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8èmes rencontres internationalistes de Vénissieux

Xuan
   Posté le 01-11-2017 à 16:03:07   

Sur histoireetsociete



1917-2017 : contre la guerre, le socialisme, plus que jamais !




01
NOV
Vendredi 24 et Samedi 25 novembre 2017


Samedi 28 octobre 2017, par pam,
Les 8èmes rencontres internationalistes de Vénissieux se tiendront les 24 et 25 novembre 2017…

Comme à chaque édition, elles permettront à des militants de Vénissieux et ses alentours, mais aussi d’autres régions de France, de partager leur compréhension du monde, des luttes des peuples et de l’action des communistes, car on ne peut rien comprendre et donc rien changer en France, si on ne regarde pas la France dans le monde, la violence de la mondialisation capitaliste, les résistances et les réussites des peuples…

Pour le 100ème anniversaire de la grande révolution d’Octobre, nous voulons contribuer à rompre le diktat médiatique de la diabolisation du socialisme, nous voulons ouvrir en grand le débat sur l’histoire du socialisme, son apport social, culturel, démocratique, technologique au XXème siècle, mais aussi ses drames et ses échecs, le choc de la restauration capitaliste après la dissolution de l’URSS. Pour cela, nous voulons donner la parole aux partis communistes symboles des expériences socialistes, russes, cubains, chinois. Nous sommes très heureux de la présence de leurs délégations pour un évènement destiné à tous les communistes, tous les progressistes.

Les rencontres :

Programme prévisionnel

Vendredi 24 novembre
- 18h : Inauguration des expositions
- 18h15 : Présentation de la délégation de retour de Moscou
- 18h30 : Soirée Internationaliste de la Jeunesse, organisée par les jeunes communistes avec de nombreuses délégations de jeunes communistes du monde
- 20h00 : au cinéma Gérard Philipe, « Octobre », film de Eisenstein, avec le poème symphonique de Chostakovitch, « À Octobre – dédicace symphonique », suivi d’un débat

Samedi 25 novembre matin : L’impact de la révolution d’Octobre dans le monde
- 9h00 : accueil des participants
- 9h30 : Vidéo « requiem Lenin », musique de Hans Eisler, texte de Bertold Brecht, et des images de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours…
- 9h45 : Présentation de la révolution d’Octobre, Sylvain Tessier, journal Germinal
- 10h : intervention d’un représentant du parti communiste russe (KPFR),
- 10h30 : intervention d’un représentant du parti communiste cubain,
- 11h : intervention de représentants du parti communiste chinois
- 11h30 : débats et questions réponses
- 12h : conclusions de Gilles Figuères (à confirmer)

Repas internationalistes
- 12h30 Accueil des délégations par le maire de Vénissieux

Samedi 25 novembre après-midi : L’actualité du socialisme
- 14h : intervention d’un représentant du parti communiste russe (KPFR),
- 14h45 : intervention d’un représentant du parti communiste cubain (les suites du 6eme congrès du PC cubain)
- 15h30 : intervention de représentants du parti communiste chinois (le 19eme congrès du PC chinois)
- 16h15 : débats et questions réponses
- 18h : Meeting de conclusion : le socialisme pour la France

1917-2017 : contre la guerre, le socialisme, plus que jamais !

C’est en ouvrant en grand le débat sur le socialisme que nous pourrons mieux répondre aux questions stratégiques auxquelles les communistes sont confrontés en France comme dans beaucoup d’autres pays

- Comment unir le peuple face à une bourgeoisie qui fait toujours tout pour le diviser ? Doit-on s’adresser aux « 99% » des gens où y a-t-il des classes sociales à organiser ?
- Dans les pays capitalistes développés, faut-il une « révolution » ou peut-on changer de société petit à petit ?
- Comment nommer une autre société que le capitalisme ? socialisme ? communisme ?
- Une voie pacifique au socialisme est-elle possible, après le coup d’état au Chili en 1973, la violence des contras des années 80 au Nicaragua en 1990, la violence contre le Vénézuela progressiste en 2017 ?
- Pour changer de société, faut-il des « étapes » successives, comme le projet d’une « démocratie avancée » proposé par le PCF dans les années 70, le socialisme peut-il se construire « d’un coup », ou faut-il une longue période comme le disent les communistes chinois ?
- Le communisme est-il invalidé par l’effondrement soviétique où faut-il au contraire reconstruire une histoire communiste des pays socialistes ?
- Comment concilier internationalisme, solidarité entre travailleurs de tous les pays, et respect des histoires nationales ?

Les rencontres sont toujours aussi l’occasion de discussions avec des éditeurs, auteurs, revues et associations internationalistes, d’une exposition artistique, de musiques.

Contact : internationalistes@venissieux.org
Xuan
   Posté le 28-11-2017 à 13:40:03   

Premier compte-rendu des 8emes rencontres internationalistes de Vénissieux


Publié le : 27 novembre 2017
8eme rencontres internationalistes de Vénissieux

Oui, le socialisme est l’avenir du monde !

Pour les 100 ans d’octobre, des militants passionnés se réapproprient leur histoire !

C’est toujours un pari d’organiser ces rencontres internationalistes, en tentant depuis une section locale du parti communiste, d’établir des relations avec de grands partis communistes du monde, alors même que la direction du PCF les ignore...

