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2018 : congrès extraordinaire du pcf

Xuan
   Posté le 11-01-2018 à 19:00:26   

Voir : Le PCF tiendra un Congrès extraordinaire du 23 au 26 novembre 2018


La direction révisionniste enregistre l'échec de sa ligne :

"Le parti communiste tiendra son Congrès extraordinaire du 24 au 26 novembre 2018, pour y "repenser" son "action" et ses "ambitions", alors qu'il connaît de plus en plus en difficultés, a annoncé samedi le parti."

La leçon qui en est tirée se traduit par "les nouveaux modèles d'organisation dont nous avons besoin" en mettant l'accent sur les élections européennes.

A l'évidence les dirigeants révisionnistes font les canards sur l'électoralisme. Leur projet de dissolution du pcf dans un mouvement comparable à celui des Insoumis montre le bout du nez au moment où le groupe de Mélenchon commence à révéler les inconvénients d'un groupe informel. Enfin ils voient la solution des contradictions françaises en Europe.

Il sera intéressant de suivre l'opposition à cette ligne vouée d'avance à l'échec, son ampleur et ses orientations. Nous ne devons pas rester à l'écart comme des observateurs indifférents, mais contribuer à cette opposition, dans l'objectif de reconstituer le parti communiste.

Ci-dessous un texte mis en ligne sur le réseau fairevivre Pierre Laurent et Octobre 1917... un enjeu essentiel du congrès du PCF...
Xuan
   Posté le 11-01-2018 à 19:15:29   

Contribution au débat préparatoire du Congrès extraordinaire du PCF

Pierre Laurent et Octobre 1917... un enjeu essentiel du congrès du PCF...


Le discours de Pierre Laurent le 4 novembre 2017 pour le 100eme anniversaire de la révolution d’octobre a été peu discuté par les communistes. Pour la première fois depuis la mutation, il situe de nouveau le point de vue communiste du PCF de 2017 dans l’histoire communiste marquée par les "dix jours qui ébranlèrent le monde" , celle de 1917. Le "nouveau communisme" proposé par la mutation et ses suites, était construit d’abord sur la mise en cause de 1920, conduisant à de multiples reprises à des propositions de changement de nom du parti. En célébrant la promesse de la révolution d’octobre , en situant notre projet aujourd’hui dans le fil de l’histoire des révolutions dont la révolution russe, Pierre Laurent cherche à refonder le projet communiste sur son origine. C’est un enjeu considérable pour le congrès prochain du parti communiste.

Oui, nous sommes le parti né en 1920, né de l’énorme impact de cette révolution des soviets qui ouvraient la voie à des sociétés dirigées par les travailleurs.

Pierre Laurent veut concilier cet ancrage révolutionnaire d’octobre avec les conséquences de la mutation engagée il y a bientôt 20 ans après des décennies de stratégie d’union de la gauche en échec. Il considère que les leçons de l’histoire ont été tirées il y a longtemps, mais en faisant abstraction des luttes de classes d’aujourd’hui, de la violence du capitalisme mondialisé, et des expériences réelles de la guerre que le capitalisme impose à toute expérience d’une autre société, il y a un siècle comme aujourd’hui. Pierre Laurent ne peut ainsi aller au bout de sa démarche d’ancrage dans la promesse d’octobre. Il faut absolument prolonger ce débat en grand.

La promesse d’octobre
Pierre Laurent introduit son discours en célébrant la « promesse d’octobre » qui conduit à « à réfléchir à l’actualité de l’idée de révolution aujourd’hui »

« En plein conflit mondial, il y a cent ans, le 20ème siècle s’est ouvert par une immense promesse : la Révolution d’Octobre. Une révolution qui revendique « le pain, la paix, la dignité »

Il place Octobre dans le temps long de l’histoire des révolutions, du mouvement ouvrier et du marxisme, des canuts à la commune de Paris et à la naissance du 1er mai à Fourmies. Il considère avec justesse que la révolution « n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein » , mais une accélération qui « plonge ses racines dans le développement du mouvement ouvrier et de la pensée de Marx, tout au long du 19ème siècle et dans celle de Lénine au début du 20ème »

« Les journées d’octobre 1917 en Russie, ou celles de juillet 1789 en France, cristallisent des processus profonds, au cours desquelles se renforce et s’exprime la conscience populaire et politique de la nécessité de bouleverser les rapports sociaux »

Il souligne la force d’octobre, qui
« ébranle jusqu’au tréfonds les logiques impérialistes d’asservissement des peuples et, par là même, les fondements du colonialisme comme instrument de domination des plus grandes puissances. »
et qui
doit, dès sa naissance, faire face à une lutte des classes internationale féroce. Tout est fait pour écraser ce spectre rouge qui hante l’Europe

Mais pour lui, la promesse d’octobre s’est enlisée pour devenir un paradoxe...
« Bien sûr, aujourd’hui nous connaissons la suite, la logique de guerre imposée par les forces impérialistes coalisées, les tentatives de réforme de la Nouvelle Politique Economique (NEP) pour sortir de la crise et de la famine, la mort de Lénine, les promesses non abouties et puis, malgré l’essor économique, le processus émancipateur qui s’enlise dans un système contre-révolutionnaire, répressif, dictatorial et inhumain : le stalinisme. C’est le paradoxe du grand souffle de 1917. »

En quelques mots, il réduit ce qu’a été l’URSS a un système contre-révolutionnaire inhumain... et lui donne un nom bien connu : le stalinisme. comment affirmer « bien sûr, nous connaissons la suite » ? Car que connaissons-nous vraiment de l’URSS en-dehors du discours des contrerévolutionnaires, ceux qui ont imposé la guerre à la jeune révolution, qui ont tout fait pour en saper le développement, ceux qui en France criait "plutôt Hitler que le Front Populaire" et ailleurs "plutôt Hitler que l’URSS"... ceux qui ont mené la guerre froide imposant au pays qui avait le plus contribué à la victoire contre le nazisme une course aux armements suicidaire... Ce discours du "stalinisme" est celui du célèbre livre des 100 millions de morts du communisme, et ceux qui le tiennent ne font pas la différence entre octobre et le stalinisme !

Face à cette bataille de diabolisation du socialisme, nous avons été en difficulté entre des décennies de solidarité sans faille avec l’URSS et les contradictions, les hésitations dans la recherche de voies nationales au socialisme, face aux difficultés même du socialisme soviétique, de la démocratie socialiste, des contradictions entre socialismes avec le conflit sino-soviétique. Nous avons été constamment, acteurs, parties et parfois un peu rapidement juges, ce qui nous a alors privé du recul nécessaire, recul que nous avons aujourd’hui, car nous avons vécu et nous vivons des expériences diverses d’édification du socialisme.

Le stalinisme ?
Nous avons un urgent besoin de proposer notre propre analyse de ce qui s’est construit sous Staline, que nous ne pouvons résumer à un système inhumain :
> Que dire de Gagarine et des réussites technologiques de l’URSS ?
> Que dire du développement de l’espérance de vie de tous les soviétiques jusqu’en 1963, (voir cette petite comparaison du socialisme et du capitalisme ?
> Que dire des expériences soviétiques sur la biodiversité qu’on redécouvre aujourd’hui avec les jardins Vavilov ?
> Que dire de l’apport des conquêtes soviétiques aux conquêtes sociales dans le capitalisme occidental ?
> Que dire de l’apport de l’URSS aux luttes de décolonisation, malgré les débats nécessaires sur ses contradictions ?
> Que dire des conquêtes pour l’égalité des femmes, qui n’ont été remise en cause que par la restauration capitaliste !?
> Que dire de la construction d’une citoyenneté multi-nationale qui a fait vivre une incroyable diversité de peuples, de cultures, de nationalités, de religions et avait une telle force que 70% des soviétiques ont voté en 1990 pour le maintien de l’URSS... référendum violé par leurs dirigeants comme celui de 2005 en France !
> Qui a lu le livre « sovietica » de Irina Malenko qui nous parle de son pays comme d’un lieu de sécurité et de liberté, et qui témoigne des mensonges qu’elle découvrait en venant étudier à l’ouest ?
> Qui a lu l’étude de la polonaise Dorota Dakowska, qui révèle ce qu’était l’intervention occidentale au sein du socialisme pendant la guerre froide ?
> Qui a vu l’incroyable pièce de théâtre « je n’ai pas honte de mon passé communiste » de deux acteurs yougoslaves qui parlent du socialisme comme une incroyable liberté ?

Depuis des décennies, le capitalisme mondialisé a construit un discours totalitaire sur les expériences socialistes, dont la plus importante, la soviétique, mais aussi sur la yougoslave, la cubaine, la chinoise. Cette diabolisation du socialisme est faite pour nous interdire de penser aussi bien le socialisme, que ses déformations, et sa destruction.. Il est urgent de sortir de ce discours du « stalinisme inhumain » .

Il suffit d’ailleurs de discuter avec les militants communistes, avec les forces de gauche en Russie, comme avec les communistes cubains ou chinois, pour réaliser que ce discours est totalement occidental ! La délégation de communistes Français qui s’est rendue à Moscou pour le 100eme anniversaire de la révolution d’octobrepeut en témoigner, et invite à découvrir en urgence le livre de Danielle Bleitrach et Marianne Dunlop « Staline, héros national ou tyran sanguinaire » .

Nous savons que le "stalinisme" a conduit à un échec, ne serait-ce que parce-que les dirigeants qu’il a mis au pouvoir après Staline, sont trop souvent devenus des gestionnaires corrompus d’un capitalisme revanchard et destructeur ! Cet échec a sans doute des dimensions économiques et sociales, mais il a évidemment des raisons politiques majeures, et il a produit au final la négation de la démocratie avec le non respect du référendum de 1991 !

Mais nous ne pouvons rien comprendre sans travailler une analyse marxiste réelle fondée non sur les discours médiatiques dominants, mais sur les faits. Cela suppose la coopération avec ceux qui ont vécu, construit, défendu le socialisme, ceux qui le 7 novembre 1991 manifestait sur la place rouge contre le capitalisme, découvrant que leurs dirigeants, et leur parti, les avaient trahis !

La leçon d’octobre ?
Sans ce travail sur l’histoire du socialisme, Pierre Laurent ne peut que produire une analyse ancienne, citant Georges Marchais qui évoquait en 1973 dans le défi démocratique, « la démocratie comme but et comme moyen de la révolution » , et il considère, bien vite, que la leçon a été tirée...
Pour nous, communistes français, la leçon a été longue et douloureuse à tirer. Mais elle est tirée définitivement. Il n’y a pas de processus révolutionnaire abouti sans un développement ininterrompu de la démocratie, dans tous les domaines. Aussi âpre soit le chemin, la démocratie, l’action et la maîtrise consciente du processus politique par le peuple n’est pas négociable. C’est la condition de la réussite.

Or, Georges Marchais cherchait à juste raison une voie française au socialisme. A l’époque, il pouvait mettre de coté le coup d’état au Chili comme une "anomalie" historique dans le grand mouvement de progrès démocratique lié à l’alliance entre pays socialistes, non alignés, et luttes sociales des pays capitalistes, progrès historique qui allait connaitre son apogée avec la grande défaite des USA au Vietnam en 1975. Mais près de 50 ans après, nous savons que la contre offensive du capitalisme mondialisé était en route et nous constatons que la violence de la bourgeoisie contre toute expérience démocratique, loin d’être un cas particulier chilien, est au contraire une loi générale. Une voie démocratique au socialisme ne peut donc être seulement électorale.

Pour les communistes, il n’y a pas de démocratie véritable dans le capitalisme, et à l’inverse, le communisme est nécessairement une démocratie réelle, concrète, qui va jusqu’au dépérissement de l’état comme instrument de domination d’une classe sociale. Mais si la démocratie est le but, peutelle résumer le chemin ? Et de quelle démocratie parle-t-on ? de la démocratie électorale ? Maduro au Vénézuela tente de reconstruire une démocratie populaire. Il doit le faire en défendant les acquis de la révolution bolivarienne contre des milices fascisantes instrumentalisées par une bourgeoisie ayant le soutien total des USA. Maduro et le peuple bolivarien ont un besoin crucial d’armée et de police ! Pour retrouver la démocratie, il doit rompre avec les formes existantes de la démocratie vénézuélienne et réinventer sa constitution !

La démocratie dans un monde sans classes sociales marque la sortie de la préhistoire de l’humanité , mais dans une société de luttes de classe, la démocratie sans rapports de forces, sans mobilisation militante capable d’imposer des reculs à la bourgeoisie par la rue, par le blocage de la production des profits, jusqu’à, contrairement à ce que dit Pierre Laurent, « prendre le palais d’hiver » au moment où c’est nécessaire, c’est un renoncement à la révolution et un renoncement à la démocratie ! C’est un vieux sujet déjà pointé par celui qui allait porter la révolution Française jusqu’au bout, Robespierre, celui qui avait proposé l’abolition de la peine de mort mais qui, pour défendre la révolution contre les affairistes, disait « la terreur sans laquelle la vertu est impuissante, la vertu sans laquelle la terreur est funeste » .

On ne peut rien comprendre à l’échec démocratique du stalinisme sans le situer dans les conditions concrètes de la guerre dont la qualification de " froide " masque sans doute aujourd’hui son ampleur et sa force... On ne peut plus parler de révolution si on réduit la bataille démocratique à la bataille électorale. C’est une des grandes leçons d’octobre « tout le pouvoir aux soviets », et tant pis pour une assemblée constituante incapable de répondre aux exigences populaires !

Il faut donc approfondir les conditions de « l’action et la maîtrise consciente du processus politique par le peuple » dont Pierre Laurent dit qu’elle « n’est pas négociable ». Mais c’est bien cette maitrise consciente qui nous fait défaut depuis des décennies, et que toutes les stratégies du PCF n’ont pas réussi à construire. Nous avons un urgent besoin de tirer cette leçon là, celle de l’échec de l’union de la gauche, de l’échec du Front de Gauche, et plus globalement, de la réussite des opérations successives de reconstitution de sa domination par la bourgeoisie Française, de Mitterrand assumant le tournant de 1983, jusqu’à Macron en marche...

Alors aujourd’hui ?
En venant à notre projet actuel, Pierre Laurent le construit en opposition à un capitalisme mondialisé qui « n’est plus capable de porter les promesses d’épanouissement et d’émancipation humaine. »
Nous vivons une telle période, où se cherchent les voies de nouvelles révolutions des rapports sociaux-... Le capitalisme mondialisé est à la fois hyper puissant et dominateur, mais désormais miné par des contradictions dont l’ampleur le rende incapable d’assurer l’avenir et même à terme la survie de l’Humanité.

Il en conclut que « l’heure est venue d’œuvrer concrètement au dépassement de ce système » . Le capitalisme serait-il à bout de souffle ? Dans quel état était-il en 1917 miné par la guerre ? L’heure était-elle déjà venue ? Est-ce que chaque crise périodique du capitalisme sonne l’heure des révolutions ? Mais alors, qu’est-ce qui produit son incroyable capacité de se reconstruire ?

De fait, le capitalisme bouscule toujours l’ordre des choses sans autre souci que le profit permettant sa reproduction et sa domination. Pierre Laurent note qu’il ne répond à aucun des « grands enjeux du dépassement de ce système, le réchauffement climatique(...), le terrorisme(...), les trafics(...), la privatisation des richesses du travail(...) » et en déduit que « nous vivons bien le temps des révolutions. »
« Les savoirs explosent, la productivité du travail est exponentielle et la révolution numérique bouleverse la donne. L’ordre ancien craque car il paraît fou de n’utiliser ces immenses potentiels qu’au service d’une minorité mondiale de plus en plus restreinte mais de plus en plus indécemment riche et puissante. »


Cette affirmation d’un capitalisme dépassé, "fou" , est pourtant le contraire de la citation de Marx que Pierre Laurent propose très justement...
« Le capital [...] est en fait, dans son mouvement pratique, aussi peu déterminé par la perspective d’un pourrissement futur de l’humanité [...] que par l’éventuelle chute de la Terre sur le soleil. Dans toute escroquerie financière, chaque actionnaire sait que la tempête arrivera un jour, mais chacun espère qu’elle tombera sur la tête de son voisin après que lui-même aura recueilli la pluie d’or et l’aura mise en sécurité. Après moi, le déluge : telle est la devise de tout capitaliste » .

Autrement dit, le capitalisme est un système qui ne cherche JAMAIS à répondre aux enjeux humains, ni au 21ème siècle, ni au 19ème ! Il ne connait qu’une loi, la sienne, celle du profit et de l’accumulation, peu importe les conséquences humaines ou écologiques.

L’expérience récente, notamment après la crise de 2008, puis violente économiquement que celle de 1929, montre que ce système a toujours la capacité de se réinventer, d’ouvrir de nouveaux marchés permettant de relancer le cycle de l’accumulation, de détruire aussi toujours plus de capital, la guerre n’en étant qu’un des moyens.

Le monde n’est pas au bord de l’abime, au contraire, comme le montre un test très utile sur la représentation du monde tel qu’il est au 21ème siècle avec le questionnaire du site gapminder.com, site d’un géographe fort utile pour connaitre et comprendre le monde et son histoire. Résumons ce qu’il nous révèle et dont en général, nous n’avons pas conscience :
La proportion de personnes vivant en très grand pauvreté a été divisée par deux depuis 20 ans, 80% des enfants de moins de 1 an sont vaccinés, le nombre de morts de catastrophes naturelles a été divisé par deux, la majorité des humains vivent dans des pays aux revenus moyens, les femmes de 30 ans ont eu 9 ans de scolarité en moyenne, presque autant que les 10 des hommes de 30 ans, 60% des filles des pays pauvres sont scolarisées, 80% des humains ont accès à l’électricité, l’espérance de vie moyenne d’un humain est aujourd’hui de 70 ans...

Ces données décrivent un monde qui s’est fortement amélioré socialement depuis 20 ans. Elles sont énormément dues à la Chine et donc au socialisme, mais pas seulement. Et pourtant, il est vrai que les pauvres des pays riches, comme les victimes des guerres de l’OTAN, comme la majorité des habitants de l’ex-URSS, ont connu eux une dégradation de leurs conditions de vie, depuis que la destruction de l’URSS a libéré le capitalisme mondialisé.

Non seulement le capitalisme n’est pas à bout de souffle, mais ce que perçoivent les militants en France dans les luttes sociales, dans les actions de solidarité, dans les efforts pour renforcer une organisation communiste, ce sont au contraire les difficultés de la période, les divisions qui affaiblissent le monde du travail, le succès des idées du capitalisme mondialisé du chacun pour soi, de la réussite individuelle, d’une charité qu’il faut limiter car "on ne peut pas accueillir toute la misère du monde". La révolution russe, comme toutes les révolutions, a été d’abord un immense soulèvement populaire, des soldats contre la guerre, des paysans pour la terre, des ouvriers pour leur dignité. Si la colère et des luttes existent bien en France, sont-elles à ce niveau d’ensemble de mise en mouvement de millions de gens dans toute la France ? un niveau qui permettrait de dire que nous connaissons "l’heure des révolutions" ? Les communistes devraient être honnêtes avec eux-mêmes et surtout avec le peuple. Nous en sommes loin.

La révolution ou les révolutions ?
Pierre Laurent n’évoque d’ailleurs pas le rapport des forces au plan social, mais reconnait la bataille idéologique conduite par la bourgeoisie.
« La révolution, les révolutions deviennent dès lors l’objet d’une bataille d’idées intense et renouvelée. Macron et les siens en ont conscience. Les révolutions, leur sens, se gagnent dans les têtes, dans la conscience politique de tout un chacun. »

Pourtant, il reste un mot absent de son discours alors même qu’il est au cœur de la bataille idéologique sur ce qui au fonds différencie une société capitaliste d’une autre forme de société...
« Qui décide ce que l’entreprise doit produire, où elle doit produire, de quelle façon, par quelles méthodes, en utilisant quelles matières premières, quelles énergies ? De nouvelles formes de démocratie et d’appropriation sociale, participatives, coopératives, délibératives, doivent étendre considérablement le champ actuel des pouvoirs populaires. »

Mais comment poser la question de la démocratie dans la vie économique sans poser la question de la propriété des grands moyens de production et d’échange... ? Comment ne pas voir que ce qui freine l’appropriation sociale même dans l’économie sociale et solidaire, c’est bien justement d’être dans une société ou l’intérêt privé domine parce-que l’économie est principalement privée, et de plus en plus avec les privatisations accumulées par les gouvernements de gauche et de droite, parfois même avec des ministres communistes !

Pourquoi alors ne pas dire clairement qu’au cœur de notre projet de société, il y a les nationalisations qui exproprient les grands intérêts privés du cœur de l’économie et qui créent les conditions nouvelles d’une réelle appropriation sociale ? Ce mot absent du discours de Pierre Laurent est pourtant dans toutes les têtes quand une restructuration violente détruit un site industriel en France, quand le grand monopoly du capitalisme mondialisé brade de grands groupes construits autour des grands services publics de transport ou d’énergie... Ce mot nationalisation caractérise historiquement le socialisme comme phase de transition. Il ne dit pas tout, mais sans lui, comment parler de révolution, comment parler d’une autre société, si la grande bourgeoisie a conservé tous ses pouvoirs économiques ?

Cela rejoint la question démocratique. Une démocratie véritable est-elle possible si les détenteurs de capitaux restent dominants dans l’économie ?

Cela rejoint aussi la question de la nature de la révolution. Pierre Laurent joue beaucoup sur le terme, parlant d’évolution, de révolutions au pluriel, mêlant ainsi la révolution au sens de la promesse d’octobre avec les révolutions dont les médias nous parlent, numérique, écologique, humaine...
La révolution aujourd’hui est multiforme et elle ne se résume pas à la seule conquête du pouvoir d’Etat, aussi important soit cet enjeu, à la condition de repenser ainsi très profondément la formation de l’Etat. En construisant des services publics, en créant la Sécurité sociale, les colonies de vacances, le tourisme social, la politique du logement social…, les communistes ont œuvré à la révolution contre les pouvoirs du capital.

Il est d’ailleurs étonnant de ne pas inclure dans cette liste les nationalisations de l’énergie, des usines Renault, du rail...? Pourquoi les oublier ?

Le manque d’analyse des obstacles sur lesquels ont butté les communistes soviétiques conduit à ne pas étudier les obstacles sur lesquels nous buttons dans un pays capitaliste mondialisé dominant, et conduit à exclure la question clé du pouvoir, et notamment du pouvoir sur l’économie, le système bancaire, la monnaie.
Pierre Laurent n’analyse ainsi jamais l’affrontement nécessaire pour savoir qui dirige la société, appelle aux initiatives à tous les niveaux, mais sans aider à comprendre comment arracher réellement des pouvoirs à une bourgeoisie qui les défendra becs et ongles.
«Nous voulons, en multipliant les initiatives de solidarités concrètes, les espaces citoyens de délibérations, les fabriques solidaires, libérer toutes les énergies démocratiques, leur donner sens et possibilité de s’associer.
Faire révolution aujourd’hui, c’est donc pousser en avant tous les potentiels émancipateurs dans la société, dans le travail, dans l’affirmation des individus, dans le recul des processus de confiscation des richesses, dans la démocratie. »


Ce serait un
« processus de long terme qui se développera probablement de manière inégale et diverse à l’échelle de la planète, mais avec des dimensions internationalistes et mondiales de plus en plus fortes. »

Oui, comme il le faisait remarquer en introduction, une révolution s’inscrit toujours dans un processus de long terme, mais en est ce moment d’accélération ou le pouvoir dominant bascule, d’une classe sociale à une autre, de la féodalité à la bourgeoisie, de la bourgeoisie à la classe des travailleurs. Et ce moment d’accélération doit nécessairement faire face à la violence de cette bourgeoisie, du capitalisme mondialisé dominé par l’OTAN, ses services secrets, ses géants du numérique qui nous connaissent jusqu’à nos vie privées...

On ne peut penser la révolution dans les conditions de la France sans prendre à bras le corps toutes ces questions concrètes, en tirant les leçons de l’échec de décennies d’électoralisme à gauche, en reconstruisant le lien entre luttes sociales partout et projet de changement de société. On ne peut penser à la révolution dans les conditions de la France aujourd’hui sans souligner le caractère spécifique du niveau national. Pierre Laurent dit que dans « ce monde interdépendant qui est le nôtre, cette bataille des pouvoirs se mène à toutes les échelles, locale, nationale, européenne, mondiale.! » . Certes, mais le 20ème siècle a appris aux communistes qu’il est une échelle spécifique aux révolutions, le cadre national dans lequel s’organise, encore aujourd’hui, la domination de la bourgeoisie, niveau où sa domination doit être mise en cause. Car chacun comprend bien qu’au niveau local, on ne peut que résister, et qu’au niveau européen ou mondial, que peser pour les coopérations et la solidarité. Mais ce n’est pas pour rien que Macron aggrave les attaques contre les droits des travailleurs, des locataires, des collectivités, en défaisant des lois nationales et non pas des directives européennes ! L’objectif de la révolution doit être de disputer à la bourgeoisie le pouvoir d’état, pour permettre de lui disputer son pouvoir économique, local comme mondial...

Il faut alors proposer une autre conclusion au discours de Pierre Laurent qui écrit :
« En 2017, face aux défis gigantesques qui s’additionnent, il est temps qu’une implication populaire durable, et non seulement insurrectionnelle, pousse et prolonge dans tous les domaines, par la conquête citoyenne permanente, les processus révolutionnaires qui cheminent et se cherchent.
Cette implication, c’est ce que nous nommons « Le communisme de nouvelle génération »... »


Voila ce que nous pourrions proposer :

En 2017, face aux défis gigantesques qui s’additionnent, il est temps qu’une mobilisation populaire organisée durablement, pas seulement électorale, mais citoyenne, sociale, économique, politique, pousse et prolonge dans tous les domaines les processus révolutionnaires qui cheminent et se cherchent dans les contradictions du capitalisme, jusqu’à conquérir le pouvoir d’état.
Ce mouvement doit construire la capacité du peuple à s’organiser pour diriger, de l’atelier et du quartier jusqu’au sommet de l’état, et imposer ses propres intérêts, contre les intérêts des bourgeoisies, du capitalisme mondialisé, contre tous les corporatismes et bureaucraties et leurs intérêts privés venant mettre en cause l’intérêt général.
Ce mouvement que nous appelons communisme, doit faire grandir l’exigence d’une autre société, d’une société socialiste aux couleurs de la France, internationaliste, démocratique, imposant un autre monde dans la coopération et le développement commun.

Pierre Laurent appelle à « La ré-invention du Parti communiste, pour en faire une force capable d’affronter ces défis, (...) condition de sa fidélité à son idéal révolutionnaire. » .

Pour être cet évènement, ouvrir en grand ce chantier historique, le prochain congrès réinventer les repères de notre idéal révolutionnaire : enracinement dans les entreprises au coeur des contradictions entre travail et capital, choix de classe affirmé pour construire le rassemblement populaire, nécessité d’un parti organisation de terrain, tourné vers l’action et l’éducation populaire, réaffirmation de notre ancrage internationaliste, contre les institutions du capitalisme mondialisé, y compris européenne, contre l’OTAN, affirmant le projet d’une France souveraine ouverte au monde multipolaire et s’appuyant sur les succès des socialismes existants pour faire reculer les forces militaristes, et imposer la paix.
Xuan
   Posté le 12-01-2018 à 08:10:34   

Lettre à une cellule du pcf :

Merci chères et chers camarades pour ces textes importants,

je renouvelle mes meilleurs vœux de bonne année en vous souhaitant une excellente santé, bon moral et bon allant. Au mois cette fois ce qui est en face n’est pas maquillé.
Vous avez raison de commenter le discours de Pierre Laurent et d’en tirer des indications pour la préparation du congrès, ce discours donne le ton.

A propos de ton je trouve plutôt roublard « seul le prononcé fait foi » en exergue de ce document, tandis que le titre écrit « Rêvolution - discours de clôture de Pierre Laurent » .
C’est bien ce qu’on appelle jouer avec les non dits : d’un côté P. Laurent parle de révolution, de l’autre il écrit du rêve, et la parole ici se veut plus chère que l’écrit.
Mais à y bien regarder le fond correspond à la syntaxe et pas à sa prononciation.

La critique que fait Pam de l’antistalinisme forcené de P. Laurent est tout-à-fait pertinente. Il ne s’agit pas pour lui de faire le bilan du socialisme soviétique et la part des erreurs et des succès, mais de rejeter la notion de dictature du prolétariat, exactement à la manière de Robert Hue à la « marche du siècle » en 1997, qui se déclarait « antistalinien jusqu’au bout des ongles » tandis que Stéphane Courtois exigeait l’interdiction du livre « un autre regard sur Staline » aux stands de la fête de l’Humanité. C’est plus qu’une critique excessive : une garantie envers la bourgeoisie que la dictature capitaliste ne sera pas remplacée par son exact opposé, celle de l’immense majorité sur une infime minorité d’exploiteurs.

Pam a entièrement raison aussi de relever le glissement subtil entre révolution et rêvolutions.
P. Laurent parle de « maîtriser les lieux du pouvoir » comme si le pouvoir était éparpillé. Il n’y a qu’un lieu du pouvoir c’est l’Etat et la théorie du pouvoir en petits morceaux revient à promouvoir des îlots de pouvoir, dont on connaît la précarité tant que le pouvoir d’Etat reste à la bourgeoisie.

Je note aussi « Ces décisions sont aujourd’hui aux mains des seuls actionnaires » …Faut-il entendre que demain ils ne seront pas « seuls » à prendre les décisions ? Que nous souhaitons partager ces décisions avec eux ?
C’est exactement l’inverse de ce que fut la révolution d’Octobre, et la raison pour laquelle les gouvernements bourgeois mirent fin si rapidement à la guerre impérialiste et envoyèrent leurs armées au secours des russes blancs. (De Gaulle à peine rétabli proposa alors ses services et partit former les cadres de l’armée de Pilsudski contre l’armée rouge).

De même avec le « contrôle ouvrier de la production » . P. Laurent présente ce mot d’ordre comme l’alpha et l’oméga du programme communiste alors qu’il ne s’agissait que d’un objectif partiel, au regard du célèbre « tout le pouvoir aux Soviets ! »
Pas si célèbre que ça semble-t-il pour Pierre Laurent puisqu’on ne le trouve nulle part dans son discours.
Quant à la production, notre objectif n’est pas de la contrôler – ça ne coûte rien au patron de laisser les délégués au CE contrôler la production - mais d’en exclure les capitalistes, de nous emparer des grands moyens sociaux de production, dont le CAC 40, pour socialiser leur propriété sous forme de propriété d’Etat ou collective.

Enfin à propos de la boucherie impérialiste de 14, que Pierre Laurent cite pourtant abondamment, un « oubli » remarquable sur un des fondements de la guerre et à l’origine même de la création du PCF au congrès de Tours : pas un mot de la trahison social-démocrate, lorsque les socialistes votèrent les crédits de guerre le 4 août 1914, jour-même de l’enterrement de Jaurès, une semaine à peine après avoir manifesté aux cris de « À bas la guerre ! Vive la république sociale ! Vive le socialisme international ! »
Or s’il y a un sujet d’actualité dans le prochain congrès n’est-ce pas le bilan des décennies passées à coller des affiches pour pousser aux fesses les réactionnaires socialos. Mais on dirait que la leçon des dernières élections et de leur déculottée historique a déjà été oubliée. Et ne parlons même pas des 21 conditions d’adhésion à la troisième Internationale.

Mon sentiment est que P. Laurent parle beaucoup de révolutions et de rêvolutions parce qu’il a bien compris que les communistes ne veulent plus entendre parler de la voie électorale au dépassement du capitalisme. Par conséquent il parle le langage qu’on voudrait entendre. Ce n’est pas pour faire la promotion d’aucune révolution mais, comme un certain Mélenchon prétendant « renverser la table », pour se préserver lui-même et ne rien altérer à sa ligne révisionniste.

Le concept de révolution a été suffisamment galvaudé pour que nous ne laissions pas appâter si facilement. Pour ne citer qu’un exemple après mai 68 parut « vive le communisme », dirigé entre autres par un certain « maoïste » Stéphane Courtois (encore lui).

Rapidement le canard devint « vive la révolution ! – ce que nous voulons tout !» , puis « Tout ! » : changements pas très innocents qui ont viré rapidement à l’anticommunisme le plus violent. Je ne veux pas me livrer à un amalgame facile, mais simplement rappeler qu’il faut se défier des faux semblants et trancher franchement avec une voie définitivement sans issue.

Fraternellement,
Xuan
   Posté le 12-01-2018 à 08:13:49   

Le discours de P. Laurent :



Rêvolution - discours de clôture de Pierre Laurent

04/11/2017 - PCF


Révolution - 4 novembre 2017

Pierre Laurent
Seul le prononcé fait foi

Chers amis, chers camarades,

En plein conflit mondial, il y a cent ans, le 20ème siècle s'est ouvert par une immense promesse : la Révolution d’Octobre.
Une révolution qui revendique « le pain, la paix, la dignité », dans une Russie tsariste en pleine décrépitude, qui tente de faire triompher l'appropriation sociale des travailleurs dans un monde capitaliste et impérialiste en pleine expansion et en pleine guerre.
Cette promesse d'octobre 1917, la magnifique exposition d'affiches disponible en cet Espace Niemeyer, les nombreuses conférences et débats qui se sont tenus, l'ont à la fois illustrée et fait revivre, en ont éclairé la portée.

- Je remercie Alain Gesgon, Lydia Samarbakhsh, Frédéric Genevée, Corentin Lahu, Marie-Pierre Boursier, l'ensemble des camarades bénévoles du PCF, etc... qui, par leur présence et leur engagement ont assuré le succès de ce mois d'initiatives-
Ces 3 semaines autour de la Révolution russe de 1917 ont permis de réévaluer ce moment de l'histoire et de l'aventure révolutionnaire humaine. Elles nous conduisent depuis deux jours à réfléchir à l'actualité de l'idée de révolution aujourd'hui, pour mieux repenser les chemins de nouvelles révolutions.

On appelle souvent révolution en politique des moments d'accélération, de précipitation de l'histoire.
Ces trois semaines de réflexion nous auront aussi servi à prendre conscience des temps longs dans lesquels elles s'inscrivent.

Les journées d'octobre 1917 en Russie, ou celles de juillet 1789 en France, cristallisent des processus profonds, au cours desquelles se renforce et s'exprime la conscience populaire et politique de la nécessité de bouleverser les rapports sociaux.

Nous vivons une telle période, où se cherchent les voies de nouvelles révolutions des rapports sociaux.

C'est pourquoi, pour nous communistes et révolutionnaires du 21èmesiècle, ces 3 semaines furent aussi une invitation à réinventer, dans les conditions et les rapports de force d'aujourd'hui, les transformations révolutionnaires dont la France, mais aussi notre monde ont besoin.
Le capitalisme mondialisé est à la fois hyper puissant et dominateur, mais désormais miné par des contradictions dont l'ampleur le rende incapable d'assurer l'avenir et même à terme la survie de l'Humanité.

La révolution russe, son accélération en octobre 1917, ne nait pas de rien ; elle n'est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein. Elle plonge ses racines dans le développement du mouvement ouvrier et de la pensée de Marx, tout au long du 19ème siècle et dans celle de Lénine au début du 20ème.

Pour retrouver la portée qu'elle eut en France et en Europe, il faut entendre les âpres luttes de classes du 19ème siècle, les révoltes ouvrières si durement réprimées. Il faut entendre la révolte des canuts à Lyon, leur chanson « c'est nous les canuts, nous sommes tout nus... ».

Il faut entendre les prolétaires français partant « à l’assaut du ciel » selon la formule de Marx, à deux pas d’ici, avec la Commune de Paris.
72 jours d’héroïsme éblouissants .
72 jours conclus par la semaine sanglante avec l’écrasement de la Commune et près de 10 000 morts.

Dix semaines dont les révolutionnaires de toute l'Europe tireront beaucoup de leçons.
Pour entendre 1917, il faut avoir en tête Fourmies, ce 1er Mai 1891, sa manifestation pacifique pour demander la journée de 8 heures et la réponse implacable de la bourgeoisie qui voit là une insupportable atteinte à sa domination rapace, jusqu'à tuer de nombreux manifestants dont le plus jeune avait 11 ans et le plus âgé 30.

C’est dans ce monde-là que surgit 1917, dans ce monde où la machine de guerre des rivalités impérialistes se déploie à toute force, indifférente à la boucherie humaine qu'elle déchaîne, broyant les hommes et la nature et où, en 3 ans, plus de deux millions d'hommes trouvent la mort sur le seul Front oriental.
Face à ce système, l'idée socialiste que Balzac, déjà, avant Marx, nommait « communisme », progresse. Mais nulle part, à l'échelle nationale, elle ne parvient à l’emporter depuis la glorieuse mais si cruellement éphémère Commune de Paris.

Et surgit 1917.
En février, le peuple russe balaie le tricentenaire tsariste et, en octobre, en quelques jours, il fait basculer l’histoire du monde.

« La cause pour laquelle le peuple a lutté : proposition immédiate de paix démocratique, abolition du droit de propriété sur la terre des propriétaires fonciers, contrôle ouvrier de la production, création d’un gouvernement des Soviets, cette cause est assurée » dira le Comité Révolutionnaire dans sa déclaration du 25 octobre à 10 heures.
Dès le 26, c’est le Décret sur la paix face à la boucherie impérialiste de la Première Guerre mondiale .

Puis le 27, un projet de règlement sur le contrôle ouvrier qui donne aux ouvriers la maîtrise de l’entreprise.
La révolution s’étend dès lors tous azimuts.
Elle ébranle jusqu’au tréfonds les logiques impérialistes d'asservissement des peuples et, par là même, les fondements du colonialisme comme instrument de domination des plus grandes puissances.
Le décret sur la paix est plus clair que jamais :
« Si une nation est maintenue par la force dans les frontières d’un État donné, si, malgré le désir exprimé de sa part [...], on ne lui accorde pas le droit de trancher par un vote libre, sans la moindre contrainte, après l’évacuation totale de l’armée de la nation à laquelle elle est rattachée [...] la question des formes de son existence politique, alors son rattachement est une annexion, c’est-à-dire une conquête et un acte de violence »

Et bientôt, librement, la Finlande devient indépendante. Faut-il rappeler qu’au même moment, on razziait dans l’Empire français pour envoyer en première ligne les troupes coloniales ?
La Révolution d’Octobre, parce qu’elle touche au cœur du capital, parce qu’elle s’attaque en même temps à mille dimensions de l’aliénation et de l’exploitation, doit, dès sa naissance, faire face à une lutte des classes internationale féroce.
Tout est fait pour écraser ce spectre rouge qui hante l'Europe, annoncé par le « Manifeste du parti communiste » de Marx et Engels et qui cherche alors les voies de son incarnation mondiale dans le chaos de la guerre mondiale et d’un capitalisme éruptif.
Comment Octobre, malgré la propagande de guerre, aurait-il pu, dès lors, échouer à trouver le large écho mondial qu’il rencontra effectivement ?

Comment Marcel Cachin, directeur de L’Humanité, qui avait 2 ans au moment de l’écrasement de la Commune et 22 au moment de Fourmies, pouvait-il ne pas applaudir devant la jeune République des Soviets défrichant des territoires nouveaux dans l’histoire de l’humanité ?
Comment ne pas soutenir de toutes ses forces la promesse généreuse et fougueuse de ce « pays adolescent » pour citer Maïakovski ?
Ce pays qui semble donner des contours de chair à ce qui n’était qu’une sorte de rêve...
Bien sûr, aujourd'hui nous connaissons la suite, la logique de guerre imposée par les forces impérialistes coalisées, les tentatives de réforme de la Nouvelle Politique Economique (NEP) pour sortir de la crise et de la famine, la mort de Lénine, les promesses non abouties et puis, malgré l'essor économique, le processus émancipateur qui s'enlise dans un système contre- révolutionnaire, répressif, dictatorial et inhumain : le stalinisme.

C'est le paradoxe du grand souffle de 1917.
Il aura généré des processus révolutionnaires et anti-colonialistes qui auront balayé tout le siècle.
Il placera encore l'Union Soviétique, pourtant déjà saignée par les purges staliniennes, à la tête de la lutte contre le nazisme, prolongeant un temps son prestige de la libération.
Mais il aura inexorablement dégénéré vers un système stalinien monstrueux dont l'URSS ne se relèvera finalement jamais.

