Sujet :

dénonciation de la tendance trotskiste la Riposte

Xuan
   Posté le 02-05-2016 à 23:29:33   

Sur le site pcf, cet article de pam déclenche une vive réaction du groupe trotskiste La Riposte, et notamment un commentaire antistalinien.
On notera que la réponse de pam, juste quant à la nature trotskiste de la Riposte, confond la lutte nationale dans les métropoles impérialistes et les pays colonisés et mélange révolution prolétarienne, révolution bourgeoise et révolution de démocratie nouvelle :

Une base commune pour un congrès historique !


La base commune "Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF" est donc déposée ce mercredi 6 avril avec 415 signatures validées administrativement sur les 613 signatures à cette date...

Regardons ce résultat de manière dialectique... notre appel à unir les communistes répondait à une vraie attente militante et le soutien obtenu marque un net progrès pour l’objectif de "Faire vivre et renforcer le PCF", mais la situation d’émiettement avec 5 textes différents soumis au vote des communistes conforte ce que nous ne voulons pas, un parti de tendances, de chapelles.


D’abord parce que pour la première fois, il y a deux textes émanant de la direction du parti, dont le texte porté par ceux qui voulait la "métamorphose" en 2007, rejetée par l’assemblée des secrétaires de section qui avaient bien compris qu’il s’agissait en fait de la dissolution du parti. Le mieux est de citer ce texte qui dit clairement qu’il faut aller plus loin dans la transformation du parti communiste :

Pour cela, nous devons poursuivre la transformation de notre vie interne. Héritiers de conceptions liées à l’histoire et au "rôle dirigeant" de la classe ouvrière, nous le sommes aussi de la culture et de la forme d’organisation d’un parti "d’avant-garde". Nous avons évidemment énormément changé, notamment en abandonnant la dictature du prolétariat en 1976 et le "centralisme démocratique" en 1994, puis en adoptant en 2001 le "pluralisme de droit". Mais il nous faut aller plus loin.

Au contraire, ce que des milliers de communistes mesurent douloureusement, c’est que ce sont bien ces transformations successives qui ont accompagné et permis cette insupportable dépendance au parti socialiste, de soumission parfois, jusqu’à cette idée politicienne et suicidaire de participation aux primaires de la gauche... Non seulement, il ne faut pas "aller plus loin", mais il faut enfin faire un vrai bilan des stratégies des derniers congrès et reconstruire, dans les conditions de notre époque, ce qui a fait la force, l’utilité, la grandeur de notre parti, sa capacité d’organisation de terrain, sa capacité à unir des courants politiques divers autour du combat de classe et du combat national...

Ceux qui ont fait la "mutation", les "collectifs anti-libéraux", le "Front de gauche Mélenchonien", la "métamorphose", nous mènent à ce que les communistes italiens avaient appelé la "cosa" qui a conduit à la dissolution du grand PCI. Ils se cachent derrière le refus des communistes d’une primaire qui ne peut être que soumise au parti socialiste, mais pour les entrainer dans cet idéalisme du grand mouvement populaire à la Podemos sans parti organisé, sans ancrage militant de terrain dans les quartiers et les entreprises, mouvement dont l’expérience grecque nous apprend ce qu’il devient confronté au pouvoir... un nouveau parti socialiste !

Ils disent d’ailleurs être d’accord avec la base commune votée au conseil national sauf sur la stratégie de 2017. Mais quand nous disons que l’enjeu premier des présidentielles est de faire reculer le "présidentialisme" et "l’électoralisme" dans le peuple en faisant d’une bataille communiste un immense effort de reconstruction des cellules et sections, ils veulent emmener les communistes dans la reconduction de la campagne de 2012 en pire, tous derrière Mélenchon [1] pour de grands meetings qui se termineront par la disparition de tout député PCF aux législatives suivantes !

C’est un texte de communicants, de cette mode de communication "moderne" qui détourne les mots les plus riches, pour en vider tout contenu et vendre bien autre chose, un texte qui réduit "l’ambition communiste" déclarée à une radicalité sociétale rompant avec l’histoire ouvrière de combat, d’effort d’organisation de cellules d’entreprises et de quartier... Avec eux, c’est la guerre des chefs et la course des places assurées !

