Sujet :

Les communistes au sein du P"C"F

Xuan
   Posté le 08-02-2013 à 11:31:55   

Sur Europe 1 :

Le PCF lâche la faucille et le marteau


…« Pour les cadres du parti, c'est un faux problème. Et beaucoup s'indignent que le débat se fasse sur ce terrain... et éclipse au passage les autres. "Je suis scandalisé. Le Congrès du parti s'ouvre par des interventions de salariés d'entreprises en crise, comme Petroplus, par des dirigeants internationaux qui viennent nous parler des militantes kurdes tuées à Paris, par des discussions sur l'avenir du parti et on parle de sujets comme ça. Je ne commenterai pas des problèmes d'intendance ", a ainsi réagi Patrice Bressac, le porte-parole du PCF, contacté par Europe1.fr. »


Sur le site "faire vivre et renforcer le pcf" :

Une étoile qui se vide de sa substance rouge
Recollons la faucille et le marteau sur nos cartes !


«Nous avons découvert la suppression du marteau et de la faucille en recevant nos nouvelles cartes. Les outils comme nous le disons avaient disparus, laissant place a l'étoile à moitié rouge, du PGE. Tout un symbole en somme.
Notre sigle est une étoile qui se vide de sa substance rouge.
Nous avons aussi découvert que cette carte nous faisait membre de la gauche européenne.
Tout cela a été décidé dans notre dos, n'a pas fait l'objet d'un débat avec les communistes.
Il y a une sorte de cabinet noir qui décide et nous met devant le fait accompli, raison pour laquelle nous pensons que la fusion-absorption dans le front de gauche se fera par la bande, sans que là non plus, nous en discutions vraiment.

Il me semble que la campagne de dénigrement dirigée contre ceux qui représentent et défendent un point de vu "orthodoxe" (condamnation de l'impérialisme, de son jumeau le sionisme, de l'Europe prison des peuples, du capitalisme en adoptant son contraire le socialisme, c'est a dire le processus de liquidation de la propriété privée des moyens de productions et d'échanges, le sociétal et ses corporatismes communautaires), vient en appui à ces grandes manœuvres, qui doivent interdire (j'entends d'un point de vue raisonnable, celui de la pensée) toute idée s'appuyant sur une volonté de sortir du capitalisme en dehors des voies admises par les institutions bourgeoises, entre autre par le recours a la violence, ce qu'a rappelé fermement hier le ministre de l'intérieur, autrement dit de tout ce qui pourrait permettre au peuple de sortir des formes construites par la société bourgeoise pour maintenir sa domination.

Une véritable police de la pensée existe, dont nous voyons concrètement cette semaine l'activité, mise en place par les appareils idéologiques d'état qui n'ont jamais été aussi puissants depuis qu'Althusser en a postulé les concepts dans son ouvrage "position", l'élément nouveau étant toutefois le ralliement à ce dispositif du parti communiste et de la presque totalité des organisations gauchistes d'hier ( le concept ne veux plus dire grand chose du point de vu de son acceptation post soixante huitarde mais reprend par contre tout son sens du point de vu développé par Lénine)

Pour notre part nous avons trouvé une formule qui détourne cette carte social démocrate pour la ramener à sa fonction d'origine, celle de membre d'un parti communiste de type léniniste, en fabricant des petites autos collants avec faucille et marteau.

Faites le savoir, et adressez vous à la section de Vénissieux ou par l'intermédiaire du site faire vivre le pcf pour vous en procurer ou fabriquez en vous même. Nous appellerons ce comportement la "désobéissance des communistes" ,
ce qui vaut mieux que ce "silence des communistes" faisant titre à un livre italien porté au théâtre qui noue son récit autour de la liquidation du pci et du courant politique qui en Italie le portait, traduisant par là la torpeur qui a saisi les hommes et les femmes du plus grand parti communiste d'Europe, ce grand parti de masses qui à la libération su mener des luttes de grandes porté pour tirer le peuple vers son émancipation et le progrès social mais qui s'est arrêté en chemin miné par le réformisme et l'opportunisme, livrant ce peuple à la démagogie fascisante et corrompue des Berlusconi et autres mercenaires du système bancaire mondial ( fmi,gordon brother et companie ).

Disons le par cet acte symbolique nous refusons de disparaître comme courant historique, émanation de la classe ouvrière révolutionnaire, nous gardons, pour nous distinguer le signe de cette fierté, celle qui symbolise sur font rouge l'alliance des travailleurs des villes et des champs, des hommes et des femmes (puisque la faucille est un instrument féminin: voir sur le site réveil communiste l'article sur l'histoire du marteau et de la faucille) »


Gilbert Remond


Edité le 19-02-2013 à 20:05:56 par Xuan


Eric
   Posté le 08-02-2013 à 13:56:20   

La suite logique de la social-démocratisation du parti avant sa disparition pure et simple .
Car le créneau social-démocrate est déjà occupé par un ps hégémonique .
Cà remonte à plusieurs années .
Interwiew de Thorez au Times , en 1946 , qui avant K admet la possibilité d'arriver au socialisme par la voie pacifique , les élections ; donc sans révolution violente .
Soutien au révisionniste K contre le PCC et le PTA .
Soutien au candidat unique de la gauche en 1965 .
Programme commun de gouvernement avec la bourgeoisie social démocrate en 1972 .
Abandon de la dictature du prolétariat en 1976 et du marxisme-léninisme en 1979 .
Participation au gouvernement social-démocrate en 1981 .
etc...


Edité le 08-02-2013 à 14:01:05 par Eric


Xuan
   Posté le 08-02-2013 à 15:15:08   

La transformation du P"C"F en parti social-démocrate était engagée en effet depuis de longues années.
La lutte idéologique entre deux voies existe dans tout parti communiste, de sa naissance jusqu'à sa mort, et se manifeste dans ses actes et dans ses positions.

Pour nous la ligne révisionniste l'avait emporté de façon irréversible lors de la controverse sino-soviétique et n'a jamais pu être redressée malgré toutes les tentatives des communistes restés fidèles aux principes marxistes-léninisme, que ce soit à l'intérieur du P"C"F, ou dans la tentative de créer le PCMLF, ou dans les efforts de tous les groupes ou organisations qui ont lutté séparément pour un parti communiste authentique, et qui s'emploient à retrouver nos racines par l'étude du matérialisme-dialectique et son application à notre société.

Aujourd'hui la crise du capitalisme, le bellicisme des monopoles français à l'étranger, les coups qu'ils nous portent ici et à d’autres peuples d’Europe nous montrent que ce parti est indispensable pour réaliser la révolution prolétarienne et le socialisme.

La dissolution inévitable du P"C"F dans le Front de Gauche et la social-démocratie, à l'image de la LCR dissoute vainement dans le NPA, engendrera nécessairement son contraire.
Nous parviendrons à nous unir dans le Parti Communiste qui nous fait tant défaut en considérant à la fois nos divergences et nos points communs, avec franchise mais dans un débat "au sein du peuple" .

Ci-dessous un courrier adressé par Antoine Manessis, qui répond au premier :



Chers Camarades,

Il y a longtemps que la faucille et le marteau ont disparu du PCF, de l'Huma, des drapeaux..... L'escamotage des outils est allé de paire avec le reniement des principes communistes. Avec l'abandon d'un projet politique communiste. Avec la désertion de l'histoire communiste. Avec la démolition de l’originalité de l'organisation communiste.
La suppression des outils sur la carte du PCF-PGE n'est que l'aboutissement d'un long processus que nous communistes du PRCF dénonçons depuis des années.

Il ne s'agit pas en disant cela d'une remarque du genre "on vous l'avez bien dit !"....Non camarades ! Cela est un appel à nous unir, à unir les communistes, à l'unité d'action de tous les vrais communistes. Nous ne pouvons plus nous permettre l'éparpillement parce que nous avons des responsabilités historiques vis à vis de la classe ouvrière, du peuple et de la nation.

Unissons-nous comme le PRCF le propose dans une campagne commune sur des positions qui nous sont communes et de toutes les façons possibles.

Salut fraternel.


AM


Edité le 08-02-2013 à 15:18:19 par Xuan


Xuan
   Posté le 19-02-2013 à 20:26:19   

Nous devons étudier avec attention les prises de positions des communistes sincères, qu'ils soient adhérents ou non du parti révisionniste, et quelle que soit la façon dont ils envisagent la lutte pour un authentique parti communiste, que nous partagions entièrement leurs vues ou pas.
Sur le fond notre objectif est le même et nous ne pourrons pas l'atteindre si nous ignorons ce qui nous sépare et ce qui nous unit.
Ci-dessous l'appel de la Cellule ouvrière du bassin minier ouest du Pas-de-Calais aux militants restés fidèles aux idéaux et aux valeurs du communisme :


___________________________


"C'est en lisant et en analysant les derniers écrits du PCF qu'il a été décidé de nous adresser aux adhérents sincères du PCF qui ont su conserver des valeurs marxistes et donc aussi aux communistes en dehors du PCF. D'où ce n°36 de nos cahiers."

Les Cahiers communistes du « Comité de Base » : comibase@gmail.com n°36/19-02-2013

A nos Camarades sincères de la base du PCF, fidèles aux idéaux et aux valeurs du communisme.


Ceci n’est qu’un simple message qui s’adresse aux adhérentes et adhérents sincères, fidèles et dévoués du Parti Communiste Français, pour leur dire que le combat des communistes, adhérents ou non du PCF, élus et non élus, est juste. Mais il s’adresse aussi et objectivement, aux –adhérents- opportunistes, élus et non élus du PCF, qui ont des intérêts personnels à défendre et qui trop souvent se cachent et se trouvent bien loin des préoccupations des masses populaires exposées à la vindicte du capital.

Notre cellule ouvrière est toute jeune puisque créée en septembre 2012 par des camarades ouvriers marxistes, aguerris dans la lutte des classes de terrain mais aussi à la réflexion révolutionnaire sur une base concrète [certains sont toujours adhérents du PCF sans que cela nous pose le moindre problème].

Nous n’avons pas l’intention d’être un parti mais nous constatons qu’on ne peut plus agir comme des moustiques, même nombreux et déterminés, voulant tuer un éléphant, car sa carapace est trop épaisse.

Un parti révolutionnaire est nécessaire, et même plus, il est indispensable dans une société capitaliste bâtie sur un principe de classes que tout oppose et qui ne subsiste que par l’exploitation des travailleurs et la spoliation des plus-values créées par le travail et le libre échangisme concurrentiel.

Un parti communiste est indispensable, [même si certains pensent qu’il y a d’autres solutions qui n’ont pas encore été pensées (la tête dans les étoiles) quand d’autres parlent de 3ème voie] puisqu’à un moment de notre histoire humaine au sein de l’espace-temps, ce sera soit la victoire des idéaux communistes tels que Marx, Engels et Lénine les ont scientifiquement définis, ou à l’inverse la pire des barbaries capitalistes comme l’ont anticipé des films de science-fiction qui avec le temps, deviennent des réalités.


Le PCF entend dans son dernier (au sens propre comme au sens figuré ) congrès, rallumer les étoiles, mais lesquelles ? Celles qui ornent le drapeau de l’Europe supranationale impérialiste qui pendant 40 ans a combattu le communisme pour détruire un espoir pour les peuples opprimés et livrés à la barbarie capitaliste paroxystique [en référence à la période d'une maladie dans laquelle les symptômes atteignent leur maximum]? Celles de la piste où les éléphants paradent vêtus de rose…, ou celles que l’on voit après avoir été assommé lors d’un combat inégal et truqué ?

Mais avant de rallumer les étoiles et d’explorer l’univers pour tenter de trouver des réponses et des solutions dans la stratosphère, il faut revenir sur Terre. Car ici-bas, la situation de notre classe sociale est de plus en plus préoccupante, elle est minée par la division et l’attentisme, elle est affaiblie par l’individualisme de survie et le sentiment d’être totalement impuissant pour faire face à une machine à broyer qu’elle soit actionnée par le pouvoir politique ou le pouvoir patronale, alliés de circonstance dans l’ultralibéralisme.

La philosophie, soit-elle de classe, est nourrissante pour les esprits intellectuels ou pour les experts formés à la pratique de la dialectique, mais elle ne nourrit ni les estomacs qui crient famine ni ne résout les problèmes concrets.

Or nous sommes atteints par une « philosophite » aigüe qui nous éloigne du réel, elle entend trouver des solutions en état d’apesanteur, ce qui fait que nous marchons sur la tête. Aussi, pour être dans la philosophie simpliste et accessible à tous, soyons plus terre à terre sur les problèmes concrets dans une situation concrète, mais quelle est-elle ?

Un parti communiste est le parti qui doit, pas à pas, en tenant compte des réalités concrètes, organiser politiquement la classe opprimée afin que celle-ci se débarrasse définitivement du capitalisme.

Et il n’y a ni « icône » ni « guide suprême » ni « mysticisme » dans le communisme, mais des révolutionnaires disciplinés, formés et aguerris à la réalité de la lutte des classes, qui ont la capacité d’entraîner les larges masses opprimées dans l’action politique afin de contraindre et de mettre en contradiction la classe dogmatique qui les opprime dans un régime capitaliste.

C’est donc par la présence centralisée sur le terrain et par l’action unifiée, organisée et disciplinée, mais aussi par la diffusion de tracts et le collage d’affiches en permanence, en se basant sur les problèmes concrets, que le parti renforce ses liens avec la masse la plus large de travailleurs.
Mais aussi, avec ce travail dans la masse, le parti renforce la confiance et la conscience de classe qui sont des éléments déterminants, notamment dans une période de grave crise économique et sociale.

En effet, quand les travailleurs subissent le chômage de masse et la réduction de leurs droits, il y a des conséquences directes : une aggravation de l’individualisme de survie qui mène à une concurrence entre travailleurs eux-mêmes, en commençant par les immigrés qu’ils soient avec ou sans papiers, puis avec les bénéficiaires des minima sociaux : mais aussi une augmentation de la colère tous azimuts, alimentée tactiquement par les partis politiques bourgeois et par les mouvements agitateurs de l’extrême-droite, qui trouvent des intérêts à cette division dans la classe sociale opprimée, et cette colère incontrôlée peut rapidement amener à une fascisation de l’Etat et à une forte répression au sein de cette classe même.

Toutes les sections et cellules communistes ont cette capacité de déploiement régulier dans les masses populaires [ce que certaines organisations syndicales de luttes de classes sont capables de mettre en œuvre localement] mais il est de constater que ces tâches pourtant prioritaires sont loin d’être réalisées, soit par manque de motivation ou d’intérêt à être liés à la classe, soit par manque d’organisation et de discipline communiste : ceci étant un signe de l’empreinte opportuniste et carriériste qui gangrène les avancées révolutionnaires. Pourtant, il n’y a pas de détail, chaque revendication est importante.

Voilà pourquoi dès le début de ce texte, nous nous adressions aussi aux éléments opportunistes qui ont adhéré et trouvé dans les sections ou les cellules, une forme de refuge, pour se protéger et défendre leurs propres intérêts, sans toutefois se lier avec la réalité des masses les plus déconscientisées et les plus opprimées. De plus, ils n’ont pas à exposer leur position personnelle souvent contraire aux principes.

Il est donc important de se débarrasser de cette tradition social-démocrate qui malheureusement sévit au sein même de nos organisations communistes, puisqu’elle empêche d’enrayer le mécanisme bien huilé de la machine étatique bourgeoise, et de rompre avec les institutions quasiment monarchistes toujours montrées comme des fleurons de la démocratie, alors qu’elles sont dirigées par des éléments bourgeois qui actionnent, au gré des majorités de l’alternance, les rouages de l’exploitation capitaliste.

Ainsi, en se débarrassant implacablement des obstacles que représentent les opportunistes [introduits au sein du parti communiste pour le réformer de l’intérieur] qui fricotent comme des nababs avec les opportunistes de la démocratie bourgeoise et nuisent directement aux intérêts de l’organisation communiste érigée en parti, il se crée de fait les conditions de l’aiguisement des rapports entre classes sociales antagoniques. Cet assainissement nécessaire permet l’épanouissement de l’avant-garde composée d’ouvriers avancés et aguerris à la lutte de classe, mais trop souvent étouffée par les compromis électoralistes de bas étage, qui ne permettent plus l’expression révolutionnaire dans la lutte historique de la classe ouvrière et de son parti, contre le capitalisme et pour le socialisme.

Tout cela ne veut pas dire qu’il faut rompre avec les élections, au contraire puisqu’elles permettent de dégager une plate-forme sur une ligne politique centralisée, organisée et disciplinée dans l’intérêt des masses populaires, et de la mesurer [théorie-pratique-théorie] avec la réalité concrète des masses, qui a été apprise, éprouvée et constatée par la présence sur le terrain, par l’action unifiée, organisée et disciplinée pour leurs revendications, par la diffusion permanente de tracts et par les collages d’affiches.

Nous prônons donc pour une discipline de travail basée sur la fraternité et l’humanité, mais qui met systématiquement en contradiction les pratiques gauchistes, les droitiers, les opportunistes et les différents éléments de la bourgeoisie, sociaux-démocrates-libéraux et fascistes.

Le Parti devient ainsi un instrument de lutte contre la droitisation et la fascisation des esprits mais aussi une tribune du Peuple pour rassembler les masses populaires exploitées et opprimées par le capitalisme, qu’elles soient au travail ou sans travail, françaises ou immigrées, et sans distinction de couleurs, de nationalités et même de religions. Une tribune populaire qui permet ainsi la solidarité locale et internationaliste, et le développement sous diverses formes de la culture qui fait cruellement défaut.

Ce minimum de travail organisé, permet de compter nos forces réelles et d’en attirer d’autres, afin d’exercer un contrôle démocratique des instances et des élus, mais aussi des militants professionnels entièrement dévoués au Parti Communiste et aux principes du léninisme.

Ce Parti est loin d’être « foutu » ou un Parti du passé avec de vieilles idées, comme la bourgeoisie voudrait le faire croire. Mais il a un travail à faire pour espérer conserver son titre de Communiste.

C’est ce que nous avons exposé par ce simple message qui s’adresse donc à l’ensemble des Communistes qui ont conservé les valeurs de la science marxiste-léniniste, tellement d’actualité.


Edité le 19-02-2013 à 20:53:28 par Xuan


Xuan
   Posté le 19-02-2013 à 20:39:09   

Ci-dessous une page du blog PCF du Jarnisy - Section Henri Bezon (Meurthe et Moselle) :

SYMBOLE DE LA REMISE DE CARTE 2013



Sous la Faucille et le Marteau qui est le symbole de classe de l’unité de tous les travailleurs et de tous ceux qui souffrent, le point historique de résistance contre la politique d’écrasement du capital, j’ai pris plaisir à remettre, en tant que Secrétaire de Section du Jarnisy, la carte 2013 qu’Evariste Vicini 88 ans, militant communiste depuis 1946, est venu chercher à la permanence.

Nous symbolisons ensemble l’union révolutionnaire de cette nouvelle génération de militants qui viendrait à l’ancienne, attachée à certains principes qu’ils ne veulent pas remettre en cause.


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Ce blog publie également l'appel d'Emmanuel Dang Tran :

36ème congrès du PCF : jusqu’où emporteront-ils leur « Front de gauche » ? Faire vivre et renforcer le PCF !


La phase finale du 36ème congrès du PCF a commencé le 7 février.
Les communistes auront attendu 4 ans et demi la tenue d’un congrès ordinaire, pourtant prévue statutairement tous les 3 ans. Ils auront eu le droit à un non-congrès, un congrès ficelé.
La vraie question stratégique, structurante, le « Front de gauche », sa nature, son bilan a été soigneusement esquivée.
Le seul moment où elle aurait pu être discutée, le vote sur les motions de congrès, a été escamoté. Les adhérents n’ont eu que quelques jours en décembre, au mieux, pour prendre connaissance des textes alternatifs, noyés dans des dizaines d’autres textes, avant d’être « consultés ».
Le lendemain de ce vote, parfois incrédules, les camarades peuvent découvrir le point d’arrivée du congrès. Les nouvelles cartes, décidées unilatéralement, commencent seulement à être remises. La faucille et le marteau ont disparu, remplacés par l’étoile du Parti de la gauche européenne dont nous ne sommes pas adhérents individuellement et par le slogan gentillet du Front de gauche, « l’Humain d’abord », titre d’un programme décidé hors des communistes.
Nous invitons tous les communistes à refuser ce coup de force et à demander le retour de vraies cartes du Parti.

Le texte de la direction « Rallumons les étoiles » a ensuite joué pleinement son rôle de diversion, diluant les sujets cruciaux dans des discussions sur formules oiseuses.
Quel contraste avec la clarté d’autres textes, discutés ailleurs et par d’autres, mais que l’on entend imposer aux adhérents du PCF ! Des résolutions, négociées avec les « partenaires » du Front de gauche, portant sur la stratégie commune et sur le développement de structures parallèles chapeautant le PCF, comité locaux, conseil national, secrétariat du Front de gauche etc. viennent d’être rendues publiques.

Au 34ème congrès, en 2008, on a fait approuver aux communistes le principe de « fronts de lutte ». Puis, 10 jours avant le congrès national, alors que tous les congrès départementaux étaient passés ou presque, l’alliance nationale est scellée avec Jean-Luc Mélenchon.
Rebelote cette année, 10 jours avant le congrès national, dans la discrétion d’un article de l’Huma, on annonce l’existence des textes structurants du Front de gauche, nouvelle organisation politique encadrant le PCF.
La ratification de cet accord devrait faire l’objet d’un vote national des communistes. Nous le demandons, au vu de sa gravité.

Comment admettre que les initiatives nationales futures, engageant le PCF et les communistes, soient décidées, par les partis, lobbys et groupuscules du Front de gauche, suivant la règle du « consensus » entre organisations.
Par exemple, l’avant-garde du processus de mutation-disparition du PCF, les « refondateurs », réunis maintenant dans la FASE, ont quitté le PCF par la porte : ils y rentrent par la fenêtre du Front de gauche, toujours pour faire disparaître le Parti qui a donné à certains de si bonnes positions de notables.
Si le Front de gauche était un « nouveau Front populaire », pourquoi esquiver le débat, se défier à ce point des communistes ?

C’est bien là le problème : la perspective politique portée par le Front de gauche!
Sur une posture gauchisante, il a bien joué le rôle d’appoint électoral du PS, semant des illusions dont ses leaders prétendent maintenant revenir. Aux millions qui ont manifesté et lutté ces dernières années, le Front de gauche a indiqué une perspective enfermée dans le cadre institutionnel des échéances électorales. Les positions communistes de rupture ont été abandonnées, notre organisation spécifique encore plus effacée.

Les élections passées, la logique du Front de gauche continue.
Qu’on le veuille ou non – cela fait partie des sujets évincés du congrès – le recours à Mélenchon pour réussir là où les collectifs antilibéraux avaient échoué en 2007, a mis notre Parti entre ses mains, tant qu’il y aura le Front de gauche.
Suivant sa logique politicienne, Mélenchon s’est d’abord reporté sur … les présidentielles de 2017. Maintenant, il se concentre sur une perspective plus proche : les élections européennes de 2014. Il part à la débauche d’amis Verts ou socialistes « de gauche », Maastrichiens comme lui. La constitution, avec le Front de gauche, d’un deuxième pôle social-démocrate, aux accents contestataires et tribuniciens, en concurrencer à « gauche » de la liste du PS en 2014. Et Mélenchon de revendiquer le poste de premier ministre de Hollande !
Dans le même temps, au sein du Front de gauche, reviendra au PCF l’image, notamment à l’occasion des municipales, de suppôt de ce PS. La stratégie du Front de gauche lui a déjà coûté la moitié de ses députés et de ses conseillers régionaux…

La poursuite de l’effacement du PCF, avec le Front de gauche, c’est un contresens par rapport aux luttes et à leurs aspirations.
En 2006, avec les collectifs antilibéraux, on a cherché à imposer une candidature non communiste aux présidentielles. Les communistes ont mis en échec cette opération. En 2007 puis 2008, ils ont mis en échec la remise en cause par la direction elle-même de l’existence même du Parti. Au lieu de changer de cap, l’équipe dirigeante a persévéré et trouvé, avec le Front de gauche, une nouvelle formule, pour continuer le processus de mutation-disparition de notre parti et de ses positions. En 2010, dans un congrès non statutaire, elle impose les candidatures, structurantes, de Mélenchon et du Front de gauche aux législatives. Tout cela, il faut absolument le rappeler, ici à l’occasion de ce 36ème congrès.

Cette démarche d’effacement des partis communistes historiques, c’est aussi celle que coordonne le Parti de la gauche européenne. Parallèlement, dans le mouvement syndical, la Confédération européenne des syndicats fait le même travail.
Cette CES qui soutient avec enthousiasme l’accord que viennent de signer la CFDT et le MEDEF contre le monde du travail et contre lequel, tous ensemble, nous allons mobiliser d’ici mars, comme contre les crédits d’impôt au patronat.
Le décalage est béant avec la nécessité, l’attente des positions révolutionnaires, et de leurs déclinaisons immédiates, que beaucoup attendent vraiment du Parti communiste.
Face à la nouvelle attaque, de « gauche », contre la sécurité sociale et les retraites, plus que jamais défendons sans transiger la cotisation sociale, le retour aux 37,5 annuités pour les retraites !
Aux ouvriers de l’industrie en résistance contre la liquidation de leurs usines, pas question pour nous d’enfiler un casque de sidérurgiste comme un ex-futur-président enfilait les promesses et un actuel ministre enfile un pullover breton…
Il est pressant et actuel de défendre la nationalisation intégrale des constructeurs automobiles (gavés d’aides publiques) de la sidérurgie, complète, ni « temporaire et locale ».
Il est pressant et actuel de défendre la reconquête des grands services publics, la renationalisation intégrale et le retour aux monopoles acquis en 1946, même contre l’UE, surtout contre l’UE et ses directives.
Il est et actuel, en phase avec la grande majorité des travailleurs, de remettre en cause les traités européens, l’UE du capital et son instrument, l’euro.

Ce 36ème congrès est marqué par une participation particulièrement faible au vote et aux congrès locaux. Il traduit la nouvelle phase de l’affaiblissement du Parti, quantitatif et qualitatif avec notamment la pauvreté du texte « rallumons les étoiles ».
Et pourtant, il est urgent de renforcer le PCF pour ne pas laisser la colère des catégories laborieuses se désespérer et s’égarer dans les sinistres voies où veut les diriger l’idéologie dominante.
Et pourtant, le PCF attire plus de salariés, de militants syndicaux, de jeunes, de ceux qui savent ce qu’il a représenté, ce que le marxisme-léninisme ont représenté pour les travailleurs du monde entier, également contre le colonialisme et ses resucées au Mali ou en Syrie.

Le pays doit savoir que des communistes refusent la disparition de leur parti dans le Front de gauche, qu’ils entendent faire vivre et renforcer le PCF, localement et nationalement, sur une base de classe.

Sans renier les outils ! La faucille et le marteau !

Emmanuel Dang Tran, 7 février 2013


Edité le 19-02-2013 à 20:49:13 par Xuan


Xuan
   Posté le 22-02-2013 à 20:12:17   

Ci-dessous un texte paru dans sur "Réveil Communiste" sous la signature de Jean-Claude Delaunay

Vendredi 22 février 2013
pour JC Delaunay, le PCF actuel représente une frange de la petite bourgeoisie qui se croit représentative de "l'humain"
lepcf.fr




Hypothèses sur la sociologie du 36ème Congrès - Quelles conclusions ?

A l’occasion du 36ème Congrès du PCF, rien n’a évolué ou bougé dans le comportement de ses dirigeants. Je suis donc, comme beaucoup, désolé d’observer leur incapacité à élaborer quoique ce soit de sérieux pour la lutte sociale et révolutionnaire, tant de court que de long terme, dans ce pays et dans le monde. Mais leurs idées, je le crois, ne doivent pas être analysées selon une grille morale. Elles sont partagées par l’opinion communiste majoritaire et représentent une ligne . Voici quelques hypothèses, émises par un communiste de vieille génération, relatives à la base sociologique de cette ligne et aux conclusions que l’on peut déduire de cette analyse.

1) La qualité d’une décision est d’autant plus grande qu’elle est élaborée collectivement et sans malice. La nature collective de son élaboration n’en garantit pas la justesse. Mais elle contient les mécanismes les plus efficaces de sa reformulation dans tous les cas de figure (erreur initiale ou changement du contexte).

2) On ne peut pas dire que le dernier Congrès ait donné l’image d’un processus collectif de décision orienté par la transparence. Le communisme de nouvelle génération est un communisme du "coup tordu", et, comme me le confiait un ami : « Quand j’ai lu dans l’Humanité les articles rendant compte de ces journées, je me suis dit que, les journalistes et moi, nous n’avions pas assisté au même Congrès » . De ces torsions et distorsions, on a pu lire plusieurs témoignages convergents sur le site « Faire vivre le PCF ». Cela étant dit, mon hypothèse de départ dans ce texte est la suivante. Aussi tordu et verrouillé qu’ait été ce Congrès, il fut quand même en phase avec « une opinion générale » .

3) Selon moi, les délégués ayant voté les textes du Congrès se trompent lourdement. Cela dit, quoique je dise ou pense, le seul juge en dernier ressort de nos désaccords et de nos interprétations respectives sera l’histoire. Le marxisme présente cette différence avec la religion, que la sanction des analyses qu’il aide à produire n’est pas reportée au Ciel. Elle a lieu sur Terre. Dans le cas qui nous occupe, on verra. Et on verra assez rapidement .

4) Si l’objet de mon observation était une opération simple et secondaire de la vie courante, je pourrais me contenter de dire : « Les paris sont ouverts » . Ils le sont, évidemment. Mais je crois qu’il faut faire plus et autre chose que ricaner sur le bord de la route. L’enjeu actuel de ce Congrès est le pourrissement de la société française.

Je sais que les communistes de ce pays sont, pour une partie d’entre eux, passés maîtres dans l’art d’esquiver leur responsabilité dans cette évolution. Ce n’est pas la faute à Voltaire, mais c’est tout comme. C’est la faute à la crise, c’est la faute à la droite, c’est la faute aux socialistes, c’est la faute à la droitisation des idées. Et nous là-dedans ? C’est pourtant l’une de nos tâches, en tant que communistes, que de comprendre la situation politique dans sa profondeur .
Je suis donc conduit à me demander : derrière ces désaccords et différences d’idées, ne peut-on déceler des différences plus accentuées, d’âge, d’histoire individuelle et collective, de milieu social ? Quel est le sous-bassement sociologique du fonctionnement actuel du PCF ? Quelles conséquences en tirer au plan de l’action ?

5) Je crois qu’il existe deux lignes, distinctes et opposées,pour interpréter la crise en cours et en proposer des solutions de long terme. Lorsque Pierre Laurent a sorti son topo sur la nouvelle génération de communistes devant mettre au point, disait-il, un communisme de nouvelle génération, j’ai tout d’abord été choqué. Jadis (mais cela se passait dans des temps très anciens), nous aurions plutôt insisté sur « l’amalgame » . Je crois cependant que notre "Da Wang", quel que soit la maladresse de son propos, a néanmoins raison sur le fond. On observerait deux catégories de communistes. Il y aurait « les vieux schnocks » et « les jeunes » . Comme l’a rappelé récemment un grand penseur, les chats ne font pas des moutons. En sorte que, à chaque groupe correspondrait une certaine idée de la révolution. Essayons tout d’abord d’approfondir cette approche zoologique du communisme de notre temps par ce qui constitue désormais le phare de notre pensée, à savoir "l’humain".

6) Autrefois les communistes, qui faisaient déjà preuve d’une préoccupation écologique évidente, s’éclairaient, disaient-ils, « à la lumière du marxisme » . Aujourd’hui, les nouveaux communistes envisagent de s’éclairer « à la lumière de l’humain » .
Quelles sont les caractéristiques de l’humain dans le champ politique ? Je dois dire que je suis perplexe. La notion d’humain est-elle un guide mental infaillible ? D’une part, les hommes sont parfois très pervers, indépendamment de toute influence liée à la naissance et à la fortune. D’autre part, je ne vois pas très bien en quoi la référence à l’humain distinguerait la pensée communiste d’une autre pensée politique.
Car enfin, quel est le parti politique qui, par contraste avec les communistes, se glorifierait d’être « le parti de l’inhumain » ? Peut-on envisager, par exemple, que, pour creuser l’écart qui mène au succès, tel ou tel candidat de l’UMP se déclare « favorable à l’inhumain » ? Les financiers eux-mêmes défendent l’idée que la mondialisation capitaliste est au service de l’humain. Ils poussent la démagogie jusqu’à dire que les classes ouvrières des pays développés sont hostiles à la mondialisation pour des raisons égoïstes, des raisons contraires à l’humain.

7) Oui, bien sûr, j’exagère. Mais dès lors que l’on commence à dire qu’il y a "humain" et "humain", en quoi "l’humain" peut-il être un référentiel politique ? Certes, nous sommes des communistes occidentaux. Nous véhiculons donc dans nos pensées les idées religieuses qui sont au principe de notre entendement occidental. L’humain, ce n’est pas très loin du partage, la grande idée du communisme de nouvelle génération. Mais au plan de la précision nécessaire des concepts, l’humain c’est tout et rien, c’est la belle et la bête, c’est le bon et le truand, le zéro et l’infini. C’est le rond, le carré et le pyramidal, c’est un mouton à tête de chat comme dirait le camarade Bessac. Penser la politique par l’intermédiaire de la notion d’humain, c’est tout simplement nul.

8) Quel est donc le concept sur lequel une pensée communiste, fût-elle de nouvelle génération, devrait prendre appui pour récupérer ce qui peut être éventuellement récupéré de la notion d’"humain" ? A mon avis, la réponse est simple. Je l’ai trouvée en m’éclairant « à la lumière du marxisme » . Cette réponse, c’est LE TRAVAIL . L’homme n’est homme que par son travail, c’est Charles qui l’a dit, et sur ce point, il n’est pas dépassé.
Les communistes de la nouvelle génération, de concert avec ceux de la génération ancienne, et pour la raison qu’ils forment "le grand parti des travailleurs" devraient envisager de faire la révolution, au nom du travail, avec les travailleurs, en les écoutant et en luttant avec eux. Bernique ! La révolution informationnelle a effacé le travail de leur entendement.
9) Puisque la notion d’humain ne me permet pas de comprendre la rationalité du communisme de nouvelle génération, il me faut utiliser un concept réellement opératoire. Ce concept est le travail et le travail renvoie lui-même à la position dans la société de ceux qui travaillent. Quelques mots, donc, maintenant, sur la matérialité sociologique des producteurs du communisme de nouvelle génération. Beaucoup de choses ont déjà été dites à ce propos. Mais je pense qu’il faut encore creuser. Ce que j’avance est en partie hypothétique.

Quatre idées :
10) La première est que le capitalisme développé de notre temps n’est plus celui que connaissaient Marx et Engels. C’est un capitalisme ayant produit une société « plutôt aisée » en moyenne. Je ne dis pas que tout le monde est riche, loin de là. Car on observe aujourd’hui une société en voie de paupérisation comptant un grand nombre de pauvres absolus. Mais en moyenne , il y a plus de richesse qu’il y a un ou deux siècles, mais aussi une plus grande diffusion de cette richesse, même dans des catégories ouvrières et populaires.

11) La deuxième idée est que ces sociétés "riches" sont animées d’un double mouvement sociologique. D’une part, la petite bourgeoisie agricole, industrielle et commerçante (les petits et moyens propriétaires) tend à disparaître et à former un salariat majoritaire (environ 90% des actifs, en France). C’est un facteur d’unification . D’autre part, au sein des salariés, agissent des facteurs de forte différenciation [1]. Le concept de classes moyennes serait un moyen de rendre compte de cette dualité spécifique puisque d’une part, les membres de ces classes seraient peu distincts d’autres catégories de salariés, le critère du niveau de revenu salarial étant un critère flou. Mais d’autre part, les classes moyennes seraient différenciées de ces autres classes sociales par le niveau et la nature de leurs consommations.
D’un côté, le concept de classes moyennes serait, au plan de la production , une forme de négation de la division de la société en classes. Il aurait donc un usage idéologique. Utiliser le concept de classes moyennes pour interpréter la production aurait un effet fortement idéologique. Mais d’un autre côté, il existerait entre les salariés des différences dans la consommation finale , comme dans la nature et la quantité des actifs qu’ils détiennent. L’emploi de ce concept serait alors scientifiquement justifié. Un certain nombre des salariés constitutifs des classes moyennes modernes disposeraient de responsabilités dans le travail social et d’un salaire suffisant pour atteindre des niveaux de satisfaction professionnelle et de consommation finale qui les différencieraient de salariés d’exécution et plus généralement de ce qu’on appelle les couches populaires. Je ne suis pas en train de dire que les salariés des classes moyennes seraient des bourgeois et qu’il faut les traiter en ennemis. Ce que je crois est qu’ils constituent un groupe disposant d’une certaine stabilité et d’une certaine homogénéité et que l’analyse politique communiste doit en tenir compte.

12) Les classes moyennes seraient donc, dans les pays capitalistes développés, un concept significatif au plan de la consommation finale, accessoirement au plan de la responsabilité dans le processus de travail. Mais ils ne formeraient pas un groupe significatif au plan de la production. Ce sont des salariés dont le salaire ne serait pas suffisant pour leur permettre de former un capital économique et d’exploiter de la main-d’œuvre. Mais ce sont des salariés dont le salaire serait suffisant pour leur permettre de se différencier dans la consommation finale et d’accumuler un capital intellectuel. Les travaux de Bourdieu sur la distinction sont opérationnels sur ce plan. Ce sont, accessoirement des salariés dont le travail relèverait de « la double nature du travail » mentionnée par le principal fondateur de l’UGICT, Le Guen.

13) Les conséquences politiques de mon raisonnement sont les suivantes :
* Ce sont des salariés que les possibilités de consommation finale poussent vers l’individualisme , voire vers l’hyper-individualisme . Je rejoins ici l’une des cogitations récentes de Monsieur René [2].
* Ce sont des salariés qui voyagent , que ce soit en avion ou sur le web. S’ils sont membres d’une organisation révolutionnaire, peu leur importe de participer aujourd’hui à une réunion de cellule à Paris, mais la semaine prochaine à Florianopolis et le mois d’après à Bombay. Ils prennent place dans « la mondialité ».
* Ce sont néanmoins des salariés qui tendent à se radicaliser dans le contexte de la crise du capitalisme financier mondialisé. Le capitalisme mondialisé réduit leur champ d’action et leurs possibilités financières de diverses manières. C’est pourquoi ils envisagent l’idéologie communiste comme étant possible, à la condition de l’adapter à leurs préoccupations.

14) Mon hypothèse sociologique relativement au PCF est que « le communisme de nouvelle génération » prend sa source dans ces classes moyennes. Je sais bien qu’il faudrait une recherche beaucoup plus documentée pour donner force à mon hypothèse. Mais je note ici et là, des comportements. Il y a, par exemple, cette personne qui, confondant politique et communication a pour préoccupation majeure de "figurer sur la photo". Elle n’est pas membre du PCF mais elle me paraît représentative de ce milieu social. Il y a le refus de la direction communiste de donner la CSP (Composition Socio-Professionnelle) des membres de ses organes de direction. Il y a surtout le contenu des textes adoptés par ce Congrès.

15) Les membres de ces catégories sociales sont, évidement, violemment opposées à toute idée de socialisme révolutionnaire , qu’elles identifient à l’image qu’elles ont du socialisme de type soviétique. On l’a noté plusieurs fois, le concept de socialisme est le grand absent du nouveau communisme. Celui-ci aujourd’hui, se construirait sans qu’on y pense. Telle était la pensée d’André Gorz, l’auteur de Adieu au prolétariat .
J’ai souvenir d’une histoire que m’avait suggéré la lecture d’un texte de Gorz, texte dont j’avais rendu compte dans un numéro de La Pensée. Cette histoire est la suivante. Un haut dignitaire chinois est condamné par l’empereur à avoir la tête tranchée. Il s’adresse à son bourreau et lui dit : « S’il vous plaît, Monsieur le bourreau, quand vous me trancherez la tête, faites que je ne m’en aperçoive pas » . Et le bourreau de lui répondre : « Mais, que Votre Seigneurie se rassure, c’est déjà fait ».

16) J’ai déjà développé, dans un texte sur la Chine perçue à travers les travaux du 36ème Congrès du PCF, comment on pouvait appréhender les raisons de l’opposition « de fond » entre PCF et PCC. D’un côté, pour la Chine, le plus important serait le contenu du socialisme. D’un autre côté, pour les communistes français relevant du « communisme de nouvelle génération » , ce qui compterait avant tout serait la forme démocratique de la solution des contradictions de tous les jours , processus qui devrait déboucher un jour ou l’autre sur le Communisme. Je pense que les membres de cette catégorie sociologique ignorent ce que signifie le mot « travailler ». Ils savent prendre la parole et souhaitent jouir pleinement de cet exercice. Ils ont certaines connaissances scolaires. Ils ignorent le marxisme, idéologie qui serait dépassée. Ils ne sont pas concernés par les structures parce qu’ils occupent une certaine position en leur sein.

17) Les différences entre les systèmes de représentation de la société non-capitaliste, en Chine et en France, sont surdéterminées par les différences culturelles existant entre ces deux zones, historiquement séparées jusqu’à la mondialisation. Cela étant dit, au-delà des facteurs historiques, il existe bien, je le crois, deux approches de la révolution du capitalisme. Elles recoupent la distinction implicitement effectuée par Pierre Laurent. La crainte de la bureaucratie de type soviétique est, selon moi, le paravent derrière lequel ces classes moyennes radicalisées cachent leur peur des ouvriers. Elles semblent avoir accepté que le plus grand nombre et un nombre croissant de ces derniers se reconnaissent dans le Front national.
Les élites du Parti socialiste sont issues des classes moyennes et prétendent prendre appui sur la fraction des classes moyennes désireuse d’humaniser le capitalisme sans le changer. « Les communistes de la nouvelle génération » sont issus eux aussi des classes moyennes. Mais ses membres sont radicalisés relativement aux élites capitalistes, car leur position sociale, largement dépendante des dépenses de l’État, est menacée. Mais simultanément, ils ont peur du socialisme et des ouvriers.

18) Supposons que j’aie raison. Quelles conséquences puis-je tirer de cette analyse ? Il existe, selon, trois conclusions possibles :

a) La première consisterait à dire : « Puisque ces nouveaux communistes représentent les intérêts et les ambitions politiques d’un sous-groupe social particulier, distinct et même opposé aux ouvriers et aux petits paysans des débuts de l’action révolutionnaire organisée dans ce pays, créons une organisation distincte du PCF qu’ils ont complètement investi et perverti » .
b) La deuxième consisterait à dire : « Restons à l’intérieur du PCF dont il faut, coûte que coûte, garantir la pérennité. En effet, ces gens sont des liquidateurs. Essayons de limiter autant que possible les effets désastreux de leurs décisions » . Et puis, lorsque viendra le moment de l’échec, il faudra être présent pour limiter la débandade. Enfin, ces représentants des classes moyennes ont certainement des idées à apporter à la cause commune. Les ouvriers apportent au monde leur connaissance de la production matérielle. Les classes moyennes apportent, de leur côté, leur connaissance de la production non matérielle. Le 36ème Congrès aurait dû avoir pour fonction de resserrer les rangs entre les classes moyennes et les autres salariés. Ce devrait être le rôle des communistes que de favoriser la jonction des salariés de la production matérielle et de la production non matérielle.

c) Je tends à penser qu’il en existe une troisième, en raison du mal galopant qu’engendre et nourrit aussi, dans ce pays, la débilité relative de la stratégie et des décisions envisagées par l’actuelle direction communiste.
Je crois que, d’une part, il faut rester au sein de la structure existante pour les raisons que j’ai dites. Il faut poursuivre le dialogue avec les classes moyennes certes radicalisées mais ignorantes. En outre, même si personne ou presque ne prête désormais attention au PCF, son isolement relatif serait encore plus grand au sein d’une nouvelle structure.
Mais je crois d’autre part qu’il conviendrait d’agir, au sein de cette structure, de manière peut-être plus ouverte, quand bien même il s’agirait de faire autre chose que ce que dit la direction. Car je ne vois pas pourquoi il faudrait en respecter les décisions quand celles-ci sont élaborées de manière aussi peu démocratique.
Je vais essayer d’illustrer mon propos. Le site de « Faire Vivre le PCF » a récemment diffusé une collection d’interventions de travailleurs et responsables syndicaux appartenant à des entreprises actuellement menacées de liquidations. C’était intéressant et important non seulement en raison du contenu de chaque intervention, mais en tant que collection d’interventions. Puisque la direction communiste actuelle n’est pas capable de s’adresser aux salariés tout en les aidant réellement dans leurs luttes pour globaliser leurs objectifs, pourquoi les communistes partisans du communisme d’ancienne génération, jeunes et moins jeunes, ne prendraient-ils pas l’initiative de s’adresser à eux, globalement. En tant que groupe interne au PCF et distinct de sa direction, ils leur diraient, par exemple :
• que nous avons besoin d’écouter ce que la lutte leur a appris sur les solutions à apporter dans leurs entreprises,
• que nous soumettons à leur sagacité les thèmes suivants, que j’énonce ici sans ordre et sans réflexion collective préalable. En voici quelques exemples : Comment, de manière immédiate, sauver globalement leurs entreprises ? Que pensent-ils de leur nationalisation ? Ensuite, avec une vue de plus long terme, quelle politique industrielle et, simultanément, quelle politique de la production non matérielle, conviendrait-il de mettre en œuvre ? Pour quelle forme de travail ? Compte tenu des convergences, mais aussi des contradictions existant au sein du salariat, comment envisagent-ils la démocratie au sein de l’entreprise ? Quels seraient les territoires les mieux adaptés à ces projets de politique économique ? Est-il vrai, selon eux, que la nation n’existerait plus ? Que pensent-ils du combat à mener pour sortir de l’Union européenne ? Comment perçoivent-ils l’obstination des communistes que nous sommes à parler et à agir en faveur du socialisme ?
Jean-Claude Delaunay, février 2013

[1] Ceux et celles que cela intéresse pourront trouver, dans le livre écrit en collaboration avec Quynh Delaunay (Lire le Capitalisme contemporain - Essai sur la société du 21ème siècle, 2007), une analyse du concept de « classe moyenne », laquelle sert de point d’appui à ma présente réflexion. Dans ce texte, nous avons essayé de tenir compte de certains des auteurs du « marxisme analytique » américain. Même si on estime que cette branche de la théorie marxiste est très « insuffisante », il faut en lire attentivement les écrits.
[2] Je veux parler ici du « mystérieux Descartes ».
Xuan
   Posté le 24-02-2013 à 10:49:06   

Mon commentaire sur ce blog :


Bonjour,

Marx avait déjà tordu le coup à cet « humain » proprement inhumain inventé par la société bourgeoise. Il avait expliqué comment cette abstraction ne prend vie qu’à travers les rapports sociaux de production, il avait démonté pièce par pièce la machinerie complexe de ces rapports et exposé leur cinétique, l’attraction et la répulsion qu’exercent réciproquement les classes, et le produit final : le profit capitaliste.

Bien après qu’il eut mis un point final à la philosophie spéculative, certains penseurs stipendiés ont compté sur l’oubli, les trahisons, les restaurations intérimaires et l’opulence transitoire pour réinventer l’eau chaude et remettre des habits neufs au cadavre de « l’humain ». Par quel mystère des communistes ont-ils pu prendre cette eau saumâtre pour une cuvée millésimée ?

Marx écrivait dans le Manifeste du Parti Communiste « De toutes les classes qui, à l'heure présente, s'opposent à la bourgeoisie, le prolétariat seul est une classe vraiment révolutionnaire. Les autres classes périclitent et périssent avec la grande industrie; le prolétariat, au contraire, en est le produit le plus authentique. »
La domination acceptée des catégories intermédiaires dans le P « C »F est inséparable de la négation du rôle dirigeant de la classe ouvrière. On a tout dit à ce sujet, en commençant par prétendre que les contremaîtres et chefs d’atelier en faisaient partie (allez voir qui fait grève dans les usines), puis que la classe ouvrière déclinait, que d’autres prenaient sa place, etc.

Marx est dépassé, n’est-ce pas : « Les classes moyennes, petits fabricants, détaillants, artisans, paysans, tous combattent la bourgeoisie parce qu'elle est une menace pour leur existence en tant que classes moyennes. Elles ne sont donc pas révolutionnaires, mais conservatrices; bien plus, elles sont réactionnaires : elles cherchent à faire tourner à l'envers la roue de l'histoire. Si elles sont révolutionnaires, c'est en considération de leur passage imminent au prolétariat : elles défendent alors leurs intérêts futurs et non leurs intérêts actuels; elles abandonnent leur propre point de vue pour se placer à celui du prolétariat. » [Le Manifeste du Parti Communiste]

Je regrette, c’est la simple vérité, et qui s’applique aussi à la version relookée du travail à domicile et à l’auto entrepreneur, qui se shoote à la « liberté d’entreprendre » , junkie de l’auto exploitation.
J’ai personnellement participé à la transformation industrielle, appris puis jeté aux clous l’hydraulique, le pneumatique, l’électrique, l’électronique, les fibres optiques, l’assembleur, les versions Windows et les bases de données des générations successives, avec l’enthousiasme d’un enfant devant un sapin de Noël.
Passée l’excitation de la découverte et du bidouillage, il n’en reste plus qu’un travail d’OS, assorti des formulaires de rapports d’inspection et d’Assurance Qualité à remplir suivant le mode opératoire établi par la norme AQ estampillée saucisson de cheval.

