Sujet :

UE : le roi capitaliste est nu...

Xuan
   Posté le 07-08-2015 à 08:00:12   

Sur le site faire vivre le pcf :


U.E. : le roi capitaliste est nu, il est urgent d’ouvrir le débat entre communistes...


- Ainsi, il y avait un "plan B" en Grèce, porté par la gauche de Syriza ?
- Si 61% d’un peuple peut se voir imposer l’austérité contre sa volonté, que faut-il attendre de la "démocratie" électorale ?
- En Union Européenne, on peut détruire les circuits courts du lait grec en imposant la suppression du label "lait frais" au profit des producteurs industriels d’Europe du Nord ? On peut privatiser les aéroports grecs rentables au profit de structures publiques allemandes ?
- En Union Européenne, on peut traiter un pays comme le FMI traitait les pays "du Sud" il y a 20 ans ? A qui le tour ?

Et face à la violence de cette dictature européenne...

- Les parlementaires communistes ont hésité sur leur vote, coincés entre un discours "pro-Tsipras" et les luttes communistes contre l’austérité ?
- La proposition forte du PCF serait de demander à la Troïka un "fonds européen pour les services publics et un crédit des banques au service de l’emploi" ?

Il est urgent pour les communistes Français d’ouvrir le débat en grand !

Suivent une série d'articles : http://lepcf.fr/U-E-le-roi-capitaliste-est-nu-il-est-urgent-d-ouvrir-le-debat-entre-communistes


Edité le 07-08-2015 à 08:01:52 par Xuan


Xuan
   Posté le 07-08-2015 à 14:38:00   

Ci-dessous des extraits des articles en question. Le débat en cours relève de notre combat pour "arracher la classe ouvrière au révisionnisme moderne" .
Les questions soulevées par l'expression de la dictature ouverte des monopoles franco-allemands ne sont autres que la prise du pouvoir par la violence, la dictature du prolétariat, l'instauration du socialisme, mais également les rapports de domination en Europe, les rapports entre l'impérialisme français et celui allemand ou encore entre l'Europe et les USA.

Bien évidemment nous n'avons pas les uns et les autres les mêmes vues et des disparités existent au sein des marxistes-léninistes, mais nous pouvons et nous devons intervenir dans ce débat afin de combattre la ligne révisionniste incarnée par P. Laurent


L’U.E. est la constitution d’un bloc impérialiste spécifiquement européen.


Situation en Grèce et Union européenne : position de Parti communiste espagnol
Publié le : 6 août 2015

L’actuelle Union européenne est, en ce moment, l’expression politique et institutionnelle la plus élevée de la constitution d’un bloc impérialiste spécifiquement européen.
Le Parti communiste d’Espagne a maintenu et maintient le principe du respect de l’autonomie d’action des organisations progressistes, ouvrières et de gauche des autres pays du monde et la compréhension de l’existence de différences d’analyse. Pour autant, le lien est clair entre les processus enclenchés en Grèce et en Espagne au cours (...)
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« Un pays colonisé »

Par Patrick Köbele, secrétaire général du Parti communiste allemand (DKP)
Publié le : 4 août 2015


« Un pays colonisé » : tribune de Patrick Köbele, secrétaire général du Parti communiste allemand (DKP) sur la politique de l’UE à l’encontre de la Grèce
Alexis Tsipras a accepté le chantage crapuleux exercé par l’UE. Une grande coalition incluant les "vieux partis" sanctionnés par le peuple, le PASOK et la Nea Dimocratia et des composantes du parti "porteur d’espoir", Syriza, s’apprêtent à valider cette politique au Parlement grec. Parmi les principaux points de ce chantage, on dénombre une attaque (...)
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La Grèce comme l’Afrique dans les années 1980 !

par Peter Tchawalou
Publié le : 3 août 2015


La souffrance du peuple grec, le peuple africain la vit depuis des années et ceci parfois dans l’indifférence totale, si on ne se cache pas derrière le principe de la bonne gouvernance.
Quand toute la presse européenne s’émeut pour la Grèce, quand toute la classe politique occidentale n’a que la Grèce sur la bouche, j’ai envie de leur demander s’ils se souviennent encore qu’il y a trente ans, l’Afrique a du sacrifier toute une génération de citoyens à cause de cette affaire de dette ? Je ne le pense (...)
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Quand le coup contre la Grèce révèle ce qu’est l’Union Européenne depuis l’origine !



Par Annie Lacroix-Riz
Publié le : 1er août 2015

Il n’aura donc pas fallu une semaine pour que le OXI massif des grecs soit piétiné, qu’un coup d’état financier mené de façon implacable par l’Union Européenne en étranglant la Grèce via la Banque central européenne démontre le caractère totalitaire, la nature de dictature de la classe capitaliste, de ce qu’est réellement et concrètement l’Union Européenne à ceux qui en douterait encore.
www.initiative-communiste.fr site web du PRCF publie cette tribune de notre camarade l’historienne Annie Lacroix-Riz, auteur (...)
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Stathis Kouvélakis : « Le non n’est pas vaincu, nous continuons »



Publié le : 29 juillet 2015

Résumons à très grands traits. Le 25 janvier 2015, Syriza remporte les élections législatives grecques sur un programme de rupture ; le 5 juillet, c’est un tonitruant "OXI", à 61 %, qui envoie les petits barons de l’ordre européen dans les cordes ; le lendemain, Yánis Varoufákis, ministre des Finances grec, est poussé vers la sortie ; le lundi 13 juillet, le tout-venant apprend que les dix-huit heures de bataille psychologique, à la fameuse "table des négociations", ont eu raison des espoirs mis dans le (...)
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Jeremy Cronin : « Il y a une sympathie des BRICS pour la Grèce »



Secrétaire général adjoint du Parti communiste sud-africain, membre de la direction de l’ANC, ministre de la Fonction publique
Publié le : 29 juillet 2015

