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 sur les attentats terroristes à Paris

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Xuan
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   Posté le 18-11-2015 à 12:10:37   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le blog de Loubna Mauro

Hier il fallait être Charlie et défiler derrière les trafiquants d'armes, les obscurantistes, tout le ban et l'arrière ban des chiens et faiseurs de guerres.

Aujourd'hui on me demande de mettre du bleu blanc rouge et puis quoi encore.

Je ne vais pas porter les mêmes couleurs que le Pen Sarkozy et Hollande ces fous de guerre, ceux là même qui pillent ont pillé et pilleront au nom des trois couleurs pour le seul confort de colons, de groupes industriels,d'actionnaires.

Pourquoi devrais je teinter ma douleur en bleu blanc et rouge quand elle est universelle.
Pourquoi devrais je porter trois couleurs en lieu et place de celle qui nous meurtrit aujourd'hui.

Le sang est rouge il est celui des martyrs de tous les temps, de Spartacus à Guy Môquet, de Rosa à Ben Bella.

Le sang n'a pas de patrie.

Non et non mes trois couleurs de ma nation ne se mêleront pas aux mêmes arborées par ceux là qui soufflent sur les braises, qui attisent les haines pour maintenir leur classe au pouvoir.

Mon drapeau est encore plus rouge aujourd'hui, s'y ajoute celui du sang versé hier.
Je saluerai les trois couleurs quand les coupables, ces gouvernements complices et donc ces présidents ex, actuel ou futur auront été jugés pour ce fait : complicité de crimes contre l'humanité.

Alors ma France, ma nation seront celles de ma classe, de cette classe que l'on fusille au petit matin .

Et le drapeau aux trois couleurs alors épousera celui de la Commune par la justice rendue à notre peuple.

À ma fille Leïla, à mon fils Nicolas et à mes petits enfants pardon pour ce monde là.

Avec mes moyens, mes défauts, comme tant et tant, nous continuons Le combat de l'indépendance du monde, il est cruel mais il n'y aura qu'une issue.

Socialisme ou barbarie.

Alain Girard.

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
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   Posté le 18-11-2015 à 12:11:52   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Samedi 14 devait se tenir a Vaulx -en- Velin ma commune, la fête de l'humanité en Rhône Alpe.
Elle a été annulée pour les raisons ci-dessous exposées.
Pas entièrement cependant, puisque que le banquet républicain qui l'ouvre chaque année a été maintenu donnant la possibilité aux communistes, venus nombreux, de partager ce moment fraternel, de discuter de la situation politique, des attentats de la veille mais aussi de la campagne électorale dans laquelle nous sommes engagés et de la politique que mène ce gouvernement, une politique qui est une politique de classe et se manifeste durement a l'égard des catégories populaires.
L'ambiance était bonne tranquille et chaleureuse.
Nous avons cependant été obligé d'écourter cette rencontre par décision de la municipalité (PS-Droite) qui a argué une mesure préfectorale.
Curieux, quand je me suis ensuite rendu en ville, je suis passé devant l'Astrobal salle de sport ou se déroule les matchs de basket de l'ASVEL. Les parkings étaient pleins, les voitures comme d'habitudes débordaient de partout, montrant une affluence importante.
Deux poids deux mesures?
Toutes les manifestations n'ont donc pas eu le même traitement! Pourtant sincèrement s'il avait du y avoir un lieu ciblé ce soir là n'aurait-ce pas été celui-ci? Sans doute que les enjeux financiers et politiques n'étaient pas les mêmes!


Gilbert Remond

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   Posté le 18-11-2015 à 12:13:37   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Un petit commentaire tout de même : la déclaration de Le Hyaric ne se distingue en rien de celles du gouvernement et de l'opposition bourgeoise.
Pas un mot sur l'impérialisme français. Il fait corps avec la bourgeoisie.


PCF Vaulx-en-Velin

Fête Humanité Rhône 2015

PAR RESPECT DES VICTIMES ET DE LEURS FAMILLES, DANS LE CADRE DE L'ETAT D'URGENCE, FACE AU DEUIL QUI NOUS FRAPPE TOUS, LA FÊTE 2015 à ETE ANNULEE POUR FAIRE PLACE A UN TEMPS D'ECHANGE ET DE RECUEILLEMENT:

"Solidaires face à la barbarie !
L’effroi nous saisit et la douleur nous étreint après la nouvelle agression terroriste d’une violence et d’une ampleur inédites, devant cet acte de guerre, commis par des fanatiques en plein Paris. Le peuple français ensanglanté pleure sa jeunesse, compte ses morts et partage son chagrin avec une remarquable dignité en multipliant les gestes de solidarité.
Nos pensées les plus émues et les plus solidaires vont aux familles et aux proches des si nombreuses victimes. Nous mesurons leur détresse, nous sommes et resterons à leurs côtés.

Ces actes barbares ont été commis par des forces organisées qui veulent porter la guerre, la violence et la haine au cœur de notre société en mitraillant indistinctement des innocents qui cherchent à vivre des moments heureux, dans des bars, au concert ou au stade.

Face à l’horreur, face à la barbarie infâme, les valeurs de la République doivent être défendues avec détermination et lucidité, dans la solidarité et le droit.
L’Etat doit prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité de tous nos concitoyens, aujourd’hui et demain. Les moyens de la justice, des forces de sécurité et des services de renseignement doivent être considérablement renforcés pour éradiquer les foyers du terrorisme fanatique.

Je rends hommage aux policiers, gendarmes, au personnel médical et aux fonctionnaires pour le dévouement dont ils ont fait preuve. Je salue la solidarité dont ont immédiatement témoigné les habitants et passants, témoins du carnage.

Les temps rudes qui s’annoncent appellent à la clairvoyance, au courage et à la raison pour que soit préservées les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité que ces criminels honnissent et cherchent à détruire"


Patrick Le Hyaric
Directeur de "l'Humanité


Edité le 23-11-2015 à 12:45:22 par Xuan




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   Posté le 18-11-2015 à 12:17:13   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

A lire :

Lénine : le socialisme et la guerre


Les principes du socialisme et la guerre de 1914 1915


http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1915/08/vil19150800b.htm

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   Posté le 18-11-2015 à 12:22:53   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

futur rouge

A bas l'intervention en Syrie, résistons aux plans guerriers de l'Etat français !


L’Organisation Communiste Futur Rouge présente toutes ses condoléances aux proches des victimes des attentats de Paris et Saint Denis. Le plan meurtrier de Daesh a été conduit avec précision. Ils ont focalisé les forces de police sur l'évacuation des supporters du stade de France en faisant sauter des bombes au milieu de la population de Saint Denis. Ils ont ciblé des quartiers centraux dans la vie collective des parisien-ne-s et proches banlieusard-e-s. Oui, ces victimes sont nos mort-e-s.

Daesh n’a rien visé de vraiment politique ou symbolique mais a seulement cherché à semer la terreur parmi la population. Ils y sont parvenus, prouvant du même coup que malgré tous les plans Vigipirate, une des meilleures polices du monde, l’Etat Français n’est pas capable d’apporter la protection aux personnes.

Ce qui n’empêchera pas le gouvernement de restreindre de nouvelles libertés, de multiplier les contrôles abusifs, de s’enfoncer dans l’arbitraire en prétendant lutter contre le « terrorisme ». Quand « l’état d’urgence » est décrété, les pires abus d’autorités sont possibles. Les discours officiels incitent à la communion, à l’unité nationale, et très logiquement bannissent implicitement toute réflexion remettant en cause la république sacrée.

La France est en guerre

Le drame, par son nombre de morts amène la guerre sur le sol de l’hexagone. Nicolas Sarkozy affirme « La France est en guerre », comme si c’était un scoop.
D’où vient l'abondance dans laquelle une partie des français-e-s vivent ?
Nous avons des centrales nucléaires qui nous fournissent de l’électricité à bas prix 24h/24 parce que les nigérien-ne-s crèvent dans les mines d’uranium pour le plus grand profit de l’entreprise française Areva.

Nos campagnes sont paisibles alors qu’en notre nom la France intervient en Côte d’Ivoire, en Lybie, en Centre-Afrique, au Mali, en Syrie, en Irak, en Afghanistan.
Lorsqu’elle n’envoie pas directement ses troupes, elle finance des groupes qui lui permettent de déstabiliser des états. Elle finance et arme Boko Aram. Elle finance et arme Al-Nosra et d’autres groupes religieux réactionnaires.
« C’est pour se défendre » entendra-t-on. Après la violence des attentats, cet argument est affirmé avec force et conviction. Mais comment peut-on parler de défense quand l’aviation française a bombardé régulièrement le Moyen-Orient depuis presque trente ans ? Comment peut-on parler de solidarité internationale quand on cherche à déstabiliser des pays, entraînant des guerres civiles meurtrières ?

C’est du pétrole et d’autres ressources souterraines que la France vient chercher et contrôler dans ces territoires, elle vient défendre sa place sur l’échiquier impérialiste, il n’y a pas de défense ni d’humanité, encore moins de solidarité dans ces guerres d’agressions.
Daesh, le rejeton monstrueux de la politique des impérialistes

Les jeux de billards à trois bandes des puissances impérialistes et régionales, qui toutes ont armé des groupes religieux réactionnaires, ont créé une situation de chaos de laquelle est né Daesh, autoproclamé Etat Islamique, ou E.I. Celui-ci est expansionniste et cherche à conquérir des territoires où il fait régner un ordre féodal brutal et mène une politique de génocide à l'encontre des chiites et des minorités religieuses (yezidi-e-s, alaouites, etc.) ou contre ceux qui lui résistent, comme les kurdes. Ils se sont attaqués au Hamas, il y a quelques jours au Hezbollah, curieusement il n'y a qu'Israël qui est épargné. Surtout Daesh tente de conquérir la Syrie convoitée par les forces impérialistes et les puissances régionales comme la Turquie.

L'escalade du conflit militaire syrien

Le conflit militaire autour de la Syrie, de façon générale, au lieu de s'apaiser, entraîne de plus en plus de belligérants. Du financement de groupes armés, on est passé à des bombardements, puis à l'envoi de troupes au sol. La situation pour la population civile n'a fait que s'aggraver, la population syrienne, déjà en pleine guerre civile, doit faire face à l'offensive militaire de Daesh qui prône le nettoyage ethnique et pousse des centaines de milliers de syrien-ne-s à l’exil.

Une conférence était prévue à Vienne ce week-end entre les puissances impérialistes et les puissances régionales impliquées dans le conflit pour décider du sort du territoire syrien tandis qu'une attaque de Raqqa, capitale de l'E.I, se profilait.

Ces attentats représentent une escalade dans un conflit militaire en train de s'aggraver dont la France est particulièrement responsable. L’Etat français a grandement participé à déstabiliser la Syrie pour justifier une intervention militaire que François Hollande réclamait contre Bachar Al Assad. L'Etat français a établi des plans stratégiques : depuis 2005, il a coopté des « opposant-e-s » pour former un futur régime. Devant leur échec à prendre la tête du peuple syrien à partir de 2011, il a financé et entraîné des groupes armés. Il a mené en 2013 une campagne internationale pour obtenir une intervention militaire. Il a envoyé des troupes cet été. Depuis dimanche elle bombarde Raqqa, capitale de l'E.I, où de nombreux civils pourraient être blessé-e-s ou mourir. L'offensive contre Raqqa a commencé.

L'Etat français et son gouvernement ont grâce à ces attentats un parfait casus belli pour entraîner encore une escalade du conflit, avec l'appui des autres pays impérialistes, mais en se taillant la part du lion.

En tant que communistes et anti-impérialistes, nous disons haut et fort que les bombardements de la France sont aussi horribles et meurtriers que les attentats de Daesh, et que, comme ces derniers, ils ne correspondent pas à défendre les intérêts des peuples.

Soutien à la résistance kurde et syrienne !

Ceux qui sur place nous donnent des perspectives de lutte, ce sont les forces de résistance et les forces progressistes de la région, palestiniennes, libanaises, kurdes.

Au Liban, l'Etat Islamique cherche à semer la guerre civile, sens de l'attentat contre le Hezbollah. Les milices liées à l'Iran combattent l'Etat Islamique en Irak.

Ils se sont attaqués au Hamas.
Les kurdes mènent un travail exemplaire : celui de construire une solidarité entre communautés religieuses et les peuples de la région et de s'opposer au saccage de la région par l'Etat Islamique et les impérialistes.

Les Forces Démocratiques de Syrie (constituées des forces kurdes et de leurs allié-e-s arabes et assyrien-ne-s) sont les seul-e-s à mettre en échec sur le terrain les milices réactionnaires (que ce soit l'Armée Syrienne libre, Jahbat al Nosra ou Daesh). C’est encore le soutien des troupes des FDS de Syrie et du PKK , qui vient de remporter une importante victoire en reprenant le village d'al-Hol, qui a permis de reprendre la ville de Sinjar des griffes de Daesh.

Ils ne sont bien entendus pas soutenus par l'Etat français.

Les intérêts stratégiques de l'Etat français font en effet écho à ceux de de la Turquie, qui revendique et cherche à conquérir du territoire en Syrie : le démantelement du territoire syrien.

La Turquie réprime violemment le mouvement de résistance kurde et les forces progressistes turques, au besoin en armant l'Etat Islamique contre eux.

Soutenons les forces de résistances locales. Soutenons les réfugié-e-s des guerres que l'Etat français mène. Ne croyons pas un seul instant François Hollande quand il tente de nous faire croire que son objectif c'est l'Etat Islamique. Son objectif et l'objectif de l'Etat français, dans la région, ce sont des bases militaires, du pétrole et des régimes à leur botte.

Solidarité avec les Forces Démocratiques de Syrie !
Soutien aux peuples kurdes, palestiniens et libanais qui résistent aux religieux réactionnaires et aux impérialistes !

Assez d’agressions de l’armée française ! Retrait des troupes engagées, arrêt des bombardements ! Halte aux lois liberticides en France !


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Xuan
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   Posté le 19-11-2015 à 12:53:43   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Bonjour
je vous propose une troisième série d'article sur les évènements de vendredi dernier. Vous trouverez: le communiqué du PDAS, un article de Nafeez Amed paru sur le site les crises.fr repris par Histoires et société et faire vivre le PCF, sur les soutiens dont bénéficie l'état islamique suivi de deux notes de lecture présentées sous forme d’entretien avec les auteurs de deux livres concernant l'histoire du mouvement ouvrier. Le premier est sur le fascisme et sa monté dans les années trente, l'autre est sur le mouvement pacifique et ses conséquences en 14/18 face à l'union sacrée.


Enfin, pour commencer, je vous propose deux articles qui concernent une campagne en cours assez perverse puisqu'elle vient prend sa source dans l'émotion suscitée ces dernires jours en s'appuyant sur l'élan de générosité et le besoin de solidarité qui s'expriment; pour les détourner vers des objectifs beaucoup moins louables. Je m'excuse auprès de tous ceux qui ont suivit la proposition de facebook pensant alors exprimer leur solidarité avec les victimes de la barbarie fasciste qui s'est abattue vendredi soir sur nos compatriotes et il faut bien le dire la jeunesse de France. Il ne s'agit aucunement de juger tous ceux qui nombreux ayant adopter cette proposition viennent me lire et avec qui s'est noué au fil des jours une relation d'amitié, mais il faut savoir garder raison et pouvoir interroger la signification des ses actes dans leurs conséquences.

Aujourd'hui cette raison postulée et exigée pourrait bien venir de "la perfide Albion" qui certes en la circonstance n'est pas frappée comme notre peuple vient de l'être et peut donc prendre du recule sur ce qui se passe au sujet des actes que l'on nous demande de poser . Je dirais cependant que nous sommes nombreux à ne pas avoir cédé ou à avoir repris en lieux et place des trois couleurs nationales, le logo "vos guerres nos morts". Il n'empêche cet article pose un problème qui mérite l'attention de chacun. Se draper de tricolore ne dis pas seulement la solidarité avec nos morts mais aussi d'autres symboliques. Il y a bien longtemps que ces couleurs ont pris une autre signification que celle de la révolution et de ses valeurs de liberté d'égalité et de fraternité.

Dans le contexte d'aujourd'hui c'est aussi celle de la politique étrangère de la France que nous approuvons en les portant, celle de l'union sacrée dans la quelle les classes dirigeantes ont a chaque fois qu'ils l' ont pu embarquer le peuple pour lui faire endosser ses mauvais coups.Comme l'écrit la journaliste anglaise nous a-t-on demandé de porter les couleurs du Liban du Kurdistan ou de la Russie lorsqu'ils ont été frappé par les mêmes malheurs? Quand a celui qui suit il est tout aussi pertinent puisqu'il nous explique avec clarté les tenants et les aboutissant de cette opération. Soulignons qu'il propose une capture d'écran sur le monde impératif et que la photo donnée en illustration est celle d’Alexandre de Macédoine le conquérant d'un empire qui s'étendait de l'occident au moyen orient. si les signification peuvent être multiples il n'en s'agit pas moins de fixer une orientation politique, sournoisement d'exiger une prise de position dans le style je suis Charlie, tout en évitant de commettre les maladresses de janvier dernier et leur contre performances.

Ainsi que l'écrivent les auteurs de l'article:"à l’heure où la société française cherche son unité et la réponse appropriée à l’agression qu’elle vient de subir, il est essentiel de rester lucide sur la manière dont l’opinion publique se construit et s’oriente au sein des réseaux sociaux, et donc sur Facebook".


Gilbert Rémond

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   Posté le 19-11-2015 à 13:12:05   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Poster un drapeau français sur votre profil Facebook, c'est (un peu) de l'ethnocentrisme

France | Repéré par Camille Belsoeur

publié le 17.11.2015 à 10 h 30

Pour une journaliste britannique, le drapeau tricolore qui s'affiche en solidarité des victimes des attentats du 13 novembre a des relents d'«impérialisme».
Comme nombre de mes «amis» Facebook qui sont aussi des proches dans la vie réelle, j’ai apposé un drapeau français sur ma photo de profil sur le réseau social. Sur le moment, après un court moment de réflexion sur le bien-fondé ou non de l’opération, j’ai décidé de cliquer sur l’option proposée par Facebook en solidarité aux victimes des attaques terroristes qui ont endeuillé Paris le 13 novembre.

Mais cet acte en apparence plein d’empathie, et au premier abord plutôt anodin, ne l’est peut-être –rien n’est définitif puisque l’on va rentrer dans un vif débat– pas tant que ça.

Paris-Beyrouth, deux poids et deux mesures

Dans une chronique très partagée sur les réseaux sociaux (plus de 38.000 partages à l’heure d’écrire ces lignes), le très sérieux média britannique The Independent remet en cause le bon sens de cette initiative proposée par Facebook.

Lulu Nunn, la journaliste auteur de la tribune, écrit ces lignes:

«J’espère juste que vous allez aussi changer votre photo de profil avec un drapeau d’un pays différent à chaque fois que des personnes seront tuées à tort en représailles d’un conflit international –par exemple, comme pour les attaques à Beyrouth au Liban la veille [de l’attaque de Paris].»

L’attentat, également revendiqué par l’État islamique, qui a causé la mort de quarante-trois personnes dans la capitale libanaise, «n’a pas suscité la même émotion que les attaques de Paris, vingt quatre heures plus tard. Pas de monuments illuminés avec un cèdre, pas de photos de profil barrées de noir sur les réseaux sociaux, pas de veillées à la bougie aux quatre coins du monde» , écrivait le site Rue89.

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Ethnocentrisme occidental

Pour The Independent, la photo tricolore qui s’affiche sur nos photos de profil Facebook souligne l’ethnocentrisme occidental. Les Américains ou les Britanniques vont eux aussi partager –de manière inconsciente– le drapeau français, plutôt que le cèdre libanais.