Mais les 120 militants rassemblés à Vénissieux ce 25 novembre ont vécu un moment exceptionnel, d’une grande richesse humaine et politique. Une conférence internationale multilingues avec traducteurs n’est habituelle pour presque personne dans la salle. Il faut un réel effort d’écoute dans cette journée dense avec plus de 4 heures d’intervention de nos invités et 2 heures de débat. Il faut remercier la qualité des traducteurs, Marianne Dunlop qui assurait une traduction simultanée du russe, Peggy Cantave-Fuyet, notre camarade franco-chinoise qui accompagnait la délégation du PCC et Lu Gao, traductrice de la délégation, qui assuraient la traduction chinoise.


La salle des 8eme rencontres internationalistes de Vénissieux (matin)

Mais cet effort d’écoute liée à la traduction permettait à chacun de prendre connaissance de ce que tous les médias occidentaux cachent, et malheureusement que notre journal l’Humanité ne contribue pas à faire découvrir. Les communistes des trois grandes révolutions qui ont marqué le XXème siècle sont fiers de leur histoire et déterminés à faire progresser le socialisme.

La situation est évidemment totalement différente entre la Russie de la restauration capitaliste, plus brutale sans doute que le furent les restaurations Françaises de 1815 et 1830, la petite ile révolutionnaire de Cuba soumise au blocus de son surpuissant voisin et devant réinventer sans cesse un socialisme à faible ressources naturelles, mais si riche de l’engagement d’un peuple admirable, et l’immense Chine qui après avoir sorti un milliard d’humains de la grande pauvreté, construit à un rythme incroyable une "société de moyenne aisance" dans son "socialisme de marché".


Les invités des rencontres et la délégation à Moscou
Autour de Michèle Picard (maire de Vénissieux)
Les intervenants : Youping CU et Zizi Li (PCC), Tatiana Desiatova (KPRF), Danielle Bleitrach (sociologue, PCF), Hervé Poly (PCF Pas de Calais)
Les traducteurs : Marianne Dunlop, Peggy Tantave Fuyet, Lu Gao (PCC)
La délégation à Moscou : Gérard Labalette, Jean Zunino, Martine Dejardin, Nacer Khamla, Pierre-Alain Millet, Serge Truscello, Carole Duperray, Aurélien Scandolara


Cet événement a eu droit pour la première fois à un article significatif du journal Le Progrès. Le journaliste nous a demandé, « mais alors quel est votre modèle de société ? » . La réponse est simple, « nous n’avons pas de modèle, le socialisme pour la France n’a encore jamais été expérimenté, et il sera aussi différent du socialisme russe que le socialisme chinois ou cubain » , mais nous savons qu’il en sera aussi une nouvelle avancée tenant compte des expériences, ancré dans l’histoire de France, mais ancré aussi dans l’histoire mondiale des révolutions, et faisant progresser le monde entier vers cette fin nécessaire d’un capitalisme violent et chaotique incapable de répondre aux besoins des peuples, vers la nécessité vitale d’une autre société, une société de coopération contre la concurrence, de l’intérêt général contre les rentiers et spéculateurs, de la créativité et la culture contre les violences et les aliénations.

C’était tout l’intérêt de l’introduction de Sylvain Tessier, du journal Germinal, qui montrait avec un grand effort pédagogique, que la révolution russe, loin d’un coup momentané, était à la fois le résultat d’un long processus révolutionnaire en Russie et le début d’une nouvelle histoire en Russie mais aussi dans le monde.

Les bolcheviques ont toujours considéré la révolution Française comme l’exemple qui les avait précédé. La délégation des communistes de Vénissieux à Moscou a été surprise de voir la Marseillaise chantée de la tribune à la foule comme un chant révolutionnaire sur la place Karl Marx, mais nous savons bien que ceux qui diabolisent la révolution russe en dénonce très vite la révolution Française qui en serait la matrice.

Comme le dira Danielle Bleitrach, tout comme Robespierre a poussé jusqu’au bout la révolution Française, rendant irréversible la fin du féodalisme, la révolution d’octobre a poussé jusqu’au bout la révolution russe, rendant irréversible la fin du capitalisme. Il peut y avoir des restaurations, des échecs et des drames, mais l’histoire est en marche, et le capitalisme n’a pas d’avenir. N’oublions pas qu’il a fallu un siècle, deux empires et deux restaurations pour imposer finalement la république Française avec la 3ème république... et que si le féodalisme a disparu partout, il y a encore des rois ou reines dans la moitié de l’Europe.

