision du tribunal ait été repoussée à de multiples reprises ces derniers mois donne également un indice que cette annonce s’est fait avec l’accord du gouvernement.

En déstabilisant l’ensemble de la jurisprudence européenne et en n’appliquant le droit européen qu’à la carte, Varsovie rompt le lien de confiance avec ses partenaires européens. Même le Royaume-Uni n’avait pas osé le faire. On parle donc depuis plusieurs mois d’un Polexit judiciaire. Car dans une construction communautaire fondée sur le droit et la norme, avoir un passager clandestin à bord du bateau européen n’est pas possible.

5. Les Européens ont-ils les moyens de contrecarrer une telle décision ?
La Pologne ne va pas entamer les négociations pour sa sortie de l’Union européenne en dégainant l’article 50 du traité européen dans les prochains jours. Et il n’est pas prévu dans les traités qu’on puisse expulser un autre membre du club. Il s’agit d’un long bras de fer engagé depuis plusieurs années et le lancement de la réforme judiciaire.

Force est de constater que les Européens n’ont pas pu empêcher la dérive sur l’État de droit du gouvernement polonais. Notamment parce que le Conseil européen, qui représente les intérêts des États membres, a été incapable jusqu’à présent d’utiliser l’arme dite nucléaire de la suspension des droits de vote de la Pologne lors des sommets européens. Cette procédure connue sous le nom de l’article 7 ;des traités européens est la sanction la plus forte au niveau diplomatique : cela veut dire qu’un État se verrait imposer des règles européennes qu’il n’a pas validées.

Cet article 7 n’a pas été utilisé pour deux raisons : il faut l’unanimité et la Hongrie de Viktor Orban bloque. D’autre part les autres pays de l’UE sont très réticents à l’idée de rendre habituelle une procédure qu’ils pourraient potentiellement se voir infliger dans les prochaines années. Clément Beaune, secrétaire d’État aux Affaires européennes, a certes qualifié la décision de très grave, mais n’a pas demandé le déclenchement de l’article 7 pour autant.

6. Quelles sont les prochaines étapes du bras de fer ?
Les Européens ne sont pas restés inactifs. Sur l’impulsion de la Commission et du Parlement européen, le Conseil s’est mis d’accord sur l’obtention des fonds européens à condition de respecter l’État de droit. Visées au portefeuille, la Hongrie et la Pologne ont accepté sous condition d’une vérification par la CJUE de la compatibilité d’une telle décision avec les traités européens.

Les parlementaires européens trépignent depuis de nombreuses semaines désormais et demandent à la Commission de ne plus attribuer de fonds à la Hongrie et la Pologne tant que la situation de l’État de droit ne se sera pas améliorée. La Commission européenne fait traîner les choses, mais en raison de sa stratégie d’attendre la décision du tribunal constitutionnel polonais.

Il reste désormais à la Commission la possibilité de faire pression par l’argent. Elle n’a ainsi toujours pas validé la proposition de Varsovie pour bénéficier des milliards d’euros du plan de relance européen, dont la Pologne est censée être l’un des principaux bénéficiaires. De même pour les fonds européens, qu’elle peut potentiellement bloquer désormais au nom du non-respect de l’État de droit. Elle l’a déjà fait pour les villes s’affichant anti-LGBT.

Pass sanitaire européen : facilitateur ou frein pour voyager ?
En Pologne, la décision risque également de déclencher une crise politique, mais le PiS tient fermement le parlement et aucune élection législative anticipée n’est prévue pour le moment, malgré les réactions outrées de l’opposition, menée notamment par l’ancien président du Conseil européen, Donald Tusk.


Edité le 08-10-2021 à 13:32:11 par Xuan


Xuan
   Posté le 04-12-2021 à 11:51:16   

Les écologistes à l’épreuve du pouvoir

Diplomatie « des valeurs » à la sauce verte


En Allemagne, la progression électorale des écologistes et leur participation à la prochaine coalition modifieront-elles la politique extérieure ? En France comme outre-Rhin, les précédents exercices du pouvoir avaient plutôt remis en cause la primauté qu’ils accordent dans leur programme à la recherche de la paix par la diplomatie.

par Annette Lensing
https://www.monde-diplomatique.fr/2021/12/LENSING/64157

Durant la campagne des élections législatives allemandes du 26 septembre dernier, les questions de politique extérieure et de sécurité furent largement absentes, y compris lors des Triell, les débats télévisés entre les candidats. Seule exception, le retrait chaotique des troupes d’Afghanistan. Lors de la séance parlementaire du 25 août, l’écologiste Annalena Baerbock, candidate à la chancellerie fédérale, avait vivement dénoncé cette « blessure morale ». L’accord de coalition, présenté le 24 novembre, prévoit de mandater une commission d’enquête parlementaire pour « faire la lumière » sur la mission d’évacuation (1). Ce contrat de gouvernement devait encore être ratifié début décembre par l’Alliance 90 - Les Verts (Bündnis 90 - Die Grünen), le Parti libéral-démocrate (FDP) et le Parti social-démocrate (SPD).

Sauf surprise, le coresponsable du parti écologiste, M. Robert Habeck, deviendrait vice-chancelier, à la tête d’un « super-ministère » du climat et de l’économie, tandis que le libéral Christian Lindner obtiendrait les finances. Diplômée en droit international, la cheffe des Verts, Mme Baerbock, prendrait la tête de l’Auswärtiges Amt, le ministère des affaires étrangères. L’attribution de ce poste n’a pas alimenté les débats en dépit d’un contexte chargé : urgence climatique, flambée du prix de l’énergie, conflit diplomatique entre l’Union européenne et la Biélorussie au sujet des migrants, politiques « illibérales » de la Pologne ou de la Hongrie, tension entre la Chine et les États-Unis ou entre la Russie et l’Ukraine.

Les défis géopolitiques sont nombreux, d’autant que les piliers sur lesquels s’est bâtie la politique extérieure et de sécurité depuis l’unification allemande vacillent : le Brexit a définitivement brisé le rêve d’une Union européenne évoluant vers toujours plus d’unité et d’intégration, tandis que la mise en retrait relative des États-Unis pose avec force les questions de souveraineté et d’autonomie stratégique. Après les seize années de stabilité de l’« ère Merkel », voisins et partenaires, au premier rang desquels la France, s’interrogent sur la capacité de la nouvelle coalition à redéfinir le rôle de l’Allemagne au plan international.

La détermination et la mise en œuvre de la politique extérieure et de sécurité se jouent particulièrement dans les moments de crise. Les Grünen en ont fait l’expérience douloureuse lors de leur première participation au gouvernement fédéral, de 1998 à 2005, comme partenaires des sociaux-démocrates. L’investiture du nouveau chancelier Gerhard Schröder, le 27 octobre 1998, se déroula quelques jours après le premier ultimatum de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) demandant le retrait des forces serbes du Kosovo. La volonté du gouvernement « rouge-vert » de participer à l’intervention militaire occidentale marqua une césure pour le pays. Le 24 mars 1999, pour la première fois depuis 1945, des avions de la Bundeswehr bombardèrent un pays étranger, alors que celui-ci n’avait ni agressé ni porté atteinte à des intérêts allemands ou à un État membre de l’OTAN.

L’affaire secoua fortement les Grünen, un parti issu des mouvements pacifistes et écologistes opposés au nucléaire civil comme militaire, et né en janvier 1980, en pleine crise des euromissiles. La « double décision » de l’OTAN de décembre 1979 visait alors à déployer de nouvelles armes nucléaires dans cinq pays d’Europe, dont la République fédérale d’Allemagne (les missiles Pershing II), tout en proposant des négociations aux Soviétiques pour un retrait mutuel. Elle provoqua des manifestations inédites par leur ampleur et contribua à l’irruption du parti écologiste au Bundestag lors des élections législatives de 1983.

Durant les années 1980, le « parti anti-partis » fait son entrée dans les parlements régionaux. À la différence des écologistes français, l’intégration institutionnelle des Grünen a été favorisée par un système électoral mâtiné de scrutin proportionnel, qui oblige à former des coalitions pour gouverner. La professionnalisation d’un parti rebelle au fonctionnement chaotique s’est accompagnée de l’affrontement entre les « réalistes » (« Realos »), plus pragmatiques, et les « fondamentalistes » (« Fundis »), partisans d’une transformation radicale. Les clivages internes se sont renforcés dans le contexte de la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989. Lors des élections du 2 décembre 1990, les Grünen restent aux portes du premier Bundestag de l’Allemagne réunifiée, alors que huit députés de la liste Bündnis 90 - Grüne BürgerInnenbewegung représentant la partie est-allemande y font leur entrée. La restructuration qui suit cette déroute électorale se solde par le départ de personnalités-clés de la gauche radicale. Au lendemain de la fusion des Grünen avec Bündnis 90, en mai 1993, la demande d’une écologisation du système économique et social de l’Allemagne prend le pas sur les questions de sécurité et de défense.

Pour les Verts allemands et leurs quatre valeurs fondatrices — l’écologie, le social, la démocratie de la base et la non-violence —, l’exercice du pouvoir a souvent eu un goût amer. Justifiant l’intervention militaire au Kosovo lors du congrès exceptionnel des Grünen à Bielefeld, en mai 1999, l’un de leurs leaders, devenu ministre des affaires étrangères et vice-chancelier de la République fédérale, M. Joschka Fischer, reçoit une bombe de peinture rouge sang en plein visage. Pour ses détracteurs, l’ancien militant spontanéiste a fini par incarner une élite politicienne qui sacrifie la morale à la realpolitik. De nombreux adhérents tournent alors le dos au parti, auquel ils reprochent d’avoir trahi ses valeurs antimilitaristes et pacifistes. En France aussi, les écologistes participaient au pouvoir à cette époque. En avril 1999, le conseil national interrégional des Verts français approuve à 75 % la poursuite de l’intervention militaire déclenchée quelques semaines plus tôt. Ministre de l’aménagement du territoire et de l’environnement du gouvernement de M. Lionel Jospin, Mme Dominique Voynet évoque alors une intervention « inévitable et légitime », tandis que le porte-parole du parti, M. Denis Baupin, appelle à la mise en place d’une « force de police internationale chargée d’intervenir au sol » (2).

Deux ans et demi plus tard, le déploiement des troupes en Afghanistan consécutif aux attentats du 11 septembre 2001 élargit cette déchirure. Réunis en congrès extraordinaire à Göttingen en 2007, les délégués votent majoritairement pour un retrait rapide des troupes allemandes, mais le bureau fédéral se prononce en faveur de la prolongation de la participation du pays à la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS), active jusqu’à l’été dernier. Le programme de 2002 acceptait les interventions militaires comme mesure ultime, à condition qu’elles s’inscrivent dans la « sécurité collective » et soient encadrées par un mandat du Conseil de sécurité — ce qui n’était pas le cas pour le Kosovo. Soucieux de « neutralisation des querelles de courant et des postures radicales (3) », les Verts allemands abandonnent désormais le pacifisme et l’hostilité à l’OTAN, pour prôner une politique extérieure active. Mme Baerbock assume l’héritage de M. Fischer, qui est venu lui apporter son soutien lors de la campagne. Symboliquement, la rencontre a eu lieu à Francfort-sur-l’Oder, ou l’ancien ministre des affaires étrangères avait accueilli son homologue polonais en 2004, lors de l’élargissement de l’Union européenne.

Les dirigeants des Grünen souhaitent incarner un « radicalisme réaliste »

En choisissant l’eurodéputé Yannick Jadot et son « écologie de gouvernement » à l’issue de la primaire écologiste de septembre dernier, le parti Europe Écologie - Les Verts s’est probablement doté du candidat le plus compatible avec cette ligne du « parti frère ». Mme Baerbock et M. Habeck, qui codirigent les Grünen depuis 2018, représentent la majorité réformiste du parti et souhaitent incarner un « radicalisme réaliste ». Après seize années dans l’opposition, les questions géopolitiques sont passées au second plan dans le programme du parti, qui a opéré un recentrage stratégique sur la justice sociale au lendemain du renoncement définitif à l’énergie nucléaire scellé par Mme Angela Merkel en 2011. La question climatique a également gagné en importance, notamment dans le sillage des « grèves pour le climat ». Outre-Rhin, les écologistes participent aujourd’hui aux coalitions de dix des seize États-régions (Länder) d’Allemagne et de nombreuses villes (voir carte page 14). Le ministre-président du Bade-Wurtemberg, M. Winfried Kretschmann, gouverne la région en coalition avec les conservateurs depuis 2016, après s’être d’abord allié au Parti social-démocrate (SPD).

Si les électeurs reconnaissent aux Grünen une expertise sur les questions environnementale et climatique, ils ne leur font pas particulièrement confiance en matière de relations internationales. À la question « Quel degré de compétence accorderiez-vous aux candidats ou à la candidate dans le domaine de la politique extérieure ? », 39 % des personnes interrogées en août 2021 jugeaient le social-démocrate Olaf Scholz « très compétent » ou « plutôt compétent », alors que M. Armin Laschet, le candidat conservateur, et Mme Baerbock étaient perçus comme « moins compétents » ou « pas du tout compétents » (4).

Le programme des Verts allemands de 2020 plaide pour une diplomatie préventive fondée sur la sécurité, la dignité de la personne et la liberté comme valeurs universelles, par-delà les frontières nationales (5). Au nom de la défense d’une société « ouverte, juste et solidaire », ils entendent œuvrer, par exemple, à une politique de sécurité « féministe », c’est-à-dire qui accorde une attention particulière aux groupes fortement exposés à la pauvreté et à la violence (femmes, filles, lesbiennes, gays, bisexuels et trans [LGBT]…).

Le pouvoir d’influence de l’Union européenne pour la prévention de crises, la solidarité numérique ou énergétique doit constituer, selon leur programme, l’« ancre » de la coopération internationale. Et celle-ci passe par le renouvellement et le renforcement du partenariat transatlantique, pilier de la politique allemande dans un cadre européen. Pour Mme Baerbock, qui affiche une bien plus grande proximité avec les États-Unis que Mme Merkel, la politique extérieure est envisagée comme levier de la transformation écologique : le retour des États-Unis dans l’accord de Paris sur le climat permettrait d’envisager une alliance climatique transatlantique pour la neutralité carbone, qui passerait notamment par l’adoption d’un prix du carbone commun. Les Grünen présentent la souveraineté européenne avant tout comme la défense des « valeurs » de l’Europe et de la démocratie contre ses « rivaux systémiques ». Dans leur mise en garde contre les risques que comporterait une forte dépendance vis-à-vis de la Chine, qui a remplacé les États-Unis comme premier partenaire commercial de l’Allemagne depuis 2016, les Verts peuvent compter sur le soutien du FDP et d’une partie du SPD.

En matière d’énergie, l’arrêt des trois dernières centrales nucléaires allemandes étant programmé pour 2022 et celle des centrales à charbon pour 2038 (les écologistes souhaitent avancer cette date à 2030), l’Allemagne doit repenser son modèle en développant notamment une « stratégie de connectivité », en réponse au projet chinois des nouvelles routes de la soie entre l’Asie, l’Afrique et l’Europe. Durant la campagne, Mme Baerbock appelait à allier « dialogue » et « fermeté » vis-à-vis de la Chine et de la Russie (6). Selon elle, la politique extérieure allemande devrait procéder à un réajustement économique en abandonnant définitivement l’« illusion » du « Wandel durch Handel » (« changement par les échanges »), c’est-à-dire d’une transformation du système politique chinois par le renforcement des relations commerciales.

Concrètement, cela passerait par l’interdiction de l’accès au marché intérieur européen des marchandises qui seraient produites par le travail forcé des Ouïgours. Au lieu d’amener la libéralisation escomptée, la globalisation du marché chinois, selon la dirigeante écologiste, se serait accompagnée du virage autoritaire du président de la République populaire de Chine Xi Jinping, dont la politique répressive dans la province du Xinjiang et à Hongkong constituerait une violation de ses engagements constitutionnels et internationaux. Un durcissement des relations avec les États « autoritaires » marquerait une inflexion de la politique extérieure allemande des dernières années, qui s’est caractérisée par la priorité accordée aux intérêts commerciaux et industriels sur les questions géopolitiques et stratégiques. De même, le chantier du gazoduc Nord Stream 2 mêle enjeux énergétiques et géoéconomiques. Les Grünen s’étaient opposés à sa mise en service, mais il n’est pas évoqué dans l’accord de coalition. Tout en se disant prêt à un « dialogue constructif » avec la Russie, le futur gouvernement se présente comme un « partenaire » des mouvements démocratiques et réclame l’« arrêt immédiat des tentatives de déstabilisation » à l’encontre de l’Ukraine et l’annulation de l’annexion de la Crimée.

La position anti-atlantiste ancienne des Verts français semble remise en cause

Les Grünen peuvent trouver un appui en France avec M. Jadot, qui aimerait faire de l’« agressivité croissante » de la Chine, de la Russie et de la Turquie un « thème majeur » du scrutin présidentiel (7). Il avait également réclamé l’arrêt immédiat de Nord Stream 2 et le durcissement des sanctions européennes au lendemain de l’arrestation de partisans de M. Alexeï Navalny à Moscou, en janvier dernier. En marge de la conférence sur la sécurité de Munich de février 2020, Mme Baerbock a insisté sur la nécessité pour l’Europe de « développer une stratégie de sécurité propre (8) ». De même, dans une tribune aux accents néoconservateurs, M. Jadot a plébiscité la coopération des forces écologistes au service d’« une véritable politique extérieure et de défense européenne commune (9) ». Il reste toutefois difficile de savoir quelle forme prendrait une telle politique extérieure en cas de victoire de l’écologiste français lors de l’élection présidentielle de 2022. Dans le long entretien accordé au Journal du dimanche le 3 octobre 2021, intitulé « Ce que ferait un président vert », le candidat n’aborde pas une fois les questions géopolitiques qui constituent pourtant le « domaine réservé » du président dans la Ve République, et l’essentiel de son travail.

Dans leur rapport à l’OTAN, les deux formations politiques occupent des positions distinctes. Le programme des Grünen note que l’organisation « reste un acteur indispensable pouvant garantir la sécurité commune de l’Europe et qui, en tant qu’alliance d’États, s’oppose à la renationalisation de la politique de sécurité ». En France, le programme « Bien Vivre » d’EELV propose au contraire de « réorienter la politique de défense vers une défense européenne commune, indépendante des États-Unis, et [de] sortir de l’OTAN (10) », ce qui permettrait d’économiser 10 % sur le budget de la défense. La position anti-atlantiste ancienne des écologistes français semble toutefois remise en cause dans le Projet pour une République écologique, qui doit servir de trame pour les élections de 2022. Ce document évoque une démarche permettant aux « Européens de peser au sein du cadre atlantique et de réformer celui-ci afin de le rendre plus conforme aux intérêts européens ». Et ajoute : « La France et l’Europe conserveront leur partenariat atlantique sans subir l’autorité des États-Unis » (11). D’un côté une commission thématique des Verts réfléchit « au désarmement militaire et nucléaire », de l’autre M. Jadot défend une politique interventionniste quand il demande que la France devienne une « force de proposition » sur le terrain géopolitique et qu’elle assume sa « responsabilité particulière » en raison de « sa force de frappe ». Les Verts français continuent toutefois de réclamer que les opérations extérieures soient effectuées « sous mandat international et sous le contrôle démocratique du Parlement national et européen, avec des consultations ouvertes aux ONG [organisations non gouvernementales] spécialisées ».

Du point de vue programmatique, la vision géopolitique des écologistes allemands, elle, s’accorde toujours avec l’objectif d’un monde sans armes nucléaires, qui se traduit par plusieurs revendications : adhésion de l’Allemagne au traité sur l’interdiction des armes nucléaires de l’Organisation des Nations unies (ONU), entré en vigueur le 22 janvier 2021, retrait des armes nucléaires américaines d’Allemagne ou encore interdiction des drones armés dans la Bundeswehr. Les Grünen refusent en outre la directive de l’OTAN et l’objectif minimum de dépenses nationales consacrées à la défense fixé à 2 % du produit intérieur brut (PIB). L’accord de coalition évoque un ratio de 3 % englobant la diplomatie, la politique de développement et le « respect des engagements pris au sein de l’OTAN ». Si le budget militaire de l’Allemagne est passé de 34 milliards d’euros en 2013 à 51 milliards en 2020 — et dépasse en valeur celui de la France depuis 2018 —, il ne représente cependant que 1,56 % du PIB, contre 2,04 % (estimations) chez son voisin (12).

La question des interventions militaires risque de raviver des conflits internes
Cette question pourrait susciter des frictions avec la France, déjà inquiète qu’une participation gouvernementale des Grünen compromette l’engagement allemand au Sahel. Le 29 mai 2020, les écologistes s’étaient abstenus au Bundestag lors du vote sur le renforcement de la présence allemande dans le cadre de la Mission de formation de l’Union européenne au Mali, tout en approuvant la participation à la mission des Nations unies. Ils refusaient notamment l’inclusion dans le programme d’assistance européen du régime autocratique du Tchad. Mme Baerbock a dit vouloir discuter avec M. Emmanuel Macron des interventions militaires européennes en Afrique.

Si les trois partis ratifient l’accord de coalition, les Grünen devront enfin répondre aux inquiétudes de leur base. Beaucoup de sympathisants réprouvent les expéditions militaires comme les exportations d’armes. Ils partagent souvent les positions anti-OTAN ou antimilitaristes de Die Linke (La Gauche), estimant que l’argent destiné à moderniser la Bundeswehr serait plus utile dans la lutte contre le réchauffement climatique. Même si d’anciens militants d’extrême gauche comme M. Jürgen Trittin, ancien ministre de l’environnement, admettent la nécessité d’une armée fonctionnelle et bien équipée, la question des interventions militaires est susceptible de raviver des conflits internes, surtout après la débâcle occidentale en Afghanistan. Il en va de même pour les exportations d’armes vers les dictatures et les régions en guerre : alors que le parti les condamne officiellement, M. Habeck plaidait en leur faveur, au printemps 2021, pour « aider » l’Ukraine « à s’aider elle-même, à se défendre » contre la Russie (12). Lors du congrès de 2014, M. Cem Özdemir, leur dirigeant d’alors, avait soutenu la livraison d’armes aux Kurdes d’Irak afin qu’ils puissent se défendre contre l’Organisation de l’État islamique (OEI, ou « Daech »), s’opposant ainsi à la position majoritaire du groupe parlementaire, du bureau et des délégués verts. S’ils veulent obtenir l’appui de leur base, les écologistes allemands devront réussir à intégrer les questions de défense et de sécurité dans leur demande visant à obtenir un renforcement de la souveraineté européenne et de la défense des droits et des libertés.

Annette Lensing

Maîtresse de conférences en études germaniques à l’université de Caen-Normandie.

(1) « Koalitionsvertrag zwischen SPD, Bündnis 90/Die Grünen und FDP », accord de coalition publié le 24 novembre 2021.
(2) Antoine Guiral, « Les Verts revêtent le treillis au nom du pacifisme », Libération, Paris, 19 avril 1999.
(3) Gaëlle Winter, « Le parti écologiste allemand Bündnis 90 - Die Grünen et la politique de sécurité et de défense : la pondération en ligne de mire », Recherches & Documents, n° 6, Fondation pour la recherche stratégique, Paris, juillet 2020.
(4) Sondage Civey, Spiegel Online, 18 août 2021.
(5) « Bundestagswahlprogramm 2021 », Bündnis 90 - Die Grünen, Berlin, juin 2021.
(6) Entretien à la Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung (FAZ), Francfort, 25 avril 2021.
(7) Lire Serge Halimi, « Vous avez dit unité ? », Le Monde diplomatique, mai 2021.
(8) « Europa darf nicht blauäugig sein », NTV, 14 février 2020, www.n-tv.de
(9) « Yannick Jadot : “Faire reculer l’influence des régimes autoritaires ne doit pas signifier s’engager dans une nouvelle guerre froide” », Le Monde, 13 avril 2021.
(10) « Le projet Bien Vivre », Europe Écologie - Les Verts.
(11) « Vivant, projet pour une République écologique », 11 juillet 2021 (PDF).
(12) « Les dépenses de défense des pays de l’OTAN (2013-2020) », OTAN, division diplomatie publique, Bruxelles, 16 mars 2021 (PDF).
(12) « Habeck rüstet ab », Süddeutsche Zeitung, Munich, 26 mai 2021.


Edité le 04-12-2021 à 13:11:26 par Xuan


Xuan
   Posté le 04-12-2021 à 13:26:56   

Comme nous l'avons déjà remarqué à plusieurs occasions les verts ont viré au vert-de-gris en se plaçant sous la conduite idéologique des USA et de leurs valeurs "démocratiques".
Nous avions déjà observé ça à propos du Tibet.
On peut se douter que l'Allemagne va infléchir ses positions.
Merkel malgré tout ce qui a été dit sur son "atlantisme" supposé s'est souvent opposée aux USA sur le terrain économique. Mais les verts sont capable de privilégier leur idéologie par rapports aux intérêts économiques des monopoles allemands, en se pliant aux ordres des USA.
Et en France il en sera de même, bien que leur influence ne dépasse pas la sphère urbaine et une fraction limitée de la population à 7 ou 8 %.
Xuan
   Posté le 20-12-2021 à 23:21:30   

Guerre du gaz : l’Allemagne congelée… et le reste de l’UE avec ?


PAR ADMIN · PUBLIÉ 13 DÉCEMBRE 2021 · MIS À JOUR 13 DÉCEMBRE 2021
https://www.entelekheia.fr/2021/12/13/guerre-du-gaz-lallemagne-congelee-et-le-reste-de-lue-avec/

Avant de commencer, on peut signaler que la hausse dramatique des prix du gaz dans l’UE, selon CNN en novembre dernier, est due au retard de la certification du pipeline Nord Stream 2 dont il sera question ci-dessous. Je n’ai pas le souvenir que cela nous ait été expliqué de façon aussi claire dans nos médias mainstream, et vous ?

Par Pepe Escobar
Paru sur Strategic Culture Foundation sous le titre Frozen Deutschland

Un « blitz d’agressions russes au cours des prochains mois d’hiver » est pratiquement inévitable. Regardez-le sur vos écrans pendant que vous vous gelez en toute bonne conscience.
Tout comme avec l’OTAN « en état de mort cérébrale » (copyright Emmanuel Macron), personne n’a jamais perdu quoi que ce soit à parier sur l’incompétence, l’étroitesse d’esprit et la lâcheté des « leaders » politiques des pays de l’UE atlantiste.
Il y a deux raisons principales à la dernière démarche juridique allemande de suspension de la certification du gazoduc Nord Stream 2.

1. Des représailles, directement contre la Biélorussie et la Russie, « coupables » du drame honteux des réfugiés à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie.

2. De la politique politicienne de la part des Verts allemands.

Un haut responsable européen de l’énergie m’a dit : « C’est un jeu où l’Allemagne n’a pas la main gagnante. Gazprom est très professionnel. Mais imaginez que Gazprom décide de ralentir délibérément ses livraisons de gaz naturel. Le prix pourrait être décuplé, ce qui provoquerait l’effondrement de l’UE. La Russie a la Chine. Mais l’Allemagne n’a pas de plan B viable. »

Le plan B russe correspond à une proposition qui se trouve depuis deux ans sur un bureau important de Moscou, comme je l’ai signalé à l’époque : une offre de 700 milliards de dollars faite par une société énergétique occidentale réputée pour que la Russie détourne ses exportations de pétrole et de gaz vers la Chine et d’autres clients asiatiques, loin de l’UE.

Cette proposition était en fait la principale raison pour laquelle Berlin s’est résolument opposé à la volonté des États-Unis de stopper le Nord Stream 2. Pourtant, la torture ne s’arrête jamais. La Russie doit maintenant faire face à un obstacle supplémentaire : une taxe carbone sur les exportations vers l’UE, notamment d’acier, de ciment et d’électricité. Cette taxe pourrait bien être étendue au pétrole et au gaz naturel.

Tout être doté d’un cerveau dans l’UE sait que le Nord Stream 2 est la façon la plus facile de faire baisser les prix du gaz naturel en Europe, et non le pari néolibéral aveugle de l’UE d’acheter à court terme sur le marché spot.

« Ils vont geler »
Il semble que la Bundesnetzagentur, le régulateur allemand de l’énergie, se soit réveillée d’un profond sommeil juste pour découvrir que la société Nord Stream 2 AG, basée en Suisse, ne remplissait pas les conditions pour être un « opérateur de transport indépendant » et ne pouvait être certifiée que si elle était « organisée sous une forme juridique de droit allemand. »

Le fait que ni les Allemands, ni la société suisse n’en aient eu connaissance au cours des longues et turbulentes étapes précédentes est très difficile à croire. Il semble donc que Nord Stream 2 AG doive créer une filiale de droit allemand uniquement pour la section allemande du gazoduc.
En l’état actuel des choses, la société n’est pas « en mesure » de commenter les détails et surtout « le calendrier du début de l’exploitation du gazoduc. »
Nord Stream 2 AG devra transférer du capital et du personnel à cette nouvelle filiale, qui devra ensuite présenter à nouveau une documentation complète pour la certification.
Traduction : le gaz du Nord Stream 2 sera absent pendant l’hiver prochain en Europe de l’Ouest et le gazoduc ne pourrait commencer à fonctionner, au mieux, qu’à la mi-2022.

Et cela est certainement lié à l’aspect politique, car les régulateurs allemands attendent de facto l’émergence de la nouvelle coalition allemande, y compris avec les Verts néolibéraux qui sont viscéralement anti-Nord Stream et anti-Russie.
Le responsable européen de l’énergie n’a pas mâché ses mots sur un scénario tout à fait possible : « Si l’Allemagne n’obtient pas son pétrole et son gaz naturel par voie terrestre maintenant, elle n’a pas de position de repli, car il n’y a pas suffisamment de capacité de GNL ou de pétrole pour approvisionner l’UE cet hiver. Ils vont geler. Une grande partie de leur économie sera obligée de s’arrêter. Le chômage va grimper en flèche. Il faudrait quatre ans pour construire une capacité de GNL pour le gaz naturel, mais qui la construira pour eux ? »

L’Allemagne n’a aucune marge de manœuvre pour dicter ses conditions à Gazprom et à la Russie. Le gaz que Gazprom ne vendra pas à l’Europe du Nord sera vendu à l’Europe de l’Est et du Sud via le Turk Stream, et surtout aux clients asiatiques, qui ne font pas de chantage et paient mieux que les Européens.
Ce qui est également clair, c’est que si, par une décision politique malavisées, le gaz du Nord Stream 2 est finalement bloqué, les amendes à percevoir par Gazprom auprès du consortium européen qui a supplié de faire construire le gazoduc pourraient dépasser 200 milliards d’euros. Le consortium est composé d’Engie, Shell, Uniper, Wintershall Dea et OMV.


  • C’est dans ce contexte que l’offre sur la table à Moscou devient encore plus qu’un renversement potentiel de situation. Selon la recommandation audacieuse faite au Kremlin – avec un financement déjà en place – les ressources naturelles de la Russie, notamment le pétrole et le gaz naturel, devraient être redirigées vers la Chine, dans le cadre du partenariat stratégique Russie-Chine.
    La proposition fait valoir que la Russie n’a pas besoin de commercer avec l’UE, car la Chine la devance largement dans la plupart des technologies avancées. Cela donne certainement à Moscou une longueur d’avance dans toute négociation avec le gouvernement allemand en formation. Lorsque j’en ai parlé au responsable européen de l’énergie, son commentaire laconique a été le suivant : « Je doute qu’ils aient envie de se suicider. »

    Tout ça, c’est la faute à Poutine
    Il serait excessif d’attendre des politiciens allemands et européens la clairvoyance du gouvernement serbe, qui envisage d’importer 3 milliards de mètres cubes de gaz naturel russe par an pendant 10 ans. Depuis des années, Gazprom a démontré la fiabilité et les aspects pratiques des contrats à long terme.
    Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, commentant la crise des migrants à la frontière entre la Pologne et le Bélarus, a noté la façon dont « la Pologne se comporte de manière scandaleuse, tandis que les dirigeants à Bruxelles appliquent un deux poids, deux mesures si flagrant qu’ils comprennent forcément qu’ils sont en tort. »

    Le cas du Nord Stream 2 ajoute des couches supplémentaires au malaise de l’UE, car il concerne le bien-être des populations qui vivent à l’intérieur de la forteresse Europe. Qu’ils gèlent, en effet – ou qu’ils paient des fortunes pour du gaz naturel qui devrait être aisément disponible à moindre coût.
    Comme nous le savons tous, l’Allemagne, le Nord Stream 2, l’Ukraine, le Belarus, tout est lié. Et selon un dément ukrainien qui profite d’une plateforme atlantiste, tout est de la faute de Poutine, coupable de mener une guerre hybride contre l’UE.

    Ce sera à la « détermination de la Pologne et de la Lituanie » de « contrer la menace du Kremlin » . Le cadre idéal dans ce cas devrait être le Triangle de Lublin – qui unit la Pologne et la Lituanie à l’Ukraine. Ce sont les linéaments du nouveau rideau de fer, érigé par les atlantistes, de la Baltique à la mer Noire, pour « isoler » la Russie. Comme on pouvait s’y attendre, les atlantistes allemands sont un élément fondamental du dispositif.
    Bien entendu, pour réussir, ces acteurs devraient « également chercher à obtenir un plus grand engagement des États-Unis et du Royaume-Uni » , chaque mouvement venant compléter « le rôle de l’OTAN en tant que garant ultime de la paix dans la région » .

    Alors voici, mortels de l’UE : un « blitz d’agressions russes au cours des prochains mois d’hiver » est pratiquement inévitable. Regardez-le sur vos écrans pendant que vous gelez en toute bonne conscience.

    Traduction et note de présentation Corinne Autey-Roussel

  • Note de la traduction : est-ce que, si la certification est finalement refusée unilatéralement par l’Allemagne, le contribuable français sera mis à contribution pour payer la part de l’amende pharaonique qui reviendra à la compagnie française Engie ? Sinon, qui paiera la note ?
  • Xuan
       Posté le 13-01-2022 à 11:45:24   

    Le boycott de Huawei est imposé par les USA


    Le 13 janvier, heure de Pékin, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a organisé une conférence de presse régulière. Un journaliste a posé une question. Selon des informations, le 10, l'ancien secrétaire britannique aux affaires Vince Cable a déclaré que la décision du gouvernement britannique d'interdire les équipements et services 5G de la société chinoise de technologie Huawei "n'a rien à voir avec la sécurité nationale" , mais était sous pression des États-Unis, car « les États-Unis nous ont dit que nous devions le faire ». Au cours de son mandat de ministre, les services de renseignement et de sécurité ont assuré à plusieurs reprises que l'utilisation des services de Huawei ne présentait aucun risque. Comment le porte-parole réagit-il à cela?

    Wang Wenbin a déclaré que cela confirmait une fois de plus les raisons des soi-disant risques liés à la sécurité nationale et à la technologie 5G, mais qu'il ne s'agissait que d'une couverture utilisée par les États-Unis pour supprimer les entreprises chinoises de haute technologie.
    Wang Wenbin a souligné que le « réseau propre » lancé par les États-Unis est synonyme de « diplomatie coercitive », de Toshiba, ALSTOM à Huawei, puis à Samsung et TSMC, victimes de la « diplomatie de la coercition » américaine partout dans le monde.
    Wang Wenbin a souligné que le comportement d'intimidation des États-Unis sera inévitablement de plus en plus combattu et combattu par la communauté internationale.
    Xuan
       Posté le 31-01-2022 à 20:26:52   

    L’UE sur le point de commettre deux erreurs à l’égard de Moscou, estime le chef de la CDU allemande

    20:09 29.01.2022

    https://fr.sputniknews.com/20220129/lue-sur-le-point-de-commettre-deux-erreurs-a-legard-de-moscou-estime-le-chef-de-la-cdu-allemande-1054892059.html

    Le dirigeant du parti allemand CDU Friedrich Merz a nommé deux erreurs que les pays européens commettent dans leurs relations avec Moscou, dont l’une risque de porter préjudice à l’Europe elle-même.

    > L'Union européenne ne fera qu'aggraver la situation si elle tente de déconnecter la Russie du système de paiement interbancaire SWIFT, a déclaré Friedrich Merz, dirigeant de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) d’Allemagne.
    "Nous nous ferons ainsi beaucoup de mal" , a indiqué M.Merz à Die Welt.

    Déconnecter Moscou du SWIFT risque de provoquer l’effondrement de l’ensemble du système et d’encourager la transition vers un pareil système chinois, estime l’homme politique. Il s’est déjà prononcé contre la déconnexion de la Russie du SWIFT à la mi-janvier.

    > L’Europe commet aussi une autre erreur en essayant de signer un accord d'association avec l'Ukraine. Ce document violerait les accords commerciaux entre Moscou et Kiev, rappelle M.Merz.
    "Nous, dans l'UE, devons respecter le fait que les pays qui concluent des accords d'association ou de libre-échange avec l'Union européenne peuvent en même temps avoir des obligations envers d'autres zones économiques" , a expliqué le dirigeant de la CDU.

    Déconnexion du SWIFT, une sanction à ne pas adopter

    SWIFT est un système interbancaire international permettant de transférer des informations et effectuer des paiements. Il réunit plus de 11.000 organisations de presque tous les pays du monde. Les déclarations sur l’éventuelle déconnexion de la Russie de ce système global à titre de sanction sont devenues très fréquentes ces derniers temps, dans le contexte des tensions croissantes autour de l’Ukraine. Réagissant à cette menace, la Russie a mis en place son propre système de transmission de messages financiers.
    Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a précédemment déclaré qu'aucun dirigeant occidental n'avait jamais demandé la fermeture d’accès au SWIFT pour la Russie. La semaine dernière, le journal allemand Handelsblatt, citant des sources gouvernementales, a également confirmé que les États-Unis et l'UE, qui préparent de nouvelles sanctions contre Moscou, avaient exclu une telle option.

    Rapprochement entre l’Ukraine et l’UE

    Après le coup d'État de 2014, l'Ukraine mène une politique d'intégration avec l’Union européenne et l’Otan. Kiev a apporté à cette fin des modifications à sa constitution malgré les déclarations de plusieurs personnalités politiques européennes et de l’Otan selon lesquelles Kiev n’y était pas le bienvenu ou que l’entrée ukrainienne à ces organisations n’était pas pour bientôt.
    Johannes Hahn, qui occupait alors le poste de commissaire à l'élargissement et à la politique européenne de voisinage, avait notamment déclaré qu'il n'était pas réaliste de parler de l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne dans les années à venir et que Kiev devrait se concentrer sur la mise en œuvre de l’accord d'association avec l'UE en vigueur depuis septembre 2017.
    Xuan
       Posté le 05-02-2022 à 13:04:29   

    Un autre article sur l'Ukraine, qui met en relief la position de l'UE dominée par les USA
    Le Diplo
    https://www.monde-diplomatique.fr/2022/02/TEURTRIE/64373

    Les Européens hors jeu
    Ukraine, pourquoi la crise


    Alors qu’ils s’alarment d’une montée des tensions en Ukraine, les Européens sont les grands absents des négociations ouvertes entre Moscou et Washington. En s’alignant sur les États-Unis, Paris et Berlin ont poussé la Russie à traiter directement avec ces derniers. Et laissé le Vieux Continent redevenir un terrain d’affrontement entre les deux puissances.

    par David Teurtrie

    Les bruits de bottes aux portes de l’Europe affolent les chancelleries occidentales. Pour tenter d’obtenir des garanties relatives à la protection de son intégrité territoriale, la Russie a présenté aux Américains deux projets de traité visant à réformer l’architecture de sécurité en Europe, tout en massant des troupes à la frontière ukrainienne. Moscou exige un gel officiel de l’élargissement de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) à l’est, le retrait des troupes occidentales des pays d’Europe orientale et le rapatriement des armes nucléaires américaines déployées en Europe. Ne pouvant être satisfaites en l’état, ces demandes en forme d’ultimatum laissent peser la menace d’une intervention militaire russe en Ukraine.

    Deux interprétations s’opposent. Pour les uns, Moscou fait monter les enchères afin d’obtenir des concessions de la part de Washington et des Européens. D’autres au contraire estiment que le Kremlin veut pouvoir prétexter d’une fin de non-recevoir pour justifier un passage à l’acte en Ukraine. Dans tous les cas, la question se pose du moment choisi par Moscou pour engager ce rapport de forces. Pourquoi jouer ce jeu risqué, et pourquoi maintenant ?

    Depuis 2014, les autorités russes ont considérablement accru la capacité de leur économie à surmonter un choc grave, tout particulièrement pour le secteur bancaire et financier. La part du dollar a chuté dans les réserves de la banque centrale. Une carte de paiement nationale, Mir, se trouve aujourd’hui dans le porte-monnaie de 87 % de la population. Et, si les États-Unis mettaient à exécution leur menace de déconnecter la Russie du système occidental Swift, comme ils l’ont fait pour l’Iran en 2012 et 2018, les transferts financiers entre banques et entreprises russes pourraient désormais s’effectuer par une messagerie locale. La Russie se sent donc mieux armée pour faire face à des sanctions sévères en cas de conflit.

    D’autre part, la précédente mobilisation de l’armée russe aux frontières ukrainiennes, au printemps 2021, a débouché sur la relance du dialogue russo-américain sur les questions stratégiques et de cybersécurité. Cette fois encore, le Kremlin a manifestement jugé que la stratégie de la tension constituait le seul moyen de se faire entendre des Occidentaux et que la nouvelle administration américaine serait prête à faire plus de concessions afin de se concentrer sur la confrontation croissante avec Pékin.

    Or M. Vladimir Poutine semble vouloir mettre un coup d’arrêt à ce qu’il désigne comme le projet occidental de transformation de l’Ukraine en une « anti-Russie » nationaliste (1). En effet, il comptait sur les accords de Minsk, signés en septembre 2014, pour obtenir un droit de regard sur la politique ukrainienne par l’intermédiaire des républiques du Donbass. C’est tout l’inverse qui s’est produit : non seulement leur application est au point mort, mais le président Volodymyr Zelensky, dont l’élection en avril 2019 avait donné l’espoir au Kremlin de renouer avec Kiev, a amplifié la politique de rupture avec le « monde russe » engagée par son prédécesseur. Pis, la coopération militaro-technique entre l’Ukraine et l’OTAN ne cesse de s’intensifier, tandis que la Turquie, elle-même membre de l’Alliance, a livré des drones de combat qui font craindre au Kremlin que Kiev ne soit tenté par une reconquête militaire du Donbass. Il s’agirait donc, pour Moscou, de reprendre l’initiative quand il en est encore temps. Mais, au-delà des facteurs conjoncturels à l’origine des tensions actuelles, force est de constater que la Russie ne fait que réactualiser des demandes qu’elle ne cesse de formuler depuis la fin de la guerre froide sans que l’Occident les considère comme acceptables, ou même légitimes.

    Le malentendu remonte à l’effondrement du bloc communiste en 1991. En toute logique, la disparition du pacte de Varsovie aurait dû conduire à la dissolution de l’OTAN, créée pour faire face à la « menace soviétique ». Il convenait de proposer de nouveaux formats d’intégration pour cette « autre Europe » qui aspirait à se rapprocher de l’Occident. Le moment paraissait d’autant plus opportun que les élites russes, qui n’avaient sans doute jamais été aussi pro-occidentales, avaient accepté la liquidation de leur empire sans combattre (2). Pourtant, les propositions en ce sens, formulées notamment par la France, furent enterrées sous la pression de Washington. N’ayant pas l’intention de se faire voler leur « victoire » face à Moscou, les États-Unis poussent alors à l’élargissement vers l’est des structures euro-atlantiques héritées de la guerre froide afin de consolider leur domination en Europe. Pour ce faire, ils disposent d’un allié de poids, l’Allemagne, désireuse de reprendre son ascendant sur la Mitteleuropa.

    Violation du droit international
    Dès 1997, l’élargissement de l’OTAN à l’est est acté alors que les responsables occidentaux avaient promis à M. Mikhaïl Gorbatchev qu’il n’en serait rien (3). Aux États-Unis, des personnalités de premier plan font part de leur désaccord. George Kennan, considéré comme l’architecte de la politique d’endiguement de l’URSS, prédit les conséquences aussi logiques que néfastes d’une telle décision : « L’élargissement de l’OTAN serait la plus fatale erreur de la politique américaine depuis la fin de la guerre froide. On peut s’attendre à ce que cette décision attise les tendances nationalistes, antioccidentales et militaristes de l’opinion publique russe ; qu’elle relance une atmosphère de guerre froide dans les relations Est-Ouest et oriente la politique étrangère russe dans une direction qui ne correspondra vraiment pas à nos souhaits (4). »

    En 1999, l’OTAN, qui fête son cinquantenaire en grande pompe, effectue son premier élargissement à l’est (Hongrie, Pologne et République tchèque) et annonce la poursuite du processus jusqu’aux frontières russes. Surtout, l’Alliance atlantique entre simultanément en guerre contre la Yougoslavie, ce qui transforme l’organisation d’un bloc défensif en une alliance offensive, le tout en violation du droit international. La guerre contre Belgrade est menée sans l’aval de l’Organisation des Nations unies (ONU), empêchant Moscou d’utiliser l’un des derniers instruments de puissance qui lui restent — son droit de veto au Conseil de sécurité. Les élites russes, qui ont tant misé sur l’intégration de leur pays à l’Occident, se sentent trahies : la Russie, alors présidée par Boris Eltsine, qui avait œuvré à l’implosion de l’URSS, ne se voit pas traitée comme un partenaire qu’il faut récompenser pour sa contribution à la fin du système communiste, mais comme le grand perdant de la guerre froide, qui doit en payer le prix géopolitique.

    Paradoxalement, l’arrivée au pouvoir de M. Poutine l’année suivante correspond plutôt à une période de stabilisation des relations entre la Russie et les Occidentaux. Le nouveau président russe multiplie les gestes de bonne volonté en direction de Washington après les attentats du 11 septembre 2001. Il accepte l’installation provisoire de bases américaines en Asie centrale et ordonne, à la même époque, la fermeture des bases héritées de l’URSS à Cuba, ainsi que le retrait des soldats russes présents au Kosovo. En échange, la Russie souhaite faire accepter par les Occidentaux l’idée que l’espace postsoviétique, qu’elle définit comme son étranger proche, relève de sa sphère de responsabilité. Mais, alors que les relations avec l’Europe sont plutôt bonnes, notamment avec la France et l’Allemagne, les éléments d’incompréhension s’accumulent avec les États-Unis. En 2003, l’invasion de l’Irak par les troupes américaines sans l’aval de l’ONU constitue une nouvelle violation du droit international, dénoncée de concert par Paris, Berlin et Moscou. Cette opposition commune des trois principales puissances du continent européen confirme les craintes de Washington des risques qu’un rapprochement russo-européen ferait peser sur l’hégémonie américaine.

    Dans les années qui suivent, les États-Unis annoncent leur intention d’installer des éléments de leur bouclier antimissile en Europe de l’Est, ce qui contrevient à l’acte fondateur Russie-OTAN (signé en 1997) garantissant à Moscou que les Occidentaux n’installeraient pas de nouvelles infrastructures militaires permanentes. Par ailleurs, Washington remet en cause les accords de désarmement nucléaire : les États-Unis se retirent du traité Anti-Ballistic Missile (ABM, 1972) en décembre 2001.

    Crainte légitime ou complexe obsidional, les « révolutions de couleur » dans l’espace postsoviétique sont perçues à Moscou comme des opérations destinées à installer des régimes pro-occidentaux à ses portes. De fait, en avril 2008, Washington exerce une forte pression sur ses alliés européens afin d’entériner la vocation de la Géorgie et de l’Ukraine à intégrer l’OTAN, alors même que la grande majorité des Ukrainiens est alors opposée à une telle adhésion. Dans le même temps, les États-Unis poussent à la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo, ce qui constitue une nouvelle violation du droit international, puisqu’il s’agit alors juridiquement d’une province serbe.

    Les Occidentaux ayant ouvert la boîte de Pandore de l’interventionnisme et de la remise en cause de l’intangibilité des frontières sur le continent européen, la Russie leur répond en intervenant militairement en Géorgie en 2008, puis en reconnaissant l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie. Ce faisant, le Kremlin signale qu’il fera tout pour empêcher un nouvel élargissement de l’OTAN vers l’est. Mais, en remettant en cause l’intégrité territoriale de la Géorgie, la Russie viole à son tour le droit international.

    Le ressentiment russe atteint un point de non-retour avec la crise ukrainienne. Fin 2013, Européens et Américains apportent leur soutien aux manifestations qui aboutissent au renversement du président Viktor Ianoukovitch, dont l’élection en 2010 a pourtant été reconnue comme répondant aux standards démocratiques. Pour Moscou, les Occidentaux ont soutenu un coup d’État afin d’obtenir coûte que coûte le rattachement de l’Ukraine au camp occidental. Dès lors, les ingérences russes en Ukraine — annexion de la Crimée et soutien militaire officieux aux séparatistes du Donbass — sont présentées par le Kremlin comme une réponse légitime au coup de force pro-occidental à Kiev. Les capitales occidentales dénoncent quant à elles une remise en cause sans précédent de l’ordre international de l’après-guerre froide.

    Les accords de Minsk, signés en septembre 2014, donnent l’occasion à la France et à l’Allemagne de reprendre la main afin de trouver une solution négociée aux hostilités dans le Donbass. Il aura fallu le déclenchement d’un conflit armé sur le continent pour que Paris et Berlin sortent de leur passivité. Mais, sept ans plus tard, le processus s’est enlisé. Kiev continue de refuser l’octroi d’une autonomie au Donbass, comme le prévoit le texte. Devant l’absence de réaction de Paris et de Berlin, accusés de s’aligner sur les positions ukrainiennes, le Kremlin cherche à négocier directement avec les Américains, en lesquels il voit les véritables parrains de Kiev. De la même manière, Moscou s’est étonné que les Européens acceptent sans réagir toutes les initiatives américaines, même les plus contestables. Ainsi du retrait de Washington du traité sur les forces nucléaires intermédiaires (FNI) en février 2019, qui aurait dû susciter leur opposition vu qu’ils sont potentiellement les premières cibles de ce type d’armement. Selon la chercheuse Isabelle Facon, la Russie « estime avec constance, et un agacement perceptible, que les pays européens sont irrémédiablement incapables d’autonomie stratégique à l’égard des États-Unis et qu’ils refusent de prendre leurs responsabilités face à la dégradation de la situation stratégique et internationale (5) ».

    Suivisme atlantiste
    Plus étonnant encore : quand Russes et Américains reprennent langue sur les questions stratégiques, avec la prolongation pour cinq ans du traité de réduction des armes nucléaires New Start, suivie du sommet Biden-Poutine de juin 2021, l’Union européenne, loin de pousser dans le sens d’une détente avec Moscou, rejette le principe d’une rencontre avec le président russe. Pour la Pologne, qui a torpillé avec d’autres cette initiative, « cela [aurait valorisé] le président Vladimir Poutine au lieu de punir une politique agressive (6) ». Ce refus du dialogue tranche avec l’attitude des Européens à l’égard de l’autre grand voisin de l’Union européenne qu’est la Turquie : en dépit de son activisme militaire (occupation du nord de Chypre et d’une partie du territoire syrien, envoi de troupes en Irak, en Libye et dans le Caucase), le régime autoritaire de M. Recep Tayyip Erdo&#287;an, par ailleurs allié de Kiev, n’est l’objet d’aucune sanction. Dans le cas de la Russie, au contraire, les Européens n’ont d’autre politique que de menacer régulièrement d’un nouveau train de mesures restrictives, en fonction des agissements du Kremlin. Quant à l’Ukraine, ils en sont réduits à répéter la doxa otanienne de la porte ouverte, alors même que les grandes capitales européennes, Paris et Berlin en tête, ont fait part de leur opposition dans le passé et qu’elles n’ont, au fond, aucune intention d’intégrer l’Ukraine à leur alliance militaire.

    La crise dans les relations russo-occidentales démontre que la sécurité du continent européen ne peut être assurée sans — et a fortiori contre — la Russie. Washington s’emploie au contraire à favoriser cette exclusion puisqu’elle renforce l’hégémonie américaine en Europe. De leur côté, les Européens de l’Ouest, au premier rang desquels la France, ont manqué de vision et de courage politique pour bloquer les initiatives les plus provocatrices de Washington et proposer un cadre institutionnel inclusif permettant d’éviter la réapparition de lignes de fracture sur le continent. Résultat de ce suivisme atlantiste, Français et Européens sont malmenés par les États-Unis. Le retrait non concerté d’Afghanistan comme la mise en place d’une alliance militaire dans le Pacifique sans l’aval de Paris sont les derniers épisodes en date de cette désinvolture. Les Européens observent désormais en spectateurs les tractations russo-américaines sur la sécurité du Vieux Continent, sur fond de menaces de guerre en Ukraine.

    David Teurtrie

    Chercheur associé à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), auteur de Russie. Le retour de la puissance, Armand Colin, Malakoff, 2021.
    (1) Cf. Vladimir Poutine, « Sur l’unité historique des Russes et des Ukrainiens », site de l’ambassade de la Fédération de Russie de France, 12 juillet 2021.

    (2) Lire Hélène Richard, « Quand la Russie rêvait d’Europe », Le Monde diplomatique, septembre 2018.

    (3) Lire Philippe Descamps, « “L’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’est” », Le Monde diplomatique, septembre 2018.

    (4) George F. Kennan, « A fateful error », The New York Times, 5 février 1997.

    (5) Isabelle Facon, « La Russie et l’Occident : un éloignement grandissant au cœur d’un ordre international polycentrique », Regards de l’Observatoire franco-russe, L’Observatoire, Moscou, 2019.

    (6) Déclaration du premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, conférence de presse à Bruxelles, 25 juin 2021.


    Voir aussi chronologie
    Xuan
       Posté le 05-02-2022 à 13:29:29   

    Déclaration des sénateurs PCF :

    Alors que le Président de la République Emmanuel Macron et le Chancelier allemand Olaf Scholz annonçaient hier une relance des discussions avec la Russie et l’Ukraine dans le format « Normandie », le Président des États-Unis Joe Biden maintenait sa décision de déployer 8500 soldats en état d’alerte, en vue d’une intervention terrestre en Ukraine.

    Le regain de tensions dans les zones de Crimée et du Donbass ne doivent pas être pris à la légère. Les provocations réciproques peuvent conduire au pire, celles de Moscou comme la perspective d’une intervention armée euro-états-unienne risquent de faire exploser la poudrière.

    Car derrière cet affrontement territorial et de souveraineté dans les deux régions russophones d’Ukraine se jouent aussi deux conflits.

    Premièrement, entre la Russie et l’Otan dont l’élargissement est vu comme une provocation et une menace contre Moscou, d’autant plus qu’il est contraire aux engagements pris lors de la disparition de l’URSS.

    Deuxièmement, entre les États-Unis et l’Union européenne autour des enjeux de Défense. Le Président des États-Unis n’a jamais caché son opinion très défavorable à toute velléité d’autonomie européenne, y compris dans le projet d’un illusoire pôle européen au sein de l’OTAN. Sa tentative d’hier de resserrer les rangs européens autour de la stratégie otaniste contre la Russie est un nouveau marqueur : aucune souveraineté européenne ne pourra se construire en restant dans le cadre de l’OTAN.

    Les sénatrices et sénateurs du groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste demandent que la désescalade et non la préparation de la guerre soit la ligne de conduite française. Ils appuieront toute reprise du dialogue avec l’Ukraine et la Russie en vue d’une nouvelle vision de sécurité collective et de désarmement en Europe
    Xuan
       Posté le 16-02-2022 à 13:29:23   

    Fonds européens et Etat de droit : la justice européenne déboute Varsovie et Budapest

    La justice de l'UE a validé mercredi, dans un arrêt très attendu, un dispositif liant le versement des fonds de l'UE au respect de l'Etat de droit, infligeant un revers à la Pologne et la Hongrie.


    Article rédigé par
    franceinfo avec AFP
    France Télévisions
    Publié le 16/02/2022 11:38

    La justice européenne a validé mercredi 16 février, dans un arrêt très attendu, un dispositif liant le versement des fonds de l'Union européenne au respect de l'Etat de droit, infligeant un revers à la Hongrie et la Pologne, menacées par ce nouveau "régime de conditionnalité".

    La CJUE, dont la décision était pour la première fois retransmise en direct sur son site, a suivi l'avis de l'avocat général et rejeté les recours en annulation introduits par Budapest et Varsovie contre ce règlement.

    "Ce mécanisme a été adopté sur une base juridique adéquate" et "respecte les limites des compétences attribuées à l'Union ainsi que le principe de sécurité juridique", dit notamment la Cour dans un communiqué.

    La Pologne dénonce une "attaque contre [sa] souveraineté"
    La Pologne a aussitôt dénoncé une "attaque contre [sa] souveraineté". "La Pologne doit défendre sa démocratie contre le chantage qui vise à nous priver de notre droit à l'autodétermination", a écrit sur Twitter le vice-ministre de la Justice, Sebastian Kaleta.
    La Hongrie, par la voix de sa ministre de la Justice Judit Varga, a fustigé un "nouveau moyen de pression" sur Budapest, estimant que ce jugement était lié à la loi sur l'homosexualité adoptée cet été, qui avait été accueillie par un concert de critiques au sein de l'Union européenne.

    Berlin s'est à l'inverse félicité d'une décision qui " renforce notre communauté de valeurs ".

    "Un levier puissant et concret"
    L'approbation par la justice de cet instrument inédit va accroître la pression sur la Commission, chargée de l'activer. L'exécutif européen avait accepté, en accord avec les Vingt-Sept, d'attendre l'avis de la Cour avant d'agir, alors que le règlement est en vigueur depuis le 1er janvier 2021.

    Mais, depuis des mois, le Parlement européen s'impatiente. Il a même engagé un recours pour inaction contre la Commission. La décision de la Cour doit être débattue dans l'hémicycle de Strasbourg mercredi après-midi.

    "C'est une victoire majeure, l'Europe se dote enfin d'un levier puissant et concret pour sanctionner les leaders populistes qui veulent mettre au silence tous les contrepouvoirs de notre modèle démocratique" , a déclaré l'eurodéputée Fabienne Keller (Renew Europe).
    Xuan
       Posté le 21-02-2022 à 08:35:38   

    Faute de pouvoir casser l'Eurasie les USA s'en prennent au ventre mou :


    8/02/2022

    Lire la vidéo sur le site :
    https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mardi-08-fevrier-2022


    Bruno Le Maire sur le gazoduc Nord Stream 2 : "Nous avons des intérêts différents des États-Unis"


    Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, est l'invité du Grand entretien de France Inter.
    Bruno Le Maire s'exprime après la rencontre entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine. "Cette visite est plus que nécessaire. La seule option possible est la désescalade."
    L'escalade du conflit aboutirait à une nouvelle flambée des prix du gaz et de l'électricité, c'est tout ce que nous voulons éviter.
    ...
    L'enjeu du gazoduc Nord Stream 2

    Hier, Joe Biden a déclaré que si la Russie envahissait l'Ukraine, " il n'y aurait plus " de gazoduc Nord Stream 2. "L'ouverture du gazoduc Nord Stream 2 est l'un des points clés de la négociation et sans doute l'un des points clés de la sortie de crise avec la Russie ", analyse Bruno Le Maire.
    Ne nous laissons pas entrainer par les Américains sur une position qui ne serait pas celle des Européens. Nous avons des intérêts différents dans cette crise ukrainienne.
    L'Europe privilégie "la voix du dialogue et de la désescalade."
    ...


    Lire aussi Le gazoduc de la discorde


    Edité le 21-02-2022 à 08:46:35 par Xuan


    Xuan
       Posté le 23-02-2022 à 20:45:35   

    l'Allemagne suspend la mise en service du nord stream II


    Je ne pensais pas que l'Allemagne en viendrait à se tirer une balle dans le pied. Il est déjà arrivé que le projet soit suspendu, par exemple lors de certains épisodes de l'affaire Navalny.
    L'Ukraine a dû beaucoup insister dans ce sens mais ce n'est pas l'Ukraine qui fait la politique allemande. Encore une fois les USA ont dû lourdement appuyer cette option.

    La décision de l'Allemagne d'arrêter la certification du gazoduc Nord Stream 2 fera grimper les prix du gaz européen à 2 000 dollars par millier de mètres cubes, a déclaré l'ancien président russe Dmitri Medvedev le 22 février, selon Reuters.EUR.
    "Bienvenue dans le nouveau monde, où les Européens devront payer 2 000 euros pour 1 000 mètres cubes de gaz !" Medvedev, qui est désormais vice-président du Conseil de sécurité russe, a tweeté : "Bienvenue dans le nouveau monde !" proches alliés.

    En 2022, Gazprom s'attend à ce que le prix moyen à l'exportation du gaz pour ses contrats fermes soit de 296 dollars par 1 000 mètres cubes, contre un prix actuel de plus de 900 dollars par 1 000 mètres cubes sur le marché au comptant.

    Il reste que l'Allemagne réclame des sources alternatives, à qui ?
    Le conflit en Ukraine est l'occasion pour les USA de sanctionner économiquement l'UE.

    Il permet aussi aux USA de s'installer militairement en Europe pour tenir certains pays.
    Par exemple le président de la Lituanie Gitanas Nauseda a déclaré qu'il est très important d'assurer la continuité de la rotation des camps militaires américains, et que la Lituanie est prête à recevoir davantage de troupes américaines et à fournir tout le soutien nécessaire.
    Il a souligné l'importance de la présence permanente des troupes américaines en Lituanie et dans la région de la Baltique, selon le bureau présidentiel dans un communiqué de presse.


    Edité le 23-02-2022 à 20:49:11 par Xuan


    Xuan
       Posté le 24-02-2022 à 19:49:52   

    La Chine appelle les pays européens à s'écarter du soutien inconditionnel aux USA

    Le conflit Russie-Ukraine laisse présager de lourdes pertes pour l'Europe


    Par Global Times
    https://www.globaltimes.cn/page/202202/1253140.shtml?id=11

    Publié : Feb 24, 2022 08:46 PM

    La situation en Ukraine évolue plus rapidement que prévu. Le président russe Vladimir Poutine a autorisé jeudi "une opération militaire spéciale" dans la région du Donbass.
    L'évolution sur le terrain en Ukraine aura des conséquences politiques et économiques de grande ampleur en Europe. Quelle que soit la volonté de certains pays européens comme la France et l'Allemagne de poursuivre l'indépendance politique de l'UE, il est probable qu'ils devront suivre l'OTAN dirigée par les États-Unis après que le bras de fer entre la Russie et l'Ukraine se sera transformé en conflit militaire.

    En outre, un conflit sur le continent européen portera sans aucun doute un coup à l'économie européenne, qui a montré des signes de reprise depuis le début de l'année.
    L'escalade du conflit en Ukraine ferait facilement dérailler la reprise.

    Étant donné que certains pays de l'UE entretiennent depuis longtemps des liens économiques et commerciaux étroits avec la Russie, il est concevable que les sanctions sévères imposées par les États-Unis et leurs alliés à la Russie produisent des chocs sur les chaînes d'approvisionnement régionales, y compris les approvisionnements énergétiques. La Russie a été un important fournisseur de pétrole et de gaz naturel pour de nombreux pays européens.

    Et le conflit entraînera une série de conséquences inattendues. L'un des impacts directs du conflit militaire en Europe sera la fuite des capitaux des marchés européens vers les États-Unis, ce qui devrait atténuer en partie la pression à laquelle est confrontée la Réserve fédérale, qui envisage de relever les taux d'intérêt pour freiner l'inflation galopante aux États-Unis.

    Entre-temps, les sanctions imposées par les États-Unis à la Russie signifient que de nombreux pays européens devront compter sur le GNL coûteux fourni par les États-Unis. Bien entendu, si les prix du pétrole et du gaz continuent d'augmenter, l'inflation dans les pays européens sera exacerbée.

    Prenons l'exemple du projet de gazoduc Nord Stream 2, qui devait permettre de doubler la capacité d'acheminement du gaz de la Russie vers l'Allemagne. En raison du conflit en Ukraine, il est pratiquement impossible de faire avancer le projet de gazoduc, l'Allemagne ayant annoncé qu'elle suspendait la certification du gazoduc. Sans le Nord Stream 2, les besoins énergétiques de l'Allemagne et d'autres pays de l'UE seront affectés.

    Il semble que les États-Unis pourraient être la seule partie à bénéficier de cette situation. Non seulement ils n'auront plus à s'inquiéter de l'exploitation du Nord Stream 2, qui réduirait la part de marché du GNL américain sur le marché européen, mais ils seront également en mesure de gagner une part de marché encore plus importante pour leur GNL, dont le prix est de 20 à 30 % supérieur à celui du gaz naturel russe.

    Il est indéniable que l'Allemagne et la France ont tenté d'apaiser les tensions entre la Russie et l'Ukraine par des discussions diplomatiques, car les deux pays savent très bien qu'un conflit n'est jamais dans l'intérêt de l'UE.

    Cependant, l'endiguement intensif de la Russie par les États-Unis, qui ont étendu l'OTAN jusqu'aux portes de la Russie, et la détermination de la Russie à assurer sa propre sécurité ont conduit au conflit militaire. Pour éviter une nouvelle détérioration des tensions, il est temps que les pays européens prennent en compte les préoccupations raisonnables et légitimes de la Russie en matière de sécurité et demandent à Washington de changer de cap.
    Xuan
       Posté le 24-02-2022 à 20:34:25   

    Peuples d’Europe souvenez-vous de Victoria Nuland: “And you know ? Fuck EU !”


    ADMIN
    23 FÉVRIER 2022
    https://histoireetsociete.com/2022/02/23/peuples-deurope-souvenez-vous-de-victoria-nuland-and-you-know-fuck-eu/

    Quelque chose m’a frappée dans le discours de nos “élites” démocratiques occidentales, deux choses exactement, la première est la manière dont on nous invente “une opinion internationale qui fustigerait Poutine”. Nous en sommes loin et c’est que que nous nous employons ici à montrer, c’est même le contraire, l’immense majorité de la planète se dit au contraire que c’est peut-être le moment de se débarrasser de l’occident et des Etats-Unis, les mésaventures de Macron et la manière dont a été démonté son double jeu par les Russes a son équivalent au Mali et dans toute l’AFRIQUE. Donc premier constat, on prétend faire ignorer au peuple français ce qui se passe sur l’immense majorité de la planète et qui a certainement à voir avec la montée en puissance de la Chine. Mais cette négation de l’espace est aussi une négation du temps et de l’histoire, il est frappant de voir comment la presse, “les élites” se sont moquées du discours de Poutine qui prétend resituer l’action dans des temps historiques. Quand on nie ainsi l’espace et le temps, il est impossible d’agir avec la moindre efficacité. D’où l’importance de ce rappel historique, j’ajouterai que madame Victoria Nuland et son époux KAGAN, comme le couple Clinton ne sont pas de simples idéologues, ils s’enrichissent considérablement au rythme de l’industrie de l’armement comme Dick CHENEY. (note de Danielle Bleitrach pour Histoireetsociete)



    Olivier Delorme, romancier “Un peu d’histoire : And you know ? Fuck EU !”



    Lorsque, fin 2013, le président ukrainien Ianoukovitch, démocratiquement élu avec le soutien massif de l’Est ukrainien russophone, mais minoritaire à l’ouest qui fut successivement partie de l’Etat polono-lituanien, de l’empire d’Autriche, de la République de Pologne, refuse de signer l’accord d’association avec l’UE pour se rapprocher de la Russie, l’Ouest manifeste son mécontentement.

    Les Etats-Unis, qui se sont implantés dans le pays depuis l’indépendance, y voient alors une opportunité : instrumentaliser et manipuler la protestation de l’Ouest pro-occidental pour aboutir, avec l’aide active des néonazis et de leurs milices armées, au coup d’Etat qui chassera Ianoukovitch du pouvoir puis installera un ministère de transition composé à Washington. Le rattachement à la Russie de la Crimée et la sécession des oblasts de l’est ne seront que des réactions à ce coup d’Etat.

    Durant le processus qui mènera au coup d’Etat, la femme qui est à la manœuvre à Washington se nomme Victoria Nuland. Elle est alors secrétaire d’Etat adjointe pour l’Europe et ce n’est pas n’importe qui. Elle a été ambassadrice permanente à l’OTAN entre 2000 et 2003, puis conseillère pour la politique étrangère du vice-président républicain Dick Cheney de 2003 à 2005. Oui, oui, oui…. la secrétaire d’Etat adjointe du gentil Obama a été la conseillère du vice-président républicain de Bush, le concepteur des fantastiques guerres d’Afghanistan et d’Irak, l’homme des lobbys pétrolier et de l’armement. Puis Nuland a été envoyée spéciale d’Hillary Clinton pour les Forces armées américaines basées en Europe de février à juin 2010. Voilà, voilà, voilà…

    Quant à l’ambassadeur américain à Kiev, il se nomme Geoffrey Pyatt et c’est, lui aussi, un néoconservateur de la plus belle eau.

    Le 6 février, deux semaines avant le coup d’Etat déguisé en révolution, ces deux brebis de la douce Amérique du gentil Obama se parlent au téléphone… Mais ils sont écoutés (par on se demande bien qui) et leur conversation est publiée peu après sur Youtube.

    A un moment, Pyatt dit à Nuland que ces couards d’Européens trouvent que la douce Amérique, toujours à cheval sur le droit et la démocratie, comme chacun sait, y va tout de même un peu fort sur ce coup-là.
    “And you know ? Fuck EU !”rétorque alors la très gentille et très distinguée sous-secrétaire d’Etat du gentil Obama. “Absolument !” approuve le gentil ambassadeur défenseur de l’Etat de droit en toutes circonstances comme tout Américain.
    Vidéo Fuck UE : https://youtu.be/L2XNN0Yt6D8

    C’est ainsi qu’on traite les larbins… et en réalité, si les larbins se laissent traiter ainsi, ceux qui les traitent ainsi ont bien raison de le faire.

    Ah, deux précisions, encore ! Nuland est sous-secrétaire d’Etat aux affaires politique du gentil Biden (qui a succédé au méchant Trump) depuis mai dernier. Entretemps, elle a reconnu que la petite sauterie de Kiev avait coûté la bagatelle de 5 milliards de dollars au contribuable américain en “aide à la société civile ukrainienne”… ces gens-là, voyez-vous, ne sont pas dépourvus d’humour.

    Alors moi, je veux bien que Poutine soit un monstre assoiffé du sang qui dégouline du couteau qu’il tient en sa mâchoire d’acier. Je n’ai rien d’un Poutinolâtre, je pense qu’il a des indulgences coupables à l’égard du despote islamiste d’Ankara et que, tôt ou tard, elles lui reviendront dans la figure ; je pense aussi qu’il s’est sérieusement pris les pieds dans le tapis en pensant qu’il fallait laisser les Azéris égorger un peu les Arméniens afin de ramener Erevan à l’obéissance.

    Mais enfin, sur ce coup-là, ce n’est pas lui qui cherche à installer ses missiles à la porte des Etats-Unis, ce n’est pas lui qui cherche à étendre indéfiniment une alliance militaire qui aurait dû être dissoute dès lors que l’alliance militaire dont elle était censée protéger l’Europe s’était elle-même dissoute, ce n’est pas même lui qui a renversé avec l’aide de néonazis un président démocratiquement élu.

    Alors basta avec les larmes de crocodiles et les indignations de faux-culs ! Ce que fait aujourd’hui la Russie, à tort ou à raison, n’est que la réponse du berger à la bergère, la conséquence de la manipulation de 2014 et du refus depuis, des gouvernements ukrainiens, de garantir aux russophones de l’est les droits inscrits dans les accords de Minsk patronnés par la France et l’Allemagne, des accords que Kiev a signés.

    PS. merci à Jeanne qui nous a opportunément rappelé ce film des Marx BROTHERS qui effectivement illustre quels sont les régimes que les Etats-Unis installent au nom de la démocratie partout dans le monde et désormais en Europe.
    vidéo des Marx Brothers : https://youtu.be/yyeKYQdYISg
    Xuan
       Posté le 24-02-2022 à 23:07:43   

    Je rappelle cet article LesCrises :
    « Si la Russie attaque l’Ukraine », les États-Unis renforceront leur présence militaire en Europe de l’Est


    Les États-Unis imposeront un « préjudice économique sévère » à la Russie et renforceront leur présence militaire en Europe de l’Est si Moscou envahit l’Ukraine, a averti la Maison Blanche, exposant les enjeux élevés à la veille des entretiens entre Joe Biden et Vladimir Poutine.
    23.décembre.2021 /
    Source : Euractiv, AFP, Reuters
    Traduit par les lecteurs du site Les-Crises


    Joe Biden et Vladimir Poutine doivent s’entretenir par vidéoconférence mardi, alors que les États-Unis tentent d’empêcher la Russie de lancer une action militaire contre l’Ukraine après que Moscou a massé des dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienne.

    Biden s’est entretenu lundi avec les dirigeants de la France, de l’Allemagne, de l’Italie et de la Grande-Bretagne avant l’appel, évoquant leur « préoccupation commune face au renforcement militaire russe aux frontières de l’Ukraine et à la rhétorique de plus en plus dure de la Russie ». Ils ont également appelé la Russie à désamorcer les tensions. Lors d’un briefing avec les journalistes, le porte-parole a indiqué que les États-Unis travaillaient avec leurs alliés européens sur une réponse forte en cas d’invasion. Il a ajouté que les États-Unis et l’Europe imposeraient une souffrance économique sévère.

    « Nous pensons qu’il existe un moyen de faire passer un message clair à la Russie, à savoir qu’il y aura des coûts durables et significatifs » en cas d’invasion, a déclaré le responsable.

    Biden informera également rapidement son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, des détails de sa discussion avec Poutine, a déclaré un haut responsable américain aux journalistes.

    L’Ukraine craint un accord américano-russe qui l’abandonnerait dans la sphère d’influence de la Russie.

    Le porte-parole a déclaré que la Maison Blanche ne sait pas si Poutine a pris la décision de lancer ses forces militaires contre l’Ukraine – et s’est abstenu de menacer d’une intervention directe des forces militaires américaines s’il le faisait.

    Mais Biden fera clairement savoir qu’il y aura « des coûts réels, significatifs et durables à choisir d’aller de l’avant si (la Russie) choisit une escalade militaire », a déclaré le porte-parole, sous couvert d’anonymat.

    Les États-Unis et les alliés européens sont prêts à prendre « des contre-mesures économiques substantielles… qui imposeraient des dommages économiques importants et sévères à l’économie russe » en cas d’attaque de la Russie, a ajouté le fonctionnaire.

    Une source au courant de la situation a déclaré que le fait de cibler le cercle intime de Poutine avec des sanctions avait été discuté et qu’aucune décision n’avait été prise. Cette personne a ajouté que Biden ne devrait pas entrer dans les détails des actions potentielles avec Poutine, mais plutôt mettre en garde contre les coûts économiques.

    Une autre personne au fait de la situation a déclaré que des sanctions contre les plus grandes banques russes étaient également envisagées par les États-Unis et leurs alliés européens. Une autre option consisterait à s’en prendre à la capacité de la Russie à convertir les roubles en dollars et autres devises, a ajouté la source.

    Selon CNN, les États-Unis pourraient prendre la mesure extrême de déconnecter la Russie du système de paiement international SWIFT utilisé par les banques du monde entier.

    Selon Bloomberg, les États-Unis et leurs alliés européens envisagent de prendre des sanctions à l’encontre du Fonds d’investissement direct russe et de la capacité du pays à convertir des roubles en dollars. Les États-Unis pourraient également restreindre la capacité des investisseurs à acheter de la dette russe sur le marché secondaire, ajoute Bloomberg, citant des personnes au fait de la question.

    En outre, Biden indiquera clairement que si Poutine « allait de l’avant, il y aurait une demande croissante de la part des alliés du flanc Est et une réponse positive des États-Unis pour des forces et des capacités supplémentaires et des exercices », ont-ils ajouté.

    Une réponse coordonnée

    La Maison Blanche a déclaré dans un communiqué, après les entretiens de Biden avec les dirigeants européens, que le groupe « a appelé la Russie à la désescalade des tensions et a convenu que la diplomatie… est la seule façon d’avancer pour résoudre le conflit dans le Donbass. »

    Soulignant l’étroite coordination entre Washington et Kiev, le responsable américain a indiqué que le secrétaire d’État Antony Blinken s’entretiendrait également avec Zelensky avant la rencontre avec Poutine.

    L’Ukraine estime que la Russie dispose d’environ 100 000 soldats près de sa frontière.

    Moscou nie toute intention belliqueuse et accuse l’Occident de provocation, notamment avec des exercices militaires en mer Noire, qu’il considère comme faisant partie de sa sphère d’influence.

    Et Poutine veut que l’Occident promette que l’Ukraine ne fera pas partie de l’OTAN, l’alliance transatlantique créée pour faire face à l’ancienne Union soviétique.

