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 Centralisme démocratique

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Finimore
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   Posté le 30-06-2006 à 16:46:10   Voir le profil de Finimore (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Finimore   

Pour illustrer le débat sur le centralisme démocratique voici quelques éléments dont certains sont directement extrait d'une brochure du PCRML " Le PCF et le centralisme démocratique: sens d'un débat " 1978.

-1/ qu'est-ce que le centralisme démocratique ?
-2/ le PCF appliquait-il le centralisme démocratique ?
-3/ pourquoi le centralisme démocratique a-t-il été maintenu dans les
statuts du parti jusqu'en 1993 ?

QU'EST-CE QUE LE CENTRALISME DEMOCRATIQUE DANS UN PARTI COMMUNISTE ?
C'est son fonctionnement tel qu'il a été défini depuis Lénine.
Ce principe peut-il se réduire à l'énoncé de certaines règles (subordination de l'individu au parti, de la minorité à la majorité, de l'échelon inférieur à l'échelon supérieur, de tout le parti au comité central) à la lettre des statuts ? NON, ces règles, ces statuts, s'ils définissent la formalisation nécessaire du fonctionnement du parti communiste, ne suffisent pas à en faire saisir l'essence, le contenu.
Saisir le contenu, l'essence du centralisme démocratique, c'est examiner l'unité dialectique des deux contraires, le centralisme et la démocratie, c'est examiner ce qu'est le centralisme, ce qu'est la démocratie, et le lien qui les unit dans un parti communiste.

LE CENTRALISME
La fonction du centralisme en tant que principe d'organisation du parti communiste, c'est avant tout de permettre, par la concentration des idées justes, l'élaboration d'une juste ligne politique, son application et sa vérification. Si la direction doit définir les plans, les actions,
les orientations qui vont guider l'activité du parti, elle ne peut accomplir cela que sur la base du débat démocratique qu'elle impulse dans les organisations du parti. C'est même la condition pour que la concentration des idées justes, à la lumière du marxisme-léninisme,
puisse s'effectuer.

DEMOCRATIE...
La fonction de la démocratie dans le parti communiste, c'est de permettre largement l'expression des idées justes dans les organisations du parti, telles qu'elles résultent de la synthétisation, à la lumière du marxisme-léninisme, de la pratique du parti. Aussi chacun dispose du droit et du devoir d'exprimer son propre point de vue à propos des orientations à prendre, du bilan qui se dégage de la pratique. Mais, le débat mené, la minorité se soumet à la majorité et applique le point de vue majoritaire.

On voit que le centralisme et la démocratie en oeuvre dans le parti communiste ont un caractère de classe affirmé. C'est d'un centralisme prolétarien qu'il s'agit, parce que sa fonction est de permettre la concentration des idées justes des masses, et avant tout de la classe
ouvrière, classe d'avant-garde qui, en se libérant libérera l’humanité toute entière.

C'est d'une démocratie prolétarienne qu'il s'agit, parce que le droit de chacun d'exprimer son point de vue est rapporté à l'exigence de faire surgir le point de vue juste par la lutte d'idées au sein du parti, à l'exigence de construire au sein du parti une solide unité de vue qui
lui permette d'agir du même pas, dans la mise en oeuvre des orientations.
On voit que centralisme et démocratie constituent un tout dialectiquement lié. Dans le parti communiste, pas de centralisme possible sans large démocratie. Car comment concentrer les idées justes à la lumière du marxisme-léninisme si ces idées justes ne sont pas exprimées au sein des organisations du parti, lors de la mise en oeuvre de la ligne, de sa correction, de son enrichissement par la pratique du parti ? Comment faire surgir le point de vue juste, comment détruire les idées fausses sans large expression dans les organisations de tous les points de vue en présence ? Comment forger l’unité du parti, assurer sa cohésion si cette large lutte d'idées n'est pas menée ?