Nous n'oublions rien de cette histoire, ni le souffle de 1917, ni la puissance irrésistible d’un peuple qui décide de prendre en mains son destin ; ni l'impasse d'un système qui nie le pouvoir démocratique de ce peuple.
Pour nous, communistes français, la leçon a été longue et douloureuse à tirer. Mais elle est tirée définitivement.

Il n'y a pas de processus révolutionnaire abouti sans un développement ininterrompu de la démocratie, dans tous les domaines. Aussi âpre soit le chemin, la démocratie, l’action et la maîtrise consciente du processus politique par le peuple n’est pas négociable .
C'est la condition de la réussite.
Là est un fondement et une condition de notre projet politique.

En 1973, Georges Marchais (dont une exposition, qui succédera à celle-ci et sera inaugurée le 27 novembre, rappellera l’apport qui fut le sien, à l'occasion du 20ème anniversaire de sa disparition), publia un essai, « Le Défi démocratique » qui agira ensuite telle une onde de choc pour le PCF.

Ce défi démocratique était lancé, expliquait-il, tout à la fois à la société et au Parti communiste.
Il s’agissait de trouver une réponse neuve à une situation elle-même inédite, celle d’une crise globale et durable qui ne faisait que commencer.

Sa conviction était que cette réponse serait un progrès continu de la démocratie. La démocratie comme but et comme moyen de la révolution.

Cette réponse, nous la faisons nôtre aujourd'hui, avec une force renouvelée.

Nous la faisons nôtre dans l’échange et le travail commun avec chacune et chacun de ceux qui ne se résignent pas à un monde et à une société de plus en plus injustes et inégaux, avec chacune et chacun de ceux qui veulent décider de leur propre destin pour que les solutions à ce monde en crise soient imaginées, construites, réalisées par eux, dans le partage et la démocratie.

Oui, nous l'affirmons plus fort que jamais :
Nous ne combattrons jusqu'à la racine ce système capitaliste, où les richesses et les pouvoirs sont concentrés comme jamais. Nous ne le dépasserons pour une nouvelle logique de développement humain que si la démocratisation, la diffusion et l'extension des pouvoirs dans les mains du plus grand nombre est continue, que si se substituent aux logiques actuelles une utilisation solidaire et partagée des immenses richesses créées aujourd'hui par le travail et les savoirs.
Le capitalisme n'étendra plus les droits humains.
Il tente chaque jour désormais de les restreindre pour perpétuer sa domination.

L'émancipation humaine sera désormais indissociablement sociale, féministe, démocratique, écologiste et pacifiste.
Tel est donc notre cap : l'extension continue et planétaire des droits humains par la démocratie, pour le progrès social solidaire, l'avenir écologique, la liberté féministe, le refus de tout racisme, pour la maîtrise partagée des richesses et des savoirs et le droit à la paix.

Le 21ème siècle est le siècle qui, le premier, va se confronter, à l'échelle de la planète toute entière, à la question du post-capitalisme.

Le système capitaliste s’est mondialisé et a acquis, à la fin du 20èmesiècle, une hégémonie politique provisoire.

Mais on sent bien qu’il se montre de plus en plus incapable de répondre aux nombreux défis contemporains, qu’il s’agisse de la justice et de l’égalité dans la mondialisation, des enjeux écologiques, de la nécessité d’un usage collaboratif du numérique ou encore de la qualité du travail avec des salariés qui sont de plus en plus formés grâce au progrès de l’éducation.
Le système capitaliste mondialisé n’est plus capable de porter les promesses d’épanouissement et d’émancipation humaine.
Le monde craque et le monde souffre. Il est entravé, dans ses développements, par les logiques de la rentabilité financière à outrance et par l’exacerbation de la concurrence alors qu’il faudrait développer la coopération et le partage.
L'heure est venue d’œuvrer concrètement au dépassement de ce système.
A l’heure du réchauffement climatique et des dégradations environnementales menaçant l’espèce humaine tout entière, qui ne voit que le capitalisme freine avec toute son énergie les révolutions écologiques nécessaires, comme l'atteste encore ces jours-ci l'affaire du glyphosate ?

A l'heure de la prolifération du terrorisme, né dans les plaies de la guerre, des inégalités, des prédations néo-coloniales, qui ose nommer la racine du mal, ce monde déréglementé, brutal, foncièrement inégal ?

A l’heure des trafics en tous genres, touchant tous les continents, qui est prêt à s’attaquer aux spéculations et spoliations financières qui nourrissent ces trafics au lieu de permettre le développement de l’humanité ?
Qui est décidé à s’attaquer à la privatisation des richesses du travail humain par le système bancaire et financier, aux 80 milliards d'€uros d’évasion fiscale soustraits à la France, aux 1 000 milliards d'€uros soustraits de l’UE (3 fois le budget de la France !), aux 14 000 milliards d'€uros (près de 50 fois le budget de la France, la 6epuissance mondiale !) qui grenouillent dans les paradis fiscaux ?
Cette terrible contradiction entre des possibilités inouïes de répondre aux besoins humains et un monde tiré en arrière par la rapacité des multinationales et l'obésité de la finance génère désormais un chaos et une instabilité politiques chroniques.
Les crises politiques frappent, presque successivement, tous les pays d'Europe, comme on l'on voit dernièrement en Espagne, avec aussi un sinistre retour au premier plan des extrêmes droites, notamment en Allemagne avec l'entrée au Bundestag des néo-nazis.

Ceux qui tiennent le manche l’ont bien compris, à commencer par le Président Macron qui n’a pas intitulé par hasard son livre de campagne « Révolution », et parle à propos de l'Europe d'une nécessaire « refondation ».

Les tenants de la classe possédante savent que le statu quo est impossible.
Mais leur révolution, c'est celle du Guépard de Visconti : « il faut que quelque chose change pour que tout continue comme avant ».
En réalité, nous vivons bien le temps des révolutions.
Les savoirs explosent, la productivité du travail est exponentielle et la révolution numérique bouleverse la donne.
L'ordre ancien craque car il paraît fou de n'utiliser ces immenses potentiels qu'au service d'une minorité mondiale de plus en plus restreinte mais de plus en plus indécemment riche et puissante.

Enfermé dans les logiques capitalistes, le monde, avec les immenses pouvoirs que donnent à ceux qui les détiennent les possibilités créatrices du 21ème siècle, devient dangereux.

Tout appelle à de nouveaux rapports sociaux et c'est cette révolution contre laquelle les tenants du système capitaliste s'arc-boutent.

La révolution, les révolutions deviennent dès lors l'objet d'une bataille d'idées intense et renouvelée.
Macron et les siens en ont conscience. Les révolutions, leur sens, se gagnent dans les têtes, dans la conscience politique de tout un chacun.

Cette conscience, ils la travaillent, là aussi avec une puissance médiatique qui a changé d'échelle. Ils essaient de la modeler pour leurs propres objectifs. Il leur faut imposer à tout prix l'idée que l'organisation normale de toute société suppose « des premiers de cordée » et l'immense masse des autres, « ceux qui ne sont rien » qui sont donc destinés à suivre les premiers.

Mais Monsieur Macron, qui étaient les premiers de cordée dans la Russie de septembre 1917 ?
Qui d'autres, sinon les oligarques tsaristes, les propriétaires des terres qui exploitaient les moujiks !

Karl Marx, dans cette extraordinaire anticipation, avait une fois de plus vu juste :
« Le capital [...] est en fait, dans son mouvement pratique, aussi peu déterminé par la perspective d’un pourrissement futur de l’humanité [...] que par l’éventuelle chute de la Terre sur le soleil. Dans toute escroquerie financière, chaque actionnaire sait que la tempête arrivera un jour, mais chacun espère qu’elle tombera sur la tête de son voisin après que lui-même aura recueilli la pluie d’or et l’aura mise en sécurité. Après moi, le déluge : telle est la devise de tout capitaliste ».
Alors, pour éviter le déluge, nous sommes devant un choix.

Car si la révolution qui pourrait libérer la société de ces entraves est vraiment à l’ordre du jour du 21ème siècle, cela ne veut pas dire qu’elle adviendra.
Si cette révolution des rapports sociaux ne se produit pas, nous pouvons au contraire aller vers un monde de plus en plus brutal, violent et inégalitaire, un monde où la domination de puissances multinationales risque de devenir extrêmement pesante, s'insinuant dans tous les choix de nos vies quotidiennes et dans le contrôle de nos libertés.

Une chose est sûre, les choses ne resteront plus en l’état.
Le monde est entré dans une instabilité très profonde.
A nous d'en faire émerger le meilleur et non le pire.
Le Parti communiste aborde ces défis de manière offensive.
Plus que jamais, nous n'entendons pas rester spectateurs des évolutions et révolutions en cours.

Nous entendons être des acteurs utiles à notre peuple pour qu'il prenne en main son destin.
L’humanité a les moyens à peu près de tout faire mais elle ne peut pas tout se permettre.

Mais qui alors va choisir ?
Qui se donnera les moyens de choisir ?
Qui décide ce que l’entreprise doit produire, où elle doit produire, de quelle façon, par quelles méthodes, en utilisant quelles matières premières, quelles énergies ?
Ces décisions sont aujourd’hui aux mains des seuls représentants des actionnaires. Et on sait qu’ils n’ont qu’un cap : les dividendes.
Est-ce raisonnable ? Est-ce humainement tenable ?

Un immense mouvement pour la démocratie doit permettre aux salariés, aux chercheurs, aux agriculteurs, aux citoyens, aux habitants de quartiers, aux locataires, aux jeunes, aux étudiants et lycéens, aux usagers des services publics… de maîtriser les lieux de pouvoir ou d’en créer de nouveaux.

De nouvelles formes de démocratie et d'appropriation sociale, participatives, coopératives, délibératives, doivent étendre considérablement le champ actuel des pouvoirs populaires.
Comment travailler, au service de quels objectifs, dans l'intérêt de qui ?
Comment produire, consommer, faire société dans la ville et sur tout le territoire ?
Comment s'émanciper individuellement dans la solidarité du développement de tous ?
Chacune de ces questions a droit à une réponse démocratique à mille lieux de la confiscation et de l'opacité de la plupart des pouvoirs aujourd'hui.

Le communisme, pour nous, c'est précisément le mouvement continu de cette émancipation humaine contre toutes les dominations, toutes les aliénations.
C'est un mouvement continu de conquête démocratique.

Le communisme est avant tout un processus pour une mise en commun des capacités humaines et des ressources naturelles démocratiquement décidée, progressivement construite et sans cesse renouvelée.

L'invention d'une nouvelle République, d'un nouvel âge de la démocratie est au cœur de notre projet communiste.

Dans le monde interdépendant qui est le nôtre, cette bataille des pouvoirs se mène à toutes les échelles, locale, nationale, européenne, mondiale.

La révolution aujourd'hui est multiforme et elle ne se résume pas à la seule conquête du pouvoir d'Etat, aussi important soit cet enjeu, à la condition de repenser ainsi très profondément la formation de l'état.
Nous voulons, partout et en toutes circonstances, susciter, encourager les mouvements pour des conquêtes citoyennes, concrètes, immédiates.

En construisant des services publics, en créant la Sécurité sociale, les colonies de vacances, le tourisme social, la politique du logement social…, les communistes ont œuvré à la révolution contre les pouvoirs du capital.

Aujourd'hui, ce sont toutes les pratiques et les expérimentations sociales, démocratiques, écologiques qui sont les terrains de ces luttes.
Nous voulons rendre notre communisme plus quotidien, plus concret, mieux ancré dans les contradictions de l'époque.
Nous devons nous-mêmes construire des pouvoirs sur les moyens considérables que nous offrent les technologies numériques.

Nous voulons, en multipliant les initiatives de solidarités concrètes, les espaces citoyens de délibérations, les fabriques solidaires, libérer toutes les énergies démocratiques, leur donner sens et possibilité de s’associer.
En un mot, nous voulons faire le pari d'un nouveau progrès humain en chemin contre les logiques qui en entravent le développement.

Pour plagier Saint Just, nous affirmons que le progrès social et écologique est une idée neuve en France et en Europe !!!

C'est pourquoi, par exemple, nous venons de décider de tenir, face à l'offensive anti-sociale de Macron, des Etats Généraux du progrès social, le 3 février 2018.
Car notre résistance n'est pas défensive, elle est porteuse de projet.

Nous allons, dans les jours qui viennent, mettre à disposition des Cahiers du progrès social pour soumettre nos propositions, recueillir celles des citoyen-ne-s, des
salarié-e-s, acteurs associatifs, culturels, économiques…

Ensuite, nous organiserons une première étape nationale de cette campagne, le 3 février prochain, par la tenue d'états généraux du progrès social, ouverts à tous les citoyen-ne-s et à toutes les forces qui partagent cette démarche.
Ils seront un lieu où se mêleront les témoignages des luttes, l’expression des revendications, mais aussi et surtout les propositions et la construction de solutions.
Un lieu aussi où d'autres étapes de cette campagne pourront être proposées pour porter, par la mobilisation populaire, les mesures indispensables à une révolution sociale.
Faire révolution aujourd'hui, c’est donc pousser en avant tous les potentiels émancipateurs dans la société, dans le travail, dans l’affirmation des individus, dans le recul des processus de confiscation des richesses, dans la démocratie.
La révolution du 21ème siècle, nous la concevons comme un processus de long terme qui se développera probablement de manière inégale et diverse à l’échelle de la planète, mais avec des dimensions internationalistes et mondiales de plus en plus fortes.

En effet, quelle que soit la poussée révolutionnaire, émancipatrice ou démocratique, où qu'elle se produise, elle a besoin d'une dimension internationale pour tenir dans la durée.
Sinon, les logiques de la mondialisation et la puissance de concentration du capital financier deviennent des obstacles difficilement surmontables. Voilà pourquoi, nous nous attelons à la construction de convergences des luttes solides et durables entre forces européennes comme nous le ferons les 10, 11 novembre lors du Forum européen de Marseille.

La question écologique, la question de la paix, oui une nouvelle fois de la paix quand tant de menaces pèsent à nouveau, la lutte contre le pouvoir des transnationales sont des enjeux majeurs de cette lutte mondiale.

Le combat féministe, la conquête d’une égalité pleine et entière des femmes est assurément aussi l’un des chemins les plus puissants de la nécessaire révolution des rapports sociaux au 21ème siècle.

Nous n'oublions pas qu'en Octobre 1917, lorsque le « gouvernement ouvrier et paysan » est mis en place, Alexandra Kollontaï fait partie de ce gouvernement.
C’est la première femme ministre au monde.

En France, à cette époque, les femmes n’ont même pas le droit d’avoir un compte bancaire à leur nom !
Et le PCF, près de 10 ans plus tard, sera poursuivi en justice pour avoir présenté des femmes aux élections municipales !

Ce combat, les femmes qui prennent aujourd'hui la parole contre les violences sexuelles nous le rappellent avec force, est très largement devant nous.
C’est la conjugaison de tous ces mouvements, leur capacité à trouver du sens en commun qui feront ou non un processus révolutionnaire.

C’est pour mener ce combat avec une efficacité repensée que le Parti communiste veut changer, mener à bien le processus de sa propre révolution.
Les communistes fixeront dans quelques jours l'ordre du jour de leur Congrès, lors de l'assemblée des animatrices et animateurs de section qui se tiendra à la Cité des Sciences de la Villette, le 18 novembre prochain.
La ré-invention du Parti communiste, pour en faire une force capable d'affronter ces défis, est la condition de sa fidélité à son idéal révolutionnaire.
Ce chantier, ces chantiers, nous allons les engager avec confiance et détermination.
Chers amis, chers camarades,

Cent ans après 1917, nous n'irons pas prendre d’assaut ce soir le central téléphonique et le Palais de l’Élysée.
Après 1789, 1871, 1917, 1945 puis 1968, c'est une autre révolution qui est à l'ordre du jour de l'humanité, de nouveaux chemins de révolution que nous avons à ouvrir ensemble.
En 2017, face aux défis gigantesques qui s'additionnent, il est temps qu'une implication populaire durable, et non seulement insurrectionnelle, pousse et prolonge dans tous les domaines, par la conquête citoyenne permanente, les processus révolutionnaires qui cheminent et se cherchent.
Cette implication, c'est ce que nous nommons « Le communisme de nouvelle génération ». et c'est à la penser que nous aurons consacrés avec bonheur ce mois de débats.
Xuan
   Posté le 16-01-2018 à 23:01:42   

Guillaume Sayon : le PCF et son congrès : et si nous vivions ensemble une épopée héroïque ?


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JAN sur Histoire et Société

PUBLIÉ LE 29 octobre 2017


Cela fait maintenant douze ans que je milite au Parti Communiste Français après avoir fait mes armes au Mouvement Jeunes Communistes de France. Issu d’un territoire complexe, totalement abandonné par la force publique, dans un état de précarité et de misère très avancé, j’ai maintenant l’intime conviction, par l’expérience de mon militantisme quotidien, par les lectures et échanges que je peux avoir avec d’anciens ou contemporains acteurs – intellectuels et militants – du mouvement communiste et révolutionnaire, l’idée que le socialisme est non seulement d’une actualité évidente, mais qu’il est un horizon vital pour l’humanité tant le capitalisme l’entraîne vers une inéluctable fin prochaine. Le capitalisme, inscrit dans une logique d’accumulation et une perpétuelle poussée productiviste, est en effet par essence contraire au principe premier de la philosophie humaine, perpétuer la vie en garantissant les équilibres environnementaux, politiques, sociaux, économiques nécessaires à cette visée. Si l’on regarde objectivement les faits, en bons marxistes que nous sommes, il n’est pas déraisonnable voire totalement fou d’affirmer que le capitalisme est le coupable des coupables lorsqu’on cause sérieusement de destruction de notre éco-système, mettant ainsi en péril le devenir de notre civilisation. Si de nombreux et éminents spécialistes ont dit leurs réserves prononcées sur les engagements pris sur le climat lors de la COP 21, c’est bien parce que les enjeux économiques ont primé sur le reste. Sauver le climat sans remettre en cause le modèle économique dominant, c’est comme vouloir être communiste sans remettre en cause la propriété privée des moyens de production.

Nous sommes de plus en plus nombreux à faire le bilan implacable d’un PCF qui ne joue plus son rôle, dénommant l’ennemi par voie de circonvolutions complexes et alambiquées, ne portant plus l’envie, l’enthousiasme, la dynamique de changer radicalement la vie. Pour le dire ou l’écrire plus simplement, le PCF travaille depuis des années à se renier. Paralysé par une vision étriquée et schizophrénique de son histoire, de ses liens avec les expériences du socialisme réel, il s’est pensé comme un adolescent colérique qui doit faire sa mue pour pouvoir être respectable et respecté. Le résultat, c’est un parti à la remorque d’une social-démocratie – peu importe sa forme – spécialisée dans la compromission de classe, qui n’arrive plus à percer les masses et à jouer un rôle d’avant-garde. D’ailleurs, depuis des années, ces concepts fondateurs sont passés à la moulinette de congrès mutagènes jusqu’à recracher une coquille vide qui survit grâce à l’engagement viscéral de militantes et militants sincères et fidèles à l’engagement d’une vie. Des militants qui, malgré toutes les difficultés et couleuvres avalées, croient toujours en l’étincelle.

C’est ainsi que nous vivons une époque étrange où nous avons le sentiment d’un retour en arrière de deux siècles. Alors que le mouvement ouvrier organisé a réussi, non sans mal, à bâtir une doctrine et un mode d’action politique globaux et révolutionnaires, nous revoilà plongés dans des débats qui se tenaient clandestinement aux premières heures de l’ère industrielle. Peuple ou classe ouvrière ? Organisation de masse ou mouvement ? Révolution ou activisme ? C’est bien la faiblesse actuelle du mouvement communiste qui a rendu possible la résurgence de mouvements et pensées qui dressent des leurres sur le chemin de l’émancipation de la classe ouvrière. Ne nous y trompons pas, l’idée du peuple ou des 99 % est la négation même d’une vision classe contre classe qui est pourtant la conclusion évidente qui saute aux yeux pour qui analyse les mécanismes socio-économiques en action sous notre nez. J’invite les camarades qui cherchent à comprendre avec sérieux et méthode cette question politique qui cristallise les oppositions dans notre camp à lire l’excellent entretien (ici) dans le média alternatif “Le vent se lève” de Guillaume Roubaud-Quashie, jeune historien qui dirige la revue scientifique et intellectuelle du Parti, “Cause Commune”. S’il fallait retenir une phrase de ce riche échange, sans doute serait-elle celle-ci : “[ … ]L’horizon des communistes reste un horizon universaliste qui pose le communisme comme objectif. Cet horizon est complètement absent chez Mouffe pour qui il faut trouver une manière de gérer les dérives du capitalisme et les antagonismes dans ce qu’elle appelle un cadre « agonistique » (un cadre de combats, de tensions, de conflits – agôn, en grec). Puisque pour elle, les conflits sont inépuisables et penser les abolir serait contraire à l’anthropologie profonde, selon sa lecture de la « nature humaine » qui se revendique de Freud. Tout cela me semble poser plus de problèmes que cela n’en résout… Dire qu’on renonce à l’objectif de dépassement des conflits de classe, au moment où le capitalisme est de plus en plus inefficient et criminel, me paraît être inopérant et négatif. Donc même si la proposition théorique de Mouffe est intéressante – au sein de la social-démocratie, elle refuse la capitulation pure et simple façon Blair et Schröder et permet ainsi que se mènent bien des combats communs –, elle débouche sur un horizon limité. Il s’agirait de renoncer au communisme au moment même où le capitalisme ne parvient clairement plus à répondre aux possibilités de développement de l’humanité. »

Notre époque fait la démonstration de l’urgence de porter un discours marxiste clair et surtout de l’idée que le capitalisme n’est pas aménageable, on le subit ou on le détruit.

Il est évident que notre entrée dans un nouveau siècle s’est accompagnée de changements profonds avec le développement rapide et incroyablement stimulant des nouvelles technologies, que nos sociétés ont évolué, que la classe ouvrière elle-même s’est fortement transformée et complexifiée. La jeunesse aussi a fortement changé avec de nouveaux codes, une approche militante d’un nouveau genre. Le modèle fordiste a laissé place à un capitalisme des petites unités de production, des filiales et autres trusts astucieusement complexes du point de vue du droit. Il est évident que la globalisation née à l’époque médiévale a connu une ascension spectaculaire depuis l’après-guerre, que la financiarisation de l’économie a radicalement transformé le modèle économique accouchant de crises de plus en plus violentes. Pour autant, les logiques intrinsèques au capitalisme n’ont guère changé. Il est toujours question de contrer la baisse tendancielle du taux de profit, de préférer le capital mort au capital vivant, de pousser les gains de productivité jusqu’à la limite du supportable.

Alors même que la sortie d’un film sur le jeune Karl Marx nous rappelle à quel point la pensée marxiste est d’une grande vitalité, nous souhaitons, nombreuses et nombreux, que le congrès à venir de notre parti soit à la hauteur de tous ces enjeux, que nous ne prenions pas le chemin craint par un certain nombre d’entre-nous, celui d’un faux bilan partiellement complaisant avec nous-mêmes. Nous pensons que le PCF est aujourd’hui en grande difficulté parce qu’il se refuse à revenir sur plus de 20 années de mutation qui sonnent comme autant de renoncements. La jeunesse de notre engagement s’inscrit dans la volonté qui a prévalu lors du congrès de Tours. Une clarification politique essentielle avec un objectif : armer les exploités dans une visée transformatrice. Créer les condition de l’unité et du combat, bâtir un grand et populaire parti politique à l’avant-garde des luttes libératrices.

La difficulté de cette tâche que nous devons impérativement nous assigner, relève quasiment de la psychanalyse. Penser les actes manqués, les frustrations, les mécanismes d’une forme d’aliénation entre une caste dirigeante aux origines sociales nouvelles et une base militante qui se mue dans une discipline de parti autrement nommée légitimisme, qui se refuse à remettre en cause un processus historique interne tant finalement cela s’apparenterait à une mise en cause personnelle. Une forme de contradiction avec la philosophie matérialiste qui est la nôtre, l’idée d’une non responsabilité dans les événements eux-mêmes. On comprend donc pourquoi, en quoi, ce travail si nécessaire est dans le même temps terriblement difficile voire même douloureux. Un questionnaire insignifiant et faussement ouvert n’y changera rien.

Pourtant, j’ai la conviction profonde, pour l’entendre et le vivre depuis des années, que l’immense masse des nôtres à un attachement presque mystique au communisme, à l’identité qui se cache derrière cette vitrine impressionnante, lourde de sens d’un point de vue historique, de l’héritage même. Le parti du colonel Fabien, des fusillés, des brigades rouges, de la décolonisation, de la culture, des arts et de l’éducation populaire, du Front Populaire, de la Sécurité sociale … Pourtant, il y a aussi l’idée d’une déchirure avec cette histoire, comme si pour mieux s’éloigner d’un patrimoine qui tombe avec le mur de Berlin, il fallait vider de toute substance la doctrine révolutionnaire qui donne sens à notre engagement. Ce communisme du XXIe siècle, pour beaucoup, il devrait être celui qui pense le citoyen, l’individu et plus les structures collectives, l’articulation entre classe en soi et pour soi. On voudrait, pour certains encore, pouvoir se délester de bagages encombrants. L’idée d’une purification. Une purification objectivement voisine du néant, me semble t-il …

Ce congrès doit donc nous permettre de réaffirmer notre identité communiste, non pas par fétichisme ou nostalgie, mais bel et bien parce que le communisme est la seule et réelle alternative à notre monde, le chemin à la hauteur des enjeux de civilisation qui se dessinent devant nous. Il n’est pas pour nous question de mener à bien le procès de tel ou tel, de montrer d’un doigt accusateur où sont les coupables et les victimes. Ce que nous voulons, c’est un vrai congrès extraordinaire comme cela nous l’a été promis. Extraordinaire parce que faisant preuve d’audace, parce que sincère et collectif, parce que mettant sur la table un bilan complet et objectif de ce que nous avons décidé ces 20 dernières années. Un congrès qui sort avec une feuille de route totalement limpide. Une clarification stratégique quant aux alliances, une ligne politique renouant avec une grille de lecture marxiste sans ambiguïté, une série de propositions capables de lancer partout en France de grandes campagnes populaires, une direction collégiale en phase avec les réalités de terrain, représentative de l’immense diversité de nos territoires qui sont autant de réalités distinctes. Une communication renouvelée et moderne, la promesse d’un débat national franc et sans tabous sur l’Europe et le PGE, un travail prioritaire sur le renforcement de nos liens avec les organisations politiques communistes d’Europe et d’ailleurs.

Nous ne partageons pas toutes et tous forcément les mêmes points de vue, nous ne sommes pas d’accord sur tout mais nous avons la volonté commune d’inscrire notre parti dans une dynamique enthousiasmante et collective au fond de nous même. Pourquoi donc s’en priver, vivre recroquevillés dans l’amertume et une forme d’attente, comme si les choses allaient s’arranger dans un élan héroïque, à la fois cause et conséquence. L’héroïsme requiert des héros, des héros le courage. La lucidité en est sans doute une étape préliminaire. Il est difficile de faire le bilan de nos pertes, de nos errements et autres erreurs et de voir que congrès après congrès rien ne change. Nous voulons un parti à l’offensive, fier de ce qu’il porte et capable de recréer de l’espoir là où la souffrance sévit durement. Chez les jeunes, chez les travailleurs, chez les retraités, chez celles et ceux qui vivent l’ostracisation, la violence au quotidien pour raisons identitaires, sexuelles, d’origine ou de genre. Nous voulons un parti à l’avant poste de la lutte, capable de regarder droit devant et de tenir tête à la bourgeoisie particulièrement organisée et conquérante.

Avant donc que ne s’enclenchent les différentes étapes du processus congressiste, je voulais lancer ces quelques idées et principes pour nourrir la réflexion de ces innombrables camarades qui s’interrogent sur le sens de leur engagement. Nous voulons un congrès qui réussisse, un congrès qui donne réellement la parole aux militants. « Pas de mannequins dans le parti » disait Thorez. Alors que les bouches s’ouvrent enfin …

G.S
Xuan
   Posté le 22-01-2018 à 16:52:45   

Compte-rendu de la rencontre de Venissieux du 13 janvier 2018

22
JAN histoire et société
[url]file:///C:/Users/home/Desktop/reunion-nationale-du-13-janvier-2018_a3775%20(1).pdf[/url]

En ligne également sur le site "faire vivre", sous la signature de Marie-Christine Burricand http://lepcf.fr/Reunion-nationale-du-13-janvier-2018


Plus de 45 camarades étaient présents à cette rencontre organisée sous l’égide de « Faire vivre et renforcer le PCF », venus de 12 départements, une dizaine s’étant excusés de ne pas pouvoir participer.

Marie-Christine Burricand présentait le rapport introductif qui a été suivi de très nombreuses interventions permettant un débat approfondi et la prise de décisions.

Celles-ci peuvent se résumer ainsi :

Se saisir du site congrès 2018 pour publier de nombreuses contributions sur la question du bilan qui est centrale et est aujourd’hui escamotée par la direction nationale.

Organiser dans plusieurs de nos sections des débats à rayonnement national permettant la confrontation des points de vue entre tous ceux qui ont la volonté de garder le PCF

Produire une contribution collective portant les thèmes qu’ils nous semblent essentiels de retrouver dans la base commune




Nous avons l’objectif avec cette réunion de nous placer à l’offensive dans la préparation du prochain congrès dit extraordinaire, de décider ensemble d’une ligne claire et partagée, de prendre les décisions d’action et de travail qui permettent à cette ligne d’être identifiée, reconnue comme utile et de rassembler.

Personne n’est en capacité de dire aujourd’hui ce que sera l’issue du congrès. La direction nationale va-t-elle pouvoir s’en servir pour aller plus loin dans la fin du PCF comme parti révolutionnaire et sa transformation, voire son absorption, en une force réformiste ? C’est en tous cas cette volonté qu’affirme Pierre Laurent lorsqu’il insiste, comme il l’a fait à plusieurs reprises ces derniers mois, sur le fait que nous ne sommes pas allés assez loin dans les transformations de notre parti, transformations qu’il inscrit dans la poursuite des précédents congrès.

Mais cette même direction est confrontée à ses échecs, à l’attachement des communistes à leur parti, à l’effondrement du PS et de la gauche, à la concurrence de Jean-Luc Mélenchon sur le terrain du réformisme…Après avoir lancé un nouveau ballon d’essai sur le changement de nom du parti, Pierre Laurent a été contraint pour l’instant de revenir en arrière sur cette question.

Pouvons nous imposer en rassemblant largement les communistes un vrai débat stratégique et un début de rupture pour une nouvelle orientation politique ? Cela doit être en tous cas notre objectif. Nous avons des atouts pour cela dans la situation politique nationale et internationale, dans l’expérience qu’ont fait les communistes ces dernières années. Mais force est de remarquer qu’après le choc des présidentielles et des législatives, la direction nationale a malgré tout réussi à garder la main sur l’appareil et les cadres intermédiaires et à minorer l’expression de la colère et l’exigence de bilan qui restent pourtant très présentes.

Devrons nous nous contenter contenter d’éviter le pire en gardant la coquille PCF et préserver ainsi l’avenir ? C’est un peu ce qui se passe depuis 20 ans, mais cette situation est mortifère pour le PCF et ses militants et ne peut durer éternellement.

___________________


Nous entamons cette réflexion dans un climat politique pour l’instant difficile. Le développement des luttes et le rejet de la politique du gouvernement Macron/Philippe que beaucoup espéraient à la rentrée n’a pas eu lieu. Malgré les efforts de la CGT, malgré notre propre investissement pour réussir les différents moments de manifestation et de grève, le mouvement social n’a pas pris l’ampleur nécessaire pour inquiéter ce gouvernement. Les manifestations n’ont pas été ridicules mais elles se sont effilochées au fil du temps et les ordonnances contre le code du travail n’ont pas été battues !
Sur le logement social et les APL, nous avons pris, ainsi que les associations de locataires, des initiatives. Les résultats sont restés en dessous de ce qu’il aurait fallu et les mauvaises mesures s’installent contre le logement social.Je rappelle pour mémoire sur ce dossier que nous défendons l’aide à la pierre.

Sur l’école, nous sommes parfois étonnés dans nos ZEP qu’il suffise des CP à 12 élèves, dont les moyens sont pour l’essentiel pris sur d’autres dispositifs, pour satisfaire des enseignants que nous avons connus plus combatifs. Quant à la révolte des maires et des collectivités locales, alors que les budgets se votent à la baisse, elle peine à se voir et à s’entendre même s’il y a des exemples très intéressants dans les villes et les départements que nous dirigeons.



L’adaptation à la situation est dominante !
Ce gouvernement, après un début difficile, ne connait pas pour le moment la chute vertigineuse de popularité de Hollande en début de quinquennat.
De nombreuses luttes se développent pourtant dans les entreprises, mais elles peinent à converger et à se traduire par un mouvement social d’ampleur national.

Cela pèse lourd sur les militants ; Cela interroge aussi. Quel est le poids de l’absence de perspective révolutionnaire et de l’effacement du PCF dans cette résignation et ce qui peut apparaître comme un affaiblissement du niveau de conscience ?

Cette situation à l’instantané ne présage pas de l’avenir mais chacun mesure les efforts nécessaires pour ouvrir une issue.

Au plan international, la situation apparaît plus ouverte. La vérité fait son chemin quant à la responsabilité du capital, de l’Union Européenne, de l’impérialisme des Etats Unis quant aux guerres qui déchirent et défont de nombreuses nations. Le rôle pervers de DAECH dans ces batailles, nouveau fascisme visant à s’approprier richesses et terres, humains réduits en esclavage, apparaît plus nettement.

La Chine est au centre du débat international et il est difficile de la diaboliser du point de vue de son développement et de son rôle international, de son expérience et sa réflexion quant à la situation internationale.

Les résurgences fascistes en Ukraine et en Pologne, l’anniversaire de 1917 qui rappelle qu’il y a toujours des communistes en Russie et qu’ils relèvent la tête…tout cela pousse à réexaminer l’expérience socialiste du 20éme siècle en sortant du prisme de la criminalisation du communisme.

Et puis le Vénézuela ne s’est pas effondré, Cuba tient le coup, Le Viet-Nam aussi. Plus près de nous, le PC portugais est au coeur d’une expérience originale en Europe, alors que le PCE se libère de Podemos et que Siryza s’est complètement déconsidéré. Le jeune premier de la gauche européenne cher à Pierre Laurent, Alexis Tsipras, est devenu le serviteur des prédateurs de l’Union européenne, quelle leçon !

Comment faire et où mettons nous la barre dans cette préparation de congrès ? Nous pouvons considérer qu’une majorité de communistes souhaitent garder le PCF sinon il n’existerait plus ! Mais une grande partie de cette même majorité se retrouve régulièrement à soutenir et mettre en oeuvre une ligne qui porte la destruction du PCF ; légitimisme certes, mais aussi doute sur la mise en oeuvre d’une autre alternative, qui peut apparaître trop difficile dans la situation d’un parti affaibli et d’un capitalisme tout puissant dans la sphère politique et économique, incapable de porter une majorité de direction.

Beaucoup d’entre nous sentent ce mouvement complexe chez nos camarades. « Nous nous sommes peut-être trompés,mais remettre en cause 20 ans de congrès, reconstruire une stratégie révolutionnaire, est ce bien réaliste ; ».

L’effort exigé tant du point de vue théorique que dans l’engagement quotidien dans l’action et l’organisation, apparaît inaccessible. D’autant qu’il existe des impensés au PCF, sur le socialisme, la prise de pouvoir, les nationalisations, la nation,impensés sous-tendus par la rupture avec 1920 et le socialisme. Je vous renvoie à l’article de Pierre-Alain Millet sur Octobre 17. Ces tabous rendent impossible de concevoir l’avenir de notre parti différemment, ils conduisent finalement à se limiter à une exigence d’action, de fraternité et de solidarité, la question de la prise de pouvoir et de
la révolution étant renvoyée aux calendes grecques !

Des camarades se battent depuis plusieurs années pour la reconstruction et la réorientation du PCF ; Ils ont fait la force de nos textes alternatifs aux congrès. Ceux là ne doivent pas se laisser gagner par la fatigue, le découragement, ni le sectarisme qui éloigne des communistes. Nous devons travailler à ce que ces camarades se mettent rapidement en mouvement, en leur donnant des ouitls qui leur permettent de s’adresser à tous les communistes qui veulent continuer le PCF, d’une manière fraternelle et ouverte, sans pour autant en rabattre sur le contenu de nos propositions, car l’urgence aujourd’hui c’est de faire réfléchir et d’éviter les consensus de façade sur le plus petit dénominateur commun.

Utilisons et élargissons l’espace ouvert par la situation du parti et ce congrès extraordinaire pour convaincre et interroger largement les communistes quant à l’avenir.


Interdiction de l'arme atomique. 1950. Auteur : FOUGERON André/Imprimerie du PCF © Indivision Fougeron / Archives du PCF - Archives départementales de la Seine-Saint-Denis (89Fi/47)

Je dirai un mot des textes alternatifs. La direction nationale développe l’artillerie lourde pour qu’il n’y en ait pas et les charge de tous les maux. Le problème ne serait pas qu’il y a des désaccords réels entre communistes ou que les décisions des derniers congrès aient produit des échecs, le problème serait que ces textes découragent, troublent et divisent les communistes. Nous n’avons aucune raison de nous laisser mettre la pression sur cette question.
D’abord parce que c’est l’indigence des projets de base commune et leur incapacité à prendre en compte le débat réel des communistes qui ont conduit à produire des textes alternatifs ; Ensuite parce que ceux-ci sont plutôt source d’une plus grande participation aux congrès, comparons par exemple avec le questionnaire !. Enfin, parce que sans ces textes, se confrontant directement aux lignes d’effacement du PCF, il n’est pas certain que le PCF existerait toujours.

Bien sur, une base commune réellement ouverte pourrait permettre d’éviter la multiplication des textes ; Qu’est qu’une base commune ouverte : c’est un texte qui pose les questions, sans tabou, et crée les conditions que les réponses soient construites par les communistes dans le cadre du débat du congrès, le contraire de ce qui se passe depuis 20ans où le terrain du débat est soigneusement balisé. Pour l’instant, les prémices de ce congrès ne vont pas dans ce sens, notamment avec l’effort obtus de la direction pour éviter l’indispensable débat sur le bilan stratégique
et organisationnel. Mais, nous ne présageons pas de l’avenir et travaillons à faire évoluer la situation, nous prendrons notre décision le moment venu.

Dans l’immédiat, une contribution collective destinée à présenter les questions qui nous semblent incontournables dans la base commune serait la bienvenue, mettant en exergue cette question essentielle qu’est le bilan et la nécessité de construire de nouvelles réponses aux questions qui nous sont posées en sortant des impasses dans lesquelles le PCF s’enferme depuis 20 ans. Il s’agit à partir de ce bilan de décliner les thèmes qui sont les notres avec la volonté de construire les repères d’aujourd’hui. Une telle contribution collective pourrait être un évènement permettant d’éviter un débat enfermé dans un cadre préétabli.

Nous voulons aussi donner à voir notre volonté de débattre avec tous ceux qui veulent garder le PCF ; Dans cet esprit,nous pourrions organiser dans plusieurs sections des débats de rayonnement nationale, confrontant des camarades d’opinions différentes, débats que nous donnerions à voir et à entendre au travers du site lePCF.

Enfin, et c’est le plus urgent, le site congrès 2018 est ouvert ; Le bilan n’en est même pas un thème ; Il est ndispensable que de nombreux camarades interviennent dans ce débat.





Edité le 22-01-2018 à 19:06:50 par Xuan


Xuan
   Posté le 11-02-2018 à 00:13:25   

Un incident technique qui repose toujours la question de la reconstruction du parti communiste et sous quelle forme :


Congrès 2018 : avis défavorable…quand la technique et la bureaucratie remplace le politique…

09
FÉV
Sur le blog de Danielle Bleitrach


Vendredi 9 février 2018, par pam
[réseau faire vivre le pcf]


Un militant a déposé une contribution préparatoire au congrès extraordinaire de 2018. Il a reçu cette réponse surréaliste et se demande ce qu’elle veut dire…


C’est révélateur de l’état d’esprit de l’équipe qui organise le débat pour la direction du parti… ou quand la technique et la bureaucratie remplace le politique…

D’abord l’anglicisation… tout simplement parceque personne n’a cherché la maitrise technique d’un outil vu comme une recette miracle, alors qu’il doit falloir quelques minutes pour franciser les textes du message… sans compter la construction d’un message automatique tellement administratif qu’il en devient kafkaien.. relations entre camarades ? fraternité ?