    À la question de savoir si les États-Unis étaient prêts à envoyer des troupes en Ukraine en cas d’attaque de la Russie, le responsable a répondu que Washington « ne cherche pas à se retrouver dans une situation où nos contre-mesures seraient axées sur l’utilisation directe de la force militaire américaine. »

    Un tel discours, a ajouté le porte-parole, « serait un conflit précipité, et nous préférons garder ces échanges avec les Russes privées. »

    Alors que les États-Unis envisagent de renforcer leur présence dans les pays membres de l’OTAN en Europe, l’Ukraine a demandé une présence « visible » de troupes américaines, britanniques et canadiennes sur son territoire à proximité de la région du Donbass.

    Le Pentagone a clairement indiqué qu’il prenait le renforcement des troupes russes comme une menace sérieuse.

    Le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, « a présidé ce matin une réunion avec les principaux dirigeants du ministère, y compris le président des chefs d’état-major interarmées et le général (Tod) Wolters à l’EUCom (le commandement américain en Europe) pour discuter de la situation en Ukraine et, bien sûr, en Russie occidentale », a déclaré lundi le porte-parole du Pentagone, John Kirby.

    « Il est tenu très bien informé par les hauts responsables militaires et politiques du département sur ce que nous continuons à voir », a ajouté Kirby.

    Le Kremlin a déclaré plus tôt lundi que Moscou n’attendait pas « d’avancées » de cet appel.

    « Bien que nos relations bilatérales soient toujours dans un état très triste, il y a tout de même un renouveau ; le dialogue commence dans certains domaines », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

    Le porte-parole du département d’État, Ned Price, a déclaré que les États-Unis croyaient toujours possibles les accords de Minsk entre la Russie et l’Occident sur la mise en œuvre d’un cessez-le-feu dans la guerre qui oppose l’Ukraine aux séparatistes pro-russes.

    « Nous pensons qu’il y a une opportunité, une fenêtre devant nous pour résoudre cela diplomatiquement », a déclaré Price.

    Mais si la Russie ne montre pas d’intérêt à cela, a-t-il ajouté, les États-Unis sont prêts à appliquer « des mesures économiques à fort impact que nous nous sommes abstenus d’utiliser par le passé. »

    Source : Euractiv, AFP, Reuters, 07-12-2021
    Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
    Xuan
       Posté le 26-02-2022 à 23:29:04   

    Revirement de l'Allemagne dans le conflit ukrainien :

    L'Allemagne accepte de bloquer les règlements SWIFT pour la Russie et d'envoyer des armes en Ukraine

    https://francais.rt.com/international/96446-allemagne-effectue-revirement-politique-decide-livrer-armes-ukraine
    L'Allemagne va livrer «dès que possible» à l'Ukraine un millier de lance-roquettes et 500 missiles sol-air de type Stinger.
    L'Allemagne avait déjà admis le principe de couper le réseau Nord Stream II, puis la décision a été suspendue.
    Concernant les règlements SWIFT ils ne concerneraient que certains règlements commerciaux et non d'autres. Les capitalistes européens veulent continuer à faire des profits.

    Les pays européens se plient les uns après les autres aux ordres des USA après l'intervention de la Russie, de sorte que Biden reconstitue l'unité du camp occidental.
    C'est une nécessité pour affronter la Chine, quoique une intervention militaire demande beaucoup plus que l'envoi d'armes.
    On remarquera que dans le même temps les USA restent à l'écart et font monter la mayonnaise de loin.

    ___________________


    «L'agression russe contre l'Ukraine marque un changement d'époque, elle menace l'ordre établi depuis l'après-guerre», a expliqué le 26 février le chancelier Olaf Scholz dans un communiqué. «Dans cette situation, il est de notre devoir d'aider l'Ukraine autant que nous pouvons à se défendre contre l'armée d'invasion de Vladimir Poutine», ajoute-t-il.

    Par voie de conséquence, l'Allemagne va ainsi livrer 1 000 lance-roquettes, 500 missiles sol-air de type Stinger et «plusieurs» obusiers, a annoncé le gouvernement. Dans un même élan, la France a également pris la décision ce 26 février de «la livraison additionnelle d'équipements de défense aux autorités ukrainiennes ainsi qu'un soutien en carburant» .
    La décision sur les armes constitue un revirement politique de taille pour ce pays, dont la position officielle, depuis la Deuxième Guerre mondiale, est de ne pas livrer d'armes «létales» dans les zones de conflit. Il y a eu néanmoins des exceptions, génératrices de polémiques. Concrètement, ces livraisons de lance-roquettes vont être effectuées par les Pays-Bas, et les obusiers par l'Estonie. Ces deux pays avaient à l'origine acquis ces équipements auprès de l'Allemagne et avaient besoin d'un feu vert de Berlin pour pouvoir les réexporter vers Kiev. Les obusiers sont anciens, ils appartenaient jadis à l'armée de l'ancienne Allemagne de l'Est communiste.

    Berlin répond ainsi aux critiques véhémentes dont il a fait l'objet depuis plusieurs semaines pour son refus d'exporter de telles armes, venant à la fois des autorités ukrainiennes mais aussi de partenaires de l'UE comme les Etats baltes ou la Pologne. La politique restrictive suivie par la première économie européenne depuis l'après-guerre en matière d'exportations d'armes prend sa source dans les horreurs du nazisme qui ont donné le jour à un pacifisme profondément ancré dans l'opinion.

    Cette position était toutefois de moins en moins tenable sur le plan politique depuis l'attaque par l'armée russe de l'Ukraine. En parallèle, le gouvernement allemand a annoncé l'envoi à l'Ukraine de 14 véhicules blindés ainsi que de 10 000 tonnes de carburant «via la Pologne». «D'autres mesures de soutien sont actuellement à l'étude» , a souligné la source gouvernementale.

    «Après l'attaque honteuse de la Russie, l'Ukraine doit se défendre» , a indiqué à ce sujet la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.

    Vladimir Poutine a annoncé le 24 février une opération militaire en Ukraine, qui vise selon lui à défendre les Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, dont il a reconnu l'indépendance trois jours plus tôt, mais aussi à «démilitariser et dénazifier l’Ukraine» . Cette opération a été dénoncée comme une guerre d'invasion, notamment par les pays occidentaux, dont certains ont déjà annoncé de nouvelles sanctions. Elle a également fait, dans des capitales occidentales mais aussi en Russie, l'objet de manifestations de contestation.

    L'Allemagne cède sur Swift Autre tabou brisé le 26 février : le gouvernement a commencé à céder sur Swift, après avoir longtemps refusé d'envisager une exclusion de Moscou de ce rouage clé de la finance mondiale, par crainte d'être pénalisée en retour pour ses livraisons de gaz, pétrole et charbon russes. A

    nnalena Baerbock et son homologue de l'Economie, Robert Habeck, ont indiqué dans un communiqué commun travailler à « une limitation ciblée et fonctionnelle» de Swift pour les établissements financiers russes. « Nous travaillons à la manière de limiter les dommages collatéraux d'une déconnexion de Swift », ont-ils ajouté.

    Dans le détail, l'idée est d'exclure de cette plateforme électronique, par laquelle passent un très grand nombre de transactions internationales, les banques russes déjà visées par des sanctions de l'Union européennes. Ces dernières représentent 70% du marché bancaire russe, selon le Conseil de l'Europe.
    Le 26 février, avant l'annonce, le Premier ministre Polonais Mateusz Morawiecki, en visite à Berlin, avait qualifié « d'égoïsme en béton» l'attitude de l'Allemagne concernant Swift.
    En pleine bataille pour la prise de contrôle de Kiev, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lui aussi exhorté Berlin à avoir le « courage » de bloquer l'accès de la Russie à Swift.

    Swift permet les règlements interbancaires entre les établissements du monde entier et évite par exemple à l'Allemagne d'avoir à payer son gaz russe en liquide. Une exclusion est considérée comme une «arme atomique» , en matière financière. Car débrancher un Etat de Swift, c'est aussi empêcher ses propres banques de faire des transactions avec les banques du pays puni. Plusieurs autres pays européens réticents sur le sujet, comme l'Autriche, l'Italie et la Hongrie, ont eux aussi fait savoir qu'ils étaient désormais prêts à accepter la «sanction» Swift, isolant du coup Berlin.


    Edité le 26-02-2022 à 23:40:36 par Xuan


    Xuan
       Posté le 07-03-2022 à 19:15:02   

    Le prix du gaz en Europe pour la première fois dans l'histoire a atteint 3 000 dollars par 1 000 mètres cubes.

    Le prix de l'aluminium en cours de négociation sur le London Metal Exchange a retrouvé son maximum historique, s'élevant à 4 000 dollars la tonne.


    Edité le 07-03-2022 à 19:15:29 par Xuan


    Xuan
       Posté le 07-03-2022 à 20:42:01   

    L'Europe subit les conséquences de la guerre économique, qu'elle a elle-même déclenchée sur ordre des USA.
    Inversement ceux-ci engrangent des bénéfices et le cours du dollar monte.

    Les masses populaires sont les premières victimes, évidemment côté Russo/ukrainien mais aussi en Europe de l'ouest. Et les capitalistes européens sont aussi en difficulté avec des matières premières plus onéreuses.
    Il est possible que ces pays européens déclenchent une guerre ouverte.
    Dans un sens elle a déjà commencé puisque des armes sont livrées à l'Ukraine.
    Des avions de chasse sont prévus et des missiles. Restent les forces armées.

    J'écrivais plus haut que faute de pouvoir casser l'Eurasie les USA s'en prennent au ventre mou. Mais cela signifie que l'UE va se précipiter toute seule dans la guerre.
    Dans un premier temps l'unité politique européenne s'est réalisée autour d'un objectif belliciste. Parallèlement l'union sacrée se réalise dans chaque pays européen.
    Xuan
       Posté le 08-03-2022 à 21:05:38   

    GT Voice : le plan de l'UE visant à interdire les exportations énergétiques russes se retournera contre elle

    Par Global Times
    Publié: 08 mars 2022 20:09
    https://www.globaltimes.cn/page/202203/1254332.shtml

    Une éventuelle escalade du conflit en Ukraine est susceptible de pousser le marché européen de l'énergie dans une réinitialisation majeure, ce qui pourrait constituer un test sans précédent pour les politiques de l'UE en matière de changement climatique.

    Les dirigeants européens se mettront d'accord lors d'un sommet jeudi et vendredi pour éliminer progressivement leur dépendance vis-à-vis des importations de gaz, de pétrole et de charbon russes, a rapporté lundi l'agence Reuters. Un projet de déclaration a montré que l'UE chercherait à diversifier ses approvisionnements et ses routes énergétiques en augmentant l'utilisation du gaz naturel liquéfié (GNL) et d'autres gaz alternatifs et en accélérant le développement de projets d'énergie renouvelable.

    Bien que l'Occident n'ait pas encore imposé de sanctions aux exportations d'énergie de la Russie, les médias n'ont pas manqué de rapports indiquant qu'ils prévoyaient de le faire, ce qui pourrait déclencher un bouleversement risqué et une grave perturbation du marché de l'énergie en Europe.

    Historiquement parlant, il n'est pas rare que les marchés de l'énergie soient secoués par des événements géopolitiques. Mais ce qui rend la crise russo-ukrainienne spéciale, c'est que la Russie est l'un des plus grands producteurs et exportateurs d'énergie au monde, qui contribue jusqu'à 40 % des besoins en gaz naturel de l'Europe.

    Si, dans des circonstances extrêmes, les États-Unis et l'UE décident d'étendre les sanctions visant à interdire les exportations d'énergie de la Russie vers eux, cela signifie que l'UE devra rechercher d'importantes sources d'énergie alternatives afin d'éviter une crise énergétique massive, notamment une flambée des prix.

    Certains diront que l'UE pourrait accélérer son propre développement de projets d'énergie renouvelable pour combler le vide du marché. Cependant, sur la base de la situation actuelle en matière de développement de l'énergie verte, les pays de l'UE ont apparemment surestimé le rythme de leurs progrès.

    La crise énergétique que traverse l'Europe depuis plusieurs mois est un exemple frappant de la contradiction entre transition énergétique et besoin de consommation d'énergie. D'une part, les objectifs de limitation des émissions de gaz à effet de serre ont contraint le secteur de l'énergie traditionnelle, provoquant des problèmes d'approvisionnement en combustibles fossiles. En revanche, le secteur des énergies nouvelles n'accompagne pas la transition énergétique en termes de développement technologique et de capacité de production.

    Alors que certains pays de l'UE, en particulier l'Allemagne, ont mis en place des plans ambitieux pour éliminer progressivement les centrales nucléaires et les centrales au charbon, le développement des sources d'énergie verte, telles que l'éolien, le solaire ou l'hydrogène, n'a même pas été proche du niveau qui peuvent remplacer les combustibles fossiles, c'est pourquoi le gaz naturel est devenu une source d'énergie si importante pendant la période de transition. Il est difficile de concevoir comment l'UE pourrait assurer la sécurité énergétique si elle choisissait de cesser d'importer des approvisionnements russes.

    Dans ce contexte, certains efforts en matière de changement climatique pourraient être déraillés car l'UE pourrait devoir réajuster ses plans de fermeture des centrales électriques au charbon.

    Selon les médias, Robert Habeck, ministre allemand de l'économie et du climat, a ordonné des mesures pour déterminer si les centrales au charbon et nucléaires existantes pourraient bénéficier d'une plus longue durée de vie. D'autres pays de l'UE sont également susceptibles d'augmenter l'utilisation du charbon, ce qui soulève des questions quant à savoir si la crise énergétique croissante, exacerbée par l'événement géopolitique, mettra en péril les efforts de lutte contre le changement climatique.

    L'UE a exercé des pressions sur la Chine en ce qui concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La Chine s'est engagée à atteindre un pic de ses émissions de carbone d'ici 2030 et à devenir neutre en carbone d'ici 2060. La Chine n'adoptera peut-être pas une voie radicale comme l'UE, mais elle s'en tiendra aux objectifs fixés à son propre rythme.

    C'est l'Occident qui sera confronté à l'épreuve d'adhérer à ses engagements en matière de changement climatique. En tant que région industrielle établie, l'UE devrait faire davantage pour réduire les émissions de gaz à effet de serre que les autres grands pays et régions industriels. Et s'ils manquent les objectifs en raison de leur action de sanction contre la Russie, cela risque de nuire gravement à la réduction des émissions mondiales.


    Edité le 08-03-2022 à 21:06:04 par Xuan


    Xuan
       Posté le 16-03-2022 à 22:27:00   

    La Chine encourage l'Europe à construire un mécanisme de "sécurité indivisible" avec la Russie
    L'Europe réalisera une paix durable "lorsqu'elle se débarrassera de l'intervention extérieure"

    ParYang Sheng
    Publié: 15 mars 2022 20:42

    https://www.globaltimes.cn/page/202203/1254947.shtml

    La Chine a récemment encouragé les pays européens à mettre en place un mécanisme de sécurité indivisible, durable, efficace et équilibré à différentes occasions diplomatiques, les analystes affirmant que puisque la crise ukrainienne a gravement nui à la sécurité de l'Europe, les parties concernées doivent se rendre compte que c'est la Les États-Unis, une superpuissance extérieure, qui manipulent la situation sécuritaire en Europe, et en profitent le plus, tandis que l'UE, la Russie et l'Ukraine ont toutes payé un lourd tribut au mécanisme de sécurité déséquilibré et inefficace actuel.

    Zhang Jun, représentant permanent de la Chine auprès de l'ONU, a déclaré lundi que la crise ukrainienne avait encore soulevé la question de savoir comment maintenir la stabilité du système international et se concentrer davantage sur la véritable voie vers la sécurité universelle et le développement commun.

    Il a fait ces remarques lors de la réunion d'information du Conseil de sécurité de l'ONU par le président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). "Le monde est indivisible et la sécurité est indivisible. Dans l'Acte final d'Helsinki de 1975, le principe important de la sécurité indivisible a été établi pour la première fois. Ce principe revêt une importance particulière dans les circonstances actuelles", a-t-il déclaré.

    Le chef de la diplomatie chinoise Yang Jiechi a fait des remarques similaires lundi en mentionnant le conflit russo-ukrainien lors de sa rencontre avec le conseiller américain à la sécurité nationale Jack Sullivan à Rome.

    Yang a déclaré que "nous devrions adopter une perspective à long terme, promouvoir activement des visions communes, globales, coopératives et durables de la sécurité basées sur le principe de la sécurité indivisible, rechercher la construction d'un mécanisme de sécurité équilibré, efficace et durable" .

    Le président chinois Xi Jinping, lors de sa rencontre virtuelle avec le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz le 8 mars, a déclaré que « la Chine soutient la France et l'Allemagne dans la promotion d'un cadre de sécurité européen équilibré, efficace et durable pour les intérêts et la sécurité durable de l'Europe, et en préservant son autonomie stratégique. La Chine sera ravie de voir un dialogue sur un pied d'égalité entre l'UE, la Russie, les États-Unis et l'OTAN."

    Ces appels fréquents de la Chine aux parties directement impliquées dans la crise ukrainienne ont montré que la Chine a constaté que la cause profonde de la tragédie actuelle en Europe est que le mécanisme de sécurité existant en Europe établi par les États-Unis, l'OTAN dirigée par les États-Unis ayant un position dominante, est problématique, et le conflit russo-ukrainien vient de prouver que le mécanisme de sécurité construit par les États-Unis pour l'Europe rend tout le monde en Europe peu sûr, ont déclaré des analystes chinois.

    Wang Yiwei, directeur de l'Institut des affaires internationales de l'Université Renmin de Chine, a déclaré mardi au Global Times que « les Européens ont réalisé que la sécurité de l'Europe n'est pas entre les mains des Européens. L'expansion de l'OTAN vers l'est est dominée par le États-Unis, et une telle vision de la sécurité est basée sur le sacrifice de la sécurité de la Russie. En d'autres termes, la sécurité absolue de l'Occident rend la Russie absolument précaire."

    "La Russie a donc décidé de riposter et la crise actuelle amène des réfugiés et une série de problèmes en Europe dans les domaines de l'économie et de l'énergie. Qui est le plus grand gagnant ? Ce sont les États-Unis. Les Européens doivent payer les entreprises industrielles militaires américaines pour les armes. la présence militaire devient plus légitime sur le continent, et sans résoudre les problèmes de sécurité de la Russie, l'UE deviendra de plus en plus incertaine, puis les géants industriels militaires américains auront à nouveau plus de clients » , a déclaré Wang.

    Un expert en relations internationales basé à Pékin qui a requis l'anonymat a déclaré : "Certains pourraient croire que la Russie est trop agressive, donc l'Europe a besoin de la protection des États-Unis. Mais le fait est qu'avec la soi-disant protection, l'Europe devient de plus en plus précaire" .

    La Russie est celle qui subit la pression de l'OTAN, pas celle qui menace l'Occident. Et l'UE a des complémentarités avec la Russie. Donc, sans l'OTAN dirigée par les États-Unis, peut-être que l'UE et la Russie pourraient former une communauté de destin, et la Russie n'aurait même pas besoin de dépenser autant d'argent pour la défense, ce qui est une situation gagnant-gagnant pour l'UE et la Russie, dit l'expert.

    La tragédie actuelle en Ukraine est une chance pour l'Europe et la Russie d'envisager de rétablir un nouveau mécanisme de sécurité pour empêcher la répétition d'un tel conflit sur le continent, mais le défi est de savoir dans quelle mesure l'UE peut exclure l'influence des États-Unis, et si l'Europe peut indépendamment penser au stéréotype hostile envers la Russie, a-t-il noté.

    Wang a déclaré que dans la région Asie-Pacifique, les États-Unis tentent d'imposer une vision similaire de la sécurité aux pays de la région et d'établir une alliance de type OTAN pour construire un mécanisme de sécurité divisible et déséquilibré en Asie, pour cibler la Chine comme elle l'est. fait à la Russie en Europe.

    "Nous ne voulons voir aucun pays répéter la tragédie qu'a vécue l'Ukraine, nous espérons donc que les alliés américains en Asie, comme la Corée du Sud, le Japon et certains pays d'Asie du Sud-Est pourront prendre des décisions sages et indépendantes en matière de sécurité et de diplomatie, pour rester loin d'être utilisé comme un pion pour servir la stratégie américaine visant à contenir la Chine sur l'échiquier géopolitique » , a déclaré l'expert anonyme, notant que la Chine a pour tradition de résoudre les problèmes avec ses voisins par la diplomatie. Mais lorsque certains pays ont mal évalué la gentillesse de la Chine comme une faiblesse, ils ont également payé un lourd tribut lorsque la Chine a décidé de riposter.
    Xuan
       Posté le 22-03-2022 à 03:38:03   

    GT Voice : l'UE doit faire preuve de prudence lorsqu'elle tente de faire pression sur la Chine au sujet de l'Ukraine

    Par Global Times
    Publié: 21 mars 2022 22:43
    https://www.globaltimes.cn/page/202203/1256448.shtml

    Alors que la Chine et l'UE se préparent pour un sommet prévu au début du mois prochain, qui devrait se concentrer sur la coopération bilatérale dans un large éventail de domaines, il y a eu des voix hostiles et irrationnelles qui semblent viser à utiliser le conflit russo-ukrainien pour saper ou même faire dérailler la réunion.

    Bloomberg a rapporté lundi que l'UE se coordonnait avec les États-Unis et était sur le point de s'aligner avec Biden pour "mettre en garde la Chine contre l'aide à Poutine", menaçant de "graves conséquences".

    Encore plus absurde était une suggestion du vice-ministre lituanien des Affaires étrangères Mantas Adomenas la semaine dernière selon laquelle l'UE devrait annuler ou au moins reporter le sommet parce que ce n'était "pas le moment de normaliser" les relations Chine-UE, selon Reuters.

    De telles suggestions de responsables lituaniens, qui sont devenus de plus en plus déséquilibrés dans leurs positions anti-chinoises et ont peu d'influence mondiale, ne méritent pas beaucoup d'attention. Alors qu'elle est sous le choc de son erreur sur la question taïwanaise, la Lituanie essaie clairement de saisir toute opportunité pour prendre en otage la relation Chine-UE.

    Cependant, des voix similaires se font entendre au sein de l'UE à la suite de l'escalade du conflit entre la Russie et l'Ukraine. L'UE, malgré de graves dommages à ses propres intérêts, a toujours choisi de suivre les États-Unis pour imposer des sanctions sans précédent et faire pression sur la Russie, tandis que certains critiquent également la position de la Chine sur la situation en Ukraine.

    Avant tout, la position de la Chine sur la situation en Ukraine est impartiale et objective, ce qui, en fait, est conforme à la position de la grande majorité des pays du monde. La Chine ne veut pas voir la guerre en Europe et fera tout ce qui est en son pouvoir pour promouvoir une résolution pacifique du conflit.

    Les forces qui essaient d'utiliser le sommet Chine-UE pour forcer la Chine à prendre parti dans la situation russo-ukrainienne doivent comprendre très clairement une chose : une telle tentative malavisée ne fonctionnera pas sur la Chine, même avec des menaces de « graves conséquences." Les États-Unis ont tiré le même tour sur la Chine en vain.

    La relation économique et commerciale Chine-UE est mutuellement bénéfique. Personne ne profite de l'autre. Le sommet prévu est une plate-forme importante pour les deux parties pour discuter de questions d'intérêt commun et renforcer la coopération gagnant-gagnant. Par conséquent, l'UE ne devrait pas penser qu'elle a une sorte d'influence sur la Chine qu'elle peut utiliser pour forcer la Chine à changer ses propres positions diplomatiques sur la situation en Ukraine, ou quoi que ce soit d'ailleurs.

    En fait, à un moment où l'économie européenne est confrontée à la dure épreuve provoquée par le conflit russo-ukrainien, le prochain sommet est encore plus important pour l'UE afin de discuter des moyens d'accroître encore la coopération économique et commerciale avec l'un de ses principaux partenaires commerciaux. les partenaires.

    La situation en Ukraine et les sanctions occidentales contre la Russie ont sapé les intérêts économiques de l'Europe. Crise énergétique, pénurie alimentaire, flux de réfugiés et autres problèmes sont devenus de plus en plus difficiles pour l'Europe.

    Les responsables du FMI ont averti la semaine dernière que les sanctions sans précédent imposées à Moscou suite à la crise ukrainienne affaibliraient l'intermédiation financière et le commerce, ce qui conduirait sûrement à une récession en Europe. Alors que le conflit se poursuit, les économies d'Europe de l'Est, dont la Lituanie, seront durement touchées par la flambée des coûts de l'énergie, les perturbations de la chaîne d'approvisionnement et l'afflux de réfugiés. Dans un tel contexte, une sage décision pour l'UE devrait renforcer la coopération avec la Chine, et non la saper.

    En tant que puissance économique majeure dans le monde, l'économie chinoise a maintenu une croissance régulière au cours des deux dernières années, et le pays est déterminé à faire avancer son programme d'ouverture. De plus, la coopération économique et commerciale Chine-UE est restée très résistante malgré la montée des obstacles. La Chine est le plus grand partenaire commercial de l'UE.

    Au contraire, l'UE a plus que jamais besoin d'une coopération avec la Chine lorsqu'il s'agit de stabiliser les chaînes d'approvisionnement et de freiner l'inflation. La question la plus urgente pour l'UE est donc de savoir comment faire avancer les négociations pour apaiser les tensions et renforcer la coopération. Les intérêts mutuels en jeu sont si importants qu'aucune force au sein de l'UE ou au-delà ne devrait être autorisée à faire dérailler les relations Chine-UE avec des menaces et une rhétorique dénuées de sens.
    Xuan
       Posté le 23-03-2022 à 22:00:51   

    Sanctions de l'UE contre la Russie : est-il possible d'interdire le pétrole et le gaz ?
    à l'échelle mondiale


    Écrit par : Ye Dehao
    2022-03-23
    Date de la dernière mise à jour :2022-03-23 19:05
    Voir les illustrations sur site

    Lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE le 21 mars, comment imposer davantage de sanctions à la Russie est devenu le sujet principal. Bien qu'il n'y ait pas de consensus entre toutes les parties, les sanctions énergétiques jusque-là intouchables ont été mises à l'ordre du jour. Les pays européens savent qu'il est difficile de sanctionner les importations de gaz russe, mais l'approvisionnement en pétrole est une lacune relativement facile à démarrer. Avant la réunion, la Lituanie, qui dépend de la Russie pour près de 70% de ses importations de pétrole (chiffres 2020), et l'Irlande, qui n'importe presque pas de pétrole de Russie, ont indiqué que les sanctions pétrolières devaient être discutées et qu'elles devaient être ouvertes aux sanctions, respectivement.

    Jusqu'à présent, l'Europe a imposé quatre séries de sanctions à la Russie, mais alors que la guerre entre la Russie et l'Ukraine n'est toujours pas résolue, des voix se sont élevées pour renforcer les sanctions contre la Russie, et les dirigeants de l'UE, qui viennent de regagner une certaine domination géopolitique, continuent de ——Même si les pays ne sont pas parvenus à un consensus sur les sanctions pétrolières, ils sont rapidement parvenus à un accord le 21 pour mettre en place une force d'intervention rapide de 5 000 personnes.

    Pas "ne fais pas" mais "ne peux pas" ?

    La Pologne et les trois pays baltes, qui ont toujours été belliqueux envers la Russie, ont toujours été à l'avant-garde de l'interdiction des importations de pétrole russe et ont appelé à des sanctions contre l'énergie russe depuis le début de la guerre. Bien qu'ils fassent également partie des pays de l'UE fortement dépendants des importations énergétiques russes, ils semblent avoir estimé qu'ils ne pouvaient pas renoncer à cette opportunité en vain compte tenu de la tournure anti-russe unanime des autres pays de l'UE.

    Lors de la réunion du 21, davantage de pays de l'UE ont tendance à rejoindre le camp des bellicistes, ce qui rend les sanctions pétrolières plus probables. Des pays comme la Suède, l'Irlande, la Slovénie, la République tchèque et la Slovaquie estiment que les sanctions pétrolières devraient au moins être l'une des options de sanctions contre la Russie ; d'autres, dont le Danemark, ont déclaré qu'ils les soutiendraient si l'UE parvenait à un consensus.

    Cependant, certains pays de l'UE sont toujours opposés ou ont des réserves à l'égard des sanctions pétrolières. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui a toujours été pro-Poutine, a toujours maintenu son opposition aux sanctions contre l'énergie russe, et face aux élections du 3 avril, assurer l'approvisionnement en énergie bon marché est une proposition politique majeure pour la situation en La Russie et l'Ukraine. .

    Bien que la Hongrie ait le droit de veto sur les sanctions de l'UE contre la Russie, la plus grande résistance aux sanctions pétrolières vient toujours de l'Allemagne. Si la position de l'Allemagne change, peu importe qui est au pouvoir en Hongrie, elle devra suivre les différentes décisions de sanctions depuis la guerre entre la Russie et l'Ukraine.Le thème principal de l'UE va.

    Josep Borrell, le haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a qualifié l'attaque russe contre Marioupol de "crime de guerre énorme". (Presse associée)

    Cependant, si l'on prête une attention particulière à la position de l'Allemagne, son objection n'est pas basée sur "ne pas faire" mais sur "ne peut pas". La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré : « La question de l'embargo sur le pétrole n'est pas une question de ce que nous voulons ou ne voulons pas, mais une question de combien nous dépendons du pétrole. Elle a souligné que l'Allemagne n'est pas le seul pays de l'UE qui "ne peut pas arrêter les importations de pétrole en un jour", et a déclaré que l'UE devrait faire de son mieux pour que les pays réduisent leur dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie dès que possible. Les Pays-Bas, également opposés, ont une position similaire.

    En tant que président tournant de l'UE de la France, son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré avant la réunion que la France n'avait jamais rejeté les sanctions énergétiques comme une option. Certains critiques estiment que la France prône un durcissement des sanctions, mais hésite à faire une déclaration publique, pour ne pas isoler l'Allemagne de l'opinion publique européenne et faire subir à cette dernière davantage de critiques comme "payer pour que la Russie tue des Ukrainiens".

    L'approvisionnement en pétrole est plus flexible

    Par rapport aux sanctions énergétiques globales contre la Russie, l'interdiction du pétrole et du gaz est en effet une option plus réalisable. Les pays de l'UE dépendent à plus de 40 % des importations de gaz russe, tandis que leur part des importations de pétrole en provenance de Russie est inférieure à environ 30 %.

    Mais le degré de dépendance n'est pas la seule considération. La majeure partie de l'approvisionnement en gaz naturel de la Russie vers l'Europe est transportée par quatre grands gazoducs à travers la mer Baltique, la Biélorussie et la Pologne, l'Ukraine et la Turquie.La disposition des infrastructures existantes rend difficile pour l'Europe de se débarrasser facilement de cet approvisionnement en gaz naturel. Les pays d'Europe centrale et orientale, dont l'Allemagne, dépendent fortement des importations de gaz russe (chiffres 2021 : Allemagne 53 %, Pologne 81 %, Finlande 100 %, Estonie 100 %, Lettonie 97 %, Slovaquie 86 %, Hongrie 78 %). pas investi dans des installations portuaires pour recevoir du GNL depuis de nombreuses années, il n'y a tout simplement pas d'autre moyen de remplacer le gaz russe à court terme.

    Bien que l'Allemagne ait changé sa politique orientale envers la Russie après le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne et ait tenté de construire un terminal GNL dès que possible, selon les estimations les plus optimistes, cela prendra au moins deux ou trois ans, et il est certain pas quelque chose qui peut être réalisé à court terme.

    Le Centre de recherche sur l'énergie et l'air pur (CREA) a conçu un site Web qui calcule les achats d'énergie de l'UE auprès de la Russie en temps réel après le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, qui est devenu une référence importante pour ceux qui soutiennent les sanctions de l'UE contre l'énergie russe . (Capture d'écran du site Web de CREA)

    Dans le même temps, parce que de nombreux pays européens ont adopté des politiques visant à approfondir les investissements mutuels et les relations commerciales avec la Russie dans le passé, dans l'espoir d'assurer la paix et d'améliorer les relations bilatérales à long terme, Gazprom dispose aujourd'hui du stockage total du stockage de gaz naturel en Allemagne. , Autriche et Pays-Bas, un tiers de la capacité. Il constitue également un outil permettant à la Russie d'exercer une pression politique sur l'Europe.

    Selon les statistiques de Bruegel, un groupe de réflexion européen indépendant, par rapport au volume moyen de stockage de gaz naturel de 2015 à 2020, lorsque l'approvisionnement en gaz naturel est tendu, le volume de stockage global en Europe est encore d'environ 70 % de celui d'alors. Les stocks contrôlés de Gazprom ne représentent que 20 % de la moyenne précédente ; de même, les stocks de Gazprom, qui ont fortement diminué depuis le début de 2021, ne se sont pas redressés avant l'hiver comme ils l'ont fait par le passé et à la même période dans l'ensemble de l'Europe, mais sont restés à des niveaux historiquement bas.

    Tout cela a créé la pression de la pénurie de gaz dans l'UE en ce moment, de sorte que des pays, dont l'Allemagne, doivent essayer de légiférer pour augmenter le ratio de stockage de gaz domestique afin d'éviter une pénurie de gaz plus grave cet hiver.

    En revanche, les sources d'importation de pétrole de l'Europe sont beaucoup plus flexibles. Historiquement, les oléoducs d'exportation de pétrole de la Russie ont été dominés par l'Europe, le « pipeline Druzhba » de l'ère soviétique traversant la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie, la République tchèque, l'Autriche et l'Allemagne étant le principal marché. Cependant, la majeure partie du pétrole que la Russie envoie vers l'Europe se fait principalement par mer. Selon les chiffres de 2020, l'Europe importe 2,8 millions de barils de pétrole de Russie par jour, dont seulement 700 000 barils sont transportés par oléoducs, et le reste est entièrement transporté par voie maritime. .

    La principale voie d'importation du gaz naturel en Europe. La ligne rouge est le pipeline principal de transmission vers l'est de Gazprom, et le point rouge est les installations portuaires de réception de GNL. (Brugel*)

    Cette flexibilité se reflète également dans les exportations énergétiques russes dans le contexte de la Russie et de l'Ukraine. Selon les renseignements de la société d'information sur l'énergie Energy Intelligence début mars, en raison de l'incertitude de la situation en Russie et en Ukraine, des sanctions financières et de transport occidentales contre la Russie et d'autres facteurs, à cette époque, environ 2,5 millions de barils de pétrole par jour n'a pas pu trouver d'acheteur, ce qui représente environ 2,5 millions de barils de pétrole par jour.Un tiers des exportations russes proviennent principalement des ports russes de la Baltique, de la mer Noire et de l'Extrême-Orient. À cette époque, la différence entre l'Oural russe et le pétrole brut Brent était déjà d'environ 20 $ le baril. Aujourd'hui, le prix est passé à environ 30 $. Un rapport de mars de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoyait que la production de pétrole russe, qui a échoué trouver un repreneur, montera à 3 millions de barils par jour en avril.

    Dans le même temps, du point de vue de l'efficacité des sanctions, l'embargo sur le pétrole russe aurait dû porter un coup plus sévère aux revenus du gouvernement russe. Le gouvernement russe tire environ 23 % de ses revenus des exportations de pétrole et seulement 8 % des exportations de gaz naturel.

    Difficile mais possible

    Cependant, la flexibilité des routes européennes d'importation de pétrole n'est qu'un préalable : si l'UE veut vraiment embargo sur le pétrole russe, elle doit encore trouver des sources d'approvisionnement alternatives ailleurs. C'est le problème. En 2021, les importations européennes de pétrole russe s'élèvent en moyenne à environ 3,5 millions de barils par jour, et pour atteindre ce chiffre, il faudra une production accrue des producteurs de pétrole en dehors de la Russie.

    Selon les estimations de l'Oxford Institute for Energy Studies, si les négociations sur l'accord sur le nucléaire iranien aboutissent, sa production de pétrole pourrait augmenter d'environ 1 million de barils par jour au second semestre 2022. Cependant, les sanctions occidentales elles-mêmes, provoquées par la guerre russo-ukrainienne, semblent bloquer le retour de l'Iran à l'accord nucléaire et la levée des sanctions américaines.

    Bien que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), hors Iran, dispose d'une capacité inutilisée de plus de 4 millions de barils par jour, les grands pays, comme l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, n'ont actuellement aucun plan pour répondre aux défis géopolitiques. besoins de l'Europe et des États-Unis.L'augmentation de la production, au contraire, est conforme à l'accord avec la Russie et les pays d'Asie centrale pour mener à bien ses actions visant à augmenter 400 000 barils par mois. Le problème est que les pays de l'OPEP n'ont même pas atteint cet objectif inférieur.

    Les États-Unis, un autre grand producteur d'énergie, augmentent progressivement la production de pétrole de schiste après que l'épidémie a durement frappé la production.Cependant, ce n'est pas quelque chose qui peut être réalisé en peu de temps.D'ici la fin de cette année, il sera augmentera probablement la production de plus d'un million de barils par jour, une production qui ne pourra pas combler à court terme le vide causé par l'embargo de l'UE sur le pétrole russe.

    Carte des infrastructures pétrolières russes. (Brugel**)

    En même temps, parce que les oléoducs internes en Europe, et même les raffineries de pétrole dans divers pays sur l'oléoduc de l'amitié, sont habitués à la qualité du pétrole russe et à la qualité du pétrole brut russe.Les pays devront trouver d'autres moyens pour transporter le pétrole en interne, ainsi que pour augmenter la capacité de raffinage pour accueillir d'autres qualités de brut.

    En résumé, il est en effet difficile de couper l'approvisionnement en pétrole de la Russie « en un jour ».

    Cependant, trois autres points méritent d'être pris en considération. La première est que le pétrole maritime étant plus flexible, les exportations de pétrole de la Russie qui étaient à l'origine utilisées pour approvisionner l'Europe mais qui n'ont pas pu trouver d'acheteurs peuvent encore être revendues à d'autres pays d'Asie, et des pays comme la Chine et l'Inde seraient disposés à acheter à pétrole russe ; dans ce cas, l'embargo sur le pétrole russe en Europe et aux États-Unis deviendra un jeu proche des gauchers et des droitiers, leur permettant de renoncer à l'approvisionnement en pétrole russe et d'acheter du pétrole à d'autres pays qui n'étaient pas livrés à l'origine en Europe et aux États-Unis à un prix plus élevé.

    La seconde est que depuis 2009, l'UE a une exigence de réserve de pétrole égale à 90 jours d'importations nettes ou 61 jours de consommation, et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dispose d'une réserve stratégique de pétrole de 1,5 milliard de barils. Si l'embargo européen sur le pétrole russe ne devrait apporter qu'un conflit de courte durée, la libération de ces réserves pourrait en effet être utilisée pour ralentir les approvisionnements d'urgence pendant une période de transition.

    La troisième est que les pays ont effectivement la capacité de mettre en œuvre des politiques d'urgence pour réduire la demande de pétrole. Selon un rapport de 2018 de l'Agence internationale de l'énergie, les pays doivent avoir des plans pour réduire la consommation de pétrole de 7% à 10% en cas d'urgence. Ce sont aussi des mesures à court terme qui peuvent être mises en place si l'Europe décide d'embargo sur le pétrole russe.

    Bien que l'embargo sur le pétrole russe ait toujours une grande résistance dans les cercles politiques européens, si l'action militaire russe réprime davantage la résistance des Ukrainiens, ou provoque davantage de "crimes de guerre" décrits par le représentant étranger de l'UE Borrell, cela dépendra en fin de compte des politiciens qui agir sur l'opinion publique peut avoir à prendre des mesures sévères imprévisibles contre la Russie, même en ignorant les dommages potentiels pour eux-mêmes. Comme les sanctions contre la banque centrale russe ou la remilitarisation de l'Allemagne, la guerre russo-ukrainienne a souvent une tendance sous-jacente à transformer le "impossible" en "possible" et le "possible" en "fait".

    *D'après " Importations européennes de gaz naturel", de Georg Zachmann, Giovanni Sgaravatti et Ben McWilliams.

    ** De L'Europe peut-elle gérer si le pétrole et le charbon russes sont coupés ?", de Ben McWilliams, Giovanni Sgaravatti, Simone Tagliapietra et Georg Zachmann.


    Edité le 23-03-2022 à 22:02:23 par Xuan


    Xuan
       Posté le 23-03-2022 à 22:19:22   

    Le Bundestag a commenté la décision de Poutine de vendre du gaz russe contre des roubles

    Védomosti


    Le paiement des approvisionnements en gaz russe en roubles est techniquement possible, mais pourrait conduire à l'élaboration d'une discussion sur la nécessité d'abandonner les sources d'énergie russes, a déclaré Klaus Ernst, chef de la commission du Bundestag sur l'énergie et la protection du climat, selon TASS .

    « Oui, techniquement, il serait possible de payer en roubles. Du point de vue de la Russie, c'est opportun », a-t-il déclaré.

    Dans le même temps, il a noté qu'une telle mesure obligerait les pays à contourner les sanctions qu'ils avaient adoptées.

    « La décision du [président russe Vladimir] Poutine obligerait les pays figurant sur la liste des « États hostiles » à contourner les sanctions. Cela pourrait alimenter davantage les discussions sur le boycott des transporteurs énergétiques russes », estime Ernst. "Un boycott immédiat des ressources énergétiques russes aurait des conséquences négatives importantes pour l'Europe", a déclaré le chef de la commission du Bundestag.

    Le 23 mars, le président russe Vladimir Poutine a annoncé que la Russie refuserait de payer la fourniture de gaz russe en dollars, euros et autres devises étrangères et passerait au rouble.
    Xuan
       Posté le 25-03-2022 à 21:29:55   

    L’UE signe un accord gazier avec les États-Unis, mais la facture sera lourde pour les contribuables européens
    Par les journalistes du personnel de GT
    Publié: Mar 25, 2022 09:54 PM

    A van is being filled with fuel at a liquefied natural gas (LNG) station in Volgograd, Russia.Photo: VCG
    Une camionnette est remplie de carburant dans une station de gaz naturel liquéfié (GNL) à Volgograd, en Russie.Photo: VCG

    L’Union européenne (UE) a conclu vendredi un accord majeur sur le gaz naturel liquéfié (GNL) avec les États-Unis, une décision qui s’accompagnera d’une lourde facture pour les contribuables européens, tandis que d’énormes profits pour les producteurs de GNL américains qui recherchent depuis longtemps des acheteurs dans un contexte de concurrence intense de la Russie.

    Les observateurs ont déclaré que puisque le GNL américain ne peut pas couvrir le vide laissé par le gaz russe à court terme, il est possible que certains pays européens aient besoin de se tourner vers d’autres options telles que le charbon pour répondre à la demande hivernale.

    Selon un communiqué de la Maison Blanche, les États-Unis et la Commission européenne établiront immédiatement un groupe de travail conjoint sur la sécurité énergétique pour définir les paramètres de cette coopération et exécuter sa mise en œuvre. Les États-Unis fourniront à l’UE au moins 15 milliards de mètres cubes supplémentaires de GNL d’ici la fin de l’année.

    La déclaration n’a pas précisé combien l’UE paiera aux États-Unis pour le GNL, tout en disant que la Commission européenne travaillera avec les États membres de l’UE pour assurer une demande stable de GNL américain supplémentaire jusqu’en 2030 au moins d’environ 50 milliards de mètres cubes par an, étant entendu que la formule de prix des approvisionnements en GNL de l’UE devrait refléter les fondamentaux du marché à long terme.

    Les acteurs de l’industrie ont averti que pour les pays de l’UE, des coûts plus élevés pourraient provenir de partout.

    Le GNL américain n’est pas une option idéale pour l’UE. C’est un choix forcé auquel le bloc doit recourir dans la situation actuelle, a déclaré vendredi lin Boqiang, directeur du Centre chinois de recherche en économie de l’énergie à l’Université de Xiamen, au Global Times.

    Les observateurs ont déclaré que le coût logistique du GNL au sein de l’UE est également un problème. Les terminaux GNL existants sont largement distribués en Espagne et le degré d’interconnexion entre les pays n’est pas élevé. Des mesures urgentes sont nécessaires pour renforcer les installations existantes et les investissements immédiats.

    Basé en Belgique, Bruegel, un institut de recherche en économie, estime que le coût à court terme de la réduction de la dépendance énergétique de l’UE vis-à-vis de la Russie pourrait atteindre 100 milliards d’euros (110,05 milliards de dollars) - 50 milliards d’euros pour la reconstitution des réserves de gaz naturel, 25 milliards d’euros pour les coûts supplémentaires d’importation de gaz non russe et 25 milliards d’euros pour les coûts de distribution interne dans l’UE.

    Qui paiera les coûts et comment ils seront partagés restent également un problème au sein de l’UE, ont déclaré les observateurs.

    Mais pour les États-Unis, c’est beaucoup puisqu’ils ont maintenant « vaincu » leur plus grand concurrent, la Russie, et trouvé un acheteur solide pour leurs produits GNL, ce qui en fait à nouveau le plus grand bénéficiaire de la crise, a déclaré vendredi Zhao Junjie, chercheur à l’Institut d’études européennes de l’Académie chinoise des sciences sociales.

    « Grâce à ce pacte, les États-Unis ont maintenant réussi à « kidnapper » l’UE pour qu’elle prenne son bateau, et ont payé le coût de la crise qu’ils ont créée », a déclaré Zhao.

    Les exportateurs américains ont expédié des volumes records de GNL vers l’Europe pendant trois mois consécutifs, les prix ayant bondi plus de 10 fois qu’il y a un an. L’Europe est en concurrence sur les marchés mondiaux pour un approvisionnement serré en GNL, selon un rapport de Reuters.

    Le pacte, annoncé lors d’une visite du président américain Joe Biden à Bruxelles, fait suite à une journée de trois sommets dans la ville où les dirigeants ont fustigé la Russie sur la crise ukrainienne. « Nous nous rassemblons pour réduire la dépendance de l’Europe à l’énergie de la Russie », a déclaré Biden aux journalistes.

    Les États-Unis ont également fait pression sur l’UE pour qu’elle sanctionne directement le pétrole et le gaz russes. Les pays européens restent toujours divisés sur la « suggestion ». La Pologne et la Lettonie font partie des pays qui cherchent à arrêter les centaines de millions d’euros par jour que l’Europe paie à la Russie pour les combustibles fossiles. L’Allemagne, qui reçoit 18% des exportations de gaz de la Russie, et la Hongrie font partie des opposants, citant les dommages économiques qu’un embargo pétrolier entraînerait.

    La Russie fournit 40% des besoins collectifs en gaz de l’UE, 27% de ses importations de pétrole et 46% des importations de charbon.

    « Il est difficile pour l’UE de dire adieu à l’approvisionnement en gaz de la Russie », a déclaré Zhao.

    EU signs gas deal with US, but hefty bill for European taxpayers - Global Times
    Xuan
       Posté le 01-04-2022 à 11:59:22   

    Nouvelle pantalonnade de l'UE, qui souffre déjà des sanctions imposées à la Russie sur l'injonction des USA. L'Europe exige que la Chine la suive sur ce terrain miné.


    L'UE aurait l'intention d'adopter une position ferme à l'égard des dirigeants chinois lors du sommet Chine-UE qui se tient aujourd'hui.

    Écrit par Nie Zhenyu, Global
    2022-04-01 10:03:02
    Dernière mise à jour : 2022-04-01 14:35

    Le sommet Chine-UE, maintes fois reporté, doit avoir lieu le 1er avril. Les responsables européens estiment que le prochain sommet sera le plus difficile en raison de la situation en Ukraine.

    Selon un haut fonctionnaire européen cité par le Financial Times le 31 mars, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel, prévoient de dire au président chinois Xi Jinping, lors du sommet Chine-UE, que "la guerre n'est pas dans l'intérêt de la Chine". "Il soulignera également que le fait de fournir des armes à la Russie et de l'aider à contourner les sanctions aura un impact sur les relations entre l'UE et la Chine . Le fonctionnaire a également révélé que l'impact pourrait inclure des sanctions.

    Le haut fonctionnaire européen a noté que le soutien de Pékin à l'opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine avait conduit les 27 États membres de l'UE à s'unir après des années de désaccord et à adopter une "position ferme" à l'égard de la Chine. "Ce sera le sommet le plus difficile auquel nous ayons jamais participé".

    Les dirigeants européens s'attendent à discuter de la guerre en Ukraine lors d'un sommet avec la Chine, a déclaré la Deutsche Welle le 31 mars. Le Premier ministre finlandais Sanna Marin a déclaré : "Nous devons nous assurer que la Chine est du bon côté de l'histoire." L'UE tente d'avertir la Chine de ne pas soutenir l'agression de la Russie contre l'Ukraine et d'user de son influence pour mettre fin à la guerre. Mais les analystes doutent que le sommet Chine-UE y parvienne.

    En outre, le Conseil de l'UE a indiqué dans une déclaration que les pays de l'UE souhaitent reprendre le dialogue sur les droits de l'homme avec la Chine de manière durable et discuter de questions d'intérêt commun telles que le changement climatique et la réponse à la nouvelle épidémie de pneumonie couronne (COVID-19).

    Avant cela, le président américain Joe Biden venait de terminer une visite en Europe. Les médias américains ont révélé le 22 mars que les États-Unis et l'UE avaient coordonné leurs positions avant le sommet Chine-UE, le président américain Biden ayant coordonné l'UE pour avertir la Chine de ne pas aider le président russe Vladimir Poutine.
    Xuan
       Posté le 01-04-2022 à 13:13:32   

    Sommet Chine-UE L'UE pourrait avertir la Chine qu'aider la Russie aurait de graves conséquences Zhao Lijian a répondu


    Le 1er avril, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a présidé une conférence de presse régulière. Un journaliste a posé une question sur le sommet Chine-UE. Selon les médias, l'UE espère que la Chine veillera à ce que la Chine ne fournisse pas d'armes à la Russie et ne l'aide pas à échapper aux sanctions occidentales. Certains responsables de l'UE ont déclaré que toute aide à la Russie nuirait à la réputation internationale de la Chine et mettrait en danger les relations économiques et commerciales de la Chine avec l'UE et les États-Unis.

    Zhao Lijian a déclaré que la situation internationale actuelle devenait de plus en plus turbulente et que le maintien de la communication stratégique entre la Chine et l'UE contribuerait à promouvoir le développement durable et sain des relations Chine-UE et à injecter stabilité et énergie positive dans la situation internationale. La réunion des dirigeants Chine-UE est d'une grande importance et a attiré une large attention. La partie chinoise espère que la partie européenne rencontrera la Chine à mi-chemin pour assurer le bon déroulement et le succès de la réunion.

    Concernant la question ukrainienne, Zhao Lijian a réitéré que la Chine avait joué un rôle constructif dans l'apaisement de la situation, la promotion des pourparlers de paix et la prévention des crises humanitaires à sa manière.

    Dans le même temps, tous les pays ont le droit de décider de leur propre politique étrangère en toute indépendance. Ils ne doivent pas forcer les autres à choisir leur camp et ne doivent pas adopter l'approche simpliste consistant à être soit un ennemi, soit un ami, soit noir ou blanc. En particulier, ils doivent résister à la mentalité de guerre froide et à la confrontation des camps.

    Sur la question des sanctions, Zhao Lijian a souligné que la Chine s'est toujours opposée aux sanctions unilatérales. La question n'est plus de savoir qui veut aider la Russie à contourner les sanctions, mais que le commerce normal entre les pays, dont la Chine et la Russie, a été inutilement nui. Certaines forces tentent également d'utiliser les sanctions pour intensifier les conflits et diviser le monde.

    Zhao Lijian a mentionné que le chef d'orchestre russe a été expulsé d'un orchestre d'un pays occidental pour avoir refusé de condamner la patrie. Concentrez-vous sur la persuasion de la paix et la promotion des pourparlers, plutôt que sur l'escalade des sanctions et l'intensification des conflits.


    Edité le 01-04-2022 à 20:18:23 par Xuan


    Xuan
       Posté le 01-04-2022 à 20:17:20   

    dernier acte : Xi Jinping a ignoré les menaces de l'UE et appelé à promouvoir la paix. Fin de non-recevoir sur l'exigence de plonger la Chine dans le traquenard des sanctions.

    Sommet Chine-UE : Xi Jinping parle des relations Chine-UE
    Li Keqiang : la Chine encourage les pourparlers de paix avec la Russie et l'Ukraine



    Écrit par : Wang Feng
    2022-04-01 20:18:01
    Date de la dernière mise à jour :2022-04-01 21:08

    Dans la soirée du 1er avril, heure de Pékin, le président chinois Xi Jinping a rencontré le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen par vidéo à Pékin, selon le média d'État chinois Agence de presse Xinhua.

    Xi Jinping a souligné qu'il y a huit ans, il avait visité le siège de l'UE et proposé que la Chine soit disposée à travailler avec l'Europe pour construire un pont d'amitié et de coopération sur le continent eurasien, forger des partenariats Chine-UE pour la paix, la croissance, la réforme et la civilisation. , et construire un partenariat plus global Partenariat stratégique global influent entre la Chine et l'UE. Cette vision de la partie chinoise n'a pas changé jusqu'à présent, et elle a une signification plus pratique dans la situation actuelle.&#12288;

    Xi Jinping a déclaré qu'à l'heure actuelle, la nouvelle épidémie de pneumonie de la couronne continue de se propager, la reprise économique mondiale est difficile et tortueuse et la crise ukrainienne se succède. Dans de telles circonstances, la Chine et l'UE, en tant que deux grandes forces mondiales, deux grands marchés et deux grandes civilisations, devraient renforcer la communication sur les relations sino-européennes et les grandes questions concernant la paix et le développement dans le monde, jouer un rôle constructif et fournir des un aperçu de la situation mondiale turbulente facteur de stabilisation.

    Xi Jinping a souligné que depuis 2021, les relations Chine-UE ont connu un nouveau développement malgré les défis, et que la coopération Chine-UE a obtenu de nouveaux résultats malgré les difficultés. Les faits ont prouvé que la Chine et l'UE partagent de vastes intérêts communs et une base solide de coopération. Seules la coopération et la coordination peuvent résoudre les problèmes et relever les défis.

    Xi Jinping a déclaré que la Chine maintient une politique stable et cohérente envers l'UE et espère que l'UE développera une compréhension indépendante de la Chine, poursuivra une politique indépendante envers la Chine et travaillera avec la Chine pour promouvoir conjointement le développement stable et à long terme de Relations Chine-UE.


    Selon le média d'État chinois CCTV, le Premier ministre chinois Li Keqiang a coprésidé la 23e réunion des dirigeants Chine-UE à Pékin le 1er avril avec le président du Conseil européen Michel Michel et la présidente de la Commission européenne von der Leyen.
    Li Keqiang a déclaré que dans la situation actuelle, le dialogue et la coopération sont toujours l'aspect dominant des relations Chine-UE, et que les avantages mutuels et les résultats gagnant-gagnant restent le ton principal de la coopération Chine-UE.
    Il est suggéré que les deux parties s'appuient sur le mécanisme de dialogue existant pour renforcer la coordination des politiques dans des domaines clés et créer de nouveaux points forts de coopération.
    Préservez conjointement l'énergie, la sécurité alimentaire et la stabilité des chaînes industrielles et d'approvisionnement, répondez aux risques et aux défis et contribuez à la reprise durable de l'économie mondiale.

    Li Keqiang a souligné que la réforme et l'ouverture sont la politique d'État fondamentale de la Chine. Il est à espérer que la Chine et l'UE adhéreront à l'ouverture dans les deux sens, élargiront continuellement l'accès au marché, maintiendront une concurrence loyale, créeront un environnement commercial favorable et favoriseront la libéralisation et la facilitation du commerce et des investissements.

    Michel et von der Leyen ont déclaré que la Chine et l'UE sont des membres importants du système multilatéral, et que la Chine est une partie prenante importante.
    Les deux parties doivent renforcer le dialogue, approfondir la coopération, adhérer au multilatéralisme, assurer la paix et la stabilité mondiales et traiter conjointement. avec des enjeux mondiaux.
    La partie UE a présenté ses vues et ses positions sur la situation actuelle en Ukraine.

    Li Keqiang a exposé la position de principe de la Chine, a souligné que la Chine avait toujours poursuivi une politique étrangère indépendante de paix et a préconisé le respect des buts et principes de la Charte des Nations Unies, la sauvegarde du droit international et des normes fondamentales universellement reconnues des relations internationales, y compris la souveraineté et la l'intégrité territoriale de divers pays, et la résolution des conflits et des conflits par le dialogue et la négociation.

    Li Keqiang a déclaré que la Chine avait promu les pourparlers de paix à sa manière et était disposée à continuer à jouer un rôle constructif auprès de la communauté internationale.


    Edité le 01-04-2022 à 20:17:44 par Xuan


    Xuan
       Posté le 01-04-2022 à 22:52:26   

    Il est préférable pour l'UE de gérer les attentes déraisonnables à l'égard de la Chine lors des négociations et de rompre avec la coercition des États-Unis

    Par Zhang Hui
    Publié : avr 01, 2022 02:41 PM

    https://www.globaltimes.cn/page/202204/1257389.shtml

    Quelques heures avant les réunions des dirigeants Chine-UE vendredi, des analystes chinois ont averti que les relations Chine-UE ne peuvent pas être kidnappées par la crise ukrainienne, et que l'Europe ne devrait plus être enlevée par les États-Unis en matière de politique étrangère, car cela nuira grandement aux propres intérêts de l'UE, ce qui rendra difficile d'assurer la reprise économique et les moyens de subsistance des populations, et ira à l'encontre de l'objectif de l'Europe de poursuivre son indépendance stratégique.

    L'avertissement des analystes est intervenu après que plusieurs sources européennes ont affirmé, avant le sommet, que Bruxelles cherchait à mettre en garde Pékin contre un soutien à la Russie dans la crise ukrainienne. Certains responsables européens ont déclaré que toute aide de la Chine à la Russie "mettrait en péril" les relations avec ses principaux partenaires commerciaux, à savoir l'Europe et les États-Unis, citant le fait que le volume des échanges entre la Chine et le bloc est beaucoup plus élevé que celui entre la Chine et la Russie.

    En réponse, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Zhao Lijian, a déclaré lors du point de presse de vendredi que chaque pays a le droit d'élaborer sa propre politique étrangère de manière indépendante, mais qu'il ne doit pas forcer les autres à prendre parti ou à adopter l'approche "ami ou ennemi". Il faut résister à la mentalité de la guerre froide et aux confrontations entre camps, a ajouté M. Zhao.

    En ce qui concerne les sanctions, la question n'est pas de savoir quel pays aidera la Russie à les contourner, mais que le commerce normal entre la Russie et les autres pays, y compris la Chine, a subi des dommages inutiles, a déclaré Zhao, appelant toutes les parties à se calmer et à se concentrer sur la promotion des pourparlers de paix plutôt que sur l'aggravation des conflits.

    Les analystes ont déclaré que la pression exercée par l'Europe sur la Chine avant le sommet était un tour de passe-passe habituel pour tenter de manipuler l'ordre du jour du sommet et contraindre la Chine à se ranger du côté de l'UE et des États-Unis sur le conflit Russie-Ukraine, ce que la Chine n'acceptera jamais.

    La Chine et l'UE ont toutes deux annoncé la nouvelle de la 23e réunion des dirigeants Chine-UE, qui se tiendra vendredi. Le président Xi Jinping rencontrera virtuellement le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, et le Premier ministre Li Keqiang se joindra aux deux dirigeants européens pour présider la réunion des dirigeants Chine-UE.

    Selon le Conseil européen, le sommet sera principalement consacré à la crise ukrainienne.

    Mais l'UE ne peut pas décider unilatéralement de la manière dont le sommet se déroulera, et elle devrait mieux gérer son anticipation et comprendre clairement que se ranger du côté de l'Occident pour sanctionner la Russie n'est pas conforme au principe de la diplomatie chinoise, a déclaré vendredi au Global Times Cui Hongjian, directeur du département des études européennes à l'Institut chinois d'études internationales.

    Si l'UE prend des mesures commerciales à l'encontre de la Chine, cela aura un impact très négatif sur l'UE, "en particulier dans le contexte de l'impact d'une interdiction énergétique avec la Russie, le fait de nuire à la coopération commerciale avec la Chine fera que l'Europe ne parviendra pas à assurer son redressement économique post-pandémique et les moyens de subsistance des gens", a déclaré Cui, notant que l'UE serait "très imprudente" de faire cela.
    Bien que l'UE ait pris des mesures économiques à l'encontre de la Chine, telles que des sanctions sur les questions liées au Xinjiang chinois, il s'agit juste d'un geste et non d'une atteinte tangible aux relations économiques Chine-UE, a déclaré M. Cui.

    L'UE est pleinement consciente que la Chine et l'UE sont des partenaires commerciaux importants avec une forte complémentarité économique. Au cours des deux premiers mois de cette année, l'UE a dépassé l'ANASE pour devenir le premier partenaire commercial de la Chine, et en 2021, la Chine était le deuxième destinataire des exportations de biens de l'UE et la première source d'importations de biens de l'UE.
    Selon Reuters, Bruxelles souhaite obtenir de Pékin l'assurance qu'elle ne "fournira pas d'armes à la Russie" et n'aidera pas Moscou à "contourner les sanctions occidentales" imposées au sujet de l'Ukraine.

    Mais pour les analystes chinois, de telles assurances sont des questions définies du point de vue de l'Occident, qui n'existe pas pour la Chine.
    La Chine et la Russie développent des relations fondées sur l'avantage mutuel, et il n'y a rien de mal à ce que deux membres de l'OMC mènent un commerce normal, a déclaré M. Cui.
    Quant à la prétendue aide à l'armement, la Chine a déclaré à plusieurs reprises qu'il s'agissait de désinformation.
    Les relations entre la Chine et la Russie devraient être décidées par les deux pays plutôt que par l'Europe.

    Les analystes ont souligné que la Chine comprend les inquiétudes de l'UE concernant le conflit entre la Russie et l'Ukraine, mais qu'elle ne peut pas laisser le conflit faire capoter le sommet de vendredi, car la Chine et l'UE ont beaucoup plus de choses à discuter et à coopérer sur le plan bilatéral et multilatéral, et le fait que les deux parties décident de tenir ce sommet indique qu'elles sont prêtes à renforcer leur coopération.

    À la recherche d'un terrain d'entente

    Alors que le conflit entre la Russie et l'Ukraine s'étend sur plus d'un mois, l'Europe a subi une forte pression résultant des sanctions contre la Russie et de sa dépendance excessive à l'égard de la structure de sécurité de l'OTAN dirigée par les États-Unis.
    "L'UE est maintenant kidnappée par les États-Unis en matière de sécurité, mais cela n'est pas conforme à l'indépendance stratégique que l'UE a poursuivie", a déclaré M. Cui.
    Pour éviter de se retrouver à nouveau dans l'eau chaude, l'UE doit prendre en main son propre destin. Et le développement des liens avec la Chine offre à l'UE l'opportunité de se développer de manière plus équilibrée et plus globale sur le long terme, a-t-il ajouté.

    Concernant la crise ukrainienne, la Chine et l'UE, en tant que deux grandes puissances, pourraient renforcer leur coopération pour promouvoir les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine, et entre la Russie et les États-Unis, et fournir une aide humanitaire à l'Ukraine, ainsi qu'explorer la coopération économique pour parvenir à une économie mondiale stable, ont déclaré les analystes.
    Wang Huiyao, président du groupe de réflexion non gouvernemental Center for China and Globalization, a déclaré vendredi au Global Times que la Chine et l'UE avaient beaucoup de possibilités de promouvoir conjointement la paix dans la crise ukrainienne. Il a déclaré que la Chine et l'UE pourraient promouvoir un dialogue de paix impliquant la Russie, l'Ukraine et les États-Unis sur la base de la plate-forme de l'ONU afin de pousser davantage les négociations de paix.

    Si la question de l'Ukraine ne domine pas le sommet de vendredi, la Chine et l'UE, en tant que partenaires commerciaux importants avec de vastes domaines de coopération et un grand potentiel de développement, chercheront à approfondir la coopération sur le changement climatique et l'économie numérique et à explorer de nouveaux domaines de coopération, a déclaré M. Wang.

    Les questions relatives aux droits de l'homme devraient également être abordées, et le Conseil européen a déclaré que l'UE appellerait à la reprise du dialogue UE-Chine sur les droits de l'homme.
    Wang a déclaré que la Chine énoncerait sa position sur les questions liées au Xinjiang, notamment en saluant la visite de diplomates européens au Xinjiang, qui est propice à faire connaître le véritable Xinjiang à l'Europe.
    Xuan
       Posté le 02-04-2022 à 21:05:32   

    Les dirigeants européens, baïonnette au canon, s’attendaient à une âpre confrontation.
    Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen Charles Michel avaient prévu de dire au président chinois Xi Jinping que "la guerre n'est pas dans l'intérêt de la Chine", " que le fait de fournir des armes à la Russie et de l'aider à contourner les sanctions aura un impact sur les relations entre l'UE et la Chine » et que l'impact pourrait inclure des sanctions.
    Michel, convaincu que le « soutien de Pékin à l'opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine avait conduit les 27 États membres de l'UE à s'unir après des années de désaccord et à adopter une "position ferme" à l'égard de la Chine » prédisait que "Ce sera le sommet le plus difficile auquel nous ayons jamais participé" .
    Enfin le Premier ministre finlandais Sanna Marin péremptoire : "Nous devons nous assurer que la Chine est du bon côté de l'histoire."

    Mais la forteresse européenne est construite sur des sables mouvants. Divisée sur l’interdiction des importations de pétrole russe, entre l’Allemagne et la Hongrie d’un côté, la Lettonie et la Pologne de l’autre, divisée dans sa dépendance au gaz russe (Allemagne 53 %, Pologne 81 %, Finlande 100 %, Estonie 100 %, Lettonie 97 %, Slovaquie 86 %, Hongrie 78 % en 2021), déjà divisée sur les réfugiés et sur les vaccins, divisée sur des questions d’idéologie et d’éthique, mais divisée de nouveau pour savoir qui va récupérer les réfugiés ukrainiens.
    La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré : « La question de l'embargo sur le pétrole n'est pas une question de ce que nous voulons ou ne voulons pas, mais une question de combien nous dépendons du pétrole. Elle a souligné que l'Allemagne n'est pas le seul pays de l'UE qui "ne peut pas arrêter les importations de pétrole en un jour" .

    Effectivement la Fédération des Industries allemandes se trouve face à un choix cornélien.
    Son président Siegfried Russwurm, déclarait le 23 mars : "L'industrie allemande met en garde la communauté des États européens contre des réactions précipitées aux conséquences incalculables dans la suite de la gestion des sanctions."
    D’un côté il appelle à devenir moins dépendante du gaz russe au plus vite, à forger de nouveaux partenariats énergétiques et s'approvisionner en gaz naturel liquéfié auprès d'autres pays, dont les États-Unis en particulier.
    Et simultanément : « Un boycott de l'approvisionnement en gaz russe menace de déchirer l'UE. Le réseau gazier européen n'a pas encore été conçu pour des flux de gaz d'ouest en est. Il n'est pas clair si, en cas d'arrêt des livraisons de gaz russe, le gaz liquéfié débarquant aux Pays-Bas ou en Belgique se retrouverait en République tchèque ou en Slovaquie. Un embargo sur le gaz entraînerait des interruptions de production, des pertes d'emplois et, dans certains cas, des dommages massifs aux installations de production. »
    On rappelle que pour l’institut de recherche en économie Bruegel, le coût à court terme de la réduction de la dépendance énergétique de l’UE vis-à-vis de la Russie pourrait atteindre 100 milliards d’euros dont 50 milliards d’euros pour la reconstitution des réserves de gaz naturel, 25 milliards d’euros pour les coûts supplémentaires d’importation de gaz non russe et 25 milliards d’euros pour les coûts de distribution interne dans l’UE.
    Autant dire que les injonctions des USA et de leurs larbins en Europe mettent le grand patronat dans l’embarras. Et pour couronner le tout, les conséquences économiques des sanctions se font déjà ressentir.

    Aussi les coups d’épée sont-ils entrés dans l’eau et les menaces des fantoches n’ont fait trembler personne. Le Monde a titré « Dialogue de sourds entre la Chine et l’Union Européenne. Les Européens ont vainement tenté, lors d’un sommet virtuel organisé vendredi, d’impliquer Pékin dans la recherche d’une solution au conflit. Mais cette rencontre n’a fait bouger aucune ligne. »
    Côté chinois on lit « La partie UE a présenté ses vues et ses positions sur la situation actuelle en Ukraine. » Façon diplomatique de dire : cause toujours tu m’intéresses.
    Xuan
       Posté le 03-04-2022 à 00:08:10   

    Sur dnews :

    La guerre en Ukraine démantèle le bloc de Visegrad
    La déchirure de l'UE commence en Europe de l'Est

    Écrit globalement par Mao Yuelin
    2022-04-02 10:36:02
    Dernière mise à jour : 2022-04-02 11:13


    Au 1er avril, la guerre en Ukraine a continué à maintenir une situation morose. Alors que la guerre, qui s'est progressivement concentrée sur la région de Donbas et la table des négociations, tendait à stagner, les effets secondaires qu'elle a déclenchés ont commencé à se propager. Outre les réactions des marchés internationaux des devises et de l'énergie à la fin du mois de mars, le paysage politique de la région européenne a visiblement changé, notamment au sein du groupe de Visegrad, le groupement politique d'Europe orientale.

    La Hongrie, la Pologne et la République tchèque s'affrontant sur leur attitude à l'égard de la Russie, la réunion des quatre ministres de la défense du 29 mars a été interrompue ; la Pologne et la Hongrie, qui ont un niveau d'alliance élevé, sont également en train de couper les ponts, tandis que la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie connaissent progressivement un léger changement dans leur paysage politique.

    Une crise qui devait arriver tôt ou tard.
    Le ministère hongrois de la défense a confirmé que les ministres de la défense tchèque et polonais seront absents de la réunion en raison de leur mécontentement à l'égard de la position du gouvernement hongrois sur le conflit russo-ukrainien, les ministres de la défense tchèque et polonais ont annoncé leur absence de la réunion. La réunion des quatre ministres de la défense du groupe de Visegrad, qui devait se tenir à Budapest les 30 et 31 mars, a dû être annulée. Jusqu'à présent, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a finalement fait peu de bruit au sujet du conflit causé par la guerre en Ukraine.

    Ce n'était qu'une question de temps avant que ce type de liquidation ne se produise. Depuis le début des combats, le 24 février, l'administration Orban n'a cessé d'affirmer la position du pays sur le conflit russo-ukrainien, indiquant clairement son opposition à l'extension des sanctions de l'UE contre la Russie au secteur de l'énergie, ainsi qu'à l'interdiction des livraisons d'armes à l'Ukraine via son territoire. Cette approche consistant à n'agir que dans l'intérêt du pays a été critiquée par les responsables tchèques et polonais.

    Parmi eux, la ministre tchèque de la Défense, Jana Cernochova, a déclaré sur les médias sociaux qu' "aux yeux des politiciens hongrois, le pétrole russe est plus important que le sang ukrainien" . Cette quasi-vérité dévoile la clé de la division du bloc, et il semble que les liens des "valeurs" ne fonctionnent peut-être plus aussi bien qu'avant face aux intérêts réels.

    L'existence du groupe de Visegrad a été un bon exemple pour l'Union européenne, qui a été maintenue ensemble par consensus, avec son propre lot de malentendus. Selon la déclaration de 1991 des trois partis de l'époque, la Pologne, la Tchécoslovaquie (séparée plus tard en deux pays) et la Hongrie, les trois partis devaient "s'efforcer de rétablir pleinement l'indépendance, la démocratie et la liberté nationales, d'éliminer toutes les manifestations de totalitarisme, d'instaurer la démocratie parlementaire, le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, d'établir une économie de marché et de s'intégrer pleinement à l'Union européenne" , sur la base des changements spectaculaires survenus en Union soviétique, de l'effondrement de l'Union soviétique et de la suppression complète des partis communistes et de ce qui en reste. L'indépendance, la démocratie et la liberté du pays doivent être pleinement restaurées, toutes les manifestations de totalitarisme doivent être éliminées, une démocratie parlementaire doit être instaurée, les droits de l'homme et les libertés fondamentales doivent être respectés, une économie de marché doit être mise en place et le pays doit être pleinement intégré dans les systèmes politique, économique, sécuritaire et législatif européens.

    Les pays de Visegrad ont rejoint l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord et l'Union européenne, devenant ainsi partie intégrante des États-Unis, de la France et de l'Allemagne. Avec le plus grand vestige de l'effondrement de l'Union soviétique, à savoir la Russie, le groupe de Visegrad, qui est passé de trois à quatre pays, a pu atteindre ses objectifs grâce à " des défis sociaux et économiques communs, les mêmes valeurs de solidarité régionale et la réalisation de la politique européenne" . Le groupe de Vesey était toujours uni par " des défis sociaux et économiques communs, les mêmes valeurs de solidarité régionale et l'objectif commun de réaliser la politique européenne et étrangère" .

    Cependant, à mesure que l'environnement économique et politique local changeait, le consensus qui avait été atteint en scandant des slogans ensemble a fini par s'effriter. Cela n'est nulle part plus représentatif que dans la montée en puissance des autorités d'Orbán et de leurs groupes de partis en Hongrie. Ce changement était une nécessité historique : après avoir rejoint l'UE, les gouvernements hongrois successifs n'ont pas eu les effets positifs que l'on attendait d'eux.

    Au contraire, la société hongroise a payé un prix social considérable en termes de relations économiques, politiques, diplomatiques et ethniques afin de répondre aux exigences de l'UE. La privatisation de l'économie et l'ouverture du marché ont conduit à un quasi-monopole des capitaux étrangers dans des secteurs tels que la banque, les télécommunications, l'énergie et les médias, de nombreuses entreprises nationales étant éliminées dans la compétition.
    Les autorités d'Orbán, qui ont appelé à la renationalisation d'industries clés et à la nationalisation des retraites, ont ainsi conclu le plus grand pacte pour répondre aux besoins de la population hongroise en termes de relations économiques, politiques, diplomatiques et ethniques à la suite des changements spectaculaires survenus en Union soviétique.
    Le fait que l'administration Orbán n'ait pas suivi activement les sanctions européennes contre la Russie pour assurer l'approvisionnement énergétique (la Hongrie obtient 85 % et 64 % de son gaz et de son pétrole de la Russie) a même donné un petit coup de pouce aux élections hongroises du 3 avril, auxquelles son parti participe. Il semble qu'il n'y ait rien que le groupe d'opposition puisse faire à ce sujet, si ce n'est faire plus de graffitis "O1G" (en hongrois pour "Orban est un imbécile" en privé.

    Une alliance déchirée par les intérêts
    En fait, avant même que la guerre en Ukraine et l'énergie russe ne déclenchent l'éclatement du groupe de Visegrad, il était devenu clair que le groupe était plus ou moins un "2+2". Après le changement de gouvernement en 2021, le nouveau dispositif mis en place par le Premier ministre Petr Fiala et le ministre des Affaires étrangères Jan Lipavsky a affirmé sa dimension pro-UE-US, et il semble se rapprocher de la Slovaquie, qui est sur la même longueur d'onde.

    Pendant ce temps, les autorités polonaises, dirigées par le président Andrzej Duda, entretiennent de bonnes relations avec la Hongrie d'Orbán. Les deux pays affichent des positions conservatrices similaires sur des questions telles que l'immigration, la religion et l'ethnicité, ce qui explique une certaine alliance offensive et défensive entre eux avant la guerre en Ukraine en février 2022. En particulier, l'arrêt de la Cour constitutionnelle polonaise d'octobre 2021 contre les principes fondamentaux de l'intégration européenne a créé un défi plus évident pour la stabilité de l'UE.

    En outre, le différend entre la Pologne et la République tchèque au sujet de la mine de charbon de Turow, située à la frontière entre les deux pays, a donné à l'alliance fragile un peu plus d'incitation à se déchirer. Aujourd'hui, alors que la Pologne et la Hongrie se chamaillent au sujet de l'Ukraine, certains des plus grands noms de Varsovie se sont même rendus à Budapest pour assister à des rassemblements de l'opposition, après que Duda a blâmé Orban.

    Mais dans l'ensemble, la situation des intérêts du groupe de Visegrad qui s'effondrent sur le profit n'est finalement qu'un microcosme de la répartition inégale des intérêts au sein de l'UE. Contrairement à Orbán, qui a également souligné que "notre responsabilité morale ne repose pas sur l'Ukraine. Je ne dois pas affronter Dieu pour les Ukrainiens, mais pour les Hongrois. Je dois tenir compte des intérêts de la Hongrie ", les puissances de l'UE ne vont même pas crier des slogans en raison de leurs intérêts énergétiques.

    Lors de la réunion des ministres des affaires étrangères de l'UE du 21 mars, par exemple, l'Allemagne, les Pays-Bas et d'autres pays se sont opposés à l'embargo de l'UE sur l'énergie russe et, une fois de plus, l'UE n'est pas parvenue à un consensus sur les sanctions. Le 30 mars, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a lancé un appel à l'Union européenne en déclarant que son pays allait introduire une législation visant à mettre un terme aux importations de charbon russe d'ici mai 2022 au plus tard, et de pétrole et de gaz russes d'ici fin 2022. Mais comme 46 % du gaz, 65 % du pétrole et 15 % du charbon de la Pologne proviennent de Russie, et que le processus législatif polonais ne commencera qu'après avril ou mai, cela signifie que, pour l'instant, la Pologne montre également son côté "apaisement" envers la Russie sur la question énergétique avec de grands pays comme l'Allemagne.

