Sujet :

Encore un barbu en partance pour la scierie !

Xuan
   Posté le 08-02-2015 à 20:03:59   

TOUS SUSPECTS !


sur Resistance


Tous suspects, c’est le principe même de l’anti-terrorisme ! En voici une illustration, belle comme un gag de Dany Boon.

À la mi-janvier, la DGSI alerte une brigade de gendarmerie de l’Aveyron : un présumé terroriste se prépare à partir pour le djihad et ça ce passe dans leur coin. Les gendarmes font diligence, et en à peine quelques heures, un barrage intercepte un barbu au volant d’une Citroën. Il est franchement basané ! En fouillant le véhicule, les pandores trouvent un petit arsenal : un couteau de marque Laguiole, une hachette, un fusil de chasse, les munitions qui vont avec, et un sac d’engrais qui peut servir à faire des bombes.

Placé en garde à vue, le barbu, qui s’appelle Raymond, s’explique. Sa barbe ? Ça fait 40 ans qu'il la porte. Il l'a rasée une fois, pour voir… mais sa femme ne lui a plus adressé la parole jusqu’à ce qu’elle repousse ! Basané ? Il est agriculteur, dit-il, et avec le soleil et le vent, derrière le pare-brise de son tracteur, on est toujours bronzé ! Le couteau ? Mais dans l’Aveyron, tout le monde a un couteau dans la poche ! La hachette ? C’est pour faire du petit bois. Le fusil ? Je suis chasseur, explique-t-il, avec permis et tout ! L’engrais ? Mais c’est pour ses champs, enfin !

Mais que faisait-il sur cette route ? Il doit se justifier : « depuis cet hiver, j’ai été pas mal occupé dans ma ferme et je n’ai pas eu le temps de faire du bois » , dit-il. Alors avec le froid qui vient il a décidé d’acheter des chutes de bois. Comment ça, des chutes de bois ? « Ben oui » , dit-il, « des chutes de bois, c’est moins cher. Avant de monter en voiture, j’ai appelé ma femme sur son portable pour lui dire que je partais à la scierie » .

Voilà l’affaire : la DGSI écoute tout ! Et ils sont un peu à cran en ce moment à ce qu’il paraît. Alors, ils ont tout de suite prévenu les gendarmes ! Ceux-ci reconnaissent qu’ils ont été surpris lors de l’interpellation. Au lieu de hurler « Allah Akbar », comme il convient, le bougre n’a cessé de maugréer « Diou me damne ! Diou me damne ! »

La DGSI ferait mieux d’écouter ses collègues de la DGSE qui, en Syrie, arme et conseille des terroristes tout à fait authentiques !


Edité le 08-02-2015 à 20:08:41 par Xuan


Xuan
   Posté le 08-02-2015 à 20:07:50   

La dèche du Midi



Aveyron : arrestation d’un dangereux terroriste présumé

17 janvier 2015

C’est le jeudi 14 Janvier dernier que la DGSI se met en rapport avec la brigade de gendarmerie de Réquista dans l’Aveyron : un terroriste présumé se préparerait à partir pour la Syrie faire le Djihad.

Il n’en faut pas plus au brigadier-chef Jean-Loup Sanaïre pour mettre en place un plan épervier sur le Réquistanais. Une opération d’envergure qui a porté ses fruits puisque quelques heures plus tard, sur la D 902 qui relie la commune de Réquista à Cassagnes-Begonhès, le suspect barbu est intercepté au lieu dit « Le moulin de Clary ».

A bord de son véhicule, une Citroën C15, c’est un vrai arsenal que découvrent les gendarmes : arme blanche de type couteau Laguiole en corne de vache Aubrac véritable, une hachette à manche fibré bi-matière de marque MacTruchon de chez Brico Pipo, un fusil de chasse a priori bien entretenu, une cartouchière richement fournie de plombs Tunet n°6 ainsi qu’un sac complet d’engrais Monsatanas qui entre, notamment, dans la composition de certaines bombes artisanales.

Le suspect, Raymond Cubombet, un Réquistanais de 57 ans jusqu’alors inconnu des services de la gendarmerie, est immédiatement placé en garde à vue pour y être interrogé. Ce n’est que 7 heures plus tard qu’il en ressortira libre mais choqué par cette expérience. Il témoigne:

« Bon, c’est vrai que cet été, entre le fauchage, l’agnelage tardif et les moissons, raconte-t-il, j’ai pas trop eu le temps de faire du bois… On s’est vite retrouvé à court à la maison avec les températures de ces jours-ci ! Du coup, j’ai appelé mon épouse sur mon Nokia pour lui dire que je partais pour la scierie. Acheter des chutes de bois quoi… C’est moins cher… Je pensais pas me retrouver au trou! »

Une bavure qu’ont bien du mal à dissimuler les gendarmes de la petite bourgade. Le brigadier-chef Sanaïre s’explique :

« Dès le début de l’interpellation on a eu des doutes. Alors qu’on s’attendait à entendre ‘Allahou Akbar’ comme il est de coutume avec les terroristes, le suspect n’arrêtait pas de répéter ‘Diou me damne ! Diou me damne !’ à tout bout de champ. »

Il a donc fallu que Raymond Cubombet apporte la preuve de ses bonnes intentions pour finalement être mis hors de cause.