Ce n’est pas tout, l’externalisation permet de transformer le technicien improductif en créateur de plus-value dans sa nouvelle société.
Par le biais des rapports de sous-traitance un tribut est reversé aux banques et aux donneurs d’ordre, écrasant l’ouvrier de ces sociétés sous la triple semelle du banquier et des patrons dominé et dominant. (Permettez-moi de ne pas développer mais de vous proposer cette étude )
Enfin, nonobstant les catégories de l’INSEE et son fourre-tout des catégories intermédiaires, la diminution relative du prolétariat industriel en nombre est inversement proportionnelle à l’accroissement de sa capacité de production, c’est-à-dire à son poids social.

Vous avez accepté l’enterrement sans fleur ni couronne de la dictature du prolétariat. Ce sont aujourd’hui des mots tabous, politiquement incorrects.
Demandez-vous si la dictature de la bourgeoisie a bel et bien disparu pour justifier cette autocensure.Un œil crevé par la police de Valls, assorti d’un licenciement immédiat, serait-ce une avancée démocratique comparée aux morts de Jules Moch le 4 décembre 1947 ?

Les jeunes instruits croient encore à la liberté de la société capitaliste ? Ils ne voient pas les crocs des requins s’enfoncer dans leurs tweets ? Il n’y a pas assez de pop-up publicitaires pour les avertir ? Ils apprendront vite.

Mais ils ne pourront pas s’en sortir sans un parti communiste authentique. Pensons à l’avenir, faites ce que vous jugez utile pour le moment mais n’oubliez pas de récupérer la faucille, le marteau, le titre de communiste et avec eux tout le passé glorieux de votre parti et de ses sacrifices, avant qu’il ne sombre sans rémission dans la social-démocratie avec ses dirigeants.

Ne leur laissez ni l’héritage ni la gloire.

Salutations fraternelles
Xuan
   Posté le 26-03-2013 à 23:36:30   

Un article paru sur le site de la section de Vénissieux du PCF mis en ligne sur "faire vivre et renforcer le pcf" par PAM :


Après le silence des communistes...
Et la parole nous revint !



Ce texte paru sur le site de la section de Vénissieux du PCF faisait partie d’un projet collectif de nouvelle "réponse à Vittorio" (en fichier attaché). Il peut être utilement relu aujourd’hui... Ce "silence des communistes" qui conduisait à proposer de créer un "nouveau parti", n’a pas été assez pesant pour aboutir en France au même résultat qu’en Italie. Mais au moment ou le PCF vient de se réaffirmer comme parti à son congrès, il apparait de plus en plus à travers le Front de Gauche, qui devient le nom politique principal, ce qui peut conduire à une autre forme de silence, parler au nom d’un autre...
Il est donc essentiel que les communistes prennent la parole... en leur nom propre !



Vittorio,
j’apprends ta mort alors que je me suis enfin mis à écrire pour tenter de sortir de ce silence dont tu parles avec raison, un silence étourdissant dans ces années de guerre sociale et impériale menée contre les peuples, contre le monde du travail, contre toute forme de résistance. Vingt après la chute du mur, dix ans après ta première lettre à Miriam et Alfredo, nous redécouvrons que « l’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de la lutte des classes » . Et c’est avec en tête la violence de ces luttes en 2009 que je veux te répondre enfin, et tenter d’éclairer cette histoire qui nous a conduit de l’invasion de la Tchécoslovaquie à l’effondrement du mur, avant de retrouver en Amérique Latine des pays annonçant construire le « socialisme du XXIème siècle ».

Le silence ?

Tu évoques en introduction le silence, "leur passé est effacé de la mémoire" . Tu l’évoques pour les communistes italiens. Est-il de même nature en France ? Le communisme italien a été dès la libération plus vite confrontée au compromis républicain, plus vite en recherche d’une réponse "eurocommuniste" au stalinisme, radicale dans la décision de dissolution du PCI dans la "cosa". Le communisme français est resté plus divisé sur la réponse au stalinisme, entre l’humanisme de Garaudy et l’anti-humanisme théorique d’Althusser, et encore plus longtemps divisé par sa mutation, qui n’en finit pas de s’éterniser... Est-ce que ces différences viennent de leurs conditions de naissance ? de leur dirigeants ? des conditions nationales Les différentes histoires grecques, portugaises, espagnoles, montrent en tout cas que les trajectoires des partis n’étaient nulle part pré-écrites.

Dans les deux situations, ce silence me semble être d’abord une incapacité de "lire aujourd’hui" ce passé qui s’efface pour transmettre ce qu’a été notre engagement à de nouvelles générations.

Quand Miriam évoque ces "vieux communistes, qui habitent dans les immeubles populaires, qui diffusaient l’Unita tous les dimanches... () ils me demandent ce qui est arrivé, pourquoi nos dirigeants se disputent, pourquoi Berlusconi a gagné () je confesse ma honte de ne pouvoir donner une réponse convaincante" ... elle en situe une cause dans les "divisions anciennes et jamais résolues". Je crois effectivement que c’est une clef pour comprendre ce silence, mais non pas comme l’évoque Miriam, en cherchant dans les critiques de l’ancien PSI, du vieux Nenni ou de Craxi, ou encore comme l’évoque Alfredo en relisant Bernstein, mais au contraire en cherchant à comprendre pourquoi notre point de vue communiste s’est dilué sur sa gauche et sur sa droite.
La guerre sociale qu’est toujours le capitalisme a besoin d’une guerre des idées, d’une bataille idéologique permanente dans laquelle le communisme est toujours soumis au risque du gauchisme et du réformisme, parfois a son corps défendant, quand nous n’arrivons pas à « comprendre le monde pour le transformer » .

Devant l’effort gigantesque que demandait l’analyse du stalinisme, du socialisme réel, de cette situation jamais prévue d’un socialisme partiel, national, hétérogène en permanence plongé dans une domination capitaliste mondiale, devant les contradictions entre socialismes, nous n’avons pas construit collectivement le point de vue communiste capable de comprendre les luttes de classe dans le socialisme, nous n’avons pas vu la contre-offensive s’organiser idéologiquement dans les suites de Mai 68 et de la reconversion des nouveaux philosophes. Ce point de vue communiste était pourtant toujours plus nécessaire pour comprendre le retour de la guerre derrière le masque de l’humanitaire, l’arrogance et la fragilité de la domination Étasuniennes, la force potentielle de la décolonisation dans les résistances du sud après la chute du mur, l’incroyable révolution permanente cubaine, phare pour une Amérique latine se libérant des dictatures et montrant la force d’intervention des peuples... C’est en creux ce que dit en fait Alfredo qui écrit "il y a quelque chose de tragique dans cette histoire et dans la figure de Togliatti qui () fit ce que l’ancien parti socialiste ne réussit pas à faire. Il réconcilia pour la première fois en Italie, les classes pauvres avec la Nation, il les amena au seuil du pouvoir, mais en même temps il condamna le PCI à la marginalisation, étant de fait un des plus grands chefs non seulement du Kominterm, mais de l’Union Soviétique" . Ce qui nous a manqué était bien la capacité, dans le contexte de l’existence du socialisme réel, à porter la perspective de la transformation révolutionnaire en France comme en Italie à partir du rapport de forces réel dans nos pays, en se dégageant de tout modèle, de toute contrainte, mais sans rompre avec l’internationalisme nécessaire des prolétaires.

Le silence des communistes français

Les derniers congrès du PCF sont plein de ce silence sur le passé, le vieux passé communiste qui est considéré dans les textes comme un boulet dont il faut se libérer, et le passé récent de la mutation qui est résumé à des erreurs normales quand on cherche... En quelque sorte, en France, le silence n’est pas total. Le PCF n’étant toujours pas dissous, malgré de nombreuses tentatives, la question est rediscutée à chaque congrès. Faut-il enfin en finir ? Faut-il enfin une métamorphose, nom français de la "cosa". A chaque congrès la direction pose la question, et la base militante bien qu’affaiblie, vieillie, souvent aigrie, émiettée, désorganisée... répond invariablement "nous voulons le parti communiste français" . Ces divisions sont bien celles qui ont marquées l’histoire du PCF sur des décisions clefs, notamment la place du rassemblement populaire par rapport aux alliances électorales de gauche, la référence au marxisme, la conception de la transformation sociale et son caractère révolutionnaire, la différence entre l’Italie et la France est que la direction du PCI a pu dissoudre le parti en un seul congrès, quand les directions du PCF successives n’ont pu le faire, malgré les tentatives.

Mais le point commun est que nous nous sommes divisés et le résultat a été partout un affaiblissement rapide ou progressif. Note que si certains partis se sont dissous ou métamorphosés comme le PCI rapidement, ou le PCF lentement, d’autres partis sont restés "orthodoxes", comme le PCP ou le KKE. Il n’y avait aucun "automatisme" dans les transformations des partis communiste, mais bien partout des décisions politiques de directions, qui, appuyées partout sur une pratique de centralisme peu démocratique, ont mis en œuvre des stratégies dont on peut désormais tirer les leçons. J’ai toujours le souvenir de ce merveilleux film de Moretti sur la "cosa", film qui donne à voir cette incroyable parole communiste, individuelle et collective, engagée et à l’écoute, passionnée et raisonnée.

Je veux donc te répondre que le silence dont tu parles n’est pas la trace du deuil que nous n’arriverions pas à faire de notre utopie, d’un deuil qui demanderait un franc renoncement pour être dépassé. Au contraire, il est la trace du deuil difficile de la parole que tant de dirigeants portaient pour nous, dont ils étaient l’incarnation, petit pères des peuples qui tant de fois, ont désertés les peuples. Le communisme était tout entier dans l’action, et avait remis sa parole à ses dirigeants. Quand ceux-ci, à Moscou, Rome ou Paris, ont déserté les luttes de classe par intérêt, renoncement ou pragmatisme, nous nous sommes trouvés littéralement sans voix. Et c’est de ce silence que nous sortons enfin, quand les luttes nous réveillent, quand les répressions nous font crier, quand des résistances s’organisent, cherchent des alliances, quand de nouveaux dirigeants apparaissent et portent de nouveau les luttes de classes, car nous réapprenons à parler par nous mêmes, communistes, n’ayant renoncé à rien, les yeux grand ouverts sur notre passé, fiers et lucides, engagés et en recherche, car nous recommençons à nous organiser patiemment, à reconquérir le parti communiste indispensable aux prolétaires des temps modernes.

Le monde change ?

Cette phrase au cœur de ta première lettre, est reprise par Alfredo qui parle "d’une véritable césure politique, car il s’agit d’un changement très profond, non seulement des choses mais des esprits et aussi de toutes les formes (l’Etat-nation, les classes, l’industrialisme) dans lesquelles a été pensé la politique" .

Au début des années 90, comme beaucoup, devant l’accélération de l’histoire, j’ai cherché à comprendre ce qui semblait "nouveau". Et il faut reconnaître qu’on était "dans la panade". Lors du 150ème anniversaire du Manifeste en 1998, je me suis mis à relire des textes de Marx, et dans le choc de l’arrivée de Le Pen au 2ème tour en 2002, j’ai recommencé à lire Lénine. Et je n’ai pas suivi Negri nous parlant de "multitudes" et d’Empire remplaçant les classes sociales et les états, ni Sève nous parlant de luttes d’une classe au singulier contre l’humanité désormais mise en cause dans son ensemble. Nous avons été sensibles à ces discours du nouveau, à ce déferlement médiatique des "nouvelles" technologies, "nouvelles" économies, "nouvelles" théories qui défaisaient tous nos repères. Nous avons cédé à une formidable bataille idéologique dont, vingt ans plus tard, nous mesurons à quel point elle avait pour but de masquer que le monde change en apparence pour mieux rester ce qu’il est, un capitalisme profondément dominé par les intérêts immédiats d’une classe sociale capable de piller, tuer, détruire pour continuer à "se gaver".

Cette question émerge clairement dans le 34ème congrès du PCF dont la direction continue à répéter cette maxime du nouveau. Le monde, les classes, la science, la vie, tout est nouveau, et bien entendu, il ne faut donc pas s’intéresser au passé, il faut de "nouvelles" réponses, un "nouveau" communisme, un "nouveau" parti. Mais dans leur grande diversité, les forces sociales qui luttent reconnaissent un pouvoir arrogant dans la tradition de cette droite française pétainiste, que Marx analyse dans la révolution de 48 et Napoléon III. Et la crise de 2009 vient brutalement éclairer cet ancien qui demeure dominant, le capitalisme !

On ne peut plus en 2009 regarder la mondialisation comme un caractère nouveau du monde, malheureusement « pilotée par un capitalisme financier et ultralibéral » , comme le dit la direction du PCF, alors qu’elle est déjà étudiée par Marx, Lénine et tant d’autres ! Nous avons toute l’expérience de la mondialisation du 19ème siècle, qui a produit le colonialisme, puis la première guerre mondiale, et enfin le nazisme ! Cette mondialisation était déjà financière ! elle était déjà le support de guerres impérialistes, du pillage du sud par le nord, et en même temps, d’un formidable développement des forces productives, de la transformation de millions d’emplois agricoles en emplois industriel poussant à l’urbanisation...

La mondialisation, que ce soit en 1900 ou en 2000 n’est pas seulement « pilotée » par le capitalisme, elle est la forme dans laquelle il se reproduit en expansion pour satisfaire les exigences toujours plus démesurées de la classe sociale qui le domine ! La croissance des échanges, de leurs possibilités techniques ne fait qu’accélérer un mouvement très ancien qui est celui par définition du capital !

Par contre, s’il y a du nouveau dans la fin du 20ème siècle, c’est bien que quelque chose né dans la furie de la première guerre mondiale a disparu ! le socialisme des pays de l’Est, issu du choc de la révolution d’octobre et de ses suites... et cet effondrement a révélé et libéré un rapport de forces très en faveur du capitalisme ! C’est ce qui a permis la déferlante "libérale", la revanche sociale, le retour de la guerre.

Mais l’effondrement n’est pas complet. Cuba résiste encore, la Chine est un mélange de socialisme et de capitalisme dont personne ne peut prévoir qui sera dominant dans le futur. En tout cas, l’état chinois souverain continue à maitriser sa monnaie et ses institutions financières ! L’Amérique Latine réinvente un socialisme du XXIème siècle. Parler de faillite du socialisme en passant sous silence les réalités passées et actuelles du socialisme ne permet pas de comprendre le monde d’aujourd’hui .

Et ne nous cachons pas la difficulté la plus grande, parler d’un échec communiste ne permet pas de comprendre les causes et les conséquences de l’effondrement de l’URSS. Car l’URSS restera d’abord et avant tout une extraordinaire victoire de la révolution d’octobre qui transforme en un demi-siècle un pays paysan moyenâgeux en grande puissance.

L’échec communiste ?

On plaisante souvent des tares du soviétisme, mais on oublie le plus souvent les incroyables avancées scientifiques, techniques, culturelles qu’ont produites les suites de la révolution d’octobre.... même dirigée par Staline ! Un seul exemple peu connu et représentatif. Un thème de recherche est réapparu en France depuis 2000, la "méthode TRIZ", méthode qui aide à la résolution de problèmes par analogie, méthode née en URSS dans les années 70. Elle présente la particularité de reposer sur la formalisation d’un problème comme un ensemble de "contradictions"... On l’utilise en 2008 pour résoudre des problèmes de méthodologies en ingénierie.. Ce n’est pas une anecdote. On ne peut rien comprendre de l’URSS sans considérer ses réussites. Les travaux récents d’historiens montrent combien l’URSS a toujours été en guerre, et si elle a effectivement perdu cette guerre, si le stalinisme a évidemment freiné son développement, le socialisme soviétique a démontré un formidable potentiel, tout comme le socialisme chinois dans des drames et des contextes très différents, mais tout aussi "extraordinaires".

Nous n’avons pas su, pas pu porter une lecture critique communiste du socialisme réel, coincé dans une sujétion idéologique et politique dont Fidel Castro parle comme le plus grand drame du socialisme ! L’expression de "bilan globalement positif" ne permettait pas de porter une critique dialectique, solidaire des forces communistes, mais claire sur les contradictions et les forces conservatrices. Quelle était la réalité de l’URSS ? Ce n’était à l’évidence pas le communisme, personne ne l’a d’ailleurs prétendu. Ce n’était pas non plus le socialisme que nous espérons dans nos pays ! Alors, quelles luttes de classe en URSS ? Quelles contradictions ? Quels moteurs socialistes et quels freins capitalistes ? quels caractères nationaux, universels ?

L’analyse que fait Losurdo de la situation chinoise comme une NEP généralisée de grande durée esquisse un autre point de vue. IL y a un échec de l’idéalisme communiste, celui qui fait dire aux trotskystes encore aujourd’hui que la nation est un cadre bourgeois, que la révolution doit être internationale ou ne pas être... Dans nos hésitations entre réformisme et révolution, n’avons-nous pas manqué d’une lecture du socialisme comme un long processus ouvert par une rupture de nature révolutionnaire, conduisant à de longues luttes de classes continues...

La défaite soviétique n’est pas l’échec du communisme du XXième siècle. Elle nous demande une analyse serrée de ce qu’a été le stalinisme, mais aussi et surtout de comprendre comment gérer le conflit avec le capitalisme au niveau international. On ne peut ni se contenter d’une attitude "Allende" ou on finit pas se faire tuer, ni faire la course militaire pour "rattraper" le capitalisme comme l’espérait les soviétiques.. je ne suis pas sûr que le cousinage socialiste/capitalisme à la chinoise ne soit pas aussi risqué... C’est cette question difficile pour les marxistes que le "discours du nouveau" masque.

Très loin de la conclusion de Miriam qui considère que "notre tâche, au niveau mondial, est de guider, corriger, civiliser, la globalisation" , on peut voir 10 ans plus tard toute l’importance du cadre national pour l’expression d’un pouvoir populaire, pour permettre la diversité des stratégies de transformation, pour ne pas donner à la bourgeoisie l’arme de l’identité et du racisme. pour que "mille fleurs socialistes s’épanouissent" dans chaque histoire nationale. On mesure l’importance de protéger les économies locales du marché mondialisé pour permettre de réelles coopérations. On redécouvre la célèbre phrase de Jaurès "un peu d’internationalisme éloigne de la patrie, beaucoup en rapproche"

L’abandon du marxisme...

Ce qui me frappe à la lecture des réponses de Miriam et Alfredo, c’est l’absence totale du marxisme, ni comme référence, ni comme outil de compréhension du monde. Or, je fais partie de la génération de communistes "sans formation", engagé dans la vie politique après 1980 dans un parti qui cherchait déjà du "nouveau". Je me suis mis à lire Marx 20 ans plus tard, peu de temps avant que tu n’écrives ta première lettre, et c’est ce qui m’a permis de reconstruire une confiance, une capacité à mener des batailles politiques dans ce monde si violent.

C’est pourquoi je lis la conclusion d’Alfredo comme un idéalisme, centré sur la "volonté humaine". « L’important est le choix que nous voulons faire. si nous voulons que les choses s’améliorent, nous devons penser qu’elles peuvent s’améliorer : le choix est entre un monde des possibles et un monde de l’échec » . Le matérialisme historique a disparu totalement de sa réflexion, mais depuis quand ? La force extraordinaire du marxisme dans les situations brulantes des deux premières guerres mondiales, c’était bien d’aider à comprendre le monde pour le transformer, partir de l’analyse du réel, notamment des rapports sociaux et du mouvement du capital... C’est ce qu’il me permet aujourd’hui. Pourquoi ne nous en sommes nous pas servi dans les années 80 ?

Pire, Alfredo réduit le communisme au dogme social-démocrate « la réponse du passé consistait essentiellement dans la lutte pour la redistribution du revenu » . Il oublie comment Marx a montré le lien profond entre la propriété privée des grands moyens de production et d’échange et la domination de l’état par la bourgeoisie. Il sépare même puissance économique et pouvoir politique « l’écart croissant entre la "puissance" et le "pouvoir". Par puissance, j’entends la puissance des marchés financiers ; des entreprises globales (...) Et par pouvoir, j’entends justement la politique... » , et en conclut que « la politique n’est plus le lieu ou se prennent les grandes décisions » .

C’était certes une idée très répandue encore récemment, mais là encore, l’expérience récente nous montre a quel point ce sont bien les états, comme outil de domination de classe, qui restent le bras armé du capital pour résoudre les crises intrinsèque du capitalisme au profit des mêmes. Oubliées les grandes déclarations de principes sur l’état qui ne doit pas s’occuper de ce qui ne le regarde pas ! De fait, ce sont les états qui dérégulent ou régulent, serrent la vis ou lâchent la bride monétaire, affectent les ressources pour telle ou telle stratégie de développement, c’est à dire de reproduction du capital !

Je peux donc te répondre plus précisément encore. Le silence des communistes s’est construit par la lente prédominance dans le discours communiste d’un point de vue idéaliste, par une défaite du marxisme, le communisme perdant toute capacité à éclairer le capitalisme, ses crises et les voies de son dépassement. Alfredo peut ainsi dire il y a 10 ans que « la puissance productive est concentrée dans la partie la plus riche du monde » , quand tout le monde constate qu’une des caractéristiques de la crise de 2009 est justement la nouvelle répartition des forces productives dans le monde, crées par les stratégies l’abandon de secteurs industriels entiers au nord, au profit des activités financières, commerciales, touristiques, quand le sud profitait largement des investissements des multinationales pour chercher les voies d’un développement qui fait de la Chine, l’Inde ou le Brésil de nouvelles puissances souveraines.

Il n’est pas utile de chercher à conclure, mais plutôt d’éclairer le sens du mouvement depuis de ce sentiment de défaite, de délitement, de honte parfois, qui a vu des milliers de militants souvent aguerris disparaitre, renoncer, se reconvertir dans l’associatif, l’humanitaire, certains devenir réformistes, écologistes ou même démocrates à l’américaine, qui a surtout muré des militants dans un silence douloureux. Dix ans après ta lettre, le mouvement prend forme et sens, retrouve progressivement la nécessité de s’affirmer sans ambigüité, de s’organiser, et, enfin de dire de quoi il est le nom, de quoi le communisme a été, est et sera le nom.

Nous, communistes, sommes le prolétariat organisé pour comprendre le monde en le transformant, par une révolution nécessaire au renversement du rapport de forces entre capital et travail, puis par une longue aventure du socialisme construisant dans les luttes de classe, un développement humain durable, une société libérée de toute aliénation, une société sans classe.


Edité le 26-03-2013 à 23:37:58 par Xuan


Xuan
   Posté le 02-04-2013 à 14:23:05   

Le site "faire vivre et renforcer le pcf" publie deux articles :

les communistes et l'Etat - 1e partie
les communistes et l'Etat - 2e partie

Notre point de vue diffère en ceci que, même si la littérature marxiste-léniniste continuait d'y être diffusée, la direction révisionniste du P"C"F n'appliquait plus le marxisme-léninisme depuis de longues années sur la question de l 'Etat, en affirmant que de nouvelles conditions permettaient le passage pacifique au socialisme.

Le texte cité n'échappe pas lui-même à certaines ambiguïtés propices à de tels revirements.
On verra ainsi dans la seconde partie qu'il fait à peine allusion (le mot ne figure qu’une fois) à la nécessité non pas de s’emparer de la machine d’Etat toute prête, mais de briser l’Etat bourgeois et le remplacer par un Etat de type nouveau.

On lit ainsi :


"Briser l’Etat bourgeois ne peut donc signifier que disparaissent les fonctions sociales publiques qu’il remplit, ni même telle ou telle forme que l’Etat leur a donnée, mais qu’il faut les transformer en les dépouillant de leur caractère de classe actuel."

Les fonctions sociales de l’Etat bourgeois ont-elles simplement un caractère de classe bourgeois ou bien sont-elles elles-mêmes de nature bourgeoise ?
Les transformer permet toutes les interprétations : suffirait-il par exemple de qualifier la police, l’armée et les grands corps d’Etat de "démocratiques" et leur donner d’autres objectifs pour réaliser une telle transformation ?
Que deviennent la fonction présidentielle et la séparation des pouvoirs de la République bourgeoise ? Suffit-il de décréter un Parlement « démocratique » ou un Sénat « démocratique » ou bien reconstituer de fond en comble la représentation populaire à partir de l’expression démocratique créée par les masses révolutionnaires ?

La nécessité de briser l’Etat bourgeois est évidemment liée à la dictature du prolétariat puisque c’est la condition indispensable à l’exercice d’une démocratie mille fois plus large. Figure-t-elle davantage dans une autre partie de cet ouvrage ou bien les prémices du revirement y sont-elles déjà présentes en creux, sous forme d’omission ?

Cette tâche que Lénine qualifie d’essentielle est le fruit de l’expérience de la lutte de classe postérieure au Manifeste communiste mais déjà du vivant de Marx :


« Traitant de la question de l’Etat, qui nous préoccupe ici, Marx fait le bilan de la révolution de 1848-1851, dans son 18 Brumaire de Louis Bonaparte ,
[...]
Dans ce remarquable aperçu, le marxisme accomplit un très grand pas en avant par rapport au Manifeste communiste , où la question de l’Etat était encore posée d’une manière très abstraite, dans les notions et termes les plus généraux. Ici, la question est posée de façon concrète et la déduction est éminemment précise, définie, pratiquement tangible : toutes les révolutions antérieures ont perfectionné la machine de l’Etat ; or il faut la briser, la démolir.
Cette déduction est le principal, l’essentiel, dans la doctrine marxiste de l’Etat. Et c’est cette chose essentielle qui a été non seulement tout à fait oubliée par les partis social-démocrates officiels dominants, mais franchement dénaturée (comme nous le verrons plus loin) par le théoricien le plus en vue de la IIe Internationale, K. Kautsky. »
[Lénine - l’Etat et la révolution - Le bilan d’une révolution]



Mais cet article manifeste avant tout la réflexion en cours de militants communistes sur les principes marxistes-léninistes et l'analyse rétrospective de leur révision, et constitue un élément indispensable pour la reconstruction du parti communiste.
Pour s'en convaincre il suffit de lire les éditos de l'Huma consacrés à la théorie marxiste, où l'on voit que les thèses de Marx lui-même sont jetées au panier. Un exemple parmi d'autres dans
Rêve et cauchemar : retour sur Marx et le capitalisme :

..."Le vrai problème, c'est qu'une classe dominée transformée en classe dominante est une contradiction dans les termes ! Le prolétariat est défini par sa soumission à la domination. La « dictature du prolétariat » est aussi impossible à concevoir qu'un cercle carré.
...
Si le jugement de Marx sur le mode de production capitaliste est validé au contraire de ses prédictions sur la création d'un véritable sujet révolutionnaire, il faut admettre que les traces d'un futur communiste ne sont pas inscrites dans les pores du réel. Comment, dans ce cas, entamer la transition au communisme sans les présupposés envisagés par Marx ?"...


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Les communistes et l’Etat (1)




Pascal Brula

Dans les années soixante-dix, le PCF raisonnait encore largement à partir de son socle idéologique, économique et politique originel, à savoir le marxisme-léninisme. J’ai connu, jeune adhérent, ce temps où des camarades du Livre Club Diderot démarchaient les communistes pour leur vendre les œuvres complètes de Lénine [1].

Pourtant, c’est l’époque à laquelle on peut dater les revirements fondamentaux qui ont entraîné la direction de notre parti dans les abîmes du réformisme que l’on connaît aujourd’hui. C’est en effet à ce moment que le programme commun est signé (accord de sommet réhabilitant la social-démocratie), que le XXIIème congrès s’achève (abandon de la dictature du prolétariat) et que les directions s’installent dans l’illusion que la clef de la révolution se trouve dans les institutions bourgeoises (triomphe du "communisme" municipal en 1977 avec Saint-Etienne, Reims, Nîmes, Le Havre…). Malgré tout, au sein du PCF, s’exerce encore une grande effervescence de la pensée, toujours en rapport avec l’héritage des auteurs et acteurs révolutionnaires de l’histoire du mouvement communiste. Et puis, le PCF de l’époque était encore profondément enraciné dans la classe ouvrière.

Et c’est ainsi qu’en 1977, s’appuyant sur les toutes récentes décisions du XXIIème congrès et sur l’imminence de l’avènement au pouvoir de l’union de la gauche et de son programme commun, trois communistes, Jean Fabre, économiste, François Hincker, historien et Lucien Sève, philosophe, font paraître aux défuntes Editions sociales , un ouvrage de réflexion sur l’Etat, certainement commandité par la direction : Les communistes et l’Etat . Nos Assises du communisme étant programmées pour la fin juin 2013, et pour apporter de l’eau au moulin de ce futur brassage d’idées, c’est avec ce titre que je propose aux lecteurs de ce site, quelques articles amenant à la réflexion sur le rôle de l’Etat dans la société capitaliste, sur les illusions portées par le réformisme à son sujet et donc aussi sur son rôle dans la société socialiste pour laquelle nous luttons. Bien sûr, il y a l’inévitable ouvrage de Lénine, L’Etat et la révolution (1917). Et je renvoie à sa lecture. Il y a aussi toute la réflexion de Marx et d’Engels sur le sujet ; Lénine s’en est d’ailleurs nourri au point de commencer L’Etat et la révolution par cette citation d’Engels qui selon lui, « exprime en toute clarté l’idée fondamentale du marxisme sur le rôle historique et la signification de l’Etat » :

« L’Etat, dit Engels en tirant les conclusions de son analyse historique, n’est donc pas un pouvoir imposé du dehors à la société ; il n’est pas davantage "la réalité de l’idée morale", "l’image et la réalité de la raison", comme le prétend Hegel. Il est bien plutôt un produit de la société à un stade déterminé de son développement ; il est l’aveu que cette société s’empêtre dans une insoluble contradiction avec elle-même, s’étant scindée en oppositions inconciliables qu’elle est impuissante à conjurer. Mais pour que les antagonistes, les classes aux intérêts économiques opposés, ne se consument pas, elles et la société, en une lutte stérile, le besoin s’impose d’un pouvoir qui, placé en apparence au-dessus de la société, doit estomper le conflit, le maintenir dans les limites de l’"ordre" ; et ce pouvoir, né de la société, mais qui se place au-dessus d’elle et lui devient de plus en plus étranger, c’est l’Etat » Engels, L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat, 1884.

Pour en revenir aux années soixante-dix, concernant la question de l’Etat, on peut réellement parler d’une importante réflexion, puisqu’en farfouillant les tréfonds de ma bibliothèque, j’ai aussi dégoté un autre ouvrage des Editions sociales consacré à l’Etat, L’Etat du changement de Jean-Pierre Delilez, paru également en 1977.
Il faut dire qu’à l’époque, le programme commun et l’Union de la gauche avaient soulevé un tel mouvement de fond, qu’il y avait l’illusion que le socialisme était à portée de main et que cela valait bien quelques révisions du "dogme" marxiste-léniniste. En tous cas, il fallait redéfinir la position du PCF vis-à-vis de l’Etat, la confronter au réel, en réalité, la revisiter en fonction des prises de position du XXIIème congrès et de la participation évidente du PCF dans le futur gouvernement d’Union de la gauche. Mais à cette époque en 1977, la direction, voire la majorité des adhérents, s’imaginaient encore hégémoniques ; peu se doutaient que cette politique avait d’ores et déjà déroulé le tapis rouge du pouvoir à la social-démocratie, et que la participation du PCF au gouvernement ne serait qu’anecdotique. Surtout, qui aurait cru à l’époque, que c’était le PS qui allait mener l’équivalent de la révolution conservatrice des Reagan et Thatcher en France ? D’ailleurs, je pense qu’aujourd’hui, la direction actuelle du PCF n’en a toujours pas conscience…

Les communistes et l’Etat (1977) nous montre en tous cas un visage du PCF dont on n’a plus l’habitude, celui d’un PCF dont la culture profonde était encore marxiste-léniniste, même de la part de Lucien Sève qui, pourtant, ces dernières années, reniera "l’horrible" Lénine, soi-disant porteur d’une sorte de péché originel totalitaire, et jusqu’à certaines analyses de Marx, notamment concernant l’analyse du rôle de l’Etat. A propos de cette question de l’Etat, nous sommes bien au cœur du débat, de la réflexion qui va repousser une partie du mouvement communiste dans les cordes de l’autophobie [2], allant jusqu’à rejeter l’engagement communiste sur la base de l’échec de l’URSS et donc de la manière dont les partis communistes auraient exercé le pouvoir d’Etat, à savoir une sorte de "totalitarisme" qui serait intrinsèque à l’analyse théorique de l’Etat par Marx et Lénine, pour faire court.

Il n’en reste pas moins que cette effervescence théorique au sein du PCF sur la question de l’Etat à la fin des années soixante-dix en restera là. Les deux ouvrages évoqués semblent bien être les derniers sur le sujet en provenance de la direction du PCF ou de son environnement proche. Et je dirais même que toute la réflexion politique théorique, quelque soit le sujet, va aller petit à petit en s’éteignant pour faire place au vide sidéral de la période Robert Hue, puis aux élucubrations réformistes de la période actuelle.

En évoquant cet ouvrage théorique, Les communistes et l’Etat , il ne s’agit pas de lancer le débat sur les conséquences du XXIIème congrès ou les impasses du programme commun, encore que pour avancer, il faudrait pouvoir se retourner un jour sur ces évènements de notre passé. Non, il s’agit simplement de reprendre peut-être le débat là où il en était resté, et très modestement, de se réapproprier ce qui semble être aujourd’hui un sujet tabou, ou en tous cas complètement passé sous silence, mais pourtant fondamental pour les communistes : le rôle de l’Etat.

Il y a beaucoup de choses à prendre dans cet ouvrage et notamment l’acquis historique des communistes concernant le rôle de l’Etat, acquis qui est parfaitement présenté dans ces pages. L’objectif n’est pas d’en retranscrire littéralement les 250 pages qui peuvent être pour certaines datées, mais de donner à lire quelques extraits essentiels susceptibles de repositionner notre compréhension de la société capitaliste et de la manière dont la bourgeoisie exerce sa domination au travers de l’Etat, afin d’ouvrir au débat. Pour commencer, je propose cet extrait du préambule du livre qui pose les bases de la définition de l’Etat tel qu’il était vu par ses auteurs en 1977 et qui me semble également convenir à la situation actuelle :

« Traiter de l’Etat, c’est aborder un ensemble de problèmes immense, historiquement mouvant, où la plupart des points appellent encore l’approfondissement, où le vocabulaire même recèle des pièges. Précisons donc d’emblée, dans la mesure du possible, la terminologie que ce livre s’emploiera à éclaircir et à concrétiser. Dans la France d’aujourd’hui, la grande bourgeoisie monopoliste a, au sens le plus large et le plus global du terme, le pouvoir , c’est-à-dire que, possédant les grands moyens de production et d’échange, ce qui fait d’elle la classe économiquement dominante, elle dispose de moyens essentiels, privés et publics, pour faire prévaloir en tout domaine ses intérêts de classe, assurer la reproduction de l’ensemble des rapports sociaux où s’enracine sa domination politique et idéologique. Le principal de ces moyens est la maîtrise de l’appareil étatique, c’est l’exercice du pouvoir d’Etat .

Grâce au pouvoir d’Etat, dont les dimensions sont politiques, économiques, sociales, idéologiques, elle n’est pas seulement la classe dominante, elle dispose d’un pouvoir de décision et de contrainte qui garantit son hégémonie sur la collectivité nationale. L’Etat , c’est le dispositif à travers lequel s’élabore et se met en œuvre la politique qui répond aux intérêts globaux de la classe dominante, à travers lequel son pouvoir s’exerce sous les formes de l’autorité publique. C’est par excellence l’instrument grâce auquel la classe possédante maintient et reproduit sa domination. Ses formes, ses structures, ses organes sont essentiellement déterminés par son contenu de classe. La tête en est constituée par le pouvoir politique proprement dit, les hommes et les institutions clefs qui prennent les décisions essentielles – présidence de la République, gouvernement, direction des partis politiques de la majorité intégrés au plus haut niveau de l’appareil d’Etat, direction des grands corps d’Etat – intimement liés, y compris derrière la scène, aux dirigeants des grands monopoles, et appuyés sur la majorité réactionnaire qui en est le support politique, et qui sert de relais à leur emprise sur une partie des masses.

Pour faire appliquer ses décisions, le pouvoir politique dispose de tout un appareil d’Etat étendu, ramifié, historiquement mobile : administrations, forces répressives, organismes publics ou semi-publics, centraux ou locaux, collectivités territoriales. La politique qui s’élabore et se met en œuvre à travers ce dispositif rencontre des obstacles : contradictions d’intérêts entre fractions du capital que l’autonomie relative de l’Etat a pour rôle de subordonner aux intérêts globaux de la caste dominante, résistance et lutte des masses exploitées et de leur organisations, dont elle est contrainte de tenir compte pour devenir une réalité effective. L’Etat, sa politique, ses formes, ses structures traduisent donc les intérêts de la classe dominantes non de façon mécanique, mais à travers un rapport de forces qui en fait une expression condensée de la lutte des classes en développement. Tel est schématiquement, l’ensemble des réalités que, dans le langage ordinaire, on comprend de façon plus ou moins confuse sous la notion générale d’« Etat ».

En se proposant de développer les idées des communistes français sur l’Etat à la fois dans leur formation historique et dans leur actualité politique, les auteurs de ce livre, qui ne prétendent attribuer à leur démarche aucun caractère exemplaire, ont conscience de la complexité de l’entreprise, dès lors qu’on est soucieux de l’aborder de façon authentiquement marxiste. Mais qu’est-ce que traiter de l’Etat en marxiste ? Question qui a elle-même un double aspect : celui de la fidélité aux enseignements de portée universelle que le marxisme-léninisme a dégagés de toute l’expérience passée, et celui de l’attention aux traits spécifiques de la situation concrète, de l’aptitude aux développements inédits qu’elle réclame dans l’ordre de la théorie comme de la pratique. Car le marxisme est inséparablement savoir constitué et méthode d’analyse, bilan théorique de l’expérience passée et guide pour l’action présente et future. »


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Notes :

[1] Ce n’était pas non plus aussi idyllique qu’il peut paraître, car plusieurs années après, j’ai aussi connu le reflux, à savoir la revente ou la mise au rebut de ces mêmes œuvres de Lénine, dont la plupart des tomes n’avaient jamais été ouverts…

[2] Cf. le livre de Domenico Losurdo Fuir l’histoire, éditions Delga et Le Temps des Cerises, 2007.


Edité le 02-04-2013 à 17:42:34 par Xuan


Xuan
   Posté le 02-04-2013 à 14:59:53   

Les communistes et l’Etat (2)


Dans l’extrait ci-dessous, les auteurs du livre "Les communistes et l’Etat" [1] nous exposent comment la conception du rôle de l’Etat dans la société capitaliste s’est forgée au fil de la propre histoire des auteurs et acteurs révolutionnaires que sont Marx, Engels et Lénine, dans leur rapport avec la réalité sociale, politique, économique de leur époque.

Pour ces derniers, l’Etat est non pas un compromis neutre de gestion de la société, qui aurait été créé par les hommes de manière bienveillante, mais bien un instrument de dictature de la classe dominante, la bourgeoisie capitaliste, lui permettant d’empêcher que la contradiction antagonique Capital/Travail générée par la propriété des moyens de production et l’exploitation de l’homme par l’homme, se règle en sa défaveur.

Posé comme cela, la transformation socialiste de la société passe obligatoirement par la résolution de ce problème de fond. C’est une question que se sont posés de tous temps les communistes, y compris bien sûr les communistes français… sauf de nos jours. Dans l’article précédent, j’ai daté les dernières réflexions au PCF sur le sujet vers la fin des années soixante-dix avec le XXIIème congrès et le "Programme commun". Depuis, c’est le néant. Le congrès des "étoiles" nous a même entraînés dans une nuit permanente : la direction du PCF n’évoque plus ce problème depuis longtemps, elle l’ignore ! Et je ne parle même pas du Front de gauche et de son programme "L’Humain d’abord" dont la revendication d’une VIème république n’est qu’un slogan d’une vacuité insondable, en tous cas sans rapport avec le rôle réel joué par l’Etat.

Face à ce déni de réalité, il est urgent de réarmer les militants communistes et de rappeler que l’Etat n’est pas une structure technique qui devrait être gérée par des techniciens, mais qu’il s’agit d’un instrument de coercition dont la logique doit être renversée. Il faut donc s’y préparer : c’est un devoir politique.

Comme je l’ai signalé, il n’est pas question de publier les 250 pages du livre ; j’ai notamment éludé la partie consacrée à la question centrale à laquelle amène toute réflexion communiste sur le rôle de l’Etat : pour répondre à la dictature de la bourgeoisie, doit-on préconiser à l’inverse la dictature du prolétariat ou non ? Et qu’est-ce que le concept de dictature du prolétariat ? Ce sujet pourrait faire l’objet d’un développement ultérieur, d’autant plus que le débat est loin d’être clos et qu’il demande encore de nombreux échanges. En tous cas, l’analyse du rôle de l’Etat est bien au cœur de la réflexion qui a amené notamment la direction du PCF à rejeter Marx (en tous cas une partie de ses travaux) et Lénine. Et refuser de prendre ce problème à bras-le-corps, correspond à un refus de remettre en cause le capitalisme. En cela, il serait urgent d’analyser comment s’insère cette superstructure qu’est l’Union européenne au profit de la dictature de la bourgeoisie capitaliste, dans les mécanismes étatiques.

Considérer l’Etat pour ce qu’il est, revient également à s’interroger sur l’utilisation à outrance du mot libéralisme en lieu et place du mot capitalisme. Cela n’est pas innocent, l’idéologie dominante est celle de la classe dominante ; que le libéralisme corresponde à une philosophie ne signifie pas qu’il puisse être confondu avec un système, le système capitaliste… Un des trois coauteurs (ironie, est-ce Lucien Sève ?) du bouquin, dans une partie non publiée ici, nous dit que la « non-intervention dans la sphère de la production et des échanges économiques, tarte à la crème de l’idéologie libérale, est pure fiction » … On ne peut qu’être d’accord. Il faut également rapprocher cette fausse notion de "libéralisme" de la réalité de l’appareil répressif d’Etat, de plus en plus violent et sophistiqué ; c’est une contradiction totale. Il est alors légitime de s’interroger sur l’absurdité dans laquelle l’idéologie dominante a acculé le débat : la gauche et à fortiori les communistes seraient forcément pour plus d’Etat et donc moins de liberté, alors que la droite portant le libéralisme, serait forcément moins interventionniste et donc pour plus de liberté. Il est grand temps de réhabiliter le véritable rôle de l’Etat, et de remettre d’aplomb notre système de pensée : nous ne sommes pas antilibéraux, nous sommes communistes !

Pascal Brula

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Les communistes et l’Etat, 1977, p.19 à 37 :

Marx, Engels, Lénine sur l’Etat et la révolution


L’un des apports décisifs du marxisme à la pensée socialiste et à l’action révolutionnaire, c’est la théorie scientifique de l’Etat. En découvrant la nature historique et le contenu de classe de l’Etat, Marx et Engels ont fait apparaître la nécessité de la lutte et de l’organisation politiques de la classe ouvrière pour en faire la conquête avec l’appui des plus larges masses, lui substituer son propre pouvoir d’Etat, créer ainsi les conditions d’une société sans classes où l’Etat lui-même dépérira. Cette découverte, fruit de la réflexion la plus profonde sur l’expérience des premières luttes prolétariennes et leurs échecs, si elle a une portée universelle et plus que jamais actuelle, n’en est pas moins historiquement datée. La mettre en œuvre dans les conditions d’aujourd’hui présuppose son assimilation exacte, c’est-à-dire à la fois la compréhension de ses enseignements fondamentaux et la connaissance des situations historiques concrètes auxquelles ils se rapportaient : idéologies en rupture avec lesquelles le marxisme s’est constitué en la matière, formes de domination politique bourgeoise qu’il a dû affronter, rapport des forces de classe auquel il a dû adapter sa stratégie.

L’idéologie bourgeoise et l’Etat

Au début des années 1840, deux courants de pensée dominent les représentations idéologiques de l’Etat. Le premier, prépondérant en Allemagne, fait de l’Etat un absolu qui s’impose d’en haut à la société et dont la source est la volonté divine ou le mouvement d’une "idée" qui n’a d’autre fondement qu’elle-même. C’est cette théorie de Hegel, variante raffinée de l’« Etat de droit divin », justification de la monarchie prussienne, que Marx, très jeune, est conduit à critiquer. La seconde conception, reflet de la pratique des gouvernements parlementaires et libéraux d’Angleterre, des Etats-Unis et de France, produit déjà abâtardi au milieu du XIXème siècle de la pensée politique des Lumières, est encore très vivace dans la France d’aujourd’hui, où le réformisme aussi bien que les forces conservatrices la véhiculent à leur manière et où souvent dès l’école, elle se présente comme l’évidence même. Selon elle, les individus isolés, préexistent à la société et à l’Etat. Celui-ci résulte d’un libre contrat passé entre les hommes, convaincus par leur expérience que la vie sociale ne peut échapper à l’anarchie et à la violence si elle n’est pas réglée par une loi. L’Etat serait donc l’expression de l’intérêt général s’imposant aux intérêts particuliers, la chose de tous. Ces deux courants idéologiques s’accordent sur un point capital : présenter l’Etat bourgeois comme incarnant l’intérêt supérieur de la société dans son ensemble.

Partant d’une réflexion critique de philosophe et d’une expérience de journaliste politique en Allemagne, puis de révolutionnaire exilé en France, où les luttes politiques sont plus vives que partout ailleurs, et aussi grâce à l’apport d’Engels, qui a étudié sur place la situation et les luttes du prolétariat anglais. Marx découvre que ce n’est pas l’Etat qui produit la société, mais au contraire la société qui produit l’Etat, et plus précisément que la structure de l’économie, les rapports de production déterminent fondamentalement la structure de l’Etat, les rapports juridiques et politiques. Il découvre qu’en réalité dans les régimes mêmes qui prétendent plus ou moins à la démocratie, – la monarchie constitutionnelle, la république parlementaire – l’Etat, loin d’être la chose de tous, sert les intérêts des propriétaires fonciers et des capitalistes. Lorsque ses recherches économiques commencèrent à lui dévoiler le secret de l’exploitation capitaliste et que la fréquentation des prolétaires parisiens lui eût fait reconnaître la force sociale capable d’abolir cette exploitation et l’Etat qui la sanctionne, les pièces maîtresses du matérialisme historique se trouvèrent mises en rapport les unes avec les autres et le socialisme scientifique fut fondé dans ses grandes lignes. Son acte de naissance est le Manifeste du Parti communiste , qui ne donne pas seulement la clef d’une compréhension de la société et de son histoire, mais trace le programme de sa transformation révolutionnaire. On y trouve déjà esquissée la réponse au problème contemporain de l’Etat et de la révolution : « Le premier pas dans la révolution ouvrière est la constitution du prolétariat en classe dominante, la conquête de la démocratie » [2].

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Essence et formes de l’Etat

Qu’est-ce donc que l’Etat dans la société capitaliste, comme plus généralement dans toute société de classes ? C’est « un produit de la société à un stade déterminé de son développement ; il est l’aveu que cette société s’empêtre dans une insoluble contradiction avec elle-même, s’étant scindée en oppositions inconciliables qu’elle est impuissante à conjurer. Mais pour que les antagonistes, les classes aux intérêts économiques opposés, ne se consument pas, elles et la société, en une lutte stérile, le besoin s’impose d’un pouvoir qui, placé en apparence au-dessus de la société, doit estomper le conflit, le maintenir dans les limites de l’"ordre" ; et ce pouvoir, né de la société, mais qui se place au-dessus d’elle et lui devient de plus en plus étranger, c’est l’Etat ». « Comme l’Etat est né du besoin de réfréner des oppositions de classe, mais comme il est né, en même temps du conflit de ces classes, il est, dans la règle, l’Etat de la classe la plus puissante, de celle qui domine au point de vue économique et qui, grâce à lui, devient aussi classe politiquement dominante et acquiert ainsi de nouveaux moyens pour mater et exploiter la classe opprimée » [3].

Ainsi l’Etat, loin d’exprimer une nécessité éternelle, de l’ordre de la nature ou de l’Esprit, est un produit historique transitoire, lié à la division de la société en classes antagonistes : né avec elle, il disparaîtra avec elle. Il est dans la société dont il traduit la structure de classe, concentre les rapports économiques, qui ne pourraient se reproduire jusqu’au bout sans lui et au sein desquels il intervient activement pour le compte de la classe dominante ; et, en même temps, il est jusqu’à un certain point hors de la société, non seulement pour la conscience des hommes auxquels il apparaît spontanément comme ce qu’il n’est pas : incarnation de principes supérieurs , arbitre au-dessus des classes , mais aussi dans les faits, pour autant qu’il se constitue en réalité relativement autonome , intervenant sous des formes spécifiques, ce dont justement il tire sa puissance d’illusion et une part importante de son efficacité : si tous les opprimés voyaient clairement la nature de classe de l’Etat, ses jours seraient rapidement comptés.