...CENTRALISME
De même, pas de démocratie possible dans le parti communiste sans centralisme. Car la démocratie dans le parti ne fixe pas l'expression du point de vue de chacun pour l'expression du point de vue en soi, comme s'il s'agissait d'un droit inhérent qu'il faudrait réaliser. Non, la
libre expression du point de vue, la lutte d'idée a un but précis:
permettre au parti de jouer son rôle d'avant-garde, de définir une ligne politique juste dont les masses puissent s'emparer et en faire une force vivante dans la lutte révolutionnaire dans notre pays. Elaborer cette ligne juste par la concentration, à la lumière du marxisme-léninisme, des idées justes des masses, cela n'est possible qui si le centralisme organise la démocratie, définit des mesures politiques, des plans, des orientions qui, mises en oeuvre permettent d'enrichir la ligne de gagner l'adhésion des masses.
On voit que le centralisme loin d'être une limitation de la démocratie, permet en l'organisant de la développer. C'est le développement de la démocratie qui permet de renforcer le centralisme, c'est le renforcement du centralisme qui permet de développer la démocratie. Développer la centralisation démocratique, c'est parvenir à un haut degré de centralisme sur la base d'un haut degré de démocratie.
Voilà comment on peut, à notre sens, définir le contenu et la fonction du centralisme démocratique dans un parti communiste.


LE PCF APPLIQUAIT-IL LE CENTRALISME DEMOCRATIQUE ?
Le PCF se réclame toujours (au début des années 90) du principe du centralisme démocratique, ses statuts en faisaient mention. La direction du parti avait déclaré de nombreuses fois qu'elle restait fidèle à ce principe, et n'envisageait pas de lui faire subir le sort qu'avait connu la référence à la dictature du prolétariat.
Dans les années 70, c'est au nom du centralisme démocratique que la direction du parti mis en accusation les courants oppositionnels qui remettaient en cause la ligne suivie depuis des années, et le fonctionnement interne de leur parti. Bref, à en croire le groupe dirigeant le PCF, il n'y avait pas de plus fidèle défenseur du centralisme démocratique que la direction.
Ceci montre qu'il ne faut pas en rester à l'aspect formel du fonctionnement interne du parti et qu'il faut en comprendre l'essence même. Quel était le centralisme en vigueur depuis de nombreuses années dans le parti ? quelle centralisation opérait la direction ?
Centralisait-elle les idées justes des masses ? On aurait du mal à répondre oui à la dernière question. Surtout quand on sait de quelle manière, tout ce qui s'est manifesté de nouveau, de neuf dans le mouvement de masse après 68, s'est heurté dans un premier temps à la critique virulente des journaux, et des dirigeants du PCF. Se souvient-on de LIP ?, du Larzac ?, du féminisme ?,de l'écologie ?, de l'antinucléaire ? des mobilisations contre les licenciements qui s'opposaient au mot d'ordre du parti, qui était « pas de licenciement,
sans reclassements » ?
Ce n'est que tardivement pour éviter de se trouver trop souvent à contre-courant que le parti est revenu plus conciliant avec « les nouveaux mouvements » et une partie du mouvement de masse. Ce qui s'appelle avoir un train de retard, pour un parti qui se disait d'avant-garde, cela me laisse dubitatif.
Si ce n'est pas la centralisation des idées justes que le parti opérait, de quelle centralisation s'agissait-il ?
Parce qu'il serait faux de croire que le parti parachutait ses positions, ses orientations sans une certaine centralisation. Une centralisation, mais des idées de qui ?, de quelles couches sociales ?
La priorité donnée aux couches ingénieurs-cadres-AM-techniciens (aristocratie ouvrière) au détriment des ouvriers (voir l'évolution de la composition sociologique du parti), donne une réponse à ces questions.
Voyons maintenant, quelle démocratie était à l'oeuvre dans le parti. Il est vrai, qu'avec certaines limites, tout pouvait être discuté, tout était discuté à l'intérieur des organismes de base du parti. Il n'y avait officiellement pas de sujet interdit, tout le monde pouvait
avancer son avis, défendre son point de vue. Avec certaines limites cependant. On sait que dans les années 60, confrontée à des camarades persistant dans une position révolutionnaire, et entendant la traduire en acte, la direction avait purement et simplement manoeuvré pour les exclure. Dans les années 70, les méthodes pour écarter les oppositionnels étaient différentes sur la forme, mais identiques sur le fond. Tous ces débats, discussions qui se menaient dans le parti, finalement n'avaient aucune incidence réelle, sur les orientations, la ligne qui était tracée par la direction du PCF.
Les exemples, un de l'abandon de la notion de dictature du prolétariat, et deux du soutien à la force de frappe sont là pour le prouver, il prouve également que ce qui était en vigueur c'était un CENTRALISME BUREAUCRATIQUE. Dans le cas de la DDP, c'est en 1976 par la bouche de Georges Marchais, que les militants apprennent, comme tout le monde que leur parti a renoncé à se référer à la dictature du prolétariat. Dans le cas de « la force de frappe », en Mai 1977 le comité central se réunit en session pour écouter un rapport de jean Kanapa sur les problèmes de défense. Le lendemain en achetant L'Humanité ou en écoutant la radio, le militant de base apprend que son parti est désormais favorable à la force de frappe.