« Bon, c’est vrai que je porte la barbe, reconnaît-il. Mais ça fait 40 ans que je la cultive ! Vous savez, il fait pas chaud l’hiver ici, et la seule fois où je l’ai rasée, ma femme ne m’a plus parlé jusqu’à ce qu’elle repousse… Après, ils m’ont reproché d’être basané. Moi je veux bien, mais quand on a passé presque 60 ans de sa vie le cul dans un Massey (Note de la rédaction : diminutif pour la marque Massey-Ferguson qui est au tracteur ce que Harley-Dadidson est à la moto) à bronzer derrière un pare-brise, ça tanne la peau vous savez… »

Et quand on demande à Raymond de s’expliquer sur les armes retrouvées à l’intérieur de son véhicule, il n’est pas avare d’arguments.

« Ben, la hachette c’était pour faire du petit bois, c’est plus pratique pour allumer le feu. L’engrais, c’est pour les champs. Je venais juste d’aller le chercher à la coop’. Et le fusil c’était pour tuer un ou deux lièvres cet après-midi mais c’est foutu maintenant… Ils m’ont coupé la chique avec leur histoire de terroriste… Quant au couteau, c’est traditionnel. Vous connaissez beaucoup d’Aveyronnais qui porte pas de Laguiole sur lui, vous ? En plus ça permet de me couper un bout de saucisse sèche en cas de fringale. »

Un bout de saucisse sèche qui a changé le destin de Raymond Cubombet puisque, en menant leurs investigations, les gendarmes ont retrouvé un bout de ladite charcuterie estampillée « Serres d’Alban » dans un coin de la boîte à gant, le mettant définitivement hors de cause.

La DGSI s’est longuement excusée pour le désagrément occasionné expliquant : « On est un peu tendus en ce moment. »

Véronica Lash

Une contribution de notre fidèle lecteur William B. qui se reconnaîtra


En savoir plus sur http://ladechedumidi.com/aveyron-arrestation-dun-dangereux-terroriste-presume/#5dA3ZyiXwBYKl4qB.99


Edité le 09-02-2015 à 07:33:48 par Xuan


Xuan
   Posté le 08-02-2015 à 20:13:56   

Syrie - Alain Chouet : "Ce n'est pas en armant des salafistes qu'on trouvera une solution"


Le Point - Publié le 16/03/2013

Ancien chef de poste de la DGSE à Damas, puis cadre supérieur des services secrets, Alain Chouet conteste la décision française de livrer des armes à l'opposition syrienne.


Des combattants de l'Armée syrienne libre. © Daniel Leal-Olivas / Maxppp


Propos recueillis par JEAN GUISNEL

Le président français François Hollande a souhaité vendredi que les Européens prennent "dans les prochaines semaines" une décision sur la levée de l'embargo sur la fourniture d'armes aux forces d'opposition syriennes. "Des armes sont livrées par des pays, dont la Russie, à Bachar el-Assad et son régime. Nous devons en tirer toutes les conclusions et l'Europe doit prendre sa décision dans les prochaines semaines", a déclaré François Hollande. Il a précisé que "toutes les conséquences de la levée de l'embargo" seraient examinées par les ministres des Affaires étrangères au cours d'une réunion prévue de longue date les 22 et 23 mars à Dublin.
Une démarche jugée sévèrement par Alain Chouet, ancien chef de poste de la DGSE à Damas, puis cadre supérieur des services secrets. Il est l'un des meilleurs connaisseurs du monde arabo-musulman. Rencontre.


Le Point.fr : Est-il opportun que la France livre des armes à l'opposition syrienne ?

Alain Chouet : Je suis confondu par cette affaire. On se trouverait complètement en dehors de la légalité internationale, dans une situation sans précédent. Pour prendre une comparaison, c'est comme si la France, en 1992, avait décidé unilatéralement d'armer le GIA (Groupe islamique armé et le FIS (Front islamique du salut) algériens, sous prétexte qu'ils avaient gagné les élections et que les militaires avaient interrompu le processus électoral. Dans le cas de la Syrie, nous armerions des groupes non représentatifs et reconnus par personne, si ce n'est par nous ! l'ONU n'a pas reconnu l'opposition, et d'ailleurs, de quelle opposition parlons-nous ? Elle est totalement hétéroclite et divisée, les militaires ne reconnaissent pas l'autorité des politiques et, à l'intérieur de la composante militaire, les milices djihadistes ont pris le pas sur les autres.

