Forum Marxiste-Léniniste
Forum Marxiste-Léniniste
Administrateurs : Finimore, ossip, Xuan
 
 Forum Marxiste-Léniniste  Théorie  l'impérialisme, le Tiers Monde et la Chine 

 Le FMI à la croisée des chemins

Nouveau sujet   Répondre
 
Bas de pagePages : 1  
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18356 messages postés
   Posté le 20-10-2009 à 21:18:32   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le Quotidien du Peuple a publié une série d'articles sur le FMI.
La Chine se félicite de la part croissante des pays en voie de développement dans cette institution :


Le 09.10.2009
La Chine exhorte le FMI et la Banque Mondiale à accélérer leurs réformes


Le ministre chinois des Finances, Xie Xuren, a demandé mardi au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale (BM) d'accélérer les réformes permettant de donner aux pays en voie de développement une voix plus forte dans les deux institutions en vue de refléter le poids économique de leurs membres.

"Nous invitons toutes les parties à travailler ensemble plus étroitement et à prendre des mesures pour faire progresser les réformes de ces deux institutions" , a indiqué M. Xie, lors d'une session plénière des assemblées annuelles du FMI et de la BM à Istanbul.

Le ministre chinois faisait allusion à la proposition conjointe des dirigeants du G20 d'augmenter les droits de vote d'au moins 5% au FMI et de 3% à la BM en faveur de pays en développement (PVD).

Le FMI doit accélérer son réforme de quote-parts et achever sa 14e révision de la formule des quote-parts avant le janvier 2011 afin d'accomplir un significatif transfert de quote-parts et du droit de vote aux marché émergents et aux pays en voie de développement, et de renforcer sa légitimité et son efficacité, a souligné M. Xie.

Il a également exhorté le FMI à établir un mécanisme d'ajustement automatique de ses quote-parts à moyen terme et à long terme pour refléter de manière opportune l'évolution du poids de chaque membre dans l'économie mondiale.

La Chine espère aussi que la BM se réformera, le plus tôt possible, vers l'objectif final de réaliser l'égalité du droit de vote entre les pays développés et les pays en voie de développement, a-t-il affirmé.

Les deux institutions doivent augmenter sans cesse la représentation des pays en voie de développement dans la structure de recrutement de la BM, surtout de la direction, et rendre le processus de sélection ouvert, transparent et fondé sur le mérite, a ajouté M. Xie.
Le FMI envisage de transférer au moins 5% des droits de vote des pays jusqu'ici sur-représentés vers les économies dynamiques émergentes et en développement avant janvier 2011, mais la mise en œuvre des anciennes réformes a pris un retard, a révélé le directeur général du FMI Dominique Strauss- Kahn.

"Seuls 36 sur 11 pays ont approuvé la législation relative aux réformes de quote-parts et des droits de vote de 2008" , a précisé M. Strauss-Kahn. "J'appelle ces pays à faire des progrès aussi rapidement que possible. "

Pour sa part, le président de la Banque mondiale Robert Zoellick a fait savoir que les actionnaires de la banque devrait accorder la moitié de ses droits de vote aux pays en développement, malgré les actuelles réformes qui visent à relever leur à au moins 47%.

En outre, M. Xie a appelé le FMI à renforcer sa surveillance sur les économies développées et la Banque mondiale à assurer son adéquation de fonds en vue d'augmenter son assistance financière aux pays en développement.

"Nous nous opposons à un transfert de la pression de la détérioration financière et du manque de fonds concessionnels vers les pays en développement en augmentant les prix des prêts de la BIRD (la Banque internationale pour la reconstruction et le développement)" , a souligné M. Xie.

La BIRD de l'agence de la BM spécialisé dans la fourniture de prêts, garantie, gestion de risques et services de conseil aux pays à revenu moyen et des pays pauvres solvables.

"La Chine est disponible à approfondir sa coopération avec la BM et le FMI sur la base de bénéfice mutuel pour réaliser un développement mondial équilibré et durable" , a affirmé le ministre chinois.

La session plénière des assemblées annuelles des conseils de gouverneurs du FMI et de la BM a ouvert à Istanbul avec la participation des ministres des Finances et des gouverneurs de banques centrales de 186 pays membres des deux institutions financières.

Les travaux de discussions portent notamment sur la relance de l'économie mondiale et les réformes des deux institutions financières internationales.