POURQUOI LE CENTRALISME DEMOCRATIQUE A-T-IL ETE MAINTENU DANS LES STATUTS DU PARTI JUSQU'EN 1993 ?
-Les choix historiquement justes qu'a fait le parti notamment pendant la résistance au nazisme, ont montré la supériorité de sa forme d'organisation et de fonctionnement. Au fur et à mesure que le parti fut gangrené par l'opportunisme, et que le centralisme démocratique se transformait en centralisme bureaucratique, le passé glorieux du parti fut mis en avant pour justifié la ligne et resserrer les rangs.
Le centralisme démocratique, même vidé de son contenu, et en en conservant les règles formelles, était une arme terriblement efficace pour la direction du parti. Aujourd'hui les raisons et les conditions de son maintien ayant changé il l'abandonne. En fait le parti ayant
quasiment tout « soldé » ce qui avait trait à l'expérience de construction du socialisme en URSS, tout renié l'héritage du mouvement communiste international, hé bien il ne lui reste plus rien à jeter, a part son nom.

Pour gérer le capitalisme avec le PS, a-t-on besoin d'être communiste ?
non, je pense plutôt qu'il faut un Parti Communiste pour détruire le capitalisme.
Un parti qui se construit dans les luttes, en apprenant des masses.
Ce parti ne prétend pas détenir seul la vérité. Ce sont les masses qui font l'histoire.
Un parti qui construit ses positions de manière indépendante, sans préjugé, ni modèle.
Un parti pour qui le marxisme-léninisme est un guide pour l'action.
Un parti qui permet à chaque militant de participer à la construction de ses positions.
Un parti pour qui l'exigence de la REVOLUTION, du SOCIALISME est
l'affaire de notre génération.

Finimore


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Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO)
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   Posté le 03-07-2006 à 11:48:35   Voir le profil de Komintern (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Komintern   

Il n'y a plus de centralisme démocratique, il n'y a plus que du centralisme au PCF.
A de rares exceptions près la parole du CN est d'or et il ne faut pas la remettre en question et surtout pendant un Congrès!
Une des nombreuses raisons qui m'ont fait quitter ce parti.