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La tribune des rencontres internationalistes, conclusion de Danielle Bleitrach

C’est ce que Tatiana Desiatova, représentante du parti communiste russe, nous a décrit, ces incroyables succès du socialisme soviétique qui faisaient que dans son enfance et sa jeunesse, elle vivait dans une société qui donnait le droit concret à tous à un logement, un emploi, une éducation, une santé gratuite et de haut niveau, qui multipliait les succès technologiques, culturels et sociaux, en faisant vivre dans la paix et la fraternité des dizaines de peuples de religions et d’histoire différentes... Les russes de sa génération peuvent comparer le socialisme et le capitalisme. Vu des besoins de l’immense majorité du peuple, il n’y a pas photo !
La restauration capitaliste a permis de recréer une bourgeoisie violente et arrogante qui n’existait pas dans le socialisme comme elle a créé des millions de pauvres, de laisser pour compte réduit à la mendicité et à la débrouille... Les communistes russes s’interrogent évidemment sur les raisons de la destruction du socialisme soviétique. Ils considèrent que c’est un processus long dans l’affrontement avec le capitalisme occidental et le piège qu’il a tendu à l’URSS, lui imposant la course aux armements et notamment la guerre des étoiles, tout en tentant de développer dans ses peuples le "désir" d’un mode de vie occidental qui était économiquement impossible compte tenu du niveau de développement soviétique.

Mais si la restauration capitaliste est terrible, il ne faut pas oublier que les communistes restent une force importante en Russie, qu’ils dénoncent une triche électorale sans laquelle ils seraient le premier parti du pays, qu’ils dirigent la plus grande ville de l’Est, Novossibirsk, et aussi... que le socialisme continue en Chine et à Cuba, et se cherche en Amérique Latine malgré les milices fascisantes, au Vietnam, au Népal, dans certains états d’Inde...

Les cubains sont en pleine discussion des suites du dernier congrès du parti communiste, dans un contexte marqué par les difficultés liées aux réductions économiques avec le Venezuela, aux terribles ouragans qu’ils ont connus. Ils réaffirment le choix du socialisme et de la propriété publique des moyens de productions et d’échanges, tout en cherchant leur voie dans l’ouverture économique aux échanges mondiaux et aux initiatives individuelles...

Mais c’est bien sûr le socialisme chinois qui nous interpelle tellement il marque le monde moderne de ses succès ! Certains nous disent que la Chine serait un pays capitaliste, qui plus est impérialiste, comme les autres... Quelle surprise alors d’entendre nos camarades chinois évoquer la place du marxisme en Chine, leur conception d’un développement "harmonieux" d’abord au service du peuple, et les résultats concrets pour plus d’un milliard de chinois ! Si le capitalisme était naturellement la hausse des salaires, l’amélioration des conditions de vie et de travail, le droit au logement, aux soins, aux vacances... on le saurait ! Les salaires des ouvriers chinois augmentent de manière continue et rapide, plus de 5% par an... A ce rythme, dans quelques années, ils seront supérieurs à beaucoup de salariés Français pauvres !

Et comment qualifier d’impérialiste cette presque première puissance mondiale qui n’a pas un soldat en dehors de ses frontières, qui coopère partout dans la négociation avec les états locaux, sans jamais interférer avec leur vie politique interne [1] ?

Le socialisme de marché chinois est très différent de ce qu’était le socialisme soviétique. Il a fait le choix de s’insérer dans la mondialisation capitaliste et de permettre le développement capitaliste, mais l’état reste dirigé par le parti communiste, ce qui conduit les médias occidentaux à dénoncer un dictateur chinois, nos camarades chinois insistent sur le fait que la majorité de l’économie reste publique avec le contrôle global du système bancaire...

La rencontre a permis de nombreux échanges sur la situation des travailleurs en Chine, leur lutte, leur revendications et des questions clés pour tous les communistes ressurgissent. Quelles luttes de classes sous le socialisme ? Quelle "dictature du prolétariat" ?...

Nous publierons rapidement les enregistrements vidéos et progressivement les textes des interventions, mais nous sommes aussi à la disposition de tous les communistes qui veulent organiser un débat dans leur section.

L’économiste capitaliste Francis Fukuyama avait cru pouvoir annoncer la fin de l’histoire après la destruction de l’URSS. 20 ans après, son livre pourrait faire sourire tellement il démontre l’incapacité du discours dominant de penser le monde tel qu’il est. La seule fin de l’histoire, de la préhistoire de l’humanité dit Marx, c’est la fin du capitalisme !

Vive le parti communiste !
Vive le socialisme !
Hasta la victoria siempre !



L’exposition des affiches du PCF
Des affiches historiques du PCF des années 30 aux années 60 sur le thème de la révolution d’Octobre. Merci à Frédérick Génevée et aux archives de la Seine-Saint-Denis qui ont fournis les images et autorisé l’exposition.


Edité le 28-11-2017 à 13:44:14 par Xuan


pzorba75
   Posté le 29-11-2017 à 04:45:08   

Curieuse sélection ces affiches historiques du PCF qui gomment le rôle éminent de Staline entre 1925 et 1953, et en particulier la victoire de l'Armée Rouge en 1945.
Xuan
   Posté le 29-11-2017 à 18:38:34   

Si, on voit la tête de Staline en haut et à gauche, mais on peut imaginer que, sauf chez quelques irréductibles, ces archives ont été soigneusement désherbées. En même temps le thème central était la révolution d'octobre


Edité le 29-11-2017 à 18:39:36 par Xuan


marquetalia
   Posté le 29-11-2017 à 20:14:37   

contrairement au texte,la Chine a des soldats à l étranger,notamment à Djibouti.
Xuan
   Posté le 01-12-2017 à 19:43:36   

Sur le blog de Danielle Bleitrach les vidéos de cette manifestation.