Le 15.10.2009
Une étape importante dans la carrière de Zhu pour rejoindre le FMI


Le vice-président de la Banque de Chine Zhu Min pourrait occuper bientôt un poste de direction à la banque centrale du pays, ce qui pourrait le préparer pour un poste à haute responsabilité au sein du Fonds monétaire international (FMI), ont annoncé les personnes qui ont fait connaissance du dossier.
Bien que Zhu ait personnellement nié d'avoir la connaissance de sa nomination en tant que vice-président de l'autorité monétaire supérieure de la nation - la Banque populaire de Chine - la source a confirmé que la banque centrale avait été officiellement informée de la nouvelle fonction de Zhu.
Zhu, âgé de 56 ans, est un éminent spécialiste financier avec une riche expérience internationale, et il pourrait bien devenir la deuxième personne après Justin Lin, l'actuel chef économiste de la Banque mondiale, et jouer un rôle clé dans cette institution financière internationale.
Si cela arrive, son élévation au titre de directeur général adjoint du FMI devrait permettre à la Chine de jouer un plus grand rôle dans le cadre du nouvel ordre financier mondial après la crise.
D'habitude, les fonctionnaires recommandés par le gouvernement chinois pour le FMI devraient d'abord occuper une position de transition à la Banque centrale, tandis que celles proposées pour un poste à la Banque mondiale doivent en général assumer un poste au ministère des Finances au début, a annoncé à China Daily la source, qui a refusé d'être nommée.
La nomination survient alors que la Chine, tout comme d'autres marchés émergents, appelle les institutions financières internationales à l'écouter afin de mieux refléter son pouvoir économique grandissant.

"La nomination de Zhu au FMI sera un pas important pour destituer les Etats-Unis et les pays de l'Europe de la position dominante sur la scène financière internationale" , a déclaré Pang Zhongying, professeur de relations internationales à l'Université Renmin de Chine.
En réponse aux appels croissants pour la réforme de la structure de gouvernance de ces institutions multilatérales, les dirigeants du monde ont atteint un consensus selon lequel les marchés émergents méritent d'avoir une voix plus forte qui correspond à leur influence croissante.
A la réunion annuelle du FMI et de la Banque mondiale qui s'est déroulée en Turquie au début du mois, le FMI a promis de transférer au moins 5% de ses parts de quotas vers les marchés émergents dynamiques et les pays en développement, des pays sur représentés vers les pays sous-représentés, avant janvier 2011.

"Zhu occupant le poste du directeur adjoint du FMI pour le compte de l'autorité monétaire de la Chine, ce sera sans aucun doute un progrès significatif dans la réforme des institutions financières internationales" , et cela jouera un rôle actif dans le renforcement du statut des pays en développement à l'échelle mondiale", a déclaré Fu Lichun, analyste chez Southwest Securities.


Le 20.10.2009
La Chine deviendrait le deuxième pays du FMI quant au droit de vote


Le 17 octobre, Daisuke Kotegawa, le premier représentant du Japon au fonds monétaire international (FMI), a révélé à Beijing que le FMI est en train de mener une nouvelle réforme après laquelle la proportion du droit de vote de la Chine se classerait peut-être à la deuxième place du monde, juste après les Etats-Unis.
Selon lui, bien que l'économie mondiale ait tendance à prendre bonne tournure et que la banque centrale de l'Australie ait annoncé la hausse du taux d'intérêt, c'est encore trop tôt pour les pays du monde de discuter des mesures destinées à arrêter la stimulation de l'économie. Pour le moment, la tâche la plus importante est de maintenir la bonne situation économique actuelle. A bref délai, on n'a pas besoin de s'inquiéter d'une inflation possible.

Maintenant, la proportion du droit de vote des Etats-Unis dans le FMI est de 17,4%, et celle de la Chine, seulement de 3,72%. Après la réforme, la proportion du droit de vote de la Chine serait largement élevée. Selon Daisuke Kotegawa, après la réforme, la proportion du droit de vote de la Chine dépasserait celle du Japon et se hisserait de la 6e place à la 2e place.
Selon Dominique Strauss-Kahn, président du FMI, il est temps d'ajuster la proportion des droits de vote des pays membres du fonds et le plus grand changement se fera pour la Chine, dont le droit de vote augmentera sans doute dans de fortes proportions.