Mais la critique du média britannique ne s’arrête pas là:

«Les drapeaux sont des symboles chargés d’un incroyable sens politique et historique –regardez juste l’infâme drapeau que porte haut l’État islamique lui-même–, qui représentent les États, leur influence, leur pouvoir, les frontières, l’identité, le nationalisme, qui sont quelques-unes des causes les plus courantes qui mènent à un conflit armé. C’est important, avant d’apposer un drapeau sur votre visage souriant, de penser à tout cela» , écrit Lulu Nunn.

Tourner le dos à l’impérialisme

La journaliste britannique va encore un peu plus loin en ajoutant que le parfum d’«impérialisme» qui peut se dégager du drapeau français ainsi partagé en masse sur Facebook peut servir la cause de l’État islamique, qui se sert lui-même à plein des réseaux sociaux pour diffuser sa propagande très élaborée.
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Il y a aussi le deux poids, deux mesures mis en place par Facebook –qui est une entreprise américaine– et souligne de ce point de vue cet ethnocentrisme occidental. Comme pour le service Safety Check, un service mis en place par le réseau social pour indiquer à vos proches que vous êtes en sécurité après une catastrophe ou un attentat, Facebook a oublié Beyrouth.

Vendredi soir, les informations mises en ligne sur les réseaux sociaux dépassaient en cadence et parfois en pertinence celles offertes par les grands médias télévisuels et radiophoniques. Par le biais des échanges constants et des débats rendus possibles sur la Toile, « l’humanité connectée » est sans doute une humanité plus soudée et plus forte contre la peur.
A ce titre, il serait donc difficile de reprocher à Facebook d’avoir demandé avec insistance à chacun de ses utilisateurs parisiens et franciliens de se signaler en sécurité le soir du 13 novembre.

Cependant, l’engagement de Facebook est allé plus loin, puisqu’à cette fonctionnalité exceptionnelle s’en est ajoutée une seconde dont l’utilité civique et la portée sociétale posent autrement question.

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« Changez votre photo »


Pour la première fois, les utilisateurs ont ainsi eu l’opportunité de superposer à leur photo de profil le drapeau d’une nation.

Déjà expérimentée au moment de l’adoption du mariage pour tous aux Etats-Unis avec le célèbre gay flag multicolore, cette fonctionnalité doit nous interpeller au-delà des divergences sur le sens politique, culturel et social associé au drapeau lui-même.
Le simple fait que Facebook propose de recouvrir nos photos d’une teinte bleu-blanc-rouge facilite grandement la décision de l’utilisateur d’adopter ce code couleur en réaction aux attentats de Paris.

Capture d’écran

Il est difficile de déterminer si ce choix entre en concurrence directe avec le recours à d’autres symboles, comme la devise de Paris « fluctuat nec mergitur » ou cette tour Eiffel noire sur fond blanc (évoquant l’emblème peace & love autrefois coloré). Il est en revanche clair que cette initiative renforce de facto la présence du drapeau français sur le réseau social.

Sur le plan linguistique, on constate que le message d’incitation utilise l’impératif (« Changez votre photo »), ce qui doit nous faire prendre conscience que la tragédie actuelle donne l’occasion à Facebook de tester l’adoption, par ses utilisateurs, de comportements suggérés par l’entreprise elle-même. Par ce biais, elle obtient une information précieuse quant à l’influence directe qu’elle peut espérer exercer sur tel ou tel utilisateur.

« Votre soutien à la France et aux Parisiens »

En outre, alors que la mise en ligne spontanée d’un drapeau de la France peut revêtir une multitude de significations (élan nationaliste, expression de solidarité, symbole de résistance, etc.), l’injonction de Facebook contribue en quelque sorte à fixer cette signification : il s’agit de « montrer votre soutien à la France et aux Parisiens ».
Bien qu’une majorité d’internautes adhère sans doute à cette interprétation, on ne peut ignorer qu’une fraction de la population attribue à ce même symbole une connotation guerrière ou un message politique particulier.

Sans spéculer sur les intentions de Facebook et sur l’utilisation effective de ces données, on peut néanmoins indiquer le potentiel que recèlent les données obtenues via cette fonctionnalité nouvelle.

Tout d’abord, et contrairement à ce qui est rendu possible par l’analyse automatisée d’images, Facebook récolte ici une donnée binaire extrêmement fiable.

21% de mes contacts l’ont fait

Un clic sur le bouton « Essayer » se traduit immédiatement par l’apparition d’un 1 dans une colonne quelconque de leur base de données. Etant dénuée de toute ambiguïté, cette information constitue donc un pivot utile pour l’exploration et l’analyse de l’énorme masse d’informations que Facebook recueille chaque jour à notre sujet (conversations, publications, contenus partagés, etc.).

Notons également qu’étant appliquée aux photos de profil – qui sont publiques – la même information peut simultanément être analysée par des tiers, gouvernementaux, commerciaux ou autres.

De plus, il faut tenir compte du fait que nos données ne sont pas seulement traitées à l’échelle individuelle. Certes, chaque utilisateur suit ou non la recommandation de Facebook en son for intérieur, et pour des raisons et des motivations qui lui sont propres. Mais les analyses effectuées ne se restreignent pas à l’individu lui-même : le plus souvent, c’est en réalité le réseau social des individus qui est analysé.
Ainsi, quel que soit notre choix, Facebook peut calculer très facilement la proportion de contacts ayant souscrit à cette option, et il y a tout autant d’informations – si ce n’est plus – dans cette proportion que dans nos choix individuels. Par exemple, si j’ai choisi de ne pas souscrire à cette option, 21% de mes contacts l’ont fait. Cela signifie probablement que je ne suis pas farouchement anti-France et encore moins pro-djihad.
Qui vous influence ?

Ce chiffre est une signature de mon milieu socioculturel ; une proportion de 70% suggèrerait un milieu social plus enclin au sentiment national voire au nationalisme politique, tandis qu’une proportion de 0% pourrait refléter l’appartenance à un milieu radicalisé… Une information finalement précieuse pour les dispositifs de surveillance automatisés récemment mis en place dans le cadre de la loi relative au renseignement.
Enfin, on relèvera que la souscription à cette option s’opère par le biais d’un clic au bas de la photo de profil d’un individu spécifique de notre liste de contacts. Par conséquent, en optant pour cette fonctionnalité, vous permettez à Facebook de savoir qui vous influence.

Avez-vous pris votre décision en constatant le choix de votre oncle, de votre meilleur ami, ou d’une connaissance du sexe opposé dont vous allez fréquemment consulter le profil ? Qui a le plus d’influence sur le réseau ?

A n’en pas douter, la décision de certaines personnes pèse plus que d’autres. Certains auront amené 30 personnes à se « convertir » au bleu-blanc-rouge, là où d’autres n’en auront amené que une ou deux. Ici encore, l’information recueillie est extrêmement fiable. Dans le futur, verrez-vous plus souvent les publications de la personne la plus apte à « convertir » les membres de son cercle social ?

Exiger une transparence des algorithmes

On sait depuis longtemps que Facebook filtre les publications qui s’affichent sur notre mur en fonction de nos affinités et de divers autres paramètres opaques, en dépit du contrôle proposé aux utilisateurs. Comment l’entreprise va-t-elle utiliser les nouvelles données ici discutées ?

Il est désormais avéré que la manipulation des contenus disponibles sur la Toile exerce une influence considérable sur les opinions et les intentions de vote des citoyens.
Une étude parue cette année dans la prestigieuse revue PNAS indique par exemple qu’en manipulant le référencement de sites d’information politique dans un moteur de recherche comme Google, il est possible de modifier jusqu’à 20% des intentions de vote.

Jusqu’à preuve du contraire, ni Facebook ni Google ne pratiquent ce type de manipulation volontaire et ciblée des sources d’information proposées à leurs utilisateurs, mais compte tenu de l’importance croissante de ces plateformes dans le débat public, il semblerait judicieux d’inciter nos gouvernants à exiger une transparence totale des algorithmes [PDF] de référencement et de « sélection intelligente » des contenus utilisés par ces entreprises.

Un peu plus patriotes qu’avant

Il est indéniable que les réseaux sociaux et plus généralement Internet peuvent avoir un impact positif sur le progrès politique et culturel de nos sociétés, en stimulant les débats directs entre citoyens et en leur offrant de nouveaux moyens d’expression. Cependant, les risques de dérive ne sont pas absents et l’opportunité offerte par Facebook de superposer en un clic le drapeau de la France à nos photos de profil présente ainsi un risque potentiel.
D’une part, en facilitant et en encourageant la décision d’arborer les couleurs bleu-blanc-rouge, cette fonctionnalité nouvelle amène de nombreux utilisateurs à effectuer un choix. Or, si un choix résulte évidemment de nos opinions préalables, on sait depuis plus de 50 ans que les êtres humains ajustent également a posteriori leur opinions, de manière à ce qu’elles soient plus en accord avec les choix effectués.

Ce phénomène s’appelle la résolution de dissonance cognitive et il implique que si l’on « force » (ou que l’on incite fortement) les individus à effectuer un choix, on les force également à justifier ce choix, pour eux-mêmes et vis-à-vis des autres ; de sorte qu’après avoir arboré les couleurs bleu-blanc-rouge, chacun aura tendance à être – en moyenne – un peu plus patriote qu’avant.

D’autre part, on sait aussi qu’aucun individu n’échappe aux pressions de conformité sociale : chacun se construit dans le rapport à l’autre. Des expériences célèbres ont même montré que deux lignes de grandeur manifestement différentes ont tendance à être jugées de taille égale si plusieurs personnes affirment qu’elles le sont (c’est l’expérience de Asch).

Rester lucide

Enfin, les travaux très influents de Zajonc ont clairement démontré que le simple fait d’être exposé répétitivement à une image donnée (telle que le drapeau français) a tendance à favoriser les sentiments positifs et à diminuer les sentiments négatifs que nous éprouvons à son égard.

A l’heure où la société française cherche son unité et la réponse appropriée à l’agression qu’elle vient de subir, il est essentiel de rester lucide sur la manière dont l’opinion publique se construit et s’oriente au sein des réseaux sociaux, et donc sur Facebook.
Quand bien même le lecteur de la présente analyse serait certain de ne pas être personnellement impliqué par les faits ici évoqués, il est néanmoins utile de rappeler que ces derniers – parce qu’ils s’appliquent à l’échelle d’une population entière – joueront à n’en pas douter un rôle causal important dans les mois et les années qui viennent.

Cet article a bénéficié des commentaires précieux de Clio Coste et Guillaume Dezecache, également docteurs en sciences cognitives.
17 novembre 2015

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Xuan
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PARTI ALGERIEN POUR LA DEMOCRATIE ET LE SOCIALISME

Attentats criminels de Paris
Les communistes algériens dénoncent leurs auteurs et les conséquences de l'appui de l'impérialisme partout dans le monde aux hordes obscurantistes organisées sous le drapeau de la religion






Le peuple français subit à son tour la barbarie des hordes que ses dirigeants ont couvées partout où les intérêts de la bourgeoisie française sont en jeu. Il paye dans sa chair les conséquences des ingérences et des guerres d'agression menées par sa bourgeoisie impérialiste et ses dirigeants de droite ou socialistes en Afrique et au Moyen Orient, de leur soutien politique et militaire aux bandes qui opèrent en Syrie et dans le monde arabe et islamique sous des slogans religieux.

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Des jeunes embrigadés dans les rangs de l'obscurantisme sous le couvert de l'Islam ont assassiné plus de 129 personnes et blessé quelque 300 autres dans des attaques lâches et ignobles qui ont ciblé des lieux populaires de divertissement à Paris dans la nuit du vendredi 13 novembre. L'organisation criminelle dite Daech, créée par la CIA pour abattre le régime syrien, morceler et dominer la Syrie et l'Irak, pour fournir des prétextes aux interventions extérieures sous le drapeau mensonger de la "liberté", a revendiqué le massacre.
Il importe peu de savoir si le monstre fabriqué dans les laboratoires des guerres de subversion de l'impérialisme a réellement échappé ou non au contrôle de ses créateurs.
Quelles que soient leurs multiples étiquettes, "Moudjahidine afghans", Talibans, al-Qaïda, Daech, Front en Nosra, Front islamique du Salut en Algérie, AIS, GIA, etc., tous ces mouvements moyenâgeux sont soutenus et instrumentalisés depuis des décennies par les Etats impérialistes pour soumettre à leur domination les peuples arabes et islamiques qui rejettent leur diktat, pour justifier leur "devoir d'ingérence" dans le monde sous les prétextes les plus divers, pour réprimer les mouvements révolutionnaires et les forces de progrès, pour s'emparer des richesses énergétiques des peuples de l'Afrique du nord et du Moyen Orient et amasser des profits astronomiques, pour susciter à l'échelle mondiale les divisions et les haines au sein des travailleurs et des peuples exploités par le système capitaliste, pour semer la psychose et la peur qui détournent les travailleurs de la résistance contre l'offensive de destruction des conquêtes sociales menée de façon ininterrompue depuis la disparition de l'URSS et du camp socialiste.
Les terrains occupés par ces mouvements sont gorgés de sang. Les peuples arabes et musulmans subissent chaque jour et massivement les sanglants forfaits perpétrés par les bandes obscurantistes.

Le peuple français subit à son tour la barbarie des hordes que ses dirigeants ont couvées partout où les intérêts de la bourgeoisie française sont en jeu. Il paye dans sa chair les conséquences des ingérences et des guerres d'agression menées par sa bourgeoisie impérialiste et ses dirigeants de droite ou socialistes en Afrique et au Moyen Orient, de leur soutien politique et militaire aux bandes qui opèrent en Syrie et dans le monde arabe et islamique sous des slogans religieux.

Tout en brandissant hypocritement l'étendard de la liberté et de la démocratie, la bourgeoisie impérialiste de France, des USA, d'Angleterre, d'Allemagne, apporte dans son ensemble son appui à tous les groupes fascistes dans le monde, quelles que soient leurs références politiques, de l'Ukraine au Venezuela, pour briser les mouvements populaires en lutte contre sa domination.

Elle tente de contrer la montée de nouveaux pays capitalistes rivaux dans le monde - Russie, Chine, Brésil- en prenant également appui sur des bandes fascistes et en exploitant les mécontentements sociaux internes suscités dans ces pays par les contradictions capitalistes.

Les manipulations impérialistes ont renforcé et enhardi les groupes obscurantistes en abattant ou en tentant d'abattre les régimes qui les ont combattus en Libye, en Irak, Syrie, en poussant d'autres régimes comme celui de l'Algérie à les laisser diffuser leur idéologie rétrograde qui prépare le terrain à de nouveaux assauts.

Les actions criminelles du 13 novembre sont une des conséquences-boomerang de l'intervention militaire en Libye en 2011 de la bourgeoisie impérialiste française et de ses politiciens, en concertation avec l'impérialisme US et son instrument de mort l'OTAN, en coordination avec l'insurrection militaire des nervis libyens affiliés à al-Qaïda. Le résultat de cette agression qui s'est achevée par le renversement par la force et l'assassinat de Kaddafi a été le massacre de plus de 150 000 Libyens sous les bombardements de l'aviation française, le basculement de tout un peuple, ainsi que de millions d'Africains que la Libye faisait vivre, dans le chaos, la misère absolue, la loi barbare des milices islamistes, la transformation de ce pays en terre d'exode et de vivier de mercenaires obscurantistes essaimant dans les pays voisins et partis en Syrie prêter main forte à leurs acolytes.

Enivrés par leurs succès et leur impunité, la bourgeoisie impérialiste française et ses politiciens tentent d'imposer leur loi en Syrie depuis 5 ans en compagnie de leurs alliés US, anglais, turcs et monarques du Golfe. Ils soutiennent, financent, arment et forment des dizaines de milliers de jeunes fanatisés ou déboussolés par leur marginalisation par le capitalisme, incités à affluer de 100 pays vers la Syrie réduite à l'état de pierres, massacrant ses ouvriers, ses intellectuels et ses savants, rêvant d'instaurer un Etat théocratique sur les décombres de l'Etat laïque combattu sans interruption depuis 35 ans par le mouvement des frères musulmans. Avec les USA, l'Angleterre et le monarque de la Jordanie, ils ont fait adopter par le Conseil de Sécurité de l'ONU le 14 avril dernier une résolution légitimant le bombardement du Yémen.
Une coalition de régimes monarchiques dirigée par l'Arabie Saoudite a entrepris 3 semaines avant d'écraser ce pays sous un tapis de bombes afin d'installer une marionnette à sa tête avec l'aide sur le terrain des spadassins d'al-Qaïda.

Tout en feignant de combattre Daech - alors qu'en fait l'axe de leurs bombardements vise les troupes de Daech qui s'attaquent aux agents des USA ou qui auraient tendance à oublier que leur cible prioritaire est et doit rester la Syrie - les impérialistes occidentaux appuient la terreur instaurée par leurs hommes de main sous le drapeau de l'islam.

Un des buts de leur soutien à tous ces mouvements est de morceler les peuples arabes pour casser leur capacité de résistance à l'expansionnisme colonialiste continu du sionisme israélien.
Afin d'assurer des marchés et des profits astronomiques à la bourgeoisie militaro-industrielle, afin aussi de préserver ses intérêts contre tout mouvement populaire anti-impérialiste, ils ont quadrillé les pays du Golfe de bases militaires et entretiennent des alliances étroites avec les régimes les plus rétrogrades des pays arabes et de la région, Arabie Saoudite, Qatar, Jordanie et Turquie notamment.

En vérité il n'y a aucune différence fondamentale au plan des objectifs, de la négation des droits démocratique les plus élémentaires, et des méthodes fondées sur la terreur entre l'organisation dite Daech et le régime monarchique de l'Arabie saoudite. Le royaume ouahhabite n'est rien d'autre que la version Daech institutionnelle originelle alliée indéfectible et "sage" des USA.
Il est hypocrite de prétendre combattre le terrorisme des hordes qui se revendiquent d'une conception rétrograde de l'Islam et de serrer la main du monarque saoudite en concluant avec lui un juteux marché de vente d'avions "Rafales", de fermer les yeux sur la condamnation à mort d'un jeune bloggeur anti-monarchiste, de cautionner la désignation de ce régime rétrograde, barbare et criminel, à la tête de la commission des droits de l'Homme de l'ONU.
Il est indécent de faire croire qu'il existe de bons terroristes, qualifiés de combattants islamistes "modérés", travestis en "démocrates" en lutte contre le "despotisme" du régime syrien et soutenus en réalité dans le seul but de renverser les régimes qui refusent le diktat impérialiste, et de mauvais terroristes, ceux qui portent leurs actions criminelles sur les territoires de leur parrains, mordant la main qui les nourrit.

La campagne "anti-terroriste" présentée en France comme une campagne de défense des prétendues valeurs républicaines françaises ne fera pas oublier au peuple algérien que la sociale-démocratie française a lourdement contribué à ses malheurs dans les années 1990. Rares étaient les forces en France qui soutenaient le peuple algérien dans sa résistance à la barbarie intégriste qui a fait quelque 150 000 morts sans compter les innombrables blessés.

Aucun Algérien n'a oublié que la sociale-démocratie française a joué le rôle de fer de lance dans les campagnes politiques qui présentaient sous un jour bienveillant les actions criminelles des hordes obscurantistes du Front Islamique du Salut sous prétexte que ce mouvement rétrograde avait été "privé" de sa victoire électorale par l'annulation du processus électoral en janvier 1992. Nul n'oublie que la campagne du "on ne sait qui tue qui" en Algérie a été orchestrée par les médias contrôlés par les socialistes et qu'elle a jeté la confusion dans l'opinion mondiale en faisant croire que les crimes de masse avaient été commis non par les hordes intégristes mais par l'armée.