Quelles armes la France veut-elle livrer ?

Je ne le sais pas. J'entends parler d'armes "défensives", qui ne font pour moi aucune différence avec les armes "offensives". Quant à évoquer des armes "non létales", on joue sur les mots. Et je ne sais pas à qui on va les donner... Certains responsables politiques français affirment que nos services spéciaux savent parfaitement à qui il faut les donner. Je connais la Syrie depuis 40 ans, j'ai fait partie des services spéciaux pendant 30 ans et j'affirme qu'une telle certitude est totalement présomptueuse. Ce que je constate, c'est que, sur le terrain, celle qu'on appelle l'ASL (Armée syrienne libre) est composée d'officiers et d'hommes de troupe qui ont déserté vers la Turquie et qui se trouvent pour la plupart consignés dans des camps militaires quand ils n'ont pas donné des gages d'islamisme. L'un des fondateurs de l'ASL, le colonel Riad al-Assaad, se trouve pratiquement assigné à résidence avec l'interdiction de se rendre sur le territoire syrien. Tout cela pour laisser la place aux groupes salafistes et aux djihadistes. Je repose donc la question : quelles armes allons-nous donner et à qui ?

Si Londres et Paris veulent livrer des armes, c'est pour balayer Bachar el-Assad. Pourquoi bouger maintenant, après deux ans de quasi-immobilisme ?

Nous n'avons aucun mandat de l'ONU ou de qui que ce soit d'autre ni de légitimité juridique pour renverser le président Assad quels que soient ses torts.
Ce n'est pas aux Français ni aux Anglais de le faire, mais aux Syriens. Depuis deux ans, la France a fourni aux opposants syriens une assistance logistique, technique, des entraînements organisés par les services spéciaux, également britanniques ou américains. Cette fois, en livrant officiellement des armes, on passe à un autre stade !

Ce n'est tout de même pas d'aujourd'hui que des services secrets soutiennent des groupes d'opposition armés au mépris des lois internationales !

Certes, et ces services sont même faits pour ça... On ne peut envoyer des militaires avec drapeaux, plumes et trompettes que lorsqu'on en a le mandat dans le cadre de la légalité internationale. Mais dès lors qu'un ministre des Affaires étrangères proclame qu'il va apporter une aide militaire à des étrangers désireux de renverser leur gouvernement, même si les instances internationales s'y opposent, on entre dans une forme nouvelle et dangereuse de l'illégalité internationale.

Vous connaissez extrêmement bien la Syrie, où vous avez longtemps été en poste et dont vous parlez la langue. Quelle est votre appréciation globale sur la situation ?

Depuis deux ans, la situation s'est gravement dégradée. On est dans un pays dévasté, ruiné, en proie à des affrontements ethniques et confessionnels, où rien ne sera plus jamais comme avant. On est entré dans une logique de guerre civile semblable à celle qui a ensanglanté le Liban pendant 15 ans. Mais je vous le dis nettement : ce n'est pas en armant des salafistes qu'on va arriver à une solution. D'une façon hypocrite, la France a appelé à une solution négociée en disqualifiant d'emblée une des parties sommée de ne pas se présenter à la table des discussions, en l'occurrence le pouvoir en place. Que reste-t-il alors à négocier ? Depuis le début de cette affaire, on se trouve dans le flou militaire, juridique, politique ou idéologique. J'ai le plus grand mal à m'y retrouver. On est dans une ambiguïté absolue en soutenant en Syrie ceux contre lesquels on lutte ailleurs.

Pouvez-vous être plus précis ?

J'évoque ici le Mali. Même si comparaison n'est pas raison et si les islamistes qui se manifestent au Mali ne sont pas les mêmes qui se battent en Syrie, ils ont les mêmes objectifs, les mêmes inspirateurs, les mêmes idéologues et les mêmes financiers. Je trouve ça tout à fait curieux. Et en tant qu'ancien responsable d'un grand service de l'État, je suis assez perturbé par ces choix bizarres et antagonistes de nos diplomates et de nos politiques.
Xuan
   Posté le 09-02-2015 à 07:38:32   

http://ladechedumidi.com/wp-content/uploads/2014/04/cropped-la-dc3a8che1.jpg

Bon, la "dèche du midi" ça le fait un peu moins, mais je n'enlève rien, le canular est drôle et on a aussi besoin du rire à condition de ne pas s'arrêter là.


Edité le 09-02-2015 à 07:40:46 par Xuan