Il importe au plus haut point d’être en garde contre deux interprétations fausses de ce rapport entre l’Etat et la base économique de la société. L’Etat, c’est « l’organisation que les classes dominantes – propriétaires fonciers et capitalistes – se sont données pour défendre leurs privilèges sociaux » [4]. Il n’est donc pas, comme se l’imaginent les anarchistes, le fondement de la domination des classes exploiteuses : ce fondement, il faut le chercher dans les rapports de production, et une révolution politique qui ne révolutionne pas ces rapports n’a aucune chance de mettre fin à l’oppression de classe. « Bakounine prétend que l’Etat a créé le capital, que le capitaliste ne détient son capital que par la grâce de l’Etat » . En conséquence, il suffirait de supprimer l’Etat « et le capital s’en irait alors de lui-même au diable. A l’opposé, nous disons, nous : abolissez le capital, l’appropriation de l’ensemble des moyens de production entre les mains de quelques-uns, alors l’Etat s’effondrera de lui-même » [5]. Mais l’Etat n’est pas davantage, comme se l’imaginent les réformistes bourgeois, un organisme neutre par vocation, indépendant des classes sociales, qui ne viendrait à se trouver du côté des possédants que par l’effet d’une mauvaise administration, d’une mauvaise politique, de mauvais gouvernants : il suffirait donc de les remplacer par d’autres pour le ramener à son "vrai" rôle d’arbitre impartial. L’Etat, c’est au contraire, par essence, le « résumé officiel de l’antagonisme dans la société civile » [6], le garant de l’exploitation.

Ce qui est décisif dans l’Etat, c’est, par conséquent, le pouvoir d’Etat de la classe économiquement dominante, c’est sa maîtrise effective sur l’ appareil d’Etat , c’est-à-dire l’ensemble historiquement mouvant des forces et des formes socialement organisées dont elle dispose comme classe au pouvoir pour réprimer, administrer, intervenir dans toutes les sphères de la vie sociale selon les besoins de sa politique , dont le but fondamental est toujours de maintenir et de reproduire, en fonction de la conjoncture, sa domination et les rapports d’exploitation qui la fondent. Rien de plus aisément mystificateur à cet égard que le vocabulaire des fonctions et des "appareils" d’Etat, qui risque de masquer derrière la spécificité de choses et de mécanismes, l’unité d’ensemble et le fond de classe de l’Etat et du pouvoir. Si les classes successivement dominantes n’ont fait que développer et perfectionner l’appareil d’Etat à travers l’histoire, cela ne signifie pas que chaque pouvoir de classe se superpose simplement à des appareils ou des fonctions qui existeraient à titre plus ou moins indépendant. On a coutume de dire que, si les gouvernements passent, les administrations demeurent. Mais si les administrations demeurent, c’est que le pouvoir d’Etat est resté fondamentalement celui de la même classe à travers la succession des gouvernements. Il n’y a pas, par exemple, d’appareil militaire en soi, quoi qu’en dise l’opportunisme de droite ou de gauche, qui tend à "naturaliser" les formes actuelles de l’appareil d’Etat – que ce soit pour les légitimer ou pour en appeler à leur destruction pure et simple – comme si le budget ou l’armée étaient naturellement ce qu’ils sont. En réalité, c’est de la nature de classe du pouvoir d’Etat que la machine d’Etat reçoit sa configuration et son extension, sa nature et son rôle politiques, le caractère de ses organes, et c’est la lutte révolutionnaire pour la transformation, puis le dépérissement de ce pouvoir qui permettra de les modifier, ou selon les cas, de les abolir.

L’illusion de l’Etat-arbitre

S’il a été difficile de découvrir, s’il demeure difficile de faire saisir par tous ce caractère de classe de l’Etat, c’est qu’il est sous le masque, sous plusieurs masques.

D’abord, la classe dirigeante de la société et de l’Etat a en règle générale bénéficié du soutien ou de la neutralité d’une grande partie des masses pour accéder au pouvoir. Evoquant l’appui apporté par le peuple des villes et de la campagne à la bourgeoisie française contre la noblesse et le clergé pendant la Révolution de 1789, et transposant l’idée aux perspectives de la révolution ouvrière elle-même, Marx écrivait en 1844 : « Pour que la révolution d’un peuple et l’émancipation d’une classe particulière de la société civile-bourgeoise coïncident, (…) il faut qu’une sphère sociale particulière personnifie le crime notoire de toute la société, en sorte que se libérer de cette sphère apparaisse comme se libérer soi-même de toutes chaînes » . Et aucune classe ne peut jouer ce rôle sans connaître « un moment où elle fraternise et converge avec la société en général, où celle-ci sent et reconnaît en elle son représentant universel , où ses revendications et ses droits sont véritablement les droits et les revendications de la société elle-même, où elle est réellement la tête et le cœur de la société » [7]. Remarque très forte : une classe ne peut diriger une révolution durablement victorieuse si elle n’est pas reconnue par les autres couches opprimées comme porteuse de l’intérêt général, et la plus capable de le faire prévaloir face à la faillite historique de l’ancienne classe dominante. C’est pourquoi le pouvoir d’Etat de la bourgeoisie devait d’emblée apparaître avec force et durablement passer pour un pouvoir exercé « au nom du peuple ».

Deuxième remarque : le rôle de l’Etat est d’assurer la domination de la classe exploiteuse dans son ensemble , les conditions les plus générales de la reproduction des rapports de production. Or, la classe exploiteuse est composée de couches diverses aux intérêts différents, et même divergents, elle est animée par le souci prioritaire, sinon exclusif, de l’intérêt privé. Dans Le Capital , Marx montre, par exemple, comment l’Etat bourgeois a dû adopter une législation de fabrique – les premières « lois sociales », à vrai dire élémentaires et bien peu respectées par les capitalistes – sur la durée, la sécurité, l’hygiène du travail et sur l’éducation, pour endiguer quelque peu la tendance du capital à pousser l’exploitation jusqu’à mettre en péril la reproduction même de la force du travail dans son ensemble. Faire prévaloir l’intérêt général de la classe exploiteuse dans sa totalité suppose donc que l’Etat n’hésite pas à léser des intérêts bourgeois particuliers, jugés par lui secondaires. De plus, il lui faut passer des compromis temporaires avec les masses populaires si la situation engendrée par leur lutte vient à l’exiger. Autant d’illusions sont ainsi créées sur son apparence d’arbitre.

D’ailleurs, troisième remarque, rien ne serait plus erroné en principe que d’isoler abstraitement et d’opposer rôle de classe de l’Etat et accomplissement de tâches mises à l’ordre du jour par le développement général de la nation. C’est au contraire, dans la mesure même où il a effectivement ces tâches en charge que l’Etat remplit le mieux sa fonction de classe, et, s’il en devient incapable, c’est le sûr indice de sa crise, de la crise de la domination de cette classe. C’est ce que note Engels : « Partout une fonction sociale est à la base de la domination politique ; et la domination politique n’a subsisté à la longue que lorsqu’elle remplissait cette fonction sociale qui lui était confiée » [8]. Briser l’Etat bourgeois ne peut donc signifier que disparaissent les fonctions sociales publiques qu’il remplit, ni même telle ou telle forme que l’Etat leur a donnée, mais qu’il faut les transformer en les dépouillant de leur caractère de classe actuel.

« Quelle transformation subira l’Etat dans une société communiste ? Autrement dit : quelles fonctions sociales s’y maintiendront analogues aux fonctions actuelles de l’Etat ? Seule la science peut répondre à cette question ; et ce n’est pas en accouplant de mille manières le mot Peuple avec le mot Etat qu’on fera avancer le problème d’un saut de puce » [9]. La polémique avec les anarchistes devait conduire Marx et Engels à souligner ce double aspect de la transformation révolutionnaire de l’Etat et de son dépérissement futur : « Tous les socialistes sont d’avis que l’Etat politique et avec lui l’autorité politique disparaîtront à la suite de la prochaine révolution sociale, et cela signifie que les fonctions publiques perdront leur caractère politique et se transformeront en simples fonctions administratives qui seront les gardiennes des vrais intérêts sociaux » [10]. On comprend comment la conscience plus ou moins confuse de ce double aspect de l’Etat contribue à son tour à brouiller les pistes et à masquer son essence de classe.

Etat et société : un rapport variable

D’autan que, dernière remarque capitale, l’Etat bourgeois ne remplit pas sa fonction permanente de classe de la même manière aux diverses phases de développement du mode de production capitaliste. Marx a analysé de façon remarquable les deux grandes étapes historiques de sa constitution – et son analyse a sans doute une portée beaucoup plus générale. Dans une première phase, les rapports capitalistes ne peuvent se déployer qu’en bouleversant les conditions économiques et sociales préalables, héritées des modes de production précapitalistes, afin de les mettre en accord avec ses exigences. Il y a, par exemple, à transformer la masse des petits producteurs marchands en "travailleurs libres", en prolétaires n’ayant à vendre que leur force de travail, et cette transformation ne peut guère se faire que par l’intervention despotique, voire sanguinaire de l’Etat, par la violence directe : c’est là le secret de l’accumulation primitive du capital. De même, il vient un moment où l’Etat bourgeois doit bouleverser de façon voyante l’ensemble des rapports sociaux, juridiques, idéologiques préexistants. Ce n’est pas un hasard si c’est précisément au plus fort de cette période que le secret du caractère de classe de l’Etat a pu être percé à jour.

Mais une fois créées les conditions sociales générales de son fonctionnement et de son développement, le mode de production capitaliste tend à se reproduire et à s’étendre par son mouvement propre, et l’intervention de l’Etat peut se faire, hors les périodes de crise, beaucoup moins directe, beaucoup moins visible pour les masses. « Dans le progrès de la production capitaliste, il se forme une classe de plus en plus nombreuse de travailleurs qui, grâce à l’éducation, la tradition, l’habitude, subissent les exigences du régime aussi spontanément que le changement des saisons. Dès que ce mode de production a acquis un certain développement, son mécanisme brise toute résistance ; la présence constante d’une surpopulation relative maintient la loi de l’offre et de la demande du travail, et, partant, le salaire dans des limites conformes aux besoins du capital, et la sourde pression des rapports économiques achève le despotisme du capital sur le travailleur. Parfois, on a bien encore recours à la contrainte, à l’emploi de la force brutale, mais ce n’est que par exception. Dans le cours ordinaire des choses, le travailleur peut être abandonné à l’action des "lois naturelles" de la société, c’est-à-dire à la dépendance du capital, engendrée, garantie et perpétuée par le mécanisme même de la production » [11]. C’est justement lorsqu’il peut se permettre de prendre ainsi du champ par rapport à la réalité quotidienne de l’exploitation, que l’Etat de classe obtient avec le moins de difficultés un assentiment plus ou moins général, un consensus populaire – qu’on pense à la longue stabilité de la IIIème République en France après la période tumultueuse qui va de 1848 à la Commune de Paris – et qu’il atteint, si l’on peut dire, son rendement de classe optimum.

Voila pourquoi, en définitive, l’Etat de la classe dominante, qui n’est au service réel que de la minorité exploiteuse, parvient à se concilier durablement des soutiens de classe beaucoup plus larges : des prolétaires exploités peuvent appuyer de plus ou moins bon gré, mais parfois de bon gré, l’Etat de classe qui les opprime sans leur apparaître sous ce jour. Cette mystification idéologique, on le voit, n’est pas une simple illusion de la conscience subjective, mais le reflet tronqué de rapports réels. C’est pourquoi rien n’est plus nécessaire que la lutte politique et idéologique pour faire coïncider la conscience de classe et le comportement politique des travailleurs avec la lutte économique qui est leur pain quotidien.

Cela ne veut pas dire que l’essence de classe commune à toutes les sortes d’Etat bourgeois doive faire négliger la variété de ses formes, qui traduit dans une certaine mesure les changements dans le rapport des forces de classe. « C’est toujours dans le rapport immédiat entre le propriétaire des moyens de production et le producteur direct (…) qu’il faut chercher le secret le plus profond, le fondement caché de tout l’édifice social et, par conséquent, de la forme politique que prend le rapport de souveraineté et de dépendance, bref, la base spécifique que revêt l’Etat à une période donnée. Cela n’empêche pas qu’une même base économique (la même, quant à ses conditions fondamentales) sous l’influence d’innombrables conditions empiriques différentes, de conditions naturelles, de rapports raciaux, d’influences historiques extérieures, etc… peut représenter des variations et des nuances infinies que seule une analyse de ces conditions empiriques pourra élucider » [12].

Ce qui varie et ce qui ne varie pas

Cette variété de formes de l’Etat bourgeois est loin d’être indifférente à la classe ouvrière et à son combat. D’une manière générale, tout progrès démocratique qu’elle réussit à imposer avec l’appui des larges masses, pour limité qu’il soit, toujours dans le cadre du capitalisme, favorise les développements ultérieurs de ses luttes, et c’est pourquoi le combat pour les libertés est partie intégrante du combat pour le socialisme. La République démocratique, dont le suffrage universel et le parlement sont les aspects caractéristiques, est le régime le plus favorable pour le mouvement ouvrier : les travailleurs peuvent y transformer le droit de vote « de moyen de duperie qu’il a été jusqu’ici en instrument d’émancipation » , parce que l’élection est un moyen d’apprécier le rapport des forces, facilite la propagande, permet aux députés des ouvriers de s’adresser aux masses avec une plus grande audience. La légalité démocratique aide le parti ouvrier à se faire « des muscles fermes et des joues roses » [13]. Engels va même jusqu’à écrire de la République démocratique qu’elle « est même la forme spécifique de la dictature du prolétariat, comme l’a montré la grande Révolution française » [14]. Phrase que reprend Lénine tout en lui donnant un sens plus limité : « Engels reprend ici, en la mettant tout particulièrement en relief, cette idée fondamentale qui marque comme d’un trait rouge toutes les œuvres de Marx, à savoir que la République démocratique est le chemin le plus court conduisant à la dictature du prolétariat » [15].

Mais la variété des formes de l’Etat bourgeois, pour importante qu’elle soit, ne doit susciter aucune illusion quant à sa nature profonde : « L’Etat n’est rien d’autre qu’une machine pour l’oppression d’une classe par une autre, et cela, tout autant dans la République démocratique que dans la monarchie » [16]. Idée que Lénine formule ainsi dans L’Etat et la révolution : « Les formes de l’Etat bourgeois sont extrêmement variées, mais leur essence est une : en dernière analyse, tous ces Etats sont d’une manière ou d’une autre, mais nécessairement, une dictature de la bourgeoisie » [17]. C’est là le cœur de la conception marxiste de l’Etat dans la société de classes, dans la société capitaliste.

Quelle est donc, dans ces conditions, la tâche historique du prolétariat ? Le Manifeste l’exposait ainsi : « Le premier pas dans la révolution ouvrière est la constitution du prolétariat en classe dominante, la conquête de la démocratie. Le prolétariat se servira de sa suprématie politique pour arracher peu à peu à la bourgeoisie tout capital, pour centraliser tous les instruments de production entre les mains de l’Etat, c’est-à-dire du prolétariat organisé en classe dominante, et pour augmenter au plus vite la masse des forces productives. Cela ne pourra se faire naturellement, au début, que par une intervention despotique dans le droit de propriété et les rapports bourgeois de production (…). Les différences de classes une fois disparues dans le cours du développement, toute la production étant concentrée dans les mains des individus associés, le pouvoir public perd alors son caractère politique. Le pouvoir politique, à proprement parler, est le pouvoir organisé d’une classe pour l’oppression d’une autre. Si le prolétariat, dans sa lutte contre la bourgeoisie, se constitue forcément en classe, s’il s’érige par une révolution en classe dominante et, comme classe dominante, abolit par la violence les anciens rapports de production, il abolit en même temps que ces rapports, les conditions de l’antagonisme des classes, il abolit les classes en général et, par là même, sa propre domination de classe. A la place de l’ancienne société bourgeoise, avec ses classes et ses antagonismes de classes, surgit une association dans laquelle le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous » [18].


[1] Jean Fabre, François Hincker, Lucien Sève : Les communistes et l’Etat , Ed. sociales, 1977, 250 p.

[2] K.Marx, F.Engels : Manifeste du Parti communiste , 1848, Ed. sociales, p.56.

[3] F.Engels : L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat , 1884, Ed. sociales, p.178.

[4] K.Marx, F.Engels : Critique des programmes de Gotha et d’Erfurt , 1875, Ed. sociales.

[5] Ibid.

[6] K.Marx : Misère de la philosophie , 1847, Ed. sociales, p. 179, 1968.

[7] K.Marx : Critique du droit politique hégélien , 1843, Ed. sociales, p. 208-209, 1975.

[8] F.Engels : Anti-Dühring , 1878, Ed. sociales, p.208.

[9] K.Marx, F.Engels : Critique des programmes de Gotha et d’Erfurt , 1875, Ed. sociales, p.43.

[10] F.Engels : De l’autorité , Marx-Engels Werke, Dietz Verlag, t.18, p.308 (Trad. Cl. Prévost).

[11] K.Marx : Le Capital , Ed. sociales, livre I, t.III, p.178.

[12] K.Marx : Le Capital , Ed. sociales, livre III, t.III, p.172.

[13] F.Engels, Introduction à K.Marx : Les luttes de classes en France , 1850, Ed. sociales, p.25 et 34.

[14] K.Marx, F.Engels : Critique des programmes de Gotha et d’Erfurt , 1875, Ed. sociales, p.103.

[15] Lénine : Œuvres , t.25, p.481.

[16] F.Engels, Introduction à K.Marx : La guerre civile en France , 1871, Ed. sociales, p.301.

[17] Lénine : Œuvres , t.25, p.446.

[18] K.Marx, F.Engels : Manifeste du Parti communiste , 1848, Ed. sociales, p.56 et 57.
Xuan
   Posté le 14-04-2013 à 20:47:26   

Sur le blog faire vivre et renforcer le pcf


La transformation continue à dissoudre...


samedi 10 avril 2010
par pam




L’affiche imaginée par la direction du PCF pour faire vivre le "Front de Gauche" était (inconsciemment ?) éclairante... un cachet rouge se dissout dans un verre d’eau...
On ne pouvait pas mieux dire qu’il s’agissait non plus de mettre de l’eau dans son vin, mais carrément de tout dissoudre dans un breuvage qui pour faire des bulles quelques temps, ne laisse finalement aucune force aux communistes !


Dans une "contribution pour la commission transformation du parti" Patrice Cohen-Seat un des organisateurs et penseurs des stratégies suivies par le PCF depuis 20 ans, reconnait indirectement ce que cette affiche annonçait...
Constatant que ce "nouvel acteur politique" qu’est le FG ne "perce pas dans les couches populaires" , il conclut que "nous n’inversons pas la tendance" , et même affirme que "cette démarche de rassemblement n’apporte pas de réponse à la question de la place propre du parti..."

Cohen-Seat rappelle que c’était la question posée aux derniers congrès après 30 ans de déclins et les gifles de 2002 et 2007... et que c’était pourquoi le PCF avait décidé "d’engager un important travail de refondation de nos analyses et de notre projet" car le coeur du problème est que "nous ne sommes pas identifiés à un projet d’avenir" . Cet important travail a mobilisé les trois derniers congrès pour redéfinir notre projet, notre fonctionnement, notre stratégie...

Résumons nous... nous sommes confrontés à une difficulté, nous avons décidé d’une stratégie, le résultat montre que ca ne répond pas à la difficulté... Qu’en conclut Cohen-Seat ?

> Qu’il faut revoir les analyses qui ont conduit à cette stratégie ?
> Qu’il faut apporter des modifications à la direction qui a porté ces analyses et cette stratégie ?
> Que l’urgence est de repenser notre rapport à ces couches populaires qui nous désertent, le FG ne "progressant que dans les catégories supérieures" ?

Pas du tout !

En tout bonne logique réformiste, Cohen Seat confirme qu’il faut accélérer la "transformation du PCF" dont il est porteur avec la direction depuis 20 ans et qui nous a conduit dans cette situation terrible pour les militants bien sûr, mais qui surtout laisse les quartiers populaires et le monde du travail désarmés dans la violence de la crise.

Il répète les analyses qui ont conduit à l’échec qu’il constate
> "nous débarrasser de l’image qui nous colle à la peau d’une force de passé" , bref, rompre avec l’histoire communiste du PCF
> "les réponses d’hier ne sont plus efficaces" , bref, le marxisme et l’analyse de classe de la société est périmée, vive les sondages et le "regard" médiatique.
> "les couches populaires les moins qualifiées se sont senties abandonnées notamment par la gauche" ... le problème ce n’est pas que la gauche et le PCF les ont abandonnés, non, c’est qu’elles l’ont "senties" !!!

Au lieu de conclure de l’échec que la direction doit changer de regard sur la société, Cohen-Seat cherche encore la recette miracle pour tenter de "changer le regard que la société porte sur nous"

On est pas loin de "le peuple n’est pas d’accord avec notre stratégie, changeons le peuple" !

D’ailleurs, Cohen Seat est tellement intégré dans sa représentation du monde qu’il en vient à justifier nos difficultés en affirmant que ce sont celles de toute la gauche, et même de tous les partis communistes d’Europe. Il est vrai qu’il ne connait que ceux qui accompagnent cette dérive "de gauche", que ce soit en Allemagne ou en Italie. Pas la peine de lui dire qu’il y a des partis communistes qui résistent, dans des situations diverses et qui démontrent qu’il est possible pour les communistes de choisir une autre stratégie.. En Grèce, au Portugal, en Tchéquie, à Cuba, au Vénézuela, au Brésil...

Mais chut, il ne faut pas déranger les transformateurs, ils réfléchissent à leur prochaine migraine... que vont-ils dissoudre maintenant après les cellules, les sections récalcitrantes, le groupe PCF à l’assemblée.. ? Au tour des fédérations peut-être, du parti lui-même [1] ?

La suite n’est bien sûr que redite de la ligne politique qu’il défend malgré tous ses échecs successifs.. il faut "un nouveau projet" , de "nouvelles formes politiques" ... ce que les communistes ont entendus depuis des années et qui les a affaibli d’échéance en échéance...

C’est aux militants de décider. Il y a une leçon urgente à tirer de l’expérience. Il faut bousculer cette direction, redonner la parole aux communistes tentant de faire vivre le PCF dans leur diversité, et travailler avec humilité et ténacité à reconstruire un parti de combat dans le monde du travail.
Le "signal fort" que cherche Cohen Seat pourrait le surprendre...



[1] pas encore, les communistes seraient capables de le faire vivre sans eux !

source : PCF : communistes de Vénissieux
Xuan
   Posté le 13-05-2013 à 13:24:58   

Cynthia Fleury chroniqueuse d'avant-garde dans l'Humanité


A la manif du 1er mai, on me remit un tract du Collectif Roosevelt intitulé « Même sans croissance, il y a des solutions » .
Avec 5 millions de chômeurs, était il écrit, miser sur le retour de la croissance n’est plus possible. Afin d’en finir avec le chômage, il était proposé de partager le travail et les salaires.

Le Collectif Roosevelt est composé de personnalités sociale-démocrates, Jean Marc Ayrault, Arnault de Montebourg, maintenant au gouvernement, du défunt Stéphane Hessel, de Jean Daniel (fondateur du Nouvel Observateur,) de Michel Rocard (que l’on ne présente plus) de Susan George (fondatrice d’Attac dont elle a été vice présidente) de Roland Gori (président de l’association Appel des appels), d’Aurélie Trouvé (coprésidente d’Attac), Joël Decaillon représentant la CGT à la CES dont il a été le Secrétaire général adjoint, Gilbert Mitterrand, Jean Gadrey (théoricien de la décroissance), et bien d’autres encore dont…..

Cynthia Fleury, chroniqueuse au journal l’Humanité !


Madame Cynthia Fleury est professeur de philosophie politique à l’Université américaine de Paris chercheur au Museum d’Histoire naturelle, maitre de conférences à l’Institut Politique de Paris et chargée d’enseignement à l’Ecole polytechnique. Voilà pour le coté professionnel ! (référence Wikipédia).

Hormis de militer pour le partage du temps de travail au sein du Comité Roosevelt, Madame Cynthia Fleury, est membre du conseil scientifique de la Fondation Nicolas Hulot. Fondation sous la tutelle du capital et de l’Etat puisqu’à son conseil d’Administration siègent notamment la société l’Oréal, TF1 et Véolia environnement, en tant que membres fondateurs, le gouvernement est représenté par le ministère de l’écologie.

Ce lien étroit entre la fondation et les forces dominantes s’est traduit par la nomination comme « envoyé spécial du président de la République pour la planète » de Nicolas Hulot.
Le président du Conseil scientifique est Pierre André Gouyon, membre fondateur du CRIIGen et conseiller de Corinne Lepage.
Les scientifiques membres de ce conseil ne font pas partie de ceux qui s’opposent à l’assujettissement des organismes de recherche et des universités au pouvoir politique et au patronat.
C’est donc fort logiquement que la Fondation s’est transformée cette année en think tank, en groupe de pression, donnant une caution scientifique à l’idéologie des forces dominantes sous couvert du développement durable.

Mme Cynthia Fleury est aussi membre du comité exécutif et présidente du Conseil d’orientation d’un autre think tank social démocrate intitulé « Europa Nova » .
Au Conseil d’administration, nous trouvons Jean d’Arthuis membre du comité exécutif du Fonds stratégique d’investissement, de Louis Dreyfus PDG du groupe de négoce multinational éponyme, de Matthieu Pigasse, directeur général délégué de la banque Lazard, ainsi que propriétaire du magazine Les Inrockuptibles , et actionnaire du journal Le Monde et du Huffington Post etc…

Dans un très récent article paru dans « la Croix » intitulé « Nous, Européens, unissons-nous politiquement et socialement » , Madame Cynthia Fleury prône une Europe fédérale en se réclamant de Jacques Delors et de Michel Rocard !

Alors, la chronique de madame Cynthia Fleury à l’Humanité, une erreur de casting ou une ligne éditoriale ?


dim. 12/05/2013
Gilles Mercier



Edité le 13-05-2013 à 13:28:42 par Xuan


Xuan
   Posté le 10-07-2013 à 14:04:45   

J. Tourtaux met en ligne un article paru également sur "faire vivre et renforcer le pcf". Cet article est intéressant ainsi que les commentaires dont celui de J. Tourtaux.

LE FRONT DE GAUCHE, C'EST QUOI ? COMMENTAIRE DE NICOLAS ET MA REPONSE A SON COMMENTAIRE


Article rédigé par Nathanaël Uhl, militant du PG
lundi 8 juillet 2013





Après la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot, des interrogations et doutes légitimes se font entendre au sein du Front de gauche, suscitant un débat sur les réseaux sociaux. La tribune que nous publions en est un reflet.

On ne gagne rien avec la méthode Coué. Pour le Front de gauche, les élections législatives partielles qui se suivent, se ressemblent et ne portent guère à l’optimisme. Certes, cet ensemble de formations politiques enregistre des frémissements de pourcentage à la hausse en profitant de l’abstention qui caracole. Mais en fait, non seulement, il ne progresse pas en voix mais il en perd dans la plupart des cas. A qui veut bien se montrer lucide, le Front de Gauche est dans une mauvaise passe.

D’aucun pourra toujours se dire, pour se faire plaisir, qu’il stagne ou qu’il recule moins vite en voix que les autres. La réalité est bien différente : malgré son activisme, le Front de gauche ne capitalise pas le mécontentement croissant et surtout pas celui des classes populaires. Non seulement il peine à élargir sa base électorale mais, plus grave, il a le plus grand mal à la conserver. Il y a plusieurs raisons à cela.

En premier lieu, et cela ne fera pas plaisir à beaucoup, le Front de gauche est assimilé au Parti socialiste. Les envolées sur le « parti solférinien », sur sa politique « objectivement de droite », ne servent guère à se démarquer. 90 % des citoyens de ce pays considèrent que le PS reste un parti de gauche et, ce faisant, tirent un trait d’égalité, conscient ou inconscient, entre le parti majoritaire et le Front de Gauche. Le rejet du Parti socialiste est vécu par bon nombre comme un rejet de la gauche, dont il serait la principale composante, qui affecte donc la gauche alternative.

La défaite des socialistes aux municipales – défaite annoncée par 8 revers consécutifs lors des élections législatives partielles – peut s’accompagner aussi d’un recul du Front de gauche et, singulièrement, d’un recul du PCF. Ce, quel que soit le scénario choisi : autonomie conquérante ou alliance avec le PS. Très certainement, les deux scenarii vont coexister générant un manque supplémentaire de lisibilité politique à l’échelle nationale accentuant encore la désaffection probable d’une partie de l’électorat vis-à-vis du Front de gauche.

Ce manque de lisibilité alimente également le manque de crédit que les citoyens accordent aux propositions de cet ensemble mouvant. Le Front de gauche dans son ensemble n’est pas jugé capable de présenter une alternative crédible à gauche face au Parti socialiste. Beaucoup le considèrent sympathique, humain, volontaire ; on voit ses militants dans les luttes et ils sont appréciés pour cela. Mais la capacité du Front de gauche à aller au-delà du seul témoignage reste, par contre, circonscrite à un cercle très restreint de membres des catégories socio-professionnelles moyennes supérieures conscientisées. Bref, le même cercle que celui qui compose le gros des bataillons du NPA.

Dernière raison de l’incapacité du Front de gauche à rassembler durablement : les accents gauchistes de bon nombre de discours tenus par ses porte-paroles. Ils sont certes à la hauteur de la colère qu’éprouve le monde du travail face à l’absence de rupture politique entre le quinquennat Sarkozy et le début de mandat de François Hollande. De l’adoption du TSCG sans renégociation à la réforme des retraites telle qu’elle est annoncée, le gouvernement semble bien avoir choisi le camp du patronat. Certes. D’aucuns, à la gauche du PS le disent aussi et appellent à un changement de cap « pour tenir les promesses du candidat Hollande ». Nombreux sont les militants des diverses composantes du Front de gauche à avoir des discussions avec de simples électeurs socialistes faisant part de leur désarroi. Et face à ces appels à l’aide, la réponse du Front de gauche ressemble souvent aux coups de poing dans la gueule.

Pendant ce temps-là, élection partielle après élection partielle, le Front national progresse et en voix et en pourcentage. Mardi 18 juin, un nouveau sondage accorde 40 % d’opinions favorables à Marine Le Pen. Elle est certes bien aidée par les médias dans son opération de « dédiabolisation » quand ses nervis tuent. C’est que l’oligarchie a besoin d’ordre à l’heure où il faut parachever la dérégulation du travail, la casse des solidarités collectives, la libéralisation des derniers pans de l’économie qui échappent encore à la main invisible du marché… De même, une partie des révoltés trouvent dans le vote FN une issue qu’ils jugent le Front de gauche incapable de lui proposer. Marie-Noëlle Lienemann ne dit pas autre chose quand elle déclare : « Nous avons un réel problème : (il y a) un basculement de notre électorat vers le Front national. Une partie de nos électeurs, qui a l’impression que nous ne lui offrons pas une sortie de crise lisible, bascule dans les fausses solutions » .
La main tendue plutôt que la main dans la gueule

Alors, comme disait Lénine, « que faire ? ». La force du Front de Gauche, durant la campagne présidentielle, a été sa capacité à rassembler autour de propositions concrètes autant que clivantes : SMIC à 1 700 euros, salaire maximum, nationalisations. Il faut revenir aux fondamentaux du rassemblement et que le Front de gauche s’adresse en priorité à ces centaines de milliers de militants, sympathisants, électeurs du Parti socialiste qui ne se retrouvent pas dans la politique menée par le gouvernement. Le Front de gauche n’a rien à gagner à instruire leur procès en mensonge. Au contraire, le Front de gauche aurait tout à gagner à retrouver le souffle de la présidentielle quand il s’est montré capable d’aller au-delà de lui-même dans son adresse. Plutôt que la main dans la gueule, qu’il pratique la main tendue.

Il gagnerait aussi travailler à partir des schémas imposés par l’oligarchie : faire des propositions rigoureuses, argumentées et chiffrées que ses militants pourront défendre pied à pied auprès de celles et ceux qu’il entend faire siens. C’est résolument marxiste que de partir du réel pour aller vers l’idéal. C’est certes le chemin le plus ardu, le plus difficile. Face à l’irrationalité en politique – laquelle a généré des phénomènes aussi aberrants que Ségolène Royal ou Beppe Grillo –, il faut remettre les mains dans la glaise pour enraciner un corps de propositions adapté au temps présent mais utilisant les méthodes qui sont celles de l’adversaire. C’est aussi cela l’éducation populaire politique, c’est bien cet outil que le Front de gauche a choisi d’utiliser prioritairement depuis ses débuts. Avec succès dans un premier temps. Le choix de l’intelligence c’est d’assumer la complexité de la situation politique et des solutions pour en sortir.

L’auteur : Nathanaël Uhl est membre du Parti de gauche ; il anime un blog personnel Le Cri du peuple.

Commentaires :

Christian Creveseur :
"Si je peux me permettre, la stratégie confuse de Mélenchon n’est pas non plus étrangère à cette désaffection. On ne peut pas un jour dire "ce gouvernement fait n’importe quoi", et le lendemain dire "je veux devenir premier ministre de ce gouvernement qui fait n’importe quoi". Aussi j’ai le sentiment que la stratégie qui a visé à se faire la peau du FN et de Marine Le Pen en particulier, a vite trouvé ses limites. Mélenchon et le FdG ont-ils seulement vocation à être les chiens de berger de la gauche qui ramènent les brebis égarées ? En devenant l’ennemi juré du FN, le FDG donne matière à cet ennemi. Cette stratégie est contreproductive."

Brigitte Pascall :
"Christian, je partage tes critiques 5 sur 5. Simultanément, que de chemin parcouru en un an, depuis la mauvaise stratégie, ni majorité, ni opposition !!!! Je suis d’accord avec ce texte, quand il dit que nous devons poursuivre notre travail de contre propositions, et je complèterai, en insistant sur des propositions contre le chômage et la misère... "

Commentaire de Nicolas

Pourquoi cette personne ne cite que les sondages favorables au Fhaine ? Surtout si l'on sait que Philipot a travaillé à l'IFOP.
Pourquoi ne pas parler du sondage d'il y a un mois d'une agence anglaise pour itélé et le Huffington Post qui à la question: "Pour qui voteriez vous en cas d'élections européennes" ont répondu: 19% UMP 18%FN 15% FdG et 15% PS
Donc on voit que le Fhaine progresse de 0,1 % depuis les présidentielles Le FdG lui passe de 11 à 15 %
Sur Villeneuve les militants locaux du FdG ont commis une grande "bourde" Ils ont fait circuler un tract en arabe s'imaginant que des français d'origine arabe ne savaient pas lire notre langue.
Ils ont fait un meeting où ils ont passé la chanson Lili de Pierre Perret très belle au demeurant mais pas très adaptée dans le contexte actuel anti-immigré.
Enfin les candidats locaux n'ont bénéficié d'aucun soutient national au contraire du Fhaine du PS et de l'UMP où les leaders se sont déplacés.
D'autre part si le FdG ne dénonce pas le Fhaine qui va le faire ? Pour moi il faut taper dedans à fond et dénoncer tous ces fascistes et xénophobes.
Commentaire n°1 posté par Nicolas aujourd'hui à 08h14


Ma réponse à Nicolas

• Salut mon camarade Nicolas, comme tu le sais, depuis des décennies, je suis un militant communiste, désormais désencarté depuis le 1er janvier 1999, et ce, après 40 années de militantisme au sein du PCF.

Comme tu le sais également, depuis plusieurs scrutins, je boycotte les élections. En effet, je refuse de choisir entre la peste et le choléra.

Je ne me désinteresse pas pour autant de l'actualité politique nationale et, je dois dire qu'elle est si décevante qu'elle me conforte dans ma volonté de boycott et, pour qui connait le vieux sanglier, je suis un tenace qui va toujours au bout de ce qu'il entreprend.

Je ne connais pas la personne qui a écrit cet article mais je connais le camarade qui me l'a adressé pour l'avoir côtoyé l'an dernier aux Assises du Communisme à Marseille et à la fête de l'Huma, en septembre dernier.

Je suis effaré de voir le désert politique dans lequel se trouve la France d' "en bas" dont les traditions révolutionnaires et de combat ne sont plus à démontrer et qui désormais, se vautre dans l'attentisme, préjudiciable aux masses populaires, les plus vulnérables.

Je n'ai pas confiance en cette "gauche" qui a perdu ses lettres de noblesse et fait ainsi fuir l'électorat populaire, électorat traditionnel du PCF.

Un simple coup d'oeil sur les résultats de Villeneuve sur Lot me suffit pour comprendre l'état dans lequel se trouve cette "gauche" en décrépitude.

L'important, me semble-t-il, n'est pas le résultat calamiteux attendu de cette élection partielle mais le pourquoi de cette montée de l'abstentionnisme, du boycott, nettement vainqueur à chaque scrutin désormais.

Venir aboyer comme ils le font tous après les socialistes est déplacé, inacceptable de la part de tous les adeptes de la politique politicienne de "gauche" et du syndicalisme réformiste de rassemblement, qui ont appelé et fait voter pour le PS. Parmi les pourvoyeurs de voix pour le PS, les organisations politiques se réclamant de la "gauche" comme le "Front de gauche" de Bonaparte Mélenchon, qui s'est précipité pour appeler au vote Hollande, je trouve que c'est se moquer du peuple.

Concernant Mélenchon, j'ai déjà maintes fois dit ce que je pense de cet individu, plus enclin à regarder son nombril qu'à se préoccuper de la défense des citoyens. Je suis de ceux qui pensent, sans faire d'excès d'ouvrièrisme, qu'il aura la "gueule usée avant les bras".

J'ai également souvenance que lors des présidentielles, le prétention Mélenchon a dit que s'il était élu président, il formerait un gouvernement de cadres supérieurs alors, s'il voulait donner la nausée à l'électorat prolétaire, il ne pouvait mieux dire.


Jacques Tourtaux
Communiste
Xuan
   Posté le 06-03-2014 à 22:38:59   

Gilbert Remond sur le P"C"F et le "juste milieu" :

À force de refuser de voir que le monde n'est pas sous la botte des politiques impérialistes et de découper ses problèmes selon la nouvelle liturgie des droits de l'hommistes, en ne considérant les choses que du point de vu des méchants dictateurs corrompus, face à leurs peuples privés de démocratie, on finit par se comporter comme des cloportes, ce qu'attendent de nous les impérialistes, pour enfin nous écraser d'un coup de talon, sans tambour ni trompette.

Kafka se rirait de cette métamorphose, car il savait l'emprise de ces procès poisseux et permanents qui instruisent la culpabilité des sujet et les font ramper devant le défiler d'un pouvoir invisible, présence de tout instant dans un espace oppressant. La pire des polices est celle qui s'est insinué dans nos têtes.

S'il y a toujours des "prédicateurs" pour les invoquer, il nous faut savoir les contredire et les chasser sans faiblesse. Oui, l’ennemie a pris rang chez nous, il s'y sent tellement à l'aise qu'il laisse tomber les masques sans honte, ni retenue. Bon élève sans imagination, il récite avec empressement et sans distance ce que lui souffle son maître à la cantonade, à savoir le texte d'une vérité unique que relais docilement l'appareil médiatique, comme il souhaite l'entendre de chacun.

Hier soir nous en fût donné un bon exemple au comité de section du PCF à Vaulx. Après la position équilibrée donnée par la direction, il n'est plus besoin de connaissances historiques, ni d'analyse de classe. Il suffit de s'en remettre à la rumeur des places publiques, à la doxa européenne qui les inspire, à l'opinion de celui qui dit ce qu'il a vu ou de ce que d'anonymes témoins ont pu lui rapporter.

Maintenant la juste ligne passe toujours par le milieu. Les révolutionnaires sur toutes questions se doivent être des médiateurs non des partisans. Ils exigent la bonne entente et la négociation pour y parvenir, autant dire la soumission devant la terreur et la force instituée. Tout manifestant qui proteste dans un pays insoumis à l'ordre occidental, devient un démocrate et se trouve justifié a priori dans sa colère, comme si les nazis eux-même n'avaient pas compter dans leurs rangs des gens spoliés par d'abominables profiteurs, toute une caste de comploteurs cosmopolites, d'agents de l'étranger agissant pour le compte de Moscou, ce qui est exactement ce que nous disaient ceux de la place Maïdane.

Décidément la réaction nous sert toujours les mêmes plats . Ils ne sont pas de résistance mais de connivence. Ils ressassent une idée fixe: les peuples doivent être conduits, ils ne peuvent avoir d'autres maîtres que ceux du libre commerce, de la libre concurrence et donc du monde qui en promeut les valeurs. L'OTAN bien sûr est le bras armé de leur organisation, mais aussi le faux nez de la domination d'un impérialisme sur le monde, l'impérialisme U S, pourvoyeur de dictatures sanglantes. Il est significatif que ce système d’alliance se soit perpétué et élargi alors que sont objet officiel, contenir les visées expansionnistes de l'URSS avait disparu.

Il est troublant de voir comment un grand parti comme le PCF qui s'est construit sur le refus de la guerre impérialiste et de ses avatars coloniaux, puisse à ce point baisser ses étendards, et les déposer aux pieds de l'adversaire le plus acharné des peuples du monde au nom d'une fiction post -Marchall, celle de l'union européenne qui nous le voyons à l'occasion de chaque crise internationale se prosterne devant le pouvoir États-unien et s'aligne sur toutes ses décisions .

Il est aussi troublant de voir que les mêmes organisent systématiquement la dilution du PCF dans le Front de Gauche qu'ils font passer en priorité sur l'expression communiste, comme s'il devenait urgent d'en faire disparaître les analyses au moment où le peuple en a besoin pour se mettre en mouvement. Je trouve donc éminemment instructif que ceux qui exigent des communistes qu'ils se fondent dans le front de gauche sont les mêmes qui demandent à ce que nous soyons nuancé sur les événements de Kiev, défendent les putschistes au nom de la démocratie et des intérêts populaires, veulent nous mobiliser pour des élections, sur des listes partisanes qui entretiennent l’illusion d'une alternative européenne, devenue impossible depuis le traité de Lisbonne.

Gilbert Rémond


Sa lettre en introduction à l'article de commun commune :
La politique extérieure néoconservatrice d’Obama d’isoler la Russie est un échec.
et à l'article de J. Lévy :
QUAND L'HISTOIRE EST INVOQUÉE POUR TENTER DE JUSTIFIER LE REMODELAGE DES ÉTATS AU PROFIT DE L'IMPÉRIALISME...


Edité le 06-03-2014 à 22:43:04 par Xuan


Finimore
   Posté le 08-03-2014 à 08:28:17   

Xuan a écrit :

[#800000]Le site "faire vivre et renforcer le pcf" publie deux articles :

les communistes et l'Etat - 1e partie
les communistes et l'Etat - 2e partie


Le n°1 (nouvelle série) de Front Rouge en juillet-août 1977 avait publié un article précis concernant le livre du P"C"F "les communistes et l'Etat"
cet article est dispo sur le site des Editions Prolétariennes "A propos du livre : "Les communistes et l'Etat" La dictature du prolétariat est-elle dépassée ?

http://editions-proletariennes.org/Dochml/presse/articles/frontrouge/Frt1/Frt1p55.htm




Edité le 08-03-2014 à 08:28:42 par Finimore


Xuan
   Posté le 03-05-2014 à 15:22:51   

Bernard Trannoy (PCF Bassin d'Arcachon) écrit dans faire vivre et renforcer le pcf :


Arrêtons de prendre les classes populaires pour des demeurées auxquelles nous devons apporter la lumière

A propos d’un débat ouvert dans l’Humanité sur la séquence électorale écoulée.
vendredi 2 mai 2014


par Bernard Trannoy

Première remarque, pour l’essentiel ceux qui produisent des contributions aux débats, limitent leur champ de réflexions au seul champ institutionnel. Il y a là, le résultat d’une lente, mais certaine dérive du PCF en parti d’élus. Pour ceux-ci, la place dans l’institution prend inévitablement le dessus sur les enjeux des affrontements de classes. Ce qui conduit très vite à limiter son champ d’interrogations aux seuls paramètres d’un rassemblement politicard, préoccupé par les seules constructions d’appareils, de prébandes, de sommets où ne peuvent que s’affronter les "egos" où le seul enjeu est la place dans le système institutionnel existant, donc de fait sans véritable volonté de le mettre en cause.

Et si notre dérive en dégénérescence n’était pas à rechercher ailleurs que dans le système des alliances, mais bien plutôt, dans notre incapacité ou absence de véritable volonté de prendre en compte les attentes sociales des classes populaires ?

Et arrêtons de dire que ce divorce n’est que le résultat d’une incompréhension de leur part, et de la notre un manque de pédagogie. Arrêtons de prendre les classes populaires pour des demeurées auxquelles nous devons apporter la lumière. Et mettons-nous plutôt à leurs écoutent. Ce n’est évidemment pas la bouillie à chats servi par la tribu Boccarra qui nous aidera à avancer ; Tribu, mais pas qu’elle, qui est dans une recherche effrénée d’une réponse technocratique à un problème fondamentalement politique.

Mauriac déclarait au lendemain à la libération "Seule dans sa masse, la classe ouvrière est restée fidèle à la France profanée" . Ce constat reste plus que jamais d’actualité, car c’est bien la question de la souveraineté qui est au cœur des interrogations et la trahison des "élites" sur cette question, y compris dans son versus dit "communiste" est évidente.

Le refus des dirigeants actuels du PCF de répondre à cette attente, fait UN, le jeu inespéré du FN, pour ne pas dire, ses alliés de fait, pour cause de désertion. DEUX nous conduit à l’inutilité pour le monde du travail qui préfère se réfugier dans l’abstention. Abstention qui est un fait politique majeur.

Ce qui dans un scénario à l’italienne ne peut que conduire le PCF à sa disparition justifiée pour cause d’inutilité pour les classes populaires. Les stratégies dite de Front, d’états généraux de la gauche ne sont que des raccourcis. Rassembler, en bas, et d’abord sur les lieux de travail, ouvrir une véritable perspective de sortie du capitalisme, être porteur d’un projet, d’une véritable visée, voilà autant de moyens de produire du rassemblement.

Il est à remarquer que dans cette phase nous voyons proliférer ce que Paul-Vaillant Couturier appelait à son époque les jeteurs de mots, où l’incantatoire tient lieu de ligne politique substitut à l’absence de véritable visée stratégique.


Edité le 03-05-2014 à 15:24:50 par Xuan


Eric
   Posté le 03-05-2014 à 23:46:49   

Bonjour ,

Comme on dit il y a longtemps que le ver était dans le fruit .
Dès 1945 il y avait des possibilités de prendre le pouvoir afin d'instaurer une république socialiste soviétique en France .
Au lieu de cela Thorez a préféré désarmer les milices patriotiques et a demander aux prolétaires de retrousser leurs manches afin d'engraisser la bourgeoisie .
Ensuite il y a eu la rupture sino-soviétique autour de 1963 , suite au 20 ème congrès du PCUS ou le P"C"F s'est rangé derrière le révisionnisme Khrouchtchevien .
On continue avec le soutien à la candidature de Mitterrand en 1965 , dès le premier tour .
En 1972 c'est la signature du programme commun avec la social-démocratie .
En 1976 c'est l'abandon de la dictature du prolétariat .
En 1979 , le P"C"F décide qu'il n'est plus marxiste-léniniste .
Et la descente aux enfers continue ....
Alors la pédagogie ...
En vérité il n'existe plus de parti communiste en France depuis longtemps .
Le prolétariat français n'a donc plus de parti politique pour le représenter .
Or , la nature a horreur du vide .
Cet espace vacant est dorénavant occupé par le Front National .
C'est le seul parti qui ose encore parler aux ouvriers de leurs problèmes concrets et qui se situe clairement contre le système et le parti socialiste .
Le meilleur moyen de lutter contre la montée du Front National ce n'est pas de stigmatiser les ouvriers en les traitant de racistes ou de fascistes mais c'est de recréer un véritable Parti Communiste Marxiste-léniniste .
Xuan
   Posté le 04-05-2014 à 11:37:57   

C'est en effet l'objectif, je publie à cet effet les déclarations positives qui proviennent de militants sincères du parti révisionniste, y compris si je n'en partage pas la totalité des affirmations.

A l'extérieur du P"C"F aussi et parmi les marxistes-léninistes il existe des points de vue et des idéologies différents.

Effectivement seul un nouveau parti communiste peut s'opposer au fascisme et nous devons faire confiance aux masses.
Lichtenthal
   Posté le 14-05-2014 à 19:18:15   

Je suis d'accord avec Eric sur quasiment tout, sauf sur le fait que le FN parle aux ouvriers de leurs problèmes concrets. Il faut rappeler que ce parti critique fortement les 35 heures et demeure profondément capitaliste. D'ailleurs, il n'y a pas que chez les ouvriers que le FN fait de bons scores, il en fait aussi chez les patrons et les CSP + ...