La bourgeoise française, ses partis de droite et son aile sociale-démocrate camouflent toujours leurs vrais objectifs de conquête et d'asservissement des peuples sous un double langage.
Jusqu'à présent la pseudo-thèse des crimes de l'armée algérienne et de l'innocence du FIS continue à être régulièrement agitée. Maintenir une pression politique destinée à créer les conditions d'une ingérence en application du plan d'éclatement de l'Algérie qui devrait mettre le Sahara et ses ressources en hydrocarbures sous le contrôle des puissances impérialistes, tel est le but de cette opération.
Différentes affaires savamment fabriquées sont mises en avant à cette fin: affaire de l'assassinat des moines de Tibhirine, imputé au mépris de la vérité à l'armée algérienne, celle des deux frères de Nîmes poursuivis devant les tribunaux français par des "islamistes" - aidés par de soi-disant défenseurs des "droits de l'homme" - pour leur participation héroïque au combat contre les tueurs du FIS dans leur ville natale de Relizane en Algérie.

Les communistes algériens compatissent profondément avec la douleur des familles frappées par l'assassinat de leurs proches par ces hordes obscurantistes criminelles. Ils sont solidaires du combat de leurs camarades français contre le système capitaliste, source de maux, d'injustices insurmontables et de conflits meurtriers. Les défenseurs de l'ordre capitaliste encouragent ouvertement ou en sous-main toutes les formes de fascisme et de racisme pour dresser les unes contre les autres les victimes de sa crise économique profonde.
Il ne peut y avoir de succès durables contre les haines distillées par la bourgeoisie, il ne peut non plus être mis fin à ses tendances belliqueuses et aux dangers de guerres sans la mobilisation des travailleurs et des peuples contre l'exploitation capitaliste, sans le renversement du régime capitaliste qui engendre inévitablement les guerres, sans l'organisation et l'unification de leurs luttes politiques dans de puissants partis communistes résolus à remplacer ce régime par le pouvoir des travailleurs et de leurs alliés, par un régime socialiste qui abolit l'exploitation d'une classe par une autre, l'oppression d'une nation par une autre.

Il faut combattre les illusions démobilisatrices propagées par ceux qui font croire qu'il est possible d'empêcher l'impérialisme de mener des guerres sans détruire ses bases économiques capitalistes et son régime politique bourgeois . Il faut également combattre sans concession l'idée opportuniste et réactionnaire selon laquelle un régime impérialiste peut entreprendre sous la pression de son opinion nationale démocratique interne de bonnes actions internationales, des actions bénéfiques pour les peuples en lutte contre le pillage, les injustices, la dictature et l'arbitraire.

PADS, 15 NOVEMBRE 2015


Edité le 19-11-2015 à 13:20:38 par Xuan




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L’Etat islamique, cancer du capitalisme moderne, par Nafeez Ahmed


L’« État islamique » est un symptôme brutal de l’aggravation d’une crise de civilisation fondée sur la dépendance aux combustibles fossiles, qui porte atteinte à l’hégémonie occidentale et met à mal le pouvoir des États dans le monde musulman


Un groupe de combattants de l’Etat islamique (AFP PHOTO/HO/SITE INTELLIGENCE GROUP) .

Le débat sur les origines de l’État islamique a largement oscillé entre deux points de vue extrêmes. Certains accusent l’Occident : l’État islamique n’est rien de plus qu’une réaction prévisible à l’occupation de l’Irak, un autre contrecoup de la politique étrangère occidentale. D’autres attribuent purement et simplement l’émergence de l’État islamique à la barbarie historique ou culturelle du monde musulman, dont les croyances et les valeurs médiévales arriérées sont un incubateur naturel de ce type d’extrémisme violent.

Alors que ce débat banal se poursuit d’un ton monotone, la plus grosse évidence que personne ne veut voir concerne les infrastructures matérielles. Tout le monde peut nourrir des pensées mauvaises, horribles ou dégoûtantes. Mais elles restent de simples fantasmes à moins que l’on ne trouve un moyen de les manifester concrètement dans le monde qui nous entoure.

Ainsi, pour comprendre comment l’idéologie qui anime l’État islamique a réussi à rassembler les ressources matérielles nécessaires pour conquérir un espace plus grand que le Royaume-Uni, nous devons inspecter de plus près son contexte matériel.

Suivez l’argent

Les fondements de l’idéologie d’al-Qaïda sont nés dans les années 1970. Abdallah Azzam, mentor palestinien d’Oussama ben Laden, a alors formulé une nouvelle théorie justifiant la poursuite d’une guerre continue et de faible intensité par des cellules moudjahidines déployées en faveur d’un État panislamiste. Les doctrines islamistes violentes d’Abdallah Azzam ont été popularisées dans le contexte de l’invasion de l’Afghanistan par les Soviétiques.

Comme on le sait, les réseaux moudjahidines afghans ont été formés et financés sous la supervision de la CIA, du MI6 et du Pentagone. Les États du Golfe ont apporté des sommes d’argent considérables, tandis que l’Inter-Services Intelligence (ISI) pakistanais a assuré la liaison sur le terrain avec les réseaux militants coordonnés par Azzam, ben Laden et les autres.

L’administration Reagan a par exemple fourni 2 milliards de dollars aux moudjahidines afghans, complétés par un apport de 2 milliards de dollars de l’Arabie saoudite.
En Afghanistan, l’USAID a investi des millions de dollars pour fournir aux écoliers « des manuels remplis d’images violentes et d’enseignements islamiques militants » , d’après le Washington Post. La théologie justifiant le djihad violent était entrecoupée de « dessins de fusils, de balles, de soldats et de mines » . Les manuels vantaient même les récompenses divines offertes aux enfants qui « arracheraient les yeux de l’ennemi soviétique et lui couperaient les jambes » .

Selon la croyance populaire, cette configuration désastreuse d’une collaboration entre l’Occident et le monde musulman dans le financement des extrémistes islamistes aurait pris fin avec l’effondrement de l’Union soviétique. Comme je l’ai expliqué lors d’un témoignage au Congrès un an après la sortie du rapport de la Commission du 11 septembre, cette croyance populaire est erronée.

Le chantage de la protection

Un rapport classifié des services de renseignement américains, révélé par le journaliste Gerald Posner, a confirmé que les États-Unis étaient pleinement conscients du fait qu’un accord secret avait été conclu en avril 1991 entre l’Arabie saoudite et ben Laden, alors en résidence surveillée. Selon cet accord, ben Laden était autorisé à quitter le royaume avec ses financements et partisans et à continuer de recevoir un soutien financier de la famille royale saoudienne à la seule condition qu’il s’abstienne de cibler et de déstabiliser le royaume d’Arabie saoudite lui-même.

Loin d’être des observateurs distants de cet accord secret, les États-Unis et la Grande-Bretagne y ont participé activement.

L’approvisionnement massif de pétrole en provenance d’Arabie saoudite est au fondement de la santé et de la croissance de l’économie mondiale. Nous ne pouvions nous permettre d’être déstabilisés, et nous avons donc dû accepter ce compromis : pour protéger le royaume, il fallait le laisser financer ben Laden hors de ses frontières.

Comme l’historien britannique Mark Curtis le décrit minutieusement dans son livre sensationnel, Secret Affairs : Britain’s Collusion with Radical Islam, les gouvernements des États-Unis et du Royaume-Uni ont continué de soutenir secrètement des réseaux affiliés à al-Qaïda en Asie centrale et dans les Balkans après la guerre froide, et ce pour les mêmes raisons que précédemment, à savoir la lutte contre l’influence russe, et désormais chinoise, afin d’étendre l’hégémonie américaine sur l’économie capitaliste mondiale. L’Arabie saoudite, première plate-forme pétrolière du monde, est restée l’intermédiaire de cette stratégie anglo-américaine irréfléchie.

En Bosnie

Curtis relate qu’un an après l’attentat du World Trade Center de 1993, Oussama ben Laden a ouvert un bureau dans le quartier de Wembley, à Londres, sous le nom d’« Advice and Reformation Committee », depuis lequel il a coordonné des activités extrémistes dans le monde entier.

Vers la même époque, le Pentagone a acheminé par avion des milliers de moudjahidines d’al-Qaïda de l’Asie centrale vers la Bosnie, violant ainsi l’embargo sur les armes imposé par l’ONU, selon des fichiers des services de renseignement néerlandais. Ces combattants étaient accompagnés par les forces spéciales américaines. Le « cheikh aveugle » qui a été condamné pour l’attentat du World Trade Center était profondément impliqué dans le recrutement et l’envoi de combattants d’al-Qaïda en Bosnie.

En Afghanistan

A partir de 1994 environ et jusqu’au 11 septembre, les services de renseignement militaire américains ainsi que la Grande-Bretagne, l’Arabie saoudite et le Pakistan, ont secrètement fourni des armes et des fonds aux talibans, qui abritaient al-Qaïda.
En 1997, Amnesty International a déploré l’existence de « liens politiques étroits » entre la milice talibane en place, qui venait de conquérir Kaboul, et les États-Unis. Le groupe de défense des droits de l’homme a fait référence à des comptes-rendus crédibles « sur les madrasas (écoles religieuses) fréquentées par les talibans au Pakistan » , indiquant que « ces liens peuvent avoir été établis au commencement même du mouvement taliban ».

Amnesty a rapporté que ces comptes-rendus provenaient de Benazir Bhutto, alors Première ministre du Pakistan ; cette dernière, aujourd’hui décédée, avait « affirmé que les madrasas avaient été mises en place par la Grande-Bretagne, les États-Unis, l’Arabie saoudite et le Pakistan au cours du djihad, la résistance islamique contre l’occupation de l’Afghanistan par les Soviétiques » . Sous la tutelle américaine, l’Arabie saoudite continuait de financer ces madrasas.

Les manuels rédigés par le gouvernement américain afin d’endoctriner les enfants afghans avec l’idéologie du djihad violent pendant la guerre froide furent alors approuvés par les talibans. Ils furent intégrés au programme de base du système scolaire afghan et largement utilisés dans les madrasas militantes pakistanaises financées par l’Arabie saoudite et l’ISI pakistanaise avec le soutien des États-Unis.
Les administrations Clinton et Bush espéraient se servir des talibans pour établir un régime fantoche dans le pays, à la manière de leur bienfaiteur saoudien. L’espoir vain et manifestement infondé était qu’un gouvernement taliban assure la stabilité nécessaire pour installer un pipeline trans-afghan (TAPI) acheminant le gaz d’Asie centrale vers l’Asie du Sud, tout en longeant la Russie, la Chine et l’Iran.

Ces espoirs ont été anéantis trois mois avant le 11 septembre, lorsque les talibans ont rejeté les propositions américaines. Le projet TAPI a ensuite été bloqué en raison du contrôle intransigeant de Kandahar et Quetta par les talibans ; toutefois, ce projet est désormais en cours de finalisation sous la direction de l’administration Obama.

Au Kosovo

Mark Curtis indique que l’OTAN a continué de parrainer les réseaux affiliés à al-Qaïda au Kosovo à la fin des années 1990, lorsque les forces spéciales américaines et britanniques ont approvisionné en armes et formé les rebelles de l’Armée de libération du Kosovo (UÇK), parmi lesquels figuraient des recrues moudjahidines. Ces effectifs comptaient une cellule rebelle dirigée par Mohammed al-Zaouahiri, frère du bras droit de ben Laden, Ayman al-Zaouahiri, qui est désormais le leader d’al-Qaïda.

Dans la même période, Oussama ben Laden et Ayman al-Zaouahiri ont coordonné les attentats de 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie depuis le bureau de ben Laden à Londres.

Il y avait toutefois quelques bonnes nouvelles : les interventions de l’OTAN dans les Balkans, conjuguées à la désintégration de la Yougoslavie socialiste, ont ouvert la voie à l’intégration de la région dans l’Europe occidentale, à la privatisation des marchés locaux et à l’établissement de nouveaux régimes en faveur du projet de pipeline trans-Balkans, destiné à transporter le pétrole et le gaz d’Asie centrale vers l’Occident.

Une réorientation de la politique au Moyen-Orient

Même après les attentats du 11 septembre 2001 et du 7 juillet 2005, la dépendance des Américains et des Britanniques aux combustibles fossiles bon marché pour soutenir l’expansion capitaliste mondiale les a poussés à approfondir cette alliance avec les extrémistes.

Vers le milieu de la dernière décennie, les services de renseignement militaire anglo-américains ont commencé à superviser les financements apportés par les États du Golfe, menés une fois de plus par l’Arabie saoudite, aux réseaux extrémistes islamistes à travers le Moyen-Orient et l’Asie centrale pour contrer l’influence chiite iranienne dans la région. Parmi les bénéficiaires de cette entreprise figuraient des groupes militants et extrémistes affiliés à al-Qaïda de l’Irak au Liban en passant par la Syrie, soit un véritable arc du terrorisme islamiste.

Une fois de plus, les militants islamistes furent involontairement entretenus en tant qu’agents de l’hégémonie américaine face aux rivaux géopolitiques émergeants.
Comme Seymour Hersh l’a révélé dans le New Yorker en 2007, cette « réorientation » de la politique consistait à affaiblir non seulement l’Iran, mais aussi la Syrie, où les largesses des États-Unis et de l’Arabie saoudite ont contribué à soutenir les Frères musulmans syriens, entre autres groupes d’opposition. Evidemment, l’Iran et la Syrie étaient étroitement alignés avec la Russie et la Chine.

En Libye

En 2011, l’intervention militaire de l’OTAN pour renverser le régime de Kadhafi a emboîté le pas au soutien important apporté à des mercenaires libyens, qui étaient en fait des membres de la branche officielle d’al-Qaïda en Libye. La France se serait vu proposer le contrôle de 35 % des ressources pétrolières de la Libye en échange de son soutien aux insurgés.

Après l’intervention, les géants pétroliers européens, britanniques et américains étaient « parfaitement prêts à tirer profit » des « opportunités commerciales », d’après David Anderson, professeur à l’université d’Oxford. Les contrats juteux signés avec les membres de l’OTAN ont pu « libérer l’Europe occidentale de l’emprise des producteurs russes qui pratiquent des prix élevés et dominent actuellement leur approvisionnement en gaz ».

Des rapports secrets établis par les services de renseignement ont montré que les rebelles soutenus par l’OTAN entretenaient des liens étroits avec al-Qaïda. La CIA s’est également servie des militants islamistes en Libye pour acheminer des armes lourdes aux rebelles du pays.

Un rapport de 2009 des services de renseignement canadiens décrit le bastion rebelle de l’est de la Libye comme un « épicentre de l’extrémisme islamiste », à partir duquel « les cellules extrémistes » ont agi dans la région. Selon David Pugliese, dont les propos sont repris dans l’Ottawa Citizen, c’est cette même région qui était « défendue par une coalition de l’OTAN dirigée par le Canada ». D’après David Pugliese, le rapport des services de renseignement a confirmé que « plusieurs groupes d’insurgés islamistes » étaient basés dans l’est de la Libye et que beaucoup de ces groupes ont également « exhorté leurs partisans à combattre en Irak » . Les pilotes canadiens plaisantaient même en privé, se disant qu’ils faisaient partie de l’armée de l’air d’al-Qaïda « dans la mesure où leurs missions de bombardement ont contribué à ouvrir la voie aux rebelles alignés avec le groupe terroriste ».

Selon Pugliese, les spécialistes des services de renseignement canadiens ont envoyé un rapport prémonitoire à l’attention des officiers supérieurs de l’OTAN en date du 15 mars 2011, quelques jours seulement avant le début de l’intervention. « Il est de plus en plus possible que la situation en Libye se transforme en une guerre tribale/civile à long terme, était-il écrit. Cela est particulièrement probable si les forces d’opposition reçoivent une assistance militaire de la part d’armées étrangères. »
Comme nous le savons, l’intervention a quand même eu lieu.

En Syrie

Au cours des cinq dernières années au moins, l’Arabie saoudite, le Qatar, les Emirats arabes unis, la Jordanie et la Turquie ont tous apporté un soutien financier et militaire considérable à des réseaux militants islamistes liés à al-Qaïda qui ont engendré l’« État islamique » que nous connaissons aujourd’hui. Ce soutien a été apporté dans le cadre d’une campagne anti-Assad de plus en plus intense dirigée par les États-Unis.

La concurrence pour dominer les tracés potentiels des pipelines régionaux passant par la Syrie et contrôler les ressources inexploitées en combustibles fossiles en Syrie et en Méditerranée orientale (au détriment de la Russie et de la Chine) a fortement contribué à motiver cette stratégie.

Roland Dumas, ancien ministre français des Affaires étrangères, a révélé qu’en 2009 les responsables du ministère britannique des Affaires étrangères lui avaient indiqué que les forces britanniques étaient déjà actives en Syrie pour tenter de fomenter la rébellion.
L’opération qui se poursuit actuellement a été étroitement contrôlée dans le cadre d’un programme secret toujours en cours, coordonné conjointement par les services de renseignement militaire américains, britanniques, français et israéliens.
Des rapports publics confirment qu’à la fin de l’année 2014, le soutien apporté par les États-Unis aux combattants luttant contre Assad s’élevait, à lui seul, à environ 2 milliards de dollars.

Ce soutien aux extrémistes islamistes est communément considéré comme une erreur, et les faits parlent d’eux-mêmes. D’après des évaluations classifiées de la CIA, les services de renseignement américains savaient que le soutien apporté aux rebelles anti-Assad dirigé par les États-Unis à travers ses alliés au Moyen-Orient a toujours fini entre les mains des extrémistes les plus virulents. Toutefois, il a continué.

L’année précédant le lancement de la campagne de l’État islamique pour conquérir l’intérieur de l’Irak, les responsables du Pentagone étaient également conscients que la grande majorité des rebelles « modérés » de l’Armée syrienne libre (ASL) étaient en fait des militants islamistes. Ainsi que l’ont reconnu les responsables, il était de plus en plus impossible d’établir une frontière fixe entre les rebelles dits « modérés » et les extrémistes liés à al-Qaïda ou à l’État islamique en raison de la fluidité des interactions existant entre ces deux composantes.

De plus en plus, les combattants frustrés de l’ASL ont rejoint les rangs des militants islamistes en Syrie, non pas pour des raisons idéologiques mais simplement en raison de leur plus grande puissance militaire. Jusqu’à présent, la quasi-totalité des groupes rebelles « modérés » formés et récemment armés par les États-Unis sont en cours de dissolution et de défection, et leurs membres n’en finissent plus de passer du côté d’al-Qaïda et de l’État islamique dans la lutte contre Assad.

En Turquie

Grâce à un nouvel accord avec la Turquie, les États-Unis coordonnent actuellement l’approvisionnement continu en aide militaire aux rebelles « modérés » pour combattre l’État islamique. Pourtant, ce n’est un secret pour personne que pendant toute cette période, la Turquie a directement parrainé al-Qaïda et l’État islamique dans le cadre d’une manœuvre géopolitique destinée à écraser les groupes d’opposition kurdes et à faire tomber Assad.

On a fait grand cas des efforts « relâchés » de la Turquie pour empêcher la traversée de son territoire par les combattants étrangers souhaitant rejoindre l’État islamique en Syrie. Ankara a récemment répondu en annonçant avoir arrêté plusieurs milliers d’entre eux.

Ces affirmations sont imaginaires : la Turquie a délibérément abrité et acheminé le soutien apporté à l’État islamique et à al-Qaïda en Syrie.

L’été dernier, le journaliste turc Denis Kahraman a interviewé un combattant de l’État islamique recevant un traitement médical en Turquie ; ce dernier lui a dit : « La Turquie nous a ouvert la voie. Si la Turquie n’avait pas fait preuve d’autant de compréhension à notre égard, l’État islamique n’en serait pas là où il en est actuellement. Elle [La Turquie] a manifesté de l’affection à notre égard. Un grand nombre de nos moudjahidines [djihadistes] ont reçu un traitement médical en Turquie. »

Plus tôt cette année, des documents officiels de l’armée turque (le Commandement général de la gendarmerie) divulgués en ligne et authentifiés ont révélé que les services de renseignement turcs (MIT) avaient été surpris par des officiers militaires à Adana alors qu’ils étaient en train de transporter par camions des missiles, mortiers et munitions anti-aériennes « à destination de l’organisation terroriste al-Qaïda » en Syrie.