    Il est clair que les pays européens ont tendance à converger dans leurs décisions en fonction de leurs intérêts, mais dans la pratique, ils choisiront une autre voie qui ne fait pas l'objet d'un consensus et qui est sujette à des désaccords en raison de facteurs politiques. Cette absence de consensus commencera également en Europe de l'Est, creusant davantage le fossé entre les grands et les petits pays de l'UE, et déchirant davantage une Europe déjà divisée par l'afflux de réfugiés, le conflit entre la Pologne et l'UE, la nouvelle épidémie, la guerre en Ukraine et d'autres questions de la future lutte politique.

    Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)
    Xuan
       Posté le 03-04-2022 à 22:42:44   

    L'OTAN ne doit pas bloquer la mise en place d'un nouveau cadre de sécurité en Europe

    Par Gao Jian
    Publié: 03 avril 2022 11:53
    https://www.globaltimes.cn/page/202204/1257463.shtml

    "Nous n'avons pas encore créé l'architecture de sécurité qui permettrait de faire face au changement de situation après l'effondrement du mur de Berlin... La guerre en Ukraine est la conséquence de cet échec politique", a déclaré l'ancien chancelier allemand Gerhard Schroeder lors de sa récente tournée en Turquie.

    Dans le cadre de "l'autonomie stratégique" de l'UE, le plus grand défi pour le bloc pour établir un nouveau cadre de sécurité européen est l'OTAN qui est actuellement dominée par les États-Unis et le Royaume-Uni.

    Provoquer des crises géopolitiques, exagérer les enjeux politiques hérités de la guerre froide, qui reposent sur des valeurs dites démocratiques, et renforcer l'hostilité des pays de l'Est contre la Russie sont devenus les atouts de l'OTAN pour maintenir son emprise sur la sécurité européenne. Comme l'UE est, jusqu'à présent, incapable de fournir au continent des garanties de sécurité efficaces, s'appuyer sur l'OTAN dominée par les États-Unis est devenu une option inévitable pour la plupart des pays d'Europe de l'Est.

    Les États-Unis ont longtemps cherché à infiltrer idéologiquement et politiquement les pays d'Europe centrale et orientale. Pendant ce temps, l'UE manque d'unité politique. Exploiter cette faiblesse structurelle au sein de l'UE pour inciter les petits pays d'Europe de l'Est à perturber la planification stratégique de l'UE est une tactique souvent utilisée par les gouvernements américain et britannique.

    Le Royaume-Uni et les États-Unis partagent une position très cohérente pour affaiblir l'unité de l'UE. Depuis le déclenchement du conflit russo-ukrainien, le Royaume-Uni est intervenu de manière proactive. Elle s'est précipitée sur le devant de la scène, s'efforçant d'inciter les pays d'Europe centrale et orientale comme la Pologne à provoquer une confrontation entre la Russie et l'Ukraine dans le but de gonfler les coûts stratégiques des grands pays européens dont l'Allemagne et la France.

    Par conséquent, comment gérer les contraintes diplomatiques des pays anglo-saxons tels que les États-Unis et le Royaume-Uni est une question centrale à laquelle l'UE doit faire face lorsqu'il s'agit d'un mécanisme de sécurité européen. L'établissement d'un nouveau cadre de sécurité européen est devenu la tâche stratégique la plus urgente pour l'UE.

    L'UE doit sérieusement renforcer sa conscience stratégique de l'indépendance, et construire un cadre stratégique et créer des solutions basées à la fois sur l'histoire et la réalité européennes, pour faire face aux crises géopolitiques et sécuritaires régionales potentielles.

    Trente ans se sont écoulés depuis la fin de la guerre froide, cependant, l'opposition binaire dans la culture politique européenne, « Occident contre non-Occident » , persiste encore dans le discours politique dominant en Europe. Cependant, dans le cadre du mécanisme de sécurité de l'OTAN, qui est dominé par le récit de la guerre froide, les alliés deviennent souvent des amis toxiques tandis que l'UE, de temps en temps, devient le bouc émissaire des mauvaises politiques étrangères américaines. L'américanisation de l'idéologie politique en Europe a conduit au fait que le bon sens politique est devenu une ressource rare dans la politique étrangère de l'UE.

    En ce qui concerne le conflit russo-ukrainien, la Russie n'est pas seulement un voisin qui ne peut pas s'éloigner de l'UE, mais elle offre également des garanties fondamentales pour les besoins énergétiques de l'UE et les moyens de subsistance de la population. Est-il si difficile de respecter les intérêts fondamentaux de la Russie, d'élargir la base des intérêts communs des deux parties, d'éliminer les griefs historiques et d'offrir à l'Europe un avenir avec plus de choix ?

    Comme on le sait, l'UE a été développée à partir de peuples européens déchirés par la guerre avec l'objectif commun de rechercher une paix permanente selon le principe du respect du principe de la diversité nationale et culturelle. Malheureusement, dans le domaine de la politique étrangère, le concept de coexistence pacifique de l'UE doit encore être renforcé.

    Si l'UE veut garder fermement l'initiative de maintenir la sécurité régionale entre ses mains, une simple augmentation des dépenses de défense n'est pas la solution.

    D'une part, l'OTAN, dirigée par les États-Unis et le Royaume-Uni, ne permettra pas à l'Europe d'aller trop loin sur la voie de la construction d'un mécanisme de sécurité orienté vers l'UE. En fait, les États-Unis disposent d'une variété d'options politiques et de moyens pour provoquer une crise de sécurité en Europe. Washington a toujours une influence politique inestimable en Europe.

    D'autre part, l'UE dépend fortement du mécanisme de sécurité centré sur l'OTAN. Il existe des différences fondamentales en ce qui concerne les intérêts des différents États membres de l'UE. En cette ère de changements drastiques, ce dont l'UE a besoin pour mettre en œuvre la volonté politique d'« autonomie stratégique » et établir un nouveau mécanisme de sécurité pour l'avenir, ce ne sont pas des micro politiciens, mais de véritables hommes d'État qui osent faire la différence.

    On espère que le conflit russo-ukrainien servira d'avertissement profond aux cercles politiques européens pour qu'ils fassent une différence avant qu'une crise politique plus fondamentale ne s'ensuive.

    L'auteur est chercheur à l'Université des études internationales de Shanghai. opinion@globaltimes.com.cn
    Xuan
       Posté le 04-04-2022 à 22:16:45   

    Sur dnews

    Les états-Unis ont acheté 43% de pétrole russe supplementaire, mais n’ont pas permis à l’Europe d'en acheter

    2022-04-04 10:01:02


    La télévision centrale chinoise a rapporté que le 3 avril, heure locale, Popov, secrétaire général adjoint du Conseil de sécurité nationale russe, a déclaré que tandis que les États-Unis imposaient des sanctions européennes à la Russie, la quantité de pétrole russe qu’ils achetaient au cours de la semaine récente augmentait de 43%, atteignant 100 000 barils par jour. Mais les États-Unis n’ont pas permis à l’Europe de le faire.

    Il convient également de noter que les trois pays baltes ont cessé d’importer du gaz naturel de Russie depuis avril, citant un opérateur letton de transport et de stockage de gaz cité par l’Agence France-Presse le 2 avril. En d’autres termes, l’approvisionnement en gaz de la Russie en Lettonie, en Lituanie et en Estonie a été interrompu.

    Selon Reuters, les données fournies par le fournisseur de données international Refiniter montrent qu’en mars dernier, les exportations américaines de GNL ont augmenté de près de 16% d’un mois sur l’autre, un niveau record. Parmi eux, les exportations de gaz naturel vers l’Europe représentent la majorité.

    Les exportations américaines de GNL se sont élevées à environ 7,43 millions de tonnes métriques en mars, contre 6,4 millions de tonnes en février et battant le record de 7,25 millions de tonnes établi en janvier, selon les données. Parmi eux, l’Europe est devenue la plus grande destination d’exportation de gaz naturel liquéfié aux États-Unis pendant quatre mois consécutifs, représentant environ 65% des exportations. En outre, les marchés asiatique et latino-américain représentent respectivement environ 12% et 3%.
    pzorba75
       Posté le 05-04-2022 à 05:03:25   

    Xuan a écrit :

    Sur dnews



    Les exportations américaines de GNL se sont élevées à environ 7,43 millions de tonnes métriques en mars, contre 6,4 millions de tonnes en février et battant le record de 7,25 millions de tonnes établi en janvier, selon les données. Parmi eux, l’Europe est devenue la plus grande destination d’exportation de gaz naturel liquéfié aux États-Unis pendant quatre mois consécutifs, représentant environ 65% des exportations. En outre, les marchés asiatique et latino-américain représentent respectivement environ 12% et 3%.


    Big business avec Biden, as usual. C'est la poursuite sous d'autres formes de la politique de Trump "America first", avec le soutien et la participation active des européistes, tous bords confondus!
    Xuan
       Posté le 05-04-2022 à 13:30:38   

    Une vidéo traduite ici :

    https://rutube.ru/video/244d10ee9cc2bac23e122c8de4a97099/

    Il n'y a pas que le pétrole et le gaz. Les USA se servent aussi du conflit pour arroser l'UE avec des armes.


    Edité le 05-04-2022 à 13:48:52 par Xuan


    Xuan
       Posté le 05-04-2022 à 20:35:24   

    Une vague d'armes et de terreur arrive dans l'UE depuis l'Ukraine
    Les armes fournies aux "Indépendants" de l'UE, s'installent entre les mains de criminels - et peuvent émerger sur le marché noir de l'Ancien Monde


    Dmitri Rodionov
    extrait de https://svpressa.ru/war21/article/330475/
    Larisa Shesler

    Une partie importante des armes fournies par les pays de l'OTAN à Kiev est désormais revendue à des criminels et à des organisations terroristes opérant en Europe. Une criminalité endémique est prédite dans l'Ancien Monde. Cela a été annoncé sous couvert d'anonymat par un officier de la branche ukrainienne d'Interpol.

    « Des centaines d'armes légères, de systèmes de missiles antichars et antiaériens portables, ainsi que de grandes quantités d'explosifs entreront et entrent déjà dans l'Union européenne. De tels faits ont déjà été constatés par des collègues de l'UE. Malheureusement, il est impossible de bloquer complètement toute la frontière avec l'Ukraine » , a-t-il déclaré à Argumenty Nedeli.

    Selon la source de la publication, des signaux alarmants sont reçus concernant les intentions d'organisations terroristes et de représentants criminels d'acheter des échantillons individuels d'armes et de munitions par l'intermédiaire de nombreux groupes criminels. Différentes voies d'importation sont proposées.

    "L'intérêt accru pour les MANPADS de la production américaine et soviétique est particulièrement préoccupant. Ainsi, selon les informations disponibles, des représentants d'organisations criminelles et radicales européennes proposent à partir de 30 000 euros et plus pour le complexe Stinger. La décision criminelle de Zelensky de libérer en masse des milliers de bandits des lieux de détention et de leur distribuer des armes, des munitions et des explosifs aggrave la situation. La partie ukrainienne aujourd'hui n'est pas capable de contrôler le processus pour des raisons objectives, les Européens le sont aussi ... S'il y a une forte demande de MANPADS et d'explosifs, ils seront certainement utilisés. Le crime international et le terrorisme international sont très sophistiqués et insidieux, ils ne peuvent pas être sous-estimés... L'Europe est dans le chaos, la criminalité endémique et le terrorisme... » , dit l'officier avec certitude.

    Il convient de noter que des armes ukrainiennes, distribuées de manière incontrôlable à tout le monde, ont déjà commencé à apparaître en vente en Europe. Sur Internet, vous pouvez trouver des offres de vente de fusils d'assaut Kalachnikov et de cartouches pour eux. Le prix moyen d'une cartouche AK-74 et zinc (emballage - éd. ) est de 400 $. En plus des mitrailleuses, des lance-grenades (RPG-7) et leurs tirs, ainsi que des grenades à main (F-1, RGD-5) ont été distribués à la population.

    Et quoi, en Europe ils ne comprennent pas les conséquences et ne vont rien faire ? Les informations exprimées par l'officier ukrainien peuvent-elles être considérées comme fiables ?

    « Je peux bien le permettre », déclare Larisa Shesler, présidente de l'Union des émigrés politiques et des prisonniers politiques d'Ukraine.
    - Le niveau de corruption dans les forces de l'ordre et dans le complexe de la défense est incroyable. Si le SBU extorque des pots-de-vin aux détenus (et il y a de tels faits), alors la vente de certaines des armes reçues sous forme d'assistance militaire de l'OTAN ne surprend personne.

    « SP » : - Connaissez-vous les pays qui fournissent ces armes ? Ou cela ne les concerne-t-il pas ?
    « Même si les fournisseurs étaient au courant d'une telle menace, je ne pense pas que cela les aurait arrêtés. L'objectif principal reste de causer un maximum de dégâts sur le territoire de l'Ukraine et de l'armée russe. Ils voient la possibilité que ces armes fuient vers le marché noir comme un mal bien moindre que le succès de la Russie en Ukraine

    "SP": - Quelle est la taille, à votre avis, de l'échelle ? Peut-il sérieusement augmenter le taux de criminalité? Dans quels pays, par exemple ?
    Le terrorisme est imprévisible. Des attentats se produisent même dans des pays aussi prospères que la Norvège (l'exécution par Breivik - éd. ), ou la France (les attentats de Paris en 2015- éd. ). Bien sûr, les fusils de précision de l'OTAN, qui sont très avancés techniquement, peuvent être demandés par des terroristes ultra-radicaux dans n'importe quel pays, y compris en Europe.

    "SP": - Eh bien, d'accord, des fusils, d'accord, des mitrailleuses. Qui ou comment utilisera les ATGM et les MANPADS en Europe ?
    « Pour des attaques terroristes comme l'exécution par Breivik, ni les armes antichars ni les MANPADS ne sont nécessaires. Un groupe de terroristes peut utiliser les MANPADS comme outil de chantage, et les explosifs peuvent également être utilisés pour des actes d'intimidation. Mais, néanmoins, je pense que cette arme fera surface loin de l'Europe.

    "SP": - Doit-on s'attendre à ce que des bandits libérés des prisons ukrainiennes entrent en Europe avec des armes?
    - En Ukraine, il y a maintenant une flambée de criminalité incontrôlée et impunie due à la distribution d'armes. Mais, pour autant que je sache sur la procédure d'inspection stricte lors du franchissement de la frontière ukrainienne avec les pays européens, il est peu probable qu'une personne de l'industrie de la défense puisse emporter avec elle une mitrailleuse émise en Ukraine.
    De plus, les radicaux ukrainiens sont bien conscients qu'en Pologne ou en Allemagne, la loi et l'ordre sont strictement maintenus et qu'une personne armée y est perçue comme une menace pour l'ensemble de la société. C'est pourquoi les migrants ukrainiens sont considérés comme les migrants les plus respectueux des lois en Europe.

    "SP": - L'officier affirme qu'il est impossible de bloquer la frontière. Est-ce vrai ? Et quelqu'un en Europe essaiera même de faire quelque chose ?
    - S'il est extrêmement difficile de transporter des armes d'Ukraine vers l'Europe individuellement dans des bagages personnels, il est tout à fait possible de cacher un lot d'armes dans un conteneur ou un camion. Je pense qu'en Europe, ils ne peuvent s'inquiéter de cela qu'après un incident lié à l'apparition d'armes données à l'Ukraine par des criminels.
    - La fourniture d'armes de l'Occident à l'Ukraine constitue une grande menace non seulement pour l'armée russe, mais également pour les citoyens de la république voisine elle-même, -


    Docteur en philologie, professeur, observateur militaro-politique Vladimir Sapunov en est convaincu.
    « Bien sûr, compte tenu de la criminalisation sans précédent de la société ukrainienne, une partie des armes finira entre les mains de groupes criminels organisés qui tenteront de pêcher en eaux troubles et ainsi renforcer leurs positions. Cela est confirmé par de nombreux cas de pillage et de vol en Ukraine après le début de l'opération spéciale russe.
    La prolifération des MANPADS représente une menace particulière pour les civils, car ce n'est pas une mitrailleuse - il faut encore apprendre à la manier, cela prend beaucoup de temps. Et lorsque de tels appareils tombent entre les mains de personnes non préparées ou mal formées, cela conduit au fait qu'au lieu d'installations militaires, ils commencent à toucher les étages supérieurs des immeubles résidentiels. Ce qui est observé en grand nombre maintenant, par exemple à Kharkov. Il y avait des informations à Kiev et dans sa banlieue aussi.

    Il est parfois surprenant que les autorités russes ferment les yeux sur ces approvisionnements et croient apparemment que les armes occidentales ne feront pas une percée dans l'opération militaire. On peut se demander si cela contribuera ou non, mais ce qui causera des dommages est certain. Comme il y a déjà eu de nombreux cas où des véhicules blindés russes ont souffert de Jewelins, et des avions et des hélicoptères ont souffert de Stingers. Mais maintenant, l'Occident parle déjà de la fourniture d'armes beaucoup plus sérieuses - des drones kamikazes, des missiles guidés, des armes anti-navires et même des véhicules blindés.

    Par conséquent, les forces armées russes devraient systématiquement veiller à ce que les armes occidentales ne tombent pas entre les mains non seulement de criminels, mais aussi des forces armées ukrainiennes. Pour ce faire, il est nécessaire d'intensifier les grèves contre les infrastructures de l'ouest et du centre de l'Ukraine : voies ferrées, routes, ponts. Avertissez que les trains de marchandises deviendront une cible militaire légitime, détruisez les usines de réparation automobile où les trains de voyageurs sont adaptés pour le transport de matériel militaire. Après tout, vous ne pouvez pas suivre chaque chargement. Rien ne doit empêcher les forces armées russes de détruire tout ce qui contribue à l'approvisionnement en armes, dont meurent soldats et officiers russes.


    Edité le 05-04-2022 à 20:39:32 par Xuan


    Xuan
       Posté le 05-04-2022 à 21:38:52   

    Sur svpressa

    Zelensky giflé sur le nez: Merkel a rompu son vœu de silence sur l’Ukraine
    4 avril 2022
    14:57

    Angela Merkel. Illustration : welt.de
    L’ancienne chancelière allemande Angela Merkel a commenté pour la première fois la situation liée à l’opération spéciale russe sur la dénazification et la démilitarisation de l’Ukraine.

    Merkel est restée silencieuse pendant plus d’un mois, ne commentant pas l’ossov russe en Ukraine et irritant ainsi l’élite politique polonaise et ukrainienne. Enfin, hier, le 3 avril, le président de l’Ukraine Volodymyr Zelenskyy n’a pas pu le supporter et a invité Merkel à visiter la ville de Bucha, où le régime de Kiev a falsifié des crimes à grande échelle commis par des soldats prétendument russes (ministre russe des Affaires étrangères) Sergueï Lavrov Ont déjà Appelé mise en scène à Bucha avec « une autre fausse attaque »).

    Merkel a répondu par l’intermédiaire de sa porte-parole. En réponse à la demande de l’agence DPA, l’ex-chancelier s’est exprimé de manière très intéressante :

    « L’ancienne chancelière fédérale Angela Merkel soutient ses décisions dans le cadre du sommet de l’OTAN de 2008 à Bucarest. »

    « Lors du sommet de 2008, les pays de l’OTAN ont promis à l’Ukraine d’adhérer à l’alliance, mais se sont ensuite retirés [du programme]. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy a bloqué les demandes des autres partenaires de l’OTAN pour l’adhésion rapide de l’Ukraine. »
    Puis, en avril 2008, le forum de l’OTAN a été surnommé « un sommet de grands espoirs et de grands scandales ». Le programme d’admission de nouveaux membres à l’OTAN s’appelait le « Plan d’action pour l’adhésion » (en abrégé MAP). En 2008 sous la présidence Viktor Iouchtchenko les dirigeants ukrainiens ont envoyé une lettre à Bruxelles au sujet de l’inclusion de l’Ukraine dans le MAP, mais les présidents de l’Allemagne et de la France ont bloqué cette idée. Déjà en 2010, le nouveau président de l’Ukraine Viktor Ianoukovitch éliminé la commission interdépartementale sur la préparation du pays à l’adhésion à l’OTAN et le centre national pour l’intégration euro-atlantique.

    Comme on peut le constater, 14 ans plus tard, Angela Merkel a diplomatiquement mis à sa place l’Ukraine agressive, dont les dirigeants admettent aujourd’hui qu’ils étaient pleinement conscients du risque d’un affrontement avec la Russie en cas de tentative d’intégration dans le pays. Bloc de l’Atlantique Nord. Ainsi, l’odieux conseiller de Zelensky... Alekseï Arestovitch Il a déclaré directement il y a des années que l’Ukraine ne pourrait devenir membre de l’OTAN qu’après la victoire sur la Russie dans une guerre à grande échelle.


    D’ailleurs, l’édition américaine du Wall Street Journal publiée le 1er avril matériau volumétrique sur les causes de la crise ukrainienne, dont il s’ensuit que Volodymyr Zelensky a eu une chance d’éviter un conflit militaire. La publication cite un initié en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité, où le président ukrainien est arrivé le 19 février. Selon le WSJ, l’Allemagne en la personne de la chancelière a tenté de résoudre l’affaire pacifiquement Olaf Scholz.

    Scholz a fait une dernière tentative pour résoudre le conflit entre Moscou et Kiev. Il a déclaré à Zelenskiy à Munich le 19 février que l’Ukraine devait abandonner ses aspirations à l’OTAN et déclarer la neutralité dans le cadre d’un accord de sécurité européen plus large entre l’Occident et la Russie.

    Selon la proposition de Berlin, après cela, il était nécessaire de signer une sorte de pacte dans lequel les États-Unis et la Russie garantiraient conjointement la sécurité de l’Ukraine. « Zelensky a dit que À Poutine on ne peut pas non plus faire confiance à un tel accord et à la majorité des Ukrainiens qui veulent rejoindre l’OTAN. Sa réponse inquiétait les responsables allemands que les chances de paix s’amenuisaient.

    Rappelons que les autorités ukrainiennes ont fixé la clause d’adhésion à l’OTAN dans la Constitution de l’Ukraine, sans tenir de référendum et sans préciser la véritable position de leurs citoyens. La déclaration de Zelensky sur le soutien de la majorité des Ukrainiens à l’adhésion à l’OTAN est un mensonge pur et simple
    Xuan
       Posté le 05-04-2022 à 23:44:42   

    Une nouvelle division européenne ? La contradiction entre l'Allemagne et le reste de l'Europe, notamment, Pologne, Lithuanie, etc. devient de plus en plus aigüe à cause des sanctions ordonnées par les USA.

    Selon le Politologue Marat Bashirov : Le gouvernement allemand tentera de créer un circuit fermé de gaz pour son industrie et ses consommateurs domestiques, laissant les autres pays de l'UE à leur sort, c'est-à-dire que tout gaz qu'ils pourront apporter sur le territoire allemand devra être distribué uniquement aux consommateurs allemands. La décision est compréhensible, c'est la mobilisation et l'urgence dans son essence. L'image du leader de l'Union européenne sera la dernière chose à laquelle penseront les Allemands. Où cela mène-t-il ? À l'effondrement du marché unique du gaz en Europe, puis à l'effondrement de l'UE.

    16h40 https://svpressa.ru/war21/article/330411/

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    Ci-après une très importante étude sur les chiffres énergétiques en Europe


    Que faut-il pour se débarrasser de la "confiance" de la Russie ? Une liste des fondamentaux énergétiques européens

    à l'échelle mondiale Écrit par : Gigi Mao
    2022-04-05 20:35:01
    Date de la dernière mise à jour :2022-04-05 20:35

    graphiques à voir sur dnews

    L'opération militaire de la Russie en Ukraine est terminée depuis un mois. Les États-Unis ont annoncé il y a deux semaines des sanctions énergétiques contre la Russie, interdisant l'importation de pétrole et de gaz naturel russes. Cependant, les alliés en Europe ont toujours été profondément dépendants de l'énergie russe, et le le degré de dépendance varie selon les pays, l'UE sanctionne, il n'y a toujours pas de consensus sur la force.

    Des sanctions globales contre l'énergie russe ? Pas de fioul ou pas de gaz ? Chaque État membre a ses propres plans. Surtout dans la promotion de la réduction du carbone en Europe, le gaz naturel importé reste un pilier important dans la structure énergétique de nombreux pays. Les pays font la course contre la montre pour trouver des solutions alternatives, mais est-ce facile ?

    Cet article se concentre sur le tri des données sur le mix énergétique et les sources des pays européens.
    chiffres de 2019
    Introduction : Profil énergétique de l'Union européenne :

    En 2019, 39 % de l'énergie utilisée dans l'UE était produite par elle-même et les 61 % restants étaient importés par des pays tiers. La structure énergétique est principalement composée de cinq sources, dont 36 % de produits pétroliers (dont l'essence, le diesel, fioul, etc.), 22 % de gaz naturel, 15 % d'énergies renouvelables, 13 % d'énergie nucléaire et 13 % d'énergies fossiles solides.

    Les produits pétroliers représentent les deux tiers des importations énergétiques de l'UE, suivis du gaz naturel à 27 % et des combustibles fossiles solides à 6 %. La Russie est le plus grand fournisseur de ces trois sources d'énergie. En prenant les données de 2019 comme exemple, le pétrole brut représentait 27 %, le gaz naturel 41 % et les combustibles fossiles solides (principalement le charbon) 47 %. Vient ensuite le pétrole brut et le gaz naturel norvégiens.

    En 2019, sur les importations de gaz naturel de l'UE, 41,1 % provenaient de Russie, 16,2 % de Norvège, 7,6 % d'Algérie et 5,2 % du Qatar. (eurostat)
    En 2019, 46,7 % des combustibles fossiles solides importés par l'UE provenaient de Russie, 17,7 % des États-Unis, 13,7 % d'Australie, 8,2 % de Colombie et 2,8 % d'Afrique du Sud. (eurostat)
    En 2019, 26,9 % des importations de pétrole brut de l'UE provenaient de Russie, 9 % d'Irak, 7,9 % du Nigéria, 7,7 % d'Arabie saoudite et 7,3 % du Kazakhstan. (eurostat)

    Dans quelle mesure l'UE dépend-elle de l'énergie importée ? Le taux de dépendance est la proportion des importations nettes dans la consommation énergétique brute globale. La dépendance de l'UE vis-à-vis de l'énergie extérieure a augmenté au cours des deux dernières décennies, passant de 56 % en 2000 à 61 % en 2019. Les 27 États membres de l'UE varient dans leur dépendance à l'égard des importations énergétiques étrangères.

    À l'exception de petits pays comme Malte, le Luxembourg et Chypre qui ont un taux de dépendance élevé (tous trois importent plus de 90 % de l'énergie), ceux qui ont une forte proportion d'énergie importée sont l'Italie (77 %), la Belgique (77 %), La Lituanie (75%), l'Espagne (75%), la Grèce (74%), le Portugal (74%), l'Autriche, la Slovaquie, la Hongrie, l'Irlande, l'Allemagne et les Pays-Bas dépassent également les 64%. La Norvège dans les pays nordiques est un exportateur net d'énergie, tandis que le taux d'utilisation des énergies renouvelables de la Suède a atteint 40 %, et l'utilisation de 30 % de l'énergie nucléaire la rend moins dépendante de l'énergie importée.

    Comparaison des taux de dépendance énergétique des États membres de l'UE en matière d'importations en 2000 (ligne bleue) et 2019 (ligne jaune). (eurostat)

    La proportion d'énergie varie considérablement d'un État membre à l'autre. Certains pays sont fortement dépendants des produits pétroliers, comme Chypre (90%), Malte (87%) et le Luxembourg (65%) ; le gaz naturel en Italie et aux Pays-Bas représente plus d'un tiers du mix énergétique ; l'Estonie et la Pologne utilisent des combustibles fossiles solides Ils représentent respectivement 60 % et 43 % ; la France et la Suède sont de grands pays producteurs d'énergie nucléaire, et l'énergie nucléaire est la principale source d'électricité ; la Suède et la Lettonie sont en tête de l'utilisation des énergies renouvelables dans l'UE, représentant respectivement 41 % et 37 %.

    Il ne sera pas facile pour l'Europe de s'engager sur la voie de l'autonomie énergétique. Comparée à d'autres régions en termes d'énergie fossile, elle peut être qualifiée de "famille faible". Selon les données de BP, à partir de 2020, parmi les réserves mondiales d'énergie fossile prouvées, l'Europe possède les plus petites réserves d'énergie fossile au monde, et les réserves de pétrole et de gaz naturel ne représentent respectivement que 1% et 2% des réserves mondiales. En revanche, les réserves de pétrole et de gaz au Moyen-Orient représentent respectivement 46 % et 40 %, et les réserves de pétrole et de gaz en Amérique du Nord représentent respectivement 15 % et 8 %.

    Ces dernières années, afin de rattraper son retard sur l'objectif de neutralité carbone, l'UE a activement développé les énergies renouvelables et s'est engagée à éliminer progressivement la production d'électricité au charbon. pilier" dans le mix énergétique des différents pays à ce stade. . De plus, les pays ont des attitudes différentes vis-à-vis de l'utilisation de l'énergie nucléaire : en dehors de la France et de la Suède, les « grands géants de l'énergie nucléaire », seuls 10 États membres de l'UE utilisent encore l'énergie nucléaire (principalement des pays d'Europe de l'Est), et certains d'entre eux sont plus intéressés. en l'éliminant progressivement à l'avenir. Cependant, ce conflit entre la Russie et l'Ukraine pourrait bouleverser les plans énergétiques de l'Europe et inverser la tendance générale à la dénucléarisation.

    Par conséquent, dans cette crise ukrainienne, ce n'est probablement pas seulement l'Ukraine qui est gravement blessée, mais aussi l'Europe, qui a toujours beaucoup compté sur l'énergie russe, a également été "tuée". Dans la partie suivante de l'article, nous présenterons la structure énergétique et la situation des importations dans différentes parties de l'Europe :

    1. Allemagne : "dépendance tous azimuts" vis-à-vis de la Russie

    Mix énergétique de base : énergies fossiles solides (20%), pétrole (36%), gaz naturel (24%), nucléaire (6%), énergies renouvelables (14%)

    Le charbon, le pétrole et le gaz naturel représentent 80 % de la structure énergétique de l'Allemagne, et les trois sont d'égale importance. Cependant, la Russie est le plus grand fournisseur de l'Allemagne pour ces trois sources d'énergie. Les produits pétroliers représentaient 30 % et le gaz naturel 66 %.

    En Allemagne, qui a été frappée à plusieurs reprises par des conditions météorologiques extrêmes et de graves inondations ces dernières années, la réduction des émissions et le changement climatique ont attiré l'attention du public. Le gouvernement allemand s'était fixé pour objectif d'éliminer progressivement la production d'électricité au charbon d'ici 2030. De plus, en raison de l'impact de la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon en 2011, les voix anti-nucléaires se sont élevées en Allemagne.

    Par conséquent, au cours des dix dernières années, l'augmentation de l'apport de gaz naturel et le développement des énergies renouvelables sont devenus la direction de la transformation de la structure énergétique de l'Allemagne. Initialement, avec l'ouverture de Nord Stream 2 avec la Russie cette année, l'importation de gaz naturel devrait doubler, et les deux objectifs de sortie du nucléaire et du charbon devraient être atteints. Cependant, la question ukrainienne a renversé le déploiement du gouvernement allemand.

    En 2020, pas moins de 65 % des importations de gaz naturel de l'Allemagne provenaient de Russie, et le reste provenait principalement de Norvège (20,5 %) et des Pays-Bas (12,7 %). (eurostat)

    Il convient de noter que 60 % du gaz naturel allemand est fourni par la Russie, tandis que les deuxième et troisième fournisseurs sont la Norvège (21 %) et les Pays-Bas (12 %). C'est très difficile, car une fois que la Russie a contrecarré l'UE, la Norvège et les Pays-Bas doivent également étendre leur soutien à l'ensemble de l'Europe. À l'heure actuelle, ces trois principaux fournisseurs travaillent ensemble pour répondre à 99 % de la demande de gaz naturel de l'Allemagne, et la source est relativement unique. Pour remplacer le gaz naturel, je crains qu'un grand nombre de nouvelles sources d'approvisionnement ne soient à développer. Après de nombreuses années, le Parti vert, qui s'est à nouveau regroupé au pouvoir et a prôné l'énergie verte, ne peut-il faire que des concessions temporaires au nucléaire et à la combustion du charbon ?

    2. La France : le "maître nucléaire" de l'Europe

    Mix énergétique de base : énergies fossiles solides (4%), pétrole (31%), gaz naturel (14%), nucléaire (41%), énergies renouvelables (11%)

    La France est le deuxième consommateur d'énergie en Europe après l'Allemagne et dépend principalement des importations en raison de ses très faibles réserves de pétrole et de gaz naturel. Mais la France est aussi le deuxième producteur mondial d'énergie nucléaire après les États-Unis et un exportateur net d'électricité. La grande majorité de l'électricité provient du nucléaire, suivi de l'hydroélectricité, qui est relativement autosuffisante.

    Quant aux importations de pétrole et de gaz, la France est plus diversifiée que l'Allemagne. En 2020, la France a importé plus de produits pétroliers que de pétrole brut, principalement du Kazakhstan (16%), des États-Unis (16%) et de l'Arabie saoudite (13%). Les produits à base d'essence sont principalement importés de Russie (18 %) et de Belgique (13 %). Dans l'ensemble, la Russie reste le premier fournisseur unique d'importations françaises de pétrole brut et de produits à base d'essence.Les principaux fournisseurs restants sont les États-Unis, l'Arabie saoudite, l'Algérie et le Kazakhstan, et plusieurs autres fournisseurs soutiennent 50 % de la demande française.

    Les cinq principaux fournisseurs de produits pétroliers et essence importés par la France en 2020, la Russie, les États-Unis, l'Arabie saoudite, l'Algérie et le Kazakhstan, représentaient la moitié, et les autres petits fournisseurs représentaient l'autre moitié, ce qui est assez diversifié. (eurostat)

    La première source de gaz naturel en France est la Norvège (36%), suivie de la Russie (17%) et de l'Algérie (8%) ; le gaz naturel liquéfié (GNL) provient principalement d'Algérie (21%), de Russie (21%), Le Nigeria (20 %) %), les États-Unis et le Qatar représentaient également environ 10 % de l'offre totale.

    Par conséquent, par rapport à l'Allemagne, les contre-mesures russes auxquelles la France est confrontée ne sont pas si importantes. Le gouvernement Macron a indiqué qu'il était prêt à augmenter les sanctions énergétiques contre la Russie. Par ailleurs, fort de la « confiance » du nucléaire, le gouvernement français favorisera pleinement les mesures de réduction du recours aux énergies fossiles. Après le déclenchement de la guerre d'Ukraine, d'une part, la France a rapidement demandé à d'autres fournisseurs d'augmenter l'approvisionnement en pétrole et en gaz, et d'autre part, elle a lancé diverses mesures de réforme énergétique chez elle. qu'il suspendrait les subventions pour les chauffages résidentiels au gaz naturel nouvellement installés et augmenterait le soutien au chauffage à énergie renouvelable, en ajoutant une subvention de 1 000 € aux ménages qui installent des pompes à chaleur et des chauffages à la biomasse. Le gouvernement va également allouer 150 millions d'euros pour aider les entreprises et les communes à passer aux énergies renouvelables pour le chauffage.

    3. Italie : « s'asseoir sur le même bateau » avec l'Allemagne

    Mix énergétique de base : énergies fossiles solides (5%), pétrole (36%), gaz naturel (39%), nucléaire (0%), énergies renouvelables (19%), autres (2%)

    En 1987, un an après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en Ukraine, les Italiens ont voté à une écrasante majorité la suspension du développement de l'énergie nucléaire lors d'un référendum. L'Italie est devenue la plus grande économie d'Europe qui n'utilise pas l'énergie nucléaire et dépend toujours de l'énergie importée Pays d'Europe occidentale avec le taux le plus élevé (2019, 77,5%).

    En 2020, 43 % des importations de gaz naturel de l'Italie proviendront de Russie. Comme l'Allemagne, elle est confrontée au problème des sources d'importation biaisées. (eurostat)

    Actuellement, le gaz naturel couvre 40 % des besoins énergétiques du pays. Cependant, plus de 40 % du gaz naturel provient de Russie, ce qui équivaut à 3 milliards de mètres cubes par an. Il est aussi difficile que l'Allemagne de se débarrasser de ses dépendance vis-à-vis de la Russie. Outre la recherche d'un approvisionnement accru en gaz auprès des deuxième et troisième fournisseurs, l'Algérie (23%) et la Norvège (11%), l'Italie prévoit désormais de construire deux unités flottantes de stockage et de regazéification (FSRU) pour augmenter les importations de GNL.

    Deux méthaniers d'une capacité totale de plus de 10 milliards de mètres cubes seront disposés dans la mer Tyrrhénienne et la mer Adriatique, à proximité des ports disposant d'une infrastructure de pipelines existante en Italie. On pense que le Qatar, les États-Unis, le Mozambique et d'autres endroits cherchera les importations de gaz naturel liquéfié. Le ministre italien de la transition énergétique, Roberto Cingolani, a déclaré plus tôt en mars qu'il faudrait au moins trois ans pour remplacer complètement les importations russes de gaz naturel, mais qu'il devrait en remplacer certaines à court ou moyen terme en augmentant les importations de gaz naturel liquéfié.2 milliards de mètres cubes.

    En 2020, la production d'énergie renouvelable (38 %) dans les pays de l'UE a dépassé pour la première fois les combustibles fossiles (34 %), mais la proportion d'énergie renouvelable en Italie est encore relativement faible, inférieure à la moyenne européenne de 22 %. Les autorités italiennes ont accéléré les approbations de projets d'énergie renouvelable à grande échelle à mesure que la guerre en Ukraine et les sanctions se déroulent, mais cela prendra du temps. Le Premier ministre italien Mario Draghi ne s'est pas encore prononcé sur la question de savoir si l'Union européenne va imposer des sanctions à l'énergie russe, il est plus probable qu'il n'accepte que l'interdiction du pétrole.Pour l'Italie, la priorité immédiate est toujours de trouver des sources d'énergie alternatives. "Malheureusement, c'est quelque chose qui ne peut pas être corrigé en un jour", a déclaré Singorani.

    4. Pologne : Les médias, le gaz et le pétrole dépendent tous de la Russie, est-ce vraiment calme ?

    Mix énergétique de base : énergies fossiles solides (42%), pétrole (30%), gaz naturel (15%), nucléaire (0%), énergies renouvelables (12%), autres (1%)

    En tant que bon voisin de l'Ukraine, la réponse de la Pologne à la guerre ukrainienne peut être considérée comme la plus forte. Des millions de réfugiés ont afflué dans la région et chaque foyer l'a accueillie à bras ouverts. Le gouvernement polonais est même en « première ligne de l'anti-Russie » et demande instamment à l'UE d'interdire complètement les importations énergétiques russes. Cependant, en tant que cinquième pays le plus peuplé de l'UE, la confiance énergétique de la Pologne semble légèrement insuffisante. L'une des caractéristiques du mix énergétique du pays est que l'utilisation du charbon reste élevée, représentant 42 % en 2019, juste derrière l'Estonie (60 %) parmi les États membres de l'UE. L'approvisionnement en électricité de la Pologne provient à 70 % de la production d'électricité au charbon.

    La Pologne est la plus dépendante de la production d'électricité au charbon dans l'UE, avec une proportion allant jusqu'à 70 %, ce qui entraîne des problèmes d'émissions de carbone et de pollution. La photo montre la centrale électrique de Belchatow à Rogowitz. (Getty Images)

    À l'heure actuelle, le gaz naturel russe représente environ 55 % des importations de la Pologne, tandis que le pétrole et le charbon russes représentent également respectivement environ 67 % et 75 % de ses importations, ce qui montre que la demande énergétique de base de la Pologne dépend également fortement de la Russie. Afin de rattraper les objectifs de réduction des émissions fixés par l'Union européenne, la Pologne a cherché cette décennie à introduire davantage de gaz naturel pour remplacer le charbon. cette année, la Pologne a déjà fait certains préparatifs. En plus d'augmenter les importations de gaz naturel liquéfié américain, un gazoduc reliant la Norvège sera achevé en novembre de cette année.

    Dans la réforme énergétique à plus long terme, l'énergie nucléaire sera le pilier. Les autorités de Varsovie prévoient de démarrer sa première centrale nucléaire l'année prochaine et s'attendent à ce que le pays produise 6 à 9 gigawatts (GW) d'énergie nucléaire d'ici 2043, ce qui représente 10 % de la production totale d'électricité, tandis que l'investissement total dans la construction de réacteurs nucléaires devrait atteindre 22,5 milliards d'euros.

    Bien que l'ombre de la Pologne sur la catastrophe nucléaire de Tchernobyl dans les années 1980 soit plus profonde que celle de nombreux pays européens, il semble impératif de développer l'énergie nucléaire, et le gouvernement actuel considère l'énergie nucléaire comme un élément clé pour se débarrasser de sa dépendance au charbon. Parmi eux, la centrale nucléaire polonaise est située près de la région de l'Oder, à la frontière entre l'Allemagne et la Pologne. L'Allemagne, qui envisage de dénucléariser l'électrification, s'inquiète pour les centrales nucléaires. Steffi Lemke, ministre allemande de l'Environnement du Parti des Verts, " L'énergie nucléaire n'est ni bonne ni sûre aux yeux de Berlin. " Si un réacteur doit être construit en Pologne, nous allons faire un suivi avec les documents juridiques appropriés... Au niveau européen, cela va sans dire", a déclaré Lemke.

    5. Pays-Bas : la « deuxième génération riche » a aussi des problèmes énergétiques

    Mix énergétique de base : combustibles fossiles solides (11 %), pétrole (35 %), gaz naturel (38 %), nucléaire (3 %), énergies renouvelables (8 %), autres (5 %)

    Comme mentionné ci-dessus, l'Europe possède les plus petites réserves d'énergie fossile au monde, mais il y a une « deuxième génération riche » parmi elles, et ce sont les Pays-Bas. D'une part, il partage les champs pétrolifères de la mer du Nord avec le Royaume-Uni, la Norvège et le Danemark, et possède le "plus grand champ gazier de l'Union européenne" à Groningen, donc il ne manque pas d'énergie. Cependant, en raison de la surexploitation du champ gazier de Groningen depuis les années 1960, de l'affaissement des terres dans la province et de l'intensité et de la fréquence croissantes des tremblements de terre dans la région nord au cours des dernières décennies ont menacé la vie des résidents locaux. La décision prise en 2019 de fermer le champ en 2022 est huit ans plus tôt que prévu en 2030. Depuis 2018, les Pays-Bas sont passés d'exportateur net de gaz naturel à importateur net.

    La ville de Groningue, où se trouve le plus grand champ gazier de l'UE, a décidé de fermer le champ au début de 2022. La photo montre le champ gazier de Scheemderzwaag aux Pays-Bas. (Getty Images)

    Par rapport à 2000, la dépendance des Pays-Bas vis-à-vis de l'énergie importée n'était que de 38 %, mais elle est passée à 64 % en 2019, juste derrière l'Allemagne en termes de taux de dépendance en Europe, et même Shell aujourd'hui doit le faire. Le gaz et le pétrole russes pour "continuer sa vie", le gaz russe représente jusqu'à 30% des importations de gaz naturel des Pays-Bas.

    À l'heure actuelle, les Pays-Bas ne disposent que d'une centrale nucléaire et d'un terminal méthanier.Depuis deux ans, les autorités ont rattrapé leur retard dans le développement des énergies renouvelables, espérant réduire progressivement l'utilisation du gaz naturel.Les dernières données en 2020 montre que la part des énergies renouvelables aux Pays-Bas a atteint 11,1 %.

    En 2020, 36 % du gaz naturel importé par les Pays-Bas provenait de Norvège et 30 % de Russie. (eurostat)

    Depuis le déclenchement du conflit en Ukraine de l'année dernière à cette année, et la hausse sans précédent des prix du gaz naturel en Europe, le gouvernement néerlandais est toujours très prudent quant à la réouverture du champ gazier de Groningen. 200 000 personnes sont plus exposées aux tremblements de terre. " Mais il est resté en ligne et n'a pas exclu de changer de position : "Mais c'est la dernière, la dernière, la dernière situation, et la dernière, la dernière, la dernière scène inattendue : tout à coup aucun gaz ne sort des tuyaux dans la maison."

    Rutte a également exprimé son opposition aux sanctions de l'UE contre l'énergie russe. Avant que ces six "dernières" n'apparaissent, les Pays-Bas ont probablement encore tendance à compter sur les importations pour répondre à la demande, et la Russie est un membre indispensable.

    6. Mer Baltique : le "Brexit Russia into Europe" est déjà déployé

    Mix énergétique de base de la Lituanie : énergies fossiles solides (3 %), pétrole (40 %), gaz naturel (23 %), nucléaire (0 %), énergies renouvelables (20 %), autres (14 %)

    Comme les pays de l'ex-Union soviétique, les trois pays baltes luttent politiquement jusqu'au bout avec le gouvernement russe de Poutine, mais l'offre et la demande d'énergie sont toujours inextricables. Géographiquement, les pays d'Europe du Nord-Ouest disposent de gazoducs reliant directement les grands fournisseurs comme la Norvège, ainsi que de multiples terminaux méthaniers, tandis que l'Europe de l'Est, la mer Baltique et les Balkans ont plus de mal à se débarrasser de leur dépendance aux gazoducs russes.

    Parmi eux, la Lituanie est l'un des pays européens les plus dépendants de l'énergie russe. L'année dernière, l'importation de pétrole, de gaz et d'électricité russes a coûté 3 milliards d'euros. Jusqu'à 69 % du pétrole importé provenait de Russie, et le gaz naturel russe représentait 42% des importations.

    Depuis le déclenchement du conflit russo-ukrainien, la Lituanie est l'un des pays qui se fait le plus entendre en faveur de l'Ukraine et, ces dernières années, elle s'est également efforcée de se débarrasser de sa dépendance vis-à-vis de la Russie. (Presse associée)

    Mix énergétique de base de la Lettonie : énergies fossiles solides (2 %), pétrole (37 %), gaz naturel (22 %), nucléaire (0 %), énergies renouvelables (37 %), autres (2 %)
    Mix énergétique de base de l'Estonie : combustibles fossiles solides (60 %), pétrole (4 %), gaz naturel (8 %), nucléaire (0 %), énergies renouvelables (24 %), autres (4 %)

    Au cours des dernières années, la Commission européenne a alloué un total de 1,6 milliard d'euros par tranches pour aider les pays baltes à se déconnecter du réseau russe et à se connecter à l'Union européenne à la place. Outre la préparation du réseau électrique pour "Brexit Russie et adhésion à l'Union européenne", les trois petits pays vivant sous le brouillard de l'Union soviétique ont commencé à se déployer pour réduire leur dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie après l'incident de Crimée en 2014. Par exemple, le terminal GNL flottant de Klaipeda en Lituanie, qui est opérationnel depuis 2014, soutient la moitié de la demande sur les marchés gaziers de la Baltique et de la Finlande.

    Quant à la Lettonie, 90% des importations de gaz naturel du pays l'année dernière provenaient également de Russie, mais les autorités ont souligné que l'importation de grandes quantités de gaz russe est basée sur des prix bon marché, non sans autres options. Avec une bonne planification, le terminal GNL de Kalipeda est suffisant pour approvisionner les trois pays baltes. En outre, l'Estonie a annoncé ce mois-ci qu'elle allait de l'avant avec un projet énergétique prévu sur dix ans, un terminal flottant pour le GNL. Les autorités estiment que le coût d'achat d'un méthanier est d'environ 300 millions d'euros.

    7. Quatre pays d'Europe centrale : la République tchèque, la Slovaquie, l'Autriche et la Hongrie ont leurs propres positions

    Mix énergétique de base tchèque : combustibles fossiles solides (34 %), pétrole (23 %), gaz naturel (17 %), nucléaire (18 %), énergies renouvelables (11 %)

    Le gouvernement tchèque n'a pas encore pris position sur une éventuelle interdiction de l'UE sur les importations d'énergie en provenance de Russie, le Premier ministre Petr Fiala affirmant à plusieurs reprises que le bloc doit réduire sa dépendance aux importations russes de combustibles fossiles, mais ne soutenant pas une interdiction d'importer. Environ 90 % du gaz naturel de la République tchèque est importé de Russie ; 50 % de sa consommation de pétrole est importée de Russie ; le pays possède ses propres mines de charbon et importe du charbon supplémentaire, principalement de Pologne. Les économistes tchèques estiment qu'une interdiction de Gazprom est dangereuse pour l'économie tchèque, mais une interdiction du pétrole peut être traitée plus facilement.

    Mix énergétique de base en Slovaquie : énergies fossiles solides (17%), pétrole (21%), gaz naturel (24%), nucléaire (13%), énergies renouvelables (13%), autres (1%)

    Le Premier ministre slovaque Eduard Heger a déclaré que la Slovaquie soutenait l'interdiction par l'UE de tous les produits russes, y compris le pétrole et le gaz. 87% de la consommation de gaz naturel de la Slovaquie provient de Russie. Le ministre de l'Economie, Richard Sulíkr, a averti que l'interdiction pourrait avoir des conséquences pour les industries slovaques et européennes. Pour l'instant, l'une des contre-mesures slovaques est d'importer du GNL par tankers, le premier tanker est arrivé en mars et suffit à couvrir les besoins de la Slovaquie pendant une semaine. "Bien sûr, il est plus cher d'expédier du gaz des États-Unis par pétrolier que de la Russie par pipeline, mais c'est la vie et nous devons apprendre à vivre avec", a déclaré Sulik.

    Le 8 mars, le Premier ministre slovaque Eduard Heger a discuté de la coopération militaire, énergétique et économique avec Johnson à Londres. (Getty Images)

    Mix énergétique de base de l'Autriche : énergies fossiles solides (10 %), pétrole (37 %), gaz naturel (22 %), nucléaire (0 %), énergies renouvelables (30 %), autres (1 %)

    L'Autriche, comme l'Allemagne, est très dépendante des énergies fossiles russes. Le nouveau chancelier Karl Nehammer s'est engagé à soutenir les sanctions de l'UE contre la Russie, mais a averti qu'il pourrait y avoir des "conséquences" pour l'Autriche. 80 % du gaz naturel autrichien est importé de Russie, 10 % et 5 % respectivement de Norvège et d'Allemagne, ce qui fait que la dépendance de l'Autriche vis-à-vis de Gazprom est supérieure à celle de l'Allemagne. Le gouvernement fédéral élabore également des plans pour développer rapidement les énergies renouvelables et explore des sources alternatives de gaz naturel au Moyen-Orient, ainsi que des approvisionnements en GNL, notamment depuis la mer Adriatique italienne via le gazoduc Adria-Vienne de la côte nord transporté vers l'Autriche.

    Mix énergétique de base de la Hongrie : énergies fossiles solides (8 %), pétrole (31 %), gaz naturel (32 %), nucléaire (15 %), énergies renouvelables (11 %), autres (4 %)

    La Hongrie importe la majeure partie de son pétrole et de son gaz de Russie. Le Premier ministre Viktor Orbán a déclaré qu'il s'opposerait aux sanctions énergétiques au niveau de l'UE : "Alors que nous condamnons l'agression militaire russe, nous condamnons la guerre, nous ne ferons pas payer la famille hongroise". contrat d'approvisionnement. Néanmoins, Budapest a commencé à diversifier ses importations ces dernières années, y compris l'accès aux approvisionnements en GNL à partir des terminaux GNL en Croatie.

    8. Royaume-Uni : Plus d'indépendance énergétique après le Brexit

    Mix énergétique de base : énergies fossiles solides (3%), pétrole (40%), gaz naturel (36%), nucléaire (6%), énergies renouvelables (15%)

    Le Royaume-Uni, qui a quitté l'Union européenne, n'est plus lié par l'Union européenne quant à l'opportunité de sanctionner l'énergie russe. En effet, sa dépendance vis-à-vis des importations énergétiques étrangères est faible, avec un taux de dépendance de seulement 35 % en 2019. Premièrement, la moitié de son approvisionnement en gaz naturel provient du pays, et les importations proviennent principalement de la Norvège et du Qatar. Du côté du pétrole, les importations russes représentent 8 % de la demande totale de pétrole du Royaume-Uni, bien que le Royaume-Uni soit lui-même un important producteur de pétrole brut et de produits pétroliers, et puisse également augmenter les importations de pétrole des Pays-Bas, d'Arabie saoudite et des États-Unis.

    Selon l'Agence américaine du commerce international (ITA), l'industrie de l'énergie est l'industrie la plus prometteuse du Royaume-Uni en termes d'aperçu du marché et de données sur les transactions. Le Royaume-Uni a un marché de l'énergie florissant, le secteur de l'énergie générant plus de 130 milliards de dollars d'activité économique. Le secteur de l'énergie soutient 738 000 emplois au Royaume-Uni, soit l'équivalent de 1 emploi sur 49. Le gouvernement Johnson a poussé le Royaume-Uni à s'orienter vers une économie à faible émission de carbone.En 2019, le Royaume-Uni est devenu la première grande économie à adopter une législation visant à atteindre zéro émission nette d'ici 2050 et à développer pleinement les énergies renouvelables.

    Par conséquent, Johnson peut être décrit comme confiant dans la fuite du Royaume-Uni de l'énergie russe : "Le gouvernement Poutine a illégalement envahi l'Ukraine, et nous leur porterons un autre coup économique - le Royaume-Uni se débarrassera de sa dépendance au pétrole russe au cours de cette année, et sous de sévères sanctions internationales. Une autre ville.

    9. Petits pays européens : peuvent-ils attendre que l'UE les sauve ?

    Certains petits pays européens sont complètement dépendants du gaz russe, notamment la Slovénie, la Serbie, la Macédoine du Nord, la Bosnie (Bosnie-Herzégovine), la Moldavie, la Roumanie, la Bulgarie, etc. La plupart d'entre eux sont membres de l'ex-Yougoslavie ou de l'ex-Union soviétique, et la plupart d'entre eux ne sont pas membres de l'UE, donc je pense qu'elle continuera à importer de l'énergie russe.

    Quant aux membres de l'UE comme la Roumanie et la Slovénie, ils ne se sont pas prononcés en faveur de sanctions contre l'énergie russe, mais les discussions portent à ce stade sur l'exploration d'autres sources d'importation et la réduction de la dépendance vis-à-vis de la Russie.

    D'autre part, après la fusion de la Russie avec la Crimée depuis l'Ukraine en 2014, l'Ukraine a cessé d'acheter du gaz naturel à la Russie depuis 2015 et a plutôt acheté du gaz naturel à l'UE, mais cela signifie qu'elle n'a réimporté Gazprom que via l'UE. Dans le même temps, cela reflète le fait que de nombreux pays européens ne dépendent pas de la Russie pour leurs importations, mais qu'en fait ils viennent toujours de Russie.
    Xuan
       Posté le 06-04-2022 à 16:12:15   

    Approfondissement des contradictions au sein de l'UE :

    Etat de droit : Bruxelles engage des mesures de rétorsion contre la Hongrie


    https://www.lesechos.fr/monde/europe/etat-de-droit-bruxelles-engage-des-mesures-de-retorsion-contre-la-hongrie-1398678

    Deux jours après des élections marquées par la victoire éclatante du dirigeant hongrois, Viktor Orbán, la Commission lance contre lui une procédure qui risque potentiellement de le priver des fonds européens pour violation avérée de l'Etat de droit. La procédure est inédite et la Hongrie en est la première cible.

    C'est devant le Parlement européen qui s'impatientait que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé le lancement de la nouvelle procédure contre la Hongrie. (Jean-Francois Badias/AP/Sipa)
    Par Catherine Chatignoux

    Publié le 5 avr. 2022 à 18:56

    L'absence de félicitations traditionnellement adressées au vainqueur d'élections législatives n'était pas bon signe. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, n'a manifestement pas apprécié les déclarations de Viktor Orbán, dimanche, à peine sa réélection assurée.

    Se félicitant de sa large victoire , le dirigeant nationaliste s'en était pris aux « bureaucrates » de Bruxelles, passe encore, mais surtout à celui qu'il a qualifié d'adversaire, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Sa position plus qu'ambiguë depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie et sa tiédeur à accepter les sanctions européennes contre son « modèle » en politique, Vladimir Poutine, a poussé la Commission européenne à accélérer le tempo face à ce leader qui se joue des valeurs européennes. Elle a dégainé sa dernière arme législative qui pourrait potentiellement priver la Hongrie de 40 milliards d'euros de fonds européens.

    C'est devant le Parlement de Strasbourg et sous ses applaudissements qu'Ursula von der Leyen a annoncé mardi l'activation contre la Hongrie d'un mécanisme de «conditionnalité», visant à priver de fonds un pays où sont constatées des violations de l'Etat de droit. Le dispositif vise plus précisément les atteintes à l'Etat de droit qui compromettraient la bonne utilisation des fonds européens dans un Etat membre.

    Conflits d'intérêts et corruption
    Le commissaire européen au Budget, Johannes Hahn, « a parlé aujourd'hui avec les autorités hongroises et les a informées que nous allions maintenant envoyer la lettre de mise en demeure pour activer le mécanisme » , a déclaré Ursula von der Leyen.

    Lire aussi La victoire de Viktor Orban pose un problème politique majeur à l'Union européenne
    Budget européen : le bras de fer autour de l'état de droit en quatre questions

    Le dossier contre la Hongrie était prêt mais la Commission a préféré laisser passer les élections législatives pour ne pas interférer dans le scrutin et éviter de donner au Premier ministre sortant des arguments dans sa guerre contre les institutions européennes. Dans un précédent courrier envoyé en novembre à Budapest, la Commission avait exprimé ses inquiétudes à propos de problèmes de passation de marchés publics, de conflits d'intérêts et de corruption.

    Le Parlement européen s'impatientait depuis l'entrée en vigueur de cet instrument, au 1er janvier dernier. Reprochant à la Commission européenne son inaction, il avait même introduit un recours devant la Cour de justice européenne, en octobre 2021, pour manquement à son obligation à appliquer le règlement et sa tentative de « jouer la montre ».

    La Commission plaidait de son côté qu'elle s'était engagée à attendre l'avis de la Cour de justice européenne sur ce dispositif - sollicité par Varsovie et Budapest - avant de l'appliquer. La Cour a donné son feu vert le 18 février mais la Commission a souhaité alors peaufiner ses « lignes directrices » c'est-à-dire les conditions dans lesquelles elle pourrait activer ce mécanisme. L 'exécutif européen voulait sécuriser juridiquement ce nouvel outil avant de le déployer contre la Hongrie et la Pologne pour ne pas subir de camouflet au cas où le pays attaqué lui ferait un procès.

    Six à neuf mois
    Le processus amorcé mardi va prendre du temps. C'est d'ailleurs sous la pression de la Pologne et de la Hongrie qui menaçaient d'y mettre leur veto qu'il a été rallongé et complexifié. La procédure permet à l'Etat pointé du doigt de répondre voire de corriger les déficiences relevées. La procédure devrait s'étaler sur six à neuf mois. A la fin, une éventuelle suspension ou une réduction des paiements européens doit être endossée par au moins 15 Etats membres sur 27.

    L'idée de ce nouvel instrument est née de l'impuissance des institutions communautaires à faire respecter les valeurs fondamentales de l'Union européenne, notamment dans des domaines tels que la corruption et l'indépendance de la justice. L'article 7 des traités européens a bien été déclenché contre la Hongrie - et la Pologne, mais il bute sur l'unanimité exigée pour sanctionner un Etat.

    Ce nouveau chapitre s'ouvre avec la Hongrie dans un contexte lourd de conflits et de désaccords sur l'indépendance de la justice, l'emprise du pouvoir sur les médias, et son refus d'accepter la supériorité de l'ordre juridique européen sur le droit national.

    Catherine Chatignoux

    _-----------

    A noter sur svpressa :

    Le premier ministre de Hongrie Victor Orbán a déclaré qu’il avait invité le président russe Vladimir Poutine aux pourparlers de paix dans son pays.
    Selon Reuters, Orban a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il s’était entretenu avec Poutine mercredi.
    Orban a déclaré qu’il avait invité Poutine à des pourparlers de paix en Hongrie avec la participation des présidents ukrainien et Français, ainsi que de la chancelière allemande. Il a dit que la réponse de Poutine était positive, mais Poutine a dit qu’il aurait des conditions », a déclaré l’agence dans un communiqué. NSN (en anglais seulement).
    L'ancien vice-Premier ministre de l’Ukraine Irina Vereschuk dit que la position des autorités hongroises sur la situation autour de « l’indépendant » est proche de la position pro-russe et a suggéré que Budapest par ses actions veut obtenir du « gaz russe bon marché » et la « Transcarpatie ukrainienne ».

    La Hongrie a aussi accepté de payer le gaz russe en roubles.
    Et elle a refusé d'envoyer des armes en Ukraine.


    Edité le 06-04-2022 à 18:44:03 par Xuan


    Xuan
       Posté le 06-04-2022 à 22:22:16   

    Sur RT :

    Bruxelles commet une erreur» : la Hongrie dénonce une nouvelle procédure de l'UE à son encontre
    Publié le 05/04/2022 à 22h00
    «Bruxelles commet une erreur» : la Hongrie dénonce une nouvelle procédure de l'UE à son encontre
    AFP Attila KISBENEDEK / Ronald WITTEK / POOL
    Alors que la Commission européenne a annoncé vouloir bloquer le versement d'aides à la Hongrie deux jours après la victoire de Viktor Orban, Budapest a exhorté l'UE à «revenir au bon sens et au dialogue».

    Budapest a appelé le 5 avril à «ne pas punir les électeurs hongrois» qui ont permis le 3 avril une nouvelle victoire du dirigeant souverainiste Viktor Orban, après le lancement d'une procédure permettant de suspendre le versement de fonds européens.

    «Bruxelles commet une erreur», a réagi Gergely Gulyas, le chef de cabinet de Viktor Orban. «Les règles de base de la démocratie doivent être acceptées par la Commission», a-t-il ajouté, avant d’exhorter l'UE à «revenir au bon sens et au dialogue» et à ne pas sanctionner le peuple hongrois «pour ne pas avoir exprimé une opinion au goût de Bruxelles lors des élections [législatives]», largement remportées par le parti au pouvoir.

    Régulièrement accusé par l'UE de commettre des atteintes à l'Etat de droit, Viktor Orban avait attaqué, dans son discours de victoire, les «bureaucrates de Bruxelles».

    Le 5 avril, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a annoncé l'activation contre Budapest d'un mécanisme de «conditionnalité», visant à priver de fonds un pays où sont constatées des violations de l'Etat de droit. L'annonce a été accueillie par des applaudissements au Parlement européen.

    Le commissaire européen au Budget, Johannes Hahn, «a parlé aujourd'hui [le 5 avril] avec les autorités hongroises et les a informées que nous allions maintenant envoyer la lettre de mise en demeure pour activer le mécanisme. Cela déclenche une procédure comportant des échéances précises», a déclaré Ursula von der Leyen au Parlement européen. Elle n'a pas précisé quel était le contenu de cette lettre. Néanmoins, dans un précédent courrier envoyé en novembre à Budapest, la Commission avait exprimé ses inquiétudes à propos de problèmes de passation de marchés publics, de conflits d'intérêts et de corruption.

    La Hongrie n'a en effet toujours pas reçu les 7,2 milliards d'euros du plan de relance post-Covid ; Bruxelles évoque des problèmes de passation de marchés publics, de conflits d'intérêts et de corruption. Budapest a pour sa part réagi en rétorquant qu'il s’agissait d'une «décision politique», contestant les «abus de pouvoir [de] l'élite bureaucratique [contre] le peuple hongrois». Une éventuelle suspension ou une réduction des paiements doit être endossée par au moins 15 États membres sur 27, et un telle procédure devrait prendre entre six et neuf mois.

    La Cour de justice de l'UE a confirmé la légalité de ce règlement mi-février, en rejetant les recours en annulation de la Hongrie et la Pologne. Le Parlement européen pressait depuis des mois la Commission d'activer ce mécanisme, mais cette dernière avait décidé d'attendre le feu vert de la Cour avant d'agir.


    Edité le 06-04-2022 à 22:24:11 par Xuan


    Xuan
       Posté le 07-04-2022 à 00:09:53   

    A noter le 4 avril : Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, exige de nouvelles sanctions contre la Russie et interpelle le président français. “Monsieur le Président Macron, combien de fois avez-vous négocié avec Vladimir Poutine ? Qu’avez-vous obtenu ? Personne n’aurait négocié avec Hitler. Auriez-vous négocié avec Staline ?”

    _______________


    https://www.huffingtonpost.fr/entry/macron-denonce-les-critiques-scandaleuses-du-premier-ministre-polonais_fr_624de3a6e4b068157f7fa63d
    GUERRE EN UKRAINE - Emmanuel Macron a qualifié ce mercredi 6 avril sur TF1 d’“infondées” et “scandaleuses” les critiques du Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki sur ses entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine concernant la guerre en Ukraine.
    “Ces propos sont à la fois infondés et scandaleux, mais ils ne m’étonnent pas”, car Mateusz Morawiecki, soutenu par “un parti d’extrême droite”, “s’immisce dans la campagne politique française” après avoir “plusieurs fois reçu madame (Marine) Le Pen”, qu’il “soutient”, a déclaré le président-candidat français, adressant au passage un tacle discret à sa principale adversaire politique en vue du scrutin présidentiel.
    “J’assume totalement d’avoir constamment, au nom de la France, parlé au président de la Russie pour éviter la guerre et construire une nouvelle architecture de paix en Europe il y a plusieurs années”, s’est défendu Emmanuel Macron....
    pzorba75
       Posté le 07-04-2022 à 04:48:50   

    Pour résumer l'ambiance,
    - l'allemande Von der Leyen signe avec Pfizzer des contrats avec des clauses secrètes et décide de bloquer les versements aux hongrois qui ont réélu Orban, applaudie par les godillots européistes du Parlement de l'UE;
    - le mini-président Macron traite les dirigeants polonais d'extrême droite, ce qu'ils sont, et les laisse acheter des avions de guerre américains.
    Je comprends mieux la forte abstention aux élections européennes et nationales dans la démocrature très germanique qu'est l'Union européenne.
    Finalement, il faut dire OUI aux européistes et à Notre Europe.
    J'avais pourtant appris sur les bancs de mon lycée que : "Penser, c'est dire NON".
    Xuan
       Posté le 07-04-2022 à 20:56:27   

    Oui, bonjour l'ambiance.
    Et curieusement la Pologne a un lourd passif avec les nazis ukrainiens puisqu'en 1943, l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) massacre entre 40 000 et 60 000 civils polonais en copiant les méthodes des nazis sur la purification ethnique.
    Nous avons déjà vu à plusieurs occasions les divisions européennes. Des divisions fondées sur des intérêts divergents et non sur de simples divergences d'opinion.

    Il faut ajouter que l'Allemagne s'est fait tordre le bras : 15.30h Le Parlement européen, par une majorité de 413 voix, a soutenu la résolution appelant à un embargo complet et immédiat sur l’importation des ressources énergétiques russes: pétrole, gaz, charbon et combustible nucléaire. [svpressa]

    Et GT remet le couvert sur l'hypocrisie US :


    Les États-Unis augmentent leurs importations de pétrole en provenance de Russie et poursuivent leurs propres intérêts aux dépens de leurs alliés européens dans le contexte de la crise ukrainienne

    ParWang WenwenetHu Yuwei
    Publié: 04 avril 2022 19:45
    https://www.globaltimes.cn/page/202204/1257500.shtml

    Contrairement à sa pression sur les alliés européens pour qu'ils n'achètent pas de pétrole russe dans le contexte de la crise ukrainienne en cours, les États-Unis ont augmenté l'approvisionnement en pétrole brut de la Russie de 43% , soit 100 000 barils par jour, au cours de la semaine dernière, Conseil de sécurité russe Le secrétaire adjoint Mikhail Popov a déclaré dimanche aux médias russes, les critiques soulignant que les États-Unis poursuivaient leurs propres intérêts aux dépens de leurs alliés européens.

    Selon le responsable russe, l'Europe devrait s'attendre à des "surprises" similaires de la part des États-Unis.
    "De plus, Washington a autorisé ses entreprises à exporter des engrais minéraux de Russie, les reconnaissant comme des biens essentiels", a ajouté Popov.

    Les alliés américains et européens envisagent d'interdire les importations de pétrole russe depuis le début du conflit russo-ukrainien, malgré le fait que l'Europe dépend de la Russie pour le pétrole brut et le gaz naturel.
    L'Europe fait face à la pression des États-Unis et du Royaume-Uni pour imposer une interdiction du pétrole russe. La Grande-Bretagne a annoncé qu'elle éliminerait progressivement les importations de pétrole russe d'ici la fin de l'année.

    Pendant ce temps, le Trésor américain a fixé la date limite pour mettre fin aux accords sur les importations de pétrole et de charbon en provenance de Russie jusqu'au 22 avril.
    Cui Heng, chercheur adjoint au Centre d'études russes de l'Université normale de Chine orientale, a déclaré au Global Times que la politique américaine envers la Russie est centré sur deux aspects - l'un étant le libéralisme pour contrer le système politique et l'idéologie collective de la Russie et l'autre étant le pragmatisme pour servir les intérêts nationaux américains.

    "Par nécessité d'affronter idéologiquement la Russie, les États-Unis courtisent des alliés pour sanctionner la Russie, tandis que par besoin de réalité, les États-Unis achètent l'énergie russe à un prix moins cher et la vendent à l'Europe à un prix plus élevé pour servir les intérêts du pays. groupes d'intérêts pétroliers. En fin de compte, l'Europe devient la victime - la richesse européenne afflue vers les États-Unis et aide à consolider l'avantage du dollar par rapport à l'euro", a déclaré Cui.

    Les exportations américaines de gaz naturel liquéfié ont augmenté de près de 16% le mois dernier pour atteindre un niveau record, selon les données préliminaires de Refinitiv, les expéditions vers l'Europe continuant de dominer.

    Le GNL américain est en forte demande alors que les pays européens tentent de réduire les importations de gaz russe après son opération militaire en Ukraine, tout en cherchant à reconstituer des stocks en baisse.
    Les médias locaux ont rapporté que l'Europe a été le premier importateur de GNL américain pendant quatre mois consécutifs, absorbant environ 65 % des exportations américaines.
    Dans un accord conjoint, les États-Unis ont annoncé le 25 mars qu'ils fourniraient au moins 15 milliards de mètres cubes supplémentaires de gaz naturel liquéfié à l'Europe cette année, cherchant à mettre fin à la dépendance du bloc vis-à-vis des exportations énergétiques russes. Ces volumes supplémentaires de GNL devraient augmenter à l'avenir, a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué.

    Mick Wallace, membre du Parlement européen, a tweeté une vidéo de son discours parlementaire, affirmant que l'Europe devrait en effet se sevrer de sa dépendance à l'égard de l'énergie russe, mais ne doit pas la remplacer par le "sale gaz fracturé" des États-Unis, qui a envahi d'autres pays plus que tout autre pays au monde, selon les médias.
    Les analystes ont déclaré que les États-Unis étaient le plus grand bénéficiaire de la crise russo-ukrainienne et de l'interdiction du pétrole russe, tandis que certains internautes se sont moqués de la décision américaine de piéger ses alliés européens.
    "Je crois que la cible des États-Unis [en sanctionnant la Russie] n'est pas du tout la Russie, mais les pays européens" , a commenté un internaute chinois.

    En achetant du pétrole à la Russie et en le revendant à l'Europe, les États-Unis peuvent réaliser des bénéfices, ont déclaré certains utilisateurs de Twitter.


    Edité le 07-04-2022 à 21:31:42 par Xuan


    Xuan
       Posté le 12-04-2022 à 20:50:03   

    Quelques remarques sur les fissures au sein de l'UE :

    BERLIN, 12 avril — Ria Novosty
    Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a déclaré qu’il était prêt à se rendre à Kiev avec des collègues de Pologne, de Lituanie, de Lettonie et d’Estonie, mais ils ont estimé que sa présence n’était pas souhaitable.
    « Le président polonais Andrzej Duda il y a quelques jours, j’ai proposé que nous nous joignions aux présidents Estonie, Lettonie et Lituanie a fait un voyage à Kievd’y envoyer un signal fort de solidarité européenne commune avec Ukraine. J’étais prêt pour cela, mais <... > je dois prendre note que ce n’était pas souhaitable à Kiev » , a-t-il déclaré aux journalistes.

    Maintenant, Steinmeier est en visite à Pologne. Comme l’a écrit le tabloïd Bild, il prévoyait de se rendre en Ukraine le 13 avril, mais Volodymyr Zelenskyy a refusé de l’accepter « en raison de ses liens étroits avec la Russie » .
    Dans le même temps, il a été dit que d’autres politiciens de l’Union européenne pourraient arriver à Kiev
    les « liens étroits de Steinmeier avec Russie" fait référence au fait que, "alors qu’il était encore ministre des Affaires étrangères, il a rencontré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov » , écrit Bild. En outre, "le président allemand était un grand partisan du gazoduc.Nord Stream 2» et est considéré comme l’architecte de la politique favorable à la Russie du gouvernement fédéral.

    Egalament l'échange venimeux entre les autorités polonaises et Macron : "le premier ministre polonais est un antisémite d’extrême droite qui, en plus, combat les personnes LGBT. (…) Il soutient Marine le Pen, qu’il a reçue à de nombreuses reprises. » « Ne soyons pas naïfs, il veut l’aider avant l’élection » . Le lendemain, vendredi 8 avril, l’ambassadeur de France à Varsovie, Frédéric Billet, s’est vu convoquer au ministère des affaires étrangères polonais.

    Le 4 avril, s’exprimant sur les massacres de civils "perpétrés par l’armée russe" dans les faubourgs de Kiev, M. Morawiecki s’en était pris ouvertement aux dirigeants français et allemands, critiquant leur politique vis-à-vis de la Russie. « Monsieur le président Macron, combien de fois avez-vous négocié avec Poutine ? Avez-vous obtenu quelque chose ? Il n’y a pas à négocier avec des criminels. Est-ce que vous négocieriez avec Hitler, Staline ou Pol Pot ? »


    Nous voyons ici - mais ce ne sont pas les seuls exemples - que les fractures qui
    existaient déjà depuis des décennies sont accentuées par la crise en Ukraine et tout particulièrement par les sanctions exigées par les USA et l'OTAN.

    D'une part l'UE est devenue le bras armé de l'OTAN en participant activement à la guerre économique, idéologique, monétaire, et en livrant des armes "jusqu'au dernier ukrainien".
    D'autre part cette position sape la reprise économique et dope l'inflation, accentue les divisions existantes et créée les conditions de conflits futurs, dont naturellement la lutte des classes, mais aussi nationalistes.

    Enfin selon le Député à la Douma d’État du Parti communiste de la Fédération de Russie Denis Parfenov :
    "Les nazis ukrainiens commencent à menacer les partis communistes européens. A Lisbonne, devant le bâtiment du Parti communiste portugais, un rassemblement anticommuniste s’est tenu sous les drapeaux ukrainien et rouge noir de l’UPA. Les locaux de l’UCP à travers le pays ont été vandalisés par des vandales."
    Ce qui signifie que les fuyards néonazis se répandent en Europe de l'ouest pour y semer la haine et la violence anti communistes. Ces individus comparables aux terroristes islamistes peuvent être manipulés par les gouvernements bourgeois. On se souvient comment De Gaulle avait recyclé la pègre pour commettre des assassinats politiques.
    Xuan
       Posté le 12-04-2022 à 23:16:51   

    Le PIB de l’Ukraine va s’effondrer (-45%), mais la Banque mondiale voit un scénario plus sombre encore

    12 AVRIL 2022

    https://histoireetsociete.com/2022/04/12/le-pib-de-lukraine-va-seffondrer-45-mais-la-banque-mondiale-voit-un-scenario-plus-sombre-encore/

    Comme cela est dit par ailleurs : si le conflit ukrainien et la manière dont les Etats-Unis rejouent par procuration une guerre dans laquelle ils voient un remake de ce qui dans la deuxième guerre mondiale a permis leur hégémonie, apparaît aux yeux de la majorité des peuples comme une affaire européenne, il est un accélérateur des tendances. La chute de l’empire occidental et la manière dont il se débat en noyant vassaux, alliés autant qu’adversaires risque d’avoir de terribles conséquences et les campagnes électorales européennes dans un tel contexte témoignent hélas globalement de l’incapacité à endiguer la débâcle.
    Parce que ce que veulent les USA, un abcès de fixation, un enlisement et surtout pas de négociations de paix ne fait qu’accélérer l’ampleur de la crise. Effectivement on ne peut pas assurer une retraite digne à 60 ans, une santé et une éducation publique de haut niveau en acceptant ce scénario de l’OTAN. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

    L’économie de l’Ukraine va se contracter de 45,1% cette année en raison de la guerre menée par la Russie dont le PIB devrait lui-même s’effondrer de 11,2%, selon les dernières prévisions de la Banque mondiale publiées dimanche. Toute la région sera affectée, et une aggravation de ces prévisions pessimistes est à redouter alors que le bilan des destructions humaines et matérielles ne se cessent de s’alourdir et qu’une offensive massive est en préparation.