Et puis le coeur de l’outil « favorable/défavorable »… inspiré du célèbre « like » imposé par les réseaux sociaux, un peu enrichi avec trois options « favorable, défavorable, important »… Est-ce qu’on va faire le congrès en sélectionnant les textes avec record de « favorable » ? On pourrait demander à un algorithme de calculer la meilleure synthèse pour préparer une base commune ?

Ce n’’est pas ce « nationbuilder » qui est en cause, ce n’est qu’un outil, ce n’est pas « Gérard Lia » qui a fait comme tous les militants qui découvrent la plateforme dont personne ne sait comment elle fonctionne ; il a cliqué… j’ai d’ailleurs fait la même chose en cliquant sur les 3 choix… c’est possible !

C’est la démission politique de la direction du parti qui a décidé d’organiser le congrès sur cette plateforme sans ouvrir aucun débat sur l’usage souhaité de cette plateforme. Résultat ?
- Le conseil national décide d’inscrire le « bilan » dans la préparation du congrès, mais ce bilan est absent de la plateforme
- La direction ne cesse de répéter que l’important est une base commune rassemblant les communistes, mais la plateforme propose un avis binaire favorable/défavorable, qui tend au contraire à stigmatiser les oppositions…

A moins que ce ne soit pas une démission, mais un choix. L’avantage de cette plateforme, c’est que personne ne peut dire qu’il n’a pas pu s’exprimer…Tout le monde peut déposer une contribution, mais bien sûr, internet est une extraordinaire machine à oublier, et au moment ou il faudra trancher, la direction sera seule avec son texte et ses compromis interne, prenant en compte les contributions des communistes qui l’intéresse, et personne ne pourra rien en dire, le congrès sera déjà terminé…

Le vrai moment de démocratie du parti, c’est la réunion de cellule, la réunion du comité de section, la conférence fédérale. C’est dans ces rencontres que les directions sortantes jugent des réactions des communistes en direct, les réactions bien rédigées, mais aussi les réaction informelles, rapides, le sentiment collectif d’accord ou de désaccord de cet « intellectuel collectif » qui n’existe que dans les rapports humains…

Or la plateforme est tout sauf au service de ces rencontres dans l’organisation du parti, ces rencontres ou les communistes s’organisent… Elle crée l’illusion d’un rapport direct du militant au parti, bref au « mouvement », car c’est bien ce qu’elle construit, comme elle l’a fait pour Macron ou Mélenchon… Elle n’est pas au service d’une force organisée vers l’action, mais d’un mouvement de soutien à… un dirigeant… Au fait, qui ?
Xuan
   Posté le 13-02-2018 à 23:34:39   

Le vide apparent du projet de base « commune » et la liquidation du PCF

13
FÉV
Histoire et société

le galimatias de « rallumons les étoiles » et « le commun » à la place du communiste sert à masquer la fin de la revendication à l’expropriation du capital, le retour vers les aspects les plus réactionnaires de l’utopie, il ne s’agit pas seulement d’un discours creux qui sitôt le Congrès terminé interdit à chacun de se souvenir des engagements politiques réels, un discours plein de citations faussement poétiques pour mieux masquer l’indigence de la pensée mais bien d’une manière d’accélérer la fin du parti communiste.

Il se combine très bien avec les petites manœuvres pour se partager les petits profits du bradage, en laissant espérer que l’on conservera quelques postes d’élus ce qui attire vers ce vide les « élus » auquel se réduisent peu à peu les cadres du parti. Et pourtant parce qu’ils sont malgré tout sur le terrain, ces élus devenus « cadres » revendiquent autre chose, ils refusent l’effacement, les utopies qui ne mènent nulle part et ils tentent de mobiliser le parti et cherchent les voies de « l’efficacité ». Même si le parti est satellisé autour des postes,même si de ce fait il perd son potentiel de rupture et de voir loin, il y a l’inquiétude, le constat et le besoin d’agir dans la pratique du terrain, le contact avec la misère, le désespoir. L’impossibilité de continuer comme ça.

Pour ceux là chez qui souvent la ruse du terrain se substitue à toute perspective, il y a des inquiétudes sur l’avenir d’un tel effacement…

Comment encore dévoyer cette prise de conscience de la nocivité de l’effacement? Comment faire réélire ceux dont le nom reste attaché à ce dernier Congrès bradé, à la manoeuvre décidant en petit comité et faisant croire qu’il n’y a pas d’autre solution, que de se ranger derrière mélenchon après avoir tenté de vendre des primaires à gauche, comment éviter le bilan? Décidément la mémoire est l’ennemie et il faut bercer de l’illusion pour refuser les faits et inventer les coupables imaginaires dans les héros du passé pour blanchir les responsables d’aujourd’hui?

Comme rompre avec le passé ou mieux l’inventer pour accompagner la manœuvre? Comment renoncer à l’analyse de ce qu’est la Révolution d’octobre, sa postérité? C’est pour cela qu’il faut utiliser les folies trotskistes sur le bilan de la Révolution d’octobre pour aider à opérer un virage réactionnaire vers les utopies du 19e siècle et en finir une fois pour toute avec le communisme. Profiter de la fin d’une génération qui jusque là à sa manière à résisté à la liquidation… »les communs » c »est le retour à Proudhon à la sauce dénonciation de la croissance, mais le rabaissement des espérances c’est aussi l’attaque contre « les excès » du capital, l’espoir toujours vain de les réformer.

Comme Pierre laurent n’a rien d’un théoricien, ce retour au « commun, au très réactionairee Proudhon, c’est de l’enfumage pour intellos échevelés, mais dans les faits c’eesst la recherche d’une base pre-marxiste pour petits arrangements avec les socalistes, pour opération à la Tsipras, pour donner un vernis à la collaboration avec le capital. A chaque Congrès le Laurent s’obstine à demander « vous êtes sûrs que vous voulez garder le terme « communiste », alors on appelle Proudhon à la rescousse pour une nouvelle danse du ventre et petits arrangements…

Alors il est logique que sous couvert de dénoncer les crimes du communisme à la manière d’un Courtois, on fasse miroiter la marche en avant vers la social démocratie c’est un peu plus concret que « les communs » et les rassemblements de « nuit debout »… A ceux là, on a fait croire que l’avenir résidait dans les choix du parti communiste italien ou du parti communiste espagnol d’il y a plus de vingt ans et dont ils ne se sont jamais relevés. ce qui nous vaut le livre de Streiff et une exposition sur Marchais ressorti pour cette opération du purgatoire où il a été confiné, tout est mobilisé pour la liquidation, l’accélération s’impose.

On épuise la bête en l’envoyant dans des actions dispersées, des « chantiers » qui ne construisent rien, un activisme sans bilan, sans effet, pour le Congrès, la démocratie se limite à des plateformes où l’intervenant est oublié dès qu’il a écrit sa protestation… le tout géré en anglais…

Mais la machine devient ingouvernable, le Conseil national est un paquebot qui tangue, l’exécutif est le dernier salon où l’on cause, et il faut continuer comme ça jusqu’à ce que mort s’en suive., interdire au droit à la parole, réveiller les méfiances contre les mauvais camarades, jouer l’infaillibilité pontificale du secrétaire, un réflexe utilisé jusqu’à la corde et qui aujourd’hui n’a qu’une issue la mort du parti. …

Et le tout avance sous les fausses querelles entre mélenchon et le PCF, le patriotisme de parti mobilisé dans de vains crêpages de chignon pour aller vers un but « commun »: la fin du PCF. Comment aboutir à ce tour de passe passe qui fait oublier qui a fait roi mélenchon, qui nous l’a imposé? En utilisant le patriotisme de parti, l’humiliation pour se ranger derrière Laurent contre mélenchon, les deux duettistes, avec Clémentine Autain dans le rôle de la croix rouge internationale… L’inanité, l’absence de réflexion et d’opposition réelle à Macron, parce qu’il n’y a pas de PCF., notre pays désespéré, 17 suicidés à goodyear… et ailleurs…

Il y a surement à côté de ce projet dont la cohérence relève d’autres sources que celles de la direction des petits avantages. Qui nous dira ce que rapporte à ces gens là la location du siège du PCF place du colonel Fabien. et qui apporte une aide à un tel projet?

Oui mais ce qu’ils n’ont pas prévu, les minables dirigeants à la manœuvre et ceux qui au niveau du pays tentent avec Macron d’imposer la fin du « modèle » français, celui né de la libération du pays dans le contexte de la victoire de l’Union soviétique, avec les Ambroise croizat et les Maurice Thorez, mais aussi Joliot Curie et l’utilisation pacifique du nucléaire, c’est qu’il y a un formidable refus qui grossit contre cette destruction programmée… Et le vieux pays gronde, même le patronat met en garde Macron et son impatience d’en finir avec les « soviets » du parti communiste. Et le parti à sa manière, encartés ou en attente est porteur de cette histoire d’avenir. Il est le seul à pouvoir occuper l’espace qui s’ouvre…

les communistes l’ont compris à leur manière, ils tiennent bon sur le bilan, sur la stratégie et dans le même temps ils s’engouffrent avec détermination dans la défense du service publique, des fleurons jadis nationalisés, du produisons français dont tant se gaussèrent jadis, de la santé et de la protection des faibles, du refus du bradage de la fonction publique, ils savent bien que c’est là leur héritage, leur carte de visite et que comme je le revendique chaque français a dans sa poche une carte du parti communiste la carte vitale… Cette carte là que de tout côté y compris au sein du parti lui-même on tente de lui arracher.

Les communistes quand ils se nourrissent de cette colère qui monte refusent le bradage de leur parti et c’est ça l’enjeu de ce congrès ou il sera extraordinaire ou la France aura perdu cette bataille là mais il y en aura d’autres parce que les enjeux s’éclairent.. On ne peut pas prétendre recréer le parti communiste avec ceux qui ont choisi et choisiront de le brader en poursuivant leur ligne.
pzorba75
   Posté le 14-02-2018 à 05:15:38   

On reconnaît les positions de tatie Danielle, c'est de l'histoire à l'envers.

Les cours de morale ne sont pas mobilisateurs auprès des jeunes travailleurs, juste bons pour occuper les salles de conférences de spectateurs aux chevelures éclaircies et grisonnantes, le public de Tatie Danielle avant de plonger dans "Les chiffres et le lettres".
Xuan
   Posté le 14-02-2018 à 07:59:21   

Pas faux, elle s'adresse à un autre public.
Elle a raison de dénoncer le proudhonisme décroissant en vogue à la direction du pcf, derrière le concept de commun . C'est une forme d'opportunisme envers la social-démocratie et l'écologie petite-bourgeoise afin d'occulter la révolution et le socialisme.
Par contre la référence à Marchais entrave l'approfondissement du bilan et de l'autocritique sur la liquidation du marxisme-léninisme, du centralisme démocratique et de la dictature du prolétariat. De même sur le process de restauration du capitalisme en URSS, mais c'est un sujet qui concerne prioritairement les communistes russes.
C'est d'ailleurs une contradiction parce que Danielle préconise le retour aux principes marxistes-léninistes et à la transition du socialisme, y compris avec la dictature du prolétariat.

A mon sens les marxistes-léninistes non adhérents au pcf ne doivent pas se tenir à l'écart du débat dans ce parti mais soutenir ce qui est positif et combattre la ligne de la direction.
DUROC
   Posté le 15-02-2018 à 14:52:57   

Marchais est un produit du révisionnisme Kroutchévien - thorezien. Pour aller vite, pour beaucoup d'anciens P"C"F, Marchais fut le Brejnev français Brejnev étant encore un communiste. Ces camarades n'ont pas compris tout le processus et toutes les étapes de la trahison révisionniste. C'est comme ça. Croire que la prise de conscience tardive de leur échec peut les conduire à un examen critique profond de leurs positionnements quand la bascule du marxisme léninisme vers le révisionnisme s'est jouée, c'est rêver.
Ensuite, Xuan, tu dis"le processus de restauration du capitalisme en URSS est un sujet qui concerne prioritairement les communistes russes", permets moi de te rappeler que cette question a traversé tout le mouvement communiste international, jusqu'à sa scission. Les explications sur la restauration du capitalisme en URSS ne sont pas venues des communistes russes, tu le sais très bien. Elles ne viendront pas aujourd'hui de ceux qui, en URSS ont courbé l'échine devant la trahison kroutchévienne.
Xuan
   Posté le 16-02-2018 à 00:19:48   

DUROC a écrit :

Marchais est un produit du révisionnisme Kroutchévien - thorezien. Pour aller vite, pour beaucoup d'anciens P"C"F, Marchais fut le Brejnev français Brejnev étant encore un communiste. Ces camarades n'ont pas compris tout le processus et toutes les étapes de la trahison révisionniste. C'est comme ça. Croire que la prise de conscience tardive de leur échec peut les conduire à un examen critique profond de leurs positionnements quand la bascule du marxisme léninisme vers le révisionnisme s'est jouée, c'est rêver.


On ne croit que ce qu'on voit, comme St Thomas. Et dans l'état actuel les conclusions sont encore empreintes de contradictions.
Cette prise de conscience concerne l'ensemble des communistes, c'est-à-dire que les communistes extérieurs au pcf doivent y participer.
Il y a une notion importante dans l'unité des communistes en général, qui est l'adhésion à la théorie marxiste-léniniste, et que nous devons promouvoir y compris à l'occasion du prochain congrès extraordinaire, tout en sachant que les contributions des adhérents y sont étroitement cadrées.
Se référer à ces principes et garder la nostalgie de Marchais - qui les avait rejetés - est une contradiction que ces adhérents devront régler tôt ou tard, mais la référence aux principes de Marx et de Lénine est l'aspect principal.
Et s'agissant du plus grand nombre, des militants sincères et non de quelques bonzes effectivement anti-communistes, la conscience des individus se transforme comme le reste.


DUROC a écrit :

Ensuite, Xuan, tu dis"le processus de restauration du capitalisme en URSS est un sujet qui concerne prioritairement les communistes russes", permets moi de te rappeler que cette question a traversé tout le mouvement communiste international, jusqu'à sa scission. Les explications sur la restauration du capitalisme en URSS ne sont pas venues des communistes russes, tu le sais très bien. Elles ne viendront pas aujourd'hui de ceux qui, en URSS ont courbé l'échine devant la trahison kroutchévienne.


Les causes des transformations sont internes, et entre le coup d'état de Khrouchtchev et la situation présente, le capitalisme a été rétabli et l'URSS a implosé.
Cette expérience a été certainement très douloureuse pour les communistes russes. Ils se sont posé beaucoup de questions et doivent certainement tirer un bilan complet de leur expérience. D'abord parce que c'est la leur, ensuite parce que la déstalinisation ne donne immédiatement pas les clés des développements ultérieurs, notamment de la politique étrangère de Brejnev, de la militarisation, etc.

Les communistes chinois en ont subi des conséquences et en ont tiré les notions de social-impérialisme et de super-puissance, mais les textes concernant l'évolution révisionniste de l'économie politique en URSS n'ont pas épuisé le sujet à mon avis.

Les communistes russes sont revenus sur la déstalinisation et la trahison de Khrouchtchev, auquel ils associent Gorbatchev et Eltsine, Yakovlev et Chevardnadze.
Mais la période Brejnev n'est pas visée explicitement.
Dans tous les cas c'est à eux qu'il revient d'établir un bilan exhaustif, sans lequel l'unité du mouvement communiste international ne peut se réaliser et sans lequel l'édification du socialisme comprendra encore des inconnues.


Edité le 16-02-2018 à 00:23:09 par Xuan


marquetalia
   Posté le 31-03-2018 à 21:07:58   

le congrès du Pcf aura lieu quelques semaines apres le référendum en Kanaky.il faudra voir le positionnement du parti en cas d échec des partisans de l indépendance néo calédonienne,et le soutien ou pas aux Kanaks en vue des autres autres tours,en 2020,puis en 2022.
Xuan
   Posté le 20-05-2018 à 13:54:05   

Le courant "liquidateur" du parti révisionniste : aux antipodes du léninisme.


Ci-dessous une interview d'Emilie Lecroq, membre du comité exécutif national du PCF et coordinatrice du pôle Vie du parti.
Prenant acte du rejet par les masses des "perspectives politiques qu’on leur propose" Lecroq ne s'interroge pas sur ces "perspectives" mais sur la notion de parti centralisé. Au lieu de remettre en cause l'électoralisme et le réformisme, elle veut dissoudre le pcf dans la masse et ne conserver de direction qu'à l'occasion des élections, c'est-à-dire l'enfoncer davantage dans la pataugeoire des alliances réformistes.

Son discours est à l'opposé de la notion de parti communiste, telle que le mouvement communiste international l'avait définie dès Lénine puis Staline dans "l'histoire du PCbUS".
Lénine s'opposait à l'émiettement organique et le désarroi idéologique du Parti « souvent même on les exaltait, en considérant que la création d'un parti politique unique, centralisé, de la classe ouvrière, était une tâche inutile et et factice », écrivait Staline.
« Sans théorie révolutionnaire, disait Lénine, pas de mouvement révolutionnaire... Seul un parti guidé par une théorie d'avant-garde peut remplir le rôle de combattant d'avant-garde. » (Lénine, Œuvres choisies, t. I, pp. 192-193.)

Staline ajoutait :

Le livre de Lénine Un pas en avant, deux pas en arrière en mai 1904 servit à la préparation de ce parti dans le domaine de l’organisation : le parti bolchévik est un détachement d’avant-garde de la classe ouvrière, détachement organisé et discipliné, sa forme suprême d’organisation. D’où « Le Parti, en tant que forme suprême d’organisation qui groupe l’élite de la classe, armée d’une théorie avancée, de la connaissance des lois de la lutte des classes et de l’expérience du mouvement révolutionnaire, a toutes les possibilités de diriger, – il a le devoir de diriger, – toutes les autres organisations de la classe ouvrière. La tendance des menchéviks à diminuer, a ravaler le rôle dirigeant du Parti conduit à affaiblir toutes les autres organisations du prolétariat dirigées par le Parti, et, par conséquent, à affaiblir et à désarmer le prolétariat ; car « le prolétariat n’a pas d’autre arme dans sa lutte pour le pouvoir que l’organisation » .

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http://www.causecommune-larevue.fr/les_communistes_et_le_choix_parti


Entretien avec Emilie Lecroq


L’année 2017 a vu l’essor de deux mouvements, En marche et la France insoumise. Qu’est-ce qui de votre point de vue les rapproche et les sépare ?

La France insoumise comme La République en marche sont deux mouvements qui ont pris leur essor à l’occasion de l’élection présidentielle, le dispositif électoral qui constitue le plus fort moment de personnalisation de la vie politique de la Ve République. Ces deux mouvements se sont cons¬truits, comme leur nom l’indique, avec l’objectif de la mise en mouvement de plusieurs milliers de personnes autour de deux personnalités, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mé¬len¬chon, pour les propulser au premier rang du jeu électoral.

« S’il existe un désamour, à l’heure actuelle, ce n’est pas avant tout entre les Français et les partis mais entre les Français et les perspectives politiques qu’on leur propose. »

Aujourd’hui, le moment électoral passé, la question qui est posée à chacun d’entre eux est la suivante : pour faire vivre le projet de société qui est le leur, la forme mouvement est-elle la plus appropriée ? On constate que ces deux structures, chacune avec sa communication particulière, ont ainsi été amenées à opérer un glissement dans leur mode d’organisation, chacune dans un contexte différent puisque LRM a réussi son premier objectif, l’élection de son leader. FI a échoué. LRM s’est assez nettement mué en une forme de parti, voire un parti très centralisé, pour ne pas dire autoritaire, lié de fait au pouvoir en place. Pour exemple, les nouveaux statuts de La République en marche ont soulevé des réactions de colère de certains « marcheurs » en raison de leur rigidité. Certains les considèrent trop « stricts », tendant selon eux « à établir un modèle de gouvernance, on ne peut plus vertical ». Du côté de la France insoumise, la forme parti n’est pas assumée du tout ; au contraire, la continuité du format mouvement est revendiquée. Il s’appuie d’ailleurs sur l’absence de structuration verticale pour s’en réclamer. Jean-Luc Mélenchon joue ou pas, selon les moments, de l’autorité du leader. FI ou du moins ses figures emblématiques considèrent la démocratie liée à l’organisation structurée en parti comme un frein à l’action. Cette revendication d’une démocratie mise au second plan n’est pas sans générer des heurts, par exemple le brouillage entre les positions de Jean-Luc Mélenchon et les insoumis corses concernant le choix dans la constitution de la liste lors des élections territoriale de décembre dernier.

Selon vous, quelles sont les raisons du désamour nourri par les Français à l’égard des partis ?

Il ne faut pas confondre la forme et le fond. S’il existe un désamour, à l’heure actuelle, ce n’est pas avant tout entre les Français et les partis mais entre les Français et les perspectives politiques qu’on leur propose. La question à laquelle nous sommes tous confrontés lors d’une distribution de tracts ou d’un porte-à-porte est : « Est-ce que la politique peut changer ma vie ? » Aujourd’hui, pour redonner confiance dans la politique et dans les partis, il nous faut travailler à la construction d’une alternative crédible à la politique de Macron. Cette absence de perspective, après le séisme politique de 2017, peut conduire à une résignation d’une part importante du peuple de gauche. Et parce que nous en avons conscience, nous avons fait le choix d’initier le 3 février les états généraux du progrès social. Enfin je souhaite souligner que, jusqu’il y a peu, de nombreux partis ont gardé un certain pouvoir d’attraction.
Sans citer la France insoumise ou La République en marche, et même si cela ne nous fait pas plaisir, le Front national a vu ses effectifs augmenter ces dernières années et continue à revendiquer 83 000 adhérents.

Par contre, les formes d’engagement militant se sont, elles, considérablement modifiées. Ainsi, on voit émerger des aspirations à s’engager, plus informelles et moins hiérarchiques, et surtout plutôt concentrées sur un thème, une bataille précise, et de moindre intensité sur la durée. Pour s’adapter à cette demande, nous devons concevoir au cœur même de notre organisation d’autres offres d’engagements. La figure du militant dévoué au parti, impliqué dans toutes ses campagnes perdure mais n’est sans doute plus le mode d’engagement le seul possible. La prise en compte de cette réalité suppose notamment de reconsidérer le parcours militant, à travers l’entretien d’un lien continu mais en plusieurs phases. On peut ainsi prendre en considération différents niveaux d’intensité militante avec des étapes intermédiaires entre le simple électeur et le militant très actif : abonné à la newsletter, sympathisant participant ponctuellement aux campagnes, sympathisant actif sur les réseaux sociaux, sympathisant actif essentiellement sur certaines thématiques, etc. De plus, le passage à des formes d’engagement d’intensité grandissante ne peut être dans la plupart des cas que progressif. Il est plus facile de demander à des militants, ne serait-ce que ponctuellement, de s’engager au stade suivant, que de catapulter un sympathisant au niveau du colleur d’affiches le plus chevronné de la section.
Concevoir l’engagement militant de la sorte suppose une évolution culturelle importante, tant de la part des militants, des adhérents que des électeurs et des sympathisants (femmes et hommes).


« Il n’existe pas un seul et même modèle sous la dénomination "parti".»

Les opportunités que nous offre notre époque facilitent la capacité de chacune et de chacun à se former, à s’informer, se cultiver… et à participer à la prise de décisions. L’exigence démocratique est une aspiration forte de notre temps.

Bien qu’ayant bénéficié d’une image novatrice en 2017, le devenir des mouvements est d’ailleurs confronté à ces aspirations nouvelles. Leur fonctionnement centralisé se révèle efficace lors d’une campagne électorale mais peut interroger en dehors de ce cadre. Pour exemple, on notera que, quand la France insoumise organise, entre les deux tours de l’élection présidentielle, une consultation de ses soutiens, 234 000 personnes viennent donner leur avis. Cinq mois plus tard, ils sont au plus bas 15 000 et au plus haut 70 000 à participer aux choix d’organisation du mouvement. Dans le même temps, le Parti communiste travaille depuis de nombreuses années à se transformer pour intégrer toujours plus de démocratie.

Les communistes ont à plusieurs reprises fait le choix de la « forme parti ». N’y en a-t-il qu’une ?
Quel sens prend la forme parti pour les communistes ?


Pour définir le mode d’organisation le plus adapté, nous nous sommes posé une question simple : quel mode d’organisation est le plus à même de donner force à notre projet de transformation sociale ?
À de nombreuses repri¬ses, les communistes ont répondu à cette question en revendiquant la forme parti. Ils ont fait, ainsi, le choix d’un parti qui place au cœur de ses objectifs la démocratie, l’action et la maîtrise consciente du processus politique par le plus grand nombre pour participer à la prise de décisions et co-construire le chemin de l’émancipation collective.

« On voit émerger des aspirations à s’engager, plus informels et moins hiérarchiques, et surtout plutôt concentrées sur un thème, une bataille précise, et de moindre intensité sur la durée. »

D’ailleurs, il nous faut souligner qu’il n’existe pas un seul et même modèle qui réponde à la dénomination de « parti ». Certains sont structurés de façon très centralisée et autoritaire. C’est le cas par exemple du Front national. En France, c’est surtout l’apanage des partis de gauche, et tout particulièrement du PCF, de revendiquer une organisation et un fonctionnement qui placent l’adhérente et l’adhérent au centre du parti. Nous concernant, ce choix est en lien avec l’essence même de notre projet de société et les chemins pour y parvenir. Ainsi, notre structuration territoriale est une force, elle permet un travail essentiel : le lien avec l’adhérent pour permettre à chacune et à chacun de maîtriser les enjeux et de définir l’action la mieux adaptée. Ce travail d’approfondissement du lien se fait aussi avec les acteurs et actrices de nos territoires pour diffuser largement nos idées dans la société avec l’objectif de les rendre majoritaires.

Le Parti communiste de nouvelle génération peut-il intégrer des espaces d’horizontalité et d’intervention nouveaux pour relever les défis de notre temps ?

Le Parti communiste doit poursuivre sa révolution afin de libérer son potentiel militant. Il nous faut expérimenter de plus en plus d’espaces d’horizontalité. Mais pour ce faire de façon optimale, cela pose conjointement les questions de la centralité et de la proximité sur lesquelles nous devons travailler.

« Le fonctionnement centralisé des mouvements se révèle efficace lors d’une campagne électorale mais peut interroger en dehors de ce cadre. »

En effet, ces espaces d’horizontalité ne pourront être réellement efficaces que si nous sommes en mesure, d’une part, de centraliser l’information pour mieux la faire circuler et, d’autre part, de développer ce lien étroit avec un nombre toujours plus important d’adhérentes et d’adhérents, afin de mieux connaître leurs centres d’intérêt, leurs principaux axes de mobilisation, et aussi les domaines qu’elles et ils voudraient investir. Nous devons être capables de fournir les outils nécessaires, de proposer d’en débattre ensemble, pour mettre en lien, quel que soit leur territoire, ceux et celles qui partagent les mêmes priorités de luttes. Je signale au passage que la plateforme proposée pour travailler différents chantiers du congrès, ou encore le site des états généraux du progrès constituent de premières expérimentations. Cette proximité, il nous faut également la développer avec l’ensemble des personnes qui nous ont laissé leurs coordonnées à l’occasion des campagnes que nous menons pour poursuivre nos échanges, nos combats communs. 

Émilie Lecroq est membre du comité exécutif national du PCF. Elle est coordinatrice du pôle Vie du parti.
Entretien réalisé par Léo Purguette.

• Cause commune n° 4 - mars/avril 2018
Xuan
   Posté le 02-10-2018 à 23:14:22   

Des syndicalistes communistes interviennent contre les positions de la direction révisionniste et contre la liquidation.
Leur lettre donne une indication sur le retour au marxisme d'une part, l'influence de thèses réformistes du genre Friot d'autre part, comme la "remise en cause du marché du travail" .
La nécessité de relier le combat syndical avec le socialisme et la révolution prolétarienne n'apparaît à aucun moment.


Contribution de syndicalistes (Colette Becquet, Nathalie Capy, Jean Chambon, François Chelers, Jean-Pierre Hapiot, Pascal Joly, Didier Le Reste, Monique Mérain Vatonne, Jean-Pierre Plumecocq, Cédric Quintin, Gérard Requigny, Guy Trésallet)



http://manifestecommuniste2018.fr/Contribution-de-syndicalistes-Colette-Becquet-Nathalie-Capy-Jean-Chambon

Les forces du capital sont à l’offensive. Elles le sont depuis plusieurs années parce qu’elles n’ont pas face à elles une opposition crédible et efficace à même de redonner de l’espoir au monde du travail. Cette opposition est pourtant vitale. C’est elle qui peut insuffler une autre vision de l’organisation de la société, et un projet de société de nature à mobiliser les énergies disponibles, dans un large rassemblement, afin de changer la réalité et les rapports sociaux en profondeur.

Nous sommes face un moment crucial de l’histoire. Nous assistons à un virage profondément réactionnaire. Le président français et les forces sociales qui le soutiennent en sont le symbole et les maîtres d’œuvres zélés. Emmanuel Macron n’est pas seulement un serviteur politique du capital financier ; il en est lui-même issu. Pour le combattre, il est urgent que notre parti sorte de son effacement et prenne l’offensive avec ses propositions transformatrices.

Les syndicalistes, pour qui la démarche de rassemblement est une seconde nature, n’ont pas ménagé leurs efforts pour contrer les reculs de société. Nous sommes dans cette phase clairement énoncée par Karl Marx : « le capital épuise l’homme et la planète ». Il y a urgence : les politiques engagées se manifestent avec violence mais il manque aujourd’hui l’espoir qu’un réel changement politique est possible. Le doute s’est installé dans les consciences concernant la crédibilité et la capacité de l’action collective à faire bouger les choses. Dans notre activité syndicale, nous avons constaté le continuel appauvrissement idéologique, pourtant si préjudiciable à la conscience de classe nécessaire pour affronter les forces réactionnaires. Nous voyons un lien dialectique entre l’affaiblissement du PCF et celui des organisations syndicales. En tant que syndicalistes et communistes, nous ne pouvons que faire le constat que ceci est le résultat, en grande partie, de l’abandon de l’activité du PCF dans les entreprises et sur les lieux de travail.

Nous devons impérativement réfléchir aux nouvelles formes d’organisation du travail qui perpétuent l’exploitation de la force de travail afin de les contrer. Car désormais, les rapports de classe ne sont plus forcément perçus comme structurant les rapports sociaux même s’il subsiste, ici et là, un certain instinct de classe.
L’absence d’organisation du PCF, et donc du débat politique dans les entreprises, est une des conséquences fortes du déclin communiste. C’est pourquoi notre congrès doit dépasser les précédentes déclarations d‘intentions qui sont d’ailleurs restées lettres mortes. Notre parti doit repartir à la conquête du monde du travail parce qu’en politique, le vide n’existe pas. L’idéologie dominante est celle de la classe dominante. L’abandon de l’activité communiste à l’entreprise, conjugué à l’effacement systématique lors des échéances électorales, a, en grande partie, désarmé le monde du travail. Il faut, au contraire, une affirmation renouvelée du PCF en direction du monde du travail. Il est impérieux de conquérir, par les luttes syndicales et politiques, de nouveaux droits décisionnels pour les salariés et, dans le même temps, de penser de nouvelles formes d’appropriation sociales et collectives bâties sur une large démocratie. Il ne s’agit ni de reproduire de quelconques étatisations du passé ni de s’asseoir sur des « strapontins intégration » consentis par le capital dont l’objectif est l’intégration idéologique des salariés et des syndicats depuis leur légalisation en 1884. Il ne suffit plus non plus de soutenir les luttes ou de les accompagner. Il convient que le PCF en initie, en fasse grandir, avec le contenu révolutionnaire que commande l’époque.

Il faut mettre fin au lien de subordination entre employeur.e.s et salarié.es., comme le propose le PCF avec la proposition de loi de sécurité d’emploi et/ou de formation. S’y attaquer et remettre en cause le « marché du travail », c’est démolir le socle sur lequel repose le capitalisme : l’exploitation de la force de travail. Cette proposition révolutionnaire devrait être portée par les communistes dans les luttes. Pour ces raisons, et bien d’autres encore qui puisent leur sens dans nos expériences syndicales, nous soutenons le Manifeste pour un Parti communiste du 21ème.

Les syndicalistes comme le reste de la population attendent une traduction politique de leurs attentes sociales. C’est pourquoi il faut enrayer l’effacement du PCF lors des élections, et de manière plus générale, au quotidien, dans toutes les sphères de la société. A nos yeux, l’existence et la force du PCF sont indissociables de l’idée même de changement de société.


Edité le 02-10-2018 à 23:16:38 par Xuan


pzorba75
   Posté le 03-10-2018 à 05:05:17   

Il est bien gentil D. Le Reste, élu Front de gauche, associé à toutes les décisions socialistes à la Mairie du Xe arrondissement où il est réduit au silence sur tous les projets engagés par ses alliés de l'union de la gauche.
C'est un opportuniste, comme dans la chanson de Lanzmann-Dutronc. Rien d'autre.
Xuan
   Posté le 03-10-2018 à 22:25:31   

Ce qui illustre les disparités de l'opposition à la ligne dirigeante.
Celle-ci vise effectivement la liquidation du PCF et doit être combattue. Mais je pense qu'il faut soutenir le projet d'opposition à cette liquidation sans se faire d'illusions sur un redressement marxiste-léniniste de ce parti à court terme.

La vie montre que la voie électoraliste et pacifiste n'a aucune issue. Même largement déconsidéré, Macron n'a aucune opposition organisée face à lui.
Unie ou désunie, la "gauche" ne pèse rien et surtout elle ne représente plus un espoir.
La révolution prolétarienne, le renversement de la dictature est la seule issue possible.
Pour qu'un parti communiste émerge, il doit se référer au marxisme-léninisme.
C'est le critère fondamental.
DUROC
   Posté le 04-10-2018 à 09:15:39   

Dans la VOIX DES COMMUNISTES n° 24 ( septembre 2018 ), il y a un article sur le prochain congrès du P"C"F et une analyse des textes oppositionnels La VDC est accessible sur le site du ROCML.
Xuan
   Posté le 05-10-2018 à 22:29:29   

Merci pour l'info, ces textes en ligne ici :

http://rocml.org/wp-content/uploads/2018/08/VDC24-septembre2018-02.compressed.pdf
Xuan
   Posté le 07-10-2018 à 18:56:28   

Le château de cartes de la ligne révisionniste commence à s'ébranler


Après la déroute électorale et l'expérience vivante des méfaits de la social-démocratie et des compromis avec elle, la ligne révisionniste subit un premier revers.
Ceci ne met nullement fin aux contradictions parce que d'autres courants opportunistes et réformistes sont toujours présents et que l'adhésion au marxisme-léninisme n'est pas acquise pour la majorité des adhérents.

Il faut quand même considérer comme un fait extrêmement positif le camouflet reçu par Pierre Laurent et sa clique, une opposition à la liquidation du PCF.

La destruction du PCF en tant qu'organisation ne peut pas être un objectif des marxistes-léninistes. Nous visons toujours à arracher la classe ouvrière au révisionnisme moderne , ce qui ne veut pas dire détruire toute forme d'organisation politique alors même qu'un parti marxiste-léniniste n'existe pas.


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Sur Libération :

Au PCF, Pierre Laurent vers la sortie

Par Rachid Laïreche — 7 octobre 2018 à 11:31


Le texte d'orientation présenté par la direction du Parti communiste n'est pas arrivé en tête du vote interne. C'est celui du patron du groupe à l'Assemblée, André Chassaigne, qui a remporté le plus de suffrages parmi les 30 000 votants.

Au PCF, Pierre Laurent vers la sortie

Un choc. Une surprise. Un séisme. Un tourbillon. Les mots ne manquent pas après un résultat inédit : la direction (sortante) communiste a perdu un vote interne. A quelques semaines du congrès, qui se déroulera à Ivry-sur-Seine, les militants du PCF – plus de 30 000 votants – ont placé le texte d’orientation porté par André Chassaigne, président du groupe communiste à l’Assemblée nationale, et Fabien Roussel, patron de la fédération du Nord, devant celui de Pierre Laurent. Pourtant, il y a quelques semaines, le porte-parole du parti, Olivier Dartigolles nous confiait : «C’est serré mais si on fait les choses bien, si on mène une bonne campagne, ça devrait le faire.» Raté. La direction découvre la minorité.

Un formidable signal d’espoir»

Samedi, a la tombée des résultats, Pierre Laurent a «pris acte» de la décision des militants. La défaite est rude. Le sénateur était en course pour un troisième mandat. Il espérait rassembler autour de lui toutes les générations pour écrire une nouvelle page du PCF et mettre de nouvelles têtes dans la direction afin de donner un nouveau souffle a un parti en difficulté. Sauf qu’il a perdu le fil ces derniers temps. L’année 2017 lui a été fatale. Les reproches sont nombreux, surtout l’absence d’un candidat communiste lors de la présidentielle. Après des mois d’hésitation, il a choisi de soutenir du bout des lèvres La France insoumise (LFI) de Mélenchon : la décision la «plus compliquée» de sa carrière. Il y pense «tous les jours» raconte un proche. Discret, voire mystérieux, Pierre Laurent n’a jamais laissé paraître ses émotions, il a assumé, estimant que c’était la meilleure décision pour sa famille politique.
Pas suffisant pour convaincre. En interne, plusieurs voix se sont élevées. Un de ses adversaires : «Il a couru derrière une alliance de la gauche impossible et Mélenchon nous a ridiculisés !» Un autre le décrit comme un «mou-du-genou qui a peur de prendre la moindre décision» . Il prendra la parole lors du conseil national du PCF, samedi 13 novembre, afin d’indiquer ses intentions. Beaucoup parient sur une «démission rapide», très peu l’imaginent rester secrétaire national. Un connaisseur décrypte : «Le texte d’orientation n’est pas lié au poste de secrétaire national mais personne ne l’imagine rester, c’est impossible. Logiquement, il devrait laisser son poste à un signataire du texte vainqueur.»

Pendant ce temps, André Chassaigne a le sourire. Il savoure. Cette victoire a des airs de revanche. «C’est un formidable signal d’espoir» , a-t-il déclaré samedi soir. Le député du Puy-de-Dôme, l’un des visages du PCF, court après depuis des années. Pas du tout fan de Jean-Luc Mélenchon, il aurait aimé être candidat lors des deux dernières présidentielles mais la direction a fait barrage. Il l’a mal vécu. Un manque de «respect» ou de «considération» selon son humeur. Un petit fossé s’est creusé entre Pierre Laurent et lui. Pour autant, André Chassaigne ne postule pas au poste de secrétaire national. Il a toujours dit «qu’il n’était pas intéressé» par le job.

La bande à Dédé

Le chef des députés communistes ouvre le champ à l’un de ses proches, Fabien Roussel. Une tête connue des communistes et inconnue du grand public. Un vendredi de septembre, on a croisé le député du Nord dans les travées de la Fête de l’Humanité. Un caractère trempé et un regard malin. L’ancien journaliste tourne à la bière, enchaîne les bises. Il laisse peu de place au silence. Des blagues, des questions, et une présentation : «73 kilos, 49 ans, 13 de tension, je suis en pleine forme.» Très loin du style Pierre Laurent.

Persuadé que la gauche a besoin d’un PCF «fort» pour se relever, il se montre offensif et se démarque de la direction actuelle : «Nous devons affirmer la volonté de présenter un candidat en 2022. Il ne faut pas avoir peur de dire les choses. Sinon, on va passer notre temps à tenter de construire des unions et à la fin on va se retrouver tout seul parce que personne ne voudra de nous.» Fabien Roussel ne cache pas son jeu : il fait comprendre que le poste de secrétaire national du PCF l’intéresse. Mais aucune déclaration officielle. Le malin préfère se replonger dans le passé. «Chez nous, c’est toujours le sortant qui désigne son successeur», dit-il confiant, persuadé que le texte qu’il présente avec ses copains arrivera en tête, et que la direction actuelle libérera le trône. Un mois plus tard, la moitié du chemin est faite.

