| | | | | | | | Xuan | | Grand classique (ou très bavard) | | 18372 messages postés |
|  Posté le 13-01-2008 à 19:30:04   
| L’année 2008 commence mal pour les impérialistes.
Pour la première puissance impérialiste, le bilan de la guerre en Irak est un échec, le tapage belliciste autour du danger iranien a fait long feu, et la dernière visite de Bush au Moyen Orient est un coup d’épée dans l’eau.
Sur le plan intérieur, les économistes bourgeois annoncent la récession. La crise financière des crédits « à risque » a plombé les résultats des grandes banques, qui avaient eu le cynisme de miser sur l’escroquerie des ménages les plus pauvres.
Les milliards dilapidés ne sont que la partie émergée de l’iceberg. En dessous se trouvent les dettes et la misère accumulées sur le dos du peuple américain, et la récession dont s’inquiètent les économistes bourgeois n’est autre qu’une crise de surproduction propre au système capitaliste.
Le rêve américain tourne au cauchemar.
Certains candidats à la Maison Blanche imaginent un autre New Deal, mais la situation de l’économie US n’est pas aussi brillante que dans le passé car la mondialisation et la division internationale du travail l’ont singulièrement compliquée.
La dette US augmente de façon exponentielle, passant de 57,8 milliards de dollars en octobre à 63,1 milliards de dollars le mois suivant. Soit 650 milliards de dollars de déficit commercial sur onze mois. Si l'on ajoute à la dette publique, celle des ménages et des entreprises on atteint deux fois le PIB des USA, qui cumulent déficit budgétaire fédéral, des états et des ménages.
La mondialisation amène l’impérialisme US à creuser lui-même sa tombe, puisque les produits sous-traités dans le tiers monde afin de réaliser de juteux profits, sont ensuite importés et déséquilibrent la balance extérieure.
Ainsi la société américaine Apple vend le plus petit lecteur de musique au monde « ipod » au prix de 299 dollars l'unité. Celle-ci ne possède pas de chaîne de production et les plus chères pièces accessoires sont fournies par le japonais Toshiba et autres qui gagnent pour cela 73 dollars, les autres pays et territoires qui lui fournissent d'autres pièces obtiennent 60 dollars, et la Chine qui effectue le dernier travail de montage gagne seulement 3 dollars, tandis que les Etats-Unis empochent 163 dollars, dont 80 dollars pour Apple. Le résultat c'est que les frais de montage gagnés par la Chine représentent 1% du prix de vente. Cependant, pour chaque lecteur de musique exporté de la Chine vers les Etats-Unis, le déficit commercial américain augmente de 150 dollars.
L’impérialisme US se trouve donc dans une situation inextricable. De surcroît, les contradictions qu’il entretient avec les impérialismes du second monde et les pays émergents s’aiguisent de plus en plus, de sorte qu’il s’isole davantage.
L’impérialisme français qui se trouve dans une position inconfortable entre le marteau et l’enclume, s’inquiète de la baisse du dollar et de la hausse des matières premières. Pour la France dont la balance extérieure a également lourdement chuté (40 milliards de $ en 2007), la dette est équivalente à quelques 64% de son PIB. A cause des relations qui le lient à la superpuissance US et pour avoir suivi l’exemple des banquiers et des industriels américains, l’impérialisme français risque d’être entraîné dans la tourmente.
Aussi l’atlantisme affiché de Sarkozy ne change en rien la ligne générale suivie par la diplomatie française envers les Etats-Unis : « nous partageons les mêmes idéaux mais nos intérêts sont antagoniques », la main droite sur le cœur et la main gauche sur le manche du poignard. Le démarchage du petit Nicolas à travers le monde montre bien la volonté désespérée de l’impérialisme français de vendre « à tout prix » sa camelote en bradant ses « principes » les plus chers.
Cela donne aux socialistes l’occasion de nous offrir un inénarrable numéro de Tartuffe.
Dans ce contexte, la ligne chauvine préconisée par certains « patriotes » paraît particulièrement crapuleuse : comme les va-t’en–guerre américains les plus obtus, ils désignent la Chine et les pays émergents à la vindicte populaire et prétendent qu’il faut distinguer les bons capitalistes « nationaux » des mauvais qui délocalisent et dilapident les richesses nationales.
L’année 2008 sera certainement une étape importante dans la lutte anti-impérialiste et tout particulièrement dans l’effondrement de l’hégémonisme US.
L’aiguisement des contradictions entre les pays impérialistes et l’approfondissement de la crise s’accompagne d’une offensive inégalée contre les salaires et les droits de la classe ouvrière et du peuple.
A nous de faire progresser l’unité des marxistes-léninistes pour les combats à venir.
Bonne année 2008 !
Edité le 13-01-2008 à 21:00:55 par Xuan
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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
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