    La Banque mondiale vient de balayer toutes les prévisions économiques, déjà très pessimistes, élaborées depuis un mois sur la santé économique de l’Ukraine en raison de l’invasion russe.
    Il y a un mois, le Fonds monétaire international (FMI) avait calculé une baisse du PIB entre 10% à 35%, et il y a moins de deux semaines (le 31 mars), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) prévoyait une baisse de 20%.

    Un effondrement du PIB de l’Ukraine de 45,1% en 2022

    Hier dimanche, la Banque mondiale a annoncé un effondrement catastrophique, prévoyant que le PIB de l’Ukraine plongerait de 45,1% en 2022. Tandis que la Russie verrait son PIB chuter de 11,2%.
    Depuis le début de cette guerre débutée le 24 février par la Russie, plus de quatre millions d’Ukrainiens ont quitté le pays, fuyant vers la Pologne, la Roumanie et la Moldavie, et les prix de l’alimentation comme ceux de l’énergie n’ont cessé de grimper.
    La situation de l’Ukraine pâtit gravement de la fonte des recettes fiscales du gouvernement, les entreprises ayant fermé ou n’étant que partiellement opérationnelles tandis que le commerce des marchandises est extrêmement perturbé. Les exportations de céréales sont devenues impossibles “dans de vastes étendues du pays en raison de lourds dommages aux infrastructures”, a noté par exemple Anna Bjerde, la vice-présidente de la Banque mondiale chargée de cette région lors d’une conférence téléphonique.

    De fait, la Banque mondiale a calculé les conséquences de ce conflit pour toute la région.

    Le PIB de l’Europe de l’Est chuterait de -30,7%
    La seule Europe de l’Est devrait voir son PIB s’effondrer de 30,7% contre une croissance de 1,4% attendue avant l’invasion. Ce calcul intègre les conséquences des sanctions qui ont été imposées à la Biélorussie, alliée de la Russie, pour son rôle dans la guerre. Sans oublier que cette partie de l’Europe est tributaire du gaz naturel pour répondre à ses besoins énergétiques.
    Dans le détail, la Moldavie pourrait devenir l’un des pays les plus durement touchés par le conflit, non seulement en raison de sa proximité géographique avec la guerre, mais encore de ses vulnérabilités inhérentes en tant que petite économie étroitement liée aux deux pays, l’Ukraine et la Russie.

    Une récession pire que celle provoquée par la pandémie de Covid

    Plus largement, l’institution de Washington annonce tabler sur une contraction de 4,1% du PIB cette année pour l’ensemble des pays émergents et en développement d’Europe et d’Asie centrale, alors qu’elle s’attendait avant la guerre à une croissance de 3%. C’est aussi bien pire que la récession provoquée par la pandémie en 2020 (-1,9%).
    Et, alors que le bilan des destructions humaines et matérielles ne se cesse de s’alourdir et qu’une offensive massive russe est en préparation, l’institution explique que pour élaborer ses prévisions, la Banque a pris comme hypothèse que la guerre va se poursuivre encore “quelques mois”.

    Le scénario encore plus sombre envisagé par la Banque mondiale

    Mais elle met en garde contre un scénario encore plus sombre si le conflit s’enlisait.
    « Les résultats de notre analyse sont très sombres » , a souligné Anna Bjerde, la vice-présidente de la Banque mondiale chargée de cette région lors d’une conférence téléphonique.
    Elle ajoutait:
    « Il s’agit du deuxième choc majeur frappant l’économie régionale en deux ans et il survient à un moment très précaire, car de nombreuses économies luttaient encore pour se remettre de la pandémie. »
    Cette responsable de la Banque mondiale reconnaît que ces dernières prévisions sont sujettes “ à une grande incertitude ” avec une inconnue, l’impact réel de la guerre en zone euro.
    C’est pourquoi l’institution a donc aussi envisagé un scénario plus pessimiste prenant en compte un impact plus fort sur la zone euro, une escalade des sanctions et un choc sur la confiance financière.
    C’est en substance ce que disaient il y a une semaine les autorités de régulation qui scrutent avec attention la situation des banques européennes depuis le début du conflit en Ukraine et la mise en place des sanctions à l’encontre de la Russie. Leur message se voulait optimiste mais seulement à court terme : pour l’heure disaient-elles, l’exposition des banques au risque russe est globalement limitée mais il ne faudrait pas que la guerre s’éternise trop.

    Un scénario pire que celui de la crise financière de 2008

    Or, selon ce scénario plus sombre d’une guerre qui s’éternise, la Banque mondiale a calculé que le PIB de la région se contracterait alors de près de 9%, soit bien plus que les 5% subis pendant la crise financière mondiale de 2009 et davantage que la récession de 2% induite par la pandémie en 2020, rappelle la Banque mondiale.
    Pour la Russie, le plongeon en 2022 ne serait plus de -11,2%, évoqué plus haut dans cet article, mais serait de -20%. Pour l’Ukraine, il tomberait de -45,1% à -75%.
    pzorba75
       Posté le 13-04-2022 à 06:23:49   

    L'Ukraine va devenir un pays pauvre où les pays occidentaux viendront piller les dernières ressources humaines présentes sur place quand les armes se seront tues. Tout bénéfice pour les pays occidentaux, des recrutements de personnes prêtes à l'emploi, pardon à l'exploitation, sans supporter les charges d'éducation et d'instruction. Opportunité comparable avec les quatre à cinq millions d'ukrainiens ayant déjà quitté le pays pour les mirages de l'occident.

    Poutine aura de ce point de vue perdu la guerre, la Russie ne sera pas vraiment attractive et les combats dans le Donbass vont le laisser en ruines. Situation comparable à celle de 1945 quand l'URSS a occupé l'Allemagne de l'Est reste bien plus pauvre et plus détruite que la partie occidentale occupée par les américains et leurs valets.
    Xuan
       Posté le 14-04-2022 à 23:06:18   

    Les médias russes parlent déjà de la reconstruction, par exemple de l'usine d'Azovstal.
    Elle faisait concurrence avec la production d'acier russe.
    Mais il semble qu'elle sera reconstruire plus moderne.
    Il faudrait étudier la question dans le détail des différentes zones, leurs productions, les investissements récents ou le délabrement, etc.
    Xuan
       Posté le 14-04-2022 à 23:13:31   

    Entretien exclusif avec Qiu Shiqing : Russie-Ukraine "La bataille décisive du Donbass" ne peut être négociée que lorsque le résultat est imminent



    Écrit par : Qi Binhong
    2022-04-14 13:15:00
    Date de la dernière mise à jour :2022-04-14 15:37
    dnews
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    Le conflit entre la Russie et l'Ukraine se développe depuis plus d'un mois. On pensait à l'origine que cette guerre avait une forte probabilité de se terminer par une "blitzkrieg", mais en raison des changements survenus sur le champ de bataille et la situation politique, elle a été repoussée jusqu'à nos jours. Maintenant que l'armée russe s'est retirée de l'encerclement de Kiev et s'est déplacée vers la région du Donbass, la Russie et l'Ukraine semblent avoir une bataille décisive. En réponse à ce développement, "Multidimensional News" a interviewé le commentateur militaire Qiu Shiqing pour discuter de la réalité militaire du champ de bataille russo-ukrainien.

    Duowei : Le 24 février, Poutine a annoncé le lancement d'une « opération militaire spéciale » contre l'Ukraine, et le conflit dure depuis plus d'un mois. Pourriez-vous nous parler un peu de la situation actuelle ? L'armée russe a-t-elle capturé Marioupol ?
    Qiu Shiqing : Selon le communiqué officiel du ministère russe de la Défense, le 12 avril dans la zone de l'aciérie d'Ilyich dans la ville de Marioupol, en Ukraine, en raison du succès des opérations offensives des forces armées russes et de la police de la République populaire de Donetsk , les 1 026 premiers militaires ukrainiens du 36 Corps des Marines ont volontairement déposé les armes et se sont rendus. Parmi les soldats des Forces armées ukrainiennes qui se sont rendus, il y avait des officiers 162 et des femmes soldats 47. Parmi eux, des soldats ukrainiens blessés 151 ont reçu des soins médicaux primaires sur place, puis tous ont été transférés à l'hôpital de la ville de Marioupol pour y être soignés.
    Si la déclaration du ministère russe de la Défense est vraie, l'Ukraine a effectivement perdu le contrôle de la ville de Marioupol, et la seule zone de défense restante est une petite zone près de la gare dans la zone terminale, et l'usine sidérurgique d'Azovstal. travaux) seul. Bien que pas tout, la zone urbaine de Marioupol a été en grande partie capturée par les forces russes.

    Duowei : Le monde extérieur est très préoccupé par le but des actions de l'armée russe cette fois. Après le début de l'opération le 24 février, les résultats des prédictions du monde extérieur se situaient généralement entre deux extrêmes : l'un était de capturer Kiev et de détruire l'Ukraine, et l'autre était de stabiliser la situation dans l'est de l'Ukraine. bombardé en continu à cette époque. Le 26 mars, l'armée russe a annoncé que "la première phase des opérations militaires en Ukraine" était à peu près achevée et que l'accent serait mis sur la "libération totale" de la région du Donbass à l'avenir. . Quelle est votre opinion sur cette évolution ? Selon vous, quel genre d'objectifs militaires l'armée russe veut-elle atteindre en Ukraine ?

    Qiu Shiqing : Pour autant que je sache, l'objectif fixé par l'état-major russe pour la première phase de l'"opération militaire spéciale" est principalement d'affaiblir le potentiel militaire et de combat national de l'Ukraine et, deuxièmement, de cibler le groupe militaire lourd ukrainien dans le Région du Donbass. .
    De mon point de vue, la Russie a fait un effort audacieux dans la première phase. Lorsque les troupes aéroportées russes ont réussi à s'emparer de l'aéroport d'Hostomel et que la 36e armée a assiégé Kiev depuis la Biélorussie, on devrait s'attendre à ce que la Russie obtienne deux résultats majeurs : premièrement, contenir l'armée ukrainienne à l'ouest de Kiev, rendant impossible l'attaque de Kiev. groupe d'armées; deuxièmement, tester s'il est possible d'utiliser cette dissuasion militaire pour forcer Kiev à négocier ou à se rendre.

    À en juger par le moment actuel, il est évident que le deuxième effet n'a pas été atteint, et ne s'appuie que sur la 36e armée, et plus tard sur la première armée blindée de la garde russe de la région de Soumy à l'ouest, un total de plus de 40 000 personnes , et non Le pouvoir de capturer Kiev. Par conséquent, après avoir réussi à contenir et à affaiblir 80 % des avions de combat ukrainiens et 81 % de ses capacités de défense aérienne, il est sage de supprimer définitivement l'encerclement de Kiev. En plus de récupérer plus de 40 000 soldats dans la région de Kiev, cette décision peut également concentrer ces troupes sur la région du Donbass pour préparer la deuxième phase de l'objectif.

    Je crois que l'objectif stratégique de cette « opération militaire spéciale » russe est, avant tout, de désarmer les capacités militaires de l'Ukraine par des moyens militaires, forçant ainsi l'Ukraine à accepter les conditions politiques de la Russie et à atteindre l'objectif de dénazification. Pour cette raison, les objectifs stratégiques de la Russie dans la deuxième phase sont très importants.
    Si la Russie parvient à anéantir le groupe ukrainien lourdement armé dans la région du Donbass, cela signifie que l'Ukraine perdra 70 à 75 % de sa force militaire nationale. À moins que l'Ukraine ne mobilise la milice, il sera difficile pour les forces armées ukrainiennes restantes de défendre le centre de l'Ukraine. Avec une ligne de défense aussi longue à Kiev, la Russie peut choisir de négocier ou de continuer à attaquer, créant une situation favorable pour que la Russie mette fin à la guerre.

    Duowei : Après le déclenchement du conflit, l'Ukraine a longtemps été considérée comme difficile à résister, mais la guerre a continué jusqu'à ce jour. Certains commentateurs pensent que l'armée russe a sous-estimé l'ennemi et que la "Blitzkrieg" a échoué. Je me demande ce que vous pensez de cette affirmation ? Comment l'armée russe s'est-elle comportée cette fois-ci, sous-estime-t-elle vraiment l'ennemi ?
    Qiu Shiqing : Mon opinion personnelle sur cette question est que l'Ukraine a une armée permanente de 250 000 personnes. Que ce soit le nombre d'équipements ou la volonté du peuple, cela ne peut être sous-estimé. D'autant plus que la ligne de défense ukrainienne est opérationnelle depuis 2014, ses fortifications sont exploitées.Depuis 8 ans, les médias étrangers qualifient même sa force de "Ligne Maginot". Aussi optimiste soit-il, il est difficile d'utiliser la "blitzkrieg" pour prédire que "l'opération militaire spéciale" de la Russie se terminera bientôt.
    Les forces armées russes n'ont pas été aussi performantes que prévu au début de la guerre. Outre le manque d'approvisionnements faibles dû à l'adoption du groupement tactique du bataillon (BTG) dans la réforme militaire en 2008, la guerre précipitée et l'absence d'un système efficace de gestion du champ de bataille sont également une raison majeure.
    Dans la première étape, les effectifs investis par l'armée russe étaient à peu près égaux à ceux de la partie ukrainienne, environ 100 000 personnes ; après la première semaine, les volontaires mobilisés de Tchétchénie, d'Ossétie du Sud et d'autres lieux ont lentement rejoint le champ de bataille pour suppléer à la pénurie en Russie troupes. Donc, je ne pense pas que la Russie ait sous-estimé l'ennemi, mais elle n'avait que peu de ressources à l'époque.

    Duowei : Le 19 mars, l'armée russe a utilisé pour la première fois le missile hypersonique "Dagger" pour frapper l'arsenal souterrain dans le sud-ouest de l'Ukraine et détruire la ligne d'approvisionnement. Que pensez-vous de cette action ? Pourquoi la Russie déploie-t-elle des armes hypersoniques ? Quel genre de tendance guerrière le « poignard » reflète-t-il ?
    Qiu Shiqing: L'énorme énergie cinétique du missile hypersonique, couplée à sa propre puissance explosive, est très appropriée pour faire face aux fortifications ennemies enfouies profondément sous terre ou renforcées de béton armé, en raison de l'énorme puissance de pénétration et de la puissance explosive, Il peut détruire des cibles que les obus d'artillerie ordinaires et même les missiles ne peuvent pas atteindre.
    Étant donné que les missiles de défense aérienne actuels ne disposent pas de capacités d'interception et de défense importantes pour les missiles hypersoniques, la capacité d'oppression des missiles hypersoniques obligera le défenseur à envisager de transférer des cibles et des actifs de grande valeur vers des missiles ennemis hors de portée. Sinon, ils seront exposés à la menace de l'attaque de l'adversaire. Pour d'autres champs de bataille possibles à l'avenir, les pays belligérants doivent également déterminer si leurs déploiements militaires, tels que des avions ou de précieux porte-avions, sont à portée de frappe de l'adversaire. À moins qu'ils ne disposent déjà de la technologie pour intercepter des missiles hypersoniques, ils doivent soigneusement déterminer si déplacer pour réduire le risque d'autodestruction.

    Duowei : Bien que l'Ukraine ait continué à négocier avec la Russie, elle n'a jamais fait de percée.La Russie et l'Ukraine sont tombées dans un état de négociations entremêlées. Je me demande comment vous évaluez les performances de l'armée ukrainienne sur le champ de bataille ?
    Qiu Shiqing : Notre évaluation du champ de bataille doit aller au-delà de la position subjective et de l'idéologie. Nous ne pouvons évaluer la performance d'une armée qu'en fonction de la réalisation réelle de l'objectif, sinon il est facile de tomber dans la situation déformée de "voir l'arbre". mais pas la forêt".

    Depuis le début de la guerre le 24 février, malgré la supériorité locale de l'Ukraine dans certaines parties du Donbass, nous n'avons pas vu les forces armées ukrainiennes tenter une offensive agressive à grande échelle au niveau de la brigade, ni l'anéantissement spécifique du bataillon russe. niveau Les résultats des forces ci-dessus. Nous ne pouvons que voir d'après les résultats que l'armée ukrainienne a mené des embuscades, des tirs d'élite et des raids à petite échelle, ou a transféré des troupes dans des villes telles que Marioupol, Mykolaïv, Kharkov (Kharkiv), Samui, etc.

    La raison pour laquelle l'armée ukrainienne s'appuie sur les villes pour mener la guerre urbaine est liée à la perte d'un grand nombre d'avions de combat et de systèmes de défense aérienne en Ukraine au début de la guerre. Cependant, même lorsque l'Ukraine n'a pas complètement perdu sa supériorité aérienne, l'armée ukrainienne a rarement pris des mesures tactiques pour éliminer l'armée russe à grande échelle. Cependant, ces résultats affaiblissent difficilement le potentiel de combat et la volonté de l'armée russe, mais se placent plutôt dans une situation de combat passif.
    J'ai donc des réserves sur les performances de l'armée ukrainienne sur le champ de bataille. Je n'ai aucun doute sur la détermination des soldats ukrainiens à défendre le pays, et la raison de mes réserves est que j'ai des doutes sur la stratégie, le commandement et la capacité de l'armée ukrainienne à atteindre ses objectifs.

    La Russie est bien consciente que des négociations sérieuses ne peuvent avoir lieu tant que l'Ukraine n'est pas durement touchée ; de même, l'Ukraine sait que la Russie ne peut pas battre en retraite tant qu'elle n'est pas durement touchée économiquement ou militairement. Par conséquent, les négociations entre les deux parties peuvent encore être dans l'impasse, car aucune des parties n'a de raison de faire des concessions pour le moment.

    Duowei : Cette fois, les États-Unis et l'OTAN ont continué à transporter des armes de "combat de rue" telles que des aiguilles et des missiles antichars Javelin en Ukraine, et des "volontaires étrangers" sont également entrés sur le champ de bataille en Ukraine. Je ne sais pas ce que vous pensez de ces aides étrangères ? Peut-il vraiment jouer un rôle et affecter la situation de guerre ?
    Qiu Shiqing : Les armes que l'OTAN et les États-Unis ont aidées à l'Ukraine ont une caractéristique commune : elles sont légères et petites, et conviennent aux opérations de défense dans les villes et les positions. Mais pour l'aide de l'offensive, c'est beaucoup moins efficace que les armes lourdes à longue portée.
    Il est impossible de gagner une guerre uniquement en s'appuyant sur la défense de la ville ou la guerre de position.En fin de compte, il est nécessaire d'éliminer la puissance de combat vivante de l'ennemi dans le processus de bataille pour gagner. Étant donné que l'Ukraine a perdu sa supériorité aérienne, compter uniquement sur des missiles antichars ou des missiles antiaériens à courte portée pourrait ne pas être en mesure d'inverser le cours de la guerre et n'avoir aucune chance de victoire décisive.
    Le niveau des volontaires étrangers varie, ce qui peut être incompatible avec les habitudes d'intégration ou de commandement de l'armée ukrainienne, voire affecter l'efficacité au combat. Pour cette raison, presque tous ces volontaires étrangers sont désignés comme unités de combat indépendantes, et les tâches qu'ils peuvent entreprendre sont également limitées. Mon opinion est que ces volontaires étrangers sont utiles à l'Ukraine, mais il s'agit davantage de l'effet obtenu par la propagande ou les médias que du nombre de résultats riches qui peuvent être obtenus après leur mise sur le champ de bataille.

    Multidimensionnel : Après le déclenchement du conflit russo-ukrainien, des discussions sur la « reprise du système de conscription » et la « guerre asymétrique » ont de nouveau émergé à Taïwan. La chercheuse du groupe de réflexion américain Bonnie S. Glaser a directement suggéré dans une interview que Taïwan devrait adopter une "stratégie du porc-épic", c'est-à-dire utiliser un grand nombre d'armes petites et bon marché, y compris des missiles de croisière de défense côtière, à courte portée, mobiles C'est difficile pour que l'APL débarque, et il est encore plus nécessaire de mobiliser les civils pour mener une contre-attaque de type guérilla de toute la société pour empêcher l'APL d'avancer. Je ne sais pas ce que vous pensez de telles remarques ? Existe-t-il une possibilité ou un signe que Taiwan pousse dans cette direction ?
    Qiu Shiqing : Je pense que la « stratégie du porc-épic » suggérée par Gracie, qui est actuellement utilisée par l'Ukraine, est de dissuader la guerre en augmentant le prix que l'adversaire doit payer dans la guerre. Je ne peux pas trop parler de la stratégie de défense de Taïwan, mais vu cette guerre russo-ukrainienne, je pense que nous devons approfondir la question de savoir si la "stratégie du porc-épic" fonctionne vraiment à Taïwan ? Tirer des troupes vers les défenses urbaines, au détriment de l'initiative et mobilité, va-t-on créer un Marioupol après l'autre dans différentes villes de Taïwan ? C'est pourquoi nous devons observer attentivement et étudier cette guerre.


    Edité le 22-04-2022 à 23:05:46 par Xuan


    Xuan
       Posté le 22-04-2022 à 23:05:12   

    Charbon, pétrole, gaz de Russie : les nouveaux « führers » d'Allemagne provoquent une dépression nerveuse chez les bourgeois


    Berlin devra à Moscou un montant record pour le carburant

    Youri Yentsov

    https://svpressa.ru/economy/article/332152/

    Les Allemands peuvent payer trois milliards d'euros de plus pour notre pétrole cette année que l'année dernière. Peuvent-ils payer ou non ? Nos partenaires ponctuels ont l'habitude de compter chaque pfennig, dans le sens d'un centime d'euro. Pas étonnant que leurs économistes se grattent la tête.

    Greenpeace ne s'est pas non plus écarté, dans lequel ils ont calculé que la République fédérale paierait à la Fédération de Russie près de 34 milliards d'euros - c'est un record. Des militants écologistes au service des grandes entreprises ont proposé une taxe sur le gaz russe. C'est juste intéressant en roubles ou en euros ?
    La publication allemande Deutsche Wirschafts Nachrichten, qui se traduit par German Economic News, a réimprimé un rapport de Greenpeace détaillant que les paiements pour le pétrole russe passeront de 11 milliards d'euros l'an dernier à 14 milliards d'euros cette année. Les dépenses pour le gaz russe doubleront - de 9 milliards d'euros à 18 milliards d'euros. L'Allemagne dépensera 2 milliards d'euros supplémentaires pour le charbon russe - ces données sont citées par RIA Novosti.

    Le directeur du Fonds de développement énergétique, Sergey Pikin , estime que Greenpeace reste prudent, mais en fait, l'Allemagne peut payer davantage la Russie, car le prix du gaz est aujourd'hui d'un dollar par mètre cube :
    - Objectivement, tout s'explique simplement - la hausse des prix a commencé l'été dernier. La situation des sanctions occidentales contre la Russie n'a fait qu'aggraver le tout. Les prix du pétrole et du gaz sont à leur maximum. Pour cette raison, les consommateurs du monde entier surpayent : l'Allemagne, la Pologne et les Pays-Bas.
    Tout! Mais cet argent supplémentaire est également reçu par tous les pays qui fournissent des ressources énergétiques - pas seulement la Russie. À cet égard, la même Norvège et l'Algérie (si nous parlons de gaz) et l'Arabie saoudite (si nous parlons de pétrole) reconstitueront leurs budgets à cet égard.

    Cela ne vaut donc pas la peine de blâmer la Russie pour tout cela. Bien que nous soyons un fournisseur majeur, nous ne sommes pas les seuls. Notre part dans le monde global n'est pas si grande. Mais le fait que les consommateurs soient obligés de payer trop cher à cause de la décision de leurs politiciens est un fait.

    « SP » : - Le flux de trésorerie réel continuera-t-il, les sanctions interféreront-elles ? Les acheteurs de ressources énergétiques russes ont-ils compris la nouvelle procédure de paiement ?

    - On ne sait pas encore comment ils réagiront à notre décision de convertir les paiements en roubles. Mais en termes de gaz, ils n'ont objectivement tout simplement aucune option. Quant au pétrole, ils sont prêts à passer à un autre fournisseur. Bien qu'elle soit difficile, gênante et coûteuse, elle entraînera une nouvelle hausse des prix du pétrole, puis de l'essence, et ainsi de suite.
    En ce qui concerne le gaz, les Européens ne peuvent pas le faire du fait qu'il n'y a pas d'autres fournisseurs et aucune structure qui pourrait accepter ce gaz s'ils trouvaient soudainement des fournisseurs. Mais il n'y a pas non plus d'excès de gaz dans le monde.

    "SP": - Il s'avère que les politiciens déclarent quelque chose à haute voix, et les artistes interprètes ou exécutants, les entreprises - vont lentement tout faire, n'est-ce pas?

    « Les politiciens ne disent rien sur le gaz. Ils disent tous ensemble qu'il est impossible de se passer du gaz russe. Une discussion furieuse dans l'Union européenne est menée uniquement sur notre pétrole - est-il nécessaire d'imposer un embargo sur le pétrole russe ou non ? Quelqu'un est « pour », quelqu'un est « contre », mais aucun consensus n'a encore été formé.
    Le prochain paquet de sanctions anti-russes pourrait inclure des mesures similaires. Il y a eu des débats sur le charbon, et il a été convenu de refuser. Et puis avec un délai de quatre mois pour trouver des fournisseurs - tout n'est pas si simple...
    Les Allemands ordinaires sont très préoccupés par les projets de leurs "fuhrers" de refuser d'importer du gaz russe, selon l'édition faisant autorité du Financial Times. Jusqu'à présent, une seule discussion sur un éventuel embargo conduit les Allemands à l'épuisement nerveux. La part du gaz russe sur le marché allemand est supérieure à la moitié. Si vous l'éteignez brusquement - cela paralysera la majeure partie de l'industrie - n'allez pas chez une diseuse de bonne aventure.

    L'embargo sur le pétrole russe touchera sans aucun doute non seulement les géants, mais aussi les moyennes et petites entreprises. Les petites entreprises ne concluent pas de contrats à long terme pour la fourniture d'énergie. La hausse des prix les affectera directement. La moitié des petites entreprises utilisent le gaz comme principale source d'énergie et un quart utilisent le pétrole.
    L'Occident, ayant imposé des sanctions à grande échelle, souffre déjà, mais, néanmoins, en Europe, ils continuent d'appeler à l'abandon des ressources énergétiques russes. Berlin jusqu'à la fin de cette année refusera d'importer du charbon et du pétrole. Et après deux ans d'essence, c'est comme couper la queue d'un chat morceau par morceau.

    L'expert principal du Fonds national de sécurité énergétique, Igor Yushkov , suggère que, selon des signes indirects, les entreprises semblent commencer à passer à un nouveau système de paiement pour les roubles, bien que personne ne l'ait officiellement confirmé :

    - Selon le nouveau système de paiement, nous avons exigé que les pays hostiles passent aux roubles pour les ressources énergétiques, et les pays amis le font. L'Arménie a déclaré qu'elle est passée au règlement en roubles, et pas tout à fait - est-elle passée au nouveau régime ou a-t-elle simplement payé en roubles ?
    Déjà au milieu de ce mois, certains paiements anticipés pour les futures livraisons de mai de nos vecteurs énergétiques devaient être effectués. Et à partir de ce moment-là, le rouble a commencé à se renforcer fortement face à l'euro, puis face au dollar. Il s'ensuit que quelqu'un entre sur le marché des changes avec une grande masse de dollars ou d'euros, en les échangeant contre de l'argent russe. En conséquence, la demande de roubles augmente.
    Jusqu'à présent, nous ne pouvons analyser que de cette manière, en observant des "flashs" - la hausse ou la baisse de la différence de taux de change. Donc, quelqu'un achète une partie des roubles. Sur la base de ces signes indirects, on peut dire que quelqu'un est passé au système de paiement en roubles pour les vecteurs énergétiques russes.

    En fait, cela ne concerne pas exactement combien l'Allemagne et d'autres pays paieront pour l'approvisionnement en gaz russe. Selon le schéma proposé par les dirigeants russes, les entreprises étrangères ne s'en soucient pas du tout - elles-mêmes ne touchent pas nos roubles.
    Selon le nouveau schéma, une société étrangère n'ouvre un compte en devises auprès de Gazprombank qu'en dollars et en roubles. Et transférez de l'argent sur ce compte. Et Gazprombank elle-même change de l'argent en bourse, agissant en tant qu'agent. Après avoir changé, il le met sur un compte en roubles puis tout est transféré à Gazprom.
    La différence de taux de change devrait préoccuper notre fournisseur et non les entreprises étrangères qui achètent du gaz. Sa valeur a été calculée en dollars et est calculée. La formule de tarification ne change pas en principe, les roubles n'y sont pas écrits. Tout est en dollars. Mais ces dollars étaient autrefois donnés à Gazprom, et maintenant à Gazprombank - c'est tout.

    Ainsi, pour les entreprises étrangères, le régime ne change pas fondamentalement. Il leur suffit de signer un accord supplémentaire, qui stipule que la monnaie de règlement est désormais le rouble et d'ouvrir un compte.
    Cependant, ce nouveau régime renforce le rouble. Après tout, la Banque centrale réduit le contrôle des changes. Jusqu'à récemment, les exportateurs, ayant reçu des recettes en devises dans les trois jours, étaient tenus d'en vendre 80 % sur le marché. Maintenant, ce n'est plus obligatoire, la durée a été prolongée - vous pouvez vendre dans les 60 jours. Mais en même temps, tous les revenus en dollars du gaz vont immédiatement sur le marché des changes, le remplissant.

    "SP": - Mais si les mêmes Allemands veulent soudainement payer le gaz russe selon le schéma précédent, les nôtres, probablement, ne refuseront pas non plus, tant qu'ils paient vraiment et ne gardent pas l'argent pour eux-mêmes sous de loin -des prétextes récupérés ? Ou vont-ils refuser ?

    - Au départ, Vladimir Poutine était assez catégorique et a déclaré que nous n'envisagerions pas de payer Gazprom dans le cadre de l'ancien régime en dollars ou en euros, uniquement dans le cadre du nouveau.
    Dans le même temps, formellement, même Gazprom n'est pas impliqué dans les exportations, mais sa filiale Gazprom-export. Si auparavant ses comptes étaient placés dans des banques étrangères, cela est maintenant transféré à la juridiction russe. L'essentiel est de sécuriser l'argent qui nous revient pour le gaz fourni. Juste au cas où, car si l'argent était vraiment arrêté, nous arrêterions instantanément de fournir du gaz.
    Par conséquent, tout doit maintenant être transféré en Russie - à la fois les enregistrements et les comptes. En Occident, ils sont arrêtés sans procès ni enquête simplement parce qu'ils ont quelque chose à voir avec la Russie. Ils ont même arrêté les comptes d'opposants russes partis depuis longtemps en Europe ou aux États-Unis - personne ne regarde rien. Par conséquent, il est logique que la Russie transfère toutes les transactions aux banques russes.
    Voyons à quel point les positions de la Russie et de l'Europe vont s'assouplir et converger à l'avenir. Il est logique que si un ultimatum est posé, il faut alors parvenir à sa mise en œuvre. De plus, rien ne change pour les entreprises, et cela ne les dérange pas vraiment. Les politiciens ont protesté en criant : « Nous ne savons pas du tout à quoi ressemble votre rouble ! Ils étaient contre simplement parce que la déclaration de notre président semblait très dure.
    L'Allemagne et d'autres pays ne veulent pas renoncer au gaz russe. L'aggravation n'est observée que dans les organes supranationaux - des déclarations négatives sont reçues de Bruxelles, siège de l'Union européenne.
    De plus, des pays comme la Pologne et la Lituanie sont intransigeants. Le contrat de la Pologne avec Gazprom se termine à la fin de cette année, il est donc possible que les Polonais rompent l'accord. Et la Lituanie a réduit le volume de consommation, car les prix du gaz dans le monde sont trop élevés pour ce pays, l'industrie s'arrête et le gaz qui entre dans le terminal de réception de GNL est suffisant pour la population et les projets sociaux.
    Quant à l'Allemagne et aux autres pays européens développés, je pense qu'ils passeront à un nouveau système de rouble ...
    Xuan
       Posté le 24-04-2022 à 23:32:39   

    L’Occident fait à contrecœur un compromis sur le rouble



    Evgueni Bersenev
    24 avril source svpressa
    L'interview est commentée par
    Igor Iouchtkov
    Les États européens devront encore accepter les conditions russes et accepter de payer le gaz russe en roubles, les premiers signes de compréhension de la réalité changeante de leur part sont déjà apparus.
    Selon Reuters, la Commission européenne (dont la présidente Ursula von der Leyen). Plus récemment, elle a catégoriquement rejeté une telle possibilité a envoyé des lettres aux États membres de l’UE, dans lesquelles elle a décrit l’option de payer le carburant de la Fédération de Russie en roubles, sans violer les sanctions imposées.
    Le document indique que le paiement du gaz en roubles « permet l’inclusion de la Banque centrale de la Fédération de Russie dans le schéma de transaction, ce qui constituera une violation des sanctions de l’UE », mais la lettre note que les sociétés gazières européennes peuvent accepter le système de règlement proposé par la Russie.
    La lettre de la Commission européenne contient l’un des systèmes possibles de paiement du carburant fourni à la Fédération de Russie, selon lequel les sociétés bénéficiaires du gaz ouvrent des comptes dans une banque russe, à laquelle la monnaie convertible en roubles est créditée, après quoi le paiement est effectué. Le mécanisme proposé élimine la possibilité que les fonds transférés soient bloqués par les États occidentaux.
    Les auteurs de la lettre précisent que le décret présidentiel Poutine sur le paiement du gaz en roubles « n’exclut pas le processus de paiement, qui permettrait aux entreprises de l’UE de ne pas violer le régime de sanctions.
    Le dollar et l’euro regardent le rouble avec inquiétude, et encore plus le yuan.
    La transition à grande échelle vers les règlements en monnaies nationales commence dans l’UEEA, l’OCS et les BRICS
    Il convient de rappeler que jusqu’à récemment, c’était la Commission européenne qui déclarait que le décret de Poutine modifiait considérablement le mécanisme de paiement et créait une nouvelle situation juridique qui permettait à la partie russe de réglementer le taux de change dans son propre intérêt.
    Dans le même temps, la Commission européenne n’a pas la possibilité de les interdire ou de les autoriser à payer pour du carburant bleu sous quelque forme que ce soit, y compris des roubles. Il ne peut évaluer que la conformité des entreprises aux normes juridiques, y compris les sanctions précédemment établies par l’Union européenne.
    Expert principal du Fonds national de sécurité énergétique, expert de l’Université financière sous le gouvernement de la Fédération de Russie Igor Yushkov voit dans l’apparition de la lettre des CE des signes que la panique parmi les fonctionnaires là-bas passe progressivement.
    « Peu à peu, nous arrivons au fait que l’UE accepte réellement les systèmes de paiement du gaz russe. Après tout, le rejet initial était dans une certaine mesure une décision politique, car du point de vue de l’économie, il n’y avait pas d’objections particulières ici.
    « SP »: - Vous voulez dire que les entreprises ne se sont pas opposées?
    - Ils le sont. Pour les structures commerciales, le schéma proposé par la Russie est très pratique. Ils ont déjà transféré leur monnaie quelque part en Russie et interagi avec une contrepartie. Et maintenant, la même approche consiste à transférer des fonds non pas à Gazprom, mais à Gazprombank. De plus, la formule de tarification ne change pas - car sa valeur était auparavant calculée en dollars et continue d’être calculée.
    Ce n’est que maintenant que la monnaie est remise à Gazprombank, qui est elle-même engagée dans sa vente sur le bureau de change, après quoi elle est remise à Gazprom. Ici, même le taux de change du rouble par rapport au dollar et à l’euro n’inquiète pas trop les sociétés acheteuses, c’est un casse-tête pour Gazprom, qui s’inquiète du volume des revenus de la monnaie. Par conséquent, la direction des entreprises européennes n’a jamais déclaré qu’elle n’achèterait pas de gaz pour des roubles.
    « SP »: - Personne n’a exprimé de scepticisme?
    - Les seules exceptions étaient les représentants de la Lituanie et de la compagnie pétrolière et gazière d’État polonaise, qui sont des structures extrêmement politisées, de sorte qu’ils ont fait des déclarations sévères. Les autres ont immédiatement indiqué clairement qu’ils avaient l’intention d’attendre la présentation du régime de paiement exact et de l’évaluer au regard des interdictions de l’Union européenne et des gouvernements nationaux. Et en général, ils ont déclaré que le système était tout à fait acceptable pour eux. Permettez-moi de répéter que la vague a été rattrapée exclusivement par les politiciens européens et l’Union européenne, qui ont jugé cela inacceptable.
    « SP »: - Parce que vous n’avez jamais vu de roubles?
    - En partie parce qu’au début, cela ressemblait à un ultimatum: ils disent, soit le paiement en roubles, soit nous éteindrons le gaz. En général, pour les structures de l’Union européenne, une telle situation de crise, avec la menace de bloquer la conduite de gaz, pourrait être bénéfique.
    « SP »: - Quoi?
    « Ils pourraient faire appel aux gouvernements nationaux en leur demandant d’attribuer des pouvoirs supplémentaires à l’UE, c’est-à-dire de renforcer le pouvoir de Bruxelles, l’Union européenne en tant que structure supranationale. Motivant cela par le fait que c’est une structure unique qui peut résoudre la crise qui est apparue. Ici, la question est encore compliquée par le fait que, dans cette situation difficile au sein de l’Union européenne, il y a des tentatives de redistribution des sphères d’influence. Mais maintenant, ceux qui ont essayé d’organiser une telle redistribution comprennent que leurs provocations, retardant la transition vers des colonies de roubles, pourraient bien entraîner un arrêt de l’approvisionnement en gaz.
    « SP »: - Il est peu probable qu’ils essaient d’y parvenir.
    « Cela ne changera ni la situation en Ukraine ni la politique étrangère de la Russie. Oui, notre économie connaîtra des difficultés en raison du manque de revenus pour la vente de gaz, mais cela ne changera certainement pas les approches de la politique étrangère.
    « SP »: - Et quelles sont les conséquences pour l’Europe?
    - Il y aura une énorme pénurie de gaz, des indices de cela apparaissent déjà. Il y aura des interruptions dans l’approvisionnement en électricité, les entreprises utilisant le gaz comme matière première chimique.
    Le fait est que l’autre gaz provient de Norvège. Algérie, Azerbaïdjan - moins abordable. La demande pour le gaz restant va monter en flèche, les prix sur les bourses vont monter en flèche. Il s’avérera que les Européens perdront l’occasion d’acheter non seulement du gaz russe, mais aussi n’importe quel autre, car ce sera très cher. Et il y aura un problème avec la prochaine saison de chauffage, car il n’y aura pas assez de gaz, il faudra arrêter une partie de l’industrie afin de retarder la saison de chauffage. En outre, dans les maisons et les installations sociales, il serait nécessaire de réduire la température - de 20-22 à 10-15 degrés.
    Apparemment, les entreprises ont clairement indiqué aux responsables qu’il est impossible d’abandonner le gaz russe ici et maintenant, une telle étape est lourde de l’effondrement de l’économie européenne et d’une catastrophe humanitaire. Il est impossible de remplacer 150 milliards de mètres cubes de gaz russe.
    « SP »: - Le GNL ne sauvera pas?
    « Il n’y a pas de nouvelle capacité pour eux. Ce n’est que récemment que la vague de mise en service de nouvelles usines de GNL a pris fin, la prochaine aura lieu en 2025-2027. Même les capacités de GNL réceptrices ne suffisent pas: dans les pays où nous fournissons du gaz par des tuyaux, il y avait 70 milliards de mètres cubes de capacité de GNL gratuite. Même si les contrats avec les acheteurs de gaz en Asie sont soudainement rompus et que ce gaz est envoyé en Europe, il ne sera toujours pas possible de couvrir les besoins du continent.
    « SP »: - Y a-t-il eu des tentatives d’une telle « réorientation »?
    - Oui, récemment, le commerçant a franchement « jeté » le Pakistan, disant qu’il ne remplirait pas le contrat, et a redirigé le carburant destiné au pays vers les consommateurs européens. En conséquence, le Pakistan s’est retrouvé sans gaz. C’est le genre de cynisme et d’attitude envers certains pays. Les conclusions de la Commission européenne dans cette situation sont donc compréhensibles.
    Bien sûr, la lettre contient beaucoup de formulations tortueuses. Certains détails techniques des transactions en devises ne sont pas clairs. Mais en général, nous n’observons pas une seule interdiction de changer de contrat et de payer en roubles au niveau de l’UE et des gouvernements nationaux. Par conséquent, à mon avis, il s’agit d’un signal positif en général pour la poursuite du commerce du gaz.
    Xuan
       Posté le 26-04-2022 à 16:17:06   

    Une interview intéressante de Brunon Drewski et Majed Nehmé Par Michel Collon

    EUROPE : UNE COLONIE DES USA ?

    On notera cette observation de Majed Nehmé (qui tient un discours peu éloigné de celui du PRCF) concernant la situation des USA, comparable à celle de l'Allemagne avant la seconde guerre mondiale. J'y avais aussi fait allusion.
    Naturellement l'histoire ne se reproduit pas et le nazisme est différent du fascisme 2.0 de l'hégémonisme US.
    On ne compare pas Biden à Hitler comme l'Obs compare Poutine à Hitler voire Staline, c'est un Hitler du XXIe siècle, très différent du premier. Mais sur le fond le fascisme est la dictature terroriste ouverte du grand capital financier, ça n'a rien à voir avec l'image qu'en retient l'histoire bourgeoise d'un dictateur fou.

    D’abord la situation n’a rien à voir avec celle de la première guerre mondiale, une guerre inter-impérialiste. Ici ce n’est pas une guerre inter-impérialiste mais une guerre de l’hégémonisme contre les peuples et les nations du monde.

    En apparence l'idéologie des démocrates US est opposée à l'hitlérisme et se revendique libre et démocratique.
    Dans les faits les USA ont bâti un empire mondial, une hégémonie impérialiste, et ils l’ont construite dans le sang des peuples dès leur création. Ce n’est pas utile de rappeler les crimes innombrables commis d’abord au Japon, en Corée, au Vietnam, dans plusieurs pays d’Amérique du sud, le recyclage des nazis échappés des procès, des savants japonais spécialisés dans les expériences « médicales », etc. Je ne fais que résumer.

    Mais à présent ils se trouvent dans la situation d'un empire mondial en déclin et confronté à une crise monétaire de grande ampleur, beaucoup plus grave que ce que l'Allemagne avait pu connaître après la première guerre.
    L'Allemagne avait perdu un empire parmi d’autres, mais les USA perdent un empire mondial si le dollar cessait d'être l'unique monnaie de référence. En conséquence les USA "démocratiques" ont bombardé des dizaines de milliers de civils au Moyen Orient, s'appuient sur les pires nervis qui puissent exister, soit des terroristes islamistes, soit des néo nazis, mais aussi sur la lâcheté des sociaux -démocrates atlantistes de nos pays, délèguent leurs propres crimes, pratiquent la subversion à grande échelle et de façon systématique, poussent leurs alliés à se battre à leur place...

    Tout ceci est très différent de la guerre déclenchée par Hitler, mais différent parce que beaucoup plus évolué, parce que la guerre est devenue « hors limites », s'appuie aussi sur le monopole des médias, et touche tous les domaines de l’activité humaine.
    Sur le fond il s’agit toujours de la domination mondiale et de son maintien par tous les moyens.

    _____________


    En ce qui concerne notre pays il est intéressant d'étudier les 3 partis parvenus en tête des présidentielles.

    On se rappelle que Juppé s'était fait débarquer et que la droite traditionnelle n'a jamais remonté la pente, phagocyté par LREM.
    Le PS s'est effondré et il a aussi été absorbé par LREM d'une part, et LFI pour sa branche radicale.
    LREM, qui représente les intérêts du CAC 40, a prétendu se tenir hors des blocs et défendre l'Union Européenne, mais il a accepté les sanctions qui pénalisent les capitalistes européens et s'est plié aux ordres de Biden, comme il avait écarté Huawei du marché de la 4G suite à un chantage de Pompeo, et cela contrairement à ses propres engagements.
    Cela signifie que la grande bourgeoisie soutient le fascisme 2.0 des USA contre la Chine et les pays émergents. Ce faisant elle affaiblit l'Union Européenne et nuit à ses propres intérêts.

    Le RN n'a jamais été adoubé par le grand capital jusqu'à présent, qui peut toujours s'en passer. Il se fait la voix du mécontentement populaire en pratiquant la démagogie, mais il reflète les intérêts du petit patronat xénophobe, raciste et anticommuniste.
    Il a reculé sur son projet de frexit et de sortie de l'Euro, même s'il reste eurosceptique. Concernant "l'Empire" il l'a soutenu lorsque Trump est arrivé au pouvoir, et malgré son soutien à Poutine il a défendu l'application de sanctions. C'est dire que ses positions ne sont pas stables et qu'il se rallie au plus fort, qu'il se placera inévitablement dans le camp du grand capital.

    LFI est suivi par la petite bourgeoisie et l'intelligentsia appauvrie, ainsi que par les électeurs immigrés. Elle représente une opposition à la grande bourgeoisie, dont la direction est fondamentalement réformiste et opposée au communisme. Ce n'est pas un parti capable de diriger une révolution prolétarienne. S'il parvenait au pouvoir sur un strapontin il jouerait un rôle comparable à celui du PS et s'opposerait fondamentalement à la lutte de classe suivant le principe "ne pas faire le jeu de la droite".

    Du point de vue de la classe ouvrière le PCF n'a pas rectifié la ligne révisionniste mais seulement mis un frein à sa propre liquidation. Les groupes qui se réclament du marxisme-léninisme n'ont pas réussi à reconstituer un parti et certains ont appuyé la candidature de Mélenchon en forçant la main pour un "vote utile" dès le premier tour.
    Puis ils ont stigmatisé ceux qui n'avaient pas voté pour le radis rouge.
    En fait ils ont appuyé de l'extérieur la liquidation du PCF, menée de l'intérieur par la clique de P. Laurent, mais sans rien avancer dans la construction d'un parti communiste.

    Il me paraît que, dans le PCF, la reconstruction d'un parti communiste repose d'abord sur la création de cellule d'entreprises et la lutte théorique, notamment sur les questions internationales, mais aussi pour remettre en question tout le fatras réformiste et remettre le socialisme à l'ordre du jour.
    Dans le mouvement communiste en dehors du PCF, il est nécessaire de débattre de la nature réelle de LFI et du rôle de cette formation dans la transformation socialiste de la société.


    Edité le 26-04-2022 à 23:00:36 par Xuan


    Xuan
       Posté le 14-05-2022 à 15:46:39   

    Les divisions internes de l'UE sont mises à nu par le paiement du gaz à la Russie en roubles ; l'Union est confrontée à une double pression : celle de Moscou et celle de Kiev.


    Par les journalistes de GT Staff
    Publié : 13 mai 2022 04:58 PM Mis à jour : 13 mai 2022 04:54
    https://www.globaltimes.cn/page/202205/1265566.shtml

    Une vingtaine d'acheteurs européens de gaz naturel auraient ouvert des comptes pour payer le gaz russe en roubles, ce qui, selon les analystes, reflète le dilemme dans lequel se trouve le bloc après avoir fait écho à l'appel à l'hégémonie des États-Unis - obligeant Bruxelles à adopter une approche à double visage dans laquelle le gouvernement se présente comme dur, mais où les entreprises adoptent une approche calibrée pour continuer à faire des affaires avec la Russie.

    Alors que l'UE intensifie les sanctions contre la Russie avec un vaste plan d'interdiction du pétrole, les divisions internes des pays européens et du groupe occidental sont davantage mises en évidence. Aujourd'hui, même l'Ukraine fait ses calculs, avec une nouvelle initiative visant à prendre le gaz naturel transféré via son territoire comme monnaie d'échange pour faire monter la pression sur l'Occident.
    Au total, 20 entreprises européennes ont ouvert des comptes chez Gazprombank JSC, se préparant à payer en roubles le gaz russe. Quatorze autres acheteurs ont demandé les documents nécessaires pour les ouvrir, a rapporté Bloomberg jeudi.
    Cette décision intervient après que les acheteurs européens se sont efforcés pendant des semaines de trouver un moyen de payer le gaz russe en roubles, comme l'exigeait Moscou, sans tomber sous le coup des sanctions de l'UE.
    Pour tenter de contourner les restrictions, les acheteurs européens doivent ouvrir deux comptes auprès de Gazprombank afin de faciliter la transaction : un en monnaie étrangère et un autre en roubles.
    La décision des entreprises de l'UE contraste fortement avec celle des fonctionnaires européens qui ont déclaré que les entreprises devaient continuer à payer en euros et que l'ouverture d'un compte bancaire en roubles violerait les sanctions imposées par l'Union.

    Cui Hongjian, directeur du département des études européennes de l'Institut chinois d'études internationales, a déclaré que le gouvernement et les entreprises de l'UE étaient parvenus à un consensus sur la manière de traiter les importations d'énergie en provenance de Russie.
    "Le gouvernement de l'UE cherche à se faire passer pour un dur, en envoyant des signaux forts. Mais du point de vue des entreprises, il s'agit d'une question technique sur la manière d'éviter les sanctions tout en continuant à acheter du gaz naturel à la Russie" , a déclaré M. Cui au Global Times vendredi.

    Les divisions internes de l'UE se sont également accentuées avec l'interdiction du pétrole russe dans le cadre du sixième cycle de sanctions contre Moscou.

    Avec les outils de contre-sanctions de la Russie, les cinq précédents cycles de sanctions de l'UE contre la Russie n'ont pas produit de dommages immédiats sur l'économie de cette dernière, ni atteint l'effet escompté. Le sixième cycle se concentre donc sur les importations de pétrole, l'une des principales catégories commerciales entre la Russie et l'UE, dans l'espoir d'infliger un préjudice massif à la Russie.
    Toutefois, à ce jour, le plan de sanctions de l'UE a encore suscité des réactions négatives de la part d'un grand nombre de pays de l'UE.

    La Hongrie a déclaré qu'elle bloquerait toujours les sanctions visant le pétrole russe. Le pays obtient 85 % de son gaz naturel et plus de 60 % de son pétrole de la Russie.
    En plus de ses conflits internes, elle est également confrontée à la pression de la Russie et de l'Ukraine, selon les analystes.
    L'Ukraine a déclaré mardi qu'elle suspendrait l'acheminement du gaz par un point de transit qui, selon elle, livre près d'un tiers du carburant acheminé de la Russie vers l'Europe via l'Ukraine, pour cause de "force majeure", a rapporté Reuters.

    "L'UE se trouve face à un dilemme. D'une part, elle risque de graves représailles de la part de la Russie si la proposition de sanctions est mise en œuvre, et dans un cas extrême, la Russie pourrait couper les approvisionnements en gaz naturel, ce qui aurait des implications plus larges pour l'économie de l'UE" , a déclaré Cui, ajoutant que d'autre part, l'Ukraine utilise également le gaz naturel comme une carte pour pousser l'Europe à de nouvelles sanctions.
    "La flèche est fixée à la corde. Mais la manière de tirer la flèche et son impact restent un problème" , a déclaré M. Cui.

    Les analystes ont averti que l'UE, qui dépend d'environ 37 % des importations de pétrole en provenance de Russie, supporterait également les conséquences désastreuses des sanctions.
    Xuan
       Posté le 19-05-2022 à 20:52:33   

    Washington détourne la "sécurité collective de l'UE" pour servir la stratégie anti-russe et bénéficier de l'élargissement de l'OTAN

    ParYang ShengetLiu Caiyu
    Publié: 18 mai 2022 23h35

    https://www.globaltimes.cn/page/202205/1266001.shtml

    Après que la Finlande et la Suède ont officiellement soumis des lettres mercredi pour rejoindre l'OTAN, le nouveau cycle d'expansion de l'alliance militaire dirigée par les États-Unis est très susceptible d'être encore renforcé, mais ce changement ne renforcera pas la sécurité collective de l'Europe, mais ne profitera qu'aux États-Unis, tout comme Washington, ne peuvent reconstruire leur hégémonie déclinante qu'en gardant d'autres régions intenses ou en déclenchant davantage de conflits, ont déclaré des analystes mercredi.

    La nature du conflit russo-ukrainien est un jeu stratégique entre Moscou et Washington, et le fait prouve que le conflit a créé une nouvelle situation qui a nui à l'Ukraine, à la Russie et au reste de l'Europe, mais qui ne profite qu'aux États-Unis. Maintenant, Washington veut maintenir cette situation afin que l'OTAN continue de s'étendre, et le résultat est que la Russie ne fera pas de compromis et que les pays concernés ne seront pas plus sûrs, mais pourraient devenir les nouvelles lignes de front directement confrontées à l'imprévisible confrontation russo-américaine, ont noté des experts.

    Le président américain Joe Biden accueillera jeudi le Premier ministre suédois et le président finlandais à la Maison Blanche lors d'une manifestation clé de soutien quelques jours après que les deux pays ont annoncé qu'ils chercheraient à rejoindre l'OTAN, a rapporté mardi CNN.

    Les dirigeants devraient discuter des candidatures de la Finlande et de la Suède à l'OTAN, de la sécurité européenne et du soutien à l'Ukraine, a déclaré la secrétaire de presse de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, dans un communiqué.

    Washington a besoin de tensions en Europe

    Les États-Unis accueilleront absolument la décision car ils aiment voir de nouvelles tensions se produire dans plus d'endroits en Europe comme la frontière entre la Russie et la Finlande, ainsi que dans la région de la Baltique puisque la Russie pourrait être forcée de déployer de nouvelles armes et militaires L'équipement nécessaire à Kaliningrad pour répondre à la nouvelle expansion de l'OTAN, a déclaré Lü Xiang, expert en études américaines et chercheur à l'Académie chinoise des sciences sociales.

    "Parce qu'avant le conflit russo-ukrainien, l'OTAN était déjà en état de "mort cérébrale", comme l'a dit le président français Emmanuel Macron dans le passé, donc susciter et provoquer un conflit massif entre la Russie et l'Ukraine était un plan clé promu par le États-Unis pour sauver ou continuer la vie de l'OTAN, et maintenant nous pouvons clairement voir que les conflits et les guerres sont la source de la puissance américaine sur l'Europe » , en d'autres termes, plus il y a de guerres et de tensions en Europe, plus l'OTAN deviendra, a-t-il noté.

    La raison pour laquelle l'influence de l'OTAN a diminué est que la force des États-Unis est en déclin et que Washington sous l'administration Trump n'était pas disposé à s'impliquer trop dans les problèmes mondiaux. Cette tendance à la baisse des États-Unis ne changera pas tant que la majorité de la communauté internationale maintiendra la paix et le développement en tant que courant dominant et que la mondialisation pourra être améliorée et poursuivie. Cependant, si le monde entre dans une nouvelle guerre froide avec des conflits et des tensions sans fin, la durée de l'hégémonie américaine sera prolongée, a déclaré Cui Hongjian, directeur du Département d'études européennes à l'Institut chinois des études internationales.

    "C'est comme si un vampire mourant recevait du sang neuf" , a déclaré un expert anonyme des relations internationales basé à Pékin, notant que les nouvelles puissances montantes dans le monde doivent comprendre que le lancement d'affrontements n'accélérera pas le déclin de l'ancienne hégémonie, car le "vampire" veut voir plus de "sang", donc insister sur la paix et le développement est la bonne façon de réformer et d'améliorer l'ordre mondial.

    Afin de sauver leur influence mondiale décroissante, les États-Unis ont travaillé dur pour se coordonner avec leurs alliés en diabolisant la Russie et en faisant exploser les menaces posées par la Russie, tandis qu'entre-temps, les États-Unis offrent des promesses de sécurité pour attirer et enchaîner leurs alliés européens. Mais il n'est pas étonnant que, de la provocation du conflit russo-ukrainien à l'élargissement de l'alliance militaire de l'OTAN, les États-Unis aient kidnappé la sécurité de l'Europe et de ses alliés pour étayer leur propre pouvoir et leurs propres intérêts, a déclaré Cui.

    Au nom d'offrir une soi-disant protection et aide à l'Europe, les États-Unis prennent cette chance de se faire une option alternative potentielle pour fournir de l'énergie à l'Europe, car de nombreux pays européens ont été contraints de réduire les importations d'énergie en provenance de Russie. dit Cui. « En d'autres termes, les États-Unis gagnent bien plus que l'Europe dans le conflit russo-ukrainien.

    Crise nucléaire en Europe

    L'élargissement de l'OTAN à la Finlande et à la Suède prendra du temps. Bien que la Turquie, un État membre de l'OTAN, ait exprimé sa position de s'opposer aux candidatures soumises par les deux pays d'Europe du Nord, les observateurs ont déclaré qu'il est peu probable qu'Ankara arrête le processus tandis que Washington montre son plein soutien. Le processus pourrait prendre jusqu'à un an, donc dans quelle mesure la Russie réagirait, surtout après la fin du conflit avec l'Ukraine, serait la clé de la question.

    On ne sait pas si la Finlande et la Suède seront réellement plus sûres après leur adhésion à l'OTAN, mais ce qui est sûr, c'est que l'expansion de l'alliance militaire attise davantage l'instabilité régionale et est mise en scène pour introduire les flammes de la guerre dans la région de la Baltique, ont déclaré des experts.

    Un rapport d'Aljazeera cite une source affirmant que la Russie pourrait déployer des armes nucléaires et des missiles hypersoniques dans l'enclave russe de Kaliningrad si la Finlande et la Suède rejoignaient l'OTAN.

    Song Zhongping, un expert militaire chinois et commentateur de télévision, a déclaré au Global Times que « la nature de l'impasse OTAN-Russie est une concurrence stratégique entre les États-Unis et la Russie. La véritable préoccupation de la Russie n'est pas que la Finlande et la Suède deviennent membres de l'OTAN. , mais sur la possibilité d'un système de défense antimissile américain ou de déploiements d'armes nucléaires dans ces deux pays."

    Le président russe Vladimir Poutine a signalé que la Russie tolérerait l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN, mais a averti que le Kremlin réagirait si l'alliance installait des bases ou des équipements militaires dans l'un ou l'autre pays, a rapporté le Financial Times.

    Le président russe a déclaré lundi que le projet d'élargissement de l'OTAN ne constituait "aucune menace directe pour la Russie", ajoutant qu'il n'avait "aucun problème" avec la Finlande ou la Suède, selon le rapport.

    La Suède a déclaré à plusieurs reprises qu'elle ne voulait pas de bases militaires de l'OTAN sur son sol ou d'héberger des missiles nucléaires. On pense qu'il est peu probable que la Finlande veuille cela non plus, mais a déclaré dimanche qu'elle ne poserait pas de conditions avant son adhésion.

    Après leur adhésion à l'OTAN, la Finlande et la Suède perdraient très probablement l'indépendance de décision en ce qui concerne l'autorisation aux États-Unis de déployer des armes et des bases militaires sur leurs territoires, même si les deux pays d'Europe du Nord ne souhaitent pas provoquer la Russie d'une telle manière. , dit Song.

    "Il est donc tout à fait possible que la Russie déploie des armes nucléaires à Kaliningrad et dans d'autres régions pour répondre à la menace potentielle, et cela provoquerait de nouvelles tensions et même une crise nucléaire à l'avenir" , a noté Song.

    Lü a fait écho au fait que la Russie se concentre actuellement sur le conflit en Ukraine, mais que lorsque le conflit se terminera un jour, elle aura la capacité de faire face à l'expansion de l'OTAN dans d'autres directions. "Certains membres de l'OTAN sont de plus en plus hostiles à la Russie, comme la Lituanie et la Pologne, donc lorsque Moscou aura terminé son opération militaire en Ukraine, il pourra faire face à eux. Ainsi, l'Europe ne sera pas plus en sécurité avec l'élargissement de l'OTAN. , mais plus incertain et dangereux."
    Xuan
       Posté le 24-05-2022 à 18:54:07   

    La Pologne a menacé l'Allemagne de perdre la confiance de ses alliés si elle refusait de soutenir le statut de candidat à l'UE pour l'Ukraine


    24 mai 2022, 19:17
    https://iz.ru/1339366/2022-05-24/v-polshe-prigrozili-frg-poterei-doveriia-pri-podderzhat-status-kandidata-v-es-dlia-ukrainy

    Mardi 24 mai lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue allemande Annalena Berbock à Berlin, le ministre polonais des Affaires étrangères, Zbigniew Rau, a déclaré que l'Allemagne perdrait la confiance de ses alliés si elle ne soutenait pas l'octroi à l'Ukraine du statut de candidat à l'UE. Il l'a dit.

    "Il n'y a aucun motif raisonnable d'admettre l'Ukraine dans l'UE de manière accélérée"
    Membre du Conseil fédéral d'Autriche Johannes Hübner - sur le statut neutre de l'Autriche et l'impossibilité d'une entrée rapide de Kiev dans l'Union européenne

    Rau estime que Berlin devrait prendre l'initiative de construire un système de sécurité en Europe qui tiendra compte des intérêts de l'Ukraine et sera dirigé contre la Russie.
    « Nous espérons que l'Allemagne assumera un tel rôle, aide l'Ukraine à gagner la guerre avec la Russie et soutienne finalement la candidature ukrainienne au statut de candidat. Il n'y a pas d'alternative à cela. Sinon, l'Allemagne perdra largement la confiance de ses alliés » cite TASS .
    Le chef du ministère polonais des Affaires étrangères a également noté que la Pologne souhaitait établir de bonnes relations avec l'Allemagne, qui est prête à se battre pour des valeurs communes.
    En outre, il a souligné que la Pologne et l'Allemagne devraient travailler ensemble pour garantir que la Russie subisse une défaite stratégique dans son « opération spéciale visant à protéger le Donbass ».

    « C'est l'objectif commun de la Pologne et de la communauté transatlantique, de la Pologne et des États-Unis. Je crois que ce sera l'objectif commun de la Pologne et de l'Allemagne, ainsi que de l'Allemagne et des États-Unis », a-t-il déclaré.
    En outre, Rau a noté le travail de la ministre allemande des Affaires étrangères, soulignant qu'elle se bat pour un changement de la politique étrangère allemande.
    Plus tôt, le 23 mai, le chef du bureau de la politique internationale du bureau du président polonais, Jakub Kumoch, avait déclaré qu'un certain nombre de pays occidentaux bloquaient l'octroi à l'Ukraine du statut de candidat à l'adhésion à l'UE . Cependant, il a noté que toute l'Europe centrale et orientale sera en mesure de « briser la résistance de plusieurs pays » sur cette question. Kumoch a également déclaré que le président polonais Andrzej Duda au forum économique de Davos ferait pression pour accorder à l'Ukraine le statut approprié.

    La veille, Clément Bon, ministre délégué auprès du ministère français des Affaires étrangères chargé des Affaires européennes, avait laissé entendre que l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne pourrait être retardée de plusieurs décennies , compte tenu des exigences que l'UE impose aux États candidats.
    Le 19 mai, le Conseil de la Fédération de la Fédération de Russie a recommandé aux Ukrainiens de dire adieu aux illusions sur l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne et de se concentrer sur la correction de la situation dans le pays.
    Le 17 mai, le président français Emmanuel Macron a promis que la demande d'adhésion de l'Ukraine à l'UE, que le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky a signée le 28 février, serait examinée en juin de cette année .
    Fin juillet 2021, le Conseil de sécurité nationale et de défense de l'Ukraine a approuvé une stratégie de politique étrangère qui prévoit une voie vers l'adhésion à l'Union européenne et à l'OTAN et vise à contrer la politique de la Russie.


    Edité le 24-05-2022 à 18:54:31 par Xuan


    Xuan
       Posté le 07-06-2022 à 22:58:26   

    N'humiliez pas Moscou : l'Ukraine « ingrate » contribue à la scission politique de l'UE

    7 juin 2022
    07:23
    Evgenia Zheludkova
    https://nsn.fm/policy/ne-unizhat-moskvu-neblagodarnaya-ukraina-sposobstvuet-politicheskomu-raskolu-es?utm_source=svpr C'est un site russe.

    La France, l'Allemagne et l'Italie ne soutiennent pas Zelensky sur la question du transfert de la Crimée à l'Ukraine, Macron appelle à se passer d'insultes contre la Russie, la Hongrie est choquée par les exigences excessives de Kyiv.

    Les événements en Ukraine pourraient conduire à une scission politique et économique entre les pays de l'Union européenne - une telle opinion a été exprimée par l'analyste américain Clive Crook.
    Selon lui, le début de l'opération militaire spéciale russe en Ukraine a exigé la solidarité des pays de l'UE, mais il s'est avéré qu'il existe de sérieux désaccords - tous ne sont pas d'accord avec la rhétorique de Volodimir Zelensky.

    Ainsi, le président français Emmanuel Macron a la veille mis en garde ses collègues contre les comportements offensants contre Moscou et son humiliation sur la scène internationale. Le dirigeant du pays a souligné qu'à l'avenir, il sera nécessaire de rétablir la coopération avec la Russie.

    De telles déclarations effraient le peuple ukrainien, note le chroniqueur d'Iltalehti Lauri Nurmi. Selon lui, la déclaration de Macron fait allusion à sa volonté d'accepter partiellement la légitimité de l'opération spéciale.

    Paris ne soutient pas non plus la demande du chef de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky, de transférer le contrôle de la Crimée à Kyiv. L'Allemagne et l'Italie sont solidaires de la France sur cette question - les pays sont favorables à une solution pacifique au conflit autour de l'Ukraine.

    "Aucun d'entre eux n'insiste sur ce que Vladimir Zelensky exige de temps à autre : le retrait de la Russie des territoires qu'elle détient depuis 2014" , rapporte le conservateur américain.
    Dans le même temps, Zelensky continue d'insister sur les siens : l'Ukraine ne reconnaîtra jamais la Crimée comme russe et n'acceptera pas l'autonomie des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk.

    Fin mai, l'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger a déclaré que Kiev devrait céder des territoires à Moscou et que l'Occident devrait cesser d'essayer d'infliger une défaite écrasante à la Russie, car cela aurait des conséquences désastreuses pour la stabilité.
    "Le résultat idéal serait que l'Ukraine prenne la place d'un État neutre comme pont entre la Russie et l'Europe" , a conclu Kissinger , s'exprimant lors du Forum économique mondial (WEF).

    Après la déclaration, il a été introduit dans la base du "Peacemaker" ukrainien.

    Le plus fort de tous les désaccords sur un certain nombre de questions concernant l'Ukraine est la Hongrie - le pays s'est opposé à l'embargo pétrolier de la Russie, a refusé de fournir des armes à Kyiv et a accepté de payer le gaz en roubles, et n'a pas non plus permis à l'Union européenne d'inclure Le patriarche Kirill de Moscou et de toute la Russie dans la liste des sanctions.
    Le président du parlement hongrois, Laszlo Kever , a même estimé que Zelensky souffrait de problèmes mentaux. Il l'a déclaré sur les ondes de la principale chaîne de télévision du pays.
    À son avis, le dirigeant ukrainien ne se comporte pas de manière très adéquate sur la scène internationale - après tout, ceux qui ont besoin d'aide le demandent généralement poliment, sans se tourner vers les demandes et les menaces.
    "Il y a une sorte de problème mental personnel ici, et je ne sais pas ce qu'on peut y faire" , a souligné l' orateur .

    Après la déclaration très médiatisée de l'homme politique hongrois, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a exigé que le président du parlement fournisse un certificat de sa santé mentale afin de tirer des conclusions sur sa déclaration sur l'état du dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky.

    « Le ministère des Affaires étrangères de l'Ukraine attend la publication d'un certificat sur l'état de sa santé mentale par le président du Parlement hongrois Laszlo Kever. Une évaluation plus approfondie des propos de M. Kever dépend directement de la conclusion consignée dans le certificat » , a déclaré représentant officiel du ministère ukrainien des Affaires étrangères Oleg Nikolenko.
    Le diplomate de Kyiv a souligné que les autorités hongroises "continuent constamment de jeter de la boue sur l'Ukraine" .

    Les États-Unis ont exhorté la Serbie à se concentrer sur l'objectif d'adhésion à l'Union européenne
    Après cela, Zelensky a parlé d'éventuels problèmes mentaux et après cela, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter SzijjártóSelon Szijjártó, cela peut expliquer le fait qu'en réponse à l'aide d'autres pays, les politiciens ukrainiens parlent "sur un ton inacceptable", "sans jamais exprimer de gratitude" .

    Volodymyr Zelensky a exprimé à plusieurs reprises son mécontentement face aux décisions trop "douces" de l'Union européenne envers la Russie. En mai, le président ukrainien a critiqué l'UE pour le fait que le sixième paquet de sanctions contre la Fédération de Russie n'a pas encore été introduit.

    Probablement, tous les pays de l'UE ne suscitent pas l'indignation du dirigeant ukrainien. Ainsi, la Bulgarie (avec ses partenaires de l'OTAN, le Monténégro et la Macédoine du Nord) a fermé la veille son espace aérien à l'avion du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Les 6 et 7 juin, Sergueï Lavrov devait se rendre en Serbie, qui a cependant de plus en plus de mal à concilier orientation vers l'UE et maintien des relations avec la Russie.
    Xuan
       Posté le 10-06-2022 à 23:35:52   

    svpressa ironise sur l'exacerbation des contradictions européennes à cause de la crise ukrainienne.

    Grèce vs Turquie: les membres de l'OTAN prêts à s'affronter dans la guerre
    ATHÈNES À BOUT DE PATIENCE FACE AUX PROVOCATIONS D'ANKARA


    Irina Gousseva
    https://svpressa.ru/war21/article/336443/

    Le conflit de longue date entre la Turquie et la Grèce continue de s'aggraver. Athènes a averti Ankara qu'elle atteignait « les limites de la retenue et de la patience après une période d'intenses provocations turques » , qui comprend des demandes de démilitarisation des îles grecques. Ceci est rapporté par le portail Greek Reporter.
    « Nous ferons de notre mieux pour protéger nos droits souverains. Nous sommes dangereusement proches de nos limites de retenue et de patience" , a déclaré le ministre grec de la Défense Nikos Panagiotopoulos .
    S'exprimant lors de la conférence annuelle sur la sécurité GLOBSEC, qui s'est tenue à Bratislava, le chef du ministère grec de la Défense a exprimé la déception de la Grèce face aux relations avec la Turquie, qui est un allié de l'OTAN.

    "Nous nous sentons étranges d'avoir un allié qui nous menace de guerre si nous décidons d'utiliser l'un de nos droits légaux en vertu du droit international pour étendre nos eaux territoriales au-delà de six milles marins. Une menace de guerre d'un allié à l'autre ? Je ne veux pas avoir de tels alliés » , a souligné le ministre grec.
    Il a également ajouté que la Grèce ne veut pas d'un allié qui effectue plus de 40 vols quotidiens dans l'espace aérien grec.
    «Ce ne sont pas seulement des intrusions dans notre espace aérien, mais aussi des survols de colonies. Parfois, ils ont lieu la nuit. Je me demande pourquoi? " demanda Panagiotopoulos.
    Il a également qualifié d'étranges les appels des "alliés" à la démilitarisation des îles grecques. À son avis, tout cela est non seulement inacceptable, "mais aussi complètement absurde" .

    Auparavant, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu , avait déclaré qu'Ankara suspendait le mécanisme d'un conseil stratégique de haut niveau avec la Grèce.
    "Nous avons proposé à plusieurs reprises de tenir une réunion du (conseil) stratégique au plus haut niveau, la partie grecque retardait la date. Nous préparons maintenant une déclaration écrite indiquant que nous suspendons le mécanisme » , a-t-il déclaré .
    Selon le membre correspondant de l'Académie des sciences militaires de la Fédération de Russie, le candidat aux sciences militaires Alexander Bartosh , de tels conflits entre la Turquie et la Grèce éclatent périodiquement.

    - L'OTAN sert toujours d'intermédiaire entre ces deux États. Le secrétaire général de l'OTAN effectue des navettes d'Ankara à Athènes pour réconcilier les parties et éviter que le conflit n'éclate. Je pense que cette fois l'OTAN mettra tout en œuvre pour réconcilier ces deux pays, car maintenant un tel conflit, dans une atmosphère de tension générale dans le monde, l'OTAN est extrêmement désavantageuse.

    "SP": - Ce conflit est-il quelque peu différent des précédents ? Quelque chose de nouveau est apparu ?

    - Violation de l'espace aérien des îles grecques de la mer Egée, survols d'avions - cela se répète souvent et est stéréotypé. Je ne vois encore rien de nouveau. Jusqu'à présent, tout se développe selon le schéma établi. Le refus d'Ankara de participer au conseil stratégique est une nouvelle étape pour augmenter la pression sur la Grèce.

    « SP » : - Dans le contexte d'une situation internationale difficile dans son ensemble, le conflit peut-il évoluer vers un affrontement militaire ?

    - Je pense que toutes les possibilités de l'OTAN et des Etats-Unis seront utilisées pour empêcher que ce conflit n'éclate.

    Chef du Département de science politique et de sociologie du PRUE GV Plekhanov Andrei Koshkin note que la pression de Washington sur l'unité politique transatlantique a forcé l'Europe à prendre des mesures contre la Russie, dont les habitants des États européens ont commencé à souffrir.

    - Les États ont commencé à souffrir de la pression militaire de Washington sur les membres de l'OTAN, qui devraient fournir des armes et des munitions aux forces armées ukrainiennes. Dans cette atmosphère nerveuse, des revendications mutuelles ont commencé les unes envers les autres. La même Turquie a commencé à faire des réclamations liées à ses intérêts nationaux à la Finlande et à la Suède lors de leur adhésion à l'OTAN, et le président de la Croatie a commencé à donner l'exemple à son parlement du président de la Turquie, qui défend les intérêts nationaux.

    Nous voyons comment le degré de tension sur le continent européen a augmenté dans des structures telles que l'Union européenne et l'OTAN. Dans ces conditions, les relations entre les deux États membres de l'OTAN, la Grèce et la Turquie, s'aggravent également. Il y a des raisons à cela - des revendications mutuelles. L'aggravation a commencé avec la situation sur le plateau, que les entreprises turques exploitaient, la Grèce ne l'aimait pas, les revendications ont commencé par la violation de l'espace aérien, des îles, c'est-à-dire toute une histoire de tensions complexes, auxquelles elles ne sont pas parvenues à un compréhension commune.

    Dans une telle situation, je ne vois pas de limite. Le maximum que Washington pouvait faire était d'unir tout le monde contre la Russie sur la base de la lutte en Ukraine. Ici, ils ont essayé de se combiner, mais au lieu de cela, ils ont obtenu l'effet inverse, qui a commencé à se manifester très sérieusement maintenant. Nous voyons de nombreux facteurs qui font craindre que le conflit ne dégénère en affrontements armés, ce qui n'est pas nouveau pour la Grèce et la Turquie.

    "SP": - Toute la région sera-t-elle entraînée ?
    - Je partirais de la situation qui se développe en Europe, où chacun essaie d'aggraver les relations, pas de les stabiliser. L'avion du ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie n'est pas autorisé à passer. Ces États nains, non par leur taille géographique, mais par leur compréhension politique de la situation actuelle, feraient preuve de solidarité, créant une telle atmosphère autour de la Serbie, qui n'a pas adhéré aux sanctions. C'est le ministre d'une puissance nucléaire, qui est l'une des deux a une triade nucléaire, et une telle attitude ! Il s'agit clairement d'une action agressive pour déclencher une guerre. La situation avec la Transnistrie est également clairement liée à une tentative d'aggraver la situation.
    Pour les États-Unis, c'est bien sûr une victoire. Les combats à l'étranger, l'approvisionnement en armes, dont ils profitent et veulent résoudre leurs problèmes internes à travers de tels conflits.
    Nous sommes préoccupés par l'aggravation entre la Turquie et la Grèce, c'est un moment significatif. Erdogan rencontre Sergueï Lavrov , je pense que ces questions ont trouvé une place dans la discussion. Voici les dialogues ! Une réunion, une discussion, un rapport aux présidents , etc. Et là, ils ne laissent pas passer l'avion pour unir et punir la Russie !

    « SP » : - Comment cela affectera-t-il l'OTAN, étant donné que les deux pays sont membres de l'alliance ?

    — Au sein de l'OTAN, il y a assez souvent des conflits qui doivent être résolus. Je suis sûr que Washington et Bruxelles font déjà des efforts dans ce sens, mais jusqu'à présent, nous n'avons pas vu de résultats. L'inquiétude est également liée au fait que le sommet est sur le nez. Ils veulent se battre contre la Russie là-bas, mais ici, au moins dans leur arrière-cour, ils veulent comprendre pour qu'il n'y ait pas d'incendie.
    Cela exacerbe le « monolithe », comme certains politiciens disent souvent, tandis que d'autres disent que le « monolithe » s'effondre déjà de l'intérieur et, pour ainsi dire, empêché de former des alliances. La Grande-Bretagne est en train de créer une sorte d'alliance contre la Russie, au début elle a formé l'axe Londres-Varsovie, puis elle a rejoint les Baltes et a promis que la Turquie les rejoindrait. C'est la destruction interne de l'Union européenne. Et une fois qu'ils ont détruit l'UE, l'OTAN peut s'effondrer. C'est Londres qui se venge artificiellement de son Brexit et tente de réduire le potentiel de l'Allemagne et de la France pour assurer son leadership.