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Vive le drapeau victorieux de Marx, Engels, Lénine et Staline. Vive le communisme
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   Posté le 03-07-2006 à 19:31:40   Voir le profil de Jameul (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Jameul   

je pense qu'une fois de plus le débat serait plus intéressant si il s'orientait sur l'objet (centralisme démocratique) et non pas sur le PCF...

je vois quelques difficultés au centralisme démocratique:

- le repport des choix... en effet si parmis les différentes sections 51% choississent l'option 1 avec 51% des voix alors que d un autre côté 49% choississent l'option 2 avec 99% des voix... que choisir ? (c'est un exemple volontairement exagéré mais il nous est arrivé exactement cela lors du vote dans mon associtation d'étudiants au sujet des bourses/prêts)

- la création de lignes fortement divergentes : je crois que c est un peu près ce qui s'est passé en URSS et aussi en Chine avec les événements de la RC... deux camps qui s'affrontent sur la ligne à suivre avec finalement la victoire des révisionistes
Finimore
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   Posté le 04-07-2006 à 05:14:32   Voir le profil de Finimore (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Finimore   

Jameul a écrit :

je pense qu'une fois de plus le débat serait plus intéressant si il s'orientait sur l'objet (centralisme démocratique) et non pas sur le PCF...


L'un n'empêche pas l'autre, et de plus on ne peut évacuer la question du P"C"F comme ça alors que le sujet centralisme démocratique (en tant que fonctionnement d'un parti communiste) est lié aussi à l'histoire, au fonctionnement, au projet du P"C"F (et aussi à sa dégénérescence révisionniste).

Jameul a écrit :

je vois quelques difficultés au centralisme démocratique:


Rien d'étonnant à ce que tu dises cela ! Seulement si derrière la notion de difficulté tu introduit l'idée que le centralisme démocratique en soit est condamnable, là je ne suis pas du tout d'accord.

Jameul a écrit :

- la création de lignes fortement divergentes : je crois que c est un peu près ce qui s'est passé en URSS et aussi en Chine avec les événements de la RC... deux camps qui s'affrontent sur la ligne à suivre avec finalement la victoire des révisionistes


Les lignes (et la lutte de lignes) sont une réalité et sont nécessaires. La lutte de lignes dans le parti ( comme la poursuite de la lutte de classes sous le socialisme) n'est pas la cause de la dégérescence révisionniste.

Finimore


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   Posté le 04-07-2006 à 16:27:05   Voir le profil de Jameul (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Jameul   

Finimore a écrit :


Rien d'étonnant à ce que tu dises cela ! Seulement si derrière la notion de difficulté tu introduit l'idée que le centralisme démocratique en soit est condamnable, là je ne suis pas du tout d'accord.
Finimore


je ne voulais pas dire ça et je ne l'ai pas dit... peux-tu me croire sincère et ne pas anticiper tout ce que j vais dire comme si tu savais mieux que moi ce que je veux dire stp ???

Finimore a écrit :


[citation=Jameul]- la création de lignes fortement divergentes : je crois que c est un peu près ce qui s'est passé en URSS et aussi en Chine avec les événements de la RC... deux camps qui s'affrontent sur la ligne à suivre avec finalement la victoire des révisionistes


Les lignes (et la lutte de lignes) sont une réalité et sont nécessaires. La lutte de lignes dans le parti ( comme la poursuite de la lutte de classes sous le socialisme) n'est pas la cause de la dégérescence révisionniste.

Finimore[/citation]

je ne suis pas aussi certains de cela que toi... si on regarde le bilan historique : URSS victoire de révisios... Chine victoire des révisios...

je ne connais pas bien l'histoire du Vietnam et des autres pays "socialistes" mais je crois que c'est le même schéma partout

comment le combattre ? la RC a échoué peut etre avez vous des éléments de réponses ?


(ravis de pouvoir débattre sereinement avec toi sans moqueries et en restant dans le sujet)
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   Posté le 04-07-2006 à 22:18:09   Voir le profil de Komintern (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Komintern   

Et bien en tirant les leçons de l'histoire pour ne pas reproduire les erreurs commises et toujours avancer vers le socialisme on finira par y arriver. Il faut de la persévérance et ne pas abandonner à la première petite difficulté.
Et la victoire des révisos prouve bien que la lutte des classes continue sous le socialisme.


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