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 agression inouïe contre cheminots et usagers

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Xuan
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   Posté le 07-03-2018 à 23:49:44   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La conférence de presse de la CGT Cheminots

La défense du service public n'est pas exempte d'illusions réformistes sur la possibilité de développer un service public correspondant aux besoins des masses dans la société capitaliste. Cependant il apparaît depuis le démantèlement du fret, la sous-traitance généralisée, le tout TGV, les ouibus (bus Macron), ouigo, etc. que le train est de plus en plus cher, que les lignes et les stations de province sont abandonnées, que le fret se retrouve sur les autoroutes, et que les accidents se succèdent pour ne citer que quelques exemples.
Les ordonnances s'en prennent au statut des cheminots mais également visent la poursuite de la privatisation de la SNCF, de son démantèlement, avec une dégradation plus grande encore. Par exemple la suppression de la péréquation (rééquilibrage des financements petites / grandes lignes pour compenser la différence de rentabilité ) aboutit nécessairement à la suppression des lignes moins rentables, leur transfert vers les flottes 'ouibus' même si celles-ci ne sont pratiquement pas utilisées.




FEDERATION CGT DES CHEMINOTS 263, Rue de Paris – case 546 – 93515 Montreuil Cedex Secteur Communication : Tél : 01.55.82.84.32 com@cheminotcgt.fr www.cheminotcgt.fr

F É D É R A T I O N C G T D E S C H E M I N O T S

Laurent BRUN -Montreuil,le 07mars2018

CONFÉRENCE DE PRESSE-

Seul le prononcé fait foi.


Mesdames et Messieurs,
Merci d’avoir répondu à l’invitation de la Fédération CGT des Cheminots.
Aujourd’hui, nous publions un « rapport CGT contre le statu quo libéral et pour le développement du service public ferroviaire ».
Pourquoi ?

Les réformes de 1997 et 2014 sont parties d’objectifs de traitement des questions financières pour arriver à des usines à gaz dans l’organisation de la production, sans jamais résoudre les problèmes.

De dysfonctionnements en accroissement de la dette, les libéraux poursuivent la même feuille de route de démembrement de l’entreprise publique avec 2 entreprises en 1997, puis 3 en 2014, puis, aujourd’hui, une multitude avec l’ouverture à la concurrence, le tout accompagné d’externalisations, de segmentation interne et autres scléroses de la production.
Le statu quo, c’est de poursuivre dans cette fuite en avant.
Les différents rapports remis récemment assènent un certain nombre d’éléments non étayés parce qu’il y a présomption de vérité absolue.

Par exemple, le rapport Spinetta affirme que « l’ouverture à la concurrence a permis une augmentation des trafics, une amélioration de la qualité de service et une réduction des contributions publiques » (p.8), ce qui est faux pour le cas de l’Angleterre et très discutable pour les autres.

De même, l’externalisation serait une source d’économie (p.68), alors que tous les exemples démontrent le contraire (entretien de la voie -> la sous-traitance coûte au moins +10% ; ingénierie -> une journée est facturée 500 € par des entreprises comme Altran pour un salaire de 200 € au salarié prêté, etc).
C’est pour nous une démonstration du dogmatisme.

Les décisions sont ensuite habillées de verbiage sur l’environnement ou la société, sans que les valeurs généreuses évoquées ne soient réellement liées aux mesures prises.
Il en résulte des préconisations inadaptées au système ferroviaire ou éculées. Par exemple, la réduction du réseau a été évoquée en 1967 dans le rapport Nora, puis en 1978 dans le plan Guillaumat, et de manière constante dans différents rapports dont la base est de partir de l’équilibre financier comme objectif premier.

Le problème est tout simplement pris à l’envers.

La CGT veut donc contribuer au débat public en replaçant les éléments dans l’ordre qui nous semble correspondre à l’intérêt général, c’est -à-dire en partant des besoins des usagers et du pays pour arriver sur les outils pou r y répondre, en passant par l’attribution de moyens adaptés.

Bien sûr, notre organisation syndicale ne dispose ni des énormes moyens de l’Etat, ni de son accès libre aux informations internes des entreprises, mais nous nous basons sur le travail d’experts économiques qui ont travaillé pour nos comités d’entreprise et sur le professionnalisme des cheminots qui est, selon nous, la plus grande expertise qui soit.

Notre rapport présente donc des constats un peu différents de ceux des autres rapports.
Pour la CGT, les enjeux sont tout d’abord environnementaux, d’aménagement du territoire et de développement industriel. Par ailleurs, le train est plébiscité par les usagers quand on leur donne les moyens d’y accéder dans des conditions satisfaisantes.

A partir de là, nous constatons que la politique publique n’est pas conforme aux déclarations, puisque le tout routier est toujours à l’oeuvre dans les décisions règlementaires, fiscales ou budgétaires de l’Etat.

Par exemple, l’infrastructure est financée par la puissance publique à 99 % pour la route contre 40 % pour le ferroviaire. Le transport de voyageurs est financé à 66 % pour la route contre 61 % pour le ferroviaire. Et s’il est plus difficile de déterminer ce rapport pour le transport de marchandises, il est certain que le transport routier bénéficie de plus de défiscalisation et avantages divers que le mode ferroviaire. Il y a donc une contradiction majeure entre les déclarations sur le rééquilibrage des modes et les arbitrages budgétaires.

Nous constatons également l’efficacité de l’entreprise publique et le fait que chaque euro investit est déjà très bien utilisé, contrairement aux sous-entendus du Premier ministre, ce que confirme par exemple l’expertise du Boston Consulting Group.

Autre exemple, le bilan de la régionalisation avec une offre qui a augmentée de 20,6 % de 2002 à 2014 et une fréquentation qui a augmenté bien plus fortement à 47,8 %. L’accroissement de l’investissement public crée donc un effet levier important.

Nous constatons en revanche que les expériences de privatisation d’activités ferroviaires sont un échec cuisant :
Par exemple, le PPP Tours-Bordeaux aboutit à des péages d’infrastructure exorbitants. Par comparaison, sur la LGV Sud-Est ces péages oscillent entre 10,3 € par train.KM et 20,9 € selon les tronçons, quand ils oscillent entre 22,9 € et 28,5 € sur la LGV Atlantique !
Le surcoût est également confirmé de manière massive dans la sous-traitance de la maintenance de l’infrastructure, des services en gare, ou des services administratifs, l’apothéose revenant à l’ingénierie et aux services informatiques.
Nous constatons que les exemples internationaux n’offrent d’efficacité supplémentaire que lorsqu’ils sont massivement subventionnés. Par exemple l’Allemagne, dont l’entreprise publique a été désendettée, et dont le réseau est en bon état, va consacrer 28 milliards d’euros sur 5 ans à son système ferroviaire, ce qui est 20 % au-dessus du plan annoncé par le Premier ministre. 3

Un plan de relance du Fret va également passer par un subventionnement supplémentaire. Par ailleurs, l’Etat allemand finance à hauteur de 60 % les investissements contre 40 % en France.

Nous constatons que la concurrence n’est pas obligatoire au regard des textes européens, puisque des exceptions sont prévues.
Nous constatons enfin que l’organisation interne de la SNCF, le cloisonnement par activité et par produit, est à l’origine d’une dégradation importante de la qualité de service et de la sécurité des circulations.

A partir de ces constats, la CGT formule donc plusieurs propositions que l’on pourrait décliner en 4 axes :

1. Le besoin d’objectifs politiques clairs ;
2. L’exigence de démocratisation de l’entreprise publique ;
3. Le besoin d’affecter des moyens cohérents avec les objectifs ;
4. La nécessité d’une organisation de l’entreprise publique tournée vers l’efficacité à répondre aux besoins.

Concernant les objectifs, nous sommes effarés que le Premier ministre ne fasse plus aucune référence à une ambition publique de report modal. Le tout routier se confirme dans cette omission.

Nous proposons donc un objectif de 25,2 % de part modale ferroviaire dans le transport des marchandises à échéance 2050, contre 12,2 % dans les documents actuels du Ministère.

Cela suppose un effort considérable puisqu’il faudra passer de 34 milliards de tonnes.KM actuelles à 145,2. Et cela ne permettra que de modérer la croissance routière en volume.