Secrétaire général adjoint du Parti communiste sud-africain, membre de la direction de l’ANC, ministre de la Fonction publique et fervent défenseur des coopérations Sud-Sud, Jeremy Cronin revient pour l’Humanité sur l’austérité imposée aux Grecs.
La nouvelle banque de développement des BRICS a-t-elle formellement offert son appui à la Grèce ?
Jeremy Cronin : Avant le référendum grec, il était question que la banque BRICS nouvellement lancée puisse fournir une source alternative de financement. Pour autant (...)
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La Grèce et la direction du PCF par Jacques Sapir



Publié le : 29 juillet 2015

Jacques Sapir avait publié un premier article au vitriol sur Pierre Laurent. Cet article d’analyse est plus utile en restant sur le fonds de la critique de la note proposée par la direction du PCF (note que nous avons publié ) pour permettre aux militants de comprendre la situation grecque.
Nous le publions car il est essentiel d’avoir un débat ouvert, et il faut cesser de faire l’autruche sur les critiques de l’analyse de la commission économique qui sert de base aux discours de Pierre Laurent. Un (...)
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Déclaration du réseau "Faire vivre et renforcer le PCF"
Grèce et U.E. : premières réflexions pour ouvrir le débat après la note du CEN (Comité exécutif national) du 17 juillet




Publié le : 28 juillet 2015

Les communistes français ont suivi avec beaucoup d’intérêt la situation de la Grèce depuis l’arrivée au pouvoir de Syriza. Si l’on connaissait les critiques du KKE par rapport à Syriza, il n’en est pas moins vrai que l’arrivée au pouvoir d’une force politique se réclamant de la gauche de rupture à la tête d’un pays épuisé par des années de politique d’austérité, constituait une expérience politique intéressante sur laquelle il fallait se garder de tout à priori et porter un regard communiste solidaire des luttes (...)
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Sur la position du comité exécutif (CE) du 17 juillet sur la Grèce
Il y a le feu au lac...



Sur la position du comité exécutif (CE) du 17 juillet sur la Grèce
Une note du CE a été envoyée à tous les militants, ce qui est rarissime
Publié le : 28 juillet 2015
Une analyse personnelle de la note du CE sur la situation politique ouverte par l’accord européen avec la Grèce.
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« Rendre crédible une véritable alternative »



Serge Truscello (CGT Bosch Vénissieux)
Publié le : 28 juillet 2015

Dernier article du numéro 3 de la revue "Unir les communistes" dans la série "la parole aux militants d’entreprise"... Les numéros 4 et 5 sont en vente, le numéro 6 sera présenté à la fête de l’humanité... pensez à vos abonnements pour faire vivre cette revue !
Il pose une question clé pour les luttes et pleine d’actualité dans les suites du diktat imposé aux grecs... Quelle perspective s’il est interdit de rompre avec la mondialisation capitaliste et son euro... ?
Serge Truscello est délégué CGT Bosch de (...)
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Les yeux qui s’ouvrent : non, une « autre Europe » n’est pas possible !



Publié le : 28 juillet 2015

Longtemps, j’ai adhéré au slogan « une autre Europe est possible ». Longtemps, j’ai cru réalisables les réformes nécessaires pour remettre le projet d’union des peuples d’Europe sur les rails d’une véritable « construction européenne ». Tous mes efforts ont donc été consacrés dans mes livres (en particulier dans « Europe, la trahison des élites » ) et mes articles, à démontrer que l’Union européenne n’est pas l’Europe promise ; ce qui, implicitement, pouvait signifier que l’Europe promise était possible dans le (...)
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L’UE, système néo-colonial du XXIème siècle



Publié le : 28 juillet 2015

Les anciennes colonies africaines de la France, devenues théoriquement indépendantes en 1960, furent en fait, depuis, soumises à leur ancienne métropole par un lacis de Traités inégaux, sur le plan économique, monétaire, diplomatique et militaire. Pire, à cette "Francafrique" est venue s’ajouter la sujétion à l’Occident : les peuples africains qui tentaient légitimement de sortir du sous-développement en investissant dans l’éducation, la santé, l’industrie, se sont retrouvés piégés par une dette (...)
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Finimore
   Posté le 09-08-2015 à 17:41:47   

Sur le site du PCOF
http://www.pcof.net/actualites.php?id=476

15 juillet :
Notre position sur la situation en Grèce


Solidarité avec le combat du peuple grec contre l’austérité, pour la dignité

Le « non » au référendum, à 61 %, a démontré que la majorité de la population grecque veut que cesse la politique d’austérité qui frappe essentiellement les masses populaires. Une nouvelle fois, le peuple grec a dit « non » à la poursuite des programmes d’austérité, de privatisations, de liquidation des services publics, des pensions…

Les dirigeants de la zone euro et de la troïka n’ont pas accepté cette expression de volonté populaire. Ils sont passés à un niveau supérieur dans les pressions et les agressions, organisant l’asphyxie financière de la Grèce. En même temps, ils ont encouragé la réaction grecque à se mobiliser pour faire pression en faveur de la politique qui fait payer la crise, la dette, aux travailleurs et au peuple.

Le gouvernement Tsipras, qui avait organisé courageusement ce référendum et qui avait appelé à voter « non », a engagé des « négociations » avec ceux-là mêmes qui n’ont cessé de faire monter les exigences. D’autres, comme Hollande, ont agi pour, comme ils le disent, « éviter la sortie de la Grèce de l’euro » et pour « sauver la zone euro ».

Le résultat est un plan « d’aides financières » assorti d’un ensemble de mesures qui allient austérité et mise sous tutelle de l’Etat et de l’économie grecs. C’est un « plan » qui, par bien des aspects, va plus loin que les mémorandums précédents, notamment parce qu’il est imposé à un gouvernement élu pour mettre un terme à l’austérité sans fin.

Il faut prendre le temps d’analyser et de réfléchir à tout ce qui s’est passé en quelques semaines, pour en tirer des leçons qui, on le sent bien, sont très importantes pour tous les peuples.