Dans cette situation d’une direction divisée, et de cette nouvelle tentative de dissolution du PCF dans un "mouvement" électoraliste au service de Mélenchon, il devient plus urgent que jamais d’affirmer qu’il est possible d’unir les communistes pour faire vivre un parti communiste. Comme nous le disons dans le texte, les militants en 2007 ont refusé la métamorphose et décidé de continuer le PCF, mais la direction n’a pas donné un contenu franchement communiste à cette décision. Au contraire, elle a tenté de (faire) croire que le Front de Gauche pouvait être un Front Populaire, alors qu’il était d’abord, notamment au niveau national, une alliance électorale et conjoncturelle se disputant des places et les moyens du PCF. Elle n’a pas ouvert les débats sur nos repères marxistes, historiques, sur l’histoire du socialisme, elle a continué de miser sur un PGE soumis aux institutions européennes en continuant de rompre avec la plupart des partis communistes...

Les contradictions qui en résultent pour elle sont désormais ingérables, comme l’ont montré à la fois, l’impossibilité d’une orientation nationale aux élections municipales et régionales, les hésitations de Juillet 2015 sur le vote du plan imposé par l’UE à la Grèce, jusqu’à sa division entre deux textes pour ce 37ème congrès. Et Pierre Laurent continue avec son livre "99%" au moment même où des luttes de classes violentes en Amérique Latine, au Brésil notamment, nous montrent à quel point cette lecture d’une société des 99% est un leurre idéaliste [2] !

Malheureusement, notre appel à "unir les communistes" autour d’une base commune alternative la plus large possible n’a pas été entendu par le collectif "Vive le PCF" animé par les sections de Parix XV, Saint-Quentin et St-Martin d’Hères.
Loin de chercher à unir des communistes dans la diversité de leurs situations concrètes et de leurs histoires, ils ne veulent organiser que des communistes "purs", d’accord sur tout, et surtout avec cette direction mystérieuse qui produit des textes qu’il faut signer sans les avoir lu [3]. Ce qui avait été possible en 2008 ne l’a pas été 2016. Leur décision conduit à renforcer ce recul théorique et pratique de l’organisation communiste dans cette pratique de tendances contraire à son histoire. Bien loin de le "remettre sur les rails de la lutte des classes", cette pratique stérilise une part des forces militantes à la recherche d’un parti communiste dans cette maladie infantile des grandes déclarations, dans un gauchisme qui n’est que le pendant du réformisme qu’elle déclare combattre. Brecht faisait dire à Lénine "idée, qui sers-tu ?". Pour Vivelepcf comme pour la Riposte [4], il ne faut pas longtemps pour comprendre qui sert qui dans ces textes de congrès. La division est l’atout de la direction pour avancer dans la métamorphose.

C’est dans cette situation de quasi-tendances que nous engageons le débat sur notre proposition de base commune. Et nous avons l’ambition de faire reculer cet émiettement en tendances et de faire grandir l’unité des communistes. Dans le maximum de sections, fédérations, nous devons saisir toute occasion pour que les communistes se retrouvent autour de contributions qui ouvrent le débat du congrès, comme nous avons proposé de le faire sur 6 questions décisives. Nous continuerons à publier des contributions de sections, qui, en général, posent des questions utiles, affirment des choix, des engagements d’actions pour faire vivre le parti communiste. Et nous ferons le lien avec notre base commune non pas comme un texte ficelé, mais comme un support, dont chaque chapitre peut être utilisé comme une contribution, pour une réappropriation par les communistes de leur parti, de sa stratégie, sortant progressivement d’un légitimisme historique qui a conduit à des congrès successifs de reculs, à l’affaiblissement que personne ne peut plus nier.