Dans Voltaire.net, un point de vue beaucoup moins optimiste sur l’émergence du Tiers Monde dans le FMI :

Renforcement du FMI et de la Banque mondiale

par Damien Millet*, Éric Toussaint*, Renaud Vivien*
19 octobre 2009

Le G20, auto-proclamé directoire économique mondial, a décidé de renforcer les capacités du FMI et de la Banque mondiale à ponctionner les richesses du Sud afin de résoudre la crise du Nord. Pour masquer la cruauté de cette politique, les institutions internationales sont convenues à Istanbul d’un lifting cosmétique du FMI qui ne modifie en rien le principe censitaire de son Assemblée générale. Les responsables du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM) dénoncent cette aggravation des déséquilibres mondiaux.



Le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, discute avec son principal mandant, le secrétaire au Trésor des États-Unis, Tim Geithner (Istanbul, 3 octobre 2009). Les USA détiennent à eux seuls 16 % des droits de vote. Avec leurs principaux alliés, ils contrôlent sans difficulté l’institution.
©Stephen Jaffe, FMI

C’est dans un climat de répression que se sont achevées à Istanbul les assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale. Pour la deuxième journée consécutive, les 10 000 policiers turcs mobilisés pour l’occasion n’ont pas hésité à utiliser canons à eau, gaz lacrymogène et véhicules blindés pour disperser les manifestants. Le même scénario s’était produit fin septembre lors du sommet du G20 à Pittsburgh où les manifestations contre cet « ersatz » de G8 avaient également été réprimées par les forces de police. Le FMI et la Banque mondiale ont tenu ces réunions controversées quelques jours après la décision du G20 de modifier les droits de vote au sein des deux institutions : 5 % des quotes-parts au FMI et 3 % des droits de vote à la Banque mondiale doivent ainsi être transférés vers « les pays émergents et en développement dynamiques » d’ici janvier 2011. Leur système actuel était de plus en plus contesté, tant par les pays du Sud que pas les mouvements sociaux : il repose sur la règle « 1 dollar égale une voix », contrairement à l’Assemblée générale de l’ONU où chaque pays possède une seule voix.

Pour le directeur général du FMI, le socialiste français Dominique Strauss-Kahn, il s’agit là « de décisions historiques ». Mais pour le CADTM, c’est une sinistre farce. En effet, ce transfert ne change rien aux rapports de force au sein des deux institutions. À titre d’exemple, la Chine, qui en sera un des principaux bénéficiaires, détient environ 3 % des droits de vote aujourd’hui, très loin derrière les États-Unis qui possèdent à eux seuls plus de 16 %, leur garantissant de facto un droit de veto sur toutes les grandes décisions. Le groupe emmené par le Rwanda, qui regroupe 24 pays d’Afrique noire et représente 225 millions d’individus, possède quant à lui 1,39 % des droits de vote ! Nul besoin d’être mathématicien pour comprendre que ces réformettes annoncées à grand renfort médiatique ne transformeront pas la Banque mondiale et le FMI en organisations démocratiques. D’ailleurs le seront-elles un jour vu que le système actuel ne peut être modifié sans l’accord des États-Unis ? Autre fait aggravant : depuis 1944, le président de la Banque mondiale a toujours été un États-unien tandis que le directeur du FMI est toujours un ressortissant européen en vertu d’une règle tacite. Ce partage des pouvoirs combiné à cette répartition des droits de vote profondément anti-démocratique prouvent bien que le FMI et le Banque mondiale constituent des instruments aux mains des puissances occidentales pour imposer au reste du monde des politiques servant leurs intérêts propres.

Après avoir traversé une grave crise de légitimité, la Banque mondiale et le FMI ont retrouvé un second souffle du fait de la crise mondiale. Entre 2004 et 2008, la hausse importante du prix des matières premières a augmenté les réserves de change de certains pays en développement, qui en ont alors profité pour rembourser de manière anticipée leurs dettes envers ces créanciers, afin de se débarrasser de leur tutelle encombrante. Mais à partir de la fin 2008, l’aggravation de la crise mondiale a radicalement modifié la situation. La liste des pays durement frappés par la crise s’est allongée et le G20 a remis FMI et Banque mondiale au cœur du jeu mondial. C’est ainsi que sous la pression du FMI, la Roumanie a dû appliquer des politiques anti-sociales comme la réduction brutale de 15 % des revenus des fonctionnaires, en contrepartie de liquidités pour surmonter la crise à court terme. Depuis 2008, une quinzaine de pays ont connu le même sort. La Banque mondiale a, quant à elle, tiré profit de la crise écologique en créant plusieurs fonds d’investissement climatiques tout en continuant à financer des projets de déforestation et d’industries extractives. Durant l’année 2008, les fonds alloués aux énergies propres ont d’ailleurs été 5 fois inférieurs à ceux destinés aux énergies non-renouvelables dont le montant a augmenté de plus de 165 % [1].