Prendre le temps pour tirer les leçons importantes pour tous les peuples

La précipitation et les analyses à l’emporte-pièce ne font qu’ajouter à la confusion.

Ce travail est devant nous ; il concerne tous ceux et celles, toutes les organisations qui sont engagés dans le soutien au peuple grec et qui veulent continuer à travailler dans ce sens.

Nous allons nous y atteler, mais nous pouvons dès à présent mettre en avant plusieurs questions que nous avons soulevées tout au long de ces mois de mobilisations.

La première, c’est que les enjeux de ce combat ne sont pas d’abord économiques, mais avant tout et essentiellement politiques. En effet, l’enjeu pour les tenants des politiques néolibérales, les dirigeants qui imposent le même type de politique anti-ouvrière et anti-populaire à « leurs » peuples, est de faire la démonstration qu’il n’est pas possible de faire autrement que de se plier au diktat de l’oligarchie. Ils veulent « tuer dans l’œuf » toute idée que les travailleurs et les peuples peuvent imposer une politique qui rompe avec les dogmes du néolibéralisme.

Le deuxième enjeu, c’est la construction européenne, avec notamment les mécanismes qui permettent d’imposer cette politique néolibérale, en l’occurrence l’euro et tous les traités, règles, directives… qui l’ont mis en place. La question de la « sortie de l’euro » a été au cœur des affrontements politiques. Tsipras a toujours mis en avant la volonté de son gouvernement de tout faire pour ne pas prendre la décision d’une sortie de l’euro. Il a donné de nombreux gages dans ce sens. Et, en fin de compte, cela n’a fait qu’encourager les partisans les plus déterminés à « faire payer les Grecs » à faire monter les exigences. Le résultat, c’est ce dernier plan de contre-réformes.

Cela pose une question de fond : est-il possible de changer la nature néolibérale de la construction européenne en respectant ses règles ? Nous disons clairement « non ».

Cela pose dans la foulée une deuxième question : si une politique qui rompt avec le néolibéralisme est incompatible avec l’euro et la construction européenne néolibérale, faut-il « sortir de l’euro » pour pouvoir envisager de la développer ? A cette question, nous disons qu’une rupture avec l’euro doit se préparer et ne doit pas s’improviser. Et quand nous parlons de « se préparer », nous voulons dire, avant tout, préparer et mobiliser les travailleurs et le peuple pour créer le rapport de force nécessaire pour résister et pouvoir briser les attaques de la grande bourgeoisie, de la réaction et de l’oligarchie internationale, qui a donné un avant-goût de jusqu’où elle est prête à aller pour défendre sa construction européenne, son euro, et tous les mécanismes politiques et institutionnels qui l’accompagnent.

Comme ne cesse de le répéter Hollande, la préservation de cette construction européenne et de l’euro, sont ses priorités. Il les partage avec Merkel. Quitte à sacrifier un peuple, quitte à fouler aux pieds ses aspirations, son avenir et sa souveraineté.

Le combat des travailleurs et du peuple grec contre la politique d’austérité est plus que jamais à l’ordre du jour : soyons solidaires des combats des travailleurs, de la jeunesse, des retraités, des femmes travailleuses, des paysans… de Grèce, contre la politique d’austérité et développons le combat, ici en France, contre la politique de Hollande-Valls-Macron, au service du Medef et de l’oligarchie.



Paris, 15 juillet 2015

Parti Communiste des Ouvriers de France
Xuan
   Posté le 10-08-2015 à 00:17:26   

L’Europe Unie est la forme actuelle de notre capitalisme, celle choisie par le grand capital.
Mais elle n’est qu’un épisode de son histoire.

Autant une politique "qui rompt avec le néolibéralisme est incompatible avec l’euro et la construction européenne néolibérale" , autant la sortie de l’Europe ou de l’euro ne signifient pas la fin du capitalisme.
Par conséquent la sortie de l'euro ou de l'Europe ne peut être envisagée séparément du renversement du capitalisme.



D'autre part il faut s'interroger sur la signification des expressions "rupture avec le capitalisme", "dépassement du capitalisme" , etc.
C'est au cours du 29e congrès en 1996, sous la direction de Robert Hue que fut abandonnée la référence au socialisme

« Le terme de socialisme renvoyait à plusieurs notions. Il renvoie à un courant de pensée, courant de contestations de la société capitaliste née du socialisme utopique prolongées par les luttes sociales du XIXe siècle, nourries de l'espérance sociale qu'a fait naître la Commune, l'aspiration sociale qu'incarne le socialisme de Jaurès.

Mais le socialisme exprime aussi une société de transition, une étape ou on changerait d'en haut les conditions économiques et matérielles de la société selon des critères prédéterminés, étape théorisée et modélisée à partir du stalinisme dans les pays de l'Est.

La commission n'a pas voulu retenir ce qui fait référence à une étape théorisée. »


Extraits du document adopté au 29ème congrès de 1996 :

« C'est en ce sens que nous parlons de « dépassement du capitalisme » pour caractériser cette conception neuve de la révolution.

Dépassement n'est pas adaptation : il ne s'agit en rien d'en rabattre sur l'objectif, qui est de passer à une autre organisation sociale. Mais il n'est pas non plus « abolition » brusque, par décret, dont l'histoire à montré qu'elle ne prémunit ni contre les tares de l'ordre ancien, ni meme contre sa restauration. Le terme de « dépassement » correspond à la conception d'un processus de transformation de la société dont le rythme, la durée dépendent du peuple qui permette de mettre en cause, jusqu'à les supprimer, l'exploitation, l'aliénation, les dominations, non pas en faisant table rase de la société actuelle, mais en s'appuyant, dans ce combat, sur le développement des acquis, besoins, potentiels de cette société. Nul ne peut prétendre définir à l'avance les constructions politiques et les ruptures par lesquelles cette transformation socialiste s'effectue, au rythme des luttes et des votes du peuple. »


Sous le cache-sexe "d'étape théorisée" l'abandon du socialisme dissimule la honte du stalinisme. Le parti révisionniste s'est couché devant les injonctions de la bourgeoisie à renoncer à la dictature du prolétariat sous quelque forme qu'elle puisse être évoquée.