    J'ai décrit des relations assez complexes avec des coups, qui provoquent également des tensions dans l'UE et l'OTAN, n'ajoutent pas la confiance que l'OTAN ne commencera pas à s'effondrer. De plus, il faut tenir compte du fait que l'opération spéciale en Ukraine est un début sérieux de la réorganisation du monde, qui a été initiée, bien sûr, par les Américains, créant une crise autour de l'Ukraine, des paquets et des restrictions économiques contre la Fédération de Russie. Ils l'ont commencé, et maintenant les Européens sont déjà mécontents des résultats.
    Xuan
       Posté le 13-06-2022 à 23:38:36   

    Pendant ce temps ...

    Irlande du Nord: Londres lance la révision unilatérale du statut post-Brexit



    information fournie parAFP•13/06/2022 à 21:26

    https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/irlande-du-nord-londres-lance-la-revision-unilaterale-du-statut-post-brexit-8ed4a1f590c4b9fd84d032536a5ab848

    Après des mois d'impasse, le gouvernement britannique est passé à l'action lundi en présentant au Parlement son projet de loi qui remet en cause le statut post-Brexit de l'Irlande du Nord, au risque de représailles des Européens qui jugent le texte illégal.
    Alors que l'UE a menacé le gouvernement britannique d'actions en justice, estimant que son initiative nuisait à "la confiance mutuelle", Londres estime ne plus pouvoir attendre vu la paralysie politique causée par le protocole nord-irlandais dans la province britannique.
    Après avoir menacé d'outrepasser purement et simplement ce traité international qu'il a négocié et signé, le gouvernement de Boris Johnson a choisi de légiférer pour le modifier unilatéralement.
    "Nous sommes très clairs sur le fait que nous agissons de manière légale" , a assuré la cheffe de la diplomatie Liz Truss à la télévision.
    S'il est adopté, ce qui pourrait prendre des mois, le texte " va mettre fin à cette situation intenable où la population d'Irlande du Nord est traitée différemment du reste du Royaume-Uni, va protéger la suprématie de nos tribunaux et notre intégrité territoriale" , a-t-elle expliqué dans un communiqué, défendant une "solution raisonnable ".
    Elle a répété que Londres restait ouvert à une solution négociée, mais à condition que l'UE accepte de "changer le protocole" et non seulement l'aménager comme c'est le cas actuellement.

    Le protocole vise à protéger le marché unique européen après le Brexit sans provoquer le retour d'une démarcation physique entre la province britannique et la République d'Irlande, membre de l'Union européenne, ce qui pourrait remettre en cause la paix.
    Pour résoudre cette quadrature du cercle, le gouvernement de Boris Johnson avait accepté que l'Irlande du Nord reste de facto au sein du marché européen, instaurant une frontière douanière en mer d'Irlande, avec contrôles et paperasse.
    Regrettant la démarche britannique, le chancelier allemand Olaf Scholz a assuré que l'UE répondrait "de manière unifiée", tandis que le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken a exhorté Londres à "poursuivre les négociations de bonne foi" avec l'UE.

    - Colère unioniste -

    Si le texte n'a pas été complètement appliqué, il complique les approvisionnements et horripile la communauté unioniste, qui estime que la place de la province au sein du Royaume-Uni est menacée.
    Alors que le principal parti unioniste, le DUP, bloque depuis plusieurs mois la formation de tout exécutif local, le gouvernement de Londres avait annoncé mi-mai sa volonté de légiférer.
    Concrètement, le gouvernement britannique veut que les marchandises circulant et restant au sein du Royaume-Uni passent par un "canal vert", les libérant de démarches administratives. Les marchandises destinées à l'UE resteront, elles, soumises à l'ensemble des vérifications et contrôles appliqués en vertu du droit européen.

    Selon le projet de loi, la province pourra bénéficier des mêmes aides d'Etat que le reste du Royaume-Uni et les contentieux se règleront devant un mécanisme d'arbitrage indépendant et non plus devant la Cour de justice européenne, point de discorde majeur entre Londres et Bruxelles.

    - "Ajustements" -

    "Franchement c'est une série assez triviale d'ajustements" , a relativisé Boris Johnson sur la radio LBC. "Notre engagement primordial en tant que pays porte sur l'Accord du Vendredi saint" , signé en 1998 pour mettre fin à trois décennies de violences entre unionistes, surtout protestants, et républicains, à majorité catholique, faisant 3.500 morts.
    Liz Truss s'est expliquée en appelant lundi le vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic, lequel a assuré que l'UE avait proposé des "solutions".
    Lors d'un appel d'à peine 12 minutes avec son homologue britannique, l'Irlandais Simon Coveney a lui reproché à Londres de "ne pas avoir engagé de négociations significatives" .

    A Belfast, malgré le projet de loi, le DUP refuse toujours de participer à un nouveau gouvernement, censé être dirigé pour la première fois par les républicains du Sinn Fein après leur victoire aux élections locales du 5 mai.
    Le dirigeant du DUP, Jeffrey Donaldson, a salué "un pas important" mais a dit vouloir voir le projet de loi progresser au Parlement avant de se prononcer.

    Dans une lettre commune, des élus de partis représentant la majorité de l'Assemblée locale (dont le Sinn Fein) ont dit "rejeter dans les termes les plus forts possibles" la loi britannique. Pour eux, " s'il n'est pas idéal, le protocole représente la seule protection disponible" contre les effets du Brexit mais aussi "un avantage économique" avec "un accès à deux marché majeurs" .
    Xuan
       Posté le 19-06-2022 à 11:07:19   

    Guerre en Ukraine : on vous explique pourquoi les pays membres de l'UE se divisent sur l'octroi du statut de candidat à l'adhésion

    Article rédigé par

    Fabien Jannic-Cherbonnel
    France Télévisions
    Publié le 19/06/2022 07:13
    Mis à jour le 19/06/2022 07:15
    https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/union-europeenne/guerre-en-ukraine-on-vous-explique-pourquoi-les-pays-membres-de-l-ue-se-divisent-sur-l-octroi-du-statut-de-candidat-a-l-adhesion_5199799.html


    Les Vingt-Sept doivent décider lors d'un Conseil européen s'ils permettent ou non à Kiev d'engager le long processus d'adhésion. Mais certains s'inquiètent des conséquences que cela pourrait avoir sur l'Union européenne.

    Une étape hautement symbolique. Le Conseil européen, qui réunit tous les chefs d'Etat de l'Union européenne, pourrait se prononcer les 23 et 24 juin en faveur de l'octroi du statut de pays candidat à l'Ukraine. Première étape indispensable pour espérer rejoindre un jour l'UE, ce statut permet d'ouvrir officiellement les négociations sur une adhésion. Il ne s'agit que du tout début du processus – qui peut prendre plusieurs dizaines d'années. Cet "engagement juridique" est tout de même réclamé par Kiev, qui a fait par de sa volonté d'intégrer l'Union européenne "sans délai" après le début de l'invasion russe.

    Lors de leur visite commune à Kiev, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, le chef du gouvernement italien Mario Draghi et le président roumain Klaus Iohannis ont annoncé être favorables à l'octroi du statut de candidat officiel à l'Ukraine. Et le lendemain, vendredi 16 juin, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, s'est aussi prononcée en faveur d'une telle décision. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réagi sur Twitter en se disant "reconnaissant envers Ursula von der Leyen" et en saluant "une décision historique".

    Un signal à envoyer en plein conflit
    Les chefs d'Etats, qui ont le dernier mot sur le sujet, suivront-ils ces recommandations ? Officiellement, les discussions sont en cours, mais en coulisses, les dirigeants des Vingt-Sept se montrent divisés sur la question. La Pologne, voisine de l'Ukraine et inquiète des agissements de la Russie, s'est notamment fait le porte-voix des aspirations ukrainiennes. Une décision européenne favorable "est d’une extrême importance, avant tout psychologique et politique”, a expliqué le président polonais Andrzej Duda, cité par L'Obs, lors d'une intervention devant le Parlement ukrainien, le 22 mai.

    Les partisans d'un "oui" à l'Ukraine justifient leur position par la portée hautement symbolique de la décision. "L'argument de ces pays est qu'il faut donner une perspective européenne à l'Ukraine", explique Georgina Wright, la directrice du programme Europe de l'Institut Montaigne, un think-tank parisien.

    "Les pro-Ukraine estiment que la guerre n'est pas seulement ukrainienne, mais européenne, et que l'on a un devoir de répondre à l'Ukraine."

    Georgina Wright, spécialiste de l'Europe à franceinfo
    Une ligne défendue par Kiev, notamment par le chef de cabinet du président Volodymyr Zelensky, qui arguait auprès de Politico (en anglais) que "les soldats ukrainiens" se battaient "pour défendre les valeurs européennes".

    Une frilosité à poursuivre l'élargissement
    L'octroi du statut de candidat permettrait également à l'UE "d'aller plus loin", après "les six paquets de sanctions décidés par les Européens contre la Russie", relève Susi Dennison, analyste au Conseil européen des relations étrangères, un think-tank londonien. Une façon pour l'UE "d'afficher son soutien à l'Ukraine, alors qu'elle ne peut probablement pas faire beaucoup plus en termes de livraisons d'armes ou de sanctions". Malgré cette volonté affichée, la Pologne et ses alliés doivent faire face à un scepticisme de la part d'autres pays membres, notamment les pays scandinaves, l'Espagne et les Pays-Bas.

    Plusieurs raisons expliquent cette frilosité. Le Danemark craint notamment pour "le respect de l'Etat de droit en Ukraine" car "le pays n'a pas implémenté assez de réformes, notamment en matière de lutte contre la corruption", relève Susi Dennison. En signant un accord d'association en 2014, l'Ukraine s'est toutefois engagée à réformer ses institutions et son économie, pour les faire correspondre aux standards de l'Union européenne.

    Surtout, plusieurs pays sont préoccupés par "la capacité de l'UE d'absorber de nouveaux pays, alors qu'il est déjà compliqué de prendre des décisions à 27", analyse Georgina Wright.

    "La France défend notamment une réforme du fonctionnement de l'UE et du processus d'adhésion, avant tout élargissement."

    Georgina Wright, spécialiste de l'Europe à franceinfo
    En 2019, Emmanuel Macron s'était d'ailleurs opposé à l'entrée de la Macédoine du Nord et de l'Albanie dans l'union, pour les mêmes raisons.

    Une promesse d'engagement de l'UE
    Dans les couloirs des institutions européennes, les diplomates s'écharpent justement sur ce problème, considéré comme l'un des éléments bloquants des négociations. Il faut dire que plusieurs pays des Balkans – l'Albanie, la Macédoine du Nord, le Monténégro et la Serbie – patientent déjà aux portes de l'UE depuis de longues années.

    "Il ne faudrait pas donner l'idée que l'Ukraine à le droit d'aller plus vite que ces pays."

    Susi Dennison, spécialiste de l'Europe à franceinfo
    Donner des gages à l'Ukraine, sans froisser les pays qui attendent, relève du numéro d'équilibriste, un exercice rendu d'autant plus difficile par le fait que la Moldavie et la Géorgie ont elles aussi demandé officiellement à être candidates, quelques semaines après le début du conflit. Si les deux pays partagent la peur d'une invasion par la Russie, la candidature de la Moldavie, qui s'est largement tournée vers l'Europe, fait consensus. C'est moins le cas de la Géorgie, jugée plus éloignée de Bruxelles.

    L'enlisement des négociations d'adhésion – la Macédoine du Nord est devenue candidate en 2005 et n'est toujours pas membre de l'UE –, a d'ailleurs poussé Emmanuel Macron à prévenir en mai les Ukrainiens que le processus pourrait prendre "des décennies", rapporte France 24. D'où la proposition du président français de créer une "Communauté politique européenne" lors d'un discours à Strasbourg le 9 mai, une communauté que pourrait rejoindre l'Ukraine.

    Une juste récompense pour Kiev
    La proposition, aux contours encore flous, permettrait selon le chef de l'Etat, "aux nations européennes démocratiques adhérant à notre socle de valeurs, de trouver un nouvel espace de coopération politique, de sécurité, de coopération", en attendant leur entrée dans l'UE. Une façon, selon Georgina Wright, de proposer "une alternative, avant que l'UE ne repense les élargissements". Selon les informations de France Télévisions, l'idée devrait d'ailleurs être discutée lors du prochain Conseil européen.

    Elle a pourtant été immédiatement rejetée par Kiev. "L'Ukraine respecte l'Union européenne, et nous voulons bénéficier du même respect", s'indignait ainsi le Volodymyr Zelensky devant des étudiants, peu après le discours de son homologue français. C'est simple, "ce serait un désastre", s'alarme Alyona Getmanchuk, directrice du think-tank ukrainien New Europe Centre.

    "Les Ukrainiens ne comprendraient pas pourquoi les choses sont aussi compliquées, alors que personne ne parle de devenir membre de l'UE immédiatement. Nous savons qu'il y a encore du travail."

    Alyona Getmanchuk, directrice de New Europe Centre à franceinfo
    A l'inverse, une réponse positive "serait une façon de nous donner des ailes et d'ancrer l'Ukraine à l'Europe de l'Ouest", assure la chercheuse. Une façon de récompenser les Ukrainiens, alors que le drapeau européen était de toutes les manifestations pro-démocraties de 2014 dans le pays. Et puis, "donner le statut de candidat, ce n'est pas la même chose que de valider l'adhésion", souligne Georgia Wright.

    Un refus qui paraît improbable
    Les débats en amont du Conseil européen, qui devra aussi se prononcer sur le sort réservé la Géorgie et de la Moldavie, promettent d'être tendus. "Il semble probable que l'Ukraine soit déclarée candidate", confiait un diplomate européen à France Télévisions.

    "Les pays réticents n'ont plus le choix maintenant que l'Allemagne, la France et l'Italie ont dit oui."

    Un diplomate européen à France Télévisions
    Mais pas sans conditions. Celles-ci devraient consister "à demander à l'Ukraine des réformes institutionnelles, notamment en matière de corruption". Difficile en tout cas d'imaginer l'UE démarrer les négociations immédiatement, alors que le pays est toujours en guerre. Et pour ne pas se mettre les pays dont le processus d'adhésion stagnent à dos, "un signal sera également envoyé aux pays des Balkans". Lequel ? "Probablement des promesses d'approfondissement des partenariats déjà en place."

    Mais les Européens ont-ils seulement le choix ? "Un refus aurait un coût politique très fort, alors que donner un accord ne coûte pas grand chose", soulignait le même diplomate. D'autant que les Vingt-Sept doivent compter avec la pression entretenue par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui a notamment déclaré lors de la visite d'Ursula von der Leyen à Kiev qu'un "oui" de l'UE "serait une réponse positive à la question de savoir si le projet européen a un futur tout court".
    Xuan
       Posté le 27-06-2022 à 18:49:23   

    Les Européens ordinaires souffrent d'une inflation élevée et de pénuries de matières premières alors que les élites politiques de l'UE suivent l'exemple des États-Unis en sanctionnant la Russie
    Par les journalistes du personnel de GT
    Publié : 26 juin 2022 22:30 Mis à jour: 27 juin 2022 12:30

    Photo&#65306;Capture d'écran de l'interview de Press TV
    Un manifestant accepte une interview de Press TV à Bruxelles le 20 juin 2022. Photo : Capture d'écran de Press TV
    https://www.globaltimes.cn/page/202206/1269072.shtml

    Illustration :
    Charlott Clemens, étudiante à Berlin, en Allemagne, doit soigneusement calculer chaque centime dont elle dispose pour vivre aussi économe que possible, un scénario qu'elle n'avait pas prévu il y a quelques mois. Cette décision économe n'est pas due à la faillite ou à des malversations fiscales, mais à la flambée de l'inflation du coût de la vie en réaction en chaîne à la décision de l'Allemagne de réduire la dépendance à l'énergie russe et à son dévouement à l'OTAN, entre autres.

    À moins de 400 kilomètres de là, aux Pays-Bas, Sonja van den Ende, une journaliste d'investigation néerlandaise, a non seulement constaté que les prix des produits de supermarché étaient bien plus élevés qu'auparavant, mais aussi que l'achat de certains produits de première nécessité comme l'huile de tournesol était devenu plus difficile.

    "L'huile de tournesol est une rareté et un litre coûte facilement 3 à 4 euros, si elle n'est pas en stock du tout. Si elle n'est pas en stock, il y a un panneau qui dit : 'Souvenez-vous de tous les Ukrainiens touchés par la guerre'", van den Ende a déclaré au Global Times.

    "Pendant la crise, l'argent a été littéralement jeté comme outil de propagande de l'UE. Peu d'Européens ont réellement reçu de l'aide, et lorsqu'ils ont reçu de l'argent, c'était principalement sous la forme d'un prêt", a-t-elle déclaré.

    Selon elle, une de ses connaissances a dû vendre sa maison pour couvrir la flambée du coût de la vie. L'homme loue maintenant une caravane dans un camp de vacances où il vit.

    Leurs histoires sont la nouvelle norme en Occident. Un rapport de Reuters du 17 juin indique que l'inflation dans la zone euro a atteint un niveau record de 8,1% le mois dernier, conformément à une estimation préliminaire, soit plus de quatre fois l'objectif de la Banque centrale européenne. Il a souligné que l'inflation est devenue "de plus en plus large, affectant tout, de la nourriture et des services aux biens de consommation courante" .

    Un article du Brookings Institute a montré que les ménages à revenu faible et moyen ont tendance à être plus vulnérables à une inflation élevée.

    Incapables de supporter une vie de plus en plus sous pression, un grand nombre d'Européens sont descendus dans la rue pour protester, certains au moins critiquant le gouvernement pour avoir alloué trop de ressources à l'OTAN et à l'Ukraine.

    Le 20 juin, environ 70 000 travailleurs belges ont manifesté à Bruxelles contre l'inflation et la hausse du coût de la vie. L'inflation belge a atteint un record de 9% en juin, a rapporté Reuters. Selon un rapport d'Euronews, "un petit nombre de pancartes et de bannières le jour de l'action ont critiqué la Belgique pour avoir appliqué les sanctions de l'UE contre la Russie".

    La télévision publique iranienne Press TV a rapporté que lors de la manifestation contre le coût de la vie à Bruxelles, certains grévistes insistent sur le fait que l'on met trop l'accent sur la guerre et pas assez sur les négociations diplomatiques.

    Dans le clip vidéo Press TV mis en ligne sur Twitter le 21 juin, certaines personnes interrogées ont exprimé leur frustration face à la hausse de l'inflation alors que les salaires sont restés les mêmes, et une femme a déclaré qu'il était encore moins cher de rester à la maison que d'aller travailler. Un homme d'âge moyen s'est plaint à Press TV qu'"ils ont de l'argent à envoyer en Ukraine pour des armes sophistiquées qui coûtent très cher mais ils disent qu'ils n'ont pas assez d'argent pour nous soutenir".

    Un autre a souligné que la règle des 2 % de l'OTAN est complètement inutile.

    En 2006, les ministres de la Défense de l'OTAN ont convenu d'affecter au moins 2 % de leur PIB aux dépenses de défense.

    Dimanche, des milliers de personnes ont manifesté dans la capitale espagnole de Madrid contre le prochain sommet de l'OTAN qui se tiendra du 28 au 30 juin. Les manifestants ont chanté "Des chars oui, mais de la bière avec des tapas" et ils ont dit une augmentation des dépenses de défense en Europe. demandé par l'OTAN était une menace pour la paix, a lu un rapport de Reuters.

    Un manifestant a déclaré à Reuters : "J'en ai assez de cette histoire d'armes et de meurtres. La solution qu'ils proposent, c'est plus d'armes et de guerres, et nous payons toujours pour cela. Donc, pas d'OTAN, pas de bases (armées), laissez les Américains s'en vont et nous laissent seuls sans guerres ni armes."

    Vendredi, le personnel de Ryanair en Belgique s'est mis en grève, se joignant à une action revendicative ailleurs en Europe, selon Reuters. Le rapport indique que "la flambée de l'inflation à travers le continent a conduit des millions de travailleurs à lutter contre la hausse du coût de la vie, incitant les syndicats à exiger des augmentations de salaire plus élevées, souvent soutenues par des appels à la grève".

    Les analystes ont souligné que la récession économique actuelle et la forte inflation en Europe sont le résultat d'une série de facteurs, notamment les sanctions contre l'énergie russe, le fait de consacrer trop de ressources à l'OTAN et les politiques monétaires souples adoptées au milieu de la pandémie mondiale.

    Des manifestants défilent lors d'une manifestation nationale pour défendre le pouvoir d'achat et réclamer un amendement à la loi sur les normes salariales de 1996 qui réglemente l'évolution des salaires en Belgique, le 20 juin 2022, à Bruxelles. Photo : AFP


    Une vie plus dure

    Moins d'un mois après avoir emménagé dans son nouvel appartement en avril, Clemens a été informée d'une augmentation de loyer par son propriétaire car "les prix du gaz naturel sont plus élevés que prévu" .

    "Bien que les prix en Allemagne aient déjà connu une augmentation, cette fois, l'augmentation des prix a été comme une énorme vague qui m'a frappé sur tous les fronts" , a déclaré Clemens au Global Times.

    Clemens a déclaré que son loyer est passé de 778 à 825 euros par mois, mais ce n'est pas la dernière goutte. L'huile de cuisson est passée de 1,2 à 1,7 euro début février, puis à 2 euros, aboutissant finalement à un déficit massif de l'offre. En avril, seuls les supermarchés russes et turcs avaient un petit approvisionnement en pétrole à 4,99 euros, a déclaré Clemens.

    "Au lieu d'acheter des choses au hasard, j'ai maintenant l'habitude de faire des listes de courses et de n'acheter que des produits de première nécessité, car je ne sais pas combien de temps dureront les turbulences économiques causées par le conflit russo-ukrainien" , a-t-elle déclaré.

    Les prix de l'essence s'envolent en raison des sanctions sur l'énergie russe. Confrontée à une augmentation de 20 % des prix de l'essence, Clemens a déclaré qu'elle n'avait pas hésité à faire du covoiturage avec ses collègues.

    Alors que le gouvernement berlinois affirme qu'il prévoit d'introduire cet été un ticket qui permettrait aux résidents d'accéder à tous les transports publics du pays pour 9 euros par mois, Clemens a déclaré qu'elle préférait ne pas utiliser les transports publics pour le moment.

    "En tant que point de transit pour un grand nombre de réfugiés, il y a actuellement une atmosphère délicate à Berlin entre les habitants et les Ukrainiens. Il y a tellement de voix et de commentaires négatifs contre les réfugiés sur Internet. Des conflits peuvent survenir n'importe où" , a déclaré Clemens.

    Van den Ende a déclaré au Global Times qu'avant le conflit russo-ukrainien, les citoyens de l'UE pouvaient acheter du poulet et des œufs bon marché en provenance d'Ukraine. L'entreprise néerlandaise de volaille en Ukraine est maintenant en faillite, en partie à cause du conflit.

    Van den Ende a effectué trois voyages dans les régions ukrainiennes de Donetsk et de Louhansk en mars, d'où elle a reporté pendant plus d'un mois.

    Elle a souligné que la guerre en Ukraine avait un impact direct sur la vie des Néerlandais dans leur ensemble.

    "Par exemple, les Néerlandais paient énormément en frais d'énergie. La facture de gaz et d'électricité est actuellement devenue inabordable. Les prix du gaz ont augmenté de près de 100 % par mois. Le Néerlandais moyen avec une famille de deux enfants dépense environ 300 euros par mois. rien qu'au gaz. A cela s'ajoutent l'eau et l'électricité. Et puis on arrive vite à 500 à 600 euros par mois" , explique-t-elle.

    Fin mai, l'UE a décidé d'interdire 90 % de toutes les importations de pétrole en provenance de Russie d'ici la fin de l'année, dans le cadre d'un éventail plus large de sanctions, ce qui a encore aggravé les prix de l'énergie déjà exorbitants. Selon le Business Standard, cette décision a également révélé des divisions politiques au sein du bloc des 27 nations et un exemple en est l'exemption accordée à la Hongrie pauvre en énergie.

    "Tous mes amis néerlandais et je pense que tout le monde sauf les riches ont été touchés par cette immense hausse des prix et la crise du logement. Une de mes connaissances a dû vendre sa maison à cause du coût de la vie normal élevé. Maintenant, il a loué une caravane dans un camp de vacances. Ce camp de vacances est devenu très occupé l'année dernière et il y a même une période d'attente, non pas pour des vacances mais pour avoir un abri » , a déclaré van den Ende.

    Cependant, le gouvernement néerlandais et les autres autorités européennes n'ont procédé à aucun ajustement positif pour apporter une aide supplémentaire à la population, a-t-elle déclaré.

    "Alors pourquoi certains Européens croiraient encore en l'élite politique ? Ils arrivent aux sommets dans des voitures chères et dans des avions, ils prêchent l'idéologie climatique à leurs populations comme seuls les cultistes le feraient, mais eux-mêmes s'en moquent bien" , a-t-elle ajouté. a dit.

    Des manifestants participent à une manifestation nationale pour défendre le pouvoir d'achat et réclament un amendement à la loi sur les normes salariales de 1996 qui réglemente l'évolution des salaires en Belgique, le 20 juin 2022, à Bruxelles. Photo : AFP
    Des manifestants participent à une manifestation nationale pour défendre le pouvoir d'achat et réclament un amendement à la loi de 1996 sur les normes salariales qui réglemente l'évolution des salaires en Belgique, le 20 juin 2022, à Bruxelles. Photo: AFP

    Une UE divisée

    Le Conseil européen des relations étrangères (ECFR) a mené une enquête sur le conflit russo-ukrainien auprès d'environ 8 000 personnes entre le 28 avril et le 11 mai. Les recherches ont montré qu'il existe une scission en ce qui concerne le long terme. Buts. Ils sont "divisés entre le camp 'Paix' (35% des personnes) qui veut que la guerre se termine le plus tôt possible, et un camp 'Justice' qui pense que punir la Russie (25% des personnes) est un objectif plus urgent, " selon l'ECFR.

    "Dans tous les pays, à l'exception de la Pologne, le camp 'Paix' est plus large que le camp 'Justice'. Les citoyens européens s'inquiètent du coût des sanctions économiques et de la menace d'escalade nucléaire. À moins que quelque chose ne change radicalement, ils s'opposeront à une longue et Il n'y a qu'en Pologne, en Allemagne, en Suède et en Finlande qu'il y a un soutien public substantiel pour augmenter les dépenses militaires » , selon l'ECFR.

    Claudio Salvatore en Italie a déclaré au Global Times que les démocrates en Europe « nous conduisent à une confrontation économique et militaire avec les pays eurasiens. Par le biais de l'OTAN en constante expansion, ils mènent des guerres dans tous les pays pour prendre le contrôle. Ils appellent cela la liberté et la démocratie. , mais c'est juste une autre forme d'impérialisme."

    Xu Poling, chercheur à l'Académie chinoise des sciences sociales, a déclaré au Global Times que l'Europe est en fait divisée.

    L'Europe est divisée en une Europe politique et une Europe économique. "C'est l'Europe politique qui impose des sanctions à la Russie et l'Europe économique qui les rejette. L'Europe politique, tout en imposant des sanctions à la Russie, mord en fait l'Europe économique, apportant une incertitude économique importante à l'économie européenne" , a déclaré Xu.

    Au sein de l'UE, il existe également des incohérences dans les demandes des pays membres. La dépendance de chaque pays vis-à-vis de l'énergie russe est différente, et l'attitude de chaque pays envers la Russie est également différente, a-t-il déclaré.

    À la base, la division se situe entre les gens ordinaires en Europe et la classe d'élite européenne. "Ce sont les élites politiques européennes qui dominent actuellement les sanctions contre la Russie", a-t-il souligné.

    Selon Xu, les nouveaux pays de l'UE, tels que la Pologne, la Lituanie et la République tchèque, qui ont des griefs historiques avec la Russie, sont beaucoup plus actifs pour imposer des sanctions à la Russie, même à leurs propres frais, tandis que les pays européens traditionnels ont été moins agressifs. .

    Gloomy Future

    Xu a déclaré que les élites européennes ont remarqué la lutte que vivent actuellement les citoyens européens ordinaires, mais qu'elles ne sont pas disposées à apporter des changements. Maintenant, il est encore trop tôt pour eux de le faire dans leurs intérêts politiques. "Tout ce qu'il faut faire maintenant, c'est blâmer la Russie pour tout, et Poutine pour tout.

    Il a noté que l'esprit des sanctions européennes contre la Russie vient des États-Unis.

    "En ce qui concerne les sanctions contre la Russie, les élites européennes et américaines se sont rapprochées. En substance, les États-Unis n'ont pas envisagé la question du point de vue des intérêts pratiques de l'Europe, mais les sanctions européennes contre la Russie ont reflété une mise en œuvre de l'esprit américain. en Europe. Cela peut également être interprété comme une volonté de concourir pour le leadership mondial » , a-t-il déclaré.

    Mais la source de l'inflation en Europe se trouve aux États-Unis. "La source de l'inflation européenne est liée à la libération effrénée de devises après la pandémie, en particulier par les États-Unis. Le flot de dollars a fait grimper les prix mondiaux des matières premières, et le conflit russo-ukrainien n'a fait que rendre le problème plus visible", a déclaré Xu. a dit.

    Même si c'est encore une chaude journée d'été, le cœur de Clemens est loin d'être chaud alors qu'elle envisage avec inquiétude le chauffage cet hiver.

    "Les Européens se réveillent lentement et voient leurs richesses partir en fumée, leur niveau de vie recule à pas de géant et ils n'ont pas encore atteint le Moyen Âge. L'Europe est comme le naufrage du Titanic, mais j'espère que de nombreux Européens pourront sauter vers sécurité » , a déclaré van den Ende.
    marquetalia
       Posté le 11-07-2022 à 17:38:15   

    La trahison de l Espagne envers le peuple sahraoui va aggraver la crise en Europe, Alger n approvisionnera plus le royaume de Juan Carlos en gaz naturel.


    Edité le 11-07-2022 à 17:44:01 par marquetalia


    marquetalia
       Posté le 11-07-2022 à 17:41:49   

    https://www.jeuneafrique.com/1342952/politique/algerie-pourquoi-alger-veut-couper-le-gaz-a-lespagne/
    Xuan
       Posté le 12-07-2022 à 22:22:44   

    L'euro atteint la parité avec le dollar, une première depuis sa mise en circulation en 2002

    C'est historique. L'euro a brièvement atteint 1 dollar ce mardi, première fois depuis deux décennies. Une dégringolade de la devise européenne qui s'explique par les inquiétudes qui planent sur le Vieux Continent en proie à une flambée des prix de l'énergie et la crainte de pénuries l'hiver prochain mais aussi par une politique monétaire plus agressive du côté des Etats-Unis pour lutter contre l'inflation.

    https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/l-euro-atteint-la-parite-avec-le-dollar-une-premiere-depuis-sa-mise-en-circulation-en-2002-925368.html?fbclid=IwAR2rg4H4s7Y37o_peDmeF3w31vDXyw4krFVZ3aOjhdoZksAcPdJhKFpg8lg


    latribune.fr
    12 Juill 2022, 12:31

    C'était pressenti depuis plusieurs semaines. Ce mardi, l'euro a atteint la parité avec le dollar. Une première depuis 2002, date de sa mise en circulation. La devise européenne est brièvement tombée à 1 dollar vers 11h50. Il est ensuite très légèrement remonté et s'échangeait vers 12H10 pour 1,0024 dollar.

    Un dollar qui, en ces temps marqués par l'incertitude pour le continent européen, bénéficie plus que jamais de son statut de valeur refuge auprès des investisseurs qui le privilégient. Le billet vert a ainsi gagné près de 14% depuis le début de l'année.

    La semaine dernière, l'euro avait déjà chuté à son plus bas niveau depuis près de vingt ans, en descendant à 1,0298 dollar pour 1 euro, après avoir chuté mi-mai à 1.035 dollar.

    Flambée des prix de l'énergie
    Cette nouvelle dégringolade s'explique par les sommets atteints par les prix de l'énergie (électricité, gaz, carburant) depuis le déclenchement du conflit en Ukraine le 24 février dernier et qui pèse lourdement sur l'Union européenne et fait planer le risque de pénurie l'hiver prochain. En témoigne la décision de l'Allemagne, le 23 juin, qui a activé le niveau 2, dit d' « alerte », de son plan d'urgence sur l'approvisionnement en gaz, devenu une « ressource rare », comme l'a indiqué son ministre de l'Economie et du Climat, Robert Habeck. Il s'agit du dernier palier avant l'organisation d'un rationnement par l'Etat, prévue dans la phase 3, afin de répartir les volumes entre particuliers, administration et industrie. Berlin, toujours dépendant de la Russie pour 35% de ses importations de gaz, voit ses livraisons réduire depuis l'instauration des sanctions occidentales à l'égard de Moscou.

    Cette incertitude s'est renforcée après que Gazprom a entamé lundi, 10 jours de travaux de maintenance des deux gazoducs Nord Stream 1, qui acheminent une grande quantité de son gaz livré encore à l'Allemagne ainsi qu'à plusieurs autres pays de l'Ouest de l'Europe. Le marché s'est ainsi inquiété d'une possible crise énergétique majeure sur le Vieux continent, doutant du rétablissement par la Russie des flux de gaz après cette interruption.

    L'Union européenne souffre également de la hausse du prix des matières premières comme les céréales, l'Ukraine et la Russie étant deux importants exportateurs mondiaux. Face à ces difficultés et incertitudes, l'euro éloigne ainsi les investisseurs qui lui préfèrent la devise américaine, jugée plus sûre.

    Une politique monétaire américaine plus agressive
    Un sentiment exacerbé par la politique monétaire plus agressive enclenchée par la Réserve fédérale américaine. Mi-juin, l'institution monétaire a relevé ses taux directeurs de trois-quarts de points de pourcentage, soit la plus forte hausse depuis 1994, pour tenter de contrôler une inflation plus forte qu'escomptée. De son côté, la Banque centrale européenne a, elle aussi, opté pour un resserrement monétaire mais plus léger. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a annoncé un relèvement de 25 points de base des taux d'intérêt en juillet, avant une nouvelle hausse en septembre. Car l'institution craint qu'une hausse trop brutale des taux ne plonge l'économie européenne en récession. Sans compter que la perspective d'une pénurie de gaz accentue ce risque.

    La chute de l'euro pourrait encore s'aggraver, selon les données sur l'inflation en France, en Allemagne et aux Etats-Unis qui seront publiées mercredi et qui pourraient nourrir les inquiétudes des investisseurs sur une divergence des économies des deux côtés de l'Atlantique. « Si l'inflation américaine est plus forte que le marché ne le prévoit, cela pourrait profiter au dollar » , les investisseurs pariant que la Fed va devoir agir encore plus vite pour remonter ses taux, estime Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com.

    L'euro est également en difficulté face au franc suisse, lui aussi considéré comme une valeur refuge: il a reculé à 0,9836 franc suisse, un plus bas depuis 2015 quand le dollar brille non seulement face à la devise européenne mais aussi face aux autres monnaies considérées comme vulnérables au risque: la livre sterling a plongé jusqu'à 1,1807 dollar, un niveau plus atteint depuis mars 2020, quand le début de la pandémie de Covid-19 en Europe, en pleines négociations sur le Brexit, avait fait reculer la devise britannique à son plus bas niveau depuis 1985.

    (Avec AFP)
    Xuan
       Posté le 13-07-2022 à 16:21:40   

    https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/allemagne/allemagne-face-aux-restrictions-d-energie-a-la-chaine-la-population-demunie-allemagne-face-aux-restrictions-d-energie-a-la-chaine-la-population-demunie_5252524.html


    Alors que l'oléoduc Nord Stream 1, qui alimente l'Allemagne en gaz russe, est fermé depuis le début de la semaine pour maintenance, Berlin tente d'appeler les entreprises et sa population à réduire leur consommation. Des mesures qui déstabilise parfois les habitants.

    Après l'entraînement pour des handballeuses près de Francfort (Allemagne), c'est désormais la douche froide. L'eau chaude est coupée pour économiser le gaz, dans les 146 salles de sport de l'arrondissement. Le début d'un rationnement auquel le gouvernement allemand veut préparer la population. "Je crois que je vais prendre ma douche à la maison", se résigne une joueuse.

    De nouvelles restrictions chaque jour
    Chaque jour, de nouvelles restrictions sont annoncées. Un grand propriétaire immobilier a ainsi prévenu que le chauffage serait limité à 17 degrés la nuit l'hiver prochain. Un centre thermal à Düsseldorf (Allemagne) ferme quant à lui ses piscines couvertes. Un grand groupe envisage enfin le retour au télétravail, pour ne pas avoir à chauffer ses bureaux. Les restrictions d'eau chaude concernent également les logements.

    L'Allemagne dépend encore à 35% du gaz russe pour ses importations, contre 55% avant le début de la guerre en Ukraine. La menace d'une coupure totale donne des sueurs froides à la première économie d'Europe, qui plongerait alors immédiatement en récession.
    marquetalia
       Posté le 15-07-2022 à 04:54:33   

    Effectivement, l Allemagne est le maillon faible de l impérialisme:mais qui fera la révolution prolétarienne à Berlin ? Die Linke n est plus pour la dictature du prolétariat, il faudra compter sur les marxistes leninistes allemands qui partent combattre en Syrie aux côtés des Ypg.c est l Empire Allemand qui a, à la fin de la Grande guerre permis à Lenine de prendre le pouvoir, mais qui va porter la flamme révolutionnaire à Berlin ? Il faut espérer une défaite de l impérialisme allemand, comme la recomposition politique de la Fédération Yougoslave, démembrée par Berlin et le Vatican, qui ont poussé au dépeçage du pays des Balkans.le problème est que les Ypg sont proches des Chiftars albanais qui ont regi le Kosovo Komlet en État maffieux.


    Edité le 17-07-2022 à 20:06:12 par marquetalia


    Xuan
       Posté le 17-07-2022 à 16:16:46   

    On ne peut pas dire que l'Allemagne, ou la GB, ou la France, ou l'Italie, la Pologne, etc. soit le maillon faible de l'UE.
    Cela dépend de nombreux facteurs internes et externes qui mériteraient d'être étudiés.
    Jusqu'à présent il est clair que l'UE est un bloc régional qui concentre de nombreuses contradictions et qui se trouve pris entre les USA et les pays émergents.
    La crise économique peut frapper plus particulièrement tel ou tel pays, la bourgeoisie s'affaiblir davantage ici ou là et la classe ouvrière s'organiser davantage. Ou bien au contraire des courants fascistes peuvent se développer.
    Notre tâche est de rechercher en priorité les conditions révolutionnaires dans notre pays et y contribuer.

    "compter sur les marxistes leninistes allemands qui partent combattre en Syrie aux côtés des Ypg" est une vue de l'esprit et un aveuglement sur les rapports entre hégémonisme et indépendance nationale en Syrie.

    "les Anglo Saxons et la France qui vont porter la flamme révolutionnaire à Berlin" c'est quoi cette histoire ?


    Edité le 17-07-2022 à 16:20:02 par Xuan


    marquetalia
       Posté le 17-07-2022 à 19:52:46   

    Xuan a écrit :

    On ne peut pas dire que l'Allemagne, ou la GB, ou la France, ou l'Italie, la Pologne, etc. soit le maillon faible de l'UE.
    Cela dépend de nombreux facteurs internes et externes qui mériteraient d'être étudiés.
    Jusqu'à présent il est clair que l'UE est un bloc régional qui concentre de nombreuses contradictions et qui se trouve pris entre les USA et les pays émergents.
    La crise économique peut frapper plus particulièrement tel ou tel pays, la bourgeoisie s'affaiblir davantage ici ou là et la classe ouvrière s'organiser davantage. Ou bien au contraire des courants fascistes peuvent se développer.
    Notre tâche est de rechercher en priorité les conditions révolutionnaires dans notre pays et y contribuer.

    "compter sur les marxistes leninistes allemands qui partent combattre en Syrie aux côtés des Ypg" est une vue de l'esprit et un aveuglement sur les rapports entre hégémonisme et indépendance nationale en Syrie.

    "les Anglo Saxons et la France qui vont porter la flamme révolutionnaire à Berlin" c'est quoi cette histoire ?
    il s agit d une erreur de frappe. Les Gilets Jaunes vont ils reprendre la tête de la contestation en France ?
    marquetalia
       Posté le 17-07-2022 à 19:59:25   

    Concernant les Ypg, ils sont, comme je l ai signalé, cul et chemise avec les narco terroristes de l ex Uck. Ils constituent un pion à la fois de l Empire Américain et des intérêts allemands. Il y a le Kpd en Allemagne, comme formation marxiste leniniste, il faut voir leur opportunité d être l avant garde de la Révolution en Allemagne, qui est le cœur économique de l UE. Pour la France, je le répète, l ébauche viendra des Gilets Jaunes.il faut étudier le rapport des puissances impérialistes et des Pays émergents dans la vente d armes aux pays du Tiers monde,la fin de ce commerce immonde porterait un coup de grâce, ne serait-ce que l impérialisme français. La France vendant des armes au Maroc, il faut appuyer l Algérie dans son soutien au Front Polisario, qui est désormais soutenu par l Arabie Saoudite. A bas l impérialisme français !


    Edité le 17-07-2022 à 20:04:14 par marquetalia


    marquetalia
       Posté le 17-07-2022 à 20:23:05   

    Les monopoles français participent au génocide des peuples du Chiapas. https://www.legrandsoir.info/mexique-au-chiapas-la-guerre-en-catimini.html
    marquetalia
       Posté le 17-07-2022 à 20:26:39   

    Le fait que l Ezln soit une insurrection anarcho syndicaliste soutenue par les milieux altermondialistes me fait penser qu il est temps de parvenir à réconcilier toutes les forces anticapitalistes. Mais que faire avec cette jeunesse française embourgeoisee et américanisee à un niveau d abrutissement exacerbé ?


    Edité le 19-07-2022 à 07:44:42 par marquetalia


    marquetalia
       Posté le 17-07-2022 à 21:23:48   

    Il faut combattre l americanisation de la jeunesse française.
    marquetalia
       Posté le 17-07-2022 à 22:03:27   

    Faire la promotion d autres langues vivantes-voir mortes ?
    Xuan
       Posté le 17-07-2022 à 22:25:15   

    C'est un fil qui concerne l'Europe marquetalia.

    La tempête politique s’étendra-t-elle à d’autres pays de l’UE à mesure que la pression inflationniste s’accentuera?

    Par Global Times
    Publié: Jul 17, 2022 11:59 PM

    Will political storm extend to more EU countries as inflation pressure pinches? - Global Times https://www.globaltimes.cn/page/202207/1270753.shtml

    Le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, a averti vendredi que la tourmente qui engloutit le gouvernement de Mario Draghi menaçait de priver l’Ukraine d’un soutien militaire vital dans « sa lutte contre la Russie », selon un rapport de Politico. La veille, le Premier ministre italien Draghi avait présenté sa démission après l’effondrement de sa coalition, où un parti clé du Mouvement cinq étoiles (M5S) avait retiré son soutien au gouvernement de Draghi.

    En général, la démission du chef du gouvernement d’un pays européen est liée à la situation intérieure, mais les erreurs de calcul diplomatiques et les mauvaises politiques - par exemple, l’approche dure de l’Italie contre la Russie - ont dû exacerber son désavantage. Le soutien de l’Italie à l’Ukraine ainsi qu’à d’autres pays de l’UE et l’augmentation progressive des sanctions contre la Russie nuisent à la résolution des problèmes intérieurs en Italie.

    Sous la direction de Draghi, l’Italie a adopté une ligne dure contre la Russie, notamment en réduisant sa dépendance aux importations de gaz russe à 25%, contre environ 40% au début de l’année.

    L’embargo sur le pétrole brut et les produits pétroliers russes imposé par les pays occidentaux a entraîné une flambée des prix mondiaux de l’énergie, qui sont devenus un problème qui a englouti de nombreux pays, entraînant une hausse de la production et du coût de la vie ainsi qu’une pression croissante sur les gens ordinaires dans de nombreux États de l’UE, y compris l’Italie.

    Le taux d’inflation annuel de l’Italie est passé à 8% en juin, le niveau le plus élevé depuis qu’il était de 8,2% en 1986, selon l’agence nationale italienne des statistiques, affirmant que l’énergie était le moteur de la flambée des prix. Mais Draghi a apparemment attaché plus d’importance au conflit en Ukraine, déclarant en avril : « Voulons-nous avoir la paix ou voulez-vous avoir la climatisation allumée ? » Après que Draghi ait proposé de démissionner, Di Maio a affirmé que l’attaque contre Draghi de Giuseppe Conte, actuel chef du parti M5S, « aide la propagande et l’autocratie de Poutine sur la démocratie ». C’est absurde et c’est une utilisation irresponsable d’ennemis extérieurs pour désamorcer une crise interne.

    La crise du gouvernement italien pourrait donner le mauvais exemple en Europe, après quoi d’autres dirigeants européens risquent de se retrouver dans une situation similaire. En juin, Français le président Emmanuel Macron a perdu sa majorité parlementaire, la hausse du coût de la vie étant l’un des facteurs. Il ne fait aucun doute que la cohésion politique dans de nombreux pays européens a été perturbée par l’enlèvement de leurs politiques concernant la crise russo-ukrainienne par les États-Unis.

    La tourmente et les conflits au sein de leurs organes législatifs et exécutifs augmentent alors que les partis majoritaires sont affaiblis. Si les pays européens continuent de suivre aveuglément la politique des États-Unis, leurs dirigeants politiques devraient être prêts à faire face aux conséquences.

    Ce qui rend de plus en plus difficile la formation de majorités gouvernementales stables, c’est que le processus d’intégration européenne est devenu un outil de la stratégie globale américaine, puisque l’Europe se lie trop étroitement à Washington.

    L’intégration est au contraire devenue une cause majeure de division européenne, à laquelle personne ne s’attendait.

    De plus en plus de pays et de peuples en Europe remettent en question la vision de l’intégration européenne, donnant naissance à des nationalistes et des populistes dans ces États. Les voix en faveur de l’intégration s’affaiblissent progressivement, tandis que les voix des partis politiques opposés et du public qui soutiennent le nationalisme se font de plus en plus fortes. Cela indique que l’Europe est au bord d’un autre danger. Si la situation s’aggrave, en fin de compte, la vision de l’intégration européenne qui unit les pays de la région finira par échouer. Ou pire encore, le continent pourrait tomber dans des conflits en conséquence.

    La politique des États membres de l’UE est contagieuse : une crise dans un pays s’étendra bientôt à d’autres, et la montée de la droite s’étendra rapidement au-delà des frontières, et même les États-Unis pourraient ne pas être en mesure d’échapper à une telle tendance générale. Le monde est dans un état précaire et nous devons rester vigilants.


    Edité le 17-07-2022 à 22:38:37 par Xuan


    marquetalia
       Posté le 18-07-2022 à 09:31:24   

    Par "droite", je suppose que l auteur de l article parle de l extrême droite,tel en Amérique latine, où c est le cas.
    Xuan
       Posté le 19-07-2022 à 14:23:08   

    Il s'agit de la droite populiste, fasciste en fait, même s'il y a des contradictions entre ces partis
    marquetalia
       Posté le 21-07-2022 à 14:06:23   

    Xuan a écrit :

    Il s'agit de la droite populiste, fasciste en fait, même s'il y a des contradictions entre ces partis
    Comme Philippot et ses délires germanophobes ?
    Xuan
       Posté le 21-07-2022 à 17:10:36   

    Pas uniquement, on peut deviner que Philippot et ses déclarations sont du pipi de chat vu depuis la Chine. Déjà en France, qui parle de Philippot ?
    Xuan
       Posté le 21-07-2022 à 17:18:20   

    Nouvelle crise en Italie. Il ressort que la guerre en Ukraine vient de faire imploser l'unité gouvernementale en Italie :

    https://www.francetvinfo.fr/monde/italie/italie-on-vous-explique-la-crise-politique-qui-a-conduit-a-la-demission-du-premier-ministre-mario-draghi_5269540.html

    Le Monde s'inquiète. On notera "Mario Draghi s’est heurté à la russophilie de ses alliés de circonstance, en particulier la Ligue et Forza Italia, et d’une partie du patronat."
    Il s'agit justement de partis populistes dont parle l'article de Global Times. Mais ces partis-là, comme en France d'ailleurs sont pro Poutine, contrairement aux partis fascistes polonais ou ukrainiens.

    ___________________


    La fin de l’ère de Mario Draghi en Italie, un choc pour toute l’Europe


    Le premier ministre italien a annoncé sa démission. L’effondrement de sa coalition place le pays, mais aussi la zone euro et toute l’UE, dans une zone de fortes turbulences économiques et géopolitiques.
    Publié aujourd’hui à 11h33, mis à jour à 13h28
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/07/21/la-fin-de-l-ere-de-draghi-en-italie-un-choc-pour-toute-l-europe_6135623_3232.html


    Le moment ne pouvait pas être pire pour l’Italie, pour la zone euro et pour l’Union européenne (UE) tout entière. Le désaveu infligé au premier ministre italien, Mario Draghi, au cours d’une folle journée au Parlement, mercredi 20 juillet, suivie par l’annonce de sa démission, jeudi, qui devrait logiquement aboutir à l’organisation de nouvelles élections, survient alors que les orages s’accumulent sur la Péninsule, au risque d’une inquiétante déstabilisation.

    Le pays, affaibli par le Covid-19, plombé par sa dette impressionnante et ses taux d’emprunt prohibitifs, compte sur les quelque 200 milliards d’euros du plan d’urgence européen post-pandémie dont il est, avec l’Espagne, le premier bénéficiaire. Or le dirigeant italien, arrivé au pouvoir en février 2021, lui-même ancien président de la Banque centrale européenne (BCE), était considéré à Bruxelles comme le garant d’un retour à la confiance par des réformes destinées à remettre sur les rails l’Italie, perçue comme le maillon faible de la zone euro.

    L’effondrement de la coalition qui soutenait M. Draghi intervient à quelques heures d’annonces délicates de la BCE, qui cherche à limiter le décrochage des taux d’intérêt sur les dettes souveraines plombant l’exécutif italien, tout en cherchant à juguler l’inflation. La crise survient aussi alors que l’Italie, dont 40 % du gaz consommé est importé de Russie, subit les conséquences de la guerre en Ukraine sur ses approvisionnements en énergie.

    Des formations au lourd passé
    Cette « tempête parfaite » a été déclenchée par la défection de Forza Italia, le parti de droite de Silvio Berlusconi, de la Ligue, la formation d’extrême droite de Matteo Salvini, et de la formation antisystème Mouvement 5 étoiles (M5S), qui, mercredi, ont refusé de participer à un vote de confiance demandé par M. Draghi au Sénat. Ainsi a pris fin le paradoxe qui voulait que cohabite le Parlement le plus eurosceptique de l’histoire de l’Italie avec un président du conseil personnifiant le sauvetage de la zone euro après la crise financière de 2011, finalement appelé à la rescousse en Italie en 2021 pour sortir le pays de la crise du Covid-19.

    Déstabilisante pour la zone euro, la crise politique italienne l’est aussi pour les Vingt-Sept, au moment même où ils mettent en œuvre l’innovation historique que constitue le plan de relance financé par une dette commune. La capacité de Mario Draghi à réformer l’Etat italien et à utiliser les fonds européens pour relancer l’économie était considérée, notamment à Berlin, comme un test du bien-fondé de cette solidarité européenne.

    Sa démission, au moment où deux autres piliers de l’UE, le chancelier Scholz et le président Macron, sont affaiblis – le premier par les conséquences de l’agression russe en Ukraine, le second par la perte de sa majorité parlementaire –, représente un choc majeur pour la consolidation de l’Union, pour son leadership et pour sa cohésion sur la scène internationale.

    L’éclatement de la coalition gouvernementale met à nu les tensions extrêmes que connaît l’Italie dans son rapport avec la Russie. Ayant imposé une ferme politique de sanctions à l’encontre de Moscou, Mario Draghi s’est heurté à la russophilie de ses alliés de circonstance, en particulier la Ligue et Forza Italia, et d’une partie du patronat.

    On mesure le bouleversement géopolitique que constituerait le retour au pouvoir, à l’occasion de prochaines élections, en pleine inquiétude énergétique à l’approche de l’hiver, de ces formations au lourd passé de complaisance avec Vladimir Poutine. Aux Italiens proeuropéens de se mobiliser et à l’UE d’agir avec doigté pour éviter ce scénario de cauchemar.

    Le Monde

    __________________


    Le Figaro commente :
    https://www.lefigaro.fr/vox/monde/stefano-pilotto-quelles-sont-les-causes-du-depart-de-mario-draghi-20220721

    "Ce fut un pari. Il n'est pas certain que ce fut un pari gagné. Une action politique parmi les plus véhémentes à l'encontre de la Russie, un zèle parfois surprenant visant à relancer les sanctions économiques, politiques, culturelles et sociales contre le peuple russe, une volonté indéracinable de fournir non seulement des équipements civils et les aides sanitaires à la population ukrainienne, mais aussi des armements légers et lourds aux forces armées de Kiev, contre l'avis et du Mouvements 5 étoiles, de la Ligue et de la majorité de l'opinion publique italienne"


    Edité le 21-07-2022 à 17:22:54 par Xuan


    Xuan
       Posté le 21-07-2022 à 19:58:50   

    Italie: le président du Conseil Mario Draghi a remis sa démission


    Publié le : 21/07/2022 - 10:28
    https://www.rfi.fr/fr/europe/20220721-italie-le-pr%C3%A9sident-du-conseil-mario-draghi-a-remis-sa-d%C3%A9mission

    Le président du Conseil italien, Mario Draghi, a remis sa démission au président Sergio Mattarella, a annoncé, jeudi 21 juillet au matin, la présidence de la République italienne dans un communiqué, au lendemain de l'implosion de sa coalition d'unité nationale au Parlement. Le président de la République en a pris acte.

    Mario Draghi « a réitéré sa démission et celle de l'exécutif qu'il dirige » , a indiqué la présidence dans un bref communiqué, dans lequel elle précise que le président Sergio Matarella « en a pris acte » et qu'il restera en fonction pour l'instant pour « gérer les affaires courantes ».

    Le président du Conseil italien, qui a été largement applaudi jeudi à la Chambre des députés, a immédiatement demandé la suspension de la séance pour se rendre au palais présidentiel du Quirinal, où il est arrivé peu après 9h15, heure locale, pour informer le président Sergio Mattarella de sa « décision ».

    Un départ attendu après que Forza Italia, le parti de droite de Silvio Berlusconi, la Ligue, le parti d'extrême droite de Matteo Salvini et le Mouvement 5 étoiles (M5E), parti anti-establishment, ont refusé de participer à un vote de confiance demandé par le Premier ministre au Sénat mercredi, le condamnant à une confiance restreinte, en forme de désaveu. Arrivé à la tête de l'exécutif en février 2021, Mario Draghi avait présenté sa démission le 14 juillet au président Mattarella, qui l'avait aussitôt refusée.

    Élections anticipées à l'automne
    Sergio Mattarella ne veut pas perdre une minute de temps pour protéger l'Italie, confrontée à de grands défis économiques. Il a donc convoqué au palais du Quirinal la présidente du Sénat, à 16h30, et le président de la Chambre des députés, une demi-heure plus tard, rapporte notre correspondante à Rome, Anne Le Nir. C'est un devoir institutionnel nécessaire pour qu'il puisse dissoudre le Parlement dès ce soir.

    Par ailleurs, il adressera un message télévisé aux Italiens pour expliquer son choix et pourrait, à cette occasion, indiquer la date des législatives anticipées. Selon la presse accréditée au Quirinal, les électeurs seront appelés aux urnes fin septembre.

    Coup dur pour l'économie italienne
    Une annonce qui a fait chuter la Bourse de Milan de plus de 2%. La crise politique fragilise encore la troisième économie de la zone euro, déjà considérée comme un maillon faible en Europe. Le pays est surendetté, à hauteur de 150% de son produit intérieur brut. Une dette publique deux fois plus lourde que celle de ses voisins.

    Certes, les Italiens attendent les fonds promis par l'Union européenne – 191 milliards d'euros de prêts et de subventions – mais cette bouée de sauvetage est conditionnée à des réformes. Pas de réforme, pas d'argent, a prévenu la Commission Européenne.

    « Ce revirement politique tombe au mauvais moment, souligne Ana Boata, directrice de la recherche économique chez Allianz Trade. On est à la croisée des chemins entre une inflation qui n'arrête pas de reprendre à la hausse, une guerre [en Ukraine] qui continue avec les prix des commodités qui restent très élevés, une crise alimentaire qui se préfigure... De l'autre côté, ce revirement politique questionne la capacité du nouveau gouvernement à implémenter les réformes et les fonds européens pour pouvoir donner suite au versement des prochaines tranches du Fonds européen de reprise, le NextGenerationEU. »

    Car Mario Draghi apparaissait aux yeux des dirigeants européens comme le plus apte à engager ces réformes, que ce soit dans le domaine de la fiscalité ou de la concurrence. Déjà salué pour son action lorsqu'il était à la tête de la Banque centrale européenne, Mario Draghi est en effet considéré comme celui qui a remis sur pied en huit mois l'Italie, « l'homme malade de l'Europe » .

    Son départ ouvre donc une période d'incertitude, à la fois pour le pays et pour ses partenaires européens, comme le soulignait ce matin Laurence Boone, secrétaire d'État aux Affaires européennes.

    La crainte d'un effet domino en Europe
    Car cette crise inquiète l'UE, d'autant plus que la situation politique est compliquée dans plusieurs autres pays. « Ce n'est pas le premier pays qui est en crise en ce moment en Europe, déclare Ludmila Aconé est historienne, spécialiste de l'Italie contemporaine et chercheuse associé à l'Université Paris 1. On a vu [ce qui s'est passé avec] Boris Johnson... On sait que d'autres pays européens sont en situation d'instabilité. Il y a la crainte d'un élargissement des instabilités et aussi, peut-être, d'un effet domino. On ne peut pas penser que cette crise, même si elle a des traits spécifiquement italiens, soit circonscrite à la péninsule. »
    Xuan
       Posté le 21-07-2022 à 23:43:10   

    Avec des sanctions hésitantes, il est temps pour l'UE de voir la situation et de se détacher des États-Unis

    Par Global Times
    Publié: 20 juil. 2022 22:16

    https://www.globaltimes.cn/page/202207/1271024.shtml

    Reuters a cité mardi un projet de document de l'Union européenne indiquant que le bloc modifierait ses sanctions contre la Russie en autorisant le dégel de certains fonds des principales banques russes liés au commerce de denrées alimentaires et d'engrais.

    Mais tandis que l'UE exclut les exceptions d'un côté, elle resserre l'étau de l'autre. L'UE est sur le point d'ajouter le principal prêteur russe Sberbank et le chef de la société géante de zinc et de cuivre UMMC à sa liste d'individus et d'entreprises interdits pour avoir soutenu les actions de la Russie en Ukraine, a rapporté Reuters. Les ministres des Affaires étrangères de l'UE discutent également d'une interdiction des importations d'or en provenance de Russie, a rapporté Guardian.

    De tels mouvements contradictoires sont la manifestation du dilemme de l'UE. Jusqu'à présent, l'UE a imposé six séries de sanctions contre la Russie et en envisage une septième. Josep Borrell, chef de la politique étrangère de l'UE, a appelé à la "patience stratégique" des peuples d'Europe et d'ailleurs, car "cela peut prendre beaucoup de temps" pour que les sanctions "aient l'effet souhaité".

    Mais le public européen peut-il attendre ? Avant que les sanctions n'aient "l'effet escompté", ce sont les gens ordinaires qui en souffriront. L'économie russe est encore debout, mais la crise a jeté une ombre sur les économies européennes. Les dirigeants des pays de l'UE sont confrontés à une faible croissance et à une inflation record. L'euro est à parité avec le dollar. Selon un rapport de Bloomberg, la Commission européenne est sur le point d'avertir qu'un arrêt de l'approvisionnement en gaz russe de l'UE pourrait potentiellement réduire son PIB de 1,5 %.

    L'UE est bien placée pour découvrir que ce n'est pas que la Russie ne peut pas vivre sans l'Europe, mais l'Europe ne peut pas vivre sans la Russie. Les sanctions de l'UE contre la Russie font office de boomerang. Après tout, c'est le public européen qui paie le prix de la décision des décideurs politiques. Les politiciens européens parlent avec enthousiasme des types de sanctions qui nuiraient le plus à la Russie et du fait que s'aligner sur les États-Unis les rend plus sûrs. Mais quand le public n'a même pas d'essence pour prendre une douche ou ne peut pas acheter d'huile et de farine au supermarché, que signifie la « sécurité » que vantent les politiciens européens ?

    Zhang Chenyang, chercheur assistant à l'Institut d'études européennes de l'Académie chinoise des sciences sociales, a déclaré au Global Times que l'UE a évalué et résumé les effets des sanctions, mais qu'elle n'a pas de jugement clair à ce sujet, et "l'effet souhaité" envisagé par Borrell est beaucoup trop optimiste.

    Dans la question des sanctions contre la Russie, l'UE a joué le rôle d'homme de main des États-Unis et a servi l'objectif américain de « faire d'une pierre deux coups ». D'un côté, les États-Unis profitent de l'UE pour affaiblir la Russie ; de l'autre, il utilise la Russie pour contrôler l'UE. L'Europe aurait dépassé l'Asie en tant que plus grand consommateur de pétrole brut américain pour la première fois en six ans. Les États-Unis ont tiré une grande fortune du conflit ukrainien et ont réussi à lier l'UE à leur char. En d'autres termes, non seulement les États-Unis se battront jusqu'au dernier Ukrainien, mais ils retiendront également l'Europe en otage, alors que l'Europe est le type typique d'être vendue par les États-Unis mais de compter de l'argent pour les États-Unis.

    Pas plus tard que mardi, le Wall Street Journal a publié un éditorial intitulé "L'Europe affronte son pire cauchemar énergétique". La suggestion qu'il a donnée à l'Europe, cependant, est de ne jamais céder au maître chanteur, à savoir la Russie. Évidemment, la crise que traverse l'Europe et la souffrance du peuple européen ne sont pas dans l'esprit des États-Unis, et ce qui est dans l'esprit des États-Unis, c'est comment prolonger le conflit pour en tirer des bénéfices.

    Cela fait cinq mois que la crise ukrainienne a commencé. Il est peu probable que les décideurs européens ne voient pas la situation. Que l'UE assouplisse les sanctions contre les banques russes pour permettre le commerce alimentaire peut être considéré comme un ajustement et un effort pour trouver une issue. Zhang a noté que la chose la plus importante que l'UE devrait faire est de se détacher des États-Unis et de vraiment réfléchir à sa stratégie et à sa sécurité.
    Xuan
       Posté le 22-07-2022 à 16:12:42   

    Un remède plus nocif que le mal: la hausse des taux d’intérêt

    22 JUILLET 2022

    https://histoireetsociete.com/2022/07/22/un-remede-plus-nocif-que-le-mal/

    La BCE augmente massivement ses taux : les Français risquent d’être en première ligne dit l’hebdomadaire Challenge. Avant hier sur Arte il y a eu un documentaire sur la crise asiatique de 1997 et les recettes miracles du FMI à l’époque pour attirer les capitaux dans un pays que Soros et la spéculation financière avait ruiné (la Thaïlande puis la Corée du sud), relever les taux d’intérêt et réclamer de l’austérité et la fin de l’intervention gouvernementale en faveur de la consommation intérieure. Les résultats ont été catastrophiques et ceux qui ont résisté à la vague de chômage, de faillite et de misère sont les pays qui ont refusé le diktat du FMI. Draghi démissionnant nous dit à quel point le choix est fait en faveur des monopoles financiarisés, ceux de la guerre et l’aide aux superprofits malgré l’expérience de 1997 et celle de 2008. Ne vous faites pas d’illusion, ce n’est pas la guerre qui est à l’origine de cette politique, mais c’est parce que le capital est incapable d’une autre politique, qu’il y a la guerre. La Chine ne suit pas cette politique et en France personne ne parait prendre la mesure du fait que le capitalisme derrière les USA n’a plus de solution autre que la guerre et le fascisme et on est effrayé par l’inconscience des dirigeants de gauche qui devraient mobiliser notre peuple au lieu de jouer les trublions bellicistes. Les autres, malheureusement nous n’en attendons rien. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
    Par Maxime Heuzé le 21.07.2022 à 17h13, mis à jour le 21.07.2022 à 17h30 Lecture 5 min.ABONNÉS

    Après 11 ans de taux directeurs négatifs, la Banque centrale européenne vient de remonter massivement ces taux directeurs de 0,50% pour lutter contre l’inflation. Les Français devraient ressentir ces effets, qui vont augmenter les taux des crédits immobiliers et pénaliser le refinancement des entreprises. Le spectre d’une cascade de faillites d’entreprises n’est pas à exclure.

    La remontée des taux directeurs de la Banque centrale européenne, à 0,25%, va impacter la vie des Français.POOL/AFP – DANIEL ROLAND

    C’est la fin de l’argent magique. Après 11 ans de baisse continue du taux principal de refinancement (Refi) – le plus important des taux directeurs de la Banque centrale européenne – qui était de 0% à partir de 2016 pour doper la croissance – l’institution basée à Francfort a décidé ce jeudi 21 juillet de le remonter à 0,50%. Une poussée – attendue – mais spectaculaire qui doit répondre à un objectif : combattre par tous les moyens la flambée de l’inflation (8,1% en mai sur un an) qui frappe la zone euro.

    Les taux directeurs influencent tous les autres taux auxquels les particuliers, les investisseurs et les Etats empruntent. Véritables accélérateurs et freins de l’économie, il s’agit des plus puissants outils que possède la BCE. C’est pour freiner la demande et ainsi ralentir la hausse des prix, que Christine Lagarde, la présidente de l’institution de Francfort, a finalement actionné ce levier. Un choix qui n’est pas pris à la légère et qui aura des conséquences concrètes sur la vie des Français.
    Xuan
       Posté le 22-07-2022 à 22:43:30   

    "La scission s'aggrave." Comment la Pologne tente de faire tomber l'Allemagne de sa position de leader de l'UE



    Nikolai Polevoy
    22 juillet 2022 18:39

    https://polit.info/23550651-_raskol_obostryaetsya_kak_pol_sha_pitaetsya_sdvinut_frg_s_pozitsii_glavi_es?utm_source=politobzor.net

    "La scission s'aggrave." Comment la Pologne tente de faire passer l'Allemagne de la position de leader de l'UE
    La Pologne, dans les conditions de la crise énergétique, tente de toutes ses forces de faire pression sur l'Allemagne et de devenir le principal acteur en Europe de l'Est. Cela a été rapporté par les journalistes de l'édition chinoise de Sohu.

    Par exemple, le gouvernement polonais a proposé à plusieurs reprises à Berlin de faire des concessions et de verser une compensation pour les pertes subies pendant la Seconde Guerre mondiale. Récemment, ces déclarations ont été complétées par des demandes de reconnaissance du gazoduc Nord Stream comme outil politique de la Russie pour faire pression sur l'Union européenne.

    La raison de ces attaques provocatrices, selon les auteurs de l'article, est simple - à Varsovie, ils croient sincèrement qu'ils peuvent dicter des conditions à d'autres puissances, car ils peuvent résoudre le problème de l'approvisionnement en gaz naturel de l'Europe.

    Il s'agit des grandes réserves de gaz russe, qui se trouvent maintenant dans les installations de stockage de gaz polonais. À ce jour, ses réserves sont parmi les plus importantes de l'UE et dépassent largement celles de l'Allemagne.

    « Le remplissage des installations UGS au Portugal a atteint 100 %, en Pologne – 98,21 %, au Danemark – 84,1 %, en République tchèque – 76,31 %, en France – 72,99 %, en Belgique – 68,98 %, en Italie – 68,86 % , Allemagne - 65,22 % », a déclaré Gas Infrastructure Europe.


    Voyant cette possibilité, les autorités polonaises, selon les analystes, ont simplement décidé de commencer à faire chanter l'Allemagne pour obtenir diverses préférences, car, si le gouvernement allemand accepte les conditions de Varsovie, le même Nord Stream sera bloqué, ce qui ne fera qu'augmenter la dépendance de Berlin vis-à-vis de la Pologne. transit de gaz de RF.

    De plus, la Pologne elle-même est convaincue qu'elle sera en mesure de subvenir à ses besoins et même d'échanger le gaz excédentaire, grâce au gazoduc Baltic Pipe en construction, qui, selon les informations préliminaires, sera lancé le 1er octobre 2022.

    Cependant, malgré cela, les experts en énergie doutent que le projet soit aussi réussi que Varsovie le souhaite.

    Le fait est que la Pologne, selon les calculs des ingénieurs électriciens, n'a tout simplement pas assez de ressources pour remplir le tuyau même à 30% du volume maximum en raison d'une pénurie aiguë de fournisseurs. Rappelons que c'est à cause de cela que le projet a été reconnu comme inefficace dès 2021.

    A titre de comparaison, le gazoduc russe Yamal-Europe a une capacité de 33 milliards de mètres cubes par an et a été utilisé en moyenne à 80-85% du volume maximal possible, contre 10 milliards de mètres cubes et 38% de l'efficacité calculée de Baltic Tuyau.

    En résumé, les experts chinois ont déclaré que la politique étrangère de la Pologne est, en fait, une aventure ordinaire et répète en grande partie la ligne de comportement qui a déjà conduit l'État à la perte de souveraineté à plusieurs reprises.

    « Les deux premières destructions de la Pologne ont été causées par des provocations et une expansion généralisée. Elle a tour à tour insulté les pays voisins et a finalement été divisée. Après la restauration de la Pologne, le souvenir de cela ne s'est pas du tout élevé et ils ont continué à provoquer d'autres pays partout » , a rappelé Sohu.
    L'une des raisons d'un tel comportement arrogant envers des voisins plus forts, les observateurs ont appelé l'emplacement du contingent militaire américain en Pologne. Ils ont souligné que par le passé, Varsovie espérait aussi le soutien de Paris et de Londres, ce qui a toujours entraîné des conséquences désastreuses pour le pays.

    Le professeur agrégé du Département d'études européennes de la Faculté des relations internationales de l'Université d'État de Saint-Pétersbourg, Dmitry Levy , a expliqué que les relations existantes entre Varsovie et Berlin montrent clairement la différence établie de longue date entre «l'ancienne» et la «nouvelle» Europe.

    «Cette scission s'intensifie en ce moment. Et depuis longtemps. Elle a été formulée dans les années 90, lors d'une expansion massive de l'Union européenne. Elle était moins aigue alors que les économies étaient à la hausse. Dès qu'elle a commencé à trembler un peu, le tournant a commencé » , estime l'expert.


    Comme l'a suggéré l'interlocuteur de Politika Segodnya, Varsovie peine à devenir un centre politique pour les pays d'Europe de l'Est et revendique l'exclusivité régionale.
    Il a noté que la Pologne utilise sa position géographique pour influencer d'autres pays occidentaux, mais une telle rhétorique ne génère que l'opposition de Berlin.
    "Pour l'Allemagne, la fermeture du Nord Stream et toutes les restrictions à cet égard sont comme la mort, donc l'Allemagne se tiendra jusqu'à la mort dans cette affaire" , a commenté Levy.

    Auparavant, le chef du cabinet polonais , Mateusz Morawiecki , avait déclaré que le gouvernement avait fini de compter les réparations de guerre que, selon lui, Berlin devrait payer. Il a précisé que Varsovie calcule depuis quatre ans combien l'Allemagne devrait payer pour les dommages qu'elle a infligés à la Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale.
    Xuan
       Posté le 22-07-2022 à 23:03:09   

    L'Allemagne vole au secours de son géant gazier

    information fournie parAFP•22/07/2022 à 17:30

    https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/l-allemagne-vole-au-secours-de-son-geant-gazier-71e1b43384c940216ce6d1000d617636


    Le gouvernement d'Olaf Scholz va injecter des milliards d'euros pour sauver l'un des géants allemands de l'énergie, Uniper, asphyxié par les coupures de gaz russe, et promet un bouclier tarifaire aux ménages frappés par la crise énergétique.
    "Uniper est une entreprise d'une importance capitale" pour le pays, a déclaré le chancelier allemand vendredi pour justifier cette nouvelle intervention massive de l'Etat qui va débourser jusqu'à 15 milliards d'euros.
    Principales mesures du plan de sauvetage: l'entrée de l'État au capital du groupe à hauteur de 30% et une émission d'obligations convertibles en actions pour un montant pouvant atteindre 7,7 milliards d'euros.
    Pour éviter la faillite, en attendant que ces fonds soient disponibles, Uniper voit sa facilité de crédit passer de 2 à 9 milliards d'euros via la banque publique KfW.
    La béquille publique est devenue indispensable à cause de "la pénurie d'énergie créée artificiellement par la Russie", a accusé le ministre de l'Economie Robert Habeck.
    Uniper, premier importateur et stockeur de gaz en Allemagne, est frappé de plein fouet par la baisse depuis mi-juin des livraisons de gaz russe.

    Les contribuables vont également devoir mettre la main au portefeuille: Berlin va autoriser Uniper à répercuter les hausses du prix du gaz à ses clients.
    Leur facture énergétique risque de s'envoler, a admis M. Scholz. Il a assuré que son gouvernement ferait "tout, aussi longtemps que nécessaire", pour surmonter cette crise énergétique.

    Interrompant ses vacances pour une allocution à la chancellerie, le dirigeant a promis que l'État dégainerait prochainement un nouveau paquet de soutien aux ménages, encore non chiffré, et augmenterait les aides au logement.

    L'Allemagne a déjà débloqué plus de 30 milliards d'euros pour le pouvoir d'achat face notamment aux répercussions de la guerre en Ukraine.

    – Pertes en milliard –
    Arguant de l'absence d'une turbine, le géant russe Gazprom a réduit de 60% ses livraisons via le gazoduc Nord Stream, indispensable pour l'approvisionnement de l'Allemagne.

    Uniper doit désormais, pour honorer ses contrats, se procurer du gaz sur le marché au comptant où les prix ont explosé.

    Résultat: le groupe allemand, qui emploie près de 12.000 salariés dans le monde, va perdre "plus de 6 milliards d'euros" entre juin et septembre, a expliqué à la presse son patron Klaus-Dieter Maubach.

    Des centaines de services publics municipaux et fournisseurs d'énergie allemands sont clients d'Uniper.
    Lorsque les prix seront répercutés aux clients à partir d'octobre, les charges supplémentaires pourront "s'élever à 200 ou 300 euros par an pour une famille de quatre personnes", a prévenu Olaf Scholz.

    Mais l'État sera là, a-t-il assuré. "You'll Never Walk Alone" (tu ne marcheras jamais seul), a répété à plusieurs reprises le chancelier reprenant le titre de cet hymne cher à de nombreux fans de football.

    Olaf Scholz s'était engagé à empêcher une faillite d'Uniper qui menacerait, par effet domino, de disloquer le marché énergétique et d'entraîner des pénuries.

    – Budget compromis –
    M. Scholz et son gouvernement agitent depuis plusieurs semaines le spectre d'un "Lehman Brothers" de l'énergie, en référence à la banque américaine dont la faillite avait précipité la grande crise financière de 2008 aux États-Unis et dans le monde.

    Le siège du groupe Fortum, actionnaire majoritaire du géant de l'énergie Uniper, à Espoo en Finlande, le 22 juillet 2022 ( Lehtikuva / Roni Rekomaa )
    Le siège du groupe Fortum, actionnaire majoritaire du géant de l'énergie Uniper, à Espoo en Finlande, le 22 juillet 2022 ( Lehtikuva / Roni Rekomaa )

    Mais les discussions pour sauver Uniper ont été âpres avec l'actionnaire majoritaire du groupe, Fortum, détenu par l'État finlandais.

    Ce dernier plaidait pour le transfert des activités menacées dans une entité distincte, aboutissant à un démantèlement du groupe. Berlin demandait de son côté à Fortum de participer au sauvetage.

    Le renflouement d'Uniper et la prochaine enveloppe d'aides aux ménages risquent de compliquer le retour de l'Allemagne à la discipline budgétaire, promis pour 2023.

    L'Allemagne a fait sauter ses strictes règles financières pendant la pandémie de coronavirus pour aider particuliers et entreprises. L'État était ainsi entré à hauteur de 20% au capital de Lufthansa.

    Et depuis le début de la guerre en Ukraine, ce n'est pas la première fois qu'il doit venir au secours du secteur de l'énergie. Début avril, le gouvernement a pris le contrôle de la filiale allemande du groupe Gazprom qui exploite des installations de stockage et de transport de gaz vitales pour l'Allemagne.

    Là encore, une aide de 9 à 10 milliards d'euros, via la banque publique KfW, a dû être débloquée.