De nombreux petits-bourgeois ou bourgeois soutiennent ce parti car il défend leurs intérêts. Or, ceux-ci sont contraires à ceux des ouvriers. Donc l'aspect "opposition au système" du FN n'est pas totalement pertinent. J'ai plus l'impression qu'il ne s'agit que d'une image. Les bourgeois qui profitent le plus du système ne sont pas très loin de ce parti.

D'ailleurs, peu de temps après les élections législatives de 2012, les 2 ou 3 députés FN ont tenté de faire passer une proposition de loi (évidemment rejetée) permettant de faire travailler les chômeurs au prix des minima sociaux (le RSA le plus faible, soit 480 euros) !

De plus, les quelques municipalités dirigées par le FN retirent à tous les syndicats leurs locaux.

Enfin, de nombreuses études montrent que le premier parti ouvrier de France est actuellement l'abstentionnisme. En plus, selon ces mêmes études, il y a toujours eu une frange des ouvriers qui, en France, votait à droite (pour les gaullistes), voir à l'extrême droite, même à l'époque où le PCF obtenait plus de suffrages.

L'abstentionnisme, ce n'est pas du "vide". Les gens qui se sont détournés du PCF et de la politique en général ne se sont pas retrouvés dans le vide. Le prolétariat exprime, je pense, son désaccord avec tout le système politique en premier lieu, même si cette expression est complexe et ne passe pas toujours par un parti.

Par contre, je suis entièrement d'accord avec le fait que la nécessité d'un nouveau parti communiste est réelle, et qu'il doit être le fruit d'un mouvement ouvrier et populaire, ça c'est certain.
Xuan
   Posté le 14-05-2014 à 22:56:03   

Quelques mots à ajouter :

> l'abstentionnisme reflète un rejet mais pas un projet révolutionnaire, ni une position de classe, à moins d'être présenté comme tel par le parti communiste et lancé comme un mot d'ordre.

> Le FN a pour objectif en dernier ressort l'Union Sacrée entre le capital et le travail, mais sa démagogie repose aussi sur les contradictions au sein du peuple, sur des conceptions erronées exprimées par les masses, même chez les ouvriers.
Par exemple le rejet de ceux qui "profitent" des aides sociales, des fonctionnaires, ou bien la volonté de faire des heures supplémentaires pour "compenser" les bas salaires, le chauvinisme et la xénophobie, etc.
Il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit bien de problèmes concrets, dont la cause véritable est dissimulée et remplacée par un bouc émissaire.

Les communistes doivent s'attacher à désigner l'ennemi de classe, démontrer ses liens avec les fascistes, et unir tout ce qui peut être uni contre lui.

Sur la conclusion, nous sommes d'accord aussi.

Nous constatons que dans la période actuelle, et depuis un certain temps déjà, la tendance à l'unité l'emporte sur la tendance à la scission et à la liquidation, et l'esprit de parti sur celui de secte. Des groupes maoïstes se sont rapprochés ; dans le parti révisionniste des groupes d'opposition communiquent entre eux et nous communiquons aussi avec eux.

Ceci constitue un immense progrès, même si nous sommes parfaitement conscients des contradictions qui nous opposent encore.
Du reste la création du parti ne mettra pas fin à toutes les contradictions, qui constituent la force motrice du centralisme démocratique.
Il y aura encore un long chemin à parcourir, agir régulièrement de concert, pour atteindre un certain degré d'unité idéologique et politique, de discipline aussi, et ensuite pour traduire cette unité en organisation.
Nous ne savons pas encore quelle en sera la première forme (peut-être une fédération des groupes marxistes-léninistes), ni comment la volonté ouvrière et populaire la fera émerger, mais nous pouvons être convaincus que nos ennemis de classe en sont eux-mêmes les premiers artisans.
Xuan
   Posté le 09-11-2014 à 09:24:19   

Ci-dessous un texte émanant de l'opposition interne dans le pcf, visant au redressement de leur parti :

Conférence nationale des 8 et 9 novembre
Créer les conditions d’un renouveau réel du Parti Communiste


Samedi 8 novembre 2014, par lepcf.fr


Notre parti sort gravement affaibli des dernières périodes électorales. Nous avons perdu 5 députés en 2012 (s’ajoutant aux 12 perdu depuis 2002), 56 villes de plus de 9000 habitants en 2014, 1 député européen sur les 2 restants. Certains avaient espéré un sursaut après le résultat de Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles. D’autres avaient alerté sur un score qui ne faisait qu’absorber les voix d’extrême-gauche et révélait un nouvel affaiblissement dans les régions ouvrières historiques du PCF.

La conséquence de cette stratégie électorale a été l’éloignement, puis la coupure avec la classe ouvrière, avec le monde du travail.

Face à la crise sociale et politique, que faire ?


Nous savons que la rupture entre le gouvernement et le peuple, entre les partis politiques et le monde du travail, avec l’affaiblissement du parti communiste et du mouvement social, sont un terreau pour la droite et l’extrême-droite.Des luttes sociales courageuses mais isolées ne renversent pas un rapport de forces dont les grandes journées de manifestation nationale démontrent toujours plus la dégradation pour le monde du travail. La droite et son extrême sont à l’œuvre dans le débat d’idées et sur le terrain pour en tirer profit, avec toutes ses variantes selon les situations, la droite institutionnelle, la droite populiste, l’extrême-droite devenue présentable, le fascisme qui a repris forme à Kiev et qui cherche en France sa route : Maurassisme, Pétainisme, populisme, disparition de la laïcité, de l’état, rives fascisantes favorisées par le vide et l’absence de perspectives politiques.

Il n’y aura de rassemblement efficace que par un renouvellement de l’ensemble de l’apport des communistes aux affrontements de classe bien au-delà des moments électoraux.

L’heure n’est pas à la recherche d’accord de sommet. L’avenir du Parti Communiste ne dépend pas de la gauche, c’est l’inverse !


Depuis les années 70, le PCF cherche à construire une « voie pacifique au socialisme », devenue une voie électorale, une recherche permanente d’alliances capables de devenir majoritaires dans les institutions. Après l’échec de l’union de la gauche, de la gauche plurielle, des collectifs anti-libéraux, les difficultés du Front de Gauche conduisent la direction nationale à chercher dans la gauche du parti socialiste une nouvelle formule électorale pour 2017.

Une orientation vers une nouvelle gauche plurielle serait mortifère. Le PCF est affaibli. Peut-être ne pourrait-il pas se relever d’une nouvelle expérience de type électoraliste.

Faisons vivre le pari de l’existence du PCF : Un parti populaire et de combat, un parti libre de ses choix se réappropriant l’intelligence historique du marxisme-léninisme.


Pour résister au capitalisme, reconstruisons l’unité de pensée et d’action des communistes, faisons de l’effort d’organisation « en bas » notre priorité avec les cellules dont à l’entreprise et de réelles responsabilités (politiques, financières, propagande, formation….) aux communistes. L’action collective doit être l’objectif premier et prioritaire du travail de terrain.

L’essentiel pour les communistes est de porter un projet politique pour inverser un rapport des forces en faveur de la classe ouvrière et du monde du travail. Un projet qui marque des ruptures, ouvrant une perspective politique.

Rien ne peut se faire sans l’action collective de résistance et un parti sur des bases de lutte de classe. Nous devons faire de la reconquête des milieux populaires notre priorité.

Le PCF doit privilégier l’activité de terrain, l’éducation populaire et la défense des intérêts populaires, travailler à faire reculer la division des exploités, à faire grandir la conscience de classe, favoriser le rassemblement de tous ceux qui ont intérêt au changement de société, construire l’unité du peuple.

C’est ainsi que nous ferons grandir à égalité les dirigeantes et dirigeants issus du monde populaire dont nous avons besoin pour mener le combat communiste aujourd’hui.
Nous devons travailler à construire des directions qui jouent pleinement leur rôle d’impulsion et d’appui à l’activité des communistes dans un esprit de rassemblement et de fraternité.

L’Union européenne et l’euro fers de lance du capital !


La France a, contre la volonté de son peuple (référendum 2005), perdu la maîtrise de sa monnaie, confié le crédit à la finance, livré ses entreprises et ses territoires à la loi du marché, abandonné ses travailleurs « à la concurrence libre et non faussée ». Elle s’est mise sous le joug des institutions européennes, elle a lié son armée à l’OTAN, et elle est maintenant sommée d’en finir avec ce qu’il reste de son modèle social.

L’UE et l’Euro posent un problème majeur pour conduire une politique souveraine face à toutes les directives européennes, le MES, le TSCG, à venir le TAFTA, etc…… Les communistes doivent avoir le débat car le glissement du PCF à la refondation pour une « Europe sociale » leur a échappé les conduisant sur les positions du PGE, très éloignées de décisions anticapitalistes et démocratiques.

Avec la réforme des collectivités territoriales, il s’agit de déstructurer des entités Etat-Nation, pour en semant le chaos, et le désordre, la perte des repères républicains, les mettre en morceau et mieux les soumettre au profit des multinationales .

L’heure est au changement de société. Il faut rompre avec le système capitaliste. Le PCF doit être à la pointe du combat pour la transformation sociale, vers le socialisme, le communisme.


Dans la période présente, nous voulons insister sur les propositions qui nous semblent essentielles immédiatement pour faire reculer la souffrance populaire et aller vers plus de justice :
- Nationalisation/socialisation des secteurs bancaires et financiers, des secteurs vitaux pour le pays
- Re-nationalisation immédiate d’EDF-GDF et de la Poste
- Plan de développement des services publics, en priorité école, santé, transports et postes avec les embauches statutaires nécessaires
- Remise en cause fondamentale de la dette publique
- Interdiction des licenciements et des délocalisations et appropriation par les salariés avec le concours de la force publique des entreprises désertées ou bradées par leurs actionnaires
- Augmentation significatives des salaires, des pensions et minima sociaux
- Rétablissement de la retraite à 60 ans à taux plein avec 37,5 années de cotisation et départ dès 55 ans pour les carrières longues
- Blocage des prix des produits de première nécessité
- Construction de logements sociaux à hauteur des besoins, blocage des loyers et interdiction des saisies et expulsions pour les familles en difficultés
- Non application des directives et traités européens
- Sortie de l’OTAN et l’alliance atlantique, refus de toute intervention militaire de la France dans un pays souverain

Ces propositions doivent se rapprocher des salariés qui résistent et favoriser les convergences des luttes et leurs débouchés. L’heure est au rassemblement sans compromission en s’adressant au peuple tout entier. Il y a une nécessité historique que le monde du travail prenne toute sa place dans la direction du pays pour la maîtrise de ses moyens de production et d’échanges, de ses conditions de travail et de vie.

Document joint : http://lepcf.fr/IMG/pdf/2014_conference_nationale_projet_declaration_reseau-final.pdf
Xuan
   Posté le 05-07-2017 à 13:42:36   

Sur le réseau faire vivre :


Quelle gauche reconstruire ?


Dimanche 25 juin 2017
Décidément,

Depuis des années, l’orientation du parti communiste tourne et retourne autour d’une seule question, la gauche... Comment peser à gauche, comment sauver la gauche, comment unir la gauche...

Bizarrement, plus la gauche réelle montre son incapacité à changer la vie, plus le mouvement social mesure la brutalité du rapport de forces et la division du peuple, et plus le discours communiste dominant insiste encore et encore....

La lourde défaite de la gauche qui atteint son plus bas historique aux présidentielles et législatives 2017 ne change rien et les annonces se multiplient.. Ainsi Espaces Marx ouvre le débat "Quelle gauche reconstruire et pourquoi faire ?"

Et si enfin, Espace Marx posait la question qui se cache derrière... Car faut-il reconstruire "la gauche" en oubliant 1920, ou faut-il reconstruire ce qui en 1920 a créé les conditions futures du Front Populaire, de la résistance, des luttes sociales et anticoloniales, c’est à dire le parti communiste ?

Pourquoi Espace Marx n’ouvre pas le débat "Quel parti communiste reconstruire et pourquoi faire ?"

La France insoumise a sa réponse. Le PS et le PC sont du passé, la gauche, ce sont les insoumis, c’est à dire une gauche d’avant 1920...

L’Humanité a sa réponse, ayant définitivement rompu avec l’histoire communiste, cherchant toujours plus à être le journal de "gauche" [1].

Au communistes de se mettre au travail !

[1] sa une du 19 Juin autour des 29 députés est éclairante
Xuan
   Posté le 07-08-2017 à 09:29:35   

Bernard Trannoy publie sur le site "faire vivre" :

PCF tabous, renoncements et interdits


Dimanche 6 août 2017, par Bernard Trannoy,


Je revendique pour moi et les autres le droit à l’erreur, s’aventurer dans le champ de la réflexion, de l’analyse, c’est courir le risque de l’erreur, j’assume ce risque. Cela vaut beaucoup mieux que ceux qui ne font pas « d’erreur » parce qu’ils ne courent aucun risque, qui se faisant nous paralysent parce qu’ils se limitent à ce qui descend de là haut tel les évangiles.

70% de nos concitoyens mettent en cause le capitaliste

Et pourtant : nous ne pouvons que constater, pour le déplorer, l’absence totale de toute offre politique se proposant d’engager un processus visant à s’émanciper de la domination du capital. Absence qu’il est dangereux de laisser vacante.

Avec Macron, c’est le capital en personne qui arrive aux affaires. Se passant de ses intermédiaires habituelles (Les républicains, parti socialiste et autres associés). Avoir appelé à voter Macron dans ces conditions, c’est une faute politique majeure qui ajoute au discrédit.

Alors que certains étaient tétanisés par le danger fasciste, largement phantasmé, que représente Marine Le Pen. Les mêmes n’ont pas voulu voir émerger un processus de fascisation bien réel celui-là, porté par Macron, mais aussi bien au-delà par l’U.E elle-même (voir par exemple la complicité de l’U.E avec les néo nazis ukrainiens, les islamistes au moyen orient ou « la démocratie ne peut rien contre les traités » de Junker).

Une autre société frappe à la porte et nous avons, de fait, un PCF qui lui aussi s’est mis aux abonnés absents par alignement, de fait, sur la doxa Euro-Atlantique. L’outil de transformation sociale qu’était le PCF, n’est-il pas devenu outil participant des dispositifs d’intégration du capital ?

Cette absence du PCF est la conséquence de 3 tabous et de renoncements en série :

- Premier tabou : La stratégie


L’incapacité à regarder dans le rétroviseur pour examiner collectivement la validité ou non de la stratégie suivie, la corrigée éventuellement, ou en changer si elle se révèle être une voie sans issue.

Une direction qui s’arc-boute sur ses choix stratégiques refuse contre vents et marées que cela fasse débats et examen critique de la part des adhérents, faisant y compris appel à des éléments extérieurs pour peser sur les débats serein que se doivent d’avoir d’abord entre-eux les communistes, voulant externaliser les débats, comme élément du refus de mener les débats et les réflexions avec les adhérents.

Considérant que le fin du fin en matière de démocratie est à rechercher dans un questionnaire avec des cases à cocher. (Questionnaires qui sentent le Terra Nova à plein nez) Même un QCM qui suggère la possibilité de choix multiples est à proscrire. La « démocratie ?? » limitée au OUI/NON.

Enfermer la réflexion et les débats dans le seul cadre que la direction espère maitrisée, par limitation au seul questionnaire, qu’elle seule élabore. Alors que nous sommes dans une situation où « Pas de mannequin dans le Parti, que les bouches s’ouvrent » est plus que nécessaire, il est indispensable.

Ces questionnaires descendants du « haut » ont le mérite d’éviter que soit posé les questions qui fâchent. Débattre sur l’accessoire, la forme, le nom, mais surtout pas sur le fond. En un mot pour la direction, veut justifier son existence et surtout ne pas rendre de comptes. Ces comptes qu’elle doit, par simple politesse aux adhérents. En fait l’échec trouverais sa source dans ceux « d’en bas ». C’est en fait parce que nous « en bas » nous n’avons pas compris le caractère subliminal du message envoyé par ceux « d’en haut ».

Ce refus d’examiner la stratégie masque mal, un refus de répondre aux attentes du monde du travail, des classes populaires. Cette direction reste emprisonnée dans des choix européens qui sont autant d’actes de soumissions, voire de compromissions, sinon de renoncements.

L’enjeu pour les communistes de construire leur stratégie d’aujourd’hui dans le monde tel qu’il est avec les yeux grands ouverts sur leur histoire, leurs racines. Il est urgent de sortir enfin pour les communistes Français de cette « autophobie », de cette « europhilie » que la mutation et ses suites ont diffusée et qu’on retrouve dans les positions internationales et historiques du PCF « PGE », qui au-delà des mots sont très Otano alignées.

- Deuxième tabou : L’Union européenne et l’Euro

« La réalité, c’est que l’euro ne peut pas fonctionner sous sa forme actuelle, peu importe que vous soyez pour ou contre. Il est inefficient. Si vous êtes pour et que vous voulez que l’euro fonctionne, alors il faut créer un État fédéral européen, abandonner toute notre souveraineté, avoir un droit fiscal et social unique qu’il nous plaise ou non, qu’il soit compatible avec nos « conquis ou pas », il faut un impôt européen (en plus de tous ceux que l’on paie aujourd’hui), il faut une union de transfert, donc accepter que les riches français payent pour les pauvres grecs (c’est valable pour les Allemands aussi), bref, il faut faire le grand saut fédéral, et au passage, pour ne donner qu’un exemple du big-bang nécessaire, imposer un RSA à 500 euros dans toute l’Europe ou… renoncer à notre RSA ! »

Croyez-vous donc un seul instant qu’un grand saut fédéral soit possible, et même souhaitable ?...

Pour faire vivre la démocratie, il faut qu’existe une communauté politique. (Communauté qui n’a pas d’existence au niveau européen). Cette communauté politique se définit par un espace délimité par des frontières au-delà desquelles existent d’autres communautés politique toutes aussi respectables que la nôtre.

L’U.E et l’€uro sont-ils de nature à satisfaire ce désir de démocratie ?

Proposer de changer l’UE en sachant pertinemment que c’est impossible dans le cadre actuel, c’est mentir. Devons-nous persister dans le mensonge, la négation ?

Proposer de changer notre modèle de société en France sans proposer de restaurer notre souveraineté populaire et nationale, c’est se moquer des électeurs. (Enfin peut-être pas, pas si dupe que cela, les électeurs refusent en s’abstenant de participer à ce qu’ils perçoivent, comme un dîner de cons).

Il faudra bien à un moment ou à un autre que nous réfléchissions à la nécessité de nous doter de nouveaux instruments de régulations des échanges internationaux, de coopérations. Coopérations qui n’ont de sens que si nous possédons tous les attributs liés à la nécessaire souveraineté.

Peut-être certains me traiterons de souverainiste ? Formule commode avec bien d’autres pour évacuer le débat en jetant la stigmatisation sur celui qui porte une autre approche. Il en va de même avec le mot identitaire et bien d’autres encore. Voilà autant de marqueur destinés à clore tous débats. C’est le règne du « circuler il n’y a rien à voir ».

La stratégie d’intégration de la direction du PCF à l’U.E (PGE) place celle-ci sur une trajectoire fédéraliste acceptant de fait la liquidation des états nation. Laissant ainsi le monde du travail à la merci des prédations du FN. En effet celui-ci tel un coucou essaie d’occuper les espaces et les territoires que nous avons abandonné. (Notons que tant le « FN » que les « insoumis » se sont alignés sur les questions européennes, c’est le sortir de l’U.E « mais vous n’y penser pas »).

Si on peut facilement constater que du point de vue de la paix, de la sécurité, des coopérations internationales l’OTAN n’est pas la solution, MAIS LE PROBLEME.

Il est tout aussi facile de constater, sauf à jouer les autruches. Que du point de vue des droits du monde du travail, des services publics, du respect et de la dignité du monde du travail et des souverainetés sans laquelle la démocratie est un vain mot. L’U.E ne constitue en AUCUN CAS la solution, MAIS LE PROBLEME.

Sur cette question européenne François Ruffin a le mérite de poser les questions qui fâchent. Le nouvel élu Picard (Ruffin a d’ailleurs décidé de verser les 37 000 euros de dotations publiques données à tout député pendant cinq ans au titre du financement des partis politiques… au PCF)

Troisième tabou : Le projet, la visée, le socialisme

Cette incapacité à porter projet n’est que la conséquence naturelle des 2 premiers tabous. Cette absence de projet est quelque part la marque d’une reddition, de renoncements.

L’objectif de Robert Hue, poursuivi par Marie-Georges Buffet et Pierre Laurent s’inscrit dans la volonté de faire du PCF un parti comme un autre. Problème, si celui-ci devient un parti comme un autre, il cesse d’avoir une quelconque utilité pour le monde du travail.

Etre un parti comme un autre c’est, qu’on le veuille ou non s’inscrire dans le système référentiel de l’adversaire de classe, du capital. C’est rester sur le terrain définit par le capital, c’est donc quelque part renoncer.

La question qui émerge aussitôt, avons-nous besoin d’une nouvelle mouture sociale-démocrate ?

C’est, en fait, par touches et dérives successives ce que nous sommes devenus, un parti social-démocrate comme un autre.

Conclusion provisoire :

Socialisme ou barbarie, oui mais, pour le moment, nous restons rivés au camp des barbares.

Faute de renverser et subvertir ces tabous la disparition est au bout du chemin par trahison de nos propres « élites », subjuguées par les délices de la course aux places, loin, très loin de la dureté de l’affrontement de classes.

Ces tabous et dérives n’ont elle pas aboutie, à nous transformer en simple vecteur d’intégration du monde du travail, et des classes populaires aux objectifs du capital ?

Dénoncer la démolition du code du travail, sans dénoncer sa matrice conceptuelle qu’est l’U.E c’est déjà là, au-delà de l’emballage des mots procéder d’une reddition en raz campagne.

Depuis des années, l’orientation du parti communiste tourne et retourne autour d’une seule question, la gauche... Comment peser à gauche, comment sauver la gauche, comment unir la gauche...

Bizarrement, plus la gauche réelle montre son incapacité à changer la vie, plus le mouvement social mesure la brutalité du rapport de forces et la division du peuple, et plus le discours communiste dominant insiste encore et encore....

La lourde défaite de la gauche qui atteint son plus bas historique aux présidentielles et législatives 2017 ne change rien et les annonces se multiplient. Ainsi Espaces Marx ouvre le débat « Quelle gauche reconstruire et pourquoi faire ? »

Et si enfin, Espace Marx posait la question qui se cache derrière... Car faut-il reconstruire « la gauche » en oubliant 1920, ou faut-il reconstruire ce qui en 1920 a créé les conditions futures du Front Populaire, de la résistance, des luttes sociales et anticoloniales, c’est à dire le parti communiste ?

Pourquoi Espace Marx n’ouvre pas le débat « Quel parti communiste reconstruire et pourquoi faire ? »

En fait Espace Marx est-il encore vecteur d’une pensée marxiste ? Le doute est de rigueur. Mais peut-être est-ce là, que la manifestation d’un Marx tendance « Groucho » ?

La France insoumise a sa réponse. Le PS et le PC sont du passé, la gauche, ce sont « les insoumis », c’est à dire une gauche d’avant 1920...

L’Humanité a sa réponse, ayant définitivement rompu avec l’histoire communiste, cherchant toujours plus à être le journal de « gauche ».

Faire un numéro spécial de l’Huma sur la révolution d’octobre en invitant Andréi Gratchev, c’est-à-dire un anti communiste notoire et patenté, tout en se gardant d’inviter Guennadi Ziouganov secrétaire du KPRF (Parti communiste de la fédération de Russie), il fallait le faire ? Eh bien l’« Humanité » l’a fait. L’« Humanité » qui tend à devenir tout aussi anti communiste que « Libération ».

D’ailleurs si on veut être un jour publié par L’« Humanité » il est fortement recommandé de ne pas être communiste.

Quelques repères :

1- C’est oublier que la crise est le mode normal de fonctionnement du capitalisme. On ne sortira pas de la crise du capitalisme sans emprunter, d’une manière ou d’une autre un chemin vers la sortie du capitalisme, vers le socialisme.

2- La crise est d’abord et fondamentalement la crise d’un mode de production, d’appropriation et d’échange des marchandises créés par le travail (Rappel le travail à un prix, le capital est un coût). Nous sommes à un moment où le capitalisme constitue une entrave au développement de l’ensemble des forces productives. (Matérielles et humaines). Ce qui est en cause, ce n’est pas le partage, MAIS L’APPROPRIATION, fondée sur la possession de l’outil de travail. C’est sur cette possession qu’est fondé l’accaparement des richesses produites par l’activité de TOUS. En effet, ne jamais oublier que c’est celui qui possède qui seul bat la mesure. C’est bien une appropriation socialisée des richesses produites qu’il nous faut remettre à l’ordre du jour (Socialisation qui d’ailleurs peut revêtir de multiples formes).

3- La crise est une crise de suraccumulation du capital (conséquence du point 2), c’est à dire que la masse des capitaux en circulation est, de loin, très supérieure à la capacité qu’a le secteur productif à rémunérer le dit capital circulant. La seule issue pour le capital : c’est de détruire du capital pour revaloriser le capital restant, c’est-à-dire le sien. (Privatiser les profits, socialiser les pertes, la dette publique est de ce point de vue une aubaine pour le capital). Ce qui conduit l’impérialisme dominant et ses vassaux à mener des guerres tout azimut. Mais aussi, pour les Etats-Unis, contraindre ses vassaux européens à sanctionner la Russie (eux-mêmes ont de très faibles relations économiques avec la Russie). Les USA n’ont pas d’alliés, ils n’ont que des vassaux. On croit élire un président de la République, en fait nous élisons le concierge de l’Elysée. Ne sommes-nous pas devenu une simple république bananière ?

Et ils font par-là, d’une pierre deux coups. Ils poursuivent l’objectif d’affaiblir la Russie (ils savent que cela aura peu d’effet sur la Russie, qui se réoriente vers l’Eurasie, les BRICS en construisant une alternative au système dominé par les seuls Etats-Unis (BCE, FMI, Banque mondiale). Mais surtout cela vise surtout à affaiblir son autre concurrent impérialiste qu’est l’Europe, qui n’a aucun moyen pour se retourner (Les marchés perdus en Russie seront définitivement perdus, d’autres auront pris la place).

4- Nous sommes à un moment où précisément il faut valoriser toujours plus, le travail vivant, alors que le capital est dans une course folle de destruction de ce même capital vivant.

A propos de l’Europe de l’Euro

Les concepteurs de l’Euro, monnaie unique l’avaient, dès le départ, conçu comme élément de base de la construction d’une Europe fédérale liquidant les états nation. C’est là que l’€uro trouvait toute sa cohérence (pour le capital).

Les peuples européens ne veulent pas de cette Europe du capital, (60% d’abstention en France aux européennes) Et ils savent bien qu’une Europe des coopérations ne peut passer que par la case sortie de cette U.E là. De ce point de vue il n’est pas exagéré d’affirmer que NOUS AUSSI, nous avons TRAHIS le NON populaire au TCE de 2005. Nous nous comportons depuis, comme si nous avions votés, OUI au TCE par alignement sur les poncifs libéraux, dès le lendemain nous nous sommes rangés du côté de ce que nous avons combattu la veille.

En fait la position du PCF sur l’€uro et l’U.E n’obéit à aucun principe, mais plutôt à un seul « impératif » NE PAS EFFRAYER LE « SOCIALISTE ! » NE PAS COUPER LES PONTS, y compris dans leur version, « Frondeurs, Fraudeurs ». Oui, ceux qui ont voté, l’ANI, le 4ème paquet ferroviaire et bien d’autres choses encore.

Les pays européens, et c’est une lapalissade, sont tous différents, culturellement, économiquement, historiquement, socialement, démographiquement. Et cela s’appelle UN FAIT.

Prétendre faire fonctionner cet ensemble, par nature disparate, sous la DICTATURE d’une monnaie unique est tout simplement une aberration.

Dans ce contexte, l’Euro n’est adapté qu’à l’économie dominante en Europe, c’est-à-dire, l’économie allemande. De ce fait l’Euro est devenu aux mains du capital allemand un instrument de domination impérialiste. Mme Merkel ne manque jamais de le rappeler vertement. C’est le grand capital Allemand qui bat la mesure. De fait, ce que la Wehrmacht n’a pas réussi l’Euro le permet.

L’échelon fédéral étant à exclure. Il faut que les différents pays à structures économiques, sociales, démographiques différentes disposent d’instrument d’adaptation, de régulations de leurs économies.

De ce point de vue l’action sur les taux de change reste pour un pays un outil nécessaire. La monnaie est un instrument fondamental de la souveraineté, faute de quoi, nous sommes dépossédés des moyens permettant de faire société, du vivre ensemble.

Faute de la nécessaire souveraineté monétaire le seul instrument de régulation restant disponible, c’est le coût du travail qui devient inévitablement la variable d’ajustement. C’est ce qui justifie la démolition du code du travail sur injonction européenne.

Quand l’extrême droite progresse dans les couches populaires, c’est d’abord sur lui-même que le PCF devrait s’interroger. Quand les couches populaires se mettent aux abonnés absents, (mais aussi, de plus en plus souvent, les adhérents même du PCF), c’est que quelque part, nous ne répondons pas à leurs attentes, à leurs questionnements.

Il ne sert à rien de mettre sous le tapis ce qui gêne. Les questions de l’Europe, de l’€uro, de la souveraineté, de la nation sont au cœur des interrogations, des préoccupations. Il nous faudra bien un jour, prendre en compte, sur le fond, ces questions, sauf à assumer le risque d’être balayé parce que devenu inutile pour le monde du travail.

Le rassemblement si nécessaire soit-il, n’est que second. C’est bien les attentes, le pourquoi, pour quels objectifs qui est la question première. Les « moulinets sur l’alternative » ne sont rien s’ils sont vides de contenu. Et à l’évidence ils sont vides de contenus.

Le rassemblement, c’est d’abord travailler au rassemblement du monde du travail sur la base de ses intérêts de classe, intérêts qui aujourd’hui se confondent avec l’intérêt de la nation, du peuple.

Recréer de l’organisation sur les lieux même de l’affrontement capital/travail (cellules d’entreprises) nécessite de se doter d’une stratégie qui le permette. Et c’est bien cette stratégie qui nous fait défaut. La stratégie actuelle électoraliste et social démocrate ne nous le permet ABSOLUMENT pas, elle nous conduit même aux catacombes.

Bernard Trannoy Section PCF Bassin d’Arcachon


Textes annexes

Ce texte d’Engels du 17 septembre 1879 résonne curieusement dans la situation présente.

Le 17 septembre 1879, Engels rédige, en son nom et au nom de Marx, une lettre-circulaire adressée aux chefs du parti social-démocrate allemand ; dans la lettre d’accompagnement, Marx caractérise ainsi l’attitude de ses dirigeants :

Ils sont atteints de crétinisme parlementaire au point de se figurer qu’ils sont au-dessus de toute critique et de condamner la critique comme un crime de lèse-majesté !

..... EXTRAIT

Quand on écarte la lutte de classe comme un phénomène pénible et vulgaire il ne reste plus au socialisme que de se fonder sur le - vrai amour de l’humanité et les phrases creuses sur la « justice ».

C’est un phénomène inévitable, inhérent à la marche de l’évolution, que des individus appartenant à la classe dominante viennent se joindre au prolétariat en lutte et lui apportent des éléments constitutifs. Nous l’avons déjà dit dans le Manifeste communiste, mais il a ici deux observations à faire :

Premièrement : ces individus, pour être utiles au mouvement prolétarien, doivent vraiment lui apporter des éléments constitutifs d’une valeur réelle. Ce n’est pourtant pas le cas de la grande majorité des convertis bourgeois allemands. Ni l’Avenir, ni la Société Nouvelle n’ont rien apporté qui eût fait avancer d’un pas notre mouvement.

Les éléments constitutifs d’une réelle valeur pratique et théorique y font totalement défaut. Au lieu de quoi, des tentatives pour mettre en harmonie les idées socialistes superficiellement assimilées avec les opinions théoriques les plus diverses que ces messieurs ont ramenées de l’université ou d’ailleurs, et dont l’une est plus confuse que l’autre, grâce au processus de décomposition que traverse actuellement ce qui reste de la philosophie allemande. Au lieu d’étudier sérieusement la nouvelle science, chacun préfère l’arranger pour la faire concorder avec ses opinions apprises, se fabriquant sans cérémonie une science privée et affichant aussitôt la prétention de l’enseigner aux autres. C’est pourquoi il y a parmi ces messieurs à peu près autant de points de vue que de têtes.

Deuxièmement : lorsque ces individus venant d’autres classes se joignent au mouvement prolétarien, la première chose à exiger est qu’ils n’y fassent pas entrer les résidus de leurs préjugés bourgeois, petits-bourgeois, etc., mais qu’ils fassent leurs, sans réserve, les conceptions prolétariennes [...]

Quant à nous, d’après tout notre passé, une seule voie nous reste ouverte. Nous avons, depuis presque quarante ans, signalé la lutte de classe comme le moteur de l’histoire le plus décisif et nous avons notamment désigné la lutte sociale entre la bourgeoisie et le prolétariat comme le grand levier de la révolution sociale moderne. Nous ne pouvons donc, en aucune manière, nous associer à des gens qui voudraient retrancher du mouvement cette lutte de classe. Nous avons formulé, lors de la création de l’Internationale, la devise de notre combat : l’émancipation de la classe ouvrière sera l’œuvre de la classe ouvrière elle-même.

Nous ne pouvons, par conséquent, faire route commune avec des gens qui déclarent ouvertement que les ouvriers sont trop incultes pour se libérer eux-mêmes, et qu’ils doivent être libérés par en haut, c’est-à-dire par des grands et petits bourgeois philanthropes 1...1 »

Ces tabous valent bien sûr, pour les dirigeants du PCF, mais aussi largement pour les ’Insoumis’, mais cela c’est leur problème. Je respecte leur différence, mais sont-ils capables de respecter ma différence ?? Eux qui confondent rassemblement et soumission au nouveau kalif ?


Edité le 07-08-2017 à 09:29:57 par Xuan


Xuan
   Posté le 02-09-2017 à 08:28:44   

Sur le réseau faire vivre



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PCF : La fuite en avant devant chaque échec ne peut plus durer


Publié le : 1er septembre 2017

Bilan et stratégie, la direction s’enferme dans le refus du débat. Cela suffit !


Le Conseil national était réuni ce jour, vendredi 25 août, pour débattre de la préparation du Congrès extraordinaire.

Notre parti sort d’une période électorale difficile, la stratégie mise en place ces 10 dernières années nous a conduit d’échec en échec et la visibilité nationale du PCF est en chute libre. Alors que la rentrée s’annonce chargée, vu ce que veut nous imposer le capital avec Macron en passant à une nouvelle étape dans l’exploitation et la mise en concurrence des salariés, la casse de la protection sociale, la destruction des services publics et l’accaparement des richesses nationales, la domination de l’union européenne sur la France.

Dans ce cadre, l’exécutif a proposé un questionnaire censé permettre aux communistes de participer à l’élaboration de l’ordre du jour du Congrès.
Mais il s’agit surtout pour la direction de détourner les communistes des questions stratégiques et d’un bilan, et de corseter l’assemblée des animateurs de section prévue le 14 octobre.

Le questionnaire proposé mêlait indigence et évitement des questions stratégiques, ce qui nous a conduits à refuser de souscrire à une telle démarche. Il a finalement été rejeté en l’état par le Conseil National dont à peine la moitié était présente.
Une fois de plus la direction nationale n’est pas arrivée à convaincre sur sa copie et le CN est apparu divisé.

Mais la direction s’entête à produire un nouveau questionnaire et prend prétexte de cette réécriture pour repousser l’assemblée des animateurs de section.

Donc, non seulement elle veut une fois de plus parler de tout pour ne parler de rien et éviter les questions essentielles pour l’avenir du PCF et de notre pays, mais en plus, en modifiant la date elle remet en cause une des rares décisions qui fait l’unanimité chez les communistes, qui voient en cela un possible moment de débat fraternel et de rassemblement.

Aurait-elle peur que se reproduise ce qui s’était passé à l’Assemblée extraordinaire des animateurs de section en 2007 ? Cette assemblée avait en effet rejeté la perspective du changement de nom de notre parti et sa disparition au profit d’une nouvelle force de gauche.

Nous sommes d’autant plus alertés que le questionnaire proposé, comme les diverses déclarations du secrétaire national, vont toutes dans le sens de la poursuite de la "transformation" du PCF, transformation destinée en fait à justifier l’effacement de notre parti et le renoncement à notre identité communiste.

Le débat doit s’ouvrir vite et à partir du bilan depuis le 30ème congrès de Martigues qui reste la ligne directrice de la direction nationale. Il n y a pas d’issue ni d’unité des communistes possibles sans ce travail.

La fuite en avant devant chaque échec ne peut plus durer.

Nous appelons les communistes à ne pas se laisser paralyser. Ils doivent être les vrais maîtres de leur parti, des choix stratégiques et de leur destin militant et prendre sans attendre les initiatives permettant le débat nécessaire et urgent, en même temps que les initiatives adaptées à la situation politique et sociale, avec la première étape du 12 septembre.

Nous nous mettons à disposition de ce débat que nous avons déjà largement traité au travers de notre dernier texte de congrès et de nos 5 chantiers. Nous donnons rendez vous à tous au stand de la revue "Unir les communistes" à la Fête de l’humanité.

Caroline Andreani, Danielle Trannoy, Gilles Gourlot, Jean-Pierre Meyer, Jean-Jacques Karman, Paul Barbazange, Anne Manauthon, Marie-Christine Burricand, Michaele Lafontant, membres du Conseil National et Hervé Poly, secrétaire départemental du Pas-de-Calais
Michelle Bardot (67), Gilbert Rémond (69), Hervé Fuyet (92), Michel Dechamps (04), Robert Brun (26), Pierre-Alain Millet (69), Amandine Lampin (31), Danielle Bleitrach (13), Leila Moussavian-Huppe (67), Sandrine Minerva (34), Alain de Poilly (94), Olga Touitou (13)...
Xuan
   Posté le 23-09-2017 à 19:56:51   

Sur le site faire vivre, un article qui reflète l'état des débats dans l'opposition interne du parti révisionniste:

Congrès extraordinaire du PCF : les questions statégiques inévitables



Samedi 23 septembre 2017, par pam,

Si l’opération Macron a réussie, offrant une nouvelle étape de régression sociale au patronat, c’est que le rapport des forces global s’est encore dégradé, que la capacité de résistance au niveau local comme national s’est encore affaiblie depuis les derniers mouvements sociaux victorieux, CPE en 2006, réforme des retraites en 1995. Les transformations continues des entreprises et du travail ont certes bousculé les habitudes et les réseaux d’expression des résistances sociales, les divisions syndicales et politiques ont donné des opportunités tactiques au patronat, mais c’est au fonds la crise profonde de l’idée de changement de société qui est en cause, l’incapacité à penser ce que pourrait être une révolution dans un pays capitaliste développé qui est la première faiblesse du mouvement social, du camp progressiste.

Depuis des décennies, notre peuple fait l’expérience de l’échec, social, syndical, politique. La victoire de 1981 concrétisant la longue construction de l’union de la gauche n’a pas "changé la vie" comme le promettait François Mitterrand, au contraire, elle a généralisé la précarité, les privatisations, la baisse du coût du travail, c’est-à-dire des salaires, la fracture généralisée entre une France urbaine, éduquée, mondialisée, minoritaire mais dirigeante contre une France rurale, populaire, ouvrière, migrante.

Notre peuple a encore cru à la gauche plurielle de 1997, gauche qui a battu tous les records de privatisation jusqu’à se perdre dans le choc de 2002 et la forte progression du FN. Il a utilisé un vote présenté comme de gauche en 2012 pour virer Sarkozy. Bien que sans illusions, ce vote a encore été perverti par la trahison par Hollande de son message contre la finance. Comment ne pas en tirer la leçon qu’aucune stratégie électorale ne permet de "changer la vie" ?

En parallèle, nous avons vécu de grandes mobilisations sociales, des instituteurs en 2003, d’EDF en 2006, contre les retraites en 2010, contre la loi travail en 2016, de grandes journées de manifestations mettant en mouvement 2, 3 millions de personnes, avec une réelle difficulté à en maitriser l’organisation dans le cycle provocation-répression, et semblant sans effet sur des gouvernements décidé à passer en force.

Ce ne sont pas ces échecs en eux-même qui font un rapport des forces défavorables, mais l’incapacité à en comprendre les raisons. Ce sont les illusions de ceux qui ont été en mouvement et qui croyaient que leur action allait pousser au changement de société et qui ne comprennent pas ce qui a manqué.

De ce point de vue, le parti communiste porte une terrible responsabilité, car il a joué un rôle crucial dans cette illusion sur les conditions de la transformation sociale. Depuis des décennies, il affirme qu’on peut changer de société par le rassemblement électoral de la gauche, et cherche à chaque étape comment la réinventer. Union de la gauche, gauche plurielle, collectif anti-libéraux, Front de Gauche... Il va d’échec en échec sans jamais faire le bilan de ses stratégies de "rassemblement électoral". Ses militants sont fatigués, inquiets et surtout... ne comprennent pas pourquoi ils sont en difficulté.

Depuis des décennies, il a favorisé une conception des luttes sociales comme préparation des luttes électorales, le mouvement contre les retraites de 2010 devant créer les conditions de la victoire de la gauche en 2012, celle contre la loi El Khomri la victoire du Front de Gauche en 2017... Il n’a jamais organisé un vrai débat politique sur les leçons des contre-offensives capitalistes depuis 68, coup d’état au Chili, effondrement des pays socialistes, stratégies du chaos au Nicaragua, au Venezuela. Il n’a jamais analysé la "cosa" italienne et la dissolution du PCI. Au fonds, il a cessé de faire vivre l’idée de révolution, jamais mené de bataille d’idée pour reconstruire une conception moderne de la révolution, faire percevoir ce qu’est un mouvement de masse, non pas 1, 2 ou 3 millions de manifestants, mais 10, 15, 20 millions de grévistes, faire mesurer ce que veut dire s’opposer aux classes dirigeantes, les affronter dans la réalité des luttes de classe.
Alors qu’il perd pied depuis des années dans la classe ouvrière et les milieux populaires, il se met à parler aux "99%" qui ne sont pas dans les oligarchies sans rien dire des contradictions sociales, des conditions de l’unité du peuple, du rapport de forces réel. Bref, il a lui-même fait grandir les illusions et donc les désillusions, le fatalisme.

Ce n’est évidemment pas une orientation politique assumée, mais c’est la conséquence de stratégies qui ont progressivement rompu avec l’expérience révolutionnaire du parti communiste, la conséquence d’une succession de congrès qui ont cherché à se démarquer de ce qui était perçu comme une conception "soviétique" du communisme, et à inventer autre chose, un "euro-communisme" dans les années 80, un "nouveau communisme" a dit la mutation, une "refondation" pour certains, une métamorphose pour ceux qui ont fait le Front de Gauche. Or, toutes ces tentatives de "dépassement" de l’histoire communiste sont en échec, comme le mouvement altermondialiste coincé entre mouvementisme et anarchisme, comme le mouvement écologiste entre capitalisme vert et intégration institutionnelle...

Certains disent que la « force historique de la révolution d’octobre » est épuisée. Ce qui est sûr, c’est que les efforts soutenus de plusieurs partis communistes pour se dégager du modèle soviétique n’ont rien réinventé et les ont en fait "dégagé" de l’idée même de révolution... En Italie comme en France sous des formes différentes, c’est la tentative eurocommuniste qui signe la fin des partis communistes, quand au Portugal ou en Grèce, c’est l’affirmation communiste qui fait vivre des partis organisés, militants, présents dans l’histoire sociale de leur pays, porteurs d’une continuité historique, capable de redonner souffle à la force historique des révolutions.

Ces questions stratégiques sont au cœur de la reconstruction communiste, et de la perspective de victoires sociales. Bien évidemment, la résistance est d’abord affaire d’action dans l’entreprise, le quartier pour créer des solidarités, de l’unité, des capacités à agir, à s’organiser... Mais la manière dont chacun pense ce que peut être le changement de société, ce que peut être une autre société, pèse si lourdement sur les consciences qu’on ne peut espérer renforcer le monde du travail sans l’aider à se reconstruire des repères, sans un parti communiste qui porte des réponses claires au défi de la révolution dans un pays développé du capitalisme mondialisé au XXIème siècle.

- Faut-il une "révolution" ou peut-on changer une société petit à petit ?
- Comment nommer une autre société que le capitalisme ? socialisme ? communisme ?
- Une voie pacifique au changement de société est-elle possible ?
- Faut-il des "étapes" successives, comme le projet d’une "démocratie avancée" ou peut-on directement construire le socialisme, voire faire grandir le communisme ?
- Comment unir le peuple face à une bourgeoisie qui fait toujours tout pour le diviser ?
- Doit-on s’adresser aux "99%" des gens où y-a-t-il des classes sociales particulières pour les communistes ?
- Le communisme est-il invalidé par l’effondrement soviétique où faut-il au contraire reconstruire une histoire communiste des pays socialistes ?
- Comment construire la souveraineté politique d’un peuple face au capitalisme mondialisé en refusant le nationalisme dans la concurrence, en construisant aussi l’internationalisme des peuples ?


Ces questions sont ouvertes depuis longtemps, mais à chaque moment décisif de son histoire, le PCF a pris des orientations stratégiques qui devaient être des réponses à ces défis historiques, mais qui se sont toujours réduites à l’abandon de repères théoriques et politiques du mouvement communiste, à une forme de "normalisation" de ses positions politiques espérant le rendre "compatible" avec la domination du parti socialiste, sans reconstruire de fondations théoriques et d’affirmation politique solides, et donc sans apporter de réponses à ces questions stratégiques. Si le prochain congrès du PCF ne rouvre pas une lecture historique de ces défis, il ne fera que reproduire les précédents, c’est à dire l’échec.

Nation et internationalisme

A l’origine du mouvement ouvrier, la révolution ne peut être qu’internationale. Mais après 1917, le socialisme se construit dans un seul pays... et devient le modèle qui guide tous les communistes. L’internationalisme commence par le soutien à l’URSS assiégée. Dans les années 50, après la mort de Staline puis le rapport Khrouchtchev, puis la rupture entre l’URSS et la Chine, la question de la voie nationale au socialisme est fortement débattue par les communistes. Il faut bien prendre acte des diversités des situations politiques nationales, et après l’intervention en Tchécoslovaquie de la confusion entre intérêt national russe et intérêt internationaliste de classe. Les réponses des partis communistes européens sont diverses et conflictuelles, notamment entre le PCF et le PCI, avant la tentative eurocommuniste, qui se termine avec la mutation-dissolution du PCI...

C’est dans cette période que le PCF choisit le "socialisme à la française", affirmant l’existence d’une voie pacifique au socialisme en 1976, trois ans après le coup d’état fasciste au Chili, sans apparemment en tirer aucune leçon. Cette affirmation du "socialisme à la française" le conduit à dénoncer l’Europe capitaliste jusqu’au retournement de la campagne "Bouge l’Europe" qui conduira à l’acceptation de l’UE et à la recherche (désespérée !) de l’Europe sociale...

Rassemblement et union de la gauche

Dans la même période, le PCF choisit la stratégie de l’Union de la gauche, conceptualisée dès les années 60, soutient la candidature Mitterrand en 1965, pour lequel Waldeck Rochet présente un rapport expliquant les raisons du soutien mais aussi alertant sur les risques, puis la préparation du programme commun que Georges Marchais propose de soutenir en 1972 tout en... alertant sur les risques.

50 ans après, on ne peut que constater que les alertes des deux dirigeants du PCF étaient pertinentes, mais... insuffisantes pour y faire face ! Comme ils le craignaient tout deux, le PS est devenu dominant parce que le mouvement populaire n’a pas joué un rôle dirigeant, mais s’est progressivement rangé derrière l’attente électorale et donc, le candidat le plus "utile" pour battre la droite...

Le parti de tous ou le parti de la classe ouvrière ?

En 1968, le parti communiste est clairement le parti de la classe ouvrière et parfois en opposition au mouvement étudiant et aux revendication "sociétales" de milieux sociaux attirés par la "nouvelle gauche"... Pourtant, un an après, Jacques Duclos, peu représentatif de la modernité supposée de mai 68, fait le meilleur score historique du PCF à des élections présidentielles. 40 ans plus tard, Pierre Laurent, après le rockeur Robert Hue, tente de présenter le PCF comme le parti des 99%, pour aboutir au plus faible score historique du PCF aux élections législatives. La question de l’unité du peuple, de la capacité de rassemblement, n’est pas d’abord une question de slogan, mais une question d’enracinement social. En 1969, le PCF est fortement implanté dans les usines, certaines campagnes, de nombreuses villes populaires. Sa direction prend régulièrement l’avis de la commission des grandes entreprises qui regroupe des cadres communistes autant représentatifs de l’économie française que la direction du CNPF... Aujourd’hui, le PCF est dirigé par ses élus locaux, ses sections d’entreprises et cellules locales ont disparues, et il parle d’abord aux couches moyennes supérieures urbaines.