Nous reprenons l’objectif de 25 % dans le transport voyageur de longue distance, mais nous considérons qu’il doit s’appuyer sur les TET et TER, en plus du TGV, contre un scenario gouvernemental qui s’appuie uniquement sur ce dernier.
Enfin, nous proposons l’objectif de 25 % dans le transport voyageurs de courte distance pour les transports collectifs, contre une quasi-stagnation à 11,9 % dans le scenario gouvernemental. Cela supposera le développement massif des réseaux de transport urbain, ainsi que du TER.

En matière de démocratisation, nous considérons que les élus régionaux doivent partager leur pouvoir avec les usagers, qui doivent pouvoir déterminer de manière directe, dans les comités de ligne, les besoins, autrement dit la commande publique. Il doit y avoir un véritable pouvoir de décision dans ces structures. Le Conseil Régional se chargeant ensuite de définir des priorités et le financement adapté.

Nous proposons également que l’évaluation des objectifs et de l’efficacité du service public ferroviaire soit soumis au Parlement, pour que les positions de la tutelle de la SNCF ne se déterminent pas uniquement dans le secret des Ministères.
En matière de financement, la dette doit être reprise par l’Etat dans une structure de défaisance.

La TICPE* doit être intégralement fléchée sur le financement des infrastructures du pays via l’AFITF*, permettant de fournir totalement les ressources nécessaires à SNCF Réseau et ainsi se débarrasser du système des péages, mais également d’apporter aux collectivités territoriales les moyens de financer le réseau routier ou à VNF* d’assumer les canaux. L’AFITF pourrait également financer les investissements, notamment dans l’objectif du report modal.

Nous proposons également de nouvelles ressources pour le service public qui serait alors en mesure de se développer à la hauteur des enjeux cités précédemment.

Enfin, en matière d’organisation de l’entreprise publique, la CGT propose le retour à une entreprise unique, une intégration complète de la production, un renforcement de la maîtrise publique, et un respect des contraintes européennes réduit à ce que les textes prévoient en matière de séparation de la gestion comptable et d’indépendance.

Il s’agit pour nous de placer la performance en matière de sécurité et de qualité au coeur de l’organisation du système.

Ce rapport sera remis au Premier ministre dans les prochains jours puisque son calendrier ne lui a finalement pas permis de nous recevoir aujourd’hui, mais il s’est néanmoins engagé à le faire.
Cette après-midi, nous présenterons le rapport à l’Assemblée Nationale à l’invitation du Groupe GDR et devant tous les députés qui le souhaiteront.
Je vous remercie


*TICPE : La taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques.
*AFITF : agence de financement des infrastructures de transport de France.
*VNF : Voies navigables de France


Edité le 08-03-2018 à 00:00:35 par Xuan




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Voir sur le site de la fédération CGT ds cheminots :

Ensemble pour le fer

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SNCF : la menace d’une grève se précise


http://www.bienpublic.com/actualite/2018/03/08/la-menace-d-une-greve-se-precise

Le premier syndicat de cheminots veut peser dans le débat. La CGT réclame un plan ambitieux pour développer le transport en train et prévient que la grève sera inévitable si le gouvernement campe sur ses positions.


La CGT reproche au gouvernement de prévoir un plan d’investissement très insuffisant, de 20 % inférieur à celui prévu par l’Allemagne. Photo AFP

La semaine prochaine s’annonce décisive pour la grande réforme ferroviaire lancée par le gouvernement. Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé qu’il voulait aller vite en ayant recours aux ordonnances, comme pour la réforme du Code du travail. Le projet de loi d’habilitation permettant d’avoir recours aux ordonnances sera présenté mercredi en conseil des ministres. Le lendemain, Guillaume Pepy, le PDG de la SNCF, remettra son projet d’entreprise à la ministre des Transports, Élisabeth Borne. Le 15 mars, c’est aussi le jour choisi par le front unitaire des syndicats de cheminots pour décider d’un éventuel appel à une grève nationale reconductible qui pourrait débuter entre le 24 mars et le 6 avril, avant la discussion du projet de loi au Parlement.

« La grève est inévitable si le gouvernement ne nous entend pas. Nous avons été auditionnés, mais il n’y a pas de dialogue social » , prévient Laurent Brun, secrétaire général de la fédération CGT des cheminots. Le premier syndicat à la SNCF a présenté hier son contre-projet pour sauver le système ferroviaire français.


« L’état de vieillissement et de délabrement du réseau »

Farouchement opposée à toute privatisation, la CGT demande à la France de faire jouer les exceptions prévues par les textes européens afin de repousser l’ouverture à la concurrence. « L’état de vieillissement et de délabrement du réseau ferroviaire ne permet pas une mise en concurrence avec une date butoir en 2023 pour les TER. En région parisienne, elle pourra d’ailleurs s’étaler jusqu’en 2039 » , constate Laurent Brun.

Le syndicat réclame un plan ambitieux pour augmenter la part du train dans le transport de voyageurs et de fret. La CGT reproche au gouvernement de faire le jeu du « tout routier » en particulier lorsque l’État décide d’abandonner les petites lignes aux régions, déjà exsangues. « L’Allemagne, dont l’entreprise publique a été désendettée et dont le réseau est en bon état, va consacrer 28 milliards d’euros sur cinq ans à son système ferroviaire, 20 % de plus que le plan annoncé par Édouard Philippe » , observe le patron des cheminots CGT.

« Réaffecter la taxe sur les carburants »

Pour financer les investissements nécessaires, le syndicat propose de réaffecter certaines ressources, comme la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) qui serait réservée aux infrastructures de transport, alors qu’elle sert actuellement à payer une partie du RSA (Revenu de solidarité active).

Laurent Brun veut prendre les Français à témoin, même si la cote d’amour des cheminots dans l’opinion souffre de leur image de nantis. « Nous voulons un vrai débat. Il n’est pas dit que la population ne souhaite pas un développement du ferroviaire public plutôt que la privatisation et la réduction de l’offre proposées par le gouvernement » .

La CGT s’attend à une grève dure si le gouvernement décide de passer en force. « La mobilisation sera très forte. Il y a une vraie colère des cheminots, y compris au niveau de l’encadrement, ce qui est assez nouveau » , observe Laurent Brun, en se gardant bien de faire un parallèle avec la grève de 1995 qui avait fait plier le gouvernement Juppé. « Le contexte n’est pas le même » , reconnaît le secrétaire général des cheminots CGT.

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   Posté le 15-03-2018 à 18:42:37   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

L'Humanité relève le mépris de classe de Marine Le Pen :


SNCF. Marine Le Pen se moque des syndicats qui vont « pleurnicher » dans la rue


MERCREDI, 14 MARS, 2018
HUMANITE.FR


Photo : Bruno Arnesu

Interrogée mercredi sur son « soutien » à la mobilisation des cheminots, la présidente du Front national a une fois de plus donné des preuves de son anti syndicalisme devant la presse parlementaire.

Elle a beau dire sur tous les tons qu’il faut « préserver la nation » et ses joyaux, services publics en tête, non, Marine Le Pen « n’appelle pas à manifester » contre la réforme de la SNCF. Il y aura « certainement des adhérents dans les cortèges », puisque le FN rassemblerait « un Français sur trois », dit-elle, mais sa haine des syndicats chevillée au corps l’empêche de leur apporter un quelconque « soutien », a-t-elle répondu mercredi à l’Association des journalistes parlementaires qui la recevait à l’Assemblée nationale.