    Edité le 22-07-2022 à 23:03:47 par Xuan


    Xuan
       Posté le 24-07-2022 à 23:02:24   

    le 23 juillet 2022
    Pourquoi l’inquiétude pour l’unité et la stabilité de l’Europe monte

    Par Garance Le Caisne - le JDD

    https://www.lejdd.fr/International/pourquoi-linquietude-pour-lunite-et-la-stabilite-de-leurope-monte-4124800
    La démission du ­Premier ministre italien fait vaciller l’Europe et ses principaux partenaires.
    L’image des trois dirigeants souriants, le Premier ministre italien, Mario Draghi, le président français, Emmanuel Macron , et le chancelier allemand, Olaf Scholz, à bord d’un train spécial à destination de Kiev, en Ukraine, le 16juin, semble désormais d’une autre époque. La démission du ­Premier ministre italien fait vaciller l’Europe et ses principaux partenaires. Tout en retenue, l’ancien banquier Draghi était un pilier de l’UE. Comme l’a écrit mardi le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, sur le site Politico, «les idées de Mario ont été essentielles ces derniers mois dans [les] débats» sur l’énergie, l’inflation, l’Ukraine. Avec son départ et la perspective des élections anticipées fin septembre ou début octobre, l’Italie entre dans une période agitée.

    UNE COALITION PLUS À DROITE

    Selon un sondage de l’institut SWG effectué lundi dernier, le parti postfasciste Fratelli ­d’Italia, présidé par Giorgia Meloni, arriverait en tête avec 23,8% des voix devant le Parti démocrate avec 22,1% et la Ligue de Matteo Salvini avec 14%. Or, si Meloni ne prône pas une sortie de l’UE, la dirigeante populiste souhaite une révision des traités et la substitution d’une «confédération d’États souverains» à l’UE. Avec la Ligue et Forza Italia de Silvio ­Berlusconi, qui recueillerait 7,4%, Fratelli d’Italia pourrait constituer une coalition avec les partis les plus à droite. Que deviendraient alors les réformes engagées par Draghi, pour lesquelles l’UE a promis 19milliards d’euros dans son plan de relance post-­pandémie?

    Si la Banque centrale européenne a annoncé jeudi l’augmentation de ses taux d’intérêts pour tenter de juguler l’inflation, en promettant un mécanisme pour protéger les pays très fortement endettés –comme l’Italie avec l’équivalent de 151% de PIB;–, rien ne garantit que la troisième économie de la zone euro ne décroche pas.

    En attendant, l’Europe vacille aussi sur son flanc est. Au lendemain de la présentation du plan de Bruxelles de réduction de 15% la consommation européenne de gaz, la Hongrie a décidé d’acheter 700millions de mètres cubes supplémentaires de gaz à la Russie. Coïncidence qui ravive les inquiétudes concernant l’unité. Samedi, le Premier ministre hongrois, ­Viktor Orbán, a même appelé à des négociations entre Moscou et ­Washington, fustigeant les sanctions européennes et la livraison d’armement. «Plus l’Occident envoie des armes puissantes, a avancé le dirigeant nationaliste, plus la guerre s’éternise.»

    _________________


    En parallèle la déclaration du président allemand s'inquiétant aussi de l'unité européenne "détruite par la Russie "
    https://www.lefigaro.fr/flash-actu/ukraine-le-president-allemand-denonce-une-guerre-contre-l-unite-de-l-europe-20220724


    Edité le 24-07-2022 à 23:07:27 par Xuan


    marquetalia
       Posté le 28-07-2022 à 17:09:18   

    Le chancelier allemand conditionne l entrée de la Serbie dans l Union européenne au ralliement de Belgrade aux sanctions contre Moscou. Scholz fordert Serbien zu Sanktionen auf. Bundeskanzler Olaf Scholz hat den UE-Beitrittskandidaten Serbien dazu aufgefordet, sich den Sanktionen der Europaischen Union gegen Russland anzuschlieben. "Unsere Erwartung ist es, dass die Sanktionen auch von jenen Landern, die sich im EU-Beitrittprozess bewegen, umgesetzt werden", sagte der SPD-Politiker nach einem Gesprach mit dem serbischen Prasidenten Aleksandar Vucic. Belgrade habe den russischen Angriff auf die Ukraine in der Un-Generalversammlung veruteilt, so Vucic. Zu den Sanktionen nehme sein Land aber, "aus viekeb Grunen" eine andere Position ein.


    Edité le 28-07-2022 à 17:19:53 par marquetalia


    pzorba75
       Posté le 28-07-2022 à 17:57:21   

    @marquetalia : tu peux traduire, les germanophones ne sont pas très nombreux.
    Xuan
       Posté le 29-07-2022 à 11:46:26   

    Traduction deepl : Scholz demande à la Serbie de prendre des sanctions.
    Le chancelier allemand Olaf Scholz a demandé à la Serbie, pays candidat à l'adhésion à l'UE, de s'aligner sur les sanctions de l'Union européenne contre la Russie. "Nous attendons que les sanctions soient également appliquées par les pays qui évoluent dans le processus d'adhésion à l'UE ", a déclaré le politicien du SPD après un entretien avec le président serbe Aleksandar Vucic. Belgrade a condamné l'attaque russe contre l'Ukraine lors de l'Assemblée générale de l'ONU, a déclaré Vucic. Mais son pays a pris une position différente sur les sanctions, "pour de nombreuses raisons" .


    Si on se souvient des origines de la progression de l'OTAN lors du bombardement de la Yougoslavie, on devine qu'il a un certain ressentiment.
    En mai 2013 , la Russie et la Serbie ont signé un pacte d'alliance militaire. En fait, la Serbie adhère à l'organisation du traité de sécurité collective (OTSC) en tant qu'État observateur. Elle est donc le premier État non membre du pacte de Varsovie à adhérer à une alliance avec la Russie post-soviétique.
    Eh merde... le loup est dans la bergerie !


    Edité le 29-07-2022 à 11:46:54 par Xuan


    pzorba75
       Posté le 29-07-2022 à 18:41:22   

    Les allemands se croient encore en 1939 et veulent encore faire obéir les serbes, ça va bien finir par poser des problèmes.
    Xuan
       Posté le 30-07-2022 à 08:14:35   

    L'ensemble de l'UE pourrait se fracturer parce que sous l'unité idéologique affichée de profonds fosssés d'intérêts divergents se creusent.
    pzorba75
       Posté le 30-07-2022 à 09:41:41   

    La meilleure fracture de l'UE sera elle qui viendra de l'Allemagne, ou mieux encore des Etats-Unis d'Amérique du Nord. Croisons les doigts pour que cet ensemble s'écroule, si possible sans intervention nucléaire.
    marquetalia
       Posté le 31-07-2022 à 10:30:14   

    pzorba75 a écrit :

    Les allemands se croient encore en 1939 et veulent encore faire obéir les serbes, ça va bien finir par poser des problèmes.
    non, à 1941,quand à été créée la Grande Croatie des Oustachis d Ante Pavelic.


    Edité le 10-08-2022 à 18:55:19 par marquetalia


    marquetalia
       Posté le 01-08-2022 à 00:14:46   

    En Bosnie-Herzégovine, les élections du 2 octobre de cette année risquent de déboucher sur la scission des Serbes de Bosnie, qui refusent de se voir soumis à l hégémonie des Bosniaques. Biden va t il user des memes méthodes hitlériennes de l époque de Clinton en 1994-1995 en bombardant les "Bosno Serbes"?Monsieur John Biden à un lourd passé dans les Balkans, il devrait être jugé pour crimes de guerre et contre l Humanité.


    Edité le 09-08-2022 à 21:38:11 par marquetalia


    marquetalia
       Posté le 01-08-2022 à 00:33:08   

    Les fractures au sein du camp impérialiste vont justement venir du fait que Biden est d origine irlandaise, ce qui va saper l alliance avec le Royaume-Uni, alors que les catholiques seront bientôt majoritaires en Ulster, et que la réunification de l Irlande est inéluctable.tout cela compromet la politique de guerre des Anglo Saxons contre la Chine populaire en Asie pacifique.


    Edité le 01-08-2022 à 00:36:19 par marquetalia


    marquetalia
       Posté le 01-08-2022 à 03:05:07   

    La Bulgarie veut prendre la plus grande partie de la Macédoine-et l Ouest par l Albanie ?- https://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/macedoine-le-peuple-dans-la-rue-contre-lue-et-son-diktat-bulgare/
    marquetalia
       Posté le 01-08-2022 à 03:08:41   

    A propos de la situation politique en Italie. https://www.pcof.net/la-crise-du-gouvernement-draghi-traduit-la-decadence-de-la-classe-dirigeante-seul-le-proletariat-peut-sauver-le-pays/
    marquetalia
       Posté le 01-08-2022 à 03:13:03   

    Le cas de l Italie prouve que l analyse de Xuan sur la montée du populisme de droite, qui va sortir renforcée par la crise en Europe,est vraie. Il en va de même en ce qui concerne le parti ethniciste et régionaliste "Mosel Frei" en Moselle.


    Edité le 01-08-2022 à 04:39:14 par marquetalia


    pzorba75
       Posté le 01-08-2022 à 04:49:16   

    @marquetalia : tu démarres le mois d'août en fanfare. Essaies de mettre un peu d'ordre dans tes jaillissements intra européens, tu y gagneras en clarté et en intérêt.
    Prends garde à la canicule, en Moselle les fortes chaleurs vont faire des dégâts.
    marquetalia
       Posté le 01-08-2022 à 05:07:14   

    pzorba75 a écrit :

    @marquetalia : tu démarres le mois d'août en fanfare. Essaies de mettre un peu d'ordre dans tes jaillissements intra européens, tu y gagneras en clarté et en intérêt.
    Prends garde à la canicule, en Moselle les fortes chaleurs vont faire des dégâts.
    cela d autant plus que je ne supporte plus la chaleur avec l âge.
    marquetalia
       Posté le 09-08-2022 à 20:55:15   

    On peut se demander quel est le positionnement de Olaf Scholz sur Taïwan, et, évidemment, celui de Die Linke, parti sur lequel a été calqué le Front de Gauche /la France Insoumise/la Nupes en France.


    Edité le 11-08-2022 à 04:36:31 par marquetalia


    marquetalia
       Posté le 09-08-2022 à 21:02:51   

    https://www.die-linke.de/start/presse/detail/fuer-dialog-und-deeskalation-im-konflikt-um-taiwan/


    Edité le 11-08-2022 à 20:58:13 par Xuan


    Xuan
       Posté le 11-08-2022 à 21:04:53   

    marquetalia a écrit :

    Les fractures au sein du camp impérialiste vont justement venir du fait que Biden est d origine irlandaise, ce qui va saper l alliance avec le Royaume-Uni, alors que les catholiques seront bientôt majoritaires en Ulster, et que la réunification de l Irlande est inéluctable.tout cela compromet la politique de guerre des Anglo Saxons contre la Chine populaire en Asie pacifique.


    Il y a plusieurs pages sur les contradictions au sein de l'Europe.
    Il est parfaitement clair que l'hégémonisme US accentue ces contradictions, que ce soit Biden ou Trump n'y change rien.
    Il s'agit de l'hégémonisme US et de ses conséquences en Europe et Biden pourrait avoir des origines esquimau ou chinoises, ça n'y changerait strictement rien.
    Xuan
       Posté le 11-08-2022 à 21:06:11   

    TAIWAN EST UNE PROVINCE CHINOISE

    La déclaration de Mélenchon, d'ailleurs approuvée par Roussel :
    https://fb.watch/eR1sJZTo_U/
    NB : le site qui publie cette vidéo est africain
    marquetalia
       Posté le 11-08-2022 à 23:26:49   

    Et le positionnement du chancelier allemand ?
    marquetalia
       Posté le 12-08-2022 à 07:03:38   

    https://www.bloomberg.com/news/articles/2021-11-25/china-warns-olaf-scholz-s-incoming-german-coalition-over-taiwan


    Edité le 14-08-2022 à 21:37:28 par Xuan


    Xuan
       Posté le 14-08-2022 à 21:41:36   

    non seulement tu es infoutu de mettre l'adresse en forme mais elle est fausse !
    J'ai dû corriger sur ton post avec un mobile.
    Évidemment la position de l'Allemagne a changé, et elle n'en tirera que des inconvénients comme c'est déjà le cas en Ukraine.
    marquetalia
       Posté le 14-08-2022 à 22:28:21   

    Xuan a écrit :

    non seulement tu es infoutu de mettre l'adresse en forme mais elle est fausse !
    J'ai dû corriger sur ton post avec un mobile.
    Évidemment la position de l'Allemagne a changé, et elle n'en tirera que des inconvénients comme c'est déjà le cas en Ukraine.
    vous n allez quand même pas me bannir juste pour ça ?
    marquetalia
       Posté le 16-08-2022 à 02:16:12   

    En Italie, la favorite pour devenir première ministre affiche un atlantisme zélé et un soutien à l Ukraine. Donc, effectivement, la crise profite à l extrême droite-Fratelli d Italia.
    marquetalia
       Posté le 16-08-2022 à 02:23:34   

    En Norvège, l extrême droite, le "Parti du Progrès" , ces bougres de salopards, sont bien plus dangereux, il veulent s en prendre aux Sames, qui est un peuple autochtone, et y était installé avant les populations germaniques.


    Edité le 16-08-2022 à 02:24:47 par marquetalia


    Xuan
       Posté le 16-08-2022 à 20:39:03   

    En l'absence de partis communistes marxistes-léninistes capables d'organiser les masses, la crise économique et l'affaiblissement politique de l'UE conduit les bourgeoisies à virer vers le fascisme, soit sous la forme traditionnelle souverainiste, soit sous sa forme "démocratique et libérale".
    Mais dans tous les cas elles se couchent devant l'hégémonisme US.
    Xuan
       Posté le 17-08-2022 à 20:33:49   

    Une guerre commerciale avec la Chine ? C'est la dernière chose que l'Europe devrait envisager, selon l'éditorial du Global Times

    Par Global Times
    Publié: 17 août 2022 23:28
    https://www.globaltimes.cn/page/202208/1273257.shtml

    Une guerre commerciale risque-t-elle d'éclater entre la Chine et l'Europe ? Il s'agit d'un sujet dangereux sur lequel l'opinion publique en Europe, y compris en Allemagne, s'est emparée. Ces dernières années, la Chine et l'Europe ont été le principal partenaire commercial l'une de l'autre et ont traversé de nombreuses tempêtes ensemble. Avec une chaîne industrielle hautement complémentaire et une grande interdépendance économique, il va de soi que la guerre commerciale n'aurait pas dû devenir un sujet sérieux dans le débat politique européen sur la Chine. Cependant, certains médias ont dépeint un "monde à l'envers" pour les Européens : une forte dépendance économique entre la Chine et l'Europe n'est pas un dividende mais un "risque" pour le continent, tandis que d'autres disent que l'Europe doit se préparer à un conflit avec la Chine.

    Force est de constater que pour l'Europe, les dégâts que ces contre-courants d'opinion entraîneraient ne peuvent être ignorés. À l'heure actuelle, l'économie européenne est confrontée à de multiples défis, notamment le conflit russo-ukrainien, la crise énergétique, une inflation élevée, des épidémies répétées de COVID-19 et des périodes prolongées de températures élevées et de sécheresse. A l'heure où l'Europe doit chérir la paix, un environnement extérieur favorable au développement et des partenaires mutuellement bénéfiques, certains sur le continent entendent créer artificiellement des conflits avec la Chine. Est-ce simplement parce que la Chine est devenue de plus en plus importante pour les intérêts européens que le continent doit donc se découpler, se prémunir et repousser la Chine ? Il est impossible pour une personne normale de ne pas manger car elle a peur d'être étouffée. Il est encore moins probable qu'il brise le bol de riz.

    En somme, l'opinion européenne se concentre désormais principalement sur deux questions. La première est de savoir s'il faut volontairement réduire la dépendance économique et commerciale vis-à-vis du marché chinois, ou se découpler de la Chine en d'autres termes, pour éviter de se retrouver dans une position passive à l'avenir. Deuxièmement, si l'Europe n'accepte pas certaines politiques et décisions de la Chine, devrait-elle recourir à des sanctions commerciales ? De toute évidence, de nombreux Européens ont été obsédés par ces deux problèmes, mais il est juste de dire qu'il y a effectivement un problème à soulever les deux questions.

    Concernant le premier point, les relations économiques et commerciales étroites entre la Chine et l'Europe ne doivent pas être interprétées comme une dépendance à sens unique d'une partie à l'autre, mais plutôt comme une « interdépendance » normale. L'économie européenne, en particulier l'économie allemande, est fortement tournée vers l'extérieur, ce qui est déterminé par la tendance générale à la mondialisation économique que l'Europe a saisie et qui en a donc pleinement profité. Selon un rapport publié par l'Institut IFO, une guerre commerciale et un découplage de l'UE et de l'Allemagne de la Chine coûteraient à l'Allemagne près de six fois plus que le Brexit. L'ancien président américain Donald Trump a brandi le bâton des tarifs douaniers sur de nombreux pays au cours de son mandat, ce qui a été fermement opposé par l'Europe, en particulier la France et l'Allemagne.

    Le deuxième problème reflète l'arrogance et les préjugés profondément ancrés dans l'esprit de certaines personnes en Europe envers la Chine. Ils sont habitués à juger les autres, y compris la Chine, avec un sentiment de supériorité. À leur avis, les sanctions économiques et commerciales peuvent être utilisées comme monnaie d'échange pour la répression politique. En fait, l'Europe n'est ni en mesure ni en mesure de le faire. Dans une large mesure, le premier problème consiste à mesurer les autres selon la propre norme européenne et cet état d'esprit. Les deux problèmes sont les deux faces d'une même médaille, qui se renforcent mutuellement. Ceux qui exhortent à réprimer la Chine sont anxieux et effrayés par l'importance croissante de la Chine. Nous voudrions également rappeler que certaines personnes en Europe ne devraient pas penser à créer les conditions d'une remise en cause des intérêts fondamentaux de la Chine en réduisant leur dépendance économique et commerciale vis-à-vis de la Chine,

    Il y a en effet beaucoup de choses qui troublent l'Europe et qui ont fourni un terreau fertile à diverses opinions extrémistes. La Chine, qui est loin de l'Europe, est devenue une cible pour certains pour exprimer leur mécontentement. Mais aucun des problèmes mentionnés ci-dessus n'est causé par la Chine. Et ce n'est pas la bonne façon d'apaiser l'anxiété en empoisonnant la fondation de confiance mutuelle Chine-Europe et en sapant la coopération économique Chine-Europe. Ces dernières années, les États-Unis ont exercé une forte pression sur l'Europe sur des questions géopolitiques majeures. Le résultat est que les États-Unis en ont profité, tandis que l'Europe a chuté. Maintenant, l'Europe doit régler ses affaires intérieures et déterminer quelle part de son anxiété vis-à-vis de la Chine vient vraiment de la Chine, et quelle part vient de la cession de l'autonomie stratégique aux États-Unis.

    L'ancien chancelier allemand Helmut Schmidt aurait déclaré que l'Allemagne devrait faire attention à ne pas être l'apôtre moral du monde. Cette phrase s'applique aussi à toute l'Europe aujourd'hui. Un certain nombre d'économistes européens ont récemment déclaré aux médias que les gens devaient séparer les différences politiques du commerce normal et que la Chine méritait le respect, mettant en garde l'Europe contre les actions à courte vue. Leur rappel est ciblé alors que l'opinion publique en Europe affiche une tendance inquiétante. Une partie du contenu semble être copiée des États-Unis. Mais l'Europe n'est pas un État des États-Unis. Ce fait important ne peut être ignoré par les Européens, sinon, il est facile de tomber dans un grand trou spécifiquement creusé pour l'Europe.
    Xuan
       Posté le 10-09-2022 à 15:48:38   

    Pleurnicheries des journalistes du Soir : la Chine profite du blocus exercé par l'UE sur la Russie et de ses conséquences.

    L’Europe achèterait du gaz russe à la Chine à un prix plus élevé


    La Chine, anciennement grande importatrice de gaz, se mue désormais en bouée de sauvetage énergétique pour l’Europe, qui tente de survivre sans le gaz russe. Seulement, ce gaz vendu par la Chine proviendrait de Russie.

    Par la rédaction
    https://www.lesoir.be/464089/article/2022-09-07/leurope-acheterait-du-gaz-russe-la-chine-un-prix-plus-eleve?fbclid=IwAR31iP-dSVhg_5tjd2JnEUf_9bUICXYjlydfmWWOIhIfXsYRlExl8gX_h9Q
    Publié le 7/09/2022

    La Chine est l’une des gagnantes de la crise des prix de l’énergie, provoquée entre autres par l’invasion russe en Ukraine. Selon la RTBF, le pays, auparavant grand importateur, fait face à d’importants ralentissements de sa demande intérieure en énergie. Ces derniers mois, la Chine a effectivement revendu sur les marchés économiques ses surplus de gaz naturel liquéfié (GNL). L’Europe est avide de cette ressource aujourd’hui, dont les prix battent des records, et qui vient, entre autres, de Russie.


    Ainsi, le gaz russe qui n’arrive plus en Europe via les gazoducs habituels revient en Europe via la Chine, a un prix bien supérieur. « Alors que l’Europe tente de sortir de sa dépendance énergétique à l’égard de la Russie, elle crée une nouvelle forme dépendance à l’égard à la fois de la Russie et de la Chine, en finançant généreusement leurs économies. » annonce la RTBF.

    La Chine, bouée de sauvetage énergétique
    En pleine crise de l’énergie, l’Europe cherche désespérément à remplir ses stocks de gaz en prévision de l’hiver. Face à l’Union européenne, la Chine se mue en bouée de sauvetage énergétique. Grâce à elle, l’objectif de remplir d’ici novembre les réserves à 80 % est déjà atteint, malgré la mise à l’arrêt du gazoduc Nord Stream 1 par Gazprom et les baisses de livraisons russes. La part russe dans l’importation de gaz à l’Union européenne a chuté, passant de 40 % à 9 % selon la Commission.

    Surplus de GNL
    Acteur miracle de ce conflit, Pékin. La Chine, grande importatrice, n’a en effet jamais été un pays exportateur traditionnel de gaz. Malgré sa production croissante, le pays doit importer 40 % de ses besoins énergétiques. En cause, l’économie chinoise qui fonctionne au ralenti ces dernières semaines, suite aux confinements et aux arrêts de productions liés à sa politique « zéro covid. »

    La Chine se coiffe désormais de la casquette de premier importateur mondial de GNL, et observe un surplus de gaz. Remise en vente sur les marchés, cette offre rencontre le manque énorme de l’Europe, qui est prête à payer le prix fort pour acquérir cette précieuse ressource avant l’hiver.

    Revente deux à trois fois plus cher
    Les entreprises liées au secteur énergétique en Chine sont largement gagnantes : « elles revendraient leurs cargaisons deux à trois fois plus cher aux Européens sur le marché spot. Contrairement au marché à terme, le marché spot permet d’acheter au comptant des cargaisons existant physiquement et dont le transport est déjà en cours. » indique la RTBF.

    Sinopec, plus grand groupe raffineur de pétrole chinois, a revendu 45 livraisons complètes de GNL. Selon les estimations de la RTBF, la Chine a vendu 4 millions de tonnes excédentaires cette année. En comparaison, ce volume représente 7 % du gaz naturel importé par l’Europe dans le premier semestre de 2022.

    Augmentation de 10 %
    La Chine est restée relativement discrète sur ces nouvelles transactions. Dernièrement, le quotidien chinois Global Times a publié un article qui reconnaît ouvertement le mécanisme. Selon le journal, les entreprises chinoises ont augmenté leurs achats à l’étranger de 10 % avec l’objectif de revendre le gaz aux clients européens : « Les sociétés chinoises de GNL augmentent leurs approvisionnements dans un contexte de demande croissante de la part des clients européens ». L’article ne mentionne cependant pas l’origine du gaz revendu.

    La réponse est toutefois évidente pour le site spécialisé oil.com : la Chine revend « tranquillement » ce gaz russe à l’Europe. Les importations chinoises de GNL venant directement de Russie ont augmenté en flèche, de près de 30 % par rapport à 2021, tandis que toutes les autres importations énergétiques ont diminué.

    Les opérateurs chinois achètent donc des cargaisons de GNL pour les revendre aux pays européens, en multipliant dans la transaction le prix par deux ou trois, selon le site oil.com. Ces sociétés empochent ainsi un bénéfice, jouissant de leur rôle d’intermédiaire entre ces deux acteurs majeurs et interdépendants qui refusent désormais de traiter directement l’un avec l’autre, l’Europe et la Russie.

    Encore combien de temps ?
    Comment de temps durera ce mécanisme ? Selon certains experts, la Chine cessera son activité d’exportatrice lorsque sa croissance économique repartira. Elle cessera alors de mettre en vente le GNL acheté à la Russie et permettra dès lors à son pays de relancer son industrie. Du côté européen, après le comportement russe, une énorme réorganisation du marché de l’énergie est en cours, accélérant l’objectif de réduire la consommation d’énergies fossiles. Logiquement, la dépendance au gaz et pétrole devrait également se réduire dans les prochaines années.


    Edité le 10-09-2022 à 15:50:37 par Xuan


    pzorba75
       Posté le 10-09-2022 à 17:52:28   

    Le mondialisation libérale, vantée au forum de Davos, appliquée en vraie grandeur aux consommateurs européens. En attendant la démondialisation?
    Xuan
       Posté le 15-09-2022 à 13:29:48   

    Il n'y a pas de démondialisation, la mondialisation est née bien avant le capitalisme, et elle va prendre une forme multipolaire.
    Ce sont les USA qui s'opposent maintenant à la mondialisation, avec des sanctions et des blocus.
    Xuan
       Posté le 17-09-2022 à 08:36:19   

    L’Europe se dirige vers une « récession profonde » et une désindustrialisation | Histoire et société
    https://histoireetsociete.com/2022/09/17/
    leurope-se-dirige-vers-une-recession-profonde-et-une-desindustrialisation/
    pzorba75
       Posté le 18-09-2022 à 15:51:59   

    Xuan a écrit :

    L’Europe se dirige vers une « récession profonde » et une désindustrialisation | Histoire et société
    https://histoireetsociete.com/2022/09/17/
    leurope-se-dirige-vers-une-recession-profonde-et-une-desindustrialisation/


    Le lien ne marche pas, Tatie Danielle va être peinée. Merci de corriger si cette page existe encore.
    Xuan
       Posté le 18-09-2022 à 22:21:26   

    Pas très pratique avec un téléphone.
    Cette fois c'est bon.

    L’Europe se dirige vers une « récession profonde » et une désindustrialisation | Histoire et société
    https://histoireetsociete.com/2022/09/17/leurope-se-dirige-vers-une-recession-profonde-et-une-desindustrialisation/


    Edité le 18-09-2022 à 22:23:25 par Xuan


    Xuan
       Posté le 20-09-2022 à 20:22:21   

    L'éditorial du China Daily
    chinadaily.com.cn | Mis à jour : 2022-09-20 19:51
    https://www.chinadaily.com.cn/a/202209/20/WS6329a971a310fd2b29e78bfc.html


    L'Union européenne dans son ensemble s'avérera être la grande perdante, quelle que soit l'issue du conflit entre la Russie et l'Ukraine. Les conséquences pour les pays européens ne sont pas seulement des chocs économiques et de bien-être, mais aussi des implications géopolitiques.


    Le fait que la part des entreprises de l'UE qui perdent de l'argent soit passée de la moyenne normale de 8 % à 15 % dans les mois qui ont suivi le début du conflit et que la part des entreprises qui risquent de ne pas rembourser leurs dettes ait bondi de 10 % à 17 % au cours de la même période, selon la Banque européenne d'investissement, en dit long sur le nombre d'économies européennes touchées par le conflit.

    Bien que tous les pays européens ne dépendent pas fortement de la Russie pour le pétrole et le gaz, la Russie est un fournisseur tellement important sur les marchés internationaux du pétrole et du gaz que la perturbation des échanges, principalement due aux sanctions contre ce grand fournisseur, s'est traduite par une hausse des prix, ce qui a entraîné une augmentation des coûts de production dans un large éventail de domaines. C'est particulièrement le cas dans les pays européens.

    Les pays de l'UE, dont l'Allemagne et la France, qui dépendent fortement de la Russie pour le pétrole et le gaz, subissent de plein fouet les sanctions économiques que Washington a orchestrées contre la Russie.

    En conséquence, l'inflation est devenue un fléau qui a un impact sérieux sur la qualité de vie des habitants des pays de l'UE. Les prix de nombreux produits de base tels que le blé, les engrais et le gaz sont en constante augmentation, et ils devraient augmenter de 6 % cette année, selon les estimations des experts. Cette hausse des prix va étouffer la demande, ce qui va à son tour affecter la croissance économique et faire grimper les prix des denrées alimentaires et de l'énergie. C'est un cercle vicieux pour la situation économique globale des pays de l'UE.

    Il n'est pas étonnant que des manifestations aient eu lieu dans certains pays de l'UE contre le soutien militaire à l'Ukraine, les manifestants demandant à leurs gouvernements de se concentrer sur les besoins quotidiens de la population. En effet, les groupes les plus vulnérables des pays de l'UE ont été les plus durement touchés par la pire inflation depuis des décennies.

    Si l'UE avait réussi à affirmer sa propre présence en tant que bloc politique indépendant sur la scène de la politique internationale avant le début du conflit, le pire conflit sur le continent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale a réduit à néant tous ses efforts pour devenir une force politique capable de garder ses distances avec les États-Unis.
    En lançant leur guerre par procuration contre la Russie, les États-Unis ont pu réaffirmer leur leadership sur l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord. L'UE, qui craint de se tenir debout toute seule, a suivi l'exemple des États-Unis. Soutenir l'Ukraine sous la direction des États-Unis est un choix que l'UE a fait. Mais il y a eu un prix à payer. Alors que les États-Unis s'en sortent très bien du conflit, merci beaucoup, l'économie de l'UE et le niveau de vie de ses citoyens sont mis à mal, et son avenir en tant que pôle politique indépendant dans l'arène géopolitique mondiale semble de plus en plus irréalisable.
    Xuan
       Posté le 24-09-2022 à 07:42:22   

    Les référendums des régions ukrainiennes font entrer le conflit dans une nouvelle phase; L’UE va avaler des fruits amers si elle continue de se lier aux États-Unis

    Par Zhang Hui et Liu Xin
    Publié: Sep 23, 2022 https://www.globaltimes.cn/page/202209/1275977.shtml
    Les référendums de quatre régions ukrainiennes sur l’adhésion à la Russie ont commencé vendredi au milieu de la forte opposition des États-Unis et de l’Europe et des promesses de sanctions supplémentaires contre la Russie, tandis que les observateurs chinois ont déclaré que le conflit russo-ukrainien entrerait dans une nouvelle phase, car la Russie pourrait maximiser l’utilisation de la carte du gaz naturel et l’Europe est susceptible de goûter aux résultats amers de se lier étroitement aux États-Unis.
    Selon TASS, le premier jour des référendums s’est déroulé calmement, et la préparation au combat a été renforcée pour les référendums et tous les bureaux de vote sont gardés.
    Le processus de rejoindre le Donbass et d’autres « territoires libérés » en Russie se poursuivra rapidement dans le cas où leurs habitants voteraient en faveur de la décision, a déclaré vendredi à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, selon TASS.
    Dans un discours vidéo mercredi matin, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que la Russie soutiendrait la décision prise lors des référendums.
    Deux régions orientales ukrainiennes qui ont déclaré leur « indépendance », Donetsk et Lougansk, ainsi que les oblasts de Kherson et de Zaporijia occupés par la Russie, ont annoncé mardi qu’ils organiseraient des référendums du vendredi au 27 septembre pour rejoindre la Russie.
    Presque immédiatement après la publication de la nouvelle des référendums, les États-Unis et leurs alliés se sont précipités pour condamner cette décision et ont déclaré qu’ils ne reconnaîtraient pas les résultats. Jeudi, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont de nouveau condamné la Russie lors d’une réunion et ont promis d’apporter davantage de sanctions.
    Selon le département d’État américain, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont fermement condamné les « référendums simulés de la Russie sur le territoire ukrainien souverain », qui est temporairement sous contrôle russe. Ils ont ajouté que toute annexion du territoire ukrainien constituerait une violation flagrante de la souveraineté de l’Ukraine et de la Charte des Nations Unies, et ont appelé tous les États à condamner sans équivoque tout référendum et à ne pas en reconnaître les résultats. Le G7 poursuivra également de nouvelles sanctions ciblées et s’est engagé à exercer une pression économique et politique soutenue sur la Russie.
    Les référendums dans les quatre régions qui feront partie de la Russie sont conformes aux normes internationales et à la charte des Nations Unies, a déclaré vendredi à la presse la présidente du Conseil de la Fédération de Russie, Valentina Matviyenko, a rapporté TASS.
    Selon elle, les pays occidentaux « se sont empressés de dire » avant même le début des référendums qu’ils ne reconnaîtraient pas leur issue. « Mais cela ne surprend plus personne. C’est ainsi que l’Europe et les États-Unis ont confirmé leur cynisme et prouvé qu’ils ne s’intéressaient pas à l’opinion des citoyens de ces régions », a déclaré Matvienko.
    Cui Heng, chercheur adjoint au Centre d’études russes de l’Université normale de Chine orientale, a déclaré vendredi au Global Times qu’avec les référendums, les tensions dans le conflit russo-ukrainien pourraient être intensifiées d’une manière qui pourrait passer d’un conflit par procuration entre la Russie et l’Ukraine à un conflit réel entre la Russie et l’Occident. mais l’intensité du conflit sera moindre.
    Cui a déclaré qu’il est plus probable que la Russie et l’Occident s’engagent dans une guerre des mots pour la prochaine étape, et apparemment les États-Unis et l’Occident ont politisé et instrumentalisé l’Assemblée générale des Nations Unies, qui est devenue un outil pour un pays pour traiter avec un autre au lieu d’une plate-forme pour résoudre les différends.
    « Cela sape et ébranle l’ordre international de l’après-Seconde Guerre mondiale, sapant l’autorité de l’Assemblée générale des Nations Unies, l’autorité de l’ONU », a déclaré Cui.
    Photo: Courtesy of Ministry of Foreign Affairs
    Photo : Avec l’aimable autorisation du ministère des Affaires étrangères
    Un jour avant le début des référendums, Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi a tenu une réunion avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba et a clairement exprimé la position de la Chine sur la crise ukrainienne.
    M. Wang a déclaré que le président chinois Xi Jinping avait souligné que la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays devaient être respectées, que les buts et principes de la Charte des Nations Unies devaient être pleinement respectés, que les préoccupations légitimes de tous les pays en matière de sécurité devaient être prises au sérieux et que tous les efforts propices au règlement pacifique de la crise devaient être soutenus. C’est l’exposé le plus officiel de la Chine sur la question ukrainienne, et c’est aussi le principe fondamental de la Chine dans la visualisation et le traitement de cette question, a déclaré M. Wang.
    Les référendums du Donbass et d’autres régions pour rejoindre la Russie représentent un changement qualitatif dans la crise ukrainienne. Si ces régions rejoignent finalement la Russie, toute action ou attaque future contre elles pourrait inciter la Russie à utiliser tous les moyens militaires et politiques possibles sur la base de sa constitution et de ses lois, a déclaré au Global Times un expert basé à Pékin qui a requis l’anonymat.
    L’opération militaire de la Russie n’a pas changé l’attitude des États-Unis et de l’UE envers la Russie, et elle doit aller plus loin pour voir leur réponse ultérieure, ce qui signifie qu’elle ne voulait pas exclure des négociations, mais pousser les États-Unis et l’UE à prendre en compte les préoccupations de la Russie, a déclaré l’expert, notant que ni la Russie ni l’Europe ne peuvent se permettre de faire un compromis.
    Nouvelle phase
    L’expert anonyme a déclaré que la crise ukrainienne pourrait entrer dans une nouvelle phase, la Russie se préparant dans deux directions: maximiser l’utilisation de la carte des accords de gaz naturel puisque de nombreux pays européens entreront bientôt dans l’hiver le plus rigoureux, et étendre les opérations des troupes mécanisées et se préparer à améliorer son échelle de combat.
    La direction que prendra la situation actuelle dépend de ce que l’UE choisit de faire - si elle insiste pour se lier étroitement aux États-Unis, elle avalera un résultat amer; s’il ne choisit pas les États-Unis, il peut mener des négociations avec la Russie; le troisième choix est d’être coincé dans une impasse, a déclaré l’expert.
    Les dirigeants européens manquent d’indépendance stratégique et du courage de sortir de l’impasse, et sont épuisés psychologiquement, économiquement et militairement, car leur seul outil de sanctions n’a pas réussi à vaincre la Russie, a déclaré l’expert anonyme.
    L’imposition de sanctions a nui davantage aux pays européens qu’à la Russie et beaucoup d’entre eux ont dû payer des prix plus élevés pour le gaz naturel via des expéditions de transit dans des pays tiers, ont déclaré des analystes, notant que tous les pays de l’UE ne seront pas en mesure de supporter des pénuries d’énergie à long terme.
    Les sanctions énergétiques de l’UE contre la Russie n’ont pas vaincu le pays, mais ont plutôt ébranlé l’unité du bloc lui-même.
    Selon AP, le chef du caucus du parti au pouvoir en Hongrie, Mate Kocsis, a déclaré lors d’une conférence de presse jeudi: « Les sanctions causent du tort. Ils détruisent l’économie européenne. Nous devons convaincre les décideurs européens, les membres de l’élite, qu’ils ne devraient pas maintenir les sanctions énergétiques parce que de gros problèmes en découleront. »
    pzorba75
       Posté le 24-09-2022 à 11:47:21   

    Finalement, les chinois constatent que la Russie et les Américains (Etats-Unis, européens OTAN et G7) campent sur leur position, datant au pire de 2014 et que le conflit va durer. Tout bon pour le Big Business américain, fournisseur d'armes et de munitions, voir un peu de gaz de schiste et gros client de l'industrie chinoise, même sous sanctions.
    Pour une solution rapide et équilibrée, il semble qu'il faudra que les armes parlent un peu plus fort en Ukraine, ce n'est pas l'affaire des chinois.
    Xuan
       Posté le 26-09-2022 à 13:47:17   

    C'est l'UE qui paie les pots cassés :
    « La livre sterling est en danger » : la vive inquiétude d'un analyste financier à l'égard du Royaume-Uni


    https://www.latribune.fr/economie/international/la-livre-sterling-est-en-danger-la-grande-inquietude-d-un-analyste-financier-a-l-egard-du-royaume-uni-934047.html?fbclid=IwAR3eKL1HvK4zP89kOpBvaxWdprFl7EGv-IUi4HQDudyQu4LE0rBNWNIZcMg

    Après l'annonce vendredi du plan de coûteux plan de soutien du gouvernement de Liz Truss à l'économie, la devise britannique a atteint son plus bas par rapport au dollar. Pour George Saravelos, analyste à la Deutsche Bank, cette chute est d'autant plus inquiétante que les taux d'emprunt de la dette britannique augmentent, ce qui « est très rare dans une économie développée », fait-il remarquer. De son côté, l'ancien secrétaire américain au Trésor, Larry Summers, estime que la livre peut atteindre la parité avec le dollar. Selon lui, « le Royaume-Uni restera dans l'Histoire comme une des pires gestions macroéconomiques d'un grand pays depuis longtemps »


    00:00/04:18

    latribune.fr
    26 Sept 2022, 6:49

    « La livre sterling est en danger ». George Saravelos, analyste à la Deutsche Bank, n'a pas caché son inquiétude vendredi à l'égard de la monnaie britannique. Et pour cause, en passant sous le seuil symbolique de 1.10 dollar la monnaie britannique avait plongé de plus de 7% en 10 jours, un mouvement d'une ampleur très rare sur le marché des changes. Ce lundi 26 septembre, le plongeon continue en atteignant le plancher record face au dollar, à 1,0350 dollar vers 01H25 GMT contre 1,0859 dollar vendredi à 21H00 GMT, selon des données de Bloomberg, des analystes avertissant qu'elle pourrait même atteindre la parité avec le billet vert. Le record de 1985 (1,0520 dollar) est donc dépassé. Une dégringolade qui s'explique par les annonces budgétaires de Londres jugées inquiétantes par les investisseurs pour la santé des finances publiques, alors que le pays est en récession selon la Banque d'Angleterre. Depuis le début de l'année, la livre a perdu près de 20% de sa valeur face au dollar.

    Les taux des « gilts » augmentent
    Une chute d'autant plus inquiétante à ses yeux que les taux d'emprunt de la dette britannique augmentent. Ce qui « est très rare dans une économie développée », a-t-il précisé. Vendredi, quelques instants après l'annonce du gouvernement de Liz Truss d'un plan de soutien de l'économie extrêmement coûteux (plus de 100 milliards de livres), le taux d'emprunt à dix ans du Royaume-Uni est en effet passé au-dessus de 3,8%, un niveau jamais observé depuis 2011. Plus précisément, le taux des « gilts » (obligations d'État britanniques) à dix ans est monté à 3,84% en cours de séance. Début septembre, le rendement était de seulement 2,8%, et avait fini 2021 à moins de 1%.

    Lire aussi
    Royaume-Uni : Liz Truss sort l'artillerie lourde pour préserver le pouvoir d'achat

    La dette sur une « trajectoire insoutenable »
    Une envolée qui traduit les doutes sur la capacité de Londres à financer ces mesures. Le mélange de baisses d'impôts et d'aides massives, qui vont contraindre le Royaume-Uni à emprunter 72 milliards de livres supplémentaires sur les marchés, fait craindre le pire pour les finances publiques. Selon l'Institut des études budgétaires (IFS) le plan Truss risque de mettre la dette sur une « trajectoire insoutenable ». Une perspective qui risque d'effrayer les investisseurs.

    « C'est très dommageable pour la réputation du Royaume-Uni en tant que nation responsable d'un point de vue budgétaire », a fustigé l'ex-membre de la Banque d'Angleterre Andrew Sentence.

    Même son de cloche pour George Saravelos, de la Deursche Bank : « Nous nous inquiétons de voir la confiance des investisseurs dans le Royaume-Uni s'éroder rapidement ».

    Vers la parité livre-dollar ?
    L'ancien secrétaire américain au Trésor, Larry Summers, n'y est pas allé avec le dos d'une cuillère. « Entre le Brexit, le retard de la Banque d'Angleterre pour remonter ses taux et maintenant la politique budgétaire, je pense que le Royaume-Uni restera dans l'Histoire comme une des pires gestions macroéconomiques d'un grand pays depuis longtemps », a-t-il déclaré. Selon lui, la livre peut atteindre la parité avec le dollar. Plusieurs analystes partagent la prévision.

    La situation est telle que les cambistes évoquent désormais l'hypothèse d'une réunion d'urgence de la Banque d'Angleterre, avec à la clef une hausse de taux anticipée, citée par Erik Nelson, de Wells Fargo, alors qu'ils ont été relevés de 0,5 point cette semaine, à 2,25%

    « Cela enverrait le mauvais message aux marchés », met en garde Christopher Vecchio, de DailyFX, car ces réunions non prévues « signifient que la situation est très tendue, dramatique.»

    Si elle a été particulièrement malmenée, la livre sterling n'a pas été la seule à souffrir vendredi. L'euro est tombé à un nouveau plancher depuis 20 ans, à 0,9681 dollar pour un euro.
    Xuan
       Posté le 28-09-2022 à 19:40:02   

    A PROPOS DU SABOTAGE DES NORD STREAM I ET II



    Blinken menace l'Allemagne

    24/03/2021

    http://www.defenddemocracy.press/blinken-threatens-germany/

    À l'OTAN, Blinken met en garde l'Allemagne au sujet du gazoduc Nord Stream 2
    Par Robin Emmott
    23 mars 2021

    BRUXELLES (Reuters) - Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré mardi que le gazoduc Nord Stream 2 en construction entre la Russie et l'Allemagne allait à l'encontre des intérêts de l'Union européenne et pourrait saper l'Ukraine.

    L'Allemagne fait pression pour l'achèvement du gazoduc, malgré l'opposition soutenue des États-Unis depuis plus d'une décennie. S'exprimant lors de sa première visite à l'OTAN, Blinken a déclaré qu'il devait rencontrer son homologue allemand, Heiko Maas, pour discuter de la question.

    "Le président (Joe) Biden a été très clair, il pense que le pipeline est une mauvaise idée, mauvaise pour l'Europe, mauvaise pour les États-Unis, en fin de compte, il est en contradiction avec les objectifs de sécurité de l'UE" , a déclaré Blinken lors de sa rencontre avec le secrétaire de l'OTAN. -Général Jens Stoltenberg.
    «Cela a le potentiel de saper les intérêts de l'Ukraine, de la Pologne et d'un certain nombre de partenaires et alliés proches» , a déclaré Blinken, affirmant qu'une loi américaine obligeait Washington à imposer des sanctions aux entreprises participant au projet Nord Stream 2.


    Edité le 07-10-2022 à 07:53:30 par Xuan


    Xuan
       Posté le 30-09-2022 à 22:55:44   

    Le sabotage du gazoduc confirme que l'Europe est le maillon faible de l'impérialisme



    Robert Kissous signale :


    La déclaration de l'OTAN pourrait indiquer que la confrontation entre la Russie et l'Occident pourrait s'intensifier davantage ; l'Europe doit tenir compte de l'influence perdue

    30 sept. 2022
    https://www.globaltimes.cn/page/202209/1276479.shtml

    L'OTAN a publié jeudi une déclaration sur les fuites du gazoduc Nord Stream, les qualifiant de " résultat d'actes de sabotage délibérés, imprudents et irresponsables. " Elle a également déclaré : "Toute attaque délibérée contre les infrastructures critiques des Alliés ferait l'objet d'une réponse unie et déterminée." Mais les experts chinois ont déclaré que la déclaration de l'OTAN arrivait trop tôt, car la vérité derrière les fuites n'a pas encore fait surface, et qu'en publiant une telle déclaration, l'OTAN veut absoudre sa responsabilité sur la question et prendre le dessus sur la morale, afin de pouvoir continuer à travailler sur son objectif stratégique de contenir la Russie et de contrôler l'Europe.
    L'OTAN pourrait assurer une défense collective en vertu de l'article 5 du traité de l'Atlantique Nord si les infrastructures critiques des alliés étaient attaquées, mais tant que l'auteur de l'attaque n'est pas identifié, la déclaration de l'OTAN n'est qu'une posture politique, ont-ils déclaré.
    Song Zhongping, expert militaire et commentateur de télévision du continent, estime que les fuites de pipelines ne sont pas seulement une question d'énergie, mais aussi de rivalité politique. Les États-Unis et la Russie sont déjà engagés dans une guerre des mots sur cette question. La porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré jeudi que l'endroit où se trouve l'oléoduc est une zone entièrement contrôlée par les services de renseignement américains. Elle a également demandé au président américain Joe Biden de répondre à la question de savoir si les États-Unis avaient mis à exécution leur menace concernant les pipelines lorsque des responsables de Washington ont affirmé au début de l'année que Nord Stream 2 ne serait jamais mis en service.
    En réponse, la secrétaire de presse de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a déclaré : "le président a dit que le NS2 ne deviendrait pas opérationnel et que nous travaillerions avec l'Allemagne sur ce point." Elle a également démenti l'allégation selon laquelle les États-Unis sont responsables par un simple "non".
    "Lorsqu'une enquête est prise en otage par la politique, la vérité peut être cachée", a déclaré Mme Song, notant que les fuites du gazoduc Nord Stream peuvent représenter un tournant dans le conflit Russie-Ukraine.
    Vendredi, quatre régions du sud-est de l'Ukraine seront incorporées au territoire russe. La Russie de Poutine s'est préparée à une épreuve de force avec les États-Unis et l'Occident, du moins à en juger par la position du Kremlin, ont déclaré des experts chinois. Dans ce contexte, le sabotage du gazoduc Nord Stream va accroître l'incertitude et la probabilité d'un conflit armé entre les États-Unis et la Russie, selon He Zhigao, chercheur à l'Institut d'études européennes de l'Académie chinoise des sciences sociales. La concurrence stratégique entre l'Occident dirigé par les États-Unis et la Russie va se poursuivre, voire s'intensifier.
    Parallèlement, les relations entre l'Europe et les États-Unis pourraient commencer à se fissurer. Quelle que soit la vérité qui se cache derrière les fuites de pipelines, l'Europe, et en particulier l'Allemagne, doit tenir compte de la perte d'influence qu'elle a subie dans ses négociations avec la Russie, alors qu'elle est menottée à l'agenda américain, a déclaré l'expert. L'Allemagne a investi beaucoup d'énergie et d'argent dans Nord Stream 2, dans l'espoir d'obtenir de l'énergie bon marché de la Russie. Bien que le gazoduc ait été suspendu après le début du conflit entre la Russie et l'Ukraine, l'Allemagne espère toujours que le gazoduc reprendra ses activités lorsque les relations avec la Russie s'amélioreront. L'ancienne chancelière allemande Angela Merkel vient d'avertir que prendre au sérieux les propos du président russe Vladimir Poutine est "un signe de sagesse politique" et non de faiblesse.
    "Pour les Européens et les Allemands, la Russie est un voisin qui ne peut être délocalisé. Les relations avec la Russie doivent se poursuivre, quels que soient les moyens utilisés, les moyens coopératifs étant toutefois privilégiés", a-t-il déclaré.
    Si les livraisons de gaz russe à l'Allemagne sont interrompues, la sécurité énergétique de l'Allemagne sera mise à rude épreuve et les moyens de subsistance des gens ordinaires seront affectés. L'Allemagne pourrait être contrainte de dépendre des ressources américaines et se retrouver encore plus étroitement liée aux États-Unis. Si cela se produit, il n'y aura rien qui ressemble à l'autonomie stratégique que l'Allemagne et l'Europe recherchent.
    L'ancienne chancelière allemande Angela Merkel vient d'avertir que prendre au sérieux les propos du président russe Vladimir Poutine est "un signe de sagesse politique" et non de faiblesse. La question est de savoir si l'Occident est prêt à négocier avec la Russie sur un cadre de sécurité européen relativement équilibré que la Russie accepte également. L'Europe est peut-être disposée à le faire, mais qu'en est-il des États-Unis ?
    Xuan
       Posté le 04-10-2022 à 06:54:31   

    L'impact du Nord Stream ajoute aux difficultés économiques de l'Europe dans l'Écho 2009


    https://www.bloomberg.com/news/articles/2022-09-27/europe-faces-an-energy-crisis-how-bad-could-things-get?utm_medium=social&cmpid=socialflow-facebook-business&utm_source=facebook&utm_campaign=socialflow-organic&utm_content=business&fbclid=IwAR30o9EL0veGB8cp2fydL4sdsFIQ2ZYUcdpDfOCeXJJIKV1h3CPICPFTLow

    Les gouvernements dépensent des centaines de milliards d'euros pour atténuer la douleur des prix élevés du gaz. Cela n'empêchera peut-être pas une profonde récession.
    Par
    Craig Stirling et
    Elena Mazneva
    27 septembre 2022

    Les dommages économiques causés par l'arrêt des flux de gaz russe s'accumulent rapidement en Europe et risquent d'éclipser l'impact de la crise financière mondiale.
    Alors qu'une récession à l'échelle du continent semble désormais inévitable, un hiver rude s'annonce pour les producteurs de produits chimiques, les aciéries et les constructeurs automobiles privés de matières premières essentielles, qui se sont joints aux ménages pour tirer la sonnette d'alarme face à la flambée des factures énergétiques. Le sabotage présumé du principal gazoduc allemand en provenance de Russie a souligné que l'Europe devra survivre sans aucun flux russe significatif.
    Sur la base d'un modèle du marché de l'énergie et de l'économie européenne, le scénario de base de Bloomberg Economics prévoit désormais une baisse de 1 % du produit intérieur brut, le ralentissement débutant au quatrième trimestre. Si les mois à venir sont particulièrement froids et que les 27 membres de l'Union européenne ne parviennent pas à partager efficacement les rares réserves de carburant, la contraction pourrait atteindre 5 %.

    L'Europe au bord du gouffre
    Source : Bloomberg Economics

    C'est à peu près aussi profond que la récession de 2009. Et même si ce sort est évité, l'économie de la zone euro est en passe de subir en 2023 sa troisième plus forte contraction depuis la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne étant l'un des pays les plus touchés.
    "L'Europe se dirige très clairement vers ce qui pourrait être une récession assez profonde", a déclaré Maurice Obstfeld, ancien économiste en chef du FMI, aujourd'hui chercheur principal au Peterson Institute for International Economics de Washington.
    Ces sombres perspectives signifient déjà que, sept mois après le déclenchement de la guerre en Ukraine, les gouvernements injectent des centaines de milliards d'euros dans les familles, tout en renflouant les entreprises et en parlant de réduire la consommation d'énergie. Et ces efforts de sauvetage risquent encore d'échouer.

    L'aventure de la crise énergétique
    Pour ajouter à la pression exercée sur les entreprises et les consommateurs, la Banque centrale européenne met également l'économie à rude épreuve, alors que sa nouvelle stratégie de lutte contre l'inflation galopante entraîne la hausse des taux d'intérêt la plus rapide de son histoire. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déclaré lundi qu'elle s'attendait à ce que les responsables politiques relèvent les coûts d'emprunt lors des prochaines réunions. Les opérateurs tablent déjà sur une augmentation considérable de 75 points de base lors de la prochaine réunion de politique monétaire, le 27 octobre.
    "Les perspectives s'assombrissent", a déclaré Mme Lagarde aux législateurs européens à Bruxelles. "Nous prévoyons un ralentissement substantiel de l'activité au cours des prochains trimestres".

    Les magasins indépendants face à la flambée de l'inflation en France

    Certains observateurs du secteur de l'énergie mettent en garde contre une crise durable qui pourrait s'avérer plus importante que les crises d'approvisionnement en pétrole des années 1970. En effet, l'impact final des pénuries pourrait être encore pire que ce que les modèles économiques peuvent capturer, a déclaré Jamie Rush, économiste européen en chef de Bloomberg.
    En cas de pénurie d'énergie, la chaîne d'approvisionnement industrielle peut s'effondrer de manière spectaculaire et imprévisible. Les entreprises individuelles ont un point de rupture au-delà duquel les coûts énergétiques élevés signifient simplement qu'elles cessent de fonctionner. Des secteurs entiers peuvent être confrontés à des pénuries d'intrants à forte intensité énergétique tels que les engrais ou l'acier. Dans le système électrique, une fois qu'une panne commence, elle peut rapidement devenir incontrôlable et se propager en cascade sur tout le réseau.

    "Notre analyse est un point de départ judicieux pour réfléchir aux canaux par lesquels les marchés européens de l'énergie affectent l'économie", a déclaré M. Rush. "Mais elle ne peut pas nous indiquer l'impact des défaillances du système".
    Comme témoin de la douleur, considérez l'expérience d'Evonik Industries AG, l'un des plus grands fabricants de produits chimiques spécialisés au monde, basé dans la vallée industrielle de la Ruhr, dans l'ouest de l'Allemagne. Dans une déclaration à Bloomberg, l'entreprise a mis en garde contre le préjudice potentiel à long terme de la persistance de coûts élevés.
    "La condition de base pour la prospérité de l'économie allemande, et en particulier de l'industrie, est la disponibilité permanente de l'énergie, également à partir de sources fossiles, à des prix raisonnables", a déclaré l'entreprise.
    Xuan
       Posté le 06-10-2022 à 14:14:15   

    https://www.courrierinternational.com/une/la-une-du-jour-le-doigt-d-honneur-allemand-a-l-europe?fbclid=IwAR117RMs5jcQ8_ZTVgPKuN9QDOP4ZUnR0orSDwUFKDILaY1J4kMkupU8qBk

    Comme on pouvait s'en douter, les conséquences des sanctions commerciales contre la Russie achevées par l'attentat US sur le gazoduc, ont poussé l'Allemagne dans se derniers retranchements et ça coince sur les tarifs de l'énergie en Europe et sur le nucléaire.
    Les contradictions internes en Allemagne s'aiguisent aussi
    https://www.dw.com/fr/allemagne-manifestations-du-lundi-contre-linflation/a-63035307
    Xuan
       Posté le 07-10-2022 à 07:56:08   

    Nucléaire : l’Allemagne assume son « désaccord » avec la France


    Lors d’une déclaration, la secrétaire d’État allemande aux Affaires européennes a assuré qu’un tel désaccord ne fragilise pas la relation franco-allemande.
    Source AFP
    Publié le 07/01/2022 à 08h10 - Modifié le 07/01/2022 à 13h18
    https://www.lepoint.fr/environnement/nucleaire-l-allemagne-assume-son-desaccord-avec-la-france-07-01-2022-2459505_1927.php

    Entre la France et l’Allemagne, les désaccords ne sont jamais aussi grands que lorsqu’il faut évoquer la question nucléaire. En témoigne la récente position de l’Allemagne, qui s’est opposée à l’attribution d’un label énergétique vert à l’atome par l’Union européenne. Lors d’une déclaration, vendredi 7 janvier, la secrétaire d’État allemande aux Affaires européennes a ainsi rappelé que Berlin « accepte d’être en désaccord » avec Paris « sur ce point ».

    « Nous avons une relation tellement étroite et profonde, nous nous connaissons tellement bien », a déclaré Anna Lührmann, soulignant bien connaître « la position française sur le nucléaire », de la même manière que Paris « sait très bien quelle est la position allemande ».

    « Nous pouvons ensuite nous concentrer sur les sujets sur lesquels nous voulons avancer (ensemble), et ils sont nombreux si on regarde les projets de la présidence française de l’UE : de la protection du climat aux investissements durables, à la question de la souveraineté stratégique européenne », a détaillé Mme Lührmann, membre du Parti écologiste allemand et qui vient d’entrer en fonction dans le nouveau gouvernement du chancelier Olaf Scholz.

    Le 31 décembre, la Commission européenne a dévoilé un projet de labellisation verte pour les centrales nucléaires et à gaz, qui vise à faciliter le financement d’installations contribuant à lutter contre le changement climatique. La France, qui veut relancer sa filière nucléaire, source d’électricité stable et décarbonée, et des pays d’Europe centrale, comme la Pologne ou la République tchèque, qui doivent remplacer leurs centrales à charbon très polluantes, réclamaient un tel texte.

    « Indépendance politique »

    À l’inverse, l’Allemagne a, après la catastrophe industrielle de la centrale nucléaire de Fukushima en 2011, décidé de se passer de l’atome en fermant progressivement ses centrales encore en activité. Ce sera le cas à la fin de cette année. Vendredi dernier, trois de ses six derniers réacteurs allemands encore en activité ont été mis hors service, soit la moitié de la capacité nucléaire restante du pays.

    « D’une manière générale, nous devons prendre une autre direction pour des raisons climatiques, mais aussi pour des raisons d’indépendance politique en matière d’énergie », a expliqué Mme Lührmann. « Et c’est pour moi un argument contre le gaz et le nucléaire, car l’uranium doit lui aussi provenir de quelque part. Nous ne voulons pas dépendre énergétiquement des grands fournisseurs de matières premières », a-t-elle dit.

    Selon elle, « le nucléaire n’est pas une énergie durable, parce que nous ne savons pas ce qu’il adviendra des déchets nucléaires ». Cependant, malgré ces divergences, l’Allemagne ne cherchera pas de conflit avec la France, qui vient de prendre la présidence tournante de l’UE, a-t-elle assuré. « Nous savons aussi que nous ne sommes pas majoritaires en Europe. Je pense que c’est ainsi qu’il faut aborder la question », a-t-elle admis.

    France/Allemagne : des désaccords de plus en plus visibles

    Politique, International
    https://www.ladepeche.fr/2019/10/16/des-desaccords-de-plus-en-plus-visibles,8483395.php

    Publié le 16/10/2019 à 07:12 , mis à jour à 12:05
    Alors que le Conseil des ministres franco-allemand se réunit à Toulouse, l'heure est au bilan pour les deux pays. Moteurs de l'Europe, couple… les qualificatifs de la relation bilatérale entre la France et l'Allemagne traduisent les espoirs portés par les deux pays. Ils cachent pourtant des désaccords de plus en plus visibles.
    S'il est un objectif commun à la France et à l'Allemagne, c'est celui d'une Europe forte et unie. Pourtant, à objectif égal, peut-on parler d'une entente parfaite ? Ces derniers mois ont mis à mal une amitié que les présidents et chanceliers successifs cherchent à renforcer depuis des décennies.

    Vent d'optimisme après l'élection de Macron

    Le début du mandat d'Emmanuel Macron avait soufflé un vent d'optimisme en Allemagne : enfin un réformateur dont la France a tant besoin, pense-t-on outre-Rhin. C'est là le premier malentendu. Alors que beaucoup se réjouissent d'un nouveau leader proeuropéen, le rythme auquel qu'Emmanuel Macron souhaite imposer ses grandes réformes européennes bloque en Allemagne : des réformes, oui, mais en France d'abord, et pour la suite on verra.

    Ce paradoxe montre que le pro-européanisme pour objectif ne suffit pas à une coopération harmonieuse : la France et l'Allemagne ont deux façons différentes d'aborder la politique. D'un côté, Emmanuel Macron souhaite des changements rapides à l'échelle européenne, notamment en matière d'industrie, de défense, et sur le plan économique ainsi que monétaire.

    L'Allemagne mise sur la stabilité

    De l'autre, l'Allemagne mise sur la stabilité : l'hégémonie ne doit pas se faire à tout prix et l'Europe, pour être forte, doit rester ouverte à de nouvelles candidatures, en s'ouvrant notamment aux pays des Balkans. Claire Demesmay, responsable du programme des relations franco-allemandes de la DGAP (Conseil allemand des Affaires étrangères) explique : «Malgré la volonté de coopérer des deux côtés, il y a des blocages liés aux politiques intérieures des deux pays, et au rythme souhaité par les deux gouvernements. Les attentes ne sont pas les mêmes, notamment en raison de ces regards différents sur des objectifs communs» .

    Du côté français, les réticences de Berlin sur les grands chantiers européens agacent. Claire Demesmay continue : «Pour la France, les réformes intérieures et européennes devaient se poursuivre en parallèle. La stratégie était de convaincre l'Allemagne d'aller de l'avant» .

    L'une de ces stratégies présupposait un tandem entre Sylvie Goulard et la présidente allemande de la Commission européenne Ursula von der Leyen, mais la rebuffade du Parlement européen à la candidature de Goulard y a mis un terme. En attendant un nouveau candidat français, ce contretemps plonge une nouvelle fois le couple franco-allemand dans l'incertitude.

    Faute d'interlocuteur plus conciliant dans l'actuelle coalition gouvernementale allemande, l'Elysée semble déjà préparer les années à venir. Il y a quelques jours, Emmanuel Macron s'entretenait avec Robert Habeck, chef du parti écologique, devenu deuxième force politique en Allemagne.

    Pour l'heure, conscients que leur force réside dans leur alliance, Paris et Berlin ont tout de même dressé une feuille de route commune depuis janvier, lors de la signature du Traité d'Aix la Chapelle, avec des objectifs concrets en matière de défense commune européenne et d'économie bilatérale, qui seront discutés aujourd'hui à Toulouse.

    Le président français Emmanuel Macron a concédé avoir des désaccords avec l’Allemagne sur un certain nombre de sujets, dont le Brexit et le commerce, et revendiqué la nécessité d’affirmer aussi «des positions françaises».
    https://www.euractiv.fr/section/politique/news/macron-assume-des-desaccords-avec-lallemagne/
    «Cette culture du compromis (…) ne doit pas empêcher l’affirmation d’une position française quand elle existe, comme dans tout couple, dans tout projet, d’assumer d’avoir des désaccords», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à l’Élysée le 25 avril.
    «Sur le Brexit, nous n’avons pas aujourd’hui tout à fait la même ligne. À un moment, il faudra la trouver», a relevé le président français dans une allusion au désaccord avec Berlin sur le calendrier de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
    Le président français a bataillé au dernier sommet européen, le 10 avril, pour reporter au plus tard au 31 octobre la date butoir pour le Brexit alors que la chancelière Angela Merkel plaidait pour le début 2020.
    «Sur l’ambition climatique et énergétique, nous n’avons pas tout à fait la même ligne», a-t-il ajouté en référence à l’opposition de la France aux nouvelles négociations commerciales entre l’UE et les États-Unis.
    La France a affiché le 15 avril son refus de négocier avec un partenaire hostile à l’accord mondial sur le climat mais son opposition a été sans effet, car les décisions en matière commerciale se prennent à la majorité qualifiée dans l’UE.

    La France rechigne à ouvrir des négociations commerciales UE-États-Unis

    Les États membres ne sont pas parvenus à convaincre la France de soutenir les mandats de négociations commerciales avec les États-Unis. Ils espèrent pouvoir trouver un compromis dans les prochaines semaines.
    Le couple franco-allemand est une réalité dans l’histoire de la construction européenne, a toutefois souligné Emmanuel Macron.
    «Ce couple, ce tandem, il existe, il est fort et il a permis de faire des choses y compris qui n’étaient pas évidentes de part et d’autre», a-t-il insisté.
    Il implique aussi «parfois d’assumer des confrontations fécondes mais avec toujours la volonté de bâtir à la fin un compromis», a-t-il ajouté.

    Emmanuel Macron a concédé avoir «beaucoup attendu» la réponse de l’Allemagne à ses projets de réforme de l’Europe en raison de la longue gestation du nouveau gouvernement d’Angela Merkel à l’issue des législatives de septembre 2017.
    Mais il a jugé que les deux pays avaient «fait beaucoup de choses» depuis, citant l’Europe de la défense, la «décision historique d’avoir un budget» de la zone euro ou la «défense de nos intérêts stratégiques commerciaux».

    Le président français a pointé aussi les modèles économiques et sociaux différents des deux pays.
    «L’Allemagne est sans doute à la fin d’un modèle de croissance qui a beaucoup profité des déséquilibres de la zone euro parce que l’Allemagne a su faire au bon moment les réformes» , a-t-il relevé.
    «Elle a un modèle productif qui a beaucoup reposé aussi sur un certain déséquilibre, le fait qu’il y ait des pays à bas coût qui est le contraire du projet social que je porte au niveau de l’Europe» , a-t-il ajouté.


    Edité le 13-10-2022 à 20:04:56 par Xuan


    Xuan
       Posté le 20-10-2022 à 22:52:19   

    Les contradictions au sein de l'UE se manifestent aussi dans le duo de tête, en particulier à cause de la crise de l'énergie :


    Énergie, avion de combat, bouclier antimissile : le couple franco-allemand dans la tourmente :
    https://www.france24.com/fr/europe/20221020-%C3%A9nergie-avion-de-combat-bouclier-antimissile-le-couple-franco-allemand-dans-la-tourmente

    Le conseil annuel des ministres franco-allemand, le premier depuis l’accession du dirigeant social-démocrate au pouvoir, prévu pour le 26 octobre à Fontainebleau, a été annulé.
    https://www.lefigaro.fr/international/la-france-et-l-allemagne-affichent-leurs-desaccords-en-annulant-leur-conseil-20221019


    Edité le 20-10-2022 à 22:53:33 par Xuan


    Xuan
       Posté le 26-10-2022 à 23:01:01   

    Sur le site svpressa : contradictions à la tête de l'Europe
    https://svpressa.ru/politic/article/350355/

    26 octobre 19:42
    Paris vs Berlin – Qui prend le contrôle de l’Europe


    Les contradictions historiques franco-allemandes peuvent faire s’effondrer l’UE
    Dmitri Rodionov

    Refus du Président de la République française Emmanuel Macron d’une conférence de presse conjointe avec la chancelière allemande Olaf Scholz humilier ces derniers, Écrit le Journal Politico.
    La publication note que le palais de l’Elysée n’a pas confirmé la rencontre des dirigeants avec les journalistes après les pourparlers, bien que Berlin l’ait déjà annoncée.
    « Si cette information est confirmée, ce qui s’est passé sera une grande insulte à Scholz » , estime l’auteur, ajoutant que les relations entre les dirigeants européens se sont considérablement refroidies ces derniers temps.
    « Refuser de tenir une conférence de presse pour un dirigeant en visite est une tactique politique qui est généralement utilisée comme une réprimande » , a-t-il déclaré.

    Plus tôt, Macron a été scandalisé par le fait que le chancelier Scholz s’est occupé du secteur de l’énergie de son pays sans consulter les autorités Français.
    « Paris est furieux du lancement d’un programme d’aide énergétique domestique de 200 milliards d’euros en Allemagne sans consultation préalable de son plus proche partenaire de l’Union européenne, ainsi que de sa préférence pour les armes américaines » , a-t-il déclaré

    Dans le même temps, la France a récemment convenu avec le Portugal et l’Espagne d’un « corridor d’énergie verte » qui permettra de transporter du gaz et de l’hydrogène de Barcelone à Marseille. Et c’est un coup dur pour l’Allemagne, qui comptait sur la construction du gazoduc Midcat avec l’Espagne, dont la mise en œuvre était auparavant gelée. Maintenant, ayant perdu Nord Streams, l’Allemagne non seulement ne prétend pas être un hub gazier, mais elle-même peut devenir dépendante de la France.

    De toute évidence, les différences entre Paris et Berlin vont se creuser. Quel est le rôle des personnalités ici ? Récemment Premier ministre de Hongrie Victor Orbán a publiquement qualifié Scholz de « politicien faible ». Et sur la façon dont il a été moqué par l’ex-ambassadeur d’Ukraine, en général, vous pouvez inventer des légendes.

    Maintenant, Macron a décidé de saisir l’occasion, démontrant sa supériorité ?
    « Je pense que c’est vraiment une certaine piqûre diplomatique de la France » , dit-il. Conseiller du Président de l’Association russe d’études baltes Vsevolod Shimov.
    Scholz est objectivement un leader faible et n’a pas l’autorité dont jouissait son prédécesseur. Angela Merkel. Cependant, du point de vue des intérêts de la Russie, c’est même une bonne chose – plus il y a de discorde dans l’UE, mieux c’est pour nous.

    « SP »: — Et quelle est, selon vous, la raison de la démarche de Macron ?
    - Pour autant que l’on puisse en juger, la raison est purement économique. La France est irritée par les mesures protectionnistes prises par le gouvernement Scholz dans le secteur de l’énergie, ainsi que par la réticence de l’Allemagne à acheter des armes Français à la place des armes américaines.

    « SP »: — Macron s’était déjà plaint que Scholz s’était occupé du secteur de l’énergie de son pays sans consulter Français autorités. Le chancelier allemand doit-il s’occuper de ses voisins ?

    L’UE est une association d’intégration étroite, dont les membres sont tenus de coordonner leur politique socio-économique les uns avec les autres. De plus, la France a ses propres intérêts tout à fait égoïstes. Paris veut prendre pied sur le marché allemand de l’armement. En outre, la France n’est pas opposée à l’idée d’accrocher l’Allemagne à l’aiguille de l’énergie nucléaire. Après tout, il a détruit toutes ses centrales nucléaires au nom de ses « verts », et en France l’énergie nucléaire est l’une des principales industries. Il semble que Paris, profitant de la faiblesse de Scholz, tente de s’emparer du leadership politique et économique de l’UE.

    Paris consolide son leadership dans la partie occidentale « romane » de l’UE. La structure en deux parties de l’UE est évidente depuis longtemps – la moitié occidentale, « romaine », et la moitié orientale, conditionnellement germanique-slave. Maintenant, cette fragmentation devient encore plus perceptible. Les pays romantiques d’Europe occidentale sont loin des problèmes d’Europe de l’Est et sont fatigués des jeux étrangers autour de l’Ukraine, dans lesquels Berlin est embourbé. De toute évidence, Macron a profité de cette conjoncture pour tenter de consolider la domination de Paris dans le monde roman.

    « SP »: — Dans quelle mesure, selon vous, dans le contexte de la crise, la concurrence entre Paris et Berlin peut-elle s’intensifier ?

    « La situation s’intensifie sous nos yeux. La question est de savoir si Paris voudra assumer le fardeau d’un leadership à l’échelle de l’UE dans un contexte d’affaiblissement de l’Allemagne – ou se concentrer sur les problèmes du bassin méditerranéen et des pays romans plus proches de celui-ci. Il me semble que la France est incapable d’un leadership paneuropéen, et elle n’en a pas besoin. Si tel est le cas, la fragmentation ouest-est de l’UE se poursuivra. Mais il y a aussi la Scandinavie, une région spécifique avec ses propres connexions et intérêts particuliers...
    Tout au long de l’histoire européenne, en particulier dans les temps modernes, la France et l’Allemagne ont été ennemies. le politologue Vladimir Mozhegov.

    - Dans la guerre de Trente Ans, alors que le sort de l’Europe chrétienne se décidait, la France Richelieu a conclu une alliance perfide avec la Suède protestante, qui s’est terminée par la défaite de l’Allemagne et la formation de tout le vecteur ultérieur de l’histoire sous la domination des Anglo-Saxons. En 1870, l’attaque de la France contre l’Allemagne a pris fin avec sa défaite et la formation de l’Allemagne en tant que Deuxième Reich. La Première Guerre mondiale a été largement causée par l’incitation de l’Angleterre et le désir de la France de se venger de cette défaite. Tout aussi sûrement, la Grande-Bretagne a jeté la France dans la guerre avec l’Allemagne en 1939, et l’a également trahie précisément en 1940. Après la guerre, l’Allemagne était sous occupation américaine partielle et sous influence britannique. Les degrés de liberté de la France semblent aujourd’hui légèrement plus élevés, et son désir de traiter avec l’Allemagne, son éternel rival, n’est guère moindre.

    Et encore, comme il y a trois cents ans, le monde anglo-saxon est derrière tout cela. L’Angleterre jette l’Ukraine dans une aventure suicidaire et coupe les veines de l’Europe, dressant l’Allemagne et la France l’une contre l’autre afin de rester le seul gagnant à la fin. Dans le monde historique, peu de changements de substance. Seule la Russie a une chance de changer quelque chose aujourd’hui, en empêchant la mort de l’Allemagne (et de la France).

    Je pense que seule l’Allemagne peut devenir le partenaire stratégique de la Russie en Europe aujourd’hui, et la seule alternative à l’effondrement complet de l’Europe est l’axe Chine-Allemagne-Russie. Cela est possible, mais seulement sur la base des résultats de l’opération spéciale actuelle de la Russie et de l’affrontement de la Chine avec l’Amérique. L’opération taïwanaise, je crois, est juste au coin de la rue. Et l’ouverture du « second front » sera probablement un test trop difficile pour les Anglo-Saxons...
    « S’il n’y a vraiment pas de conférence de presse commune, cela ne fera que souligner les contradictions entre Berlin et Paris, qui sont déjà discutées assez activement » , a-t-il déclaré. Analyste principal de l’Agence pour la communication politique et économique Mikhail Neizhmakov.

    « Le report de la réunion du Conseil des ministres franco-allemand à 2023 est un signal tout aussi significatif confirmant les mêmes problèmes. Il est caractéristique qu’avant cela, au niveau des déclarations officielles, la volonté de Macron et Scholz d’intensifier le dialogue ait été soulignée. Par exemple, le service de presse de l’Elysée, commentant récemment la conversation entre le président français et la chancelière fédérale allemande en marge du Conseil européen, a souligné « la volonté constante des deux dirigeants de maintenir une coordination étroite ».

    « SP »: — Et quelle est, selon vous, la raison du refus de Macron ?

    - Si la conférence de presse n’est pas organisée à l’initiative de la France, ce sera, entre autres, une forme de pression sur Berlin. Une telle décision ajoutera également des arguments aux opposants politiques nationaux de Scholz, qui parlent du déclin de l’influence du pays en matière de politique étrangère sous l’actuel chancelier. Mais cela ne signifie pas que les consultations entre Paris et Berlin seront interrompues – comme le montre l’expérience, le refroidissement public ne peut pas contredire des négociations fermées intensives.

    Un nouveau dirigeant, en particulier celui qui est arrivé au pouvoir après un long mandat d’un prédécesseur autoritaire (comme dans le cas de Scholz), est souvent critiqué davantage, entre autres, sur l’efficacité de son travail sur la scène internationale. En outre, la première année de Scholz à la tête du gouvernement est un défi important pour l’économie allemande. Si Merkel devait rester chancelière maintenant, elle aussi aurait probablement accru ses contradictions avec Paris et aurait été critiquée assez activement, mais d’une manière légèrement différente – par exemple, affirmant qu’elle avait « perdu son emprise ».

    « SP »: — Peut-on parler ici de la confrontation historique entre Paris et Berlin ?

    - En règle générale, la crise intensifie les contradictions - souvenez-vous de la même UE au début de la pandémie. Mais il est peu probable que Berlin et Paris renoncent à essayer de parvenir au moins partiellement à une atténuation de ces contradictions.
    Xuan
       Posté le 27-10-2022 à 16:32:55   

    " crise de couple "... en fait il s'agit de contradictions inter impérialistes déjà existantes que la guerre en Ukraine a aiguisées.
    Etant donné que ces deux pays dominent l'UE, leurs contradictions remettent en cause tout l'édifice.
    L'article se veut neutre, il faudrait trouver un commentaire allemand pour en juger.