Entre autres :

Une intervention de Zizi Li sur la révolution d'Octobre et la révolution en Chine.

L'intervention de Tatiana Desatova

Et des
Réponses du PCC et de Tatiana


Le représentant du PCC intervient sur la nature du PCC et de la Chine
On note deux points de vue différents sur la lutte des classes dans les pays socialiste.
Pour Tatiana il n'existait plus de classes en URSS, mais elle critique l'abandon de la dictature du prolétariat sous Khrouchtchev.
Le représentant chinois dit que la lutte des classes n'est pas la contradiction principale mais que les contradictions internes et externes font qu'elle existe toujours et peut encore se manifester.

Réponses de l'après-midi


Edité le 01-12-2017 à 21:05:06 par Xuan


Xuan
   Posté le 02-12-2017 à 16:17:05   

Deux extraits des réponses :

Tatiana Desiatova représentante du KPRF :
« Quand on oublie des concepts comme la dictature du prolétariat dans l’histoire de mon pays malheureusement cela a joué un rôle destructeur après la mort de Staline. Khrouchtchev a commencé à renoncer à la dictature du prolétariat, à nier le concept de lutte des classes » . [25’45 de l’enregistrement]

Et :
Le représentant du PCC Youping Cui :
« En 1978 nous avons déjà abandonné l’idée erronée qui considère la lutte des classes comme la contradiction principale. Nous avons concentré nos efforts sur l’édification économique parce que nous pensons que seules des forces productives développées permettent de dépasser ou de démontrer la supériorité du système socialiste.
Et dans le rapport du 19 e congrès on dit que la contradiction principale s’est transformée pour devenir la contradiction entre les aspirations de la population pour une vie meilleure et le développement déséquilibré et insuffisant
Mais cela ne signifie pas que la lutte des classes a déjà disparu. En raison de la situation intérieure et extérieure la lutte des classes en Chine existe dans certains champs ou dans certains domaines parce que sur le plan international il existe l’impérialisme et aussi l’hégémonie et à l’intérieur du pays il y a aussi beaucoup de contradictions.
Donc la lutte des classes peut se manifester de temps en temps. Mais nous pensons que grâce au développement des forces productives ce genre de contradictions va être réglé. »
[15’50 de l’enregistrement]


Edité le 02-12-2017 à 20:34:22 par Xuan


DUROC
   Posté le 02-12-2017 à 18:33:32   

Le représentant du PCC est un traître comme le furent les Krouchtchev et ses successeurs. Il aura fallu un demi siècle aux communistes russes pour comprendre les causes de la contre révolution. Malheureusement, il faudra encore beaucoup de temps pour que les idiots qui croient que la Chine est encore socialiste se rendent compte qu'elle ne l'était plus depuis longtemps.
Mais heureusement pour Xuan, il sera mort !

Duroc
DUROC
   Posté le 02-12-2017 à 18:34:43   

Le représentant du PCC est un traître comme le furent les Krouchtchev et ses successeurs. Il aura fallu un demi siècle aux communistes russes pour comprendre les causes de la contre révolution. Malheureusement, il faudra encore beaucoup de temps pour que les idiots qui croient que la Chine est encore socialiste se rendent compte qu'elle ne l'était plus depuis longtemps.
Mais heureusement pour Xuan, il sera mort !

Duroc
Xuan
   Posté le 02-12-2017 à 22:18:19   

C'est pour qu'on mesure bien le vide de ton argumentation que tu as cru bon de répéter "traitre" et "idiot" ?

Tu te gardes tes insultes Duroc.
Xuan
   Posté le 06-12-2017 à 18:09:02   

Ce qui s'est passé à Vénissieux porte une signification profonde. Pour la mesurer il faut revenir 61 ans en arrière, lorsque le mouvement communiste international a été divisé en deux :

«A mon avis, il y a deux 'épées': l'une est Lénine et l'autre, Staline. L'épée qu'est Staline, les Russes l'ont maintenant jetée.
Gomulka et certains Hongrois l'ont ramassée pour frapper l'Union soviétique, pour combattre ce qu'on appelle le stalinisme.
Dans beaucoup de pays d’Europe, les partis communistes critiquent aussi l’Union soviétique ; leur leader c’est Togliatti. Les impérialistes se servent aussi de cette épée pour tuer les gens; Dulles par exemple l'a brandie un moment. Cette arme n'a pas été prêtée, elle a été jetée.
Nous autres Chinois, nous ne l'avons pas rejetée. Premièrement, nous défendons Staline et deuxièmement, nous critiquons aussi ses erreurs ; et pour cela, nous avons écrit l’article « A propos de l’expérience historique de la dictature du prolétariat ». Aussi au lieu de le diffamer et de l’anéantir comme font certains, nous agissons en partant de la réalité.

Quant à l'épée qu'est Lénine, n'a-t-elle pas été, elle aussi, rejetée en quelque sorte par les dirigeants soviétiques? A mon avis, elle l'a été dans une assez large mesure. La révolution d'octobre est-elle toujours valable? Peut-elle encore servir d'exemple aux différents pays? Le rapport de Khrouchtchev dit qu'il est possible de parvenir au pouvoir par la voie parlementaire; cela signifie que les autres pays n'auraient plus besoin de suivre l'exemple de la révolution d'octobre. Une fois cette porte grande ouverte, le léninisme est pratiquement rejeté.»