Les débats s’ouvrent pour l’autre moitié. La bande à «Dédé» Chassaigne compte bien récupérer les clés de la maison, située place du Colonel-Fabien, mais sans les demander. Ils attendent que Pierre Laurent l’annonce. Sans brusquer. Ni provoquer. En septembre, Roussel était déjà dans le futur. Il se voyait déjà en haut de l’affiche, dans le rôle du rassembleur : « Chez nous, les communistes, on débat mais nous sommes tous des camarades, à la fin, comme toujours tous les membres respecteront la ligne décidée lors du congrès et notre famille sera unie.» Sauf que depuis le résultat de samedi, la logique n’existe plus au PCF.
Rachid Laïreche

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Congrès du PCF : le texte de la direction mis en minorité, une situation inédite pour le parti


http://www.lemonde.fr/politique/article/2018/10/06/congres-du-pcf-le-texte-de-la-direction-mis-en-minorite_5365752_823448.html

Pour leur congrès qui se déroulera fin novembre, les militants ont préféré le « Manifeste pour un Parti communiste du XXIe siècle », porté par André Chassaigne.
LE MONDE -06.10.2018 à 19h23
Par Abel Mestre


Le « dégagisme » arrive Place du Colonel Fabien. Les militants communistes devaient se prononcer entre jeudi 4 octobre et samedi 6 octobre sur quatre textes en lice pour leur congrès, qui se déroulera fin novembre, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).
Et le résultat est inédit : la « base commune », défendue par la direction sortante, autour de Pierre Laurent (secrétaire national depuis 2010) est battue par le « manifeste du Parti communiste du XXIe siècle », porté, entre autres, par André Chassaigne, président du groupe communiste à l’Assemblée nationale, et Fabien Roussel, patron de la puissante fédération du Nord, dont le nom circule pour remplacer M. Laurent à la tête du PCF.

Le texte de la direction recueille 37,99 % des exprimés ; le texte alternatif, totalise, lui, 42,15 %. Ce vote a mobilisé 30 833 communistes quand le PCF compte 49 218 adhérents à jour de leurs cotisations, soit une participation de 62,65 %.

Pierre Laurent a réagi dans la foulée de la publication des résultats :
« Le vote des communistes n’a pas placé la proposition de base commune du conseil national en tête. J’en prends acte. Je respecte les choix des communistes. Je note que les résultats sont très partagés. Nous avons une nouvelle base commune pour discuter et pas de majorité à ce stade pour avancer. Nous avons donc devant nous un immense débat à poursuivre sur nos choix et un immense défi à relever pour la construction commune,
l’unité et le rassemblement des communistes jusqu’au congrès. Les semaines qui viennent nous appellent toutes et tous au travail commun. J’y mettrai toute mon énergie. »


« Vote utile »

Le « Manifeste », comme le surnomment les communistes, a su résoudre la quadrature du cercle du PCF : être à la fois très critique sur le bilan de la direction − notamment sur l’absence de candidat communiste à la présidentielle de 2017 − et sur Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de La France insoumise (LFI).
La personnalité d’André Chassaigne, roué député du Puy-de-Dôme, extrêmement populaire à la base du PCF, a aussi joué en la faveur d’une contribution qui apparaissait comme le « vote utile » pour des communistes en colère qui ne souhaitent qu’une chose : renforcer leur parti et le remettre sur le devant de la scène politique. L’année 2017 a été très mal vécue, avec de mauvais résultats aux élections législatives (2,72 % des voix au premier tour) que la conservation d’un groupe à l’Assemblée natiuonale n’arrive pas à faire oublier.

Pourtant, l’attelage pouvait surprendre : MM. Chassaigne et Roussel côtoyaient des militants « durs » proches de l’ancien maire de Vénissieux (Rhône) André Gerin et le « pôle économie » de Frédéric Boccara. Une « alliance de la carpe et du lapin », comme le dénonçaient ses contempteurs, qui a su séduire au-delà de ses bases naturelles. Le « Manifeste » arrive ainsi en tête dans de nombreuses fédérations (Val-de-Marne, Paris, Nord, Pas-de-Calais, entre autres) et est très haut dans plusieurs autres (Côte-d’Or, Moselle).

« C’est historique comme résultat. Et cela s’est passé sereinement, tranquillement, estime Fabien Roussel.On veut tout faire pour éviter que le parti ne s’organise en tendances. Le défi est de rassembler tous les communistes. »
André Chassaigne, quant à lui, rappelle que « pour la première fois de notre histoire, le texte présenté par le conseil national n’est pas retenu. Cette situation appelle tous les camarades à construire ensemble une orientation politique permettant de rassembler très majoritairement les communistes. » Il ajoute que ce résultat donne « une direction de travail incontournable pour la suite de notre construction collective. »

Camouflet pour Pierre Laurent

Une chose est sûre : ces résultats constituent un camouflet pour Pierre Laurent qui brigue un nouveau mandat. Le sénateur de Paris est même minoritaire dans sa propre fédération… Des rumeurs sur sa démission circulent déjà dans les couloirs du siège. Une période de grande incertitude s’ouvre Place du Colonel-Fabien.
Beaucoup de ces questions seront résolues le samedi 13 octobre, lors du prochain conseil national (parlement du parti). « La démission ou non de Pierre Laurent n’est pas la question. Il va y avoir des discussions et c’est à Pierre de créer les conditions du rassemblement » , tempère Fabien Roussel qui ne veut pas se prononcer sur sa possible accession au poste de secrétaire national du PCF.

« En application de nos statuts, le texte “Pour un manifeste du Parti communiste du XXIe siècle” devient donc la base commune de discussion dont tou•te•s les communistes doivent désormais se saisir pour la travailler, l’enrichir de tous les débats et contributions jusqu’au terme du congrès, avec l’impératif d’une construction collective, écrit la direction dans un communiqué envoyé samedi soir. Il reviendra au conseil national des 13 et 14 octobre, ainsi qu’aux conseils départementaux, d’analyser et de tirer les enseignements politiques des choix effectués les 4, 5 et 6 octobre par les communistes. »

Les deux autres textes en compétition, sont loin derrière. « Pour un printemps du communisme » , emmené par les députés Stéphane Peu (Seine-Saint-Denis) et Elsa Faucillon (Hauts-de-Seine), veut « rassembler les forces antilibérales » pour bâtir un « front commun », principalement avec LFI ; il recueille 11,95 % des voix. Beaucoup de militants le trouvaient trop proche de LFI. Enfin, le texte que d’aucuns qualifient d’« orthodoxe », et porté par les militants de Vive le Parti communiste autour d’Emmanuel Dang Tran, membre du conseil national, réunit quant à lui 7,90 % des suffrages.

Lire aussi :
Le Parti communiste, tiraillé, lance sa campagne européenne
Ian Brossat : « Le PCF n’est pas à feu et à sang »
Xuan
   Posté le 12-10-2018 à 18:42:55   

Ci-dessous le courrier d'un camarade du réseau faire vivre :


bonjour

Comme je vous l'avais annoncé je vous fait parvenir un premier courrier comportant les analyses du vote des communistes et les appels au débat sur le texte majoritaire pour un manifeste du XXIè siècle, devenu la base commune du parti. le premier article est une analyse du vote faite par PAM du réseau faire vivre le PCF publié sur son site, le deuxième une analyse et un appels des signataires du manifeste pour le département du Rhône, le troisième un interview de Chassaigne accordé a la montage et le dernier un appel de communiste pour rebâtir le PCF.

Ce dernier montre que le rassemblement peut s'élargir encore et que le manifeste , base minimum d'accords, peut et doit pouvoir être amélioré dans la perspective du parti révolutionnaire dont le pays et les classes populaires ont besoin.

Nous sommes maintenant dans une nouvelle phase du congrès et toutes ses prises de positions vont dans un même sens, le débat doit avoir lieu ou décidément les bouches s'ouvrent après tant d'années. Il ne s'agit pas de rallumer les étoiles de le devenir des étoiles rouges qui redonnent le courage aux combats parce qu'une issue est possible si nus sortons du capitalisme et de ses cadres destructeurs de nature et de forces productrices.

Déjà quelque chose a changé comme j'ai pu le constater dans la manifestation du 9 octobre auprès des camardes rencontrés. C'était comme un soulagement, mieux un état de grâce, après avoir retrouvé une légitimité par le vote des camarades après que se soit exprimée une position collective qui fait masse. On n'est plus seul, on est plus isolé, une conscience collective s'est prononcée. Chacun de ces témoignages apportaient une preuve supplémentaire au fait que le syndicalisme a besoin d'un parti communiste qui apporte du sens et donne une perspective au combat de classe.

Les semaines qui viennent vont être passionnantes. je sens monter un désir de parole . La confrontation va pouvoir se faire thèse contre thèse dans un climat d'écoute qui semble acquis auprès du plus grand nombre. Malheur a qui viendra le troubler, la légitimité a changer de camps, , elle réclame le bilan, elle réclame le débat, plus qu'un droit d'inventaire elle l'exige pour se donner les moyens du combat et de la victoire des classes populaire sur la minorité exploiteuse.


Amicalement

Gilbert Rémond
Xuan
   Posté le 14-10-2018 à 15:03:27   

Une contribution sur le débat en cours :

http://www.facebook.com/rebatirlePCF/photos/a.176716092915647/314549139132341/?type=3&theater
marquetalia
   Posté le 15-10-2018 à 20:11:35   

en meme temps,en Wallonie,on assiste à une poussée spectaculaire du PT,marxiste léniniste,proche idéologiquement du KKE en Grèce,et demain,le Pcof ou le Prcf auront ils le meme succès en France?-un article du Diplo avait fait allusion au Pt belge,il y a belle lurette,je ne m en souviens plus quand exactement.


Edité le 15-10-2018 à 20:11:57 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 15-10-2018 à 20:54:05   

je ne suis pas certain que le PT belge soit encore vraiment marxiste léniniste….
Xuan
   Posté le 15-10-2018 à 23:24:06   

Il existe une rubrique sur le mouvement communiste international https://humaniterouge.alloforum.com/tournant-mouvement-communiste-international-c1468-1.html.
Ici il s'agit du prochain congrès du PCF, arrête de tout mélanger.
DUROC
   Posté le 16-10-2018 à 09:08:45   

Il serait bon d'encourager les membres du PCF qui s'interrogent sur la stratégie de leur parti, de prendre connaissance de la déclaration de Maurice Thorez au Times ( 18 novembre 1946 ) et des critiques adressées aux dirigeants du PCF par le Bureau d'Information qui a succédé après guerre à la III Internationale. Cela leur permettrait d'approfondir leur réflexion
Duroc
DUROC
   Posté le 16-10-2018 à 13:07:06   

Une précision: il s'agit du rapport de Jdanov le 22 septembre 1947 à la réunion de création du Kominform. ( rapport sur la situation internationale 4 ème partie sur les tâches des partis communistes. )
Xuan
   Posté le 16-10-2018 à 13:43:05   

Il existe un texte http://etoilerouge.chez-alice.fr/documents3/kominform2.pdf
sur cette réunion de septembre 47 à Szklarska-Poreba.
Par contre le texte de Jdanov...

Et d'une manière générale sur la possibilité d'accéder pacifiquement au socialisme.
Ce sont des sujets abordés mais la "base commune" qui a remporté la majorité reste réformiste et le débat existe aussi dans le PCF sur ce point. Mais faire un rappel d'histoire permettrait de mieux cerner le bilan désastreux de l'Union de la Gauche.

Compte tenu des élections européennes à venir, il sera aussi utile de faire progresser l'unité des communistes sur cette question. Les contradictions entre les capitalistes européens, avivées par la "crise des migrants" sont devenues manifestes, mais il n'y a pas d'orientation commune.
DUROC
   Posté le 16-10-2018 à 14:20:47   

Le texte de Jdanov n'aborde que l'analyse de la situation internationale.
La critique du PCF ne porte que sur cette question. La question du "passage pacifique au socialisme n'est abordée.
Ce qui est intéressant, cs sont les raisons que fustige Jdanov pour lesquelles le PCF a failli sur cette question: accepter (ou ne pas oser s'opposer) au cadeau financier des USA, et aussi, ne pas dénoncer le parti socialiste, agent de l'impérialisme américain dans sa stratégie anticommuniste de détruire l'Union Soviétique.
Duroc
pzorba75
   Posté le 16-10-2018 à 17:16:22   

DUROC a écrit :

Le texte de Jdanov n'aborde que l'analyse de la situation internationale.
La critique du PCF ne porte que sur cette question. La question du "passage pacifique au socialisme n'est abordée.
Ce qui est intéressant, cs sont les raisons que fustige Jdanov pour lesquelles le PCF a failli sur cette question: accepter (ou ne pas oser s'opposer) au cadeau financier des USA, et aussi, ne pas dénoncer le parti socialiste, agent de l'impérialisme américain dans sa stratégie anticommuniste de détruire l'Union Soviétique.
Duroc

Le PCF était très affaibli en 1945, nombre de ses dirigeants avaient disparu dans les camps et sous balles des pelotons d'exécution. Le poison de l'union de la gauche était déjà dans le fruit en soutenant le Front Populaire, véritable vivier de politiciens tous plus anticommunistes les uns que les autres. En 1945, les communistes hurlaient mais à toutes les élections faisaient élire des socialistes. Le résultat était connu d'avance. Mais, il a fallu attendre les années 2000 et le fiasco de la gauche plurielle pour voir la situation réelle du parti communiste : une secte d'élus, pour l'essentiel nourrie dans l'Education nationale et les administrations publiques, complètement apeurée avant tous les scrutins et juste bonne à expédier les affaires courantes en assurant une petite retraite à ses dirigeants médiatisés.
Aujourd'hui, le congrès du PCF serait-il extraordinaire s'apparente à un match de football de ligue départementale, 22 joueurs sur le terrain, une dizaine de supporters qui trimbalent les joueurs sur le terrain du matchs en matchs et aucun public. En plus, c'est mal joué.
C'est triste pour les communistes convaincus, s'il en reste.
Xuan
   Posté le 18-10-2018 à 00:26:37   

Il me semble que tu simplifies.

Après la Libération le pCF a été le premier parti de France, ce qui a conduit Thorez à rêver d'un passage pacifique au socialisme parce qu'il briguait la présidence du Conseil en novembre 46. Le rêve n'a pas duré plus de dix jours.
Ensuite la remontée de bretelles dont parle Duroc.

Puis dans les années 47 et 48 des grèves "insurrectionnelles" durement réprimées par les socialistes notamment. Dans les années 50 une lutte dure contre la guerre d'Indochine, etc.

C'est en 56 qu'est dissout le Kominform et que le "rapport secret" de Khrouchtchev est révélé.
En 58 le PCF soutient Mitterrand contre le "pouvoir personnel" de de Gaulle.
Il me semble que le tournant est là, même si des positions erronées ont été prises auparavant.
Xuan
   Posté le 20-10-2018 à 23:46:59   

De la « voie pacifique au socialisme» et de ses conséquences.


Le 6 janvier 1945 le PCF avec à sa tête Maurice Thorez avait envisagé la constitution d’ « un grand parti ouvrier national » . Sans doute espérait-il que communistes et socialistes puissent se réconcilier après la lutte commune contre le fascisme et la Libération.
Le 12 juin, la direction nationale du Parti propose de fusionner le PCF et la SFIO pour créer le Parti Ouvrier Français (POF), et publie une charte d'unité dans l'Humanité
Des comités regroupant des militants des deux partis furent constitués à l’initiative du Parti Communiste, mais la direction social-démocrate s’empressa de rappeler ses moutons à la bergerie. Le 11 août le congrès de la SFIO rejette la charte d’unité proposée par le PCF.
Les dirigeants socialistes se montraient alors tels qu’en eux-mêmes: le congrès de Tours les avait désignés à travers les 21 conditions comme des ennemis jurés du communisme et ils n’ont jamais dévié d’un cheveu. L’histoire contemporaine le montre toujours, de Mitterrand à Hollande jusqu’à Mélenchon, et son « excellente » amie Sophie Chikirou, ancienne fabiusienne et groupie de Jean-Marie Bockel, qui appréciait la « volonté de réforme » de Sarkozy.

Le 12 avril 45 Thorez lançait le mot d’ordre « S'unir combattre et travailler » , adopté par le comité central réuni le 31 aout 1944 dans Paris tout juste libéré, donnant une image d’homme d’Etat visant « une grande renaissance de la France » :
constitution d'une armée démocratique remplaçant l'armée de métier, application du programme du Conseil National de la Résistance (CNR), épuration rapide, châtiment des traîtres, confiscation de leurs biens, retour à la nation des grands moyens de production monopolisés par les trusts, démocratisation, défense de la laïcité, unification des partis ouvriers, unité de la nation toute entière...
Le parti Communiste envisageait alors la prise du pouvoir en s’appuyant sur le soutien effectif des masses populaires.

La mise en place des nationalisations et des grandes réformes sociales de la Libération encouragent le PCF à poursuivre. Il devient le 10 novembre 1946 le premier parti de France avec 28,6 % des voix aux élections législatives.
Quatre jours après Thorez présente sa candidature à la présidence du Conseil. Le 18 novembre il donne la célèbre interview au Times (ci-après).

Il y déclare notamment qu’ « A l'étape actuelle du développement de la société, nous avons la conviction que les nationalisations - le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés - constituent un progrès dans la voie du socialisme. Les nationalisations portent atteinte à la toute-puissance des oligarchies financières, elles limitent les possibilités légales de l'exploitation de l'homme par l'homme, elles placent entre les mains d'un gouvernement démocratique des moyens appréciables pour l'œuvre de redressement économique et social du pays.»

Il affirme la possibilité d’un passage pacifique au socialisme « Les progrès de la démocratie à travers le monde, en dépit de rares exceptions qui confirment la règle, permettent d'envisager pour la marche au socialisme d'autres chemins que celui suivi par les communistes russes » .

Et il renouvelle l’appel aux socialistes « Le Parti ouvrier français que nous proposons de constituer par la fusion des partis communiste et socialiste, serait le guide de notre démocratie nouvelle et populaire.»

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Sur les possibilités ouvertes par les nationalisations, l’Humanité devait rapidement rectifier :
« Les nationalisations ne sont pas des mesures socialistes ... La première condition de l'introduction du socialisme dans un pays, c'est l'institution d'un État socialiste. » [27/11/1946]

Sur la possibilité d’un « passage pacifique au socialisme » , les faits démontrent qu’il n’est certainement pas une règle, ni même une exception, et que le berceau de la démocratie bourgeoise n’échappe pas à la violence de la réaction.

> Le 8 mai 1945, lorsque les manifestations de Sétif, Kherrata et Guelma réclament la libération de Messali Hadj, dirigeant du PPA et l'indépendance de l'Algérie, De Gaulle envoie Duval réprimer la révolte avec l’appui des milices de colons : les villages sont bombardés brûlés et rasés.
> Le 29 mai 1945, encore sur l’ordre de De Gaulle et du général Fernand Olive dit Oliva-Roget, l’armée française bombarde Damas.
> Le 23 novembre 1946, précisément la veille des élections au Conseil de la République, d'Argenlieu l’envoyé de Gaulle en Indochine fait bombarder Haiphong, causant 6000 morts.

Rappelant ainsi que non seulement la force armée appartient encore à la bourgeoisie, mais qu’elle n’hésite pas à l’utiliser avec la plus grande sauvagerie comme le montrent ces sombres exemples, sans parler de l’ignominieux Oradour malgache un an plus tard.

Quant à la « fusion des partis communiste et socialiste » : le 4 décembre 1946 les intrigues des partis sociaux-démocrates et radicaux écartent le PCF et ruinent les espoirs de Thorez et toutes sortes d’illusions sur un « gouvernement démocratique » , bref sur la possibilité de changer de société par la voie électorale, et cela malgré un score historique du PCF.
Les jeux sont faits.

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La lutte des classes reprenait son cours impétueux. Alors que la France était secouée par les grèves, Ramadier avait renvoyé les ministres communistes, communistes que De Gaulle qualifiait de « séparatistes » dans un discours à Bordeaux le 27 juillet 1947. On sait que la répression de ces grèves coûta la vie de Puzzoli matraqué à mort par la police, Penel, Chaléat et Justet tués par les CRS à la gare de Valence, Bettini abattu à l'Estaque. Le socialiste Jules Moch premier responsable de ces assassinats avait proposé à l’Assemblée nationale d’adopter des textes visant à « défendre la République » : suppression du droit de grève dans la police et dissolution de 11 des 54 compagnies républicaines de sécurité (CRS), parce que celles-ci comportent, dit le ministre, « des éléments douteux » , c’est-à-dire des hommes provenant des “milices patriotiques” contrôlées par les communistes et dissoutes.

Ainsi la machine d’Etat n’est pas un outil inerte qui pourrait passer indifféremment d’une main à une autre, mais l’instrument de domination d’une classe comme l’indiquaient Marx et Engels. Cette leçon est issue de l’expérience historique des luttes de classes, et n’est pas propre à une époque ou à un pays.

Ce qui se produisait alors en France faisait écho à la lutte mortelle entre l’impérialisme et le socialisme. Le plan Marshall était annoncé le 5 juin 47.
Quelques mois plus tard, lors de la conférence de Szklarska Poreba, Jdanov indiquait que « Dans la situation internationale résultant de la deuxième guerre mondiale et de la période d’après guerre, des changements essentiels sont intervenus.
[…] Pendant la guerre contre l’Allemagne et le Japon, les Etats alliés marchaient ensemble et constituaient un seul camp. Cependant, il existait déjà dans le camp des alliés une différence dans la détermination des buts de la guerre, ainsi que dans la détermination des tâches relatives à l’organisation du monde après la guerre.
[…] Deux lignes politiques opposées se sont manifestées : à l’un des pôles, la politique de l’U.R.S.S. et des autres pays démocratiques, qui vise à saper l’impérialisme et à renforcer la démocratie ; au pôle opposé, la politique des Etats¬Unis et de l’Angleterre, qui vise à renforcer l’impérialisme et à étrangler la démocratie. »
Il dénonçait le plan Truman-Marshall et ajoutait « Parmi les moyens tactiques des impérialistes, une place particulière revient à l’utilisation de la politique de trahison des socialistes de droite du type Blum en France, Attlee et Bevin en Angleterre, Schumacher en Allemagne, Renner et Scherf en Autriche, Saragat en Italie, etc.
Ils s’efforcent de dissimuler le caractère de brigandage de la politique impérialiste sous le masque de la démocratie et d’une phraséologie socialiste alors qu’ils ne sont en fait que les auxiliaires fidèles des impérialistes en suscitant la désagrégation dans les rangs de la classe ouvrière et en empoisonnant la conscience de cette dernière. »

Il signalait tout particulièrement les agissements crapuleux des socialistes français et des labouristes anglais « Ramadier, Blum, Attlee et Bevin »

Le mouvement communiste international avait alors enterré la thèse erronée du « passage pacifique au socialisme » . Mais après la mort de Staline et le « rapport secret » de Khrouchtchev qui le livrait en pâture à l’impérialisme, cette thèse refit surface et l’autorité du parti soviétique l’imposa au mouvement communiste international.
On constate une fois encore qu’elle a pour corollaire l’alliance avec la social-démocratie qualifiée « force de gauche » , et pour conséquence l’échec sur toute la ligne.

Si les communistes ne cherchent pas à prendre le pouvoir par la violence, la bourgeoisie, elle, tient à le conserver par tous les moyens pacifiques ou non, légaux ou non, de sorte qu’un parti communiste doit envisager non seulement la voie pacifique mais aussi celle non pacifique, et ne pas nourrir d’illusion sur une « voie pacifique au socialisme » .
Les enseignements du congrès de Tours, fondateurs du parti communiste, n’ont rien perdu de leur actualité en ce qui concerne les socialistes et toutes formes de martingales électoralistes.
La nécessaire union du peuple n’a rien à voir avec l’union de la « gauche ».
Tel est le bilan incontournable de « l’Union de la Gauche ».

A l’occasion du congrès extraordinaire du Parti Communiste et de la juste remise en question d’une stratégie de liquidation, l’expérience du passé sert la compréhension du présent et la construction de l’avenir. Les communistes ne sont pas infaillibles, mais la méthode matérialiste consistant à « partir des faits » permet de rectifier et de progresser de nouveau.

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Interview au Times :

« Les élections du 10 novembre ont souligné une fois de plus le caractère national et démocratique du Parti communiste français, profondément enraciné dans les couches populaires, à la ville et à la campagne.

Les travailleurs, les républicains font confiance au Parti communiste français parce qu'il a été et qu'il demeure le parti de la clairvoyance et du courage. Seul, avant la guerre, il a dénoncé et combattu la prétendue non-intervention et la capitulation de Munich, c'est-à-dire la politique de concessions qui a encouragé les agresseurs fascistes. Il a été, sur le sol national, l'organisateur et le dirigeant de la lutte armée contre l'envahisseur allemand et contre la trahison vichyste.

Il est, depuis la Libération, l'initiateur et le conducteur de l'effort populaire pour la reconstruction de la France. Tout le monde sait qu'à l'appel du Parti communiste, les mineurs français ont, depuis un an, doublé notre production de charbon qui dépasse de quinze pour cent les chiffres d'avant-guerre. En même temps, grâce à l'initiative des ministres communistes, les ouvriers, les fonctionnaires, les paysans, les vieux travailleurs, les mères ont obtenu des avantages substantiels.

Enfin, l'opinion démocratique française approuve nos positions en matière de politique extérieure, notamment sur les problèmes de la sécurité et des réparations. Nous n'admettons pas l'idée émise par certains de rendre à l'Allemagne une position économique dominante en Europe.

Nous demandons l'internationalisation de la Ruhr et le rattachement de la Sarre à notre système économique. Nous voulons la liquidation du fascisme et le désarmement effectif de l'Allemagne. Nous estimons nécessaire, indispensable, l'entente entre nos grands alliés anglais, américain et soviétique. Nous repoussons toute politique de blocs et d'orientation exclusive sur l'un quelconque de nos alliés, notre gratitude allant également à tous.

Nous souhaitons le resserrement des liens d'amitié et d'alliance entre la Grande-Bretagne et la France. Je suis d'une province arrosée de trop de sang britannique pour ne pas mesurer le prix de l'amitié franco-anglaise. L'accord devrait résulter d'une juste solution de la question allemande. Nous ne comprenons pas qu'on nous refuse le charbon de la Ruhr et que l'on compromette ainsi le relèvement de notre pays.

Nous avons répété expressément au cours de notre campagne électorale que nous ne demandions pas au peuple le mandat d'appliquer un programme strictement communiste, c'est-à-dire reposant sur une transformation radicale du régime actuel de la propriété et des rapports de production qui en découlent.
Nous avons préconisé un programme démocratique et de reconstruction nationale, acceptable pour tous les républicains, comportant les nationalisations, mais aussi le soutien des moyennes et petites entreprises industrielles et artisanales et la défense de la propriété paysanne contre les trusts.

A l'étape actuelle du développement de la société, nous avons la conviction que les nationalisations - le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés - constituent un progrès dans la voie du socialisme. Les nationalisations portent atteinte à la toute-puissance des oligarchies financières, elles limitent les possibilités légales de l'exploitation de l'homme par l'homme, elles placent entre les mains d'un gouvernement démocratique des moyens appréciables pour l'œuvre de redressement économique et social du pays.

Il est évident que le Parti communiste, dans son activité gouvernementale, et dans le cadre du système parlementaire qu'il a contribué à rétablir, s'en tiendra strictement au programme démocratique qui lui a valu la confiance des masses populaires.

Les progrès de la démocratie à travers le monde, en dépit de rares exceptions qui confirment la règle, permettent d'envisager pour la marche au socialisme d'autres chemins que celui suivi par les communistes russes.

De toute façon, le chemin est nécessairement différent pour chaque pays. Nous avons toujours pensé et déclaré que le peuple de France, riche d'une glorieuse tradition, trouverait lui-même sa voie vers plus de démocratie, de progrès et de justice sociale.

Cependant, l'histoire montre qu'il n'y a pas de progrès sans lutte. Il n'y a pas de route toute tracée sur laquelle les hommes puissent avancer sans effort. Il leur a toujours fallu surmonter bien des obstacles. C'est le sens même de la vie.

L'union des forces ouvrières et républicaines est le sûr fondement de la démocratie. Le Parti ouvrier français que nous proposons de constituer par la fusion des partis communiste et socialiste, serait le guide de notre démocratie nouvelle et populaire. Il ouvrirait largement ses rangs aux travailleurs catholiques auxquels nous avons tendu bien avant la guerre une main fraternelle que beaucoup ont saisie. Nombreux sont d'ailleurs les Français qui partagent notre conception de la laïcité : pas de guerre à la religion, neutralité absolue de l'enseignement au regard de la religion.

Les Français communistes désirent vivement que le caractère national et démocratique de toute leur activité soit compris en Grande-Bretagne. Il n'en peut résulter que des effets heureux dans les rapports entre nos deux pays, pour le plus grand bien de notre cause commune, la cause de tous les peuples, la cause de la liberté et de la paix. »
pzorba75
   Posté le 21-10-2018 à 06:22:19   

Je maintiens que les dirigeants du PCF étaient dans l'erreur dès le Front populaire et qu'ils sont restés sur cette position oubliant rapidement les trahisons des dirigeants socialistes et radicaux de 1938 avec Daladier à Munich, de 1940 à Vichy où bien des élus radicaux et socialistes du Front populaire ont voté Pétain et de 1945 à nos jours en cherchant l'union électorale avec les socialistes comme si les dirigeants socialistes ne menaient pas une politique pro américaine et continûment anticommuniste.
Thorez : c'était des discours et ensuite des compromis électoraux pour maintenir une poignée de sous ministres et des élus sans pouvoir réel, pareil avec Marchais au moment de l'élection de Mitterrand et du premier gouvernement socialo communiste.
Les communistes convaincus ne s'y trompent plus : ils ont rejeté pour longtemps le parti communiste français au musée de l'histoire des batailles perdues, le prochain congrès aussi extraordinaire que bien d'autres ne changera pas la stratégie perdante en vigueur depuis 1935.
Xuan
   Posté le 31-10-2018 à 17:29:56   

Je poursuis la publication des points de vue au sein du PCF.
Il est dans tous les cas intéressant de suivre la tournure que prennent les événements. A l'évidence les dirigeants révisionnistes font tout pour esquiver le débat et conserver l'orientation liquidatrice du PCF, c'est-à-dire la négation du congrès de Tours et du marxisme comme référence. Ce n'est pas un détail de notre point de vue, pas plus que pour les communistes authentiques en son sein.
Un courrier de Gilbert Remond accompagné de plusieurs réactions.

La réaction de Dartigolles, ouvertement anti-léniniste, est particulièrement claire (en violet).

Contrairement à ce que disent souvent les opposants à la direction du PCF, il ne s'agit pas d'un désaccord entre camarades mais d'un conflit antagonique avec une ligne bourgeoise incarnée par ces dirigeants.
Il n'y aura aucun accord avec ces derniers et le seule solution est la séparation organisationnelle.



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"Un texte a été choisi par les communistes, c'est une base commune, pas un texte immuable dont il n'y aurait plus rien a dire. Au contraire il doit maintenant être enrichie, complété, renforcé. Mais comme son nom l'indique il s'agit d' une base de discution qui a sa structure et sa logique et il n'est pas question de la remplacer par une autre d'une autre nature, bref de faire rentrer par la fenêtre ce qui a été sorti par la porte suite a un vote majoritaire .

Le débat doit s'ouvrir sérieusement, fraternellement, égalitairement avec un seul objectif pour tous: l'existence d'un parti communiste engagé dans les luttes et le combat pour une autre société qui rompt radicalement avec le capitalisme. ce débat doit être un débat au fond, celui des idées pas celui des reglement de comptes et des attaques personnelles.

Pierre laurent dans son intervention au CN qui a suivit le vote des commuistes, après en avoir analysé les résultats semblait en convenir mais c'était pour tout de suite après oublier cette clause qui n'est pas que de style pour imposer son heures aux pendules de l'évènement congrès en déclarant :

"Le débat sur le bilan de nos initiatives stratégiques ou unitaires est de ce point très utile si nous voulons avancer en tirant des leçons du passé.
Mais ce travail de bilan n’est utile que s’il ne se réduit pas à une caricature consistant à résumer les causes principales de nos difficultés par – je cite –, le « renoncement des dirigeants successifs du Parti ».

D'aucun comme Dartigolles où dans ma section se sont empressés d'en tirer des augures favorables a leur thèses contestées et de les concrètiser par des demandes d'amendements qui ne sont ni plus ni moins que des demandes visans a une réécriture du texte pour en réorienter son esprits et son contenu. Le vote des communistes doit être respecté!

Pour ces camarades, le parti aurait déjà tranché ce qui fait problème sur un certains nombre de point visé par le manifeste, en particulier en ce qui concerne les pays socialistes, la réovolution d'octobre et ses suites, le léninisme ses principes et leurs applications . il n'y aurait donc pas a y revenir! Il n'est pas non plus tolérable pour eux de critiquer le bilan politique de la direction nationale, ni moins encore de lui imputer les conséquences des orientations qu'elle s'est donné. Les communistes avaient voté ces décisions. Là encore, on ne peut ni les critiquer ni les remettre en question. Elle ne sont plus contestables et d'ailleurs delon les mêmes nous ne sommes plus a l'heure de Moscou. Les temps ont changés. Le socialisme a failli. Suivant l'enseignement de lucien Sève, il ne doit plus être invoqué comme moyen pour aller au communisme . Enfin arguement suprème, l'on ne revient pas sur ce qui a été décidé dans les congrès précédents, même si les faits, parce qu'ils sont tétus, démontrent que ces décisions procèdaient d'une mauvaise analyse et qu'ils ont démenti leur justesse .

C'est ainsi que Dartigolle porte parole du PCF et donc de son secretaire auquel il est tout dévoué en là circonstance, reprends les grieffes de ce derniers contre la nouvelle base commune. IL le fait dans une contribution ou il déclare tout de go: "Pour construire ce texte majoritaire, Pierre Laurent, lors de la réunion du Conseil national des 13 et 14 octobre, a identifié cinq thèmes sur lesquels il convient de poursuivre la discussion et d’amender la base commune (voir CommunisteS du 17 octobre). Certains de ces thèmes nécessitent un travail d’amendements «classiques» pour le préciser et l’améliorer".

Mais, rajoute-il aussi tot, "sur plusieurs questions, de véritables réécritures sont à mon avis nécessaires". Voila qui est dit au plus haut niveau et dont ton ne tarde pas a être adopté un peu partout: la consigne est donnée: le texte doit être réécrit. "Je pense que, pour devenir le texte d’orientation qui les rassemble ( les communistes), la base commune doit être débarrassée de toute formule régressive" le marxisme léinisme fait partie de celle -ci. Cerise sur le gateau Dartigolle va jusqu'a contester le communisme de Marx, son engagement, ses préconisations pour créer des parti communistes aux fin d' organiser les combats de classe et donner a la classe ouvrière une autonomie politique, en utilisant cette remarque brillante " l’œuvre de Marx est évoquée de façon très discutable et où est indiqué « qu’il a montré la nécessité de l’existence de partis communistes » alors que ceux-ci n’existaient pas à son époque".

Que demandait le manifeste du parti commuiste alors? Pour quelles raisons la ligue des justes avait-elle été transformée en ligue des communistes? Il est vrai qu' en le disant ainsi, se trouve disloquée la filiation d'un manifeste à l'autre et sans doute plus inconsciement, autorisé le retour a la sociale démocratie cette forme initiale de l'organisation du mouvement ouvrier avant la creation de la 3è interationale et la décision prise a Tours par une majorité de la rejoindre. Nous n'allons pas revenir a un dogme officielle continu-t -il plus loin. Le marxisme a l'appuis duquel notre manifeste propose de réfléchir les grandes questions du monde se retrouve donc ramené par ce responsable national au statut de dogme religieux . A part ça nous n'étions pas engagé dans un processus d'effacemment du parti communiste!

D'autres continuent dans cette veine et même en rajoute avec un cynisme ridicule qui frise les discours des plus anti communistes lu dans les médias bourgeois. Robert Ingey secrétaire de la fédération des Alpes Maritime par ailleurs signataire du printemps des communistes, déclare que le texte n'est pas amendable et doit être refondu dans sa totalité . Loin d'apporter du sens dans les luttes actuelles, Il " pense profondément que ce « sens » est un profond recul et pose problème à une majorité de communistes. Non seulement aux plus de 57 % des votants qui n’ont pas fait ce choix, mais aussi à une majorité des plus de 18.000 communistes qui n’ont pas participé au vote". Parceque bien sur pour lui, ceux qui n'ont pas voter pensent comme lui. Il participera a la discution précise-t-il, apportera des amendements mais de toute façon ne votera pas pour le texte malgré ces modifications apportées car c'est selon lui, quoi qu'on dise quoiqu'on fasse, un autre texte qui devrait sortir du congrès. On ne peut être plus fractionnel et hors parti, mais c'est pas grâve, a eux tout est permis puisqu'il sont les tenant d'un communisme évolué et moderne.

Comme le défend Pierre Alain Millet dans la réponse qu'il lui fait, les communistes ont n'en déplaise a tous ces camarades, mais le sont-ils encore , le droit de réorienter la politique de leur parti. Ils en ont même l'impérieuse obligation surtout après avoir fait le douloureux constat des impasses dans lesquelles les directions succéssivesde ces dernières décénnies les ont conduit. Ils ont le droit de revenir aux fondements de leur parti et de relever le défit du choix fait a Tours . Ils ont le droit de dire fusse en désavouant les orientations de la direction qu'ils ne veulent pas voir leur parti disparaitre . Ils ont le droit de vouloir se donner un collectif dirigeant qui ne soit pas le reflet concentré sur un homme de la politique spectacle. Ils ont le droit de dire avec Fabien Roussel :"Nous pouvons construire ce changement de direction ensemble , non pas en s’opposant, mais en s’additionnant. Chez nous, dans notre parti, il n’y a pas d’écurie, pas d’éléphant derrière qui on se range. Il faut sortir tous gagnant. Ils ont le droit d vouloir que leur parti retrouve sa place dans la société pour conduire les luttes et permettre les changement qui aboliront le mode de production capitaliste et ses injustices, par un manifeste du communisme du XXIè siècle

vive le parti communiste

vive le marxisme léninisme

Vive le socialisme, et le communisme sont but


Fraternelement


Gilbert"

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Respecter le vote des communistes
Dimanche 21 octobre 2018, par Caroline Andréani ,
38ème congrès 2018


http://lepcf.fr/Respecter-le-vote-des-communistes?fbclid=IwAR27eVHUfOrokLF_S6BHk36MQ7KEQ5c1KSl_zCge9bEetiIs-sjvtvLCufc


Suite à l’adoption du texte « Pour un manifeste du Parti communiste du XXIe siècle », les manifestations d’aigreur se multiplient de toutes parts...

Depuis le choix de la base commune, des responsables de sections, de fédérations et des signataires des autres textes se répandent dans toutes les instances de notre parti pour expliquer que le texte choisi, « Pour un manifeste du Parti communiste du XXIe siècle », est indigent, confus, voire raciste, sexiste, complaisant vis-à-vis des dictatures et j’en passe. Plusieurs solutions selon eux : réécrire le texte de bout en bout ; remplacer des chapitres entiers par ceux du texte du conseil national pour en modifier le sens ; ou émettre tellement d’amendements que la base commune soit vidée de sa substance.

Cela témoigne d’une conception du respect de l’expression démocratique assez surprenante.
Le choix de la base commune n’est pas un coup d’État. Le vote a été organisé de manière transparente par les instances du parti. Chaque communiste a eu à sa disposition les textes, et donc la capacité de choisir en toute connaissance de cause. Sur les 50.000 adhérents-cotisants de notre parti, 30.000 se sont exprimés, sans avoir le couteau sous la gorge, ni d’injonction à voter pour tel ou tel texte (sauf celle du secrétaire national à quelques jours du scrutin, mais c’est une autre histoire).

En contestant la base commune choisie par près de 13.000 adhérents, c’est donc le choix majoritaire librement exprimé par les communistes qui est remis en cause.
On croirait du Bertolt Brecht dans le texte : « Puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple ».
En décidant de mener une guerre de tranchées, ces camarades témoignent de leur absence de maturité politique. Il faut être irresponsable pour tenter de bloquer les débats entre communistes, au risque de nous diviser et de nous lancer dans une guerre fratricide. Le congrès pourrait se transformer en foire d’empoigne. La colère exprimée à travers le vote de la base commune, si elle ne trouve pas de débouché tangible, pourrait aussi se traduire par des départs massifs. Le parti communiste est-il capable de survivre à une énième hémorragie ? Je ne le crois pas.