Le résultat du vote début Mai sur le choix de la base commune sera un moment important. La direction sortante refuse pour instant tout bilan critique, elle va chercher à atterrir devant l’impasse pourtant prévisible des primaires, mais son projet de base commune ne peut répondre aux questions qui montent dans le mouvement social :

- Que faire avec les "nuits debout" ? avec le mouvement des jeunes ?
- Quelles perspectives politiques qui ne piège pas le mouvement social dans l’électoralisme ?
- Comment aider à unir le monde du travail dans le refus de la loi El Khomri, alors que les 10 millions de chômeurs et précaires sont encore trop loin du mouvement, considérant qu’ils ne sont de toute façon déjà plus "protégé" par ce code du travail ?
- Comment affirmer que nous ne ferions pas comme Siryza face aux diktats de l’U.E. en continuant à vanter l’impossible "Europe sociale" ?
- Comment dire que nous sortirions de l’OTAN et de ces guerres sans critique de l’impérialisme ?
- Comment inventer les formes actuelles d’organisation démocratique et efficace, construisant une orientation partagée commune ?
- Comment nommer notre projet de société autrement que comme "socialisme" ?
- Comment reposer la question de la souveraineté nationale et populaire ?
- ...

Le débat et le vote pour notre texte est un vote pour "Unir les Communistes", pour engager un processus de congrès qui bouscule enfin ce que la mutation a introduit, la rupture avec notre histoire, avec le monde du travail, avec l’organisation de terrain, avec les autres partis communistes.

Tout ne sera pas résolu en un congrès, mais nous avons l’ambition de préparer le centième anniversaire de la révolution d’Octobre en donnant un signal fort à notre peuple. Le parti communiste n’est pas mort, il ne s’est pas non plus transformé en mouvement de gauche, il est en recherche pour tirer le bilan de l’impasse dans laquelle est la gauche, reconstruire une perspective politique pour le mouvement social, mais il est de retour !

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Notes :

[1] notons d’ailleurs qu’ils agissent très concrètement pour Mélenchon dont la candidature est incertaine sans de nombreux soutiens d’élus communistes !

[2] La puissance des manifestations réactionnaires comme progressistes nous montre plutôt un peuple divisé 50/50 !

[3] avec une bien surprenante culture du secret... ce 6 avril à 18h, date de dépôt des textes au siège du PCF, le texte de Vivelepcf, supposé être signé par 300 adhérents au moins, n’est toujours pas publié !

[4] Rappelons que ce texte est écrit par Greg Oxley, animateur d’un mouvement trotskyste anglais...

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Commentaires

pam :

Voila ce qu’on lit dans Wikipedia a propos de la riposte
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Riposte_%28organisation%29

L’association La Riposte a été fondée, comme section française de la Tendance marxiste internationale, au début des années 1990, mais le journal du même nom (La Riposte) ne commence à paraître régulièrement qu’à partir de 19993. Elle est présidée lors de sa création par Greg Oxley, d’origine britannique mais résidant en France depuis 1981.

Ce serait faux ? pourtant, la page sur la tendance marxiste internationale est elle non plus sans ambiguïté... http://fr.wikipedia.org/wiki/Tendance_marxiste_internationale
elle précise que cette organisation internationale trotskyste est représenté en France par le groupe Revolution, scission de la riposte....

bon, c’est encore du wikipedia... allons donc directement sur le site de revolution qui raconte le congrès de la riposte,section française de la TMI, qui a vu la scission entre la riposte et revolution...

http://www.marxiste.org/actualite-francaise/politique-francaise/1-declaration-sur-la-situation-interne-de-la-riposte

quand au site la riposte, qui ne dit rien de son origine par scission avec revolution, notons que le premier livre de la boutique est de ... Leon Trotsky... http://www.lariposte.org/la-boutique/

et que la riposte a son propre congrès... http://www.lariposte.org/2015/05/la-riposte-en-congres/
comment dire plus clairement que c’est une organisation propre, qui fait le choix en plus d’être au PCF et de peser sur ses discussions ?