A propos de la CGT, elle dénonce le « jusqu’au-boutisme syndical qui a fait beaucoup de mal », ayant « par le passé » pénalisé les plus faibles en multipliant les « blocages ».
Paradoxalement, sans doute parce qu’elle ne peut se couper de sa base - si réellement une partie de ses adhérents soutenait les cheminots -, elle ne peut que prendre leur défense : ils ont beau avoir « certains avantages qui apparaissent comme indus » , valide la présidente du FN, ce n’est « pas le statut des cheminots qui a créé la dette » de la SNCF. « Est-ce que ceux qui dénoncent ce statut privilégié ont poussé leurs enfants à entrer à la SNCF? » , s’interroge-t-elle. « Non. Preuve qu’il ne doit pas être si confortable. »

Faire semblant de défendre le service public tout en attaquant les « élites »? La députée FN exécute un numéro d’équilibriste... en réalité déséquilibré. Car si elle paraît en phase avec les préoccupations des salariés de la SNCF, dénonçant la « privatisation à terme » de l’entreprise, elle en profite pour attaquer et leur motivation et leur légitimité.
« Ils vont avoir du mal à mobiliser » , prophétise Marine Le Pen à propos de la grève qui se profile. Essentiellement, selon elle, « car la réforme (du statut - ndlr) porte sur les entrants » . Ou comment faire passer le message que les « privilégiés » seraient en plus des individualistes qui ne veulent que préserver leurs acquis personnels, et pas les conditions de travail des futurs embauchés. Passons sur le fait que pour elle, les syndicats ont « tous appelé à voter Macron » au second tour de l’élection présidentielle (ou plutôt à faire barrage à sa propre candidature), lui donnant dit-elle, « un blanc-seing » pour mener sa politique et se retrouvant contraints d’ « aller pleurnicher » dans la rue. Au passage elle délivre une vision de l’exercice du pouvoir par ordonnances - mot qu’elle ne cite pas une fois dans les 144 engagements de son programme présidentiel.
Pour elle, même si le rôle du Parlement est réduit, c’est « une méthode de gouvernement qui peut se défendre » . Alors que plusieurs cadres frontistes, dont le secrétaire général Nicolas Bay, avaient trouvé le procédé « très contestable » au moment de la signature des ordonnances sur la loi Travail en septembre dernier, il est vrai qu’elle n’en avait rien dit.

Si les syndicats ne trouvent pas grâce à ses yeux - elle partage cette méfiance des « corps intermédiaires » avec Nicolas Sarkozy - c’est que les salariés s’en détournent, preuve qu’ils « ne sont pas représentatifs », explique-t-elle, et surtout pas « soumis au même contrôle que les partis », c’est à dire à validation de leurs comptes par la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques.

Et de remettre sur le tapis une vieille revendication de l’extrême droite, plus tournée vers des corporatismes qui lient patrons et salariés dans un destin commun niant l’existence des classes que vers un syndicalisme géré par les travailleurs eux-mêmes :
la « liberté de création » de syndicats. Sous le nom de « liberté » se cache la volonté de faire sauter la représentativité et l’indépendance des centrales syndicales au profit de syndicats maison.
Le Front national l’avait déjà expérimenté sous la houlette de Bruno Mégret à la fin des années 1990, mais leur dénomination (FN-Police, FN-RATP, FN-Pénitentiaire...) ne cachait pas la volonté d’implantation politique, ce qui a valu leur dissolution au motif que « les syndicats professionnels ont exclusivement pour objet l'étude et la défense des droits ainsi que des intérêts matériels et moraux, tant collectifs qu'individuels, des personnes visées par leur statut » (article L-411-1 du Code du travail). Par peur d’être en contradiction avec cette définition, s’il y a « des adhérents (FN) dans les cortèges » syndicaux le 22 mars, ils voudront rester discrets sur le double discours de leur patronne.

Grégory Marin

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   Posté le 09-04-2018 à 22:36:43   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La CGT sur les cheminots ici : http://www.cheminotcgt.fr/

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pcf Vaulx en Velin le 3 avril :
cheminots, étudiants et personnel de santé.

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   Posté le 09-04-2018 à 22:58:29   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

la dépêche du 8 avril

Pamiers: péage de l'autoroute gratuit avec les cheminots en grève



Des syndicalistes ont levé les barrières au péage de Pamiers et font passer gratuitement les véhicules./ Photo Illustration DDM


Vers 7 h 30 ce matin, une cinquantaine de cheminots grévistes ont investi le péage de l'autoroute de Pamiers dans le cadre d'une action de sensibilisation des usagers au mouvement national de grève à la SNCF. Ils ont levé les barrières et font passer gratuitement les véhicules. Le mouvement est mené par un collectif syndical dont la CGT et Sud Rail.


De toute évidence les usagers de l'autoroute sont ravis de cette aubaine. "Nous avons voulu expliquer à tous, à travers un tract que nous distribuons, les raisons de notre mouvement. Et rappeler qu'en l'état actuel des choses, la négociation voulue par le gouvernement est une mascarade ! " expliquait Alexandre Goulard, responsable CGT Cheminots

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   Posté le 10-04-2018 à 17:42:56   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   



http://www.leprogres.fr/rhone-69/2018/04/10/les-cheminots-se-rendent-compte-que-c-est-possible-de-gagner

Manifestation de Perrache à Bellecour lundi

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Marseille : les portuaires votent une motion de soutien aux étudiants

Écrit par Christophe Casanova jeudi 12 avril 2018 16:59

http://www.lamarseillaise.fr/marseille/flash/69302-marseille-les-portuaires-votent-une-motion-de-soutien-aux-etudiants


Les dockers CGT du GPMM é Fluxel en assemblée. PHOTO DR

Réunis en assemblée générale, ce jeudi midi, les portuaires CGT du Grand port maritime de Marseille et de Fluxel, ont voté à l'unanimité une motion de soutien aux étudiants, condamnant « les agressions policières » et « les propos de la Ministre de la culture ».
Pour la première fois depuis le début du mouvement des étudiants, la faculté des sciences de Saint-Charles à Marseille est totalement bloquée par des étudiants qui empêchent toute entrée dans l'université. Poubelles, palettes, vieux matelas sont entreposés devant l'entrée principale de l'université, où une centaine d'étudiants sont rassemblés sous une forte pluie.

Quelques heures après l'installation du blocus, une délégation d'étudiants a été reçue à l'assemblée général de la CGT GPMM & Fluxel, et en est repartie avec un soutien de poids. Une motion de soutien, votée à l'unanimité.



En cas d'intervention des forces de l'ordre, nous nous mettrons en grève et nous viendrons aux côtés des étudiants " explique tranquillement Pascal Galeote, secrétaire du syndicat des portuaires qui seront présents aux manifestations des 14 et 19 avril prochains à Marseille, deux préavis de grève ayant été déposés. " Ce n'est pas que de la solidarité. Il s'agit de notre patrimoine, nous sommes concernés en tant que citoyens " conclut Pascal Galeote, qui dénonce une réaction fascisante..

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La réforme de la SNCF jugée salutaire à l’unanimité des éditorialistes


Samuel Gontier Publié le 28/02/2018.
http://www.telerama.fr/television/la-reforme-de-la-sncf-jugee-salutaire-a-lunanimite-des-editorialistes,n5504569.php

Blog TV 20/04

Chez David Pujadas comme chez Bruce Toussaint ou Yves Calvi, les meilleurs experts, les plus grands éditorialistes se relaient pour saluer la réforme ferroviaire du gouvernement. Au nom d’un remarquable principe, l’égalité : il serait trop injuste que les cheminots ne puissent jouir de la précarité des salariés du privé.

« Le gouvernement a annoncé qu’il aurait recours aux ordonnances pour réformer la SNCF » , avertit Bruce Toussaint lundi, en ouverture de C dans l’air. « L’idée d’aller vite et de réformer rapidement, c’est la marque de fabrique de Macron et c’est globalement attendu dans le pays. » Si c’est attendu, tout va bien se passer. « Bernard Vivier, aller vite, c’est la seule raison de ce choix ? » « Oui, il est des mesures qu’il faut prendre très vite quand le temps politique vous est favorable, et on y est. » Pas une minute à perdre pour sauver la SNCF.



C’est un expert qui parle, directeur de l’Institut supérieur du travail, aussi prestigieux (à la télé que l’Institut français de recherches sur les administrations publiques d’Agnès Verdier-Molinié mais beaucoup plus ancien (il fut créé dans le contexte de la Guerre froide, notamment par d’anciens pétainistes, pour lutter contre l’influence de la CGT et nous préserver du stalinisme, grâce lui en soit rendue).

« L’ordonnance, poursuit Bernard Vivier, c’est aller vite pour être efficace. » Et qui donc peut s’opposer à l’efficacité ? « Or, les organisations syndicales, par nature, sont lentes. » Et archaïques, non ? « Et ça, évidemment, ça agace Emmanuel Macron qui est un puissant réformateur. » C’est mignon, Puissant Réformateur, ça pourrait lui faire un nouveau surnom. « Quand on a l’exigence du changement, dont il est habité, il faut tenir compte de la dialectique difficile entre cette exigence de changement et le besoin de conservation porté par les organisations syndicales. » Archaïques, c’est bien ce que je disais. « C’est pas péjoratif. » Pas du tout, juste dépassé.