[Mao Zedong, 15 novembre 1956, Discours à la deuxième session plénière. Œuvres choisies, tome V, Ed. en Langues étrangères, Beijing, 1977, p.369.]

Que les représentants Russes et Chinois s’assoient à la même tribune pour commémorer le centième anniversaire de la Révolution d'Octobre n'est donc pas anodin.


Edité le 06-12-2017 à 18:10:14 par Xuan


Xuan
   Posté le 10-12-2017 à 00:20:48   

1) la Révolution et la théorie concrète par Danielle Bleitrach


08
DÉC
Histoire et société

Je partirai de la dernière intervention, celle de la camarade chinoise qui nous a présenté l’histoire de la manière dont son parti a rencontré le marxisme. La camarade a dit quelque chose de très important, à savoir comment à partir d’une théorie, c’est-à-dire d’une réflexion abstraite, la théorie marxiste, ils sont passés à une théorie concrète qu’ils ont interrogée : en quoi le marxisme peut-il sauver la Chine ?

Le marxisme est déjà une théorie qui dans sa forme se prête à cet exercice puisqu’il articule théorie et pratique, ou comme le dit Marx, il ne s’agit plus seulement de comprendre le monde mais de le transformer. Le champ ouvert à la pratique est alors aussi immense que l’Histoire elle-même, aussi diversifié que le sont toutes les formations sociales, mais cela ne signifie aucun éclectisme, un but une perspective dont Marx affirmait qu’elle était l’instauration de la dictature du prolétariat, sa véritable invention qui permettait l’émancipation humaine. Mais nous y reviendrons.

Pour le moment restons- en à l’affirmation de nos camarades chinois, il a fallu passer à une théorie concrète et d’abord l’interroger à partir de la situation chinoise, un immense pays de tradition millénaire humilié, réduit en esclavage ou quasiment, dépecé, sous développé. Comment sauver la chine de cet abominable destin ? la question est on le voit assez proche de celle qui s’est posée à bien d’autres partis communistes, d’abord à celui qui prend la tête de la révolution russe mais aussi le Cubain, le Vietnamien et bien d’autres.

La théorie concrète impose de ne pas faire comme la bourgeoisie, qui n’a de cesse de tronçonner les Révolutions pour mieux en faire disparaître l’actualité, les tronçonner entre ce qui serait acceptable et ce qui ne le serait pas. Ainsi la Révolution française pour être acceptée devrait s’amputer de Robespierre, de la terreur. Ou encore en ce moment on célébrerait le seul moment fondateur de la révolution d’octobre, son déclenchement au meilleur des cas autour de Lénine et trotsky que l’on nous dépeint comme de grands humanistes, ennemis de toute violence ce qui est un plaisanterie en particulier pour Trotsky. Ce qui aurait suivi, résumé sous le terme de stalinisme ne serait que trahison et dévoiement. ce genre d’analyse qui se veut de gauche, apporte une caution on le voit à la thèse de Furet qui veut que toute révolution soit nocive et condamnée à se dévorer elle-même… Ce genre de description n’a rien à exposer comme exemple de réalisation pour conforter leur vision d’une Révolution idéale. De telles analyses reviennent en fait à dénoncer la Révolution qui se serait faite dans des pays barbares au nom d’un hypothétique idéal et la description renforce les thèses de la bourgeoisie .

Ce positionnement qui est celui de la bourgeoisie est celui que dénonçait Lénine quand les mencheviks critiquaient le communisme de guerre, ce qui est paradoxal puisque Lénine critiquait lui-même ce faisant le communisme de guerre et proposait la NEP. Ce que Lénine dénonçait alors c’est ceux qui ne voient pas les conditions objectives de l’erreur et la diabolise pour mieux aboutir à l’idée que la révolution d’octobre était un monstre voué à l’échec, qui n’aurait jamais dû voir le jour dans l’état de sous développement de la Russie.

Les communistes chinois n’ont jamais procédé avec Mao comme Khrouchtchev et les communistes français ont prétendu le faire avec Staline, ils ont considéré qu’il avait fait le socialisme en Chine, il était le fondateur, avec 30% (non définis) d’erreurs qu’il fallait corriger pour ne pas détruire l’idée du socialisme et pour en même temps ne pas laisser à des Gorbatchev et à des Eltsine le soin de passer au capitalisme en prétendant corriger les erreurs.

Quand nos camarades Chinois insistent sur le passage d’un théorie à théorie concrète c’est pour à l’inverse des mencheviks de toute espèce continuer à poser l’actualité de la révolution, définir les erreurs qui entravent le but, la vraie question est alors la portée pratique de l’erreur, si l’on veut sauver la Chine que l’instauration difficile du socialisme impose, quitte à ce que l’analyse soit différente en 1921 et en 1927, quand la NEP s’essouffle.