Ensuite, le G20, autoproclamé « instance de régulation mondiale », a joué un rôle décisif dans la tentative de relégitimation du FMI en triplant ses moyens financiers lors du sommet de Londres en avril dernier [2] et en élargissant ses missions à l’issue du sommet de Pittsburgh [3]. Le FMI est ainsi placé au cœur de la surveillance de l’économie mondiale « pour promouvoir la stabilité financière internationale et rééquilibrer la croissance ». A Istanbul, il a été convenu de « réexaminer le mandat du FMI pour qu’il englobe l’ensemble des politiques macroéconomiques et liées au secteur financier qui influent sur la stabilité de l’économie mondiale » [4]. Il devra ainsi « faire des recommandations de politique économique aux pays qui devront prendre des mesures correctives adaptées ». Nul besoin d’être devin pour connaître à l’avance ces recommandations. Le FMI déclarait en juin 2009 sur les politiques mise en œuvre dans la zone euro, que « les mesures prises pour soutenir la réduction de la durée de travail et l’augmentation des avantages sociaux — aussi importantes qu’elles soient pour accroître les revenus et maintenir la main d’œuvre sur le marché du travail — devraient être intrinsèquement réversibles » [5]. Le rapport « Doing Business 2010 » de la Banque mondiale est encore plus explicite puisqu’il décourage les pays d’adopter des programmes de protection sociale en qualifiant les gouvernements qui le font de « non-compétitifs » [6]. Malgré ses échecs répétés, le Consensus de Washington, sorte de code du néolibéralisme, continue donc à être l’ordonnance prescrite par le FMI et la Banque mondiale aux pays qui sollicitent leur « aide ».

Pourtant, l’échec de ces politiques d’ajustements structurels imposées aux pays du Sud depuis la crise de la dette de 1982 aurait dû être rédhibitoire : la pauvreté et les inégalités se sont aggravées tandis que le problème de la dette n’est absolument pas réglé. Pis, une nouvelle crise de l’endettement est en gestation, ce qui augmentera encore la part des budgets nationaux consacrés au remboursement des créanciers. À moins que les gouvernements décident de suspendre le paiement pour satisfaire en priorité les besoins humains fondamentaux et d’entreprendre un audit des dettes pour annuler sans conditions la part illégitime, qui n’a pas profité aux populations. Ce serait là un premier coup d’arrêt aux funestes politiques du FMI et de la Banque mondiale, dont l’abolition et le remplacement par des institutions soucieuses de l’intérêt des populations doivent être des revendications fortes.

Damien Millet

Secrétaire général du CADTM France (Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde). Dernier livre publié : Le système dette, Tome 1 : La Paz, Syllepse (2009).
Éric Toussaint
Président du CADTM Belgique (Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde). Dernier livre publié : Banque du Sud et nouvelle crise internationale, CADTM/Syllepse, 2008.
Renaud Vivien
Membre du Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde (CADTM).

[1] « Climate Bank or fossil fuel Bank ? World Bank Group increases lending to high carbon projects », Srabani Roy, 29 septembre 2008, in Bretton Woods Project.
[2] « Déclaration du G20 sur la fourniture des ressources par l’intermédiaire des institutions financières internationales », Londres, 2 avril 2009.
[3] « Déclaration du troisième sommet des chefs d’État et de gouvernement du G20 », Pittsburgh, 25 septembre 2009.
[4] « Les "décisions d’Istanbul" orienteront l’action du FMI, alors que les pays repensent le monde de l’après-crise », Bulletin du FMI en ligne, 6 octobre 2009. Téléchargement.
[5] « Déclaration de la mission du FMI sur les politiques mises en œuvre dans la zone euro », FMI, 8 juin 2009.
[6] « Doing Business 2010 : La Banque mondiale décourage l’extension de la protection sociale », par la Confédération syndycale internationale, 9 septembre 2009.

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Haut de pagePages : 1  
 
 Forum Marxiste-Léniniste  Théorie  l'impérialisme, le Tiers Monde et la Chine  Le FMI à la croisée des cheminsNouveau sujet   Répondre
 
Identification rapide :         
 
Divers
Imprimer ce sujet
Aller à :   
 
créer forum