Il va de soi que nous devons bannir cette forme d'autocensure et cesser d'utiliser ces expressions vides de sens au lieu du socialisme .

Marx expliquait très clairement la nature du socialisme, étape intermédiaire au communisme, dans le Manifeste :

« Le prolétariat se servira de sa suprématie politique pour arracher petit à petit tout le capital à la bourgeoisie (…) Ceci ne pourra naturellement se faire, au début, que par une violation despotique du droit de propriété et du régime bourgeois de production (…) Le pouvoir politique, à proprement parler, est le pouvoir organisé d’une classe pour l’oppression d’une autre . Si le prolétariat, dans sa lutte contre la bourgeoisie, se constitue forcément en classe (…) et, comme classe dominante, détruit par la violence l’ancien régime de production (…) il détruit en même temps (…) les classes en général, et par là-même, sa propre domination comme classe… »
Finimore
   Posté le 10-08-2015 à 16:25:32   

Xuan a écrit :

L’Europe Unie est la forme actuelle de notre capitalisme, celle choisie par le grand capital.
Mais elle n’est qu’un épisode de son histoire.

Autant une politique "qui rompt avec le néolibéralisme est incompatible avec l’euro et la construction européenne néolibérale" , autant la sortie de l’Europe ou de l’euro ne signifient pas la fin du capitalisme.
Par conséquent la sortie de l'euro ou de l'Europe ne peut être envisagée séparément du renversement du capitalisme.


Il ne peut y avoir de rupture avec le capitalisme sans une rupture avec l'UE ! Mais il peut y avoir une rupture avec l'UE sans rupture avec le capitalisme.
Xuan
   Posté le 17-08-2015 à 11:46:59   

A titre d'illustration du débat en cours, deux textes sur des positions opposées.

On relira aussi celui du ROCML : "sortir de l'Europe ou sortir du capitalisme".

Et sur le même sujet, plus précisément sur la dictature du prolétariat : Démocratie et Dictature

Nous devrions repenser et remettre en question l'expression "sortir de l'Europe, sortir de l'euro, sortir du capitalisme", etc.



Edité le 17-08-2015 à 12:04:54 par Xuan


Xuan
   Posté le 17-08-2015 à 11:50:19   

Disons-le d’une seule voix !

Le 22 juillet 2015

«
Il faut sortir de l’euro et de l’U.E atlantique par la voie progressiste »:


disons-le d’une seule voix ! – Par Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF

Le piteux effondrement de Tsipras prouve, s’il en était besoin, que l’euro et l’U.E ne sont pas réformables: ces broyeurs de peuples associés à l’O.T.A.N et à l’Union Transatlantique en gestation sont en effet conçus de A à Z pour assurer l’hégémonie germano-américaine, écraser les acquis sociaux et les souverainetés nationales, prohiber le socialisme sur notre continent. La punition infligée au peuple grec par Angela Merkel avec l’appui de Hollande indique ce qu’il adviendrait en Espagne ou en France si les amis du Parti de la Gauche européenne (Podemos, Front de Gauche, etc) parvenaient au pouvoir sur la base de leur paralysante utopie d’une « Europe sociale, démocratique et pacifique » construite dans le cadre de la dictature euro-atlantique. Rappelons que l’U.E-O.T.A.N ne se cache même plus pour installer à Kiev un régime pronazi et belliqueusement anti-russe.

Dans ces conditions, un nombre grandissant de partis communistes et progressistes européens (Portugal, Espagne, Grèce, pays scandinaves) et de personnalités françaises (MM Bernier, Sapir, Lordon, Rufin, certains rédacteurs de Marianne, certains responsables du Parti de gauche, de nombreux maires ruraux hostiles à l’euro-métropolisation du territoire) convergent, sur la base de leurs analyses respectives avec ce que dit le P.R.C.F depuis sa fondation en 2004: l’U.E. du grand capital, il faut en sortir pour ne pas « y rester »!

Pour sa part, le P.R.C.F fait de la dynamique populaire et progressiste anti-UE le socle d’une stratégie révolutionnaire de rupture avec le capitalisme tant il est vrai que l’intégration euro-atlantique est au coeur de la guerre de classe menée par le Capital contre le Travail et tant le légitime rejet populaire de l’euro fait de ce dernier le maillon faible de l’Empire européen en crise.

Alors que jusqu’à maintenant les faux euro-sceptiques xénophobes et réactionnaires du F.N ont exploité la complaisance du camp progressiste à l’égard de la « construction » européenne, appeler à en sortir, en unissant le drapeau rouge et le drapeau tricolore et en actualisant les grands principes progressistes du CNR pourrait rendre l’initiative politique et sociale au monde du Travail.

Face au Parti Unique Maastrichtien (Europe-Ecologie, Partis « socialiste » et « Républicain » ) et au Rassemblement Bleu Marine qui bloquent l’alternative en France, n’est-il pas temps de rendre visible un Rassemblement Rouge Marianne fédérant les militants franchement communistes (membres ou pas du PCF), les gaullistes de progrès, les syndicalistes de Lutte, les républicains véritables fidèles à l’héritage de Jean Moulin?

Pour briser la censure qui vise actuellement les courants progressistes anti-U.E. et anti-F.N., il est urgent que ces forces échangent publiquement, s’expriment ensemble tout en se liant aux luttes sociales. Il serait raisonnable d’engager des échanges, de co-organiser des débats publics (c’est ce que fera le PRCF sur son stand à la fête de l’Huma), de lancer des appels communs à débattre dans chaque département sur les conditions politiques et programmatiques d’une sortie progressiste de l’euro et de l’Europe atlantique.