2)L’actualité de la Révolution

Donc s’il faut une analyse concrète d’une situation concrète ce n’est pas pour isoler les révolutions les uns par rapport aux autres, pour rendre incompréhensible le processus complet, c’est pour mieux mettre en évidence dans chacune d’entre elle cette actualité de la révolution. Il faut à chaque fois comme l’a proposé Marx et réalisé Lénine, mais aussi les successeurs comme Mao, Fidel, Ho chi Minh, saisir ce qui est en train de se passer, la question posée par les masses dans une formation sociale déterminée pour aller vers une rupture féconde. Comme l’a dit excellemment notre camarade de la revue Germinal qui a ouvert le débat par une introduction d’une grande pertinence, la Révolution crée une rupture qui rend le retour en arrière de fait impossible, même s’il y a contre révolution.

Quand Robespierre pousse jusqu’au bout le refus de l’ordre féodal, refuse tout compromis avec cet ordre, il peut être décapité, les rois peuvent revenir, la féodalité est morte.

Si aujourd’hui encore le capital s’acharne sur la Révolution d’octobre et mène jusqu’à l’absurde le confrontation avec la Russie retournée au capitalisme, c’est parce que sur le fond la classe dominante sait qu’un peuple qui a fait la révolution demeure un danger, il connait le pouvoir des masses.

C’est là qu’on retrouve le marxisme où ce sont les formes développées qui expliquent l’origine et non l’inverse, si la révolution russe est la matrice de toutes les révolutions, l’actualité de la révolution est telle qu’il faut à chaque instant saisir ce qui est en train de se passer sous une forme originale qui prolonge et explique ce moment de rupture. quand la révolution d’octobre, ce qu’elle a créé l’uRSS, a rendu impossible le capitalisme. C’est ce que démontre l’histoire, celle de la lutte des classes, dans laquelle prennent place la révolution cubaine, chinoise, vietnamienne. Désormais le capitalisme se survit à lui-même avec des destructions de plus en plus manifeste de la planète et des êtres humains pour imposer son hégémonie.

Ce qu’a créé la révolution d’octobre

Il y a ses réalisations c’est sur quoi notre camarade Tatiana a insisté, mais ces conquêtes, le mot a été répété plusieurs fois, y compris par nos camarades cubains, sont une matrice pour le reste de l’humanité. Tatania nous a expliqué à quel point l’URSS avait permis la transformation d’un immense pays le plus grand de la planète – en taille pas en population, là nos camarades chinois sont nettement devant. Elle nous a décrit comment ce pays était passé d’un stade d’arriération paysanne dominé par un autocrate qui le faisait plier sous son joug, à un pays développé. Comment en cinquante ans, l’union soviétique avait franchi des étapes que nous avions mis 200 ans à franchir. Non seulement ils ont réalisé l’industrialisation, le développement scientifique, l’éducation, la santé pour tous mais ils l’ont porté à l’excellence mais ce faisant ils ont en quelque sorte fait monter le niveau de revendication de toute la planète.

Dire cela n’est pas une banalité c’est essentiel, c’est ce que l’on veut nous masquer. Si nous prenons nos propres conquêtes que l’on veut nous enlever que doivent-elles à cette révolution et qu’on nie si aisément. J’ai vu comme vous dernièrement un film sur la sécurité sociale « la sociale », un excellent film. Mais le réalisateur faisait de la sécurité sociale le résultat de la volonté du mouvement ouvrier français en matière de protection sociale et comment tout le monde en avait bénéficié grace à la force des communistes français à la libération, grâce à un ministre ouvrier du PCF qui l’avait imposé dans l’esprit du programme de la résistance dans lequel le PCF avait joué un rôle central. Tout cela est vrai et il fallait le dire. Mais la seule référence à l’URSS était dans ce film la signature par Staline du pacte germano-soviétique et la manière dont le créateur de la sécurité sociale avait dû s’enfuir à la suite de la mise hors la loi des communistes qui s’en était suivi. une simple allusion, aucun contexte en particulier celui des accords de Munich, non l’URSS c’était ça, un poids dramatique pour la classe ouvrière française. Que l’on ait pu imposer la création de la sécurité sociale après la guerre, grâce à la victoire de l’union soviétique, son immense prestige face à un patronat qui avait trahi était complètement occulté, comme l’étais la manière dont l’URSS, dans les pires conditions avait créé pour son peuple une droit à la santé sans équivalent dans le monde.

Là encore je ne parle pas du passé mais des enjeux d’aujourd’hui. C’est au moment de la libération, dans les rapports de forces créés par la résistance mais aussi et surtout la victoire de l’uNion soviétique, chèrement payée par 26 millions de leurs morts, face à un patronat qui avait dans sa masse préféré Hitler que le Front populaire, que nous avons obtenu ce dont ce même patronat cherche à nous dépouiller.

La chute de l’Union Soviétique a été pour les soviétiques un profond traumatisme, un dépouillement terrible, mais elle a été une défaite pour nous tous, l’incitation pour le patronat à nous spolier.