« On sent bien que c'est un sujet sensible, s’inquiète Bruce Toussaint. Les cheminots ont déjà dit qu’ils allaient se révolter contre cette réforme. » Sans super-pouvoirs, ils vont se faire laminer par le Puissant Réformateur. « Il faut aller vite, insiste Brice Teinturier, et on peut aller vite à condition que l’opinion soit d’accord. » Or, l’opinion est d’accord : « Sur le statut des retraites des cheminots, développe le sondologue, les Français ont considérablement évolué, ils trouvent que c’est inéquitable, les régimes spéciaux. » Des privilèges, en gros.
« Faire de la réforme des régimes spéciaux la tête de gondole des ordonnances, chez les salariés du privé, c'est quelque chose qui est très puissant, très fort. » Brice Teinturier sait de quoi il parle, il est lui-même salarié du privé.

« C'est un sujet sensible, s’inquiète à nouveau Bruce Toussaint, parce que les cheminots peuvent bloquer la France. » Ne parlons pas de malheur. « Ça peut se produire, là, dès le 12 mars, il peut ne plus y avoir de trains, c’est ça le danger. » Ça fait peur. « C'est pour ça qu’il faut aller très vite » , admet Soizig Quémener, de Marianne, qui à elle seule doit représenter sur le plateau de C dans l’air pas moins de trois « minorités » : les femmes, les jeunes et les éditorialistes de « gauche ».




« Il faut aller vite et éviter qu'il y ait un enlisement du conflit, répète Brice Teinturier. Quand Emmanuel Macron dit au Salon de l’agriculture : “Y a des agriculteurs qui n’auront pas de retraite et des cheminots qui ont des régimes spéciaux et ce n’est pas normal”, là, il cible juste. » En effet, il est scandaleux que certains aient plus que rien quand d’autres se contentent de rien. « C’est quelque chose qui peut générer du soutien. » Moi, je soutiens. Personne en France ne devrait avoir une retraite supérieure à celle d’un agriculteur qui n’en a pas. Ce serait trop inéquitable.

« Ne confondons pas 1995 et 2018, conseille Bernard Vivier. En 1995, l’image de la SNCF et du service public n’est pas ce qu’elle est aujourd’hui. » C’est logique. Depuis vingt-trois ans, d’éminents experts et de dévoués présentateurs nous expliquent que le service public est d’abord et avant tout un coût, une charge, un gâchis, un handicap, un chancre, un parasite. J’ai fini par y croire. Comme Yves Thréard. « Il faut lutter contre les corporatismes. Il y a un souci chez les Français que tout le monde soit à peu près sur un pied d’égalité… » On peut donc être éditorialiste au Figaro et se montrer égalitariste… Quoique : « … Egalité, le mot est grand et c’est difficile, mais disons davantage d’équité. » Ça paraît plus raisonnable.



« On dit qu’il y a la France des villes et la France des campagnes, poursuit Yves Thréard, mais il y a aussi la France des régimes spéciaux, c’est-à-dire les agents des services publics, et la France des gens qui vivent dans l’économie privée. Et les gens qui vivent dans l’économie privée, c’est beaucoup de la précarité, des CDD en pagailles, des salaires sans beaucoup de primes… » Yves Thréard sait de quoi il parle, il est lui-même salarié du privé.

« … Alors que quand vous êtes dans la fonction publique ou les services publics, vous avez les retraites, un comité d’entreprise qui n’a rien à voir avec celui des entreprises privés, beaucoup d’avantages… » C’est révoltant ! Moi qui suis bien plus de gauche qu’Yves Thréard et donc bien plus attaché à l’égalité, je réclame que cessent ces injustices, j’exige une stricte égalité entre public et privé. Les agents du public doivent bénéficier de la même précarité, des mêmes CDD, de la même absence de primes, de la même retraite (d’agriculteur) à 67 ans que les salariés du privé.

« Et ça, il sait, Macron, comme d’autres d’ailleurs, que les Français ne veulent plus de cette distinction. » Ah non, plus jamais. Vive l’égalité ! « Donc il joue là-dessus. » Loué soit le Puissant Réformateur. Et puis, de toute façon, on ne peut rien y faire, l’ouverture à la concurrence est imminente, « il faut mettre au carré cette société pour qu’elle soit concurrentielle face à celles qui vont arriver d’ici deux ou trois ans ».




Bruce Toussaint résume : « On a bien compris que les Français ne soutiendraient pas automatiquement et rapidement ce mouvement annoncé des cheminots. » Les Français invités sur le plateau, c’est certain. « Le gouvernement a reculé sur la privatisation, qui était suggérée dans le rapport. Ça, c’est abandonné. » C’est très dommage. Pour assurer l’égalité entre le public et le privé, rien ne vaut la privatisation du public.

« Non, ce n’est pas abandonné , me rassure Bernard Vivier. L’enjeu pour la SNCF, c’est de redevenir une entreprise performante ouverte à l’Europe, capable d’aller conquérir des marchés à l’extérieur. » Faire rouler le métro de Doha, c’est tout de même plus excitant que d’entretenir le Périgueux-Agen. Bernard Vivier prend l’exemple du « florissant Naval Group qui conquiert des marchés » sans préciser qu’il s’agit d’un constructeur de sous-marins et de navires militaires. Pour remporter des marchés, la SNCF devrait songer à miser sur des trains blindés, trains amphibies, trains lanceurs d’engins à propulsion nucléaire.

Bruce Toussaint évoque encore « cette petite poussée de fièvre syndicale » , preuve que les syndicalistes sont des malades. « Ils ont un outil fabuleux de blocage, de paralysie du pays , alerte Yves Thréard. Les cheminots sont 130 000 mais ils peuvent bloquer le pays et ça a des conséquences sur l’économie. » Le plus simple, pour avoir la paix, serait de leur retirer leur fabuleux outil de blocage en le confiant au privé.



Pour avoir d’autres avis, je zappe sur LCI. Je suis servi : David Pujadas a invité Bruno Poncet, de Sud-Rail, un de ces syndicalistes qui militent pour la perpétuation des inégalités entre Français du public et Français du privé. Heureusement, et comme toujours en cas de présence d’un militant extrémiste, le dispositif de 24h Pujadas le place en situation d’accusé face au tribunal constitué du présentateur et d’invités comme lui pétris de bon sens et de pragmatisme. Il y a là François Ecalle, « spécialiste des finances publiques, auteur il y a une dizaine d’années d’un rapport sur la SNCF qui reprenait ce qui est dit aujourd’hui dans le rapport Spinetta ». Un visionnaire — qui loue la capacité d’écoute du gouvernement.



Il y a aussi Emmanuelle Ducros, de L’Opinion, qui justifie le recours aux ordonnances « si on en a ras-le-bol que tout le monde parle pour ne rien dire » . Enfin, il y a un habitué qui ne déçoit jamais, François de Closets, selon qui la « méthode Macron » (concertation et ordonnances) « ça me paraît beaucoup plus démocratique » que les négociations paritaires car « vous n’êtes pas élu démocratiquement ! » , accuse-t-il le syndicaliste. « Les syndicats menacent de nous prendre en otage dans des conditions scandaleuses, uniquement pour défendre leur statut et pas pour défendre le service public. » Une prise d’otage, passe encore, on est habitué, mais dans des conditions scandaleuses, c’est… « C’est scandaleux de même envisager de prendre les Français en otage. » Le seul fait d’y penser devrait valoir la prison.



Acculé, le cheminot défend à François de Closets d’employer le terme « otage » sous prétexte qu’il l’a lui-même été le 13 novembre 2015 au Bataclan. Et alors ? Ce n’est pas parce qu’on a été pris en otage par des extrémistes islamistes qu’on doit légitimer les prises d’otage des extrémistes syndicalistes.