Organisation et unité d’action

Lucien Sève a critiqué l’organisation du PCF dans les années 80 en la présentant comme un "centralisme autocratique". Mais il en a tiré la conclusion que la forme parti était dépassée et qu’il fallait trouver de nouvelles formes de "mouvement". De fait, de l’altermondialisme à la "France insoumise" ou la "République en marche", le "mouvementisme" s’est répandu, mais on s’aperçoit vite du recul historique que cela représente, renvoyant le mouvement populaire à l’espoir d’un sauveur suprême, à l’émiettement des revendications... Au moment ou le mouvement social cherche difficilement le "tous ensemble", la question de l’unité et de l’organisation est essentielle.

En 1969, le parti communiste est encore cet "intellectuel collectif" qui aide à penser des centaines de milliers de militants autour de ce que certains appellent positivement ou négativement une "discipline de parti", mais qui de fait était aussi la base d’une "unité" des communistes dans l’action. Depuis la mutation, les communistes font à peu près ce qu’ils veulent là ou ils le veulent, et les décisions du conseil national restent pour l’essentiel sans effet à la base, la grandiloquence de certaines campagnes, comme "la parole au peuple", semblant faite pour singer Jean-Luc Mélenchon médiatiquement.

C’est en 1996 que le PCF abandonne sa forme d’organisation historique, le centralisme démocratique, préparant le congrès qui décidera que les cellules sont optionnelles, qu’un communiste peut militer avec ceux qu’il choisit en réseau et non pas avec les autres communistes de son lieu de travail ou son lieu de vie. Depuis, de congrès en congrès, la direction a pris acte de l’émiettement politique, incapable de reconstruire l’unité des communistes, tentant au contraire de "purger le parti", ou le laissant faire. Ce qui avait peu d’impact il y a 50 ans, les départs de personnalités n’entrainant que peu de départs militants, est devenu une composante de la crise du PCF, la direction s’enfermant dans un périmètre politique de plus en plus réduit, le dernier congrès soulignant encore ses propres divisions.

Sans principes, à quoi sert le parti communiste ?

Résumons, en 1976, le parti communiste abandonne le concept de "dictature du prolétariat", concept qui affirmait que le monde du travail devait se donner les moyens d’imposer le changement de société à la bourgeoisie, qui, elle, n’hésitait jamais devant la dictature quand elle lui était nécessaire. Mais depuis, face à la violence d’un capitalisme mondialisé mortifère, le parti communiste apparait comme incapable d’imposer quoi que ce soit aux puissants...

En 1996, le parti communiste abandonne le concept de "centralisme démocratique", concept qui organisait le centralisme pour l’action cohérente et unie, après le débat démocratique pour la compréhension du réel, et la construction de l’intellectuel collectif. Mais depuis, face à la redoutable efficacité d’un patronat centralisé et antidémocratique comme jamais, le mouvement social cherche comment être efficace, comment protéger ses manifestations des provocations, comment faire converger les luttes, tout en assurant la plus grande solidarité avec chacune.

En 2005, le parti communiste contribue au choc historique de la victoire du NON au référendum, un non populaire soulignant une fracture sociale profonde, bousculant tous les européistes de gauche et de droite. Au lieu d’en faire un repère politique central des batailles communistes, de s’affirmer comme le parti du NON à la dictature européenne, le parti des ouvriers, des paysans, le parti fier de son ancrage social historique, le PCF s’enferme dans la recherche désespérée de l’"Europe sociale", se concentre sur les couches urbaines pour continuer à parler à la "gauche", en fait à un parti socialiste menant des politiques toujours plus antisociales. Mais s’il ne porte plus un projet de changement de société pour la France populaire, à quoi sert le PCF ?

La recomposition politique de 2017 et le succès des "mouvements" renvoient les communistes à leur propre utilité. S’ils restent émiettés, divisés, "mouvementisés"... à quoi servent-ils ?

Les conditions d’existence d’un parti communiste

Dans un texte de 2001, Alvaro Cunhal, dirigeant du parti communiste du Portugal, évoque la situation du mouvement communiste international et liste 6 conditions d’existence des partis communistes... Ce texte est d’une grande actualité pour les communistes Français...

« Le cadre des forces révolutionnaires qui existent dans le monde a changé durant les dernières décennies du XXème siècle. Le mouvement communiste international et les partis le composant ont subi de profondes modifications suite à la chute de l’URSS et des autres pays socialistes et de la victoire du capitalisme dans sa rivalité avec le socialisme.
Il y a des partis qui ont nié leur passé de lutte, leur nature de classe, leur objectif d’une société socialiste et leur théorie révolutionnaire. Dans plusieurs cas, ces partis ont intégré le système et ont fini par disparaître.

Cette nouvelle situation au sein du mouvement communiste international a ouvert des espaces dans la société dans laquelle d’autres partis révolutionnaires ont assumé la relève et, dans les conditions concrètes de leur pays, se sont identifiés aux partis communistes sur des aspects importants et parfois avec leurs objectifs et leur action.
Ainsi, lorsque nous parlons aujourd’hui du mouvement communiste international, nous ne pouvons pas, comme dans le passé, tracer une ligne entre les partis communistes et tous les autres partis révolutionnaires. Le mouvement communiste a maintenant une nouvelle composition et de nouvelles limites.

Ces développements ne signifient pas que les partis communistes, avec leur identité propre, ne sont pas nécessaires à la société. Au contraire. Avec les éléments fondamentaux qui les caractérisent, les partis communistes sont nécessaires, indispensables et irremplaçables. Mais de la même manière qu’il n’y a pas de "modèle" de société socialiste, il n’y a pas de "modèle" de parti communiste.

Avec des réponses concrètes différentes à la situation concrète, il est possible d’identifier six caractéristiques fondamentales d’un parti communiste, qu’il ait ce nom ou un autre :
1 – Un parti qui est complètement indépendant des intérêts, de l’idéologie, des pressions et des menaces du capital.
2 – Un parti de la classe ouvrière, des travailleurs en général, des exploités et des opprimés.
3 – Un parti avec une démocratie interne et une direction centrale unique.
4 – Un parti qui est à la fois internationaliste et qui défend les intérêts de son pays.
5 – Un parti qui définit comme objectif la construction d’une société sans exploiteurs ni exploités, une société socialiste.
6 – Un parti avec une théorie révolutionnaire, le marxisme-léninisme, qui permet non seulement d’expliquer le monde, mais aussi de montrer la voie de sa transformation. »
Xuan
   Posté le 17-10-2017 à 23:54:59   

un courrier de G. Remond :

j'ai trouvé cette information sur la page facebook de vive le PCf. Je l'ai repris sur la mienne en y apportant mon propre questionement. je ne sais pas si les camarades du CN on eu cette information. C'est a mon avis gravissime, un groupe dirigeant vient de confier a une entreprise la gestion de son fichier militant, la décision de ses orientations politiques et la possibilité d'agir sur ces dernières.

Quand le questionnaire et son contenu ont été discuté? . je trouve en tout cas qu'elle vaut son pesant d'or. Naïvement je pensai que le questionnaire avait été élaboré en interne mais dela a s'en remettre a un tel logiciel!!! !Plus rien ne nous distingue donc des autres organisations politiques. En matière d'abandon de notre souverainté politique, c'est un petit peu comme donner notre industrie de l'énergie à la générale électrique.

Pourquoi ne pas donner la gestion de l'organisation au ministère de l'intérieure pendant qu'on y est? Il faut faire connaitre cette situation. Les militants communistes ont reçu ce questionnaire pour leur a-t-on dit permettre un débat démocratique, large et ouvert.

On leur demande de communiquer des données personnelles et d'autres nombreuses sur leurs activité militantes. Ils pensent que celle-ci sont a effets interne quand elle sont une manoeuvre pour les orienter vers une décision qui ne leur correspond pas. De plus toutes ces données iront allimenter un logiciel d'origine US utilisé par Trump et la droite française qui pourra servir a de toutes autres fin que celles donnée pour les impliquer. Jamais un tel cynisme n'a été employé, jamais une telles désinvolture n'a été connu dans la préparation d'un congrès et dans le traitement des hypothèses de travail sur lesquelles il devait s'engager .

On passe de l'analyse politique d'une situation a l'analyse informatique de variables pour une mutation, oppération toute comerciale a visé strictement promotionnelle.Une équipe de direction s'apprète a brader un héritage historique celui du mouvement ouvrier de notre pays pour quelques places dans la gestion de l'appareil d'état. Ils s'apprète a une trahison qui rejoind sur le plan symbolique a celle des parti de la 2è internationale en 14. Et c'est bien de cela qu'il s'agit, engager le retour du parti de Tours aux pratiques d'avant Tours.

Exprimez vous! Il faut tout faire pour bloquer ce mauvais tour!Je vous donne en lecture l'ensemble des textes qui viennent d'être publiés sur la question depuis deux jours. rajouttez les votres . faites part de vos expériences.



Gilbert



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Conseil national du PCF des 13 et 14 octobre 2017 – Intervention d’Emmanuel Dang Tran, fédération de Paris, préparée pour la discussion sur la préparation du congrès extraordinaire.


Ce congrès s’apprête à n’avoir d’extraordinaire que le nom ou plutôt la méthode pour le moins peu commune. Cette dernière permet aux dirigeants d’esquiver, une nouvelle fois, un bilan réel sur les causes, et sur leurs responsabilités, dans le processus de disparition du PCF, dont le nouveaux désastre électoral de juin permet de mesurer l’avancement.
Avancer le congrès de 6 ou 12 mois n’en fait pas un congrès « extraordinaire ». C’est la seule question que les adhérents sont invités à trancher dans ce questionnaire, pour sans doute leur donner l’illusion qu’ils décideront sur le reste. Dans tous les cas, avec un congrès prévu en 2018 ou 2019 on ne sera plus sur un congrès « à chaud ». La préparation envisagée par la direction laisse présager une phase de débat statutaire aussi précipitée et bâclée qu’aux congrès précédents, si les communistes obtiennent le respect des statuts. De plus, avancer le congrès permet d’éviter une coïncidence avec la préparation des élections européennes qui aurait eu l’intérêt de mettre sur la table des discussions la ligne politique d’intégration européenne de la direction, 25 ans après notre grande campagne contre Maastricht, dont l’anniversaire a été totalement occulté par l’Huma et la direction.

Le congrès ne peut pas être « extraordinaire » si tout est fait pour écarter ce qui le justifie : l’état d’échec et de désaveu inédit que le résultat électoral de juin a traduit. Le déni, l’absence d’autocritique, la volonté d’imposer la poursuite de la même stratégie, envers et contre tout, sont pourtant ce qui ressort de la volonté de la direction du Parti, depuis le CN de juin, dans la préparation du congrès, comme dans la vie politique sous Macron. Pour Pierre Laurent, on est toujours au milieu du gué, il faut continuer les « transformations » et la matrice « Parti communiste » est usagée comme nous l’indiquent les sondages. Toujours les sondages ! Elle est d’autant plus usagée qu’on ne s’en sert pas et qu’on lui tourne le dos !

C’est une bonne chose qu’il reste des groupes à l’Assemblée et au Sénat. Mais nous savons tous que cela tient à des situations et à des arrangements locaux, à géométrie variable. Quand la liste à Paris aux sénatoriales obtient 9% des « grands » électeurs inscrits mais qu’aux législatives, moins de 2% de la classe ouvrière vote pour nos candidats : c’est le monde à l’envers pour un Parti communiste.

L’introduction du questionnaire et toute sa conception traduisent cette volonté de se défausser du bilan et de diluer les critiques. Dans les sections la méthode suscite scepticisme, réticence. Ne nous racontons pas d’histoires : les directions les plus volontaristes ont du mal à faire remplir les formulaires. Je fais partie de camarades qui invitent à rejeter le questionnaire, à rejeter une méthode biaisée, correspondant à une volonté de contourner le débat et l’expression critique des communistes pour mieux poursuivre la stratégie qui remet en cause l’existence même du Parti.

Le marketing n’a rien à faire dans un parti communiste. Les sondages sont conçus, les réponses traitées et interprétées dans le sens voulu par leur commanditaire. Les questions « ouvertes » appellent des réponses « cause toujours ». Les camarades ne doivent pas se faire d’illusions.

Deux ou trois formules identitaires vont être mises en discussion, mais seulement pour, communistes, nous occuper et nous rassurer. Il est question, enfin, de classe mais sous la formule antimarxiste de « classe populaire ». Une fois de plus, nous allons sauver le nom du Parti, symboliquement, pour que la ligne et la stratégie de la direction continuent à le vider de son sens et à le diluer publiquement, dans des tentatives de recomposition à « gauche ». Après le « Front de gauche », les « Communs » et ensuite ?

Il y a 25 ans, Robert Hue commençait à faire appel aux instituts de sondage bourgeois pour valider la stratégie de « transformation ». Avec ce questionnaire, nous sommes passés à l’étape d’après, semble-t-il.

La direction du Parti recourt au logiciel de la multinationale américaine du marketing électoral Nationbuilder, dont Trump aux Etats-Unis, Juppé, Fillon ou Mélenchon sont des clients « addicts ».

La spécialité de Nationbuilder : le profilage, le fichage des électeurs, des adhérents pour mieux vendre des produits politiques. Nous apprenons, horrifiés, que la direction du Parti a acheté, en janvier, les services de Nationbuilder. En février, la CNIL interdisait heureusement le fichage, depuis les réseaux sociaux des clients électoraux potentiels (dont la direction aura peu profité malgré l’investissement !). Mais les services de Nationbuilder continuent d’être utilisés pour les élections (avec quelle efficacité pour un Parti communiste !!) et maintenant pour le fichage et l’orientation des adhérents. Dans la presse spécialisé, je lis : « le précieux fichier interne Cociel alimentera la plateforme NationBuilder. A terme, le PCF envisage de gérer l’ensemble de sa base militante et de son maillage territorial grâce au logiciel américain ».
Une nouvelle façon de faire de la politique, le marketing électoral 2.0 ? Le fichage des clients-électeurs. Je préfère la discussion militante avec les collègues et voisins ! L’Humain d’abord ? Non Orwell version 1984.

Je demande que l’utilisation de ce logiciel soit abandonnée. Je propose qu’une question soit posée aux communistes : souhaitez-vous être fichés par le logiciel NationBuilder.

Cette étape de la préparation du congrès ne peut être séparée de nos positions et de nos actions contre la politique de Macron. Là aussi, l’absence de remise en cause a de lourdes conséquences.

Dans le Parti, aux précédentes réunions du CN aussi, a été analysé comment l’opération politicienne de Mélenchon court-circuite dangereusement le mouvement et le rapport de force pour gagner le retrait des ordonnances Macron et commencer à mettre en échec sa politique. Mais pourquoi donc, Pierre Laurent est-il allé soutenir la grand’messe de Mélenchon le 23 septembre ? Mélenchon a clairement annoncé sa voie, son impasse, dans son discours à « ses gens »: « au bout de la rue, il y a les élections ». Pierre Laurent enfonçait le clou en annonçant à la presse le lendemain son espoir d’une alternative politique, électorale pour 2022, avec les Insoumis, EELV et Hamon. Un contre-sens total dans la période. Une majorité de travailleur existe contre les ordonnances tout de suite, certainement pas pour une nouvelle illusion en 2022 !
Sur le fond, c’est également mauvais et contre-productif. Nous sommes en complet désaccord avec les positions de Mélenchon, favorables à une fusion CSG/Impôt sur le revenu, et de Hamon, avec son revenu universel attaquant la Sécurité sociale. Loin de s’opposer, ces socio-démocrates accompagnent idéologiquement les contre-réformes du pouvoir.

Contre la suite du démantèlement d’Alstom, pourquoi, communistes, nous ne portons pas l’exigence de la nationalisation du ferroviaire comme de l’énergétique, livrés, à défaut de capitalistes français, à Siemens demain, à General Electric hier ? En système capitaliste, la nationalisation n’est pas notre réponse à tout : mais un rapport de force existe dans le pays, sur ces activités cruciales à la réponse aux besoins, pour gagner une nationalisation démocratique. Nous ne pouvons pas en rester à demander une commission d’enquête parlementaire et un rachat, au profit de Bouygues, comme le demande aussi le PS, des actions qu’il a prêtées à l’Etat.
Riposte sociale, industrie, Europe, organisation du Parti : les questions du congrès sont des questions présentes, urgentes. Il faut la rupture avec les positions d’abandon.

Je finis par une proposition, une demande, que je partage avec de nombreux camarades en vue de l’assemblée des animateurs de section le 18 novembre. Après le désastre électoral de juin, le Comité exécutif national a choisi – malgré certaines voix semble-t-il – de ne pas remettre sa démission aux communistes. Le CEN doit donc assumer ses choix clairement devant eux. Plutôt que le questionnaire de diversion, nous demandons – comme c’est logique dans toute association – que le CEN présente son bilan d’activité depuis le dernier congrès, soumette et assume son analyse, et l’orientation qu’il propose.

Les communistes ont besoin de discuter sur un texte commun, dès à présent. C’est la condition du débat démocratique mais aussi de la survie et de la renaissance du PCF.


Edité le 18-10-2017 à 00:05:00 par Xuan


Xuan
   Posté le 17-10-2017 à 23:58:41   

Pour que l’on comprenne bien le pas franchi en matière du passage du parti communiste ancienne manière et son uberisation sous la direction éclairée de…

Est-ce qu’on aurait pas pu demander leur avis aux militants du PCF ?


16 Oct

Pour que l’on comprenne bien le pas franchi en matière du passage du parti communiste ancienne manière et son uberisation sous la direction éclairée de ses derniers secrétaires, du Congrès de Martigues à Pierre Laurent, voici l’interview vidéo du concurrent français de nation builder
C’est pam qui l’envoie et il note malicieux : j’adore la formulation « uberisation de la vie politique ? lui demande la journaliste LCI… » réponse…oui !

Je suis sociologue et je n’ai rien contre les questionnaires, j’ai fait travailler longtemps celui que Marx prétendait faire passer aux ouvriers, il était conçu de telle sorte qu’après l’avoir rempli (anonymement) l’ouvrier en question demandait son adhésion à l’AIT. mais là nous sommes devant quelque chose d’assez bizarre dont le modèle paraît être un questionnaire de la SNCF à ses usagers, mais plus clairement encore, les questionnaires que dans les administrations qui se bureaucratisent avec une privatisation rampante on fait passer périodiquement aux travailleurs de la boîte. D’ailleurs si vous ne le remplissez pas vous avez périodiquement une relance personnalisée sur le thème: vous n’avez pas encore répondu au questionnaire, il est pourtant nécessaire à une optimisation de la gestion de notre entreprise et la bonne relation avec ses salariés.

Mais là nous avons encore atteint un nouveau seuil avec big data: on aurait pu prévenir les militants et leur demander leur avis, non on les inscrit d’office dans cette instrumentalisation…

On ne peut pas d’un côté dénoncer dans L’Humanité dimanche le rôle infiniment néfaste des GAFA dans la surexploitation capitaliste, et dans le même temps, confier l’avenir politique du Pcf à des sociétés qui fonctionnent sur le même modèle que les GAFA, même si elles sont infiniment moins importante

Histoire et société
Xuan
   Posté le 18-10-2017 à 00:01:26   

Lire sur le site PCF l'article de pam :



"Lors du dernier conseil national, Emmanuel Dang Trang (Paris 15eme) avait préparé une intervention qui contient une information qui est une révélation pour beaucoup de communistes, concernant une décision récente de la direction du PCF, l’utilisation de l’outil de marketing politique d’origine US dénommé "nationbuilder", un outil déjà utilisé par Mélenchon, Juppé, Macron, et les républicains... Cet outil servira-t-il de base pour la gestion du questionnaire de préparation de la rencontre nationale ? Ce serait incroyable !..."


Edité le 18-10-2017 à 00:02:05 par Xuan


Xuan
   Posté le 13-05-2018 à 22:51:05   

Contribution du réseau faire vivre au congrès extraordinaire soumise à la discussion


bonjour

je vous invite a prendre connaissance de la contribution a laquelle j'ai participé en vu de la rédaction d'une base commune de lutte et de classe à soumettre a la discution des militants dans le cadre du prochain congrès. Ce débat doit commencer dès maintenant alors que la bataille de classe fait rage et que le mouvement social se développe. Un congrès ne peut se concevoir en dehors du mouvement réel. Saisisez vous de ce texte pour les débats a venir apportez vos propres contributions . Vous pouvez aussi le soutenir et donner votre signature sur le site le PCF .fr

Gilbert





« l’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de la lutte de classes »



Les conditions de l’unité des communistes


Alors que le projet de base commune devrait être proposé début juin au Conseil National par la commission chargée de son élaboration, les conditions permettant à ce texte d’ouvrir vraiment le débat nécessaire tout en étant un outil pour construire une unité nouvelle des communistes ne sont pas mises en discussion dans le parti
La situation appelle plus que jamais cet effort nécessaire à l’existence, la visibilité et le renforcement du PCF. La colère et la volonté de mettre en échec l’accélération de la destruction programmée de nos conquis sociaux et démocratiques par ce gouvernement grandit. La bataille engagée par les cheminots en est un aspect majeur. L’ escalade guerrière dangereuse dans laquelle le président nous entraîne avec les frappes contre la Syrie ne passe pas dans l’opinion.La menace pesante d’un conflit généralisé appelle notre engagement dans le combat pour la paix qui est dans l’ADN du PCF depuis sa création.


Des Camarades rendent les textes alternatifs responsables de la division des communistes.Mais cette explication ne résiste pas à un examen sérieux de la situation. Il faut reconnaître que les directions sortantes n’ont jamais proposé un texte prenant vraiment en compte les préoccupations de la plus large majorité des adhérents. Si depuis 20 ans, autant de camarades écrivent, signent et votent pour des textes alternatifs, alors même que les conditions de dépôts de ces textes se sont durcies, c’est bien parce qu’il y a réellement des désaccords importants entre communistes quant à la stratégie, désaccords qui se sont renforcés au fil de notre perte d’influence jamais enrayée depuis 20 ans. Ces opinions différentes s’expriment d’ailleurs tout aussi vigoureusement dans les grandes consultations, comme celles organisée en 2007 quant à l’avenir du PCF, ou bien concernant le choix du candidat à la présidentielle qui a profondément divisé le parti en 2011 et en 2016.
En même temps, dans leur immense majorité les communistes considèrent que l’existence de leur parti, le PCF, est essentielle et sont capables dans leur diversité de se rassembler pour la préserver.


S’il s’agit avec un texte unique d’esquiver les débats nécessaires pour se mettre d’accord sur le plus petit dénominateur commun, ou s’il s’agit de continuer ce que les derniers congrès ont engagé ou pire d’aller plus loin dans la métamorphose, c’est inutile et inefficace.
Mais s’il s’agit de dépasser la simple expression des différences pour aller vers une construction collective et ouverte prenant en compte les débats et les réflexions en cours, de dépasser le concept de majorité et de minorité, s’il s’agit de créer les conditions de la reconstruction d’un grand parti communiste à la hauteur de l’affrontement face au capitalisme mondialisé dans un monde multipolaire, cela mérite d’être tenté . Il faut alors sortir des postures qui visent à renvoyer sur l’autre la responsabilité des clivages et divisions et examiner avec le plus grand sérieux les conditions d’une telle entreprise.


C’est pourquoi, nous qui avons à plusieurs reprises dans les précédents congrès rédigé et déposé des textes alternatifs, nous voulons détailler en toute clarté les conditions qui nous semblent nécessaires pour une base de discussion commune à tous au prochain congrès qui pourrait alors devenir vraiment extraordinaire.


contribution collective signée par :
Caroline Andréani (93), Paul Barbazange (34), Michèle Bardot (67), Luc Bazin (26), Pascal Brula (69), Robert Brun (26), Floriane Benoît (38), Danielle Bleitrach (13), Marie-Christine Burricand (69), Peggy Cantate Fuyet (92), Aimé Couquet (34), Michel Dechamps (04), Marianne Dunlop (62), Jeannette Duriaux (71), Rémy Ferront (73), Hervé Fuyet (92), Gilles Gourlot (75), Christian Harquel (34), Hervé Hubert (75), Michaële Lafontant (92), Amandine Lampin (31), Armand Lecoq (31), Jean-Claude Linares (34), Anne Manauthon (06), Jean-Pierre Meyer (83), Pierre-Alain Millet (69), Leila Moussavian-Huppe (67), Willy Pepelnjak (38), Hervé Poly (62), Gilbert Remond (69), Eric Ruiz (27), Laurent Santoire (93), Danielle Trannoy (33), Bernard Trannoy (33), Serge Truscello (69), Pierre Viallet (34)

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Un congrès pour comprendre et ouvrir une nouvelle période historique du parti communiste.


Ce Congrès extraordinaire a été convoqué à la demande des communistes à l’issue des élections présidentielles et législatives qui signaient un nouvel affaiblissement de notre influence et de notre visibilité nationale. Avec l’élection de Macron, le capital créait les conditions d’un nouveau recul social et démocratique au service de sa domination.
Le congrès doit donc permettre aux communistes d’analyser les raisons de la situation du parti, l’état de la société française et du monde et de prendre les premières décisions permettant la reconquête de notre influence et le renforcement de notre organisation.
Des questions doivent absolument être mises en débat et des décisions nouvelles prises pour mobiliser et unir les communistes autour de l’affirmation de l’utilité d’un grand parti communiste à reconstruire. Nous soulignons les trois points qui nous paraissent essentiels.

Le bilan stratégique

L’exigence d’un bilan approfondi est largement partagé par les communistes.

Pour éviter de se limiter aux questions électorales, nous proposons de partir du 30ème congrès de Martigues.

En effet, à la fin des années 90, les communistes ont été confrontés à la défaite des pays socialistes, résumée dans l’expression « la chute du mur de Berlin ». La criminalisation du communisme a alors atteint son apogée. Dans ces conditions difficiles, le PCF a cherché à élaborer des réponses qui le différencient de l’expérience du socialisme, réponses significatives d’une rupture avec l’histoire communiste du 20ème siècle. L’objectif annoncé était de construire un nouveau Parti communiste pour un nouvel âge du communisme. La notion de dépassement du capitalisme par un processus de conquêtes et de transformations déjà en œuvre dans la société s’est substituée à la priorité donnée jusqu’alors à la conquête du pouvoir. Le communisme est devenu une visée et un mouvement qui commence ici et maintenant, ce qui a conduit à effacer le rôle de l’État et l’étape que nous nommions jusqu’alors socialisme, alors même que plusieurs pays continuaient à le faire vivre (Chine, Vietnam, Cuba...) ou en réinventaient l’actualité historique (Venezuela, Bolivie...). La primauté de l’adhérent devait remplacer le centralisme démocratique tandis que les cellules étaient effacées comme structures souveraines, les attentes, les motivations et la liberté d’engagement des communistes devaient être au centre de ce nouveau parti. Il fallait expérimenter.
Les premières thèses concernant un changement de nom du Parti ainsi que sa possible intégration dans une grande force de gauche sont apparues. Les débats ont été vifs, de nombreux camarades ont quitté le PCF ou se sont mis en retrait de son activité.

Dans le même temps, la diversité des opinions a été reconnue dans les nouveaux statuts du PCF ; Des possibilités d’expressions ont été données à cette diversité au travers des textes alternatifs et des grandes consultations, sans que les communistes se sentent pour autant mieux entendus par la direction nationale.
Ce congrès doit permettre aux communistes d’évaluer les choix stratégiques pris au 30éme congrès, les différentes expérimentations, les transformations du PCF, les choix électoraux, le travail de la direction, cela au regard de l’influence présente du PCF dans la société française et de l’état de notre organisation.

Il nous appartiendra alors de décider si nous sommes en difficulté parce que nous n’avons pas bien mis en œuvre notre stratégie et les décisions essentielles qui en ont découlé ou si ce sont cette stratégie et ces décisions qui nous ont mis en difficulté et nous ont empêchés d’ouvrir une alternative révolutionnaire en France ces 20 dernières années. Dans ce cas, il faudrait changer clairement d’orientation politique.

Analyser la société française et le monde en marxiste

Le besoin d’analyser plus précisément la société française et l’état du monde s’exprime très largement dans le PCF.
Cette exigence concerne particulièrement le monde du travail, les mouvements sociaux, la situation des femmes, les rapports de force internationaux, les mouvements migratoires, notre appréciation sur les pays dirigés par des communistes comme la Chine, le Vietnam, Cuba.
Concernant le monde du travail, nous avons de nombreuses analyses sur les transformations du capitalisme, ses formes étendues de mondialisation, la marchandisation de toutes les ressources naturelles et activités humaines, la mise en concurrence renforcée des travailleurs, la « fin des grandes usines » et la désindustrialisation en France, la « tertiarisation des métiers », la place du numérique… Mais ces analyses ne nous ont pas permis d’intervenir efficacement pour reconstruire le PCF chez les ouvriers et les employés. IL est urgent de penser pour agir.

Etre marxiste aujourd’hui, c’est avoir le courage de penser à contre courant, de dire que la conscience de classe doit être restituée à la classe ouvrière, c’est analyser et travailler au cœur des contradictions.

C’est en 1979 que notre parti a décidé de renoncer au marxisme léninisme pour « une vue plus évolutive et plus active sur les problèmes du socialisme scientifique qui a conduit, tout en soulignant l’apport premier, essentiel de Marx et Engels, les développements considérables de Lénine, à renoncer à la formule marxisme-léninisme » .

Que reste-il aujourd’hui de cette affirmation, sinon une grande difficulté à penser le monde, la société est ses contradictions et à résister aux apparences.

C’est pourquoi nous proposons que le prochain congrès décide de faire de la théorie marxiste la référence philosophique du PCF. Nous considérons par ailleurs que le débat doit s’engager sur l’apport toujours actuel du léninisme à la théorie et l’action révolutionnaires.

Des décisions immédiates pour permettre la visibilité et l’identification du PCF, rompre avec l’effacement

Le congrès ne peut se préparer en dehors de la situation politique, des luttes et de la bataille pour briser le consensus gauche-droite macroniste, ce qui suppose d’affirmer clairement que nous n’avons aucune nostalgie d’une gauche et des formes d’union de la gauche qui ont échoué
Il y a des batailles en phase avec les aspirations sur le logement, la santé et la sécurité sociale, les services publics, dont bien entendu le rail et la SNCF, les retraites avec la colère qui monte chez les retraités. La préparation du congrès doit être l’occasion de montrer notre capacité à expliquer la guerre que mène le capital contre nos droits et les services publics, de montrer la réalité de la vague de privatisations forcenées au profit d’une oligarchie qui ne cherche que la rentabilité de certains secteurs des services publics, ce qui permet de montrer à quel point cette orientation a été engagée dès 1986, malheureusement par la gauche plurielle des années 2000 à laquelle nous avons participé.


Notre congrès doit aider à faire réapparaître les enjeux de classes et l’affrontement capital/travail derrière des réformes qui sont incapables de résoudre les problèmes que le pouvoir met en avant, dette, inefficacité, et donc notre place résolue comme force politique du monde du travail contre ceux qui ne vivent que du travail des autres.
Nous ne pouvons marquer des points sur ces questions décisives en nous effaçant derrière des compromis électoraux, qui plus est difficiles et démobilisateurs pour les militants. Si nous n’affirmons pas que notre parti a de l’avenir, qu’il peut exister par lui-même, être utile aux militants, au monde du travail, personne ne le fera pour nous et ceux qui auraient besoin de notre parti en concluront que ce n’est pas possible.

C’est pourquoi nous devons mettre en débat dans le texte de congrès le principe d’une liste ouverte présentée et conduite par le PCF aux élections européennes. Travaillons à une démarche partagée avec les autres partis communistes européens, notamment le PCP. Ancrons notre bataille dans les luttes contre les directives européennes du rail, de l’énergie, du numérique, de la santé...Dans tous les cas, ne recommençons pas les manœuvres des présidentielles avec les uns et les autres, c’est le congrès qui doit décider de la composition de notre liste et du contenu de sa bataille.

De même, nous devons tout de suite mettre en débat dans le texte de congrès le principe d’une candidature communiste à la présidentielle, à partir du bilan de nos résultats de 2012 et 2017 et du choix stratégique de Jean-Luc Mélenchon de construire sa propre force politique. Le bilan électoral des stratégies dites de “‘rassemblement” est terrible et se traduit par un affaiblissement sans précédent de notre parti en élus et en forces organisées. Loin de rassembler, elles ont provoqué l’émiettement et ouvert la voie aux luttes de places et aux tactiques d’appareil. Le congrès doit ouvrir le débat en grand sur ce constat et réinterroger le lien entre nécessité de l’organisation du parti, et donc de la bataille pour le faire connaître, le renforcer, les élections étant des moments importants de la vie politique, même si ce ne sont pas les seuls.

Nous devons mettre en débat une candidature portée par le PCF en 2022 dès maintenant et prendre les décisions nécessaires pour le préparer.

Au plan international, le PCF doit renouer avec les partis communistes et mener une grande bataille pour la sortie de l’OTAN et la Paix. Le combat contre la guerre est dans les gènes du PCF depuis sa création.

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Que les bouches s’ouvrent !



Au delà de ces trois points de débats essentiels, nous proposons que sur la base du bilan stratégique, le congrès extraordinaire lance une discussion sans tabou sur les questions qui font débat depuis plusieurs années. Nous citons ci-dessous les thèmes qui nous paraissent essentiels et sur lesquels nous donnons notre opinion comme un élément du débat qui doit s’ouvrir.

L’Union européenne et la Nation

Le choix d’inscrire la contestation des politiques européennes dans le cadre d’une « Europe sociale » à construire fait discuter depuis plusieurs congrès. De notre point de vue, c’est une divergence insuffisamment débattue et argumentée. La grande majorité du peuple ne fait avec raison aucune confiance aux institutions de l’Union Européenne.

Quand il s’agit de la France nous affirmons la nécessité d’une autre république, nous mettons en cause les institutions telles qu’elles sont. Mais quand il s’agit de l’Europe, nous donnons l’impression d’être enfermés dans le cadre contraint des traités existants. Or, ces traités imposent une véritable dictature capitaliste et l’expérience grecque montre qu’il est impossible de sortir de l’austérité en respectant les directives européennes.
Il faut évidemment combattre l’illusion d’un repli nationaliste faussement protecteur, ou pire d’une affirmation nationale dans la guerre économique, et toujours dénoncer le rôle du capitalisme français dans la mondialisation.Mais il est devenu impossible de ne pas dire comment nous résisterons aux institutions européennes, sans attendre l’impossible « Europe sociale ». Toutes les révolutions se sont déroulées dans un cadre national et c’est a partir du cadre national que nous pouvons engager le dépassement des institutions européennes dans leur forme actuelle pour engager la construction de nouvelles solidarités et coopérations.

On ne peut aborder la question européenne et même la question d’une politique de relance volontariste dans plusieurs pays sans poser la question de la maîtrise de l’outil monétaire et du crédit. Ouvrons sans tabou le débat sur la monnaie unique avec l’objectif d’imaginer des alternatives possibles à l’euro dans notre congrès.

Ouvrons en grand les débats sur l’Europe, mais aussi la méditerranée, et plus globalement le monde… à partir d’une réelle ambition de réinventer les coopérations et échanges internationaux. Nous devons à la fois affirmer une conception du monde rejetant toute domination néocoloniale, tout impérialisme, et expliquer le rôle que nous proposons pour une France progressiste affirmant, en Europe et ailleurs, ses choix en ruptures avec la « concurrence libre et non faussée ».
Union européenne, euro… c’est au congrès de s’en emparer pour permettre aux communistes de décider !

Définition de la classe ouvrière

Il y a 40 ans, le PCF se présentait comme le parti d’une théorie, le marxisme, et d’une classe sociale, la classe ouvrière. Cela ne constituait pas un obstacle dans sa recherche de la confrontation d’idées la plus large et d’alliances dans toutes les couches de la société. Les transformations du travail, de l’organisation des entreprises, la « tertiarisation », l’« externalisation » dans un cadre général de désindustrialisation et de spécialisation de la France dans la mondialisation capitaliste a conduit à de nombreuses réflexions sur la place du travail, de la production, de la classe ouvrière.

Cela a conduit parfois à considérer qu’il n’y avait plus de classes sociales au sens politique, mélangées dans le mouvement des 99% qui ne sont pas profiteurs directs du capitalisme, et qui, selon certains, constituent un « peuple » qui serait l’acteur nécessaire des révolutions.
Pourtant, les contradictions sociales existent bien à l’intérieur de ces 99%, entre les zones urbaines et rurales, les précaires et les statutaires, la production et les services, les entreprises locales et celles mondialisées...

Les analyses électorales ont montré la permanence de comportements politiques marqués par la proximité avec la classe ouvrière, que ce soit pour le NON de 2005 ou dans la comparaison entre le vote Mélenchon et le vote communiste historique.

Le parti communiste a besoin d’un enracinement sociologique clair. Face au capitalisme et à tous ses profiteurs et acteurs, il doit être reconnu et identifié par ceux qui sont au cœur des contradictions entre le capital et le travail. C’est urgent pour reconstruire notre organisation dans ce qu’est le « prolétariat » du XXIème siècle...

Classe ouvrière et rassemblement populaire

Depuis toujours, l’enracinement « ouvrier » du parti communiste est une bataille, et elle est d’autant plus urgente que nous avons profondément reculé depuis 30 ans. Cette bataille a toujours été conduite de pair avec la recherche d’alliances permettant la constitution d’un large rassemblement populaire, que nous espérions « majoritaire ».
Il y a toujours eu débat sur les rapports entre cette notion de « rassemblement populaire majoritaire », notion d’abord ancrée dans les réalités sociales, les luttes, le terrain, et « l’union de la gauche », notion d’abord politique, électorale, renvoyant aux accords entre organisations politiques.
Malheureusement, la question du lien entre rassemblement populaire et batailles électorales a été tranchée par le choix stratégique du Programme commun, qui s’est terminé par un échec douloureux pour les communistes. Ce choix d’un rassemblement dominé par des formes d’union politique électorale est resté la matrice du Front de Gauche, et reste le cadre stratégique de Jean-Luc Mélenchon.

Nous devons ouvrir en grand le chantier du rassemblement populaire dans les conditions actuelles, avec une approche renouvelée de l’unité populaire construite d’abord pour permettre de renverser le rapport de forces entre capital et travail dans les luttes de classe. Construisons une approche renouvelée du lien entre batailles sociales et batailles politiques, entre luttes et élections, sans jamais subordonner les luttes aux échéances électorales.

Conquête du pouvoir, rôle de l’État pour permettre les transformations sociales et démocratiques

A l’origine, les communistes considéraient que l’abolition du capitalisme, et donc la révolution, ne pouvait être que mondiale, puisque le capitalisme était lui-même mondialisé… La révolution russe a du se confronter à « la révolution dans un seul pays », et le 20eme siècle nous a montré que toutes les révolutions se déroulent dans un cadre national et en sont profondément marquées (de Cuba à la Chine...). La conséquence est que l’état a joué partout un rôle central dans la construction du socialisme, toujours confronté à la domination du capitalisme mondialisé.

Cela conduit l’état socialiste à utiliser le capitalisme, en interne (NEP…) et dans l’échange avec le capitalisme dominant (Chine), ce qui correspond à la définition de Marx du socialisme comme une phase de transition entre le capitalisme et le communisme, marquée par des luttes de classes.

L’effondrement soviétique a interrogé ce modèle étatique du socialisme et conduit certains à chercher dans le mouvement social un « communisme déjà là » qu’il faudrait aider à grandir, dans un dépérissement anticipé de l’état, rejoignant les approches écologistes de « l’agir local ». Avec la mutation, le PCF s’est complètement engagé dans l’idée qu’on pouvait marquer des points en pesant pour une politique plus progressiste, même dans un rapport de force défavorable, même dirigé par le parti socialiste dans un pays capitaliste mondialisé. Cela conduit à privilégier des accords électoraux quelque soit leur contenu réel de rupture politique. En quelque sorte, la « révolution », la « prise du pouvoir », n’étaient plus nécessaires à la rupture politique.

Avec la recomposition politique macroniste construite sur l’échec historique de la gauche, cette stratégie ne peut être poursuivie. D’autant que l’expérience montre que les luttes de classes sont dures même lorsque le pouvoir d’état est conquis, le capitalisme n’ayant pas disparu. Le coup de force de l’Union Européenne contre le peuple grec, tout comme la violence des milices fascisantes contre le pouvoir Vénézuelien nous rappelle que le capitalisme ne recule jamais tout seul ! De même, le contenu de lutte de classe dans la relation entre l’état chinois et le capitalisme est un enjeu historique.

Le rôle de l’état dans le changement de société et donc les conditions de la conquête du pouvoir d’état sont une question essentielle de la reconstruction d’un parti communiste.

Notre programme pour transformer le réel. Nationalisation, appropriation collective des moyens de production

Nous proposons un programme de revendications économiques immédiates pour faire reculer la misère et la souffrance populaire et instaurer plus de justice, créer les conditions d’une transformation révolutionnaire de la société. Ce programme doit être un outil pour notre identification par la classe ouvrière et ceux qui ont intérêt au changement de société.

• Nationalisation/socialisation des secteurs bancaires, financiers et assurances, des secteurs de la production vitaux pour le pays et de la grande distribution.
• Renationalisation immédiate d’EDF-GDF, de la SNCF (avec réunification), de la Poste, de France Télécom et d’Air France.
• Plan de réindustrialisation avec la création de plusieurs pôles publics industriels
• Plan de développement des services publics, en priorité école, santé, transports et poste, avec les embauches statutaires nécessaires.
• Remise en cause fondamentale de la dette publique.
• Interdiction des licenciements et des délocalisations et appropriation par les salariés avec le concours de la force publique, des entreprises désertées ou bradées par leurs actionnaires.
• Réduction massive du temps de travail sans perte de salaires avec intégration dans le temps de travail d’un temps de formation pour tous
• Rétablissement d’une indexation des salaires sur l’inflation, blocage des prix des produits de première nécessité.
• Création d’un grand service public de la formation continue permettant de proposer à tous les salariés des démarches de qualification, au service de l’innovation et la qualité au travail.
• Augmentation significatives des salaires, des pensions et minima sociaux.
• Rétablissement de la retraite à 60 ans à taux plein et départ dès 55 ans pour la pénibilité.
• Reconquête de la Sécurité Sociale financée par la plus-value générée par le travail la taxation du capital, gérée démocratiquement par des représentants élus des assurés sociaux.
• Blocage des prix des produits de première nécessité.
• Construction de logements sociaux à hauteur des besoins, blocage des loyers et interdiction des saisies et expulsions pour les familles en difficulté.
• Non-application des directives et traités européens, remise en question de la monnaie unique et des pouvoirs de la BCE
• Sortie de l’OTAN et de l’alliance atlantique, refus de toute intervention militaire de la France dans un pays souverain.

Une direction nationale en prise avec les réalités sociales pour reconstruire le Parti Communiste

L’exécutif national et notre secrétaire Pierre Laurent sont confrontées à une réelle crise de confiance.L’obstination à défendre la primaire de gauche contre l’avis des communistes à la présidentielle, le soutien de dernière minute à la candidature de Mélenchon lors de la conférence nationale de 2016, le refus d’aller au bilan stratégique et personnel, la répétition du scénario des présidentielles concernant la liste aux européennes...nous ne voulons pas revivre de telles situations qui ont contribué à affaiblir et discréditer le PCF. Il ne suffit pas de changer de direction pour changer de stratégie mais le bilan stratégique doit aussi conduire à l’examen critique du travail de la direction.

Nous pensons essentiels que la direction du PCF s’ancre dans la classe ouvrière d’aujourd’hui et soit porteuse des grandes batailles populaires et sociales.
Plusieurs études sociologiques sur le parti nous alertent. Très peu de nos dirigeants viennent de l’industrie.. Nous avons de moins en moins de dirigeants issus des entreprises, nos liens avec les classes populaires se sont affaiblis considérablement.

Dans la période actuelle, où des mouvements de lutte et de résistance se multiplient – entreprises, universités, quartiers populaires, etc. – nous avons besoin d’une campagne très ouverte d’adhésions dans les luttes et les entreprises, en leur donnant toute leur place dans l’organisation qui doit se structurer sur le terrain avec les cellules et les sections.

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Organiser, Unir pour faire grandir le mouvement populaire ! Pour un congrès communiste de la reconstruction !


Macron est bien le président des riches, sans soutien populaire, mais avec la force du capitalisme mondialisé, des ses propriétaires de médias et de ses institutions européennes.
Avec le large soutien aux cheminots en grève, comme la multiplication des résistances, le mouvement populaire fait l’expérience du niveau d’intervention nécessaire pour faire reculer un gouvernement. L’enjeu est d’en finir avec une longue période de reculs et de défaites.
Le renforcement du mouvement nécessite un immense effort d’organisation, d’unité, de cohérence des luttes. Il a besoin de la perspective d’un changement de société. Il a besoin d’une bataille communiste.
C’est l’enjeu du prochain congrès du parti communiste, pour lequel une période de contribution est ouverte. Soutenez la contribution portant sur "les conditions de l’unité des communistes" !
Xuan
   Posté le 13-05-2018 à 22:55:26   

Une contribution :


..."Je retiens particulièrement « Analyser la société française et le monde en marxiste » et « le débat doit s’engager sur l’apport toujours actuel du léninisme à la théorie et l’action révolutionnaires. »
L’adhésion aux principes du marxisme-léninisme constitue la condition de l’unité des communistes, non seulement au sein du PCF mais parmi les communistes, les groupes qui s’en revendiquent et tous ceux qui aspirent au socialisme.
La méthode matérialiste-dialectique devrait nous aider à définir les contradictions essentielles de notre société pour mieux cerner les revendications immédiates, et résoudre ces contradictions par la révolution.

Outre la contradiction fondamentale entre prolétaires et capitalistes, certains sujets méritent une étude à partir des faits.
Le « programme de revendications économiques immédiates» - qui n’est pas exclusivement économique d’ailleurs - apporte des éléments. Il faut préciser que les nationalisations ne sont pas en elles-mêmes des mesures socialistes, comme l’indiquait le PCF après la Libération, ni un marchepied vers le socialisme comme notre expérience l’a montré.

> Sans prétendre faire le tour de la question, la sous-traitance est un des nœuds de l’exploitation capitaliste et de l’unité des prolétaires.
La question agricole mérite aussi davantage d’attention de notre part sous l’angle des contradictions entre producteurs, industrie agricole et alimentaire et grande distribution.
L’opposition ville-campagne devient préoccupante elle aussi, de même que les ghettos urbains.
Ces sujets comme l’oppression spécifique des femmes ne devraient pas être considérés comme des « sujets de société », mais en relation avec la contradiction principale entre bourgeoisie et prolétariat, avec l’unité de la classe ouvrière et l’unité d’un front uni anti monopoliste, qui est l’antithèse même d’une unité électoraliste avec la social-démocratie.
D’autre part les luttes de classes ont montré lors de la « loi travail » la nécessité de l’autodéfense ouvrière. Ceci est directement en lien avec la prise du pouvoir.

> Sur le plan international, il est indispensable de rappeler avec netteté que l’ennemi fondamental des peuples et des nations, le principal fauteur de guerre dans le monde, est l’hégémonisme US, et ceci indépendamment de son personnel politique.
Sans prendre la défense chauvine des monopoles français, qui restent notre adversaire immédiat, nous devrions remuer le couteau dans les contradictions entre eux et ceux des USA.
Sur ce point il faudrait examiner l’oppression exercée par les monopoles français en Europe et renforcer nos rapports avec les peuples et prolétariats européens. Il est d’ailleurs étonnant que le terme « impérialisme » n’apparaisse nulle part dans ces contributions. La lutte pour la paix n’est qu’un aspect de la lutte contre lui. Si nous n’en parlons pas qui le fera ?

> Enfin la destruction de l’Etat bourgeois et la société socialiste devrait être davantage anticipés dans nos objectifs politiques. La démocratie bourgeoise et ses institutions sont en décomposition. Les chambres sont devenues une caricature de démocratie et il est hors de question de les restaurer comme le prévoit la 6e République de Mélenchon. Il faut inventer une nouvelle démocratie, dont les organismes naîtront certainement dans les luttes des masses, mais que nous devrions aussi impulser.
On peut certainement s’inspirer de la Commune de Paris ou d’autres expériences dans le monde. Par exemple les députés chinois exercent toujours leur profession. Mais les nouvelles technologies nous imposent aussi une réflexion sur l’e-démocratie.
Cette démocratie sera inséparable de la dictature contre les classes exploiteuses et les monopoles bourgeois de propagande, et de la répression de toute forme de contre-révolution après la prise du pouvoir.