Les rebelles « modérés » de l’ASL sont impliqués dans le réseau de soutien turco-islamiste parrainé par le MIT. L’un d’eux a expliqué au Telegraph qu’il « gère désormais des refuges en Turquie hébergeant des combattants étrangers qui cherchent à rejoindre le Front al-Nosra et [l’État islamique] » .

Des responsables politiques ont cherché à attirer l’attention sur ce sujet, en vain. L’année dernière, Claudia Roth, vice-présidente du parlement allemand, a fait part de sa consternation face au fait que l’OTAN autorise la Turquie à abriter un camp de l’État islamique à Istanbul, à faciliter les transferts d’armes à destination de militants islamistes à travers ses frontières, et à soutenir tacitement les ventes de pétrole de l’État islamique. Rien ne s’est passé.

La coalition menée par les États-Unis contre l’État islamique finance l’État islamique

Les États-Unis et la Grande-Bretagne ne sont pas seulement restés étrangement silencieux face à la complicité de leur partenaire de coalition qui parraine l’ennemi. Au contraire, ils ont renforcé leur partenariat avec la Turquie et coopèrent âprement avec ce même État-mécène de l’État islamique pour former les rebelles « modérés » afin de lutter contre l’État islamique.

Ce n’est pas uniquement la Turquie qui est en cause. L’année dernière, le vice-président américain Joe Biden a indiqué lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche que l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Qatar et la Turquie, entre autres, fournissaient « des centaines de millions de dollars et des dizaines de milliers de tonnes d’armes » aux « éléments djihadistes extrémistes du Front al-Nosra et d’al-Qaïda » dans le cadre d’une « guerre par procuration entre sunnites et chiites ». Biden a ajouté qu’il était impossible, à tous égards, d’identifier les rebelles « modérés » en Syrie.
Rien n’indique que ce financement s’est épuisé. Pas plus tard qu’en septembre 2014, alors même que les États-Unis ont commencé à coordonner les frappes aériennes contre l’État islamique, les responsables du Pentagone ont révélé qu’ils savaient que leurs propres alliés de la coalition finançaient toujours l’État islamique.

Ce même mois, le général Martin Dempsey, chef d’État-major des armées des États-Unis, a été interrogé par le sénateur Lindsay Graham lors d’une audience du Comité des forces armées du Sénat. Quand ce dernier lui a demandé s’il connaissait « un allié majeur arabe qui embrasse l’idéologie de [l’État islamique] » , l’intéressé a répondu : « Je connais des alliés arabes majeurs qui les financent. »

Malgré cela, le gouvernement américain n’a pas seulement refusé de sanctionner les alliés en question, mais les a récompensés en les incluant dans la coalition qui est censée combattre cette même entité extrémiste qu’ils financent. Pire encore, ces mêmes alliés continuent de se voir accorder une grande marge de manœuvre dans la sélection des combattants appelés à être formés.

Des membres clés de notre coalition contre l’État islamique bombardent l’État islamique par la voie aérienne tout en parrainant le groupe en coulisses au vu et au su du Pentagone.

L’arc des États musulmans défaillants

En Irak et en Syrie, où l’État islamique est né, l’état de dévastation dans lequel la société se trouve suite à une situation de conflit prolongé ne peut être sous-estimé. L’invasion militaire et l’occupation de l’Irak par l’Occident, avec leur lot de torture et de violence aveugle, ont joué un rôle indéniable pour ouvrir la voie à l’émergence d’une politique réactionnaire extrême. Avant l’intervention occidentale, al-Qaïda était totalement absent du pays. En Syrie, la guerre brutale menée par Assad contre son propre peuple continue de justifier la présence de l’État islamique et d’attirer des combattants étrangers.

L’apport continu aux réseaux islamistes extrémistes d’importantes sommes d’argent et de ressources matérielles à hauteur de centaines de milliards de dollars (que personne n’a encore été en mesure de quantifier dans leur totalité), coordonné par cette même interconnexion entre gouvernements occidentaux et musulmans, a eu un impact profondément déstabilisant au cours du dernier demi-siècle. L’État islamique est l’aboutissement post-moderne surréaliste de cette histoire sordide.

La coalition occidentale contre l’État islamique dans le monde musulman se compose de régimes répressifs dont les politiques nationales ont creusé les inégalités, écrasé les dissensions légitimes, torturé des activistes politiques pacifiques et attisé des rancunes profondes. Ce sont ces mêmes alliés qui ont financé l’État islamique, et qui continuent de le faire, au vu et au su des services de renseignement occidentaux.

Ce, malgré l’escalade de crises convergentes qui sévissent dans la région depuis une décennie. Le professeur Bernard Haykel, de l’université de Princeton, s’est exprimé à ce sujet : « Je vois l’État islamique comme un symptôme d’un ensemble structurel de problèmes beaucoup plus profonds dans le monde arabe sunnite… [C’est] lié à la politique. A l’éducation et notamment au manque d’éducation. A l’autoritarisme. A l’intervention étrangère. Au fléau du pétrole… Je pense que même si l’État islamique venait à disparaître, les causes sous-jacentes qui sont à l’origine de l’État islamique ne disparaîtraient pas. Et ces causes devraient être abordées par des politiques, des réformes et des changements menés sur plusieurs décennies non seulement par l’Occident, mais aussi par les sociétés arabes. »

Pourtant, comme nous l’avons vu avec le Printemps arabe, ces problèmes structurels ont été exacerbés par une véritable tempête de crises politiques, économiques, énergétiques et environnementales interdépendantes, toutes couvées par l’aggravation de la crise du capitalisme mondial.
Dans une région en proie à des sécheresses prolongées, à une défaillance de l’agriculture, à une chute des revenus pétroliers due au pic pétrolier local, à la corruption et à une mauvaise gestion économique aggravées par l’austérité néolibérale, et ainsi de suite, les États locaux ont commencé à s’effondrer. De l’Irak à la Syrie, de l’Egypte au Yémen, c’est cette même interconnexion entre des crises climatiques, énergétiques et économiques qui défait les gouvernements en place.

L’aliénation en Occident

Bien que l’Occident soit beaucoup plus résistant à ces crises mondiales interconnectées, les inégalités persistantes aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Europe de l’Ouest, qui ont un effet disproportionné sur les minorités ethniques, les femmes et les enfants, s’aggravent.

En Grande-Bretagne, près de 70 % des musulmans issus d’ethnies d’Asie du Sud et près de deux tiers de leurs enfants vivent dans la pauvreté. Un peu moins de 30 % des jeunes musulmans britanniques âgés de 16 à 24 ans sont sans emploi. Selon Minority Rights Group International, la situation des musulmans britanniques en termes d’« accès à l’éducation, à l’emploi et au logement » s’est détériorée au cours des dernières années au lieu de s’être améliorée. Cette dégradation a été accompagnée d’une « augmentation inquiétante de l’hostilité ouverte » exprimée par les communautés non-musulmanes et d’une propension croissante des services de police et de sécurité à cibler de manière disproportionnée les musulmans en vertu de l’autorité qui leur est conférée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Les reportages constamment négatifs diffusés par les médias sur les musulmans, auxquels s’ajoutent les frustrations légitimes provoquées par une politique étrangère agressive et trompeuse dans le monde musulman, créent chez les musulmans britanniques un sentiment d’exclusion sociale associé à leur identité.

C’est l’ensemble de ces facteurs qui a un effet destructeur sur la formation de l’identité, et non chacun de ces facteurs pris séparément. Observés seuls, la pauvreté, la discrimination, les reportages négatifs sur les musulmans, et ainsi de suite, ne permettent pas nécessairement de rendre une personne vulnérable à la radicalisation. Toutefois, conjointement, ces facteurs peuvent forger un attachement à une identité marquée par l’aliénation, la frustration et l’échec.

La persistance de ces problèmes et leur interaction peuvent contribuer à la façon dont les musulmans de Grande-Bretagne issus de divers horizons commencent à se voir en tant que tout. Dans certains cas, cela peut générer un sentiment ancré de séparation, d’aliénation et de désillusion par rapport à la société en général. L’effet de cette identité d’exclusion sur un individu dépendra de l’environnement spécifique, des expériences et des choix de l’individu en question.

Les crises sociales prolongées peuvent jeter les bases du développement d’idéologies destructrices et xénophobes. Ces crises ébranlent les mœurs traditionnelles de certitude et de stabilité enracinées dans les notions établies d’identité et d’appartenance.
Alors que les musulmans vulnérables pourraient se tourner vers la culture des gangs ou, pire, vers l’extrémisme islamiste, les non-musulmans vulnérables pourraient adopter leur propre identité d’exclusion liée à des groupes extrémistes comme la Ligue de défense anglaise, ou d’autres réseaux d’extrême-droite.

Chez les groupes d’élites plus puissants, le sentiment de crise peut enflammer les idéologies néoconservatrices militaristes qui épurent les structures du pouvoir en place, justifient le statu quo, défendent le système déficient qui soutient leur pouvoir, et diabolisent les mouvements progressistes et ceux des minorités.

Dans ce maelström, l’injection de milliards de dollars au sein de réseaux extrémistes islamistes ayant un penchant pour la violence au Moyen-Orient donne du pouvoir à des groupes qui, auparavant, ne disposaient pas de soutiens locaux.
Alors que plusieurs crises convergent et s’intensifient tout en compromettant la stabilité de l’État et en attisant de plus grandes frustrations, cet apport massif de ressources dont bénéficient les idéologues islamistes est susceptible d’attirer dans le vortex de l’extrémisme xénophobe les individus en colère, aliénés et vulnérables. Ce processus se conclue par la création de monstres.

Une déshumanisation

Tandis que ces facteurs ont élevé à un niveau critique cette vulnérabilité régionale, le rôle joué par les États-Unis et la Grande-Bretagne après le 11 septembre 2001 dans la coordination du financement secret fourni par les États du Golfe aux militants islamistes extrémistes à travers la région a jeté de l’huile sur le feu.

Les liens dont disposent ces réseaux islamistes en Occident signifient que les services de renseignement nationaux ont périodiquement fermé les yeux sur leurs disciples et infiltrés dans leur propre pays, ce qui a permis à ces derniers de croître, recruter et envoyer les candidats au djihad à l’étranger.

C’est pourquoi la composante occidentale de l’État islamique, bien que beaucoup plus petite que le contingent de combattants qui rallient le groupe depuis les pays voisins, reste largement imperméable à tout débat théologique significatif. Ils ne sont pas mus par la théologie, mais par l’insécurité d’une identité et d’un psychisme fracturés.

C’est ici, dans les méthodes de recrutement minutieusement calibrées de l’État islamique et des réseaux qui soutiennent l’organisation en Occident, que nous pouvons voir que le processus d’endoctrinement psychologique s’est affiné à travers les années grâce aux formations menées sous la tutelle des services de renseignement occidentaux. Ces services de renseignement ont en effet toujours été intimement impliqués dans l’élaboration d’outils violents d’endoctrinement islamiste.

Dans la plupart des cas, le recrutement de l’État islamique se fait en exposant les individus à des vidéos de propagande soigneusement élaborées, développées au moyen de méthodes de production avancées, et dont les plus efficaces sont remplies d’images réelles de massacres perpétrés par la puissance de feu occidentale contre les civils irakiens, afghans et palestiniens, ou par Assad contre les civils syriens.

L’exposition constante à ces scènes horribles d’atrocités perpétrées par l’Occident et la Syrie peut souvent avoir un effet similaire à ce qui pourrait arriver si ces scènes avaient été vécues directement, à savoir une forme de traumatisme psychologique qui peut même entraîner un stress post-traumatique.

Ces techniques de propagande sectaire contribuent à attiser des émotions accablantes de choc et de colère, qui à leur tour servent à anéantir la raison et à déshumaniser l’« Autre ». Le processus de déshumanisation est concrétisé à l’aide d’une théologie islamiste pervertie. Ce qui importe, ce n’est pas l’authenticité de cette théologie, mais sa simplicité. Cette théologie peut faire des merveilles sur un psychisme traumatisé par des visions de morts massives et dont la capacité à raisonner est immobilisée par la rage.

C’est pourquoi le recours à une littéralité poussée à l’extrême et à une décontextualisation complète est une caractéristique si commune aux enseignements islamistes extrémistes : en effet, pour un individu crédule ayant une faible connaissance de l’érudition islamique, à première vue tout cela semble vrai sur le plan littéral.
Basées sur des décennies d’interprétation erronée et sélective des textes islamiques par les idéologues militants, les sources sont soigneusement extraites et triées sur le volet pour justifier le programme politique du mouvement : un règne tyrannique, des massacres massifs et arbitraires, l’assujettissement et l’asservissement des femmes, et ainsi de suite ; des éléments qui deviennent tous partie intégrante de la survie et de l’expansion de l’« État ».

Etant donné que la fonction principale de l’introduction du raisonnement théologique islamiste extrême est de légitimer la violence et de sanctionner la guerre, celui-ci est conjugué à des vidéos de propagande qui promettent ce dont la recrue vulnérable semble manquer, à savoir la gloire, la fraternité, l’honneur et la promesse du salut éternel, peu importent les crimes ou délits pouvant avoir été commis par le passé.
Si vous ajoutez à cela la promesse du pouvoir (le pouvoir sur leurs ennemis, le pouvoir sur les institutions occidentales censées avoir éliminé leurs frères et sœurs musulmans, le pouvoir sur les femmes), ainsi qu’un habit religieux et des revendications de piété suffisamment convaincants, alors les sirènes de l’État islamique peuvent devenir irrésistibles.

Cela signifie que l’idéologie de l’État islamique n’est pas le facteur déterminant de son éclosion, de son existence et de son expansion, bien qu’il soit important de la comprendre et de la réfuter. L’idéologie est simplement l’opium du peuple dont il se nourrit et nourrit ses potentiels disciples.

En fin de compte, l’État islamique est un cancer du capitalisme industriel moderne en plein effondrement, un sous-produit fatal de notre dépendance inébranlable à l’or noir, un symptôme parasitaire de l’escalade des crises de civilisation qui secouent à la fois le monde musulman et le monde occidental. Tant que l’on ne s’attaque pas aux racines de ces crises, l’État islamique et ses semblables ne sont pas prêts de disparaître.
Voir en ligne : Source : Nafeez Ahmed, pour Middle East Eye, le 27 mars 2015. Source : Nafeez Ahmed, pour Middle East Eye, le 27 mars 2015.

Nafeez Ahmed est journaliste d’investigation et auteur à succès. Titulaire d’un doctorat, il s’est spécialisé dans les questions de sécurité internationale, examinant ce qu’il appelle les « crises de civilisation ». Il a obtenu une récompense de la part de l’organisation Project Censored dans la catégorie « Outstanding Investigative Journalism » (« journalisme d’investigation d’exception » pour un reportage d’investigation, publié par le journal The Guardian, sur l’intersection des crises globales de nature écologique, énergétique et économique et des conflits et géopolitiques régionales. Il a également écrit pour The Independent, Sydney Morning Herald, The Age, The Scotsman, Foreign Policy, The Atlantic, Quartz, Prospect, New Statesman, Le Monde diplomatique et New Internationalist. Son travail sur les causes profondes et les opérations secrètes liées au terrorisme international a officiellement contribué à l’établissement de la Commission nationale sur les attaques terroristes contre les Etats-Unis du 11 septembre 2001 et à l’enquête du Coroner sur les attentats du 7 juillet 2005 à Londres.
Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.



Traduction de l’anglais (original).
source


Edité le 19-11-2015 à 13:40:45 par Xuan




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Robert Mencherini. « Il y a d’abord eu des comités de vigilance »
le 15 novembre 2015

Spécialiste des années 1930-1940, l’historien fournit un éclairage sur la montée des fascismes en Europe. De quoi s’interroger sur la période de trouble actuelle.
Alors que les annulations d’événements se multipliaient hier à Marseille, le 24e Carré des écrivains s’est, quant à lui, tenu au Centre Bourse, comme prévu. Présent à cette occasion, Robert Mencherini fournit un éclairage qui invite à prendre du recul.

La Marseillaise . Étant donné votre connaissance de la période 1930-40, quelles ressemblances observez-vous entre les événements actuels et ceux des années trente ?

Robert Mencherini . L’historien se trompe toujours quand il essaie d’interpréter le présent. Nous vivons une période complètement différente. Toutefois, la montée des nationalismes et des extrêmes droites rappelle tout à fait les années trente. A cela s’ajoutent les crises morale et idéologique qui ont conduit au transfert de militants de tous les partis vers le parti populaire français (PPF). Il y a cependant des différences dans les situations nationale et internationale : on n’a jamais connu de tels intégrismes et une résurgence du religieux de la sorte.

La Marseillaise. Qu’en est-il du discours politique ?

Robert Mencherini. Contrairement à ce que l’on pense, durant les années 1930, on a assisté à de très fortes poussées des extrêmes droites en Europe. La France a fait exception avec le Front Populaire. Mais ça n’a pas duré. Cela s’explique par la tradition socialiste française. Et puis, en France, on était dans la position d’un pays vainqueur (contrairement à l’Italie et l’Allemagne). Cela dit, en France, l’extrême droite est aussi montée fortement. Cela s’est vu lors des élections partielles avec, ici à Marseille, la montée du PPF de Simon Sabiani. Celui-ci a été le premier élu communiste à rallier l’extrême droite. Son discours était très violent, proche du nazisme.

La Marseillaise . Comment la France a-t-elle pu, pendant un temps, faire exception face à la montée de l’extrême droite ?

Robert Mencherini . Il y a d’abord eu des comités de vigilance. Puis, les partis de gauche (PS et PCF) se sont alliés pour faire barrage au risque de coup d’État fasciste. C’est ainsi qu’est né le Front Populaire. Il y a aussi eu des appels à manifester par la CGT et la CGTU qui se sont alliées.

La Marseillaise . Comment les citoyens peuvent-ils prendre conscience du danger fasciste ?

Robert Mencherini . Aujourd’hui, on a des discours, mais pas de mouvement de masse. Il est très difficile de l’expliquer. C’est comme les grèves de 1947. Pourquoi ont-elles eu lieu ? C’est un état d’esprit. Les conditions économiques ont joué, mais ça ne suffit pas. C’est une question de « représentation », c’est-à-dire la manière dont on voit le monde. Si on estime qu’on peut faire quelque chose, on agit. Le fait d’être accablé économiquement ne suffit pas.
Propos recueillis par Marjolaine Dihl (La Marseillaise, le 15 novembre 2015)


Edité le 19-11-2015 à 13:49:44 par Xuan




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Gérard Leidet. Le pacifisme à l’épreuve de la Grande Guerre

le 12 novembre 2015

Le mouvement ouvrier dans le département entre Union sacrée, désir de paix et luttes sociales.
Belle affluence hier au cercle musical de Gréasque pour la présentation du Mouvement ouvrier provençal à l’épreuve de la Grande guerre. 1909-1919, un ouvrage collectif dirigé par Gérard Leidet, co-Président de Provence mémoire et monde ouvrier (Promémo). Entretien.


La Marseillaise . Quelle a été la force du pacifisme dans le Midi pendant la Grande Guerre ?

Gérard Leidet . Les ouvrages sur la Grande Guerre évoquent souvent les batailles, la stratégie, les responsabilités mais peu ont traité jusque-là de l’histoire sociale, de l’arrière, de la question des pacifismes notamment dans le mouvement ouvrier. Dans le département, le pacifisme s’est surtout articulé autour du syndicat des instituteurs avec deux figures marquantes, Ismaël Audoye et Louis Lafosse qui ont animé le combat pacifiste et permis en 1916 à l’Union départementale CGT de passer d’une majorité pour l’Union sacrée à une majorité pour le pacifisme. Certains instituteurs ont été blâmés pour propagande, parfois déplacés d’office par le Préfet, sept instituteurs dont cinq femmes ont même été révoqués.