D’ailleurs Greg Oxley félicite aussi la création de la riposte... au Québec... car il y a aussi une association la riposte au quebec, qui n’a pas scissionné comme en France et qui est bien la section québecoise de la TMI... http://www.marxiste.qc.ca/nouvelles/34-lancement-de-la-riposte-le-journal-de-la-tendance-marxiste-internationale-au-quebec.html

D’ailleurs GregOxley lui-même, répondant à une critique sur son affiliation à la TMI écrit sur le site du congrès du PCF

La Riposte est une structure associative totalement indépendante, libre de déterminer sa politique et ses activités comme bon lui semble. Aussi a-t-elle choisi de s’associer à la Tendance Marxiste Internationale (TMI) qui regroupe des militants marxistes des quatre coins du monde

Donc, Greg Oxley, reconnait bien, tout en étant discret, sa participation à la TMI..

Alors,oui ou non,la TMI est-elle une organisation trotskyste...?
Et bien, demandons-lui sur son site du Quebec...

La Tendance Marxiste Internationale est une organisation révolutionnaire basée sur les principes marxistes enracinés dans les idées de Marx, Engels, Lénine et Trotsky.


Pascal Brula :
Les réponses de PAM et de moi-même font suite à une interrogation des gens de La Riposte contre l’article ci-dessus. J’ai fait disparaitre l’ensemble des échanges stériles qui ont suivi. Mais cela confirme le besoin d’une mise au point concernant La Riposte.

Greg Oxley est originaire d’Angleterre où il militait dans une secte trotskiste bien identifiée qui faisait (et fait toujours selon Wikipedia) de l’entrisme au sein du Labour. Le fait qu’Oxley soit anglais ne nous gène absolument pas ; mais le fait qu’il cherche à importer dans le PCF la méthode et l’idéologie qu’il a pratiquées en Angleterre pose problème. Il a adopté la stratégie historique classique des trotskistes consistant à faire semblant de s’intégrer dans un parti de gauche, dans le but de se renforcer en dévoyant une partie des militants de ce parti : c’est l’entrisme. Comme cela n’avait pas marché au PS (sa démarche initiale), il a investi le PCF d’autant plus facilement que ce dernier, très malade des politiques réformistes menées par ses directions (Hue, Buffet, Laurent), constituait un terreau remarquable car orphelin du marxisme-léninisme qui avait constitué pendant longtemps sa colonne vertébrale. Au début, Oxley affichait franchement son trotskisme, mais s’est rendu compte que cela ne pouvait faire recette dans le PCF : depuis, c’est beaucoup moins visible sur son site. Dans les textes présentés aux différents congrès du PCF, il avance masqué derrière le mot "marxisme" ; cela a pu duper un certain nombre de camarades. De plus, comme il est anglais, il ne peut ressentir la culture de la révolution française comme l’ont acquis historiquement les communistes français ; ainsi, les termes de souveraineté du peuple et de souveraineté nationale lui posent problème ; et lorsque nous crions "Vive la nation", aussi. En tant que bon trotskiste qui se respecte (révolution permanente et impossible dans un seul pays), il n’a aucun problème avec la construction supranationale qu’est l’UE (voir ses textes antérieurs). Sauf que dans un souci d’adaptation au PCF et à la réalité grecque, j’ai vu que le dernier texte de congrès (celui du 37ème) de La Riposte avait été rédigé de manière caméléon sur cette question. Il n’en reste pas moins que La Riposte renvoie dos à dos les mafias et les néo-nazis qui ont fomenté le coup d’état en Ukraine avec la résistance à l’Est qu’il qualifie d’attaque de l’armée russe.

En réalité, La Riposte est une tendance trotskiste constituée qui organise ses propres congrès, qui scissionne ("Révolution"), qui existe indépendamment du PCF et qui vit pour elle-même par entrisme et non pas pour le PCF. Elle forme un enkistage trotskiste dans le PCF et joue sa propre partition : c’est en cela que nous disons qu’elle est une réalité extérieure au PCF. Voila la vérité... Il est important d’en informer les camarades qui peuvent être dupés par ce genre de manipulation : qui peut savoir que derrière le texte 2 ce sont des trotskistes qui pratiquent l’entrisme dans leur parti ?

Pour moi, le trotskisme est une forme d’anticommunisme issue des milieux petits bourgeois et historiquement combattue par le PCF (sauf ces dernières années...). Et je pense que la direction utilise La Riposte pour affaiblir les véritables forces d’opposition à leur politique.