S’exprimer en parallèle contre l’U.E ne suffit plus. L’heure des convergences publiques est venue. En prenant le Peuple et le monde du travail à témoin, construisons le Front antifasciste et populaire (FRAPP!) pour l’indépendance nationale, la démocratie, le progrès social et la coopération internationale.

Georges Gastaud secrétaire national du P.R.C.F

A lire :

La gauche et l’euro: liquider et reconstruire Frédéric Lordon

La Grèce, la gôche, la gauche Jacques Sapir


Edité le 17-08-2015 à 12:05:56 par Xuan


Xuan
   Posté le 17-08-2015 à 11:54:59   

Sur le blog je lutte donc je suis, un article de Yannis Youlountas :

LE PIÈGE DU SOUVERAINISME DANS LA DÉBÂCLE GRECQUE
BY YANNIS YOULOUNTAS · 13/08/2015




Un contresens répandu sur les causes et les conséquences du troisième mémorandum qui vient d’être signé par Tsipras.

LE PIÈGE DU SOUVERAINISME DANS LA DÉBÂCLE GRECQUE


13 août 2015. Athènes est tombée. La chose est entendue depuis un mois exactement. Ceux qui en discutent encore ne s’opposent plus que sur des chiffres situés après la virgule et sur des éléments de langage, notamment l’épineuse question d’utiliser ou pas le mot « trahison » pour qualifier la volte-face de Tsipras et de ses conseillers. Certains m’ont écrit pour me suggérer de ne pas utiliser ce mot. D’autres voulaient, au contraire, que je tire sur l’ambulance.Lassé par ces chamailleries d’apothicaires, j’ai choisi le silence fin juillet. L’essentiel était dit. Le reste devenait fioritures, toilette mortuaire et embaumement. Mais sans messe funèbre : la plupart de mes amis français continuaient à veiller inexorablement et à espérer l’impossible réveil d’un cadavre en décomposition politique. Le Tsipras de la victoire du 25 janvier était momifié amoureusement par ses fans dévastés, mêlant le déni de réalité à la thanatopraxie. Je n’avais plus rien à faire là et je suis sorti du débat anachronique sur la pointe des pieds.Sortie de la zone euro, abracadabra !Depuis, j’observe parfois le délire des analyses et des commentaires, la confusion des causes et des solutions. Et un mot, un seul mot, plus que tout autre, revient sur toutes les lèvres : souverainisme. Autrement dit, la cause principale du problème serait l’hétéronomie politique du gouvernement grec dominé par les institutions supranationales. Et la solution, élevée au rang de formule magique, se résumerait en une seule phrase : « sortie de la zone euro, abracadabra ! »
Permettez-moi de sourire. Le problème du souverainisme est l’arbre qui cache la forêt et occulte le vrai débat. Pire encore, appelons un chat un chat : le souverainisme est le principal piège de la débâcle grecque, tant avant qu’après le 13 juillet.

Même sous la pression, un choix reste un choix

Pourquoi ? Parce que, contrairement à ce que raconte tout le monde, ou presque, personne n’a imposé la capitulation à Tsipras. Il y a eu des débats, certes. Des combats, bien sûr. Un bras de fer, évidemment. Mais il n’y a eu ni épée, ni revolver, ni bombe, ni missile qui ait menacé la vie des protagonistes. Aucun de ces notables, confortablement installés entre fauteuils en cuir et table en chêne, café et croissants, douceurs et jus d’orange, n’a été décapité, affamé, licencié, expulsé de son domicile, privé de soins. Arrêtons de dire n’importe quoi. Il ne s’agissait que de pressions politiques, aussi fortes fussent-elles. Et même sous la pression, un choix reste un choix. Ne pas entendre les propositions de la plateforme de gauche de Syriza, depuis des mois, n’était pas lié à un problème auditif, mais à une volonté politique. Se couper du mouvement social et des chercheurs indépendants en économie et en philosophie politique ne relevait pas d’une panne de téléphone, mais d’une préférence réfléchie pour d’autres conseillers véhiculant des idées modérées et le germe de la renonciation. Ne consacrer qu’une seule après-midi au travail colossal de la commission pour l’audit de la dette grecque pour, ensuite, ne pas en tenir compte et feindre d’oublier la possibilité d’annuler la dette, n’était pas le fait d’une amnésie passagère due au surmenage, mais d’une option politique claire et même d’un choix paradigmatique.

Bref, le gouvernement Tsipras a été pleinement souverain dans sa décision, face aux instances supranationales, et prétendre le contraire, c’est oublier un peu vite que la vie politique, comme la vie en général, est l’objet de tensions incessantes, parfois très vives, qui n’éliminent pas pour autant toute capacité à choisir nos pensées et nos actes. Oui, le gouvernement grec a été souverain et, oui, il avait d’autres options possibles que la capitulation. Le nier, c’est contribuer au TINA imaginaire qui altère la volonté et renforce la résignation. Un mois après, il est temps de se réveiller et d’ouvrir les yeux.

Les deux débats corollaires, sur les moyens et sur la légitimité de la décision, ont également été tronqués. Je ne reviendrai pas sur les moyens, souvent abordés ici. Tout ce qui est évoqué plus haut suffit à réfuter totalement le discours mensonger qui parle d’absence d’alternative : les propositions de la plateforme de gauche, du mouvement social très créatif, notamment dans l’autogestion, des chercheurs indépendants ou encore de la commission pour l’audit de la dette ont purement et simplement été rejetées.