La Marseillaise . En quoi la Première Guerre mondiale a été un point de rupture dans le mouvement ouvrier ?

Gérard Leidet . Elle a fait naître un clivage entre des militants favorables à la « Vieille maison » -la SFIO- qui ont continué à défendre l’Union sacrée de la République, de la Patrie contre l’Empire allemand et des militants pacifistes favorables à l’arbitrage international qui iront vers la création du Parti communiste français. Le même clivage s’observe dans le syndicalisme entre les pacifistes révolutionnaires qui vont faire scission avec une CGT réformiste pour créer une CGTU révolutionnaire. Marseille sera toujours à la pointe de ces idées. L’ouvrage montre son rapport à l’Union sacrée, observe les mouvements sociaux avec des grèves importantes surtout entre 1916 et 1918 dans les usines d’armement notamment.

La Marseillaise . Pourquoi revisitez-vous la légende noire du XVe Corps d’Armée ?

Gérard Leidet . Parce que ce régiment de Marseillais et de Méridionaux a été accusé par la rumeur et une campagne de presse parisienne de couardise et d’avoir fui devant l’ennemi. Ce mythe tenace a longtemps été occulté. Il matérialise bien au fond une vieille opposition préexistante entre le Nord et le Midi moqué pour sa paresse. Le temps de la réhabilitation est long et difficile. Regardez la question de la réhabilitation des 475 fusillés pour l’exemple. Seuls 43 ont été réhabilités aujourd’hui.

Propos recueillis par David Coquillé (La Marseillaise, le 12 novembre 2015)
Éditions Syllepse. 350p. 15 euros jusqu’au 30 nov. Chez Maupetit. Écrire à Gérard Leidet, 3, rue du Thym, 13850 Gréasque.

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Sur le même sujet l'analyse du cercle mao

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Jeudi 19 novembre 2015 oùvalacgt

Attentats de Paris : la déclaration du CCN


Le CCN vient de publier (hier) un communiqué autour des attentats qui mérite d’être diffusé, une fois n’est pas coutume. Bien au-delà des discours convenus et insipides comme ceux de l’UD de Paris (« la déclaration de l’UD de Paris »), c’est une déclaration qui tranche un peu avec tous le discours sur l’unité nationale, l’union sacrée etc. Nous la reproduisons ci-contre.



La déclaration revient justement sur l’origine réelle des attentats, l’engagement de la France impérialiste en Lybie, en Syrie, en Irak, sur les ventes d’armes, dont elle est le deuxième exportateur mondial (Rafales, missiles et autres porte-hélicoptères…). On aurait aimé voir citer l’Afrique, terrain de prédilection de la Françafrique, et aussi l’Afghanistan.
Mais peut-être ne faut-il pas trop rappeler l’intervention soviétique en Afghanistan entre 1979 et 1989 qui a contribué à créer les Talibans et autres chefs de guerre (à l’époque soutenus par les USA et la France), alors que dans nos rangs certains voudraient voir réhabiliter Poutine et la Russie, comme Bachar El Assad…

On aimerait aussi avoir le point de vue de la Confédération sur la production d’armes en France, sur une planète où la guerre économique mondialisée se transforme de plus en plus en guerre militaire… Mais, bon, ne faisons pas trop la fine bouche, la déclaration démarque correctement des positions guerrières et militaristes du consensus FN/LR/PS… Et fait justement le lien avec toutes les victimes des attentats, au Liban, en Turquie, en Russie ou ailleurs.

La déclaration reprend la défense des migrants, à l’heure où la réaction (sous toutes ses formes) veut renforcer la fermeture des frontières, et fait à juste titre le lien entre migrants de guerre et migrants économiques… refuse tout amalgame entre immigration et terrorisme. C’est important, cela semble une évidence, mais cela doit être rappelé à l’heure où une nouvelle digue peut céder face à au développement du racisme de la peur – et nous en voyons hélas les manifestations autour de nous, dans les entreprises et les quartiers.

Et la déclaration refuse tout alignement pour une quelconque paix sociale et revendique haut et fort la poursuite du travail syndical et revendicatif, contre les régressions patronales et gouvernementales. Il n’est pas le lieu ici de discuter la nature de la contestation de la CGT (tous les articles de ce blog sont là pour ça), mais il importe de souligner la déclaration de principe. Affirmer qu’il n’y aura pas de trêve dans l’action syndicale pour le progrès social, c’est important et ce doit être un point d’appui de notre travail.

Aujourd’hui, le gouvernement élargit l’état d’urgence par l’interdiction des manifestations en région parisienne :

> Interdiction de la manifestation contre les violences faites aux femmes le samedi 21 ;
> Interdiction de la manifestation en défense des migrants le dimanche 22 ;
> Interdiction des manifestations autour de la COP21, les 29/11 et 12/12.

Là, il faut que la Confédération prenne position plus clairement pour la défense du droit de manifestation et de réunion, ce qui n’est qu’esquissé dans la déclaration.

Mais par ailleurs, la Confédération maintient la journée d’action du 2 décembre, et pour ce qui est de la région parisienne, l’UD93 maintient son appel à soutenir les camarades d’Air France licenciés devant le tribunal de Bobigny, à partir de 12h (« Quatre licenciements pour faute lourde à Air France »).

En régions, il faut multiplier les initiatives comme la manifestation populaire prévue ce samedi à Toulouse, à l’appel de l’Intersyndicale, et qui promet déjà une forte mobilisation (voir ci-dessous l’appel à la manifestation, ainsi qu’un courrier aux syndiqués explicatif).

L’heure n’est pas à l’abattement et à la peur face aux fascistes de Daech, l’heure est à serrer les rangs et réagir collectivement pour réaffirmer l’unité populaire et de classe contre la réaction sous toutes ses formes !



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   Posté le 19-11-2015 à 22:56:42   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

tribune ml lance une pétition :



Pour que la FRANCE réouvre son ambassade à Damas


http://tribunemlreypa.wordpress.com/2015/11/19/petition-pour-que-la-france-reouvre-son-ambassade-a-damas/
http://solydairinfo.wordpress.com/2015/11/19/petition-pour-que-la-france-reouvre-son-ambassade-a-damas/
http://frontdeslaics.wordpress.com/2015/11/19/petition-pour-que-la-france-reouvre-son-ambassade-a-damas/

Initialement reprise sur Agoravox:

http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/petition-pour-la-reouverture-de-174276

Monsieur le Président, monsieur le Ministre,

Depuis le 6 mars 2012, la France n'a plus de représentation diplomatique à Damas, capitale de l'Etat syrien. De nombreuses voix s'étaient élevées déjà à l'époque, sur l'entrave majeure à la collecte de renseignement, que constituait cette décision purement politique. Ces mêmes voix avaient d'ailleurs salué au passage les bonnes relations que nos services entretenaient avec leurs homologues syriens, et la qualité des renseignements qu'ils nous fournissaient.

Depuis les horribles attentats commis à Paris ce vendredi 13 novembre 2015, cette décision à caractère temporaire apparait de façon évidente impossible à proroger davantage. A l'écoute de vos déclarations récentes, qui appellent à la formation d'une coalition quasi universelle pour lutter contre le terrorisme islamiste sur le sol syrien au nom d'une fragile légitime défense mais de la solide nécessité d'assurer la protection et la sécurité du peuple français et de chacun de nos ressortissants, rétablir le contact avec les services de renseignement syriens apparait absolument vital et indispensable pour le succès des futures missions de cette coalition.

Vous avez décidé d'incarner la figure du rassembleur. Il vous faut à présent en tirer toutes les conséquences. La Syrie est un état souverain. L'élection présidentielle du 3 juin 2014 a confirmé ce que de nombreux sondages et enquêtes ont toujours montré malgré le déni médiatique occidental : que la popularité de son Président a toujours été supérieure à 52% des avis exprimés. Durement éprouvé par près de 5 années d'une guerre fratricide attisée par plusieurs puissances étrangères soucieuses de leurs intérêts géostratégiques notamment gaziers, le Gouvernement syrien a logiquement subordonné toute forme de collaboration avec ses forces régaliennes à l'existence officielle et effective de relations diplomatiques avec le pays demandeur.
Aussi tous les signataires de cette pétition et moi-même vous appelons solennellement, au nom de la protection du peuple français et du rétablissement de la paix en Syrie, à réouvrir notre ambassade à Damas, et à lui donner tous moyens nécessaires pour que son personnel puisse rétablir toutes activités utiles et nécessaires à la lutte contre le terrorisme islamiste sur le sol syrien en liaison avec les autorités compétentes de l'Etat syrien.

En mémoire des victimes innocentes tombées à Paris ce vendredi 13 novembre 2015, et dans l'immense attente qui rassemble tous les signataires,


Leo Bluerider
http://www.change.org/p/fran%C3%A7ois-hollande-laurent-fabius-pour-que-la-france-r%C3%A9ouvre-son-ambassade-%C3%A0-damas

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marquetalia
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   Posté le 19-11-2015 à 23:15:57   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

Le crif va très certainement faire pression sur le quai d orsay contre le rétablissement de liens diplomatiques entre paris et damas,histoire de rester af vitam aeternae au plateau du Golan.

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Xuan
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   Posté le 20-11-2015 à 22:55:01   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Plusieurs articles sur solidarité international PCF :

Atroces attentats de Paris : non au terrorisme, non à la guerre, ici et là-bas !


Emmanuel Dang Tran pour Vivelepcf, 15 novembre 2015
source

Comme tout le monde ou presque, après les horribles attentats du 13 novembre à Paris, communistes, nous avons eu peur que certains de nos proches se trouvent parmi les victimes. Notre première pensée est allée aux blessés, aux familles des tués auxquelles nous adressons nos condoléances.
Comme tout le monde ou presque, nous condamnons formellement ces actes odieux et cruels qui nous révulsent d’autant plus qu’ils sont lâches et aveugles, revendiqués par un discours obscurantiste de haine.
Comme tout le monde ou presque, nous saluons l’efficacité de l’ensemble des services publics, notamment des hôpitaux publics, et le dévouement des personnels.

S’il peut y avoir un consensus politique dans le pays après ces attentats, pour nous, il s’arrête là, au deuil national.
Nous n’acceptons pas que le développement d’un climat de peur soit utilisé pour étouffer le débat public indispensable sur plusieurs questions.
Nous dénonçons d’abord tous les politiciens qui récupérèrent le drame pour attiser les peurs, les divisions et les haines. Les propos venimeux des Vauquiez, Le Pen ou De Villiers, en particulier, suscitent notre écœurement dans ces circonstances. Nous ne les laisserons pas associer scandaleusement et insidieusement une partie de la population de France aux criminels et montrer du doigt les réfugiés. Ces derniers fuient justement le terrorisme quotidien de la guerre.

L’émotion ne nous conduira pas non plus – tout au contraire – à nous ranger, sous quelque appel à « l’union sacrée », derrière la politique guerrière poursuivie par le gouvernement français.
Le premier ministre Valls ne cesse d’asséner depuis des semaines que la France est en guerre, de justifier les bombardements en Irak et en Syrie et leurs terribles effets collatéraux au nom de la « légitime défense » devant les attentats terroristes sur le sol national. On ne peut pas faire plus incendiaire pour nourrir l’engrenage de la violence et fournir aux terroristes une justification politique de leurs actes.

La politique extérieure guerrière de la France, surtout depuis 2007, porte une lourde responsabilité dans le développement de forces politiques et militaires obscurantistes et terroristes. Avant 2007 – on se souvient du refus de Chirac de suivre les Etats-Unis dans la destruction de l’Irak – l’impérialisme français semblait plutôt en retrait sur l’agressivité de l’OTAN et de l’impérialisme américain. Depuis l’avènement de Sarkozy, puis sous Holllande, il semble en être devenu le poisson pilote. Personne ne peut nier que la liquidation de l’Etat libyen, soutenu par une bonne partie de la « gauche », a fait le nid de « l’islamisme » prétendument combattu. Quel cynisme! Depuis, l’armée française a été engagée à nouveau en Afrique. La diplomatie de Hollande et de Fabius s’est acharnée sur la Syrie.

Nous posons aujourd’hui, à nouveau, la question des intérêts économiques qui ont amené à ce changement dans la politique de l’impérialisme français, notamment celle des ventes d’armes aux dictatures du Golfe.
C’est maintenant évident aux yeux de tous : en bombardant en Irak et en Syrie, l’intervention des impérialismes américain et européens ne recherche pas un règlement des conflits. Elle a rééquilibré les forces des belligérants et perpétué la guerre. Elle s’inscrit maintenant dans le cadre d’une lutte d’influence avec la Russie plus que jamais sur fond de concurrence pour le contrôle des richesses énergétiques. Il est avéré qu’ils soutiennent tantôt l’une, tantôt l’autre des milices « islamistes ». Leurs alliés, les dictatures obscurantistes du Golfe, ou l’impérialisme turc se cachent à peine de soutenir Al Qaïda ou Daech.

Au lendemain des attentats de Paris, nous appelons plus que jamais à l’arrêt de la participation de la France à la guerre en Irak et en Syrie , à la cessation des bombardements français. Nous appelons aussi à une condamnation internationale par la France des Etats complices d’Al Qaïda et Daech, à des pressions et des sanctions sur l’Arabie Saoudite, le Qatar, autre sur la Turquie, pour assécher leur alimentation militaire et financière. Le règlement politique du conflit syrien passe notamment par la fin de toutes ces interventions extérieures.

MM. Hollande et Valls, vous n’arriverez pas à faire défiler une deuxième fois le peuple de Paris, choqué et outragé, derrière les dirigeants de dizaines d’Etats fauteurs de guerre et de dictatures !
Notamment depuis le 11 septembre 2001, les stratèges américains appliquent la théorie de la guerre permanente, la logique du développement de grandes peurs collectives, pour écraser la contestation politique et sociale du système capitaliste
par un renforcement de l’appareil répressif, par un embrigadement idéologique des peuples. Nous appelons les travailleurs et l’ensemble du peuple de France à ne pas se laisser manipuler.

Bien évidemment, nous voulons que les auteurs du crime soient identifiés, retrouvés si certains ne se sont pas suicidés, que leurs commanditaires et complices soient aussi retrouvés, jugés et condamnés. Par définition, nous ne pouvons pas savoir si les services de renseignements français, services secrets, travaillent efficacement ou non. C’est du ressort du gouvernement, comme l’organisation des moyens de police. Mais nous refusons que les derniers soient à nouveau le prétexte à la généralisation de mesures d’exception attentatoires aux libertés publiques sans lien réel avec la sécurité intérieure. Nous demandons la levée de « l’état d’urgence » décrété par le Président Hollande. Nous n’accepterons pas que soient interdites ou restreintes les manifestations sociales – comme celles qui étaient prévues cette semaine dans les hôpitaux parisiens, aux finances publiques et à Air-France notamment -, les réunions politiques. La justice sociale est aussi un facteur de paix, un des plus importants.

Pour la justice sociale, contre les logiques de division et de haine, contre l’engrenage de la guerre impérialiste, qui nourrit le terrorisme là-bas et ici, pour la solidarité internationaliste, pour la paix, communistes, nous réaffirmons notre engagement total, l’entière disponibilité de nos organisations pour les travailleurs et les populations.

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Réaction des JC Paris 15 – attentats du 13 novembre – Après le choc, plus que jamais, combattons l’impérialisme et ses monstres
Refusons l’union sacrée de ceux qui hier soutenaient le terrorisme !
.

source
Paris, le 14 novembre 2015
Les jeunes communistes de Paris 15ème, réunis cet après-midi avec des camarades de province et des syndicats des services publics, ont discuté les événements graves de la nuit dernière.

Les attentats terroristes revendiqués par le groupe fasciste-islamiste Daesh ont d’après les bilans provisoires, coûté la vie à plus de 120 personnes et causé plus de 200 blessés. L’émotion et le choc sont nos premières réactions. Plusieurs d’entre-nous étaient hier soir dans des lieux festifs, non loin des événements. D’autres travaillaient, conducteurs de bus ou infirmières, et ont vécu de près les perturbations survenus dans toute la région parisienne. Certains d’entre-nous, enfin, connaissent de près ou de loin, des victimes de ces terribles actes de violences.

Dans la gravité, et pesant chacun de nos mots dans ces moments où la peur est grande et la tension vive, nous avons accueilli avec révolte les premières déclarations du gouvernement et du président Hollande. Depuis 2012, les gouvernements impérialistes va-t-en guerre de la France et des États-Unis soutiennent des opérations de déstabilisation de la Syrie. Guidés par des intérêts économiques, ils mettent à feu et à sang le Moyen-Orient et l’Afrique, ils n’ont pas hésité à soutenir les mouvements les plus obscurantistes et réactionnaires.
Les alliés de M. Hollande, les dictatures théocratique d’Arabie Saoudite et du Qatar ont apporté directement leur soutien aux groupes islamistes en Syrie : livraisons d’armes, de pick-ups, apports financiers. Hier, le monstre Daesh, créé par l’impérialisme, s’est retourné contre des populations civiles, à des milliers de kilomètres de la Syrie. Hier à Paris, des innocents de tous âges, travailleurs de toutes professions, ont payé de leur vie les actes de folie alimentés par les guerres impérialistes.

Dés hier soir, le président Hollande a annoncé un lot de mesures d’exception : état d’urgence, fermeture des frontières, interdiction des manifestations et rassemblements, droit de perquisition sans contrôle de la justice etc. Ces mesures, jamais vues depuis la guerre d’Algérie, nous inquiètent au premier plan pour le recul des libertés démocratiques et sociales qu’elles amènent.

Des manifestations syndicales majeures étaient prévues la semaine prochaine : contre la casse des congés à l’APHP (hôpitaux), contre la dégradation des conditions de travail à la RATP, contre la liquidation des restes de l’entreprise publique à Air-France, contre les fusions et suppressions de personnel aux finances publiques. Ces manifestations risquent aujourd’hui d’être annulées. Cédant aux sirènes de l’union nationale, manipulant la peur et l’émotion, des directions syndicales et politiques de collaboration appellent d’ores et déjà les travailleurs à courber le dos sans résistance, sous le coup des dernières attaques du patronat contre nos droits sociaux, à annuler toutes les grèves et luttes syndicales.
Militants politiques et syndicaux, nous refusons de céder à ce chantage : la supercherie de « l’esprit du 11 janvier » a vécu. Le capital, pendant ce temps-là, n’interrompt pas sa politique anti-sociale destructrice. Il n’interrompt pas ses guerres impérialistes.

Travailleurs, en France ou en Syrie, nous payons le prix de nos vies des guerres qui ne sont pas les nôtres. Depuis quelques heures, des militants relayent sur les réseaux sociaux les mots « Vos guerres, nos morts ». Imprécis et spontanés, ils résument la colère, la frustration ressentie par chacun d’entre-nous, victimes des conséquences d’une politique dénoncée sans relâche au quotidien, dans les lycées, à l’Université, dans les entreprises.

Jeunes communistes de Paris 15ème, plus que jamais, nous dénoncerons l’impérialisme et son miroir, le terrorisme complice et aveugle. Plus que jamais, nous nous élèverons contre la poursuite et l’aggravation des guerres impérialistes menées par nos gouvernements, pour la paix et la solidarité internationale. Dans tous les espaces d’expression qui existent, malgré les tentatives de museler le débat et la contestation, nous n’aurons qu’un seul cap : porter et défendre les revendications des travailleurs, en France, en Afrique, au Moyen-Orient, et dans le monde entier.

Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !



Edité le 20-11-2015 à 22:59:11 par Xuan




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La position de Communistes :

Après les lâches attentats perpétrés le 13 novembre, Hollande a appelé tous les dirigeants des partis politiques à une « Union sacrée » pour assurer a –t -il dit la défense du pays contre DAESH et l’armée islamique. Du Parti Socialiste au Front National en passant par les Républicains, l’UDI, les Ecologistes et le Front de Gauche, tous ont répondu présent.