Mais il faut également savoir regarder l’actualité de la Révolution y compris dans cette défaite. Nous voyons bien que quelles que soient les Révolutions, elles reprennent les mêmes objectifs, lutte pour la paix, droit à la santé, à l’éducation et ce faisant elles interviennent de plein pied dans le nouveau stade de développement des forces productives, celle que l’on dit être une révolution « informationnelle », le haut niveau de qualification qu’elle exige des êtres humains en tant que producteurs. Soit on considère que face à un monde de robots, les êtres humains sont devenus des nuisibles, dont on peut se débarrasser en tous les cas les maintenir en esclavage au propre comme au figuré, le projet nazi, soit on fait monter l’émancipation par le savoir pour tous. En s’obstinant sur ces conquêtes, en les diffusant, et même en revendiquant leur aspect moral, la révolution d’octobre, comme en témoignent nos camarades chinois à ce nouveau stade de leur propre développement, cela dessine un destin pour l’ensemble de l’humanité auquel chaque peuple doit apporter sa propre spécificité, son propre socialisme.

La révolution d’octobre un combat permanent contre la guerre

La révolution d’octobre est une épopée grandiose qui affronte sans relâche le bellicisme du capitalisme, elle est née du refus de la guerre et pourtant il a été exigé d’elle un effort permanent en ce sens, la guerre civile, la guerre contre le nazisme, la guerre froide qui débute avec Hiroshima et se poursuit par la guerre des étoiles de Reagan, si bien qu’à la fin 40% de son PIB passait dans l’effort de guerre.

Qui ne mesure pas à quel point cette stratégie du capital face à sa perte d’hégémonie, demeure la même, y a-t-il une révolution qui n’ait pas dû affronter ce bellicisme, ce caractère mortifère du capitalisme ? La guerre a été imposée au Viet-nam, deux des principales puissances militaires de la planète, la France et les Etats-Unis on prétendu la réduire. Comme disait un camarade Vietnamien : « deux des principales puissances militaires ont voulu nous mettre à genoux, nous avons pris un fusil et nous sommes restés debout et avec nous le monde est resté debout ». Mais c’est aussi le cas de Cuba à qui est imposé cette guerre d’usure, ce siège qu’est le blocus. C’est le cas de la Chine, dont l’on voit bien que les États-Unis tentent l’encerclement, feignent de craindre les Coréens pour justifier cet encerclement, la Chine face à cela a mis au point une sorte d’art martial de l’esquive et de la paix. Il me semble que la Chine a opéré une véritable critique de l’URSS, pas comme celle des bourgeois non, celle qui peut éclairer son propre avenir puisqu’elle affirme sa filiation avec la Révolution d’octobre. Cette analyse considère justement le poids de l’effort de guerre, la difficulté des réformes économiques dans ce contexte autant que la corruption du parti communiste de l’URSS avec la trahison de Gorbatchev et d’Eltsine.

La question de la paix et de la guerre est essentielle si nous voulons construire le socialisme où que nous soyons dans le monde.

3) La troisième grande dimension de l’actualité de la révolution d’octobre, c’est non seulement cet effort terrible qu’il faut arracher à l’impérialisme et au capitalisme, mais c’est une formidable opportunité pour des millions d’intelligence, de capacités jusqu’ici opprimées pour s’épanouir.

C’est vrai pour les prolétaires, mais ça l’est également pour ces prolétaires des prolétaires que sont les femmes. Je suis frappée devant le nombre de femmes de nos délégations aujourd’hui, il y a Tatania, mais il y a aussi la délégation chinoise et quand on sait quelle était la situation des femmes jadis, on se dit que oui une révolution est une émancipation.

Nous insistons beaucoup dans notre livre sur cet aspect des révolutions, en donnant y compris l’exemple de la Révolution française où tous les maréchaux d’empire étaient des fils du peuple. On ne peut pas comprendre la manière dont tout un peuple est marqué par l’expérience révolutionnaire si l’on ne voit pas ce fait essentiel. La nostalgie du peuple soviétique à l’égard de l’URSS c’est le souvenir des conquêtes perdues en particulier en matière d’éducation et de santé, mais aussi de culture, de rapports sociaux différents, plus solidaires, plus chaleureux, mais c’est aussi cette conscience d’une mobilité ascendante offerte aux individus, un emploi, une sécurité pour soi et pour les enfants. ce qui contraste avec la mobilité descendante qui frappe aujourd’hui les enfants y compris d’universitaires, de gens qui avec la révolution, l’URSS ont vue s’ouvrir une nouvelle vie que celle de leurs parents devant eux.

C’est vrai là encore pour les pays qui font leur révolution, mais le monde entier en subit les effets. le capital a eu peur de la contagion, il a dû céder mais aujourd’hui nos enfants connaissent cette mobilité descendante, cette mise en concurrence qui durcit tous les rapports sociaux y compris entre génération.

4) Toutes ces têtes de chapitre, vous le mesurez exigeraient de longs développement, mais il en reste encore deux qu’il faudrait encore plus développer.

Le quatrième point de cet exposé sur les révolutions concerne le parti communiste. Toutes ces révolutions en effet ont quelque chose en commun , le rôle du parti communiste. Si ce n’est pas le cas de la révolution française, il faut bien voir que ce qui caractérise Robespierre, c’est sa capacité à placer les factions sous son action de refus de compromis avec l’ordre féodal et de faire du peuple « sa boussole », instaurer avec les masses une dictature de la bourgeoisie qui va au-delà même des intérêts immédiats de cette classe bourgeoise, il en mourra.