Stopper l’austérité, un point c’est tout

L’autre débat occulté concernait la légitimité de sortir ou pas de l’euro. Là encore, plus le stratagème est gros, mieux il passe. Quel était exactement le mandat principal du gouvernement Syriza-Anel, au lendemain de sa formation le 27 janvier ? Plus que jamais, les choses étaient claires, très claires. C’était même le seul sujet de la campagne électorale en janvier : stopper l’austérité, un point c’est tout. Le reste, rarement abordé, n’était que discussion annexe. Le mandat principal de Tsipras n’était pas d’éviter ou d’oser, au contraire, une sortie de l’euro, mais précisément d’éviter un nouveau mémorandum avec son lot de casses sociales, de coupes budgétaires et de dilapidations du bien commun. Ou, pour le dire autrement : s’il n’avait certes pas de mandat explicite pour sortir de la zone euro, il en avait encore moins pour imposer trois ans d’enfer supplémentaire, de surcroît juste après le OXI à 61% au référendum du 5 juillet. Virguler aujourd’hui autour de son mandat concernant l’euro pour justifier son choix, c’est tout simplement se moquer du monde.

Tsipras a joué la carte de l’unité nationale

Non seulement la décision du gouvernement Tsipras a été souveraine, mais en plus elle est intervenue au terme d’une dérive politique qu’il est indispensable d’évoquer ici. Le salut national — qui nous rappelle de mauvais souvenirs politiques en France — a progressivement remplacé le discours sur les inégalités sociales, au fil des mois. La misère des plus démunis s’est progressivement transformée en nation en péril. Les rapports de classes ont été balayés au profit des rapports en pays, plus ou moins amicaux ou rivaux à l’égard de la Grèce. Tsipras a joué la carte de l’unité nationale et de l’amalgame de l’identité grecque des victimes de « la crise », et, ce faisant, il a gagné son statut de chef en Grèce, aux yeux d’une majorité de la population. Chef du gouvernement en l’occurrence. Et surtout chef d’état parmi ses semblables. L’ancien gendre idéal au regard si doux est devenu l’homme de confiance, mûr, posé et réfléchi, puis le guide inflexible, autoritaire, mais dévoué faisant de son mieux dans l’intérêt du pays tout entier. Un pays uni, selon lui, dans le mélange de situations sociales non seulement hétérogènes, mais surtout antagonistes.

A celles et ceux qui, dans l’aile gauche de Syriza ou au-delà dans la gauche et dans le mouvement social, rappelaient que l’Allemagne, c’est douze millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté, que la France, c’est toujours plus de laissés pour compte dans tous les domaines et, surtout, que la Grèce, c’est aussi des patrons rapaces et leur lot de collaborateurs complices dans la hiérarchie des entreprises et des administrations, Tsipras insistait souvent sur la gravité du moment : ne pas se désunir, éviter les conflits sociaux et faire les bons choix dans l’intérêt de tous.

L’incroyable pouvoir de décider et de signer au nom de millions de personnes

C’est précisément une attitude souverainiste. Oui, vous avez bien lu : à ceux qui vous parlent de souverainisme comme d’une baguette magique qui eut été nécessaire en Grèce, vous pouvez les envoyer jouer aux billes. Car c’est exactement le chemin qu’a malheureusement pris Tsipras, ces derniers mois, en déplaçant la tension nécessaire entre les classes sociales sur le terrain des tensions — d’un autre type — entre gouvernements au prétexte illusoire de régler, par la négociation à l’échelle des états, de profondes inégalités sociales au sein de chacun d’entre eux. Il s’agit tout simplement d’un transfert de compétence depuis les mouvements sociaux des territoires en luttes vers le petit groupe de notables disposant de l’incroyable pouvoir de décider et de signer au nom de millions de personnes. C’est la réunion spectaculaire des puissants au prétexte frauduleux d’améliorer le sort des faibles, avec, fort logiquement, le résultat inverse.

Est-ce vraiment cela une politique de gauche ? Est-ce un mode d’action cohérent pour un gouvernement d’inspiration marxiste ?

Et c’est là qu’intervient le dernier point. Rappelez-vous qui est au pouvoir, depuis janvier, aux côtés de ministres Syriza : le principal parti souverainiste en Grèce, ANEL, aussi appelé Grecs indépendants. A-t-il critiqué ce mode d’action ? Non, bien sûr, il l’a approuvé, après avoir fait semblant de râler, le temps de reprendre du dessert. Ses députés ont-ils refusé l’accord du 13 juillet, lors des votes du 15 et du 22 juillet au parlement ? Non, ils ont voté la totalité des mille pages organisant le désastre, avant de retourner à la buvette. Le ministre membre des Grecs indépendants a-t-il finalement démissionné et quitté le gouvernement ? Pas du tout. Les Grecs indépendants ont obtenu un deuxième portefeuille ministériel, et hop ! Tout va bien pour eux ! Ça continue !

Alors, le souverainisme est-il la solution ? Non, comme on vient de le voir, c’est au contraire l’un des problèmes principaux de ces derniers mois.

C’est pourquoi, en France et ailleurs, en dépit des pleurnicheries tous azimuts — qui sont parfois des larmes de crocodiles — et des lamentations sur l’hétéronomie politique du gouvernement Syriza-Anel (désormais sans l’aile gauche de Syriza) sous la dictée des institutions supranationales, il serait bon d’arrêter de rejeter toutes les responsabilités sur les autres et de se cacher derrière son petit doigt. Bien sûr la responsabilité de ces institutions est immense, mais ce n’est pas elles qui ont littéralement décidé de tout ce qui vient de se passer pour les classes populaires en souffrance en Grèce, comme pour les pans entiers de nature mis en vente. Non, au bout du compte, c’est le gouvernement grec qui a refusé toutes les autres options depuis six mois, en allant jusqu’à dire qu’elles n’existaient pas.

La baguette magique du souverainisme cache en réalité un sceptre

Et la sortie de l’euro ? Ce moyen, parmi d’autres, n’est en rien l’apanage des uns ou des autres. Il n’y a aucun brevet « sortie de l’euro » déposé à l’INPI. Et rien ne prouve qu’un parti se proclamant souverainiste serait plus à même de l’organiser, surtout au vu de l’expérience grecque. En réalité, la sortie de l’euro n’est qu’un outil dans une boite à outils qui en compte des dizaines. Et l’utilisation des uns n’empêche pas celle des autres. Pendant que le souverainisme ressasse, comme un disque rayé, la solution magique de la sortie de l’euro, la vraie gauche et les mouvements révolutionnaires projettent bien au-delà d’innombrables formes d’actions qui caractérisent leurs analyses respectives et objectifs politiques. Et rien ne doit être laissé au hasard. Les rapports de classes et de dominations ne s’effaceront pas au prétexte de l’unité nationale et du pouvoir plein et entier d’élus bonhommes et repus chantant la Marseillaise devant une foule émue. Car la baguette magique du souverainisme cache en réalité un sceptre et le pouvoir ne sert que le pouvoir.