Tous ont accepté d’engager la France dans une politique d’intensification de la guerre au Moyen-Orient avec tout ce que cela suppose de dangers croissants dans notre propre pays.

Notre Parti vient de souligner dans un communiqué qu’une telle politique conduit inévitablement à l’aggravation de la guerre dans toute cette région avec des destructions massives, des populations ravagées, chassées de leur pays. Elle conduit inévitablement à l’aggravation de l’insécurité dans le nôtre.

Les interventions qui s’enchaînent en Syrie n’ont qu’un seul but, celui d’assurer à ceux qui les mènent des positions leur permettant de de dominer la région. C’est ce qui s’est passé en Irak et en Libye où ils ont détruit les Etats, démantelé les pays et mis les populations sous la coupe de mercenaires au service des grands groupes capitalistes et de leurs Etats, qu’il s’agisse des Etats-Unis, de la France, de la Grande Bretagne, de l’Europe.

DAESH est une organisation terroriste née des interventions militaires des USA, de la France et des pays engagés à leurs côtés.

La seule issue positive pour la France c’est qu’elle agisse pour établir la paix au Moyen-Orient, c’est qu’elle défende les droits des peuples de cette région à décider de leur avenir. Si un pays comme la France jouait un tel rôle, on peut imaginer quelles en seraient les répercussions dans le monde et les résultats.
Luttons pour imposer une paix juste au Moyen Orient, il y a urgence.

« Nous sommes en guerre » s’est exclamé Hollande, soutenu par tous les partis de « l’union nationale ». Tous les français doivent être prêts à limiter leurs libertés, a – t –il déclaré en substance, soutenu bruyamment par tous les médias. La révision Constitutionnelle prévoit la suppression des libertés démocratiques mais pas seulement, pensons à tout ce qui a déjà été voté et ce que le gouvernement prévoit, la loi Macron, la mise en cause de tous les droits, de toutes les garanties sociales…

Vous voulez la paix, la sécurité dans notre pays, la démocratie, dites le aux élections régionales les 6 et 13 décembre, en votant pour le Parti révolutionnaire Communistes

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Trois articles publiés par la Jeunesse marxiste de Pau :

Editorial de la VDC de Novembre 2015 sur les attentats de Paris


source

La barbarie a encore semé la mort dans Paris. Tel est le constat que nous pouvons faire après le terrible attentat qui a tué tant d’innocents. La rédaction condamne cet acte inqualifiable, ses auteurs et leurs commanditaires. Elle compatit à la douleur des blessés et des familles endeuillées et partage l’émotion du peuple de France. Cependant notre émotion ne doit pas être un voile nous empêchant de comprendre le pourquoi des évènements. Les communistes ont le cœur chaud : ils sont sensibles aux injustices et à l’oppression. Ils ont la tête froide: ils veulent comprendre pourquoi il y a des injustices et des crimes, ce qui nécessite de replacer les événements dans leur contexte général et dans leur dynamique. Seule cette analyse peut nous permettre de nous positionner et d’agir. Voilà pourquoi nous ne pouvons être de l’unité nationale. Voilà pourquoi nous estimons que les responsables de cette situation, les gouvernements de l’impérialisme français, ne peuvent être la solution au terrorisme réactionnaire et barbare.
« La France est en guerre » dit Hollande. La guerre n’est-elle pas déclarée au Moyen Orient et en Afrique par la France depuis dix ans ? Les grandes puissances n’ont-elles pas mis cette région à feu et à sang ? Et pour quoi ?
Qui a créé le monstre DAESH ? Qui le finance ? Qui sont ses alliés ? Pourquoi l’a-t-on laissé prospérer ?

Est-ce que les guerres éclatent pour défendre des valeurs de liberté et de droits de l’Homme comme le prétend la France ? Alors pourquoi la France est-elle l’alliée du Qatar et de l’Arabie Saoudite, de la Turquie et d’Israël ?

La vérité, c’est que les guerres sont le résultat de la défense des intérêts des grands monopoles capitalistes par les Etats impérialistes USA, France, Allemagne, Angleterre, Russie… Et ces intérêts passent par le contrôle des routes stratégiques et des ressources de matières premières. Après l’Afghanistan, l’Irak, la Lybie, c’est la Syrie qui est devenue depuis plusieurs années le terrain où agissent les différents impérialismes.
Le terrorisme a été et est toujours soutenu et instrumentalisé pour déstabiliser et affaiblir les Etats qui résistent à leurs buts. Mais il arrive que la créature échappe au contrôle du créateur et se retourne contre lui !

Non, l’émotion ne doit pas faire oublier qui est responsable de la montée du terrorisme, et pourquoi.
Les communistes refusent l’union nationale autour de ceux qui ont allumé l’incendie et qui crient maintenant « au feu » quand les flammes les atteignent. Les pyromanes ne peuvent pas être de vrais sapeurs-pompiers !

Les classes populaires doivent s’unir et se mobiliser contre les guerres de conquêtes à l’extérieur et la guerre anti-ouvrière à l’intérieur. Car pour la bourgeoisie, l’union nationale va de pair avec l’exploitation et la répression patronale. Nos camarades d’Air France licenciés et trainés devant les tribunaux le savent.

La Voix des Communistes

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source

NON A L’UNITE NATIONALE ! UNITE POPULAIRE FACE AU TERRORISME ET AU CAPITALISME !


Ce vendredi 13 novembre 2015 dans la soirée, des individus armés ont semé la terreur par des explosifs et des tirs à différents endroits de Paris faisant à l’heure où nous écrivons 132 morts et 349 blessés. Le nombre de morts dépasse de loin ce qu’a pu connaitre la France depuis de très nombreuses années. Le Roc-ml partage la douleur qui touche les familles des disparu(e)s dans ces attentats tragiques. Il est terriblement pénible de perdre des proches de manière si brutale pour des raisons qui peuvent paraitre obscures ou qui nous semblent étrangères.

Malgré cela les masses populaires en France ne doivent pas céder aux alarmes mises en place par les forces politiques de la bourgeoisie, qui se servent de cet évènement à des fins de domination politique sur la classe laborieuse.

Ils se servent, comme à leur habitude, de la division, en alimentant des haines « raciales », le rejet de l’autre, pour au final acculer chaque individu au repli sur soi. Les réactionnaires de tous bords se sont directement mis en action en dégradant des mosquées et des boucheries hallal. On nous montre le « migrant » comme un terroriste infiltré. Les migrants fuient justement cette guerre barbare au Moyen-Orient. Au contraire, les terroristes sont recrutés directement en France ou dans les pays occidentaux et ne sont pas des migrants. Les propos sur les migrants sont une manipulation des forces réactionnaires. Le capitalisme se sert de cet outil politique pour créer des chimères d’identités nationales et religieuses et ainsi semer la division entre nous. Nous avons pourtant plus de points communs avec un travailleur syrien migrant qu’avec un patron français.

Les travailleurs, qui sont aujourd’hui dans l’émotion, après cette atrocité, doivent se relever et cibler non seulement les réactionnaires DAESH comme ennemi, mais cerner aussi le rôle de l’Etat français et de sa bourgeoisie comme principal fossoyeur de la paix dans le Monde.

Ne soyons pas dupes, quand Valls annonce que la France est en guerre depuis vendredi, il oublie que l’entrée en guerre de la France remonte à plusieurs années en arrière. Le gouvernement français et ses troupes sont intervenus en Centrafrique, au Mali, en Libye, en Syrie,… en amenant systématiquement la mort, la destruction et la déstabilisation de régions entières : tout cela dans un contexte mondial de nouveau partage des zones d’influences par les grandes puissances impérialistes de la Terre. La France n’est donc pas en guerre depuis le vendredi 13 novembre 2015. Le fait nouveau est que des actes de guerre se produisent maintenant à l’intérieur des frontières de la métropole.
Les communistes se sont, dans toute leur histoire, battus pour la paix. La guerre, conséquence du système impérialiste, fait toujours ses victimes dans les rangs des prolétaires. Pourtant la classe ouvrière ne trouve d’intérêt dans aucun conflit impérialiste.

Le ROC-ml appelle les travailleurs à s’unir pour combattre tout obscurantisme religieux en son sein ainsi que toutes les divisions qui sont créées par les partis politiques de la bourgeoisie. Il faut s’unir aussi pour combattre toutes les lois que met en place le gouvernement, des lois qui seront liberticides pour le prolétariat en France.

Effectivement, ces mesures de guerre utilisées par l’Etat français ont pour conséquence de vouloir museler les travailleurs dans leur lutte contre la bourgeoisie. Au nom de l’unité nationale, ils n’auraient pas le droit instaurer de rapport de force et devrait subir les attaques du capital. La bourgeoisie, elle, n’arrête pas ses attaques en temps de guerre, elle n’a pas lancé de trêve sociale, les organisations des travailleurs doivent donc poursuivre leur lutte de classe (la CGT a déjà lancé des appels en ce sens, voir p. suivante).

Les Etats impérialistes ne peuvent être la solution. Comment peuvent-ils arrêter la terreur alors qu’ils fonctionnent eux-mêmes par la terreur. L’Arabie Saoudite ou la Turquie utilisent des procédés de ce type contre leur peuple. De même, comment peut-on lutter contre DAECH et en même temps combattre le PKK comme le fait la Turquie. Le PKK est pourtant une force progressiste de résistance à DAESH !

Alors quelle alternative ?

Les travailleurs doivent comprendre que leurs intérêts immédiats ne sont pas dans l’union nationale aux côtés de leur propre impérialisme (la France) face à DAESH. Ils doivent compter sur leur propre force. Nous soutenons toutes les forces populaires qui combattent Daesh et les autres groupes djihadistes sur le terrain. Notre soutien va en priorité aux combattants et aux combattantes héroïques kurdes de ROJAVA qui sont en première ligne de ce combat. . Les peuples du Moyen-Orient sont la clé du problème. Le peuple syrien peut trouver la solution à DAESH sans que les puissances impérialistes s’en mêlent, elles qui n’ont fait jusqu’à présent que déstabiliser cette zone.
Le ROC-ml se ralliera à tous les appels à la paix et au retrait des troupes impérialistes françaises des pays d’Afrique et du Moyen-Orient.

En même temps, le ROCML soutiendra les travailleurs dans la poursuite et l’amplification de leurs luttes, à ne pas céder à l’émotion et accepter une union inacceptable. L’Etat peut bien prendre toutes les mesures de sécurité qu’il souhaite. Il est lui-même responsable par son action rapace et militaire au Moyen Orient et en Afrique de l’insécurité qui règne aujourd’hui jusque dans notre pays. Les travailleurs doivent avoir confiance en eux. La résistance kurde à DAESH montre que l’organisation de classe des travailleurs, des opprimés peut être une alternative réelle et une solution viable au système impérialiste

Les travailleurs doivent rejeter le piège de l’unité nationale
Vive l’unité populaire contre DAESH, le capitalisme et l’impérialisme !


Le ROCML, 18 novembre 2015

« Cet état restreint fortement les libertés publiques. Sont rendues possibles : l’instauration d’un couvre-feu, la réglementation de la circulation ou du séjour par les préfets, l’assignation à résidence par décision ministérielle, la fermeture de salles, de bars, l’interdiction de réunions, les perquisitions de jour comme de nuit sans passer par un juge, le contrôle de la presse et de la radio… » (Le Monde, 16/11/15)
Même si l’opération policière/militaire à Saint Denis se fait dans le cadre de l’Etat d’Urgence, comment peut-on être sûr que cela ne soit pas étendu aux manifestations ouvrières, aux réunions de révolutionnaires, qui, selon le choix arbitraire de l’Etat pourraient être considérées comme trouble à l’ordre public ?

Comment certifier que cet Etat d’Urgence ne se retournera pas contre le peuple ? Comment s’assurer que tous les lois liberticides adoptées en ce moment par l’Etat ne vont pas instaurer une situation de guerre contre la contestation sociale, les mouvements ouvriers et de ses organisations qui les représentent ?


http://img.over-blog-kiwi.com/1/39/97/54/20151122/ob_82818c_isis-oil-iraq-syria-middle-east-monito.gif

22 novembre 2015


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La Préfecture de Police de Paris interdit la manifestation en soutien des migrants


source

La Préfecture de Police de Paris interdit la manifestation en soutien des migrants, des réfugiés et des travailleurs sans papier du dimanche 22 novembre.
Le 18 novembre, dans le cadre de l’état d’urgence, la préfecture de police de Paris a prorogé l’interdiction de manifester sur la voie publique.

La situation dramatique vécue par la population, suite à ces attentats, devient un prétexte pour interdire l’expression démocratique sur la voie publique ; notamment pour celles et ceux qui contestent la politique anti-sociale, sécuritaire et guerrière de Hollande, de son gouvernement et de toutes celles et tous ceux qui, au nom de l’unité nationale, enfilent les rangers et expriment leur haine des étrangers.

Cette interdiction est un nouveau coup porté à l’expression démocratique.
L’Union départementale CGT de Paris est prête à braver cette interdiction inique. Elle a néanmoins fait le constat que les forces progressistes et démocratiques à Paris avaient encore besoin de réfléchir sur cet enjeu.

Un rapport de force progressiste d’un tout autre niveau est en effet nécessaire pour défendre les libertés démocratiques de ce pays.
Malgré cette interdiction, l’UD CGT de Paris ne lâchera rien sur ses revendications légitimes pour imposer un véritable pacte de progrès social, démocratique et écologiste dans ce pays.

La CGT à Paris reste disponible pour agir avec d’autres dans l’intérêt général.
Depuis 120 ans, la CGT a toujours assumé ses responsabilités et notamment dans les heures les plus noires de l’histoire du pays.

Paris, le 20 novembre 2015
Le Secrétariat de l’UD

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http://futur-rouge.overblog.com/2015/11/contre-le-racisme-l-isalmophobie-solidarite.html

Contre l'islamophobie, le racisme, solidarité!


Depuis les attaques du vendredi 13 à paris, les musulman-e-s font face à des représailles de grande envergure.
La mosquée d'aubervilliers a été saccagée, celle de Brest encerclée par la police, certaines sont montrées du doigt par les journalistes.
Nous nous opposons aux perquisitions administratives menées par le raid dans des lieux de culte et chez des musulman-e-s.
L'état français a toujours tenté de mettre sous sa coupe "l'islam de France". Le 'conseil français du culte musulman" créé par Sarkozy a envoyé un prêche unique pour le vendredi suivant les attentats.

Nous nous inquiétons pour les libertés religieuses.
Les musulman-e-s n'ont pas à accepter que le contenu des prêches soient définies par des institutions proches de l'état.
L'aspect principal de notre expérience, c'est la solidarité qu'apportent mosquées et associations musulman-e-s aux réfugié-e-s, mal logé-e-s.
Nos désaccords idéologiques avec les divers courants de l'islam, nous voulons les régler au sein du peuple et non pas par la répression étatique.

Contre les agressions islamophobes, solidarité !

Nous tenons à témoigner notre soutien aux musulman-e-s qui vivent dans la peur des agressions.
En effet, depuis les attentats les agressions islamophobes contre les personnes et les attaques contre les lieux de culte se multiplient.
Quel service Daech a rendu aux fascistes en se réfugiant à Saint Denis ! Quelle image les médias ont ils renvoyé des affrontements qui y ont eu lieu cette semaine à des français-e-s abreuvé-e-s de propagande raciste et islamophobe par les médias de nos quartiers populaires !
Les fascistes organisent des patrouilles. Nous ne devons pas les laisser se réorganiser et organiser des manifestations et des campagnes d'agressions.
Au quotidien, témoignons notre soutien aux musulman-e-s, ne laissons pas passer la moindre remarque islamophobe et opposons nous aux agressions.

Soutien aux réfugiés !

Les organisateurs des attentats de paris ont pris un soin particulier à faire croire qu'ils s' étaient fondu-e-s dans la masse des réfugié-e-s. Ils ont transporté le passeport d'un soldat mort de l'armée régulière syrienne de pays en pays avant de le laisser en évidence sous le nez des enquêteurs.
Ils ont poussé des centaines de milliers de personnes à fuir leur pays et ils tentent de les priver de tout refuge et de toute solidarité en nous faisant croire qu'il s'agit de terroristes. Plus que jamais nous devons être solidaires des réfugié-e-s syrien-ne-s que l'état réprime. Il les prive des lieux où ils ont l'habitude de se retrouver, les disperse, les enferme dans des camps d'internement.

Nos bombes vont en pousser toujours plus à la fuite ! Soyons prêt-e-s à les accueillir. Leur vie vaut autant que la nôtre !

Notre coeur souffre de voir également des algérien-ne-s ayant fuit le même type de violences obligé-e-s de se justifier aujourd'hui de ne pas soutenir les attentats.
Plus que jamais, nous sommes solidaires des musulman-e-s.

Daech, en commettant ces attentats, souhaitait sans doute jeter de l'huile sur le feu dans une société déjà fragilisée par des années de propagande raciste et islamophobe.
Cela démontre que tout ça n'a rien à voir avec la religion. Daech veut se tailler un état entre la Syrie et l'Irak et exploiter le pétrole qui s' y trouve et la France est une concurrente dans la guerre de rapine qui se livre actuellement.

Déjà les politiciens de différents bords se jettent dans la mêlée médiatique en pointant du doigt les migrant-e-s et en réclamant une fermeture durable et définitive des frontières de l'état français.

Dimanche 22 Novembre, les forces de l'ordre ont tenté d'empêcher la tenue d'une manifestation de soutien aux réfugiés à Paris. Avec l'état d'urgence, l'état Français essaye de bloquer toutes mobilisations de solidarité, mais ils n'y parviendront pas. Ils ne sont déjà pas parvenus à empêcher la manifestation entre Bastille et République.
Si le feu il doit il y avoir, cela ne doit pas être entre musulman-e-s et non musulman-e-s, mais contre ceux qui nous poussent à la guerre, nous privent de nos libertés démocratiques, nous licencient.
Nous serons là pour soutenir les musulman-e-s et les réfugiés et contrer la propagande qui est menée contre eux et elles.


Respect des libertés de culte des musulman-e-s !
Non à la répression de leurs pratiques religieuses !
Face aux agressions islamophobes, solidarité !


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Faire reculer l’impérialisme, c’est faire reculer le terrorisme


Les communistes fidèles au marxisme-léninisme sont unanimes à dénoncer dans l’impérialisme la cause fondamentale du terrorisme, et à rejeter l’Union Sacrée autour de la bourgeoisie.

C’est la superpuissance US et ses satellites de l’OTAN qui ont utilisé le fondamentalisme islamiste et le sionisme pour déstabiliser le moyen orient. Les liens entre Israël, les pétromonarchies, la Turquie et les djihadistes sont aussi bien établis.
Après la destruction de la Libye, la France est en bonne position dans le peloton des puissances bellicistes, responsables de l’ingérence, de la subversion et du terrorisme en Afrique, au Maghreb et au Moyen Orient, soit en l’armant et en le finançant directement, soit par l’entremise des théocraties régionales, d’Israël, de la Turquie.
Nous sommes tous conscients que l’impérialisme français vise avant tout à mettre un pied en Syrie. L’objectif ouvertement déclaré et régulièrement rappelé d’écarter Bachar-El-Assad n’a pas d’autre but.

D’autre part les groupes islamistes ne sont pas unis et se livrent de réels combats, comme dans une guerre de gangs. Afin de gagner les masses à leurs causes ils essaient de manipuler l’immense révolte des peuples arabes contre l’impérialisme et le sionisme, en tuant aussi des innocents dans les métropoles occidentales. Mais jusqu’ici ils n’ont pas frappé des intérêts vitaux occidentaux ou israéliens.
Les attentats terroristes à Paris reflètent ce double aspect. Sans les minimiser n’oublions pas qu’ils frappent essentiellement les peuples arabes, massacrant des villages entiers, imposant l’obscurantisme le plus sectaire et le plus sauvage.
Il ne s’agit en aucun cas d’une forme de lutte contre l’impérialisme mais d’un monstre issu de l’impérialisme lui-même.
C’est une dictature comparable à celle des nazis quant à la forme. Quant au fond elle ne représente pas les intérêts de monopoles nationaux mais étrangers, et vivant du pillage.
Comme Cerbère dans les récits de la mythologie, les manifestations hideuses de l’impérialisme ont plusieurs têtes. L’enfer dont il garde l’entrée c’est l’exploitation, l’oppression et les massacres.