Il faudrait donc mais nous n’en avons pas le temps revenir sur le concept de « dictature du prolétariat ». Disons qu’un parti est nécessaire pour garder le cap, l’imposer aux factions des intérêts privés, à la bête sauvage disait Hegel, il faut un parti comptable des intérêts généraux de la classe prolétarienne comme l’État est celui de l’intérêt général de la bourgeoisie. Le parti est le bien le plus précieux d’un révolutionnaire non par fétichisme, mais parce que comme Lénine s’appuie sur cette seule force organisée durant l’explosion russe, il est l’atout le plus important et pas seulement dans la prise du pouvoir qui dans de telles circonstances est le plus aisé mais pour affronter tous les obstacles qui se dressent devant la révolution et ce durant de nombreuses années où est poursuivi le but.

Le rôle d’un parti communiste c’est de démultiplier les efforts de chacun, mais c’est de garder le cap sur les objectifs. J’ai suivi le dernier Congrès du parti communiste chinois avec en particulier la réaffirmation de ces objectifs, construire une société de moyenne aisance pour le peuple chinois, mais aussi Xi Jinping a souligné que le 19ème Congrès du PCC, en planifiant le développement de la Chine jusqu’au milieu du siècle, démontrait une volonté sincère de créer une communauté de destinée pour l’humanité. Un rôle important pour ce faire est dévolu aux partis communistes. L’humanité est confrontée à des problèmes mondiaux dont l’ampleur est sans précédent. Les perspectives et le destin des peuples et des pays se rapprochent de plus en plus. Xi Jinping a noté le rôle pratique dans ce processus de l’initiative « Une ceinture – Une voie » qui réunit les civilisations, les projets. Xi Jinping a exprimé sa confiance que l’objectif de construire une communauté de destin de l’humanité sera atteint, dès que les différentes parties formeront ce concept pour elles-mêmes et qu’elles le mettront en pratique ensemble.

Ce qui frappe chez nos camarades chinois c’est leur optimisme. Dans un temps où chacun voit l’horizon s’obscurcir et a peur y compris des progrès scientifiques, de l’ère inconnue qu’ils ouvrent, de la mondialisation telle qu’elle avance avec sa formidable vague d’inégalités et d’injustices, eux se jettent dans le fleuve et nagent (chacun voit bien à qui je fais référence). Leur optimisme est lié à deux facteurs essentiels, le premier est le chemin parcouru, les obstacles surmontés. Ils ont vaincu le sous développement, l’humiliation d’un pays millénaire auquel ont été imposées toutes les défaites, toutes les humiliations, à commencer par l’obligation de consommer de l’opium. Ils ont opéré une reconquête à partir de là où ils en étaient, ils sont devenus la manufacture du monde, mais ce faisant ils se sont transformés et ils deviennent le lieu d’invention, de brevets, donc leur optimisme réside dans la conscience du chemin parcouru. Mais il y a aussi l’existence d’un parti communiste qui symbolise à la fois le chemin parcouru et le projet sur lequel le cap est maintenu. Comme l’a dit notre camarade chinoise, ils sont passé d’une théorie le marxisme à une théorie concrète, la dictature du prolétariat, une théorie devenue concrète, avec ses conditions objectives, ses obstacles, ses erreurs à analyser par rapport au but et non pour l’abandonner.

Ils ont beaucoup réfléchi à la chute de l’URSS et ils se sont demandé comment 20 millions d’hommes et de femmes appartenant au parti communiste d’union soviétique pouvaient se corrompre au point d’abandonner le pouvoir à l’adversaire, de passer dans l’autre camp avec armes et bagages ? La encore c’est une question qui ne nous est pas indifférente dans un moment où au meilleur des cas on tente de nous imposer un marxisme édulcoré pure théorie, de nous faire nous repentir de toutes les révolutions y compris la révolution française et de nous expliquer qu’un parti révolutionnaire n’a aucun intérêt mieux vaut un mouvement ou un appareil purement électoraliste, l’histoire du siècle précédent et celui que nous abordons nous oblige à réfléchir autrement.

Enfin le dernier point a largement été abordé dans son introduction par notre camarade de Germinal, il a dit des choses excellentes sur lesquelles je suis revenue à plusieurs reprises, à savoir que quand comme dans le cas de Robespierre et de la terreur il n’y a aucun compromis possible avec l’ordre féodal, la féodalité est morte. C’est ce que j’ai tenté également de démontrer ici en m’appuyant sur ce qu’avaient exposé notre camarade russe et chinoise, la révolution d’octobre a mis à mort le capital et même si celui-ci paraît lui survivre, il ne s’agit que de survie aux dépends de l’humanité, de la planète, le capitalisme a perdu le rôle progressiste qu’il a eu au début de son ère et la question de sa fin est posée sous des formes nouvelles, multiples mais qui dessinent le destin commun de l’humanité.

La révolution d’octobre est éternelle.

Vive la révolution d’octobre.

[1] Danielle Bleitrach et Marianne Dunlop, L’URSS vingt ans après, retour de l’Ukraine en guerre, Delga editeur 2015

[2] Danielle Bleitrach, 1917-2017, Staline un tyran sanguinaire ou un héros national ? dialogue avec marianne Dunlop, Delga editeur, 2017.



[3] histoireetsociete.Wordpress.com