Nous unir, classe contre classe, par-delà les frontières

Sortir de la zone euro pour sortir de la zone euro ne suffit pas. Crier au loup venu d’ailleurs pour détourner les brebis nationales de la menace des loups nationaux est une vieille recette éculée. Une ficelle, un piège, une potence. C’est lutter contre tous nos prédateurs qui est nécessaire, urgent, vital. C’est nous unir, classe contre classe, par-delà les frontières. C’est, au moins, nous mettre en synergie, attentifs et solidaires, face à l’internationale du capitalisme triomphant. C’est nous rappeler le chemin parcouru, pour en comprendre les échecs et redécouvrir les rêves de celles et ceux qui nous ont précédé, il y a un siècle-et-demi. C’est ouvrir de nouvelles perspectives, décoloniser l’imaginaire, inventer des chemins de traverses, oser au-delà de ce qui paraît possible et, en aucun cas, se replier sur soi.

Depuis un mois, ce n’est pas Athènes qui est tombée, en réalité. Ce sont les persécutés et les insoumis de partout qui avaient les yeux rivés sur la Grèce, d’un bout à l’autre du monde, et qui ont été frappés une fois de plus.

C’est pourquoi l’heure n’est en aucun cas à l’union des tyrans avec leurs victimes, même au prétexte de la coexistence sur un même bout de territoire, mais au soulèvement simultané et solidaire des damnés de la Terre.

TINA ? En effet, mais dans le sens contraire. Oui, il n’y a pas d’alternative. Il n’y a pas d’autre issue possible pour sortir de l’impasse. Il n’y a rien à attendre, mais tout à faire. Il n’y a pas d’alternative : lutter.

Yannis Youlountas

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PS : si vous le souhaitez, nous pourrons en discuter lors des premières projections-débats, en version expérimentale puis définitive, de « Je lutte donc je suis ».

03/09 MARTIGUES (13)
08/09 ALBI (81)
09/09 TARBES (65)
10/09 VIC-EN-BIGORRE (65)
11/09 ANÈRES (65)
12/09 MIRABEL/BLACONS (26)
13/09 REILLANNE (04)
PUIS PORT-DE-BOUC (13)
14/09 CASTELNAUDARY (11)
19/09 GRENOBLE (38)
20/09 GENÈVE (SUISSE)
21/09 ANNECY (74)
22/09 THONON-LES-BAINS (74)
23/09 THORENS-GLIÈRES (74)
24/09 BERRE (13)
26/09 GRAULHET (81)
01/10 AUBAGNE (13)
03/10 MOUHANS-SARTOUX (06)
08/10 TOULON (83)
15/10 TOURNEFEUILLE (31)
17/10 CLUNY (71)
18/10 TOURNUS (71)
21/10 GRAMAT (46)
22/10 ANGERS (49)
23/10 RENNES (35)
24/10 ÉVRAN (22)
25/10 LANNION (22)
PUIS ST-BRIEUC (22)
26/10 BREST (29)
27/10 LORIENT (56)
28/10 VANNES (56)
29/10 OLÉRON (17)
30/10 ROCHEFORT (17)
02/11 TULLE (19)
03/11 ST-OUEN-L’AUMÔNE (95)
04/11 PARIS (75)
06/11 PARIS (75)
09/11 JOIGNY (89)
10/11 MEYMAC (19)
11/11 AUBUSSON (23)
12/11 LIMOGES (87)
13/11 MONTLUÇON (03)
14/11 VÉNISSIEUX (69)
16/11 TOULOUSE (31)
19/11 LE VIGAN (30)
20/11 POUCHARRAMET (31)
21/11 MAS D’AZIL (09)
03/12 AU 09/12 TOURNÉE EN BELGIQUE ET DANS LE NORD
Détails : http://jeluttedoncjesuis.net/spip.php?article16
Contact programmation : maud@jeluttedoncjesuis.net
Bande-annonce : http://www.youtube.com/watch?v=v3Vc5aWkORY

Je présenterai quelques extraits du film aux rencontres nationales des SEL à Digne le 20/08 et au congrès de l’ICEM (pédagogie Freinet) le 21/08 à Aix-en-Provence.
Le film sera mis en ligne en gratuit sur Internet (dans une douzaine de langues) dès que sa version sera finalisée, après avoir pris le temps d’échanger avec vous durant les premières projections-débats.
Xuan
   Posté le 17-08-2015 à 13:29:34   

Faire ouvertement front au projet européen


le blog d'Aurélien Bernier



La séquence de « négociations » entre la Grèce et l'Union européenne s'est achevée de la pire façon qui soit : par la signature, le 13 juillet, d'un accord renforçant l'austérité et détruisant encore un peu plus la souveraineté du peuple. Un accord accepté par le gouvernement de gauche radicale, élu justement pour en finir avec l'austérité et l'humiliation vécue par les Grecs depuis de longues années.

En rendant les armes, la majorité de Syriza emmenée par le premier ministre Alexis Tsipras n'a pas totalement trahi son programme électoral. Ce dernier, en effet, n'a jamais évoqué le fait de rompre avec l'Union européenne ou de sortir de la zone euro. Par contre, le référendum du 5 juillet, qui a vu le peuple dire massivement Non à un premier projet d'accord, interdisait absolument à Alexis Tsipras de signer un plan aussi proche du projet rejeté dans les urnes et aussi défavorable à la Grèce.