David Pujadas calme le jeu. « Depuis quelques années, on a le sentiment que la SNCF est presque appelée à la rescousse dès qu’il y a un conflit social. » C’est vrai, au moindre conflit dans les Ehpad ou chez Carrefour, les cheminots se mettent en grève et le pays se retrouve bloqué, paralysé, otagisé. « Parce qu’il y a une force syndicale de blocage et que, de fait, ces syndicats sont une force de blocage. » Au service de la perpétuation des inégalités.



Face à tous ces arguments de bon sens, le représentant de Sud-Rail en est réduit à répondre par l’ironie : « Je suis content, je suis entouré du fan-club de monsieur Macron, ça me fait plaisir. » C’est vrai, c’est gênant, cette unanimité. Pour un peu plus de diversité, je reviens sur France 5.

« Ce caractère très complémentaire du Président et du Premier ministre, c’est bien huilé, c’est bien rôdé, admire Bernard Vivier. Et puis il y a à l’Elysée, à Matignon, dans les cabinets ministériels, de grands techniciens, qu’ils soient ministres ou membres de cabinets, qui connaissent bien le sujet. » Brice Teinturier analyse : « On découvre un Emmanuel Macron plus bonapartiste, plus vertical. Attention, ça peut devenir insupportable pour des Français. » Horizontaux. « Il y a beaucoup de réformes tous azimuts, et ce qui était très épuré en octobre-novembre, notamment sur la réforme du marché du travail, aujourd’hui ça peut donner un peu le tournis. » Alors que l’épure du code du travail, c’était du grand art.



Bruce Toussaint enchaîne. « J’aimerais qu’on parle de celui qui est considéré comme la star du gouvernement, Nicolas Hulot. » Super, on va enfin parler des enjeux environnementaux de la réforme du système ferroviaire. « Il a annoncé qu’il n’irait pas au Salon de l’agriculture, il était déjà en retrait lors de l’évacuation de la ZAD de Bure. » Ah bon, il ne s’est pas joint aux zadistes pour lancer des boules de pétanques hérissées de lames de rasoir sur les forces de l’ordre ? Bref, « le ministre de la Transition énergétique est contraint de faire profil bas à cause d’une polémique sur des accusations de viol ». « A-t-il commis une erreur en renonçant à sa visite au Salon de l’agriculture ? » « A mon avis, c’est une erreur, juge Yves Thréard. Il n’est plus militant, il est ministre d’État. Il faut qu’il se débarrasse de sa casquette de militant. » Qu’il arrête d’appeler au boycott de Monsanto et de s’enchaîner aux convois de matières nucléaires tous les quatre matins.


« Voici maintenant vos questions SMS et Internet » , annonce Bruce Toussaint. « Pourquoi les syndicats de cheminots estiment-ils normal de conserver leurs privilèges ? », demande l’une, pendant que l’autre interroge au contraire : « Les cheminots, des privilégiés ? Qui supporterait des horaires découses pendant trente ans, l’embauche et la débauche à n’importe quelle heure ? »

Entre les deux avis, Brice Teinturier s’empresse de trancher. « Sur les difficultés de vie, le travail en horaires décalés, vous avez de plus en plus de Français qui connaissent cela, le travail le dimanche, des fonctions très précaires, rappelle le sondologue. Donc cet argument-là, il est de moins en moins recevable pour l’ensemble de la population. » L’ensemble de la population précaire réclame que l’ensemble de la population soit précaire, sinon ce ne serait pas égalitaire. « Un tiers des Français travaille le dimanche » , précise Yves Thréard. Notamment grâce à Emmanuel Macron.

Nouvelle question : « Les cheminots en activité conservent leur statut. Pourquoi manifester ? » « Y a des élections à la SNCF à la fin de l’année, répond Yves Thréard, et il va y avoir une course à l’échalote entre les syndicats. » C’est toujours pareil. Je n’ai jamais vu de prise d’otage des Français qui ne soit motivée par de prochaines élections réveillant de puériles rivalités syndicales. « Vous allez avoir une lutte entre la CGT et le deuxième syndicat de la SNCF, Sud, qui est encore plus radical que la CGT. » Plus radical que les collectivistes de la CGT ? Mais c’est la Corée du Nord ! « La lutte pour le statut va être le prétexte à une course de drapeaux entre les syndicats. » Je comprends mieux. En fait, les syndicats se fichent du statut des cheminots. Et de la défense du service public.




Nouvelle question SMS : « Quels Français s’opposeront à une réforme de la SNCF alors que la dette est abyssale et qu’au final ce sont eux qui paient ? » « C’est le pari de communication que fait le gouvernement » , note Soazig Quemeneur. Je me demande d’ailleurs si ce n’est pas lui qui envoie les questions, comme le prouve la suivante : « N’est-il pas d’une urgence extrême de réformer enfin la SNCF ? » « C’est quasiment les mots du Premier ministre » , note Bruce Toussaint. « 45 millliards de dette, ça fait beaucoup. » Là, ce sont les mots de Bernard Vivier. « Rapporté à chaque Français, ça fait 700 euros. » Quoi ? J’ai une dette de 700 euros à cause de la SNCF ? « C’est beaucoup. Il faut crever l’abcès. » Je propose de virer tous les cheminots sous statut pour les remplacer par des travailleurs détachés philippins employés par des sous-traitants roumains, comme dans le bâtiment. Vive l’égalité !

Sur LCI, David Pujadas reçoit à présent le meilleur expert qui puisse exister, ancien PDG de la SNCF mais surtout « patron préféré des Français » en 2015, un patron « aimé et respecté » , disait Audrey Pulvar à l’époque, provoquant mon émoi. A ma grande joie, un bandeau proclame « SNCF : Louis Gallois salue la réforme. »




Pour recueillir d’autres avis, je rejoins Yves Calvi. « A la CGT, on parle déjà d’un mois de grève. » Horreur ! Un mois de prise d’otage ! Pour ne rien arranger, l’animateur de Canal+ a invité un militant plus radical qu’un cégétiste, Fabien Villedieu, « délégué syndical Sud-Rail, troisième syndicat à la SNCF » .



Heureusement, et comme toujours en cas de présence d’un militant extrémiste, le dispositif de 20h l’événement, comme celui de 24h Pujadas, le place en situation d’accusé face au tribunal constitué du présentateur et d’invités comme lui pétris de bon sens et de pragmatisme. Il y a Carl Meeus, rédacteur en chef au Figaro Magazine, et Irène Inchauspé, de L’Opinion, pour qui « il est légitime de changer le statut des cheminots comme il sera légitime de le changer dans la fonction publique en général » . Pour qu’enfin la promesse d’égalité soit totalement réalisée.

« Fabien Villedieu, l’interpelle Yves Calvi, la SNCF a 80 ans, le premier train a roulé en France il y a cent quatre-vingts ans… et on se dit : Y a pas des choses qui peuvent évoluer ou changer ? » On n’est quand même plus en 1838 ! « Mais je suis sûr… enfin, vous êtes vous-mêmes un jeune visage des militants syndicaux… » « Merci, j’ai 40 ans. » « Nan mais ça veut dire que c’est en train de bouger, votre simple présence le prouve. On peut y toucher, non, à la SNCF !?! » Un jeune homme de notre temps ne va quand même pas défendre les somptueux privilèges acquis sous Louis-Philippe…



« Tous les systèmes ferroviaires du monde sont endettés » , déclare un peu plus tard le syndicaliste, citant moult pays, jusqu’à la Chine et ses « 640 milliards » d’ardoise. « On va pas citer non plus les chiffres de la Corée du Nord ! » Il faut pourtant le craindre avec ce militant à l’extrême-gauche de la CGT. « Faut que je répartisse un peu la parole. » C’est vrai, le temps imparti à l’accusé est largement dépassé. Place aux avocats de la défense (du gouvernement).

« Comme il y a eu des ordonnances pour la réforme du droit du travail, plaide Irène Inchauspé, je trouve assez normal que si le privé, qui en prend tout le temps plein la tronche, le privé, il faut qu’il soit mobile, qu’il soit agile, il est délocalisé, on licencie… » Irène Inchauspé sait de quoi elle parle, elle est elle-même salariée du privé. « … Et on ne touche jamais au secteur public. Donc s’il fait des ordonnances pour le secteur public, c’est un peu d’équité sociale. » Bravo ! Vive l’égalité ! Il n’y a pas de raison que le service public et ses agents n’en prennent pas plein la tronche, ne soient pas mobiles, agiles, délocalisés, licenciés. « De toute façon, y aura les cheminots dans la rue. » Pour défendre leurs privilèges hérités du 19e siècle, on peut leur faire confiance pour bloquer la France.