    Prix du gaz, bouclier antimissile, avion de combat européen... Les cinq sujets de friction entre la France et l'Allemagne

    Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz vont tenter mercredi de relancer le tandem franco-allemand, plombé par une série de différends.
    https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/allemagne/prix-du-gaz-bouclier-antimissile-avion-de-combat-europeen-les-cinq-sujets-de-la-discorde-entre-la-france-et-l-allemagne_5439064.html?fbclid=IwAR20mbY0KH3dUdaj1BXbA0yrt-tz_eRchxlO_89FWjdKqzCFlBOaOaKUfa4

    franceinfo avec AFP
    France Télévisions
    Publié le 26/10/2022 06:00

    La France et l'Allemagne traversent une "crise de couple". Les prix de l'énergie et le développement d'équipements de défense sont notamment au cœur des désaccords entre Paris et Berlin ces dernières semaines. Pour apaiser les tensions, Emmanuel Macron et le chancelier Olaf Scholz se rencontrent à l'Elysée, mercredi 26 octobre.

    A cette date était prévu un conseil franco-allemand, reporté au mois de janvier, faute, notamment, d'avoir trouvé une "position commune" sur "tout une série de sujets", a reconnu la chancellerie. " Si la France et l'Allemagne ne réussissent pas à trouver un compromis, on peut difficilement imaginer que les Vingt-Sept y parviennent" , a déploré la semaine passée auprès de franceinfo Sophie Pornschlegel, analyste politique pour le think tank European Policy Centre à Bruxelles. Voici les cinq principaux points qui sèment la zizanie dans le couple franco-allemand.

    Le plafonnement européen du prix du gaz
    Les divergences entre la France et l'Allemagne sur le gaz ralentissent les négociations européennes. Emmanuel Macron plaide pour le plafonnement du prix du gaz, comme 14 autres Etats membres. Mais l'Allemagne, très dépendante des centrales à gaz pour produire son électricité, s'oppose à ce mécanisme. Elle craint que les vendeurs de gaz se tournent vers d'autres marchés si on leur impose un prix maximum.

    Malgré ce désaccord sur les prix, la solidarité entre les deux pays est tout de même à l'œuvre. Pour la première fois, la France a commencé mi-octobre à acheminer directement du gaz vers l'Allemagne. Mais la situation énergétique nourrit d'autres tensions entre les voisins. Berlin n'a pas hésité à dénoncer en septembre l'état des centrales nucléaires françaises, qui obligerait l'Allemagne à compenser ce manque de production avec de l'électricité provenant de centrales au gaz.

    Un projet de gazoduc qui divise
    C'est un gazoduc qui doit relier l'Espagne à l'Allemagne. Baptisé "MidCat", le projet entrepris en 2013 a été stoppé en 2019 en raison de son impact environnemental et d'un intérêt économique alors jugé limité. Mais à l'heure où le gaz pourrait manquer dans toute l'Europe cet hiver, le projet énergétique, devenu un dossier politique, refait surface.

    Madrid et Berlin, soutenus par Lisbonne et plusieurs pays d'Europe centrale, militent pour la relance du projet. Mais Emmanuel Macron ne l'entend pas de cette oreille : "Je ne comprends pas pourquoi on sauterait comme des cabris des Pyrénées sur ce sujet pour expliquer que ça résoudrait le problème gazier" , a-t-il récemment lancé. Outre le coût environnemental, la France serait tentée de vendre elle-même du gaz à l'Allemagne.

    Le cavalier seul de l'Allemagne en Europe
    Fin septembre, Olaf Scholz a dévoilé un plan de 200 milliards d'euros pour amortir l'envolée des prix de l'énergie. Une mesure qui trouve peu de précédents dans une Allemagne soucieuse de ses comptes publics et qui a agacé ses partenaires européens.

    La France, en particulier, n'a pas été mise dans la confidence malgré les contacts réguliers entre les deux dirigeants. Les pays de l'UE craignent que ce cavalier seul fragmente un peu plus une Europe à plusieurs vitesses. Le chancelier allemand souligne de son côté que son plan s'inspire d'autres dispositifs en vigueur en Europe, notamment en France, où l'Etat finance depuis plus d'un an (septembre 2021) un plafonnement des prix de l'énergie avec son bouclier tarifaire.

    Le bouclier antimissile
    C'est une épine récente dans la relation franco-allemande. Olaf Scholz a annoncé cet été que l'Allemagne allait se doter d'un bouclier antimissile et anti-aérien, assemblage de systèmes européen (Iris-T), américain (Patriot) et, potentiellement, israélien (le "Dôme de fer", développé par la société Rafael).

    Si ce projet suscite l'enthousiasme de 14 pays de l'Otan (dont le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas et les pays baltes), il n'enchante guère l'Elysée. Un conseiller du chef de l'Etat s'alarme auprès de l'AFP d'une éventuelle "relance de la course aux armements en Europe " alors que la France préfère continuer de miser sur son système de défense sol-air de moyenne portée Mamba.

    L'avion de combat européen
    C'est devenu un serpent de mer : le Système de combat aérien du futur (Scaf), porté notamment par Paris et Berlin, est au point mort depuis un an. Ce projet, lancé en 2017 et censé remplacer en 2040 les Rafale français et Eurofighter allemands et espagnols. Mais le partage des tâches entre Paris, Berlin et Madrid crée des tensions.

    "Politiquement, on est d'accord. Ça coince au niveau des entreprises. Dassault a peur de perdre sa position sur le marché" , décrypte un responsable français auprès de l'AFP. L'entreprise française Dassault aviation n'a pas réussi à se mettre d'accord avec son partenaire principal, Airbus, qui représente les intérêts de l'Allemagne et de l'Espagne.
    Xuan
       Posté le 27-10-2022 à 17:16:58   

    Signalé par Robert Kissous

    L'Europe est naïve de croire qu'il pourrait y avoir un front uni avec Washington

    Par Global Times Publié : 27 oct. 2022

    https://www.globaltimes.cn/page/202210/1278154.shtml

    Un rapport du Washington Post publié mercredi, intitulé "European allies worry US could dial back support for Ukraine", indique que les alliés des États-Unis en Europe s'inquiètent de plus en plus du fait que le "front uni" de l'Occident contre les opérations militaires de la Russie en Ukraine pourrait "rapidement s'effilocher si les Républicains sont victorieux aux élections de mi-mandat du mois prochain".
    Selon un sondage de Morning Consult publié lundi, seuls 29 % des répondants républicains disent penser que Washington a la responsabilité d'aider Kiev. Le leader du GOP de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a prévenu le 18 octobre que les Républicains n'allaient pas signer un "chèque en blanc" pour l'Ukraine s'ils regagnent la majorité à la Chambre.
    A en juger par la situation actuelle, les démocrates vont perdre la majorité de la Chambre des représentants, a déclaré au Global Times Lü Xiang, expert en relations internationales à l'Académie chinoise des sciences sociales. Lü a déclaré que si les Républicains remportent la majorité à la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat du 8 novembre, il y aura un ajustement évident de la politique de Washington envers l'Ukraine. Et après les élections de mi-mandat, l'aide américaine à l'Ukraine sera réduite ou fortement diminuée.
    Le changement fréquent de la politique étrangère américaine est de plus en plus évident pour la communauté internationale. La raison fondamentale réside dans les contradictions structurelles du système politique américain. Les deux partis représentent des groupes d'intérêt différents, et chaque élection est essentiellement un changement du groupe d'intérêt dominant, note Lü. Un tel système politique peut parfois fonctionner comme un mécanisme de correction. Toutefois, avec le déclin relatif des États-Unis, des contradictions profondes dans des domaines tels que l'économie, la politique et l'identité culturelle ont été mises en évidence, et il est difficile pour les États-Unis de consacrer des ressources suffisantes pour soutenir leur hégémonie mondiale, ce qui rend difficile pour les États-Unis de maintenir une politique étrangère cohérente.
    Dans ce contexte, l'incertitude et les changements fréquents de la politique étrangère américaine ont fait peser d'énormes risques politiques sur tous les pays européens, car la plupart d'entre eux ont tendance à dépendre des États-Unis pour leur sécurité. La crise ukrainienne ayant un impact considérable sur le cadre de sécurité de l'Europe, il est normal que les pays européens expriment leur inquiétude quant à une éventuelle décision des États-Unis de réduire leur soutien à l'Ukraine.
    La crise ukrainienne provoquée par les États-Unis a fortement ébranlé les pays européens, le taux d'inflation de la zone euro atteignant un niveau record et la crise énergétique s'aggravant. Alors que l'hiver approche à grands pas, de nombreux pays européens s'inquiètent désormais du chauffage. Si les États-Unis réduisent remarquablement leur aide à l'Ukraine, l'Europe devra sans aucun doute supporter davantage.
    Les États-Unis ont souvent piégé leurs alliés ou leur ont fait subir de lourdes pertes, notamment en Europe. Le fossé entre les États-Unis et l'Europe et les crises de confiance des États-Unis envers les pays européens ont déjà existé. Les divisions et les différends entre les États-Unis et l'Europe deviendront de plus en plus apparents en raison de l'incohérence de la politique américaine.
    Après les élections de mi-mandat, si les États-Unis réduisent radicalement leur soutien à l'Ukraine, on peut penser que le fossé se creusera davantage et que la crise de confiance s'aggravera encore. L'Europe doit conserver son indépendance et son autonomie, et ne peut pas trop compter sur les États-Unis. Une forte dépendance à l'égard des États-Unis en matière de politique est synonyme de désastre pour l'Europe, tandis que l'indépendance lui offrira la possibilité d'un avenir plus serein
    Xuan
       Posté le 03-11-2022 à 21:25:52   

    Après la Russie, la Chine ou plutôt en même temps. C'est que Biden est pressé
    Mais l'Allemagne ne veut pas suivre les "recommandations" amicales des Etats-Unis de couper les ponts économiques avec la Chine le plus possible. L'Allemagne serait ainsi en très grave difficulté puisque ses échanges avec la Chine sont considérables.
    Bien sûr les EU sont prêts à remplir le vide qu'ils auront ainsi créé. Comme pour les sanctions contre la Russie. Ainsi l'Europe serait à la botte des cowboys, plus facile à dépouiller.

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    M. Scholz défend sa position sur la Chine et freine l'orientation conflictuelle de l'UE.

    03 nov. 2022

    https://www.globaltimes.cn/page/202211/1278683.shtml
    Sous la pression des États-Unis et des pays de l'UE, le chancelier allemand Olaf Scholz a défendu sa position sur la Chine un jour avant son voyage à Pékin, soulignant que l'Allemagne ne veut pas se découpler de la Chine, et que l'essor du pays ne justifie pas "les appels de certains à isoler la Chine."

    Bien que M. Scholz ait également appelé à un changement dans la manière de traiter avec la Chine et qu'il pousse la Chine sur la crise ukrainienne et la question de Taïwan, les experts chinois ont déclaré que la voix et le voyage de M. Scholz devraient être considérés comme un "coup de frein" à la direction de confrontation extrême dans laquelle l'Europe se dirige, et pourraient représenter un retour au "développement rationnel des relations avec la Chine."

    Dans un article publié jeudi sur Politico et le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, M. Scholz a souligné que " la manière dont nous traitons avec la Chine doit changer ", ainsi que la nécessité de réduire les "dépendances risquées" dans les chaînes d'approvisionnement industrielles, en particulier lorsqu'il s'agit de technologies de pointe. Toutefois, il a également suggéré que les États-Unis ne devraient pas entraîner l'Allemagne dans une confrontation en bloc avec Pékin.
    "De tous les pays du monde, l'Allemagne - qui a fait l'expérience si douloureuse de la division pendant la guerre froide - n'a aucun intérêt à voir de nouveaux blocs émerger dans le monde" , peut-on lire dans l'article de Scholz. "Même si les circonstances ont changé, la Chine reste un partenaire commercial et d'affaires important pour l'Allemagne et l'Europe - nous ne voulons pas nous en découpler."

    "Le dernier demi-siècle d'échanges et de coopération a pleinement démontré que la Chine et l'Allemagne ont plus de points communs que de différences, que la coopération l'emporte largement sur la concurrence et que nous sommes des partenaires plutôt que des rivaux. Les deux parties ont bénéficié de leur développement mutuel et de leur coopération pratique" , a déclaré Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'un point de presse jeudi.

    Une relation saine entre la Chine et l'Allemagne ne profite pas seulement aux deux pays, mais aussi à la Chine, à l'Europe et au monde, a déclaré Zhao. "La Chine continuera à défendre le principe de coopération pragmatique et de bénéfice mutuel et travaillera avec l'Allemagne pour promouvoir davantage les relations bilatérales et contribuer davantage à la paix et à la stabilité mondiales."
    M. Scholz doit se rendre à Pékin et rencontrer le président chinois Xi Jinping, ainsi qu'une délégation de hauts dirigeants d'entreprise, notamment les directeurs généraux de la Deutsche Bank, de Siemens, du fabricant de vaccins BioNTech et de BMW, ont rapporté les médias.

    Sun Keqin, chercheur à l'Institut chinois des relations internationales contemporaines, a déclaré jeudi au Global Times qu'en tant que premier dirigeant du G7 à se rendre en Chine depuis le début de la pandémie de COVID-19, M. Scholz doit faire face à une pression énorme, tant en Europe qu'en Allemagne, étant donné le politiquement correct actuel qui consiste à contrer la Chine et à se pencher sur les États-Unis.
    Alors que M. Scholz est en voyage à Pékin, les ministres des affaires étrangères du groupe G7, dont le secrétaire d'État américain Antony Blinken, se réunissent en Allemagne de jeudi à vendredi. La ministre allemande des affaires étrangères, Annalena Baerbock, du parti des Verts, partenaire de la coalition, qui a toujours affiché une position pro-américaine, a récemment déclaré que la stratégie de Berlin vis-à-vis de la Chine devait être plus affirmée.

    M. Scholz représente les intérêts réalistes de l'Allemagne et de l'Europe, soutenus par une force qui met l'accent sur une coopération saine entre la Chine, l'Allemagne et l'Europe, a déclaré M. Sun.
    Le voyage de Scholz apporterait un retour à une pensée rationnelle sur les relations avec la Chine, ce qui est un signe positif pour ceux qui promeuvent le développement des relations Chine-UE, a déclaré Sun.

    La visite de M. Scholz en Chine est un "coup de frein" à la direction de confrontation extrême dans laquelle l'Europe se dirige, a déclaré M. Sun.

    "Nous devons explorer où la coopération reste dans notre intérêt mutuel. Nous devons rechercher la coopération là où elle est dans notre intérêt mutuel. Mais nous n'ignorerons pas non plus les controverses. Car cela fait partie intégrante d'un échange franc entre l'Allemagne et la Chine" , a déclaré M. Scholz dans son article.
    L'année 2022 marque le 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l'Allemagne. Le développement sain des relations Chine-Allemagne dans le passé a été un bon exemple de recherche d'un terrain d'entente tout en mettant de côté les différences et en poursuivant une coopération gagnant-gagnant, selon les analystes.

    Depuis le début de l'établissement des relations diplomatiques jusqu'à aujourd'hui, l'idéologie et le système social de la Chine et de l'Allemagne sont différents et n'ont pas changé. Ce sont les États-Unis qui ont élevé l'idéologie à un niveau stratégique et appelé leurs alliés occidentaux à contenir la Chine, a déclaré au Global Times un expert en relations internationales basé à Pékin.

    Bien que la Chine possède la capacité industrielle et la configuration de produits industriels les plus complètes au monde, elle est également interdépendante du reste du monde, ce qui est une forme inévitable de mondialisation. Les relations économiques et commerciales normales ne doivent pas être politisées ou diabolisées, a déclaré l'expert.
    *** Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite) ***
    Xuan
       Posté le 05-11-2022 à 17:11:57   

    Une épine dans le pied des atlantistes comme Macron ou les verts allemands ; :


    La rencontre Xi-Scholz insuffle un nouvel élan aux relations Chine-Allemagne, Chine-UE, renforçant la confiance politique
    Par Chen Qingqing, Wang Qi et Bai Yunyi
    Publié: Nov 04, 2022 11:13 PM
    https://www.globaltimes.cn/page/202211/1278757.shtml


    Chinese President Xi Jinping meets with German Chancellor Olaf Scholz on his official visit to China at the Great Hall of the People in Beijing, capital of China, Nov 4, 2022. Photo:Xinhua
    Le président chinois Xi Jinping rencontre le chancelier allemand Olaf Scholz lors de sa visite officielle en Chine au Grand Palais du Peuple à Beijing, capitale de la Chine, le 4 novembre 2022. Photo:Xinhua


    Le président chinois Xi Jinping a rencontré vendredi le chancelier allemand Olaf Scholz lors de sa visite officielle en Chine à Pékin, faisant de lui le premier dirigeant européen à se rendre en Chine après le 20e Congrès national du Parti communiste chinois. Les deux dirigeants ont convenu de renforcer la coopération et de maintenir le dialogue, rejetant le découplage et la confrontation entre blocs, s’engageant à étendre davantage la coopération au-delà des domaines traditionnels à de nouveaux secteurs tels que les nouvelles énergies et la numérisation et à renforcer la confiance politique mutuelle pour une relation stable entre la Chine et l’Allemagne.

    La visite de Scholz - une visite courte mais fructueuse avec une grande importance - est largement considérée comme insufflant un nouvel élan non seulement aux relations sino-allemandes, mais aussi aux relations globales sino-européennes, donnant l’exemple aux autres pays européens pour équilibrer leurs politiques chinoises, car trouver un moyen de coexister avec la Chine sert également de pierre de touche pour l’autonomie stratégique européenne, ont déclaré des experts.

    Cela envoie également un message clair au monde que la mondialisation est une tendance irréversible alors que les États-Unis intensifient leurs efforts pour former de petites cliques anti-chinoises et forger un certain politiquement correct en Europe en définissant la Chine comme un rival, et la visite de Scholz encouragera et inspirera davantage de dirigeants de pays occidentaux à accroître la communication avec la Chine. ont noté les experts.

    Au cours de la réunion, M. Xi a souligné la nécessité pour la Chine et l’Allemagne, deux grands pays jouissant d’une grande influence, de travailler ensemble en période de changement et d’instabilité et de contribuer davantage à la paix et au développement dans le monde. La Chine travaillera avec l’Allemagne pour un partenariat stratégique global orienté vers l’avenir et pour de nouveaux progrès dans les relations sino-allemandes et sino-européennes, a indiqué M. Xi.

    M. Xi a souligné que la confiance politique est facile à détruire mais difficile à reconstruire et qu’elle doit être entretenue et protégée par les deux parties. Notant le haut degré de stabilité et de cohérence de la politique chinoise à l’égard de l’Allemagne, M. Xi a appelé l’Allemagne à suivre une politique chinoise positive pour le bénéfice mutuel des deux pays.

    En ce qui concerne les relations sino-européennes, M. Xi a indiqué que la Chine considérait toujours l’Europe comme un partenaire stratégique global et soutenait l’autonomie stratégique de l’UE, souhaitant à l’Europe stabilité et prospérité. La Chine maintient que ses relations avec l’Europe ne sont pas visées, dépendantes ou soumises à un tiers.

    Une réunion plus longue que prévu entre les deux dirigeants revêt une importance particulière, car les responsables et les observateurs estiment qu’il est impératif que les deux parties aient la possibilité de se rencontrer en face à face dans le contexte de la pandémie de COVID et d’avoir des discussions franches sur les relations bilatérales. Les consensus atteints sur la mondialisation, la libéralisation des échanges et un monde multipolaire ont également indiqué l’orientation future des relations sino-allemandes, des relations Chine-UE et des affaires mondiales.

    Chinese President Xi Jinping meets with German Chancellor Olaf Scholz on his official visit to China at the Great Hall of the People in Beijing, capital of China, Nov 4, 2022. Photo:Xinhua
    Le président chinois Xi Jinping rencontre le chancelier allemand Olaf Scholz lors de sa visite officielle en Chine au Grand Palais du Peuple à Beijing, capitale de la Chine, le 4 novembre 2022. Photo:Xinhua


    Signification particulière

    La visite de Scholz avec une délégation commerciale de haut niveau comprenant les constructeurs automobiles Mercedes-Benz et Volkswagen, et le géant de la chimie BASF montre également à quel point la coopération commerciale sino-allemande est étroitement liée.

    Lors de la rencontre avec M. Xi, M. Scholz a déclaré que la Chine était un partenaire commercial important pour l’Allemagne et pour l’Europe dans son ensemble. L’Allemagne soutient fermement la libéralisation du commerce, soutient la mondialisation économique et s’oppose au découplage, et elle est prête à une coopération commerciale et économique plus étroite avec la Chine, et soutient davantage d’investissements mutuels entre les entreprises chinoises et allemandes, a-t-il noté.

    « Un monde multipolaire est nécessaire dans lequel le rôle et l’influence des pays émergents peuvent être pris au sérieux. L’Allemagne s’oppose à la confrontation des blocs, dont les politiciens devraient être tenus responsables. L’Allemagne jouera son rôle dans le renforcement des relations entre l’Europe et la Chine », a déclaré Scholz.

    Alors que les États-Unis avancent dans leur soi-disant découplage de la Chine et favorisent la confrontation des blocs, les deux dirigeants ont exprimé une opposition claire à ce phénomène, ce qui envoie un signal important pour la stabilité mondiale et le développement durable, a déclaré vendredi au Global Times Jiang Feng, chercheur à l’Université des études internationales de Shanghai.

    « Après mûre réflexion, alors que les États-Unis ont intensifié leurs efforts pour créer un climat propice à un certain degré de rectitude politique en Europe, l’Allemagne a proposé ce rejet du découplage, qui devrait être un consensus formé entre les différentes forces politiques du pays », a déclaré M. Jiang.

    Certains responsables occidentaux et politiciens allemands ont observé « avec méfiance » la visite de Scholz, et certains médias américains ont souligné que Scholz est « sous la pression de Washington, qui veut que l’Allemagne sorte de Chine », a déclaré le NPR.

    La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré jeudi lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 à Münster en Allemagne que le G7 était prêt à reconnaître la Chine comme un « concurrent » et un « rival » alors que le Japon se prépare à prendre la présidence du groupe des nations, selon les médias. Le parti vert de Baerbock adopte généralement une rhétorique dure sur la Chine et les droits de l’homme.

    Les intérêts nationaux de l’Allemagne risquent maintenant d’être pris en otage par certains partis politiques et intérêts individuels, car il a été anormal dans les présidences précédentes que les départements de politique étrangère parlent d’une voix différente de celle du chef du gouvernement, Cui Hongjian, directeur du département d’études européennes de l’Institut chinois d’études internationales, a déclaré le Global Times vendredi.

    « L’Allemagne a besoin d’une période de temps pour s’auto-ajuster. En tant que chancelier, Scholz a le dernier mot et si ses idées obtiennent une réponse positive de la part de la Chine, alors la Chine et l’Allemagne vont dans la bonne direction, ce qui améliorera son élaboration de politiques au sein du gouvernement », a déclaré Cui.

    En outre, les experts chinois estiment qu’il y aura un « effet d’entraînement » en Europe après la visite de Scholz, car une relation sino-allemande stable et en développement jouera un rôle positif dans les relations globales Chine-UE.

    Français président Emmanuel Macron avait suggéré à Scholz d’aller ensemble à Pékin et d’envoyer un signal d’unité de l’UE, a déclaré Reuters. Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré qu’il n’avait aucune information disponible à partager lorsqu’il a été interrogé sur la question vendredi.

    « Maintenant, l’UE est sur le point d’ajuster sa politique à l’égard de la Chine. À quelle direction vont-ils s’adapter? Cela dépend de la mesure dans laquelle les effets de la coopération sino-allemande peuvent s’étendre à d’autres pays et accélérer la coopération au niveau Chine-UE », a déclaré M. Cui.

    MM. Xi et Scholz ont également évoqué la crise ukrainienne au cours de la réunion, et M. Xi a réaffirmé le soutien de la Chine à l’Allemagne et à l’Europe pour qu’elles jouent un rôle important dans la facilitation des pourparlers de paix et la construction d’une architecture de sécurité équilibrée, efficace et durable en Europe.

    Dans les circonstances actuelles, la communauté internationale doit soutenir tous les efforts propices au règlement pacifique de la crise ukrainienne et appeler les parties concernées à rester rationnelles et à faire preuve de retenue, à entamer un engagement direct le plus rapidement possible et à créer les conditions nécessaires à la reprise des pourparlers, a indiqué M. Xi.

    M. Xi a déclaré qu’il devrait s’opposer à la menace ou à l’utilisation d’armes nucléaires, préconiser que les armes nucléaires ne peuvent pas être utilisées et que les guerres nucléaires ne doivent pas être menées, et empêcher une crise nucléaire en Eurasie.

    Chinese President Xi Jinping meets with German Chancellor Olaf Scholz on his official visit to China at the Great Hall of the People in Beijing, capital of China, Nov 4, 2022. Photo:Xinhua
    Le président chinois Xi Jinping rencontre le chancelier allemand Olaf Scholz lors de sa visite officielle en Chine au Grand Palais du Peuple à Beijing, capitale de la Chine, le 4 novembre 2022. Photo:Xinhua


    Coopération pratique

    Le président de la Chambre de commerce de l’UE en Chine, Joerg Wuttke, a déclaré vendredi au Global Times dans une déclaration écrite que la Chambre estime que l’Allemagne devrait adopter une approche sur mesure et chercher à approfondir son engagement avec la Chine lorsque les intérêts se chevauchent, par exemple en ce qui concerne la lutte contre le changement climatique, la promotion de la normalisation internationale et le maintien du système commercial multilatéral, tout en abordant les domaines où se trouvent des dépendances critiques.

    « La visite de Scholz servira d’exemple aux autres pays européens », a déclaré vendredi Wang Yiwei, directeur de l’Institut des affaires internationales de l’Université Renmin de Chine, au Global Times. Au milieu de la crise ukrainienne, l’Allemagne n’est pas seulement importante économiquement en Europe, mais aussi en matière de sécurité, a noté M. Wang. « Il est important d’avoir une coopération pratique et de trouver de nouvelles complémentarités, compte tenu de la hausse des prix de l’énergie et des coûts de production. L’Europe sera confrontée à de plus gros problèmes si elle renonce à coopérer avec la Chine », a-t-il déclaré.

    Vendredi, le Premier ministre chinois Li Keqiang a également rencontré Scholz et a décrit la coopération économique et commerciale comme un ballast pour le développement des relations bilatérales.

    La Chine est prête à renforcer la coopération avec l’Allemagne dans les domaines du commerce et de l’investissement, de la fabrication, des vaccins et d’autres domaines importants, à promouvoir la création d’un mécanisme de collaboration pour gérer le changement climatique et à augmenter les vols directs entre les deux pays afin de faciliter les échanges entre les peuples, a indiqué M. Li, selon la télévision publique chinoise CCTV.

    Au cours des cinq dernières décennies, la coopération pratique bilatérale entre les deux pays a continué de s’approfondir, le commerce bilatéral ayant été multiplié par près de 1 000, au service du développement économique et social des deux pays.

    M. Xi a déclaré à Scholz que les deux parties devraient rendre le gâteau des intérêts communs encore plus grand. Tout en explorant davantage de possibilités de coopération dans les domaines traditionnels, des efforts devraient être déployés pour dynamiser la coopération dans des domaines émergents tels que les nouvelles énergies, l’intelligence artificielle et la numérisation.

    La Chine est un partenaire important de l’Allemagne, car son développement futur est prévisible, peu importe à quel point l’Allemagne est divisée sur l’idéologie ou la reconnaissance de notre système, a noté M. Jiang. « Ils voient clairement la stabilité, la continuité et la durabilité du développement de la Chine, car ils savent qu’ils ne peuvent pas se débarrasser du rôle de la Chine dans la croissance économique, le changement climatique et d’autres problèmes mondiaux. »

    Cependant, les experts chinois estiment que les États-Unis continueront d’exercer une influence sur l’Europe. Par exemple, elle a récemment pointé du doigt une société chinoise pour avoir pris une participation majoritaire dans le terminal portuaire allemand de Hambourg.

    « La politique chinoise de l’Europe sera une pierre de touche pour son autonomie stratégique », a déclaré M. Jiang, car la définition de sa politique chinoise afin de refléter les intérêts réels du continent reste un défi.


    Edité le 05-11-2022 à 17:15:15 par Xuan


    Xuan
       Posté le 06-11-2022 à 00:14:21   

    https://www.globaltimes.cn/page/202211/1278765.shtml?id=12

    Xi appelle l'Ukraine à des pourparlers de paix et met en garde contre la crise nucléaire en Eurasie lors d'une rencontre avec Scholz
    Par Global Times
    Publié: 05 nov. 2022 01:52


    Le président chinois Xi Jinping a réaffirmé le soutien de la Chine à l'Allemagne et à l'Europe jouant un rôle important dans la facilitation des pourparlers de paix sur la crise ukrainienne et la construction d'une architecture de sécurité équilibrée, efficace et durable en Europe lors de sa rencontre avec le chancelier allemand Olaf Scholz vendredi.

    Dans les circonstances actuelles, la communauté internationale devrait : soutenir tous les efforts propices au règlement pacifique de la crise ukrainienne et appeler les parties concernées à rester rationnelles et à faire preuve de retenue, engager un dialogue direct le plus rapidement possible et créer les conditions de la reprise des pourparlers , selon la réunion, a déclaré Xi.

    La communauté internationale doit également s'opposer à la menace ou à l'utilisation d'armes nucléaires, plaider pour que les armes nucléaires ne puissent pas être utilisées et que les guerres nucléaires ne doivent pas être menées, et empêcher une crise nucléaire en Eurasie, a noté M. Xi.

    Ils devraient également travailler ensemble pour maintenir la stabilité des chaînes industrielles et d'approvisionnement mondiales et prévenir les perturbations de la coopération internationale dans les domaines de l'énergie, de l'alimentation, de la finance et d'autres domaines et les dommages qui en résultent pour la reprise économique mondiale, en particulier la stabilité économique et budgétaire des pays en développement, faire des efforts conjoints pour dépanner les civils dans les zones touchées par la crise pendant l'hiver et améliorer la situation humanitaire pour éviter qu'une crise humanitaire ne se produise à plus grande échelle, a déclaré M. Xi.

    Ces consensus atteints lors de la réunion ont fait écho à la position constante de la Chine sur la crise ukrainienne, ont déclaré des experts chinois. L'opposition aux armes nucléaires est également conforme à la position commune de la communauté internationale, alors que les médias occidentaux continuent de vanter l'utilisation des armes nucléaires par la Russie.

    "S'opposer à une guerre nucléaire en Eurasie est la ligne de fond, qui est aussi la ligne rouge. En fait, la Russie a une attitude similaire malgré le fait que les États-Unis ont fabriqué la menace nucléaire par la Russie en détournant l'Europe", a déclaré Wang Yiwei, directeur de l'Institut des affaires internationales de l'Université Renmin de Chine, a déclaré vendredi au Global Times.

    Le ministère russe des Affaires étrangères a publié mercredi une déclaration indiquant que Moscou adhère strictement au principe de l'inadmissibilité de la guerre nucléaire en termes de sa politique de dissuasion nucléaire. "Dans la mise en œuvre de sa politique de dissuasion nucléaire, la Russie est strictement et systématiquement guidée par le principe selon lequel une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée", indique le communiqué.

    Rejeter l'utilisation de l'arme nucléaire est une position constante de la communauté internationale et la Russie a déclaré qu'elle n'utiliserait pas d'arme nucléaire, mais les médias occidentaux ont continué à faire du battage médiatique sur la question, a déclaré un expert des affaires internationales basé à Pékin qui a préféré ne pas être nommé. le Global Times vendredi.

    De toute évidence, les médias occidentaux interprètent mal notre position, car la Chine ne choisira pas de camp et sa position sur [la crise ukrainienne] est objective, et leur tentative mal intentionnée ne pourra pas semer la discorde entre la Chine et la Russie », a-t-il déclaré. Certains experts ont noté que

    la raison pour laquelle ces consensus pourraient être atteints entre la Chine et l'Allemagne est que la sécurité et l'ordre en Europe ont été fortement perturbés par le conflit russo-ukrainien provoqué par l'expansion de l'OTAN dirigée par les États-Unis, causant des dommages à long terme à La croissance économique de l'Allemagne.
    Xuan
       Posté le 06-11-2022 à 13:50:48   

    Le chancelier allemand a changé de position et veut un « terrain d’entente » avec la Russie, déclare le président turc
    96 NOVEMBRE 2022

    https://histoireetsociete.com/2022/11/06/le-chancelier-allemand-a-change-de-position-et-veut-un-terrain-dentente-avec-la-russie-declare-le-president-turc/

    Et qui est-ce qui a l’air d’un imbécile intégral ?
    Macron, Celui qui après avoir joué à représenter l’UE indépendante et souveraine s’est aligné sur le faucon Zelensky et le bellicisme des Etats-Unis, se couvrant de ridicule de Rome à Alger en passant par l’Afrique… Lui pour qui le verbe macronner à été inventé à savoir s’agiter pour rien… Non seulement les Etats Unis le traitent comme la nullité qu’il est mais la guerre est déclarée comme le souligne le journal les Echos entre l’Allemagne et la France, et l’UE n’est plus le cadre de référence qu’à travers des Ursula von Leyen et des potiches de même niveau. Rarement la France dont l’opinion vaut mieux que ses représentants a rarement eu un personnel politique aussi coupé des réalités internationales et de leurs conséquences réelles. En revanche, Erdogan malgré la catastrophe de sa politique intérieure, son double jeu en matière de “terrorisme” arrive à reprendre figure en jouant une tout autre stratégie… (note et traduction de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
    05/11/2022

    SOURCEwww.aa.com.tr
    Les remarques de Recep Tayyip Erdogan ont été faites lors d’une interview en direct

    3 novembre 2022

    Le chancelier allemand a changé sa position sur la Russie, en affirmant que « nous devrions trouver un terrain d’entente » avec le dirigeant russe Vladimir Poutine, a déclaré mercredi le président turc.

    Rappelant l’appel téléphonique de mardi avec son homologue allemand Olaf Scholz, Erdogan a souligné l’importance des « relations personnelles », pour aborder « les étapes les plus importantes » dans la diplomatie.

    « Nous avons parlé de cela (de l’importance des relations personnelles) avec M. Poutine hier », a déclaré Erdogan lors d’une interview en direct diffusée conjointement par ATV, A Haber, A News et A Para.

    Le président turc a déclaré que ces appels montrent que le président russe « n’est pas quelqu’un qui prendra du recul » si vous prétendez agir contre lui.

    Ses remarques sont intervenues après l’appel téléphonique de mardi avec Olaf Scholz au cours duquel ils ont échangé leurs points de vue sur les derniers développements de la guerre russo-ukrainienne.

    Le chancelier allemand a apprécié les efforts de la Turquie pour maintenir les exportations de céréales de l’Ukraine par le biais de l’Initiative céréalière de la mer Noire, a déclaré un porte-parole allemand.

    Le 22 juillet, la Turquie , l’ONU, la Russie et l’Ukraine ont signé un accord à Istanbul pour reprendre les exportations de céréales de la mer Noire, qui avaient été suspendues après le début de la guerre russo-ukrainienne en février.

    Samedi, la Russie a annoncé qu’elle suspendrait sa participation à l’accord pour ce qu’elle prétendait être une attaque ukrainienne contre sa flotte de la mer Noire dans le port de Sébastopol.

    Mais mercredi, la Türquieet la Russie ont annoncé le retour de Moscou à la mise en œuvre de l’accord céréalier de la mer Noire à la suite de la médiation d’Ankara et de l’ONU.
    Xuan
       Posté le 07-11-2022 à 20:31:26   

    L’Allemagne, un tournant


    Le voyage de Olaf Scholz en Chine est un tournant important pour l’Allemagne. Ce n’était pas sans difficultés ni tergiversations. L’économie allemande, particulièrement l’industrie, s’est mobilisée pour refuser le « découplage » entre l’économie allemande et chinoise que veulent imposer les EU.

    Le patronat allemand ne pouvant plus disposer d’énergie abondante et bon marché, n’a pas l’intention de s’autosanctionner une deuxième fois en se privant des échanges considérables de l’Allemagne avec son premier partenaire commercial.
    A titre d’exemple, l’industrie de la construction automobile, un pilier de l’économie allemande, réalise 30% de son chiffre d’affaires total en Chine et elle investi 10 milliards de dollars en Chine en 2022.
    La Chine est le premier partenaire commercial de l’Allemagne, leurs échanges s’élèvent à 235 milliards de dollars en 2021. Plus de 10% des importations allemandes proviennent de Chine. La Chine est le deuxième client des exportations allemandes ce qui représente environ un million d’emplois. On pourrait continuer à faire défiler les chiffres en parlant de la chimie allemande ou des investissements allemands en Chine.
    En bref l’Allemagne ne peut se passer du gigantesque marché chinois, avec une classe moyenne de 400 millions de personnes, ni de ses capacités manufacturières moins coûteuses. Sans compter le rôle de la Chine dans la croissance économique mondiale indispensable dans le processus d’accumulation du capital et de son recyclage, son réinvestissement dans la lutte pour le climat, pour la stabilité internationale etc.
    C’est ce qui explique la présence, dans la délégation accompagnant Scholz, de responsables au plus haut niveau de l’industrie allemande - automobile, chimie, métallurgie … - et de la banque.
    La rencontre avec les autorités politiques et économiques chinoises s’est tenue malgré des pressions venant de toutes parts.
    En premier lieu des EU qui appellent au « découplage » c’est-à-dire à réduire drastiquement les échanges avec la Chine, un terme plus soft que « guerre économique ». Avec le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, les EU ont signifié à l’Allemagne qu’elle n’aura plus aucun accès au gaz russe même après une éventuelle paix. Les échanges avec la Chine seraient soumis à l’approbation des EU avec l’enjeu d’empêcher son évolution technologique comme cela se fait dans le domaine des semi-conducteurs. Un projet étatsunien qui ne date pas de la guerre en Ukraine ni des provocations sur Taïwan mais de bien avant comme on a pu le constater dans la guerre contre Huawei et son 5G et la prise en otage de sa directrice financière au Canada.
    Les critiques viennent aussi de l’UE contre le cavalier seul de l’Allemagne. Macron voulait participer à ce voyage mais sa « candidature » n’a pas été retenue. L’Allemagne semble décidée à défendre ses propres intérêts. Comme pour le refus de partager ses 2 à 300 milliards destinés à compenser les surcoûts énergétiques, à éviter l’effondrement de la compétitivité industrielle.
    Les critiques fusent au sein même du gouvernement allemand avec le ministre des finances FDP critiquant la cession d’une participation au chinois Cosco dans les entrepôts de Hambourg, ce que les Etats-Unis (EU) veulent empêcher. Puis les ministres verts toujours à la pointe des atlantistes. Robert Habeck, Vice-chancelier allemand, Ministre fédéral de l'Économie et du Climat et Annalena Baerbock, membre des Verts, ministre des affaires étrangères, ne ménagent pas leurs critiques. Les arguments, si on peut utiliser ce qualificatif, sont répétés par les uns et les autres : ne soyons pas naïfs comme nous l’avons été avec la Russie, la Chine est passée de l’autoritarisme au totalitarisme, responsable du génocide des Ouïghours, elle a élu un président à vie, elle tente d'imposer ses propres règles contre les « normes internationales », elle n’a pas nos « valeurs » etc.
    Toujours le même fond idéologique : les EU et ses alliés/vassaux décident du bien et du mal. Et la Chine c’est mal.
    Mais la vassalisation de ces courants atlantistes ne peut effacer une réalité : le découplage avec la Chine signe l’abandon de souveraineté de l’UE, la fin de son autonomie sur le plan stratégique. C’est justement ce que souhaitent les EU : rendre l’Europe dépendante des EU aussi bien pour le gaz que pour le reste.
    La bataille est rude. Scholz a déclaré à l’occasion de ce voyage controversé : « nous ne devons pas nous détacher de certains pays, nous devons continuer à faire des affaires avec certains d'entre eux - je dis expressément : également avec la Chine » exprimant le souhait de développer davantage" la coopération économique avec la Chine, en dépit "de points de vue différents", s’opposant à la politique de blocs de la guerre froide et exprimant la nécessité d’une architecture multipolaire prenant en compte la place des pays émergents.
    C’est bien d’un tournant dans la politique allemande qu’il s’agit. Résistera-t-il aux multiples oppositions du milieu politique ? En tout cas il a le soutien des milieux économiques. Il faudrait plutôt se demander si l’Allemagne a une alternative. Il semble que non sauf la soumission à l’hégémonie des EU, comme d’autres qui ne voient leur avenir que sous la « protection » des EU. L'Allemagne y joue sa puissance industrielle et la social-démocratie allemande sa crédibilité.

    Robert Kissous, 5 novembre 2022
    Xuan
       Posté le 07-11-2022 à 21:17:26   

    Les États-Unis ont mis en garde l’Allemagne : Olaf Scholz ne doit pas répéter avec la Chine ce qu’Angela Merkel a fait avec la Russie
    Xuan
       Posté le 09-11-2022 à 22:53:50   

    Quotidien économique : Pourquoi est-ce toujours « les États-Unis allument le feu et l'Europe paie la facture »

    Guo Yan/Quotidien économique
    2022-11-07 07:18
    https://m.thepaper.cn/newsDetail_forward_20624578?fbclid=IwAR31wWOzIoFKZvpMogd0lWU8QK3bTj05Pj8cHoltGEu8bfheNrSITJc1VWA

    Réservoirs de stockage de GNL dans le port de Rotterdam. Au premier semestre 2022, les exportations américaines de GNL vers l'Europe ont atteint 27 millions de tonnes, dépassant les 21 millions de tonnes pour l'ensemble de 2021.
    Le partenariat transatlantique, jadis valorisé par l'Europe et les États-Unis, "montre sa forme originale", et l'essence qu'il reflète est la contradiction fondamentale entre le "serviteur" et l'"anti-serviteur" entre les États-Unis et l'Europe pour de nombreuses années. Cela oblige l'Europe à réfléchir profondément : puisqu'elle est partenaire, pourquoi est-ce que "les Etats-Unis tirent le feu et l'Europe paie la facture" à chaque fois.

    Dans le contexte du conflit russo-ukrainien, les exportations de gaz naturel des États-Unis vers la France ont augmenté de 421 % au cours des huit premiers mois de cette année, et les prix du GNL pour le seul mois d'août ont augmenté d'un incroyable 1 094 %. Cependant, l'Europe, sous la coercition des États-Unis, a continué d'augmenter les sanctions contre la Russie, et a même restreint les importations d'énergie de la Russie avec une dynamique de "poignet cassé", ce qui a directement déclenché une crise d'approvisionnement énergétique en Europe et fait grimper l'inflation. Les dernières données d'Eurostat ont montré que le taux d'inflation dans la zone euro a atteint 9,9% en septembre, établissant un nouveau record.

    Face aux Etats-Unis qui récoltent les fruits de la guerre, l'Europe, fatiguée de faire face à des crises diverses, semble se réveiller d'un rêve. Le 21 octobre, heure locale, le président français Emmanuel Macron a critiqué les États-Unis pour s'être livrés à des "deux poids deux mesures" en matière de politique commerciale et énergétique lors du sommet de l'UE, soulignant que "les États-Unis réduisent les prix de l'énergie sur leur marché intérieur, mais triplent pour quatre fois le prix extérieur. Le gaz naturel est exporté vers l'Europe avec une prime, et même les subventions de l'État aux entreprises dans certains domaines ont atteint jusqu'à 80 %". Le vice-chancelier allemand et ministre de l'Économie et de la Protection du climat, Robert Habeck, a ricané : "L'allié de l'Europe, les États-Unis, exporte du gaz naturel vers l'Allemagne à un prix élevé et gagne beaucoup d'"argent de guerre"".

    Si la perte d'énergie peut être justifiée comme un accident tactique des alliés américains, alors le "profit du feu" dans le domaine économique et commercial rend difficile pour les États-Unis de cacher leur nature avide de récolter les dividendes européens.
    Face à la flambée des prix de l'énergie et à la forte inflation causée par le conflit entre la Russie et l'Ukraine, de plus en plus d'entreprises européennes ont commencé à migrer vers les États-Unis, impliquant de nombreux domaines de fabrication, en particulier des entreprises à forte intensité énergétique telles que les produits chimiques et les batteries, et ont été le moteur de l'industrie européenne de la haute technologie. "Le choix de déménager aux États-Unis est évident dans ces circonstances", a commenté un dirigeant d'une entreprise chimique néerlandaise, qui vient d'annoncer l'expansion d'une usine d'ammoniac au Texas, aux États-Unis. Le ministre français de l'Economie, Le Maire, a également pris l'industrie automobile en exemple pour mettre en garde : "L'Europe doit mieux protéger son industrie automobile de l'influence "protectrice" et "agressive" de ses principaux partenaires. "En Europe, cette industrie est actuellement" sous la tendance à "l'évidement passif", l'allié des États-Unis a plutôt annoncé une série de mesures de relance, dont la "2022 Inflation Reduction Act", dans le but de renforcer sa propre stabilité des prix de l'énergie, des politiques d'entreprise fiables et l'attrait du vert soutien à la transition "Ajouter de l'huile sur le feu" à la crise industrielle et manufacturière européenne.

    Ce genre de « positionnement de serviteur » du « les États-Unis allument le feu et l'Europe paie la facture » a été courant dans les relations américano-européennes passées. Je crois que l'Europe n'oubliera jamais : dans le domaine des affaires, les États-Unis ont longtemps exercé une juridiction armée sur le "terrain de chasse européen" et ont utilisé l'"affaire Alstom" pour piller les richesses européennes ; dans le domaine du numérique, les États-Unis Les États-Unis ont longtemps érodé l'assiette fiscale européenne à travers les géants "GAFA", en serrant le développement des entreprises technologiques locales ; dans le domaine des données, les États-Unis ont utilisé le plan notoire "Prism Gate" pour surveiller les dirigeants européens pendant de nombreuses années, ignorant les la sécurité des données comme rien, et même discuté des "données personnelles" avec l'Europe auparavant. Dans le domaine du climat, les États-Unis tiennent la "bannière du climat" ; au moment sensible du conflit russo-ukrainien, une série de politiques de relance budgétaire ont ont été annoncées, constituant une forte attraction pour les capitaux, les talents et la technologie européens. Le ministre français des Affaires étrangères Colonna a averti : « Cela conduira à une énorme concurrence déloyale entre les économies des États-Unis et de l'Europe. » Le ministre allemand de l'Économie Habeck a crié : « Les États-Unis ne peuvent pas saper l'égalité des chances entre l'Europe et les États-Unis.

    Le partenariat transatlantique est loin d'être aussi bon que le décrivent les États-Unis. Une série de différences structurelles, représentées par l'attachement des États-Unis à la domination mondiale et la poursuite de l'indépendance stratégique par l'Europe, sont comme des pointes acérées intégrées dans la pierre angulaire illusoire des soi-disant « valeurs communes ». L'essence de la coopération américaine est une victoire unilatérale pour les États-Unis, et la définition américaine d'un partenaire n'est rien d'autre qu'un "positionnement de serviteur". Un véritable partenaire ne créera pas de catastrophes humanitaires en Irak, en Afghanistan, en Libye et dans d'autres pays, et entraînera ses alliés dans un piège de guerre, exposant leurs partenaires aux troubles extérieurs, à l'impact des vagues de réfugiés et à la prolifération d'idéologies extrémistes. Un véritable ami doit être basé sur le développement mondial commun, prendre le destin commun de l'humanité comme sa propre responsabilité, adhérer aux principes d'égalité, d'avantages mutuels et de résultats gagnant-gagnant, et respecter la souveraineté et les intérêts de développement de chacun. À l'heure actuelle, l'Europe doit faire la distinction entre "vrais amis" et "partenaires hypocrites" dans une perspective sobre, et emprunter le chemin d'une véritable "autonomie européenne" avec un courage et une détermination forts. Ce sera également la clé pour tester la détermination et le courage des dirigeants européens.

    Editeur responsable : Zhang Jun


    Edité le 09-11-2022 à 22:54:20 par Xuan


    Xuan
       Posté le 22-11-2022 à 20:32:41   

    Le chef de l'OTAN fait la promotion du "contrôle de la Chine" alors que l'Europe débat de l'orientation politique


    Le plan d'augmentation du budget de la défense vise à déplacer le fardeau américain et à semer le mécontentement (expert)
    Par les journalistes du personnel de GT
    Publié: 23 nov. 2022 00:42
    https://www.globaltimes.cn/page/202211/1280211.shtml

    Alors que de plus en plus de dirigeants européens recherchent des interactions plus étroites avec la Chine dans une période difficile et que les analystes ont critiqué l'OTAN et les États-Unis pour avoir kidnappé l'UE pour servir des objectifs stratégiques américains, le chef de l'OTAN a intensifié la rhétorique, faisant la promotion des efforts "croissants" de la Chine pour contrôler les infrastructures occidentales et les clés industries dans le but de renforcer l'unité intérieure.

    Lors d'une visite en Espagne, le chef de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a mis en garde contre "les efforts chinois croissants pour contrôler" les infrastructures critiques, les chaînes d'approvisionnement et les secteurs industriels clés et il a également déclaré que les pays occidentaux doivent faire attention à ne pas créer de nouvelles dépendances vis-à-vis de la Chine alors qu'ils se sevrent. L'approvisionnement énergétique russe au milieu des conflits entre la Russie et l'Ukraine, a rapporté Reuters.

    Tout en exhortant les alliés à accroître la résilience de leurs sociétés et de leurs infrastructures, Stoltenberg a également déclaré que les minéraux de terres rares chinois "sont présents partout, y compris dans nos téléphones, nos voitures et nos équipements militaires".

    Ce n'est pas la première fois que le chef de l'OTAN vante le soi-disant contrôle de la Chine, surtout après que l'OTAN a décrit la Chine comme un défi pour les "intérêts, la sécurité et les valeurs" de l'alliance militaire dans son nouveau concept stratégique convenu en juin.

    Un arrière-plan derrière les remarques de Stoltenberg est une discussion en cours en Europe et en Occident sur la question de savoir si leurs politiques chinoises devraient mettre davantage l'accent sur la coopération ou la confrontation. Comme la stratégie d'endiguement des États-Unis contre la Chine n'a pas changé, certains pays de l'UE ont fait valoir que le "découplage" ou le conflit avec la Chine n'était pas dans leur meilleur intérêt et pourrait les plonger dans le désastre, a déclaré Cui Hongjian, directeur du Département d'études européennes du China Institute. des études internationales, a déclaré au Global Times.

    Stoltenberg a tenté de diriger le débat politique, en particulier lorsque les dirigeants de certains grands pays européens, dont l'Allemagne et la France, se sont rencontrés ou envisagent de s'engager davantage avec le plus haut dirigeant chinois, a déclaré Cui, notant que davantage d'interactions de haut niveau entre la Chine et l'Europe les pays doivent venir avec l'espoir de faire progresser la coopération bilatérale à un nouveau niveau.

    Début novembre, le chancelier allemand Olaf Scholz s'est rendu en Chine avec une délégation de hauts dirigeants d'entreprise. Plus tard le 15 novembre, le président chinois Xi Jinping a rencontré le président français Emmanuel Macron en marge du sommet du G20 à Bali, en Indonésie.

    Les récentes interactions fréquentes entre les dirigeants chinois et européens ont bouleversé les États-Unis, a déclaré au Global Times un expert basé à Pékin qui a requis l'anonymat. Alors que l'OTAN sert l'objectif stratégique américain, les propos de Stoltenberg soulignent également la réticence des États-Unis à voir l'UE approfondir ses relations avec la Chine, en particulier à un moment où l'UE est confrontée à davantage de défis, a déclaré l'expert.

    Stoltenberg a évoqué le contrôle présumé de la Chine sur les infrastructures et les chaînes d'approvisionnement, qui, selon l'expert, a également montré que l'OTAN étendait son programme à des domaines non liés à la sécurité.

    Stoltenberg voulait renforcer la coopération et la solidarité des membres de l'OTAN en exagérant la "menace" posée par la Chine, ce qui a démontré que l'OTAN, en tant qu'alliance militaire, est coincée dans l'état d'esprit de la guerre froide et que la seule façon de justifier sa présence est de fomenter un conflit et les crises, a déclaré Li Haidong, professeur à l'Institut des relations internationales de l'Université des affaires étrangères de Chine, au Global Times.

    Dans un effort pour forcer certains pays européens à appliquer une stratégie anti-russe similaire à la Chine, l'OTAN a également travaillé dur pour lier la Chine et la Russie. En conséquence, l'UE pourrait devenir plus dépendante de l'OTAN et des États-Unis, et pourrait avoir plus de mal à atteindre l'autonomie stratégique, a déclaré Li.

    L'autonomie stratégique de l'UE a également été mentionnée lors de la conversation téléphonique entre le conseiller d'Etat chinois et ministre des Affaires étrangères Wang Yi et le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères italien Antonio Tajani lundi.

    M. Wang a noté que la Chine considère toujours l'UE comme un partenaire stratégique global, soutient son autonomie stratégique et espère la stabilité et la prospérité en Europe. La politique de la Chine envers l'UE maintient la stabilité et la cohérence, et reste à l'abri de l'évolution du paysage international.

    Les relations Chine-UE ne ciblent aucune tierce partie et ne doivent pas être limitées par une tierce partie. Les amis de tous les secteurs de l'Europe sont invités à effectuer davantage de visites en Chine pour voir la vraie Chine et découvrir le développement et les progrès de la Chine, a déclaré M. Wang.

    Plan malveillant

    Stoltenberg a déclaré lundi que les alliés de l'OTAN pourraient également décider de dépenser plus pour la défense que leur objectif actuel de 2% de la production nationale lors de leur prochain sommet à Vilnius en juillet 2023, a rapporté Reuters.

    Les conflits en cours entre la Russie et l'Ukraine et l'impact qui en résulte sur la sécurité de l'UE sont utilisés par l'OTAN comme excuses pour demander une augmentation des dépenses de défense. Les États-Unis exercent davantage de pression sur leurs alliés de l'UE pour qu'ils augmentent leurs contributions, car le soutien des États-Unis aux domaines de sécurité de l'UE pourrait diminuer en raison des changements de pouvoir au Congrès américain, a déclaré M. Li.

    Plus d'une semaine après le jour du scrutin, les républicains ont remporté une faible majorité à la Chambre des représentants des États-Unis, ouvrant la voie à deux ans de gouvernement divisé alors que le Parti démocrate du président Joe Biden contrôlait le Sénat, ont rapporté les médias américains.

    Les États-Unis ont également un objectif malveillant en tête lorsqu'ils pressent les membres de l'OTAN d'augmenter le budget de la défense. Compte tenu de la crise énergétique actuelle et de la grave situation d'inflation dans l'UE, l'augmentation du budget de la défense pourrait encore provoquer le mécontentement du public à l'égard des gouvernements, ce qui permettrait aux États-Unis d'exercer plus facilement une influence sur les gouvernements des pays de l'UE, a déclaré l'expert anonyme.

    Le taux d'inflation annuel de la zone euro était de 10,6% en octobre, contre 9,9% en septembre. Un an plus tôt, le taux était de 4,1%, selon les données d'Eurostat, l'office statistique de l'UE. Des protestations contre l'inflation et la hausse des prix de l'énergie se préparent dans de nombreux pays européens, dont la France et l'Allemagne, ce qui, selon les observateurs, pourrait être le signe d'un mécontentement plus large.

    Selon Cui, les problèmes énergétiques de l'Europe sont principalement liés à l'approvisionnement car les approvisionnements de la Russie ont été coupés. Cependant, même si certains pays européens trouvent des alternatives, ils connaîtront encore des prix élevés de l'énergie dans un avenir proche.

    De plus, certains pays européens, en particulier ceux dont l'économie est importante, perdront de leur compétitivité en raison des coûts élevés de l'énergie. Cui a souligné que la préoccupation porte sur la réaction en chaîne et les dommages systémiques qui en résultent plutôt que sur les pénuries alimentaires et énergétiques à court terme.

    Il a également noté que le soutien à l'Ukraine étant devenu politiquement correct dans l'UE, les États-Unis et l'OTAN ont pleinement profité de la crise ukrainienne pour renforcer leur influence au sein de l'UE.

    Les analystes ont déclaré que le plan de l'OTAN visant à augmenter le budget de la défense est un moyen pour les États-Unis de faire chanter l'UE, en lui demandant de servir un objectif stratégique fixé par les États-Unis, et que les conflits russo-ukrainiens se poursuivraient, l'UE serait entraînée dans plus de troubles. s'ils continuent à suivre les États-Unis sans réaliser l'indépendance.
    Xuan
       Posté le 24-11-2022 à 21:39:28   

    Les États-Unis peuvent racheter les entreprises du complexe militaro-industriel de la Grande-Bretagne au rabais en raison de la crise.


    La crise économique et la baisse du niveau de vie causée par la hausse de l'inflation, l'impact des conséquences du COVID-19 et le retrait de l'Union européenne peuvent conduire à une vague d'acquisitions d'entreprises du complexe militaro-industriel (CMI) de Grande-Bretagne par des sociétés américaines et d'autres sociétés occidentales.
    "La capacité des entreprises américaines à acquérir des technologies en devenant propriétaire de l'entreprise d'un concurrent, puis à les transférer à l'étranger, est largement due au fait que le gouvernement britannique a accepté cette pratique."
    https://breakingdefense.com/2022/11/economic-troubles-could-put-uk-in-firing-line-of-more-defense-takeovers/
    Les difficultés économiques pourraient mettre le Royaume-Uni dans la ligne de mire de nouveaux rachats dans le secteur de la défense
    Les nouveaux rachats d'entreprises du secteur de la défense au Royaume-Uni "constituent un danger réel et actuel, en particulier pour les fournisseurs de niveau intermédiaire, qui semblent particulièrement vulnérables", a déclaré Andrew Kinniburgh, directeur général de Make UK Defense, un organisme consultatif sur la fabrication.
    21 novembre 2022

    BELFAST - Alors que le Royaume-Uni est confronté à un grave ralentissement économique et à une crise du coût de la vie provoqués par la hausse de l'inflation, l'impact du COVID et le Brexit, les observateurs attentifs de l'industrie de la défense britannique se demandent si la situation n'entraînera pas une vague de rachats par des investisseurs américains et étrangers.
    L'intérêt d'outre-Atlantique pour les technologies militaires britanniques est évident depuis des décennies, faisant des acquisitions un aspect courant mais non moins inquiétant de la scène de la défense britannique. Quatre rachats très médiatisés ont eu lieu au cours des trois dernières années seulement, et un cinquième est attendu en 2023 si Viasat prend le contrôle d'Inmarsat.
    Selon les analystes, la base sous-jacente de cet intérêt peut être largement attribuée au fait que les fournisseurs britanniques sont sous-évalués et considérés comme des cibles faciles pour ceux qui ont les poches profondes et la volonté d'étouffer la concurrence ou de perturber le marché.
    Plusieurs entreprises britanniques du secteur de la défense se négocient régulièrement "avec une décote par rapport à leurs homologues américaines", a déclaré Kai Balder, associé chez Roland Berger, une société de conseil en stratégie. "Le cours des actions des entreprises de l'aérospatiale et de la défense qui vendaient principalement au marché américain de la défense a été le moins touché par le COVID, mais les entreprises situées en dehors des États-Unis et qui étaient exposées à l'aérospatiale civile, ont été les plus sévèrement touchées, parmi elles les entreprises britanniques."
    Mais la chute de la livre par rapport au dollar, aggravée par les troubles économiques et politiques résultant du mandat catastrophique de six semaines de la première ministre Liz Truss, a exacerbé le problème, entraînant une inquiétude croissante parmi l'industrie et les experts que les entreprises britanniques pourraient de plus en plus se retrouver des cibles de fusions et acquisitions à court terme.
    Les nouveaux rachats d'entreprises britanniques du secteur de la défense "constituent un danger réel et actuel, en particulier pour les fournisseurs de niveau intermédiaire, qui semblent particulièrement vulnérables", a déclaré Andrew Kinniburgh, directeur général de Make UK Defense, un organisme consultatif sur la fabrication.
    Trevor Taylor, chargé de recherche en gestion de la défense au Royal United Services Institute, un groupe de réflexion britannique, a déclaré : "La faiblesse de la livre fait évidemment du Royaume-Uni une cible plus attrayante pour les investissements étrangers, si l'on pense que le secteur de la défense va bien se porter et que le budget de la défense britannique se maintient."
    Conformément aux promesses d'augmentation des dépenses de défense dans toute l'Europe à la suite de la guerre de la Russie en Ukraine, Londres a déclaré qu'elle consacrerait 3 % de son PIB au secteur militaire, contre 2,2 % actuellement. L'incertitude plane sur l'atteinte de cet objectif après que la déclaration d'automne, l'examen annuel du budget britannique publié le 17 novembre, n'a pas proposé d'augmentation des dépenses de défense du Royaume-Uni. Au lieu de cela, toute décision en ce sens sera reportée jusqu'à ce qu'une "Integrated Review Refresh", la mise à jour de la stratégie de défense britannique, soit achevée. (Ce document est attendu avant la fin de 2022).
    La manière dont ces problèmes de dépenses clés seront résolus aura naturellement une influence significative sur les investisseurs étrangers qui décideront de nouvelles acquisitions au Royaume-Uni, parallèlement aux tendances plus courantes associées aux fabricants qui cherchent à développer leurs ventes à l'exportation.
    "Je pense que ce qui est intéressant maintenant, c'est que certains signes montrent que des entreprises américaines achètent certaines technologies ici [au Royaume-Uni] parce qu'elles reconnaissent le fardeau et l'obstacle que représente ITAR pour leurs opérations", a déclaré M. Taylor. ITAR, International Traffic in Arms Regulations, est un système imposé par les États-Unis qui contrôle l'exportation des biens militaires du pays.
    Un problème uniquement britannique
    La capacité des entreprises américaines à acquérir des technologies en prenant possession d'une entreprise concurrente, puis à les faire migrer à l'étranger, est due, en grande partie, au fait que le gouvernement britannique accepte cette pratique.
    En principe, le Royaume-Uni a toujours dit qu'il souhaitait maintenir sa "souveraineté opérationnelle" sur les technologies critiques, mais dans la pratique, la souveraineté opérationnelle est déterminée par ce que le Royaume-Uni peut se permettre (et non par la criticité de la technologie, qui est le critère utilisé aux États-Unis), et une fois que les entreprises [de défense britanniques] sont rachetées, il y a un fort risque de migration des capacités vers l'étranger", a expliqué M. Balder.
    Il a fait remarquer que les entreprises de défense britanniques "présentes aux États-Unis" sont tenues par la loi d'être supervisées par un conseil d'administration mandataire américain ou de se conformer à un arrangement spécial de sécurité (SSA), ce qui signifie que "le contrôle ultime incombe à un conseil d'administration composé de citoyens américains....". Ils auront toujours la propriété ultime de la technologie critique".

    Malgré cela, M. Taylor a suggéré que l'impression générale selon laquelle les rachats d'entreprises de défense britanniques sont interprétés comme des opérations de dépouillement d'actifs pour les nouveaux investisseurs s'estompe lorsque l'on considère des cas comme celui de l'américain General Electric, de l'italien Leonardo et du français Thales. Ces trois entreprises ont des activités prospères au Royaume-Uni dans les domaines des moteurs d'avion, des hélicoptères et des radars et sonars, respectivement.
    Une maquette à l'échelle 1:10 d'un hélicoptère Sikorsky UH-60 Black Hawk sur le stand de l'entreprise américaine de défense Lockheed-Martin lors du salon aéronautique de Farnborough, le 22 juillet 2022, à Farnborough, en Angleterre. (Richard Baker / In Pictures via Getty Images)
    Selon M. Kinniburgh, d'énormes différences entre les industries de la défense du Royaume-Uni et des États-Unis, notamment en ce qui concerne la perception du public, jouent cependant un rôle dans la tendance plus large des rachats. Les entreprises de défense américaines sont perçues comme étant "à l'abri de la récession et comme une industrie formidable à laquelle il faut participer", alors qu'au Royaume-Uni, ce n'est tout simplement pas le cas, a-t-il expliqué.
    "Il semble que nous ayons un problème uniquement britannique, en tout cas en ce qui concerne les personnes auxquelles je parle à la City [le quartier financier de Londres] et dans le secteur de la défense, qui ne veulent pas investir dans la défense ", a déclaré M. Kinniburgh à Breaking Defense.
    L'accès au capital semble également être un énorme casse-tête, en particulier pour les fournisseurs de défense britanniques de taille moyenne, dont le chiffre d'affaires est de l'ordre de 20 à 30 millions de livres (24 à 35 millions de dollars), qui, selon M. Kinniburgh, se voient refuser des découverts parce que certaines banques refusent les candidats dont plus de 10 % de l'activité globale est liée au secteur militaire.
    Face à l'impossibilité d'accéder à de nouvelles lignes de crédit, un fabricant britannique d'équipements d'origine pour véhicules a même envisagé de changer de marque pour devenir une entreprise humanitaire, a affirmé M. Kinniburgh.
    "La défense britannique est très respectée dans le monde entier", a déclaré Kevin Craven, PDG d'ADS Group, un organisme britannique de conseil en aérospatiale. "Les forces armées britanniques sont respectées en termes de capacités et, par conséquent, le kit qu'elles utilisent est accompagné d'un cachet d'approbation, ou qui comporte un élément marketing utile."
    Malgré cela, il explique que les marchés boursiers britanniques valorisent fondamentalement moins les entreprises de défense britanniques que les entreprises américaines.
    "Il y a une sorte de différence structurelle dans les valorisations où, essentiellement, si vous négociez aux États-Unis, les sociétés britanniques sont 10 à 15 % moins chères en termes de valorisation, donc ce niveau de réduction est évidemment incroyablement attrayant pour les gens", a ajouté Krevan.
    De manière remarquable, M. Kinniburgh a suggéré que l'un des principaux problèmes auxquels le secteur de la défense britannique est confronté en termes de maximisation du potentiel d'investissement est que l'Église d'Angleterre a tendance à avoir une influence exceptionnelle sur la communauté des investisseurs nationaux, allant jusqu'à "donner le ton" des tendances futures.
    "Les investissements de l'Église sont assez dominants au Royaume-Uni, des milliards de dollars sont éparpillés dans les fonds de pension de l'Église et il est clair que, d'un point de vue éthique et moral, ils ne sont pas du tout favorables à l'industrie de la défense", a-t-il déclaré.
    Bien sûr, l'évolution de l'économie ne signifie pas que les entreprises américaines chercheront absolument à absorber les sociétés britanniques. S'adressant à Breaking Defense en octobre, Bill Lynn, PDG de Leonardo DRS, a déclaré que si les prix plus bas peuvent inciter une entreprise à passer à l'action dans le cadre d'une fusion-acquisition qui était auparavant de 50-50, les entreprises doivent encore réfléchir stratégiquement à ce qu'elles ajoutent.
    "Notre cible n'est pas géographique... Il s'agit plutôt de quatre marchés principaux : la protection des forces, l'informatique en réseau, la détection avancée, l'énergie électrique et la propulsion. C'est là que nous cherchons. Donc vous savez, une entreprise britannique qui s'inscrit dans ces quatre marchés principaux, oui, nous serions intéressés. Une entreprise britannique, juste parce que les prix sont bas ? Non, ce n'est pas comme ça que nous [pensons] - c'est bien, ça peut faire l'affaire, mais nous allons rester dans cette zone des quatre marchés principaux et nous renforcer là."
    Une raison de s'inquiéter
    Les petites entreprises britanniques ont été prises pour cible ces dernières années, avant même que la situation économique n'évolue. Et le résultat de ces mouvements a laissé les défenseurs locaux ébranlés.
    Advent International, une société de capital-investissement dont le siège est à Boston, dans le Massachusetts, a ouvert le bal en finalisant l'acquisition de Cobham, un fournisseur britannique de l'aviation et de l'espace, en janvier 2020, malgré les rapports selon lesquels le ministère britannique de la Défense (MoD) s'est opposé à l'opération au motif que des informations militaires sensibles pourraient être exposées si la nouvelle société mère décidait de "se retirer de certaines parties de l'activité", selon le journal The Guardian.
    "Vous pouviez voir venir le rachat depuis un certain temps", a déclaré Balder. "Je me souviens avoir suivi le cours de l'action Cobham pendant très longtemps et il n'a cessé de chuter. J'ai l'impression qu'elle était devenue très complexe à gérer parce qu'elle faisait tellement de choses différentes en même temps.
    "À un moment donné, si vous n'avez pas constitué un portefeuille et que vous ne connaissez pas les moindres détails de chacune de vos entreprises, il devient trop difficile de comprendre tous les types de facteurs différents auxquels votre entreprise est exposée."
    Bien qu'Advent ait annoncé à grands renforts de messages qu'il allait exploiter le "plein potentiel" de chaque entreprise sous l'égide de Cobham, en 18 mois, il a adopté la ligne de conduite que les opposants à la reprise redoutaient le plus : se débarrasser des morceaux, vente après vente.
    Le plus médiatisé de ces désinvestissements a été la décision de vendre Cobham Mission Systems à Eaton Corporation, un fournisseur américano-irlandais de gestion de l'énergie, pour 2,8 milliards de dollars. Cette vente a été suivie de près par l'abandon par Advent de sa participation dans Airtanker, le consortium chargé de fournir le futur programme britannique d'avions ravitailleurs stratégiques.
    Avant que la controverse ne s'apaise, Advent (via Cobham) a ensuite acquis Ultra Electronics, un fournisseur de sous-marins et de bouées acoustiques basé au Royaume-Uni, après des mois de débat sur la question de savoir si l'approbation de l'acquisition pourrait compromettre des données navales critiques - notamment en raison de la contribution industrielle d'Ultra au programme britannique de sous-marins nucléaires Trident.
    En fin de compte, Kwasi Kwarteng, alors ministre britannique des affaires, a officiellement autorisé le rachat pour un montant de 2,6 milliards de livres sterling (3,1 milliards de dollars) en juillet 2022, mais à condition que deux nouvelles entités juridiques, couvrant les installations britanniques d'Ultra, soient créées afin de poursuivre le partage de "capacités sensibles" avec le gouvernement britannique.
    Kwasi Kwarteng, vu sur une photo d'octobre, a approuvé l'accord avec Ultra. (Ian Forsyth/Getty Images)
    Treize jours à peine après l'approbation de l'acquisition d'Ultra, le gouvernement britannique a également autorisé le rachat de Meggitt par Parker Hannifin, pour un montant de 6,3 milliards de dollars. Le fournisseur américain de systèmes de commande de vol et d'actionnement a confirmé lors d'une conférence téléphonique sur les résultats du premier trimestre de l'exercice 2023, le 3 novembre, qu'il avait jusqu'à présent injecté 2 milliards de dollars en espèces pour soutenir l'intégration de la nouvelle société, un fabricant de matériaux composites pour l'aéronautique de Dorset, au Royaume-Uni.
    L'activité américaine de Meggitt est déjà partenaire d'un large éventail de programmes du Pentagone, notamment les chasseurs F-35, F-22, F-16, F/A-18, les avions de patrouille maritime P-8 et les hélicoptères d'attaque AH-64D Apache.
    "Il s'agit d'un cas où une société d'ingénierie en achète une autre et on peut en voir la logique, car les pièces peuvent être produites localement et il y a également des avantages en termes de coûts d'exploitation - c'est vraiment bon pour les affaires du point de vue de la fabrication", a déclaré Mike Rowe, Global Practice Leader for Aerospace and Defense chez Frost and Sullivan, une société de conseil aux entreprises basée à San Antonio, au Texas.
    Dans le cas présent, a ajouté M. Rowe, le rachat était probablement plus acceptable pour le gouvernement britannique, car Parker n'avait pas l'intention de démanteler Meggitt.
    "Le gouvernement [britannique] sera beaucoup plus heureux de voir des lignes de production étendues que quelqu'un [un investisseur étranger concurrent] qui cherche à prendre un couteau dans une entreprise et à évaluer quelles parties valent la peine d'être gardées et lesquelles ne le valent pas", poursuit M. Rowe. "Cela peut entraîner une perte de contrôle, des risques et des coûts supplémentaires [pour le gouvernement], donc je pense qu'il y avait beaucoup d'encouragement à aller avec Parker."
    D'autres ont suivi les traces d'Advent et de Parker, l'israélien Rafael ayant acquis Pearson Engineering, basé à Newcastle, dans le nord de l'Angleterre, dans le cadre d'un accord d'achat d'actions en septembre 2022.
    L'accord signifie que les deux parties collaboreront sur le char de combat principal Challenger 3 modernisé du Royaume-Uni, pour lequel Pearson et sa filiale Responsive Engineering (qui appartient désormais aussi à Rafael) fabriquent des structures de tourelle.
    En outre, Pearson fabriquera et intégrera localement le système de protection active Trophy de Rafael sur le Challenger 3, selon une déclaration de Pearson publiée au moment de l'annonce de l'acquisition.
    "La motivation de Rafael [pour acquérir Pearson] était très claire", a déclaré Yoram Arun, Managing Director de Rafael UK, dans un communiqué. "Pearson est un nom connu au Royaume-Uni et dans le monde entier et il est spécialisé dans un domaine où certaines des technologies les plus sophistiquées de Rafael pour sauver des vies ont été développées. Le travail de Pearson dans le domaine de la robotique ainsi que les systèmes télécommandés constituent un autre domaine où Rafael peut bénéficier des capacités de Pearson."
    Il est presque certain que d'autres acquisitions d'entreprises britanniques sont à venir. L'offre de la société californienne Viasat pour l'entreprise de communications mobiles par satellite Inmarsat n'a toujours pas abouti à une prise de contrôle formelle, après que l'intervention de l'autorité britannique de la concurrence et des marchés a retardé l'opération de 7,3 milliards de dollars. Malgré les inquiétudes persistantes de l'organisme de surveillance quant à l'acquisition, qui pourrait influencer de manière déloyale la concurrence sur le marché de la connectivité en vol, le gouvernement britannique pourrait, de manière réaliste, donner son accord au deuxième trimestre 2023.

    Si ce genre de révélations témoigne des mesures d'urgence que certains fournisseurs sont tentés de prendre pour maintenir leur activité, de telles extrémités ne sont pas représentatives d'un tableau plus large. Après tout, on estime que le Royaume-Uni est le deuxième plus grand exportateur de biens de défense, derrière les États-Unis - sur la base de la valeur des contrats de commande/contrats signés entre 2011 et 2020 - selon les statistiques de UK Defense and Security Export.
    Ces antécédents constituent une bonne lecture en soi, mais pas lorsque les entreprises concernées peuvent si facilement devenir la proie de nouveaux investisseurs.
    "Je pense que les conditions sont réunies [pour de futurs rachats], la question est de savoir combien de cibles il reste", a supposé M. Balder.
    Xuan
       Posté le 28-11-2022 à 23:00:11   

    Un article de Robert Kissous dans l'Humanité :

    Mon article dans l'Huma du 25/11
    https://www.humanite.fr/en-debat/allemagne/l-allemagne-un-tournant-solitaire-772399?fbclid=IwAR2lTUNM58jp6-wCg4XUkF8x6242spEHj3YVBVe2n9P9yJdJ8yQ0AbIu65k


    D'autres pays que l'Allemagne ont depuis confirmé leur refus du "découplage" avec la Chine : Pays-Bas, Corée du Sud, Hongrie

    .
    Le voyage d’Olaf Scholz en Chine est un tournant important pour l’Allemagne. Ce n’est pas sans difficultés ni tergiversations. L’économie allemande s’est mobilisée pour refuser le « découplage », entre les économies allemande et chinoise, que veulent imposer les États-Unis. Le patronat allemand, ne pouvant plus disposer d’énergie abondante et bon marché, n’a pas l’intention de s’autosanctionner une seconde fois en se privant des échanges considérables avec son premier partenaire commercial. À titre d’exemple, l’industrie de la construction automobile allemande réalise 30 % de son chiffre d’affaires total en Chine. Les échanges entre l’Allemagne et la Chine s’élèvent à 226 milliards d’euros en 2021. Plus de 10 % des importations allemandes proviennent de Chine.

    L’Allemagne ne peut se passer du gigantesque marché chinois, avec une classe moyenne de 400 millions de personnes, ni de ses capacités manufacturières moins coûteuses. Sans compter le rôle de la Chine dans la croissance économique mondiale, indispensable dans le processus d’accumulation du capital et de son recyclage, son réinvestissement dans la lutte pour le climat, pour la stabilité internationale, etc. C’est ce qui explique la présence, dans la délégation accompagnant Scholz, de responsables au plus haut niveau de l’industrie allemande et de la banque. La rencontre avec les autorités politiques et économiques chinoises s’est tenue malgré des pressions venant de toutes parts.

    En premier lieu des États-Unis, qui appellent au « découplage », c’est-à-dire à réduire drastiquement les échanges avec la Chine, un terme plus soft que « guerre économique ». Avec le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, les États-Unis ont signifié à l’Allemagne qu’elle n’aura plus aucun accès au gaz russe, même après une éventuelle paix. Les échanges avec la Chine seraient soumis à l’approbation des États-Unis, avec l’enjeu d’empêcher son évolution technologique comme cela se fait dans le domaine des semi-conducteurs. Un projet états-unien qui ne date pas de la guerre en Ukraine, ni des provocations sur Taïwan.

    Les critiques viennent aussi de l’Union européenne, contre le fait que l’Allemagne fait cavalier seul. Emmanuel Macron voulait participer à ce voyage, mais sa « candidature » n’a pas été retenue. L’Allemagne semble décidée à défendre ses propres intérêts. Comme elle le montre dans son refus de partager ses 200 à 300 milliards destinés à compenser les surcoûts énergétiques et à éviter l’effondrement de la compétitivité industrielle.