L’intervention de la Russie a changé la donne. Elle menace non seulement Daech mais aussi d’autres groupes terroristes « amis de la France ». Elle oblige les puissances occidentales à combattre réellement Daech et met sur la touche les visées impérialistes françaises.
Les attentats terroristes à Paris ont donc précipité l’intervention française et l’envoi du porte-avion près des côtes. Hollande se gonfle d’orgueil et se présente maintenant en chef de guerre mondial contre Daech, mais les objectifs stratégiques n’ont pas fondamentalement changé.
La reprise et la multiplication de bombardements illégaux en Syrie visent en définitive le soutien à la subversion ou l’envoi de soldats sur place.

militarisation et fascisation

Passons sur les petits calculs électoraux.
La bourgeoisie essaie aussi d’utiliser le terrorisme pour justifier l’état d’urgence permanent, la révision de la Constitution, interdire les manifestations politiques et syndicales, et étouffer toute forme de critique sur notre territoire.
« 5 000 emplois supplémentaires de policiers et de gendarmes seront créés d’ici 2 ans afin de porter le total des créations d’emploi de sécurité à 10 000 sur le quinquennat. Cet effort qui est considérable et qu’assume le gouvernement dans le contexte budgétaire que chacun connait permettra simplement de restaurer le potentiel des forces de sécurité intérieure au niveau qu’elles connaissaient en 2007. » [Hollande au Congrès]

Des intellectuels à contre-courant comme le libertaire Michel Onfray font l’objet de cabales dans les médias officiels. Le nationalisme bourgeois est ravivé, bourrant le crâne des plus jeunes enfants dès qu’ils sont en âge de parler.
Dès le 29 avril le budget de la défense était annoncé maintenu à 31,4 milliards et augmenté de 3,8 milliards pour les quatre années à venir. Mais les attentats ont fait sauter le prétexte des déficits de l’Etat.

« Toutes ces décisions budgétaires seront prises dans le cadre de la loi de finances qui est en ce moment même en discussion pour 2016. Elles se traduiront nécessairement, et je l’assume devant vous, par un surcroît de dépenses mais dans ces circonstances, je considère que le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité. » [Id]
On remarquera qu’aucun pays européen n’a émis la moindre objection.

Depuis plusieurs mois les chaines publiques intensifient l’enrôlement des jeunes et des réservistes, les attentats sont aussi utilisés à cette fin et une large publicité est faite sur le recrutement militaire multiplié par trois.
Hollande a aussi annoncé vouloir « former une garde nationale encadrée et disponible avec des réservistes ».
La militarisation et la fascisation ont évidemment pour but de faire la guerre, parce que la bourgeoisie de notre pays ne voit pas d’autre issue à la crise.

Les différents clans de la bourgeoisie se sont unis comme un seul homme, oubliant leurs querelles électoralistes, et toute velléité de rétablir des relations avec la Syrie. La pitoyable déclaration de Le Hyaric à la fête de l’Humanité Rhône, absolument silencieux sur la responsabilité de la bourgeoisie, et à la gloire des « valeurs de la République », est une insulte aux communistes authentiques.

Il nous revient d’opposer à l’Union Sacrée de la classe dominante l’Union Populaire contre l’impérialisme et les monstres qu’il engendre, en particulier de tendre la main aux populations immigrées ou descendantes d’immigrés en désignant à tous notre ennemi commun.

Seule la lutte commune contre l’impérialisme peut unir les masses indépendamment de leurs religions et de leurs traditions

Seul le socialisme permettra de mettre fin aux crimes impérialistes, au terrorisme et aux guerres


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Xuan
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Suite à l'article :

Faire reculer le fascisme islamiste, c’est faire reculer le capitalisme.


source

Les dirigeants de l’OTAN voient leur créature se retourner contre eux. Qu’attendent-ils pour faire cesser son financement par nos "alliés" du golfe, travailler enfin avec ceux qui mènent la guerre sur le terrain, kurdes, syriens, iraniens, libanais, traquer ceux qui achètent du pétrole volé par les terroristes, dissoudre l’OTAN et se placer enfin sous l’autorité de l’ONU ... ?

En France, il est urgent

> de faire cesser le financement de l’intégrisme islamiste et les ingérences étrangères dans l’organisation de l’islam, d’aider l’immense majorité des musulmans qui veulent construire un islam de France dans la république.

> de réaffirmer l’ambition d’une république sociale qui ouvre une perspective de progrès à tous, un avenir autre que la guerre à notre jeunesse !
Oui, il faut une rupture avec les politiques étrangères et intérieures menées par la droite et le parti socialiste depuis des années ! Il faut sortir de l’OTAN, de l’UE, de l’euro, retrouver la souveraineté nationale et populaire pour une autre société.

_______________________




Faire reculer l’impérialisme, c’est faire reculer le terrorisme


Les communistes fidèles au marxisme-léninisme sont unanimes à dénoncer dans l’impérialisme la cause fondamentale du terrorisme, et à rejeter l’Union Sacrée autour de la bourgeoisie.

C’est la superpuissance US et ses satellites de l’OTAN qui ont utilisé le fondamentalisme islamiste et le sionisme pour déstabiliser le moyen orient. Les liens entre Israël, les pétromonarchies, la Turquie et les djihadistes sont aussi bien établis.
Après la destruction de la Libye, la France est en bonne position dans le peloton des puissances bellicistes, responsables de l’ingérence, de la subversion et du terrorisme en Afrique, au Maghreb et au Moyen Orient, soit en l’armant et en le finançant directement, soit par l’entremise des théocraties régionales, d’Israël, de la Turquie.
Nous sommes tous conscients que l’impérialisme français vise avant tout à mettre un pied en Syrie. L’objectif ouvertement déclaré et régulièrement rappelé d’écarter Bachar-El-Assad n’a pas d’autre but.

D’autre part les groupes islamistes ne sont pas unis et se livrent de réels combats, comme dans une guerre de gangs. Afin de gagner les masses à leurs causes ils essaient de manipuler l’immense révolte des peuples arabes contre l’impérialisme et le sionisme, en tuant aussi des innocents dans les métropoles occidentales. Mais jusqu’ici ils n’ont pas frappé des intérêts vitaux occidentaux ou israéliens.
Les attentats terroristes à Paris reflètent ce double aspect. Sans les minimiser n’oublions pas qu’ils frappent essentiellement les peuples arabes, massacrant des villages entiers, imposant l’obscurantisme le plus sectaire et le plus sauvage.
Il ne s’agit en aucun cas d’une forme de lutte contre l’impérialisme mais d’un monstre issu de l’impérialisme lui-même.
C’est une dictature comparable à celle des nazis quant à la forme. Quant au fond elle ne représente pas les intérêts de monopoles nationaux mais étrangers, et vivant du pillage.
Comme Cerbère dans les récits de la mythologie, les manifestations hideuses de l’impérialisme ont plusieurs têtes. L’enfer dont il garde l’entrée c’est l’exploitation, l’oppression et les massacres.

L’intervention de la Russie a changé la donne. Elle menace non seulement Daech mais aussi d’autres groupes terroristes « amis de la France ». Elle oblige les puissances occidentales à combattre réellement Daech et met sur la touche les visées impérialistes françaises.
Les attentats terroristes à Paris ont donc précipité l’intervention française et l’envoi du porte-avion près des côtes. Hollande se gonfle d’orgueil et se présente maintenant en chef de guerre mondial contre Daech, mais les objectifs stratégiques n’ont pas fondamentalement changé.
La reprise et la multiplication de bombardements illégaux en Syrie visent en définitive le soutien à la subversion ou l’envoi de soldats sur place.

militarisation et fascisation

Passons sur les petits calculs électoraux.
La bourgeoisie essaie aussi d’utiliser le terrorisme pour justifier l’état d’urgence permanent, la révision de la Constitution, interdire les manifestations politiques et syndicales, et étouffer toute forme de critique sur notre territoire.
« 5 000 emplois supplémentaires de policiers et de gendarmes seront créés d’ici 2 ans afin de porter le total des créations d’emploi de sécurité à 10 000 sur le quinquennat. Cet effort qui est considérable et qu’assume le gouvernement dans le contexte budgétaire que chacun connait permettra simplement de restaurer le potentiel des forces de sécurité intérieure au niveau qu’elles connaissaient en 2007. » [Hollande au Congrès]

Des intellectuels à contre-courant comme le libertaire Michel Onfray font l’objet de cabales dans les médias officiels. Le nationalisme bourgeois est ravivé, bourrant le crâne des plus jeunes enfants dès qu’ils sont en âge de parler.
Dès le 29 avril le budget de la défense était annoncé maintenu à 31,4 milliards et augmenté de 3,8 milliards pour les quatre années à venir. Mais les attentats ont fait sauter le prétexte des déficits de l’Etat.

« Toutes ces décisions budgétaires seront prises dans le cadre de la loi de finances qui est en ce moment même en discussion pour 2016. Elles se traduiront nécessairement, et je l’assume devant vous, par un surcroît de dépenses mais dans ces circonstances, je considère que le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité. » [Id]
On remarquera qu’aucun pays européen n’a émis la moindre objection.

Depuis plusieurs mois les chaines publiques intensifient l’enrôlement des jeunes et des réservistes, les attentats sont aussi utilisés à cette fin et une large publicité est faite sur le recrutement militaire multiplié par trois.
Hollande a aussi annoncé vouloir « former une garde nationale encadrée et disponible avec des réservistes ».
La militarisation et la fascisation ont évidemment pour but de faire la guerre, parce que la bourgeoisie de notre pays ne voit pas d’autre issue à la crise.

Les différents clans de la bourgeoisie se sont unis comme un seul homme, oubliant leurs querelles électoralistes, et toute velléité de rétablir des relations avec la Syrie. La pitoyable déclaration de Le Hyaric à la fête de l’Humanité Rhône, absolument silencieux sur la responsabilité de la bourgeoisie, et à la gloire des « valeurs de la République », est une insulte aux communistes authentiques.

Il nous revient d’opposer à l’Union Sacrée de la classe dominante l’Union Populaire contre l’impérialisme et les monstres qu’il engendre, en particulier de tendre la main aux populations immigrées ou descendantes d’immigrés en désignant à tous notre ennemi commun.

Seule la lutte commune contre l’impérialisme peut unir les masses indépendamment de leurs religions et de leurs traditions

Seul le socialisme permettra de mettre fin aux crimes impérialistes, au terrorisme et aux guerres.
[/citation]

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   Posté le 29-11-2015 à 21:31:54   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Suivant le site Revolution, plusieurs services étrangers avaient prévenu la DGSE :

http://mai68.org/spip/spip.php?article9519

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   Posté le 29-11-2015 à 23:20:06   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Tribune Emmanuel Dang Tran reprise par vivelepcf, 27 novembre 2015

Aujourd’hui, ne nous trompons pas de couleur, ne nous trompons pas de drapeau !


Si nous voulons exprimer notre deuil après les attentats du 13 novembre et nos condoléances aux proches des victimes, en France traditionnellement, la couleur appropriée, c’est le noir.
Si nous voulons appuyer la politique guerrière menée par les grandes puissances occidentales depuis des années, le drapeau le plus approprié serait celui des Etats-Unis ou plutôt celui de l’OTAN. Communiste français, je me bats pour que ce ne soit pas le drapeau bleu-blanc-rouge.


Ceux qui soutiennent la politique de Hollande doivent arborer ce drapeau là, celui de l'OTAN!
L’émotion collective et un certain élan de fraternité dans la population sont des réactions normales et saines devant l’horreur des crimes du 13. Le matraquage médiatique prépare leur récupération. Le pouvoir met tous ses moyens pour transformer la réaction populaire en soutien à sa politique de guerre, de répression et casse des acquis démocratiques et sociaux.

La manipulation de l’opinion dans ce but avec le drapeau – qu’aujourd’hui Hollande enjoint de déployer à sa fenêtre « en hommage aux victimes » – est aussi évidente que grossière. Il n’en est pas moins nécessaire de la dénoncer parce qu’elle prend et parce qu’elle fait peur.

L’idéologie dominante n’est jamais à cours d’inventivité dans ses outils de propagande. Les réseaux « sociaux » viennent d’en déployer de nouveaux, perfides et dangereusement efficaces. Le soir des attentats, une application « Facebook » permet à chacun de rassurer ses proches (connectés) en leur envoyant le message « en sécurité ». A priori, c’est bien intentionné. Mais le lendemain, une autre application « Facebook » – un simple clic – joue sur le réflexe conditionné pour inciter les « amis Facebook » à mettre un fond bleu-blanc-rouge derrière la photo de leur page d’accueil. Invitons nos amis psychologues et sociologues à démasquer les ressorts de l’opération ! En tout cas, même cela, ça fait peur.

Depuis 15 jours, la surenchère d’invocations tricolores et de déclamations patriotiques, parfois jusqu’à l’ineptie, entretient de confusions, des mensonges très dangereux, au service de la pire des politiques.

Non, les spectateurs du Bataclan et les clients des restaurants assassinés ne sont pas « morts pour la France ».

Justement, ce qui fait une part de l’atrocité du crime, c’est qu’elles ont été les victimes innocentes d’un acte lâche. Il n’y a pas de raison que l’hommage national ait lieu aux Invalides, site militaire, et non, par exemple, devant le Bataclan.

Non, les attentats n’ont pas visé notre mode de vie, notre culture nationale ! On pourrait presque rire en pensant au concert de hard rock américain et au restaurant cambodgien (même si l’identité culturelle de la France est diverse et heureusement). Pensons un instant à l’atteinte à leur mode de vie, qu’il soit occidental ou oriental, que subissent les habitants d’Alep, de Mossoul ou de Tripoli sous les bombes des impérialistes et des terroristes ! Cette rhétorique nationale identitaire, diffusée par les médias de masse, tend la perche aux racistes qui pointent du doigt les réfugiés ou certaines autres composantes de la population nationale, originaires de pays où la religion musulmane prédomine. C’est le résultat et le but probable de ce discours. Là aussi, ça fait peur.

Sur le même ton, de façon inédite « à gauche », Hollande a repris et développé les positions de la droite extrême et de l’extrême droite en demandant que certains criminels soient déchus de la nationalité française. C’est de l’incitation au racisme. On connaît le discours : il y aurait les bons et les mauvais Français (sans parler des étrangers) et surtout certains qui pourraient être présumés « moins bon Français ». Il n’est venu à l’idée de personne de déchoir de la nationalité française les terroristes de l’OAS ou les pires collabos fascistes, ou le docteur Petiot. Ceux qui nous parlent d’union nationale sous le drapeau insufflent la division dans le pays pour mieux faire passer leur politique. Là encore, ça fait peur.

Il y en a aussi assez d’entendre que les attentats ont frappé le « pays des Droits de l’Homme ». La France est certes le pays où la Déclaration des Droits de l’Homme a été rédigée mais l’Etat français n’en est pas l’incarnation parfaite ! Les terroristes « islamistes » ont frappé aussi l’Espagne, la Tunisie ou surtout la Syrie où n’a pas été rédigée la dite Déclaration ! Et le gouvernement vient d’informer le Conseil de l’Europe qu’avec l’état d’urgence, il allait « déroger à certains droits garantis par la Convention européenne des Droits de l’Homme ». C’est effrayant !

Il n’y a pas besoin d’être grand géo-stratège pour comprendre que la France est attaquée parce que les dirigeants français, depuis Sarkozy, sont devenus les premiers propagandistes, les fers de lance dans le monde – politiquement encore plus que militairement – des guerres qui ont semé la désolation et la mort notamment en Libye et en Syrie (tout en soutenant les guerres israéliennes). Et c’est précisément parmi les populations livrées au chaos par ces guerres que les terroristes islamistes veulent recruter et asseoir leur pouvoir. Et c’est parmi les populations du monde, qui identifient le plus facilement – à tort ou à raison – leurs malheurs à ceux de ces pays dévastés, que les terroristes islamistes espèrent trouver quelques paumés et autres fous en mal de dérive sectaire et de violence.

Je souhaite l’élimination de Daesh et tous les groupes monstrueux équivalents. C’est bien pourquoi je ne peut pas me ranger derrière le drapeau de ceux qui entendent intensifier la politique et les guerres qui ont fait le lit de ces groupes, qui les ont créés, financés et armés.
L’émotion, le matraquage, (l’opportunisme de misérables politiciens ralliés à l’Union sacrée avant les élections !), ne doivent pas nous rendre dupes du discours hypocrite et cynique des Hollande, Valls, Sarkozy et cie.
Malgré les attentats de Charlie, les aviations américaines et françaises ont largement ménagé Daesh, l’ont notamment laissé conquérir Palmyre pour affaiblir Assad.

On a pu lire dans la presse mercredi (25/11) que le prince saoudien al-Walid Ben Talal « finalisait un accord historique avec la Caisse des dépôts et huit grands groupes français » pour des centaines de millions d’euros d’investissement dans « les énergies renouvelables ». Le même prince Ben Talal reconnaissait, il y a un an, sur la chaîne américaine CNN, que l’Etat saoudien avait financé et armé Daesh et que des milliardaires saoudiens continuaient à le faire.

Peut-être que cette fois-ci, les Etats-Unis et leurs alliés vont réellement éliminer Daesh, pour que Poutine ne le fasse pas avant eux. Mais ce sera pour continuer la politique qui crée des Daech, peut-être même pour raviver Al Qaïda dont Laurent Fabius en 2014 a salué « le bon boulot sur le terrain » de la branche syrienne Al Nosra.

La phrase souvent reprise, mais si juste, me revient : « on croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels » (Anatole France).

Eliminer Daesh et ses clones à la racine, passe l’assèchement de leurs bases financières, militaires et idéologiques. Pour la France, cela passe par la rupture des relations avec les dictatures obscurantistes du Golfe – qui sont également chancres financiers –, par la dénonciation de la sale guerre saoudienne contre le Yémen, par une politique de pression sur la Turquie. Cela passe par l’arrêt de la participation de notre pays à la « guerre des civilisations », à la stratégie du chaos, à la politique de destruction des Etats du Moyen-Orient poursuivies sous la direction de l’impérialisme américain et de l’OTAN.

Le drapeau bleu-blanc-rouge est le symbole de notre nation, de son histoire, dans toutes leurs contradictions. Il a été souvent sali puis quelques fois lavé depuis 200 ans. Il n’est pas question pour moi de le renier, de la renier parce qu’elle existe, parce que c’est la mienne, parce que je souhaite contribuer à ce qu’elle prenne le chemin du progrès, du socialisme, de l’amitié internationaliste entre les peuples. Chaque usage du drapeau tricolore, ou de la Marseillaise, a un sens. J’admire le courage de ceux qui les ont arboré et chantée dans la lutte pour l’indépendance de notre peuple face à l’occupant allemand. Comme les autres, j’aurais bricolé des drapeaux soviétique, britannique, américain et français pour saluer les libérateurs de 1944. Mais en aucun cas, je n’aurais agité le drapeau tricolore en mai 1958 pour la poursuite du régime colonial en Algérie…

Aujourd’hui, le rassemblement derrière le drapeau voulu par Hollande, c’est l’enrôlement derrière la politique de guerre impérialisme, de répression des libertés, d’accroissement des injustices sociales en France dans l’intérêt des capitalistes.
C’est un combat important, immédiat de le faire comprendre. L’alignement de la direction du PCF sur Hollande, dans « l’Union sacrée », l’état d’urgence, sa capitulation devant la guerre impérialiste est d’autant plus inacceptable et grave.