Le débat dans le PCF tolère – et jusqu’à un certain point - la « diversité ». Les contributions se revendiquent de cette « altérité », du droit à la différence. Entre nous la nature de ces différences doit être mise à jour. Ce ne sont pas des versions diverses du programme communiste, c’est l’opposition entre communisme et anticommunisme dans la lutte des idées.
La lutte contre la direction révisionniste du PCF et pour le renouveau du parti communiste pourrait utiliser le matérialisme historique, l’histoire des luttes idéologiques et politiques dans la création des partis communistes.
L’histoire du PCbUS rédigée par Staline :
http://www.communisme-bolchevisme.net/download/Staline_Histoire_du_PC_Bolchevik_de_l_URSS.pdf
ou bien
http://www.d-meeus.be/marxisme/histPCbURSS/histPCbURSSintro.html est instructive dans ses quatre premiers chapitres notamment. Bien qu’il soit toujours surprenant de voir à quel point l’histoire du réformisme bégaie, il ne s’agit pas de procéder par analogie ni de calquer les similitudes, mais de définir la nature de la contradiction entre la ligne communiste au sein du PCF et la ligne révisionniste « liquidatrice », et la meilleure méthode à suivre pour la reconstruction du parti communiste." ...
Xuan
   Posté le 09-06-2018 à 23:40:05   

Retour sur le "démocratie avancée"


Gilbert Remond met en ligne ce texte de Loukianos Stathopoulos

À propos du concept de "DÉMOCRATIE AVANCÉE"


M.E.L. – Source: Pelo Socialismo ( Parte )

"Généralement, le concept de démocratie est utilisé pour désigner une forme de régime politique du système capitaliste, où il y a un droit de vote, un certain degré (grade) de liberté d'expression, d'organisation, de manifestation, mais où le pouvoir d'Etat au service des monopoles est déjà assurée - ce n'est que la démocratie bourgeoise, ou la dictature de la bourgeoisie, une minorité, sur la plupart des producteurs.

La démocratie prolétarienne s'appelle la dictature du prolétariat, c'est-à-dire que les travailleurs et leurs alliés exercent le pouvoir à travers l'État prolétarien, gouvernent pour la grande majorité et répriment les exploiteurs et les oppresseurs de leur classe.

Ce n'est pas dans le cadre de la légalité déterminée par la bourgeoisie que l'on peut passer de l'un à l'autre: il faut employer la force organisée de la classe ouvrière et de ses alliés. Donc c'est très important de clarifier le concept de «démocratie avancée». Si elle n'implique pas un changement de la classe au pouvoir, si elle n'implique pas la modification des rapports de production dans la société, elle ne peut être considéré plus que une réforme du système capitaliste et non comme le dépassement du capitalisme.

Lénine se réfère ainsi à cette question: «Sauf pour se moquer du bon sens et de l'histoire, il est clair qu'on ne peut parler de «démocratie pure» tant qu'il y a des classes différentes, on ne peut parler que de démocratie de classe. [...] "La démocratie pure" est une expression libérale mensongère qui cherche à tromper les travailleurs. L'histoire connaît la démocratie bourgeoise, qui doit remplacer le féodalisme, et la démocratie prolétarienne, qui doit remplacer la bourgeoisie " .
Xuan
   Posté le 28-06-2018 à 22:16:31   

Le réseau faire vivre publie un bilan sur son activité principalement électorale depuis 2002. Il s'agit d'une description factuelle signifiant le hiatus entre réformisme et ligne révolutionnaire. Toutefois l'électoralisme n'est pas dénoncé clairement sauf sous la forme de "processus d’alliance électorale". La cause ultime est surtout désignée comme la chute de l'URSS, mais les causes internes à notre pays et au PCF n'apparaissent pas.
Par contre l'ensemble du document de "base commune" mérite une étude attentive afin de poursuivre des débats en vue de l'unité et de la reconstitution du parti communiste :


http://manifestecommuniste2018.fr/I-Un-bilan-critique

38 EME CONGRÈS DU PCF, PROPOSITION DE BASE COMMUNE
POUR UN MANIFESTE DU PARTI COMMUNISTE DU 21ÈME SIÈCLE



Le texte issu du Conseil National n’a été voté que par 49 de ses membres sur 91 votants et 168 membres. L’unité des communistes exige un texte beaucoup plus audacieux, cohérent et clair, pour un congrès vraiment extraordinaire. C’est pourquoi, dans notre diversité et pour sortir le PCF de l’effacement et de l’immobilisme, nous proposons une autre base commune de discussion. Pour rassembler elle propose des réponses pour fonder un véritable débat sur les questions de fond (bilan, orientation nouvelle, changement de direction) très mal traitées dans le texte proposé par la direction.

Après le vote des 4 au 6 octobre, ce texte de base commune, s’il est adopté, sera amendé jusqu’au congrès.


Préambule
Notre 38eme Congrès est vital.


Au mois de juin 2017, les communistes décidaient, à l’issue de la séquence électorale des présidentielles et des législatives, de convoquer un congrès extraordinaire. Notre affaiblissement électoral et notre perte de visibilité nationale étaient et sont toujours au cœur des préoccupations des communistes qui veulent reconquérir l’influence de notre parti et reconstruire une organisation révolutionnaire de notre temps.

C’est au parti communiste, français et internationaliste, d’assumer cette ambition face à la force du capital qui se pare des atours de la modernité, face à la profondeur de sa crise systémique, mais aussi face à l’attraction des idées réformistes de conciliation, comme de celles nationalistes et xénophobes désignant des boucs émissaires.

C’est d’autant plus nécessaire que Macron et son gouvernement mettent à profit la confusion politique et l’absence d’alternative progressiste crédible pour conduire à marche forcée la destruction du modèle social français. Ils cherchent à faire de la France, à côté de l’Allemagne, le second pilier d’une Europe au service du capital, des marchés financiers et de l’ordre mondial dont ils ont besoin.

Macron prétend que ses options sont les seules à même d’arracher la France et l’Europe à la crise très profonde d’un système capitaliste qu’il entend sauver. En réalité cette politique va accentuer les vulnérabilités de la France et les fractures sociales dans un monde en crise alors que se prépare une nouvelle aggravation des difficultés mondiales, plus brutale que la crise de 2007-2008 dont les forces du capital n’ont voulu retenir aucune leçon.

Après une période d’observation, des luttes importantes se développent. Elles concernent les bases même du modèle social français, dont elles cherchent un nouveau développement : services et entreprises publiques, exigences d’égalité, notamment entre femmes et hommes, refus du déclassement et des discriminations, égalité des territoires et enjeux écologiques, la protection sociale et son mode de financement à partir des richesse produites, l’emploi, sa sécurité et sa promotion, l’augmentation des salaires, toutes les batailles sur l’éducation et la formation, les droits et pouvoirs des salariés sur les lieux de travail.

Il n’y a jamais eu autant besoin de révolution, d’idées et de luttes révolutionnaires ; d’un parti et d’un projet communistespour permettre au mouvement populaire de s’élargir et de se renforcer jusqu’à contraindre le gouvernement à des reculs, imposer de nouvelles conquêtes, ouvrir une issue politique. Leur absence dans le champ politique laisse la voie libre à toutes les récupérations nationalistes, populistes, xénophobes, racistes ou antisémites.

Quel défi pour le Parti communiste français !

Mais après son effacement en 2017 et son résultat désastreux aux législatives, son pronostic vital est engagé.

Tout cela constitue un électrochoc. C’est pour cela que les adhérents ont voulu un Congrès extraordinaire pour une réorientation stratégique, une mobilisation nouvelle dans l’action et le développement d’une ambition communiste.

Un bilan stratégique et organisationnel est nécessaire pour permettre un débat sans tabou et des décisions audacieuses.

Nous considérons que la proposition de base commune votée le 3 juin (par 49 voix sur 91 votants et 168 membres du CN) ne répond pas aux exigences du débat, pas plus qu’elle ne permet d’analyser précisément la situation du monde et celle de notre parti. Se refusant à formuler clairement les termes du débat, elle ne permet ni la discussion sur la réorientation et les changements que les communistes sont si nombreux à penser nécessaires, ni la prise d’initiatives par celles et ceux qui aspirent à changer l’ordre existant.

Ce n’est pas d’un collage d’options et de synthèses habiles que notre Parti a besoin pour construire une unité réelle et agissante des communistes.

Nous proposons une base commune qui permette de répondre à cette question essentielle :

Faut-il continuer dans l’effacement, dans une pratique du coup par coup, dans une stratégie illisible, et dans le manque d’ambition et d’incarnation ? Ou construisons-nous collectivement la voie d’un renouvellement politique profond de notre organisation, à même de renforcer notre influence et notre place au sein d’un rassemblement efficace pour notre peuple ?

Pour le débat le plus conséquent des communistes et des choix clairs, cette proposition de base commune entend apporter des éléments de réponse précis aux questions centrales suivantes, en les conjuguant à l’ambition d’un nouvel internationalisme :

nos difficultés actuelles résultent-elles d’une mauvaise mise en œuvre des choix faits depuis une vingtaine d’années, ou bien ces choix mêmes sont-ils à remettre en question ?
quel bilan faisons-nous aux plans stratégique, organisationnel et électoral ? Quel bilan de l’activité de la direction nationale ?
quelle place du marxisme vivant pour armer le combat et pour la confrontation d’idées à tous les niveaux ?
une réorientation stratégique est-elle nécessaire ou suffit-il de chercher à mieux tenir le même cap sous l’appellation « nouveau front social et politique » ?
faut-il se résigner, aux élections européennes, à un nouvel effacement du parti et de ses idées au nom du rassemblement derrière une possible tête de liste issue d’une autre formation politique ? Ne s’agit-il pas plutôt de construire une liste de large rassemblement initiée et conduite par le PCF ?
comment définir l’objectif du communisme, les voies et moyens de l’atteindre ? Quelle dialectique nécessaire entre nos propositions, les luttes immédiates, les étapes indispensables et la visée communiste qui se construit dans ce mouvement tout en l’éclairant ?
un changement profond de la direction nationale est-il nécessaire ? Quel engagement des dirigeants pour un effort de réorientation des idées, de la pratique et de l’action ?
L’heure est critique pour notre force politique, et par conséquent, pour sa capacité à servir efficacement dans l’avenir les intérêts populaires et de classe.
Nous ne nous résignons pas à l’idée que le congrès extraordinaire puisse sombrer dans les habitudes, les redites et le refus des remises en cause.

Nous voulons sortir le PCF de la spirale de l’effacement et de l’affaiblissement.

Nous partageons cette conviction qu’il ne peut y avoir de transformation révolutionnaire sans un parti communiste fort et influent, porteur de cette ambition.

Nous partageons la nécessité d’un renouvellement de notre organisation et d’une relance ambitieuse de notre travail politique, étroitement liés à la mise en dynamique nationale de nos militants.

Ce sont ces enjeux prioritaires qui nous réunissent et nous rassemblent.

C’est pourquoi, dans la diversité de nos analyses et réflexions, nous proposons ce texte comme base commune pour la discussion du 38ème congrès du Parti communiste.

Nous le mettons dès aujourd’hui à la disposition de tous les communistes pour permettre le développement d’actions transformatrices ambitieuses de notre Parti au lieu de la paralysie liée à la recherche de faux équilibres.

Nous souhaitons que le plus grand nombre de militants s’en saisisse, dans une recherche de convergence et d’unité indispensables à la réussite d’un congrès extraordinaire, redonnant demain à notre Parti sa pleine capacité d’action à travers une perspective politique et stratégique claire.

Nous la formulons en six chapitres :

Un bilan critique
Nos responsabilités face à la nouvelle phase de la crise du capitalisme et de la société,
Le communisme de notre temps : idéal éthique, visée historique, chemin de lutte
Un nouvel internationalisme pour relever le défi de la mondialisation capitaliste
Pour une nouvelle stratégie de rassemblement et d’unité populaires,
Pour un parti communiste utile, agissant, audacieux et novateur, internationaliste et révolutionnaire.


I. Un bilan critique

Un bilan critique est nécessaire pour une évaluation des causes de la situation actuelle du parti et une redéfinition d’ensemble de notre démarche stratégique.
Les échecs successifs sont dans toutes les mémoires :

2002 : notre effacement politique dans la « gauche plurielle » au lieu d’une action autonome sur les idées et dans les luttes conduit à l’échec à l’élection présidentielle ;
2007 : notre immersion dans les "comités anti-libéraux", alors que nous aurions dû prendre l’étendard du rassemblement avec nos propositions de fond dès le lendemain du référendum de 2005, débouche sur un nouvel effondrement de notre résultat à la présidentielle.
2007-2008 : les communistes refusent majoritairement, lors de l’assemblée extraordinaire des délégués de section, une dilution du parti au sein d’une « nouvelle force politique ». La crise de 2007-2008 ouvre un champ nouveau à l’apport d’idées et à l’action des communistes. Le 34eme Congrès confirme la volonté majoritaire de continuer le PCF et de développer ses idées. Mais la direction privilégie peu à peu, au détriment de la promotion de nos idées pour l’action et pour une remontée de l’influence du parti, une conception du Front de gauche comme processus d’alliance électorale et de rapprochement avec J.-L. Mélenchon. Celui-ci a certes quitté le PS mais en affichant son attachement à François Mitterrand. Il ne cache pas son objectif : fusionner au sein d’une nouvelle formation sociale-démocrate les composantes du Front de gauche, dans la confusion entre réformistes et révolutionnaires.
2012, le Front de gauche, niant notre idée de « fronts de luttes », tend à se transformer en machine électorale d’un candidat, promu par le sommet du Parti afin de « ne pas recommencer 2007 » ; il a pourtant ouvert un espoir de changement et poussé le PS à bouger jusqu’au fameux « mon ennemi c’est la finance ». Mais il n’a pas su offrir une alternative radicale et crédible à toute la gauche, son candidat portant de moins en moins ce qui dans L’humain d’abord était l’apport original des communistes.
2012-2017 : le Parti communiste délègue la prise d’initiatives populaires à Jean-Luc Mélenchon. Hormis l’amorce d’une campagne sur le coût du capital vite abandonnée, notre parti s’efface, malgré les efforts de ses militants sur le terrain : il laisse une place démesurée au PG sur ses listes aux élections successives (européennes, municipales, régionales) et limite son rôle à être un facilitateur de rencontres de sommet, sans bataille sur les contenus.
2017 : la décision du 37eme Congrès d’engager un candidat communiste dans la perspective de la présidentielle n’est pas respectée. Le champ est ouvert à Mélenchon. Malgré la forte demande d’autonomie des communistes exprimée très majoritairement en conférence nationale, le PCF s’aligne derrière un candidat au discours de plus en plus populiste et agressif, voire nationaliste, qui préconise des solutions économiques social-démocrates. Et tout cela au prix d’un gâchis inouï de moyens financiers et militants !

Dans ces conditions, après des reculs importants aux élections municipales et régionales, marquées par la perte de nombreux élus communistes, notre résultat aux législatives (2,72 % des exprimés) est le plus mauvais de notre histoire.

En effet, la France Insoumise bénéficiant de l’identification nationale de son candidat à la présidentielle, la concurrence s’est révélée mortifère pour nos candidats dans la très grande majorité des circonscriptions. Nous obtenons cependant 10 députés dont 5 élus dans le cadre des très rares accords de retrait de la FI au premier tour.
Ces résultats ne traduisent pas l’audience réelle du PCF dans le pays, ni les potentialités de reconquête de son influence. Mais ils sont un nouveau facteur d’affaiblissement, de perte de visibilité nationale.

Cet affaiblissement n’est pas une fatalité. Il a pour cause principale des choix politiques initiés par nos principaux dirigeants et obstinément poursuivis malgré les alertes et les échecs.

Ces erreurs ont un lien avec le doute qui s’est installé sur le communisme après la disparition de l’URSS, semblant consacrer un triomphe définitif du capitalisme. Les enseignements de cette tentative de révolution qui a ébranlé le monde mais a finalement été défaite, continuent de susciter des débats importants dans le mouvement communiste. Ce qui est certain, c’est que la disparition de l’URSS nous plaçait, dans les années 90, au défi d’une analyse approfondie et du choix d’une novation communiste. Au lieu de cela, les directions successives du PCF ont été gagnées par le renoncement, jusqu’à des choix qui ont déstabilisé et déstructuré notre Parti, jusqu’à l’abandon de la bataille à l’entreprise et au brouillage du repérage de classe du Parti dans la société.


Edité le 28-06-2018 à 22:37:40 par Xuan


Xuan
   Posté le 28-06-2018 à 22:30:36   

II. Relever les défis de la crise
1. Rassembler pour une issue à la crise du capitalisme financiarisé et mondialisé


Alors qu’une nouvelle catastrophe s’annonce, la crise du capitalisme nous place au défi de rassembler pour ouvrir une issue.

En 2008, c’est une suraccumulation de capitaux matériels et financiers qui est venue à éclater dans l’ensemble des pays capitalistes développés. Après le krach de 2000-2001, les États et les institutions internationales ont été mobilisés pour sauver le capital et accroître la rentabilité financière : l’argent des profits, des fonds publics et du crédit a servi à alimenter la flambée des cours et des investissements ; les technologies numériques, génératrices d’économies massives de travail humain, ont été monopolisées par les multinationales La suraccumulation des capitaux a ainsi été relancée, et a débouché sur la crise financière de 2008-2009. Résultats : un chômage et une surexploitation des travailleurs fortement aggravés, une insuffisance accrue des débouchés amplifiant la guerre économique mondiale, le prélèvement de monstrueuses rentes néocoloniales sur les peuples des pays les moins développés et des risques multipliés d’affrontements armés.

Cette crise a déstabilisé les schémas intellectuels dominants et mis en cause la légitimité du système capitaliste. L’idée qu’il est nécessaire de rompre avec ce système peut grandir : encore faut-il dessiner les chemins d’une telle rupture.

À droite comme chez les socialistes, la réponse à la crise du système a été d’accroître l’intervention publique en faveur des profits et d’un marché prétendument « régulé ».

Pour sortir de la crise, il aurait fallu au contraire une nouvelle intervention publique pour mettre l’argent, les richesses produites et la monnaie créée, au service non pas de l’augmentation de la rentabilité, mais du développement de chacun et de tous, dans le respect de la planète. L’urgence était de faire reculer la domination du capitalisme mondialisé en faisant progresser, dans les luttes, dans les urnes et dans les institutions, l’exigence d’autres règles, d’autres critères, et en particulier, de pouvoirs décisionnels nouveaux pour les travailleurs sur tous les choix d’investissement.

Ce défi n’a pas été relevé. La domination des idées de concurrence pour le profit a persisté. La domination des idées social-démocrates sur toute la gauche, insuffisamment combattue, a persisté elle aussi. Tout cela a ouvert la voie à une réaction néolibérale, ultra-réactionnaire et autoritaire ainsi qu’aux populistes qui ont rajouté au désarroi et à la confusion.

Les contradictions entre la logique du capital et les besoins de développement humain nouveaux ont ainsi été accentuées.

Avec la révolution numérique et informationnelle, une nouvelle efficacité économique, fondée sur le partage des informations, devient possible. Les aspirations aux savoirs et à la créativité sont de plus en plus vives et partagées ; la place nouvelle des connaissances dans la société ouvre des possibilités inédites d’émancipation ; mais les multinationales utilisent les gains de productivité pour faire baisser le « coût du travail », précariser les emplois, soumettre les formations à leurs exigences de rentabilité. Les salariés dont l’emploi est supprimé sont rejetés dans le chômage.

La révolution démographique, avec l’augmentation de l’espérance de vie, la possibilité pour les femmes de maîtriser la procréation, les nouvelles relations qui s’instaurent dans les couples et dans les familles, est porteuse de libertés nouvelles, mais le capitalisme l’utilise pour marchandiser l’ensemble des temps de la vie.

Enfin, l’humanité a aujourd’hui le pouvoir de menacer sa niche écologique : la planète. L’exigence d’expansion du capital ne permet plus de préserver notre environnement et met en danger l’espèce humaine.

Nous devons développer en grand le chantier de la compréhension marxiste de ces transformations et de la conquête par les travailleurs et les peuples de leur maîtrise sociale et démocratique.

L’un des effets les plus sensibles de la crise est l’aggravation sans précédent des inégalités, au point que se développent des batailles nouvelles pour l’égalité et la solidarité.

2. La revendication d’égalité entre les femmes et les hommes : un mouvement mondial sans précédent et profondément révolutionnaire

La libération de la parole des femmes contre les violences sexistes et sexuelles vient de dénoncer l’illusion d’une « fin de l’Histoire » en matière d’égalité femme-homme. Le droit à disposer de son corps est au cœur d’une lutte féministe décisive partout sur la planète. Le combat pour l’égalité au travail – notamment salaire et déroulement de carrière – comme hors travail, pour le partage des pouvoirs et des rôles, doit être mené avec détermination jusque dans notre organisation.

3. Face à la progression du racisme et de la xénophobie, des solidarités nouvelles se cherchent

Le racisme et la xénophobie se nourrissent des divisions engendrées par le chômage et par la compétition pour l’accès à l’emploi. Ils s’appuient sur l’ampleur des discriminations, trop fréquentes dans les actions policières, mais aussi sur la négation du droit au travail et au logement, de l’accès aux services publics dans les zones déshéritées, de l’accès au savoir et à la culture. Ils sont utilisés pour organiser la guerre de tous contre tous, à partir des replis identitaires et communautaires qui, pour certains parmi les plus dominés, semblent seuls pouvoir répondre aux besoins de protection face aux violences sociales. Ils offrent un terrain à l’instrumentalisation par des groupes sectaires, voire terroristes, des détresses sociales et morales qui frappent trop de jeunes. Nous devons montrer que ces humiliations insupportables, ces formes visibles de l’absence d’égalité réelle dans la République, révèlent l’ampleur et le caractère multidimensionnel des inégalités de classes.

Les politiques migratoires et le traitement indigne des réfugiés en France et en Europe relancent les idées racistes, traduisent la volonté d’une Europe « forteresse ». Elles vont de pair avec l’acceptation des guerres néocoloniales et du pillage des pays dominés qui engendrent des migrations de survie. Elles masquent le refus d’un grand essor des services publics pour répondre aux besoins de toutes les populations au lieu de les opposer.

Mais tout cela suscite des mobilisations et des solidarités nouvelles qui témoignent de potentiels de rapprochement car, comme l’a écrit Marx, « le travail sous peau blanche ne peut s’émanciper là où le travail sous peau noire est stigmatisé et flétri ».

Les réponses capitalistes à la crise nourrissent des dérives autoritaires lourdes de danger pour la démocratie, la stabilité du monde et la paix. Il est urgent de reconquérir, individuellement et collectivement, le pouvoir sur nos vies.

La marchandisation effrénée qui réduit les personnes à des choses et à des coûts se heurte à l’aspiration, de plus en plus largement partagée, à l’épanouissement des personnes et à la liberté. La logique capitaliste a de plus en plus besoin, pour s’imposer, d’autoritarisme et de violence.

4. Les luttes de la jeunesse sont symptomatiques des aspirations nouvelles et de la violence à laquelle elles se heurtent

La jeunesse paie très cher les reculs sociaux, démocratiques, culturels imposés par le capital. Les jeunes sont lourdement frappés par le chômage. Ils sont obligés de passer par de longs sas de précarité, avant d’espérer accéder à une situation stable leur permettant de se projeter dans l’avenir. Bien que mieux formés que leurs parents, ils vivront probablement moins bien qu’eux. Ils sont victimes de stigmatisation et de discriminations, surtout ceux des quartiers les plus pauvres.

C’est source de détresse, mais aussi, de plus en plus, de révolte et de mobilisation : les lycéens et les étudiants contre « Parcoursup » revendiquent leur droit à une formation de haut niveau, les jeunes cheminots, les jeunes salariés de la fonction publique et dans les entreprises sont souvent en première ligne dans des luttes dures pour les droits, la dignité, les salaires.

Notre époque est celle d’un conflit violent entre le vieux monde capitaliste, rongé par la surexploitation et le cancer financier, et d’immenses possibilités d’émancipation et de partage qui ouvrent la voie vers une nouvelle civilisation. Un nouveau choc se prépare, plus profond et plus mondial. Tout donne à penser qu’il sera plus violent. Pour affronter ce choc, pour mener cette bataille, nous avons besoin du parti communiste.

Nous devons nous donner les moyens d’alerter sur la catastrophe qui vient, d’agir, de rassembler et d’éclairer dans l’action sur la nécessité de mettre en cause le capitalisme pour un changement de société et de civilisation. Ouvrons le débat sur ce que peut être une société qui se dégage de sa domination mais ne l’a pas encore dépassée pour l’abolir vraiment, une société qui construit sa transition socialiste vers une civilisation supérieure, le communisme.

Le développement des idées et des propositions communistes, dans la société, au service d’actions et de transformations de portée révolutionnaire, est aujourd’hui un enjeu politique majeur, en France, en Europe et dans le monde. C’est la clé de notre congrès extraordinaire.
Xuan
   Posté le 28-06-2018 à 22:32:07   

III. Le communisme de notre temps : idéal éthique, visée historique, chemin de lutte
La visée communiste est une visée de transformation radicale de notre société pour une société de partage des richesses, mais aussi des pouvoirs, des savoirs et des rôles. C’est la visée d’une société sans classes, sans guerres, dépassant les nations ; une société où exploitation et aliénations sont abolies. En cela le communisme s’oppose radicalement au capitalisme et à son idéologie, le libéralisme.

Le communisme est à la fois la visée et le chemin d’une société dont le but et le moyen deviennent progressivement et par étapes le développement émancipé de chacune et de chacun, comme personne et en société, ou comme disait Marx comme « individu intégral ». Une société où « le libre développement de chacun devient la condition de libre développement de toutes et tous ».

En ce sens les luttes immédiates à organiser et les rassemblements à construire doivent contribuer à ouvrir le chemin vers cette nouvelle société. Le communisme est donc inséparable d’objectifs sociaux ambitieux, de pouvoirs et de moyens financiers nouveaux qui dessinent une étape radicale vers cette visée.

1. Le communisme à l’ordre du jour

La crise du système capitaliste et ses contradictions d’une profondeur inédite ouvre une nouvelle période historique. Avec les débuts de la révolution technologique informationnelle, et ses exigences de partage, la perspective d’aller “au-delà” du marché capitaliste prend un caractère plus concret.

Le développement des capacités de chacun.e devient nécessaire pour le bien commun de toute la société. Cela rencontre les formidables aspirations à l’émancipation personnelle.

Les besoins nouveaux de créativité dans le travail comme dans le débat démocratique poussent en faveur d’une prise de pouvoir par les travailleurs dans l’entreprise et les citoyens dans les institutions.

Tout le système de délégation de pouvoir doit être dépassé, comme y invite la crise profonde de la démocratie parlementaire, mais aussi l’étouffement de la créativité des salariés dans les entreprises par les monopoles de pouvoirs patronaux.

Un dépassement du capitalisme pour l’abolir n’est donc plus seulement une utopie, une idée qu’il s’agirait de formuler sans la mettre en pratique.

C’est un processus de transformation révolutionnaire et démocratique que nous devons chercher à construire par nos propositions et notre projet, et à faire vivre au cœur des luttes sociales et d’idées.

Un effort de renouvellement et de novation est en effet devant nous de même qu’une bataille d’idées est à mener. Car l’idéal communiste, longtemps identifié au grand espoir soulevé dans le monde par la révolution soviétique et l’édification de l’URSS à partir d’une Russie arriérée, a été défiguré par de terribles dérives du système soviétique et a été atteint par son effondrement dans une crise profonde.

2. Un processus révolutionnaire

Le communisme est un processus historique d’abolition réussie du capitalisme, poussant tous les acquis de civilisation de ce système, et supprimant ses maux, vers une nouvelle civilisation. C’est cela le dépassement du capitalisme.

Il s’agit de dépasser l’enfermement de chacun-e dans les aliénations d’un travail, d’une consommation et d’une vie sociale dominées par une production au service de la marchandisation et de l’accumulation. Et, en dépassant la soumission des activités à l’accumulation capitaliste, on ferait avancer une efficacité sociale pour le droit au bonheur de chacun-e.

Cela signifie une révolution des rapports sociaux de production :

- une appropriation sociale des moyens de production, d’échange et de financement, de la gestion des entreprises

- l’avancée d’une sécurité d’emploi ou de formation, avec des activités de développement des capacités de chacun, dépassant le salariat capitaliste, vers une société sans classe.

Au-delà de l’économie, cela signifie aussi une novation institutionnelle continue, avec des pouvoirs d’intervention directe, décentralisés, de tous les acteurs sociaux et des citoyens. Cela permettrait de pousser la démocratie jusqu’au développement de l’autogestion économique et politique.

Dans cette nouvelle civilisation, chacun aurait tous les moyens effectifs de contribuer à son propre bonheur. Forte de nouvelles valeurs cette civilisation permettrait l’épanouissement et la créativité de chaque individu et de tous, ensemble.

L’humanité pourrait mettre un terme à toutes les dominations sociales et à toutes les formes de discrimination, pour une société d’égalité dans la différence. Elle deviendrait capable de transmettre la Terre aux générations futures, en respectant son intégrité, sa diversité, sa beauté.

3. Porter un projet communiste

Travail, emploi, salaires (marché du travail), services publics et développement humain, rôle de l’entreprise et de la production, pouvoirs, institutions politiques, finance et mondialisation tels sont les chantiers du communisme que nous devons investir immédiatement. Un projet communiste doit comporter des axes de transformation sur tous ces chantiers. Sans constituer un programme, ceux-ci doivent être cohérents pour une transformation effective. Sa configuration doit se modifier au rythme de l’expérience acquise par les luttes pratiques, comme au rythme de l’avancée des connaissances. Il s’agit, au total, d’avancer en pratique en rassemblant largement, malgré les conflits inévitables, les contradictions, les compromis et les incertitudes dans une construction qui puisse changer réellement la société.

Des objectifs sociaux transformateurs

L’emploi au cœur de la transformation sociale : notre proposition de sécurité d’emploi et de formation :

Cela s’inscrit dans l’avancée vers un système de sécurité d’emploi ou de formation permettant à chacun.e de conjuguer mobilité choisie et sécurité accrue de ses revenus et de ses droits. Ce système, pleinement réalisé permettrait de supprimer le chômage, de révolutionner le contenu du travail, de dépasser l’opposition travail-hors-travail, tout en répondant au besoin de souplesse, de progrès et d’adaptabilité de la production moderne. Progresser dans sa construction est inséparable de la défense et de la promotion d’une protection sociale efficace parce que financée à partir des richesses créées dans les entreprises. Des éléments essentiels d’avancées immédiates vers ce projet ont déjà fait l’objet d’une proposition de loi des députés communistes.

Une nouvelle expansion des services et du secteur publics :

Les services publics doivent être une pierre d’angle angulaire de la construction d’une nouvelle citoyenneté. Il s’agit de contester la domination de l’Union européenne par le marché et la concurrence aveugle, pour promouvoir un système de coopération où les services publics rénovés et de nouvelles entreprises publiques joueraient un rôle décisif d’entraînement.

Il est indispensable de promouvoir des entreprises publiques dans les secteurs de la production et des services, visant la réponse efficace aux besoins populaires et la sécurisation de l’emploi et de la formation. Cela implique une transformation profonde des gestions avec de nouveaux critères, une barrière efficace à l’entrée des capitaux privés, des financements émancipés des marchés financiers, des pouvoirs d’intervention des salariés et de concertation avec les usagers, des coopérations très nombreuses et intimes en France, en Europe, dans le monde.

Des pouvoirs nouveaux :

La conquête d’une démocratie participative et d’intervention :

Elle suppose la création de nouveaux pouvoirs, un essor considérable des libertés et la conquête d’une égalité effective, en faisant en sorte que chacun dispose des moyens nécessaire à son accomplissement. Le rôle des salariés dans l’entreprise et des populations concernées doit prédominer, au lieu du monopole du capital et de ses représentants. Cet enjeu est au cœur de la lutte de classes d’aujourd’hui. Il s’agit de transformer les gestions d’entreprises pour leur faire assumer un but d’efficacité sociale, territoriale et écologique. Il faut aussi de nouvelles institutions pour une nouvelle République allant de pair avec une nouvelle construction européenne.

Des moyens financiers :

Emanciper société et économie des marchés financiers

L’argent et la monnaie sont l’instrument majeur de la domination du capital sur l’économie et la société. Un projet communiste doit promouvoir par la lutte un tout autre système de financement. Les marchés financiers, les grands actionnaires et le grand patronat imposent une logique de financement et de gestion qui soumet les entreprises à la domination du capital. Il faut rompre avec cela pour une tout autre logique. Il faut prendre le pouvoir sur l’utilisation de l’argent des entreprises (profits), de l’État (fond publics), des banques (crédit), des assurances (épargne). Au lieu de servir les profits, le coût du capital, l’évasion fiscale, cet argent doit financer les investissements efficaces, l’emploi, la formation, la recherche, l’écologie, l’égalité femmes-hommes, etc. Il doit aussi financer les services publics dans les territoires au lieu de laisser la dette publique sous la coupe des marchés financiers. Cet axe de transformation concerne tous les niveaux d’intervention : régional, national, européen et mondial.
Xuan
   Posté le 28-06-2018 à 22:34:33   

IV. Un nouvel internationalisme pour relever le défi de la mondialisation capitaliste

Les communistes français ne peuvent penser leur rôle dans la société sans penser les profonds bouleversements vécus par la planète, sans travailler aux liens de solidarité avec les communistes et les forces progressistes, sans inscrire la lutte pour la paix dans l’exigence d’une autre société.

1. De profonds changements du monde

Ce début de XXIe siècle est une époque de bouleversements démographiques, écologiques, technologiques, économiques, géopolitiques. Ainsi par exemple le PIB de la Chine est désormais comparable à celui des États-Unis ; l’Afrique pourrait devenir le continent le plus peuplé d’ici la fin du siècle.

On assiste à la généralisation et à l’exacerbation des fléaux du système mais aussi à l’apparition de nouveautés radicales et de potentielles transformations d’ensemble :

généralisation de la salarisation dans tous les pays et concentration de l’humanité dans les villes, mais avec chômage massif, envolée de la précarisation, mise en concurrence des salariés du monde entier, et explosion de nouveaux problèmes écologiques et sanitaires ;
industrialisation du monde, mais aussi début de la révolution informationnelle et domination des entreprises réelles par des capitaux financiers de plus en plus monopolistiques et spéculatifs.
défi climatique mondial, recul drastique de la biodiversité, déforestations, artificialisation des sols, maladies liées à l’environnement, mais aussi montée d’une conscience mondiale et de potentiels technologiques pour y faire face ;
cancérisation financière généralisée mais montée mondiale d’une conscience de la responsabilité des banques, des multinationales, des paradis fiscaux et des organisations mondiales (FMI …) ;
montée de l’affirmation d’une volonté d’émancipation des individus, hommes et femmes, mais aussi d’un individualisme destructeur des solidarités traditionnelles ;
ouverture aux autres nations, aux aires culturelles et à d’autres règles, mais aussi mise en cause des protections étatiques traditionnelles avec des régressions des droits sociaux acquis ainsi que l’exacerbation des dominations supranationales ;
montée d’intégrismes et de conservatismes opposés, occidentaliste et « islamiste », en même temps que montent des mouvements d’émancipation multiformes.
Après la chute du mur de Berlin et l’échec de l’expérience soviétique, avoir cru qu’il suffisait d’affirmer l’histoire propre du communisme français pour se dégager des conséquences de cet échec était une erreur : un bilan communiste de ce qu’a représenté l’Union soviétique est indispensable pour sortir de la diabolisation construite contre nous par les porte-voix du capital et poursuivre avec ténacité le développement de notre projet original autogestionnaire vers un communisme de notre temps.
2. Affrontement généralisé ou coopération et paix ?

Loin de la « fin de l’histoire », les concurrences inter-impérialistes et les dominations ont été relancées : hyper-marchandisation du monde ; financiarisation massive débouchant sur la domination technologique et commerciale des multinationales ; unilatéralisme américain et renforcement de l’OTAN alors que le monde devenait déjà plus multipolaire.

La crise de 2007/2008, qui a frappé les seuls pays capitalistes développés, a fragilisé l’image du capitalisme et la position d’hégémonie mondiale des États-Unis.

Face à cela, l’impérialisme américain utilise de façon de plus en plus agressive le dollar, son avance technologique informationnelle, son poids économique et son potentiel militaire pour relancer son hégémonie.

Des phénomènes de fond s’y opposent :

la révolution informationnelle qui accentue les contradictions entre développement des forces productives et rapports sociaux de production
les institutions politiques, financières et culturelles et politiques qui assuraient jusqu’ici l’hégémonie mondiale du capital sont ébranlées car elles deviennent incapables de canaliser le mécontentement des peuples
l’émergence d’organisations cherchant à s’émanciper des tutelles américaine voire occidentale (BRICS – Organisation de coopération de Shanghai – COP, etc …).
la recherche d’un nouveau type de multilatéralisme et d’ententes zonales contre l’unilatéralisme et le protectionnisme américain,
Avec l’arrivée de Trump au pouvoir, s’est ouverte une nouvelle phase de la contre-offensive des États-Unis. Elle se heurte cependant à des résistances diverses sur tous les continents.
Quel avenir pour le monde : affrontement généralisé ou coopération et paix ?
La Chine et l’Europe, la Russie, à des titres différents, sont particulièrement mises au défi.
Pour les communistes, il s’agit de construire un nouvel internationalisme capable d’opposer des réponses de coopération face à ces logiques. Il s’agit de faire vivre en toutes circonstances nos valeurs anti-impérialistes, de paix et de solidarité. Un axe de bataille essentiel est que la France sorte de l’OTAN et qu’elle joue un rôle moteur en Europe et dans le monde pour un rapprochement, une nouvelle alliance, avec les pays en développement et émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, Mexique, Turquie, etc.). La Chine, immense pays en état de contester le leadership mondial des États-Unis, mérite une analyse conséquente et sans a priori, d’autant qu’il est dirigé par un parti communiste se réclamant du marxisme. L’action contre les guerres et pour le désarmement, qu’il faut décider d’amplifier, doit aller de pair avec l’action contre l’insécurité sociale et économique. Dans ce but, il s’agit de transformer radicalement les institutions internationales et de contribuer à l’avènement d’un instrument monétaire de coopération mondiale alternatif au dollar. Cela répond aux attentes de nombreux pays.
Il faut donner une place bien plus grande à la dimension internationale de notre action et à notre apport à une autre mondialisation. Le conseil national et les communistes doivent être régulièrement saisis de l’analyse de la situation internationale, informés des débats au sein du PGE, des relations avec les partis communistes et progressistes. Celles-ci doivent être développées dans une démarche d’écoute, de respect mutuel et de solidarité. La situation nécessite une nouvelle capacité d’initiative de notre parti en Europe et dans le monde pour des actions communes.

3. Une autre construction européenne

Il faut en finir avec la construction européenne actuelle conçue au service de la domination du capital, avec en son cœur la BCE soutenant les marchés financiers, les multinationales et les grands capitaux monopolistes. Loin de la promesse d’une Europe de coopération et d’unité des peuples, on lui doit un chômage colossal, la désindustrialisation, la mise en cause des services publics et l’austérité généralisée, l’autoritarisme, le martyre du peuple grec, une fragmentation entre le nord et le sud, des fractures internes à chaque pays. On lui doit aussi la montée des populismes et de l’extrême droite, jusqu’à des positions de pouvoir comme en Italie, une domination renforcée des États-Unis et du dollar. Il n’est donc pas étonnant qu’elle concentre la colère populaire comme en a témoigné le résultat du référendum de 2005. Notre responsabilité est de donner une perspective à cette colère.

Nous sommes tous d’accord là dessus. Mais nous avons des différences sur la façon d’en finir avec cette construction.

Un choix a prévalu depuis plusieurs congrès : transformer radicalement l’Union européenne et ses traités ; agir pour une refondation de la construction européenne avec des propositions alternatives. Il s’est agi de se situer sur le terrain européen et de se saisir de l’aspiration à une construction européenne, tout en considérant que le terrain national est fondamental et que ce sont bien les exigences du capital qui modèlent la construction européenne.

Des camarades pensent qu’on ne peut pas la transformer et qu’il faut affirmer le droit pour chaque nation de désobéir aux traités jusqu’à sortir de l’Union européenne si nécessaire pour respecter la souveraineté populaire. Ils considèrent qu’il faut rendre caduques les institutions européennes, afin de construire un autre modèle de coopération en Europe et dans le monde, libéré des outils institutionnels que se sont donnés les fondateurs de l’Union européenne faite par et pour le capital. La nation reste pour eux le terrain privilégié de la lutte des classes.

De fait, la position du PCF a profondément évolué durant les années 90 et depuis. Mais ces choix ont été faits sans un débat suffisamment large et la bataille tenace qu’ils appelaient n’a pas été véritablement menée.

Cela souligne l’insuffisance grave du travail collectif qui aurait dû être initié par les directions nationales successives en même temps que leur incapacité à prendre des initiatives d’action sur ces enjeux.

Pourtant, l’actualité en fait chaque jour la démonstration, la responsabilité des pays européens est devenue considérable pour une véritable coopération mondiale de co-développement avec les pays pauvres, les émergents et pour la paix .

Nous refusons de céder aux sirènes du fédéralisme. Nous combattons la fuite en avant dans l’intégration renforcée sous la houlette du duo Merkel-Macron. Nous refusons une Europe forteresse. Une autre construction européenne est nécessaire, face à l’agressivité de l’impérial-libéralisme des États-Unis, pour relever des défis colossaux : le chômage, la concurrence exacerbée, la dictature du dollar et de la finance mondiale, le réchauffement climatique, le recul de la bio-diversité, les migrations de survie massives, les fractures sociales et territoriales, la paix…. C’est indispensable pour contrecarrer les pertes de souveraineté effectives engendrées par la mondialisation capitaliste, promouvoir les nations de façon ouverte dans l’égalité et le respect de leur diversité.

Si nous ne pourrons sans doute pas trancher ces questions au prochain congrès, il est indispensable de les instruire et de les confronter à la réalité de grandes batailles populaires permettant à la fois de porter la colère et de remporter des victoires.

Battons-nous, en France, en Europe, avec les forces progressistes, avec les partis communistes

pour mobiliser la monnaie au service de l’emploi, des services et biens publics et de la protection sociale, et donc pour un autre rôle de la BCE.
contre la concurrence destructrice et pour de nouvelles coopérations solidaires entre nations souveraines égales et respectées.
contre la militarisation du bloc européen accélérant la course folle vers des conflits majeurs.
pour d’autres traités permettant des coopérations solidaires entre nations égales et peuples souverains.
Nous voulons changer l’Europe pour une autre mondialisation.
Xuan
   Posté le 28-06-2018 à 22:34:53   

V. Pour une nouvelle stratégie de rassemblement et d’unité populaire

L’échec du Front de gauche met en cause une conception stratégique du rassemblement, de la relation aux luttes, à la bataille d’idée et à notre visée, ainsi que d’une pratique politique. L’entente au sommet, limitée à un plus petit dénominateur commun, a pris le pas sur tout le reste, renouvelant en cela les travers d’expériences antérieures.

Notre visée est démocratique et révolutionnaire. Il faut donc un rassemblement majoritaire, dont la contenu soit à la hauteur pour transformer réellement l’ordre existant dans la société, les entreprises et les institutions : c’est la stratégie du PCF.

Elle implique de mener le débat en permanence, aussi bien avec les partenaires de constructions unitaires, qu’avec les travailleurs et les autres citoyens.

Notre stratégie exige en permanence d’évaluer, jusqu’à les réajuster, en quoi nos initiatives dans les luttes et notre action dans les institutions contribuent à avancer vers la visée qui est la nôtre. Aussi importantes soient-elles, les élections ne sont qu’un moment de l’activité révolutionnaire des communistes. Et l’entente sur un programme ne peut être qu’un levier.

1. Les bases sociales du rassemblement

Une unité populaire est possible. Elle reste toutefois à construire, d’autant plus que le ressenti des fractures et divisions a progressé. L’unification du salariat est décisive. Le monde du travail et de la création dans sa grande diversité (de la classe ouvrière aux cadres, des infirmières aux enseignants jusqu’aux chercheurs, des chômeurs aux précaires, des travailleurs sous statut aux travailleurs sans statut, des jeunes aux retraités, des artistes aux artisans jusqu’aux petits paysans) a fondamentalement des intérêts communs : faire reculer la domination du capital financier. Cela s’exprime par une protestation commune grandissante contre le chômage, la précarisation, les bas salaires, les risques de déclassement et l’aliénation au travail. Cela s’exprime aussi par des aspirations à la formation tout au long de la vie, à la maîtrise du sens de son travail, au partage des responsabilités jusqu’à l’intervention dans la gestion, à la maîtrise des trajectoires personnelles, à la réduction du temps de travail pour le développement de soi et pour une meilleure vie hors travail.

Le progrès de ces facteurs communs est une menace pour le grand patronat, pour sa conception de l’entreprise. Pour appuyer les dirigeants, Macron engage toute la force de l’État avec ses réformes réactionnaires. Ils s’emploient à récupérer la sensibilité des salariés qualifiés aux enjeux de compétitivité, de modernisation, d’efficacité et de financement, tout en jouant sur la sensibilité des couches urbaines aux enjeux écologiques. Ils cherchent à les intégrer dans un rassemblement qui sacrifierait ouvriers, couches populaires et chômeurs.

En même temps, ils cherchent à couper les revendications sociales des potentiels émancipateurs considérables des luttes des femmes, des jeunes, des travailleurs étrangers, ainsi que de celles concernant les identités ou encore l’écologie.

À l’opposé de ce travail de division, il s’agit de faire prendre conscience à tous du fait qu’ils et elles s’affrontent à la même logique, au même adversaire et combien leurs aspirations propres à s’accomplir ont en commun un double besoin : des services publics de qualité sur tout le territoire et une sécurité d’emploi, de formation et de revenus.

Les dominations – genre, générations, capitalisme, racisme… – se renforcent entre elles. Les luttes contre ces dominations peuvent s’épauler pour une émancipation commune.

C’est tout cela, la base sociale du rassemblement que nous voulons.

2. Le rôle irremplacable du parti communiste

Il faut viser des objectifs sociaux audacieux, travailler sans cesse les contradictions pour faire grandir la conscience de la nécessité, pour les réaliser, de bouleverser la logique du système, aussi bien en ce qui concerne les moyens financiers que les pouvoirs institutionnels. Qui d’autre que le Parti communiste peut assumer ce rôle, alors que les idées dominantes pèsent tant, jusque chez tous nos partenaires de gauche ? La conception de l’entente qui a prévalu s’est opposée jusqu’ici à tout cela et a conduit à notre effacement.

Nous sommes très attentifs à ce que les luttes expriment comme besoin de société nouvelle comme nous le sommes aux difficultés du mouvement social et à ses contradictions. Pour contribuer à leur dépassement, nous développons un corps d’idées et de propositions qui, avec l’apport du marxisme vivant, permettent de ne pas subir l’hégémonie des idées dominantes, de les bousculer et d’apporter des réponses efficaces aux problèmes posés. C’est essentiel pour faire bouger les rapports de force, jusqu’à des changements dans les institutions en lien avec les élections et avec les luttes.

3. Etre présent avec nos propres candidats à toutes les élections

Il est essentiel d’être présents avec nos propres candidats à toutes les élections. Notre ambition est d’avoir, en renforçant l’influence de nos idées, le plus d’élu.e.s possible, à tous les niveaux. Ils et elles agissent au service des travailleurs et de leurs familles, et pour faire bouger la situation. L’élection présidentielle, dont nous combattons le principe, est cependant un moment structurant de la vie politique. Elle est l’occasion pour chaque formation de mettre en débat son projet et ses idées. Le parti doit travailler à créer les conditions d’une candidature communiste à l’élection présidentielle de 2022.

Les élections européennes de 2019 portent sur des enjeux majeurs et sont une étape de la recomposition politique en cours. L’enfermement du débat dans la fausse alternative « pour ou contre l’Europe » est mortifère pour nos combats de classe. Un nouvel effacement du parti et de ses idées au nom du rassemblement derrière une possible tête de liste issue d’une autre formation politique aurait de graves conséquences aux élections municipales. Menons la bataille sur nos idées et construisons une liste de large rassemblement initiée et conduite par le PCF.

4. La recomposition politique

L’élection présidentielle de 2017 a déclenché une recomposition politique d’ampleur. Macron arrive à faire passer des dispositions dont le grand patronat rêve depuis longtemps. Il ne serait, prétend-il, ni de droite ni de gauche, et le seul à prendre à bras le corps les enjeux de modernité. Il n’y aurait pas d’alternative. Il utilise comme repoussoirs l’extrême-droite d’un côté et Jean-Luc Mélenchon de l’autre. Il le peut d’autant mieux que, à droite, et plus encore à gauche avec l’effacement de notre parti, nul ne lui oppose des contre-propositions à la hauteur des défis du 21ème siècle.

Il nous appartient de dissiper les illusions : on ne peut sortir le pays de la crise, sans mettre en cause la dictature capitaliste de la rentabilité, en luttant pour prendre le pouvoir sur l’utilisation de l’argent. De nombreux exemples actuels permettent d’en faire la démonstration : Ehpad, hôpitaux, délocalisations, Alstom, SNCF, écologie, collectivités territoriales, etc …

Pour l’heure, il y a des différences importantes à gauche : il est de la responsabilité du PCF d’en expliciter publiquement les termes pour chercher à les dépasser.