Yves Calvi entrevoit déjà leur échec. « Le gouvernement vit sur l’idée que l’opinion va se radicaliser vis-à-vis d’une grève qui serait dure et compliquée ? » Forcément, à force d’écouter les éditorialistes crypto-communistes, les Français vont devenir les ayatollahs d’un égalitarisme forcené et prendre d’assaut les piquets de grève des cheminots. « Le 14 mars, note Carl Meeus, les Français ne seront plus en vacances. Il ne va pas y avoir de prise d’otages de Français sur des lieux de vacances et qui ne pourraient pas en revenir. » Ouf, je suis rassuré. Les salariés du privé, mobiles, agiles, précaires, délocalisés, licenciés, pourront sans encombre rentrer des stations de ski.

Sur France 2, pendant ce temps, la rédaction du 20 heures a choisi pour préparer le terrain à Edouard Philippe, invité d’Anne-Sophie Lapix, de donner la parole à un expert reconnu (à la télé :




Le lendemain, David Pujadas revient sur le risque de prise d’otage. « SNCF : peut-on bloquer la France ? » Et il pose la question qui fâche : « Pour éviter de bloquer la France pendant un mois, le gouvernement doit-il réformer le droit de grève ? » L’idéal serait de supprimer cet archaïsme incompatible avec l’image d’une start-up nation (a-t-on déjà vu les salariés d’une start-up bloquer la France ?).



Pour élargir encore mes sources d’informations sur cette réforme de la SNCF, je zappe sur une chaîne qu’on ne peut accuser d’être un fan-club d’Emmanuel Macron, Arte, et une émission réputée pour la qualité de ses invités, 28 minutes. Tiens, mais qui voilà ?

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Xuan
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   Posté le 30-04-2018 à 23:39:31   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Les chiffres du jour
• + 8 % de grévistes supplémentaires par rapport au 24/04 ;
• 84,32 %, c’est le taux de grévistes sur l’ECT PACA le 28/04 ;
• 88 %, c’est le taux de grévistes à l’ET Midi-Pyrénées le 28/04 ;
• 930 473 euros, c’est le montant de la cagnotte lancée par les intellectuels et les artistes au 28/04.

info luttes réforme SNCF n° 17 du 28 avril

Les chiffres du jour

• Près de 200 Assemblées Générales ainsi que des initiatives familiales et festives se sont déroulées ce week-end ;
• +4 points, c’est la hausse du pourcentage de grévistes ce dimanche 29 par rapport au samedi 28 avril ;
• 1/3, c’est le nombre de cheminots en grève sur la 6e séquence.

info luttes n° 18 du 29 avril

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pzorba75
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   Posté le 01-05-2018 à 05:48:26   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

La divergence entre les chiffres fournis par la CGT et ceux de la direction de la SNCF est habituelle, et ce ne sont pas quelques échantillons bien choisis par l'un de ses camps qui vont changer la nature du combat en cours ni son issue.
Tous les médias sont anti CGT, comme ils furent et restent anticommunistes. Les grèves en cours à la SNCF donnent une nouvelle vitrine à la propagande anticommuniste tant l'influence communiste a été importante dans cette administration, il suffit pour s'en rendre compte de faire l'étude des villes dirigées par des maires communistes et la position des grands dépôts et ateliers de la SNCF, étude qu'il ne faut pas limiter à la région parisienne.
Or depuis les débuts de la Ve République, le PCF, pour survivre après le coup sur la figure de 1958 où il s'est retrouvé avec 10 députés élus, a tout misé sur l'union de la gauche, c'est-à-dire l'alliance avec la gauche anticommuniste, pro européenne, pro OTAN qu'a toujours été la SFIO devenu le parti dit socialiste. Le résultat de cette union ne sait pas fait attendre, avec l'arrivée des socialistes au pouvoir, dans les ministères, dans les préfectures, les régions, toujours inspirés par la réduction de l'influence des militants communistes. La direction du PCF, toujours à la veille d'une claque électorale, aussi bien aux élections présidentielles, législatives, européennes et surtout municipales a toujours misé sur l'union, dans l'espoir de sauver quelques bastions et d'y conserver une part d'influence.
Le bilan actuel est qu'avec 2% aux dernières élections, score stable depuis bientôt 10 ans, l'influence du PCF n'existe plus. Seuls ses dirigeants historiques et héroïques, ayant assuré le désastre de l'union et des votes Chirac puis Macron, promettent des luttes pour une autre société, une autre Europe et manoeuvrent pour briser en sous main les luttes animées par des militants qu'elle considère d'extrême gauche, le premier adversaire des communistes depuis que le PCF a développé l'union avec les socialistes.
Les grèves actuelles à la SNCF vont user les derniers militants, d'abord financièrement puis politiquement, le coup de grâce tombera quand les dirigeants CGT plieront et signeront les projets de Macron - Philippe et Borne, tous conformes aux politiques de privatisations qu'ont si bien menées les équipes au pouvoir depuis 1981, équipes socialistes particulièrement brillantes et efficaces avec Jospin - DSK puis Hollande - Macron - Valls. Les amendements obtenus par les syndicats après toutes ces journées de grèves ne changeront rien à la casse du service public, démantelé et quasi privatisé depuis le choix de Masstricht et de l'euro, il en sera comme pour la loi Travail de El-Komry, une nouvelle tribune tous médias confondus, pour vanter le modèle compréhensif pro européiste que les syndicats jaunes, CFDT en tête, développent depuis plus de 50 ans.
Plus les journées de grève hachées menu se répètent, moins grande est la mobilisation et mieux organisée est la réponse de la direction de la SNCF pour offrir des trains avec les briseurs de grèves, des syndicalistes jaunes et des cadres aux hauts salaires. L'adaptation des usagers qui finissent pas trouver des solutions alternatives fera le reste, ce qui va se traduire par la reprise générale du travail avec un compromis véreux sur des points secondaires et l'abandon des points clés, toujours plus de concurrence et privatisations et casse du statut de cheminot.
La fin du printemps s'annonce difficile pour les militants sincères en lutte. D'autant plus difficile que la direction du PCF se lance une nouvelle fois dans l'union avec la gauche molle comme c'était encore le cas hier avec ce minable Laurent Place de la République devant une centaine de personnes, militants NPA compris.


Edité le 01-05-2018 à 05:49:39 par pzorba75




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Xuan
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   Posté le 13-05-2018 à 20:38:41   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le secret de Polichinelle éventé

Réforme de la SNCF : le document qui sème le trouble



http://www.leparisien.fr/economie/reforme-de-la-sncf-le-document-qui-seme-le-trouble-13-05-2018-7713093.php



Selon le document que nous avons pu consulter, la SNCF souhaite déposer un amendement pour filialiser l’activité des trains régionaux, les TER. LP/J.B.

Alors que la 9e séquence de grève commence ce dimanche, une note de travail interne que nous avons consultée ouvre une brèche pour une possible privatisation de l’entreprise. La SNCF et le ministère des Transports démentent.

A quoi joue la direction de la SNCF ? Dans le compte rendu interne d’une réunion de travail qui s’est tenue le 4 mai entre des cadres de la compagnie et le cabinet du ministère des Transports, que nous avons pu consulter, on apprend que la compagnie ferroviaire a demandé au gouvernement de limiter l’incessibilité des titres de l’entreprise publique à la seule holding. Une petite phrase qui fait l’effet d’une bombe.

« Si seule la holding est protégée, rien n’empêchera la direction de céder ou d’ouvrir le capital de SNCF Mobilités (qui gère les trains) ou de SNCF Réseau (qui gère l’infrastructure), s’agace Fabien Villedieu, délégué syndicat de SUD Rail. Concrètement, cette demande ouvre la voie à une privatisation de l’entreprise publique alors que depuis des semaines le gouvernement et la direction nous répètent en chœur que cette réforme ferroviaire n’est pas la privatisation de la SNCF. »

Les responsables syndicaux « tombent de l’armoire »

En effet, vendredi, dans une interview accordée à notre journal, Guillaume Pepy, président du directoire de la SNCF, avait répété : « il n’y a pas UN élément dans la réforme qui rend possible une privatisation totale ou partielle de la SNCF. C’est même l’inverse » . Contactés, plusieurs responsables syndicaux, qui participaient encore aux négociations sur les amendements, vendredi, au ministère des Transports, n’en reviennent pas. « Je tombe de l’armoire , confie l’un d’eux.