    Les critiques fusent au sein même du gouvernement allemand, avec le ministre des Finances, du parti libéral-démocrate FDP, critiquant la cession d’une participation au chinois Cosco dans les entrepôts de Hambourg, ce que les États-Unis veulent empêcher. Puis avec les ministres Verts, toujours à la pointe des atlantistes. Robert Habeck, vice-chancelier allemand, ministre fédéral de l’Économie et du Climat, et Annalena Baerbock, membre des Verts, ministre des Affaires étrangères, ne ménagent pas leurs critiques. Les arguments, si on peut utiliser ce qualificatif, sont répétés par les uns et les autres : ne soyons pas naïfs comme nous l’avons été avec la Russie, la Chine est passée de l’autoritarisme au totalitarisme ; est responsable du génocide des Ouïgours ; n’a pas nos « valeurs », etc.

    Toujours le même fond idéologique : les États-Unis et ses alliés-vassaux décident du bien et du mal. Mais la vassalisation de ces courants atlantistes ne peut effacer une réalité : le découplage avec la Chine signe l’abandon de souveraineté de l’Union européenne, la fin de son autonomie sur le plan stratégique. C’est justement ce que souhaitent les États-Unis : rendre l’Europe dépendante aussi bien pour le gaz que pour le reste. La bataille est rude. Scholz a déclaré, à l’occasion de ce voyage controversé : « Nous ne devons pas nous détacher de certains pays – je dis expressément : également avec la Chine », exprimant le souhait de développer davantage la coopération économique, en dépit de points de vue différents, s’opposant à la politique de blocs de la guerre froide et exprimant la nécessité d’une architecture multipolaire prenant en compte la place des pays émergents.

    C’est bien d’un tournant dans la politique allemande qu’il s’agit. Résistera-t-il aux multiples oppositions du milieu politique ? En tout cas, il a le soutien des milieux économiques. Il faudrait plutôt se demander si l’Allemagne a une alternative. Il semble que non, sauf la soumission à l’hégémonie des États-Unis, comme d’autres qui ne voient leur avenir que sous cette « protection ». L’Allemagne y joue sa puissance ­industrielle et la social-démocratie allemande sa crédibilité.
    pzorba75
       Posté le 29-11-2022 à 05:32:30   

    La crédibilité de la sociale-démocratie? Une façon consensuelle de conclure pour un journaliste communiste (de pacotille) écrivant dans l'Humanité que lisent les socialistes français en restant arrimés à la coalition internationale occidentale contre la la Russie, contre la Chine, contre tous les pays refusant l'ordre américain.
    Xuan
       Posté le 29-11-2022 à 13:29:07   

    MERCI QUI ?



    La 5G en Europe sans Huawei : 18 mois et 55 milliards d'euros de plus
    De la difficulté de se passer du leader du marché

    Par
    Mathieu Chartier
    https://www.lesnumeriques.com/mobilite/5g-en-europe-sans-huawei-18-mois-55-milliards-euros-plus-n87851.html
    Publié le 11/06/19 à 16h30
    :
    Si chaque pays décide en Europe de suivre (ou non) la position américaine et d'exclure Huawei de ses déploiements 5G, les réalités économique et industrielle plaident en faveur de l'acceptation du géant chinois.

    La GSMA, association regroupant les principales entreprises de l'industrie des télécoms, estime dans un rapport que déployer la 5G en Europe sans avoir recours aux équipements du chinois Huawei pourrait avoir de lourdes répercussions. Cela allongerait tout d'abord sensiblement le temps nécessaire à la construction des infrastructures, la GSMA évoquant un retard pouvant aller jusqu'à 18 mois par rapport au calendrier que se sont fixé les grands opérateurs. Et cela coûterait sensiblement plus cher puisque le surcoût engendré serait de l'ordre de 55 milliards d'euros à l'échelle de l'Union européenne.

    Le Figaro, qui a pu consulter ce rapport, précise que le passage de trois à seulement deux fournisseurs d'équipements 5G serait responsable de cette hausse des coûts, mais aussi le fait que les matériels 5G de Huawei sont meilleur marché. Certains opérateurs se verraient ainsi forcés à revoir une partie de leurs infrastructures, d'ores et déjà prêtes pour accueillir les équipements chinois. Changer de fournisseur les obligerait en effet à repenser certains points de leurs réseaux. En France, ce serait le cas de Bouygues Telecom et de SFR. Quant au retard que prendraient les pays de l'UE, il a lui aussi un coût que la GSMA estime à 15 milliards d'euros en cinq ans (période 2020-2025).

    L'UE et ses 200 opérateurs
    Dès lors, on comprend aisément qu'il est beaucoup plus délicat d'aborder le virage de la 5G sans Huawei en Europe, un territoire qui compte environ 200 opérateurs, que cela ne peut l'être sur des marchés tels que les États-Unis ou la Chine, qui regroupent certes des centaines de millions d'usagers et sont très vastes, mais qui ont l'avantage de ne compter qu'une poignée d'acteurs télécoms.

    Bien entendu, l'UE est également un territoire sur lequel chaque pays décide des contraintes qu'il fait peser, ou non, sur ses opérateurs dans le cadre de ces déploiements, maîtres de leurs choix d'un point de vue économique ou sécuritaire. En France, si une loi “anti-Huawei” est en cours d'élaboration, elle ne devrait pas interdire aux opérateurs de déployer des infrastructures à l'aide d'équipements chinois, mais imposer certaines limites en cherchant à préserver — sur le principe de précaution — les cœurs de réseaux.

    il y a 3 ans
    Il n'empêche qu'une manne financière énorme s'est ouverte pour les équipementiers européens, à savoir Ericsson et Nokia. Le second fait d'ores et déjà la course aux marchés avec Huawei, tandis que le premier vient, par la voix de son directeur général en France Franck Bouétard, de rassurer les opérateurs quant à sa capacité à répondre à leur demande. Il considère néanmoins qu'à moyen terme cette situation “n'est bonne pour personne”. “Cette industrie s'est construite sur des standards mondiaux, tout le monde serait pénalisé par un morcellement du marché”, a-t-il ajouté.
    Xuan
       Posté le 29-11-2022 à 23:29:30   

    Le président du Conseil européen se rendra en Chine, "une étape importante" dans le retour à la normale des relations

    Par Fan Anqi et Du Qiongfang
    Publié: 28 nov. 2022 23:13
    https://www.globaltimes.cn/page/202211/1280651.shtml


    Le président du Conseil européen Charles Michel effectuera une visite en Chine le 1er décembre à l'invitation du président chinois Xi Jinping, a annoncé lundi le ministère chinois des Affaires étrangères.

    La visite, qui sera la première rencontre officielle entre les dirigeants de la Chine et de l'UE depuis le 20e Congrès national du Parti communiste chinois, devrait être une étape importante pour que les relations sino-européennes reviennent à une coopération pragmatique ainsi qu'une signe positif pour le développement pacifique des relations, ont déclaré les experts.

    Lors d'un point de presse lundi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a noté que Xi s'entretiendrait avec Michel lors de sa visite. Le Premier ministre chinois Li Keqiang et Li Zhanshu, président du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale, rencontreront également le dirigeant de l'UE.

    Les deux parties auront un échange de vues approfondi sur les relations Chine-UE ainsi que sur les questions internationales et régionales d'intérêt commun, selon M. Zhao.

    "La Chine attache une grande importance au développement des relations avec l'Europe et est disposée à renforcer la communication stratégique avec la partie européenne à travers cette visite, à forger un consensus et à promouvoir conjointement le développement durable, sain et stable des relations sino-européennes, et à injecter plus de stabilité. dans la situation internationale complexe et turbulente », a noté le porte-parole.

    La visite de Michel sera un geste courageux pour les deux parties pour entrer dans un nouveau chapitre alors que les relations sino-européennes sont arrivées à un carrefour avec de nombreux problèmes survenus cette année, qui ont gravement interrompu le développement normal des relations, a déclaré Sun Keqin, chercheur à les Instituts chinois des relations internationales contemporaines, a déclaré lundi au Global Times.

    Sun a expliqué que ces dernières années, l'Europe a eu tendance à se rapprocher des États-Unis et a, ce faisant, considéré la Chine comme un concurrent et un rival systémique, car elle ressentait un sentiment de crise vis-à-vis de la Chine et d'autres pays non occidentaux. ' développement.

    Comme l'a rapporté Euro News sous le titre "Charles Michel se dirige vers Pékin alors que l'UE vise à redéfinir ses relations avec la Chine", il a déclaré que Michel pensait "qu'il serait bon de s'engager avec la Chine puisque nous sommes à un moment critique".

    Il a déclaré que les deux discuteraient des développements géopolitiques, des liens économiques et commerciaux et d'autres défis mondiaux, notamment le changement climatique, la santé, ainsi que la hausse des prix des aliments et de l'énergie.

    Les observateurs ont déclaré que cette réunion portera principalement sur la coopération pragmatique entre les deux parties, notamment sur l'énergie et le climat ainsi que sur la crise ukrainienne.

    "L'Europe n'est pas satisfaite du fait que la Chine ne se range pas du côté d'elle sur la question, mais adopte plutôt une position rationnelle. Mais maintenant, ils se rendent compte que le rôle de la Chine devrait être de promouvoir les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine, et c'est la position que nous avons. toujours pris », a noté l'expert.

    À la nouvelle de la visite, les médias occidentaux ont déclaré que la réunion intervient à un moment où l'UE "se débat avec la manière de traiter la Chine face à la pression pour une approche plus dure de la part des États-Unis".

    L'UE espère que Michel ouvrira la voie à des dialogues réguliers avec la Chine. Cela fait suite à un voyage en Chine du chancelier allemand Olaf Scholz au début du mois et aux appels du président français Emmanuel Macron à un engagement avec Pékin, a rapporté Bloomberg.

    Pendant ce temps, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte s'est efforcé de se coordonner avec d'autres grands pays producteurs de puces pour résister à la pression des États-Unis d'imposer des restrictions radicales sur les puces à la Chine.

    "Des changements dans son attitude envers les États-Unis ont eu lieu depuis la crise ukrainienne, qui a conduit à la crise énergétique et aux troubles politiques en Europe. Il s'est tourné vers les États-Unis pour obtenir de l'aide, mais les États-Unis n'ont déployé qu'une série de mesures pour se protéger. ou renforcer sa propre compétitivité, en ignorant les besoins de l'Europe », a déclaré Sun.

    « Ils comprennent que ce que veulent les États-Unis, c'est l'hégémonie, mais l'Europe veut survivre. Et ils ne peuvent pas le faire sans la Chine », a ajouté l'expert.

    Aujourd'hui, alors que de nombreux hommes politiques en Europe réexaminent leur attitude envers la Chine, ils ont réalisé que la Chine n'avait jamais constitué une menace pour eux. Pendant ce temps, le commerce entre la Chine et l'Europe a toujours été basé sur l'égalité et les avantages mutuels.
    Xuan
       Posté le 06-12-2022 à 20:36:42   

    Une position intéressante qui reflète les divisions de la bourgeoisie allemande et les intérêts européens divergents.


    Lafontaine : Américains hors d'Europe, démantelez l'OTAN !


    http://www.defenddemocracy.press/lafontaine-americans-out-of-europe-dismantle-nato/

    12/04/2022


    L'homme d'État allemand Oscar Lafontaine s'en prend aux dirigeants de l'UE, de l'OTAN et des États-Unis.
    L'Allemagne s'est retrouvée à récolter les conséquences de la crise en Ukraine, confrontée à la flambée des prix de l'énergie et des denrées alimentaires, à la récession et au danger d'une désindustrialisation permanente alors que Washington et Bruxelles continuent d'appeler à de plus en plus de sanctions contre l'énergie russe pour tenter de "punir" Moscou pour son opération militaire en Ukraine.
    ANCIEN PRÉSIDENT DU SPD : IL FAUT DEMANDER LE RETRAIT DES TROUPES AMÉRICAINES D'ALLEMAGNE
    28 novembre 2022
    Selon l'ancien président du Parti social-démocrate d'Allemagne et co-fondateur du parti de « gauche » d'Allemagne, Oscar La Fontaine, des dirigeants européens lâches ont laissé l'Europe se laisser entraîner dans le conflit ukrainien, à l'instar de Washington. Le politicien a déclaré cela dans une interview à l'édition allemande de Deutsche Wirtschafts Nachrichten.
    La Fontaine a noté que les Européens ordinaires souffrent des «ambitions de grande puissance des élites folles de Washington», que les dirigeants lâches des pays de l'UE n'ont pas été en mesure de contrer.
    Le politicien s'est dit convaincu que les États-Unis étaient à l'origine du sabotage de Nord Stream et l'a qualifié de déclaration de guerre de facto à l'Allemagne. Cette politique de Washington ne doit pas rester impunie. « Il faut demander le retrait des troupes américaines du territoire allemand, ainsi que leurs armes nucléaires » , dit Lafontaine. Au lieu de cela, selon lui, nous devons travailler au renforcement de notre propre sécurité européenne, non liée à l'OTAN, qui est l'outil de Washington.
    Rappelons qu'en Allemagne, le nombre du contingent d'occupation américain est d'au moins 40 soldats. Dans les bases en Allemagne, les États-Unis ont déployé des bombes nucléaires d' aviation tactique B61, qui sont maintenant remplacées par des B61-12 améliorés.
    Le monde est à un point de basculement géopolitique, et l'Allemagne, avec l'Europe, devrait réfléchir à sa place dans le monde - qu'elle soit un acteur indépendant ou qu'elle reste un vassal américain, se laissant entraîner dans la rivalité de Washington avec Pékin et Moscou, note l'homme politique allemand.
    Xuan
       Posté le 06-12-2022 à 21:12:33   

    Les politiciens européens prennent conscience de l'opportunité de fixer leurs yeux sur la convergence d'intérêts ou les différences idéologiques

    Par Global Times
    Publié : 06 décembre 2022 20:15 Mis à jour: 06 décembre 2022 20:09

    https://www.globaltimes.cn/page/202212/1281240.shtml

    L'Europe s'est toujours retrouvée tiraillée entre coopérer avec la Chine ou trouver des failles à la deuxième économie mondiale. Elle définit la Chine comme un « rival systématique », mais ne peut pas ignorer le fait que la Chine est la plus grande source d'importations de l'Europe. Les politiciens européens doivent-ils fixer leurs yeux sur la convergence des intérêts ou les différences idéologiques ? Leur attitude se précise. Le chancelier allemand Olaf Scholz a fourni sa réponse.

    Dans un article signé sur le site Web du magazine américain Foreign Affairs, Scholz a évoqué ce qu'il a décrit comme « Zeitenwende » ou « un changement tectonique d'époque ». Dans le long article, il a déclaré que la crise ukrainienne a mis fin à une époque et que de nouvelles puissances, dont la Chine, ont émergé. Il ne pense pas que le monde soit au bord d'une ère de bipolarité dans l'ordre international ; au lieu de cela, différents pays et modèles de gouvernement se disputent le pouvoir et l'influence dans ce nouveau monde multipolaire. Il a également beaucoup parlé de la Chine, affirmant que la montée en puissance de la Chine ne justifie pas de l'isoler ou de freiner la coopération.

    Le point de vue de Scholz peut trouver une certaine résonance en Europe, en particulier dans les pays d'Europe occidentale à l'ancienne marque. Alors que la concurrence stratégique entre les grandes puissances s'intensifie, de nombreux politiciens et universitaires européens ne veulent pas voir une nouvelle guerre froide ou une compétition idéologique. Ils veulent plutôt que l'ordre international reste stable. Maintenant que le conflit russo-ukrainien continue de consommer la force de l'Europe, l'Europe est impatiente de trouver une issue.

    Song Luzheng, chercheur à l'Université de Fudan, estime que « Zeitenwende », auquel fait référence Scholz, s'inscrit dans le contexte de la montée de l'Est et du déclin de l'Ouest.

    « Le bon vieux temps de l'Europe est révolu depuis longtemps. Les États-Unis sont en déclin relatif, tandis que l'Europe est en déclin absolu. Sans l'essor de la Chine, l'Occident aurait conservé son statut hégémonique, même s'il était confronté à de nombreux problèmes. Mais l'essor de la Chine a mis fin à l'ère où l'Occident régnait et a créé un monde multipolaire » , a déclaré Song au Global Times.

    Song a noté qu'un autre contexte de l'article de Scholz est la loi sur la réduction de l'inflation promue par l'administration Biden. L'acte américain est une mesure hautement protectionniste visant à défendre les propres intérêts des États-Unis aux dépens de l'Europe. Bien que le président français Emmanuel Macron ait réussi à obtenir la promesse de Biden de le "modifier" lors de sa visite aux États-Unis la semaine dernière, cela n'apaisera évidemment pas les nerfs des dirigeants européens, en particulier pour Macron et Scholz. Par conséquent, en jouant la « carte de la Chine », les élites politiques européennes veulent envoyer un message aux États-Unis : si les États-Unis ne font pas de compromis, l'Europe aura du mal à coopérer avec les États-Unis.

    He Zhigao, chercheur à l'Institut d'études européennes de l'Académie chinoise des sciences sociales, a déclaré au Global Times qu'au cours des deux dernières années, l'Europe a été éclipsée par diverses crises et que les élites européennes recherchent une force motrice pour pousser changements vers l'avant. Alors que d'anciennes crises ne sont pas résolues et que de nouvelles émergent, l'Europe commence à s'inquiéter du déclin de son rôle dans le monde, et un tel sentiment de peur et d'insécurité grandit.

    « Le cœur de l'Europe qui se sent en sécurité est de garder son indépendance stratégique et de promouvoir l'intégration européenne. Pendant ce temps, l'Europe devrait jouer un rôle d'équilibriste dans la compétition sino-américaine plutôt que de danser avec le ton américain et de rechercher le "découplage" avec la Chine » , a déclaré He, ajoutant que ce n'est que lorsque l'Europe aura une forte implantation dans le modèle de pouvoir mondial que l'Europe pourra retrouver son sentiment de sécurité.

    Le chercheur chinois a noté que l'Allemagne est claire sur le rôle de la Chine en tant que stabilisateur dans les affaires mondiales, telles que le conflit russo-ukrainien et la gouvernance mondiale. Par conséquent, l'Allemagne et le reste de l'Europe devraient mettre de côté leurs différends avec la Chine et laisser la coopération pragmatique dominer les relations sino-européennes.

    D'après l'article de Scholz, on peut facilement constater qu'il recherche l'équilibre. Il n'a pas oublié de souligner les « valeurs » que l'Europe vante souvent et de s'inquiéter de la « montée en puissance » de la Chine. Après tout, ce qu'il pense d'abord, ce sont les intérêts de l'Allemagne et de l'Europe. Qu'il s'agisse de la mondialisation qu'il a défendue en octobre avant son récent voyage en Chine ou la coopération avec la Chine qu'il a essayé de promouvoir dans l'article, ils profitent à l'Europe.

    Et, naturellement, ils profitent également à la Chine. Ce sont précisément les domaines où les intérêts de la Chine et de l'Europe convergent qui poussent les deux à coopérer. Compte tenu de son rôle central en Europe, l'Allemagne ne manquera pas d'affecter l'attitude générale de l'Europe envers la Chine.
    Xuan
       Posté le 06-12-2022 à 23:51:34   

    Un commentaire de Franck Marsal sur le blog de D. Bleitrach

    Franck Marsal

    Il y a un grand paradoxe dans la politique économique qui est suivie par les grandes puissances capitalises : officiellement, la priorité est donnée à la lutte contre l’inflation. Pour ce faire, on nous explique que les banques centrales augmentent les taux d’intérêt, c’est à dire les taux auxquels elles empruntent de l’argent sur les marchés financiers.
    Mais dans le même temps, les gouvernements – qui soutiennent cette position des banques centrales – engagent des plans faramineux de subvention à l’économie et de déficit public : la France et son bouclier tarifaire, l’Allemagne a annoncé en Octobre un plan de soutien de 200 milliards d’euros et les USA ont suivi le mouvement avec l’IRA à 369 milliards. Tout cela s’accompagne de dépenses militaires en hausse vertigineuse, non pas depuis six mois, mais depuis en réalité depuis plusieurs années. Les dépenses militaires sont un bon moyen pour sauver l’éconnomie capitaliste en faillite.

    Qu’es-ce à dire ? A mon avis, la réponse est simple, les hausses de taux ne sont pas essentiellement destinées à lutter contre l’inflation. Elle peuvent être au contraire destinées à financer les aides massives que chacun apporte à sa propre industrie pour la sauver de l’effondrement.

    La baisse tendancielle du taux de profit a été depuis de longues années masquée par le développement des bulles financières sans précédent, d’une spéculation hors normes, et l’intervention croissante des gouvernements. Cette politique de financiarisation a atteint ses limites. Le goufre est désormais trop grand pour être masqué. Il va falloir tailler dans la masse, détruire du capital sur une échelle gigantesque. Car, dans la crise qui se développe, tout le monde ne pourra pas être sauvé. Il y aura, comme dans toute crise, des gagnants et des perdants. Les gouvernements eux-mêmes ne sont pas tout-puissants. Leur limite est leur capacité à emprunter de l’argent sur les marchés financiers internationaux, qui sont pilotés, pour l’occident, par le grand capital américain, ses banques et ses fonds d’investissements.
    Il faut noter que c’est pour un tel plan de soutien (mal ficelé il est vrai) à l’économie que le gouvernement de Liz Truss en Angleterre est tombé quelques semaines après son arrivée au pouvoir. Le plan avait été mal reçu par les marchés financiers. Ceux-ci estimaient que la signature du gouvernement anglais ne suffisait pas à garantir les fonds nécessaires.

    La croissance de l’économie chinoise, suivie par d’autres économies asiatiques, Inde, Indonésie, Vietnam notamment est en train de développer une base élargie et modernisée de production industrielle, qui gagne sans cesse des parts de marché face à la base occidentale et même au Japon. La Chine a réussi à développer sa propre structure de financement interne et internationale, et l’internationalisation du Yuan (la monnaie chinoise) va bon train.

    Les USA pour faire face ont choisi de sacrifier leurs alliés : en poussant jusqu’à la guerre la confrontation avec la Russie, le capital américain a privé l’Europe de ses sources d’énergie bon marché. Cette politique avait été préparée de longue date. En s’appuyant sur la Pologne, qui leur est acquise, et l’Ukraine, les USA peuvent contrôler les flux qui alimentent l’Europe. C’est pour cela que les gazoducs NordStream leur déplaisaient profondément ! En passant par la Baltique, la Russie et l’Europe pouvait échanger de l’énergie bon marché hors du contrôle américain. Bien sûr, tout cela a été présenté de manière renversée dnas la propagande de l’OTAN : si l’on détruit les gazoducs NordStream, on prétend que c’est pour défendre la souveraineté énergétique de l’Europe ! Quelle belle souveraineté que voici : l’Europe n’a plus d’énergie, elle se prépare aux coupures d’électricité, elle va “souverainement” dans le mur.

    Ce faisant, les USA vont pouvoir assécher et sacrifier l’industrie européenne, espérant ainsi sauver leur propre base du naufrage. Ils réalisent la même chose vis à vis de leurs proches alliés asiatique : Taïwan que l’on prétend défendre de la “menace chinoise”, mais aussi la Corée du Sud doivent ainsi transférer leur production de puces électroniques aux USA. Il n’est pas anodin de ce point de vue que le parti pro-américain DPP ait perdu les récentes élections. Ca au fond, Taïwan n’a rien à gagner dans le jeu guerrier des américains. Il peut y perdre sa principale industrie et son avantage technologique majeur. Déjà, les interdictions d’exportation vers la Chine privent une partie de l’industrie de ses débouchés.

    Pour tenir ses alliés dans une politique qui les destabilise profondément, les USA usent de tous leurs pouvoirs, et notamment du pouvoir de propagande et de corruption des élites, afin d’imposer une vision unilatérale de la guerre, empêcher tout dialogue et toute perspective de paix, prolonger le conflit et imposer une coûteuse et stupide guerre économique, aujourd’hui contre la Russie, puis progressivement contre la Chine. On nous dit ça et là que “ça râle”, que les “dirigeants européens” considère que le prix du gaz américain est trop élevé etc etc. Mais force est de constater que cela ne dépasse pas le simple agacement. Pour l’instant, c’est “circuler, y a rien à voir”, “les USA sont notre allié” et “il faut soutenir Zelenski”.

    Tôt ou tard, il faudra bien que cela sorte et les communistes ont dans leur histoire et leur formation politique tous les éléments pour porter une réorientation politique majeure.
    pzorba75
       Posté le 07-12-2022 à 05:15:26   

    Faut oser pour conclure sur une réorientation politique des dirigeants du parti communiste français. Surtout quand on voit les militants embourgeoisés qui grenouillent Place du Colonel Fabien, en recyclant le bâtiment d'Oscar Niemeyer en hôtel pour jeunes touristes internationaux et concurrencer le Generator lui faisant face.
    Xuan
       Posté le 07-12-2022 à 21:14:28   

    Réorientation politique, mais il ne parle pas des dirigeants.
    A mon avis beaucoup de communistes critiquent leurs dirigeants mais restent attachés à Fabien Roussel. Ils seront déçus.
    Xuan
       Posté le 14-12-2022 à 21:13:30   

    14 décembre 2022

    Le PDG du fabricant néerlandais d'équipements pour puces ASML remet en question les règles américaines d'exportation vers la Chine -journal - Reuters


    https://www.reuters.com/technology/ceo-dutch-chip-equipment-maker-asml-questions-us-imposed-export-rules-china-2022-12-13/?fbclid=IwAR34oiFGW2ck94xbtq0GHF_OsoDt_dnl87Jk_YKphvuxvaMhENehZJTpJ28

    AMSTERDAM, 13 décembre (Reuters) - Le directeur général d'ASML Holding NV, le fabricant néerlandais d'équipements pour semi-conducteurs, s'est interrogé mardi sur le bien-fondé d'une initiative américaine visant à faire adopter par les Pays-Bas de nouvelles règles limitant les exportations vers la Chine.
    " Ils pensent peut-être que nous devrions nous asseoir à la table, mais ASML a déjà fait des sacrifices ", a déclaré le PDG Peter Wennink dans une interview accordée au journal NRC Handelsblad.
    Il a ajouté que, suite à la pression des États-Unis, le gouvernement néerlandais a déjà restreint l'exportation par ASML de ses machines de lithographie les plus avancées vers la Chine depuis 2019, ce qui, selon lui, a profité aux entreprises américaines qui vendent des technologies alternatives.
    Il a déclaré que si 15 % des ventes d'ASML se font en Chine, en ce qui concerne les fournisseurs américains d'équipements pour puces, "c'est 25 ou parfois plus de 30 %" [des productions qui vont en Chine].
    Un porte-parole d'ASML a confirmé l'exactitude des propos tenus dans l'interview, mais a refusé tout autre commentaire.
    L'administration Biden a publié en octobre de nouvelles règles d'exportation pour les entreprises américaines visant à réduire la capacité de la Chine à fabriquer des puces semi-conductrices avancées dans le but de ralentir ses avancées militaires et technologiques.
    Washington exhorte les Pays-Bas, le Japon et d'autres pays non spécifiés dont les entreprises fabriquent des équipements de fabrication de pointe à adopter des règles similaires. Le ministre néerlandais du commerce a confirmé que des discussions étaient en cours.
    M. Wennink a déclaré qu'il semblait contradictoire que les fabricants de puces américains puissent vendre leurs puces les plus avancées à des clients chinois, alors qu'ASML ne peut vendre que des équipements de fabrication de puces plus anciens.
    "Les fabricants de puces américains n'ont aucun problème avec la Chine en tant que client" , a-t-il déclaré.
    Par ailleurs, "il est de notoriété publique que la technologie des puces destinées à des applications purement militaires a généralement 10 ou 15 ans. (Pourtant) la technologie utilisée pour fabriquer ces puces peut toujours être vendue à la Chine" , a-t-il ajouté.
    marquetalia
       Posté le 17-12-2022 à 22:24:30   

    Les divergences entre les intérêts allemands et américains, en particulier en ce qui concerne la Russie, a débouché sur une tentative de coup d etat à Berlin pour y mettre au pouvoir un Prince
    marquetalia
       Posté le 17-12-2022 à 22:49:03   

    L Allemagne est le maillon faible de l imperialisme, et Xuan avait compris que l absence d un courant communiste puissant profiterait aux courants fascistes. Laissons de côté Die Linke moribonde, qui n a même pas fait 5 pourcents aux dernières élections.


    Edité le 17-12-2022 à 22:50:01 par marquetalia


    Xuan
       Posté le 25-12-2022 à 20:35:48   

    En Europe il est difficile de définir le maillon faible. La pénurie de source d'énergie est un handicap sérieux pour l'Allemagne, mais la France s'est pénalisée à la fois dans le domaine industriel et celui de l'énergie. Puis en Afrique son influence et sa présence sont rejetées.
    Ensuite il faudrait étudier l'ensemble des pays d'Europe, les rapports entre eux, les rapports avec les USA d'une part, avec les émergents de l'autre.
    C'est un travail très important nécessaire, mais il exigerait de plus la connaissance de la capacité de révolte de chaque peuple, l'état des institutions bourgeoises et le poids de l'avant-garde révolutionnaire.
    Mais nous n'en avons qu'une idée très limitée, même en France on ne peut pas dire où en est actuellement cette avant-garde, que l'on parle des groupes qui se réclament du marxisme-léninisme ou des marxistes-léninistes au sein du PCF.
    Le suivi des débats en vue de son congrès montre qu'il y a d'une part un progrès politique indéniable pour certains comme le réseau FVR - PCF, mais aussi un retard considérable dans les rangs des militants au vu des contributions envoyées par les sections.
    pzorba75
       Posté le 26-12-2022 à 05:16:47   

    Xuan a écrit :


    Mais nous n'en avons qu'une idée très limitée, même en France on ne peut pas dire où en est actuellement cette avant-garde, que l'on parle des groupes qui se réclament du marxisme-léninisme ou des marxistes-léninistes au sein du PCF.
    Le suivi des débats en vue de son congrès montre qu'il y a d'une part un progrès politique indéniable pour certains comme le réseau FVR - PCF, mais aussi un retard considérable dans les rangs des militants au vu des contributions envoyées par les sections.

    Un sujet n'est jamais évoqué ni étudié : L'âge des militants communistes ou plus clairement marxistes léninistes. Les photos ou vidéos circulant sur Internet montrent quasiment tout le temps des personnes âgées, chevelures éclaircies et grisonnantes. En aucun cas, comparables aux rares photos de l'époque précédent le "Front Populaire" ou les groupes étaient bien plus jeunes, des membres engagés dans le monde du travail, pour l'essentiel ouvrier dans l'industrie.
    Aujourd'hui, les assistances aux diverses réunions, manifestations et autres conférences semblent représentatives du monde des retraités, longuement expérimentés dans la phase de retraite.
    Evolution un peu parallèle chez les "animateurs" de l'Eglise catholique avec deux papes largement octogénaires.
    Xuan
       Posté le 26-12-2022 à 16:17:47   

    Tu as entièrement raison, malheureusement.
    C'est une génération qui avait 20 ans dans les années 60 et 70, celles de la guerre du Vietnam et de la révolution culturelle, où les usines pétaient le feu.
    Arrivé Mitterrand et l'échec du PCF, les générations suivantes ont bu le lait de la social-démocratie, de Bernard Tapie et de l'anticommunisme.
    Le corps enseignant a retourné sa veste et les enfants ont avalé leurs nouvelles convictions.

    De sorte que la révolte populaire n'a plus de boussole et nage dans la plus grande confusion.
    L'état du PCF n'est guère brillant. Il reste sans doute un noyau ml et des groupes ou des individus dispersés.
    Mais quand on lit la bouillie de P. Laurent et de Friot sur le communisme déjà là ou pour demain matin, on voit que le niveau théorique est très faible.

    Donc les vieux ont une lourde tâche d'éducation tant qu'ils restent en vie.
    Heureusement le monde tourne et la lutte des classes se chargera elle-même d'apprendre aux naïfs que la révolution n'est pas le monde merveilleux de Peter Pan.
    Xuan
       Posté le 12-01-2023 à 18:43:56   

    L'ego gonflé des politiciens déborde de la déclaration conjointe OTAN-UE

    Par Global Times
    Publié: 12 janvier 2023 00:30
    https://www.globaltimes.cn/page/202301/1283655.shtml

    L'OTAN, vestige de la guerre froide, et l'UE, union politique et économique de pays souverains, ont signé mardi une déclaration commune, s'engageant à faire passer leur partenariat stratégique "au niveau supérieur" pour relever les défis communs. Quels défis communs ? La déclaration nommait la Russie par son nom pour le conflit en cours, puis visait la Chine, avec un ton comme celui de la guerre froide.

    Signée par Charles Michel, président du Conseil européen, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN, la déclaration stipulait que « nous condamnons dans les termes les plus fermes l'agression de la Russie », et que "L'affirmation et les politiques croissantes de la Chine présentent des défis que nous devons relever."

    L'OTAN est pratiquement dominée par les États-Unis. Mais l'UE essaie toujours de poursuivre une diplomatie indépendante. Washington, cependant, a un calcul pieux - émasculer les efforts de l'UE pour sauvegarder sa propre sécurité, y compris l'établissement d'une nouvelle force de réaction rapide, en la liant étroitement à l'OTAN, a déclaré Song Zhongping, un expert militaire chinois et commentateur de télévision, au Global Times.

    Washington piétine Bruxelles en nommant la Chine dans la déclaration commune. Les États-Unis considèrent la Chine comme un rival sérieux, mais ils n'envisagent pas de jouer seuls à ce jeu de pouvoir. Il tente donc de faire de l'UE sa base militaire et logistique, et de transférer des capitaux, des ressources, de la main-d'œuvre et même des forces militaires européennes vers la région Asie-Pacifique pour contrer la Chine, a noté Song. Le soi-disant partenariat stratégique n'est qu'un nom accrocheur pour la chasse des États-Unis à l'obéissance de l'UE.

    La façon dont la déclaration aborde la Chine est remplie de l'arrogance condescendante du centrisme occidental. Cela montre que certaines élites occidentales veulent "réparer" la politique de la Chine. Quelle ironie que l'Occident, connu pour sa politique de puissance diplomatique de la canonnière, accuse d'autres pays d'être "affirmatifs". Le message tacite de la déclaration est - pourquoi la Chine ne peut-elle pas être soumise lorsqu'elle est intimidée par l'Occident, a déclaré Shen Yi, professeur à l'Université de Fudan.

    Mis à part la façon dont l'OTAN a provoqué la Russie en premier lieu avant le conflit, la Chine a-t-elle menacé l'UE ou l'OTAN sous une forme quelconque ? Aucune preuve ne peut être répertoriée. Pourtant, l'OTAN dirigée par les États-Unis semble déterminée à donner une leçon à la Chine tout en menant la guerre par procuration contre la Russie. Aussi rêveur que cela puisse paraître pour Washington, il sait bien qu'il n'a pas une telle force en main.

    Certains internautes ont commenté : « L'autonomie stratégique de l'UE, RIP ». Il est évident que les États-Unis paralysent la capacité globale de diplomatie, d'autonomie économique et de puissance militaire de l'UE. C'est la raison pour laquelle Washington continue d'attiser les flammes du conflit russo-ukrainien - pour que les pays européens aspirent au parapluie de sécurité américain, a déclaré Song.

    L'OTAN et l'UE sont toutes deux des organisations intergouvernementales, mais la manière montrée dans la déclaration semble provenir d'une "puissance supranationale", qui croit qu'elle peut gouverner le monde et même les mers monteraient quand elle donnerait le mot. C'est un ton avec des ego gonflés. Les trois signataires sont des exemples frappants de centrisme occidental et d'hégémonie.

    "La menace russe est la plus immédiate, mais pas la seule. Nous assistons aux tentatives croissantes de la Chine pour remodeler l'ordre mondial à son avantage", a tweeté Von der Leyen après la signature de la déclaration. Par « ordre mondial », elle entend l'ordre constitué par un petit groupe de pays occidentaux dirigés par les États-Unis, et imposé au reste du monde. Ne pas écouter l'ordre occidental reviendrait à "remodeler" l'ordre.

    Ce n'est pas surprenant, car Von der Leyen joue depuis longtemps le rôle de porte-parole des intérêts américains. On peut souvent trouver le sens de "l'Amérique d'abord" dans sa déclaration, a déclaré Song au Global Times.

    Par exemple, "les sanctions sont là pour rester" est l'un de ses messages les plus forts pendant le conflit russo-ukrainien, même lorsqu'un hiver difficile s'annonçait. Lorsque certains Européens réfléchissent à ce que ces sanctions suicidaires et cette guerre par procuration ont apporté à leur patrie, une réponse s'impose : ils n'ont d'autre choix que de payer quatre fois plus pour le gaz américain.

    À l'heure actuelle, les véritables défis auxquels l'UE est confrontée sont censés être la récession, l'inflation, la désindustrialisation et la perte d'autonomie stratégique. L'UE ferait mieux d'être prudente pour ne pas être trompée par des politiciens extrêmement arrogants.

    L'OTAN, qui a depuis longtemps perdu la cause de l'existence, ne ménage aucun effort pour prolonger sa vie. Il se crée délibérément des ennemis, alors qu'il ne pourrait en avoir aucun. Mais l'UE pourrait éviter d'être prise en otage par l'organisation militaire ou de devenir un animal de compagnie américain
    Xuan
       Posté le 14-03-2023 à 22:31:29   

    BRISER LE LIEN ENTRE L'EUROPE ET LA RUSSIE



    A propos du discours de Georges Friedman par Franck Marsal


    14 MARS 2023
    https://histoireetsociete.com/2023/03/14/a-propos-du-discours-de-georges-friedman-par-franck-marsal/

    Je reproduis une fois encore le discours de Georges Friedman et le commentaire qu’en fait Franck Marsal, commentaire avec lequel je suis totalement d’accord. Le discours date de 2015, ce qui prouve à la fois que le plan contre la Russie existait dès cette époque, qu’il a été mené sciemment par les USA contre la Russie mais aussi contre l’Allemagne et contre l’Europe. Mais cela prouve en même temps la capacité de destruction et aussi l’incapacité à l’hégémonie qu’il revendique. Et Biden ne fait que poursuivre, reproduire à l’infini si on ne les arrête pas. (note de Danielle Bleitrach Pour histoireetscociéte)

    illustration : la célèbre séquence finale de La Planète des singes (1968) les héros humains découvrent sur une plage les restes à demi enfouis de la statue de la Liberté. Le monde hostile peuplé de singes qu’ils ont “découvert” n’est pas une autre planète mais la Terre bouleversée par un cataclysme passé.



    discours de Friedman https://youtu.be/emCEfEYom4A

    J’ai écouté son discours jusqu’au bout et ce qui me frappe, il est cynique, mais il est surtout révélateur des limites et des faiblesses de l’impérialisme américain, et de sa stratégie actuelle. Le discours date d’il y a 7 ans, mais en fait, il est la base de la politique de Biden qui n’a donc pas évoluée depuis 7 ans et s’appuie sur une analyse stratégique totalement dépassée.

    1. Il prend exemple sur la stratégie de Reagan d’opposer l’Iran et l’Irak et de faire qu’ils se battent entre eux. Cette stratégie cynique des USA a fait des millions de morts dans cette partie du monde. L’accord récemment signé de rétablissement des relations diplomatiques entre l’Arabie et l’Iran (Iran qui est par ailleurs lié à la Chine par un partenariat stratégique de longue durée et qui développe avec la Russie un corridor Nord-Sud passant par la Caspienne) montre que cette stratégie de présence des USA en Asie occidentale est parvenue à son point final. L’Irak lui-même, considérablement affaibli, est désormais très lié à l’Iran et il y a quatre grandes puissances de culture musulmane, 4 futurs géants qui approfondissent peu à peu leurs liens dans la région : la Turquie (80 millions d’habitants), l’Egypte (100 millions d’habitants), l’Iran (85 millions d’habitants) et Arabie (35 millions d’habitants). Ces pays sont des pays jeunes (ils ont les ressources humaines, les ressources matérielles et de plus en plus la science et la technologie pour leur développement) et les USA perdent peu à peu pied dans cette partie de l’Asie, ce qui mènera nécessairement à un réalignement de la politique israélienne qui devra faire des concessions très importantes.

    2. Il parle ensuite du risque d’une alliance entre l’industrie allemande et les ressources russes. C’est incontestablement la stratégie de Biden aujourd’hui : empêcher cette alliance en détruisant les nord stream et en créant un cordon militarisé entre la Baltique et la Mer Noire pour isoler l’Allemagne de la Russie. Mais, c’est là qu’on voit que Biden est un homme du passé. L’enjeu aujourd’hui n’est plus là. L’industrie allemande est largement dépassée. L’Allemagne en est au gaz là où l’énergie nucléaire va dominer et demande le maintien du moteur thermique pour sauver son industrie automobile face à l’essor de la voiture électrique. Ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est l’alliance entre la Russie, ses ressources, son espace, sa science et sa technologie (notamment militaire, préservée de la chute de l’URSS) avec la Chine et sa puissance industrielle et technique, comme point avancé de l’émergence au premier rang des pays anciennement colonisés ou semi-colonisés, des ex pays du tiers monde, ex pays émergents. Il est évident qu’il y a dans l’alliance russo-chinoise, complétée d’autres pays importants, quelque chose qui prend une dimension toute autre, réellement mondiale et réellement capable de surpasser les USA et leurs vassaux, à la fois en qualité scientifique, technologique et industrielle, et à la fois en volume de production, d’affaires et d’investissements. Le monde a changé de taille en fait. Biden, Macron et consorts ne l’ont encore pas compris.

    3. Ces deux aspects se rejoignent dans plusieurs dimensions. La Russie n’a plus seulement comme débouchés maritimes et énergétiques l’Europe et les mers Baltique et Noire. La Russie s’est assurée grâce à une flotte de brise-glace nucléaires (et grâce aussi au réchauffement climatique) un débouché sur l’Océan Arctique que personne ne viendra lui contester avant très longtemps. Elle s’est assurée grâce à son partenariat avec l’Iran un débouché sur l’Océan Indien, via la Caspienne qui la connecte beaucoup plus directement aux marchés asiatiques que les vielles routes Baltiques et Méditerranéennes. Enfin, depuis déjà plusieurs années, tout en continuant à faire illusion avec Nord Stream, la Russie construit des gazoducs la reliant directement à la Chine. Le “Power of Siberia”, atteindra cette année sa pleine capacité, de 38 milliards de m3 par an de gaz livré par la Russie à la Chine (plus 23 milliards de m3 livrés au port russe de Vladivostok). Concernant la mer noire, par ailleurs, les jeux ne sont pas faits. La Turquie a fait le choix d’une indépendance claire par rapport aux USA et c’est en effet son intérêt que de s’appuyer elle aussi sur les ressources énergétiques russes pour son développement. Dès lors, il sera beaucoup plus difficile, tant techniquement que surtout diplomatiquement pour les USA de saboter le Turkish Stream, comme ils ont saboté les Nord Stream. Ce serait un casus belli pour la Turquie qui détient le contrôle de l’accès à la mer Noire. De plus, la Russie a joué un rôle considérable dans la stabilisation en Syrie, et dans l’Asie occidentale.

    4. La politique américaine mène donc au sacrifice cynique de l’industrie des pays européens, déjà fort mal en point. Or, cette industrie est un des principaux partenaires et client de l’industrie américaine, la seule à pouvoir encore payer les prix exagérément élevés demandés par les USA. Les pays d’Europe occidentale feront donc face à une grave crise. Ils seront non seulement privés des ressources russes, mais devront également faire face à l’épuisement progressif des gisements de la Mer du Nord (il ne reste que les champs norvégiens encore dynamiques) et ne pourront plus non plus compter sur une Afrique facile à exploiter. Le jeu qui consistait à opposer le Maroc et l’Algérie a tourné court. L’Europe a besoin “en même temps” des phosphates marocains ET du gaz algérien et doit faire profil bas, face aux deux pays, qui lui font payer au juste prix son arrogance (on l’a vu sur l’affaire des visas algériens). La destruction de la Libye n’a rien apporté et la France perd totalement pied en Afrique Subsaharienne, comme Macron lui-même est obligé de le constater. D’où viendront alors les ressources énergétiques et matérielles ? Donc, l’affaiblissement des grands pays européens va s’accélérer et leur crise sociale va s’approfondir. Et ceci ne va rien rapporter à l’industrie américaine, elle-même en crise, de loin trop chère et sans perspective. Le boom récent de l’économie américaine est lui-même largement lié au développement des gaz et pétrole de schiste, mais ces gisements sont coûteux à exploiter et à courte durée de vie. D’ici quelques années, ils vont connaître à leur tour une décroissance rapide de la production.

    5. Enfin, il y a l’aspect monétaire qui est la clé de voute de toute la puissance étasunienne. Or la politique de “sanctions” financières, c’est à dire l’utilisation immodérée du contrôle des institutions monétaires comme moyen de contrainte géopolitique a elle-même produit son contraire: l’Iran d’abord, puis la Russie et la Chine aujourd’hui bâtissent patiemment les outils pour se passer purement et simplement du système financier contrôlé par les USA. C’est long à mettre en place, mais aujourd’hui, ce système alternatif est pratiquement achevé et est en phase de déploiement accéléré. Là encore, l’accord signé entre l’Arabie et l’Iran à Beijing, le jour où débutait officiellement le 3ème mandat de Xi Jinping est un signal clair : l’Arabie signifie en même temps qu’elle va abandonner le dollar pour ses ventes de pétrole à la Chine. L’Iran et la Russie l’ont déjà fait. Inéluctablement, la montée en puissance de ces nouveaux circuits financiers va atteindre un seuil de changement qualitatif. C’est à dire que la nouvelle monnaie mondiale va évincer brutalement le dollar. Il y aura un signal que le tremblement de terre arrive et chacun n’aura plus qu’une idée en tête : se débarrasser de ses actifs en dollars le plus rapidement possible, avant qu’ils perdent toute valeur (on verra alors que certains s’y sont préparés alors que d’autres n’ont rien vu venir …). En l’affaire de quelques jours au maximum, les trillions de dollars qui s’échangent frénétiquement sur les marchés ne vaudront plus rien. Alors, cela sera la fin de la toute puissance et le dur retour à la réalité pour les “maîtres du monde”.


    Edité le 14-03-2023 à 22:36:13 par Xuan


    Xuan
       Posté le 17-06-2023 à 11:28:27   

    Le Premier ministre Li se rendra en Allemagne et en France lors de son premier voyage à l’étranger

    17 JUIN 2023

    https://histoireetsociete.com/2023/06/17/le-premier-ministre-li-se-rendra-en-allemagne-et-en-france-lors-de-son-premier-voyage-a-letranger/

    Ce qui est incontestable c’est qu’il y a une vitalité, une volonté de trouver une solution aux maux qui accablent y compris le “vieux continent” qui fait plaisir à voir. Une coopération renforcée visait à injecter une énergie positive dans une économie mondiale atone expliquent les Chinois. Un autre aspect positif c’est qu’il semble être convaincu que l’Allemagne, mais aussi la France sont les plus susceptibles d’entendre raison. D. Bleitrach




    Par les journalistes du personnel de GTPublié: Jun 15, 2023 10:24 PM Le Premier ministre chinois Li Qiang rencontre la presse après la clôture de la première session de la 14e Assemblée populaire nationale au Grand Palais du Peuple à Beijing, capitale de la Chine, le 13 mars 2023. Photo : cnsphoto

    Le Premier ministre chinois Li Qiang rencontre la presse après la clôture de la première session de la 14e Assemblée populaire nationale au Grand Palais du Peuple à Beijing, capitale de la Chine, le 13 mars 2023. Photo : cnsphoto

    A l’invitation du chancelier allemand Olaf Scholz et du gouvernement français, le Premier ministre chinois Li Qiang effectuera une visite officielle en Allemagne et tiendra la septième consultation intergouvernementale Chine-Allemagne, effectuera une visite officielle en France et participera au Sommet pour un nouveau Pacte de financement mondial du 18 au 23 juin, a annoncé jeudi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin.

    La visite de M. Li est d’une importance vitale car elle contribuera à renforcer la coopération entre la Chine et l’Europe et à clarifier certains malentendus formés pendant la pandémie de COVID-19 au cours des trois dernières années en raison du manque de communication et de la diffamation de la Chine par le camp occidental dirigé par les États-Unis, selon des experts chinois.

    Ils croient que la visite sera un voyage utile pour rechercher un consensus. Cela montre la sincérité, la confiance et la forte volonté de la Chine de coopérer non seulement avec l’Europe, mais aussi avec le monde, a déclaré jeudi au Global Times Wang Huiyao, fondateur et président du Centre pour la Chine et la mondialisation basé à Beijing.

    Cela injecterait certainement une énergie positive dans l’économie mondiale, qui fait face à une situation internationale turbulente et à une reprise économique lente après la pandémie, ont déclaré des observateurs.

    La visite de M. Li a eu lieu après la visite du président français Emmanuel Macron en avril et la visite du chancelier allemand Olaf Scholz en Chine fin 2022, au cours de laquelle la Chine a conclu une coopération et des accords fructueux avec les deux dirigeants.

    De plus en plus de dirigeants européens ont réalisé et convenu que le monde devient multipolaire plutôt qu’unipolaire. Les échanges intensifs entre la Chine et le monde après la pandémie de COVID-19 ont démontré les efforts de la Chine pour ramener le monde à un canal correct de communication et de coopération plutôt qu’au conflit, a souligné Wang Huiyao.

    Les experts chinois s’attendent à ce que la Chine parvienne à une coopération pratique lors de la visite de M. Li dans divers domaines, allant du commerce et des centrales nucléaires aux prêts aux pays en développement et au changement climatique.

    Selon le ministère allemand des Affaires étrangères, M. Li conduira une délégation qui participera au septième cycle de consultations gouvernementales sino-allemandes, examinant de manière approfondie et promouvant la coopération pratique dans divers domaines entre les deux parties.

    M. Li participera également au 11e Forum de coopération économique et technologique sino-allemande et aura des échanges approfondis avec des représentants des milieux économiques des deux pays, a annoncé M. Wang.

    En ce qui concerne l’agenda en France, M. Wang a indiqué que M. Li se concentrerait sur la mise en œuvre du consensus atteint par les deux chefs d’Etat et se concentrerait sur le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France en 2024.

    M. Li aura une communication approfondie avec la partie française sur l’approfondissement global des échanges et de la coopération entre les deux pays dans divers domaines. Il aura également de nombreux contacts avec des personnes issues des milieux économiques des deux pays, ce qui devrait donner un nouvel élan à la coopération pratique post-épidémique entre la Chine et la France.

    Une partie importante de la visite de M. Li en France sera sa participation au sommet du Nouveau Pacte mondial sur le financement proposé par Macron, a noté Wang Wenbin.

    Dans le monde d’aujourd’hui, les pays sont de plus en plus interconnectés et interdépendants. Face aux crises et aux défis sans fin, toutes les parties doivent travailler ensemble pour y faire face, a-t-il déclaré.

    Les experts estiment que le Premier ministre Li s’entretiendra probablement également avec des partenaires allemands et français sur la crise ukrainienne.

    Du 15 au 26 mai, le représentant spécial du gouvernement chinois pour les affaires eurasiennes, Li Hui, s’est rendu dans cinq pays d’Europe impliqués dans la crise, dont la Russie et l’Ukraine, pour communiquer sur la question.

    La mission de l’envoyé spécial Li est de recueillir les opinions des parties concernées et de communiquer avec elles. Cette fois, M. Li et ses homologues pourraient aborder certains arrangements spécifiques, y compris les méthodes pratiques possibles pour promouvoir les négociations de paix, comment mieux poursuivre la coopération entre la Chine et les pays européens – tels que le service de train de marchandises Chine-Europe – sous l’impact du conflit militaire russo-ukrainien ainsi que l’aide humanitaire à l’Ukraine, Cui Heng, chercheur adjoint au Centre d’études russes de l’Université normale de Chine orientale. a déclaré le Global Times jeudi.


    ___________________


    Commentaire Xuan sur le site (soulignés par moi) :

    Un des obstacles à lever est l’obstruction des pires atlantistes au développement de la 5G Huawei.
    Thierry Breton se fait épingler sur Global Times :

    https://www.globaltimes.cn/page/202306/1292726.shtml

    L’obstruction du chef de l’industrie de l’UE sur les opérateurs 5G de la Chine va à contre-courant, et ne mènera l’Europe nulle part: experts
    Par Fan Anqi et Liu Yang
    Publié le : 16 juin 2023 22:14


    Au milieu d’une série d’interactions étroites entre la Chine et l’Europe ces derniers mois, un sous-courant s’est fait jour contre la coopération bilatérale, alors que le chef de l’industrie de l’UE Thierry Breton a exhorté jeudi plus d’États membres à restreindre les réseaux de télécommunications chinois Huawei et ZTE 5G, citant de soi-disant risques pour la sécurité collective du bloc .

    Les observateurs estiment que de telles actions vont à contre-courant et ne mèneront nulle part l’Europe, exhortant l’Europe à maintenir son autonomie stratégique et à ne pas laisser le bruit des États-Unis affecter les relations sino-européennes.

    Breton a exprimé ces dernières semaines ses inquiétudes sur le fait que certains pays de l’UE perçoivent encore des composants à haut risque dans leurs réseaux centraux 5G, citant “les lois intrusives des pays tiers sur le renseignement national et la sécurité des données” , a rapporté Reuters jeudi, dans une référence voilée à la Chine.

    Il y a deux ans, l’Union européenne a adopté des lignes directrices demandant à ses 27 États membres d’évaluer le profil de risque des fournisseurs au niveau national ou européen, et de restreindre ou d’interdire aux fournisseurs 5G à haut risque les parties centrales de leurs réseaux de télécommunications.

    Le commissaire européen chargé du marché intérieur a souligné que seuls 10 des 27 ont utilisé ces prérogatives pour restreindre ou exclure les vendeurs “à haut risque”, car la majorité des États membres ont été “trop lents” dans leurs actions, qui a créé une dépendance majeure pour l’UE et de “graves vulnérabilités”.

    En réponse à la question, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a dénoncé vendredi l’affirmation de la Commission européenne comme étant une “présomption de culpabilité” typique lorsqu’elle a allégué que Huawei et ZTE posent des risques pour la sécurité sans fournir aucune preuve.

    Les fournisseurs de services chinois opèrent en Europe depuis de nombreuses années et non seulement n’ont jamais représenté une menace pour la sécurité de la région, mais ont également joué un rôle important dans la promotion du développement de l’industrie des télécommunications en Europe, créant des avantages économiques et sociaux considérables.

    L’allégation de la Commission européenne constitue une violation flagrante de l’État de droit et ne tient pas compte des principes reconnus par l’UE d’économie de marché, de libre-échange et de concurrence loyale, a déclaré M. Wang, exhortant l’UE à éviter la politisation et à s’abstenir de supprimer les entreprises étrangères sous prétexte de sécurité.

    Le battage médiatique de la 5G est, en substance, que les États-Unis utilisent la sécurité comme prétexte pour restreindre le développement technologique avancé de la Chine et exigent que l’Europe emboîte le pas en politisant la question, Sun Keqin, chercheur au China Institutes of Contemporary International Relations, a déclaré au Global Times vendredi.

    L’Europe a été de plus en plus dépendante des États-Unis en termes de sécurité ces dernières années, en particulier après le conflit entre la Russie et l’Ukraine, et comme un prix pour cela, l’Europe doit faire plus de concessions, a noté Sun, mais l’interdiction de la Chine a été accueillie avec une forte insatisfaction et un débat parmi les membres de l’UE.

    Les fournisseurs de télécommunications en Europe sont passés à l’utilisation d’équipements Huawei au cours de la dernière décennie, car la société chinoise a fourni des équipements moins chers mais de haute technologie, selon les experts en télécommunications.

    « Le coût du remplacement de Huawei et de ZTE est énorme, et le cycle de remplacement est relativement long. On peut même dire qu’interdire les fournisseurs de services chinois équivaut à couper les possibilités des pays dans le développement de la 5G » , a déclaré Fu Liang, un analyste technologique indépendant, au Global Times vendredi.

    On estime qu’il en coûterait des milliards d’euros pour arracher et remplacer les équipements Huawei dans les pays européens, ce qui pourrait alourdir les entreprises de télécommunications déjà assises sur des dettes énormes, selon un rapport de Reuters.

    L’Europe ne devrait pas laisser le bruit des Etats-Unis affecter les relations sino-européennes, qui ont connu “un redémarrage complet” depuis la fin de l’année dernière, avec des dialogues et des échanges dans divers domaines ont été encouragés, selon les experts.

    Le premier ministre chinois Li Qiang va entreprendre dimanche son premier voyage à l’étranger en Allemagne et en France, renforçant ainsi les liens économiques et commerciaux avec deux des plus grandes économies du continent européen.

    En Allemagne, Li doit tenir la septième consultation intergouvernementale Chine-Allemagne, puis se rendre en France pour participer au Sommet pour un nouveau pacte de financement mondial, a annoncé jeudi le ministère chinois des Affaires étrangères.

    Le prochain voyage de Li fait suite à une série d’interactions étroites entre les deux parties, avec le président chinois Xi Jinping recevant le chancelier allemand Olaf Scholz à Pékin en novembre 2022 et le président français Emmanuel Macron en avril.

    Le vice-président chinois Han Zheng s’est rendu au Portugal et aux Pays-Bas en mai, suivi de près par une visite du conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang en Allemagne, en France et en Norvège.

    Les échanges fréquents entre les dirigeants des États, les hauts fonctionnaires et les représentants des milieux d’affaires de la Chine et de l’Europe mettent en évidence la grande importance que les deux parties attachent l’une à l’autre, les deux parties s’employant activement à maintenir des échanges et des dialogues à haut niveau et à haute fréquence afin de stabiliser la situation mondiale et de promouvoir la reprise économique, Cui Hongjian, directeur du département d’études européennes de l’Institut chinois d’études internationales, a déclaré au Global Times.
    marquetalia
       Posté le 27-07-2023 à 13:37:50   

    L impérialisme français se casse la gueule, on le voit bien avec la perte du Niger. En Oceanie, Macron a les yeux plus gros que le ventre, il ne pourra pas refouler l influence chinoise. Aveu d impuissance, il s affiche à Vanuatu aux côtés des indépendantistes kanaks et polynésiens-ou alors, signe que quand ces deux territoires seront indépendants, ils accepteront le maintien de troupes français sur leurs sols ?


    Edité le 27-07-2023 à 13:43:28 par marquetalia


    marquetalia
       Posté le 28-07-2023 à 00:14:28   

    Les medias bloqudnt les caméras sur le coup d etar au Niger, occultant celyi qui a eu lieu au Perou à la fin de l année dernière.
    Xuan
       Posté le 09-08-2023 à 13:04:12   

    L’Union européenne n’a plus aucune volonté politique qui lui soit propre…
    9 AOÛT 2023


    https://histoireetsociete.com/2023/08/09/lunion-europeennena-plus-aucune-volonte-politique-qui-lui-soit-propre/

    Voilà à la veille des élections européennes un article qui est tout à fait nécessaire et qui dit bien les enjeux. Non que l’on puisse espérer de ceux qui seront députés un pouvoir quelconque sur cet appendice des USA et de l’OTAN que décrit l’article. La capacité des députés à influer sur cette usine à gaz dont les décisions échappent totalement aux peuples, directement et indirectement, est quasi nulle mais on pourrait espérer utiliser cette élection pour alerter le peuple français sur la réalité de ce vers quoi on les entraîne, en faire le lieu même d’une résistance, comme les partis communistes, le grec, le portugais entre autres… C’est pour cela qu’il nous parait si essentiel que le débat qui a lieu actuellement au sein du PCF se poursuive, ce qui se joue va bien au-delà des seuls communistes cela relève autant des intérêts de classe que d’un modèle de civilisation, d’une identité et d’une perspective pour le devenir de la planète. (note et traduction de Danielle Bleitrach histoire et société
    -Union-européenne,-sans-volonté-politique-propre
    L’Union européenne, sans sa propre volonté politique

    05/08/2023

    Le New York Times a mis à nu les objectifs stratégiques fondamentaux de l’Amérique lorsqu’il a noté que : « … L’OTAN fonctionne exactement comme elle a été conçue par les planificateurs américains d’après-guerre, entraînant l’Europe dans la dépendance de la puissance américaine, réduisant ainsi sa marge de manœuvre. Loin d’être un programme caritatif coûteux, l’OTAN fournit une influence américaine en Europe à très faible coût » .

    Damas, 5 août (SANA) À la veille du sommet de l’OTAN, le New York Times a publié un article intéressant de deux de ses auteurs (Gray Anderson et Thomas Mini) avec un titre frappant : « L’OTAN n’est pas ce qu’ils disent qu’elle est ».

    L’article commence par souligner les derniers développements de l’alliance, y compris l’admission de la Finlande et l’invitation de la Suède, et une révélation extrêmement importante est également faite: « .. Dès le début de son existence, l’OTAN ne s’est jamais fixé comme objectif premier l’accumulation de puissance militaire. Avec 100 divisions au plus fort de la guerre froide, elle ne pouvait pas faire face aux troupes du Pacte de Varsovie, l’alliance n’était pas en mesure de repousser une invasion soviétique et les armes nucléaires du continent étaient sous le contrôle de Washington. L’objectif américain était plutôt de lier l’Europe occidentale à un projet d’établissement d’un ordre mondial beaucoup plus vaste, dirigé par les États-Unis, dans lequel la « protection » du Pentagone ne servait que de levier pour obtenir des concessions sur d’autres questions, telles que le commerce et la politique monétaire, par exemple. Dans cette mission, Washington a connu une étonnante réussite.

    Il décrit également comment, malgré la résistance de plusieurs pays d’Europe de l’Est à rejoindre l’OTAN, ils ont finalement été entraînés dans celle-ci en employant toutes sortes d’astuces et de manipulations. Les attentats de New York en 2001, aux mains de la Maison Blanche, ont joué un rôle déterminant. Washington a déclaré une « guerre mondiale contre le terrorisme », établissant un régime de terreur équivalent, au sens littéral, à celui de l’Irak et de l’Afghanistan et, au sens figuré, entraînant de force de nouveaux membres de l’OTAN. Parce que grâce à l’OTAN, ces pays étaient beaucoup plus faciles à contrôler.

    Gray Anderson et Thomas Mini dévoilent également les objectifs stratégiques fondamentaux de l’Amérique lorsqu’ils notent que : « … L’OTAN fonctionne exactement comme elle a été conçue par les planificateurs américains d’après-guerre, entraînant l’Europe dans la dépendance de la puissance américaine, réduisant ainsi sa marge de manœuvre. Loin d’être un programme caritatif coûteux, l’OTAN assure l’influence américaine en Europe à très faible coût. Les contributions américaines à l’OTAN et à d’autres programmes d’aide à la sécurité en Europe ne représentent qu’une très petite fraction du budget annuel du Pentagone, moins de 6% selon une estimation récente ».

    En Ukraine, le tableau est encore plus clair. Washington sera le garant de la sécurité militaire et ses entreprises bénéficieront d’un grand nombre de commandes de nouvelles armes en provenance d’Europe, tandis que les Européens supporteront les coûts de la reconstruction d’après-guerre, ce à quoi l’Allemagne est mieux préparée que d’augmenter ses forces armées. La guerre sert également de répétition générale pour la confrontation de l’Amérique avec la Chine, dans laquelle le soutien européen n’est pas si facile à obtenir.

    En plus de l’OTAN, Washington dispose d’un deuxième outil clé pour contrôler ses alliés européens. C’est l’Union européenne elle-même.

    Il y a plus de sept ans, la publication britannique The Telegraph annonçait que l’UE n’était rien de plus qu’un projet de la CIA.

    L’article soulignait des faits tels que la « Déclaration Schumann », qui a donné le ton à la réconciliation franco-allemande et a progressivement conduit à la création de l’Union européenne, était une action articulée par le secrétaire d’État américain Dean Acheson lors d’une réunion au département d’État.

    La principale organisation coquille de la CIA à l’époque était le « Comité américain pour une Europe unie », présidé par William J. Donovan, un agent de renseignement expérimenté qui, pendant la guerre, dirigeait l’Office of Strategic Services, sur la base duquel la Central Intelligence Agency a émergé en 1947.

    Un autre document suggère qu’en 1958, ce comité fournissait 53,5% des fonds du « Mouvement européen », à une époque où son conseil était composé de personnalités telles que Walter Bedell Smith et Allen Dulles, qui dirigeaient la CIA dans les années 50.

    Enfin, nous connaissons aujourd’hui le rôle des États-Unis dans la création et l’imposition à l’UE du traité de Lisbonne. Washington en avait besoin pour faciliter la gouvernance de Bruxelles à travers ses marionnettes.

    Mais même cela ne suffit pas et les États-Unis ne pensent pas que ce soit suffisant. À la veille du sommet de l’OTAN, l’ancien ambassadeur américain auprès de l’Union européenne, Stuart Eisenstadt, a déclaré dans un article publié dans le journal Financial Times que pour résoudre les problèmes actuels, une nouvelle structure transatlantique entre les États-Unis et l’UE, comparable à l’OTAN, était nécessaire.

    Eisenstadt maintient le caractère indispensable de coordonner un nouveau format, en fait, quelque chose comme la création des États-Unis d’Amérique et de l’Europe, où les États européens, bien sûr, seront des appendices des États-Unis, répondant à la volonté politique de Washington.

    Par conséquent, toutes les manifestations et déclarations de l’Allemagne et de la France sur l’autonomie stratégique de l’Europe ne sont rien de plus qu’une pure rhétorique creuse.

    Ducunt Volentem Fata, nolentem Trahunt, déclare une maxime de la Rome antique. Peut-être que beaucoup d’Européens trouvent désagréable de se rendre compte que les pays d’Europe traînent les pieds dans une direction qu’ils ne veulent pas vraiment.

    (Traduction du russe en espagnol par Oscar Julian Villar Barroso. Docteur en sciences historiques et professeur à l’Université de La Havane.)

    Par Leonid Savin

    Chercheur associé à l’Université russe Facebook (en anglais)GazouillerMessagerie
    Xuan
       Posté le 10-08-2023 à 13:58:18   

    Les amis américains flinguent l'industrie européenne


    États-Unis : des milliards investis pour leur réindustrialisation et le climat, l'Europe se réajuste

    Par Philippe Boulet-Gercourt le 22.04.2023 à 07h30
    Lecture 9 min.
    Washington a ouvert grand le porte-monnaie pour accélérer dans les technologies vertes et attirer les usines du futur sur son territoire. Une offensive qui a forcé l'Europe à revoir drastiquement sa politique.


    ALBERTO MARIANI/AP/SIPA
    Joe Biden a une expression pour parler de l'Inflation Reduction Act: le Big Fucking Deal, "un plan sacrément énorme", pour le traduire poliment. Énorme pour le pays et pour lui tant l'IRA fut une victoire improbable, un compromis obtenu à l'arraché au Sénat après des mois de frustration. Depuis, le président, la vice-présidente Kamala Harris, et ses ministres, ne cessent de visiter des chantiers pour vanter les succès de sa politique de réindustrialisation.


    Dès son arrivée à la Maison-Blanche, le président démocrate a affiché ses ambitions environnementales et son objectif de créer de bons emplois pour les classes moyennes. Début 2021, il avait concocté un plan Build Back Better de plus de 3.500 milliards de dollars… retoqué par les républicains, appuyés par un sénateur démocrate rebelle, Joe Man-chin. Trop vert, trop cher.

    L'administration Biden a cependant réussi à passer l'Infrastructure Law, 1.200 milliards de dollars pour financer des ponts, des routes, etc. Puis le Chips and Science Act, 280 milliards de dépenses, pour booster l'effort de R&D national et subventionner l'investissement dans la production de semi-conducteurs sur le sol américain. Et, enfin, le 16 août 2022, l'IRA, près de 400 milliards de subventions et crédits d'impôts sur dix ans pour accélérer dans les technologies propres, énergies renouvelables, véhicules électriques et batteries, bio-industries.

    Subventions sans limite
    Au début, son impact a pu être sous-estimé. "L'IRA est d'une portée bien moindre que Build Back Better", avait noté Mark Zandi, l'économiste en chef de Moody's, ajoutant: "Bien que modeste, la loi comporte de nombreux éléments positifs."

    Modeste? Ce n'est plus ce que l'on dit de cette loi, fer de lance du come-back de l'Amérique. Avec ces trois textes, 2.000 milliards de dollars de dépenses publiques seront injectés sur dix ans. Enorme! D'autant que les subventions de l'IRA ne sont, en fait, pas limitées: tant que les entreprises investissent, elles sont aidées. La banque Goldman Sachs estime ainsi que, victime de son succès, son coût pourrait tripler, à 1.200 milliards d'ici à 2031.

    L'enjeu n'est pas que financier. Pour les Etats-Unis, il s'agit d'une rupture majeure. Certes, "le Congrès s'est intéressé au changement climatique avec les premières grandes auditions parlementaires dès 1988", rappellent les experts du cabinet de conseil Rhodium Group.

    Mais, depuis, George W. Bush s'est retiré du Protocole de Kyoto sur les gaz à effet de serre en 2005, et Donald Trump de l'Accord de Paris sur le climat en 2017, tandis que Barack Obama n'a pu prendre que peu d'initiatives, bloqué par les républicains. Aujourd'hui, le pays du pétrole pas cher se convertit - enfin! - à la lutte contre le réchauffement climatique. Un exemple? Lundi 3 avril, Joe Biden visitait une usine du Minnesota où seront bientôt fabriqués des électrolyseurs pour produire de l'hydrogène à partir d'électricité renouvelable.

    Grâce à l'IRA, le coût de production de cette énergie propre pourrait devenir quasi nul aux Etats-Unis, par le biais des aides à l'investissement pour l'énergie éolienne et solaire, et des subsides de 4,50 dollars versés pour chaque kilo d'hydrogène vert produit. Les Etats-Unis vont pouvoir rattraper leur retard. Grâce aux investissements liés à l'IRA, Rhodium Group estime que les émissions de gaz à effet de serre américaines pourraient être en 2030 inférieures de 32 à 42% à celles de 2005… pas encore assez pour atteindre l'objectif de 50% de réduction prévu par l'Accord de Paris, mais un pas de géant dans la bonne direction.


    Concurrence déloyale
    Mais face aux républicains et alors que Joe Manchin est élu dans un Etat producteur de charbon, ce "plan vert" ne serait jamais passé s'il n'était pas aussi une politique industrielle nationaliste. Toutes les aides et subventions ne concernent que les investissements réalisés aux Etats-Unis (et dans les pays qui ont un accord de libre-échange), et réclament que les produits soient fabriqués avec des composants, voire des matières premières du pays. Il s'agit de doper le Made in America, notamment dans les régions dévastées par la mondialisation et la désindustrialisation qui avaient été séduites par les sirènes de Donald Trump. D'ailleurs, si les républicains ont rejeté l'IRA au Parlement, dans leur région, les élus sont devenus accros à ces crédits d'impôts.

    En Europe, cette approche protectionniste a causé la sidération. Pire qu'une concurrence déloyale, une trahison. Les industriels européens se débattent déjà, depuis le début de la guerre en Ukraine, avec une flambée des prix de l'énergie, trois fois plus chère qu'outre-Atlantique. Pour cette raison, le chimiste allemand BASF a annoncé vouloir réduire "de manière permanente" ses investissements en Europe, et l'équipementier aéronautique Safran a décidé de "retarder de dix-huit à vingt-quatre mois" sa décision de construire une usine près de Lyon, et d'augmenter sa production aux Etats-Unis. Et voilà maintenant que le cow-boy US dégaine des crédits d'impôts massifs au profit de la production sur son sol national!Dès l'été dernier, le lobby des constructeurs automobiles sonne l'alarme.

    LIRE AUSSI"Doctrine Biden", Chips Act, Inflation Reduction Act... Les Etats-Unis toujours première superpuissance mondiale face à Pékin?

    Au cours de l'automne puis de l'hiver, les grands patrons, chez Iberdrola, Michelin, Saint-Gobain, Daimler, multiplient les alertes. Eric Niedziela, le président d'ArcelorMittal France, fait passer le message auprès d'Emmanuel Macron: l'IRA déstabilise tous les industriels en Europe. Ilham Kadri, PDG du chimiste belge Solvay, précise la menace. "Avec l'IRA, les Etats-Unis nous disent: 'Venez, investissez, nous vous accompagnerons.' Nous avons reçu une incitation financière pour construire notre usine de matériaux pour batteries en Géorgie."

    Délocalisation européenne
    Les responsables politiques prennent conscience du risque d'une délocalisation de pans entiers de l'industrie. Selon des estimations de la Commission européenne, près de 25 milliards d'euros d'investissements du Vieux Continent pourraient être siphonnés. S'ouvre alors un ballet de visites à Washington. Emmanuel Macron a fait le déplacement le 30 novembre, pour demander de rogner un plan qui "n'est pas amical et contraire aux règles de l'OMC". Bruno Le Maire et le ministre allemand de l'Economie, Robert Habeck, enchaînent en février.

    Puis c'est au tour d'Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, en mars. Mais à chaque fois, après une aimable conférence de presse commune, l'évidence se confirme: le président américain n'a aucune intention de désarmer. Une négociation est bien en cours, en coulisses, pour permettre à certains produits importés du Vieux Continent de bénéficier à la marge de l'IRA, mais les élus américains y sont hostiles, à droite, comme à gauche: "L'intention de l'IRA était de renforcer l'industrie manufacturière américaine, et aucune réglementation ne devrait affaiblir cet effort", gronde Ro Khanna, député démocrate influent.


    Les dirigeants européens, Emmanuel Macron en tête, ont enchaîné les visites pour infléchir une politique défavorable au Vieux Continent. Sans résultat.

    Joe Biden et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, à la Maison-Blanche, le 10 mars. Les dirigeants européens, Emmanuel Macron en tête, ont enchaîné les visites pour infléchir une politique défavorable au Vieux Continent. Sans résultat. (Sarah Silbiger / REUTERS)

    Aiguillonnée par ce rouleau compresseur américain, la Commission a donc été forcée de rompre avec son catéchisme d'une politique de libre concurrence basée sur la mondialisation heureuse pour s'atteler à bâtir une politique de planification industrielle fleurant le pompidolisme. Frans Timmermans, le vice-président de la Commission, venu des très libéraux Pays-Bas, fait son mea culpa: "L'erreur que nous avons faite a été de ne pas avoir de politique industrielle. Pendant trop longtemps, nous avons pensé que le marché réglerait tout." "Fini, la naïveté, maintenant c'est l'action!" résume le commissaire au Marché intérieur Thierry Breton.

    Déjà, en février 2022, Bruxelles avait promulgué son propre Chips Act pour se placer dans les semi-conducteurs du futur. Son montant? "Seulement" 11 milliards d'euros d'ici à 2030. Et le 14 mars, est arrivé le Net Zero Industry Act (NZIA) pour renforcer les technologies clés de décarbonation. Là encore, pas de bazooka financier, il s'agit juste de débloquer les restes de crédit non utilisés du plan de relance post-Covid à 750 milliards d'euros, en attendant de se mettre d'accord sur un futur fonds souverain européen.

    Cependant, Bruxelles a opéré un virage en décidant de lâcher la bride aux Etats membres pour leurs plans nationaux de soutien aux entreprises, malgré la réticence de Margrethe Vestager, la commissaire à la Concurrence. Et ces plans peuvent être massifs, tels ceux de la France, cumulant une centaine de milliards d'euros d'ici à 2030, et de l'Allemagne, de 200 milliards. Dans une note, Antoine Bouët, directeur du centre de recherche Cepii, souligne que, en proportion du PIB, les dépenses annoncées de l'IRA représentent moins de la moitié de celles des plans accumulés par l'Union européenne. Et met en garde contre une course à l'échalote: "L'Union doit se consacrer avant tout à rendre les aides existantes véritablement efficaces."

    Millefeuille administratif
    Le NZIA comporte des mesures pour simplifier l'accès aux financements et aux permis. Les Etats membres sont tenus de mettre en place un guichet unique pour limiter la paperasse. Reste qu'aux Etats-Unis, pas d'agences multiples ni de millefeuille administratif, contrairement au Vieux Continent qui doit jongler entre les niveaux européen, nationaux et régionaux. Ce qu'Ilham Kadri, de Solvay, traduit avec franchise, dans le Financial Times: "Les Etats-Unis ont adopté une stratégie simple qui encourage à investir alors que l'Union européenne vient avec un canevas politique qui manque d'éléments précis et ne contient pas de raisons limpides pour inciter à l'investissement." Comme souvent, les Américains frappent fort, et les Européens tâchent de suivre, quitte à devoir se réinventer.



    Avec trois textes adoptés sous l'administration Biden, 2.000 milliards de dollars de dépenses publiques seront injectés dans l'économie sur dix ans. Dans la plupart des secteurs, les entreprises, américaines ou pas, ont sauté sur l'occasion pour investir.

    Mannes financières

    435 milliards de dollars d'investissements annoncés par des entreprises depuis février 2021 (au 15 mars).
    391 milliards de dollars d'aides sur dix ans promises par l'IRA pour les investissements et la production dans les technologies vertes.