Geoffroy Galouzeau - PCF ? Paris XX

Camarade,
Puisque tu refuses de dialoguer, j’exige que tu fasses disparaître également mon premier mail de votre site où le dialogue est impossible.

Tu ne comprends pas que c’est à cause de " communistes " dans ton genre que le PCF coule aujourd’hui.
Refus de faire l’inventaire du stalinisme qui est la cause première de la disparition du communisme en URSS. oublier les goulags..... C’est bien la première raison pour laquelle des millions de jeunes ne nous rejoignent pas.
Justifier l’assassinat de millions de communistes en URSS, , en Hongrie, en Tchécoslovaquie, voilà ce qui tue Le PCF et non pas les capitalistes.......



Michel Berdagué

Cette analyse - Une base commune pour un congrès historique !- de la situation est excellente 100 % d’ accord comme le 100 % Sécu !
A diffuser largement bien avant le 2 Mai . Comme lors de la présentation à Fabien du secrétaire national sortant et sa petite équipe pour son livre , les contacts avec les camarades se font de plus en plus intenses et de s’ engager pour Unir les Communistes.



Eric Jouen

Chers camarades,

le Parti n’est pas un tribunal où certains peuvent porter des jugements taillés à la serpe, plutôt que d’avancer des arguments constructifs.
La Riposte est une association qui défend les idées du marxisme révolutionnaire, qui regroupe des camarades marxistes qui se sont données pour objectif que le PCF et la CGT luttent pour un programme marxiste révolutionnaire, ce qui n’est pas le cas actuellement.

Le fait que des camarades qui défendent les idées marxistes révolutionnaires s’organisent dans une association dérange habituellement les réformistes.

Les commentaires laissés par certains au dessus sont assez drôles. Sans doute ignorent-ils que c’est exactement ce que pouvaient écrire certains socialistes français dans la presse au sujet des idées de Marx qui défendait les idées du Manifeste du Parti communiste écrit à Londres en 1848 ! Dans la presse de l’époque, on pouvait lire que c’était des idées venant d’Angleterre, d’un certain Marx, prussien de surcroît, qui ignorait les traditions révolutionnaires françaises etc....(alors que Marx avait étudié et analysé la révolution française bien plus que ces socialistes...!), sans compter qu’il avait créé l’Association Internationale des Travailleurs qui avançait ses tentacules en France !!!

Bref, c’était le même genre de procès que ce que l’on peut lire plus haut. Mieux vaut ne pas trop s’y attarder et débattre des idées entre camarades.

Par exemple, un camarade défend l’idée de souveraineté nationale et est prêt à crier "Vive la nation !". Nous pensons au contraire que nous devons défendre avant tout les intérêts des travailleurs, quelque soit leur nationalité, et que l’Etat français ne nous intéresse que dans la mesure où il sera entre les mains de la classe ouvrière, que jamais nous ne défendrons la souveraineté nationale dans les mains des capitalistes, même s’ils sont français !

Dans le Manifeste du Parti Communiste, rédigé par Marx et Engels (2 allemands dont un qui était bourgeois n’en déplaise à un camarade au dessus !), on peut lire :
"Les communistes ne se distinguent des autres partis ouvriers que sur deux points :
1. Dans les différentes luttes nationales des prolétaires, ils mettent en avant et font valoir les intérêts indépendants de la nationalité et communs à tout le prolétariat.
2. Dans les différentes phases que traverse la lutte entre prolétaires et bourgeois, ils représentent toujours les intérêts du mouvement dans sa totalité." ou encore "En outre, on a accusé les communistes de vouloir abolir la patrie, la nationalité. Les ouvriers n’ont pas de patrie. On ne peut leur ravir ce qu’ils n’ont pas."
.

Marx et Engels expliquent également dans les Manifeste que le prolétariat au pouvoir fera disparaître les démarcations nationales !

Au cri de "Vive la nation !", nous opposons le cri de "Vive l’Internationalisme !"