Cette possibilité était l’une de nos craintes. Mais comme nous avons eu quelques garanties, nous pensions qu’elle était écartée ». Même consternation chez cet autre syndicaliste : « Si c’est cette vision-là qui l’emporte auprès du gouvernement, ça ne va pas très bien se passer avec nous » .

La SNCF et le ministère invoquent un document de travail

Du côté de la compagnie comme du gouvernement, on coupe court à tout début de polémique. « Il n’y a pas de sujet, balaient d’un revers de main le ministère des Transports et la compagnie ferroviaire. C’est une réunion de travail. Notre position n’a pas changé. L’incessibilité des titres de la SNCF concerne aussi bien la holding que SNCF Mobilité et Réseau » .

La filialisation des TER en question

Reste que dans ce compte rendu de six pages, on apprend également que l’entreprise publique souhaite déposer un amendement pour filialiser l’activité des trains régionaux, les TER. « Cela impliquerait que les cheminots de TER ne seraient plus aux conditions sociales de la SNCF » , s’étrangle Fabien Villedieu.

Là aussi, l’entreprise publique dément : « Le but technique de la réunion était que la rédaction (NDLR : de la loi) n’ait pas pour effet d’empêcher ce que la SNCF fait actuellement : avoir des filiales lorsqu’un marché a un caractère spécifique et l’exige, comme un marché transfrontalier. En aucun cas, cela ne concerne les marchés régionaux de TER » .

Un rapport sur les lignes les moins fréquentées

Par ailleurs, le ministère des Transports n’est pas en reste. Le compte rendu détaille les amendements qu’il pourrait déposer. Ainsi, la gestion des gares serait confiée à une filiale détenue par SNCF Réseau ; la date d’ouverture à la concurrence en Ile-de-France, prévue en 2033, serait avancée d’un an ; enfin, pour les petites lignes un amendement prévoit un rapport gouvernemental sur l’état du réseau et les lignes les moins circulées.

« Quoi de mieux qu’un rapport pour justifier la fermeture de ces lignes » , prédit Fabien Villedieu. « C’est une réunion de travail, répète le ministère des Transports. Tout cela n’est pas arbitré » . Bref, un document bien troublant. « Cela montre qu’il faudra rester vigilant jusqu’au vote de la loi au Sénat début juin » , prévient un syndicaliste.

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   Posté le 14-05-2018 à 04:56:41   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Rien de surprenant que la direction de SNCF prépare un plan de privatisation. Quand on sait qui est cadre supérieur dans ce genre de société nationale, tout est permis sauf d'avaler ce que dit le PDG.
Un exemple : La "socialiste" Florence Parly a été directrice générale adjointe, avec 52.000 euros par mois, juste deux ans en poste, avant d'être nommée ministre de la Défense par Macron. Plus européiste, tu meurs!
La dame Borne ne vaut pas mieux, ses postes précédents la classent sans risque dans l'aile libérale européiste, pro concurrence libre et non faussée avec les privatisations de ce qui est profitable.

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   Posté le 14-05-2018 à 06:59:11   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

52 000 € / mois c'est encore de la roupie de sansonnet. Les charognards se pressent déjà au portillon et les larbins des cabinets ministériels escomptent bien quelque remerciements.
Mais Pépy avait déjà vendu la mèche à C'est à vous en disant que si les salariés de la SNCF allaient dans le privé...mais après avoir juré ses grands dieux que la SNCF ne serait pas privatisée. Cet ahuri n'a jamais inventé l'eau tiède mais là il touchait le fond.
Derrière la destruction du statut ce sont les salaires qui sont visés évidemment, et la poursuite d'une stratégie du transport de classe : wifi et champagne pour les winners, tape-cul des cars Macron pour le peuple.

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   Posté le 15-05-2018 à 10:32:42   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Marseille : La solidarité concrète entre les étudiants et les travailleurs !
Aujourd’hui intervention policière contre les étudiants.
Conséquence la cgt port et dock arrête le travail


http://www.facebook.com/camilhunt/videos/10156869071724311/

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   Posté le 16-05-2018 à 19:58:21   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Petite manipulation : le 8 mai les transporteurs routiers sont autorisés à rouler exceptionnellement, pour cause de grève SNCF.

Un bémol : le fret n'est pas en grève...

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   Posté le 17-05-2018 à 04:54:59   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Le Fret SNCF ne compte pas pour grand chose. Il suffit de voir les triages SNCF tous en friche et les parking des aires de repos sur les autoroutes pour comprendre que les transports ne se font qu'à la marge par le train, et de moins en moins par SNCF Fret.
Raconter développer le fret comme l'avait fait le ministre communiste Gayssot est prendre les français pour des imbéciles, le train ne correspond plus aux échanges en flux tendus, il y a trop de "rigidités" dans les réponses ferroviaires et forcément les coûts complets sont exorbitants.
Ajouter à cela, la spéculation immobilière très aiguisée dans les secteurs des gares, et la SNCF ne peut plus que céder ses emprises bien placées pour permettre d'immenses projets immobiliers, comme aux Batignolles par exemple et réduire un tantinet ses déficits d'exploitation.
Que le Fret soit ou pas en grève ne change pas la situation, tous les chargeurs peuvent tout passer sur camions, y compris les coopératives céréalières beauceronnes qui ne se privent pas de ce moyen pour défoncer les routes et les villages en continuant à râler après le SNCF, toutes libérales qu'elles sont.


Edité le 17-05-2018 à 04:55:53 par pzorba75




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   Posté le 18-05-2018 à 13:25:03   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Justice de classe : les syndicats sont déboutés en référé sur le décompte des jours de grève

A verser au dossier sur la prétendue "séparation des pouvoirs". La justice prend clairement position dans le conflit SNCF.

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   Posté le 25-05-2018 à 22:29:12   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

"Macron applique une stratégie du choc" - Laurent Brun



Le Vent Se Lève

Laurent Brun, secrétaire national de la CGT Confédération Générale du Travail Cheminots, a accepté de répondre à nos questions sur la réforme du rail et la mobilisation du samedi 26 mai. [Entretien tourné le 18 mai]

A partager !

http://www.facebook.com/LVSL.fr/videos/432174243910115/

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   Posté le 25-05-2018 à 22:59:11   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Une avancée remarquable !


L'Etat annonce une "concession" majeure aux cheminots : la reprise de 35 milliards de la dette SNCF.
Philippe précise "même s'il n'y aura pas, évidemment, d'impôt SNCF, au final, ce sont les contribuables français qui assumeront cette dette supplémentaire"

Une sacrée" avancée : l'Etat apure les comptes avec l'argent du peuple avant de privatiser la SNCF !

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
DUROC
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   Posté le 30-05-2018 à 21:53:20   Voir le profil de DUROC (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à DUROC   

On n'a pas dit grand chose après "la marée populaire" ...
duroc

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Xuan
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   Posté le 30-05-2018 à 23:19:31   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

JLM a le chic pour casser la baraque, avec ses annonces enflammées, dans le genre
« Jean-Michel Aulas, oh grosse pétasse, on va tout casser chez toi. Jean-Michel Aulaaaas…!» Résultat les manifestants repartent la queue baaaaasse.

C'est une nouvelle version de la social-démocratie à combattre. La difficulté vient de son apparence "plus à gauche" que celle de P. Laurent. Pendant ce temps les élus révisos font "un coup d'éclat au sénat"


Mais l'article de l'Humanité (ci-dessous) ne dit pas grand chose sur le statut des cheminots, ni sur la baisse des salaires prévu, ni sur les départs. En fait c'est le statut de service public qui est au centre des préoccupations. Les intérêts propres aux cheminots sont escamotés.