Le paysage à gauche est dévasté. Le PS, très affaibli, reste incapable de se dégager du social-libéralisme et de faire un bilan critique du quinquennat Hollande. Des socialistes cherchent à reconstruire un pôle social-démocrate. Le mouvement écologiste est en crise. France Insoumise canalise une partie de l’électorat de gauche, mais l’isole dans l’impasse de l’électoralisme, dans une posture protestataire qui cherche un contrôle sur le mouvement social sans respect pour ses priorités revendicatives et son besoin d’indépendance. Jean-Luc Mélenchon tire la protestation vers des options populistes voire nationalistes. Il joue d’une parole, forte en apparence, qui masque des options très réformistes. Il évacue la dimension de classe du combat, allant jusqu’à déclarer que la gestion de l’entreprise est l’affaire des seuls patrons.

La démarche communiste doit se déployer dans trois directions : construction politique, bataille d’idées et luttes sociales.

5. Une union populaire et politique agissante

Il faut marcher sur deux jambes : luttes et constructions politiques. Cela exige des initiatives autonomes du PCF politisant les luttes, avec la constante ouverture au débat d’idées, et dans le même temps la formulation d’une proposition stratégique à toute la gauche pour ouvrir une perspective vraiment alternative à Macron.

Les communistes doivent travailler en permanence au rassemblement le plus large de toutes les couches salariales et populaires, à développer la conscience des contenus et conditions des changements nécessaires, et à créer les conditions de l’union des forces de progrès. Celle-ci n’est pas un but en soi : elle est un moyen pour la mise en œuvre de choix politiques nouveaux. Il s’agit de construire une union populaire et politique agissante pour sortir de la crise.

Il nous faut tendre la main et mettre au défi toutes les forces politiques de gauche, sans partenaire privilégié a priori, sur les réponses aux questions précises posées par les luttes.

S’attaquer à la domination du capital est décisif. Mais l’idée que ce n’est pas une question politique prédomine, de même que prédomine dans notre peuple, y compris à gauche, l’idée qu’on pourrait se contenter de s’y adapter. C’est l’obstacle majeur auquel notre parti doit s’attaquer. C’est décisif pour réorienter notre stratégie et l’ancrer.

6. La bataille d’idées

On ne peut plus commencer par la recherche d’entente au sommet, en y soumettant des « campagnes communes ». Cette façon de décréter une unité par le haut corsète l’initiative d’action et de proposition du PCF. Elle rabaisse le niveau des exigences et le besoin de cohérence à partager le plus largement pour gagner.

Aussi, outre les fronts que les luttes et l’actualité imposent, nous proposons que le Congrès décide d’une campagne permanente sur le coût du capital. Nous voulons faire grandir la contestation radicale des critères de rentabilité imposés par le patronat, les actionnaires, les banques et les marchés financiers, en leur opposant le besoin une autre utilisation de l’argent pour l’emploi, la création de richesses dans les territoires, la satisfaction des revendications sociales et des besoins écologiques. Jugée nécessaire par une écrasante majorité de communistes, cette campagne serait transversale à nos différentes batailles communistes, sociales comme sociétales, et les renforcerait.

De telles batailles dans une stratégie du PCF comme vecteur du rassemblement et de l’unité populaire contribueraient à construire le socle nécessaire au redressement de notre influence et de nos forces organisées. Elles doivent permettre de mobiliser conjointement militants, à l’entreprise et dans les localités, et élus communistes, dans la diversité de leurs rôles respectifs et des moments politiques.

7. De nouvelles relations avec le mouvement social

Nos rapports avec le mouvement social (syndicalisme, associations, mobilisations écologistes, ZAD, Nuits debout…) doivent être repensés. Il part de revendications concrètes pour la satisfaction desquelles il réclame des pouvoirs d’intervention, dans une dimension non-délégataire qui lui fait refuser de se couler dans le jeu des alternances politiques.

Le PCF se propose, lui, de faire reculer l’étatisme, la délégation de pouvoir. Il veut s’inscrire dans la construction d’une véritable alternative aux formes politiques du libéralisme en crise. Il lui est donc nécessaire et possible de construire de nouvelles relations avec le mouvement social, syndical, associatif. La recherche d’alternative serait impuissante sans jonction avec celles et ceux qui luttent sur des objectifs concrets. Et se pose, aux composantes du mouvement social, la question de relier leurs luttes à la visée d’une alternative d’ensemble sans laquelle elles ne peuvent pas déboucher sur des victoires durables.
Xuan
   Posté le 28-06-2018 à 22:35:51   

VI. Pour un parti communiste utile, agissant, audacieux et novateur, internationaliste et révolutionnaire

Il y a besoin d’un parti révolutionnaire. Ce parti ne peut s’en tenir au soutien des luttes et à faire écho à la protestation contre le néo-libéralisme. Il doit contribuer à ouvrir les perspectives politiques dont les luttes ont besoin pour gagner durablement. Il doit organiser et travailler cela dans la continuité, développer en son sein éducation populaire, élaboration théorique et échanges.

La rupture mal conduite avec la conception d’un « parti guide » nous a conduit à abandonner l’ambition d’être à l’avant-garde des luttes et des idées, de jouer le rôle actif d’éclaireur qui devrait être le nôtre. Cela a conduit à la suppression de ce qui faisait la force de notre organisation, particulièrement le parti à l’entreprise, et à un relativisme théorique éclectique au détriment d’un marxisme vivant et ouvert sur les grands débats d’idées.

De nombreux travaux ont été menés dans le parti pour analyser, comprendre la situation contemporaine, ses différents aspects, ses contradictions, son aggravation et formuler des propositions. Mais les directions nationales successives n’ont pas su ou voulu créer les conditions de la réflexion collective des communistes pour qu’ils s’approprient ces travaux et les enrichissent. Sous prétexte de faciliter un rassemblement a minima, la direction n’a jamais cherché à faire le travail de simplification populaire de nos propositions dans le débat public avec des initiatives d’action capables de rassembler.

Nos propositions n’ont quasiment servi que dans les textes de Congrès et, très peu, dans les campagnes électorales. Cela n’est-il pas à la racine de la perte de visibilité et de crédibilité du parti ? Nombre de camarades ont tiré la sonnette d’alarme, à différents moments.

Aujourd’hui, Macron aurait-il autant d’espace pour imposer des réformes qui ont toutes pour pivot la baisse du « coût du travail » si le Parti communiste avait mené dans la durée une campagne sur le coût du capital ?

Ce congrès doit permettre de redonner à notre parti une grande ambition révolutionnaire et de redéfinir son rôle.

Le mouvement populaire – et l’intervention citoyenne, aussi essentiels qu’ils soient, ne sont pas spontanément transformateurs, pas plus que le communisme ne se développe naturellement dans la société. Défendre les avancées sociales menacées, contester le partage des richesses ne conduit pas spontanément à mettre en cause les pouvoirs patronaux et du capital.

La création de la Sécurité Sociale, innovation sociale majeure qui a donné un avant-goût de communisme, n’est pas tombée du ciel. Elle a été le produit d’une jonction entre des luttes considérables et une idée révolutionnaire, traduite par les communistes dans les institutions après la Libération.

Pour rendre majoritaire l’exigence d’autres choix, il faut avancer des idées originales capables de faire reculer l’emprise des idées dominantes. Il faut avancer sur des solutions transformatrices à la hauteur du défi de transformation posé par la crise. Confrontons nos propositions avec les autres forces politiques de gauche, agissons pour que les luttes s’en emparent.

L’identité du PCF, dans le combat de classe de notre temps, est indissociablement démocratique et révolutionnaire.

Notre action doit avoir une double dimension : contribuer au rassemblement pour faire reculer Macron jusqu’à créer les conditions d’une politique alternative et, inséparablement, favoriser l’avancée vers un dépassement du capitalisme.

1. Relancer l’organisation du parti à l’entreprise

Portons le combat jusqu’au cœur du système capitaliste : les entreprises et les banques. Il faut relancer l’organisation du parti à l’entreprise. Ce terrain a été abandonné. Le 37è congrès avait même décidé d’un Conseil national sur cette question. Il n’a jamais eu lieu.

Pourtant l’entreprise est un lieu décisif de la lutte de classes. Lieu de pouvoir sur l’économie, la société et la vie quotidienne, c’est aussi un lieu où le patronat peut imposer ses idées. Un lieu où se forge un vécu d’expériences et des mentalités sur lesquelles peuvent s’imposer les idées dominantes comme se construire une conscience de classe.

C’est si vrai que les gouvernements successifs, dans le sillage du Medef, n’ont cessé de faire de l’entreprise la pièce centrale de leur politique, cherchant ce que Hollande a pu qualifier de « compromis historique » de soumission des salariés et de la société aux objectifs patronaux. Avec Macron, ce chantier prend une bien plus grande ampleur en visant une destruction sans précédent des acquis sociaux, tout en cherchant à intégrer le plus possible le salariat à ses choix politiques à partir de l’entreprise.

Pour libérer la politique de la dictature du marché, il faut une appropriation sociale effective des entreprises et des banques, et de toutes les institutions qui leur sont liées. De même que nous n’entendons pas déléguer la politique et l’intérêt général au sommet de l’État, nous devons refuser de déléguer la gestion des entreprises avec la production des richesses aux capitalistes. La séparation entre l’économie et la politique est au cœur du capitalisme et de ses aliénations. Nous voulons la dépasser.

Il est donc vital de relancer réellement, sans se contenter de promesses de Congrès, la vie du parti et le combat organisé si indispensables dans les entreprises et autour d’elles. C’est aussi la condition pour faire progresser une conscience de classe et une unité politique du salariat dans sa diversité, sur l’ensemble des enjeux qui le concerne, dans l’entreprise comme dans la cité.

2. Faire vivre les batailles politiques dans les territoires

Sur les territoires aussi, le parti communiste doit s’investir dans des luttes locales immédiates, tout en cherchant à faire progresser les idées de changement de politique et de société. Ainsi au travers de la défense des différents services publics si nécessaires aux populations, nous pouvons faire percevoir les enjeux nationaux et politiques des décisions locales. À nous d’expliquer qu’elles résultent d’une logique politique : réduire coûte que coûte les dépenses publiques et sociales, tout en épargnant les gâchis capitalistes source des déficits et des dettes publiques, livrer des pans entiers de l’activité humaine au marché et aux profits capitalistes. Nous pouvons à partir de ces luttes locales porter des propositions pour une autre logique que celle du taux de profit.

3. Les élus

L’existence du parti et de son organisation sont essentielles pour faire vivre de telles batailles dans la proximité. Le rôle des élus est précieux pour les crédibiliser et leur donner de la visibilité, pour accéder à des informations indispensables, pour porter ces combats jusque dans les lieux de pouvoirs institutionnels, dont il faut utiliser tous les leviers d’action tout en en montrant les limites. C’est ensemble, militants et élus, que nous pouvons créer les rapports de force permettant d’arracher, les moyens d’une vie digne pour tout un chacun.

L’enjeu aujourd’hui pour notre parti est de permettre d’avancer vers une démocratie participative et d’intervention, ouvrant ainsi la voie à la construction progressive d’une démocratie autogestionnaire.

4. La formation des militants

Cela exige un nouvel effort méthodique et suivi de réorganisation de la formation des militants à tous les niveaux de responsabilité à partir des apports du marxisme vivant. Il s’agit non seulement de leur permettre de se les approprier, mais aussi de pouvoir être acteurs de l’élaboration de nos avancées et propositions.

Partant du rôle fondamental de la lutte de classes dans l’histoire, et du rôle du capital, l’analyse critique de Marx, dépassant le socialisme dit utopique, a posé les bases d’une vision beaucoup plus rigoureuse du socialisme et du communisme. C’est à partir de cette analyse qu’il a montré la nécessité de l’existence de partis communistes et d’une Internationale. Aujourd’hui, ni sclérose dogmatique ni éclectisme confondu avec ouverture, il faut encourager le travail de création théorique en liaison avec les luttes et expériences, avec l’ambition d’une nouvelle hégémonie culturelle sur la gauche et dans la société.

5. Travailler à une nouvelle organisation du parti et à son renforcement

Pour tout cela il nous faut analyser lucidement le fonctionnement du parti. Depuis 2012, nous assistons à une dérive présidentialiste dans le parti lui-même, qui dessaisit les instances de direction et les communistes eux-mêmes de toute maîtrise réelle sur les décisions engageant l’avenir du parti. La disparition de l’élection du secrétaire national par le CN au bénéfice du congrès a participé de cette présidentialisation.

Il est vital de travailler vraiment à une nouvelle organisation de notre parti et à son renforcement.

Revalorisons le rôle, les moyens et la souveraineté des organisations de proximité (territoires et entreprises). L’abandon des cellules a en effet gravement appauvri la vie démocratique du parti et affaibli son ancrage de terrain. Cela a contribué à réduire les capacités d’action des sections et diminué le nombre de camarades participant aux débats et initiatives. A partir de nos forces existantes et de leur renforcement, nous devons viser une nouvelle efficacité pour l’action, renforcer notre ancrage social mis à mal et rechercher une liaison avec ce qui émerge de neuf dans la société.

Les sections doivent être conçues pour le développement de leur vie politique et la prise de décision d’action, bien au-delà des AG de section.

Les fédérations départementales sont essentielles. Elles doivent permettre l’échange, la prise de décisions, l’action coordonnées sur un même département et l’appui aux sections.

Sans affaiblir le niveau départemental et sans le « coiffer », il est nécessaire de donner au niveau régional un rôle à la hauteur des responsabilités du parti.

Le Conseil National, élu par le Congrès, est la seule instance de direction nationale. Il doit pouvoir assumer pleinement cette responsabilité. Le CEN doit servir à préparer ses décisions et en impulser la mise en œuvre en liaison avec l’actualité, et non se substituer à lui. Le CN doit pouvoir décider de ses ordres du jour et faire très régulièrement le bilan de l’application de ses décisions. Il doit être tourné vers la réorganisation et le renforcement du parti.

Une restructuration de notre organisation demande un effort tenace et intense. Pour progresser, il y a besoin d’expérimenter, de mêler expériences et recherche de nouvelles manières de faire. De mutualiser cela. À tous les niveaux, les directions doivent pouvoir en décider, en assurer un suivi et les évaluer.

CommunisteS devrait devenir un support ouvert de partage d’informations et d’expériences, au lieu d’être seulement conçu comme un bulletin de la direction.

L’Humanité est essentielle pour le PCF. Elle est en danger. Les communistes la diffusent et la soutiennent financièrement. Ils souhaitent être associés au débat nécessaire sur son orientation éditoriale.

Le contenu de la communication nationale du Parti est très critiqué. En liaison avec des décisions de réorientation politique, nos moyens de communication doivent en particulier être des outils au service de la bataille d’idées précise sur nos propositions et permettre une identification du parti.

Donnons-nous quatre grandes priorités immédiates :

•recenser, structurer et développer nos forces dans les entreprises ;

•faire de notre parti une organisation féministe exemplaire ;

•redevenir attractif pour la jeunesse et donner, avec les moyens et l’aide nécessaires, un nouvel élan aux organisations des jeunes et des étudiants communistes ;

•prendre des initiatives pour contribuer à organiser un réseau international de forces révolutionnaires pour une bataille internationaliste visant une autre mondialisation (paix, économie, climat, migrations …).

Le principe de réseaux, thématiques ou d’entreprise, dans le PCF, a été acté depuis plusieurs années. De nombreux communistes y sont investis. Ne faut-il pas, pour concevoir un développement efficace au regard des objectifs du parti, procéder à une évaluation sous la responsabilité du CN ?

Les nouvelles technologies sont un outil d’efficacité, d’initiative, de transmission de l’information, de concertation. Il faut se garder d’en faire un moyen de centralisation du pouvoir et travailler à des formations permettant à chaque communiste d’y accéder et combattre ainsi la fracture numérique au sein même de notre parti. Ces moyens technologiques aident au travail militant mais ne remplacent pas les débats nécessaires dans les organisations territoriales et d’entreprises.

Tout cela représente des transformations importantes de notre parti.

L’expérience montre qu’il ne suffit pas de faire adopter en congrès un relevé de décisions détaillé, voué à rester inappliqué. Il revient au congrès de définir une conception du parti et une orientation d’organisation. C’est le nouveau Conseil National qui doit être chargé de la mise au point de décisions précises en inscrivant ces questions à son ordre du jour. Il faudra examiner les transformations éventuelles de nos statuts que ces transformations appellent à partir d’un bilan d’expérience, en vue du 39è congrès.

En tout état de cause, pour changer cette société, le parti doit permettre l’intervention politique des travailleurs, des travailleuses et de tous ceux qui en sont exclus, dans la proximité comme au plan national et international. Cela demandera un effort acharné. Mais vie politique de proximité, formation et accès aux responsabilités sont indispensables pour, dans un même mouvement, repolitiser, répondre à la crise de la politique et commencer à engager des transformations de portée révolutionnaire.

Nous faisons le choix du communisme !
Le monde a besoin de révolution. Il a besoin d’idées communistes, d’un manifeste communiste pour le XXIe siècle. Notre peuple a besoin d’un Parti communiste, riche de l’engagement et de la diversité de ses militants, d’un Parti communiste rassemblé dans l’action pour ce qui est sa raison d’être : dépasser le capitalisme jusqu’à son abolition, jusqu’à la construction d’une nouvelle civilisation libérée de l’exploitation et de toutes les oppressions.

« Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche »
Aragon
Xuan
   Posté le 03-07-2018 à 16:54:43   

A propos du Congrès: que chacun prenne ses responsabilités…

02
JUIL

Danielle Bleitrach

http://histoireetsociete.wordpress.com/2018/07/02/a-propos-du-congres-que-chacun-prenne-ses-responsabilites/

L’âge devrait m’apporter la sagesse, mais dois-je le regretter ou m’en féliciter, toujours l’indignation soulève la passion. Celle-ci me pousse aux voyages, à dévorer des livres, à m’engager mais aussi à vitupérer plus qu’il n’est raisonnable. Pour ceux qui dans quelques temps, le plus loin possible, se hasarderont à une notice nécrologique, n’oubliez pas ce trait, il est fondateur et ce Congrès me donne l’occasion, comme à nous tous, d’exprimer cet engagement d’une vie. Ce qui est commun je crois à tous les communistes, comme le disait Robespierre: « nos raisons d’exister valent mieux que notre existence« . la justice, la paix, des valeurs dont le monde a besoin et dont nous sommes les porteurs.

Nous avons produit un texte intitulé « Pour un manifeste du XXIe siècle« . J’y ai contribué, avec d’autres, sur les questions internationales. Aborder ce thème est déjà une nouveauté en soi puisque les propositions de la direction ne daignent pas traiter du mouvement du monde. Ce n’est pas un hasard, pas plus que le galimatias de généralités dont cette proposition de la direction nous abreuve. Le but de cette direction n’a jamais été de renforcer le parti, il est de sauver « l’union de la gauche« . C’est-à-dire « de fourvoyer les travailleurs dans une organisations de parti où prédomine la phraséologie social-démocrate avec ses généralités qui dissimulent les intérêts particuliers, les revendications concrètes du prolétariat ne devant pas être formulées sous peine de troubler la paix bien aimée » (1), c’est la description de Marx, et il poursuit à propos de ce conglomérat qu’il porte le nom de gauche plurielle, Front de gauche ou autre: « Une telle association tournerait à leur seul avantage et entièrement au désavantage du prolétariat, lequel perdrait entièrement sa position indépendante, chèrement acquise pour retomber au simple appendice de la démocratie bourgeoise officielle » (p.550).

Si j’ai combattu pour que les questions internationales soient abordées en tant que telles, pour que soit défendue une nouvelle relation avec les autres partis communistes autant que la sortie de l’OTAN et la lutte pour la paix, c’est que face à la mondialisation capitaliste, l’autonomie du Parti communiste en tant que parti des travailleurs ne peut exister sans cette souveraineté, sans conscience de l’étendue de la bataille.
Ce fut un combat parce que les camarades avec qui nous élaborions cette vraie base commune avait parfois pris l’habitude de ne plus faire référence aux questions internationales. L’architecture du texte initial a subi quelques modifications mais l’essentiel y est. A savoir, l’urgence de se réapproprier ces questions dans un monde en pleine transformation dans lequel nous assistons à la chute de l’empire américain et ses vassaux, la montée de nouveaux rapports sud-sud, les voies originales que prend partout le communisme, les expériences y compris de l’échec, des résistances et des avancées.

Cet exemple peut être étendu à bien d’autres, et ce qui me paraît très important dans ce texte c’est deux choses.

La première est l’entente de ceux qui l’ont signé sur une analyse sur un point fondamental : l’autonomie d’un parti des travailleurs, un parti communiste. Je résume là encore en me référant à Marx, non par manie des citations mais parce qu’il est confronté comme nous à une période contre-révolutionnaire, un ressac en Allemagne, après le mouvement de 1848, c’est le retour de la féodalité alors même qu’elle est condamnée.
Marx note « la petite bourgeoisie s’organisait de plus en plus en Allemagne, le parti des travailleurs perdait son seul soutien ferme et son organisation subsistait tout au plus dans des endroits isolés et pour des objectifs locaux, si bien que dans le mouvement général, il tomba complètement sous la domination et la direction des démocrates petits bourgeois. Il convient de mettre fin à cet état de choses, l’autonomie des travailleurs doit être rétablie » (idem. p.548).

C’est cette préoccupation qui est celle qui a réuni les auteurs de cette proposition de base commune « le rétablissement de l’autonomie du parti » , après des années de soumission au PS, puis à Mélenchon poursuivant l’œuvre de Mitterrand et ne s’en cachant pas, en France comme partout dans le monde. Tant qu’ils n’ont pas le pouvoir, toutes « les fractions de la bourgeoisie s’appellent ‘républicains’ ou ‘rouges‘, tout comme en France les petits bourgeois républicains se parent aujourd’hui du nom de ‘socialistes’ .(p.550). Le capital ne s’y trompe pas et les choisit volontiers comme adversaires « privilégiés » alors qu’il ne cesse d’étouffer le parti communiste.

On ne sait jamais, il pourrait se réveiller et serait alors le seul à les mettre en péril. C’est pour cela que l’on ne peut attendre aucune complaisance de ses médias, aucune publicité. Nous devons arracher nos conditions d’existence, leur imposer la nécessité de parler de nous pour nous désigner pour ce que nous sommes, leur seul adversaire. Le contraire du choix des directions qui espèrent attirer leur sympathie en devenant toujours plus accommodants, « comme les autres ». Il ne s’agit pas de jouer les gauchistes braillards, mais de porter une vision concrète et des revendications populaires.

Tous ceux qui ont accepté de rédiger en commun cette base commune intitulée « pour un manifeste du parti communiste du XXI e siècle » ont une préoccupation commune essentielle: dans la période de contre-révolution que nous avons traversée, d’affaiblissement du parti communiste qui engage son processus vital, nous tablons non sur une mise à la remorque de la petite bourgeoisie, mais sur l’autonomie des travailleurs et de leur parti. Plus nous sommes affaiblis, plus notre renforcement dépend de notre autonomie. C’est la base de notre rencontre et elle s’assortit d’un travail sur le parti lui-même, sur ce qu’il défend, sur son organisation. La première raison essentielle de signer ce texte.

la deuxième caractéristique de notre texte est que cette rédaction en commun ne se contente pas d’une motion de synthèse qui retomberait dans les généralités, elle pointe ce qui nous est commun et nos divergences en proposant que le Congrès avance dans le dialogue.

C’est donc une base ouverte et pourtant précise qui amorce une reconstruction collective à partir de l’urgence d’un parti dont le pronostic vital est engagé et où les facteurs de division se sont aggravés et ont été entretenus. Ceux qui se sont engagés dans cette démarche ont une base commune, la nécessité d’un parti communiste dans une situation où le capital en crise profonde accélère son emprise et nous conduit au désastre; seul un parti communiste est apte à faire face. Et ils le font sans gommer les différences, voire les divergences, le congrès mais aussi la pratique tranchera.

Parce qu’il serait illusoire de croire que le parti n’a pas été gagné par toutes les formes social-démocrates. Il y a ses directions successives dont on mesure bien à quel point elles nous ont infligé l’objectif petit bourgeois d’un parti unique dans lequel les travailleurs perdraient leur autonomie. La direction de plus en plus isolée de Pierre Laurent, aussi discréditée que la social démocratie elle-même à laquelle elle prétend encore et toujours nous rallier, joue le légitimisme et la division qui est son meilleur atout. On ne peut pas continuer à la conforter en entretenant nous mêmes les divisions. Ce qui est on le notera le rôle de certains radicaux gauchistes qui à chaque congrès se sont fait une spécialité de l’aide apportée aux directions sous couvert de laver plus « rouge », ce qui là encore est une caractéristique infantile. On peut découvrir à quel point aujourd’hui ils tombent les masques en faisant porter tous leurs coups non sur le capital, non sur les petits bourgeois qui veulent en finir avec le parti mais bien sur notre base. Ils en sont à reprendre un texte du précédent congrès avec un seul but : diviser notre tentative et conforter la direction, l’injure gauchiste tient lieu d’argumentaire… Il y a le travers « intellectuel », ceux qui sont la proie d’une obsession « sociologique » et qui croient que la question n’est pas politique, la prise du pouvoir, mais se résume à la reconnaissance de leur analyse sur tel ou tel point de la « modernité ». Ils sont prêts à rallier celui qui tiendra compte de leur dada intellectuel tout en se plaignant parfois de l’absence de classe ouvrière, mais en évacuant la question du pouvoir et de la conquête de ce pouvoir qui est pourtant la base de l’analyse marxiste et léniniste. Tout cela est le produit de l’affaiblissement.

Tout cela ne disparaîtra pas du jour au lendemain, la remise en question d’un parti capable de représenter l’autonomie des travailleurs et de leurs revendications, de porter la conquête du pouvoir des travailleurs, des exploités, du prolétariat au sens large, s’est faite sur des décennies… Il faudra beaucoup de temps pour reconstruire, beaucoup de dialogue mais aussi beaucoup d’actions. Il faut bien mesurer que malgré notre affaiblissement, nous avons des atouts importants. Il y a peu de partis communistes dans une Europe occidentale en crise, et il faut savoir reconnaître que les communistes français, les militants ont beaucoup perdu, leur organisation, les liens avec l’entreprise, ils ont subi un sabotage interne et externe, mais il existe un parti communiste autour duquel se satellise plus ou moins tout une combativité parfois groupusculaire. En France, ce n’est pas un hasard indépendant de cette existence si la combativité demeure forte et il faut à la fois faire un diagnostic de nos carences, mais aussi de notre existence. De la manière dont la masse du parti a toujours au cœur même du « légitimisme » défendu l’existence et le nom de notre parti.

Personnellement j’ai la phobie des tendances et je ne sais pas mener un combat au sein de mon parti. Je fais confiance aux communistes y compris ceux qui font des choix différents du mien avec le même objectif pourtant, donc je souhaite que chacun mesure la gravité du moment et les enjeux. Que chacun prenne ses responsabilités en conservant le minimum de fraternité qui nous permettra d’œuvrer ensemble. C’est le choix dans ma cellule et je crois qu’il est possible comme le propose cette base de reconstituer l’unité des communistes en tablant sur des objectifs communs, malgré nos divergences, la pratique aidera à trancher à partir du moment où nous aurons reconquis un parti communiste.

J’ai tenté jusqu’au bout de préserver l’existence d’une base commune, en espérant que la direction aurait à cœur de nous proposer un texte ouvert, permettant le dialogue et l’unité des communistes, celle de la direction votée à une courte majorité des « présents » du CN n’était pas amendable. J’ai donc participé à une autre base commune ouverte telle qu’une direction consciente aurait dû la proposer.

ET POUR CELA, N’OUBLIEZ PAS L’ESSENTIEL : Attention , il faut que les 300 signatures (pas plus de 30 par fédé soient déposées avec attestations le 6/7/18, donc il y a peu de temps pour agir.

Danielle Bleitrach

(1) Je vous conseille de lire ce texte de Marx, intitulé fin de la Ligue des justes, adresse au comité central. Non seulement parce qu’il est d’une brulante actualité, mais parce qu’il montre la filiation entre Marx et Lénine que l’on tente de nier aujourd’hui. Vous le trouverez dans les écrits politiques.1. dans la Pleiade. p.544 à 559.
Xuan
   Posté le 12-07-2018 à 12:43:57   

L'opposition fait des vagues

Le Parisien se fait l'écho des critiques contre la direction révisionniste du PCF :
http://www.leparisien.fr/politique/pierre-laurent-de-plus-en-plus-conteste-au-sein-du-pc-12-07-2018-7817454.php#xtor=AD-1481423551.
L'article distingue trois courants d'opposition. A l'évidence la direction révisionniste utilise ces divisions pour soutenir le courant le plus réformiste du "vrai rassemblement des forces de gauche antilibérales" et des mobilisations "sociétales", c'est-à-dire l'effacement idéologique et l'identification à la gauche radicale .


Pierre Laurent de plus en plus contesté au sein du PC

12 juillet 2018

À l’approche du congrès du Parti communiste français en novembre prochain, Pierre Laurent, son patron, est sur la sellette.

Pierre Laurent passera-t-il l’automne ? Alors que le PCF doit tenir son congrès début novembre, les cadres du Parti communiste ne s’en cachent plus, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir faire tomber le patron du PCF.

Ainsi, plusieurs députés, dont le chef de file du groupe à l’Assemblée, André Chassaigne, ont décidé de présenter un texte alternatif à celui que défendra Pierre Laurent. Et les mots sont durs. Chassaigne critique un mouvement « tétanisé par la présence d’autres [partis] » .

« Le PCF doit jouer son propre basket, arrêter de toujours se placer par rapport aux autres » , explique le député du Puy-de-Dôme. Les signataires de ce texte critiquent vertement la décision du Parti communiste, qui n’a pas présenté de candidat à la présidentielle, pour soutenir Jean-Luc Mélenchon. Actant de fait son effacement du paysage politique.

« Inaudible »

Une décision qui n’a jamais été remise en question et qui a participé à « l’affaiblissement historique colossal » d’un parti, qui n’a fait que 2 % aux dernières législatives. « Il ne faut pas reproduire les errements, le flou, l’absence de stratégie claire » , tacle de son côté le député et patron de la puissante fédération PCF du Nord, Fabien Roussel.

Le responsable de celle du Pas-de-Calais, autre bastion historique, Hervé Poly, est sur la même ligne. Les communistes sont aussi nombreux à critiquer l’apathie du parti, « pas assez actif » sur le plan national. Pierre Laurent, « inaudible », n’aurait pas pris la mesure de l’urgence, croient-ils.

Elsa Faucillon, jeune députée (37 ans) des Hauts-de-Seine et figure montante du parti, défend, de son côté, un second texte pour un « vrai rassemblement des forces de gauche antilibérales » , pour la redéfinition « d’un projet communiste » moderne, plus écologiste, engagé aussi bien dans la lutte féministe, antiraciste, que dans celle des classes. Autant de critiques en creux de la direction actuelle, qui pour ses auteurs ne promet que le « statu quo » . Une troisième liste, intitulée « Reconstruire le parti de classe » , sera également présentée au congrès par la section PCF du XVe arrondissement de Paris.

« Pierre Laurent entend les critiques »

« Toutes les forces politiques sont traversées par des débats » , tente de dédramatiser Ian Brossat, élu parisien, récemment désigné tête de liste du PCF aux européennes. « Pierre Laurent entend les critiques, il fait un vrai travail de fond et veut moderniser le parti » , défend l’entourage du secrétaire national.

Le sénateur de Paris défendait aussi il y a quelques semaines dans nos colonnes, la volonté de diriger une « direction renouvelée et rajeunie » , assumant de vouloir faire « la révolution » du PCF. À moins que la révolution, ce ne soit lui qui en fasse les frais.
Xuan
   Posté le 19-07-2018 à 15:18:37   

38ème congrès du PCF
Pour un Congrès extraordinaire, une première étape est franchie !


http://lepcf.fr/Pour-un-Congres-extraordinaire-un-premiere-etape-est-franchie

Mercredi 18 juillet 2018,


Le texte « Pour un Manifeste du Parti communiste du 21ème siècle » est maintenant déposé, soutenu par près de 1300 signataires. C’est une première étape de franchie vers un congrès extraordinaire.

Au delà des opinions différentes des uns et des autres, les initiateurs et soutiens de cette base commune ont su se rassembler autour d’un objectif : sortir de la spirale du déclin et de l’effacement. Cela nécessite un bilan critique des 20 dernières années, un débat sans tabou sur les questions qui taraudent les communistes. Ce travail conduira à interroger les choix stratégiques suivis depuis plusieurs années et à décider, si les communistes le jugent nécessaire, d’une réorientation stratégique. Le congrès ne pourra sans doute pas trancher toutes les questions, mais il devra en tous cas les instruire et prendre des décisions urgentes quant à la visibilité de notre bataille nationale dans les luttes, les idées et les élections, la vie du parti et de ses organisations de base, la construction d’une nouvelle direction nationale.

Le Manifeste n’est pas la simple expression d’un courant de pensée du PCF. Il se veut une alternative au texte produit par la direction nationale qui vise à éviter toute remise en cause de la stratégie et de la direction pour pouvoir continuer comme avant. Ses initiateurs ont en quelque sorte assumé le travail dont la direction sortante était incapable, proposer un texte ouvrant les questions qui préoccupent les communistes et cherchant à construire l’unité sur le plus haut dénominateur possible. Le Manifeste est donc bien une base commune à part entière.

Nous nous sommes interrogés dès le mois de janvier quant à notre attitude dans ce congrès. Nous aurions pu écrire un texte alternatif défendant l’essentiel de nos options dans la situation présente du congrès, avec l’objectif que ces idées influencent le débat et freinent ainsi les options liquidatrices représentées par le texte du "Printemps du communisme" et celle de renoncement de la direction nationale, qui conduisent les unes comme les autres, dans tous les cas, à l’effacement du PCF, voire sa disparition. C’était reproduire la situation des précédents congrès qui n’ont jusqu’à maintenant pas permis d’arrêter l’affaiblissement mortifère du PCF, alors même que la situation politique comme celle du parti appellent des initiatives audacieuses.

L’état d’affaiblissement du parti, la lassitude et la colère des camarades nous ont conduit à privilégier, avant qu’il ne soit trop tard, un sursaut autour d’une idée largement partagée par les communistes : il faut sortir le PCF de l’effacement et du renoncement et ceux qui partagent cette conviction doivent se rassembler pour la faire vivre. C’est pourquoi nous avons lancé le 11 juin un appel a écrire ensemble une base commune. Cette volonté en a rencontré d’autres et très vite s’est ouvert un chemin dans lequel résonnent les pas de camarades chaque jour plus nombreux. L’ampleur du mouvement dépasse aujourd’hui le cadre strict de ses initiateurs.

Le rassemblement dynamique qui s’opère autour du Manifeste est un premier encouragement. Il n’est pas circonstanciel. Il trouve ses racines dans la conférence nationale de 2007 où les communistes avaient décidé de garder son nom au PCF et de le continuer contre l’avis de la direction conduite par Marie-Georges Buffet, dans le large rassemblement qui avait porté le choix d’une candidature communiste en 2012 et 2017 et contre lequel le secrétaire national Pierre Laurent avait mis tout son poids. Et si nous savons bien que les initiateurs et signataires ont des points de vue différents sur nombre de questions, nous savons aussi qu’ils sont unis sur ce point essentiel : il ne peut pas y avoir de transformation révolutionnaire de la société sans que le PCF vive et se renforce.

Avec Le Manifeste les communistes ont un outil pour déverrouiller une situation bloquée depuis plusieurs années. S’ils le placent en tête de la consultation des 4, 5 et 6 octobre 2018, le Manifeste deviendra la base commune de tous les communistes. Ce sera un évènement sans précédent, source d’une nouvelle dynamique de discussion et de construction politique dans le processus d’amendement qui suivra. Ce serait la première fois depuis longtemps qu’un texte de congrès poserait les questions de manière aussi ouverte sur les choix faits depuis Martigues, le bilan de la gauche plurielle, des collectifs antilibéraux, du Front de gauche et du renoncement au candidat communiste à la présidentielle notamment. Pour la première fois aussi, notre position quant à l’Union européenne sera mise en débat sans tabou comme l’analyse de la situation internationale et des propositions précises permettant de caractériser le processus révolutionnaire que nous voulons pour notre pays.


Avec cette base commune « Pour un manifeste communiste du 21ème siècle », les communistes ont les outils pour créer les conditions d’un congrès vraiment extraordinaire, facteur de renouveau stratégique, d’unité et confiance retrouvée. Ne laissons pas passer cette chance !
Organisons dans chaque section, chaque cellule, le débat permettant d’éclairer le choix des camarades.
Continuons à signer et faire signer le texte, ainsi qu’à le faire connaître.
machintruc
   Posté le 03-12-2018 à 12:14:09   

Bonjour

Je suis au PCF depuis 19 ans et ici comme le sujet est : les communistes au sein du PCF je propose donc la lecture d'un petit problème.
Un des problèmes du PCF est la non cotisation de nombreux adhérents.
C'est important, plus important que les idées.
En ce qui me concerne j'ai vécu sans aucune ressources pendant quatre années alors que j'étais membre du PCF depuis 12 ans mais j'ai toujours cotisé (en fait avec retard) puisque j'ai réglé mes cotisations des années qui manquaient (à raison de dix euros par mois) quand j'ai demandé le Rsa
Je sais que beaucoup ne cotisent pas alors qu'ils gagnent leurs vies et certains ont eut leurs logement gr[a accent circonflexe]ce à la mairie PCF de leur ville

Je ne vois pas comment on arrivera à continuer comme cela indéfiniment si on néglige cet aspect là

Certes ce ne sont pas mes 120 euros annuels qui servent le PCF mais il y a deux principes de base depuis l'origine du PCF :
penser le communisme commence par penser à payer sa cotisation
penser le communisme commence par penser à ne pas se rendre dépendant du parti par le biais des services qu'il pourrait rendre (tant par l'obtention d'un travail, d'un logement etc...) car celui qui donne est toujours en position de force sur celui qui reçoit alors que pour penser librement il faut que personne ne soit en position de force sur soi
Xuan
   Posté le 03-12-2018 à 13:41:29   

Juste observation, quoique les idées et les questions matérielles soient intimement liées : c'est la conviction des militants qui peut remplir les caisses d'un parti communiste et non la reconnaissance du ventre ou le copinage.
Il faut souhaiter que la classe ouvrière reprenne toute sa place dans ce parti et instaure une mentalité prolétarienne.
DUROC
   Posté le 03-01-2019 à 13:39:39   

Alors, quoi de changé au P"C"F depuis qu'un signataire du texte "pour un manifeste communiste du XXI ème siècle" est devenu secrétaire général du parti révisionniste social-démocrate ?
Le débat semble clos...?!
pzorba75
   Posté le 03-01-2019 à 14:57:36   

Duroc, comme tout anticommuniste, la disparition du PCF te laisse seul sans adversaire et te laisse au chômage devant le vide que tu peux combler sans faux amis.
Ne te décourage pas, et affûte des arguments pour reconstruire une nouvelle organisation communiste. Le champ de ruines est libre et certaines zones restent non polluées et fertiles.
DUROC
   Posté le 04-01-2019 à 09:57:41   

J'avoue ne pas trop comprendre ton message, camarade.
pzorba75
   Posté le 04-01-2019 à 16:06:21   

Ne te tracasse pas avec le musée des affaires du parti communiste français. Il est mort et ne ressuscitera pas. Tu peux faire à ton idée, tes adversaires ont rendu armes et bagages, tes solutions n'ont plus qu'à convaincre.
Xuan
   Posté le 07-06-2019 à 11:26:02   

Ci-dessous un courrier de Gilbert Remond. Il y a des choses qui avancent dans l'appréciation sur la social-démocratie, avec une lenteur effrayante. Et la notion de socialisme reste censurée :

Pour l'instant je n'en dirai pas plus mais après lecture de cet article, il me semble que Fabien Roussel saisi en quelque mots l'essentiel de la situation. Je rajouterai seulement que nous avons besoin d'un parti révolutionnaire, d'un parti communiste qui prenne a bras le corps la question d'un changement de société, d'un changement qui inscrive clairement dans ses objectifs le capitalisme c'est a dire repose la question du socialisme, de sa construction pour jeter les bases de la société communiste.

Cela implique de revenir aux fondamentaux du marxisme, de définir un programme clair qui mette a l'ordre du jour la destruction de l'état bourgeois et l'appropriation collective des moyens de production. je pense pouvoir lire quelque chose de cet ordre dans les mots de Fabien Roussel, d'ailleurs le groupe facebook ou j'ai trouvé ce texte ne se trompe pas a sa manière, quand l'un de ses participant , partisan de la tendance Pierre Laurent écrit:


"Big-bang . Dans une longue interview à l’Huma le secrétaire général du PCF ne semble pas avoir tiré du résultat des européennes la même leçon que Ian Brossat dont il évite bizarrement de prononcer ne serait-ce que le nom.
A la veille du centenaire du Congrès de Tours, il considère que son résultat lui permet d’affirmer que « tout commence maintenant ».
J’étais délégué au 23e congrès dont le mot d’ordre « l’avenir commence maintenant » avait été inventé par mon regretté camarade Félix Damette.
Depuis le paysage politique national, européen et mondial a été bouleversé pour prendre une forme aux antipodes de cet avenir que nous souhaitions alors construire.
Un big-bang a eu lieu au profit du libéralisme mettant l’humanité au bord de l’abîme.
C’est bien à la nécessité d’un contre big-bang que toute la gauche et les écologistes sont confrontés.
C’est ce à quoi Génération.s appelle en signant le manifeste initié par Clémentine Autain et la députée communiste Faucillon.
Un appel superbement ignoré, lui aussi, par Fabien Roussel..."
.

C'est dire que la bataille interne va continuer de plus belle et que les vaincus d'hier appuyés par des force externes au parti, sont décidés a la continuer de plus belle. La lutte de classe ne désarme pas, les liquidateurs n'ont pas dit leur dernier mots, a nous de ne pas les laisser reprendre leur marche délétère vers la destruction de l'organisation communiste dont les masses ont besoin.

Gilbert


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Fabien Roussel : "Allons plus loin. La gauche se reconstruira dans l'action"


Jeudi, 6 Juin, 2019

Dans un entretien accordé à l'Humanité Dimanche, Fabien Roussel, secrétaire national du PCF voit dans le scrutin des élections européennes, un « point de départ » pour le mouvement communiste, et pour la gauche qu’il appelle à l’action commune. « C’est maintenant que tout commence... ».

Quels sont, pour vous, les grands enseignements des élections européennes ?

Emmanuel Macron, après avoir siphonné les voix du PS en 2017, siphonne celle de la droite en 2019 et réussit à imposer son parti dans le paysage politique en faisant de l’extrême droite son vrai-faux adversaire. Nos concitoyens ne pourraient plus faire autrement que de choisir entre l’extrême droite et le libéralisme à la sauce américaine. C’est terrible comme situation politique, parce que les forces progressistes sont diminuées. Qu’elles soient unies ou non, elles sont affaiblies.

Les Français, à 50 %, sont restés chez eux et ne sont pas allés voter. Le Rassemblement national et Macron font chacun 5,5 millions de voix, quand 22 millions de Français ne sont pas déplacés pour aller mettre un bulletin dans l’urne. Je dénonce l’hypocrisie et la complicité de ces ultralibéraux au service de la finance qui prennent le risque de faire basculer notre pays et de le livrer à l’extrême droite. Les députés En marche ! se présentent comme un rempart contre l’extrême droite, dénoncent les dangers que représente le RN pour notre pays, mais dans les couloirs de l’Assemblée ou sur les plateaux télé, s’embrassent et cultivent leur complicité. Le RN et LaREM ont besoin l’un de l’autre. C’est extrêmement inquiétant.

Il y a aussi la politique menée par Macron…

Au lendemain de l’élection, nous tombent dessus en trois jours : la vente de Renault aux italiens ; annonce du plan social à Belfort ; et la liquidation de Whirlpool à Amiens. Évidemment que ça favorise la colère, la haine envers les puissants et les responsables politiques. Sauf que, aujourd’hui, la colère s’exprime avec un bulletin de vote RN. L’affaire General Electric est grave. Qu’il ne nous dise pas qu’il ne savait pas ! Macron a dit à son ancien conseiller, qui en est le directeur général, "attends la fin des élections pour annoncer le plan social". Ça se voit comme le nez au milieu de la figure. C’est corruption et complicités ! Ce n’est pas l’impuissance de l’État que je dénonce mais sa complicité.

Comment interprétez-vous le score décevant du PCF ?

Le principal enseignement, c’est que, lorsque les Français sont en colère, ils utilisent le bulletin RN et non celui de la gauche ou du Parti communiste. Nous devons faire l’analyse de cette situation. Comment construire les conditions pour recréer l’espoir pour que, demain, nous, la gauche, soyons la solution. Une gauche anticapitaliste, une gauche qui s’attaque au modèle économique. Une gauche qui remet en cause les logiques économiques actuelles.

Dans cette campagne, nous avons réussi à mobiliser les militants. Nous avons réussi à convaincre des soutiens très divers au-delà des rangs du Parti communiste. Beaucoup de responsables syndicaux, d’intellectuels se tournent de nouveau vers nous. Nous disposons d’une force qui est là, qui est riche et diverse. De plus en plus de gens croient, comme nous, qu’il faut profondément changer de modèle économique. C’est un acquis important de cette campagne que nous devons à notre présence à cette élection. Mais force est de constater que nous ne sommes ni rentrés dans le cœur des quartiers populaires, ni dans celui des ouvriers, des employés, des familles qui n’arrivent plus à vivre avec moins de 2 000 euros.

Pourquoi est-ce dans les catégories sociales les moins aisées que nous faisons le moins de voix ? Nous devons comprendre pourquoi et résoudre ce problème. Nous devons aller parler aux abstentionnistes et à ceux qui utilisent un autre bulletin que le nôtre, pour leur dire que c’est le système qu’il faut changer en profondeur et que le Parti communiste apporte des réponses. Il faut que l’on redevienne une force politique qui parle prioritairement au monde du travail, aux classes populaires, aux salariés, aux employés et plus globalement à tous les exploités, qu’ils en aient conscience ou pas. Le plaisir fut grand de mener cette campagne. Nous avons été fiers d’utiliser le vote communiste pour exprimer ces idées, d’aller convaincre. Maintenant, allons plus loin.

Macron veut installer le clivage "progressistes contre populistes", le RN joue les "mondialistes contre les souverainistes", la France insoumise oppose le "peuple" et l’"oligarchie", n’est ce pas la preuve que le clivage gauche-droite est dépassé ?

Je pense qu’il faut redonner du sens à ce clivage-là. Quelle gauche ?La question fondamentale, c’est comment réussir à reprendre le pouvoir sur la finance ? Les financiers et ceux qui défendent le capital agitent toutes les peurs : celle de l’extrême droite, celle de l’étranger, celle de l’avenir de la planète… Certaines de ces problématiques sont légitimes mais on ne peut pas les dépasser sans jamais remettre en cause le système. C’est donc là le cœur de la question qui est posée à la gauche. Est-ce qu’on peut trouver des points d’accord pour commencer à remettre en cause les fondements de ce système économique ?

Autrement dit remettre du contenu de classe dans le clivage gauche-droite ?

La gauche doit prendre conscience, et nous avec, que les capitalistes sont très forts. Ils ont gagné une manche ces dernières années. Nous devons l’analyser lucidement, nous mettre autour de la table et nous poser la question de comment reprendre la main. Je n’ai pas la prétention aujourd’hui d’avoir la réponse seul. Mais il faut avoir cette humilité-là. Ce que je sais, c’est que nous sommes très forts pour dénoncer les capitalistes, les financiers, ceux qui dominent. Mais beaucoup moins forts pour parler et convaincre ceux qui sont exploités, ceux qui sont dominés.

Le monde du travail est fort quand il est uni. Nous devons changer ce modèle économique pour remettre l’homme et la planète au cœur de tous les choix. Unis, nous serons plus forts pour reprendre le pouvoir sur la finance et décider de nos vies. Ce n’est pas qu’une question d’addition, c’est une question de bataille idéologique.

Dans ce contexte, la question écologique devient de plus en plus centrale…

Il faut s’adresser à la jeunesse, à ceux qui ont placé l’écologie en tête de leurs préoccupations et leur dire qu’il n’y aura pas de politique écologique sans remettre en cause le modèle économique. Le capitalisme vert, ça n’existe pas. J’ai toujours dit que cette question devait être une priorité pour nous. Le Parti communiste français, c’est l’humain et la planète d’abord. C’est clair.

La seule solution pour exprimer l’urgence écologique n’est pas le bulletin Vert. Le PCF a des propositions et un projet communiste qui répond au défi écologique et climatique. Nous devons montrer leur lisibilité et leur cohérence. C’est un problème de culture politique, de prise de conscience. Nous devons convaincre les jeunes et, pour cela, nous devons être encore plus nombreux. Nous appelons donc à un renforcement important de notre parti en nombre d’adhérents pour avoir plus de moyens humains, pour aller parler dans les lycées, les universités, les usines et les entreprises, pour convaincre de l’urgence à changer de modèle de société.