Le premier ministre a cru que la large victoire du Non le 5 juillet suffirait à assouplir la position des créanciers. Ce fut exactement le contraire. Mais cette erreur d'appréciation n'est rien à côté de la faute politique commise par la suite. Un référendum n'est pas un simple sondage d'opinion. Il engageait Alexis Tsipras à obtenir de meilleures conditions ou à refuser de signer. Quitte à démissionner en cas de blocage complet des négociations, lui qui avait mis cette démission sur la table huit jours plus tôt, à l'occasion du scrutin.

En acceptant l'ultimatum des créanciers, Syriza envoie un message terrible, à savoir que la rupture avec l'Union européenne serait encore pire que l'extrême austérité et la mise sous tutelle politique qui figurent dans l'accord. C'est une victoire de Margaret Thatcher à titre posthume : il n'y aurait aucune alternative à l'eurolibéralisme. C'est évidemment faux. Certes, il fallait envisager d'autres alliances (avec la Russie, la Chine...) qui n'auraient pas été sans contreparties, il fallait s'attendre à des représailles de la part des dirigeants européens et il fallait surtout avoir le courage de nationaliser largement, de dévaluer, de relancer la production et la consommation nationales. Mais on imagine difficilement que ce « plan B » puisse donner de pires résultats que le « plan A » qu'Alexis Tsipras a signé.

Peut-être la majorité de Syriza mise-t-elle sur un coup de billard à trois bandes pour se soustraire, à posteriori, à certaines clauses de l'accord. En attendant, ceux qui ont voté Non le 5 juillet ont bel et bien été trahis. Et les conséquences de cette faute sont prévisibles : le parti d'extrême droite Aube dorée s'est déjà positionné comme dernier rempart face à l'Union européenne ; il risque fort de progresser de façon spectaculaire lors des prochains scrutins.

Les répercussions seront également sévères dans le reste de l'Europe. Pour Podemos en Espagne tout d'abord, qui a cru bon de soutenir la majorité de Syriza après l'accord du 13 juillet. Dans ces conditions, où la coalition de gauche annonce à l'avance qu'elle aussi préférera se coucher plutôt que de rompre avec Bruxelles, on voit mal pourquoi les Espagnols la porteraient au pouvoir. Le renoncement de Syriza se paiera cher aussi en France. On imagine déjà Marine Le Pen renvoyer cet échec de la gauche radicale grecque à la figure de Jean-Luc Mélenchon ou de Pierre Laurent, qui auront bien du mal à trouver des arguments convaincants pour se défendre.

Les difficultés actuelles et celles qui s'annoncent sont très largement dues à la myopie de la gauche radicale sur la véritable nature de l'Union européenne. Pendant dix ans, entre le Non français du 29 mai 2005 et aujourd'hui, elle n'a cessé de prétendre, en dépit du bon sens, que les institutions communautaires étaient réformables. L'Union européenne pouvait bien imposer le traité de Lisbonne, le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), martyriser et humilier les pays du Sud, négocier avec les États-Unis le Grand marché transatlantique... les Syriza, les Front de gauche et les Podemos n'en démordaient pas : la négociation avec Bruxelles, Francfort et Berlin permettrait de « changer l'Europe ». Et de faire de l'euro un outil au service des peuples... Le plus tragique est de ne pas avoir perçu que ce discours, même s'il est plus virulent dans sa forme, n'est qu'une réplique de la propagande sociale-démocrate : demain, l'Europe sociale ! Les promesses trahies de François Mitterrand, de Lionel Jospin puis de François Hollande suffisaient à disqualifier totalement cette stratégie. Mais la gauche radicale s'entêtait. Jusqu'à la séquence grecque de 2015 qui fait définitivement voler en éclat l'illusion de la « réforme de l'intérieur ».

Il est bien temps aujourd'hui d'entrouvrir ces débats, tout en les canalisant pour qu'ils ne nous emmènent pas trop loin. Clémentine Autain (Ensemble) estime que l'on peut à présent douter du fait que l'union monétaire soit le paradis sur Terre et que, par conséquent, on est en droit de remettre en cause son existence. Tout en précisant aussitôt que refuser l'euro ne veut pas dire refuser l'Union européenne. En Belgique, le trotskiste Daniel Tanuro accepte enfin d'envisager la sortie de la Grèce de la zone euro... avant d'indiquer que cette solution n'est pas valable pour la France ou d'autres pays. Je repense alors aux écrits de mon ami et camarade Samir Amin, au lendemain du 29 mai 2005 : « On ne pourra jamais faire évoluer "de l'intérieur" l'Europe engagée dans la voie du libéralisme atlantiste, en direction d'une "Europe sociale" et indépendante (des États-Unis). C'est en faisant front ouvertement au projet européen tel qu'il est qu'on maximisera les chances d'une construction alternative authentique1. » Et je me dis que nous avons perdu dix ans.

J'ai défendu de mon côté l'idée de « désobéissance européenne », en lui donnant un contenu très clair : restaurer la souveraineté juridique et monétaire au niveau national pour mener des politiques de gauche. Je considérais qu'à partir du moment où un État dirigé par la gauche radicale recouvrait sa souveraineté, l'appartenance formelle aux institutions communautaires était secondaire. Cela reste techniquement vrai, mais le sort qui est fait aujourd'hui à la Grèce change la donne. Le simple fait d'être membre de l'Union européenne est devenu politiquement intolérable pour la gauche. Il ne s'agit plus seulement de rompre avec l'eurolibéralisme. Il s'agit d'affirmer que nous n'avons absolument rien en commun, ni du point de vue des objectifs, ni du point de vue des valeurs, avec ces institutions conçues dans une logique de classe, pour lutter contre les peuples, et qui se sentent à présent assez puissantes pour ne plus faire le moindre compromis. Le seul objectif valable est d'en sortir et de les démanteler.


1« Quel "projet européen" ? », Samir Amin, 21 juin 2005.


Edité le 17-08-2015 à 13:30:15 par Xuan