Nos dirigeants sont-ils à la hauteur des enjeux ? Le choix de la base commune est un désaveu cinglant à la ligne qu’ils portent depuis plusieurs congrès. Ils doivent l’accepter, et faire en sorte de mener les débats à leur terme. C’est cela, respecter le choix des communistes. Autrement, nous devrons nous interroger sur la lucidité et la capacité de notre direction à mener les changements nécessaires pour que le parti communiste redevienne une force politique dans notre pays.
Aujourd’hui, nous n’en sommes plus à nous battre sur des textes de congrès qui n’intéressent qu’une frange de plus en plus restreinte de militants. Il est temps analyser la situation et de nous poser les questions qui doivent permettre d’aller vers un redressement de notre parti. Ces questions ne sont pas tellement nombreuses.

On pourrait les énumérer ainsi :
• Où en est réellement le Parti communiste français ?
• Peut-il redevenir une force politique crédible ?
• Si oui, sur quelle ligne politique et comment ?
Autrement, nous nous limiterons à accompagner notre parti déliquescent jusqu’à sa disparition. Autant dire que cette perspective risque de ne pas créer l’enthousiasme chez une majorité des communistes.

Caroline Andréani

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20 octobre 2018
6 semaines pour transformer l’essai !
Lundi 22 octobre 2018, par Paul Barbazange
38ème congrès 2018 | 1 |
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http://lepcf.fr/6-semaines-pour-transformer-l-essai?fbclid=IwAR0kWpIFvuu-ftg1kC8pjewcKAAEasBUdZngf9yNBBGRHv4GPO5SRUe8SVw

Le vote des communistes les 4, 5 et 6 octobre 2018 a ouvert une nouvelle période dans l’histoire du Parti Communiste.

Les 6 semaines qui nous séparent du congrès et le congrès d’Ivry lui même complèteront le sens de ce vote.

Face à un "pronostic vital" engagé (p. 61), les communistes à jour de cotisation ont choisi à 42,02% face à 37, 81%, une base commune porteuse de profonds changements, tant sur l’ensemble de l’orientation politique, la réflexion sur l’histoire (bilan), les questions théoriques, les analyses sur l’actualité politique, que sur l’organisation à venir du Parti et le choix des équipes dirigeantes.

L’effacement du Parti a été repoussé. Bien sûr, depuis le soir du vote, une partie des dirigeants ayant soutenu l’orientation minoritaire tente de s’adapter et continuent leurs pratiques. Cela n’a rien de surprenant.

Il y aurait "affrontement d’ambitions personnelles", "texte sans contenu", "lacunes inacceptables condamnant une orientation", et à d’autres moments "du bon dans tous les textes" permettant "une synthèse par amalgame".

Dans chacune des étapes qui nous sépare des décisions finales du congrès : cellules, conférences de section, conférence fédérale, congrès, les animateurs, l’ensemble des communistes ayant fait le choix du texte "pour un manifeste du XXIème siècle", vont devoir faire preuve de présence, de fermeté, d’initiatives.

Cela dans des contextes différents en fonction des résultats dans leurs sections, leurs fédérations. Mais partout avec un atout majeur : la base de départ statutaire (P. Laurent l’a rappelé dans son intervention devant le CN du week-end !) est le texte que nous avions proposé. Il a un grand besoin d’améliorations, c’est l’objet de ces 6 semaines.

Ce texte porte surtout sur un choix stratégique indéniable qui ne peut être dénaturé, sauf à décider de reprendre à nouveau l’orientation antérieure : certains d’entre nous craignent dans cet affrontement compliqué de manquer d’arguments, de ne pas disposer dans leur relatif isolement des informations nécessaires. Rassurons-nous, l’essentiel est dans le texte adopté par les communistes ! Nous sommes la majorité en devenir parce que les communistes l’ont voulu.

Agissons partout dans l’esprit du "Manifeste", poursuivons la bataille de la mise en mouvement de tous ceux qui veulent un Parti Communiste du 21ème siècle. Seuls s’excluent d’eux même les partisans de la dilution et de l’effacement.

En outre, la déclaration lors du CN de Fabien Roussel, secrétaire départemental du Nord, député, montre dans quel esprit peut se bâtir la nouvelle direction.
Veillons donc partout à la composition de délégations. Ne laissons aucune décision sans contrôle démocratique. Les délégations de section et au Congrès peuvent être partout porteuses de résultats, de la démarche des Communistes et des perspectives militantes.

L’affrontement des idées va se concrétiser au niveau des amendements. Nombreux sont ceux qui visent à renforcer le texte, à le compléter, à le rendre plus lisible. Il en est besoin. N’oublions pas les conditions ultra rapides de sa rédaction et sa densité qui nous a conduit à des "blancs" lorsqu’il n’était pas question de stratégie. Nous travaillerons ensemble à la qualité de ces amendements. Il s’agira de donner force et solidité à l’orientation choisie. Le seul critère étant le maintien de la substance du texte.

D’autres amendements viseront à dénaturer la base commune. Nous devrons les réfuter un à un en nous appuyant sur l’esprit du choix des communistes.
Pour la clarté des débats visant au meilleur compromis possible, sans surenchère, nous pouvons déposer nous-mêmes des amendements s’inscrivant dans ce qui est le bien commun du réseau "Faire vivre et renforcer le PCF".
Le "Manifeste" est déjà un compromis. Un bon compromis, puisqu’il a rassemblé une majorité en cours d’élargissement. Il doit garder sa force sur des questions comme :
• la place de la classe ouvrière et des couches populaires.
• l’apport théorique du marxisme vivant, la formation des militants.
• La composition et les pratiques de direction du Parti.
• le renouveau internationaliste communiste.
Chacun en fonction de sa sensibilité trouvera place à des propositions. Ne négligeons ni ce qui améliorera immédiatement la qualité et la surface du rassemblement, ni ce qui ouvrira des perspectives pour demain.
Un mouvement sans précédent connu est en cours. Sachons renforcer son ampleur d’ici le congrès d’Ivry. Pour filer la métaphore du titre : « nous avons l’avantage et le ballon, jouons la gagne partout ».

Un texte de Congrès à enrichir par des communistes majeurs et souverains !
22 Oct

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Lundi 22 octobre 2018, par Danielle Trannoy,
38ème congrès 2018

Au CED de mercredi dernier, je n’ai pas apporté d’appréciations comme je le souhaitais sur la résolution proposée ce soir. D’une part, je n’avais pas entièrement lu la déclaration parue dans Communistes et, d’autre part, pas suffisamment réfléchi à la démarche qui nous engage. J’étais intervenue sur le résultat du vote qui donne le Manifeste majoritaire comme base commune pour le congrès.

Notre rôle de direction : respect du vote, poser les bases statutaires : rôle des instances où les communistes doivent exercer leur totale souveraineté dans leurs sections, la conférence fédérale jusqu’au congrès. ; pour les commissions tant du texte que les autres celle concernant les directions que celle de la transparence nous devons veiller à leur bon fonctionnement reflétant la volonté des communistes. C’’est évident !
Je ferai donc plusieurs remarques sur la résolution proposée.
Le nouveau contexte, plusieurs points sont à souligner :

Un vote majoritaire :

Le texte « Pour un Manifeste du parti communiste du 21ème siècle » arrive en tête (42,02%) et devient donc la base commune légitime de tous les communistes pour le congrès d’Ivry. Pour la première fois, le texte de la direction nationale sortante est minoritaire (37,81%), plus de 62% des votants ayant choisi un autre texte.

Une affirmation : le refus de l’effacement, un bilan, une ligne stratégie

Pour André Chassaigne et d’autres camarades…. « C’est l’affirmation d’une volonté d’un Parti communiste qui retrouve toute sa place dans le paysage politique français parce qu’on a besoin de lui, c’est une question d’utilité sociale. Donc c’est une forme de refus de l’effacement qui est le résultat d’une ligne stratégique. »

Une prise de conscience

Malgré nos fragilités (organisation, idéologique), un mouvement, une prise de conscience se dégagent pour faire un vrai bilan, qui n’est pas dirigé contre tel ou tel, pour la recherche d’une unité nouvelle, à construire et élargir dans le congrès qui s’ouvre, pour un parti plus visible, à partir de l’orientation choisie.
Nous avons pu constater cette montée de l’opinion lors de l’appel à l’écriture d’un texte commun parce nous n’avions pu être entendus par notre Direction de la nécessité d’un seul texte pour rassembler les souhaits des communistes, surtout en juin 2017.
Le texte de congrès est écrit : il est à enrichir.

Un nouveau centre de gravité

En effet cela va permettre à tous les communistes quel que soit le texte pour lequel ils ont voté de se saisir ensemble fraternellement de cet espace de débats plus large pour aborder les questions de fond (bilan, stratégie, orientation nouvelle, forme d’union, changement de direction, organisation) et ainsi participer à la rédaction d’un texte clair, qui redonnera du sens au mot communisme et permettra au parti communiste de s’inscrire dans le 21ème siècle, donc pas de repli identitaire mais au contraire ouverture sur le monde du réel.

Dans cette démarche, la campagne des européennes de 2019 qui est lancée doit prendre une autre dimension avec Ian Brossat comme tête de liste d’une liste de large rassemblement avec des contenus transformateurs pour être entendus par les salariés, le monde du travail confrontés aux pires violences de l’UE.


Pour revenir au texte de la résolution,
Compte-tenu de tous ces éléments, je pense que les communistes sont majeurs, qu’ils ont voté et que le texte s’il doit être enrichi ne peut être remis en cause dans sa structure ainsi que le sens de la démarche.
Afin de ne pas « l’ embrouiller » par une atténuation du texte, il me semble que la résolution pourrait reprendre (dans paragraphe 3) les 6 points du « Manifeste » qui ont une logique globale de la démarche qui a été votée majoritairement.


1. Un bilan critique
2. Relever les défis de la crise
3. Le communisme de notre temps
4. Un nouvel internationalisme
5. Pour une nouvelle stratégie de rassemblement et d’unité populaire
6. Pour un parti communisme utile, agissant, audacieux et novateur, internationaliste et révolutionnaire


Je pense que les communistes ne souhaitent pas qu’on leur tienne le stylo ou qu’on leur dise comment utiliser le « copier-coller » de tel ou tel texte (qu’ils n’ont pas votés) pour leur expliquer qu’ils n’ont pas très bien voté, qu’ils n’avaient pas tout compris…. (souvenirs très amères….)
Avec le texte du « Manifeste », nous avons voulu que les communistes s’approprient leur texte, leur congrès (en évitant les textes fleuves illisibles qui de congrès en congrès où il n’y a pas de débat de fond possible pour faire de choix idéologique et politiques importants, donc choix sans identité, sur son rôle et son utilité de parti révolutionnaire.
En cela le congrès peut être extraordinaire, et être une base pour la reconstruction de notre Parti.

En effet cela va permettre à tous les communistes quel que soit le texte pour lequel ils ont voté de se saisir ensemble fraternellement de cet espace de débats plus large pour aborder les questions de fond.


Il n’y a donc pas de vainqueurs et pas de perdants ou plus tôt il y a un gagnant le parti communiste.

Nous nous félicitons donc de ce résultat tout en ayant conscience de nos difficultés de temps, d’organisation.

Danielle Trannoy

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réunion de cellule et travail sur notre base commune : ce qui paraît devoir être pris en compte


20 Oct

http://histoireetsociete.wordpress.com/2018/10/20/reunion-de-cellule-et-travail-sur-notre-base-commune-ce-qui-parait-devoir-etre-pris-en-compte/?fbclid=IwAR3TqkwSmiP5ILbgtRTC-zo2PZrFIFQ3L3jOR8XFWITWLFZf2kFZI_DxOB0


J’ai pris l’habitude dans le cadre de ce congrès de vous faire des croquis d’ambiance, à la base. Parce que quelles que soient les difficultés rencontrées c’est de cette vie de la cellule autant que de mon histoire dans le mouvement communiste que je tire mon optimisme et ma volonté de lutte. Grâce aux communistes j’ai fait l’expérience qu’une autre conception de la politique était possible, réellement désintéressée et plus respectueuse les uns des autres que partout ailleurs. Aragon se moquait de moi en me disant « être optimiste ce n’est pas un métier! » Oui mais on ne fait pas de la politique avec du ressentiment et on apprend beaucoup en faisant confiance. Depuis 20 ans que j’en prends « plein la gueule » (pour parler trivialement), il y a bien longtemps que j’aurais renoncé si je n’avais pas cru en « l’homme communiste », celui qui a vu un jour le monde si clairement qu’il ne peut l’oublier ». En sachant que l’homme communiste ressemble parfois à l’homme des temps obscurs et que personne n’est tout à fait apte à monter sur ses propres épaules.

Dans ma cellule, nous avons été 5 a voter pour le manifeste(16,12%), 3 pour le texte 2(9,60%), une pour le texte 4(3,22%) et tout le reste c’est-à-dire 22(71,6) a voté pour la base de la direction. Notre section la plus importante en nombre d’adhérents de Marseille (4 et 5) est parmi celle qui a fait un des scores les meilleurs pour la base de la direction et a assuré la majorité au texte de la direction dans les Bouches du Rhône. Mais cette section est composée de deux grosses cellules et de militants en vrac. Ce sont ces derniers qui ont assuré le triomphe sans partage de la base de la direction (77,78%) et quelques voix pour le texte 2 (22,2%). Le Manifeste n’a recuilli des voix que dans les cellules où il y a eu discussion, les autres ne s’étant pratiquement pas réunis.


Lors de la réunion de section de mardi qui s’est trés bien passée, parce que nous unit le refus de l’affaiblissement que serait la division,et que la position fédérale a été juste en ce sens(1); il faut noter que n’étaient essentiellement présents et prêts à discuter que les membres des deux cellules. Ce constat pourrait être fait ailleurs même dans le cas d’une mise en minorité il est clair que ceux qui ont préparé le congrès, affronté les positions dans un débat démocratique ont plus avancé que les autres et sont plus prêts à « jouer le jeu » comme nous y a invité le texte du comité fédéral. Le problème est que depuis le congrès de Martigues toutes les instances démocratiques que sont les cellules ne jouent plus qu’un rôle résiduel, en particulier celles d’entreprise.

Au début c’est normal il y a de la tension dans l’air, l’ambiance est souvent explosive dans la cellule (à la méridionale diraient certains). Mais on joue le jeu à partir de ses positions initiales ça c’est normal. Ma formation d’enseignant chercheur, sans doute, fait que je supporte très bien les différences de point de vue, j’y vois le moyen d’avancer et en plus cela m’intéresse de noter les convergences et les oppositions réelles, en revanche mes interventions disons « doctorales », la position de « celui qui sait », ont le dos de me mettre tout le monde à dos. Jusqu’à ce que chacun ait compris que nous cherchons la même chose, en l’occurrence pour cette réunion, ne pas diviser le parti, sortir renforcer, et en finir avec l’effacement. Il y a des moments pénibles où je rame, je rame avec l’impression d’attaquer la falaise. Je repense à ce que m’avait dit mon mari quand j’avais été élue membre du Comité central: « rien de plus difficile à diriger que les communistes, ce sont tous des chefs »… Il est clair que je ne suis pas douée… mon seul atout est que je suis si nulle que je provoque des mouvements autogestionnaires spontanés: tout pour éviter que je m’en mêle sauf s’il s’agit d’être le porte plume.

Mais revenons-en au déroulement de l’étude du texte, nous avons débuté par le préambule puis par le bilan.
Il y avait beaucoup d’a priori que l’on va retrouver tout au long du texte, en particulier celle « d’un retour en arrière » personne ne sait exactement ce que ça veut dire, mais ça se fixe sur l’idée d’avant-garde alors qu’il leur semble une garantie de démocratie et de succès qu’il n’y ait pas de rôle spécifique du parti. Là, toute l’expérience accumulée et que chacun décrit à l’envie, la manière dont ils ont été trahis par les socialistes, emportés dans le désaveu qui a frappé ces derniers, puis Mélénchon refusant le désistement si les communistes ne venaient pas à genoux signer la charte, ne semble pas les prémunir contre cette incantation: « il ne faut pas de parti guide ». A la limite si l’on veut en finir avec macron il faut se fondre dans la masse et dans tous les sociaux démocrates qui passent à notre portée.

C’est là comme souvent dans les résistances idéologiques à la fois le point sur lequel s’acboutent le refus de changer et dans le même temps celui de la plus grande vulnérabilité parce que chacun sent bien que se joue la survie du parti et que « l’effacement », la destruction idéologique et organisationnelle autant qu’éléctorale ne peut pas se poursuivre et tout le monde est sincérement attaché au parti.

Il me semble que la rédaction finale du manifeste devrait plus avoir à coeur de marquer la différence entre des alliances conjoncturelles, soit dans un combat, soit dans une élection et des carcans organisationnels permanents dans lesquels nous perdons notre identité comme la gauche plurielle ou le Front de gauche. Ensuite de bien marquer les différences dans le type d’éléction, par exemple les présidentielles où nous avions déjà tiré la leçon de la cadidature de Mitterand et décidé de la nécessité de présenter un candidat. Nécessité encore renforcée par le passage au quinquennat. C’est pareil pour les Européennes où il serait dangereux de présenter un programme de confusion avec des gens comme Benoit Hamon et d’autres qui ont les mêmes positions de fait que Macron au moins sur cette question là. Seul le parti est actuellement en situation de dénoncer le piège tendu entre ceux qui disent que si on retourne à la nation on aura tout réglé et ceux qui se présentent comme le progrès l’ouverture parce qu’ils veulent l’Europe des marchés et de la dictature financière. Il est bon que notre candidat ait commencé sa campagne et il faut entrer en campagne à ses côtés.

C’est vrai pour les élections, mais la nécessité de défendre une ligne politique autonome va plus loin que les contraintes éléctorales dans lequelles nous sommes périodiquement pris. Si ce n’est qu’il y a dans l’inconscient collectif l’abandon de toute visée révolutionnaire, il faut survivre, avoir des élus et aider les gens qui souffrent. Un abandon de la lutte idéologique autant que de la perspective révolutionnaire. Ce qui explique que les plus jeunes, les forces vives ne s’y reconnaissent pas.
Je me demande comment nous sommes passés de cette conviction qui était la notre de ne pas céder à l’opportunisme, de savoir défendre des positions y compris impopulaires, prendre acte sur l’avenir à ce désir d’être en conformité? Le parti qui avec Gabriel Peri proclamait « Munich c’est la guerre » ou encore celui de mon enfance qui à Marseille défendait la nécessité de la paix en Algérie y compris quand le FLN avait prétendu faire sauter les réserves d’essence de Mourepiane. Notre dernier anticonformisme tend alors à être sociétal et charitable. Aujourd’hui où les périls s’accumulent, la guerre, les haines xénophobes, si nous ne sommes pas capable de cette hauteur de vue qui est celle d’un parti révolutionnaire et donc de dépasser les contraintes des alliances au sommet, nous n’avons aucune chance parce que nous n’aurons pas joué notre rôle.

C’est très difficile de passer à ce niveau d’analyse parce qu’on se heurte à des slogans issus de la mutation et répétés depuis quelques congrès. Les faits sont là, l’état du parti, la baisse du nombre d’adhérents, les résultats, mais on revient au slogan et donc à l’accusation du « retour en arrière », une sorte d’effet magique comme toutes les idéologies.

Il y a une phrase venue du fond des âges et qui produit chez ces communistes sincères, issus de famille communiste, un effet désenvoutant c’est : « L’union à la base toujours, l’union à la base et au sommet quelquefois, l’union seulement au sommet jamais ». Il y a aussi la conscience d’une dégradation accélérée de la situation.
Nous avons avancé mais je suis sûre que cette affaire va nous poursuivre tout au long de l’analyse du texte et je trouve qu’elle mériterait d’être mieux mise en évidence dans le corps du texte.

Deuxième critique qui me semble devoir être prise en compte et qui est double.

Les camarades trouvent trop négatif le bilan et surtout remonter à 2002 leur parait insuffisant. Il y a le congrès de Martigues mais il y a aussi le programme commun. Et derrière tout cela il y a la chute de l’uRSS. Enfin, ils ont résisté, même si le parti est affaibli, il existe alors qu’en italie et dans d’autres pays d’Europe il a disparu. Tout le monde note également le bon score du PTB belge et la vitalité du parti communiste portugais.

Donc j’ai proposé pour tenir compte de ces remarques que l’on fasse passer le paragraphe de la fin du bilan sur la chute de l’URSS au début. A partir de là il faut également noter cette résistance et le fait que le pCF ait continué à exister, qu’il n’a pas eu le destin du PCI.Ce bilan là aussi doit être pris en compte. Je suis chargée de rédiger ces modifications pour la prochaine réunion. Je vais le faire en insistant sur le fait parfaitement exact que grâce à un effort collectif multiforme, le parti communiste n’a pas voulu changer de nom, et malgré la débâcle électorale des dernières législatives il a conservé un groupe. Il mène ce congrès et se donne les moyens d’un examen en profondeur constructif.

Danielle Bleitrach

(1) le refus de la division est une bonne chose mais il ne faudrait pas que nous tournions à la motion de synthèse digne de Hollande dans les Congrès du PS. Je dois dire que j’ai mal perçu les ajouts faits à la prise de position juste du secrétaire fédéral dans le bulletin fédéral « interactif » je cite « l’étape qui est devant nous est à la discussion et à la mobilisation des communistes afin d’enrichir la base commune pour se reconnaître ensemble dans le texte final » et la chute « Mobilisé-es contre l’entreprise de démolition sociale macroniste, contre le capitalisme qui entraîne l’humanité et notre planète à la catastrophe, contre le racisme, le sexisme et l’homophiobie, mobilisé-es pour la solidarité, le progrès et la paix, les communistes sont dans l’action pour changer de société ». Les communistes ont choisi une logique et un changement stratégique, il faut l’approfondir et pas le dénaturer.
Notre parti a besoin d’un nouveau cap politique.

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Intervention au Conseil national du PCF de Igor Zamichiei
(13.10.2018)

jeudi 18 octobre

Le résultat du vote pour le choix de notre base commune est un événement.
Un événement qui trouve de l’écho à l’intérieur mais aussi l’extérieur du parti. Des camarades, des syndicalistes qui s’étaient éloignés du parti regardent à nouveau de notre côté, alors même que notre débat se poursuit. Cessons donc les caricatures, comme celle que je viens encore d’entendre, affirmant que les soutiens de ce texte sont déconnectés de la société. Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots, Pascal Joly que je vois ici et qui a eu de hautes responsabilités dans la CGT, tous deux soutiens du texte, ne seraient donc pas ancrés dans la société, dans le monde du travail ? Soyons sérieux.

Prenons-nous suffisamment la mesure de l’événement qui vient de se produire dans le parti ? Combien de signaux non entendus comme le vote à 51 % du texte adopté par le conseil national au dernier congrès ou encore la division provoquée par notre présidentiel ? Allons-nous continuer comme avant ?
Et faisons attention à la façon dont on se qualifie dans notre débat. Nous sommes tous communistes. Dire que les camarades qui ont soutenu le texte du manifeste sont identitaires est non seulement faux mais, depuis que ce texte est notre base commune, une telle qualification dégrade l’image du PCF.

Bien sûr, cette base commune ne détient pas toutes les clés de la relance de notre parti, mais elle représente un espoir !

L’espoir d’un parti qui affirme son originalité communiste, non pour lui-même, mais parce que cette originalité est une clé pour la compréhension du capitalisme et pour son dépassement.

L’espoir d’un parti qui ne décrète pas le rassemblement, mais qui cherche à le construire à partir d’un niveau de conscience de classe et d’un rapport de force donné pour le faire évoluer.

L’espoir d’un parti où les femmes, les jeunes, les travailleurs.euses, les catégories populaires se retrouvent parce que notre parti se met au service de leurs modes d’engagement.

C’est de ce parti dont nous avons besoin pour combattre la montée identitaire qui chaque jour s’accélère comme on le voit au Brésil et pour affronter la prochaine crise financière dont les signes se multiplient. En 2007-2008 lors de la précédente crise, une brèche s’était ouverte pour notre projet communiste, qu’en avons-nous fait ? C’est de ce parti aussi dont nous avons besoin pour réhabiliter les enjeux de classes et unir les travailleurs et les forces de gauche.

Je crois que notre réunion de ce week-end est un peu à la croisée des chemins. Comment avancer concrètement ? Il y a, me semble t-il, deux exigences :

1) Premièrement ne repartons pas de zéro sans tenir compte du vote des communistes en cherchant une synthèse molle au sommet entre dirigeants. Nous avons une base commune et un processus démocratique que nous devons respecter : tous les communistes vont maintenant tenir des congrès de sections et de fédérations pour discuter ce texte, l’amender, l’enrichir autant qu’il doit l’être. Créons les conditions de la participation du maximum de camarades à ces réunions. Et plaçons le travail de la commission du texte au service de ce processus démocratique et non pour le chapeauter.

2) Deuxièmement, ne tentons pas à l’inverse de nous compter jusqu’au bout dans un esprit de revanche. Poussons le débat entre-nous sur les immenses défis posés à notre parti, Pierre en a cité plusieurs. Pour ma part, je pense que nous devrions débattre du projet et des initiatives qui permettront de créer les conditions de l’unité de la classe exploitée telle qu’elle est aujourd’hui dans sa diversité. Autre question décisive pour moi et que j’ai pris le temps de développer dans une contribution au congrès : la construction de mouvement populaires, non plus seulement de résistance, mais de nouvelles luttes offensives, positives à toutes les échelles, nationale, européenne et mondiale. La question d’une alternative majoritaire à Macron nous est effectivement posée, mais si nous faisons comme d’habitude par une offre politique de sommet, ce sera un échec !

J’ai la conviction que si nous respectons le vote des communistes et si nous affrontons avec créativité de tels défis, nous pourrons enrichir la position de la base commune pour construire une orientation très majoritaire dans le parti.

Ce sera décisif mais cela ne suffira pas pour réussir notre congrès extraordinaire.
Nous pouvons avoir le meilleur texte possible, si nous ne changeons pas le fonctionnement et la composition de nos directions pour mettre en œuvre les orientations décidées, alors nous échouerons.

Nous devons comprendre les obstacles réels que nous rencontrons et interroger l’efficacité de nos gestes militants et de nos processus de décisions pour atteindre nos objectifs de transformations du PCF. Nous avons besoin d’écouter beaucoup plus le parti, prendre appui sur la richesse de notre corps militant, et nous devons échanger beaucoup plus avec les adhérents, entre dirigeants, entre secrétaires fédéraux et de sections sur nos actions concrètes et leur portée. C’est comme cela je crois que nous progresserons et construirons un parti cimenté par la volonté de faire et non plus seulement de dire.

Enfin, je vous le dis comme je le pense, alors que nous ne sommes plus qu’à six semaines de notre congrès, chacun de nos choix sera décisif pour l’unité du parti.
Au point où nous en sommes, d’ici au congrès national, nous aurons tous des pas à faire les uns envers les autres avec pour boussole ce que les communistes de toute la France expriment dans notre débat. Chacun doit prendre ses responsabilités, c’est la condition pour aboutir à une seule liste au Congrès.

Notre parti a besoin d’un nouveau cap politique. Pas pour les six prochains mois ou pour la prochaine année. Mais pour la décennie à venir. Une réorientation et une nouvelle direction collective qui crée une dynamique sans précédent dans le parti et dans la société. Pour ma part, je continuerai à y consacrer toute mon énergie en visant le rassemblement des communistes autour d’un ambition politique qui fixe un nouvel horizon à notre combat.

Intervention de Fabien Roussel au Conseil National du 13 octobre 2018
jeudi 18 octobre

« Il faut entendre ce que les communistes ont exprimé lors du choix du texte de base commun
.
Il y a une forme de mécontentement, d’insatisfaction, même de la colère chez les militants. Ça ne date pas d’hier mais la dernière séquence électorale, présidentielle et législative, cristallise ce mécontentement. Beaucoup de communistes disent : « plus jamais ça ».

On a besoin d’en parler, d’en faire le bilan.

Il y a aussi une orientation qui a été choisi avec « le Manifeste ». Et il y a de l’espace dans ce texte, qui est maintenant notre base commune, pour l’enrichir, pour que tous les communistes s’y retrouvent. Il ne faut pas caricaturer certaines idées.

Les camarades ont aussi exprimé un besoin de changement, avec un Parti plus lisible, plus visible, plus fort. A ce titre, la perte des adhérents depuis notre dernier congrès est préoccupante. Avoir plus d’adhérents, ça doit être une priorité et c’est une bonne idée de lancer une campagne d’adhésion dés le congrès terminé.

Les communistes expriment aussi le rejet de l’organisation en tendance. Il faut tenir bon. Ce n’est pas parce que tel texte a obtenu autant de voix que cela doit se traduire par un nombre de représentants équivalent dans les commissions. Il faut réussir à tenir compte du vote sans s’organiser en tendance.

C’est pour cela qu‘il faut maintenant créer toutes les conditions du rassemblement et respecter la parole des communistes, à la base. Il faut tout faire pour que la très grande majorité des communistes se retrouve sur une feuille de route commune, écrite à partir du Manifeste. Cela doit être notre priorité à tous.

Et c’est sur la base de cette feuille de route qu’il faut imaginer une direction cohérente, en phase, composée d’hommes et de femmes travaillant ensemble, en bonne entente.

Il faut privilégier le débat d’idées et pas le débat de personne.

Attention à l’idée proposée : Si la commission des candidatures demande aux communistes de débattre sur le choix du secrétaire national, en proposant des noms, on va re diviser le parti alors qu’il faut le rassembler. On va opposer des noms, des camarades. Quelle image va-t-on donner.

Allons au bout du débat sur l’orientation et parlons en même temps des directions. Et si la question de la direction monte, si la question du renouvellement de secrétaire national s’exprime fortement, il faudra l’entendre. Laissons les communistes en parler librement.

Mon nom a été cité. Si mon expérience, mon mandat de député, peuvent être utile, si ça peut rassembler, si ça peut donner l’idée d’un Parti qui bouge, change, se renouvelle, alors je veux bien me mettre à disposition du Parti. Mais je le mets à disposition pour construire cela, pas pour diviser, pas pour mener une campagne contre Pierre Laurent.

Nous pouvons construire ce changement de direction ensemble , non pas en s’opposant, mais en s’additionnant. Chez nous, dans notre parti, il n’y a pas d’écurie, pas d’éléphant derrière qui on se range. Il faut sortir tous gagnant. Montrons jusqu’au bout que nous ne sommes pas un Parti comme les autres.
Un vote historique
Mardi 16 octobre 2018, par Alain De Poilly

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http://lepcf.fr/un-vote-historique?fbclid=IwAR3lHXrjBwY61PrELLIfWoaSBN8pWWAtdIqyGOKsK6qp9b955wdRIsgLDVQ

Le texte de la direction sortante, faussement qualifié de base commune, n’a recueilli que 37,81 % des suffrages des votants. Ce vote est historique à plus d’un titre.
D’abord c’est une condamnation de la politique d’effacement du parti communiste conduite depuis le congrès de Martigues. Ensuite c’est la fin d’un tabou, effectivement jusqu’à présent, ne pas voter pour la base dite commune présentée par la direction, c’était diviser le parti, l’affaiblir, voire être contre le parti, la direction s’identifiant au parti, le seul texte légitime était de ce fait celui de la direction.

Cette conception a couté cher à notre parti. En effet, en entretenant l’idée d’une ligne officielle seule légitime, cela a conduit à l’immobilisme idéologique et politique.
En votant majoritairement pour l’élaboration d’un "Manifeste du parti communiste du 21ème siècle", les communistes ont voté non pour une tendance contre une autre, mais au contraire pour sortir leur parti de cet immobilisme mortifère. Il n’y a donc pas de vainqueurs et pas de perdants ou plutôt, il y a un gagnant, le parti communiste.
En effet, cela va permettre à tous les communistes, quelque soit le texte pour lequel ils ont voté, de se saisir ensemble, fraternellement, de cet espace de débats plus large, pour aborder les questions de fond (bilan, stratégie, orientation nouvelle, forme d’union, changement de direction) et ainsi participer à la rédaction d’un texte clair, qui redonnera du sens au mot communisme, et permettra au parti communiste de s’inscrire dans le 21ème siècle, donc pas de repli identitaire, mais au contraire ouverture sur le monde du réel.

Ce vote historique, représente peut être la fin d’une époque ? De ces textes fleuves illisibles, qui de congrès en congrès alignent les mêmes évidences sur lesquels il n’y a pas de débats de fond possible (ce qui revient à donner un chèque en blanc politique à l’exécutif du parti). En stérilisant ainsi les débats de fond, on a empêché de faire des choix idéologiques et politiques importants. Faute de choix clairs notre parti a perdu son identité, son rôle de parti révolutionnaire, son utilité.
Bien sûr, ce vote historique ne suffira pas à lui seul à remettre en cause des années de léthargie idéologique, de consensus politique mou, de soumission, conduisant à l’effacement du parti communiste.

Cette politique d’effacement du parti communiste a été rendue possible que parce qu’au congrès de Martigues, sous la direction de Robert Hue, nous avons voté des statuts qui ont coupé la direction de sa base en supprimant le rôle des cellules et en concentrant tous les pouvoirs au niveau de l’exécutif national.
Par ailleurs, ces statuts ne permettent pas de désigner les délégués au congrès et au CN en fonction du choix politique des adhérents, mais uniquement à partir de listes bloquées établies par le bureau de la commission des candidatures, dont les membres sont désignés par les directions sortantes (chapitre III).
Ainsi, les choix politiques exprimés majoritairement par les adhérents lors de ce vote historique peuvent devenir minoritaires au 38ème congrès compte tenu de ce mode de désignation des délégués au congrès.

Aussi, les communistes doivent vérifier en toute fraternité que dans toutes les instances, sections, départements, congrès, que leur volonté de changement ne soit pas remise en cause par la désignation massive de délégués au congrès, qui ne soient pas représentatifs de cette volonté de changement historique. Le respect du vote des adhérents peut seul nous préserver d’une organisation fonctionnant en tendances, il en va de l’unité du parti et donc de son avenir.

Alain de Poilly, ancien membre du conseil national

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EXPLICATION DE TEXTE: Intervention de Denis Durand au Conseil national du PCF du 13 octobre 2018.
22 Oct

Un grand avantage de la base commune que nous avons adoptée la semaine dernière est qu’elle se prête particulièrement bien à un profond débat sur la réorientation politique du Parti. C’est une chance qu’il faut saisir en prenant au sérieux le vote des communistes et sa signification, et en ne décidant pas à leur place de la teneur des débats qu’ils vont avoir dans les semaines à venir.

Nous allons vers une crise financière, économique, sociale, écologique, qui aura des conséquences terribles pour les habitants de la planète. On le discerne déjà sur le plan social mais aussi sur le plan politique avec la montée du fascisme des deux côtés de l’Atlantique et jusque dans notre pays. Face au désarroi politique et à la démoralisation, la présence d’un Parti communiste décidé à lutter, à affirmer ses idées, avec un cap clairement fixé, sera déterminante, comme dans d’autres périodes noires de notre histoire.

Le GIEC annonce que pour limiter à 1,5 degré le réchauffement climatique, il faudrait 2 400 milliards de dollars d’investissements par an dans l’énergie, les transports, la construction, l’industrie d’ici à 2035, soit 2,5 % du PIB mondial chaque année. Il s’agit de dépenser beaucoup d’argent tout de suite pour développer de toutes nouvelles productions et de nouvelles façons de produire, de nouvelles industries, de nouveaux métiers, de nouveaux emplois qui nécessiteront beaucoup de formation, et qui auront des effets positifs pendant des décennies, au-delà du XXIe siècle. Mais cet argent, on en a besoin tout de suite. Où le prendre ? Sur les marchés financiers, en proie à une instabilité face à laquelle le FMI lui-même ne cache plus son inquiétude ? Comme le dit notre base commune de discussion, « Les marchés financiers, les grands actionnaires et le grand patronat imposent une logique de financement et de gestion qui soumet les entreprises à la domination du capital. Pour imposer une tout autre logique, nous voulons prendre le pouvoir sur l’utilisation de l’argent des entreprises (profits), de l’État (fond publics), des banques (crédit), des assurances (épargne). Au lieu de servir les profits, le coût du capital, l’évasion fiscale, cet argent doit financer les investissements efficaces, l’emploi, la formation, la recherche, l’écologie, l’égalité femmes-hommes, etc. Il doit aussi financer les services publics dans les territoires au lieu de laisser la dette publique sous la coupe des marchés financiers. Cet axe de transformation concerne tous les niveaux d’intervention : régional, national, européen et mondial » [Base commune de discussion, p. 13, lignes 38 à 48].

L’Europe, et l’euro qui est le cœur d’une construction européenne au service des marchés financiers, est un lieu de pouvoir déterminant dans la bataille pour prendre le pouvoir sur l’argent. « Nous voulons changer l’Europe pour une autre mondialisation » [Base commune de discussion, p. 16, ligne 48]. La réponse à l’urgence climatique est donc un enjeu majeur de la bataille « pour mobiliser la monnaie au service de l’emploi, des services et biens publics et de la protection sociale, et donc pour un autre rôle de la BCE » [Base commune de discussion, p. 16, lignes 40-41]. Et donc de la bataille pour les élections européennes.
Mettre en avant ces propositions de la base commune que les communistes ont choisie en toute connaissance de cause, réaffirmer les idées communistes et la place du Parti communiste dans la bataille politique, ce sera nous ouvrir la possibilité d’un rassemblement avec des forces extrêmement diverses. Mais ce que nous apportons à ce rassemblement – à la différence, par exemple, de Nicolas Hulot, dont l’action politique était vouée à l’échec pour cette raison – c’est que nous désignons l’adversaire : le capital. « L’exigence d’expansion du capital met radicalement en cause notre environnement, l’écologie, et met en danger l’espèce humaine » [Base commune de discussion, p. 8, lignes 12-13]. Et c’est la nécessité de son dépassement qui fait l’actualité du communisme. Car ce sont les idées communistes qui permettent le rassemblement, et non pas la pratique suivie ces dernières années qui s’est limitée à une conception très peu ambitieuse de l’« initiative communiste ».
Les premières réactions dans le milieu syndical depuis l’adoption de notre base commune montrent l’attente qui existe dans ce domaine, et elles montrent que nous avons commencé à y répondre.

Au sein même du PCF, les choix de la base commune rassemblent déjà une large majorité des communistes, bien au-delà des 42 % qui ont voté pour cette base commune. Les débats préparatoires au congrès à partir de la base commune pour l’enrichir et en concrétiser les choix doit permettre à tous les communistes de participer aux décisions et à leur mise en œuvre effective.

C’est une des dimensions principales de la campagne permanente que notre base commune propose de mener sur le coût du capital. « Jugée nécessaire par une écrasante majorité de communistes, cette campagne serait transversale à nos différentes batailles communistes, sociales comme sociétales, et les renforcerait » [Base commune de discussion, p. 19, lignes 50-51].

L’enjeu des débats sera non pas de chercher un compromis pour parvenir à une majorité de 50 % mais de réunir tout le Parti, dans l’action, vers le cap fixé par le vote de la base commune.

Tout se passera bien si chacune et chacun d’entre nous, dans l’exercice des ses responsabilités propres, respecte les choix des communistes. Je souhaite que nos débats d’aujourd’hui aident tout le monde à bien prendre conscience de cette réalité.


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http://histoireetsociete.wordpress.com/2018/10/22/explication-de-texte-intervention-de-denis-durand-au-conseil-national-du-pcf-du-13-octobre-2018/?fbclid=IwAR3KrsUks5DSdWsvlG9jf1HM86S34lU-qXC4_jO1EAQaEuanCUUdlJsUquc


La France dans l’Union européenne et la mondialisation revue unir les communistes

24 Oct

Mardi 23 octobre 2018, par pam,
Revue « Unir les communistes » |
pdf

La contestation des politiques de l’union européenne se développe dans la confusion sur la nature de la mondialisation, sur le besoin de protections et de droits, sur la nature des services publics et des nations. Sur la base de la défense de l’indépendance nationale et de la souveraineté du peuple français, le PCF a longtemps dénoncé la construction européenne comme une construction capitaliste [1], au même titre que l’OTAN ou le FMI, avant d’affirmer sans débat depuis les années 90 et la direction de R.Hue, qu’il était possible de construire une « Europe sociale ». Ce choix n’a jamais fait l’objet d’une décision claire de changement de stratégie. Il est discuté par une partie des communistes depuis plusieurs congrès. Ce devrait être un élément majeur du bilan stratégique nécessaire aujourd’hui.