Fraternellement
Eric Jouen


pam :

toute l’expertise de la manipulation dans ce commentaire faussement bienveillant...
- bien sûr, ceux qui sont dérangés que des militants s’organisent dans une association seraient les "réformistes"... amusant quand on songe à la précision et la rigueur des 21 conditions de la première internationale communiste
- Le parti ne serait pas un tribunal, mais Eric Jouen accuse et défend...
- une pointe d’humour en faisant semblant de croire que les militants communistes sont ignares et ne connaissent pas les débats de l’internationale communiste sur la question nationale et l’internationalisme... humour du deuxième niveau quand il fait semblant de croire qu’il y aurait similarité entre l’association internationale des travailleurs de marx au 19eme et l’association internationale qu’il ne nomme pas, la TMI, nième scission de la 4eme internationale (celle de Trotsky)

- le mensonge par omission quand il affirme "La Riposte est une association qui défend les idées du marxisme révolutionnaire" sans dire clairement que ce qu’il appelle "révolutionnaire", c’est un marxisme "trotskyste"... Autrement dit, il dit aux communistes du PCF qu’ils sont les héritiers d’un parti réformiste et que la Riposte s’est créé pour en faire, enfin, un parti révolutionnaire... Bien évidemment, les orientations prises depuis la mutation de Martigues lui facilite la tache.... De fait, la Riposte, comme la direction du PCF ont un objectif en commun, en finir avec ce qu’a été le PCF... que tous deux pourraient nommer un parti "stalinien"...

- Une citation de Marx pour faire sérieux et se couvrir, pour faire apparaitre son idée centrale comme "marxiste"... Ainsi donc, si on pense, comme Lénine, que les luttes nationales sont une condition des luttes de classe, on ne serait pas marxiste...
- Et derrière la manipulation, le travail de fonds pour faire fi d’un siècle d’expériences militantes et continuer, imperturbable, à faire croire que nation et internationalisme sont opposés... Autrement dit, pour rompre profondément avec ce grand PCF qui avait brandi d’un même poing le drapeau rouge et le drapeau tricolore dans les luttes nationales, comme dans les luttes internationalistes... Ce parti qui avait défendu la France chantée par Jean Ferrat dans les luttes sociales comme dans les luttes anti-coloniales... Rappelons que le grand Ho Chi Minh était un des fondateurs du PCF..

Ce qui est le plus amusant dans cette histoire... c’est de voir a quel point l’impasse trotskyste largement éclairée par le XXième siècle continue à répéter les mêmes erreurs fondamentales...

Qu’à l"époque de Trostky, la question du rapport entre luttes nationales et internationales soit ouverte, c’est normal, tous les marxistes pensent à l’époque que la révolution sera mondiale... Mais... la révolution soviétique est russe, elle doit traiter dans l’urgence la question des nationalités, sujet de différents d’ailleurs entre Lénine et Staline... même si "la question nationale" de Staline reste une référence de lecture.

Et tout le 20ième siècle nous montre que toute révolution est nationale... elle peut devenir franchement prolétaire, comme à Cuba, elle peut-être franchement nationaliste comme en Iran, et elle peut être, comme la révolution Française, une révolution bourgeoise plus ou moins marquée par l’intervention populaire... Chaque cas est concret, particulier, et évolutif... et ceux qui font une révolution ont raison, même si rien n’est jamais acquis... et si les reculs et les retours en arrière sont à craindre toujours...

Quand au XXIème siècle, il nous montre à quel point les indépendances nationales, le plus souvent bourgeoises, ont été des progrès face au capitalisme mondialisé, qui lui, une fois libéré de l’affrontement avec le camp socialiste, démontre a quel point il n’a pas besoin des nations et fait tout pour les détruire... par la guerre, par la privatisation, l’impérialisme. Badiou émet une hypothèse intéressante quand il évoque une forme de "dépérissement capitaliste" de l’état, qui peut être remplacé par des milices et la violence fasciste.. ce qu’on voit en Ukraine ou en Irak

Bref, le trotskysme a été totalement désavoué par l’histoire

Nous ferons tout pour éclairer les communistes qui se font prendre au discours faussement marxiste de La Riposte. Nous portons nous fièrement l’histoire du PCF que Eric Jouen considère comme "stalinienne".



Edité le 02-05-2016 à 23:39:10 par Xuan