Réforme ferroviaire. Au Sénat, le plaidoyer des cheminots étrangers
MARION D’ALLARD
MERCREDI, 30 MAI, 2018
L'HUMANITÉ



http://www.humanite.fr/reforme-ferroviaire-au-senat-le-plaidoyer-des-cheminots-etrangers-656063
La lutte des cheminots français a reçu, hier au Sénat, le soutien marqué de leurs collègues étrangers. Jacques Demarthon/AFP


Invitées par les sénateurs du groupe PCF-Verts alors que s’ouvrent les discussions sur la réforme ferroviaire, des délégations de cheminots d’Europe et d’ailleurs sont venues témoigner des conséquences de la libéralisation du rail dans leur pays.

Ils ont donné du grain à moudre aux sénateurs, qui planchent en ce moment sur la réforme ferroviaire portée par le gouvernement. Hier, à l’invitation du groupe Communiste, républicain, citoyen et écologiste (CRCE), des cheminots allemands, britanniques, espagnols, belges, italiens, luxembourgeois, mais aussi norvégiens ou néo-zélandais sont venus dresser un bilan de la situation du chemin de fer dans leur pays. Parfois totalement privatisé, souvent libéralisé ou en voie de dérégulation, partout le service public de transport ferroviaire souffre de la politique du tout-rentabilité.

Les pourfendeurs du monopole public, gouvernement et direction de la SNCF en tête, dépeignent une concurrence idéale et positive, qui tire les prix vers le bas et garantit la qualité du service rendu aux usagers. "Faux", a répondu hier Oystein Aslaken, cheminot de Norvège et président d’ITF (Syndicat international des travailleurs du transport), qui chapeaute la rencontre. "La libéralisation des chemins de fer est partout négative, c’est l’augmentation assurée des coûts et des tarifs, le tout reposant sur un choix politique délibéré de privatiser l’argent public."

Une libéralisation toujours synonyme de dégradation

Dans une petite salle du deuxième étage du Palais du Luxembourg, les sénateurs, aux côtés des représentants des syndicats français (CGT, Unsa, SUD, CFDT), ont écouté les cheminots étrangers. Tous vont dans le même sens. Tous dénoncent la concurrence. Tous en appellent au développement du rail et tous, surtout, sont venus témoigner leur solidarité à la lutte des cheminots français. "Nous savons bien que, vraisemblablement, la réforme ferroviaire française, si elle va à son terme, inspirera d’autres gouvernements", a pointé Laurent Bour, cheminot luxembourgeois. Libéralisé sur sa partie fret, le réseau ferroviaire du Grand-Duché, qui cumule 275 kilomètres de lignes, reste largement financé par les pouvoirs publics et l’opérateur historique existe toujours. Mais jusqu’à quand ?, interroge Laurent Bour. En Italie, où le transport de marchandises et de passagers a été ouvert à concurrence – comme en Espagne –, "la compagnie nationale Trenitalia a perdu 25 % du trafic local et 15 % du trafic grandes lignes hors grande vitesse", explique Maria Christina Marzola. Résultat, poursuit-elle, "une forte baisse du nombre de trains avec des conséquences indirectes mais évidentes sur les prix. Car, quand on ne peut plus faire une longue distance d’un trait, on additionne les petits trajets et le nombre de billets". Mais la cheminote italienne va plus loin : "L’externalisation des travaux de maintenance a désorganisé profondément les choses, c’est l’anarchie en termes de gestion et en dehors de la baisse de ponctualité, cela entraîne surtout des problèmes de sécurité pour les cheminots et pour les salariés des entreprises prestataires." Finalement, explique Pierre Lejeune, venu de Belgique, "c’est toujours les petites lignes rurales qui subissent le plus durement ces politiques".
Dans son pays, la séparation comptable du gestionnaire d’infrastructures et de l’opérateur ferroviaire est effective depuis 2005. Et "en échange, poursuit le cheminot d’outre-Quiévrain, l’État a repris les 7 milliards d’euros de dette de la SNCB (la compagnie belge – NDLR). Mais malgré les suppressions de postes (4000 depuis 2015 – NDLR), l’endettement atteint de nouveau 4 milliards d’euros cumulés".

Restent l’Allemagne et le Royaume-Uni. Cités par le gouvernement, l’une comme exemple, l’autre comme contre-exemple. Collé au "modèle allemand", le pacte ferroviaire d’Édouard Philippe entend libéraliser le secteur sans le privatiser totalement, comme ce fut le cas en Grande-Bretagne. Mais à entendre les cheminots allemands et anglais, les deux options aboutissent au même résultat : dégradation du service, augmentation des coûts et des tarifs. En Allemagne, 19 % du réseau n’est plus exploité depuis 2005, la dette sur l’infrastructure a été reconstituée à hauteur de 18,8 milliards d’euros, les subventions publiques ne cessent d’augmenter, les prix des billets ont augmenté de 50 % – bien plus que l’inflation – et la Deutsche Bahn, la compagnie germanique historique, a perdu sur la période la moitié de ses effectifs, a détaillé Winfried Wolf.

Quant au Royaume-Uni, "où, vingt-deux ans après la dérégulation, 70 % de l’opinion publique est favorable à une renationalisation du rail", précise un cheminot britannique, "les tarifs atteignent des sommes faramineuses". Pour exemple, poursuit-il, "un abonnement annuel à la ligne Manchester-Newcastle – 142 km – coûte 11 500 euros et Manchester-Liverpool – seulement 42 km – 5000 euros par an".

Autant d’arguments qui "renforcent la détermination de notre groupe parlementaire", a résumé sa présidente, Éliane ­Assassi, sénatrice communiste de Seine-Saint-Denis. Une détermination exprimée dans une motion du groupe CRCE qui dénonce non seulement le choix du gouvernement de "passer en force par la voie des ordonnances", mais également un travail parlementaire réduit à "un toilettage à la marge, puisque sur le dur du texte, rien n’est négociable". "Le combat sera difficile", a pour sa part noté Pierre Laurent. "Mais nous voulons rendre ce débat utile, et nous sommes capables de faire bouger les lignes" d’une réforme qui "ne résout aucun des problèmes concernant l’avenir du ferroviaire", a ajouté le secrétaire national du PCF et sénateur de Paris.

Hier, en début d’après-midi, quelques heures avant que ne s’ouvrent les travaux dans l’Hémicycle, des milliers de cheminots sont venus crier leur colère sous les fenêtres du Palais du Luxembourg. Parmi la foule et la fumée, Francis tente de se frayer un passage. Il porte à la veste un badge sur lequel on peut lire "usager solidaire". Parce que "le service public est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas", il encourage les cheminots à poursuivre la lutte. Et à ceux qui considéreraient les usagers comme les premières victimes de ce combat, Francis répond qu’"on ne mesure pas la légitimité et l’importance d’un mouvement aux embarras qu’il peut causer".

Marion d'Allard
journaliste


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Xuan
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   Posté le 31-05-2018 à 23:36:32   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

CGT Bourgogne-Franche-Comté

http://www.cgt.fr/Les-cheminots-repoussent-l-ouverture-a-la-concurrence-et-la-suppression-des.html?utm_source=dlvr.it&utm_medium=facebook

Les cheminots repoussent l’ouverture à la concurrence et la suppression des guichets
jeudi 31 mai 2018
La convention TER Bourgogne-Franche-Comté vient d’être adoptée par le Conseil Régional. Elle exige une productivité importante et confirme la politique de la Région et de la SNCF en matière de suppression des contrôleurs dans les trains.



Pour autant, les multiples actions menées localement sur le terrain depuis décembre 2016 ont fait bouger les lignes et les cheminots ont obtenu que la la suppression des guichets dans les gares soit validée par les mairies concernées, ainsi que le retrait de l’article 19 de la convention qui prévoyait l’ouverture à la concurrence de la ligne Dijon/Besançon ou Dijon/Belfort et le transfert possible des agents, du matériel roulant et des centres de maintenance.

Dans un communiqué, les cheminots CGT de Dijon se félicitent de cette victoire et appellent à continuer la mobilisation nationale pour les séquences de grève des 2 et 3 juin, puis des 7 et 8 juin.

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   Posté le 03-06-2018 à 22:45:12   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Pour suivre l'actualité de l'action des cheminots : http://www.cheminotcgt.fr/

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