La grande majorité du peuple ne fait avec raison aucune confiance aux institutions de l’Union Européenne. Il sait qu’elles ont été fondées pour garantir la concurrence et en connait les effets, délocalisations, travailleurs détachés, baisse des salaires, casse des services publics, lobbyings des multinationales… Mais il ne fait non plus aucune confiance aux institutions en général de la 5ème république. Cependant quand il s’agit de la France, nous mettons en cause les institutions, et nous affirmons la nécessité d’une
DUROC
   Posté le 02-11-2018 à 19:15:25   

Les "opposants" à P. Laurent ne sont pas plus "communistes "que lui. En voulant sauver leur P"C"F, ils n'ont aucune alternative stratégique à la ligne que leur parti développe depuis l'interview de Maurice Thorez au Times en 1946. C'est encore et toujours la voie pacifique et "démocratique" au socialisme, c'est-à-dire la révision de la théorie marxiste léniniste.
Ceux qui veulent "unir les communistes" ne sont pas plus communistes (même s'ils pensent sincèrement qu'ils le sont) que la direction actuelle du P'C". Leur but, c'est de concilier les différents clans qui se disputent cette direction dans l'espoir de sauver un parti qui n'a plus, depuis des dizaines d'années, de communiste que le nom. Ils ont d'ailleurs adhéré à ce parti qui n'était déjà plus communiste depuis belle lurette...
marquetalia
   Posté le 02-11-2018 à 20:09:41   

C est le discours que tenait Maurice Lionnet sur le PCF il y a plus de vingt ans.
Xuan
   Posté le 04-11-2018 à 13:14:21   

Il faut tenir compte des aspects positifs et négatifs. Je poursuis la publication de ces interventions.
A mon sens il y a effectivement une fracture idéologique au sein du PCF, et non des nuances.



Oui, les communistes ont la liberté de décider d’une réorientation ! Réponse à Bob Ingey

Lundi 29 octobre 2018, par pam

L’article de Bob Ingey intitulé « Les communistes ont la liberté de décider » pourrait provoquer des réactions de colères de nombreux communistes. Mettons le sur le compte du dépit de la défaite des idées qu’il portait dans le parti communiste pour le choix de la base commune.

Bob était un des promoteurs du texte dit du "Printemps", mais il n’en parle pas dans cet article écrit pour tenter de délégitimer le choix fait par les communistes. Pourtant, les communistes ont été un peu plus nombreux à voter pour le 38ème congrès que pour le 37ème, ce qui n’a pas empêché le texte défendu par Bob Ingey de perdre la moitié de ses voix, passant de 23,6% à 11,9%. Mais Bob Ingey n’en tire aucune conclusion et considère que les communistes n’ont pas compris, n’avaient pas lu, n’ont pas voulu dire ce que le "Manifeste" disait clairement, qu’il fallait une réorientation... Ils auraient aujourd’hui la « liberté de décider », mais à condition de déjuger leur vote, et comme il n’y croit pas, Bob Ingey annonce d’ores et déjà qu’il votera contre le texte final ! Il ne veut pas chercher comment surmonter les divisions bien réelles en tentant de "dépasser" dialectiquement les contradictions entre les textes. C’est une bien pauvre conception du débat entre communistes !

Bob Ingey considère que le résultat du vote des communistes est une majorité « très relative » et tente de faire parler ceux qui n’ont pas participé au vote afin de donner le sentiment que le "Manifeste" est illégitime. Pourtant il fait partie de ceux qui ont voté les statuts ouvrant cette procédure de choix de base commune, et il faut donc comprendre qu’elle ne lui allait que dans la mesure ou elle ne permettait pas d’autres choix que ceux qu’il valide. Pourtant, si le "Manifeste" n’a effectivement qu’une majorité relative, majorité relative nette cependant, son choix est reconnu par tous comme un événement, un premier pas dans ce congrès "extraordinaire". L’enjeu est bien pour tous les communistes de tenir compte de ce vote pour réussir le congrès et en sortir avec une très large majorité autour d’une réorientation politique.
Le "Manifeste" est la base commune de départ, pas le texte d’orientation d’arrivée. Mais à l’évidence, cette construction majoritaire ne se fera pas en remettant en cause le premier vote des communistes. Oui, les communistes sont libres de se rassembler très majoritairement pour transformer le "Manifeste" en texte de congrès !

Il affirme que ceux qui ont voté pour le "Manifeste" le découvrent aujourd’hui, merci pour eux, excuse-les bob, ils sont un peu bêtes... Mais comme Bob est intelligent, il alerte sur « les reculs, les incohérences mais aussi les angles morts »... On pourrait demander de quels "reculs" Bob parle, mais on peut deviner que le plus important est d’affirmer que le parti communiste doit s’organiser, se renforcer, pour être utile au monde du travail et permettre un rassemblement populaire qui ne soit pas un mouvement "alter" dans lequel il se perde. Pour Bob, affirmer l’utilité du parti communiste, c’est un recul, car il fait partie de ceux qui depuis des années militent pour une "métamorphose" du parti en autre chose, en un mouvement qui rompe définitivement avec l’histoire communiste, avec les autres partis communistes, avec le marxisme, avec la classe ouvrière.

Il considère que ce vote serait un « réflexe "dégagiste" d’un côté contre l’actuelle direction, de l’autre côté contre Mélenchon ». On ne savait pas que les communistes étaient adeptes du "dégagisme", et les seuls qui ont parlé des personnes dans le débat sur la base commune sont ceux qui défendaient le texte de la direction disant que le choix des textes se résumait à une question de "casting".
Mais l’immense majorité des communistes a discuté du contenu des textes, certes pas dans un commentaire de texte scolaire, mais à partir des questions issues de l’expérience. Et ce qui leur est apparu indispensable en premier lieu, c’est de faire un vrai bilan de décennies de transformation du parti, et seul le manifeste leur proposait une base pour faire ce bilan nécessaire ! Non, aucun dégagisme, et si bien évidemment partout les communistes se préparent à renouveler leur direction, ils le font en cherchant comment assurer la continuité du fonctionnement du parti, tout en rendant visible la réorientation que portera le congrès. Le dégagisme est plutôt chez cet ancien dirigeant fédéral du Rhône me disant, parce que j’organisais une soirée sur Lénine, « on a viré les léninistes, ce n’est pas pour les laisser rentrer par la fenêtre... ».

Bob Ingey prend deux exemples pour illustrer les défauts de la base commune.
Le premier concerne l’Europe où la base commune reconnait que « nous avons des différences sur la façon d’en finir avec cette construction ». Bob en conclut que « la base commune adoptée n’est pas capable d’avoir une position claire sur ce que nous proposons pour l’Europe... ». C’est sans doute pour cela que Bob ne partageait pas la demande d’un vrai bilan qui a conduit à la rédaction du "Manifeste".
Car c’est bien la réalité de points de vues différents sur la bataille contre l’Europe de la concurrence qui a conduit le "Manifeste" à ouvrir le débat que la direction sortante n’a jamais accepté d’ouvrir réellement. La fuite en avant dans "l’Europe sociale", la confusion autour des questions de souveraineté nationale, l’enfermement dans le piège idéologique de la fausse opposition macroniste entre progressistes et nationalistes a effectivement rendu les communistes "illisibles" dans le débat politique européen. Et la base commune appelle justement les communistes à conduire ce débat essentiel pour reconstruire une position communiste dans l’ambition « d’en finir avec cette construction ». Est-ce ce qui dérange Bob Ingey ?

Le deuxième exemple porte sur l’absence selon lui de la question des élections locales de 2020, ce qui le conduit à considérer que les promoteurs du "Manifeste" chercheraient à retourner à l’union avec le PS de préférence avec la FI. Amusant quand on sait que plusieurs des coauteurs du "Manifeste" sont connus pour avoir mené des batailles difficiles contre le PS aux élections municipales, et les gagnant comme à Vénissieux, alors même que les plus connus des élus proches de Bob sont associés à des exécutifs socialistes, notamment en Seine-Saint-Denis, le département ou le courant refondateur a le plus fortement transformé le parti.

Ce qui gêne sans doute Bob Ingey, c’est l’insistance du "Manifeste" à refuser de confondre rassemblement populaire et alliance électorale, ce que résume le titre du paragraphe consacré à cette question « Une union populaire et politique agissante ».
Les communistes doivent travailler en permanence au rassemblement le plus large de toutes les couches salariales et populaires, à développer la conscience des contenus et conditions des changements nécessaires, et à créer les conditions de l’union des forces de progrès. Celle-ci n’est pas un but en soi : elle est un moyen pour la mise en œuvre de choix politiques nouveaux. Il s’agit de construire une union populaire et politique agissante pour sortir de la crise.

Dans un cadre de rassemblement politique, il nous faut continuer à mener des campagnes autonomes afin de faire progresser le rapport de forces en faveur de nos idées.
Il nous faut tendre la main et mettre au défi toutes les forces politiques de gauche, sans partenaire privilégié a priori, sur les réponses aux questions précises posées par les luttes.

Ce qui conduit le "Manifeste" à affirmer clairement :
Aussi importantes soient-elles, les élections ne sont qu’un moment de l’activité révolutionnaire des communistes.


En conclusion, Bob Ingey a cette formule incroyable pour celui qui visiblement ne se pose aucune question sur la part de ses idées dans les difficultés des communistes. Il reproche aux rédacteurs du "Manifeste" de ne « jamais oser la moindre autocritique »... Ceux qui justement demandent et entament un "bilan stratégique", c’est à dire une "autocritique" de l’ensemble du parti, et c’est l’originalité de leur texte, sont pour beaucoup des dirigeants du PCF. Si certains se sont exprimés contre les orientations du parti depuis plusieurs congrès, c’est loin d’être le cas de tous. Autrement dit, le "Manifeste" est le seul texte qui entamait justement une auto-critique qui fut une tradition des partis communistes.

Et quels autres textes ont ouvert cette "autocritique" nécessaire des communistes ? Quelle critique Bob engage-t-il sur la tentative de "métamorphose" du parti proposée par les refondateurs en 2007 et refusée par l’assemblée nationale des communistes ? Il a en fait bien du mal à digérer un vote des communistes qui met un terme aux tentatives de dissolution du PCF poursuivies par Robert Hue puis Marie-Georges buffet, et dont Pierre Laurent n’a jamais pu ou voulu se dégager.

Oui, les communistes sont libres, libres de construire une large majorité pour un congrès extraordinaire ! Et pour cela, ils ne considèrent pas les contradictions héritées de l’histoire comme des antagonismes qui ne peuvent se régler que par la division. Au contraire, le courant refondateur est né entre autres d’une critique justifiée de l’institutionnalisation et de l’électoralisme du parti, de la colère de nombreux communistes devant ce qu’ils ressentaient comme une soumission au parti socialiste.

Lucien Sève dénonçait avec raison le "centralisme technocratique"... Mais ce courant doit prendre sa part de l’autocritique. Il a notamment accéléré la perte de repères des communistes dans le monde du travail, se concentrant sur les couches sociales urbaines éduquées, développant l’idée de la "forme parti dépassée" qui semblait en vogue à la grande époque de l’altermondialisation, mais dont l’expérience a largement montré l’impasse et le danger, désarmant le mouvement social enfermé dans le spontanéisme et l’émiettement groupusculaire. Il a affirmé le "communisme déjà-là" pour rejeter l’idée de la révolution, désarmant idéologiquement les couches sociales qui ont le plus besoin de porter la colère contre cette société et l’exigence de la rupture.

Je connais beaucoup de communistes sensibles à certaines thèses du "Printemps", et ils ont toutes leur place pour contribuer à un congrès extraordinaire qui peut nous permettre d’affirmer que le parti communiste a de l’avenir, et même qu’il est de retour. Mais il faut pour cela rejeter fermement les appels à la division de Bob Ingey !

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Le texte diffusé par Bob Ingey
La liberté des communistes


Les communistes ont placé en tête le texte « Le Manifeste » avec une majorité très relative (12 719 voix soit 42,14% des exprimés et 25,83 % des 49 231 communistes à jour de leurs cotisations).
Ce texte, qui est devenu notre base commune, beaucoup le découvrent aujourd’hui (même parmi celles et ceux qui ont voté pour) avec une lecture plus attentive.
Passé le temps du réflexe « dégagiste » d’un côté contre l’actuelle direction, de l’autre côté contre Mélenchon et le besoin de se rassurer autour d’une forte personnalité communiste, vient le moment de s’intéresser au texte.
Et là beaucoup de nos camarades sont en train de découvrir les reculs, les incohérences mais aussi les angles morts de ce texte.

Deux exemples
A quelques mois d’une élection importante, les Européennes, si la base commune parle de constat partagé sur l’Europe (page 15 ligne 54), c’est pour dire aussitôt « Mais nous avons des différences sur la façon d’en finir avec cette construction » (ligne 55) et d’enfoncer le clou « si nous ne pouvons sans doute pas trancher ces questions (cf sur l’Europe) au prochain congrès... » (page 16 ligne 34). Près de 25 ans après le référendum sur Maastricht, la base commune adoptée n’est pas capable d’avoir une position claire sur ce que nous proposons pour l’Europe...

Autre exemple, tout aussi significatif, à l’exception de l’idée : s’il n’y a pas une tête de liste communiste aux européennes cela « aurait de graves conséquences aux élections municipales » (ce qui est très discutable), ces dernières ne sont pas abordées dans le texte. Quelles ambitions ? Quels rassemblements pour les municipales de 2020 ? les départementales et les régionales de 2021 ? Ces questions sont absentes de ce texte alors même que des discussions s’engagent d’ores et déjà sur plusieurs territoires avec le… PS. Loin des prétentions du texte sur « mettre un terme à notre effacement », nous sommes déjà prêts à nous effacer, pour quelques places, lors des prochaines échéances avec un partenaire que viennent de quitter les derniers éléments de son aile gauche...

Indécision sur l’Europe, silence sur les échéances de 2020 et de 2021, le tout accompagné d’une volonté de faire porter la responsabilité aux autres (un coup sur Mélenchon, un coup sur la direction nationale) sans jamais oser la moindre autocritique.

Il en est ainsi, par exemple, de notre proposition de « sécurité d’emploi et de formation » que nous portons depuis plusieurs décennies, sous la direction de 4 secrétaires nationaux différents, sans que cela imprègne la société. La faute à qui ?
Aux autres !?

Au final comme beaucoup de camarades je constate que ce texte est difficilement amendable. J’ai entendu des rédacteurs de ce texte dirent de celui-ci qu’il donnait un sens et que s’il pouvait être amélioré à la marge, le sens ne devait pas être modifié.
Je pense profondément que ce « sens » est un profond recul et pose problème à une majorité de communistes. Non seulement aux plus de 57 % des votants qui n’ont pas fait ce choix, mais aussi à une majorité des plus de 18.000 communistes qui n’ont pas participé au vote.

Dans le cadre du débat je ferai des amendements et des motions. Mais ne partageant pas le sens général de ce texte, au final je voterai contre ce texte même amendé.
Pour faire accord avec une majorité de communistes, c’est un tout autre texte qui doit sortir du congrès.
Les communistes ont encore la liberté d’en décider…

Robert Injey

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8ème Congrès PCF
La logique des « Friendly Amendments », ou la logique illustrée par le cas Olivier Dartigolles avec ses « Hostile Amendments ». Deux logiques d’amendements s’affrontent !


Mardi 30 octobre 2018, par Hervé Fuyet ,


38ème congrès 2018


Deux logiques d’amendements s’affrontent au 38ème Congrès du Parti Communiste Français (PCF) : la logique des « Friendly Amendments » d’une part, ou bien la logique illustrée par le cas Olivier Dartigolles avec ses « Hostile Amendments ».

Le 38ème Congrès du PCF aura lieu à Ivry dans quelques semaines. Le texte « Pour un manifeste communiste du 21e siècle » (http://lepcf.fr/-38eme-congres-2018-) a été adopté comme base commune pour les débats du Congrès par une majorité des membres du Parti. Et en même temps, une majorité absolue des membres du Parti n’a pas voté pour le texte proposé pourtant vigoureusement par Pierre Laurent, l’actuel secrétaire national du PCF et par son équipe.
Voir l’article (http://lepcf.fr/Pouvons-nous-stopper-le-declin-du-PCF)

Il s’agit maintenant pour tous les camarades, quel qu’ait été leur vote personnel, le vote de leur section ou fédération, de se rallier à la volonté du Parti et de contribuer par des « Friendly Amendments » à renforcer, à compléter et clarifier si nécessaire, la base commune.
Malheureusement, plusieurs membres influents du Parti se perçoivent comme des "perdants", et se comportent comme des "mauvais perdants". Ces aigris tentent avec mesquinerie de se jouer du vote des camarades en réintroduisant "par la fenêtre" grâce à des « hostile amendments », l’esprit ou même la lettre des textes rejetés.
Pierre Laurent et ses proches ont encore la possibilité de reprendre contact avec la base profonde du Parti en se ralliant sincèrement à la base commune et en facilitant la transition vers une nouvelle direction. (voir l’article http://lepcf.fr/Quelle-direction-nationale-pour-le-PCF).

En faisant une étude du cas Olivier Dartigolles, on se rend compte de la logique qui sous-tend ce comportement dangereux pour le succès du 38ème Congrès. Dartigolles ne nie pas aussi clairement que Pierre Laurent le déclin actuel du PCF. Il ne nie pas non plus que ce déclin se soit accéléré après le secrétariat de Robert Hue et après les décisions des récents congrès.

Mais "après" ne veut pas forcément dire à "cause de". Et Dartigolles, actuellement porte-parole du PCF, nie que ce soit "à cause de" que le Parti décline.
Non seulement il refuse le "bilan critique" réclamé par le texte de la base commune, mais il considère "intouchables" les décisions des récents congrès.
Dartigolles écrit, par exemple « Nous avons longtemps adopté, avec tous les partis communistes, la conception léniniste de la révolution, elle n’est plus la nôtre, nous en avons une autre ».

C’est exact, mais ce qu’un congrès fait, un autre peut le défaire.
Notre "bien brave" Dartigolles vient d’ailleurs de le reconnaître lui-même, en soulignant que le PCF n’est plus léniniste comme il l’était avant. Donc rien n’exclut qu’il le redevienne un jour.

Ainsi en 2017, le XXème congrès du Parti Communiste d’Espagne renoue avec le marxisme-léninisme 40 ans après l’avoir abandonné ! Et le Parti communiste chinois, le plus grand Parti communiste du monde, qui dirige une des deux principales puissances mondiales, est léniniste.

Notre "bien brave" Dartigolles s’indigne de ce que la base commune demande « un bilan communiste » de ce qu’a représenté l’Union Soviétique. C’est déjà fait depuis longtemps, explique-t-il. Dartigolles ajoute, se moquant de Georges Marchais, « un bilan globalement positif ? Pitié ! ».

Je trouve, pour ma part, que c’est notre pittoresque porte-parole national qui fait pitié. En effet, sondage après sondage, les Russes expriment leur nostalgie de l’URSS et leur regret de n’avoir pas su mieux la défendre. Les sondages indiquent également qu’ils détestent Gorbatchev. "Gorby", devant des difficultés réelles mais surmontables, d’origine interne et externe, de l’Union Soviétique, a perdu confiance dans le socialisme et a entraîné dans son défaitisme le peuple soviétique qui regrette aujourd’hui de l’avoir suivi.

La Chine, qui comme l’Union Soviétique, éprouvait des difficultés, a réagi différemment. Elle est passée d’une économie planifiée façon Staline à une économie planifiée selon Lénine et sa Nouvelle Politique économique léniniste.
Comme l’a bien dit Deng Xiao Ping, si nous avions continué, nous aurions terminé comme l’Union Soviétique.

L’antisoviétisme actuel du PCF fait en effet pitié et nous rend ridicule.
C’est, je crois, la "réécriture" dartigollesque de la base commune qui justifierait une réécriture !
Terminons par ce bijou dartigollesque ! La base commune souligne la nécessité de soutenir le « nouveau type de multilatéralisme qui se cherche » et de « construire un nouvel internationalisme » et « un rapprochement, une nouvelle alliance » avec, même si cela n’est pas dit en ces termes précis, peut-être pour des raisons tactiques, les pays socialistes (Chine, Vietnam, Laos, Cuba etc), et avec les pays non impérialistes.

Notre "bien brave" porte-parole national conclut pompeusement, au sujet de la nécessité selon moi cruciale pour le PCF de ce nouvel internationalisme, par un « ... Je ne commente pas, il y a là également, à l’évidence, quelques réécritures nécessaires ». Ce Dartigolles est affligeant.

Pour conclure sur une note plus optimiste, la Chine va lancer une "Lune artificielle" pour faire des économies d’éclairage public.
Équipé d’une pellicule réfléchissante, ce satellite sera chargé d’illuminer la grande ville de Chengdu, dans le sud-ouest du pays, pendant la nuit.

Il serait bien cruel de demander à notre "bien brave" porte-parole Dartigolles de réinventer la lune. Souhaitons seulement à Dartigolles, le moment venu, une virée à Chengdu pour que la lune chinoise éclaire un peu sa lanterne.
Débat dans une section Notes d’une assemblée de communistes à Annecy le 17 octobre...
Lundi 29 octobre 2018, par Noël Collet

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Voici mes réflexions suite à l’AG de la section de l’Agglomération d’Annecy (120.000 habitants), 12 présents. Quelques éléments locaux (usines, militants cités).
Mes analyses et propositions peuvent peut-être aider à la reconstruction du PCF.
Risque de scission
Les communistes peuvent-ils se permettre de se diviser au vu de la situation actuelle de notre peuple, écrasé, humilié, appauvri, créer des groupuscules à 1%, ils pullulent déjà,

Alors qu’une force organisée est nécessaire pour s’opposer au capital et le neutraliser.
Imiter les communistes italiens qui ont accepté de s’autodétruire ? quand on voit aujourd’hui les difficultés à se reconstruire et, pire, la nature ayant horreur du vide, être remplacés par le fascisme ? Le nouveau Mussolini, Salvini, qui lutte contre les immigrés, mais pas contre la mafia, ni les grandes puissances financières.
Il faut s’interroger sur la raison d’être communiste, d’adhérer à un Parti Communiste.

Oui, des divergences existent entre nous ; alors examinons les et analysons, avec objectivité et une obligation de responsabilité face à la souffrance des victimes de la politique du capital.
On n’arrive pas à 2% par hasard, ou par la faute des autres.
Quel but pour un Parti Communiste ?

doit-il se contenter de résister, de corriger les dérives du capitalisme, d’assurer un rôle de plaignant et de centre de soins, ce qui est nécessaire, mais les ONG et d’autres partis le font très bien aussi ; vouloir rester dans le même domaine veut dire qu’il n’est pas nécessaire d’opter pour le PCF, l’anticommunisme facilitant le choix, de rester sur la défensive, déplorer sans fin, ou de s’en prendre à la cause de toutes ces conséquences : la propriété capitaliste ?

(Voir mon « Marxophiles - Bravo Elise Lucet », sur la gestion de l’eau dans le bassin parisien et le pouvoir que donne la propriété, ou celui sur les classes sociales « Tous Prolos », le capital a besoin de travail, intellectuel autant que manuel).

Le bilan

Une persistance à trouver des candidats non communistes, quand on s’efface, on disparaît, les têtes de liste, aux régionales, Elise Martin, aux européennes, Marie-Christine Vergiat, et surtout : Mélenchon, eux européennes, dans le sud-ouest, à la place d’un communiste, puis le même face à Le Pen dans le nord, au détriment d’Hervé Poly, secrétaire de la fédération du Pas-de-Calais du PCF, l’effacement incessant, comme une vocation avec l’antienne : un socialiste fait moins peur qu’un communiste. Ou « il faut s’ouvrir » . Toujours LA PEUR DE FAIRE PEUR ; le bilan des ministres communistes à la Libération est là pour répondre et rassurer, et même dynamiser. Encore faut-il le faire connaître.

Le prétexte de s’ouvrir, pourquoi ? On n’est pas fermés. On s’est tellement ouverts avec Robert Hue que le courant d’air a tout emporté, les cellules , le marxisme, léninisme, les écoles du Parti.

Mon « Marxophiles » comportant un résumé de "l’Etat et la Révolution", de Lénine, a été accueilli avec satisfaction et soulagement par plusieurs de mes correspondants "courriel" : « enfin, de l’idéologie », « excellente idée, on en a besoin ».

L’absence de luttes nationales

Marie-Georges Buffet devant PSA Aulnay, une photo pour l’Huma du lendemain, et depuis plus rien ; pourtant la lutte pour nationaliser l’industrie automobile nous permettrait de la lier à celle de la SNR, qui doit redevenir française et propriété publique.

Pierre Laurent à Arcelor-Mittal, qui demande des fonds publics pour soutenir une entreprise privée, sans exiger la nationalisation.

Au crédit, la lutte pour le maintien des barrages dans la propriété publique. C’est louable, avec un regret, pas assez popularisé. Pourtant un bel exemple de l’utilité de la propriété publique et des nationalisations. Une action sur le marché aurait été bien accueillie, je pense. Pas trop tard, peut-être ?

Un reproche est fait aux auteurs du texte 3 « Manifeste du 21ème siècle » , ils étaient coresponsables de ce qu’ils reprochent aujourd’hui ; c’est méritant, ils reconnaissent leurs erreurs. Sont-ils nombreux dans ce cas ? Chassaigne par exemple, en délicatesse avec les cheminots, mais qui d’autre ?

Celles et ceux, qui se sont fait berner par Robert Hue (et j’en suis) sont dans le même cas. On n’avance pas sans faux pas.

La diminution du nombre d’usines ; elles seraient moins nombreuses. Mais il en existe toujours ; nous, en Hte-Savoie : SNR, Dassault, Reboul (reprise), Maped, Dana, GGB, Entremont, la Vallée de l’Arve et autres. EVIAN (Danone), et SNR (roulements à billes) ex filiale RENAULT vendue à NTN japonais...

Gilles [1] s’interroge pour occuper le terrain électoral : « comment on fait ? » ; il faudrait aussi poser la question, « comment on fait pour rentrer à SNR ? ». Et dans les autres usines ; c’est là que se trouvent électeurs, électrices, candidates, candidats, c’est là que tout se joue. C’est compliqué, mais on ne peut pas y échapper.

Le marxisme

Dans un tweet, O. Dartigolles déclare que « nous avons abandonné le marxisme-léninisme ». Or, c’est bien Marx et Engels qui ont construit les réflexions ayant entraîné la création des Partis Communistes, comme une nécessité pour la classe ouvrière et les opprimés.

Citer le Marx du film de Raoul Peck, « le jeune Marx » et se féliciter d’avoir abandonné le « marxisme-léninisme », comme si on se débarrassait d’une maladie honteuse, alors que l’on y trouve :

Livre 1er du Capital : chapitre X, § II : « Le capital assoiffé de surtravail », c’est la loi El Khomery, faussement appelée « loi travail »,
Livre 3, 3ème section : « La baisse tendancielle du Taux de Profit » ; une loi, imparable, (voir mes calculs sur Marxophiles Lucet, page 3).

Le marxisme-léninisme doit être notre outil de travail, d’analyse.

La "Mutation" recommandait de ne pas être donneurs de leçons, mais apprendre des autres. Alors que les gens ne connaissent pratiquement rien sur le plan idéologique, et beaucoup de communistes non plus ! On voit le résultat aujourd’hui.
« Donneurs de leçons », donc la boucler, la fermer... la bouche et « s’ouvrir », on ne sait pas envers qui, ni quoi ; ouvrir, fermer, ouvrir, fermer, comme un portier de grand hôtel ou un coucou d’horloge suisse.

Le dépassement du capitalisme

Parler de dépassement sans définir l’objet à dépasser, ni le moyen d’y parvenir.
On ne dépasse pas un courant d’air ; on ferme la porte. En l’occurrence, il faut supprimer la propriété privée des usines et des banques. Sinon, c’est l’acceptation, plus ou moins nuancée, mais c’est le maintien du système.

L’Europe

Sortir de l’Europe et de la dictature de la Commission de Bruxelles, la machine à écraser les peuples. Conserver un lien permettant autonomie et collaboration. Comme pour le Cern, Airbus, la fusée Ariane.
Supprimer les directives transcrites dans le droit français, par exemple le travail de nuit des femmes, la concurrence libre et non faussée, les attaques contre les Services Publics et la Sécurité Sociale. Depuis 50 ans, pas d’harmonisation des taux d’impôts ; tu mets un pied en Belgique, tu payes moins d’impôts, (Arnault, Auchan, etc…) avec ce summum d’hypocrisie, le président du Luxembourg, le royaume de la triche, un des principaux dirigeants européens.
L’Europe sert à la droite, au Medef, et au PS pour détruire le modèle social et productif français en se défaussant sur elle ; « c’est pas moi c’est l’Europe ».

Aucun danger d’en sortir ; le danger c’est d’y rester. Vouloir la changer, c’est une prétention qui confine à l’arnaque. En combien de temps, de décennies… de siècles. Et comment ? Pour toute modification, il faut l’aval des 27, la Pologne, la Hongrie, l’Autriche, ultra réactionnaires.

Travail dans mon coin

Un reproche m’a été fait de travailler dans mon coin ; je m’explique, je suis, ainsi, libre de créer mes propres moyens de communication, ce qui s’est révélé très difficile à faire dans le cadre de la structure et du fonctionnement actuel. Et les résultats sont tout à fait satisfaisants, les gens me demandant s’ils peuvent reproduire les documents et me confient sans problème leur adresse "courriel" ; deux ou trois fédérations ont fait de même.

Utiliser la communication du PCF n’est pas motivant ; la plupart du temps, manque d’attractivité, de fantaisie, de séduction, trop traditionaliste, avec beaucoup de redites. Et une sorte de suivisme sclérosant. Et le pire, des affiches au contenu insolite, sans intérêt, « Je suis communiste et ça me fait du bien », pourquoi pas : « je mâche du chewing-gum, et ça me fait du bien » ? Ça ne fait pas de bien à la trésorerie du parti.

Mes dessins, ça aide, c’est plus parlant que des quantités de lignes de texte ; ils illustrent la situation et soutiennent l’argument.

Le Sigle

Les "outils", supprimés par Robert Hue, la faucille était peut-être trop pointue ? C’est un identifiant fort, plus vivant que des lettres PCF dont la grosseur voudrait compenser la banalité, l’absence d’imagination.
Grande question
Celles et ceux qui ne veulent pas parler de nationalisation, ou du bout des lèvres, ont-elles, ont-ils des actions ? Devant tant de réticences, on peut se poser la question. Ou subissent-ils, elles, l’aliénation capitaliste, qui prône la propriété capitaliste comme mode de vie et nécessité économique ?

L’URSS

Le livre de Roger Keeran et Thomas Kenny : « Le socialisme trahi, les raisons de la chute de l’Union Soviétique » (éditions Delga) ; le capitalisme n’a jamais disparu, depuis la Nep, en passant par les options de Khrouchtchev, pour arriver à la « deuxième économie », le gendre de Brejnev traduit en justice pour pillage du bien public, les pseudo coopératives, entreprises capitalistes, devenues plus puissantes que le système socialiste en vigueur. Avec l’apothéose Eltsine, la grande braderie aux oligarques. Évolution permise par une gigantesque corruption dans l’Administration et dans l’Armée, qu’Andropov avait commencé à combattre, mais décédé rapidement.
On n’a jamais obtenu cette analyse de la part du cercle dirigeant du PCF. Que l’on me donne les références de ce qui aurait pu nous être fourni pour connaître cette réalité.

Adhésions

Proposer l’adhésion avec une formation immédiate, en prêtant ou offrant, un Manifeste du Parti Communiste et en suggérant la réalisation d’un résumé, de façon à assimiler le contenu. Et également « Salaires, Prix et Profit », de Marx. Imaginer un contact :
Voilà, si vous êtes intéressé-e pour vous battre contre ce système qui nous écrase, on vous propose l’adhésion et en même temps l’assimilation du contenu des documents qui ont permis la mise en cause du système capitaliste, en expliquant son fonctionnement, et donnant les éléments pour le remplacer par le communisme.
Participer à la réalisation d’un tract, donc à mobiliser des connaissances , sur ses conditions de vie, les suggestions personnelles pour un meilleur avenir.

Et reprendre les idées des fondamentaux, et les idées élaborées par le PCF.
On ne peut pas s’assurer de la pérennité des adhésions, et donc du PCF, sans une autre façon de fonctionner ; se contenter d’engranger les adhésions, de remplir la feuille de route, comme réalisé depuis des décennies, ça se dégrade très vite.
L’adhésion doit être considérée comme une élaboration, la création d’une nouvelle personnalité, qui ne subit plus, et qui transforme le réel existant.

Éviter de "faire descendre" de Paris, un responsable politique, cela crée un réflexe de dépendance et entretient le suivisme. Les idées peuvent s’élaborer sur place. Avec effort et volonté et les mêmes arguments que l’on a déjà trouvés dans la presse du PCF et que l’invité-e viendrait répéter.

Permanents et élus

Un vrai problème ; un exemple éclairant : Emile Vallat, salarié des PTT, qui assurait les fonctions de son emploi, tout en étant secrétaire fédéral ! Et le PCF réalisait 13% des voix en Hte-Savoie.

Avec des fonctionnements collectifs à tous les niveaux, on peut arriver à ne pas faire dépendre les conditions de vie des permanents du poste qu’ils ou elles occupent.
Autre exemple : André Genot, Technicien du bâtiment chez Salino, et secrétaire de Section et surtout candidat à toutes les élections, municipales, législatives, et autres ! Il fallait le faire ! Un sacré courage. Une grande force de militantisme. J’y pense souvent, et je lui rends hommage.

Comme envers les militants de la CGT, élu-es ou simples militant-es, au plus près de la confrontation de la lutte de classe.
Les élus : pris au piège de leur responsabilité et de leur appartenance à deux entités : l’appartenance à leur parti et à celle de l’échelon politique, local, national. Comment ne pas oublier les devoirs envers l’une et l’autre ?

[1] Gilles Ravache, secrétaire fédéral

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Amendement sur la nécessité de virer les « tauliers »


28 Oct

Chapitre 2 Relever les défis de la crise
Page 7 ligne 14

par un signataire du Manifeste qui n’a pas sa langue dans sa poche et qui me paraît illustrer une composante de notre parti, l’ouvrier parisien héritier de toutes les luttes des classes en France (note de danielle Bleitrach)

Objet :
Pour endiguer la désertification-délocalisation industrielle et l’abandon des qualifications et des savoir-faire
Ré-industrialiser les territoires
Création de « Régies Républicaines »
sorte d’Ateliers-Service Public
au bénéfice-service de la Nation et des citoyens.
Ingéniosité, intelligence, et professionnalisme
Faire revivre tout ce qu’ « ils » ont bradé…
Usines, productions et personnels !


« Intéressons nous au Monde du Travail »

Tout d’abord, une remarque de vocabulaire. Il n’y a pas de crise… Le Capitalisme et ses étoiles ne se sont jamais aussi bien portés et fortifiés en toute sérénité arrogante qu’aujourd’hui. Leurs casinos boursiers s’exhibent aux yeux de tous et débordent de fortunes et de débauche au point qu’ils ne savent plus quoi foutre de leurs royalties. Ils s’affichent dans l’extravagance et l’exubérance. C’est la réapparition du camp du drap d’or de François 1er en 1520 ; un cambriolage éhonté à ciel ouvert, un Monopoly sauvage in vivo, un jeu de bonneteau grandeur nature… mais où est la dame de Carreaux ? J’achète la « Rue de la Paix » et j’y colle trois hôtels…

En surcroît de l’extraction de la plus-value de la force de travail des prolétaires, nous voilà confronté à un système ésotérique de vases communicants d’une efficacité redoutable… qui conduit in fine à ce qui sort de la poche des citoyens va directement s’entasser dans les coffres forts des capitalistes… les petits ruisseaux font les grandes rivières…

Pour faire simple, tout cela n’est que transactions fiduciaires et montages financiers combinés au sein de bureaux opaques et obscures, de salle de trading ou de greens de golf bien à l’abri d’une Police aux ordres et d’une puissance militaire arrogante qui exhibe tout azimut les attributs d’une Invincible Armada.
Voyons voir ce qu’il est possible de faire… c’est bien la finalité d’un Programme politique.

Avant de rassembler on ne sait qui avec on ne sait quoi, pour un Nème scrutin électoral, il conviendrait de définir « clairement » la politique du Parti Communiste Français. Un minimum…
« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ! »

Passer d’éternel Parti d’opposition à un Parti de Gouvernement crédible fut un choix historique. Soit, mais pour quoi faire ? Si des résultats électoraux mènent le Parti comme 1996 dans une majorité de gouvernement… nous dupliquerons la même configuration que les « canuts lyonnais » en 1831 qui après avoir conquis aisément leur ville (à leur grande surprise), Lyon, ne surent que faire de leur victoire et attendirent bien sagement que l’armée vint les déloger et les massacrer derrière leur drapeau noir « Vivre en travaillant ou mourir en combattant »… Ils moururent avec colère,courage et dignité… mais ils moururent…
Nous avons avalisé le concept de « Gauche Plurielle » et émargé à la soupe sociale démocrate… le Parti Communiste en est mort ou presque… même cause, même verdict…

Veut-on se contenter d’être le fleuron des martingales sociales-démocrates, une Xème tendance à la mode, la plus miraculeuse recette de gestion d’une société moderne qui traite pêle-mêle les intérêts des ouvriers, salariés, chômeurs, fin de droit, etc… au même titre que les intérêts patronaux, la fine fleur des chemises cravates et encore plus avec les intérêts des financiers pour une unité de façade, de tribune… la roue de secours condescendante et saugrenue pour adapter une Nème mouture de l’exploitation capitaliste comme les ténors de la synarchie savent si bien lui donner réalité lorsqu’ils l’estiment nécessaire.

Certes, les causes du chômage de masse plongent leurs origines dans les fric-fracs financières, la crise, la non rentabilité, le passé, les charges, blablabla… Les chiens de garde médiatiques, tels des artistes bonimenteurs s’ingénient quotidiennement à noyer le poisson dans leur mélasse déprimante et décourageante. « No futur »…
Mais restons simples avant tout, le chômage est du à l’absence de travail, à la disparition des usines et des fabriques, au déménagement de toutes les industries, à l’expatriation des chaînes de production, à la perpétisation (de perpète… très loin) du travail (là où il n’y a aucune protection ni prestations sociales), etc…

Dans un temps (pas si lointain) le parti Communiste théorisait (je résume…): « Les capitalistes ont l’oseille mais nous, les prolétaires avons les usines. » C’était très simple, il suffisait de virer le taulier, de le remplacer, de socialiser le moyen de production, la vie était simple et belle, les lendemains chantaient, etc…
Marine, aéronautique, aérospatiale, sidérurgie, informatique, imprimerie, électro-ménager, textile, automobile y compris les pneumatiques, etc… tout ce qui est manufacturable et déménageable s’en est allé… même l’armement (pour partie en Allemagne chez l’ennemi héréditaire. Faut le faire quand même)…

Ce ne sont pas les chinois ou les ukrainiens ni les polonais qui sont venus débaucher / démarcher en France pour écouler leur production, leurs biens de consommation, leurs trucs et leurs bidules ce sont bien « nos » entrepreneurs dégourdis et leurs aventuriers commerciaux qui sont partis à la conquête d’un monde « libre » où les conditions de travail et de rémunération, les protections sociales n’ont aucune mesure de comparaison avec celles pratiquées légalement ici, où les « coûts » de production rivalisent d’insignifiance.

Mais revenons à nos moutons. Qu’est ce qui fait que le Parti Communiste n’est pas et ne sera jamais le Parti Socialiste ni une de ses tendances historiques. Nul besoin d’en déplier un inventaire à la Prévert, ni d’y chercher un raton laveur. Pour faire simple et court, la « Socialisation des moyens de production », l’expropriation des gros propriétaires ; voilà les clous des motifs de rupture, les menhirs d’achoppement avec la Sociale Démocratie.