Au soir des européennes, un camarade est venu me voir et m’a dit : "C’est maintenant que tout commence." J’ai apprécié cette formule. Cette campagne est un point de départ.

En 2017, la France Insoumise ne faisait plus référence à la gauche. En 2019, les Verts ne font plus référence à la gauche et ils arrivent en tête. La notion de gauche a-t-elle fait son temps selon vous ?

Je ne crois pas qu’il s’agisse pour nous de faire pareil. La gauche, si elle est disqualifiée dans les urnes, existe toujours dans les têtes. Comme la droite, qui a bien compris que Macron pouvait devenir son nouveau poulain. Cela dit, ces élections posent un certain nombre de questions et il va falloir prendre le temps de la réflexion. Je veux prendre le temps de me poser, d’écouter, d’étudier, de parler avec les militants. Je vais entamer une tournée des entreprises pour aller à la rencontre de ces salariés du public et du privé, échanger avec eux. Pour entendre leurs mots, ce qu’ils vivent dans leurs entreprises.

Mais n’est-on pas à la fin d’un cycle, y compris pour la gauche ?

Oui, la gauche peut disparaître et il peut y avoir demain un paysage politique structuré entre l’extrême droite qui fait peur et les démocrates qui seraient les sauveurs. Ça serait terrible. Pour déjouer ce piège, il faut faire ce qu’ont fait nos anciens en 1789 ou lors la Commune de Paris, il faut se remettre à rêver d’un projet d’émancipation humaine égalitaire. Un programme, ça ne suffit pas. Il faut réussir à se projeter dans un rêve humaniste, progressiste, communiste qui redonne envie de s’engager en politique au sens noble. Pas pour une boutique mais pour un projet de société.

Allez-vous rencontrer les autres forces de gauche prochainement ?

Oui, mais ça ne réglera pas tout. C’est facile de se retrouver avec des forces de gauche autour d’un café pour se mettre d’accord ou se dire qu’on n’est pas d’accord. C’est autrement plus difficile d’aller convaincre 10 millions d’électeurs qu’il est possible de changer la société ensemble. Je l’ai dit à Jean-Luc Mélenchon et Olivier Faure, je suis disponible pour discuter avec tout le monde sans préalable et sans dire qu’on a une réponse toute faite.

Après, il va y avoir des élections municipales. C’est un scrutin local, que les Français aiment bien. Le mode de scrutin permet les rassemblements les plus larges. Créons les conditions partout pour faire gagner des majorités qui vont porter des idées nouvelles et produire des actes nouveaux. Des élus qui vont défendre des services publics locaux, la gratuité des transports, l’écologie… qui vont se battre pour redonner des moyens aux communes et battre la droite de Macron et l’extrême droite.

Mais la gauche, ça ne peut pas être que des alliances électorales. Comment fait-on pour empêcher la privatisation d’ADP ? Comment fait-on pour gagner un moratoire sur toutes les fermetures de services dans les hôpitaux publics ? Pour que la ligne Perpignan-Rungis, le train des primeurs, ne ferme pas ? Pour empêcher les fermetures d’usines ? C’est concret, c’est maintenant et ça change la vie des gens. On peut mener ces batailles ensemble, gagner ensemble dans le respect des identités de chaque force. "C’est dans l’action que la gauche se reconstruira."

Je pense que, aujourd’hui, il y a besoin surtout de rassembler celles et ceux qui veulent transformer radicalement la société. Il faut aller plus loin que la "gôche" avec un accent circonflexe. Produisons les idées qui vont nous permettre de sortir du capitalisme, une rupture heureuse avec la société actuelle vers une nouvelle société. Des gens qui veulent le faire, il y en a chez les insoumis, chez les Verts, chez les socialistes et chez les communistes bien sûr, mais il y en a beaucoup plus en dehors de nos partis !

Il s’agit moins d’additionner des forces politiques que d’additionner les idées, les gens et produire des actes. Quand les gilets jaunes disent que les politiques, "c’est de la merde" , et qu’il y a trop de députés. Quand j’entends des responsables syndicaux qui disent : "La politique, ça ne m’intéresse pas, j’en fais pas." C’est ça qui doit nous préoccuper. Il faut les convaincre qu’il faut qu’ils s’intéressent à la politique. Parce que d’autres le font et construisent leur avenir à leur place. Ce sera long mais c’est incontournable pour changer le rapport de forces dans notre pays. Oui, c’est maintenant que tout peut commencer.

Entretien réalisé par Stéphane Sahuc et Cédric Clérin
pzorba75
   Posté le 07-06-2019 à 15:35:53   

On sent bien que Roussel a été à l'école de Laurent (fils), très délicat avec l'union de la gauche et conservant après une n-ième déroute électorale l'espoir d'une remontée aux prochaines élections.
C'est la vieille stratégie du Front Populaire (FP) conduisant aux pleins pouvoirs à Pétain en 1940 (sans votes communistes mais avec les votes des élus socialistes du FP), à la mise en place de De Gaulle en 1958 avec l'appui des socialistes SFIO (Guy Mollet) et l'installation des 1981 des socialistes européistes et pro OTAN résultats du programme commun conduisant à Masstricht et Lisbonne pour la réintégration dans l'OTAN et les guerres américaines et dans l'euro.
Les communistes refusant l'union avec les sociaux démocrates feraient bien de regarder ce qui se passe ailleurs et rejeter pour de bon et si possible pour longtemps les alliances conduisant aux politiques désastreuses qui ont toujours suivi les succès électoraux de la "gauche unie".
Si Roussel veut un exemple des résultats de l'union de la gauche : l'élection de Moscovici devenu le cador de la Commission européenne doit suffire pour clore le sujet, sans débat!
Plaristes
   Posté le 29-11-2019 à 22:55:07   

Avec les gilets jaunes il y-a-t-il de nouvelle idée des protocoles à suivre pour faire renaître la théorie révolutionnaire?
Xuan
   Posté le 19-05-2020 à 07:07:44   

Plaristes a écrit :

Avec les gilets jaunes il y-a-t-il de nouvelle idée des protocoles à suivre pour faire renaître la théorie révolutionnaire?

Les gilets jaunes ne développent aucune théorie, ils expérimentent des pratiques.
Xuan
   Posté le 13-09-2020 à 08:53:39   

Je reviens sur le fil.
Des dissensions sont apparues dans le PCF sans que j'en rende compte, autour des candidatures et des alliances avec la "gauche".
Actuellement cette contradiction oppose Fabien Roussel et Pierre Laurent. IL est intéressant de suivre les prises de position.


Notamment à Vitry.
Val-de-Marne: le PCF au bord du schisme à la veille des départementales
"Une guerre locale qui s’inscrit dans une divergence nationale avec la présence de deux courants au sein du parti. Un premier qui prône un front commun avec des partis proches est est incarné par l’ancien secrétaire national Pierre Laurent, soutenu dans le Val-de-Marne par la majorité de l’exécutif. Un deuxième favorable à un recentrage avec un candidat propre aux grandes élections, représenté par l’actuel secrétaire du parti, Fabien Roussel, dont la motion est arrivée en tête fin 2018. Jusqu’à présent, ces deux courants coexistaient presque pacifiquement..."


Voir sur le site de D. Bleitrach :
Laurent Brun : Ça me trotte dans la tête alors je le partage… :
"Pourquoi, en tant qu’adhérent du PCF, j’apporterais quand même mon soutien à Fati Konaté et Greg Verny dans la législative partielle de Vitry-Alfortville ?
De mon éducation dans une famille ouvrière et militante j’ai retenu quelques principes , dont celui qu’on pourrait résumer par l’adage “pour être respecté, il faut être respectable” . Il en va des gens comme des décisions politiques. Or la décision du CN du weekend dernier ne me paraît en aucun point respectable..".


Je collecterai d'autres articles sur ce point intéressant qui porte finalement sur l'éviction ou pas de P. Laurent et de ses acolytes.


Edité le 13-09-2020 à 08:53:57 par Xuan


Xuan
   Posté le 13-09-2020 à 15:59:10   

Sur le site faire vivre : Déclaration de Pierre Bell-Loch et soutien aux candidats de Vitry apporte quelques éclaircissements sur ce sujet .
pzorba75
   Posté le 13-09-2020 à 19:13:51   

Quel intérêt de consacrer cet espace et ce temps à des magouilles d'élus ou de candidats juste bons à faire voter Hollande ou Macron au second tour?

Pour ma part, suivre les combines des derniers charognards dans les villes de l'ancienne banlieue rouge, est une perte de temps, les comportements des dirigeants communistes depuis le programme commun ont été sanctionnés à chaque élection et les 2% résiduels suffisent pour les banquets des nostalgiques de l'union de la gauche.

Les luttes à venir échapperont aux communistes ayant détruit leur parti et mis en place des dirigeants refusant la lutte des classes, le centralisme démocratique et la dictature du prolétariat
Xuan
   Posté le 14-09-2020 à 09:29:37   

Il existe une contradiction entre :
Le "front commun avec des partis proches est est incarné par l’ancien secrétaire national Pierre Laurent, soutenu dans le Val-de-Marne par la majorité de l’exécutif. Un deuxième favorable à un recentrage avec un candidat propre aux grandes élections, représenté par l’actuel secrétaire du parti, Fabien Roussel"

P. Laurent incarne la fusion du PCF avec la social-démocratie et à terme sa liquidation.
La ligne de Roussel est l'expression indépendante du PCF quel que soit son score électoral immédiat.
Sur le fond et bien que Roussel n'ait pas affiché l'adhésion aux principes marxistes-léninistes, sa position correspond au rejet de la ligne d'union de la gauche.

C'est un pas indispensable à franchir parce que cette expérience catastrophique a nui à tout le mouvement communiste en France, semé la division depuis près de 60 ans, dispersé militants et adhérents, favorisé le rejet du communisme et l'émergence de courants populistes dans les masses, laminé des décennies d'éducation marxiste, débouché sur la confusion des idées et des théories avec un retour en arrière vers des thèses pré marxistes, proudhoniennes, hégéliennes (Plaristes nous a assez gavé avec son addiction à Hegel), et néo trotskistes.

Que se passera-t-il ? Laurent s'accroche à son poste comme une moule sur son rocher, le fait est qu'il s'appuie sur un public toujours accro à l'union de la gauche en dépit des leçons de l'histoire. Il faut d'abord que le courant opposé se renforce et s'unisse pour être capable soit de le virer soit de couper les amarres.


Edité le 14-09-2020 à 11:46:44 par Xuan


pzorba75
   Posté le 14-09-2020 à 09:52:20   

Xuan a écrit :


Sur le fond et bien que Roussel n'ait pas affiché l'adhésion aux principes marxistes-léninistes, sa position correspond au rejet de la ligne d'union de la gauche.

P. Laurent, un un sénateur usé, un parti communiste militant devrait en première urgence l'exclure et lui reprendre son "titre" de sénateur. F. Roussel s'inscrira dans la même trace, il n'y a aucune issue possible avec ce profil "fonctionnaire". Tout ce petit monde vit sur les dépouilles de l'histoire des militants communistes des années 1920 et sera sans impact sur les changements du monde de demain.
Xuan
   Posté le 02-10-2020 à 20:08:44   

Une initiative qui promeut la société socialiste, objectif rejeté par la direction révisionniste du PCF.
Il sera intéressant de suivre cette conférence




VENDREDI 6 NOVEMBRE 2020 DE 18:30 À 22:00
À quelle rupture la crise du capitalisme appelle-t-elle ?
Espace Niemeyer - Siège du Parti communiste Français

Public · Organisé par Fanny Chartier, Laurent Santoire et Kevin Guillas-Cavan

Alors que le capitalisme connaît la plus grave crise de son histoire, la question d’une rupture radicale se pose urgemment, rupture que le PCF a la responsabilité de porter haut dans un contexte de défiance envers le système qu’incarnent tant l’abstention toujours plus haute que les luttes longues et dures qui se multiplient, des cheminots aux retraites en passant par les Gilets jaunes.

Malgré leur puissance, ces luttes peinent cependant à ouvrir une perspective de rupture avec le système, faute d’un projet alternatif clairement identifié. Dans ce contexte, il est de plus en plus évident qu’un PCF du XXIème siècle ne peut en rester à se définir comme le Parti de « l’Humain d’abord » sans prendre sa part au processus visant à l’abolition ou le dépassement de ce système en crise.

Pour commencer à réfléchir à cette question, nous débattrons collectivement de :

• Quelle doit être la nature de cette rupture ?
• Doit-elle se référer au socialisme ?
• Quels peuvent être les apports et contributions à la réflexion des pays se revendiquant du socialisme (Cuba, Chine, Vietnam, etc.) ?

Pour nourrir cette réflexion, interviendront à la tribune :
• Laurent BRUN, secrétaire général CGT de la fédération des cheminots;
• Rémy HERRERA, économiste marxiste au CNRS qui vient de signer avec l’Observatoire International de la Crise un ouvrage collectif qui nous invite à considérer "Le Capitalisme face à son déclin".

📆 Vendredi 6 novembre 2020 - 18H30
🚩 Sous la coupole, Espace Niemeyer • 6 avenue Mathurin Moreau 75019 Paris
Métro Colonel Fabien.

Événement retransmis en direct et dans plusieurs sections/fédérations
Inscription obligatoire sur:
https://framaforms.org/debat-a-quelle-rupture-la-crise-du-capitalisme-appelle-t-elle-1601385783?fbclid=IwAR0Ffl-lVyn4qR2Y_In38GEFZRWbTB0QsdkGJDmFpZSeuSIl-PGJ0uwLiVk
Contact : orga@socialisme-en-debat.fr


Edité le 02-10-2020 à 20:09:16 par Xuan


Xuan
   Posté le 22-11-2020 à 17:57:32   

La Chine est-elle socialiste ?

vendredi 21 s'est déroulée un autre conférence par vidéo sur ce thème, présentée par Kevin Guillas-Cavan, économiste et membre du PCF. Plusieurs intervenants ont défendu la Chine socialiste sous divers angles.
Le débat s'est prolongé jusqu'à 23 heures et a été salué par les participants comme une réussite.

Ci-dessous la bande-son de la conférence : https://www.youtube.com/watch?v=z5ZVFA_Wujw&feature=youtu.be


Edité le 25-11-2020 à 13:44:59 par Xuan


Xuan
   Posté le 12-02-2021 à 22:33:56   

Sur le site faire vivre, une contribution qui donne une bonne idée de l'état du conflit interne au PCF et de la résistance que la ligne de liquidation oppose à une expression autonome du PCF :

Une contribution de deux camarades sur les élections régionales



Dimanche 17 janvier 2021

Une réflexion de Cédric Goulmot et Fanny Chartier, militants d’Ile-de-France.

Alors que notre secrétaire national Fabien Roussel arpente les plateaux de télévisions et les médias, pour porter une présence communiste, montrant ce que pourraient être l’intérêt et l’apport d’une candidature à la présidentielle, il respecte ainsi les vœux très clairs des adhérent·e·s du PCF exprimés lors de son 38ᵉ congrès : celui d’un parti communiste qui renoue avec une présence à toutes les élections, en particulier les élections nationales.

En Ile-de-France, un tout autre scénario, amené par le sommet, se joue concernant les élections régionales : la désignation d’une liste et d’un texte d’orientation qui font fi des décisions et des exigences exprimées collectivement lors de notre dernier congrès.
Le tout pour aller vers un programme qui ne porte pas les propositions des communistes, en particulier – mais pas seulement – celles de notre campagne nationale sur l’emploi.

Avec cette attitude de renoncement, il n’est pas étonnant que leurs promoteurs et promotrices parlent de larges convergences.
Un travail préparatoire à la conférence régionale allant à l’encontre des décisions de congrès

Une commission préparatoire à la conférence régionale a rendu ses travaux, cette commission est composée principalement des secrétaires fédéraux et d’élu·e·s régionaux. Premier problème : s’il est naturel qu’une commission de ce type soit composée de dirigeants fédéraux et qu’il y ait des élu·e·s, il est en revanche anormal que des élu·e·s qui n’ont pas étés élu·e·s dans nos instances aient autant de poids dans la stratégie politique que déploie notre parti (sans parler de la porosité entre les exécutifs fédéraux et les mandats électoraux). Il y a 100 ans le congrès de Tours s’est conclu par une scission de la SFIO, principalement à cause du poids des élus dans le parti : ils étaient déconnectés de la base militante, et dirigeaient pourtant le parti, jusqu’à prôner l’union sacrée, en dépit des appels de Jaurès à l’action contre la guerre.

Aussi, parce que dans ce cas précis, se joue leur réélection : les élu·e·s peuvent être frileux et frileuses à appliquer les décisions de congrès consistant à être présent à toutes les élections, sur un contenu de classe d’aujourd’hui, parce que cela n’est pas aussi confortable que des accords de sommets pour garder ou gagner des sièges – alors que l’électorat est de plus en plus en rejet de ce qui apparaît comme de la cuisine électorale. Le document d’orientation proposé par cette commission [1] montre cette déconnexion avec notre base militante : l’enjeu serait de savoir à quelle liste se rallier. L’expression majoritaire de cette commission est de rallier la liste LFI menée par Clémentine Autain [2]. Il y est évoqué – à raison – les différences de fond (dont les contentieux des choix de droite de Hollande à Valls), qui nous opposent au Parti Socialiste, et qui ont écarté l’option d’un ralliement à cette liste. Y sont évoquées aussi la participation de LFI aux luttes et manifestations. Pourtant, les différences importantes qui nous oppose au programme social-démocrate de la France Insoumise [3] ne sont jamais évoquées [4]. Ni leur ambition de nous effacer du paysage d’Ile-de-France, alors que nous continuons à y compter nombre d’élus, et que nous pourrions profité du paysage présidentiel national.

L’emploi de formules telles que « La gauche de transformation sociale » ou de « démarche anti-libérale », sans jamais que soit évoquée le capital, ni la nécessaire démarche révolutionnaire de dépassement du capitalisme est évocateur quant aux orientations que cette liste risque de prendre. Le document d’orientation présente ainsi le ralliement à la candidature de Clémentine Autain comme une évidence sans non plus qu’il soit rendu compte aux communistes de la teneur précise des négociations passées et en cours avec LFI et le PS, notamment sur les contenus qui pourraient nous rassembler, ni des éventuels points d’accord et difficultés rencontrés aussi bien sur le fond que sur les répartitions des différentes forces politiques sur les listes par département. La seule information qui vaille, c’est le nombre d’élu·e·s que nous accordent les uns et les autres : promesses qui n’engagent que ceux qui veulent y croire, puisqu’en définitive le score du 1er tour aura une certaine importance dans ce nombre.

L’idée d’avoir une liste communiste permettant à la fois de créer les conditions du rassemblement et de porter haut et fort, avec esprit de rassemblement les propositions novatrices des communistes, ne semble même pas avoir été examinée, ni même avoir fait débat. Tout semble être fait pour renouer avec les logiques qui ont mené à une marginalisation durable du Parti Communiste, alors que les adhérent·e·s se sont clairement exprimés pour y mettre fin. Ainsi nous pouvons lire dans notre texte adopté au 38e congrès :
« À partir des spécificités de chaque échéance électorale, il est essentiel d’être présents avec nos candidat·e·s à toutes les élections. Notre ambition est d’avoir, en renforçant l’influence de nos idées, le plus d’élu·e·s possible, à tous les niveaux. […] Porter une parole communiste claire dans les temps forts de la vie politique est nécessaire à la réussite de ces rassemblements. » [5].
S’il est essentiel d’avoir des élu·e·s, il est tout aussi important de rompre – au moment où la crise du capitalisme est exacerbée – avec les logiques d’effacement de nos idées, et les logiques électoralistes de ralliement. Il est bon de se rappeler que le rassemblement électoral est un moyen parmi d’autres de faire avancer nos idées, de changer efficacement les choses, et non un but en soi. En ce sens, le document qu’a émis cette commission minore profondément la radicalité des propositions des communistes [6].
Enfin, ce texte et cette démarche entrent en opposition avec l’une des exigences les plus importantes de notre texte de congrès : « Le Parti doit travailler à créer les conditions d’une candidature communiste à l’élection présidentielle de 2022 » . En effaçant les communistes et leurs propositions par un ralliement à la liste France Insoumise dans la région la plus importante de notre pays, la région de la Capitale, que préparent les initiateurs et initiatrices de cette démarche à part un ralliement sans condition à la candidature Jean-Luc Mélenchon, le même ralliement qui a été un échec stratégique majeur en 2017 ?

Plus largement, alors que notre peuple émet une grande défiance vis-à-vis des responsables politiques (y compris envers Jean-Luc Mélenchon [7]), il est déraisonnable de privilégier les accords électoralistes, au lieu d’obtenir de réelles avancées pour les populations qui subissent de plein fouet une nouvelle crise du capitalisme. Comment aller chercher les abstentionnistes sinon ? Comment les propositions du Parti Communiste peuvent-elles être connues s’il s’efface systématiquement ?

À ce titre, l’expérience des élections européennes de 2019 est loin de n’être que négative : certes, nous avons obtenu un score très décevant pour les camarades qui s’étaient investi·e·s – sur fond de défiance légitime des français·e·s vis-à-vis des institutions européennes. Mais pour autant, la parole du Parti communiste est bien plus existante qu’elle ne l’a jamais été ces dernières décennies. Depuis qu’est apparue l’option d’une candidature communiste en 2022, notre secrétaire national est très régulièrement invité sur les plateaux de télévision et radio, lorsque, avant, on y préférait inviter nos alliés. Des propositions inédites dans le champ politique telles que « l’éradication du chômage » ou « un socialisme à la française » ont commencé à y être portées. Notre porte-parole, Ian Brossat, est désormais bien plus connu en 2 ans de porte-parolat qu’Olivier Dartigolles ne l’a jamais été, alors qu’il a exercé cette fonction pendant 10 ans.

Vers une conférence régionale antidémocratique

Ajoutons que – de manière scandaleuse ! – cette conférence, telle que prévue, ne sera pas représentative des communistes en Ile-de-France. Les délégations fédérales ont été préparées par les mêmes camarades (à l’exception de Paris) qui sont présents dans cette commission de préparation, c’est-à-dire les secrétaires fédéraux et quelques élu·e·s. La convocation rapide des Conseils Départementaux, et l’envoi très tardif des documents aux membres des CD (dans le 92, quelques heures avant !), n’ont pas permis aux communistes de proposer de nombreuses alternatives[8], à la fois à ces textes, mais aussi aux délégations nommées par les exécutifs fédéraux. Dans la majorité des fédérations d’Ile-de-France, les délégations sont majoritairement composées de camarades ayant rejeté le texte du 38e congrès. Le petit nombre de délégué·e·s invité·e·s à cette conférence ne permet même pas de construire des délégations faisant participer largement ceux et celles qui font vivre nos sections sur la région.

Les secrétaires de section ayant été écarté·e·s, il y a peu de chance que cette conférence contredise les orientations votées par la commission. Dans les Hauts-de-Seine, par exemple, aucune section n’a été consultée.

Ainsi, il n’y aurait aucun débat à l’échelle de l’ensemble des communistes de la région sur la candidature que nous devrions porter, la question serait donc évacuée par une poignée de cadres et d’élu·e·s ? Il y aurait même un risque important, que (dans le meilleur des cas) l’on demande aux adhérent·e·s derrière quel parti s’effacer, et que l’on ne leur laisse même pas l’occasion de s’exprimer pour une option qui respecte les décisions de congrès : c’est-à-dire pour une liste communiste qui permet de réaliser les conditions du rassemblement, tout en affirmant nos idées et nos propositions.

Le format de cette conférence régionale doit être revu pour que les animateurs de section prennent largement part aux débats. On ne peut pas demander aux communistes de s’exprimer uniquement par voie de vote, surtout lorsqu’il s’agit de voter pour ou contre le ralliement à une seule liste, à quelques semaines des dépôts de liste. Il s’agit là d’un véritable déni de démocratie ! Les communistes n’ont pas vocation à avaliser des décisions bureaucratiques pour donner une bonne conscience démocratique à des dirigeant·e·s. Ce déni de démocratie pourrait avoir des conséquences graves sur cette campagne et sur l’unité du parti : les communistes ne voudront pas prendre part à une campagne qui se moque autant des décisions collectives qu’ils et elles ont prises.

Il y a 100 ans, au congrès de Tours, un camarade, délégué du Cher prenait la parole pour dire : « Nous en avons assez, chez nous, d’être des machines à cotiser et de servir les intérêts de quelques individus qui, une fois munis d’un mandat, nous combattent, détruisent l’unité de chez nous, détruisent l’organisation […] Nous en avons assez du Parti socialiste uniquement électoral, nous voulons un Parti socialiste révolutionnaire. » [9] Une intervention qui, 100 ans plus tard, est toujours pertinente.
Xuan
   Posté le 24-04-2021 à 19:59:44   

Un cas parmi d'autres :
Régionales en Auvergne-Rhône-Alpes : Les communistes de l’Allier rallient Najat Vallaud-Belkacem

"Les communistes de l’Allier ont confirmé ce samedi leur dissidence et leur ralliement à la liste « L’Alternative » menée par l’ancienne ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem pour les élections régionales en Auvergne-Rhône-Alpes. « Dans l’Allier, on sait que la gauche ne gagne que lorsqu’elle est rassemblée » , a indiqué le secrétaire fédéral départemental du PCF Yannick Monnet, en s’affichant aux côtés de la candidate lors d’une conférence de presse à Lyon.

Communistes et socialistes « ont l’habitude de travailler ensemble » , a relevé celui qui s’est présenté comme « conseiller municipal de Moulins » , une ville – a-t-il lancé en souriant à Najat Vallaud-Belkacem – « que tu connais bien ». L’élu faisait allusion au récent trou de mémoire de Najat Vallaud-Belkacem qui, sur un plateau télé, n’avait pas été en mesure de citer le nom de la préfecture de l’Allier. Dans le reste de la région, les communistes sont alliés à La France insoumise au sein d’une liste menée par la sénatrice PCF de la Loire Cécile Cukierman.

« Il ne s’agit pas d’une aventure individuelle »
Dans un communiqué annonçant la semaine dernière leur décision, les communistes de l’Allier avaient relevé que les fédérations du Puy-de-Dôme et du Cantal avaient pris une décision similaire lors d’un premier scrutin. Ceux de l’Allier ont confirmé leur choix par un second vote, à une large majorité (85 % de « oui », avec une participation de 68,5 %). Un choix « historique » et « courageux » au sein d’un parti « qui a l’habitude d’être discipliné », a commenté Yannick Monnet.

Dès cette décision connue, Cécile Cukierman avait jugé qu’une campagne régionale ne se résumait pas à « la satisfaction d’un égo » et menacé les dissidents d’éviction. « Il ne s’agit pas d’une aventure individuelle » , lui a répondu ce samedi Najat Vallaud-Belkacem. « C’est une fédération toute entière qui a pris cette décision à une très large majorité » . Elle a par ailleurs « pris acte » que les propositions « très ouvertes et équilibrées » faite aux autres formations de gauche, et notamment aux écologistes, n’aient pas reçu de réponse et annoncé que l’heure était désormais venue de faire campagne".


____________________


Il devient de plus en plus clair que la position unitaire de Roussel n'a pas d'avenir. Le sabotage, l'indiscipline au sein du PCF prouvent que la fraction social-démocrate électoraliste ne peut pas se plier au choix de la majorité.
Il vient donc que la scission s'effectue en dehors de tous centralisme-démocratique
S'il existait encore ces gens-là seraient virés naturellement.
Toujours est-il que la scission est inévitable que ce soit de cette façon ou d'une autre.


Edité le 24-04-2021 à 23:49:32 par Xuan


Xuan
   Posté le 25-04-2021 à 08:54:27   

Ci-dessous l'interview de Roussel au Point. Je la mets en ligne parce qu'il y détaille son programme de candidature aux présidentielles. Il est clair qu'on est très loin d'un programme de société socialiste, dont il ne parle pas d'ailleurs puisqu'il s'agit de "sortir des dogmes libéraux" .
Il y a beaucoup à dire, j'y reviendrai.


Fabien Roussel : « La période exige un candidat communiste »


https://www.lepoint.fr/politique/fabien-roussel-la-periode-exige-un-candidat-communiste-19-04-2021-2422745_20.php?fbclid=IwAR1YlQ0x7axcu5zq7apLMkCBwqHt6-ZziHXfJjVvFJuFJQHD_kIPr2Otkn4

ENTRETIEN. Le candidat à la présidentielle assure que la gauche peut l’emporter en 2022 si elle se rassemble au second tour autour d’un programme commun.

Propos recueillis par Valérie Peiffer
Publié le 19/04/2021 à 07h00

Dimanche 11 avril, Fabien Roussel a franchi la première étape dans la course à l'Élysée. Le secrétaire national du Parti communiste français a été investi comme candidat à la présidentielle de 2022 par une large majorité. Plus de 73,57 % des 889 délégués de la conférence nationale du PCF ont voté en faveur de sa candidature. La prochaine étape est prévue le 9 mai, date à laquelle les militants choisiront entre les trois candidats en lice : le député du Nord, et deux inconnus du grand public, Emmanuel Dang Tran et Grégoire Munk. Un vote sans grand suspense a priori.
Restera alors, pour Fabien Roussel, un combat bien plus difficile. Celui de faire entendre la voix du PCF dans la campagne alors que le parti n'a pas plus concouru à la présidentielle depuis 2007. Annus horribilis : la candidate Marie-George Buffet n'avait obtenu que 1,93 % des voix. Cela fait en outre plusieurs années que le PCF enchaîne les échecs électoraux peinant à dépasser les 5 %. Difficulté supplémentaire pour le secrétaire national : un certain nombre de ses camarades ne cachent pas leur désir de rallier la candidature de Jean-Luc Mélenchon.


Le Point : Pourquoi est-il impératif d'avoir un candidat communiste à l'élection présidentielle ?

Fabien Roussel : Parce que nous avons besoin de sortir du modèle économique dans lequel nous sommes aujourd'hui. Parce que nous avons besoin d'espérance. Et enfin parce que la gauche a besoin d'une nouvelle voix : V.O.I.X. mais aussi V.O.I.E. La crise sanitaire que nous traversons montre que l'on doit sortir des dogmes libéraux, qui ont asphyxié les services publics et conduit à la pénurie de vaccins. Les urgences sociale, sanitaire et climatique sont les piliers de cette candidature.

Ne pas présenter de candidat communiste à la présidentielle en 2012 et 2017 était-ce une erreur ?

C'étaient des contextes différents. Aujourd'hui, c'est la période qui exige un candidat communiste : la gauche étant affaiblie, beaucoup d'électeurs ne se retrouvent pas dans les candidats de gauche déjà déclarés. On voit bien que, dans les différents sondages réalisés, il n'y a pas de force motrice. En faisant le choix de soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon lors des deux dernières élections présidentielles, nous avons suscité un espoir, qui, hélas, ne s'est pas traduit par un succès et des conquêtes. Cela fait un an que je parcours la France à la rencontre des salariés, notamment dans l'industrie, je sens qu'il y a un besoin de nouveauté. Les salariés attendent un discours pour eux.
Le PCF n'est pas au meilleur de sa forme pour porter un discours. Au niveau national, vous n'avez pas dépassé la barre des 5 % depuis longtemps…
C'est lié au contexte politique. Et au fait que nous avons déserté la présidentielle. Nous n'avons pas eu l'occasion de dialoguer avec l'ensemble de la population. Ma candidature, si elle est votée par les militants, sera l'occasion de mettre sur la table notre projet de société. Les Français auront ainsi une meilleure connaissance de nos propositions.

Pourquoi vous ?

Je me sens prêt et je perçois le besoin d'un président de la République qui ressemble aux Français. C'est mon cas : je suis député du Nord, donc de province dans une circonscription à la fois rurale et urbaine. Avec ma personnalité et notre projet de société en rupture avec le capitalisme, je peux apporter quelque chose de neuf et susciter de l'espoir. L'affaiblissement de la gauche n'est pas une fatalité. On peut redonner de l'espoir comme en 1981, dont on va fêter les 40 ans bientôt. L'espoir soulevé en 1981 n'a pas été déçu avec les premières mesures prises par le gouvernement de Pierre Mauroy auquel nous participions : cinquième semaine de congés payés, retraite à 60 ans, abolition de la peine de mort, nationalisations sans oublier la hausse du smic ! Imaginez, si on faisait tout cela aujourd'hui comment cela ferait du bien au pays. Je veux porter une espérance du même type avec ma candidature pour 2022. Il faut arrêter de pleurer sur son sort : il faut être combatif.

Quelles seraient vos premières mesures ?

J'ai l'ambition de porter un projet fort en direction de la jeunesse. Je veux garantir l'accès aux études avec l'instauration d'un revenu étudiant pour tous, mais aussi permettre à tous nos jeunes d'avoir une offre d'emploi ou une formation qualifiante. Mon objectif est zéro chômeur chez les jeunes. Pour cela, je demanderai aux entreprises, syndicats et organismes sociaux de se mettre d'accord sur un programme. Cette politique va de pair avec un plan de création d'emplois basé sur la réindustrialisation et la mise en œuvre de la transition écologique. Il y a un million d'emplois verts à créer. Ma deuxième grande ambition sera de donner du pouvoir aux salariés dans les entreprises. Je veux qu'ils aient la possibilité de décider de la gestion de leur entreprise. Fin mars, un rapport de la commission des Finances à laquelle j'appartiens, pointait qu'il y avait eu 140 milliards d'aides publiques versées aux entreprises en 2018. 140 milliards sur une année sans rien exiger en échange ! Geoffroy Roux de Béziers, le patron du Medef, répète : « C'est celui qui paye qui décide. » Je le prends au mot : il s'avère que l'argent public est celui des citoyens en général et des salariés en particulier. Ils ont donc le droit de décider. C'est pourquoi je donnerai aux salariés le droit de choisir comment est utilisé l'argent public perçu par leur entreprise. Enfin, je m'attaquerai immédiatement à l'évasion fiscale avec comme mot d'ordre « les fraudeurs en prison ». Cela fait quatre ans que je travaille sur ce sujet à l'Assemblée nationale.

Beaucoup opposent la transition écologique et la lutte contre la pauvreté… Ce n'est pas votre cas ?

Pour nous, l'une ne va pas sans l'autre. Il faut répondre en même temps aux urgences sociales et à l'urgence écologique. En France, 3 millions de Français ne se chauffent pas faute de moyens, 12 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté, il faut que cela change. Permettre à tous de se chauffer et de manger sain et à sa faim, c'est social et écologique. Récemment, j'ai lu dans un rapport de la commission des Finances que la France avait baissé ses émissions de gaz effet de serre de 25 % depuis trois ans. Mais que celles que l'on appelle les émissions importées, c'est-à-dire dues aux produits qui arrivent en France, sont en hausse de 72 % ! Donc, en réalité, la France n'a pas une bonne trajectoire carbone. Tout cela parce que, depuis dix ans, nous désindustrialisons notre pays. Nous faisons produire nos biens ailleurs qu'en France. En nous attaquant à la désindustrialisation, nous lutterons en même temps contre la pauvreté en créant des emplois, et pour le climat en diminuant les émissions de gaz à effet de serre importées.

Depuis plusieurs années, Marine Le Pen occupe le créneau social et populaire que le PCF occupait auparavant, comment reprendre la main ?

Marine Le Pen n'est pas mon sujet. Mes sujets sont la jeunesse, le chômage et la pauvreté. Le Rassemblement national exploite la colère des gens en la détournant contre les immigrés. Quand je l'écoute, c'est comme si les travailleurs immigrés étaient la cause de tous les malheurs de la France, comme s'ils étaient responsables de la fermeture de Bridgestone, comme s'ils étaient à l'origine des délocalisations.

Il n'empêche, elle capitalise sur ces accusations…

Qui lui donne cette aura ? Ce n'est pas nous.

Reste que, en abandonnant certains lieux, le PCF a laissé la place au RN…

C'est vrai, je vis cela dans ma circonscription. Mais il faut souligner aussi la très forte abstention qui frappe toutes les élections. Si le RN aujourd'hui s'implante dans la vie politique, c'est aussi parce que beaucoup de gens ne vont plus voter. Si tous ceux qui s'abstiennent allaient voter pour le PCF ou même pour la droite, comme avant quand la classe ouvrière se répartissait entre ces deux forces, le résultat du RN baisserait automatiquement. De fait, aujourd'hui, le principal parti chez les ouvriers, c'est l'abstention. Je comprends la colère des travailleurs et comme je le dis souvent : ils ont le cœur rouge, mais la colère noire. Je veux parler à leur cœur et leur dire que la solution, ce sont eux ! Quand je discute avec les travailleurs dans les usines, les agriculteurs, les enseignants, les infirmiers, ils me disent ce qui ne va pas dans leur travail et ce qu'il faudrait faire. Il faut leur donner le moyen de construire la société républicaine, laïque, sociale, féministe et écologique à laquelle ils aspirent.
Tous les candidats parlent de ces invisibles, de ces premiers de corvée… Dans nos pages

Xavier Bertrand s'en est aussi fait leur défenseur. En quoi êtes-vous plus crédible ?

Il faut aller à leur rencontre, car c'est, dans les discussions, qu'ils comprennent que certains les défendent vraiment, tandis que d'autres se contentent de beaux discours sans propositions concrètes. C'est aussi pour cela que je propose un pacte aux Français pour bâtir la France ensemble. Cela ne sera pas comme aujourd'hui un comité de défense qui décide de tout dans l'ombre. Ce ne sera pas non plus un homme enfermé dans son château qui décide tout seul.
Chacun doit prendre sa part, je n’ai pas d’adversaire à gauche, c’est ma différence avec les autres. Je ne serai pas menaçant mais bienveillant.

Yannick Jadot a organisé une réunion avec les autres forces de gauche…

J'ai moi-même proposé un pacte, car il faut créer les conditions aujourd'hui pour obtenir demain une majorité à l'Assemblée nationale. Il ne faut pas oublier qu'il y a deux élections en 2022 : la présidentielle et les législatives. La gauche peut gagner les deux à condition d'être capable de se rassembler au second tour. C'est le sens de mon pacte qui vise à nous mettre d'accord sur un projet minimum commun et nous permettre de présenter ensemble aux législatives le plus grand nombre de candidats capables de l'emporter.

Pourquoi êtes-vous opposé à une primaire de la gauche ? Ne serait-elle source de rassemblement ?

Je n'y crois pas. Ce n'est pas en essayant de faire un micmac avec une candidature et un programme dans lequel personne ne se retrouve que l'on constitue une majorité. Quand la gauche à la présidentielle a présenté quatre-cinq candidats, qui ont totalisé ensemble 40-45 % des voix, la gauche l'a emporté (1981, 1988, 2012). Chacun doit prendre sa part, je n'ai pas d'adversaire à gauche, c'est ma différence avec les autres. Je ne serai pas menaçant, mais bienveillant.

Yannick Jadot a proposé de coucher « dix propositions communes ». Un mini-programme commun en quelque sorte pour « avoir l'espoir de peser »… Mais cela est-il vraiment réalisable au vu des polémiques qui se multiplient entre les gauches au gré de l'actualité ?

L'avenir le dira, mais j'ai eu la même démarche lors de la réforme des retraites. D'un côté, le Parti communiste français a proposé une réforme des retraites en conformité avec son projet de société et, de l'autre, j'ai engagé un dialogue avec les forces de gauche pour savoir sur quoi nous pourrions être d'accord pour mettre en œuvre une réforme des retraites progressiste. Cela a fonctionné, nous avons trouvé des points d'accord. Nos différences ne nous condamnent pas à nous opposer systématiquement. Nous pouvons nous entendre sur un certain nombre de mesures à mettre en œuvre si, demain, la gauche gagnait la présidentielle et obtenait une majorité à l'Assemblée nationale. Ensuite, en fonction des orientations que prendrait ce gouvernement de gauche, nous déciderons d'y participer ou pas.
Emmanuel Macron, c’est Dalida : des paroles, des paroles et des paroles…

Quels seraient les points non négociables ?

Le PCF est profondément attaché à la souveraineté nationale et nous souhaitons nous libérer des traités européens. Nous ne sommes pas fédéralistes, les Verts le sont ! Nous sommes pour que le peuple décide de la politique française : la France doit reconquérir sa souveraineté démocratique. C'est pour les communistes une question fondamentale : si l'on veut demain engager la transition écologique et conquérir notre souveraineté économique, on ne pourra pas le faire dans le cadre des traités européens actuels. C'est à cause d'eux que la gauche a tellement déçus : elle n'a pas pu mettre en œuvre les réformes promises. Ainsi de François Hollande qui déclarait : « Mon ennemi, c'est la finance » et qui, une fois arrivé au pouvoir, a été contraint de mettre en œuvre des politiques d'austérité imposées par la Commission européenne.

Comment jugez-vous la gestion de la crise par le président de la République ?

Je regrette surtout qu'il fasse l'impasse sur la démocratie et la réflexion commune pour gérer cette crise. On vit une situation dramatique qui met au jour le manque d'investissement de notre pays dans son système de santé. Cela explique que la France souffre beaucoup plus que d'autres pays de l'Union européenne. Ainsi, il y a moins de morts en Allemagne, qui a pourtant 15 millions d'habitants en plus. Ensuite, sur la politique du vaccin, c'est le fiasco total : en laissant à l'industrie pharmaceutique le soin de produire et de distribuer, les doses sont allées au plus offrant. C'est le capitalisme poussé à son paroxysme qui fait que, aujourd'hui, le monde est en pénurie de vaccin. On laisse au labo la propriété intellectuelle des vaccins, alors que, si on levait mondialement les brevets, on pourrait en produire partout. Je regrette que le président n'ait pas tapé du poing sur la table devant l'OMC pour demander à produire des vaccins en France et en Europe. Je l'aurais fait. S'il l'avait fait dès l'an dernier, nous n'en serions pas là. Mon pays est blessé, et moi, je suis blessé de voir mon pays dans cet état. Je me sens humilié de voir la France incapable de faire face à la crise sanitaire, alors que nous avions l'un des modèles social et sanitaire parmi les plus opérants du monde. La promesse d'Emmanuel Macron de refaire de la France un grand pays est très loin d'avoir été tenue : il est très fort pour faire des beaux discours, mais il n'y a jamais rien derrière. Emmanuel Macron, c'est Dalida : des paroles, des paroles et des paroles… Je pourrais écrire un livre sur toutes ses promesses et ses belles paroles dans lesquelles je me retrouve, mais où il a finalement fait l'inverse.


Edité le 25-04-2021 à 09:10:31 par Xuan


Xuan
   Posté le 25-04-2021 à 13:01:04   

Pour mémoire et à titre de comparaison je reproduis la liste revendicative des gilets jaunes. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un projet socialiste, un certain nombre de ces revendications sont légitimes parce qu'elles font remonter des besoins immédiats, et un programme représentant les besoins des masses devrait s'en inspirer.
Cette liste présente l'intérêt de relever les revendications du petit commerce et de la petite industrie face aux grandes entreprises. Les contradictions qui s'étendent aussi à l'agriculture aboutissent à la ruine de ces TPE, à la désertification et parfois au suicide.


> Zéro SDF : urgent.
> Impôt sur le revenu davantage progressif (plus de tranches).
> Smic à 1300 euros net.
> Favoriser les petits commences des villages et centres-villes. (cesser la construction des grosses zones commerciales autour des grandes villes qui tuent le petit commerce) + de parkings gratuits dans les centres-villes.
> Grand plan d'isolation des logements. (faire de l'écologie en faisant faire des économie aux ménages).
> Que les gros (macdo, google, amazon, carrefour...) Payent gros et que les petits (artisans, TPE PME) payent petit.
> Même système de sécurité social pour tous (y compris artisans et auto-entrepreneurs). Fin du RSI.
> Le système de retraite doit demeurer solidaire et donc socialisé. (Pas de retraite à point).
> Fin de la hausse des taxes sur le carburant.
> Pas de retraite en dessous de 1 200 euros.
> Tout représentant élu aura le droit au salaire médian. Ses frais de transports seront surveillés et remboursés s’ils sont justifiés. Droit au ticket restaurant et au chèque vacances.
> Les salaires de tous les français ainsi que les retraites et les allocations doivent être indexés à l'inflation.
> Protéger l'industrie française : interdire les délocalisations. Protéger notre industrie c'est protéger notre savoir-faire et nos emplois.
> Fin du travail détaché. Il est anormal qu'une personne qui travaille sur le territoire français ne bénéficie pas du même salaire et des mêmes droits. Toute personne étant autorisée à travailler sur le territoire français doit être à égalité avec un citoyen français et son employeur doit cotiser à la même hauteur qu'un employeur français.
> Pour la sécurité de l'emploi : limiter davantage le nombre de cdd pour les grosses entreprises. Nous voulons plus de CDI.
> Fin du CICE. Utilisation de cet argent pour le lancement d'une industrie française de la voiture à hydrogène (qui est véritablement écologique, contrairement à la voiture électrique.)
> Fin de la politique d'austérité. On cesse de rembourser les intérêts de la dette qui sont déclarés illégitimes et on commence à rembourser la dette sans prendre l'argent des pauvres et des moins pauvres mais en allant chercher les 80 milliards de fraude fiscale.
> Que les causes des migrations forcées soient traitées.
> Que les demandeurs d'asiles soient bien traités. Nous leur devons le logement, la sécurité, l'alimentation ainsi que l'éducation pour les mineurs. Travaillez avec l'onu pour que des camps d'accueil soient ouverts dans de nombreux pays du monde, dans l'attente du résultat de la demande d'asile.
> Que les déboutés du droit d'asile soient reconduits dans leur pays d'origine.
> Qu'une réelle politique d'intégration soit mise en œuvre. Vivre en France implique de devenir français (cours de langue française, cours d'histoire de la France et cours d'éducation civique avec une certification à la fin du parcours).
> Salaire maximum fixé à 15 000 euros.
> Que des emplois soient crées pour les chômeurs.
> Augmentation des allocations handicapés.
> Limitation des loyers. + de logement à loyers modérés (notamment pour les étudiants et les travailleurs précaires).
> Interdiction de vendre les biens appartenant à la France (barrage aéroport…)
> Moyens conséquents accordées à la justice, à la police, à la gendarmerie et à l’armée. Que les heures supplémentaires des forces de l’ordre soient payées ou récupérées.
> L'intégralité de l'argent gagné par les péages des autoroutes devra servir à l'entretien des autoroutes et routes de france ainsi qu'à la sécurité routière.
> Le prix du gaz et l’électricité ayant augmenté depuis qu'il y a eu privatisation, nous voulons qu'ils redeviennent publiques et que les prix baissent de manière conséquente.
> Fin immédiate de la fermeture des petites lignes, des bureaux de poste, des écoles et des maternités.
> Apportons du bien-être à nos personnes âgées. Interdiction de faire de l'argent sur les personnes âgées. L'or gris, c'est fini. L'ère du bien-être gris commence.
> Maximum 25 élèves par classe de la maternelle à la terminale.
> Des moyens conséquents apportés à la psychiatrie.
> Le référendum populaire doit entrer dans la constitution. Création d'un site lisible et efficace, encadré par un organisme indépendant de contrôle où les gens pourront faire une proposition de loi. Si cette proposition de loi obtient 700 000 signatures alors cette proposition de loi devra être discutée, complétée, amendée par l'assemblée nationale qui aura l'obligation, (un an jour pour jour après l'obtention des 700 000 signatures) de la soumettre au vote de l'intégralité des français.
> Retour à un mandat de 7 ans pour le président de la république. ( l’élection des députés deux ans après l'élection du président de la république permettait d'envoyer un signal positif ou négatif au président de la république concernant sa politique. Cela participait donc à faire entendre la voix du peuple.)
> Retraite à 60 ans et pour toutes les personnes ayant travaillées dans un métier usant le corps (maçon ou désosseur par exemple) droit à la retraite à 55 ans.
> Un enfant de 6 ans ne se gardant pas seul, continuation du système des aides pajemploi jusqu’à ce que l’enfant ait 10 ans.
> Favoriser le transport de marchandises par la voie ferrée.
> Pas de prélèvement à la source.
> Fin des indemnités présidentielles à vie.
> Interdiction de faire payer aux commerçants une taxe lorsque leurs clients utilisent la carte bleue. -taxe sur le fuel maritime et le kérosène.
Xuan
   Posté le 25-04-2021 à 13:17:01   

Le projet décrit par Roussel ne parle à aucun moment de socialisme, mais de "sortir des dogmes libéraux" .
Il n'est pas question de nationaliser les banques en encore moins l'ensemble du CAC40.
Simultanément il prétend sortir du "cadre des traités européens actuels" .
Pour lutter contre le chômage il veut demander "aux entreprises, syndicats et organismes sociaux de se mettre d'accord sur un programme"
C'est un gouvernement totalement impuissant face à al bourgeoisie qu'il veut mettre en place.
D'autre part sur le plan international il dénonce les traités européens mais ne dit rien de l'OTAN ni de l'hégémonisme US.

Il est assez évident que Roussel veut conserver dans le PCF communistes et sociaux-démocrates. Les faits montrent que ces derniers s'opposent à l'unité et organisent sous le manteau une scission de fait en se ralliant à des listes social-démocrates.
Les communistes au sein du PCF ont du pain sur la planche pour revoir la copie de Roussel.