Que ceux qui adhèrent à cette politique le montrent avec son vrai drapeau : celui de l’OTAN, s’ils le veulent avec ceux de l’Union européenne et des Etats-Unis !

Parce que je veux que mon pays œuvre à la paix, je laisse aujourd’hui mes drapeaux bleu-blanc-rouge au placard !

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La Chine critique le "double standard" d'une journaliste française sur le terrorisme


2015-12-02 23:52:42 xinhua

Le ministère chinois des Affaires étrangères a critiqué, mercredi, l'usage du "double standard" de la part d'une journaliste française, à la suite de spéculations émises selon lesquelles, la Chine refuserait actuellement de renouveller sa carte de presse après un reportage controversé.

Ursula Gauthier, qui travaille pour l'hebdomadaire magazine français L'Obs, a publié un article, le 18 novembre, critiquant la politique gouvernementale dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang à propos des attaques terroristes.

La porte-parole du ministère des Affaires étrangères Hua Chunying a fait savoir, au cours d'une conférence de presse régulière, que l'article avait fortement offensé le peuple chinois.

Elle a noté que sa publication intervenait quelques jours après les attaques de Paris, qui ont été couvertes de manière très différenciée par les médias français.

"Nous ne parvenons pas à comprendre pourquoi le terrorisme est accepté comme tel dans d'autres pays, mais relève d'un problème "ethnique" ou "religieux" quand il se produit en Chine" .

"Cette logique ridicule est typique du double standard en occident et d'un parti pris politique".

___________________


On rappelle que l'Obs appartient au groupe de presse proche du PS des magnats de la presse Xavier Niels, Pierre Bergé et Mathieu Pigasse, qui détiennent également le groupe Le Monde, Télérama, La Vie, Huffington Post, Courrier International, Rue 89, Le Plus...
Lors des désordres provoqués par le Dalaï Lama au Tibet, ce groupe de presse s'était distingué par ses attaques forcenées contre la Chine, visant aussi à saboter les JO de Pékin.

Le patron de Free, Xavier Niel, son allié le banquier Matthieu Pigasse et le producteur télé Pierre-Antoine Capton, ont créé en octobre un fonds qui réunira d'emblée 300 à 500 millions d'euros pour racheter des médias, selon Le Figaro.

Baptisé Media One, ce fonds d'un genre nouveau, un SPAC (Special Purpose Accurancy Company) devrait être côté en Bourse de Paris en novembre ou décembre, après avoir levé des fonds auprès d'investisseurs professionnels. Les trois fondateurs mettront quelques millions d'euros chacun et Pierre-Antoine Capton en prendra la direction opérationnelle, selon "Le Figaro".

Capton est le fondateur de Troisième Oeil productions, première société de production indépendante française ("C à vous"). Mais il suffit de regarder trois fois cette émission pour constater qu'elle est également inféodée au gouvernement socialo.


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De « l’esprit du 11 janvier » à la « déchéance de la nationalité » : chronique d’une année de régression culturaliste


Publié le 1 janvier 2016 par bouamamas

Said Bouamama

1er janvier 2016

Trois séries de faits ont marqués l’année 2015.
La première borne l’année par les attentats ignobles de janvier et de novembre.
La seconde est constituée des instrumentalisations de l’émotion publique, qu’ils ont suscités dans une logique froide de réal-politique gouvernementale : elle va de « l’esprit du 11 janvier » à la déchéance de la nationalité en passant par le double consensus pour la poursuite de la guerre et pour l’Etat d’urgence renouvelable.
La troisième est une conséquence logique de la précédente et se traduit par la banalisation des « abus » de l’Etat d’urgence, par la montée des actes islamophobes, par les résultats électoraux du Front National et par la manifestation raciste et islamophobe d’Ajaccio.
Le discours médiatique et politique dominant, en présentant les deux premières séries de faits comme reliées par un ordre de causalité, légitime l’Etat d’urgence et la guerre comme nécessités de la sécurité publique. Par le procédé exactement inverse c’est-à-dire en refusant d’interroger les interactions entre les deux dernières séries de faits, les mêmes discours masquent les responsabilités gouvernementales dans le développement rapide de rapports sociaux racistes dans notre société.



Une question de méthode
Comprendre une dynamique sociale et politique suppose la recherche des liens de causalités entre des faits sociaux et politiques. Séparer ce qui est relié, nier les relations de causalités entre les faits, est une première erreur méthodologique diffusée lorsqu’un dominant, individu ou groupe social, a intérêt à masquer les causes réelles de ses décisions et de ses pratiques.
Des causes générales et abstraites sont alors mises en avant pour masquer les causes matérielles réelles. Des mots lourds envahissent alors le champ lexical. C’est ainsi que nous serions en guerre pour lutter contre la « barbarie » en Syrie aujourd’hui ou pour défendre le « droit des femmes » en Afghanistan hier et non pour des raisons de contrôle des sources pétro-gazières de la région.
C’est de même pour défendre la « laïcité » que la loi interdisant le port du foulard à l’école a été votée en 2004 et non pour détourner l’attention des effets d’un libéralisme économique destructeur. La montée de l’islamophobie, les résultats électoraux du Front National et la manifestation islamophobe d’Ajaccio sont incompréhensibles en partant de causalités générales et abstraites.

Ces faits sont le résultat de causalités matérielles précises : les décisions économiques, militaires et policières internationales et nationales de l’Etat français. La politique de guerre là-bas, de dérégulation économique et de détournement des colères sociales ici, sont, selon nous, les causalités matérielles que masquent les causalités abstraites et générales mises en avant par le discours politique et médiatique.
La recherche des causalités ne peut en outre se réduire à une approche chronologique. Ce qui précède n’est pas automatiquement la cause de ce qui succède. De même que le jour n’a pas pour cause la nuit, le vote de l’Etat d’urgence n’a pas pour cause les attentats ignobles de novembre et la guerre en Syrie n’est pas la conséquence de l’existence de DAESH.
Deux procédés idéologiques des mécanismes de domination peuvent à ce niveau être repérés. Le premier consiste à confondre prétexte et cause. L’invasion du Koweït par l’Irak est ainsi un prétexte qui a médiatiquement et politiquement été construit comme cause pour justifier la guerre du golfe. Le second mécanisme classique des processus de domination est l’inversion de l’ordre des causes et des conséquences.

« L’esprit du 11 janvier », « l’unité nationale » et « l’état d’urgence » ne sont pas des conséquences logiques et inéluctables des attentats de janvier et décembre mais sont le résultat d’une instrumentalisation de l’émotion publique à des fins politiques et économiques libérales et guerrières.


Théorie du complot ou temporalités différenciées ?


Il est de bon ton aujourd’hui d’amalgamer l’effort de compréhension des stratégies des classes dominantes pour imposer une vision du monde conforme à leurs intérêts matériels d’une part et la « théorie du complot » d’autre part.
L’accusation de « conspirationnisme », de « complotisme » ou de « confusionnisme » est même devenue une étiquette infamante brandie face à chaque effort critique. De cette façon s’opère un désarmement idéologique des contestations sociales de l’ordre dominant. Il s’agit bien d’un amalgame au sens de la confusion réductrice entre deux phénomènes hétérogènes.
La théorie du complot présente les événements politiquement signifiants comme le résultat d’une conspiration globale orchestrée en secret par un groupe social plus ou moins important. L’approche stratégique c’est-à-dire matérialiste analyse l’histoire comme le résultat de la lutte entre les groupes dominés (classes, minorités nationale et/ou ethniques, nations, femmes, etc.) et les groupes dominants basée sur une divergence d’intérêt matériel.
La première approche explique la révolution française par un complot maçonnique et la seconde par la lutte entre les féodaux, les serfs et la bourgeoisie.
La première explique les luttes de libération nationale de la seconde moitié du vingtième siècle comme le résultat d’un complot communiste alors que la seconde recherche la causalité de ces luttes dans les changements du rapport des forces mondiales ouvrant de nouvelles possibilités de luttes aux colonisés.
La première explique l’histoire et ses événements par l’existence d’un complot juif mondial pour dominer le monde alors que la seconde recherche les déterminants historiques dans Les évolutions des rapports de forces entre dominants et dominés.
La première explique les guerres contemporaines par un complot de la société des illuminati de Bavière alors que la seconde analyse ces guerres comme conséquences de la lutte pour contrôler les sources des matières premières stratégiques.

Si l’histoire n’est donc pas faite de complots, il existe en revanche une histoire des théories du complot, des moments de leur émergence et de leur développement. Celles-ci fleurissent dans les séquences historiques de crises marquées par une crainte sur l’avenir lointain, une incertitude sur l’avenir proche, la peur du déclassement social, l’affaiblissement des facteurs de sécurités sociales et le relâchement des liens sociaux de solidarité.

Cette première série de facteurs ne suffit pas. Pour que se développe les théories du complot de manière conséquente, il faut de surcroît qu’aucune explication crédible ne soit suffisamment disponible pour expliquer cette première série de faits.
C’est à ce niveau qu’apparaît la responsabilité de Hollande et Valls pour ne parler que de la société française. La nécessité vitale pour eux de masquer les véritables raisons de leurs choix politiques et économiques les orientent vers une temporalité de court terme. Les grilles explicatives proposées sont en permanence conjoncturelles, de réaction à une situation, de mensonge sur les résultats logiques de leurs choix (qui eux sont bien structurels et inscrits dans la longue durée).

Expliquer les guerres par leur véritable cause c’est-à-dire les matières premières ou le contrôle d’espaces géostratégiques les rendraient impopulaires. Expliquer la régression sociale généralisée par sa véritable cause c’est-à-dire l’enrichissement d’une minorité la rendrait impossible.
La décrédibilisation de ces explications de court terme conduit à l’émergence du terreau des théories du complot comme elle conduit d’ailleurs à la construction de populations bouc-émissaires servant de base au développement des idées et groupes fascisants.

L’instrumentalisation de la réalité immédiate pour lui faire servir les choix économiques et politiques structurels de dérégulation globale devient dès lors un impératif de légitimation. Si « l’esprit du 11 janvier », « l’unité nationale » ou le consensus sur la guerre et l’Etat d’urgence ne sont pas le résultat d’un complot où l’ensemble des actes du scénario était prévu, ils sont en revanche le résultat de l’instrumentalisation des attentats et de l’émotion qu’ils ont suscités.


La lepénisation des esprits

La temporalité de court terme à des fins de légitimation de décisions illégitimes porte un autre effet important : l’emprunt au Front National de son vocabulaire, de ses logiques de raisonnement, de ses manières de problématiser la société. Il s’agit en effet de tenter de rassurer une angoisse sociale en ne s’attaquant pas à ses bases matérielles en attendant la prochaine échéance électorale. A ce jeu les explications univoques et simplistes du Front National restent les plus efficaces quitte à les nuancer à des fins de distinction. Ce processus décrit il y a bien longtemps par Pierre Tevanian et Sylvie Tissoti est en œuvre depuis plusieurs décennies c’est-à-dire depuis la contre-révolution libérale. D’emprunt en emprunt c’est progressivement l’ensemble du paysage idéologique français qui se trouve modifié.

Problématiser les faits et crises sociales à partir de logiques culturalistes, accepter même en les nuançant les théories faisant de l’Islam et des musulmans un problème (pour la démocratie, pour le droit des femmes, pour la laïcité, etc.), reprendre la thématique d’une « identité nationale » en danger par le défaut d’intégration d’une composante de notre société, expliquer les guerres au Sud de la planète par des facteurs uniquement religieux et/ou tribaux, présenter des groupes meurtriers comme DAESH comme surgissement inexplicable de la barbarie ou pire comme conséquence logique d’une religion meurtrière en essence, etc., voilà des décennies que l’hégémonie de cette vision du monde se renforce par emprunts successifs.

Le résultat est au rendez-vous : le développement des rapports sociaux racistes dans notre société. Loin d’être une situation isolée, la manifestation islamophobe d’Ajaccio reflète le développement bien réel de ces rapports sociaux sur l’ensemble du territoire. De telles manifestations existent en potentialité ailleurs. Bien sûr ni Sarkozy, ni Hollande ne souhaitent un tel résultat mais celui-ci reste la conséquence logique de décisions de court-terme prisent pour répondre aux besoins de légitimation immédiats de leurs projets de régression sociale.

La lepénisation des esprits est un processus c’est-à-dire qu’elle ne peut être stoppée que par la rupture franche et nette avec la logique qui la porte. Or une telle rupture n’est pas possible pour un parti socialiste qui a définitivement fait le choix de la mondialisation capitaliste et de ses nécessités que sont les guerres et la régression sociale généralisée. Elle débouche inévitablement sur une lepénisation des actes. Elle ouvre enfin pour le Front National à une logique de surenchère qui n’a aucune raison de s’arrêter.

La proposition du gouvernement d’instaurer une « déchéance de la nationalité » pour les « binationaux » condamnés pour terrorisme est, non seulement, approuvée par le Front National mais celui-ci propose de l’élargir à d’autres situations. « Une fois que le principe a été réhabilité par François Hollande, précise Florian Philippot, nous allons passer à l’étape numéro 2, c’est-à-dire faire pression pour que cette déchéance soit appliquée concrètement beaucoup plus largement (2). »

La même logique de surenchère est repérable sur de nombreuses autres questions : L’islamophobie qui se déploie de l’interdiction initiales de porter le foulard au sein de l’école publique à une demande d’extension dans les hôpitaux, les entreprises, la rue, etc. ; La sécurité qui se traduit par une demande d’armements plus conséquents des policiers puis s’étend à l’armement de la police municipale et pourquoi pas demain à la vente libre des armes comme aux Etats-Unis ; Les conditions exigées pour le regroupement familial qui ne cesse de croître depuis trente ans, etc. Sur toutes ces questions ce que le Front National propose devient ultérieurement une réalité mise en œuvre par la droite et/ou le parti socialiste.

L’acceptation d’un champ idéologique entraîne inévitablement les conséquences pratiques de ce champ. L’acceptation pour des raisons de légitimation de court-terme et/ou pour des raisons de détournement des colères sociales et/ou pour des raisons électorales du culturalisme comme grille de lecture du monde conduit inévitablement à un développement des rapports sociaux racistes concrets.




L’approche culturaliste de la nationalité et logique d’exception


Les processus culturalistes que nous décrivons s’inscrivent désormais dans la longue durée c’est-à-dire qu’ils se déploient depuis plusieurs décennies. Toutes les mesures culturalistes ne se valent cependant pas. Certaines d’entre-elles signifient des basculements qualitatifs au sens où elles marquent l’éclatement d’un verrou idéologique issu des luttes sociales passées et en particulier de la lutte contre le fascisme au mitan du vingtième siècle et des luttes anticolonialistes des décennies suivantes. Rendre possible la déchéance de la nationalité est une mesure signifiant une telle rupture qualitative.

La colonisation instaure un clivage légal entre d’une part des citoyens français et d’autre par des « sujets français ». Elle crée pour les indigènes selon le juriste Jacques Aumont-Thiéville une position « intermédiaire entre celle du citoyen français et celle de l’étranger puisqu’ils sont sujets français (3) » .

Ce faisant, elle fonde un droit d’exception s’appliquant à certains français et non à d’autres. Une fois la logique d’exception posée, elle s’étend inéluctablement comme en témoigne la distinction entre « français de papier » et « français de souche » qui date de l’époque coloniale. La hiérarchisation des « français » en fonction de leurs origines touche ainsi les « naturalisés » même européens :

« Compagnons de France ! A l’appel ! Martinez ! – Présent. Navarro ! – Présent. Esclapez ! – Présent. Napolitano ! Canelli ! Présent ! Présent ! ». Sur les places des villages et des villes d’Oranie, les dimanches matins du salut aux couleurs, le défilé des noms des « compagnons »’ lancés avec l’accent râpeux d’Oran donnait une bonne idée des origines de ceux que les Français « authentiques » appelèrent longtemps avec mépris les « néo-français », ou mieux encore « les Français à 2,75 F » (du prix du papier timbré sur lequel s’établissait la demande de naturalisation)

Le décret-loi du 22 juillet 1940 du maréchal Pétain prévoit pour sa part dans son article 1 « la révision de toutes les acquisitions de nationalité française ». Bien sûr nous n’en sommes pas là mais il s’agit bien d’autoriser une déchéance pour des personnes nées françaises sur le seul critère de l’origine. François Hollande le précise nettement le 16 novembre devant le congrès :

Nous devons pouvoir déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou un acte de terrorisme, même s’il est né Français, je dis bien même s’il est né Français, dès lors qu’il bénéficie d’une autre nationalité (4).

Quant à la veine idéologique d’une telle mesure, le ministre de la justice de Pétain Raphaël Alibert la précise en argumentant le décret-loi avec un vocabulaire que l’on pourrait croire contemporain : « les étrangers ne doivent pas oublier que la qualité de Français se mérite (5). »

Les réponses de Manuel Valls ont, bien entendu été une dénonciation offusquée de l’amalgame entre des situations incomparables. Son argumentaire ne peut cependant pas nous rassurer. Selon lui cette mesure n’est pas nécessaire pour des raisons d’efficacité dans la lutte contre le terrorisme. Elle est de nature symbolique :

« Oui, c’est une mesure symbolique ». Mais « quand des Français prennent les armes contre d’autres Français, prônant la haine de la France, brûlant d’ailleurs le passeport, reniant tout ce que nous sommes, l’Etat, la République peuvent être amenés à prendre un certain nombre de mesures, qui sont à la fois symboliques et concrètes (6). »

Si la mesure n’a aucune efficacité, si elle est entièrement de nature symbolique, c’est qu’il s’agit bien de faire éclater un verrou idéologique. Il ne faut jamais sous-estimer les effets d’un tel éclatement quand bien même celui-ci se limiterait à la sphère symbolique. La disparition d’un verrou idéologique libère et autorise, invite et incite, légitime et rend utilisable, des termes et des concepts, des logiques de pensées et des modes de raisonnement, jusque-là prohibés par l’état du rapport de forces. Ce qui est autorisé par l’éclatement de la nationalité homogène qu’instaure la déchéance de la nationalité se sont des pratiques d’exception jusque-là prohibées, ce sont des traitements inégalitaires légaux sur la seule base de l’origine.

Nous sommes bien en présence d’une politique de la race construite par en haut pour des raisons de légitimation de court-terme mais imprégnant désormais largement la société française comme en témoigne les derniers sondages comme la manifestation d’Ajaccio.

Le peuple de France (comme tous les autres peuples) n’est pas et n’a jamais été raciste par essence. En revanche, il le devient dans certaines périodes historiques, quand se conjuguent des discours culturalistes durables et des incertitudes sociales. Ce fut le cas à l’époque coloniale, telle est aussi notre situation actuelle. La seule réponse est le développement d’une autre explication du présent et d’une autre vision de l’avenir. Mais pour cela une première étape est nécessaire qui consiste à briser les consensus idéologiques que l’on tente de nous imposer. La lutte contre les guerres, l’Etat d’urgence et l’islamophobie revêt désormais le caractère d’une urgence sociale et politique.

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Notes :

1) – Pierre Tevanian et Sylvie Tissot, Mots à Maux, Dictionnaire de la lepenisation des esprits, Dogorno, Paris, 1998.
2) – http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20151231.OBS2111/quand-le-fn-proposait-la-decheance-de-nationalite-pour-de-simples-faits-delictuels.html
3) – Jacques Aumont-Thiéville, Du régime de l’indigénat en Algérie, cité in Olivier Le Cour Grandmaison, La découverte, Paris, 2010, p 57.
4) - http://libertes.blog.lemonde.fr/2015/12/05/decheance-de-nationalite-le-precedent-de-vichy/
5)- Journal de débats du 24 juillet 1940.
6) – http://www.bfmtv.com/politique/pour-valls-la-decheance-de-nationalite-est-une-mesure-symbolique-936124.html

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