Cette différence d’approche était la marque de fabrique du parti Communiste Français : Transférer la propriété des moyens de production (des consortiums, cartels ou particuliers) à la Nation, lui donner le pouvoir, la maîtrise et la gestion des grands secteurs de l’économie… énergie, santé, transport ferroviaire et aérien, poste, téléphone, services publics, finance, etc… tout ce qui est utile à tout le monde, aussi bien particulier que petits artisans, commerçants ou professions libérales…

Ce qui se traduisait à l’époque du Programme Commun par l’inoubliable slogan : UNION, ACTION , NATIONALISATION…
Nationalisation était le « label » historique du Parti Communiste Français… La prise en main par la Nation, l’État, les garanties apportées à la production, à la main d’œuvre…
Il n’est pas question ici de faire un procès à charge ou à décharge des différentes expériences des nationalisation. Certaines ont été géniales d’autre beaucoup plus contestables. Voilà en soit un sujet qui mériterait moult échanges à lui seul mais ce papier n’en est pas l’objet.

Maintenant que toute industrie est partie vers d’autres cieux, le mot d’ordre de Nationalisation n’est plus d’actualité et prête plutôt à sourire.

A vrai dire, les patrons par mesures préventives de futures nationalisations possible un jour ou un autre ont travaillé à conceptualiser et à mettre sur pied les modèles d’usines mobiles… qui saute du Maroc à la Tchéquie, de la Chine à l’Ukraine selon les cours du marché du travail local. Ils ont parcouru leur chemin avec une certaine réussite pour ne pas dire un réussite certaine. Plus de frontière, plus de douane, une division, une segmentation, une fragmentation stratégique du travail, des petites unités de production facilement délocalisables, une normalisation des machines et des formats de transport, une productivité accrue des moyens de transport internationaux, standardisation des formats d’emballages et de stockage… Bref, « ils » ont apprivoisé avec brio le paradoxe « plus c’est loin, moins c’est cher ! »… Ils vont et viennent là où ils veulent en un temps record… selon les hausses et baisses du prix du travail pratiqué sur toute la planète… une de leur principale inquiétude réside dans la fidélisation de leur clientèle (sous n’importe quel bannière ou label, ou marque…)… et là le bas blesse… La clientèle… le secret est là…

Exproprier un industriel dont on ne saurait écouler la production est ridicule… sauf si on a une clientèle garantie par le Gouvernement…
Nationalisation des centres de production ne suffit plus… il faut aussi préserver et protéger une clientèle indispensable à toute rentabilité d’un redéploiement industriel.

La Nationalisation doit être couplée avec le retour pour la République de sa liberté régalienne, sacrée et permanente de choisir ses fournisseurs et ses usagers. Il y a là un conflit avec les traités européens qu’il est simple de résoudre.

Si la République et ses Administrations, ministères, Éducation Nationale, Services Publics, Polices, Armée sont libres d’acheter et de concevoir leurs outils, leurs véhicules, leurs accessoires, pneumatiques et autres, ils deviennent libres de mettre en place LEURS usines, leurs Régies, leurs lignes de production, etc… ce que fut un temps on appelait les « Ateliers Généraux » et que nous pourrions nommer les « Régies de la République ». Il y a de nombreux exemples du bon fonctionnement et de la rentabilité de pareilles structures, mais c’est un autre débat.

Si elle en a la volonté, la République sous direction d’un gouvernement à forte impulsion Communiste peut redevenir le phare d’une nouvelle Révolution Industrielle à venir, écologiquement responsable.

Nous sommes les héritiers d’Eiffel, Pasteur, Curie, Papin, Lavoisier, Foucault, Galois, Pascal, Niépce, Moreno, Ampère, Lumière, Poincaré, Villani, Diderot, D’Alembert, Laplace ….. le peuple n’est pas condamné à souffrir des emplois de larbins (hôtellerie, tourisme, Uber n’importe quoi, emploi à la personne…) ou de menteurs-voleurs (commerce, média, communication, raconteurs d’histoires). Des Usines modernes dirigée selon une gestion populaire doivent refleurir aux quatre coins de l’hexagone (SIC). Le peuple doit de nouveau partir à l’assaut du ciel… et concevoir des merveilles…

La seule solution réaliste pour endiguer le chômage : réinventer des manufactures et des centres d’usinage au service de la Nation et des citoyens…
Bien sur, pareille aventure industrielle suppose un statut du personnel progressiste et attrayant digne de motiver tous les travailleurs de toutes qualifications du balayeur aux Directeurs engagés dans pareille histoire.

Voilà un discours qui nous change de la soupe « boy scout » matinée « Secours Catholique » ambiante qui ne mène nulle part si ce n’est à une scarification sadomasochiste de bon aloi dans la bonne société.

Les patrons sont avertis. Qui ne se plie pas au minimum, produire sur le territoire national ou ultra marin, et respecter la législation, la fiscalité, les cotisations aux caisses sociales, etc… se verra exproprié de son outil de travail ET de sa clientèle…

La République Française avec ses Régies Républicaines…
Un outil de combat pour lutter efficacement contre les délocalisations, la désindustrialisation, le chômage de masse, l’exploitation sauvage et ouvrir la voie vers le Socialisme du XXIème siècle.

La Nation : Premier patron et premier client…

Bien sûr, de nombreux points sont juste survolés rapidement, si ce n’est de facture lapidaire à l’aide d’expressions imagées.
Une contribution au Congrès n’est pas une thèse exhaustive sur la réfection du Nouveau Monde, mais juste un texte présenté pour ouvrir le débat… si le Congrès et les congressistes le souhaitent.

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38ème congrès PCF
Quelle direction nationale pour le PCF ?


Samedi 27 octobre 2018, par pam

Les médias ont largement repris ce qui a malheureusement été dit par certains au conseil national, le choix d’une base commune qui n’est pas celle proposée par l’exécutif ne serait qu’une question de casting... Et les médias évidemment, qui le plus souvent ne relatent de la vie politique que ces péripéties de casting, cherchent des noms, opposant par exemple Pierre Laurent et André Chassaigne.


Les communistes savent bien que le fonds du choix de la base commune était une question de contenu, d’analyse politique, de choix stratégique, et que le travail sur cette base commune du manifeste les mobilise pour un congrès extraordinaire qui doit d’abord construire, partager et donc adopter une nouvelle orientation politique. C’est sur cette base qu’il faudra aussi discuter et définir une direction nationale pour faire vivre cette orientation dans les années qui viennent.

Cependant, ce choix d’une direction, loin d’un casting, doit être préparé pour réussir le congrès. Il ne s’agit pas de reproduire la technique mensongère du mouvement en marche d’un "appel aux candidatures" dont on sait qu’à la fin, c’est l’Elysée qui décide. Il doit s’agir de répondre d’abord à la question "quel parti pour cette stratégie" et donc "quelle direction pour ce parti".

De ce point de vue, l’annonce par Pierre Laurent de sa candidature était prématurée et parait ainsi précipitée par un choix de base commune qu’il ne veut ou ne peut pas assumer comme secrétaire national. Elle dit en quelque sorte, "je veux continuer à défendre l’orientation que les communistes ont mis en minorité".

Il paraissait normal alors de montrer qu’il y aurait bien un débat sur la direction nationale au congrès et on peut comprendre que d’autres responsables du parti communiste fasse connaitre leur "disponibilité". Cela dit, le débat doit d’abord porter sur le rôle et donc le type de direction qui doit être adoptée par le congrès. Le PCF n’a rien à gagner au "bal des égos" que connaissent tous les autres partis politiques.

La base commune propose "un parti communiste utile, agissant, audacieux et novateur, internationaliste et révolutionnaire" insistant sur son organisation, son retour dans les entreprises, la formation de ses militants, son rôle internationaliste...

L’enjeu du congrès est bien de faire entendre dans l’immense peuple des abstentionnistes que le parti communiste est de retour, que ça vaut le coup de s’organiser pour résister, et pour réouvrir une issue politique qui ne peut exister sans affirmer le besoin de changement de société. Le choix d’une direction sera un des premiers messages pour rendre visible l’ orientation politique construite dans le congrès.

Les communistes décideront de leur direction
Quelques idées pour contribuer à ce débat nécessaire.
Un ou une dirigeante pour les communistes, pas pour les médias

Ce serait la première erreur pour les communistes, réfléchir d’abord à leur image, espérer au fonds qu’une "personnalité" suffisamment habile pour passer dans les médias viendrait résoudre, presque par miracle, l’enjeu de la visibilité du parti communiste.

On peut rappeler que le plus haut score du PCF à une élection présidentielle était celui de Duclos en 1969, 21,3%, quelques mois après 68 et son défilé médiatique de jeunes qui deviendront souvent "post-modernes" ! Duclos n’avait rien de l’image qui pouvait sembler "tendance", mais il parlait aux ouvriers, aux paysans, et les communistes se sont mobilisés comme jamais pour faire du vote Duclos une immense affirmation de leur force...

Certains diront que Marchais avait cette force médiatique, mais je fais partie de la génération qui peut témoigner de la violence des campagnes médiatiques contre lui dans les années 70, et de la réalité de la campagne militante de 1981, qui remplissait des stades sans faire appel aux prestataires "évènementiels" qu’on a connu depuis chez tous les candidats, pour un résultat qui nous a fait mal à l’époque, mais dont on mesure à postériori la force ! C’est bien le parti qui est le facteur décisif d’un résultat aux élections présidentielles de demain !

Jamais les médias ne feront la force d’un parti communiste, et il vaut presque mieux se faire taper dessus par les médias que d’en espérer de la visibilité. Le traitement récent des perquisitions de la FI montre que même Jean-Luc Mélenchon, dont tout le monde reconnait l’efficacité médiatique, ne peut rien face à des médias aux ordres et prend même le risque de perdre une part de son aura médiatique, ce qui ne veut d’ailleurs pas dire qu’il perde quoi que ce soit chez ceux qui le soutienne.

Non, nous devrons choisir une direction pour mettre en œuvre une orientation politique, c’est à dire pour faire vivre un conseil national renouvelé, faire progresser l’organisation concrète du parti, remettre en place un suivi régulier, précis, de nos forces, notamment en entreprise, ne pas se contenter de "campagnes" nationales mais construire patiemment, de manière réaliste par rapport à nos forces, leur appropriation par les communistes. L’affaiblissement du parti devrait conduire à mon avis la future direction nationale à une grande tournée de terrain pour animer elle-même la bataille militante de reconstruction du parti, pourquoi pas un programme en un an de 100 rencontres en entreprises, 100 rencontres de quartier, 100 rencontres de pays avec la direction nationale et à chaque fois un programme précis de renforcement en adhésion et en organisation, cellule, animation de section... De ce point de vue, la première qualité des dirigeants que nous devrons choisir, c’est leur caractère de militant de masse, capable de gagner le débat au bugne à bugne devant une entreprise ou un quartier, de gagner un soutien, de transformer un soutien en adhérent, un adhérent en militant, un militant en responsable du parti...

Une ou un dirigeant pour une équipe, pas pour une personnalité
Le deuxième risque dans le choix du secrétaire national, c’est de chercher le "sauveur suprême", la personnalité incontestable qui résoudrait seule toutes les contradictions entre communistes. La culture communiste est celle du collectif, de l’équipe dans laquelle évidemment chaque personne a une originalité, mais qui place l’équipe au dessus d’elle-même. C’est le contraire d’une organisation en tendance qui personnalise le débat d’idées en les "incarnant" par des dirigeants qui ne sont pas au service de l’équipe, mais au service de leurs idées.

Les communistes se serrent les coudes...
Un communiste sait qu’il peut être en désaccord avec les autres, et que son idée, sa proposition peut ne pas être retenue par le collectif, et que pourtant, c’est bien évidemment la décision du collectif qui est mise en œuvre. Mais il ne cherche alors pas à démontrer que le collectif a tort en espérant rouvrir le débat plus tard ! Non, il contribue à la mise en œuvre, en tenant évidemment compte de sa perception, donc en essayant de prémunir l’action commune de ce qu’il percevait comme une erreur. Et c’est la vie qui tranchera. Et de toute façon, après le retour de l’expérience, la situation ne sera plus tout à fait la même et donc le débat sera différent, et les communistes retrouveront peut-être une autre manière de construire leur unité. Cette dialectique capable de "penser les contradictions" dans leur unité est au cœur de l’originalité communiste.


L’équipe de direction est donc essentielle, plus même que la première personnalité !

D’autant qu’il y aura des nombreux chantiers :

- l’enjeu premier de l’organisation , reconstruire le cœur de l’organisation de proximité, pour permettre aux communistes de gérer les cartes, les cotisations, non, pas en revenant au "cahier du trésorier" des années 50, mais en s’appuyant sur des solutions numériques. Il faut un secrétaire national à l’organisation qui soit un champion de l’organisation !

- l’enjeu de l’entreprise , reconstruire le lien prioritaire du parti avec le monde du travail, au coeur de l’affrontement avec le capital. Il nous faut un secrétaire national aux entreprises capable de reconstruire un collectif nationa
DUROC
   Posté le 05-11-2018 à 15:59:25   

Dans tous ces textes, je constate de nombreuses interrogations ...sans réponses d'ailleurs, puisqu'elles ne portent pas sur l'essentiel. Aucun d'entre eux ne pose la question du processus historique du passage du marxisme léninisme au révisionnisme.
Désolé, Xuan, mais je ne vois pas où tu situe la ligne de fracture idéologique dont tu parles dans ton introduction.

duroc
Xuan
   Posté le 06-11-2018 à 09:17:15   

La contradiction oppose la référence au marxisme-léninisme ou son rejet.

Parmi les opposants à la direction révisionniste, certains s’appuient sur la ligne Marchais alors qu’elle a initié l’abandon de tous les principes, en disant par exemple que Marchais aurait été mal entouré, etc. En fait Marchais a été le promoteur de l’Union de la Gauche et a combattu avant tout ceux qu’il appelait des « gauchistes ».
Et l’Union de la Gauche est une stratégie électoraliste, qui a promu le soutien à la social-démocratie, impliquant l'abandon de la dictature du prolétariat, la référence au marxisme-léninisme, la révolution prolétarienne et la direction prolétarienne du parti, et entraiant les échecs successifs et la liquidation du pcf.
Mais on pourrait aussi bien remonter jusqu’à Thorez qui a défendu des positions erronées à plusieurs reprises comme sur l’Algérie « creuset de vingt races en formation » par exemple.

D’autres affirment que ce n’est pas une question de personne, que le débat sur le fond doit l’emporter sur les questions personnelles. Mais une ligne révisionniste s’incarne dans la position de certains dirigeants, hier comme aujourd’hui.
Et aujourd'hui ce sont Laurent et Cie qui incarnent le révisionisme.
Il est clair que cette direction révisionniste n’a aucun désir de « débattre » ni de se plier à la majorité qui a désavoué sa motion. Et l’opposition en a aussi conscience.

Or il apparaît que ce qui a été rejeté par Marchais lui-même revient sur le tapis, comme ce texte "Adresse du Comité Central à la Ligue des communistes" que je viens de mettre en ligne.

Bien évidemment il y a des degrés, des positions intermédiaires ou inconséquentes, mais nous devons soutenir la tendance à se référer au marxisme-léninisme. C’est l’essence du mot d’ordre du PCMLF « arracher la classe ouvrière au révisionnisme moderne" .


Edité le 06-11-2018 à 09:18:47 par Xuan


DUROC
   Posté le 06-11-2018 à 19:40:04   

Arracher la classe ouvrière au révisionnisme, mon cher Xuan, ne signifie pas influer sur la lutte entre divers courants révisionnistes. Tous ceux que tu considères comme des "communistes" qui voudraient refaire le P"C"F en mettant en avant une "référence au marxisme léninisme" ne sont que des naïfs qui n'ont rien compris ou des charlatans comme on en a connu dans le mouvement communiste depuis des lustres.
L'oeuvre est à la construction d'un Parti Communiste véritable, non au sauvetage du P'C"F . Ne diffusons pas d'illusions à ce sujet !
Duroc
Xuan
   Posté le 07-11-2018 à 19:27:54   

Il ne s'agit pas de "sauver" le pcf. Personne ne sait exactement la forme que prendra la lutte en son sein sur le plan de l'organisation.

Je pense que ton point de vue est unilatéral. Ceux qui s'opposent à la ligne révisionniste ne sont pas des clones et leurs avis diffèrent. L'abandon du marxisme-léninisme a causé un tort considérable, permettant aux catégories de pensée bourgeoises de se répandre, en particulier parmi les adhérents intellectuels et les cadres. C'est un fait.

De même l'appréciation de la nature réactionnaire de la direction est inégale. Elle voit aussi le jour peu à peu à cause des manoeuvres de la direction cherchant à échapper au vote qui a sanctionné sa motion.
Certains se demandent donc s'ils doivent continuer d'appeler P. Laurent un "camarade".

Nous avons pour tâche de soutenir ce qui va dans le bon sens, la référence aux principes marxistes-léninistes et le rejet de sa trahison.
J'invite les camarades à s'informer par eux-mêmes, par exemple sur le site des contributions :
http://congres2018.pcf.fr/contributions
Xuan
   Posté le 13-11-2018 à 17:21:14   

Ce courrier sur les développements en cours. Le "manifeste" est le document qui a été choisi majoritairement contre celui de la direction.


bonjour

je vous fais parvenir un premier état des lieux des conférences et des débats qui s'y sont déroulé. Il n'est pas encore temps de produir une analyse sur ce qui s'y passe, mais l' on peut toute fois noter que globalement, existe une volonté des commmunistes de maintenir l'unité du parti dans des situations polymorphes qui donnent des résultats assez contrastés. Je m'exprimerai plus largement un peu plus tard sur elles.

Quoiqu'il en soit il apparait assez évident que le manifeste provoque un souffle nouveau malgré les résistances rencontées. Ces dernières sont symptomatiques d'une volonté d'arrière garde qui tire ses dernières cartouches et le sait. Quelques soient les résultats, elles marquent une évidence: le manifeste a fait plus que mettre le peid dans l'ouverture de la porte. Ils ne peuvent la refermer . La poussée devient de plus en plus forte. Ils sont obligé de donner du leste c'est a dire d'accepter la structure du texte que nous avons imposé et de réagir dans le cadre du débat qu'il organise . Un processus est bel et bien lancé qui finira par tout emporter malgré les manoeuvres d'appareil mis en place pour tenter de l'endiguer.

Le temps joue pour nous à condition de ne pas nous découragé. Les résultats de la conférence de Vénissieux sont intéressants dans le sens où le texte initial s'enrichie et s'améliore dans un sens plus révolutionnaire qui tient compte de la lutte des classes aujourd'hui. Ils peuvent servir au travers des amendements et des motions qu'elle propose, de bases d'action et de réflexions pour d'autres organisations du parti moins avancées. Nous n'avons pas encore les résultats des fédérations où le manifestes est arrivé en tête et où l'éxécutif lui est favorable, ce sont ces dernières qui a mon avis donneront le ton final, d'autant qu'elles sont en générale celles qui comptent le plus d'adhérents et ont une implantation populaire marquée et historique, dans des régions industrielles de fortes traditions revendicatives et de conflis sociaux de masse.

Amicalement

Gilbert
Xuan
   Posté le 13-11-2018 à 17:25:11   

Un article du Vénissian à lire ainsi que le suivant ici :http://levenissian.fr/38eme-congres-Conference-de-section-de-Venissieux

Voeu : Quelles directions du parti, quel Secrétaire National 15ème conférence de section de Vénissieux du PCF

Dimanche 11 novembre 2018, par pamillet

38ème congrès du PCF

15ème conférence de section de Vénissieux, 9-10 novembre 2018
Vœu proposé : Quelles directions du parti, quel Secrétaire National
Adopté : 1 contre, 1 abstention, 55 pour
(en italique, les modifications apportées en séance)

Pierre Laurent a fait connaître sa « disponibilité » pour poursuivre la politique du parti exprimé par le texte du CN rejetée par les communistes. Il était normal que des camarades initiateurs de la base commune choisie par les communistes en fassent de même. Un débat est donc ouvert. Il prend toute sa place dans le débat général préparatoire au congrès en cohérence avec celui mené pour l’enrichissement de la base commune. Les communistes doivent pouvoir en discuter sereinement, de manière constructive, et exprimer leur opinion.

Ce débat porte d’abord sur le rôle et donc le type de direction qui doit être élue par le congrès. Le PCF et les communistes n’ont rien à gagner à avoir un débat qui porte sur les hommes, comme s’ils étaient des « écuries » à soutenir, comme cela se pratique dans d’autres partis.

La base commune propose ’un parti communiste utile, agissant, audacieux et novateur, internationaliste et révolutionnaire’ insistant sur son organisation, son retour dans les entreprises, la formation de ses militants, son rôle internationaliste...

L’enjeu est bien de montrer que le parti communiste est à l’offensive , qu’il se remet en marche pour résister, rassembler et rouvrir une issue politique en construisant le changement de société. Le choix de la direction nationale et du secrétaire national n’est donc pas anodin. Ce sera le premier acte cohérent avec la réorientation politique, un premier message la rendant visible avec des pratiques nouvelles respectueuses de la souveraineté des communistes.

Les communistes doivent choisir des directions pour mettre en œuvre l’orientation politique décidée par les congrès, c’est leur première fonction. Il s’agit de faire vivre un conseil national renouvelé, de faire progresser l’organisation concrète du parti notamment en entreprise, de renforcer l’unité des communistes par le débat respectueux de chacune et chacune et de construire le déploiement des communistes vers les salariés et les citoyens.

Cela suppose une grande bataille militante de reconstruction du parti dans les entreprises et les localités. La première qualité des dirigeants que nous devons choisir, c’est leur caractère de militant de masse, capable d’animer le débat pour faire progresser nos idées et propositions, conquérir l’implication dans l’action, de transformer les soutiens en adhérents, les adhérents en militants voire en responsables.

Après le vote de la base commune, le changement de Secrétaire National est posé. C’est devenu une demande de nombreux militants et adhérents qu’il faut entendre. Les communistes ne cherchent pas un ’ sauveur suprême ’, la personnalité incontestable qui résoudrait seule, toutes les contradictions entre communistes. Ils veulent un animateur d’une vie collective engagée et arc-boutée à la mise en œuvre des orientations décidées par le congrès.

Notre parti doit résister aux dérives de « présidentialisme » qui nie la culture communiste fondée sur le collectif, le débat et la confrontation à tous les niveaux et donc au sein des équipes de direction dans lesquelles chaque membre a une singularité, mais place l’équipe au dessus de lui-même. C’est le contraire d’une organisation en « tendances » qui personnalise le débat d’idées en les ’incarnant’ avec des dirigeants qui ne sont qu’au service de leurs propres idées.

Tout communiste sait qu’il peut exprimer librement ses idées, ses propositions voire ses désaccords. Il sait aussi qu’au final sa proposition peut ne pas être retenue par le collectif, même si elle a enrichi ce dernier. Bien évidemment, c’est la décision du collectif qui est mise en œuvre.

Notre fonctionnement démocratique permet à celle ou celui dont la ou les propositions ne sont pas retenues, de poursuivre le débat.

Il participe à la mise en œuvre des choix collectifs faits, en tenant évidemment compte de sa perception, en essayant de prémunir l’action commune de ce qu’il percevait comme une erreur. Et c’est la vie qui tranche. Après le retour d’expérience, la situation ne sera plus la même et le débat sera différent permettant aux communistes d’avoir peut-être une autre manière de construire leur unité. Cette dialectique entre « débat et pratique », capable de ’penser les contradictions’ dans leur unité est au cœur de l’originalité communiste et doit constituer le fondement de nos pratiques démocratique.

L’équipe de direction est donc majeure. C’est de ce collectif que sera issu le Secrétaire National, car l’on ne construit pas une direction collective à partir d’une femme ou d’un homme, mais à partir des orientations et décisions politiques prises par les congrès. D’autant qu’il y aura de nombreux et urgents chantiers à ouvrir et à conduire que pointe clairement le texte d’orientation.

Le premier dirigeant doit être d’abord celui qui fera vivre une équipe, loin d’un microcosme et de ses conflits d’égos, une équipe porteuse de l’ensemble du parti, de ses générations, de ses régions, de ses origines sociales. Une équipe qui reflète à la fois ce que sont les communistes et celles et ceux avec qui on veut construire les rassemblements et l’avenir : le monde du travail tel qu’il est avec toutes ses diversités, les intellectuels, les femmes et les hommes de la culture et de la création.
Les communistes de Vénissieux émettent le vœu que ces principes et conceptions président aux propositions des directions collectives à tous les niveaux et dans le choix que fera le congrès pour l’élection d’un nouveau Secrétaire National de notre parti.


Edité le 13-11-2018 à 17:43:15 par Xuan


Xuan
   Posté le 13-11-2018 à 17:42:01   

Cet article pose des questions d'actualité très importantes. Il est évident que le cadre du capitalisme ne permet pas d'ébaucher quelque traité équilibré en Europe, ce qui n'empêche pas de s'opposer aux règlements européens comme au maintien dans l'OTAN.
Les communistes doivent cependant envisager l'avenir et dessiner le projet d'une France socialiste y compris dans une Europe inchangée.
L'expérience des pays socialistes montre que les liens économiques avec d'autres pays ne disparaissent pas après une révolution, a fortiori dans le cadre d'une alliance économique préexistante.
Par contre les règles définies par les monopoles pour leur seul profit devront être dénoncées.
Les contraintes financières comme les dettes accumulées au profit des capitalistes devront être abolies.
Les rapports de domination imposés par l'hégémonisme US devront être brisés, mais tout autant ceux que la France a imposés en Europe.


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Voeu sur les élections européennes 15ème conférence de section de Vénissieux du PCF

Dimanche 11 novembre 2018, par pamillet

38ème congrès du PCF
15ème conférence de section de Vénissieux, 9-10 novembre 2018
Vœu proposé sur les élections européennes
Adopté : 1 contre, 4 abstentions, 53 pour
(en italique, les modifications apportées en séance)

En mai prochain ont lieu les élections européennes. Ce sera une première étape pour faire vivre la réorientation du parti proposée par le manifeste. Les communistes doivent construire un vote qui porte la colère populaire contre les directives européennes et l’exigence de solidarité internationaliste des travailleurs.

Il nous reste 6 mois pour rencontrer des millions de salariés, de citoyennes et de citoyens pour les convaincre de ne pas se faire piéger par la fausse alternative entre le repli nationaliste ou le fédéralisme, les deux formes du même capitalisme mondialisé et financiarisé pour accentuer les reculs sociaux et démocratiques, les pertes de souveraineté populaire, imposer la concurrence contre les coopérations partout, comme le projette Macron en France, Merkel en Allemagne, May en Angleterre ou Conte en Italie.

Il nous faut convaincre qu’il est possible de résister à ces démolitions. La responsabilité des pays européens est considérable pour une véritable coopération mondiale de co-développement avec les pays pauvres, les émergents et pour la paix.
Pour cela, les communistes doivent affronter un débat politique difficile : Comment construire une rupture politique en France dans le cadre de traités établis pour la mondialisation capitaliste ? Comment construire une rupture politique dans une Europe écartelée entre les fédéralistes de la mondialisation atlantiste et les populistes des replis nationalistes ?

Une autre coopération est nécessaire , face à l’agressivité des États-Unis, pour relever des défis colossaux : le chômage, la concurrence exacerbée, la dictature du dollar et de la finance mondiale, le réchauffement climatique, le recul de la biodiversité, les migrations de survie massives, les fractures sociales et territoriales …
Pour cela de nouveaux traités sont nécessaires pour permettre des coopérations solidaires entre nations égales et peuples souverains, contre la militarisation du bloc européen accélérant la course folle vers des conflits majeurs. Plus que jamais les peuples d’Europe doivent être solidaires, se mobiliser et agir ensemble pour ces objectifs.
Pour l’impulsion d’une véritable dynamique, les communistes ont besoin d’une liste de large rassemblement à la tête de laquelle devrait être désigné Ian Brossat. Depuis plusieurs mois, Ian a engagé en tant que chef de file et avec nos députés européens une campagne jeune, tonique, visible, argumentée et d’un style nouveau qui rassurent et plait aux communistes.

C’est pourquoi ceux-ci réunis en conférence de section à Vénissieux, font le vœu qu’il soit désigné tête de liste par notre congrès extraordinaire.
Xuan
   Posté le 13-11-2018 à 17:51:09   

Cet article ne sort pas du cadre réformiste bien que les revendications avancées soient légitimes.

L'auteur a publié plusieurs articles comme
Le pouvoir des travailleurs principe du communisme.
Cet article à lire sur le site - clairement inspiré par les assertions de Friot - énonce des thèses étrangères au marxisme en affirmant qu’ "une sécurité sociale pourrait être le vecteur du remplacement de la production capitaliste par une production communiste" .
Sans parler de la confusion entre la transition socialiste et la société sans classe communiste, les réformes du CNR n’ont jamais abouti à un tel remplacement, et ceci dans des conditions bien meilleures qu’aujourd’hui. L’auteur prétend que c’est « faute d’avoir organisé l’autogestion collective de leur travail concret, qui n’était pas à l’ordre du jour de leurs organisations » . En d’autres termes une telle « organisation collective » aurait éludé la question du pouvoir d’Etat. Ce raisonnement ne tient pas.

Le seul vecteur du remplacement de la production capitaliste par une production socialiste c’est la prise du pouvoir par la classe ouvrière et son parti. Celle-ci permettant de transformer les rapports de production et de collectiviser progressivement l’ensemble des moyens sociaux de production.
C’est ce qu’indique opportunément le Manifeste, tout en réglant son compte – en son temps déjà – à de telles illusions réformistes, comme au rêve de sauter directement du capitalisme au communisme, sans la transition de la démocratie populaire et de la dictature du prolétariat contre les anciennes classes dominantes.
Ne jamais évoquer la nécessité de la prise du pouvoir par le parti communiste, c’est prolonger le rêve éveillé et s’assurer de nouveaux échecs.


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Faire payer les millionnaires, pour la Paix et de nouvelles sécurités sociales
Contribution, congrès PCF Vosges, 10/11/18 :
Dimanche 11 novembre 2018, par pierre-olivier.poyard

Afin de développer la résistance populaire au fascisme qui progresse, le PCF doit se lancer dans des campagnes aux principes clairs et aux actions concrètes, selon le mot d’ordre suivant : « FAIRE PAYER LES RICHES, POUR LA PAIX ET DE NOUVELLES SECURITES SOCIALES ».

1/ Faire payer les millionnaires :

Selon de récentes statistiques, le nombre de millionnaires va prochainement dépasser les 3 millions : il n’y a jamais eu autant de millionnaires dans notre pays.
A quel prix s’enrichissent-ils ? En volant l’argent public (exemple du C.I.C.E.), en fraudant l’impôt (évasion fiscale), en menant la guerre aux salaires (flexibilité, précarité)… en faisant payer à l’Etat une dette illégitime.
Oui il faut faire payer les millionnaires ! Ce mot d’ordre doit devenir l’un des marqueurs de notre identité communiste, être au centre de nos campagnes :
• Pour révèler le coût du capital, du crédit, des dividendes aux propriétaires lucratifs ;
• Pour dénoncer les fraudeurs fiscaux et les faire payer ;
• Pour transformer l’impôt en s’en prenant aux fortunes des millionnaires ;
• Pour augmenter les salaires, les pensions ;
• Pour exiger l’effacement des dettes illégitime (dettes d’investissement productif) qu’elles soient publiques ou privées.
2/ Pour la Paix
Le danger fasciste des « démocratures » s’appuie sur la militarisation des sociétés, l’augmentation des budgets militaires et des ventes d’armes. Les communistes n’ont aucun intérêt au développement des armées. Le changement de société que nous voulons ne viendra pas autrement que par la mobilisation, l’engagement et l’organisation des travailleurs, des peuples ; sûrement pas par la guerre. Ainsi, la lutte pour la Paix exige :
• Des actions pour que la France signe et ratifie le Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires et qu’elle démantèle son arsenal nucléaire ;
• Des actions pour la baisse du budget militaire, pour le désarment progressif de l’armée française ;
• Des actions pour le retour des soldats français à l’étranger et la fermeture des bases françaises ;
• Des actions pour obtenir le démantèlement de l’OTAN, alliance militaire agressive ;
• Des actions pour une Europe débarassée des armes nucléaires et des bases américaines qui les acceuillent ;
• Des actions pour développer la culture de Paix et le règlement pacifique, diplomatique, des conflits, dans le cadre de l’O.N.U.
3/Pour de nouvelles Sécurités Sociales
Le régime général de sécurité sociale est la plus grande conquête populaire de notre histoire : en 1946, les communistes, les syndicalistes de classe ont obtenu la socialisation, sous contrôle démocratique, de ce qui représente aujourd’hui ¼ de l’économie française. Comme le disait le ministre communiste Ambroise Croizat : « Mettre définitivement l’homme à l’abri du besoin, en finir avec la souffrance et les angoisses du lendemain ». Peut-on résumer plus simplement notre visée communiste ?
Nous devons lutter pour retrouver les principes du régime général de la sécurité sociale (contrôle démocratique des travailleurs, financement par la cotisation, c’est-à-dire sans profit, ni crédit, ni rente et salaire à vie, statut du producteur) et l’étendre à de nouveaux secteurs de l’économie.
La lutte pour de nouvelles sécurités sociales exige :
• Des actions pour obtenir que les travailleurs gèrent de nouveau le système comme en 1946, par l’élection d’administrateurs par les usagers eux-mêmes, sur des listes syndicales ;
• Des actions pour le retour à l’indépendance du régime général de la sécurité sociale vis-à-vis de l’Etat, c’est-à-dire son autonomie financière et de gestion ;
• Des actions pour la hausse des taux des cotisations sociales, bloqué depuis presque 40 ans ;
• Des actions visant à l’extension du salaire à vie, des sécurités au travail, pour assurer un revenu du travail à chacun (en remplacement du système actuel d’assurance-chômage) ;
• Des actions pour étendre le financement par la cotisation à de nouveaux secteurs d’activité : alimentation pour commencer, afin d’assurer la sécurité alimentaire et de valoriser l’agriculture alternative qui respecte les hommes et la nature.
Ces nouvelles sécurités sociales obéissent aux principes suivants :
• « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins » ;
• « L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ».


Edité le 13-11-2018 à 18:44:33 par Xuan


Xuan
   Posté le 13-11-2018 à 18:52:56   

Message du 12/11/18 11:23
> De : "Leila Moussavian-Huppe"


> Conférence fédérale du bas-rhin

> ambiance identique , petite fd, virulents défenseurs de la direction et de tout ce qu'elle porte et regrets encore exprimés on n'a toujours pas digéré le vote des communistes et le choix du texte! Le manifeste arrivé en 2ème position.(25,93%) (texte direction 49,38%)

> La base commune a été amendée pour être complètement vidée de son sens. Ce point a été annoncé d'emblée et F.Wurtz a expliqué que ceci etait parfaitement possible on pouvait tout faire.

préambule viré et des pans entiers évacués et /ou réécrits;

Ce texte amendé a été voté par une majorité de bon soldats: 24 pour, 5 abstention, 6 contre
une motion expliquant les modifs a été votée : 25 pour, 5 abstentions et 5 contre

Délégation monocolore composée des toutous de la direction 5 pas de suppléant, ils n'y ont pas pensé. Francis Wurtz en a été écartée mais remplacé. Ma candidature à la délégation rejetée: la délégation doit porter mandat majoritaire!! On aura tout vu!.

Une fois de plus, notre section a été violemment prise à partie: refus de renouveler le mandat de 2 de nos camarades . Nous sommes aussi intervenus avec fermeté. Je vous en ferai part.C'était lamentable.

Fraternité à tous et bon courage aux camarades qui vont au Congrès
Xuan
   Posté le 13-11-2018 à 19:03:16   

Le compte-rendu de D. Trannoy, un constat d'échec, est très instructif sur les positions révisionnistes.

38e congrès / Congrès fédéral (Gironde) : 9 / 10 / 11 novembre 2018 (D. Trannoy)


80 délégués ;

Environ 250 amendements étaient parvenus de 16 sections/26.
Le texte amendé a été voté : Pour 50 ; Contre 11 Abstention 11.

Le texte Le Manifeste a été abordé à travers les amendements présentés par la « commission Texte » qui avait rassemblé les amendements par séries et émis un avis sur le vote.
Des échanges ont été lancés uniquement à partir des avis sur les amendements.


Le texte de la Direction est majoritaire dans la FD (57,63 %), ce qui permet de situer le contexte « de bienveillance » et de neutralité pour la tenue du congrès départemental. Le Manifeste (27,27 %).


Sous des aspects de « bienveillante neutralité », une ligne s’est dégagée

Constance d’une mise à charge et accusation du « Manifeste » : contre les textes alternatifs (par les initiateurs de Martigues !) et le « printemps » ; désunion/division des communistes ; dégagisme ; sans théorie ; mauvaise écriture ; remise en cause des grandes avancées de ces dernières années…… A charge de la part de certains et des « printemps… » sur la casse de ce qui a été construit ces dernières années…

Avec l’introduction au fur et à mesure de points du texte de la Direction (selon les recommandations de Pierre Laurent au dernier CN).

Je dirai « mauvais perdants » mais « beaux joueurs » !!!


Le préambule :
• Evidence de la réécriture avec quelques propositions :
• Donner le titre du texte du CN : rejeté ;
• Sur les textes alternatifs ; rejeté ;
• Sur le populisme de gauche à prendre en considération ;
• Sur chute des résultats électoraux et pronostic vital… (apport de chiffres) retenu mais
« mauvaise mise en œuvre » des choix faits… donc la stratégie est évacuée.
• Le mot « effacement » : à supprimer…

Le Bilan critique
rejet de l’amendement demandant de revenir sur les choix de Martigues et bilan de la « mutation :;
• Sur analyse de : Gauche plurielle, collectifs anti-libéraux… évacués au profit du TCE de 2005 ;
• Demande d’avoir un bilan plus nuancé ;
• Reprise du vote de 2007 sur nécessité de PCF fort ;
• Sur FDG, sur candidature FI présidentielle : manque d’éléments chiffrés, sur les résultats électoraux et sur l’abstention. Refus de faire le bilan des Directions qui ont conduit les communistes sur ce chemin… le Manifeste trop à charge ;
• Regrets, de feu-FDG…
• Refus de prendre en compte, la baisse des adhérents ;
• Reprise des termes « texte à charge »
• Des interventions orales sur la responsabilité des directions . Mais rien d’écrit ;
• Partage de l’idée qu’il faille approfondir le débat sur les causes internes et externes de l’affaiblissement du parti. Mais rejet de l’amendement.
Sur le communisme et l’URSS : demande la suppression des lignes…
Sur l’entreprise : débat … refus des amendements (sur la suppression/abandon des cellules et sections d’entreprises sous prétexte de la suppression des lignes du paragraphe).
Demande poursuite débat.

Relever les défis de la crise
Crise et système : aurait mérité approfondissement théorique (rejet des amendements) ;
• des questions sur l’écologie : à enrichir ;
• sur la progression des droits des personnes ; sur la priorité des luttes..
• démarche d’éducation avec Marx.
Sur le communisme : supprimer socialisme pour aller directement … vers le communisme ;
• Introduction de la notion de l’éco communisme ;
• Débat sur la Chine à partir de l’idée de modèle : beaucoup de méconnaissances (par exemple Chine et marxisme…) ;
Sur l’écologie et le nucléaire : des amendements… poursuivre le débat

Un nouvel internationalisme
• Rien sur impérialisme, monde multipolaire (dans les amendements) ;
• Suppression de toute référence à Turquie, contestation sur La Chine ;
• Refus de liens avec les partis communistes Mise en avant des forces progressistes ; refus amendement sur structuration de notre combat communiste au niveau international ;
Paix (notre vœu adopté
Sur UE : 16 amendements et vœux avec des demandes d’approfondissements et prendre position sur la construction européenne, notamment le contexte des élections européennes ; mais aussi,
Demande de supprimer du paragraphe concernant la demande d’ouvrir le débat ; amendements adoptés ; de même que de préciser les évolutions des positions du PCF ;
Notre vœu a été rejeté car trop « clivant » ; de même sur le fédéralisme ;
• Par contre, l’amendement de Bègles sur la réécriture de la partie sur UE (lignes 7 à 37) en reprenant les positions de Ian Brossat
a été adopté.
• Sur l’accueil des migrants : un amendement complète le Manifeste.

Pour une nouvelle stratégie de rassemblement et d’unité populaire (2e point après le préambule, discutée vendredi soir)
• Vœu / Présidentielle et législatives : sur inversion et priorités à l’élection législatives : refus du vœu. (Vote complètement contraire à notre précédent congrès) (Rejet : pour 36, contre 32, abstention 20)
• Refus que les liste soit conduite par le PCF au nom du rassemblement.

Pour un parti communiste
Suppression parti révolutionnaire … d’être à l’avant-garde et du marxisme ;
Refus de mettre en cause les directions successives au profit d’un nouveau texte réécrit (théorie L. Sève)
Sur la plateforme numérique ; approbation (sans débat)
• Rejet de notre vœu sur l’organisation du PCF (adhérent, 4/4) au profit d’une annonce « d’expérimentations »
• Maintien de l’élection du secrétaire général par le congrès ;
• Rejet de la formation au sein du PCF d’écoles du Parti : rejet


Au final, on retrouve les objectifs de la Direction nationale sur le refus de faire un vrai bilan de la stratégie, du rôle des directions, de grandes lacunes sur la situation internationale ; le refus de modifier les positions sur l’Urss ; sur le refus d’être un parti communiste, puisque son rôle est conditionné au rassemblement…. Les camarades n’ont pas fait le deuil du FdG ;

Refus catégorique de permettre débat sur UE : tous en campagne…. (On ne pose pas de question).

Sur le parti, « on fera un travail sur diverses expérimentations… » refus de prendre en compte la nécessité de reprendre les caractéristiques d’une organisation communiste notamment les cotisations (4/4).

Quelques questions ont émergé dans le débat, mais le poids de la direction fédérale sortante n’a pas permis d’ouverture sur la logique de notre texte ;

Pendant la période de préparation du Congrès, depuis le mois de juillet, aucun travail d’information et d’échanges sur la FD n’avait été fait. Ce congrès fédéral était en fait la première mise en commun.

La Direction fédérale sort renforcée de l’absence de combativité face à elle.

Certains signataires et d’autres ayant voté pour le Manifeste n’ont pas eu une logique dans leurs amendements puisqu’ils ont contribué à y introduire les orientations de la Direction Nationale. Que feront-ils au Congrès ?
DUROC
   Posté le 14-11-2018 à 18:46:49   

Encore une fois, il ne peut rien sortir de cette scène de ménage entre révisionnistes.
Tant qu'un groupe ne se positionne pas clairement sur une ligne consciente des racines théoriques et historiques de la trahison révisionniste, il n'y a rien à attendre de ces querelles de ménage.
Le prétendu congrès extraordinaire du P"C"F apportera un démenti à toutes les illusions sur les possibilités de transformer le prétendu parti communiste français en un véritable parti communiste.
Duroc
Xuan
   Posté le 14-11-2018 à 23:31:13   

Il faut considérer ce qui naît et se développe. Rien ne reste éternellement en l'état.
Et d'autre part on ne peut certainement pas dire aux communistes dans le pcf de le quitter, parce que nous n'avons aucun point de chute à leur proposer.
Ce serait à sa façon une autre forme de liquidation, équivalente à celle de P. Laurent, mais au prétexte de la pureté théorique.

Il faut encourager la tendance du retour au marxisme-léninisme. Elle existe bel et bien, l'accentuation de la lutte des classes ne peut que la favoriser, et il faut savoir que notre point de vue a un écho. La suggestion que tu as faite concernant l'interview au Times ne s'est pas résumée au post que j'ai publié un peu plus haut.

En même temps on ne peut pas exiger que l'opposition à la direction révisionniste sorte armée de pied en cap comme Athena de la cuisse de Jupiter. Ce serait d'ailleurs de notre part une posture de donneur de leçon assez prétentieuse et méprisable.


Edité le 14-11-2018 à 23:40:22 par Xuan


pzorba75
   Posté le 15-11-2018 à 05:20:10   

Attendre quoique ce soit d'un congrès du PCF n' a pas grand sens, les militants sont des vieux grisonnants complètement usés par les alliances électorales et les luttes de places, sans aucune vision ni influence sur le monde réel.
Les péripéties du prochain congrès se résumeront au soutien de la candidature de Ian Brossat aux européennes, avec un programme dans la ligne du "Bouger l'Europe" du bon Robert Hue. Les résultats sont connus d'avance : tout le monde s'en f..t du PCF et de ses miauleries, surtout après 80 ans d'alliances avec les socialistes européistes.
En 2019, maintenir un élu européen communiste français (5%) semble un défi insurmontable, annonciateur de la fin des congrès du PCF faute de troupes.
Xuan
   Posté le 16-11-2018 à 22:21:31   

Suite des aventures de la direction révisionniste - sa ligne, dite des "bobos du pcf" , devient plus claire au fur et à mesure.
On aura remarqué que le slogan "dépasser le capitalisme" n'est rien d'autre que le rejet du socialisme.
Il apparaît tout aussi clairement que les thèses de Friot et son "salaire à vie" ont exactement le même objectif et sont reprises par cette direction.
Enfin le dévoilement des tendances montre que le pcf peut s'orienter soit vers un parti social-démocrate soit vers la scission.



LIRE AUSSI SUR REGARDS.FR
>> PCF : le temps de la désunion

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On en parle beaucoup: voici ceux qui s’organisent officiellement en tendance…. en particulier dans les Bdu rhône


http://histoireetsociete.wordpress.com/2018/11/16/on-en-parle-beaucoup-voici-ceux-qui-sorganisent-officilellement-en-tendance-en-particulier-dans-les-bdu-rhone/?fbclid=IwAR05SZnjbYY8MzkOx5Uk0wa8JeeJOtN9KfaIkIUJUVOgMEXqATTO1DcX89E

16NOV


A une semaine du congrès de leur parti, 50 communistes appellent à un débat sans non-dits, ni tabou., il s’agit de proches de Pierre laurent et de refondateurs qui ont décidé officiellement de tomber le masque et de s’organiser en tendances.

C’était déjà le sens de l’invraisemblable appel de Marie Pierre Vieu à gagner au congrès la défaite essuyée à la commission des candidatures, sauf que pour ceux qui n’avaient pas lu le Figaro, le silence avait été fait sur le vote de la commission des candidatures reposant la possibilité pour Pierre leurent de redevenir secrétaire national.
C’était l’appel d’initié aux intiés, les invitants à changer complètement le texte et à proumouvoir des délégués au congrès « surs ». C’est ce que j’avais vu dans ma conférence de section du 4 et 5 à Marseille et que j’ai plusieurs fois décrit. Notons que ce n’est pas la première fois que ces gens là marquent leur alliances, ils avaient déjà en commun signé la métamorphose.
Sous couvert de « légitimisme », la fédération du PCF 13 a pris l’habitude d’accorder des postes et des responsabilités à des gens de plus en plus à droite qui ne croient pas à la possibilité d’un parti communiste.
Comme ils manquent d’idées ils ont pris le drapeau du salaire universel de Friot pour jouer la modernité alors qu’ils charrient la vieille collaboration de classe, la soumission et désormais prennent le risque de diviser le parti. mais jugez sur pièce voici la liste et les signataires; Il ne faut pas exagérer l’importance de ces gens là, mais il faut leur faire comprendre que ces manoeuvres de division sont hors saison. et qu’ils n’utiliseront pas le parti pour leurs carrières personnelles. (note de danielle Bleitrach)


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http://www.regards.fr/politique/article/pour-une-confrontation-fraternelle-mais-claire#comments

Tribune, PCF

En France, comme partout dans le monde, parallèlement à la montée des Trump, Salvini, Poutine, Bolsonaro… et des idées de repli, s’exprime une soif d’émancipation : des marches pour le climat à la révolte des femmes, du succès de Jeremy Corbyn à la résistance Kurde, de l’engouement pour l’économie sociale et solidaire à l’éclosion de nouvelles formes de mobilisations. La violence des 1% les plus riches contre 99% de la population mondiale aiguise aussi les contradictions. Ce faisant, elles rendent
un autre monde possible.




Si la gauche politique, engluée dans ses divisions et ses logiques partisanes, est en capilotade, le peuple de gauche, lui est bien vivant. Il aime la solidarité, la laïcité ou encore les services publics et les syndicats. Il vibre pour la liberté et pour la planète. Il s’insurge contre les injustices, le racisme et la pauvreté. Il est convaincu qu’une politique vraiment de gauche est possible [1]. Pour les électrices•eurs de gauche, l’heure n’est pas de savoir si le social prédomine sur l’écologique, si la liberté passe après l’égalité. Les enjeux sont interdépendants. Les périls ont une source commune : le capitalisme.

Entre les valeurs de ce peuple de gauche et celles des communistes, les convergences sont nombreuses. Pourtant, force est de le constater : ça ne marche plus. Malgré tous nos efforts, quand nous pensons communisme nous pensons émancipation humaine, mais le grand public pense stalinisme ou au contraire utopie irréaliste.

Qui dit mauvais diagnostic, dit mauvais traitement

Les raisons de la perte d’influence communiste sont bien plus lourdes qu’une simple affaire de « renoncement d’une direction communiste », de « propositions communistes mal défendues » ou de « volonté ».
D’ailleurs, si c’était le cas, ce constat ne toucherait pas les partis communistes partout sur la planète. Regarder l’arbre, quand la solution est dans la forêt est préjudiciable pour l’avenir. À défaut de regarder les obstacles en face, nous pourrions nous enfermer dans la marginalité.

Surmonter la crise du communisme, et de l’affaiblissement du PCF en présentant des candidat-es à toutes les élections ? En particulier, la présidentielle.
Depuis la secousse de 1981, tous nos candidats à l’élection présidentielle, à l’exception de celle de 1995, ont enregistré une baisse sensible de notre aura (21,2% en 1969, 15,35% en 1981, 6,8% en 1988, 3,37% en 2002, 1,93% en 2008). Quelle que soit la stratégie : union de la gauche, rassemblement populaire majoritaire, espaces citoyens, gauche plurielle, collectifs antilibéraux, Front de Gauche…, la courbe parle d’elle-même. Aucun-e communiste ne souhaite « l’effacement » de son parti. Prendre la juste mesure des choses est la meilleure arme pour retourner la situation.
Nous avons un sérieux problème d’émetteur ! Et ce n’est certainement pas, comme le propose l’actuelle base commune, en redevenant – 43 ans après le 22e congrès – « l’avant-garde des luttes et des idées, et jouer le rôle d’éclaireur qui devrait être le nôtre ».

Ce monde est marqué par de multiples révolutions : urbaine, écologique, numérique, territoriale et celle des arts, savoirs et connaissance, dans une économie globalisée. Écrire notre projet, sans voir combien ces révolutions modifient radicalement les rapports sociaux comme les imaginaires, mais aussi les pratiques politiques et donc les partis, est une impasse.
Finie, la structure verticale de la société ; place au travail en réseaux et aux échanges. L’actuelle base commune est trop loin du mouvement de la société, et des bouleversements qui la traversent. Ainsi, elle occulte autant les quartiers populaires et les évolutions des catégories populaires que les mutations du travail. La classe ouvrière comme les fonctionnaires auraient ainsi disparu de la photo du Parti communiste.

Franchement démocratique

Et si, finalement, la principale autocritique était au contraire, de ne pas avoir été au bout de la recherche d’un nouveau corpus avec la démocratie comme fin et comme chemin ; avec comme objectif de permettre aux individus de maitriser leur vie, leur travail et les leviers de décision.

La vérité, est qu’il faut dessiner, avec le peuple, le nouveau visage de la France, du monde que nous souhaitons léguer à nos enfants. Un monde de paix dans lequel la pauvreté sera éradiquée ; un monde où se nourrir ne rimera pas avec risque de mourir ; un monde où l’on pourra produire et se déplacer sans mettre en péril les abeilles et les coquelicots ; un monde ou le travail sera synonyme d’émancipation et non d’exploitation ; un monde où on ne parlera plus de migrants parce que l’on aura le droit d’habiter où on veut sur la planète ; un monde ou les plus pauvres n’auront plus à fuir les guerres, la famine ou les inondations, quand d’autres se gavent à n’en plus finir car les inégalités auront été éradiquées. Un monde de liberté.

Gratuité, salaire à vie, droits de vote des résidents étrangers, droit imprescriptible de tout être humain à s’installer hors des frontières de son pays, sécurité sociale intégrale, alter-GAFA, énergies renouvelables plutôt qu’énergies carbonées ou nucléaires, respect des animaux, démocratie culturelle, nouveaux services publics : voilà les facettes de notre nouvelle carte de visite.

Plutôt que de jouer les annonceurs de mauvaises nouvelles, nous devons écrire, en dialogue avec la société, Les Jours Heureux, tome 2, le manifeste de celles et ceux que la révolte et la soif d’humanité font aimer la vie. Voilà qui serait un très beau cadeau pour le centième anniversaire de notre parti en 2020.

Les élections européennes peuvent être l’occasion pour ce peuple de gauche d’affirmer fièrement ses valeurs. Une myriade de listes de gauche laisserait au président des riches le leadership de l’opposition à la peste brune. Quel piège, quel danger !
Bien sûr il y a de vraies différences. Mais sont-elles si sérieuses qu’elles ne permettent pas d’envisager de les surmonter. L’unité des forces antilibérales – politiques, syndicales, associatives, citoyennes, intellectuelles – est la condition de l’espoir. Faire du commun pour faire front est un combat historique des communistes. Ne le lâchons pas, en conditionnant la liste de rassemblement à ce qu’elle soit « initiée et conduite par le PCF » comme le propose l’actuelle base commune.

Nous sommes désormais à une semaine de notre congrès. Celle qui va déterminer l’orientation de notre parti pour les trois années à venir. Être à la hauteur des grandes questions qui taraudent notre société, suppose que les communistes, majoritairement attaché•es à un Parti communiste capable de créativité politique, s’engagent afin d’atteindre l’objectif que nous nous étions fixé : faire un 38e congrès extraordinaire qui ouvre des jours meilleurs.

Camarades, prenez place dans le débat pour ouvrir le chemin de la réinvention du Parti communiste si indispensable pour l’avenir du communisme.

Premiers signataires :

Sylvie Altman, maire de Villeneuve-Saint-Georges
Laurence Bernier, maire de Frasne
Gilles Leproust, maire d’Allonnes
Marjolaine Rauze, maire de Morsang-sur-Orge
Marie-Pierre Vieu, députée européenne
Evelyne Rabardel, 1ère vice-présidente du Conseil départemental du Val-de-Marne
Françoise Fiter, vice-présidente du Conseil départemental Pyrénées orientales, membre du conseil national
Nicolas Garcia, vice-président du Conseil départemental Pyrénées orientales et secrétaire fédéral
Vanessa Ghiati, conseillère régionale d’Ile-de-France
Michel Lepretre, président du territoire Grand Orly Seine Bievre
David Proult, adjoint au maire de Saint-Denis
Jean-Marc Coppola, cheminot, conseiller municipal à Marseille, membre du conseil national
Fanny Gaillane, conseillère de Paris
Josselin Aubry, adjoint au maire de Fresnes, responsable Vie du parti 94
Daniel Davisse, maire honoraire de Choisy-le-Roi
Marc Brynhole, membre du comité exécutif national
Frederick Genevée, membre du comité exécutif national
Fabienne Haloui, membre du comité exécutif national
Alain Hayot, membre du comité exécutif national
Isabelle Lorand, membre du comité exécutif national
Martine Gayrault, membre du conseil national
Bob Injey, directeur de publication, membre du conseil national
Cécile Hubert, féministe, membre du conseil national
Yann Lelann, président d’Espace Marx, membre du conseil national
Katy Philippe, secrétaire départementale du Tarn et Garonne
Bernard Mascarelli, co-secrétaire fédéral Hautes-Alpes
Dominique Tripet, féministe, membre du conseil national
Franck Mouly, membre du conseil national
Adrien Bortot, secrétaire de section Paris 19ème
Marc Legendre, responsable section de Fontenay-sous-Bois 94
Nicole Borvo Cohen-Seat, ancienne sénatrice communiste
Serge Hulot, ancien secrétaire général de l’ANECR
Pierre Villard, militant pacifiste (Hautes-Alpes)
Joëlle Greder, ancienne présidente du conseil national du PCF
Jean-Claude Lefort, député honoraire
Ernestine Ronai, féministe
Eliane Hulot, conseillère générale honoraire du Val-de-Marne
Christian Foiret, membre du réseau école
Marie-Christine Charansonnet, médecin
Sylvie Mayer, animatrice du réseau Economie sociale et solidaire, députée européenne honoraire
Alexis Charansonnet, universitaire
Henriette Zoughebi, conseillère régionale honoraire de la région Ile-de-France
Patrick Coulon, journaliste
André Greder, Conseil départemental du Tarn-et-Garonne
Monique Étienne, Altermondialiste
Antoine Guardabascio, ancien secrétaire départemental des Hautes-Alpes
Olivier Mayer, journaliste
Alain Raynal, journaliste
Alain Vermeersch, documentaliste
Serge Cao, enseignant-DRH en retraite
Claude Crine, militant associatif du logement pour tous


Edité le 16-11-2018 à 23:06:02 par Xuan


pzorba75
   Posté le 17-11-2018 à 05:27:12   

"la recherche d’un nouveau corpus avec la démocratie comme fin et comme chemin"
ou
"L’unité des forces antilibérales – politiques, syndicales, associatives, citoyennes, intellectuelles – est la condition de l’espoir. Faire du commun pour faire front est un combat historique des communistes"

C'est quoi de bla-bla?
Xuan
   Posté le 17-11-2018 à 14:33:19   

C'est la bouillie de "regards", sous l'autorité de Clémentine Autain, puis Roger Martelli puis par Elsa Faucillon. Pierre Jacquemain en est le rédacteur en chef depuis 2016.
Comme tu l'as remarqué c'est le langage des bobos du pcf, complètement coupés des masses.

C'est la tendance que pointe D. Bleitrach, avec ses signataires, une belle brochette des acharnés de la ligne révisionniste.
Note les revendications "Gratuité, salaire à vie" héritées de Friot. C'est le credo de la direction réviso pour éluder le socialisme.
Egalement le "commun pour faire front" que tu as souligné est une nième tentative de relancer l'Union de la gauche contre la volonté de la majorité des adhérents.
DUROC
   Posté le 21-11-2018 à 15:28:33   

Un peu de peinture rouge sur un mur pourri, voilà à quoi aboutira ce congrès pas si ordinaire que ça...

duroc
DUROC
   Posté le 21-11-2018 à 15:29:39   

j'ai voulu écrire "pas si extraordinaire que ça"
Xuan
   Posté le 21-11-2018 à 20:13:59   

Ce qui n'est pas ordinaire, mis à part la timidité de la nouvelle orientation, c'est l'acharnement de Pierre Laurent à s'accrocher comme une moule.
Mais le fait qu'il ait été désavoué renforce l'opinion des opposants à poursuivre.
Les contradictions ne sont nullement résolues, il y aura nécessairement de nouvelles ruptures.
Xuan
   Posté le 21-11-2018 à 20:36:22   

Ce qui n'est pas ordinaire, mis à part la timidité de la nouvelle orientation, c'est l'acharnement de Pierre Laurent à s'accrocher comme une moule.
Mais le fait qu'il ait été désavoué renforce l'opinion des opposants à poursuivre.
Les contradictions ne sont nullement résolues, il y aura nécessairement de nouvelles ruptures.
Xuan
   Posté le 22-11-2018 à 07:00:15   

je ne vous ai jamais menti: au vu de la liste de membres du CN, présentée et sans doute acceptée par la commission des candidatures, liste comprenent un grand nombre de membres des Bouches du rhône qui sont tous des petits soldats de Pierre laurent ayant pratiqué et continuant à pratiquer la chasse aux sorcières dans le département contre ceux qui ont voté le manifeste,Cette liste est d'ailleurs composée exclusivement de ceux qui ont voté la base 1, il y a un signataire de la tendance officielle des 5O et pas un représentant du manifeste qui a fait 34%. Rien que cela aurait du alerter la commission des candidatures. Quant aux traitements indignes, il Il ne s'agit pas que de moi mais d'autres camarades victimes d'une chasse aux sorcières pour avoir signé le manifeste, la conférence fédérale a été une parodie complétement vérouillée.
je pense que si tout est comme ça, fabien Roussel va être mis sous tutelle avec un CN voir un exécutif aux ordres de son "président" et qui fera qu'à chaque séance du CN la partie se rejouera entre l'officile secrétaire et son "président" soutenu non seulment par un "parlement" de sa tendance et appuyé par quelques fédérations vieillissantes masi avec fort pouvoir de nuisance. C'est une stratégie qui poursuit le blocage que nous venons de connaitre et dans de telles conditions l'espoir de voir un changement s'amenuise.
C'est dommage mais je ne puis m'associer à un tel dévoiement de l'espoir d'une ré-orientation...Je ne demande pas de faire école, d'entraîner derrière moi,mais je souhaite alerter les communistes sur la manière où une fois encore on tente de les priver de leur vote et l'absence de vigilance de la commission des candidatures.
je dis qu'en mon âme et conscience je ne puis approuver une telle liste et surtout ses chances de réussite.
D. Bleitrach
marquetalia
   Posté le 24-11-2018 à 20:23:51   

Le pcf a renoncé au marteau et à la faucille.
DUROC
   Posté le 26-11-2018 à 17:06:02   

Quoi qu'il en soit, hors des états d'âme, avec un secrétaire national révisionniste et un président du conseil national révisionniste, le parti qui usurpe le nom de communiste reste un parti révisionniste contre révolutionnaire intégré aux rouages de l'Etat bourgeois

duroc
Xuan
   Posté le 27-11-2018 à 13:37:36   

Le logo du pcf est un chef-d'oeuvre mais ç'aurait pu être pire : père Noël, bougie dorée, étoile du berger...mais pour 80 000 balles on n'a plus rien.


Edité le 27-11-2018 à 13:57:02 par Xuan


Xuan
   Posté le 02-12-2018 à 17:50:23   

Le dernier congrès du pcf ne doit pas être séparé de la lutte des classes.
Le Vénissian met en ligne sa réaction par rapport aux gilets jaunes.
Elle a le mérite d'appeler à l'unité du peuple face aux monopoles, contrairement à certaines positions hostiles.
Le tract ne reprend pas le sigle en forme d'étoile de sapin de Noël mais la faucille et le marteau.


Ensemble pour faire reculer Macron !
Tract PCF Vénissieux pour les marchés les 1 et 2 Décembre

Samedi 1er décembre 2018, par pamillet
http://levenissian.fr/Ensemble-pour-faire-reculer-Macron



Tract diffusé sur les marchés de Vénissieux, très bon contact avec une colère toujours plus vive contre le gouvernement, le sentiment qu’une grande majorité du peuple fait face aux mêmes injustices sociales, et qu’il est légitime d’exprimer cette colère...

Et beaucoup d’habitants le dise de plus en plus clairement. Macron est responsable, il doit partir. Une dame pourtant très sérieuse disant même, il se prend pour Louis XVI, il finira comme lui !

En tout cas, les propositions des communistes font mouche. L’écologie est un prétexte pour nous faire les poches, stop aux hausses de prix, augmentation des salaires et pensions !

La colère qui gronde dans notre pays,autour du pouvoir d’achat notamment, est légitime. Et je le redis ce matin : nous sommes résolument aux cotés des travailleurs, assomés par la hausse des carburants, qu’ils portent ou non un gilet jaune !
NOUS SOMMES PRÊTS POUR LES COMBATS






Gilets jaunes et rouges, blouses blanches, robes noires, cols bleus…

On ne peut vivre avec des salaires de misère, des pensions et des allocations rognées, une protection sociale réduite

Fabien Roussel, nouveau secrétaire national du PCF

(discours de clôture du 38eme congrès du PCF)

Depuis des semaines, des mois même, notre parti est en mouvement. Les communistes discutent, débattent, amendent… Le Parti Communiste vit comme jamais ! Et le message que vous avez porté tous ensemble est très clair : être unis et toujours plus combatifs !

(…) Oui, nous sommes prêts pour les combats, prêts à porter notre projet, prêts à être toujours plus dans les luttes comme celle qui monte dans le pays autour du pouvoir d’achat. (…) Nous sommes résolument aux côtés des travailleurs et travailleuses, des retraité·es, assommé·es par la hausse des prix des carburants, qu’ils et elles portent, ou non, un gilet jaune.

Et nous sommes aussi pour relever le défi climatique ! Mais pas avec une fiscalité punitive ! Or c’est exactement ce qu’il se passe avec cette hausse aveugle des taxes sur les carburants, qui frappe ceux et celles qui travaillent. Et non pas pour investir dans les énergies renouvelables et les infrastructures de transports, mais pour combler les trous béants laissés dans le budget de la France par les cadeaux faits aux plus riches.

(…) Gilets jaunes, mais aussi blouses blanches : Oui, nous soutenons aussi les infirmières en lutte contre le plan Santé, à travers le Tour de France des hôpitaux que nous menons depuis des mois. Comment peut-on encore oser réclamer en 2019, 900 millions d’euros d’économies à l’hôpital public quand on supprime l’ISF qui rapportait 3,2 milliards ? Exigeons l’embauche de 100 000 personnes à l’hôpital et 200 000 dans nos EHPAD, qui sont littéralement à bout de souffle.

Nos communes sont asséchées par ce gouvernement qui prévoit de faire 13 milliards d’euros d’économies sur leur dos durant le quinquennat. Avec ses méthodes, le gouvernement met en cause les services publics locaux.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF

(…) Les gilets jaunes, les blouses blanches, les robes noires de la justice mais aussi les cols bleus des usines ont des raisons de donner de la voix ! Car pour certains, ce sont des services publics de proximité qui disparaissent. Pour d’autres, c’est leur feuille de paye qui fond. Et quand ils la comparent avec celle de ces soi disant « grands patrons », plus pressés de planquer leur argent dans les paradis fiscaux que de créer des emplois en France, c’est la colère. C’est de l’indécence pure.

(…) Ces ouvriers sont brisés par des cadences infernales, dignes des temps modernes de Charlie Chaplin. Burn-out, humiliation et même parfois honte de ne pas y arriver : voilà le quotidien de ces travailleurs opiniâtres, durs au mal, fiers de leur métier, mais tellement malmenés et déconsidérés.

Que peut-on éprouver d’autre que du ressentiment et du dégoût face aux rémunérations scandaleuses des grands patrons français, ces « cracks du CAC » pour lesquels il ne semble pas y avoir de limite. En 2017, la rémunération moyenne d’un patron du CAC 40 s’est élevée à plus de 5 millions d’euros par an. Une augmentation de 14% par rapport à 2016. Et vos salaires, vos pensions, ont-ils augmenté de 14% ces deux dernières années ? C’est peu dire que les salaires des travailleurs n’ont pas suivi la même pente ! On est vraiment dans un autre monde. Celui dans lequel les 15 patrons les mieux payés de France gagnent 100 fois plus que le niveau moyen pratiqué dans leurs entreprises.

Voilà pourquoi nous réclamons non seulement l’encadrement des salaires mais aussi, et c’est une urgence, une hausse de 200 euros net du SMIC dès le mois de janvier. Le gouvernement doit ouvrir rapidement les négociations pour une hausse générale des salaires dans le secteur privé comme dans le secteur public et la fonction publique.

LES PROPOSITIONS DU PCF

Pour le pouvoir d’achat et la protection sociale

Au 1er janvier 2019, augmentation du SMIC de 260 euros bruts / mois, soit 200 euros nets
Répercussion sur l’ensemble des grilles de salaires mais aussi les pensions, les minima sociaux et les allocations formation.
Suppression de toutes les mesures fiscales en faveur des plus riches : ISF, évasion fiscale...
Suppression des cadeaux aux entreprises : CICE, CIR, flat tax, ….
Pour financer la transition écologique :
Ramener la TICPE à son niveau de 2017 et l’affecter réellement à la transition écologique
Taxation exceptionnelle des 10 milliards de profits annuels des compagnies pétrolières
Taxation du kérosène
Maintien des lignes ferroviaires de proximité et développement du fret ferroviaire,
TVA de 5,5 % sur les transports en commun
Mobilisation du crédit bancaire, jusqu’à la Banque centrale européenne (BCE).
pzorba75
   Posté le 02-12-2018 à 19:26:08   

Les dirigeants du PCF n'ont qu'une mission : sauvegarder quelques postes d'élus, députés et maires pour conserver un niveau de vie de petit bourgeois. Les combines pour les élections européennes de 2019 et les municipales de 2020 sont au centre de la "stratégie" de la direction qui est hors jeu dans la crise sociale actuelle.
Ils n'osent plus désigner l'origine de la crise, l'union européenne soumise au capitalisme américain.
Le combat contre l'union européenne et pour la sortie de l'OTAN est la priorité pour proposer une politique de progrès social, de justice et de paix. Pas compatible avec les alliances électorales avec les européistes et atlantistes qui grenouillent parmi les partenaires socialistes et écologistes que les dirigeants du PCF cherchent à rejoindre une fois l'épisode Gilets Jaunes terminé.
marquetalia
   Posté le 02-12-2018 à 20:58:18   

c est ce qui s appelle de la collaboration de classes.
Xuan
   Posté le 03-12-2018 à 00:08:29   

pzorba75 a écrit :


Ils n'osent plus désigner l'origine de la crise, l'union européenne soumise au capitalisme américain.
Le combat contre l'union européenne et pour la sortie de l'OTAN est la priorité pour proposer une politique de progrès social, de justice et de paix. Pas compatible avec les alliances électorales avec les européistes et atlantistes qui grenouillent parmi les partenaires socialistes et écologistes que les dirigeants du PCF cherchent à rejoindre une fois l'épisode Gilets Jaunes terminé.


Ce sera intéressant de voir ça, mais l'origine de la crise n'est pas à l'étranger, elle est ici.
C'est la contradiction entre le CAC 40 et le peuple qui est à l'origine de la crise. Et ce sont les monopoles capitalistes de notre pays et ceux allemands qui ont imposé l'austérité aux peuples d'Europe.

Les gilets jaunes ont fait un pas en avant par rapport à la démagogie souverainiste qui rejetait la responsabilité de l'oppression sur Bruxelles. Ils ont désigné Macron et les grands capitalistes comme seuls responsables de l'extorsion des richesses du pays.
C'est d'ailleurs un échec idéologique pour les divers fachos souverainistes qui ont axé toute leur propagande sur la défense de la nation contre l'étranger. Ils doivent faire mine maintenant de défendre l'augmentation des salaires et des retraites et jouent les pleureuses en plaignant les pauvres gens...

D'autre part on ne peut plus confondre les européistes et les atlantistes car les contradictions sont venues à jour entre les capitalistes européens et US. En d'autres termes l'atlantisme de Macron contre la Chine ou la Russie devient un numéro d'équilibriste parce que les ventes françaises sont à la merci des caprices protectionnistes de Trump. Ce dernier vient de menacer de taxer les voitures européennes à 25 % au G20
http://www.rtl.fr/actu/conso/g20-trump-agite-la-menace-d-une-taxe-de-25-sur-les-voitures-europeennes-7795757050

Il faut partir des contradictions réelles parce qu'elles sont à l'origine des transformations perpétuelles des sociétés, des rapports entre les classes et entre les nations. C'est-à-dire utiliser le matérialisme-dialectique et non des schémas de pensée, même s'ils ont pu fonctionner correctement pendant des décennies, quand ces rapports semblaient immuables.

L'intérêt des monopoles français est de s'opposer à l'hégémonisme US qui ne les protège plus et s'approprie leurs profits au moyen de sanctions ou de taxes. L'accord sur l'Iran bafoué par Trump montre que les monopoles franco-allemands ont dû céder quand ils n'avaient pas le choix ou bien se sont s'opposés à l'embargo lorsque l'enjeu était trop important comme l'approvisionnement en pétrole.

On notera à ce sujet les propos de Macron rapportés par le Figaro http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/12/01/20002-20181201ARTFIG00183-macron-le-g20-et-les-prix-a-la-pompe.php:
«Il y a trois ans, nous avons eu des prix (du pétrole) extrêmement bas» qui ont pénalisé des entreprises du secteur pétrolier comme «Vallourec». Le président français souhaite des prix «raisonnablement bas», «un peu en dessous des prix actuels» mais surtout des «prix stables» .
Il est clair que la combinaison des taxes et du prix d'achat qui pèsent lourdement sur le budget des provinciaux est la conséquence directe des intérêts des monopoles capitalistes, y compris dans la transformation du pétrole.
On mesure ici toute la mauvaise foi du "le prix de l'essence c'est pas bibi"
Xuan
   Posté le 07-04-2019 à 18:03:35   

Bonne nouvelle : rencontre fraternelle PCF de Fabien Roussel et la présidente de l’Assemblée nationale vietnamienne, Nguyên Thi Kim Ngân,


Jeudi 4 avril 2019
http://lepcf.fr/+Bonne-bouvelle-Rencontre-fraternelle-PCF-de-Fabien-Roussel-et-la-secretaire+?fbclid=IwAR2hkNV8v7o0X6qaweniyzN1gQK6algCu6tu0a7QfA6f7vzY6minkx8bEdA

Voilà un encourageant début de réponse à notre demande : « Nous demandons que Fabien Roussel, le nouveau secrétaire national du PCF infléchisse rapidement dans le sens de l’internationalisme la politique de neutralité malveillante menée par Pierre Laurent, le précédent secrétaire national, à l’égard des pays socialistes » .
(voir notre article : http://lepcf.fr/Le-PCF-et-son-journal-l-Humanite-ne-voient-plus-et-n-entendent-plus-clairement)

Nguyên Thi Kim Ngân rencontre le secrétaire national du PCF.

En visite officielle en France, la présidente de l’Assemblée nationale vietnamienne, Nguyên Thi Kim Ngân, a rencontré lundi 1er avril à Paris, le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel.

Les deux parties se sont réjouies de constater que les relations d’amitié Vietnam - France se développent fortement 45 ans après l’établissement des relations diplomatiques et 5 ans après l’établissement du partenariat stratégique.

Le secrétaire général du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel, s’est réjoui des réalisations socioéconomiques obtenues par le Vietnam sous la direction du Parti communiste du Vietnam (PCV), et a souhaité un développement plus vigoureux des relations entre les deux partis.
Nguyên Thi Kim Ngân a affirmé à Fabien Roussel que le PC vietnamien appréciait le rôle et les contributions du PCF sur la scène politique et dans le développement de la France.
Le Vietnam poursuit une politique diplomatique ouverte, diversifiée et multilatérale, a indiqué la responsable parlementaire.
À cette occasion, la présidente de l’AN du Vietnam lui a transmis l’invitation du secrétaire du PCV et président de la République, Nguyên Phu Trong, à effectuer une visite au Vietnam.

http://lepcf.fr/[https://lecourrier.vn/nguyen-thi-kim-ngan-rencontre-le-secretaire-national-du-pcf/602977.html-%3Ehttps://lecourrier.vn/nguyen-thi-kim-ngan-rencontre-le-secretaire-national-du-pcf/602977.html]


Edité le 07-04-2019 à 18:03:58 par Xuan


pzorba75
   Posté le 07-04-2019 à 18:28:27   

La politique des communistes vietnamiens n'est pas bien claire, très compréhensive à l'égard de l'impérialisme américain et ouverte aux traités trans pacifique.
Quant à la politique du PCF, il n'y a rien de clair, tout est dans le sociétal et l'affectif, la "bo-bo-isation" joue à plein régime, autant avec Roussel, Brossat qu'avec Laurent ou Buffet.
Les prochaines sanctions électorales risquent d'être fatales aux dirigeants du PCF qui sont incompréhensibles et totalement déconsidérés, même s'ils saluent les communistes vietnamiens ce qui est très insuffisant comme programme.
Xuan
   Posté le 07-04-2019 à 19:11:10   

pzorba75 a écrit :

Quant à la politique du PCF, il n'y a rien de clair, tout est dans le sociétal et l'affectif, la "bo-bo-isation" joue à plein régime, autant avec Roussel, Brossat qu'avec Laurent ou Buffet.


La ligne sociétale serait principalement le fait de Laurent et Buffet, selon les témoignages des militants.
DUROC
   Posté le 08-04-2019 à 19:21:54   

Le témoignage des militants ? Quels militants ?
Tu te complais dans la naïveté, mon cher Xuan.
Xuan
   Posté le 09-04-2019 à 13:02:08   

Selon le témoignage de militants du réseau faire vivre
Il n'y a aucune naïveté à dire ça. Par contre si tu as d'autres sources ne t'en prive pas.
Xuan
   Posté le 07-05-2019 à 19:03:00   

Brossat à l'envers des gilets jaunes


https://mobile.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/violence-lors-des-manifestations-ian-brossat-souhaite-augmenter-le-nombre-de-policiers-sur-le-terrain_3191641.html?fbclid=IwAR3FH2g1cGA8cBaXUUYdHTtLt-2cdrIEvqY1EXFQydVg2wdFdPGsJvfs0LE#xtref=http://m.facebook.com/ voir le vidéo complète sur le site.

Le commentaire de Brossat sur la violence va à l'encontre de l'objectif communiste. Pour remplacer les LBD40 il préconise d'accroître les effectifs policiers :


Ian Brossat, la tête de liste du Parti communiste français aux élections européennes, était l'invité des "4 Vérités" sur France 2, vendredi 15 février.

Invité des "4 Vérités", sur France 2, vendredi 15 février, Ian Brossat, la tête de liste du Parti communiste français aux élections européennes, a réagi au vote du Parlement européen qui condamne "l'usage disproportionné de la force" par la police, sans mentionner la France ni l'utilisation controversée du lanceur à balles de défense (LBD).

L’homme politique dit soutenir ce vote. "Il y a des questions à se poser sur un certain nombre d'armes, comme le LBD 40 qui n'est utilisé pour le maintien de l'ordre que dans trois pays de l'Union européenne. Quand on voit les conséquences de l'usage de ces armes, quand on voit ces manifestants qui ont été éborgnés, ces mains qui ont été arrachées, il y a effectivement des questions à se poser" , explique-t-il.

"Plan d’embauche massif de policiers"
Que préconiser face aux violences et aux casseurs ? Le conseiller de Paris estime "qu'on a surtout un manque de moyens humains en matière de police nationale. On a besoin d'augmenter le nombre de policiers sur le terrain, et d'un plan d'embauche massif pour avoir un retour de l'État sur nos territoires et sur nos manifestations."


L’origine de la violence est la violence de classe du capital, économique et policière.
Pour y mettre fin il faut en couper les racines.
Brossat nous enferme dans l’idéologie bourgeoise et ne tire aucune leçon de la lutte des GJ.
pzorba75
   Posté le 07-05-2019 à 20:20:06   

Comme tous les dirigeants communistes du PCF, Brossat fait dans le sociétal pur jus et le sentimental. Il pense ménager son avenir en préservant l'union avec les socialistes aux prochaines sélections à Paris.
Les sondages prédisent moins de 2 % aux européennes où il n'y aura pas d'élus communistes, ni remboursement des frais et une prochaine déroute en 2020 à Paris où les socialistes seront balayés par l'alliance Verts, centristes et macronistes, si bien qu'en 2020 le PCF sera ramené à un niveau similaire au NPA.
Xuan
   Posté le 17-05-2019 à 12:08:02   

Le PCF oublié par le directeur de l’Humanité !


http://lepcf.fr/+le-PCF-oublie-par-le-directeur-de-l-Humanite+

Lundi 6 mai 2019 Comprendre...

Les résultats d’un sondage faisaient l’objet d’un débat entre plusieurs représentant de journaux dans une émission de la chaîne d’info. L’humanité était représenté par Michel Appel-Muller son rédacteur en chef.
A ma grande surprise il ne dit pas un Mot de Ian Brossat lorsque la parole lui fut donnée pour parler des résultats de la gauche. Seul Gluksman, cet homme de gauche bien connu qui en 2007 avait appelé a voter Sarkozy, a eu droit a son attention appuyée. Étonnant non ?
Ainsi la voix officielle de l’ancien organe central du PCF n’a d’yeux et de parole que pour la social-démocratie qui nous le savons incarne la gauche surtout quand elle est dans l’opposition !
Ecoeuré j’ai fermé le bouton. Avec de tels représentants, dur de faire vivre le courant communiste qu’ils prétendent représenter et dont ils usurpent l’histoire. Il serait temps de remettre les pendules a l’heure, de rappeler qu’il y a eu un congrès et des orientations clairement adoptées pour redonner une visibilité au PCF

Gilbert Remond, section de Vaulx-en-Velin (69)